country:cameroun

  • Qui Obono ?
    http://www.dedefensa.org/article/qui-obono

    Qui Obono ?

    Madame Obono, chère Danièle, cette lettre ouverte ne s’inscrit pas dans la querelle qui vous a été faite de ne pas crier "vive la France" alors que vous aviez soutenu – au nom de la liberté d’expression – "nique la France". A quelque chose malheur est bon", cette joute de mauvais goût m’a été une incitation à penser plus loin.

    Vous êtes née au Gabon, vivez en France je suppose comme une citoyenne française de peau noire comme j’ai vécu au Cameroun deux ans, non comme citoyen de ce pays mais comme Français de peau blanche. Ça nous rapproche un peu, du moins ça alimente chez moi une relative sympathie à votre endroit. Certes, ce journaliste, par simple provocation, pour vous tester sur vos compétences de débatteuse, a voulu vous faire dire "vive la France" dans (...)

  • Affaire Socapalm : le PCN belge abandonne son rôle de médiateur
    http://www.novethic.fr/breves/details/affaire-socapalm-le-pcn-belge-abandonne-son-role-de-mediateur.html

    Le Point de Contact National (#PCN) belge de l’#OCDE vient de mettre fin à son rôle de médiateur dans l’affaire de la #Socapalm, une affaire impliquant le groupe #Bolloré et la #Socfin d’un côté et des ONG telles que Sherpa de l’autre. Motif : le manque d’application du plan d’actions validé il y a 3 ans.

    Dans un communiqué, le PCN belge explique que « des actions et résultats concrets et mesurables sur le terrain se font toujours attendre, plus spécifiquement au #Cameroun » et « regrette le refus du Groupe Socfin de mener un contrôle et un suivi neutre et indépendant tel qu’accepté par le Groupe Bolloré et par l’association Sherpa, et validé par le PCN français ». Et ce « en dépit du fait que le Groupe Socfin ait progressé en termes d’engagements publics relatifs à la mise en œuvre de standards internationaux en matière de RSE ». Il constate également l’impossibilité de concilier les vues des différents protagonistes.

    Une affaire au long cours

    L’affaire datait de 2010. A l’époque des enquêtes, relayées par des journalistes, dénoncent les pratiques sociales et environnementales qui ont cours dans la plus grande plantation de palmier du Cameroun, dont l’un des actionnaires est la Socfin, une filiale du groupe Bolloré. Des ONG (CED, Focarfe, Misereor et Sherpa) portent alors plainte devant le PCN français pour dénoncer les manquements du groupe Bolloré aux principes directeurs de l’OCDE, notamment sur l’#environnement ou les #conditions_de_travail.

    Le PCN belge clôture l’affaire Socapalm en raison de la non-application du plan d’action par les sociétés Bolloré et Socfin
    https://www.asso-sherpa.org/pcn-belge-cloture-laffaire-socapalm-raison-de-non-application-plan-dact

  • Jean-David Nkot : « L’Europe, c’est le cimetière des artistes africains »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/02/jean-david-nkot-l-europe-c-est-le-cimetiere-des-artistes-africains_5138105_3

    Une chose est sûre, ces manifestations sont l’œuvre d’initiatives privées et ne sont pas l’expression d’une volonté des pouvoirs publics français qui, parfois, sont plutôt tentés d’interdire aux femmes noires de se réunir entre elles, comme l’a démontré la maire de Paris Anne Hidalgo en s’opposant à la tenue du festival afroféministe Nyansapo, au prétexte que certains ateliers étaient « non mixtes ». Ou alors qui interdisent à des artistes africains de venir s’exprimer sur le territoire français en leur refusant un visa, quand bien même seraient-ils invités officiellement par une institution publique sous tutelle du ministère de la culture et de la communication.

    C’est ce qui est arrivé le 26 mai à Jean-David Nkot, jeune plasticien camerounais prometteur né en 1989, alors qu’il avait été sélectionné pour participer au tout nouveau post-master que l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy (Ensapc) a lancé le 1er juin lors d’une conférence au Théâtre de la commune d’Aubervilliers réunissant chercheurs, écrivains et artistes à l’instar de Françoise Vergès, Manuel Domergue, Michel Augier, Zanele Muholi ou encore Abdellah Taïa.

    L’invitation officielle de l’Ensapc, qui prenait en charge le déplacement et l’hébergement de Jean-David Nkot, n’aura pas suffi à convaincre le consulat français. « C’est la deuxième fois que l’on m’empêche de faire mon travail, regrette Jean-David Nkot. En 2016, Barthélémy Toguo m’avait invité à le rejoindre pour participer à l’YIA Art Fair à Paris. Même motif de refus de visa : la France pense que je veux rester là-bas, sans doute parce que ma mère y est installée. Mais, moi, j’ai fait le choix de vivre ici, au Cameroun. Je vais faire quoi là-bas ? Vendre des toiles et payer des taxes dessus ? Ça n’a pas de sens, c’est bien plus intéressant pour moi de vendre là-bas, oui, mais de rester à Douala. Ici, je vis bien, je ne meurs pas de faim, je travaille. L’Europe, c’est le cimetière des artistes africains. J’ai besoin de mon environnement pour créer, je ne veux pas perdre mon âme à partir. »

  • Accident de train au #Cameroun: la filiale de Bolloré reconnue «responsable»
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270517/accident-de-train-au-cameroun-la-filiale-de-bollore-reconnue-responsable

    Premier revers au Cameroun pour le groupe Bolloré : une commission nationale d’enquête a établi « la responsabilité à titre principal » de sa filiale ferroviaire #Camrail dans le terrible accident d’un train de voyageurs survenu en octobre 2016. Le gouvernement camerounais annonce son intention de rediscuter la concession ferroviaire attribuée au groupe Bolloré.

    #International #accident_ferroviaire #Bolloré #privatisation

  • #Cameroun : l’incroyable histoire du médecin français qui, tel un roi, dirigea le #Haut-Nyong dans les années 1940

    Dans les années 1940, un médecin français a régné sans partage sur la région du Haut-Nyong. L’historien Guillaume Lachenal retrace son parcours dans un essai qui se lit comme un roman.


    http://www.jeuneafrique.com/mag/435612/culture/cameroun-lincroyable-histoire-medecin-francais-tel-roi-dirigea-haut-ny
    #colonialisme #France #histoire #médecine #Jean_Joseph_David
    via @isskein

    • Le Médecin qui voulut être roi

      « Un médecin gouvernait seul, pendant la Seconde Guerre mondiale, une région entière du Cameroun. Il tentait d’y réaliser une utopie où la médecine guiderait toute la politique et où la politique deviendrait thérapie sociale… »
      L’histoire du docteur David ressemble à un rêve exaucé : celui d’un monde réinventé par les médecins. Elle rappelle que les colonies furent, pour les hérauts de la santé publique, des espaces d’exception affranchis des contraintes de la politique ordinaire, propices aux expériences grandeur nature. Celles de cet officier des Troupes coloniales furent totales. Les autorités françaises les présentèrent comme des succès. Les archives et les témoignages en livrent une image plus troublante.
      Guillaume Lachenal retrace ici le destin d’une utopie, en entrecroisant l’itinéraire de son maître d’œuvre et le récit captivant d’une enquête de terrain, qui l’a conduit de l’Afrique aux îles du Pacifique. Dans les lieux et les paysages marqués par les aventures impériales du docteur David, dans la végétation, les objets, les chansons, les mémoires ou les ruines, il découvre que cette histoire se conjugue au présent. C’est une histoire toujours vive, faite de promesses impossibles, de violence, de rêves de grandeur, de désir d’échec et de rendez-vous manqués, où l’attente du futur s’abîme dans la comédie tragique du pouvoir.


      http://www.seuil.com/ouvrage/le-medecin-qui-voulut-etre-roi-guillaume-lachenal/9782021142563
      #livre #Guillaume_Lachenal

  • La guerre du Cameroun - L’invention de la Françafrique
    http://www.canalsud.net/?Thomas-Deltombe-La-guerre-du

    Thomas Deltombe était à Terra Nova le 14 février 2017 pour présenter son livre écrit avec Jacob Tatsitsa et Manuel Domergue. La légende veut que la France, « patrie des droits de l’homme », ait généreusement amené ses anciennes colonies d’Afrique noire à l’indépendance en 1960. Une décolonisation pacifique en somme qui se serait faite dans la compréhension mutuelle et l’intérêt partagé de la France et de l’Afrique. Ce livre raconte une tout autre histoire : celle d’une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d’inventer un nouveau système de domination : la Françafrique. Cette guerre secrète a pour théâtre le Cameroun des années 1950 et 1960. Durée : 1h43. Source : Canal (...)

