country:chine

    • Dans un article au titre évocateur - L’incroyable rétrécissement de l’Europe - le pourtant européiste Wall Street Journal se lamente : selon la Banque mondiale, entre 2009 et 2017, la croissance a atteint 139% en Chine, 96% en Inde, 34% aux Etats-Unis et... - 2% dans l’UE !! Bruxelles ou la seule zone de décroissance de la planète. De quoi donner du grain à moudre aux z’horribles partis « populistes » qui ne manquent pas de répéter que la zone euro est un véritable trou noir économique, un tonneau sans fond, et que la monnaie unique est un boulet.

      Le micron élyséen s’en rend bien compte, en proie à son propre « Maïdan » des Gilets Jaunes. L’ironie n’aura échappé à personne... Ceux-la même qui tressaient des louanges aux cagoulés néo-nazis de Kiev prennent aujourd’hui des airs consternés devant la révolte de la France d’en bas. Dans le rôle du clown de service, BHL est imbattable. Celui qui tapait sur l’épaule des nervis de Svoboda et du Pravy Sektor est soudain terrorisé devant le « fascisme nouveau » qui verrait apparemment le jour en France. Si les cons volaient...

    • Complètement perdue dans ce maelstrom, la presstituée européenne tente maladroitement de surnager. Ne sachant plus très bien dans quel sens doit aller sa propagande, elle se contente ces derniers temps de couvrir ses mensonges passés.

      Quand le comité d’enquête bipartisan du Sénat américain arrive à la conclusion qu’il n’y a pas eu de collusion entre Trump et la Russie, la MSN états-unienne fait une tête d’enterrement mais se voit tout de même obligée d’en parler. Ce n’est pas le cas de sa consoeur européenne qui, après deux ans de désinformation systématique, passe tout simplement la nouvelle sous silence. Pas vu, pas pris...

      Autre nouvelle escamotée, l’admission par le producteur de la BBC en charge de la Syrie que l’attaque chimique de la Douma était une mise en scène, une obscène masqarade. Certes, le fidèle lecteur du blog le sait depuis longtemps, mais imaginez la panique parmi la journaloperie. On imagine la fébrilité gagner les couloirs des rédactions et le caquètement de nos plumitifs : que fait-on ? La solution la plus simple est souvent la meilleure : rien. Le silence des vautours soudain devenus agneaux.

  • Reddit lève 300 millions auprès du chinois Tencent : le loup est-il entré dans la bergerie ?
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/reddit-leve-300-millions-aupres-du-chinois-tencent-le-loup-est-il-entre-da

    Le site web communautaire, connu pour sa grande liberté d’expression et interdit en Chine pour cela, a réussi une méga-levée de fonds de 300 millions de dollars... menée par le géant chinois Tencent. L’objectif : trouver enfin un modèle économique pérenne autour de la publicité et élargir son audience aux passionnés de jeux vidéo. Mais l’influence du nouvel investisseur sur l’esprit et le modèle économique de Reddit inquiète certains utilisateurs.

    Business is business. En quête de fonds pour se développer, la plateforme de discussions et de partage de liens Reddit, qui revendique 330 millions d’utilisateurs par mois et fait partie du Top 5 des sites les plus fréquentés aux États-Unis -derrière Google, YouTube, Facebook et Amazon-, a choisi le géant chinois Tencent pour mener une méga-levée de fonds de 300 millions de dollars (266 millions d’euros). Quitte à fâcher une partie de ses utilisateurs, très attachés à la liberté d’expression, alors que Tencent incarne la censure du gouvernement chinois sur le Net.

    Dans le détail, l’ogre chinois investit à lui seul 150 millions de dollars dans cette Série D (4e levée de fonds institutionnelle). Le reste provient des investisseurs historiques de Reddit, qui sont les fonds américains Sequoia Capital, Fidelity et Tacit, ainsi que le rappeur Snoop Dogg. L’opération fait passer Reddit d’une valorisation de 1,8 milliard de dollars à l’automne dernier, à 3 milliards de dollars aujourd’hui. Au total, le site a levé 550 millions de dollars depuis sa création, en 2005, par Steve Huffman et Alexis Ohanian. Ce dernier est aussi connu pour être le mari de la joueuse de tennis Serena Williams, ce qui a contribué à braquer les projecteurs des médias sur lui et, par effet ricochet, sur Reddit depuis deux ans.

    Depuis que le site spécialisé Techcrunch a révélé, la semaine dernière, le possible investissement de Tencent dans la plateforme, l’inquiétude monte sur Reddit. Le géant chinois est considéré comme l’un des bras armés de la censure de Pékin sur le Net. Tencent dispose d’un empire tentaculaire en étant à la fois le leader mondial du jeu vidéo (League of Legends, c’est lui) et un géant des médias et des réseaux sociaux avec sa messagerie WeChat. Celle-ci revendique plus d’un milliard d’utilisateurs actifs par mois, et s’est imposée comme une véritable porte d’entrée du web, sur laquelle on peut même effectuer des achats en ligne.

  • Je ne vois pas comment ça pourrait mal tourner : #Montpellier : la CCI déploiera 130 agents de sécurité devant les commerces, samedi
    https://www.midilibre.fr/2019/02/12/gilets-jaunes-la-cci-deploiera-130-agents-de-securite-devant-les-commerces

    Action, réaction. Il annonce dans la foulée le déploiement de 130 agents de sécurité devant les commerces du centre-ville de Montpellier, samedi 16 février, de 12h30 à 19h30, créneau qui voit depuis plusieurs semaines les « gilets jaunes » manifester dans l’Ecusson, mouvement qui vire très souvent à la confrontation avec les forces de l’ordre, paralysant l’activité du centre-ville.

    « Il ne s’agit en aucune manière de compléter ou de suppléer les forces de l’ordre qui font un travail remarquable depuis le 17 novembre, mais d’apporter une réponse complémentaire à ce que vivent les commerçants et leur personnel samedi après samedi ».

    • Ah ah, comme tout les samedis, pour une raison encore obscure la flicaille enferme les clients dans les magasins (ceux qui n’ont pas fermés).

    • En fait, ici ça fait suite à la pétition-à-la-con des commerçants du centre-ville organisée par le même patron de la CCI exactement la semaine dernière, pour dénoncer les GJ comme leur faisant perdre de l’argent. (Oublieux, évidemment, du fait qu’essentiellement, c’est les gaz lacrymogènes des flics q’on se prend quand on se promène avec les enfants dans le centre ville.)

      Marrant, d’ailleurs, on a aussi maintenant des articles qui chouinent sur le fait que les commerces en périphérie du centre-ville auraient un gros ralentissement de leurs ventes. Alors que, selon la logique « c’est les manifs qui nous tuent », ces commerces ne devraient pas être impactés, voire même profiter de récupérer les gens qui ont peur d’aller dans le centre. L’explication tentée dans le journal, c’était : « l’incertitude économique à cause du mouvement des GJ ».

    • Effectivement, la tentative de retournement de situation est assez comique, vu l’augmentation des prix et les salaires de merde, y’a plus de fric. Mais on t’explique que ce n’est pas pour cette raison que les commerces ne marchent pas, ni parce que y’en a marre d’acheter des pulls en plastique moches et des jeans faits dans des camps de concentration en Chine. En fait, c’est juste la faute aux salauds de pauvres et aux gilets jaunes qui manifestent pour leur pouvoir d’achat (entre autres). La soupe servie par les médias comme la dépêche à Toulouse, est de pleurer pour les commerçants dont certains sont allés jusqu’à coller de fausses affiches « A vendre » sur leurs vitrines pour protester contre les manifs. Ça permet de participer à faire des GJ des mangeurs d’enfants et les responsables de la destruction des petits commerces (pas du tout parce que Toulouse est cernée d’hypermarchés gigantesques) , et hop, oublié les violences policières subies commanditées par le gvt.

  • T.C.-69 : Le monde est fou parce qu’il est en feu
    http://www.dedefensa.org/article/tc-69-le-monde-est-fou-parce-quil-est-en-feu

    T.C.-69 : Le monde est fou parce qu’il est en feu

    12 février 2019 – Diverses indications montrent que le “tourbillon crisique” (T.C.) qui sert de thème à cette rubrique atteint un point d’incandescence à force de rapidité dans son tournant d’enroulement sur lui-même. Nous avons moins besoin d’argumenter que de laisser les événements parler eux-mêmes, c’est-à-dire hurler à nos oreilles :

    Voici que s’avance la crise de « La plus grande redistribution de la richessede l’histoire – Des taxes négatives, des limites drastiques à la propriété privée et la destruction du dollar arrivent… et c’est le meilleur des cas », écrit la société de Conseil d’Investissement Indépendant SMC (Sovereign Man Confidential), parlant pour les USA comme pour le reste. Dans son style ironique et imagé, James Howard Kunstler décrit la (...)

    • Voici donc le leçon du passé de SMC : « La disparité des richesses et la montée ultérieure du socialisme ne constituent pas un phénomène nouveau ... Cela remonte aux anciens Sumériens, vers 4000 av. J.-C. L’ancienne tenue des registres sur des dalles de pierre montre comment le roi-prêtre au pouvoir a distribué les biens de la société à la population.

       » Le socialisme se reproduit à Babylone au milieu du XVIIIe siècle av. J.-C. quand le roi Hammourabi a effacé toutes les dettes de ses citoyens ... Puis en Égypte, en 323 av. J.-C. et en Chine, vers 145 avant JC ... Et encore dans la Rome antique sous Solon, quand il dévalua la monnaie, annula ses dettes et augmenta ses impôts (les riches payant 12 fois plus d’impôts que les pauvres).

       » Puis la Révolution française à la fin des années 1700 ... »

  • Toujours intéressant de lire Achile Mbembe :

    « Dans la competition mondiale en cours pour le controle de parts importantes du marche global des talents, l’Afrique n’a pas besoin de la France.

    C’est la France qui a besoin des talents africains. »

    Je crois qu’Achille Mbemebe a plus que raison

    Source : FB

    LA FRANCE NE VEUT PLUS D’ETUDIANT.E.S AFRICAIN.E.S DANS SES UNIVERSITES ? EH BIEN, TANT PIS POUR ELLE !

