• Roberto Saviano : « Loin d’être l’anti-Etat, aujourd’hui Cosa Nostra est partie intégrante de l’Etat »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/28/roberto-saviano-la-mafia-s-installe-dans-les-lieux-ou-l-on-depense-et-ou-l-o

    En France, l’arrestation de Matteo Messina Denaro doit être l’occasion de parler de l’extraordinaire pouvoir de la Mafia. Comparons les plus grandes sources de revenus : l’économie criminelle est la seule à rivaliser avec celle du pétrole. Rien qu’en Italie, le patrimoine provenant du trafic de drogue est estimé à quelque 400 milliards d’euros, selon une enquête majeure réalisée en 2020 par la direction nationale anti-Mafia.

    Dans pareil contexte, l’inadéquation du débat politique et des politiques internationales, encore trop rares, saute aux yeux. Plus que tout, l’Europe doit discuter de cette question : comment l’économie illégale fait-elle pour gagner du terrain sur l’économie légale au point de nous mettre dans cette situation ô combien dangereuse de ne plus pouvoir tracer de frontière entre les deux ?

    Nous ne parlons pourtant des organisations criminelles, des mafias et de leurs intérêts que lorsqu’un fugitif sanguinaire se fait arrêter au terme de trente années de cavale. Aussi, après les clameurs de ces premiers jours, je parie que le silence reviendra bien vite.

    Matteo Messina Denaro, dernier roi du clan des Corleonesi, dernier représentant d’une mafia qui appartient au passé, fait partie de cette génération qui s’est attaquée à l’Etat par la lutte terroriste. Pourquoi la Cosa Nostra de Toto Riina, à laquelle Matteo Messina Denaro a adhéré avec ferveur, décide-t-elle dans les années 1990 de déployer une stratégie aussi violente ? Parce qu’elle est persuadée que l’Etat n’est rien d’autre qu’une émanation de l’organisation criminelle, qui lui apporte des bulletins de vote et, dans de nombreux cas, choisit ses fonctionnaires, ses dirigeants, ses maires.

    Un chef atypique

    Or, ce même Etat finit pourtant par ne plus pouvoir protéger Cosa Nostra : pour la première fois, grâce au pool anti-Mafia de Palerme conduit par les magistrats Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, il a en son sein des ennemis capables de s’opposer à elle.

    Cette partie-là de l’Etat décide de s’attaquer à Cosa Nostra, qui multiplie alors les massacres dans l’objectif de contraindre la justice à se rétracter et à faire acquitter les personnes arrêtées. Dans ces années où le pool anti-Mafia mène ses enquêtes, les exécutions, les enlèvements, les bombes dévastent l’Italie entière, et adressent à l’Etat un message clair : « Faites marche arrière, laissez l’organisation poursuivre ses affaires et, surtout, tenez votre parole – accordez-nous votre protection en échange des votes que Cosa Nostra vous apporte – ou vous n’aurez pas la paix ».

    Messina Denaro est un chef atypique. Lors de son arrestation, il porte au poignet une montre à 35 000 euros, chose rare chez les chefs corléonais de Cosa Nostra d’ordinaire enclins à une existence bien plus sobre, dans leur apparence comme dans leurs relations personnelles. Toto Riina, par exemple, dont Messina Denaro a été le protégé, était obsédé par la monogamie et par une conduite rigoureusement morale envers les femmes ; il a fondé une famille et, lors du « maxi-procès » [en 1986-1987, 475 accusés ont été jugés au cours d’un seul et même procès à Palerme], a refusé d’être confronté au repenti Tommaso Buscetta en raison de sa « moralité » : « Ce n’est pas un homme comme moi, de ma stature, c’est un homme qui a trop de maîtresses. » A l’époque, à Cosa Nostra, il n’y a pas de place pour les divorcés ou enfants de divorcés, pour les amateurs de prostituées ou de drogues, pour les individus à la vie dissolue ou les homosexuels.

    Messina Denaro, lui, ne crée pas de dynastie. Il a une fille qui a pris le nom de sa mère et avec laquelle il n’a pas de relation. Il est davantage un assassin, un soldat qui, au fil des ans, perfectionne ses aptitudes relationnelles et économiques. Messina Denaro a le visage et le goût de la violence. Il fait partie du commando qui, en 1992, assassine Antonella Bonomo, enceinte de trois mois, coupable d’être l’épouse du boss Vincenzo Milazzo, et qui commence à regarder tout ce sang versé d’un œil critique. Il a de plus le sens de l’organisation : il coordonne, par exemple, l’enlèvement du fils d’un repenti, Santino Di Matteo. L’enfant, Giuseppe, a 13 ans. Cosa Nostra l’enlève, le tue et dissout son corps dans l’acide après deux ans de captivité : l’enlèvement le plus long de l’histoire italienne.

    Il fait profil bas et devient entrepreneur

    La carrière de Messina Denaro décolle lorsqu’il soutient Toto Riina dans sa sanglante stratégie, la seule qui semble efficace pour faire chuter les majorités politiques par la terreur ; mais arrivé au sommet, il change de cap. En prison, Toto Riina le déplore : « Il s’est mis à faire de la lumière ! » [une allusion aux investissements de Messina Denaro dans l’éolien], se lamente-t-il à propos du virage qu’opère son protégé dans l’entrepreneuriat. « Qu’il se la mette dans le cul, sa lumière, et qu’elle l’éclaire », commente-t-il depuis sa cellule de prison, où il est soumis au dur régime carcéral du 41bis [en référence à l’article du code carcéral qui durcit, depuis 1975, les conditions de détention des chefs mafieux].

    Bref, aux yeux du vieux boss, Messina Denaro gaspille son talent. Que fait le seul de ses hommes capable de poursuivre une stratégie meurtrière à même d’obliger l’Etat à respecter ses accords politiques ? Il fait profil bas et devient entrepreneur.

    Donnons une idée des sommes en jeu : en 2007, la Direzione investigativa anti-Mafia a saisi à un prête-nom de Messina Denaro, en une seule opération, des biens et propriétés immobilières d’une valeur de 700 millions d’euros. Du côté des investissements dans l’énergie éolienne – « la lumière », dont parlait Riina –, la justice s’en est prise en 2010 à un autre prête-nom. Valeur de la saisie : 1,5 milliard d’euros.

    Pourquoi le dernier roi de la Cosa Nostra sanguinaire entreprend-il ce virage vers le monde entrepreneurial ? A ses yeux, la politique de contrôle par les votes et les bombes appartient au passé. L’obsession de la violence doit laisser place à une politique d’infiltration souterraine, où l’on ne tue qu’en dernier recours. La Mafia opte pour cette stratégie de camouflage – qui s’avérera gagnante – jusqu’à parfois se faire passer pour l’anti-Mafia.

    Attaques, homicides et construction de supermarchés

    En matière de vie privée, le souverain Matteo Messina Denaro ne met pas son nez dans les comportements et décisions des familles, laissées libres de faire ce que bon leur semble, et exige en retour la même liberté de gérer ses propres affaires sans rendre de comptes à personne. Mais ce choix d’intervenir le moins possible ronge à sa base la structure de Cosa Nostra, une organisation naturellement verticale et incapable de se penser de manière fédérale, laissant les familles de la région de Palerme sans projet commun. A bout de souffle, l’organisation, qui souffre également d’une crise de vocations, traverse une période de grandes difficultés.

    Les organisations criminelles d’un pays en sont le miroir. Cosa Nostra, dans son incapacité à se renouveler, reflète les dynamiques de l’Italie (et d’ailleurs) : les personnages aux commandes sont âgés (et pourtant en Italie, une personne est considérée comme jeune à 40 ans) ; les individus sont otages d’une extrême lenteur des décisions ; les méthodes sont antiques. Songeons seulement que, pour communiquer, les boss utilisent non pas le téléphone portable, mais un système de « pizzini », ces courtes lettres codées écrites à la main – ainsi en 2006, lors de l’arrestation de Bernardo Provenzano, sa cachette révéla quantité de pizzini de Messina Denaro, livrant force détails sur l’organisation de Cosa Nostra, la planification d’attaques et d’homicides, ou la construction de supermarchés pour employer les chômeurs sur les territoires où elle règne.

    Sur ce dernier point, la force des organisations criminelles a toujours été leur capacité à s’assurer le soutien de la population en mettant en œuvre une politique de bienfaisance ciblée sur le territoire. Mais il ne s’agit pas de rendre le territoire véritablement autonome et libre ; celui-ci ne doit pas s’affranchir du cartel criminel.

    Les mafias ne recherchent pas l’émancipation des populations : la bienfaisance a pour objectif de lier, de maintenir les territoires dans un état de dépendance. Les boss ne font pas d’authentiques investissements, et préfèrent recycler les montagnes de capitaux qu’ils accumulent en achetant des hôtels partout dans le monde plutôt que d’apporter de véritables contributions chez eux – au hasard en investissant dans des structures comme des écoles privées ou des centres sportifs, qui contribueraient à faire progresser la communauté. Le territoire doit rester à deux doigts de la misère ; il doit rester dépendant de la Mafia et lui être loyal ; et il doit offrir une main-d’œuvre bon marché – entre autres, une main-d’œuvre criminelle.

    Gestion des flux de capitaux

    Loin d’être l’anti-Etat, aujourd’hui Cosa Nostra est partie intégrante de l’Etat : elle s’est infiltrée dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyens, du bâtiment jusqu’à la santé – pensons à Michele Aiello, cet homme de paille de Bernardo Provenzano qui gérait une des meilleures cliniques de toute la Méditerranée.

    La Mafia d’aujourd’hui se concentre sur la gestion des flux de capitaux qui alimentent les politiques et les partis, elle s’évertue à disposer d’hommes dans la bureaucratie étatique, elle s’installe dans les lieux où l’on dépense et où l’on contrôle.

    Ces jours-ci, nombreux sont ceux qui se demandent ce qu’il adviendra après la capture de Messina Denaro. Il est primordial de transformer cet intérêt que nous portons occasionnellement à la Mafia, à la faveur d’événements qui font la « une », en un débat éclairé, informé, loin de toute propagande. Dans le cas contraire, son arrestation ne sera qu’une occasion manquée de plus : l’économie mafieuse retombera dans l’oubli et avec elle le fait, irréfutable mais trop souvent ignoré, que les activités illégales représentent 139 milliards d’euros, soit près de 1 % du PIB de l’Union européenne.

    L’économie criminelle est l’économie la plus puissante du continent. Ne pas en parler, détourner le regard, faire semblant de ne pas savoir ou de ne pas comprendre, ne résoudra pas le problème.

    Roberto Saviano est écrivain et journaliste, né à Naples (Campanie) en 1979. En 2006, ses enquêtes sur la Mafia napolitaine, la Camorra, lui valent des menaces de mort et une mise sous protection policière. Son livre le plus connu, Gomorra (Gallimard, 2007), a été plusieurs fois adapté à l’écran. Mais la criminalité n’est pas son seul domaine d’intervention, et il prend souvent part aux débats politiques et ­sociétaux qui agitent son pays.

    #Mafia #économie_criminelle

  • Une récente vague de limogeages au sommet de l’État ukrainien en dit long sur la nature véritable de ce régime que médias et gouvernants occidentaux présentent comme le héraut de la démocratie à l’est de l’Europe et le défenseur des intérêts de la population ukrainienne…

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/25/ukraine-un-regime-corrompu-et-antiouvrier_475586.html

    Quatre ministres, cinq gouverneurs régionaux et quatre très hauts responsables ont été limogés. On a appris aussi que le vice-ministre de la Défense, Chapovalov, le chef adjoint de l’Administration présidentielle, Tymochenko, et le procureur général adjoint, Symonenko, avaient démissionné. Ou plutôt, qu’ils avaient été démissionnés, comme l’indique un communiqué du ministère de la Défense à propos de son numéro 2 : il s’agissait, dit-il, de « préserver la confiance de la société et des partenaires internationaux » de l’Ukraine.

    Il faut croire que si le régime en arrive à de telles mesures, c’est qu’il y a urgence pour lui, au moins vis-à-vis de la population. Récemment, des médias ont commencé à révéler des affaires de marchés conclus par le ministère de la Défense, qui achetait de quoi nourrir ses soldats en payant à des prix deux à trois fois plus élevés qu’en magasin. Les lecteurs ont ainsi appris qu’il payait 17 hryvnias (0,42 €) les œufs qu’eux achètent à 7 hr (0,17 €), les pommes de terre 22 hr au lieu de 8 ou 9. S’agissant de produits de première nécessité, que la population travailleuse peine à acheter, une telle différence a déjà de quoi choquer. Alors que chacun a un ou des proches à l’armée, cela montre surtout que ses grands chefs profitent de la guerre pour s’enrichir, eux ainsi que des intermédiaires et fournisseurs amis. Et puis, la presse a publié non plus les prix d’achat à l’unité, mais le montant total des contrats conclus le 23 décembre : 13,16 milliards de hryvnias (328,27 millions d’euros) pour les seules régions militaires de Tcherkassk, Poltava, Jytomir et Tchernihiv.

    Cela souligne le fait que, quand #Zelensky affirme chaque jour à la télévision que toute la population se mobilise pour défendre la patrie, les profiteurs de guerre pullulent au sommet de l’État, y compris parmi ceux qui organisent ladite #défense_nationale.

    Comme ces gens se croient tout permis, #Symonenko, censé faire respecter la loi au sommet, a, entre autres frasques, pu aller passer des vacances en Espagne, bien que toute sortie à l’étranger soit interdite aux hommes en âge de porter les armes. Qu’il y soit allé dans la voiture d’un homme d’affaires avec un garde du corps de ce dernier n’étonne guère. En effet il est de notoriété publique que la plupart des #oligarques et #affairistes de quelque importance ont fui depuis des mois se mettre à l’abri à l’étranger, laissant aux Symonenko, Zelensky et autres la charge de rafler des combattants pour servir de chair à canon face à l’armée russe.

    Peu avant ces révélations et démissions forcées, #Lozynsky, vice-ministre des Infrastructures, avait été évincé. Il avait reçu 400 000 dollars pour faciliter l’achat de générateurs, alors qu’une partie de la population est plongée dans l’obscurité et le froid du fait des frappes russes qui ont détruit beaucoup d’infrastructures énergétiques.

    #Tymochenko, le numéro 2 de l’Administration présidentielle, en poste au côté de ­Zelensky depuis son élection en 2019, serait aussi impliqué dans des détournements liés à la reconstruction du pays… dont il avait en partie la charge.

