• #Marie_Cosnay : « Dans l’#imaginaire_collectif pour la migration, la #fosse_commune, c’est la #Méditerranée »

    L’écrivaine et activiste Marie Cosnay a consacré aux routes migratoires une trilologie - Des îles, parue aux éditions de l’Ogre - qui replace l’océan en son centre. Et pourtant, l’Atlantique reste un #impensé dans nos représentations de la mer-cimetière, en dépit des évidences et des chiffres.

    Marie Cosnay, pourquoi dites-vous qu’on résiste à penser l’#océan_Atlantique lorsqu’on parle de la #mer-cimetière, et des routes migratoires maritimes ?

    Quand on parle des morts en mer et des morts de la migration - et on n’en parle pas souvent -, la fosse commune, c’est la Méditerranée. C’est à la Méditerranée qu’on est sans cesse ramené. Or c’est quand même étrange, parce que le plus grand nombre de morts ce sont ceux de l’Atlantique, en tout cas depuis 2018. Or cela invisibilise des choses, des imaginaires, mais aussi du réel. Car la route la plus empruntée, c’est celle des #Canaries. Il y a un mort toutes les demi-heures : en 2024, on compte sur cette route-là, de la façade atlantique depuis le #Sénégal jusqu’au #Sahara_occidental, au #Maroc, vers les Canaries - rien que ça -, un mort toutes les demi-heures l’année dernière. C’est énorme. Alors, invisibiliser l’océan atlantique ça veut dire que ces morts qui sont les plus nombreuses, personne n’en parle jamais. Ce sont les morts de l’#Afrique_de_l'Ouest.

    Comment décririez-vous cette route migratoire atlantique ?

    Depuis le Sénégal, ce sont des bateaux en bois, des #pateras, qui contiennent cinquante, soixante personnes, parfois davantage. Tous les gens qui connaissent cette route-là, jusqu’aux Canaries, c’est-à-dire les militants espagnols, et aussi, évidemment, les gens qui prennent cette route et leurs familles, tout comme la Croix-Rouge, appellent ça des “#convois”. Ces convois sont nommés par le nombre de personnes à l’intérieur. Le nombre de femmes, le nombre d’enfants. C’est pour pouvoir savoir nommer le bateau, par exemple : “Convoi 56, huit femmes, deux bébés, Tan-Tan” ; “Convoi 62, quatre femmes, trois enfants, Dakhla”... C’est comme ça que la Croix-Rouge peut savoir qui est arrivé.

    Dans quelle mesure l’imaginaire de ces convois a-t-il quelque chose à voir spécifiquement avec l’Atlantique ?

    Cette question m’évoque l’exemple d’un dessin d’enfant aux Canaries. Un enfant qui était arrivé par un de ces convois. Les gens qui s’en occupaient, la Croix-Rouge, et d’autres, et qui s’en occupaient plutôt pas mal, lui avaient demandé de dessiner son voyage, son exil, parce qu’il avait été extrêmement chahuté. Durant sa traversée, il y avait eu des morts, et notamment des enfants morts sur ce bateau. Et cet enfant qui avait survécu avait dessiné un bateau incroyablement ressemblant à un bateau négrier. C’est de cette histoire-là, et de cette mémoire-là aussi, qu’on se prive quand on ignore cette route-là, quand on habite à Marseille ou à Paris, et en tout cas en France.

    C’est spécifiquement français ?

    Ce qui est étrange, c’est que les militants en Espagne savent très bien l’importance de la route atlantique, et en Espagne, cette perception n’a rien à voir. On n’est pas du tout déconnecté, comme en France.

    Comment est venue l’écriture sur ces routes migratoires, et notamment de raconter la migration depuis les Canaries ?

    Au départ, je faisais de l’activisme aux frontières, à la frontière basque notamment. Je vivais au Pays basque et les gens passaient par là. J’écrivais des choses qui étaient plutôt de l’ordre de la chronique, du petit texte informatif. Lorsque j’avais une grosse colère ou quelque chose que je n’arrivais pas à démêler, c’était le texte qui m’aidait à démêler. J’appelais ça des chroniques. Par exemple, j’ai beaucoup écrit sur les mineurs isolés, sur le non accueil, et puis des réflexions sur : qu’est ce que l’enfance ? Est-ce que l’âge protège ? Et pourquoi l’âge protégerait-il plus qu’autre chose, en fait ?

    Auparavant, j’avais une autre activité d’écriture qui était beaucoup plus fictionnelle ou documentaire, mais davantage tournée vers le passé. Mais la question migratoire était devenue tellement prégnante, tellement importante dans ma vie, que je ne pouvais plus séparer les deux. Ce sont les morts qui m’ont poussée à écrire sur eux. Car avant d’aller aux Canaries pour rencontrer les gens, je me trouve à l’endroit où ils arrivent en fait, c’est-à-dire exactement à Irun, en Espagne, à côté de Bayonne, à la frontière basque. C’est là que je rencontre des gens pour qui je mets en place qu’il faut mettre en place comme militante. Je ne suis pas encore certaine d’écrire, je me dis même que j’écrivais si ça vient à moi. Et là, je rencontre des gens qui attendent des gens. Et ces gens qu’ils attendent n’arrivent pas. Alors on commence à me demander : “Mais va ! Va sur les îles ! Va chercher ma sœur, va chercher mon frère, va chercher ma fille. Ils sont arrivés tel jour dans le convoi 57, trois enfants, quatre femmes et et trois morts…” Parce qu’on sait un peu. C’est comme ça que les morts arrivent à la porte. Les premiers morts, ceux dont je me rends compte. Et donc j’y vais. Je vais sur les îles Canaries et il y a urgence.

    On est en 2019 et le premier tome de cette série qui s’intitulera “Des îles” (aux éditions de l’Ogre”) démarre…

    J’ai des noms, j’ai des photos, j’ai quelquefois des vidéos. Je ne suis pas toute seule, évidemment : il y a des relais. Et je cherche. J’ai des noms, j’ai des dates de naissance, j’ai des lieux de départ. J’ai des choses comme : “la dernière fois qu’on l’a vu”. Alors je cherche et je me rends compte assez vite que je ne trouverai pas. Car les gens meurent énormément. On sait, mais en fait concrètement, on ne sait pas. Je me rappelle de ce garçon qui s’appelle Amadou, qui m’a le premier demandé d’aller chercher sa sœur sur les îles Canaries. Selon lui, elle était arrivée tel jour, à tel endroit, etc. Cinq ou six ans après, lui dont je racontais l’histoire dans le premier volume de la trilogie Des îles, il la cherche encore. J’ai encore reçu la photo de sa sœur récemment sur Whatsapp. La même photo.

    Vous vous mettez donc à chercher des disparus, avant d’écrire l’histoire de ces gens qui voyagent sans visa…

    J’ai trouvé une petite fille qui avait disparu. Une seule : Fatou. Elle était donnée pour disparue sur un bateau sur lequel on disait qu’il y avait eu beaucoup d’enfants morts sur ce bateau qui avait tourné dans l’océan très longtemps. Et donc on m’avait dit de ne pas donner d’espoir à la maman. Mais la maman m’avait donné sa photo et j’étais sur les îles Canaries pour essayer, pour voir, au cas où… J’ai montré la photo de cette petite fille à un médecin urgentiste qui intervenait à l’arrivée des bateaux, parce que beaucoup de gens sont dans des états incroyables. Ils ont bu de l’eau de mer, ils ont perdu la tête, ils ne savent plus qui ils sont… Je lui ai montré la photo, et ce médecin-là, Alban, a poussé un cri : “Mais elle est arrivée, elle est vivante !” Après, on a mis un an à ce qu’elle puisse se rapprocher de sa maman. C’est très compliqué, mais c’est la seule histoire qui soit heureuse.

    Quelle empreinte l’Atlantique a-t-il laissé sur ces années d’enquête à remonter le fil d’histoires qui passent par l’océan ?

    Certaines images de l’océan m’ont beaucoup hantée. Notamment cet imaginaire, d’être seul sur l’océan en fait. Car même si on peu d’histoires, même si parfois les gens sont morts les uns après les autres, on a quelques images, et même quelques vidéos. Parce que c’est l’Atlantique ! C’est-à-dire que si on rate les Canaries, on arrive aux Etats-Unis ! “#Bosa”, ça veut dire quitter son pays, et rater les Canaries, ça s’appelle “Bosa États-Unis”. Si on rase les Canaries, on fait “#Bosa_Amérique” et en effet, on a retrouvé des bateaux complètement de l’autre côté de l’Atlantique, avec des corps desséchés, avec des squelettes. Mais on a trouvé aussi des bateaux vides ou alors avec un survivant. Vous imaginez ? Un seul survivant, au milieu de l’Atlantique. Comment on survit à ça, quand on est avec sa bouée et que finalement le secours maritime espagnol vient te sauver sur ta bouée ? Tu as vu mourir les uns après les autres tous tes copains.

    On a cherché comme cela un jeune Marocain, à la demande de sa sœur. Nous étions deux ou trois, à le chercher, ensemble, parce qu’on entendait dire qu’il était vivant or il n’apparaissait pas. En général, quand les gens n’apparaissent pas, ils ne vont pas apparaître trois mois après… mais il peut y avoir des exceptions, comme pour Fatou, la petite fille retrouvée aux Canaries. Donc, on cherche.

    Et de ce garçon, on a trouvé une vidéo, parce qu’on avait des photos de lui et on comparait avec les vidéos qu’on trouvait sur les réseaux. Sur cette vidéo, il parle en arabe sur un bateau au milieu de l’Atlantique. Le bateau n’était pas très loin des Canaries, mais perdu. On a fait traduire cette vidéo. C’était très compliqué de comprendre ce qu’il disait avec le bruit de l’océan mais on voyait sur la vidéo qu’il se passait un truc très important, sans savoir dire si c’était intense d’euphorie ou de désespoir. C’était impossible à dire. Et lui est là, il est debout, et il parle, avec intensité. En fait, il disait le nom de toutes les victimes du bateau. Il était en fait l’avant-dernier témoin, puisque le dernier, c’est celui qui va mettre la vidéo sur internet. Ce garçon n’est pas arrivé. Ça veut dire que ce garçon, debout, qui parle, est mort alors même qu’il était en train de nommer, lui, les gens qui venaient de mourir au milieu de l’océan.

    Puis l’écriture s’est poursuivie, et un deuxième volume, puis un troisième, sont venus compléter cette triologie, Des îles… Mais l’écriture s’est un peu déplacée, entre-temps…

    En 2022, la frontière entre la France et l’Espagne se ferme complètement suite à une attaque dans une église, près de Nice, par un jeune homme tunisien qui sortait de Lampedusa et qui a attaqué le curé d’une paroisse. Or ce moment où la frontière avec l’Espagne se ferme a coïncidé exactement avec le moment où les gens quittaient les #île_ Canaries pour remonter vers la France. Pendant un an, elle est restée fermée. Et pendant un an, il y a eu dix morts.

