country:chili

  • D’abord les hommes, quadragénaires, et socialement favorisés…
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/06/05/d-abord-les-hommes-quadragenaires-et-socialement-favorises_5309705_1698637.h

    A New York, Charles-Edouard Catherine, 29 ans, aveugle, dirige la fondation Surgeons of Hope. En partant aux Etats-Unis à la fin de ses études, et donc en montrant sa capacité à surmonter les difficultés, il a transformé son handicap en atout. Mais parmi les expatriés français de la Grosse Pomme, il fait figure d’exception : « Je n’y observe pas beaucoup de diversité sociale ni ethnique ; cela ressemble un peu à Sciences Po-Bordeaux, où j’étais aussi le seul étudiant handicapé. » La diversité, qu’il s’agisse de handicap ou de la place des femmes, est le parent pauvre de l’expatriation.

    Selon le baromètre 2017 d’Expat Communication, 80 % des expatriés interrogés sont en couple, mais dans… 8 % des cas, c’est la femme qui est mutée à l’étranger. « Nous sommes loin de la parité, reconnaît Alix Carnot, directrice associée. Ces postes sont peut-être moins proposés aux femmes, mais elles-mêmes assument moins de demander à leur conjoint de les suivre », nuance-t-elle.

    Sandrine Puichaffret, 45 ans, spécialiste du marketing, a fini par quitter son entreprise, faute de perspectives internationales. En 2014, elle s’est installée à Dubaï, où elle a été recrutée comme responsable communication chez un fabricant de bouteilles, avant de revenir en France deux ans plus tard : « L’expatriation, c’est encore pour les hommes, même s’il y a maintenant beaucoup de filles en VIE [volontariat international en entreprise]. Les employeurs sont dans un schéma traditionnel et discriminant pour les femmes entre 30 et 45 ans, anticipant que ça va être compliqué pour la vie de famille. »
    La bonne éducation française

    Sont-ce les recruteurs qui font de la discrimination ou les femmes qui s’autocensurent ? « Il y a sans doute des idées préconçues dans les cellules RH qui organisent la mobilité, estime Alain Verstandig, président de NetExpat. Mais les entreprises mondiales, qui développent des programmes de ­ “gender diversity”, font des efforts pour accompagner leurs talents féminins dans la mobilité internationale. Ce qui a fait progresser la part des femmes expatriées de 10 % à 25 % en dix ans. »

    Le marché mondial propose davantage d’opportunités professionnelles aux Français issus de l’immigration, présents sur les salons de recrutement à l’international. « Au Mexique, au Chili, en Indonésie, ce qui compte pour les recruteurs, c’est la qualité de l’éducation française. Peu importe l’origine du candidat. Venir du 93 ou des quartiers est un élément qui ne leur parle pas du tout ! », relate Hervé Heyraud, fondateur du site Lepetitjournal.com à destination des expatriés. « Mon entreprise à Dubaï comptait quarante nationalités, raconte Sandrine Puichaffret. C’est un melting-pot qui efface la question des origines. »

    Malgré les évolutions, si le profil de l’expatrié demeure un homme quadragénaire socialement favorisé, il reste difficile de démêler la part de discrimination venant des entreprises, selon Antoine Morgaut, vice-président de l’association A compétence égale : « La mobilité internationale est une matrice trop complexe, dans laquelle entrent en jeu plusieurs variables – la place des femmes dans certains pays, la politique d’immigration, les critères d’attribution des visas de travail en fonction des pénuries de compétences… » Elles restreignent d’autant les marges de manœuvre des recruteurs.

  • Au Chili, en ce mois de mai 2018, une vague féministe des étudiantes contre les violences machistes
    https://information.tv5monde.com/terriennes/au-chili-en-ce-mois-de-mai-2018-une-vague-feministe-des-etudia

    Une marche historique rassemblant plus de 150000 personnes à Santiago, la capital et plus de 200000 à travers tout le pays ; en ce froid mercredi de mai 2018 (l’automne au Chili), les Chiliennes se sont retrouvées pour dénoncer les abus sexuels et exiger une éducation non sexiste, un cri massif à l’unisson ; avec des slogans comme « les filles ne devraient jamais avoir peur d’être intelligentes », « éducation non sexiste pour qu’ils arrêtent de nous tuer » ou « non au harcèlement sexuel et à l’impunité ».

    
Plus de 40 assemblées féministes-étudiantes ont appelé à cette première marche, dont les protagonistes étaient seulement des femmes ; les hommes pouvaient venir, mais en marge, pour s’occuper des circuits et sécuriser les parcours. Et manifester leur soutien ou leur admiration sur les réseaux sociaux. Comme celui ci : « Mes respects à toutes les camarades qui se mobilisent au Chili contre la violence masculine et pour une éducation non sexiste. Tous les progrès qui peuvent être réalisés aujourd’hui seront le fondement d’un avenir plus juste. Jusqu’à la victoire, je serai toujours votre compagnon »

    #femmes #féminismes #femmes_en_lutte #Chili #sexisme #violences_contre_les_femmes #éducation_non_sexiste #autonomie #auto-organisation

  • Violences à Gaza : Israël convoque l’ambassadeur de Belgique après le vote de l’ONU
    La DH - belga Publié le lundi 21 mai 2018 à 18h07
    http://www.dhnet.be/actu/monde/violences-a-gaza-israel-convoque-l-ambassadeur-de-belgique-apres-le-vote-de-l-

    Israël a convoqué lundi les ambassadeurs d’Espagne, de Slovénie et de Belgique en réaction au vote de ces pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les événements sanglants à Gaza.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien, la directrice adjointe chargée de l’Europe occidentale a rencontré lundi les ambassadeurs d’Espagne et de Slovénie tandis que l’ambassadeur de Belgique sera reçu mardi.

    • Le Conseil des droits de l’homme décide la création d’une commission d’enquête sur les attaques militaires israéliennes contre les manifestations civiles palestiniennes
      GENEVA (18 mai 2018)
      http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=23107&LangID=F

      (...) Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (29) : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, Émirats Arabes Unis, Équateur, Espagne, Irak, Kirghizistan, Mexique, Népal, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Slovénie, Tunisie et Venezuela.

      Les États suivants ont voté contre (2) : Australie et États-Unis.

      Les États suivants se sont abstenus (14) : Allemagne, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Japon, Kenya, Panama, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovaquie, Suisse et Togo.

      Déclarations concernant le projet de résolution
      (...)
      La Belgique, s’exprimant également au nom de l’Espagne et de la Slovénie, a dit soutenir le projet de résolution et la création d’une commission d’enquête, car à leurs yeux, l’usage de la force contre ces manifestants n’était pas justifié. Les trois délégations saluent la coopération de l’État de Palestine pour parvenir à un texte équilibré, même s’ils regrettent que le texte ne fasse pas mention du droit légitime d’Israël à protéger ses frontières. Les délégations, tout en appuyant le texte, appellent le Hamas et les organisateurs de ces manifestations à faire preuve de plus responsabilité.(...)

  • Pédophilie : tous les évêques chiliens remettent leur démission au pape
    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/05/18/pedophilie-dans-un-document-incendiaire-le-pape-reconnait-une-faillite-colle

    Tous les évêques chiliens ont remis, vendredi 18 mai, leur démission au pape. Mardi 15 mai, convoqués à Rome, ils s’étaient vu remettre par le pontife argentin un texte de dix pages dans lequel celui-ci avait écrit noir sur blanc : depuis des années, l’Eglise catholique chilienne abrite « de nombreuses situations d’abus de pouvoir, d’autorité et d’abus sexuels ».

    « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse par deux porte-paroles de la Conférence épiscopale chilienne. Le pape doit à présent décider de sanctions nominatives après cette démission collective sans précédent depuis deux siècles.

    Le texte glaçant, dont le contenu a été révélé jeudi par la télévision chilienne T13, s’appuie sur des faits rassemblés dans un rapport (non publié) de 2 300 pages rédigé par les deux enquêteurs que le pape a dépêchés auprès des victimes d’agressions sexuelles et d’abus de pouvoir commis au sein de l’Eglise chilienne.

    Le document dénonce ainsi « l’existence de gravissimes négligences dans la protection des enfants vulnérables de la part d’évêques et de supérieurs religieux ». On peut aussi lire dans ce document que des religieux expulsés de leur ordre pour des « comportements immoraux » ont été accueillis dans d’autres diocèses avec des charges comportant « un contact quotidien et direct avec des mineurs ».
    Des plaintes ont par ailleurs été hâtivement jugées « invraisemblables » alors qu’elles étaient « de graves indices d’un délit effectif ». D’autres ont même été classées sans la moindre enquête. Des pressions ont été exercées sur des enquêteurs et des « documents compromettants » ont été détruits.

    Par ailleurs, révèle le document, des évêques ou des supérieurs d’ordre religieux auraient confié la direction de séminaires ou de noviciats à « des prêtres soupçonnés d’homosexualité active », en violation des règles ecclésiastiques.

    Pendant trois jours, de mardi à jeudi, le pape a rencontré à huis clos ces 34 évêques pour quatre séances de prise de conscience de la réalité des faits.

    « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous, indique une déclaration lue devant la presse. Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises ».

    « Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu’elles ont dû affronter, auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale, ajoutent-ils. Nous implorons leur pardon et leur aide pour continuer à avancer sur le chemin de la guérison des blessures, pour qu’elles puissent se cicatriser ».

    Lire aussi : Pédophilie : le pape reconnaît des dérives au sein de l’épiscopat chilien
    Cas d’abus dans des écoles catholiques

    A ce stade, on ignore si le pape va accepter ces démissions, ou certaines d’entre elles. Il apparaît en tout cas aujourd’hui clairement que le problème dépasse de loin le seul cas, pourtant déjà gravissime, de Fernando Karadima, ce charismatique prêtre de Santiago qui a formé de nombreux prêtres et plusieurs évêques et a été condamné par l’Eglise elle-même pour des agressions sexuelles commises pendant des années, par lui et autour de lui.

    Ces dernières années, plusieurs cas d’abus dans des écoles catholiques sont apparus au grand jour. Dans ce texte, le pape qualifie de « nombreux » ces abus. Il décrit en réalité une véritable faillite collective de cette Eglise. « Nous sommes tous impliqués, moi le premier », affirme François.

    Pendant plusieurs années, le pape a en effet refusé d’entendre certaines anciennes victimes de Fernando Karadima, qui accusaient notamment l’évêque Juan Barros, l’un de ses proches, d’avoir couvert les agissements de l’ecclésiastique. François avait même accusé de « calomnie » ceux qui lui demandaient de revenir sur la nomination de Mgr Barros dans le diocèse d’Osorno. Il a ensuite affirmé n’avoir pas été informé exactement par les victimes, alors même qu’une lettre de l’une d’entre elles lui a été remise dès 2015.

    Lire aussi : La visite du pape au Chili entachée par les affaires de pédophilie

    Dans le texte transmis à l’épiscopat chilien, le pontife rappelle que par le passé, l’Eglise chilienne a eu le « courage » de s’engager et de prendre des risques pour défendre ses ouailles. Il oppose cette attitude à celle de l’Eglise d’aujourd’hui, qui a entre-temps été « transformée en son centre » : « La douloureuse et honteuse constatation des abus sexuels sur mineurs, des abus de pouvoir et de conscience de la part de ministres de l’Eglise ainsi que la manière dont ces situations ont été abordées met en évidence ce changement de centre ecclésial. »
    « Quelque chose, dans le corps ecclésial, est malade »

    Il décrit une Eglise passée du service des autres à une institution gangrenée par des individus et des groupes qui ont prétendu « s’ériger comme unique interprète de la volonté de Dieu ». Cette « psychologie d’élite », affirme le pape François, a fini par constituer des « cercles fermés qui débouchent sur des spiritualités narcissiques et autoritaires » pour lesquelles « l’important, c’est de se sentir spécial, différent des autres ». « Quelque chose, dans le corps ecclésial, est malade », résume François, qui parle aussi de « perversion » ecclésiale.
    « Promouvoir une culture anti-abus »

    Pour sortir de cette dérive collective, il préconise d’ouvrir l’institution et de travailler avec « différentes instances de la société civile pour promouvoir une culture anti-abus ». Il insiste sur le fait qu’à ses yeux, de simples changements de personnes (c’est-à-dire d’évêques) ne suffiront pas à résoudre des problèmes aussi profondément ancrés et structurels. « Cela, il faut le faire, écrit le pape, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aller plus loin. Il serait irresponsable de notre part de ne pas creuser pour trouver les racines et les structures qui ont permis que ces événements se produisent et se perpétuent. »

    Se contenter de changer des hommes, explique-t-il, donnerait l’illusion d’avoir réglé les problèmes alors que ceux-ci perdureraient. Pour que « plus jamais ils ne viennent à se répéter », conclut François, il faut considérer le problème comme « celui de tous et pas seulement comme celui de certains ».

    Autrement dit, les évêques chiliens auraient une responsabilité collective dans ces dérives et aucun ne saurait s’en exonérer. Reste maintenant au pape à dévoiler les réformes « de court, de moyen et de long terme » promises aux victimes de ces nombreuses dérives.

    Lire aussi : La réforme du pape à l’épreuve de la pédophilie

    Jeudi, deux représentants de l’épiscopat chilien ont lu une déclaration et refusé de répondre aux questions. « Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises », ont néanmoins déclaré les évêques.

    « Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu’ils ont dû affronter, auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale », ont-ils ajouté.

    La veille, l’un d’eux, le cardinal Javier Errazuriz, membre d’une puissante commission de neuf cardinaux (C9) chargée de conseiller le pape sur les réformes de la Curie, avait encore accusé les victimes de « calomnies », dans un entretien à la chaîne de télévision T13.

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2018/05/18/pedophilie-dans-un-document-incendiaire-le-pape-reconnait-une-faillite-colle

    #catholicisme #criminalité_organisée #pedoviol #mafia #homophobie #violophilie

    • C’est la faux-culsserie habituelle. Ces misogynes utilisent encore l’homophobie pour justifier leur pedoviols. Que vien faire la mention de "Par ailleurs, révèle le document, des évêques ou des supérieurs d’ordre religieux auraient confié la direction de séminaires ou de noviciats à « des prêtres soupçonnés d’homosexualité active », en violation des règles ecclésiastiques."
      Honte aux cathos qui ne demissionnent pas.

  • Au #Chili, les #avocats assèchent les cours d’#eau

    L’engouement culinaire pour l’avocat dans les pays occidentaux n’est pas sans conséquences sur le plan économique et surtout environnemental. Le Chili en fait les frais depuis presque 30 ans.

    https://www.nationalgeographic.fr/environnement/au-chili-les-avocats-assechent-les-cours-deau
    #environnement

  • La #Zad et la #guerre_civile_mondiale
    https://reporterre.net/La-Zad-et-la-guerre-civile-mondiale

    Il faut aller encore plus loin. Ce qui se passe à #Notre-Dame-des-Landes s’inscrit dans une guerre générale menée par l’oligarchie contre les peuples. L’actualité la plus immédiate vient de nous montrer comment le porte-parole des pauvres du Brésil, Lula, a été emprisonné au terme d’une ahurissante procédure, ou comment l’État israélien tue des manifestants et des journalistes dans la bande de Gaza. Ce ne sont que les derniers éclats d’une vague mondiale continue d’autoritarisme de la part des classes dirigeantes. Presque toute l’Amérique latine (Brésil, Chili, Argentine, Pérou, Guatemala,...) est passée sous la coupe de régimes durs qui appliquent la recette néo-libérale. En Chine, le président Xi Jinping a récemment renforcé son pouvoir. En Russie, Poutine règne en étouffant toute opposition. Aux Etats-Unis, Trump poursuit sa politique de dérégulation financière et environnementale sans contre-pouvoir réel. En Egypte, aux Philippines, en Pologne, en Inde, dans des dizaines de pays, on retrouve cette combinaison d’un pouvoir fort, défendant les intérêts de l’oligarchie, et détruisant l’environnement au nom de la croissance. De plus en plus, l’Europe évolue vers ce nouveau modèle d’oligarchie autoritaire. C’est en fait une guerre civile mondiale qui se déroule, une guerre que mènent les classes dirigeantes contre des peuples hébétés par la mondialisation, et contre les fractions qui parviennent encore à s’opposer à la stratégie du choc suivie par les capitalistes.

    80 tonnes de CO2 par an : les vrais criminels
    Un chiffre indique l’enjeu de ce qui n’est pas seulement une lutte sociale, mais bien une guerre à propos de l’avenir de l’humanité sur une planète en proie à une crise écologique historique : les membres du groupe des #1% les plus riches du globe émettent en moyenne chaque année 80 t de #CO2, soit neuf fois plus que la moyenne de la population mondiale (6,2 t). Autrement dit, les plus riches sont les plus pollueurs. Et vue la gravité du changement climatique et de ses impacts prévisibles, on peut dire que ces émetteurs de 80 t de CO2 par an sont véritablement des criminels.

  • Engie pollue le nord du Chili avec d’antiques centrales à charbon
    https://reporterre.net/Engie-pollue-le-nord-du-Chili-avec-d-antiques-centrales-a-charbon

    Dans le nord du #Chili, la multinationale #Engie (ex-GDF-Suez) possède plusieurs centrales à #charbon aux conséquences néfastes pour la #santé humaine et les #environnements marin et terrestre. L’annonce par l’énergéticien de la fermeture de deux d’entre elles lundi 2 avril ne changera pas vraiment la donne pour les habitants. Reporterre a enquêté sur place.

    #pollution

  • La station spatiale chinoise s’est désintégrée lors de son entrée dans l’atmosphère
    http://www.lemonde.fr/cosmos/article/2018/04/02/la-station-spatiale-chinoise-a-ete-globalement-detruite-lors-de-sa-rentree-d

    « Tiangong 1 », en vol incontrôlé depuis 2016, a fait son retour dans l’atmosphère un peu plus tôt que prévu : à 2 h 15 (heure de Paris) au-dessus du Pacifique Sud.

    La station spatiale chinoise Tiangong 1 a été « globalement détruite » lors de son entrée dans l’atmosphère, lundi 2 avril, autour de 2 h 15 (heure de Paris) au-dessus du Pacifique Sud, a annoncé le China Manned Space Engineering Office (CMSEO), le bureau chinois chargé de la conception des vols spatiaux.

    L’engin, en vol incontrôlé depuis 2016, a fait son retour dans l’atmosphère un peu plus tôt que prévu : le CMSEO avait annoncé auparavant que le retour sur la Terre s’effectuerait autour de 2 h 42, ce qui l’aurait situé au-dessus de l’Atlantique Sud, au large des côtes brésiliennes.

    « La plupart des équipements ont été détruits lors de la phase de rentrée dans l’atmosphère », a assuré le CMSEO dans un communiqué.

    • La station spatiale chinoise a atterri dans l’océan Pacifique Sud, pas si loin du « cimetière spatial »
      http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/04/02/la-station-spatiale-chinoise-a-atterri-dans-l-ocean-pacifique-sud-pas-si-loi


      La station chinoise a atterri dans « la zone centrale du Pacifique sud », le point Nemo, lui, se trouve au large des côtes de l’Antarctique, entre les îles Pitcairn, la Nouvelle-Zélande et le Chili.
      Google Maps

      Une trajectoire presque heureuse, bien qu’incontrôlée. La station spatiale chinoise Tiangong 1 a fait sa rentrée dans l’atmosphère lundi 2 avril vers 0 h 15 GMT (1 h 15, heure de Paris) pour finir dans « la partie centrale du Pacifique Sud », selon le bureau chinois chargé de la conception des vols spatiaux habités (CMSEO). La station s’est désintégrée en plein vol alors qu’elle regagnait la Terre, au terme de deux années d’évolution incontrôlée en orbite. Elle a atterri entre l’Océanie et l’Amérique du Sud. Pas si loin du « #point_Nemo », le cimetière des déchets spatiaux.

      « Le point Nemo se trouve au large des côtes de l’Antarctique, de la Nouvelle-Zélande, des îles Pitcairn et du Chili », a expliqué à l’Agence France-Presse Stijn Lemmens du bureau des débris spatiaux de l’ESA (Agence spatiale européenne) à Darmstadt. Cet endroit perdu au milieu du Pacifique, appelé « pôle d’inaccessibilité » ou point Nemo en hommage au capitaine de Jules Verne, représente l’endroit le plus isolé du monde, distant de 2 688 km de la première terre émergée, l’île Ducie, un atoll inhabité.

  • Rey
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/rey

    Niles Atallah, 2017, CL, DCP, VO ST FR ANG, 91’

    En 1858, Antoine de Tounens, avocat français illuminé, s’enfonce dans la nature sauvage de Patagonie pour fonder un État Mapuche et en devenir le roi. Revenant sur cet épisode oublié de l’histoire du Chili, Niles Atallah propose une exploration de la mémoire autant qu’une aventure cinématographique onirique, aux accents fantastiques. Si les faits sont authentiques, les détails de cette histoire sont flous et fragmentaires. Les versions sont multiples et les contradictions du personnage n’aident pas à dégager une vérité historique. Et c’est justement ces confusions, ces couches et ces mythes qui inspirent Atallah, cinéaste et artiste chilien dont on vous présentait il y quelques années les films « Lucía, Luis y el lobo », réalisés avec ses (...)

    • L’ancien commissaire Darquier de Pellepoix osait avancer qu’à Auschwitz on n’a gazé que des poux, chevauchant l’hyper-criticisme de Robert Faurisson qu’a si justement déconstruit Pierre Vidal-Naquet dans Les Assassins de la mémoire. La rhétorique de M. el Khal, qui se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme - équivalence entre victimes et bourreaux - aboutira un jour à une ignominie semblable sur la Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde.

      Voilà qui habille Le Média pour l’hiver.

      #invectives

    • Ah ! mais oui chez Ballast c’est beaucoup mieux quand on enfonce ses consoeurs et confrères ! Bravo !

      Claude El Khal est notre correspondant au Moyen-Orient. Il a sa vision des événements et il affirme se méfier des manipulations provenant du régime syrien tout autant que des belligérants américains ou européens. Il a raison. Les guerres sont des moments où l’information est manipulée à des fins stratégiques. Le journalisme consiste à prendre ses distances avec les sources belligérantes. À rappeler que les civils sont des victimes innocentes. Sa position est raisonnable, et juste. Il ne choisit qu’un seul camp : celui de la paix et de la préservation des vies. Ceux qui attaquent sa position trouvent peut être qu’être tué par une bombe américaine est moins condamnable que par une bombe russe ? Pour moi, ceux qui bombardent sont tous coupables. On peut bien condamner le régime syrien soutenu par les Russes. On peut aussi condamner la Turquie d’Erdogan soutenue par les américains et les européens. On peut condamner l’Arabie saoudite armée par la France. On peut condamner l’Iran qui arme le Hezbollah. On peut condamner les djihadistes armés par les américains. On peut condamner la France, les européens, les USA qui organisent le chaos dans cette région du monde. On peut condamner les intérêts des multinationales de l’armement, du pétrole et du gaz qui tirent profit de la situation. Mais on ne peut pas condamner un journaliste comme Claude El Khal qui a le courage de dire tout haut que le seul camp qu’il fait sien est celui des civils, des enfants, qui vivent l’enfer. Claude El Khal a raison de refuser que l’on diffuse des images dont on ignore la provenance, dont on ignore la véracité. Chaque fois que vous voyez des vidéos sur la Ghouta : demandez-vous qui a filmé, sous la protection de qui, pour faire passer quel message, pour servir les intérêts de qui ? ce n’est pas la première guerre de communication, ce n’est pas la première fois que « l’opinion publique internationale » est soumise au matraquage et à la propagande des belligérants. Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants.

    • Nous passerons sur le fait que les propos sur le conflit syrien de Robert Fisk - ne connaissant qu’un seul ennemi : l’Occident — ont été dénoncés non seulement par des confrères journalistes [16], mais aussi par les chercheurs et experts de la révolution syrienne.

      Fisk en prend lui aussi pour son grade. La note 16 sensée servir, j’imagine d’argument contre Fisk, pointe vers le Courrier International, article de 2007 (!) publié initialement dans Haaretz. On devra se contenter de cela pour conclure que Fisk n’est pas crédible (et négationniste, donc, cf. la conclusion).

    • Pour mieux comprendre son engagement au sein de la « résistance civile à l’occupation syrienne du Liban » évoqué dans l’article d’Audrey Kucinskas pour L’Express

      Je n’oublierai jamais le 13 Octobre 1990.

      Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.

      Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.

      Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.

      Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson.

      Je n’oublierai jamais les heures noires de ce jour funeste et la nuit sans étoiles qui s’est abattue sur nous. Je n’oublierai jamais les 15 ans qui ont suivis. 15 ans de répression, de pillage organisé, de corruption institutionnalisée. Je n’oublierai jamais la peur, la rage, la tristesse, la mort.

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2015/10/je-noublierai-jamais-le-13-octobre-1990.html

    • Je reviens à ma première question, et la chaleur de « nos » commentaires sur SeenThis me fait me la poser de manière encore plus lancinante : qu’y a-t-il dans la question syrienne pour susciter de telles passions au sein d’une certaine gauche (française et au-delà européenne) ? Sur le Chili, le Vietnam, d’autres conflits encore, à tort ou à raison, je peux m’expliquer la ferveur de certains engagements. Peut-on dire la même chose de la Syrie ? Une fois posé le despotisme très connu par un demi-siècle d’expérience du régime, on ne sort pas d’un constat assez simple à faire : la majorité de la population n’a pas vraiment rejoint le mouvement (y compris à ses débuts), par peur, par calcul, par expérience, etc., c’est un fait. Si la majorité silencieuse s’est exprimée en Syrie, c’est par le départ, dans les pays voisins, en Europe et ailleurs... Et du côté des adversaires du régime, quel est le poids de mouvements révolutionnaires qu’on peut raisonnablement soutenir quand on a précisément une sensibilité de gauche, par rapport à des milliers de « rebelles » puisque c’est le terme utilisé, mercenaires, pillards, fanatisés, manifestement à la tête des opérations à partir de l’été 2011 ?
      Je précise que ma question est aussi naïve que sincère et que je serai ravi d’entendre des explications qui tiennent...