    Peut-être encore plus que ses compères limogés, ce personnage, typique de la haute #bureaucratie ukrainienne, fait en quelque sorte le pont entre le pouvoir actuel et celui d’avant février 2022. En effet il a été impliqué dans une série de #scandales_financiers avant comme après le déclenchement de la guerre. Cela n’avait pas eu d’autre conséquence jusqu’à présent.

    Ce pouvoir n’est pas moins ennemi des travailleurs que celui de Poutine : il était, est et reste fondé sur la #corruption, le #pillage en grand des ressources de l’État et un mépris sans borne pour le sort et les souffrances de la population.

    #ukraine #oligarchie

  • Pluralistic: Tiktok’s enshittification (21 Jan 2023) – Pluralistic: Daily links from Cory Doctorow
    https://pluralistic.net/2023/01/21/potemkin-ai/#hey-guys

    Cory Doctorow

    Ô combien cette vision est juste !!!!

    Here is how platforms die: first, they are good to their users; then they abuse their users to make things better for their business customers; finally, they abuse those business customers to claw back all the value for themselves. Then, they die.

    I call this enshittification, and it is a seemingly inevitable consequence arising from the combination of the ease of changing how a platform allocates value, combined with the nature of a “two sided market,” where a platform sits between buyers and sellers, hold each hostage to the other, raking off an ever-larger share of the value that passes between them.

    #Cory_Doctorow #Plateformes #Economie_numériques #Libertés_numériques #Manipulation

  • En #Arizona, le mur de #conteneurs à la #frontière avec le #Mexique en cours de #démantèlement

    Sur une route poussiéreuse de l’Arizona, un pick-up fonce et emporte au loin un grand caisson métallique. A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un mur de conteneurs, installé pour plusieurs dizaines de millions de dollars il y a seulement quelques mois, était en cours de démantèlement ce week-end.

    Sur une route poussiéreuse de l’Arizona, un pick-up fonce et emporte au loin un grand caisson métallique. A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un mur de conteneurs, installé pour plusieurs dizaines de millions de dollars il y a seulement quelques mois, était en cours de démantèlement ce week-end.

    Dans les mois précédant la fin de son mandat, le gouverneur républicain de l’Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, avait ordonné qu’une gigantesque enfilade de conteneurs soient placés à la frontière avec le Mexique, afin, selon lui, d’endiguer l’immigration illégale.

    Mais après avoir été poursuivi devant la justice par l’Etat fédéral pour avoir placé les conteneurs sur des terres fédérales, dans la forêt nationale de #Coronado, le gouverneur #Greg_Ducey, remplacé depuis par la démocrate #Katie_Hobbs, a accepté en décembre de les retirer.

    « Je n’arrive pas à croire que le gouverneur Ducey puisse penser que c’était une bonne idée », souligne à l’AFP Debbie McGuire une ancienne habitante de l’Arizona venue assister aux opérations de démantèlement.

    « C’est complètement absurde de mettre des conteneurs qui n’allaient jamais réussir à empêcher les gens de passer », dit-elle. « C’est ridicule et un gaspillage complet de l’argent du contribuable ».

    L’édification du mur de conteneurs a commencé mi-2022 et a rapidement fait face à une puissante fronde. Ses détracteurs estiment que l’assemblage n’est rien d’autre qu’une manoeuvre politique cynique qui endommage l’#environnement et n’a aucun impact sur le nombre de traversées illégales de la frontière.

    Relief escarpé

    Ils affirment que le mur de conteneurs, qui s’étire sur près de sept kilomètres à travers les terres fédérales, empiète sur une zone importante de conservation environnementale.

    Le relief y est également tellement escarpé que selon eux, les passeurs de migrants n’ont jamais vraiment utilisé cette zone.

    En pratique, les conteneurs étaient inadéquats pour empêcher les migrants de les franchir : leur forme rigide faisait qu’ils n’étaient pas toujours alignés en fonction du relief, laissant des trous béants entre les boîtes.

    « C’est une #mascarade et un #gaspillage de l’#argent_public », estime Bill Wilson, un habitant de la ville voisine venu voir vendredi le démantèlement du mur de conteneurs.

    Le septuagénaire dénonce aussi « une #stratégie_politicienne ».

    L’Arizona partage quelque 600 kilomètres de frontière avec le Mexique, passant par des aires protégées, des parcs nationaux, des zones militaires et des réserves amérindiennes.

    Les arrivées illégales de migrants venant de pays d’Amérique du sud et centrale sont un thème récurrent dans les attaques des républicains contre Joe Biden, qui a promis d’augmenter les expulsions immédiates.

    Plus de 230.000 arrestations ont encore été enregistrées en novembre à la frontière sud des Etats-Unis, un niveau record.

    Jusqu’à l’arrivée à la Maison Blanche en 2017 de Donald Trump - qui avait fait campagne sur le slogan « Construisons le mur » - il n’existait pas réellement de barrière physique entre l’Arizona et le Mexique.

    A présent, de larges portions de la frontière sont dotées d’une grille qui s’élève par endroits jusqu’à neuf mètres de haut.

    Dans la forêt nationale de Coronado, qui ne peut être atteinte que par des petites routes de terre, la frontière n’était démarquée avant l’arrivée des conteneurs que par un grillage barbelé.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/en-arizona-le-mur-de-conteneurs-la-frontiere-avec-le-mexique-

    #containers #frontières #barrières_frontalières #USA #Etats-Unis #walls_don't_work #asile #migrations #réfugiés #murs

  • Volkswagen überprüft nach Gerichts-Urteil Gehälter von Betriebsräten
    https://www.spiegel.de/wirtschaft/volkswagen-ueberprueft-nach-gerichts-urteil-gehaelter-von-betriebsraeten-a-f

    Le producteur d’automobiles Volkswagen prépare la réduction des primes des membres de son conseil d’entreprise. Ces élus représentant les employés touchent entre 80.000 et 560.000 euros supplémentaires par an. Cette réduction des rémunérations est la conséquence d’une décision de justice qui qualifie ces primes comme un abus de bien sociaux au détriment des actionnaires de l’entreprise.

    Als Reaktion auf ein Urteil des Bundesgerichtshofes lässt Volkswagen einem Bericht zufolge die Gehälter etlicher Betriebsräte überprüfen. Es liefen bereits Gespräche über Gehaltskürzungen, berichtet das Nachrichtenportal Business Insider unter Berufung auf Betroffene. Demnach hat VW eine eigene Arbeitsgruppe eingerichtet.

    Hintergrund ist dem Bericht zufolge eine Entscheidung des Bundesgerichtshofs, der in der vergangenen Woche Freisprüche für vier VW-Personalmanager im Streit über die Höhe von Gehältern und Boni für einflussreiche Betriebsräte aufgehoben hatte. In dem Verfahren ging es um Bezüge, die mehrere leitende VW-Betriebsräte zwischen 2011 und 2016 bekamen. Die gezahlten Boni für die Arbeitnehmervertreter bewegten sich zwischen 80.000 und 560.000 Euro im Jahr.

    Die Staatsanwaltschaft bewertete die Bewilligung der Gehälter als Untreue, weil VW Gewinn entgangen und so auch die Zahlung von Steuern vermindert worden sei. Das Landgericht Braunschweig sprach die Manager 2021 vom Vorwurf der Untreue zunächst frei. Nach der Entscheidung der BGH-Richter muss sich das Landgericht erneut mit dem Fall befassen.

    VW kommentierte den Bericht nicht konkret. Das Unternehmen teilte aber mit, es werde das BGH-Urteil sorgfältig prüfen. Soweit darin Feststellungen zum Maßstab der Betriebsratsvergütung enthalten seien, werde sich VW an diesen orientieren. Der VW-Betriebsrat äußerte sich nicht zu dem Bericht.

    #justice #capitalisme

  • DFB : Drohende Steuernachzahlung in Millionenhöhe - Aberkennung der Gemeinnützigkeit
    https://www.spiegel.de/sport/dfb-drohende-steuernachzahlung-in-millionenhoehe-aberkennung-der-gemeinnuetz

    Les grandes affaires de corruption n’ont pas nui à l’assciation de football la plus importante d’Allemagne. Une fausse déclaration de ses gains publicitaires par contre a mené à la perte de sa qualité d’intérêt public. Dans le passé la DFB a accumulé des centaines de millions de bénéfice et n’aura aucun mal à payer les impôts supplémentaires après cette décision du fisc.

    19.1.2023 - Das Finanzamt Frankfurt am Main hat dem Deutschen Fußball-Bund die Gemeinnützigkeit für die Jahre 2014 und 2015 entzogen – dem DFB droht damit eine Steuernachzahlung in zweistelliger Millionenhöhe. Den erwarteten Schritt der Behörde teilte der Verband selbst mit.

    »Für die sich daraus ergebenden Nachforderungen seitens der Finanzbehörde hatte der DFB vorsorglich in seinem Haushalt Rückstellungen gebildet«, hieß es in einer Presseerklärung. »Der DFB beurteilt die zugrunde liegenden Sachverhalte anders als die Finanzverwaltung und wird daher fristgerecht Einspruch gegen die erlassenen Bescheide einlegen.«
    DFB klagt bereits gegen Aberkennung der Gemeinnützigkeit für 2006

    Dem Verband werde demnach von den Finanzbehörden im Zusammenhang mit Einnahmen aus der Bandenwerbung der betreffenden Jahre Steuerhinterziehung vorgeworfen. DFB-Schatzmeister Stephan Grunwald hatte bereits Anfang November gesagt, dass die drohende Aberkennung der Gemeinnützigkeit für den besagten Zeitraum drohe.

    Es seien in den beanstandeten Steuererklärungen keine falschen Angaben gemacht worden, betonte Grunwald damals. Er sprach von 26 Millionen Euro an möglichen Steuernachzahlungen, dem DFB drohe aber keine Insolvenz: Der Verband verfügt über liquide Mittel im dreistelligen Millionenbereich. Wegen weiterer steuerlich relevanter Vorgänge müsse der DFB insgesamt Rücklagen in Höhe von mehr als 46 Millionen Euro bilden, berichtete Grunwald. Daher sei in der Bilanz für das Jahr 2021 ein Minus im zweistelligen Millionenbereich zu erwarten.

    #sport #corruption

  • La guerre des chiffres ça saoule. Au doigt mouillé il y avait, à Paris, vraiment beaucoup de monde : une partie du cortège était encore au point de départ quand l’autre arrivait au point d’arrivée, signe qu’il s’agissait d’une manif de grande ampleur. Pour mettre tout le monde d’accord il faut continuer. Grève générale !


    Brassard du jour.

  • Corruption à la FIFA : des ex-dirigeants de la Conmebol ont touché plusieurs millions de dollars en pots-de-vin Belga, édité par Anthony Roberfroid

    Plusieurs anciens dirigeants de la Conmebol, la Confédération sud-américaine de football, ont touché entre « 30 et 32 millions de dollars » en pots-de-vin dans le cadre du Fifagate, a déclaré un homme d’affaires argentin lors du procès d’anciens dirigeants de Fox qui s’est ouvert mercredi à Brooklyn.


    Alejandro Burzaco dépose en qualité de témoin après avoir plaidé coupable d’implication dans ce scandale de corruption ayant éclaboussé la Fédération Internationale de Football (FIFA) en 2015 sous l’ère Sepp Blatter.

    Il a expliqué devant le tribunal que lui et deux anciens dirigeants de la chaîne de télévision Fox, Hernan Lopez et Carlos Martinez, avaient versé des pots-de-vins via la société T&T Cayman, d’un montant compris entre « 30 et 32 millions de dollars » , afin d’obtenir les droits de retransmission de la Copa Libertadores et de rencontres d’équipes nationales, amicales et qualificatives pour des compétitions internationales.

    MM. Lopez et Martinez ainsi que Full Play, une entreprise sud-américaine, sont jugés pour corruption, fraude et blanchiment.

    M. Burzaco a précisé que des pots-de-vin avaient été budgétisés à hauteur de 60 millions de dollars, mais que l’éclatement du Fifagate en 2015 avaient interrompu les versements.

    Six principaux bénéficiaires
    Les principaux bénéficiaires de ces pots-de-vins, a-t-il encore affirmé, étaient six des plus puissants dirigeants de la Conmebol de l’époque, parmi lesquels son ancien président, Nicolas Leoz, décédé en 2019, l’Argentin Julio Grondona, ancien président de la Fédération argentine de football décédé en 2014, et Ricardo Texeira, l’ancien président de la Fédération brésilienne de football.

    MM. Leoz, Grondona et Teixeira étaient aussi membres du Comité exécutif de la Fifa lorsque celui-ci avait décidé en 2010 d’attribuer l’organisation des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Les procédures d’attribution de ces deux Coupes du monde sont aujourd’hui sujettes à caution.

    Les autres bénéficiaires de ces pots-de-vin, a déclaré M. Burzaco, sont l’ancien vice-président de la Conmebol Eugenio Figueredo, son ancien secrétaire général, Eduardo Deluca, et son ancien trésorier, Romer Osuna. « Nous avons corrompu tous ces messieurs et j’ai participé à ce plan » , a assuré M. Burzaco.

    #corruption #footbal #fifa #fifagate #télévision

  • Qatargate : des députés européens se pressent de déclarer des voyages qu’ils n’avaient pas mentionnés

    Les socialistes belges Tarabella et Arena ont chacun été épinglés pour ne pas avoir déclaré leur voyage au Qatar. Mais depuis la révélation du scandale, de nombreux députés “distraits” se conforment avec retard aux règles… que beaucoup ignoraient.

    Les socialistes belges Marc Tarabella et Marie Arena ont tous deux négligé de déclarer des voyages qu’ils ont effectués coiffés de leur casquette de député européen. La présidente de la sous-commission des droits de l’homme (Droi) n’a pas renseigné un voyage au Qatar datant de mai 2022, dont les frais d’hôtel et de déplacement avaient été payés par Doha. La Montoise plaide qu’il s’agit d’un oubli administratif d’un de ses assistants parlementaires. C’est aussi l’argument de Marc Tarabella qui n’avait, lui, pas indiqué qu’il s’était rendu dans le petit État du Golfe arabo-persique en février 2020. Cela fait cependant mauvais genre, d’autant que M. Tarabella doit se défendre des allégations de corruption par le Qatar. Marie Arena est elle très proche de l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, principal inculpé de l’affaire.

    N’en reste pas moins que l’oubli de déclarer des voyages semble être une pratique assez répandue au sein du Parlement européen.

