• Philosopher avec son corps : bienvenue en phénoménologie | La série documentaire
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-philosopher-avec-son-corps-bienvenue-en-phenomenologie

    Elise Gruau part à la recherche d’expériences de philosophie incarnée. Sur les traces de la phénoménologie, elle cherche combien cette philosophie du corps inspire des pratiques et engagements, à l’université, dans l’espace public, dans la création artistique ou dans le soin psychique. Durée : 4 épisodes d’1h chacun. Source : France Culture

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-23.05.2022-ITEMA_23035076-2022C26362E8098-21.mp3

  • Migrantes et combattantes

    « Ni victimes, ni héroines »

    Dans le monde, 48 % des personnes qui décident de migrer sont des femmes. Où sont-elles ? Pourquoi ne les voit-on jamais ? Pourquoi en parle-t-on si peu ? Que vivent-elles sur la route et dans ces zones frontières ? Cet épisode donne la parole aux femmes exilées. Elles racontent les violences perpétrées par la police, les passeurs, ou les hommes qui empruntent le même chemin qu’elles. Les stratégies qu’elles élaborent pour surjouer l’image stéréotypée de « la victime » afin d’accéder plus facilement aux aides humanitaires. L’utilisation de leurs #corps de femme enceinte comme atout lorsqu’elles prennent la mer sur des zodiacs qui seront secourus plus rapidement. La difficulté à laisser leurs enfants au pays, la vie avec celleux né.e.s en chemin. L’espoir de rencontrer une « sœur » avec qui traverser les épreuves. Les rêves d’avenir, les luttes pour leurs libertés.

    https://www.arteradio.com/son/61672001/migrantes_et_combattantes
    #femmes #femmes_migrantes #violences #asile #migrations #réfugiés #victimisation #héroïsation #stéréotypes

    ping @_kg_ @karine4

  • Comment la #marche libère les #femmes | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/227359/marche-randonnee-liberation-femmes-independance-epanouissement

    « On considérait que le #corps de la femme n’était pas capable de marcher sur de trop longues distances, mais ce discours médical servait surtout à garder les femmes à l’intérieur des foyers. Une femme qui se rend à l’extérieur, qui occupe l’espace public, c’est une femme qui peut faire potentiellement des rencontres. Tout ça met en danger la cellule familiale », explique Julie Gaucher.

    « À l’époque, ajoute la chercheuse, une femme qui fait du sport en extérieur, c’est aussi une mise en danger de l’hégémonie des hommes. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le modèle masculin par excellence, c’est le soldat. Puis c’est l’exploit sportif. Si les femmes entendent investir ce terrain, que reste-t-il aux hommes ? »

  • L’asexualité dans les récits handicapés
    https://infokiosques.net/spip.php?article1906

    À propos d’asexualité, de célibat, d’injonction à la sexualité, de handicap et de rôles de genre, cette brochure tente de dépasser « de manière critique le point de vue valide sur la sexualité à travers le handicap de chaque autrice et de leurs expériences distantes par rapport à la sexualité. » Sommaire : - Avant-propos Désexualisation et asexualité imposée Stigma et identité asexuelle Asexualité et diversité des sexualités Depuis les intersections Bibliographie Pour aller plus loin #A

    / Infokiosque fantôme (partout), #Corps,_santé,_antivalidisme, #Sexualités,_relations_affectives, #Anglais

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://blog.potate.space
    https://blog.potate.space/quel-rapport-avec-la-r-ace
    https://blog.potate.space/introduction-ela-przybylo
    https://www.academia.edu/44361644/Des_asexuels_et_leur_masculinit%C3%A9_D%C3%A9placer_lasexualit%C3%A9_sur_l
    https://lesintimitesinvisibles.tumblr.com
    https://charlottepuiseux.weebly.com/introcrip.html
    https://www.zinzinzine.net/culture-sexualisee.html
    https://www.zinzinzine.net/une-approche-materialiste-du-handicap.html
    https://docs.google.com/document/d/1LVjlywrvvWG42GkZHenNLA3nyTpB_3F_f5olUsdd9H4
    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/free-from-desire-comment-lasexualit%C3%A9-ma-lib%C3%A9r%C3%A9e/id1521266257
    http://www.radiorageuses.net/spip.php?article185
    https://www.radiorageuses.net/spip.php?article992
    https://www.youtube.com/watch?v=9gb_vWiqqmA


    http://www.slate.fr/audio/mansplaining/pourquoi-hommes-asexuels-invisibles-77
    https://blogs.radiocanut.org/interlope/2022/01/24/tremplin-1
    https://podtail.com/da/podcast/sortir-du-capitalisme/crip-pour-un-anti-validisme-intersectionnel
    https://www.jaimebienquandtuparles.com/septante-minutes-avec-elisa-rojas-alistair-houdayer-handicap
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/l-asexualite-dans-les-recits-handicapes-cahier-v6.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/l-asexualite-dans-les-recits-handicapes-pageparpage-v6.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Asexuality_in_disability_narratives-2011-Kim.pdf

  • Lecture d’un extrait du livre « Les corps caverneux », de Laure Gauthier paru aux éditions LansKine

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/les-corps-caverneux-de-laure-gauthier

    Le récit poétique de Laure Gauthier se construit en sept séquences dont l’allusion à l’excitation sexuelle du titre Les corps caverneux semble « tracer des signes secrets » derrière ces anatomies désirantes. Ces poèmes narratifs explorent en autant de variations, ces cavernes multiples. « Une musique garde en mémoire un chant dans la grotte qui refait surface. » (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Quotidien, #Langage, #Livre, #Lecture, #Poésie, #Vidéo, #En_lisant_en_écrivant, #Biographie, #Corps, #Podcast, #Voix, #Art, #Désir, #Forêt, (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_les_corps_caverneux_laura_gauthier.mp4

    https://www.editions-lanskine.fr/livre/les-corps-caverneux

  • Livreurs et plateforme logistique, le corps accéléré - Ép. 2/4 - Le corps au travail
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/livreurs-et-plateforme-logistique-le-corps-accelere


    Avec Fabien Lemozy, sociologue qui fut aussi livreur à vélo, nous apprenons ce qu’est un corps accéléré par le numérique. Il nous raconte aussi la peur « de couler » chevillée au corps de ces travailleurs, un vocabulaire de l’ouvrier taylorisé qui a peur de perdre la cadence imposée par la chaîne : “Les plateformes, ce n’est pas du néo-taylorisme, parce que le taylorisme n’a jamais arrêté, c’est juste que les outils de l’information, de la communication ont permis de remanier ça d’une manière différente et ça engage les personnes sur un nouveau terrain, sur nouveau mode de domination dans lesquelles on se met en mode robot.”

  • "En êtes-vous bien sûre ?"
    https://infokiosques.net/spip.php?article1526

    « Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie », dit le proverbe. C’est le préjugé auquel sont confrontées les femmes qui demandent à leur médecin une stérilisation, pourtant autorisée par la loi sans restriction. Sommaire : L’accident de trop Politique contraceptive en échec Les médecins se défilent Une bonne couche de paternalisme Non, je ne regrette rien « Un enfant, si je veux, quand je veux ! » Droit à l’enfant versus droit à ne pas en avoir ? Encart / En pratique Encart / Rendez-moi ma testostérone ! #E

    / Féminisme, (questions de) genre, #Corps,_santé,_antivalidisme, Z (France)

    #Féminisme,_questions_de_genre #Z_France_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/en_etes_vous_bien_sure_sterilisation-sep2016-fil-16pA5-NoiretBlanc.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/en_etes_vous_bien_sure_sterilisation-sep2016-fil-16pA5.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/en_etes_vous_bien_sure_sterilisation-sep2016-cahier-8pA4.pdf

  • Quelles ressources pour le soin et le soutien collectif ?
    https://infokiosques.net/spip.php?article1896

    "Cette zine a pour objectif de fournir des outils pour s’en sortir lorsque l’on est cible d’une oppression, d’une dynamique de groupe qui pèse sur soi. Nous refusons catégoriquement de faire peser la charge émotionnelle et mentale du travail de soin, d’éducation et de changement des dynamiques sur les personnes qui sont ciblées ! En outre, actuellement, il existe peu de ressources au sein du réseau autre que des formes informelles au bon grès des relations et des positions de chacun.e.s. C’est pour ces deux raisons que nous avons choisi d’uniquement donner des modes de fonctionnement collectifs qui peuvent être mise en place par toustes au bénéfice de toustes mais surtout des personnes cibles. Ces idées sont des fonctionnements à intégrer dans nos façon de faire et dans nos modes d’organisations (...)

    #Q #Guides_pratiques #Infokiosque_fantôme_partout_ #Corps,_santé,_antivalidisme
    http://criticalresistance.org/resources/addressing-harm-accountability-and-healing
    https://incite-national.org/wp-content/uploads/2018/08/revolution-starts-at-home-zine.pdf
    https://incite-national.org/2010/05/22/815
    https://www.transformativejustice.eu/en/what-are-ca-and-tj
    https://www.transformativejustice.eu/wp-content/uploads/2010/06/6685_toolkitrev-cmtyacc.pdf
    https://phillysurvivorsupportcollective.wordpress.com
    https://drive.google.com/file/d/0Bz0gQUt5y-_7NlNxc0trd1gwYjQ/view
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Quelles_ressources_pour_le_soin_et_le_soutien_collectif-avr2020-36pA5-
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Quelles_ressources_pour_le_soin_et_le_soutien_collectif-avr2020-18pA4-

  • Pourquoi avons-nous besoin d’un féminisme sourd ?
    https://infokiosques.net/spip.php?article1904

    Ce recueil de textes et de collages est une création collective issue du Camp des féministes sourdes qui a eu lieu en août 2021 dans l’Aveyron. Sommaire : Pourquoi a-t-on besoin d’un féminisme sourd ? Femmes, sourdes et identités Le sacrifice des femmes sourdes - La LSF est-elle sexiste ? Double oppression (ces conneries qu’il ne faudrait pas entendre) Faut qu’on parle Histoire de famille Qui doit intervenir ? #P

    / Féminisme, (questions de) genre, Infokiosque fantôme (partout), #Corps,_santé,_antivalidisme, #Violences_patriarcales,_autodéfense_féministe

    #Féminisme,_questions_de_genre #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/pourquoi-avons-nous-besoin-d-un-feminisme-sourd-cahier-couleur.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/pourquoi-avons-nous-besoin-d-un-feminisme-sourd-cahier-nb.pdf

  • Noirs en France

    Qu’y a-t-il de commun entre les Noirs français ? Pas grand-chose, hormis leur couleur de peau et le racisme dont ils sont victimes. Pour la première fois, le film Noirs en France donne la parole aux Français noirs de tous âges et de tous horizons, connus ou inconnus du grand public. Raconté par l’écrivain #Alain_Mabanckou, ce documentaire retrace leurs histoires faites de préjugés et de stéréotypes, mais traversées aussi d’espoir et de fierté. Ces Noirs en France construisent une histoire en constante transformation.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64268_0

    #regard #Noirs #France #clichés #injustices #préjugés #stéréotypes #minorité #enfance #blague #racisme #test_de_la_poupée #culture_pop #humiliation #harcèlement_raciste #négritude #contrôles_au_faciès #Black_Lives_Matter #corps #sport
    #film #film_documentaire #documentaire

    #Yannick_Noah sur le film #Tarzan (min. 16’29) :

    « Quand on était mômes, on avait un truc qu’on ne comprenait pas : pourquoi Tarzan, le roi de la Jungle, c’est un Blanc ? Comment ce mec arrive avec une meuf blanche, il pousse des cris et tous les animaux arrivent ? Alors que nous, tous les Blancs qu’on voit pour de vrai dans la brousse avec tous les animaux, dès qu’ils voient un animal, ils partent en courant... C’était notre blague : Tarzan le roi de la jungle. »

    ping @karine4 @cede @isskein

  • L’enquête de l’#Université_de_Genève montre un système académique à bout de souffle

    Les situations de #précarité et de #harcèlement relevées ne sont pas des cas isolés, mais bien la conséquence d’un mal structurel qui ronge le #système_académique, estime l’association genevoise du corps intermédiaire.

    Un système « à bout de souffle ». C’est ce qui ressort de l’étude commandée par l’Université de Genève (#Unige), qui désirait faire un #état_des_lieux de la situation professionnelle du #corps_intermédiaire, aux rudes conditions de travail. Les propos sont de Mathilde Matras, membre du comité de l’Association commune du corps intermédiaire des collaborateur·rice·s de l’enseignement et de la recherche (#Accorder). « Les conclusions de cette #enquête montrent que les problèmes pesant sur les #personnels du corps intermédiaire ne sont pas des cas individuels, mais bien un #mal_structurel », analyse cette assistante doctorante à la Faculté des lettres de l’institution genevoise.

    Le corps intermédiaire représente les chercheurs non titularisés, c’est-à-dire non professeurs. Il englobe les jeunes en début de carrière tels que les #post-doctorants, mais aussi d’autres grades et postes tels que les #collaborateurs_scientifiques, les #chargés_de_cours et autres #maîtres-assistants. A Genève, ce sont 3800 personnes qui sont concernées. Majoritairement sous contrat à durée déterminée, ils disent souffrir de la précarité inhérente à leur profession. De tels contrats sont la conséquence de l’organisation du #financement de la science, où la majorité des #bourses sont allouées sur de courtes périodes, allant d’un à quatre ans.

    L’#excellence se résume à la #productivité

    La présente enquête, pour laquelle l’association Accorder a été consultée, a établi que la moitié des répondants disent craindre de glisser dans la précarité. « C’est plus qu’un sentiment, c’est vraiment de la précarité, nuance Mathilde Matras. Une grande partie des personnes qui se disent précaires sont âgées de 35 à 40 ans et ont parfois derrière elles sept à huit ans de contrats courts ; 50% ne prennent pas l’intégralité de leurs congés et 95% disent travailler sur leur temps libre. Le système académique actuel résume l’#excellence_scientifique d’un chercheur à sa productivité », commente Mathilde Matras.

    Par ailleurs, les cas de harcèlement sont en nombre inquiétant : 22% des répondants disent y avoir été confrontés personnellement. Par ailleurs, 3,4% des sondés ont affirmé être victimes de #harcèlement_sexuel et 12,9% signalent avoir été témoins de tels agissements. Pour Mathilde Matras, « une personne sur cinq confrontée au harcèlement, c’est alarmant. On peut y voir notamment les effets d’une trop grande #concentration_des_pouvoirs par le #corps_professoral, ce qui favorise de multiples #abus ». Et comme souvent, personne n’ose parler, soit par solidarité, soit par crainte pour sa #carrière, ajoute la chercheuse.

    Le rectorat de l’Unige dit mettre en place un plan d’action pour améliorer la situation. Il prévoit notamment de mieux informer sur les carrières, de valoriser les voies non académiques au sein de l’université et enfin de déployer des formations complémentaires « facilitant la transition hors de l’alma mater ». Un premier pas dans un chantier qui s’annonce immense, et qui de par son caractère structurel dépasse le cadre de l’université.

    https://www.letemps.ch/sciences/lenquete-luniversite-geneve-montre-un-systeme-academique-bout-souffle

    #université #facs #Suisse #Genève #rapport #silence #risques

    –-

    ajouté à la métaliste sur les conditions de travail et la précarité dans les universités suisses :
    https://seenthis.net/messages/945135

    • ENQUETE #CCER

      #Conditions_de_travail et de carrière du corps intermédiaire à l’Université de Genève

      L’Université de Genève (UNIGE) a mené pendant l’été 2021 une enquête approfondie sur les conditions de travail et de carrière du corps des collaborateurs/trices de l’enseignement et de la recherche (CCER). Les résultats ont mis en lumière des points de satisfaction ainsi que plusieurs points problématiques.

      L’enquête menée par l’UNIGE a été élaborée par le Rectorat après consultation des membres de l’association représentative du CCER ACCORDER, de l’Assemblée de l’Université, de la Commission du Personnel et de deux expertes en gestion des ressources humaines. Elle repose sur un questionnaire comprenant trois parties distinctes. La première partie, très courte, se concentre sur l’ambition de carrière des membres du CCER et l’attractivité des postes CCER de l’UNIGE ; la deuxième partie approfondit sept thématiques liées au cadre professionnel ; la troisième partie cherche à objectiver les risques impactant le développement des carrières académiques.

