• Je vais boire le Nes qui m’est dû, ça oui, car faire le rif dans les chiottes n’est pas une sinécure ; fumer le moins possible, et pour le reste…
    JE NE BOUFFE PLUS.
    Remarquez c’est une phrase que l’on entend périodiquement.
    Après chaque pesée mensuelle, plus personne ne bouffe. On établit une défense à base de biscottes si l’on est riche, et de pain-la-croûte-seulement si l’on est, comme je le suis devenue, indigente. Mais, comme la ligne est une préoccupation un peu frivole pour ces lieux de pénitence, on recommence à se priver de ne pas bouffer dès la semaine suivante.
    Moi, pour pouvoir décliner les offres avec élégance, et comme je n’ai pas de capiton superflu à invoquer, je ne bouffe plus parce que « j’attends mes experts ». La Cavale Partie I chapitre VI

    #corps

  • Le #règlement européen sur l’IA n’interdira pas la #surveillance_biométrique de masse

    Le 8 décembre 2023, les législateurs de l’#Union_européenne se sont félicités d’être parvenus à un accord sur la proposition de #règlement tant attendue relative l’intelligence artificielle (« #règlement_IA »). Les principaux parlementaires avaient alors assuré à leurs collègues qu’ils avaient réussi à inscrire de solides protections aux #droits_humains dans le texte, notamment en excluant la #surveillance_biométrique_de_masse (#SBM).

    Pourtant, malgré les annonces des décideurs européens faites alors, le règlement IA n’interdira pas la grande majorité des pratiques dangereuses liées à la surveillance biométrique de masse. Au contraire, elle définit, pour la première fois dans l’#UE, des conditions d’utilisation licites de ces systèmes. Les eurodéputés et les ministres des États membres de l’UE se prononceront sur l’acceptation de l’accord final au printemps 2024.

    L’UE entre dans l’histoire – pour de mauvaises raisons

    La coalition #Reclaim_Your_Face soutient depuis longtemps que les pratiques des SBM sont sujettes aux erreurs et risquées de par leur conception, et qu’elles n’ont pas leur place dans une société démocratique. La police et les autorités publiques disposent déjà d’un grand nombre de données sur chacun d’entre nous ; elles n’ont pas besoin de pouvoir nous identifier et nous profiler en permanence, en objectifiant nos #visages et nos #corps sur simple pression d’un bouton.

    Pourtant, malgré une position de négociation forte de la part du Parlement européen qui demandait l’interdiction de la plupart des pratiques de SBM, très peu de choses avaient survécu aux négociations du règlement relatif à l’IA. Sous la pression des représentants des #forces_de_l’ordre, le Parlement a été contraint d’accepter des limitations particulièrement faibles autour des pratiques intrusives en matière de SBM.

    L’une des rares garanties en la matière ayant apparemment survécu aux négociations – une restriction sur l’utilisation de la #reconnaissance_faciale a posteriori [par opposition à l’utilisation en temps réel] – a depuis été vidée de sa substance lors de discussions ultérieures dites « techniques » qui se sont tenues ces dernière semaines.

    Malgré les promesses des représentants espagnols en charge des négociations, qui juraient que rien de substantiel ne changerait après le 8 décembre, cette édulcoration des protections contre la reconnaissance faciale a posteriori est une nouvelle déception dans notre lutte contre la #société_de_surveillance.

    Quel est le contenu de l’accord ?

    D’après ce que nous avons pu voir du texte final, le règlement IA est une occasion manquée de protéger les #libertés_publiques. Nos droits de participer à une #manifestation, d’accéder à des soins de #santé_reproductive ou même de nous asseoir sur un #banc pourraient ainsi être menacés par une surveillance biométrique omniprésente de l’#espace_public. Les restrictions à l’utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel et a posteriori prévues par la loi sur l’IA apparaissent minimes et ne s’appliqueront ni aux entreprises privées ni aux autorités administratives.

    Nous sommes également déçus de voir qu’en matière de « #reconnaissance_des_émotions » et les pratiques de #catégorisation_biométrique, seuls des cas d’utilisation très limités sont interdits dans le texte final, avec d’énormes lacunes.

    Cela signifie que le règlement IA autorisera de nombreuses formes de reconnaissance des émotions – telles que l’utilisation par la police de systèmes d’IA pour évaluer qui dit ou ne dit pas la #vérité – bien que ces systèmes ne reposent sur aucune base scientifique crédible. Si elle est adoptée sous cette forme, le règlement IA légitimera une pratique qui, tout au long de l’histoire, a partie liée à l’#eugénisme.

    Le texte final prévoit également d’autoriser la police à classer les personnes filmées par les caméras de #vidéosurveillance en fonction de leur #couleur_de_peau. Il est difficile de comprendre comment cela peut être autorisé étant donné que la législation européenne interdit normalement toute #discrimination. Il semble cependant que, lorsqu’elle est pratiquée par une machine, les législateurs considèrent de telles #discriminations comme acceptables.

    Une seule chose positive était ressorti des travaux techniques menés à la suite des négociations finales du mois de décembre : l’accord entendait limiter la reconnaissance faciale publique a posteriori aux cas ayant trait à la poursuite de crimes transfrontaliers graves. Bien que la campagne « Reclaim Your Face » ait réclamé des règles encore plus strictes en la matière, cela constituait un progrès significatif par rapport à la situation actuelle, caractérisée par un recours massif à ces pratiques par les États membres de l’UE.

    Il s’agissait d’une victoire pour le Parlement européen, dans un contexte où tant de largesses sont concédées à la surveillance biométrique. Or, les négociations menées ces derniers jours, sous la pression des gouvernements des États membres, ont conduit le Parlement à accepter de supprimer cette limitation aux #crimes_transfrontaliers graves tout en affaiblissant les garanties qui subsistent. Désormais, un vague lien avec la « #menace » d’un crime pourrait suffire à justifier l’utilisation de la #reconnaissance_faciale_rétrospective dans les espaces publics.

    Il semblerait que ce soit la #France qui ait mené l’offensive visant à faire passer au rouleau compresseur notre droit à être protégés contre les abus de nos données biométriques. À l’approche des #Jeux_olympiques et paralympiques qui se tiendront à Paris cet été, la France s’est battue pour préserver ou étendre les pouvoirs de l’État afin d’éradiquer notre anonymat dans les espaces publics et pour utiliser des systèmes d’intelligence artificielle opaques et peu fiables afin de tenter de savoir ce que nous pensons. Les gouvernements des autres États membres et les principaux négociateurs du Parlement n’ont pas réussi à la contrer dans cette démarche.

    En vertu du règlement IA, nous serons donc tous coupables par défaut et mis sous #surveillance_algorithmique, l’UE ayant accordé un blanc-seing à la surveillance biométrique de masse. Les pays de l’UE auront ainsi carte blanche pour renforcer la surveillance de nos visages et de nos corps, ce qui créera un précédent mondial à faire froid dans le dos.

    https://www.laquadrature.net/2024/01/19/le-reglement-europeen-sur-lia-ninterdira-pas-la-surveillance-biometriq
    #surveillance_de_masse #surveillance #intelligence_artificielle #AI #IA #algorithme

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1037288

  • [A Question Of Listening] # 035 - #stress et hypothalamo-beat
    https://www.radiopanik.org/emissions/a-question-of-listening/035-stress-et-hypothalamo-beat

    « La réaction de stress est un ensemble de réponses de notre organisme face à une situation qui nous demande de nous adapter » , une situation nouvelle, exigeante ou contraignante ou, plus exactement, une situation que nous nous représentons comme telle – ce qui explique qu’un environnement soit vu comme stressant par l’un et pas nécessairement par l’autre. Les réponses sont physiques, liées à la libération d’hormones dans le sang (accélération du rythme cardiaque, transpiration, chaleur…) ; cognitives (pensées, croyances, souvenirs), issues de l’interprétation par le cerveau des données de la situation telles que nous les percevons, et comportementales (fuite, sidération, excitation…).

    A QUESTION OF LISTENING # 035 - playlist 00:00 - [Générique début] Pierre Henry - Psyché Rock | Kraftwerk - Ohm Sweet Ohm (...)

    #musique #psychologie_cognitive #cortisol #anxiété #musique,stress,psychologie_cognitive,cortisol,anxiété
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/a-question-of-listening/035-stress-et-hypothalamo-beat_17170__1.mp3

  • Heating people, not spaces

    These days, we provide thermal comfort in winter by heating the entire air volume in a room or building, an approach that consumes a lot of fossil fuels. In this series of articles, LOW←TECH MAGAZINE focuses on our forebear’s concept of heating, which was more localized. They used radiant heat sources that warmed only certain parts of a room, creating micro-climates of comfort, and they used personal heating sources that warmed specific body parts. It would make a lot of sense to restore this old way of warming, especially since newer technology has made it much more practical, safe, and efficient. By placing heating technology in a historical context, LOW←TECH MAGAZINE challenges the high-tech approach to sustainability and highlights the possibilities of alternative solutions.

    Contents table:
    Restoring the Old Way of Warming: Heating People, not Spaces
    Insulation: First the Body, then the Home
    The Revenge of the Hot Water Bottle
    Energy Labels Oblige Frugal Homeowners to Make Unsustainable Investments
    How to Keep Warm in a Cool House
    Sunbathing in the Living Room: Tile Stoves and Other Radiant Heating Systems
    Heat Storage Hypocausts: Air Heating in the Middle Ages
    The Revenge of the Circulating Fan

    https://www.lulu.com/shop/kris-de-decker/heating-people-not-spaces/paperback/product-zm52en6.html

    #chauffer_le_corps_et_pas_l'espace #heating_people_not_space #espace #chauffage #corps #law_tech #livre #bouillotte #chauffer #efficacité

    C’est mon crédo depuis l’année passée : #laine et bouillotte...

  • Franz Beckenbauer ist tot
    https://www.berliner-zeitung.de/news/franz-beckenbauer-ist-tot-li.2174831

    Der letzte deutsche Kaiser ist gegangen. Die Lichtgestalt starb am Sonntag im Alter von 78 Jahren im Kreise seiner Familie.

    Est-ce que vous connaissez la définition allemande de football ? 22 types courent apres la balle et la Bavière gagne. Ce sport n’est pas intéressant.

    #footballl #corrruption #wtf

  • #Chowra_Makaremi : « Le #viol devient le paradigme de la loi du plus fort dans les #relations_internationales »

    En #Ukraine, Poutine revendique de faire la guerre au nom du genre. En #Iran, le régime réprime implacablement la révolution féministe. Dans d’autres pays, des populistes virilistes prennent le pouvoir. Une réalité que décrypte l’anthropologue Chowra Makaremi.

    IranIran, Afghanistan, invasion russe en Ukraine, mais aussi les discours des anciens présidents Donald Trump ou Jair Bolsonaro ou du chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan : tous ont en commun de s’en prendre aux #femmes, comme l’explique l’anthropologue Chowra Makaremi.

    L’autrice de Femme ! Vie ! Liberté ! Échos du soulèvement en Iran (La Découverte, 2023) fait partie des chercheuses sollicitées par Mediapart pour #MeToo, le combat continue, l’ouvrage collectif publié récemment aux éditions du Seuil et consacré à la révolution féministe qui agite le monde depuis l’automne 2017 et le lancement du fameux mot-clé sur les réseaux sociaux. Depuis, toutes les sociétés ont été traversées de débats, de controverses et de prises de conscience nouvelles. Entretien.

    Mediapart : « Que ça te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter. » Cette phrase a été prononcée le 7 février 2022 par le président russe, #Vladimir_Poutine, devant Emmanuel Macron. Elle était adressée à l’Ukraine et à son président, Volodymyr Zelensky, qui venait de critiquer les accords de Minsk, signés en 2015 pour mettre fin à la guerre dans le Donbass. Quelle lecture en faites-vous ?

    Chowra Makaremi : Le viol devient le paradigme de la #loi_du_plus_fort dans les relations internationales. La philosophe #Simone_Weil souligne dans un texte combien la #guerre relève de la logique du viol, puisque sa matrice est la #force qui, plus que de tuer, a le pouvoir de changer l’être humain en « une #chose » : « Il est vivant, il a une âme ; il est pourtant une chose. [L’âme] n’est pas faite pour habiter une chose ; quand elle y est contrainte, il n’est plus rien en elle qui ne souffre violence », écrit-elle.

