country:égypte

  • Depeche - Egypte : arrestation du blogueur et journaliste Waël Abbas - France 24
    http://www.france24.com/fr/20180523-egypte-arrestation-blogueur-journaliste-wael-abbas

    Le blogueur et journaliste égyptien Waël Abbas, connu notamment pour ses positions contre la violence policière, a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi chez lui au Caire et emmené vers une destination inconnue, a annoncé à l’AFP son avocat.

    (...) Waël Abbas publiait depuis plus d’une dizaine d’années sur Facebook, Youtube et Twitter des prises de positions notamment contre les violences policières, la torture ou encore la corruption. En janvier 2011, lors de la révolte qui avait provoqué la chute du régime du président Hosni Moubarak, il avait largement commenté les événements sur les réseaux sociaux.

    Son compte Twitter avait été suspendu en décembre 2017.

    Dans un communiqué mercredi soir, le secrétaire général de l’ONG Reporter sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a estimé qu’après l’arrestation de Waël Abbas, les autorités égyptiennes doivent « garantir son intégrité physique et psychologique (...) et fournir rapidement des informations sur sa situation actuelle ».

    (...) Selon RSF, au moins 33 journalistes, journalistes-citoyens et blogueurs sont actuellement détenus en Egypte. Selon le classement mondial 2018 de la liberté de la presse réalisé par cette ONG, l’Egypte est 161e - sur 180 pays..

  • Avec la mort de Raymond Sackler, le monde des arts perd un immense philanthrope par Le Quotidien de l’Art
    https://www.lequotidiendelart.com/articles/11134-avec-la-mort-de-raymond-sackler-le-monde-des-arts-perd-un-i

    Scientifique de renom, connu pour avoir commercialisé l’OxyContin, un puissant analgésique, aussi bien que pour son activité de mécénat, Raymond Sackler est décédé le 17 juillet 2017 à l’âge de 97 ans. Avec son épouse Beverly Sackler, il a été un grand bienfaiteur du Metropolitan Museum of Art de New York. En témoignent la Raymond and Beverly Sackler Gallery du département d’art assyrien et, plus encore, l’aile baptisée Sackler, regroupant les centres de recherche sur l’histoire des arts chinois et japonais et abritant les vestiges du temple d’Isis de Dendour. Donateurs également du British Museum de Londres, une aile du musée porte leur nom, au sein du département du Proche-Orient et de l’Égypte ancienne. Leurs dons ont par ailleurs permis la restauration de la stèle de victoire du roi Narâm-Sîn du Louvre, une pièce majeure du département des Antiquités orientales. Il a également laissé son empreinte à la Smithsonian Institution de Washington avec la Freer et Sackler Gallery. Honoré de plusieurs distinctions comme celle de Chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique, il avait été fait en France Chevalier de la Légion d’honneur puis, en 2013, Officier de la Légion d’honneur.

    #Opiides #Sackler #Raymond_Sackler

  • L’art du deal à la manière persane – Notes de Pepe Escobar en marge de la 6ème Conférence Internationale de Soutien à l’Intifada Palestinienne | Mounadil al Djazaïri
    https://mounadil.wordpress.com/2018/05/22/lart-du-deal-a-la-maniere-persane-notes-de-pepe-escobar-en-marge

    L’iran a accueilli la Conférence Internationale de Soutien à l’Intifada Palestinienne et est resté froid devant le retrait de l’accord sur le nucléaire.

    Par Pepe Escobar, Asia Times (Hong Kong) 18 mai 2018 traduit de l’anglais par Djazaïri

    L’art de la transaction, pratiqué depuis 2500 ans, mène au palais de la sagesse. J’avais à peine mis les pieds à Téhéran quand un diplomate a déclaré : « Trump ? Nous ne sommes pas inquiets. C’est un bazaari (un commerçant) « – sous-entendant qu’un compromis politique sera finalement atteint.

    La réponse du gouvernement iranien à l’administration Trump se ramène à une variante de Sun Tzu : le silence – surtout après la chute de Flynn [Michael Flynn, ex conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump], qui avait « mis l’Iran en garde » après un test de missiles balistiques qui n’enfreignait pas les dispositions de l’accord nucléaire iranien, et l’idée d’un anti-Iran formé de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Uni, de l’Egypte et de la Jordanie, soit une mini-OTAN. Les manoeuvres navales iraniennes – du détroit d’Ormuz à l’océan Indien – étaient prévues depuis longtemps.

    J’étais à Téhéran en tant que membre d’un petit groupe d’analystes étrangers, invités du Majlis (Parlement) pour la 6ème Conférence internationale de soutien à l’Intifada palestinienne. Aucun risque de rencontrer des membres du cercle de Trump dans un tel rassemblement – avec des délégués parlementaires venus de plus de 50 pays, une mini-ONU de facto. Pourtant, ce qu’ils ont raté avec l’impressionnante inauguration dans une salle de conférence ronde et bondée, c’était le centre du pouvoir iranien qui s’affichait : le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, le président de la république Hassan Rouhani et le président du parlement, Ali Larijani. (...)

  • Violences à Gaza : Israël convoque l’ambassadeur de Belgique après le vote de l’ONU
    La DH - belga Publié le lundi 21 mai 2018 à 18h07
    http://www.dhnet.be/actu/monde/violences-a-gaza-israel-convoque-l-ambassadeur-de-belgique-apres-le-vote-de-l-

    Israël a convoqué lundi les ambassadeurs d’Espagne, de Slovénie et de Belgique en réaction au vote de ces pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les événements sanglants à Gaza.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien, la directrice adjointe chargée de l’Europe occidentale a rencontré lundi les ambassadeurs d’Espagne et de Slovénie tandis que l’ambassadeur de Belgique sera reçu mardi.

    • Le Conseil des droits de l’homme décide la création d’une commission d’enquête sur les attaques militaires israéliennes contre les manifestations civiles palestiniennes
      GENEVA (18 mai 2018)
      http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=23107&LangID=F

      (...) Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (29) : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, Émirats Arabes Unis, Équateur, Espagne, Irak, Kirghizistan, Mexique, Népal, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Slovénie, Tunisie et Venezuela.

      Les États suivants ont voté contre (2) : Australie et États-Unis.

      Les États suivants se sont abstenus (14) : Allemagne, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Japon, Kenya, Panama, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovaquie, Suisse et Togo.

      Déclarations concernant le projet de résolution
      (...)
      La Belgique, s’exprimant également au nom de l’Espagne et de la Slovénie, a dit soutenir le projet de résolution et la création d’une commission d’enquête, car à leurs yeux, l’usage de la force contre ces manifestants n’était pas justifié. Les trois délégations saluent la coopération de l’État de Palestine pour parvenir à un texte équilibré, même s’ils regrettent que le texte ne fasse pas mention du droit légitime d’Israël à protéger ses frontières. Les délégations, tout en appuyant le texte, appellent le Hamas et les organisateurs de ces manifestations à faire preuve de plus responsabilité.(...)

  • Gaza, Jérusalem : l’embarras des Etats africains - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20180516-gaza-jerusalem-embarras-etats-africains

    « Même le Maroc se rapproche petit à petit d’Israël. Les deux pays pourraient rétablir leurs relations diplomatiques, commente Alhadji Bouba Nouhou. On le voit aussi avec d’autres Etats, notamment le Soudan qui entretient aujourd’hui quelques relations informelles avec Israël. Petit à petit, les pays africains qui étaient réticents commencent à se rapprocher diplomatiquement d’Israël. Et l’élection de Donald Trump accentue ce rapprochement. »

    « #Israël a des amis en #Afrique, mais combien sont-ils ? », tempère Falilou Kane. La réalité c’est que ces pays ont des intérêts avec Israël. Il ne s’agit pas de dire « nous n’avons pas de relations », ou « nous avons des relations avec Israël ». Depuis Camp David, l’Egypte a des relations avec Israël, ça ne veut pas dire que l’Egypte accepte tout ce qu’Israël fait. »

  • Les surprenants propos d’Ignazio Cassis sur l’#UNWRA - SWI swissinfo.ch
    https://www.swissinfo.ch/fre/politique/conflit-isra%C3%A9lo-palestinien-_les-surprenants-propos-d-ignazio-cassis-sur-l-unwra/44126600

    Le ministre #suisse des Affaires étrangères déclare tout d’abord à propos de l’impasse du processus de paix israélo-palestinien : « Tant que les Arabes ne sont pas prêts à accorder à Israël le droit d’exister, #Israël se sent menacé dans son existence et se défendra. »

    Ancien diplomate suisse au Proche-Orient, Yves Besson n’en revient pas : « Comment peut-il dire une chose pareille ? Tant la Jordanie que l’Egypte ont signé un accord de paix avec Israël. Et les pays arabes avaient soutenu un plan de paix proposé par l’Arabie saoudite il y a une quinzaine d’années. Et ça n’est là que quelques exemples qui contredisent les propos de notre ministre. Ignazio Cassis doit être mal renseigné. »

    Dans la même interview, Ignazio Cassis aborde la question des réfugiés palestiniens : « Les réfugiés rêvent de retourner en #Palestine. Entre-temps, il n’y a plus 700’000 réfugiés palestiniens dans le monde [comme en 1948], mais 5 millions. Il n’est pas réaliste que ce rêve devienne réalité pour tout le monde. Cependant, l’UNRWA maintient cet espoir. Pour moi, la question se pose : l’UNRWA fait-elle partie de la solution ou du problème ? »

    Relancé par le journaliste, Ignazio Cassis finit par répondre à sa question : « Tant que les Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés, ils veulent retourner dans leur patrie. En soutenant l’UNRWA, nous maintenons le conflit en vie. C’est une logique perverse, parce qu’en fait, tout le monde veut mettre fin au conflit. »

    #air_du_temps #sans_vergogne

  • Selon une logique expérimentée quotidiennement depuis 2011 :
    – des tribunes d’intellectuels et de chercheurs vont réclamer et justifier l’armement des « rebelles » palestiniens, qui protègent les manifestations des civils qui se faisaient, jusque là, tirer comme des lapins ;
    – des pays amis de la Palestine vont expédier des tonnes d’armes aux « rebelles » palestiniens ;
    – face à ceux qui s’inquiéteraient de la militarisation des manifestations civiles, on expliquera bruyamment que (a) ça va bien se passer, le régime de Netanyahu va s’effondrer d’ici quelques semaines, (b) de toute façon on est dans notre bon droit, si on en arrive là c’est à cause de la répression ;
    – on passera son temps à réclamer (et à promettre) des zones d’exclusion aériennes en territoire israélien, pour permettre aux civils palestiniens de trouver un refuge…

    Je vais donc me répéter : si l’on pense que la lutte armée n’est pas (n’est plus) une option pour les Palestiniens face à la répression israélienne (en tout cas, pas une option que quiconque oserait défendre publiquement en France), si l’on pense que la lutte armée n’est pas une chose à encourager en Égypte face à la répression par le régime Sissi, pourquoi est-ce qu’on a à ce point agoni d’injures ceux qui pensaient que la militarisation en Syrie serait une catastrophe ?

  • Black Blocs : de Macron au capitalisme, les raisons de la colère
    Christian Losson , Willy Le Devin et Laure Bretton, Libération, le 2 mai 2018
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/02/black-blocs-de-macron-au-capitalisme-les-raisons-de-la-colere_1647382

    « Qui nous sommes est moins important que ce que nous voulons. Et nous voulons tout, pour tout le monde » : c’est l’un des slogans les plus connus des actions Black Bloc. Apparues dans les années 80 en Allemagne, ces opérations ont connu leur apogée médiatique lors des grands sommets internationaux des années 2000. En France, ce sont les manifestations contre la loi travail en 2016 qui leur ont offert une nouvelle vitrine.

    Quel mot d’ordre a été passé avant la manifestation de mardi ?

