country:érythrée

  • J – 114 : Projection au Kosmos d’Entre les frontières d’Avi Mograbi et Chen Alon, avec rencontre de ces deux derniers à l’issue de la projection. Sans doute l’un des plus intenses moments dans l’histoire de ces rencontres au Kosmos .

    L’actualité d’Israël et de la Palestine est telle que l’on pourrait en oublier qu’Israël n’est pas garanti d’être aux prises avec une autre actualité internationale, celle des réfugiés, singulièrement ceux arrivant du continent africain, principalement d’Erythrée, de Somalie ou du Soudan, après avoir traversé donc une bonne part de l’Afrique, l’Egypte et la frontière donc entre l’Egypte et Israël. Et comme partout, une fois arrivés en Israël, les réfugiés ne sont pas au bout de leur peine, loin s’en faut puisque le traitement de leur situation par le gouvernement est sans doute encore plus indigne que par chez nous, ces réfugiés, pourtant protégés par les traités internationaux relatifs aux droits des réfugiés, dont Israël est par ailleurs parmi les premiers signataires, même si cette signature date d’une autre époque, sont en fait parqués dans une ancienne base militaire à Holot, ils ont un visa qui indique qu’il ne sont pas autorisés à travailler — lequel visa spécifiant bien qu’ils n’en ont pas le droit, sera exigé par leurs employeurs de petits boulots au noir — mais surtout ils devront être présents aux trois appels quotidiens dans le camp d’Holot et tout manquement à l’un de ces appels est habituellement durement réprimé par un emprisonnement dont la durée est à la discrétion du fonctionnaire punissant cette infraction qui n’en est pas une. Certes ces réfugiés ne vivent plus dans la terreur de la dictature érythréenne, ce dont ils ne cessent de se féliciter, et d’en être ouvertement reconnaissants à un état pourtant pas très accueillant, il n’en est pas moins qu’ils vivent dans ce qui tient lieu d’une prison ouverte, cumulant les désagréments de la privation de liberté avec la nécessité de travailler de façon illégale pour assurer leur pitance.

    Comme l’expliquera Avi Mograbi lors du débat après le film, apprenant l’existence de ce camp, des réfugiés y étant retenus, et se souvenant d’un lointain cours d’histoire au lycée lors duquel le professeur abordait la question de refus des autorités suisses d’accorder l’asile aux Juifs de France, d’Allemagne ou encore d’Italie, fuyant la persécution nazie, le professeur avait alors décrété qu’une telle situation ne devrait plus jamais se reproduire, jamais, ni nulle part, Avi Mograbi décide donc de partir à la rencontre de ses réfugiés, et, cinéaste, de faire un documentaire à propos de leur condition. Ayant entretemps appris l’existence des travaux du Théâtre de l’Opprimé , il prend contact avec Chen Alon, les deux hommes ont un nombre remarquable de raisons de bien s’entendre, Chen Alon en revanche fait dévier le projet initial d’Avi Mograbi en s’en tenant au dogme fondateur du Théâtre de l’Opprimé , ce sont les membres de cette troupe qui écrivent eux-mêmes leur pièce en fonction des situations qu’ils veulent aborder, on ne leur fait pas jouer une autre pièce.

    On découvre alors le travail passionnant de Chen Alon et comment il dirige ses acteurs qui ne l’ont jamais été et comment il leur fait jouer tour à tour le rôle de l’opprimé et celui de l’oppresseur. La situation prend un tour extrêmement fort lorsque quelques amateurs israéliens viennent se mêler à cette petite troupe et deux scènes impressionnantes sont jouées par les réfugiés du centre-Est africain et les amateurs israéliens. La première, des réfugiés qui viennent juste de franchir une frontière sont appréhendés par des militaires garde-frontières, la deuxième des parents israéliens tentent de dissuader leurs enfants de jouer avec des enfants africains dans le même bac à sable, les deux scènes étant jouées des deux points de vue. Il est frappant de constater sur les visages de ces personnes que c’est lorsqu’ils jouent les oppresseurs qu’ils sont traversés par des émotions étrangères et que leur corps tentent par tous les moyens de refuser, et cela qu’ils soient africains ou israéliens, en fait, et c’est là l’une des grandes beautés à la fois du film et de la méthode, qu’ils soient humains.

    Il y a dans cette recherche de l’empathie un ressort d’une efficacité prodigieuse, et qui foudroie les Israéliens, ils sont tous descendants de réfugiés et se montrent particulièrement peu empathiques. S’il devait y avoir un défaut dans ce film — le film pas la méthode — c’est de ne pas extrapoler à propos de cette empathie si mal partagée. Se pourrait-il qu’elle soit mal partagée donc parce que les réfugiés sont noirs ? Se pourrait-il que les réfugiés africains soient des victimes collatérales de la construction politique et psychologique de l’ennemi palestinien (voir Construire l’ennemi de @mona http://www.peripheries.net/article321.html ). Et finalement quels sont les grands perdants, les réfugiés certes, mais aussi les Israéliens qui ne se rendent pas compte de l’immense valeur des personnes qu’ils refoulent, il n’y a que constater la façon tellement fluide qui est la leur de parler l’hébreu. C’est un point aveugle, quelle sont les autres personnes dans le monde qui parlent hébreu ? À la question de savoir si ce qui nous apparaît à nous à l’écran comme une grande maîtrise de la langue, Avi Mograbi et Chen Alon préciseront lors du débat que non seulement ces réfugiés parlent très bien leur langue mais qu’en plus personne ne le leur a apprise, c’est un apprentissage de la langue qu’ils ont fait dans des conditions de travail rebutante et tous lorsqu’on leur en fait la remarque répondent qu’il s’agit pour eux d’une question de survie.

    Et on voudrait se passer de l’immense valeur humaine de telles personnes ?

    L’après débat n’a pas manqué de chaleur non plus et j’ai pu approfondir cette question qui m’était importante avec Avi Mograbi et Chen Alon à savoir si de faire rejouer aux réfugiés certaines des scènes les plus traumatiques de leur existence ne risquait pas de leur apporter un surcroît de violence, de douleur. Comme l’un et l’autre m’ont répondu, c’est là une grande de leurs hésitations. Ou encore comme me l’a confié Avi Mograbi, chaque fois qu’il y a une interaction entre deux êtres humains on court le risque de faire mal à l’autre.

    Je n’ai pas rencontré beaucoup d’hommes comme Avi Mograbi, son jean, ses chaussures dont le cuir épais porte encore les marques d’une terre aride, une voix rauque qui ne raconte pas d’histoires et qui répond honnêtement aux questions qu’on lui pose. Jusqu’à dire son hésitation et la nécessité de faire quelque chose, en souhaitant le bien tout en sachant que c’est parfois le mal qui se profile. Un homme politique. Vraiment politique. Un homme politique qui porte sur ses chaussures la poussière des chemins qu’il arpente.

    Entre les frontières d’Avi Mograbi sort à Paris, ce mercredi. Courrez.

    #qui_ca

  • Nouvelle alerte : trois expulsions programmées vers l’Érythrée

    Toujours fidèle aux orientations du gouvernement, après avoir mené à bien l’expulsion de Baker vers le Soudan la semaine dernière et obtenu l’emprisonnement d’un de ses compagnons qui refusait de collaborer à son expulsion en permettant son identification par l’ambassade du Soudan, elle prépare l’expulsion vers l’Érythrée de trois exilés érythréens arrêtés à Calais et enfermés au centre de rétention du Mesnil Amelot le 26 novembre.