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/radiolivres03-thomasdeltombe.mp3

  • « Dictateur » ? Hollande attaque mais oublie ses actes

    Aujourd’hui, Le Canard Enchaîné rapporte des accusations inouïes, d’une grave violence, de la part du chef de l’État en exercice contre un candidat pour le remplacer et ce à quelques jours même de l’élection. François Hollande est aux abois, face à la chute sondagière de son héritier désigné, Emmanuel Macron. Il tente de cacher son bilan catastrophique et d’enrayer l’accès de Jean-Luc Mélenchon au second tour de l’élection présidentielle en le traitant de « dictateur ». Quelle blague !

    En monarchie présidentielle, le roi est nu

    Qui est ce président sortant pour qualifier de « dictateur » le porte-parole d’une 6e République démocratique ? Cette fin de mandat crépusculaire n’en finit plus.

    Est-il effrayé à l’idée que l’on puisse révoquer les élus, résolu qu’il est à violer systématiquement toutes ses promesses ? Craint-il un pays sans 49.3, sans possibilité d’obliger le parlement à voter ce qu’il refuse ? A-t-il peur d’un pays où les élus corrompus seraient inéligibles ?

    Effectivement, en 6e République, le mandat de François Hollande n’aurait pas duré cinq ans avant que les citoyens n’y mettent un terme !

    Hollande et ses fréquentations dictatoriales

    Mais d’ailleurs, d’où parle-t-il ce président qui a pactisé avec les tyrans du monde entier ?

    Qui a reçu en catimini, le roi Al-Khalifa du Bahreïn, dès août 2012, c’est-à-dire tout juste sorti de la répression violente du printemps arabe place de la Perle ?

    Qui est parti trinquer avec Joseph Kabila au Congo, l’homme qui reporte les élections éternellement et brutalise ses opposants ?

    Qui a visité Paul Biya au Cameroun, dirigeant d’une main de fer le pays depuis 35 ans ?

    Qui a rencontré sans aucune critique José Eduardo dos Santos en Angola, record de longévité avec 37 années de présidence sans partage ?

    Qui a accueilli en secret le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev, successeur de son père, et qui a investi son épouse vice-présidente ?

    Qui a félicité Idriss Déby au Tchad pour une énième réélection sans autre candidat ?

    Qui a déroulé le tapis rouge à l’émir Al Thani du Qatar en 2014, fermant les yeux sur l’esclavage moderne des chantiers de la coupe du monde de football 2022 ?

    Juste avant de poser à côté du maréchal égyptien Abdel Fattah al-Sissi la même année, dont les opposants ont tendance à disparaître par centaines ?

    Qui a validé les trucages électoraux du président Sassou-Nguesso au Congo Brazzaville ?

    Qui a salué Mahamadou Issoufou au Niger, tortionnaire de ses opposants ?

    Qui a protégé le bourreau du Burkina-Faso Blaise Compaoré, exfiltré en Côte d’Ivoire pour le sauver des manifestants ?

    Qui a osé décorer en 2016 le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Nayef, ministre de l’intérieur qui fait fouetter les blogueurs dissidents ?

    Qui a signé un accord de renvoi des migrants avec la Turquie de Recep Tayyip Erdogan ?

    Qui a vendu, le mois dernier, pour 500 millions d’euros de matériel militaire à l’Arabie Saoudite afin de l’aider à écraser le Yémen ?

    Oui, c’est bien cet homme, François Hollande, ce monarque en fin de règne qui va chercher auprès des bourreaux de toute espèce une reconnaissance que le peuple français a vite cessé de lui accorder !

    Un règne hollandais liberticide

    Et c’est bien lui qui calomnie Jean-Luc Mélenchon quand la campagne de la France insoumise est sans précédent.

    Non seulement il s’est couvert de honte, mais il a abaissé la France en participant comme premier chef d’État occidental en mai 2015 à un sommet du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, alors que les pétromonarchies qui le dirigent écrasaient le Yémen sous les bombes.
    Manifestement, le monarque François Hollande a appris de tous ces dirigeants autoritaires.

    Lui aussi a mis en place un état d’urgence permanent et la répression violente des mouvements sociaux et écologiques.

    Lui aussi a vu un manifestant mourir sous son régime, au barrage de Sivens, et des jeunes être torturés par les forces de l’ordre, notamment à Aulnay-sous-Bois.

    Lui aussi a organisé la liquidation de journalistes hostiles, comme Aude Lancelin débarquée de l’Obs à son instigation.

    Durant son mandat, la France est passée de la 38e à la 45ème place dans le classement annuel de la liberté de la presse, basculant derrière l’Afrique du Sud, Trinité-et-Tobago, le Botswana ou le Suriname. Autant de pays où les médias sont plus libres qu’en France.

    François Hollande n’est donc pas en situation de délivrer des certificats de libertés publiques.
    Alors quand ce complice de toutes les dictatures les plus atroces, ce président sous lequel nos libertés ont diminué, accuse Jean-Luc Mélenchon d’être un dictateur, nous nous demandons s’il a perdu la tête. D’autant plus que L’Avenir en commun, le programme de Jean-Luc Mélenchon a obtenu les félicitations d’Amnesty international, référence en matière de libertés publiques.

    Devant tant de confusion dans les mots, et tant d’atteintes au respect républicain entre candidats, il est urgent que le monarque sortant cesse ses ingérences douteuses dans la campagne électorale. Qu’il balaie devant sa porte et fasse le compte des bourreaux qu’il a blanchi à l’Élysée. Il en est de même pour les éditorialistes en panique, parlant de « coup d’État » ou affabulant sur l’Alba.

    https://jlm2017.fr/2017/04/19/dictateur-hollande-attaque-mais-oublie-ses-actes-jlmdesintox

  • Cameroun. Ma vie de réfugiée de l’Internet
    http://www.courrierinternational.com/article/cameroun-ma-vie-de-refugiee-de-linternet

    Pour étouffer le soulèvement populaire des anglophones contre leur marginalisation, le gouvernement a coupé Internet dans deux régions depuis le 17 janvier. Une coupure aussi longue est sans précédent. Monique Kwachou, blogueuse, témoigne. Avant, c’était compliqué d’expliquer qu’il existe deux Cameroun. Dans les conférences et les tables rondes internationales, il fallait souvent tordre le cou à l’idée que je parle couramment le français parce que je suis Camerounaise et que je m’appelle Monique. (...)

    #censure #surveillance #web

  • Crimes coloniaux, le Niger oublié | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/nils-andersson/blog/290317/crimes-coloniaux-le-niger-oublie

    Merci Thomas Deltombe d’avoir signalé cet opus

    Comme l’UPC au Cameroun fut soumis à une terrible répression pour assurer le maintien de la domination coloniale et la mise en place de la Françafrique de Jacques Foccart, la même violence fut utilisée au Niger, contre le parti Sawaba et le peuple nigérien, mais, absence de documents, manque de références, défaut de témoignages, le silence reste entier.