    C’est essentiellement sur les réseaux sociaux ou des forums identifiés que les consignes de formation du Black Bloc de mardi ont été diffusées. Cinquante ans après Mai 68, à l’heure où les mouvements sociaux se multiplient en France, certains collectifs comme Génération ingouvernable, né début 2017 pour contester la présidentielle, entendaient faire de cette fête des travailleurs un « 1er Mai révolutionnaire », voire une « journée en enfer ». L’appel relayé sur Facebook expliquait que « manifester entre Bastille et République a[vait] largement montré ses limites ». Par conséquent, « nous devons nous attaquer directement à ceux qui sont responsables de notre situation. Ils sont au nombre de trois : les partis politiques, les banques, les multinationales. […] Vous devez réaliser des opérations coup-de-poing par petits groupes de 3 ou 4 personnes maximum », pouvait-on lire dans le texte.

    Début avril, un autre texte publié sur Lespaves.net et traduit en huit langues incitait les militants, français ou étrangers, à « converger » vers Paris à l’approche de ce mai anniversaire. Le texte dénonçait « un monde plus malade qu’il ne l’a jamais été », rongé par l’ubérisation, le capitalisme vert, les migrants fuyant les guerres ou les destructions climatiques, les écosystèmes détruits. « Ils commémorent, on recommence » résonnait comme le mot d’ordre général.

    Citant tour à tour l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les opérations policières contre les facs occupées depuis le début du printemps, les comités de soutien aux migrants, la grève à la SNCF, un communiqué appelait à « transformer ces différents foyers de révolte en une seule vague insurrectionnelle pour faire chuter ce régime détestable ». « C’est un mélange de colère contre Emmanuel Macron et la crise de la politique, et une logique de longue durée contre le capitalisme et le néolibéralisme », analyse le chercheur en science politique canadien Francis Dupuis-Déri, auteur du livre les Black Blocs : quand la liberté et l’égalité se manifestent.

    A quand remonte la première action Black Bloc ?

    Probablement à des actions d’autonomes allemands au début des années 80, quand Berlin-Ouest lance une offensive contre les squats et que s’y oppose un Schwarzer Block. On retrouve ces Autonomen un an plus tard, quand ils se mobilisent contre les néonazis ou le nucléaire. Un tribunal de Francfort veut alors faire condamner des manifestants « membres de l’organisation terroriste Black Bloc ». C’est encore eux qui prennent la rue en 1986 à Hambourg pour lutter contre la traque des squats. Ou leurs camarades qui dénoncent la guerre du Golfe en 1991 à Washington ou ailleurs.

    Ils explosent médiatiquement lors du sommet de l’OMC à Seattle, en 1999, où se multiplient les zones autonomes temporaires. Au sommet du FMI à Prague en 2000, ils seront près de 3 000 activistes, et à Gênes, l’année suivante, la répression policière fait un mort, un jeune altermondialiste, Carlo Giuliani, abattu d’une balle dans la tête. Tous les sommets internationaux des années 2000 sont marqués par une montée en puissance de la violence. On les retrouve ensuite lors du « printemps érable » à Montréal en 2012, lors du printemps arabe en Egypte en 2013, et même au Brésil contre la corruption. Si les actions se concentrent toujours contre les sommets diplomatiques, la focale s’est rapprochée ces dernières années des mouvements sociaux. En France, les Black Blocs ont pris leurs marques dans les ZAD, à Sivens ou à Notre-Dame-Des-Landes, et noyauté les manifestations de soutien à Nantes et à Rennes en 2014. Et la loi travail en 2016 a fait naître une nouvelle génération de Black Blocs français.

    Ce 1er Mai français était-il différent des autres mobilisations des Black Blocs ?

    Les modes opératoires - une apparition massive et instantanée, des tenues noires, des foulards, des bombes incendiaires - et les cibles de ces militants - les symboles de la « pourriture capitaliste » - n’ont pas changé. Les chercheurs s’accordent cependant sur une nouveauté bien française avec la pratique du « cortège de tête » dans les manifestations depuis la mobilisation contre la loi travail. Au prix d’altercations musclées avec les services d’ordre des syndicats, certains manifestants radicaux ont en effet réussi à se placer à l’avant des manifestations sociales depuis deux ans.

    Mardi à Paris, selon la préfecture de police, il y avait trois mouvements : le cortège des partis et syndicats traditionnels (20 000 personnes), un « cortège de tête » (14 500 militants) et 1 200 militants radicaux. « Réussir à se positionner en tête et avec une telle densité, c’est du jamais vu », estime Francis Dupuis-Déri. Selon le professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), « cette pratique du cortège de tête où se mêlent des militants radicaux non cagoulés avec des Black Blocs offre à ces derniers des marges de manœuvre tactique face aux forces de l’ordre ». Plus que de la tolérance, c’est donc un appui qui s’exprime désormais physiquement. « Ce mode opératoire rend les Black Blocs encore plus visibles, abonde Hugo Melchior, doctorant en histoire contemporaine à Rennes-II et spécialiste des mouvements de jeunesse révolutionnaires. Mardi, les Black Blocs étaient enchâssés dans le cortège de tête, qui leur fournissait une protection, une clôture face aux forces de l’ordre. »

    Existe-t-il une idéologie Black Bloc ?

    Renvoyer les Black Blocs à des casseurs sans vergogne ou des voyous sans idéaux est systématique. Ils sont condamnés par les responsables politiques, la plupart des syndicalistes et des médias, et bien des intellectuels de droite comme de gauche. S’ils rejettent toute forme de catégorisation, les participants à ces actions instantanées sont au contraire très politisés. Libertaires, anars, autonomes… le mouvement est loin d’être homogène mais recrute uniquement dans les rangs de l’extrême gauche. « Ils sont tous radicalement antifascistes », précise Francis Dupuis-Déri. Ainsi, certains militants écologistes, queer ou LGBT ont parfois recours à ce type d’action, par envie de dénoncer l’ineptie et la brutalité du système. L’idée est de s’opposer au monopole de la violence « légitime » de l’Etat. « Leur dénominateur commun, c’est la critique radicale de l’ordre établi, de la société capitaliste et consumériste et leur volonté de la subvertir, explique le chercheur Hugo Melchior, ancien militant de la LCR. Parmi les Black Blocs présents mardi, nombreux sont ceux qui défendent le principe de créer une, deux, trois nouvelles ZAD, c’est-à-dire autant de zones libérées du règne de la marchandise. Ils ne croient plus au mythe de la grève générale, qui leur semble hors de portée avec la fragmentation accélérée du salariat. »

    Ce qui les rassemble aussi, c’est d’être hors système, hors partis, hors conformisme, mais agoraphiles, égalitaristes, horizontaux, utopistes. Il y a l’idée de mener une « guérilla imprévisible », une « contre-attaque aux oppressions » contre l’Etat et ses relais, contre la guerre économique qui « fabrique de l’hyperpauvreté », contre les « autoritarismes ».

    Il n’y a évidemment pas de théoricien ou de gourou qui ait inspiré le Black Bloc, mais des influences multiples, piochées ici ou là. Comme Hakim Bey, auteur de TAZ : zone autonome temporaire, anarchie ontologique, terrorisme poétique, paru en 1991. Ou encore le Communiqué au sujet des tactiques et de l’organisation, un manuel de combat publié quelque part dans le Midwest américain en 2001. Selon le chercheur canadien Francis Dupuis-Déri, cet ouvrage est au Black Bloc ce que sont l’Art de la guerre de Sun Tzu et De la guerre de Carl von Clausewitz à toute armée conventionnelle.

  • 200 ans de Karl Marx : « un changement de paradigme vers une société sans exploitation » 5 Mai 2018 - Peter Mertens

    Un chat a paraît-il neuf vies, alors qu’un être humain n’en a qu’une. On ne vit qu’une fois. Et on ne meurt qu’une fois. Karl Marx n’est certes pas un chat, mais aucun être humain n’a été déclaré « mort » autant de fois que lui – de préférence en fanfare et roulements de tambours. Et qui, ensuite, est immanquablement ressuscité, dans tous les coins de la planète. Aujourd’hui pour la deux centième fois. Marx est mort, longue vie à Marx !

    Lors de la journée de la lutte du mouvement ouvrier, le 1er Mai donc, c’est un certain Geert Noels qui a rejoint le long cortège international des fossoyeurs qui sont passés dans l’histoire pour enterrer Marx et dont les noms sont depuis longtemps oubliés. Le gestionnaire de fortune Geert Noels a lancé quelques idées-clés en guise de message du 1er mai 2018. Il a ainsi décrété que « l’opposition entre travail et capital appartient au passé ». Schluss damit, terminé. Il n’existe pas d’opposition. Dixit le gestionnaire de fortune, par ailleurs également gestionnaire des idées des possesseurs des grosses fortunes. Et, après avoir déclaré ce conflit éliminé, le gestionnaire de fortune estime qu’il est enfin temps que nous réalisions que ce sont les entrepreneurs qui apportent « la prospérité pour tous ». Voilà, l’opposition est balayée, Marx est enterré, et le capital prend soin de nous tous.


    « Sans les travailleurs, pas de richesse ». Cette question, d’où provient aujourd’hui la richesse, est une question cruciale dans l’histoire.
    Alors que Geert Noels twittait tout cela depuis sa zone de confort, les travailleuses et travailleurs de Lidl entamaient leur sixième journée de grève. Une grève qui a tout à voir avec la thèse de Noels, et donc aussi avec celle de Marx. D’après Noels, c’est Dieter Schwarz, le grand CEO de Lidl, qui apporte la prospérité à tous. Un peu comme ce patron anglais qui, dans le beau film Le Jeune Karl Marx, lance à Karl Marx : « Sans moi, pas de profit, et pas d’entreprise ». Ce à quoi Marx rétorque judicieusement : « Sans les travailleurs, pas de richesse ». Cette question, d’où provient aujourd’hui la richesse, est une question cruciale dans l’histoire.

    La richesse provient du travail. Marx montre comment le travail apporte de la plus-value, et par quels mécanismes un petit groupe s’approprie cette plus-value. Aux dépens de la collectivité. C’est évidemment on ne peut plus actuel. Dieter Schwarz n’a pas amassé sa fortune de 37 milliards d’euros par son propre travail. Mais bien par le travail de plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de Lidl dans 25 pays. C’est par leur labeur que la famille Schwarz est devenue toujours plus riche. Sa fortune est passée de 10 milliards d’euros en 2010 à 37 milliards d’euros aujourd’hui. 27 milliards d’euros supplémentaires en à peine huit années. Cela représente 85 000 euros en plus par membre du personnel, en huit ans de temps. Et ça ne se passe pas comme par magie. Tout est fait pour ça. Car entre-temps, chaque geste du personnel est chronométré. La technologie la plus moderne est mise en œuvre pour éviter le moindre « temps mort » – comprenez : le moindre moment de répit. Le temps de travail est intensifié, jusqu’à l’extrême. Jusqu’à rendre les gens à moitié fous : il faut décharger des palettes, remplir les rayons, cuire les pains, maintenir le magasin et le parking propres, être à la caisse, et avec le sourire s’il-vous-plaît. Trimer pour les uns, 27 milliards d’euros pour quelques autres. Telle est l’opposition entre travail et capital aujourd’hui, et il faut vivre seulement sur la planète Twitter pour ne pas le voir.
    Dieter Schwarz n’a pas amassé sa fortune de 37 milliards d’euros par son propre travail. Mais bien par le travail de plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de Lidl dans 25 pays.

    Une lutte pour le temps et pour le salaire
    La lutte pour le temps et la lutte pour le salaire, c’est une lutte entre des intérêts divergents dans la société, c’est une lutte entre des classes différents, explique Marx. Ce n’est pas un point de vue idéologique, ce n’est pas une question de bonne ou de mauvaise volonté, c’est un mécanisme du capital lui-même. « Le capital usurpe le temps qu’exigent la croissance, le développement et l’entretien du corps en bonne santé. Le capital vole le temps qui devrait être employé à respirer à l’air libre et à jouir de la lumière du soleil. Le capital lésine sur le temps des repas (...), sur le temps du sommeil (...). Le capital ne s’inquiète pas de la durée de la force de travail. Ce qui l’intéresse uniquement, c’est le maximum qui peut en être dépensé dans une journée », écrit Marx dans Le Capital.