    Cette comptine vulgaire de malfrats que cite #Poutine dit la culture criminelle qui imprègne sa politique. Elle me fait penser à ce que l’anthropologue Veena Das nomme la dimension voyou de la souveraineté étatique : la #truanderie comme n’étant pas seulement un débordement illégitime du pouvoir mais, historiquement, une composante de la #souveraineté, une de ses modalités.

    On le voit avec le pouvoir de Poutine mais aussi avec ceux de #Narendra_Modi en #Inde (dont parle Veena Das), de #Donald_Trump aux #États-Unis, de #Jair_Bolsonaro au #Brésil, de #Recep_Tayyip_Erdogan en #Turquie. Quand Poutine a dit sa comptine, personne n’a quitté la salle, ni Emmanuel Macron ni la presse, qui a cherché, au contraire, à faire parler la symbolique de cette « remarque ». Tout le réseau de sens et de connexions qui permet à cette cruelle boutade de tenir lieu de discours guerrier intuitivement compréhensible et audible montre que le type d’#outrage dont elle relève est une #transgression qui appartient, à la marge, à l’#ordre.

    On parle de la #masculinité_hégémonique au pouvoir avec Poutine, mais elle fait écho à celle de nombreux autres chefs d’État que vous venez de citer. Quelles sont les correspondances entre leurs conceptions de domination ?

    Il n’y a pas, d’un côté, les théocraties comme l’Iran et l’Afghanistan, et, de l’autre, les populismes virilistes de Trump, Erdogan, Bolsonaro, qui s’appuient sur des « #paniques_morales » créées par la remise en cause des rôles traditionnels de #genre, pour s’adresser à un électorat dans l’insécurité. Bolsonaro, très lié à l’armée et à l’Église, s’est appuyé sur je ne sais combien de prêcheurs pour mener sa campagne. Dimension religieuse que l’on retrouve chez Poutine, Modi, Erdogan.

    La #religion est un des éléments fondamentaux d’un #pouvoir_patriarcal très sensible à ce qui peut remettre en question sa #légitimité_symbolique, sa #domination_idéologique, et dont la #puissance est de ne pas paraître comme une #idéologie justement. Cette bataille est menée partout. Il y a un même nerf.

    Quand l’anthropologue Dorothée Dussy parle de l’inceste et de sa « fonction sociale » de reproduction de la domination patriarcale, son analyse est inaudible pour beaucoup. C’est ainsi que fonctionne l’#hégémonie : elle est sans pitié, sans tolérance pour ce qui peut en menacer les ressorts – et du même coup, en cartographier le pouvoir en indiquant que c’est là que se situent les boulons puisque, précisément, la puissance de l’hégémonie est dans l’invisibilité de ses boulons.

    Si on prend le #droit_de_disposer_de_son_corps, en Occident, il s’articule autour de la question de la #santé_contraceptive et du #droit_à_l’avortement et dans les mondes musulmans, autour de la question du #voile. De façon troublante, une chose est commune aux deux situations : c’est le viol comme la vérité des rapports entre genres qui organise et justifie la #contrainte sur les femmes à travers leur #corps.

    En Occident, le viol est le cas limite qui encadre juridiquement et oriente les discussions morales sur l’#avortement. Dans les sociétés musulmanes, la protection des femmes – et de leur famille, dont elles sont censées porter l’honneur – contre l’#agression_masculine est la justification principale pour l’obligation du voile. Il y a de part et d’autre, toujours, cet impensé du #désir_masculin_prédateur : un état de nature des rapports entre genres.

    C’est ce qu’assènent tous les romans de Michel Houellebecq et la plupart des écrits du grand Léon Tolstoï… « L’homme est un loup pour l’homme, et surtout pour la femme », dit un personnage du film Dirty Dancing. Cette population définie par ces rapports et ces #pulsions, il s’agit de la gouverner à travers l’#ordre_patriarcal, dont la domination est posée dès lors comme protectrice.

    L’Iran et l’#Afghanistan figurent parmi les pays les plus répressifs à l’encontre des femmes, les régimes au pouvoir y menant un « #apartheid_de_genre ». Concernant l’Afghanistan, l’ONU parle même de « #crime_contre_l’humanité fondé sur la #persécution_de_genre ». Êtes-vous d’accord avec cette qualification ?

    Parler pour la persécution de genre en Afghanistan de « crime contre l’humanité » me semble une avancée nécessaire car elle mobilise les armes du #droit pour désigner les #violences_de_masse faites aux femmes et résister contre, collectivement et transnationalement.

    Mais il me paraît tout aussi important de libérer la pensée autour de la #ségrégation_de_genre. À la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, au #Baloutchistan, après la mort de Jina Mahsa Amini en septembre 2022, les femmes sont sorties dans la rue au cri de « Femme, vie, liberté », « Avec ou sans le voile, on va vers la révolution ». Dans cette région, leur place dans l’espace public n’est pas un acquis – alors qu’il l’est à Téhéran – et elles se trouvent au croisement de plusieurs dominations de genre : celle d’un patriarcat traditionnel, lui-même dominé par la puissance étatique centrale, iranienne, chiite.

    Or, en participant au soulèvement révolutionnaire qui traversait le pays, elles ont également renégocié leur place à l’intérieur de ces #dominations_croisées, chantant en persan, avec une intelligence politique remarquable, le slogan des activistes chiliennes : « Le pervers, c’est toi, le salopard, c’est toi, la femme libérée, c’est moi. »

    C’est en écoutant les femmes nommer, en situation, la #ségrégation qu’on saisit le fonctionnement complexe de ces #pouvoirs_féminicides : en saisissant cette complexité, on comprend que ce n’est pas seulement en changeant des lois qu’on les démantèlera. On se trouve ici aux antipodes des #normes_juridiques, lesquelles, au contraire, ressaisissent le réel dans leurs catégories génériques. Les deux mouvements sont nécessaires : l’observation en situation et le #combat_juridique. Ils doivent fonctionner ensemble.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040124/chowra-makaremi-le-viol-devient-le-paradigme-de-la-loi-du-plus-fort-dans-l

  • Canada : Des organismes spécialisés en environnement versent des salaires étonnants Pierre Saint-Arnaud - La Presse canadienne

    Un minuscule groupe de dirigeants d’organismes oeuvrant dans les secteurs de l’environnement, de la conservation et de la protection des animaux empoche une rémunération équivalente et dans certains cas beaucoup plus élevée que celle de l’ensemble des premiers ministres provinciaux.

    Une analyse exhaustive de quelque 1477 déclarations T3010 remises à l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour les années 2022 et 2023 réalisée entre juin 2022 et décembre 2023 par La Presse canadienne montre que les dirigeants de 17 des organismes vérifiés ont reçu une rémunération dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $ et parfois beaucoup plus (1).
    . . . . . . .

    Au premier rang de ce recensement, on retrouve Canards illimités Canada, basé au Manitoba. Sa déclaration 2023 indique que deux personnes y gagnent « plus de 350 000 $ », trois autres empochent de 250 000 $ à 300 000 $ et quatre reçoivent une rémunération de 200 000 $ à 250 000 $. L’organisme embauche 565 employés à temps plein et partiel. Les gouvernements ont versé un peu plus de 27 millions $ à Canards illimités en 2022-23 et le quart de ses revenus de 140 millions $ provient de dons.

    Sa porte-parole, Janine Massey, explique que « Canards Illimités Canada est la plus grande organisation de conservation de la nature au Canada […]
    . . . . . .

    La suite : https://www.ledevoir.com/environnement/804746/organismes-specialises-environnement-conservation-versent-salaires-etonnan

    #ong #environnement #animaux #rémunération #enrichissement #corruption #piquer_dans_la_caisse #vol #nantis #fondations #nature #bienfaisance #écosystème de la #haute-bourgeoisie #travail #SCPA

  • Propriété intellectuelle : l’agence européenne hors de contrôle | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/020124/propriete-intellectuelle-l-agence-europeenne-hors-de-controle

    Gestion opaque du budget, gouvernance défaillante, conflits d’intérêts, recrutements contestés : l’Office européen pour la propriété intellectuelle, qui brasse des centaines de millions d’euros, essuie bien des critiques. À tel point que des plaintes, consultées par Mediapart, ont été adressées à l’Office européen de lutte antifraude.

  • L’ombre du racisme sur E. O. Wilson, géant de la biologie
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/12/30/l-ombre-du-racisme-sur-e-o-wilson-geant-de-la-biologie_6208436_1650684.html

    E. O. Wilson ne souhaite pas apparaître comme parrain d’un article soutenant la réalité de différences de comportements entre « races » humaines, mais il suggère à Rushton de soumettre son manuscrit à une autre revue, Ethology and Sociobiology. *Il se propose d’évaluer l’article en tant qu’expert anonyme* pour le compte de l’éditeur en chef. Ses commentaires sont dithyrambiques. « Il s’agit d’un article brillant, l’un des plus originaux et des plus heuristiques sur la biologie humaine ces dernières années, écrit-il. C’est la première théorie cohérente des variations raciales humaines en matière de comportement et de physiologie de la reproduction. S’il ne portait pas sur les différences raciales, ou s’il concernait une autre espèce, il serait accepté dans Nature ou Science. » En dépit de ce soutien, l’article ne sera pas accepté, l’autre reviewer sollicité par la revue le jugeant « erroné ».

    #science #racisme

    • Le soutien d’E. O. Wilson à Rushton est-il la preuve de penchants réellement racistes ? Le philosophe Philippe Huneman (Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques, CNRS) met en garde contre les conclusions hâtives. « Ces éléments de correspondance sont, à ma connaissance, les seuls exemples où Wilson évoque explicitement ces questions de différences raciales, dit-il. Il est possible qu’il ait soutenu Rushton par esprit de solidarité, parce que lui-même avait été attaqué, des années auparavant, par certains de ses collègues marqués à gauche et se revendiquant de l’antiracisme. » La Fondation E. O. Wilson pour la biodiversité rappelle de son côté que l’intéressé avait écrit, dans la préface à la seconde édition (2004) de son On Human Nature (Harvard University Press, 1978), que « la plupart des scientifiques reconnaissent depuis longtemps que tenter de définir des races humaines disjointes est un exercice futile ». « De telles entités, en réalité, n’existent pas », ajoutait-il.

      https://archive.is/xuuy4

      #biologie #corporatisme

  • CDU-Spendenaffäre : Von schwarzen Kassen, Geheimnissen und dem Erbe Wolfgang Schäubles
    https://www.telepolis.de/features/CDU-Spendenaffaere-Von-schwarzen-Kassen-Geheimnissen-und-dem-Erbe-Wolfgang

    Avec le docteur Schäuble nous enterrons les souvenirs d’une génération de corrompus. Les élites politiques allemandes n’ont jamais cessés de se faire acheter par les producteurs d’armes et d’autres fabricants de la mort. Noublions jamais que les cercles du pouvoir ont sans exception des racines dans le régime nazi.

    28.12.2023 von Harald Neuber - Wolfgang Schäubles Karriere war auch von Machenschaften geprägt. Vor allem von der Spendenaffäre. Es gab noch andere Verantwortliche, wie ein Interview aus 2004 zeigt.

    Wolfgang Schäubles Karriere war auch von Machenschaften geprägt. Vor allem von der Spendenaffäre. Es gab noch andere Verantwortliche, wie ein Interview aus 2004 zeigt.

    Wenig Negatives wurde über Wolfgang Schäuble nach seinem Tod am Dienstag dieser Woche geschrieben. Über Tote (fast) nur Gutes, galt auch hier. Ein wenig in Vergessenheit scheint das Motto des Verstorbenen und des ehemaligen Bundeskanzlers, Vorgesetzten und Parteifreund Helmut Kohl: "De donatoribus nil nisi bene. Über Spender nichts Schlechtes.

    Eigentlich sogar überhaupt nichts: Nach der CDU-Parteispendenaffäre behielten beide Christdemokraten, allen voran Kohl, Details zu den Zuwendungen, Geldgebern und möglichen Deals für sich.

    Die CDU-Spendenaffäre hatte Ende der 1990er-Jahre die deutsche politische Landschaft Deutschlands erschüttert. Der Skandal drehte sich um illegale Parteispenden, die die CDU in den Jahren 1991 bis 1999 entgegengenommen hatte. Eine Schlüsselfigur war Wolfgang Schäuble, damals Generalsekretär der CDU und später Bundesinnenminister. Schäuble ist nun im Alter von 81 Jahren gestorben.

