• L’opération « Trident », un fiasco sans précédent des policiers marseillais pour faire tomber un narcotrafiquant
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/11/l-operation-trident-un-fiasco-sans-precedent-des-policiers-marseillais-pour-

    (...)Des faits susceptibles de relever d’« une logique de corruption » appuyée sur des « pratiques professionnelles dévoyées (…) avec une validation de la chaîne hiérarchique ».

    Pourtant, un an après ces conclusions, l’intérêt de la justice pour la « chaîne hiérarchique » policière s’est interrompu à ses premiers maillons. Outre les deux principaux indicateurs de la police, poursuivis pour « importation et trafic de stupéfiants », seuls les deux policiers du Groupe 8, le brigadier-chef G. et le major D., qui pilotaient l’enquête avec leur chef, ont été incarcérés après leur mise en examen, le 4 avril, pour « importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique » et captation illégale d’images. Une sévérité sélective, selon Karim Bouguessa, avocat de brigadier-chef G. : « Soit le dossier est construit avec l’idée qu’il n’y a que deux brebis galeuses au sein du service et l’histoire ne sera pas difficile à écrire, soit c’est un peu plus compliqué et il y a d’autres responsables. Le levier est entre les mains des magistrats. »

    Sous le couvert de l’anonymat, certains policiers et magistrats redoutent désormais d’éventuelles conséquences des « pratiques professionnelles dévoyées » et leur « validation par la hiérarchie » sur des dossiers judiciaires en cours. Qu’en est-il des dizaines d’autres affaires traitées par l’antenne Ofast de Marseille, l’un des symboles de l’action de l’Etat dans la lutte contre le narcotrafic ? Par l’intermédiaire de son service de communication, la direction générale de la police nationale n’a pas donné suite aux questions du Monde, « une procédure judiciaire étant en cours ».

    https://archive.ph/Ulfv3

    Ils ne palpaient pas tous mais tous étaient mouillés.

    #Marseille #Police #procédure #procédure_extra_légale #OFAST #indicateurs #coup_d'achat #illégalité #illégalismes_policiers #corruption

    • Enfin, les portes de la camionnette s’ouvrent sur le très modeste butin de l’opération « Trident » : un carton de bananes vide et un unique pain de cocaïne de 990 grammes. Moins de 1 kilo restant sur près de 400 kilos de drogue importés ? Un tel reliquat semble difficilement compatible avec les maigres transactions observées en temps réel par les yeux multiples de l’Ofast. « Je me questionne : mais où est passée la marchandise ? », s’interrogera plus tard un gradé devant l’IGPN.

      Pas la moindre interpellation à Marseille, plusieurs centaines de kilos de drogue envolés sous l’œil de la police et revendus dans les points de deal de la région et d’ailleurs, soupçons de détournements par certains indics chargés de la revendre : le fiasco est inédit.

      Tous ces gens qui critiquent la police alors qu’ils sont bien content de se faire livrer leur coke en faisant le 17.

  • Le « palais volant » : l’administration Trump pourrait accepter un luxueux Boeing 747-8 offert par le Qatar
    https://www.lefigaro.fr/international/le-palais-volant-l-administration-trump-pourrait-accepter-un-luxueux-boeing

    Cet avion pourrait devenir le plus gros cadeau étranger jamais reçu par un gouvernement américain. L’administration de Donald Trump prévoit d’accepter un luxueux Boeing 747-8 jumbo jet offert par la famille royale du Qatar, informent plusieurs médias américains, ce dimanche 11 mai. D’après le New York Times, le 47e président des États-Unis voudrait utiliser cet avion comme une nouvelle version du Air Force One jusqu’à la fin de son mandat en janvier 2029. L’engin, connu sous le nom de « palais volant », deviendra ensuite la propriété de la fondation de la bibliothèque présidentielle Trump, lui permettant de continuer à l’utiliser en tant que citoyen, selon ABC News.

    Le niveau de corruption du régime Trump, c’est tout de même assez hallucinant.

  • La délinquance des industriels du #médicament...

    via https://diasp.eu/p/17620537

    Nous diffusons une intéressante étude de Laurent Mucchielli parue dans les Cahiers du CEDIMES (2025, Volume 20, numéro 1, https://doi.org/10.69611/cahiers20-1-08). Elle traite de la délinquance et de la criminalité dans l’industrie du médicament : plusieurs affaires de produits très dangereux avec leurs conséquences, un détail des mécanismes de #fraude et de #corruption, les conflits d’intérêts et les “experts", les sanctions financières en milliards de dollars contre plusieurs grands labos, mais leur système continue... Cette étude confirme que les "délinquants en col blanc" ne sont guère inquiétés.

    (...)

    • C ahiers du CEDIMES2025, Volume 20, numéro 1,
      https://doi.org/10.69611/cahiers20-1-08)

      Résumé : Cet article s’efforce de synthétiser l’état de la connaissance scientifique sur la #criminalité des
      industries du #médicament, à partir des sources américaines et françaises. Après avoir rappelé les affaires les
      plus graves survenues depuis les années 1950, et les centaines de milliers de décès et de blessures graves
      occasionnés aux populations, il détaille les mécanismes de fraude et de corruption pratiqués couramment par
      ces industries. Il explore é galement la question des conflits d’intérêt des « experts » mobilisés par les agences
      publiques de sécurité sanitaire, ainsi que le phénomène des « portes tournantes » qui se cache derrière. L’auteur
      souligne aussi les failles structurelles de ces agences. Il montre enfin que les sanctions financières dont ces
      industries sont régulièrement l’objet font partie intégrante de leur modèle é conomique, de sorte que ce systèm e
      délinquant ne semble connaître aucune limite dans les sociétés occidentales contemporaines.

      Mots-clefs : Criminalité des entreprises ; Industrie du médicament ; Santé publique ; #Pharmacovigilance ; #Corruption ; #Fraude ; Conflits d’intérêts ; Portes tournantes.

      –---------------

      Abstract : This article attempts to summarize the state of scientific knowledge on the criminality of the
      pharmaceutical industry, based on American and French sources. After recalling the most serious cases since
      the 1950s, and the millions of deaths and serious injuries caused to the public, it details the mechanisms of
      fraud and corruption commonly practiced by these industries. He also explores the issue of conflicts of interest
      among the "experts" mobilized by public health safety agencies, and the "revolving door" phenomenon that
      lies behind them. The author also highlights the structural flaws of these agencies. Finally, he shows that the
      financial sanctions to which these industries are regularly subjected are an integral part of their business model,
      so that this delinquent system seems to know no bounds in contemporary Western societies.

      Key-words : Corporate crime ; Pharmaceutical industries ; Public Health ; Post-marketing surveillance ; Corruption ; Fraud ; Confict of interest ; Revolving doors.

  • En #Roumanie, la colère contre le libéralisme de Bruxelles nourrit le #poujadisme
    https://lvsl.fr/en-roumanie-la-colere-contre-le-liberalisme-de-bruxelles-nourrit-le-poujadisme

    En annulant la présidentielle et en accusant la #Russie de manipuler l’élection, les élites roumaines espéraient bloquer la percée de l’extrême-droite. Mais entre la volonté de changement en matière économique, le retour de #Trump et le dégagisme des partis corrompus, celle-ci a plus que jamais le vent en poupe.

    #Politique #Calin_Georgescu #corruption #Extrême-droite #George_Simion #néolibéralisme #OTAN #PNL #présidentielle_roumaine #PSD #services_secrets #Union_Européenne #USR

  • Le président de Tisséo, adjoint de Jean-Luc Moudenc, renvoyé devant le tribunal pour des soupçons de favoritisme – Observatoire Anticor
    https://observatoire.anticor.org/2025/02/01/le-president-de-tisseo-adjoint-de-jean-luc-moudenc-renvoye-dev

    Le président de Tisséo, adjoint de Jean-Luc Moudenc, renvoyé devant le tribunal pour des soupçons de favoritisme

    Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités, Jean-Michel Evin, l’ancien DGS de Tisséo, ainsi que plusieurs responsables seront jugés pour prise illégale d’intérêt et favoritisme. En cause : un marché public confié sans appel d’offres à la société Algoé. Le budget est passé de 150 000 € à 4,30 M€.

    #toulouse #corruption #métro_toulousain #magouilles #appel_d'offres #fils_a_papa

    • Procès de Tisséo pour la ligne C du métro à Toulouse : inéligibilité et prison avec sursis requis
      https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/proces-de-tisseo-pour-la-ligne-c-du-metro-a-toulouse-ineligibilite-et-prison-av

      Tout ce petit monde compromis et mangeant dans la gamelle Tisséo va s’en tirer avec un peu de sursis … Ce sont les usagers usagers qui payeront l’augmentation du billet dû à cette #mafia_toulousaine.

      Procès de Tisséo pour la ligne C du métro à Toulouse : inéligibilité et prison avec sursis requis

      Ce mardi 13 mai 2025, 2e jour du procès de #Tisséo jugé pour avoir favorisé une entreprise dans le chantier de la ligne C du métro, la procureure requiert de la prison avec sursis.
      Cet article est réservé aux abonnés
      La procureure de la République demande aux juges, ce mardi 13 mai 2025, de déclarer l’ensemble des prévenus coupables.
      La procureure de la République demande aux juges, ce mardi 13 mai 2025, de déclarer l’ensemble des prévenus coupables. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)
      Par Maréva Laville Publié le 13 mai 2025 à 12h36

      Les avocats et huit prévenus étaient vent debout face au tribunal correctionnel, lundi 12 mai 2025, contre les délits de favoritisme qui leur sont reprochés. Pour cette deuxième journée d’audience du procès de Tisséo — le réseau de transports en commun de l’agglo de Toulouse —, son président Jean-Michel Lattes, et son ancien directeur général des services Jean-Michel Evin, poursuivis pour avoir favorisé l’entreprise lyonnaise Algoé et deux autres entreprises dans le cadre du chantier de la ligne C du métro, doivent affronter les réquisitions de la procureure de la République de Toulouse. Et elles sont loin de jouer en leur faveur, nourrissant une « image désastreuse », selon l’avocate générale, des politiques, mais aussi de Tisséo « et son devoir d’exemplarité ». Résumé.

      À lire aussi

      Toulouse. Vices de procédures, problème de tribunal… Pourquoi le procès contre Tisséo est un sac de nœuds ?

      « Cela dessert la confiance des citoyens dans la politique »

      Ce mardi 13 mai 2025, la procureure Véronique Benlafquih a notamment commencé son réquisitoire en pointant du doigt ce « bloc contre l’accusation » mené lundi.

      Ils ont un intérêt bien compris à ne pas trahir les personnes avec qui ils sont en affaires. Mais cela dessert la confiance que les citoyens peuvent avoir dans la politique que de voir qu’on gère ses petites affaires entre amis. C’est désastreux en termes d’image.
      Véronique Benlafquih
      Procureure de la République adjointe

      « Petites affaires » d’un montant de 4,32 millions d’euros tout de même, cumulés entre 2015 et 2018 sur un marché à bons de commande unique. Durant ces quatre ans, la Chambre régionale des comptes a reproché à l’ancien directeur général des services de Tisséo, Jean-Michel Evin, en qualité de représentant de Jean-Michel Lattes, d’avoir signé un fort nombre de bons de commande associant des missions qui n’étaient pas initialement mentionnées et de lots qui auraient dû faire l’objet de plusieurs marchés publics, et donc d’une mise en concurrence.

      Il est aussi reproché à Jean-Michel Evin d’avoir conservé son poste à la surveillance du marché public conclu avec le cabinet Algoé, alors que son fils avait été embauché en tant qu’alternant puis salarié en CDI. Il s’agirait là de deux délits, de favoritisme et de prise illégale d’intérêts.
      L’ensemble des prévenus « coupables » pour la Procureure

      Pour ces infractions pénales, la procureure de la République n’a pas requis les peines maximales, ce mardi 13 mai 2025 matin, mais elles restent bien conséquentes pour l’ensemble des prévenus qu’elle estime coupables.

      Les deux hommes essentiellement visés ? Jean-Michel Lattes, actuel président de Tisséo mais aussi vice-président à Toulouse Métropole et adjoint au maire de Toulouse, ainsi que Jean-Michel Evin, ex-DGS de Tisséo, démissionnaire en 2018, quelques mois après les observations de la Cour régionale des comptes.
      Deux ans d’inéligibilité pour l’actuel président de Tisséo

      Pour ces deux « responsables » au niveau hiérarchique élevé et pour Tisséo Collectivités, « le plus gros responsable du désastre », juge l’avocate générale, Véronique Benlafquih requiert une peine de deux ans d’inéligibilité. Rappelons que Jean-Michel Lattes est un proche du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc… et que les élections municipales sont dans moins d’un an.

      La peine prononcée à l’encontre du président de Tisséo, également docteur en droit, s’accompagne de huit mois de prisons avec sursis simple. S’ajoute aussi d’une amende de 10 000 euros pour avoir « contribué à l’appauvrissement de Tisséo. » « Tisséo aurait pu faire des économies si plusieurs marchés publics avaient été passés pour faire jouer la concurrence », s’explique l’avocate générale.
      Même sort pour l’ex-DGS de Tisséo, en poste à la métropole de Montpellier

      Quant à son ancien bras-droit, Jean-Michel Evin, ex-DGS actuellement en poste aux mobilités de Montpellier, il est, lui aussi, privé de droit d’éligibilité pendant une durée de deux ans. A contrario de Jean-Michel Lattes, il écope toutefois d’une peine de prison plus élevée : 12 mois assortis d’un sursis simple et 10 000 euros d’amende, pour avoir signé la quasi-totalité des bons de commande du marché entre Tisséo et Algoé, et pour avoir conservé son rang alors que son fils, Antoine Evin, était salarié dans la société qui aurait été favorisée.

      Le fils Evin, pour recel de prise illégale, est quant à lui mis à l’amende de 3 000 euros. Pour la symbolique.

