• Pass sanitaire - Un restaurateur de la Manche refuse les Ministres qui n’ont pas "un casier judiciaire vierge"
    https://www.francebleu.fr/amp/infos/insolite/pass-sanitaire-un-restaurateur-de-la-manche-refuse-les-ministres-qui-n-on

    Mécontent de devoir contrôler sa clientèle, le fondateur manchois de la chaîne de restaurants Oncle Scott’s a affiché à l’entrée de son établissement cherbourgeois une liste de règles à respecter pour les Ministres qui voudraient venir manger.

    A droite de la porte d’entrée, une affichette rappelle les règles à respecter pour s’installer à la table du restaurant Oncle Scott’s de Tourlaville à Cherbourg-en-Cotentin. En dessous du traditionnel « Pass sanitaire ou du test PCR de moins de 72h » obligatoire, le patron de l’établissement a ajouté quelques règles supplémentaires, uniquement pour les membres du gouvernement. . . . . .

  • Maker of Rapid Covid Tests Told Factory to Destroy Inventory - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2021/08/20/us/abbott-covid-tests.html

    Abbott, un « #microcosme de la prise en charge des crises de #santé_publique par le secteur #privé »

    America was notoriously slow in rolling out testing in the early days of the pandemic, and *the story of the Abbott tests is a microcosm of the larger challenges of ensuring that the private sector can deliver the tools needed to fight public health crises, both before they happen and during the twists and turns of an actual event.

    Et ça ment comme pas possible

    Asked why the materials needed to be thrown away, Mr. Ford cited a limited shelf life. But photographs taken in June and July of some of the estimated 8.6 million Abbott test cards employees said were shredded show expiration dates more than seven months away.

    […]

    As for donating BinaxNOW, it is a U.S. product that is not registered internationally, Mr. Ford said. “We couldn’t just ship it there.” But he acknowledged that the company did in fact send a million tests to India in May, paid for by the U.S. government.

    #covid-19 #pharma #corruption #états-unis

  • 18 mois plus tard : A Marseille, les partenaires de l’Institut hospitalo-universitaire veulent accélérer le départ de Didier Raoult

    L’Assistance publique de Marseille et Aix-Marseille Université, membres fondateurs de l’Institut Méditerranée Infection, annoncent ne pas vouloir prolonger le mandat du microbiologiste, âgé de 69 ans, à la tête de la structure.
    Fin de partie à l’Institut hospitalo-universitaire (#IHU) pour Didier #Raoult ? Le professeur marseillais, au cœur de multiples polémiques depuis le début de la pandémie de Covid-19, pourrait prochainement se voir invité à quitter la direction de l’IHU Méditerranée Infection, qu’il a créé et qu’il pilote depuis 2011.

    Dès le mois de septembre, le nouveau directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), François Crémieux, et le président d’Aix-Marseille Université (AMU), Eric Berton, représentant deux des membres fondateurs de l’IHU, proposeront au conseil d’administration de la fondation qui pilote l’institut et à sa présidente, Yolande Obadia, une très proche de Didier Raoult, de lancer un appel d’offres pour trouver un successeur au microbiologiste de 69 ans.
    « Il y a un besoin de tourner une page et d’organiser l’avenir de l’IHU pour les vingt ans à venir. Il faut aller vite, lancer le processus à l’automne pour aboutir entre la fin de l’année et le début 2022. Nous sommes en pleine pandémie mondiale, et nous avons besoin de cet institut, qui est un formidable outil, et de ses chercheurs », explique François Crémieux, ancien directeur adjoint de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), nommé à la tête de l’AP-HM en juin.

    Au 31 août 2021, rattrapé par la retraite, Didier Raoult, ne sera plus professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) au sein d’Aix-Marseille Université et des Hôpitaux universitaires de Marseille. S’il a fait parvenir à la direction de l’AP-HM une demande de cumul emploi-retraite, l’Assistance publique ne prévoit pas de lui accorder cet aménagement. « La commission médicale de l’AP-HM ne voit pas d’objet à prolonger Didier Raoult, ne serait-ce que pour deux journées et demie par semaine, comme il le demande. Il y a largement les équipes nécessaires, à l’IHU, pour que son départ soit comblé », assure le professeur Jean-Luc Jouve, président de la commission médicale d’établissement (CME).

    Succession « programmée depuis trois ans »

    Du côté de l’université, le président, Eric Berton, confirme lui aussi que Didier Raoult sera un retraité début septembre, et qu’il est « l’heure de préparer sa succession dans la clarté ». « Au-delà de la personnalité de son directeur fondateur, il y a eu une continuité de l’IHU qu’Aix-Marseille Université tient à maintenir. Nous allons poser le processus sur la table et voir comment les autres membres fondateurs se positionnent », poursuit M. Berton.

    Le maintien de Didier Raoult à la direction de l’IHU, piloté par une fondation privée, ne répond pas aux mêmes critères d’âge que son statut de professeur. « Il pourrait rester en poste, concède François Crémieux, mais il n’est pas raisonnable que l’IHU soit dirigé par quelqu’un qui n’est plus ni praticien hospitalier ni universitaire. » Comme Eric Berton, le directeur général de l’AP-HM souhaite qu’un appel d’offres international soit rapidement diffusé, afin de recruter « un chercheur ou une chercheuse, légitime, charismatique et reconnu(e) par ses pairs dans le domaine des maladies infectieuses ».

    Au conseil d’administration de l’IHU, tous deux devront convaincre les représentants des autres membres fondateurs encore présents – outre l’AP-HM et AMU, le service de santé des armées, l’Institut Mérieux, l’Etablissement français du sang, mais aussi l’Institut de recherche et développement (IRD), dont les rapports avec l’IHU ont donné lieu à une enquête de l’agence anticorruption et à l’ouverture d’une procédure au parquet de Marseille – et une série de « personnalités qualifiées », parmi lesquelles le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier.

    Sollicité par Le Monde, Didier Raoult n’a pas souhaité commenter ces informations. La direction de l’IHU annonce qu’elle communiquera sur ce sujet « à la rentrée ». Dans les couloirs de l’institut, on fait remarquer que cette succession « est programmée depuis trois ans, et qu’elle a été retardée par l’épidémie de Covid-19 ». Mais on souligne aussi que, si le professeur la souhaite, il « l’envisage à l’horizon d’un an ou deux ». (?)

    « Un cap a été franchi »

    Alors que les Bouches-du-Rhône affrontent une quatrième vague, et que les patients Covid-19 occupent actuellement plus de 60 % des lits de réanimation dans les hôpitaux marseillais, les rapports entre l’IHU, son directeur et une grande partie de la communauté médicale et scientifique marseillaise se sont dégradés. « Depuis le début de la pandémie, il y a eu des désaccords, notamment sur la communication ou les pratiques médicales de l’IHU, mais, avec la question de la #vaccination, un cap a été franchi », indique le professeur Jouve.

    Dans le viseur du président de la CME, comme dans celui du directeur général de l’AP-HM, figurent notamment les dernières vidéos publiées sur Internet par le professeur Philippe Parola et Didier Raoult. Dans ces longs monologues, dénués de toute contradiction, les deux chercheurs de l’IHU affirment que le variant Delta est « moins grave » que ses prédécesseurs et estiment que l’efficacité de la vaccination contre les variants n’est pas démontrée. Un discours qui a provoqué, le 18 août, une radicale mise au point du président de la commission médicale qui, dans une lettre adressée à ses collègues, dénonce « des propos stupéfiants de décalage avec les réalités que nous vivons ».

    Alors que l’AP-HM prépare des évacuations de patients vers la Bretagne pour soulager ses services et fait tout pour convaincre les 40 % de ses salariés qui ne sont pas encore vaccinés, le professeur Jouve dénonce « une malhonnêteté intellectuelle ». « Au début de la pandémie, Didier Raoult expliquait qu’il ne pouvait attendre le résultat d’études randomisées pour administrer de l’hydroxychloroquine. Aujourd’hui, il dit qu’il ne peut être sûr de l’efficacité du vaccin parce que les cohortes testées ne sont pas assez nombreuses », bouillonne le praticien.

    « Ligne rouge »

    « La position de l’IHU sur le vaccin est scandaleuse et inacceptable », s’insurge aussi le cardiologue Frédéric Collart, représentant du conseil départemental au conseil d’administration de l’IHU, qui rappelle que « dans les réanimations marseillaises, il n’y a aujourd’hui quasiment pas de personnes vaccinées ». Comme le professeur Jouve, il n’hésite pas à lier les déclarations du patron de l’IHU et le faible taux de couverture vaccinale, autour de 30 %, dans les #quartiers_populaires de Marseille. « Didier Raoult a une voix qui porte, dans cette ville, et qui l’engage. Laisser planer le doute, c’est franchir la ligne rouge », regrette-t-il.

    Depuis l’arrivée de son nouveau directeur général, l’AP-HM a radicalement changé de stratégie vis-à-vis de l’Institut Méditerranée Infection. Après les silences de son prédécesseur, François Crémieux se montre très réactif. Il a proposé au patron de l’IHU de signer un communiqué commun sur l’importance de la vaccination, essuyant un refus du professeur.

    Le 11 août, alors que ce dernier annonçait sur Twitter qu’il n’envisageait « pas la non-prise en charge de patients du fait de l’absence de passe sanitaire », le patron des hôpitaux marseillais a rappelé que l’IHU était soumis aux règles de l’AP-HM, à savoir « 1) le passe sanitaire 2) les soins pour tous ». En riposte, dans sa dernière vidéo datée du 17 août, Didier Raoult le pique à plusieurs reprises. « Je redoute que le directeur général ne veuille pas que l’on traite les gens comme on les a traités jusqu’à maintenant ici », affirme-t-il notamment.

    « Je souhaiterais que l’information diffusée par l’IHU passe par des publications scientifiques à comité de lecture qui permettent le contradictoire scientifique, et non par des vidéos YouTube. Que ce soit délibéré ou pas, l’institut est devenu la caution scientifique du discours anti-vaccin, anti-passe et nourrit la sphère complotiste. C’est une difficulté à laquelle il faut mettre un terme », tranche François Crémieux. Ex-adjoint à Paris de Martin Hirsch, contre lequel le professeur Raoult a porté plainte pour « dénonciations calomnieuses », le directeur de l’AP-HM sera sûrement accusé de relancer une guerre Marseille-Paris. « Je ne vois pas le sujet en ces termes. Mon ambition est de préserver cette perle rare qu’est l’IHU », prévient-il.

    Image dégradée

    A son arrivée, il a également fait savoir à #Louis_Fouché, anesthésiste-réanimateur en poste à l’hôpital de la Conception, devenu en quelques mois le pilier du collectif RéinfoCovid, son « opposition de fond avec ses positions et la contradiction entre les valeurs qu’il porte et celles de la communauté hospitalière de l’AP-HM ». Une conversation qui a abouti à une demande de mise en disponibilité du docteur Fouché.

    Au-delà de l’impact des monologues de Didier Raoult sur les opposants au vaccin et au passe sanitaire, les partenaires de l’IHU craignent aussi que l’image de plus en plus dégradée de l’institut fasse filer d’autres membres fondateurs, après l’Inserm et le CNRS en 2018 en raison de divergences sur les méthodes scientifiques et la gouvernance. L’IRD a déjà fait savoir qu’il s’interrogeait « sur les conditions de son désengagement », comme l’a révélé le site Marsactu en juin dernier. « Il faudra que l’appel d’offres soit très clair, pour rassurer ceux qui auront le courage d’être candidats », prévient déjà un des administrateurs de l’IHU.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/18/a-marseille-les-partenaires-de-l-ihu-veulent-accelerer-le-depart-de-didier-r

    Fouché en dispo, Raoult à la retraite, content pour eux qu’ils aient pas volé un sandwich, ce serait pire.

    edit et ça nous vaut un hachetague TouchePasARaoult qui a du succès

    #santé_publique #corruption #complotisme #mandarins #raoultite

  • Gorges Corm : « Paris a été́ complice de la #corruption généralisée au #Liban » | Afrique Asie
    https://www.afrique-asie.fr/gorges-corm-paris-a-ete-complice-de-la-corruption-generalisee-au-liban

    Le Liban a souvent frôlé le précipice sans pour autant sombrer, gardez-vous tout de même des motifs d’espoir dans le marasme actuel ?

    GEORGES CORM
    Mon optimisme demeure tempéré́ dans un contexte de normalisation entre l’État d’Israël et les monarchies de la péninsule Arabique. Les stratèges israéliens travaillent de longue date sur une implosion, un détricotage du Liban, considéré comme un ennemi existentiel en raison de cette même coexistence entre les différentes communautés religieuses. Sur le plan intérieur, la classe politique libanaise discréditée a largement bénéficié́ de l’apparition du Covid-19, qui a abouti à un arrêt des grandes manifestations hostiles à ce système politique sclérosé́. Aider les ONG libanaises, c’est très bien mais ce n’est pas cela qui sortira le pays de l’ornière de manière durable.