    Die Affäre nahm ihren Lauf, nachdem enthüllt wurde, dass die CDU erhebliche Geldsummen aus schwarzen Kassen erhalten hatte. Diese nicht deklarierten Gelder stammten von Unternehmen und Einzelpersonen, die ihre Identität verschleierte. Sie flossen unter anderem in den Wahlkampf der Partei. Der Vorwurf lautete auf Verstoß gegen das deutsche Parteispendengesetz, da die Herkunft der Spenden nicht offengelegt wurde.

    Wolfgang Schäuble trug als Generalsekretär der CDU die politische Verantwortung für die Vorgänge in der Partei. Im Februar 2000 übernahm er die Konsequenzen und trat als CDU-Vorsitzender zurück. Schäuble betonte stets, erst nachträglich von den illegalen Spenden erfahren zu haben, und bestritt jegliches Wissen oder Beteiligung an unrechtmäßigen Machenschaften.

    Die Affäre hatte weitreichende politische Folgen. Mehrere führende CDU-Politiker traten ebenfalls zurück, und es wurden Ermittlungen eingeleitet. Obwohl Wolfgang Schäuble selbst nicht strafrechtlich belangt wurde, prägte die Spendenaffäre sein politisches Erbe.
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    Sie trug dazu bei, die Diskussion über Transparenz in der Parteienfinanzierung zu intensivieren und führte zu verstärkten Bemühungen um Reformen in diesem Bereich. Insgesamt hatte die CDU-Spendenaffäre einen nachhaltigen Einfluss auf die deutsche politische Kultur und die Wahrnehmung von Parteienfinanzierung.

    Journalisten und politische Beobachter gehen davon aus, dass die Spenden politische Entscheidungen der CDU beeinflussten. Die Gelder, die über Schweizer Konten flossen, wurden unter anderem für den Wahlkampf und andere politische Aktivitäten verwendet. Als die Affäre aufflog, führte sie zu politischen Konsequenzen, Rücktritten von führenden CDU-Politikern und Ermittlungen.

    Im Dezember 2000 verlor die CDU aufgrund der illegalen Spenden 7,7 Millionen D-Mark aus der staatlichen Parteienfinanzierung. Kohl verweigerte sich trotz dieser Konsequenzen weiterhin, die Namen der Spender zu nennen.
    Warum Helmut Kohl nicht in Beugehaft kam

    Als Geschädigte hätte die CDU Kohl in Beugehaft nehmen lassen können, um ihn zur Namensnennung zu zwingen. Die Partei verzichtete jedoch auf diesen Schritt. Mitte Januar des Jahres 2000 trat Kohl als CDU-Ehrenvorsitzender zurück.

    Zu der kriminellen Struktur um Kohl und Schäuble gehörte auch Holger Pfahls. Der CSU-Politiker war in den 1990er-Jahren auch für einige Zeit Staatssekretär im Bundesverteidigungsministerium unter Minister Volker Rühe.

    Pfahls geriet ins Visier der Ermittlungen, weil er im Jahr 1991 von dem Waffenhändler Karlheinz Schreiber eine Million Mark erhalten hatte. Es wurde angenommen, dass dies als Gegenleistung für die Vermittlung von Rüstungsaufträgen gedacht war. Pfahls wurde deswegen im Zusammenhang mit Bestechlichkeit und Steuerhinterziehung angeklagt.
    Staatssekretär Pfahls in Haft

    Im Jahr 2001 wurde Pfahls in Paris festgenommen, nachdem er sich mehrere Jahre der Fahndung entzogen hatte. 2003 wurde er in Deutschland zu einer mehrjährigen Haftstrafe verurteilt. Seine Verurteilung trug dazu bei, die Verwicklungen der CDU in die Parteispendenaffäre zu beleuchten und legte einen Teil der fragwürdigen Finanzpraktiken offen, die zu einem Umdenken in der deutschen Parteienfinanzierung führten.

    Mitte August 2004, sprach Telepolis mit dem damaligen grünen Bundestagsabgeordneten Hans-Christian Ströbele. Ströbele, der Ende August vergangenen Jahres verstorben ist, gehörte zu den vehementesten Aufklärern der CDU-Parteispendenaffäre. Im Interview mit Telepolis sprach er über die Auslieferung von Pfahls und die Position der damaligen CDU-Generalsekretärin, Angela Merkel. Merkel übernahm im Jahr darauf das Amt der Bundeskanzlerin.
    Hans-Christian Ströbele im August 2004 zur CDU-Spendenaffäre

    CDU-Generalsekretärin Angela Merkel wirkt vor der Auslieferung des ehemaligen Staatssekretärs Holger Pfahls nach Deutschland recht gelassen. Seine Aussagen würden nichts Neues in Bezug auf die Parteispendenaffäre der CDU/CSU erwarten lassen, sagt Frau Merkel. Gehe ich recht in der Annahme, dass Sie diese Einschätzung nicht teilen?

    Absolut. Ein solches Urteil ist Unsinn, weil Frau Merkel die Aussagen von Herrn Pfahls doch wohl bisher nicht kennen kann. Tatsache ist, dass es sich bei Herrn Pfahls um ein CSU-Mitglied und einen Mitarbeiter der damaligen Unions-Bundesregierung handelt, der Anfang der Neunzigerjahre in höchstem Maße in den Panzerdeal der Firma Thyssen mit Saudi-Arabien verstrickt war. Bei diesem Geschäft sind nachweislich 220 Millionen D-Mark (112,5 Mio. Euro) an „nützlichen Aufwendungen“ geflossen.

    Schmiergelder?

    So ist es auch; für Bestechung, Schmieren und Provisionen. Und auch Frau Merkel wird nicht bestreiten, dass aus diesen Aufwendungen der Betrag von einer Million D-Mark (511.000 Euro) auf die Schwarzkonten der CDU geflossen sind. Dies wurde im Laufe des inzwischen abgeschlossenen parlamentarischen Untersuchungsausschusses zur Spendenaffäre festgestellt.

    Es besteht also eine direkte Verbindung zwischen Pfahls’ Strafsache und der Spendenaffäre?

    Das ist richtig.

    Auch der frühere Vorsitzende des Untersuchungsausschusses, Volker Neumann (SPD), geht von neuen Erkenntnissen durch die Aussagen von Holger Pfahls aus, weil dieser umgerechnet nur 1,9 Millionen Euro erhalten habe, „und niemand für diese Summe untertaucht“. Ist eine solche Hypothese nicht etwas dünn, um einen neuen Untersuchungsausschuss zu fordern?

    Ich bin mir mit eigentlich allen Kennern aus der SPD- und meiner Fraktion einig, unter welcher Voraussetzung ein neuer Untersuchungsausschuss eingerichtet werden sollte. Der alte Ausschuss hat auf der damaligen Faktenbasis seine Untersuchungen abgeschlossen und konnte, wie allgemein bekannt sein dürfte, in einigen wichtigen Fragen zu keinem Ergebnis kommen.

    Es müsste also ein neuer Ausschuss eingerichtet werden, unter Umständen auch mit neuen Mitgliedern. Das kommt aber nur dann in Betracht - wird dann aber auch zwingend notwendig -, wenn Herr Pfahl eine umfassende Aussage macht. Es würde nicht genügen, wenn er nur seine Schuld eingesteht oder seine Unschuld beteuert. Im Falle einer Aussage aber kämen wir an einem neuen Untersuchungsausschuss gar nicht vorbei, denn Herr Pfahl gehört unbestritten zu den Leuten, die über wesentliche Fragen Auskunft geben können, an denen der alte Ausschuss gescheitert ist.

    Mal konkreter: Um welche neuen Erkenntnisse geht es?

    Vor allem um den angesprochenen Panzerdeal mit Saudi-Arabien. Herr Pfahl war in diesen Geschäftsvorgang von Anfang an involviert. Er weiß um die Kenntnisse der anderen Regierungsstellen, von Ministern der damaligen Regierung und vor allem des Kanzleramts. Herr Pfahls spielt aber auch in der Affäre um Schmiergeldzahlungen bei der Privatisierung der Leuna-Raffinerien eine Rolle. Auch dort soll er vermittelnd tätig gewesen sein.

    Was aber, wenn Herr Pfahls trotz all dieser nachgewiesenen Verbindungen von seinem Zeugnisverweigerungsrecht Gebrauch macht - so wie Helmut Kohl und andere?

    Das kann er natürlich. Herr Pfahls wird sich nach seiner bevorstehenden Auslieferung aber einer bereits zugelassenen Anklage vor der Staatsanwaltschaft Augsburg stellen müssen. Er braucht dort auch keine Silbe zu sagen. Allerdings gehe ich davon aus, dass er selbst ein Interesse hat auszusagen. Würde er der Anklage entsprechend verurteilt, drohte ihm eine erhebliche Freiheitsstrafe. Allen Erfahrungen nach fördert eine solche Perspektive die Auskunftsbereitschaft.

    Aus der Union, aber auch aus der FDP-Bundestagsfraktion wurden Sie wegen der Forderung nach einem neuen Ausschuss als „unseriös“ bezeichnet. Müssten Sie nicht tatsächlich zunächst die Aussagen von Holger Pfahls abwarten?

    Die Forderung aus den Fraktionen der Grünen und der SPD nach einem neuen Untersuchungsausschuss war immer an die Bedingung geknüpft, dass Herr Pfahls eine Aussage macht. Ich habe aber volles Verständnis, dass keine der Parteien, die an der damaligen Bundesregierung beteiligt waren, heute ein Interesse daran haben, die Untersuchungen neu aufzurollen – wenn neue Erkenntnisquellen zur Verfügung stehen.

    #Allemagne #politique #corruption #histoire

  • Libye : 1 500 migrants vont être évacués vers l’Italie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54164/libye--1-500-migrants-vont-etre-evacues-vers-litalie

    Plus de 90 migrants ont été évacués de Libye vers l’Italie le 25 novembre 2022, par un vol humanitaire. Crédit : HCR
    Par La rédaction Publié le : 28/12/2023
    Un corridor humanitaire a été acté entre Rome et Tripoli pour assurer l’évacuation de 1 500 personnes de la Libye vers l’Italie. Les transferts, qui s’étaleront sur trois ans, visent en priorité les femmes, enfants et personnes vulnérables. Mille cinq cents migrants demandeurs d’une protection internationale vont pouvoir être évacués de Libye vers l’Italie. Un protocole d’accord entre Rome et Tripoli actant ces évacuations a été signé le 20 décembre, annonce le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Les transferts s’étaleront sur trois ans.
    L’ouverture de ce corridor humanitaire engage la coopération des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères des deux pays, du HCR, mais aussi des organisations civiles comme l’ONG Arci, et religieuses comme la Communauté de Sant’Egidio et la Fédération des Églises évangéliques.
    Les transferts s’adressent aux personnes contraintes de fuir « en raison de la guerre et de la violence et qui se trouvent temporairement en Libye », décrit le HCR dans son communiqué du 20 décembre. Quels profils seront prioritaires ? En premier lieu, « des enfants, des femmes victimes de trafic, des personnes qui ont survécu à la violence et à la torture et des personnes dans des conditions de santé graves », qui seront identifiées par les différents acteurs engagés dans le protocole. Une fois en Italie, sur les 1 500 personnes évacuées, 600 seront intégrées au système italien d’accueil et d’intégration (SAI), financées par le ministère de l’Intérieur, détaille l’agence de Nations Unies.
    La majorité, soit 900 personnes, sera quant à elle prise en charge par des associations « selon le modèle du corridor humanitaire et réparties sur tout le territoire national » souligne le communiqué. Des quotas ont déjà été déterminés par le protocole : la Communauté de Sant ’Egidio accueillera 400 exilés, l’Arci 300, et la Fédération des Églises évangéliques, 200. Le dernier protocole de ce type avait été signé en 2021. Il faisait lui-même suite à un précédent accord, acté en 2017. En six ans, le HCR comptabilise ainsi près de 1 400 réfugiés et demandeurs d’asile évacués ou réinstallés de Libye vers l’Italie, « grâce à des mécanismes d’évacuation ou via des couloirs humanitaires ».
    D’autres corridors humanitaires ont été mis en place par l’Italie, au-delà de la Libye. Ainsi, selon la Communauté de Sant’Egidio, plus de 5 000 demandeurs d’asile de Libye, du Liban et du Pakistan sont arrivés en Italie depuis le lancement de ces couloirs en 2016. Un mécanisme encore largement insuffisant selon Médecins sans frontières. Dans un rapport publié en juin 2022, intitulé « Out of Libya », l’ONG soulignait que « les rares voies de sortie légale vers des pays sûrs mises en place par le HCR et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) sont très lentes et restrictives. (...) L’accès à ce service est quasiment inexistant en dehors de Tripoli et dans les centres de détention et le nombre de places dans les pays de destination est très limité ».
    En outre, les autorités libyennes imposent aussi des restrictions. Elles « ne nous autorisent pas à inclure dans nos programmes plus que les neuf nationalités qu’ils considèrent comme ’vulnérables’ », déplorait MSF. Ainsi, seuls les ressortissants palestiniens, yéménites, syriens, somaliens, érythréens ou soudanais ont une chance d’embarquer un jour dans les avions humanitaires ou de réinstallation", dénonçait par exemple à l’été 2022 Djamal Zamoum, alors chef de mission adjoint du HCR en Libye, auprès d’InfoMigrants.
    Néanmoins, l’agence des Nations Unies « procède, à titre exceptionnel, à l’enregistrement d’un nombre très limité de réfugiés d’autres nationalités lorsqu’il s’avère que ceux-ci sont extrêmement vulnérables et exposés à des risques de violations accrus », nuançait Caroline Gluck, porte-parole du HCR en Libye. Pour autant, les évacuations restent « une mesure salvatrice et un signe important de solidarité et d’humanité (...) Nous devons continuer à travailler ensemble pour élargir les voies sûres, y compris la réinstallation, permettant aux réfugiés de reconstruire leur vie dans la sécurité et la dignité », soutient Chiara Cardoletti, représentante du HCR pour l’Italie, à propos du nouvel accord signé le 20 décembre. Le HCR estime qu’en cette fin d’année 2023, « plus de 2,4 millions de réfugiés » dans le monde seraient prioritaires pour une réinstallation. Soit une « augmentation de 36 % par rapport aux exigences de 2022 », note l’agence.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#libye#HCR#corridorhumanitaire#sante#refugie#vulnerabilite