    Alors ce n’était plus des disparus qu’on cherchait, puisque l’on avait des corps. C’était exactement le contraire. On avait des #corps, mais pas de nom, pas d’histoire. Juste des corps ramassés dans la #Bidassoa alors qu’avant, j’avais des histoires mais pas de corps. Si bien qu’il fallait faire le chemin opposé. Malgré tout, il y a toujours quelqu’un qui a vu quelqu’un qui sait que quelqu’un est passé par là ce jour-là. Mais c’est très difficile d’être le témoin de cela et de vouloir bien en témoigner.

    Les gens ne voulaient pas, même les amis les plus proches. Parce que tu ne vas pas commencer à arriver dans un pays que tu essaies de rejoindre depuis trois ans en arrivant avec des problèmes. Des problèmes avec la police, avec la justice… alors que tu as passé ton temps à essayer de te désidentifier, tu ne vas pas t’identifier immédiatement, et surtout pas pour arriver avec un mort. Arriver avec un mort, c’est compliqué. Et donc même les amis qui passaient et qui, eux, avaient survécu, ne parlaient pas. C’était très compliqué de remonter le fil de ces histoires.

    Qu’est-ce qui a changé dans l’écriture de ces histoires, au fil des tomes et des enquêtes ?

    Moi, j’ai changé. C’est surtout moi. La manière de travailler a changé entre le tome un, le deux, et le trois de la trilogie, mais je m’en rends compte après coup. Dans le un, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’histoires. Beaucoup de récits, parce que beaucoup de gens parlent, prennent la parole. C’est beaucoup d’oralité et moi, j’essaye de prendre tout ça et de suivre les fils pour pour accompagner, pour aider, pour suivre et donc faire l’enquête.

    Dans le deuxième tome, Des Iles 2, c’est plutôt une question : comment on rend un corps qui est non-identifié par un juge espagnol, à un papa guinéen ? Et comment on le fait franchir l’Atlantique jusqu’en Guinée, mais en avion, et mort. On a réussi. Le travail change parce qu’il est d’un extrême piétinement. C’est le contraire des histoires qui arrivent. C’est beaucoup plus d’écrit puisque ce doit être conforme, signé à l’ambassade de ceci, de cela en Guinée, en Espagne, etc.

    Et donc c’est forcément une autre façon d’écrire puisqu’elle suit l’archive. L’archives qui est en train de se faire, qui est en train de s’écrire, qui est en train de s’élaborer. Il faut écrire sans céder à la simplification parce que c’est hyper complexe. L’écriture suit le réel, et donc elle panique parfois parce que le réel panique tout le temps. Parce que quand on a tous les papiers pour que le corps reparte en Guinée, et bien il manque le certificat de non-Covid et donc tout va foirer. L’écriture suit ça, et donc elle change de forme parce qu’elle est bousculée tout le temps par le réel. Tout le temps.

    Et puis vient l’écriture du troisième volume de la trilogie. Et là encore, l’écriture change…

    Oui, elle change de forme aussi, un peu volontairement, un peu à dessein, parce que je suis épuisée. Je me dis alors qu’il faut faire un pas de côté. Et ce pas de côté, c’est de dire qu’il y a en effet les bateaux qui arrivent qu’en ce moment depuis l’Algérie. mais aussi ces bateaux qui ont traversé dans l’autre sens. Evidemment, au moment de la chute de Séville, pendant la guerre civile, puisque des bateaux sont partis en Algérie, à Oran, et c’était exactement la même route, les mêmes ports. Mais cette route-là en appelle une autre : celle de l’exil morisque du début du XVIIᵉ siècle.

    En fait, ce pas de côté historique me garantit quelque chose. Ce pas de côté m’intéresse parce qu’il montre aussi que ce n’est pas toujours du Sud vers le Nord que vont les exils et qu’il y a eu d’autres histoires et d’autres bateaux sur ces routes-là. Tout ça m’intéresse politiquement, historiquement, mais aussi me déplace moi dans l’écriture. Cela me calme, c’est-à-dire je suis obligée de suivre un autre rythme qui est le rythme historique. Le rythme du document qui est déjà écrit, de l’archive que je n’ai pas besoin d’écrire moi, et qui n’est pas en train de se créer sous mes yeux, mais qui est déjà là : c’est celle des historiens, c’est celle des récits antérieurs. Et ça, ça me sauve un peu, un peu.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/comme-personne/marie-cosnay-dans-l-imaginaire-collectif-pour-la-migration-la-fosse-comm
    #migrations #mourir_aux_frontières #route_atlantique #mourir_en_mer #morts_aux_frontières #livre
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  • Une esthétique de la joie ?
    https://metropolitiques.eu/Une-esthetique-de-la-joie.html

    Croisant les discours de philosophes et d’architectes sur l’expérience #esthétique avec l’analyse de bâtiments, le livre de Céline Bonicco-Donato esquisse une théorie de l’expérience architecturale. Il déploie la notion de « joie d’être à sa place » et souligne l’importance du #corps dans sa manifestation émotionnelle. Voici un livre qui répond à une question que chacun·e a déjà pu se poser : qu’est-ce qui suscite les #émotions singulières que l’on ressent dans certains bâtiments ? Cette interrogation est au cœur #Commentaires

    / esthétique, #philosophie, #atmosphère, corps, émotions, #mouvement, #architecture

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-elkaddioui2.pdf

  • #Corps de rêve : quand l’#extrême_droite dicte les #normes_esthétiques

    Corps tonique, mince, reproductif et blanc : de la tradwife aux réseaux sociaux, comment l’extrême droite tente d’imposer une esthétique réactionnaire et hygiéniste.

    En mars dernier, les images de la secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, posant devant des prisonniers vénézuéliens déportés vers un centre pénitentiaire du Salvador, sont devenues virales. Look glamour. Maquillage prononcé. Longue chevelure ondulée. Rolex, pantalon slim et tee-shirt moulant. L’image de ce corps parfait exposé devant des hommes non-blancs, torse nu, mis en cage, est apparue comme le symbole du modèle de féminité qui domine les politiques néoréactionnaires.

    Les langages et les images des industries de la #mode et de la beauté s’adaptent très bien à l’atmosphère culturelle produite par l’extrême droite dans le monde occidental. Au-delà de l’obsession de la #minceur, des prescriptions esthétiques âgistes, toute une #culture_du_corps eugéniste et autoritaire s’immisce dans les modes de consommation de la beauté et du bien-être.

    De la tradwife à la chanteuse country

    Elle circule dans les médias populaires, amplifiée par les algorithmes, dans le luxe, ou les sphères politiques, artistiques. L’univers #Maga aux États-Unis la recycle ad nauseam. De la #tradwife à la chanteuse country, jusqu’aux tendances « #girlboss », les idées réactionnaires sont incarnées par une #esthétique_corporelle genrée aisément identifiable : corps tonique, mince ; cheveux raides, longs (idéalement blonds) ; peau blanche ; maquillage prononcé ; chirurgie esthétique ; efficience productive et reproductive (le corps qui produit des richesses est aussi celui qui enfante).

    Cette conception hygiéniste, raciste, classiste et transphobe de la #féminité s’affirme contre un modèle repoussoir : celui du corps improductif de la #femme de gauche – « fauchée » (#broke), « laide » (#ugly), « pas rasée » (#female_armpit_hair) – pour reprendre les termes d’un musicien conservateur sur Fox News. Le corps des « femmes laides » décrivant finalement l’ensemble du corps politique situé à gauche, moche, non-blanc, sale et pauvre.

    Cette esthétique réactionnaire agressive n’est pas exclusive à l’Amérique blanche. On se rappelle les sorties, en France, contre « la gauche sale et débraillée qui crie partout », visant à disqualifier la Nupes. Les propos sur les « punks à chiens » sur les bancs situés à gauche de l’Assemblée nationale, ou encore sur la « ménopause » d’une politicienne féministe médiatique…

    Véhicules idéologiques

    Ces discours implicitement ou explicitement genrés sont compatibles avec l’esthétique « filtre » des réseaux sociaux qui les imposent massivement. Ils ringardisent un activisme intersectionnel de type #nappy, anti-grossophobie ou body-positif, qui refuse que la différence conduise à une existence recluse, où on ne s’expose pas publiquement, où on ne peut ni s’aimer ni l’être en retour.

    Cette « #déchettisation » de la différence trouve dans la #représentation du corps des #femmes son terrain d’expression favori, faisant de la mode, des tutos maquillage, des vidéos de fitness ou de lifestyle des véhicules idéologiques redoutablement efficaces, jouant sur notre image sociale et nos désirs.

    Qui rêve de mourir sans famille, sans ami·es, entouré de chats ? D’être moche, démuni et sale ? Ces questions peuvent apparaître ridicules, mais elles nourrissent un système de représentations affectives et genrées qui est un des fonds de commerce de l’extrême droite. Il faut s’y opposer avec énergie. Et réveiller les puissances libératrices du difforme, de l’inassimilable, de l’improductif, des monstres et autres figures impures et merveilleuses, dans la formation d’#imaginaires et de pratiques anti-autoritaires, vivantes et féroces.

    https://www.politis.fr/articles/2025/05/corps-de-reve-quand-lextreme-droite-dicte-les-normes-esthetiques
    #esthétique #beauté #hygiénisme #âgisme #genre #idéologie

  • L’usage de la #Forêt et l’usure du bûcheron
    https://www.terrestres.org/2025/05/20/lusage-de-la-foret-et-lusure-du-bucheron

    Planter, éclaircir, abattre, débarder… Le métier de bucheron n’est pas mort ! Mais il est toujours aussi rude. Dans « Bûcheron », Mathias Bonneau raconte sa relation à la forêt, sa passion du bois et son #Corps abîmé : « Les arbres sont mon naufrage et ma bouée ». Un témoignage précieux sur une profession bouleversée par la catastrophe climatique et les difficultés de la filière forêt-bois. L’article L’usage de la forêt et l’usure du bûcheron est apparu en premier sur Terrestres.

    #Récits #Territoire #Vivants

  • En Polynésie, « la grandeur de la France, je la porte avec ma leucémie »
    https://www.terrestres.org/2025/04/25/en-polynesie-la-grandeur-de-la-france

    Lorsque la France annonce la reprise des essais nucléaires en Polynésie en 1995, Tahiti s’enflamme et le monde se mobilise. Quelques mois plus tard, c’est la fin… sauf pour les victimes des retombées atomiques des 193 bombes explosées dans l’archipel. Hinamoeura Morgant-Cross est l’une d’elles. Militante indépendantiste et anti-nucléaire, elle raconte son combat difficile pour la justice et le soin en contexte colonial. L’article En Polynésie, « la grandeur de la France, je la porte avec ma leucémie » est apparu en premier sur Terrestres.

