country:croatie

  • [BD] Mémoires balkaniques 1941-1945 : Terreur en Croatie [4]
    https://www.partage-noir.fr/spip.php?article106

    Guérilla en Dalmatie (hiver 1943-1944) La nature ayant horreur du vide, les Partisans se ruent sur la Dalmatie (façade maritime de la Croatie) abandonnée par les Italiens. Mais les nazis interviennent, afin de restaurer le pouvoir oustacha. Dépourvus d’armes lourdes, les insurgés sont repoussés dans les campagnes où ils établissent fermement leurs maquis, sous la bannière du Conseil Antifasciste de Croatie. A gauche, deux partisans en tenue mi-traditionnelle, mi-maquisard. A ce stade des (...)

    [BD] Mémoires balkaniques 1941-1945

    #[BD]Mémoires_balkaniques_1941-1945

    http://zinc.mondediplo.net/messages/128798 via Partage Noir

  • [BD] Mémoires balkaniques 1941-1945 : Terreur en Croatie [3]
    https://www.partage-noir.fr/spip.php?article105

    Les débuts difficiles des Partisans en Croatie (1941-1943) La minorité serbe de Croatie, menacée de disparition à court terme, fournira les gros bataillons du mouvement partisan croate souvent contrôlé par les communistes de Tito. Les Croates de souche, moins menacés par les Oustachas, étant plus attentistes. Les crimes de Pavelic et ses concessions territoriales exorbitantes aux fascistes italiens inciteront alors de nombreux Croates à rejoindre eux-aussi les Partisans, forçant l’occupant italien (...)

    [BD] Mémoires balkaniques 1941-1945

    #[BD]Mémoires_balkaniques_1941-1945

    http://zinc.mondediplo.net/messages/128743 via Partage Noir

  • Affaires étrangères : le ministère du plafond de verre
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/15/affaires-etrangeres-le-ministere-du-plafond-de-verre_1727228

    Tout jeune retraité du MAE, l’ex-ambassadeur aux Etats-Unis Gérard Araud reconnaît qu’il y a « une tension au Quai en ce moment ». Sous le coup des restrictions budgétaires et de la féminisation, les places sont plus chères et les hommes jeunes craignent de passer leur tour indéfiniment. « Aujourd’hui, une femme conseillère des affaires étrangères est quasi sûre d’être nommée ambassadrice alors qu’un homme non, décrypte Gérard Araud. Les femmes du MAE sont dans une situation paradoxale : vu de l’extérieur, il n’y en a pas assez, alors que vu de l’intérieur, il y en a beaucoup par rapport aux gens promouvables. »

    Sauf que les femmes ne sont pas les principales responsables de cet évincement, loin de là. « Les quadras en veulent à mort aux femmes, explique un diplomate. Ils croient être victimes de la discrimination positive, mais la cause de leur malheur, ce sont les énarques qui sont grosso modo deux fois plus promus à chaque mouvement. » Pour avoir une chance d’être promues, les femmes s’emploient à cocher toutes les cases : bon grade, bon parcours, diversification des postes. Le tout dans une ambiance mêlant sexisme de tous les jours et machisme de classe. « Les hommes font l’Histoire, les femmes font des histoires », figure tout en haut du palmarès de la goujaterie ordinaire au Quai, entre autres « ma petite jeune fille », « ma poulette » et « voilà enfin quelqu’un pour nous servir le café » (lire ci-dessous). Bienvenue au boy’s club du salon de l’Horloge. Contrairement aux pays nordiques, à l’Australie ou au Canada, la France n’a pas choisi de fixer des pourcentages de femmes ambassadrices à une échéance donnée. Pourtant, dans le cadre du G7 Egalité réuni la semaine dernière à Paris, l’ambassadrice de Suède vantait les trois piliers d’une diplomatie féministe, un domaine dans lequel son pays brille depuis 2014 : « Droits, ressources, représentation. » « C’est vrai que nous avons des marges de progression, concède Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Mais si nous avons lancé cette idée de diplomatie féministe, c’est précisément parce qu’il reste des choses à faire. »
    Ambassadeurs mariés à Zagreb

    Au Quai, ce G7 féministe fait grincer pas mal de dents. « Cela ressemble à une colle pour les concours administratifs : "Peut-on faire une diplomatie féministe sans avoir une diplomatie féminine ?" Vous avez trois heures », peste une ancienne du ministère. « Derrière l’idée de com géniale, se pose la question de l’exemplarité, abonde une haute fonctionnaire. Vu les nominations actuelles, ce truc semble n’être qu’un simple gadget. Quand on leur parle du bénéfice d’image qu’il y aurait à nommer une femme à l’ONU ou à Washington, ils ne voient pas de quoi on parle. Le message ne passe pas. » Face à la demande de rééquilibrage hommes-femmes qui monte de toute la société française, le ministère a tenté plusieurs choses. Il y a eu la « charte du temps », censée réguler des journées à rallonge et depuis 2016, la « délégation aux familles » qui signe des accords bilatéraux pour faciliter l’expatriation des conjoints et enfants. Une diplomate actuellement parisienne : « On ne va pas être célibataire et sans enfant pour un poste sans prestige. Avec ou sans contrat pour nos maris, avec ou sans école française : le coût culturel et psychologique est plus élevé pour une femme. » Certaines pistes sont à l’état expérimental : en Croatie, on a nommé un couple marié, Corinne et Philippe Meunier, qui exercent la fonction d’ambassadeur à tour de rôle, tous les trois mois.

    Engagé depuis l’automne, le mouvement de nominations va durer jusqu’à l’été, une durée classique mais handicapante. Contrairement à leurs collègues allemands ou britanniques, les diplomates français ont rarement le temps d’être formés à la langue du pays avant leur atterrissage et les déménagements se font en plein été, avec tout ce que cela peut avoir comme conséquences sur la vie familiale. Raccourcir ou avancer ce calendrier très français fait partie des prérogatives présidentielles. Hors nominations à l’étranger, le prestige se mérite petite tranche par petite tranche au Quai. Après une carrière de premier plan, on peut ainsi accéder à la dignité d’ambassadeur de France. Un titre prestigieux auquel aucune femme n’a jamais eu droit. Sylvie Bermann et un très petit nombre de consœurs - moins de cinq en tout - bénéficient pourtant actuellement de tous les grades et états de services requis. « Il faut espérer que, cette année, une femme obtienne la dignité, glisse-t-on au ministère, mais c’est à la discrétion du Président. »

    #sexisme #parité #discrimination #diplomatie
    Je suis surprise de découvrir que parler la langue du pays dans lequel on est ambassadriceur n’est pas un prérequis obligatoire.

  • Réfugiés en #Slovénie : en #2018, plus d’interpellations et plus de demandes d’asile

    La Slovénie fait face à une hausse constante du nombre d’arrivées de migrants et de réfugiés sur son sol. Après que le ministère de l’Intérieur a tiré la sonnette d’alarme, le gouvernement vient d’activer la troisième phase de son plan de secours pour débloquer plus de moyens.