    Actuellement, il faut suivre les projets chinois et russes au Liban : comme celui de remettre en état les raffineries du pays ou encore un gazoduc en provenance du Qatar qui pourrait permettre au pays un meilleur approvisionnement énergétique. Le problème, c’est que les bailleurs de fonds internationaux conditionnent leur aide à une disparition ou un affaiblissement considérable du Hezbollah, accusé d’être inféodé à l’Iran. Mais c’est une hypothèse totalement irréaliste. C’est ce parti qui a libéré́ le sud du Liban de trente ans d’occupation israélienne.

  • France : un espoir venu du Nord | ARTE Reportage

    Dès les premiers signes de la crise sanitaire, des scientifiques de l’Institut Pasteur de Lille se sont lancés dans la recherche d’un traitement contre le Covid-19. Depuis le premier jour, notre équipe suit, en immersion, leurs travaux. 

    https://www.youtube.com/watch?v=A8JaWWwP4Kg

    Rapidement, les scientifiques ont découvert une molécule prometteuse : un ancien médicament que l’on pourrait facilement repositionner dans la lutte contre le coronavirus. Mais voilà : un an plus tard, le médicament n’est toujours pas disponible pour les malades. Pire : l’essai clinique qui doit valider cette découverte n’a même pas commencé. Alors que les scientifiques luttent pour faire aboutir leurs recherches, découverte inédite des coulisses de la guerre contre la pandémie.

    Disponible jusqu’au 15/05/2024

    #vaccination #test_pcr #covid-19 #isolement #cas_contact #travail #économie #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #sars-cov-2 #pandémie #contacttracing #isolement

  • L’#espérance_de_vie des Américains a chuté d’un an et demi en 2020 - France 24
    https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210721-l-esp%C3%A9rance-de-vie-des-am%C3%A9ricains-a-chut%C3%A9-d-un-an-

    L’espérance de vie des Américains s’est réduite d’un an et demi en 2020, la plus forte chute depuis la Deuxième guerre mondiale, selon la principale agence fédérale de santé publique qui en attribue grandement la cause à la #pandémie de #Covid-19.

    Cette tendance inquiétante est nettement accentuée pour les minorités ethniques noires et hispaniques, selon les statistiques publiées mercredi par les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

    L’espérance de vie des Américains à la naissance est passée de 78,8 ans en 2019 à 77,3 ans en 2020. Cette durée de 77,3 années est la plus courte depuis 2003.

    Pour les #Afro-Américains, l’’espérance de vie chute de 2,9 ans, de 74,7 ans en 2019 à 71,8 ans en 2020. Pour les #Latinos, elle chute de trois ans, de 81,8 ans en 2019 à 78,8 ans en 2020.

    Le plus fort déclin concerne les hommes d’origine hispanique, qui perdent 3,7 années d’espérance de vie à la naissance, une situation qui s’explique à 90% par les ravages du Covid-19.

    Un autre facteur important est la hausse des décès par surdose médicamenteuse, une crise qui existait avant l’apparition du coronavirus, mais qui s’est aggravée : plus de 93.000 personnes sont mortes par overdose aux #Etats-Unis en 2020, un niveau jamais atteint lié à une hausse de la consommation des #opiacés pendant la pandémie.

    De 2014 à 2018, l’espérance de vie aux Etats-Unis a baissé sous l’effet des overdoses par opiacés, en particulier les opiacés de synthèse, comme le #fentanyl.

    • Usbek & Rica - Aux #USA, la peur du déclassement social fait déjà chuter l’espérance de vie
      https://usbeketrica.com/fr/article/us-declassement-social-esperance-de-vie

      Les Américains n’ont pas attendu la pandémie de Covid-19 pour être en mauvaise #santé. Si, dans les années 1960, ils avaient encore l’espérance de vie la plus élevée au monde - supérieure de 2,4 années à la moyenne des pays de l’OCDE – en 2019, l’#OMS estimait que les Etats-Unis étaient tombés à la 41ème ou 42ème position mondiale. Les citoyens américains peuvent désormais s’attendre à vivre à peu près aussi longtemps que les Péruviens ou les Thaïlandais. Ils sont ceux qui vivent le moins longtemps parmi les démocraties dites à hauts revenus. Cette mauvaise performance est d’autant plus remarquable que les dépenses de santé par américain et en pourcentage de leur richesse nationale sont un record mondial absolu. 

      Mais il y a pire encore. Alors que, jusqu’en 2020, la santé et la durée de vie moyenne s’amélioraient dans la plupart des pays du monde, elle se détériorait aux Etats-Unis, de façon nette depuis environ 2010. A cette date, l’espérance de vie avait atteint un plateau puis elle a diminué trois années de suite (2015, 2016, 2017).

      Anne Case et Angus Deaton, tous deux chercheurs à Princeton, ont étudié en profondeur le phénomène. Ils ont d’abord montré qu’une bonne proportion de l’augmentation de mortalité était liée à un petit nombre de causes : alcool, overdoses aux médicaments opioïdes et suicides. On réalise immédiatement que ces causes sont exclusivement d’origine humaine. Cette mauvaise santé américaine est due aux Américains. Case et Deaton ont ensuite cherché à déterminer les causes des causes, c’est-à-dire les raisons qui poussaient ces américains – majoritairement des #blancs, non hispaniques et sans diplôme – à attenter à leur santé. Ils ont observé que ni les revenus, ni les données économiques en général n’étaient suffisants pour justifier ce comportement. L’économie ne pouvait notamment pas expliquer la divergence entre les blancs non hispaniques et les autres communautés. Les auteurs ont émis l’hypothèse que c’étaient plutôt les circonstances sociales qui étaient en cause.

      Certains changements sociaux ayant commencé il y a longtemps – plusieurs décennies – auraient créé ce que Case et Deaton ont appelé « un désavantage cumulatif ». Ce désavantage se répercute sur la #mortalité et ce, dès le milieu de la vie puisque ce sont les blancs d’âge moyen qui meurent plus qu’avant (les seniors continuent de voir leur santé s’améliorer). Le marché du travail, sensible à la #concurrence internationale pour ces non diplômés, mais aussi un déclin social dont peuvent témoigner par exemple les indicateurs de mariage, se sont associés pour produire ce désavantage cumulatif.

      Les Américains blancs non hispaniques et non diplômés ont progressivement perçu cet avantage et l’ont interprété comme détruisant leurs perspectives. Ce mix les aurait amenés à mener une vie moins saine.

  • South Africa’s tipping point
    https://www.dailymaverick.co.za/article/2021-07-14-south-africas-tipping-point-how-the-intelligence-communi

    Triggered by Zuma’s imprisonment, the mobilisations appear to be part of a fight-back against attempts to rein in the State Capture project around the former president: a fight-back that has been termed State Recapture or State Capture 2.0. 

    While the mobilisations have taken on a life of their own, as they have tapped into South Africa’s most serious fault lines, the events that precipitated them were clearly highly organised and well thought out. In fact, they bear the hallmarks of a paramilitary force skilled in counterintelligence strategy and tactics.

    #afrique_du_sud #révoltes #déstabilisation #corruption

  • Au #Laos, la #répression silencieuse. Expulsée pour avoir osé parler

    Juriste dans une ONG suisse de développement durable, #Anne-Sophie_Gindroz s’installe durant trois années dans un Laos en pleine mutation. Le pays s’ouvre à l’#économie_de_marché et aux investisseurs étrangers. Construction de #barrages, exploitation des #ressources_hydroélectriques, forestières, minières… l’impact est catastrophique pour la population et l’#environnement. Ce livre sincère et engagé était une nécessité pour l’auteure, qui dénonce la #corruption, l’#opacité des autorités, la répression dont sont victimes des Laotiens. La détermination et le courage d’Anne Sophie Gindroz lui ont valu d’être expulsée du pays.

    https://www.rfi.fr/fr/emission/20160514-laos-repression-silencieuse-expulsee-avoir-ose-parler-anne-sophie-gindr
    (je n’arrive pas à ouvrir la page de la maison d’édition du livre :-(
    https://asieinfopublishing.com

    #livre #développement #extractivisme #forêts #mines #barrage_hydroélectrique

    –—

    En 2018, quand @albertocampiphoto et moi-même étions au Laos :
    https://seenthis.net/messages/709331

    Et notamment ce portfolio de Alberto sur Mediapart :
    Le Laos, « batterie de l’Asie du Sud-Est » en court-circuit


    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/le-laos-batterie-de-lasie-du-sud-est-en-court-circuit

  • Les Jeux olympiques sans public pourraient faire perdre jusqu’à 23 milliards de dollars au Japon François Thys
    https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/la-colere-grandissante-de-la-population-japonaise-face-a-la-facture-astronom

    Ce n’est plus un secret pour personne : organiser les JO coûte cher, très cher. Et la facture pour les Japonais, qui ne cesse de grimper, va déjà être des plus salées. “Les JO de Tokyo se tiennent dans un climat particulièrement difficile”, se défendait Toshiro Muto, CEO du comité organisateur. Un sondage mené en décembre 2020 ne laissait planer aucun doute : plus de 60 % des Japonais étaient en faveur d’un report, voire d’une annulation pure et simple des JO. Et pourtant… Contre vents et marées, les JO ont été maintenus. En février 2021, la facture était cette fois estimée aux alentours des 26 milliards de dollars.

    La suite de l’article payante

    #jeux_olympiques #jo #sport #cio #des_grands_projets..._inutiles_ #corruption #fric

  • Action : gouache sur la Samaritaine et banderole géante sur siège de LVMH

    https://vimeo.com/570677738

    A Paris, ce samedi 3 juillet 2021, une trentaine d’activistes d’Attac ont déployé une banderole géante sur le siège de LVMH où l’on peut lire « Le Gang des Profiteurs - Faisons payer les #ProfiteursDeLaCrise ». L’objectif : dénoncer l’enrichissement indécent des milliardaires pendant la crise sanitaire, avec la complicité du gouvernement, particulièrement celui de Bernard Arnault, troisième fortune mondiale. D’autres activistes ont projeté de la gouache noire sur les vitrines de la Samaritaine et ont déployé des banderoles à l’effigie du milliardaire

     #lvmh #france #riches #capitalisme #multinationales #inégalités #bernard_arnault #économie #luxe #corruption #richesse #ATTAC

    • La droite (PS LREM LR) est scandalisée par un peu de peinture noire lavable à l’eau sur une vitrine. Par contre, le fait que Bernard Arnault vole à la France des milliards d’euros par l’intermédiaire de plus 200 filiales offshore ne les dérange pas.

    • « Attaque » à la gouache de la Samaritaine : des journalistes contre Attac. par Maxime Friot, Pauline Perrenot, mardi 6 juillet 2021
      https://www.acrimed.org/Attaque-a-la-gouache-de-la-Samaritaine-des

      Ce samedi 3 juillet, Attac menait une action pour « dénoncer l’enrichissement indécent des milliardaires pendant la crise ». Parmi eux, Bernard Arnault, ayant « vu ses avoirs personnels augmenter de 62 milliards d’euros », et son groupe LVMH, s’apprêtant à « verser 3 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires en 2021, soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente ». En signe de contestation, Attac a ainsi déployé une banderole sur l’immeuble-siège de LVMH pointant « le gang des profiteurs », et aspergé de gouache noire la Samaritaine, magasin du même groupe de luxe. Que n’ont-ils pas fait ! Les politiques ont « condamné », de la maire de Paris à la présidente de la région Île-de-France. Mais les cris d’orfraie et les appels à la dissolution de l’association sont aussi venus… de journalistes.

      #acrimed

  • How Pesticide Companies Corrupted the EPA
    https://theintercept.com/2021/06/30/epa-pesticides-exposure-opp

    Throughout the 1980s and 1990s, the Environmental Protection Agency had used the study to set a safety level for the exposure to the pesticide, which is widely used on fruits and vegetables. But when Sheppard, a professor and biostatistician at the University of Washington, looked at the original research that was the basis for the paper and the safety thresholds that were calculated from it, she realized that the underlying data didn’t support its conclusion.

    “I tried to reproduce their analysis, and I couldn’t,” Sheppard said of the study, which was commissioned by Dow Chemical, the maker of chlorpyrifos, in the late 1960s.

    #Epa #pesticides #falsification

  • Comment, à Roissy, un Saoudien a passé la douane avec 500 000 euros de cash [avec l’aide du gouvernement], Antoine Albertini
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/06/24/comment-a-roissy-un-saoudien-a-passe-la-douane-avec-500-000-euros-de-cash_60

    Contrôlé à l’aéroport le 16 juin, cet homme a bénéficié d’une procédure de régularisation expresse, au grand dam des douaniers.