    #colonialisme #niger

  • LA GRANDE INTERVIEW 27 12 2016 THOMAS DELTOMBE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=b_U8LuZRMnQ


    Longue interview (1h30) de Thomas Deltombe par Jean Bruno Tagne, pour Canal 2 international, chaîne de télévision privée camerounaise, suite à la parution de La guerre du Cameroun, l’invention de la Françafrique.

    Pour rappel pour les nordistes, Thomas Deltombe sera le samedi 1er avril à 15h à la Maison de quartier Les Moulins à Lille avec Georges Agbodjan pour parler du Cameroun et du Togo : Guerres de libération et invention de la Françafrique.

    #Afrique #françafrique #colonisation #guerre_d'independance #cameroun #togo

  • Au Cameroun, un projet de #cartographie_interactive pour aider les habitants à sauvegarder la #forêt

    Pour faire face à ce problème, plusieurs associations – dont l’African Conservation Foundation et l’Environmental and Rural Development Foundation – travaillent de concert avec les communautés locales pour mettre fin à la #déforestation et initier des projets de développement durable.

    https://theconversation.com/au-cameroun-un-projet-de-cartographie-interactive-pour-aider-les-ha
    #cartographie #cartographie_participative #Cameroun
    via @reka cc @odilon

  • #Cameroun : Orange coupe l’internet à la minorité anglophone sur ordre du gouvernement
    http://multinationales.org/Cameroun-Orange-coupe-l-internet-a-la-minorite-anglophone-sur-ordre

    Sur fond de manifestations de la minorité anglophone du Cameroun, le régime de Paul Biya a décidé de passer à la manière forte en coupant totalement l’accès à l’internet dans les provinces concernées. Les trois opérateurs du pays, dont le français Orange, se sont empressés d’obtempérer à l’injonction gouvernementale. Le Cameroun est devenu le théâtre de la plus longue coupure d’accès à Internet (à la fois sur le réseau filaire et mobile) enregistrée sur le continent africain à ce jour. Depuis le 17 janvier (...)

    Actualités

    / Orange (France Télécom), Cameroun, #droits_humains, #Télécommunications, #liberté_d'expression_et_de_la_presse, franceinfo (...)

    #Orange_France_Télécom_ #franceinfo_ :
    « http://geopolis.francetvinfo.fr/cameroun-les-anglophones-prives-d-internet-par-le-pouvoir-1368 »
    « https://business-humanrights.org/en/cameroon-access-now-and-civil-society-organisations-call-on-te »
    « https://www.accessnow.org/lettre-ouverte-aux-entreprises-de-telecommunications-au-cameroun »
    « https://act.accessnow.org/ea-action/action?ea.client.id=1921&ea.campaign.id=62870&ea.tracking.id=tile »

  • La honte | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/03/19/la-honte
    https://secure.gravatar.com/blavatar/a3b1cc5dc5733d7f4309d47eda4caf8d?s=200&ts=1489943034

    Corée du Sud, Allemagne, Brésil, Guatemala… nombreux sont les pays où la corruption a un prix. Tou-te-s ont été soupçonné-e-s de malversation : Park Geun-hye, Christian Wulff, Dilma Rousseff, Otto Pérez, respectivement président-e de la République de Corée du Sud, d’Allemagne, du Brésil, du Guatemala, démissionnent après quelques années d’exercice du pouvoir. En Roumanie, la guerre des citoyens contre la corruption est déclarée et est devenue une ligne de conduite dans les affaires politiques. Au Nigeria, des tentatives du même type voient le jour. Il y a bien évidemment des réfractaires : Jacob Zuma en Afrique du Sud, Teodoro Obiang en Guinée Équatoriale, Alpha Condé en Guinée, Omar Al Bashir au Soudan, Robert Mugabe au Zimbabwe, Paul Biya au Cameroun, et ceux qui les ont précédés, qui restent impunis.❞

  • Ndongo Samba Sylla : « Le franc CFA est la preuve de la survivance des liens coloniaux »
    http://www.revue-ballast.fr/ndongo-samba-sylla-le-franc-cfa

    Samedi 7 Janvier 2017 : des manifestations ont lieu dans plusieurs grandes villes africaines et européennes. De Dakar à Paris, en passant par Abidjan, Bamako, Kinshasa ou Bruxelles, un front commun se mobilise pour exiger la fin du franc CFA. Un fait inédit qui questionne de nouveau les enjeux politiques et économiques autour de cette monnaie : les billets du franc CFA sont imprimés en France, à Chamalières, petite ville du Puy-de-Dôme ; son cours est fixé sur celui de l’euro ; 50 % des réserves de change des Banques centrales des États de l’Afrique de l’Ouest et Centrale sont déposées sur un compte du Trésor français. Le franc CFA — qui signifiait, à son origine en 1945, franc des colonies françaises d’Afrique — est le nom des deux monnaies communes à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale. Pour l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla, le franc CFA demeure une « monnaie coloniale ». Nous le rencontrons pour discuter répression monétaire, Françafrique et pistes de sortie de la zone franc .

    En France, les politiques du franc CFA restent mal connues, les critiques demeurent très fébriles, même au sein des mouvements progressistes. Comment expliquez-vous cela ?

    L’opinion publique française ne s’intéresse pas vraiment à l’Afrique. Son image de l’Afrique se réduit souvent aux clichés sur la corruption, les dictateurs, les maladies, la famine, etc. Elle a donc généralement tendance à voir l’Afrique sous un prisme déformateur. Le propos est malheureusement valable pour une large partie de la gauche française, une gauche pour qui deux termes paraissent choquants : impérialisme et nationalisme. Lorsqu’on évoque le terme d’impérialisme, on nous rétorque que l’impérialisme n’existe plus ou bien que nous avons toujours à la tête de nos États des dictateurs, des élites corrompues qu’on laisse nous tyranniser. Ce n’est plus l’impérialisme en tant que tel qui serait la cause de notre misère mais nos dictateurs. C’est ce qu’on entend souvent d’une certaine frange de la gauche.

    De quelle gauche parlez-vous ?
    Il m’est difficile de qualifier cette frange de la gauche en question. Mais je dirais, pour aller vite, la gauche pour qui l’impérialisme est une chose du passé. Quand on parle d’impérialisme, on nous reproche de trouver une excuse pour nos propres turpitudes, de tout mettre sur le dos de la colonisation. L’impérialisme prend différentes formes et ce qu’on nous décrit généralement comme des aspects anti-démocratiques n’est justement pas sans lien avec l’impérialisme. Des gens comme Paul Biya au Cameroun, Denis Sassou Nguesso en République du Congo, pourquoi sont-ils au pouvoir depuis plus de 30 ans ? Ce n’est pas parce que les Camerounais ou les Congolais les veulent au pouvoir mais parce qu’ils jouent un rôle stratégique dans le maintien des liens néocoloniaux avec la France et les grands groupes français. Peut-être en effet que ce n’est plus l’impérialisme ou le colonialisme passé, mais ce sont de nouvelles formes de domination qui existent et qui sont compatibles avec le maintien de régimes dits démocratiques. Le franc CFA est d’ailleurs la preuve la plus manifeste de la survivance de liens coloniaux.