  • Cinéma coréen : « Hail to Hell » de Lim Oh-jeong, le suicide n’est pas une option - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2023/12/18/cinema-coree-du-sud-hail-to-hell-lim-oh-jeong-suicide-pas-option

    Alors que le niveau des élèves français dégringole au classement Pisa et que nombre de politiques s’en émeuvent, certains sont tentés de s’inspirer des « bons résultats » des élèves coréens. Ce serait oublier que la Corée du Sud est aussi le pays développé du monde où l’on se suicide le plus, à commencer par les jeunes et leurs enseignants. C’est qu’en Corée du Sud, la pression à la réussite est énorme. Les enfants multiplient les cours du soir, parfois jusque 23 heures, pour ne pas compromettre une future réussite économique bien souvent fantasmée. Dans ces conditions de tensions extrêmes, nombreux sont les cas de harcèlements qui, régulièrement, se terminent en suicide. C’est le cas pour Na-mi et Sun-woo, les deux personnages principaux de Hail to Hell, deux jeunes filles harcelées au lycée qui ont décidé de se suicider ensemble avant de changer d’avis et de préparer leur vengeance contre leur tourmenteuse en cheffe, Chae-lin. Grâce au Festival du Film Coréen à Paris, Asialyst av pu rencontrer la réalisatrice de Hail to Hell, Lim Oh-jeong.

    #cinéma #Corée_du_sud

  • Soirées prestigieuses, promoteurs et champagne à volonté : « Dans le carré VIP, les filles sont du #bétail »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/12/23/soirees-prestigieuses-promoteurs-et-champagne-a-volonte-dans-le-carre-vip-le

    Mais que pensent ces jeunes filles de cette organisation où, pour la plupart, elles se savent utilisées comme produit d’appel ? Pour Olivia, toutes connaissent les règles du jeu et les acceptent. « C’est donnant-donnant, on sort gratuitement, mais on n’est forcées à rien. » Cette fille de diplomate insiste sur le fait qu’en étant à la table d’un promoteur elle se sent bien plus protégée que dans les espaces communs. « Quand on est en bas [dans la fosse], on est dix fois plus vulnérables. » De là-haut, les hommes ne peuvent qu’admirer les filles, tandis qu’elles profitent d’un sentiment d’exclusivité et de prestige.

    Nombre d’entre elles évoquent une impression de subversion lorsqu’elles relatent cette expérience au cours de laquelle elles sont ouvertement chosifiées. « On accepte d’être des bouts de viande pour profiter de notre soirée gratuitement, en son âme et conscience », assume Elise. D’une certaine manière, elles ont la sensation de tirer profit des faiblesses masculines pour s’amuser à moindre coût. Parfois, plus par jeu que par nécessité. Car ces jeunes filles sont loin d’être toutes issues des classes populaires. Selon Myrtille Picaud, sociologue chargée de recherches au CNRS, même « celles qui disposent d’un capital économique sont là aussi soumises aux attentes des hommes, au regard masculin, à la hiérarchisation des femmes entre elles, ce qui se traduit par le fait qu’on leur paie un verre ». A sa manière, le carré VIP fait perdurer une vision très archaïque des rapports femme-homme, où lui serait la source de prodigalité et le pourvoyeur de statut ; et elle l’objet.

    Pendant une soirée au Gotha, autre boîte cannoise, Elise se souvient d’un événement marquant. « Au carré VIP, les mecs pointaient des rayons laser sur les filles, dans la fosse, qu’ils trouvaient attirantes, pour qu’elles viennent les rejoindre en haut. Une fois, j’en ai vu un intimer à une fille de faire un tour sur elle-même, pour vérifier la marchandise. Puis le videur vient la chercher pour la faire monter. Etant donné qu’il a payé la table, c’est lui qui décide. Dans le carré VIP, les filles sont du bétail. » Comme si toutes les avancées sociales se dissolvaient une fois la lumière tamisée, « dans les espaces nocturnes, les femmes sont souvent renvoyées à leur rôle d’appât et de potentialité sexuelle », résume Myrtille Picaud.

    Version low cost, presque caricaturale

    Même si c’est là qu’il connaît sa forme la plus exacerbée, le carré VIP ne constitue pas un fantasme réservé aux seuls quartiers huppés de la capitale. Dans une version low cost, presque caricaturale, on le retrouve aussi bien dans les boîtes de campagne que dans les zones de fête à l’étranger, où on cultive un sentiment d’exclusivité à la petite semaine. Sur l’île de Malte, Donze, 21 ans, officie depuis quelques mois comme promotrice de soirées. La journée, elle vend des tickets à des groupes dans la rue, pour qu’ils aillent dans telle ou telle boîte le soir même, souvent dans des clubs grand public. « Nos soirées sont peu regardantes sur le dress code, n’importe qui entre en claquettes-chaussettes ! », lance-t-elle, rieuse.

    Quand elle vend une place, les hommes lui demandent toujours s’il y aura des représentantes du sexe opposé. Pour les faire venir, elle leur montre alors des vidéos promotionnelles sur son portable, où l’on voit des femmes twerkant en maillot de bain. « Les filles représentent notre produit d’appel. Mais nous aussi, en tant que promotrices, nous servons d’appât », confie cette jeune Auvergnate. En effet, son expérience atteste du mécanisme bien rodé du monde de la nuit, où le corps féminin fait office de monnaie d’échange. Même en étant promotrice, donc censément en position de force, Donze est tout aussi vulnérable : « J’ai déjà subi des attouchements, je me suis fait pincer les fesses, embrasser… Mais, pour l’instant, il ne m’est rien arrivé de plus grave. »

    https://archive.is/uISo6

    #femmes #corps_féminin #marchandise #patriarcat #boites_de_nuit #hommes #VSS

  • Le colonialisme israélien se déploie aussi sur le terrain économique - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/economie-palestinienne-colonialisme

    Taher Labadi 20 décembre 2023

    En éclairant les mécanismes de pouvoir multiples qui opèrent dans le champ de l’économie, #Taher_Labadi montre dans cet article que le colonialisme israélien est un système global qui oscille entre expulsion de la population palestinienne, oppression politique et surexploitation, et que l’économie est un terrain privilégié où se déploient les rapports coloniaux.

    Taher Labadi est chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), à Jérusalem. Ses recherches portent sur l’économie politique de la Palestine, et plus généralement sur l’économie en situation coloniale.

    *
    Penser l’économie palestinienne dans son contexte colonial

    La Palestine aura certainement fait couler beaucoup d’encre ces deux derniers mois. Prise entre l’émotion et les injonctions politico-médiatiques, la recherche universitaire s’invitait aussi aux débats pour apporter son éclairage sur une actualité dense et tragique. Moins présente, l’analyse économique aurait dû pourtant retenir notre attention, à la condition toutefois de savoir informer utilement le sujet. La théorie économique dominante, en effet, continue d’appréhender les phénomènes qu’elle étudie en recourant à la seule grammaire du marché, et se trouve par conséquent bien démunie pour penser les conflits et les pouvoirs qui se nouent jusque dans l’économie, où à ses abords immédiats. Tout au plus, ses données agrégées et autres formalismes abstraits nous donnent-ils une estimation des coûts du conflit, ou de l’occupation militaire, et l’on comprend finalement bien trop peu ce que sont l’activité et les processus économiques dans la guerre, et en contexte palestinien.

    Or d’importantes controverses parcourent, depuis plus d’une décennie désormais, le champ des études palestiniennes, notamment liées à la mise au point et au choix des outils théoriques et méthodologiques permettant de lire et de dire ce contexte particulier. Cela est aussi vrai de la recherche en économie où l’on a assisté à un retour en force de l’économie politique, dont l’objet n’a plus été le marché ou la croissance mais les rapports de dominations qui se logent et se créent dans l’économie. Cette secousse disciplinaire va ici de pair avec une critique de plus en plus étendue du régime économique établi à la suite des accords d’Oslo en 1993 ainsi que du modèle conceptuel (néolibéral) qui lui est sous-jacent. Une critique qui fait à la fois écho à l’impasse dans laquelle se trouve le projet national palestinien et à l’échec de la « solution à deux États », et se traduisant par une quête de nouveaux cadres d’analyse[1].

    Parmi ceux-là, les Settler Colonial Studies (études du colonialisme de peuplement) nous invitent à mettre en cohérence les diverses dominations et violences produites dans les relations du mouvement sioniste, et plus tard d’Israël, à la société palestinienne[2]. Ce cadre a pour avantage notable de remédier à la fragmentation des études palestiniennes qui résulte des ruptures historiques (1948, 1967, 1993) et du morcellement géographique (Cisjordanie, Gaza, Israël, Jérusalem). La comparaison des expériences américaines, sud-africaine, australienne, algérienne et palestinienne a aussi d’intéressant qu’elle tempère le traitement d’exception souvent appliqué à cette dernière. La prise en compte du rapport colonial, enfin, permet de compenser une approche marxiste exclusive qui tend à rabattre tout antagonisme au conflit entre classes sociales. L’examen ici des mécanismes de pouvoir multiples qui opèrent sur le terrain même de l’économie se veut une contribution à la compréhension de la guerre en cours.

    L’économie comme terrain de l’élimination et du remplacement

    Sur le terrain de l’économie en effet, différentes logiques d’action sont à l’œuvre. La première est une élimination et un remplacement justement caractéristiques des #colonialismes_de_peuplement. Dès la fin du 19ème siècle, le mouvement sioniste entreprend de s’approprier des terres en Palestine pour y installer une nouvelle population de colons. Un processus qui s’accélère avec l’occupation britannique du pays en 1917 puis la mise en place du mandat de la Société des nations. La conquête de l’économie est alors un moyen décisif pour renforcer la démographie juive et s’assurer du contrôle des territoires. Elle s’avère aussi un moyen puissant de déstabilisation de la société arabe palestinienne.

    Cette conquête de l’économie trouve son expression très pratique dans l’adoption du mot d’ordre de #Jewish_Land (terre juive) et la création de différents fonds sionistes dédiés à l’achat de terres, dont le Fonds national juif. Appropriées de manière marchande et privée, ces terres sont néanmoins retirées du marché et considérées comme propriétés inaliénables du « peuple juif », ce qui constitue un premier pas vers l’institution d’une souveraineté proprement politique. Plusieurs dizaines de localités palestiniennes disparaissent ainsi avant même l’épisode de la Nakba sous l’effet de la colonisation.