    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/12/06/nouvelle-alerte-trois-expulsions-programmees-vers-l
    #expulsions #renvois #Erythrée #France #asile #migrations #réfugiés

  • Le Conseil fédéral teste les capacités d’un renforcement limité de la coopération avec l’Erythrée
    http://asile.ch/2016/11/02/conseil-federal-teste-capacites-dun-renforcement-limite-de-cooperation-lerythr

    Dix ans après le retrait de l’aide internationale à l’Erythrée, la Suisse va tester, à travers la Direction du développement et de la coopération (DDC), la possibilité de redémarrer des programmes de développement dans ce pays, explique un rapport que le Conseil fédéral a adopté lors de sa séance du 2 novembre 2016. Il ne […]

    • Wie Eritrea die Schweiz gängelt

      Der Bund spricht zwei Millionen Franken für Hilfsprojekte im ostafrikanischen Staat – der freie Zugang zum Land wird ihm allerdings immer wieder verwehrt.


      https://nzzas.nzz.ch/schweiz/wie-eritrea-die-schweiz-gaengelt-ld.1342609?reduced=true

      Commentaire de Véronique Almedon :

      La NZZ am Sonntag revient sur la question des projets d’aide de la Suisse pour l’Erythrée. Selon un ambassadeur de Suisse, « L’Erythree n’aurait aucun intérêt pour les projets d’aide de la Suisse. » L’article rappelle que l’Erythrée reçoit déjà de l’aide de deux pays : la Chine et l’Arabie Saoudite. Et oui, l’Arabie Saoudite... (Et elle verse à côté de ça, des millions de dollars au régime érythréen pour occuper de larges bases militaires en Erythrée. Bien entendu, la population érythréenne n’a jamais été consultée sur cet accord odieux qui n’a pour but que de détruire le Yémen.)

      L’article cite une personne bien informée de l’administration fédérale qui confirme : « L’Erythrée dirige la Suisse par le nez. »

      Finalement, l’article se termine sur ma citation : « Il est regrettable que la Suisse finance une organisation aussi étroitement liée à l’une des dictatures les plus brutales du monde ».
      Il y a une vraie question d’ordre éthique qui se pose, même si plusieurs de nos parlementaires préfèrent fermer les yeux sur cette question, car l’accord réadmission avec l’Erythrée est leur priorité. Cette lecture du problème est bien la preuve qu’ils n’ont pas du tout cerné la situation politique et encore moins le mode de fonctionnement des dirigeants érythréens qui ne prendraient jamais, mais jamais le risque de réadmettre les personnes qu’ils ont fait fuir au cours de ces dernières années.

      #développement #accord_de_réadmission

  • L’Union européenne envisage d’expulser des dizaines de milliers de réfugiés afghans

    Un premier accord est entré en vigueur en mars qui permet de renvoyer directement vers la Turquie les Syriens présents en Europe. Le « processus de Khartoum », du nom de la capitale du Soudan, a été lancé pour inciter les réfugiés à demeurer dans des pays comme la Libye, le Soudan ou l’Érythrée – bref, des dictatures ou des pays en guerre. Voilà que l’Union européenne prépare un accord avec l’Afghanistan pour y faciliter le renvoi de dizaines de milliers d’Afghans qui se trouvent sur son sol. C’est ce que vient de révéler l’ONG britannique Statewatch, à partir d’un mémo de la Commission européenne.

    #Khartoum #renvoi #Commission_européenne #migration #réadmission » #Union_européenne #réfugiés #asile #Europe #Calais#Allemagne #expulsions #Afghanistan

    http://www.bastamag.net/L-Union-europeenne-envisage-d-expulser-des-dizaines-de-milliers-de-refugie

  • L’Union européenne envisage d’expulser des dizaines de milliers de réfugiés afghans
    http://www.bastamag.net/L-Union-europeenne-envisage-d-expulser-des-dizaines-de-milliers-de-refugie

    Un premier accord est entré en vigueur en mars qui permet de renvoyer directement vers la Turquie les Syriens présents en Europe. Le « processus de Khartoum », du nom de la capitale du Soudan, a été lancé pour inciter les réfugiés à demeurer dans des pays comme la Libye, le Soudan ou l’Érythrée – bref, des dictatures ou des pays en guerre. Voilà que l’Union européenne prépare un accord avec l’Afghanistan pour y faciliter le renvoi de dizaines de milliers d’Afghans qui se trouvent sur son sol. C’est ce que (...)

    En bref

    / #Migrations

  • Accueillir les migrants : émission spéciale en direct de #Saint-Brévin-Les-Pins

    La commune de Saint-Brévin-Les-Pins doit accueillir 70 migrants issus de la jungle de Calais dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, Guillaume Erner et la rédaction s’installent au cœur de cette localité pour saisir, en direct, les débats que suscite cet enjeu majeur au sein de la population.

    http://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/accueillir-les-migrants-emission-speciale-en-direct-de-saint-brevin-le


    #accueil #asile #migrations #réfugiés #France #solidarité

  • Les frères ennemis de la Corne de l’Afrique
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/PRUNIER/56230 #st

    Une guerre d’indépendance a opposé une guérilla aux forces gouvernementales éthiopiennes entre 1961 et 1991. La fin de l’empire unitaire d’Éthiopie de Hailé Sélassié, en 1974, et la prise du pouvoir par M. Mengistu Hailé Mariam (dit « le Négus rouge ») en 1978 n’y ont rien changé.

    Pendant ce long affrontement, le Front populaire de libération de l’Érythrée (#FPLE), constitué en 1972, avait développé une coopération militaire étroite avec la guérilla du Front populaire de libération du Tigré (#FPLT), qui luttait depuis la province du Tigré contre le Négus rouge. Après la victoire de la coalition FPLE-FPLT en mai 1991, la sécession de l’Érythrée s’est effectuée de manière consensuelle en 1993, le FPLE prenant le pouvoir à Asmara tandis que son allié le FPLT s’installait à Addis-Abeba. L’alliance paraissait d’autant plus naturelle que les deux fronts étaient dirigés par des chrétiens tigréens.

    Les tensions survenues par la suite ont souvent été qualifiées de « syndrome grand frère - petit frère ».

    #Érythrée #Éthiopie

    http://zinc.mondediplo.net/messages/37553 via Le Monde diplomatique

  • Un #désastre est en cours au #Yémen – et il est temps que le monde en prenne conscience
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/exclusif-un-d-sastre-est-en-cours-au-y-men-et-il-est-temps-que-le-mon

    Middle East Eye s’est rendu au Yémen dans le cadre de sa propre évaluation des violations du droit humanitaire perpétrées par la coalition dirigée par l’#Arabie_saoudite.

    Nous avons découvert des preuves irréfutables que la coalition, soutenue par le Royaume-Uni en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, vise des civils yéménites en violation flagrante du droit de la guerre.

    [...]

    En outre, nous avons été directement témoins de la façon dont les Saoudiens mènent de sinistres frappes aériennes « en deux temps ».

    Cet euphémisme décrit la pratique consistant à lancer une frappe préliminaire, puis à lancer une nouvelle attaque lorsque les services d’urgence viennent extirper les blessés des décombres. Cette stratégie cruelle fait des #victimes_civiles à deux reprises et les tue au moment précis où ils espèrent être sauvés.

    #crimes #Saoud

    • Bien que des milliers de Yéménites soient devenus des #réfugiés, trop peu ont atteint le sol de l’Europe pour attirer l’attention des médias ou des politiciens.

      Ils n’ont presque aucun espoir de le faire. Pour s’échapper par la terre, les réfugiés devraient parcourir des centaines de kilomètres à travers le désert contrôlé par l’Arabie saoudite, le pays qui les bombarde. Pour s’enfuir par la mer, ils doivent échapper au blocus naval, pour se retrouver à accoster sur la côte hostile de l’Érythrée.

      Cela signifie que, bien que leur situation soit presque aussi désespérée que celle des victimes de la guerre en Syrie, les Yéménites sont invisibles pour l’Europe. Ce n’est pas assez bien. Un désastre, aidé et encouragé en Occident, a lieu au Yémen et il est temps que le monde en prenne conscience.

