• Le corps construit
    https://infokiosques.net/spip.php?article1618

    « Le corps construit » propose une analyse de la façon dont les rapports de domination fabriquent les corps humains comme corps sexués. Colette Guillaumin s’attache à démontrer comment les caractéristiques physiques, par exemple le poids ou la taille, mais aussi la motricité ou l’agilité musculaire, sont les résultantes d’une socialisation différentielle des sexes. Ce traitement social des corps s’applique à tous les individus, mais restreint, limite, contraint le corps des unes, par des manipulations qui ont non seulement pour but de le différencier du corps des uns (lui aussi manipulé) mais surtout de soumettre les femmes. « Le corps construit » est extrait du livre de Colette Guillaumin Sexe, Race et Pratique du pouvoir – L’idée de Nature paru en 1992. #C

    / Féminisme, (questions de) genre, (...)

    #Féminisme,_questions_de_genre #Infokiosque_fantôme_partout_ #Corps,_soin,_santé_mentale #Italien
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/le_corps_construit-pageparpageA4.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/le_corps_construit-cahier.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/il-corpo-costruito-pageparpage.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/il-corpo-costruito-cahier.pdf

  • #serbia: DOPO L’ULTIMATUM AL GOVERNO PIAZZE SEMPRE PIU’ OCEANICHE@0
    https://radioblackout.org/2025/07/serbia-dopo-lultimatum-al-governo-piazze-sempre-piu-oceaniche

    IL 28 giugno, data della battaglia di Kosovo Polje nel 1389, ricorrenza fondamentale in Serbia, è stato lanciato dagli studenti serbi un ultimatum al governo presieduto da Vučić: elezioni anticipate o #manifestazioni oceaniche con nuove forme di azione di piazza. La richiesta di dimissioni del governo e le conseguenti mobilitazioni straordinarie vanno avanti da primo […]

    #Blackout_Inside #L'informazione_di_Blackout #Balcani #corruzione
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/07/SerbiaPostUltimatumVucic.mp3

  • Loin des carnivores
    https://laviedesidees.fr/Loin-des-carnivores

    L’autrice sud-coréenne, prix Nobel de #littérature en 2024, raconte dans l’un de ses romans la décision implacable d’une jeune femme qui rompt avec la #viande et le sexe. Ce faisant, la littérature fait sécession avec une société emportée par sa vitesse et ses oublis.

    #Arts #féminisme #famille #Asie #Portraits #Corée_du_Sud
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250627_han_kang_3_.pdf

  • The West has forgotten the art of strategy - UnHerd

    via https://diasp.eu/p/17694260

    https://unherd.com/2025/06/the-west-has-forgotten-the-art-of-strategy

    #geopolitics #imperialism #war

    Israel’s strike against Iran is a classic case of a trade-off where a short-term tactical manoeuvre is bought at the expense of a weaker strategic position in the long run. I am not the first commentator to observe that Israel’s attack against Iran will succeed tactically, possibly with sensational success, but it will not stop Iran’s nuclear weapons programme. Any future Iranian strategic planner will logically conclude from the last series of attacks that Iran absolutely needs the bomb. Other countries in the region might too. Ukraine’s biggest regret is having agreed to give up its Soviet-era nuclear weapons. Had the country kept them, Putin would never have attacked. (...)

  • Les risques nucléaires augmentent avec l’émergence d’une nouvelle course aux armements – Parution du nouveau « SIPRI Yearbook »
    https://www.obsarm.info/spip.php?article699

    (Stockholm, 16 juin 2025) - L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) publie aujourd’hui son évaluation annuelle de l’état des armements, du désarmement et de la sécurité internationale. L’une des principales conclusions du « SIPRI Yearbook 2025 » fait état de l’émergence d’une nouvelle course aux #Armements_nucléaires dangereuse, à un moment où les régimes de contrôle des armements sont gravement affaiblis. Les arsenaux nucléaires mondiaux s’agrandissent et se (…) Armements nucléaires

    / #Armes_nucléaires, #Prolifération_nucléaire, #Stratégies_nucléaires

    https://www.obsarm.info/IMG/pdf/wnf_2025_pr_fre.pdf

  • #Enterrement des droits des personnes migrantes - Chambéry

    La République Française a le regret de vous annoncer le décès des #droits_fondamentaux des personnes migrantes, exilées et sans papiers, qui vivent sur son territoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=BYHXCiqqv-w


    #fanfare #droits_des_migrants #migrations #asile #réfugiés #sans-papiers #droits #cortège_funèbre #Chambéry #droits_humains #hospitalité #accès_aux_droits #ci-gît #témoignage

    ping @isskein @karine4

  • « Raconteries » de Charles Pennequin et « Disparitions, apparitions » de Joachim Séné : deux nouveaux livres publiés par les éditions Abrüpt.

    Une poésie qui déborde, refuse les normes, et fait du langage un lieu d’expérimentation et de transformation radicale.

    https://liminaire.fr/creation/livre-lecture/article/raconteries-de-charles-pennequin-et-disparitions-apparitions-de-joachim-se

    Ces deux ouvrages partagent une volonté radicale de faire éclater les cadres traditionnels de la littérature. Le texte de Charles Pennequin explore l’écriture comme geste vital, performatif, où le corps parle autant que les mots, dans une lutte contre l’aseptisation littéraire. De son côté, le recueil de Joachim Séné propose une poésie fragmentaire et sensorielle, mêlant le grotesque au numérique, où les corps se dissolvent et ressurgissent sous formes symboliques ou organiques. Tous deux défendent une écriture du vivant, traversée par le réel, la violence sociale, et une forme d’urgence — à dire, à crier, à exister autrement. Une poésie qui déborde, refuse les normes, et fait du langage un lieu d’expérimentation et de transformation radicale.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Corps, #Performance, #Société, #Voix, #Abrüpt (...)

    https://abrupt.cc/charles-pennequin/raconteries
    https://abrupt.cc/joachim-sene/disparitions-apparitions

  • Manifestazione No OGM a #Parma di “Cambiare il Campo”
    https://radioblackout.org/2025/06/manifestazione-no-ogm-a-parma-di-cambiare-il-campo

    Riportiamo il comunicato verso la manifestazione di questo sabato e ai nostri microfoni Luca dell’ Associazione Solidarietà Campagna Italiana. #cambiare_il_campo è un gruppo di attiviste e attivisti, contadine e contadini, di diverse zone d’Italia, provenienti da diverse realtà, gruppi, collettivi e associazioni, rurali e cittadine che lavorano per unire le forze e per […]

    #L'informazione_di_Blackout #agroecologia #corteo_stop_ogm
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/06/No-ogm-parma-2025_06_12_2025.06.12-10.00.00-escopost.mp3

  • #Marie_Cosnay : « Dans l’#imaginaire_collectif pour la migration, la #fosse_commune, c’est la #Méditerranée »

    L’écrivaine et activiste Marie Cosnay a consacré aux routes migratoires une trilologie - Des îles, parue aux éditions de l’Ogre - qui replace l’océan en son centre. Et pourtant, l’Atlantique reste un #impensé dans nos représentations de la mer-cimetière, en dépit des évidences et des chiffres.

    Marie Cosnay, pourquoi dites-vous qu’on résiste à penser l’#océan_Atlantique lorsqu’on parle de la #mer-cimetière, et des routes migratoires maritimes ?

    Quand on parle des morts en mer et des morts de la migration - et on n’en parle pas souvent -, la fosse commune, c’est la Méditerranée. C’est à la Méditerranée qu’on est sans cesse ramené. Or c’est quand même étrange, parce que le plus grand nombre de morts ce sont ceux de l’Atlantique, en tout cas depuis 2018. Or cela invisibilise des choses, des imaginaires, mais aussi du réel. Car la route la plus empruntée, c’est celle des #Canaries. Il y a un mort toutes les demi-heures : en 2024, on compte sur cette route-là, de la façade atlantique depuis le #Sénégal jusqu’au #Sahara_occidental, au #Maroc, vers les Canaries - rien que ça -, un mort toutes les demi-heures l’année dernière. C’est énorme. Alors, invisibiliser l’océan atlantique ça veut dire que ces morts qui sont les plus nombreuses, personne n’en parle jamais. Ce sont les morts de l’#Afrique_de_l'Ouest.

