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  • Derrière le code-barres : des inégalités en chaînes Oxfam - 20 Juin 2018
    http://www.oxfamfrance.org/rapports/justice-fiscale/derriere-code-barres-des-inegalites-en-chaines

    Il y a une histoire derrière les produits que nous consommons. Dans le rapport « Derrière le code-barres : des inégalités en chaînes », Oxfam révèle comment des millions de femmes et d’hommes qui produisent la nourriture que nous consommons vivent dans la pauvreté tandis que l’industrie agro-alimentaire engrange toujours plus de bénéfices. 12 produits de consommations courantes dans plusieurs pays du monde ont été passés au crible et le constat est sans appel : le modèle économique de l’industrie agro-alimentaire alimente les inégalités et génère des souffrances humaines parmi les travailleurs. 

    TELECHARGER LE RAPPORT => http://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/rapport_oxfam_derriere_le_codebarres.pdf

    Le système alimentaire mondial revêt des disparités de plus en plus criantes. Agriculteurs et producteurs, en France et dans le reste du monde, gagnent toujours moins depuis 20 ans, alors que la grande distribution accumule les bénéfices, dénonce l’ONG Oxfam dans une étude internationale publiée jeudi.

    "La grande distribution est devenue la gardienne du commerce alimentaire mondial", estime l’ONG, qui dénonce les "pressions continues" subies par les producteurs pour "qu’ils réduisent leurs coûts" tout en répondant "à des exigences de qualité des plus rigoureuses".


    Selon un calcul de l’ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1.000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices.

    "Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires", indique cette étude internationale, intitulée : "Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne".

    La puissance d’achat de la distribution qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits de l’homme et des droits du travail : précarisation sans limite, enfants au travail, harcèlement, sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, souligne Oxfam.

    - 74% sur les haricots verts du Kenya
    Entre le milieu des années 1990 et celui des années 2010, le prix des haricots verts du Kenya a ainsi baissé de 74% et celui du jus d’orange brésilien de 70%.

    "Cette tendance a contribué au recul des prix payés aux paysans et producteurs qui désormais recouvrent à peine le coût de production", de plus en plus d’entre eux se voyant contraints d’abandonner leurs terres ou d’accepter des travaux précaires dans de grandes plantations, dénonce Oxfam.

    Jusqu’au paradoxe le plus "cruel" , régulièrement dénoncé par des organisations internationales comme la FAO ou les associations de commerce équitable : la faim chez les paysans et les travailleurs du secteur. Ceux-là même qui produisent la nourriture.

    En France, où le marché des produits alimentaires dépasse les 240 milliards d’euros par an, soit le plus gros marché de l’Union européenne (UE) derrière l’Allemagne, cette évolution, accompagnée de suicides de paysans, a conduit le gouvernement à proposer une loi en cours de discussion au parlement pour tenter de desserrer l’étau.

    L’objectif est de rééquilibrer le partage de la valeur entre ceux qui produisent et ceux qui vendent dans un pays où cinq centrales d’achat "ont une influence sur 90% des achats de produits alimentaires dans les enseignes de la grande distribution", _ selon Oxfam.

    Moins pour les producteurs, plus pour les supermarchés
    Au niveau mondial, l’étude illustre les disparités croissantes sur la répartition de la valeur en étudiant un panier-type contenant 12 produits allant des avocats du Pérou aux tomates du Maroc, en passant par des bananes d’Equateur, du thon en conserve de Thaïlande, du cacao de Côte d’Ivoire, café de Colombie, raisin d’Afrique du sud, haricots verts du Kenya, jus d’orange du Brésil, riz de Thaïlande, crevettes du Vietnam, ou thé d’Inde.

    Entre 1996 et 1998, les producteurs, qui touchaient en moyenne 8,8% du prix final du panier, ne recevaient plus que 6,5% vingt ans plus tard, en 2015.

    Dans le même temps, la grande distribution voyait sa part gonfler à 48,3% du prix final contre 43,5% vingt ans avant. #carrefour #Auchan #Simply_Market #Atac #Leclerc #Casino #Franprix #Leader_Price #Monoprix #Intermarché #Netto #Système_U

    Avec la croissance des discounteurs comme #Aldi Nord, Aldi Sud et #Lidl, et le rachat de #Whole_Foods en 2017 par #amazon, Oxfam craint une "ère nouvelle de réduction des coûts encore plus impitoyable" et une "accélération du nivellement par le bas des normes sociales et environnementales de la chaîne d’approvisionnement".

    Pourtant, Oxfam estime qu’il est "tout à fait possible" que les "paysans et travailleurs gagnent un revenu minimum vital".

    "Il suffirait d’investissements minimes" pour favoriser un partage plus équitable de la valeur, selon l’étude qui préconise notamment la fixation d’un prix minimum par les pouvoirs publics pour les produits agricoles de base.

    Dans les pays de vente au détail, Oxfam prône l’utilisation du droit de la #concurrence "pour démanteler la concentration de la puissance d’achat".

    #inégalités #OXFAM #pauvreté #industrie_agro-alimentaire #souffrances #Kenya #Brésil #super_marchés #hyper_marchés #grande_distribution #actionnaires #prix #code-barres #EAN13

    • La revue avec un regard appuyé sur la “démocratie” chez les autres vue sous l’angle américano-occidental. Merci à nos contributeurs pour leurs articles.

      CRISE DE L’EMPLOI

      Énormes inégalités de temps de travail : 48 heures/semaine et plus pour 10 à 15 % des personnes, moins de 20 heures pour 10 %
      "Comme presque tous les autres j’ai tendance à utiliser des chiffres sur les moyennes de temps de travail, moyennes hebdomadaires et moyennes annuelles. Y compris parce que ce sont pratiquement les seules données qu’on trouve dans les comparaisons internationales. C’est certes très utile de savoir par exemple (voir parmi d’autres ce billet d’octobre 2016 : « quatre graphiques commentés sur la nécessité de la RTT ») que, selon l’OCDE, la France est l’un des pays d’Europe occidentale où la durée hebdomadaire moyenne du travail est la plus élevée (mais oui !), ou encore que la durée hebdomadaire moyenne par personne active (chômeurs compris) est chez nous de… 30 heures."
      Source : DEBOUT ! : BLOG JEAN GADREY

      DÉMOCRATIE

      Secret des affaires : dernière ligne droite et quelques leçons
      "L’Assemblée nationale s’apprête à adopter définitivement le secret des affaires, malgré les alarmes de la société civile. À court terme, c’est un nouveau moyen pour les entreprises pour traîner lanceurs d’alerte, associations ou journalistes devant les tribunaux. À long terme, c’est l’instauration d’un véritable « droit au secret » pour les milieux d’affaires, qui met en danger tout le fragile édifice de régulation des multinationales."
      Source : OBSERVATOIRE DES MULTINATIONALES

      La Colombie, les escadrons de la mort et les droits de l’homme vus par les USA
      "Presque quotidiennement, nous sommes bombardés par des « informations » sur des problèmes au Venezuela. Et de fait, problèmes il y a, par exemple des pénuries de nourriture et de médicaments, et une inflation galopante. Mais quelque chose est occulté."
      Source : ENTELEKHEIA

      Nicaragua : Rébellion ou contre-révolution Made In USA ?
      "Beaucoup se demandent si les Etats-Unis sont impliqués dans les protestations d’étudiants qui essaient de déstabiliser le Nicaragua, ce dernier mois. Les médias occidentaux n’écrivent rien sur le sujet au moment même où des scénarios identiques se déroulent au Venezuela, au Brésil, à Cuba, au Honduras, en Bolivie et dans d’autres pays où la gauche a fait des avancées. En ce moment, trois étudiants nicaraguayens font une tournée en Europe et en Suède pour chercher des soutiens à leur campagne. Au moins un des étudiantes représente une institution financière créée par les États-Unis."
      Source : INVESTIG’ACTION

      Un rapport d’Amnesty International trouve que les États-Unis sont coupables de crimes de guerre en Syrie
      "Selon des preuves recueillies et publiés dans un rapport mardi par le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International, les États-Unis ont commis des crimes de guerre durant le siège de quatre mois qu’ils ont fait de la ville syrienne de Raqqa l’an dernier. Le rapport porte le titre de « Guerre d’annihilation », reprenant la description même faite par le secrétaire américain à la Défense James Mattis des tactiques à employer pour la prise de la ville à l’État islamique (EI). Le rapport conclut que « l’impact sur les civils a été catastrophique »."
      Source : WORLD SOCIALIST WEB SITE

      ENVIRONNEMENT

      La ruée minière sur les océans s’amorce, au prix probable de l’environnement
      "Thallium, cobalt, manganèse, nickel, or… les fonds marins regorgent de minerais. Alors que les gisements terrestres s’épuisent, États et industriels s’intéressent de très près aux ressources océaniques, dont l’exploitation aura de lourdes conséquences sur les écosystèmes sous-marins. Un nouvel enjeu écologique, alors que le 8 juin est la Journée mondiale des océans."
      Source : REPORTERRE

      EUROPE

      Renforcement de l’intégration monétaire : Berlin garde la main
      "Dans la perspective du Conseil européen de fin juin, la chancelière allemande a fait des concessions mineures en matière d’intégration monétaire, très loin des ambitions initiales du président français. Elle a bougé ! A l’Elysée, on s’est ostensiblement réjoui de l’entretien qu’a accordé la chancelière allemande à l’édition dominicale (03/06/18) du grand quotidien proche des milieux d’affaires, le Frankfurter Allgemeine Zeitung."
      Source : RUPTURES