      À lire aussi

      Ligne C du métro de Toulouse. Poursuivi pour favoritisme, voici quand Tisséo comparaîtra devant le tribunal

      Tisséo épinglé pour son « devoir d’exemplarité »

      Autre symbolique, plus forte cette fois-ci : Tisséo et la société Campana, unique sous-traitant d’Algoé « camouflés dans une feuille de route floue », encore poursuivi.

      Pour le réseau de transport en commun toulousain, la procureure de la République requiert une amende de 400 000 euros dont 300 000 euros avec sursis « pour prévenir la récidive puisque Tisséo passe énormément de marchés publics ».

      Il y a un devoir d’exemplarité quand on manie des fonds publics de telle ampleur. Il est du devoir de Tisséo Collectivités de se comporter de manière absolument intègre !
      Véronique Benlafquih
      Procureure de la République

      Pour Campana, société amenée sur le marché avec Algoé par Tisséo, il est requis une amende de 50 000 euros d’amende ferme pour son travail de concertation sous-traité par Algoé, qui aurait dû être mis en concurrence.
      Même amende que Tisséo pour le cabinet favorisé

      Enfin, Algoé. Le cabinet d’étude lyonnais, qui aurait participé à une réunion avec Tisséo en amont de l’appel d’offres datant de la mi-2015, n’est pas en reste. « Il n’y a pas de raison qu’on lui accorde un sort différent. Les deux sociétés [Tisséo et Algoé, NDLR] ont fonctionné ensemble », déclare la procureure de la République. Elle requiert alors, aussi, 400 000 euros d’amende dont 300 000 euros avec sursis, soit 100 000 euros d’amende ferme.

      Enfin, Gaël Villotitch, à l’époque responsable de la mission chez Algoé, il est demandé par l’avocate générale 12 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour recel de favoritisme et pour avoir embauché le fils Evin. Effet miroir de la peine de Jean-Michel Evin, signataire des bons de commande côté Tisséo.
      La décision rendue en juin

      L’audience est mise en délibérée. Le verdict sera rendu lundi 16 juin 2025 à 14 heures.

  • Craig Mokhiber sur X :
    https://x.com/CraigMokhiber/status/1919060052096286835

    The U.S. Senate is debating a (blatantly unconstitutional) bill that has already passed the House (!) and would prohibit people in the U.S. from (1) boycotting the Israeli regime or its companies as called for by the UN, ICJ, etc., (2) revealing the names of people working for Israeli regime proxy groups operating in the U.S. , or (3) refusing to employ Israeli nationals.

    The legislation was introduced in the House by Israel lobby hack Rep. Mike Lawler, who has received hundreds of thousands of dollars from AIPAC.

    Tell me again how you live in a ‘democracy.’

    #états-unis #corruption_légale

  • Les faits de #corruption ont doublé en #France depuis huit ans, selon des chiffres officiels

    Les dernières données statistiques du ministère de l’intérieur et de l’Agence française anticorruption confirment la forte hausse des #atteintes_à_la_probité en France, tous délits confondus. Les responsables politiques continuent de regarder ailleurs.

    Sa déconsidération par les pouvoirs publics est inversement proportionnelle à la manière dont la corruption paraît s’installer durablement en France. D’après de nouvelles données officielles, les atteintes à la probité constatées par les services de police et de gendarmerie poursuivent leur croissance, enregistrant une hausse de 8,2 % en 2024 par rapport à l’année précédente.

    Cette #augmentation, identique à celle déjà enregistrée en 2023, est marquée par une explosion des faits de corruption observés, qui ont quasiment doublé depuis huit ans : de 167 infractions répertoriées dans les procédures closes en 2016, la France est passée à 324 en 2024.

    Ces données ont été répertoriées dans un rapport officiel du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) et de l’Agence française anticorruption (AFA), qui a été rendu public le 24 avril. Il n’a depuis fait l’objet d’aucun commentaire public au sein d’un gouvernement qui compte aux fonctions de ministre de l’intérieur (Bruno Retailleau) et de la justice (Gérald Darmanin) deux responsables qui n’ont cessé de soutenir leurs mentors – François Fillon pour le premier et Nicolas Sarkozy pour le second – face à la justice anticorruption.

    En 2024, 934 infractions relatives à des atteintes à la probité ont été recensées, avec une hausse dans presque toutes les catégories de délit (trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, favoritisme…). Passés de 278 en 2023 à 324 en 2024, les seuls faits de corruption – punis de dix ans d’emprisonnement – enregistrent une aggravation spectaculaire, même si l’ampleur de ce phénomène reste sous-évaluée par l’étude, selon ses propres auteurs.

    En effet, relève le rapport, une enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS) du ministère de l’intérieur établit que « moins de 1 % des personnes physiques qui sont victimes d’une tentative de corruption dans un cadre professionnel portent plainte ». En l’absence de plainte, les procédures peuvent trouver leur origine dans une dénonciation, un signalement ou encore des constatations de policier ou de gendarme au cours d’enquêtes portant sur d’autres faits.

    Cette sous-évaluation est accentuée par le fait, d’après les remontées d’enquêteurs et de magistrats, que « la corruption, quand elle est rencontrée dans les dossiers liés au trafic de stupéfiants, est rarement retenue pour conduire des poursuites car elle est difficile à caractériser », selon l’étude statistique.

    Cet état de fait peut ainsi « conduire à sous-estimer l’ampleur du phénomène à partir des seules remontées statistiques des services de sécurité », dans un contexte où les alertes se multiplient sur la montée en puissance des capacités des réseaux criminels.

    La deuxième infraction la plus importante en volume relève des prises illégales d’intérêts (délit qui sanctionne la partialité d’un agent public) – 199 en 2024 –, suivie des détournements de fonds publics – 168 en 2024. L’augmentation des atteintes touche de manière homogène toutes les régions, même si certains territoires comme la Corse, les outre-mer ou la Côte d’Azur connaissent un taux d’infraction par habitant plus élevé que la moyenne.

    Dans une sphère publique dominée par les hommes âgés, cette dernière catégorie est surreprésentée dans les statistiques. Tandis que les personnes de plus de 45 ans représentent 46 % de la population, elles forment 54 % des mis en cause. Les infractions sont commises à 94 % par des personnes de nationalité française.

    Une absence de stratégie nationale

    Ces données sont publiées à un moment où la lutte contre la corruption se trouve dans une situation paradoxale. D’un côté, les procédures et condamnations s’accumulent contre des personnalités de premier plan, à commencer par l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, premier président de la République reconnu coupable de corruption, depuis le rejet de tous ses recours dans l’affaire Bismuth, en décembre 2024.

    Par ailleurs condamné en appel dans le scandale Bygmalion (il a formé un pourvoi en cassation), Nicolas Sarkozy a aussi été jugé de janvier à avril dans l’affaire des financements libyens, un des plus grands scandales de corruption présumée de la Ve République (le jugement sera rendu en septembre).

    Dans le même temps, la justice a aussi condamné en première instance le Rassemblement national (RN), et sa candidate Marine Le Pen, pour un système de détournements de fonds publics au Parlement européen (le procès en appel se tiendra début 2026).

    Mais l’importance de ces affaires tranche avec l’absence de volontarisme politique sur ce sujet. Arrivé au pouvoir sur une promesse de « moralisation de la vie publique », Emmanuel Macron a totalement retourné sa veste depuis 2017, allant jusqu’à revendiquer un passe-droit s’agissant de Nicolas Sarkozy pour qu’il puisse conserver sa Légion d’honneur, en dépit de sa condamnation définitive, qui devrait l’en priver.

    Malgré les alertes des enquêteurs et magistrats spécialisés, les rapports internes et les signalements d’ONG, les moyens d’investigation de la France, qui a dégringolé dans le classement 2024 de Transparency International, restent indigents.

    Après la fin de son premier plan pluriannuel de 2020 à 2022, l’Agence française anticorruption n’a toujours pas mis en place sa nouvelle feuille de route, sans que cela préoccupe grand monde. Et quand le premier ministre, François Bayrou, fait part de son « trouble » dans une affaire d’atteinte à la probité, c’est pour dénoncer l’inéligibilité à effet immédiat de Marine Le Pen.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/280425/les-faits-de-corruption-ont-double-en-france-depuis-huit-ans-selon-des-chi
    #macronisme #statistiques #chiffre

  • Procès du financement libyen : des réquisitions extrêmement lourdes, sept ans de prison demandés contre Nicola
    https://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/financement-de-la-campagne-de-sarkozy/proces-du-financement-libyen-une-peine-de-7-ans-de-prison-requise-contr

    Outre les intérêts stratégiques des occidentaux et des opposants lyibens il y avait donc une histoire personnelle de Sarkozy derrière la guerre non déclarée occidentale contre la Lybie. Comme tout potentat historique aima se débarasser de ses créanciers juifs par un joli pogrome Sarkozy soutena l’élimination de son créancier arabe Khadafi par la participation de la France à la guerre qui détruisit la Lybie.

    27.3.2025 par Violaine Jaussent - Le Parquet national financier a qualifié l’ex-président de la République de « véritable décisionnaire et commanditaire » d’un « pacte de corruption » noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne électorale de 2007.

    « Une réponse ferme. » Le Parquet national financier (PNF) a réclamé, jeudi 27 mars, sept ans d’emprisonnement, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de Nicolas Sarkozy, jugé depuis le 6 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Des réquisitions très lourdes et inédites, mais « à la hauteur de la gravité des faits », selon le PNF. Au cours de l’audience, « c’est un tableau très sombre de notre République qui s’est dessiné », a tonné l’un des procureurs jeudi, mettant en avant « la cupidité », « la soif de pouvoir » des hommes politiques renvoyés devant la justice.

    Au terme d’un réquisitoire de deux jours et demi, les trois représentants du ministère public, Quentin Dandoy, Philippe Jaeglé et Sébastien de la Touanne, ont eu des mots durs à l’égard de Nicolas Sarkozy, qui « était tenu à un devoir d’exemplarité » en tant que président de la République, mais s’est lancé dans une « quête effrénée de financement », avec une « ambition politique dévorante ».

    Les procureurs ont considéré que « seules des peines d’emprisonnement et d’amende fermes » pouvaient « être prononcées pour assurer la protection de la société » et « restaurer l’équilibre social ». Nicolas Sarkozy, qui « a contesté les faits dans leur intégralité », « ne semble pas prendre la mesure des faits qui lui sont reprochés », a déploré le procureur Sébastien de la Touanne. En plus de l’inéligibilité, le parquet a requis à son encontre l’interdiction d’exercer une fonction juridictionnelle, dans le cas où il envisagerait de siéger au Conseil constitutionnel.

    Dès le début de leurs réquisitions implacables, ponctuées de quelques références politiques et de comparaisons qui ont parfois suscité des rires dans la salle, les trois magistrats du PNF avaient décrit l’ancien président de la République comme le « véritable décisionnaire et commanditaire » du « pacte de corruption », qualifié d’"inconcevable, inouï et indécent", noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin de financer sa campagne électorale victorieuse. « Un pacte de corruption faustien avec l’un des dictateurs les plus infréquentables », a appuyé jeudi Sébastien de la Touanne. Le PNF a estimé que tous les délits pour lesquels l’ancien président de la République est jugé étaient constitués et a donc demandé au tribunal de le déclarer coupable de corruption, recel de détournement de fonds publics, association de malfaiteurs et financement illégal de campagne électorale.

    Tout au long de l’audience, et même en marge, dans la presse, l’ancien président, aujourd’hui âgé de 70 ans, n’a cessé de clamer son innocence et balayé les accusations à son encontre, sous le regard de son épouse Carla Bruni-Sarkozy. Mardi et mercredi, il a écouté avec attention les réquisitions des trois procureurs, qui se sont évertués à faire preuve de pédagogie, en s’appuyant sur des documents projetés sur le grand écran de la salle d’audience. Il a pris des notes de temps à autre, sans pouvoir s’empêcher de bougonner, depuis le banc des prévenus.

    L’ancien chef de l’Etat, qui risque jusqu’à dix ans de prison, a accueilli ces réquisitions de façon impassible, avant de s’éclipser et de laisser ses avocats s’exprimer. « Le parquet parle fort, ce n’est pas ça la justice. Ces réquisitions, elles sont vides, elles sonnent creux », a fustigé Christophe Ingrain. Le PNF « persiste » à « essayer » de « prouver ma culpabilité », a réagi au même moment Nicolas Sarkozy, dans un communiqué publié sur X, estimant que « la fausseté et la violence des accusations et l’outrance de la peine réclamée » ne visaient qu’à « masquer la faiblesse des charges alléguées ». « Je continuerai donc à me battre pied à pied pour la vérité, et à croire dans la sagesse du tribunal. »

    Avant de requérir les peines, le procureur a estimé que Nicolas Sarkozy n’avait pas « hésité à s’appuyer sur son collaborateur Claude Guéant et sur son ami Brice Hortefeux », pour « exécuter » le « pacte de corruption » noué fin 2005. Les deux hommes ont rencontré, hors de tout circuit officiel, l’ancien chef du renseignement militaire libyen Abdallah Senoussi. Or, cet homme, beau-frère de Mouammar Kadhafi, a été condamné en 1999 à la perpétuité par la justice française pour son rôle dans l’attentat contre le DC-10 de la compagnie UTA, dans lequel 54 Français sont morts et dont les familles se sont constituées partie civile dans ce procès.

    A l’encontre de Claude Guéant, le parquet a requis une peine de six ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende, et à l’encontre de Brice Hortefeux une peine de trois ans de prison et 150 000 euros d’amende. Pendant l’audience, les deux anciens ministres ont mis en avant leur naïveté et leur candeur, répétant avoir été piégés par l’intermédiaire Ziad Takieddine, présent lors de ces deux rencontres. Contre le Franco-Libanais, en fuite au Liban et jugé en son absence, le PNF a requis six ans d’emprisonnement et une amende de 3 millions d’euros, ainsi que le maintien de son mandat d’arrêt.