    Comment décririez-vous cette route migratoire atlantique ?

    Depuis le Sénégal, ce sont des bateaux en bois, des #pateras, qui contiennent cinquante, soixante personnes, parfois davantage. Tous les gens qui connaissent cette route-là, jusqu’aux Canaries, c’est-à-dire les militants espagnols, et aussi, évidemment, les gens qui prennent cette route et leurs familles, tout comme la Croix-Rouge, appellent ça des “#convois”. Ces convois sont nommés par le nombre de personnes à l’intérieur. Le nombre de femmes, le nombre d’enfants. C’est pour pouvoir savoir nommer le bateau, par exemple : “Convoi 56, huit femmes, deux bébés, Tan-Tan” ; “Convoi 62, quatre femmes, trois enfants, Dakhla”... C’est comme ça que la Croix-Rouge peut savoir qui est arrivé.

    Dans quelle mesure l’imaginaire de ces convois a-t-il quelque chose à voir spécifiquement avec l’Atlantique ?

    Cette question m’évoque l’exemple d’un dessin d’enfant aux Canaries. Un enfant qui était arrivé par un de ces convois. Les gens qui s’en occupaient, la Croix-Rouge, et d’autres, et qui s’en occupaient plutôt pas mal, lui avaient demandé de dessiner son voyage, son exil, parce qu’il avait été extrêmement chahuté. Durant sa traversée, il y avait eu des morts, et notamment des enfants morts sur ce bateau. Et cet enfant qui avait survécu avait dessiné un bateau incroyablement ressemblant à un bateau négrier. C’est de cette histoire-là, et de cette mémoire-là aussi, qu’on se prive quand on ignore cette route-là, quand on habite à Marseille ou à Paris, et en tout cas en France.

    C’est spécifiquement français ?

    Ce qui est étrange, c’est que les militants en Espagne savent très bien l’importance de la route atlantique, et en Espagne, cette perception n’a rien à voir. On n’est pas du tout déconnecté, comme en France.

    Comment est venue l’écriture sur ces routes migratoires, et notamment de raconter la migration depuis les Canaries ?

    Au départ, je faisais de l’activisme aux frontières, à la frontière basque notamment. Je vivais au Pays basque et les gens passaient par là. J’écrivais des choses qui étaient plutôt de l’ordre de la chronique, du petit texte informatif. Lorsque j’avais une grosse colère ou quelque chose que je n’arrivais pas à démêler, c’était le texte qui m’aidait à démêler. J’appelais ça des chroniques. Par exemple, j’ai beaucoup écrit sur les mineurs isolés, sur le non accueil, et puis des réflexions sur : qu’est ce que l’enfance ? Est-ce que l’âge protège ? Et pourquoi l’âge protégerait-il plus qu’autre chose, en fait ?

    Auparavant, j’avais une autre activité d’écriture qui était beaucoup plus fictionnelle ou documentaire, mais davantage tournée vers le passé. Mais la question migratoire était devenue tellement prégnante, tellement importante dans ma vie, que je ne pouvais plus séparer les deux. Ce sont les morts qui m’ont poussée à écrire sur eux. Car avant d’aller aux Canaries pour rencontrer les gens, je me trouve à l’endroit où ils arrivent en fait, c’est-à-dire exactement à Irun, en Espagne, à côté de Bayonne, à la frontière basque. C’est là que je rencontre des gens pour qui je mets en place qu’il faut mettre en place comme militante. Je ne suis pas encore certaine d’écrire, je me dis même que j’écrivais si ça vient à moi. Et là, je rencontre des gens qui attendent des gens. Et ces gens qu’ils attendent n’arrivent pas. Alors on commence à me demander : “Mais va ! Va sur les îles ! Va chercher ma sœur, va chercher mon frère, va chercher ma fille. Ils sont arrivés tel jour dans le convoi 57, trois enfants, quatre femmes et et trois morts…” Parce qu’on sait un peu. C’est comme ça que les morts arrivent à la porte. Les premiers morts, ceux dont je me rends compte. Et donc j’y vais. Je vais sur les îles Canaries et il y a urgence.

    On est en 2019 et le premier tome de cette série qui s’intitulera “Des îles” (aux éditions de l’Ogre”) démarre…

    J’ai des noms, j’ai des photos, j’ai quelquefois des vidéos. Je ne suis pas toute seule, évidemment : il y a des relais. Et je cherche. J’ai des noms, j’ai des dates de naissance, j’ai des lieux de départ. J’ai des choses comme : “la dernière fois qu’on l’a vu”. Alors je cherche et je me rends compte assez vite que je ne trouverai pas. Car les gens meurent énormément. On sait, mais en fait concrètement, on ne sait pas. Je me rappelle de ce garçon qui s’appelle Amadou, qui m’a le premier demandé d’aller chercher sa sœur sur les îles Canaries. Selon lui, elle était arrivée tel jour, à tel endroit, etc. Cinq ou six ans après, lui dont je racontais l’histoire dans le premier volume de la trilogie Des îles, il la cherche encore. J’ai encore reçu la photo de sa sœur récemment sur Whatsapp. La même photo.

    Vous vous mettez donc à chercher des disparus, avant d’écrire l’histoire de ces gens qui voyagent sans visa…

    J’ai trouvé une petite fille qui avait disparu. Une seule : Fatou. Elle était donnée pour disparue sur un bateau sur lequel on disait qu’il y avait eu beaucoup d’enfants morts sur ce bateau qui avait tourné dans l’océan très longtemps. Et donc on m’avait dit de ne pas donner d’espoir à la maman. Mais la maman m’avait donné sa photo et j’étais sur les îles Canaries pour essayer, pour voir, au cas où… J’ai montré la photo de cette petite fille à un médecin urgentiste qui intervenait à l’arrivée des bateaux, parce que beaucoup de gens sont dans des états incroyables. Ils ont bu de l’eau de mer, ils ont perdu la tête, ils ne savent plus qui ils sont… Je lui ai montré la photo, et ce médecin-là, Alban, a poussé un cri : “Mais elle est arrivée, elle est vivante !” Après, on a mis un an à ce qu’elle puisse se rapprocher de sa maman. C’est très compliqué, mais c’est la seule histoire qui soit heureuse.

    Quelle empreinte l’Atlantique a-t-il laissé sur ces années d’enquête à remonter le fil d’histoires qui passent par l’océan ?

    Certaines images de l’océan m’ont beaucoup hantée. Notamment cet imaginaire, d’être seul sur l’océan en fait. Car même si on peu d’histoires, même si parfois les gens sont morts les uns après les autres, on a quelques images, et même quelques vidéos. Parce que c’est l’Atlantique ! C’est-à-dire que si on rate les Canaries, on arrive aux Etats-Unis ! “#Bosa”, ça veut dire quitter son pays, et rater les Canaries, ça s’appelle “Bosa États-Unis”. Si on rase les Canaries, on fait “#Bosa_Amérique” et en effet, on a retrouvé des bateaux complètement de l’autre côté de l’Atlantique, avec des corps desséchés, avec des squelettes. Mais on a trouvé aussi des bateaux vides ou alors avec un survivant. Vous imaginez ? Un seul survivant, au milieu de l’Atlantique. Comment on survit à ça, quand on est avec sa bouée et que finalement le secours maritime espagnol vient te sauver sur ta bouée ? Tu as vu mourir les uns après les autres tous tes copains.

    On a cherché comme cela un jeune Marocain, à la demande de sa sœur. Nous étions deux ou trois, à le chercher, ensemble, parce qu’on entendait dire qu’il était vivant or il n’apparaissait pas. En général, quand les gens n’apparaissent pas, ils ne vont pas apparaître trois mois après… mais il peut y avoir des exceptions, comme pour Fatou, la petite fille retrouvée aux Canaries. Donc, on cherche.