    Le nombre de migrants appréhendés à la frontière italo-slovène aurait triplé entre 2017 et 2018. C’est ce que révèlent les autorités policières de Trieste, citées par l’agence de presse Ansa. 1494 interpellations ont eu lieu l’an dernier, les Afghans et les Pakistanais arrivant en tête de ce triste classement. 29 passeurs ont aussi été arrêtés, deux fois plus qu’en 2017. Ce sont pas moins de 17 604 véhicules qui ont été contrôlés en un an sur cette frontière longue de 199 kilomètres, soit 48 par jour.

    En Slovénie, on a noté en parallèle un net accroissement des demandes d’asiles. Entre avril et septembre, elles auraient dépassé les 250 par mois, pour un total annuel de 2803. « Plus de 90% des demandeurs quittent notre pays bien avant d’avoir obtenu la moindre décision », a tempéré l’ancienne directrice du bureau du gouvernement pour la prise en charge et l’intégration des migrants, Mojca Špec Potočar, à l’antenne de la télévision nationale.

    Le ministère de l’Intérieur a récemment déclaré avoir atteint le plafond de demandes gérables avec ses moyens réguliers, un moyen d’inciter le gouvernement à activer la troisième phase de son plan d’urgence pour assurer un hébergement et une prise en charge suffisants. À la clé, 32 recrutements, des espaces libérés et de l’équipement supplémentaire.

    La Slovénie se remet tout juste d’un débat houleux sur la signature du Pacte mondial de l’ONU sur les migrations. Plusieurs publications dans la presse se sont attaquées aux prétendus « privilèges » des demandeurs d’asiles, qui ne perçoivent de l’État que 18 euros chaque mois.

    Alors que les ONG accusent la police de refouler illégalement des migrants en Croatie, la commissaire slovène à l’information, Mojca Prelesnik, a récemment enjoint les autorités policières à publier ses documents sur la prise en charge des réfugiés à la frontière, mais elle a immédiatement essuyé un recours en justice.

    Depuis 1991, la Slovénie a accordé l’asile politique à 808 ressortissants étrangers, dont 127 ont aujourd’hui la nationalité slovène. 255 demandeurs d’asile résident en ce moment sur son sol ainsi que 547 personnes ayant déjà reçu l’asile politique.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Slovenie-augmentation-sensible-des-passages-de-la-frontiere-et-de
    #asile #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres

  • Quand on travaille dans l’asile, la #guerre devient une possibilité.

    Je sors du bureau et tandis que je marche dans les rues de Genève résonnent encore dans ma tête le bruit des obus d’Alep. Certains passants entendent le marteau-piqueur et se demandent combien de temps vont encore durer ces maudits travaux, moi je me demande à quels carrefours se posteraient les blindés si l’armée devait reprendre le contrôle de mon quartier. J’ai lu toute la journée des auditions de demandeurs d’asile : tortures, viols, vengeances sanglantes. Au bistrot je picore les cacahuètes et écoute d’une oreille distraite mes amis qui discutent du meilleur plan hébergement à Copenhague, moi je pense à une jeune femme qui doit se cacher de l’État islamique en attendant la réponse à sa demande de visa.
    Quand on travaille dans l’asile, la guerre devient une possibilité. On est obligé d’ouvrir les yeux sur cette vérité : la démocratie, la stabilité, les montagnes de bouffe alignées dans les rayons des supermarchés, l’État de droit, tout ça ne tient qu’à quelques fils plutôt minces. Dans certains pays, on vous réquisitionne et vous n’avez rien à dire. Pour le front, pour vous faire sauter à un barrage routier, pour surveiller une frontière et tirer aujourd’hui sur le fuyard que vous serez demain. Dans d’autres coins, on vous pourchasse d’office parce que vous appartenez à la mauvaise ethnie ou au mauvais clan.
    Dans une région la paix s’évanouit en quelques semaines, et tout ce qui fait le quotidien s’effondre soudainement. Les gens sont happées comme des brindilles par un feu immense. J’ai vu dans mon bureau des ingénieurs, des employés de banque, des médecins, qui six mois plus tôt vivaient une vie pas différente de la mienne.
    Qui ferait la loi dans ma rue si la police disparaissait ? Qui s’enfuirait et qui resterait ? Qui de mon entourage serait tué en premier ?
    Dans certains pays les femmes sont violées par représailles, pour leur appartenance clanique ou confessionnelle. Et quand elles retournent vers leurs frères et leur père alors ceux-ci veulent les tuer pour « laver l’honneur de la famille ».
    Quelle durée de détention et quels sévices supporterais-je ? À partir de quel moment perdrais-je la tête ? Est-ce que je résisterais aux tortures pour défendre mes convictions ? Est-ce qu’après avoir traversé tout ça j’arriverais à répondre avec suffisamment de précision aux questions des fonctionnaires du pays auquel j’aurais demandé l’asile ?
    Quand on travaille dans l’asile, tout ça n’est plus seulement la lointaine rumeur des infos, de posts sur les réseaux sociaux ou de pétitions. Ça s’assied devant vous et ça vous regarde dans les yeux. Ça sent la mort et la folie. Ça bousille toutes vos certitudes, les ça n’arrivera jamais. Un médecin urgentiste sait qu’il suffit d’un chauffeur de camion mal réveillé pour effacer votre nom du répertoire, moi je sais qu’il suffit de deux semaines d’instabilité pour que notre fière civilisation se fasse souffler comme un vieux mouchoir. Alors ceux qui appellent à l’insurrection à cause de l’augmentation du prix de l’essence, qui discréditent les droits humains ou attaquent une minorité sur la base de faits divers, bruyamment parce qu’il ne faut plus se soumettre au « politiquement correct », et tant pis si sont élus des gens qui ont des méthodes fortes, au moins ils remettront de l’ordre, on est en bonne santé on a à manger on est libre de dire ce qu’on veut sur Facebook mais tout va mal et tout était mieux avant, ceux-là je les regarde avec des yeux grands ouverts, effarés, des yeux qui ne peuvent pas oublier, qui ne se ferment plus, souvent même plus la nuit, quand tout le monde dort.
    PAH-PAH-PAH-PAH... – marteau-piqueur Aldo, c’est un marteau-piqueur.

    https://www.facebook.com/aldo.brina/posts/2016455661778369

    Mon commentaire

    #De_la_possibilité_d'une guerre. J’en ai aussi la peur au ventre depuis quelques temps. Je me dis : serais-je assez intelligente pour partir avant que le pays s’enflamme ? Car moi, la guerre, je ne veux pas la vivre. La possibilité d’une guerre, en seulement quelques jours, c’est la leçon apprise en arpentant les pays d’ex-Yougoslavie. Si c’est arrivé en Bosnie et Croatie, pourquoi cela ne peut pas arriver chez moi ? La possibilité d’une guerre, depuis, c’est un fantôme qui me hante.

    #Aldo_Brina

    • Oui, même chose pour mes voyages en Roumanie pendant la révolution de 89 et à Sarajevo mais cette fois 10 ans après la guerre. Une charmante ville de seulement 100.000 habitants et ses flots de morts qui descendent par les cimetières comme des coulées de lave au milieu des immeubles encore criblés de balles. Je garde toujours cette stupeur qui m’a saisit quand ma copine bosniaque qui avait dix ans alors me confiait que les voisins jouaient au foot avec une tête humaine. Restés tous traumatisés. Effectivement n’importe quand ça peut basculer.