    Qualifié jeudi de « cheville ouvrière du pacte de corruption », Ziad Takieddine est également, d’après le parquet, « un agent de corruption en capacité de porter des valises », qui contenaient des « sommes en liquide » destinées à « être remises précisément à un homme, Claude Guéant ». Quant à Thierry Gaubert, ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy, le ministère public a considéré qu’il « a participé, lui aussi à l’exécution du pacte de corruption ». A son encontre, il a requis une peine de trois ans de prison et 150 000 euros d’amende.

    « L’argent libyen a été utilisé par Claude Guéant, remis à Eric Woerth et utilisé pour les besoins de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy », a estimé le PNF. Bien que le parquet ait reconnu « l’impossibilité pour la justice de reconstituer des flux financiers illicites », il a demandé au tribunal de condamner Ziad Takieddine, Claude Guéant et l’ancien trésorier Eric Woerth pour complicité de financement illégal de campagne électorale. A l’encontre de cet « homme rompu aux enjeux d’une campagne électorale », qui « a manqué aux obligations de transparence », il a réclamé une peine d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.

    Parmi les prévenus dont le PNF est convaincu de la culpabilité, figure aussi l’intermédiaire sulfureux Alexandre Djouhri. Il a notamment expliqué à la barre comment il a contribué à orchestrer en 2012 le départ précipité de Paris de Béchir Saleh, ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi et « seul dignitaire libyen de premier rang à trouver refuge en France ». Une « exfiltration » d’un « témoin potentiel », « organisée par les proches de Nicolas Sarkozy dans son intérêt », qui « renforce la réalité de ce pacte de corruption », a estimé le ministère public. A l’encontre de Béchir Saleh, toujours en fuite, le PNF a réclamé six ans de prison et 4 millions d’euros d’amende, avec un mandat d’arrêt.

    Enfin, contre les quatre derniers prévenus, deux hommes d’affaires saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ex-cadre d’Airbus, le parquet a requis des peines allant de quatre ans de prison ferme à deux ans dont un an avec sursis, avec des amendes qui vont de 4 millions à 375 000 euros.

    #France #Lybie #Arabie #politique #guerre #impérialisme #corruption

  • Bercy efface une amende de 320 millions d’euros au groupe de Vincent Bolloré, LFI dénonce un « scandale d’État »
    https://fr.news.yahoo.com/bercy-efface-une-amende-de-320-millions-deuros-au-groupe-de-vincent-b

    Des révélations qui intensifient un peu plus les critiques contre le milliardaire conservateur Vincent Bolloré. Ce mercredi 26 mars, un article du Canard Enchaîné révèle un redressement fiscal de sa société Vivendi à hauteur de 2,4 milliards d’euros. L’incident aurait dû s’assortir d’une sanction fiscale de 320 millions d’euros… qui a finalement été levée par Bercy.
    Une "erreur fiscale"… totalement délibérée ?

    Le milliardaire breton est en effet accusé d’avoir commis une "erreur délibérée" en 2004. Il aurait revendu 5 milliards d’euros d’actions de Vivendi sous la forme de "titres de portefeuilles" alors qu’il s’agissait de "titres de participation". Ce qui apparaît comme un détail de langage fiscal, un simple changement de catégorie, aurait néanmoins permis au groupe Vivendi de "réduire de 800 millions d’euros ses impôts futurs", selon le Canard Enchaîné. Pour le Conseil d’Etat, Vincent Bolloré maîtrise la législation fiscale et savait parfaitement ce qu’il faisait.

    Le patron de l’empire Bolloré a donc dû s’acquitter d’une sanction. Dans un premier temps, Le Canard Enchaîné s’étonne du terme choisi par le fisc : au lieu d’une "fraude" (qui lui aurait coûté 640 millions d’euros), Vincent Bolloré s’en sort avec une "erreur délibérée" dans ses comptes. Un terme technique qui permet à l’amende d’être réévaluée à hauteur de 320 millions d’euros. Deuxième surprise : cette amende a finalement été effacée, sans que le ministère des Comptes Publics ne fournisse d’explication.
    "Une affaire bien silenciée", "Menteurs et corrompus" : les élus taxent Bercy de laxisme

    Pour des élus de gauche, et notamment LFI, la coupe est déjà pleine. Depuis la publication de ces révélations ce mercredi, l’opposition a fait savoir son exaspération sur les réseaux sociaux. "Qui a décidé à Bercy de passer l’éponge ?", s’interroge Manuel Bompard, coordinateur de LFI.

    Comme beaucoup d’autres, le député LFI de Charente René Pilato s’insurge contre le "laxisme" fiscal du gouvernement envers les plus riches : « Les menteurs et les corrompus sont au pouvoir de manière illégitime (…) Qu’ils s’en aillent toutes et tous », tandis que son confrère de LFI Antoine Léaument évoque « un scandale d’Etat ».

    • Bolloré redressé et épargné par le fisc… Canard enchaîné (26/3/25)

      Vivendi, frappé par un redressement fiscal de 2,4 milliards d’euros à la suite d’une “erreur délibérée” dans ses comptes, est exonéré de toute sanction par Bercy.

      SI LE RECORD n’est pas battu, on n’en est pas loin. Le 12 mars, le Conseil d’Etat a confirmé un redressement fiscal de 2,4 milliards infligé à Vivendi pour avoir inscrit des moins-values fictives dans ses comptes entre 2008 et 2011. Avec la circonstance aggravante qu’il s’agissait d’une « erreur délibérée ».
      Cette #faute lourde aurait dû valoir au groupe Bolloré, proprio de Vivendi, une pénalité de 320 millions d’euros, mais, même à Bercy, des miracles se produisent. Dans un arrêt injustement passé inaperçu, la #cour_administrative_d'appel_de_Paris a révélé, en décembre 2023, que « l’administration [avait] abandonné la majoration ». Les contribuables en délicatesse avec le fisc apprécieront.

      Champion en titres
      Rembobinons. L’affaire commence en 2004, quand Vivendi cède au groupe américain General Electric sa filiale Vivendi Universal Entertainment pour 8 milliards d’euros, dont 5 milliards payés en actions -actions comptabilisées en tant que « titres de 29 portefeuille ». Entre 2008 et 2011, Vivendi revend ces titres, qui ont perdu une grande partie de leur valeur. Le groupe enregistre alors une perte de 2,4 milliards d’euros, laquelle est inscrite en déficit reportable. En d’autres termes, elle diminuera d’autant les bénéfices à venir, permettant au groupe de réduire de 800 millions ses impôts futurs.

      Le fisc va détruire cette belle construction. Selon l’administration, les actions revendues à perte par Vivendi n’étaient pas des titres de portefeuille, mais de simples « titres de participation ». Or seule la première catégorie permet de déduire les pertes de ses résultats . Vivendi s’est donc trompé de catégorie, et, pour le Conseil d’Etat, c’est en toute connaissance de cause que l’entreprise a choisi la mauvaise. Compte tenu de sa « maîtrise de la législation fiscale », le groupe de Bolloré avait nécessairement « expertisé leur mode de comptabilisation » et savait qu’il ne s’agissait pas de titres de portefeuille.

      Le fisc, toutefois, s’est montré très indulgent. Le #Conseil_d'Etat n’ayant pas retenu le gros mot de « fraude » - qui aurait valu à Vivendi une pénalité d’un montant de 80 % de l’impôt économisé, soit 640 millions d’euros -, emploie le délicat euphémisme d’« #erreur_délibérée », une faute taxée à 40 % seulement de l’impôt escamoté, soit une amende de 320 millions.
      Apparemment, c’était encore trop, puisque l’administration a renoncé à cette pénalité.
      Trop sympa ! Interrogé par « Le Canard », le ministère des Comptes publics n’a pas fourni d’explication sur les raisons de ce miraculeux coup d’éponge. Pour Vivendi, rien d’anormal. La boîte a bien triché pour diminuer son impôt, mais, comme le fisc a fait foirer son coup, il n’y a pas eu de préjudice pour les finances publiques ; il n’y a donc pas matière à amende.
      La preuve qu’en matière de délinquance fiscale tout est permis ?

  • Premières mises en examen dans l’affaire Huawei, cas de corruption au cœur des institutions européennes qui illustre les carences de l’UE
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/03/18/premieres-mises-en-examen-dans-l-affaire-huawei-cas-de-corruption-au-c-ur-de

    La justice belge a inculpé cinq personnes dans ce qui apparaît comme un nouveau scandale mettant en cause une dizaine de parlementaires européens. Tous sont liés à une opération d’ingérence qui implique l’opérateur de télécommunications chinois. Ce dernier avait fait l’objet de nombreuses alertes depuis plusieurs années.

    C’est original. L’UE a des règles qui officialisent le lobbying (la corruption) à un niveau quasi-équivalent aux US, et pourtant, il y en a des qui se font prendre la main dans le pot de confiture. A croire qu’il y a des pièges, dans ces lois, et qu’il est possible de les activer à volonté (cherchez dans l’article, et dites moi si le mot « lobby » apparaît).

  • Un agriculteur tué par balles à Sarrola-Carcopino
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/corse-du-sud/un-agriculteur-tue-par-balles-a-sarrola-carcopino-31240
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/v4E6GtJjT70Pv_2lpZv3wdInuoc/930x620/regions/2025/03/18/u-activite-agricole-mandriolu-00-00-26-15-67d94a5b7d4a8

    Grièvement blessé par balles aux environs de 19h, ce lundi 17 mars, sur la commune de Sarrola-Carcopino, le décès de Pierre Alessandri a été prononcé dans la soirée au centre hospitalier d’Ajaccio.

    Âgé de 55 ans, l’homme se trouvait sur son exploitation, située dans le hameau d’U Mandriolu, lorsqu’il a été atteint « d’au moins un tir certain porté dans [son] dos » indique le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe. Une communication du parquet hier, peu de temps après les faits, parlait de « possiblement trois coups de feu tirés dans [son] dos ».
    (...)
    Producteur d’huiles essentielles depuis 1993 sur ses terres du Mandriolu, au pied du Mont Gozzi, Pierre Alessandri était membre depuis plus de 20 ans du syndicat agricole Via Campagnola. Entre 2007 et 2013, il avait même siégé aux côtés de la majorité à la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud.

    Jeudi 13 mars, il était présent à la dernière assemblée générale de Via Campagnola. Sur ses réseaux sociaux, ce mardi 18 mars, le syndicat arbore désormais un carré noir en guise de photo de profil et de bannière, signe de deuil.

    En avril 2019, la distillerie de Pierre Alessandri, alors secrétaire général de Via Campagnola, avait été la cible d’un incendie. L’intégralité du hangar agricole avait été ravagé par les flammes, détruisant plusieurs engins et le matériel de distillation d’huiles essentielles de l’agriculteur. La piste privilégiée était alors « celle d’une réaction violente » liée à ses positions syndicales, indiquait l’alors procureur de la République d’Ajaccio, Eric Bouillard. (...)

    • Un agriculteur corse abattu sur son exploitation : combattre pour l’intérêt général ne devrait pas couter la vie aux lanceurs d’alerte - Anticor
      https://www.anticor.org/2025/03/18/un-agriculteur-corse-abattu-sur-son-exploitation-combattre-pour-linteret-ge

      Le 17 mars 2025, #Pierre_Alessandri, agriculteur corse, a été tué par trois balles dans le dos alors qu’il se trouvait sur son exploitation, à Sarrola-Carcopino. Il était l’un des lanceurs d’alerte dans l’affaire des fraudes aux subventions européennes en #Corse.

      Dès 2016, #Anticor avait signalé de possibles détournements des #subventions_européennes aux exploitations agricoles, ce qui avait déclenché l’ouverture d’une enquête.

      Une ordonnance de renvoi concernant plusieurs hauts fonctionnaires pour détournement de fonds publics et recel de cette infraction a été rendue dans cette affaire le 24 septembre 2024 dernier et une audience correctionnelle devrait se tenir prochainement.

      Ces faits potentiels, d’une extrême gravité, ont pu être mis en lumière grâce au courage de lanceurs d’alerte, parmi lesquels Pierre Alessandri.

      Si l’enquête pour déterminer les contours de la mort de Pierre Alessandri est toujours en cours, l’agriculteur avait déjà fait l’objet de menaces en raison de son engagement pour l’intérêt général et le bien commun.

      En 2019, il avait déjà été victime d’un incendie volontaire sur l’un de ses hangars de stockage.

    • En avril 2019 :

      Le scandale des fraudes agricoles s’étend en Corse | Mediapart | 28 avril 2019
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280419/le-scandale-des-fraudes-agricoles-s-etend-en-corse

      Le scandale des fraudes aux aides agricoles européennes est en train de prendre un tour dramatique en Corse. Dans la nuit du vendredi 26 avril au samedi, un incendie a détruit la distillerie d’huiles essentielles exploitée par Pierre Alessandri, le responsable du syndicat agricole #Via_Campagnola (#Confédération_paysanne), à Sarrola-Carcopino, au nord d’Ajaccio.

      Le procureur de la République d’Ajaccio a ouvert une enquête judiciaire pour incendie criminel commis en réunion, confiée à la gendarmerie. Cet incendie trouve vraisemblablement son origine dans les positions prises par Via Campagnola lors de la récente campagne électorale pour les élections des chambres d’agriculture. Ce syndicat minoritaire a en effet dénoncé les fraudes aux aides européennes avec fermeté, comme Mediapart s’en était déjà fait l’écho.

      https://justpaste.it/fq5q9

    • Communiqué de Via Campagnola sur la qualification de « lanceur d’alerte » (notamment par Anticor cité plus-haut)
      https://www.facebook.com/syndicat.viacampagnola/posts/9617607304985941

      Via Campagnola

      CUMUNICATU
      Aiacciu, u 4 di aprile di u 2025

      "NON" Pierre Alessandri n’était pas un "lanceur d’alerte”, occurrence répétée dans les journaux et médias.

      [ ] Le 13 octobre 2004, Pierre Alessandri fonde le syndicat Via Campagnola Corse-du-Sud et en devient le secrétaire général (président). Trois ans plus tard, en 2007, il en devient également le porte-parole. Depuis cette date, chaque fois que Pierre Alessandri a pris la parole, il l’a fait a titre syndical, conformément à nos statuts, qui exigent de défendre les intérêts des agriculteurs corses.