    Un second mot d’ordre est celui de #Jewish_Labor (travail juif), lequel consiste à encourager les coopératives agricoles tenues par le mouvement sioniste, puis par extension l’ensemble des employeurs juifs ou britanniques, à prioriser l’emploi de travailleurs juifs. Ces derniers trouvent en effet des difficultés à se faire embaucher, y compris par les patrons juifs qui préfèrent recourir à une main-d’œuvre arabe moins couteuse et plus expérimentée dans le travail de la terre. Le chômage devient un défi majeur et de nombreux colons finissent par repartir en Europe.

    Ainsi contrairement à l’idée reçue, la formation des #kibboutz durant la première moitié du 20ème siècle ne doit pas grand-chose à l’importation des idéaux socialistes et bien plus aux impératifs de la colonisation en cours. L’organisation collective et la mise en commun des ressources répondent d’abord à la nécessité de réduire le coût du travail juif face à la concurrence du travail arabe[3]. Les kibboutz sont à cet égard plutôt inspirés des artels russes, des coopératives de vie formées entre travailleurs originaires d’un même lieu afin d’améliorer les chances de survie dans un environnement concurrentiel. Il n’est pas question ici d’opposition, ni même de défection face au capitalisme.

    Soutenus par l’Organisation sioniste, les kibboutz permettent une meilleure absorption des colons en même temps qu’une complète exclusion des travailleurs arabes. Et ce n’est que plus tard, une fois les contours coloniaux du kibboutz bien définis et son efficacité économique assurée, que le #mythe_de_communautés_autogérées répondant à un idéal socialiste s’est développé, nourrissant l’imaginaire des nouvelles vagues de colons venus d’Europe. Il reste que les kibboutz ont toujours fourni un contingent plus élevé que la moyenne de combattants et de commandants dans les rangs des organisations paramilitaires sionistes durant toute la période du mandat britannique.

    Le syndicat juif de l’#Histadrout créé en 1920 est un autre acteur majeur de cette première conquête de l’économie. Celui-ci est à la tête d’un empire économique colossal composé de colonies agricoles, de coopératives de transport, d’établissements industriels, commerciaux et financiers lesquels sont employés dans la constitution d’enclaves économiques exclusivement juives[4]. Le syndicat va même jusqu’à recruter des « gardiens du travail » qui se rendent sur les chantiers et dans les usines pour intimider les employeurs et les travailleurs et exiger par la menace le débauchage des ouvriers arabes et le recrutement de colons juifs[5]. Cette conquête est donc loin d’être sans violences.

    Les mots d’ordre de Jewish Land et de Jewish Labor prévalent encore après la Nakba, puis à la suite de l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, dans une économie israélienne mobilisée par la colonisation et que structure toujours la prévalence accordée à la population juive. A la différence que l’élimination de la population palestinienne autochtone est désormais soutenue par un appareil étatique, et se voit systématisée par un ensemble de politiques et de lois. Or la spoliation des terres et la ségrégation des habitants n’exclut pas pour autant une politique d’intégration économique visant à tirer parti d’une présence palestinienne inévitable, en même temps qu’elle sert à la contrôler.

    Une ségrégation qui facilite l’exploitation économique

    Lorsqu’en 1967 Israël s’empare de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, ses ambitions annexionnistes sont contrariées par la présence d’environ un million de Palestiniens, laquelle constitue un défi démographique, politique et sécuritaire. L’administration militaire opte alors pour une intégration de facto des nouveaux territoires conquis, tout en refusant la citoyenneté à leurs habitants. Cela lui permet d’établir un système strict de ségrégation et de hiérarchisation des relations entre les deux populations, palestinienne et israélienne. Les mesures employées alors sont à bien des égards comparables à celles qui sont à l’œuvre depuis 1948, en Israël même, face aux Palestiniens dits « de l’intérieur »[6].

    Se dégage ici une logique d’exploitation, consistant à tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le contrôle des territoires et de leurs habitants. Outre la #mainmise_sur_les_ressources_naturelles (eau, pétrole, gaz…), Israël multiplie les politiques dans l’objectif d’accroître la dépendance économique et ainsi mieux user à son avantage des capitaux, de la force de travail ou encore des marchés de consommation palestiniens. C’est notamment l’administration israélienne qui accorde jusqu’en 1993 les autorisations nécessaires pour construire une maison, forer un puit, démarrer une entreprise, sortir ou entrer sur le territoire, importer ou exporter des marchandises.

    Des mesures sont prises pour empêcher toute concurrence palestinienne et encourager au contraire des relations de sous-traitance au profit des producteurs israéliens. L’essor de certaines branches d’activité comme la cimenterie, le textile ou la réparation automobile est de ce fait directement lié aux besoins de l’économie israélienne. De même que les cultures requises par Israël ou destinées à l’exportation vers l’Europe se substituent progressivement à celles plus diversifiées destinées aux marchés local et régional. La population palestinienne devient en retour très largement tributaire des importations en provenance d’Israël pour satisfaire ses propres besoins de consommation.

    Cette situation ne change pas fondamentalement après 1993 et la création de l’Autorité palestinienne. Les prérogatives accordées à cette dernière sont constamment remises en cause sur le terrain, et c’est l’administration israélienne qui garde la maitrise des régimes commercial, monétaire et financier, ainsi que des frontières et de la majeure partie des territoires. La zone C, directement sous contrôle militaire israélien et inaccessible au gouvernement palestinien, couvre encore 62% de la Cisjordanie. De 1972 à 2017, Israël a ainsi absorbé 79 % du total des exportations palestinienne et se trouve à l’origine de 81% de ses importations[7].

    L’emploi dans l’économie israélienne d’une main-d’œuvre en provenance de Cisjordanie et de Gaza est encore un aspect de cette exploitation coloniale. Régulée par l’administration israélienne qui délivre les permis de circulation et de travail, la présence de ces travailleurs vient compenser une pénurie de main-d’œuvre israélienne, en fonction de la conjoncture et pour des secteurs d’activité précis (principalement le bâtiment, l’agriculture, la restauration). Ainsi la récession économique israélienne entre 1973 et 1976 n’a quasiment pas d’impact sur le chômage israélien et se traduit en revanche par une réduction du nombre de travailleurs palestiniens venant des territoires occupés[8].

    Vulnérable, corvéable et révocable à tout moment, cette main-d’œuvre compte en moyenne pour un tiers de la population active palestinienne au cours des décennies 1970 et 1980. Puis le déclenchement de la Première Intifada et les actions de boycott économique engagés par la population palestinienne à la fin des années 1980 incitent l’administration israélienne à réduire drastiquement la présence de ces travailleurs. Ceux-là sont remplacés durant un temps par une main-d’œuvre migrante en provenance d’Asie. Mais le phénomène redevient majeur en Cisjordanie depuis une dizaine d’années et avait même repris ces derniers mois avec la bande de Gaza, malgré le blocus.

    En 2023, 160 000 Palestiniens de Cisjordanie – soit 20 % de la population active employée de ce territoire – travaillaient en Israël ou dans les colonies, auxquels s’ajouteraient environ 50 000 travailleurs employés sans permis. On comptait également quelques 20 000 travailleurs en provenance de la bande de Gaza[9]. Ces travailleurs perçoivent un salaire moyen qui représente entre 50 et 75 % de celui de leurs homologues israéliens. Ils sont en outre exposés à la précarité, à la #discrimination et aux abus. Le nombre d’accidents du travail et de décès sur les chantiers de construction est considéré comme l’un des plus élevés au monde[10].

    L’économie au service de la contre-insurrection

    S’il répond d’abord à une logique d’exploitation de la main-d’œuvre autochtone, l’emploi de travailleurs palestiniens s’avère aussi un excellent moyen de policer la population. Pour obtenir un permis de travail en Israël ou dans les colonies, un Palestinien de Cisjordanie ou de Gaza doit veiller à ce que son dossier soit approuvé par l’administration militaire israélienne. Il doit alors ne pas prendre part à toute activité syndicale ou politique jugée hostile à l’occupation, de même que ses proches parents. Des familles et parfois des villages entiers prennent ainsi garde à ne faire l’objet d’aucune « interdiction sécuritaire » pour ne pas se voir priver du permis de travail israélien.

    La dépendance des Palestiniens envers l’économie israélienne participe par conséquent de leur vulnérabilité politique. Une vulnérabilité d’autant plus redoutable que c’est l’administration israélienne qui régule l’accès aux territoires occupés, ou même la circulation en leur sein. La fermeture des points de passage et la restriction du trafic sont alors régulièrement employées comme un moyen de sanction, dans une logique ouvertement contre-insurrectionnelle. La population palestinienne est rapidement menée au bord de l’asphyxie économique, voire maintenue dans un état de crise humanitaire durable comme l’illustre le cas de la bande de Gaza sous blocus depuis 2007.

    L’Autorité palestinienne se trouve tout particulièrement exposée face à ce genre de pratique punitive. Ses revenus sont composés en grande partie (67 % en 2017) de taxes collectées par l’administration israélienne, notamment sur les importations palestiniennes. Or celle-ci ponctionne et suspend régulièrement ses reversements en exerçant un chantage explicite. Les recettes du gouvernement palestinien dépendent aussi de l’aide internationale, non moins discrétionnaire et politiquement conditionnée[11]. Une situation qui explique pour beaucoup son incapacité à agir en dehors du terrain balisé par Israël et les bailleurs de fonds.

    Cette ingénierie politique et sociale qui passe par l’économie touche également le secteur privé de différentes manières. Ces dernières années ont vu un nombre croissant d’entreprises en Cisjordanie requérir de manière proactive leur intégration au système de surveillance israélien dans l’objectif de bénéficier d’un régime avantageux dans l’exportation de leurs marchandises[12]. En temps normal, une cargaison est acheminée une première fois par camion jusqu’au point de contrôle israélien le plus proche. Là, elle est déchargée pour subir une inspection de plusieurs heures, avant d’être chargée sur un second camion pour être transportée à destination, en Israël même, ou vers un pays tiers.

    Les exportateurs palestiniens sont ainsi pénalisés par des coûts élevés de transport, sans parler du temps perdu et des risques de voir les marchandises endommagées par ces procédures fastidieuses. Le nombre de camions, et par conséquent le volume de marchandises transportées, est aussi fortement limité par l’engorgement qu’on observe quotidiennement sur les points de contrôle, à quoi peut s’ajouter la simple décision israélienne de mettre un frein à la circulation à tout moment et pour quelque raison que ce soit. Par contraste, la mise en place de couloirs logistiques, dits « door-to-door », vient considérablement fluidifier et réduire le coût du fret commercial.

    Moyennant le suivi d’un protocole strict établi par l’armée israélienne, des entreprises pourront acheminer leurs cargaisons à bon port en ne recourant qu’à un seul camion israélien et sans être inquiétées aux points de contrôle. Elles doivent pour cela aménager une cour fermée et sécurisée pour le chargement, équipée de caméras de surveillance reliées en fil continu au point de contrôle militaire le plus proche. Elles fournissent également des données détaillées sur leurs employés dont le dossier doit aussi être approuvé par l’administration militaire. Enfin, chaque camion est équipé d’un système de localisation GPS permettant la surveillance de l’itinéraire suivi à travers la Cisjordanie.

    L’économie palestinienne prise dans une guerre totale

    Il est certainement difficile de prendre toute la mesure du bouleversement radical que vivent actuellement les territoires occupés et avec eux, l’activité économique palestinienne. Plusieurs organismes palestiniens ou internationaux s’efforcent déjà de comptabiliser les pertes matérielles de la guerre en cours, et d’évaluer ses répercussions sur le PIB et le chômage palestiniens. Toute solution politique au conflit, dit-on, devra nécessairement s’accompagner d’un volet économique, et l’anticipation des coûts de la reconstruction et de la remise à flot de l’économie palestinienne constitue à chaque nouvelle guerre un gage de réactivité face à l’urgence pour les différentes parties concernées.

    Aux destructions en masse causées par les bombardements israéliens s’ajoutent en effet le renforcement du siège sur la bande de Gaza mais aussi sur la Cisjordanie, ainsi que la révocation de tous les permis de travail israéliens, ou encore le retard infligé dans le reversement des taxes à l’Autorité palestinienne. L’institut palestinien MAS évoque à cet égard une récession économique grave dont les effets se font déjà sentir dans le cours de la guerre et qui sera probablement amenée à se prolonger à ses lendemains. Le PIB aurait connu une perte d’au moins 25 % à la fin 2023 tandis que le chômage pourrait atteindre les 30 % de la population active en Cisjordanie, pour 90 % dans la bande de Gaza[13].

