• Fanfiction : chez Tolkien, un copyright pour les gouverner tous
    https://actualitte.com/article/113378/droit-justice/fanfiction-chez-tolkien-un-copyright-pour-les-gouverner-tous

    Début 2022, la Tolkien Estate s’inscrivait résolument contre la pratique de la fanfiction, en indiquant sur son site officiel : « [V]ous ne pouvez copier aucune partie des écrits ni des images de Tolkien ni créer des documents faisant référence aux personnages, histoires, lieux, événements ou autres éléments contenus dans l’une de ses œuvres. »

    Une application particulièrement stricte du copyright qui avait choqué les fans de la saga, puisqu’elle condamnait de fait l’écriture amateur de textes poursuivant l’histoire de la Terre du Milieu, racontant les événements de la saga du point de vue de tel ou tel personnage ou imaginant des récits alternatifs. Cette pratique amateur, la fanfiction, est centrale au sein de la pop culture.

    #Fanfiction

  • Mammouths et CRISPR-Cas9 : quelle éthique pour la résurrection d’espèces disparues ?
    https://theconversation.com/mammouths-et-crispr-cas9-quelle-ethique-pour-la-resurrection-despec

    Cette pratique soulève d’une part la question de la désignation de ces espèces (qu’est-ce qu’une espèce éteinte ? L’espèce éteinte recrée est-elle une ancienne espèce « libre de droits » ou une nouvelle espèce synthétique ? Est-ce un animal avec les droits qui en découlent ou non ?) et d’autre part la question du devenir psychique de l’animal ainsi crée.

    Bien que le sujet soit toujours discuté, il y a une sorte de consensus qui tend à dire que l’extinction est la mort de tous les membres d’une espèce de plantes, d’animaux ou d’autres organismes. Une fois qu’une espèce est éteinte, elle sort du périmètre de protection actuel (non-brevetabilité) pour passer sous le régime du traitement des dépouilles (protégées, mais appropriables). La question éthique du statut des êtres créés à partir de ces dépouilles appropriables est encore peu considérée, mais elle doit être résolue avant que ces derniers ne surviennent dans nos écosystèmes.

  • Les héritiers de Tolkien ne peuvent pas Saquet les fanfictions
    https://actualitte.com/article/105592/droit-justice/les-heritiers-de-tolkien-ne-peuvent-pas-saquet-les-fanfictions

    Fin février, la Tolkien Estate, société responsable du patrimoine et de l’héritage du romancier britannique, dévoilait un nouveau site : des archives audio, vidéo, des documents divers et variés, ainsi que des textes — dont un livre inédit. Tout cela était follement attrayant pour les fans.
    You Shall Not Past

    Mais avec le site vinrent les consignes de la Foire Aux Questions. Et là, on a déchanté. Car la Tolkien Estate s’avère jalouse de la propriété intellectuelle liée à l’œuvre : on se souvient que la cryptomonnaire JRR Token, et son délicieux jeu de mots avaient subi les foudres juridiques des ayants droit. Avant de couler tout bonnement. Alors, pensez bien que des œuvres dérivées sans contrôle, voilà qui ne passerait pas.

    À ce jour, indique la TE sur le site, sa mission et son devoir sont de « protéger l’intégrité des écrits et des œuvres d’art originales de Tolkien et prend le droit d’auteur très au sérieux. Cela signifie que vous ne pouvez copier aucune partie des écrits ni des images de Tolkien ni créer des documents faisant référence aux personnages, histoires, lieux, événements ou autres éléments contenus dans l’une de ses œuvres ».

    Quant aux petits malins qui souhaiteraient créer un fanzine Tolkien, gare à eux : Tolkien est désormais une marque protégée, dont l’utilisation est tout bonnement interdite. Sous peine d’être rapidement contacté par les avocats des héritiers.

    Plusieurs auteurs se sont rendus tristement célèbres en interdisant la production de fanfiction autour de leurs univers : Anne Rice, par exemple, ou encore les publications Archie Comics et même George RR Martin. En revanche, une JK Rowling a toujours estimé qu’il s’agissait là d’une forme de promotion dont elle bénéficiait. La Tolkien Estate, elle, est implacable : lorsqu’une exposition fut consacrée par la BnF au romancier, certains élément exposés étaient interdits à la photographie...
    Propriété intellectuelle inside

    Mais à la rigueur, que les auteurs eux-mêmes donnent les conditions d’accès, d’utilisation ou de réécriture de leurs œuvres se comprendrait. Jamais, de mémoire, Tolkien en personne n’a posé d’interdiction formelle — seuls les ayants droit, déjà sur la version 2007 du site, y avaient posé une objection totale et définitive.

    Et pour cause, rétorquera-t-on : une œuvre est protégée par le copyright dans les pays anglo-saxons ou le droit d’auteur dans la francophonie. Toute œuvre réutilisée doit donc faire l’objet d’autorisation, pour être reproduite. Tant qu’elle ne verse pas dans le plagiat — le copier-coller strict d’éléments textuels — la pratique de la fanfiction échapperait à la législation.

    En France, on invoquerait en revanche l’article L. 335-3 du Code de la Propriété intellectuelle, pour rappeler que « toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur ». Il en va de même avec l’article L.122-4 du CPI pour qui la « traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ».

    Certes. Mais cela ne couvre pas strictement le sujet des fanfictions – seule la justice, au cas par cas, examinera alors et tranchera sur la réalité d’une contrefaçon… ou la liberté de création. Cela sans même prendre en compte l’une des exceptions majeures en matière de droit d’auteur : celle qui concerne la parodie. Mais on le comprend, le flou juridique est vaste, ne protégeant ni les uns ni les autres.

    Le nœud gordien restera qu’en cas de réussite commerciale d’une fanfiction, l’auteur cherchera certainement à récupérer les billes pour avoir été ainsi utilisé…
    Fair Use : du hobby aux hobbits ?

    Or, le copyright introduit une notion plus souple, et totalement absente du droit français : le Fair Use. En tant qu’œuvre dérivée, la fanfiction relèverait directement de l’exploitation d’œuvres protégées, s’il n’y avait ce pas de côté. Le Fair Use apporte une relative liberté, considérant comme possible d’effectuer une transformation de l’œuvre originale, tout en s’en inspirant. Sauf que, là encore, la justice pourra toujours être saisie, dans un cas, comme dans l’autre.

    Pour l’heure, la Tolkien Estate n’a jamais engagé de poursuites contre des fanfictions, et aucune procédure juridique formelle n’est intervenue. Probablement parce que ces ayants droit ne font pas la loi et que leurs interdictions ne peuvent se prévaloir d’un poids supérieur à celui du copyright, et de ses exceptions.

    Dans un article sur le sujet, Maddie Agne, pour le Michigan Daily, conclut sobrement : « La Tolkien Estate ne peut pas vous empêcher d’écrire toutes les fanfictions autour de Legolas que vous désirez produire. » Non seulement, une plainte en justice provoquerait une vilaine publicité contre les ayants droit, mais surtout, le travail de contrôle nécessiterait des dizaines d’individus en mesure de surveiller, vérifier, et demander le retrait de textes.

    Ou alors, recourir à une intelligence artificielle, qui, à l’instar des algorithmes idiots de Facebook, parviendrait à des résultats totalement délirants. Le cas de Tolkien est d’autant plus intéressant que son univers a structuré les bases de l’héroic fantasy. Et qu’outre les millions d’exemplaires vendus, les droits audiovisuels ont abouti à des films au budget de 281 millions de dollars — et une série qui coûterait à Amazon Prime 465 millions $.