    Les eurodéputés socialistes belges Marc Tarabella et Marie Arena ont chacun négligé de déclarer un voyage effectué au Qatar.

    A déclarer à la fin du mois qui suit le mois du voyage
    Selon les informations obtenues par La Libre, depuis la révélation du scandale de corruption, le 9 décembre, au moins une dizaine de députés de tous bords ont rendu environ une vingtaine de déclarations avec des retards parfois conséquents, bien au-delà du délai imparti – celui-ci est fixé le dernier jour du mois qui suit le dernier jour du voyage. Pour prendre un exemple, si son voyage se termine le 3 avril, un élu a jusqu’au 31 mai pour le déclarer.

    Parmi les distraits, Marc Tarabella, donc, et Marie Arena qui a déclaré en janvier 2023 ses voyages au Liban, au Qatar et à Ouagadougou, au Burkina Faso, avec respectivement 4, 9 et 13 mois de retard. Le CD&V Tom Vandenkendelaere (groupe PPE) a remis trois déclarations en retard, et la N-VA Assita Kanko avait déclaré un voyage de novembre 2021 en Israël avec quarante jours de retard. Membre de la commission Transport, l’Espagnol José Ramon Bauza Dias (Renew Europe) est le recordman de la liste que La Libre a pu consulter avec quatre voyages déclarés en retard – dont deux au Qatar déclarés avec 2 mois et 9 mois de retard et un Dubaï. Également retardataires : le libéral Allemand Ergolu (Azerbaïdjan, 3 mois de retard) et le député indépendant irlandais Mick Wallace qui a mis sept mois à déclarer le voyage effectué au Venezuela, 7 mois, tout comme l’Espagnol Manu Pineda (La Gauche). La compatriote conservatrice de ce dernier, Isabel Wiseler-Lima a attendu 21 mois pour déclarer un voyage Abu Dhabi.

    Mais le retard record revient au Roumain Crisitan-Silviu Busoi, lui aussi membre du Parti populaire européen, qui n’a déclaré son voyage au Qatar qu’en décembre dernier, 23 mois après les faits. L’Italienne Alessandra Moretti n’a, elle, toujours pas déclaré ce même voyage. Parole à la défense, par la voix d’une eurodéputée qui n’a rien à se reprocher : “Beaucoup de gens n’étaient même pas au courant de cette règle”. Même si elle figure dans le code de conduite dont ils sont censés avoir pris connaissance en début de législature.

    Source : https://www.lalibre.be/international/europe/2023/01/17/qatargate-des-deputes-europeens-se-pressent-de-declarer-des-voyages-quils-na

    #corruption généralisée à l’#ue #union_européenne #quatar #ps #Parlement_européen #députés_européens #Droi #PPE #N-VA #code_de_conduite #voyages

    • Démission du président du Vietnam, en pleine offensive anticorruption

      Le président du Vietnam, Nguyen Xuan Phuc, a démissionné, ont annoncé mardi les médias d’Etat, après plusieurs jours de rumeurs faisant état de sa destitution imminente dans le cadre d’une vaste purge anticorruption. . . . . .

      Au moins une centaine de hauts-fonctionnaires et de dirigeants d’entreprises ont été arrêtés ces derniers mois pour un scandale de distribution de tests de dépistage du Covid.

      Un fabricant, la société Viet A Technologies, est accusé d’avoir versé des pots de vin à des fonctionnaires du secteur de la Santé afin de permettre la vente de ses tests aux hôpitaux et aux centres de contrôle de la pandémie à des prix exagérés.

      Parmi les personnes arrêtées pour ce scandale figurent le ministre de la Santé Ngoc Anh et le maire de Hanoï Nguyen Thanh Long en juin 2022.
      . . . . . .

      Source : https://www.rts.ch/info/monde/13709070-demission-du-president-du-vietnam-en-pleine-offensive-anticorruption.ht

  • INFO BLAST : Comment l’islamophobie est enseignée aux futurs profs
    11.01.2023 | Olivier-Jourdan Roulot - Anouk Milliot | Blast,
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/info-blast-comment-lislamophobie-est-enseignee-aux-futurs-profs-ZtV6Ret5S

    (...) Les extraits litigieux se trouvent dans une sous-partie du cours dont l’intitulé donne la mesure : « Neutralité en matière religieuse ne signifie pas égalité de traitement entre les religions », annonce-t-on d’entrée. D’après ce texte, est-il d’abord indiqué, la « neutralité qui définit la laïcité » ne doit donc pas se traduire par un « traitement identique entre les religions » … Diable. Mais par quoi cette inégalité de traitement est-elle donc justifiée ? Par une volonté d’efficacité politique : « Une fois posés les objectifs politiques et les idéaux de vie en société, il apparaît que certaines religions entravent plus ou moins l’action politique ou menacent plus que d’autres le corps social », précise le texte. A ce titre, puisque nous voilà lancés, « si certaines religions sont plus dangereuses que d’autres, il n’y a aucune raison que l’Etat s’en tienne à une sorte d’égalité de traitement ». Mais de quel danger parle-t-on ? Le propos se précise dans le dernier paragraphe : « Si l’objectif est la préservation d’un art de vivre traditionnel et le maintien d’une certaine conception des rapports homme-femme, l’Islam, qui est une religion non traditionnelle en terre française, devra être combattu (sic) plus que le catholicisme ». (...)

    #INSPE - Institut national du professorat et de l’éducation

  • Les contrats octroyés à McKinsey dépassent 100 millions de dollars sous Justin Trudeau Romain Schué - Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948188/firme-mckinsey-canada-ottawa-millions-contrats-ottawa

    Radio-Canada a trouvé de nouveaux contrats octroyés à la firme par Ottawa, notamment par la Défense nationale.


    L’implication de la firme McKinsey dans les affaires de l’État canadien est encore plus grande que ce qui avait été dévoilé jusqu’ici. De nouveaux contrats, signés au cours des derniers mois, portent le total octroyé au cabinet-conseil américain à plus de 100 millions de dollars depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux.

    La Défense nationale est le ministère qui a le plus eu recours à la firme. Depuis 2021, elle a versé à McKinsey au moins 34 millions de dollars, révèle une recension réalisée grâce à de nouvelles données disponibles, qui incluent les sociétés d’État.

    La firme a notamment joué un rôle dans la modernisation de la Marine royale canadienne, dans la promotion de la diversité culturelle à la Défense et dans le système de gestion des plaintes, notamment celles pour inconduite sexuelle dans l’armée.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays qui emploient 30 000 consultants.

    Début janvier, une enquête de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils démontrait que les libéraux avaient dépensé 30 fois plus pour les services de McKinsey que les conservateurs de Stephen Harper, pourtant restés plus longtemps au pouvoir. L’écart est finalement encore plus grand.

    Ces dizaines de contrats feront l’objet d’une enquête parlementaire, dont la tenue a été imposée par l’opposition, en position de force au sein du Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Sous pression, le premier ministre Justin Trudeau a aussi demandé à deux ministres d’examiner l’octroi de contrats à McKinsey.

    En nous appuyant sur divers rapports financiers et contractuels, nous avons calculé que les sommes octroyées par le fédéral depuis 2015 dépassent désormais la barre des 100 millions de dollars.

    Dans une réponse fournie vendredi soir, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), responsable de la plupart des achats de l’appareil fédéral, confirme avoir dépensé un montant total de 101,4 millions de dollars, pour 23 contrats signés au cours des 7 dernières années.

    De nombreux contrats sans appel d’offres
    De nombreuses ententes ont été signées par le fédéral avec McKinsey de gré à gré, sans appel d’offres. C’est le cas par exemple avec Emploi et développement social Canada, Exportation et Développement Canada, la Banque de développement du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada ou encore la Défense nationale.

    Selon une explication fournie par SPAC, il s’agit notamment de “commandes subséquentes à une offre à commandes principale et nationale”. Ce processus “a été mis en place pour faciliter l’accès des ministères et des organismes gouvernementaux aux services d’étalonnage du secteur privé”.

    Aux yeux d’Ottawa, McKinsey “détient les droits exclusifs pour la fourniture” de certains services, permettant de “soutenir des programmes complexes, notamment la modernisation numérique et d’autres grandes initiatives de transformation”.

    Au moins 34 millions de dollars pour la Défense nationale
    Dans les derniers mois, c’est la Défense nationale qui a le plus sollicité la firme McKinsey, au point où le ministère est devenu celui qui a dépensé le plus d’argent pour les services du cabinet-conseil depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau en 2015.

    Au moins 15 contrats ont été signés depuis mars 2021, par le ministère directement ou par l’entremise de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC), pour un total d’au moins 34 millions de dollars.


    McKinsey a fourni des services à la Marine royale canadienne.

    Par exemple, McKinsey a obtenu un contrat de deux millions de dollars pour “diagnostiquer l’état de préparation de la Marine à l’exécution d’initiatives numériques” et un autre contrat d’un million de dollars afin de développer “un outil de gestion du personnel de la flotte reposant sur l’intelligence artificielle pour affecter des équipages appropriés et optimaux aux navires partant en mer”.

    McKinsey a aussi été payée 4,5 millions de dollars par la Défense nationale pour des “orientations en leadership” et “pour faire progresser l’évolution culturelle au moyen de l’élaboration d’un cadre de diversité, d’équité et d’inclusion”.

    Selon l’un des documents consultés par Radio-Canada, les objectifs souhaités par la Défense avec ces contrats ont été “atteints”.

    Malgré plusieurs relances, la Défense nationale n’a pas répondu à nos questions. Quant à la firme McKinsey, elle a décliné nos demandes de précisions, affirmant avoir “pour habitude de ne pas faire de commentaires sur les affaires de nos clients”.

    Louise Arbour critique l’intervention de McKinsey au sujet de la gestion des plaintes dans l’armée
    Alors que les Forces armées canadiennes ont été secouées ces dernières années par plusieurs scandales de harcèlement et d’inconduite sexuelle, la firme McKinsey a aidé la Défense à “élaborer une solution moderne de traitement numérique des plaintes pour remplacer les technologies et les ensembles de données utilisés”.

    À partir de l’été 2021, trois contrats d’un total de six millions de dollars lui ont été confiés pour ce mandat. Et les conclusions du travail de McKinsey n’ont pas été au goût de l’ex-juge Louise Arbour, l’auteure du rapport exhortant l’armée à apporter de profonds changements. Louise Arbour y évoque “plusieurs préoccupations” et un système “voué à l’échec”.


    La juge Louise Arbour a déposé son rapport sur le harcèlement et les inconduites sexuelles dans l’armée en mai 2022.

    Dans ce document de près de 450 pages https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/rapports-publications/rapport-de-lexamen-externe-independant-et-complet.html , elle écrit : “D’après ce que j’ai compris, McKinsey a proposé un possible nouveau mécanisme de traitement des plaintes [...] sous la forme d’un ’’guichet unique de signalement’’ [...] conçu pour s’appliquer à l’inconduite sexuelle, au harcèlement sexuel, aux comportements haineux et aux griefs.”

    « Le système proposé par McKinsey est peu utile en ce qui concerne le harcèlement et l’inconduite sexuelle. »
    -- Une citation de Extrait du rapport de Louise Arbour, mai 2022

    “Le système proposé par McKinsey créerait le même conflit d’intérêts que celui qui existe actuellement”, écrit-elle, en parlant d’“obstacles importants” et de solutions qui “ne sont pas appropriées [pour] traiter de quelque question liée à l’inconduite sexuelle que ce soit”.

    Après la publication de ce rapport, McKinsey a obtenu en octobre dernier, un nouveau contrat, de deux millions de dollars, pour une “mise à jour” concernant la “transformation du processus de plaintes”.

    McKinsey présent dans le domaine militaire, à l’international
    La firme McKinsey a signé, depuis plusieurs années, des contrats avec différents gouvernements à travers le monde, pour des conseils concernant le milieu de la défense ou l’armement. Parfois même avec des pays concurrents ou qui ont des intérêts militaires divergents.

    Selon le livre When McKinsey Comes to Town, publié l’automne dernier par deux journalistes du New York Times, le cabinet a travaillé avec le département américain de la Défense entre 2018 et 2020, tout en ayant des liens avec la Chine. La chaîne américaine NBC https://www.cnbc.com/2022/05/21/mckinsey-co-worked-with-russian-weapons-maker-as-it-advised-pentagon.html a quant à elle découvert que McKinsey a conseillé au même moment un fabricant d’armes russe et le Pentagone. Plus tôt cette année, un journal allemand https://www.zeit.de/2023/01/mckinsey-beratungsunternehmen-bundesverteidigungsministerium-russland a dévoilé que McKinsey a collaboré à la fois avec le ministère allemand de la Défense et des entreprises d’armement russes.

    Un contrat pour analyser le potentiel de l’énergie atomique contre les GES
    À l’hiver 2022, McKinsey a été sollicité par Énergie atomique du Canada pour fournir des données sur la compétitivité des coûts de la technologie CANDU et sur “son rôle potentiel dans l’augmentation de la production d’électricité non émettrice pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre”. Le contrat a coûté 540 000 dollars.

    Preuve que McKinsey peut vendre ses conseils dans tous les domaines, la firme a aussi été recrutée par Destination Canada de 2018 à 2021 pour “repérer les tendances émergeant à l’échelle mondiale dans le secteur touristique” et “déceler les occasions qui s’offrent au Canada”.

    Pour près de trois millions de dollars, la firme a dressé “une feuille de route pour assurer un succès durable au secteur touristique canadien” et mené “des entrevues poussées avec des membres de l’industrie”. En outre, McKinsey a analysé “l’évolution des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le secteur touristique canadien” et trouvé “des approches potentielles de réponses”.

    Trudeau ouvre la porte à des changements
    Dans les prochains jours, le Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires demandera au gouvernement de dévoiler l’ensemble des documents et des échanges entre Ottawa et McKinsey. Plusieurs fonctionnaires et ministres devraient être interrogés.

    Il sera notamment question d’Immigration Canada, qui est le deuxième ministère à avoir le plus souvent fait appel à la firme McKinsey depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, selon nos données. Près de 25 millions de dollars ont été dépensés pour la “transformation” de ce ministère.

    Par voie de communiqué https://www.mckinsey.com/ca/fr/overview/Statement-from-McKinsey-Canada , après avoir refusé dans un premier temps de commenter la première enquête de Radio-Canada, McKinsey Canada a indiqué réaliser un travail “entièrement non partisan” et rejette l’idée qu’elle puisse influer sur les politiques publiques, notamment en immigration.