    Et de ce garçon, on a trouvé une vidéo, parce qu’on avait des photos de lui et on comparait avec les vidéos qu’on trouvait sur les réseaux. Sur cette vidéo, il parle en arabe sur un bateau au milieu de l’Atlantique. Le bateau n’était pas très loin des Canaries, mais perdu. On a fait traduire cette vidéo. C’était très compliqué de comprendre ce qu’il disait avec le bruit de l’océan mais on voyait sur la vidéo qu’il se passait un truc très important, sans savoir dire si c’était intense d’euphorie ou de désespoir. C’était impossible à dire. Et lui est là, il est debout, et il parle, avec intensité. En fait, il disait le nom de toutes les victimes du bateau. Il était en fait l’avant-dernier témoin, puisque le dernier, c’est celui qui va mettre la vidéo sur internet. Ce garçon n’est pas arrivé. Ça veut dire que ce garçon, debout, qui parle, est mort alors même qu’il était en train de nommer, lui, les gens qui venaient de mourir au milieu de l’océan.

    Puis l’écriture s’est poursuivie, et un deuxième volume, puis un troisième, sont venus compléter cette triologie, Des îles… Mais l’écriture s’est un peu déplacée, entre-temps…

    En 2022, la frontière entre la France et l’Espagne se ferme complètement suite à une attaque dans une église, près de Nice, par un jeune homme tunisien qui sortait de Lampedusa et qui a attaqué le curé d’une paroisse. Or ce moment où la frontière avec l’Espagne se ferme a coïncidé exactement avec le moment où les gens quittaient les #île_ Canaries pour remonter vers la France. Pendant un an, elle est restée fermée. Et pendant un an, il y a eu dix morts.

    Alors ce n’était plus des disparus qu’on cherchait, puisque l’on avait des corps. C’était exactement le contraire. On avait des #corps, mais pas de nom, pas d’histoire. Juste des corps ramassés dans la #Bidassoa alors qu’avant, j’avais des histoires mais pas de corps. Si bien qu’il fallait faire le chemin opposé. Malgré tout, il y a toujours quelqu’un qui a vu quelqu’un qui sait que quelqu’un est passé par là ce jour-là. Mais c’est très difficile d’être le témoin de cela et de vouloir bien en témoigner.

    Les gens ne voulaient pas, même les amis les plus proches. Parce que tu ne vas pas commencer à arriver dans un pays que tu essaies de rejoindre depuis trois ans en arrivant avec des problèmes. Des problèmes avec la police, avec la justice… alors que tu as passé ton temps à essayer de te désidentifier, tu ne vas pas t’identifier immédiatement, et surtout pas pour arriver avec un mort. Arriver avec un mort, c’est compliqué. Et donc même les amis qui passaient et qui, eux, avaient survécu, ne parlaient pas. C’était très compliqué de remonter le fil de ces histoires.

    Qu’est-ce qui a changé dans l’écriture de ces histoires, au fil des tomes et des enquêtes ?

    Moi, j’ai changé. C’est surtout moi. La manière de travailler a changé entre le tome un, le deux, et le trois de la trilogie, mais je m’en rends compte après coup. Dans le un, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’histoires. Beaucoup de récits, parce que beaucoup de gens parlent, prennent la parole. C’est beaucoup d’oralité et moi, j’essaye de prendre tout ça et de suivre les fils pour pour accompagner, pour aider, pour suivre et donc faire l’enquête.

    Dans le deuxième tome, Des Iles 2, c’est plutôt une question : comment on rend un corps qui est non-identifié par un juge espagnol, à un papa guinéen ? Et comment on le fait franchir l’Atlantique jusqu’en Guinée, mais en avion, et mort. On a réussi. Le travail change parce qu’il est d’un extrême piétinement. C’est le contraire des histoires qui arrivent. C’est beaucoup plus d’écrit puisque ce doit être conforme, signé à l’ambassade de ceci, de cela en Guinée, en Espagne, etc.

    Et donc c’est forcément une autre façon d’écrire puisqu’elle suit l’archive. L’archives qui est en train de se faire, qui est en train de s’écrire, qui est en train de s’élaborer. Il faut écrire sans céder à la simplification parce que c’est hyper complexe. L’écriture suit le réel, et donc elle panique parfois parce que le réel panique tout le temps. Parce que quand on a tous les papiers pour que le corps reparte en Guinée, et bien il manque le certificat de non-Covid et donc tout va foirer. L’écriture suit ça, et donc elle change de forme parce qu’elle est bousculée tout le temps par le réel. Tout le temps.

    Et puis vient l’écriture du troisième volume de la trilogie. Et là encore, l’écriture change…

    Oui, elle change de forme aussi, un peu volontairement, un peu à dessein, parce que je suis épuisée. Je me dis alors qu’il faut faire un pas de côté. Et ce pas de côté, c’est de dire qu’il y a en effet les bateaux qui arrivent qu’en ce moment depuis l’Algérie. mais aussi ces bateaux qui ont traversé dans l’autre sens. Evidemment, au moment de la chute de Séville, pendant la guerre civile, puisque des bateaux sont partis en Algérie, à Oran, et c’était exactement la même route, les mêmes ports. Mais cette route-là en appelle une autre : celle de l’exil morisque du début du XVIIᵉ siècle.

    En fait, ce pas de côté historique me garantit quelque chose. Ce pas de côté m’intéresse parce qu’il montre aussi que ce n’est pas toujours du Sud vers le Nord que vont les exils et qu’il y a eu d’autres histoires et d’autres bateaux sur ces routes-là. Tout ça m’intéresse politiquement, historiquement, mais aussi me déplace moi dans l’écriture. Cela me calme, c’est-à-dire je suis obligée de suivre un autre rythme qui est le rythme historique. Le rythme du document qui est déjà écrit, de l’archive que je n’ai pas besoin d’écrire moi, et qui n’est pas en train de se créer sous mes yeux, mais qui est déjà là : c’est celle des historiens, c’est celle des récits antérieurs. Et ça, ça me sauve un peu, un peu.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/comme-personne/marie-cosnay-dans-l-imaginaire-collectif-pour-la-migration-la-fosse-comm
    #migrations #mourir_aux_frontières #route_atlantique #mourir_en_mer #morts_aux_frontières #livre
    #podcast #audio
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  • #Libye : « L’ensemble de l’appareil sécuritaire a compris que l’immigration rapporte beaucoup d’argent », rappelle un chercheur libyen

    Les ONG estiment que 20 000 migrants sont aujourd’hui détenus dans des prisons en #Libye. Ces exilés y subissent toutes sortes d’#abus : #traite, #torture, #travail_forcé, #extorsion et conditions de détention intolérables. Malgré ces faits, le gouvernement libyen reçoit toujours l’#aide de l’#Union_européenne pour retenir les migrants et les empêcher de rallier l’Europe. Après avoir accumulés les preuves depuis des années, un militant et chercheur libyen brise le silence.

    #Tarek_Lamloum a recueilli les témoignages de migrants interceptés en mer et dans le désert par les gardes-frontières. Il visite régulièrement les #centres_de_détention.

    Ce chercheur qui préside le Centre d’études de Benghazi sur les migrants et les réfugiés dénonce une #corruption généralisée au sein des services sécuritaires : « L’ensemble des appareils sécuritaires a compris que l’immigration leur rapporte beaucoup d’argent. Ces appareils sont en concurrence entre eux. Qui, parmi eux, devrait gérer les migrants ? Et il y a au moins six appareils sécuritaires qui interviennent sur ce dossier. »

    Tout le monde ferme les yeux

    Tarek Lamloum raconte les confiscations des téléphones portables, les vols d’argent des migrants, parfois même le vol de leurs habits et chaussures dès qu’ils sont interceptés en mer par les gardes-côtes.