    Et que Le Seigneur des Anneaux : le retour du roi, a rapporté quelque 1,119 milliard $. Aucun héritier au monde n’aimerait passer à côté de pareilles sommes — quitte à rouler des mécaniques pour faire peur aux auteurs en herbe…

    #Tolkien #Fanfiction #Droit_auteur #Copyright #Copyright_madness

  • Un procès insensé : “L’Internet Archive a un cœur, et sait s’en servir”
    https://actualitte.com/article/101537/humeurs/un-proces-insense-l-internet-archive-a-un-coeur-et-sait-s-en-servir

    Lorsque j’ai entendu parler des poursuites judiciaires pour non-respect du droit d’auteur intentées le 1er juin 2020 aux États-Unis par quatre grands éditeurs (Hachette, Penguin Random House, Wiley, HarperCollins) à l’Internet Archive pour son #Open_Library, et ce en pleine pandémie, je n’arrivais pas à y croire. Et ce mauvais rêve se transforme en cauchemar puisqu’un procès retentissant doit débuter le 12 novembre 2021.

    #internet_archive

  • Le site #Internet_Archive mis en danger par des poids lourds de l’édition

    Sous la pression d’une #plainte déposée devant un tribunal new-yorkais par quatre poids lourds de l’édition aux États-Unis, le site Internet Archive a décidé d’avancer de 15 jours la fermeture de sa #bibliothèque_d’urgence, créée en réponse à l’#épidémie de #coronavirus.

    Une infraction « massive et délibérée » au #droit_de_reproduction. C’est ce que quatre éditeurs, dont la filiale américaine du groupe #Hachette, reprochent au site Internet Archive, connu notamment pour son archivage du web mondial, la #Wayback_Machine, dans laquelle on peut retrouver des pages web disparues.

    Mais l’Internet Archive, c’est aussi une immense #médiathèque, riche de millions de #livres, #films, #images, jeux vidéo et documents sonores. Côté bibliothèque, son « but ultime » est de « mettre tous les travaux publiés de l’humanité à la disposition de tous dans le monde ». Chacun·e, à condition d’être inscrit·e, peut emprunter jusqu’à dix livres à la fois, pour une durée de quinze jours. Les livres sont prêtés sous la forme de fichiers pdf. Selon Internet Archive, 17 500 livres sont empruntés chaque jour.

    Comme dans une bibliothèque classique, un livre doit être disponible pour pouvoir être emprunté – une règle que le site a « concoctée de toutes pièces », lui reprochent les plaignants. Ce concept du « #prêt_numérique_contrôlé » autorise un prêt à la fois pour un livre numérisé donné. Soutenu par le Conseil des directeurs des bibliothèques d’État des États-Unis, il n’avait encore jamais été mis en cause devant les tribunaux.

    Ce qui a décidé les #maisons_d’édition à risquer un #procès pas gagné d’avance, c’est la #Bibliothèque_nationale_d’urgence mise en place à la fin du mois de mars par Internet Archive, pour répondre à la fermeture des écoles, bibliothèques et universités en raison du coronavirus, et donc à l’impossibilité d’aller y chercher des livres. Installé aux États-Unis, le site avait simplement décidé de « suspendre les listes d’attente […] pendant toute la durée de l’urgence nationale américaine » : c’est-à-dire qu’il n’y avait plus besoin qu’un livre (numérique) revienne pour être emprunté à nouveau. Plusieurs lecteurs pouvaient ainsi en bénéficier en même temps.

    Mercredi 10 juin, son fondateur, #Brewster_Kahle, a publié sur son blog un billet (https://blog.archive.org/2020/06/10/temporary-national-emergency-library-to-close-2-weeks-early-returning-) pour annoncer la fin prochaine du dispositif, avancée au 16 juin, espérant trouver avec les détenteurs de droits « un système qui marche ».

    Son initiative a été soutenue publiquement par des dizaines de bibliothèques et d’universités, ces institutions se revendiquant du principe du « #fair_use », qui autorise des dérogations aux droits de reproduction, particulièrement quand il s’agit d’enseignement, et selon les circonstances. C’est le cas, estime Brewster Kahle, de l’épidémie due au coronavirus.

    Au contraire, cette ouverture des portes numériques est intervenue, selon les éditeurs, au pire moment, celui-là « même où de nombreux auteurs, éditeurs et librairies indépendantes, sans parler des bibliothèques, luttent pour survivre ». Le risque pour Internet Archive est vital, la loi sur le #droit_d’auteur (#Copyright_Act) autorisant des #dommages_et_intérêts pouvant atteindre 150 000 dollars par œuvre en cas de violation délibérée. Si le site propose au prêt 1,3 million de livres, certains sont toutefois dans le #domaine_public.

    « La #gratuité est un concurrent indépassable », estiment les éditeurs dans leur plainte, rappelant l’argument le plus éculé de l’industrie musicale. Internet Archive « ne fait qu’exploiter les investissements que les éditeurs ont faits dans leurs livres », accusent-ils, et « au moyen d’un modèle économique conçu pour profiter librement du travail des autres ». La plainte s’acharne à démontrer que l’Internet Archive serait une entreprise commerciale vivant de la #numérisation des livres, un travail qu’elle effectue contre rémunération pour les bibliothèques. Urgence ou pas, elle demande la destruction de toutes les copies illégales.

    Avec les livres prêtés par l’Internet Archive, on est pourtant loin du mp3 recopié ou downloadé en clic. Brewster Kahle rappelle dans une lettre adressée le 10 avril à Thom Tillis, un sénateur républicain président de la Commission sur la #propriété_intellectuelle, réservé sur la légalité du procédé, que son organisation, sans but lucratif, est régulièrement reconnue comme bibliothèque par la Californie. Cela fait bientôt dix ans, dit-il, que les livres sont prêtés selon la règle « #un_lecteur_à_la_fois ». De plus, se défend le fondateur de la bibliothèque, « nos livres numériques sont protégés par les mêmes protections techniques que celles utilisées par les éditeurs pour garantir que les lecteurs n’ont accès à un livre que pendant les deux semaines de son prêt, et que des copies supplémentaires ne peuvent être faites ».

    Toujours à destination de l’élu républicain, il explique : « Vos électeurs ont payé pour des millions de livres auxquels ils n’ont pas accès actuellement » – 15 millions de livres bloqués derrière les portes fermées de 323 bibliothèques, rien qu’en Caroline du Nord, l’État du sénateur, a compté Brewster Kahle.

    Aux éditeurs, il fait remarquer que la bibliothèque d’urgence ne comporte aucun livre publié il y a moins de cinq ans ; 90 % des livres empruntés ont plus de dix ans, et deux tiers datent du XXe siècle. Quant aux auteurs qui ne voudraient pas que leurs livres soient ainsi prêtés, il leur suffit de le demander par mail, poursuit Kahle. Certains ont au contraire, affirme-t-il, demandé à figurer dans la bibliothèque numérique.

    Dès le 31 mars, la Guilde des auteurs avait mobilisé ses membres contre la bibliothèque d’urgence, parlant de « piratage pur et simple », et proposé un modèle de réclamation. Ce groupement d’auteurs avait déjà fait connaître son désaccord avec le prêt de livres numérisés selon le principe « un livre papier, une copie numérique » en janvier 2019. Le #Syndicat_national_des_auteurs (#National_Writers_Unions) a de son côté préféré entamer des discussions amiables avec Internet Archive et les défenseurs du prêt numérique contrôlé.

    L’Internet Archive est en effet, aux États-Unis, loin d’être la seule bibliothèque à pratiquer de la sorte. La pratique du prêt numérisé contrôlé est théorisée, défendue et pratiquée par de nombreux juristes et des bibliothèques universitaires ou locales, comme celles des villes de Los Angeles, San Francisco et Boston. Un livre imprimé peut être prêté : c’est le principe des bibliothèques. Il doit en être de même pour sa déclinaison à l’identique au format numérique, un exemplaire numérique prêté à une personne à la fois.