      La défense des agriculteurs est un travail ardu, mais si notre syndicat s’est souvent élevé contre certaines dérives inhérentes a notre métier, ni notre président ni notre syndicat n’ont JAMAIS dénoncé des individus nommément. Un syndicat d’agriculteurs digne de ce nom n’est pas CONTRE ceux qu’il est censé défendre.

      Des agriculteurs, il en reste peu.. très peu. Que nous ayons, sur des problématiques précises et variées, des points de vue différents de ceux d’autres syndicats agricoles : c’est un fait. Que nous puissions être "contre" des agriculteurs : JAMAIS. Nous sommes bien trop peu nombreux pour nous permettre ce luxe et bien trop respectueux, depuis toujours, des autres pour agir de la sorte.

      Depuis plusieurs années, notre syndicat, et plus particulièrement notre représentant Pierre Alessandri, avons été trainé dans la boue en sous-entendant que des exploitants avaient été directement mis en cause dans certaines affaires. Ceci est faux. D’autres l’ont peut-être fait, mais pas nous.

      L’État et son administration n’ont jamais eu besoin de quiconque pour connaitre les dérives qu’ils orchestrent avec talent depuis des décennies et les conséquences qui en découlent pour les Corses.

      Nous n’avons jamais souhaité réagir a ces allégations mensongères, car nous pensions naïvement que ceux-là mêmes qui les colportent finiraient par comprendre leur erreur. Nous pensions naïvement que de telles énormités ne pouvaient être ni répétées ni même crues.

      Mais plus c’est gros, plus ça passe !

      Pierre était un homme courageux, mais son courage ne doit pas servir a ceux qui n’en ont pas a masquer leur lâcheté, leurs errances, leurs incompétences ou leur soif de "gros titre". En Corse, plus qu’ailleurs, les mots ont un sens et la perversion des mots : des conséquences...

      Non, Pierre n’était pas un lanceur d‘alerte. Un lanceur d’alerte est une personne qui dénonce les dérives d’un système auquel elle appartient ! Pierre n’a jamais fait partie d’aucune administration qui lui aurait permis de connaitre les « dossiers » des agriculteurs, mais surtout, Pierre a pu s’opposer, mais n’a jamais en aucun cas dénoncé quiconque !

      Nous demandons donc instamment aux médias (qui pervertissent la vérité pour la rendre plus appétissante), aux imbéciles de tout bord et de tout genre, aux naïfs qui pensent savoir... de se taire définitivement et de permettre a Pierre, a ses amis, a ses compagnons de lutte syndicale, mais surtout a sa famille, d’avoir la paix.

      Pour le bureau - Présidence de Haute-Corse
      Laetitia SIMEONI

  • Il balance tout sur la #corruption et les magouilles des politiques

    https://www.youtube.com/watch?v=eqNpAVgoLsc

    Délinquance financière : la commission d’enquête du Sénat lance ses travaux

    La commission d’enquête constituée aux fins d’évaluer les outils de la #lutte contre la délinquance financière, la #criminalité_organisée et le contournement des #sanctions_internationales, en France et en Europe, et de proposer des mesures face aux nouveaux défis, créée à l’initiative du groupe Union Centriste, s’est réunie le 29 janvier 2025 pour constituer son bureau et lancer ses travaux.

    La prise de conscience de la réalité de l’emprise de la criminalité organisée en France est récente. Elle l’est plus encore s’agissant de l’ampleur des masses financières liées aux activités criminelles et à l’impact de ces sommes sur l’économie et la société. Des sujets aussi variés que la traite des êtres humains, la contrefaçon, le recours aux cryptomonnaies et la vente d’or se trouvent liés par le recours aux réseaux financiers criminels.

    La commission d’enquête se penchera sur la question du blanchiment et du financement de la criminalité organisée. Quels en sont les instruments ? Quels sont les moyens de prévention et d’entrave dont dispose la France ? Quelle est leur efficacité ? Comment s’articulent luttes au niveau national et au niveau international ? Tels sont les thèmes sur lesquels se penchera la commission d’enquête dans les mois à venir, dans le prolongement des travaux récents du Sénat.

    La commission d’enquête engagera ses auditions dès le 6 février 2025 et achèvera ses travaux au plus tard le 18 juin 2025.

    Elle a composé son bureau comme suit :

    Président :

    – Raphaël Daubet (Rassemblement Démocratique et Social Européen)

    Rapporteur :

    – Nathalie Goulet (Union Centriste)

    Vice-présidents :

    - Marc-Philippe Daubresse (Les Républicains)
    - Nadine Bellurot (Les Républicains)
    - André Reichardt (Les Républicains)
    - Hussein Bourgi (Socialiste, Écologiste et Républicain)
    - Patrice Joly (Socialiste, Écologiste et Républicain)
    - Sylvie Vermeillet (Union Centriste)
    - Dominique Theophile (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants)
    - Pascal Savoldelli (Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky)
    - Dany Wattebled (Les Indépendants – République et Territoires)
    - Grégory Blanc (Écologiste – Solidarité et Territoires)

    https://www.senat.fr/salle-de-presse/communiques-de-presse/presse/29-01-2025/delinquance-financiere-la-commission-denquete-du-senat-lance-ses-travaux.html

    #Fabrice_Arfi #condamnations #France #politiques #pouvoir #justice #commission_d'enquête #délinquance_financière #cour_de_justice_de_la_République #tribunal_d'exception #argent #médias #procès_de_la_justice #détournement_de_fonds_publics #République_des_juges #sentiment_d'impunité #fraudes_fiscales #crime_financier #délit_financier #atteintes_à_la_probité #justice_financière #criminalité_financière #paradis_fiscaux #syndrome_des_silos #hybridation #mafia #narcotrafic

  • Jean Riachi sur X : “Shortly before her retirement, Judge Ghada Aoun filed charges against former Prime Minister Najib Mikati, his brother Taha Mikati, and former Central Bank Governor Riad Salameh, accusing them of illicit enrichment and money laundering. The timing of these charges has raised” / X
    Beyrouth et ses règlements de compte interbancaires

    Shortly before her retirement, Judge Ghada Aoun filed charges against former Prime Minister Najib Mikati, his brother Taha Mikati, and former Central Bank Governor Riad Salameh, accusing them of illicit enrichment and money laundering. The timing of these charges has raised questions about potential retaliatory motives, especially considering that Mikati, either directly in his executive role or indirectly through the public prosecutor at the Court of Cassation, had previously obstructed several of Judge Aoun’s financial investigations.

    The case centers on Bank Audi’s expedited repurchase of shares held by an Egyptian investment fund seeking to divest from its Lebanese holdings. This transaction appeared to be a temporary arrangement to facilitate the fund’s exit while awaiting a final buyer. Concerns have been raised about the role of Banque du Liban, Lebanon’s central bank, which allegedly assisted the Mikati group in financing the acquisition of Bank Audi shares. Additionally, it is claimed that Bank Audi financed the repurchase of its own shares, a practice that is illegal.

    While the intentions behind these actions might have been well-meaning, it is crucial to determine whether the millions of dollars reportedly paid by Mikati to Salameh, currently under scrutiny by European judicial authorities, were in exchange for favorable services. If Lebanese laws were violated, it is essential to pursue this matter thoroughly, even if it may not result in severe sanctions. As the saying goes, “The road to hell is paved with good intentions.” It is imperative that our leaders and elites cease treating laws as mere documents to be manipulated at will.

    #banques #corruption
    règlements de compte interbancaires à Beyrouth

  • Gouvernement Salam : les réformateurs doivent être réalistes dans leurs attentes - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1449803/gouvernement-salam-les-reformateurs-doivent-etre-realistes-dans-leurs

    le parti étant désormais en retrait, les nombreuses autres impasses qui le dépassent apparaissent au grand jour. La première est déjà apparente : un bloc de dirigeants sunnites traditionnels, furieux que Salam n’ait respecté aucun de leurs choix pour les nominations ministérielles, se montre de plus en plus critique à l’égard du Premier ministre. Cela est d’autant plus remarquable que ces dirigeants devraient faire partie de son électorat naturel, dans la logique confessionnelle qui prévaut au Liban. De même, M. Aoun ne bénéficie pas d’un soutien significatif de la part des deux plus grands partis chrétiens du Liban : les parlementaires du Courant patriotique libre (CPL) ont refusé de voter pour lui (tout comme ils ont refusé la confiance au gouvernement Salam cette semaine), tandis que ceux des Forces libanaises ne l’ont fait qu’à la demande des autorités françaises.

    C’est curieux cette compréhension du #confessionnalisme comme opposition primaire des chrétiens et des musulmans alors le premier effet est plutôt de faire du leadership de chaque communauté l’enjeu premier de la bataille interne.

    Comparaison Hariri-Salam : tout est dit

    Salam n’a pas non plus le poids politique, la fortune personnelle ou les réseaux de mécénat

    #mécennat, ce bel euphémisme pour dire #corruption_active

  • « Le capitalisme libéral est devenu mafieux » : notre émission spéciale avec #Roberto_Saviano

    Dans « #Giovanni_Falcone », l’écrivain documente le « courage » du juge assassiné par la mafia en 1992. Invité d’« À l’air libre », il évoque l’ampleur du narcotrafic et juge qu’il faut « légaliser » les drogues. Il alerte : en France, l’extrême droite aussi peut arriver au pouvoir.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/070225/le-capitalisme-liberal-est-devenu-mafieux-notre-emission-speciale-avec-rob

    #interview #solitude #Italie #crime_organisé #capitalisme #bitcoin #capitalisme_criminel #capitalisme_financiarisé #blanchissement_d'argent #banques #capitalisme_libéral #mafia #drogue #cocaïne #économie #Europe #France #épidémie_de_cocaïne #Corse #argent #grande_distribution #légalisation_de_la_drogue #corruption #juges #magistrature #séparation_des_pouvoirs #Giorgia_Meloni

    A partir de la minute 14’00 : question sur la présence mafieuse en France... Saviano dit ne pas comprendre comment ça se fait qu’alors qu’en France sont présentes les plus grandes mafias du monde, on en parle pas...

  • Les « #minerais_de_sang » du #numérique, clé de la guerre en #RDC

    Au Congo, le mouvement armé #M23 soutenu par le Rwanda s’est emparé de la ville de Goma, capitale d’une province riche en #minerais_stratégiques. Indispensables aux #smartphones, ils alimentent ce #conflit meurtrier et écocidaire.

    C’est un tournant dans la guerre qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trente ans. Dimanche 26 janvier, des combattants du #Mouvement_du_23_mars (M23), un #groupe_armé antigouvernemental, appuyés par 3 000 à 4 000 soldats rwandais, sont entrés dans Goma, la capitale de la province du #Nord-Kivu où vivent un million de personnes.

    Au cœur de ce conflit, les « minerais de sang » — #coltan, #nickel, #étain et #or — indispensables à la fabrication des équipements électroniques et notamment des smartphones. Reporterre fait le point avec #Fabien_Lebrun, chercheur en sociologie et auteur de Barbarie numérique. Une autre histoire du monde connecté (L’Échappée, octobre 2024).

    Reporterre — Quel est le lien entre le conflit à l’est de la RDC et les minerais utilisés pour fabriquer nos smartphones ?

    Fabien Lebrun — Au cœur de cette guerre se trouvent les minerais de sang, aussi appelés #minerais_de_conflits : le coltan, le nickel, l’étain et l’or. Le coltan est transformé en #tantale, indispensable à la fabrication des #condensateurs pour smartphones : sans ce #métal très résistant à la chaleur et à la corrosion qui permet la miniaturisation des composants, les téléphones chaufferaient tellement qu’ils pourraient prendre feu. Or, les deux tiers des réserves mondiales de coltan se trouvent dans et à l’est du Congo. L’Afrique des Grands Lacs — Congo et #Rwanda confondus — en assure la moitié de la production mondiale.

    L’est du Congo est également riche en #cassitérite, dont provient l’étain indispensable pour les soudures des circuits électroniques ; en #wolfram, ou #tungstène, qu’on retrouve dans les vibreurs et les haut-parleurs des téléphones portables ; et en or, dont l’industrie numérique siphonne 10 % de l’extraction mondiale pour la fabrication de ses #cartes_mères et ses circuits imprimés. Depuis la première guerre de 1996, ces minerais occupent une place dans ce qu’on peut appeler une #économie_de_guerre, une économie militarisée qui perdure à ce jour.

    Depuis avril dernier, les rebelles du M23 contrôlent la zone minière de #Rubaya, qui fournit 15 % du coltan mondial. Quel intérêt stratégique y trouvent-ils ?

    En contrôlant administrativement la zone, le M23 peut élaborer tout un système de #taxes et ainsi financer le conflit. D’après un rapport de l’ONU, le groupe exporte désormais 120 tonnes de coltan par mois et les taxes qu’il prélève sur la production lui assurent un revenu d’environ 800 000 dollars mensuels. D’un point de vue économique et financier, les intérêts sont importants.

    Le M23 est soutenu par l’armée rwandaise. Depuis plusieurs années, le président de la RDC Félix Tshisekedi accuse le Rwanda de convoiter ses #ressources en #minerai. Quel rôle ont ces ressources dans l’aggravation des tensions géopolitiques dans la région ?

    Ces #métaux sont, si ce n’est la principale cause, au moins un déterminant important dans l’#instabilité de la #région_des_Grands_Lacs. L’exploitation et la commercialisation de ces minerais de sang structurent l’#économie, l’#industrie et la #politique de la région. Elles produisent une rente qui enrichit les #élites et favorise la #corruption.

    On parle beaucoup du Rwanda, plaque tournante pour ces minerais indispensables aux équipements électroniques, mais l’Ouganda et dans une moindre mesure le Burundi sont aussi dans le coup. L’État congolais lui-même est en partie responsable de la situation : 2 000 kilomètres séparent Goma de la capitale, Kinshasa, et les institutions étatiques y sont absentes.

    Quelles sont les conséquences humaines et écologiques de l’#industrie_minière pour les habitants du Nord-Kivu ?