    « Le travailleur isolé succombe sans résistance possible », constatait Marx. Les travailleurs doivent s’organiser, mettre fin à la concurrence entre eux et se battre. C’est ce qui s’est passé lorsque, quelque part chez Lidl, une travailleuse a dit « non » à la pression de plus en plus forte, et que ses collègues se sont jointes à elle, et les syndicats, et tout le magasin, et ensuite les autres magasins. Les travailleuses de Lidl se sont organisées en tant que classe, et elles ont gagné leur lutte. Une lutte pour le temps. Un engagement d’un temps plein par magasin, 305 emplois supplémentaires au total. Cela coûte 9 millions d’euros à la famille Schwarz et aux autres grands actionnaires de Lidl. Neuf millions d’euros, arrachés par la lutte sociale et les nouveaux rapports de force. Marx résumait ainsi le conflit : « Le capitaliste essaie continuellement d’abaisser les salaires à leur minimum physiologique et la journée de travail à son maximum physiologique, tandis que l’ouvrier exerce constamment une pression dans le sens opposé. La chose se réduit à la question des rapports de force des combattants. »

    Cette lutte, nous la voyons aujourd’hui partout. Elle encaisse des coups, elle est écrasée, elle sombre, mais elle revient toujours, immanquablement. Toujours, comme Marx lui-même. En petit et en grand. Chez Carrefour, où les gens exigent 5 minutes de pause supplémentaires. Chez Volvo, où un ouvrier a exactement 71 secondes pour faire sa tâche avant que la voiture suivante arrive, et où les travailleurs demandent quelques secondes supplémentaires. Un peu de répit. Une lutte pour le temps.

    Séparés, les doigts de la main sont fragiles. Ensemble, ils forment un poing
    S’il y a un documentaire sur l’histoire sociale belge qu’il faut avoir vu, c’est bien Misère au Borinage d’ #Henri_Storck et #Joris_Ivens. Celui-ci montre le sort des mineurs après la crise de #1929. Des mineurs extraient le meilleur charbon aux dépens de leurs santé, mais ils ne gagnent même pas assez pour acheter du bon charbon afin de chauffer leur logement. Des mineurs sont expulsés de chez eux à cause de leur participation à la grève générale de 1932. Le documentaire est muet, ce qui le rend encore plus fort. Il se termine sur un grand cortège de mineurs. Dans ce cortège, il n’y a ni drapeau ni calicot, seulement un grand cadre, une peinture : un portrait de Karl Marx. Il symbolise la force du mouvement ouvrier, et la lutte pour une société sans exploitation de l’homme par l’homme.

    Depuis, la situation a changé, direz-vous. Bien sûr. Mais avant tout parce que le mouvement ouvrier s’est organisé, parce qu’il a conscientisé et lutté et qu’il a construit des rapports de force. Le droit de s’organiser, le droit de grève, le droit de vote, les congés payés, la journée des huit heures et la semaine de quarante heures, la sécurité sociale… Rien n’a été obtenu gratuitement. Tout a été arraché d’en bas, dans des conflits souvent très durs. Et, dans le capitalisme, ces acquis sociaux et démocratiques sont en permanence mis sous pression. Les crises de 1973 et de 2008 ont été utilisées par le capital pour lancer une contre-offensive mondiale. Geler les salaires, flexibiliser le travail, contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel travail à n’importe quel salaire, faire travailler les gens de plus en plus longtemps. On peut ainsi encore augmenter la pression sur les conditions de salaire et de travail. Cela aussi, Marx l’avait déjà expliqué.

    « Marx est mort, les oppositions de classe n’existent plus, le capital prend soin de nous tous », écrivent les hérauts du libre-marché. Entre-temps, ils ne savent plus quoi faire des gains phénoménaux engrangés par les toutes grosses entreprises et ils planquent vingt-cinq mille milliards d’euros dans les #paradis_fiscaux. Le capitalisme prend soin de nous tous ? Rien que ces constructions fiscales coûtent chaque année aux trésors publics des États européens 1.000 milliards d’euros en rentrées fiscales, un montant qui est ensuite économisé dans les transports publics, dans l’enseignement, dans le secteur public des soins de santé ou dans la recherche publique.

    Ryanair, Deliveroo, Lidl... La leçon est et reste celle de Marx : c’est seulement en s’organisant que la concurrence au sein de la classe des travailleurs peut être arrêtée. 

     « Il n’existe plus d’opposition entre travail et capital », clament ces hérauts de la classe dominante. Mais, comme ils ne sont pas très sûrs de leur affaire, ils veulent s’assurer que la classe des travailleurs ne puisse pas s’organiser dans des organisations de lutte. D’où la multiplication des attaques sur les droits syndicaux et sur le droit de grève. Si on peut briser la colonne vertébrale de la classe ouvrière, on a alors le champ entièrement libre. Bien évidemment que c’est actuel. Cela se joue sous notre nez. Chez #Ryanair où le personnel se bat pour arracher ses droits syndicaux à des capitalistes comme Michael O’Leary. Chez #Deliveroo où les jeunes découvrent leur force collective et s’organisent. Chez #Lidl, bien sûr. Et la leçon est et reste celle de Marx : c’est seulement en s’organisant que la concurrence au sein de la classe des travailleurs peut être arrêtée. Séparés, les doigts de la main sont fragiles. Ensemble, ils forment un poing.

    Internationalisme
    « Un spectre hante l’Europe, le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une #Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le tsar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne », écrivent Karl Marx et Friedrich Engels au numéro 50 de la rue Jean d’Ardenne à Ixelles. Ce sont les mots d’ouverture du Manifeste du Parti communiste.

    Le spectre du communisme rôdait à Bruxelles. Le parcours de Marx est étroitement lié à Bruxelles. De Cologne à Paris, de Paris à #Bruxelles, où il était le bienvenu à la condition de ne rien publier de politique. Ce qui n’a pas été le cas. À Bruxelles, Marx fonde la première Ligue des communistes, et, avec Friedrich Engels, il écrit Le Manifeste du Parti communiste. Quand, en février 1848, la révolution éclate en France, le gouvernement belge en a des sueurs froides et décide d’expulser Marx.

    Marx a été arrêté à cause de sa phrase « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». Cette anecdote en dit long. Marx et Engels étaient des internationalistes.

    Un jour avant l’expulsion, la police bruxelloise débarque au deuxième étage de la pension « Bois sauvage », à la place Sainte-Gudule, où loge la famille Marx. Karl Marx veut montrer l’exploit d’huissier lui enjoignant de quitter notre pays le lendemain. Mais, distrait, il se trompe de document et montre le tract de la Ligue communiste sur lequel figure en grand : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Suite à quoi il est arrêté et emmené à l’Amigo, le cachot derrière l’hôtel de ville de Bruxelles.

    L’union des travailleurs et l’apport d’une perspective socialiste, c’en était trop pour le royaume belge #ultralibéral de l’époque, au capitalisme tout neuf. La liberté d’expression, c’était très bien, mais il ne fallait pas d’idées révolutionnaires dans notre pays. Au Parlement, le Premier ministre libéral Charles Rogier – non, pas Charles Michel – a justifié ainsi l’expulsion de Marx : « Tout étranger qui mène en Belgique une vie paisible, une vie tranquille, qui rend hommage à nos institutions libérales et les respecte, ceux qui ne cherchent pas par leur conduite à semer le trouble et l’émeute, ceux-là continueront à vivre libres et tranquilles comme les Belges eux-mêmes. Mais les étrangers qui viendraient susciter des désordres, des émeutes, qui voudraient entraîner le pays au-delà des limites que le pays s’est lui-même tracées, ces étrangers, nous continuerons à agir à leur égard avec sévérité. Qu’ils aillent dans leur pays chercher le triomphe de leurs théories. ».

    L’expulsion de Marx de Bruxelles a certes débouché sur une bonne chose. C’est suite à cela qu’il a abouti dans le centre du capitalisme mondial à l’époque, Londres. Et c’est là qu’il a écrit Le Capital. Marx a été arrêté à cause de sa phrase « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». Cette anecdote en dit long. Marx et #Engels étaient des internationalistes. Marx a décrit la manière dont l’extermination et l’oppression de la population autochtone en Amérique latine, le pillage des Indes, la transformation de l’Afrique en territoire de commerce de la population noire ont constitué l’aube de la production mondiale capitaliste. Leur perspective était internationale, et leur réponse était également internationale. Ils se sont consacrés sans relâche à donner forme à un mouvement international des travailleurs et à offrir une perspective de lutte socialiste, avec toutes les langues, lettres, discussions, luttes, débats et voyages que cela nécessitait. Pour forger une classe internationale, qui a conscience d’elle-même et qui se lève contre le capital international organisé. Cent quarante ans plus tard, nous avons besoin de davantage de cette sorte d’internationalisme, et non pas moins.

    Un changement de paradigme vers une société sans exploitation
    Quand Copernic, Kepler, Galilée ont affirmé que la Terre et d’autres planètes tournaient autour du soleil, et donc, que tout ne tournait pas autour de la Terre, ils ont été traités de fous et d’hérétiques. Ils ont produit une révolution dans la pensée, mais leur époque n’était pas mûre pour celle-ci. Ce n’est qu’après plusieurs générations que l’on a admis qu’ils avaient raison. C’est ainsi que la vision qu’avaient les gens à propos de la Terre et de l’univers a été bouleversée. Quand le cadre de pensée dominant est fortement modifié, on parle d’un changement de paradigme. Une rupture avec le cadre de pensée dominant s’opère toujours sur plusieurs générations. 

    Il n’en va pas autrement pour Karl Marx et Friedrich Engels. Ils ont créé un changement de paradigme dans la pensée de l’histoire humaine. Ils ont apporté une réponse à la question sur la manière dont, au cours de l’histoire, on passe d’une forme de société à une autre forme de société. Ils ont observé que les hommes se sont toujours organisés autour de la production : pour vivre, pour manger, pour se loger et pour se développer, les êtres humains devaient produire. Ils ont montré comment le développement de la technique et de la science, de la connaissance de la production et des compétences est une force motrice dans l’histoire humaine. Et ils ont aussi découvert cet autre moteur de la roue de l’histoire humaine : l’action de hommes, les interactions sociales entre les gens et la lutte sociale entre les différents intérêts et classes dans la société.

    Le changement arrive par l’action. « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde ; il s’agit maintenant de le transformer », a écrit Marx sur un papier à Bruxelles. Marx et Engels étaient des révolutionnaires. Ils ont placé leur vie sous le signe de l’émancipation de la classe ouvrière et de la lutte pour une société sans exploitation de l’homme par l’homme.

    La société n’est pas faite par des lois de la nature, elle est faite par des êtres humains. 

    Marx et Engels le savaient : la société n’est pas faite par des lois de la nature, elle est faite par des êtres humains. Et elle peut donc aussi être changée par des êtres humains. Les pharaons en Égypte, les aristocrates athéniens, les empereurs chinois, les nobles du Moyen Âge étaient tous persuadés que leur règne serait éternel et qu’il n’y avait pas d’autre société possible. Jusqu’à ce que leur modèle soit menacé : par de nouveaux développements scientifiques et techniques, par de nouvelles possibilités de production et par des nouvelles conceptions. Jusqu’à ce que les tensions sociales deviennent si fortes que la forme de la société doive changer.

    Une nouvelle forme de #société n’arrive pas de manière soudaine. Le capitalisme aussi a eu besoin d’une très longue période pour s’installer. Il y a eu les premières tentatives dans la Gênes et la Venise de la seconde moitié du quatorzième siècle. Il y a eu le développement de relations capitalistes dans la Hollande et l’Angleterre du seizième siècle. Ce n’est qu’après tout un processus de conflits et de compromis avec le féodalisme usé que le capitalisme a pu réellement s’imposer comme système politique, au dix-neuvième siècle. Le capitalisme n’a pas réussi dès ses premières tentatives. Il faudrait donc être étroit d’esprit pour rejeter le socialisme parce qu’il n’a pas réussi lors de ses premières tentatives de construction. C’est un long processus historique, avec des hauts et des bas. Avec de belles réalisations, mais aussi avec de graves erreurs.