      Je n’ai pas pris toute la mesure des témoignages qui m’étaient donnés, et Airfrance m’a fait disparaitre toutes ces vidéos, j’en pleure encore car je n’ai plus trouvé le courage de raconter cela.

  • #Chris_the_Swiss

    #Anja_Kofmel admirait déjà son cousin Chris quand elle était petite fille. Sa mort mystérieuse au milieu des guerres yougoslaves en 1992 l’occupe encore aujourd’hui, car au moment de sa mort, le jeune journaliste suisse portait l’uniforme d’un groupe international de #mercenaires. Pourquoi ? En tant que femme adulte, Anja décide de suivre son histoire. Elle essaie de comprendre la véritable implication de Chris dans ce conflit et nous emmène en Croatie. Elle raconte son voyage dans un beau mélange dans le documentaire et le film d’animation maintenant primé.


    http://www.firsthandfilms.ch/fr/chris-the-swiss
    #film #documentaire #journalisme #Yougoslavie #ex-Yougoslavie #guerre #conflit #film_d'animation #PIV #Croatie #OpusDei #Christian_Würtenberg

    Quelques images de Christian :

  • Le #climat s’affole dans les #villes européennes | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/climat-saffole-villes-europeennes/00086214

    « La maison urbaine brûle. » A Kiruna, une ville minière du nord de la Suède, les températures moyennes annuelles étaient au XXIe siècle (jusqu’au 31 décembre 2017) supérieures de 3 °C à la moyenne annuelle du XXe siècle. A Grenade, à Cordoue et à ­Malaga, trois villes d’Andalousie, les températures moyennes annuelles sont supérieures au XXIe siècle d’au moins 1,5 °C à celles du XXe siècle. A Bucarest, capitale de la Roumanie, cette hausse est de + 1,4 °C. En France, à Avignon, ville qui enregistre la plus forte hausse de l’Hexagone, elle est de + 1,2 °C.

    Dans plusieurs villes d’Europe, hébergeant plusieurs millions d’habitants, le seuil de 1,5 °C est donc d’ores et déjà franchi. C’est pourtant la limite que s’étaient fixés en décembre 2015 les 195 membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, lors de l’Accord de Paris. A savoir « limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle », une période que l’on situe généralement entre 1850 et 1900. Certes, l’objectif de cet accord international est global et non local, ce qui signifie qu’il intègre notamment le niveau de réchauffement des océans et de toutes les régions du monde, dont les pôles Nord et Sud. Mais ces données exclusives permettent d’évaluer précisément les répercussions locales du réchauffement.

    De nombreuses villes en ­Europe ont déjà dépassé l’objectif de l’accord de Paris, signé en décembre 2015, de limiter le réchauffement global à deux degrés Twitter

    Sur le même sujet
    Entretien Jean Jouzel : « Face au changement climatique, la fenêtre de tir est très étroite »
    +1 Article

    Ces chiffres sont issus d’une grande enquête intitulée « Europe, un degré plus chaud » (Europe One Degree Warmer), menée par le consortium de médias European Data Journalism Network (­EDJNet), dont fait partie Alternatives Economiques et qui regroupe une vingtaine de médias européens. Ils ont été obtenus après l’analyse de plus de 100 millions de données fournies par le Centre européen de prévision météorologique à moyen terme (CEPMMT), une organisation intergouvernementale qui procède à la « réanalyse » des données météorologiques issues d’une multitude de sources, comme les stations météo, les ballons-sondes, les bouées et les satellites. C’est la première fois que des données de réanalyse sont rendues accessibles à une telle échelle.

    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et tout au long du XXe siècle dans différentes villes européennes, en °C

    Les flèches montrent l’intensité de l’augmentation des températures depuis le siècle dernier. Leur inclinaison varie selon l’intensité. Source : EDJnet

    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et tout au long du XXe siècle dans différentes villes françaises, en °C

    Les flèches montrent l’intensité de l’augmentation des températures depuis le siècle dernier. Leur inclinaison varie selon l’intensité. Source : EDJnet

    Ces informations permettent d’étudier les phénomènes climatiques sur des périodes supérieures à un siècle, en harmonisant les données de milliers de sources différentes, autorisant ainsi des comparaisons dans le temps et l’espace. Si les valeurs absolues diffèrent des données provenant directement des stations météo (essentiellement parce que les villes sont sujettes à l’effet « îlot de chaleur », en raison duquel les températures de l’intérieur des villes peuvent être supérieures de 10 °C à celles des campagnes alentour), les tendances générales restent les mêmes.
    Retrouvez le détail de l’évolution des températures entre le XXe et le XXIe siècle dans 558 villes européennes
    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et au XXe siècle, en °C

    En cliquant sur le nom des villes listées, vous pouvez accéder à un rapport détaillé propre à chacune de ces communes avec de nombreuses informations complémentaires.
    Source : EDJnet

    Facebook Twitter Embed

    En se penchant sur les données journalières, EDJNet a pu montrer que le nombre de jours chauds et froids avait également évolué au cours des 117 dernières années. A Split par exemple, deuxième ville de Croatie, le nombre de jours où la température moyenne atteint 27 °C a bondi de 6 par an au XXe siècle à 14 par an au XXIe siècle. Inversement, le nombre de jours froids a reculé dans la plupart des villes. A Riga, capitale de la Lettonie, le nombre de jours où la température moyenne était inférieure à -1 °C est ainsi tombé de 75 au siècle dernier à 57 au XXIe siècle.
    Zoom Une enquête data collaborative

    L’enquête « Europe, un degré plus chaud » est basée sur l’analyse de plus de 100 000 données météorologiques recueillies auprès du European Centre for Medium-Range Weather Forecasts (ECMWF). Ce centre international calcule des données météorologiques dites « re-traitées », basées sur une variété de sources telles que des stations et des ballons météorologiques, des bouées et des observations satellites.

    Cette méthode d’harmonisation permet d’observer des données sur de longues périodes et de faire des comparaisons entre différents lieux. Elle permet aussi de dégager une tendance, indépendamment de l’effet d’îlot de chaleur urbaine, qui peut se traduire par un différentiel de températures entre un centre-ville et sa périphérie.

    Le traitement des données et les réponses des collectivités ont ensuite été effectués de manière collaborative par les membres du European Data Jouralism Network (EDJNet) sous la coordination de l’agence de data journalisme Journalism++ Stocklholm.

    Cliquez ici pour en savoir plus.
    De lourds impacts

    Même limitée à 2 °C ou moins, l’élévation des températures peut être lourde de conséquences, observe Mojca Dolinar, responsable du département de climatologie à l’Agence slovène de l’environnement, un service de l’État. Une atmosphère plus chaude absorbe davantage d’eau avant de la libérer sous forme de pluie, explique-t-il. Résultat : les épisodes pluvieux sont plus espacés dans le temps et les sécheresses s’aggravent. Dans le même temps, les précipitations, du fait de la plus forte concentration d’eau dans l’atmosphère, ont tendance à être plus intenses, entraînant des inondations plus graves.