      Cette enquête a obtenu 772 réponses (20% du public considéré) au questionnaire court, et 542 à l’ensemble des questions. La distribution des répondant-es parmi les différentes Facultés et Centres reflète correctement leurs poids respectifs.
      Vidéo de présentation par la vice-rectrice Brigitte Galliot de l’enquête sur les conditions de TRAVAIL et dE CARRIERES du CCER

      https://www.unige.ch/doctorat/fr/enquete-2021-sur-le-ccer

  • Anorexie ou « pourquoi tu manges tes légumes et ta viande séparément ? »
    https://infokiosques.net/spip.php?article1887

    "Je résume ? Le psychiatre qui m’a suivi pendant mon hospi en clinique psy pour anorexie était un crevard ; la clinique n’a fait que remplir la mission de rendre mon corps de nouveau appréciable pour que des mecs puissent l’utiliser ; aujourd’hui encore reste imprimée l’idée que je pourrais « contaminer » des gentes si j’en parle. Et en plus, quand je veux en parler, je ne trouve pas beaucoup d’écrits théoriques féministes là-dessus pour m’adosser à du solide. Une fois la colère redécouverte après de nombreuses années, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive tout ça, puisqu’en parler ça reste compliqué. Donc j’écris ce dont je me souviens des conditions pratiques de mon hospitalisation et j’écris ce que je pense, au prisme du féminisme, de la façon dont #A été pris en charge le « soin » dans la clinique. (...)

    #Féminisme,_questions_de_genre #Antipsychiatrie #Infokiosque_fantôme_partout_ #Corps,_santé,_antivalidisme
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/anorexie_temoignage-16p-fil-2021.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/anorexie_temoignage-8pA4-cahier-2021.pdf

  • Où sont les vieilles ? Comment apprivoiser le vieillissement si mon corps à venir n’existe nulle part ?

    http://www.slate.fr/story/217812/invisibilisation-femmes-plus-50-ans-misogynie-societe-corps-fertilite
    article de Titiou Lecoq


    La mannequin Caroline Ida se définit comme « sexygénaire ».

    Où sont les vieilles ? Où sont leur corps ?

    #femmes #corps #vieillesse #invisibilisation #patriarchat #sexisme

  • #Canada COVID-19 : pourquoi des personnes menstruées refuseront une troisième dose de vaccin Audrey Simon
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1833821/cycle-menstruel-modification-regles-vaccin-covid

    De nombreuses femmes continuent de rapporter des effets indésirables sur leur cycle menstruel après avoir reçu une première ou une deuxième dose de vaccin contre la COVID-19. Certaines sont inquiètes et savent déjà qu’elles vont refuser une troisième dose si elle venait à être offerte à la population générale au Canada.

    Rachel a remarqué un retard dans son cycle menstruel après avoir reçu sa seconde dose. “J’ai eu un retard de règles de 12 jours” , explique la Vancouvéroise. Pourtant, elle n’a pas fait de conclusions hâtives.

    Lorsqu’elle a eu un nouveau retard de règles lors de son cycle suivant, elle a commencé à se poser des questions. La trentenaire ne prend pas de contraception hormonale et a des rapports sexuels uniquement protégés.

    “C’était la panique totale” se souvient Rachel, qui a d’abord attribué ce retard de règles à une possible grossesse. Après un premier test de grossesse négatif, réalisé dix jours après, puis un second, toujours négatif, elle attribue ce retard à la vague de chaleur qui s’est abattue sur la province durant l’été. “J’essayais de trouver une justification rationnelle”, explique Rachel.

    Depuis, elle observe une irrégularité dans ses menstruations. Pendant trois jours, elle saigne abondamment, au quatrième jour son flux s’interrompt, puis au cinquième jour elle saigne à nouveau. La jeune femme dit avoir pourtant toujours eu des menstruations régulières.

    “J’ai saigné pendant 17 jours”
    En juillet, après sa deuxième dose de vaccin, Jasmin a remarqué un changement soudain dans son cycle menstruel, qui a pourtant toujours été constant depuis plus de 10 ans.

    “Mes menstruations sont arrivées avec deux jours d’avance après avoir reçu la deuxième dose”, raconte la Calgarienne. “Puis 10 jours après, j’ai saigné pendant neuf jours. 19 jours plus tard, j’ai saigné pendant 17 jours. Six jours plus tard, j’ai saigné pendant huit jours.”

    Elle admet que son cycle semble revenir à la normale, puisqu’elle n’a qu’un jour d’avance ce mois-ci. “Mais pour être tout à fait honnête, saigner 17 jours d’affilée était effrayant” révèle-t-elle.

    Durant ces épisodes, elle ne s’est pas rendue chez son médecin, le sien venait de partir à la retraite et elle n’avait pas encore trouvé son remplaçant.

    Jasmin ajoute que plusieurs membres du groupe d’entraide auquel elle est abonnée sur Facebook, qui font l’expérience de retard dans leur cycle menstruel, disent avoir été chez le médecin. Elles ont reçu des diagnostics de préménopause.


    Jerilynn C. Prior, professeure d’endocrinologie à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et directrice scientifique du Centre de recherche sur le cycle menstruel et l’ovulation, travaille sur une étude à paraître prochainement pour démontrer si oui ou non le vaccin contre la COVID-19 influence les menstruations (archives). Photo : Martin Dee/UBC

    Jerilynn C. Prior, professeure d’endocrinologie à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et directrice scientifique du Centre de recherche sur le cycle menstruel et l’ovulation (CeMCOR), à Vancouver, recueille les témoignages de femmes qui rapportent des troubles du cycle menstruel en pleine crise sanitaire.

    D’après ses recherches, un événement dramatique et stressant peut venir perturber le cycle menstruel.

    Par exemple, au cours d’une manifestation « BlackLives Matter » en 2020, à Portland, en Oregon, aux États-Unis, des femmes ont reçu du gaz lacrymogène lancé par la police. Une étude en ligne ensuite menée auprès de 2257 personnes présentes démontrait que plus de mille personnes menstruées avaient fait état de troubles dans leur cycle menstruel ou leur flux quelques jours après cet épisode.

    Jerilynn C. Prior note que ces signalements ressemblent à ceux rapportés par des personnes menstruées après leur vaccination.

    La pandémie serait responsable
    Pour le moment, aucune corrélation entre le vaccin contre la COVID-19 et des changements du cycle menstruel des femmes n’a été établie.

    Jerilynn C. Prior pense que des règles en avance ou un flux abondant sont dues à une production de progestérone inférieure à la normale. “Le rôle de la progestérone est de stabiliser cette muqueuse, de sorte que vous n’avez pas de règles précoces.”

    D’après la directrice scientifique du CeMCOR, le cycle menstruel des personnes menstruées était probablement déjà irrégulier à cause de la pandémie.

    “Nous avons modifié notre manière de travailler, de faire nos courses, de socialiser avec nos amies ou des inconnus, nous avons changé la façon dont nous interagissons avec nos propres familles” explique la professeure d’endocrinologie à UBC.

    En conséquence, l’ensemble des changements survenus pendant la pandémie “sont stressants pour nous”, résume-t-elle.

    “Même si nos cycles menstruels sont parfaitement réguliers, il reste une possibilité que notre corps ne relâche pas d’ovule et ne produise pas assez de progestérone. Ce qui peut expliquer une irrégularité dans nos menstruations après avoir reçu une dose de vaccin contre la COVID-19”, conclut Jerilynn C. Prior.

    Elle souligne qu’une étude a été réalisée à propos des menstruations et des ovulations sur plus de 100 femmes pendant la pandémie, mais n’a pas encore été publiée.

    Être informée pour prendre une décision raisonnée
    Rachel subit l’irrégularité de son cycle menstruel depuis sa deuxième dose en juillet.

    C’est pourquoi, sans étude de la part du corps médical qui expliquerait si oui ou non le vaccin contre la COVID-19 influence le cycle menstruel, elle est catégorique et refusera une troisième dose, si elle a lieu.

    “Les femmes ne comptent pas, les effets du vaccin sur nos menstruations ne comptent pas” réagit-elle avant d’ajouter que si elle avait su que son cycle menstruel serait perturbé, elle aurait attendu avant de recevoir ses deux doses.

    Jasmin ne veut pas d’une troisième dose non plus si elle vient à être disponible pour la population générale. La quadragénaire pourrait revoir sa position si son cycle menstruel se stabilise. En revanche, son opinion est tranchée : si elle avait eu une fille de moins de 16 ans, “je ne voudrais pas qu’elle reçoive la vaccination contre la COVID-19.”

    #femmes #menstruations #règles #santé #menstruation #sang #sexualité #corps #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #vaccination #santé_publique #covid #sante

  • #Liberté_académique et #justice_sociale

    On assiste en #Amérique_du_Nord à une recomposition du paysage académique, qui met l’exercice des #libertés_universitaires aux prises avec des questions de justice sociale, liées, mais pas seulement, au militantisme « #woke », souvent mal compris. Publication du premier volet d’un entretien au long cours avec #Isabelle_Arseneau et #Arnaud_Bernadet, professeurs à l’Université McGill de Montréal.

    Alors que se multiplient en France les prises de position sur les #libertés_académiques – voir par exemple cette « défense et illustration » -, un débat à la fois vif et très nourri se développe au #Canada depuis plus d’un an, après que des universitaires ont dû faire face à des plaintes pour #racisme, parfois à des suspensions de leur contrat, en raison de l’utilisation pédagogique qu’ils avaient faite des mots « #nègre » ou « #sauvages ». Significativement, un sondage récent auprès des professeurs d’université du Québec indique qu’une majorité d’entre eux pratiquent diverses formes d’#autocensure. C’est dans ce contexte qu’Isabelle Arseneau et Arnaud Bernadet, professeurs au Département des littératures de langue française, de traduction et de création de l’Université McGill de Montréal, ont été conduits à intervenir activement dans le débat, au sein de leur #université, mais aussi par des prises de position publiques dans la presse et surtout par la rédaction d’un mémoire, solidement argumenté et très remarqué, qui a été soumis et présenté devant la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.

    Initiée en février 2021 par le premier ministre du Québec, François Legault, cette commission a auditionné de nombreux acteurs, dont les contributions sont souvent de grande qualité. On peut télécharger ici le mémoire des deux universitaires et suivre leur audition grâce à ce lien (début à 5 :15 :00). La lecture du présent entretien peut éclairer et compléter aussi bien le mémoire que l’audition. En raison de sa longueur, je publie cet entretien en deux parties. La première partie est consacrée aux exemples concrets de remise en cause de la liberté de citer certains mots en contexte universitaire et traite des conséquences de ces pratiques sur les libertés académiques. Cette première partie intègre aussi une analyse critique de la tribune parue ce jour dans Le Devoir, co-signée par Blanquer et le ministre de l’Education du Québec, lesquels s’attaquent ensemble et de front à la cancel culture. La seconde partie, à paraître le vendredi 29 octobre, portera plus précisément sur le mouvement « woke », ses origines et ses implications politiques, mais aussi sur les rapports entre science et société. Je tiens à remercier chaleureusement Isabelle Arseneau et Arnaud Bernadet d’avoir accepté de répondre à mes questions et d’avoir pris le temps de construire des réponses précises et argumentées, dont la valeur tient tout autant à la prise critique de ces deux universitaires qu’aux disciplines qui sont les leurs et qui informent leur réflexion. Ils coordonnent actuellement un volume collectif interdisciplinaire, Libertés universitaires : un an de débat au Québec (2020-2021), à paraître prochainement.

    Entretien, première partie

    1. Pourriez-vous exposer le plus factuellement possible ce qui s’est passé au mois de septembre 2020 à l’université d’Ottawa et à l’université McGill de Montréal ?

    Isabelle Arseneau. À l’automne 2020 éclatait à l’Université d’Ottawa une affaire qui a passionné le Québec et a connu d’importantes suites politiques : à l’occasion d’une séance d’enseignement virtuel sur la représentation des identités en art, une chargée de cours, #Verushka_Lieutenant-Duval, expliquait à ses étudiants comment l’injure « #nigger » a été réutilisée par les communautés afro-américaines comme marqueur subversif dans les années 1960. Parce qu’elle a mentionné le mot lui-même en classe, l’enseignante est devenue aussitôt la cible de #plaintes pour racisme et, au terme d’une cabale dans les #réseaux_sociaux, elle a été suspendue temporairement par son administration. Au même moment, des incidents à peu près analogues se produisaient au Département des littératures de langue française, de traduction et de création de l’Université McGill, où nous sommes tous les deux professeurs. Dans un cours d’introduction à la littérature québécoise, une chargée de cours a mis à l’étude Forestiers et voyageurs de #Joseph-Charles_Taché, un recueil de contes folkloriques paru en 1863 et qui relate les aventures d’un « Père Michel » qui arpente le pays et documente ses « mœurs et légendes ». Des étudiants interrompent la séance d’enseignement virtuel et reprochent à l’enseignante de leur avoir fait lire sans avertissement préalable une œuvre contenant les mots « Nègres » et « Sauvages ». Quelques jours plus tard, des plaintes pour racisme sont déposées contre elle. Le dossier est alors immédiatement pris en charge par la Faculté des Arts, qui lui suggère de s’excuser auprès de sa classe et d’adapter son enseignement aux étudiants que pourrait offenser la lecture des six autres classiques de la littérature québécoise prévus au syllabus (dont L’Hiver de force de Réjean Ducharme et Les Fous de Bassan d’Anne Hébert). Parmi les mesures d’accommodement, on lui conseille de fournir des « avertissements de contenu » (« #trigger_warnings ») pour chacune des œuvres à l’étude ; de se garder de prononcer à voix haute les mots jugés sensibles et de leur préférer des expressions ou des lettres de remplacement (« n », « s », « mot en n » « mot en s »). Trois mois plus tard, nous apprendrons grâce au travail d’enquête de la journaliste Isabelle Hachey (1) que les plaignants ont pu obtenir, après la date limite d’abandon, un remboursement de leurs frais de scolarité et les trois crédits associés à ce cours qu’ils n’ont cependant jamais suivi et pour lequel ils n’ont validé qu’une partie du travail.

    Lorsque j’ai imaginé notre doctorante en train de caviarder ses notes de cours et ses présentations Powerpoint, ça a fait tilt. Un an plus tôt, je travaillais à la Public Library de New York sur un manuscrit du XIIIe siècle dont la première image avait été grattée par un lecteur ou un possesseur offensé par le couple enlacé qu’elle donnait jusque-là à voir. La superposition de ces gestes de censure posés à plusieurs siècles d’intervalle témoignait d’un recul de la liberté universitaire que j’associais alors plus spontanément aux campus américains, sans pour autant nous imaginer à l’abri de cette vague venue du sud (2). Devant de tels dérapages, mon collègue Arnaud Bernadet et moi avons communiqué avec tous les étages de la hiérarchie mcgilloise. Las de nous heurter à des fins de non-recevoir, nous avons cosigné une série de trois lettres dans lesquelles nous avons dénoncé la gestion clientéliste de notre université (3). Malgré nos sorties répétées dans les médias traditionnels, McGill est demeurée silencieuse et elle l’est encore à ce jour.

    2. Pour être concret, qu’est-ce qui fait que l’emploi du mot « nègre » ou « sauvages » dans un cours est légitime ?

    Isabelle Arseneau. Vous évoquez l’emploi d’un mot dans un cadre pédagogique et il me semble que toute la question est là, dans le terme « emploi ». À première vue, le contexte de l’énonciation didactique ne se distingue pas des autres interactions sociales et ne justifie pas qu’on puisse déroger aux tabous linguistiques. Or il se joue dans la salle de classe autre chose que dans la conversation ordinaire : lorsque nous enseignons, nous n’employons pas les mots tabous, nous les citons, un peu comme s’il y avait entre nous et les textes lus ou la matière enseignée des guillemets. C’est de cette distinction capitale qu’ont voulu rendre compte les sciences du langage en opposant le signe en usage et le signe en mention. Citer le titre Nègres blancs d’Amérique ou le terme « Sauvages » dans Forestiers et Voyageurs ne revient pas à utiliser ces mêmes termes. De la même façon, il y a une différence entre traiter quelqu’un de « nègre » dans un bus et relever les occurrences du terme dans une archive, une traite commerciale de l’Ancien Régime ou un texte littéraire, même contemporain. Dans le premier cas, il s’agit d’un mot en usage, qui relève, à n’en pas douter, d’un discours violemment haineux et raciste ; dans l’autre, on n’emploie pas mais on mentionne des emplois, ce qui est différent. Bien plus, le mot indexe ici des représentations socialement et historiquement situées, que le professeur a la tâche de restituer (pour peu qu’on lui fournisse les conditions pour le faire). Si cette distinction entre l’usage et la mention s’applique à n’importe quel contexte d’énonciation, il va de soi qu’elle est très fréquente et pleinement justifiée — « légitime », oui — en contexte pédagogique. Il ne s’agit donc bien évidemment pas de remettre en circulation — en usage — des mots chargés de haine mais de pouvoir continuer à mentionner tous les mots, même les plus délicats, dans le contexte d’un exercice bien balisé, l’enseignement, dont on semble oublier qu’il suppose d’emblée un certain registre de langue.