    #Corps #Décolonial #Luttes #Nucléaire #Récits #Territoire

  • Lecture d’un extrait du livre « Un carré de poussière » d’Olivia Tapiero paru aux Éditions du commun, en coédition avec les Éditions de la rue Dorion, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/un-carre-de-poussiere-d-olivia-tapiero

    « Un Carré de Poussière » explore la manière avec laquelle la philosophie occidentale s’est construite contre certains corps et certaines matières. Entre exploration poétique, témoignage personnel et enquête existentielle, le livre dénonce les violences genrées, les mécanismes de domination et les silences de l’histoire. Olivia Tapiero refuse toute assignation définitive en cherchant à déconstruire radicalement les cadres philosophiques et historiques de notre perception du réel. Elle instaure, dans ce poème qui pense, une nouvelle forme de connaissance et de relation au monde. Une exploration radicale du langage et du corps, un refus de l’effacement et de l’oubli.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Mémoire, #Visage, #Philosophie, #Corps, #Poésie, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_un_carre_de_poussie_re_olivia_tapiero.mp4

    https://www.editionsducommun.org/products/un-carre-de-poussiere
    https://ruedorion.ca/un-carre-de-poussiere

  • #Syrie : enquête sur les #fosses_communes du régime de #Bachar_Al-Assad
    https://www.youtube.com/watch?v=3If9Tg8M_B4

    Après la chute du dictateur Bachar Al-Assad, des centaines de Syriens ont ouvert les portes des infrastructures répressives de l’État. Dans les #prisons et #hôpitaux de l’appareil militaire, ils ont découvert ce que de nombreux témoins avaient déjà décrit : une machine à emprisonner, torturer et tuer rebelles et opposants par milliers.

    Pour le régime, c’est autant de #corps qu’il a fallu enterrer. Plusieurs fosses communes ont été creusées à travers le pays. C’est ce que montrent des dizaines de vidéos authentifiées et géolocalisées par « Le Monde ». Filmées par témoins et journalistes, elles montrent des restes humains exhumés de longues tranchées ou de plus petits #charniers à travers le pays, le plus souvent à proximité de bases militaires de l’armée syrienne.

    Ces découvertes alimentent l’espoir des familles de retrouver leurs proches disparus, mais génèrent aussi des complications : les sites sont fouillés par les personnes qui les trouvent, et les ossements sont parfois manipulés, déplacés voire mélangés, ce qui compromet leur intégrité en tant que preuves.

    #vidéo

  • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

    Aujourd’hui, rencontre avec celles et ceux qui luttent contre l’oubli et le déni des naufragés aux frontières. Ces activistes de l’ombre ne disposent pas de grands moyens : un téléphone, un ordinateur, et surtout une humanité précieuse. Pour en parler, nous recevons #Taina_Tervonen et #Marie_Cosnay.

    Des livres et de l’exil cette semaine dans votre Book Club. Pour le quatrième temps de notre série, la parole est aux #veilleurs. Ces femmes et ces hommes qui, depuis chez eux, en France, en Espagne au Sénégal, profitant de ce que les nouvelles technologies démultiplient les connexions et les présences, donnent la météo à celles et ceux qui veulent prendre la mer pour quitter leur pays, suivent les bateaux, appellent parfois les secours, restent au bout du fil pendant la traversée, aident à chercher les disparus, consignent les morts, diffusent les photos des passeurs escrocs, poursuivent les récits. Taina Tervonen les appellent « Les #veilleurs », parmi eux se trouvent l’autrice Marie Cosnay. Toutes les deux sont les invités de votre Book Club pour le livre qui fait entendre leurs mots. Le livre de Taina Tervonen Les veilleurs a paru aux éditions Marchialy.

    Le chaos de la reconnaissance des corps qui rend fou

    Maries Cosnay, écrivaine et militante pour le droits des migrants :"Les #corps arrivent et quand ils arrivent, car beaucoup n’arrivent pas, mais quelques corps arrivent du côté espagnol et il n’y a pas de protocole, en tout cas pas de protocole connu, afin qu’ils soient identifiés et rapatriés ou enterrés. Donc, cela donne lieu à une sorte de #chaos, parce qu’être à cet endroit où la vie et la mort sont prononcées, ou peuvent être prononcées rend tout le monde fou. S’il n’y a pas de règles, s’il n’y a pas de protocoles, c’est du cas par cas, et c’est du chaos. La #mort, qui est notre lot à tous, nous rend fous si elle n’est pas cadrée par un #enterrement, par des #obsèques, par un #rite, ou par un #deuil."

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/sur-les-routes-de-l-exil-celles-et-ceux-qui-veillent-aux-frontieres-2041
    #migrations #réfugiés #identification #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #livre #protocole
    #audio #podcast
    ping @6donie @isskein

    • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

      Des résistants de l’ombre œuvrent pour plus d’humanité sur les routes maritimes de l’exil

      Les veilleurs peuvent donner la météo marine pour empêcher des naufrages, échanger avec les personnes en exil, alerter les gardes-côtes ou, bien trop souvent, accompagner les proches dans la recherche d’un disparu. Leurs gestes sont urgents, méthodiques et quotidiens. À cinq, ils forment un réseau informel qui porte secours aux personnes déterminées à tenter la traversée vers l’Europe.

      À travers leurs voix, Taina Tervonen se fait l’écho de ce dont ils sont témoins : des hommes, des femmes, des enfants disparaissent sans laisser de traces, dans l’indifférence totale. Alors que la presse se désintéresse du sujet et que les États ferment les yeux, elle livre un récit nécessaire pour attirer l’attention sur l’ampleur de la catastrophe en cours à nos frontières. Les Veilleurs sont les portraits de ces citoyens porteurs d’espoir qui agissent et documentent ce que personne ne veut voir.

      https://www.editions-marchialy.fr/livre/les-veilleurs
      #disparus

  • Ce que nous faisons quand nos ami-es mettent fin à leurs jours
    https://infokiosques.net/spip.php?article2075

    « Nous devons arrêter de nous détruire nous-mêmes, tandis que les institutions qui nous font du mal restent debout, intactes. » Éloge funèbre pour Bryn Kelly, écrite et prononcée par Sarah Schulman en janvier 2016. Cette éloge, qui tient plus du discours politique que de l’élégie classique, parle frontalement de la mort de Bryn, de la souffrance de Bryn et de ses proches et de la cruauté bureau-cratique des hôpitaux et autres institutions. #C

    / Infokiosque fantôme (partout), #Corps,_soin,_santé_mentale, #Queer,_transpédébigouines, #Version_audio

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/mp3/ce_que_nous_faisons_quand_nos_amies_mettent_fin_a_leurs_jours-audio.mp


    https://infokiosques.net/IMG/pdf/ce_que_nous_faisons_quand_nos_amis_mettent_fin_a_leurs_jours-pageparpa
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/ce_que_nous_faisons_quand_nos_amis_mettent_fin_a_leurs_jours-cahier-12

  • Féministe jusqu’à la mort

    « Le #corps est kidnappé »

    Alors que nous mourrons de plus en plus à l’hôpital ou à l’EHPAD, que les pompes funèbres sont devenues un marché gigantesque à qui nous déléguons des gestes importants auprès de nos défunts, de nombreuses femmes réfléchissent à se réapproprier la mort et les #funérailles, collectivement. Comme les féministes ont pu le faire pour les naissances, elles parlent de revaloriser le travail de #soin, la nécessité de respecter les corps et la #temporalité propre à ces moments intimes et fragiles. Veillées à domicile, toilettes mortuaires, cérémonies, elles souhaitent réenchanter la mort.

    Comment retrouver des #rituels, et le temps nécessaire pour vivre des funérailles à nos images, c’est la question que pose ce premier épisode d’une série de deux autour de la mort.

    https://www.arteradio.com/son/61692772/feministe_jusqu_a_la_mort
    #féminisme #femmes #mort #décès
    #podcast #audio

  • ‘We think of the body as a map’: a new approach to deciphering long Covid | Health | The Guardian
    https://www.theguardian.com/society/2025/jan/18/we-think-of-the-body-as-a-map-a-new-approach-to-deciphering-long-covid

    People with post-infectious diseases sometimes struggle to communicate the debilitating impact of their conditions. But a new technique can help them explain visually

  • Les raisons du cartésianisme
    https://laviedesidees.fr/Anfray-Descartes-More-Correspondance

    Dans un monde dont la physique mécaniste explique parfaitement les lois, y a-t-il encore de la place pour la croyance en Dieu ? La question est posée à #Descartes par More – et le philosophe français doit alors revenir sur la cohérence de sa #Philosophie.

    #corps #métaphysique
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250116_descartes_more.pdf

  • Affaire Pélicot : les #zones_d’ombre du #procès

    Le #verdict est tombé jeudi 19 décembre après trois mois et 17 jours d’un procès aussi médiatisé qu’insoutenable. L’ensemble des 51 prévenus de l’affaire tentaculaire des viols de Mazan a été reconnu coupable. Les peines de prison vont de 3 à 20 ans, la plus lourde étant pour #Dominique_Pélicot, qui avait commis et supervisé tous les viols de #Gisèle_Pélicot, sous l’#emprise de #produits_chimiques qui plongeaient la victime dans un #état_comateux. Pourtant, il reste de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire, qui sont loin d’être résolues. Des questions auxquelles le procès n’a pas donné de réponse.

    Dominique Pélicot, prédateur depuis les années 1990

    Dominique Pélicot s’est présenté durant toute l’#audience comme un paisible retraité qui aurait « dérapé » sur ses vieux jours. L’homme est pourtant mis en cause pour le #viol et l’#assassinat d’une femme, et dans plusieurs autres affaires de viols et d’#agressions_sexuelles depuis les années 1990. Dans ces affaires, qui ne sont pas toutes formellement attribuées à Pélicot, le mode opératoire est identique : l’agresseur a pris rendez-vous auprès d’#agences_immobilières sous un #faux_nom et il est passé à l’acte dans l’agence ou dans un appartement.

    Dès 1991, #Sophie_Narme, âgée de 23 ans, est retrouvée nue, tuée après avoir été violée dans l’appartement qu’elle devait faire visiter à un client. Autre affaire en février 1994 à Vannes : Danielle H., 28 ans, agente immobilière, est bâillonnée, ligotée et violée. Quelques jours plus tard à Valenciennes, Céline L. âgée de 26 ans et agente immobilière est violée par un client.