    La hausse des températures a des conséquences sur la mortalité, les infrastructures, la concentration des élèves… Twitter

    L’élévation des températures et les vagues de chaleur en particulier ont été responsables de plusieurs milliers de décès depuis 2000. La canicule de 2003 a provoqué plus de 70 000 décès supplémentaires en Europe de l’Ouest. Malgré la mise en œuvre de « plans canicule » dans plusieurs pays, une analyse du lien entre chaleur et mortalité dans 9 villes européennes a montré que, si la surmortalité a reculé à Paris, Rome et Athènes depuis 2003, la hausse des températures n’en continue pas moins d’entraîner une surmortalité, et pas uniquement dans les villes méridionales. Les villes nordiques sont ainsi plus exposées au stress thermique que celles habituées aux chaleurs régulières. A Madrid, par exemple, la mortalité augmente (par rapport aux jours non-chauds) quand la température journalière moyenne dépasse 21 °C, contre 19 °C à Stockholm.

    La surmortalité causée par la canicule de 2017 (baptisée « Lucifer »), qui a vu les températures franchir la barre des 40 °C dans les Balkans, en Italie et en Espagne, et par la canicule de 2018 en Europe du Nord, n’a pas encore été étudiée par les autorités sanitaires nationales et les universitaires.
    Moins bonnes performances scolaires

    Si les canicules sont les plus meurtrières, l’élévation des températures influe également sur la vie des Européens par d’autres biais. Les chercheurs ont ainsi montré que les élèves étaient moins performants, notamment en mathématiques, lorsque la température journalière moyenne dépassait 22 °C. Dans 415 des 539 villes analysées par EDJNet, le nombre annuel de jours d’école affichant une température journalière moyenne supérieure à 22 °C avait augmenté au XXIe siècle par rapport au siècle précédent. A Séville, par exemple, les élèves ont connu au XXe siècle une moyenne annuelle de 12 jours d’école à plus de 22 °C, un nombre qui est passé à 24, soit le double, au XXIe siècle. Les conséquences d’un environnement plus chaud sur les résultats des élèves européens n’ont pas encore été évaluées.

    Depuis les années 1980, les criminologues savent que, aux Etats-Unis au moins, les faits de violence augmentent avec le mercure. En Europe, malgré la hausse des températures, aucune agence de lutte contre la criminalité ni aucun chercheur universitaire n’a étudié la question.

    Les transports ferroviaire et routier sont également concernés par la hausse des températures, le bitume se ramollissant au point que certaines routes doivent être fermées les jours de forte chaleur. Le trafic ferroviaire urbain (les trains de surface et tramways) peut être perturbé par un voilement des rails lorsque le métal se dilate et devient instable. Avec à la clé des risques de retards et, comme cela s’est produit dans le métro de Washington en 2012, des déraillements. La hausse des températures a aussi un impact sur la pollution, et donc sur notre santé : de fortes chaleurs accroissent la formation d’ozone et la concentration de particules fines (PM10).
    Politiques d’adaptation

    Face à ces conséquences, les scientifiques appellent à la mise en place de politiques d’adaptation aux changements climatiques. Il s’agit de la « deuxième jambe » de la lutte contre les dérèglements climatiques, aux côtés des mesures d’atténuation qui consistent à limiter les émissions de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement. Dans le cadre de l’enquête menée par EDJNet, un questionnaire a été envoyé à une dizaine de collectivités locales 1 pour pouvoir comparer et évaluer leur politique d’adaptation. Selon les villes, les réponses sont très variables.

    Paris fait figure de précurseur en la matière en France. La ville a adopté une « stratégie d’adaptation » fin 2015, comportant 30 objectifs déclinés en 35 actions. « On a bâti la stratégie d’adaptation sur quatre piliers, explique Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris pour l’environnement : la gestion de crise, avec des plans canicule et en cas de crue de la Seine, mais aussi le développement d’un nouvel urbanisme et la mobilisation citoyenne. Le 4e pilier concerne les risques liés au dérèglement climatique tel que l’approvisionnement en eau, en alimentation durable. »
    Des villes inégalement prêtes

    « Concrètement, Paris est particulièrement touché par le phénomène d’îlots de chaleur urbaine, poursuit l’adjointe. La définition et l’identification d’îlots de fraîcheur urbaine (IFU) sont donc une des actions de la politique d’adaptation de la ville. Une application numérique en cartographie environ 800. Parmi les IFU, la mise en place de cours d’école « Oasis » consiste à remplacer le bitume des cours de récréation par des revêtements perméables à l’eau de pluie et des espaces plantés. Hors période scolaire, ces cours d’école sont ouvertes au public pour offrir un espace de fraîcheur. Trois cours Oasis ont été mises en route à la rentrée dernière et l’objectif est d’en compter de 40 à 45 à l’été 2019. »
    Emile LUIDER/REA Brumisateurs sur les quais de Seine à Paris, été 2017.

    « Beaucoup de collectivités ont réalisé des cartographies de leurs îlots de chaleur urbaine afin d’identifier les lieux problématiques, comme à Toulouse et à Lyon », rappelle Elsa ­Richard, chercheuse à Auxilia, un cabinet de conseil aux collectivités. « On observe aussi beaucoup de chantiers sur la végétalisation, les fontaines et les miroirs à eau comme à Nantes, Orléans, ou Angers. Mais d’autres types de réponses doivent être apportés, notamment pour lutter contre l’imperméabilisation des sols. La grande difficulté est de faire vivre le sujet de l’adaptation au niveau local. »

    « La seule chose que nous faisons, dans les écoles, sont des préaux, la mise en place de ventilateurs et de brumisateur » – La mairie d’Avignon Twitter

    Certaines villes n’ont d’ailleurs pas pris le temps de répondre au questionnaire, ou se sont contentées de réponses orales, comme Avignon, pourtant la ville française où les températures ont le plus augmenté depuis 2000. « La seule chose que nous faisons, dans les écoles, sont des préaux, la mise en place de ventilateurs et de brumisateur » a ainsi indiqué notre interlocutrice au sein de la direction de la communication de la Ville. « Avignon est un cas assez classique, explique Elsa Richard. Les changements de pratiques liés au changement climatique ne sont pas forcément facilités dans les lieux où la chaleur est déjà une habitude. »
    L’adaptation, parent pauvre du climat

    « L’adaptation est le parent pauvre des politiques climatiques » confirme Pascale Bosbœuf, doctorante à l’université Paris-Est, qui travaille sur les politiques locales d’adaptation. « Parce que l’adaptation n’a pas d’objectifs chiffrés, contrairement aux politiques d’atténuation qui visent des objectifs de réduction d’émission de gaz à effets de serre. » Seul élément contraignant : la loi de transition énergétique impose aux intercommunalités de plus de 20 000 habitants de réaliser un diagnostic de vulnérabilité de leur territoire et d’intégrer un volet adaptation dans leur « Plan climat-air-énergie territorial » (PCAET).

    « L’adaptation revient à investir pour des effets qui interviendront dans un temps difficilement prévisible » – Pascale Bosboeuf, chercheure Twitter

    Cependant, selon le récent rapport « Le défi climatique des villes » publié par le WWF, 77 % des collectivités concernées ne seront pas en mesure de respecter l’échéance du 31 décembre 2018 pour avoir adopté un PCAET. « Tout dépend de la collectivité. C’est une question de volonté et d’affichage, affirme Pascale Bosbœuf. L’adaptation revient à investir pour des effets qui interviendront dans un temps difficilement prévisible. » D’où l’absence de gain électoral direct pour les élus. Du point de vue des habitants, « face à un enjeu si important, on ne se pense jamais les plus exposés, on se rassure en se disant qu’on est en France », complète ­la doctorante.