    • Selon Le Courrier international : @gonzo

      Comme le rappelle Michael Jansen, spécialiste du Moyen-Orient au quotidien The Irish Times, « les villes […] de Ghouta orientale sont tombées sous le contrôle des combattants rebelles en 2013 et sont aujourd’hui le dernier refuge de fondamentalistes de la Faylaq Al-Rahman (Légion de Rahman) et de la Jaish Al-Islam ( Armée de l’islam ), soutenue par l’Arabie Saoudite , dans la région de Damas ». Le régime de Bachar El-Assad cherche actuellement à « exercer des pressions militaires » sur cette zone pour se débarrasser de ces combattants.

      https://www.courrierinternational.com/article/syrie-sous-les-bombardements-du-regime-la-ghouta-orientale-re

      Raisonnablement je ne peux soutenir aucun de ces mouvements fondamentalistes (Faylaq Al-Rahman), salafistes (Jaish Al-Islam) et djihadistes (Tahrir Al-cham) qui prennent la population en otage de même que le régime de Bachar et je continue de partager le point de vue de Claude El Khal et du Média :

      Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants .

    • Sur un point qui a l’air important dans le débat, l’article de @lundimatin dit uniquement que « Faylaq al Rahman » est affilié à l’ASL et que d’autres groupes les considèrent comme « laïcs et apostats » (mais on ne sait pas ce qu’en pense réellement les auteurs de l’article). Du coup ce serait des « gentils » ?

      Mais en revanche la carte du Monde, elle, dit que « Faylaq al Rahman » se revendique de l’ASL, et surtout que c’est un groupe « à dominante islamiste » !
      (Et je suppute qu’il est possible et peut-être courant que des groupes islamistes traitent d’autres groupes islamistes de laïcs et apostats car ils ne sont pas d’accord, mais bon je n’y connais rien…)

      L’effectif d’environ 30% est le même dans les deux, mais par contre du coup ils disent donc plutôt l’inverse sur ce groupe :
      – Dans un cas le groupe EST affilié à l’ASL et est présenté comme pas islamiste du tout (mais c’est l’avis d’un autre groupe islamiste et non des auteurs eux-mêmes).
      – Dans l’autre, le groupe SERAIT affilié à l’ASL, au conditionnel car c’est le groupe lui-même qui se revendique, et il est présenté comme majoritairement islamiste.

      Je n’ai rien à en dire mais c’était juste pour souligner la différence.

    • @baroug : non. Burgat n’a pas attendu autant de morts avant de s’attaquer directement à la gauche anti-impérialiste (thème fondateur des fanboys de la révolution syrienne) dès août 2012 :
      https://www.facebook.com/francois.burgat/posts/318712458225901

      Rappel encore : 2 mois plus tôt il prétendait aussi avec Caillet que Nusra n’existait pas et était une invention du régime commentant des attentats false flag. Fadaise complotiste dont l’utilité est de maintenir la supériorité morale des partisans de la militarisation de la contestation syrienne.

      L’attaque contre Oumma par le même Burgat, c’est l’année d’après, juin 2013 :
      https://seenthis.net/messages/147381
      (l’attaque contre le nationalisme arabe classique étant aussi un thème favori de la part de fanboys).

    • Le pire dans toute cette histoire, c’est que la guerre idéologique, de la vérité ou des contre-vérités (peu importe) risque non seulement de masquer les réalités de ce conflit qui perdure depuis le printemps 2011 mais aussi de banaliser auprès de l’opinion ce genre de situation. Saura-t-on jamais combien de victimes aura fait cette guerre parmi les civils désarmés ? Combien de personnes ont fui devant ces atrocités (Syrie et pays voisins) ? La première erreur commise le fut (à mon avis) par le « camp occidental » qui décida de livrer des armes aux « rebelles » et d’envoyer des instructeurs auprès des factions belligérantes. On connait ensuite l’enchainement fatal : la Russie poutinienne intervint à son tour parce que, hein, on allait pas laisser les États-Uniens tripatouiller tout seul dans ce merdier, déjà que,avec les précédentes ingérences en Irak et en Afghanistan (depuis 1979, juste après l’invasion soviétique), ils avaient déjà bien pourri l’ambiance, sans compter le soutien inconditionnel qu’ils accordent à l’état d’Israël. La guerre des communiqués prit rapidement le relais. Chaque « camp » se dota d’alliés de circonstances (Turquie, Iran, n’oublions pas non plus les nations euro-atlantistes) qui en rajoutèrent dans la désinformation et le brouillage médiatique.
      Ce qui se passe au Proche-Orient (Moyen-Orient, Levant) depuis la fin de l’empire ottoman et surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans cette région est un naufrage de la soit-disant civilisation et, comparés à cela, les camions d’essence de « Mad Max Fury » ressemblent juste à une histoire de petit chaperon rouge pour faire frissonner les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Bonne nuit ! Pour le brouillard, on a ce qu’il faut en magasin ...

      Et - pardonnez-moi si j’m’excuse, j’allais oublié un point TRÈS important dans la série des « on ne saura jamais » ; c’est le chiffre d’affaire des marchands d’armes (toutes catégories confondues) lié à ce conflit.

    • Non mais que certains, et Burgat et Filiu dont l’un est connu depuis longtemps pour croire et entretenir l’idée d’un islamisme « de gauche » et l’autre fétichise peut être les révolutions arabes en général, aient été en avance sur cette fracture c’est une chose. Mais de toute façon, elle est ancienne, et vous la connaissez tous puisque bien antérieure au conflit syrien ; vous en étiez déjà acteurs.
      Après, je pense que l’intensité du conflit, qui est le plus meurtrier de la décennie, doit jouer un rôle dans la généralisation de la fracture à gauche, si l’on peut dire.

    • Tout à fait @sombre

      @nidal La faute à la vieille gauche aveugle et égoïste !

      « C’est triste et cruel mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche arabe et européenne est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste :
      « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».

      Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison !
      https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison

      Peut on classer Burgat dans cette sphère de l’islamo-gauchisme dans le milieu intellectuel français, et qui joue le rôle des avocats du projets islamiste, d’une manière ou d’une autre ?

      Je n’aime pas du tout l’expression « islamo-gauchisme » qui est souvent employé par les islamophobes ou les milieux français islamophobes. Par ironie, je dirai, pour commencer, que F. Burgat n’est, de mon point de vue, certainement pas de gauche, si l’on se réfère simplement aux messages Facebook qu’il n’a cessé de diffuser au cours de la dernière campagne présidentielle française, dénigrant surtout Jean-Luc Mélenchon et ne manifestant pas, semble-t-il, beaucoup plus de sympathie politique ou électorale pour Benoît Hamon. Il est peut-être un peu plus « macroniste », une tendance plutôt sociale-libérale. Par certains côtés, j’ai l’impression que le politiste français veut être plus royaliste que le roi, soit en trouvant toujours de bonnes excuses aux islamistes légalistes dans leurs échecs, soit en étant encore plus optimiste qu’eux dans la capacité à mener à bien des combats politiques démocratiques et à gérer sans heurts des sociétés.

      Haoues Seniguer

    • Bon, si je résume ce que j’ai compris (pour @Baroug notamment) :
      – la gauche se mobilise parce qu’il y a beaucoup de victimes, ou encore la fracture devient plus importante du fait du nombre de morts : mais alors, pourquoi ce silence sur le Yémen ?)
      – on peut à la rigueur soutenir en fonction d’un pourcentage pas trop élevé d’islamistes vraiment méchants. En acceptant que ce soit possible, cela signifie qu’on se résigne à soutenir un truc qui ne sent pas très bon alors qu’on nous demande justement de ne pas nous poser de questions (et qu’on cloue au pilori celui qui le fait, El Khal en particulier)
      – le Moyen-Orient, terrain de jeu du capitalisme sauvage, OK @Sombre_Hermano mais pourquoi tant de personnes à gauche se sentent-elles obligées à coopérer ? Tout de même, et quelles que soient les souffrances passées, il y a (un peu) plus de lucidité sur le sionisme !
      _ quelques acteurs (Burgat, mais peut-être moi aussi, je ne m’exclus pas) ne seraient pas vraiment de gauche, d’où leurs positions étranges. Mais il ne s’agit pas de ces quelques exceptions, le nécessaire soutien aux types qui se battent dans la Ghouta est une opinion très largement majoritaire.
      Merci aux contributions, mais je reste avec mes questions :-(

    • Je peux parler de ce que j’en pense de mon côté :
      1) troubles internes (la « révolution »), dont à aucun moment il n’a été tout à fait possible de savoir si l’opération de « regime change » la récupérait ou l’initiait ;
      2) militarisation quasi-instantanée, daech simultanément en Irak et en Syrie, pertes gouvernementales très fortes ;
      3) on finit par avoir des informations sur daech et ses soutiens, et sur al qaida et ses soutiens, on apprend que les mécènes (comme l’article en parle sur Lundi Matin) sont la Turquie et quelques autres pays reconnus pour leur absence totale de respect de la vie humaine ;
      4) finalement, le régime s’en sort, et par force, c’est un carnage, les belligérants y jouant tous leur survie. On sait ce que c’est, on a quelques guerres derrière nous pour nous le rappeler.

      Je suis allé voir « Pentagon Papers », où on te rappelle obligeamment que dès 1954 des opérations de regime change et +++ étaient réalisées en sous main pour déstabiliser le Vietnam.

      Donc, il faudrait cesser de critiquer la couverture actuelle des évènements en Syrie au prétexte que les forces gouvernementales gagnent du terrain, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ?

      C’est une guerre à mort, entre deux armées visiblement de force plus ou moins équivalentes, les pertes équivalentes en nombre de chaque côté en attestent il me semble. Oui, les pertes civiles sont odieuses, un petit « Dresde » pour le moment. Je ne ferais pas de référence aux pertes de la Corée du Nord pour ne pas commettre de Point... CIA ?

      Deux armées bien équipées, qui font des massacres des deux côtés, des civils qui trinquent. Une documentation abondante sur les livraisons d’armes et sur les mécènes.

      Et donc, on reproche à certains que l’on dit « de gauche » de ne pas vouloir prendre parti dans ce tourbillon de propagande.

      Ce serait quoi le but ultime de cette prise de position que l’on devrait réaliser sans remettre en doute aucune des informations transmises ? De faire « encore plus de guerre » ?

      Notez que je n’ai pas encore parlé du droit international et de souveraineté. Je serais immédiatement accusé de parler comme Poutine. Mais... Bon... L’ONU, on lui demande beaucoup de juger si tel ou tel crime pris dans la multitude est un crime de guerre ou pas, mais on pourrait aussi l’utiliser pour dire si l’intervention de telle ou telle nation, en tant que « mécène » d’un des nombreux groupes anti-gouvernementaux, est légale ou pas, au regard du droit international. C’est moins vendeur que de laisser parler ses tripes en regardant des images de gamins ensanglantés, évidemment.

      Alors, 300000 morts, ça veut dire quoi ? Qu’on doit cesser tout esprit critique ? Ou ça veut juste dire que des deux côtés, aucun décideur n’a jugé nécessaire de cesser d’alimenter les belligérants ?

    • @biggrizzly, dans ton décompte, tu ne dis pas que sur les 100 000 civils tués, la très grande majorité l’a été par le régime. Je pense que c’est un des arguments majeurs de ceux qui considèrent que faire une équivalence entre les « camps » est problématique, pour le moins.

      Par ailleurs, je ne vais pas me faire l’avocat de la gauche anti-Assad (ou comme vous voudrez la nommer), je n’ai pas moi-même de position claire (et je vous lis tous avec intérêt pour essayer d’y comprendre quelque chose), mais il ne me semble pas qu’ils considèrent qu’il faut cesser d’exercer son esprit critique, mais encore une fois que renvoyer les deux camps dos à dos n’est pas une position tenable.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne#Pertes_civiles

    • @gonzo Une de mes théories, est que justement sur la Syrie il y a eu une sorte de « résistance », ou méfiance, relativement large, et qu’elle s’est assez tôt exprimée contre la militarisation de l’opposition (donc début/mi-2012). Et ces résistances sur la Syrie ne se sont pas exprimées seulement dans les cercles militants de la gauche française, mais également dans les gauches arabes (article dès août 2012 dans le Diplo) :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/DOT_POUILLARD/48029
      Les résistances et méfiances se sont plus largement exprimées assez tôt dans le monde arabe, notamment dans les milieux nationalistes arabes old school et leurs alliés (notamment en France) : Afrique-Asie, Labévière, toute la bande, désormais considérés comme de nouvelles incarnations du diable.

      Mais aussi dans des cercles officieux qui, normalement, doivent se taire. Je pense que, très tôt, les articles sceptiques de Malbrunot sur le sujet reflétaient, venant de ce bonhomme, le scepticisme des milieux du renseignement et de la défense en France.

      Et même chez les opposants syriens historiques, la militarisation n’a pas du tout fait l’unanimité. On a beaucoup cité ici Haytham Manna, et comment il a été largement mis sur la touche dès qu’il a dénoncé les dangers de la militarisation début 2012.

      Et plus largement, le sujet tabou que tu évoques de temps en temps : l’opinion syrienne n’a pas forcément basculé aussi unanimement qu’on a bien voulu se le raconter. Et surtout pas en faveur d’une escalade militaire à base de milices – pas par amour du régime, mais parce que ça ne s’était déjà pas bien passé à côté (Liban, Irak).