    Ni communiqué triomphant ni photographie de liasses de billets de banque exhibées sur les réseaux sociaux. Cette fois, les douanes font profil bas. Pourtant, le contrôle opéré mercredi 16 juin à l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle avait de quoi figurer en bonne place au tableau des saisies d’argent liquide : 500 000 euros en coupures de 50 livres sterling, 50 et 100 euros, soigneusement empaquetés dans des pochettes translucides maintenues par des élastiques, et disposés à l’intérieur d’une banale valise. Les douaniers avaient de quoi pavoiser.

    C’était sans compter les instructions de leur hiérarchie – et de deux ministères. Après plusieurs heures de négociations, le propriétaire de la valise bourrée de cash et son accompagnateur, en provenance de l’aéroport international saoudien Roi-Abdelaziz de Djeddah, ont été autorisés à s’envoler pour Nice. Avec leur bagage et, en prime, les excuses d’un responsable des douanes de l’aéroport.

    Quelle belle prise, pourtant. Ce jour-là, alors qu’un vol régulier vient de se poser à Roissy, les contrôleurs de la brigade de surveillance extérieure procèdent à une opération de « sélection des passagers » entre le terminal F, qui accueille les vols en provenance de l’espace Schengen, et le E, qui reçoit les vols dits « tiers ». Deux voyageurs retiennent leur attention. S’ils n’opposent aucune résistance, les deux hommes insistent : rien à déclarer. A l’intérieur de la valise transportée par l’un d’eux, les douaniers découvrent pourtant un demi-million d’euros.

    Déclaration sur Internet

    Sur le papier, il s’agit d’un cas caractérisé de « manquement aux obligations déclaratives », un délit non puni d’emprisonnement mais qui entraîne notamment une lourde amende. En pareille hypothèse, les fonctionnaires à l’origine de la découverte sont tenus d’en informer leurs supérieurs directs et, en outre, les services spécialisés comme la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières ou le service d’enquêtes judiciaires des finances. Ce que font aussitôt les douaniers de Roissy. Ils ne tardent pas à comprendre que la nationalité saoudienne des deux individus contrôlés et la qualité de diplomate prétextée par l’un deux posent un sérieux problème.

    L’information remonte donc la chaîne hiérarchique, de la chef du service des douanes de l’aéroport jusqu’au directeur général en passant par le chef divisionnaire et le directeur interrégional. Puis, le cabinet d’Olivier Dussopt, ministre chargé des comptes publics, est avisé. Pour faire bonne mesure, le Quai d’Orsay – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – est également averti. « Tout le monde a cherché à se couvrir et sortir d’un mauvais pas, assure une source de l’aéroport de Roissy. Le tout, au détriment des douaniers sur place qui ont fait un excellent travail et on dû manger leur chapeau sur ordre de leur hiérarchie, comme c’est souvent le cas avec les ressortissants de pays du Golfe. »

    Plusieurs solutions sont alors envisagées. Faire jouer la qualité de diplomate dont se prévaut l’un des passagers contrôlés ? Impossible : contrairement à une fausse idée répandue, le personnel des ambassades ne peut se soustraire à un contrôle qu’à la condition de présenter un ordre de mission officiel en bonne et due forme. Or, ce n’est pas le cas. Faut-il autoriser les deux voyageurs à circuler, sans autre formalité ? L’affaire est trop sensible.

    Après avoir phosphoré plusieurs heures, la haute hiérarchie douanière propose un véritable tour de passe-passe. Elle ordonne aux douaniers à l’origine du contrôle de rédiger un « Dalia » au bénéfice des deux Saoudiens. Cette déclaration d’argent liquide sur Internet doit théoriquement être effectuée par « toute personne physique qui transporte de l’argent liquide d’un montant égal ou supérieur à 10 000 euros ». Quant à la procédure, dématérialisée depuis le 3 juin, le site de l’administration des douanes précise qu’elle doit être effectuée au plus tôt trente jours avant la date d’un voyage et « au plus tard avant le franchissement de la frontière ».

    « Un passe-droit officiel »

    Après avoir évoqué une affaire « dont il est impossible de parler compte tenu des procédures en vigueur et, notamment, du secret fiscal », le cabinet de M. Dussopt a finalement indiqué que la situation des deux voyageurs avait été « régularisée suivant les procédures », en précisant que le ministre démentait fermement toute intervention, « comme c’est toujours le cas pour les dossiers personnels ».
    Le transporteur de la valise n’ayant pas quitté la zone internationale au moment du contrôle, il n’avait donc pas encore franchi officiellement la frontière française au moment de sa déclaration en ligne. Il a donc, assure le cabinet ministériel, « régularisé spontanément sa situation après contrôle ».

    Interrogé sur la validité d’une telle procédure, le responsable d’un service des douanes s’étrangle : « Un contrôle sert précisément à détecter une situation anormale. C’est donc avant qu’il faut être en règle. Régulariser a posteriori, qui plus est en exigeant des douaniers de le faire à la place du transporteur, ça s’appelle un passe-droit officiel et une autorisation de blanchiment douanier. »
    Mercredi 16 juin, les deux passagers ont finalement pu s’envoler pour Nice, où ils étaient impatiemment attendus, ont-ils expliqué, pour « livrer » les billets à un éminent membre de la famille royale saoudienne, en villégiature dans la région de Cannes.

    Le secrétaire d’État Oliver Dussopt sous enquête judiciaire pour “corruption”, s’était fait offrir en 2017 des œuvres d’art par un cadre de la Saur, une entreprise de gestion d’eau qui était en affaires avec la municipalité d’Annonay que dirigeait à l’époque Dussopt.
    https://www.revolutionpermanente.fr/Le-secretaire-d-Etat-Oliver-Dussopt-sous-enquete-judiciaire-pou

    Emmanuel Macron crée la surprise en inaugurant La Samaritaine
    https://www.lefigaro.fr/style/emmanuel-macron-cree-la-surprise-en-inaugurant-la-samaritaine-20210621

    RÉCIT - Emmanuel Macron a rejoint Bernard Arnault lundi matin à La Samaritaine pour y inaugurer ce fleuron du commerce français, fermé depuis 15 ans et rénové depuis 2015 par son propriétaire, le groupe LVMH.

    Alignés à tous les étages du bâtiment amiral, en uniforme et masque facial bleu marine, rayé de petit mousse et baskets blanc immaculé à lacets jaune d’or, [les salariés.e.s] ont accueilli le couple présidentiel par une ovation des plus ferventes en cette avant-veille de l’ouverture au public (mercredi 23 juin).

    #luxe #tourisme

  • Abstention : l’explication par Adrexo
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/abstention-lexplication-par-adrexo

    La faute aux sondeurs ? La faute aux éditocrates ? La faute aux politiques ? La faute à tout le monde ? La flagellation collective de la petite bande médiatico-politique est une incontournable consolation des soirées télé électorales avec forte abstention. En vedette dimanche soir, alors que les deux tiers des électeurs se sont abstenus lors des élections régionales et départementales, Laurent Delahousse, qui a successivement incriminé ses invités incapables de se laisser parler, et les rédactions ""qui ne sont plus dirigées par des journalistes"". Très bien. Excellente analyse, que je ne vais pas contredire ici.

    Mais si je peux me permettre, il faudrait aussi examiner une autre explication. Un nombre encore indéterminé d’électeurs n’ont tout simplement pas reçu les professions de foi des candidats. Indéterminé, mais tout indique qu’il est élevé (confidence : j’en suis). La raison : pour la première fois, la distribution des professions de foi avait été « externalisée » par le gouvernement, dans sept régions sur quinze, à une société privée, Adrexo. Cette société de 25 000 salariés, basée à Aix-en-Provence, est spécialisée dans la distribution de brochures publicitaires. Sans adresses, donc. Ces derniers jours, plusieurs élus et candidats ont alerté sur les retards dans la distribution des professions de foi, avec à l’appui des photos parlantes. Dans la presse nationale, seul le « Huffington Post » y a consacré un article d’ensemble (et pourtant, même la presse de droite, me semble-t-il, devrait être sensible aux questions de distribution du courrier).

    Le problème n’est-il apparu que ces tout derniers jours ? Pas du tout. Une rapide recherche « Adrexo » sur mon moteur préféré fait apparaître un intéressant incident, remontant au mois dernier : le 25 mai dernier, des employés de la petite ville d’Hérimoncourt (Doubs) découvrent à la lisière d’une forêt des enveloppes, dont certaines détruites ou incendiées. Elles contiennent les professions de foi du sénateur Cédric Perrin (LR) pour les élections départementales. Selon « L’Est Républicain », un intérimaire de 21 ans, employé par Adrexo, arrêté le lendemain, a avoué s’être débarrassé des enveloppes, faute de temps suffisant pour la distribution.

    Interpellé par le sénateur Jean-Louis Masson (tête de liste RN aux départementales en Moselle), le ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin a fait la réponse suivante : ""Il semblerait totalement anachronique d’empêcher l’État d’externaliser la distribution de la propagande jusqu’aux boîtes aux lettres des électeurs, secteur qui est aujourd’hui ouvert à la concurrence, alors même que l’État s’efforce d’optimiser ses ressources dans le cadre d’une politique générale de meilleure gestion des deniers publics.""

    Sur les conditions de travail au sein d’Adrexo, une autre affaire jette un éclairage intéressant. Après sept ans de procédure, un couple de l’Orne a obtenu d’Adrexo un rattrapage de salaires de 139 469 euros. Ils avaient décidé de rompre leur contrat à temps partiel, contrat qui ne comportait aucun horaire, et leur imposait de se tenir à la disposition de la société. Récit de l’un d’eux : ""On attendait qu’on nous contacte pour pouvoir nous organiser, classer les publicités, parfois jusqu’à six, et les distribuer. On utilisait notre voiture personnelle. Quand nous étions prévenus à la dernière minute, nous devions faire vite. On pouvait commencer à 4 heures du matin et on ne savait pas quand on terminait.""

    ""En janvier", rappelle Public Sénat, « la section CGT de La Poste s’était interrogée sur les capacités de l’opérateur privé à remplir sa mission, avec seulement 17 000 distributeurs, contre quatre fois plus de facteurs pour La Poste »".

    Dans le Titanic électoral de dimanche, Adrexo n’est pas seulement un prestataire défaillant. C’est aussi le symptôme d’un État obsédé « d’externalisations », laissant crever ses propres services publics, jusqu’à se révéler incapable d’organiser des élections. Dans un univers politique normal, Gérald Darmanin aurait présenté sa démission hier soir. Dans un univers médiatique normal, Adrexo devrait être le sujet principal de la campagne du second tour. Jusqu’ici, combien d’émissions de Pascal Praud ont été consacrées à ce saccage de la démocratie ? Et combien d’enquêtes au « 20 Heures » de Laurent Delahousse ?

    #privatisation #abstention #externalisation #élections

    • https://www.leparisien.fr/politique/regionales-la-distribution-des-documents-electoraux-connait-de-graves-dys

      Gauche et droite dénoncent à l’unisson des dysfonctionnements, à la veille du premier tour des élections régionales et départementales. Les partis politiques sont loin d’être les seuls : régions, départements et communes ont déploré samedi que dans « de nombreuses communes » les documents officiels de propagande électorale (professions de foi des candidats et bulletins de vote) n’aient « pas été distribués aux électeurs » qui voteront ce dimanche.

      « Malgré les nombreuses alertes » remontées au ministère de l’Intérieur, « la défaillance du service public national des élections est inacceptable et ne peut qu’alimenter l’abstention », préviennent dans un communiqué commun les collectivités (l’Association des maires de France, l’Assemblée des départements de France et Régions de France).

      Jugeant ces documents « d’autant plus indispensables » que la crise sanitaire du Covid-19 « a fortement réduit la capacité à faire campagne », elles appellent le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à « mobiliser des moyens exceptionnels » pour remédier à ces manquements, notamment pour le second tour le 27 juin. « Ce service public, qui reposait naguère sur les préfectures et La Poste, a été en grande partie privatisé mais les prestataires ne semblent pas avoir d’obligation de résultat », ajoutent-elles.
      Une distribution « délirante »

      Gérald Darmanin avait accusé jeudi devant le Sénat la société Adrexo d’avoir « particulièrement mal distribué une partie de la propagande électorale », et présenté les « excuses » du gouvernement qui lui a délégué cette distribution.
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      Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a dénoncé samedi une « distribution délirante par Adrexo ». « Il ne suffit pas d’excuses ou de condamnations, il faut assurer la distribution de second tour dans des conditions parfaites comme dans toute démocratie digne de ce nom ! », a-t-il tweeté.

