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  • « La laïcité française nourrit-elle le djihadisme ? » Un débat qui monte, qui monte… | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/115985/laicite-djihadisme

    Deux chercheurs américains soulignent dans une étude que « quatre des cinq pays enregistrant les plus forts taux de radicalisation dans le monde sont francophones ». Ils accusent la « culture politique française » et la conception de la laïcité de « virulence ». Une critique déjà soulevée ces derniers mois par de nombreux intellectuels français.

    « Il y a une polémique qui naît avec des déclarations de chercheurs aux Etats-Unis, sur la conception française de la laïcité qui pourrait nourrir le djihadisme, vous êtes d’accord avec cela ? », demandait ce dimanche 27 mars à son interlocuteur, le député Meyer Habib, notre contributeur Claude Askolovitch. « Je ne suis absolument pas d’accord avec cette théorie », répond le député, qui balaie d’un revers de main la question, explosive et dérangeante. Elle implique rien de moins que la remise en cause de notre conception actuelle des liens entre l’Etat et les religions, et des nombreuses « lois sur le voile » édictées depuis 2004.
    Les chercheurs en question sont Will McCants et Chris Meserole, ils appartiennent à la Brookings Institution, un institut de recherche réputé aux Etats-Unis. Ils ont écrit, dans un article publié jeudi dans la revue Foreign Affairs, intitulé « The French Connection » et résumé par l’AFP, que les valeurs politiques et culturelles françaises jouent un rôle clé dans la radicalisation islamiste. Tout part d’un constat qui interpelle : « Aussi bizarre que cela puisse paraître, quatre des cinq pays enregistrant les plus forts taux de radicalisation dans le monde sont francophones, dont les deux premiers en Europe », écrivent-ils.
    « L’approche française de la laïcité est plus incisive que, disons, l’approche britannique. La France et la Belgique, par exemple, sont les deux seuls pays européens à bannir le voile intégral dans les écoles publiques », notent McCants et Meserole. « Par habitant musulman, la Belgique produit nettement plus de combattants étrangers que le Royaume-Uni ou l’Arabie Saoudite ».

  • Comme d’autres pays, la France est en retard du point de vue recommandations nutritionnelles... le profit dirige malheureusement notre pays.
    #sick.sad.world

    Ne suis surtout pas ce régime, tu aurais de graves déficiences


    France ( manger bouger )
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    Tant que leurs apports en nutriments sont assurés, les enfants peuvent être élevés sainement avec un régime végétarien ou végane. [...] Vous pouvez obtenir tous les nutriments dont votre corps a besoin avec une planification bien menée et une bonne compréhension de ce qui constitue un régime végane (végétalien) sain et équilibré.

    UK
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    Si vous êtes végane, assurez-vous de consommer suffisamment de protéines et de fer pour couvrir vos besoins (voir ci-dessus), mais il peut également être difficile de couvrir les besoins en vitamine B12. Les aliments suivants sont de bonnes sources de vitamine B12 : extrait de levure ; pain enrichi ; céréales de petit déjeuner enrichies.

    Écosse
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    dans le cadre d’un régime végétalien strict (c’est-à-dire sans aucun produit d’origine animale), couvrir les besoins liés à la grossesse devient beaucoup plus complexe, car les risques de carences sont multiples (protéines, fer, calcium, zinc et vitamine B12). Dans ce cas, il est recommandé de prendre un supplément nutritionnel (demandez conseil à votre médecin) et de se faire accompagner d’un(e) diététicien(ne).

    Belgique (alimentation végétalienne mentionnée juste pour les femmes enceintes... mais au moins elle n’est pas tout simplement « à bannir » comme chez nous)
    _

    L’idée répandue selon laquelle il est difficile de couvrir ses besoins journaliers en protéines avec un régime végétarien relève d’une mauvaise compréhension. Il est vrai que les aliments végétariens contiennent souvent moins de protéines et des protéines de qualité inférieure à celle des aliments carnés, mais un régime végétal diversifié peut aisément couvrir les besoins en protéines [...] Aucun groupe d’aliments ne réunit à lui seul tous les nutriments dont le corps a besoin. C’est pourquoi l’alimentation doit être constituée de groupes de végétaux variés.

    Danemark (alimentation végétalienne qui semble mal vue mais prise en compte)
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    source et autres informations
    http://www.dietethics.eu/fr/nutrition/recommandations-nationales/france.php

  • « Hors-jeu » : plongée exclusive dans les coulisses du foot
    https://www.rtbf.be/sport/football/detail_hors-jeu-plongee-inedite-dans-les-coulisses-du-football?id=9268523

    Parmi les 99 cartes à collectionner : 5 cartes ancrées spécifiquement en Belgique. Trois d’entre elles ont été préparées par la rédaction RTBF (2 cartes sur l’arrêt Bosman il y a 20 ans avec le témoignage de Luc Misson, et 1 enquête sur la galaxie Luciano D’Onofrio). Les deux autres sont centrées sur Maarten Dedobbeleer, le community manager des Diables Rouges, et sur le crowdfunding pour acheter des joueurs avec Bart Lammens de Saint-Trond… La volonté de la RTBF était d’ajouter des thématiques belges à l’expérience globale.

    #HorsJeu #Autopromo #presse #foot

  • #NuitDebout : comment dépasser l’#expérience_citoyenne dans un #projet_politique ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/nuit-debout-comment-conjuguer-l#comments

    #Occupy_Wall Street_a montré les risques de dispersion qui menacent les #mouvements_sociaux quand le formalisme démocratique l’emporte sur la formulation d’objectifs politiques. La Nuit debout devra trouver les moyens d’aller au-delà de l’occupation…

    #démocratie_directe #procédure

  • #StopViolsDjibouti : soutenons les femmes djiboutiennes en grève de la faim - Osez le feminisme !
    http://osezlefeminisme.fr/stopviolsdjibouti-soutenons-les-femmes-djiboutiennes-en-greve-de-la-

    11 avril, 18ème jour de grève des femmes djiboutiennes à Paris.

    Elles dénoncent les viols systématiques commis par l’armée Djiboutienne, en toute impunité. Ces femmes sont déterminées à faire entendre leur voix pour que leurs plaintes soient enregistrées et les violeurs jugés.

    Elles attendent une parole forte de l’Etat Français et demandent :
    – L’enregistrement de leurs plaintes par l’Etat djiboutien
    – La reconnaissance de ces viols comme crimes de guerre
    – L’ouverture d’une enquête internationale sur toutes les exactions commises à l’encontre des femmes en République de Djibouti
    – Le jugement des soldats coupables des viols
    – Le respect des conventions régionales et internationales ratifiées par Djibouti dont la CEDAW

    Elles étaient 10 depuis le 25 mars, l’une d’elles a dû être évacuée mais elles restent déterminées.

    Soutenues depuis le début par l’association Femmes solidaires, elles ont besoin de relais et de médiatisation.

    Osez le féminisme ! s’associe à cette mobilisation et encourage à diffuser largement sur les réseaux sociaux et dans vos contacts ce visuel et le message que portent courageusement ces femmes.

    #colonialisme #colonisation #culture_du_viol #viol #Françafrique

    • http://www.politis.fr/articles/2016/04/des-femmes-en-greve-de-la-faim-contre-limpunite-du-viol-a-djibouti-34498

      Des femmes en grève de la faim contre l’impunité du viol à Djibouti

      Depuis le 25 mars, elles ne mangent plus. C’est leur dernier recours pour alerter le monde sur les viols perpétrés par l’armée djiboutienne en représailles contre l’opposition.

      Elles ont les traits tirés, la plupart restent allongées dans leur lit le plus clair de la journée. Femmes Solidaires les a installées dans ses locaux à Arcueil, au sud de Paris. Depuis le 25 mars, Aïsha Dabalé, Fatou Ambassa et les autres mènent une grève de la faim, « notre dernier recours pour nous faire entendre » disent-elles, contre le fléau des viols impunis à Djibouti. Elles étaient 10 au début, elles ne sont plus que 9. Une d’elle, trop affaiblie, a été contrainte par les médecins de se réalimenter. Depuis peu, une autre vomit dès qu’elle boit de l’eau : « Les médecins pensent l’évacuer », alerte Aïsha Dabalé. Toutes sont réfugiées résidentes en France et en Belgique.