    En septembre 1995, Céline D. est violée à Rambouillet, dans les Yvelines. Puis, c’est à Berre-l’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, que Christine G. est retrouvée morte, dans son agence, en mai 2000. Enfin, en mars 2004, l’agression de Françoise L., également dans son agence, est interrompue par un témoin.

    En 1999, E. B., agente immobilière de 19 ans subit une tentative de viol très violente de la part de Dominique Pélicot, qui l’a droguée avec de l’#éther et menacée avec une arme. La victime parvient à s’échapper. Un ADN a été relevé dans le cadre de cette affaire. Il matche en 2010 : Dominique Pélicot !

    L’information est alors transmise au tribunal judiciaire de Meaux, où rien ne se passe. Plus aucun juge n’est saisi de cette enquête, un #non-lieu avait été rendu en 2001. Malgré la concordance de l’ADN, l’enquête n’est pas relancée, alors qu’elle aurait pu mettre un terme aux agissement de Pélicot.

    Le dossier sera finalement rouvert après l’affaire de Mazan. Lors d’une confrontation réalisée plus de 20 ans après les faits, Pélicot évoque une « chamaillerie » avec la victime. Il euphémise, mais reconnaît tout de même les faits. Il aura fallu attendre deux décennies et la médiatisation de Mazan pour que la justice enquête sérieusement…

    Le 30 juillet 2010, Pélicot est interpellé dans un centre commercial de Seine-et-Marne

    Il a été surpris en train de filmer sous les jupes des clientes, avec une caméra miniature cachée dans un stylo. C’est exactement pour les mêmes faits qu’il tombera en septembre 2020. Pourtant, en 2010, l’enquête n’est pas poussée plus loin. Il écope seulement d’une amende de 100 € dans le cadre d’une composition pénale. Une sanction légère et discrète, qui lui permet de tout cacher à son épouse. « Si j’avais été au courant, peut-être que j’aurais gagné 10 ans de ma vie », a regretté Gisèle Pelicot.

    Pendant le procès des viols de Mazan, le juge a refusé catégoriquement que ces différentes affaires passées et que les enquêtes toujours en cours soient évoquées, alors qu’elles sont cruciales pour aborder la personnalité de Pélicot, qui a donné à la Cour l’image d’un retraité sans antécédents.

    De nombreux auteurs de viols filmés restent dans la nature

    Les vidéos et écrits retrouvés par les enquêteurs indiquent que, au minimum, entre 70 et 80 hommes ont abusé de Gisèle Pelicot. Seuls 50 ont été jugés et condamnés. Pire, des éléments laissent à penser que tout n’a pas été filmé et que d’autres viols auraient pu être commis ailleurs, en-dehors du domicile conjugal, comme sur des aires d’autoroute. Cela veut dire que plus de 30 suspects n’ont pas été identifiés, et ont donc échappé à la justice. Qui sont-ils ? Pourquoi n’ont-ils pas été retrouvés ?

    Le #site_internet cité dans le dossier est crucial

    Il a servi de vivier de recrutement, et se nommait #Coco.gg. C’est sur ce site qu’un forum entier baptisé « #À_son_insu » comportait des propositions de viols sous #sédation, de la part de Pélicot mais pas uniquement.

    Ce site a été créé en 2003, et la justice le considère comme un repaire pour les pédophiles et les prédateurs sexuels sur internet. Les accusés, qui prétendaient au procès avoir été piégés par Pélicot, ont menti : personne n’arrivait sur Coco.gg par hasard.

    Le site d’informations judiciaires « Le club des juristes » lie le site à des faits de « pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d’homicides » et évoque de très nombreuses plaintes liées à ce site, concernant au total plus de 23.000 faits, au préjudice de 480 victimes entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024. En trois ans seulement.

    Une enquête internationale a finalement abouti à la fermeture de Coco.gg le 25 juin 2024, à la demande de la juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée du parquet de Paris. Juste avant le procès de Dominique Pélicot. Ce site était une mine d’information, et il est aujourd’hui clôturé. Les administrateurs du site n’ont pas répondu aux demandes de la juge dans l’affaire de Mazan. Des données sont-elles conservées quelque part ? Pourquoi la justice ne va-t-elle pas les chercher ?

    Des complicités médicales ?

    Pélicot n’a jamais expliqué comment il s’était procuré une telle quantité de #somnifères très puissants, sur une durée aussi longue, pour droguer son épouse. Il fallait pourtant des #ordonnances régulières pendant une décennie et hors normes en terme de quantité. Le #médecin du mis en cause a refusé d’être entendu par la juge, et n’a pas été poursuivi.

    Par ailleurs, pendant 10 ans, Gisèle Pélicot a fait état de pertes de mémoire, d’angoisses, d’inflammations gynécologiques… Ses proches la trouvaient perdue et épuisée, elle avait maigri de 10 kilos. Elle a passé de nombreux examens, sans que personne, jamais, ne soupçonne son calvaire. Comment est-ce possible ? S’agit-il d’une #négligence totale ou de #complicités dans le #corps_médical ? Au moins un des condamnés exerçait comme infirmier, et les enquêteurs ont retrouvé dans ses recherches en ligne les mots clés : « inceste », « soumission » et « young ».

    Des victimes non identifiées

    Non seulement tous les auteurs n’ont pas été retrouvés, mais toutes les victimes non plus. Parmi les 20.000 photos exhumées, d’autres femmes apparaissent, inconscientes et droguées. « Faute de moyens et de temps », l’enquête s’est arrêtée là selon la justice. Pourtant, Dominique Pélicot a pu se vanter d’avoir violé d’autres femmes auprès de ses coaccusés.

    Parmi les victimes identifiées, la fille de l’accusé Caroline, qui apparaît endormie dans des sous-vêtements inconnus, parties intimes apparentes, lumière allumée. A-t-elle été sédatée, violée ? Dominique Pélicot a nié durant le procès, alors qu’il avait par le passé demandé à ses petites-filles de soulever leur robe contre des bonbons, et que son petit-fils a depuis déposé plainte pour agressions sexuelles. Dans le cas de Caroline comme pour d’autres, la justice n’est pas allée chercher plus loin.

    Un réseau ?

    La plupart des accusés ont prétendu avoir rencontré Pélicot par hasard, en surfant sur le site #Coco, et ne pas le connaître, ni se connaître entre eux. La vraie nature des liens entre accusés n’a pas été réellement interrogée. Pourtant, plusieurs condamnés ont échangé par téléphone. Pourquoi ? Une chose est sûre, pendant le procès, plusieurs accusés se retrouvaient, discutaient et mangeaient ensemble pendant les pauses.

    Dans les années 1980 dans l’Yonne, l’affaire Dunand, concernant un vaste réseau de criminels séquestrant et torturant des jeunes filles de l’aide sociale à l’enfance, avait été clôturé de façon troublante par la justice. Le principal responsable, Claude Dunand, avait purgé une peine relativement clémente et était mort en 2021, emportant tous ses secrets dans sa tombe. Le procureur d’Auxerre avait déclaré que l’affaire avait « été sabotée ».

    https://contre-attaque.net/2024/12/28/affaire-pelicot-les-zones-dombre-du-proces
    #justice
    #procès_de_Mazan

  • #Gisèle_Pelicot, Medical Misogyny and How Disabled People Face Increased Risk of Abuse

    Most of us have heard Gisele’s story. It’s a reminder that even men you trust can harm you. Did you know that she went to her doctors for help? A look at how medical misogyny contributed to her abuse.

    First things first - I want to put a trigger warning on this article as it will deal with issues of rape, assault, abuse and medical neglect. Please feel free to skip if these topics will be difficult for you - or read in small chunks when you feel comfortable.

    There’s absolutely no pressure here - come and go as you please. My goal with this article is not to trigger or frighten people - but to look at the case involving Gisele Pelicot and what the rising tide of misogyny could mean for disabled individuals.

    The verdicts in her case are due in tomorrow - so let’s dive in and learn about this incredible woman, what happened to her and the unique role medical misogyny played in her abuse.
    Who’s Gisele Pelicot?

    If you aren’t familiar with Gisele - she’s making headline news in France for changing the traditional face of a rape victim. Her husband spent a decade drugging her and soliciting men on the internet to rape and assault her while she was unconscious.

    She found out about these atrocities by accident when he was caught filming up women’s skirts in a supermarket. The police checked his computer and found a folder filled with photos and videos of the egregious attacks on his wife.

    Over eighty men participated in these assaults - with many more declining to participate but not alerting Gisele or the authorities to her husband’s actions. Fifty one men have been identified and are now facing trial for rape - and Gisele waived her right to privacy so that they would be identified and have to face what they did to her. As she’s said many times - shame must change sides.

    Her case has sent shockwaves through women across the world - in large part because of just how many men participated in these horrific acts. She was married to her husband for FIFTY years. She believed him to be a good and safe man. Yet he wasn’t just hurting her - he was actively soliciting strangers to hurt her as well.

    The men who are charged with assaulting her range in age from 26 to 74 and come from all walks of life. Some were married, many had children of their own. They came from surrounding French towns after connecting with her husband on a website called Coco which has a history of overlooking dangerous and illegal behaviour. These men were invited to Gisele’s home for the express purpose of having intercourse with an unconscious woman.

    The list of men involved includes truck drivers, nurses, prison guards, firefighters, journalists, students, pensioners and municipal councillors. It’s frightening how most of the men seemed like ‘good men.’ There was no reason to suspect them of being capable of these crimes. They didn’t have a criminal record and they were active members of their communities.

    These men saw a post online about an opportunity to assault an unconscious woman with her husband’s permission - and they saw nothing wrong with taking that opportunity. Or if they DID see something wrong with it - they didn’t care.

    Either way - they harmed an innocent woman who wasn’t capable of consenting or fighting back. Many of them had sexually transmitted infections - Gisele caught four. Some men came back to the Pelicot home to assault her more than once.

    Can you even imagine the pain she’s feeling right now? To believe you’re in a loving marriage and then have the police show up at your door one day and shatter your entire world?

    To find out that not only was your husband drugging and assaulting you - he was actively encouraging others to do the same. Your marriage was a lie - and you’ve been put in danger for a decade.

    I consider myself an empathetic person who’s generally capable of putting myself in someone else’s shoes - but I genuinely can’t fathom the pain and betrayal she’s having to deal with.

    “Not All Men” and Why It Rings Hollow

    We NEED men to condemn this behaviour. To hold their fellow men responsible. Too many men participated in these atrocities and what’s galling is of the men who declined … no one sought help. They knew it was wrong - which is why they didn’t assault her - but they also didn’t warn her or go to police.