      Or, sur des révolutions précédentes, ça n’avait pas tellement moufté, ou pas aussi bruyamment. En particulier, la guerre sur la Libye, ça a été beaucoup plus discret. Il y a bien eu Herman (justement !) se payant la tête Gilbert Achkar (accusé de prétendre « micromanager » les bombardements de l’OTAN), mais ça doit être à peu près tout.

      Je pense que, notamment pour la Libye, il n’y a pas réellement eu besoin d’une bataille sur l’opinion publique ; on a eu du bombardement occidental old school, silence dans les rangs et le doigt sur la couture du pantalon. Sur la Syrie, ça n’a pas été le cas. Très rapidement il y a eu des résistances (voir ci-dessus), et cela par des gens très légitimes et ayant accès habituellement aux médias mainstream.

      Cette résistance inattendue, de la part de franges légitimes des militants, et de milieux acceptés dans les grands médias, je pense que c’est un des éléments qui ont rendu l’ambiance aussi féroce, parce que dès que la militarisation des « rebelles » se met en place, il y a un gros enjeu de conviction de la part de l’opinion publique. Et à ce moment on voit apparaître illico des attaques directes contre l’establishment du renseignement et de l’armée (un ramassis de fachos pro-Bachar), et contre la gauche pro-arabe (je te rappelle pas les délires). Parce qu’on n’est pas dans une discussion : il y a un besoin prioritaire de délégitimation de sources qui sont largement perçues, y compris dans les médias mainstream, comme usuellement légitimes et qui commencent à faire entendre leur opposition à la militarisation des « rebelles ».

    • @baroug Pour le Yémen, je pense comme toi que, comme personne ne France n’exige une intervention militaire dans le conflit au Yémen (ni dans un camp ni dans l’autre), c’est un gros élément qui évite qu’il y ait réellement des exclusions et des condamnations en hérésie.

      En revanche, pour le nombre de morts, la « comparaison » n’est pas si farfelue : mi-mars 2012, on évoque ici 8000 morts en Syrie :
      http://www.liberation.fr/planete/2012/03/14/quand-la-syrie-se-revolta_803029
      Or, la mi-mars 2012, c’est le fameux débat sur France 24 plein d’enthousiasme pour la militarisation de la rébellion, qu’Haytham Manna dénonce vigoureusement :
      https://seenthis.net/messages/225755

      Encore une fois : ce n’est pas pendant la première année que le débat s’envenime. C’est à partir de mi-2012 que les excommunications sont prononcées, et elles accompagnent la montée en puissance de la militarisation de l’opposition.

      Et puisque tu évoques la responsabilité de l’explosion du nombre de morts : c’est à partir de la militarisation, de la livraison d’armements (de la part de la France : en violation de l’embargo européen) et de l’alignement sur les partisans du renversement de régime par l’action militaire (et donc, l’exclusion à partir de ce moment des autres, tels Manna), que le nombre de morts explose. On part de 8000 la première année, on arrive à des dizaines de milliers l’année suivante, et des centaines de milliers ensuite.

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, de mépris pour les civils, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux. Or, depuis ce moment, ce sont ceux qui soutiennent la militarisation et l’escalade qui ont causé des centaines de milliers de morts, en agonissant d’injures ceux qui ont mis en garde constamment, qui continuent à revendiquer la posture de supériorité morale.

    • Encore une remarque sur le Yémen. La question n’est pas sa savoir pourquoi les fanboys de la révolution syrienne ne dénonceraient pas la situation au Yémen – parce qu’en gros, ils condamnent.

      Mais plutôt pourquoi ils ne réclament pas la militarisation de la « rébellion yéménite », l’envoi d’armes et de financements, voire l’escalade contre le méchant agresseur qui massacre la population. Ailleurs, pourquoi on n’a jamais lu d’appels à armer, entraîner, financer, militariser, l’opposition égyptienne en réponse au coup de Sissi et au massacre du 14 août 2013 (on estime à plus de 800 morts en une journée).

    • Merci @nidal, je crois que tu as bien résumé notre (le mien en tout cas) malaise depuis le début :

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux.

    • Sur la page Wikipédia, j’ai ce genre d’information que je ne sais pas trop comment interpréter... Le régime tue les alaouites aussi ?

      In May 2013, SOHR stated that at least 41,000 of those killed during the conflict were Alawites.[21] By April 2015, reportedly a third of the country’s 250,000 Alawites that were of fighting age had been killed.[22] In April 2017, a pro-opposition source claimed 150,000 young Alawites had died.[23]

    • @BigGrizzly ; Je me disais qu’il fallait grasser précisément les mêmes lignes !
      @baroug : faut-il faire des comptabilités entre les guerres ? Sinon, outre les remarques de Nidal sur le tournant de 2012, faut-il compter les 8 millions de Yéménites en urgence alimentaire selon l’ONU ?
      @nidal : merci de tes interventions mais, tout de même, on peut sérieusement continuer des années après (7 bientôt) à faire semblant de ne pas voir les problèmes ? J’ai du mal à y croire.
      Une petite question à la communauté SeenThis : pourquoi un taré des banlieues qui s’engage, non sans risques pour sa vie, en Syrie est un dangereux terroriste dont on espère qu’il sera vite tué pour qu’il n’aille même pas jusqu’à la prison, tandis que l’intello (de gauche) qui soutient (de tout son coeur mais sans trop de risques persos) la même révolution en Syrie est la coqueluche des plateaux télé ?

    • Oui, Gonzo, j’y pense régulièrement. Encore il y a quelques jours suite à un texte navrant de Lundi Machin, où l’on dit sa « honte » de l’inaction et de la complicité de la France en faveur de Bachar (on rêve).

      La tolérance pour la lecture confessionnelle des conflits de la région, la répétition systématique des foutaises à base de « sunnites humiliés » (qu’est-ce qu’on en a bouffé, de l’argumentaire à base de sunnite humilié), l’envoi de Colonel Salafi à Beyrouth pour donner un crédit universitaire à l’escroc salafiste al-Assir, retapissé en voix de la rue sunnite libanaise (humiliée, hein), les éructations de Leverrier et Filiu dans ce genre…

      Ces dénonciations systématiques (et volontairement fausses de la part d’individus directement impliqués dans la politique du Quai d’Orsay) de la « passivité » et de l’« inaction » de la France, associées à une tolérance quasi institutionnalisée pour l’excitation sectaire, effectivement je pense que ça pèse très lourd dans la décision de plusieurs centaines de jeunes français d’aller prendre les choses en main pour défendre les sunnites-humiliés avec Nusra et Daech.

    • La réponse de Claude El Khal @lundimatin

      La nouvelle Inquisition et les moukhabarat parisianistes

      Mon intervention consacrée à la Ghouta en Syrie dans le JT du Média du 23 février m’a valu un lynchage en règle sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Les amateurs de guerre ont sorti l’artillerie lourde. Il fallait s’y attendre. Mais comme ils n’avaient pas vraiment d’arguments à m’opposer, à part la traditionnelle propagande à laquelle plus grand monde ne croit, ils ont été fouiller mon compte Twitter à la recherche d’anciens péchés qu’ils pourraient utiliser pour me salir.

      Convaincus d’avoir trouvé les trésors d’infamie qu’ils cherchaient, ils les ont partagés sur les réseaux sociaux, essayant de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En anglais on appelle ça character assassination . Il n’y a pas d’équivalent en français. Il faudrait en trouver un, ça éviterait à d’autres de subir le même sort.

      Le sentiment que j’ai eu ces derniers jours m’était familier, mais je pensais qu’il faisait partie du passé. Je pensais qu’il a avait été emporté dans les bagages des troupes d’occupation syriennes quand elles se sont retirées du Liban. Ce sentiment d’être traqué, épié, dénoncé, accusé puis jugé sans autre forme de procès était lié aux méthodes des moukhabarat syriens et de l’État policier qui a sévi entre 1990 et 2005. En 2018, les moukhabarat ne sont plus syriens mais parisianistes. Ils ne sont plus ces agents hirsutes et mal fagotés qui faisaient régner la terreur au Liban mais des bien-pensants propres sur eux qui règnent sur les plateaux de télévision et dans les médias mainstream.

      Ce n’est pas à eux que je m’adresse ici. Eux ne méritent que le mépris que tout homme ou femme libre a pour les totalitaristes en tout genre. Si j’ai décidé de m’expliquer, c’est pour certains de mes amis qui ont été affectés par la campagne de diffamation dont je suis la cible, pour les lecteurs qui me suivent, et pour les socios du Média qui me connaissaient depuis peu et qui me découvrent.

      Parmi les choses dénichées qu’on utilise pour me salir, trois articles ou notes de blog, et un jeu de mots...

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2018/03/la-nouvelle-inquisition-et-les.html

      character assassination = campagne de diffamation ou comme l’a bien expliqué @nidal :

      On lui reproche des choses qui n’ont rien à voir avec la Ghouta, alors qu’il est clair que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la Ghouta qu’on veut le faire virer

      ou le salir.

    • Tandis que la Turquie, à l’aide des tanks allemands et le soutien de l’OTAN, écrase depuis des semaines Afrine sous les bombes, que l’Arabie Saoudite extermine les femmes et les enfants du Yemen avec des armes dont certaines livrées par la France, les médias en France n’ont d’inquiétude que pour “la Goutha” en Syrie. Une enclave majoritairement contrôlée par des milices islamistes soutenues par l’occident (Jaich al-Islam, Faylaq al–Rahmane et Ahrar al-Cham*), d’où ces derniers bombardent et mènent des attentats contre Damas et dont l’armée syrienne a entrepris de reprendre le contrôle.

      La machine médiatique à mentir pour mieux broyer tourne à nouveau à plein régime : TOUS les médias d’État, toute la presse oligarchique (du Figaro à Libé, huit milliardaires détiennent l’ensemble des journaux « qui comptent » !) accusent l’État syrien légal de crimes de guerre et s’emploient à l’unisson à vendre à l’opinion un nouveau prétexte pour relancer la guerre en Syrie. « Jupiter » Macron n’a-t-il pas récemment menacé la Syrie de « frappes » en vertu d’on ne sait quel mandat du Ciel accordé à la France pour faire la loi en Syrie (mais aussi en Libye, au Mali ou ailleurs !). En fait de « nouveau monde », la politique macroniste continue le vieux néocolonialisme français réduit désormais au rôle de valet d’armes de l’Oncle Sam. Étrangement, les arguments « humanitaires » mis en avant par les éditorialistes bien-pensants laissent ces mêmes journalistes « pacifistes » de marbre quand les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite, dévastent la population civile, femmes et enfants compris, au Yémen ou à Bahreïn…

      Il faut bien entendu que les armes, toutes les armes, celles de l’armée syrienne, mais celles aussi des milices intégristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains, se taisent sur tout le territoire syrien. Il faut évidemment que les organisations humanitaires réellement indépendantes puissent au plus tôt intervenir en Syrie pour apporter sur place les vivres et les soins nécessaires. Mais pour cela, TOUTES les parties en conflit doivent faire preuve de retenue. Pour commencer, les États impérialistes occidentaux et pétro-monarchiques qui ont attisé la guerre civile en Syrie doivent revenir aux principes fondateurs de l’ONU : le respect de la souveraineté de chaque pays, de l’égalité entre les nations, le refus absolu des ingérences dans les affaires intérieures d’autrui.

      https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/syrie-pyromanes-imperialistes-crient-de-nouveau-feu

    • Même les opposants historiques au régime syrien le disent : on ne peut pas faire comme si à la Ghouta une armée rebelle internationaliste résistait vaillamment à Bachar el-Assad, alors même qu’il s’agissait notoirement d’un nid d’islamistes et de djihadistes tenant en otage des civils. Tant pis pour Lundi matin, c’est le genre d’erreurs qui fait tache face à l’histoire. On imagine en tout cas assez mal Debord livrant clé en main un argumentaire à BHL et Raphaël Enthoven pour faire triompher les positions de l’Otan sur le cadavre de la gauche critique. Ou bien publiant dans l’Internationale situationniste des textes suitant de moraline commençant par « Je t’écris de la Ghouta… » C’est un peu triste, mais pas dramatique en soi. Foucault avait eu l’Iran, ils auront la Syrie.

      Ce qui est grave en revanche, c’est que cette publication irresponsable a offert à des dizaines d’éditorialistes, rédacteurs en chef et journalistes allant du Parisien au Monde en passant par Mediapart ou RTL, l’occasion de lyncher Le Média. Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui aux lyncheurs des procédés discrets, ne nécessitant pas un grand courage. En l’occurrence, le retweet sournois d’un texte dont on ignore les sources, les états de service des auteurs, le tout sur un théâtre d’opérations dont on n’a pas la moindre connaissance, dont on n’a même que foutre la plupart du temps, et cela dans le seul but d’atteindre à la réputation d’un titre concurrent ou d’un adversaire idéologique. Et ce sont ces gens, oui ces journalistes, ceux-là mêmes qui se piquent ordinairement de fact checking, de neutralité et de rigueur journalistique, qui ont massivement utilisé comme texte de référence contre Le Média un fatras de mensonges grandiloquents publié par un site anarcho-autonome dont ils ignoraient hier jusqu’à l’existence. Le journalisme est décidément dans un état de déliquescence morale et intellectuelle très préoccupant. Je ne sais même pas à ce stade – plusieurs générations ayant été sacrifiées – à quel moment nous pourrons commencer à remonter la pente.

      https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    • Chers lecteurs de lundi.am,

      Le Média a été gravement mis en cause dans un article paru sur le site lundi.am le 28 février dernier, sous le titre « Le Média sur la Syrie : naufrage du ‘journalisme alternatif’ » et portant la signature de Mme Sarah Kilani et M. Thomas Moreau. Si nous avons attendu avant de répondre aux contre-vérités et aux divagations qu’il contient, c’est que, tout d’abord, nous n’avons pas estimé qu’il s’agissait d’un travail sérieux.