      Le président de LR, Christian Jacob, a mis en garde contre des « graves dysfonctionnements (qui) menacent la bonne organisation démocratique » et reproché au gouvernement, « alerté depuis plusieurs semaines », de n’avoir pas réagi.

      La France insoumise avait fustigé dans une conférence vidéo mardi des « graves défaillances dans la distribution de la propagande électorale ». Le député Adrien Quatennens a notamment évoqué des plis électoraux mis à la poubelle, ou regroupés dans une seule boîte aux lettres, ou encore des plis sans enveloppes, etc. Selon lui, ces dysfonctionnements concernent des dizaines de milliers d’électeurs.

    • Distribution de la propagande électorale : Gérald Darmanin sera entendu mercredi au Sénat par la commission des Lois
      https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/distribution-de-la-propagande-electorale-gerald-darmanin-sera-entendu-me

      Tracts non-arrivés à destination, retrouvés brûlés dans les bois… Après ce qui s’apparente au fiasco dans certaines zones de la distribution de la propagande électorale, la commission des Lois du Sénat a décidé d’entendre Gérald Darmanin, sur les dysfonctionnements qu’ont fait remonter nombre d’élus de terrain.

      L’audition, retransmise en direct sur Public Sénat, se déroulera mercredi 23 mai à 8 heures, et devrait durer 45 minutes. Le ministre de l’Intérieur sera notamment interrogé sur les difficultés rencontrées par la société Adrexo, qui au terme d’un appel d’offres avait remporté la distribution de la propagande pour quatre ans dans sept régions.

      Pour François-Noël Buffet, sénateur LR du Rhône et président de la commission des Lois, « le ministère de l’Intérieur était informé depuis plusieurs jours des problèmes d’acheminement des documents de propagande électorale, il est urgent de remédier à ce dysfonctionnement pour le second tour ! ».

      Les représentants de La Poste et d’Adrexo ont d’ailleurs déjà été entendus ce matin au ministère de l’Intérieur. Interrogé sur ces dysfonctionnements lors de la séance de question au gouvernement du 16 juin, Gérald Darmanin avait fait savoir qu’il souhaitait remettre en cause le marché public confié à Adrexo.

    • https://www.mediapart.fr/journal/france/210621/avant-les-rates-de-la-campagne-adrexo-etait-deja-denonce-par-ses-salaries

      Avant les ratés de la campagne, Adrexo était déjà dénoncé par ses salariés

      Le spécialiste de la distribution de prospectus est entré dans la lumière en raison de sa gestion désastreuse du matériel de « propagande électorale ». Les conditions de travail y sont dénoncées depuis longtemps et les condamnations s’enchaînent.
      ....

      Depuis plusieurs jours, Adrexo est au cœur de multiples accusations d’avoir mal fait le travail pour lequel il avait été désigné : d’innombrables citoyens n’ont pas reçu l’enveloppe électorale qui leur était destinée, des courriers ont été retrouvés entassés sur des boîtes aux lettres, dispersés dans des poubelles ou dans la nature, voire… brûlés en lisière de forêt.

      Les ratés ont été récurrents. Une lecture de la presse régionale permet d’en trouver la trace en Haute-Loire, en Maine-et-Loire, dans le Pas-de-Calais, dans le Cantal ou en Indre-et-Loire, dans le Cher ou les Ardennes.

      « La défaillance du service public national des élections est inacceptable et ne peut qu’alimenter l’abstention », avaient prévenu le 19 juin l’Association des maires de France, l’Assemblée des départements de France et régions de France, suivies par presque tous les responsables politiques nationaux. Un exemple éclatant des conséquences délétères que peut revêtir l’externalisation des actions de service public, récemment dénoncées par le collectif de hauts fonctionnaires Nos Services publics.

      Appartenant au groupe Hopps, qui détient aussi Colis privé, et revendiquant 18 000 salariés, Adrexo a été la première entreprise privée à remporter des marchés de distribution de matériel électoral officiel, en mars. En théorie, cette possibilité avait été ouverte en 2005, mais La Poste en avait conservé le monopole jusque-là.
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      Désormais, Adrexo, qui se présente comme « le leader privé de la distribution d’imprimés publicitaires, de courriers adressés et de petits colis en France », a le droit de faire parvenir les professions de foi des candidats aux électeurs de sept régions (Hauts-de-France, Grand Est, Normandie, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes), comptant 51 départements. Et ce en théorie pour les quatre ans à venir, donc également pour l’élection présidentielle du printemps prochain.

      Ce lundi 21 juin, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a convoqué l’entreprise, ainsi que La Poste, qui continue a travailler pour les cinq régions restantes, pour la sermonner. « Il leur a rappelé l’obligation de résultats qui les liait. Il leur a demandé expressément de garantir que de tels dysfonctionnements ne se reproduisent pas pour le second tour », indique le ministère dans un communiqué. Le ministre a aussi averti que « tous les enseignements des erreurs commises seront tirés au lendemain du second tour de ces élections ».

      Pour cette semaine, les préfets superviseront la mise sous pli et la distribution de la propagande électorale et « une cellule opérationnelle de suivi de la distribution » sera mise en place, avec un point sur la situation « réalisé deux fois par jour […] pour traiter dans les plus brefs délais les incidents signalés ».

      Voilà qui fait désordre pour une entreprise qui se vantait en mars d’avoir obtenu l’appel d’offres grâce à « son maillage territorial et son expertise avérée sur le marché de la distribution de courriers », mais aussi grâce à « la qualité et l’engagement des équipes commerciales et opérationnelles ». Une promesse qui avait aussi séduit Sophia, recrutée par le biais de l’agence d’intérim en ligne GoJob, comme des milliers d’autres salariés ponctuels (des centaines d’annonces ont été passées dans la Marne ou en Bourgogne).

      « Moi qui pensais faire un petit boulot utile car au service de notre système démocratique, je m’attendais à ce que ce soit sérieux, lance la jeune femme. Comme on nous l’a répété plusieurs fois chez Adrexo, ce sont des enveloppes du ministère de l’intérieur que nous distribuons, et c’est une responsabilité ! En cas de manquement, nous pouvons être lourdement sanctionnés… Mais, apparemment, ce sérieux et cette responsabilité ne nous sont pas destinés, à nous les petites mains. »

      La rancœur de Sophia est très largement partagée, bien au-delà du monde politique qui vient de découvrir à ses dépens les problèmes de fiabilité de l’entreprise – l’entreprise vient d’assurer sans ciller que les « perturbations » sont dues à une « cyberattaque » dont elle aurait été « victime » en mai.
      « Épuisement et surmenage »

      Car, outre les problèmes de distribution des enveloppes destinées aux électeurs, Adrexo est loin d’être une entreprise inconnue pour qui s’intéresse aux conditions de travail des salariés les plus précaires.

      Depuis une dizaine d’années, on croise son nom dans de nombreux témoignages, et dans de multiples contentieux judiciaires. Fin 2019, John* (son prénom a été modifié) avait déjà témoigné auprès de Mediapart de pratiques proches de celles que raconte Sophia.

      John racontait avoir constaté que parmi la « cinquantaine de distributeurs » de prospectus et de courriers qu’il avait côtoyés dans le centre d’Île-de-France où il avait brièvement travaillé, « aucun ne travaillait avec une badgeuse, ni en préparation, ni en distribution », et qu’il n’en avait même pas vu « qui traînait sur un bureau ou ailleurs, comme [il a] pu en voir chez un concurrent ».

      « En pratique, le responsable de centre vous dit que la badgeuse est donnée seulement après la période d’essai. Ou encore vous fait clairement comprendre que, quoi qu’il arrive, il a la main sur nos temps de travail déclarés… », déclarait John.

      Il indiquait n’avoir tenu que trois semaines à son poste de distributeur, avant d’être placé en arrêt-maladie « pour cause d’épuisement et de surmenage », alors qu’il n’avait pas 40 ans et disposait de « toutes [ses] capacités physiques ». Contacté, Adrexo n’a pas répondu à nos questions.

      Les conditions de travail déplorables des distributeurs de prospectus d’Adrexo ont été racontées dès 2011.

      Sophia et John ne sont pas les seuls, loin de là, à critiquer leur employeur éphémère. Les conditions de travail déplorables des distributeurs de prospectus d’Adrexo ont été racontées dès 2011 par L’Humanité, mais aussi sur le site Basta ! par le journaliste Julien Brygo, qui a repris cette enquête pour son livre Boulots de merde publié en 2016 avec Olivier Cyran (regarder notre entretien sur le livre).

      À l’époque, le journaliste estimait que « chez Adrexo, le salaire moyen est de 400 euros pour une bonne soixantaine d’heures de travail mensuelles ». Et le travail y est physique, puisqu’il demande de conditionner et de transporter des dizaines et des dizaines de kilos de papier. Il faut par ailleurs travailler chez soi, et faire sa tournée avec sa propre voiture…

      Logiquement, seuls les plus précaires s’y risquent : retraités en recherche de complément de revenu, étudiants, personnes ayant besoin d’un boulot coûte que coûte, comme des femmes enceintes accumulant les heures pour avoir droit à un congé maternité.

      En 2015, la documentariste Nina Faure consacrait à ce sujet un documentaire efficace, disponible gratuitement sur le site de la société de production C-P Productions. Le film reprend notamment des extraits d’une enquête d’« Envoyé spécial », qui avait suivi en 2012 le travail d’Adrien, 81 ans, peinant à distribuer les prospectus aussi vite qu’il le devait et passant ses week-ends à préparer avec sa femme, gratuitement, les paquets de documents à distribuer dans la semaine…

      En août 2011, un autre retraité, Raymond D., 75 ans, est mort, 19 jours après avoir repris le travail chez Adrexo, comme Mediapart l’avait raconté. Incapable de subsister avec sa retraite de 740 euros, il avait accepté ce travail ardu, payé 238 euros par mois, pour 26 heures mensuelles, alors qu’il était bien incapable de l’accomplir : il devait soulever plusieurs centaines kilos de papier par jour, mais il était cardiaque, diabétique, marchait péniblement et avait déjà été victime d’un infarctus.

      Adrexo a été condamné en 2015 à payer à sa famille 5 000 euros de dommages et intérêts, pour défaut de visite médicale et manquement à l’obligation de santé et de sécurité au travail.

      En août 2020, Mediapart a aussi relaté le cas de Fisayo, un Nigérian sans papiers et distributeur de prospectus au « noir » pour un sous-traitant d’Adrexo.

      Face à ces témoignages, une citation tirée d’une enquête du magazine Marianne en octobre 2009 refait régulièrement surface. Frédéric Pons, dirigeant de l’époque d’Adrexo, et à nouveau aux commandes actuellement, vantait le modèle de son entreprise : « Honnêtement, j’estime qu’Adrexo rend service à ces gens : grâce à ce boulot, ils se maintiennent en forme et économisent un abonnement au gymnase club. Rémunérés pour faire du sport : il n’y a pas de quoi crier au servage. »

      Sans grande surprise, les déboires judiciaires de l’entreprise sont très nombreux. Dès 2009, les prud’hommes de Nantes la condamnaient à verser la somme faramineuse de 953 639 euros à 23 salariés, officiellement employés à temps partiel alors qu’ils travaillaient à temps plein.

      Ce motif de condamnation poursuit l’entreprise depuis lors, et les sommes à débourser sont régulièrement vertigineuses : 30 000 euros d’amende en appel face à la cour d’appel de Pau et 480 000 euros pour 13 salariés face à celle de Grenoble en 2012, 600 000 euros pour 17 salariés à Saint-Nazaire en 2018, près de 140 000 euros en appel pour un couple de l’Orne en 2020…

      Au cœur de ces contentieux, on trouve la notion de « préquantification » du temps de travail : pendant très longtemps, Adrexo, tout comme son principal concurrent, Mediapost, filiale de La Poste, fixait arbitrairement (et rémunérait) un certain nombre d’heures de travail, sans prendre en compte le temps de travail réellement effectué.

      Devant la multiplication des réclamations, le ministère du travail avait publié en 2007 un décret autorisant cette pratique, prévue par la convention collective du secteur. Le Conseil d’État avait annulé ce décret deux ans plus tard. Le ministère l’avait donc réécrit en 2010, pour le voir à nouveau annulé en 2012. Depuis, la justice condamne régulièrement l’entreprise s’il s’avère qu’elle était informée que ses salariés dépassaient les heures prévues par la préquantification.
      Adrexo sauvé par le gouvernement en 2019

      Jusqu’à 2016, Adrexo appartenait à Spir Communication, une filiale du groupe Sipa Ouest-France. Mais il a été repris début 2017 par Hopps, groupe copiloté par Frédéric Pons. Cependant, en septembre 2019, le groupe tout entier a été à deux doigts de faire faillite. Il a fallu que le ministère de l’économie s’en mêle pour obtenir le gel de ses dettes à l’Urssaf, puis obtienne 1,5 million d’euros d’aide de la métropole Aix-Marseille (son siège social est à Aix-en-Provence).

