country:argentine

  • #BNP_Paribas au centre d’un scandale d’évasion fiscale en #Argentine
    http://multinationales.org/BNP-Paribas-au-centre-d-un-scandale-d-evasion-fiscale-en-Argentine

    Quatorze employés de BNP Paribas en Argentine, dont cinq expatriés français, ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête sur des pratiques d’évasion fiscale. Au total, ce serait près d’un milliard de dollars qui aurait été exfiltré du pays au profit de riches particuliers à travers des montages complexes. La décision est tombée, jeudi 22 septembre 2016, à Buenos Aires. Passée inaperçue, elle est pourtant explosive pour le milieu bancaire français et européen. Le président de la première salle de la (...)

    Actualités

    / #Finances_et_banques, Argentine, BNP Paribas, #Paradis_fiscaux, fiscalité, #évasion_fiscale, #transparence, #crimes_et_délits_économiques, (...)

    #fiscalité #Mediapart
    « https://www.mediapart.fr/journal/economie/111016/la-bnp-est-mise-en-cause-dans-un-scandale-un-milliard-de-dollars »

  • “In 2014, an Argentina court ruled that Sandra was a sentient being with thoughts, feelings and that she was a “non-human person” who has been wrongfully deprived of her freedom in the zoo. See →. This photo was used to illustrate Brandon Keim’s article “An Orangutan Has (Some) Human Rights, Argentine Court Rules,” Wired, December 22, 2014.Many of the advocates were inspired by Peter Singer, Animal Liberation (1975). Photo: Roger Schultz/Flickr.”

    Are They Human? - e-flux Architecture - e-flux
    http://www.e-flux.com/architecture/superhumanity/68645/are-they-human

    Throughout the seventeenth and eighteenth centuries—the period when the conceptual framework of the “state of nature” reshaped moral, legal and political philosophy —European forests, new technologies for extracting carbon traces from arctic ice reveal, were taken down at the fastest rate to date.

    The great forests largely turned into cropland and fuel prior to wood’s replacement with coal as Europe’s main source of energy, and the colonial economy’s appetite for ships finished off the rest, with merchant ships and gun boats requiring between 4–6,000 mature oaks—several hectares of forest—each.

    While some pockets of woodland did survive, primarily in the less densely populated terrain of the Alps, the Pyrenees, parts of the Balkans, and other areas of southeastern Europe, the line separating field from forest was shifting at an unprecedented speed, retreating north well past the Baltics to southern Scandinavia, Scotland and northern Siberia, and south into the northern Balkans. Abraham Bosse’s etching for the 1651 frontispiece of Thomas Hobbes’ Leviathan depicts the figure of the sovereign rising over deforested hills. This is not a coincidence: in the European imagination of the time, the forest line still marked the limit of sovereignty, the areas of productive economy and thus also the threshold of the law. Sovereignty could only rise over cultivated nature—that is, over a destroyed ecosystem.

    By the end of the eighteenth century, the forest line has ebbed miles north of Edinburgh. With the exception of David Hume, who was settled there, European philosophers using the concept of the “state of nature” to describe an era prior to law and the social contract experienced nothing more than tamed local woodlands, stranded within an ocean of fields.

    The Master of Deforestation: A detail from the frontpiece of Thomas Hobbes’ Leviathan (1651) illustrated by Abraham Bosse.

    The hypothetical forest of the “state of nature” was a vast pre-judicial zone, the mythic limit to culture and law. The outlaw and the werewolf, and later the indigenous residents, were humanlike creatures that could be killed without the slaying being considered a murder. With the conversion of European forests into fields, cities, and ships, other forests were discovered beyond the oceans Europeans crossed by floating on their own decimated ones. Those that most captured the European imaginary of the state of nature were found along the equatorial belt in the tropics: Central Africa, South East Asia and Central America. Today we know, from such works as that of Paulo Tavares’ and others, that these forests, in contrast to their Western perception at the time, were environments cultivated by human civilizations and imbued with their own conceptions of politics and law.

  • Argentine : « Mercredi noir » pour dénoncer les #féminicides
    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/10/19/greve-des-femmes-et-mercredi-noir-en-argentine_5016560_4832693.html

    Le mode de #mobilisation est inédit mais malheureusement nécessaire, selon les organisatrices, pour lutter contre la violence endémique dont sont victimes les #femmes enArgentine. Une cinquantaine d’associations, syndicats et autres organisations, pilotés par le collectif Ni Una Menos (« Pas une de moins »), appellent toutes les femmes à effectuer une heure de grève, mercredi 19 octobre entre 13 heures et 14 heures. Une manifestation aura ensuite lieu à 17 heures à Buenos Aires, convergeant sur l’emblématique place de Mai.

    quelle titraille de merde encore #sexisme #contestation

  • A #la_haye, la société civile juge #Monsanto pour « écocide »
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/171016/la-haye-la-societe-civile-juge-monsanto-pour-ecocide

    Les cinq juges du tribunal Monsanto, avec la Belge Françoise Tulkens au milieu. © TM / G. De Crop. Trente témoins venus d’Argentine, du Sri Lanka ou de France ont défilé pendant deux jours à La Haye devant des juges professionnels chargés d’une mission inédite : juger les « crimes » de Monsanto, le champion des #OGM. Aucun verdict à attendre. Mais les promoteurs de l’initiative espèrent imposer un concept juridique, celui d’« #écocide ». Reportage dans l’ébullition de ce vrai-faux tribunal, en l’absence de l’accusé.

    #Economie #Argentine #Colombie #Cour_pénale_internationale #Ecologie #environnement #glyphosate #justice_internationale #Marie-Monique_Robin #Round_Up

  • Henry Kissinger a-t-il une conscience ? (New Yorker) — Jon Lee ANDERSON
    http://www.legrandsoir.info/henry-kissinger-a-t-il-une-conscience-new-yorker.html

    Le mois de mai dernier, alors que le président Obama se rendait en Argentine pour se réunir avec le nouveau président, Mauricio Macri, ses apparitions publiques ont été tourmentées par des manifestants qui ont bruyamment demandé des explications, ainsi que des excuses, au sujet des pratiques étasuniennes, passées et actuelles. Il existe peu de pays en Occident où l’antiaméricanisme s’exprime aussi vigoureusement qu’en Argentine, où une culture très politisée de la plainte a évolué vers une situation dans laquelle de nombreux problèmes du pays sont reprochés aux Etats-Unis. Il existe à gauche, tout particulièrement, une rancune persistante à cause du soutien octroyé par le gouvernement des Etats-Unis à l’aile droite militaire Argentine, qui a pris le pouvoir en mars 1976 et a instauré une "Guerre sale" contre la gauche, causant la mort de milliers de vies durant les sept années qui suivirent.

    La visite d’Obama a coïncidé avec le quarantième anniversaire du coup d’État. Il a précisément rendu hommage aux victimes de la Guerre sale en visitant un sanctuaire construit en leur honneur dans la périphérie de Buenos Aires. Lors d’un discours prononcé à cet endroit, Obama a reconnu ce qu’il a appelé le "péché par omission américain", mais sans aller jusqu’à présenter de véritables excuses. "Les démocraties doivent avoir le courage de reconnaître lorsqu’elles ne sont pas à la hauteur des principes qu’elles proclament, (...) et nous avons été trop lents à parler franchement de la question des droits de l’homme, et ce fut le cas ici."

    Durant la période préparatoire du voyage d’Obama, Susan Rice, la conseillère pour la sécurité nationale du président, avait annoncé l’intention du gouvernement de déclassifier des milliers de documents de l’armée étasunienne et des services secrets appartenant à cette période tumultueuse de l’histoire Argentine. Un geste de bonne volonté dans le but de souligner les efforts en cours mis en place par Obama pour changer la dynamique des relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine – "pour enterrer les derniers vestiges de la Guerre Froide", comme il l’avait signalé à La Havane lors de ce même voyage.

    La semaine dernière, une première tranche de ces documents déclassifiés a été publiée. Les documents révèlent que des fonctionnaires de la Maison Blanche et du Département d’Etat étaient très au fait du caractère sanguinaire de l’armée argentine, et que certains de ces fonctionnaires étaient horrifiés par ce qu’ils savaient. D’autres, tout particulièrement Henry Kissinger, ne l’étaient pas du tout. Dans un câble de 1978, l’ambassadeur étasunien, Raul Castro, écrit à propos d’une visite de Kissinger à Buenos Aires, où il était reçu en tant qu’invité du dictateur, Jorge Rafael Videla, alors que le pays recevait la Coupe du Monde : "Mon unique préoccupation est que le concert intarissable d’éloges de Kissinger au sujet des mesures prises par l’Argentine pour éradiquer le terrorisme ne soit trop monté à la tête de ses hôtes", écrivit Castro. L’ambassadeur poursuivit anxieusement : "Nous courons le risque que l’Argentine utilise les éloges de Kissinger comme justification pour durcir sa position vis-à-vis des droits de l’homme."