    En attendant la décision du tribunal new-yorkais, des internautes se posent à travers le monde la question d’archiver l’Internet Archive et ses téraoctets de documents.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110620/le-site-internet-archive-mis-en-danger-par-des-poids-lourds-de-l-edition
    #open_access #confinement #édition_scientifique #recherche #justice

  • Domaine public, droit d’auteur : la bibliothèque Gutenberg sanctionnée en Italie
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/domaine-public-droit-d-auteur-la-bibliotheque-gutenberg-sanctionnee-en-italie/101207

    L’affaire prend tout de même une étrange tournure : le Projet Gutenberg, plateforme hébergée sur le territoire américain, propose depuis des années des ouvrages du domaine public numérisé. Or, fin mai, le tribunal de Rome demandait aux opérateurs de couper les accès aux citoyens d’Italie. La plus grande bibliothèque numérique, bannie de la toile italienne ?

    Incompréhensible – sauf à envisager que le procureur de Rome ne soit allé un peu vite en besogne. Depuis quelques semaines, le site Gutenberg.com, ressource précieuse aux 60.000 titres numérisés, relevant du domaine public, est inaccessible en Italie. Et tout part en effet d’une enquête menée par le procureur sur la diffusion numérique de contenus piratés.

    Une procédure rondement menée

    Ainsi que nous l’évoquions, 28 sites ont été pointés du doigt, et inscrits sur une liste noire dans le cadre de l’enquête préliminaire. Et ils ont fini par se retrouver inaccessibles depuis le territoire italien, reconnus coupables de mise à disposition d’oeuvres protégées par le droit d’auteur. Or, le Projet Gutenberg est connu de tous pour ne contenir que des ouvrages anciens, dont les auteurs sont morts depuis suffisamment longtemps pour que leurs textes soient mis en partage – sans contrevenir à aucune législation.

    Démarré en 1971 par Michael Hart, l’idée a toujours été de constituer une bibliothèque numérique d’ebooks pour « briser les barrières de l’ignorance et de l’analphabétisme ». Pas de vocation lucrative, une action menée et soutenue par des bénévoles : incompréhensible, la suite.

    Or, plusieurs questions restent en suspens : la Guardia di Finanza n’a d’autorité que sur le sol du Bel Paese. Or, les serveurs de Gutenberg sont aux États-Unis, et il n’existe pas de filiale italienne qui pourrait être confrontée. Retrouver aux côtés de sites pirates, comme downmagaz.com et pdfmagazines.club, la grande bibliothèque d’ebooks fait froid dans le dos.

    La France s’était elle-même pris les pieds dans le tapis en accusant Internet Archive de référencer de la propagande terroriste. Or, il s’avérait qu’une vidéo portant sur l’interprétation du Coran avait été prise pour cible. Regrettable, donc, et d’autant plus que les textes de Gutenberg ne sont plus protégés. Dans le cas d’Internet Archive, 550 pages avaient ainsi été désignées comme coupables – avec l’exigence d’un retrait.

    Droit d’auteur ici, domaine public là

    Dans une récente intervention, le président de l’Associazione italiana editori souligne le travail de la Guardia di Finanza « dans son action contre la diffusion non autorisée d’oeuvres sous droit ». Car l’autre option concernerait une vilaine affaire de géolocalisation : des oeuvres sous droit en Italie peuvent avoir accédé au domaine public aux États-Unis.

    On comprendrait mieux la position des éditeurs italiens – nous avons sollicité l’AIE sur plusieurs points – en prenant en compte des disparités légales sur le domaine public. De fait, à l’instar du Petit Prince, gratuit sur tous les territoires francophones, sauf la France, l’oeuvre de Saint-Exupery s’achète, en numérique : en Belgique, au Québec, ou ailleurs, elle se télécharge sans retenue.

    Et les plateformes qui proposent l’oeuvre soulignent la plupart du temps qu’il importe de vérifier si la législation locale autorise ce téléchargement – autrement dit, on peut être dans la légalité outre-Quiévrain, et pirate à Marseille… La théorie se retrouve dans La Reppublica, qui cite Maurizio Codogno, porte-parole de Wikimedia Italia.

    Selon lui, les autres plateformes mises en cause par le procureur de Rome – même Telegram – finiront par trouver un autre nom et s’en sortiront : Gutenberg, en revanche, finirait par être seul à subir les conséquences de cette situation – d’autant que tous les autres ont un intérêt réel, parce qu’économique, à partager des contenus piratés.

    “Une mesure disproportionnée”

    En Italie comme en France, le domaine public intervient 70 ans après la mort de l’auteur : en parcourant la liste des titres de Gutenberg, on retrouve Aldo Palazzeschi, mort en 1974. Or, en vertu du droit américain, son oeuvre est dans le domaine public, quand elle n’y entrera qu’en 2044 pour les Italiens. Et ainsi de suite, plusieurs exemples montrent que la réalité légale est complexe.

    Or, Gutenberg connaît bien ce problème : en 2018, il fut condamné en Allemagne à bloquer tout accès à son site, suite à un procès intenté par un éditeur en 2015. Il s’agissait du téléchargement autorisé de 18 oeuvres de Thomas Mann, empêtré dans la même tempête juridique de droits ou de domaine public.

    Sauf que le cas italien est encore plus complexe : il n’y a ni plainte ni doléance de la part d’éditeurs. Et les titres qui entreraient en violation du DA n’ont pas même été identifiés. Giovanni Battista Gallus, avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle, le souligne : « Rendre l’ensemble du site totalement inaccessible, pour une violation présumée, est une mesure disproportionnée. »

    Les commentaires du président de l’AIE confirmeraient d’ailleurs ce malentendu global : « Les règles européennes sur le droit d’auteur sont de nature à offrir des garanties à toutes les parties concernées. La loi existe, elle doit être respectée. Cela vaut également pour un site connu et apprécié comme Gutenberg.org. »

    Car il suffirait en effet d’introduire quelques restrictions géolocalisées, pour ne plus avoir à se plaindre. Si tant est qu’il y ait une plainte.

    #Domaine_public #Projet_Gutenberg #Italie #Copyright_madness

  • May the Fourth Be With Disney (Terms and Conditions Apply) - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/04/28/business/star-wars-may-the-fourth-disney.html

    Disney’s attempt to rouse “Star Wars” fans on social media by encouraging them to share their favorite memories of the franchise backfired on Monday after its streaming service said those tweets and account handles could be used for the company’s purposes.

    “Celebrate the Saga! Reply with your favorite #StarWars memory and you may see it somewhere special on #MayThe4th,” the account for Disney’s streaming service, Disney Plus, tweeted on Monday, using a popular play on the series line “May the Force be with you.”

    Then Disney Plus added, “By sharing your message with us using #MayThe4th, you agree to our use of the message and your account name in all media and our terms of use.”

    Hours later, the company added one more tweet, saying that the language applied only to replies to that tweet using the hashtag #MayThe4th and mentioning Disney Plus.

    But the clarification could not prevent a flurry of criticism and mockery. Some accused Disney of abusing social media and exploiting fans, and others threatened to unsubscribe from Disney Plus, the company’s hugely popular new service.

    “My favorite Star Wars memory would have to be the time Disney tried to lay legal claim to every tweet on Twitter that used a particular hashtag,” read one popular response.

    Next, Mr. Carrier said that Disney did not have any intellectual property rights to what users write on Twitter. “Copyright exists to protect creation and it exists from the moment that you create something,” he said. When someone tweets, that person has a copyright to that content, he said.

    “It doesn’t matter if you’re sending a message to Disney, it doesn’t matter if you’re using a hashtag that Disney said to use, it doesn’t matter if you mention Disney Plus,” Mr. Carrier said.

    Mr. Carrier said that the company’s third, clarifying message suggested that “perhaps they realized they overreached in that initial claim” about using content from Twitter. And he said he still had doubts about the company’s more narrow claim: “The question is does Disney have the right to do that? I don’t think they do.”