    Deux collegues (Crubezy et Allemand) se penchent une fois de plus sur la question de l’augmentation des frais d’inscription des etudiants africains dans les universites francaises.

    Evidemment, ils perdent leur temps. Ils ne seront guere ecoutes.

    Pas du tout parce que leurs propositions seraient revolutionnaires. Elles ne le sont pas, loin de la.

    Ces collegues sont prisonniers du raisonnement anti-etrangers qui est a l’origine de la decision d’augmenter les frais d’inscription pour commencer.

    Ils proposent un schema du genre : « On vous laisse etudier gratuitement chez nous, mais a condition que vous rentriez chez vous une fois votre cursus termine ».

    Pour cette seule raison, nous ne les ecouterons pas.

    Pas parce que les etudiant.e.s africain.e.s doivent a tout prix rester en France apres leurs etudes. Mais parce qu’apres leurs etudes, ils sont libres de vivre la ou la vie les menera. Ailleurs ou chez eux, peu importe ! C’est ainsi pour tous les autres etudiants au monde. Ce doit etre ainsi pour les etudiant.e.s africain.e.s aussi.

    Les deux collegues ne seront pas non plus ecoutes par leurs propres autorites.

    Tout simplement parce que, pour ce qui concerne l’Afrique, la France (ou ceux et celles qui la dirigent) ne savent pas ce qu’ils veulent.

    Ils ont beau faire illusion, voire gesticuler, il est tres difficile de les prendre au serieux.

    Emmanuel Macron (qui proclame par ailleurs que ’la France n’a pas de politique africaine’) a mis en place une structure (dans laquelle ne figure aucun intellectuel !) supposee lui donner des conseils en ce qui touche aux affaires de notre continent.

    Voici justement le genre de probleme au sujet duquel cette structure aurait du se mettre en pointe longtemps avant que la decision ne soit prise. Mais tout le monde l’a note, il est aux abonnes absents !

    La France ne veut plus d’etudiant.e.s africain.e.s dans ses universites ?

    Sur le plan humanitaire, evidemment j’ai de la sympathie pour les milliers de jeunes (et leurs familles) qui devront desormais s’acquitter de sommes d’argent non negligeables.

    Sur le plan geopolitique ? Il faudrait simplement dire « Tant pis ! ».

    Car dans la competition mondiale en cours pour le controle de parts importantes du marche global des talents, l’Afrique n’a pas besoin de la France.

    C’est la France qui a besoin des talents africains.

    Si elle n’en a pas conscience, alors il faut la laisser a elle-meme et regarder ailleurs.

    Pour avoir travaille dans le secteur universitaire sur trois continents, je suis relativement bien place pour dire un mot sur ce qui est en train de se passer.

    Et d’abord toutes les grandes universites mondiales (lesquelles sont, pour la plupart, privees et basees aux Etats-Unis) sont en train de delocaliser.

    Le semestre prochain, deux amis, grands anthropologues de Harvard, iront enseigner pendant un semestre sur le campus de l’Universite de Yale a Singapour. Deux autres, des critiques litteraires de renommee mondiale, enseignent six mois l’an sur le camps de New York University a Abu Dhabi. Et je ne parle meme pas de ce qui se passe dans les sciences et autres disciplines.

    On peut penser ce que l’on veut de ces delocalisations, c’est la direction que prend le marche educatif global.

    Davantage encore, la plupart des grandes compagnies multinationales, celles dont l’ambition est veritablement planetaire, viennent chaque annee « recolter » les talents en Afrique - les meilleurs dans toutes sortes d’institutions, auxquels ils accordent des bourses afin qu’ils aillent etudier aux Etats-Unis.

    La carte de credit Mastercard, par exemple, finance ainsi depuis plus d’une dizaine d’annees un vaste programme d’excellence qui a vu des milliers d’etudiants africains s’inscrire, tous frais payes, dans de grandes universites americaines. A l’universite de Duke en Caroline du Nord ou j’enseigne partiellement, j’en ai rencontre plusieurs et ils sont parmi les plus performants de leurs cohortes.

    Les exemples sont nomnbreux. Ici en Afrique du Sud ou j’enseigne egalement, il n’y a pas une seule universite qui ne comporte son lot d’etudiants venus du reste du continent. Des programmes tels que PANGEA a l’universite de Stellenbosch financent les meilleurs dans le cadre de programmes de doctorat ou de bourses postdoctorales.

    La Chine a elle seule recoit chaque annee des dizaines de milliers d’etudiant.e.s africain.e.s dans toutes les branches du savoir. Ceux-ci peuvent, en outre, travailler pendant la duree de leurs etudes.

    Dans mon seul domaine de recherche (les sciences humaines), les fondations privees americaines depensent quelques millions de dollars chaque annee au profit de chercheur.e.s et etudiant.e.s africain.e.s d’expression anglaise.

    Les Allemands viennent d’ouvrir a Accra un Institut d’etudes avancees qui sera finance sur fonds du gouvernement allemand pendant les douze annees qui viennent. La fondation Volkswagen finance de nombreuses bourses depuis de nombreuses annees. L’Universite de Bayreuth a elle seule vient de decrocher d’importants financements qui lui permettront d’intervenir dans l’etude de l’Afrique de maniere forte dans les annees qui viennent, en collaboration etroite avec quatre institutions africaines. Les Suedois financent, depuis plus d’une trentaine d’annees, a hauteur de plusieurs millions de dollars via le CODESRIA et d’autres institutions continentales, de nombreux programmes de recherche ainsi que des bourses d’etudes.

    A Nairobi, un consortium d’institutions pour l’essentiel anglo-saxonnes finance, depuis des annees, le Consortium pour la recherche economique en Afrique a hauteur de plusieurs millions de dollars par an.

    Si la France cherche a s’auto-marginaliser, pourquoi devrions-nous la sauver de sa propre betise et de sa petitesse d’esprit ?

    Dans cette affaire, il n’y a que ceux des Africains qui sont prisonniers de la langue francaise qui sont les perdants. Les veritables flux financiers dans le marche global de l’education superieure, c’est dans les filieres anglo-saxonnes qu’il faut aller les chercher.

    Je fais partie de maintes institutions ou certaines de ces allocations se font et je vois comment de jeunes Africain.e.s qui ont etudie en francais en France eprouvent d’enormes difficultes a rentrer dans ces circuits.

    On l’a dit a plusieurs reprises, le drame de l’Afrique est son incapacite a retenir chez elle et pour elle les meilleurs de ses gens, le meilleur de sa creation. Ceci est vrai de ses cerveaux. Elle ne pourra les retenir que si elle devient un vaste espace de circulation, si elle debalkanise et de-frontierise.

    Au moment des independances, nous disposions de quelques grands campus regionaux. Ibadan, Makerere, Dar-es-Salam et ainsi de suite - il s’agissait d’universites regionales. Il nous faut donc pousser vers la creation de quelques grands ensembles educatifs regionaux capables de soutenir la competition internationale.

    Le marche de l’education superieure en Afrique ira croissant dans les annees qui viennent. La demande ne fera qu’augmenter.

    Entre 2050 et 2100, le gros des etudiant.e.s dans le monde viendra d’Afrique.

    Mettons en place de grandes institutions regionales, enormes viviers de talents. Mutualisons nos ressources. Elles sont immenses. Sachons nous connecter sur l’international. La France n’est pas a elle seule l’international. Recouvrons le pouvoir de description, d’interpretation et de theorisation de nos realites.

    La France veut s’immiscer dans nos affaires. Mais elle veut que l’Afrique et les Africains restent chez eux et la laissent tranquille. Negocions avec la France un pacte.

    Qu’elle reste chez elle et nous laisse tranquille. Nous resterons chez nous et la laisserons tranquille. Nous verrons, dans 50 ans, qui sera le gagnant.

  • La carte de l’Afrique par rapport au reste du monde
    Kal Krause, Une Carte du Monde, le 22 octobre 2012
    https://www.unecartedumonde.fr/2012/10/la-carte-de-lafrique-par-rapport-au-reste-du-monde

    Un exemple particulièrement extrême, c’est la mauvaise appréciation de la taille de l’Afrique. Cette image tente de représenter concrètement sa taille massive, plus grande que les USA, la Chine, l’Inde, le Japon et l’Europe… réunis !

    #Afrique #Carte #Cartographie #Taille #Echelle

  • La Chine distribue des bons et des mauvais points à ses citoyens
    https://www.franceinter.fr/monde/la-chine-distribue-des-bons-et-des-mauvais-points-a-ses-citoyens

    Depuis mars 2018, le gouvernement chinois a franchi une étape supplémentaire dans la mise en oeuvre de son programme de « crédit social », basé sur la collecte d’informations sur les réseaux sociaux et via les caméras de surveillance intelligentes. Les citoyens « mal notés » sont restreints dans leur accès aux transports. C’est un programme digne d’un épisode de la série Black Mirror qui est actuellement expérimenté par le Parti communiste chinois. Lancé en 2014, en vue de son déploiement effectif en 2020, (...)

    #Alibaba #Tencent #Xiaomi #Alibaba.com #Baidu #WeChat #CCTV #activisme #sécuritaire #voyageurs #web #surveillance #vidéo-surveillance #BATX (...)

    ##voyageurs
    ##SocialCreditSystem

    • Dans le rôle du parfait vassal, Micron excelle. Non content de brader les atouts de la France (fleurons industriels, siège à l’ONU etc.), il semble carrément vouloir hypothéquer son stock d’or ! Alors que les grands pays de la planète amassent le précieux métal pour se prémunir de la crise monétaire qui pointe son nez ou ne plus dépendre du dollar, Paris fait exactement l’inverse... en toute discrétion. Volonté d’entraîner la France dans une voie de non-retour et de ligoter tout futur gouvernement qui aurait des tendances souverainistes ? Connaissant l’eurolâtrie bêlante du pensionnaire de l’Elysée, c’est tout sauf impossible.

      Et un autre procès pour haute trahison à préparer !...

