country:autriche

  • Le président de la République française François Hollande a reçu la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines - MOINS de BIENS PLUS de LIENS
    http://www.brujitafr.fr/article-le-president-de-la-republique-fran-aise-fran-ois-hollande-a-re-u-l

    Doit-on comprendre par là qu’il a reçu les responsables des principaux lobbys juifs des USA qui sont à la botte d’Israël avant tout et qui influe très très fortement sur la politique américaine et ses décisions ? Personnellement, je me méfie de ce genre de rencontre...

    La Conférence des présidents des principales organisations juives américaines a été reçue le mercredi 6 février 2013 par le Président de la République François Hollande, en présence du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. C’est la première mission de la Conférence des Présidents en France depuis sa création. La délégation de 80 dirigeants s’était au préalable rendue à Toulouse pour exprimer sa solidarité envers la communauté juive dans cette ville qui a été le témoin de l’assassinat brutal d’enfants juifs.

    « Ron Lauder, le président du Congrès juif mondial, s’est vu remettre la Légion d’honneur par le Président de la République François Hollande »

    La mission en France était organisée par le CRIF, dirigé par son président, Richard Prasquier, assisté par Nicole Yardeni, présidente du CRIF Toulouse-Midi-Pyrénées et Ève Gani, chargée des relations internationales.

    Richard Stone, le président de la Conférence des Présidents a déclaré, « Nous ne pouvons exprimer suffisamment notre gratitude envers la communauté juive, représentée par le CRIF, le gouvernement français et les organisations qui ont contribué à la préparation de ce programme exceptionnel ».

    L’importance de la délégation venue en France reflète l’intérêt et la solidarité de la communauté juive américaine au côté de la 3e communauté la plus importante du monde, et première en Europe, la communauté juive française. Les présidents de l’Alliance Israelite Universelle, Marc Eisenberg, du SPCJ, Éric de Rothschild, de la Synagogue de la Victoire, du Cercle Bernard Lazare, du B’nai B’rith, du Consistoire, de l’ULIF, les membres du Bureau exécutif du CRIF et la Commission relations internationales du CRIF, présidée par Maître Pascal Markowicz, se sont personnellement impliqués pour accueillir la délégation des présidents américains.

    Lors de sa rencontre exceptionnelle à l’Élysée, la délégation de la Conférence des Présidents des principales organisations juives américaines a fortement souligné auprès du Président de la République François Hollande le courage de la France dans son intervention au Mali. Elle a aussi remercié les autorités, dont le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, pour son combat sans ambiguïté contre l’antisémitisme et l’Islamisme radical.

    La délégation a pu aussi rencontrer dans un panel l’ambassadeur des États unis à l’Unesco David Killion et l’ambassadeur d’Israël à l’Unesco Nimrod Barkan, ainsi que l’ambassadeur d’Israël en France, Yossi Gal. Le thème du développement de la coopération entre la France et Israël a été abordé, tout comme celui de la relation « solide » et que personne ne peut briser entre les États-Unis et Israël, qui se manifeste notamment à l’ONU.

    Ron Lauder, le président du Congrès juif mondial, s’est vu remettre la Légion d’honneur par le Président de la République François Hollande. Le fils d’Estée Lauder, fondateur de la magnifique galerie new-yorkaise d’art allemand et autrichien, la Neue Galerie, a livré avec douceur et simplicité un témoignage bouleversant sur l’histoire de sa famille, dont une partie a été cachée en France pendant l’occupation. Ancien ambassadeur des États-Unis en Autriche, Ron Lauder est aujourd’hui président du Congrès Juif Mondial.

    C’est dans son dialogue avec le président François Hollande, que le président Lauder a témoigné de tout son respect au chef d’État français dont l’engagement contre le terrorisme, en France, comme à l’international, est sans faille.

  • Critique de Homo Sapiens de Nikolaus Geyrhalter : : Homo Sapiens : : FilmDeCulte
    http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Homo-Sapiens-6096.html

    Après « Notre Pain Quotidien » qui était déjà d’une grande beauté esthétique, sur l’industrialisation alimentaire, voici que ce réalisateur fait un film autour des lieux abandonnés. Ça semble tout aussi magnifique.

    https://www.youtube.com/watch?v=2oOjYjNUrms

    Il y a dix ans, l’Autrichien Nikolaus Geyrhalter (lire notre entretien) traitait déjà de déshumanisation en marche avec Notre pain quotidien, documentaire cauchemardesque sur l’industrie alimentaire. Dans l’ironiquement nommé Homo Sapiens, il est littéralement question de déshumanisation : le film consiste en une succession de plan d’endroits abandonnés par l’homme. Ce ne sont pas seulement des lieux « vides », comme une forêt sans âme qui vive. Ce sont des endroits où demeurent des traces de l’humanité, de la civilisation, mais qui ont semble t-il été oubliés par le monde entier. De Fukushima à Nagasaki, de l’ex-Union Soviétique aux bois jolis d’Autriche, Geyrhalter a posé sa caméra dans des lieux qui hier encore vivaient, et qui aujourd’hui ne semblent à première vue qu’accueillir quelques piafs et crapauds.

    #ghost_town #Nikolaus_Geyrhalter

  • François Hollande, le Président qui faisait jouer la France en seconde division européenne alors qu’elle était encore en première | Atlantico.fr
    http://www.atlantico.fr/decryptage/francois-hollande-president-qui-faisait-jouer-france-en-seconde-division-e

    Atlantico : Dans une confidence passée inaperçue de l’ouvrage Un président ne devrait pas dire ça, François Hollande revient sur sa capacité à négocier, avec le concours de la Commission européenne, le passage de la France sous la barre des 3%. Son argumentaire repose essentiellement sur le fait que la France pèse dans l’Europe. Ainsi, les journalistes Gérard Davet Fabrice Lhomme rapportent les propos du président : "Ça c’est le privilège des grands pays, ce que beaucoup n’acceptent plus. Le privilège de la France, de dire « Eh bien oui, on est la France, on vous protège, on a quand même une armée, une force de dissuasion, une diplomatie...
     », ça compte. Ils (les Européens) le savent, ils ont quand même besoin de nous. Et donc ça, ça se paye. Il y a un prix, qui doit être acquitté, à la puissance politique, diplomatique, militaire". En quoi un tel constat peut-il être destructeur pour le chef de l’Etat ? François Hollande n’indique-t-il pas en creux qu’il a les moyens de faire peser, sur l’Europe, une véritable force de proposition européenne ? Avec ces mots, François Hollande ne trahit-il pas une volonté d’user de prérogatives extraordinaires à des fins tout à fait subalternes ?

    Alain Wallon : Pour l’avoir moi-même vécu de l’intérieur des institutions européennes, je peux vous dire que de tels propos, tenus non plus en privé mais publiquement, provoqueront de sérieux ravages et pour longtemps au détriment des positions françaises et de tous ceux, fonctionnaires français en poste à Bruxelles ou à Paris, qui tentent avec foi mais déjà avec difficulté de redresser l’image négative que la France a fini par acquérir auprès de leurs collègues des autres Etats membres et au sein de ces institutions. Que les effets de son franc-parler atteignent par ricochet François Hollande est moins grave pour lui-même, proche de sa fin de mandat, que pour la position et le poids de la France dans les négociations sur les grands dossiers actuels. La dégradation de l’image de notre pays auprès de nos partenaires de l’UE n’est, hélas, pas une situation nouvelle. L’élargissement de l’Union à de nouveaux Etats membres comme la Suède, la Finlande et l’Autriche dans les années 1990, puis à treize autres pays, Croatie incluse, dans les années 2000, avait rapidement à la fois modifié l’équilibre politique au sein du Conseil européen, mais aussi fortement relativisé la place et l’influence des pays fondateurs dans tous les compartiments de l’édifice institutionnel. La fonction publique européenne, qui s’était construite en grande partie sur le modèle administratif français, s’est vue remodelée très sensiblement, tant d’un point de vue linguistique et culturel qu’en termes de management, selon un modèle beaucoup plus anglo-saxon.

    Coordonnés d’une main sûre par le Foreign Office, les Britanniques ont été particulièrement offensifs en la matière, avec beaucoup d’habileté. Et les postes stratégiques, au niveau du Secrétariat général de la Commission, des directeurs généraux, des portefeuilles et des cabinets de commissaires ont vu la présence française s’amenuiser drastiquement. Bien entendu, l’une des causes de ces changements était, disons, mécanique : on ne peut espérer vivre à 28 comme à 6 ou même 12. Mais nos gouvernants – et cela remonte bien avant 2012 – ont donné l’impression que la France, qui n’était plus perçue comme celle de Jean Monnet ou de Jacques Delors, pouvait conserver un statut identique, couronnée d’éternels lauriers et partageant son sceptre avec la seule Allemagne… De là, s’est construite et répandue une image d’arrogance de la France, qui finit par former un préjugé assez systématique à l’encontre de nos représentants, quelle que soit ou ait pu être leur excellence, dans les différentes instances de confection des décisions, de leur adoption et de leur mise en œuvre. Et voilà que le Président français, au lieu de redonner aux pays partenaires des raisons de percevoir autrement la France en tant qu’acteur européen, brandit la pire des caricatures : tel un acteur de commedia dell’arte tombant le masque, le voilà soudain sous les traits d’un tacticien roué, « à qui on ne la fait pas, hein Angela ? », manœuvrant comme dans les coulisses d’un congrès du PS à la bonne vieille époque de la synthèse inter-courants, agitant sous le nez de la Commission et des Etats trop obsédés par les règles budgétaires la menace de laisser l’Europe sans défense. On croit cauchemarder !

    Franchement, je ne pense pas que le message en creux, si tant est qu’il y en ait un et qu’il soit constructif pour l’Europe à construire, ait la moindre chance de convaincre. On y verra plutôt un Président français en fin de course qui prend ses désirs pour des réalités, bombant le torse pour faire oublier son inaction et son absence de propositions fortes, susceptibles d’être l’objet d’un vrai débat, puis d’un consensus suffisant pour relancer l’Europe à un moment crucial de son existence. Or, c’est l’inverse qui a lieu car François Hollande se met à dos tout le monde : la Commission européenne en laissant entendre qu’il la laisse gentiment « pisser dans un violon » en se jouant de ses menaces de sanction ; l’Allemagne, Angela Merkel et son intraitable ministre des Finances Wofgang Schaüble, en ridiculisant leurs pressions pour faire rentrer le déficit budgétaire français dans les clous ; et aussi tous les Etats membres qui, parfois avec d’énormes difficultés politiques, économiques et sociales, n’ont pas le luxe de disposer des moyens militaires de faire du chantage diplomatique au moment de rendre des comptes. Carton plein…

    Mathieu Mucherie : On se place sans jamais vraiment le contester dans le cadre de Maastricht. Les 3% de déficits ont été inventés sur un coin de table (pas Ikea) par Francisque Mitterrand (l’inventeur de l’euro et du FN). Ils ne signifient strictement rien économiquement : on peut faire 3% de « bons » déficits si on est en crise ou si on investit pour l’avenir, et 1% de très mauvais déficits si on est en haut de cycle et qu’il s’agit surtout d’une dérive des charges courantes. Ils ne signifient strictement rien financièrement, d’autant que les taux ne sont plus à 5% mais très proches de 0%. Le simple fait de respecter (ou plus exactement, dans le cas français : de faire semblant de respecter) une règle aussi infondée, voilà qui est déjà révélateur, en matière de démission intellectuelle et politique. En bonne logique économico-fiscale, soit on ne norme rien (on fait confiance au marché et/ou à la banque centrale pour discipliner les émetteurs de dettes), soit on norme le stock de dettes, en termes réels et structurels (depuis Maastricht, on a normé le solde, en nominal et sans tenir compte du cycle). L’idéal aurait été de normer la dépense publique au sens large, mais à gauche personne ne voulait (les mêmes qui nous causent d’harmonisation fiscale européenne…). Bref. On ne pouvait probablement pas demander à un rejeton de Delors et de Mitterrand d’imaginer un cadre comptable plus convenable, puis de l’imposer aux Allemands, surtout au vu des comptes publics marécageux de la France (merci Chirac, merci plein de gens) et de la prolongation de la crise de 2008. Mais du coup, on commence ce débat en position de quémandeur, déjà c’est mal parti.