    Les dernières révélations dévoilent le portrait d’un Kissinger qui a agi comme l’incitateur impitoyable, pour ne pas dire co-conspirateur actif, des régimes militaires latino-américains impliqués dans des crimes de guerre. Des documents déclassifiés antérieurement, sous l’administration Clinton, avaient déjà prouvé que Kissinger, non seulement était au courant des agissements des militaires, mais aussi qu’il les avait activement encouragés. Deux jours après le coup d’Etat en Argentine, Kissinger est briefé par son Secrétaire d’Etat assistant pour les affaires Inter-Américaines, William Rogers, qui le prévient : "Je pense qu’il faut s’attendre à pas mal de répression, probablement à une bonne dose de sang, d’ici peu en Argentine. Je pense qu’ils vont devoir s’en prendre très durement non seulement aux terroristes mais aussi aux dissidents des syndicats et des partis opposants." Ce à quoi Kissinger répond, "Quelles que soient les risques qu’ils encourent, ils auront besoin d’un peu d’encouragement... et je veux vraiment les encourager. Je ne veux pas leur donner l’impression qu’ils ont les Etats-Unis sur le dos."

    Sous la direction de Kissinger, il est certain que [les militaires] n’étaient pas tourmentés. Juste après le coup d’Etat, Kissinger a envoyé son soutien aux généraux et a renforcé ce message en approuvant un ensemble de mesures d’assistance sécuritaire américaine. Durant une réunion avec le Ministre argentin des Affaires étrangères, deux mois plus tard, Kissinger lui conseilla en clignant de l’œil, d’après le mémo de la conversation archivé, "Nous sommes conscients de la période difficile que vous traversez. Ce sont des temps étranges, où les activités politiques, criminelles et terroristes tendent à se rejoindre sans séparation claire. Nous comprenons que vous deviez rétablir votre autorité. .. S’il y a des choses à faire, vous devriez les faire rapidement."

    Les forces militaires argentines ont fait un coup d’Etat afin d’étendre et d’institutionnaliser une guerre qui était déjà en cours contre les guérillas de gauche et leurs sympathisants. Ils appelèrent cette campagne le Processus de Réorganisation Nationale, ou plus simplement "le processus". Durant la Sale guerre, nous le savons bien aujourd’hui, jusqu’à 30 000 personnes ont été enlevées, torturées et exécutées par les forces de sécurité. Des centaines de suspects ont été enterrés anonymement dans des fosses communes, des milliers d’autres furent déshabillés, drogués, embarqués dans des avions militaire et lancés en plein vol à la mer, vivants. Le terme "los desaparecidos " – "les disparus" – est depuis devenu un apport de l’Argentine au vocabulaire de l’humanité.

    Pendant la période du coup d’Etat, Gerald Ford était le président intérimaire des Etats-Unis et Henry Kissinger avait la double fonction de Secrétaire d’Etat et conseiller pour la Sécurité nationale, postes qu’il avait déjà occupé pendant l’administration de Nixon. Immédiatement après les événements en Argentine, suite aux recommandations de Kissinger, le Congrès des États-Unis a approuvé la demande d’assistance en matière de sécurité de la junte pour un montant de 50 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 30 millions de dollars avant la fin de cette même année. Des programmes d’entraînement militaires et des ventes d’avion pour une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars ont aussi été autorisés. En 1978, après un an de présidence de Jimmy Carter, les inquiétudes en matière de violations des droits de l’homme ont mis fin à l’aide étasunienne. Plus tard, la nouvelle administration a cherché à écarter la junte militaire de toute assistance financière internationale. Néanmoins, ces restrictions ont été annulées avec l’arrivée de Reagan à la Maison-Blanche, début 1981.

    Dans les faits, Kissinger n’a jamais été inquiété pour ses actions au Chili, où des milliers de personnes ont été assassinées par les hommes de main de Pinochet, ou pour le Vietnam ou le Cambodge, où il a ordonné des bombardements aériens à grande échelle qui ont couté la vie d’innombrables civils. L’un de ces principaux critiques, feu Christopher Hitchens, a publié en 2001 un pavé accusateur –"Le Procès de Henri Kissinger" – dans lequel il réclamait que Kissinger soit poursuivi "pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et pour infractions contre le droit coutumier ou international, incluant la conspiration pour commettre des meurtres, des enlèvements, et la torture".

    En pleine Guerre Sale, bien entendu, les généraux argentins nièrent tout simplement tout événement malencontreux. Interrogés au sujet des "disparus", le leader du coup d’Etat, le Général Videla, expliqua avec une froide ambiguïté, "Les disparus sont simplement cela : des disparus. Ils ne sont ni vivants ni morts. Ils sont disparus". D’autres officiers suggéraient que les disparus étaient probablement en train de se cacher, préparant des actions terroristes contre la patrie. En réalité, la grande majorité d’entre eux était brutalisée par des agents gouvernementaux dans des prisons secrètes, pour être ensuite – ans la plupart des cas – exécutés. Comme en Allemagne durant l’holocauste, une grande partie de la population argentine comprenait ce qu’il se passait, mais gardait le silence dans un esprit de complicité, ou de peur. Signe d’une époque durant laquelle il était plus simple de se voiler la face, les Argentins qui assistaient à l’enlèvement de leurs voisins par des policiers en civil pour ne jamais revenir adoptèrent une expression qui devint populaire dans le pays : "Algo habrán hecho" – "Ils ont sûrement fait quelque chose".

    De nombreuses preuves sont là pour confirmer l’insensibilité totale de Kissinger, pour certaines aussi inexplicables que choquantes. Il y a aussi une attitude machiste dans certaines de ses remarques. Cela pourrait se comprendre, peut-être, s’il n’avait jamais vraiment exercé de pouvoir, comme c’est le cas jusqu’à maintenant du candidat à la présidence Donald Trump et ses offenses gratuites. Et puis l’on se rend compte que Kissinger, la plus ancienne et emblématique figure de paria de l’histoire moderne des États-Unis, n’est qu’un individu parmi toute une série de personnages à la fois craints et méprisés à cause de l’immoralité des services qu’ils ont rendu mais toujours protégés par l’establishment politique en reconnaissance de ces mêmes services. Les noms de William Tecumseh Sherman, Curtis LeMay, Robert McNamara, et, plus récemment, Donald Rumsfeld, nous viennent à l’esprit.

    Dans le remarquable documentaire d’Errol Morris The Fog War (2003), nous voyions que Mc Namara, qui était un octogénaire à l’époque, était un homme tourmenté qui affrontait ses vieux démons, sans y parvenir, à cause du fardeau moral dû à ses actions en tant que Secrétaire de la Défense américain pendant la Guerre du Vietnam. Il a récemment publié un mémoire dans lequel il tente de faire face à son héritage. A cette période, un journaliste nommé Stephen Talbot l’a interviewé, et a ensuite obtenu une interview avec Kissinger. Il écrivit plus tard sur sa première rencontre avec Kissinger : « Je lui ai dit que je venais d’interviewer Robert McNamara à Washington. Ça a retenu son attention, tout d’un coup il est devenu sérieux et puis il a fait quelque chose d’extraordinaire. Il a commencé à pleurer. Mais non, pas avec de vraies larmes... Tout juste devant moi, Henri Kissinger était en train de faire du théâtre. "Boohoo, boohoo," fit-il, en imitant un bébé qui pleure en frottant ses yeux. "Il s’autoflagelle encore n’est-ce pas ? Il se sent encore coupable." Il dit cela d’une voix chanteuse et d’un ton moqueur, en se tapotant le cœur. »

    McNamara est mort en 2009,à l’âge que Kissinger a aujourd’hui – 93 ans – mais les problèmes de conscience qu’il a publiquement exprimés vers la fin de sa vie ont aidé à adoucir sa sombre réputation. Maintenant qu’il approche la fin de sa vie, Kissinger doit se demander quel sera son propre héritage. Il peut être sûr que, au moins, son inébranlable soutien au projet de la superpuissance américaine, peu importe ce qu’il aura coûté en vies, représentera une grande part de cet héritage. Néanmoins, contrairement à McNamara qui aura tenté d’exprimer une certaine repentance tant méprisée par Kissinger, celui-ci n’a fait que démontrer qu’il ne possédait pas de conscience. Et c’est pour cela qu’il paraît fort probable que l’histoire ne l’acquittera pas si facilement.

    Jon Lee Anderson, est un journaliste, contributeur du New Yorker depuis 1998.

    Le New Yorker est un magazine hebdomadaire étasunien fondé en 1935 qui publie des reportages mais aussi de la critique, des essais, des bandes dessinées, de la poésie et des fictions. Depuis 2004, il a soutenu les candidats démocrates à la Maison Blanche. Il est catalogué comme étant de tendance libérale.

    Traduit pour Le Grand Soir par Luis Alberto Reygada (Twitter : @la_reygada – la.reygada@gmail.com).