  • A Saclay, l’Institut Polytechnique de Paris voit le jour
    https://www.usinenouvelle.com/editorial/a-saclay-l-institut-polytechnique-de-paris-voit-le-jour.N803785

    Fruit du regroupement de 5 grandes écoles d’ingénieurs, #Polytechnique, l’Ensta ParisTech, l’Ensae, Telecom ParisTech, Telecom SudParis, ce nouvel établissement qui portait jusqu’ici le nom de code de New Uni veut s’inscrire sur la carte mondiale des grands pôles d’enseignements et de recherche mondiaux.

    [...] C’est donc à #Saclay, à 25 kilomètre de la cathédrale Notre-Dame que les futurs étudiants retrouveront « l’Institut Polytechnique de Paris ». Vu de Chine, c’est à un jet de pierre. Car c’est bien une cible d’étudiants internationaux que veut attirer le nouvel établissement qui bénéficiera d’un statut expérimental pour permettre à chaque école de conserver sa personnalité morale. Chacune d’entre elles conservera son propre diplôme pour le cycle ingénieur, même si des cours communs sont envisagés. En revanche, l’Institut Polytechnique de [Paris] délivrera des doctorats, des masters et des bachelors.

  • « La France doit s’engager pour une issue diplomatique au Venezuela »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/07/la-france-doit-s-engager-pour-une-issue-diplomatique-au-venezuela_5420341_32

    Dans une tribune au « Monde » cosignée par Jean-Luc Mélenchon, un collectif de personnalités de gauche milite pour une solution politique et pacifique.

    Le Venezuela est prisonnier d’un conflit civil qui a polarisé à l’extrême l’ensemble de la société et altéré l’Etat de droit et la démocratie. Il faudrait se positionner par rapport à une alternative faussement abstraite : faut-il soutenir le camp de Nicolas Maduro ou celui de Juan Guaido ? Faut-il soutenir celui du président constitutionnel mais contesté ou celui du président « par intérim » autoproclamé, dont la légitimité ne provient pas du suffrage universel ? En réalité, la question n’est déjà plus celle-ci. Ce dont il est question désormais, c’est de stopper d’urgence les logiques de surenchère et d’ingérence partisanes activées au nom de la « démocratie » et des droits de l’homme pour servir, in fine, une stratégie de « changement de régime ».

    « Ce dont il est question désormais, c’est de stopper d’urgence les logiques de surenchère et d’ingérence partisanes »

    Au Venezuela comme ailleurs, les résultats de cette approche sont connus d’avance. Les crises de cette ampleur, complexes et bloquées, ne se règlent jamais par la force, l’ingérence, l’interventionnisme direct ou indirect. L’histoire de ce premier quart de siècle entamé, de l’Irak à la Libye en passant par la Syrie, ne nous a que trop édifiés quant à cette question. Partout, toujours plus de chaos, de violence, de désordres, et toujours moins de démocratie, de paix et de prospérité.

    #paywall itou

    • http://www.medelu.org/Qui-reconnait-qui | Maurice Lemoine

      « Mélange bâtard de ses deux prédécesseurs, le président Macron figure donc en première ligne de cette « communauté internationale » qui, à en croire la sphère médiatique, a reconnu la légitimité de Juan Guaido et de son « gouvernement de transition ». Information ou manipulation ?
      Côté pro-coup d’Etat, Washington et ses supplétifs. Le Groupe de Lima (13 pays latinos conservateurs plus le Canada). Le 4 février, depuis Ottawa, celui-ci s’est prononcé « pour un changement de régime sans usage de la force » en appelant… l’armée vénézuélienne « à se ranger derrière Juan Guaido ». Message subliminal : « On cherche un Pinochet sympa. » Et respectueux des nouvelles normes en matière de coup d’Etat.
      Traditionnellement, un « golpe » est défini comme la prise illégale et brutale du pouvoir par l’armée ou par une autorité politique bénéficiant de son soutien. Si le pire devait survenir au Venezuela en la figure d’un quarteron de généraux félons, qu’on n’imagine pas un scénario à la chilienne. L’opération porterait le tampon « méthode Honduras ».

      Dans ce pays, en juin 2009, ce sont le Parlement, la Cour suprême de justice et, dans l’ombre, Washington, qui se trouvent à la manœuvre pour renverser le président constitutionnel – mais de gauche – Manuel Zelaya. L’astuce (sur ordre impératif du gouvernement américain) : le 28 juin, c’est un commando militaire qui arrête et séquestre le chef de l’Etat, l’expédie à l’étranger et réprime violemment ses partisans. Toutefois, l’exécuteur des basses œuvres, le général Romeo Vásquez, remet immédiatement le pouvoir au président du Congrès. Une manœuvre parfaite : « soumis au pouvoir civil », qui lui a demandé d’agir pour défendre la Constitution, les militaires servent d’instrument à une « succession présidentielle ». Bientôt, le régime putschiste de Roberto Micheletti se verra rebaptisé « gouvernement de transition » [11]. Anesthésiée par la présence omniprésente des « costume cravate », l’opinion internationale n’y verra que du feu.

      Le Groupe de Lima, donc [12]. Les boutefeux européens : l’Allemagne, l’Espagne, la France, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, bientôt rejoints par l‘Autriche, qui envoient un l’ahurissant ultimatum de huit jours au chef de l’Etat constitutionnel, lui enjoignant de convoquer une nouvelle élection présidentielle, puis reconnaissent le « fils de Trump » (en espagnol : « HijueTrumpa »). Comme l’a fait le 31 janvier – 430 « pour », 104 « contre » et 88 abstentions – le Parlement européen. Une résolution non contraignante, mais donnant le sens du vent mauvais.

      Derniers appuis au « dictateur », soutiennent devant micros et caméras les disciples du faux-semblant, la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran, la Turquie et Cuba. Une liste qui, puant les « pays parias » à plein nez, est censée mettre un terme à tout débat. Sauf que le monde entier n’est pas obligé de croire ce genre de demi-vérité. Car, à l’examen, même l’Europe se divise. « Aussi incroyable que cela paraisse, s’étrangle L’Express (6 février), il y a au cœur de l’UE des gouvernements qui ne parviennent toujours pas à déclarer ouvertement que Nicolas Maduro, le maître de la clique de Caracas, s’est rendu illégitime (…). » Interdisant une position commune, la Grèce et l’Italie, ou la Roumanie refusent de suivre le troupeau ; seules dix-neuf nations de l’UE sur vingt-huit reconnaissent Guaido. »

  • Huawei, un géant au coeur du choc entre Chine et Occident
    https://www.crashdebug.fr/international/15610-huawei-un-geant-au-coeur-du-choc-entre-chine-et-occident

    Le président américain Donald Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, en 2017 à Pékin.

    Crédits photo : NICOLAS ASFOURI/AFP

    ENQUÊTE - Après l’arrestation de la fille du fondateur de Huawei, la planète télécoms est entrée en ébullition. Le bras de fer qui oppose Trump et Xi déterminera la suprématie technologique mondiale.

    À Shanghaï et Washington

    Coiffée d’une casquette mauve et d’un manteau noir, la « princesse de Shenzhen » a surgi mardi 29 janvier de sa maison cossue des quartiers ouest de Vancouver, sous les flashs des photographes. Sans un mot, Meng Wanzhou s’est engouffrée à l’arrière d’une Cadillac Escalade sombre, direction le tribunal. Impossible d’apercevoir le bracelet électronique qui enserre la directrice financière de Huawei, en liberté surveillée suite à son (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Gilets jaunes, Réveiller les paysans qui sommeillent en nous, 2019 via @tranbert

    La terre et la subsistance, condition sine qua non de l’autonomie politique. Très en lien avec la vidéo de Baschet et la réédition de son livre qui explique cela pour les zapatistes (=> c’est grace à une insurrection armée ayant permis de réquisitionner des milliers d’hectares, des régions entières, qu’ils ont pu construire un projet politique sur 25 ans et être toujours là).
    https://seenthis.net/messages/757371

    On dit beaucoup que le mouvement actuel est issu d’une France périphérique, en partie rurale. Les habitants de ces régions mettent souvent en avant le sentiment d’être abandonnés par l’État, de vivre en marge de la production et de la circulation des richesses du monde actuel. Mais ne sommes- nous pas capables de produire là où nous habitons, ensemble, toute une partie des richesses dont nous avons réellement besoin pour vivre dignement ? Rien ne nous y incite, rien dans l’organisation sociale en place n’est fait pour cela, au contraire on envoie du bois d’ici en Chine pour le réimporter sous forme de meubles (idem pour les tomates, etc.). Pourtant, les arrière-pays de la France industrielle sont riches, au moins potentiellement, de nombreuses ressources. Ce qui nous manque, c’est une organisation du quotidien qui permette de faire usage ici des légumes, de la viande, des céréales, de l’huile, du bois, des matériaux de construction et d’isolation que nous avons autour de nous.

    Nos arrière-pays sont également riches de traditions d’entraide, de pratiques campagnardes et villageoises coopératives qui se sont petit à petit éteintes depuis… pff, depuis quand au fait ? Peut-être il n’y a pas si longtemps. Et ce qui est sûr, c’est que nous allons avoir besoin de les ranimer, de les réinventer, ces traditions, pour faire face à l’inéluctable ralentissement de l’économie industrielle, aux perturbations climatiques et aux troubles politiques probables. Tous ces bouleversements vont faire que la question économique ne se posera plus seulement en termes financiers/monétaires, mais en termes de subsistance : serons-nous capables de répondre à nos besoins de base à un niveau local, sans que ce soit le chaos, la guerre de tous contre tous ?