      Quatre des ces femmes ont elles-mêmes subi un viol. Une d’elles, Fatou Abdallah, handicapée, n’avait alors que 17 ans. Les autres mènent ce combat pour des proches qui en ont été victimes. C’est le cas de Fatou Ambassa, qui a vu sa cousine Halima, 16 ans, se laisser mourir à la suite d’un viol perpétré par plusieurs soldats, devant ses parents.

      Si elles ont décidé de mener cette grève de la faim pendant la campagne électorale à Djibouti, c’est parce qu’elles espèrent que leur message aura d’autant plus de résonance : « Autrement nous sommes inaudibles. Le seul moment où les médias parlent de Djibouti, c’est pendant la campagne électorale ! »

      Le viol des femmes, arme de répression contre l’opposition

      Aïsha Dabalé est la porte-parole en France du Comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité. Elle explique que les soldats de l’armée régulière utilisent le viol comme moyen de représailles contre les forces armées de l’opposition (Frud) : « Ils s’attaquent aux civils depuis leurs casernes installées dans le nord et le sud ouest du pays, où opère la résistance armée. À chaque revers militaire, ce sont les villageois qui trinquent, parce qu’ils sont soupçonnés de sympathie envers l‘opposition. Mais leur cible privilégiée, ce sont les femmes. C’est l’identité même de la communauté qu’ils tentent ainsi de détruire. »

      « S’en prendre au corps des femmes est un outil de domination, d’autant plus oppressant lorsque règne l’impunité », rappelle Sabine, Salmon, présidente nationale de Solidarité femmes, présente à leurs côtés. « Cette impunité totale empêche les victimes de s’exprimer, et pousse à la récidive. Cela ne peut plus continuer », ajoute Aïsha Dabalé.

      Le Comité réclame une enquête internationale suivie d’un procès, sur toutes les exactions à l’encontre des femmes : viols et autres violences sexuelles, tortures, arrestations arbitraires… « Le problème c’est que pour saisir la Cour pénale internationale, qui a condamné le viol comme arme de guerre, il faut que dans le pays d’origine où se sont passées ces violences, le circuit juridique classique des plaintes ait eu lieu. Sauf que cela ne se fait pas », alerte Sabine Salmon, accusant la communauté internationale de fermer le yeux sur la violation de droits fondamentaux, et le non-respect des conventions internationales.

      Elles demandent un « signal fort et une prise de position » de la part des autorités françaises, pour qu’elles les accompagnent dans cette demande d’enquête internationale. « La France est aujourd’hui notre seul espoir, parce qu’elle peut faire pression sur le gouvernement djiboutien. Djibouti reçoit une grande part des aides perçues par l’ancienne colonie française », tient à signaler Aïsha Dabalé.

  • Contrôle budgétaire : Belges et étrangers ne seront plus égaux devant le chômage
    http://www.rtbf.be/info/belgique/dossier/gouvernement-michel/detail_controle-budgetaire-les-etrangers-plus-eligibles-au-chomage-aux-memes-co

    Les travailleurs étrangers ne seront bientôt plus éligibles au chômage aux mêmes conditions que les Belges, selon des mesures d’économies prises à l’occasion du contrôle budgétaire. Le gouvernement les défend également par la volonté de lutter contre la fraude alors que certaines organisations tentent de profiter du système de sécurité sociale en Belgique.

    Dorénavant, les travailleurs étrangers devront avoir travaillé trois mois en Belgique - au lieu d’un jour actuellement - avant de pouvoir prétendre à des allocations de chômage.

    Autre nouveauté, les périodes pendant lesquelles un travailleur a été employé à l’étranger ne seront désormais prises en compte pour le calcul des allocations de chômage que pour les seuls résidents de l’Union européenne et des pays avec lesquels la Belgique a conclu une convention.

    Au minimum c’est approximatif (on a « droit » au chomage sur base d’un nombre de jours travaillés par période de référence et ce nombre et la période augmente avec l’âge) mais ça sent carrément le papier repris tel quel d’un communiqué et qui sert l’effet d’annonce recherché (fini de profiter... Comme si c’était la règle et le respect du droit l’exception).

    #todo_check_de_quoi_il_retourne_exactement

  • La société l’a eut : Renaud : « J’aime bien les flics »
    http://letitsound.blogs.lalibre.be/archive/2016/04/06/renaud-j-aime-bien-les-flics-1150568.html

    « Je n’ai plus 20 ans mais bientôt 64. J’ai un peu évolué et les flics aussi. Ils ont changé. Aujourd’hui, ils sont jeunes. Ils sont fraternels avec moi. Ils essayent de réprimer les émeutes que les crétins anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes propagent pour lancer des cailloux sur les pauvres CRS et les flics. J’ai changé. J’aime bien les flics. Ils sont là pour nous protéger, pour faire régner un semblant d’ordre républicain, démocratique. Et cela même si je chante toujours ces chansons de colère des années 75-80 : ‘Où est-ce que j’ai mis mon flingue’, ‘Hexagone’, ‘Camarade bourgeois’. Des chansons qui étaient un peu gamines, des restes de 68 qui me remontaient à la surface… »

  • Envoyez un mail de protestation au ministre des finances Belge pour lui demander de mettre fin à l’évasion fiscale française par la Belgique

    Quand le gouvernement belge mettra t’il fin à l’évasion fiscale française avec l’aide de son pays ?
    Exigez le remboursement des cadeaux fiscaux aux milliardaires français !
    Faites lui part de votre avis sur le rôle de paradis fiscal pour français que s’est donné la Belgique.

    Pour cela, utilisez cette page web, et son système d’envoi de mails au ministre des finances belge, mis à disposition des Belges par le PTB.

    http://ptb.be/mail-panamapapers

  • Barcelone mettra en place plusieurs mesures destinées à favoriser l’accès à une alimentation végétarienne et végétalienne, notamment à travers la participation officielle de la ville aux Lundis sans viande (Meat-free Mondays), une campagne mondiale déjà soutenue par les villes de San Francisco ou de Gand en Belgique (qui la célèbre le jeudi). Ainsi, “toute l’alimentation servie par l’administration de la ville sera végétarienne les lundis”. Par ailleurs, le journal précise que tous les événements organisés avec le soutien de la ville incluront des options végétarienne et végétalienne.

    http://www.l214.com/communications/201602-23-barcelone-ville-vege-friendly

  • Panama Papers : le fils d’Abbas détient un million de dollars dans une société offshore | Middle East Eye |
    8 avril 2016
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/panama-papers-le-fils-d-abbas-d-tient-un-million-de-dollars-dans-une-

    Le fils du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas possède un million de dollars en actions dans une société offshore associée à l’AP, révèle un ensemble de documents divulgués connus sous le nom de « Panama Papers ».

    Tareq Abbas a été ajouté au conseil d’administration de l’Arab Palestinian Investment Company (APIC) en 2011. En juin 2013, Tareq détenait 982 000 dollars d’actions de cette société.

    Selon un article de Haaretz sur l’APIC, la société a été enregistrée dans les îles Vierges britanniques en septembre 1994.

    La position d’Abbas à l’APIC laisse planer le doute sur d’éventuels conflits d’intérêts. Le droit international exige que les entreprises comme Mossack Fonseca vérifient si leurs clients sont des « personnes politiquement exposées » (PPE) – ou des membres de la famille des responsables du gouvernement et des associés. La loi impose aux entreprises de surveiller étroitement les PPE en matière de blanchiment d’argent, de fraude fiscale ou d’autres délits de corruption.