    Jusqu’à récemment, le problème de la hausse des températures était peu tangible, hormis sur le littoral et les zones de montage, qui sont d’ailleurs plus avancés en matière d’adaptation. Mais l’été caniculaire 2018 a mieux révélé les problématiques de chaleur en ville. « La question à laquelle cela renvoie est : quelle capacité d’anticipation peut avoir un individu et une collectivité publique ? », souligne Elsa Richard. La marche pour le climat du 8 septembre dernier, qui a mobilisé plus d’une centaine de milliers de personnes en France, est peut-être un début de réponse.

    Article publié en partenariat avec la plateforme européenne de datajournalisme (EDJnet), dont Alternatives Economiques est un des membres fondateurs.

  • Ultime surréaliste, intime connaisseuse de Sade, son cinglant essai sur l’art contemporain, qui vient de sortir chez Stock, a été refusé par Gallimard
    Annie Le Brun : grande dame, d’un bloc Marie-Dominique Lelièvre - 5 Septembre 2018 - Le nouveau magazine littéraire
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/grande-dame-d-un-bloc

    Aussitôt qu’on franchit le seuil, on tangue sur la pente d’un plancher gauchi par le poids du papier. Portant le plafond, des murs de livres grimpent en rangs serrés, et dans toutes les pièces en vue. Mince comme une badine, Annie Le Brun au premier regard intimide, à cause d’une intelligence crépitante, et parce qu’on la sait lectrice de Sade, auteur qui fout les jetons. Puis deux yeux de chat couleur limon vous cueillent, et tout s’arrange. « Annie est une oeuvre d’art, a prévenu l’anthropologue Paul Jorion. J’aime beaucoup la regarder. » Sous les paupières délicatement fardées, un regard pailleté, pénétrant et amusé, des yeux de vigie qui voient tout. Un peu trop, puisque son éditeur, Gallimard, lui a demandé d’aller éditer ailleurs son Ce qui n’a pas de prix, essai majuscule sur l’art contemporain.

    Sentinelle en colère – une saine colère –, Annie Le Brun a écrit un livre violent – une saine violence. Si les manifestes sont souvent enfumés de moralisme et de rhétorique, son essai précis et concret nomme les prédateurs de l’art contemporain, Bernard Arnault, par exemple, le milliardaire qui possède tout, même des actions chez Gallimard, et qui décide de tous nos besoins, primaires (Carrefour), secondaires (LVMH), spirituels (fondations et musées).

    Si Annie Le Brun n’est pas la première à dénoncer cette négation de l’art qu’est l’art contemporain, elle réussit à en définir la nature et à le décrédibiliser définitivement. « Réalisme globaliste », ainsi qualifie-t-elle cette production manipulatrice qui privilégie la sidération (Koons, Hirst, Kapoor) et anesthésie les sensibilités. Tout se tient, dit-elle, tirant le fil secret qui lie le désordre écologique, la mode et l’art contemporain. Nourriture frelatée, camelote griffée et faux luxe des marques, ersatz de rébellion, air irrespirable et rêve asphyxié, elle fait le lien. Dans son essai, l’intraitable Annie Le Brun balance tout. L’endogamie du monde de l’art contemporain, des fondations privées aux Frac en passant par les musées et la critique, tous au service des encaisseurs d’un goût standardisé. « Annie a des fulgurances », dit l’homme d’affaires et collectionneur Alain Kahn-Sriber. Sa plume dévastatrice n’est dupe de rien, d’aucune illusion, d’aucune fausse révolution, d’aucune contrefaçon. Les plus petits détails, elle les note dans de jubilants paragraphes sur le conformisme, l’arrogance et l’exhibitionnisme des fausses rébellions bobo – barbe de trois jours, jean lacéré, tatouages.

    La laideur partout
    « Je suis pas un écrivain qui écrit », dit-elle drôlement. Elle prend la plume par nécessité, sous l’effet d’une colère ou de la passion. Torse d’enfant moulé dans un body en dentelle jaune fluo sur bas opaques, l’insoumise Annie porte une jupe en Pleats Please, ce plissé néo-Fortuny qui libère le mouvement. L’innovation poétique, pas le bling-bling du luxe industriel. « Annie est très sophistiquée », a prévenu Alain Kahn-Sriber. Au doigt elle porte un anneau en argent offert par le plasticien surréaliste Jean Benoît, un phallus qui se mord la queue. « Il y avait cette histoire d’enlaidissement du monde… », dit-elle. Un exemple parlant : le sac Vuitton épandu, dans sa version contrefaite ou pas, sur toute la planète. « Partout, les choses les plus violentes de la marchandisation. » Venise, Rio, Bogotá, Moscou, mais aussi dans les replis secrets du globe. « Une pollution nouvelle qui use nos paysages intérieurs. Une prise en otage qui me terrifie », dit-elle. L’été dernier, elle villégiature chez son frère Alain, archéologue réputé, dans la partie nord de Chypre. Un jour, dans un village reculé, que voit-elle ? Des contrefaçons Vuitton sur le marché et des villageois qui les achètent. La laideur partout. Petit à petit, l’impossibilité de discerner le laid du beau. « Même pas des ersatz, mais une pollution qui avance. » La suffocante dictature des marques, « cette esthétique du marquage, image de la soumission heureuse », a gagné ce village perdu. « Quelque chose avait changé. Je fonctionne beaucoup à l’intuition. Je voyais les choses s’enlaidir, je n’arrivais plus à respirer », dit-elle.

    Libres de leur mouvement, des yuccas poussent devant les fenêtres en arabesques exubérantes, comme son écriture. « Annie Le Brun tend par ses livres à délivrer la vie », a écrit le poète et auteur Mathieu Terence, autre insoumis. « Annie Le Brun, c’est la poésie continuée par d’autres moyens », ajoute-t-il. Pourquoi des poètes en temps de détresse ? demandait Hölderlin. Comme l’abeille, le poète est un pollinisateur. Incisif, il va au coeur des choses. S’il disparaît, le danger menace car ce guetteur envoie des signaux. « J’admire la grande rigueur de sa pensée, dit Étienne-Alain Hubert. Elle est un repère sur l’horizon des grands débats intellectuels. » Le grand spécialiste de Pierre Reverdy (un autre intraitable) admire la pensée sans compromis, le jaillissement perpétuel de la prose, la force de ses images. « La beauté d’aéroport », par exemple, dans son dernier livre. Une formule admirable qui doit beaucoup à Bernard Arnault, puisque LVMH est aussi propriétaire du groupe Duty Free Shoppers (DFS).