      Mais nous avons été ensuite surpris par l’intérêt suscité par un agglomérat aussi peu solide et des critiques aussi infondées. En quelques jours, grâce au pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux et à l’hostilité que Le Média inspirait avant même d’avoir produit le moindre programme, le texte des contributeurs de lundi.am a été largement diffusé par toutes sortes « d’autorités » de la presse française, disposant de puissants relais, à l’image de l’improbable Bernard-Henri Lévy qui, dans Le Point, a repris leur argumentaire. Que cette publication de la gauche critique, lundi.am, se soit alignée sur la position des néo-conservateurs atlantistes nous a d’abord étonné. Mais le pouvoir de nuisance de ce texte ayant propagé des mensonges, il faut nous résoudre à devoir défaire méthodiquement ses raisonnements spécieux, bien que nous aurions préféré utiliser notre énergie pour participer à un débat utile sur la couverture des conflits contemporains, plutôt que de perdre notre temps à dissiper des sottises. Mais enfin, la bulle médiatique unanime nous étant tombé dessus avec les armes que lundi.am lui a fournies, nous devons bien aujourd’hui nous efforcer de montrer que les attaques de leurs contributeurs sont aberrantes.

      Voici donc notre réponse à ce pamphlet bâclé qui a tant plu et tant servi à l’ordre médiatique dominant. Ordre dont lundi.am s’est fait, ironie de l’histoire pour des héritiers du situationnisme, le porte-flingue du moment (...)

      Enfin, la conclusion de l’article des contributeurs de lundi.am est d’une indécence rare, qui ne peut pas rester sans réponse. Dans un court paragraphe honteux, ils avancent le nom de l’immonde Darquier de Pellepoix et les mensonges ignobles de Robert Faurisson pour prétendre que « la rhétorique » de Claude El Khal « se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme ». Non seulement les contributeurs de lundi.am imputent à Claude El Khal, et par extension au Média, la commission d’un crime puni par le code pénal, mais ils ajoutent une injure infâme à la diffamation caractérisée en sous-entendant que le travail de l’un de nos collaborateurs pourrait aboutir « un jour à une ignominie semblable sur La Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde ». Eh bien non, c’est maintenant clair, ce n’est pas Le Média qui prône l’intensification de la guerre et l’aggravation des violences contre les civils.

      Au fond, chers lecteurs de lundi.am, vous le voyez : les contributeurs qui nous ont injurié ont pris leur désir pour des réalités et leurs préjugés pour des arguments. C’est pourquoi nous voulons faire connaître notre position, de manière à ne pas vous laisser être insultés par la médiocrité du travail fourni par ces personnages.

      https://lemediapresse.fr/syrie/lundi-am-et-bhl-convergence-des-luttes

  • #Pollution & #poissons


    Islande : 30.000 tonnes de poissons morts dans un lac
    (lien modifié car issu de la fachosphère par mégarde de ma part et qui n’a pas échappé à la vigilance de @colporteur - Merci à toi)


    https://img.20mn.fr/1ITG9GbsRBep6gB9bvMHzQ/1200x768_tonnes-poissons-morts-ete-ramasses-lagoa-rodrigo-freitas-a-rio-jan
    Les poissons du lac Rodrigo de Freitas, en plein cœur de Rio de Janeiro, ont été victimes d’une désoxygénation…
    https://www.20minutes.fr/planete/1118961-20130315-20130315-jo-2016-dizaines-tonnes-poissons-morts-lac-desti


    Mexique : 50 tonnes de poissons morts extraits d’un lac
    http://www.linfo.re/monde/amerique/650702-mexique-50-tonnes-de-poissons-morts-extraits-d-un-lac


    Morts massives de poissons à travers l’Europe ! (2013)
    http://enattendant-2012.blogspot.fr/2013/07/morts-massives-de-poissons-travers.html

    Mort massive de poisson en 2016
    http://etat-du-monde-etat-d-etre.net/de-la-terre/hecatombes-animales/morts-massives-danimaux-en-2016-plus-de-60-cas-entre-en-s

    16 Février 2016 – 445 tortues retrouvés mortes échouées le long des plages de Guerrero au MEXIQUE Lien
    16 Février 2016 – Grande mortalité de poissons le long des voies d’eau de Karatay en TURQUIE Lien
    15 Février 2016 – Des milliers de poissons meurent le long de la rivière Porce en COLOMBIE Lien
    poissons-morts-colombie-2016
    11 Février 2016 – Des centaines de poissons morts s’échouent sur les plages de l’ÎLE MAURICE Lien
    poissons-morts-plage-maurice
    11 Février 2016 – Des milliers de poissons continuent de mourir le long du delta du Nil en EGYPTE Lien
    11 Février 2016 – Des dizaines de singes sont en train de mourir « un mystère » dans les forêts du NICARAGUA Lien
    11 Février 2016 – Des milliers de poissons morts retrouvés sur les plages des FIDJI Lien
    11 Février 2016 – Des centaines de poissons morts dans les eaux de Oosterhout aux PAYS-BAS Lien
    11 Février 2016 – Des masses de poissons morts s’échouent sur les plages de Montevideo en URUGUAY Lien
    peces-montevideo1
    10 Février 2016 – Des milliers de poissons morts retrouvés dans les eaux de NOUVELLE-CALÉDONIE Lien
    10 Février 2016 – Des centaines d’anguilles mortes retrouvés dans un ruisseau de Marlborough en NOUVELLE-ZÉLANDE Lien
    10 Février 2016 – Des dizaines d’oiseaux de mer ainsi que d’autres créatures marines retrouvés morts sur une plage de Malibu en AMÉRIQUE lien
    7 février 2016 – +630 tonnes de poissons sont morts dans les fermes piscicoles le long du delta du Mékong au VIETNAM Lien
    6 Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts « à cause d’une marée rouge » en FLORIDE, Amérique lien
    5 Février 2016 – Des millions d’huîtres sont mortes à cause d’une maladie dans le sud de la Tasmanie en AUSTRALIE Lien
    4 Février 2016 – Des dizaines d’oiseaux meurent subitement à Wichita au KANSAS, Etats-Unis Lien
    Capture d’écran 2016-04-15 à 15.38.02
    4 Février 2016 – Des dizaines de pélicans morts d’une cause inconnue sur Grand Isle en LOUISIANE, Amérique Lien
    4 Février 2016 – 6 baleines mortes se sont échouées le long de la côte de l’Est de l’ANGLETERRE Lien
    4 Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts « suscitent la peur » à La Brea, TRINITÉ-ET-TOBAGO Lien
    4 Février 2016 – Mortalité massive de poissons dans une lagune de Marica au BRÉSIL Lien
    3 février 2016 – 8 autres baleines mortes retrouvés le long de la côte de Friedrichskoog en ALLEMAGNE Lien
    3 Février 2016 – 41.000 poulets sont morts d’une maladie de Newcastle à Luzon aux PHILIPPINES Lien
    3 février 2016 – 36 tonnes de poissons sont morts dans les exploitations agricoles, « à cause d’une marée » à HONG KONG Lien
    3 Février 2016 – Des dizaines de tortues mortes retrouvées le long des plages de Tecpan de Galeana au MEXIQUE Lien
    3 Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts dans les étangs du Queensland en AUSTRALIE Lien
    1er Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts dans un lac du TEXAS en Amérique lien
    1er Février 2016 – Mortalité massive de poissons dans la rivière Shing Mun à HONG KONG Lien
    1er Février 2016 – Des masses de poissons morts découverts le long d’1 km de rivière dans la province de Hubei en CHINE Lien
    31 Janvier 2016 – Grande mortalité de poissons « du jamais vu » dans la rivière Snake à WASHINGTON aux États-Unis Lien
    30 Janvier 2016 – +500 chameaux sont morts d’une « maladie mystérieuse » à Marsabit au KENYA Lien
    30 Janvier 2016 – +19 tonnes de poissons morts retrouvés dans un lac de Goias au BRÉSIL Lien
    28 janvier 2016 – +22,000 oiseaux marins retrouvés morts « la plus grande mortalité jamais enregistrée » le long des plages de l’ALASKA en AmériqueLien
    Common Murre on beach 3
    28 Janvier 2016 – Des centaines d’oiseaux de mer retrouvés morts sur une plage de la mer de Galilée en ISRAËL Lien
    28 Janvier 2016 – Des centaines de tonnes de poissons sont morts dans les exploitations agricoles de la province de Ha Tinh au VIETNAM Lien
    27 Janvier 2016 – 400 tonnes de poissons sont morts à cause du froid à Ubon Ratchathani en THAÏLANDE Lien
    27 Janvier 2016 – Des milliers de poissons sont morts dans une réserve du NEVADA aux Etats-Unis Lien
    26 Janvier 2016 – Des milliers de poissons retrouvés morts échoués à Martha Vineyard dans le MASSACHUSETTS aux États-Unis. Lien
    25 Janvier 2016 – Des milliers de poulets morts d’une « maladie mystérieuse » à Kampong Thom au CAMBODGE Lien
    25 Janvier 2016 – Des milliers d’étoiles de mer retrouvées mortes échouées à Port St. Joe en FLORIDE, Amérique. Lien
    25 Janvier 2016 – Des centaines de milliers de poissons retrouvés morts dans un lac de Samut Prakan en THAÏLANDE Lien
    21 Janvier 2016 – 300 tortues retrouvées mortes sur une plage de Odisha en INDE Lien
    18 Janvier 2016 – Hécatombe massive de poissons dans la rivière Eloor en INDE Lien
    17 Janvier 2016 – 12 cachalots retrouvés morts sur des îles des PAYS-BAS et d’ALLEMAGNE Lien
    17 Janvier 2016 – Grande mortalité de poissons repérés le long du Nil à Rosetta en l’EGYPTE Lien
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    15 Janvier 2016 – +10.000 calmars morts retrouvés échoués « cause inconnue » à Arauco au CHILI Lien
    15 Janvier 2016 – Des centaines de poissons morts flottant dans une rivière de Kuala Lumpur en MALAISIE. Lien
    13 Janvier 2016 – Des milliers de poissons retrouvés morts dans la baie de Guanabara au BRÉSIL Lien
    13 Janvier 2016 – Des centaines de milliers de poissons retrouvés morts ou mourants dans la rivière Hunter, NSW en AUSTRALIE Lien
    12 janvier 2016 – plus de 100 baleines échouées dont 45 mortes sur la côte de Tamil Nadu en INDE Lien
    10 Janvier 2016 – Des centaines de poissons et d’anguilles morts dans un lac de la baie de Hawke en NOUVELLE-ZÉLANDE Lien
    8 Janvier 2016 – Des milliers de poissons morts retrouvés à Gulfport en FLORIDE aux États-Unis. Lien
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    8 Janvier 2016 – Des dizaines de milliers d’étoiles de mer et méduses retrouvées mortes le long du Sussex et du Hampshire en ANGLETERRE Lien
    7 Janvier 2016 – 2000 poissons retrouvés morts sur les rives d’une rivière d’Amalfi en COLOMBIE Lien
    6 Janvier 2016 – Des milliers d’oiseaux retrouvés morts au bord de la mer le long d’une plage de Prince William Sound en ALASKA, Amérique Lien
    6 Janvier 2016 – +100 tonnes de poissons retrouvés morts dans une rivière de la province de Dong Nai au VIETNAM Lien
    6 Janvier 2016 – Des centaines d’oiseaux retrouvés morts à Cuerámaro au MEXIQUE Lien
    6 janvier 2016 – 25.000 oiseaux tués à cause de la grippe aviaire à Accra au GHANA Lien
    5 Janvier 2016 – Mortalité massive de poissons dans un lac de Marica au BRÉSIL Lien
    5 Janvier 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts le long d’une rivière de Gebeng en MALAISIE Lien
    2 Janvier 2016 – Des milliers de poissons morts dans une rivière « à cause de la pollution » à Pelalawan Regency en INDONÉSIE Lien
    2 Janvier 2016 – Des centaines d’étoiles de mer mortes retrouvées échouées sur une plage de Portsmouth en ANGLETERRE Lien

    #nos_ennemis_les_bêtes #mots_massive #animaux

  • Résistances indigènes sur les plates-bandes du capitalisme
    https://reflets.info/articles/resistances-indigenes-sur-les-plates-bandes-du-capitalisme

    « Attention, à partir de maintenant nous entrons en territoire Mapuche. Ils pourraient nous arrêter à n’importe quel moment et brûler le camion ». Le travailleur forestier qui nous a pris en stop ne semble pas particulièrement haineux en disant cela. Il ne vient pas de ces régions mais du nord du Chili. Il poursuit : "Depuis que nous sommes petits, on nous explique que les Indiens Mapuche sont des voleurs, des alcooliques et des fainéants. Beaucoup de mes confrères forestiers les détestent... « Attention, à partir de maintenant nous entrons en territoire Mapuche. Ils pourraient nous arrêter à n’importe quel moment et brûler le camion ». Le travailleur forestier qui nous a pris en stop ne semble pas particulièrement haineux en disant cela. Il ne vient pas (...)

