• Immersion au coeur de la lutte des foyers de travailleurs migrants
    https://audioblog.arteradio.com/blog/158242/podcast/168304/episode-2-immersion-au-coeur-de-la-lutte-des-foyers-de-travaill

    Direction Vitry-sur-Seine pour le deuxième épisode de notre série Migrations.

    Sidonie, journaliste mandatée, et Mickaël président du COPAF, le collectif pour l’avenir des foyers, nous embarquent au cœur de la réalité des travailleurs migrants du foyer des Ardoines.

    Entre insalubrité et menace d’expulsion, ils s’unissent pour faire entendre leur voix.

    Les Foyers de Travailleurs Migrants (FTM) ont vu le jour dans les années 1960 en France pour abriter une population de travailleurs étrangers isolés venus renforcer la main-d’œuvre.

    A Vitry, les résidents se mobilisent aujoud’hui contre la menace des « résidences sociales »

    L’insalubrité et la sur-occupation des foyers est un véritable enjeu. Pour y répondre, les pouvoirs publics ont décidé de les remplacer par le concept de résidences sociales autonomes supposé apporter des habitats de meilleure qualité.

    Mais ces relogements sont en réalité une opportunité pour les gestionnaires de renforcer leur contrôle sur les résidents ; d’expulser les proches qu’ils hébergent ; et d’affaiblir le mode de vie communautaire et traditionnellement fort dans les foyers.

    #foyers #migrants #copaf

  • Dans les #foyers, une protection au conditionnel ; Interview d’Ali El Baz, membre du #Gisti et du #Copaf, propos recueillis par Christophe Daadouch
    https://www.gisti.org/spip.php?article6534

    Caractérisés par une forte promiscuité, les foyers de travailleurs migrants se retrouvent être les lieux avec le plus fort taux de prévalence de la #Covid-19. Difficiles à mettre en œuvre, les consignes sanitaires fixées par les notes ministérielles ou préfectorales y sont souvent restées lettre morte ou appliquées avec laxisme par des sociétés gestionnaires prenant prétexte de l’absence de personnel, lui-même confiné. Sans accès aux espaces collectifs, privés des liens de solidarité, les chibanis les plus âgés ont été abandonnés, comme le montre Ali El Baz, membre du Collectif pour l’avenir des foyers.

    Dispose-t-on de données sur le nombre de chibanis qui ont contracté la Covid ?

    À notre connaissance, aucune statistique nationale n’existe à ce jour [1], qu’il s’agisse des malades ou des décès. Les chiffres recueillis lors d’entretiens que nous avons pu avoir avec des résidents montrent un important décalage avec ceux affichés par l’ARS ou les gestionnaires.

    Quoi qu’il en soit, une récente étude réalisée, entre juin et juillet 2020 par Médecins sans frontières et le centre d’épidémiologie #Epicentre auprès de populations vivant en #foyer_de_travailleurs_migrants https://epicentre.msf.org/sites/default/files/2020-10/High_seroprevalence_of_SARS-CoV-2_antibodies_among_people_living_in_p montre que la #précarité additionnée à la #promiscuité constitue une véritable bombe sanitaire.

    Alors que la prévalence s’élève à 50,5% dans les dix centres d’hébergement étudiés (gymnases, hôtels, etc.), qu’elle est de 28% sur les sites de distribution alimentaire, elle atteint 88% dans les deux foyers de Seine-Saint-Denis examinés. Pour les auteurs, ces chiffres confirment ce qu’on pouvait logiquement craindre : plus la densité d’hébergés est élevée, plus les gestes barrières sont difficiles à appliquer, et plus la prévalence est forte. Du coup, les foyers de travailleurs migrants se retrouvent être les lieux avec le plus fort taux de prévalence.

    Aucune campagne systématique de tests n’a malheureusement été menée ; celles effectuées, en raison d’une volonté municipale par exemple, n’ont relevé que du cas par cas. Le centre municipal de santé de Gennevilliers a ainsi organisé des tests dans un foyer Coallia, mais pas dans les cinq autres foyers de la commune gérés par Adoma.

    Dans le même temps, l’ARS, bien qu’interpellée par le Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf) à plusieurs reprises lors de cas de contamination dans deux foyers d’Asnières et Gennevilliers, n’a pas jugé bon de venir tester l’ensemble des résidents.

    À Paris, des tests ont été effectués, mais sans aucune concertation avec les délégués des résidents, ce qui a conduit à un boycott des tests dans certains foyers.

    En quoi les règles sanitaires ont-elles été difficiles, voire impossibles à mettre en œuvre au sein des foyers ?