    Depuis le milieu des années 1990, début de la révolution numérique, le coût humain et écologique de ce conflit autour des minerais de sang est démentiel. Avant même le regain de #violence des trois dernières semaines, les analystes parlaient de plusieurs millions de #morts, de 7 millions de #déplacés dans des conditions terribles et de 4 millions de réfugiés qui ont fui le Congo. Près de 30 millions de Congolais sont en situation de #malnutrition aiguë.

    Au-delà du conflit, le bilan écologique est dévastateur. Les terres du Nord-Kivu, fertiles et qui auraient pu bénéficier à l’agriculture locale, ont été saccagées par les activités minières. L’#air est pollué d’effluves toxiques.

    « À certains endroits, il n’y a plus de vie aquatique »

    L’industrie minière est aussi en partie responsable de la destruction de la #forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical mondial crucial dans la lutte contre le changement climatique. Les espèces en voie d’extinction qui y vivent — gorilles des montagnes, bonobos, rhinocéros — sont massacrés par les groupes armés qui contrôlent les activités minières.

    Mais la première victime de l’extractivisme est l’#eau, comme l’explique l’ingénieure à SystExt Aurore Stéphant. Cela se vérifie au Congo, avec des centaines de kilomètres de cours d’eau contaminés aux #métaux_lourds — plomb, cadmium, etc. Le fleuve Congo est touché, ainsi que les #nappes_phréatiques. À certains endroits, il n’y a plus de #vie_aquatique.

    L’appétit des États occidentaux et des #multinationales de la tech pour ces ressources n’est pas étranger à ce désastre…

    Cela fait des décennies que la #responsabilité de l’#industrie_numérique dans la déstabilisation de la RDC est pointée du doigt. Mi-décembre, le président de la RDC a porté #plainte contre #Apple pour recel de #crime_de_guerre, blanchiment de faux et #tromperie des consommateurs.

    Déjà, en 2019, l’organisation internationale Right Advocates avait lancé une action collective contre Apple, #Microsoft, #Tesla, #Google et #Dell, qu’elle accusait de profiter du #travail_d’enfants dans les mines de cobalt congolaises. Malheureusement, la plainte n’avait pas abouti.

    « La production de masse de la #Playstation 2 de #Sony avait entraîné une ruée vers les activités minières »

    En 2016, Amnesty International et Afrewatch accusaient de grandes marques électroniques comme Apple, #Samsung et Sony d’acheter du cobalt à des négociants s’approvisionnant dans des mines où travaillent des enfants.

    En 2000, la flambée des prix du coltan, alimentée par la production de masse de la Playstation 2 de Sony, avait entraîné une ruée vers les activités minières à l’est de la RDC avec des conséquences très néfastes pour les communautés.

    Or, les États appuient bien souvent ces multinationales. En février, Bruxelles et Kigali signaient un accord pour un approvisionnement « durable » de l’Union européenne en minerais critiques. Alors qu’on sait très bien que 90 % des minerais de sang qui sortent du Rwanda proviennent du Congo !

    Peut-on parler de #néocolonialisme ?

    L’extractivisme est la pratique coloniale historique par excellence. Dès le XVIᵉ siècle, les conquistadors ont pillé l’or et l’argent des Amérindiens, qu’ils ont exterminés. Cet épisode a été un tournant pour l’enrichissement des États occidentaux et la naissance du capitalisme et de la mondialisation.

    Les activités minières, polluantes, génératrices de conflits sociaux, d’usages des terres et de l’eau, étaient sorties de nos imaginaires. Mais depuis trente ans, on assiste à un regain de l’extractivisme pour alimenter la #révolution_numérique.

    Il est évident que l’accord qui permet à l’Union européenne de piller la RDC en passant par le Rwanda est typiquement néocolonial. De même que la #mainmise de la #Chine sur le cobalt et le #cuivre congolais. On pourrait parler de #technocolonialisme.

    Que faudrait-il faire pour aider la région du Nord-Kivu à s’apaiser ?

    Nous ne pourrons pas diminuer la pression minière dans la région des Grands Lacs sans décroissance minérale et métallique. Pour être solidaires avec les Suds, il faudra forcément acheter moins et favoriser des appareils plus durables et mieux réparables.

    Réduire notre demande en métaux rares va aussi impliquer d’avoir des outils moins rapides, moins performants. C’est tout notre quotidien numérique et la numérisation à marche forcée qui sont à revoir.

    https://reporterre.net/Les-minerais-de-sang-du-numerique-cle-de-la-guerre-en-RDC
    #République_démocratique_du_congo #Congo #extractivisme #minerais #pollution

  • ne 3e casserole a été remise par Rosalie Gaschet, référente d’Anticor 972, à Rachida Dati, ministre de la Culture. Le PNF a requis son renvoi devant le tribunal correctionnel pour « corruption passive » et « trafic d’influence passif », dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn.

    Le PNF soupçonne la ministre d’avoir perçu près de 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil, à l’époque où elle était avocate mais aussi députée européenne, sans contrepartie d’un travail réel. Les versements auraient été effectués par Renault-Nissan.
    https://www.youtube.com/watch?v=amqRXLxVw5A

    #corruption
    #anticor
    #casserole

  • #Philippe_Tabarot, le nouveau ministre des #transports de fonds
    https://carfree.fr/index.php/2025/01/21/philippe-tabarot-le-nouveau-ministre-des-transports-de-fonds

    Sur Carfree France, on avait pris l’habitude de faire un petit article dès qu’un nouveau ministre des transports était nommé. A vrai dire, au vu de la valse actuelle des Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Transports_publics #Vélo #2000 #critique #libéralisme #mobilité #politique #sncf #trains

    • .... un jour seulement après sa nomination comme ministre des transports, le 24 décembre dernier, veille de Noël, le trafic TGV est interrompu, en Seine-et-Marne, sur l’axe Paris–Sud-Est, bloquant des centaines de passagers suite au suicide d’un conducteur. Un drame, donc, qui ne saurait remettre en question la compétence de la SNCF et de ses agents. Pourtant au fait de ces éléments, le nouveau ministre des transports Philippe Tabarot sombre dans l’indécence en déclarant : « Ça aurait pu être plus grave s’il avait souhaité faire dérailler son train. »

      #corruption #lois_anti-grève #privatisation

  • Donald Trump est-il fasciste ? Comment l’historien américain Robert Paxton a changé d’avis
    https://www.courrierinternational.com/long-format/idees-donald-trump-est-il-fasciste-comment-l-historien-americ

    Éminent spécialiste du fascisme et de la France de Vichy, l’historien américain Robert Paxton pensait l’appellation galvaudée et inadéquate pour décrire Donald Trump. Aujourd’hui, il s’alarme de ce qu’il voit monter sur l’échiquier politique mondial – et en particulier du phénomène “trumpiste” aux États-Unis.

    [Cet article a été publié le 3 novembre 2024 et republié le 19 janvier 2025]

    L’historien Robert Paxton a passé la journée du 6 janvier 2021 rivé à son poste de télévision. Depuis son appartement de Manhattan, il a vu cette foule hostile marcher sur le Capitole, forcer les cordons de police et pénétrer à l’intérieur de l’édifice du Congrès américain. Beaucoup d’intrus portaient des casquettes floquées du sigle Maga [“Make America Great Again”, “rendre sa grandeur à l’Amérique”], d’autres des bonnets orange vif signalant leur appartenance au groupuscule d’extrême droite des Proud Boys. D’autres des accoutrements plus fantaisistes encore. “J’étais totalement hypnotisé par la scène”, me confesse Paxton, que j’ai rencontré cet été chez lui, dans la vallée de l’Hudson. “Je n’imaginais pas une telle chose possible.”

    #paywall

    • Is It Fascism ? A Leading Historian Changes His Mind.
      https://www.nytimes.com/2024/10/23/magazine/robert-paxton-facism.html

      Oct. 23, 2024

      The historian Robert Paxton spent Jan. 6, 2021, glued to his television. Paxton was at his apartment in Upper Manhattan when he watched a mob march toward the Capitol, overrun the security barriers and then the police cordons and break inside. Many in the crowd wore red MAGA baseball caps, while some sported bright-orange beanies signaling their membership in the Proud Boys, a far-right extremist group. A few were dressed more fantastically. Who are these characters in camouflage and antlers? he wondered. “I was absolutely riveted by it,” Paxton told me when I met him this summer at his home in the Hudson Valley. “I didn’t imagine such a spectacle was possible.”

      Paxton, who is 92, is one of the foremost American experts on fascism and perhaps the greatest living American scholar of mid-20th-century European history. His 1972 book, “Vichy France: Old Guard and New Order, 1940-1944,” traced the internal political forces that led the French to collaborate with their Nazi occupiers and compelled France to reckon fully with its wartime past.

      The work seemed freshly relevant when Donald Trump closed in on the Republican nomination in 2016 and articles comparing American politics with Europe’s in the 1930s began to proliferate in the American press. Michiko Kakutani, then the chief book critic for The New York Times, was among the first to set the tone. She turned a review of a new Hitler biography into a thinly veiled allegory about a “clown” and a “dunderhead,” an egomaniac and pathological liar with a talent for reading and exploiting weakness. In The Washington Post, the conservative commentator Robert Kagan wrote: “This is how fascism comes to America. Not with jackboots and salutes,” but “with a television huckster.”

      In a column for a French newspaper, republished in early 2017 in Harper’s Magazine, Paxton urged restraint. “We should hesitate before applying this most toxic of labels,” he warned. Paxton acknowledged that Trump’s “scowl” and his “jutting jaw” recalled “Mussolini’s absurd theatrics,” and that Trump was fond of blaming “foreigners and despised minorities” for ‘‘national decline.’’ These, Paxton wrote, were all staples of fascism. But the word was used with such abandon — “everyone you don’t like is a fascist,” he said — that it had lost its power to illuminate. Despite the superficial resemblances, there were too many dissimilarities. The first fascists, he wrote, “promised to overcome national weakness and decline by strengthening the state, subordinating the interests of individuals to those of the community.” Trump and his cronies wanted, by contrast, to “subordinate community interests to individual interests — at least those of wealthy individuals.”

      After Trump took office, a torrent of articles, papers and books either embraced the fascism analogy as useful and necessary, or criticized it as misleading and unhelpful. The polemic was so unrelenting, especially on social media, that it came to be known among historians as the Fascism Debate. Paxton had, by this point, been retired for more than a decade from Columbia University, where he was a professor of history for more than 30 years, and he didn’t pay attention to, let alone participate in, online debates.

      Paxton was reluctant to join other historians in equating Trumpism with fascism. Jan. 6 changed his mind.Credit...Ashley Gilbertson/VII, for The New York Times
      Jan. 6 proved to be a turning point. For an American historian of 20th-century Europe, it was hard not to see in the insurrection echoes of Mussolini’s Blackshirts, who marched on Rome in 1922 and took over the capital, or of the violent riot at the French Parliament in 1934 by veterans and far-right groups who sought to disrupt the swearing in of a new left-wing government. But the analogies were less important than what Paxton regarded as a transformation of Trumpism itself. “The turn to violence was so explicit and so overt and so intentional, that you had to change what you said about it,” Paxton told me. “It just seemed to me that a new language was necessary, because a new thing was happening.”

      When an editor at Newsweek reached out to Paxton, he decided to publicly declare a change of mind. In a column that appeared online on Jan. 11, 2021, Paxton wrote that the invasion of the Capitol “removes my objection to the fascist label.” Trump’s “open encouragement of civic violence to overturn an election crosses a red line,” he went on. “The label now seems not just acceptable but necessary.”

      Until then, most scholars arguing in favor of the fascism label were not specialists. Paxton was. Those who for years had been making the case that Trumpism equaled fascism took Paxton’s column as a vindication. “He probably did more with that one piece than all these other historians who’ve written numerous books since 2016, and appeared on television, and who have 300,000 Twitter followers,” says Daniel Steinmetz-Jenkins, an assistant professor at Wesleyan and the editor of a recent collection of essays, “Did it Happen Here?” Samuel Moyn, a historian at Yale University, said that to cite Paxton is to make “an authority claim — you can’t beat it.”

      This summer I asked Paxton if, nearly four years later, he stood by his pronouncement. Cautious but forthright, he told me that he doesn’t believe using the word is politically helpful in any way, but he confirmed the diagnosis. “It’s bubbling up from below in very worrisome ways, and that’s very much like the original fascisms,” Paxton said. “It’s the real thing. It really is.”

      Calling someone or something “fascist” is the supreme expression of moral revulsion, an emotional impulse that is difficult to resist. “The temptation to draw parallels between Trump and the fascist leaders of the 20th century is understandable,” the British historian Richard J. Evans wrote in 2021. “How better to express the fear, loathing, and contempt that Trump arouses in liberals than by comparing him to the ultimate political evil?” The word gets lobbed at the left too, including by Trump at Democrats. But fascism does have a specific meaning, and in the last few years the debate has turned on two questions: Is it an accurate description of Trump? And is it useful?

      Most commentators fall into one of two categories: a yes to the first and second, or a no to both. Paxton is somewhat unique in staking out a position as yes and no. “I still think it’s a word that generates more heat than light,” Paxton said as we sat looking out over the Hudson River. “It’s kind of like setting off a paint bomb.”

      Paxton, who speaks with the lilt of a midcentury TV announcer or studio star, is an elegant, reserved man, with a dapper swoop of hair, long gone white, his face etched with deep lines. He and his wife, the artist Sarah Plimpton, moved out of New York City, where they lived for 50 years near the Columbia campus, only a few years ago. He told me that what he saw on Jan. 6 has continued to affect him; it has been hard “to accept the other side as fellow citizens with legitimate grievances.” That is not to say, he clarified, that there aren’t legitimate grievances to be had, but that the politics of addressing them has changed. He believes that Trumpism has become something that is “not Trump’s doing, in a curious way,” Paxton said. “I mean it is, because of his rallies. But he hasn’t sent organizers out to create these things; they just germinated, as far as I can tell.”