    Mais nous ne sommes pas là face à un affrontement entre deux États souverains et l’appauvrissement de la population palestinienne, de même que les risques sérieux de famine ne sont pas fortuits. Des rapports publiés à la suite des précédentes guerres confirment la volonté délibérée de l’armée israélienne de s’en prendre aux moyens matériels de subsistance[14]. Il en va de même des restrictions imposées sur le trafic de personnes et de marchandises, lesquelles ne s’appliquent pourtant pas aux agriculteurs de Cisjordanie dont les productions sont venues suppléer à l’interruption de l’activité agricole en Israël et ainsi participer à son effort de guerre.

    Cette multiplicité des mécanismes à l’œuvre et les diverses logiques de pouvoir qu’ils recouvrent montrent que l’économie n’est pas une victime collatérale de l’affrontement colonial en cours mais en constitue bien un terrain privilégié. La question dès lors n’est pas vraiment celle des coûts de la guerre et de la reconstruction, pas plus qu’elle ne devrait être celle des points de croissance à gagner pour remporter le silence des populations. Mais elle est plutôt celle des moyens à mettre en œuvre pour prémunir la société palestinienne d’une dépossession, d’un enrôlement ou encore d’un assujettissement qui se produisent dans l’économie même, et contre une guerre qui se veut plus que jamais totale.

    *

    Illustration : « Les toits de Jérusalem », 2007. Sliman Mansour, peintre palestinien.
    Notes

    [1] Taher Labadi, 2020, « Économie palestinienne : de quoi parle-t-on (encore) ? », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 147 | 2020, DOI : https://doi.org/10.4000/remmm.14298

    [2] Omar Jabary Salamanca, Mezna Qato, Kareem Rabie, Sobhi Samour (ed.), 2012, Past is Present : Settler Colonialism in Palestine, Settler colonial studies, Hawthorn.

    [3] Shafir Gershon, 1989, Land, Labor and the Origins of the Israeli-Palestinian Conflict, 1882 – 1914, Cambridge University Press, Cambridge.

    [4] Sternhell Zeev, 2004, Aux origines d’Israël : entre nationalisme et socialisme, Fayard, Paris.

    [5] George Mansour, 1936, The Arab Worker under the Palestine Mandate, Jerusalem.

    [6] Aziz Haidar, 1995, On the margins : the Arab population in the Israeli economy, New York, St. Martin’s Press.

    [7] CNUCED, 2018, Rapport sur l’assistance de la CNUCED au peuple palestinien : évolution de l’économie du territoire palestinien occupé, 23 juillet, Genève.

    [8] Leila Farsakh, 2005, Palestinian Labor Migration to Israel : Labor, Land and Occupation, Routlege, London.

    [9] MAS, 2023, How To Read the Economic and Social Implications of the War on Gaza, Gaza War Economy Brief Number 4, Ramallah.

    [10] CNUCED, op. cit.

    [11] Taher Labadi, 2023, Le chantage aux financements européens accable la Palestine, OrientXXI URL : https://orientxxi.info/magazine/le-chantage-aux-financements-europeens-accable-la-palestine,6886

    [12] Walid Habbas et Yael Berda, 2021, « Colonial management as a social field : The Palestinian remaking of Israel’s system of spatial control », Current Sociology, 1 –18.

    [13] MAS, op. cit.

    [14] UN, 2009, Rapport de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation des Nations Unies sur le conflit de Gaza.
    Bibliographie indicative

    Anaheed Al-Hardan, « Decolonizing Research on Palestinians : Towards Critical Epistemologies and Research Practices, » Qualitative Inquiry, vol. 20, no. 1 (2014), pp. 61–71

    Rana Barakat, « Writing/Righting Palestine Studies : Settler Colonialism, Indigenous Sovereignty and Resisting the Ghost(s) of History, » Settler Colonial Studies, vol. 8, no. 3 (2018), pp. 349–363 ;

    Toufic Haddad, Palestine Ltd. : Neoliberalism and Nationalism in the Occupied Territory, London/New York : I. B. Taurus and Co. Ltd., 2016.

    Adam Hanieh, « Development as Struggle : Confronting the Reality of Power in Palestine, » Journal of Palestine Studies, vol. 45, no. 4 (2016), pp. 32-47

    Nur Masalha, The Palestine Nakba : Decolonising History, Narrating the Subaltern, Reclaiming Memory, London/New York : Zed Books, 2012.

    Omar Shweiki and Mandy Turner, dirs., Decolonizing Palestinian Political Economy : De-development and Beyond, New York : Palgrave Macmillan, 2014.

    Linda Tabar [et al.], Critical Readings of Development under Colonialism : Towards a Political Economy for Liberation in the Occupied Palestinian Territories, Ramallah : Rosa Luxemburg Foundation/Center for Development Studies, 2015.

    Alaa Tartir, Tariq Dana, and Timothy Seidel, ed., Political Economy of Palestine : Critical, Interdisciplinary, and Decolonial Perspectives, Cham : Palgrave Macmillan, 2021.

    Lorenzo Veracini, « The Other Shift : Settler Colonialism, Israel, and the Occupation, » Journal of Palestine Studies, vol. 42, no. 2 (2013), pp. 26–42.

    Patrick Wolfe, « Purchase by Other Means : The Palestine Nakba and Zionism’s Conquest of Economics, » Settler Colonial Studies, vol. 2, no. 1 (2012), pp. 133-171.

    Omar Jabary Salamanca [et al.], eds., Past is Present : Settler Colonialism in Palestine, Settler Colonial Studies, vol. 2, no. 1 (2012).

    #colonialisme_israélien_terrain_économique #main-d’œuvre_palestinienne #révocation_des_permis_de_travail_en_Israël #corruption_de_l’Autorité_palestinienne

  • Jugement du Mediator. « Le conflit d’intérêts reste la norme dans le monde pharmaceutique », s’insurge Irène Frachon
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/brest/jugement-du-mediator-le-conflit-d-interets-reste-la-nor
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/WVM0oflQB8-_CTN7xX6l3WFA2GU/600x400/regions/2022/12/24/63a70fba42fcf_frachon.jpg

    La transparence s’est-elle améliorée depuis votre enquête ?

    Des leçons réglementaires ont été tirées de l’affaire, il y a davantage de transparence, de contrôle d’indépendance des experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament et de la Haute autorité de santé. Les conflits d’intérêts existent toujours et restent la norme dans le monde médico-pharmaceutique, mais on peut en avoir connaissance sur la base de données publique Transparences-santé. Les industriels doivent y signaler les avantages qu’ils offrent aux professionnels de santé et aux sociétés savantes. J’ai ainsi vérifié hier, avec consternation, que Servier reste le mécène de l’Académie nationale de médecine !

    #Big_pharma #corruption

  • Rovesciare l’ipocrisia del sistema di #Accoglienza
    https://www.meltingpot.org/2023/12/rovesciare-lipocrisia-del-sistema-di-accoglienza

    Il presente comunicato è scritto dallə attivistə delle scuole di italiano e degli sportelli di supporto legale degli spazi sociali del Nord-Est. Come tali, ci riconosciamo nei valori e nelle pratiche dell’antirazzismo, antisessismo e antifascismo. Siamo una rete di realtà autogestite che operano in diversi territori e sono attive da molti anni. Muovendo da questi principi, portiamo avanti le nostre attività nel tentativo di formare spazi di comunità nuovi e aperti. Il nostro agire vede la lingua come strumento di emancipazione, autodeterminazione e autorealizzazione, necessario e imprescindibile. L’insegnamento della lingua italiana non deve essere garantito in modo elitario e (...)

    #Comunicati_stampa_e_appelli #A_proposito_di_Accoglienza #Corsi_di_lingua_italiana #Iscrizione_anagrafica #Italia #Razzismo_e_discriminazioni #Solidarietà_e_attivismo

  • US-Sanktionen gegen Afghanen : Warlords, die im Ländle investieren
    https://taz.de/US-Sanktionen-gegen-Afghanen/!5979103


    Rahman Rahmani 2020 im afghanischen Unterhaus Foto : Artyom Geodakyan

    Allemagne/Afghanstan : Business as usual. Rien de nouveau donc, mais cet article fournit une bonne déscriptions d’un réseau mafieux issu de l’arrosage des élites afghanes avec des dollars de la trésorerie états-unienne. Bonne chûte : la moitié du fric (enfin, c’est une vague estimation) a fini en Allemagne qui est mieux faite que l’île de Chypres pour planquer ses sous.

    12.12.2023 von Thomas Ruttig - Die USA verhängen Sanktionen gegen zwei mutmaßlich korrupte Afghanen. Diese wurden in Baden-Württemberg als Großinvestoren willkommen geheißen.

    Die USA haben erstmals hohe Funktionsträger der 2021 gestürzten Regierung Afghanistans sanktioniert. Mir Rahman Rahmani (61), letzter Vorsitzender des afghanischen Unterhauses, und sein Sohn Adschmal Rahmani (41) spielten „extensive Rollen in transnationaler Korruption“, erklärte das US-Finanzministerium am Montag in Washington.

    Über ein weltweites Firmenimperium hätten sie einen „komplexen finanziellen Korruptionsplan“ umgesetzt und „Hunderte Millionen“ Dollar aus US-Aufträgen unterschlagen. Das Ministerium blockte jetzt ihre Vermögenswerte in den USA und drohte US-Bürger*innen, die mit den Sanktionierten geschäftlich weiter verkehren, mit Strafen.

    2014 hätten die Rahmanis und „verschiedene Familien“ der afghanische Businesselite „sich verschworen“, die Preise für Treibstofflieferungen an die afghanischen, aber wohl auch an Nato-Streitkräfte, um über 200 Millionen Dollar hochzutreiben. Die Rahmanis besitzen Raffinerien in benachbarten Staaten Zentral­asiens.

    Mit Bestechung hätten sie sich Steuer- und Zollbefreiungen verschafft, zugleich vereinbarte Liefermengen nicht eingehalten. Überschüssigen Sprit verkauften sie wohl an andere Abnehmer, womöglich gar die Taliban.Fotos in sozialen Medien zeigten Rahmani senior jüngst bei Treffen mit Taliban-Ministern.

    Politische Posten mit Korruptionsgeldern gekauft

    Mit einem Teil des Geldes kauften die Rahmanis politischen Einfluss. Der Senior habe Millionen an mehrere Abgeordnete gezahlt, um sich 2018 ihre Stimmen für den Vorsitz im afghanischen Parlament zu sichern. Der Junior habe für seinen Parlamentsssitz im selben Jahr Mitglieder der Wahlkommission mit 1,6 Millionen Dollar bestochen, damit sie ihm Tausende Stimmen zusätzlich zuschanzten.

    2015 schrieb die Demokratieforscherin Anna Larson, die Aussicht auf „lukrative Geschäfte mit Hilfe parlamentarischer Positionen“ sei der Hauptgrund afghanischer Geschäftsleute, sich um Mandate als Abgeordnete zu bewerben. Auf seiner Webseite hält sich Adschmal Rahmani seine „Hingabe für Transparenz in der Berichterstattung“ und sein “ethisches Geschäftsgebaren“ zugute.

    Rahmani senior hatte eine sowjetische Militärakademie absolviert und war Offizier unter der von Moskau gestützten Regierung Präsident Nadschibullahs. 1992 war er an dessen Sturz beteiligt, nachdem er zu den Mudschaheddin gewechselt war.

    Nach 2001 begann er der Webseite Kabul Now zufolge als kleiner Lieferant für den US-Militärstützpunkt Bagram nördlich von Kabul zu arbeiten. Rahmani senior und sein Bruder, der noch mächtigere General Babadschan waren die örtlichen Warlords.

    Lukrative korrupte Geschäfte im Afghanistan-Krieg

    Rahmani junior wurde als Adschmal-e Saredar – gepanzerter Adschmal – bekannt. Er handelte mit gepanzerten Fahrzeugen, die Botschaften und Afghanistans Elite kauften. Da solche Autos knapp waren, wurden laut einem Szenekenner um 50.000 Dollar an überhöhtem Preise pro Stück verlangt.

    Das De-facto-Monopol der Rahmanis in Bagram war ironischerweise Ergebnis eines Ausmistens der Vertragsvergabe in Afghanistan. 2010 hatte der US-Kongress im Bericht „Warlord Incorporated“ aufgedeckt, dass große Teile eines 2,16-Milliarden-Dollar-Auftrags an acht afghanische und andere Firmen unterschlagen wurden, der 70 Prozent der dortigen US-Truppen versorgen sollte.