  • 500 migrants sauvés de la noyade au large de la Libye
    http://www.lemonde.fr/videos/video/2016/08/29/500-migrants-sauves-de-la-noyade-au-large-de-la-libye_4989409_1669088.html

    Des milliers de personnes ont continué de fuir le pays pour échapper au service national à durée indéterminée, un système appliqué dans tout le pays et relevant du #travail_forcé. Pendant l’été, l’Érythrée a été le troisième pays d’origine des #migrants traversant la #Méditerranée, après la Syrie et l’Afghanistan, et la majorité de ceux qui ont perdu la vie pendant la traversée était des Érythréens. Le pays a continué d’être marqué par une absence d’état de droit. L’opposition politique est restée interdite, de même que les médias et les universités indépendants. La liberté religieuse et le droit de circuler librement ont continué d’être restreints. La #détention arbitraire sans inculpation ni jugement est restée la norme pour des milliers de prisonniers d’opinion.
    #Erythrée

    http://www.amnesty.org/fr/countries/africa/eritrea/report-eritrea
    http://www.amnesty.org/fr/countries/africa/eritrea

  • Message reçu via la mailing-list Migreurop :

    Ci-dessous et en pièce jointe (english version too), un communiqué de plusieurs associations colombiennes qui dénoncent la situation
    des personnes migrantes bloquées à la frontière entre la Colombie et le Panama.
    Des situations similaires se produisent à la frontière panaméenne avec le #Costa_Rica.

    Il faut savoir que la région où est située #Turbo est l’une des régions les plus pauvres et affectées par la violence
    en Colombie, toujours connue par une présence des groupes paramilitaires. De cas de violence à l’égard des
    migrants ont été déjà dénoncés par le passé et toujours d’actualité.

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    CRISE HUMANITAIRE À LA FRONTIÈRE COLOMBO-PANAMÉENNE

    5 juillet 2016
    Nous, organisations de défense des droits humains et, en particulier, des droits des migrants, des
    réfugiés et des personnes nécessitant la protection internationale, et institutions académiques,
    exprimons notre profonde préoccupation face à l’actuelle crise humanitaire à la frontière colombo-
    panaméenne, suite à la fermeture de cette frontière par le gouvernement panaméen, le 9 mai
    dernier, et en raison de l’incapacité des gouvernements de la région de l’Amérique Latine à trouver
    des solutions en vue de protéger les droits humains des migrants par-delà l’approche de la sécurité
    et de la souveraineté nationale.

    Le président panaméen Juan Carlos Varela a justifié cette résolution en disant que son gouvernement veut
    bloquer le passage des migrants irréguliers par son territoire, après que ses deux homologues de
    Nicaragua et de Costa Rica aient fermé les frontières de leur pays. En conséquence, 326 à 520 migrants,
    dont la majorité est de nationalité cubaine et haïtienne et les autres sont originaires des pays l’Afrique et
    de l’Asie (des « extracontinentaux »), sont bloqués à la localité colombienne de Turbo, frontalière du
    Panama.

    Les migrants cubains cherchent à atteindre les États-Unis d’Amérique en vue de profiter des bénéfices de
    la « Ley de Ajuste Cubano » (ou Ley « pie seco, pie mojado » [en anglais, Cuban Adjustment Act, CAA])
    qui permet aux Cubains d’obtenir automatiquement la résidence américaine, simplement en foulant le sol
    de ce pays ; et ce, avant un éventuel rétablissement des relations entre le régime castriste et le pays nord-
    américain et –par voie de conséquence- avant l’abrogation de cette loi. De leur côté, les migrants haïtiens
    fuient le chômage au Brésil et la difficile situation politique et socio-économique qui sévit dans leur pays,
    en quête de meilleures conditions de vie aux États-Unis.

    D’autre part, face à la fermeture des frontières des pays de l’Union Européenne et au durcissement des
    politiques et lois migratoires et de l’asile par les pays membres de la communauté européenne, les
    migrants extracontinentaux, en particulier ceux et celles originaires du Congo, du Ghana, du Sénégal, de
    Népal, du Pakistan, de Mali, de la Guinée, de la Gambie, de la Somalie, du Bangladesh, de l’Angola, de
    l’Afghanistan, de l’Érythrée, du Cameroun, de la Sierra Léone et du Togo, cherchent de plus en plus
    l’opportunité d’émigrer aux États-Unis à travers l’Amérique Latine.

    Au cours de leur périple vers les États-Unis, ces migrants utilisent les frontières de l’Équateur, du
    Venezuela et du Brésil, en passant par des routes de plus en plus complexes et dangereuses, tels que les
    territoires en guerre des deux départements colombiens de Chocó et d’Antioquia. Se trouvant bloqués en
    Colombie, les étrangers, surtout les non Cubains, empruntent la côte et la forêt de Darien en vue de
    continuer leur parcours vers l’Amérique Centrale et ensuite vers les États-Unis.

    Du total des migrants bloqués à Turbo (chiffre qui change constamment puisqu’il s’agit de flux qui
    continuent d’arriver et d’abandonner la frontière), 25% sont des femmes et 75% des hommes ; jusqu’à la
    date du 15 juin, 11 enfants et un adolescent ont été accueillis dans le lieu d’accueil improvisé (appelé
    albergue en espagnol), en plus des femmes enceintes (de 3 à 5). Ont été également identifiées dans
    l’albergue des personnes atteintes de zika, de malaria, de pneumonie, d’hépatites et de grippe.

    Face à cette crise à l’échelle régionale, les réponses apportées par les autorités colombiennes sont, d’une
    part, insuffisantes puisque le Gouvernement de ce pays s’est limitée à déporter les migrants considérés
    comme irréguliers, sur la base de dialogues diplomatiques et techniques avec ses deux homologues
    cubains et équatoriens ; et, d’autre part, contradictoires puisque les autorités locales de Turbo octroient
    des sauf-conduits, documents permettant aux migrants de traverser vers le Panama, alors que les autorités
    centrales de Bogota utilisent la déportation comme mesure privilégiée pour faire face à la crise. Il faut
    également souligner que dans sa lutte acharnée contre le trafic illégal de migrants considéré comme le
    principal facteur de migration irrégulière dans cette zone, le Gouvernement central a criminalisé des
    actions solidaires et hospitalières de la population de Turbo envers les migrants, surtout ceux et celles qui
    sont les plus vulnérables. Par ailleurs, l’approche de sécurité qu’il adopte ne lui a pas permis d’identifier
    des migrants nécessitant l’assistance et la protection, dont des enfants et des femmes enceintes.
    Face à cette réalité ponctuée de plus en plus par des flux intra et extracontinentaux de migrants et aux
    crises frontalières et binationales à répétition, nous recommandons aux États de la région de promouvoir
    de manière active le dialogue et l’engagement pour garantir les droits humains des migrants dans la
    région, indépendamment des critères liés à la nationalité, à l’âge, à l’appartenance ethnique ou raciale, au
    sexe, etc., et ce en conformité avec les instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits
    humains.

    Signataires :

    La Consultoría para los Derechos Humanos y el Desplazamiento-CODHES
    Instituto de Estudios Sociales y Culturales PENSAR de la Pontificia Universidad Javeriana
    Pastoral Social-Caritas Colombiana

    Contacts presse :
    Wooldy Edson Louidor, Instituto de Estudios Sociales y Culturales Pensar de la Pontificia Universidad
    Javeriana (Bogota, Colombie) : (57) 3204489112. wlouidor@javeriana.edu.co

    #migrations #asile #réfugiés #Colombie #Panama #frontières (fermeture des -)

  • Le tribunal administratif de #Lille a débouté, vendredi 12 août, la préfecture du #Pas-de-Calais de sa demande en référé de fermeture des commerces informels installés dans le camp de la « #jungle » de Calais, selon le texte de la décision communiqué à la presse.
    Dans son ordonnance, le juge estime que « les préoccupations exprimées par le préfet du Pas-de-Calais sont tout à fait compréhensibles » mais que « les conditions d’urgence et d’utilité requises » par la loi « ne sont pas remplies pour faire droit » à sa demande « que soient expulsés les gérants des 72 structures de vente illégales recensées » sur le site.
    Quatre mille cinq cents #migrants vivent sur ce site, plus de 9 000 selon deux associations.
    Le tribunal administratif de Lille a débouté, vendredi 12 août, la préfecture du Pas-de-Calais de sa demande en référé de fermeture des commerces informels installés dans le camp de la « jungle » de Calais, selon le texte de la décision communiqué à la presse.
    Dans son ordonnance, le juge estime que « les préoccupations exprimées par le préfet du Pas-de-Calais sont tout à fait compréhensibles » mais que « les conditions d’urgence et d’utilité requises » par la loi « ne sont pas remplies pour faire droit » à sa demande « que soient expulsés les gérants des 72 structures de vente illégales recensées » sur le site.
    Quatre mille cinq cents migrants vivent sur ce site, plus de 9 000 selon deux associations.
    source : le monde/afp - 12.08.2016