    #Disney #Copyright_madness #Maythe4th

  • Quand une agence photo, Gamma-Rapho, s’assoie sur l’#EducPop et provoque la mort d’une asso consacrée à la culture bretonne, En Envor, au prétexte d’avoir illustré son enthousiaste note sur l’expo de Robert Doisneau...
    #Copyright_Madness 😳

    La fin d’une belle aventure
    http://enenvor.fr/eeo_actu/actu/la_fin_d_une_belle_aventure.html

    L’affaire remonte à l’hiver 2018-2019, période pendant laquelle nous avons de notre propre chef, sans avoir sollicité qui que ce soit ni réclamé quoi que ce soit, écrit sur le site tout le bien que nous pensions de l’exposition « #Robert_Doisneau, l’œil malicieux » présentée au Musée des beaux-arts de Quimper. Il s’agissait donc d’une publicité complètement gratuite et sans aucune contrepartie financière – nous avons même payé notre propre billet.

    Afin d’illustrer notre propos et de sensibiliser au mieux nos lecteurs, nous avons accompagné notre texte de deux clichés de Robert Doisneau faisant partie de l’exposition : « Bigoudène place Bienvenüe » et « Le baiser de l’hôtel de ville ». Ce fut, sans le savoir, notre arrêt de mort.

    Se basant sur le code L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle, l’agence de photographie Gamma Rapho, par l’intermédiaire du cabinet d’avocats Harlay, nous a réclamé à l’été 2019 une somme avoisinant les 4 000€ au titre des droits d’exploitation de ces deux clichés.

    L’expo en question : http://www.mbaq.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/robert-doisneau-l-oeil-malicieux-668.html

    #droit_et_photographie #photo #photographie #association #education #education_populaire #transmission

  • « Avec l’œuvre de Jeff Koons, Paris redevient la capitale de l’audace » - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/paris-75/avec-l-oeuvre-de-jeff-koons-paris-redevient-la-capitale-de-l-audace-22-08

    Ici, rien ne se fait simplement. « Il y a des contrats de droit français et de droit américains extrêmement sévères et stricts sur l’interdiction de faire des images sous peine de poursuites judiciaires », prévient déjà Christophe Girard, adjoint de la maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la culture.

    #copyright_madness #censure #art #art_contemporain

  • Opinion | The Law© ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/06/25/opinion/copyright-law.html

    Très drôle. J’avais écrit un papier sur un cas similaire en France, quand la loi se retrouvait appartenir à Reuters, quand le concessionnaire exclusif de la diffusion sur internet s’était fait racheter par Reuters. Heureusement, la concession s’est éteinte et n’a par chance pas été renouvelée.

    In the last century, a number of lower courts issued lofty proclamations on how the law belongs to the people and the people alone. Meanwhile, copyright laws passed in 1909 and 1976 explicitly excluded any “work of the United States government.” But that exclusion applies only to the federal government.

    So when the nonprofit organization Public.Resource.Org purchased, scanned and uploaded all 186 volumes of the annotated Georgia state code to its website, the state sued to take it down. The code was already available free online through the state’s partnership with LexisNexis. As part of the deal, Georgia gave LexisNexis exclusive rights to official “annotations” that elaborate on the law but aren’t legally binding. LexisNexis allowed users to read the law free and it sold the annotated code for $404 per copy.

    Public.Resource.Org is no stranger to litigation. For years, it has been embroiled in lawsuits over its publication of fire and electrical safety standards, air duct leakage standards, nonprofit tax returns and European Union baby pacifier regulations. The founder of Public.Resource.Org was once labeled a “rogue archivist.” But if publishing building safety standards online is an act of roguery, it is time for the courts to take a hard look at what copyright is for.

    Much of the litigation against Public.Resource.Org falls into an ever-expanding gray zone of the law, created by government outsourcing bits and pieces of its regulatory function to the private sector. Regulations for everything from student loan eligibility to food additives can use standards written by trade groups.

    #Copyright_madness #droit #Loi

  • #copyright_madness
    Question à la communauté @seenthis
    Je viens de me rendre compte qu’une dessinatrice utilise le même nom que moi. Son site est ici : https://themadmeg.com
    avec cette formule « Copyright © 2019 Madmeg - All Rights Reserved. » et du coup ca me rend mal à l’aise. Voir mon nom sous ces dessins dégoulinants de rose ca me contrarie et je trouve que ces mièvreries sont assez déplacées de la part d’une madmeg (mais on s’en fiche). je me demande aussi si elle ne va touché mes éventuels droits d’autrice à ma place (ou l’inverse) puisqu’elle utilise un copyright @Madmeg pour une activité similaire à la mienne et que parfois dans des publications les éditeur·ices mettent un copyright @Madmeg aussi à mes images. Je sais pas trop quoi faire, si vous avez des conseils ou infos je suis preneuse.

    • En droit français il n’y a pas de nécessité d’un dépot (un enregistrement) de tes créations pour qu’elles soient protégées par le droit d’auteur. Le simple fait d’avoir été créées de ta main dans ton atelier les fait rentrer sous la protection de la loi de 1957 .La juridiction française est en la matière une des plus protectrice au monde.
      Le Copyright (qui lui nécessite un dépot) est une institution Etasunienne sans véritable effet ailleurs. La mention © est là avant tout pour faire état du fait que la reproduction n’est pas libre.

      Au sujet de ton pseudonyme c’est plus délicat. Le mieux serait de pouvoir établir une antériorité dans l’usage de ce pseudo.
      Des dessins signés avec une date et/ou mieux encore une affiche, un catalogue d’expo , un site internet/blog avec date certaine (internet archive peut t’aider).
      Si tu peut établir que l’antériorité est bien en ta faveur , tu fais (ou si tu anticipes une résistance tu fais faire par un avocat pour+/- 100€ )un gentil courrier de mise en demeure de cesser d’utiliser ton pseudo et de supprimer tous les contenus où il apparait sans ton autorisation.

      Pour toucher des droits collectifs (copie privée, reprographie etc...) il faut être membre d’une société d’auteurs (Adagp) est-ce ton cas ?
      L’antériorité peut aussi être établie par ce biais.

    • Merci pour tes infos @vazi
      Prouver l’antériorité de mes œuvres par rapport à 2019 ne devrait pas être trop difficile. Pour la société d’auteur, je ne sais pas, je suis à la maison des artistes.

      Plutôt qu’une mise en demeure de cette madmeg, ce que je trouve quant même bien agressif. Cette madmeg ne sait probablement pas que j’existe et ne cherche pas à me nuire (et si une personne confond nos dessins je lui conseillerais de finir de se crevé les yeux). Je pensait lui demandé de signer « TheMadmeg » comme c’est déjà le nom de domaine de son site, et qu’elle a l’air de commencer tout juste en 2019, avec le « THE » au début, ca devrait permettre la distinction entre elle et moi et éviter des problèmes pour elle comme pour moi. Elle peu les ajouter à la main sur ses cartes postales, je pense pas qu’elle en ai fait faire des milliers et changer un petit peu sa signature. Elle fait des petits dessins tout doux et mignon, j’espère qu’elle sera douce et mignonne comme ses dessins et sera d’accord avec cette entente entre madmegs.

    • Je te laisse juge des solutions les plus adaptées.
      En ce qui concerne l’ADAGP c’est un organisme qui collecte des sous auprès de divers institutions au titre de ce qu’on appelle les « droits collectifs » pour les redistribuer aux artistes.
      Si ton travail est diffusé, c’est à dire reproduit sur des supports papier (affiches, livres, catalogues, presse etc.) ou vidéo (passages télé...) ou numérique, alors tu peux solliciter une part de la redistribution.
      Cela peut être assez significatif (de quelques centaines à quelques milliers d’€ par an).

    • Comme c’est une « société » d’auteurs il faut acheter une « part sociale » (15€) une seule fois (pas de cotisation annuelle).
      Franchement ça vaut le coup surtout si tu as des publications régulières.
      La seule contrainte est de faire une déclaration annuelle de l’ensemble de tes diffusions (donc garder trace au fil de l’année...)