      FRANCE
      Réformes Macron : des ambitions qui font pschitt ? _
      "Emmanuel Macron est-il en train de changer en profondeur le modèle économique français ? Dans son ouvrage « révolution », il ne proposait pas de renverser la table. Mais de refonder notre système social en opérant une mise à jour du pacte hérité du conseil national de la résistance. Il annonçait l’exploration d’une « troisième voie », dans lequel notre filet de sécurité serait mis en phase avec la mondialisation, dans l’esprit de ce qui se fait dans les pays scandinaves. L’idée aussi que les réformes doivent être menées en indemnisant les perdants." [Ou alors il mentait ?!]
      Source : XERFI CANAL

      GÉOPOLITIQUE

      Macron : le spectre de la gesticulation diplomatique
      "Dans sa quête de leadership, Emmanuel Macron veut faire preuve avec Netanyahou comme avec Trump, de volontarisme et de bilatéralisme personnalisé. Une stratégie qui pour l’instant, n’a donné aucun résultat tangible."
      Source : MIDDLE EAST EYE

      La paix est un cliché : lorsque l’Occident ne peut pas contrôler le monde sans opposition, cela signifie la guerre
      "L’Occident aime à se penser comme une « partie du monde qui aime la paix ». Mais est-ce le cas ? Vous l’entendez partout, de l’Europe à l’Amérique du Nord puis à l’Australie, avant de revenir en Europe : « Paix, paix, paix ! » . C’est devenu un cliché, un slogan, une recette pour obtenir des financements, de la sympathie et du soutien. Vous dites « la paix » et vous ne pouvez vraiment pas vous tromper. Cela veut dire que vous êtes un être humain compatissant et raisonnable."
      Source : INVESTIG’ACTION

      LIBERTÉS

      Surveillance : le réseau français "intelligent" d’identification par caméras arrive
      "La reconnaissance faciale "intelligente" est annoncée comme une nécessité pour le ministère de l’Intérieur. Le modèle chinois de contrôle et surveillance de la population par des caméras et des algorithmes d’identification des personnes semble inspirer le gouvernement et l’administration française qui lance des expérimentations et des partenariats."
      Source : TV5 MONDE

      MATIÈRES PREMIÈRES

      En Alaska, les pétroliers gèlent le sol réchauffé par l’augmentation des températures
      "Pour accéder aux pipelines, les groupes pétroliers placent des milliers de tubes réfrigérants dans le permafrost (sol gelé) afin qu’il soit suffisamment solide pour rouler dessus. Les routes de glaces disparaissent de plus en plus rapidement, réduisant du même coup la période d’exploitation des puits de pétrole. En 2003, la fenêtre de tir avait diminué de deux mois en moyenne par rapport aux années 1970, au moment où les routes de glace étaient praticables plus de la moitié de l’année."
      Source : Le Monde

      SOCIETÉ

      Notre-Dame-des-Landes : Retrouvons un sens politique à la lutte qui se mène sur la ZAD
      "À Notre-Dame-des-Landes, certains résistent encore et toujours à l’envahisseur industriel. Et si l’abandon du projet d’aéroport a été une première victoire, il importe aujourd’hui de défendre une autre façon de faire de l’agriculture, loin du tout-rendement, des normes aseptisées, de l’intensif qui épuise les sols et maltraite les bêtes."
      Source : LE COMPTOIR

      ÉCONOMIE
      _ Le procès de l’hypermondialisation

      "Une autre mondialisation est en cours. De plus en plus contestée par les populations, elle l’est également, c’est nouveau, par les économistes. Surtout, pour les acteurs économiques eux-mêmes, entrepreneurs et banquiers, elle ne représente plus la panacée. Tout pointe vers une mondialisation plus sobre."
      Source : ALTERNATIVES ECONOMIQUES

      Savoir décrypter la logique pro-business de Trump
      "Avec la crise, on aurait pu s’attendre à la revanche des salariés. Au sein même du main Stream économique, on a commencé à admettre que le partage des fruits de la croissance jouait trop en faveur du capital. Et que ce déséquilibre était à la racine de la crise et de l’instabilité financière contemporaine. Les institutions internationales se sont mises à valider les travaux sur la déformation du partage de la VA en faveur du capital, sur le creusement des inégalités, en attribuant pour partie la cause à l’ouverture commerciale..."
      Source : XERFI CANAL

  • 1938 : le monde ferme ses portes aux réfugiés

    Des réfugiés qui fuient en masse le nazisme, des gouvernements qui leur barrent l’accès à leur territoire, des exilés contraints d’embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune, une diplomatie prête à donner des gages aux pires dictatures et néanmoins impuissante, comme l’atteste l’échec prévisible de la conférence d’Évian en 1938 : les analogies sont décidément troublantes entre l’attitude des États à l’égard des Juifs dans les années 1930 et celle qu’ils adoptent aujourd’hui à l’égard des réfugiés.

    Les États européens, obsédés par le « risque migratoire », mettent depuis de longues années toute leur énergie à tenir à distance les flux de migrants, demandeurs d’asile inclus, et à leur interdire l’accès à leurs territoires. Cette tendance a été poussée à son paroxysme au moment de la « crise migratoire » de 2015, face à l’afflux de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan ou d’Érythrée. Au point que plusieurs observateurs n’ont pu s’empêcher de faire le parallèle avec l’attitude qui fut celle des États, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, à l’égard des Juifs fuyant le nazisme [1].

    Ce parallèle non seulement n’a rien de scabreux, mais il s’impose. Il n’a rien de scabreux car si les Juifs, à l’époque, sont persécutés, spoliés, humiliés, pourchassés, physiquement agressés, personne ne peut alors anticiper la « solution finale ». Il s’impose tant les analogies sont frappantes : la fermeture de plus en plus hermétique des frontières à mesure que la persécution s’aggrave et que les flux d’exilés augmentent ; des réfugiés contraints à embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune avec l’espoir, souvent déçu, qu’on les laissera débarquer quelque part ; en guise de justification, la situation économique et le chômage, d’un côté, l’état de l’opinion dont il ne faut pas attiser les tendances xénophobes et antisémites, de l’autre ; le fantasme, hier, de la « cinquième colonne » – agitateurs communistes, espions nazis –, aujourd’hui de la menace terroriste ; et finalement une diplomatie qui n’hésite pas à pactiser avec les pires dictatures, hier pour tenter de sauver la paix (on sait ce qu’il en est advenu), aujourd’hui pour tenter d’endiguer les flux de réfugiés.

    L’évocation du passé donne, hélas, le sentiment que l’histoire bégaie : car la Realpolitik qui prenait hier le pas sur les préoccupations humanitaires continue aujourd’hui à dicter l’attitude des États, alors même qu’ils ont collectivement décidé d’accorder au droit d’asile une place éminente parmi les droits de l’Homme et se sont engagés à le respecter.

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la communauté internationale, inquiète des risques de déstabilisation engendrés par les masses de réfugiés qui, par centaines de milliers, fuient les guerres civiles, les dictatures, les persécutions, décide de se saisir du problème.

    Mais l’action diplomatique en faveur des réfugiés reste subordonnée à la défense par les États de leurs intérêts propres et de leurs prérogatives souveraines. Entre 1922 et 1928, une multitude d’« arrangements » sont passés sous l’égide de la Société des Nations, visant à accorder un minimum de protection aux réfugiés. C’est notamment le fameux « passeport Nansen » qui leur confère, à eux qui ne sont plus reconnus ni protégés par leur pays d’origine, un minimum d’existence juridique. Mais la portée de ces textes, applicables au départ aux réfugiés russes, puis aux Arméniens, puis aux Assyro-Chaldéens, est très limitée, tant par la faiblesse des garanties qu’ils confèrent que par leur absence de caractère obligatoire. Avec l’aggravation de la situation économique consécutive à la crise de 1929, les États n’hésitent pas à refouler ou expulser les réfugiés, considérés comme un fardeau. À l’approche de la guerre, viendront s’ajouter à ces considérations économiques des considérations de police et de sécurité.

    Des arrangements sans contrainte

    C’est dans ce contexte que les États vont être confrontés à la question des réfugiés provenant d’Allemagne puis, après l’Anschluss, d’Autriche. La diplomatie s’active timidement : un « arrangement provisoire intergouvernemental concernant le statut des réfugiés venant d’Allemagne » est signé le 4 juillet 1936, dont les dispositions sont reprises dans la convention du 10 février 1938 : les États s’engagent à délivrer aux réfugiés un titre de voyage ou un document tenant lieu de passeport ; lorsqu’ils les ont autorisés à séjourner, ils ne peuvent les expulser ou les refouler qu’en cas de risque pour la sécurité nationale ou l’ordre public, et, en aucun cas, vers l’Allemagne sauf « s’ils ont de mauvaise foi refusé de prendre les dispositions nécessaires pour se rendre dans un autre territoire ». Mais la convention n’est signée que par sept pays : la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, l’Espagne, la France, la Norvège et les Pays-Bas, et elle n’aura guère le temps, de toute façon, de produire des effets avant le déclenchement de la guerre.

    Ayant juridiquement toute latitude pour agir à leur guise, les États n’ont aucun scrupule à fermer leurs frontières. Les États-Unis s’en tiennent à la politique adoptée depuis l’Immigration Act de 1924 et à un quota annuel de 27 370 immigrants pour l’Allemagne et l’Autriche. Après l’Anschluss, le ministre de l’intérieur britannique, s’adressant à la Chambre de communes, affirme que le pays maintient sa tradition d’asile, mais qu’il faut « éviter de donner l’impression que la porte est ouverte aux immigrants de toutes sortes. Car alors de prétendus émigrants se présenteraient dans les ports en si grand nombre qu’il serait impossible de les admettre tous ; les services d’immigration auraient de grandes difficultés à décider qui devrait être admis et d’inutiles épreuves seraient imposées à ceux qui effectueraient un infructueux périple à travers l’Europe [2] ». Pour les Britanniques, au demeurant, la question centrale reste celle de la Palestine : depuis l’arrivée de Hitler au pouvoir, l’immigration est passée de 9 500 personnes par an à 30 000 en 1933 et à près de 62 000 en 1935. Alors que ce territoire apparaît comme le seul lieu de refuge potentiel pour les Juifs, la Grande-Bretagne, confrontée à l’hostilité des Arabes, remet en question son engagement en faveur de l’établissement d’un Foyer national juif : le Livre blanc du printemps 1939 limite le quota annuel d’immigrants vers la Palestine à 10 000 personnes par an pour les cinq années suivantes. Des navires de la Royal Navy patrouillent pour empêcher les réfugiés d’accoster. S’ils n’ont pas de certificat ils sont refoulés ou bien internés à Chypre, sur l’île Maurice ou en Palestine même.