    How many men could have protected her? How many opportunities were there over a ten year period to stop this abuse? Why did no one even TRY?

    Not one of them went to the police - or even to Gisele herself - to let them know a woman was being repeatedly drugged, raped and assaulted and her husband was arranging it.

    They did nothing. They declined to actively participate and then patted themselves on the back for being “good men”.

    Newsflash: “Good men” would have sounded the alarm. They wouldn’t have expected a gold star for simply NOT raping an unconscious woman. I’m horrified whenever I read about it - but I keep talking about it so men realize WHY we’re angry. WHY we’re demanding they speak out.

    Now is not the time to shout “not all men” and demand we give you props for not being abusive. Now’s the time to say LOUDLY that you condemn this behaviour and that you will hold the men in your lives to a higher standard.

    Whenever I talk about this case - women share horrifying stories of their own rapes and abuse. Some share things they’ve never shared before. Gisele’s courage is helping other women speak out and find their voice.

    The response from men has been less encouraging. Some are appalled and quick to condemn these actions. But too many will immediately insert themselves in the conversation to ‘demand’ I clarify that it’s ‘not all men.’ They will tell me that it’s not necessary to condemn these actions as ‘they’re obviously wrong.’

    Men - it’s not obvious. Perhaps it should be - but too many women are raped and assaulted every single day for us to possibly believe that you know this behaviour is wrong. We need you to say it. We need you to be allies.

    When you insert yourself into the conversation and talk over the women - when you make demands and expect us to acknowledge that you are ‘one of the good ones’ - you’re inadvertently proving our point. You’re showing us that our voices don’t matter. That our safety means less to you than making sure you’re seen as a ‘good guy.’ That you are more interested in appearing to be a good man than actually learning what it takes to become a good man and ally.

    I promise you - we know it’s ‘not all men.’ The issue is - how can we know which men are the dangerous ones? How can we tell? Gisele had been married for fifty years and obviously thought her husband was a ‘good man.’ Most rapes are not carried out by strangers - but by men the women know and trust.

    We don’t know you’re a ‘bad man’ until it’s too late. Which means for our own safety - we must move through the world with a degree of caution towards ALL men. This isn’t because of misandry. We don’t hate men. We hate being harmed. We hate being raped. We hate not knowing who we can trust. We hate having to watch our drinks, where we walk, what we wear and who we are alone with. We’re exhausted, afraid and tired of being in danger.

    How Did Medical Misogyny Play a Role?

    I’ve noticed that there isn’t much discussion of the role medical misogyny played in what happened to Gisele. Some people don’t even realize how many times she sought medical help - because she KNEW something was wrong.

    We know our bodies and when something isn’t right with us - we notice. We can’t always determine what the problem is - we rely on doctors to do that. They’re the experts.

    Gisele went to her doctors looking for help - and they failed her. They had an opportunity to figure out what was happening to her - or at least involve the right people who COULD have figured it out. Imagine if she had been able to find out about her husband’s betrayal from a healthcare worker she knew and trusted - versus from police who randomly showed up at her door?

    How you receive a devastating diagnosis or traumatic news matters. She should have found out sooner and from someone she had a trusted relationship with.

    Why Did She Seek Medical Care?

    According to reports - Gisele sought medical care for a variety of symptoms including confusion, memory loss, vaginal and anal bruising and pain. She didn’t know WHAT was wrong - but she knew enough to try and get help.

    I think this is something we often overlook - our bodies are incredibly intuitive. They know when something isn’t right - even if our brain is unaware and/or unable to accept it. That little voice in your head will niggle at you that you’re missing something, your gut will send out repeated warning signs begging you to pay attention.

    Gisele went to her doctors and explained her symptoms - and her husband went with her. He informed them that she was forgetful and perhaps experiencing signs of early onset dementia.

    Rather than speaking to Gisele on her own - the doctors allowed her husband to drive the conversation - and Gisele ended up convinced that she was suffering from Alzheimers. In an article in The Telegraph - Gisele recalls asking her husband if he was drugging her:

    I didn’t understand why I had moments like this, I have an excellent memory,” said Ms Pelicot, adding that when she jokingly asked her husband, if he was drugging her, he “broke down in tears” and said: ‘You actually think I could do that?’.

    Remember what I said about how intuitive our bodies are? She may have asked jokingly - but I suspect her gut was trying to tell her something. Imagine abusing your wife repeatedly in such a barbaric manner - and then allowing her to suffer the horror and devastation of believing she had a terminal illness that was going to rob her of her mental faculties?

    The depths of her husband’s depravity clearly knew no limits - but why didn’t the doctors do more?

    I’m not suggesting they should have realized exactly what he was doing to her - I don’t think many people could conceive of such heinous acts being a possibility. But there were other clues that should have alerted them to the possibility of a bigger problem.

    When her STIs were discovered - he accused HER of cheating. She was convinced she was losing her mind, which gave him the opportunity to gaslight her into believing that maybe she was stepping out of their marriage and then forgetting what happened.

    She had no memory of having any affairs - and yet the doctors clearly took the word of her husband over her own. They didn’t investigate further. They deferred to HIM.
    This Is Medical Misogyny

    Giving more weight to the word of a man than your patient. Not speaking to your patient one on one without the man present. Assuming your patient is at fault when there’s no evidence to suggest that’s the case.

    What could they have done differently? They could have spoken to her without her husband present. They could have believed her that something was dreadfully wrong that went beyond ‘aging’. They could have involved social work to speak with her and perhaps they would have encountered more red flags. They could have called the police to investigate.

    There were ways they could have helped - and they failed her. As they fail so many women, marginalized people and those with disabilities.

    We are treated as invisible. Less than. Incapable of being the experts in our own bodies. We are frequently dismissed, talked down to and psychologized.

    Serious medical conditions are brushed off as anxiety, menopause, hormones, having a ‘delicate constitution’… the list goes on and on.

    Women’s pain is repeatedly under treated compared to men. The average time to a diagnosis of many serious illnesses are longer for us than our male counterparts. The ‘health gap’ is very real - and can destroy lives.

    If you’re tempted to dismiss this phenomenon - let me share some personal examples:

    - My Mom’s pancreatic cancer was initially brushed off as ‘anxiety’. She had intense itching and severe bruising which they said was due to stress from starting a new school year (she was a teacher). A few weeks later she turned yellow and received a terminal diagnosis

    - After my hysterectomy - I developed a severe post operative infection due to internal bleeding from a medical error. I went to the ER for help three times - and all three times was dismissed as ‘attention seeking.’ I had to bring a man with me to get testing done - and was immediately rushed for emergency surgery where I was only given 50/50 odds of survival

    – My POTS and various cardiac issues were dismissed for years as anxiety. Doctors missed the classic signs of postural tachycardia and repeatedly told me that I was fine and just needed to learn to relax more

    - My vEDS was missed for decades. Chalked up to growing pains and being a ‘sensitive’ child

    - When I need healthcare workers to wear a mask for me - I have considerably more success if I bring a man with me to the appointment

    - I’m frequently talked over, ignored and/or not trusted to know my own body. When I needed a hysterectomy - it was delayed for three years despite causing me enormous health issues. The reason? “You might meet a man who wants kids.” Not YOU might want kids (I didn’t) … you might meet a man who does.

    - In many medical situations over the course of my life - what a hypothetical man might want from me has come before what I want for myself. If I bring a man to the appointment - healthcare workers have deferred to him even if it’s clear I know far more about my condition

    Why Do I Say Disabled People Are at Increased Risk?

    The problems that exist within our medical system run deep. Misogyny, patriarchy, bias, discrimination - these are not things that can or will change overnight. Any inequality in the medical system is likely to disproportionately impact disabled people because of the deep rooted ableism that is pervasive in society.

    We interact with the medical system more than our non-disabled counterparts, which gives it more opportunities to let us down. We are treated as invisible, ‘useless eaters’, or unimportant nuisances.

    Our concerns are frequently brushed off as ‘nothing’ even when we present with very serious issues. One need not look further than the global response to the Covid pandemic - which has been to say repeatedly that ‘only the vulnerable are at risk.’ We ARE the vulnerable - and in the last five years the vast majority of people - healthcare workers included - have decided we’re expendable. A worthwhile sacrifice so they can go ‘back to normal’.

    We are far more likely to suffer from medical abuse and/or have significant medical PTSD - which means many of us don’t feel safe in healthcare situations. In fact - disabled people often say they would rather die than go to the hospital.

    We are also more likely to be in abusive relationships. We are often forced to rely on people who treat us poorly - because we can’t take care of ourselves and social supports are not sufficient to allow us to maintain our independence and autonomy.

    Some sobering statistics on disability violence (trigger warning - these numbers are shocking). All statistics taken from The Center for Disability Rights and quoted below:

    In 2015, disabled people were 2.5 times more likely than nondisabled people to experience violence

    Serious violent crimes like sexual assault, aggravated assault and robbery were more than three times as likely to impact disabled people

    Institutional violence is a serious issue - and disabled people constitute a significant portion of those who are institutionalized

    82% of violence against developmentally disabled adults was carried out in institutions (and in case you doubt how little the system cares for people in these situations - remember that in the UK those who were disabled and institutionalized had DNRs placed in their files without their consent during the early days of the Covid pandemic)

    Sexual assault is 7 times more likely to impact intellectually disabled people and 12 times more likely to impact intellectually disabled women

    More than 90% of people with developmental disabilities will experience sexual abuse in their lives, 49% will experience this abuse at least ten times

    Violence from intimate partners - is 40% more likely to affect disabled women than non disabled women

    In the past five years there have been more than 550 reported cases of disabled people - many of whom were children - murdered by their families

    The long and short of it is that disabled people are at far greater risk for abuse, neglect and medical trauma than non disabled individuals - and if they can’t safely confide in their doctor or healthcare worker - who can they turn to?

    We want to believe what happened to Gisele was an anomaly - but it wasn’t. The scope and severity of the abuse she endured may be an anomaly - but intimate partner abuse is not uncommon. The fact that she was dismissed by the medical system is also not surprising.

    Misogyny, rape culture and patriarchal values are alive and well. Medicine is not - and never has been - immune to these issues. When you combine them with rampant ableism and discrimination - you get a very unsafe situation for disabled people.
    Where Do We Go From Here?

    It starts with recognizing there is a problem. We must stop acting like these stories are outliers and start accepting that they are often the norm.

    We have a societal tendency to dismiss the concerns of both women and disabled individuals. To not trust us to know our own bodies. To refuse to believe us when we say something is wrong.

    We are not given autonomy over our bodies. We are regularly stripped of our agency and safety by family members, spouses and medical professionals.