    #Panama_papers

    • Panama Papers : Les révélations sont pilotées par l’ICIJ, organisme financé et géré entièrement par le Center for Public Integrity aux États-Unis, soutenu par des fondations comme
      – la Ford Foundation,
      – le Rockefeller Family Fund,
      – la WK Kellogg Foundation,
      – l’Open Society Foundations (Soros).
      Rien donc sur les comptes de sociétés américaines pour l’instant.
      Beaucoup de choses sur ceux que les états unis ne savent pas blairer.
      Toujours le voile sur les autre paradis fiscaux, Luxembourg, Belgique, Lichtenstein, Pays Bas, Monte Carlo . . .

      http://www.campuslille.com/index.php/entry/panamapapers-loi-el-khomri-chomage

    • Ce sont de révélations politiquement et économiquement essentielles . Tous ceux qui se plaignent de la pression fiscale en France savent maintenant qu’ils n’ont qu’à réclamer que les riches et les multinationales paient leur du, cela allègera la charge des PME et des catégories moyennes et peu aisées.

      Le manque de moyens de l’état, la dette, tout cela trouve sa cause dans cette fraude fiscale devenue massive avec la mondialisation des mouvements de capitaux.

      Ce qu’il faut c’est entretenir la révolte contre ces fraudeurs et la classe politique qui les laisse faire et pour certains les encourage et y participe.

      Pourquoi les Panama Papers épargnent les américains :

      http://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/021818134554-pourquoi-les-panama-papers-epargnent-les-americains-1211715.ph

  • Belgique. A #bruxelles, la #police menotte des militants anti-racistes | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/belgique-bruxelles-la-police-menotte-des-militants-anti-racis

    Réunis le 2 avril dans le centre de la capitale belge, des militants, parmi lesquels le président de la ligue des droits de l’homme, ont été arrêtés et menottés. Pour la presse belge, la police n’avait pas déployé le même zèle lors de la manifestation d’extrême droite le week-end précédent. — Permalink

    #politique

  • La grande crise des amphibiens

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/04/04/sale-temps-pour-les-grenouilles_4895475_1650684.html

    Les amphibiens disparaissent. Ne tournez pas la page. Vous pensez tout savoir sur le sujet  ? Ou peut-être vous sentez-vous juste las face aux atteintes répétées infligées à la biodiversité par notre société moderne   : disparition annoncée des rhinocéros, fin presque programmée des ours polaires, risques extrêmes encourus par les tigres ou les orangs-outans – une liste évidemment non exhaustive ?

    C’est pourtant une tout autre histoire qui se joue ici. Ou plus exactement une histoire voisine, mais à une tout autre échelle. Les autorités de protection de la nature l’admettent en ­effet désormais  : les amphibiens constituent le groupe vivant le plus menacé sur notre planète, et de loin. Pas une espèce, ni même une famille ou un ordre, mais bien une classe dans son ensemble. Autrement dit, l’équivalent des mammifères, des reptiles ou des oiseaux.

    Les chiffres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la principale ONG mondiale en la matière, sont édifiants. Sur les quelque 7 500 espèces d’amphibiens répertoriées à travers le monde, 41 % sont d’ores et déjà classées dans les catégories « vulnérables  », «  en danger  » ou «  en danger critique  ».

    Et à chaque nouvel état des lieux, le sort de ce maillon essentiel de la chaîne alimentaire, prédateur d’insectes et proie des mammifères, oiseaux et serpents s’assombrit. Encore l’organisation fait-elle preuve d’une extrême prudence. Ainsi ne recense-t-elle officiellement l’extinction que de 33 espèces… depuis l’année 1500.

    168 espèces disparues en vingt ans

    Pour bien mesurer l’importance de l’événement, Vance Vredenburg, biologiste à l’université d’Etat de San Francisco (Californie), propose de prendre « un peu de recul ». « Ces animaux existent depuis 360 millions d’années, rappelle-t-il. Ils ont donc survécu aux quatre dernières extinctions massives que la Terre a connues – ils étaient apparus après la première grande extinction. Ils ont vu naître et disparaître les dinosaures. Alors pourquoi sont-ils à leur tour en danger ? Et pourquoi maintenant ? »

    Coutances, Normandie. Après quatre jours de pluie, le soleil irise la campagne et Mickaël Barrioz, président de la Société herpétologique de France, est de sortie. Objectif du jour : Le Gast, petite commune à la limite de la Manche et du Calvados. Et plus particulièrement sa retenue d’eau. Dans le cadre du programme national « Pop amphibiens », le naturaliste du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) dresse la cartographie de la présence des amphibiens sur quelque mille points d’eau de la région.

    Tous les deux ans, entre mars et en juin, de jour ou de nuit, lui et ses collègues viennent traquer, ici les œufs (on dit les « pontes »), là les larves ou les adultes, quand il ne s’agit pas juste de distinguer le chant des mâles à la période des amours.

    Dans la voiture, déjà, Mickaël Barrioz a commencé ses explications. « Regardez autour de vous ces champs de maïs : il y a dix ans, c’était des prairies. Les grenouilles pouvaient s’y déplacer. Elles vivaient sous les haies ou dans les fossés, se reproduisaient dans les mares qui servaient d’abreuvoirs. Mais les prairies ont été retournées, les haies abattues, les mares abandonnées car jugées trop peu saines. Les grenouilles se retrouvent prises au piège. »

    Résistance et fragilité

    Car leur résistance ancestrale cache une grande fragilité. « En raison de leur mode de vie, d’abord », insiste Annemarie Ohler, professeure au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) de Paris : terrestres en temps normal, la grenouille et ses divers cousins gagnent le milieu aquatique pour pondre. « Ils sont donc doublement menacés », poursuit la batracologue. Oublions les facétieux alytes accoucheurs, dont les mâles portent les œufs autour de leurs pattes, les Pipa pipa du Surinam, qui les incrustent sur le dos de la femelle, ou encore les Limnonectes larvaepartus des Célèbes, qui engendrent directement des têtards.

    L’écrasante majorité des espèces déposent dans l’eau des œufs qui, une fois éclos, donnent naissance à des larves – les têtards – munies d’une queue et de branchies. Quelques mois et une métamorphose plus tard, l’animal prend sa forme adulte, les branchies sont abandonnées au profit de poumons et la grenouille gagne la terre ferme. Elle n’a pas pour autant perdu ses capacités d’amphibien. La nage, bien sûr. Surtout, la finesse de sa peau, qui lui permet de continuer à assimiler l’oxygène de l’eau. Une seconde source d’inspiration, donc.

    Mais aussi de fragilité, dès lors que mares et étangs deviennent les déversoirs de toutes sortes de produits chimiques, engrais, herbicides, insecticides... Véritables éponges à polluants, les grenouilles, lorsqu’elles ne succombent pas, voient leur cycle de reproduction gravement perturbé.

    En 2006, le toxicologue américain Tyrone Hayes (université de Berkeley) a ainsi montré les effets délétères de plusieurs pesticides sur le système hormonal des amphibiens (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1874187) non seulement à haute dose, mais même à très faible dose, pour peu qu’ils se trouvent associés chez le même animal. « Mais là encore, il faut élargir la focale, insiste le biologiste. Les pesticides seuls sont nocifs, nous l’avons montré, mais c’est leur association avec d’autres menaces, comme la destruction de leur habitat ou le réchauffement climatique, qui les rend redoutables. »

    Mickaël Barrioz en sait quelque chose. Car ce sont aussi les effets du changement de température qu’il traque aujourd’hui. Il a chaussé ses bottes, embarqué nasses et épuisette, et fixe désormais l’eau. Rien à l’horizon pour l’œil profane. Mais lui repère tout de suite un chapelet d’œufs de crapaud commun dans une petite mare, récemment creusée par les aménageurs de la retenue du Gast. Un coup d’épuisette, et un triton palmé apparaît. De bonnes nouvelles, compte tenu de la jeunesse du site.

    Innombrables obstacles

    Mais la vraie quête est ailleurs : c’est la grenouille rousse. Entre 2007 et 2014, l’espèce a connu une chute vertigineuse évaluée à 36 % des effectifs. « Treize des quinze espèces normandes sont en baisse. Mais celle-là particulièrement. Et si l’on cherche un point commun aux baisses les plus fortes, on découvre des espèces septentrionales qui sont ici en l imite de leur aire de répartition. Quand la température monte, c’est elles qui en subissent les effets. » C’est vrai de la grenouille rousse, mais aussi du triton ponctué ou encore de l’alyte accoucheur, qui tous flirtent avec les 30 % de baisse.