    1 2 3 PAGE SUIV

  • L’Indonésie à l’honneur aujourd’hui, avec la publication d’un projet que nous avions réalisé en coopération avec l’Institut international pour la paix (situé à Vienne en Autriche) et qui date de 2015 :

    Conflits et personnes déplacées en Indonésie
    http://visionscarto.net/conflits-et-personnes-deplacees

    Cette carte et ce petit texte font le point — à l’été 2015 — de la situation en Indonésie pour ce qui concerne les conflits, violences politiques et situation des personnes déplacées, avec quelques mentions ds principaux différends territoriaux. une carte de synthèse, donc, accompagnées des liens où vous pourrez trouver des textes références et enfin, une dizaine de cartes thématiques puisées et exhumées des archives (2005-2015) pour compléter cet appareil documentaire.

    #indonésie #asie #asie_du_sud-est #démographie #Population #conflits #différends_territoriaux #frontières

  • Fin de mandat
    http://www.dedefensa.org/article/fin-de-mandat

    Fin de mandat

    Comment l’Histoire caractérisera-t-elle le court passage de François Hollande à la tête de la France, autrefois fille aînée de l’Eglise, c’est-à-dire mineure dans le giron d’une entité qui la dépassait, maintenant membre de l’UE et de l’OTAN, ce qui traduit sa dépendance motrice vis-à-vis de deux superstructures totalement artificielles.

    Peut-être rappellera-t-on à son propos le jugement de Voltaire à l’égard de Louis XV qui avait travaillé pour le Roi de Prusse lors de la guerre de succession d’Autriche 1740-1748. Après avoir guerroyé pour affaiblir les Habsbourg en se rangeant du côté de l’ambitieux Frédéric II, son engagement contre la coalition britannique et néerlandaise a abouti à l’annexion de la Silésie par la Prusse sans aucun bénéfice pour le Royaume de France.

    Hollande s’est voulu chef de (...)

  • La maire de Calais échoue à stopper la construction d’un mur « anti-intrusions » RTBF Belga 3 Octobre 2016
    http://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-maire-de-calais-echoue-a-stopper-la-construction-d-un-mur-anti-intrus

    La maire du port de Calais a tenté sans succès lundi d’interrompre les travaux d’un mur dans sa ville du nord de la France, destiné à empêcher les migrants de gagner la Grande-Bretagne.

    Ce mur « anti-intrusions » de quatre mètres de haut, financé par la Grande-Bretagne pour 2,7 millions d’euros, vise à empêcher les migrants de monter à bord des camions en partance pour l’Angleterre.

    Les travaux ont été lancés le 20 septembre, mais la maire Natacha Bouchart estime que ce mur n’a « plus lieu d’être » depuis l’annonce par le gouvernement du prochain démantèlement du grand camp de migrants de Calais, dit de « La Jungle ». Cette opération d’envergure, qui concerne entre 7.000 et 10.000 migrants, doit intervenir avant le début de l’hiver.

    Elle a mis en demeure la société en charge des travaux de les « interrompre », en se fondant sur le respect des règles d’urbanisme et de protection de l’environnement.  "Les Calaisiens en ont ras-le-bol de voir des barrières et des barbelés partout, on se sent complètement enfermé", avait expliqué Mme Bouchart.

    Mais le représentant de l’Etat dans la région a immédiatement annoncé que les travaux continueraient. Ces derniers mois, plusieurs pays européens comme l’Autriche, la Hongrie, la Slovénie et la Macédoine ont érigé des murs ou des clôtures pour filtrer les passages des migrants le long de la route dite des Balkans, qui relie géographiquement le Proche et le Moyen-Orient à l’Europe.

    #Calais #Migrants #Angleterre #PS

  • Passeports sans frontières - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/livres/2016/09/28/passeports-sans-frontieres_1513711

    #passeport #circulation #visas - pour @fil

    Parce que ça me fait penser à ça (en lien)

    Voyager sans visa
    http://visionscarto.net/voyager-sans-visa

    Alors que bon nombre de Britanniques sont encore sonnés par le Brexit annoncé dans la nuit du 23 juin 2016, les ambassades des autres pays européens reçoivent par centaines, dès potron-minet, des demandes de citoyenneté pour conserver le précieux sésame de l’Union européenne. Un mouvement amplifiant des demandes qui avaient déjà été faites par précaution avant le vote. On découvre alors que tous les passeports ne se valent pas et qu’être citoyen estampillé UE donne des facilités pour circuler et s’installer. On saura dans quelque temps quelle fut l’ampleur de ce mouvement.

    • ah tiens Libé fait désormais comme le Guardian en mettant son logo sur les images destinées aux réseaux sociaux

    • En attendant, #Atossa_Araxia_Abrahamian a enquêté sur le #marché mondial des passeports dans un #livre d’autant mieux renseigné que la journaliste est elle-même suisse, iranienne et canadienne vivant à New York. Une plongée dans l’#industrie de la #citoyenneté qui n’aurait pas pu être écrite il y a quelques décennies. Car les faits rapportés par l’auteure sont récents. Il y eut toujours une poignée d’hommes d’affaires et des artistes collectionneurs de #passeports, mais son récit offre une géographie mondiale de la citoyenneté, qui n’est plus figée dans le marbre de l’Etat westphalien. On pense au fossé entre les pauvres migrants poussés par la pauvreté et la guerre au péril de leur vie durant le voyage ou pendant leur misérable existence dans des pays riches exploitant leur force de travail, un fossé avec les riches, citoyens de pays démocratiques, circulant sans peine pour des motifs les plus futiles, voire les ultra-riches (0,1 % de la population mondiale) qui se sont octroyé le titre de « citoyens du monde » dont ils jouissent avec des passeports achetés à prix fort. La citoyenneté de La Dominique est sur le marché à 200 000 dollars, celle de Malte (où l’on ne paie pas d’impôts) et de l’Autriche peut atteindre plusieurs millions d’euros.

      #business #marchandise

      Citoyennetés à vendre. Enquête sur le marché international des passeports

      La citoyenneté – le « droit d’avoir des droits », comme l’a définie Hannah Arendt – est aujourd’hui refusée à des centaines de millions de personnes – déracinés, réfugiés, apatrides et autres « illégaux ». Pour quelques happy fews, en revanche, les passeports sont des produits de luxe qu’ils collectionnent comme des toiles de maître, pour se simplifier la vie et payer moins d’impôts.

      Ce reportage montre ce qu’est devenue l’idée de citoyenneté à l’ère des gigantesques mouvements de population et de la privatisation des États. D’un côté, les ultra-riches ont accaparé le titre de « citoyens du monde » et sont les seuls à jouir, avec leurs capitaux, d’une planète sans frontières. De l’autre, des nationalités bradées, comme dans l’invraisemblable transaction conclue entre l’une des nations les plus pauvres du monde, les Comores, et les Émirats arabes unis qui, pour régulariser la situation des apatrides sur leur territoire, ont acheté au prix de gros des dizaines de milliers de passeports comoriens


      https://www.luxediteur.com/catalogue/citoyennetes-a-vendre

    • Così Malta mette in vendita la cittadinanza europea ai ricchi del mondo

      “Sono più che infastidita dal fatto che un’azienda si senta autorizzata a vendere la cittadinanza di un Paese contro la volontà dei suoi cittadini, dopo un subdolo accordo sottoscritto con un governo che non ha avuto, su questo, alcun mandato”. Le parole sono di Daphne Caruana Galizia. Era il 12 maggio 2017, e in un post del suo blog Running Commentary scriveva a Christian Kalin, presidente della società di consulenza Henley&Partners. Una società specializzata nel costruire sistemi per attrarre ricchi che vogliono acquistare una seconda cittadinanza europea. Il governo di La Valletta ha un contratto con loro che scadrà nel 2019. Ma non sono i soli: Henley&Partners lavora da decenni in tutto il mondo, e da due anni spinge per l’introduzione di un sistema simile anche in Italia.

      Le domande che Daphne si ponevano erano semplici: chi sono i nuovi cittadini maltesi? Caruana Galizia aveva trovato alcune risposte. Il consorzio Daphne Project è partito dal suo lavoro per scavare più a fondo sulle conseguenze di questo sistema e sull’azienda che lo ha lanciato a Malta.

      https://irpi.eu/cosi-malta-mette-in-vendita-la-cittadinanza-europea-ai-ricchi-del-mondo

      v. aussi:
      Daphne Project, così Malta mette in vendita la cittadinanza europea ai ricchi del mondo

      Dal 2014 a oggi, circa mille stranieri hanno ottenuto il passaporto di La Valletta, al costo minimo di un milione di euro. Del meccanismo si occupa la società #Henley&Partners che ha incassato non meno di 20 milioni di euro. Tra i ’nuovi cittadini’ uomini vicini a Putin, banchieri dal Kenya, ex parlamentari dal Vietnam, imprenditori nigeriani, cinesi e arabi

      http://www.repubblica.it/esteri/2018/04/18/news/daphne_caruana_galizia_daphne_project_malta_la_valletta_henley_partners-194219157/?ref=RHPPLF-BL-I0-C8-P3-S1.8-T2

  • « Le Messie du Darfour », #roman pour le #Soudan
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/250916/le-messie-du-darfour-roman-pour-le-soudan

    Abdelaziz Baraka Sakin Au Soudan, ses livres ont été détruits en public. Aujourd’hui réfugié en Autriche, #Abdelaziz_Baraka_Sakin est pour la première fois traduit en France. Son septième roman, Le Messie du Darfour, est une description courageuse et distanciée des années de guerre où, comme dans un conte venu de très loin, les langues se mélangent. Présentation et entretien.