    Le changement de paradigme que Copernic, Darwin et Marx ont opéré, chacun sur leur terrain, ne signifie bien sûr pas que plus rien n’a changé depuis. La science évolue continuellement et de nouvelles perspectives apparaissent. Il n’empêche que le changement de paradigme de Marx et Engels reste aujourd’hui inspirant.
    Face à la #pensée_unique étouffante qui domine aujourd’hui la société, nous avons besoin d’un autre horizon. La crise du climat, la volonté de plus en plus grande de mener des guerres, les gens qui fuient leur pays, les tendances croissantes de l’autoritarisme et de la militarisation de la société, les paradis fiscaux et le caractère parasitaire du capital, tout cela demande une réponse globale. Il ne s’agit pas d’un détail ici et là. Il s’agit de l’avenir de l’humanité et de la planète. Nous avons à nouveau besoin d’un changement de paradigme pour y apporter une réponse. Et une autre société, non pas comme une utopie ou un beau rêve romantique, mais comme une réponse nécessaire aux défis d’aujourd’hui. Plus grandes seront les ruines du capitalisme, plus ceux qui défendent les intérêts de celui-ci affirmeront haut et fort que Marx est mort, que le capital va prendre soin de nous tous, et qu’il n’y a pas d’alternative possible. En même temps, de nouvelles générations de jeunes continueront à rechercher une perspective émancipatoire et libératrice pour l’homme et la planète et, à chaque fois, ils redécouvriront Marx. « La vérité est l’enfant du temps, pas de l’autorité », répondait Galilée à ses accusateurs dans une pièce de théâtre de Bertolt Brecht. La société ne doit pas tourner à la mesure du profit, mais à la mesure de l’humain. C’est pourquoi nous sommes marxistes. Des marxistes de notre temps et à notre manière. Marx est mort. Longue vie à Marx !

    Discours de Peter Mertens, président du PTB, prononcé lors de la soirée « Marx 200 » le 5 mai 2018 à Bruxelles.

    http://ptb.be/articles/200-ans-de-karl-marx-un-changement-de-paradigme-vers-une-societe-sans-exploitati
     #marx #capitalisme #histoire #travail #marxisme #philosophie #économie #karl_marx #socialisme #richesse #dieter_schwarz Peter_Mertens #PTB

  • Sur la manière dont on fabrique un #grand_homme - Pierre Rissient
    Je découvre Pierre Rissient, beaucoup d’articles font son éloge funèbre en insistant sur le fait qu’il a co-produit le seul film réalisé par une femme et doté d’une demi palme d’or à Cannes.
    On apprend que cet homme etait pote avec Tarantino et Scorces et on parle du festival de cannes post-weinstein. Du coup je me demande quelles relations avait ce Pierre Rissant avec Weinstein le serial-violeur. Au passage je rappel que le tag #balancetonporc à été crée car le porc était le nom que les actrices donnaient à Weinstein à Cannes.

    C’est impossible que ce Pierre Rissient ignore ce que faisait Weinstein. En cherchant des infos sur les liens entre Rissant et Weinstein je trouve ceci daté de 2008 (ca donne un indication sur le lien entre les porcs et weinstein au passage) :

    Il y a trois ans, ils claquaient la porte de Disney, lui laissant leur société Miramax - et son extravagant catalogue de films. Depuis, les frères Weinstein n’étaient plus réapparus à la lumière. Mais leur dernier film, Zack and Miri Make a Porno, vient de faire un tabac au festival de Toronto. Les Weinstein, producteurs mythiques du cinéma américain des années 1990, sont peut-être de retour.

    Nés en 1952 et 1954, Harvey et Bob font leur entrée dans le septième art en 1979, à l’aube de l’ère des blockbusters. Le nom de leur société - Miramax - est un hommage à leur mère Miriam et à leur père Max, un tailleur de diamants qui avait combattu en Egypte pendant la seconde guerre mondiale avant de soutenir la cause sioniste.

    Elevés dans le Queens dans des conditions modestes, les deux frères ont grandi dans le culte de la famille Kennedy, mais aussi de la fratrie. Malgré des disputes parfois violentes, ils ont toujours travaillé main dans la main. Véritable cinéphile, doté d’une agressivité très hollywoodienne, Harvey, le plus grand (et le plus gros) des deux, le plus extraverti aussi, s’occupe directement des films.

    Il est aussi le plus redouté - notamment pour sa violence légendaire. Une réputation qui lui vaut d’être caricaturé par Tom Cruise dans Tropic Thunder, le film de Ben Stiller dont la sortie française est prévue le 15 octobre.

    Certains cinéastes le détestent. Sa tendance assumée à couper dans les films lui vaut le doux surnom d’"Harvey Scissorhands", référence au film Edouard aux mains d’argent, dans lequel Johnny Depp porte une paire de ciseaux en guise de mains.

    Mais Harvey est un séducteur sans pareil. Doublée d’une grande intelligence et d’un sens aigu de la communication, son agressivité devient un atout quand il s’agit de défendre un film. « La première fois que je l’ai rencontré, se souvient Vincent Maraval, patron des ventes internationales chez Wild Bunch, il voulait nous acheter Delicatessen. On ne le connaissait pas et on n’avait aucune intention de le lui vendre. Pour nous prouver sa motivation, il est parti puis est revenu déguisé en boucher, avec une tête de cochon sous le bras ! On a fini par lui laisser le film... »

    Quant à ses interventions sur la table de montage, elles relèvent, pour certains, d’un instinct très sûr. Pierre Rissient, qui fut membre du comité de sélection du Festival de Cannes et travailla avec Harvey sur La Leçon de Piano, de Jane Campion, et Little Buddha, de Bernardo Bertolucci, témoigne : « Quoi qu’on pense de Little Buddha, le film se tenait mieux après ses suggestions. Dans sa génération, Harvey est un des seuls à être compétent. »

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/cinema/article/2008/09/13/les-freres-weinstein-refont-leur-cinema_1094856_3476.html#KjWTXQQgzcvdDbW0.9

    Du coup le « féminisme » de Rissient me semble assez particulier car si d’un coté il a co-produit le seul film réalisé par une femme (et du coup je me demande si cette co-palme est pas finalement un cadeau fait à Rissient par ses potes quetards de cannes), Bertolucci est notoirement connu pour le viol de Maria Sheinder
    https://www.lesinrocks.com/2016/12/04/cinema/dernier-tango-a-paris-bertolucci-reconnait-organise-viol-de-comedienne-m
    Et j’ai pas vu Lillte Bouddha mais le pitch fleur un peu le supremacisme blanc, le sauveur blanc et le colonialisme.

    Alors on a des articles élogieux pour un mec totalement inconnu du publique et on efface son amitié avec Weinstein, Tarantino (qui agresse aussi ses actrices en les étranglant jusqu’à l’évaouissement), Bertolucci... pour en faire un pseudo féministe à demi-mots

    Weinstein a co-produit la lecon de piano (un film très douteux du point de vue féministe soit dit en passant, ca m’étonne pas que Weinstein ai produit cet érotisation du chantage sexuel).

    L’institut lumière qui fait la comm pour l’hagiographie de cet inconnu mentionne le nom de son épouse Yung Hee et là j’aimerais bien savoir quelle est la différence d’age entre ce Pierre Rissient et son épouse. J’ai pas trouvé d’infos à ce sujet mais j’ai comme l’impression qu’elle n’a pas 81 ans.

    Bref hier au détour d’un article sur la vieillesse chez les 68tards je tombe sur un exemple de la manière dont la mémoire d’une féministe est faite en 2018 :

    https://seenthis.net/messages/692095
    « Le féminisme radical de Thérèse, sa vision très politique, un peu mégalo et autocratique, n’ont pas toujours facilité les choses, créant des conflits incessants non seulement avec la mairie, mais aussi avec les femmes du projet (un premier groupe a d’ailleurs explosé dès 2011). »

    Au passage je relève l’absence de sororité de cette journaliste qui installe une image très négative de Thérèse Clerc tandis que les hagiographes de Pierre Rissient sont des hommes. C’est peut être un hasard mais cette absence de sororité est un problème pour l’historicisation des femmes et la mémoire en particulier des féministes (qui vont toujours trop loin)

    Les inrock révèlent un peu plus qui est ce Rissient, un gros masculiniste aux tendances extrème droitières : https://www.lesinrocks.com/2018/05/06/cinema/pierre-rissient-disparition-dun-activiste-cinephile-111080076

    Dans ce cinéma, ils avaient établi un fameux carré d’as : Raoul Walsh, Otto Preminger, Fritz Lang et Joseph Losey. Des cinéastes qui ne faisaient pas dans le sentimentalisme ni n’abusaient d’ornementations stylistiques gratuites, menant leurs récits de manière sèche, autoritaire, dans un style sobre qui ne prenait jamais le pas sur le récit et l’action. Des cinéastes également portés vers la masculinité, dans leurs thèmes ou leur esthétique, point sur lequel insistaient les macmahoniens ce qui leur valut des soupçons de sympathies droitières, voire pire.

    Les inrock disent que bien sur c’etait pas un vrai, mais les inrock adorent faire la pub de Cantat et Orselan du coup si les inrock disent que c’est pas un fasciste masculiniste c’est que c’en est un. Il était peut être pas fascite sur tous les plans, mais il y beaucoup d’élément pour dire qu’est c’était un facho de la bite, un mussolinien du zob, un pinochien de la pine, c’est à dire un masculiniste.

    Du coup ca explique le si faible nombre de réalisatrices selectionnées à cannes puisque c’est ce type affreux qui fait des films « éxotico-érotique aux phillipines » (erk !) qui choisissait les films de ce festival misogyne.

    Et du coup cette année, pour la première session de cannes post-weinsteins le festival est dédié à cet homme qui faisait l’éloge de Weinstein.

    #legende_noire #legende_blanche #historicisation #fraternité #fratriarcat #féminisme #cannes #culture_du_viol #mémoire #amnesie #weinstein #balancetonporc #masculinisme

  • Un blogueur arrêté en Egypte pour « apologie de l’athéisme »

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/un-blogueur-arrete-en-egypte-pour-apologie-de-latheisme_mg_5aeed1d3

    Sherif Gaber, un blogueur égyptien de 25 ans a été arrêté, samedi, par les autorités égyptiennes pour “apologie de l’athéisme”. Déjà arrêté en 2013 pour avoir “prôné l’athéisme”, le jeune homme, actuellement placé en garde à vue, devrait comparaitre ce dimanche devant le parquet, selon des informations de l’activiste et avocat Gamal Eid, à la tête du Réseau arabe d’information sur les droits de l’Homme (ANHRI), données à l’AFP. 

    Le blogueur est cette fois-ci poursuivi pour propos blasphématoire allant à l’encontre de l’article 98 du Code pénal égyptien qui condamne toute personne qui dissémine “par écrit ou par tout autre moyen, des idées extrêmes afin d’inciter au combat, se moquer et insulter une religion ou nuire à l’unité nationale”.

    Le jeune homme, depuis quelques années, édite et publie des vidéos satiriques critiquant la religion. Des vidéos aux titres comme ″Dieu existe-t-il ?”, “L’évolution et la religion sont incompatibles” ou encore “Critiquer la religion est un droit humain”, lui ont valu une série de poursuites judiciaires.

    Par ailleurs, il milite ouvertement pour les droits des homosexuels et des “libres penseurs”. En octobre 2013, il avait été arrêté lors d’un raid de nuit sur sa maison, par les membres de la sécurité de l’Etat et de l’armée.