    #autonomie #terre_et_liberté #alimentation #agriculture #anarchisme

  • Le système chinois de lutte contre la corruption à base d’intelligence artificielle « Zero Trust » est-il désactivé parce qu’il est trop efficace ?
    https://www.crashdebug.fr/informatik/93-securite/15603-le-systeme-chinois-de-lutte-contre-la-corruption-a-base-d-intellige

    Je vous rassure en France on n’as pas encore les mêmes compétences en matière d’IA et de Big-data mais la France est sur les pas de la Chine, mais pas de soucis puisque que les gens « n’ont rien à cacher.... » Cependant chez nous contrairement à la Chine je pense qu’en matière de corruption, les principaux intéressé n’ont rien à craindre, puisqu’ils sont aux commandes... ; ))))))))) HAHA

    Le ministre de la Supervision, Yang Xiaodu, a déclaré qu’une grande partie du travail de l’agence consistera à surveiller

    et à « empêcher les gens qui commettent de petites erreurs de commettre de plus grandes erreurs ».Photo : S.Song

    Bien que limité à seulement 30 comtés et villes, le système d’intelligence artificielle a déjà permis d’attraper 8 721 fonctionnaires. Le système (...)

    #En_vedette #Sécurité #Actualités_Informatiques

  • *À travers des salles sans fin

    Wolfgang Streeck
    Behemoth : Une histoire de l’usine et de la construction du monde moderne de Joshua Freeman
    Norton, 448 pages, £ 12.99, mars, ISBN 978 0 393 35662 5
    LRB Vol 41 n°3 - 7 feb 2019

    C’était au début des années 1960, je pense que notre classe d’un gymnase d’une petite ville a fait un voyage dans le sud-ouest de l’Allemagne, accompagnée de plusieurs enseignants. Nous avons visité Heidelberg et Schwetzingen et des endroits similaires sans vraiment les voir ; Les garçons de 17 ans ont d’autres préoccupations. Mais nous sommes aussi allés à Rüsselsheim, près de Francfort, pour visiter l’usine de voitures Opel. Je n’avais jamais imaginé qu’un tel lieu puisse exister : le bruit assourdissant, la saleté, la chaleur et au milieu de tout cela, des personnes effectuant stoïquement de petites opérations prédéfinies sur les voitures en construction qui étaient lentement mais sans relâche passer devant leurs postes de travail. Le point culminant de la visite a été la fonderie du sous-sol - qui, comme je l’apprends maintenant du livre merveilleux de Joshua Freeman, était l’endroit habituel pour les fonderies dans les usines automobiles de cette époque. Ici, là où la chaleur semblait insupportable et qu’il n’y avait presque pas de lumière, des hommes à moitié nus transportaient le métal en fusion, chauffé au rouge, du four aux postes de coulée, dans de petits seaux remplis à la limite du poids. Formé aux classiques plutôt qu’au monde réel, j’ai eu le sentiment d’entrer dans l’atelier d’Héphaïstos. Avec le recul, je pense que c’est ce jour-là que j’ai décidé d’étudier la sociologie, ce qui, à mon avis, pouvait alors aider d’autres personnes à améliorer la vie de ceux qui étaient esclaves dans les sous-sols des usines du monde entier.

    Plus tard, quand j’étais jeune spécialiste en sciences sociales, l’industrie automobile est restée une obsession. Dans la mesure du possible, j’ai inclus la construction automobile dans mes travaux empiriques, et j’ai pris le soin de visiter les usines pour me rappeler comment elles étaient et reconstituer mon stock d’images imaginaires de ce que j’essayais, souvent en vain, de convaincre mes collègues. Cathédrales gothiques du 20ème siècle. C’était incroyable à quel point ils changeaient et à quelle vitesse. À chaque visite, il y avait moins de bruit, de saleté et de poussière ; beaucoup meilleur air ; pas de soudure à la main ou en hauteur ; ateliers de peinture automatique hermétiquement fermés ; soulever des objets lourds par des machines et plus tard par des robots. Et au stade de l’assemblage final, c’étaient maintenant les travailleurs qui étaient assis sur des plates-formes mobiles qui les transportaient avec les portes ou les sièges ou tout ce qui leur convenait. Ma dernière visite à l’usine Volkswagen de Wolfsburg, il y a plus de trente ans, s’est terminée comme à l’accoutumée lors du montage final, où les seuls sons entendus étaient de la musique douce et le premier tir des moteurs à la fin de la ligne lorsque les nouvelles voitures ont été chassés. Les ouvriers étaient principalement des femmes, vêtues de jeans et de t-shirts. Avec un grand sourire et le chauvinisme masculin qui fait peut-être toujours partie de la culture de la construction automobile, mon guide, issu du comité d’entreprise tout puissant, a déclaré que je regardais le « marché du mariage de Wolfsburg » : « Les gars passent ici quand ils ont une pause pour voir ce qui est proposé. habillé en jeans et t-shirts. Avec un grand sourire et le chauvinisme masculin qui fait peut-être toujours partie de la culture de la construction automobile, mon guide, issu du comité d’entreprise tout puissant, a déclaré que je regardais le « marché du mariage de Wolfsburg » : « Les gars passent ici quand ils ont une pause pour voir ce qui est proposé. habillé en jeans et t-shirts. Avec un grand sourire et le chauvinisme masculin qui fait peut-être toujours partie de la culture de la construction automobile, mon guide, issu du comité d’entreprise tout puissant, a déclaré que je regardais le « marché du mariage de Wolfsburg » : « Les gars passent ici quand ils ont une pause pour voir ce qui est proposé.

    Nombre des changements résultent des progrès technologiques, ainsi que des contraintes du marché du travail - en particulier de la nécessité de féminiser la main-d’œuvre. Mais la politique et les relations industrielles comptaient au moins autant. Dans les années 1970, après la vague de grèves de 1968 et 1969, les gouvernements, les directions et les syndicats des pays manufacturiers européens ont commencé à prendre au sérieux les demandes d’humanisation du travail industriel. En Allemagne, sous la direction de Brandt et Schmidt, une campagne nationale de recherche et développement, dirigée par un département spécial du ministère de la Recherche et de la Technologie, a largement financé des projets universitaires et industriels dans les domaines de l’ingénierie, du management et de la sociologie industrielle. L’objectif était de mettre fin au taylorisme et certains travailleurs et leurs représentants ont acquis le droit, et pas seulement d’être informés et consultés,

    Freeman, dont l’histoire est centrée sur le Royaume-Uni, les États-Unis, l’URSS et la Chine, contourne en grande partie le continent européen, ce qui est regrettable étant donné le succès durable de la fabrication dans des pays comme l’Allemagne et la Suède. Il est certain que la participation des travailleurs et l’antitorayisme avaient leurs inconvénients, de même que la cogestion des travailleurs. En Suède, les réformes ont abouti à des méthodes de production d’avant-garde chez Volvo et Saab, qui étaient non seulement chères, mais étaient également détestées par les travailleurs qu’elles étaient supposées bénéficier : un "travail de groupe" sur des "îlots de production", par exemple, où des voitures étaient placées. quasiment de rien par une équipe et les travailleurs ont été encouragés à signer le produit fini. Saabs et Volvos ont été pendant un temps les voitures préférées des intellectuels européens, car on les croyait fabriquées

    En Allemagne, dans l’intervalle, la coopération entre la direction et le comité d’entreprise chez Volkswagen s’est peu à peu transformée en collusion et en cooptation. Les scandales comprenaient des paiements de plusieurs millions d’euros au président du comité d’entreprise et à sa petite amie, autorisés par le directeur du personnel de l’entreprise, Peter Hartz. (En 2002, alors qu’il était chez VW, le chancelier Gerhard Schröder a nommé Hartz au poste de président d’une commission sur le marché du travail, ce qui a finalement débouché sur les réformes « Hartz-IV », qui ont réduit les prestations pour les chômeurs de longue durée.) Cela importait plus à la presse qu’au magasin et, quels que soient les programmes élaborés par la direction, les syndicats et les comités d’entreprise, les travailleurs appréciaient au moins leurs nouvelles conditions de travail.

    Le livre de Freeman raconte une histoire longue et élaborée qui commence en Angleterre à la fin du 18e siècle, puis aux États-Unis - du textile à l’acier, en passant par l’automobile - puis à la victoire mondiale du taylorisme et du fordisme dans la première moitié du 20e siècle . Cette victoire s’étendit à l’Union soviétique sous Staline et atteignit son apogée dans la production de masse de la Seconde Guerre mondiale. La guerre froide s’ensuit, puis la montée de la Chine et sa propre version du capitalisme. Tout au long de son récit, Freeman exprime une profonde ambivalence vis-à-vis de l’industrialisation moderne : d’une part, expulsion de la terre, prolétarisation, exploitation, répression et discipline cruelle ; d’autre part, émancipation par rapport aux modes de vie traditionnels, nouvelles solidarités, syndicats capables de lutter pour des salaires plus élevés et de meilleures conditions,

    Freeman ne prête pas attention à l’organisation interne des usines, mais également à leurs relations avec la société et à leurs effets. Le fait que les usines nécessitent des schémas d’établissement particuliers - nouvelles villes ou grands logements d’entreprise - ne figure pas toujours en bonne place dans les comptes de l’industrialisation. La planification de l’arrivée soudaine d’un grand nombre de personnes dans un espace auparavant peu peuplé était attrayante pour les urbanistes, avec leurs visions d’une nouvelle société et d’un nouvel ouvrier industriel ayant besoin de divertissement, d’éducation et de culture : un contraste frappant avec la vie dans les villages où la première génération de travailleurs industriels ont été recrutés. Les architectes ont souvent conçu de nouveaux bâtiments d’usines, non seulement pour répondre à des besoins utilitaires, mais également pour faire des déclarations esthétiques sur la valeur de ce qu’ils produisaient. Architecture d’usine,

    Le récit de Freeman sur « la construction du monde moderne » nous ouvre les yeux sur le degré de fertilisation croisée internationale, en particulier dans les années 1930 et 1940, lorsque la fabrication à grande échelle commençait à prendre toute son ampleur. Henry Ford était une icône mondiale qui comptait Hitler parmi ses admirateurs. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler s’était efforcé, mais en vain, de faire abandonner aux constructeurs automobiles allemands leurs méthodes de production à petite échelle au profit de la production en série d’une voiture simple "pour le peuple" - une Volkswagen.L’exemple de Ford a inspiré Hitler à installer une usine automobile sur son modèle dans un endroit qui sera appelé plus tard Wolfsburg (il existait déjà deux usines beaucoup plus petites de Ford et de General Motors en Allemagne, à Cologne et à Rüsselsheim), qui auraient été importées de Dearborn, Michigan. En 1938, Hitler décerna à Ford la plus haute décoration du régime nazi réservée aux étrangers, la grande croix de l’ordre allemand de l’aigle.