    It must stop. We need to call out medical misogyny whenever it happens. Call out rape, sexual assault and patriarchal values that drive the harmful narrative that women are somehow the property of their male counterparts.

    It can be scary to share your story. It’s terrifying to speak up. But the more we refuse to be shamed into silence - the faster things will change. Gisele could have opted for privacy - she decided to allow her story to be public because ‘shame must change sides.’

    She wanted everyone to know that she did nothing wrong - the blame lies with those who chose to hurt her.

    That’s the most important takeaway - if you’ve been the victim of assault, medical neglect or misogyny - it was NOT your fault. You did nothing wrong. The individual, the system and society failed you.

    Abuse thrives in the dark. It relies upon victims being too scared to speak up. So let’s collectively support one another in loudly saying that enough is enough. Let’s demand better for ourselves and the generations that come after us.

    Let’s also lift up the good medical professionals that are out there. It’s important we recognize that they exist and need our support. When you find one - thank them. Ensure they know how much you appreciate their genuine willingness to listen, learn and allow patients to participate in their own care.

    We should also demand better from healthcare. We can and should support studies into the gender gap - and support anyone working to close the discrepancies that exist in the way men and women are treated in medicine.

    We can support women like Gisele. Say her name. Thank her for the sacrifice she’s making for the women who will come after her.

    I hope everyone pays attention to the verdict in this case - and if justice is not done I encourage every one of us to raise our voices in opposition. Hold Gisele in your thoughts and support one another wherever possible.

    We are stronger together.

    https://www.disabledginger.com/p/gisele-pelicot-medical-misogyny-and

    –—

    en partie traduit sur Mastodon:

    "Gisèle est allée voir ses médecins pour obtenir de l’aide - et ils l’ont lachée. Ils ont eu l’occasion de comprendre ce qui lui arrivait - ou du moins d’impliquer les bonnes personnes qui auraient pu comprendre la situation. Imaginez si elle avait pu découvrir la trahison de son mari grâce à un·e travailleur·e de santé qu’elle connaissait et en qui elle avait confiance, plutôt qu’à la police qui s’était présentée à sa porte par hasard ?

    "La façon dont vous recevez un diagnostic dévastateur ou des nouvelles traumatisantes est importante. Elle aurait dû l’apprendre plus tôt et de quelqu’un avec qui elle entretenait une relation de confiance.

    "Pourquoi a-t-elle demandé des soins médicaux ?

    "Selon les rapports, Gisèle a consulté un médecin pour divers symptômes, dont la confusion, la perte de mémoire, des ecchymoses vaginales et anales et des douleurs. Elle ne savait pas CE QUI clochait, mais elle en savait suffisamment pour essayer d’obtenir de l’aide.

    "Je crois que c’est quelque chose que nous négligeons souvent - notre corps est incroyablement intuitif. Il sait quand quelque chose ne va pas - même si notre cerveau n’en est pas conscient ou incapable de l’accepter. Cette petite voix dans votre tête se plaindra à vous disant que vous ratez quelque chose ; votre instinct vous enverra des signaux d’avertissement répétés vous demandant d’être attentif·ve.

    "Gisèle est allée voir ses médecins et leur a expliqué ses symptômes - et son mari l’a accompagnée. Il les a informés qu’elle était oublieuse et qu’elle avait des signes de démence précoce.

    "Au lieu de parler seule à Gisèle - les médecins ont laissé son mari de conduire la conversation - Gisèle a fini par se convaincre qu’elle souffrait de la maladie d’Alzheimer. Dans un article du Telegraph, Gisèle se souvient avoir demandé à son mari s’il la droguait :

    « Je n’ai pas compris pourquoi j’ai vécu des moments comme celui-ci, j’ai une excellente mémoire », a déclaré Mme Pelicot, ajoutant que lorsqu’elle a demandé à son mari, en plaisantant, s’il la droguait, celui-ci" a fondu en larmes « et a dit : ’Tu penses vraiment que je pourrais faire ça ?’. »

    https://climatejustice.social/@estelle/113681003679198532

    #viols_de_Mazan #médecine #mysogynie #mysogynie_médicale #patriarcat #viols #not_all_men #errance_médicale #corps

  • Une #Histoire de fluide
    https://laviedesidees.fr/Une-histoire-de-fluide

    Au siècle des Lumières, le médecin viennois Franz Anton Mesmer (1734-1815) s’intéresse à la distribution d’un « fluide » dans le #corps. Le magnétisme est né. Entre science et charlatanisme, cette nouvelle discipline ouvre la voie à l’hypnose.

    #médecine #polémique #sciences #histoire_des_sciences
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20241218_mesmer.pdf

  • Quand l’Algérie freine le rapatriement des Marocains retrouvés morts sur ses côtes
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/12/11/quand-l-algerie-freine-le-rapatriement-des-marocains-retrouves-morts-sur-ses

    Quand l’Algérie freine le rapatriement des Marocains retrouvés morts sur ses côtes
    Par Alexandre Aublanc (Casablanca, Maroc, correspondance, avec Mustapha Kessous)
    Elle attend le corps de son fils et ça l’épuise. Face caméra, cette femme pieuse, en pleurs, a pris la parole pour implorer ses « frères algériens » de lui rendre la dépouille de son garçon, mort en mer cet été, au nord du Maroc. Emporté par les eaux, son corps a été retrouvé à plus de 400 km à l’est, près d’Oran, en Algérie. Plus de quatre mois après sa découverte, il est toujours conservé dans une morgue de la ville.
    (...) La lenteur de son identification pose question. Selon différents organismes internationaux consultés, les conclusions dans ce type de procédure sont d’ordinaire connues au bout de quelques jours, plusieurs semaines tout au plus. Mais il s’est écoulé trois mois entre le prélèvement des ADN des parents d’Abdellatif Akhrif, effectué le 14 août, puis envoyé en Algérie, et la confirmation aux autorités marocaines, le 28 novembre, que le corps est bien celui de leur fils.
    Depuis le 24 août 2021, Alger a rompu tout lien diplomatique officiel avec Rabat. Contacté par Le Monde, le consul algérien à Casablanca n’a pas souhaité répondre à nos questions.
    Le cas du footballeur rappelle celui d’Abdelali Mchiouer. Ce ressortissant marocain, qui résidait en région parisienne, a été tué le 29 août 2023 par des tirs attribués à des garde-côtes algériens. Il naviguait alors sur un scooter des mers en compagnie de trois amis au large de Saïdia, une localité frontalière du nord-est du Maroc. Son corps a reposé près de quatre mois dans une morgue de Tlemcen, avant que la justice algérienne n’ordonne sa restitution à sa famille, le 21 décembre suivant.
    Abondamment commentées par la presse marocaine, les deux affaires, qui illustrent les effets délétères de la rupture bilatérale, en cachent d’autres, moins médiatiques. Elles concernent essentiellement des « harragas », ces candidats à l’émigration irrégulière, morts en Méditerranée et dont les dépouilles ont été charriées par la mer jusqu’en Algérie. Leur nombre est inconnu, mais la commission espagnole pour les réfugiés estime que les ressortissants marocains représentaient un quart des arrivées illégales à la frontière sud de l’Espagne en 2023.
    A Oujda, dernière grande ville de l’est du royaume, Hassan Ammari, à la tête d’une association d’aide aux clandestins, s’active depuis 2017 à faire rapatrier les corps de ces compatriotes décédés en mer. Il est jusqu’à présent parvenu à en récupérer trente-quatre. « Mais les démarches auprès des autorités algériennes se sont compliquées, encore plus depuis la réinstauration du visa pour les Marocains [décidée par Alger le 27 septembre] », explique ce fonctionnaire municipal.
    Les conditions pour se rendre en Algérie avec un passeport marocain sont désormais drastiques, comparables à celles exigées pour obtenir un visa Schengen. La frontière terrestre étant fermée depuis 1994, ce qui n’était auparavant que des formalités, pour les proches des victimes, a été rendu plus difficile en raison de la fermeture de l’espace aérien avec le Maroc, à l’initiative de l’Algérie, le 22 septembre 2021. Les lignes directes suspendues, il faut transiter par l’Europe ou Tunis, ce qui a fait grimper en flèche le prix du rapatriement : environ 6 000 euros, selon les témoignages recueillis.
    Louer l’ambulance qui cheminera jusqu’à Zouj Beghal, le point de passage entre Maghnia, en Algérie, et Oujda, coûte dix fois moins cher. « Mais c’est devenu un couloir humanitaire », glisse le journaliste Ahmed Tabet, du média en ligne Al3omk. Sans être impossible, le transport des corps par cette voie ne se fait plus qu’à titre exceptionnel. « C’est l’un des seuls moments où la frontière s’ouvre : pour faire passer les morts, soupire Me Hakim Chergui. La symbolique est terrible et triste à la fois, celle-ci montre à quel point la relation entre le Maroc et l’Algérie est moribonde. » A qui la faute ? « Les autorités algériennes disent que le Maroc ne fait pas les démarches nécessaires, mais les autorités marocaines expliquent avoir des difficultés à contacter leurs homologues en Algérie. Chacun se renvoie la balle », souffle un militant associatif. L’incompréhension est d’autant plus grande que les restitutions de dépouilles vers l’Algérie se font sans encombre, assure Hassan Ammari.
    Aujourd’hui, pour les cas d’au moins six dépouilles de Marocains bloquées en Algérie, M. Ammari ne voit pas d’issue. Les personnes décédées ont bien été identifiées, toutefois les procédures sont « au point mort ». Certains exemples donnent le vertige. Des parents espèrent ainsi depuis un an la remise des corps de leurs deux filles, conservés dans des morgues des wilayas de Tipaza et Chlef. Agées d’une vingtaine d’années, elles ont perdu la vie en Méditerranée en tentant de rejoindre clandestinement l’Espagne à bord d’un zodiac.
    Rejetée par la mer à proximité d’Alger, la dépouille d’un pêcheur à la bouée, noyé près d’Al-Hoceima, est, elle, attendue par sa famille depuis plus de huit mois. Face à ces situations, l’avocat marocain Mourad El Ajouti dénonce « une diplomatie des corps », déplorant l’instrumentalisation de citoyens en détresse à des fins de règlements de compte politiques.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#algerie#mortalite#corps#sante#frontiere#migrationirreguliere#harraga

  • Comme des Italiens en #Suisse (1/5) : La liberté en Suisse et ailleurs

    Les Italiens sont des millions à avoir émigré vers la Suisse, d’abord à la fin du 19ème siècle, puis dans un second mouvement après la Deuxième Guerre mondiale. Ils sont venus pour travailler, dans des conditions souvent très difficiles. Ils n’étaient pas les bienvenus, même si la Suisse avait besoin d’eux, notamment pour ses grands chantiers comme la construction du tunnel du Gothard, pour édifier sa modernité. Les Italiens et les Italiennes formaient d’ailleurs encore en 2023 la population étrangère la plus importante de Suisse.