    • Je ne sais pas trop quoi te conseiller, @mad_meg, parce que réclamer l’exclusivité d’un pseudo revient à le transformer en marque commerciale, puisque l’homonymie existe fréquemment, wikipedia est là pour le prouver, particulièrement avec les pseudos liés à un vocabulaire associé à un prénom, et il y a peut-être encore eut d’autres Folles Megs en d’autres agendas et géographies ;)
      De plus, si elle réside aux Etats-Unis, il y a peu de chances que vous ayez beaucoup de collisions. Mais peut-être aussi cette personne apréciera que tu la contactes, et choisira, pour la même gène que toi, de se distinguer avec un pseudo « TheMadMeg » (autant te dire qu’avec mon ValK, j’ai eut souvent le même questionnement que toi !)

    • Dernière précision : tu adhères en ton nom en mentionnant ton pseudo ce qui te garantit que personne d’autre ne pourra utiliser ce pseudo pour revendiquer les droits qui y sont attachés (en France et en Europe au moins) .

    • Tout à fait d’accord avec toi @val_k le pseudo d’artiste (ou autre d’ailleurs) est dans un entre-deux qui le rapproche du droit des marques sans pouvoir s’en revendiquer formellement.
      #pseudonyme #attribution
      Par ailleurs, accroche toi @mad_meg, les conflits d’attribution en matière de droit de la propriété intellectuelle sont liés à la notion paternité !
      Savais-tu que tu étais le père de tes œuvres ? ;)

    • Ca a l’air bien l’adagp @vazi je pense que je vais y adhéré. Merci pour toutes ces infos et bons plans. La laideur de la langue française est vraiment hallucinante, mais il se trouve que maintenant je suis la paire de mes œuvres ! ;)

      Merci @val_k pour tes conseils, c’est vrai que madmeg est un nom populaire. C’est d’abord un personnage du folklor flamand (Dulle Griet), le titre d’un tableau de Bruegel sur ce personnage, c’etait le surnom de Margaret Cavendish une protoféministe britannique, le nom d’un poéme, d’une pièce de théatre, d’un groupe de rock russe, d’un bar, d’une bière, d’un model de saxo, d’une boite de graphisme de meufs et de deux dessinatrices. Je vais lui faire un mail et laisser courir. Faut quant même être de mauvaise foie pour nous confondre toutes les deux.

    • Oui, il y a beaucoup de Mad Meg,… même en littérature
      en anglais,…


      ou en français,…

      Dans les références pointées par gg:ngram, j’aime bien celle extraite de The Methodist Temperance Magazine, janvier 1917

      Dulle Griet a aussi été utilisé comme nom de canon…


      The red cannon Dulle Griet / Mad Meg at Ghent, Belgium
      ©alamy

      https://www.alamy.com/stock-photo-the-red-cannon-dulle-griet-mad-meg-at-ghent-belgium-32169211.html
      https://en.wikipedia.org/wiki/Dulle_Griet

      sinon, il y a (au moins…) deux sites en ligne états-uniens sous ce nom ou cette marque
      celui que tu pointes


      https://themadmeg.com
      dont le nom de domaine a été déposé par un certain Dhruv Patel dans le Connecticut (qui m’a l’air d’être un intermédiaire fournissant des services de visibilité sur la toile)

      mais aussi


      Mad Meg Creative Services,
      https://www.madmegcreativeservices.com/about
      fondé par une Megan Silianof

      et il doit y en avoir d’autres.

      À l’INPI, je crois que les dépôts de nom de marque sont très fortement liés aux secteurs dans lesquels s’exercent l’activité.

      La question ne se pose vraiment que s’il y a des chances d’intersection entre vos activités, aussi bien d’un point de vue de la création que de la zone géographique. Et si débarque une «  mauvaise coucheuse  » qui vient plagier, de toutes façons l’affaire sera contentieuse qu’il y ait ou non dépôt du nom. De ce point de vue, il est important de garder trace de toute activité publique utilisant ton nom d’artiste : expos, articles, etc. Mais je ne doute pas que tu t’y emploies déjà…

    • Trop bien @simplicissimus le canon MadMeg, je vais m’en servir ca c’est sur. Merci pour cette recherche des marguerites zin-zinnes, c’est vrai qu’il y en a un paquet et je ne compte même pas les vaches folles.
      Pour l’archivage comme tu te doute je m’y emploies déjà.
      Et je vais laisser cette madmeg tranquillle et lui faire juste un petit mail amicale de madmeg à madmeg.

  • « Je me suis senti agressé » : un architecte en guerre contre le street art sur ses barres à Paris
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/28/street-art-et-architecture-en-conflit-sur-la-dalle_5468800_3246.html

    La justice a interdit l’extension d’un parcours de fresques dans le 13e arrondissement de Paris.


    Vue sur les fresques des artistes Shepard Fairey (« Delicate Balance » ; « Rise above Rebel » ; « Liberté, Egalité, Fraternité »), Add Fuel (« Envolvente ») et Invader (« PA_240 »), dans le 13e arrondissement de Paris.

    C’est l’histoire d’une greffe ratée entre un parcours de street art momumental et un site des années 1970 avec cinq barres de logements sociaux sur dalle, implanté au beau milieu du boulevard Vincent-Auriol (Paris 13e). Après une procédure en référé lancée le 7 mai par l’architecte Gilles Béguin et la designer graphique Isabelle Jégo, la justice a tranché le 20 mai : le duo a obtenu l’interdiction, sans leur accord préalable écrit, de toute intervention de street art sur les pignons de l’îlot Say, tout juste rénové par leurs soins et propriété de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). « C’est une décision exceptionnelle sur le fondement du droit moral », commente l’avocate Agnès Tricoire, leur conseil.

    Porté par la mairie du 13e, Boulevard Paris 13 est un parcours de fresques orchestré par la galerie Itinerrance, qui avait déplacé les foules en 2013 avec son projet éphémère de Tour Paris 13 – des dizaines d’artistes de la scène street art avaient été invités à intervenir dans un immeuble voué à la destruction. Ces dernières années, son directeur, Mehdi Ben Cheikh, s’est attelé à transformer la portion du boulevard Vincent-Auriol traversée par le métro aérien (ligne 6) en un « musée à ciel ouvert » en constante expansion. Les curieux peuvent y découvrir un enchaînement de muraux de grandes signatures, de l’Américain Shepard Fairey (Obey) au Français Invaders.

    Le conflit survenu sur l’îlot Say est inhabituel et, du côté de la RIVP, les mots sont durs. « Depuis onze ans que je suis à la direction de la RIVP, avec des centaines d’opérations de complexité variable, je n’ai jamais vu un architecte se comporter aussi mal. Je suis un grand défenseur des architectes, mais là, il y a eu un manque de loyauté », réagit Serge Contat, son directeur général. Il estime que, depuis trois ans, Gilles Béguin les « a baladés dans une espèce d’ambiguïté sans jamais contester le projet de street art ».

    « Nous avons tous perdu du temps »

    Même son de cloche du côté du maire. « Je n’ai jamais voulu mettre architectes et artistes en concurrence, et je ne souhaite pas polémiquer, assure Jérôme Coumet (PS). Nous faisons toujours des demandes d’intervention très en amont, et dans ce cas, nous avons prévenu dès 2016 que nous souhaitions faire intervenir des artistes sur des pignons. L’architecte avait accepté le principe, il n’a pas tenu sa parole, et nous avons tous perdu du temps. »

    Gilles Béguin, architecte : « J’ai voulu que la rénovation soit sensible à l’histoire ouvrière du quartier, dont il a été fait table rase dans les années 1970 »

    Gilles Béguin, lui, défend la cohérence de son travail. « Mon projet de rénovation a été retenu par la RIVP en 2012, études et permis avaient été déposés en 2013. En 2016, le projet était déjà très avancé quand le maire a organisé une rencontre avec le galeriste », résume l’architecte. Il défend son approche des lieux, basée sur l’histoire du site, qui était une vaste raffinerie de sucre jusqu’en 1968 : « J’ai voulu que la rénovation soit sensible à l’histoire ouvrière du quartier, dont il a été fait table rase dans les années 1970. » Il a fait appel, dès 2015, à la designer graphique Isabelle Jégo. « Il y a eu un travail de recherche à partir des archives et de la mémoire des habitants », avec l’idée « de réinterpréter l’esprit d’origine des parements en béton cannelé », avec des pictogrammes et des phrases moulés dans des plaques de béton en composite blanc. Avec, comme effet recherché, une « vibration de la lumière évoquant une pluie de sucre », détaille l’architecte.