    Die Rahmanis sprangen in die Bresche. Daraus entwickelte sich ihr Firmenimperium mit dem Junior als Spiritus rector. Wie Fotos auf den Webseiten der beiden Rahmanis zeigen, hatten sie Zugang zu höchsten US-, Nato- und auch EU-Kreisen.

    Rund die Hälfte der jetzt 44 sanktionierten Rahmani-Firmen sitzen in Deutschland. Schwerpunkt ist mit der Ozean-Gruppe Herrenberg in Baden-Württemberg. Dessen Ministerpräsident Winfried Kretschmann (Grüne) ließ sich im Juli mit Adschmal Rahmani bei der Einweihung des Quantum Gardens Ehningen bei Stuttgart ablichten. Auch Finanzminister Danyal Bayaz (Grüne) besuchte das „Leuchtturmprojekt“ (Kretschmann). Es kam in Zusammenarbeit u.a. mit dem Fraunhofer-Institut, IBM und der Wirtschaftsförderung Region Stuttgart zustande Die Rahmanis sind zudem in drei Bundesländern im Wohnungsbau aktiv.

    Wegen des „unglücksseligen Falls von Kabul 2021, war Hadschi Adschmal Rahmani gezwungen, im August 2021 alle Aktivitäten in Afghanistan einzustellen“, heißt es weiter auf seiner Webseite. Er habe seinen “Fokus zu 100 Prozent“ auf das “globale Business und philanthropische Unternehmungen verlagert“ – bis 2021 war er nach eigenen Angaben in Afghanistan in den Bereichen Jugend, Bildung, Gesundheit und Katastrophenhilfe tätig.
    Umtriebig und korrupt auf vielen Ebenen

    Auch bei einem Vorzeigeprojekt, einem 200-Betten-Krankenhaus in Rahmanis Heimatprovinz Parwan, war nach afghanischen Medienberichten Korruption im Spiel. Bis dahin war auch eine Stiftung unter seinem Namen Hauptsponsor der afghanischen Profifußball-Liga, die deshalb auch deren Namen erhielt.

    Laut Kabul Now lebe Adschmal Rahmani seit August 2021 die meiste Zeit in Deutschland (die US-Regierung gibt als Wohnsitz Dubai an). Die Einreise dürfte kein Problem sein: Laut US- Finanzministerium verfügen beide Rahmanis nicht nur über die Staatsangehörigkeit Afghanistan, sondern auch über Pässe von Zypern.

    In dessen Hauptstadt Nikosia verfüpgt der ältere Rahmani über einen Wohnsitz. Sein Hauptwohnsitz ist laut US- Finanzministerium aber ohne weitere Ortsangabe die türkei und der Karibikstaat Saint Kitts und Nevis. Rahmani junior hat außerdem einen ungarischen und einen belgischen Pass.

    Mit dem westlichen Bündnis waren die Rahmanis aber auch danach weiter im Geschäft. „Die Firmen in seinem Investment-Portfolio unterstützen weiterhin die Nato mit Treibstoff-Lieferungen in solchen europäischen Ländern wie Deutschland, die Niederlande und Belgien“, steht auf seiner Webseite.

    Nach Deals mit Treibstoff jetzt mit Erdgas?

    Zudem befinde er sich “in der Endphase von Verhandlungen über ein Abkommen“ (Partner nicht angegeben), “ein jährliches Minimum von vier Millionen Megawattstunden [an Energie aus] Erdgas in Deutschland und benachbarten europäischen Ländern“ bereitzustellen.

    Dazu passt die Angabe von Kabul Now, dass sein Vater jüngst „auf Fotos in sozialen Medien“ bei der COP28-Weltklimakonferenz in Dubai zu sehen gewesen sein soll. Die Rahmani sind offenbar also auch Gaslobbyisten.

    Auch Afghanistan-politisch sind die Rahmanis aktiv, wie Kabul Now herausfand, und zwar über einen im US-Bundesstaat Delaware seit März 2020 eingetragenen Verein, den Afghanistan-US Democratic Peace and Prosperity Council (A-US-DPPC).

    Laut ihrer Webseite wird die Organisation von „Reformern in Afghanistans Exilparlament und Afghano-Amerikanern“ geleitet, die „stark an den Nutzen einer Allianz zwischen den Völkern Afghanistans und Amerika glauben.“
    Spagat zwischen Taliban und Widerstand

    Kabul Now zitiert Angaben des US-Justizministeriums, denen zufolge die Organisation bei ihrer Registrierung angegeben habe, dass sie von Adschmal Rahmani finanziert werde. Als ihr Exekutiv-Direktor ist jemand namens Martin Amin Rahmani angegeben, ein US-Bürger und Managementpartner der Beratungsfirma Victory Six Advisors miit Sitz in Washington DC. Er gibt an, früher für ein namentlich nicht genanntes Mitglied des Repräsentantenhauses gearbeitet zu haben.

    Im Beratergremium des A-US-DPPC werden mit Mir Haidar Afsali und Nahid Farid zwei weitere afghanische Ex-Parlamentsmitglieder genannt. Afsali nahm laut Kabul Now auch an dem jüngsten dritten, von einem regierungsnahen österreichischen Institut veranstalteten Treffen der Anti-Taliban-Opposition – dem sogenannten Wiener Prozess – teil. Das wurde laut dem afghanischen Exilsender Amu TV vom Chef der bewaffneten Nationalen Widerstandsfront, Ahmad Massud, „geleitet“.

    Wie eine Zusammenarbeit der Rahmanis mit der Exilopposition und gleichzeitig geschäftliche oder anderweitige Kontakte mit den Taleban in Afghanistan zusammenpassen, ist fraglich.
    Was bedeuten die US-Sanktionen für die Landesregierung?

    Eine weitere Frage ist natürlich: Hat denn niemand in Baden-Württemberg (und anderswo) gecheckt, wer diese Investoren sind und woher ihr Geld stammt? Bisher hat die taz noch keine Rückmeldung von der Landesbehörden in Stuttfart, ob sie nach den US-Sanktionen Handlungsbedarf sehen. Wie viel korrupte Geldabflüsse aus Afghanistan sind sonst noch in Deutschland geparkt oder investiert worden?

    Die US-Regierung muss sich fragen lassen, warum sie erst jetzt handelte und warum nur gegen die Rahmanis. Wie Kabul bekannt war, liefe gegen sie seit 2015 eine interne Untersuchung.

    #USA #Allemagne #Afghanstan #corruption

  • Durchhalteprosa vom 21. November 2023 von Götz Eisenberg
    https://durchhalteprosa.de/2023/11/21/86-antisemitismus-das-geruecht-ueber-die-juden
    J’apprends que le parti Die Linke dit byebye au drapeau rouge. Désormais il sera blanc.


    Cette Photo montre l’ancien logo au drapeau rouge.

    von Götz Eisenberg
    ...
    In der Süddeutschen Zeitung lese ich am selben Morgen, dass die Führungsriege der in letzter Zeit arg gebeutelten Linkspartei den Mitgliedern zur Beginn des am Wochenende in Augsburg stattfindenden Parteitags ein neues Logo präsentieren wird. Man hofft, damit das Zeichen für einen Neubeginn zu setzen. Der einzige Unterschied besteht darin, dass der kleine Keil über dem „I“, der bislang rot war und nach links wies, nun weiß ist und nach rechts oben zeigt.

    .
    Voilà le nouveau styleguide du parti

    Erscheinungsbild : DIE LINKE.
    https://www.die-linke.de/partei/ueber-uns/erscheinungsbild

    https://lissi.die-linke.de

    Ich bin Lissi, das Designsystem für Die Linke

    Bref, le noir a disparu, et n’est employé que pour le texte ; il n’y a plus que deux couleurs, par contre il y a un nouveau canon de couleurs à utiliser pour des thèmes prédéfinis.

    #Die_Linke #design #corporate_identity

    • Et la référence à Clara Zetkin a elle aussi disparu. Je me souviens que, au cours d’un voyage en RDA dans les années 80, cette dame était bien à l’honneur.

      Clara Zetkin , née Clara Eißner le 5 juillet 1857 à Wiederau, en royaume de Saxe, et morte à Arkhangelskoïe, près de Moscou, le 20 juin 1933, est une enseignante, journaliste et femme politique marxiste allemande, figure historique du féminisme, plus précisément du féminisme socialiste.
      Après avoir été membre jusqu’en 1917 de l’aile gauche du SPD, elle rejoint l’USPD (pacifistes) pour se retrouver dans le courant révolutionnaire que constitue la Ligue spartakiste. Ce courant donne naissance pendant la révolution allemande au Parti communiste d’Allemagne (KPD), dont Clara Zetkin est députée au Reichstag durant la république de Weimar, de 1920 à 1933. Elle est à l’origine de la journée internationale des droits des femmes.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Clara_Zetkin

      #révolutions_prolétariennes #communisme (éradication du)

    • On a purgé Berlin du souvenir de Clara Zetkin. Il faut se rendre à Birkenwerder pour retrouver ses traces.

      https://www.berlin.de/museum/brandenburg/4421799-3130530-museum-clara-zetkin-in-birkenwerder.html

      Im Obergeschoss des ehemaligen Wohnhauses von Clara Zetkin in Birkenwerder befindet sich das Clara-Zetkin-Museum, das persönliche Gegenstände der Politikerin zeigt.

      Das Clara-Zetkin-Museum im ehemaligen Wohnhaus der sozialdemokratischen Politikerin und Frauenrechtlerin widmet sich ihrem Leben und Werk. Zetkin lebte in dem Gebäude in Birkenwerder von 1929 bis 1932, bevor sie ein Jahr vor ihrem Tod in die Sowjetunion übersiedelte. Heute ist es eine Gedenkstätte, in der neben dem Museum auch die Gemeindebibliothek und ein Geschichtsstübchen im Keller untergebracht sind.
      Geschichte des Clara-Zetkin-Hauses

      Ursprünglich wurde das Gebäude, in dem Clara Zetkin lebte, 1912 für den Maler Karl Drabig erbaut. Zetkins jüngerer Sohn Konstantin erwarb es 1929 für seine Mutter, die schon seit längerem nach einer Unterkunft nahe der Hauptstadt suchte. Nachdem die Politikerin das Haus drei Jahre später wieder verließ, um in die Sowjetunion umzusiedeln, beschlagnahmte die Gestapo 1933 Bücher und Druckschriften, die sie zurückgelassen hatte. Das Gebäude ging in den Besitz des Staates Preußen über. 1949 übergab es die DDR zurück an den älteren Sohn Maxim Zetkin. Auf dessen Initiative hin wurde das Haus 1957 anlässlich des 100. Geburtstags von Clara Zetkin zur Gedenktstätte.

      Adresse
      Summter Straße 4
      416547 Birkenwerder
      Zum Stadtplan
      Internetadresse
      fv-clara-zetkin-gedenkstaette.de
      Öffnungszeiten
      Besuch nur auf Anfrage
      Eintritt
      Kostenlos

  • Que nous a appris le Qatargate ?
    https://laviedesidees.fr/Que-nous-a-appris-le-Qatargate

    Il y a un an, le Qatargate donnait à voir la politique de l’influence qui se déploie à la périphérie de la #démocratie européenne. Il conduit aujourd’hui à réfléchir à la vulnérabilité, mais aussi à la réticence des institutions européennes à y faire face.

    #International #Union_européenne #corruption
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231205_vauchez-2.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231205_vauchez.pdf

  • L’augmentation du #chiffre_d’affaires issu des ventes d’#armes du Top 100 du #SIPRI impactée par des défis de production et des carnets de commandes remplis

    Le chiffre d’affaires issu des #ventes_d’armes et de services à caractère militaire par les 100 plus grandes entreprises d’#armement s’élève à 597 milliards de dollars en 2022, soit 3,5 % de moins qu’en 2021 en termes réels, alors même que la demande a fortement augmenté. C’est ce que révèlent les nouvelles données publiées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    Cette diminution s’explique principalement par la baisse du chiffre d’affaires issu des ventes d’armes des plus grandes entreprises américaines. Le chiffre d’affaires a augmenté de manière significative en Asie, Océanie et au Moyen-Orient. Les commandes en cours et la multiplication de nouveaux contrats laissent présager que le chiffre d’affaires mondial issu des ventes d’armes pourrait augmenter de manière significative au cours des prochaines années.