    Maintenant, le deuxième terme : nationalisme. Lorsqu’on revendique notre droit à la souveraineté monétaire, les gens ont tendance à voir en ces revendications l’expression d’une attitude de fermeture sur soi, à la limite de la xénophobie. Le rapport que les pays Africains et les pays du Sud ont au nationalisme est différent du nationalisme tel qu’il a pu être pratiqué en Europe. En Europe, lorsqu’on parle de nationalisme, on pense xénophobie, totalitarisme, racisme. Dans le cas des pays africains, le nationalisme signifie, avant tout autre chose, que nous voulons et devons être souverains. C’est une réaction face à la permanence de l’impérialisme et son caractère totalitaire. Être souverain, ce n’est pas seulement entendre dire que nous sommes indépendants, que la France ne nous gouverne plus directement. Non, être souverain, c’est avoir la main mise, le dernier mot sur l’utilisation de nos ressources et sur notre politique économique. Le nationalisme africain, qui est la revendication d’un internationalisme réciproque, part du constat que ce n’est pas nous qui décidons des questions économiques et stratégiques. Il faudrait qu’un jour ou l’autre les Africains, les citoyens ordinaires africains, puissent eux-mêmes s’émanciper de la tutelle française ou occidentale. Le nationalisme, que suscite cet impérialisme, n’est pas un nationalisme agressif à l’européenne mais est un moyen d’affirmer que les pays africains ont un droit à s’autodéterminer.

  • Depuis mi-janvier les régions anglophones du Cameroun n’ont plus accès à internet. Cette coupure fait suite à une série de manifestations dans cette partie du pays. C’est la plus longue sur le continent africain.
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-numerique-et-nous/cameroun-le-pouvoir-continue-de-priver-les-anglophones-dinternet


    https://www.accessnow.org/lettre-ouverte-aux-entreprises-de-telecommunications-au-cameroun
    #Cameroun #internet #censure

  • [ Cameroun ] Quand l’esprit du Colon hante l’ambassade - MONWAIH
    https://monwaih.com/oublies/cameroun-les-couloirs-ambassade-france

    Signalé par Thomas Deltombe sur Twitter (cette situation n’est pas propre au consulat de France du Camroun d’ailleurs, c’est à peu près partout en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale où la diplomatie française est présente)

    Le calvaire des usagers de l’ambassade de France près le Cameroun

    Les scènes précédentes sont monnaie courante à l’Ambassade de France au Cameroun. On assiste à une infantilisation des usagers du service public. Pour être traité avec bienveillance par les agents administratifs, il faut se comporter comme un esclave face à son maître, en d’autres termes il faut plier l’échine même face à un manque de respect. Diverses hypothèses tendant à expliquer ces attitudes sont souvent avancées par les victimes. Il y a tout d’abord la différence de couleur de peau entre celui qui demande le visa (Noir) et l’agent chargé de traiter la demande (Métisse). Ceci rappelle aisément le complexe de supériorité décrit par Frantz Fanon dans son œuvre phare « Peau noire, masques blancs ».

    #colonialisme #cameroun #violence #discrimination

  • On achève bien les mineur·es isolé·es étranger·es - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/iaata-on-acheve-bien-les-mineur-es-7593

    L’Etat français a un problème avec les mineur·es isolé·es étranger·es. Avant d’être des étranger·es, ce sont des mineur·es, à ce titre protégé·es par la Convention internationale des droits de l’enfant que la France a promulguée il y a maintenant 28 ans. Alors, pour faire de ces enfants des sans-papiers comme les autres, l’Etat n’hésite plus, depuis juillet dernier, à les enfermer dans des centres, les DDAEOMIE, où des éducateur·ices zélé·es ont pour mission de déclarer majeur·es au moins 80% d’entre elleux. Et pour cela, toutes les méthodes sont bonnes : interrogatoires, menaces, humiliations, comptage de dents, test osseux... Si bien que ces jeunes, qui ont survécu à l’enfer de la traversée, deviennent en France des candidat-es au suicide. Jean, 16 ans, originaire du Cameroun, a accepté de témoigner.

    • Je crois que c’est le premier article que je lis sur le sujet où les chats sont des chats.

      Ils s’en foutent du parcours que t’as pu avoir, leur problème c’est de trouver une petite raison pour prouver que t’es pas mineur. C’est pas tellement pour écouter ce que t’as à dire en fait. T’as l’impression que c’est un jeu pour eux. Il faut juste trouver une raison pour dire : lui il est pas mineur.

      Par exemple il y a des gens qui se trompaient sur la date de naissance de leurs parents, c’est possible, en Afrique on nous demande pas en fait. Moi par exemple on me demande le jour du décès de mes parents. Je connais l’année, le mois, mais j’ai pas besoin de connaître le jour ! Mais il faut que tu saches ça.

      Tous les jeunes qui étaient là ils se sentaient vraiment, vraiment mal dans cet environnement. On avait l’impression d’être des gens suspects, d’avoir fait quelque chose de mal, je sais pas comment expliquer ça. C’était vraiment comme un interrogatoire de police. Et on ne pouvait pas sortir.

      cc @rezo ?

    • « Nous déplacerons ces blocs, nous les graverons, nous les taillerons, nous les sculpterons et nous reviendrons si cela est nécessaire car la pierre, la petite et les autres, a valeur d’éternité et de symbole. Et nous ne voulons pas que ce symbole soit celui de la lâcheté », est-il écrit dans un message daté de mercredi. « Nous sommes tailleurs de pierres, alors c’est un matériau qui nous parle », a expliqué à l’AFP l’un des organisateurs, Richard.

    • À Paris, les tailleurs de pierre aux côtés des exilés

      Un reportage photographique de #Célia_Bonnin aux abords du centre de la porte de la Chapelle. Le camp dit « humanitaire » est saturé et participe des dysfonctionnements orchestrés par la préfecture de police et le ministère de l’intérieur. Un collectif de tailleurs de pierres s’est rendu sur place pour déplacer et inscrire des messages de solidarité avec les personnes exilées contraintes de survivre entre ces blocs.



      http://www.lacimade.org/a-paris-les-tailleurs-de-pierre-aux-cotes-des-exiles

    • Publié sur FB par Chowra Makaremi, le 10.03.2018 :

      Karim, 1988-2008.
      Today, a gathering in the North of Paris porte de la Chapelle commemorated the death of a soudanese man, last week among these stones, at the gates of Paris’ humanitarian centre, where hundreds of people queue and wait for a shelter.
      Instead of increasing housing capacities, the city council put these stones in order to “deter” migrants from waiting there (in the trend of anti-homeless urban furniture and situational prevention strategies).
      In resistance, the stones have been carved by activists stone masons (@coeurs de pierre et solidaires) with the words “Welcome” and “Freedom”.
      Today, these stones are literally becoming grave stones. And mirroring the horror.


      https://www.facebook.com/chowra.makaremi/posts/10156254094452363

    • J’ai trouvé cela, @sinehebdo

      « Je suis ici à la mémoire de #Karim, mort de l’incurie de l’Etat français »

      Pour honorer sa mémoire, Clarisse Bouthier a lu un texte, traduit en plusieurs langues : « La #mort est partout ici porte de #la_Chapelle. Dans les souvenirs du pays, de la route, de ceux qui ont disparu en mer, dans la vallée de la Roya, ou porte de la Chapelle. Mais Karim, tu sais que la vie est aussi partout. Difficile mais riche, elle est dans la solidarité de tous envers tous. » Avant d’encourager chacun à se saisir d’une bougie ou d’une fleur blanche, jaune ou violette, et de la déposer sur l’une des pierres disposées par la mairie, en février 2017, sous l’un des ponts voisins de la Bulle, officiellement pour « éviter de constituer des camps de migrants à l’endroit où des travaux [étaient] prévus » selon le communiqué de l’Hôtel de Ville.