    La configuration même des établissements rend le respect des règles pour le moins difficile. À la différence des résidences sociales, nombre de foyers de travailleurs migrants sont sur-occupés, particulièrement en Île-de-France. La promiscuité y prend différentes formes : chambres collectives pouvant contenir jusqu’à huit lits, couloirs étroits, espaces communs réduits, laverie, douches et sanitaires partagés. Comme le constate l’ARS dans une note : « Les Résidences sociales sont composées de logements autonomes où les résidents peuvent être confinés. En Foyer de travailleurs migrants à chambres à lits multiples ou en Unité de vie, le confinement est plus difficile [3]. »

    À la différence des Ehpad qui n’accueillent que des personnes âgées, les foyers hébergent aussi bien des personnes âgées que des travailleurs migrants. Selon leurs métiers, certains ont continué à travailler pendant le confinement, en particulier dans les métiers de la sécurité, du nettoyage, ou comme chauffeurs Uber ou livreurs Deliveroo. Après une journée de #travail et de transport en commun (sur la fameuse ligne 13, la plus surchargée du réseau, qui dessert tous les foyers de Seine-Saint-Denis et ceux du nord des Hauts-de-Seine), ils étaient en contact proche avec des personnes âgées au sein de leur établissement d’hébergement.

    [...]

    Article extrait du Plein droit n° 127, décembre 2020
    « Covid partout, justice nulle part » https://www.gisti.org/spip.php?article6520

    #crise_sanitaire

  • Coronavirus : la crainte d’une contamination rapide dans les squats et foyers de travailleurs
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/11/coronavirus-la-crainte-d-une-contamination-rapide-dans-les-squats-et-foyers-

    Si la propagation du Covid-19 reste contenue pour le moment, la promiscuité et les dépistages tardifs inquiètent les pouvoirs publics en Ile-de-France.

    « Une bombe sanitaire à désamorcer d’urgence », alerte, dans un communiqué daté du 5 avril, le collectif de soutien aux résidents, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), d’un foyer officieux, plus proche du squat, occupé par des travailleurs maliens. Dans ce hangar de 700 m2, 270 sans-papiers vivent dans une promiscuité totale : 110 lits superposés, disposés à touche-touche, où les résidents sont censés rester confinés, et des conditions sanitaires déplorables – cinq toilettes, une douche, un seul cumulus d’eau chaude de 300 litres…
    Les autorités, mairie de Montreuil, préfecture, agence régionale de santé (ARS), sont sur le qui-vive : « Un médecin du centre municipal de santé est passé les 26 et 30 mars, puis le 7 avril, explique Anne-Claire Mialot, préfète déléguée pour l’égalité des chances de Seine-Saint-Denis. Il a recensé trente personnes fragiles, parce que malades et-ou âgées, et huit suspectées d’être contaminées par le Covid, immédiatement “mises à l’abri” dans un hôtel à Bondy. »

    Mais, lors du dernier passage de ce médecin, aucun résident n’a accepté d’être examiné, car la crise du Covid réveille la crainte d’expulsion du squat, voire du pays. « On a été mis à la rue, on nous a abandonnés, estime Omar, porte-parole du groupe. Mais nous sommes de Montreuil, nous ne voulons pas être dispersés, car notre seule force, c’est d’être ensemble. » « Je comprends ce besoin. On ne les abandonne pas, mais toute solution durable passe par leur régularisation, jusqu’ici refusée par l’Etat », argumente Patrice Bessac, maire de Montreuil.

    « 737 cas suspects ou avérés »

    « Il faut respecter le désir des résidents de rester ensemble, plaide le neuropsychologue Sébastien Bogajewski, responsable d’un collectif local de médecins libéraux qui a visité cinq des treize foyers de la ville. Le Covid y est, bien sûr, déjà entré, dans celui-là et dans d’autres, et nous pouvons assurer un suivi médical sur place en leur confiant des thermomètres, des saturomètres [pour vérifier le taux d’oxygénation du sang] afin qu’ils nous alertent en cas de symptôme inquiétant. »

    Prison, cra, usines, entrepôts, HP, Ehpad, foyers, transports en commun, mortalité quel est ton contexte ?

    Vu les conditions, si des récup de nourriture et préparation de repas se font dans divers lieux de Montreuil, il a pas encore été possible de filer des masques aux Baras... La mairie de #gauche vaut ici Hidalgo CAC40, affichant son souci humanitaire sans rien assurer de concret quant aux besoins matériels et sanitaires.

    #foyers

    • Mel reçu

      J’ai la tristesse d’annoncer le décès ce matin à l’hôpital de Samba Top, délégué et président du comité de résidents du foyer Adef, 141 rue Lenain de Tillemont à Montreil-sous-Bois.

      Samba est né le 10 décembre 1957 à Thielel Sénégal, de parents peul et wolof. Il était aussi président du « Regroupement des délégués des foyers ADEF », association que nous avons créé pour représenter l’ensemble des foyers Adef face à leur gestionnaire, peu enclin au dialogue démocratique, en 2012.

      Il est mort suite à plusieurs complications médicales, mais il avait aussi attrapé le coronavirus, comme plusieurs camarades de son foyer.

      Que son âme repose en paix. C’était un camarade, un lutteur, et un délégué qui se battait inlassablement dans l’intérêt de tous, même si tous ne le suivaient pas toujours dans son activisme volontariste. Il nous manquera.

      Michael Hoare

      #copaf