    La demande en armement augmente mais la #production reste à la traîne

    L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie et les tensions géopolitiques dans le monde ont provoqué une forte augmentation de la demande d’armes et d’équipements militaires en 2022. Cependant, malgré de nouvelles commandes, de nombreuses entreprises d’armement américaines et européennes n’ont pas pu augmenter de manière significative leur capacité de production en raison de difficultés de recrutement, de flambée des coûts et de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement exacerbées par la #guerre_en_Ukraine. En outre, les pays ont passé de nouvelles commandes en fin d’année et en raison du décalage entre les commandes et la production, l’augmentation de la demande ne s’est pas reflétée dans le chiffre d’affaires de ces entreprises en 2022.

    « De nombreuses entreprises d’armement ont été confrontées à des obstacles pour adapter leur production en vue d’une guerre de haute intensité », souligne Dr Lucie Béraud-Sudreau, directrice du programme Dépenses militaires et Production d’armes du SIPRI. « Toutefois, de nouveaux contrats ont été signés notamment pour des #munitions, ce qui devrait se traduire par une hausse du chiffre d’affaires en 2023 et au-delà. » Contrairement aux plus grands fournisseurs américains et européens, les entreprises d’Asie, d’Océanie et du Moyen-Orient ont vu leur chiffre d’affaires issu des ventes d’armes augmenter de manière significative en 2022, démontrant ainsi leur capacité à répondre à une demande accrue dans des délais plus courts. Cela est particulièrement vrai dans les pays où les entreprises disposent de capacités de fabrication réactives et compétitives, comme #Israël et la #Corée_du_Sud, et dans ceux où les entreprises ont tendance à s’appuyer sur des chaînes d’approvisionnement courtes.

    Aux États-Unis, le chiffre d’affaires issu des ventes d’armes chute en raison de problèmes de production

    Le chiffre d’affaires issu des ventes d’armes des 42 entreprises américaines du Top 100 a chuté de 7,9 % pour atteindre 302 milliards de dollars en 2022. Il représente 51 % du chiffre d’affaires total issu des ventes d’armes du Top 100. Sur les 42 entreprises américaines, 32 ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires sur un an, citant le plus souvent des problèmes persistants dans la chaîne d’approvisionnement et des pénuries de main-d’œuvre résultant de la pandémie de Covid-19.

    « On constate un afflux de nouvelles commandes liées à la guerre en Ukraine et certaines grandes entreprises américaines, dont #Lockheed_Martin et #Raytheon_Technologies, ont reçu de nouvelles commandes en conséquence », précise Dr Nan Tian, chercheur principal au SIPRI. « Cependant, en raison des carnets de commandes déjà existants de ces entreprises et des difficultés à augmenter leur capacité de production, les revenus générés par ces nouvelles commandes ne se refléteront dans les comptes de l’entreprise probablement que d’ici deux à trois ans. »

    L’#Asie surpasse l’#Europe tirée par un phénomène de #modernisation_militaire

    Le chiffre d’affaire issu des ventes d’armes des 22 entreprises d’Asie et d’Océanie répertoriées dans le classement a augmenté de 3,1 % pour atteindre 134 milliards de dollars en 2022. Il s’agit de la deuxième année consécutive où le chiffre d’affaires issu des ventes d’armes des entreprises du Top 100 situées en Asie et en Océanie est supérieur à celui des entreprises situées en Europe.

    « La demande intérieure et l’appui sur des fournisseurs locaux ont protégé les entreprises d’armement asiatiques des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement en 2022 », explique Xiao Liang, chercheur au programme Dépenses militaires et Production d’armes du SIPRI. « Les entreprises en #Chine, en #Inde, au #Japon et à Taïwan ont toutes bénéficié d’investissements gouvernementaux soutenus dans le cadre des programmes de modernisation militaire. »

    Le #chiffre_d’affaires combiné des quatre entreprises sud-coréennes du Top 100 a chuté de 0,9 %, principalement en raison d’une baisse de 8,5 % enregistrée par le plus grand producteur d’armes du pays, #Hanwha_Aerospace. Deux entreprises sud-coréennes ont enregistré une augmentation de leur chiffre d’affaires, notamment #LIG_Nex1. Les entreprises sud-coréennes devraient connaître un accroissement de leur chiffre d’affaires dans les années à venir en raison d’une augmentation des commandes enregistrées après la signature d’importants contrats d’armement avec la Pologne et les Émirats arabes unis.

    Augmentation modeste du chiffre d’affaires en Europe alors que la demande liée à l’Ukraine commence à affluer

    Le chiffre d’affaires issu des ventes d’armes des 26 entreprises du Top 100 basées en Europe a augmenté de 0,9 % pour atteindre 121 milliards de dollars en 2022.

    « La guerre en Ukraine a entraîné une demande de matériel adapté à une guerre d’usure, comme les munitions et les véhicules blindés. De nombreux producteurs européens ont vu leur chiffre d’affaires augmenter », souligne Lorenzo Scarazzato, chercheur au programme Dépenses militaires et Production d’armes du SIPRI. « Il s’agit notamment d’entreprises basées en #Allemagne, en #Norvège et en #Pologne. Par exemple, la société polonaise #PGZ a augmenté son chiffre d’affaires de 14 %, bénéficiant du programme accéléré de modernisation militaire que le pays poursuit. »

    Les sociétés transeuropéennes #Airbus et #KNDS comptent parmi les principales sources d’augmentation du chiffre d’affaires issu des ventes d’armes en Europe, en grande partie grâce aux livraisons effectuées sur des commandes de longue date.

    Les entreprises turques mènent une augmentation significative du chiffre d’affaires issu des ventes d’armes au Moyen-Orient

    Le Moyen-Orient a connu la plus forte augmentation en pourcentage du chiffre d’affaires issu des ventes d’armes de toutes les régions en 2022. Les sept entreprises basées au Moyen-Orient figurant dans le Top 100 ont enregistré une augmentation substantielle. Leur chiffre d’affaires combiné de 17,9 milliards de dollars représente une augmentation de 11 % sur un an. Le chiffre d’affaires combiné des quatre entreprises turques a atteint 5,5 milliards de dollars, soit 22 % de plus qu’en 2021. Le chiffre d’affaires combiné des trois entreprises israéliennes du Top 100 a atteint 12,4 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 6,5 % par rapport à 2021.

    « Les entreprises du Moyen-Orient spécialisées dans des produits moins sophistiqués sur le plan technologique ont pu augmenter leur production plus rapidement afin de répondre à l’augmentation de la demande », précise Dr Diego Lopes da Silva, chercheur principal au SIPRI. « L’exemple le plus frappant est celui de #Baykar, en Turquie, producteur du #drone #Bayraktar_TB-2. Baykar est entré dans le Top 100 pour la première fois en raison de l’augmentation de son chiffre d’affaires issu des ventes d’armes de 94 %, soit le taux d’augmentation le plus rapide de toutes les entreprises du classement. »

    Autres développements notables

    - En 2022, la Chine représente la deuxième plus grande part du chiffre d’affaires par pays du Top 100, soit 18 %. Le chiffre d’affaires issu des ventes d’armes combiné des huit entreprises d’armement chinoises du Top 100 a augmenté de 2,7 % pour atteindre 108 milliards de dollars.
    - Le chiffre d’affaires issus des ventes d’armes des sept entreprises britanniques dans le Top 100 ont augmenté de 2,6 % pour atteindre 41,8 milliards de dollars, soit 7,0 % du total.
    - En raison du manque de données, seules deux entreprises russes ont été incluses dans le Top 100 pour 2022. Leur chiffre d’affaires combiné a chuté de 12 %, à 20,8 milliards de dollars. La transparence des entreprises russes continue de régresser. Bien qu’il s’agisse d’une holding, sans capacité de production directe, #Rostec est incluse dans le Top 100 de 2022 en tant que mandataire des entreprises qu’elle contrôle.
    - La seule entreprise ukrainienne figurant dans le Top 100, #UkrOboronProm, a vu son chiffre d’affaires issu des ventes d’armes chuter de 10 % en termes réels, à 1,3 milliard de dollars. Bien que son chiffre d’affaires ait augmenté en termes nominaux, cela a été compensé par la forte inflation du pays.

    À l’attention des rédacteurs

    À propos de la base de données du SIPRI sur l’industrie de l’armement

    La base de données du SIPRI sur l’industrie de l’armement a été créée en 1989. À cette époque, elle excluait les données des entreprises installées en Chine, en Union soviétique et en Europe de l’Est. La version actuelle contient des données pour 2002-2022, y compris des données sur les entreprises russes. Les entreprises chinoises sont incluses à partir de 2015.
    Le « chiffre d’affaires issu des ventes d’armes » fait référence au chiffre d’affaires généré par la vente de biens et de services à caractère militaire à des clients militaires nationaux et étrangers. Sauf indication contraire, tous les changements sont exprimés en termes réels et tous les chiffres sont donnés en dollars américains constants de 2022. Les comparaisons entre 2021 et 2022 sont basées sur la liste des entreprises du classement 2022 (c’est-à-dire que la comparaison annuelle s’effectue entre le même ensemble d’entreprises). Les comparaisons à plus long terme sont basées sur des ensembles d’entreprises listées au cours de l’année respective (c’est-à-dire que la comparaison porte sur des listes différentes d’entreprises).

    La base de données du SIPRI sur l’industrie de l’armement, qui présente un ensemble de données plus détaillées pour les années 2002 à 2022, est disponible sur le site Web du SIPRI : https://www.sipri.org/databases/armsindustry

    https://www.obsarm.info/spip.php?article631

    #industrie_de_l'armement #rapport #chiffres #statistiques #USA #Etats-Unis #business #Turquie

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1029978

  • EN COMMUN ! La propriété collective à l’épreuve de la modernité

    Ce film documentaire est issu d’une recherche pluridisciplinaire menée pendant quatre années, sur différents sites en France, par le Centre de recherche en droit Antoine Favre de l’Université Savoie Mont Blanc. A partir d’une pluralité de points de vue, recueillis lors d’entretiens et témoignages, il rend compte de l’évolution et du fonctionnement de propriétés collectives foncières ancestrales, également connues sous le nom de « #communaux » ou « #biens_communaux ». Il s’intéresse en particulier à deux de ces systèmes singuliers et méconnus présents en zone rurale, notamment en région de #montagne : les #sections_de_commune et les #bourgeoisies. Quels rôles ces #communs_fonciers en mutation jouent-ils aujourd’hui à l’échelle des territoires en matière de gestion des ressources naturelles, de cohésion sociale ou de dynamiques patrimoniales ? En quoi ces systèmes peuvent-ils participer à une revivification originale et pertinente de la démocratie locale ? A rebours de l’idée reçue selon laquelle ils seraient condamnés dans la société moderne, le changement de perception dont ils font l’objet à présent les place-t-ils à l’avant-garde de la résolution de certains problèmes territoriaux ou climatiques du XXIème siècle ? Plus largement, à l’intersection de nombreux enjeux de société, ce film alimente une réflexion sur la redéfinition d’un cadre de vie conciliant progrès, #justice_sociale et préservation de l’environnement.

    https://www.youtube.com/watch?v=BclZKvhpww4

    #propriété_collective #terres #foncier #modernité #communs #commons #communs #documentaire #film_documentaire #film #forêt #bois #droits_d'usage #France #Alpes #montagne #élevage #sol #usage_du_sol #biens_communs #biens_de_section #Etat #Etat_moderne #municipalisation #droit_public #agriculture #tradition #terres #patrimoine #communalisation #spoliation #pâturage #loi_2013 #loi #commissions_syndicales #accaparement_de_terres #privatisation #corvées #éoliennes #2013 #préfecture #avant-garde #anachronisme #ignorance #chasse #legs #responsabilité #devoirs #bourgeoisie #droit_collectif #mécénat #communs_fonciers #valeurs

  • Fabulations de l’enfance : Anima Sola #25
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/fabulations-de-l-enfance

    C’est une image d’enfance, une image qui revient me hanter régulièrement. Je suis seule, égarée en chemin dans un paysage que je ne reconnais plus, un lieu qui me devient étranger, sans doute à cause de la faible lumière. La nuit tombe, il fait froid. Le vent souffle et fait trembler les arbres. Leurs longues branches nues se balancent dans l’air gris du soir, et leurs bruits me glacent d’effroi. J’avance pour ne pas rester sans rien faire, immobile, en danger, exposée dans ce paysage désolé. Il va faire bientôt nuit.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Nature, #Nuit, #Corps, #Lumière (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_25.mp4