    « Les amphibiens sont ectothermes, c’est-à-dire que la température de leur corps évolue avec celle de l’extérieur, poursuit Mickaël Barrioz. Avant, ils pouvaient se déplacer, aller vers des zones plus froides. Mais les obstacles sont devenus innombrables et leur capacité de dispersion très limitée, bien moindre que celle des reptiles, par exemple. » Des espèces entières ont ainsi disparu de Normandie, tel le sonneur à ventre jaune, désormais confiné dans une mare de l’Eure.

    Aujourd’hui, pourtant, dans ce petit coin de Normandie, la pêche se révèle rassurante. Non seulement, au terme de trois heures de traque, Mickaël Barrioz a repéré des pontes de grenouilles rousses dans tous les sites où elles avaient déjà été observées, mais aussi dans deux nouvelles mares, dont elles étaient jusqu’ici absentes. Un constat qui corrobore ceux de plusieurs collègues. « Est-ce juste un petit répit ? Un rebond ? Impossible de le dire. Mais nous avons eu tellement de mauvaises nouvelles, il faut savourer les bonnes. »

    « Batrachochytrium dendrobatidis », tueur en série

    Vance Vredenburg, lui, n’en a pas connu beaucoup depuis qu’il a consacré sa carrière de biologiste à l’étude des amphibiens. Il y eut bien cette thèse, au cours de laquelle il fit remonter la population de grenouilles dans un lac de la Sierra Nevada en en retirant une espèce de truite que des pêcheurs avaient cru bon d’introduire. Et puis il a rencontré son ennemi. Un champignon de la famille des chytrides, répondant au doux nom de Batrachochytrium dendrobatidis. En réalité, un tueur en série, fiché sous le diminutif de « Bd ».

    La première alerte est arrivée en 1988. Aux Etats-Unis, David Wake, sommité mondiale de la discipline, avait envoyé une étudiante étudier les grenouilles à pattes dorées dans la Sierra Nevada. La jeune femme était rentrée bredouille. Sceptique, Wake avait décidé d’aller voir par lui-même. Il est tombé sur des centaines d’animaux morts.
    Le même été, une chercheuse américaine travaillant dans la réserve naturelle de Monteverde (Costa Rica) n’avait pu retrouver les superbes crapauds dorés qu’elle avait étudiés l’année précédente. Qu’étaient-ils devenus ? Et voilà qu’en Australie, des herpétologues faisaient à leur tour état de « disparitions énigmatiques d’amphibiens », toujours dans un parc national. « Des effondrements pareils, dans des zones parmi les mieux protégées de la planète : il se passait quelque chose de nouveau », résume Vance Vredenburg.

    L’enquête commence. Il faudra dix ans pour trouver le nom du suspect : Bd. Quelques années supplémentaires pour décrire son modus operandi – une attaque de la kératine, qui s’épaissit jusqu’à étouffer l’animal –, et quelques-unes encore pour démontrer que le champignon est bien le responsable de ce génocide. Mais pas tout à fait à lui seul. Les dizaines d’équipes mobilisées pour sa traque finissent par découvrir que quatre souches de l’agent pathogène se partagent le monde.

    Parmi elles, une seule se révèle véritablement fulminante : BdGPL. Encore les batraciens européens semblent-ils largement épargnés par la chytridiomycose, nom scientifique donné à la maladie. « En France, nous avons effectué des prélèvements sur environ 400 populations, explique Claude Miaud, biologiste et directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études. 30 % d’entre elles étaient infectées. Mais seuls trois lacs pyrénéens isolés ont connu des morts massives. »
    En 2012, un scénario se dégage. D’un côté, Vance Vredenburg plonge dans les collections muséales et retrouve le champignon sur des animaux datant de 1885. « Ils venaient de l’Illinois, une région où Bd ne provoque pas de morts massives », souligne-t-il.

    De l’autre, Matthew Fisher et ses collègues de l’Imperial College de Londres dressent la première carte génomique des différentes souches. Leur conclusion : apparu par recombinaison de souches différentes il y a quelques dizaines d’années, BdGPL a profité du commerce mondial pour frapper des zones jusqu’ici vierges de champignons. Autant dire que si Bd a appuyé sur la gâchette, c’est bien l’homme et son activité débordante qui ont armé le tueur.

    Sauf que, depuis, une équipe américaine a revu à la hausse l’âge de BdGPL. « Peut-être plusieurs siècles, sourit Claude Miaud. Donc bien avant le pic de transport commercial. » L’homme moderne aurait donc un alibi ? « Il constitue clairement un facteur aggravant, poursuit-il. En Asie, par exemple, on a vu une surcontamination à proximité des fermes où l’on élève des grenouilles-taureaux, connues pour être porteuses saines de l’agent infectieux. Mais on ne peut pas tout lui attribuer. La recherche va encore devoir préciser le patron global de l’émergence des lignées les plus virulentes. »

    Salamandres en danger

    La mobilisation internationale a en tout cas permis de mieux réagir aux attaques suivantes. Car celles-ci semblent se multiplier. Venu d’Asie, où il cohabitait tranquillement avec ses hôtes, un nouveau champignon a débarqué aux Pays-Bas il y a trois ans et a fondu sur les salamandres. Baptisé Bsal, il tue 100 % des animaux infectés en quelques jours. L’Allemagne et la Belgique sont touchées. Les autres pays, dont la France, sont en alerte. En novembre 2015, après une campagne nationale des défenseurs de la nature, les Etats-Unis ont interdit l’importation de salamandres.

    Un embargo exceptionnel à la mesure du statut dont jouit là-bas l’animal. Le pays abriterait à lui seul près de la moitié des espèces mondiales. Quant à la biomasse des salamandres et des tritons, elle dépasserait dans les forêts celle des cerfs et des ours. « Vous cherchiez une bonne nouvelle ? La réaction collective face à Bsal en est une », insiste Vance Vredenburg.

    En France, c’est une épidémie de ranavirus (http://www.jwildlifedis.org/doi/abs/10.7589/2015-05-113?journalCode=jwdi&) – une famille de virus qui touchent également les reptiles et les poissons – qui a frappé les amphibiens voilà quatre ans. Dans le Jura d’abord, mais surtout dans une dizaine de lacs de Savoie et du Mercantour. « Sur chaque site, plusieurs centaines d’animaux ont disparu », souligne Claude Miaud. Le responsable ? Même si l’étude épidémiologique doit être conduite cet été, les scientifiques soupçonnent fortement l’introduction de poissons venus de la pisciculture. Autrement dit, l’homme.

    Alors que faire ? Pour lutter contre la destruction des habitats, des batteries de règlements ont été édictées. « Mais je ne crois vraiment qu’à la sensibilisation, insiste Mickaël Barrioz. Convaincre les carriers et les agriculteurs qu’ils peuvent épargner les amphibiens à peu de frais, persuader les paysagistes qu’une haie n’est pas forcément composée de thuyas, qu’une mare peut exister sans poissons. Et retourner dans les écoles, auprès des plus jeunes. » Vaste programme.

    Reste Bd, celui qui a transformé une mort à bas bruit en crime médiatisé. Au Musée national des sciences naturelles de Madrid, on vient d’annoncer être parvenu, pour la première fois, à soigner des grenouilles malades, puis à les réintroduire dans un étang préalablement désinfecté. A travers le monde, d’autres élèvent les espèces les plus menacées en captivité dans l’espoir de les relâcher le jour venu. Quant à Carly Muletz Wolz, de l’Imperial College de Londres, elle vient d’être primée pour une thèse qu’elle consacre à l’action protectrice de certaines bactéries contre Bd.

    Son mentor Matthew Fisher, lui, est déjà presque passé à autre chose. Il profite des connaissances accumulées pendant quinze ans sur les amphibiens pour étudier les infections à champignons qui frappent les autres animaux, les plantes et... les humains.