      Les motifs d’inquiétude sur cette entreprise auraient donc pu être sérieux pour le gouvernement, bien avant le premier tour des élections régionales. Pourtant, le 13 mai dernier, Gérald Darmanin, alerté par un sénateur, balayait encore les critiques, en déclarant qu’il « semblerait totalement anachronique d’empêcher l’État d’externaliser la distribution de la propagande jusqu’aux boîtes aux lettres des électeurs, secteur qui est aujourd’hui ouvert à la concurrence, alors même que l’État s’efforce d’optimiser ses ressources dans le cadre d’une politique générale de meilleure gestion des deniers publics ».

      Aujourd’hui, le principal syndicat de l’entreprise, la CAT, relaye la « honte » des salariés « devant le traitement médiatique qui entoure leur entreprise », dont les actionnaires ont, assure le syndicat, « très souvent un comportement incompatible avec des relations sociales normales ».

      La CAT estime qu’« Adrexo s’est précipité sur ce marché pour des raisons financières en n’ignorant pas ses lacunes chroniques » et tire une fois encore le signal d’alarme : pour le second tour, l’entreprise n’aura que quatre jours pour distribuer les professions de foi et doit embaucher des milliers de personnes. Dans quelles conditions ? « Le plus “facile” est passé, estime le syndicat. Reste maintenant ce que tout le monde dans l’entreprise craint depuis le début, le second tour. »

      #darmanin #travail

    • Le groupe Hopps échappe in extremis au redressement judiciaire
      https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/le-groupe-hopps-echappe-in-extremis-au-redressement-judiciaire-1173665

      Le leader de la distribution de prospectus né de la reprise des activités de Spir, a trouvé 31,5 millions d’euros pour faire face à ses difficultés conjoncturelles. Il prévoit un retour à l’équilibre dès 2021.

      Publié le 21 févr. 2020 à 10:14

      Il s’en est fallu de peu. La veille de son probable placement en redressement judiciaire jeudi dernier, le groupe Hopps né de la reprise en 2017 des activités prospectus déficitaires de Spir, a bouclé in extremis un plan de financement de 31,5 millions d’euros déterminant pour la poursuite de ses activités.

      L’an passé, à cause de la crise des gilets jaunes, son marché avait enregistré un recul de près de 10 % représentant un manque à gagner de plus de 25 millions d’euros contrariant son plan de développement. L’été dernier, la trésorerie avait été en si piteux état que la paye de juin avait été réglée en deux fois, provoquant la panique parmi les 18.000 salariés d’Adrexo, le navire amiral de ce groupe de 22.000 personnes. L’entreprise affichait alors 42 millions d’euros de perte. La nouvelle équipe les a réduites de moitié en 2018 et prévoyait un retour à l’équilibre l’année suivante. Au lieu de ça, Adrexo a subi une perte de 29 millions l’an passé.

      Encouragés par le Comité interministériel de restructuration industriel , les trois opérateurs bancaires qui avaient participé à un premier tour de financement de 30 millions d’euros en juillet dernier (Cepac, Crédit Agricole Alpes Provence, GDP Vendôme) ont débloqué un nouvel emprunt de 6 millions chacun. Thémis Banque rejoint le trio pour un montant équivalent. La Région Sud et Aix-Marseille Métropole ont avancé 1,5 million. Enfin l’Etat a consenti à geler les dettes fiscales et sociales du groupe à hauteur de 6 millions. Le total de la dette d’Hopps s’élève désormais à 61 millions d’euros. Débarrassé de cette pression conjoncturelle, le groupe estime pouvoir à présent dérouler le programme industriel qu’il a conçu autour de plusieurs leviers.
      Plusieurs leviers de croissance

      Le premier reste le prospectus. « C’est une valeur sûre de la promotion marketing des enseignes de la grande distribution, un support résilient efficace et peu intrusif pour véhiculer un message promotionnel », est persuadé Frédéric Pons, coprésident et actionnaire du groupe avec Eric Paumier. Ses distributeurs dont beaucoup sont désormais équipés d’assistants personnels pour garantir la traçabilité de leurs prospectus, en ont encore distribué 9 milliards l’an passé. Les tarifs ont augmenté en conséquence de 10 % pour les 25.000 clients du groupe.

      Les autres leviers proviennent de la distribution de courrier, notamment de petits paquets qui se glissent dans la boîte aux lettres, de colis, et de la valorisation de données. Le groupe prévoit encore une perte de 10 millions d’euros cette année (-35 en 2019) avec 600 millions de chiffre d’affaires (540 en 2019), et un retour aux bénéfices dès 2021.

      #corruption

    • Pour les élections départementales et régionales, dans notre foyer de 3 électeurs inscrits, Adrexo nous a déposé une enveloppe au lieu des six attendues.

  • Coronavirus : la pandémie alimente le sentiment de corruption dans l’UE, selon Transparency

    La pandémie de coronavirus a alimenté le sentiment de corruption des citoyens de l’Union européenne, moins de la moitié d’entre eux estimant que la crise a été gérée de façon « transparente » par les autorités, selon une enquête de Transparency International https://www.transparency.org/en# dévoilée mardi.

    « Dans l’UE, seules quatre personnes sur dix environ pensent que leur gouvernement a géré la pandémie de manière transparente. En France, en Pologne et en Espagne, 60% des personnes interrogées ou plus pensent que la gestion de la pandémie par leur gouvernement manque de transparence », selon les résultats de l’étude.

    Plus de 40.000 habitants issus des 27 pays de l’Union Européenne ont répondu à ce Baromètre européen de la corruption, réalisé entre octobre et décembre 2020.

    Selon Transparency International, les soins de santé sont particulièrement touchés par la corruption. Bien que 6% seulement des personnes interrogées ont déclaré avoir versé un pot-de-vin pour accéder à des soins, 29% disent compter sur leurs relations personnelles pour obtenir un accès privilégié.

    « Les soins médicaux, en particulier, ont été un terrain propice à la corruption alors que les gouvernements s’efforçaient de gérer la pandémie de Covid-19 », _écrit Transparency dans son rapport.

    La fréquence des pots-de-vin dans le secteur de la santé, rapportée par les répondants, est la plus élevée en Roumanie (22%) et en Bulgarie (19%), tandis que le recours aux relations personnelles était le plus fréquent en République tchèque (54%) et au Portugal (46%).

    Près de la moitié des Français interrogés ont déclaré avoir eu recours à une relation personnelle pour avoir accès à un service public au cours de ces douze derniers mois.

    Le rapport exhorte les gouvernements de l’UE à « redoubler d’efforts pour garantir une sortie juste et équitable de la pandémie en cours ».

    La Hongrie et la Pologne sont pointées du doigt comme des pays utilisant la crise sanitaire comme « une excuse pour saper la démocratie » à travers de nouvelles réglementations.

    Des politiciens y ont vu « une occasion de faire du profit » , ajoute le rapport, citant le lobbying en faveur de l’achat de masques de protection.

    En Allemagne, des députés du parti conservateur au pouvoir ont été mis en cause pour être intervenus dans ce type de marché.

    Dans ce pays, plus de 60% des personnes interrogées estiment que le gouvernement est sous influence de groupes d’intérêt privés. C’est aussi le sentiment de plus de la moitié des sondés en Europe s’agissant de leur propre gouvernement.

    Plus largement, un tiers des Européens interrogés pense que la corruption stagne ou augmente dans leur pays.

    « Ces résultats devraient être considérés comme un signal d’alarme tant pour les gouvernements nationaux que pour les institutions de l’Union Européenne » _, a déclaré Michiel van Hulten, directeur de Transparency International UE dans un communiqué.
    Source : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-la-pandemie-alimente-le-sentiment-de-corruption-dans-l-ue-se
    #ue #union_européenne #corruption #incompétence #santé #pot-de-vin #pandémie #soins

    • Curieux ! La découverte des principes de fonctionnement de l’union européenne et de ses résultats fait penser à de l’incompétence et de la corruption.

      Pourtant, les principes de base de l’UE ne peuvent générer que cela, même de façon transparente comme ils disent.

  • 2024 : Les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu - Par Marc Perelman
    http://marcperelman.com/ouvrages/ouvrage.php?id_ouvrage=23

    La France devrait accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en 2024. Ce sera un été de fête. Et pour qu’il soit réussi, des milliers de travaux seront engagés, des fonds énormes seront dépensés. Paris deviendra un parc olympique écoresponsable et les Français seront « tous citoyens du sport ». Même la Covid-19 sera endiguée pour l’occasion.

    Pourtant nous ne voulons pas de ces Jeux. Pas seulement parce que cette débauche de moyens nous inquiète, pas seulement à cause de ses e ets collatéraux de corruption, de dopage, de pollution, pas seulement à cause du risque pandémique, mais aussi parce que nous refusons la société olympisée qu’ils nous construisent.

    Marc Perelman décortique les documents liant le Comité international olympique à ses partenaires, ainsi que la Charte olympique, et les met à l’épreuve de l’organisation de « Paris 2024 ». Et non, l’olympisme n’est pas écologique, il ne fait pas œuvre sociale, n’éduque pas, n’agit pas pour la santé publique, ne respecte pas les territoires qu’il occupe. Il n’a pour horizon que la « croissance » : plus de records, plus de spectateurs, plus d’argent.

    Nous ne sommes pas obligés de lui dérouler le tapis rouge.

    jeux_olympiques #jo #sport #football #france #cio #des_grands_projets..._inutiles_ #urbanisme #corruption évènementiel #politique #saccage #jeux_olympig

  • Mozambique : des gisements gaziers à l’insurrection islamiste
    https://theconversation.com/mozambique-des-gisements-gaziers-a-linsurrection-islamiste-161198

    Le 24 avril dernier, la prise de la ville de Palma par les rebelles islamistes a contraint Total à stopper son plus grand projet et a propulsé le Mozambique au premier plan de l’actualité internationale. Comment expliquer la progression fulgurante de cette insurrection et la déconfiture concomitante des forces de sécurité du pays ? Cette trajectoire récente ne peut en réalité se comprendre qu’à la lumière de la découverte de gisements gaziers en 2013.

    Cette « bonne fortune » a plongé le Mozambique dans la malédiction des ressources naturelles de manière prématurée et exacerbé les frustrations. Aujourd’hui, ignorer cette réalité conduirait à se méprendre gravement sur la nature de l’insurrection islamiste qui secoue le Nord mozambicain.

    #extractivisme #insurrection_islamiste #oligarchie (politico-économique) #corruption #ressources_pétrolières

  • Les grandes marges de la pharma avec les autotests

    Les pharmaciens et les distributeurs réalisent d’importantes marges avec les autotests pour le coronavirus, selon une enquête de la RTS. L’opération financée par la Confédération se révèle très onéreuse.

    Seize millions d’autotests pour le coronavirus ont été mis en circulation en Suisse depuis le mois d’avril, selon pharmaSuisse. Cinq unités sont fournies gratuitement chaque mois aux assurés du pays, aux frais de la Confédération.

    L’enquête du 19h30 débute dans une petite pharmacie de Lausanne, où les autotests distribués par le groupe pharmaceutique Roche en lot de 25 sont reconditionnés en lot de 5 unités, dans des sachets plastiques. La pharmacie perçoit 6 francs par sachet rempli par la comptable de l’établissement.

    « J’ai été un peu surprise par le prix. Il me semblait que c’était assez onéreux pour les assurances et la Confédération », explique Simone Golaz.

    Médecins lésés ?
    Avec ce travail et toutes les autres activités qui y sont liées, comme la distribution et le conseil, la marge du pharmacien sur l’autotest avoisine les 50%.

    Des chiffres qui font bondir les médecins. Ceux-ci s’estiment nettement moins bien payés pour vacciner.

    « Si quatre millions de Suisses vont chercher une fois par mois un sachet chez le pharmacien, ça revient à une marge pour les pharmaciens de 88 millions par mois, soit à peu près un milliard par année. Le prix paraît un peu exagéré », estime Philippe Eggimann, président de la Société vaudoise de médecine.

    « On ne vole personne »
    Pour les pharmaciens, ces émoluments, mêmes élevés, sont mérités. « J’ai l’impression qu’on ne vole personne. On a un gros travail qui est fait derrière de logistique, d’administratif, de soutien. Et il ne faut pas oublier que les pharmaciens étaient les premiers et les seuls à pouvoir faire rapidement ce travail, pendant les vacances de Pâques », rappelle Christophe Berger, président de la Société vaudoise de pharmacie.