    3. Ce qui étonne à partir de ces exemples – et il y en a d’autres du même type -, c’est que l’administration et la direction des universités soutiennent les demandes des étudiants, condamnent les enseignants et vont selon vous jusqu’à enfreindre des règles élémentaires de déontologie et d’éthique. Comment l’expliquez-vous ? L’institution universitaire a-t-elle renoncé à défendre ses personnels ?

    Arnaud Bernadet. Il faut naturellement conserver à l’esprit ici ce qui sépare les universités nord-américaines des institutions françaises. On soulignera deux différences majeures. D’une part, elles sont acquises depuis longtemps au principe d’autonomie. Elles se gèrent elles-mêmes, tout en restant imputables devant l’État, notamment au plan financier. Soulignons par ailleurs qu’au Canada les questions éducatives relèvent avant tout des compétences des provinces et non du pouvoir fédéral. D’autre part, ces universités obéissent à un modèle entrepreneurial. Encore convient-il là encore d’introduire des nuances assez fortes, notamment en ce qui concerne le réseau québécois, très hétérogène. Pour simplifier à l’extrême, les universités francophones sont plus proches du modèle européen, tandis que les universités anglophones, répliques immédiates de leurs voisines états-uniennes, semblent davantage inféodées aux pratiques néo-libérales.

    Quoi qu’il en soit, la situation décrite n’a rien d’inédit. Ce qui s’est passé à l’Université d’Ottawa ou à l’Université McGill s’observe depuis une dizaine d’années aux États-Unis. La question a été très bien documentée, au tournant de l’année 2014 sous la forme d’articles puis de livres, par deux sociologues, Bradley Campbell et Jason Manning (The Rise of Victimhood Culture) et deux psychologues, Jonathan Haidt et Greg Lukianoff (The Coddling of the American Mind). Au reste, on ne compte plus sur les campus, et parmi les plus progressistes, ceux de l’Ouest (Oregon, État de Washington, Californie) ou de la Nouvelle-Angleterre en particulier, les demandes de censure, les techniques de deplatforming ou de “désinvitation”, les calomnies sur les médias sociaux, les démissions du personnel - des phénomènes qu’on observe également dans d’autres milieux (culture, médias, politique). En mai dernier, Rima Azar, professeure en psychologie de la santé, a été suspendue par l’Université Mount Allison du Nouveau-Brunswick, pour avoir qualifié sur son blog Black Lives Matter d’organisation radicale…

    Il y a sans doute plusieurs raisons à l’attitude des administrateurs. En tout premier lieu : un modèle néo-libéral très avancé de l’enseignement et de la recherche, et ce qui lui est corrélé, une philosophie managériale orientée vers un consumérisme éducatif. Une autre explication serait la manière dont ces mêmes universités réagissent à la mouvance appelée “woke”. Le terme est sujet à de nombreux malentendus. Il fait désormais partie de l’arsenal polémique au même titre que “réac” ou “facho”. Intégré en 2017 dans l’Oxford English Dictionary, il a été à la même date récupéré et instrumentalisé par les droites conservatrices ou identitaires. Mais pas seulement : il a pu être ciblé par les gauches traditionnelles (marxistes, libertaires, sociales-démocrates) qui perçoivent dans l’émergence de ce nouveau courant un risque de déclassement. Pour ce qui regarde notre propos, l’illusion qu’il importe de dissiper, ce serait de ne le comprendre qu’à l’aune du militantisme et des associations, sur une base strictement horizontale. Ce qui n’enlève rien à la nécessité de leurs combats, et des causes qu’ils embrassent. Loin s’en faut. Mais justement, il s’agit avec le “wokism” et la “wokeness” d’un phénomène nettement plus composite qui, à ce titre, déborde ses origines liées aux luttes des communautés noires contre l’oppression qu’elles subissaient ou subissent encore. Ce phénomène, plus large mais absolument cohérent, n’est pas étranger à la sociologie élitaire des universités nord-américaines, on y reviendra dans la deuxième partie de cet entretien. Car ni l’un ni l’autre ne se sont si simplement inventés dans la rue. Leur univers est aussi la salle de classe.

    4. Au regard des événements dans ces deux universités, quelle analyse faites-vous de l’évolution des libertés académiques au Québec ?

    Arnaud Bernadet. Au moment où éclatait ce qu’il est convenu d’appeler désormais “l’affaire Verushka Lieutenant-Duval”, le Québec cultivait cette douce illusion de se croire à l’abri de ce genre d’événements. Mais les idées et les pratiques ne s’arrêtent pas à la frontière avec le Canada anglais ou avec les États-Unis. Le cas de censure survenu à McGill (et des incidents d’autre nature se sont produits dans cet établissement) a relocalisé la question en plein cœur de Montréal, et a montré combien les cultures et les sociétés sont poreuses les unes vis-à-vis des autres. Comme dans nombre de démocraties, on assiste au Québec à un recul des libertés publiques, la liberté académique étant l’une d’entre elles au même titre que la liberté d’expression. Encore faut-il nuancer, car le ministère de l’enseignement supérieur a su anticiper les problèmes. En septembre 2020, le scientifique en chef Rémi Quirion a remis un rapport qui portait plus largement sur L’université québécoise du futur, son évolution, les défis auxquels elle fait face, etc. Or en plus de formuler des recommandations, il y observe une “précarisation significative” de la liberté académique, un “accroissement de la rectitude politique”, imputée aux attentes ou aux convictions de “groupes particuliers”, agissant au nom de “valeurs extra-universitaires”, et pour finir, l’absence de “protection législative à large portée” entourant la liberté académique au Québec, une carence qui remonte à la Révolution tranquille. En février 2021, le premier ministre François Legault annonçait la création d’une Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique en contexte universitaire. Cette commission qui n’a pas fini de siéger a rendu une partie de ses résultats, notamment des sondages effectués auprès du corps professoral (ce qui inclut les chargés de cours) : 60 % d’entre eux affirment avoir évité d’utiliser certains mots, 35 % disent avoir même recouru à l’autocensure en sabrant certains sujets de cours. La recherche est également affectée. Ce tableau n’est guère rassurant, mais il répond à celles et ceux qui, depuis des mois, à commencer dans le milieu enseignant lui-même, doublent la censure par le déni et préfèrent ignorer les faits. À l’évidence, des mesures s’imposent aujourd’hui, proportionnées au diagnostic rendu.

    5. La liberté académique est habituellement conçue comme celle des universitaires, des enseignants-chercheurs, pour reprendre la catégorie administrative en usage en France. Vous l’étendez dans votre mémoire à l’ensemble de la communauté universitaire, en particulier aux jeunes chercheurs, mais aussi aux personnels administratifs et aux étudiants ? Pourriez-vous éclairer ce point ?

    Arnaud Bernadet. Ce qui est en jeu ici n’est autre que l’extension et les applications du concept de liberté académique. Bien sûr, un étudiant ne jouit pas des mêmes dispositions qu’un professeur, par exemple le droit à exercer l’évaluation de ses propres camarades de classe. Mais a priori nous considérons que n’importe quel membre de la communauté universitaire est titulaire de la liberté académique. Celle-ci n’a pas été inventée pour donner aux enseignants et chercheurs quelque “pouvoir” irréaliste et exorbitant, mais pour satisfaire aux deux missions fondamentales que leur a confiées la société : assurer la formation des esprits par l’avancement des connaissances. En ce domaine, l’écart est-il significatif entre le choix d’un thème ou d’un corpus par un professeur, et un exposé oral préparé par un étudiant ? Dans chaque cas, on présumera que l’accès aux sources, la production des connaissances, le recours à l’argumentation y poursuivent les mêmes objectifs de vérité. De même, les administrateurs, et notamment les plus haut placés, doivent pouvoir bénéficier de la liberté académique, dans l’éventualité où elle entrerait en conflit avec des objectifs de gouvernance, qui se révéleraient contraires à ce qu’ils estimeraient être les valeurs universitaires fondamentales.

    6. Entre ce que certains considèrent comme des recherches “militantes” et les orientations néolibérales et managériales du gouvernement des universités, qu’est-ce qui vous semble être le plus grand danger pour les libertés académiques ?

    Arnaud Bernadet. Ce sont des préoccupations d’ordre différent à première vue. Les unes semblent opérer à l’interne, en raison de l’évolution des disciplines. Les autres paraissent être plutôt impulsées à l’externe, en vertu d’une approche productiviste des universités. Toutes montrent que le monde de l’enseignement et de la recherche est soumis à de multiples pressions. Aussi surprenant que cela paraisse, il n’est pas exclu que ces deux aspects se rejoignent et se complètent. Dans un article récent de The Chronicle of Higher Education (03.10.2021), Justin Sider (professeur de littérature anglaise à l’Université d’Oklahoma) a bien montré que les préoccupations en matière de justice sociale sont en train de changer la nature même des enseignements. Loin de la vision désintéressée des savoirs, ceux-ci serviraient dorénavant les étudiants à leur entrée dans la vie active, pour changer l’ordre des choses, combattre les inégalités, etc. C’est une réponse à la conception utilitariste de l’université, imposée depuis plusieurs décennies par le modèle néolibéral. Et c’est ce qu’ont fort bien compris certains administrateurs qui, une main sur le cœur, l’autre près du portefeuille, aimeraient donc vendre désormais à leurs “clients” des programmes ou de nouveaux curricula portant sur la justice sociale.

    7. La défense des libertés académiques, en l’occurrence la liberté pédagogique et la liberté de recherche d’utiliser tous les mots comme objet de savoir, est-elle absolue, inconditionnelle ? Ne risque-t-elle pas de renforcer un effet d’exclusion pour les minorités ?

    Isabelle Arseneau. Elle est plutôt à notre avis non-négociable (aucun principe n’est absolu). Mais pour cela, il est impératif de désamalgamer des dossiers bien distincts : d’une part, le travail de terrain qu’il faut encore mener en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (qu’il est désormais commun de désigner par l’acronyme « ÉDI ») ; d’autre part, les fondements de la mission universitaire, c’est-à-dire créer et transmettre des savoirs. Les faux parallèles que l’on trace entre la liberté académique et les « ÉDI » desservent autant la première que les secondes et on remarque une nette tendance chez certaines universités plus clairement néolibérales à utiliser la liberté académique comme un vulgaire pansement pour régler des dossiers sur lesquels elles accusent parfois de regrettables retards. Bien ironiquement, ce militantisme d’apparat ne fait nullement progresser les différentes causes auxquelles il s’associe et a parfois l’effet inverse. Revenons à l’exemple concret qui s’est produit chez nous : recommander à une enseignante de s’excuser pour avoir prononcé et fait lire un mot jugé sensible et aller jusqu’à rembourser leurs frais de scolarité à des étudiants heurtés, voilà des gestes « spectaculaires » qui fleurent bon le langage de l’inclusion mais qui transpirent le clientélisme (« Satisfaction garantie ou argent remis ! »). Car une fois que l’on a censuré un mot, caviardé un passage, proscrit l’étude d’une œuvre, qu’a-t-on fait, vraiment, pour l’équité salariale hommes-femmes ; pour l’inclusion des minorités toujours aussi invisibles sur notre campus ; pour la diversification (culturelle, certes, mais également économique) des corps enseignant et étudiant, etc. ? Rien. Les accommodements offerts aux plaignants sont d’ailleurs loin d’avoir créé plus d’équité ; ils ont au contraire engendré une série d’inégalités : entre les étudiants d’abord, qui n’ont pas eu droit au même traitement dans le contexte difficile de la pandémie et de l’enseignement à distance ; entre les chargés de cours ensuite, qui n’ont pas eu à faire une même quantité de travail pour un même salaire ; et, enfin, entre les universités, toutes soumises au même système de financement public, dont le calcul repose en bonne partie sur l’unité-crédit. Les salles de classe ont bon dos : elles sont devenues les voies de sortie faciles pour des institutions qui s’achètent grâce à elles un vernis de justice sociale qui tarde à se traduire par des avancées concrètes sur les campus. Confondre les dossiers ne servira personne.

    8. Reste que ce qui est perçu par des acteurs de la défense de droits des minorités comme l’exercice d’une liberté d’expression est vécu et analysé par d’autres acteurs comme une atteinte à la liberté académique, en particulier la liberté pédagogique. La situation n’est-elle pas une impasse propre à aviver les tensions et créer une polémique permanente ? Comment sortir de cette impasse ?

    Isabelle Arseneau. En effet, on peut vite avoir l’impression d’un cul-de-sac ou d’un cercle vicieux difficile à briser, surtout au vu de la polarisation actuelle des discours, qu’aggravent les médias sociaux. Dans ce brouhaha de paroles et de réactions à vif, je ne sais pas si on s’entend et encore moins si on s’écoute. Chose certaine, il faudra dans un premier temps tenter de régler les problèmes qui atteignent aujourd’hui les établissements postsecondaires depuis l’intérieur de leurs murs. En effet, la responsabilité me semble revenir d’abord aux dirigeants de nos institutions, à la condition de réorienter les efforts vers les bonnes cibles et, comme je le disais à l’instant, de distinguer les dossiers. À partir du moment où l’on cessera de confondre les dossiers et où l’on résistera aux raccourcis faciles et tendancieux, des chantiers distincts s’ouvriront naturellement.

    Du côté des dossiers liés à l’équité et à la diversité, il me semble nécessaire de mener de vrais travaux d’enquête et d’analyse de terrain et de formuler des propositions concrètes qui s’appuient sur des données plutôt que des mesures cosmétiques qui suivent l’air du temps (il ne suffit pas, comme on a pu le faire chez nous, de recommander la censure d’un mot, de retirer une statue ou de renommer une équipe de football). Plus on tardera à s’y mettre vraiment et à joindre le geste à la parole, plus longtemps on échouera à réunir les conditions nécessaires au dialogue serein et décomplexé. Il nous reste d’ailleurs à débusquer les taches aveugles, par exemple celles liées à la diversité économique de nos campus (ou son absence), une donnée trop souvent exclue de la réflexion, qui préfère se fixer sur la seule dimension identitaire. Du côté de la liberté universitaire, il est nécessaire de la réaffirmer d’abord et de la protéger ensuite, en reprenant le travail depuis le début s’il le faut. C’est ce qu’a fait à date récente la Mission nommée par le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras. Les travaux de ce comité ont abouti à l’élaboration d’un énoncé de principes fort habile. Ce dernier, qui a été adopté à l’unanimité par l’assemblée universitaire, distingue très nettement les dossiers et les contextes : en même temps qu’il déclare qu’« aucun mot, aucun concept, aucune image, aucune œuvre ne sauraient être exclus a priori du débat et de l’examen critique dans le cadre de l’enseignement et de la recherche universitaires », le libellé rappelle que l’université « condamne les propos haineux et qu’en aucun cas, une personne tenant de tels propos ne peut se retrancher derrière ses libertés universitaires ou, de façon générale, sa liberté d’expression » (4). Il est également urgent de mettre en œuvre une pédagogie ciblant expressément les libertés publiques, la liberté académique et la liberté d’expression. C’est d’ailleurs une carence mise au jour par l’enquête de la Commission, qui révèle que 58% des professeurs interrogés « affirment ne pas savoir si leur établissement possède des documents officiels assurant la protection de la liberté universitaire » et que 85% des répondants étudiants « considèrent que les universités devraient déployer plus d’efforts pour faire connaître les dispositions sur la protection de la liberté universitaire ». Il reste donc beaucoup de travail à faire sur le plan de la diffusion de l’information intra muros. Heureusement, nos établissements ont déjà en leur possession les outils nécessaires à l’implantation de ce type d’apprentissage pratique (au moment de leur admission, nos étudiants doivent déjà compléter des tutoriels de sensibilisation au plagiat et aux violences sexuelles, par exemple).