    « Madre Secular 2 », par Inti et « Etreinte et Lutte », par Conor Harrington aux 81 et 85, boulevard Vincent-Auriol (Paris 13e).

    « Lors de cette rencontre de 2016, nous avons dit OK pour un pignon, mais pas pour de la peinture recouvrante, plutôt une intervention discrète comme une mosaïque d’Invader, et en collaboration avec nous. Notre projet était déjà très cohérent, je ne voyais pas l’intérêt d’ajouter des fresques, surtout sans lien avec l’histoire des lieux. Ils ont voulu passer en force », estime-t-il, visiblement affecté.

    « Mépris » pour son travail

    Pendant trois ans, l’incompréhension grandit. D’un côté, les tenants du street art estiment que le message a été passé et que les pignons sont à disposition ; de l’autre, l’équipe architecturale se réjouit du rendu de son revêtement et espère que le projet d’intervention n’est plus d’actualité. Gilles Béguin explique avoir appris à la mi-avril que des fresques étaient finalement programmées sur neuf pignons sur dix. Puis des nacelles sont apparues au pied du revêtement fraîchement posé. « Ils ont estimé que la question des fresques n’était pas mon problème. Je me suis senti agressé, et je me suis juste défendu face à un manque de respect pour notre travail, qui n’offre pas une esthétique spectaculaire, mais respecte le contexte », confie-t-il.

    « Il y a quand même une trentaine de fresques déjà réalisées à fêter », rappelle le maire, Jérôme Coumet

    Ce même « mépris » pour son travail, selon les termes de l’avocate, a été ressenti concernant l’annonce de la pose sur l’un des toits-terrasses de l’ensemble d’une sculpture du street artiste français Seth, l’un des lauréats du concours Embellir Paris. L’ajout de cette silhouette enfantine sur un toit constitue-t-elle aussi une atteinte au droit moral ? La justice a estimé que oui. Avouant être réticent à l’esthétique de l’œuvre, l’architecte reconnaît que l’essentiel s’est joué sur la manière : « Tout s’est organisé sans me demander mon avis, et alors que je n’avais même pas encore fait réceptionner le bâtiment. »

    « Tant pis, on trouvera un autre endroit », commente Mehdi Ben Cheikh, qui précise qu’il était prévu qu’une fresque du même Seth soit réalisée sur le pignon à l’aplomb de la sculpture. L’inauguration officielle du parcours, le 13 juin, qui devait accompagner l’arrivée des nouvelles interventions, est maintenue, avec un « banquet populaire » qui s’étirera sous le métro aérien entre les stations Nationale et Chevaleret. « Il y a quand même une trentaine de fresques déjà réalisées à fêter », rappelle le maire, tandis qu’une « solution de secours » a été imaginée pour Seth, précise le galeriste : il a agrandi sa fresque précédente sur un immeuble situé de l’autre côté du boulevard.

    • Perso je dirais pas ca @val_k c’est l’application du droit moral des artistes sur leurs création (droit français), rien à voire avec le copyright (droit US) qui ne reconnais pas ce droit moral aux artistes. L’architecte explique bien qu’il n’était pas opposé sur le principe (il etait ok pour certains artistes) mais demande à être consulté sur le choix et le nombre des fresques. Il dit avoir souhaiter faire une intervention en rapport à l’histoire ouvrière du lieu (assez light je reconnais, l’effet pluie de sucre semble être un peu de la rigolade) et ne voulais pas d’un motif seulement décoratif et dépolitisé. Il précise avoir en plus fini de restauré le revetement et avoir été surpris de voire que la ville efface ce travail en voulant recouvrir 9 des 10 facades. Ici on a un architecte qui prétend à une démarche politisé avec un respect du lieu dans lequel il est implanté et en face des galeristes et agents municipaux qui surf sur la mode du street art et se servent des artistes sans prise en compte de l’histoire du lieu, des batiments, des habitants. Ces fresques font monté la cotes des artistes et de l’immobilier, c’est pas si altruiste qu’on pourrait le pensé comme démarche et je dirait pas qu’il y a un méchant architecte qui fait du copyright madness contre des gentils peintres qui font une jolie ville avec des belles couleurs et leur grand cœurs si généreux. Ca semble plus à une bataille d’ego et d’intérêts politique entre promoteurs.

    • En effet à la lecture de l’article hier je me suis demandée dans quelle mesure ce combat était « douteux ». Etait-ce la bataille d’un architecte mégalo qui ne laisse pas vivre ses façades, ou celui d’un artiste qui oeuvre pour un peu de mieux pour les résidents des tours (qui en grande partie seraient des locataires , par conséquent non intéressés par la plus value immobilière qu’apporterait un musée de street art à ciel ouvert, les transformant par la même occasion en sorte de « bêtes de foire »), sans considérer l’avis des politiques . Je me suis Donc permis, par acquis de conscience, de contacter en direct M.Gilles BEGUIN, et ai recu reponse a mes questions dans la journée ! Magnifique :) et au final, en substance, en espėrant ne pas déformer ou edulcorer ses propos, je trouve au final que l’article n’est pas tout à fait objectif (mon avis uniquement) bien qu’il permette de se poser des questions ; car le présenterait plutot comme un produit de la première option, alors que la démarche releve au contraire plutot de la seconde a ce que je comprends. Bref je crois que tous les éléments du débat ne sont pas présentés ici, comme en premier lieu l’avis détaillé de l’artistE qui a signé les façades de la rénovation ainsi que peut être et surtout les résultats des consultations de résidents ! Apres on peut toujours relever le fait que ca fait beaucoup d’énergie dépensée, qui n’aurait certainement pas été perdue si les personnes de l’asso en question et les architectes étaient simplement allés boire un coup ensemble au préalable :) ah la communication..

    • @goujon n’hésite pas à partagé les infos qui nous manque si tu en as de première main.
      En dehors de cette histoire je me demande quel est le ratio d’artistes femmes. Je vais voire, je reviens
      de retour, il n’y a que 1,5 femmes sur les 30, 1,5 car l’une est en fait un couple...

  • Disneyland ‘robs’ Kenya of famous ‘Hakuna Matata’ phrase – Nairobi News
    https://nairobinews.nation.co.ke/news/disneyland-robs-kenya-hakuna-matata

    Disneyland has been granted a US trademark over the phrase under the registration number 27006605 for use on clothing.

    (…) The ‘Hakuna Matata’ phrase was popularized in 1982 by a Kenyan band Them Mushrooms in their popular song Jambo Bwana.

    In January, Maasai Intellectual Property Initiative (MIPI), a non-profit organisation, took legal steps to protect the cultural heritage of the nearly 2 million Maasais living in Kenya and Tanzania after Louis Vuitton’s Spring/Summer collection featured the Maasai shuka, which they later patented.

    The Maasai are not the first community to seek to protect and profit from their brand.

    Aboriginal Australians have, after years of struggle, established protocols that mean they are now routinely paid fees when companies use their image or ancestral lands for commercial or marketing.