    Facturé 12 francs, l’autotest Roche et sa distribution à la population suisse, après TVA, est rémunéré 5,60 francs au pharmacien et 5,50 francs au distributeur. Au total, avec la TVA, cela correspond à la virgule près au plafond tarifaire fixé par le Conseil fédéral pour les autotests dans l’ordonnance 3 sur les mesures destinées à lutter contre le coronavirus.

    Des chiffres qui interpellent Emidio Do Sacramento, PDG de l’entreprise Zenum. Celui-ci a développé au parc technologique Biopôle de Lausanne un test antigénique rapide homologué en Belgique.

    « Si on prend l’exemple d’un autotest de type sérologique ou antigénique, le coût de production ne dépasse pas les deux francs. Je pourrais vendre cet autotest à 2,20 francs au client final », indique-t-il.

    Nouvelle concurrence
    Le groupe Roche n’a pas souhaité s’exprimer sur le détail de ses prix. « Nous fixons nos prix de manière responsable afin qu’il n’y ait pas d’obstacle à l’accès pour les patients », répond l’entreprise aux sollicitations de la RTS.

    Les demandes de renseignement auprès de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) sont quant à elles restées sans réponse.

    La conseillère nationale vaudoise Léonore Porchet, membre de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique, regrette cette situation. « Ce qui est scandaleux, c’est la complicité de la Confédération avec la pharma, qui de tout temps lutte pour garder ses prix et ses marges. La Suisse est un des seuls pays qui s’est opposé à la suspension des brevets des vaccins, justement pour conserver les marges astronomiques de la pharma », relève l’élue verte.

    L’entreprise américaine BD, qui a domicilié son siège administratif à Eysins, près de Nyon, est le deuxième acteur à entrer sur le marché des autotests en Suisse, grâce à une autorisation obtenue auprès de Swissmedic. Malgré cette nouvelle concurrence, les prix ne devraient que peu varier. . . . . . . . . .

    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/12250197-les-grandes-marges-de-la-pharma-avec-les-autotests.html

    #tests #autotests #Suisse #pharma #marge #bénéfices #santé #big_pharma #industrie_pharmaceutique #médicaments #brevets #corruption #big-pharma #médecine #multinationales #lobbying #covid-19

  • #israël : Litzman formellement accusé d’obstruction à la justice et d’abus de confiance
    Le Procureur général n’inculpera pas le ministre pour corruption, alors que la police avait recommandé qu’il le soit dans l’affaire de la charcuterie insalubre


    Le ministre de la Santé Yaakov Litzman lors d’une conférence de presse sur le coronavirus au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 11 mars 2020. (Crédit : Flash90)

    Le Procureur général, Avichai Mandelblit, a décidé de poursuivre l’actuel ministre du Logement et de la Construction, Yaakov Litzman, pour obstruction à la justice et abus de confiance, en attendant une audience.

    Litzman est le chef de la faction Agudat Israël représentant les communautés hassidiques qui est l’une des composantes du parti Yahadout HaTorah, un partenaire clé du bloc de droite du Premier ministre Netanyahu.

    Élu à la Knesset en 1999, Litzman a été le chef de facto du ministère de la Santé pendant plus de dix ans, occupant le poste de ministre adjoint ou titulaire de la Santé de 2009 à la mi-2020.

    Les accusations en cours portent sur des soupçons selon lesquels M. Litzman a utilisé son ancien poste de ministre de la Santé pour empêcher l’extradition vers l’Australie, de Malka Leifer, une ancienne directrice d’une école orthodoxe de filles à Melbourne, accusée d’avoir agressé sexuellement des mineurs, et pour avoir empêché la fermeture d’une charcuterie insalubre.

    Mandelblit n’inculpera pas Litzman pour corruption, alors que la police avait recommandé qu’il le soit dans l’affaire de la charcuterie insalubre.

    Le bureau du ministre du Logement, Yaakov Litzman, a publié une déclaration réagissant à l’annonce du Procureur général Avichai Mandelblit.

    « Nous croyons en l’innocence totale du ministre M. Litzman », indique le communiqué, qui salue la décision de M. Mandelblit de ne pas inclure d’accusation de corruption.

    Son bureau affirme que M. Litzman se prépare à l’audience et que, « avec l’aide de Dieu », il ne sera pas inculpé au final.

    En janvier, Malka Leifer, qui possède la double nationalité australienne et israélienne avait été extradée d’Israël en Australie, après avoir été accusée d’avoir commis 74 agressions sexuelles sur des fillettes alors qu’elle était professeur et directrice de l’école Adass Israel à Melbourne.

    Source : https://fr.timesofisrael.com/litzman-formellement-accuse-dobstruction-a-la-justice-et-dabus-de-
    #pédophilie #santé #obstruction_à_la_justice #abus_de_confiance #Santé #viol #école #Australie #Melbourne #ministre #corruption #Malka_Leifer #corruption #netanyahu #yaakov_litzman l’aide de #dieu

  • La promotion par l’incompétence : la kakistocratie Isabelle Barth

    https://vimeo.com/292280205

    Nous évoluons dans un monde du travail où les maîtres mots sont compétences, réussite, dépassement de soi, engagement, exigence, performance. Notre vision de la vie professionnelle est donc construite sur une hypothèse forte : on progresse professionnellement quand on est bon, compétent, formé, en pleine adéquation avec son emploi. Il est donc normal que nous visions cette excellence d’abord dans nos études, puis dans nos premiers pas dans la vie au travail.

    Et là, chemin faisant, nous nous rendons compte que cette règle de la compétence est loin d’être obligatoire. Des supérieurs hiérarchiques, des numéros 1 ou 2 dans la hiérarchie sont, de l’avis général, incompétents. Se pose alors la sempiternelle question de comment ils (ou elles) ont pu gravir les échelons alors qu’il est patent qu’ils ne sont pas à la hauteur, et ne l’ont peut-être jamais été pour certains. Comment peuvent-ils se maintenir alors que leurs fonctions sont vitales pour l’organisation et que leurs choix, leurs comportements, leur management la mettent en danger.

    Il y a des entreprises où les cas sont rares (nous pouvons dire que très peu échappent au phénomène), mais il y a des organisations où la promotion par l’incompétence est la règle. Ces organisations sont alors dirigées logiquement par des mauvais. Il s’agit alors de kakistocratie, du grec kakistos : le pire et kratos : le pouvoir. On parle aussi d’idiocratie pour désigner une société qui valorise et récompense les gens en fonction de leur manque d’intelligence.

    Nier les qualités individuelles pour promouvoir le système

    Comment fonctionne une kakistocratie ? Et pourquoi fait-on ce choix ?

    Un chercheur italien Diego Gambetta nous apporte des réponses en conduisant l’analyse d’une organisation très particulière : la Mafia. Il élargit ensuite avec Hervé Dumez dans un article de Gérer et Comprendre de 2006 la description à une autre organisation qu’est l’Université. L’article s’intitule d’ailleurs : « La valeur de l’incompétence : de la mafia tout court à la mafia universitaire : une approche méthodologique. Que nous disent-il ?

    1/ Une première explication de vouloir donner du pouvoir aux mauvais est de créer de la dette. En effet, quand vous récompensez un bon, en le promouvant ou en élargissant ses responsabilités, ou en le payant mieux, il estime que c’est une juste reconnaissance de ses talents et ne sera nullement enclin à la reconnaissance ou à la loyauté. Alors qu’en récompensant un mauvais, on crée une dette, qui garantit un ascendant sur le long terme à celui qui a fait ce choix.

    2/ Une autre idée forte est que l’incompétence peut être une façon de ne pas faire peur. C’est la thèse de Gambetta concernant la Mafia. L’analyse qu’il fait de centaines de procès-verbaux de mafieux, lui permet de mettre au jour l’argument « incompétence » développé par les mafieux. Individuellement comme d’un point de vue collectif, ils se déclarent incompétents dans les activités de ceux qu’ils « protègent » ; en cela, ils rassurent car s’ils continuent à racketter, ils ne prendront pas leur place faute de connaissances suffisantes.

    3/ En prenant cette fois l’exemple de l’Université ; Gambetta et Dumez montrent combien les dispositifs sont en place pour que les « mandarins » puissent placer non pas d’excellents candidats mais bien leurs poulains. Les commissions de recrutement par exemple vont collaborer pour que soient retenus non pas des bons ou des très bons, mais des connus, appréciés, et qui ne feront pas peur en termes d’exigence et de puissance de travail.

    Ce type de démarche systématisée a aussi un effet important : montrer que l’on peut promouvoir l’incompétence est la démonstration qu’on ne peut rien sans le système. Les qualités individuelles ne sont pas prises en compte, au profit des relations, des services rendus et surtout des services à rendre.

    Ces organisations tiennent alors par la « dette ». Le critère n’est pas d’être bon, mais bien d’être loyal. Les kakistocraties nient les qualités individuelles au profit de dispositifs collectifs. Ce qui est important est que l’ensemble tienne et se perpétue, même si c’est au détriment de la performance globale et du développement. Le gouvernement par les pires existe donc. Et vous, pensez-vous connaitre des Kakistrocraties ?

    (1) Diego Gambetta, « Crimes and Signes – Cracking the codes of the underworld » Princeton NF, Princeton University Press, 2006

    Repris et discuté par Hervé Dumez in « La valeur de l’incompétence : de la mafia tout court à la mafia universitaire : une approche méthodologique », Gérer et Comprendre, Septembre 2006 n°85

    Source : https://www.xerficanal.com/strategie-management/emission/Isabelle-Barth-La-promotion-par-l-incompetence-la-kakistocratie_3746365.

    #caste #élites #mafia #incompétence #oligarchie #inégalités #capitalisme #démocratie #élite #économie #en_vedette #travail #corruption

    • Principe de base de la structure patriarcale. Les hommes dirigent et dominent non pas pour leurs compétence par rapport aux femmes, au contraire ils sont plus agressifs et destructeurs, ils ont le sommet de la hiérarchie car leur incompétence est moins importante que la loyauté entre frères.
      #fraternité #patriarcat

    • Bien vu pour le système universitaire, de mon expérience soit tu te plies au #panier_de_crabe, soit tu t’en vas.

      Pour un master2 à St Denis, j’ai vu le jury obnubilé par la taille des seins d’une candidate osé lui dire en ricanant qu’elle avait beaucoup d’atouts. D’autres, grimper les échelons sans en avoir la compétence, juste parce qu’ils « passaient bien », nous étions plusieurs à nous rendre compte de leur attitude servile.

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter

      Le principe de Peter (appelé parfois « syndrome de la promotion Focus ») est une loi empirique (issue de faits expérimentaux, ou validée par l’expérience) relative aux organisations hiérarchiques proposée en 1969 par Laurence J. Peter et Raymond Hull dans leur ouvrage The Peter Principle (traduction française Le Principe de Peter, 1970).

      Selon ce principe, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».

      L’ouvrage de Peter et Hull est rédigé sur un ton satirique, voire humoristique, mais le principe qu’il expose a pu faire l’objet d’études universitaires qui ont étudié sa validité par la modélisation ou par la confrontation à des cas réels, certaines concluant à sa validité complète ou partielle.

    • Gros classique dans les entreprises, dès qu’elles grossissent un peu. Je n’ai pas vu ça dans les toutes petites structures, probablement pour des questions de moyens, on ne peut pas se permettre ce genre de fantaisies. Par contre dans ma boîte actuelle, c’est la pote du patron qui a été promue responsable du marketing, alors qu’elle n’a aucune expérience et formation en la matière... C’est désespérant et en même temps cela a aussi un gros potentiel comique (même si souvent on rit jaune).

  • Bill Gates, un capitalisme philanthropique ? Entretien avec Radhika Desaï

    Bon mari ou pas ? Avant que sa vie privée soit étalée dans les médias, Bill Gates en était le héros.
    Dans ce récit médiatique, Gates, tout comme George Soros, reste l’exemple du « bon capitaliste » qui, fortune faite, consacre ses vieux jours à faire le bien autour de lui. Et si cette image-là était, elle aussi, complètement bidon ?
    L’analyste indienne Radhika Desaï explique en quoi sa stratégie covid et pharmaceutique en général ne fait aucun bien au tiers monde. Au contraire.

    Bill Gates semble très différent des néolibéraux traditionnels et de Trump, il apparaît comme le capitalisme à visage humain. Bien des gens sont satisfaits de voir que dans toute cette jungle, au moins Bill Gates fait un travail humanitaire essayant d’aider les gens. Est-ce réel ou encore de la cupidité ?

    Je pense que c’est de la cupidité sous couvert d’aider les gens. Vous savez, les profits ont toujours été réalisés au nom d’un plus grand bien. Dans une économie complètement néolibérale classique, vous avez un système capitaliste où les entreprises se font concurrence, mais le résultat final est, nous dit-on, le bien-être de la société. Parce que les consommateurs obtiennent ce qu’ils veulent et au prix le plus bas, etc. Dans un certain sens, l’intérêt général a toujours été la justification, en arrière-plan, du capitalisme.