      Quand les pierres ont été installées, cela a révolté #Yan_Noblet, un habitant de Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui traverse le quartier pour aller jouer au football en salle au Five, à quelques rues de là. Avec son collectif #Cœur_de_pierre, un regroupement d’artistes tailleurs de pierre et de compagnons, il est venu en faire des sculptures. Les mots « liberté » ou encore « Salut à toi le Soudanais » ont été gravés sur les blocs. « On aimerait savoir dans quel cerveau malade cette idée a germé… Ça me fout hors de moi, je vois des bâtiments entiers qui sont chauffés et restent vides. En bas, il y a des gens qui crèvent de froid », juge-t-il.


      http://www.liberation.fr/france/2018/03/11/je-suis-ici-a-la-memoire-de-karim-mort-de-l-incurie-de-l-etat-francais_16

    • Et un deuxième article aujourd’hui. Je met les deux in extenso ici pour éviter d’aller sur le site de Libération qui limite à 4 articles gratuits par jour :

      Je suis ici à la mémoire de Karim, mort de l’incurie de l’Etat français
      Kim Hullot-Guiot et Edouard Caupeil, Libération, le 11 mars 2018
      http://www.liberation.fr/france/2018/03/11/je-suis-ici-a-la-memoire-de-karim-mort-de-l-incurie-de-l-etat-francais_16

      Une centaine de personnes se sont réunies à Paris ce dimanche pour honorer la mémoire d’un trentenaire soudanais, mort jeudi 8 mars dans la rue, en face du centre de premier accueil de la porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement.

      Pendant une minute, ce dimanche, le silence a régné sur un bout de trottoir de la porte de la Chapelle (Paris XVIIIe). Une centaine de riverains et d’exilés s’y étaient réunis en début d’après-midi pour rendre hommage à Karim Ibrahim, un trentenaire soudanais mort, jeudi 8 mars, à deux pas de « la Bulle », le centre de premier accueil et d’hébergement pour migrants installé en novembre 2016 par la mairie de Paris et géré par Emmaüs. Les circonstances de son décès sont pour l’heure incertaines : est-il mort de froid ? De maladie ? D’épuisement ? Pour Clarisse Bouthier, membre du collectif Solidarité migrants Wilson, Karim Ibrahim est surtout mort « de désespoir ».

      « Il est mort sur la bouche d’aération, 3 m2 où il y a un tout petit peu de chaleur », explique cette habitante de la Plaine-Saint-Denis, de l’autre côté du boulevard périphérique. Avec son collectif, fondé au moment de l’ouverture du centre, « c’est la débrouille tous les jours. Pour les nourrir, pour les faire soigner… Des milliers de gens à Paris et en banlieue se relaient pour donner des repas, des vêtements, des serviettes hygiéniques… Ça devient mission impossible. [Les migrants] ne sont pris en charge que par les citoyens ! », s’insurge-t-elle.

      Ces 3m2, c’est aussi la « maison » d’Ali, arrivé de Libye il y a un mois, de Kaba et Alpha Diallo, venus de Guinée, et de Vidal, débarqué il y a deux mois du Cameroun, au même moment que Karim Ibrahim. Lequel était « comme un frère », disent-ils. Ils décrivent un personnage avenant, qui « donnait le sourire. Depuis qu’il est mort, le coin est mort. Il se débrouillait en français et en arabe donc il parlait à tout le monde », explique Vidal.

      « Il disait "moi je suis français" »

      « Il disait "moi je suis français". Il faisait rire, il ambiançait le coin. C’est lui qui balayait [il montre les détritus sur le trottoir, ndlr]. Pour encourager les gens à ramasser leurs déchets, il leur donnait de l’argent », raconte Kaba. Avant son décès, Karim Ibrahim « était malade, il était gris. Il faisait froid. Il a dormi longtemps, longtemps, ce n’était pas normal. La police a essayé de le réanimer, mais je pense qu’il s’est étouffé » sous les couvertures lestées d’eau de pluie, raconte encore Vidal. Et d’ajouter, dépité : « S’ils avaient trouvé une maison pour lui, il ne serait pas mort, il ne serait pas mort. »

      Pour honorer sa mémoire, Clarisse Bouthier a lu un texte, traduit en plusieurs langues : « La mort est partout ici porte de la Chapelle. Dans les souvenirs du pays, de la route, de ceux qui ont disparu en mer, dans la vallée de la Roya, ou porte de la Chapelle. Mais Karim, tu sais que la vie est aussi partout. Difficile mais riche, elle est dans la solidarité de tous envers tous. » Avant d’encourager chacun à se saisir d’une bougie ou d’une fleur blanche, jaune ou violette, et de la déposer sur l’une des pierres disposées par la mairie, en février 2017, sous l’un des ponts voisins de la Bulle, officiellement pour « éviter de constituer des camps de migrants à l’endroit où des travaux [étaient] prévus » selon le communiqué de l’Hôtel de Ville.

      Quand les pierres ont été installées, cela a révolté Yan Noblet, un habitant de Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui traverse le quartier pour aller jouer au football en salle au Five, à quelques rues de là. Avec son collectif Cœur de pierre, un regroupement d’artistes tailleurs de pierre et de compagnons, il est venu en faire des sculptures. Les mots « liberté » ou encore « Salut à toi le Soudanais » ont été gravés sur les blocs. « On aimerait savoir dans quel cerveau malade cette idée a germé… Ça me fout hors de moi, je vois des bâtiments entiers qui sont chauffés et restent vides. En bas, il y a des gens qui crèvent de froid », juge-t-il.

      « La France n’est pas à la hauteur »

      Une dame d’environ 65 ans, rose blanche à la main, porte un panneau autour du cou : « Je suis ici à la mémoire de Karim, mort de l’incurie de l’Etat français ». Sur un trottoir, les mots « Sorry Karim » ont été peints à la bombe de peinture jaune. Le chanteur Francis Lalanne est là aussi. Depuis Sangatte, au début des années 2000, il est engagé contre « la situation inacceptable des demandeurs d’asile en France. Les dirigeants politiques surfent sur la peur des étrangers pour mettre en place des mesures liberticides, qui trouvent leur paroxysme dans le projet de loi de Collomb. Gérard Collomb, il transforme Marine Le Pen en modérée ! » L’artiste, qui a été candidat aux dernières législatives, milite désormais, via le lancement d’une pétition, pour sortir des accords du Touquet, qui font selon lui des policiers français les « mercenaires de l’Angleterre, ce qui n’a aucun sens depuis que l’Angleterre a quitté l’Europe ».

      Traverser la mer, arriver porte de la Chapelle, et y mourir : le destin de Karim révolte, au-delà de la tristesse, Vidal, Kaba, Ali et Alpha Dialo. « La France n’est pas à la hauteur. Elle a perdu, juge Vidal. Ce n’est pas seulement les immigrés : j’ai vu un Français qui avait travaillé toute sa vie aller aux Restos du cœur… Macron, il est parti en Afrique dire qu’il allait investir, pour le développement, pour aider les gens, mais nous on est là et on meurt ! »

      Vidal reprend : « C’est eux [les dirigeants européens, ndlr] qui disent que nos présidents sont des dictateurs. On fuit. Et voilà comment on est accueillis. Liberté, égalité, fraternité, mais c’est quoi ça ? La liberté de dormir dehors ? L’égalité de dormir dans le froid ? Macron donne des leçons mais chez lui c’est pourri. » Kaba ajoute, de plus en plus énervé : « La France nous a colonisés. On nous a dit : "Ici, il y a les droits de l’homme, il y a l’humanité, il y a la dignité." On est venus et on n’a pas trouvé ça ici. En Afrique, quand il n’y a pas la guerre, il n’y a pas d’homme qui meurt dans la rue. Même les animaux ne meurent pas comme ça. »

      Tous les quatre s’inquiètent de ce que va devenir le corps de leur ami. Sera-t-il enterré ? Sera-t-il « brûlé », comme ils disent ? Sous le pont, à côté du terminus de la ligne de tramway T3b, Karim Ibrahim aura au moins un ersatz de pierre tombale. Comme personne ne connaît son âge exact, on y lit : « Karim, 198...-2018 ».
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      Réfugié mort à Paris : « Karim a vu des choses atroces, il était livré à lui-même »
      Kim Hullot-Guiot, Liberation, le 12 mars 2018
      http://www.liberation.fr/france/2018/03/12/refugie-mort-a-paris-karim-a-vu-des-choses-atroces-il-etait-livre-a-lui-m

      Jeudi, un trentenaire soudanais et érythréen a été retrouvé mort porte de la Chapelle, à Paris, un an après avoir obtenu l’asile. S’il disposait bien d’un logement, l’absence de suivi psychiatrique lui a été fatale, selon des associations.