    “Malgré ce qu’on a pu lire ou entendre récemment dans les médias, notre firme ne formule aucune recommandation sur les politiques en matière d’immigration ou sur quelque autre sujet que ce soit”, a soutenu l’entreprise.

    « Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons au nom du gouvernement du Canada et des programmes qui ont été améliorés grâce à nos conseils. »
    -- Une citation de Déclaration de McKinsey Canada

    De son côté, Justin Trudeau a promis de “faire un suivi” afin de “nous assurer si [les ententes avec McKinsey ont été faites] de la bonne façon ou si on a besoin de modifier ou de changer les règles”.

    “Ça fait depuis toujours que des fonctionnaires cherchent des conseils experts pour améliorer la livraison de services des Canadiens, pour faire la modernisation de ce qu’ils sont en train de faire”, a-t-il déclaré.

    #corruption #powerpoint #irresponsabilité #impunité #incompétence #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #santé #mac_kinsey #consulting #réfugiés #migrations #marketing #mckinseymacrongate #cabinets-de-conseil #privatisation #management #Canada #Justin_Trudeau #mondialisation

    • L’immigration, McKinsey et le diktat de la mobilité internationale Micheline Labelle
      https://www.ledevoir.com/opinion/idees/777732/idees-l-immigration-le-cabinet-conseil-mckinsey-et-le-diktat-de-la-mobilit

      Romain Schué et Thomas Gerbet viennent de dévoiler, le 4 janvier dernier, l’influence de la firme américaine McKinsey sur la politique d’immigration du gouvernement Trudeau et les coûts faramineux payés à cette entreprise. Cette firme aurait conseillé l’accueil de 465 000 immigrants en 2023 pour atteindre 500 000 en 2025, dont 60 % seraient de la catégorie économique. A-t-elle aussi conseillé l’augmentation fulgurante des travailleurs temporaires ? Le contrôle des frontières et des demandeurs d’asile ? Une transformation démographique du Canada postnational dont se vante Justin Trudeau ? Une réorganisation du système informatique, une meilleure gestion des passeports (ce serait alors une faillite) ? L’information est bloquée pour le moment. Mais de quel droit tout cela ?


      Jacques Nadeau archives Le Devoir « Il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham », écrit l’autrice.

      Faut-il s’étonner de ce recours à une multinationale pour influer sur les affaires internes canadiennes ? Non, si on le met en relation avec le développement hégémonique d’une théorie sociologique de la mobilité qui domine aujourd’hui au point de rendre les gouvernements dépendants des multinationales comme McKinsey.

      Pour comprendre ce changement de paradigme, un retour en arrière s’impose.

      Le paradigme de la mobilité adopté par le fédéral depuis des décennies
      Le paradigme de la mobilité (mobility studies) n’a fait que se renforcer depuis la fin des années 1990. En 2005, le sociologue John Urry publiait un texte édifiant et quelque peu délirant dans Les Cahiers internationaux de sociologie pour décrire le monde en mouvement : demandeurs d’asile, terroristes, touristes, diasporas, étudiants internationaux, entrepreneurs, sportifs, randonneurs, prostituées sont en mouvement, écrivait-il. Le sociologue reprochait à ses pairs d’avoir négligé le phénomène de la mobilité et d’avoir jusqu’ici insisté plutôt sur le rôle de structures sociales figées au sein de la société ou de l’État-nation obsolète.

      John Urry en appelait à une « reformulation de la sociologie dans sa phase post-sociétale », dont l’objet majeur ne serait plus les sociétés dans leur spécificité, mais « les diverses mobilités des peuples, des objets, des images, des informations et des déchets [sic] ». Depuis, ce paradigme concurrence diverses perspectives « post » , y compris la thèse de la superdiversité, très en vogue dans les universités anglophones, où l’on parle avec une délicatesse douteuse « d’itinérants transculturels ». Le multiculturalisme est pour ainsi dire dépassé, on nage désormais dans l’univers trans. Toutes remettent en cause les frontières politiques et symboliques des États-nations, ainsi que les significations de la citoyenneté et de l’appartenance.

      Cette mouvance est à mettre en relation avec la création du réseau international Metropolis fondé en 1996 à l’initiative du ministre Sergio Marchi, et dont Meyer Burstein a été codirecteur exécutif, ainsi qu’avec le discours du fédéral sur la rentabilisation du multiculturalisme et la stratégie d’innovation du Canada. En 2004, le document « Élaboration de l’analyse de rentabilisation du multiculturalisme » précisait que les transilient immigrants font partie d’une nouvelle « classe créative », apte à mobiliser leurs réseaux internationaux en vue d’investissements et de bonnes pratiques commerciales.

      Les immigrants et les « minorités visibles » y sont vus comme « un réservoir de compétences culturelles et linguistiques auquel les industries canadiennes peuvent faire appel pour leurs opérations à l’étranger ou pour prendre de l’expansion sur les marchés internationaux », écrivait déjà en 2004 l’ex et puissant directeur d’Immigration et Citoyenneté Canada, Meyer Burstein.

      Les liens que les diverses « communautés culturelles et raciales entretiennent avec presque tous les pays du monde sont synonymes de prospérité économique et ont contribué à susciter l’intérêt du gouvernement du Canada à l’égard du multiculturalisme », statuait à son tour Patrimoine canadien (2005). On ne peut donc s’étonner du recours aux tentacules internationaux de la firme McKinsey. Et Justin Trudeau ne peut être que d’accord avec ce niveau d’interférence dans un pays qu’il conçoit et présente comme postnational.

      Les effets pervers de la mobilité sur les personnes et le pouvoir des États
      L’immigration internationale concerne plusieurs catégories de personnes aux statuts social et politico-juridique différents. Or, les pays doivent choisir entre deux catégories principales de transfrontaliers sur le plan économique : les travailleurs étrangers qualifiés, hautement mobiles, et les travailleurs non qualifiés.

      La mobilité des premiers est vue comme un signe d’ouverture envers le pays d’accueil. Désirable sur le plan économique, elle ne pose pas de défis d’intégration, soutient-on à tort. Dans cette perspective, la chasse aux cerveaux (ou plutôt l’exode des cerveaux, vu sous un autre angle) apparaît souhaitable pour les États demandeurs et les institutions qui ont besoin de professionnels ou d’étudiants internationaux afin de favoriser l’investissement, la recherche et l’innovation.

      Au contraire, les mouvements de la main-d’oeuvre à bon marché et souvent déclassée sont à contrôler afin de ne pas provoquer un sentiment d’envahissement dans la société d’accueil. C’est la raison pour laquelle cette force de travail fait l’objet d’un sempiternel débat public sur la naturalisation, l’intégration civique et les exigences linguistiques. Sans compter qu’en Amérique du Nord, pour un immigrant indépendant jouissant du statut de résidence, on compterait une cinquantaine d’immigrants parrainés, compte tenu des réseaux et des liens transnationaux des migrants.

      Enfin, ce paradigme de la mobilité provoque également l’obligation de repenser les notions de citoyenneté et de souveraineté de l’État, jugées obsolètes dans un monde globalisé. Les chercheurs ont beau spéculer sur la beauté du transnationalisme, on peut pourtant constater que tous les États aspirent à contrôler l’immigration selon leurs intérêts propres en matière de sécurité et d’ordre public, de légalité, de réunification des familles, de dépenses publiques et de problèmes urbains, d’intégration sociale et politique, voire d’identité nationale. En ce sens, le paradigme de la mobilité véhiculé par des instances supraétatiques ne peut qu’entamer le pouvoir de l’État.

      Enfin, il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham. Les demandeurs d’asile qui arrivent par milliers aux frontières comptent-ils dans l’objectif des 465 000 à 500 000 migrants souhaités sur cinq ans ? En dépit du fait que ce système donne lieu à de l’exploitation, à un trafic reconnu et à des réseaux internationaux de passeurs bien organisés et sans doute sans pitié ? Une situation que le gouvernement Trudeau ne semble pas avoir le courage de regarder en face et devant laquelle le Québec semble impuissant.

      #immigration #migrants #crise_sociale # John_Urry #multiculturalisme

  • Lecture d’un extrait du livre « Et tout soudain en rien » de Suzanne Doppelt, paru aux éditions P.O.L., en 2022.

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/et-tout-soudain-en-rien-de-suzanne-doppelt

    « Ce livre, indique Suzanne Doppelt dans sa dédicace, est dédié au film de Michelangelo Antonioni, Blow up, à la nouvelle de Julio Cortázar, Les fils de la vierge et au roman de Witold Gombrowicz, La pornographie. » Après avoir interrogé la peinture dans Lazy Suzie notamment, la danse et la musique dans Meta donna Suzanne Doppelt s’intéresse, à travers l’énigme de la photographie au cœur de Blow Up, à la manière dont le regard peut saisir les choses et quelle est cette incertitude qui habite toute image. ette prose poétique sonde avec subtilité le rapport de la captation de l’image au monde, aux mots, en menant une enquête sur les fantômes de l’image. (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Langage, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Mémoire, #BlowUp, #Antonioni, #Gombrowicz, #Cortázar, #Cinéma (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/et_tout_soudain_en_rien_suzanne_doppelt.mp4

    https://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-5581-6

  • USA-Brésil : corruption, évangélisme et réseaux sociaux | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/dominique-g-boullier/blog/100123/usa-bresil-corruption-evangelisme-et-reseaux-sociaux

    Franchement, cet article est excellent, et pose de réels problèmes, bien loin des réflexions rengaines sur la crise démocratique.

    Le mimétisme de l’opération de Brasilia par rapport à l’assaut du Capitole n’a échappé à personne. Les sources de telles attaques contre les institutions démocratiques sont même identiques : la corruption, le fondamentalisme évangéliste, et la puissance des réseaux sociaux. Trois menaces fondamentales pour les démocraties que l’on retrouve aussi à l’œuvre dans les dictatures.

    #Démocratie #Corruption #Fondamentalisme_religieux #Laicité
    #Médias_sociaux

  • #Suisse : Le stock de doses de vaccin anti-Covid de la Confédération ne cesse de croître ats/jfe
    https://www.rts.ch/info/suisse/13681039-le-stock-de-doses-de-vaccin-anticovid-de-la-confederation-ne-cesse-de-c

    Les stocks de vaccins contre le coronavirus ne cessent d’augmenter en Suisse, malgré les appels à se faire injecter des doses de rappel. Actuellement, 13,5 millions de doses sont utilisables et deux millions supplémentaires sont attendues dans les semaines à venir, à condition que l’institut des produits thérapeutiques Swissmedic les autorise.

    En outre, la Suisse s’est engagée à acheter 11,6 millions de doses de vaccin supplémentaires, indique vendredi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), confirmant une information de la NZZ.


    Ces doses sont attendues pour la plupart aux troisième et quatrième trimestres 2023. Une partie provient de l’année dernière, précise l’OFSP. Leur livraison a été reportée à 2023 « afin de toujours disposer du vaccin le plus actuel ».

    Au total, 32,6 millions de doses de vaccin contre le coronavirus ont été livrées jusqu’à présent en Suisse et 16,95 millions ont été injectées jusqu’à mercredi.

    Plusieurs millions de doses éliminées
    Vraisemblablement en raison d’une lassitude croissante de la population envers la vaccination, 2,9 millions de doses ont dû être éliminées à fin 2022 au niveau fédéral, ainsi que 0,5 million dans les cantons.

    A cela s’ajoutent 7,6 millions de doses, propriété de la Confédération, qui étaient stockées dans un entrepôt externe en Belgique, en vue de leur transmission à des pays tiers. Les vaccins qui y étaient stockés ont dû être éliminés à l’automne dernier, une fois la date d’expiration atteinte. L’entrepôt a été fermé. Pour l’heure, 4,2 millions de doses ont pu être transmises à d’autres pays.

    #pfizer #pharma #big_pharma #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #confinement #sante #covid #en_vedette #sars-cov-2 #vaccination #L'argent , le #fric #l'artiche , le #flouz le #jonc #la #fraiche

  • La nouvelle-nouvelle réaction, ou les chiens de garde de la résignation. Leur programme, outre la #nausée :

    … accepter les difficultés et les limites des capacités humaines.

    … saisir dans le chaos du présent les signes de [bla-bla]

    … accepter la gravité de la situation et reconnaître sa vulnérabilité extrême ou son impuissance…

    … interpréter le réel en étant attentif aux signes avant-coureurs qui annoncent un nouvel âge…

    … [refuser] que l’idéologie prenne la place de l’espérance, ce qui se traduit en politique par le fait d’imaginer un avenir commun en divisant la société, en brandissant l’opposition entre amis et ennemis…

    Les saccageurs n’auraient pas #Corine_Pelluchon, ils l’inventeraient.

    (Libération)

    #effondrement #capitalisme #caniche #éco-anxiété #idéologue #résignation

  • [Série Les métiers de l’ombre en culture] L’empreinte invisible des réviseurs-correcteurs | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/culture/776612/serie-les-metiers-de-l-ombre-en-culture-l-empreinte-invisible

    André Lavoie

    Collaborateur
    4 janvier 2023

    Culture

    Ils passent inaperçus, ou presque. Ils sont pourtant des acteurs essentiels du milieu culturel. Le Devoir propose une série de portraits de métiers de l’ombre, à travers les confidences de professionnels qui les pratiquent ou les ont déjà pratiqués. Aujourd’hui : les réviseurs-correcteurs.

    S’agit-il d’une vocation, d’une ambition secrète ou d’un pis-aller après un passage plus ou moins réussi du côté de la littérature ? Vous avez tout faux, si l’on en juge par les témoignages recueillis par Le Devoir sur le métier de réviseur-correcteur. Une chose unit les membres de cette profession, peu importe leur formation, leurs domaines de prédilection, qu’ils soient salariés ou travailleurs autonomes : un amour infini pour la langue française.

    Romans, essais, articles de magazines ou de journaux, rapports annuels, communiqués de presse, paroles de chansons, rien n’échappe au regard aiguisé des réviseurs-correcteurs. Leur métier s’exerce dans des conditions variables, bénéficiant parfois du bien le plus précieux, le temps, pour plonger au cœur même d’un texte dense, ou travaillant dans la précipitation, celle qu’imposent les médias d’information, mais parfois aussi les éditeurs. Surtout pour les livres qui exploitent une actualité encore brûlante.