    20 août 2016

  • Déclaration de la Directrice générale de l’UNESCO sur la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, Patrimoine mondial de l’UNESCO | Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
    14.10.2016 - UNESCOPRESS
    http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/statement_by_the_director_general_of_unesco_on_the_old_city-1

    Paris, 14 octobre – « Comme je l’ai rappelé à maintes reprises, et encore récemment à l’occasion de la 40ème session du Comité du Patrimoine mondial, la Vieille ville de Jérusalem est la ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. C’est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le patrimoine de Jérusalem est indivisible, et chacune de ses communautés a droit à la reconnaissance explicite de son histoire et de son lien avec la ville. Nier, occulter ou vouloir effacer l’une ou l’autre des traditions juive, chrétienne ou musulmane revient à mettre en péril l’intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

    Nulle part ailleurs qu’à Jérusalem les traditions et patrimoines juifs, chrétiens, musulmans, s’imbriquent à ce point et se soutiennent les uns les autres. Ces traditions culturelles et spirituelles s’appuient sur des textes et des références, connus de tous, qui font partie intégrante de l’identité et de l’histoire des peuples. Dans la Torah, Jérusalem est la capitale du Roi des juifs David, où Salomon construisit le Temple qui abrita l’Arche d’Alliance. Dans l’Evangile, Jérusalem est le lieu de la passion et de la résurrection du Christ. Dans le Coran, Jérusalem est la destination du voyage nocturne (Isra) que le prophète Mohammed fit depuis la Mecque jusqu’à la Mosquée Al Aqsa.

    Dans ce microcosme de notre diversité spirituelle, des peuples différents fréquentent les mêmes lieux, parfois sous des noms différents. La reconnaissance, l’usage et le respect de ces noms sont essentiels. La Mosquée Al Aqsa / Al-Haram-al-Sharif, sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit – ou Mont du Temple – dont le Mur Occidental est le lieu le plus sacré du Judaïsme, à quelques pas du Saint Sépulcre et du Mont des Oliviers révérés par les Chrétiens.

    La valeur exceptionnelle universelle de la ville, qui lui a valu d’être inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, tient à cette synthèse, qui est un appel au dialogue, non à la confrontation. Nous avons une responsabilité collective qui consiste à fortifier cette coexistence culturelle et religieuse, par la force des actes, et aussi par la force des mots. Cette exigence est plus forte que jamais, pour apaiser les divisions qui portent atteinte à l’esprit multiconfessionnel de la ville.

    Lorsque ces divisions rejaillissent sur l’UNESCO, une Organisation dédiée au dialogue et à la recherche de la paix, elles l’empêchent de mener à bien sa mission. La responsabilité de l’UNESCO est de faire vivre l’esprit de tolérance et de respect de l’histoire, et c’est mon engagement quotidien en tant que Directrice générale, auprès de tous les Etats Membres. Je m’emploierai à cette tâche en toutes circonstances car c’est notre raison d’être : rappeler que nous formons une seule humanité et que la tolérance est la seule voie pour vivre dans un monde de diversité. »

  • La BNP est mise en cause dans un scandale à un milliard de dollars
    https://www.mediapart.fr/journal/international/111016/la-bnp-est-mise-en-cause-dans-un-scandale-un-milliard-de-dollars

    © Reuters #BNP_Paribas est accusée d’avoir fait sortir illégalement 1 milliard de dollars d’Argentine entre 2001 et 2008, à travers différentes filiales que possède la banque française dans des paradis fiscaux. Une quinzaine de personnes ont été mises en examen en #Argentine, dont cinq dirigeants de la banque. Révélations.

    #International #France #banques #blanchiment #Carlos_Gonella #Fraude_fiscale

    • Poutine et Assad sont des criminels de masse et des ordures.

      Qui dit le contraire Stephane M ? Nous on disait ça quand la France faisait des affaires avec Assad (père et fils), et à l’époque la meute trouvait que tout y’a bon en Syrie.
      Aujourd’hui la meute aboie là où on lui dit d’aboyer et toi deviens #charlie
      Pour Poutine, ce serait bien de le comparer à ceux que tu as élu hier et aujourd’hui et que tu me dises qui gagne le pompon dans la criminalité de masse...
      Je parle pour moi mais je crois, par rapport à ce que j’ai lu sur seenthis, qu’il y en a aucun qui te dira que la famille Assad ou Poutine sont des exemples, mais bon dieu, ouvre les yeux, ait un peu de recul, regarde le barnum dans lequel on te traine. Penses-tu vraiment que ce qui se passe en ce moment avec la meute est une coïncidence ? Si c’est le cas, alors effectivement t’as le passeport charlie à vie, sinon, bienvenue dans le monde de l’#universalisme.
      Je vais aller suivre un peu ton fil par curiosité.

  • Une femme affirme avoir travaillé pour Hitler lorsqu’il vivait en Argentine
    http://www.brujitafr.fr/2016/09/une-femme-affirme-avoir-travaille-pour-hitler-lorsqu-il-vivait-en-argentin

    Ce témoignage rejoint tout à fait l’enquête sur la fuite d’Hitler que l’on avait évoqué sur le site il y a quelques mois et les documents déclassifiés du FBI dont très peu de médias ont parlé. D’ailleurs, l’épisode 6 du documentaire présente bien la résidence...

  • Obama and Xi Formally Commit U.S. and China to Paris Climate Accord - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2016/09/04/world/asia/obama-xi-jinping-china-climate-accord.html?_r=0

    President Obama and President Xi Jinping of China formally committed the world’s two largest economies to the Paris climate agreement here on Saturday, cementing their partnership on climate change and offering a rare display of harmony in a relationship that has become increasingly discordant.

    On multiple fronts, like computer hacking and maritime security, ties between China and the United States have frayed during the seven and a half years of Mr. Obama’s presidency. The friction has worsened since the ascension of Mr. Xi as a powerful nationalist leader in 2013.

    Yet the fact that he and Mr. Obama could set aside those tensions to work together yet again on a joint plan to reduce greenhouse gases attests to the pragmatic personal rapport they have built, as well as to the complexity of the broader United States-China relationship, a tangle of competing and congruent interests.

    • The Latest: May Says Britain Will Be a Leader on Free Trade - The New York Times
      http://www.nytimes.com/aponline/2016/09/03/world/asia/ap-as-china-g20-the-latest.html

      The United Nations’ top climate official is thanking the United States and China for ratifying the global climate agreement reached in Paris.

      Patricia Espinosa said in a statement Saturday that the accord offers an “opportunity for a sustainable future for every nation and every person.” She added: “The earlier that Paris is ratified and implemented in full, the more secure that future will become.

      The agreement will take effect 30 days after the date when 55 countries representing at least 55 percent of global emissions have formally joined it. The U.N. Framework Convention on Climate Change says the U.S. and China joining up brings the total so far to just over 39 percent.

      #on_n'est_pas_rendu

    • La Chine et les Etats-Unis ratifient l’accord de Paris sur le climat
      http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/09/03/climat-la-chine-premier-pollueur-mondial-ratifie-l-accord-de-paris_4992017_3

      C’est le cadeau de bienvenue offert par la Chine aux chefs d’Etat et de gouvernement invités à Hangzhou pour le sommet du G20, les 4 et 5 septembre : la ratification de l’accord de Paris sur le climat. Après que le Parlement chinois, l’Assemblée nationale populaire, a adopté samedi 3 septembre au matin, lors de la clôture de sa session bimensuelle, le texte issu de la COP21, la Maison blanche a à son tour annoncé la ratification du texte par Washington. Cette étape doit permettre au président Xi Jinping d’annoncer aujourd’hui même à Hangzhou, avec son homologue américain Barack Obama, arrivé en début d’après midi d’Hawaï, que les deux pays sont désormais liés par les engagement pris à Paris en décembre 2015 pour lutter contre le réchauffement climatique.

      Ce ralliement des deux plus gros pollueurs de la planète est une avancée majeure. Selon la comptabilité onusienne, la Chine totalise à elle seule 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les Etats-Unis y contribuent pour près de 18%.

      Ajoutés au 1 % représenté par les petits Etats insulaires les plus prompts à ratifier ; aux 2,5 % du Brésil, dont le Congrès a approuvé le texte le 11 août ; au 0,9 % de l’Argentine, qui a fait de même le 2 septembre, ce sont donc désormais plus de 42 % des émissions de gaz à effet de serre qui figurent dans le champ de l’accord.

      pas tout à fait le même résultat, mais encore loin des 55% (on attend la ratification de la France…)

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_Paris_sur_le_climat

  • « Nous ne nous reposerons pas tant que nous n’aurons pas libéré tous nos prisonniers politiques » affirme Via Campesina
    https://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/droits-humains-mainmenu-40/1350-nous-ne-nous-reposerons-pas-tant-que-nous-n-aurons-pas-libere-tou

    Au Brésil il y a 44 prisonniers politiques : 10 paysans et 34 indigènes. On a déjà utilisé la loi de sécurité nationale contre les mouvements sociaux et maintenant on utilise la Loi 12.850 qui se réfère aux organisations criminelles. C’est le cas du MST dans l’État de Goias. Valdir Misnerovicz et Luis Batista Borges sont détenus depuis avril et mai sur le fondement de la loi des organisations criminelles alors qu’ils défendent et revendiquent la réforme agraire au Brésil.