      Au mois de mars l’année dernière, la France a accordé sa protection à Karim Ibrahim, un migrant d’origine soudanaise et érythréenne, en le reconnaissant comme réfugié. Un an plus tard, le 8 mars, Karim Ibrahim est mort dans une rue du XVIIIe arrondissement de Paris. Que s’est-il passé durant cette année pour que ce trentenaire perde la vie sur une bouche d’aération ? La France a-t-elle failli à sa mission d’accueillir et protéger ? Dimanche, lors du rassemblement citoyen en sa mémoire, c’est le sentiment qui dominait parmi la centaine de personnes présentes. Ce lundi, de nouvelles informations viennent éclairer la funeste trajectoire de Karim Ibrahim.

      S’il vivait ces derniers temps porte de la Chapelle, il semble que Karim Ibrahim n’était en fait pas « réellement » à la rue. Il y a environ un an, Yannick Martin, le vice-président de l’association Rallumeurs d’étoiles qui propose des activités sportives et culturelles au centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Laval (Mayenne), a fait sa connaissance. Il décrit un homme traumatisé par son passé, dont la famille avait quitté son Erythrée natale pour le Darfour : « Il a vu des choses atroces, sa famille a été massacrée devant lui. Il s’est réfugié dans l’alcool. Et puis Karim n’avait pas de but. La demande d’asile c’est une procédure longue, qui génère de l’ennui. Laquelle est la mère de tous les vices… Il était livré à lui-même. » « Il avait un vrai problème d’addiction tout à fait identifié », confirme Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’asile, association qui intervient aussi au CAO de Laval.

      « On pressentait qu’un drame allait arriver »

      Après avoir obtenu son statut de réfugié, en appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile, Karim Ibrahim s’est vu proposer un logement dans une résidence sociale en Mayenne. Il y disposait de sa propre chambre mais partageait la cuisine avec d’autres hommes. « Karim avait du mal à rester tout seul, explique Yannick Martin. Il revenait régulièrement au CAO. Parfois il se montrait difficile, enfantin. Il était aussi assez malin. Son problème, c’était qu’il avait besoin de se raccrocher à des gens. » Seul, Karim Ibrahim n’arrivait pas à prendre soin de lui. Pour Pierre Henry, « on retombe sur la question du système de soins disponibles pour les personnes malades, alcooliques, sur la misère de la psychiatrie. Ce secteur est sinistré ».

      Les deux responsables associatifs s’accordent à dire que si l’Etat n’a pas failli en proposant bien à Karim Ibrahim une solution d’hébergement, l’absence de prise en charge psychiatrique et sociale lui a été fatale. Pour Yannick Martin, « l’accueil c’est une bonne chose mais l’intégration c’est une autre paire de manches. Ce garçon n’a pas eu le suivi psychiatrique ou psychologique qu’il aurait dû avoir. Je ne jette la pierre à personne, les assistantes sociales ont déjà beaucoup de dossiers à traiter. Mais on pressentait qu’un drame allait arriver, il était retombé dans ses démons ».

      Même discours chez Pierre Henry : au-delà du cas de Karim Ibrahim, c’est toute la prise en charge psychiatrique des personnes réfugiées ou exilées, dont certaines sont par leur parcours et leur histoire particulièrement fragiles, qui est défaillante. « On a de plus en plus souvent ce type de pathologie, il y a un phénomène de décompensation lourde et on est très, très mal outillés pour y faire face, juge-t-il. Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile ne sont absolument pas équipés pour traiter ces sujets. Sans accompagnement, les gens ne s’en sortent pas. On est démunis. »

    • Et autre décès à Paris. Le décès de #Nour.

      Un mineur isolé pris en charge par l’ASE de Paris meurt faute d’un suivi adapté

      Il se prénommait #Malik_Nurulain mais préférait qu’on l’appelle Nour. Nour est mort le 14 février 2018, retrouvé noyé dans la Seine à Paris. Il avait 17 ans. Victime de tortures, il avait fui le Pakistan à l’âge de 15 ans.

      En France depuis un an, sous la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Paris, il bénéficiait depuis peu de la protection subsidiaire accordée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

      Depuis cinq mois, il était pourtant logé seul à l’hôtel sans encadrement adéquat et en grande détresse psychique. Il avait déjà été pris en charge à deux reprises en hôpital psychiatrique avant que l’ASE ne décide de le mettre à l’hôtel faute de place adaptée en foyer.

      Quelques mois après son placement à l’hôtel, il est sauvé d’une première tentative de suicide dans la Seine et pris en charge pour la troisième fois en hôpital psychiatrique. À sa sortie, il est à nouveau relogé à l’hôtel, seul face à ses traumatismes. Son corps inerte est repêché sept jours après sa sortie de l’hôpital.

      Seule responsable légale de ce mineur non accompagné, l’ASE l’a maintenu à l’hôtel, dans un environnement manifestement inadapté pour assurer sa protection et ce malgré les risques avérés de suicide et les signalements répétés de l’entourage (amis, associations, administrateur ad hoc). En conséquence, nous dénonçons l’inaction de l’ASE de Paris qui, selon nous, relève d’une situation manifeste de non assistance à personne en danger.

      Interrogée par l’entourage de Nour cinq jours après sa sortie de l’hôpital, l’ASE affirmait n’avoir aucune nouvelle de lui. Le signalement de la disparition à la Brigade des mineurs ne sera fait que douze jours après sa sortie de l’hôpital. Au moment du signalement de sa disparition par l’ASE, il était déjà mort depuis cinq jours. Sans la mobilisation d’associations et d’individus qui ont croisé le chemin de ce garçon, la mort de Nour serait probablement passée sous silence.

      Le système actuel de la prise en charge de ces jeunes est totalement inadapté. Il est inadmissible qu’un mineur, qui relève de la protection de l’enfance, reste seul dans un hôtel sans l’accompagnement régulier de professionnels, alors qu’on connaît, de surcroît, sa vulnérabilité puisqu’il sort d’un séjour en hôpital psychiatrique. L’ASE a failli à son obligation de protection.