    #Culture-Idées #Littérature

  • Le TAFTA n’existera bientôt plus, la France et l’Autriche veulent changer le nom pour mieux nous l’imposer…
    http://www.brujitafr.fr/2016/09/le-tafta-n-existera-bientot-plus-la-france-et-l-autriche-veulent-changer-l

    Venant s’ajouter aux préoccupations sur le très controversé projet d’accord entre les Etats-Unis et l’Union européenne dénommé TAFTA, la permission a été accordée à quelques députés all... Le très décrié traité transatlantique vit peut-être ses dernières...

  • #Rentrée_2016 : la préparation au grand basculement ?
    https://reflets.info/rentree-2016-la-preparation-au-grand-basculement

    La #Politique mondiale n’a jamais atteint le degré de délitement nauséabond qui caractérise cette année 2016. Des Etat-Unis, au Moyen-Orient, en #Turquie, Pologne, Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, #philippines, #russie, Afrique sub-saharienne, jusqu’en Italie, en Espagne ou en France, les personnels politiques ne cessent de jeter de l’huile sur le feu des malaises populaires. Le #Monde capitaliste […]

    #Tribunes #basculement_mondial #Élections_américaines #Inversion_de_sens #Irak #nationalisme #néo-fascisme #Syrie #Yemen

  • L’externalisation des #contrôles_migratoires est le fait pour un État de déléguer à un État voisin la mission de contrôler la #frontière du premier sur son propre #territoire, en assumant généralement les violations des droits de l’homme qui y sont liées. Situation qu’on trouve à #Calais, mais aussi sur le littoral français, belge et néerlandais à la frontière britannique, comme en Italie à la frontière française, mais aussi suisse et autrichienne.

    L’Italie vient ainsi d’expulser quarante-huit #exilés soudanais arrêtés à #Vintimille, à la #frontière_française, vers le #Soudan.
    L’Espace #Schengen était un espace où les contrôles aux frontières entre État membres avaient était abolis, à une époque où la Convention de Schengen sur le libre circulation des personnes était un des piliers de la construction européenne. Aujourd’hui, tous les États voisins de l’Italie, sauf la Slovénie, ont rétabli des contrôles à leur frontière avec elle, voire construit un #mur à la frontière comme l’Autriche. Sauf la Slovénie parce que les exilé-e-s viennent des Balkans par la Slovénie vers l’Italie, et de là vers les autres pays. La Slovénie a construit une clôture barbelée avec la Croatie sa voisine membre de l’Union européenne.

    http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/08/27/quand-litalie-expulse-de-la-frontiere-francaise-ver

    Cette #expulsion a laissé des traces sur des #médias_militants mais aucun média français détectable par les moteurs de recherche, alors qu’il s’agit bien de l’externalisation sur le sol italien du contrôle de la frontière française.

    Et que la France et le Royaume-uni sont des pays moteurs du #Processus_de_Khartoum, qui est le cadre général de cette expulsion, et qui vise à traiter avec les États que fuient les exilé-e-s pour les empêcher d’arriver en #Europe.

    Tu veux devenir cobaye des relations entre États européens ? Welcome in Europe.

    http://www.hrw.org/africa/sudan

    • Pour suivre, les paroles en allemand standard #Hochdeutsch

      DAS FEUER DER SEHNSUCHT
      Manchmal da fließen die Tränen
      Wenn man sich nicht mehr versteht
      Manchmal da steht’s in den Sternen
      Wie es mit uns weitergeht
      Schick uns’re Träume zum Himmel
      Gib deine Hoffnung nicht auf
      Unsere Liebe für immer
      Lass deinem Herz freien Lauf
      Das Feuer der Sehnsucht
      Malt die Schatten der Einsamkeit
      Das Glück dieser Erde
      Sind Momente der Zärtlichkeit
      Das Feuer der Sehnsucht
      Brennt sich tief ins Herz hinein
      Was immer du tust
      Was immer du fühlst
      Ich bin dein
      Manchmal da fühlst du die Schmerzen
      Oft braucht’s dafür nur ein Wort
      Manchmal fühlst du sie im Herzen
      Und gehst dann schnell von mir fort
      Sehnsucht kennt Höhen und Tiefen
      Doch das macht die Liebe erst stark
      Auch wenn sich Gefühle verliefen
      Lieb’ ich dich mehr jeden Tag
      Das Feuer der Sehnsucht
      Malt die Schatten der Einsamkeit
      Das Glück dieser Erde
      Sind Momente der Zärtlichkeit
      Das Feuer der Sehnsucht
      Brennt sich tief ins Herz hinein
      Was immer du tust
      Was immer du fühlst
      Ich bin dein
      Das Feuer der Sehnsucht
      Brennt sich tief ins Herz hinein
      Was immer du tust
      Was immer du fühlst
      Ich bin dein
      Was immer du tust
      Was immer du fühlst
      Ich bin dein

      (on notera que, à l’oreille, Sehnsucht est un concept d’importation en Confédération helvétique…)
      http://www.songtexte.com/songtext/francine-jordi/das-feuer-der-sehnsucht-4b99773e.html

    • @simplicissimus Comment fais-tu pour supporter les Francine Jordi et autres zombies télévisés de la Volksmusik des Alpes ? J’éprouve des sensation physiques très désagréables quand Caroline Reiber et Karl Moik font chanter les montagnards pervers. Je te rappelle l’histoire des Wildecker Herzbuben . C’est un couple masculin de la Voksmusik qui a travaillé ensemble pendant des décénnies tout en se détestant à mort. Wikipedia nous apprend que

      Ihr 1995er Album Kuschelzeit wurde von Dieter Bohlen komponiert und produziert."

      Le CD Kuschelzeit (temps de calins) est produit par le champion du dédain Dieter Bohlen et interprété par deux pyschopathes obèses et avides, c’est tout dire.

      Qu’on laisse les yodels à ceux qui en ont besoin pour communiquer dans les vallées profondes de leur petits pays. Je connais ces provinciaux bavarois et autrichiens depuis mon enfance (on m’obligeait d’y partir en vacances et de monter sur ces horribles montagnes) et je les trouve simplement déprimant.

      Les nazis affirmés ayant disparus de Berlin au milieu de la mer rouge je n’ai découvert que dans mon adolescence ce que c’est qu’un vrai facho. C’étaient encore les pompistes d’autoroute et propriétaires d’hôtels provinciaux autrichiens. Riches ou pauvres c’étaient des gens plein de haine, d’envie et de mépris. En 1938 il criaent Heil à tu- tête après l’ Anschluß à l’Allemagne nazie et c’est aux politiciens de Bavière et d’Autriche qu’on doit actuellement les pires propositions inhumaines contre la « vague de réfugiés » .

      On a dit qu’il était impossible d’écrire des poèmes après Auschwitz. L’horreur qui a produit cette phrase vaut également pour la musique populaire allemande. Aprés 1945 seulement les gens apolitiques (c’est comme ça qu’ils s’appellaient pour cacher leur participation aux crimes nazies) et réactionnaires pouvaient encore se rejouir de ce genre musical avec ses texte sur la patrie trop proches de l’idéologie des meurtriers.

      Nous autres on préférait la musique des noirs américains et la chanson des partisans. Depuis le festival de Waldeck en 1968 on développait une nouvelle interprération de la Volksmusik nommée Folk . Ses artistes les plus célèbres sont Franz-Joseph Degenhard et Hannes Wader proches du parti social-démocrate (SPD) ou communiste (DKP). En RDA le Festival des politisches Lieds marquait l’autre tentative importante de ranimer la musique populaire par une approche décidément internationaliste.

      Festivalteilnehmer 1970-1990 – Festival Musik und Politik
      http://www.songklub.de/archive/festivalteilnehmer-1970-1990

      Das Festival des politischen Liedes fand von 1970 bis 1990 jedes Jahr im Februar in Ostberlin statt. Es war eine der größten Musikveranstaltungen der DDR und eine „internationale Institution“ (Mikis Theodorakis 1983). KünstlerInnen aus über 60 Ländern aller Kontinente traten hier auf, darunter Größen der Folk- und Liedermacherszene wie Miriam Makeba, Quilapayún und Pete Seeger. Große Ereignisse der Weltpolitik (Vietnam, Chile, Nikaragua usw.) und die „politische Fieberkurve der DDR“ (Hans-Eckardt Wenzel 1999) spiegelten sich im Festival wider. Vom Oktoberklub begründet, wurde das Festival zu einer offiziellen Veranstaltung des Jugendverbandes FDJ und damit teilweise vereinnahmt und missbraucht. Vor allem jedoch war es ein Fenster zur Welt und eine Frischzellenkur für das Kulturleben der DDR.

      Aujourd’hui la version pervertie et industrialisée de la Volksmusik monopolise les écrans et rayons musique des magasins . La place de sa version progressive ressemble à celle du jazz, c’est le domaine de militants et d’aficionados plutôt intellectuels. Face aux géants de l’industrie du divertissement le mouvement de musique folk politique est obligé de se réfugier dans sa niche sans importance.

      –—
      Attention, commentaire ironique : Je m’excuse pour cette diatribe auprès de tous les Autrichiens, Bavarois et Suisses pas comme les autres. Espérons que le sort des Kurdes et Turcs leur soit épargné. Je m’excuse aussi auprès de Hank Williams , c’était un grand musicien malgré sa sa voix á la limite du yodel.

      Hank Williams - I Saw The Light - 1948
      https://www.youtube.com/watch?v=xtolv9kM1qk

      Anschluss Österreichs
      https://de.wikipedia.org/wiki/Anschluss_%C3%96sterreichs
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Anschluss

      Wildecker Herzbuben
      https://de.wikipedia.org/wiki/Wildecker_Herzbuben

      Burg-Waldeck-Festivals
      https://de.wikipedia.org/wiki/Burg-Waldeck-Festivals

      Franz-Josef Degenhard
      https://de.wikipedia.org/wiki/Franz_Josef_Degenhardt
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Josef_Degenhardt

      Hannes Wader
      https://de.wikipedia.org/wiki/Hannes_Wader
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Hannes_Wader

      Festival des politischen Liedes | Haus der jungen Talente
      http://www.hdjt.org/festival-des-politischen-liedes

      P.S.
      Hauptstadt der Bewegung
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Hauptstadt_der_Bewegung

      Hauptstadt der Bewegung (en français, « la capitale du mouvement ») est le titre honorifique nazi conféré à la capitale de la Bavière, Munich, entre 1935 et 1945.

      #Allemagne #USA #musique #fascisme #yodel #Volksmusik #troll

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce samedi 30 juillet 2016
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/12153-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, here we are.., enfin le week end, vous savez donc ce que ça signifie, en attendant peut être le seul article de la journée (avec notre page cinéma), mais voici la Revue de presse du jour,

    Bonne lecture et bonne journée, ; )

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    30.07.2016

    1936-2016 - 80 ans de congés payés : ce que prévoit la loi Travail (l’Humanité.fr)

    Attentats du 13 novembre : deux suspects arrêtés en Autriche et écroués à Paris (France 24.com)

    Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray : un homme mis en examen, deux gardes à vue levées (France 24.com)

    Saint-Etienne-du-Rouveray : Chrétiens et Musulmans se sont recueillis ensemble (Le Figaro.fr)

    29.07.2016

    Marseille : des caméras intelligentes (France Tv Info.fr)

    Assurance maladie : toujours pas d’accord en vue (L’Humanité.fr)

    Croissance (...)