    En France, en 1933, les premiers réfugiés passent facilement la frontière. Mais, très vite, les pouvoirs publics s’inquiètent de cet afflux des exilés et, dès la fin de l’année, l’attitude change : nombre de candidats à l’entrée sont refoulés et ceux qui, ayant réussi à entrer, ne sont pas en règle sont expulsés. L’arrivée au pouvoir du Front populaire marque une accalmie temporaire, mais la situation des réfugiés, considérés comme une menace pour la sécurité, voire comme une porte d’entrée pour les espions et les agitateurs, se dégrade à nouveau sous le gouvernement Daladier. En aucun cas, dit le ministre de l’intérieur de l’époque ,« la France ne saurait consentir à ouvrir ses frontières inconditionnellement et sans limitation à des individus par le fait seul qu’ils se prévaudraient de leur qualité de réfugiés. En effet l’état de saturation auquel nous sommes arrivés en matière d’immigration étrangère ne nous permet plus d’adopter une politique aussi libérale [3] ».

    La Suisse entrouvre sa porte aux réfugiés allemands en 1933 – mais ne peuvent se revendiquer de cette qualité que les personnes menacées pour leurs activités politiques. Une directive du Département fédéral de justice et police dit très explicitement que seuls les « hauts fonctionnaires, les dirigeants des partis de gauche et les écrivains célèbres » doivent être considérés comme réfugiés [4]. Les Juifs, eux, sont considérés comme de simples étrangers en transit et se voient reconnaître au mieux un droit de résidence temporaire, sans possibilité de travailler. Après l’Anschluss, le gouvernement décide la fermeture des frontières à tous ceux qui ne sont pas formellement habilités à entrer et l’expulsion de ceux qui sont en situation irrégulière. Pour faciliter le travail des autorités suisses amenées à faire le tri parmi les ressortissants du Reich, une négociation s’engage avec les autorités nazies pour que soit apposé un cachet spécial sur les passeports des Juifs – un grand J rouge de trois centimètres de hauteur – qui permet de repérer ceux qui doivent demander une autorisation spéciale pour entrer dans le pays [5].

    « Un seul serait déjà trop »

    Il n’est guère étonnant, dans ces conditions, que la #conférence_d’Évian, réunie en juillet 1938 pour chercher des solutions concrètes au problème des réfugiés juifs allemands et autrichiens, se solde par un échec [6]. Face à la détérioration de la situation et à la pression exercée par une partie de l’opinion publique, mais désireux aussi d’éviter un brusque afflux de réfugiés aux États-Unis, Roosevelt a en effet pris l’initiative de réunir une conférence internationale qui se tient à Évian du 6 au 15 juillet.

    Les représentants des 32 États présents, tout en affirmant leur implication dans le règlement de la question des réfugiés, se retranchent derrière des considérations économiques et politiques pour justifier la fermeture de leurs pays à l’immigration et le refus d’accueillir des réfugiés juifs.

    Les pays d’Europe occidentale se disent tous « saturés » : la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, le Danemark, la Suède, la Suisse se déclarent les uns après les autres dans l’incapacité d’accueillir des réfugiés et n’envisagent d’accorder que des visas de transit. Le représentant de l’Australie déclare sans complexe que : « N’ayant aucun réel problème racial en Australie, nous ne sommes pas désireux d’en importer en encourageant une large immigration étrangère. » Et le délégué canadien, interrogé sur le nombre de réfugiés que son gouvernement pourrait envisager d’accueillir, répond : « Un seul serait déjà trop. »

    Même les pays d’Amérique du Sud, terres traditionnelles d’immigration, font part de leurs réserves : les uns invoquent la crise économique, les autres craignent de déplaire à l’Allemagne à laquelle les lient des accords commerciaux. La Colombie dit pouvoir accepter des travailleurs agricoles, l’Uruguay également, à condition qu’ils possèdent quelques ressources. Seule la République dominicaine de Trujillo offre d’accueillir 100 000 réfugiés juifs autrichiens et allemands, pour des raisons qui ont peu à voir avec la compassion humanitaire : c’est une occasion de « blanchir » une population jugée trop noire ; et cette offre généreuse vise aussi à redresser l’image d’un pays ternie par le massacre, en octobre 1937, à l’instigation des autorités, de milliers de Haïtiens travaillant dans les plantations.

    La conférence d’Évian se conclut donc sur un constat d’impuissance de la communauté internationale. Ce qui permet au journal allemand Reichswart d’ironiser : « Juifs à céder à bas prix – Qui en veut ? Personne !? » Hitler en effet peut triompher : personne ne veut accueillir ses Juifs.

    Impuissante, cette diplomatie est également sans scrupule, prête à toutes les concessions face à Hitler si tel est le prix à payer pour sauver la paix. Les orateurs à la tribune se bornent à exprimer le vœu d’« obtenir la collaboration du pays d’origine », pays jamais nommé et jamais stigmatisé pour ses agissements ; à aucun moment il n’est fait ouvertement mention du fait que ces réfugiés sont juifs, pour ne pas fournir un argument supplémentaire à la campagne fasciste contre les démocraties « enjuivées ». Dans la résolution finale, purgée de toute appréciation morale sur les persécutions, les termes « réfugiés politiques » sont remplacés par « immigrants involontaires » pour éviter de froisser le Troisième Reich.

    Le seul résultat concret de la conférence est la création d’un Comité intergouvernemental d’aide aux réfugiés allemands et autrichiens qui aura pour mission d’entreprendre « des négociations en vue d’améliorer l’état des choses actuel et de substituer à un exode une émigration ordonnée ». Aux yeux des pays occidentaux, en effet, de la même façon que la voie de la paix doit être recherchée en discutant avec Hitler, le problème des réfugiés ne peut être résolu qu’en accord avec les nazis.

    Les « petits bateaux de la mort »

    Visas refusés, frontières closes : les réfugiés sont acculés, en désespoir de cause, à prendre la mer, le plus souvent clandestinement. À la veille de la guerre, des dizaines, des centaines de bateaux, parfois des paquebots de ligne, souvent des bâtiments de fortune ou de contrebande qui ont pris leurs passagers en charge frauduleusement, naviguent sur les océans à la recherche d’un port où ils seront autorisés à débarquer : le Cairo part le 22 avril 1939 de Hambourg pour Alexandrie ; l’Usaramo pour Shanghai ; l’Orbita pour le Panama en juin 1939 ; l’Orinoco, vers Cuba [7]

    D’autres restent bloqués pendant des semaines ou des mois dans les ports roumains de la mer Noire ou sur le Danube. D’autres encore errent en Méditerranée, avec l’espoir vain de pouvoir accoster en Palestine. La presse française se fait l’écho de ces « vaisseaux fantômes » voguant de port en port sans qu’on laisse leurs passagers débarquer, ne serait-ce qu’en transit, transportant par milliers « ces hommes, ces femmes, ces enfants dont personne ne veut », qui sillonnent les mers en se heurtant à l’inhospitalité des côtes [8].

    Même ceux qui ont des papiers d’immigration en règle ne sont pas assurés d’être admis, comme le montre l’histoire cruelle du Saint-Louis. Ce paquebot transatlantique quitte Hambourg le 13 mai 1939 en direction de La Havane. Ses 937 passagers, presque tous des Juifs fuyant le Troisième Reich, sont en possession de certificats de débarquement émis par le directeur général de l’immigration de Cuba. Mais, dans l’intervalle, le président cubain a invalidé ces certificats. On interdit donc aux passagers de débarquer. Le bateau repart, et lorsqu’il passe le long des côtes de Floride une demande est adressée au président des États-Unis afin qu’il leur accorde l’asile – elle ne reçoit pas de réponse. Le 6 juin 1939, le Saint Louis reprend sa route vers l’Europe. In extremis, avant que le bateau ne soit contraint de revenir en Allemagne, le Jewish Joint Commitee réussit à négocier avec les gouvernements européens une répartition des passagers entre la Grande-Bretagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas qui n’acceptèrent de les accueillir qu’à condition qu’il ne s’agisse que d’un transit dans l’attente d’une émigration définitive vers une autre destination. Temporairement sauvés, une majorité d’entre eux connaîtra le sort réservé aux Juifs dans les pays occupés par l’Allemagne.

    Les embarquements clandestins se poursuivent une fois la guerre déclenchée, les réfugiés prenant des risques croissants pour tenter de rejoindre clandestinement la Palestine depuis les ports de la mer Noire, à travers le Bosphore, les Dardanelles et la mer Égée. Un gigantesque marché noir s’organise, avec la bénédiction des nazis qui, avant la programmation de la « solution finale », y voient une façon de débarrasser l’Europe de ses Juifs. Beaucoup de ces « bateaux cercueils », comme on les a appelés, font naufrage, d’autres sont victimes des mines ou des sous-marins allemands, et les épidémies déciment ceux qui ont réussi à survivre [9]. Lorsque, ayant surmonté tous ces obstacles, y compris percé le blocus britannique, ils arrivent à Haïfa ou Tel-Aviv, ils sont, dans le meilleur des cas, arrêtés et incarcérés, sinon refoulés et contraints de reprendre la route vers la Bulgarie ou la Roumanie.