    Un autre trait inhabituel de l’histoire de Freeman est l’espace qu’il consacre à la représentation artistique de l’usine, à commencer par le futurisme. La photographie et la cinématographie, les toutes dernières branches de la production artistique, reproductibles en tant que produits de masse, ont été particulièrement importantes. Photographes et cinéastes ont bien documenté la corvée de la production en série et la misère de l’exploitation, mais ils étaient également fascinés par la promesse de progrès que représentent les nouvelles voitures sortant du tapis roulant, les turbines et les moteurs d’avions polis, design avant-gardiste, comme le siège social Johnson Wax de Frank Lloyd Wright à Racine, Wisconsin.

    Une question récurrente dans la longue histoire de Freeman est de savoir si la souffrance des travailleurs au cours des premières années d’industrialisation était vraiment nécessaire. Ce débat commence par la discussion d’Adam Smith sur la division du travail, l’augmentation de la productivité et la négation de l’humanité qu’elle entraîne - de sorte que ses avantages sont annulés à un moment donné par les dommages causés aux capacités mentales humaines et à l’estime de soi. Les capitalistes ont insisté sur le fait que le gaspillage de quelques générations dans l’enfer des usines de Manchester était un sacrifice nécessaire pour assurer un meilleur avenir à tous. Mais où finit le sacrifice si l’impératif du capitalisme est l’accumulation infinie de capital ? Ce n’était pas vraiment un problème sous le socialisme : Staline et Trotsky considéraient tous les deux que l’utilisation de la force brute était indispensable à une version socialiste de l’accumulation primitive. une confiance sans faille dans le taylorisme et une discipline de type militaire pour faire avancer la création d’une classe ouvrière socialiste. L’avènement du communisme, disait-on dans le récit, signifierait la libération de la société du travail par le biais d’une combinaison de capital socialisé et de pouvoir soviétique. Les sociaux-démocrates européens, pour leur part, ont opté pour la libérationen ne de travail : ils se sont installés, en d’ autres termes, pour moins de contrôle de gestion, les possibilités pour les travailleurs à élargir leurs rôles, des chaînes plus courtes de commandement, et pour tirer profit de l’ augmentation de la productivité pour ralentir le rythme de travail.

    Sans surprise, le conflit entre le travail et le capital - ou la direction - sur l’organisation et la discipline des usines est un thème prédominant dans le récit de Freeman. Une attention particulière est accordée à la lutte pour la division du produit résultant de la productivité supérieure résultant de la coopération dans la production à grande échelle. Le travail en usine est un travail d’équipe : il est impossible de concevoir une formule simple pour diviser ses avantages, ouvrant ainsi la porte à la négociation entre des parties ayant des intérêts divergents. Ici, un paramètre crucial est le pouvoir relatif, tel qu’il est influencé par et affecté par les institutions nationales et locales chargées des relations professionnelles. Le pouvoir façonne fondamentalement l’organisation de la production. Par exemple, Freeman raconte qu’aux États-Unis après la guerre, les usines géantes ont commencé à se démoder et ont été remplacées par des sites de production beaucoup plus petits et très dispersés géographiquement. Les nouvelles technologies de transport et de coordination ont contribué à rendre cela possible, de même que la désintégration verticale et la livraison des pièces juste à temps. Selon Freeman, toutefois, la force motrice était la réaction de la direction face au pouvoir que les travailleurs organisés avaient été autorisés à exploiter dans le cadre du New Deal, le plus efficacement possible dans les grandes usines. Pour éviter des concessions coûteuses à leur main-d’œuvre nouvellement habilitée, les entreprises se sont réinstallées dans de nouvelles installations, là où il n’y avait pas de tradition de syndicalisation. Dans ce cas, la « gestion des ressources humaines » pourrait être en mesure d’examiner cent mille demandes d’emploi pour sélectionner 1 500 personnes. Elles pourraient ainsi s’assurer que les travailleurs qu’ils ont embauchés sont antisyndicaux,

    De son côté, Freeman note que l’abandon des grandes usines n’était pas universel. Cela n’a pas été le cas dans les pays et les entreprises dotés d’une démocratie industrielle efficace, où les représentants des travailleurs avaient le droit de veto sur la délocalisation des emplois, garantissant en retour la paix industrielle. Un exemple parfait est, encore une fois, l’usine principale de Volkswagen à Wolfsburg, où l’effectif déjà important de 44 000 personnes en 2007 est passé à 62 000 personnes dix ans plus tard (un peu moins que ce que prétend Freeman). Cela a été possible principalement parce que le syndicat a pu obtenir des garanties d’investissement et de maintien de l’emploi dans l’usine, en échange de ses services dans la gestion du mécontentement des travailleurs. Un autre facteur est que l’état de la Basse-Saxe, où se trouve Wolfsburg, est un actionnaire privilégié de Volkswagen et suffisamment puissant pour que des emplois y soient conservés.

    Bien sûr, il n’ya pas que la direction qui trouve effrayantes usines énormes ; les travailleurs peuvent aussi, surtout s’ils n’ont pas voix au chapitre. À la fin des années 1970, j’ai emmené un responsable syndical britannique visiter l’usine de Wolfsburg. Habitué aux petites usines Leyland britanniques de l’époque, condamnées, dispersées géographiquement et jamais vraiment intégrées, qui étaient ravagées par les conflits industriels et dépendaient de subventions publiques, le fonctionnaire devint de plus en plus déprimé alors que nous traversions les halls de fabrique apparemment sans fin commencé à se plaindre de l’inhumanité de serrer autant de travailleurs dans un même espace. Sa frustration a augmenté seulement après qu’il ait demandé combien de fois, en moyenne, l’usine atteignait ses objectifs de production : ses homologues allemands n’ont pas compris la question car ils ne pouvaient pas concevoir que les objectifs de production ne soient pas atteints. Le soir, autour d’une bière, il trouva un soulagement en violant leCommandement de Fawlty Towers et mention de la guerre ("À l’époque, ces hommes ne se comportaient pas") : en tant que membre d’une petite unité spéciale de marines, il avait atterri à Flensburg pour aider à arrêter Großadmiral Dönitz, un acte d’héroïsme pour lequel, À sa grande surprise, nous avons exprimé notre profonde gratitude.

    Le dernier chapitre de Freeman porte sur les « usines géantes » de l’Asie, en particulier les usines Foxconn appartenant à des Taiwanais et situées en Chine continentale. Ici aussi, les problèmes de taille sont minimisés - par le biais de la répression. En tant qu’historien, Freeman situe les relations de travail actuelles de la Chine dans le contexte de son histoire récente, en particulier la révolution culturelle, lorsque la direction était subordonnée à la volonté des masses et que la discipline d’usine était remplacée par une ardeur révolutionnaire. Il ne reste que peu de cela aujourd’hui, à moins que le régime sévère du secteur privé en forte croissance du secteur manufacturier chinois ne soit en partie compris comme une suite dialectique des catastrophes économiques et politiques des années 1960 et 1970.

    En Europe en particulier , il semble y avoir une connexion encore plus sinistre entre la politique de libération sinon de puis entravail et le nouveau « mode de production asiatique ». En tant que consommateurs satisfaits des jouets électroniques, des chaussures de course colorées et des t-shirts bon marché qui nous parviennent grâce à l’industrialisme asiatique moderne, nous avons tendance à oublier la manière dont ils sont fabriqués en Chine, au Vietnam, à Taiwan, en Indonésie, au Cambodge et au Myanmar - en usines non possédées mais utilisées par des entreprises comme Apple, Disney, Adidas et Walmart. Le Manchester infernal des débuts de l’industrialisation existe toujours, mais à la périphérie mondiale, trop loin pour les voyages scolaires. Après avoir externalisé en Asie la misère des longues heures de travail et des bas salaires, nous pouvons, en tant que consommateurs, récolter leurs bénéfices sans en supporter les coûts en tant que producteurs (en négligeant pour le moment ceux qui, dans une version ironique de la libération du travail, ont perdu leur emploi du fait ce processus).

    Une grande partie de ce que Freeman a à dire à propos de l’Asie est peut-être familière grâce aux reportages dans les médias, mais rassemblés dans un seul endroit, les informations sont vraiment bouleversantes. Une usine employant 350 000 personnes produisant des iPhones et rien d’autre ; permis de séjour pour les travailleurs migrants conçus pour les empêcher de s’organiser ; les dortoirs des travailleurs à la discipline quasi militaire quasi stricte. Ici, pas de villes du futur : seulement des barbelés, des gardes de sécurité en uniforme et des caméras de surveillance. Et les suicides : en 2010, 14 jeunes travailleurs ont été tués du toit d’une usine de Foxconn produisant des iPhones et des iPads. Freeman rapporte que Apple a réprimandé poliment Foxconn, et que Foxconn a réagi en prenant des mesures préventives pour éviter à son client le plus embarrassé,

    Pourquoi ces usines asiatiques sont-elles si grandes ? Les grandes usines impliquent que les patrons fassent de nombreux efforts pour contrôler leurs travailleurs. Selon Freeman, il ne s’agit pas d’économies d’échelle : les processus de production impliqués ne sont pas assez complexes pour cela. Plus vraisemblablement, ils répondent aux demandes de clients tels que Nike et Hewlett-Packard, pour lesquels la « flexibilité » est primordiale. Lorsque Apple a mis à disposition son iPhone 6 tant attendu disponible, il devait pouvoir vendre 13 millions d’unités au cours des trois premiers jours du téléphone sur le marché. Puisque la fraîcheur, selon Tim Cook, PDG d’Apple, est la propriété la plus importante d’un gadget moderne, il doit être possible d’apporter des modifications au design jusqu’à quelques semaines avant sa mise en vente. Ce type de production « juste à temps » nécessite d’énormes usines avec une énorme main-d’œuvre stockée, pour ainsi dire, dans des dortoirs appartenant à la société à proximité, prêt à être appelé à tout moment et à travailler 12 heures ou plus pendant plusieurs semaines d’affilée. Nulle part le sale secret de notre mode de vie prospère - la façon dont nous sommes épargnés de produire ce que nous avons été amenés à croire que nous avons besoin à des prix abordables - mis à nu plus clairement qu’ici.