      Comme de nombreux autres exilés, Nour avait risqué sa vie pour venir chercher la protection de la France. Ce n’est pas l’exil qui l’a tué, mais la défaillance du système de prise en charge des mineurs non accompagnés à Paris.
      Le 15 mars 2018

      http://www.gisti.org/spip.php?article5880

    • Idem à #Calais :

      Calais : la France doit fournir de l’eau potable et des services d’assainissement aux migrants (experts de l’ONU)
      ONU info le 16 octobre 2017
      https://seenthis.net/messages/705052

      Et à #Nice :

      Dans sa place forte de Nice le Duc d’Estropier installait mille camera et chassait par mille moyens les pauvres au nom de La Défense des valeurs chrétiennes qui édictait d’aimer son prochain comme soi même. Il avait déduit que ses prochains étaient les riches qu’il fréquentait
      Duc de Saint-Frippon, Twitter, le 13 juillet 2018
      https://seenthis.net/messages/708067

      #eau

    • Paris : Un dispositif anti-SDF retiré d’une banque après un tollé sur les réseaux sociaux
      J.-L. D., 20 Minutes, le 28 juillet 2019
      https://seenthis.net/messages/794770

      Quels sont les pires dispositifs anti-SDF « primés » par la Fondation Abbé-Pierre
      Delphine Bancaud, 20 Minutes, le 13 février 2019
      https://seenthis.net/messages/794770

      Site web de la Fondation Abbé-Pierre consacré à ces dispositifs anti-SDF en France, et qui organise la cérémonie des « Pics d’or » :
      https://soyonshumains.fr
      https://seenthis.net/messages/650079

      #Pics #dispositif_anti-SDF #Fondation_Abbé-Pierre #Soyons_Humains #anti-SDF #SDF #pauvreté #Pics_d’or

  • Cameroun : comment sortir de l’impasse ? – Everyday Life in the Time of Paul Biya – La vie quotidienne au temps de Paul Biya

    http://archivesoftyranny.org/cameroun-comment-sortir-de-limpasse

    Achille Mbembe sur le #Cameroun, c’est décapant. Signalé comme il se doit, par l’ami Thomas Deltombe.

    Professeur d’histoire et de science politique à l’université de Witwatersrand, Johannesburg, Afrique du Sud

    Pendant très longtemps, le Cameroun a échappé aux radars de l’opinion africaine et internationale.

    Dictature à huis-clos caractérise tout autant par son opacité que par sa brutalité, il a su ne jamais faire parler de lui sur la scène mondiale qu’a l’occasion des exploits – intermittents – de son équipe nationale de football – véritable symbole à la fois des énormes potentialités de ce peuple et de l’extraordinaire gâchis érige en principe de gouvernement par une élite vénale et prédatrice, dont une très grande partie, au demeurant, possède des passeports étrangers.

  • La guerre du Cameroun, un demi-siècle de censure et d’oubli
    https://visionscarto.net/la-guerre-du-cameroun

    Parmi les épisodes refoulés de l’historiographie coloniale, la guerre que la France a menée au Cameroun dans les années 1950 et 1960 occupe une place à part. Il s’agit même d’un cas d’école puisque personne ou presque, en France, n’en connait l’existence. Cette guerre secrète, qui a pourtant fait des dizaines de milliers de victimes, est passée inaperçue à l’époque où elle se déroulait et les traces qu’elle a laissées ont été méthodiquement effacées. Au Cameroun également, la mémoire de ce conflit eut du mal à (...)

    #Billets

    • D’après un rapport confidentiel produit au milieu des années 1960 par l’ambassade du Royaume-Uni au Cameroun, qui s’est bien gardé de rendre publique cette estimation, cette guerre aurait causé la mort de 60 000 à 76 000 personnes entre 1956 et 1964. André Blanchet, journaliste au Monde, évoqua pour sa part, au cours d’une conférence prononcée en 1962, le chiffre de 120 000 morts, uniquement sur les trois années précédentes et dans la seule région bamiléké (où la population était estimée à 500 000 âmes). « Or, cela nous l’ignorâmes à peu près entièrement, même en France, l’ancienne métropole », ajouta-t-il. Et pour cause : ni lui ni aucun de ses collègues n’en informèrent jamais les lecteurs de son journal.

  • On achève bien les mineur·es isolé·es étranger·es
    http://iaata.info/On-acheve-bien-les-mineur-es-isole-es-etranger-es-1879.html

    L’Etat français a un problème avec les mineur·es isolé·es étranger·es. Avant d’être des étranger·es, ce sont des mineur·es, à ce titre protégé·es par la Convention internationale des droits de l’enfant que la France a promulguée il y a maintenant 28 ans. Alors, pour faire de ces enfants des sans-papiers comme les autres, l’Etat n’hésite pas, depuis juillet dernier, à les enfermer dans des centres, les DDAEOMIE, où des éducateur·ices zélé·es ont pour mission de déclarer majeur·es au moins 80% d’entre elleux. Et pour cela, toutes les méthodes sont bonnes : interrogatoires, menaces, humiliations, comptage de dents, test osseux... Si bien que ces jeunes, qui ont survécu à l’enfer de la traversée, deviennent en France des candidat-es au suicide. Jean, 16 ans, originaire du Cameroun, a accepté de témoigner.

    @rezo

  • Le double visage du Panda Le Courrier - Vendredi 17 février 2017 Nathalie Gerber Mccrae
    http://www.lecourrier.ch/146944/le_wwf_multinationale_contre_son_gre

    Début 2015. Sous la pression de Survival International, qui lui demande depuis 1991 de remédier aux violations dont sont victimes les indigènes bakas, le bureau du WWF au Cameroun charge une organisation autochtone pygmée d’un pays voisin de mener une enquête indépendante dans les trois parcs nationaux de Boumba Bek, Nki et Lobéké. Le rapport qui en est issu n’a jamais été rendu public par le WWF. Le Courrier s’en est procuré une copie.

    Le travail effectué sur le terrain se révèle considérable : 493 personnes sont interrogées (Bakas, Bantous, personnel du WWF, organisations de la société civile, représentants du gouvernement) et des dispositions légales en matière de conservation et de droits humains ont été passées au peigne fin.

    Exactions commises
    Le constat est aussi implacable qu’embarrassant : le WWF n’applique pas sa Déclaration de principe sur les peuples autochtones et la conservation, établie en 2008. Les Bakas confirment aux enquêteurs que leurs terres ancestrales ont été transformées en aires protégées sans leur consentement et que des exactions étaient régulièrement commises par les gardes-faune.
    Sur le terrain, les enquêteurs constatent tout d’abord que la confusion règne autour et dans les parcs nationaux : les communautés bakas et bantoues ne sont pas en mesure de faire la différence entre le personnel du WWF et celui du Ministère des forêts et de la faune (MINFOF). Le rapport confirme que ce dernier bénéficie d’un appui technique et financier considérable de la part de l’organisation de conservation de la nature.

    Le WWF s’affiche également dans des opérations de lutte antibraconnage menées conjointement avec le MINFOF et qui conduisent parfois à des raids violents sur des communautés bakas. Les indigènes confient aux enquêteurs qu’ils ne savent pas vers qui se tourner pour dénoncer les maltraitances dont ils ont été victimes car ils ne font pas confiance aux policiers, qui participent eux aussi à ces opérations.

    Relation de « maître à esclave »
    Au niveau de la gestion des trois parcs, le rapport révèle encore que le WWF privilégie une collaboration avec les populations bantoues, dont certains individus font preuve de racisme envers les Bakas et qui ont développé une relation de « maître à esclave » avec ces derniers. Des braconniers bantous embrigadent certains Bakas dans leurs chasses illégales, dont celle des éléphants.

    Pour les enquêteurs, il est clair que le WWF met davantage l’accent sur la lutte antibraconnage que sur la promotion des droits des indigènes bakas. Ces derniers ne reçoivent pas d’informations sur la politique, le mandat et la mission du WWF. Les formations dispensées aux gardes-faune mettent elles aussi l’accent sur la conservation de la faune et de la flore et donnent peu de place à la question des droits humains.

    Au final, les auteurs du rapport plaident pour que les Baka du sud-est du Cameroun puissent contribuer aux efforts de conservation en utilisant leurs savoirs traditionnels et les liens étroits qu’ils ont développé avec leur environnement. A ce jour, la coopération avec les indigènes pour la gestion des aires protégées reste très faible et les quelques gardes-faune Baka n’ont que des postes subalternes. « Les Baka sont les yeux et les oreilles de la forêt, mais leurs capacités sont grandement sous-estimées ».