    On voit ici, comme un clin d’œil de l’histoire, la place géographiquement stratégique, déjà à l’époque, de la Turquie, qui contrôle la route empruntée par les réfugiés obligés de traverser les détroits du Bosphore et des Dardanelles. La Turquie interdit l’accès à son territoire aux réfugiés qui ne détiennent pas de visa pour la Palestine et, sous la pression de la Grande-Bretagne, ne laisse pas les bateaux faire escale dans ses ports, ce qui provoquera la catastrophe du #Struma (voir encadré). Décidément, on a parfois l’impression que l’histoire bégaie.
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    Le Struma

    Le 12 décembre 1941, 767 réfugiés juifs originaires de Bucovine et de Bessarabie – où sévissent les Einsatzgruppen – embarquent sur le Struma, un navire bulgare vétuste, prévu pour une centaine de passagers. Le navire part du port roumain de Constanza, sur la mer Noire, en direction d’Istanbul où les réfugiés espèrent pouvoir déposer des demandes de visa pour la Palestine. Le 16 décembre le bateau arrive dans un port turc au nord du Bosphore, mais la Grande-Bretagne fait pression sur la Turquie pour qu’elle l’empêche de poursuivre sa route. Le Struma reste ainsi bloqué 70 jours, pendant l’hiver 1941-1942, sur le Bosphore. Les réfugiés souffrent de la faim, de l’entassement. Ils finissent par être ravitaillés grâce aux dons des associations juives et avec l’aide de la Croix-Rouge. Les autorités turques décident de le refouler vers la mer Noire et le 23 février 1942 le bateau reçoit l’ordre d’appareiller : ce sont finalement les garde-côtes turcs qui doivent remorquer le Struma, hors d’état de naviguer. Quelques heures plus tard, il est touché par erreur par une torpille soviétique et coule rapidement. Il n’y aura qu’un seul survivant.)


    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2016-4-p-39.htm
    #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #juifs #histoire #Evian

  • Colombie : la paix dévoile des merveilles d’art rupestre cachées dans la jungle : Geo.fr
    https://www.geo.fr/reportages/colombie-la-paix-devoile-des-merveilles-d-art-rupestre-cachees-dans-la-jungle-18

    Au cœur de la jungle du Guaviare, zone stratégique du conflit dont des groupes armés se disputent encore le contrôle, se dressent les tepuys du parc naturel du Chiribiquete et de la Serrania de la Lindosa, montagnes érodées de l’ère tertiaire, aux allures de tambours géants.

    Disséminées dans l’océan vert émeraude du sud de la #Colombie, sur un territoire presque aussi grand que la Suisse, ils abritent contre leurs flancs des centaines de #fresques_rupestres, d’une valeur inestimable pour la compréhension du #peuplement de l’#Amazonie.

    #archéologie #peinture_rupestre #beau

  • Présidentielle en Colombie : quelles sont les chances du candidat de la gauche ?
    https://www.bastamag.net/Presidentielle-en-Colombie-quelles-sont-les-chances-du-candidat-de-la-gauc

    Jamais un candidat de gauche n’avait été si loin dans une élection présidentielle en Colombie. Dimanche 17 juin, les 36 millions d’électeurs colombiens devront choisir entre Gustavo Petro, candidat de gauche du mouvement « Colombie Humaine », et Ivan Duque, candidat de la droite dure du Centre Démocratique (CD). Ce dernier est arrivé largement en tête au premier tour avec 39,1 % des voix, Gustavo Petro recueillant 25,1 % des suffrages. Économiste hétérodoxe, Gustavo Petro est un ancien guérillero du (...)

    En bref

    / Élections , #Gauche_radicale, #Amériques

    #Élections_

  • Arrestation de Julián Gil en Colombie - La paix qui pue la mort
    https://grenoble.indymedia.org/2018-06-09-Arrestation-de-Julian-Gil-en

    Ce mercredi 6 juin, notre ami Julián Andrés Gil Reyes a été arrêté alors qu’il sortait de son travail à Bogotá. Nous n’avons pour l’heure pas de détails quant à l’accusation, mais il est déjà clair qu’il s’agit d’une opération dans la continuité de la politique de criminalisation des mouvements sociaux s’intensifiant dans le pays. Julián participe activement à la mobilisation sociale et à la défense des droits fondamentaux des communautés qui souffrent de l’acaparement des terres et du modèle extractiviste de (...)

    #Articles

    / Impérialismes / Solidarités internationales, #Autres_infos

    #Impérialismes_/_Solidarités_internationales

  • En Colombie, 28 anciens paramilitaires d’#extrême_droite condamnés

    Un tribunal colombien a condamné 28 anciens paramilitaires à s’acquitter d’une réparation financière et symbolique pour des violences commises entre 1997 et 2006, dont plus de 6000 personnes ont été victimes.

    http://www.rts.ch/info/monde/9634546-en-colombie-28-anciens-paramilitaires-d-extreme-droite-condamnes.html

    #Colombie #paramilitaires #condamnation #violence #guerre #conflit

  • Trois #syndicalistes de #Nestlé assassinés

    Le syndicat de l’alimentation #Sinaltrainal a demandé à la multinationale suisse d’agir auprès des autorités colombiennes pour qu’elles fassent cesser ces violences.

    Deux travailleurs d’une filiale de la multinationale suisse Nestlé, affiliés à un syndicat, ont été assassinés le 23 mai en Colombie. #Cristian_Andrés_Lozano et #Luis_Eduardo_Domínguez défendaient des améliorations des conditions de travail lors d’une négociation qui a lieu actuellement avec la direction de l’entreprise dans le Département du #Valle_del_Cauca. Un autre ex-employé de la firme, #Gilberto_Espinosa, syndicaliste lui aussi, avait trouvé la mort dans des circonstances similaires le 13 mai à #Bugalagrande, dans la même région.

    Le syndicat de l’alimentation colombien Sinaltrainal a dénoncé ces actes sur le plan national et international. Il a demande à Nestlé de se « prononcer énergiquement contre ce qui arrive à ses travailleurs et d’agir auprès des autorités pour qu’elles fassent cesser immédiatement cette vague de violence ».

    Ces trois nouveaux #meurtres portent à 18 le nombre de syndicalistes de Nestlé assassinés en Colombie depuis 1986 (notre article du 2 décembre 2016). Une plainte pénale pour négligence contre Nestlé avait été déposée en Suisse en 2012 dans le cas de l’assassinat du militant #Luciano_Romero. Mais la justice vaudoise ne s’est pas prononcée tout de suite, avant de déclarer en mai 2013 que le délai de prescription de sept ans, qui venait d’être échu, était passé.

    En Colombie, Nestlé n’a pas été davantage inquiétée. Aucun de ses responsables n’a été jugé devant les tribunaux locaux pour ces meurtres. Le Courrier reviendra sur cette affaire dans les prochains jours.

    https://lecourrier.ch/2018/05/29/trois-syndicalistes-de-nestle-assassines
    #Colombie #multinationales #assassinats #syndicalisme #violence

    • Ils auraient mieux fait d’être assassinés au Vénézuela. Le Monde en aurait parlé. Peut-être. Ce ne sont que des syndicalistes, d’un gros annonceur qui plus est. Ces gens parfois savent éviter de se tirer une balle dans le pied.
      Néanmoins, notons qu’un gauchiste « antisystème » comme ils disent désormais dans la Presse, est au second tour... Il se peut que nous entendions enfin dire tout le mal qu’il faut penser de la crise économique de la Colombie et des politiques sociales en échec (pour les syndicalistes et autres écologistes assassinés, ne rêvez pas, on n’en parlera jamais en première page...).

  • Corinto (Colombie): Ramon Ascue a été assassiné !
    https://fr.squat.net/2018/05/17/corinto-colombie-ramon-ascue-a-ete-assassine

    C’est avec douleur et indignation que nous informons l’assassinat ce 14 mai du libérateur de la terre Ramon Ascué Calix. Les faits se sont passés à 21h15 en centre-ville de Corinto, quand des tueurs tirèrent sur Ramon Ascué après l’avoir suivi, lui ôtant ainsi la vie. L’an dernier, deux autres personnes des communautés autochtones furent […]

    #Amériques #Cauca #Colombie #Nasa

  • Les liaisons à risques du #CICR

    Les relations du Comité international de la Croix-Rouge avec le secteur privé et la double casquette de son président, #Peter_Maurer, également membre du conseil de fondation du #World_Economic_Forum, font courir le risque que le CICR soit perçu comme partial. La sécurité des délégués sur le terrain est en jeu.

    C’était le 9 octobre 2017. Sans tambour ni trompette, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclarait mettre fin avec effet immédiat au partenariat qu’il entretenait avec la multinationale LafargeHolcim. Cette dernière était l’une des douze sociétés appartenant au Corporate Support Group du CICR, un groupe de partenaires stratégiques du secteur privé. Motif : LafargeHolcim (LH), entreprise née de la fusion entre la société suisse Holcim et le français Lafarge lancée en 2014 et effective en 2015, est accusée d’avoir financé des groupes djihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique, à travers sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) et la cimenterie de Jalabiya.