    Ce n’est pas que Freeman laisse ses lecteurs sans espoir. Les salaires ont récemment augmenté en Asie, mais le taux de rotation du personnel reste extrêmement élevé, ce qui indique un degré d’insatisfaction des travailleurs qui pourrait devenir trop coûteux pour être maintenu par les employeurs. Le nombre et la taille des grèves dans les usines chinoises semblent considérables, ce qui dément l’idée du travailleur chinois soumis. Même la vie dans une usine Foxconn semble avoir eu certains des « effets civilisateurs » sur ses travailleurs qui, selon Freeman, ont toujours été associés à l’usine. En s’éloignant du village et en gagnant leur propre argent, même dans le pire des cas, les fils et les filles de paysans échappent à ce que Marx et Engels ont appelé « l’idiotie de la vie rurale ». La modernisation, malgré ses multiples mécontentements, pourrait-elle se propager de l’usine à la société chinoise,

    Freeman ne spécule pas sur ce qui pourrait suivre dans la longue histoire du travail organisé et de la production. Les « usines sataniques » de Foxconn créées à la demande, entre autres, de la plus grande entreprise capitaliste de tous les temps, constitueront une partie importante du tableau. Cependant, un type d’usine ou de quasi-usine tout à fait nouveau où le gros du capital productif n’est pas centralisé et où la discipline de l’usine est remplacée par la discipline du marché est tout aussi important. Dans le monde de la nouvelle entreprise de plate-forme - Uber, TaskRabbit, Deliveroo, ce genre de chose - ce n’est pas le capital capitaliste qui possède les moyens de production, mais l’ouvrier qualifié, une fois qu’ils ont remboursé le prêt qu’ils ont pris pour acheter leur équipement. La production est locale, proche du client, voire personnalisée. Il n’y a plus d’agglomération, pas de production, ou des travailleurs et de leurs espaces de vie. Seule la gestion est centralisée au niveau mondial. Mais, à l’instar des projets utopiques des années 1970 qui visaient à restaurer la dignité du travailleur d’usine, la direction émet désormais des conseils et non des commandes : cela aide les travailleurs à faire leur travail et sert les travailleurs au lieu de les pousser. Les travailleurs, à leur tour, travaillent quand ils veulent, et l ’« aliénation » de leur travail de leur vie, si caractéristique de l’usine de l’ère industrielle, est pour toujours une chose du passé.

    Ou alors c’est fait pour apparaître. En fait, la séparation taylorienne de la planification et de l’exécution n’est nulle part plus rigide que dans les nouvelles sociétés de plate-forme, où les outils de planification sont détenus exclusivement et incontestablement par la direction, souvent intégrée dans une société distincte. L’exécution, quant à elle, est laissée aux sous-traitants, qui sont contrôlés non seulement par des incitations matérielles, mais aussi par les dernières technologies comportementales, telles qu’incarnées par des algorithmes exclusifs stockés dans les derniers équipements, également propriétaires et télécommandés. des espaces dans la sphère de la production. Dans des cas extrêmes, la vie peut être transformée en travail sans que les travailleurs eux-mêmes en prennent conscience : les « utilisateurs » de Facebook, par exemple, produisent par inadvertance la ressource la plus importante de la plate-forme,

    Les catégories analytiques traditionnelles telles que le travail salarié ou le marché du travail atteignent ici les limites de leur utilité. Dans la gigantesque usine de services décentralisée, vous ne signez plus de contrat de travail mais bénéficiez d’une occasion de travailler en réseau social. Ce travail peut inclure ce que nous produisons pour Apple, Google, Facebook, Tinder, etc. Nous pensons que nous les « utilisons » alors qu’en réalité, nous sommes utilisés. Existe-t-il un rôle dans ce monde pour le droit du travail, pour la protection sociale, pour la protestation collective - en d’autres termes, pour la politique ? Pouvons-nous espérer le retour d’artisans indépendants, prêts à s’organiser en guildes modernes et en syndicats ressuscités, ou du système de gangs des quais ou de l’industrie aéronautique, tel qu’il existait encore il ya un demi-siècle en Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, les États Unis ? Ou le droit civil pourrait-il remplacer le droit du travail dans la réglementation des nouvelles usines ? Si nos sociétés considèrent toujours que leur tâche est de civiliser le monde de la production organisée, elles feraient mieux de continuer.

  • Loi anticasseurs : plusieurs députés de la majorité ne vont pas voter le texte
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/04/loi-anticasseurs-plusieurs-deputes-de-la-majorite-ne-vont-pas-voter-le-texte

    Des élus de La République en marche vont s’abstenir, voire voter contre la proposition de loi en raison de son article 2, qui devrait permettre aux préfets de prononcer des interdictions de manifester.
    Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 14h16

    La loi anticasseurs qui doit être votée mardi à l’Assemblée nationale crée une ligne de fracture chez les députés de la majorité. Plusieurs élus de La République en marche (LRM) ont ainsi fait savoir qu’ils allaient s’abstenir, et voire qu’ils réfléchissaient à voter contre cette proposition de loi. En cause : l’article 2 du texte, qui prévoit la possibilité pour les préfets de prendre une interdiction administrative de manifester à l’encontre de toute personne qui « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ».

    Le député Matthieu Orphelin écrit dans un communiqué, lundi 4 février, que « la nouvelle interdiction administrative de manifester [lui] pose problème sur la liberté fondamentale de manifester, au cas où elle viendrait à être mal utilisée par un futur régime mal intentionné, par exemple d’extrême droite ».

    Malgré d’autres mesures du texte, que l’élu du Maine-et-Loire juge « efficaces » (nouveau délit de dissimulation volontaire du visage, possibilité de fouilles), il s’abstiendra mardi, en « espérant » de nouvelles évolutions sur ces interdictions préalables de manifester.

    Aurélien Taché, député du Val-d’Oise, a lui déclaré, dans Le Journal du dimanche, qu’il s’abstiendrait « en l’état ». « On ne peut pas mettre la restriction de liberté comme un principe », faute de quoi «  on met le doigt dans quelque chose qui pourrait conduire à des dérives », a-t-il insisté, lundi, sur LCP.

    D’autres députés LRM vont s’abstenir, comme Paula Forteza (Français de l’étranger). Martine Wonner (Bas-Rhin) ne votera pas non plus la proposition de loi LR : elle s’abstiendra, voire votera contre, a-t-elle indiqué à l’Agence France-Presse.

    Sonia Krimi (Manche) prévoit de voter contre ce texte, qui « n’aide pas à la cohésion sociale », et essaie de « convaincre » des collègues, a-t-elle déclaré à l’AFP. Elle juge l’article sur les interdictions administratives de manifester « liberticide », « contraire à la Déclaration des droits de l’homme » et « inutile ».

    • La loi anticasseurs fracture la majorité
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/06/la-loi-anticasseurs-fracture-la-majorite_5419963_823448.html

      Le doigt de l’un pointe sévèrement le visage de l’autre. « On ne débat pas devant les caméras », admoneste Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche (LRM), mardi 5 février dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée nationale. A ses côtés, Sonia Krimi, députée de sa majorité, a tenté d’engager le dialogue. En vain.

      L’heure n’est pas à mettre en scène des désaccords qui viennent de s’exprimer dans l’Hémicycle. Aux journalistes, le patron de la majorité annonce le coup de semonce qui vient de se produire. Cinquante députés de la majorité, dont Mme Krimi, se sont abstenus lors du vote en première lecture de la proposition de loi anticasseurs. Un désaveu pour le gouvernement. Jamais une telle défiance ne s’était exprimée dans la majorité depuis le début du quinquennat. « Il n’y a eu aucun vote contre », tente de relativiser M. Le Gendre.

      Au Palais-Bourbon, les députés LRM se divisent donc en deux camps, mardi soir. Ceux qui d’un côté se sont abstenus, craignant que le texte ne porte atteinte à la liberté de manifester. Et ceux qui, de l’autre, fustigent des collègues qui auraient « mal lu le texte » tel qu’il a été réécrit par les députés. La version initiale, plus dure, avait été rédigée et votée par les sénateurs de droite. Le gouvernement s’est appuyé sur ce texte pour faire rapidement adopter des mesures destinées à répondre aux violences perpétrées en marge des manifestations des « #gilets_jaunes » depuis le mois de novembre. Le dialogue a parfois été âpre avec le gouvernement pour corriger la copie des sénateurs. Alors, à la sortie, le verdict est « un peu dur » pour Jean-François Eliaou, responsable de ce texte pour la majorité. « Je n’ai pas encore disséqué le schpountz mais ça prête à réflexion », concède-t-il.
      […]
      Avec ces voix manquantes, La République en marche n’a plus la majorité absolue à l’Assemblée, ce qui a toujours été sa force. Même le poids du MoDem, dont quatre membres se sont abstenus et un a voté contre mardi, n’a pas suffi à renverser la vapeur. Ce sont les voix de droite qui ont permis l’adoption, large, du texte, par 387 voix pour et 92 contre.

    • |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      |         | pour | abst. | contre | non.vot | total | dép. |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      | LREM    |  241 |    50 |        |       2 |   293 |  307 |
      | LR      |   97 |     4 |      2 |         |   103 |  104 |
      | Modem   |   37 |     4 |      1 |         |    42 |   46 |
      | Soc.    |      |       |     29 |         |    29 |   29 |
      | UDI     |   12 |    13 |      3 |         |    28 |   29 |
      | FI      |      |       |     17 |         |    17 |   17 |
      | GDR     |      |       |     16 |         |    16 |   16 |
      | L&T     |      |     2 |     13 |         |    15 |   16 |
      | non ins |      |     1 |     11 |         |    12 |   13 |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      | Total   |  387 |    74 |     92 |         |   553 |  577 |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|

      détail du vote : http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/1662

    • Mon dieu ! 50 abstentions ! C’est la preuve qu’on est encore en démocratie, que les députés LREM ne sont pas des godillots, et qu’ils auraient même une âme !