  • Liberté de la presse : quatre pays africains mieux classés que la France

    http://geopolis.francetvinfo.fr/liberte-de-la-presse-quatre-pays-africains-mieux-classes-que-l

    « La libération de la haine contre les journalistes est l’une des pires menaces pour les démocraties », constate le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire. La carte du monde dressée par RSF à partir de son classement mondial de la liberté de la presse s’est encore assombrie : 21 pays sont désormais placés en situation « très grave », un niveau record, l’Irak ayant rejoint cette année cette catégorie où figurent des régimes autoritaires comme l’Egypte (161e), la Chine (176e) ou la Corée du Nord, toujours en 180e et dernière position.

    http://geopolis.francetvinfo.fr/sites/default/files/styles/asset_image_full/public/assets/images/2018/04/La-libert-presse-en-Afrique-selon-RSF.jpg?itok=P2iPGV1U

    Au niveau des grandes régions du monde, RSF classe l’Afrique en troisième position derrière l’Europe, l’Amérique mais devant l’Asie-Pacifique.

    Norvège, Suède, Pays-Bas, Finlande ou Suisse… Voilà les pays les mieux notés par RSF en matière de liberté de la presse. Pays européens à fort pouvoir d’achat et à vie politique stable. Au niveau du continent africain, le premier pays à apparaître est le Ghana (23e position), suivi de la Namibie (26e), de l’Afrique du Sud (28e) ou du Cap Vert (29e). Quatre pays africains qui sont donc mieux classés que la France (33e).

  • Cinq stratagèmes pour générer des revenus dans le monde arabe...

    https://orientxxi.info/magazine/cinq-stratagemes-pour-generer-des-revenus-dans-le-monde-arabe,2418

    La troisième place revient à une variante de la manœuvre « penser global, agir local ». Les petits pays doivent en effet être créatifs pour espérer générer des revenus conséquents. Des pays européens comme le Liechtenstein, le Luxembourg et même les Pays-Bas ont trouvé leur veine en tant que paradis fiscaux, mais ce genre d’opportunité reste limité dans des États fragiles ou autocratiques. Djibouti a mis au point une nouvelle façon d’aborder le problème. Bien que manquant de terres arables, le pays dispose d’un littoral sablonneux le long du très fréquenté golfe d’Aden. Celui-ci se situe également à deux pas des conflits au Yémen, en Somalie et au Soudan du Sud. Djibouti a ainsi su capitaliser sur cet emplacement en louant des terres à des armées étrangères. Il accueille aujourd’hui des bases militaires de la France, de l’Italie, du Japon, de l’Arabie saoudite, des États-Unis et de la Chine. Ne voulant pas être en reste, l’Inde, la Russie et la Turquie semblent également intéressées. Les bases les plus chères rapporteraient, selon les rumeurs, dans les 20 à 100 millions de dollars (16,3 à 82 millions d’euros) par an. L’ensemble de ces sommes pourrait bien générer la moitié des recettes annuelles du gouvernement. Une seconde alternative pour les pays plus grands consiste à devenir un allié militaire privilégié des États-Unis — pensons au Pakistan, à Israël ou à l’Égypte — ce qui leur garantit des milliards en aide militaire directe, quelle que soit la qualité de leur gouvernance.

  • جريدة الرياض | قمة الظهران.. سلام مع إسرائيل ومواجهة إيران
    http://www.alriyadh.com/1674976

    Signalé par Mujtahid (twitter saoudien) : l’actuel sommet arabe en Arabie soudite DOIT se terminer par la décision « historique » d’une paix signée avec Israël... Les USA n’ont pas rendu la chose facile à MBS en bombardant la Syrie à l’occasion de « l’agression tripartite » contrela Syrie (appelée ainsi en référence à la guerre du même nom associant France, GB et Israël contre l’Egypte en 1956). Au passage,on note que la terrible dispute entre le Qatar et l’Arabie saoudite passe au second plan, les deux Etats rivalisant de bassesse pour complaire aux USA.

    #catastrophe_arabe

  • Je compile ici toutes les occurrences de Israfrique pour avoir une vue d’ensemble du racisme et de la négrophobie en israel, dans la rue comme à la tête de l’Etat, et des relations complexes entre l’entité sioniste et le continent africain...

    Israël et les diamants du sang : un secret bien gardé
    Patrick Galey, al-Akhbar, le 21 mai 2012
    https://seenthis.net/messages/347887

    Israel’s Ethiopians suffer different ’planned’ parenthood
    Efrat Yerday, Haaretz, le 11 décembre 2012
    https://seenthis.net/messages/102573

    Tel Aviv : Israelis Want Africans Out
    David Sheen, Youtube, le 22 décembre 2012
    https://www.youtube.com/watch?v=OOGSBHqRDuw

    Israël reconnaît avoir contrôlé les naissances des immigrées éthiopiennes
    Le Monde, le 29 janvier 2013
    https://seenthis.net/messages/110981

    Quand Israël impose la contraception à ses Éthiopiennes
    Armin Arefi, Le Point, le 30 janvier 2013
    https://seenthis.net/messages/337917

    Israel to probe birth control for Ethiopian immigrants
    Ma’an News, le 28 février 2013
    https://seenthis.net/messages/118273

    Afrique-Israël, Les liaisons dangereuses
    Afrique Asie N°92, Juillet-Août 2013, pages 16 à 28 :
    https://seenthis.net/messages/325947

    L’Israfrique passe aussi par la musique
    La Campagne BDS France, Le Courrier, le 14 août 2013
    https://seenthis.net/messages/325947

    Les immigrés illégaux africains en Israël seront expulsés vers l’Ouganda
    Michel Paul, RFI, le 31 août 2013
    https://seenthis.net/messages/325947

    Égypte, Sinaï, Libye, Israël : les routes sanglantes des migrations
    Séverine Evanno, Orient XXI, le 17 octobre 2013
    https://seenthis.net/messages/419810

    What Makes Nigeria Israel’s Strongest Ally in Africa ?
    Jonny Paul, Arutz 7, le 11 septembre 2014
    https://seenthis.net/messages/325947

    Les armes israéliennes du génocide des Tutsis
    Survie, le 1er février 2015
    https://seenthis.net/messages/347887

    L’histoire cachée des exportations militaires israéliennes vers le Sud-Soudan
    Itai Mack et Idan Landau, +972, 30 mai 2015
    https://seenthis.net/messages/517121

    La révolte des Israéliens noirs
    Michel Warschawski, Orient XXI, le 3 juin 2015
    https://seenthis.net/messages/419810

    Israël expulsé du Sommet de l’Union africaine à Malabo
    Fouâd Harit, Afrik, le 2 juillet 2015
    https://seenthis.net/messages/390574

    Arnaque à l’israélienne : « Allô président ? Ici Jean-Yves »
    Jeune Afrique, le 10 août 2015
    https://seenthis.net/messages/397487

    Israël “relâche” des centaines de demandeurs d’asile dans le désert
    Courrier International, le 26 août 2015
    https://seenthis.net/messages/685698

    Les armes israéliennes alimentent les atrocités en Afrique
    Rania Khalek, The Electronic Intifada, le 24 septembre 2015
    https://seenthis.net/messages/411859

    Israeli mob attacks dying Eritrean refugee after soldier is killed
    Rania Khalek, The Electronic Intifada, le 19 octobre 2015
    https://seenthis.net/messages/419810

    Cameroun : Paul Biya sous protection israélienne
    Jeune Afrique, le 19 novembre 2015
    https://seenthis.net/messages/616208

    A la recherche d’un refuge en Israël : questionnement sur les demandeurs d’asile venus d’Erythrée
    Le carnet du CRFJ, le 13 janvier 2016
    https://seenthis.net/messages/620916

    Comment Israël se débarrasse de ses réfugiés africains
    Courrier International, le 18 février 2016
    https://seenthis.net/messages/685698

    Between Fences
    Avi Mograbi, Youtube, le 16 mars 2016
    https://www.youtube.com/watch?v=ZFv0Oayk8vE

    Avi Mograbi : “Israël est un pays raciste où la question de la pureté de la race est sans cesse posée” -
    Mathilde Blottière, Télérama, le 25 mars 2016
    https://seenthis.net/messages/473494

    Israel is a racist country. Take it from me, an Ethiopian Israeli
    Revital Iyov, Haaretz, le 30 juin 2016
    https://seenthis.net/messages/505848

    Pour rendre hommage à Netanyahu, le président ougandais salue... la Palestine
    L’Express, le 4 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/508061

    Israël reçoit le soutien de l’Ethiopie pour un poste d’observateur à l’UA
    The Times of Israel, le 7 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/507675

    Hilarious speech by Ugandan President at Israel Entebbe Raid commemoration
    The Global Jewish Channel, Youtube, le 7 juillet 2016
    https://www.youtube.com/watch?v=5TaJSMoC2oI

    Israël et l’Afrique
    Hicham Mourad, Ahram, le 13 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/510277

    Le discours absurde du président Ougandais face à Benyamin Nétanyahou
    Laureline Savoye, Le Monde, le 18 juillet 2016
    https://seenthis.net/messages/510277

    Israël : pour le chef de la police, les Ethiopiens sont « naturellement suspects »
    Michel Paul, le 31 août 2016
    https://seenthis.net/messages/520689

    A New York, Netanyahu en profite pour rencontrer 15 dirigeants africains
    Times of Israel, le 23 septembre 2016
    https://seenthis.net/messages/527748

    Public Protector Thuli Madonsela shocks human rights activists by speaking at Israel event
    BDS South-Africa, le 26 septembre 2016
    https://seenthis.net/messages/527748

    Togo : Faure Gnassingbé s’offre la sympathie de Benyamin Netanyahou
    Rufus Polichinelle, Afrique Sur 7, le 6 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/527748

    The Rwanda the world doesn’t know
    Zahra Moloo, Pambazuka News, le 6 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/532773

    Le Togo abritera le sommet Israël-Afrique sur la « Sécurité et le Développement »
    French.xinhuanet, le 22 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/535691

    Israeli Rabbi Uses Ethiopians, Sudanese Infants for Circumcision Training, Report Shows
    Haaretz, le 29 novembre 2016
    https://seenthis.net/messages/546684

    Un rabbin israélien appelle les Africains de « la chair à canon » pour les étudiants en circoncision
    Middle East Eye, le 2 décembre 2016
    https://seenthis.net/messages/547692

    Israeli teens charged for brutally beating asylum seeker to death
    John Brown, +972 Magazine, le 4 décembre 2016
    https://seenthis.net/messages/548261

    Représailles diplomatiques d’Israël contre la Nouvelle-Zélande et le Sénégal
    Le Figaro, le 24 décembre 2016
    https://seenthis.net/messages/554553

    Israel urged to apologise for disappeared babies
    Jonathan Cook, Al Jazeera, le 2 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/556729

    Israël instamment prié de présenter ses excuses pour les bébés disparus
    Jonathan Cook, Al Jazeera, le 2 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/559618

    Lebanese president blames Israeli Mossad for assassinating businessman in Angola
    Jack Khoury, Haaretz, le 4 janvier 2017
    https://seenthis.net/messages/557556

    Rejetés par Israël, des Érythréens trouvent refuge en Allemagne
    Yermi Brenner, Al-Jazeera, le 3 mars 2017
    https://seenthis.net/messages/576391

    Le Conseil adopte onze résolutions dont cinq sur les droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés
    ​Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le 24 mars 2017
    https://seenthis.net/messages/583006

    L’Afrique draguée par Israël - Mondafrique
    Raouf Farrah, Mondafrique, le 28 mars 2017
    https://seenthis.net/messages/583180

    Empire Files : Anti-Black Racism Reveals Israel’s White Supremacy
    TeleSUR English, Youtube, le 31 mars 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=5YtaYX7Rstc

    Maroc : Mohammed VI annule sa participation au 51e sommet de la Cedeao, auquel est invité Benyamin Netanyahou
    Nadia Lamlili, Jeune Afrique, le 2 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/603800

    $1 billion Israeli solar commitment to ECOWAS
    Africa Newsroom, le 2 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/603800

    Report de la rencontre entre Netanyahu et le président du Togo
    Times of Israel, le 4 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/604139