    Cependant, c’est différent maintenant. Par le passé, dans la phase de libre concurrence du capitalisme classique au XIXe siècle, vers 1850, les capitalistes et l’État étaient censés être séparés. Ensuite, on a vu la taille des entreprises capitalistes augmenter et leur collaboration devenir de plus en plus étroite avec l’État. Ce que nous voyons maintenant, c’est, sans le dire ouvertement, l’exploitation ouverte de l’État à des fins de profits. Je pense qu’il en existe de nombreux modèles. Mais l’élément essentiel est que ces entreprises – sociétés pharmaceutiques ou liées à la santé ou aux services publics – prétendent travailler pour le bien-être général. Ici, s’agissant de nouveaux médicaments et de vaccins, le client final devient l’État et la chose est justifiée en disant que les gens en ont besoin, mais qu’ils n’ont pas les moyens de les acheter. Donc l’État doit les payer à leur place.
     
    Cependant, les gens les paient quand même ?
    Bien entendu, les gens les paient, car l’État les taxe ensuite afin de payer des prix excessivement élevés à ces grandes sociétés monopolistiques.
     
    Vous nous dites que l’activité actuelle de Bill Gates est le résultat d’un nouveau problème dans le système capitaliste ? Les gens n’ayant plus les moyens d’acheter il faut donc trouver de nouveaux clients ?
    Exactement. Si vous y réfléchissez, en remontant aux années 1970, le modèle d’État-providence de l’après-guerre est arrivé lorsque le capitalisme était en crise. Fondamentalement, le système productif avait atteint sa capacité maximum, mais la demande ne suivait pas, ne pouvait augmenter et il y eut une stagnation économique. Vous aviez alors deux façons d’en sortir. La solution du moindre effort aurait été d’exploiter le budget de l’État pour augmenter la demande, et répondre aux besoins non satisfaits des pays en développement. Vous auriez pu utiliser un moyen progressiste en augmentant la demande dans les pays développés, cela aurait résolu le problème et l’investissement productif. Mais cette voie n’a pas été prise.

    La voie qui a été empruntée fut le néolibéralisme. Vous désengagez l’État, vous coupez les dépenses sociales, vous ne visez plus le plein emploi, mais plutôt une faible inflation. Ceci a structurellement exacerbé le un problème sous-jacent qui persiste depuis cinquante ans : la surcapacité de production et la difficulté à vendre.

    Il y avait donc différentes façons de surmonter ce problème, mais le capitalisme a gagné du temps. D’abord en créant un endettement public, puis en créant de la dette privée. Maintenant que ces deux modèles sont un peu épuisés, où aller ? Eh bien, vous exploitez la fiscalité de l’État !
     
    Bill Gates serait une solution pour répondre à la crise ?
    Absolument. Pensez à cet « Événement 201 ». Le 18 octobre 2019, la Fondation Gates, l’école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg et le Forum économique mondial ont organisé conjointement un événement à New York : une simulation d’épidémie de coronavirus. On a invité des personnes très influentes : ministres, anciens ministres, hauts fonctionnaires, grands PDG, organisations philanthropiques et l’armée. Ces divers intervenants ont réfléchi à la solution que pouvait adopter la communauté internationale pour réagir face à une telle crise. Évidemment, vous et moi savons que chaque fois que quelqu’un utilise le terme « communauté internationale », il représente les principales nations libérales de l’Occident, et tous ceux qui sont d’accord avec elles.

    Le scénario qu’ils avaient imaginé est très révélateur… L’économie mondiale est au plus bas et ruinée, la santé des gens est menacée, la pandémie a fait soixante-cinq millions de morts dans le monde, beaucoup de choses ne vont pas ici et là, les entreprises privées doivent se redresser en collaboration avec l’État. Mais pour eux, rien ne va vraiment très mal, ils n’ont pas conscience du type de fracture qui vient de se produire. De toute façon, leur idée dans ce scénario hypothétique est que l’État doit collaborer avec les entreprises privées pour fournir des solutions. Autrement dit, ce genre de catastrophes deviendra désormais la bonne raison permettant au secteur privé de fournir à l’État les biens dont le peuple et la société ont besoin et d’en tirer des bénéfices. Parce que le problème de la demande insuffisante reste très important. La vraie question est donc comment créer de la demande. Eh bien, une façon simple de créer de la demande sera tout simplement de vendre à l’État qui ensuite taxera les gens. Vous savez que dans l’économie néoclassique, on nous dit que nos besoins sont satisfaits en exerçant notre choix, eh bien, maintenant, dans cette période de pandémie nous n’aurons plus le choix !
     
    Dès que vous parlez de Bill Gates sur Internet, ce que j’ai fait à plusieurs reprises dans mes émissions Michel Midi, eh bien, dans les dix secondes, quelqu’un lance : « Bill Gates utilise les vaccins pour éliminer une partie des pauvres ». Pensez-vous que cette théorie du complot se trompe de débat ?
    Oui. Je n’ai aucun doute que Bill Gates est probablement assez malthusien, comme, je pense, la plupart des riches. Historiquement le meilleur moyen de blâmer les pauvres pour leur misère des pauvres, a toujours été de dire qu’ils sont trop nombreux, n’est-ce pas ? Si vous voyez ne serait-ce qu’un pauvre dans un contexte de riches, il est de trop, il ne devrait même pas être présent. Cela a toujours été ainsi et je ne doute pas que Bill Gates est un malthusien tranquille, qui pense que le monde irait mieux avec seulement la moitié de sa population.

    Quoi qu’il en soit, je ne pense pas qu’il se soucie vraiment du bien-être du monde, que ce soit avec plus ou avec moins de population. Ce qui lui importe, c’est comment créer plus de possibilités de profit. Tous les écrits sur Bill Gates et son organisation, basés sur des recherches sérieuses, le confirment : Bill Gates n’est plus un homme d’affaires, il tente aujourd’hui de résoudre le problème de la demande pour les grandes entreprises. Sa Bill and Melinda Gates Foundation et d’autres semblables réunissent PDG et gouvernements, ils concluent des accords entre eux et c’est ainsi que les entreprises vont survivre.

    Marx et Engels avaient estimé que la montée du capitalisme industriel éliminerait les effets du passé féodal comme le propriétaire foncier et le prêt d’argent, ainsi ces formes d’intérêts rentiers seraient supprimés une fois pour toutes. En réalité l’intérêt rentier renaît sous une forme beaucoup plus large et puissante, l’intérêt des rentiers est maintenant devenu le grand levier sous lequel nous vivons. Il prive notre économie productive de tout son pouvoir, il l’utilise simplement, vous savez, comme un parasite installé sur son hôte. Et dans ce scénario, bien sûr, le parasite tue l’hôte.
     
    Mon ami Johan Hoebeke m’explique que chaque fois que Bill Gates donne de l’argent, il prépare en fait de futurs investissements…
    Exactement. Comme Ronald Reagan aimait à le dire : « Un déjeuner gratuit, ça n’existe pas ». Vous pensez qu’il vous donne quelque chose pour rien, mais en fait cela prépare le profit futur. Il est remarquable de voir à quel point l’ancienne règle de droit selon laquelle les transactions devraient être exemptes de conflits d’intérêts a tout à fait disparu. Aujourd’hui, ils font ces études où ils classent les pays, en particulier ceux du tiers monde, en fonction de leur corruption. Mais la seule différence entre un pays du tiers monde et un pays comme les États-Unis ou le Canada est qu’ici la corruption est ouvertement légale. Il est parfaitement légal pour Bill Gates de rencontrer Trudeau ou Trump ou Boris Johnson, et de conclure un accord avec eux. C’est de la pure corruption, mais tout le monde l’accepte. L’organisation Transparency International ne considère pas le Royaume-Uni comme un des pays les plus corrompus du monde, c’est pourtant la réalité que nous vivons.
     
    Examinons l’activité concrète de Bill Gates, il dit qu’il fait de l’humanitaire contre la faim dans le monde, il est dans la finance et dans les entreprises pharmaceutiques, les vaccins, dans la santé en général…
    Le modèle que Bill Gates voudrait imposer à tous les pays, c’est essentiellement la médecine intensive en capital : tous les dollars doivent être disponibles pour les firmes des soins de santé : que ce soit dans un système public ou privé, ça n’a pas d’importance.
     
    C’est un grand marché !
    Les dollars disponibles pour les soins de santé devraient aller à l’achat de ces médicaments très chers et à ce matériel médical sophistiqué : donc aux intérêts privés. Le but n’est pas de produire une meilleure santé, mais de créer un marché pour les produits de ces entreprises. Qu’elles construisent des hôpitaux, dirigent des hôpitaux, fournissent des hôpitaux, cela n’a pas d’importance.
     
    Cet énorme nouveau marché, c’est une grande partie du budget des États…
    Exactement. Sous couvert de l’argument du bien-être. Par exemple, nous le savons tous, les États-Unis ont un système de santé privé. Vous devez acheter les soins de santé dont vous avez besoin, mais par le biais d’une compagnie d’assurance qui fait ensuite plus d’argent sur vous, c’est son business… Les États-Unis sont ceux qui dépensent le plus de capital pour sur la santé et ils sont parmi ceux qui ont les pires résultats et des résultats très moyens pour le segment inférieur de la population. Aux USA, vous trouvez souvent des conditions de santé du tiers monde. Des pays pauvres comme Cuba et le Vietnam ont de meilleurs résultats pour la santé.

    Donc, l’accent mis sur la médecine intensive de capital, la médecine lucrative, signifie que les résultats pour la santé sont mauvais. Je veux dire qu’un système de santé publique est vraiment nécessaire. Tout au long de la période néolibérale, nous avons réduit le personnel formé et embauché de plus en plus de personnel non formé. Cela signifie que nous n’avons pas les ressources humaines vraiment nécessaires pour produire de bons soins de santé, car ce n’est pas le modèle proposé par Bill Gates.

    Prenez la pandémie actuelle, voyez la très forte différence avec les pays qui ont bien réagi : la Chine, Cuba, le Vietnam, l’État indien du Kerala, etc. Ils ont investi dans une véritable épidémiologie à grande échelle : dès que vous apprenez qu’il y a un cas, alors un important personnel formé se rend sur place, va tracer ses contacts, les isoler et aussi soutenir ces gens ! Parce que si vous vous contentez d’enfermer quelqu’un, alors il va essayer de trouver une issue. Mais si vous dites : « Regardez, nous avons besoin que vous soyez loin de votre famille, de votre travail pour un nombre x de jours, mais nous vous traiterons et nous veillerons à ce que votre famille ne souffre pas des conséquences économiques de votre absence », alors, les gens le feront volontiers, n’est-ce pas ?
     
    Vous voulez dire que la clé est une médecine sociale ?
    Exactement. Une véritable épidémiologie à grande échelle, ça commence par des équipes qui doivent se déplacer, parfois à pied, pour trouver ces personnes. Aujourd’hui, nous n’avons absolument pas la médecine à forte intensité de travail social dont nous avons besoin. À la place, nous avons cette médecine intensive capitaliste antisociale.
     
    Bill Gates affirme aussi lutter contre la faim…
    Les organismes génétiquement modifiés (OGM) et toutes ces autres cultures à forte intensité de capital dont Bill Gates et d’autres font la promotion partout dans le monde, cela mène en fait, dans des pays comme l’Inde, à des suicides d’agriculteurs. Parce que les agriculteurs sont incités à adopter ces techniques, ils en deviennent dépendants, elles sont très chères. Mais vous savez que les prix des matières premières fluctuent beaucoup et que les agriculteurs s’endettent. Et, contrairement aux gens qui nous ont fait plonger durant la crise financière de 2008, ces pauvres agriculteurs, eux, assument la responsabilité personnelle de pour leurs dettes qui très souvent causent leur suicide. Et puis, avec ces horribles produits chimiques, en les ingérant, c’est souvent ainsi qu’ils meurent. Donc, ce type d’agriculture que Bill Gates promeut n’arrête pas la faim, il va l’augmenter, car il supprime nos cultivateurs.
     
    Bill Gates est aussi intervenu dans la finance avec le « micro-crédit »…
    La finance, c’est très intéressant. Au début des années 2000, Muhammad Yunus est devenu très célèbre avec ces microprêts, ce microcrédit… Ce qu’ils ont appelé « inclusion financière » est vraiment un moyen de ramener principalement les plus pauvres des pauvres et leurs maigres revenus dans le filet de la dette. Là où les grands capitalistes peuvent profiter de ces maigres revenus pour réaliser un profit. Car, en leur accordant un petit prêt, ils font un profit. Il n’y a pas eu d’inclusion financière. Cela a permis à Bill Gates de promouvoir cette grande catastrophe de démonétisation…
     
    En novembre 2016, le Premier ministre Modi est passé à la télévision en déclarant que tous les billets, sauf les plus petites coupures, étaient « démonétisés » avec seulement quatre heures de préavis. On ne pouvait plus payer avec eux, il fallait les apporter à la banque. Cela a conduit à des jours de chaos dans un pays où la moitié de la population n’a même pas de compte bancaire et où 90 % des paiements sont effectués en espèces.
    Ce sont en fait des moyens de piéger les agriculteurs à bas revenus pour les mettre dans le filet des grandes institutions financières.
     