    #copyright_madness #appropriation_culturelle #hakuna_matata #disney

    https://www.youtube.com/watch?v=fK0wPpLryc4

  • Pourquoi Donna Strickland n’était pas sur Wikipédia avant d’avoir son Nobel de physique

    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/03/pourquoi-donna-strickland-n-etait-pas-sur-wikipedia-avant-d-avoir-son-nobel-

    Lorsque #Donna_Strickland a obtenu le prix #Nobel de physique mardi 2 octobre, collectivement avec deux autres scientifiques, pour ses travaux sur les lasers, la chercheuse canadienne n’avait pas de page #Wikipédia, contrairement à ses deux confrères. Pourtant, au mois de mai, un brouillon de page à son nom avait été soumis pour création – avant d’être rejeté par un éditeur de l’encyclopédie en ligne.

    Ce rejet a, depuis mardi, valu de nombreuses critiques à l’encyclopédie, sur laquelle les scientifiques femmes sont nettement moins bien représentées que leurs homologues masculins. Plus de 80 % des notices biographiques du site sont en effet consacrées à des hommes, et la disproportion est encore plus importante pour les scientifiques.

    #Jimmy_Wales, le fondateur de Wikipédia, a réagi à la polémique, soulignant qu’il s’agissait d’un sujet « important ». « C’est l’une des choses qui doit changer sur Wikipédia », a-t-il déclaré dans un message publié sur Twitter.

    [...]

    L’encyclopédie a-t-elle failli ou non dans ce dossier ? « Journalistes, si vous vous apprêtez à reprocher à Wikipédia sa couverture des femmes, commencez par balayer devant votre porte », s’est agacée #Katherine_Muahahar, directrice de la fondation Wikimédia, consacrée à promouvoir l’encyclopédie. « Nous sommes un miroir des discriminations du monde, nous n’en sommes pas la source. Nous ne pouvons pas écrire d’articles sur ce que vous ne couvrez pas. »

    Elle a également égratigné le monde de la recherche : « Quand vous ne reconnaissez pas, n’écrivez pas, ne publiez pas ou ne favorisez pas les femmes, les queers, les personnes de couleur et les autres, vous les effacez, eux et leurs contributions. »

    La faute est-elle du côté de Wikipédia, des médias, de la recherche ? « Nous vivons dans un monde où une femme a remporté un prix Nobel sans même avoir été promue professeure, et vous vous demandez pourquoi les femmes quittent le monde universitaire », déplore ainsi une jeune chercheuse sur Twitter. « Entre son statut et la débâcle de la page Wikipédia, ce qui est sûr, c’est que son travail n’est (ou du moins, n’était) pas considéré comme il aurait dû. Ce qui semble récurrent chez les femmes dans le monde universitaire. »

    #page_à_supprimer

  • YouTuber in row over copyright infringement of his own song
    https://www.bbc.com/news/technology-44726296

    Un auteur qui se fait attraper par le Content ID de YouTube… pour sa propre création !

    Paul Davids thought he had seen it all when it came to YouTube’s copyright protection system.

    The Dutch YouTuber’s most popular videos include him playing famous guitar riffs, comparing different instruments and teaching various guitar skills and techniques.

    “Just like probably all the music YouTubers out there,” he explained in a video to his 625,000 subscribers, “once in a while I get an email stating I’m infringing on someone’s copyrighted material.”

    Paul had been contacted by YouTube to advise him that one of his videos had been flagged for copyright infringement, but in his own words, “this was a little different”.

    The copyright he had apparently infringed upon was his own.

    “It said what song I was infringing on, and what I found was quite shocking,” said Paul.

    “Someone took my track, added vocals and guitar to make their own track, and uploaded it to YouTube, but I got the copyright infringement notice!”

    Paul had been accused of plagiarising his own music - and worse, all the money that video was earning would now be directed towards the person who copied his content.

    #copyright #copyright_madness #algorithmes #YouTube #Ubu_Roi

  • Cherchant une bonne reproduction de l’une des toutes premières photographies de l’histoire du médium, la fameuse haystack de Henry-Fox Talbot, je suis assez déconfit de tomber sur l’image ci-dessus et son waterstamp de Getty images. La photographie en question est précisément célèbre pour dater du début de la photographie, soit 1839, Talbot étant mort en 1877, on peut imaginer qu’elle soit entrée dans le domaine public depuis 1847, il y a donc 71 ans. Est-ce qu’une personne ici saurait m’éclaire run peu à propos de ce qui relève, à mon sens du #copyright_madness non ?

  • Le Projet Gutenberg, site patrimonial de livres numériques, bloqué en Allemagne
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/le-projet-gutenberg-site-patrimonial-de-livres-numeriques-bloque-en-allemagne/87627

    L’explication est assez simple : les législations sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur diffèrent, dans le monde entier. Quand certains pays, comme la France ou l’Allemagne, ajoutent 70 ans de protection des œuvres après la mort de l’auteur avant l’entrée dans le domaine public, les États-Unis se basent sur la date de publication de l’œuvre et non sur le décès de son auteur.

    Ainsi, les 18 livres incriminés par S. Fischer Verlag étaient bien entrés dans le domaine public, au plus tard en 1976, mais aux États-Unis, et non en Allemagne, raison pour laquelle l’éditeur a demandé leur retrait immédiat de la plateforme, sous peine d’« une amende de 250.000 € ou bien d’une peine de prison pouvant s’étendre jusqu’à 6 mois », comme l’indique la décision des juges allemands.

    En réaction à la décision de justice, le Projet Gutenberg est désormais bloqué en Allemagne. « Parce que la Cour allemande a outrepassé sa juridiction et autorisé le plus grand groupe d’édition au monde à intimider le Projet Gutenberg pour ces 18 livres, il y a tout lieu de penser que ce cas se reproduira. Il existe des milliers de livres numériques dans les collections du Project Gutenberg qui pourraient faire l’objet d’actions similaires et illégitimes », indique l’équipe du Projet Gutenberg.

    Effectivement, le Projet Gutenberg et des centaines d’autres plateformes qui mettent à disposition des livres numériques pourraient être inquiétés par cette décision de justice. Or, si le Projet Gutenberg est hébergé aux États-Unis, où la plainte de S. Fischer Verlag aurait dû être traitée, c’est bien une Cour allemande qui s’est penchée sur le cas et a rendu un jugement sur une durée de droit d’auteur américaine.

    En conséquence, de nombreux sites de partage de livres numériques qui proposent des ouvrages tombés dans le domaine public au Québec ou en Belgique, mais toujours protégés en France — c’est par exemple le cas du Petit Prince — pourraient eux aussi faire l’objet d’attaques en justice. En effet, ces sites avertissent souvent les lecteurs qu’il leur appartient de vérifier la législation de leur pays avant téléchargement, ou bloquent les accès en se basant sur les adresses IP, mais de telles précautions n’ont pas empêché le Projet Gutenberg d’être attaqué en justice et jugé coupable...

    #Edition #Copyright_madness #Domaine_public #Projet_Gutenberg

  • Copyright in Isotype work : the claim of the Arntz estate | Hyphen Press
    https://hyphenpress.co.uk/journal/article/copyright_in_isotype_work_the_claim_of_the_arntz_estate

    My view is the same as that of Otto Neurath. This was collaborative work, and no individual could hold copyright in any part of it. This includes the pictograms that were drawn for it, and which were drawn as part of a collaborative process. The artists who drew the pictograms worked in dialogue with, and were partly instructed by, the person that was known in the group as the ‘transformer’. The transformer worked with raw material, turning it into a visual configuration, and made directions to the artists for what kind of pictograms they should draw.1 Otto Neurath was always careful to give credit to the group of people that made the work and never claimed rights for himself (see the appendix, below). The rights in this work were always assumed to belong to the organizations that made it.

    Robin Kinross contre la #copyright_madness du Gerd Arntz estate. Le text va plus loin d’ailleurs qu’une simple histoire de copyright, et « remet à sa place » Gernd Arntz comme un des participants au processus (en opposition à « co-créateur » avec Otto Neurath) de l’ISOTYPE.