    L’ambassadeur d’Israël de retour au Sénégal s’interroge : « Je ne comprends pas pourquoi le Sénégal se montre plus radical que les Arabes »
    Ayoba Faye, Press Afrik, le 15 Juin 2017
    https://seenthis.net/messages/607496

    Inside Israel’s Secret Program to Get Rid of African Refugees
    Andrew Green, Foreign Policy, le 27 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/613160

    En visite en Israël, Kagame salue une coopération « fleurissante »
    Afrique Expansion, le 11 juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/614307

    Torture and Detention in Cameroon
    Forensic Architecture, juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/616208

    Cameroonian Troops Tortured and Killed Prisoners at Base Used for U.S. Drone Surveillance
    Robert Trafford, Nick Turse, The Intercept, le 20 juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/616208

    Haftar : Israeli secret aid to Libya’s strongman reveals a new friend in Africa
    Richard Silverstein, Middle East Eye, le 4 août 2017
    https://seenthis.net/messages/620229

    En invitant Netanyahu, les dirigeants africains célèbreront le racisme, le colonialisme et l’apartheid
    Farah Najjar, Al-Jazeera, le 15 août 2017
    https://seenthis.net/messages/623616

    L’Afrique du Sud va-t-elle repousser l’offensive de charme d’Israël en Afrique ?
    Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 18 août 2017
    https://seenthis.net/messages/623616

    Sommet Afrique-Israël : une vingtaine de chefs d’Etat déjà annoncés à Lomé
    Africa Time, le 21 août 17
    https://seenthis.net/messages/623616

    En Afrique du Sud, l’ANC boycotte une délégation israélienne
    Pierre Magnan, Geopolis Afrique, le 23 août 2017
    https://seenthis.net/messages/623616

    High Court : State cannot detain migrants indefinitely
    Yonah Jeremy Bob, Jerusalem Post, le 28 août 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Israeli Supreme Court strikes down key part of African migrant policy
    Times of Israel, le 30 août 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    « Il existe aujourd’hui un momentum dans les relations entre Israël et l’Afrique »
    Cyril Bensimon, Le Monde, le 1er septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/629169

    Le sommet Israël-Afrique repoussé face au boycott
    Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 11 septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/629169

    Foreign ministry says Africa-Israel Summit postponed due to Palestinian pressure
    Ma’an News, le 11 septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/628937

    Eritrean Asylum Seekers in Israel Increasingly Turning to Prostitution
    Vered Lee, Haaretz, le 12 septembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Une mine de controverses (16 minutes)
    Radio Canada, Enquête, le 9 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/644776

    Netanyahu : It is time to deport African migrants
    Yonah Jeremy Bob, Jerusalem Post, le 19 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Israël durcit sa politique migratoire et veut expulser 38 000 migrants africains
    Michel Paul, RFI, le 20 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    Les propositions d’Israël pour la réinstallation préoccupent le HCR
    Asile, le 21 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israeli Minister tells asylum seekers to relocate or go to jail after detention centre closure
    Ecre, le 24 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/620916

    What’s in A Name ? Exploring the Role of Law and Bureaucracy in The Everyday Construction of Holot, an ’Open Detention Facility’ for ’Infiltrators’ in Israel
    Maayan Ravid, University of Oxford, le 28 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/649886

    Rwanda says no to migrant deportation
    Sheldon Gellar, Jerusalem Post, le 2 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/649717

    Amnesty : EU-AU plan to help refugees in Libya ’unrealistic’
    Julia Vergin, DW, le 2 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/649717

    What happens to Refugees sent from Israel to Rwanda ?
    Reut Michaeli, Hotline for Refugees and Migrants, le 6 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/646198

    Jérusalem : qui a voté quoi en Afrique ?
    Jules Crétois, Jeune Afrique, le 22 décembre 2017
    https://seenthis.net/messages/654571

    Israël lance un programme d’expulsion de dizaines de milliers de migrants
    Le Monde, le 3 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/685698

    Après l’Ouganda, le Rwanda dément vouloir accueillir des migrants en provenance d’Israël
    Jeune Afrique, le 8 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël veut déporter en masse les réfugiés africains
    David Sheen, The Electronic Intifada, le 22 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/685698

    Israeli pilots refuse to deport Eritrean and Sudanese migrants to Africa
    Martin Plaut, Eritrea Hub, le 22 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel : Don’t Lock Up Asylum Seekers
    HRW, le 22 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Migranti : Israele, sopravvissuti Shoah contro espulsioni
    ANSA Med, le 23 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662638

    Israelske piloter nekter å fly deporterte asylsøkere til Afrika
    Aftenposten, le 23 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662638

    Doctors, Pilots and Rabbis : Opposition Grows to Israel’s Plan to Deport Asylum Seekers
    Haaretz, le 24 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/662772

    Holocaust Survivors Implore Netanyahu : Don’t Send Asylum Seekers on a Journey of Pain, Suffering and Death
    Ilan Lior, Haaretz, le 25 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    La lutte contre l’expulsion des réfugiés africains est un moment charnière dans l’histoire d’Israël
    Gideon Levy, Haaretz, le 28 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Holocaust Survivors Urge Israel Not to Deport 38,000 African Refugees
    Carlos Ballesteros, Newsweek, le 28 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    African Deportations Are Creating a Religious Controversy in Israel
    Emma Green, The Atlantic, le 30 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Prison or deportation : The impossible choice for asylum seekers in Israel
    Annie Slemrod, Irin, le 31 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel begins issuing deportation notices to thousands of African refugees
    Chris Baynes, The Independent, le 4 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671630

    Israel Starts Issuing Deportation Notices to African Asylum Seekers
    Ilan Lior, Haaretz, le 4 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Why is Israel expelling thousands of African refugees ?
    Al Jazeera, le 5 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Primi fogli di via a 200 eritrei : due mesi per partire o sarà carcere
    Franco Maria Fontana, Twitter, le 7 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    La prison plutôt que l’expulsion, disent des migrants en Israël
    Times of Israel, le 7 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    L’État sioniste n’a jamais été un refuge
    Yara Hawari, Al Jazeera, le 16 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671352

    Ruling gives a drop of hope for asylum seekers facing deportation in Israel
    Joshua Leifer, +972, le 19 février 2018
    https://seenthis.net/messages/670809

    African asylum seekers in Israel go on hunger strike to protest imprisonment
    JTA, le 21 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël : le gouvernement Netanyahou a démarré l’emprisonnement des migrants africains
    Jeune Afrique, le 22 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671662

    Pair of Israelis Convicted of Beating African Asylum Seeker to Death
    Josh Breiner, Haaretz, le 23 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671895

    Documentary on Israeli racism against Africans
    Israeli Apartheid Week South Africa, le 23 février 2018
    https://seenthis.net/messages/671630

    Thousands of Africans protest Israeli deportation plan
    Daily News, le 24 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Condamnons l’expulsion forcée des requérants d’asile par Israël !
    Emmanuel Deonna, Dana Landau, Alon Plato, Ana Wild, Le Temps, le 27 février 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel’s big lie revealed : Deported asylum seekers in Uganda lament broken promises and a grim future
    Uzi Dann, Haaretz, le 4 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/673864

    Israël : la justice suspend un plan d’expulsion de milliers d’Africains
    Europe 1, le 15 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israel freezes deportations of asylum seekers after court challenge
    Times of Israel, le 15 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Le Grand Rabbin d’Israël traite les Afro-américains de « singes »
    Middle East Monitor, le 21 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/678950

    Over 20,000 rally in Tel Aviv in support of asylum seekers
    Times of Israel, le 24 mars 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël annonce l’annulation du controversé projet d’expulsions de migrants africains
    France 24, le 2 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682146

    Israël va réinstaller une partie de ses migrants africains dans des pays occidentaux
    RT France, le 2 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682146

    UNHCR and Israel sign agreement to find solutions for Eritreans and Sudanese
    UNHCR, le 2 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682336

    Israel scraps plan to send African migrants to West
    BBC, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Italy ’unaware’ of migrant resettlement deal announced by Israel
    The Local, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/646198

    Israël : Netanyahu annule l’accord avec l’ONU sur les migrants africains
    Le Point, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682146

    Israël : Nétanyahou annule l’accord sur les migrants africains
    Le Figaro, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682336

    Migrants africains en Israël : Benyamin Netanyahu, machine arrière toute
    Guilhem Delteil, RFI, le 3 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682513

    Migrants subsahariens en Israël : comprendre la volte-face de Netanyahou en quatre questions
    Arianna Poletti et Stefano Lorusso Salvatore, Jeune Afrique, le 5 avril 2018
    https://seenthis.net/messages/682513

    #Palestine #recension #Israfrique #racisme #négrophobie #migrants #réfugiés #Apartheid #Profilage #Afrique #union_africaine #Ethiopie #Ouganda #Érythrée #Nigeria #Rwanda #Sud_Soudan #Afrique_du_Sud #Togo #Soudan #Darfour #Sénégal #Angola #Maroc #Kenya #Algérie #Égypte #Liberia #Cameroun #Libye #Tunisie #Mauritanie #Congo

  • Eglise.
    http://www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/e/eglise.html

    Au point de vue politique et social, la puissance de l’Eglise a toujours été concentrée dans le clergé, c’est-à-dire en la personne des hommes qui font profession de servir la religion. C’est pourquoi, il est d’usage de donner au mot Eglise une signification beaucoup moins étendue que celle que je viens d’indiquer. L’Eglise, pour quiconque ne s’embarrasse pas de théologie, c’est, avant tout, le groupement des prêtres d’un culte donné, avec sa hiérarchie et ses chefs. Combattre l’Eglise, ce n’est pas, à proprement parler, combattre tous ceux qui se réclament des idées de cette Eglise, c’est surtout combattre ses dirigeants et ses profiteurs, c’est combattre les castes sacerdotales.

    Je me placerai donc à ce point de vue spécial et j’étudierai surtout la vie de l’Eglise en tant que corporation.

    Les corporations de prêtres sont bien antérieures, cela va sans dire, aux religions modernes.

    En Egypte (et cette admirable civilisation a vécu 5.000 ans), les villes et les provinces avaient leurs dieux particuliers - et leurs prêtres. Dès l’origine, ce fut le régime théocratique, c’est-à-dire le gouvernement des prêtres. Les institutions évoluèrent, ce fut une sorte de féodalité qui s’imposa. Enfin, l’ère des guerres étant venue (elles amènent toujours un renforcement de l’autorité), ce fut le régime de la royauté despotique. Mais : sous tous ces régimes, les prêtres gardèrent leur puissance. Ces monarques absolus avaient besoin d’eux. Les rois n’étaient-ils pas considérés comme des héros, comme des demi-dieux ? On leur dressait des autels et on les adorait. Le culte des morts avait pris un développement incroyable et le peuple obéissait à une foule de superstitions. Aussi chaque ville importante avait son grand prêtre, chef absolu du clergé, lequel, je le répète, était nombreux et indépendant, même sous le despotisme royal, lorsque le gouvernement théocratique proprement dit eut pris fin.

    L’exemple de l’Egypte (la plus vieille civilisation humaine), nous permet de constater que le cléricalisme (domination du clergé), est un phénomène social ancien. Sans doute est-il aussi ancien que la religion elle-même. Les croyances, nées de la peur et de l’ignorance, eurent à peine été formulées qu’il se trouva des hommes, plus subtils et plus adroits que les autres, pour les exploiter et en tirer profit. C’est le sorcier, le faiseur de pluie, celui qui sait conjurer les sorts et qui connaît le secret des destins : mots magiques, amulettes précieuses, incantations et prières,

    Que les prêtres, dès l’origine, aient éprouvé le besoin de s’entendre entre eux, on ne peut en douter. Assurément ils étaient rivaux et se disputaient la clientèle mais une concurrence trop vive, en dévoilant aux profanes le secret de leur imposture, eût été très néfaste. Ils avaient le plus grand intérêt à se prêter la main, et ils constituèrent ainsi des associations qui allèrent en se développant, qui fixèrent le dogme, précisèrent les rites et formulèrent les règles selon lesquelles le troupeau des fidèles devait être conduit... et étrillé.