    La justice française a depuis mis en examen sept cadres de la société soupçonnés de « financement du terrorisme ». Dans sa communication de l’automne dernier, le CICR est explicite : il « n’a pas travaillé avec LH ou avec Lafarge en Syrie, et n’a aucune connexion avec la situation complexe dans laquelle se trouve LH actuellement. »
    L’affaire LafargeHolcim

    L’exemple soulève la question des rapports du CICR avec ses partenaires privés. Pour l’organisation, fondée en 1863 par Henri Dunant et dont la mission est de rendre visite aux détenus, de fournir protection, assistance et aide humanitaire aux victimes de conflits armés et de promouvoir le respect du droit international humanitaire, l’alerte est chaude. Elle l’est d’autant plus que le CICR met du temps à réagir. Le Monde publie sa première enquête le 21 juin 2016 sous le titre : « Comment le cimentier Lafarge a travaillé avec l’Etat islamique en Syrie. »

    Face à ces révélations, le CICR réévalue ses procédures. Mais pas de remise en question immédiate du partenariat avec #LafargeHolcim. Selon un document interne envoyé au même moment aux délégations et que Le Temps s’est procuré, le CICR avance que « bien qu’à ce stade, la probabilité que les médias approchent le CICR au sujet du soutien qu’il reçoit de LH soit très faible, les lignes ci-dessous devraient aider à gérer de telles demandes ». Les collaborateurs sont censés mentionner des projets développés en commun par LH et le CICR, notamment au Nigeria. Le siège continue à relativiser : « Les accusations contre LH au sujet du comportement de son équipe en Syrie doivent encore être prouvées. »

    A Genève, on ne prend pas la mesure de l’urgence : le président du CICR Peter Maurer et le chef de la délégation du CICR au Nigeria signent le 21 octobre 2016 à Lagos un protocole d’accord avec Lafarge Africa Plc. Le partenariat prévoit notamment de « renforcer la position de Lafarge sur le marché du ciment dans le nord-est du Nigeria ». Une phrase qui provoque une vive discussion à l’interne. Quatre jours plus tard, pourtant, la rupture avec LH est annoncée : « La révision [du partenariat] a révélé que la controverse […] avait le potentiel d’impacter négativement les opérations, la réputation et la crédibilité du CICR avec des acteurs clés, y compris sur le terrain. » En dépit de la volte-face, le malaise persiste. Etait-il opportun d’avoir un partenariat avec Holcim, dont le président du conseil d’administration jusqu’en mai 2014 (après la fusion avec Lafarge), Rolf Soiron, siégeait dans le même temps au Conseil de l’Assemblée, l’organe suprême du CICR ?
    Les risques de conflit d’intérêts

    Le partenariat avec LafargeHolcim n’étant plus d’actualité, l’affaire pourrait s’arrêter là. C’est compter sans un groupe de 25 membres honoraires, d’anciens dirigeants, chefs des opérations et de délégation du CICR. Dans un document qu’ils envoient au siège du CICR en décembre 2017 intitulé « L’indépendance et la neutralité du CICR en péril », ils affirment vouloir nourrir un débat qu’ils jugent « existentiel ». Leur intention, précisent-ils au Temps, n’est pas de « casser » une organisation qu’ils continuent d’aimer.

    Le réflexe pourrait être de voir dans cette mobilisation un combat d’arrière-garde entre des anciens, dépassés, et des nouveaux, progressistes. Or l’inquiétude dépasse largement ce cercle et provient aussi des délégués actifs sur le terrain. Elle ne porte pas tant sur la collaboration avec le secteur privé que sur les conditions dans lesquelles celle-ci se matérialise. Cette inquiétude est exacerbée par plusieurs facteurs : face aux multiples crises humanitaires et à leur complexité croissante, face à l’irrespect crasse du droit international humanitaire, le CICR évolue dans un contexte extraordinairement difficile. Il est présent dans 86 pays et emploie 18 000 collaborateurs. Son travail, remarquable, est reconnu.

    Si nombre d’entreprises privées ont régulièrement soutenu l’auguste institution, elles l’ont surtout fait sous une forme philanthropique. « Aujourd’hui, c’est davantage du donnant-donnant », explique Marguerite Contat, ex-cheffe de délégation qui craint que l’indépendance et l’impartialité du CICR ne soient remises en question. Un vocabulaire qui fait écho au slogan « win-win » familier du World Economic Forum (#WEF), mais qui s’inscrit aussi dans la transformation en partie entamée à l’ONU au début des années 2000 par Kofi Annan sous le nom de « #Global_Compact », un concept de promotion du #partenariat_public-privé. Le document rédigé par le groupe des 25 met en garde : « L’institution ne peut se permettre de mettre en péril le formidable capital de confiance qu’elle a accumulé au cours de son siècle et demi d’existence […]. Il ne suffit pas, pour le CICR, de se proclamer neutre et indépendant, encore faut-il qu’il soit reconnu comme tel par toutes les parties concernées. »

    On l’aura compris : les craintes exprimées touchent à un aspect central de l’action du CICR : la perception qu’ont de lui les acteurs locaux, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques, d’Etats ou de groupes terroristes. Les principes ne sont pas gravés dans le marbre une fois pour toutes, déclarait pourtant Peter Maurer lors d’un symposium consacré en 2015 aux « principes fondamentaux dans une perspective historique critique ». Ils sont fonction de l’époque.

    Sous la présidence de Jakob Kellenberger (2000-2012), le CICR a institué un partenariat stratégique avec douze sociétés réunies dans ce qu’il appelle le Corporate Support Group (CSG). L’apport de chacune est d’un demi-million par an sur six ans. Leur contribution financière est marginale, soit moins de 4% du financement assuré par les Etats contributeurs. Mais pour le CICR, appelé à répondre à des besoins humanitaires qui explosent, ce soutien est nécessaire. Dans cette logique, le récent partenariat conclu avec la société danoise Novo Nordisk a du sens. Peter Maurer le justifiait récemment devant l’Association des correspondants du Palais des Nations (Acanu) : « Non, ce n’est pas de la philanthropie. Nous n’obtenons pas les médicaments [anti-diabète] de Novo Nordisk gratuitement. Mais ceux-ci peuvent être fournis à des populations vulnérables à des prix plus favorables. »
    Perception du CICR, un acquis fragile

    Difficile par ailleurs de demander au contribuable d’en faire davantage, la Confédération appuyant le CICR déjà à hauteur de 148 millions de francs (2017). Le financement par les Etats soulève aussi son lot de questions. Un ancien haut responsable de l’institution le souligne : « Les contributions versées par certains Etats relèvent plus de la stratégie de communication que d’un réel engagement humanitaire. » Un autre observateur ajoute : « Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs étatiques du CICR. Or ils ont orchestré de la torture en Irak à partir de 2003. »

    Au CICR, on le martèle : le monde a changé. Gérer simplement l’urgence humanitaire ne suffit plus. Il faut « inscrire l’urgence dans la durée », dans le développement durable d’un Etat, d’une communauté. Le savoir-faire du secteur privé peut s’avérer utile pour améliorer des situations humanitaires catastrophiques lorsque les services de l’Etat se sont effondrés. Mais qu’obtiennent en contrepartie les entreprises stratégiques du CSG, hormis la possibilité d’utiliser le logo du CICR ? Membre du CSG depuis 2008, Credit Suisse y trouve son compte. Son porte-parole Jean-Paul Darbellay s’en explique : « Grâce à ce partenariat, nous bénéficions de nombreux échanges de connaissances et partageons notre expertise dans de plusieurs domaines d’activité : marketing, ressources humaines, collectes de fonds. »

    Credit Suisse apporte aussi son expertise au « WEF Humanitarian System Global Future Council présidé par Peter Maurer ». En aidant le CICR, la fondation néerlandaise Philips, membre du CSG, n’a pas d’objectifs commerciaux. Elle a développé avec lui un kit d’instruments pour la détection précoce des grossesses à haut risque dans des communautés fragiles ayant un accès limité à des services de santé. La société Roche n’attend pour sa part aucun « retour matériel sur investissement ».
    Un rôle flou

    « Notre intérêt, explique au Temps Yves Daccord, directeur général du CICR, réside surtout dans l’échange de compétences avec le secteur privé. Avec Swiss Re, nous avons un intérêt à coopérer avec le secteur de la réassurance. En Syrie, si on laisse le système s’effondrer, cela aura un énorme impact humanitaire. » Les critiques estiment toutefois que le CICR en fait trop en aidant ses partenaires à développer des activités économiques là où il est présent. Yves Daccord s’en défend : « Il est exclu que le CICR fournisse des renseignements situationnels à ses partenaires. Ce serait de la folie. » Devant l’Acanu, Peter Maurer précise : « Nous ne sommes pas impliqués dans la reconstruction. » Mais le président du CICR n’hésite pas à sensibiliser les partenaires stratégiques en les amenant sur le terrain. Lors d’une visite en Colombie en janvier 2017, lors de laquelle il rencontra le président Juan Manuel Santos, il avait « dans ses bagages » l’Avina Stiftung, Holcim Colombia ou encore Nespresso.

    Professeur émérite de l’Université du Nebraska et auteur du livre ICRC : A Unique Humanitarian Protagonist, David Forsythe connaît bien l’institution et salue son travail de terrain. Il questionne toutefois le rôle flou du CICR avec ses partenaires : « Personne ne remet en question la nécessité de travailler avec le secteur privé. Mais si cette coopération devait permettre aux entreprises partenaires de faire de l’argent, cela poserait un problème sérieux au vu de la mission strictement humanitaire du CICR. Et certaines multinationales pourraient chercher à redorer leur image en soutenant une telle organisation humanitaire. Il en va de même pour le choix par cooptation des membres de l’Assemblée du CICR. Il faut s’assurer qu’ils soient irréprochables et qu’ils ne soient pas sujets à des conflits d’intérêts. »
    La proximité avec le WEF critiquée

    L’autre aspect qui fait débat aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du CICR, c’est la double casquette de Peter Maurer, président du CICR depuis 2012 et membre du conseil de fondation du World Economic Forum (WEF) depuis novembre 2014. Cette double appartenance interpelle même les actuels collaborateurs. Après un message envoyé le 12 avril 2017 par le siège pour sonder les délégations et que Le Temps a pu consulter, l’une de ces dernières relève que la double casquette « met automatiquement le CICR du côté des puissants et des riches ». Les délégués sur le terrain pourraient en subir les conséquences.