    Les #exactions et les #vols des migrants sont devenus la norme, explique le chercheur, et les autorités libyennes et européennes ferment les yeux : « Le ministre de l’Intérieur à Tripoli est lui-même impliqué dans cette affaire, il sait très bien ce qui se passe dans les centres de détention qu’il est censé gérer. C’est lui le premier responsable des #gardes-côtes_libyens et des #gardes-frontières. C’est une première inédite : un ministère de l’intérieur qui intervient pour garder les frontières. Normalement, c’est du ressort de l’armée. »

    Malgré ces exactions, le nombre de migrants en Libye a augmenté de 4% depuis le début de l’année, estime l’Organisation internationale des migrations (OIM). En 2024, 200 000 migrants avaient franchi la Méditerranée depuis les rivages d’Afrique du Nord.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64932/libye--lensemble-de-lappareil-securitaire-a-compris-que-limmigration-r
    #business #complexe_militaro-industriel

  • « C’est la #stratégie de tout #pouvoir_colonial : #nourrir et #tuer »

    #Rami_Abou_Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, trois ans, sous la menace de l’armée israélienne. Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Un mois et demi après l’annonce du cessez-le-feu, Rami est enfin de retour chez lui avec sa femme, Walid et le nouveau-né Ramzi. Pour ce journal de bord, Rami a reçu le prix de la presse écrite et le prix Ouest-France au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.

    –—

    Mercredi 28 mai 2025.

    Hier, des milliers de Palestiniens, dans la zone d’#Al-Mawassi, de #Rafah et de #Khan_Younès, dans le sud de la bande de #Gaza, se sont précipités vers un nouveau poste de « distribution d’aide (in)-humanitaire » que l’armée d’occupation avait installé avec l’association américaine basée en Suisse #Gaza_Humanitarian_Foundation (GHF), et qui est protégé par la compagnie de sécurité américaine #Security_&_Risk_Solutions (SRS).

    Vous avez dû voir ces images montrant des gens se précipiter pour recevoir des colis. Parce qu’ils sont affamés. Depuis deux mois, notre peuple n’a ni à manger ni à boire. Quand ils ont vu ces centres, les gens s’y sont précipités. Cela s’est passé à Rafah, c’est-à-dire au milieu d’un terrain vague grisâtre, car la ville a été entièrement rasée. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Pour obliger les gens à aller vers le sud. C’est l’arme de la faim : #nourriture contre #déplacement.

    Hier, c’était un premier test. Le centre était installé au rond-point dit du Drapeau, à l’ouest de la ville. Pour attirer les Gazaouis, les Israéliens ont publié des photos sur les réseaux sociaux. Elles montraient des gens recevant des cartons contenant tout ce qui manque à Gaza : un kilo de farine, un kilo de sucre, du riz, de l’huile végétale, des biscuits, etc. Le ministre de la guerre israélien, et Nétanyahou lui-même, l’ont dit clairement : cette distribution a pour objectif d’encourager les populations à se déplacer vers le sud de la bande de Gaza. Il faudrait plutôt dire « pour les obliger », car dans la situation de famine où se trouvent les Gazaouis, cette aide alimentaire peut faire la différence entre la vie et la mort.
    Encadrés par des tôles… comme les moutons

    Les conditions devaient être les suivantes : un carton d’aide par père de famille et par semaine. Chaque père de famille devait se présenter avec une pièce d’identité pour recevoir une security clearance prouvant qu’il est clean (propre), c’est-à-dire qu’il ne fait partie ni du Hamas, ni du Jihad islamique ni d’aucune faction. La taille et la composition du colis dépendront du nombre de personnes par famille.

    Mais hier, l’armée d’occupation a ouvert la porte pour tout le monde, sans vérification d’identité. On a vu des milliers de personnes faire la queue, parmi eux des gamins de douze ans, et même des enfants plus jeunes. Ils ont commencé par se regrouper dans des couloirs, dont il ne fait pas de doute qu’ils avaient été installés par les Israéliens eux-mêmes, et non par SRS. Ces files étaient encadrés par des tôles bien reconnaissables : on les retrouve à tous les barrages israéliens en territoire palestinien, à Erez, à la frontière avec Israël d’avant la guerre, mais aussi en Cisjordanie, comme à Kalandia, le barrage sur la route de Ramallah. Nous les appelons halabat, comme les couloirs que nous utilisons pour canaliser les moutons, pour les emmener boire… ou à l’abattoir.

    Puis la foule a grossi, la bousculade a commencé. Les hommes de la compagnie de sécurité américaine se sont retirés. Les soldats israéliens, qui n’étaient pas loin, ont commencé à tirer en l’air. Ils ne voulaient visiblement pas tirer dans la foule, comme à leur habitude, de crainte de faire échouer la distribution. Ils auraient voulu montrer au monde entier que leur système fonctionnait et que les Gazaouis étaient venus parce qu’ils détestaient le Hamas et qu’ils préféraient les Occidentaux. Mais ils sont tombés dans leur propre piège. Certes, les gens sont venus nombreux. Mais ils ont tout pris (je n’aime pas employer le terme « piller ») : les cartons de nourriture, et même...les halabat, les tôles étant un objet très recherché à Gaza, où elles servent à construire des abris de fortune. Ils ont aussi pris les tables où on distribuait la nourriture, pour en faire du petit bois qui alimentera les fours en argile, seul moyen de faire cuire des aliments.

    C’était donc un échec lamentable. La SRS a annoncé la suspension de l’opération pour vingt-quatre heures, mais je crois que cela prendra plus d’une journée. Ils veulent instaurer de nouvelles mesures de sécurité, et surtout lancer le vrai dispositif destiné à attirer vers le Sud ceux qui, comme moi, vivent dans le nord de l’enclave, et ce en créant plusieurs centres de distribution d’aide alimentaire. Le plus proche devrait être installé à l’intérieur du corridor de Netzarim, qui coupe la bande de Gaza en deux à quelques kilomètres au sud de la ville de Gaza. Mais ce sera un déplacement à sens unique, a prévenu l’armée israélienne. Ceux qui, venant du nord, pénétreront dans le corridor pour recevoir de l’aide alimentaire ne pourront pas faire demi-tour. Ils ne pourront aller que vers le sud.

    Voilà, c’est toujours la même stratégie de guerre psychologique : prétendre qu’ils sont en train de nous sauver en nous donnant à manger, tout en nous détruisant. Dans le même temps, il y a eu des massacres comme on n’en avait pas encore vu.
    Des missiles qui carbonisent tout là où ils frappent

    Tout le monde a été choqué par l’image de cette petite fille de cinq ans, Ward Al-Shaikh Khalil, qui s’échappait, au milieu des flammes, de l’école où venait de mourir toute sa famille. Cette école, bombardée par Israël, abritait des déplacés. La famille de Ward en faisait partie, ils s’étaient déjà déplacés plusieurs fois, fuyant au début de la guerre leur quartier de Chajaya, dans la ville de Gaza, pour aller à Rafah, puis à Khan Younès, puis à Deir el-Balah, pour revenir à Gaza-ville après le cessez-le-feu, comme beaucoup d’autres déplacés ; comme ma famille et moi.

    Les Al-Khalil avaient trouvé leur maison de Chajaya détruite. Ils avaient planté une tente sur les décombres. Mais quand Nétanyahou a violé le cessez-le-feu au mois de mars, Chajaya a été envahie par l’armée israélienne, et la famille de Ward a dû fuir de nouveau, pour se réfugier dans leur dernier abri : cette école où ils ont été brûlés vifs. Victimes d’une nouvelle technologie israélienne : des missiles qui carbonisent tout là où ils frappent. C’est un exemple de la stratégie israélienne : nourrir et tuer. C’est la stratégie de tout pouvoir colonial : affaiblir les colonisés pour qu’ils aient besoin d’être secourus. Ils nous tuent 24 heures sur 24, ils exercent un blocus total de la bande de Gaza ; et en même temps, ils veulent nous faire croire que c’est le Hamas qui nous prive de nourriture, et que eux, les Israéliens, sont là pour nous sauver. Parce qu’ils sont l’armée « la plus morale du monde ».