    Alors que le tribunal administratif de Lille a rejeté la requête de la préfecture qui demandait la destruction des magasins et restaurants créés par les exilé-e-s, le dernier recensement de la population du #bidonville par Help Refugees et l’Auberge des Migrants vient d’être publié.
    Ce qui surprend d’abord, c’est l’ampleur de l’augmentation en un mois, de 7037 à 9106 personnes. Dont 865 enfants, parmi lesquels 670 sont non-accompagnés. Le groupe plus important est maintenant les exilé-e-s soudanais-e-s.

    http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/08/12/bidonville-de-calais-recensement-daout-plus-de-9000

  • France tv | Documentaire : « Erythrée, la terre des évadés »
    http://asile.ch/2016/07/01/france-tv-documentaire-erythree-terre-evades

    C’est l’un des pays les plus fermés au monde, et l’un des plus mystérieux : l’Erythrée serait la « Corée du Nord de l’Afrique » selon ses détracteurs. Coincée entre l’Ethiopie et le Soudan au bord de la mer Rouge, le pays ne connaît ni guerre ni famine.

  • SEM | Erythrée : « Les espoirs ne se sont pas concrétisés »
    http://asile.ch/2016/05/11/sem-erythree-les-espoirs-ne-se-sont-pas-concretises

    « Les autorités suisses sont rentrés désabusés d’un voyage de reconnaissance en Érythrée. Ils examinent néanmoins la possibilité d’appliquer des critères plus stricts à l’examen des demandes d’asile de ressortissants érythréens. » Interview avec Mario Gattiker, secrétaire d’Etat aux migrations.

  • Avi Mograbi : “Israël est un pays raciste où la question de la pureté de la race est sans cesse posée” -
    Mathilde Blottière Publié le 25/03/2016.
    http://www.telerama.fr/cinema/avi-mograbi-israel-est-un-pays-raciste-ou-la-question-de-la-purete-de-la-ra

    Quel est le statut actuel de ces migrants ?

    Israël est signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Non seulement il l’a signé, mais il a activement participé à sa mise en forme car, en 1951, les Juifs étaient hélas les mieux placés pour savoir ce que signifiait être réfugié. Quoi de plus logique que l’Etat israélien se soit senti particulièrement concerné par cette question à une époque où la plupart des réfugiés dans le monde étaient juifs ?

    Le problème auquel le gouvernement de l’époque n’avait pas songé c’est que cette Convention s’applique de manière universelle, et non pas seulement aux Juifs. Près de soixante-dix ans après, voilà Israël bien embarrassé de devoir appliquer cette Convention aux demandeurs d’asile non juifs… Nos dirigeants ne montrent aucune empathie envers eux, rien qui trahisse le moindre souvenir de ce que c’est que d’être persécuté, de devoir fuir au péril de sa vie, de se retrouver sans statut et de demander refuge. A croire qu’ils ne veulent pas se souvenir…

    • Dossier dans le Courrier International (il faut être abonné) :
      Comment Israël se débarrasse de ses réfugiés africains
      http://www.courrierinternational.com/article/enquete-comment-israel-se-debarrasse-de-ses-refugies-africain

      Extrait du film d’Avi Mograbi « Entre les frontières » :
      https://www.youtube.com/watch?v=ZFv0Oayk8vE

      Compile #Israfrique :
      https://seenthis.net/messages/685758

      #Palestine #Israel #Afrique #Racisme

    • Projection au Kosmos d’Entre deux frontières d’Avi Mograbi et Chen Alon, avec rencontre de ces deux derniers à l’issue de la projection. Sans doute l’un des plus in-tenses moments dans l’histoire de ces rencontres au Kosmos .

      L’actualité d’Israël et de la Palestine est telle que l’on pourrait en oublier qu’Israël n’est pas garanti d’être aux prises avec une autre actualité internationale, celle des réfugiés, singulièrement ceux arrivant du continent africain, principalement d’Erythrée, de Somalie ou du Soudan, après avoir traversé donc une bonne part de l’Afrique, l’Egypte et la frontière donc entre l’Egypte et Israël. Et comme partout, une fois arrivés en Israël, les réfugiés ne sont pas arrivés au bout de leur peine, loin s’en faut puisque le traitement de leur situation par le gouvernement est sans doute encore plus indigne que par chez nous, ces réfugiés, pourtant protégés par les traités internationaux relatifs aux droits des réfugiés, dont Israël est par ailleurs parmi les premiers signataires, même si cette signature date d’une autre époque, sont en fait parqués dans une ancienne base militaire à Holot, ils ont un visa qui indique qu’il ne sont pas autorisés à travailler ― lequel visa spécifiant bien qu’ils n’en ont pas le droit, sera exigé par leurs employeurs de petits boulots au noir, mais surtout ils devront être présents aux trois appels quotidiens dans le camp d’Holot et tout manquement à l’un de ces appels est habituellement durement réprimé par un emprisonnement dont la durée est à la discrétion du fonctionnaire punissant cette infraction qui n’en est pas une. Certes ces réfugiés ne vivent plus dans la terreur de la dictature érythréenne, ce dont ils ne cessent de se féliciter, et d’en être ouvertement reconnaissants à un état pourtant pas très accueillant, il n’en est pas moins qu’ils vivent dans ce qui tient lieu d’une prison ouverte, cumulant les désagréments de la privation de liberté avec la nécessité de travailler de façon illégale pour assurer leur pitance.

      Comme l’expliquera Avi Mograbi lors du débat après le film, apprenant l’existence de ce camp, des réfugiés y étant retenus, et se souvenant d’un lointain cours d’histoire au lycée lors duquel le professeur abordait la question de refus des autorités suisses d’accorder l’asile aux Juifs de France, d’Allemagne ou encore d’Italie, fuyant la persécution nazie, le professeur avait alors décrété qu’une telle situation ne devrait plus jamais se reproduire, jamais, ni nulle part, Avi Mograbi décide donc de partie à la rencontre de ses réfugiés, et, cinéaste, de faire un documentaire à propos de leur condition. Ayant entretemps appris l’existence des travaux du théâtre de l’Opprimé, il prend contact avec Chen Alon, les deux hommes ont un nom remarquable de raisons de bien s’entendre, Chen Alon en revanche fait dévier le projet initial d’Avi Mograbi en s’en tenant au dogme fondateur du théâtre de l’opprimé, ce sont les membres de cette troupe qui écrivent eux-mêmes leur pièce en fonction des situations qu’ils veulent aborder, on ne leur fait pas jouer une autre pièce.

      On découvre alors le travail passionnant de Chen Alon et comment il dirige ses acteurs qui ne l’ont jamais été et comment ils leur fait jouer tour à tour le rôle de l’opprimé et celui de l’oppresseur. La situation prend un tour extrêmement fort lorsque quelques amateurs israéliens viennent se mêler à cette petite troupe et deux scènes impressionnantes sont jouées par les réfugiés du centre-Est africain et les amateurs israéliens. La première, des réfugiés qui viennent juste de franchir une frontière sont appréhendés par des militaires garde-frontières, la deuxième des parents israéliens tentent de dissuader leurs enfants de jouer avec des enfants africains dans le même bac à sable, les deux scènes étant jouées des deux points de vue. Il est frappant de constater sur les visages de ces personnes que c’est lorsqu’ils jouent les oppresseurs qu’ils sont traversés par des émotions à la fois étrangères et que leur corps tentent par tous les moyens de refuser, et cela qu’ils soient africains ou israéliens, en fait, et c’est là l’une des grandes beautés à la fois du film et de la méthode, qu’ils soient humains.