    Si « l’homme le plus riche de France » qui veut devenir « l’homme le plus riche du monde » ne lui fait pas peur, c’est que cette grande dame n’a jamais craint d’être pauvre. « Je vivais avec Radovan Ivšic. » Le poète croate, interdit deux fois, par l’occupant nazi puis par le régime socialiste de Tito, n’avait pas peur de grand-chose. « Nous vivions de ce que nous appelions des petits boulots : traducteurs, relecteurs d’imprimerie, rewriter. Il y avait plus de hauts que de bas… Voyez la bibliothèque : des caisses d’oranges que nous ramassions sur les marchés. » Des cageots Pedro Perez, oranges de Séville. « Seule, je ne sais si j’aurais pu vivre ainsi. J’ai peur que non. Mais Radovan était une espèce de sauvage, il avait une sorte de confiance. Pour moi c’était formidable. »

    Intransigeante et souveraine, elle refuse les situations stables, prof par exemple. « Je viens d’une famille moyenne, mon père était commerçant, ma mère professeur. Je ne voulais pas participer de ce monde-là. Une sorte d’impossibilité. » Devant les questions personnelles, elle se dérobe. Va chercher la Vie de Rancé et lit : « Enfant de Bretagne, les landes me plaisent, leur fleur d’indigence est la seule qui ne se soit pas fanée à ma boutonnière. » Annie Le Brun est un mystère qui se soustrait. Sa personnalité est difficile à définir. « Ce qu’elle a dit de sa famille justifie ce qu’elle est », ajoute Alain Kahn-Sriber, énigmatique. « Une famille à 200 % conformiste fait surgir le "non" chez l’enfant curieux. Annie Le Brun, c’est l’intelligence insolente de l’enfant rebelle, qui refuse de prendre pour argent comptant ce que le parent ignorant lui raconte », dit Paul Jorion. Surprenante amitié que celle qui lie la dernière des surréalistes, nourrie de poésie et d’art, avec l’économiste-anthropologue-psychanalyste, ancien élève de Lacan. Deux visionnaires qui s’augmentent l’un l’autre. « Nous déjeunons au Vaudeville, à la Coupole, au Terminus Nord. Nos conversations durent entre quatre et six heures… » Ces deux curieux insatiables ne débattent pas, mais partagent de l’information. « À nous deux, nous élaborons un puzzle qui est une représentation du monde. À chaque rencontre, nous ajoutons deux ou trois pièces. » Des rendez-vous jubilatoires : « Nous rions de ce monde désespérant. »

    Garbo punk
    Un été de 1963, encore étudiante à Rennes, Annie accompagne un ami à Saint-Cirq-Lapopie, où André Breton passe les derniers beaux jours de sa vie. Dans l’ancienne auberge des Mariniers, qu’il occupe, elle ne dit pas un mot, mais il la remarque et l’invite à lui rendre visite à La Promenade de Vénus, le café où se tiennent les réunions du groupe surréaliste. Chercher l’or du temps, c’est sans doute une quête à sa démesure. Dans le groupe, elle rencontre deux forts caractères qui vont beaucoup compter pour elle : Radovan et le peintre Toyen. « Radovan était un être étrange et bariolé, portant des cravates aux teintes extraordinaires. Un être comme on en rencontre peu, un romantisme, un mystère, un accent slave ajoutant au mystère », dit Alain Kahn-Sriber. Autour de Breton, Annie Le Brun se lie aussi avec les plasticiens québécois Mimi Parent et Jean Benoît ; la stèle funéraire brisée de ce dernier est posée sur un radiateur, chez elle. « Une liberté d’être et de raconter ce qui lui arrivait, avec humour. Pour montrer que les idées, c’est pas du papier, Jean Benoît s’était fait marquer au fer rouge du nom de SADE. » Lors de cette cérémonie, intitulée « Exécution du testament du marquis de Sade », Jean Benoît risquait sa peau. Cette saisissante manifestation artistique, qu’on nommerait aujourd’hui une performance, mais sans exhibitionnisme, se déroula dans l’intimité d’un appartement, chez la poète Joyce Mansour.

    Rue Mazagran, chez Annie Le Brun, le salon est habité par des oeuvres surréalistes : boîte de Mimi Parent, huile de Toyen, tableaux naïfs, meubles de Fabio De Sanctis. Tous des amis. « Dans le surréalisme, elle a pris les choses intéressantes », selon Raphaël Sorin, qui fut son éditeur en 1977, année punk. Cette année-là, cette bad bad girl, démolisseuse de faux-semblants, fait elle-même figure de punk à l’émission littéraire d’alors, « Apostrophes » de Bernard Pivot. Sans sommation, elle balance un cocktail Molotov au visage des néoféministes, sur le plateau : Lâchez tout, son pamphlet, édité au Sagittaire. « Contre l’avachissement de la révolte féministe avec Simone de Beauvoir, contre le jésuitisme de Marguerite Duras […], contre le poujadisme de Benoîte Groult, contre les minauderies obscènes d’Hélène Cixous, contre le matraquage idéologique du choeur des vierges en treillis et des bureaucrates du MLF, désertez, lâchez tout : le féminisme c’est fini. » Son oeil à infrarouge s’exaspère devant l’imposture du néoféminisme post-soixante-huitard qui s’approprie un siècle de combat des femmes, devant son corporatisme sexuel consternant. « Dans militantisme, il y a militaire. Je serai toujours du côté des déserteurs », écrit celle qui ne veut représenter qu’elle-même.

    Sombre, sophistiqué, délicat, son visage de Garbo punk reste impassible tandis que se déchaîne la riposte sur le plateau d’« Apostrophes ». « Elle tenait tête, sarcastique. Le retentissement fut extraordinaire », dit Raphaël Sorin. Calme, cette « âme insurgée » (selon Mathieu Terence) défend son propos en allumant des cigarettes à la chaîne. « Ce fut la première et la seule critique d’extrême gauche du féminisme », dit-elle aujourd’hui avec malice. Le lendemain, un bouquet de deux mètres est livré dans ce même appartement, « Ces fleurs étaient de Jean-Jacques Pauvert, dont les publications m’avaient nourrie. J’étais abasourdie. » L’éditeur s’incline devant une femme capable de parler contre la censure.

    Deux désobéissances viennent de se reconnaître. Débute une amitié passionnelle qui va engendrer une aventure littéraire des plus singulières. « L’homme de sa vie (intellectuelle) c’est Jean-Jacques Pauvert. Il avait tout lu, se souvenait de tout ce qu’il avait lu », dit Alain Kahn-Sriber. Elle, elle n’a pas froid aux yeux. Lui, cancre et ex-vendeur chez Gallimard, a entrepris de publier les oeuvres complètes de Sade, alors inédites, dans le garage de ses parents. Traîné en justice pour pornographie, suspendu de ses droits civiques, il a néanmoins achevé son entreprise, après qu’en 1958 la cour d’appel eut décidé que Sade était « un écrivain digne de ce nom ».

    Malade de Sade
    Comme Annie, Pauvert est venu à Sade par la face Apollinaire-les surréalistes. « Lecteur extraordinaire, il n’était pas un intellectuel. Il parlait des choses avec un sens de la poésie, avec humour, sans prétention », dit-elle. De temps à autre un sourire illumine le visage d’Annie Le Brun, comme un éclat de soleil dans une pièce sombre. En 1985, Pauvert lui commande une préface pour les seize volumes de l’édition de Sade. Elle accepte sans réfléchir, puis regrette, mais il est trop tard. Annie a lu Sade à 20 ans sous la tutelle des grands exégètes, Bataille, Blanchot. Cette lecture lui répugne. En 1985, elle décide de relire toute l’oeuvre, sans garde-corps cette fois. De le lire, lui. « Je l’ai approché à ma façon. Je l’ai pris à la lettre. Comme la poésie. » La grande expédition littéraire commence. En moins d’un an, elle a tout relu. Ce voyage, elle l’entreprend par le commencement, en poussant la porte du château de Silling. Corps et âme, elle pénètre dans les eaux noires des Cent Vingt Journées, « ce bloc d’abîme ». « C’était très étrange. Je dormais peu. J’étais… ailleurs. » Son trouble n’est pas seulement littéraire, mais sensuel. La pression érotique lui maintient la tête sous l’eau.