    Il en résulte une grande confusion dans l’esprit des Gazaouis. Beaucoup de gens ont du mal à comprendre ce qu’il se passe exactement. Est-ce que les Israéliens veulent notre bien ? Pourquoi nous frappent-ils, et en même temps nous donnent-ils à manger ? Ce qu’ils cherchent, en réalité, c’est nous détruire psychologiquement, détruire notre sens du réel. L’ennemi qui nous bombarde 24 heures sur 24 est maintenant le sauveteur.

    Israël dit en substance : oui, nous vous privions de nourriture, parce que le Hamas détourne l’aide humanitaire. Il utilise ce prétexte depuis le début. Ils ont commencé à arrêter l’aide humanitaire à cause, disaient-ils, des gangs de bédouins ou autres qui pillaient les convois les armes à la main.
    Le sac de farine… à 1 000 euros

    Comme je l’ai déjà raconté, on sait que ces clans de pillards sont protégés par les Israéliens eux-mêmes, à l’aide de drones qui s’attaquent aux hommes tentant de protéger les convois. Comme par hasard, à Rafah, il n’y a quasiment plus personne, sauf l’armée et les gangs palestiniens armés de kalachnikovs. L’armée prétend être là pour protéger l’aide humanitaire. Mais protéger de quoi et de qui ? Alors qu’elle travaille mains dans la main avec ces clans mafieux.

    Aujourd’hui, c’est le Hamas qui est accusé de détourner l’aide humanitaire. C’est peut-être vrai, peut-être pas. J’ai eu souvent cette discussion avec nombre d’amis, parmi eux des diplomates qui me disent : « On a des rapports qui démontrent que le Hamas détourne l’aide. » Je réponds par une question : « Puisque vous avez des rapports fiables et sérieux, vous devez savoir pourquoi le Hamas fait cela ? » Mais non, ils ne savent pas. Je dis alors : « Si c’était vrai, ce serait soit pour revendre l’aide afin de payer les salariés, soit pour donner à manger et à boire à la base populaire du Hamas. Mais vous ne prenez en compte que la version israélienne. »

    Si 500 camions d’aide humanitaire passaient tous les jours, est-ce que le Hamas la détournerait ? Si tout le monde était servi, il n’y aurait pas d’acheteurs. On en a fait l’expérience après le cessez-le-feu et l’ouverture des terminaux. L’aide humanitaire était entrée en grande quantité, et le sac de 25 kilos de farine était retombé à 5 shekels, c’est-à-dire 1,25 euro. Il y a trois jours, j’ai payé le même sac l’équivalent de 1 000 euros. Oui, vous avez bien lu, 1 000 euros.
    Nous, Palestiniens, sommes toujours écoutés avec méfiance

    Si vous voulez vraiment le bien des Palestiniens qui tentent de survivre à Gaza, faites passer beaucoup plus d’aide humanitaire et le marché parallèle disparaîtra. Malheureusement, la majorité des gens croient toujours ce que disent les Israéliens, et non la parole des Gazaouis. Nous sommes parfois écoutés, parfois à moitié, mais toujours avec méfiance. Mais toute affirmation de quelqu’un qui n’est ni gazaoui ni sur place est prise comme argent comptant.

    C’est pour cela que les Israéliens interdisent la bande de Gaza aux journalistes étrangers, aux diplomates et en général à toute personne concernée par cette réalité. Nous vivons cela depuis longtemps : notre parole passe toujours en dernier. Bien sûr, il y a des exceptions, quand ces observateurs extérieurs sont de vrais connaisseurs de Gaza, comme l’historien français Jean-Pierre Filiu, que j’ai rencontré lors de son séjour d’un mois à Gaza, dont il a tiré un livre qui vient de sortir. Je sais que son récit a un grand retentissement en France, et je le remercie.

    Je dis au monde occidental : n’écoutez pas les Israéliens. C’est l’occupant. Le voleur ne dit pas :« Je suis en train de voler. » Le tueur ne dit pas :« Je suis en train de tuer. » Et quand la victime dit : « On me tue, on me vole, on me fait mourir de faim », elle ne ment pas. Pourtant, cette inversion des rôles fonctionne. Nous, les victimes, nous sommes désignés comme les bourreaux. La machine de guerre est accompagnée d’une machine médiatique.
    Cessez de regarder l’épouvantail du Hamas

    Vous voulez arrêter cette famine ? Inondez Gaza d’aide humanitaire. Et cessez de regarder l’épouvantail du Hamas. Israël l’utilise depuis longtemps. Israël veut nous affamer ? C’est à cause du Hamas. Israël veut nous déporter tous dans des pays étrangers ? C’est à cause du Hamas.

    J’ai aussi un message pour le Hamas. Je ne vais pas parler une nouvelle fois de la différence entre le courage et la sagesse, mais il faut regarder plus loin que le bout de son nez, il faut regarder très loin. Le projet israélien, c’est la déportation, c’est un projet qui met en jeu l’existence même des Palestiniens. Il ne faut pas donner à Israël le moindre prétexte pour le mener à bien. Je sais que les négociateurs présents au Caire ou au Qatar font d’autres calculs. Ils pensent qu’il faut maintenir une position ferme, faire une démonstration de force à l’occupant. Certes, le Hamas est toujours fort, il a toujours une base populaire. Peut-être qu’il ne sera pas éradiqué, mais la population le sera. Il faut être pragmatique. Ce n’est pas une honte de lever le drapeau blanc si c’est pour le bien de notre population. Le plan israélien n’est plus caché, il est sur la table. C’est la déportation de 2,3 millions de Palestiniens. Arrêtez ça ! Faites n’importe quelle concession ! Même si vous êtes fort, s’il n’y a plus de Palestiniens en Palestine, il n’y aura plus de Hamas. Il doit comprendre que ces milliers de victimes se précipitant vers le bourreau pour obtenir un #colis de nourriture, c’est l’image de sa défaite, que c’est la pire #humiliation de notre peuple, et qu’il faut que cela s’arrête, à n’importe quel prix.

    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/c-est-la-strategie-de-tout-pouvoir-colonial-nourrir-et-tuer,8257
    #faim #colonialité #Palestine #arme_de_la_faim #Israël #aide_alimentaire #security_clearance #colis #halabat #échec #centres_de_distribution_d’aide_alimentaire #corridor_de_Netzarim #guerre_psychologique #nourrir #tuer #aide_humanitaire #déportation

  • Une esthétique de la joie ?
    https://metropolitiques.eu/Une-esthetique-de-la-joie.html

    Croisant les discours de philosophes et d’architectes sur l’expérience #esthétique avec l’analyse de bâtiments, le livre de Céline Bonicco-Donato esquisse une théorie de l’expérience architecturale. Il déploie la notion de « joie d’être à sa place » et souligne l’importance du #corps dans sa manifestation émotionnelle. Voici un livre qui répond à une question que chacun·e a déjà pu se poser : qu’est-ce qui suscite les #émotions singulières que l’on ressent dans certains bâtiments ? Cette interrogation est au cœur #Commentaires

    / esthétique, #philosophie, #atmosphère, corps, émotions, #mouvement, #architecture

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-elkaddioui2.pdf

  • #Corps de rêve : quand l’#extrême_droite dicte les #normes_esthétiques

    Corps tonique, mince, reproductif et blanc : de la tradwife aux réseaux sociaux, comment l’extrême droite tente d’imposer une esthétique réactionnaire et hygiéniste.

    En mars dernier, les images de la secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, posant devant des prisonniers vénézuéliens déportés vers un centre pénitentiaire du Salvador, sont devenues virales. Look glamour. Maquillage prononcé. Longue chevelure ondulée. Rolex, pantalon slim et tee-shirt moulant. L’image de ce corps parfait exposé devant des hommes non-blancs, torse nu, mis en cage, est apparue comme le symbole du modèle de féminité qui domine les politiques néoréactionnaires.