      Il y a dans cette recherche de l’empathie un ressort d’une efficacité prodi-gieuse, et qui foudroie les Israéliens, ils sont tous descendants de réfugiés et se montrent particulièrement peu empathiques. S’il devait y avoir un défaut dans ce film ― le film pas la méthode ― c’est de ne pas extrapoler à propos de cette empathie si mal partagée. Se pourrait-il qu’elle soit mal partagée donc parce que les réfugiés sont noirs ? Se pourrait-il que les réfugiés africains soient des victimes collatérales de la construction politique et psychologique de l’ennemi palestinien (voir Construire l’ennemi de @mona). Et finalement quels sont les grands perdants, les réfugiés certes, mais aussi les Israéliens qui ne se rendent pas compte de l’immense valeur des personnes qu’ils refoulent, il n’y a que constater la façon tellement fluide qui est la leur de parler l’hébreu. C’est un point aveugle, quelle sont les autres personnes dans le monde qui parlent hébreu ? À la question de savoir si ce qui nous apparaît à nous à l’écran comme une grande maîtrise de la langue, Avi Mograbi et Chen Alon préciseront lors du débat que non seulement ces réfugiés parlent très bien leur langue mais qu’en plus personne ne le leur a apprise, c’est un apprentissage de la langue qu’ils ont fait dans des conditions de travail rebutante et tous lorsqu’on leur en fait la remarque répondent qu’il s’agit pour eux d’une question de survie.

      Et on voudrait se passer de l’immense valeur humaine de telles personnes ?

      L’après débat n’a pas manqué de chaleur non plus et j’ai pu approfondir cette question qui m’était importante avec Avi Mograbi et Chen Alon à savoir si de faire rejouer aux réfugiés certaines des scènes les plus traumatiques de leur existence ne risquait pas de leur apporter un surcroît de violence, de douleur. Comme l’un et l’autre m’ont répondu, c’est là une grande de leurs hésitations. Ou encore comme me l’a confié Avi Mograbi, chaque fois qu’il y a une interaction entre deux êtres hu-mains on court le risque de faire mal à l’autre.

      Je n’ai pas rencontré beaucoup d’hommes comme Avi Mograbi, son jean, ses chaussures dont le cuir épais porte encore les marques d’une terre aride, une voix rauque qui ne raconte pas d’histoires et qui répond honnêtement aux questions qu’on lui pose. Jusqu’à dire son hésitation et la nécessité de faire quelque chose, en souhaitant le bien tout en sachant que c’est parfois le mal qui se profile. Un homme politique. Vraiment politique. Un homme politique qui porte sur ses chaussures la poussière des chemins qu’il arpente.

      Entre deux frontières d’Avi Mograbi sort à Paris, ce mercredi. Courrez.

  • La lettre de Léosthène, le 2 mars 2016, n° 1093/2016
    Douzième année, bihebdomadaire. Abonnement 390 euros.
    http://www.leosthene.com

    #Passeurs vers l’UE : un business branché et lucratif

    « Le prix d’un forfait comprenant un voyage de la Turquie vers la Libye par air puis une suite par mer de Libye en Italie coûte 3700 dollars. Pour une traversée par bateau, le prix est de 1000 dollars par adulte. Trois enfants coûtent 500 dollars ». Tel est le genre d’annonce que les réseaux criminels spécialisés dans le transport de migrants publient sur les réseaux sociaux, selon le dernier rapport qu’Europol, l’office européen de police, a présenté à La Haye le 22 février dernier, lors d’un forum conjoint avec l’organisation internationale de police criminelle, Interpol (1).

    Au cours de ce forum (22 et 23 février à La Haye), a été lancé, conformément aux conclusions, en octobre 2015, d’un premier forum tenu à Lyon, décision confirmée en novembre par les ministres européens de la Justice et des Affaires intérieures (2), un Centre européen pour la lutte contre le trafic des migrants (#EMSC). Le centre s’appuiera en particulier sur le travail d’Europol, qui a identifié au cours de ces dernières années plus de 40 000 #trafiquants. Travail qui sera mené en étroite collaboration avec les autres organismes compétents de l’UE, #Frontex (l’agence européenne pour la gestion des frontières extérieures de l’UE) et #Eurojust (l’unité de coopération judiciaire de l’UE). On espère ce nouveau centre opérationnel parce que les trafiquant sont, eux, organisés : « A l’intérieur de l’UE, les réseaux de trafiquants utilisent aussi les réseaux sociaux pour recruter leurs chauffeurs. Ces plateformes sont également utilisées par les passeurs et les migrants irréguliers pour partager leurs informations sur les routes de migration, les changements en matière de droit et de procédures d’asile, ou les conditions défavorables dans les pays de destination » (1). Ce type d’informations permet aux passeurs de s’adapter et d’adapter leurs prix en fonction de la sûreté des routes proposées.

    Bien entendu, un florilège d’activités complémentaires et lucratives complète ce #business rentable : certains de ces trafiquants sont « aussi impliqués dans d’autres activités criminelles telles que le trafic de drogue (22% en 2015), la production de faux papiers (18% contre 3% en 2014), le vol (20%) et le trafic d’êtres humains (20%) ». Sachant que les chauffeurs en particulier se livraient de préférence, avant de donner dans le transport de migrants, au vol et au trafic de drogue à l’intérieur de l’UE. Est-on surpris par l’augmentation des activités dans le domaine des faux papiers ? Les documents contrefaits, nous dit le rapport, qui peuvent provenir d’Athènes, d’Istanbul, de Syrie ou même de Thaïlande sont en forte augmentation. Un exemple ? « Une enquête a mené à la découverte d’une imprimerie de pointe en Albanie, dotée d’un équipement valant des millions de dollars. Le principal suspect, qui gérait l’imprimerie, recevait des commandes des réseaux de passeurs pour produire sur ordre de faux documents, envoyés par petits paquets et par courrier. Ces documents, de très haute qualité, étaient livrés à des migrants irréguliers en Grèce pour faciliter leur voyage ultérieur dans l’Union européenne. Le suspect coopérait étroitement avec des réseaux criminels en Bulgarie et en Turquie. Une perquisition dans l’imprimerie a permis la saisie de milliers de visas vierges, de permis de résidence, de cartes d’identité, de passeports et de permis de conduire de différents pays de l’UE ».

    On méditera sur l’efficacité du contrôle aux frontières à l’intérieur de l’UE, quand il existe…

    On voit aussi, au travers des chiffres proposés par l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, repris par le rapport d’Europol, une modification chez les migrants entrants : 56% étaient en 2015 des hommes, 17% des femmes et 27% des enfants. Début 2016, 45% sont des hommes, 21% des femmes et 34% des enfants – dont une partie considérable arrive non accompagnée d’un adulte (85 482 en 2015, dont 50% d’Afghans et 13% de Syriens). Sachant que « dans plusieurs pays de l’UE, ces mineurs non accompagnés disparaissent des centres d’asile ou de réception ». Question : que deviennent-ils ? Parce que les trafiquants ne perdent pas le sens des affaires : les migrants les plus vulnérables sont, une fois dans l’UE, contraints au travail forcé ou à la prostitution. Ici encore, un exemple : « Une enquête dans un réseau criminel pakistanais impliqué dans le trafic de migrants vers l’UE a révélé que les activités du groupe étaient liées au travail forcé. A leur arrivée dans l’UE des migrants irréguliers aidés par le réseau étaient obligés de travailler dans des restaurants appartenant à des membres de l’organisation en Espagne ». A ce compte, on comprend peut-être pourquoi, selon le ministère de l’Intérieur allemand, 130 000 des migrants (13%) entrés en Allemagne en 2015 ont tout simplement disparu – information parue dans le Süddeutsche Zeitung et rapportés par RT (3). Ont-ils continué leur route ailleurs dans l’UE ? Préféré vivre dans l’illégalité en Allemagne hors de portée des passeurs ? Ou de la police allemande ? Ou des deux ?