    Il y a des personnes criminalisées en France, en Espagne. La situation est très difficile au Paraguay, en Argentine et au Honduras. Les situations se ressemblent beaucoup : violences en manifestations, violences policières, emprisonnements, procès. Au Honduras Berta Càceres a été assassinée. Au Brésil Elton Brum dos Santos a été tué par la police d’un tir dans le dos.

    #prisonniers_politiques

  • Terres de schiste
    https://amisdelaterre.be/spip.php?article5516

    Le documentaire « Terres de schiste » témoigne de la nouvelle ruée vers les gaz et huiles de schiste de l’Argentine à la France. France, 2011 : suite à la mobilisation citoyenne, une loi est votée, interdisant la fracturation hydraulique sur le territoire français, avec notamment pour conséquence l’abrogation du permis dit de Montélimar, qui avait initialement été accordé à Total. Mais rien n’empêche cette entreprise d’aller exploiter les gaz et huiles de schiste ailleurs, en Europe et dans le monde. Second (...)

    #Vidéos

  • Does Henry #Kissinger Have a #Conscience ? - The New Yorker
    http://www.newyorker.com/news/news-desk/does-henry-kissinger-have-a-conscience

    The latest revelations compound a portrait of Kissinger as the ruthless cheerleader, if not the active co-conspirator, of Latin American military regimes engaged in war crimes. In evidence that emerged from previous declassifications of documents during the Clinton Administration, Kissinger was shown not only to have been aware of what the military was doing but to have actively encouraged it. Two days after the Argentine coup, Kissinger was briefed by his Assistant Secretary of State for Inter-American Affairs, William Rogers, who warned him, “I think also we’ve got to expect a fair amount of repression, probably a good deal of blood, in Argentina before too long. I think they’re going to have to come down very hard not only on the terrorists but on the dissidents of trade unions and their parties.” Kissinger replied, “Whatever chance they have, they will need a little encouragement . . . because I do want to encourage them. I don’t want to give the sense that they’re harassed by the United States.”

    #criminel #crimes #Etats-Unis #impunité #Amérique_latine #Argentine

  • #Argentine : De la ferme à l’abri fiscal
    http://www.farmlandgrab.org/post/view/26392

    Le réseau mondial des services offshores n’est pas limité à l’existence de comptes #secrets_bancaires et à des #sociétés-écrans gérant des actifs financiers non déclarés. Les entreprises basées dans des #paradis_fiscaux - tel que les Îles Caïmans, Uruguay, Hong Kong, Liechtenstein, Andorra, les Îles Vierges britanniques et le Luxembourg - contrôlent 1.1 million d’hectares de terres agricoles en Argentine. Selon le Registre national des terres agricoles, les entreprises situées dans ces juridictions secrètes contrôlent 1 de chaque 16 hectares de terres agricoles appartenant à des étrangers.

    Les modifications apportées la semaine dernière par le gouvernement à la Loi sur les terres agricoles favorisent l’augmentation du contrôle étranger des propriétés rurales. L’élimination de l’Unité d’information financière et les règles de l’Administration fédérales des recettes publiques (AFIP) permettent aux entreprises étrangères de canaliser leurs opérations à travers la structure opaque qu’offrent les paradis fiscaux. La superficie des #terres rurales contrôlées par des sociétés-écrans représente actuelle 55 fois la taille de Buenos Aires.

    #fiscalité

  • UNESCO World Heritage Centre - Actualités
    Décisions du 40ème comité à Istamboul
    Inscriptions sur la Liste du Patrimoine Mondial

    session 2016 : 21 nouvelles inscriptions

    http://whc.unesco.org/fr/82?action=list&dateStart=15%2F07%2F2016&dateEnd=17%2F07%2F2016

    • Paysage culturel de l’art rupestre de Zuojiang Huashan (République populaire de Chine)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1508

    • Site archéologique Nalanda Mahavihara (université de Nalanda) à Nalanda, Bihar (Inde)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1502

    • Le qanat perse (République islamique d’Iran)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1506

    • Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (Etats fédérés de Micronésie)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1503

    • Cimetières de tombes médiévales stećci (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Monténégro, Serbie)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1504

    • Site archéologique de Philippes (Grèce)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1517

    • Site de dolmens d’Antequera (Espagne)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1501

    • Site archéologique d’Ani (Turquie)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1518

    • Ensemble des grottes de Gorham (Royaume-Uni)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1500

    • L’œuvre architecturale de Le Corbusier- Une contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne (Allemagne, Argentine, Belgique, France, Inde, Japon, Suisse)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1321

    • Chantier naval d’Antigua et sites archéologiques associés (Antigua-et-Barbuda)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1499

    • Ensemble moderne de Pampulha (Brésil)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1493

    • Parc national de Khangchendzonga (Inde)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1513

    • Shennongjia au Hubei (Chine)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1509

    • Mistaken Point (Canada)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1497

    • Archipel de Revillagigedo (Mexique)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1510

    • Parc national marin de Sanganeb et Parc national marin de la baie de Dungonab – île de Mukkawar (Soudan)
    http://whc.unesco.org/fr/list/262

    • Désert de Lout (République islamique d’Iran)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1505

    • Tien Shan occidental (Kazakhstan / Kirghizistan / Ouzbékistan)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1490

    • Massif de l’Ennedi : paysage naturel et culturel (Tchad)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1475

    • Les Ahwar du sud de l’Iraq : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes (Iraq)
    http://whc.unesco.org/fr/list/1481

  • L’OPIUM DU PEUPLE
    Quelques citations pour une théorie critique du sport
    Robert Redecker, Hervé Kempf, Marc Perelman, Jean-Marie Brohm.

    --
    LE SPORT CONTRE LES PEUPLES
    Robert Redecker, 2002 (extraits)

    Les mécanismes médiatiques de nos sociétés nous contraignent à penser en permanence au sport en mettant tous les moyens en œuvre pour nous empêcher de le penser. Y penser sans le penser – ce mot d’ordre s’insinue dans tous les recoins de nos vies [...]. Chacun pense aux sports et aux sportifs dans l’oubli de la pensée, exactement comme si nous étions vidangés de toute conscience. Le sport est l’impensé autant que l’incritiqué des temps contemporains.

    --
    LE SPORT ÇA SUFFIT !
    Hervé Kempf, Le Monde 3 juin 2012 (extraits)

    "Le sport est devenu l’opium des classes moyennes, la morphine des classes populaires. Mais si Marx jugeait que la religion était l’opium du peuple, du moins notait-il qu’elle exprimait aussi une « protestation contre la détresse ». Le sport n’exprime aucune protestation, seulement la soumission à l’ordre établi."

    --
    LE SPORT BARBARE
    Marc Perelman, 2008 (extraits)

    Le sport, en quelques décennies, s’est élevé au niveau d’une puissance mondiale incontournable, la nouvelle et vraie religion du XXIe siècle. Sa liturgie singulière mobilise dans le même temps d’immenses masses coagulées dans les stades ou agglutinées devant les écrans de toute taille que les supporters visualisent de façon compulsionnelle. Le sport, désormais un spectacle total, s’affirme comme le seul média structurant dans toute sa profondeur le quotidien de milliards d’individus.
    La critique est devenue impossible. Le sport est devenu une seconde nature, c’est comme le soleil, on ne critique pas le soleil.
    Le sport n’exprime aucune protestation, seulement la sujétion à l’ordre établi.

    Le sport tire toujours sa grande et sa principale force d’une adhésion planétaire, une adhésion de tous ; le sport mobilise d’immenses masses coagulées dans les stades ou solidifiées devant les écrans de télévision (au foyer ou sur les places des grandes villes), des masses qui se déversent ensuite et se vaporisent dans les rues des villes pour fêter la victoire, leur victoire. Par le biais de ses structures locale, nationale, internationale, le sport s’est élevé à la hauteur d’un pouvoir mondial au sens d’une autorité qui tend à couvrir, surplomber et pénétrer toutes les activités d’une société en proie au plus grand désarroi. Le sport s’est constitué comme le fer de lance d’une armée en ordre de bataille vis-à-vis de laquelle, curieusement, ceux qu’il méduse sont écrasés par lui. Rouleau compresseur de la modernité décadente, le sport lamine tout sur son passage et devient le seul projet d’une société sans projet.