    Les langages et les images des industries de la #mode et de la beauté s’adaptent très bien à l’atmosphère culturelle produite par l’extrême droite dans le monde occidental. Au-delà de l’obsession de la #minceur, des prescriptions esthétiques âgistes, toute une #culture_du_corps eugéniste et autoritaire s’immisce dans les modes de consommation de la beauté et du bien-être.

    De la tradwife à la chanteuse country

    Elle circule dans les médias populaires, amplifiée par les algorithmes, dans le luxe, ou les sphères politiques, artistiques. L’univers #Maga aux États-Unis la recycle ad nauseam. De la #tradwife à la chanteuse country, jusqu’aux tendances « #girlboss », les idées réactionnaires sont incarnées par une #esthétique_corporelle genrée aisément identifiable : corps tonique, mince ; cheveux raides, longs (idéalement blonds) ; peau blanche ; maquillage prononcé ; chirurgie esthétique ; efficience productive et reproductive (le corps qui produit des richesses est aussi celui qui enfante).

    Cette conception hygiéniste, raciste, classiste et transphobe de la #féminité s’affirme contre un modèle repoussoir : celui du corps improductif de la #femme de gauche – « fauchée » (#broke), « laide » (#ugly), « pas rasée » (#female_armpit_hair) – pour reprendre les termes d’un musicien conservateur sur Fox News. Le corps des « femmes laides » décrivant finalement l’ensemble du corps politique situé à gauche, moche, non-blanc, sale et pauvre.

    Cette esthétique réactionnaire agressive n’est pas exclusive à l’Amérique blanche. On se rappelle les sorties, en France, contre « la gauche sale et débraillée qui crie partout », visant à disqualifier la Nupes. Les propos sur les « punks à chiens » sur les bancs situés à gauche de l’Assemblée nationale, ou encore sur la « ménopause » d’une politicienne féministe médiatique…

    Véhicules idéologiques

    Ces discours implicitement ou explicitement genrés sont compatibles avec l’esthétique « filtre » des réseaux sociaux qui les imposent massivement. Ils ringardisent un activisme intersectionnel de type #nappy, anti-grossophobie ou body-positif, qui refuse que la différence conduise à une existence recluse, où on ne s’expose pas publiquement, où on ne peut ni s’aimer ni l’être en retour.

    Cette « #déchettisation » de la différence trouve dans la #représentation du corps des #femmes son terrain d’expression favori, faisant de la mode, des tutos maquillage, des vidéos de fitness ou de lifestyle des véhicules idéologiques redoutablement efficaces, jouant sur notre image sociale et nos désirs.

    Qui rêve de mourir sans famille, sans ami·es, entouré de chats ? D’être moche, démuni et sale ? Ces questions peuvent apparaître ridicules, mais elles nourrissent un système de représentations affectives et genrées qui est un des fonds de commerce de l’extrême droite. Il faut s’y opposer avec énergie. Et réveiller les puissances libératrices du difforme, de l’inassimilable, de l’improductif, des monstres et autres figures impures et merveilleuses, dans la formation d’#imaginaires et de pratiques anti-autoritaires, vivantes et féroces.

    https://www.politis.fr/articles/2025/05/corps-de-reve-quand-lextreme-droite-dicte-les-normes-esthetiques
    #esthétique #beauté #hygiénisme #âgisme #genre #idéologie

  • Trump Pardoned Tax Cheat After Mother Attended $1 Million Dinner - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2025/05/27/us/politics/trump-pardon-paul-walczak-tax-crimes.htm

    As Paul Walczak awaited sentencing early this year, his best hope for avoiding prison time rested with the newly inaugurated president.

    Mr. Walczak, a former nursing home executive who had pleaded guilty to tax crimes days after the 2024 election, submitted a pardon application to President Trump around Inauguration Day. The application focused not solely on Mr. Walczak’s offenses but also on the political activity of his mother, Elizabeth Fago.

    Ms. Fago had raised millions of dollars for Mr. Trump’s campaigns and those of other Republicans, the application said. It also highlighted her connections to an effort to sabotage Joseph R. Biden Jr.’s 2020 campaign by publicizing the addiction diary of his daughter Ashley Biden — an episode that drew law enforcement scrutiny.

    Mr. Walczak’s pardon application argued that his criminal prosecution was motivated more by his mother’s efforts for Mr. Trump than by his admitted use of money earmarked for employees’ taxes to fund an extravagant lifestyle.

    Still, weeks went by and no pardon was forthcoming, even as Mr. Trump issued clemency grants to hundreds of other allies.

    Then, Ms. Fago was invited to a $1-million-per-person fund-raising dinner last month that promised face-to-face access to Mr. Trump at his private Mar-a-Lago club in Palm Beach, Fla.

    Less than three weeks after she attended the dinner, Mr. Trump signed a full and unconditional pardon.

  • #la_spezia. #corteo_antimilitarista
    https://radioblackout.org/2025/05/la-spezia-corteo-antimilitarista

    Il 31 maggio si terrà a La Spezia un corteo antimilitarista contro l’industria bellica, la militarizzazione dei territori e il genocidio a Gaza. Si tratterà di un’iniziativa interregionale. Antimilitarist si danno appuntamento a La Spezia, una città ed un golfo ostaggi delle #servitù_militari, segnati dalla presenza dell’Oto Melara, oggi del gruppo Leonardo, che produce […]

    #L'informazione_di_Blackout #31_maggio_2025 #oto_melara
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/05/2025-05-27-la-spezia-michele.mp3

  • L’usage de la #Forêt et l’usure du bûcheron
    https://www.terrestres.org/2025/05/20/lusage-de-la-foret-et-lusure-du-bucheron

    Planter, éclaircir, abattre, débarder… Le métier de bucheron n’est pas mort ! Mais il est toujours aussi rude. Dans « Bûcheron », Mathias Bonneau raconte sa relation à la forêt, sa passion du bois et son #Corps abîmé : « Les arbres sont mon naufrage et ma bouée ». Un témoignage précieux sur une profession bouleversée par la catastrophe climatique et les difficultés de la filière forêt-bois. L’article L’usage de la forêt et l’usure du bûcheron est apparu en premier sur Terrestres.

    #Récits #Territoire #Vivants

  • La banque rothschild condamnée pour blanchiment au Luxembourg lessentiel.lu - Marion Chevrier
    La justice luxembourgeoise a condamné la banque pour blanchiment et recel dans le scandale dit « 1MDB ». Une première au Grand-Duché.

    La banque - qui a reconnu sa culpabilité - a été condamnée à une peine de confiscation de 25 millions d’euros, précédemment saisis dans le patrimoine de la banque.
    . . . . .
    « Il s’agit de la première fois qu’un établissement bancaire luxembourgeois a été condamné en matière de blanchiment ».

    Des milliards de dollars détournés
    Cette condamnation est liée à l’affaire dite « 1MDB », du nom du fonds souverain malaisien, censé contribuer au développement économique de la Malaisie. Plusieurs milliards de dollars ont en fait été détournés par le premier Ministre malaisien de l’époque, Najib Razak, des fonctionnaires malaisiens, ainsi que d’autres personnes.


    L’administration judiciaire luxembourgeoise indique notamment qu’un ressortissant des Émirats arabes unis avait ouvert auprès de la banque luxembourgeoise Edmond de Rotschild (Europe) S.A. « des dizaines de comptes bancaires au nom de différentes sociétés européennes et offshore (et notamment des sociétés établies aux Îles Vierges britanniques, Îles Caïmans et de l’île de Man), dont il était le bénéficiaire économique ».
    . . . . .
    Rothschild « prend acte »
    Dans un communiqué transmis jeudi, la banque Edmond de Rothschild (Europe) a indiqué « prendre acte de la décision rendue dans le cadre de la procédure pénale liée à l’affaire 1MDB, qui trouve son origine dans des faits survenus il y a une quinzaine d’années ».
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    Elle relève que « cette décision s’inscrit dans le cadre d’un jugement sur accord couvrant l’ensemble des faits reprochés à la banque » et « rappelle que ces faits, anciens (NDLR : entre 2009 et 2013), ont donné lieu à un plan de remédiation complet, engagé dès 2016 et clôturé en 2019 ». Elle indique que « les collaborateurs concernés ont quitté l’organisation » et que la banque a pleinement coopéré de manière transparente avec les autorités, tout au long de la procédure ».