    #En_vedette

  • La #Slovaquie à la tête d’une Union post-Brexit
    http://www.taurillon.org/la-slovaquie-a-la-tete-d-une-union-post-brexit

    La Slovaquie succède aux Pays-Bas, et assume depuis ce vendredi 1er juillet, la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Les six prochains mois vont être décisifs pour l’Union européenne. Au programme, ouverture des négociations de la sortie du Royaume-Uni, politique migratoire, tenue d’élections en Autriche, validation du CETA et continuité des négociations sur le TAFTA. Et dans cette période cruciale, la Slovaquie a l’ambition de peser dans le débat et d’utiliser cette tribune diplomatique qui lui est confiée.

    Actualités

    / Slovaquie, #Brexit, #Institutions_européennes, #Immigration

  • #Autriche : l’élection présidentielle invalidée
    https://www.mediapart.fr/journal/international/010716/autriche-lelection-presidentielle-invalidee

    C’est exactement ce que voulait l’extrême droite autrichienne : que l’élection du candidat des #Verts Alexander Van der Bellen soit entachée d’irrégularités afin de gagner une seconde chance d’accéder au pouvoir. Les quelque 30 000 voix d’écart du 22 mai dernier n’auront donc pas suffi pour épargner le pire à l’Autriche. Explications.

    #International #élection_présidentielle #europe #extrême_droite #FPÖ #president #scrutin_invalidé #SPÖ

  • #Autriche : bientôt le retour des fachos ?
    https://gauchedecombat.net/2016/07/01/autriche-bientot-le-retour-des-fachos

    Merde. j’en reviens pas. Bientôt le retour des fachos du FPÖ ? ça fait peur…Classé dans:actualités, démocratie, gauche, gauchosphère, Monde, politique, politique française, société Tagged : Autriche, europe, extrême droite, FPö, invalidation élection rpésidentielle autrichienne

    http://0.gravatar.com/avatar/9faa4d044bbecc32a5bef02aba121599?s=96&d=&r=G

  • Le choc du #Brexit et de la nécessité de s’en remettre rapidement
    http://www.taurillon.org/le-choc-du-brexit-et-de-la-necessite-de-s-en-remettre-rapidement

    La presse européenne est unanime pour dire que l’annonce de la sortie du #Royaume-Uni de l’Union européenne est un véritable choc auquel personne ne voulait croire. Pourtant, les Britanniques se sont prononcés démocratiquement, grâce à l’outil référendaire, pour quitter le projet politique et économique européen. Les analystes parlent d’un désaveu envers les élites britanniques et européennes, mais cela semble être un sentiment largement partagé en Europe : la montée des nationalismes et des partis d’extrême droite l’illustrent, comme le montre les atteintes à l’État de droit en Pologne ou les succès électoraux des partis populistes et europhobes en Italie, en Allemagne, en Autriche et même en France. Il est grand temps de réagir.

    #Opinions

    / Royaume-Uni, Brexit, Relations (...)

    #Relations_franco-allemandes

  • Au coeur de la traque aux #trafiquants de migrants

    Suite à la mort de 70 migrants dans un camion en Autriche en 2015, la Confédération a créé une #task_force spécialisée dans la lutte contre les passeurs. Après neuf mois d’existence, le #Girp a ouvert six enquêtes sur des filières.


    http://enquete.lematindimanche.ch/migrants
    #passeurs #asile #migrations #frontières #Tessin #Suisse
    #cartographie #flèches #gardes-frontières

  • La faune sauvage, victime collatérale de la crise des réfugiés – EurActiv.fr
    http://www.euractiv.fr/section/climat-environnement/news/la-faune-sauvage-victime-collaterale-de-la-crise-des-refugies

    Depuis le début des années 1980 jusqu’à celui des années 2000, le continent eurasien a vu fleurir les collaborations transfrontalières en matière de conservation des espèces. Et ce grâce à l’élargissement de l’Union européenne, à la chute des régimes communistes ou encore à la mise en place de conventions internationales telles que celles de Berne, celle sur le commerce international des espèces de faune (Cites) ou celle sur la diversité biologique (CBD). Ce qui explique en grande partie le retour des grands mammifères européens, dont le loup, l’ours et le lynx.

    Or ces progrès pourraient être menacés par l’érection de nouvelles barrières frontalières, apparues dans la foulée du 11 septembre, plus récemment avec l’afflux de réfugiés syriens. Exemple, l’Union européenne compte désormais cinq Etats membres (Hongrie, Slovénie, Croatie, Autriche et Roumanie) disposant de telles barrières entre eux. En Europe, d’autres sont déjà en place ou en projet, par exemple entre les Etats baltes d’une part, la Russie et la Biélorussie d’autre part.

    #migration_animale #biodiversité #frontière

  • La dette polonaise : ses origines politiques et ses conséquences 23 Juin 2016 - Monika Karbowska

    La question de l’endettement est intrinsèquement liée à l’acceptation de l’usure qui a permis l’essor du capitalisme. Cette évolution a pu créer au départ une dynamique de développement tant qu’il restait de nouveaux marchés à conquérir et à exploiter, ce qui a aussi contribué à la « périphérisation » de pays et de continents entiers. Situation qu’on connait dans les pays du Sud mais dont on oublie souvent aussi qu’elle a créé au XIXe siècle, voire avant, une situation de type quasi-colonial pour les pays de « l’autre Europe », celle située à l’Est de l’Elbe. Chose qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.


    Par-dessus les changements de régimes politiques, le défi du développement et de la dette est devenu récurrent de nos jours, ce que l’exemple polonais, analysé ici confirme. Constituant la cause principale de l’essoufflement du socialisme réel dont le projet, tout en opérant un certain rattrapage qui n’a pas permis, sans doute à cause des coûts de la course aux armements imposée par le Reich allemand puis les États-Unis, de pleinement aboutir. Ce qui explique pourquoi, après plus quatre décennies de mobilisation socialiste à marche forcée, c’est dans la fuite en avant vers des politiques ultra-libérales que des pays comme la Pologne se sont lancés. Politiques qui ont en finale phagocyté et disséqué son économie, sans pour autant diminuer son endettement. Au contraire. Chose que cet article analyse.

    Source de l’article : http://www.lapenseelibre.org/2016/06/n-114-la-dette-polonaise-ses-origines-et-ses-conqequences.html & http://www.investigaction.net/la-dette-polonaise-ses-origines-politiques-et-ses-consequences

    La dette a toujours été un instrument de domination redoutable aux mains des puissances occidentales vis-à-vis des pays colonisés ou soumis. Le cas de la Pologne illustre parfaitement l’usage politique de la dette dans les relations entre pays puissants et nations dominées. En 1918, la Pologne retrouvait son indépendance grâce à l’aide de la France et des Etats-Unis d’Amérique. Ce soutien politique fut assorti de prêts accordés par ces pays pour construire les infrastructures d’Etat et d’investissements privés dans des secteurs économiques importants pour l’époque. Très vite, « l’aide » devient un instrument de pression politique : alors que les Polonais avaient participé massivement à l’effort de guerre du côté allié, les pays occidentaux, insensible à la « dette de sang » entendaient récupérer la totalité des prêts avec leur intérêts.

    Les communistes polonais arrivés au pouvoir en 1945 ont dû consentir à payer cette dette, contrairement à la Russie soviétique en 1918, car ils souhaitaient garder des liens avec l’Occident dans l’espoir de récupérer les technologies nécessaires à leur programme d’industrialisation et de modernisation du pays. Notamment, malgré un contentieux lié aux anciennes dettes et aux nationalisations des biens des capitalistes français, la coopération économique, industrielle, culturelle et éducative avec la France se développa de façon importante de 1956 à 1970, sous l’impulsion des hommes politiques et de fonctionnaires gaullistes.

    La Pologne était alors la pièce maitresse du dispositif français de coopération avec le bloc de l’Est en vue de la création d’une Europe indépendante des Etats-Unis. Mais en rentrant de façon imprudente dans le cycle de l’endettement aux pétrodollars dans les années 1970, la Pologne fut sommée par les banques occidentales de mettre en place un premier plan d’ajustement structurel en mai 1980. Cette crise de la dette a été à l’origine du mouvement Solidarność. C’est aussi dans l’espoir que le soutien dont bénéficiait le mouvement d’opposition Solidarność auprès des dirigeants occidentaux allait pouvoir permettre de trouver une solution à l’énorme dette que les communistes se décidèrent à partager en 1989 le pouvoir avec cette opposition. La solution occidentale à la dette polonaise fut appliquée par le FMI dès 1989 sous la forme de la « thérapie de choc ». Ce fut une transformation systémique d’une ampleur et d’une brutalité inédite qui détruisit des pans entiers de l’économie polonaise et transforma le pays en plateforme de production à bas coûts pour les multinationales occidentales, et politiquement, en base avancée de l’OTAN en Europe de l’Est. Malgré des sacrifices énormes consentis par la population polonaise, 25 après, la dette publique est restée quasiment du même montant qu’elle était en 1980. Son fondement est à rechercher dans le fonctionnement même de l’Etat néolibéral : les entreprises paient peu ou pas d’impôts, notamment les multinationales étrangères, et l’Etat couvre le manque à gagner en empruntant sur les marchés financiers. Ce dogme néolibéral conduit automatiquement les États périphériques du système capitaliste à retrouver la situation de vassalité qui fut la leur au 19e siècle en Europe. L’exemple polonais démontre bien en quoi seul le refus d’entrer dans le cycle de l’endettement vassalisant peut redresser les États et leur permettre de retrouver un tant soit peu de souveraineté pour conduire enfin une politique qui soit au bénéfice de leur population.

    L’origine d’une relation inégale
    La dette extérieure d’un pays est historiquement un mécanisme de domination de pays puissants sur des pays vassaux ou colonisés. Incontestablement, la Pologne, comme d’autres pays d’Europe de l’Est, a une histoire de vassalité, de soumission politique face aux puissants pays d’Europe occidentale (France, Angleterre) et aux Etats-Unis. La dette publique est donc consubstantielle de cette vassalité.

    Arrêtons nous d’abord sur le premier créancier historique de la Pologne, la France. Les liens entre la Pologne et la France sont anciens, ils datent du 17ème siècle au moins, mais ils sont marqués par une relation inégalitaire : la France s’immisçait tout au long du 17ème et du 18ème siècles dans les affaires intérieures de la Première République nobiliaire polonaise en soutenant financièrement et militairement des prétendants au trône électif polonais contre les candidats proches des Habsbourg ou de la monarchie russe. Ce processus allait si loin qu’un des rois polonais du 18ème siècle, Stanislaw Leszczyński, chassé de son royaume, obtint de la part du roi de France Louis XV, que sa fille avait épousé, le duché de Lorraine en fief. Lorsque la Pologne perdit son indépendance entre 1772 et 1795, partagée entre ses voisins, l’Autriche des Habsbourg, la Prusse des Hohenzollern et la Russie tsariste, ce fut grâce aux idéaux de la Révolution française que les Polonais construisirent un mouvement indépendantiste moderne.