    Or, explique une seconde délégation, le CICR est une institution « qui se présente comme ontologiquement proche des victimes ». Une autre délégation déplore l’association formelle au WEF alors que « le CICR a déployé d’énormes efforts durant la dernière décennie pour se débarrasser de son étiquette occidentale ». Elle se pose une question rhétorique : que se passerait-il si les FARC, le mouvement révolutionnaire colombien d’obédience marxiste, négociant avec le CICR, apprenait que le président du CICR était aussi au conseil de fondation du WEF, une organisation qui défend le libéralisme économique ? Le sondage semble avoir eu peu d’effet. Le mandat de Peter Maurer au WEF a été renouvelé sans problème en 2017. « On ne tient pas compte de nos remarques, explique un responsable encore en fonction. Nous sommes mis devant un fait accompli. » La direction élude le débat. Le sujet est devenu tabou.

    Le double mandat de Peter Maurer peut cependant prêter à confusion. Le 11 mai 2017, le président du CICR se rend à Kigali pour une réunion du WEF Afrique. Il y est invité par la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Après quelques hésitations, Peter Maurer accepte l’invitation. La délégation du CICR à Kigali essaie de lui arranger un rendez-vous avec le président du Rwanda. En vain. Il faudra l’appel de Klaus Schwab, président du WEF, pour inciter Paul Kagame à rencontrer le patron du CICR. « Pendant seize minutes, tous deux ne parlent que du CICR, explique au Temps une personne qui était sur place. Pour Paul Kagame, il n’y avait pas de confusion possible : Peter Maurer parlait au nom du CICR. »

    Jugeant le WEF complaisant à l’égard des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, un ex-haut responsable du CICR en convient : « Cela n’a pas eu d’effet mesurable pour l’instant. Mais un accident n’est pas exclu. Je rappelle qu’au Yémen, le CICR est la seule organisation capable de parler à tous les acteurs. » Or ce sont les deux pays précités qui ont orchestré le blocus économique du Yémen, aggravant la situation humanitaire. Par ailleurs, être formellement associé au WEF est « risqué pour les délégués, notamment en Syrie, poursuit-il. Au WEF, plusieurs acteurs ont expliqué comment éliminer l’Etat islamique. » Le professeur David Forsythe avertit : « Si des acteurs locaux venaient à apprendre le mandat de Peter Maurer au WEF, cela pourrait devenir un sérieux problème. »
    L’exemple douloureux du Biafra

    La question de sa perception n’est pas anodine pour une organisation qui souhaite avoir accès à tous les belligérants. Car son image est parfois fragile. Le CICR en a fait l’expérience au moment de la crise du Biafra à la fin des années 1960, quand des gardes en uniforme du président de la Guinée équatoriale montèrent avec leurs motos à bord d’avions de la Croix-Rouge suédoise marqués du sigle générique de la Croix-Rouge. La scène aurait été filmée par un Hollandais.

    En Afrique, il faudra des années au CICR pour se débarrasser de cette fausse nouvelle selon laquelle il aurait participé à un trafic d’armes… Or c’était il y a près de cinquante ans. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, le risque de dégât d’image est décuplé. Peter Maurer le reconnaît lui-même : « Mon organisation ne bénéficie pas d’une neutralité garantie. C’est quelque chose que vous obtenez en établissant des relations de confiance avec les parties au conflit. Gagner leur confiance est un combat quotidien. » A propos de la tragique mort récente d’un collaborateur du CICR au Yémen, des délégués le déplorent sur le réseau Alumni Networks du CICR. Il aurait été abattu « parce qu’il était du CICR ». Etait-ce déjà une question de perception de l’organisation ?

    Yves Daccord comprend les arguments critiques par rapport au WEF, mais les conteste. « Notre choix stratégique ne consiste pas à observer, mais à faire partie de la discussion. Depuis huit ans, notre engagement a considérablement augmenté. Nous avons désormais une présence diplomatique dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous poursuivons une stratégie d’influence croisée pour renforcer notre discours humanitaire. » Dans cette logique, le WEF est une plateforme très utile où sont présents bon nombre d’acteurs (multi-stakeholders) auprès desquels le CICR peut exercer son influence pour renforcer son message humanitaire. « Quand le président chinois Xi Jinping est à Davos, qu’il rencontre le conseil de fondation du WEF et qu’il voit Peter Maurer, c’est important. Cela permet au CICR d’établir rapidement un lien avec le dirigeant chinois. Il faut nous juger sur nos objectifs, non sur une image arrêtée de la situation. »
    Changement de culture

    Au CICR, le choc des cultures est une réalité. Le monde a changé et l’institution genevoise aussi. Peter Maurer est beaucoup sur le terrain : en Libye, au Yémen, en Syrie. On reconnaît à cet ex-ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU à New York un grand talent diplomatique qui lui a valu de rencontrer les grands de la planète : Xi Jinping, Vladimir Poutine, Barack Obama. En termes de budget, l’organisation atteint désormais les 2 milliards. Pour les uns, c’est une course à la croissance effrénée par laquelle le CICR s’éloigne de sa mission spécifique de protection des civils pour embrasser toute une série d’activités de développement propres à une « agence para-onusienne ».

    Pour d’autres, c’est le génie de Peter Maurer qui a su réaliser qu’il fallait voir l’humanitaire dans une dimension plus large. Yves Daccord l’admet : « Oui, la culture de la maison a changé. » Le professeur David Forsythe met toutefois en garde : « Attention au style de management vertical propre à une grande multinationale. Malgré son excellente image et sa réputation, voyons si le CICR est toujours capable, au vu de ce management, d’attirer des délégués aussi engagés, dont il ne faut pas oublier qu’ils risquent leur vie sur le terrain. » Le CICR, semble-t-il sous-entendre, ne peut être soumis à une culture managériale identique à celle d’une multinationale, car en fin de compte, ce sont les gens du terrain qui sont sa raison d’être.

    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    #Lafarge #Syrie #conflit_d'intérêts #Lafarge #Holcim

  • Volte-face de la justice contre le juge Sergio Moro dans le dossier Lula | Courrier international
    https://www.courrierinternational.com/article/volte-face-de-la-justice-contre-le-juge-sergio-moro-dans-le-d

    La Cour suprême brésilienne a surpris son monde en annonçant qu’elle retirait au juge Sergio Moro, qui instruit et juge les affaires de corruption dans le cadre de l’opération Lava Jato, une partie des dossiers à charge contre Lula dans le scandale de corruption Petrobras. “Une décision qui souligne la versatilité de la Cour suprême et fait peser l’incertitude sur le processus Lava Jato”, titre El País Brasil ce 26 avril.

    Tu cherches l’information sur Google News, tu ne la trouves pas...

    Trouvé via le Yéti :

    Dilma Roussef : « Libre ou emprisonné, Lula sera élu président du Brésil »
    https://yetiblog.org/dilma-roussef-libre-ou-emprisonne-lula-sera-elu-president-du-bresil

    Dans une surprenante volte-face, la Cour suprême brésilienne vient en effet de retirer l’affaire Lula des mains du tenace juge Sergio Moro, ouvrant la voie à une possible suspension de la condamnation de l’ancien président. Du coup, sa formation politique, le Parti des travailleurs (PT), a interrompu l’étude d’options de remplacement à la candidature Lula et ressert les rangs autour de ce dernier.

    Ça ne va guère mieux pour Washington dans d’autres pays voisins d’Amérique :

    – au Venezuela, malgré un forcing US pour décrédibiliser le scrutin à défaut de pouvoir imposer un candidat d’opposition sérieux, le président Maduro semble se diriger vers une victoire assez facile à la présidentielle du 20 mai 2018 ;
    – en Colombie, c’est encore un candidat “hostile”, Gustavo Petro, qui se tient en embuscade pour la présidentielle du 27 mai ;
    – au Mexique, les sondages, selon une enquête du Média, donne largement vainqueur de la présidentielle du 1er juilletle candidat de la vraie gauche Lopez Obrador fasse la nique à ses concurrents lors de la prochaine présidentielle du 1er juillet.

  • #Medellín (Colombie) : #expulsion de terrains squattés dans la communauté de San Antonio de Prado
    https://fr.squat.net/2018/04/24/medellin-colombie-expulsion-de-terrains-squattes-dans-la-communaute-de-san

    Selon la mairie de Medellín, plusieurs familles ont « envahi » un terrain lui appartenant, dans le quartier Limonar de San Antonio de Prado, communauté autochtone du sud-ouest de Medellín. Dans la matinée du mercredi 11 avril 2018, la mairie a donc fait recours à la police pour lancer une opération d’expulsion, puisque ce qui importe à […]

    #Amériques #Antioquia #Colombie

  • #Justice climatique : en #Colombie, une décision historique contre la #déforestation

    Par un jugement historique rendu le 5 avril 2018, la Cour suprême de la Colombie a ordonné au gouvernement colombien de mettre fin à la déforestation, lui rappelant son devoir de protéger la nature et le climat au nom des générations présentes et futures.

    Elle a ainsi donné raison à un groupe de 25 enfants et jeunes qui, accompagnés par l’ONG Dejusticia, ont poursuivi l’État pour ne pas garantir leurs droits fondamentaux à la vie et à l’environnement. La Haute Cour leur a accordé une « tutelle », dispositif créé en 1991 qui garantit aux citoyens un examen rapide des plaintes pour violation des droits constitutionnels.