    #Panda #Baka #Cameroun #droits_humains #harcèlements #peuples_autochtones #Pygmées #violations #WWF #Survival_International #Bantous #maltraitance

  • Le WWF, multinationale contre son gré Le Courrier - Vendredi 17 février 2017 Nathalie Gerber Mccrae

    L’OCDE a jugé recevable une plainte accusant le WWF de violer les droits d’autochtones du Cameroun. L’institution estime que les activités de cette ONG sont assimilables à celles d’une multinationale.
    La nouvelle est tombée le 20 décembre dernier comme un cadeau de Noël pour Survival International. Sa plainte à l’encontre du Fonds mondial pour la nature (WWF) pour violation des droits humains des indigènes bakas dans le sud-est du Cameroun a été jugée recevable par le point de contact suisse de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

    Le dossier déposé par Survival en février 2016 avait tout d’abord plongé les experts suisses dans l’embarras (lire notre édition du 11 novembre 2016). Pas tant sur le fond – le WWF est accusé de former et de financer des gardes-faune coupables de maltraitance envers les Bakas vivant en marge de plusieurs parcs nationaux dont ils ont été expulsés, et d’avoir défini les limites de ces aires protégées sans avoir procédé à une réelle consultation des Bakas – que sur la forme.
    En effet, une ONG attaquant une autre ONG dans le cadre de ses principes directeurs à l’attention des multinationales, l’OCDE n’avait jamais vu ça ! Mais après plusieurs mois de réflexion, le point de contact suisse a estimé que les opérations du WWF International, directement responsable de ses activités au Cameroun, pouvaient être assimilées à celles d’une multinationale. Son approche en matière de conservation a une dimension économique car l’organisation perçoit des royalties et vend des produits ainsi que son image.

    Décision sans précédent
    Pour Survival International, c’est une décision sans précédent ainsi qu’un énorme pas en avant : « Certaines ONG ont l’envergure d’une entreprise multinationale. Il est donc normal qu’elles soient tenues pour responsables si elles violent des droits humains. C’est le cas du WWF, qui récolte plus de 2 millions de dollars par jour », explique Mike Hurran, directeur de campagne.

    La procédure peut donc aller de l’avant. Il faut savoir que le mécanisme de plainte de l’OCDE n’est pas un tribunal, mais une plateforme de négociations conduites avec l’assistance d’experts, suisses dans le cas présent. Son mandat : trouver un accord mutuel acceptable pour les deux parties et proposer des recommandations, non contraignantes, au WWF pour remédier aux violations des droits des Bakas. De son côté, Survival attend de l’ONG un soutien financier aux Bakas pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits à la terre et aux ressources ainsi qu’un monitoring sérieux du travail des gardes-faune.

    Indigènes pas consultés
    Le WWF International a accepté à reculons de s’engager dans ce processus de médiation. L’organisation de protection de la faune a tout d’abord tenté de trouver un arrangement avec Survival hors du cadre de l’OCDE, ce qui a ralenti le processus d’examen de la plainte. Elle a ensuite répondu que la situation décrite par Survival ne prenait pas en considération les défis posés par l’instabilité et la militarisation de la région, conséquence des conflits en République centrafricaine toute proche. L’organisation au panda a également affirmé avoir une influence limitée sur le gouvernement camerounais et son ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), qui gèrent les trois parcs nationaux.

    C’est pourtant tout le contraire que révèle un rapport interne que le WWF avait commissionné à des experts autochtones indépendants en 2015 (lire ci-dessous). Un rapport que l’ONG avait refusé de rendre public, mais que Survival a pu se procurer – et faire « fuiter » – fin janvier dernier. Le rapport ne fait pas état de l’impact des conflits voisins sur les aires protégées et met en évidence le partenariat étroit, notamment financier, du WWF avec le ministère des Forêts, notamment lors de campagnes de lutte anti-braconnage aux conséquences désastreuses pour les Bakas.

    Qu’en dit le WWF International ? Son siège en Suisse (à Gland/VD) ne communique pas et transmet toute demande de contact à Frederick Kwame Kumah, son directeur régional pour l’Afrique à Nairobi, au Kenya. Ce dernier insiste sur le fait que le WWF rapporte toute allégation d’abus aux représentants du gouvernement camerounais. « Nous sommes prêts à nous engager pour trouver une solution, pour protéger la forêt et les Bakas. Mais c’est un processus sur le long terme que nous ne pouvons mener seuls. Il faut inclure les Bakas, le gouvernement et les organisations de la société civile dans le processus de médiation. Nous allons donc demander à l’OCDE que la discussion ait lieu sur place au Cameroun. »

    En attendant, que fait concrètement le WWF pour les Bakas ? Frederick Kwame Kumah explique que six gardes-faune bakas ont été engagés dans les trois parcs nationaux concernés par la plainte. « Et nous allons faire pression sur le gouvernement pour que davantage de Bakas soient impliqués dans la gestion des aires protégées. »

    Le WWF forme le personnel
    Pour remédier aux problèmes de racisme et de communication entre les Bakas et les gardes-faune bantous, le WWF a organisé en 2016 une formation sur la question des droits humains avec nonante employés des parcs, lesquels ont pu s’entretenir directement avec des Bakas.

    Pour Nigel Crawhall, directeur du secrétariat du Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (IPACC), l’amélioration de la situation des Baka passe d’abord par le renforcement de leurs capacités : « Nous menons un programme de formation et de sensibilisation des peuples indigènes à Dzanga-Sangha, une forêt pluviale au sud de la République centrafricaine en partenariat avec le WWF Centrafrique et le WWF Allemagne. Vu le succès rencontré, ce dernier nous propose faire de même au Cameroun ».

    Reste qu’à ce jour, la situation n’a guère évolué aux alentours des parcs nationaux, selon deux spécialistes autochtones de la région contactés par Le Courrier. En s’aventurant dans les parcs nationaux pour se nourrir ou procéder à des rituels, les indigènes courraient toujours le risque de tomber sur des patrouilles antibraconnage – encore financées par le WWF – qui n’hésiteraient pas à les menacer ou à les emmener dans les véhicules de l’ONG pour les maltraiter loin des regards. « Le WWF refuse de dialoguer avec les Bakas et de faire la lumière sur le fonctionnement réel de son partenariat avec le gouvernement. L’acceptation de la plainte par l’OCDE est donc une bonne nouvelle. Le temps de la protection policière de l’environnement est peut-être révolu », espère l’un d’eux.

    C’est la suite de la publication de @kassem
    https://seenthis.net/messages/542360
    et du rappel d’ @odilon

    https://seenthis.net/messages/565777

    #Baka #Cameroun #droits_humains #harcèlements #peuples_autochtones #Pygmées #violations #WWF #Survival_International #Bantous #maltraitance
    #ONG #Soros #Rockfeller #Rotschild #Prince Philip d’Angleterre

  • Les propos d’Emmanuel Macron sur la colonisation en trois questions - Afrique - RFI

    http://www.rfi.fr/france/20170216-algerie-propos-emmanuel-macron-colonisation-trois-questions

    Et cette ligne s’applique aux massacres commis par la France coloniale, à Thiaroye au Sénégal en 1944, à Madagascar en 1947 et au Cameroun dans les années 1950 et 1960. Lors de visites dans ces trois pays, François Hollande a rendu hommage aux victimes, mais n’a pas présenté d’excuses. Pour l’historien Thomas Deltombe (1), le chef de l’Etat français est même dans « une logique de minimisation, d’euphémisation, voire de maquillage ».

    #colonialisme #cameroun