    Les dix principales pathologies (http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/11/11/20150874) de ce type tuent, chaque année, près de 2 millions de personnes, rappelle-t-il, soit plus que la tuberculose et le paludisme réunis. Certains médecins pensent que le pire est pourtant à venir. De quoi s’interroger : et si, loin de constituer une particularité, la crise des amphibiens était un « signal », pour reprendre l’expression du toxicologue Tyrone Hayes ? Si ces animaux étaient, pour le dire avec les mots de Vance Vredenburg, « en première ligne face à la sixième extinction massive » ?

  • Environs 60 jihadistes membres de l’Etat islamique ont infiltré l’aéroport de Bruxelles, c’est ce que révèle une lettre explosive de la police de l’air de l’aéroport de Bruxelles citée par les quotidiens britanniques Mail On Line, The Sun et Daily Express et en Belgique par La Libre et Het Belang Van Limburg hier 31 mars.
    http://www.brujitafr.fr/2016/04/environs-60-jihadistes-membres-de-l-etat-islamique-ont-infiltre-l-aeroport

    L’image en question a été prise en septembre 2015 lors d’une visite d’Angela Merkel dans un camp de réfugiés déployé en Allemagne. Selon les utilisateurs de Twitter, le jeune homme sur la pho... Cette nouvelle n’a pas été publiée par l’Agence France-Presse...

  • "Soyons réaliste, demandons l’impossible."

    Titrant à partir d’un slogan de l’époque, Mai 68 : soyons réalistes, demandons l’impossible se propose de rendre compte de la façon dont cinq témoins – connus ou moins - de mai 1968 ont vécu la période, et ce qu’ils estiment en avoir retiré, d’un point de vue sociétal ou plus personnel. Philippe Godard signe toutes les notes de bas de page, la chronologie (de 1958 à la fin des années 1970), la bibliographie et aussi l’introduction de cet ouvrage. Dès les premières pages, le ton est donné : Philippe Godard est contre le néolibéralisme actuel et déplore le manque d’imagination de notre société. Mai 1968 aura été une révolution qui dépasse les clivages politiques, une prise de conscience d’une volonté générale de liberté et d’émancipation. Assez virulent, l’auteur précise toutefois qu’une interprétation n’est pas la vérité unique, puis laisse la place aux interviews, entièrement libres (pas de jeu de questions-réponses).

    la suite : http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/153-mai-68-soyons-realistes-demandons-l-impossible-1863.html

    Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations

    en lecture intégrale ici-même :
    http://arikel.free.fr/aides/vaneigem/traite-1.html

    L’insignifiant signifié

    En se banalisant, la vie quotidienne a conquis peu à peu le centre de nos préoccupations (1). - Aucune illusion, ni sacrée ni désacralisée (2), - ni collective ni individuelle, ne peut dissimuler plus longtemps la pauvreté des gestes quotidiens (3). - L’enrichissement de la vie exige, sans faux-fuyants, l’analyse de la nouvelle pauvreté et le perfectionnement des armes anciennes du refus (4)

    1

    L’histoire présente évoque certains personnages de dessins animés, qu’une course folle entraîne soudain au-dessus du vide sans qu’ils s’en aperçoivent, de sorte que c’est la force de leur imagination qui les fait flotter à une telle hauteur ; mais viennent-ils à en prendre conscience, ils tombent aussitôt.
    Comme les héros de Bosustov, la pensée actuelle a cessé de flotter par la force de son prore mirage. Ce qui l’avait élevée l’abaisse aujourd’hui. A toute allure elle se jette au-devant de la réalité qui va la briser, la réalité quotidiennement vécue.

    La lucidité qui s’annonce est-elle d’essence nouvelle ? Je ne le crois pas. L’exigence d’une lumière plus vive émane toujours de la vie quotidienne, de la nécessité, ressentie par chacun, d’harmoniser son rythme de promeneur et la marche du monde. Il y a plus de vérités dans vingt-quatre heures de la vie d’un homme que dans toutes les philosophies. Même un philosophe ne réussit pas à l’ignorer, avec quelque mépris qu’il se traite ; et ce mépris, la consolation de la philosophie le lui enseigne. A force de pirouetter sur lui-même en se grimpant sur les épaules pour lancer de plus haut son message au monde, ce monde , le philosophe finit par le percevoir à l’envers ; et tous les êtres et toutes les choses vont de travers, la tête en bas, pour le persuader qu’il se tient debout, dans la bonne position. Mais il reste au centre de son délire ; ne pas en convenir lui rend simplement le délire plus inconfortable.

    Les moralistes des XVI° et XVII° siècles règnent sur une resserre de banalités, mais tant est vif leur soin de le dissimuler qu’ils élèvent alentour un véritable palais de stuc et de spéculations. Un palais idéal abrite et emprisonne l’expérience vécue. De là une force de conviction et de sincérité que le ton sublime et la fiction de l’« homme universel » raniment, mais d’un perpétuel souffle d’angoisse. L’analyste, s’efforce d’échapper par une profondeur essentielle à la sclérose graduelle de l’existence ; et plus il s’abstrait de lui-même en s’exprimant selon l’imagination dominante de son siècle (le mirage féodal où s’unissent indissolublement Dieu, le pouvoir royal et le monde), plus sa lucidité photographie la face cachée de la vie, plus elle « invente » la quotidienneté.

    La philosophie des Lumières accélère la descente vers le concret à mesure que le concret est en quelque sorte porté au pouvoir avec la bourgeoisie révolutionnaire. Des ruines de Dieu, l’homme tombe dans les ruines de sa réalité. Que s’est-il passé ? A peu près ceci : dix mille personnes sont là, persuadées d’avoir vu s’élever la corde d’un fakir, tandis qu’autant d’appareils photographiques démontrent qu’elle n’a pas remué d’un pouce. L’objectivité scientifique dénonce la mystification. Parfait mais pour montrer quoi ? Une corde enroulée, sans le moindre intérêt. J’incline peu à choisir entre le plaisir douteux d’être mystifié et l’ennui de contempler une réalité qui ne me concerne pas. Une réalité sur laquelle je n’ai prise, n’est-ce pas le vieux mensonge remis à neuf, le stade ultime de la mystification ?

    Désormais, les analystes sont dans la rue. La lucidité n’est pas la seule arme. Leur pensée ne risque plus de s’emprisonner ni dans la fausse réalité des dieux, ni dans la fausse réalité des technocrates !

    2

    Les croyances religieuses dissimulaient l’homme à lui-même, leur bastille l’emmurait dans un monde pyramidal dont Dieu tenait lieu de sommet et le roi de hauteur. Hélas, il ne s’est pas trouvé le 14 Juillet, assez de liberté sur les ruines du pouvoir unitaire pour empêcher les ruines elles-mêmes de s’édifier en prison. Sous le voile lacéré des superstitions n’apparut pas la vérité nue, comme le rêvait Meslier, mais bien la glu des idéologies. Les prisonniers du pouvoir parcellaire n’ont d’autre recours, contre la tyrannie que l’ombre de la liberté.

    Pas un geste, pas une pensée qui ne s’empêtre aujourd’hui dans le filet des idées reçues. La retombée lente d’infimes fragments issus du vieux mythe explosé répand partout la poussière du sacré, une poussière qui silicose l’esprit et la volonté de vivre. Les contraintes sont devenues moins occultes, plus grossières, moins puissantes, plus nombreuses. La docilité n’émane plus d’une magie cléricale, elle résulte d’une foule de petites hypnoses : information, culture, urbanisme, publicité, suggestions conditionnantes au service de tout ordre établi et à venir. C’est, le corps entravé de toutes parts, Gulliver échoué sur le rivage de Lilliput, résolu à se libérer, promenant autour de lui son regard attentif ; le moindre détail, la moindre aspérité du sol, le moindre mouvement, il n’est rien qui ne revête l’importance d’un indice dont le salut va dépendre. Dans le familier naissent les chances de liberté les plus sûres. En fut-il jamais autrement ? L’art, l’éthique, la philosophie l’attestent : sous l’écorce des mots et des concepts, c’est toujours la réalité vivante de l’inadaptation au monde qui se tient tapie, prête à bondir. Parce que ni les dieux ni les mots ne parviennent aujourd’hui à la couvrir pudiquement, cette banalité-là se promène nue dans les gares et dans les terrains vagues ; elle vous accoste à chaque détour de vous-même, elle vous prend par l’épaule, par le regard ; et le dialogue commence. Il faut se perdre avec elle ou la sauver avec soi.