    Dans le commentaire de leur décision, les juges ont enjoint le gouvernement, les gouverneurs des différentes provinces et les municipalités d’élaborer un plan d’action dans les cinq mois à venir pour préserver la forêt.


    https://theconversation.com/justice-climatique-en-colombie-une-decision-historique-contre-la-de
    #jurisprudence #justice_climatique #forêt #justice_environnementale
    cc @odilon

  • #Itinérance_cartographique andine : #Nomad_Maps

    Je souhaite partager avec vous un projet particulièrement intéressant dans lequel la #cartographie_collaborative, le #voyage et le #vélo sont mis à l’honneur.
    Il s’agit de Nomad Maps, un projet porté par #Alban_Vivert, un jeune géographe/géomaticien de Lyon, et #CartONG (http://www.cartong.org/fr). C’est une itinérance de 6 mois à vélo à travers trois pays andins (la #Colombie, l’#Equateur et le #Pérou) axée sur « l’opportunité de la cartographie et de l’#information_géographique collaborative comme outil de développement ».

    Au programme, des contributions journalières sur #OpenStreetMap, l’enregistrement du trajet sur #Mapillary, des rencontres avec les communautés #OSM sud-américaines et des micro-projets cartographiques avec des associations locales en différents points du parcours. Davantage d’informations sur les objectifs du projet et sur son déroulé sont sur le site du projet : http://nomadmaps.net

    Alban Vivert est l’unique voyageur-cartographe de ce premier voyage, en espérant que celui-ci soit le premier d’une longue liste et qu’une communauté de voyageurs-cartographes se créera. Une cagnotte a été ouverte pour aider au financement du projet sur cette plateforme : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/nomad-maps

    Pour plus d’informations n’hésitez pas à consulter les liens ci-dessous, à envoyer un mail à Alban Vivert (albanvivert@gmail.com) ou à m’envoyer un mail :
    Site internet et cartographie interactive du projet : http://nomadmaps.net
    Page facebook régulièrement actualisée : https://www.facebook.com/NomadMapsProject
    Bande Annonce du projet : https://www.youtube.com/watch?v=20BgcfE_v30


    Article intéressant sur Nomad Maps : https://veillecarto2-0.fr/veille-2/developper-cartographie-espaces-monde-nomad-maps-voyage-a-cartographi

    Message reçu via la mailing-list GeoTamTam, le 10.4.2018

    #cartographie

  • Biodiversité : l’état d’urgence
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/biodiversite-letat-durgence

    L’IPBES, le « Giec de la biodiversité », vient de rendre publics ses cinq rapports lors de sa 6e session plénière qui s’est achevée le 24 mars à Medellín, en Colombie. À travers cette synthèse des connaissances scientifiques actuelles sur la biodiversité, les experts dressent un panorama alarmant de l’état du vivant et de la détérioration des sols, tout en proposant des pistes de solutions politiques.

  • Les mobilisations se poursuivent contre l’entreprise canadienne #Frontera_Energy

    La communauté de #San_Luis_de_Palenque, département du #Casanare, #Colombie, est, depuis janvier, en mobilisation pacifique permanente face aux activités de la compagnie Frontera Energy dans cette région. La mobilisation a fait face à des attaques de l’#ESMAD (anti-émeute).

    Frontera Energy opère le bloc pétrolier #Cubiro (licence 2147, décembre 2005, avec juridiction sur les communes de Merey et Plataneras). Plusieurs journées de #mobilisation ont été menées par la communauté pour que cette entreprise réponde à ses demandes et maintienne ses engagements.

    Voici la liste de demandes adoptées le 2 août 2017 devant les entités pertinentes :

    1. Adaptation et réparation de la route de Merey à Pantanales, ainsi que leurs branchements, avec les œuvres d’art qui y étaient.
    2. Poursuite du pavement de la route Merey.
    3. Augmentation des salaires de la main d’oeuvre de Frontera Energy.
    4. Assigner des gardes de sécurité, gardes de l’environnement et des contrôle des routes, là où les routes sont plus étroites, dans les centres peuplés, les ponts ne pouvant pas soutenir plus d’un véhicule, dans les endroits suivants : Z2, Z3 et où l’entreprise développe ses travaux.
    5. Réparer les dommages et préjudices causés aux fournisseurs locaux.
    6. Appliquer un tarif de prix par véhicule pour les services spéciaux, le transport de fluides internes, les camions et transporteurs d’hydrocarbures.
    7. Reforestation pour compenser les changements à la biodiversité végétale.
    8. Fournir des biens et services (Frontera Energy).
    9. Établissement d’un plan d’action concernant les impacts socioculturels.
    10. Investissements sociaux.
    11. Créer une table de discussion pour parler des problématiques au niveau des droits humains, du travail, des biens et services, et de l’investissement social et environnemental
    12. Remplir les exigences des accords de la table de concertation de mai 2012 entre la communauté, le bloc Cubiro et l’entreprise Petromagdalena

    Le 31 janvier, la communauté est arrivée à un accord avec la compagnie, dans lequel elle s’engageait à ne plus transporter d’#hydrocarbures jusqu’à ce que soient résolus les cinq points de dialogue afin de solutionner cette problématique, selon Ferney Salcedo, porte-parole de la communauté.

    Parmi les points qui se travaillent durant cette table, on retrouve entre autres, la dette concernant les biens et services, depuis 2014, les conditions de travail, le respect de l’environnement, des droits humains et les investissements sociaux, selon le porte-parole Salcedo. Toutes les tables de travail sont actives à l’exception de celle sur l’environnement, puisque des entités comme la ANLA (Agence nationale de licences environnementales) et la #Corporinoquia (une corporation qui applique des politiques environnementales de la région d’Orinoquia*), ne s’y sont pas présentées.
    Dans les derniers jours, malgré les accords, la compagnie a surpris la communauté en faisant pénétrer 15 camions de transport escortés par la police et l’armée, afin de poursuivre les activités extractives. Ceci démontre une fois de plus la complicité des forces de l’ordre avec cette entreprise dans la répression de la communauté.
    Comme il n’est pas inhabituel, l’ESMAD a attaqué les habitant.es qui avaient rétorqué en voyant les véhicules de l’entreprise et l’utilisation de l’ESMAD pour leur sécurité. Par les agressions des forces publiques envers les habitant.es, les véhicules ont réussi à passer par la force, pour continuer les activités de l’entreprise.
    La compagnie s’est donnée comme mission de diviser la communauté, poussant à ce que certains secteurs de la population ne reconnaissent plus les porte-paroles nommés par les personnes de la zone, et imposant comme interlocuteurs des personnes avec qui la compagnie a fait des accords particuliers pour que les mobilisations cessent.

    Malgré ces divisions, la communauté maintient ses exigences. En premier lieu, la communauté demande le respect d’une entente établie en 2012 par laquelle la compagnie s’était engagée à investir 2.500 millions de pesos pour le pavage de la voie tertiaire de la commune El Merey jusqu’au bloc Cubiro (le passage
    des camions défonçant la route*). La communauté attend toujours les dates auxquelles commenceront les travaux...
    D’autre part, les résident.es demandent que soit payée la totalité de la dette pour les biens et services, tels que l’hébergement et la nourriture. C’est non négociable pour la communauté. La compagnie propose de ne payer que la moitié. Cette proposition a été rejetée par la communauté, ce qui a causé des problèmes sur les tables de négociation...

    Une autre des demandes est qu’il n’y ait pas de poursuites judiciaires contre les porte-paroles et les leaders de la mobilisation après la conciliation. Frontera affirme au contraire que, dû aux pertes générées en raison des manifestations, des poursuites seront déposées.
    Face à cette situation, la communauté affirme qu’une fois de plus, il est démontré, qu’en Colombie, les droits des multinationales prévalent, indépendamment des conséquences sur les communautés... Celles-ci se voient contraintes de protester par des actions directes, qui seront par la suite criminalisées malgré que la constitution politique en fasse un droit...

    La communauté de San Luis de Palenque appelle les autorités, en premier lieu l’Agence nationale des hydrocarbures, à être présentes pour aider à résoudre les conflits qui continuent à affecter les habitant.es de la région.

    #résistance #pétrole #énergie

    –-> reçu par email d’un ami colombien

  • Le déclin massif de la biodiversité menace l’humanité
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/23/sur-tous-les-continents-la-nature-et-le-bien-etre-humain-sont-en-danger_5275

    Partout sur la planète, le #déclin de la #biodiversité se poursuit, « réduisant considérablement la capacité de la #nature à contribuer au bien-être des populations ». Ne pas agir pour stopper et inverser ce processus, c’est mettre en péril « non seulement l’avenir que nous voulons, mais aussi les vies que nous menons actuellement ». Tel est le message d’alerte délivré par la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), réunie du 17 au 24 mars à Medellin (Colombie), pour sa 6e session plénière.

    #it_has_begun #collapse #catastrophe_imminente (j’ai plus tous les # qui vont bien en tête)

  • Oaxaca, Mexique
    Deuxième Congrès international sur la communalité

    https://lavoiedujaguar.net/Oaxaca-Mexique-Deuxieme-Congres-international-sur-la-communalite

    Dans le cadre du Deuxième Congrès international sur la communalité, une première discussion autour du thème de la terre et du territoire eut lieu à San Pedro Comitancillo les 5 et 6 mars 2018. San Pedro Comitancillo se trouve dans l’isthme de Tehuantepec. Participèrent à cette rencontre des gens venus d’Ixtepec, de Matías Romero, de Juchitán, de Santa María Guegolani, de Santa María Ixhuatan, d’Unión Hidalgo, de San Juan Guichicovi, de San Mateo del Mar, de Salina Cruz, de San Miguel Chimalapa et des États du Chiapas, de Veracruz, du Querétaro, de la ville de Mexico, de l’État de Mexico, de Puebla, de Jalisco et aussi des compagnons venus de Colombie, d’Espagne, d’Allemagne, d’Argentine et de Bolivie.