    Enfin, il revient aux dirigeants de nos universités de s’assurer de mettre en place un climat propice à la réflexion et au dialogue sur des sujets parfois délicats, par exemple en se gardant d’insinuer que ceux qui défendent la liberté universitaire seraient de facto hostiles à la diversité et à l’équité, comme a pu le faire notre vice-recteur dans une lettre publiée dans La Presse en février dernier. Ça, déjà, ce serait un geste à la hauteur de la fonction.

    9. Quelle perception avez-vous de la forme qu’a pris la remise en cause des libertés académiques en France avec la polémique sur l’islamo-gauchisme initiée par deux membres du gouvernement – Blanquer et Vidal – et poursuivi avec le Manifeste des 100 ?

    Arnaud Bernadet. Un sentiment de profonde perplexité. La comparaison entre “l’islamo-gauchisme”, qui nous semble en grande partie un épouvantail agité par le pouvoir macroniste, et le “wokism” états-unien ou canadien - qui est une réalité complexe mais mesurable, dont on précisera les contours la semaine prochaine - se révèle aussi artificielle qu’infondée. Un tel rapprochement est même en soi très dangereux, et peut servir de nouveaux amalgames comme il apparaît nettement dans la lettre publiée hier par Jean-Michel Blanquer et Jean-François Roberge : “L’école pour la liberté, contre l’obscurantisme”. Déplions-la un instant. Les deux ministres de l’Éducation, de France et du Québec, ne sont pas officiellement en charge des dossiers universitaires (assurés par Frédérique Vidal et Danielle McCann). D’une même voix, Blanquer et Roberge condamnent - à juste titre - l’autodafé commis en 2019 dans plusieurs écoles du sud-ouest de l’Ontario sur des encyclopédies, des bandes-dessinées et des ouvrages de jeunesse qui portaient atteinte à l’image des premières nations. Or on a appris par la suite que l’instigatrice de cette purge littéraire, Suzie Kies, œuvrait comme conseillère au sein du Parti Libéral du Canada sur les questions autochtones. Elle révélait ainsi une évidente collusion avec le pouvoir fédéral. Inutile de dire par conséquent que l’intervention de nos deux ministres ressortit à une stratégie d’abord politique. En position fragile face à Ottawa, dont les mesures interventionnistes ne sont pas toujours compatibles avec son esprit d’indépendance, le Québec se cherche des appuis du côté de la France. Au nom de la “liberté d’expression”, la France tacle également Justin Trudeau, dont les positions modérées au moment de l’assassinat de Samuel Paty ont fortement déplu. Ce faisant, le Québec et la France se donnent aussi comme des sociétés alternatives, le Canada étant implicitement associé aux États-Unis dont il ne serait plus que la copie : un lieu où prospéreraient une “idéologie” et des “méthodes” - bannissement, censure, effacement de l’histoire - qui menaceraient le “respect” et l’esprit de “tolérance” auxquels s’adossent “nos démocraties”. Au lieu de quoi, non seulement “l’égalité” mais aussi la “laïcité” seraient garantes au Québec comme en France d’un “pacte” capable d’unir la “communauté” sur la base “de connaissances, de compétences et de principes fondés sur des valeurs universelles”, sans que celles-ci soient d’ailleurs clairement précisées. On ne peut s’empêcher toutefois de penser que les deux auteurs prennent le risque par ce biais de légitimer les guerres culturelles, issues au départ des universités états-uniennes, en les étendant aux rapports entre anglophones et francophones. Au reste, la cible déclarée du texte, qui privilégie plutôt l’allusion et se garde habilement de nommer, reste la “cancel culture” aux mains des “assassins de la mémoire”. On observera qu’il n’est nulle part question de “wokes”, de décolonialisme ou d’antiracisme par exemple. D’un “militantisme délétère” (mais lequel, exactement ?) on passe enfin aux dangers de la “radicalisation”, dans laquelle chacun mettra ce qu’il veut bien y entendre, des extrémismes politiques (national-populisme, alt-right, néo-nazisme, etc.) et des fondamentalismes religieux. Pour finir, la résistance aux formes actuelles de “l’obscurantisme” est l’occasion de revaloriser le rôle de l’éducation au sein des démocraties. Elle est aussi un moyen de renouer avec l’héritage rationaliste des Lumières. Mais les deux ministres retombent dans le piège civilisationniste, qui consiste à arrimer - sans sourciller devant la contradiction - les “valeurs universelles” à “nos sociétés occidentales”. Le marqueur identitaire “nos” est capital dans le texte. Il efface d’un même geste les peuples autochtones qui étaient mentionnés au début de l’article, comme s’ils ne faisaient pas partie, notamment pour le Québec, de cette “mémoire” que les deux auteurs appellent justement à défendre, ou comme s’ils étaient d’emblée assimilés et assimilables à cette vision occidentale ? De lui-même, l’article s’expose ici à la critique décoloniale, particulièrement répandue sur les campus nord-américains, celle-là même qu’il voudrait récuser. Qu’on en accepte ou non les prémisses, cette critique ne peut pas être non plus passée sous silence. Il faut s’y confronter. Car elle a au moins cette vertu de rappeler que l’héritage des Lumières ne va pas sans failles. On a le droit d’en rejeter les diverses formulations, mais il convient dans ce cas de les discuter. Car elles nous obligent à penser ensemble - et autrement - les termes du problème ici posé : universalité, communauté et diversité.

    10. La forme d’un « énoncé » encadrant la liberté académique et adopté par le parlement québécois vous semble-t-elle un bon compromis politique ? Pourquoi le soutenir plutôt qu’une loi ? Un énoncé national de référence, laissant chaque établissement en disposer librement, aura-t-il une véritable efficacité ?

    Isabelle Arseneau. Au moment de la rédaction de notre mémoire, les choses nous semblaient sans doute un peu moins urgentes que depuis la publication des résultats de la collecte d’informations réalisée par la Commission indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique en contexte universitaire. Les chiffres publiés en septembre dernier confirment ce que nous avons remarqué sur le terrain et ce que suggéraient déjà les mémoires, les témoignages et les avis d’experts récoltés dans le cadre des travaux des commissaires : nous avons affaire à un problème significatif plutôt qu’à un épiphénomène surmédiatisé (comme on a pu l’entendre dire). Les résultats colligés reflètent cependant un phénomène encore plus généralisé que ce que l’on imaginait et d’une ampleur que, pour ma part, je sous-estimais.

    Dans le contexte d’une situation sérieuse mais non encore critique, l’idée d’un énoncé m’a donc toujours semblé plus séduisante (et modérée !) que celle d’une politique nationale, qui ouvrirait la porte à l’ingérence de l’État dans les affaires universitaires. Or que faire des universités qui ne font plus leurs devoirs ? L’« énoncé sur la liberté universitaire » de l’Université McGill, qui protège les chercheurs des « contraintes de la rectitude politique », ne nous a été d’aucune utilité à l’automne 2020. Comment contraindre notre institution à respecter les règles du jeu dont elle s’est elle-même dotée ? Nous osons croire qu’un énoncé national, le plus ouvert et le plus généreux possible, pourrait aider les établissements comme le nôtre à surmonter certaines difficultés internes. Mais nous sommes de plus en plus conscients qu’il faudra sans doute se doter un jour de mécanismes plus concrets qu’un énoncé non contraignant.

    Arnaud Bernadet. Nous avons eu de longues discussions à ce sujet, et elles ne sont probablement pas terminées. C’est un point de divergence entre nous. Bien entendu, on peut se ranger derrière la solution modérée comme on l’a d’abord fait. Malgré tout, je persiste à croire qu’une loi aurait plus de poids et d’efficience qu’un énoncé. L’intervention de l’État est nécessaire dans le cas présent, et me semble ici le contraire même de l’ingérence. Une démocratie digne de ce nom doit veiller à garantir les libertés publiques qui en sont au fondement. Or, en ce domaine, la liberté académique est précieuse. Ce qui a lieu sur les campus est exceptionnel, cela ne se passe nulle part ailleurs dans la société : la quête de la vérité, la dynamique contradictoire des points de vue, l’expression critique et l’émancipation des esprits. Je rappellerai qu’inscrire le principe de la liberté académique dans la loi est aussi le vœu exprimé par la Fédération Québécoise des Professeures et Professeurs d’Université. Actuellement, un tel principe figure plutôt au titre du droit contractuel, c’est-à-dire dans les conventions collectives des établissements québécois (quand celles-ci existent !) Une loi remettrait donc à niveau les universités de la province, elle préviendrait toute espèce d’inégalité de traitement d’une institution à l’autre. Elle comblerait la carence dont on parlait tout à l’heure, qui remonte à la Révolution tranquille. Elle renforcerait finalement l’autonomie des universités au lieu de la fragiliser. Ce serait aussi l’occasion pour le Québec de réaffirmer clairement ses prérogatives en matière éducative contre les ingérences - bien réelles celles-là - du pouvoir fédéral qui tend de plus en plus à imposer sa vision pancanadienne au mépris des particularités francophones. Enfin, ne nous leurrons pas : il n’y a aucune raison objective pour que les incidents qui se sont multipliés en Amérique du Nord depuis une dizaine d’années, et qui nourrissent de tous bords - on vient de le voir - de nombreux combats voire dérives idéologiques, cessent tout à coup. La loi doit pouvoir protéger les fonctions et les missions des universités québécoises, à ce jour de plus en plus perturbées.

    Entretien réalisé par écrit au mois d’octobre 2021

    Notes :

    1. Isabelle Hachey, « Le clientélisme, c’est ça » (La Presse, 22.02.2021)

    2. Jean-François Nadeau, « La censure contamine les milieux universitaires » (Le Devoir, 01.04.2017)

    3. Isabelle Arseneau et Arnaud Bernadet, « Universités : censure et liberté » (La Presse, 15.12.2020) ; « Les dérives éthiques de l’esprit gestionnaire » (La Presse, 29.02.2021) ; « Université McGill : une politique du déni » (La Presse, 26.02.2021).

    4. « Rapport de la Mission du recteur sur la liberté d’expression en contexte universitaire », juin 2021 : https://www.umontreal.ca/public/www/images/missiondurecteur/Rapport-Mission-juin2021.pdf

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/211021/liberte-academique-et-justice-sociale

    #ESR

    ping @karine4 @_kg_ @isskein

    –-

    ajouté à la métaliste autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
    https://seenthis.net/messages/943271

    • La liberté académique aux prises avec de nouvelles #menaces

      Colloques, séminaires, publications (Duclos et Fjeld, Frangville et alii) : depuis quelques années, et avec une accélération notoire ces derniers mois, le thème de la liberté académique est de plus en plus exploré comme objet scientifique. La liberté académique suscite d’autant plus l’intérêt des chercheurs qu’elle est aujourd’hui, en de nombreux endroits du monde, fragilisée.

      La création en 2021 par l’#Open_Society_University_Network (un partenariat entre la Central European University et le Bard College à New York) d’un #Observatoire_mondial_des_libertés_académiques atteste d’une inquiétante réalité. C’est en effet au moment où des libertés sont fragilisées qu’advient le besoin d’en analyser les fondements, d’en explorer les définitions, de les ériger en objets de recherche, mais aussi de mettre en œuvre un système de veille pour les protéger.

      S’il est évident que les #régimes_autoritaires sont par définition des ennemis des libertés académiques, ce qui arrive aujourd’hui dans des #pays_démocratiques témoigne de pratiques qui transcendent les frontières entre #régime_autoritaire et #régime_démocratique, frontières qui elles-mêmes tendent à se brouiller.

      La liberté académique menacée dans les pays autoritaires…

      S’appuyant sur une régulation par les pairs (la « communauté des compétents ») et une indépendance structurelle par rapport aux pouvoirs, la liberté de recherche, d’enseignement et d’opinion favorise la critique autant qu’elle en est l’expression et l’émanation. Elle est la condition d’une pensée féconde qui progresse par le débat, la confrontation d’idées, de paradigmes, d’axiomes, d’expériences.

      Cette liberté dérange en contextes autoritaires, où tout un répertoire d’actions s’offre aux gouvernements pour museler les académiques : outre l’emprisonnement pur et simple, dont sont victimes des collègues – on pense notamment à #Fariba_Adelkhah, prisonnière scientifique en #Iran ; à #Ahmadreza_Djalali, condamné à mort en Iran ; à #Ilham_Tohti, dont on est sans nouvelles depuis sa condamnation à perpétuité en# Chine, et à des dizaines d’autres académiques ouïghours disparus ou emprisonnés sans procès ; à #Iouri_Dmitriev, condamné à treize ans de détention en #Russie –, les régimes autoritaires mettent en œuvre #poursuites_judiciaires et #criminalisation, #licenciements_abusifs, #harcèlement, #surveillance et #intimidation.


      https://twitter.com/AnkyraWitch/status/1359630006993977348

      L’historien turc Candan Badem parlait en 2017 d’#académicide pour qualifier la vague de #répression qui s’abattait dans son pays sur les « universitaires pour la paix », criminalisés pour avoir signé une pétition pour la paix dans les régions kurdes. La notion de « #crime_contre_l’histoire », forgée par l’historien Antoon de Baets, a été reprise en 2021 par la FIDH et l’historien Grigori Vaïpan) pour qualifier les atteintes portées à l’histoire et aux historiens en Russie. Ce crime contre l’histoire en Russie s’amplifie avec les attaques récentes contre l’ONG #Memorial menacée de dissolution.

      En effet, loin d’être l’apanage des institutions académiques officielles, la liberté académique et de recherche, d’une grande rigueur, se déploie parfois de façon plus inventive et courageuse dans des structures de la #société_civile. En #Biélorussie, le sort de #Tatiana_Kuzina, comme celui d’#Artiom_Boyarski, jeune chimiste talentueux emprisonné pour avoir refusé publiquement une bourse du nom du président Loukachenko, ne sont que deux exemples parmi des dizaines et des dizaines de chercheurs menacés, dont une grande partie a déjà pris le chemin de l’exil depuis l’intensification des répressions après les élections d’août 2020 et la mobilisation qui s’en est suivie.

      La liste ci-dessus n’est bien sûr pas exhaustive, les cas étant nombreux dans bien des pays – on pense, par exemple, à celui de #Saïd_Djabelkhir en #Algérie.

      … mais aussi dans les #démocraties

      Les #régressions que l’on observe au sein même de l’Union européenne – le cas du déménagement forcé de la #Central_European_University de Budapest vers Vienne, sous la pression du gouvernement de Viktor Orban, en est un exemple criant – montrent que les dérives anti-démocratiques se déclinent dans le champ académique, après que d’autres libertés – liberté de la presse, autonomie de la société civile – ont été atteintes.

      Les pays considérés comme démocratiques ne sont pas épargnés non plus par les tentatives des autorités politiques de peser sur les recherches académiques. Récemment, en #France, les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ont affirmé que le monde académique serait « ravagé par l’#islamo-gauchisme » et irrespectueux des « #valeurs_de_la_République » – des attaques qui ont provoqué un concert de protestations au sein de la communauté des chercheurs. En France toujours, de nombreux historiens se sont mobilisés en 2020 contre les modalités d’application d’une instruction interministérielle restreignant l’accès à des fonds d’#archives sur l’#histoire_coloniale, en contradiction avec une loi de 2008.


      https://twitter.com/VivementLundi/status/1355564397314387972

      Au #Danemark, en juin 2021, plus de 260 universitaires spécialistes des questions migratoires et de genre rapportaient quant à eux dans un communiqué public les intimidations croissantes subies pour leurs recherches qualifiées de « #gauchisme_identitaire » et de « #pseudo-science » par des députés les accusant de « déguiser la politique en science ».

      D’autres offensives peuvent être menées de façon plus sournoise, à la faveur de #politiques_néolibérales assumées et de mise en #concurrence des universités et donc du champ du savoir et de la pensée. La conjonction de #logiques_libérales sur le plan économique et autoritaires sur le plan politique conduit à la multiplication de politiques souvent largement assumées par les États eux-mêmes : accréditations sélectives, retrait de #financements à des universités ou à certains programmes – les objets plus récents et fragiles comme les #études_de_genre ou études sur les #migrations se trouvant souvent en première ligne.