      Whatever Trumpism is, it’s coming “from below as a mass phenomenon, and the leaders are running to keep ahead of it,” Paxton said. That was how, he noted, Italian Fascism and Nazism began, when Mussolini and Hitler capitalized on mass discontentment after World War I to gain power. Focusing on leaders, Paxton has long held, is a distraction when trying to understand fascism. “What you ought to be studying is the milieu out of which they grew,” Paxton said. For fascism to take root, there needs to be “an opening in the political system, which is the loss of traction by the traditional parties” he said. “There needs to be a real breakdown.”

      Paxton was not quite 40 when he published his groundbreaking book about the Vichy regime. In demonstrating that France’s leaders actively sought collaboration with the Nazis and that much of the public initially supported them, he showed that the country’s wartime experience was not simply imposed but arose from its own internal political and cultural crises: a dysfunctional government and perceived social decadence.

      Later in his career, Paxton began to write comparatively about fascist movements across Europe in the 1920s and ’30s: what caused them to grow and win power (as in Italy and Germany) or to fail (as in Britain). The work was a response to what he saw as a fundamental misconception on the part of some of his peers, who defined fascism as an ideology. “It seems doubtful,” Paxton wrote in The New York Review of Books in 1994, “that some common intellectual position can be the defining character of movements that valued action above thought, the instincts of the blood above reason, duty to the community above intellectual freedom, and national particularism above any kind of universal value. Is fascism an ‘ism’ at all?” Fascism, he argued, was propelled more by feelings than ideas.

      Fascist movements succeeded, Paxton wrote, in environments in which liberal democracy stood accused of producing divisions and decline. That remains true not just of the United States today but also of Europe, especially France, where the far-right National Rally party of Marine Le Pen has inched closer and closer to power with each election cycle. “Marine Le Pen has gone to considerable lengths to insist that there is no common ground between her movement and the Vichy regime,” Paxton told me. “For me, to the contrary, she seems to occupy much the same space within the political system. She carries forward similar issues about authority, internal order, fear of decline and of ‘the other.’”

      Fifty years after “Vichy France” was published, it remains a remarkable book. It offers jarring details on the material and practical support provided to Nazi Germany by France, the largest supplier to the German war economy of both food and foreign male laborers in all of occupied Europe. But it also illuminates, with clarity and a degree of even-handedness that feels astonishing today, the competing historical and political traditions — progressive versus Catholic traditionalist, republican versus ancien-régime — that created the turbulent conditions in which Vichy could prevail and that continue to drive French politics today.

      “Vichy France,” published in France in 1973, profoundly shook the nation’s self-image, and Paxton is still something of a household name — his picture appears in some French high school history textbooks. He often comes up in the mudslinging of French politics. Éric Zemmour, a far-right pundit and one-time presidential candidate, who has sought to sanitize far-right politics in France by rehabilitating Vichy, has attacked Paxton and the historical consensus he represents.

      In “Vichy France,” Paxton asserted that “the deeds of occupied and occupier alike suggest that there come cruel times when to save a nation’s deepest values one must disobey the state. France after 1940 was one of those times.” The book was a “national scandal,” Paxton said. “People were quite horrified.” Paxton’s adversaries called him a naïf: He was American and had no history of his own. “I said, ‘Oh, boy, you don’t know anything,’” Paxton told me.

      Paxton was born in 1932 and raised in Lexington, a small town in the Appalachian hills of western Virginia. As he wrote in the introduction to “Vichy France” when it was reissued in 2001, his own family “still brooded, a century later, about its decline after the death of my great-grandfather in the Battle of Chancellorsville on May 3, 1863.” Paxton’s father was a lawyer and publisher of the local newspaper, and his family was liberal, but nonetheless they could see the “substantial house on a hilltop” that had belonged to his father’s grandfather, a brigadier general in the Confederate Army, occupied by another family since 1865. “The bitterness of the defeated South tended to express itself in the study of history,” he wrote. “My fellow Southerners spent their time researching, debating, commemorating, rewriting, even re-enacting their four-year ‘war for Southern independence.’” Surely, he thought, he would find in France “an equally active fascination with the history of Vichy.”

      Paxton chose to study European history to get away from American history, especially the South, which “felt rather stultifying,” he said. His parents sent him to Exeter for his last two years of high school, but instead of going on to Harvard or Yale, he decided to return to Lexington to attend Washington and Lee University, like generations of Paxtons before him. After graduating, he won a Rhodes scholarship to Oxford, did two years of military service, working for the Navy leadership in Washington, and then went to Harvard to earn a Ph.D. In 1960, he arrived in France to begin research for his dissertation.

      Paris at the time was brimming with rumors of an impending coup by French generals who were fighting to keep Algeria, then a colony, French, and who were angry that the government in Paris was not supporting them. The notion of an Army officer class that was loyal to the nation but not to its current government was, to Paxton, a resonant one. He wanted to write about how the officers were trained, but when he went to search the military academy’s archives, he was told they were bombed in 1944. A French adviser suggested that he focus instead on the Vichy period, a time of great confusion. But it had been only 15 years since the end of the war, and France had a rule about keeping archives closed for 50 years. Fortunately, Paxton also spoke German, and so there was another resource: the German archives, which had been captured by Allied forces and made accessible on microfilm.

      As he sorted through documents, Paxton began to question the narrative about Vichy that became dominant after the war. The French held that the Nazis maintained total dominion over France, and that Vichy was doing only what was necessary to protect the nation while waiting for liberation — the so-called double game. But this did not correspond to the records. “What I was finding was a total mismatch,” Paxton told me. “The French popular narrative of the war had been that they’d all been resisters, even if only in their thoughts. And the archives were just packed with people clamoring, defense companies wanting to construct things for the German Army, people who wanted to have jobs, people who wanted to have social contacts.”
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      In his book, Paxton argued that the shock and devastation of France’s 1940 military defeat, for which many French blamed the four years of socialist government and the cultural liberalization that preceded it, had primed France to accept — even support — its collaborationist government. After World War I, France was a power in decline, squeezed between the mass production of the United States and the strength of the newly formed Soviet Union. Many French citizens saw the loss of France’s prestige as a symptom of social decay. These sentiments created the conditions for the Vichy government to bring about what they called “the national revolution”: an ideological transformation of France that included anti-Jewish laws and, eventually, deportation.

      Every major French publication and broadcast reviewed the book. One reviewer sarcastically congratulated Paxton for solving France’s problems. Another offered “hearty cheers to this academic sitting in his chair on the other side of the Atlantic, 30 years later.” Many commentators, however, recognized that perhaps only an outsider could have accomplished what he did. It was true that the postwar narrative was already being publicly challenged: “The Sorrow and the Pity,” a searing 1969 documentary about French collaboration, and the controversial pardon of a Vichy parapolice leader raised questions among the younger generation about what actually happened during that period. But it was Paxton who “legitimized changes that were in the process of happening in French society,” Henry Rousso, a French historian and expert on Vichy, told me. “He had the allure of a Hollywood star. He was the perfect American for the French.”

      Paxton’s scholarship became the foundation for an entirely new field of research that would transform France’s official memory of World War II from one of resistance to one of complicity. It came to be known as the Paxtonian revolution. Yet even at the time, Paxton was judicious about the uses and misuses of “fascism.” In “Vichy France,” he acknowledged that “well past the halfway point of this book, the term fascism has hardly appeared.” This was not, he continued, “to deny any kinship between Vichy France and other radical right regimes of the 20th century,” but because “the word fascism has been debased into epithet, making it a less and less useful tool for analyzing political movements of our times.”

      To describe the French case as “fascism,” Paxton went on, was to dismiss “the whole occupation experience as something alien to French life, an aberration unthinkable without foreign troops imposing their will.” This, he warned, was a “mental shortcut” that “conceals the deep taproots linking Vichy policies to the major conflicts of the Third Republic.” That is, to everything that came before.

      In determining what counts as fascism, many historians still rely on parameters that came from Paxton. Throughout the 1960s and ’70s, historians argued about how best to understand and define it. Paxton wasn’t much involved in those debates, but by the early ’90s, he found himself dissatisfied with their conclusions. Their scholarship focused on ideas, ideology and political programs. “I found it bizarre how every time someone set out to publish a book or write an article about fascism, they began with the program,” Paxton told me when we met again, at Le Monde, a French bistro near the Columbia campus. “The program was usually transactional,” he said over our very French lunch of omelets and frites. “It was there to try to gain followers at a certain period. But it certainly didn’t determine what they did.”

      In 1998, Paxton published a highly influential journal article titled “The Five Stages of Fascism,” which became the basis for his canonical 2004 book, “The Anatomy of Fascism.” In the article, Paxton argued that one problem in trying to define fascism arose from the “ambiguous relationship between doctrine and action.” Scholars and intellectuals naturally wished to classify movements according to what their leaders said they believed. But it was a mistake, he said, to treat fascism as if it were comparable with 19th-century doctrines like liberalism, conservatism or socialism. “Fascism does not rest explicitly upon an elaborated philosophical system, but rather upon popular feelings about master races, their unjust lot, and their rightful predominance over inferior peoples,” he wrote in “The Anatomy of Fascism.” In contrast to other “isms,” “the truth was whatever permitted the new fascist man (and woman) to dominate others, and whatever made the chosen people triumph.”

      Whatever promises fascists made early on, Paxton argued, were only distantly related to what they did once they gained and exercised power. As they made the necessary compromises with existing elites to establish dominance, they demonstrated what he called a “contempt for doctrine,” in which they simply ignored their original beliefs and acted “in ways quite contrary to them.” Fascism, Paxton argued, was best thought of as a political behavior, one marked by “obsessive preoccupation with community decline, humiliation or victimhood.”

      The book, already a staple of college syllabuses, became increasingly popular during the Trump years — to many, the echoes were unmistakable.

      *

      When Paxton announced his change of mind about Trump in his 2021 Newsweek column, he continued to emphasize that the historical circumstances were “profoundly different.” Nonetheless, the column had a significant impact on the ongoing, and newly fierce, debate over whether Trump could be labeled a fascist. Ruth Ben-Ghiat, a historian of Italian Fascism at New York University, says that the column’s importance lay not only in the messenger, but also in marking Jan. 6 as a “radicalizing event.” In his 1998 article, Paxton outlined how fascism evolved, either toward entropy or radicalization. “When somebody allies with extremists to get to power and to sustain them, you have a logic of radicalization,” Ben-Ghiat says. “And we saw this happening.”

      Not everyone was persuaded. Samuel Moyn, the Yale historian, told me it was impossible not to admire Paxton — “he’s a scholar’s scholar, while also making a huge political difference” — but he still disagreed. In 2020, Moyn argued in The New York Review of Books that the problem with comparisons is that they can prevent us from seeing novelty. In particular, Moyn was concerned about the same “mental shortcuts” that Paxton warned against more than 50 years earlier. “I wanted to say, Well, wait, it’s the Republican Party, along with the Democratic Party, that led to Trump, through neoliberalism and wars abroad,” Moyn told me. “It just seems that there’s a distinctiveness to this phenomenon that maybe makes it not very helpful to use the analogy.”

      Michael Kimmage, a historian at Catholic University who specializes in the history of the Cold War and worked at the State Department, told me that even when it comes to Putin, a good candidate for the “fascist” label, the use of the word often generates a noxious incuriousness. “It becomes the enemy of nuance,” Kimmage says. “The only thing that provides predictive value in foreign policy, in my experience, is regime type,” Kimmage says. He argues that Putin has not behaved as a full-blown fascist, because his regime depends on maintaining order and stability, and that affects how he wages war. It should affect how the United States responds too.

      But for those who use the label to describe Trump, it is useful precisely because it has offered a predictive framework. “It’s kind of a hypothesis,” John Ganz, the author of a new book on the radical right in the 1990s, told me. “What does it tell us about the next steps that Trump may take? I would say that as a theory of Trumpism, it’s one of the better ones.” No one expects Trumpism to look like Nazism, or to follow a specific timeline, but some anticipated that “using street paramilitary forces he might do some kind of extralegal attempt to seize power,” Ganz said. “Well, that’s what he did.”

      Some of the most ardent proponents of the fascism label have taken it quite a bit further. The Yale historian Timothy Snyder offers lessons on fighting Trumpism lifted from totalitarian Germany in the 1930s in the way that many other historians find unhelpful. But the debate is not just an intellectual one; it’s also about actual tactics. Some on the far left accuse prominent figures in the political center (whom Moyn calls “Cold War liberals”) of wielding the label against Trump to get them to fall in line with the Democratic Party, despite having strong differences with parts of its platform. Steinmetz-Jenkins told me that he objects to the attitude that “what matters is winning, so let’s create an enemy, let’s call it fascism for the purpose of galvanizing consensus.” And this kind of politics, Kimmage notes, also comes with its own dangers. “Sometimes waving that banner, ‘You fascists on the other side, and we the valiant anti-fascists,’ is a way of just not thinking about how one as an individual or as part of a class might be contributing to the problem,” he says.

      Paxton has not weighed in on the issue since the Newsweek column, spending much of his time immersed in his life’s second passion, bird-watching. At his home in the Hudson Valley, I read back to him one of his earlier definitions of fascism, which he described as a “mass, anti-liberal, anti-communist movement, radical in its willingness to employ force . . . distinct not only from enemies on the left but also from rivals on the right.” I asked him if he thought it described Trumpism. “It does,” he said. Nonetheless, he remains committed to his yes-no paradigm of accuracy and usefulness. “I’m not pushing the term because I don’t think it does the job very well now,” Paxton told me. “I think there are ways of being more explicit about the specific danger Trump represents.”

      When we met, Kamala Harris had just assumed the Democratic nomination. “I think it’s going to be very dicey,” he said. “If Trump wins, it’s going to be awful. If he loses, it’s going to be awful too.” He scoured his brain for an apt historical analogy but struggled to find one. Hitler was not elected, he noted, but legally appointed by the conservative president, Paul von Hindenburg. “One theory,” he said, “is that if Hindenburg hadn’t been talked into choosing Hitler, the bubble had already burst, and you would have come up with an ordinary conservative and not a fascist as the new chancellor of Germany. And I think that that’s a plausible counterfactual, Hitler was on the downward slope.” In Italy, Mussolini was also legitimately appointed. “The king chose him,” Paxton said, “Mussolini didn’t really have to march on Rome.”
      Trump’s power, Paxton suggested, appears to be different. “The Trump phenomenon looks like it has a much more solid social base,” Paxton said. “Which neither Hitler nor Mussolini would have had.”