    L’intense activité des réseaux de passeurs (plus d’un million de migrants sont arrivés en Europe en 2015) s’accompagne de nombreuses complicités. Le rapport nous en donne une vue synthétique (page 9 du pdf), classée selon sept grandes catégories : de celui qui coordonne l’ensemble du ou des réseaux à celui qui recrute localement le migrant, de celui qui arrange une partie du voyage à celui qui fournit les documents, des facilitateurs de bas niveau (chauffeurs, équipages des embarcations, guides, traducteurs temporaires) aux complices légaux (hôtels, loueurs de voitures, agences de voyage), des trésoriers (qui recueillent et transfèrent l’argent des migrants) aux officiels corrompus des pays d’accueil (qui fournissent des services contre rémunération). Que dit exactement le rapport ? « La corruption est un facteur clef pour faciliter le trafic de migrants. Dans des cas typiques de corruption, des représentants de l’ordre reçoivent des pots-de-vin pour permettre aux véhicules de traverser les frontières à des postes non gardés. D’autres impliquent des éléments des forces navales ou militaires qui reçoivent un paiement pour chaque migrant ou chaque bateau qu’ils laissent passer ». Et encore ? « Le personnel des consulats et ambassades est également ciblé par les passeurs, pour aider à remplir les formulaires d’immigration et fournir des visas et des passeports ».

    Mais parlons finances : le chiffre d’affaires estimé par Europol pour 2015 se situe entre trois et six milliards de dollars – sur lesquels, avoue l’agence, on ne dispose pas de renseignements suffisants (flux et blanchiment). Cependant, le rapport donne quelques pistes sur les moyens de paiement : 52% en argent liquide, 16% payés par une famille d’accueil déjà installée dans l’UE, 0,2% remboursés par du travail forcé (ce qui nous paraît très faible si on incluait la prostitution), 20% par système bancaire alternatif, 10% inconnus… Que se partagent des réseaux implantés, nous dit le rapport à travers une infographie (page 9 du pdf), en Albanie/Kosovo/Serbie, Bulgarie et Roumanie, Hongrie/République Tchèque/Pologne, puis
    Allemagne/Autriche/Danemark/Belgique/Pays-Bas, mais aussi en Turquie, en Erythrée/Ethiopie/Somalie/, en Egypte/Syrie/Liban, enfin en Libye/Tunisie/Maroc. Ces réseaux ainsi assemblés prennent-ils en compte les officiels corrompus des pays d’accueil ? Le rapport n’en dit rien. Mais précise que 30% des réseaux sont composés de ressortissants de l’Union européenne, 44% de non ressortissants, 26% étant mixtes, UE et non UE. Et que tous ces réseaux, très souples, sont en mesure de s’adapter très vite aux changements des conditions d’accueil des pays traversés. Enfin que les perspectives sont excellentes pour eux, leurs activités étant attendues à la hausse.

    Rob Wainwright, le directeur d’Europol, a en effet reconnu que ces réseaux criminels étaient responsables de 90% des migrants arrivés en Europe.

    De souplesse cependant, les réseaux de passeurs vont avoir besoin : le quart d’heure « Willkommenskultur » (culture de l’accueil) d’une Angela Merkel bousculée en réalité terminé, la route des Balkans s’est fermée, durablement : « Slovénie, Serbie, Autriche, Macédoine, Serbie et Croatie ont annoncé en fin de semaine leur intention de limiter à 580 par jour le nombre de migrants autorisés à passer par leur territoire » nous dit Le Monde daté du 28 février (4). « La Macédoine procèderait aussi, selon plusieurs témoins, à des contrôles de nationalité, n’acceptant que les ressortissants syriens et irakiens et refoulant les Afghans. Ces pays, qui se trouvent sur la route des Balkans empruntée par des dizaines de milliers de migrants pour se rendre en Europe occidentale, ont emboîté le pas à l’Autriche, qui a choisi il y a plus d’une semaine de limiter l’entrée à 80 demandeurs d’asile par jour et à 3200 personnes en déplacement. Depuis octobre, quand la Hongrie a fermé sa frontière avec la Croatie, 475 000 migrants sont arrivés en Slovénie, avant de poursuivre leur route vers l’Autriche, l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe ». On connaît la conséquence, avec les incidents violents qui sont survenus près d’Idomeni, à la frontière, fermée, entre la Grèce et la Macédoine (5).

    Ne doutons pas que les réseaux sociaux auront déjà informé les passeurs des dernières nouvelles et que des offres de service appropriées vont apparaître, si ce n’est fait : la Bavière s’est préparée à fermer ses frontières en quelques heures (Die Welt). En Autriche, c’est le col du Brenner qui va fermer (une manière de renvoyer les migrants vers Nice ?). Il faudra donc faire preuve de souplesse et on prépare déjà, chez les passeurs, le passage en Italie depuis la côte albanaise pour évacuer les migrants bloqués en Grèce. En Italie on se prépare à l’assaut… Et chez les passeurs à augmenter les tarifs. Pour l’UE, le scénario du pire. Mais il y a bien une opération de l’OTAN contre les passeurs en Méditerranée ? Non, pas une opération, un simple déploiement : « Les navires de l’OTAN auront un ‘travail de contrôle et de surveillance, ainsi que de fournir des informations aux autorités locales’ » selon le Secrétaire général Jens Stoltenberg. « ’Nous voulons aider les garde-côtes turcs et grecs à faire leur travail. Nous n’allons pas faire leur travail’. Dans la pratique, les navires auront effectivement pour tâche de surveiller la zone, de repérer des navires suspects (migrants ou trafiquants) et de les signaler aux autorités des pays riverains concernés (Grèce ou Turquie selon la trajectoire du bateau). Mais c’est tout » (6). Autrement dit, l’OTAN respectera le droit international : la police en mer relève de la souveraineté des Etats. Pas de quoi inquiéter les réseaux de passeurs…

    Robert Crepinko, qui prendra la tête du nouveau centre européen pour la lutte contre le trafic des migrants a du pain sur la planche, avec ses équipes, ses 45 experts, l’appui d’Interpol et la coordination avec les autres agences européennes. Si 90% des flux jusqu’ici enregistrés ont été conduits par des réseaux de trafiquants, la priorité est certainement de s’attaquer à les démanteler. A comprendre et gêner, aussi, leurs flux financiers – un chapitre sur lequel le rapport d’Europol est très discret. Saura-t-il être efficace ? En aura-t-il les moyens et le temps ?

    Parce que pour l’heure l’Union européenne, de crise en crise au bord du désastre, donne l’impression de vivre, comme résignée, ses derniers moments.

    Tic tac fait l’horloge.

    Hélène Nouaille

    Cartes :

    La route des Balkans en septembre 2015

    Idomeni à la frontière gréco-macédonienne, près de la route E75

    Les facilités de circulation UE/reste du monde en 2011 (Philippe Rekacewicz)
    http://visionscarto.net/mourir-aux-portes-de-l-europe#&gid=1&pid=7

    Notes :

    (1) Europol (European Police Office), février 2016, Migrant smuggling in the EU
    https://www.europol.europa.eu/sites/default/files/publications/migrant_smuggling__europol_report_2016.pdf

    (2) Conseil européen, le 9 novembre 2015, Conclusions du Conseil sur les mesures visant à gérer la crise des réfugiés et des migrants
    http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2015/11/09-jha-council-conclusions-on-measures-to-handle-refugee-and-migrat

    (3) RT (en anglais), le 26 février 2016, 130 000 refugees vanished after being enregistred in Germany
    https://www.rt.com/news/333684-germany-refugees-disappear-report

    (4) Le Monde avec agences AFP, AP et Reuters, Près de 70 000 migrants pourraient bientôt être « pris au piège » en Grèce
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/02/28/la-grece-s-inquiete-de-dizaines-de-milliers-de-migrants-bloques-sur-son-terr

    (5) Boursorama/Reuters, le 29 février 2016, Migrants : incidents à la frontière entre la Grèce et la Macédoine
    http://www.boursorama.com/actualites/migrants-incidents-a-la-frontiere-entre-la-grece-et-la-macedoine-862913a

    (6) Bruxelle2, le 24 février 2016, Nicolas Gros-Verheyde, Ne dites plus opération de l’OTAN en mer Egée, dites déploiement
    http://www.bruxelles2.eu/2016/02/24/ne-dites-plus-operation-de-lotan-en-mer-egee-dites-deploiement-plouf-plou

    Comme dit @reka : un peu affligeant... mais voilà, pour archivage... sur la thématique des passeurs !