    « Elle se réjouit de pouvoir clore définitivement ce chapitre », a-t-elle conclu.
    #en_vedette #macron #actualités_françaises #france #antisémitisme #emmanuel_macron #rothschild #finance #banques #corruption #Suisse #1MDB

    Source & intégralité : https://www.lessentiel.lu/fr/story/luxembourg-la-banque-rothschild-condamnee-pour-blanchiment-103349773

  • #milano, #corvetto: il giovane #mahmoud_mohamed muore inseguito dalla #polizia
    https://radioblackout.org/2025/05/milano-corvetto-il-giovane-mahmoud-mohamed-muore-inseguito-dalla-poli

    Nella notte tra martedì 21 e mercoledì 22 maggio un giovane 21enne di origini libiche, Mahmoud Mohamed muore contro un semaforo a bordo dello scooter che stava guidando, inseguito da una volante di polizia. Il quartiere, Corvetto, è lo stesso in cui ha perso la vita Ramy Elgaml, il giovane diciannovenne morto schiantato contro un […]

    #L'informazione_di_Blackout #Ramy_Elgamil
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/05/Corvetto-2025_05_22_2025.05.22-09.00.00-escopost.mp3

  • Comment et pourquoi dé-merdifier l’Internet - Sylvestre Huet
    https://www.lemonde.fr/sciences-au-carre/article/2025/05/22/comment-et-pourquoi-de-merdifier-l-internet_6607725_6565027.html

    Billet de blog

    Sylvestre Huet

    Avec « Le rapt d’Internet » Cory Doctorow décrypte, dénonce et démystifie la domination du GAFAM sur le web pour en préparer la libération.

    Publié aujourd’hui à 08h34 Temps de Lecture 4 min.
    Le rapt d’Internet, Cory Doctorow, 239 p, 26 €, C&F éditions.

    En 2023, l’American Dialect Society, une très ancienne société savante vouée à l’étude de la langue anglaise, a choisi pour mot de l’année : « enshittification ». Un néologisme forgé par le Canadien Cory Doctorow, que l’on peut traduire par « merdification » ou « emmerdification », pour décrire ce qui est arrivé au réseau numérique de communication mondiale. Un réseau confisqué par le GAFAM et autres Airbnb qui l’ont ainsi « merdifié ». Un réseau dont une part décisive du succès provient pourtant de la décision des informaticiens du CERN - le centre européen de recherche sur la physique des hautes énergies où fut détecté le premier boson de Higgs - qui ont inventé les protocoles du Web en 1989 d’en faire cadeau à l’Humanité en 1993 sous la forme d’un logiciel libre. Alors qu’une entreprise privée en aurait déposé le brevet.

    En 1993, le web est surtout une affaire de scientifiques de la recherche publique. Ils y voient un outil de discussion entre eux, favorisant l’échange des idées et des données expérimentales. Un outil de diffusion de la culture. Un outil possible pour la démocratie politique et économique.
    Captivité organisée

    En 2023, Cory Doctorow, un des analystes les plus compétents du Net (et pas seulement auteur de livres de S-F), invente ce néologisme pour décrire ce que cet espoir est devenu, sous la houlette des « Big Tech » comme il les nomme, un peu après l’écriture de son essai Le rapt d’Internet (Cory Doctorow, 239 p, 26 €, C&F éditions.) Il ne s’y limite pas à la dénonciation, il décortique comment ces entreprises privées sont parvenues à confisquer le réseau, sous la forme de monopoles dont les utilisateurs deviennent captifs. Une captivité organisée sciemment et si efficace qu’elle permet de faire de la publicité une source de profit majeure pour certaines Big Tech tandis que le « prix de sortie » de leurs services est perçu comme trop élevé par les utilisateurs - particuliers et petites entreprises - notamment par la perte du réseau social qu’ils y ont créé. Puis, il développe une stratégie de sortie, la moins coûteuse possible en pertes pour l’utilisateur, afin de créer un nouveau web. Quant à lui, il met en pratique ses idées, puisque son blog affirme d’emblée : « No trackers, no ads. Black type, white background. Privacy policy : we don’t collect or retain any data at all ever period. » (Pas de trackers, pas de publicité. Ecrit en noir sur fond blanc. Vie privée : ne collecte ni ne conserve aucune donnée, à aucun moment).

    Le monde de l’informatique, nous explique Doctorow, repose sur un fait technique originel : l’ordinateur est universel. Au sens où il possède la capacité a priori de faire tourner n’importe quel programme. Cette caractéristique aurait dû empêcher la création de monopoles. Et c’est justement pour la contourner que les entreprises visant une position monopolistique ont développé des stratégies visant à détruire toute concurrence. Parfois en tentant de rendre cette interopérabilité intrinsèque à l’ordinateur trop difficile par des logiciels délibérément pourris (Microsoft l’a tenté pour Office avant de se résoudre à l’inéluctable lorsque Apple a rétroconçu Office pour permettre à ses Mac de lire ses fichiers sans difficultés). Souvent en abusant de leur trésorerie surabondante pour acheter tout concurrent naissant.

    L’essai de Doctorow revisite l’histoire de ces conflits - comme le procès opposant Sony à Universal City Studios à propos des magnétoscopes où les sites de partage de fichiers (musique, cinéma, jeux vidéo) entre particuliers - pour en tirer une leçon générale que l’on peut illustrer par cet extrait : « Le problème avec la domination totale qu’exerce Mark Zuckerberg sans avoir de compte à rendre sur les vies numériques de trois milliards de personnes, ce n’est pas qu’il fait horriblement mal son boulot. Le vrai problème, c’est que ce boulot ne devrait pas exister. Personne ne devrait détenir un tel pouvoir. Nous n’avons pas besoin d’un meilleur Zuckerberg. Nous devons abolir Zuckerberg. » Plus généralement, il explore les différentes stratégies utilisées par les monopoles (comme les verrous numériques sur des milliards de machines ou la tentative ratée de Microsoft d’imposer son navigateur Explorer) pour en montrer les mécanismes et les liens douteux avec les dirigeants politiques américains.

    En résumé, Doctorow estime qu’il n’est pas possible « d’améliorer les Big Techs ». La solution serait plutôt dans une diversité de technologies dirigées par une diversité de personnes et d’organisations ou d’entreprises parmi lesquelles l’utilisateur pourrait facilement naviguer, mettant à profit l’interopérabilité intrinsèque de l’ordinateur.
    Migration facile et peu coûteuse

    Cory Doctorow n’est pas du tout « low tech ». Il n’a rien contre la technologie « en soi ». Admirateur des scientifiques à l’origine de la révolution informatique - il dédie son livre à Ada Lovelace et Alan Turing - il n’a rien contre les machines. Il n’est pas spécialement communiste. Il propose de mettre fin aux monopoles actuels pour créer un monde où des entreprises plus petites pourraient se faire concurrence dans un espace numérique libéré des abus de positions dominantes. Il est donc tout de même vraiment dangereux pour les Big Tech puisqu’il n’espère pas les réformer mais appelle à leur destruction. Américain du nord, il voit le salut dans des lois antitrust, obligeant par exemple Google, Apple, Facebook et Cie à une interopérabilité réelle, facile et non coûteuse avec tout service similaire proposé par une autre entreprise (donc, ne pas perdre ses contacts lorsque l’on migre d’un à l’autre, à l’image de ce qui a été organisé par une équipe de scientifiques pour migrer d’X à Bluesky) et dans une mobilisation citoyenne aidée par… un usage citoyen des réseaux numériques, et non dans une révolution sociale qui se proposerait de construire un monopole… public, géré pour répondre à l’intérêt général de la population. Ou la suppression de la publicité commerciale qui porterait un coup mortel aux entreprises pour lesquelles elle constitue la majorité des recettes (Google, Facebook). Il dénonce plutôt l’origine profonde de la monopolisation du web comme un résultat du démantèlement des lois antitrust héritées de la fin du XIXe siècle déclenché par Ronald Reagan… sous prétexte de libéralisation. Mais reconnaît que la stratégie qu’il propose - détricoter toutes les armes juridiques et techniques utilisées par les monopoles pour se protéger - pourrait bien traîner en longueur. Les armées d’avocats payées par les monopoles sont disponibles pour une guérilla judiciaire de longue haleine. Il voit toutefois des pistes pour une action efficace… qui suppose un pouvoir politique volontaire pour les suivre. Comme d’imposer à toute entreprise candidate à un marché public de mettre fin à ses pratiques monopolisatrices et de réaliser l’interopérabilité souhaitée.