      Ce brouillage entre régimes politiques, conjugué à la #marchandisation_du_savoir, trouve également à s’incarner dans la façon dont des acteurs issus de régimes autoritaires viennent s’installer au sein du monde démocratique : c’est le cas notamment de la Chine avec l’implantation d’#Instituts_Confucius au cœur même des universités, qui conduisent, dans certains cas, à des logiques d’#autocensure ; ou de l’afflux d’étudiants fortunés en provenance de pays autoritaires, qui par leurs frais d’inscriptions très élevés renflouent les caisses d’universités désargentées, comme en Australie.

      Ces logiques de #dépendance_financière obèrent l’essence et la condition même de la #recherche_académique : son #indépendance. Plus généralement, la #marchandisation de l’#enseignement_supérieur, conséquence de son #sous-financement public, menace l’#intégrité_scientifique de chercheurs et d’universités de plus en plus poussées à se tourner vers des fonds privés.

      La mobilisation de la communauté universitaire

      Il y a donc là une combinaison d’attaques protéiformes, à l’aune des changements politiques, technologiques, économiques et financiers qui modifient en profondeur les modalités du travail. La mise en place de programmes de solidarité à destination de chercheurs en danger (#PAUSE, #bourses_Philipp_Schwartz en Allemagne, #bourses de solidarité à l’Université libre de Bruxelles), l’existence d’organisations visant à documenter les attaques exercées sur des chercheurs #Scholars_at_Risk, #International_Rescue_Fund, #CARA et la création de ce tout nouvel observatoire mondial des libertés académiques évoqué plus haut montrent que la communauté académique a pris conscience du danger. Puissent du fond de sa prison résonner les mots de l’historien Iouri Dmitriev : « Les libertés académiques, jamais, ne deviendront une notion abstraite. »

      https://theconversation.com/la-liberte-academique-aux-prises-avec-de-nouvelles-menaces-171682

    • « #Wokisme » : un « #front_républicain » contre l’éveil aux #injustices

      CHRONIQUE DE LA #BATAILLE_CULTURELLE. L’usage du mot « wokisme » vise à disqualifier son adversaire, mais aussi à entretenir un #déni : l’absence de volonté politique à prendre au sérieux les demandes d’#égalité, de #justice, de respect des #droits_humains.

      Invoqué ad nauseam, le « wokisme » a fait irruption dans un débat public déjà singulièrement dégradé. Il a fait florès à l’ère du buzz et des clashs, rejoignant l’« #islamogauchisme » au registre de ces fameux mots fourre-tout dont la principale fonction est de dénigrer et disqualifier son adversaire, tout en réduisant les maux de la société à quelques syllabes magiques. Sur la scène politique et intellectuelle, le « wokisme » a même réussi là où la menace de l’#extrême_droite a échoué : la formation d’un « front républicain ». Mais pas n’importe quel front républicain…

      Formellement, les racines du « wokisme » renvoient à l’idée d’« #éveil » aux #injustices, aux #inégalités et autres #discriminations subies par les minorités, qu’elles soient sexuelles, ethniques ou religieuses. Comment cet « éveil » a-t-il mué en une sorte d’#injure_publique constitutive d’une #menace existentielle pour la République ?

      Si le terme « woke » est historiquement lié à la lutte des #Afro-Américains pour les #droits_civiques, il se trouve désormais au cœur de mobilisations d’une jeunesse militante animée par les causes féministes et antiracistes. Ces mobilisations traduisent en acte l’#intersectionnalité théorisée par #Kimberlé_Williams_Crenshaw*, mais le recours à certains procédés ou techniques est perçu comme une atteinte à la #liberté_d’expression (avec les appels à la #censure d’une œuvre, à l’annulation d’une exposition ou d’une représentation, au déboulonnage d’une statue, etc.) ou à l’égalité (avec les « réunions non mixtes choisies et temporaires » restreignant l’accès à celles-ci à certaines catégories de personnes partageant un même problème, une même discrimination). Le débat autour de ces pratiques est complexe et légitime. Mais parler en France du développement d’une « cancel culture » qu’elles sont censées symboliser est abusif, tant elles demeurent extrêmement marginales dans les sphères universitaires et artistiques. Leur nombre comme leur diffusion sont inversement proportionnels à leur écho politico-médiatique. D’où provient ce contraste ou décalage ?

      Une rupture du contrat social

      En réalité, au-delà de la critique/condamnation du phénomène « woke », la crispation radicale qu’il suscite dans l’hexagone puise ses racines dans une absence de volonté politique à prendre au sérieux les demandes d’égalité, de justice, de respect des droits humains. Un défaut d’écoute et de volonté qui se nourrit lui-même d’un mécanisme de déni, à savoir un mécanisme de défense face à une réalité insupportable, difficile à assumer intellectuellement et politiquement.

      D’un côté, une série de rapports publics et d’études universitaires** pointent la prégnance des inégalités et des discriminations à l’embauche, au logement, au contrôle policier ou même à l’école. Non seulement les discriminations sapent le sentiment d’appartenance à la communauté nationale, mais la reproduction des inégalités est en partie liée à la reproduction des discriminations.

      De l’autre, le déni et l’#inaction perdurent face à ces problèmes systémiques. Il n’existe pas de véritable politique publique de lutte contre les discriminations à l’échelle nationale. L’État n’a pas engagé de programme spécifique qui ciblerait des axes prioritaires et se déclinerait aux différents niveaux de l’action publique.

      L’appel à l’« éveil » est un appel à la prise de conscience d’une rupture consommée de notre contrat social. La réalité implacable d’inégalités et de discriminations criantes nourrit en effet une #citoyenneté à plusieurs vitesses qui contredit les termes du récit/#pacte_républicain, celui d’une promesse d’égalité et d’#émancipation.

      Que l’objet si mal identifié que représente le « wokisme » soit fustigé par la droite et l’extrême-droite n’a rien de surprenant : la lutte contre les #logiques_de_domination ne fait partie ni de leur corpus idéologique ni de leur agenda programmatique. En revanche, il est plus significatif qu’une large partie de la gauche se détourne des questions de l’égalité et de la #lutte_contre_les_discriminations, pour mieux se mobiliser contre tout ce qui peut apparaître comme une menace contre un « #universalisme_républicain » aussi abstrait que déconnecté des réalités vécues par cette jeunesse française engagée en faveur de ces causes.

      Les polémiques autour du « wokisme » contribuent ainsi à forger cet arc politique et intellectuel qui atteste la convergence, voire la jonction de deux blocs conservateurs, « de droite » et « de gauche », unis dans un même « front républicain », dans un même déni des maux d’une société d’inégaux.

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210928.OBS49202/wokisme-un-front-republicain-contre-l-eveil-aux-injustices.html

      #récit_républicain

    • « Le mot “#woke” a été transformé en instrument d’occultation des discriminations raciales »

      Pour le sociologue #Alain_Policar, le « wokisme » désigne désormais péjorativement ceux qui sont engagés dans des courants politiques qui se réclament pourtant de l’approfondissement des principes démocratiques.

      Faut-il rompre avec le principe de « #color_blindness » (« indifférence à la couleur ») au fondement de l’#égalitarisme_libéral ? Ce principe, rappelons-le, accompagne la philosophie individualiste et contractualiste à laquelle adhèrent les #démocraties. Or, en prenant en considération des pratiques par lesquelles des catégories fondées sur des étiquettes « raciales » subsistent dans les sociétés postcolonialistes, on affirme l’existence d’un ordre politico-juridique au sein duquel la « #race » reste un principe de vision et de division du monde social.

      Comme l’écrit #Stéphane_Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, « la République a un problème avec le #corps des individus, elle ne sait que faire de ces #différences_physiques, de ces couleurs multiples, de ces #orientations diverses, parce qu’elle a affirmé que pour traiter chacun et chacune également elle devait être #aveugle » ( Le Monde du 7 avril).

      Dès lors, ignorer cette #réalité, rester indifférent à la #couleur, n’est-ce pas consentir à la perpétuation des injustices ? C’est ce consentement qui s’exprime dans l’opération idéologique d’appropriation d’un mot, « woke », pour le transformer en instrument d’occultation de la réalité des discriminations fondées sur la couleur de peau. Désormais le wokisme désigne péjorativement ceux qui sont engagés dans les luttes antiracistes, féministes, LGBT ou même écologistes. Il ne se caractérise pas par son contenu, mais par sa fonction, à savoir, selon un article récent de l’agrégé de philosophie Valentin Denis sur le site AOC , « stigmatiser des courants politiques souvent incommensurables tout en évitant de se demander ce qu’ils ont à dire . Ces courants politiques, pourtant, ne réclament-ils pas en définitive l’approfondissement des #principes_démocratiques ?

      Une #justice_corrective

      Parmi les moyens de cet approfondissement, l’ affirmative action (« #action_compensatoire »), en tant qu’expression d’une justice corrective fondée sur la #reconnaissance des #torts subis par le passé et, bien souvent, qui restent encore vifs dans le présent, est suspectée de substituer le #multiculturalisme_normatif au #modèle_républicain d’#intégration. Ces mesures correctives seraient, lit-on souvent, une remise en cause radicale du #mérite_individuel. Mais cet argument est extrêmement faible : est-il cohérent d’invoquer la #justice_sociale (dont les antiwokedisent se préoccuper) et, en même temps, de valoriser le #mérite ? L’appréciation de celui-ci n’est-elle pas liée à l’#utilité_sociale accordée à un ensemble de #performances dont la réalisation dépend d’#atouts (en particulier, un milieu familial favorable) distribués de façon moralement arbitraire ? La justice sociale exige, en réalité, que ce qui dépend des circonstances, et non des choix, soit compensé.

      Percevoir et dénoncer les mécanismes qui maintiennent les hiérarchies héritées de l’#ordre_colonial constitue l’étape nécessaire à la reconnaissance du lien entre cet ordre et la persistance d’un #racisme_quotidien. Il est important (même si le concept de « #racisme_systémique », appliqué à nos sociétés contemporaines, est décrit comme une « fable » par certains auteurs, égarés par les passions idéologiques qu’ils dénoncent chez leurs adversaires) d’admettre l’idée que, même si les agents sont dépourvus de #préjugés_racistes, la discrimination fonctionne. En quelque sorte, on peut avoir du #racisme_sans_racistes, comme l’a montré Eduardo Bonilla-Silva dans son livre de 2003, Racism without Racists [Rowman & Littlefield Publishers, non traduit] . Cet auteur avait, en 1997, publié un article canonique sur le #racisme_institutionnel dans lequel il rejetait, en se réclamant du psychiatre et essayiste Frantz Fanon [1925-1961], les approches du racisme « comme une #bizarrerie_mentale, comme une #faille_psychologique » .

      Le reflet de pratiques structurelles

      En fait, les institutions peuvent être racialement oppressives, même sans qu’aucun individu ou aucun groupe ne puisse être tenu pour responsable du tort subi. Cette importante idée avait déjà été exprimée par William E. B. Du Bois dans Pénombre de l’aube. Essai d’autobiographie d’un concept de race (1940, traduit chez Vendémiaire, 2020), ouvrage dans lequel il décrivait le racisme comme un #ordre_structurel, intériorisé par les individus et ne dépendant pas seulement de la mauvaise volonté de quelques-uns. On a pu reprocher à ces analyses d’essentialiser les Blancs, de leur attribuer une sorte de #racisme_ontologique, alors qu’elles mettent au jour les #préjugés produits par l’ignorance ou le déni historique.

      On comprend, par conséquent, qu’il est essentiel de ne pas confondre, d’une part, l’expression des #émotions, de la #colère, du #ressentiment, et, d’autre part, les discriminations, par exemple à l’embauche ou au logement, lesquelles sont le reflet de #pratiques_structurelles concrètes. Le racisme est avant tout un rapport social, un #système_de_domination qui s’exerce sur des groupes racisés par le groupe racisant. Il doit être appréhendé du point de vue de ses effets sur l’ensemble de la société, et non seulement à travers ses expressions les plus violentes.

      #Alexis_de_Tocqueville avait parfaitement décrit cette réalité [dans De la démocratie en Amérique, 1835 et 1840] en évoquant la nécessaire destruction, une fois l’esclavage aboli, de trois préjugés, qu’il disait être « bien plus insaisissables et plus tenaces que lui : le préjugé du maître, le préjugé de race, et enfin le préjugé du Blanc . Et il ajoutait : « J’aperçois l’#esclavage qui recule ; le préjugé qu’il a fait naître est immobile. » Ce #préjugé_de_race était, écrivait-il encore, « plus fort dans les Etats qui ont aboli l’esclavage que dans ceux où il existe encore, et nulle part il ne se montre aussi intolérant que dans les Etats où la servitude a toujours été inconnue . Tocqueville serait-il un militant woke ?

      Note(s) :

      Alain Policar est sociologue au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Dernier livre paru : « L’Universalisme en procès » (Le Bord de l’eau, 160p., 16 euros)

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/28/alain-policar-le-mot-woke-a-ete-transforme-en-instrument-d-occultation-des-d

      #WEB_Du_Bois

      signalé par @colporteur ici :
      https://seenthis.net/messages/941602

    • L’agitation de la chimère « wokisme » ou l’empêchement du débat

      Wokisme est un néologisme malin : employé comme nom, il suggère l’existence d’un mouvement homogène et cohérent, constitué autour d’une prétendue « idéologie woke ». Ou comment stigmatiser des courants politiques progressistes pour mieux détourner le regard des discriminations que ceux-ci dénoncent. D’un point de vue rhétorique, le terme produit une version totalement caricaturée d’un adversaire fantasmé.

      (#paywall)
      https://aoc.media/opinion/2021/11/25/lagitation-de-la-chimere-wokisme-ou-lempechement-du-debat

    • Europe’s War on Woke

      Why elites across the Atlantic are freaking out about the concept of structural racism.

      On my 32nd birthday, I agreed to appear on Répliques, a popular show on the France Culture radio channel hosted by the illustrious Alain Finkielkraut. Now 72 and a household name in France, Finkielkraut is a public intellectual of the variety that exists only on the Left Bank: a child of 1968 who now wears Loro Piana blazers and rails against “la cancel culture.” The other guest that day—January 9, less than 72 hours after the US Capitol insurrection—was Pascal Bruckner, 72, another well-known French writer who’d just published “The Almost Perfect Culprit: The Construction of the White Scapegoat,” his latest of many essays on this theme. Happy birthday to me.

      The topic of our discussion was the only one that interested the French elite in January 2021: not the raging pandemic but “the Franco-American divide,” the Huntington-esque clash of two apparently great civilizations and their respective social models—one “universalist,” one “communitarian”—on the question of race and identity politics. To Finkielkraut, Bruckner, and the establishment they still represent, American writers like me seek to impose a “woke” agenda on an otherwise harmonious, egalitarian society. Americans who argue for social justice are guilty of “cultural imperialism,” of ideological projection—even of bad faith.

      This has become a refrain not merely in France but across Europe. To be sure, the terms of this social-media-fueled debate are unmistakably American; “woke” and “cancel culture” could emerge from no other context. But in the United States, these terms have a particular valence that mostly has to do with the push for racial equality and against systemic racism. In Europe, what is labeled “woke” is often whatever social movement a particular country’s establishment fears the most. This turns out to be an ideal way of discrediting those movements: To call them “woke” is to call them American, and to call them American is to say they don’t apply to Europe.

      In France, “wokeism” came to the fore in response to a recent slew of terror attacks, most notably the gruesome beheading in October 2020 of the schoolteacher Samuel Paty. After years of similar Islamist attacks—notably the massacre at the offices of the newspaper Charlie Hebdo in January 2015 and the ISIS-inspired assaults on the Hypercacher kosher supermarket and the Bataclan concert hall in November 2015—the reaction in France reached a tipping point. Emmanuel Macron’s government had already launched a campaign against what it calls “Islamist separatism,” but Paty’s killing saw a conversation about understandable trauma degenerate into public hysteria. The government launched a full-scale culture war, fomenting its own American-style psychodrama while purporting to do the opposite. Soon its ministers began railing against “islamo-gauchisme” (Islamo-leftism) in universities, Muslim mothers in hijabs chaperoning school field trips, and halal meats in supermarkets.

      But most of all, they began railing against the ideas that, in their view, somehow augmented and abetted these divisions: American-inspired anti-racism and “wokeness.” Macron said it himself in a speech that was widely praised by the French establishment for its alleged nuance: “We have left the intellectual debate to others, to those outside of the Republic, by ideologizing it, sometimes yielding to other academic traditions…. I see certain social science theories entirely imported from the United States.” In October, the French government inaugurated a think tank, the Laboratoire de la République, designed to combat these “woke” theories, which, according to the think tank’s founder, Jean-Michel Blanquer, Macron’s education minister, “led to the rise of Donald Trump.”