      #Trump #Robert_Paxton #fascisme #fascisme_par_le_bas #subjectivité

    • (...) Trump, dont [un des] ouvrages préférés, est un livre de discours d’Adolf Hitler (comme l’avait révélé, dans une interview pour Vanity Fair, Ivanna Trump, la première épouse du magnat).

      Tout comme Mencius Moldbug, Donald Trump pense que le dictateur du IIIème Reich a "aussi fait de bonnes choses", comme l’a confié au New York Times le général à la retraite John Kelly, ex-chef de cabinet de Trump lors de son premier mandat. L’une des premières décision de Donald Trump aura été de lever l’interdiction aux États-Unis de la plateforme chinoise #TikTok. Pour amadouer l’ours Xi Jinping ? Peut-être, mais pas seulement.

      Comme l’a révélé un rapport publié le 17 septembre dernier par l’ONG américaine Media Matters, prolifèrent sur l’application TikTok (depuis avril 2024) des discours d’Adolf Hitler, traduits en anglais par l’IA, qui le font passer pour un homme qui aurait été diabolisé, en niant ou en minimisant la gravité de ce qu’il a fait. Ces vidéos ont été vues des millions de fois.

      https://www.leshumanites-media.com/post/heil-trump

      (une remise en selle qui jouxte avec celle, plus ancienne, du Protocole des Sages de Sion dans d’autres contrées où ce qui est Russe a le mérite de ne pas être « occidental »)

    • Édito

      Par Ambroise Garel

      Je me dis souvent qu’il serait chouette que Diderot, revenu d’entre les morts, débarque dans mon bureau, où je lui montrerais Wikipédia. Passée la sidération provoquée par sa brusque résurrection puis par l’exposition à une technologie qui échappe totalement à tous les référentiels dont dispose son esprit, il serait probablement très enthousiaste et me demanderait comment fonctionne pareille technologie que j’utilise au quotidien. Ce à quoi je répondrais « mwwehhh, euh, c’est des paquets de données TCP/IP qui, euh... c’est magique ! », réponse qui ne saurait satisfaire un homme des Lumières.

      De la même façon, je me demande comment j’expliquerais à Adam Smith ce qui s’est passé ce week-end. Mettons de côté la partie préliminaire, où je devrais expliquer à l’auteur de La Richesse des nations ce qu’est un memecoin (comptez un jour ou deux), pour nous concentrer sur le cœur de cette histoire, à peine croyable : en lançant ce memecoin dont la capitalisation a immédiatement explosé, Donald Trump, en l’espace de même pas un week-end, aurait plus que décuplé sa richesse.

      C’est bien sûr plus complexe que cela : comme l’explique très bien la spécialiste des cryptos Molly White, multiplier la valeur d’un trumpcoin, à son cours actuel, par le nombre total de tokens (dont 80 % des tokens n’ont pas encore été émis et restent sous le contrôle de ses diverses holdings) n’a guère de sens. Néanmoins, en plus d’avoir créé une bulle spéculative qui a permis à des petits malins de se faire des millions en quelques heures, le trumpcoin constitue un précédent aussi fascinant qu’inquiétant. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un outil permettant de transformer, littéralement, le pouvoir en or. Mais surtout parce qu’avec son coin, Trump a fait entrer la corruption dans une nouvelle ère : au cours des trois prochaines années, 24 millions de trumpcoins seront mis en vente chaque mois, donnant l’occasion à n’importe qui de déposer, là aussi littéralement, de l’argent sur le compte bancaire du président des États-Unis d’Amérique. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

      Tout, en fait. Y compris pour Trump. Par l’odeur du pognon alléchée, l’équipe de Melania Trump a lancé son coin à son tour, torpillant du même coup la valeur de celui de son mari et la crédibilité des cryptomonnaies. Si même les sites procrypto et les cryptobros le disent, il reste des raisons d’espérer que toute cette tambouille s’effondre vite.

      P.S. : En guise de grosse coda (#masculinisme) à cet édito, un petit mot sur le salut nazi adressé par Musk à la foule durant la cérémonie d’investiture de Trump et une tentative de répondre à la question qui me hante : pourquoi a-t-il fait ça ?

      Non que je doute que Musk ait des sympathies nazies (qui peut encore oser le nier après sa conversation avec Alice Weidel ?) ou que je me demande s’il s’agissait bien d’un salut hitlérien (là aussi, il paraît difficile d’en douter). Mais parce que je reste convaincu que, même sous une administration Trump et dans le contexte géopolitique qu’on connaît, faire un salut nazi devant les caméras du monde entier reste un move stupide, auquel aucun idéologue d’extrême-droite « sérieux » ne se serait risqué.

      Mais Musk n’est pas un idéologue ordinaire. C’est avant tout un troll. Et pour le troll, issu de 4chan, du Gamergate et de toute cette culture de la provoc’ et de l’ironie trash où la souffrance de l’autre est toujours plus ou moins réductible à une blague, la seule question est celle des limites. Plus les modérateurs sont coulants, plus il se permet de choses. Et là, sur scène, devant une foule galvanisée, alors que Trump a gagné, que la victoire idéologique semble totale, qu’aucun pisse-froid de démocrate ne risque de lui taper sur les doigts, mods are asleep. Alors il se lâche.

      Peut-être est-ce un bon résumé de ce vers quoi nous allons : un monde où personne, sur les plateformes comme ailleurs, n’est là pour modérer le défoulement pulsionnel des trolls.

      source : https://lepavenumerique.substack.com

  • Emprise du narcotrafic en France : chronique de quinze années d’un aveuglement collectif
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/27/lutte-contre-le-narcotrafic-chronique-de-quinze-annees-d-aveuglement_6469159

    La plongée dans les notes, analyses et rapports des services de lutte contre les trafics de stupéfiants retrace l’édifiante histoire d’une progression continue de cette criminalité face à un pouvoir politique et policier incapable de l’enrayer.

    [...]

    Pendant une décennie, bien avant l’irruption de la DZ Mafia dans les journaux télévisés, les notes du Sirasco, de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), puis de l’Ofast, vont mettre en garde contre l’émergence d’organisations criminelles « structurées, ayant diversifié leurs activités, maîtrisant les voies commerciales », comme le mentionne le rapport du Sirasco, daté de 2014. Une véritable cartellisation en devenir. « Les réseaux de revente au détail » fournissent la base, tandis que l’étage intermédiaire est constitué de semi-grossistes alimentant les points de deal en cocaïne et en cannabis essentiellement, « capables d’utiliser des façades légales (…) pour développer des activités illicites ». Enfin, « au sommet », des caïds mettent au point des « importations massives (plusieurs tonnes à chaque transaction) » avec d’autant plus de facilité qu’ils « résident hors des cités (…), investissent (un peu) en France et (beaucoup) à l’étranger, notamment au Maroc, à Hongkong, à Dubaï et à Londres ».

    [...] Alors que services de police et de gendarmerie sont mobilisés pour faire respecter les consignes de confinement pendant l’épidémie de Covid-19, les dealeurs font face, en un temps record, à une pénurie qui n’excédera pas une dizaine de jours. Dans son bilan d’une année de crise sanitaire sur les trafics de stupéfiants, rédigé en février 2021, l’Ofast montre la réorganisation éclair des réseaux, qui se sont approvisionnés « en gros », grâce à des camions de marchandises autorisés à circuler, ont loué des appartements pour y organiser la revente de drogue et « désinvestir l’espace public » étroitement surveillé. Prévoyants, ils ont aussi constitué des stocks dans l’hypothèse d’un second confinement, tout en prenant le virage du numérique, timidement amorcé jusqu’alors.

    Antoine Albertini fait son taf, qui consolide Retailleau / Darmanin.

    https://justpaste.it/h7wup

    #police #drogues #narcotrafic #économie #économie_crimminelle #travail_indépendant #subordination #revenu #blanchiment #narcomicide #criminalité #uberisation #corruption

    • #Narcotrafic, qu’est-ce qui ne va pas dans cet article @lemondefr ? Thread., @yannbisiou
      https://x.com/yannbisiou/status/1873413504511922520


      La thèse est qu’un service de renseignement policier, le #SIRASCO, alerte en vain sur les transformations du crime organisé. Police et politiques seraient restés indifférents...

      ... préférant s’occuper des braqueurs que des « dealers des citées ». Les dispositifs juridiques n’auraient pas évolué avant la « prise de conscience tardive des autorités, jusqu’au réveil douloureux, dans le vacarme mortifère des rafales d’armes automatiques ».
      C’est faux.

      1er problème, la méthode @BFMTV : la police commente le travail de la police. Pour l’objectivité on repassera, pour la cohérence aussi.
      Vous connaissez beaucoup de services « mal aimés » qui passent de 5 à 200 agents vous ? À ce compte là on veut bien être mal aimés dans le #SUP !

      Quant à la thèse selon laquelle personne n’aurait prêté attention au SIRASCO c’est encore plus léger. Les interviews se succèdent, de 30 à 50 par an, surtout dans la presse de droite ou d’extrême-droite, même si @lemondefr les interview fréquemment.

      En 2014 le fameux rapport du #SIRASCO cité par
      @lemondefr a fait scandale quand @leprogreslyon
      s’est basé dessus pour publier des stats ethniques sur la délinquance !

      Prétendre que personne n’aurait entendu le #SIRASCO quand vous multipliez les interviews que vous êtes cités dans les travaux parlementaires et les rapports officiels et que vous faites la une d’un scandale médiatique ça manque de crédibilité
      @lemondefr

    • Du trafic de drogue au « narcotrafic », une bascule sémantique et politique
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/05/du-trafic-de-drogue-au-narcotrafic-une-bascule-semantique-et-politique_65322

      A l’automne, le terme a été utilisé par le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, au moment où était lancée une vaste offensive contre le trafic de stupéfiants. En important en France un imaginaire latino-américain de cartels et de gangs, il accompagne une politique du tout-répressif.

      Histoire d’une notion. Actuellement discutée au Sénat, la proposition de loi pour « sortir la France du piège du narcotrafic » apporte déjà une certitude : en appelant « narcotrafic » ce que le code pénal qualifie officiellement de « trafic de stupéfiants », elle ancre un terme dont l’irruption est à la fois récente et fulgurante. Les recherches du mot sur Google France, quasiment nulles depuis vingt ans, sont montées en flèche depuis début 2024. D’une occurrence proche de zéro dans les médias, l’emploi de ce mot a explosé parallèlement dans les trois bases de données de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) – journaux, radios, chaînes d’information en continu. Ces données rendent compte d’une offensive lexicale impulsée il y a un peu plus d’un an par Bruno Retailleau.

      A l’automne 2023, le président du groupe Les Républicains au Sénat dépose une proposition de résolution créant une commission d’enquête sur l’impact du « narcotrafic » en France. Le mot est lancé, et contesté par une partie de la gauche. Le rapport du Sénat, lui, débouche, en mai 2024, sur des conclusions alarmantes : le narcotrafic pose une « menace existentielle pour les institutions et pour la démocratie ». Ces conclusions nourrissent la proposition de loi soumise au vote mardi 4 février au Sénat, axée sur le renseignement et la répression, mais aussi le discours de Bruno Retailleau, qui, entre-temps, est devenu ministre de l’intérieur.

      A partir d’une interview à BFM-TV, le 1er novembre 2024, son compte X atteste de l’emploi récurrent, non plus des termes « trafic de stupéfiants », qui était jusque-là employés par les ministres de l’intérieur quel que soit leur bord politique, mais du mot « narcotrafic ». « Les narcoracailles n’ont plus de limites, déclare-t-il, ce jour-là, à BFM-TV. Aujourd’hui, c’est un choix entre une mobilisation générale, ou alors la #mexicanisation du pays. »

      Du terme « narcotrafic » à la mention du Mexique, le ministre multiplie les allusions péjoratives à une Amérique latine que le chargé de recherche au CNRS Romain Busnel connaît bien. Ce « cadrage sensationnaliste » joue, selon lui, sur « une série de puissants imaginaires sociaux » : ils sont marqués par des productions culturelles comme la série Narcos, avec ses gangs armés et ses Etats – Mexique et Colombie – représentés comme faibles et corrompus.

      « Altérité irréductible »

      Cet imaginaire militaire est géographique, mais aussi temporel : il renvoie à la « guerre contre la drogue » lancée par Richard Nixon entre 1969 et 1974. Le président américain fait alors du sujet un « important thème de sa campagne pour le retour de la loi et de l’ordre », relate l’historien Alexandre Marchant dans la revue Swaps, en 2014. Dans ces années-là « émerge un nouveau paradigme, celui de la lutte contre l’offre, qui va justifier une répression et une militarisation destructrices », ajoute Romain Busnel. En proposant de créer une « DEA à la française », du nom de l’agence antidrogue lancée par Nixon en 1973, la proposition de loi actuellement discutée au Sénat puise dans cette matrice.

      La décennie 1970 marque ensuite la montée en puissance du narcotrafic et la cristallisation de son imaginaire sud-américain avec l’essor de la production au Mexique (cannabis et héroïne) et en Colombie (cannabis puis cocaïne), puis l’apparition de cartels, comme celui de Medellin en 1976, dirigé par Pablo Escobar. Dans les années 1980, Ronald Reagan remet le sujet au cœur de son agenda, mêlant politique sécuritaire et discours moral : si les résultats de cette guerre antidrogue sont contestés, ce moment marque le début de l’exportation du « consensus répressif » en France, souligne Alexandre Marchant.