    Sont-ils bien préparés sur les bancs d’école à jongler avec ces contraintes ? Contrairement à d’autres emplois, les portes pour y accéder sont aussi nombreuses que les personnes qui le pratiquent. On y arrive souvent par hasard, après des études en littérature aussi bien qu’en sciences politiques, rêvant parfois de devenir traducteur pour ensuite préférer la position de réviseur. Et s’il n’est pas rare de les voir travailler sur plusieurs textes en même temps, tous reconnaissent que les romans et les essais constituent un monde à part, imposant ses propres règles.
    À lire aussi :

    Sur les ouvreurs de salles de spectacle : Fais-moi une place, ici, maintenant

    « Un réviseur littéraire doit faire preuve d’un bon jugement », insiste Renaud Roussel, codirecteur général des Éditions du Boréal, lui dont l’un des premiers métiers fut justement celui de réviseur. « Il faut comprendre le ton, les intentions de l’auteur, et respecter le texte en tant qu’œuvre d’art. On ne peut pas simplement appliquer les normes du français, mais être dans un dialogue constant avec le texte, aller dans son sens plutôt que d’essayer de le ramener à nous. »

    Ce n’est d’ailleurs même pas la tâche de l’éditeur, lui qui pose un regard essentiel sur le travail d’un auteur, suivi du réviseur, recevant entre les mains un manuscrit pratiquement abouti — après parfois quelques versions… —, suivi du correcteur, traquant les coquilles avant impression. Grossièrement résumé, l’éditeur s’occupe des chapitres et des paragraphes ; le réviseur, de la phrase ; et le correcteur, du mot.

    Détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en littérature à l’UQAM, Édith Sans Cartier ne rêvait pas au départ d’exercer cette profession, mais son passage dans la concentration grammaire du français écrit fut déterminant. « C’est cette portion de mes études qui me sert le plus », reconnaît celle qui collabore déjà depuis plusieurs années avec les Éditions du Boréal, au départ comme correctrice d’épreuves.

    Si les deux fonctions imposent leurs exigences, elles sont plus nombreuses à l’étape de la révision, selon Édith Sans Cartier. « Un regard à la fois macro et microscopique est nécessaire. En plus de la langue, il faut s’assurer que d’un bout à l’autre, il n’y aura pas d’incohérences, de contradictions, de ruptures de ton ou de style. » Elle se laisse aussi guider par son instinct en ce qui concerne la clarté du texte : « Si je n’ai pas compris, je me dis que les lecteurs ne comprendront pas. »

    La clarté, c’est aussi ce qui motive Martin Duclos, qui a amorcé sa carrière au Devoir, pour ensuite travailler à la pige quelques années dans le monde de l’édition. Il fait maintenant partie de l’équipe de réviseurs-correcteurs de Radio-Canada. « C’est sûrement lié à mes études en sciences politiques, de même qu’à mes 15 ans de révision dans le milieu journalistique, mais réviser des romans, j’en ai fait peu, car je n’aimais pas ça. En fait, dit-il comme une confession, j’avais tendance à proposer des manières plus efficaces, plus simples et plus claires d’écrire, ce qui parasitait le travail de l’écrivain. » C’est du côté des essais qu’il a trouvé sa place comme réviseur, et s’est senti le plus utile.

    Selon lui, « les erreurs de fait ne sont pas inhabituelles dans les essais, ou alors les faits sont exacts, mais mal exprimés », tout en reconnaissant qu’il doit bien faire la distinction, auprès de l’éditeur, de ce qui relève des corrections formelles et de ses suggestions. Par la suite, aux autres de les prendre ou de les laisser.
    Corriger, un acte de création ?

    Les défis qu’exigent la révision et la correction d’essais, Isabelle Dowd les connaît aussi, ancienne surnuméraire au Devoir, pigiste dans l’âme, ce qui lui permet de consacrer une partie de son temps professionnel à l’une de ses grandes passions, la musique. « Je trouve très souvent des erreurs dans les essais, dit-elle avec le sourire tant elle adore la vérification de faits dans ce type d’ouvrage. Les noms de personnages historiques et les dates peuvent changer à l’intérieur d’un même texte ! » Ce qui n’empêche pas les réviseurs-correcteurs d’en laisser passer quelques-unes, à leur grand désarroi. Isabelle Dowd en regrette certaines — qu’elle se garde bien de mentionner à celui dont elle a déjà scruté le travail ! —, citant une amie exerçant la même profession : « Ce métier nous rend humbles. »

    Il s’agit d’un travail d’accompa­gnement. Tout comme celui de l’éditeur : ils amènent l’œuvre plus loin, mais le geste créateur ne vient pas d’eux.
    — Renaud Roussel

    Cette tâche précise et délicate pourrait aussi s’apparenter à un art, proche de l’orfèvrerie. Mais en est-il vraiment un ? De l’avis des principaux intéressés, par modestie autant que par pragmatisme, ils répondent tous en chœur : absolument pas !

    « Il s’agit d’un travail d’accompagnement, tranche Renaud Roussel. Tout comme celui de l’éditeur : ils amènent l’œuvre plus loin, mais le geste créateur ne vient pas d’eux. » Un avis que partage entièrement Édith Sans Cartier, sans pour autant minimiser l’importance de sa présence. « Il y a une part de subjectivité dans ce que l’on fait : deux réviseurs n’aborderont pas le même livre de la même façon. Ma tâche consiste à me glisser sous la plume de l’auteur… ou d’être ses gants. »

    Se mettre au service de l’auteur, voilà la responsabilité du réviseur, selon Isabelle Dowd, qui trouve dans la musique l’espace nécessaire pour assouvir sa soif de création. « J’ai déjà rêvé d’être traductrice, car c’est un métier où l’on pose un véritable geste artistique », souligne celle qui juge cela totalement incompatible avec sa passion musicale. Courir deux lièvres à la fois s’avère toujours épuisant.

    « Nous sommes des travailleurs de l’ombre, tout comme les pupitreurs dans les journaux, affirme Martin Duclos. La reconnaissance arrive rarement, mais j’ai appris à composer avec ça. » Ce fils de traductrice demeure toutefois catégorique en ce qui concerne les fondements de son métier de réviseur : « À la base, c’est d’empêcher le monde d’avoir l’air fou ! »
    Conseils pour ne pas avoir l’air fou

    Personne n’est infaillible, pas même les réviseurs-correcteurs. S’ils représentent pour les auteurs de véritables filets de sécurité, armés de leurs dictionnaires, de leurs grammaires et de leurs logiciels de correction, une coquille peut résister à la puissance de leur radiographie textuelle. Martin Duclos livre ici quelques généreux conseils aux journalistes, aux romanciers et aux essayistes. « Soyez aussi méticuleux que possible, parce que vous ne savez pas sur quel réviseur vous allez tomber. Est-il compétent ? Qui sera disponible le jour où vous remettrez votre texte ? Plus vous laisserez de scories dans votre manuscrit ou votre article, plus vous risquez que le gardien de but, soit le réviseur, en laisse passer dans le filet… Portez une attention particulière aux notices bibliographiques, à la ponctuation, aux mots en italique et aux noms propres — avec toutes les ressources disponibles en ligne, être paresseux n’est pas une option. Et n’oubliez jamais que c’est votre nom qui apparaît sur la couverture ou en tête d’un article, pas le nôtre. »

    #Edition #Correction #Métiers_édition #Humilité

  • #Canada L’influence de McKinsey explose sous Trudeau, surtout à l’immigration Daniel Boily et Marie Chabot-Johnson
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils

    Le gouvernement de Justin Trudeau a donné 30 fois plus d’argent à la firme McKinsey que lorsque les conservateurs étaient au pouvoir. Parfois, avec des contrats sans appel d’offres.

    La firme McKinsey a longtemps été dirigée par Dominic Barton, ici en train d’enlacer Justin Trudeau lors d’une réception en 2017, avant d’être nommé ambassadeur en Chine, deux ans plus tard.

    Le recours par le gouvernement fédéral à la firme McKinsey est monté en flèche depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, au point où le cabinet-conseil jouerait un rôle central dans les politiques d’immigration au pays, révèle une enquête de Radio-Canada.


    L’influence de cette entreprise de conseils privés, déjà décriée dans plusieurs pays, dont la France, mais aussi au Québec, fait l’objet de critiques au sein de la fonction publique fédérale.

    Au total, selon les données des comptes publics de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), les libéraux ont dépensé 30 fois plus d’argent à ce cabinet-conseil que les conservateurs de Stephen Harper, tout en passant moins de temps au pouvoir.

    Les contrats se chiffrent en dizaines de millions de dollars et sont parfois donnés de gré à gré, sans appel d’offres.

    McKinsey est une firme américaine qui emploie 30 000 consultants dans 130 bureaux répartis dans 65 pays. Elle conseille tant des entreprises privées que des sociétés publiques, dont les intérêts peuvent être divergents, et a pour habitude de ne pas divulguer avec qui elle fait affaire.

    Les sommes versées à McKinsey ont explosé entre le règne conservateur et celui de Justin Trudeau, passant de 2,2 millions de dollars en neuf ans, sous Stephen Harper, à 66 millions de dollars en sept ans.

    L’analyse des contrats octroyés par SPAC démontre par ailleurs une croissance continue, année après année, sous le gouvernement libéral.

    Ces données ne sont par ailleurs pas exhaustives. Nous avons aussi découvert des contrats donnés dans les derniers mois à McKinsey par des sociétés d’État fédérales.

    Par exemple, Exportation et développement Canada a dépensé 7,3 millions de dollars depuis l’année passée pour différentes analyses. De son côté, la Banque de développement du Canada a payé 8,8 millions pour des conseils entre 2021 et 2022.

    Des dizaines de millions de dollars ont été accordées à la firme McKinsey par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

    Un rôle central dans l’immigration canadienne
    L’analyse des contrats démontre que c’est Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) qui a eu le plus recours à McKinsey depuis 2015, avec 24,5 millions de dollars accordés pour des conseils en gestion.

    Avec l’Agence des services frontaliers, ils totalisent 44 % du montant total.

    Quel a été le rôle précis de cette firme ? Impossible d’avoir des réponses claires.
    Le cabinet-conseil a refusé de répondre à nos questions concernant ses différentes implications et ententes avec le gouvernement fédéral. De son côté, malgré notre demande, Ottawa n’a pas voulu partager les rapports réalisés par cette firme.

    L’influence de McKinsey sur les politiques d’immigration canadiennes n’a cessé de grandir au cours des dernières années, sans que le public en ait conscience.
    “C’était complètement opaque ! On a demandé de collaborer, pour faire passer nos idées, mais ça n’a pas marché”, raconte une source qui a un poste important au sein d’IRCC.

    Deux personnes ont accepté de nous décrire les actions menées par McKinsey au sein de ce ministère, à condition de préserver leur identité, puisqu’elles ne sont pas autorisées à parler publiquement. Ces fonctionnaires ont eu de fortes responsabilités au plus fort de la présence du cabinet-conseil et ont témoigné séparément auprès de Radio-Canada.

    “McKinsey, c’était une idée du gouvernement. Le politique décide pour les fonctionnaires. Ça cause beaucoup d’instabilité opérationnelle”, détaille notre seconde source.
    « Ces gens, ces firmes, oublient l’intérêt général, ça ne les intéresse pas. Ils n’ont pas d’imputabilité. »
    Une citation de Une source fédérale liée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

    Selon l’intitulé des contrats, très flou, McKinsey a notamment été engagé pour “développer et implanter diverses stratégies de transformation”. Leur mission “portait essentiellement sur l’examen, l’élaboration et la mise en œuvre d’outils, de processus et de services numériques”, précise un porte-parole d’IRCC.

    Ce mandat, ajoute-t-il, a été revu durant la pandémie, avec une hausse de la valeur du contrat, “afin d’aider IRCC” “ à répondre à ces pressions découlant de la pandémie, à gérer un nombre accru de demandes et à maintenir des services à la clientèle essentiels”.

    Des mandats pour la “transformation” d’Immigration Canada
    Des représentants de la firme ont animé une dizaine de réunions du Comité de transformation d’IRCC, ou y ont assisté, d’après des documents obtenus par la Loi sur l’accès à l’information. Aucun détail sur ces présentations n’y figure cependant.

    “On a eu quelques présentations sur des trucs très génériques, complètement creux. Ils arrivaient avec de jolies couleurs, de jolies présentations et disaient qu’ils vont tout révolutionner”, assure l’une de nos sources.

    « L’immigration, c’est extrêmement compliqué. Tu ne peux pas débarquer avec de gros sabots et dire que tu vas nous apprendre la vie. »
     Une citation de Une source fédérale liée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

    “À la fin, on ne sait pas du tout ce qu’ils ont fait”, poursuit notre source, en évoquant du “joli marketing” qui n’est “pas de la science”.

    Au cours d’un comité fédéral fin novembre, des responsables d’IRCC ont brièvement abordé l’implication de McKinsey. “C’est pour des efforts de transformation [du ministère], puis la modernisation des systèmes d’immigration”, a indiqué la sous-ministre Christiane Fox, en parlant “des pratiques [pour] voir comment on peut améliorer nos processus et nos politiques”. Nos sources, en interne, sont peu convaincues.

    “Selon les dirigeants et politiciens, tout ce qui vient de l’extérieur est toujours meilleur, même s’il y avait déjà beaucoup de ressources en interne”, juge l’une d’elle. “Ils [chez McKinsey] disent toujours qu’ils ont une grande expertise, mais ça n’a aucun sens, car on avait l’expertise et on a été complètement mis de côté”, ajoute notre autre contact.

    Un comité économique fédéral dirigé par le grand patron de McKinsey
    La potentielle influence de McKinsey sur les seuils d’immigration canadiens est elle aussi déplorée par nos sources.

    Cet automne, Ottawa a dévoilé un plan historique, avec l’objectif d’accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents, chaque année, d’ici 2025 pour mettre “l’accent sur la croissance économique”.

    Une cible et des propos quasi similaires aux conclusions d’un rapport dévoilé en 2016 par un comité formé par le gouvernement fédéral. Un groupe de conseillers économiques, dirigés par Dominic Barton, alors grand patron mondial de McKinsey, avait été formé par Bill Morneau, l’ex-ministre des Finances.

    Ce comité recommandait à Ottawa “d’accroître graduellement l’immigration permanente à 450 000 personnes par année”, notamment pour la “dynamique du marché du travail”. Le Canada accueillait alors environ 320 000 résidents permanents.

    À l’époque, publiquement, ce plan ne faisait pas l’unanimité au gouvernement. Le ministre de l’Immigration, John McCallum, parlait d’un “chiffre énorme”. “Ce n’est pas moi qui pousse pour ça”, disait-il.

    Rapidement cependant, et malgré les critiques en interne, “on nous a dit que c’était le plan fondateur”, assure l’une de nos sources.