  • le chevreuil de mon père | #Noémi_Lefebvre
    https://blogs.mediapart.fr/noemi-lefebvre/blog/110218/le-chevreuil-de-mon-pere

    Il y avait un chevreuil, en effet, dans le pays de mon père que j’appelle mon surmoi.

    Certains comportements paternels, du point de vue de l’ascétisme, sont incompréhensibles. Ainsi a-t-on vu récemment un père d’une quarantaine d’années buvant un verre en terrasse poser la main sur l’épaule de son enfant sans aucun motif. Il est arrivé, à ce qu’on dit, sur la place Carnot, qu’un père ait demandé à son enfant sans autre formalité Alors comment ça va ? J’ai moi-même entendu parler d’un père manutentionnaire à Saint-Fons qui avait répondu spontanément et sans la moindre hésitation à l’appel de son enfant. Il a été attesté plusieurs fois et par des témoins divers qu’un père électricien de Caluire s’était demandé s’il ne pouvait pas aider son enfant d’une manière ou d’une autre alors que son enfant ne lui demandait rien. Un jour, comme il a été constaté par un de ses collègues de la voirie municipale, un père a même téléphoné à son enfant sans raison précise. Il est arrivé, à la Guillotière, qu’un père ait demandé à son enfant si ça lui disait d’aller se promener avec lui, comme ça, pour le plaisir. J’ai eu connaissance de ce fait étrange qu’un père de la presqu’ile avait souhaité passer du temps avec son enfant, imaginant que ce serait agréable, et il m’a bien fallu reconnaître qu’un père avait partagé un jour, aux Etats-Unis, une pizza avec son enfant, et qu’il avait laissé naturellement le dernier morceau à son enfant. A Gerland, un père sans emploi a pu se faire du mouron pour son enfant malade et un autre, intermittent du spectacle à Villeurbanne, s’est inquiété de voir son enfant un peu triste et silencieux. On m’a parlé d’un père de Saint-Just qui avait tenté de sortir son enfant de difficultés, et d’un autre, à Vaise, qui avait simplement aidé son enfant dépressif en lui disant que la vie était belle et qu’il pouvait être certain de retrouver un jour ou l’autre l’envie de se lever le matin. Un père s’est soucié du bien-être de son enfant angoissé par le monde entier, et a tenté comme il pouvait de lui remonter le moral. Je peux attester qu’un père de Grenoble a eu l’intention de ne pas passer à côté de la vie de son enfant et a tout fait pour rester en contact lui, bien que celui-ci vive dans une autre ville. Un père de Saint-Etienne, comme il m’a été plusieurs fois confirmé, a pris le TER pour aller visiter son enfant à la maison d’arrêt de Corbas parce qu’il avait simplement envie de le voir. Hier j’ai vu un reportage sur un père syrien arrivé à Londres avec son enfant dont il s’occupe du mieux qu’il peut, tout en espérant revoir ses autres enfants dont il a été séparé sur la route de l’exil et dont il n’a pas eu de nouvelles, ce qui l’attriste beaucoup. Il est arrivé, dans une ville moyenne en Iran, qu’un père ne comprenne plus son enfant et souffre de cette distance, tandis qu’en Afghanistan un père a souhaité se sentir proche de son enfant et en a fait l’expérience, au Sénégal un père a réparé un vélo avec son enfant et s’est effectivement senti proche de lui, un autre, au Chili, a mangé des pâtes préparées par son enfant et s’est senti proche, un autre à Moscou n’a rien fait du tout avec son enfant et s’est senti proche, un père Danois de quatre-vingt-trois ans a raconté à son meilleur ami avoir été heureux de s’être senti proche, à un moment donné, de son enfant. Il m’est arrivé personnellement d’entendre un père souhaiter sans hésiter Bon anniversaire à son enfant le jour de son anniversaire. Une fois, je me souviens, un père avait même écrit une sorte de petit poème pour l’anniversaire de son enfant, le poème était un compliment, le père avait déplié son papier au moment du gâteau, il avait dit solennellement “c’est un sonnet”, il avait lu le sonnet, il s’était donné la peine de faire des rimes en a, en ni en ver et en saire, c’était ridicule, l’enfant avait écouté le sonnet ridicule, je pense qu’il était un peu gêné, il avait dû attendre la fin pour souffler ses bougies, le poème était mauvais et le père était ridicule. Mon père n’est pas ridicule. Il n’est pas du genre à écrire des vers pour les anniversaires, il n’est pas du genre à fêter les anniversaires, il n’est pas du genre à penser à toi le jour J du D day, il se fout bien du Débarquement et de toutes les commémorations, le 11 novembre, le 14 juillet, le 18 Juin, Noël, Pâques, la Pentecôte, la fête des mères n’ont jamais exercé sur mon père leur contrainte collective. La mémoire de mon père n’est pas déterminée par le calendrier. Il se méfie des grandes dates de l’histoire, il n’y a pas de date qui soit plus discutable qu’une grande date de l’histoire, l’histoire est discutable, toutes les dates sont discutables et tombent dans l’oubli de mon père.

    Tout anniversaire est un mensonge historique a dit mon père un jour ou il avait bu.

    Pour qu’il se souvienne de moi je ne compte pas sur mon anniversaire. Dès ma naissance il n’a plus pensé à ma naissance et tous les ans il oublie d’y penser de la même façon. Le matin de mon anniversaire, je lis les journaux en ligne et tandis que je me demande ce qui différencie le réel du vrai, il vient s’installer par-dessus mon épaule,

    – Anniversaire, anniversaire, anniversaire. Encore anniversaire. Tout ce qui reste à dire c’est bon anniversaire (...)

  • Une Chambre à soi - #art_thérapie et #shamless_autopromo

    En 2015 j’ai entrepris une thérapie psy pour résoudre mes problèmes de troubles post-traumatiques. Mon psy m’a encourager à dessiner et si possible en couleur. J’en ai fait une série des grands dessins avec des encres légèrement colorées (j’appele ca ma période rose) regroupé sous le titre de Virginia Wolf « Une chambre à soi ».


    Le premier la clé de ma chambre est un portrait de ma mère avec Landru. http://madmeg.org/clef


    Le second la chambre du Roy est un portrait de mon père avec sa mère. http://madmeg.org/roy


    Ensuite Va DATA chambre parle des agressions sexuelles que j’ai subie - Celui là est violent vu le sujet - TW http://madmeg.org/data


    Enfin le dernier La chambre du réacteur - Fukushima dans ma tête - est un autoportrait. http://madmeg.org/fukushima
    Ce dessin dispose d’une bande son qui se trouve ici http://www.madmeg.org/base/fukushima.html

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    Dans une autre série - Une Charogne - @Fil à mis en ligne Le Phoque mort http://madmeg.org/phoque
    qui accompagne Une Charogne aux Fezouata
    http://www.madmeg.org/fezouata

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    Enfin il y a un sort qui est venu rejoindre les 8 premier -
    http://madmeg.org/ma3
    On en parle en détail ici : https://seenthis.net/messages/586025

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    Merci @fil pour toutes ces applis fabuleuses et ses mises à jour en cascade. Bonne exploration et bon dimanche @seenthis

    #mad_meg

  • #Pionnières du ciel
    http://matrimoine2016.esy.es/ciel/index.html
    Initié et soutenu par https://histoireparlesfemmes.com

    Un site sur lequel je tombe par hasard alors que je me suis mise en tête de faire une liste des premières femmes pilotes. Plutôt sympa, ce site de type #documentaire romancé est un peu trop dirigiste à mon gout mais surtout avec un format non ouvert où par exemple on ne peut pas copier le texte ou les éléments facilement. Dommage, avec un sujet comme les pionnières du ciel cela mériterait évidemment d’autoriser une réappropriation par tout·es.

    #matrimoine
    #femmes
    #pilotes_de_l'air
    #ouvrir_internet_merde_alors

    Du coup voici également le début de la liste que j’étais en train de constituer, incomplète et non exhaustive, mais dans laquelle on peut facilement puiser, voir la compléter, ayant seulement Prénom Nom/Dates/texte court/photo

    Aviatrices

    Thérèse Peltier (26 septembre 1873 - 18 février 1926)
    première femme pilote

    Amelia Earhart (24 juillet 1897 - disparue 2 juillet 1937)
    première femme à traverser l’océan Atlantique en avion

    Elinor Smith (17 août 1911 - 19 mars 2010)
    première femme pilote d’essai pour Fairchild et Bellanca

    Adrienne Bolland (25 novembre 1895 - 18 mars 1975)

    Hélène Boucher (1908 – 1934)
    

    Maryse Hilsz (7 mars 1901 - 30 janvier 1946)

    Beryl Markham (26 octobre 1902 - 3 août 1986)
    première femme à faire un vol solo transatlantique d’est en ouest

    Amy Johnson ( 1er juillet 1903 - 5 janvier 1941) première femme à effectuer un vol solo entre le Royaume-Uni et l’Australie.

    Bessie Coleman (26 janvier 1892 - 30 avril 1926)
    

    Harriet Quimby (11 mai 1875 - 1er juillet 1912) Américaine
    16 avril 1912, première femme à traverser la Manche aux commandes d’un avion

    Maryse Bastié (27 février 1898 - 6 juillet 1952)

    Anne-Marie Jeanne Imbrecq (18 juin 1911 - 28 novembre 2005)

    Élisabeth Lion (11 décembre 1904 - 9 janvier 1988)

    Élisabeth Boselli (11 Mars 1914 - 25 Novembre 2005)


    L’ouverture officielle des quotas pour les femmes pilotes de chasse dans l’Armée de l’air française n’a débuté qu’en 1998 avec Caroline Aigle.

    –------

    Willa Brown (January 22, 1906 - July 18, 1992)

  • Un monde sous perfusion métallique (4/4) : Multinationales versus Etats : à qui revient la rente ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/cultures-monde-jeudi-1-fevrier-2018


    Cuivre, or, cobalt, zinc... le Congo - Kinshasa est une mine à ciel ouvert mais cette richesse des sols profite rarement à la population congolaise malgré les réformes du #code_minier. Alors, entre #multinationales, Etats et population, comment se répartissent les bénéfices de l’extraction ?

    #RDC #extraction_minière

    • 1

      Un monde sous perfusion métallique (1/4) : Terres rares : le nouvel instrument de domination de la Chine
      29 janvier 2018 à 11:53
      durée : 00:58:17 - Cultures monde - par : Florian Delorme - L’industrie chinoise produit 83 % des terres rares du monde, ces métaux devenus indispensables à la fabrication de produits de hautes technologies et plus encore de technologies vertes. Alors à quel point ce monopole permet-elle à la Chine de s’imposer sur la scène mondiale ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-29.01.2018-ITEMA_21570376-0.mp3

      2

      Un monde sous perfusion métallique (2/4) : Le marché des métaux sous tension
      30 janvier 2018 à 11:53
      durée : 00:59:00 - Cultures monde - par : Florian Delorme - Depuis les années 2000, le cours des métaux (cuivre, aluminium, nickel, zinc, cobalt, or...) ne cesse d’augmenter en bourse. Métaux industriels, métaux précieux, voitures électriques, demande chinoise, comment fonctionne le marché des métaux ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-31.01.2018-ITEMA_21572845-0.mp3

      3

      Un monde sous perfusion métallique (3/4) : Amérique latine : désastre écologique et luttes sociales
      31 janvier 2018 à 11:53
      durée : 00:58:21 - Cultures monde - par : Florian Delorme - Au Chili, au Pérou, en Argentine, les conflits se sont multipliés ces dernières années entre les populations locales et les multinationales minières, accusées de violences et de dégâts environnements. Alors quelles sont ces revendications environnementales et sociales ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-31.01.2018-ITEMA_21572845-0.mp3

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      Un monde sous perfusion métallique (4/4) : Multinationales versus Etats : à qui revient la rente ?
      1 février 2018 à 11:53
      durée : 00:58:47 - Cultures monde - par : Florian Delorme - Cuivre, or, cobalt, zinc... le Congo - Kinshasa est une mine à ciel ouvert mais cette richesse des sols profite rarement à la population congolaise malgré les réformes du code minier. Alors, entre multinationales, Etats et population, comment se répartissent les bénéfices de l’extraction ? - réalisé par : Luc-Jean Reynaud

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-01.02.2018-ITEMA_21574032-0.mp3

  • Pédophilie : face à l’inertie du pape, une union internationale de victimes - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/14/pedophilie-face-a-l-inertie-du-pape-une-union-internationale-de-victimes_

    A l’occasion du voyage du souverain pontife au Chili et au Pérou cette semaine, les associations de plusieurs pays se réunissent ce lundi à Santiago. Objectif : créer, en juin, une ONG mondiale .