    La Nation ce n’est plus un peuple mais une équipe ; ce n’est plus un territoire mais le stade ; ce n’est plus une langue mais les beuglements des supporters. De grandes poussées de nationalisme aiguës ont désormais lieu lors des compétitions sportives. L’engouement pour le sport, les foules compactes d’adhésion, les mobilisations de masse orientées - et sans précédent dans leur ampleur - auxquelles il donne lieu dans les rues des villes ou devant les écrans de télévision indiquent le niveau de régression atteint dans le pays des Lumières. Le déchaînement des supporters, chauffés à blanc, participe de la violence généralisée dont le sport est le garant. S’exhibent partout culte de la force, mépris des faibles, chauvinisme, racisme, xénophobie, antisémitisme, violences dans et hors les stades et brutalités sur tout les terrains. Le sport est la « nouvelle » école de la violence et du racisme puisque, d’abord, le seul but est de battre l’adversaire : l’« autre » ; alors, malheur aux vaincus et malheur lorsque l’autre, par exemple dans le football, n’est pas tout à fait de la même couleur de peau. Et, surtout, le sport ne permet pas de contenir la violence ou de la canaliser, comme le croient certains intellectuels bien naïfs mais, tout au contraire, il la crée, la génère, l’entretient et la diffuse partout : le principal lieu de violence dans la société est aujourd’hui le stade et ses abords, espaces d’incubation sonore et visuelle de la masse, lieux de décharge d’une violence primitive.
    Le sport légitime l’ordre établi, quel qu’il soit.

    --
    LE FOOTBALL, UNE PESTE ÉMOTIONNELLE
    Jean-Marie Brohm et Marc Perelman, 2006 (extraits)

    La contagion de la peste football qui se répand dans tous les milieux - y compris dans ceux qui avaient été épargnés jusque-là par les slogans débilitants de la "culture foot" et de ses produits dérivés (magazines, anthologies illustrées des champions, gadgets de supporters, etc) - est aujourd’hui un inquiétant indice de la régression culturelle généralisée. Dans le climat du populisme ambiant, avec son idéologie anti-intellectuelle et sa haine de la pensée, il n’est pas anodin que la conquête des âmes par l’opium football soit promue par certains passionnés des passions sportives comme une véritable cause nationale.

    Aux thuriféraires de la "religion atletique" et du "culte de la performance", voici opposée la têtue réalité des faits. Censurées, occultées, refoulées, ces réalités, loin d’être de simples "déviations", "dénaturations" ou "dérives" comme le répètent à l’envi les idéologues sportifs, constituent au contraire la substance même du football-spectacle. Derrière le matraquage footballistique de l’espace public se profilent toujours la guerre en crampons, les haines identitaires et les nationalismes xénophobes. Et derrière les gains, transferts et avantages mirobolants des stars des pelouses, promues "exemples pour la jeunesse", se cachent les salaires de misère, le chômage, l’exclusion, la précarité et l’aliénation culture de larges fractions de la population invitées à applaudir les nouveaux mercenaires des stades comme naguère les foules romaines étaient conviées par les tyrans aux combats de gladiateurs. Le football-spectacle n’est donc pas simplement un "jeu collectif", mais une politique d’encadrement pulsionnel des foules, un moyen de contrôle social qui permet la résorption de l’individu dans la masse anonyme, c’est-à-dire le conformisme des automates.

    --
    LE STADE BARBARE, LA FUREUR DU SPECTACLE SPORTIF
    Marc Perelman, 1998 (extraits)

    Jamais dans le monde spectacle n’a produit un tel engouement, virant parfois à la furie, jamais sport n’a brassé autant d’argent ni suscité de telles constructions monumentales, Colisées des temps modernes destinés à accueillir le dieu Football. Le stade, « temple de la trêve » offre surtout à l’individu assujetti l’occasion de développer des comportements pathologiques qui peuvent aboutir au déchaînement physique le plus insoutenable. Loin de tout consensus, Marc Perelman analyse ici le spectacle du sport comme moyen de contrôle d’une population soumise et écrasée par un puissant et rigoureux ordre technique et organisationnel.

    --
    LA COMPÉTITION SPORTIVE COMME PENDANT À LA COMPÉTITION DU MARCHÉ ?
    Jean-Marie Brohm (extraits)

    De même que Marx a dénoncé sans cesse les effets du machinisme capitaliste sur l’ouvrier, il nous faut aussi critiquer les effets sur l’individu de la pratique sportive telle qu’elle tend à s’établir de manière dominante : la compétition. Le sportif est enchainé à son activité, le sport l’aliène, le rive à ses mécanismes.
    ...le travailleur voit ses gestes rationalisés, ils deviennent une concrétisation, une cristallisation de l’espace, c’est-à-dire qu’ils sont canalisés dans l’espace, qu’ils sont codifiés. Cette rationalisation mécanique se retrouve dans le sport, qui est la rationalisation la plus extrême du geste naturel.

    Si la sphère du travail exploité est le domaine de la répression pure, le domaine des loisirs, de la culture de masse est le règne de l’auto répression « librement consentie ».

    --
    FOOTBALL, UNE ARÈNE BARBARE
    Marc Perelman, novembre 2009 (extraits)

    La violence est pratiquée par de féroces hordes d’amoureux du football, des masses compactes de brutes déchaînées, souvent ivres, et très efficaces dans le dialogue par projectiles interposés avec les pouvoirs publics mais pour qui le football est une part décisive de leur vie, et le stade une famille, une maison. Les différentes expressions de cette violence - dopage, racisme, xénophobie, homophobie, chauvinisme - ressortissent d’une « violence interne », consubstantielle à la seule « logique compétitive » à laquelle le football est associé par toutes ses fibres. Et cette logique tient en des mots simples : affrontement, combat, heurt, collision entre joueurs d’équipes résolues à en découdre, triche.

    Il faut maintenant penser le football tel qu’il est, et non pas tel qu’on l’imagine ou le fantasme. Ainsi, ce n’est pas la violence qui « gangrène » le football ; ce n’est pas non plus une minorité d’ultras qui contamine, mine de rien, de braves gens calmes et pacifiques ; et ce ne sont pas la mondialisation, la médiatisation ou encore la marchandisation qui le corrompent et souillent. La véritable gangrène qui infecte la vie de nos sociétés a pour nom le football ; et le stade est intrinsèquement le lieu où mijotent les futures explosions de violence parce que les lourdes rancœurs politiques et sociales amassées s’associent intimement au football, sont orientées par lui s’exprimant dans des chaudrons tout équipés à les recevoir, à les capter et à les amplifier jusqu’à les faire déborder dans la ville les transformant en colonnes guerrières.

    La violence des supporteurs n’est pas que l’expression d’une détresse sociale ; elle est au cœur du projet du football qui est l’expression de cette détresse sociale ; les mouvements inquiétants d’exaltation et d’identification, de fureur nationaliste n’empoisonnent pas le football, le vrai poison a pour nom le football, le stade en sert de récipient, la ville en devient son territoire.

    --
    LE SPECTACLE SPORTIF, UNE ALIÉNATION DE MASSE
    Jean-Marie Brohm, Mediapart 2013 (extraits)

    La saturation de l’espace public par le spectacle sportif atteint aujourd’hui des proportions démesurées. Contenu idéologique dominant, souvent exclusif même, des grands médias, des commentaires politiques, des ragots journalistiques, des conversations quotidiennes (y compris chez les intellectuels dits de gauche), le spectacle sportif apparaît comme une propagande ininterrompue pour la brutalité, l’abrutissement, la vulgarité, la régression intellectuelle et pour finir l’infantilisation des « foules solitaires » pour paraphraser l’ouvrage classique de David Riesman.

    Dans une période de crise économique majeure où le chômage atteint des records en Europe la première mystification que favorise le sport-spectacle capitaliste est celle qui amène les classes populaires frappées par la paupérisation et la précarisation à s’identifier à des mercenaires multimillionnaires. En faisant rêver des millions de personnes sur les voitures de sport des « génies » du dribble et de la « passe décisive », sur leurs salaires mirobolants, leurs tatouages, leurs looks, leurs coiffures branchées, leurs frasques nocturnes tarifées, la misérable storytelling footballistique contribue de manière massive à la lobotomisation qui gagne toute la société du spectacle. L’entreprise de déréalisation, d’évasion, de diversion des « merveilleuses histoires du football » ne peut avoir que des effets de dépolitisation, de détournement idéologique, de paupérisation culturelle au profit de l’ordre établi. La « passion » des sports où se déchaînent les « vibrations » de meutes [4] hystériques (olas, chants guerriers, bras et doigts d’honneur [5], trépignements furieux, hurlements vengeurs, appels au lynch, etc.) entraîne non seulement la régression émotionnelle et la fascination pour des spectacles futiles et dérisoires, sinon sanglants et dégradants, mais aussi la polarisation hostile des « commandos sportifs » (PSG contre OM…). Le sport qui est de nos jours la principale marchandise de l’industrie de l’amusement est donc une véritable économie politique de la crétinisation des masses.« On a gagné » hurlent les cerveaux reptiliens en brandissant banderoles ultras, calicots débiles et canettes de bière. La « culture foot » de la délinquance en somme…

    L’autre mystification, encore plus scandaleuse, est celle qui laisse croire que le sport est un facteur de « citoyenneté », de « rapprochement », de concorde civile. Or, les affrontements sportifs, surtout en football, dopés par les enjeux financiers extravagants et exacerbés par les rivalités nationales ou régionales, débouchent de plus en plus fréquemment sur de graves actes de violences sur les terrains (injures racistes, agressions délibérées, blessures) et sur des débordements criminels dans les gradins et autour des stades. Il suffit de suivre attentivement la chronique des incidents, échauffourées, bagarres, provocations, émeutes liés au football pour comprendre qu’il ne s’agit plus d’un « jeu », mais bel et bien d’une forme de guerre civile.