    McKinsey “dit la vérité”, selon son ex-patron
    Président de ce comité économique entre 2016 et 2019, Dominic Barton a quitté McKinsey en juillet 2018, après une trentaine d’années de services. Quelques jours plus tard, en août, le cabinet-conseil a commencé son premier contrat avec IRCC.

    Dominic Barton a quant à lui été nommé ambassadeur du Canada en Chine par Justin Trudeau, en 2019, avant de quitter ses fonctions deux ans plus tard et de rejoindre la firme Rio Tinto.

    Juste avant la pandémie, des élus l’ont questionné sur les relations qu’il pouvait avoir avec des entreprises chinoises, au cours de son emploi avec McKinsey. Il a alors donné sa définition du rôle de son ancienne entreprise.

    « [McKinsey] est reconnue comme étant une firme qui dit la vérité à ceux qui sont au pouvoir et qui dit les choses telles qu’elles le sont. »
    Une citation de Dominic Barton, le 5 février 2020, devant un comité fédéral

    Quel a été son rôle dans la hausse exponentielle des contrats obtenus par McKinsey auprès du gouvernement fédéral ? Les questions posées à Dominic Barton sont restées sans réponse.

    Barton et McKinsey au cœur d’un groupe de pression
    Depuis 2011, un groupe de pression a vu le jour, intitulé The Century Initiative ou “Initiative du siècle”. Ce groupe se définit comme un “réseau diversifié” qui préconise “des politiques et des programmes qui porteraient la population du Canada à 100 millions d’ici 2100”. Son cofondateur n’est autre que Dominic Barton, qui était alors le grand patron de McKinsey. L’un des membres du conseil d’administration de cet organisme est également l’un des responsables actuels de McKinsey.

    The Century Initiative est également inscrit, depuis 2021, au registre des lobbyistes du Canada, avec l’objectif “d’augmenter les cibles d’immigration”. Selon nos recherches, plusieurs rencontres ont déjà été organisées avec un membre du cabinet du ministre de l’Immigration, son secrétaire parlementaire, un député conservateur et une députée néo-démocrate.

    De multiples contrats sans appel d’offres
    Outre IRCC, d’autres ministères ont confié des mandats à McKinsey dans les dernières années.

    Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a eu recours à cette firme pour des services informatiques. Quant à Innovation, Sciences et Développement économique Canada, c’est pour des conseils en gestion, mais aussi des services scientifiques et de recherche qu’il a fait appel à McKinsey.

    La Défense nationale a aussi dépensé plusieurs millions pour, par exemple, une “orientation en leadership”.

    Certaines de ces ententes sont d’ailleurs toujours en cours et d’autres dépenses seront à ajouter.
    Au total, selon nos recherches, SPAC a signé 18 ententes avec McKinsey, depuis 2021, pour différentes entités fédérales. Le montant grimpe à plus de 45 millions de dollars.

    L’intégralité de ces contrats ont été attribués à un “fournisseur unique”, indiquent les documents obtenus par Radio-Canada. Cela signifie qu’il n’y a eu aucun processus concurrentiel.

    Une aide pour combler la pénurie de main-d’œuvre, selon Ottawa
    Mais pour quelles raisons Ottawa a-t-il fait le choix de faire appel à un cabinet privé ?

    Interrogé par Radio-Canada, le bureau du premier ministre nous a renvoyés au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Ce dernier explique que “l’acquisition de services professionnels permet au gouvernement de compléter le travail des fonctionnaires en faisant l’acquisition d’expertises particulières et de faire face aux fluctuations de la charge de travail”.

    Selon le porte-parole Martin Potvin, un contrat octroyé à un fournisseur comme McKinsey peut aussi “contribuer à combler les pénuries dans certains groupes d’emploi et dans des lieux géographiques précis en vue de maintenir les opérations”.

    Ottawa ajoute que la décision de recourir à l’approvisionnement pour répondre aux besoins opérationnels revient aux ministères eux-mêmes.

    Un “gouvernement de l’ombre”
    Des experts, interrogés par Radio-Canada, sont quant à eux sceptiques.
    “Comment se fait-il que McKinsey ait les compétences de faire absolument tout ce que fait un gouvernement ?” s’interroge Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. 

    Lui-même ancien consultant (mais pas chez McKinsey), il s’étonne que la firme “ait tant de pouvoir d’influence”.

    « Je trouve ça inquiétant. [...] Ça ressemble à un autre ordre de gouvernement. Presque un gouvernement supranational. »
    Une citation de Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM

    Ces révélations “soulèvent énormément de questions”, clame quant à elle Isabelle Fortier, professeure à l’École nationale d’administration publique.

    McKinsey est “un phénomène tentaculaire”, affirme cette spécialiste qui s’est penchée sur le rôle de cette firme en France. “Ce recours aux cabinets de conseils reflète une rupture politico-administrative”, juge-t-elle.

    “Le politique peut rêver de bien des choses, mais la machine administrative doit être capable de lui dire ce qui peut se faire dans le contexte actuel. On a laissé tomber cette expertise interne”, reprend Isabelle Fortier.

    « C’est un gouvernement de l’ombre, mais qui agit partout, sans aucune légitimité et sans aucun recul critique, sans aucune transparence. »
    Une citation de Isabelle Fortier, professeure à l’ENAP

    Le gouvernement du Canada rappelle quant à lui qu’il s’est engagé “à fournir des services de haute qualité aux Canadiens et aux Canadiennes” et qu’il s’efforce de le faire “en assurant le meilleur rapport qualité-prix possible pour les contribuables”.

    Les ministères sont tenus de respecter des exigences dans l’attribution des contrats “de manière équitable, ouverte et transparente”, ajoute Ottawa.

    Polémique en France, enquête réclamée au Canada
    Ces dernières années, McKinsey a conseillé de nombreux gouvernements nationaux pour lutter contre la COVID-19, notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore du Mexique.

    En France, McKinsey fait les manchettes depuis plusieurs mois.

    En mars 2022, une enquête du Sénat https://www.senat.fr/rap/r21-578-1/r21-578-1.html a conclu à “un phénomène tentaculaire” et à un “recours massif” à ces consultants, ce qui soulève des questions quant à “la bonne utilisation des deniers publics” et à “notre vision de l’État et de sa souveraineté face aux cabinets privés”.

    Selon le rapport du Sénat français, les cabinets de conseil comme McKinsey “organisent la dépendance à leur égard”.

    « Le recours aux consultants constitue aujourd’hui un réflexe : ils sont sollicités pour leur expertise (même lorsque l’État dispose déjà de compétences en interne) et leur capacité à apporter un regard extérieur à l’administration. »
    Une citation de Extrait du rapport de la commission d’enquête du Sénat français

    En novembre, la justice française a également ouvert trois enquêtes https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/affaire-mckinsey-sur-quoi-portent-les-trois-enquetes-ouvertes-par-le-pa pour des allégations d’optimisation fiscale, d’irrégularités dans l’attribution des contrats publics et intervention de McKinsey dans les campagnes électorales du président Emmanuel Macron de 2017 et 2022.

    Au Canada, des experts réclament eux aussi une enquête publique. “On a besoin de transparence, de voir comment ces compagnies de conseil gèrent les contrats du gouvernement”, soutient l’avocat ontarien Lou Janssen Dangzalan, qui se penche sur les réformes numériques d’IRCC depuis longtemps.

    “Le gouvernement a planifié la modernisation du système d’immigration, mais les questions sur la façon de procéder sont légitimes”, reprend-il.

    “Je ne sais pas qui [pourrait le faire] ni comment, mais je rêverais d’une commission d’enquête au Canada pour tout décortiquer”, appuie la professeure Isabelle Fortier. “Il faut forcer les boîtes noires à s’ouvrir.”

    Hydro-Québec a donné 27 contrats en huit ans à McKinsey
    Depuis 2016, la firme a obtenu un total de 38 millions de contrats pour aider Hydro-Québec à prendre des décisions https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1927738/mckinsey-hydro-quebec-consultants-barrages-affaires . La Société d’État a consulté McKinsey avant de lancer des travaux de réfection d’une centrale hydroélectrique, pour des mandats stratégiques, des questions d’approvisionnements et des innovations, etc.

    La firme McKinsey était au cœur de la gestion de la pandémie au Québec.

    L’influence de McKinsey en Ontario et au Québec
    Le cabinet-conseil McKinsey a aussi fait parler de lui récemment au Québec en raison du rôle central qu’il a joué dans la gestion de la pandémie auprès du gouvernement Legault https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1920666/mckinsey-quebec-covid-legault-gestion-pandemie . McKinsey a eu accès à des informations confidentielles du gouvernement et a reçu 35 000 $ par jour pour ses services, ce qui a créé un malaise au sein de la fonction publique.

    En 2021, McKinsey a aussi reçu 4,9 millions de dollars du ministère provincial de l’Économie et de l’Innovation pour l’aider à planifier la relance économique du Québec et à choisir les chantiers à prioriser.

    En Ontario, la vérificatrice générale a critiqué la province qui a signé un contrat de 1,6 million de dollars avec la firme privée pour créer une structure de gouvernance afin de faire face à la pandémie https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1752179/covid-19-rapport-verificatrice-bonnie-lysyk-ontario-doug-ford . Le gouvernement de Doug Ford a aussi octroyé 3,2 millions de dollars à McKinsey pour l’aider à planifier la reprise économique et la réouverture des écoles.
    La VG a notamment conclu que le coût du consultant était supérieur aux taux standards de l’industrie.

    #powerpoint #irresponsabilité #impunité #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #santé #mac_kinsey #consulting #réfugiés #migrations #marketing #mckinseymacrongate
    #cabinets-de-conseil #privatisation #management #corruption

    • Macron et Trudeau décrochent les « prix de la Carpette anglaise »
      https://www.ledevoir.com/societe/776722/langue-macron-et-trudeau-decrochent-les-prix-de-la-carpette-anglaise

      La fin de l’année est la saison des prix : Nobel, Goncourt, Renaudot, Femina et tant d’autres. Mais un petit prix moins médiatisé est passé inaperçu. Il ne récompense pas l’excellence littéraire, scientifique ou intellectuelle, mais ce que son jury nomme l’« indignité linguistique ». Depuis 1999, un jury présidé par le vieil ami du Québec, l’écrivain Philippe de Saint Robert, se réunit chez Lipp afin de désigner une personnalité qui s’est fait remarquer pour « son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France au détriment de la langue française ». Chaque année, l’Académie de la Carpette anglaise désigne également une personnalité étrangère qui a contribué à la propagation « servile » de l’anglais.

      C’est sans surprise que les prix 2022 ont été décernés respectivement au président Emmanuel Macron et à son vis-à-vis canadien, Justin Trudeau.


      On connaît la propension du président français, promoteur de la « start-up nation », à s’exprimer en anglais. Si le jury l’a désigné cette année, c’est tout particulièrement pour souligner sa résignation à « l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne », où l’utilisation du français est souvent réduite à sa plus simple expression. Le jury rappelle que, depuis le Brexit, l’anglais « n’est la langue nationale d’aucun pays membre ». Langue maternelle d’à peine 1 % des Européens, il n’a de statut officiel qu’en Irlande et à Malte.

      Quant à Justin Trudeau, il remporte le prix étranger pour avoir désigné une gouverneure générale, Mary Simon, qui ne parle pas français. Fortement critiquée au Québec, cette nomination d’une première gouverneure générale ayant des origines inuites avait fait l’objet d’une requête en Cour supérieure d’un groupe de citoyens qui estimaient qu’elle violait la Constitution canadienne. La nouvelle gouverneure générale s’est depuis engagée à apprendre le français.

      Concernant Emmanuel Macron, les académiciens ont aussi déploré que, à l’instigation de la France et de son président, l’Organisation internationale de la Francophonie ait confié un second mandat à Louise Mushikiwabo, une ancienne ministre du Rwanda. En effet, ce pays a remplacé le français par l’anglais comme langue d’enseignement obligatoire dans ses écoles en 2008. L’Académie fait aussi remarquer que, lors du dernier sommet de la Francophonie, tenu à Djerba en novembre dernier, Emmanuel Macron a désigné la chanteuse Yseult comme marraine de la prochaine édition du sommet qui se tiendra en France en 2024. Or, Yseult chante essentiellement en anglais.

      Depuis sa fondation, l’Académie s’était toujours fixé pour règle de ne pas décerner son prix à un président en exercice. Mais « Emmanuel Macron a tellement fait étalage de son anglophilie que nous n’avons pas eu le choix », dit Philippe de Saint Robert. L’écrivain reproche au président français de « faire de la langue française un musée » en créant une Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, mais de « ne rien faire pour la défendre à l’international ».

      Cette année, le chef de l’État était en concurrence avec la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) pour le nom de sa nouvelle application « SNCF Connect » et la Ville de Nice pour son slogan « I Love Nice ».

      En 2021, l’Académie avait rappelé à l’ordre le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, pour avoir bilinguisé (français-anglais) la nouvelle carte d’identité française. Dans le passé, ce prix a égratigné des personnalités aussi prestigieuses que la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui avait fait projeter sur la tour Eiffel le slogan des Jeux olympiques de 2024 « Made for Sharing », et le commissaire européen Pierre Moscovici, pour avoir adressé une lettre rédigée entièrement en anglais à un ministre du gouvernement… français !

      Parmi les lauréats étrangers, on comptait en 2018 le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, épinglé pour avoir annoncé l’abandon du projet d’université francophone à Toronto. . . . . .

    • Les contrats d’Ottawa avec McKinsey feront l’objet d’une enquête Boris Proulx - Le Devoir
      https://www.ledevoir.com/politique/canada/777342/l-opposition-a-ottawa-reclame-une-enquete-sur-les-contrats-du-gouvernement

      Les partis d’opposition à Ottawa forceront la main d’un comité parlementaire pour qu’il passe au peigne fin les contrats totalisant plusieurs dizaines de millions de dollars accordés à la firme de consultants McKinsey & Company.

      « Nous forçons la tenue d’une enquête au comité des opérations gouvernementales pour connaître tous les détails de ces contrats […] et aussi pour mieux connaître l’influence que cette entreprise a dans le gouvernement libéral », a annoncé mardi le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, en mêlée de presse.
      . . . . .
      Toutes les oppositions se sont scandalisées des conclusions d’un article de Radio-Canada selon lequel les libéraux ont accordé des contrats à la firme de consultants McKinsey d’une valeur 30 fois supérieure à ce qui a été accordé lors des années au pouvoir des conservateurs de Stephen Harper. La Presse canadienne a également rapporté que les contrats conclus entre le fédéral et le cabinet-conseil depuis mars 2021 totalisaient plus de 84 millions de dollars.