      Selon l’historien, ce modèle a « brillé par son inefficacité » tout en engendrant de « déplorables effets pervers – guerre aux pauvres, creusement d’un fossé racial ». Pour Romain Busnel, auteur de Planter la coca, cultiver la lutte (Iheal, 352 p., 22 €), cette politique a, en outre, conduit à « stigmatiser des populations pour qui la culture de la coca était millénaire et associée à leur spiritualité ». Cette politique constitue un « échec retentissant », renchérit Laurent Bonelli, professeur de science politique à l’université Paris-Nanterre : « Les Etats-Unis ont été le pays qui a le plus incarcéré au monde, sans effet sur les organisations criminelles ni sur la consommation. »

      Pour ce dernier, auteur de La France a peur. Une histoire sociale de l’« insécurité » (La Découverte, 2008), ce choix rhétorique du mot « narcotrafic » s’inscrit dans une histoire franco-française. « Ce terme est le produit d’une escalade verbale qui, depuis trois décennies, accrédite l’idée qu’on n’en fait pas assez. » D’autant que le mot est lourd de sens implicites, juge-t-il : alors que les classes populaires vivent « des crises très brutales qui favorisent le trafic », parler de « “narcoracaille” renvoie ces vendeurs à une altérité irréductible », pointe le chercheur : « Or, toute la société consomme de la cocaïne, y compris dans les ministères. Si la consommation de drogue augmente alors que celle de l’alcool baisse, on pourrait s’inspirer de ce qui a marché : la prévention. » Aucun des 24 articles de la proposition de loi ne porte sur ce volet.

      Youness Bousenna

  • Elon Musk Is Inaugurating a New Era of Billionaire Rule
    https://jacobin.com/2024/12/trump-musk-republicans-billionaire-rule

    Elon Musk in Washington, DC, on December 5, 2024. Anna Moneymaker

    Voici une belle déscription de ce qu’on appelle la classe dirigeante . Quel euphémisme que cette expression française !
    L’expressions anglaise ruling class et son origine allemande herrschende Klasse expriment mieux ce que c’est : Les élites capitalistes règnent. Elles sont des dictateurs comme les rois de l’absolutisme à la seule différence qu’elles ont trouvé chez nous une mécanisme appellé démocratie pour régler leurs contentieux.

    Le capitalisme est la dictature collective de la classe capitaliste. Pour eux nous sommes moins que les pions sur l’échequier des rois. Puis contrairement aux despotes féodales la classe capitaliste ne pardonne jamais. Pour le cacher elle cultuve sa culture. Elle l’aime quand Schiller fait dire au tyran à la fin du poème « Die Bürgschaft » (L’otage) :

    „Es ist euch gelungen,
    Ihr habt das Herz mir bezwungen,
    Und die Treue, sie ist doch kein leerer Wahn,
    So nehmet auch mich zum Genossen an
    Ich sei, gewährt mir die Bitte,
    In eurem Bunde der Dritte.“

    Dans ses théâtes et parlements la classe capitaliste affiche son humanité. Détrompez vous. Chaque régime capitaliste est inhumain et sans merci. Le véritable souverain, le capital, le l’autorise pas autrement.

    Friedrich Schiller, Die Bürgschaft
    https://www.friedrich-schiller-archiv.de/inhaltsangaben/schiller-die-buergschaft-inhaltsangabe-interpretation-und-

    20.12.2024 by Ben Burgis - Elon Musk, the world’s richest man, just used his political influence to shut down a bipartisan deal to keep the government open. It’s obscene — but it’s just one example of the ways billionaires dominate American democracy.

    During the first Republican debate in 2015, Donald Trump positioned himself as a bold truth-teller, almost a whistleblower, about the corrupt influence he’d exercised on politicians as a wealthy donor. The moderators asked why he’d given money to Democrats in the past, and he replied:

    I give to everybody. When they call, I give. And you know what? When I need something from them, two years later, three years later, I call them. They are there for me. And that’s a broken system.

    As Andrew Prokop dryly noted at the time, it was an unusual pitch. “Reformers usually present themselves as blameless.” Trump, instead, almost sounded like he was bragging. He presented himself as someone who’d played the system himself, knew it inside and out, and could thus be clear-eyed about what needed to be fixed.

    Nine years later, Trump is preparing to start his second term as president. And one of his closest associates (and by far his most important political donor), billionaire Elon Musk, just used his wealth to influence the political process in a far more flagrant way than anything Trump was talking about on that debate stage in 2015.

    Musk bought the social media platform then known as Twitter (now X) for $44 billion dollars in 2022. There’s every reason to suspect that he’s manipulated the site’s algorithm to boost his own posts. However that may be, he’s Twitter/X’s most popular user, with 207.9 million followers. Even the president-elect only has 96.2 million. Starting in the wee hours of Wednesday morning, he used that megaphone to post 150 times about his opposition to a bipartisan spending deal intended to stop the government from shutting down just before Christmas.

    During the election, Musk spent well over $200 million on two pro-Trump PACs, making him by far the highest-spending donor on either side of the race. He was rewarded with such a prominent place by Trump’s side that a casual observer could be forgiven for assuming that Musk rather than J. D. Vance was Trump’s running mate. The combination of the close association he bought with the president-elect and his prominence on the social media platform he had purchased would be enough, all on its own, for Musk’s noisy opposition to the spending deal to turn the heads of many Republican lawmakers. Not content with this level of influence, though, Musk used his day of rage-posting to publicly threaten that he would personally finance a primary challenge against any Republican congressman who voted for the deal.

    When Money Talks

    That’s not a threat any Republican with an instinct for political preservation would take lightly. Musk is the world’s richest man, with a reported net worth of $455 billion. To put that into perspective, it’s more than sixty-nine times Trump’s own estimated worth of $6.61 billion. Musk could finance a lot of primary challenges before he would feel his wallet getting lighter.

    The combination of this threat, and a desire to be seen as siding with a figure who has bought himself prestige with Trump’s base, was enough to kill a spending deal that the Speaker of the House, Republican Mike Johnson, had spent months negotiating with Democrats. It’s now unclear whether a shutdown can be averted at all. Don’t be surprised if many federal employees end up having to spend a month working without pay like they did in 2018, or if Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP) benefits — i.e., food stamps — grind to a halt. Even if that outcome is averted, though, this was a remarkably blatant way for a billionaire to flex his political muscles, and it should deeply bother anyone who takes democracy seriously.

    Allowing billionaires to exist in the first place is absurd. A million and a billion are both amounts of money that greatly exceed what most of us can ever hope to have in our bank accounts, so it’s easy to forget the enormity of the difference. But to put this into perspective, if we imagine a long-lived being (perhaps a vampire) who came to the western hemisphere with Christopher Columbus in 1492 and somehow managed to earn and save the equivalent of a thousand contemporary US dollars every day since he arrived, the vampire would have $1 million by sometime in 1495. He wouldn’t even be a fifth of the way to $1 billion dollars in 2024.

    It’s hard to stretch your mind to even imagine how much money $455 billion is. As a matter of distributive justice, letting one man have that much while others struggle to make rent or afford groceries is an abomination. But when we combine that kind of wealth with letting billionaires buy political influence, the consequences for anything resembling meaningful democracy are grim.

    A Bipartisan Plutocracy

    The problem, however, goes much deeper than Musk himself. The ultrapublic nature of his intervention in the political process made the reality of billionaire rule blindingly obvious, but most of the ways billionaires spend some of their wealth on securing political outcomes are less like that than they are like the process Trump was describing in 2015 — whereby he’d establish relationships with politicians of both parties, and both sides of that relationship would do each other favors. Or like the way Jeff Bezos can influence the political discourse through his ownership of the Washington Post. Or the way anyone rich enough to own businesses that employ lots of people and generate lots of tax revenue can make politicians sweat bullets by threatening to move their operations to a different jurisdiction or overseas.

    At this moment, as Musk is rubbing the political power conferred by his wealth in all of our faces, many Democrats may be tempted to make populist hay out of this. That’s a good instinct in the abstract: the talking points write themselves. But Democrats’ own credibility on the issue of billionaire influence is in the gutter. As of the end of October, Forbes estimated that eighty-three billionaires were backing the candidacy of Kamala Harris, compared to only fifty-two for Trump. Of course, given that one of those fifty-two was the man in the world with the most billions, and that he gave more lavishly than any of Kamala’s eighty-three, Trump was still in the better position. But there’s only so much populism you can pull off while cashing checks from eighty-three billionaires.

    Of course, many plutocrats prefer to hedge their bets and spread their influence far and wide. They would say what Trump said in 2015. “I give to everyone. When they call, I give!” As long as politicians of both parties keep making phone calls to the ultrarich, rule-by-billionaire in the United States will continue.

    Poésies de Schiller (Nouvelle édition) / traduction nouvelle, par M. X. Marmier,... | Gallica
    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68437k/texteBrut

    L’OTAGE

    Moros se glisse auprès de Dcnys le Tyran avec un poignard cache sous ses vêtements les archers t’arrêtent et l’enchaînent. Parle, lui dit d’un air sinistre le despote, que vouiais-tu faire de ce poignard ? r" Délivrer la ville d’un tyran. Tu expieras ton’ crime sur l’échafaud.

    Je suis, répond Moros, prépare à mourir, et je ne te demande pas mon pardon mais accordemoi une grâce. Je voudrais avoir trois jours pour marier ma sœur à son fiancé. Je te donne mon ami pour otage. Si je ne reviens pas, tu peux le faire mourir,

    Le roi sourit d’un air méchant et lui dit, après un instant de réflexion « Jet’accorde ces trois jours mais sache que, passé ce délai, si tu n’es pas de retour ici, ton ami mourra, et toi, tu auras ta grâce. Moros s’en va trouver son ami « Le roi ordonne que j’expie mon crime sur l’échafaud ; mais il m’accorde trois jours de délai pour marier ma sœur a

    son fiancé. Je te laisse près de lui pour otage jusqu’à ce que je revienne te délivrer, »

    Son ami fidèle l’embrasse en silence et se remet entre les mains du tyran. L’autre part ; avant le troisième jour il a marié sa sœur, et il se remet en route à la hâte, inquiet d’arriver trop tard.

    Cependant il tombe des torrents de pluie, les sources d’eau se précipitent du sommet des montagnes, enflent les rivières, et lorsqu’il arrive, son bâton à la main, au bord d’un ruisseau, l’onde fougueuse ébranle le pont et renverse les arches, qui s’écroulent avec le fracas du tonnerre.

    Il erre desespéré sur le rivage, regardant de tous eûtes s’il ne voit point de nacelle, et appelant à haute voix le secours d’unhatelier ; mais personne ne vient à lui, et le torrent sauvage s’étend au loin comme une mer.

    Alors il tombe sur le rivage, élève les mains vers Jupiter, pleure et s’écrie « Oh ! arrête l’impétuosité de cette onde. Le temps vole, le soleil est déjà arrivé au milieu de sa course, et lorsqu’il se penchera à l’horizon, si je n’ai pas atteint la ville, mon ami doit mourir. »

    Mais la fureur de l’onde s’accrott sans cesse les vagues bondissent sur les vagues les heures rapides se succèdent. Dans son angoisse, Moros se décide à tout tenter il se jette au milieu des flots mugis- sants, il les fend d’un bras nerveux, et les Dieux ontpiti’~delui.

    Arrivé sur l’autre bord, il se remet en marche, rendant grâces au ciel qui Fa sauvé, lorsque tout à coup des brigands s’élancent de la forêt, lui ferment le passage, et, brandissant sur lui leurs massues, le menacent de le faire mourir.

    « Que voulez-vous ? s’écrie-t-il, pâle d’effroi. Je n’ai rien que ma vie, et il faut que je la donne au roi.~ Il arrache la massue de l’un des brigands : « Au nom de mon ami, dit-il, ayez pitié ! Pais il abat de ses coups violents trois de ces misérables les autres prennent la fuite.

    Le soleil darde sur la terre ses rayons ardents. Moros, accablé de fatigue, sent ployer ses genoux « 0 Dieux, s’écrie-t-il, ne m’avez-vous donc sauvé des mains des brigands, des fureurs de l’onde, que pour me faire languir ici et pour que mon ami périsse 1 M

    Et voilà que tout à coup il entend près de lui un doux murmure il s’arrête, écoute c’est une source d’eau limpide qui tombe du rocher ; il s’incline avec joie et rafraîchit ses membres brûlants.

    Le soleil brille entre les rameaux des arbres, et les ombres gigantesques de la foret s’étendent sur

    les prairies. Moros voit deux passants qui marchent à la hâte, et il les entend prononcer ces mots « A présent il va mourir sur l’échafaud. »

    La douleurluidonne un nouveau courage l’anxiété lui donne des ailes. Aux rayons du crépuscule, il voit briller de loin les remparts de Syracuse et de Philostrate ; le fidèle gardien de sa maison vient à lui et le regarde avec cnroi.

    a Éloigne-toi, tu ne peux plus sauver ton ami, car il va mourir ; sauve au moins ta propre vie ; d’heure en heure il attendait ton retour avec espoir, et les railleries du tyran ne pouvaient lui enlever sa ferme confiance.

    S’il est trop tard, si je ne puis le sauver, je veux que la mort me réunisse à lui : il ne faut pas que le tyran avide de sang puisse dire qu’un ami a manqué à la parole donnée à son ami qu’il nous immole tous deux et qu’il croie à la fidélité. » Le soleil a disparu derrière l’horizon. Le voyageur est à la porte de la ville, et voit au milieu de la foule ébahie l’échafaud déjà dressé. Déjà on y attache son ami, il fend la foule avec vigueur « C’est moi ; bourreau, s’écrie-t-il, c’est moi qu’il faut faire mourir c’est pour moi qu’il s’est mis en otage. » Le peuple le regarde avec surprise. Les deux amis se jettent dans les bras l’un de l’autre et versent des larmes de joie et de douleur. Tous tes yeux alors sont mouillés de pleurs. On raconte au roi ce qui se passe. Il éprouve une émotion humaine et fait venir les deux. amis devant son trône, les regarde longtemps avec étonnement, puis leur dit « Vous avez réussi à subjuguer mon coeur. La fidélité n’est donc pas un vain mot !

    Prenez-moi aussi pour votre ami, je vous en prie, recevez-moi en tiers dans votre union.

    #USA #capitalisme #politique #corruption