    C’est une première. Et sûrement très lourde de conséquences pour l’#Eglise catholique. Une trentaine d’associations et de personnalités emblématiques, fers de lance de la lutte contre la pédophilie dans les milieux catholiques (à l’instar du Britannique Peter Saunders), se retrouvent pour une journée de réflexions ce lundi à Santiago. Pour elles, c’est une manière de souhaiter la « non-bienvenue » au pape François, en voyage au Chili et au #Pérou jusqu’à dimanche, et de mettre sur les rails - et c’est un changement capital - un réseau international. « Nous voulons montrer que nous sommes nombreux à défendre le droit des enfants, a expliqué le Chilien José Andrés Murillo, l’un des initiateurs de la rencontre. C ’est aussi une manière de montrer notre colère face au manque de réactions du pape. » François Devaux, fondateur de la Parole libérée, une association très en pointe dans les affaires de pédophilie en France, participe à la rencontre.

    Lors de son voyage, le pape risque aussi de faire face à des manifestations. Autant au #Chili qu’au Pérou, où de retentissantes affaires de pédophilie ont secoué localement les Eglises. La plus emblématique concerne le prêtre chilien Fernando Karadima (Murillo est l’une de ses victimes présumées), longtemps protégé par sa hiérarchie et désormais reclus dans un monastère. En janvier 2015, le pape avait nommé évêque l’un de ses proches, Juan Barros, provoquant d’importantes protestations. Et dans sa garde rapprochée figure aussi le cardinal chilien Francisco Errázuriz, soupçonné d’avoir couvert des affaires d’abus sexuels et de dérives sectaires.

    Silence

    Le souverain pontife a, de fait, envoyé des signaux très contradictoires. A maintes reprises, il a proclamé que l’Eglise catholique devait mener une politique de « tolérance zéro ». Mais dans les faits, le jésuite argentin a fait preuve de beaucoup d’ambiguïtés. En France, la Parole libérée regrette vivement le soutien sans faille qu’il a apporté à Philippe Barbarin, le cardinal-archevêque de Lyon, mis en cause pour sa gestion de l’affaire Preynat, l’un des prêtres de son diocèse accusé de faits de pédophilie. Au Vatican, le #pape François a aussi soutenu jusqu’au bout son ministre des Finances, le très conservateur cardinal australien Georges Pell, contraint de rentrer dans son pays au début de l’été pour répondre prochainement devant un tribunal d’accusations d’abus sexuels.

    « Le pape François a beaucoup déçu les victimes », relève un expert du dossier. En 2014, il avait créé la Commission pontificale de protection des mineurs. Au terme de ses trois ans de travaux, on ignore si elle sera reconduite ou non dans ses fonctions. Devant l’inertie et le peu d’avancée, deux grandes personnalités, Peter Saunders et Marie Collins, eux-mêmes victimes de prêtres pédophiles, avaient cessé d’y siéger. Le 21 septembre, le pape a reçu les membres de cette commission. Des demandes très précises lui ont été formulées. La principale concerne l’abolition de la prescription dans les cas d’abus sexuels commis sur des mineurs. Pour le droit canon (interne de l’Eglise), elle intervient vingt ans après que les victimes ont atteint leur majorité (18 ans).

    « Pour le moment, nous n’avons pas eu de réponses à nos demandes », précise, à Libération Catherine Bonnet, pédopsychiatre spécialiste reconnue des questions de pédophilie et seule Française à faire partie de la commission vaticane. Un silence qui pourrait équivaloir à une fin de non-recevoir… C’est d’ailleurs souvent la manière de procéder au Vatican. Très récemment, Catherine Bonnet a transmis une lettre au pape lui demandant expressément de rencontrer les victimes : « Ce contact direct me paraît très important », dit-elle. Or d’après ce que l’on sait, le souverain pontife n’a rencontré des victimes qu’à deux reprises depuis qu’il est entré en fonction, en 2013.

    Au Chili, Fundación Para la Confianza, l’une des associations investies dans ce dossier, avait demandé un rendez-vous. Réponse négative de Rome, sous prétexte d’agenda déjà chargé. Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a confirmé jeudi qu’aucune rencontre avec des victimes n’était prévue pendant le voyage. « C’est un thème important », a-t-il néanmoins reconnu. Avant d’ajouter « que les meilleures rencontres étaient celles qui avaient lieu en privé. »

    « Sommet mondial »

    Ce refus, très mal perçu parmi les victimes, les conforte dans leur volonté de mieux s’organiser. « En échangeant entre nous, nous avons pris conscience d’être confrontés, dans chacun de nos pays respectifs, aux mêmes difficultés », souligne François Devaux. Proposé par la Parole libérée lors de la rencontre de Santiago, le projet est de mettre en place une ONG à dimension internationale pour « répondre à la dimension universelle de l’Eglise », explique Devaux. Une intuition qu’avait déjà eu l’Américaine Barbara Blaine, pionnière de la lutte contre la pédophilie dans l’Eglise, décédée en septembre. Dans les années 80, aux Etats-Unis, elle avait créé la première association de victimes de prêtres pédophiles, la très puissante Snap, aujourd’hui en crise.

    La future ONG, dont les ambitions sont élevées, s’intéresserait à tous les abus commis dans l’Eglise, y compris dans le cadre de dérives sectaires. François Devaux a déjà en tête un agenda. « Nous souhaitons organiser en juin un sommet mondial des associations », révèle-t-il à Libé. Il devrait avoir lieu dans une capitale européenne.
    Bernadette Sauvaget

    Super initiative que la création de cette organisation internationale.
    #pédophilie #papauté #vatican #impunité

  • Pierre Bourdieu, cible et repère

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/11/pierre-bourdieu-cible-et-repere_5240483_3232.html

    Dans le débat public, le nom du chercheur, mort en janvier 2002, resurgit à chaque attaque contre la sociologie. C’est parce qu’il a marqué la discipline : les querelles autour de son œuvre sont à la mesure de son importance.

    A chaque attaque contre la sociologie, le nom de Pierre Bourdieu resurgit. En 2015, il était déjà dans la ligne de mire de l’essayiste Philippe Val, qui s’en prenait au « sociologisme » dans ­Malaise dans l’inculture (Grasset). Quand l’ancien premier ministre Manuel Valls déclare, quelques mois plus tard, qu’« aucune excuse sociale, sociologique et culturelle » ne doit être cherchée au terrorisme, c’est encore à lui qu’on pense.

    Et c’est toujours lui qui est au cœur d’une charge venue, cette fois, de l’intérieur de la discipline : dans Le Danger sociologique (PUF, 2017), qui a suscité un émoi médiatique, Gérald Bronner et Etienne Géhin accusent Bourdieu d’avoir contribué à propager la « théorie du déterminisme social », sans considération pour la liberté des acteurs sociaux.

    « Les progrès de la neurobiologie et des sciences cognitives ne permettent plus aux sociologues de tout ignorer des ressources d’un organe qui est le moyen de la pensée, de l’intelligence, de l’inventivité, du choix, et par là, d’un certain libre arbitre », écrivent-ils.
    Gérald Bronner, professeur à l’université Paris-Diderot, persiste et signe : « Tout n’est pas prédictible. Si un chercheur n’est jamais surpris par ses résultats, c’est quand même un problème ! » Dans la foulée, la revue Le Débat consacre notamment son numéro de novembre-décembre 2017 à « la sociologie au risque d’un dévoiement » ; la sociologue Nathalie Heinich, très virulente, y reproche au « courant bourdieusien » la reprise « de grilles de perception du monde directement importées du vocabulaire militant ».

    Mais pourquoi ce chercheur agite-t-il autant le débat public seize ans après sa mort ? Comment expliquer que l’évocation de son seul patronyme continue d’échauffer les esprits dans la sphère publique ? Ou autre façon de poser la question : y a-t-il un Pierre Bourdieu médiatique, qui sentirait encore le soufre, et un Pierre Bourdieu académique, devenu un auteur classique ?

    Crispations hexagonales

    Il est vrai que brandir son nom revient à raviver des crispations hexagonales. Comme le rappelle Marc Joly, chercheur associé au CNRS, membre du Laboratoire Printemps et auteur d’un essai à paraître sur le sociologue :

    « Il fait partie des quatre grands noms de la sociologie française des années 1970, avec Michel Crozier, Raymond Boudon et Alain Touraine. Tous se sont retrouvés susceptibles d’être jugés par Raymond Aron. Mais celui qui est reconnu, c’est Bourdieu. »

    En effet, dès les années 1960, les travaux sur l’Algérie de ce normalien, fils de postier, attirent l’attention de la sommité, qui en fait son assistant. Bourdieu est âgé d’à peine plus de 30 ans quand il se voit confier le poste de secrétaire du Centre de sociologie européenne.

    Il rêve de réveiller une discipline qui a perdu de son crédit et d’y réinjecter une ambition scientifique. En tant qu’agrégé de philosophie et ancien élève de l’Ecole normale supérieure, il a toute légitimité pour le faire. Dans Le Métier de sociologue (Mouton/Bordas, 1968), Bourdieu fixe, avec Jean-Claude Chamboredon et Jean-Claude Passeron, les principes élémentaires de la discipline. Son champ d’influence s’étend très vite : déjà directeur d’une collection aux Editions de Minuit, il fonde une revue, Actes de la recherche en sciences sociales, qui existe toujours, crée le Centre de sociologie de l’éducation et de la culture, et dirige, enfin, le Centre de sociologie européenne, qui fusionnera avec le Centre de recherches politiques de la Sorbonne.

    En 1982, il obtient la chaire de sociologie au Collège de France, qu’il occupera vingt ans. « Bourdieu a marqué l’espace académique », résume le sociologue Stéphane Dufoix, professeur de sociologie à l’université Paris-Nanterre. « Une des caractéristiques de la postérité de Bourdieu, c’est qu’il est le seul à avoir réussi à faire école parmi les sociologues français de sa génération. Rares sont, par exemple, les chercheurs en sciences sociales qui se réclament exclusivement de l’influence de Raymond Boudon », ajoute Philippe Coulangeon, directeur de recherche au CNRS.

    Aujourd’hui, ses héritiers sont actifs, à l’image de Frédéric Lebaron, professeur de sociologie à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay, Gisèle Sapiro ou Louis Pinto, tous deux directeurs de recherche au CNRS. Mais l’influence du maître va bien au-delà du cercle de ses disciples : « A quelques exceptions près, les grands noms de la sociologie française encore en activité sont tous d’anciens proches ou d’anciens collaborateurs de Bourdieu : Jean-Claude Passeron, Luc Boltanski, Nathalie Heinich, Jean-Louis Fabiani, Bernard Lahire… », ajoute Stéphane Dufoix.

    Les tensions que suscite une recherche sont évidemment proportionnelles à son influence. Bourdieu a touché à tous les domaines : la justice, la littérature, les médias, la religion, l’école… Pour décrire le monde social, il a inventé des outils efficaces : le terme « habitus », par exemple, permet de rendre compte du processus qui conduit les gens à incorporer des manières d’agir et de penser propres au contexte dans lequel ils grandissent et vivent, donc à leur milieu social, au pays dans lequel ils sont nés, à leur genre, leur rang dans la fratrie ou à leur carrière professionnelle. La notion de « champ », qui vient en complément, désigne les contextes différenciés – artistique, politique ou encore économique – dans lesquels se forme et s’exprime l’habitus. La fréquentation précoce d’un champ permet, enfin, d’accumuler des « capitaux », et en particulier du « capital culturel », lequel renvoie au niveau de connaissance d’un individu, à ses diplômes comme à ses goûts littéraires ou musicaux.

    « Beaucoup ont critiqué Bourdieu parce que c’est lui qui dominait scientifiquement et qui continue de le faire. Et, d’une certaine manière, c’est normal : dans une discipline, on se bat pour essayer de trouver les failles et de faire avancer les problèmes », souligne Bernard Lahire, professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon et membre du Centre Max-Weber. Lui-même admet volontiers avoir voulu « tuer le père » : « On me l’a souvent dit et ça ne me gêne pas. La science n’est que dépassement permanent de l’acquis. On passe notre temps à critiquer nos maîtres. Mais la question est de savoir si le meurtre est parfait. Je veux être reconnu comme un tueur professionnel ! », ­blague-t-il. « La plupart des sociologues qui ont été formés par Bourdieu ont voulu tuer le père pour tenter de fabriquer quelque chose de singulier », confirme Stéphane Dufoix.

    Mais la controverse actuelle lancée par Gérald Bronner est d’une autre nature. Il ne s’agit pas d’un dépassement ou d’une critique. L’élève de Raymond Boudon rejoue plutôt une bataille des idées née dans les années 1970. Pour aller vite, deux courants s’opposent alors : le déterminisme, qui veut que les individus soient façonnés par les structures sociales, et l’individualisme méthodologique, qui insiste sur la liberté des acteurs sociaux. C’est la fameuse querelle avec Raymond Boudon, qui s’est invitée dans les manuels scolaires.

    En 1973, ce dernier publie en réponse au courant déterministe L’Inégalité des chances (Fayard). Pour Boudon, la réussite des enfants est moins corrélée à leur origine sociale qu’aux attentes des parents vis-à-vis de l’école. L’ouvrage divise « structuralistes » et « individualistes », au prix de raccourcis de chaque côté. La querelle est-elle aujourd’hui dépassée ? « L’opposition déterminisme/liberté continue de sous-tendre le débat en sciences sociales sous des formes diverses. Ce sont cependant de fausses oppositions le plus souvent, explique Gisèle Sapiro. Ce n’est pas parce qu’on réfléchit au poids des structures sociales sur les individus qu’on est déterministe au sens strict. Le déterminisme causal ne s’applique pas aux sciences sociales, qui relèvent du domaine de la probabilité. Bourdieu parle de dispositions, et non de conditionnement au sens du béhaviorisme. » Il n’empêche : si elle est moins rigide qu’il n’y paraît, la théorie de Bourdieu reste assez tranchante. Elle ramène au rang de mythes de grands idéaux : « Ce qui rend ses concepts insupportables aux yeux de certains, c’est qu’ils remettent en cause la liberté, par exemple, ou la méritocratie », suggère Marc Joly.