    L’objectif des indépendantistes polonais fut d’emblée la construction d’une communauté politique moderne basée sur l’égalité des citoyens devant la loi et l’abolition des ordres féodaux et du servage des paysans. C’est ainsi que tout au long du 19ème siècle les indépendantistes polonais comptaient sur le soutien de la France républicaine et/ou bonapartiste. Le jacobin Tadeusz Kościuszko dirigea l’insurrection de 1794, le général Jan Henryk Dąbrowski, dont le nom est gravé sur l’Arc de Triomphe, la légion polonaise de Napoléon Bonaparte. Les révolutions de 1830 et 1848 furent accomplies en France en soutien à la Pologne victime de souverains oppresseurs. Les intellectuels et les chefs politique polonais trouvaient massivement refuge en France après 1830 (« la Grande Emigration »). Jarosław Dąbrowski, chef indépendantiste de l’insurrection anti-tsariste de 1863, dirigea l’armée de la Commune de Paris. Parmi les Communards, plus de 400 d’entre eux étaient des exilés polonais.

    Non seulement des Polonais ont participé à la fondation de la 1ère Internationale des Travailleurs2, mais encore, c’est à Paris que fut créé le 17-21 novembre 1892 le Parti socialiste polonais PPS ! C’est donc tout naturellement que, avant la Première Guerre mondiale, les Polonais pensaient qu’une France républicaine allait les aider à combattre les régimes tsariste, prussien et habsbourgeois qui occupaient leur pays. Ils et elles furent bien déçu/es lorsque la 3ème République s’allia avec la Russie tsariste, dernier empire absolutiste et liberticide en Europe, pour mener avec lui la Grande Guerre contre l’Allemagne. Mais c’est justement la guerre de 1914-1918 qui apporta l’occasion rêvée pour l’indépendance polonaise : lorsque la Russie révolutionnaire se retira du conflit (et que Lénine proclama la paix sans annexions ni réparations, tout en répudiant la dette tsariste considérée comme illégitime envers le peuple russe) et que l’Allemagne s’effondra en novembre 1918, les socialistes polonais formèrent le premier gouvernement de la Pologne indépendante et proclamèrent la République.

    L’aide ou la dette
    C’est à ce moment là qu’intervint la question de la dette. La nouvelle Pologne était un pays pauvre, sous-développé. Il lui fallait tout construire : un appareil d’État, une armée, des institutions sociales et culturelles, des écoles, une industrie, développer les chemins de fer, les ports, les routes. Il fallait également sortir la masse des paysans des restes de la féodalité en partageant les propriétés terriennes de l’aristocratie afin de satisfaire la « soif de la terre » de la campagne surpeuplée. Pour cela, les dirigeants polonais demandèrent de l’aide aux pays puissants qui soutenaient la création de ce nouvel Etat : la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique. Ce soutien n’était pas désintéressé : particulièrement pour la France qui avait besoin des nouveaux pays de l’est de l’Europe (Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie) afin de faire barrage aussi bien à la revanche du nationalisme allemand qu’à l’expansion redoutée de la Russie soviétique. Ce fut cette aide qui constitua la première dette.

    La France avait organisé et armé la nouvelle armée polonaise avant 1918, et l’avait utilisée immédiatement contre la Russie bolchévique en 1920. Un prêt français en 1923 de 500 millions de francs or servit à créer et à soutenir la monnaie polonaise. Un prêt des Etats-Unis en 1924 de 27 millions de dollars servit à la création de la banque centrale polonaise. Les capitaux anglais, américains, mais aussi allemands et italiens, privés et publics, investissaient en Pologne qui était avant tout un pays capitaliste participant à l’économie mondiale capitaliste en tant que pays périphérique, source de matières premières, de produits agricoles et de main-d’œuvre à bon marché.

    En 1925, sept ans après la proclamation de l’indépendance, la dette publique polonaise vis-à-vis des prêteurs étrangers s’élevait à 70 millions de dollars. Elle a augmenté constamment depuis. Les banques polonaises étaient détenues à 33% par le capital étranger. Certains secteurs industriels clés étaient entièrement aux mains de capitalistes étrangers (charbon, sidérurgie, téléphonie, électricité, chimie). Mais on ne peut pas dire qu’à l’époque l’État polonais n’avait aucune marge de manoeuvre ou qu’il dilapidait l’argent des créanciers. Malgré la domination politique d’une aristocratie conservatrice, mais animée par un idéal patriotique, les leaders politiques, les fonctionnaires du nouvel État ainsi que le peuple qui croyait dans une amélioration de son niveau de vie dans un pays indépendant sont parvenus à de vraies réalisations en tout juste 20 ans : construction du port de Gdynia, de la marine marchande polonaise, de nouvelles industries modernes dans les régions défavorisées, mise sur pied d’un système scolaire généralisé, etc…

    La guerre et la dette
    C’est la guerre que l’Allemagne nazie mena contre les « races de sous-hommes » qui anéantit ces efforts. L’occupation nazie en Pologne (1939-1945) fut féroce, beaucoup plus dure que l’occupation de la France par exemple. La Pologne fut ravagée. Six millions de ses citoyens, dont la quasi-totalité des citoyens polonais de confession juive, furent tués. L’armée polonaise en exil, dirigée par le général Sikorski, fidèle à « l’accord d’amitié » pourtant si inégal, participa en 1940 à la bataille de France et les escadrons de pilotes polonais s’illustrèrent dans la bataille d’Angleterre. Les Polonais étaient présents sur tous les fronts dans toutes les armées alliés, en Afrique, lors du Débarquement. …Cette précision est d’importance lorsqu’on s’aperçoit qu’une fois la victoire sur le nazisme acquise, les « alliés » occidentaux sommèrent sans vergogne leur « ami » de payer sa dette…

    La Pologne devait en 1939, 4,5 milliards de złotys à ses créanciers occidentaux, dont respectivement 2 millions de dollars/or aux Etats-Unis, 2,5 millions de Francs/or à la France, 4,5 millions de livres à la Grande-Bretagne ainsi que d’autres dettes dues par l’ancien empire habsbourgeois pourtant aboli en 1918. Quand à l’Union soviétique, elle se servit sur place puisque la progression de son armée contre Hitler l’amena à occuper la Pologne et à imposer un gouvernement polonais qu’elle contrôlait : durant les premières années d’après-guerre, l’URSS démonta ce qui restait des usines ayant appartenu aux Allemands ou passés sous contrôle allemand pendant l’occupation.

    Tout au long de l’existence du système communiste, l’URSS, en tant que premier partenaire imposé à une Pologne vassale, acheta des matières premières polonaises non pas en devises occidentales pouvant servir à des échanges internationaux, mais en « roubles de transfert ». En ce qui concerne les alliés occidentaux (France, Grande Bretagne et Etats-Unis d’Amérique), la « dette de sang » n’a servi à rien à la Pologne : dès 1945, la Pologne fut sommée de payer sa dette financière et le gouvernement polonais communiste accepta de le faire. A peine la paix proclamée, la France réclama 4,2 milliards de francs à son allié et le somma d’engager des négociations qui se poursuivirent pendant plusieurs années. Ce chiffre incluait les très anciennes dettes datant de la création de la République en 1918, le coût de l’entretien de l’armée polonaise en France (sic !) avant 1918, ainsi qu’un facteur de discorde qui devait aller en s’amplifiant au fil des ans : le coût de la nationalisation des usines des capitalistes français installés en Pologne par la loi polonaise de 1946. Alors que la Pologne avait déjà payé un lourd tribut de sang, Anglais et Américains réclamaient des indemnités pour « leurs biens ». Il n’y avait que l’Allemagne qui ne pouvait prétendre à rien, tout le monde étant d’accord sur le fait que la saisie des biens allemands constituait pour les pays qu’elle avait occupée des réparations de guerre.

    La Pologne communiste accepta de payer, mais elle avança aussi des arguments qui équilibraient le rapport de force : la France détenait toujours l’or du Trésor polonais du gouvernement en exil, de nombreuses entreprises françaises en Pologne avaient appartenu à des dignitaires vichystes collaborateurs nazis et il est évident que ces usines dont il était question étaient en ruine du fait des ravages terribles des combats armés. C’était donc plutôt au gouvernement polonais d’être indemnisé pour les avoir remises en marche…

    Devant la perspective d’un refus de paiement, la France renonça à faire payer le gouvernement polonais en cash et accepta un accord signé le 19 mars 1948 qui liait le remboursement de la dette à la poursuite et à l’approfondissement d’une coopération économique entre les deux pays. En effet, une somme fixe devait être prélevée sur la balance des paiements entre les deux pays.

    Ainsi, l’augmentation de la somme devait dépendre de l’augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Ce système arrangeait parfaitement le gouvernement communiste soumis la domination soviétique – Staline forçait alors la Pologne à renoncer à l’argent du Plan Marshall alors que le pays avait cruellement besoin de fonds pour se relever des ruines, construire et équiper son industrie, réaliser les ambitieux projets éducatifs, culturels, sociaux et économiques du nouveau système. Ainsi, le gouvernement polonais liait son existence à la poursuite des échanges avec l’Occident et pouvait donc espérer desserrer un tant soit peu l’étau soviétique. En effet, le charbon polonais était toujours recherché en ces temps d’après-guerre, alors que la Pologne souhaitait accéder aux technologies dont le capital français était propriétaire : équipement pour l’industrie sidérurgique et navale, technologies de construction des routes, aéroports, tunnels, centrales électriques… Certains diplomates français voyaient dans cette ouverture également une aubaine : la Pologne pouvait devenir pays de sous-traitance pour les industries françaises selon la vieille dialectique du pays développé produisant à bas coûts dans un pays vassal.

    La « guerre froide » – la dette contre le développement ?
    L’accord ne fut cependant pas appliqué en 1948 pour cause de « guerre froide » : suite à la montée de l’hostilité entre les Etats-Unis et l’URSS, les relations de la Pologne furent gelées avec tous les pays occidentaux. Lorsque les relations reprirent en 1956, le gouvernement polonais était dirigé par Władysław Gomułka, porté au pouvoir par le peuple lors de la « révolution d’octobre 1956 » et contre l’avis de l’Union soviétique. Gomułka était avant tout un nationaliste polonais : s’il entendait payer la dette, c’était pour réaliser le programme de modernisation de la Pologne afin de la sortir du sous-développement et traiter d’égal à égal avec l’Occident. Certes, la faiblesse économique polonaise était telle que pour solder le passé, Gomułka acceptait une petite dette : en 1956, la Pologne paya les indemnités pour la nationalisation des biens des capitalistes américains contre un prêt de 233 millions de dollars accordé par les mêmes… Cependant, le montant de cette dette était bien dérisoire comparé aux chiffres dont nous serons coutumiers 20 ans plus tard : en 1970, la dette polonaise extérieure était de 1,7 milliards de dollars, mais en 1980 elle était de 25 milliards !