  • Le Monde
    France, mardi 9 février 2016, p. 7

    A Calais, la tentation du pire

    Le général Piquemal, qui a participé à une manifestation antimigrants interdite, est jugé en comparution immédiate
    A Calais, on vient parader, car c’est devenu une scène hautement politique. Samedi 6 février, alors que le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait interdit le défilé antimigrants de la branche française des Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (Pegida), le rassemblement a pourtant eu lieu dans la ville du Pas-de-Calais et le général Christian Piquemal s’y est invité.
    Cet ex-commandant de la Légion étrangère, ex-membre du cabinet militaire de trois premiers ministres, décoré des plus hauts honneurs de la République, devait être présenté en comparution immédiate lundi après-midi 8 février pour avoir bravé cet interdit. A ses côtés devaient aussi comparaître quelques membres de la squelettique Pegida France.
    Le général Piquemal avait dès le 4 février annoncé sa venue, entendant ainsi protester contre l’interdiction « arbitraire et abusive » de la manifestation de samedi. Il appelait au passage « tous les patriotes et associations patriotiques » à l’y rejoindre. Défenseur de « la France millénaire » et de ses valeurs, cet officier général, ancien du Tchad et de Bosnie, a présidé l’Union nationale des parachutistes (UNP), pendant dix ans, - « L’UNP a vu le jour en 1963 dans une armée divisée entre ceux qui avaient choisi l’honneur et les autres qui lui avaient préféré l’obéissance » rappelait-il dans un entretien en 2010.
    Il a toujours présenté sa démarche et celle du Cercle des citoyens patriotes qu’il anime désormais dans le Var comme « apolitique ». A plusieurs reprises, par le passé, il n’en a pas moins dit sa préoccupation pour « une France qui perd son âme et son identité ». « On recule devant tout, nous sommes dans un état de repentance permanente. La fierté disparaît au profit de la génuflexion » estimait-il, toujours en 2010.
    La colère a montéQu’ils le souhaitent ou non, par leur venue dans le Pas-de-Calais, ces renforts nationaux, à l’image du général Piquemal, légitiment les groupuscules qui agissent déjà sur la ville sur fond de climat de plus en plus délétère. Depuis plusieurs mois, de façon récurrente, un gang armé circulant en BMW sème la terreur auprès des migrants. Il repère des groupes de personnes isolées et les passe à tabac. La nuit du 20 janvier, des jeunes Syriens ont été frappés à la barre de fer en pleine ville. Ils ne sont pas les premiers. Entre juin et octobre 2015, neuf étrangers avaient subi ces mêmes agressions et porté plainte sans qu’aucune interpellation ne suive. Après la dernière opération, dont le modus operandi ressemble aux précédentes, le procureur de la République a ouvert une enquête.
    Ces derniers temps, la colère a monté, laissant place aux thèses anti-immigration du Front national. Comme un cri de désespoir de la troisième région la plus pauvre de France où une personne sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté. Dans les rues ou les cafés, le Calaisien se définit d’emblée par rapport aux marqueurs de l’extrême droite. Partout dans la ville, les grands thèmes du FN semblent devenus l’unité de mesure du positionnement de chacun.
    Ce qui ne signifie pas que les non-racistes ont passé la main. Les bénévoles sont toujours là, qui redonnent espoir aux migrants, offrent l’humanité et la prise en charge qui fait défaut. Mais ils le disent à voix basse, car, comme le rappelle la journaliste Marie-Françoise Colombani, à l’issue d’une immersion de plusieurs mois dans la ville, pour écrire Bienvenue à Calais (Actes Sud, 56 pages, 4,90 euros), « un mouvement raciste local de plus en plus activiste » est en train de s’enraciner dans le lieu.
    Dans cette ville de 78 000 habitants, toutes les interviews commencent désormais par un « que les choses soient claires, je ne suis pas raciste, ni politisé », même si le discours qui suit est raciste et politisé... En général, quelle que soit son opinion, le Calaisien reste anonyme. Par peur du voisin, des représailles de ceux qui ne pensent pas comme eux. Au fil des mois, la ligne de démarcation entre les groupes ressemble de plus en plus aux barbelés et aux grillages qui longent les rocades, séparent la jungle et ses milliers de migrants, du reste de la ville. Calais se déchire, même si les plus extrémistes ne sont pas du cru.
    Le groupe « Sauvons Calais », qui a vu le jour en 2013, a fédéré beaucoup de citoyens antimigrants. Quelques temps supposé être le porte-parole du ras-le-bol du Calaisien non politisé, « Sauvons Calais » a rapidement montré un tout autre visage. Lors d’une manifestation coorganisée avec le Parti pour la France le 8 novembre 2015 un coran a été partiellement brûlé.
    Les liens entre les deux structures sont assez étroits, puisque Kevin Reche, fondateur de « Sauvons Calais », s’est présenté sous l’étiquette Parti de la France aux dernières départementales. Gaël Rougement, qui le 23 janvier a sorti un fusil contre les migrants (lors d’une manifestation promigrants migrants) et dont la vidéo a tourné sur Internet, a été plusieurs fois photographié avec lui et son père était à la manifestation. Poursuivi pour la non-déclaration de son arme, le jeune homme sera défendu par le député (Rassemblement Bleu Marine, Gard) Gilbert Collard. Autant d’éléments qui permettent de comprendre que ce groupe qui affiche plus de 20 000 mentions « J’aime » sur sa page Facebook, a dérivé vers le racisme.
    Face à ce glissement, une place a été laissée vacante pour un autre groupe, au départ moins politisé. « Apolitique et pour l’unité des Calaisiens face à l’insécurité due aux migrants ! Merci d’éviter tout racisme et incitations à la violence », c’est ainsi que se définissent « Les Calaisiens en colère ». Mais le blogueur Philippe Wannesson estimait récemment que " Comme « Sauvons Calais », « Les Calaisiens en colère » se radicalisent. Depuis plusieurs semaines ils patrouillent autour du bidonville de Calais, prétendent encourager la police, menacent les exilé-e-s « . Ce qui ne les empêche pas de cumuler plus 60 000 mentions » J’aime « .
    D’autres regroupements émergent et peinent à modérer les commentaires de leurs inscrits, tant la tentation du racisme est forte pour les Calaisiens qui n’en peuvent plus de la présence non encadrée de milliers de réfugiés venus de Syrie, d’Erythrée ou d’Afghanistan. » Nous ne voulons pas glisser sur cette pente que nous avons observée dans d’autres groupes. Calais a besoin d’informations. Nous souhaitons dénoncer ce qui se passe sans attiser la haine. Si l’on trouve une solution pour les migrants, elle bénéficiera aux Calaisiens « , rappelle la modératrice de » Calais Infos Calais « . Martin, père de deux enfants, s’est inscrit à cette page. » Ça me va parce que je ne suis pas raciste. Mais pour ne pas changer, je ne vais plus à l’hôpital à Calais, plus à la piscine et je ne viens plus dans le magasin où les migrants font leurs courses. J’ai changé ma vie pour ne pas devenir raciste « , conclut l’électricien.
    Aux régionales de 2015, le FN a recueilli 49,1 % des suffrages au premier tour. Au même scrutin, en 2010, le FN avait obtenu deux fois moins de voix. Le FN est une tentation nouvelle pour Calais, comme l’option de la dernière chance dans une ville qui a, 37 années durant, opté pour un maire communiste, et qui aux municipales de 2014 n’avait concédé que 12 % de ses voix au FN ; élisant confortablement Natacha Bouchart (LR). Le FN est resté à l’écart des manifestations contre les migrants : » Il y a un parti anti-immigration, c’est le Front. Plutôt que manifester, il faut voter ", indique Florian Philippot, vice-président du FN, lequel apporte cependant son soutien au général Piquemal.