    La montée de ce nouveau type de capitalisme, est-ce un signe que les temps sont très difficiles pour les néolibéraux traditionnels ?
    Je pense que oui, en fait. Vous avez mentionné les théories du complot, j’ai des amis enclins à croire certaines d’entre elles, je ne doute pas que leurs raisons soient très correctes, en tout cas, ils pensent que cette réaction à la pandémie est excessive, que c’est juste une excuse pour que l’État augmente son contrôle et sa surveillance sur nous tous. Et là, je ne doute pas que les États du monde entier en profitent pour le faire. Là où mon avis diffère du leur, c’est que les forces du grand capital, les politiciens qui sont dans leurs poches et l’État feront tout pour promouvoir les résultats qui leur sont favorables. Pour promouvoir ce modèle que j’appelle le capitalisme pseudo-philanthropique ou le néolibéralisme.
     
    Y parviendront-ils ?
    C’est loin d’être garanti. Parce que les choses se sont vraiment dégradées partout. Dans cette pandémie, personne n’écrit ce scénario. Les États-Unis sont aujourd’hui devenus ingouvernables en partie à cause de la nature de la réponse à la pandémie.
     
    Pourquoi les économies néolibérales se sont-elles écroulées de cette façon en devant fermer leurs entreprises ?
    La raison est très simple : au cours des quarante dernières années, la capacité de leur système de santé publique à faire face à tout cela a été complètement mise de côté en faveur d’une médecine intensive en capital. Et aussi parce que la capacité de l’État a disparu. Lorsque la Chine a été confrontée à la pandémie, son État avait suffisamment de capacité pour mobiliser : confinement de Wuhan, confinement du Hubei, création d’infrastructures comme les hôpitaux supplémentaires. Traitement du problème de manière décisive et rapide.
     
    En Occident, nous n’avons pas cela. Et nous avons un autre problème, constaté avec l’élection de Trump et de Johnson. Madame Merkel s’en est bien sortie, mais auparavant, comme vous le savez, elle avait également perdu une partie de sa légitimité politique avec une crise gouvernementale. Mais face au virus, l’Allemagne a connu une meilleure situation, car elle a conservé une grande partie de sa capacité à faire une médecine publique… Presque toutes les autres sociétés occidentales ont dû subir cette déchéance, car elles n’avaient pas la capacité de faire autrement. Alors elles ont dû utiliser un gros marteau au lieu d’un très fin scalpel. Quoi qu’il en soit, ce scénario n’est sous le contrôle de personne, car le capitalisme néolibéral est en crise. Alors les gens diront : « Nous aurons une autre forme de capitalisme », mais je dis, non, le capitalisme néolibéral est la seule forme de capitalisme possible en ce moment. Tout le reste sera le début d’un « non-capitalisme ». Du socialisme, j’espère ! Bien que vous pourriez avoir d’autres formes…
     
    En fait, tout le monde est maintenant socialiste en Europe ! Tout le monde dit : « Vive l’État, la fonction publique, les travailleurs ! »
    Oui. Mais ces voix qui semblent très socialistes se divisent en deux. La plus grande partie se lancera dans un capitalisme pseudo-philanthropique. Donc en collaboration avec les grandes sociétés privées. En fin de compte, nous le paierons, pour des produits de valeur douteuse et les énormes profits que les capitalistes en tireront.

    Seul un très petit nombre parlera autrement. Nous devons avoir des instruments politiques populaires au pouvoir, qui réalisent ce que le capitalisme n’est plus capable de faire. Premièrement, sauver la société de la pandémie. Deuxièmement, mettre en place une société différente. Tout le monde sait que l’ancien modèle n’est plus légitime. La pandémie l’a montré, tout le monde le sait : nous ne pouvons pas revenir à ce vieux capitalisme néolibéral, car c’est l’inégalité, le racisme, le sexisme, il n’a pas généré de bons emplois du tout, il a généré des emplois de merde pour les personnes marginalisées, etc.

    Il est clair aujourd’hui que le néolibéralisme sape le système de santé. Dans ce contexte, le capitalisme doit être pseudo-philanthropique : « Nous allons résoudre tous ces problèmes, nous allons vous donner une nouvelle forme de capitalisme ». Mais en réalité, ce sera juste une nouvelle forme de néolibéralisme : une forme de capitalisme avec un équilibre politique entre les mains du capital des entreprises privées. Lesquelles vont utiliser tous les moyens possibles – principalement ceux de l’État – pour augmenter leurs bénéfices. C’est là que le capital veut nous emmener…
     
    Et pour s’y opposer ?
    La seule façon de s’y opposer réside dans les forces politiques. Elles peuvent être initialement petites, mais je pense qu’elles peuvent aussi grandir très rapidement. Des forces politiques qui comprennent qu’il ne faut pas perpétuer les anciennes conditions. Vous ne devez pas abandonner le pouvoir aux grandes sociétés. Comprenez que ces sociétés sont si grandes et si lucratives qu’elles ont conquis des secteurs de la société qui sont des monopoles naturels. Si vous fournissez de l’électricité, de l’eau, des services de santé, des transports, si vous exploitez des ressources naturelles, ce sont tous des monopoles naturels : ne doivent-ils pas être entre les mains du public ? Aujourd’hui, nous avons une capacité sans précédent à gérer toutes ces choses grâce à la sophistication des technologies de l’information et de la communication. En réalité, toutes ces grandes entreprises sont déjà des économies géantes planifiées.
     
    « Planifiées » ! Un gros mot, nous dit-on… Pensez-vous que la seule raison pour laquelle la majorité des gens ne veulent pas passer du capitalisme à une autre société, c’est parce que les capitalistes ont réussi à les convaincre qu’il n’y a pas d’alternative ?
    Oui. Eh bien, aujourd’hui, je ne suis plus sûr que les gens croient qu’il n’y a pas d’alternative. Au Canada par exemple, un sondage récent montre que la population penche de plus en plus vers des choses ouvertement socialistes. Y compris la propriété publique des monopoles.
     
    La Fondation Bill Gates n’est pas la première dans l’histoire du capitalisme US. Celles de Rockefeller, Ford et Carnegie ont déjà joué un rôle important dans le capitalisme ?
    Absolument. Le théoricien marxiste italien Gramsci a décrit à quel point le constructeur Henry Ford avait essayé de contrôler la vie de ses travailleurs jusqu’à leurs types de divertissements. Les capitalistes ont toujours été intéressés à façonner la société. Oui, ces fondations ont toujours joué un très grand rôle dans tous les pays. Mais aux États-Unis, c’est une très forte tradition. Dans ce soi-disant modèle philanthropique, la philanthropie devient simplement un moyen pour les entreprises capitalistes de modeler les sociétés comme ils le souhaitent. Oui, c’est une longue tradition, contrôlée aujourd’hui par des sociétés plus grandes que jamais. Leur pouvoir sur les gens est encore plus important. Les sociétés sont devenues si puissantes qu’elles dominent les gouvernements.
     
    La Fondation Bill Gates a quelque chose de plus. C’est encore un pas supplémentaire par rapport aux fondations précédentes et son rôle est beaucoup plus large.
    Oui. Son rôle est beaucoup plus important à cause de la faiblesse du capitalisme. Il ne survivra que si la Fondation Bill Gates et d’autres semblables réussissent à créer une sorte de capitalisme philanthropique. Bill Gates est plus important que les fondations des Rockefeller et des Ford. À leur époque, le capitalisme en était encore à une phase relativement expansive, il était encore productivement dynamique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
     
    Les médias européens défendent très fortement Bill Gates, tout comme George Soros. Ils mettent en avant la fameuse théorie du complot « Bill Gates veut éliminer une partie de l’humanité ». Mais ainsi ils cachent le rôle essentiel de Bill Gates, pas du tout philanthrope. Pourquoi ce silence ?
    Quelque chose de très décisif s’est produit au cours des cent cinquante dernières années pour les classes intellectuelles et professionnelles dont les médias sont un élément très important. Ces classes ont perdu leur sens moral, leur sens politique. Il fut un temps où être intellectuel c’était être de gauche ; aujourd’hui, c’est loin d’être le cas. Tous les partis ont été repris par les classes moyennes professionnelles. Cependant, celles-ci ont déplacé les partis de droite vers la droite, mais elles n’ont pas déplacé les partis de gauche vers la gauche, mais bien également vers la droite. Les phénomènes Blair, Schröder, Bill Clinton, etc. Leurs actions suivent fondamentalement leurs intérêts économiques. Ces classes moyennes professionnelles de droite et de gauche forment maintenant un seul establishment et c’est pourquoi ce mécontentement contre tant de décennies de néolibéralisme a – jusqu’à présent en tout cas – été capitalisé par des forces différentes. Trump et Johnson sont venus d’ailleurs.

    La classe moyenne a perdu son sens critique. C’est pourquoi tous ces médias stéréotypés et mous utilisent l’expression « théorie du complot » et la lancent à quiconque pose simplement des questions. Où est passé notre droit de poser des questions ?
     
    Pour conclure, que suggérez-vous aux progressistes pour lutter contre les illusions sur Bill Gates ?
    => Le plus important est d’être en contact avec les gens ordinaires. Marx et Engels et d’autres intellectuels de la Deuxième Internationale ne se sont pas contentés de faire des déclarations incendiaires sur la classe ouvrière, non, ils ont travaillé avec la classe ouvrière. Je pense que nous devons nous reconnecter avec le mouvement des travailleurs. Y compris les plus marginalisés, car les syndicats dans la plupart des pays sont aussi devenus des organisations relativement élitistes. Nous devons donc aller au-devant des citoyens ordinaires et soutenir intellectuellement leurs mouvements. Je pense que c’est l’élément clé.

    Quand Marx et Engels écrivaient, il n’y avait en fait pas de partis au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Quand ils utilisaient le mot « parti », ils se référaient aux courants intellectuels. En tout cas, pour notre courant intellectuel, nous devons nous démarquer clairement de ces discours qui préparent le terrain au capitalisme pseudo-philanthropique. La clé, c’est de briser le fonctionnement de ces sociétés en « autorégulation » ; nous devons les remettre sous réglementation. Et surtout reparler de choses comme la propriété publique. Reparler du contrôle des capitaux, reparler de l’appropriation par l’État de tout le système financier. L’argent est une fonction d’État, il n’y a absolument pas besoin d’avoir un secteur financier privé. Ou alors il doit être si fortement réglementé qu’il devra se comporter comme un instrument public.

    Permettez-moi d’exposer une autre idée sur laquelle je vais probablement écrire. La gauche a également eu son propre néolibéralisme. Avec deux facteurs très importants.
    1. Un scepticisme total sur la planification et le contrôle de l’État.
    2. Un scepticisme complet sur les partis. Au lieu de planifier, on répand aujourd’hui l’idée que nous allons créer une sorte d’économie décentralisée de coopératives et de petits travailleurs collectifs sans planification globale. C’est justement ce que Marx critiquait dans le travail de Proudhon. Nous devons rejeter ce proudhonisme et l’idée qu’une économie moderne pourrait se passer de planification. Non, la planification est toujours nécessaire. Oui, vous pouvez la rendre démocratique, vous pouvez la décentraliser, vous pouvez faire toutes ces choses merveilleuses, mais il doit y avoir une sorte de planification globale !

    La deuxième illusion est que nous n’aurions pas besoin de partis. Non, nous devons avoir des partis. Encore une fois, ils peuvent être plus démocratiques, ils peuvent être responsables devant la base, etc. Mais sans une force politique capable de contrer tout ce dont dispose la classe capitaliste avec l’État, sans un instrument pour rompre ce lien et réorganiser massivement l’État en quelque chose de complètement différent, en serviteur du peuple, nous n’irons pas très loin.

    Voilà ce que nous devons garder à l’esprit pour sortir de ce terrible gâchis.

    Michel Collon & Radhika Desai . Professeure de politique à l’université de Manitoba au Canada. Auteure de Geopolitical Economy : After US Hegemony et de Globalization and Empire.
    Extrait du tome 2 de Planète malade de Michel Collon. Le tome 1 analyse d’autres aspects de Bill Gates.

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    Source : https://www.investigaction.net/fr/bill-gates-un-capitalisme-philanthropique-entretien-avec-radhika-des