    En ce qui concerne la France, les relations de la Pologne avec ce pays s’améliorèrent dès 1956 et plus encore avec l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle. La France gaulliste pratiquait une politique de « détachement » en douceur de la sphère d’influence soviétique des pays communistes anciennement alliés et vassaux en leur accordant tout ce dont ils avaient besoin pour leur développement autonome. Certains diplomates particulièrement polonophiles (Etienne Burin des Roziers, proche de de Gaulle et ambassadeur en Pologne dans les années 1960) comparaient même l’aspiration polonaise au développement et au bien-être de sa population à l’ambition largement partagée par la droite gaulliste et la gauche d’une France moderne, urbaine, profitant de la société de consommation ! Les équipes de fonctionnaires des différents ministères, les délégations d’entreprises, d’universitaires, de scientifiques et d’artistes se succédèrent de la France vers la Pologne et de la Pologne vers la France tout au long des années 1960.

    Les possibilités de coopération industrielle, commerciale, scientifique et technique étaient examinées et dûment fixées par des accords bilatéraux avantageux pour les deux partenaires. La Pologne cherchait à acheter auprès de la France des biens d’équipement pour ses industries naissantes : infrastructures ferroviaires, aéronautiques, centrales thermiques et hydrauliques, équipements de sidérurgie… La Pologne avait besoin de tout cela pour pouvoir elle-même produire, en plus du charbon, des machines outils, des voitures, des trains, des navires, sans parler des biens de consommation modernes dont la population polonaise, qui vivait un formidable processus d’ascension sociale par l’éducation gratuite et une urbanisation sans précédent, était littéralement assoiffée. Les plans économiques du gouvernement polonais incluaient la création de secteurs qui n’existaient pas auparavant : chimie (raffinerie de pétrole, chimie fine, engrais artificiels), médicaments, cosmétiques, plastique, en plus de l’essor de la production du textile, agro-alimentaire et de la mécanisation de l’agriculture polonaise. Un tel chantier ainsi que les possibilités de débouchés qui s’ouvraient pour les entreprises de pointe françaises enthousiasmaient le diplomate français Eric de Carbonne, qui dans une note à son Ministère des Affaires étrangères du 2 mai 1957 allait jusqu’à affirmer que la France devrait absolument soutenir ce projet de « sortie d’une économie coloniale » !

    Mais la dette était là pour contrecarrer ces beaux projets. Le paiement de la dette reprit selon les modalités de l’accord de 1948 mais le résultat était mitigé, la demande en charbon s’amenuisant dans l’économie alors que la Pologne des années 1960 n’avait toujours à offrir que cette matière première ainsi que ses produits agricoles sur les marchés internationaux. Les fonctionnaires du ministère de l’économie et du budget français qui dirigeaient les nouvelles négociations pour le paiement de la dette de 1957 à 1959 étaient beaucoup moins gaullistes que le Quai d’Orsay. Pour eux, seule la dette comptait et son remboursement devait être prioritaire.

    C’est à l’obstination de ces défenseurs du capital français que l’on peut comprendre à quel point la dette d’un pays dominé à l’égard d’un pays dominant et créancier est consubstantielle du capitalisme. Pour permettre à la Pologne d’acheter des biens industriels indispensables et – naturellement – de payer sa dette, on a donc eu recours à …une nouvelle dette. En 1959, la France accordait à la Pologne un prêt de 10 milliards de nouveaux francs. La Pologne s’endetta également auprès de la Grande-Bretagne, de l’URSS, des USA, du Canada et de la Tchécoslovaquie pour réaliser son programme de développement. Pour faciliter son intégration dans la sphère d’échange capitaliste et lui permettre d’accéder aux devises indispensables pour payer sa dette, les puissances occidentales l’associèrent au GATT dès 1959.

    L’essor de la dette et la chute  
    Petit petit, l’industrie polonaise se construisait. Si les échanges franco-polonais restèrent finalement modestes dans les années 1960, un ambitieux programme culturel et scientifique a formé une nouvelle génération de cadres polonais tournés vers l’Occident qui furent au premier plan pour les transformations majeures des années 1970-90. En effet, la politique gaulliste a aussi encouragé et financé la création de structures d’enseignement du français en Pologne, les échanges universitaires dans de multiples domaines (y compris l’histoire, l’archéologie, la littérature, les sciences exactes, jusqu’à la fondation de la première faculté de traduction et d’interprétariat à l’Université de Varsovie), les nombreux voyages d’étudiants boursiers en France, les échanges artistiques qui donnaient au peuple polonais l’impression de participer à la Culture universelle.

    Les années 1970 virent une accélération de cette politique. Dans l’imaginaire politique polonais (des pro-communistes comme des dissidents), ce sont les bonnes relations du premier Secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais (« communiste ») et chef d’Etat polonais de fait, le francophone et ancien migrant en France Edward Gierek, qui lui ont permis l’obtention de très nombreux crédits auprès des banques et les États occidentaux. Dès l’avènement de Solidarność et la crise de la dette de 1980, les Polonais ont fustigé la « naïveté » de ce dirigeant tandis que lui-même dans ses mémoires défendit sa politique comme étant la seule rationnelle possible pour continuer à moderniser l’industrie du pays et permettre à la société d’accéder à un succédané de société de consommation.

    Ce n’est que depuis peu que la gauche polonaise a pris conscience de l’imbrication de la Pologne communiste dans le système économique capitaliste mondial et par conséquent du fait que les crédits accordés dans les années 1970 constituaient des pétrodollars recyclés en dette à destination des pays pauvres. Aujourd’hui encore, il n’est pas facile pour le peuple polonais de se percevoir comme un pays pauvre et manipulé par des pays plus puissants. Et pourtant la question de la dette nous montre le véritable statut de notre pays au sein du système politique et économique mondial. Il est du devoir de la gauche de démystifier le nationalisme polonais en présentant aux citoyens les véritables origines des catastrophes de 1980-89 dont nous payons toujours les effets.

    De même, il serait faux de dire que les crédits à l’origine de la dette de 25 milliards de dollars en 1980 auraient été tous gaspillés. Ils ont bien servi à la modernisation de l’industrie mais principalement à équiper les industries extractives (charbon, cuivre, souffre…) dont le produit servit tout d’abord à payer la dette sur le marché international au détriment du développement intérieur. La Pologne des années 1970 produisait certes de l’acier, des machines, des trains, des voitures, des bateaux etc. mais avec des technologies anciennes qui n’étaient pas à même de concurrencer l’Occident sur son propre terrain. C’est pour cela que le principal marché des produits industriels polonais sont les pays émergents, grâce à des relations que la diplomatie polonaise créait alors et entretenait non sans talent. Mais la population polonaise avait soif de société de consommation – elle voulait vivre à l’occidentale, consommer des produits liés aux nouvelles technologies (équipements ménagers, voitures individuelles, téléphones, téléviseurs, matériels hifi, etc…) et ne se satisfaisait plus des rares produits nationaux. Le gouvernement a donc également utilisé les crédits en pure perte pour acheter des biens de consommation et une partie de l’argent a aussi été détournée et gaspillée par les fonctionnaires du Parti.

    La crise de la dette polonaise en 1980 a donc les mêmes origines que dans tous les autres pays en développement soumis au même mécanisme de domination : l’augmentation du taux d’intérêt du dollar par le gouvernement des États-Unis et la chute des cours des matières premières. La Pologne devait payer 8 milliards de dollars immédiatement, dont 2,5 milliards de dollars au titre du service de la dette. Elle ne pouvait pas le faire. En avril 1980, une délégation des banques occidentales créditrices vint à Varsovie et contraint Gierek à accepter le premier plan d’ajustement structurel. S’agissant d’un système économique dirigé entièrement par l’Etat, la manoeuvre était simple : le gouvernement devait augmenter les prix de la nourriture. Et, en août 1980 ce fut la grève dans les chantiers navals de Gdansk et la création du syndicat indépendant Solidarność (Solidarité). Les grèves gagnèrent tout le pays, le chef du Parti fut destitué et accusé d’être responsable de la crise de la dette.

    Les 8 millions de Polonais membres de Solidarność, premier mouvement social de cette ampleur dans toute l’histoire du pays, avaient l’impression qu’ils luttaient pour un « autre socialisme » où les ouvriers dirigeraient réellement leurs usines et leur pays, sans se rendre compte que Solidarność n’était en définitive qu’un des premiers mouvements sociaux en réponse à la crise de la dette… Cette méconnaissance des vraies causes de la crise sera par la suite fatale au mouvement et aux travailleurs polonais.

    L’agitation sociale de Solidarność dura une année jusqu’à ce que le nouveau chef d’État, le général Jaruzelski, y mette fin le 13 décembre 1981 en instaurant l’état de siège, délégalisant le syndicat et emprisonnant de nombreux militants. La Pologne devint un pays fermé, les relations avec les pays occidentaux se tendirent, Jaruzelski cessa de payer la dette. La guerre froide reprit de plus belle : l’URSS qui occupait l’Afghanistan commença à installer ses missiles SS20 dans ses pays satellites, tandis que les Etats-Unis lançaient la guerre des étoiles et installaient des missiles Pershing en Europe occidentale. Face cette menace de guerre généralisée, cette situation ne pouvait plus durer. La Pologne reprit le paiement et les négociations pour payer la dette aboutirent à son admission au FMI en 1986. Parallèlement, face au nœud coulant de la dette, les communistes ne voulaient pas être les seuls responsables de la catastrophe économique : ils négocièrent donc avec l’opposition en février 1989 (accord de la « Table Ronde ») une sortie du système. Les citoyens polonais pensaient qu’ils avaient remporté la lutte pour la démocratie et pourraient désormais choisir leur destinée en être humains libres et responsables et ils s’investirent dans les premières élections libres du 4 juin 1989. Le système international figé depuis 45 ans s’effondrait au même moment autour d’eux : l’URSS retirait ses troupes des pays de l’Est et d’Afghanistan, l’Allemagne fut réunifiée, Gorbatchev salua « la Maison Europe » et l’avènement d’un nouvel ordre mondial, mais déjà l’URSS était démembrée et de nouveaux États nationalistes surgissaient.

    La « thérapie de choc » – Premier plan d’ajustement structurel en Europe
    Face à tout ces bouleversements, la dette demeurait pourtant le moteur majeur des relations internationales et l’instrument efficace de mise en place du nouvel ordre néolibéral. Au moment des élections de 1989, la dette polonaise avait déjà augmenté mécaniquement jusqu’à atteindre 41,4 milliards de dollars ! Les citoyens étaient sommés de payer et l’économie vacillante ne leur permettait pas d’espérer une amélioration probable. L’instabilité, la pénurie, l’inflation surtout, rongeaient le pays alors même que le dernier gouvernement communiste avait commencé un vaste programme de privatisation au profit des fonctionnaires du régime et avait créé les premiers mécanismes du marché. C’est alors qu’à l’été 1989 les « Chicago boys » – Jeffrey Sachs et George Soros – s’installèrent à l’hôtel Mariott, le plus luxueux hôtel de Varsovie. Ils dictaient au premier gouvernement non-communiste de Tadeusz Mazowiecki ce qui sera connu plus tard comme la « thérapie du choc » – ou « le grand plongeon dans une baignoire d’eau bouillante » : la transformation brutale d’un communisme d’État et d’une économie planifiée directement en une économie ultra-libérale telle qu’elle n’existait même pas dans les pays occidentaux.