      As the apparent emissaries of this pernicious “Anglo-Saxon” identitarian agenda, US journalists covering this moment in France have come under the spotlight, especially when we ask, for instance, what islamo-gauchisme actually means—if indeed it means anything at all. Macron himself has lashed out at foreign journalists, even sending a letter to the editor of the Financial Times rebutting what he saw as an error-ridden op-ed that took a stance he could not bear. “I will not allow anybody to claim that France, or its government, is fostering racism against Muslims,” he wrote. Hence my own invitation to appear on France Culture, a kind of voir dire before the entire nation.

      Finkielkraut began the segment with a tirade against The New York Times and then began discussing US “campus culture,” mentioning Yale’s Tim Barringer and an art history syllabus that no longer includes as many “dead white males.” Eventually I asked how, three days after January 6, we could discuss the United States without mentioning the violent insurrection that had just taken place at the seat of American democracy. Finkielkraut became agitated. “And for you also, [what about] the fact that in the American Congress, Emanuel Cleaver, representative of Missouri, presiding over a new inauguration ceremony, finished by saying the words ‘amen and a-women’?” he asked. “Ça vous dérangez pas?” I said it didn’t bother me in the least, and he got even more agitated. “I don’t understand what you say, James McAuley, because cancel culture exists! It exists!”

      The man knew what he was talking about: Three days after our conversation, Finkielkraut was dropped from a regular gig at France’s LCI television for defending his old pal Olivier Duhamel of Sciences Po, who was embroiled in a pedophilia scandal that had taken France by storm. Duhamel was accused by his stepdaughter, Camille Kouchener, of raping her twin brother when the two were in their early teens. Finkielkraut speculated that there may have been consent between the two parties, and, in any case, a 14-year-old was “not the same thing” as a child.

      I tell this story because it is a useful encapsulation of France’s—and Europe’s—war on woke, a conflict that has assumed various forms in different national contexts but that still grips the continent. On one level, there is a certain comedy to it: The self-professed classical liberal turns out to be an apologist for child molestation. In fact, the anti-woke comedy is now quite literally being written and directed by actual comedians who, on this one issue, seem incapable of anything but earnestness. John Cleese, 81, the face of Monty Python and a public supporter of Brexit, has announced that he will be directing a forthcoming documentary series on Britain’s Channel 4 titled Cancel Me, which will feature extensive interviews with people who have been “canceled”—although no one connected with the show has specified what exactly the word means.

      Indeed, the terms of this debate are an insult to collective intelligence. But if we must use them, we need to understand an important distinction between what is called “cancel culture” and what is called “woke.” The former has been around much longer and refers to tactics that are used across the political spectrum, but historically by those on the right. “Cancel culture” is not the result of an increased awareness of racial disparities or a greater commitment to social justice broadly conceived—both of which are more urgent than ever—but rather a terrible and inevitable consequence of life with the Internet. Hardly anyone can support “cancel culture” in good faith, and yet it is never sufficiently condemned, because people call out such tactics only when their political opponents use them, never when their allies do. “Woke,” on the other hand, does not necessarily imply public shaming; it merely signifies a shift in perspective and perhaps a change in behavior. Carelessly equating the two is a convenient way to brand social justice activism as inherently illiberal—and to silence long-overdue conversations about race and inequality that far too many otherwise reasonable people find personally threatening.

      But Europe is not America, and in Europe there have been far fewer incidents that could be construed as “cancellations”—again, I feel stupid even using the word—than in the United States. “Wokeism” is really a phenomenon of the Anglosphere, and with the exception of the United Kingdom, the social justice movement has gained far less traction in Europe than it has in US cultural institutions—newspapers, universities, museums, and foundations. In terms of race and identity, many European cultural institutions would have been seen as woefully behind the times by their US counterparts even before the so-called “great awokening.” Yet Europe has gone fully anti-woke, even without much wokeness to fight.

      So much of Europe’s anti-woke movement has focused on opposing and attempting to refute allegations of “institutional” or “structural” racism. Yet despite the 20th-century continental origins of structuralism (especially in France) as a mode of social analysis—not to mention the Francophone writers who have shaped the way American thinkers conceive of race—many European elites dismiss these critiques as unwelcome intrusions into the public discourse that project the preoccupations of a nation built on slavery (and thus understandably obsessed with race) onto societies that are vastly different. Europe, they insist, has a different history, one in which race—especially in the form of the simple binary opposition of Black and white—plays a less central role. There is, of course, some truth to this rejoinder: Different countries do indeed have different histories and different debates. But when Europeans accuse their American critics of projection, they do so not to point out the very real divergences in the US and European discussions and even conceptions of race and racism. Rather, the charge is typically meant to stifle the discussion altogether—even when that discussion is being led by European citizens describing their own lived experiences.

      France, where I reside, proudly sees itself as a “universalist” republic of equal citizens that officially recognizes no differences among them. Indeed, since 1978, it has been illegal to collect statistics on race, ethnicity, or religion—a policy that is largely a response to what happened during the Second World War, when authorities singled out Jewish citizens to be deported to Nazi concentration camps. The French view is that such categories should play no role in public life, that the only community that counts is the national community. To be anti-woke, then, is to be seen as a discerning thinker, one who can rise above crude, reductive identity categories.

      The reality of daily life in France is anything but universalist. The French state does indeed make racial distinctions among citizens, particularly in the realm of policing. The prevalence of police identity checks in France, which stem from a 1993 law intended to curb illegal immigration, is a perennial source of controversy. They disproportionately target Black and Arab men, which is one reason the killing of George Floyd resonated so strongly here. Last summer I spoke to Jacques Toubon, a former conservative politician who was then serving as the French government’s civil liberties ombudsman (he is now retired). Toubon was honest in his assessment: “Our thesis, our values, our rules—constitutional, etc.—they are universalist,” he said. “They do not recognize difference. But there is a tension between this and the reality.”

      One of the most jarring examples of this tension came in November 2020, when Sarah El Haïry, Macron’s youth minister, traveled to Poitiers to discuss the question of religion in society at a local high school. By and large, the students—many of whom were people of color—asked very thoughtful questions. One of them, Emilie, 16, said that she didn’t see the recognition of religious or ethnic differences as divisive. “Just because you are a Christian or a Muslim does not represent a threat to society,” she said. “For me, diversity is an opportunity.” These and similar remarks did not sit well with El Haïry, who nonetheless kept her cool until another student asked about police brutality. At that point, El Haïry got up from her chair and interrupted the student. “You have to love the police, because they are there to protect us on a daily basis,” she said. “They cannot be racist because they are republican!”

      For El Haïry, to question such assumptions would be to question something foundational and profound about the way France understands itself. The problem is that more and more French citizens are doing just that, especially young people like the students in Poitiers, and the government seems utterly incapable of responding.

      Although there is no official data to this effect—again, because of universalist ideology—France is estimated to be the most ethnically diverse society in Western Europe. It is home to large North African, West African, Southeast Asian, and Caribbean populations, and it has the largest Muslim and Jewish communities on the continent. By any objective measure, that makes France a multicultural society—but this reality apparently cannot be admitted or understood.

      Macron, who has done far more than any previous French president to recognize the lived experiences and historical traumas of various minority groups, seems to be aware of this blind spot, but he stops short of acknowledging it. Earlier this year, I attended a roundtable discussion with Macron and a small group of other Anglophone correspondents. One thing he said during that interview has stuck with me: “Universalism is not, in my eyes, a doctrine of assimilation—not at all. It is not the negation of differences…. I believe in plurality in universalism, but that is to say, whatever our differences, our citizenship makes us build a universal together.” This is simply the definition of a multicultural society, an outline of the Anglo-Saxon social model otherwise so despised in France.

      Europe’s reaction to the brutal killing of George Floyd in may 2020 was fascinating to observe. The initial shock at the terrifyingly mundane horrors of US life quickly gave way to protest movements that decried police brutality and the unaddressed legacy of Europe’s colonial past. This was when the question of structural racism entered the conversation. In Britain, Prime Minister Boris Johnson responded to the massive protests throughout the country by establishing the Commission on Race and Ethnic Disparities, an independent group charged with investigating the reality of discrimination and coming up with proposals for rectifying racial disparities in public institutions. The commission’s report, published in April 2021, heralded Britain as “a model for other White-majority countries” on racial issues and devoted three pages to the problems with the language of “structural racism.”

      One big problem with this language, the report implied, is that “structural racism” is a feeling, and feelings are not facts. “References to ‘systemic’, ‘institutional’ or ‘structural racism’ may relate to specific processes which can be identified, but they can also relate to the feeling described by many ethnic minorities of ‘not belonging,’” the report said. “There is certainly a class of actions, behaviours and incidents at the organisational level which cause ethnic minorities to lack a sense of belonging. This is often informally expressed as feeling ‘othered.’” But even that modest concession was immediately qualified. “However, as with hate incidents, this can have a highly subjective dimension for those tasked with investigating the claim.” Finally, the report concluded, the terms in question were inherently extreme. “Terms like ‘structural racism’ have roots in a critique of capitalism, which states that racism is inextricably linked to capitalism. So by that definition, until that system is abolished racism will flourish.”

      The effect of these language games is simply to limit the terms available to describe a phenomenon that indeed exists. Because structural racism is not some progressive shibboleth: It kills people, which need not be controversial or even political to admit. For one recent example in the UK, look no further than Covid-19 deaths. The nation’s Office for National Statistics concluded that Black citizens were more than four times as likely to die of Covid as white citizens, while British citizens of Bangladeshi and Pakistani heritage were more than three times as likely to die. These disparities were present even among health workers directly employed by the state: Of the National Health Service clinical staff who succumbed to the virus, a staggering 60 percent were “BAME”—Black, Asian, or minority ethnic, a term that the government’s report deemed “no longer helpful” and “demeaning.” Beyond Covid-19, reports show that Black British women are more than four times as likely to die in pregnancy or childbirth as their white counterparts; British women of an Asian ethnic background die at twice the rate of white women.

      In the countries of Europe as in the United States, the battle over “woke” ideas is also a battle over each nation’s history—how it is written, how it is taught, how it is understood.

      Perhaps nowhere is this more acutely felt than in Britain, where the inescapable legacy of empire has become the center of an increasingly acrimonious public debate. Of particular note has been the furor over how to think about Winston Churchill, who remains something of a national avatar. In September, the Winston Churchill Memorial Trust renamed itself the Churchill Fellowship, removed certain pictures of the former prime minister from its website, and seemed to distance itself from its namesake. “Many of his views on race are widely seen as unacceptable today, a view that we share,” the Churchill Fellowship declared. This followed the November 2020 decision by Britain’s beloved National Trust, which operates an extensive network of stately homes throughout the country, to demarcate about 100 properties with explicit ties to slavery and colonialism.

      These moves elicited the ire of many conservatives, including the prime minister. “We need to focus on addressing the present and not attempt to rewrite the past and get sucked into the never-ending debate about which well-known historical figures are sufficiently pure or politically correct to remain in public view,” Johnson’s spokesman said in response to the Churchill brouhaha. But for Hilary McGrady, the head of the National Trust, “the genie is out of the bottle in terms of people wanting to understand where wealth came from,” she told London’s Evening Standard. McGrady justified the trust’s decision by saying that as public sensibilities change, so too must institutions. “One thing that possibly has changed is there may be things people find offensive, and we have to be sensitive about that.”

      A fierce countermovement to these institutional changes has already emerged. In the words of David Abulafia, 71, an acclaimed historian of the Mediterranean at Cambridge University and one of the principal architects of this countermovement, “We can never surrender to the woke witch hunt against our island story.”

      This was the actual title of an op-ed by Abulafia that the Daily Mail published in early September, which attacked “today’s woke zealots” who “exploit history as an instrument of propaganda—and as a means of bullying the rest of us.” The piece also announced the History Reclaimed initiative, of which Abulafia is a cofounder: a new online platform run by a board of frustrated British historians who seek to “provide context, explanation and balance in a debate in which condemnation is too often preferred to understanding.” As a historian myself, I should say that I greatly admire Abulafia’s work, particularly its wide-ranging synthesis and its literary quality, neither of which is easy to achieve and both of which have been models for me in my own work. Which is why I was surprised to find a piece by him in the Daily Mail, a right-wing tabloid not exactly known for academic rigor. When I spoke with Abulafia about it, he seemed a little embarrassed. “It’s basically an interview that they turn into text and then send back to you,” he told me. “Some of the sentences have been generated by the Daily Mail.”

      As in the United States, the UK’s Black Lives Matter protests led to the toppling of statues, including the one in downtown Bristol of Edward Colston, a 17th-century merchant whose wealth derived in part from his active involvement in the slave trade. Abulafia told me he prefers a “retain and explain” approach, which means keeping such statues in place but adding context to them when necessary. I asked him about the public presentation of statues and whether by their very prominence they command an implicit honor and respect. He seemed unconvinced. “You look at statues and you’re not particularly aware of what they show,” he said.

      “What do you do about Simon de Montfort?” Abulafia continued. “He is commemorated at Parliament, and he did manage to rein in the power of monarchy. But he was also responsible for some horrific pogroms against the Jews. Everyone has a different perspective on these people. It seems to me that what we have to say is that human beings are complex; we often have contradictory ideas, mishmash that goes in any number of different directions. Churchill defeated the Nazis, but lower down the page one might mention that he held views on race that are not our own. Maintaining that sense of proportion is important.”

      All of these are reasonable points, but what I still don’t understand is why history as it was understood by a previous generation must be the history understood by future generations. Statues are not history; they are interpretations of history created at a certain moment in time. Historians rebuke previous interpretations of the past on the page all the time; we rewrite accounts of well-known events according to our own contemporary perspectives and biases. What is so sacred about a statue?

      I asked Abulafia why all of this felt so personal to him, because it doesn’t feel that way to me. He replied, “I think there’s an element of this: There is a feeling that younger scholars might be disadvantaged if they don’t support particular views of the past. I can think of examples of younger scholars who’ve been very careful on this issue, who are not really taking sides on that issue.” But I am exactly such a younger scholar, and no one has ever forced me to uphold a certain opinion, either at Harvard or at Oxford. For Abulafia, however, this is a terrifying moment. “One of the things that really worries me about this whole business is the lack of opportunities for debate.”

      Whatever one thinks of “woke” purity tests, it cannot be argued in good faith that the loudest European voices on the anti-woke side of the argument are really interested in “debate.” In France especially, the anti-woke moment has become particularly toxic because its culture warriors—on both the right and the left—have succeeded in associating “le wokeisme” with defenses of Islamist terrorism. Without question, France has faced the brunt of terrorist violence in Europe in recent years: Since 2015, more than 260 people have been killed in a series of attacks, shaking the confidence of all of us who live here. The worst year was 2015, flanked as it was by the Charlie Hebdo and Bataclan concert hall attacks. But something changed after Paty’s brutal murder in 2020. After a long, miserable year of Covid lockdowns, the French elite—politicians and press alike—began looking for something to blame. And so “wokeness” was denounced as an apology for terrorist violence; in the view of the French establishment, to emphasize identity politics was to sow the social fractures that led to Paty’s beheading. “Wokeness” became complicit in the crime, while freedom of expression was reserved for supporters of the French establishment.

      The irony is fairly clear: Those who purported to detest American psychodramas about race and social justice had to rely on—and, in fact, to import—the tools of an American culture war to battle what they felt threatened by in their own country. In the case of Paty’s murder and its aftermath, there was another glaring irony, this time about the values so allegedly dear to the anti-woke contingent. The middle school teacher, who was targeted by a Chechen asylum seeker because he had shown cartoons of the prophet Muhammad as part of a civics lesson about free speech, was immediately lionized as an avatar for the freedom of expression, which the French government quite rightly championed as a value it would always protect. “I will always defend in my country the freedom to speak, to write, to think, to draw,” Macron told Al Jazeera shortly after Paty’s killing. This would have been reassuring had it not been completely disingenuous: Shortly thereafter, Macron presided over a crackdown on “islamo-gauchisme” in French universities, a term his ministers used with an entirely straight face. If there is a single paradox that describes French cultural life in 2021, it is this: “Islamophobia” is a word one is supposed to avoid, but “Islamo-leftism” is a phenomenon one is expected to condemn.