    À l’extérieur du château, Radovan, Pauvert et Alain Le Brun, son frère, forment son équipe d’assistance. « De temps à autre, je leur demandais : Suis-je folle si je pense ça ? Est-ce que je délire ? » Trois décennies plus tard, Annie Le Brun met de l’humour dans ce récit de voyage. « À la fin, j’étais très nue malade. Et cela se voit. Le 28 novembre 1985, alors qu’elle assiste à la première d’une pièce de théâtre de Radovan Ivšic en Croatie, une amie frappée par son aspect lui demande : « Que t’est-il arrivé ? » Son travail est terminé. Le 28 novembre 1785, Sade a achevé la mise au propre des Cent Vingt Journées de Sodome. Deux cents ans plus tard, ALB reprend l’avion pour remettre son manuscrit à Pauvert, qui assiste à un spectacle au Crazy Horse. À minuit, ils se retrouvent Chez Francis, place de l’Alma. Elle lui donne le texte, il retourne au Crazy Horse. À 6 heures du matin, coup de téléphone enthousiaste. Annie Le Brun n’est pas la première à lire Sade, mais, à partir de son aversion à le lire, la première à comprendre comment fonctionne cette machinerie. « Annie Le Brun a du génie. Comme l’extralucide André Breton, elle touche le noyau. Son Sade, ce n’est pas de l’érudition. Elle va très loin dans ce qu’elle restitue des émotions qu’ on éprouve à lire cette oeuvre. Ce qu’elle ose raconter est inouï », dit Raphaël Sorin, pourtant avare en compliments. Ainsi écrit-elle : « J’étais la proie d’un désir qui, d’être apparemment sans objet, me dépouillait même de ma nudité ».

    De l’atelier d’André Breton, Julien Gracq a écrit qu’il était un refuge contre tout le machinal du monde. La maison d’Annie Le Brun, avec ses objets d’art, ses livres, ses colliers de plume, ses plantes fantasques, est un refuge contre la marchandisation du monde. L’intelligence d’Annie Le Brun n’a jamais emprunté les autoroutes, et dans la vie, pareil, pas de métro, pas de bus, elle marche sur ses deux jambes montées sur semelles compensées. C’est une dame qui ne se transporte pas en commun. « Je ne sais pas où je vais mais je sais ce que je méprise », a-t-elle déclaré, cinglante. En la lisant, « on a la magnifique sensation que de l’avenir et du toujours sont encore possibles » (Mathieu Terence). On respire plus large.

    #censure #gallimard #edition #editions #livres #France #littérature #livre #art_contemporain #laideur #capitalisme #Art #Annie_Le_Brun

  • http://french.china.org.cn/foreign/txt/2018-08/24/content_59971597.htm

    Mme Pejcinovic Buric a déclaré qu’il était important pour la Croatie d’avoir de bonnes relations avec la Chine, la Russie, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. La Croatie hébergera par ailleurs l’année prochaine le prochain sommet « 16+1 », qui réunira 16 pays d’Europe Centrale et Orientale et la Chine.

    « C’est un grand pas en avant pour la Croatie, mais aussi pour la Chine, qui reconnaît la Croatie comme une des portes d’entrée de l’Union européenne », a déclaré la ministre aux journalistes.

    La présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic a indiqué au cours de la conférence que la Croatie devait sérieusement commencer à se préparer à exercer la présidence tournante de l’UE, qu’elle assumera à partir de janvier 2020. "

    #croatie-société #politique-intérieure

  • Threatening wilderness, dams fuel protests in the Balkans

    For almost a year, a clutch of Bosnian women has kept watch over a wooden bridge to disrupt the march of hydropower - part of a Balkan-wide protest against the damming of Europe’s wild rivers.

    From Albania to Slovenia, critics fear the proposed run of dams will destroy their majestic landscape, steal their water and extinguish species unique to the Balkans.

    So the village women stake out the bridge around the clock, listening out for the telltale sounds of diggers on the move.

    “We are always here, during the day, at night, always,” said Hata Hurem, a 31-year-old housewife, in the shadow of the towering mountains that dominate the Balkan landscape.

    Clustered by a creek on the edge of the village of Kruscica, about 40 miles north west of Sarajevo, the local women have taken turns to stand firm, blocking trucks and scrapers from accessing the construction sites of two small plants.

    Investment in renewable energy is growing worldwide as countries rush to meet goals set by the Paris Agreement on climate change. But from China to South America, dams cause controversy for flooding fragile ecosystems and displacing local communities.

    Plans to build almost 3,000 hydropower plants were underway across the Balkans in 2017, about 10 percent of them in Bosnia, according to a study by consultancy Fluvius.

    Authorities and investors say boosting hydropower is key to reducing regional dependency on coal and to falling in line with European Union energy policies as Western Balkan states move toward integration with the bloc.

    Sponsored

    The energy ministry of the Federation of Bosnia and Herzegovina, one of Bosnia’s two autonomous regions, where Kruscica is located, did not respond to a request for comment.

    The government of Bosnia’s other region, Republika Srpska, said building dams was easier and cheaper than shifting toward other power sources.

    “The Republic of Srpska has comparative advantages in its unused hydro potential and considers it quite justified to achieve the goals set by the EU by exploiting its unused hydropower,” said energy ministry spokeswoman Zorana Kisic.
    DAMS AND PICKETS

    Yet, critics say the “dam tsunami” - a term coined by anti-hydropower activists - endangers Europe’s last wild rivers, which flow free.

    If rivers stop running freely, they say dozens of species, from the Danube Salmon to the Balkan Lynx, are at risk.

    About a third of the planned dam projects are in protected areas, including some in national parks, according to the 2017 study, commissioned by campaign groups RiverWatch and Euronatur.

    Most plants are small, producing as little as up to 1 MW each - roughly enough to power about 750 homes - but their combined impact is large as activists say they would cut fish migration routes and damage their habitat.

    “Three thousand hydropower plants ... will destroy these rivers,” said Viktor Bjelić, of the Center for Environment (CZZS), a Bosnian environmental group.

    “Many of the species depending on these ecosystem will disappear or will be extremely endangered.”

    Some local communities fear displacement and lost access to water they’ve long used for drinking, fishing and farming.

    In Kruscica, protesters say water would be diverted through pipelines, leaving the creek empty and sinking hopes for a revival of nature tourism that attracted hikers, hunters and fishing enthusiasts before war intervened in the 1990s.

    “(The river) means everything to us, it’s the life of the community,” said Kruscica’s mayor Tahira Tibold, speaking outside the barren wooden hut used as base by demonstrators.

    Locals first heard about the plants when construction workers showed up last year, added the 65-year-old.