    L’artisan de cette politique fut un homme inconnu des dirigeants de Solidarność que les conseillers américains installèrent comme ministre de l’économie : Leszek Balcerowicz. La promesse de réduction de l’énorme dette était assortie d’une seule condition : cet homme non élu par personne devait gouverner la Pologne et appliquer le plan de la stratégie du choc, le plan Balcerowicz. D’autres inconnus formés comme lui dans les universités américaines et par les fondations allemandes Adenauer et Ebert ou par des fondations américaines allaient devenir ministres dans les gouvernements de plus en plus ultra-libéraux de Bielecki, Olszewski et Suchocka. Ils et elles allaient truster tous les postes au sommet de l’État, des entreprises publiques, des banques et des universités, jusqu’à former la nouvelle oligarchie compradores qui tient la Pologne d’une main de fer jusqu’à ce jour. Toute opposition allait être impitoyablement éliminée : les années 1990-1993 virent une véritable chasse aux sorcières dans les universités, les médias, les syndicats, les coopératives qui furent nettoyés de leurs « éléments de gauche », tandis que ceux qui arrivaient à exprimer les mécontentements sociaux étaient ridiculisés dans les médias, attaqués par la police et la justice (c’est le cas du syndicat paysan « Audodéfense » d’Andrzej Lepper) ou ont même disparu dans de mystérieux accidents de voiture (Daniel Podrzycki, Président du syndicat « Août 80 » et leader de la gauche anticapitaliste renaissante en 2005).

    Car il fallait déraciner méthodiquement toute opposition, tout en faisant croire que la démocratie existait encore pour exécuter l’un des plus grand hold-up de l’histoire polonaise : l’ouverture absolue et brutale des frontières aux productions des multinationales occidentales, la privatisation des meilleurs morceaux des entreprises que la nation polonaise s’était appliquée à construire depuis 1945, la mise au chômage de 6 millions de personnes travaillant dans les entreprises publiques fermées sur ordre du gouvernement ou vendues à bas prix, la destruction des structures publiques et parapubliques (associations, coopératives, services publics), la dilapidation méthodique des biens publics par des détournements de fonds qui se chiffrent en milliards de dollars. Jusqu’à la prolifération de mafias nationales et internationales en Pologne après le licenciement de milliers policiers de la police criminelle en 1993-94, accusés d’avoir servi sous le régime communiste ! C’est le règne du capitalisme sauvage… en échange d’un prêt de 3 milliards de dollars pour stabiliser un złoty soumis à une impitoyable inflation jusqu’en 1995.

    Le résultat de ces politiques fut un choc et une chute de la production continue. Le niveau de PIB de 1989 fut atteint uniquement en 1999, soit 10 ans plus tard ! 50% des emplois industriels avaient disparu entretemps et avec eux des branches entières de l’industrie : chantiers navals, marine marchande, chimie, aéronautique, d’autres furent sévèrement réduits (automobile, textile)… Des villes, des régions entières furent mises au chômage : Łódź, la capitale du textile n’était plus qu’une ville fantôme, les villes du sud industriel de Petite-Pologne perdirent la moitié de leur population active. Le nord et de nord-ouest de la Pologne furent sévèrement touchés par la fermeture brutale des milliers de fermes d’État dont les ouvriers agricoles incapables de retrouver une place dans le monde de la concurrence sombrèrent dans le chômage, la misère, l’alcoolisme. L’agriculture polonaise paysanne qui assurait un revenu à 37% de la population fut soumise aux prix mondiaux : les paysans endettés pour moderniser leurs outils se trouvèrent confrontés à des taux d’intérêt multipliés par 20, des milliers arrêtèrent leur exploitation au début des années 1990, se suicidèrent.

    Les protestations des paysans donnèrent naissance aux premiers mouvements populistes et nationalistes (syndicat Autodéfense entre autre) souvent adroitement manipulés par l’Église et l’extrême-droite afin de désigner non pas le véritable responsable, le capitalisme international, mais des « communistes » toujours prétendument aux manettes du pays. Il faut dire que le peuple polonais, effrayé par la destruction ultra-libérale, vota en 1993, 1995 et 2001 pour les successeurs des communistes : la coalition du parti social-démocrate post-communiste et le Président de la République Kwaśniewski, un ancien apparatchik. Mais si ces sociaux-démocrates réintroduisirent quelques droits sociaux et reconstruisirent l’appareil d’Etat, ils se soumirent entièrement aux exigences des institutions financières internationales, poursuivirent les privatisations, accentuèrent le processus de transfert des biens publics dans les mains de l’oligarchie privée issue du milieu de la nomenklatura communiste. Ils finirent même par soumettre la politique polonaise aux objectifs de l’impérialisme guerrier des USA, reçurent George Bush en grande pompe à Varsovie et offrirent le territoire polonais aux agents de la CIA pour y torturer leurs détenus de guerre. En politique intérieure, ils n’exécutèrent pas le mandat que les électeurs leur avaient donné et visant à revenir à la séparation de l’Église et de l’État, à reconstruire l’école publique et gratuite et à revenir à la liberté de l’IVG. Violant la volonté des électeurs, ils ont préféré soumettre le pays à l’Église et au capital international.

    Pour cette « transformation » si dramatique pour les Polonais/es, l’oligarchie polonaise fut récompensée par les créanciers occidentaux : dès février 1990, le « Club de Paris » accordait à la Pologne une réduction de 2/3 de sa dette de 32 milliards de dollars. Les 10 milliards restant devaient être payés en huit ans. En mars 1994, la Pologne signait l’accord avec le « Club de Londres » qui réduisit la dette polonaise (11 milliards de dollars) de moitié, les reste à devoir jusqu’en 2012. Pour financer ce paiement, la Pologne vendit sur les marchés financiers huit milliards de dollars d’obligation Brady. Depuis, la Pologne paie toujours les intérêts de la dette : de 1995 à 2005, la Pologne a payé annuellement 2 milliards de dollars. Malgré cela et malgré les réductions, le pays restait endetté à hauteur de 34 milliards de dollars en 2003, la veille de l’entrée dans l’Union européenne. En 2008, La Pologne a payé 4,1 milliards de dollars de service de la dette. Et malgré tout, la dette publique atteint aujourd’hui à nouveau 42 milliards de dollars !

    D’où vient la dette nouvelle ?
    Pour répondre à cette question, il convient de reprendre l’analyse de cinq économistes de l’Académie polonaise des Sciences et auteurs d’un premier bilan critique de la restauration du capitalisme en Pologne. Selon eux, le chiffre de 6% de croissance abondamment cité par les médias est trompeur. Sur 20 ans, il faut calculer le taux de croissance en y incluant les années 1990 où le taux de croissance fut négatif, surtout entre 1990 et 1997 ! Après cette opération, le taux de croissance sur 20 ans de système néolibéral tombe à 3% de moyenne – à comparer au 9% de croissance entre 1945 et 1965, les 20 premières années du régime communiste. Ensuite, un pays où le taux de chômage des actifs reste entre 15 et 20% pendant 20 ans ne saurait s’affirmer prospère ! Surtout si ce chômage n’est pas indemnisé ni réellement combattu et conduit à une économie informelle très étendue (commerce de rue, agriculture de survie, prostitution, jeux d’argent et autres « opérations vides »). Dès 2005, c’est 3 à 5 millions de Polonais qui se mirent sur les routes de l’émigration en Grande-Bretagne, Irlande, mais aussi de façon saisonnière, en Allemagne, France, Espagne, Italie, Suède, Norvège…

    Selon l’Association européenne des Travailleurs migrants, les Polonais travaillent dans le bâtiment et les travaux publics, l’industrie agroalimentaire (abattoirs), l’agriculture intensive, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et les services à la personne. Ils et elles sont massivement employés avec des contrats soumis à la « Directive européenne de délégation » et fréquemment n’obtiennent aucune prestation sociale, faute de contrôle du paiement des cotisations. Nombreux sont ceux et celles qui ne ramèneront que peu d’économies à la maison et ne bénéficieront d’aucune retraite faute de paiement des cotisations. Analysant finement le développement de chaque secteur de l’économie polonaise depuis 20 ans, les cinq professeurs d’économie concluent que la Pologne ne vit que de quelques secteurs prospères : l’industrie extractive avec 100 000 mineurs employés dans les mines de charbon de Silésie, le cuivre très recherché sur les marchés internationaux, l’industrie agro-alimentaire fortement investie par les multinationales qui font de la Pologne une plaque tournante de la production pour toute l’Europe de l’Est sans que les matières premières agricoles soient forcément achetées aux producteurs polonais. Ajoutons-y ce qui reste du textile, de l’automobile, des machines outils, 100 000 personnes employées dans la grande distribution entièrement aux mains des capitalistes occidentaux et les services aux entreprises (informatiques, nouvelles technologies), et le tableau sera complet. La Pologne reste absente des industries à forte valeur ajoutée (biotechnologies, informatique, conception des produits), sa population est vieillissante, sa natalité faible ou négative. Il est tout à fait possible que ce soient les générations futures qui paieront au prix fort les effets négatifs cumulés de deux décennies de politiques ultra-libérales.

    Un des effets majeurs de ces politiques est la persistance d’un fort endettement public. Selon l’analyste politique Dariusz Zalega, comme dans tous les pays européens, ce sont les politiques d’imposition favorisant les entreprises multinationales qui sont à l’origine non pas d’une crise des dépenses, mais d’une crise des recettes. Le capital étranger investi en Pologne est en effet exonéré d’impôts, totalement ou partiellement, et ses bénéfices ne sont pas réinvestis sur place car la loi ne les y obligent pas. Ainsi, la totalité des banques polonaises est aux mains du capital étranger, ce qui de plus soumet la Pologne aux conséquences de spéculations dangereuses menées dans de lointains pays. De plus, la privatisation massive a privé l’Etat de ressources financières : la plupart des entreprises, infrastructures et services publics (la téléphonie par exemple a été privatisée dès 1991) ont été bradés en dessous de leur valeur. Et il y va sans dire que la logique des privatisations est une loi d’airain : une fois son bien vendu, l’Etat n’en tire un bénéfice qu’une seule fois, lors de la vente. Alors que si l’entreprise lui appartient, elle peut dégager des ressources sur un très long terme…

    L’État néolibéral est un instrument de l’oligarchie et malheureusement il ne se soucie plus du bien-être de ses citoyens sur le long terme. Il compense son manque à gagner par l’endettement sur les marchés financiers. De plus, l’impôt sur les sociétés est bas : il est passé de 38% à 19%. La fraude fiscale des entreprises est très importante faute d’une administration efficace et dévouée au service public (20 milliards de złotys par an environ). Le système d’imposition est injuste et favorise l’endettement public : il n’y a que trois tranches d’imposition, ce qui fait que les plus pauvres, les plus nombreux, paient plus d’impôt sur le revenu que les plus riches. Même des personnes ne touchant que le salaire minimum de 300 euros par mois paient l’impôt sur le revenu. Les 10% de Polonais les plus riches qui trustent 80% des richesses du pays investissent alors dans des obligations d’État et sont les premiers bénéficiaires de la dette polonaise.