      McKinsey avait aussi fait les manchettes au Québec pour ses services offerts au gouvernement caquiste durant la pandémie de COVID-19.
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      « Il y a une question d’influence d’une multinationale. Une multinationale qui [fait l’objet d’une] enquête en France », a ajouté M. Poilievre mardi. Le chef de l’opposition officielle s’est posé comme le défenseur des professionnels de la fonction publique, à qui le gouvernement imposerait ces « ovnis venus de l’espace » que sont les firmes de consultants.
      . . . . .

  • L’objectif du gouvernement, entend-on en boucle, serait « l’équilibre du système de retraite à l’horizon 2030 »…

    Tout cela n’est qu’un tissu de mensonges. Il est certes avéré que c’est là un mode de communication habituel des gouvernements. Ils endossent l’un après l’autre le rôle de gestionnaires au service des intérêts de la #bourgeoisie en faisant mine d’être au-dessus de la mêlée. Mais, cette fois, prétendre que cette #réforme serait une nécessité pour « sauver le #système_des_retraites par répartition » potentiellement en déficit dans l’avenir relève du matraquage idéologique.

    Non, le système des retraites n’est pas en #déficit. Le très officiel #Conseil_d’orientation_des_retraites, le #COR, l’a affirmé dans son rapport annuel, la caisse est bénéficiaire de 3,2 milliards en 2022, et si un déficit se creuse dans les années à venir, il sera minime et fonction de la manière de calculer. Et surtout, comme cela s’est immédiatement vu depuis la reprise d’après-Covid, il suffit pour que les caisses se remplissent que des chômeurs soient embauchés, les salaires augmentés, ce qui ferait croître les cotisations, salariales comme patronales. Mais #Élisabeth_Borne s’est défendue de vouloir « augmenter le coût du travail » en touchant si peu que ce soit aux cotisations. Et, malgré les déclarations sur l’égalité femmes-hommes, le salaire toujours inférieur des premières constitue lui aussi un manque à gagner pour les caisses de retraite.

    Il n’y a rien qui justifie cette réforme, pas plus que les précédentes qui ont déjà aggravé les conditions de départ et le niveau de pension en instituant des décotes. Des milliers de manifestants ont déjà montré dans les rues leur colère face à chaque projet s’attaquant aux retraités futurs et actuels. Les sondages confirment que l’opposition de la population travailleuse se maintient et augmente.

    Le vrai « totem » est dans la volonté explicite de Macron, et derrière lui de la classe capitaliste, de prendre sur la part des richesses consacrée aux vieux travailleurs pour financer la bonne santé des financiers, malgré les crises économique ou sanitaire. Sous forme d’aides au #grand_patronat, qu’elles se nomment CICE, « quoi qu’il en coûte » ou suppression des impôts de production, cette logique de vases communicants est inacceptable.

    Le #financement de la retraite des travailleurs, qui ont créé de longues années durant les richesses de la société et les profits des capitalistes, devrait être à la charge de ces derniers, d’une manière ou d’une autre. Des organisations ouvrières dignes de ce nom, loin de chercher à négocier le moindre mal, devraient d’abord rappeler ce principe, et appeler à s’opposer, par tous les moyens, à cette #contre-réforme. Si elles ne le font pas, car leur attitude jusqu’à présent tient de l’attentisme passif, c’est en tout cas aux travailleurs qu’il revient de relever le gant face à cette attaque contre l’ensemble de la classe ouvrière.

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/04/retraites-une-riposte-indispensable_465047.html

    #lutte_de_classe

  • Les vaccinés sont bien moins nombreux ! Une fake-news de plus ! Décoder l’éco
    https://www.youtube.com/watch?v=iWVKueq5XMU

    La stratégie mise en place par le gouvernement depuis 2 ans n’a jamais eu pour but de prendre soin des Français, mais de les pousser à la vaccination. Pour arriver à cette fin, des mesures coercitives lourdes ont été mises en place, et l’arsenal statistique a été déployé. Sa plus grande force a été d’invisibiliser les non vaccinés, les faisant passer pour des fous marginaux et insignifiants. Le nouveau rapport des statisticiens du ministère de la Santé https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2022-10/DM5.pdf lève le voile sur ce mensonge, un des plus insidieux depuis le début de la crise, et qui a servi de socle à l’attirail statistique permettant de surestimer l’efficacité vaccinale.

    Toutes les sources sont dans l’article écrit : https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/bien-plus-de-non-vaccines-en-245217

    La stratégie de l’isolement
    Chacun a pu constater au cours des deux années écoulées tous les efforts du gouvernement français (en utilisant nos impôts) pour pousser les citoyens à se faire inoculer les fameux vaccins anti covid-19. Le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale est clair sur la « pression politique, sociale et médiatique » https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_du_cosv_-_28_septembre_-_communication_primo-vaccination mise sur les non-vaccinés pour les faire céder. Toute l’énergie et tous les moyens financiers ont été mis dans des mesures coercitives comme le passe sanitaire, puis vaccinal, ainsi que dans les campagnes de communication, sans dépenser le moindre centime pour renforcer les effectifs de soignants, augmenter les places disponibles dans les établissements de soin, ou financer des études de chercheurs indépendants permettant, par exemple, de suivre des cohortes de vaccinés et de non-vaccinés, afin d’apporter de vraies preuves des gains promis par les fabricants de vaccins.

    Le but des campagnes de publicité et du pass vaccinal n’était pas seulement de forcer les non-vaccinés à céder, mais également de les rendre invisibles. En les interdisant de tous les lieux de sociabilisation, ils ont été cachés de la vue de tous. Être invisible pour les autres est un bannissement. Cela peut être bien plus difficile à supporter que les seules incitations publicitaires. Mais, en plus, cela permet de faire oublier aux vaccinés l’existence des très nombreux non-vaccinés, désormais bannis. Un petit nombre de vaccinés se sont levés contre les interdictions, mais ils furent très peu nombreux. La majorité n’a pas eu à faire d’effort pour éviter de s’indigner. Cependant, pour que cette stratégie fonctionne, il est nécessaire que les vaccinés soient persuadés que les non-vaccinés ne représentent qu’une toute petite fraction de la population. Il faut également que les non-vaccinés se croient trop peu nombreux pour pouvoir organiser une résistance. Cela a été permis, une fois de plus, grâce au ministère de la Santé et à des statistiques bien choisies https://solidarites-sante.gouv.fr/grands-dossiers/vaccin-covid-19/article/le-tableau-de-bord-de-la-vaccination . C’est également comme cela qu’il a été possible d’interdire de travailler et de laisser sans aucun revenu, tous les personnels des services de santé non-vaccinés. Cela, sans que les syndicats de travailleurs ne lèvent un sourcil, alors qu’il s’agit d’une attaque sans précédent contre le droit de travailler et la liberté de disposer de son corps.

    Un nouveau rapport https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2022-10/DM5.pdf de la DREES nous montre que, comme pour tout le reste, le gouvernement s’est moqué de nous depuis le début. Même les taux de personnes vaccinées sont faux et calculés uniquement dans le but de servir les desseins du gouvernement : piquer un maximum de Français, à leurs frais.

    Couvrez ce non-vacciné que je ne saurais voir, par de pareils objets les âmes sont blessées.
    Le problème est posé dès le début du rapport :
    « Il existe aujourd’hui quatre sources de données publiées en open data par trois institutions différentes sur la couverture vaccinale contre le Covid-19 en France : en rapportant la population vaccinée aux estimations de population de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la part de personnes non-vaccinées au 14 août 2022 serait de 6,5 % chez les 18 ans ou plus selon les chiffres de Santé publique France et 6,6 % selon la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) ; 7,0 % des 20 ans ou plus seraient non vaccinés selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) ; enfin, la CNAM estime que 13,9 % de la population des 20 ans ou plus ayant consommé des soins remboursés en France en 2021 serait non vaccinée à la même date. Les trois premières sources donnent ainsi des estimations nationales convergentes au global, même si on constate des écarts plus importants par groupes d’âges. Les profils par âge de la part de personnes non-vaccinées sont par ailleurs très différents entre les trois premières sources et la quatrième. »

    L’estimation de la part de non-vaccinés dans la population des plus de 20 ans varie donc de 6,5 % à 13,9 % selon les sources. Du simple au double finalement. Constater des différences aussi énormes d’une source à l’autre pose, a minima, de sérieuses questions sur la robustesse des chiffres annoncés avec aplomb depuis le début. Dans un cas, les non-vaccinés sont, en effet, marginaux, dans l’autre ils sont aussi nombreux que les votants des principaux partis politiques aux élections présidentielles.

    On ne peut pas directement calculer un taux de non-vaccinés. Aucun système ne recense (heureusement pour le moment) les personnes non-vaccinées. La seule manière est donc d’estimer le taux de personnes vaccinées. Ce qui reste est le taux de non-vaccinés. 

    Il faut donc calculer un taux de personnes vaccinées dans la population. Cela suppose de connaître le nombre de personnes vaccinées et la taille de la population. Ce n’est en fait pas si simple et comporte de nombreux biais.

    Toutes les sources utilisent la base VAC-SI pour connaître le nombre de personnes vaccinées. Les vaccinateurs ont enregistré dans la base VAC-SI toutes leurs vaccinations de façon à se faire payer. La base VAC-SI est également alimentée par l’Assurance Maladie pour relier la vaccination au dossier patient du vacciné.

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    Il est extrêmement bizarre de prendre deux sources différentes au numérateur et au dénominateur, surtout lorsqu’elles ne sont pas du tout homogènes entre elles. 
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    La suite : https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/bien-plus-de-non-vaccines-en-245217

    #Mathématiques #Statistiques #Insee #Assurance_Maladie #pfizer #pharma #big_pharma #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #confinement #sante #covid #en_vedette #sars-cov-2 #vaccination #L'argent , le #fric #l'artiche , le #flouz le #jonc #la #fraiche

  • L’Asie, entre prudence et empressement de voir revenir les touristes chinois
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/01/l-asie-entre-prudence-et-empressement-de-voir-revenir-les-touristes-chinois_

    L’Asie, entre prudence et empressement de voir revenir les touristes chinois
    Si le Japon oblige désormais les voyageurs en provenance de Chine à subir un test de dépistage à leur arrivée, la plupart des pays d’Asie du Sud-Est ont pour l’instant laissé en place les protocoles existants.
    Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) et Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance)
    L’Asie réagit en rang dispersé à la perspective d’un afflux de visiteurs chinois. L’Asie du Nord-Est et l’Inde jouent la prudence, tandis que l’Asie du Sud-Est se réjouit surtout du retour de la manne économique que représente le tourisme. Le Japon oblige depuis vendredi 30 décembre les voyageurs en provenance de Chine à subir un test de dépistage à leur arrivée. Toute personne testée positive devra être placée en quarantaine pendant sept jours dans un établissement choisi par les autorités. La mesure concerne aussi les voyageurs ayant séjourné en Chine dans les sept jours précédant leur arrivée dans l’Archipel (...)
    Les voyageurs arrivant au Japon sont actuellement exempts de test s’ils ont reçu trois doses de vaccin ou présentent un test négatif effectué dans les soixante-douze heures précédant leur départ. Le gouvernement a également décidé d’interdire aux compagnies aériennes d’augmenter le nombre de vols en provenance et à destination de la Chine. Et ces vols ne peuvent atterrir que dans quatre aéroports, celui de Narita, Haneda à Tokyo, celui de Nagoya et celui d’Osaka. La crainte d’un afflux de nouveaux cas et une situation jugée peu claire en Chine motivent ces décisions. (...)
    Une même réserve est observée en Corée du Sud, autre pays connaissant une nouvelle vague de contaminations et très dépendant des touristes chinois. Depuis le 16 décembre, les autorités exigent des voyageurs arrivant de Chine qu’ils se soumettent à des tests s’ils présentent des symptômes du Covid. Le gouvernement a annoncé le 30 décembre un durcissement des mesures, notamment une restriction de l’accès aux visas et la présentation d’un test négatif de moins de quarante-huit heures par l’ensemble des voyageurs en provenance de Chine. Tous les voyageurs venant de ce pays devront également effectuer un test PCR le jour de leur arrivée. Le gouvernement a aussi imposé une réduction des vols au départ et à l’arrivée de Chine, alors que la compagnie Korean Air comptait porter de neuf à quinze ses liaisons hebdomadaires avec ce pays à partir de janvier.
    Taïwan imposera également des tests à l’arrivée de vols de Chine à partir de dimanche 1er janvier, et les passagers déclarés positifs devront s’isoler à domicile. Depuis le 24 décembre, l’Inde oblige les passagers provenant de Chine, du Japon, de Corée du Sud et de Thaïlande à présenter un test PCR négatif avant le départ.(...)
    En Asie du Sud-Est, quelques inquiétudes se font entendre face à la reprise des contaminations en Chine, mais la plupart des pays ont pour l’instant conservé les protocoles existants, qui n’imposent pas de test pour les voyageurs vaccinés. Les contrôles, ces derniers mois, étaient sporadiques. Le Covid est partout en chute libre.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#japon#coreedusud#taiwan#thailande#sante#postzerocovid#restrictionsanitaires#frontiere#circulation

  • LES DÉPUTÉS NE SONT PAS UN CLUB DE FOOT par Manon Aubry - médiapart

    Le pire scandale de corruption de l’histoire européenne ébranle le Parlement européen en impliquant le Qatar et des élus socialistes.
En négociant une résolution sur le Qatar, j’ai vu directement l’ingérence de l’émirat. Voici les coulisses d’une histoire qui n’a pas encore été racontée (1).
    600 000 euros retrouvés en liquide au domicile d’un ancien député,
    la vice-présidente du parlement européen arrêtée, plusieurs bureaux et logements de députés perquisitionnés… L’ampleur de ce scandale est inégalée !


    Mais il n’est pas surprenant au vu de ces derniers mois…
L’exploitation à mort des travailleurs migrants, de facto permise par le Qatar, est connue depuis longtemps. Mais en 2021, le Guardian en révèle l’ampleur liée à la Coupe du monde : plus de 6 500 ouvriers seraient morts sur les chantiers depuis 2011.
Dès lors, je demande à CHAQUE plénière mensuelle du Parlement l’adoption d’une résolution à ce sujet.
Elle me sera systématiquement refusée, notamment par le groupe socialiste (2) et la droite (PPE), malgré l’ampleur du scandale, les preuves innombrables et l’émotion générale.