    Sylvestre Huet

    #Cory_Doctorow #rapt_Internet

  • Collège Stanislas « blanchi » : les inspecteurs confirment sous serment l’intervention de la numéro deux du ministère
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210525/college-stanislas-blanchi-les-inspecteurs-confirment-sous-serment-l-interv

    Devant la commission parlementaire consacrée aux violences à l’école, quatre membres de l’inspection générale ont reconnu que Caroline Pascal, directrice générale de l’enseignement scolaire, était bien intervenue pour réécrire la lettre concluant le rapport sur le prestigieux établissement catholique.

    C’est bien la cheffe de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) d’alors, Caroline Pascal, qui a réécrit la lettre de transmission du rapport sur Stanislas, rendue au ministre de l’époque, Gabriel Attal. Caroline Pascal est aujourd’hui directrice générale de l’enseignement scolaire, soit la numéro deux du ministère de l’éducation nationale.

  • A Devastating New Exposé of Johnson & Johnson Indicts an Entire System | The New Republic
    https://newrepublic.com/article/194726/johnson-and-johnson-investigation-crimes-health-care-system

    Harris opens the book with an embarrassing mea culpa about his own erstwhile naïveté. It was only in 2004, after five years covering Johnson & Johnson and the drug industry for The New York Times and The Wall Street Journal, that he “began to suspect that the company’s culture and its apple-pie image might be entirely at odds.” Left unstated is the possibility that Harris’s protracted innocence helped produce that image. (Here, he is not alone in the halls of elite journalism: Just as Johnson & Johnson prefers West Point grads who follow orders, business editors like reporters who believe in capitalist fairy tales.)

    Given the depths of his disillusionment, Harris ends on a confused note that suggests his education remains incomplete. To explain Johnson & Johnson’s “ruthless, sociopathic indifference,” he resorts to the “corporate deviance” model of organizational theory—a sociologist’s explanation for why good people and good companies do bad things. But this cannot explain the endemic criminality across a health care sector that accounts for nearly one-fifth of the U.S. economy. Johnson & Johnson is paradigmatic of a more fundamental corruption. But rather than extend the implications of his reporting to a system critique, Harris closes with a bizarre attempt at evenhandedness that lauds Johnson & Johnson for developing Bedaquiline, a tuberculosis drug. As Harris should know, Bedaquiline, like nearly every other drug in the modern pharmacopeia, was developed largely in publicly funded labs, with the government heavily underwriting every step of the process, beginning with basic research. Johnson & Johnson’s main achievement was to claim the patents and proceed to charge scandalous sums.

    Far from an argument in favor of Johnson & Johnson’s existence, Bedaquiline is a testament to the need for a fully public bench-to-bedside drug pipeline. If the government conducted trials of the drugs it spends hundreds of billions of dollars developing, and maintained an active, if not dominant, role through to distribution, many of the episodes recounted so powerfully in No More Tears could have been avoided. Harris not only shrinks from this conclusion, but includes in his list of Johnson & Johnson’s accomplishments the fact that its “financial success has made hundreds of thousands of shareholders and employees richer and happier.”

    #FDA #Pharma #corruption #crimes

  • Kräftiger Anstieg : Trotz Krieg gibt es in der Ukraine mehr Einkommens-Millionäre
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/geopolitik/anstieg-um-fast-40-prozent-trotz-krieg-gibt-es-in-der-ukraine-mehr-

    En Ukraine c’est comme partout, les pauvres et quelques fanatiques pas forcément pauvres se font tuer pour les profits des riches. Le nombre de millionaires y a augmenté de 11.000 à 17.000 en un ans.

    20.5.2025 von Nicolas Butylin - Die Zahl der Reichen stieg auf mehr als 17.000 Personen. Doch die Daten zeigen wohl nur einen Teil des Vermögens – inmitten von Krieg und Korruption.

    Die Zahl der Millionäre in der Ukraine ist im vergangenen Jahr deutlich gestiegen. Wie die Staatliche Steuerbehörde mitteilte, haben im Rahmen der Deklarationskampagne im vergangenen Jahr mehr als 17.000 Bürger Einkommen von über einer Million Hrywnja (etwa 23.000 Euro) angegeben. Dies entspricht einem Zuwachs von 6600 Personen im Vergleich zum Vorjahr.

    Insgesamt wurden über 170.000 Steuererklärungen eingereicht, in denen Einkommen von insgesamt 326 Milliarden Hrywnja deklariert wurden – ein Anstieg um 107 Milliarden Hrywnja (49 Prozent) gegenüber dem Vorjahr. Die Deklarationen führten zu Steuerzahlungen in Höhe von 8,1 Milliarden Hrywnja (Einkommensteuer) und mehr als 1,5 Milliarden Hrywnja (Militärabgabe), wie der Chef der Steuerbehörde Ruslan Kravtschenko bekanntgab. Das durchschnittliche monatliche Gehalt in der Ukraine liegt bei etwa 24.900 Hrywnja. Dies entspricht in etwa 600 Euro.
    Ukraine im Korruptionsranking auf Platz 105

    Die höchsten deklarierten Einkommen verzeichneten Einwohner in der Hauptstadt Kiew (156 Milliarden Hrywnja), gefolgt von Bewohnern in der Region Dnipropetrowsk (30 Milliarden Hrywnja), Lwiw (18,2 Milliarden Hrywnja) und der Kiewer Oblast (17,5 Milliarden Hrywnja).

    Die Rekordzahlung kommt nach Angaben der ukrainischen Behörden aus der Hauptstadt. Ein Kiewer Steuerpflichtiger erzielte demnach mit Abstand die höchste Einzelzahlung – über 4,6 Milliarden Hrywnja an Einkommensteuer und Militärabgabe. Gleichzeitig nutzten mehr als 53.000 Bürger Steuererleichterungen und erhalten insgesamt 330 Millionen Hrywnja vom Staat zurück.

    Der Anstieg der deklarierten Vermögen könnte auf eine verstärkte Transparenz sowie wirtschaftliche Erholung in einigen Sektoren hindeuten. Die ukrainische Steuerbehörde betont zudem, dass die Deklarationspflicht dazu beitrage, Steuerehrlichkeit zu fördern und Mittel für staatliche Aufgaben zu generieren – insbesondere in Zeiten hoher Kriegsausgaben.

    Kritiker im kriegsgebeutelten Land verweisen jedoch darauf, dass die Daten nur einen Teil des tatsächlichen Reichtums abbilden, da nicht alle Einkommen vollständig offengelegt werden. Korruption zählt auch während des andauernden Krieges mit Russland zu den drängendsten Problemen in dem osteuropäischen Land. Im Korruptionsranking von Transparency International belegt die Ukraine weltweit den 105. Platz – in Europa belegen lediglich die Nachbarländer Belarus und Russland noch schlechtere Plätze.

    #Ukraine #guerre #nantis #corruption #exploitation