    A la fin des années 1880, la Suisse connaît un tournant dans son histoire démographique : de pays d’émigration, elle devient un pays d’immigration. La Suisse évolue et devient un pays désirable, en premier lieu pour ses Italiens.

    Rosita Fibbi est sociologue affiliée au Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population à l’université de Neuchâtel. Elle répond aux questions de Marie Giovanola.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2024/audio/comme-des-italiens-en-suisse-1-5-la-liberte-en-suisse-et-ailleurs-28688945.html
    #immigration #migrants_italiens #Italie #immigration #racisme #main-d'oeuvre
    #audio #podcast #surpopulation_étrangère #Überfremdung #politique_migratoire #saisonniers #émeutes #missions_catholiques #fanfare #police_fédérale_des_étrangers #travailleurs_étrangers #accord_migratoire #rotation_de_la_main-d'oeuvre #permis_saisonniers #rotation #histoire #humiliation #visite_médicale #screening_sanitaire #trauma #corps #nudité #marginalisation #montagne #hébergement #baraquements #conditions_de_vie #écart #périphérie #marginalisation_spatiale #industrie #stabilisation #regroupement_familial #permis_de_séjour #discriminations #enfants_du_placard #enfants_cachés #expulsions #Schwarzenbach #initiatives_Schwarzenbach #James_Schwarzenbach #initiative #colonies_libres #permis_de_séjour #naturalisation #votations

  • Florida Officials Are Telling Residents Who Don’t Evacuate to Write Their Names on Themselves So Their Bodies Can Be Identified

    Florida officials are telling residents who don’t intend to evacuate from the areas expected to be hit hardest by Hurricane Milton to write their names and the phone number of a family member on themselves so their bodies can be identified and their families find out about their deaths, according to CNN’s Paul Murphy.

    On Tuesday, Murphy repeated the message one local chief of police had for his constituents.

    “It’s the same message we’re hearing for people from leaders across the state: If you stay, they can not get you. They were able to do some water rescues in Helene; that will not happen with Milton,” began Murphy. “Once the winds, which are forecasted to start here at tropical storm force gusts, once they start tomorrow at around 8 a.m., he expects that by noon, they’re not going to be able — they’re going to have to evacuate the island themselves. So starting at noon tomorrow, if you’re here, there will not be help coming for you. You are on your own.”

    “And he’s made that very clear. It’s that same message we’re hearing from officials: Write your name, write your number, write someone else’s number, your date of birth on you,” he concluded. “Because when they come looking for you, they want to know who to contact because you decided to stay.”

    “Yeah, Paul, that is a somber message that we are hearing from folks,” replied anchor Boris Sanchez, who has also been on the ground in the Sunshine State.

    In an appearance on CNN Monday night, Tampa Mayor Jane Castor had a similar warning, saying she “could say without any dramatization whatsoever: If you chose to stay in one of those evacuation areas, you’re going to die.”

    “This is something that I have never seen in my life,” she continued. “People need to get out.”

    https://www.mediaite.com/tv/florida-officials-are-telling-residents-who-dont-evacuate-to-write-their-n
    #prévention #identification #décès #corps #ouragan #Floride #USA #Etats-Unis #évacuation #nom #peau #numéro_de_téléphone #contact

  • No, la tecnologia non è neutrale ed ecco come ha condizionato la vita delle donne

    In Tecnologia della rivoluzione Diletta Huyskes apre una riflessione sulle responsabilità sociali di chi innova. Dal forno a microonde all’AI.

    L’idea che la tecnologia sia una forza neutrale e inarrestabile, che opera indipendentemente dai contesti sociali, economici e culturali, è un mito radicato nel nostro immaginario collettivo. Tuttavia, come dimostra Diletta Huyskes nel suo libro Tecnologia della rivoluzione. Progresso e battaglie sociali dal microonde all’intelligenza artificiale (Il Saggiatore, 2024), questo mito è ben lontano dalla verità. La tecnologia non è mai stata neutrale e spesso amplifica le ingiustizie esistenti.

    Un esempio significativo che viene raccontato nel libro è il caso di ProKid+, l’algoritmo di polizia predittiva impiegato nei Paesi Bassi nel 2015, che ha condannato preventivamente un adolescente, Omar (nome fittizio), a un futuro da criminale. Reddito basso, background migratorio e un’età inferiore ai diciotto anni, sono solo alcune delle caratteristiche utilizzate dai sistemi di intelligenza artificiale per valutare il rischio di migliaia di persone ogni giorno. Il progetto, noto come Top400, inizialmente pensato come una lista di adolescenti precedentemente condannati per almeno un reato, è stato successivamente ampliato includendo anche bambini e ragazzi che, pur non avendo ancora avuto problemi legali, erano considerati dall’algoritmo a rischio di esserlo presto.
    Una tecnologia a sfavore delle minoranze

    Questo algoritmo, che avrebbe dovuto rappresentare un approccio innovativo alla prevenzione del crimine, non ha fatto altro che reiterare stereotipi e pregiudizi preesistenti, privando i soggetti come Omar di qualsiasi possibilità, riscatto ed emancipazione e lasciandoli intrappolati in un circolo di sospetti e discriminazioni: “Questa sentenza è il risultato di una raccomandazione proveniente da un modello matematico che prometteva il rilevamento della criminalità utilizzando principalmente metodologie di apprendimento automatico, un sottoinsieme dell’intelligenza artificiale che utilizza modelli statistici e algoritmi per analizzare e fare previsioni basate sui dati”.

    La pretesa di prevedere il crimine attraverso l’analisi dei dati ignora il fatto che tali modelli sono costruiti su basi che riflettono le disuguaglianze sociali, contribuendo a perpetuarle piuttosto che risolverle. Non a caso Huyskes cita Andrew Feenberg che nel suo testo, Transforming Technology, asserisce che la progettazione della tecnologia è una decisione ontologica ricca di conseguenze politiche. Huyskes ci guida attraverso una riflessione critica, evidenziando come ogni nuova tecnologia sia il risultato di un preciso percorso storico e sociale. Contrariamente all’immagine romantica del genio inventore che cambia il mondo con un’illuminazione improvvisa, la realtà ci mostra come le innovazioni tecnologiche siano frutto di compromessi, conflitti e distribuzioni ineguali di potere.

    L’idea di un progresso lineare e inevitabile si sgretola di fronte all’analisi che Huyskes offre, svelando una verità fattuale: la tecnologia è costruita, modificata e implementata per servire interessi specifici, spesso a scapito delle fasce più vulnerabili della società. Un altro esempio significativo è rappresentato dall’introduzione delle tecnologie domestiche nel ventesimo secolo. Queste invenzioni, come il forno a microonde, venivano presentate come soluzioni liberatorie per le donne, promettendo di alleviare il carico del lavoro domestico.
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    Tuttavia, come dimostra Huyskes, la realtà è stata ben diversa: piuttosto che emancipare, queste tecnologie hanno rafforzato gli stereotipi di genere, relegando ulteriormente le donne al loro ruolo tradizionale di casalinghe. Invece di liberarle, le hanno intrappolate in un ciclo di lavori domestici sempre più standardizzati e invisibili: “La speranza era che la tecnologia domestica avrebbe sollevato le donne dal loro lavoro non pagato nelle case, un tema politico su cui il movimento femminista stava concentrando quasi interamente le sue lotte in quegli anni”.
    Il controllo dei corpi

    Infatti, nel 1974, Joann Vanek dimostrò come la condizione femminile nel lavoro casalingo non avesse subito nessun cambiamento con l’introduzione delle tecnologie domestiche; l’industrializzazione del lavoro domestico e la meccanicizzazione del focolare aveva creato nuove aspettative, un aumento della produttività e nuovi compiti: “Lungi dal sentirsi liberate, le donne che lavoravano nelle case, che quotidianamente e instancabilmente portavano avanti tutto il lavoro di cura necessario al sostentamento della vita economica e politica di intere nazioni, si sentivano sempre più meccanizzate, ma anche sempre più affaticate”.

    Nell’analisi di Diletta Huyskes emerge con forza il tema del controllo dei corpi come uno dei nodi cruciali nell’intersezione tra tecnologia e genere: “Come può una società che per decenni si è basata esclusivamente sul corpo maschile come metro di misura garantire un trattamento equo in base al genere?”. L’esclusione delle donne dalla tecnologia non ha significato solo tenerle lontane dai luoghi di potere, formazione e creazione, ma anche privarle della possibilità di utilizzare e beneficiare di tali innovazioni. Questo schema di esclusione, che continua a persistere anche dopo molti decenni, rappresenta ancora il modello dominante nella gestione del rapporto tra genere e tecnologia.

    Nel libro si racconta anche come a partire dal 1980, il gruppo di ricerca su donne e tecnologia della Fondazione per la ricerca scientifica e industriale dell’Istituto norvegese di tecnologia (Sintef), con le studiose Anne-Jorunn Berg e Merete Lie, ha iniziato a riflettere sulle conseguenze pratiche dell’esclusiva presenza maschile nelle fasi di progettazione e sviluppo tecnologico. Inizialmente, le domande riguardavano l’impatto delle nuove tecnologie sulla vita delle donne. Tuttavia, con il progredire delle loro ricerche, la questione si è evoluta in: “Gli artefatti hanno un genere?”.

    Questo ha portato a un ampliamento della ricerca, dall’analisi delle donne all’indagine sul genere e sul design in generale, invece di concentrarsi solo sulle conseguenze delle tecnologie. Berg e Lie hanno scoperto che gli artefatti tecnologici riflettono un genere, poiché vengono progettati con specifiche configurazioni di genere in mente. In altre parole, nascono con un’idea chiara di chi dovrà utilizzarli.
    AI e stereotipi sociali

    Automobili, computer, smartphone sono alcuni esempi di tecnologie usate da uomini e donne, ma progettate principalmente tenendo conto delle caratteristiche e delle abitudini di un uomo medio: "La testimonianza più forte degli ultimi anni sulle persistenti disuguaglianze di genere nel design di ciò che diamo più per scontato l’ha scritta l’attivista e scrittrice Caroline Criado Perez. Un catalogo di fatti e cifre che raccontano di un mondo a misura d’uomo, forse tra i più scioccanti quello sulle case automobilistiche statunitensi che solo nel 2011 hanno iniziato a effettuare crash test anche con manichini femminili. Prima di quel momento, tutti i dati a disposizione e gli interventi necessari riguardo agli incidenti automobilistici avevano a che fare esclusivamente con i corpi maschili, per cui l’accuratezza nei casi di corpi femminili era sconosciuta”.