    --
    COMPÉTITION, LA VRAIE TOXICOMANIE
    Jean-Marie Brohm, 1998 (extraits)

    La théorie critique du sport est fondée sur trois axes principaux :
    
1) Le sport n’est pas simplement du sport, c’est un moyen de gouvernement, un moyen de pression vis-à-vis de l’opinion publique et une manière d’encadrement idéologique des populations et d’une partie de la jeunesse, et ceci dans tous les pays du monde, dans les pays totalitaires comme dans les pays dits démocratiques. On a pu s’en apercevoir au cours de ces grands évènements politiques qu’ont constitué les jeux olympiques de Moscou, les championnats du monde de football en Argentine et, plus récemment, en France. 

    2) Le sport est devenu un secteur d’accumulation de richesse, d’argent, et donc de capital. Le sport draine des sommes considérables, je dirais même, qu’aujourd’hui, c’est la vitrine la plus spectaculaire de la société marchande mondialisée. Le sport est devenu une marchandise-clé de cette société.

    3) Dernier point, l’aspect proprement idéologique. Le sport constitue un corps politique, un lieu d’investissement idéologique sur les gestes, les mouvements. C’est aussi une valorisation idéologique de l’effort à travers l’ascèse, l’entraînement, le renoncement, le sportif étant présenté comme un modèle idéologique. Par ailleurs, le sport institue un ordre corporel fondé sur la gestion des pulsions sexuelles, des pulsions agressives, dans la mesure où, paraît-il, le sport serait un apaiseur social, un intégrateur social, réduirait la violence, permettrait la fraternité, tout ce discours qui me semble un fatras invraisemblable d’illusions et de mystifications.

    --
    LE SPORT, L’OPIUM DU PEUPLE
    Jean Marie Brohm, 1996 (extraits)

    Intrinsèquement neutre et politiquement correct, le sport œuvrerait essentiellement pour l’amitié, la réconciliation, l’harmonie sociale, la coexistence pacifique, bref, l’apaisement et la résolution de tous les conflits. Si dans son essence la compétition sportive est postulée pure et innocente, c’est qu’elle est présentée comme un besoin fondamental de l’homme, une tendance instinctive, une sorte de disposition naturelle et primitive. Cette représentation du sport comme sphère autonome et apolitique est un mythe tenace qui permet d’occulter la réalité peu reluisante du spectacle sportif contemporain (notamment le dopage et les violences endémiques), ses nombreuses collaborations (ou collusions) avec des régimes politiques totalitaires et son parti pris idéologique réactionnaire. D’une part, le sport est, dès son apparition, indissociable du système capitaliste, dont il est pétri des valeurs, d’autre part, il est une « dépolitisation des réalités du monde » (Michel Beaulieu), dictant à des milliards d’individus une « vision sportive de l’univers ».

    Dans son apparition et tout au long de son processus d’institutionnalisation, le sport (tout comme l’olympisme) est « consubstanciellement intégré au mode de production capitaliste et à l’appareil d’État bourgeois » (Jean-Marie Brohm). L’institution sportive est organiquement, incorporée au système de production capitaliste dans lequel elle s’épanouit. La diffusion et l’emprise planétaire du sport, l’olympisation du monde vont accompagner l’expansion impérialiste du système capitalisme.

    Aussi, il y a homologie de structure et identité de point de vue entre l’organisation sportive et l’organisation capitaliste. Rien d’étonnant que les principes constituants du sport (compétition, rendement, performance, record) reflètent les catégories dominantes du capitalisme industriel. Le sport est porteur de toutes les « valeurs » capitalistes qu’il contribue à plébisciter en les présentant comme « naturelles », comme allant de soi et nécessaires : lutte de tous contre tous (struggle for life), sélection des « meilleurs » et éviction des « moins bons », transformation du corps en une force essentiellement productive, recherche du rendement maximum, de son exploitation optimale (la performance), etc.

    Aujourd’hui plus que jamais, la pratique du sport de haut niveau devient en elle-même une atteinte aux droits de l’homme : le corps du sportif est chosifié, transformé dès le plus jeune âge en chair à records, en « morceaux de viande » (selon l’expression du gardien de but français Pascal Olmeta), en missile balistique. Il existe bel et bien un esclavagisme sportif, une exploitation négrière des athlètes. Gavés d’exercices physiques dès l’enfance (voir les ravages causés par ce que l’on appelle avec diplomatie l’Entraînement Sportif Intensif Précoce), reclus, encasernés dans des centres où la préparation confine au conditionnement, bien souvent nourris (parfois même à leur insu) de produits dopants hautement nocifs, les sportifs de haut niveau ne sont plus que des instruments aux mains des multinationales, des holdings financiers et des politiques de prestige national.

    Dans ce contexte de guerre et de guérilla sportive, il n’est pas étonnant que certains sportifs se transforment en mercenaires, en parfaits hommes de main (à la solde d’un état ou d’un riche commanditaire) dont l’objectif (dans certains cas parfaitement déclaré) est de détruire l’adversaire, de l’anéantir au besoin en le brisant physiquement. Dans une arène sportive de plus en plus militarisée, massivement quadrillée par des unités spéciales, les brutalités, les violences ouvertes deviennent coutumières.

    Le sport, parce qu’il est le plus puissant facteur de massification, un « agrégateur » et un intercepteur de foule exceptionnel, a toujours rempli des fonctions socio-politiques essentielles pour le maintien de l’ordre et le contrôle social des populations (embrigadement et encadrement de la jeunesse), la gestion des pulsions agressives et sexuelles (canalisées, réorientées et liquidées dans des voies socialement tolérées et dans des lieux circonscrits et policés). Le sport est, en effet, constamment présenté comme un remède, un antidote, une solution immédiate à tous les maux sociaux. Il est présenté, à la fois, comme une « hygiène politique préventive » et comme le moyen privilégié de réinsertion des « déviants sociaux » (Erving Goffman).
    Le spectacle sportif substitue des « satisfactions fantasmatiques » à des satisfactions réelles agissant comme un calmant, une arme de dissuasion (Erich Fromm).

    L’occultation des conflits politiques et sociaux, la dépolitisation et l’adhésion à un idéal commun (défense de la patrie), l’orientation de la pensée vers des zones stériles (crétinisation et lobotomisation des meutes sportives, vociférantes et trépignantes), le spectacle sportif est au sens fort une aliénation des masses, il endort la conscience critique, l’occupe, la détourne en faisant rêver, en apportant un bonheur illusoire (fonction narcotique du sport). Il est un appareil de colonisation de la vie vécue (Jürgen Habermas). Comme la religion, il est un opium du peuple, un dérivatif, qui divertit et fait diversion, permet de scotomiser le réel.

    Le sport galvanise, électrise les passions et les coagule dans un même élan patriotique et chauvin. Il est en temps de paix un élément permettant de maintenir et d’exprimer un sentiment national : « Les équipes étrangères deviennent des ennemis à abattre ».
    Le sport est « un véhicule puissant de diffusion de l’idéologie établie » (Jean-Marie Brohm) qui contribue à la reproduction et à la légitimation de l’ordre bourgeois. L’institution sportive est un efficace appareil idéologique d’état (Louis Althusser) qui distille massivement, planétairement une idéologie réactionnaire et fasciste. Elle est même pour Michel Caillat « le paradigme de l’idéologie fasciste » [11] : apologie de la force physique, glorification de la jeunesse, culte de la virilité et vénération (pour ne pas dire idolâtrie) du surhomme ; dépréciation, déclassement et éviction des individus considérés inaptes, faibles ou trop vieux (sur ce point le sport est l’école de la non-solidarité) ; hiérarchisation puis tri (sous couvert de sélection « naturelle ») des individus en fonction de leurs potentialités physiques (il existe bel et bien un eugénisme sportif) ; culte des élites, vénération et exaltation de l’effort musculaire, de la souffrance, de l’exténuation et de la mort (et pas seulement symboliquement) ; anti-intellectualisme primaire, amour du décorum et du cérémonial démesuré (hymnes nationaux, chants guerriers, « Ola », parades paramilitaires, débauche d’emblèmes, de drapeaux et d’oriflammes, etc.) ; exacerbation des passions partisanes, du chauvinisme et du nationalisme, etc.

    Rien d’étonnant que le sport ait toujours été l’enfant chéri des gouvernements dictatoriaux, fascistes et nazis, « au point de devenir un élément constitutif indispensable de ces régimes » (comme le notait le sociologue Jacques Ellul). Rien d’étonnant qu’en 1936 Pierre de Coubertin ait été délicieusement conquis par l’organisation des « jeux de la croix gammée », que Juan Antonio Samaranch (Président du CIO) ait été un membre important du parti franquiste, que cet ancien dignitaire fasciste supervisa tout au long des années 1974 et 1975 la mise au pas de la Catalogne (« la répression atteignit une ampleur jamais vue depuis les années 40, avec arrestations massives, tortures, exécutions »).
    Rien d’étonnant non plus que Joào Havelange (président de la Fédération Internationale de Football, mais également fabriquant d’armes) ait toujours eu un penchant notoire pour les dictateurs et les potentats africains... Et ce ne sont là que les exemples les plus criants.