    3

    Trop de cadavres parsèment les chemins de l’individualisme et du collectivisme. Sous deux raisons apparemment contraires sévissait un même brigandage, une même oppression de l’homme esseulé. La main qui étouffe Lautréamont, on le sait, étrangle aussi Serge Essénine. L’un meurt dans le garni du propriétaire Jules-François Dupuis, l’autre se pend dans un hôtel nationalisé. Partout se vérifie la loi « il n’est pas une arme de ta volonté individuelle qui, maniée par d’autres, ne se retourne aussitôt contre toi ». Si quelqu’un dit ou écrit qu’il convient désormais de fonder la raison pratique sur les droits de l’individu et de l’individu seulement, il se condamne dans son propos s’il n’incite aussitôt son interlocuteur à fonder par lui-même la preuve de ce qu’il vient d’avancer. Or une telle preuve ne peut être que vécue, saisie par l’intérieur. C’est pourquoi il n’est rien dans les notes qui suivent qui ne doive être éprouvé et corrigé par l’expérience immédiate de chacun. Rien n’a tant de valeur qu’il ne doive être recommencé, rien n’a assez de richesses qu’il ne doive être enrichi sans relâche.

    De même que l’on distingue dans la vie privée ce qu’un homme pense et dit de lui, et ce qu’il est et fait réellement, de même il n’est personne qui n’ait appris à distinguer la phraséologie et les prétentions messianiques des partis, et leur organisation, leurs intérêts réels ; ce qu’ils croient être et ce qu’ils sont. L’illusion qu’un homme entretient sur lui et les autres n’est pas foncièrement différente de l’illusion que groupes, classes ou partis nourrissent autour d’eux et en eux. Bien plus, elles découlent d’une source unique : les idées dominantes, qui sont les idées de la classe dominante, même sous leur forme antagoniste.

    Le monde des ismes, qu’il enveloppe l’humanité tout entière ou chaque être particulier, n’est jamais qu’un monde vidé des sa réalité, une séduction terriblement réelle du mensonge. Le triple écrasement de la Commune, du Mouvement spartakiste et de Cronstadt-la-Rouge (1921) a montré une fois pour toutes les autres à quel bain de sang menaient trois idéologies de la liberté : le libéralisme, le socialisme, le bolchevisme. Il a cependant fallu, pour le comprendre et l’admettre universellement, que des formes abâtardies ou amalgamées de ces idéologies vulgarisent leur atrocité initiale par de pesantes démonstrations : les camps de concentration, l’Algérie de Lacoste, Budapest. Aux grandes illusions collectives, aujourd’hui exsangues à force d’avoir fait couler le sang des hommes, succèdent des milliers d’idéologies parcellaires vendues par la société de consommation comme autant de machines à décerveler portatives. Faudra-t-il autant de sang pour attester que cent mille coups d’épingle tuent aussi sûrement que trois coups de massue ?

    *

    Qu’irais-je faire dans un groupe d’action qui m’imposerait de laisser au vestiaire, je ne dis pas quelques idées - car telles seraient mes idées qu’elles m’induiraient plutôt à rejoindre le groupe en question -, mais les rêves et les désirs dont je ne me sépare jamais, mais une volonté de vivre authentiquement et sans limites ? Changer d’isolement, changer de monotonie, changer de mensonge, à quoi bon ! Où l’illusion d’un changement réel est dénoncée, le simple changement d’illusion devient insupportable. Or telles sont les conditions actuelles : l’économie n’a de cesse de faire consommer davantage, et consommer sans relâche, c’est changer l’illusion à un rythme accéléré qui dissout peu à peu l’illusion du changement. On se retrouve seul, inchangé, congelé dans le vide produit par une cascade de gadgets, de Volkswagen et de pocket books.

    Les gens sans imagination se lassent de l’importance conférée au confort, à la culture, aux loisirs, à ce qui détruit l’imagination. Cela signifie qu’on ne se lasse pas du confort, de la culture ou des loisirs, mais de l’usage qui en est fait et qui interdit précisément d’en jouir.

    L’état d’abondance est un état de voyeurisme. A chacun son kaléidoscope ; un léger mouvement des doigts et l’image se transforme. On gagne à tous les coups : deux refrigérateurs, une Dauphine, la T.V., une promotion, du temps à perdre... Puis la monotonie des images consommées prend le dessus, renvoie à la monotonie du geste qui les suscite, à la légère rotation que le pouce et l’index impriment au kaléidoscope. Il n’y avait pas de Dauphine, seulement une idéologie sans rapport ou presque avec la machine automobile. Imbibé de « Johny Walker, le wisky de l’Elite », on subissait dans une étrange mixture l’effet de l’alcool et de la lutte des classes. Plus rien de quoi s’étonnner, voilà le drame ! La monotonie du spectacle idéologique renvoie maintenant à la passivité de la vie, à la survie. Par-delà les scandales préfabriqués - gaine Scandale et scandale de Panama - se révèle un scandale positif, celui des gestes privés de leurs substance au profit d’une illusion que son attrait perdu rend chaque jour plus odieuse. Gestes futiles et ternes à force d’avoir nourri de brillantes compensations imaginaires, gestes paupérisés à force d’enrichir de hautes spéculations où ils entraient comme valets à tout faire sous la catégorie infamante de « trivial » et de « banal », gestes aujourd’hui libérés et défaillants, prêts à s’égarer de nouveau, ou à périr sous le poids de leur faiblesse. Les voici, en chacun de vous, familiers, tristes, tout nouvellement livrés à la réalité immédiate et mouvante, qui est leur milieu « spontané ». Et vous voici égarés et engagés dans un nouveau prosaïsme, dans une perspective où proche et lointain coïncident.

    4

    Sous une forme concrète et tactique, le concept de lutte des classes a constitué le premier regroupement des heurts et des dérèglements vécus individuellement par les hommes ; il est né du tourbillon de souffrances que la réduction des rapports humains à des mécanismes d’exploitation suscitait partout dans les sociétés industrielles. Il est issu d’une volonté de transformer le monde et de changer la vie

    Une telle arme exigeait un perpétuel réajustement. Or ne voit-on pas la Ière Internationale tourner le dos aux artistes, en fondant exclusivement sur les revendications ouvrières un projet dont Marx avait cependant montré combien il concernait tous ceux qui cherchaient, dans le refus d’être esclaves, une vie riche et une humanité totale ? Lacenaire, Borel, Lassailly, Büchner, Baudelaire, Höderlin, n’était-ce pas aussi la misère et son refus radical ? Quoi qu’il en soit, l’erreur, - à l’origine excusable ? je ne veux pas le savoir - revêt des proportions délirantes dès l’instant où, moins d’un siècle plus tard, l’économie de consommation absorbant l’économie de production, l’exploitation de la force de travail est englobée par l’exploitation de la créativité quotidienne. Une même énergie arrachée au travailleur pendant ses heures d’usine ou ses heures de loisirs fait tourner les turbines du pouvoir, que les détenteurs de la vieille théorie lubrifient béatement de leur contestation formelle.

    Ceux qui parlent de révolution et de lutte de classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu’il y a de subversif dans l’amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre.

  • Parano
    La Croix : Bruno Frappa 1/4/2016

    Nous ne sommes pas loin de la parano générale. Dès qu’en Belgique, en banlieue parisienne ou aux Pays-Bas une expédition policière ramène du fond de la vase urbaine des individus présentés comme membres d’un « réseau » qui n’a pas encore agi mais pourrait le faire, nous adhérons aux analyses affolantes vite ficelées par les médias de l’immédiat. Voilà une preuve de plus de l’omniprésence de cette hydre de Lerne dont les têtes par milliers nous environnent et nous guettent de leurs yeux mauvais.