    L’endettement des ménages moyens (environ 800 euros de revenu par mois) est très fort3 : la faiblesse des salaires conduit à un endettement croissant pour l’achat de biens de consommation (logement, voiture, vacances, électronique…). Il n’y a qu’à se promener dans les centres des villes polonaises pour voir les officines de crédit liés aux banques occidentales qui ont remplacé les boutiques, les cafés et les lieux culturels. Ces établissements proposent des prêts à la consommation avec une facilité racoleuse : on se voit proposer un crédit à l’achat d’un billet de cinéma, en retirant son épargne au guichet ou même dans un distributeur automatique d’argent ! Gare au moment où il faudra bien en arriver à payer ces dettes : la crise de la dette est plus que probable en Pologne, dans un avenir proche. La crise de la dette se profile déjà avec la faillite prochaine des fonds de pensions polonais, endettés à hauteur de 250 milliards de złotys.

    Sans parler d’un autre sujet jamais abordé par les politiques et les médias mais déjà source de grandes inquiétudes pour les associations locales de citoyens qui tentent en vain d’alerter l’État et l’Union européenne sur la situation : les fonds structurels européens, censés permettre le développement régional et servir à la construction d’infrastructures, alimentent en fait l’endettement des villes et des collectivités territoriales car celles-ci doivent apporter d’important fonds propres afin de toucher les subventions. Incapables de le faire, les collectivités polonaises émettent des obligations vendues sur les marchés financiers… L’Union européenne est touchée de plein fouet par la crise de la dette. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la crise de la dette polonaise est devant nous.

    Sources :
    La dette polonaise de 1939 à 1970
– Monika Karbowska, La détente en Europe. Les relations franco-polonaises de 1956 à 1963, mémoire de DEA d’Histoire des Relations internationales contemporaine, Université de Paris I Panthéon Sorbonne, 1995.
– Monika Karbowska, notes pour une thèse de doctorat de 3ème cycle Les relations franco-polonaises de 1956 à 1969, Archives du MAE, des ministères de l’économie et du budget, de l’industrie et de l’équipement, de l’agriculture et de l’éducation nationale.
    L’économie polonaise de 1980 à nos jours
– Andrzej Karpiński, Tadeusz Kowalik, Paweł Kozłowski, Kazimierz Łaski, Stanisław Paradysz, Dwudziestolecie polskich przemian. Konserwatywna modernizacja (« 20 ans de transformations polonaises. La modernisation conservatrice »). Académie Polonaise des Sciences, Chaire des Sciences Economiques. Varsovie, 2011.
– Urszula Kuzinska, “Le choc sans la thérapie. 20 ans après l’imposition de la doctrine néolibérale en Pologne », < http://uep-eul.org/wp-content/uploads/2010/12/Urszula-Kuzińska-20-ans-de-choc-capitaliste-en-Pologne.doc >
– Jacek Tittenbrun, Z deszczu pod rynnę. Meandry polskiej prywatyzacji (« Fuir la pluie pour se réfugier sous la gouttière. Les méandres de la privatisation polonaises »), 4 tomes, Zysk i ska, 2008-2009.
– Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2009, chapitre sur la Pologne.

    La dette polonaise de 1970 à nos jours
Dariusz Zalega, « La domination des fonds de pensions », dans La dette ou la vie, sous la rédaction de Damien Millet et Eric Toussaint, CADTM, 2011
Dariusz Zalega, « Skad sie bierze polski dlug publiczny ? » (« D’où vient la dette publique polonaise ? »), Le Monde Diplomatique Polska, juillet 2011.
--------------–


    Notes :
1 Article paru dans https://fr.sott.net/article/16859-La-dette-polonaise-ses-origines-politiques-et-ses-consequences, reproduit ici avec l’autorisation de l’auteure.
2 NDLR. Fondée d’ailleurs dans la foulée d’une initiative internationale de solidarité avec l’insurrection polonaise de 1863 qui éveilla une sympathie massive dans tous les milieux révolutionnaires européens, à commencer par Karl Marx.
3 NDLR. 80% des Polonais ne possèdent aucune épargne et vivent au jour le jour, ce qui explique qu’un coup dur, chômage, maladie, etc. entraine quasi-automatiquement un effondrement du foyer, à commencer par l’expulsion de son logement pour incapacité de payer son loyer, à partir de quoi la spirale de la misère dont on ne peut plus sortir est engagée. Ce sont uniquement les réseaux de solidarité familiale encore forts en Pologne qui amoindrissent les effets de la loi d’airain du capitalisme. Parfois les œuvres caritatives de l’Église aussi, ce qui lui permet de renforcer son pouvoir en s’appuyant sur les pauvres.

    #Pologne #Dette

  • #Relocalisation et #réinstallation : les efforts accrus en matière de réinstallation et de relocalisation doivent être poursuivis

    Réinstallation

    Le nombre de réinstallations à partir de la Turquie dans le cadre de la déclaration UE-Turquie a continué à augmenter et cette tendance devrait encore se renforcer dans les mois à venir, à mesure que les États membres concluent l’évaluation des dossiers qui leur sont transmis par la Turquie, par l’intermédiaire du HCR. Depuis le 4 avril 2016, 511 Syriens ont été réinstallés dans l’UE depuis la Turquie, dont 330 depuis l’adoption du précédent rapport, et le nombre d’États membres qui participent activement au programme a augmenté. Depuis le précédent rapport d’avancement, outre la Finlande, l’Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas et la Suède, des réinstallations ont également eu lieu en Italie, au Luxembourg et au Portugal.

    Selon les informations communiquées par les États participants, au 10 juin 2016, 7 272 personnes avaient été réinstallées dans le cadre du programme de réinstallation de l’UE approuvé le 20 juillet 2015, la plupart au départ de la Turquie, du Liban et de la Jordanie. Ces personnes ont été accueillies par 19 États de réinstallation (Autriche, Belgique, République tchèque, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Islande, Irlande, Italie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Suède, Suisse et Royaume-Uni).

    Relocalisation

    Au cours de la période couverte par le rapport, du 13 mai au 14 juin, le nombre de relocalisations a augmenté et 780 personnes supplémentaires ont été relocalisées, soit près du double du chiffre de la période précédente. Cela porte le nombre total de personnes relocalisées au 14 juin à 2 280 (1 503 à partir de la Grèce et 777 à partir de l’Italie). Bien qu’il constitue un progrès, ce nombre est encore loin de l’objectif proposé par la Commission consistant à relocaliser 6 000 personnes par mois. Les États membres sont loin de respecter l’engagement qu’ils ont pris dans le cadre des décisions du Conseil relatives à la relocalisation. La moyenne mensuelle des personnes relocalisées à partir de la Grèce se situe actuellement entre 260 et 300 environ. En outre, l’augmentation des relocalisations s’explique en grande partie par les efforts accrus déployés par les États membres qui participaient déjà le plus activement au programme de relocalisation.

    Le nombre de transferts et d’engagements au titre de la relocalisation en Italie reste particulièrement faible compte tenu du nombre croissant de demandeurs de relocalisation potentiels qui arrivent en Italie.

    En Grèce, près de 49 000 demandeurs d’asile et migrants se trouvent dans des installations officielles d’accueil temporaire sur le continent, où ils attendent leur enregistrement et le traitement de leur dossier. Avec l’aide financière de la Commission et le soutien du Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur le terrain, le service d’asile grec a lancé, le 8 juin, une vaste campagne de pré-enregistrement afin de procéder à l’enregistrement préalable de 1 400 personnes par jour pour accélérer l’identification des demandeurs de relocalisation et le traitement complet de leur dossier. Un grand nombre de demandeurs d’asile supplémentaires sera prêt à être relocalisé dans les mois à venir — selon les prévisions, entre 60 et 65 % des personnes pré-enregistrées devraient appartenir à l’une des nationalités pouvant bénéficier de la relocalisation.

    Dans le rapport adopté aujourd’hui, la Commission salue les efforts consentis par certains États membres et recommande vivement à tous de mettre en place une planification efficace pour accroître les engagements et les transferts au titre de la relocalisation dans les six mois à venir. La réduction du délai de réponse aux demandes de relocalisation est également un élément essentiel à la bonne mise en œuvre du programme de relocalisation. Les contrôles de sécurité continuent à allonger considérablement le délai de réponse, qui dépasse parfois la limite de deux mois fixée par la décision du Conseil. La Commission invite également tous les acteurs concernés à intensifier la relocalisation des personnes vulnérables, en particulier les mineurs non accompagnés.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-2178_fr.htm
    #chiffres #statistiques #asile #migrations #réfugiés

  • Chronique Europe | Du 5 février au 7 mars 2016
    http://asile.ch/2016/06/06/chronique-europe-5-fevrier-13-mars-2016

    5 février Un mois après l’entrée en vigueur au Danemark de la loi permettant de saisir les valeurs patrimoniales des demandeurs d’asile au delà d’un certain montant, aucun bien n’a pour l’heure été confisqué. 19 février L’Autriche prend des mesures drastiques et réintroduit les contrôles à ses frontières : elle n’accepte plus que 80 réfugiés par […]

  • Le cabinet du Dr Folamour, par Serge Halimi (juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/HALIMI/55769 #st

    Bientôt un domino tombera : trente mille voix ont manqué au candidat d’extrême droite pour devenir président de la République d’Autriche. La veille du scrutin, M. Jean-Claude Juncker avait prévenu : « Avec l’extrême droite, il n’y a ni débat ni dialogue possible. » Mais pouvait-on faire meilleur cadeau à une formation se prévalant d’être hors système qu’une telle admonestation de l’ancien premier ministre d’un paradis fiscal (le Luxembourg), devenu président de la Commission européenne grâce à un maquignonnage de la droite et des socialistes ? Lesquels ont gouverné ensemble à Vienne trente-neuf des soixante-neuf dernières années, et ont été balayés dès le premier tour de l’élection présidentielle.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/28335 via Le Monde diplomatique

  • #réfugiés : comment aider ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260516/refugies-comment-aider

    Près de 55 000 réfugiés en transit en Grèce, plus d’un million de personnes arrivées en Allemagne en 2015, plusieurs dizaines de milliers en Autriche... Ici et là sur le continent, les besoins pour accueillir cette population sont énormes et des collectifs se sont mis en place. En #France aussi, des initatives se développent. Recension des pistes pour aider.

    #association #bénévolat #collectif #engagement #europe #immigrés #ONG #solidarités