    Maryline Baumard et Caroline Monnot

    #Calais #migrants

  • Immigration en Allemagne : le virage ?
    http://www.franceinter.fr/emission-interception-immigration-en-allemagne-le-virage

    En 2015 l’Allemagne aura accueilli plus d’un million cent mille réfugiés. Ils viennent de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, d’Erythrée … et rien n’indique que le flot va se tarir en 2016. Cette politique de la porte ouverte défendue par Angela Merkel a longtemps bénéficié d’un large consensus au sein de la société allemande. Mais les événements survenus à Cologne le soir de la Saint-Sylvestre (des dizaines de femmes ont été agressées par des jeunes d’origine étrangère) ont déjà changé les choses : la popularité de la chancelière est au plus bas, y compris dans son propre parti et le gouvernement se voit obligé d’annoncer des mesures de restriction du droit d’asile et des procédures d’expulsion élargies. Source : France (...)

    http://www.franceinter.fr/sites/default/files/sons/2016/02/s05/net-fi-41c58518-74b6-4ed9-8094-1e35aabdf945.mp3

  • A Colombes, la main tendue de bénévoles aux migrants du foyer Adoma
    http://www.leparisien.fr/colombes-92700/a-colombes-la-main-tendue-de-benevoles-aux-migrants-du-foyer-adoma-04-02-

    Sur chaque table, des sacs de carottes, oignons, courgettes ou pommes de terre, des oeufs, du café, du lait ou du quatre quarts. Et sur le dessus, une feuille bilingue français-arabe : « Soudan 17, Erythrée 15, Syrie 4 ». « Nous répartissons les dons par communauté en fonction de leurs besoins et du nombre de personnes », explique Annie Debrenne, la présidente du collectif de soutien aux #migrants hébergés au #foyer Adoma de la rue Colbert à Colombes.

    Une fois toutes les deux semaines, une poignée de bénévoles se réunit au centre social et culturel du Petit-Colombes pour faire la distribution de ces produits alimentaires, mais aussi de produits d’hygiène, d’éponges ou de gants de toilettes, récoltés auprès de particuliers et de commerçants*. « Cette aide est très précieuse, confie Abdelkrim, arrivé du Soudan le 17 septembre dernier. Car les chèques du #Cada (NDLR : centre de demandeurs d’asile) sont de 4 € par jour et ils sont réservés aux produits alimentaires. »

    « Cela ne suffit pas pour un seul repas, poursuit Abdelmoumen, lui aussi Soudanais. On est obligé d’en donner deux et les commerçants ne rendent pas la monnaie. » Le jeune homme parle un peu français, grâce aux cours dispensés au centre social. Il attend son allocation pour demandeur d’asile (#ADA) depuis 5 mois. « Le dossier s’est perdu lorsque la loi a changé et que le Pôle Emploi a dû le transférer à l’#OFII, l’office français de l’immigration et de l’intégration », traduit pour lui Amel Guenidez, la conseillère en économie sociale et familiale.

    « L’objectif de notre collectif est de ne pas laisser les migrants seuls face à l’administration et de les accompagner collectivement pour qu’ils rentrent dans leurs droits », souligne Annie Debrenne. Ca a marché pour Nacer, venu d’Erythrée, qui est officiellement reconnu comme demandeur d’asile. Le jeune homme pourra quitter le foyer Adoma dès qu’une place en Cada se libérera pour lui. En ce jeudi, sourire aux lèvres, il est venu aider le groupe à porter les denrées jusqu’à leur cuisine collective.

    « On leur donne tout collectivement, ils se sont engagés à partager car ils cuisinent ensemble », poursuit la présidente. Sa crainte, lorsqu’elle s’est lancée dans les collectes de dons et les distributions pour aider les migrants à leur arrivée, c’était que « l’élan de générosité ne retombe et qu’on ne puisse pas tenir dans la durée. Aujourd’hui, il faut relancer, stimuler... Mais on y arrive. »

  • Quand les Européens veulent refaire l’éducation sexuelle des migrants... - Caroline HAYEK - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/965420/quand-les-europeens-veulent-refaire-leducation-sexuelle-des-migrants.

    le projet de base lancé par la Norvège, souvent à l’avant-garde sur les questions sociales, ne fleure pas vraiment la connotation raciste et un peu péremptoire qu’il peut avoir, après avoir été repris par certains pays européens.

    (Lire aussi : L’accueil des réfugiés en 2016 coûtera 17 milliards d’euros à l’Allemagne)

    En 2012, l’Office norvégien de l’immigration décide de mettre en place un programme permettant de réduire les violences au sein et en dehors des centres d’hébergement, destiné aux réfugiés de sexe masculin. Le gouvernement souhaite coordonner son action avec l’ONG Alternative to Violence, déjà bien au fait des violences domestiques, qu’elle tente d’endiguer depuis 1987. « Ce projet est beaucoup plus important et il est antérieur au fait qu’il y ait eu des incidents ici et là, dans le pays », explique la directrice du projet et psychologue de l’ONG, Jannicke Stav, interrogée par L’Orient-Le Jour. Or, le New York Times a rapporté que la Norvège a mis en place ces « cours » après une « vague de viols » impliquant le plus souvent des étrangers à Stavanger, en 2009. « Les statistiques montrent qu’ils constituent un groupe à risque de violences, car ils ont été exposés à la guerre ou à la famine. Mais il ne faut pas faire l’amalgame et dire qu’un réfugié est forcément violent », précise la directrice. Les participants, tous volontaires, provenaient de pays arabes, mais aussi du Mali ou d’Érythrée, tous niveaux d’éducation confondus. « Les retours que nous avons eu de la part des 253 employés qui ont participé au programme ont tous été positifs », affirme Jannicke Stav.

    Quant aux demandeurs d’asile, ils auraient trouvé extrêmement utiles ces groupes de « dialogue », bien moins rébarbatifs que des « cours didactiques ».

  • Quelques conseils pour les voyages au long cours. Récit des migrations ordinaires
    http://jefklak.org/?p=2707

    Ce texte du journaliste irakien Ghaith Abdul-Ahad, connu notamment pour ses reportages sur Al Qaeda, a été publié le 8 octobre 2015 dans la London Review of Books, sous le titre « Some tips for the long-distance traveler ». Il y raconte le trajet « ordinaire » des migrant-e-s, comme lui, venu-e-s d’Irak, de Syrie, d’Érythrée ou d’ailleurs, passant par la Turquie ou la Grèce, en route vers l’Europe du Nord. Autant de voyages que d’existences, avec leurs étapes singulières, leurs espoirs trahis et leurs rencontres anodines ou presque. Source : Jef Klak

  • Amnesty | Érythrée : Accueillir les réfugiés fuyant la conscription illimitée
    http://asile.ch/2015/12/19/amnesty-erythree-accueillir-les-refugies-fuyant-la-conscription-illimitee

    Des jeunes en grand nombre tentent d’échapper au service national à durée indéterminée qui a cours en Érythrée, ce qui ne fait qu’aggraver la crise mondiale des réfugiés. Ils ont droit à une protection internationale, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport qui se fonde sur des entretiens d’Erythréens ayant fui leur pays et dont […]

  • Amnesty International | Juste des déserteurs ?
    http://asile.ch/2015/12/03/amnesty-international-juste-des-deserteurs

    Dans un rapport publié en Décembre 2015, Amnesty International fait un état des lieux du service militaire obligatoire à durée indéterminée en vigueur en Érythrée. Un système qui pousse les citoyens érythréens à fuir, créant une génération entière de réfugiés. Rapport publié en anglais sur le site d’Amnesty International, en décembre 2015. Cliquez ici pour […]

  • #Dublin, raconté par Tesfaalem | « Je suis venu pour la liberté, je me retrouve en prison ! »
    http://asile.ch/2015/11/09/dublin-raconte-par-tesfaalem-je-suis-venu-pour-la-liberte-je-me-retrouve-en-pr

    Tesfaalem a fui l’Érythrée après trois ans de service militaire forcé. En Suisse, il a été accueilli par un refus de considérer sa demande d’asile, une décision de renvoi vers l’Italie au nom des Accords de Dublin et dix semaines de détention administrative à Genève ! Mais Tesfaalem n’a pas courbé l’échine, et, après deux ans […]

    #Articles #Témoignage #témoignage