    Les participants à cette première rencontre ont reconnu l’importance du territoire comme lieu où se développe une vie sociale forte autour d’un bien commun à tous. Ils ont constaté que le territoire et, par voie de conséquence, les habitants sont désormais l’objet d’une agression continue de la part d’entreprises commerciales transnationales qui convoitent, soit l’eau, soit la terre, soit la richesse du sous-sol, soit le bois des forêts, etc., rendant ainsi de plus en plus aléatoire et problématique la vie communale (...)

    #Mexique #Oaxaca #communalité #congrès_international #peuples_originaires #territoire #capitalisme #néocolonialisme #EDF #ressources

  • The Assassination of Human Rights Activist Marielle Franco Was a Huge Loss for Brazil — and the World
    https://theintercept.com/2018/03/16/marielle-franco-assassination-brazil-police-brutality

    But did you know that Brazil may actually lead the entire world in police brutality? Despite having 120 million fewer citizens than the U.S., Brazil had a staggering 4,224 people die at the hands of police in 2016. That number represents a 26 percent surge over the previous year.

    This is an international human rights crisis. This is an egregious scandal.

    #Brésil #violences_policières #meurtres #Marielle_FRanco

    • Dans ses derniers messages, elle dénonçait spécifiquement le 41ème Bataillon de Police Militaire qui est en train d’acquérir le surnom de #bataillon_de_la_mort

      Batalhão da PM denunciado por Marielle é o que mais mata no Rio - 15/03/2018 - Cotidiano - Folha
      https://www1.folha.uol.com.br/cotidiano/2018/03/batalhao-da-pm-denunciado-por-marielle-e-o-que-mais-mata-no-rio.s

      Policiais do Rio estão matando mais. Após uma queda de 2007 a 2013, o número de homicídios decorrentes de oposição à intervenção policial está de volta a patamares anteriores à gestão de Beltrame (2007-2016). No ano passado, 1.124 pessoas foram mortas pela polícia no estado.

      Desde que foi fundado, esse batalhão responde sozinho entre os 41 batalhões existentes por 12% de todas as mortes em decorrência de oposição a intervenção policial. Entidades de direitos humanos denunciam há anos o comportamento dos policiais desse batalhão. A vereadora Marielle somava-se a esse coro, mas não se dedicava exclusivamente a isso.

      Death squad - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Death_squad#Brazil

      The “Death Squads” active under the rule of the military dictatorship continue as a cultural legacy of the Brazilian police.

      (pas d’entrée spécifique au Brésil dans la version WP[fr], un (bref) article sur WP[pt] un peu moins détaillé que le paragraphe en anglais
      https://pt.wikipedia.org/wiki/Esquadrão_da_Morte_(Brasil) )
      #escadron_de_la_mort.

    • #Statistiques comparées d’assassinats policiers en #France vs. #UK, #Allemagne, #USA, #Brésil :

      Les policiers français ont abattu 18 personnes en 2017
      Ivan du Roy, Ludo Simbille, Basta, le 10 janvier 2018
      https://seenthis.net/messages/658589

      C’est le Brésil qui bat tous les records avec 3320 personnes tuées lors d’une intervention policière (en 2015), selon l’Atlas de la violence édité par le Forum brésilien de la sécurité publique. Soit, rapporté à la population française, l’équivalent de 1106 personnes tuées par la police en une année !

      #Violence_policière #Violences_policières #brutalité_policière #Assassinats_policiers #police

    • Marielle Franco, #crime_politique

      Le ministre brésilien de la Sécurité publique, Raul Jungmann, a confirmé vendredi ce que beaucoup soupçonnaient : des hommes politiques locaux sont impliqués dans l’assassinat, le 14 mars dernier, de la militante féministe Marielle Franco à Rio de Janeiro. Le responsable n’a voulu donner aucun nom, mais la presse locale et certains élus ont désigné trois députés locaux de l’Etat de Rio de Janeiro, tous appartenant au parti du président conservateur, Michel Temer, le MDB (Mouvement démocratique brésilien). Les trois élus sont actuellement détenus pour leur rôle dans un vaste réseau de corruption dans les transports.

      Auraient-ils voulu se venger de Marielle Franco et de son parti, le PSOL (Parti socialiste et liberté), qui avaient dévoilé ces affaires et les turpitudes des trois élus ? Les spéculations vont bon train dans la presse brésilienne. Ou alors l’assassinat de la conseillère municipale aurait-il eu pour but d’intimider les militants progressistes de Rio et d’ailleurs, dans l’objectif de mettre fin à la contestation de la militarisation meurtrière des favelas ? Marielle Franco constituait en effet une cible idéale pour les secteurs de l’oligarchie traditionaliste brésilienne : féministe, socialiste, noire, lesbienne, issue et restée proche des milieux populaires ! Tout ce qui est honni par une classe sociale ultraconservatrice, souvent raciste et d’obédience évangélique, qui a le vent en poupe depuis l’éviction contestée de la présidente Dilma Roussef, du Parti des travailleurs, en 2016.

      Depuis lors, la violence à l’encontre des activistes est montée en flèche, surtout parmi ceux qui se mobilisent pour l’accès à la terre, dont la propriété est très fortement concentrée au Brésil : selon la Commission pastorale de la terre (CPT), 70 militants ont été abattus en 2017, dont 52 en lien avec des conflits fonciers.

      Les agressions physiques touchant des élus de premier plan, elles, seraient plutôt inédites au Brésil, a contrario de ce qui se passe en Colombie et au Mexique. L’assassinat de Marielle Franco et les tirs à balles réelles essuyés par la caravane de l’ancien président Lula, en campagne dans le pays en mars dernier, laissent craindre le pire pour l’avenir.

      Après avoir démis de ses fonctions Dilma Rousseff pour une argutie comptable et emprisonné Lula sans preuves, la droite dure ne semble plus connaître de limites. Les élections présidentielles des 7 et 28 octobre prochains permettront-elles de balayer ce sombre horizon violent et rétrograde ? Rien n’est moins sûr. Il est peu probable que la justice, souvent aux ordres, permette au combattant historique du Parti du travail, donné favori dans les sondages, de rester candidat depuis sa cellule de Curitiba. Et aucun prétendant décent ne semble à ce jour en mesure de réunir une majorité des suffrages. Au contraire, Jair Bolsorano, député d’extrême droite, arriverait même en tête. Mais à deux mois du scrutin, un sursaut est toujours possible.


      https://lecourrier.ch/2018/08/13/marielle-franco-crime-politique

  • En #Colombie, la droite anti-accord de paix l’emporte
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/03/12/en-colombie-la-droite-anti-accord-de-paix-l-emporte_5269368_3222.html

    La droite opposée à l’accord de paix avec l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est arrivée en tête des législatives, dimanche 11 mars, en Colombie, à l’issue d’un scrutin historique auquel participaient pour la première fois d’anciens rebelles qui ont fait leur entrée au Parlement.

    La victoire de la droite, bien que celle-ci n’ait pas réussi à emporter la majorité, suscite l’incertitude quant à la suite de la mise en œuvre de l’accord signé en 2016 avec ce qui était alors la rébellion la plus ancienne et la plus puissante d’Amérique latine.

    Pour la première fois en plus d’un demi-siècle de conflit armé, les Colombiens ont pu cependant voter sans la menace des guérillas. Le président de la République de Colombie, Juan Manuel Santos, a salué « les élections les plus sûres, les plus transparentes (...) de l’histoire récente du pays ».

    En tête de la coalition de droite, c’est le Centre démocratique du sénateur et ex-président Alvaro #Uribe, farouche adversaire de l’accord avec les FARC, qui a recueilli le plus de voix, obtenant dix-neuf sièges au Sénat et trente-trois à la Chambre des députés. L’accord avec l’ex-guérilla devenue la Force alternative révolutionnaire commune garantit dix des deux cent quatre-vingts sièges du nouveau Parlement à l’ancienne guérilla marxiste.
    […]
    Ce dimanche avaient aussi lieu les primaires pour désigner les candidats à la présidence des deux principales tendances.
    A droite, c’est le sénateur Ivan Duque (CD) qui l’a emporté ; à gauche, #Gustavo_Petro, ancien maire de Bogota et ex-guérillero du M-19 (Movimiento 19 de Abril, gauche, dissous). Avec le centriste Sergio Fajardo, ancien maire de Medellin, deuxième ville du pays, ils sont en tête des sondages.

    Si Ivan Duque remporte la présidence, les pourparlers avec l’ELN pourraient aussi être retardés. Ils ont été gelés en février par le gouvernement à la suite d’attentats meurtriers de cette guérilla d’environ quinze cents combattants.

  • Des-terres-minées | interstices
    https://www.mixcloud.com/interstices/des-terres-minees

    Mathilde fait partie d’un collectif en solidarité avec les communautés qui luttent contre l’extractivisme, à la fois en Colombie, et au Québec où elle réside. Elle a participé à la réalisation de capsules vidéos dans lesquelles témoignent des femmes engagées contre les mines ou qui subissent leur impact. Elle a présenté quelques-unes de ces capsules à Kraken le 14 janvier et elle vient à Radio Dragon pour nous livrer une analyse féministe de l’extractivisme. Elle explique que les femmes subissent de façon spécifique les conséquences de l’activité minière, et qu’elles ont parfois besoin de s’organiser entre elles pour lutter. Une autre dimension de la lutte est liée au fait que les mines sont situées sur des terres ayant appartenu ou appartenant encore légalement à des peuples premiers, ou autochtones. Nous (...)