  • Egypte Bien plus qu’une biographie - Ahram Hebdo

    Dans Al-Mawlouda (la baptisée), la cinéaste Nadia Kamel retrace la biographie de sa mère, l’activiste Nayla Kamel (1931-2010). Un riche parcours que la mère raconte à sa fille. Une fresque de la vie politique et sociale de presque un siècle.

    http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/1219/5/32/28152/Bien-plus-qu%E2%80%99une-biographie.aspx

    Le succès d’une biogra­phie repose principale­ment sur deux choses : la personnalité dont on relate l’histoire et l’écriture, ou l’art de raconter. Ce sont les deux éléments qui poussent le lecteur à « dévorer » acharnement les quelques 551 pages de la biogra­phie de Nayla Kamel. Pourtant, il n’est pas question d’une célébri­té, mais d’une personne connue dans les milieux de l’intelligent­sia et le mouvement d’activisme communiste des années 1950. Un « personnage » charmant, ensor­celant, dont il est difficile de ne pas tomber amoureux, d’en être passionné sans même la connaître, comme l’a remarqué l’écrivain Mahmoud Al-Wardani au bout de sa lecture. Quant à la narration, elle est assurée par des enregistrements sonores accordés à sa fille, la cinéaste Nadia Kamel, qui a commencé ce projet en 2001 et l’a poursuivi jusqu’à la mort de la mère. « Maman avait 70 ans et moi la quaran­taine », écrit Nadia dans l’intro­duction de l’épopée de sa mère. « Après sa mort, je me suis trouvée toute seule avec en mission l’écri­ture. Je devrais donc m’inspirer du secret de la nar­ration à partir de sa voix s’infiltrant dans mon être ».

    Mais qui est Nayla Kamel ? Baptisée Marie Eliae Rosenthal ? C’est dans ce titre, Al-Mawlouda (la baptisée), que résident tout le drame et la probléma­tique de sa personne : être née en Egypte d’un père égyptien juif, militer parmi la gauche égyptienne et payer cher le prix de son militantisme (en prison), sans se rendre compte — que très tardivement — de la réalité de son statut comme « étrangère » et « juive ». « Je ne connais pas d’autres nationalités », disait-elle à l’enquêteur qui voulait la déporter de l’Egypte lors de l’agression tripartite en 1956 (dans le cadre des politiques nationalistes et du panarabisme instauré par Nasser, les juifs d’Egypte furent suspec­tés d’être des sympathisants sionistes, notamment que la plupart de ces juifs avaient des origines euro­péennes).

    Nayla Kamel est née au Caire en 1931 d’un père juif égyptien, né lui aussi au Caire en 1909. Sa mère, elle, née dans l’un des villages italiens en 1902, a joint toute seule l’Egypte, et lorsqu’elle avait rencontré le père, ils sont tombés amoureux et ils ont insisté pour se marier malgré l’opposition de leurs familles (à cause des reli­gions différentes). La biographie dépasse le statut personnel de Nayla Kamel, qui est pourtant fondamen­tal, pour être un document historique important du rôle joué par des Egyptiens d’origines européennes au mouvement politique égyptien depuis le début du XXe siècle. Elle y relate ses premières sources d’influence lors de la Seconde Guerre mondiale et la haine du fascisme italien, puis sa découverte précoce, à l’âge de 15 ans, du mouvement communiste à travers les acti­vités du club italien. L’engagement studieux et le tra­vail politique organisé dans la clandestinité, puis la connaissance des détentions politiques à maintes reprises.

    Sa connaissance de l’écrivain et opposant, Saad Kamel, la vie politique et culturelle très mouvementée des années 1950, puis leur mariage et leur arrestation un mois plus tard après leur mariage pour passer 5 ans de prison avec travaux forcés. A travers ses différentes stations de sa vie relatées, on reconnaît des aspects de la vie sociopolitique de l’époque, et on fait la connais­sance de près, à travers la famille de son mari, du modèle d’une famille de la classe moyenne, prototype des années 1950-1960, classe qui s’est effondrée au cours des années. Jusqu’à arriver à l’histoire généalo­gique de sa propre famille, le statut de juive qui ne l’a jamais quittée et tous les malentendus qui s’en suivent et desquels elle a beaucoup souffert.

  • La #Zad et la #guerre_civile_mondiale
    https://reporterre.net/La-Zad-et-la-guerre-civile-mondiale

    Il faut aller encore plus loin. Ce qui se passe à #Notre-Dame-des-Landes s’inscrit dans une guerre générale menée par l’oligarchie contre les peuples. L’actualité la plus immédiate vient de nous montrer comment le porte-parole des pauvres du Brésil, Lula, a été emprisonné au terme d’une ahurissante procédure, ou comment l’État israélien tue des manifestants et des journalistes dans la bande de Gaza. Ce ne sont que les derniers éclats d’une vague mondiale continue d’autoritarisme de la part des classes dirigeantes. Presque toute l’Amérique latine (Brésil, Chili, Argentine, Pérou, Guatemala,...) est passée sous la coupe de régimes durs qui appliquent la recette néo-libérale. En Chine, le président Xi Jinping a récemment renforcé son pouvoir. En Russie, Poutine règne en étouffant toute opposition. Aux Etats-Unis, Trump poursuit sa politique de dérégulation financière et environnementale sans contre-pouvoir réel. En Egypte, aux Philippines, en Pologne, en Inde, dans des dizaines de pays, on retrouve cette combinaison d’un pouvoir fort, défendant les intérêts de l’oligarchie, et détruisant l’environnement au nom de la croissance. De plus en plus, l’Europe évolue vers ce nouveau modèle d’oligarchie autoritaire. C’est en fait une guerre civile mondiale qui se déroule, une guerre que mènent les classes dirigeantes contre des peuples hébétés par la mondialisation, et contre les fractions qui parviennent encore à s’opposer à la stratégie du choc suivie par les capitalistes.

    80 tonnes de CO2 par an : les vrais criminels
    Un chiffre indique l’enjeu de ce qui n’est pas seulement une lutte sociale, mais bien une guerre à propos de l’avenir de l’humanité sur une planète en proie à une crise écologique historique : les membres du groupe des #1% les plus riches du globe émettent en moyenne chaque année 80 t de #CO2, soit neuf fois plus que la moyenne de la population mondiale (6,2 t). Autrement dit, les plus riches sont les plus pollueurs. Et vue la gravité du changement climatique et de ses impacts prévisibles, on peut dire que ces émetteurs de 80 t de CO2 par an sont véritablement des criminels.

  • Pourquoi le Prince héritier d’Arabie saoudite diabolise les Frères musulmans ? Par Al-Quds Al-Arabi - Actuarabe
    http://actuarabe.com/pourquoi-le-prince-heritier-darabie-saoudite-diabolise-les-freres-musulma

    Mohammed Ben Salman veut tout simplement masquer le soutien apporté par le Royaume d’Arabie saoudite à l’extrémisme dans le monde et faire porter le chapeau aux Frères musulmans, qui ont incarné dans les années 60 et 70, après avoir fuit les persécutions des régimes militaires en Egypte, en Syrie et ailleurs, l’instruction et la modération. Ils ont ainsi contrebalancé l’extrémisme salafiste des religieux saoudiens, dont les chefs de la police religieuse sont une incarnation.

  • La Journée de la Terre. La résilience du peuple palestinien abandonné. - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/04/la-journee-de-la-terre.la-resilience-du-peuple-palestinien-abandon

    Photo : Sans abri à Gaza, source : nybooks.com

    « Si cette immigration des juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante. » (Yasser Arafat)

    Vendredi 30 mars un massacre de plus que celui de 17Palestiniens coupables de protester contre la condition infra-humaine dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Toutes factions confondues, les Palestiniens promettent de protester pacifiquement pendant un mois et demi jusqu’au 15 mai mettant à profit la journée de la Terre pour protester contre l’occupation illégale de leur territoire d’où ils furent chassés en 1948 Le 15 mai coïncide avec l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est aussi la commémoration de la catastrophe (Nakba) subie par les Palestiniens lors de la création d’Israël (1948). Ils furent plus de 700 000 à fuir leur terre pour trouver refuge dans la bande de Ghaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Leur enfermement et la grave crise humanitaire qui sévit à Ghaza donnent plus que jamais corps à la question du « droit au retour ». Cette demande dont les dirigeants israéliens n’en veulent à aucun prix, au contraire encourageant des juifs de la Diaspora au nom de la loi du Retour de revenir quand ils veulent en Palestine, prendre la place des exclus et pousser de plus en plus les Palestiniens restants à partir.

    Tuer délibérément « grâce aux snipers »

    Pour Ibraheem Abu Mustafa de Reuters : « Des dizaines de milliers de Palestiniens, des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Ghaza d’Israël dans le cadre de ´´la grande marche du retour´´. Ce mouvement de protestation durera six semaines pour exiger le ´´droit au retour´´ des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens se sont approchés à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants contre les habitants de l’enclave par les soldats. Ces derniers ont tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1410 blessés dans les affrontements avec l’armée israélienne. La ´´grande marche du retour´´ a lieu à l’occasion de la ´´Journée de la Terre´´, qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’Etat d’Israël en 1948 » (1).

    Farès Chahine qui intervient à partir des territoires occupés résume la situation : « L’armée israélienne a mis en exécution ses menaces, lancées en début de semaine, d’utiliser des balles réelles pour réprimer les manifestants. Le chef de l’état-major de l’armée d’occupation avait même déclaré à la presse israélienne qu’il allait lui-même superviser la répression de :

    « La grande manifestation du retour », comme l’ont appelée les organisateurs. Les forces israéliennes, renforcées par une centaine de snipers postés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, n’ont ainsi pas hésité à tirer sur les manifestants désarmés qui ne portaient que des drapeaux palestiniens et lançaient des slogans réclamant le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs villages d’où ils ont été expulsés de force en 1948. (…) Au lieu de leur faire peur, les menaces israéliennes ont au contraire galvanisé les citoyens qui se sont rendus en masse vers la frontière pour scander leurs slogans. » (2)

    « L’autre point remarquable poursuit Fares Chahine, de cette journée historique était l’absence des bannières des différentes factions palestiniennes. Celles-ci ont laissé place au seul drapeau palestinien, symbole de l’unité du peuple palestinien. Des centaines de tentes ont donc été plantées tout le long de la frontière à une distance de 700 mètres environ de la clôture. Cette présence féminine remarquable a d’ailleurs apporté un démenti au gouvernement israélien de droite qui fournit de grands efforts pour accréditer l’idée que les Palestiniens sont des terroristes, des tueurs sanguinaires et des misogynes. « Malgré le danger, les Palestiniens de la bande de Ghaza, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis de très longues années, promettent que ce 30 mars 2018 n’est que le début d’une insurrection civile contre les autorités de l’occupation. (…) La journée de la Terre, qui est célébrée depuis le 30 mars 1976, a toujours bénéficié d’un large consensus au sein de la population palestinienne. En ce jour du 30 mars 1976, les forces israéliennes ont froidement abattu six citoyens palestiniens communément appelés « Arabes d’Israël », Ces Palestiniens avaient pourtant la nationalité israélienne. Mais elle n’a servi à rien. Il s’agit de la preuve que ces « Arabes d’Israël » sont considérés comme des citoyens de seconde zone. » (2)

    Cyrille Louis du Figaro témoigne et rapporte le contenu d’une vidéo mise en ligne :

    « Une fois le fracas interrompu et la poussière retombée, les participants à cette « grande marche du retour » ont mis en ligne les vidéos tournées vendredi avec leur téléphone. L’une d’elles, filmée à l’est de Beit Lahya, a aussitôt inondé les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme vêtu d’un jeans et d’un pull noir qui court, un pneu à la main, pour tenter d’échapper aux balles des tireurs d’élite israéliens. Une détonation claque, puis une seconde et le garçon tombe à terre. D’après ses amis, dont le témoignage a été confirmé par les secouristes palestiniens, Abdel Fattah Abdel Nabi est mort sur le coup. À en juger par ce document, l’homme âgé de 18 ans ne présentait aucun risque immédiat pour les militaires qui l’ont abattu. Pour L’ONG israélienne B’Tselem « Tirer sur des manifestants qui ne portent pas d’armes est illégal » et « tout ordre donné à cette fin l’est également ». (3)

    Les réactions

    Dans un discours le même jour vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un « usage disproportionné » de la force. La Ligue arabe, l’Egypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.. L’Algérie condamne « avec force » et d’un « ton très ferme » la boucherie israélienne commise par les forces d’occupation, à Ghaza, lors de la répression, vendredi, d’une marche pacifique commémorant le quarante- deuxième anniversaire de la « Journée de la Terre », sous le slogan du « grand retour » d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE).