    Et, du coup, chacun ne voit autour de lui, dans l’autobus qui le transporte ou le taxi qui se place à côté de lui que des « salafistes » présumés explosifs ou des fanatiques tapis dans notre société trop accueillante. Que de regards bizarres échangés d’inconnus à inconnus, de sacs de dame en valise à roulettes, de filoches à provisions en chariot débordant de légumes !

    À force de nous distiller l’âge et le prénom de tout ce qui, de près ou de loin, à vue de police européenne, pourrait représenter un embryon de terrorisme nous en venons à nous méfier même de notre entourage. Ce bébé est-il un vrai bébé ou un sac bourré d’explosifs ? Cette femme au ventre proéminent sous sa robe sombre ne cacherait-elle pas une ceinture d’explosifs ? Et en juin, devrons-nous affronter les frasques mortelles des « fans zones », ces grandes foules réunies devant les écrans géants de l’Euro de football ? Est-il bien prudent de prendre l’avion à l’occasion des vacances de printemps ou de se glisser dans une voiture de TGV ? Pour l’instant les autoroutes sont sûres…

    Le danger est lové dans toutes les têtes. La peur nous scie le mental, nous ronge le tempérament, elle nous hante et nous gâche même les prémices du printemps. Le changement de climat, c’est elle ! Faisons comme Augustine, la belle religieuse québécoise : résistons jusqu’à la victoire finale !

  • Bruxelles/attentats : la Belgique veut renvoyer 2 blessés israéliens en « Palestine » |
    Publié : 31/03/2016
    http://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/108045-160331-bruxelles-attentats-la-belgique-veut-renvoyer-2-blesses-israel

    Le volontaire juif qui téléphonait aux noms des deux blessés israéliens concernant leur rapatriement a enregistré la conversation dont voici la transcription après traduction :

    Conversation avec le centre de crise du ministère belge de l’Intérieur

    XXX : Bonjour, mon nom est XXX, Je suis volontaire pour le comité de coordination d’Anvers. Nous sommes contactés par des personnes, nous avons deux membres de la communauté juive qui ont été blessées dans les attaques à l’aéroport.

    Centre de crise (CC) : Bonjour Monsieur

    XXX : Ils sont prêts à être transportés en Israël. Nos volontaires prennent soin d’eux et s’occupent de tout mais nous avons reçu une information de l’hôpital selon laquelle nous avons besoin de papiers spéciaux de la police pour leur sortie. Est-ce correct et à qui devons-nous nous adresser ? Pouvez-vous m’en dire plus ?

    CC : Effectivement... Je vais jeter un coup d’œil. Donc ...ils retournent en Palestine

    XXX : Non, pas en Palestine, en Israël

    CC : Oui, mais auparavant c’était la Palestine, bien sûr. Ok

    XXX : Pouvez-vous répéter cela, s’il vous plaît ? Quel est le nom ?

    CC : C’est....Palestine

    XXX Puis avoir votre nom s’il vous plaît ?

    CC : Bien sûr, Zakaria

    XXX : Et vous ne connaissez que la Palestine ?

    CC : Pardon ?

    XXX : Vous ne connaissez pas Israël, seulement la Palestine ?

    CC : Je sais que les Juifs sont allés là-bas, que la Palestine les a accueillis et qu’il y a une guerre entre Israël et la Palestine, bien sûr. Et l’occupation...c’est ce qui est dans les actualités bien sûr.

    XXX : Pouvez-vous m’aider concernant ma question ou pas ?

    CC : Bien entendu. Donc Ils retournent en Palestine et demandent s’ils peuvent obtenir une attestation. Voilà, c’est noté.

    XXX Pouvez-vous me rappeler votre nom, je ne l’ai pas bien entendu.

    CC : Zakaria

    XXX : Zakaria ?

    CC : Exactement

    XXX Zakaria comment ? Quel est votre nom de famille ?

    CCC : Je ne suis pas obligé de vous le donner

    XXX Ok, Merci beaucoup

    CC : De rien. Bye

  • Au cœur des réseaux djihadistes européens, le passé douloureux du Rif marocain
    http://mobile.lemonde.fr/idees/article/2016/03/23/la-belgique-est-devenue-un-trou-noir-securitaire_4888420_3232.html?xt

    A Bruxelles, ville très riche aux particularités administratives, ils ont constitué des communautés denses, livrées à tous les vents de l’économie criminelle, de la pauvreté et de la mondialisation. Les prédicateurs saoudiens et iraniens se sont alors intéressés à eux. A l’abri des polices françaises et marocaines, ils ont converti une partie de cette jeunesse exaltée et dissidente, viscéralement hostile au makhzen d’Hassan II. Au Maroc aussi, on redoute les Rifains, incontrôlables et rebelles, tant dans leur culture politique que religieuse. Quant à Molenbeek, une poignée de prédicateurs particulièrement efficaces y ont été à la manœuvre.

    Dans quelle mesure la déculturation de Marocains venus du Rif a-t-elle été un facteur de leur radicalisation ?

    L’histoire des Rifains au XXe siècle est une succession de tragédies. Méconnue, elle doit nous aider à comprendre la violence et l’indifférence à la mort d’une partie de sa jeunesse. Partons du Maroc chérifien, qui n’a jamais pu contrôler cette région tribale de contrebandiers et de bergers. La colonisation espagnole est officielle en 1912, mais la conquête débute en 1920. Mal en prend aux Espagnols vaincus à Anoual, où ils perdent, en juillet 1921, des milliers d’hommes et d’armements. C’est le début de la guerre du Rif. Les Rifains sont écrasés par cinq ans de bombardements au gaz sarin donné par l’Allemagne, en vain. Abdelkrim s’en prend au Maroc français en 1925, début de la phase française de la guerre. Elle donne la victoire à Pétain, débarqué avec des centaines de milliers de soldats.

    En 1936, Franco déclenche la guerre civile espagnole depuis Melilla, et ses regulares rifains constituent la colonne vertébrale de son armée. Passé la guerre et l’indépendance en 1956, les Rifains, qui sont souvent saisonniers en Algérie française depuis le XIXe siècle, se voient interdire l’accès à l’Algérie. Ils se soulèvent en 1958 et 1959 contre Rabat, dont ils refusent la tutelle. La répression maroco-française est terrible, le Rif recevant du napalm. Vaincu et puni par Hassan II, le Rif ne reçoit aucun investissement jusqu’à la mort du roi en 1999.

    Les Rifains ayant le privilège de cultiver le kif, il leur reste deux choses à faire : émigrer et trafiquer. Les chimistes de la « French connection » leur apprennent à fabriquer la pâte base du haschisch dans les années 1970, ce qui annonce quarante ans de trafic. Le Rif et ses communautés migratoires deviennent la première filière mondiale de production et de distribution de cette drogue. Ce commerce suit les communautés en exil, de l’Algérie aux Pays-Bas, en passant par l’Espagne, la France et la Belgique.

    Radicalisés, ruminant leur malheur, hostiles au makhzen et aux anciens Etats coloniaux, cultivant la mémoire d’Anoual et d’Abdelkrim, les Rifains s’enferment dans leur langue propre, dans leurs familles et dans leur clans, dans leurs réseaux marchands et mafieux. Quand Mohammed VI se tourne vers eux au début de son règne, il est bien tard.

    ...

    Quelle est la vision du monde de ces jeunes radicalisés ? Comment, de Cologne à Molenbeek, éviter un choc des civilisations ?

    La vision du monde des jeunes radicalisés est celle que leur inculquent leurs prédicateurs salafistes, sur fond de vision apocalyptique, manichéenne, de fin de l’Occident et de triomphe de l’islam. Il ne faut pas trop chercher à négocier avec ces visions religieuses, car elles sont à l’opposé de nos préoccupations et de notre vision de la politique et des rapports sociaux. C’est vrai qu’en ce sens c’est moins un choc des civilisations que des imaginaires et des mondes.