    En Europe, en Amérique Latine, en Russie, les stades de football sont d’ailleurs devenus le lieu d’expression privilégié de groupuscules fascistes ou néo-fascistes qui ont leurs tribunes réservées. Les bras tendus fleurissent, les invectives racistes et antisémites [13] , les slogans nazis fusent en toute impunité dans les virages occupés par ceux qu’il est convenu d’appeler les « Ultras » [14] , les agressions délibérément racistes se multiplient aux alentours de certains grands stades (tandis que les forces de l’ordre restent bien souvent passives...). « Toutes les grandes équipes ont des groupuscules de supporters nazis aux noms évocateurs : "Oranges mécaniques" pour la Juventus de Turin, "Brigades rouges et noires" pour le Milan AC, "Granata Korps" pour le Torino, "Mauvais garçons" pour le FC Barcelone, tandis que les "Ultras sur" du Réal de Madrid sont ouvertement franquistes ». Citons encore le groupe des Zyklon B (gaz de sinistre mémoire) de Berlin.

    En Allemagne, dès 1982, le Front d’Action national-socialiste « a compris que, avec la fascination qu’une certaine jeunesse avait pour la violence dans les stades, il y avait un vivier militant à exploiter, [ce qu’ils firent en se lançant] dans une propagande intense dans les tribunes des stades, dénonçant pêle-mêle "l’invasion turque", "le danger gauchiste", "le terrorisme de la RAF", etc. » Si un peu partout en Europe l’extrême-droite recrute activement dans les stades de football, c’est que l’idéologie sportive (notamment la haine de l’Autre) se marie bien avec les thèses les plus réactionnaires.

    Il importe donc de lutter contre l’hégémonie du modèle sportif, de dénoncer les arrière-pensées des discours pro-sportif et de l’idéologie olympique, d’appeler au boycott de toutes les grandes manifestations sportives et de promouvoir parallèlement toutes les activités où dominent la convivialité, l’amitié, l’entraide, la solidarité, l’hospitalité. Cette lutte ne saurait être vaine : tout produit historique est transitoire (Marx), il est en constant devenir et en devenir-autre, c’est-à-dire sujet à altération. Le sport n’est, de ce point de vue, ni éternel, ni impérissable, et, tout comme il est apparu et s’est développé dans une société donnée, il peut se décomposer et disparaître dans un autre type de formation sociale.

    • Merci pour ta sélection, Brohm était un des profs que j’ai eu a Montpellier a l’université.
      Le livre « l’idéologie sportive ; chiens de garde, courtisans et idiots utiles du sport » (éd. l’échappée) a l’air pas mal non plus (je l’ai a peine commencé).

    • Tout est là, tout est visible, rien n’a changé sauf le type de caméra utilisé.

      Leni Riefenstahl : Olympia - Fest der Völker (1936)
      https://www.youtube.com/watch?v=yDzX81vACRI

      Leni Riefenstahl : Olympia - Das Fest der Schönheit (1936)
      https://www.youtube.com/watch?v=Yk_5NxWg5nY

      Leni Riefenstahl : Hymne auf die Olympische Idee
      https://www.youtube.com/watch?v=N47csXa0QgI

      Quand j’étais au lycée on pratiquait les sports dans un gymnase qui portait le nom de Carl Diem. C’est le foctionnaire qui a passé la commande des films sur les jeux à Leni Riefenstahl.

      Carl Diem
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Diem

      Peu de temps après la prise du pouvoir par le nazisme, il est classé politiquement peu fiable du fait de ses attaches familiales et ses sympathies avec des athlètes, universitaires et dirigeants juifs et mis officiellement en congé de l’Université. Hitler semblant se désintéresser des Jeux, Theodor Lewald s’applique à démontrer leur intérêt pour la propagande à Joseph Goebbels qu’il parvient à convaincre. Diem et Lewald sauvent leurs postes au comité d’organisation des Jeux de Berlin, renommés par le Reichssportführer, Hans von Tschammer und Osten. En 1934 Diem fait adopter le protocole olympique du relais de la flamme.

      Il travaille alors sous l’autorité de Theodor Lewald avec des moyens accrus et un salaire décent. Le relais de la flamme est mis en œuvre pour la première fois en 1936 lors des Jeux olympiques de Berlin. Son utilisation par Goebbels pour la propagande du Troisième Reich fait naître par la suite des controverses sur l’opportunité de perpétuer cette pratique et l’implication de Diem fait toujours l’objet de débats. Celui-ci est ensuite nommé chef des relations extérieures du Haut-Commissaire aux Sports (DRL/NSRL) jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale où cette organisation nazie est dissoute. En 1938, Diem réussit à transférer le centre de l’Olympisme de Lausanne à Berlin avec la création d’un Institut international olympique dont il devient directeur.

      Tous ces gens se condidéraient d’habitude comme apolitiques et prétendaient que le sport l’était aussi. On sait que les pires crimes se cachent toujours derrière ce type d’affirmation mensongère.

      https://de.wikipedia.org/wiki/Carl_Diem#Andenken

      In den ersten Jahren nach Diems Tod überwog die Würdigung von Diems Verdiensten um den deutschen Sport. Zahlreiche Sportanlagen sind heute noch nach ihm benannt. Erst gegen Ende des letzten Jahrhunderts wurde im Licht zeitgeschichtlicher Forschung Diems Rolle im Nationalsozialismus zunehmend kritisch betrachtet. „Von öffentlicher Reue [Anm.: Carl Diems zu seiner Rolle im Nationalsozialismus] ist nichts bekannt, von ernsthaften Zweifeln renommierter Historiker an Diems Rolle im Nationalsozialismus ebenso wenig.“

      Nach teilweise leidenschaftlichen und sehr kontrovers geführten Diskussionen wurden zuvor nach Diem benannte Straßen und Schulen, Hallen nun umbenannt.

      In Ludwigsburg scheiterte am 29. Juli 2015 die Vorlage der Stadtverwaltung, die Carl-Diem-Straße umzubenennen an der Ablehnung der CDU-Fraktion, der Fraktion der Freien Wähler und des Stadtrats der REP. Auch ein Stadtrat der FDP lehnte die Vorlage ab.

      #sport #religion #manipulation #nazis #histoire #Berlin #1936

  • Le suicide d’Hitler, a-t-il une suite qui se continue en Argentine ?
    http://www.brujitafr.fr/2016/07/le-suicide-d-hitler-a-t-il-une-suite-qui-se-continue-en-argentine.html

    Je dois avouer que j’ai cru à une blague au départ mais les documents exposés proviennent bien de documents déclassifiés du FBI, ils sont donc consultables directement sur leur site web et ils... Le dirigeant nazi Adolf Hitler s’est suicidé dans son bunker...

  • Entre hommes La dernière goutte » éditions
    http://www.ladernieregoutte.fr/livres/entre-hommes
    Le livre
    Dans un luxueux appartement de Buenos Aires, un sénateur, un juge et un banquier se retrouvent pour participer à une orgie en compagnie de deux travestis et d’une jeune prostituée. Mais l’affaire tourne mal : la jeune prostituée meurt d’une overdose en pleine action. Or, toute la scène a été filmée par une caméra dissimulée derrière un faux miroir et la vidéo compromettante a disparu. C’est alors qu’entrent en scène deux flics, l’un obsessionnel, l’autre ex-tortionnaire alcoolique, chargés de retrouver l’enregistrement, deux voleurs prêts à tout pour parvenir à leurs fins et une bande de jeunes drogués embarqués bien malgré eux dans cette histoire.

    Sur fond d’une société en décomposition, #Germán_Maggiori signe un polar vertigineux, frénétique et saturé d’adrénaline.

    L’auteur
    Digne héritier de #James_Ellroy et de #Jim-Thompson, Germán Maggiori est né en 1971. Entre hommes, qui est considéré en Argentine comme un livre culte, a été qualifié par la presse de « meilleur #polar argentin de tous les temps ».


    #ladernièregoutte

  • Entretien intéressant de Keny Arkana sur Reporterre.net
    https://www.reporterre.net/Sans-un-effort-de-bienveillance-la-guerre-civile-nous-attend

    Réalisé par @vslonskamalvaud et Barnabé Binctin

    Mais que faire face aux violences policières  ?