      Hundreds of academics—including at the Centre National de la Recherche Scientifique, France’s most prestigious research body—attacked the government’s crusade against an undefined set of ideas that were somehow complicit in the Islamist terror attacks that had rocked the country. Newspapers like Le Monde came out against the targeting of “islamo-gauchisme,” and there were weeks of tedious newspaper polemics about whether the term harks back to the “Judeo-Bolshevism” of the 1930s (of course it does) or whether it describes a real phenomenon. In any case, the Macron government backtracked in the face of prolonged ridicule. But the trauma of the terror attacks and the emotional hysteria they unleashed will linger: France has also reconfigured its commitment to laïcité, the secularism that the French treat as an unknowable philosophical ideal but that is actually just the freedom to believe or not to believe as each citizen sees fit. Laïcité has become a weapon in the culture war, instrumentalized in the fight against an enemy that the French government assures its critics is radical Islamism but increasingly looks like ordinary Islam.

      The issue of the veil is infamously one of the most polarizing and violent in French public debate. The dominant French view is a function of universalist ideology, which holds that the veil is a symbol of religious oppression; it cannot be worn by choice. A law passed in 2004 prohibits the veil from being worn in high schools, and a separate 2010 law bans the face-covering niqab from being worn anywhere in public, on the grounds that “in free and democratic societies…o exchange between people, no social life is possible, in public space, without reciprocity of look and visibility: people meet and establish relationships with their faces uncovered.” (Needless to say, this republican value was more than slightly complicated by the imposition of a mask mandate during the 2020 pandemic.)

      In any case, when Muslim women wear the veil in public, which is their legal right and in no way a violation of laïcité, they come under attack. In 2019, for instance, then–Health Minister Agnès Buzyn—who is now being investigated for mismanaging the early days of the pandemic—decried the marketing of a runner’s hijab by the French sportswear brand Decathlon, because of the “communitarian” threat it apparently posed to universalism. “I would have preferred a French brand not to promote the veil,” Buzyn said. Likewise, Jean-Michel Blanquer, France’s education minister, conceded that although it was technically legal for mothers to wear head scarves, he wanted to avoid allowing them to chaperone school trips “as much as possible.”

      Nicolas Cadène, the former head of France’s national Observatory of Secularism—a laïcité watchdog, in other words—was constantly criticized by members of the French government for being too “soft” on Muslim communal organizations, with whose leaders he regularly met. Earlier this year, the observatory that Cadène ran was overhauled and replaced with a new commission that took a harder line. He remarked to me, “You have political elites and intellectuals who belong to a closed society—it’s very homogeneous—and who are not well-informed about the reality of society. These are people who in their daily lives are not in contact with those who come from diverse backgrounds. There is a lack of diversity in that elite. France is not the white man—there is a false vision [among] our elites about what France is—but they are afraid of this diversity. They see it as a threat to their reality.”

      As in the United States, there is a certain pathos in the European war on woke, especially in the battalion of crusaders who belong to Cleese and Finkielkraut’s generation. For them, “wokeism” —a term that has no clear meaning and that each would probably define differently—is a personal affront. They see the debate as being somehow about them. The British politician Enoch Powell famously said that all political lives end in failure. A corollary might be that all cultural careers end in irrelevance, a reality that so many of these characters refuse to accept, but that eventually comes for us all—if we are lucky. For many on both sides of the Atlantic, being aggressively anti-woke is a last-ditch attempt at mattering, which is the genuinely pathetic part. But it is difficult to feel pity for those in that camp, because their reflex is, inescapably, an outgrowth of entitlement: To resent new voices taking over is to believe that you always deserve a microphone. The truth is that no one does.

      https://www.thenation.com/article/world/woke-europe-structural-racism

  • Se faire mal
    https://infokiosques.net/spip.php?article1323

    "L’auto-blessure est un comportement courant dans nôtre société. Seules quelques unes de ses formes sont vues comme problématiques. La honte empêche un échange ouvert sur les expériences. « Se faire mal » est un carnet de travail qui a pour but d’encourager la réflexion et de faire prendre conscience de différents aspects de l’auto-blessure dans une perspective non-coercitive, auto-compassionnelle, et de réduction des risques." #S

    / Infokiosque fantôme (partout), #Corps,_santé,_antivalidisme

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/sefairemal-NB-56pA5-fil-2011.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/sefairemal-NB-28p-cahier-2011.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/sefairemal-NB-28p-cahier-2011-ECOencre.pdf

  • Italian town faces backlash for ’sexist’ bronze statue of ’#La_Spigolatrice'

    Italian authorities in Sapri have defended a new bronze statue of a woman wearing a transparent dress.

    The sculpture is a tribute to La Spigolatrice di Sapri (The Gleaner of Sapri), an 1857 poem written by Luigi Mercantini.

    The poem refers to a female gleaner who leaves her job to join Italian revolutionary Carlo Pisacane’s failed expedition against the Kingdom of Naples.

    It was unveiled at a ceremony on Saturday in the province of Salerno, at a ceremony featuring local officials and former Italian prime minister Giuseppe Conte.

    But the statue has generated some backlash on social media, with many labeling its design “sexist” and others calling for it to be taken down.

    Italian authorities in Sapri have defended a new bronze statue of a woman wearing a transparent dress.

    Laura Boldrini, an MP with the centre-left Democratic party, said the monument was “an offense to women and to the history it is supposed to celebrate”.

    “How can even the institutions accept the representation of women as sexualised bodies,” she added on Twitter.


    https://twitter.com/MonicaCirinna/status/1442204598190714891

    Monica Cirinnà, a member of the Italian Senate, also stated that it was a “slap in the face to history and to women who are still only sexualised bodies.”

    “This statue of the Gleaner says nothing about the self-determination of the woman who chose not to go to work in order to stand up against the Bourbon oppressor”.

    The mayor of Sapri has defended the statue as “a very important work of art which will be a great tourist attraction for our town”.

    In a post on Facebook, Antonio Gentile said that critics of the statue held “a lack of knowledge of local history”.

    “Our community...has always been committed to combating all forms of gender violence,” he added.

    La nuova statua della Spigolatrice di Sapri è stata realizzata con maestria e impeccabile interpretazione dall’artista...

    –—

    Meanwhile, the sculptor #Emanuele_Stifano stated that he was “appalled and disheartened” by the criticism.

    “All kinds of accusations have been made against me which have nothing to do with my person and my story,” Stifano said on Facebook.

    “When I make a sculpture, I always tend to cover the human body as little as possible, regardless of gender.”

    https://www.euronews.com/2021/09/28/italian-town-of-sapri-faces-backlash-for-sexist-bronze-statue-of-la-spigol
    #image #femmes #travailleuses #statue #Italie #commémoration #sexisme #espace_public #spigolatrice #corps

    ping @cede

    • Anche no

      Sui social da qualche giorno è in atto una forte polemica su una statua commissionata dal Comune di Sapri (Salerno) allo scultore Emanuele Stifano. Raffigura una giovane donna voluttuosa, coperta solo da un abito succinto e trasparente, in stile camicia bagnata vedo/non vedo che mette in risalto seni e glutei. Ricordo una polemica simile per la statua discinta della Violata ad Ancona, commissionata per portare l’attenzione sulla violenza maschile sulle donne.

      Il riferimento stavolta è alla spigolatrice protagonista di una notissima poesia di #Luigi_Mercantini ispirata a un tragico episodio del Risorgimento italiano: la spedizione del socialista Carlo Pisacane, che aveva lo scopo di innescare una rivoluzione antiborbonica nel Regno delle Due Sicilie, ma al posto delle masse rivoluzionarie trovò una popolazione ostile che si unì alla gendarmeria borbonica per trucidarli. La contadina immaginata dal poeta assiste allo sbarco, affascinata da una speranza di libertà lascia il lavoro per seguirli e inorridita e incredula piange i trecento giovani morti.
      Siamo in presenza di un’opera a destinazione pubblica, esposta in pubblico, pagata con fondi pubblici, che ha una dichiarata funzione celebrativa.  Poteva essere il simbolo della presenza femminile nelle battaglie, nella storia, nella letteratura. È diventata l’ennesimo triste ammiccante tributo non alla rappresentazione artistica del nudo femminile, ma agli stereotipi che l’accompagnano.
      Giunta e scultore ovviamente difendono l’iniziativa. La perversione è nell’occhio di chi guarda, dicono.
      L’inaugurazione avviene alla presenza delle autorità locali e del presidente M5s Giuseppe Conte in tour elettorale nella zona. Uomini con responsabilità di governo, noti e applauditi, si fanno fotografare compunti, con la mano sul cuore, di fronte a una statua di donna che stimola reazioni pruriginose e a noi pare ridicola per la storia, per la dignità, per il buonsenso e per il buon gusto.
      Non si pongono alcun problema, sembra che la banalità di questa iconografia non li riguardi.
      Le intenzioni non bastano quando il messaggio è sbagliato.
      No, Prassitele o Canova non c’entrano. Non c’entrano «le fattezze fisiche delle donne meridionali», come sostiene un arguto senatore. Figuriamoci se pensiamo che il nudo in sé rechi offesa. Non è la presenza di modelle più o meno vestite a determinare una lesione alla persona, ma l’uso del loro corpo e il senso della posa e dell’atteggiamento, troppo spesso evidentemente allusivi a una disponibilità sul piano sessuale.
      Dietro alla statua bronzea di Sapri c’è la plastica rappresentazione non della forza femminile o del risveglio della coscienza popolare (come pretende l’autore) ma dei più scontati sogni erotici maschili.

      Non c’entrano la censura né la cancel culture, né il puritanesimo. Le opere d’arte non devono per forza essere “politicamente corrette”, né pudiche, né rappresentare fedelmente una scena storica. Tuttavia per un’opera pubblica il problema del contesto culturale è importante (già Facebook sta riportando autoscatti orgogliosi di maschietti che palpano il sedere della statua. E ve le immaginate le gite scolastiche con ragazzini in pieno tumulto ormonale?).
      Lo scultore afferma di «prescindere dal sesso», ma eroi risorgimentali in perizoma nelle piazze italiane o nei parchi io non ne ho visti mai.
      Rompere l’assuefazione.
      Si possono raccontare le donne senza spogliarle, senza ridurle allo stereotipo della fanciulla sexy offerta agli sguardi, inchiodata al ruolo-gabbia di oggetto di piacere che i maschi hanno costruito per lei? Si può prescindere dalla ricca elaborazione che studiose di molte discipline hanno prodotto sulla mercificazione a scopi promozionali e pubblicitari dei corpi femminili? Può chi ha responsabilità pubbliche non interrogarsi sulle condizioni del discorso, ignorare il risultato sull’immaginario collettivo di decenni di offerte di immagini scollacciate?
      Oppure la rappresentazione stereotipata della donna è considerata in Italia un tratto antropologico così radicato che non si pensa valga la pena di contrastarlo con politiche evolutive?
      I commentatori si appiattiscono su quell’altro cliché, “che noia queste femministe”. Nessuno sa o comprende che molte delle voci che si levano sono di persone che sul tema riflettono da anni. Probabilmente ben pochi leggono, molti rifuggono da firme femminili. L’importante è ridurre tutto a un quadro di donne frustrate che polemizzano su qualsiasi cosa.

      Il sessismo: c’è chi lo riconosce e chi no. C’è chi pensa, parla e agisce per contrastarlo e chi per preservarlo. C’è chi fa l’indifferente, perché gli va bene così.

      In copertina, Jean-François Millet, Le spigolatrici (Des glaneuses), 1857, Parigi, Musée d’Orsay.

      https://vitaminevaganti.com/2021/10/02/anche-no

    • Italy: bronze statue of scantily dressed woman sparks sexism row

      Sculpture based on the poem The Gleaner of Sapri was unveiled by former PM Giuseppe Conte on Saturday

      https://i.guim.co.uk/img/media/6e3f31968859d9d7365fb84bdc985fa5432a7582/146_54_1486_892/master/1486.jpg?width=620&quality=85&auto=format&fit=max&s=d07d56bfc81ea233dc82fb

      A statue depicting a scantily dressed woman from a 19th-century poem has sparked a sexism row in Italy.

      The bronze statue, which portrays the woman in a transparent dress, was unveiled on Saturday during a ceremony attended by the former prime minister Giuseppe Conte in Sapri, in the southern Campania region.

      The work by the sculptor Emanuele Stifano is a tribute to La Spigolatrice di Sapri (The Gleaner of Sapri), written by the poet Luigi Mercantini in 1857. The poem is based on the story of a failed expedition against the Kingdom of Naples by Carlo Pisacane, one of the first Italian socialist thinkers.


      https://twitter.com/lauraboldrini/status/1442235735478702081

      Laura Boldrini, a deputy with the centre-left Democratic party, said the statue was an “offence to women and the history it should celebrate”. She wrote on Twitter: “But how can even the institutions accept the representation of a woman as a sexualised body?”

      A group of female politicians from the Democratic party’s unit in Palermo called for the statue to be knocked down. “Once again, we have to suffer the humiliation of seeing ourselves represented in the form of a sexualised body, devoid of soul and without any connection with the social and political issues of the story,” the group said in a statement.

      They argued that the statue reflected nothing of the anti-Bourbon revolution nor the “self-determination of a woman who chooses not to go to work in order to take sides against the oppressor”.

      Stifano defended his work, writing on Facebook that if it had been up to him the statue would have been “completely naked … simply because I am a lover of the human body”. He said it was “useless” to try to explain artwork to those “who absolutely only want to see depravity”.

      Antonio Gentile, the mayor of Sapri, said that until the row erupted “nobody had criticised or distorted the work of art”.

      In photos of the ceremony, Conte, now the leader of the Five Star Movement, appeared puzzled as he looked at the statue, surrounded by a mostly male entourage.

      https://www.theguardian.com/world/2021/sep/27/italy-bronze-statue-of-scantily-dressed-woman-sparks-sexism-row

  • Lecture d’un extrait du livre « Plasmas » de Céline Minard

    http://www.liminaire.fr/radio-marelle/article/plasmas-de-celine-minard

    Le livre de Céline Minard décrit une Terre devenue inhabitable, où la nature telle que nous la connaissons a cessé d’exister, désormais recréée de toute pièce, dans des bulles, un univers dans lequel vivent de nombreuses créatures à l’intelligence supérieure à celle des humains, où des bots enregistrent les données humaines. (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Histoire, #Langage, #Livre, #Lecture, #Récit, #Vidéo, #Amour #En_lisant_en_écrivant, #Mémoire, #Corps, #Podcast, #Tokyo (...)

    http://www.liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_plasmas_ce_line_minard.mp4

    https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/plasmas-9782743653675

  • Lecture d’un extrait du livre « G.A.V. » de Marin Fouqué

    http://www.liminaire.fr/radio-marelle/article/g-a-v-de-marin-fouque

    G.A.V., c’est l’abréviation de garde à vue, et la plus grande partie du récit de Marin Fouqué se déroule, en effet, pendant le séjour contraint de quelques interpelés, tout au long d’une nuit, dans les différentes cellules d’un commissariat. Parmi eux, il y a Angel, arrêté en possession du sac de son copain S-Kro et la barre de shit qu’il contenait. Il y a K-vembre qui travaille comme intérimaire dans un entrepôt logistique, écrivaine en attente d’édition... » (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Histoire, #Langage, #Livre, #Lecture, #Récit, #Vidéo, #Amour #En_lisant_en_écrivant, #Mémoire, #Corps, #Podcast, #Tokyo (...)

    http://www.liminaire.fr/IMG/mp3/en_lisant_gav_marin_fouque_.mp3

    https://www.actes-sud.fr/catalogue/g-v

  • #Salaire des #fonctionnaires : « On entre dans une logique de #contractualisation et de #liberté »

    Selon le spécialiste de la réforme de l’Etat #Luc_Rouban, la #conférence_sur_les_perspectives_salariales des fonctionnaires qui s’ouvre mardi pourrait acter la mise en place d’une nouvelle architecture de la fonction publique.

    Alors que la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, ouvre, mardi 21 septembre, une conférence sur les #perspectives_salariales des fonctionnaires, le spécialiste de la réforme de l’Etat Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS, chercheur au Centre d’études de la vie politique française de Sciences Po (Cevipof), montre que cela sous-tend une transformation profonde de la #fonction-publique.