    Le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa part n’a rien décidé. Réuni en urgence vendredi soir sur les affrontements dans la bande de Ghaza, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence, mais n’est pas parvenu à s’entendre sur une déclaration commune. « Le risque de l’escalade (de la violence) est réel », a estimé devant le Conseil le représentant français. « Il y a la possibilité d’un nouveau conflit dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion -la Pâque juive a commencé vendredi soir- synonyme d’absence de responsables israéliens. « Il est vital que ce Conseil soit équilibré » a dit à la réunion le représentant américain..Israël a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante. L’usage de balles réelles par l’armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme.

    Israël rejette toute enquête

    Vendredi 30 mars a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014 : 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu. De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a qualifié d’« hypocrites » les appels à ouvrir une enquête. « Il n’y aura pas de commission d’enquête », a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. « Il n’y aura rien de tel ici, nous ne coopérerons avec aucune commission d’enquête. » (3)

    Pour M.K.Bhadrakumar, l’horrible attaque de 17 manifestants palestiniens non armés et pacifiques vendredi par les forces de sécurité israéliennes a une fois de plus souligné que l’occupation par Israël des pays arabes demeure toujours la cause première de la crise au Moyen-Orient. La revendication des manifestants est qu’Israël devrait accorder le droit aux 1,3 million de réfugiés (selon les chiffres de l’ONU des réfugiés enregistrés) de « rentrer chez eux » d’où ils ont été chassés, (…)Trump entouré, dont l’islamophobie suinte de ses veines, il s’est maintenant entouré de personnes aux vues similaires, en particulier le nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton ainsi que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley. » (4)

    La marche du désespoir des Palestiniens

     Un article du journal Le Monde nous apprend un peu plus sur cette marche pacifique :

    « Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins 16 ont été tués par l’armée israélienne. Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue. Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Ghaza. Cette journée marque un succès amer pour les partisans d’une résistance populaire pacifique, qui ont constaté depuis longtemps l’échec de la lutte armée. D’autant que la supériorité technologique de l’armée israélienne ne cesse de s’accroître. La manifestation de vendredi place cette armée sur la défensive, obligée de justifier des tirs à balles réelles sur des manifestants ne présentant aucun danger immédiat pour les soldats. (…) Mais contrairement aux propos calibrés des autorités israéliennes, personne n’a forcé les Ghazaouis à sortir pour réclamer le droit au retour des Palestiniens sur les terres qu’ils ont perdues en 1948, au moment de la création d’Israël. « Je n’appartiens pas à une faction, mais à mon peuple, résume Rawhi Al-Haj Ali, 48 ans, vendeur de matériaux de construction. C’est mon sang et mon coeur qui m’ont poussé à venir. (…) » (5)

    Non loin de lui, dans la zone de rassemblement de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, Ghalib Koulab ne dit pas autre chose, sous le regard de son fils.

    « On veut envoyer un message à l’occupant, résume cet homme de 50 ans. On est debout, on existe. » Dans le conflit israélo-palestinien, les mots aussi sont sacrifiés, vidés de leur sens. Dans chacun des cinq lieux de rassemblement prévus le long de la frontière a conflué le peuple ghazaoui dans sa diversité, et son dénuement. Vieillards et gamins, femmes voilées et jeunes étudiantes apprêtées, mais surtout jeunes hommes sans avenir (…) Mais personne ne contrôlait cette foule éclatée. Il est tentant de dire que ces jeunes défiaient la mort. En réalité, ils défiaient la vie, la leur, qui ressemble à une longue peine : celle des victimes du blocus égyptien et israélien, enfermées depuis bientôt onze ans dans ce territoire palestinien à l’agonie. (…) « On ne sera pas transférés dans le Sinaï égyptien, comme le veulent les Américains et les Israéliens ! On continuera jour après jour, jusqu’à ce qu’on retrouve nos terres. Le processus de réconciliation, amorcé sous les auspices de l’Egypte en octobre 2017, est au point mort, mais personne ne veut signer l’acte de décès. »(5)

    La colonisation continue : personne ne proteste

    Pendant ce temps Israël accentue sa politique de colonisation des Territoires palestiniens. Selon un rapport de La Paix maintenant, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2017. L’an I de la présidence Trump, sans surprise, a été marqué par une poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Selon le rapport annuel publié lundi par l’organisation anti-occupation La Paix maintenant, 2783 nouveaux logements y ont été mis en chantier en 2017. Ce décompte marque un léger recul par rapport à l’année précédente, mais il traduit une hausse de 17% si on le compare avec la moyenne des 10 années écoulées. Le nombre d’appels d’offres passés pour de nouvelles habitations (3154) a simultanément atteint un niveau…

    Au dernières nouvelles, ce vendredi 6 avril jour de prière. De nouveaux affrontements ont éclaté ce vendredi 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Ces heurts interviennent une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens.

    Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles (6).

    Beaucoup de commentateurs ont fait une analogie avec les massacres de Sharpeville , sauf qu’à l’époque le monde occidental avait banni l’Afrique du Sud, qui fut par la force des choses amenée à reconsidérer sa politique d’apartheid.

    Pourtant, la conscience humaine devrait retenir le bras vengeur de cette armée qui se dit « la plus morale du monde » car mettre des dizaines de snipers pour un tir aux pigeons, sauf que le pigeon est un jeune envahi par le désespoir, qui veut vivre à en mourir dans une enclave où son horizon est bouché. Il ne lui reste que la solution finale ; offrir sa poitrine et mourir pour une cause de la liberté. Ce qui est encore plus inhumain, c’est ce que doit penser le sniper dont le tableau de chasse est éloquent en fin de journée. Il ôte la vie à des jeunes comme lui qui ne demandent qu’à vivre comme lui sur cette Terre de Palestine dont il est difficile de parler d’ethnie, la science ayant prouvé que les Palestiniens et Israéliens appartiennent au même peuple de Cananéens.

    Que certains sionistes aient fait de la religion judaïque un fonds de commerce au nom de la race élue, ne doit pas porter préjudice à un peuple qui revendique de vivre sur les 18% de la Palestine originelle. S’il est connu que les Palestiniens n’ont rien à attendre des pays occidentaux tétanisés par la faute originelle, qui leur fait accepter toutes les impunités d’un pays qui brave une quarantaine de résolutions, ils sont encore mal barrés concernant la solidarité des pays arabes, encore plus tétanisés qui regardent ailleurs et se fendent de communiqués qui n’apportent rien de nouveau. La direction palestinienne s’est installée dans les temps morts et il n’y a pas de relève à l’horizon. Il est à craindre que la conscience internationale regarde ailleurs pendant qu’un peuple est en train de disparaître en tant que nation.

    « Est-ce ainsi que les Hommes vivent » aurait dit Aragon.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Notes

    1.https://www.huffpostmaghreb.com/entry/ghaza-les-palestiniens-poursuivront-leur-protestation-apres-une-pre

    2.http://www.elwatan.com/international/israel-commet-un-massacre-a-ghaza-31-03-2018-365426_112.php

    3.https://assawra.blogspot.fr/2018/04/israel-rejette-toute-enquete.html

    4.http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2018/03/31/palestine-still-remains-core-issue-in-middle-east

    5.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/03/31/a-la-frontiere-de-la-bande-de-gaza-une-grande-marche-du-retour-pacifique-mai

    6.https://www.nouvelobs.com/monde/20180406.OBS4747/affrontements-a-gaza-5-palestiniens-tues-dans-des-heurts-avec-l-armee-isr

    Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/289893-la-resilience-du-peuple-palestinien-abandonne.htm

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2018

  • MBS à Paris : l’ombre des crimes de guerre au Yémen | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/mbs-paris-des-ong-d-noncent-la-complicit-de-la-france-dans-la-guerre-
    Hassina Mechaï | 7 avril 2018

    PARIS – « Il ne mérite ni légion d’honneur, ni tapis rouge ». Les représentants d’Amnesty international, Médecins du monde (MDM), Reporters sans frontières (RSF) et Human rights watch (HRW) ont exprimé leur position commune au sujet de la visite, lundi 9 et mardi 10 avril, du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane.

    D’autres ONG, telles Handicap international, Action contre la faim, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés ou Première urgence internationale se sont également associées à cet appel public à Emmanuel Macron.

    Selon les ONG, réunies mercredi au siège de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), l’héritier joue « un rôle majeur dans la guerre conduite au Yémen depuis trois ans par la coalition » puisqu’il est non seulement ministre de la Défense de son pays, mais également le commandant en chef de la coalition qui réunit Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Koweït, le Maroc, le Soudan et les Émirats arabes unis (EAU). (...)

  • La #Chinafrique, mythe ou réalité ? — Géoconfluences

    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/la-chinafrique-mythe-ou-realite

    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/la-chinafrique-mythe-ou-realite/image

    Chapeau pour la carte !

    Dans un article paru sur le site des Cafés géographique, Thierry Pairault déconstruit le mythe de la Chinafrique.

    Thierry Pairault, « Quelle présence chinoise en Afrique ? », Les cafés géographiques, janvier 2018.

    Voici quelques-uns de ses arguments :

    L’expression est trop englobante et donne une vision trop uniforme des 54 pays africains, qui permet mal de saisir des situations économiques pourtant très variées à l’intérieur du continent.
    L’origine de l’expression, basée sur la Françafrique (attitude néo-coloniale de la France cherchant à maintenir une influence dans son ancien pré-carré après la décolonisation), rend mal compte de l’attitude de la Chine, qui n’a pas d’héritage colonial et cherche à conserver une image de partenaire économique fiable.
    En tout la Chine n’a investi « que » 2,4 milliards de dollars en Afrique en 2016 : ce n’est qu’une part faible des IDE chinois (1,2 %) et mondiaux (0,2 %).
    Les IDE chinois en Afrique sont très médiatisés mais leur réalité est souvent moins tangible que ne l’annoncent les médias. Les chiffres des investissements chinois en Afrique sont souvent gonflés, ou portent sur des annonces de projets plutôt que sur des réalisations concrètes. De plus, dans de nombreux cas, les transferts de capitaux correspondent plutôt à des commandes africaines qu’à des investissements chinois, et l’implication locale de la Chine ne dure que le temps du chantier (voir le tableau « Main-d’œuvre chinoise en Afrique en 2016 »). L’auteur cite ainsi l’exemple de la Grande mosquée d’Alger : « La Grande mosquée d’Alger est construite par des travailleurs chinois soit 2 000 personnes évidemment très repérables mais les plans étaient allemands, et des cabinets de conseil algérien, allemand, canadien et français (EGIS de la Caisse de Dépôt et de Consignation) y ont participé sous contrôle algérien. »
    L’Afrique ne représente qu’une petite part des ambitions extérieures chinoises dans les domaines commercial, financier, militaire, politique, etc. Les nouvelles routes de la soie contournent en partie l’Afrique. Parmi les pays visés par les IDE du programme « nouvelles routes de la soie », seule l’Égypte est concernée, et elle arrive après 22 autres pays, tous asiatiques (voir le tableau : « Investissement, routes de la soie et Afrique (2016) »)

    #chine #afrique #ondialisation #sud-sud