    A l’ouverture de la Coupe du monde , je renouvelle ma demande en conférence des présidents, mais le groupe socialiste s’y oppose.
Je demande alors un vote public sur l’ajout de cette résolution à l’ordre du jour pour que chacun prenne ses responsabilités.

    A quelques exceptions, notamment des socialistes français, le groupe S&D s’y oppose, avec la droite et l’extrême droite ! Nous arrachons la victoire au vote, à 16 petites voix près et grâce à l’absence de nombreux députés de droite. Enfin, une résolution !
Tout va très vite. Les socialistes obtiennent la coordination des négociations sur le texte (alors qu’elle aurait dû nous revenir). Et l’ambassade du Qatar me contacte pour un rendez-vous que je décline. D’autres n’ont apparemment pas eu les mêmes scrupules…

    Chaque groupe drafte d’abord sa motion avant la motion commune.
Stupeur à la lecture de celle du groupe socialiste. Aucune condamnation du Qatar pour l’organisation d’un système d’exploitation à mort des travailleurs. Les éléments de langages du régime sont bien répétés.
La proposition de résolution ne tarit pas d’éloges sur les « efforts considérables » du Qatar en matière de droits humains et son “exemple” pour les pays du Golfe. Pourtant, les associations documentent l’absence de mise en œuvre des prétendues réformes sur le terrain. Sidérant.


    Alors que la résolution doit traiter de « la situation des droits de l’homme dans le contexte de la Coupe du Monde au Qatar » la proposition socialiste disgresse complètement pour faire l’éloge du Qatar par tous moyens. Que vient faire là l’Afghanistan ?

    Cerise sur le gâteau, la résolution salue le « partenariat stratégique » entre l’Union Européenne et le Qatar, en particulier pour l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié. Bref pour les socialistes, tout est bon pour remercier le Qatar et fermer les yeux sur les violations des droits humains.

    Au passage, un partenariat lucratif pour Total qui a signé cet été avec le Qatar pour développer sur place la plus grande bombe climatique au monde. Le champ gazier North Field peut libérer l’équivalent de la moitié des émissions MONDIALES de 2019.
Venons-en aux négociations auxquelles je participe au nom de notre groupe “The Left in the European Parliament” (ndlr : “Le Groupe de Gauche”).

    Elles se déroulent à huis clos, une aubaine pour le groupe socialiste qui y défend le Qatar. Sidérée, je prends des notes de leur verbatim , ce que je ne fais jamais habituellement. Florilège :
 « Nous ne pouvons être sûr qu’il y ait eu 6500 morts l’enquête du Guardian n’est pas fiable ». « On ne peut pas parler de violations des droits humains mais de “problèmes” » … À noter que le rapporteur socialiste est systématiquement appuyé par le conseiller du groupe PPE (la droite).
    
Étrangement, j’arrive à obtenir des avancées dans le texte dès que cela ne concerne pas le Qatar. Un fond d’indemnisation pour les victimes abondé par la FIFA, c’est ok. Mais pas par le Qatar. Ni une condamnation explicite des violations.


    À la sortie des négociations, je suis tellement sidérée que je décide de raconter les négociations dans cette vidéo en posant cette question : le Qatar a-t-il infiltré le parlement européen ? Je ne croyais pas si bien dire…
Résultat : le texte est truffé de « félicite le Qatar » _ (étonnant pour un texte censé condamner les violations des droits humains…).
Je décide de ne pas le signer et de déposer une quarantaine d’amendements pour que la responsabilité du Qatar soit clairement établie.
    Sans surprise, les socialistes (avec des exceptions, dont nos collègues français) aux côtés de la droite vont voter contre l’ensemble de mes amendements visant le Qatar, et empêcher leur adoption.

    Petite sélection : 
Mon amendement qui condamne clairement le Qatar pour son échec dans la protection des droits humains des travailleurs migrants. Rejeté à 29 voix près.
Mon amendement qui souligne que les violations généralisées des droits humains continuent et demande au Qatar d’y mettre un terme. Rejeté à 37 voix près.
Mon amendement qui retient la responsabilité du Qatar, de la FIFA et des entreprises pour la catastrophe climatique et environnementale que constitue cette Coupe du monde. Là aussi, alliance des socialistes et de la droite. Rejeté.
Ou encore mon amendement qui pointe l’indécence du Qatar qui ne reconnaît que 37 morts sur les chantiers de la Coupe du monde quand les enquêtes montrent que des milliers ont perdu la vie. Rejeté à 16 voix près.

    On notera au passage l’opposition de la droite et de l’extrême droite à ces propositions. On sait d’ailleurs qu’un assistant parlementaire de la droite est visé par l’enquête en cours. Mais corruption ou pas, on peut compter sur eux pour tolérer l’exploitation des travailleurs !
Mais les effets délétères de la corruption ont été évidents.
L’argent qatari a acheté la complaisance du Parlement européen.
Nous demandons donc à ce que cette résolution soit de nouveau mise aux voix et que nos propositions soient examinées sans ingérence étrangère !

    Il serait également utile de se pencher sur les liens entre le Qatar et l’ensemble des membres des institutions européennes. Par exemple, le commissaire européen de droite grec Margaritis Schinas a lui aussi multiplié les rendez-vous et les éloges de l’émirat…

    Dans l’immédiat, au nom du groupe The Left in the European Parliament, je demande également :


    – un débat à la session plénière lundi ;
– la démission de la vice-présidente Eva Kaili de ses fonctions et la nomination d’une vice-présidence à la lutte contre la corruption ;
– une commission d’enquête interne au Parlement.

    Mais ce que cette affaire démontre, c’est la nécessité de faire le ménage dans les institutions européennes et de considérablement renforcer les règles éthiques comme nous le demandons depuis le début du mandat :
    – La création d’une autorité éthique indépendante européenne ;
– La révision des règles éthiques des institutions ;
– Le renforcement du registre de transparence & son caractère contraignant ;
– La révision des règles d’accès d’anciens membres du Parlement à l’institution ;
– La traçabilité des processus législatifs et des activités parlementaires.

    Le combat pour l’éthique en politique et contre les lobbys est une des raisons pour lesquelles je me suis engagée.
On n’achète pas des députés comme on achète des clubs de foot ! Nous continuerons cette bataille à tous les niveaux des institutions !

    Comme le disait Robespierre : « Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n’est point arrivé où les hommes de biens peuvent servir impunément la patrie. Les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera. »

    Manon Aubry * (eurodéputée LFI / “The Left”)
    (1) Ce témoignage est paru sur le Blog perso de Manon Aubry dans le Club de Médiapart sous le titre “Corruption du Qatar au Parlement européen : NOTRE DÉMOCRATIE N’EST PAS À VENDRE”.

    (2) Manon Aubry évoque indifféremment dans son texte “les socialistes”, “le groupe socialiste”. Il s’agit en fait du “Groupe S & D” (“Socialistes et Démocrates).

    #ue #union_européenne #corruption #parlement_européen #migrants # institutions_européennes #commissaire_européen #lobbys #Manon_Aubry

  • Le Qatar a pu puiser dans la caisse noire du Maroc qui alimentait un réseau d’eurodéputés corrompus Strategic culture
    https://www.investigaction.net/fr/le-qatar-a-pu-puiser-dans-la-caisse-noire-du-maroc-qui-alimentait-un

    Dans quelle mesure le scandale de la caisse noire destinée à le blanchir affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l’ONU et au niveau de l’UE ?

    Après que la poussière commence à retomber sur le plus grand scandale de corruption que l’UE ait jamais eu, il semble qu’il n’a pas été créé par le Qatar, mais par le Maroc qui avait un réseau de députés européens corrompus dans ses petits papiers depuis près de 20 ans. Mais qui d’autre a bénéficié du service de blanchiment ?


    Photo : Corruptible, par Paolo Calleri

    L’affaire a ébranlé les fondations et les plus hautes sphères de l’élite européenne à Bruxelles. Mais l’affaire de corruption d’Eva Kaili, qui a jusqu’à présent fait emprisonner trois députés européens, n’est pas tout à fait ce qu’elle semble être. Bien qu’il soit souhaitable de rejeter la faute sur les riches Qataris qui se baladent à Bruxelles avec des valises d’argent, de récentes enquêtes des autorités belges ont révélé qu’un ministre qatari est venu à Bruxelles récemment et n’a eu qu’à s’adresser à un “guichet unique” – une cabale d’eurodéputés avides d’argent qui ont été à la solde du Maroc pendant au moins 15 ans pour blanchir le dossier des droits de l’homme du royaume et obtenir le meilleur accord pour le Sahara occidental en termes d’accords commerciaux et de statut.

    Ce groupe d’eurodéputés corrompus a reçu de l’argent et des cadeaux pendant au moins 15 ans et était bien connu sur le circuit de Bruxelles pour leurs services “à la carte” au sein du Parlement européen dont la « commission des affaires étrangères » – autrefois considérée comme prestigieuse et certainement importante sur le circuit de l’UE – a maintenant été laissée en lambeaux.

    Pendant des décennies, le Maroc a bénéficié d’un traitement de faveur à Bruxelles. La question de la souveraineté de son Sahara occidental annexé n’a jamais été soulevée. Les droits des citoyens de cette région contestée n’ont jamais été mis sous les projecteurs, alors que le territoire lui-même a bénéficié d’un accord commercial de l’UE couvrant le poisson et les minéraux, pour ne citer que quelques exemples. Même le bilan du Maroc en matière de droits de l’homme, en général, dans son propre pays, a été ignoré pendant si longtemps que l’UE l’a considéré comme la coqueluche de la région MENA pour ses réformes sur les droits des femmes, par exemple.

    Le blanchiment en général est venu du Parlement européen que les autres institutions de l’UE, dans une certaine mesure, ont dû respecter (bien que les tribunaux de l’UE aient finalement refusé d’accepter que le Sahara occidental puisse ou doive être inclus avec le Maroc en termes de bénéfice d’un accord commercial avec l’UE).

    Donc maintenant, trois questions clés émergent, que la presse marocaine, championne de l’autocensure, ne posera certainement pas. Dans quelle mesure le scandale du blanchiment d’argent affecte-t-il les revendications actuelles du Maroc sur le Sahara Occidental, à la fois à l’ONU et au niveau de l’UE ? Deuxièmement, l’UE commence-t-elle maintenant à regarder le Maroc sans les lunettes roses et commence-t-elle à examiner la ribambelle d’arrestations de quiconque remet en cause les décisions prises à un haut niveau – des journalistes emprisonnés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces aux anciens ministres qui ont osé critiquer la façon dont le gouvernement et la puissante élite des affaires gèrent le pays – et agit en conséquence ?

    Enfin, et c’est peut-être le plus important, il y a le sujet peu édifiant de savoir qui d’autre a bénéficié de ces députés européens véreux et de leurs services ? Quiconque suit les tentatives pathétiques de l’UE d’agir comme un acteur mondial avec une hégémonie en papier mâché qu’elle évoque de manière hilarante pour les pays du Sud en particulier, posera la question évidente d’Israël. La déshumanisation abyssale des droits des Palestiniens que nous voyons chaque jour sur les médias sociaux se faire voler leurs terres, déraciner leurs oliviers ou, dans de nombreux cas, détruire leurs maisons par les Israéliens, qui le font en sachant parfaitement que l’Occident et en particulier l’UE elle-même ne feront pas de vagues. Lorsque, tout récemment, un Palestinien de Cisjordanie a été abattu à bout portant par un agent de sécurité israélien qui se battait avec lui, cela n’a pas fait la une des médias et n’a certainement pas créé d’onde de choc parmi les députés européens. Comment est-ce possible, pourrait-on se demander, de la part d’une institution dont la raison d’être est de protéger les droits de l’homme tant au sein de l’UE qu’avec ceux avec lesquels elle interagit et commerce ?
     
    La dernière fois que l’UE a même feint de menacer Israël pour ses atrocités en matière de droits de l’homme, c’était en 2014, lorsqu’une Federica Mogherini quelque peu idéaliste et « arabisante » est entrée en fonction et a suggéré, juste pour quelques semaines, que l’UE applique un système d’étiquetage pour les produits fabriqués en Palestine occupée qui se retrouvent dans les supermarchés européens.

    L’idée a rapidement fait long feu, en l’espace de quelques semaines, et on n’en a plus jamais entendu parler. Compte tenu de ce que nous savons du réseau marocain de députés européens recevant des bakchichs, sans parler de la date de la proposition de Mogherini, est-il inconcevable que ces mêmes parlementaires aient pris de l’argent liquide pour faire pression sur leurs collègues dans les commissions pour qu’ils donnent un répit à Israël ? Le silence assourdissant et effrayant de l’UE sur le génocide quotidien des Palestiniens par Israël est inquiétant, mais maintenant que nous savons comment le Parlement européen fonctionne lorsqu’il s’agit d’atrocités commises par les pays de la région MENA – et comment elles sont occultées des ordres du jour – il n’est guère surprenant que la brutalité du régime israélien se soit intensifiée. La véritable histoire de la corruption au sein du Parlement européen ne concerne pas les trois députés européens qui ont touché de l’argent, mais la façon dont les 702 autres députés européens vont vouloir empêcher toute véritable enquête interne, tout cela simplement pour sauver leur emploi et préserver leur style de vie confortable.

    #géopolitique #ue #union_européenne #corruption #Quatar #Maroc #eva_kaili #Sahara_occidental #blanchiment #Sahara_Occidental #blanchiment #Palestine #israel

  • La préfète protège les bois ? L’État la vire
    https://reporterre.net/La-prefete-protege-les-bois-L-Etat-la-vire

    La préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus a été limogée car elle voulait... faire respecter la loi. Elle s’opposait à un projet immobilier destructeur de terres. Ses soutiens, dont moult élus, dénoncent une « injustice ».

    « Vive la presse... vive la presse libre ! » C’est une vidéo publiée sur le réseau social Twitter et massivement relayée qui a contribué à mettre en lumière cet événement. On y voit l’ex-préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus brandir un article du Canard enchaîné mis sous verre et offert par ses collègues. Cette enquête parue le 14 décembre dans le journal satirique révèle les conditions obscures pour lesquelles Marie Lajus a été évincée de son poste de préfète une semaine plus tôt. On y apprend qu’une banale affaire d’urbanisme aurait provoqué sa chute et que ce sont certains élus locaux qui auraient fait pression pour démettre l’ex-préfète de ses fonctions. (...)