      C’est la meilleure preuve que la France ne mérite pas, contrairement à ce que je sous-entendais, des sous-entendus entendus comme ceux que l’on se permet quand on écrit au sujet de la Chine :
      https://seenthis.net/messages/757542#message757593

      Le parlement chinois, soumis au Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, devrait sauf surprise voter la loi

  • Pressée par Trump, la Chine change rapidement sa loi sur les investissements
    https://www.latribune.fr/economie/international/pressee-par-trump-la-chine-change-rapidement-sa-loi-sur-les-investissement


    La rencontre entre les délégations des Etats-Unis et de la Chine, le 1er décembre 2018, en marge du G20, à Buenos Aires, pour négocier un accord commercial entre les deux pays.
    Crédits : Reuters

    Pour éviter une guerre commerciale avec les Etats-Unis, Pékin accélère la procédure législative sur les investissements étrangers en Chine pour se conformer aux exigences du président américain. Mais le flou de certaines parties du texte inquiète.

    La Chine, pressée de répondre aux exigences commerciales de Donald Trump, accélère la procédure pour voter une loi sur les investissements étrangers, mais des entreprises s’inquiètent de cette précipitation et de l’imprécision du texte. Parmi les nouveautés de cette future loi : les compagnies ne seront plus obligées de transférer leurs technologies à leurs partenaires chinois ; et davantage d’équité devrait être assurée entre firmes locales et internationales — une demande depuis longtemps réclamée par les sociétés occidentales.

    Le parlement chinois, soumis au Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, devrait sauf surprise voter la loi lors de sa session plénière annuelle d’environ 10 jours qui débute le 5 mars. Soit à peine deux mois après l’étude de la version préliminaire. "La vitesse à laquelle ce projet de loi passe à l’Assemblée nationale populaire (ANP) est sans précédent", déclare à l’AFP Wang Jiangyu, spécialiste du droit chinois à l’Université nationale de Singapour. « Normalement, ça prend de un à trois ans pour qu’un projet de loi soit adopté et promulgué », explique-t-il.

  • Trump n’exclut pas une intervention américaine au Venezuela
    https://www.latribune.fr/economie/international/trump-n-exclut-pas-une-intervention-americaine-au-venezuela-806171.html

    Dimanche, lors d’un entretien télévisé, Donald Trump n’excluait pas l’envoi de troupes américaines au Venezuela

    L’envoi de troupes américaines au Venezuela n’est pas exclu, dit Donald Trump dans un entretien diffusé dimanche par CBS. "C’est certainement une option", dit le président des États-Unis dans les extraits diffusés par la chaîne. Washington, qui conteste sa légitimité, a reconnu Juan Guaido, chef de file de l’opposition et président de l’Assemblée nationale, en tant que chef de l’État par intérim.

    La Russie, la Chine et la Turquie continuent de soutenir le dirigeant socialiste, qui bénéficie toujours de l’appui, primordial, des forces armées vénézuéliennes. Important bailleur de fonds du Venezuela ces dernières années et allié de Nicolas Maduro, la Russie a appelé dimanche à la retenue.

    « L’objectif de la communauté internationale doit être d’aider (le Venezuela) sans ingérence destructrice de l’étranger », a estimé Alexandre Chtchetinine, directeur du département Amérique latine au ministère russe des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse Interfax.

    Surprise !

  • World War One grenade among potatoes at Hong Kong crisp factory - BBC News
    https://www.bbc.com/news/world-asia-china-47107609


    La #mondialisation : on vient de retrouver une grenade allemande centenaire (toujours dangereuse, elle n’avait pas explosé) dans une usine de chips de Hong Kong.
    Elle est arrivée avec un chargement de patates venu de France.

    A World War One-era German hand grenade has been found among a delivery of potatoes shipped from France to a crisp factory in Hong Kong, police say.

  • #GiletsJaunes ? La majorité des Français fait partie des 10 % les plus riches au monde.

    97 % des Français appartiennent aux 30 % les plus riches du monde.

    90 % des Français font partie des 20 % les plus riches au monde.

    3 % les plus riches des Français font partie des 1 % les plus riches au monde...
    https://theconversation.com/gilet-jaune-la-majorite-des-francais-fait-partie-des-10-les-plus-ri

    Si l’opinion publique s’intéressait plus aux Français pauvres, elle regarderait, par exemple, le premier point à gauche : ce sont les 1 % les plus pauvres. Elle s’étonnerait alors que malgré leur position, plutôt à l’écart du reste de la distribution nationale, personne ne s’en soucie. Avec leur position proche du milieu de la distribution mondiale, leur pouvoir d’achat ressemble à celui de la classe moyenne mondiale, dont la plus grosse partie vit en Chine.

    /.../

    Deux solutions sont souvent discutées dans le débat public : l’ouverture le marché du travail aux étrangers et la redistribution.

    #repartition des #richesses #privileges du #colonialisme

  • #Maintien_de_l'ordre en France : le criminologue Alain Bauer dénonce un #armement inadapté utilisé par des policiers non formés
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/maintien-de-l-ordre-en-france-il-faudrait-interdire-la-grenade-de-desen

    Pour le criminologue, il faut aussi revoir le lanceur de balles de défense (LBD). « L’ancien ’Flash-Ball’ tirait à environ 160 km/h, avec un diamètre plus grand que l’actuel LBD qui tire lui à 330 km/h et dont le projectile a la circonférence d’un oeil, comme si ça avait été fait exprès. Il y a donc à revoir cet armement », a-t-il assuré.Si des manifestants ont été gravement blessés, c’est aussi en raison du manque de #formation d’une partie des policiers mobilisés lors de ces manifestations, selon Alain Bauer. « Ces armes sont utilisées par des gens qui ne sont ni formés, ni entraînés, ni en capacité de les utiliser dans de bonnes conditions », dénonce-t-il.

    • « Ces armes sont utilisées par des gens qui ne sont ni formés, ni entraînés, ni en capacité de les utiliser dans de bonnes conditions »

      J’ai un peu de mal avec ce concept, celui des armes dites non léthales qui si elles étaient utilisées convenablement ne feraient de mal à personne, c’est un peu comme ces chasseurs qui vous expliquent que ce qu’ils aiment dans le chasse c’est le côté marche dans la nature.

    • Elles ne sont pas non-létales pour Alain Bauer comme il est dit dans l’article un peu plus loin :

      Si ces armes de défense constituent, selon le spécialiste, un progrès « par rapport au sabre, au 357 magnum ou au riot gun [arme anti-émeute américaine] qui avaient été inventés pour les émeutes », elles induisent une forme de « désinhibition » chez les policiers qui les utilisent. « On assiste à une sur-utilisation de ces armes, comme si elles étaient non létales, ce qui n’est pas vrai ! Elles sont juste moins létales. »

      D’ailleurs, le terme « #arme_à_létalité_réduite » est préféré par le ministère de la défense ou des ONG comme Amnesty International :
      https://www.defense.gouv.fr/content/download/213004/2366063/file/Armes_Systemes_d_armes_Mobilite-2[1].pdf
      https://www.amnesty.org/download/Documents/ACT3013052015FRENCH.PDF

      #ALR

    • Je cherchais une réponse au billet de @af_sobocinski et j’ai pas mieux que celle de @aude_v résumé en 2 lignes.
      L’omnipotence de ce professeur en criminologie (sic) est plus crédible par sa fréquentation des plateaux télé que par ses expertises. Pour en juger il suffit de taper son blaze dans la barre de recherche de seenthis.

      My name is...

      Bauer, Alain Bauer, a pu accompagner à sa manière la dérive sécuritaire au PS. Membre du parti depuis l’âge de 15 ans, adhérent de l’UNEF et de la MNEF, proche de Manuel Valls, il cumule ses fonctions de conseiller du prince sarkozyste avec des amitiés soutenues auprès de Christophe Caresche, autre entrepreneur de sécurité socialiste très impliqué dans le plan Mille Caméras de la ville de Paris. Criminologue de formation, Bauer a effectué un stage des plus formateurs dans les années 1990 à la Science Application International Corporation, une société militaire privée qui a ses entrées au Pentagone. Gourmand de nature, il a su manger aux râteliers du public comme du privé, avec sa propre boîte (AB Associates, dont il quitte la direction en juillet 2010) qui prodigue du conseil en sécurité auprès de nombreuses collectivités locales. Cet ancien rocardien, devenu président de l’Observatoire national de la délinquance créé sur mesure par Sarko, a enseigné ses préceptes du tout-répressif dans une myriade d’écoles de flics et de magistrats jusqu’en Chine.