    A six mois de la présidentielle, ouvrir une conférence de six mois sur la rémunération des fonctionnaires, est-ce un gadget politique ou le début d’un vrai travail de fond ?

    C’est le début d’un vrai travail de fond. S’il s’agissait d’un gadget politique, le calendrier serait particulièrement mal choisi. Des promesses faites aujourd’hui n’engagent à rien… Ce serait même plutôt un mauvais calcul politique.

    Là, il s’agit de régler un problème de fond. La disparition d’un certain nombre de #corps (celui des préfets, des inspections, etc.) amorce une réforme plus large de la fonction publique française. Celle-ci sort d’un #modèle_corporatif et se dirige vers un #modèle_d’emploi, comme dans la plupart des pays européens.

    C’est-à-dire ?

    L’existence de corps fait que le parcours des fonctionnaires est prévu à l’avance. Là, on fait sauter le #verrou_corporatif, et une nouvelle architecture de la fonction publique se met en place, avec une relation plus individualisée entre l’agent et l’employeur. Cela permet une plus grande #mobilité pour les fonctionnaires. Mais cela remet aussi en cause tout le système de #rémunération et de #progression. Il faut donc d’autres règles générales pour encadrer cette nouvelle situation, situation dans laquelle le jeu stratégique entre les #syndicats et le #gouvernement est brouillé.

    Car on sort également de l’habitude du grand rendez-vous salarial annuel tournant autour de la question de l’augmentation générale du #point_d’indice, avec une application corps par corps. On entre dans une logique de #contractualisation et de #liberté. Le poids de l’#avancement pèse sur le fonctionnaire à titre individuel beaucoup plus qu’avant : ce sera à lui de se préparer, de chercher des formations, de rédiger un bon CV, de solliciter un autre ministère ou un autre établissement public, d’accepter d’être mis en #concurrence avec d’autres agents ou des candidats venant du privé.

    On se rapproche de la logique du privé. C’est plus compliqué pour le fonctionnaire, mais les corps conduisent aussi à ce qu’après quelques années, on se retrouve bloqué dans son avancement. Vous arrivez à 45, 50 ans et vous n’avez plus beaucoup d’avenir. Il est souvent impossible d’accéder à l’#indice_salarial le plus élevé, et cela nourrit de la #frustration et du #mécontentement.

    Le système est donc bien à bout de souffle, comme le dit #Amélie_de_Montchalin ?

    Jusqu’à Nicolas Sarkozy, on faisait des augmentations générales, et on s’arrangeait avec les #primes. C’est une fausse #individualisation. Le système est bloqué et s’auto-reproduit : la #hiérarchie, des grands corps au sommet jusqu’aux fonctionnaires de catégorie C, est figée. Pourtant, la crise sanitaire a mis en lumière le caractère essentiel des #emplois_d’exécution. On commence donc à s’interroger sur la #hiérarchie_sociale et l’#utilité relative des uns et des autres dans la fonction publique.

    Dans la perspective de la présidentielle, tout cela représente-t-il un atout pour Emmanuel Macron afin de séduire les 5,6 millions de fonctionnaires, quand la socialiste Anne Hidalgo propose de doubler le salaire des enseignants ?

    Il peut se démarquer face à la proposition d’Anne Hidalgo, qui reste quantitative et très spécifique, en proposant une refonte qualitative concernant l’ensemble des fonctionnaires qui associe la question des #rémunérations à celle du déroulement des #carrières, des #qualifications et des #conditions_de_travail. Cela lui permet de faire du « en même temps » puisqu’il peut aussi se présenter comme quelqu’un de responsable qui cherche à préserver les équilibres budgétaires ou, du moins, à limiter les déséquilibres.

    En mécontentant donc l’électorat de droite, essentiel pour le candidat Macron, qui souhaite diminuer la dépense publique ?

    L’électorat de droite n’est pas totalement néolibéral… Même à droite, on défend le service public et l’Etat-providence. Le patronat a applaudi les mesures exceptionnelles qui ont protégé les entreprises et les salariés. Les Français ont conscience que le #service_public assure un minimum de #cohésion_sociale, ne serait-ce que par les forces de sécurité. Il existe une demande très forte de protection et d’intervention publique. La droite parlementaire fait une erreur stratégique en reprenant la logique néolibérale de 2017. Elle dit qu’il faut diminuer les dépenses, et donc, le nombre de fonctionnaires, mais sans proposer de réflexion sur l’architecture interne de la fonction publique et sur ses métiers. C’est donc un moyen pour Emmanuel Macron de se démarquer, ici aussi.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/20/salaire-des-fonctionnaires-on-entre-dans-une-logique-de-contractualisation-e
    #fonctionnariat #néo-libéralisme

  • Lecture d’un extrait du livre « La semaine perpétuelle » de Laura Vazquez
    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/la-semaine-perpetuelle-de-laura-vazquez

    Sara chante et se filme, Salim diffuse des vidéos sur Internet et écrit des poèmes qu’il envoie à son ami Jonathan. Ils passent leurs journées sur Internet où ils s’informent du monde et où ils communiquent entre eux sur les réseaux avec un étonnant détachement. Leur grand-mère est à l’hôpital. Leur père « rêve d’une éponge qui lave le passé. » (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Histoire, #Langage, #Livre, #Lecture, #Récit, #Vidéo, #Amour #En_lisant_en_écrivant, #Mémoire, #Corps, #Podcast, #Tokyo (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_la_semaine_perpe_tuelle_laura_vazquez.mp4

    http://www.editions-du-sous-sol.com/publication/la-semaine-perpetuelle

  • Les étudiant·es et artistes de cirque lancent un appel contre le harcèlement et les violences

    Chères et chers artistes, compagnies, professionnel.le.s de la culture et tous leurs soutiens,

    Le collectif Balance Ton Cirque est né le 2 juillet 2021 pour agir contre toutes formes de violences physiques et psychologiques (humiliation, injure, harcèlement moral, abus de pouvoir, discrimination, outrage sexiste…) exercées dans l’enceinte du centre national des arts du cirque à Châlons-en-Champagne.

    Nous voulions agir vite, et nous avons profité d’une des soirées des Échappées 2021 pour rendre publiques nos revendications et lancer un mouvement d’étudiant.e.s et d’artistes ayant subi des violences au CNAC. En parallèle à cette action, la page Instagram @balancetoncirque a été créée pour regrouper des témoignages de victimes, élèves et ancien.ne.s élèves d’école de cirque à l’international. En trois semaines, nous avons reçu plus de 100 témoignages provenant de sept écoles différentes ce qui démontre bien que les violences sont un problème structurel ancré dans le fonctionnement des écoles de cirque. Elles sont systémiques et institutionnalisées et le cas du CNAC n’est pas isolé. Cet appel a vocation à susciter des réactions dans d’autres écoles professionnelles de cirque en France et en Europe.

    Nous appelons à signer le texte (voir ci-dessous) pour manifester votre soutien au mouvement. Les signatures récoltées permettront d’appuyer nos revendications et de nous donner de la force lors des discussions à venir avec le ministère, la direction et les professeurs.

    Cet appel servira d’appui pour engager un dialogue favorable à une école où chacune et chacun puisse se former dans le respect de son intégrité morale et physique.

    Parce que nos blessures sont politiques, nos récits seront publics.

    Le collectif Balance Ton Cirque, 16.08.2021

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    Lettre de soutien – Balance Ton Cirque

    Nous dénonçons l’apprentissage sous pression et l’école de la course à la performance. La compétition entre élèves n’est pas une pédagogie. Nous dénonçons le fait que, dans une école supérieure d’art dont le cursus est “dédiée au développement de l’identité d’artiste [des élèves], ainsi qu’à l’expérimentation en piste”, il soit aussi difficile d’affirmer des pratiques, des corps ou des esthétiques qui sortent des canons de la tradition du cirque contemporain. Les discriminations et les outrances répétées de la direction et des professeur.e.s impactent les élèves dans leur parcours et entravent leur créativité, ainsi que leur capacité à développer un langage artistique qui leur soit propre. Nous refusons d’être des produits mis à disposition des metteur.e.s en scène d’un réseau prédéfini.

    Nous avons rapporté les commentaires dégradants et les discriminations tenus à répétition par des professeurs. On nous a répondu qu’il fallait les accepter parce qu’ils venaient de personnes qualifiées pour leur travail de coaching “que de toute manière ce serait pire dans le monde professionnel”.

    Nous avons pointé du doigt le stress et la pression comme source de blessures, celles qui sont nommées : blessures de fatigue. On nous a répondu “qu’à l’époque c’était bien pire et qu’il fallait s’estimer heureux.euse d’être là”.

    Ces commentaires, remarques et insultes touchent à nos corps et nous accompagnent par la suite dans tout notre parcours, à chaque fois que nous mettons un pied sur scène.

    Quand on dit qu’on a mal, c’est qu’on a mal.

    Quand on veut une deuxième parade, c’est qu’on a besoin d’une deuxième parade.

    Quand on ne veut pas qu’on nous touche, c’est qu’on ne veut pas.

    Quand on dit non, c’est non.

    Nous dénonçons encore l’immobilité de la direction, des professeurs, des professionnel.le.s, du conseil d’administration et du ministère face aux déclarations de harcèlements et de discriminations au sein de l’établissement.

    Au CNAC, des affaires judiciaires ont été passées sous silence, des violences sexuelles ont été réglées en interne, des personnes ont subi un harcèlement moral continu, d’autres des outrages répétés sans que rien ne soit mis en place.

    A chaque fois, les affaires sont “réglées” en interne, prenant grand soin de ne pas salir la réputation de la “maison”.

    L’environnement dans lequel nous étudions et évoluons comme artistes n’est pas à la hauteur d’un centre national.

    Nous sommes témoin.te.s de malaises, de départs soudains, d’arrêts maladies prolongés au sein de l’équipe administrative et enseignante. La fragilité et l’effacement des employé.e.s favorisent la centralité du pouvoir.

    Ces situations de dysfonctionnements se répercutent sur nous, car nous n’avons plus de référent.e.s administratif, et sur notre formation artistique dont le suivi pédagogique n’est plus assuré.

    Les aménagements mis en place : groupe d’écoute, charte éthique pour l’égalité, semblent davantage être des invitations à étouffer les affaires et à décrédibiliser nos dénonciations. Ils ne protègent en aucun cas les victimes.

    Les personnes aux postes de pouvoir restent intouchables.

    Le centre national des arts du cirque a une réputation à tenir. Et cette réputation nécessite notre silence.

    Nous dénonçons les menaces et le climat de peur qui règnent au sein de l’école mais aussi l’élitisme, le favoritisme et le copinage qui permettent de mettre en avant certain.e.s artistes, d’en couler d’autres ou encore d’étouffer des violences.

    Nous dénonçons le fonctionnement en réseau et la dépendance des élèves vis-à-vis de la direction, de l’ensemble des professeur.e.s, des intervenant.e.s artistiques, des metteur.e.s en scène et autres professionnel.le.s, qu’iels soient membre d’un jury ou programmateur.trice.s. Nos carrières sont liées de trop près à ces commentaires, remarques et insultes. Ce contexte de dépendance est particulièrement propice aux abus de pouvoir, au harcèlement et aux discriminations.

    Finalement, nous dénonçons la structure hiérarchique permettant la toute-puissance des postes de direction (direction générale, pédagogique et artistique).

    Plus jamais ça.

    Parmi les missions formulées dans la fiche de recrutement du poste de Direction Générale, publiée par le ministère de la culture, figure celle de : “garantir la qualité du dialogue social au sein de l’établissement, faire respecter les principes d’égalité entre les femmes et les hommes, et lutter contre toutes les formes de violence et discrimination”. L’actuelle direction n’a pas respecté la mission pour laquelle elle était engagée et les mesures mises en place par le ministère de la Culture n’ont pas permis de remédier à cette situation.

    Nous exigeons de la part du ministère de la Culture et de la nouvelle Direction Générale que cette mission soit respectée.

    Nous exigeons qu’une réelle écoute et prise en compte soit établie envers les personnes ayant subi des violences et discriminations. Qu’elles soient accompagnées dans leurs démarches et que ces situations ne soient plus réglées en interne.

    Nous exigeons une restructuration de la hiérarchie interne du CNAC pour que cessent les abus de pouvoir ainsi que toutes les formes de harcèlements.

    Nous exigeons la mise en place d’un protocole pour assurer notre consentement et définir le cadre des contacts physiques entre les professeur.e.s et les élèves (parades, corrections de mouvements, assouplissements, etc). Nous sommes dépendants des professeur.e.s qui nous assurent (parfois au risque de blessures graves) et nous devons pouvoir exprimer librement nos limites et nos besoins.

    Nous exigeons que le corps enseignant, les intervenant.e.s ainsi que l’administration et les élèves soient formé.e.s à réagir et à reconnaître les violences, les abus et le harcèlement.

    Nous vivons une période historique, où “on se lève et on se casse“, où la page instagram @victims_voices_circus a déjà ouvert la voie, où différents comités #balancetonecoledart ont été créés et ont obtenu la démission des personnes mises en cause, où il n’est plus possible d’ignorer la maltraitance structurelle du monde du cirque, du sport, du théâtre, de la danse et du cinéma.

    Cette fois-ci nous n’allons pas régler l’affaire ensemble, en interne, à coup de dialogue social et de groupe parité. Nous ne nous tairons plus. Pas tant que la parole des victimes ne sera ni soutenue ni entendue.

    Nous rappelons aussi que toutes les victimes ne parlent pas.

    Nous rappelons que nous avons tous.tes une responsabilité face à la violence.


    Nous rappelons enfin qu’une école d’art ne doit jamais apprendre à se taire.

    Cette année, la direction du CNAC sera renouvelée et nous exigeons que plus rien de tout cela ne puisse se reproduire à l’avenir. Nous souhaitons réaffirmer l’importance de cette école publique sur le territoire français et notre volonté pour qu’elle puisse être à nouveau un lieu d’innovation et de diversité, ouvert sur le monde où chacune et chacun puisse se former dans le respect de son intégrité morale et physique.

    Voici quelques-unes de nos propositions à mettre en place pour garantir le respect et l’intégrité des élèves et professeur.e.s au sein de l’école. Nous nous assurerons de l’assimilation de ces propositions pour de réels changements :

    - Mettre en place une formation ou atelier corporel sur le consentement assuré par une structure externe à l’école
    - Mettre en place une formation sur la communication non violente assurée par une structure externe à l’école
    - Appliquer un protocole de parade sûr et respectueux
    - Appliquer des méthodes de retour suite aux présentations des élèves au sein de l’école, sans la présence de la direction
    – Avoir un.e référent.e externe à l’écoute de problèmes de harcèlement au sein de l’école
    - Décentraliser le pouvoir décisionnel de la direction, ne pas avoir à passer par eux pour des demandes de stages, travail. Plus de transparence

    Pour signer l’appel :
    https://framaforms.org/lettre-de-soutien-balance-ton-cirque-1628615396

    https://academia.hypotheses.org/32711

    #cirque #BalanceTonCrique #MeeTooCirque #me_too #écoles_de_cirque #France #harcèlement_sexuel #viols #arts_du_cirque #infantilisation #manipulation #corps #Balance_ton_cirque #Centre_national_des_arts_du_cirque (#Cnac) #violences_sexuelles #écoles_circassiennes #violences #balancetoncirque

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    voir aussi :
    D’anciens étudiants balancent leurs écoles de cirque
    https://seenthis.net/messages/922352

  • Lecture d’un extrait du livre « Châtelet-Lilas » de Sébastien Ortiz

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/chatelet-lilas-de-sebastien-ortiz

    Un conducteur de métro de la ligne 11 qui traverse du sud au nord la rive droite Parisienne, se met soudain à capter très distinctement les pensées, forcément secrètes, de ses passagers. Leurs souvenirs comme leurs fantasmes, leurs nobles sentiments comme leurs haines mesquines. « Ils ne me connaissent pas, ils ne me verront jamais, mon histoire jamais ne leur sera dévoilée quand je peux lire la leur comme dans un livre ouvert ». (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Histoire, #Langage, #Livre, #Lecture, #Récit, #Vidéo, #Amour #En_lisant_en_écrivant, #Mémoire, #Corps, #Podcast, #Nourriture, #Beyrouth, #Japon, #Tokyo (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_cha_telet-lilas_se_bastien_ortiz.mp4

    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Chatelet-Lilas