    J’en ai parfois parlé avec mes amis militants, qui me traitent d’ailleurs de grosse naïve, mais je pense qu’il faudrait faire des actions de sensibilisation dans les commissariats. Sensibiliser les policiers et leur expliquer pourquoi nos luttes sont justes, et pourquoi elles les concernent eux et leurs enfants. Aller dans les commissariats et discuter, parce que, face aux barricades, chacun est dans son rôle, ça devient compliqué. T’imagines si demain, en pleine manifestation, un CRS décidait, devant ses collègues, d’arrêter, de poser son casque et de passer de notre côté  ? Ça casserait une division à laquelle on veut nous faire croire. C’est le truc qui ferait le plus peur au gouvernement.

    Mais j’espère juste qu’à ce moment-là, il n’y aurait pas un lâche qui en profiterait pour aller savater le flic. Parce qu’à un moment, la lutte n’est pas seulement politique et sociale, elle est aussi humaine. Et il faut savoir où est vraiment ton ennemi et où est vraiment ton camarade. Bien sûr qu’on a toutes les raisons d’avoir la haine des flics surtout lorsqu’on a subi ses violences — moi, j’avais 13 ans lors de mon premier passage à tabac, ils m’ont frappée pendant des heures et j’avais la rage. Mais veut-on se venger ou veut-on changer les choses  ? Il faut savoir avaler sa rancœur, la transmuter, pour l’intérêt général et collectif.

    De toute façon, on ne gagnera pas dans le rapport de force d’aujourd’hui. Et même si on y arrivait, on reproduirait les mêmes schémas après. Parce que, malheureusement, la plupart des gens n’ont pas fait ce travail intérieur de changement de conscience, au service de la bienveillance.

    (…) Pour moi, le meilleur moyen de se faire entendre dans le rapport de force, c’est de bloquer l’économie. C’est l’exemple des piqueteros en Argentine : ils ont réussi à le faire dans un pays qui fait huit fois la France. La France, c’est petit : il y a cinq autoroutes principales… C’est Vinci, l’ennemi : on pourrait faire une action « péages gratuits », des concerts et des teufs sur les autoroutes pour les bloquer. Si tu bloques ne serait-ce qu’une journée, tu bloques toute l’économie du pays, et tu fais perdre des millions à Vinci  ! Il y a de vraies actions à faire, et quand tu touches au nerf de la guerre, on t’écoute un peu plus.

    (…)

    La grande difficulté des mouvements de contestation aujourd’hui, c’est de toucher les classes populaires…

    C’est compliqué. Un mec de quartier a toujours été exclu, pourquoi il se sentirait concerné ? Qui est là pour lutter à ses cotés contre la discrimination, la ghettoïsation, les abus policiers et toutes les portes qu’on lui ferme à la gueule ? En voyant les manifs, il peut se dire que c’est les bourgeois contre les bourgeois, que ces mêmes gens qui militent n’en ont jamais rien eu à faire de lui. Il y a un désintérêt du fait de l’exclusion. Le manque d’humanité pousse au manque d’humanité, c’est un cercle infernal. Et puis, il y a aussi toute cette pression capitaliste, dans les quartiers, une sorte de culte de l’argent. Quand ta famille a tout sacrifié, qu’elle a quitté son pays, ses proches, pour pouvoir t’offrir une situation et un certain confort de vie, c’est difficile de mettre une croix sur toute cette douleur et tout cet espoir sous prétexte qu’il faut faire la « révolution ». C’est dans les quartiers qu’on subi toutes les pires galères dans ce pays. Quand ton grand-père s’est battu pour la France et que, trois générations après, on te parle encore de rentrer chez toi, il y a de quoi cultiver quelques rancœurs. Ça rend la convergence beaucoup plus compliquée. Je pense qu’il va falloir une génération ou deux encore, pour faire évoluer cette situation.

    Forcément, ceux qui viennent de la classe moyenne n’ont pas tout cet héritage, ils sont forcément plus libres. Et puis, en France, il y a toujours eu ce côté élitiste chez les militants. Leurs brochures, c’est pas donné à tout le monde de les lire. Quand tu vas en Grèce, il y a un truc beaucoup plus populaire dans le militantisme. Il n’y a pas la même histoire d’immigration aussi, parce qu’il n’y a pas toute cette histoire des colonies. C’est compliqué, la France, et c’est pour ça que, tant qu’il n’y aura pas eu des guérisons entre les gens, j’ai peur que pousser à la révolte ne rapporte que la guerre civile. Et ne fasse le jeu des identitaires, qui prennent à fond du galon depuis quelques années.

    Certains mouvements d’extrême droite noyautent les quartiers populaires, autour de Dieudonné ou de Soral, par exemple. Le FN a déjà tenté à certains moments de récupérer tes chansons. Que fait-on face à cela  ?

    Je suis pour l’humain et donc pour le débat. Pas avec des Marine Le Pen, parce que c’est des manipulateurs, ces gens-là. Mais avec les petites gens. Souvent, les gens qui ont les idéologies et les pensées les plus nauséabondes ont aussi des blessures de ouf. Est-ce qu’on continue à alimenter cette blessure  ? Je veux que les gens comprennent bien mon discours, sans faire d’amalgame, parce que c’est subtil ce que je raconte. Je pense qu’on se trompe à faire des camps. L’exclusion ne fait que renforcer les fractures.

    Franchement, si demain, avec mes potes du quartier, on voit débarquer des fachos, plutôt que d’aller se «  fighter  », je préférerais dire : « Venez, on se pose et on discute, c’est quoi le problème en fait  ? Elle vient d’où, toute cette haine  ? Pourquoi  ? Tu connais l’histoire  ? La France, si c’est un pays riche, c’est grâce aux minerais de l’Afrique noire, encore aujourd’hui. Vous êtes sûrs de vouloir faire chacun chez soi  ? Parce que c’est vous les perdants  ! »

    Dans l’histoire de la France, on ne peut pas enlever la colonisation. S’il y a une dette, c’est les pays coloniaux qui doivent beaucoup… Je me dis qu’il faut parler, aller au fond des choses, mettre les mecs face à leur contradiction. Alors que dans le rejet, tu donnes raison à l’autre. On est semblable dans nos cœurs. Tu vois, même le raciste, peut-être que si tu connais son histoire et que tu as un peu de compassion, tu peux te dire : «  Ah, okay, il en est arrivé là, pour ça, il a eu telle expérience de vie.  » La compassion, c’est important pour notre guérison générale. Parce que vraiment, on est tous un peu malade. Il faut être tolérant. Et ne pas être comme ceux que l’on combat.

    • Keny Arkana ou la vie sauvage | StreetPress via @baroug
      http://www.streetpress.com/sujet/1466331150-keny-arkana-interview-lacrim-marcos-zad

      Oui. A partir de 15 ans, j’ai voyagé dans toute l’Europe. Les premiers endroits militants que j’ai fréquenté, c’était en Italie, avant Berlusconi. Je dormais dans des gros centres sociaux autonomes. Au moment du contre-sommet de Gênes, j’étais à Rome. Il y avait des convois qui partaient du centre où j’étais. Moi je rapportais de l’argent que je prenais tranquillement en karaté karaté dans les bus. Je mettais la main à la pâte avec ce que je savais faire. Et puis c’est facile à Rome, dans les bus tout le monde est collé. En fait, il n’y avait même pas besoin de faire karaté.

      Quand je faisais ça, je donnais souvent plus de la moitié de ce que j’avais pris à un mec dehors. Ça me déculpabilisait. Même s’il n’y avait pas d’agression, je savais que ce n’était pas bien. Et en même temps, j’étais à la rue, j’avais faim. Donner, c’était histoire de dire au bon Dieu que je faisais quelque chose de bien.

    • Par contre, je ne crois vraiment pas à la convergence des luttes. Pour moi les quartiers ne s’engageront jamais avec les étudiants ou les syndicats. Quand tu fais partie des vrais exclus et qu’on a jamais lutté pour toi, c’est difficile de rejoindre un mouvement comme celui-là, qui peut paraître bobo ou bourgeois. Dans les quartiers, beaucoup de jeunes sont aussi hyper capitalistes. Quand tes parents ont pris des risques pour t’offrir une vie meilleure, c’est difficile de renier tout ça. Et quand un militant vient t’expliquer que tout ça, le capitalisme, c’est de la merde, ça passe mal.

    • Est-ce que tu es allée à Nuit Debout ?

      J’y suis allée un peu en scred’ (elle fait mine de se cacher sous sa capuche, ndlr.). Ça m’a mis du baume au cœur de voir une assemblée de 600 personnes qui veulent s’engager sans entrer dans un syndicat ou un parti politique. C’est puissant comme truc quand même : place de la République, en plein Paname. Je devais jouer pour le 1er mai mais ça ne s’est pas fait. Beaucoup de ceux qui militent là-bas sont aussi des gens que je côtoie depuis des années : les BDS, les désobéissants…

  • Mobilisation monstre en #Argentine contre les violences faites aux femmes

    Des centaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi en Argentine pour exprimer leur ras-le-bol face aux violences faites aux femmes. Toutes les 31 heures, un #féminicide est commis dans ce pays d’Amérique latine.


    http://www.france24.com/fr/20150604-argentine-mobilisation-violences-femmes-feminicide-meurtres-machi

    #mobilisation #résistance #violence #femmes