      Il a coécrit plusieurs bouquins avec Xavier Raufer, triste plumitif (euphémisme) qui a fait ses classes au sein de l’ultra-droite des années 1960-1970. En 2002, dans La Guerre ne fait que commencer, par exemple, les deux loustics développent des théories lumineuses au sujet des banlieues : « À partir de ces zones de non-droit inaccessibles aux forces de l’ordre et grouillant d’armes de guerre, assurer la logistique d’un réseau terroriste est stricto sensu un jeu d’enfant ». Alain Bauer, qui a écrit une vingtaine de livres sur la criminalité est aussi président de la commission nationale de la vidéosurveillance (oups ! de la « vidéoprotection »). Il a été honoré en 2003 d’un « Big Brother Award » par l’association Privacy International pour l’ensemble de son œuvre. En février 2010, ce grand défenseur de la liberté avait remis officiellement une légion d’honneur à son confrère criminologue chinois, l’honorable monsieur He Bingsong, fervent défenseur de la peine de mort…

      http://cqfd-journal.org/My-name-is

      et Alain Bauer chez Article11
      http://www.article11.info/spip.php?page=recherche&recherche=alain+bauer

      sur wikipedia
      https://seenthis.net/messages/428193#message428256

  • « Le système de gouvernement des démocraties est aujourd’hui menacé » - Tony Blair Institute for Global Change
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/30/le-systeme-de-gouvernement-des-democraties-est-aujourd-hui-menace_5416634_82

    Yascha Mounk est politologue, professeur à Harvard et membre du Tony Blair Institute for Global Change, société de conseil et d’expertise à but non lucratif. Dans son ouvrage à succès Le Peuple contre la démocratie (Editions de l’Observatoire) paru en août 2018, il assure que le libéralisme et la démocratie sont désormais entrés en conflit. Il s’alarme également d’une tendance des peuples à devenir de plus en plus « antilibéraux ».
    Vous affirmez dans votre dernier ouvrage que la démocratie est en passe de s’effondrer. N’est-ce pas un peu alarmiste ?
    Regardez le nombre de forces autoritaires aujourd’hui dans le monde. Les quatre démocraties les plus peuplées, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et les Etats-Unis, sont gouvernées par des leaders qui proclament être la représentation exclusive du peuple, et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux y sont considérés comme des traîtres. Mes recherches ont montré très clairement que des gouvernements illibéraux comme ceux de la Turquie, de la Hongrie ou du Venezuela ont détruit des démocraties. C’est aussi la menace qui pointe en Pologne.
    On a longtemps cru, comme le disaient les politologues des années 1990, que, quand un pays atteignait un PIB au-dessus de 13 000 euros par an, la démocratie y était définitivement assurée et que les citoyens ne voteraient plus pour un homme fort. On voit aujourd’hui que la popularité des populistes grimpe partout. C’est sans précédent. Voilà pourquoi je dis que le système de gouvernement des démocraties, qui est longtemps apparu remarquablement stable, est aujourd’hui menacé.

    Qu’est-ce qui a donc changé depuis l’après-guerre pour expliquer ce basculement ?
    Le premier facteur qui explique cette dérive, c’est la stagnation du standard de vie. Lors des « trente glorieuses », les citoyens voyaient les répercussions de la croissance économique sur leur niveau de vie, et ils étaient confiants dans l’idée que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : la plupart des gens ne sont pas beaucoup plus riches que leurs parents et ils craignent que leurs enfants soient plus pauvres.
    Vous estimez que les changements culturel et démographique ont aussi bouleversé les perceptions politiques.
    La plupart des sociétés démocratiques ont été fondées sur la base d’une identité nationale homogène. Avec les vagues d’immigration, beaucoup de citoyens ont commencé à comprendre qu’ils vivaient dans une société multiethnique et ont changé leur point de vue sur ce que c’est d’être français, anglais ou allemand. Or, une fraction importante de la population a peur des changements culturels induits par l’arrivée des migrants et s’y oppose.
    Enfin, Internet et l’utilisation massive des réseaux sociaux ont réduit l’avantage structurel que les élites économiques et politiques ont sur le peuple, celui du contrôle de ce qui est important et de quoi on doit discuter. Si on additionne la stagnation économique, la peur du futur et l’opposition à l’immigration, et cette capacité à mobiliser rapidement la colère permise par les réseaux sociaux, on a un cocktail très dangereux.
    Mais les réseaux sociaux n’ont-ils pas aussi redynamisé le débat public ?
    Ils ont un double effet. D’abord celui d’enlever le monopole des opinions aux élites. Si on regarde le fonctionnement des grands journaux télévisés, il y a quinze ans, les rédactions repéraient ce qui se passait dans le monde, décidaient quel thème devait faire la « une » et les gens discutaient de ce qu’ils avaient vu au journal télévisé. Les rôles sont aujourd’hui inversés. Les gens se tiennent au courant de ce qui se passe dans le monde sur Facebook et sur Twitter, et les thèmes dont ils parlent le plus font un sujet au « 20 heures ».
    Deuxième changement majeur, c’est l’organisation de la protestation. Jusqu’à récemment, elle était organisée par un parti politique ou un syndicat qui lançait un appel avec une date, un lieu de la protestation et préparait des autocars pour amener les manifestants. Aujourd’hui, vous pouvez voir un événement appelé de manière chaotique et spontanée sur Facebook déboucher sur une mobilisation virale. Cela pose des questions nouvelles aux gouvernants parce que, s’ils savent mener une négociation avec un syndicat en colère, ils n’ont aucune idée de comment gérer une mobilisation horizontale et sans leader.

    Comment analysez-vous le mouvement des « #gilets_jaunes » ?
    C’est un mouvement horizontal et spontané, sans définition politique claire qui a commencé en agrégeant des gens de droite, de gauche ou apolitiques. Mais après un certain temps, les craintes que j’avais nourries les premiers jours du mouvement se sont réalisées : la logique du mouvement est très clairement celle des forces populistes. On le voit dans le rejet du système politique, dans l’affirmation de parler pour tout le peuple et le fait qu’ils ne reconnaissent aucune légitimité aux autres acteurs politiques – partis, syndicats, élus, gouvernement. Je trouve que cette rhétorique qui affirme qu’on peut menacer les membres du gouvernement ou détruire la propriété publique parce que « nous sommes le peuple » est particulièrement inquiétante.

    Mais ce mouvement n’est-il pas une réaction contre les excès du libéralisme et l’impression que les gouvernements ignorent la volonté populaire ?
    Certainement. Comme avec tous les mouvements populistes, il faut à la fois analyser les raisons du mécontentement populaire et reconnaître que dans beaucoup de cas, elles sont légitimes. Il y a un vrai problème avec le niveau de vie de la majorité des Français. Des gens qui ont moins de 1 500 euros par mois net ont de bonnes raisons d’être en colère.

    Dans le même temps, il faut être clair sur le fait que ce type de mouvement n’apporte pas de solution et qu’il est inquiétant. La différence par rapport à la Ligue de Salvini ou le Fidesz d’Orban, c’est qu’il n’est pas sûr que les « gilets jaunes » sauront se transformer en force politique formelle. Il est donc probable que ce mouvement disparaisse de la même manière qu’il est apparu. Mais il aura montré à quel point une grande partie des Français sont prêts à accorder leur confiance à un mouvement populiste.

    Vous affirmez que la stagnation économique des pays occidentaux affaiblit la crédibilité des politiques. Pourquoi ?

    Les Français ont tendance à se raconter une histoire triomphaliste de la démocratie du fait de la place de la Révolution française dans l’imaginaire collectif. L’idée que les valeurs de la démocratie libérale ont une portée universelle est prégnante dans le discours national. Je crois pourtant, qu’ici comme dans les autres pays européens, on sous-estime la stabilité que la croissance économique a donnée au système démocratique.
    Dans les années 1970, le niveau de vie moyen des Français était globalement le double de celui d’un citoyen soviétique par exemple. Il y avait donc des raisons concrètes pour lesquelles ils disaient préférer la démocratie. Cette supériorité économique n’existe plus : pour la première fois en 2019, l’économie des pays autocratiques comme la Chine va dépasser celle des pays européens. Nous sommes peut-être en train de vivre la perte de légitimité des idéaux démocratiques et la montée d’une demande de pouvoir autoritaire.

  • Débat : « L’emmurement du monde disloque de l’intérieur les #sociétés »
    http://theconversation.com/debat-lemmurement-du-monde-disloque-de-linterieur-les-societes-1103

    ... la #murophilie actuelle revêt trois #dangers inédits. Elle introduit une disjonction potentiellement explosive entre, d’une part, une intégration forcenée de la planète dans les domaines de la #finance, du commerce, de la technologie, du sport, des loisirs, de la culture matérielle ou spirituelle, et, d’autre part, le #cloisonnement de plus en plus coercitif, voire militarisé, du marché international de la force de #travail et de la circulation des personnes.

    S’imaginer que la majorité de l’humanité va rester sur le seuil du magasin de la #globalisation, qu’on lui interdit de franchir, sans défoncer sa porte et faire voler en éclat sa vitrine relève de l’irénisme.

    En deuxième lieu, l’#endiguement des #barbares corrompt de l’intérieur la #cité qu’il prétend protéger. Il implique des régimes juridiques dérogatoires au détriment des étrangers, assimilés à des #ennemis. Ces législations progressivement s’étendent aux #citoyens eux-mêmes, instaurent des états d’exception qui deviennent des États d’exception, et banalisent une abjection d’État, laquelle s’institutionnalise en États d’#abjection.

    Au nom de la lutte contre le #terrorisme et l’#immigration clandestine, les #libertés publiques sont de plus en plus menacées dans les pays occidentaux ; le #droit d’asile et le droit de la mer sont bafoués ; la #politique de refoulement de l’#Union_européenne provoque chaque année plus de morts en #Méditerranée et dans le #Sahara que trois décennies de guerre civile en Irlande du Nord ; les #États-Unis séparent les enfants de leurs parents en attendant la construction de la barrière anti-latinos sur leur frontière avec le #Mexique ; #Israël a perdu toute mesure dans le containment des Palestiniens ou l’expulsion des Africains. Or, cet État d’abjection reçoit l’onction du suffrage universel et peut se réclamer d’une #légitimité démocratique. Avec et derrière les #murs prospère la « #servitude_volontaire ».

    Enfin, l’emmurement du monde disloque de l’intérieur les sociétés. Il privatise l’espace public et la ville elle-même. Il externalise les frontières des États les plus puissants au sein d’autres États dépendants, à l’instar de l’Union européenne au Sahel, et éventre leur #souveraineté.

    Il recourt à la #biométrie qui le rend invisible, et son immatérialité segmente à l’infini la cité. Dans la Chine orwellienne d’aujourd’hui, par rapport à laquelle le totalitarisme maoïste prend des airs de passoire, chaque escalier mécanique, chaque carrefour, chaque place, surveillé électroniquement, est un mur qui reconnaît en vous le bon ou le mauvais citoyen, et peut vous empêcher de monter dans l’avion ou le train. Il est à craindre que les marchands de #peur et de biométrie n’appliquent vite la recette aux #démocraties libérales. Murs de tous les pays, unissez-vous !