    Nel panorama contemporaneo, l’intelligenza artificiale rappresenta la nuova frontiera di questa riflessione critica. Lungi dall’essere una tabula rasa, l’AI porta con sé i bias e le ingiustizie del passato, riflettendo le stesse logiche di potere che hanno caratterizzato le tecnologie precedenti:“Non solo incorporano cultura, valori, pregiudizi durante le fasi di design iniziale, ma continuano ad alimentarsi di questi input sempre nuovi durante la loro intera esistenza”. Oggi, le nuove tecnologie sono progettate per mantenere lo status quo e perpetuare le disuguaglianze sociali esistenti, contribuendo a rafforzare ciò che la studiosa femminista Patricia Hill Collins chiama “la matrice del dominio”, un sistema sociologico che comprende diverse forme di oppressione come il capitalismo, l’eteropatriarcato, la supremazia bianca e il colonialismo.

    Uno degli esempi più emblematici dell’automazione di sistemi istituzionali già particolarmente discriminatori ed escludenti è quello della giustizia penale. Con l’obiettivo di trovare una formula matematica che potesse prevedere con precisione la probabilità di recidiva, sempre più dipartimenti di giustizia hanno sperimentato l’uso dell’intelligenza artificiale: quasi tutti gli stati nordamericani hanno adottato o testato software basati su AI per questo scopo. Questi sistemi calcolano le probabilità attraverso la valutazione del rischio: un punteggio di rischio elevato indica una maggiore probabilità che l’individuo commetta nuovamente un crimine in futuro: "Il calcolo che porta a questi punteggi è basato solitamente su delle domande rivolte direttamente alle persone imputate e i dati estratti dal casellario giudiziario. Si tratta di previsioni sul futuro in base a comportamenti passati, frequenze, statistiche, e i dati per addestrare modelli come questi spesso includono variabili proxy come «arresto» per misurare il «crimine» o qualche nozione di «rischiosità» sottostante.”

    Ripensare la tecnologia: giustizia e inclusione

    Negli Stati Uniti, dove i dati relativi al crimine sono stati influenzati da decenni di pratiche di polizia basate su pregiudizi razziali, e dove alcuni gruppi sociali ed etnici sono stati storicamente più esposti a controlli di polizia, la mappatura del crimine non può essere considerata neutrale. A partire da questi presupposti, l’etnia viene tracciata indirettamente attraverso altre variabili correlate, come il codice postale o la condizione socio-economica.

    Il risultato è un modello che presenta un tasso significativamente più alto di falsi positivi, cioè attribuisce un rischio elevato di recidiva a individui neri rispetto a quelli bianchi. Alcuni di questi strumenti mirano a prevedere i rischi di criminalità associati a singoli individui, basandosi sulla loro storia personale e su altre caratteristiche. È proprio ciò che è accaduto a Omar: giudicato da un software di polizia predittiva come un adolescente ad alto rischio di diventare un criminale, è stato trattato come tale fin da subito.

    Come asserisce l’autrice, “L’intelligenza artificiale è molto più di una tecnologia. È un discorso utilizzato attivamente per plasmare le realtà politiche, economiche e sociali del nostro tempo”. La tecnologia può essere un potente strumento di liberazione, ma solo se siamo disposti e disposte a interrogarci su chi ne controlla lo sviluppo e su chi ne beneficia davvero. È essenziale che il dibattito sulla tecnologia non rimanga confinato a un’élite specifica, ma diventi un discorso collettivo, aperto e inclusivo, in grado di affrontare le domande fondamentali su giustizia, equità e democrazia. In questo senso, Tecnologia della rivoluzione è un invito a ripensare il nostro rapporto con il progresso e con le forze che plasmano il nostro presente e il nostro futuro. Huyskes ci ricorda che ogni innovazione porta con sé una responsabilità, e che è nostro compito vigilare affinché il futuro tecnologico sia costruito su basi più giuste e consapevoli.

    https://www.wired.it/article/tecnologia-donne-pregiudizi-rivoluzione-progresso-diletta-huyskes
    #neutralité #technologie #femmes #impact #conditionnement #genre #responsabilité_sociale #contrôle #corps #inégalités

    • Tecnologia della rivoluzione. Progresso e battaglie sociali dal microonde all’intelligenza artificiale

      Sara è una donna, una madre. È disoccupata, single e migrante. La sua è un’identità stratificata, unica e irripetibile. Queste caratteristiche sociali la renderanno sospetta per tutta la vita. Perché per un modello matematico – e per il governo del suo paese – Sara è solo un insieme di indicatori che, sommati tra loro, generano un alto punteggio di rischio, una previsione statistica che la trasforma in una potenziale criminale. Ma la sua unica colpa è quella di essere se stessa, e di condividere un profilo simile ad altre persone esistite e accusate prima di lei.

      Questa e molte altre storie ci mostrano che un singolo numero elaborato da un algoritmo può cambiare le sorti di interi gruppi sociali, rischiando un ritorno a ingiustizie antiche, oggi amplificate dal modo in cui stiamo usando questi strumenti. Ripercorrendo la storia della tecnologia possiamo attraversare anche quella dell’esclusione sociale: ogni invenzione, dalla bicicletta al forno a microonde, fino all’intelligenza artificiale, è il risultato di scelte precise, valori e compromessi umani che causano forti impatti sulla società.

      Grazie alla riscoperta di molti contributi femministi proposti tra gli anni settanta e duemila, Tecnologia della rivoluzione ci spinge a riflettere su come intervenire per fare in modo che le rivoluzioni tecnologiche non portino a involuzioni sociali.

      https://www.ilsaggiatore.com/libro/tecnologia-della-rivoluzione
      #livre #Diletta_Huyskes

  • « Casser leurs machines, fabriquer les nôtres »
    https://www.terrestres.org/2024/09/05/casser-leurs-machines-fabriquer-les-notres

    Comment lutter contre l’industrialisation du monde sans défendre, en creux, un retour à un ordre supposément naturel ? Critiquer certaines technologies sans stigmatiser celles et ceux qui en dépendent au quotidien ? Entretien avec des membres de l’organisation du festival du livre Livrosaurus Rex, sur le thème de la critique des technologies et de l’industrialisation du monde. L’article « Casser leurs machines, fabriquer les nôtres » est apparu en premier sur Terrestres.

    #Autonomie #Corps #Décroissance #Féminisme #Technocritique #Technologie

  • Immigration clandestine : 17 corps sans vie dont 2 sénégalais échouent sur une plage au Maroc
    https://www.dakaractu.com/Immigration-clandestine-17-corps-sans-vie-dont-2-senegalais-echouent-sur-

    Immigration clandestine : 17 corps sans vie dont 2 sénégalais échouent sur une plage au Maroc
    Les conséquences de l’émigration irrégulière se font sentir dans plusieurs pays en Afrique subsaharienne. Les jeunes continuent de perdre la vie en mer. Selon des médias locaux marocains, deux embarcations avaient été portées disparues avant que 17 corps sans vie dont 3 femmes échouent à la plage de Gulmin.
    « Pour le moment 2 Sénégalais ont été formellement identifiés. Leurs dépouilles sont actuellement à la morgue du centre de santé de Bouizakame situé à 1100 km au nord de Dakhla, informe Liberation. Les vérifications continuent », a fait savoir Babou Sene. « Il s’agit de deux zodiaques qui ont chaviré le 17 août au large de Tarfaya. Les corps ont été rejetés par la mer plus au nord à Guelmim. Des dizaines de disparus ont été dénombrés . Malheureusement, les capitaines des embarcations étaient tous Sénégalais et les trafiquants de migrants les font venir directement du Sénégal notamment des lles du Saloum.
    Les capitaines de ces embarcations ont été arrêtés, selon Libération. Depuis le début du mois, 8 capitaines, tous des Sénégalais ont été arrêtes. Il convient de noter qu’aucun Marocain n’ose conduire un zodiaque en raison des peines de prisons dissuasives qui sont infligées » a fait savoir le consul général du Sénégal à Dakhla avant de faire un état des lieux. « La situation se décante petit à petit. Nous avons pu rapatrier par voie aérienne 09 Sénégalais le 30 juillet et 40, le 06 août. 53 seront rapatriés par voie aérienne le 28 août. A cette date, il restera encore près de 300 compatriotes dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et d’Argoub situés respectivement à 300 km et 100 km au sud de Dakhla. Nous faisons de notre mieux pour porter aide et assistance aux compatriotes qui vivent dans des conditions difficiles », a-t-il ajouté.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#maroc#routemigratoire#mortalite#traversee#atlantique#ilesaloun#sante#corps#rapatriement

  • En guise d’héritage, une quête à poursuivre

    Trois vagues féministes plus tard, les slogans d’#Emma_Goldman ont sans doute perdu de leur charge révolutionnaire. Pourtant, les questions qu’elle posait il y a un siècle sont toujours d’une brûlante actualité. Et s’il était temps de la redécouvrir ?

    Près d’un siècle après la mort d’Emma Goldman, l’#intime est toujours #politique, les droits et #libertés_individuelles sont renforcés, le cadre démocratique renouvelé, et l’#émancipation_des_femmes est un processus toujours en cours. Entre la militante anarchiste et nous, des mythes ont disparu, et d’autres sont nés : la croyance dans l’État s’est fragilisée, celle dans le progrès humain aussi, et la violence terroriste comme les mouvements de backlash semblent toujours prêts à miner les acquis en matière de libertés individuelles. Anarchistes ou pas, nous sommes frappés par l’actualité des questions qu’Emma Goldman posait avec 100 ans d’avance.

    L’héritage d’Emma Goldman

    Pour la philosophe #Chiara_Bottici, la pensée d’Emma Goldman résonne avec encore plus de force aujourd’hui que dans le passé. En effet, Goldman est contemporaine du féminisme de la première vague qui avait fait de la revendication des #droits_politiques la priorité de son combat. C’est donc face à cette forme de féminisme qu’elle jugeait reservée à une élite qu’Emma Goldman se déclarait alors « non-féministe ». Aujourd’hui, force est de constater que ce féminisme de la première vague a montré ses limites : l’obtention de droits politiques n’ont pas suffi à créer les conditions de l’émancipation des femmes. « Ce qui est actuel dans la pensée d’Emma Goldman, c’est le fait qu’on ne peut pas séparer le féminisme de la critique du #capitalisme, de la critique de l’État en tant que machine d’exploitation. » juge Chiara Bottici.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avoir-raison-avec/la-quete-doit-se-poursuivre-et-se-poursuivra-8379133

    #intersectionnalité #corps #féminisme #héritage #anarchisme
    #audio #podcast