    A la mort de Bourdieu, en 2002, Alain Touraine déclare, au passé : « Il était une référence positive ou négative indispensable. » Peut-être pressent-il alors que cette relation passionnée, mélange d’amour et de haine, va devoir évoluer. Et, en effet, débute à ce moment-là une période de latence. Le fantôme de Pierre Bourdieu plane sur les sciences sociales, mais plus grand-monde n’ose s’en revendiquer. L’auteur de La Misère du monde (Seuil, 1993) sent le soufre, probablement aussi en raison de la forme qu’a prise son engagement politique dans les dernières années de sa vie, et notamment à partir des grandes grèves de l’automne 1995 contre le « plan Juppé ». Ce que d’aucuns considèrent comme une entorse à l’exigence de « neutralité axiologique » héritée de Max Weber rejaillit soudain sur l’ensemble de son œuvre.

    Nouvelle génération de chercheurs

    En tout état de cause, « à la fin de la vie de Bourdieu, et peut-être encore plus après sa mort, être ouvertement bourdieusien était un handicap pour le recrutement, par exemple au CNRS. Quand j’ai soutenu ma thèse, en 2010, on ne pouvait toujours pas vraiment le citer sans risque. On parlait d’“espace” plutôt que de “champ”, de “ressource” plutôt que de “capital” », témoigne Wilfried Lignier, membre du Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP). En 2012, la publication aux éditions du Seuil d’un premier cours au Collège de France – Sur l’Etat – marque une nouvelle étape dans l’héritage.

    Et, dans la foulée du succès que celui-ci rencontre à l’étranger, les usages commencent à changer dans l’Hexagone. Désormais, mobiliser ses concepts, sans réinventions ni reformulations, est davantage possible. Une nouvelle génération de chercheurs, indifférente à l’ancienne guerre des chefs, pioche dans cette boîte à outils pour comprendre le métier d’agent immobilier, les relations entre enfants dans les cours de récréation, les choix d’école par les parents, la récupération des victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), les tensions dans le corps des officiers de l’armée de terre, l’entre-soi dans les clubs de loisirs privés…

    « Cette référence à Bourdieu est en train de devenir positive, voire incontournable dans certains domaines de recherche », avance M. Lignier. Au risque de perdre de son mordant ? De l’avis de Philippe Coulangeon, « le capital culturel, par exemple, est aujourd’hui une notion banalisée dans les sciences sociales, mais beaucoup d’auteurs l’utilisent pour désigner seulement les ressources culturelles, alors que Bourdieu, plus exigeant, l’utilisait en référence à la notion marxiste de capital. En voyageant dans le temps et dans l’espace, ces concepts finissent parfois par s’affadir ». L’œuvre est en tout cas un canon de la discipline.

    « Dès les années 1980, La Distinction [Minuit, 1979] a largement contribué à la reconnaissance académique de Bourdieu à l’étranger. Et depuis sa mort, tandis que des colloques lui étaient consacrés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Inde ou au Chili, il est devenu un classique », affirme Gisèle Sapiro. Entre 2003 et 2012, il grimpe dans les statistiques américaines, au point de devancer Emile Durkheim (1858-1917) : il devient le sociologue le plus cité aux Etats-Unis selon la revue European Journal of Sociology, qui souligne « un taux de croissance fortement positif ».

    En France, depuis une décennie, une abondante production bibliographique le prend pour objet afin de le discuter, de le présenter, le relire, le vulgariser : depuis le Pourquoi Bourdieu (Gallimard, 2007), de Nathalie Heinich, ont suivi trois publications intitulées Pierre Bourdieu, par Patrick Champagne (Milan, 2008), Edouard Louis (PUF, 2013) et Jean-Louis ­Fabiani (Seuil, 2016). Et deux autres ouvrages sont attendus rien que pour le mois de février : Foucault, Bourdieu et la question néolibérale, de Christian Laval (La Découverte), et Pour Bourdieu (CNRS), de Marc Joly.

    Les anciens conflits sont en voie de s’apaiser, les positions sont moins binaires, la discipline plus spécialisée et aussi plus éclatée. « En fait, la sociologie française actuelle est surtout dominée par une absence d’école. Il n’existe pas de paradigme dominant, pas de véritable conflit entre deux manières d’interroger le social », affirme Stéphane Dufoix. Dans ce climat dépassionné, la polémique récente ressemble donc plutôt à un ultime soubresaut. Volonté de se positionner dans un champ aujourd’hui éclaté pour créer la surprise ? Tentative pour se frayer un chemin vers le monde médiatique et intellectuel ? Les deux se mêlent, selon Arnaud Saint-Martin, chargé de recherche au CNRS, qui y voit une « stratégie d’intervention médiatique ainsi que, in fine, une recherche de pouvoir institutionnel dans la discipline ».

    Match déterminisme/liberté

    Pour Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS, « Gérald Bronner veut redonner vie et visibilité dans la vie intellectuelle au courant de l’individualisme méthodologique, orphelin en France depuis la mort de Raymond Boudon [en 2013]. Ce courant n’a jamais été très puissant en France, beaucoup moins que dans la sociologie internationale. Même s’il va falloir d’abord juger sur pièces à partir des travaux de recherche qui seront produits, ce n’est pas une ambition médiocre ». Lui pense que la postérité n’a pas encore fait son œuvre et que le canon n’est pas fixé ad vitam aeternam : « C’est une question de cycle ou de mode. Attendons de voir si les concepts de Bourdieu résistent au temps… »

    Reste que le match déterminisme/liberté semble aujourd’hui quelque peu anachronique, à en croire les usages qui sont faits des concepts sociologiques par une génération qui ne se reconnaît pas dans les guerres de tranchées. « La sociologie telle qu’elle se pratique aujourd’hui est loin de ces traditions représentées par deux ou trois totems sur lesquels on serait censé gloser pour toujours », affirme Arnaud Saint-Martin. Le sociologue Marc Joly préfère regarder vers l’avenir : « On est dans un moment de transition où l’on solde des querelles anciennes pour pouvoir passer à autre chose. »

    • @raspa C’est en effet super intéressant :

      Etre déconstruit devient donc une façon de se démarquer de la masse « construite », et d’effectuer un travail personnel pour minimiser les coercitions que l’on peut exercer sur autrui. Comme pour le mouvement Colibri, il s’agit d’adopter des gestes, des habitudes, des comportements moins coercitifs et plus respectueux des dominés. Le « safe », langage inclusif, la bienveillance, le respect du ressenti, la non-contradiction de la parole d’un premier concerné etc. Bref, une multitude de codes que chacun doit respecter. L’antiracisme ne devient ainsi plus une lutte politique, mais un changement personnel, un style de vie. Il y a des gens qui mangent bio pour « sauver la planète », et d’autres qui « check leurs privilèges » pour lutter contre le racisme.

      Ma question c’est : comment on articule les deux, càd combat politique collectif et pratiques individuelles ? Comment on fait prendre conscience aux colibristes de l’importance de la lutte politique ? Ok, c’est incohérent de lutter pour sauver la planète ou abolir le racisme en continuant de rouler en 4x4 en ville ou en faisant des blagues racistes. Mais dans mon esprit, ces actions doivent être l’application à l’échelle individuelle d’un engagement politique et militant ("je milite dans une organisation anti-raciste, ça me paraît cohérent de réfléchir à mon humour et de faire évoluer celui-ci"), participant d’une recherche de cohérence. Et je parle bien d’une recherche, et pas de cohérence totale, qui serait invivable socialement.

      Malheureusement, comme le décrit très bien l’article, les comportements individuels deviennent les seuls actes d’engagement en faveur d’une cause. Ce qui est d’autant plus dommage que l’aller-retour entre les deux est super intéressant pour nourrir la lutte politique : si d’un côté tu milites contre le changement climatique, par exemple en soutenant des campagnes de désinvestissement des énergies fossiles, que de l’autre tu te dis « ah tiens ça serait bien que ma propre épargne ne finance pas non plus ces projets », et que tu te rends compte que c’est galère de trouver un compte d’épargne fossilfree, dans l’idéal ça devient aussi une revendication politique. Demander aux banques qu’elles n’investissent plus dans les fossiles, mais aussi qu’elles garantissent à leurs clients des produits d’épargne (quel affreux mot !) qui n’y investissent pas non plus. Je crois aussi que les actes individuels peuvent être un bon point de départ à l’élaboration d’une pensée (puis, on l’espère, d’une action) politique. C’est la méthode de conscientisation de Paolo Freire : je suis un paysan pauvre analphabète du Chili ; je me rends compte que mes voisins sont aussi des paysans pauvres analphabètes (prise de conscience qu’on n’est pas seul) ; on se pose ensemble la question de pourquoi on est tous des paysans pauvres analphabètes ; et on finit par devenir de dangereux gauchistes révolutionnaires qui savent lire :-D (ok, c’est une description extrêmement caricaturale de Freire, qui doit se retourner dans sa tombe, le pauvre. En même temps, si ses écrits étaient plus accessibles, je le lirai pour de vrai...).

      Car le vrai problème de la déconstruction c’est qu’elle est tout aussi impossible à réaliser totalement (sur soi) qu’inefficace (contre le pouvoir blanc). Elle exige des individus une chose inconcevable : lutter contre sa socialisation, se dépouiller de toutes les normes incorporées jusqu’ici, se défaire de tout ce qui a fait son identité, et intégrer de nouvelles valeurs, qui sont à contre-courant des institutions. Autrement dit, on demande à l’individu d’être plus fort que les institutions, que la société, d’être au dessus de tous les déterminismes sociaux. Un tel surhumain n’existe pas.

      Autant de questions auxquelles il n’est pas possible de répondre car ce concept de « déconstruction » n’est qu’une idéologie et non un outil théorique, un concept scientifique. Mais plus que cela, c’est une idéologie inopérante.

      Ces passages sont fabuleux, et super justes. On retrouve vraiment la question de la si désastreuse pureté militante (cf « cohérence » versus « recherche de cohérence »). Il m’évoque les plus belles heures de « Fais ton autocritique camarade » (c’est la punchline d’un des résistants communistes d’Un village français, le plus borné).

      Je note d’autres passages pour les garder sous le coude :

      Je rajouterais, dans notre cas, qu’il ne faut pas attendre d’eux qu’ils aient la capacité sur-humaine de se dépouiller de la totalité de leurs déterminismes sociaux, qu’ils soient déjà tous libérés de l’idéologie de la Modernité occidentale, car personne ne l’est. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, il ne faut pas attendre les résultats de nos combats, avant même de les mener et de les gagner.

      Le racisme est une question de pouvoir, de rapport de force, pas de bonne volonté, ni de position morale. C’est ce que soulignait Kwamé Turé (Stokely Carmichael), lorsqu’il disait « Si un homme blanc veut me lyncher c’est son problème. S’il a le pouvoir de me lyncher, c’est mon problème. Le racisme n’est pas une question d’attitude, c’est une question de pouvoir ».

      Ce passage-là rejoint parfaitement la vidéo qu’on a diffusé l’autre jour sur l’action non-violente. Il y a dans mon souvenir un passage sur la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, avec un boycott de magasins blancs. Le mouvement a obtenu ce qu’il voulait, à savoir rallier les commerçants à l’opposition au gouvernement pro-apartheid pour demander une évolution de la loi. Il n’exige pas que ces commerçants deviennent anti-racistes magiquement, du jour au lendemain. Il y a un côté pragmatique à garder en tête je trouve.

    • @raspa (et je t’avais envoyé ça par mail il y a quelques mois aussi : https://pr0z3.wordpress.com/2017/06/07/a-propos-de-la-deconstruction
      Le texte parle pas mal de pureté militante et de l’usage du « bon vocabulaire » :

      Je remarque aussi que la déconstruction est souvent bien plus une affaire de « bon vocabulaire » que de « bonnes idées ». On ne réfléchit plus aux usages des termes, aux contextes dans lesquels on les utilise, à l’histoire des luttes ou à l’évolution des idées.

      Pour citer quelques exemples, qui me frappent par leur absurdité : il ne faut plus dire « couple de même sexe » mais « couple de même genre », parce que le sexe ce serait « les organes génitaux ». [...]. Si tu es trans et que tu utilises le terme « transsexuel-le », tu es obligatoirement dans l’erreur, voire tu es transphobe toi-même, et ceci indépendamment du fait que le terme était en vigueur dans les milieux LGBT jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Il y aurait en soi des mots « oppressifs » et des mots « inclusifs ». [...] On pose convention après convention, sans les interroger, et on ignore sciemment la polysémie de nombre de termes qu’on emploie. [...] On ne laisse pas le bénéfice du doute. Dès lors qu’un « mauvais mot » est utilisé, on ne cherchera pas à savoir quelles sont les idées qui sont placées derrière.

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