Michel Lussault Chronique géo-virale n°4 27 mars 2020 : où il est question de vitesse d’expansion de la pandémie et du brouillage des espaces et des temps que cela provoque
▻https://www.youtube.com/watch?v=lKPfjj4wnLw&feature=youtu.be
Extraordinaire rapidité de diffusion du virus. Il touche la CHine, puis l’Europe et les USA : les centres de la mondialisation. Cette géographie explique sans doute l’attention que nous portons àc e virus. On néglige dans le même temps sa diffusion dans les pays pauvres, ou ceux qui comme l’Iran s’inscrive en opposition à cette logique de la mondialisation de l’économie.
Qu’est ce qui différencie ce virus d’autres maladies également très virulentes et aux effets quantitatifs très importants ? 1,5 M de personnes meurent chaque année de pathologies pulmonaires, sans même parler la tuberculose ou de la malaria. Quant à la grippe saisonnière, elle tue jusqu’à plus de 10.000 personnes par an en France.
Le COVID-19 est une maladie spécifique, dont on traite les symptomes sans la soigner. On porte longtemps ce virus.
Son originalité n’est pas que biologique. Elle vient aussi de son insertion dans nos rythmes spatio-temporels : sa cinétique est impressionnante => il reflète l’accélération des processus sociaux et géographiques. La mondialisation urbaine induit une accélération des espaces temps de nos villes et des non-humains. Ce virus est un cohabitant pressé de ce monde urbain. Il va plus loin en bénéficiant de l’exhaustivité géographique des circulations. Cela va jusqu’au confins peu denses. Ce virus est diffusable en tout point du monde, avec une rapidité unique. Les courbes exponentielles traduisent la massivité de sa diffusion => malgré sa mortalité mesurée il fait exploser les systèmes de soin : engorgement des services d’urgence. Echec à faire face s’explique par le fait que le virus exige bcp de soins longs et difficiles. Il implique le passage non pas une médecine de crise, mais de catastrophe, comme dans le cas d’un tsunami pour traiter synchroniquement des cas lourds. cf hopitaux provisoires, construits très vite en Chine.
Face à cette situation, se révèle notre impréparation, mais aussi la vulnérabilité de nos systèmes spatio-temporels. Nous nous découvrons fragiles, démunis. Par ex en masques.
Conseil de lecture : Harmut Rosa,
Accélération. Une critique sociale du temps. Ed. La découverte (2010).
#coronovirus #covid-19 #mondialisation #urbanisation #mobilité #accélération