  • Lecture publique : la SCELF pratique le “coût du lapin” en bibliothèque
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/lecture-publique-la-scelf-pratique-le-cout-du-lapin-en-bibliotheque/86329

    Problème, ce 5 janvier, la SCELF a accompagné ses vœux 2018 d’un petit lien : « Rendez-vous directement sur le portail en ligne, la nouvelle tarification 2018 de droits d’auteur en matière de lectures à voix haute que nous vous invitons à consulter », explique-t-on. 
     
    Et en effet, toute forme de lecture, même dans son plus simple appareil, doit faire l’objet d’un paiement de redevance « quels que soient le cadre (possiblement sur scène) et la nature du dispositif (accessoires, lumière, etc.) mis en œuvre ». En outre, il faudra effectuer des demandes en bonne et due forme, pour obtenir les autorisations ad hoc. 
     
    La réaction est immédiate, et des auteurs s’en étranglent : « Non seulement le principe de faire payer des lectures gratuites reste, mais l’auteur devra payer pour lire son propre texte au bout d’un an, et les associations reconnues d’intérêt général se voient généreusement accorder une réduction de 5 %. Dans ma langue on dit foutage de gueule ! »
     
    Pour exemple, les lectures de rues, qui peuvent constituer l’une des grandes attractions dans le cadre du Printemps des poètes, sont taxées forfaitairement à 30 €.

    #Bibliothèques #Lecture #Copyright_madness #SCELF

    • Pour connaitre la suite, un livre : La liquidation - Laurent Cordonnier

      Du temps a passé depuis le début de la grande crise écologique et le reflux de la mondialisation. Le monde que nous avons connu depuis la révolution industrielle a beau toucher à sa fin, l’économie de marché n’en continue pas moins de faire des « progrès », sous la férule des banques et des institutions financières qui ont accaparé tous les pouvoirs, et qui cherchent dans les décombres de ce vieux monde (dont elles précipitent tragiquement la fin) de quoi survivre et même triompher encore. C’est le thème principal de ce roman d’anticipation politique et économique : pendant la liquidation, l’économie de marché et la finance aux abois continuent de travailler à leur propre accomplissement. La « liquidation » en question est donc tout à la fois celle de la société, en proie à un effondrement démographique irréversible ; celle de l’économie, repliée sur elle-même suite au reflux de la mondialisation, et tragiquement en manque de nouveaux eldorados ; celle de la ville, dont le périmètre ordonné et viable se rétrécit ; celle des actifs immobiliers, dont la valeur suit le déclin de la population ; et celle des banques… qui mettent tout en œuvre pour essayer d’en refouler la perspective inéluctable. Mais la « liquidation », c’est aussi celle de Philippe Smithski, le personnage principal de cette fiction, dont les affaires personnelles sont le triste décalque de la marche du monde qu’il habite. Pris au piège d’une procédure de redressement économique, au bord de la faillite personnelle, à la fois maintenu en vie et mis la tête sous l’eau par sa propre banque, Smithski – un héros à reculons, qui fait ce qu’il peut pour se hisser à la hauteur de la situation – semble dériver inexorablement vers la déchéance promise aux « Wibankacs » (littéralement : Without bank accounts… ceux qui n’ont même plus de compte en banque).

      . . . . . . . . . . .
      Dans cet univers totalement désenchanté, où tout semble se rétrécir, où la nature a totalement disparue (survivant uniquement comme une attraction pour parcs à thèmes), où le non-sens menace chaque action, où le passé subsiste uniquement sous forme de reliques, où les enfants sont devenus indésirables, où la froide logique comptable de la valorisation des actifs en temps réel et à la fair value dicte sa loi aux organisations et aux êtres vivants, où seules les banques semblent maîtriser la situation – l’Etat et le gouvernement, complètement dépassés, en sont réduits à commenter intelligemment le cours catastrophique des choses – … dans ce monde où seule la rigueur implacable du calcul économique semble constituer un point fixe, quelque chose finira par échapper.
      . . . . . . . .

  • Dossiers législatifs - Projet de loi relatif à l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (SPOV1729269L) | Legifrance
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPreparation.do;jsessionid=ABC5BE6DB3D721CC907072BFB4A064F8.

    Le code du sport est ainsi modifié :

    1° Le premier alinéa de l’article L. 141-5 est remplacé par les dispositions suivantes :

    « Le Comité national olympique et sportif français est propriétaire des emblèmes olympiques nationaux et dépositaire des emblèmes, du drapeau, de la devise, de l’hymne et du symbole olympiques, du logo, de la mascotte, du slogan et des affiches des jeux Olympiques, des termes " jeux Olympiques ", "olympique”, “Olympiade", "olympisme”, “olympien”, “olympienne” ainsi que du sigle “JO” et du millésime “ville + année” » ;

    2° Le premier alinéa de l’article L. 141-7 est remplacé par les dispositions suivantes :

    « Le Comité paralympique et sportif français est propriétaire des emblèmes paralympiques nationaux et dépositaire des emblèmes, du drapeau, de la devise, de l’hymne et du symbole paralympiques, du logo, de la mascotte, du slogan et des affiches des jeux Paralympiques, des termes " jeux Paralympiques ", " paralympique ", " paralympiade ", " paralympisme ", " paralympien ", " paralympienne " ainsi que du sigle “JP” et du millésime “ville + année” ».

    Article 3

    I. - Les dispositifs et matériels mentionnés à l’article L. 581-6 du code de l’environnement qui reçoivent exclusivement les affiches des jeux Olympiques et des jeux Paralympiques de 2024, leurs emblèmes, drapeaux, devises, symboles, logos, mascottes, slogans, les termes « jeux Olympiques » et « jeux Paralympiques » les sigles « JO » et « JP » et le millésime « ville + année » mentionnés aux articles L. 141-5 et L. 141-7 du code du sport ne sont pas soumis :

    – aux interdictions relatives à l’emplacement de la publicité édictées par les I et II de l’article L. 581-4, l’article L. 581-7, le I de l’article L. 581-8 et l’article L. 581-15 du code de l’environnement ;

    – aux prescriptions réglementaires, notamment en matière de densité, de surface et de hauteur, édictées en application du premier alinéa de l’article L. 581-9 ;

    – à la réglementation plus restrictive que celle résultant des dispositions mentionnées aux deux alinéas précédents édictée par les règlements locaux de publicité.

    Les dérogations prévues par le présent I sont consenties à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi et jusqu’au quinzième jour suivant la date de la cérémonie de clôture des jeux Paralympiques de 2024.

    #LO #VousLaurezVoulu #Propriété_intellectuelle #Police_langage

  • #CopyrightMadness : tatouages, schtroumpfs, adblocks, Toblerone... - Pop culture - Numerama
    http://www.numerama.com/pop-culture/282724-copyrightmadness-tatouages-schtroumpfs-adblocks-toblerone.html

    Décalcomanie. La propriété intellectuelle est une source intarissable de conflits qui concerne tous les domaines, y compris le monde du tatouage. Un procès oppose l’éditeur de jeux vidéo Take-Two Interactive a une entreprise spécialisée dans le tatouage, Solid Oak Sketches. L’éditeur produit depuis plusieurs années le jeu de basketball NBA 2K dans lequel évoluent les stars de la NBA. Par souci de réalisme, l’éditeur a modélisé les joueurs le plus fidèlement possible avec notamment leurs tatouages. Solid Oak Sketches qui détient les droits sur les dessins affirme qu’il s’agit d’un acte de contrefaçon et que Take-Two Interactive n’a pas l’autorisation de les reproduire. Cette affaire relance le débat sur la propriété du tatouage. Est-ce que c’est le tatoueur ou le tatoué qui en est le propriétaire ? Comme l’explique Take-Two Interactive, on est face à une situation qui dérape et il est inenvisageable que les chaînes de TV payent des droits quand elles diffusent des matchs de la NBA. Alors pourquoi l’appliquer au monde du jeu vidéo ?

    #Copyright_madness #Tatouage