    La pensée radicale religieuse, millénariste en l’occurrence, est un absolu qui ne cherche aucun compromis avec ses ennemis supposés et avec le monde réel. De ce fait, les radicalisés seront très difficiles à ramener à la raison, car leur croyance ne tient pas compte du réel. Mais ils ne représentent qu’une fraction, pas si infime qu’on veut bien le dire cependant, des populations musulmanes d’Europe ou du Moyen-Orient.

    Comment peut-on, alors, lutter contre ce phénomène ?

    En revanche, ce sur quoi on peut travailler en France, c’est d’une part à la fabrication d’un islam endogène, financé sur place, parlant notre langue, et avec des imams formés par les musulmans de France (ou d’Europe), dans un cadre laïque, et d’autre part à l’éducation et à la formation des plus jeunes. Elle devrait être prioritaire.

    L’intégration passe aussi forcément par une excellente maîtrise de la langue et des référents culturels, ce qui est le cas de mes étudiants, mais pour combien d’échecs… Je déplore qu’on manque incroyablement d’ambition scolaire, que l’enseignement soit professionnel ou intellectuel. C’est comme si les élèves étaient de moins en moins intelligents. Ce n’est évidemment pas le cas, mais on semble avoir renoncé à être exigeant à l’école pour ne pas pénaliser les défavorisés. En fait, on les enfonce, et on les pousse parfois vers l’obscurantisme ou l’aventure sans retour.

    #Belgique #immigration #terrorisme #wahabisme #Maroc #berbères

  • #Pierre_Vermeren : « La Belgique a laissé salafistes et wahhabites faire leur apostolat »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300316/pierre-vermeren-la-belgique-laisse-salafistes-et-wahhabites-faire-leur-apo

    L’histoire, les origines et les activités de beaucoup de Marocains installés en Belgique expliquent comment le quartier de Molenbeek, dans l’agglomération bruxelloise, a pu devenir un sanctuaire de l’islam radical, selon l’historien Pierre Vermeren. Explications sur cette immigration venue de la région du Rif, au Maroc, et sur le poids déterminant de l’« économie du haschich ».

    #International #Attentats_de_Bruxelles #Attentats_de_Paris #idées

  • Si les attentats de Lahore ne sont pas plus couverts, c’est votre faute et la nôtre | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/116019/couverture-mediatique-attentat-lahore

    Six mois après les attaques quasi-simultanées à Beyrouth et Paris, le débat sur les biais médiatiques est relancé par celles survenues en Belgique et au Pakistan. Et c’est une bonne chose.

    « Oui, les médias sont biaisés, mais nous, leurs consommateurs, sommes aussi complices, en ce qu’ils ne fonctionnent plus seulement de la base au sommet en transmettant des informations à des lecteurs ou spectateurs inertes, renchérissait la journaliste Nesrine Malik. Nous déterminons beaucoup plus qu’avant l’agenda médiatique. » « "Pourquoi les médias n’ont pas couvert [insérez ici le nom du pays] ?" semble en fait être un raccourci pour "Pourquoi cet article n’a pas été largement partagé dans mon flux Facebook ?" », notait cyniquement sa consœur Emma Kelly. — (...)

    #média #terrorisme

  • Terrorisme mondialisé : une histoire en 6 cartes

    http://www.franceculture.fr/geopolitique/terrorisme-mondialise-une-histoire-en-6-cartes

    https://www.franceculture.fr/cruiser-production/2016/03/ffe9869d-8921-4fe2-b08c-61a5bec731a7/x510_2_jeune_europe_ue.png.pagespeed.ic.z5qTIrB9uD.jpg

    « Nous sommes dans une menace globale » déclarait François Hollande suite aux attentats de Bruxelles. 6 cartes pour comprendre la genèse de cette mondialisation du terrorisme depuis le XIXe siècle.

    « Le terrorisme a frappé la Belgique, mais c’est l’Europe qui était visée, et c’est tout le Monde qui est concerné », déclarait le chef de l’Etat mardi matin. Jamais le terrorisme n’a semblé si globalisé. Il a pourtant toujours utilisé les territoires à ses fins, se jouant des frontières pour leur substituer les siennes. Dernier stade d’une mondialisation commencée au XIXe siècle, la globalisation actuelle fait suite aux anarchismes transnationaux et aux internationales indépendantistes et d’extrême gauche. Une histoire longue du terrorisme nécessaire à appréhender pour mieux comprendre les continuités et les spécificités des attaques actuelles, dans la démarche de l’historienne Jenny Raflik, qui publie « Terrorisme et mondialisation. Approches historiques » (Gallimard, février 2016).

    #terrorisme #violence #histoire #djihadisme

  • Il a menti sur trois attentats : le chef du service de renseignement belge avoue - RTL Info
    http://www.rtl.be/info/belgique/societe/il-a-menti-sur-trois-attentats-le-chef-du-service-de-renseignement-belge-avoue-7

    Eddy Testelmans, le patron du service de renseignement militaire, a donné une fausse information en 2013 sur trois attentats en Belgique qui auraient été déjoués grâce aux services de renseignement américains (#NSA).

    #Belgique #mensonge #surveillance via @laurent

  • La laïcité à la française et le chômage favoriseraient « la radicalisation » et le « djihadisme » - La Presse

    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/attentats-a-bruxelles/201603/25/01-4964517-la-laicite-a-la-francaise-favoriserait-la-radicalisation.php

    Les récents attentats de Bruxelles, précédés de ceux de Paris en janvier et novembre 2015, « illustrent une vérité troublante : le danger que posent les djihadistes est plus grand en France et en Belgique que dans le reste de l’Europe », écrivent William McCants et Christopher Meserole de la Brookings Institution, un prestigieux centre d’études américain.

    (...) Le premier facteur est selon eux qu’ils proviennent d’un pays francophone ou qui a eu le français comme langue nationale.

    L’explication qu’ils avancent se résume en trois mots : la « culture politique française ».

    « L’approche française de la laïcité est plus incisive que, disons, l’approche britannique. La France et la Belgique, par exemple, sont les deux seuls pays européens à bannir le voile intégral dans les écoles publiques » , notent MM. McCants et Meserole.

    Les deux chercheurs affirment se fonder sur les nombres de djihadistes rapportés à la population musulmane des pays observés. Ainsi, disent-ils, « par habitant musulman, la Belgique produit nettement plus de combattants étrangers que le Royaume-Uni ou l’Arabie Saoudite ».

    Auteur de l’ouvrage « The ISIS Apocalypse » sur le groupe Etat islamique, William McCants est un spécialiste reconnu du monde islamique au sein du Center for Middle East Policy, spécialisé dans l’implication des États-Unis dans cette région. Il conseille d’autre part le département d’État américain sur les questions d’extrémisme religieux.

    Lui et M. Meserole insistent également sur un important sous-facteur : l’interaction entre les taux d’urbanisation et de chômage chez les jeunes. Quand le taux d’urbanisation est de 60 à 80 %, avec une proportion de jeunes désoeuvrés de 10 à 30 %, alors apparaît une poussée de l’extrémisme sunnite. Or ces cas de figure s’observent surtout dans des pays francophones, assurent-ils.

    Résultat, certaines banlieues de Paris, Molenbeek (Belgique) ou Ben Guerdane (Tunisie) génèrent proportionnellement un nombre « extrêmement important » de candidats au djihad, constatent-ils.

    Face à ce cocktail mêlant culture politique française, urbanisation et chômage des jeunes, William McCants et Christopher Meserole concèdent en être réduits à une « conjecture » qu’ils développent ainsi :

    « Nous supposons que lorsqu’il existe de fortes proportions de jeunes sans emploi, certains d’entre eux sont voués à la délinquance. S’ils vivent dans des grandes villes, ils ont davantage d’occasions de rencontrer des gens ayant embrassé une doctrine radicale. Et quand ces villes sont dans des pays francophones ayant une conception virulente de la laïcité, alors l’extrémisme sunnite apparaît plus séduisant ».

    Le cas d’Amedy Coulibaly @mediapart https://www.mediapart.fr/journal/france/200216/amedy-coulibaly-retour-sur-ses-annees-de-prison