    Women have led protests since fronting a picket to shield men during a confrontation with police last year, said Tibold.

    Campaigners have taken their plight to court, alleging irregularities in the approval process, and works have stalled. But demonstrators keep patrolling around the clock, said Bjelić of CZZS, as it is not known when or how the case will end.
    SHADES OF GREEN

    The protest was backed by U.S. clothing company Patagonia as part of a wider campaign to preserve Balkan rivers and dissuade international banks from investing in hydropower.

    Banks and multilateral investors including the European Investment Bank (EIB), the European Bank for Reconstruction and Development (EBRD) and the World Bank’s International Finance Corporation (IFC), fund hundreds of projects, according to a 2018 study by Bankwatch, a financial watchdog.

    “It’s a waste of money and a moral travesty that some of the world’s largest financial institutions have embraced this out-dated and exploitative technology,” Patagonia founder Yvon Chouinard said in a statement in April.

    The World Bank, EBRD and EIB said their investments have to comply with environmental and social standards, which EBRD and EIB said they were strengthening.

    EBRD said it also improved its assessment process and pulled out of some projects near protected areas.

    “Hydropower is an important source of renewable energy for Western Balkans,” said EBRD’s spokeswoman Svitlana Pyrkalo.

    Bosnia gets 40 percent of its electricity from hydropower, the rest from coal-fired power plants. It plans to increase the share of renewables to 43 percent by 2020, under a target agreed with the EU.

    Dams are generally considered more reliable than wind and solar plants as they are less dependent on weather conditions.

    But that could change with global warming if droughts and floods grow more common, said Doug Vine, a senior fellow at the Center for Climate and Energy Solutions, a U.S.-based think tank.

    Last year a long drought lowered water levels across the Western Balkans, hitting hydropower output and driving up prices.

    Campaigners say Balkan states should focus on solar and wind power as they involve less building works and cost less.

    “Just because it doesn’t emit CO2 it doesn’t mean it’s good,” said Ulrich Eichelmann, head of RiverWatch.

    “Is like saying (that) … smoking is healthy because it doesn’t affect the liver”.

    https://www.reuters.com/article/us-bosnia-environment-dams/threatening-wilderness-dams-fuel-protests-in-the-balkans-idUSKCN1J0007
    #barrages_hydroélectriques #eau #énergie #Balkans #Bosnie #résistance #manifestations #faune #wildlife

    • Dans les Balkans, un « tsunami de barrages » déferle sur les écosystèmes

      Portée par une image verte et des financements européens, l’énergie hydroélectrique connaît de multiples projets dans les Balkans. Au grand dam des populations locales concernées et au détriment d’écosystèmes encore préservés.

      « Ne touchez pas à la #Valbona ! » « Laissez les fleuves libres ! » Le soleil automnal à peine levé, les cris et les slogans d’une trentaine de manifestants résonnent jusqu’aux plus hauts sommets des « Alpes albanaises ». Coincée entre les montagnes du #Monténégro et du #Kosovo, la vallée de la Valbona a longtemps été l’une des régions les plus isolées d’Europe. Les eaux cristallines de sa rivière et le fragile écosystème qui l’entoure attirent depuis quelques années des milliers de personnes en quête de nature sauvage.

      « Les barrages vont détruire les rares sources de revenus des habitants. Sans le tourisme, comment peut-on gagner sa vie dans une région si délaissée ? » Après avoir travaillé une quinzaine d’années à l’étranger, Ardian Selimaj est revenu investir dans le pays de ses ancêtres. Ses petits chalets en bois se fondent dans la végétation alpine. Mais, à quelques dizaines de mètres seulement, les bétonnières sont à l’œuvre. Malgré l’opposition bruyante des habitants et des militants écologistes, le lit de la rivière est déjà défiguré. « Si la Valbona est bétonnée, ce ne sera plus un parc national mais une zone industrielle », se désole Ardian Selimaj, la larme à l’œil.

      Les barrages qui se construisent aux confins albanais sont loin d’être des cas uniques. « Les Balkans sont l’un des points chauds de la construction des centrales hydroélectriques. Près de 3.000 y sont prévus ou déjà en construction ! » Militant écologiste viennois, Ulrich Eichelmann se bat depuis près de trente ans pour la protection des rivières d’Europe. Son ONG, RiverWatch, est en première ligne contre les 2.796 centrales qu’elle a recensées dans le sud-est du continent. De la Slovénie à la Grèce, rares sont les rivières épargnées par ce « tsunami de barrages ».
      Un désastre environnemental qui se fait souvent avec le soutien du contribuable européen

      « Les raisons de l’explosion du nombre de ces projets sont multiples, commente Ulrich. La corruption, la mauvaise compréhension des enjeux climatiques, les intérêts financiers qu’y trouvent les banques et les institutions financières, l’extrême faiblesse de l’application des lois... » Dans des sociétés malmenées par la corruption, les investisseurs ont peu de mal à faire valoir leurs intérêts auprès des dirigeants. Ceux-ci s’empressent de leur dérouler le tapis rouge. Et sont peu enclins à appliquer leur propre législation environnementale : 37 % des barrages envisagés le sont au cœur de zones protégées.

      Parc national ou zone Natura 2000, des points chauds de la biodiversité mondiale sont ainsi menacés. Un désastre environnemental qui se fait souvent avec le soutien du contribuable européen. « En 2015, nous avons constaté que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) avait financé 21 projets dans des zones protégées ou valorisées au niveau international », commente Igor Vejnovic, de l’ONG Bankwatch-CEE. Alors que l’Union européenne (UE) promeut officiellement les normes environnementales dans la région, on retrouve ses deux grandes banques de développement derrière plusieurs constructions de centrales. Igor Vejnovic dénonce « un soutien à des projets qui ne seraient pas autorisés par la législation européenne en vigueur ».

      Un soutien financier qui est d’ailleurs difficile à établir. « Leur nombre est probablement encore plus élevé, assure Igor Vejnovic, car la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Berd financent ces centrales par des intermédiaires régionaux et les deux banques refusent systématiquement d’identifier les porteurs des projets en invoquant la confidentialité du client. » Des clients qui font souvent peu de cas des obligations légales. Selon Bankwatch-CEE, de nombreuses études d’impact environnemental ont été bâclées ou falsifiées. Des irrégularités parfois si caricaturales qu’elles ont conduit les deux banques européennes à suspendre, quand même, leurs prêts à d’importants projets dans le parc national de Mavrovo, en Macédoine. Ses forêts abritent l’une des espèces les plus menacées au monde, le lynx des Balkans.

      Grâce à une géographie montagneuse et à une histoire récente relativement épargnée par les phases destructrices de l’industrialisation, les rivières des Balkans offrent encore des paysages spectaculaires et une nature sauvage. Leurs eaux cristallines et préservées abritent près de 69 espèces de poissons endémiques de la région, dont le fameux saumon du Danube, en danger d’extinction. Une expédition de quelques jours sur la Vjosa, le « cœur bleu de l’Europe », a ainsi permis la découverte d’une espèce de plécoptères et d’un poisson encore inconnus de la science. Un trésor biologique méconnu dont les jours sont pourtant comptés. Malgré leurs conséquences catastrophiques, les petits barrages de moins de 1 MW se multiplient : ceux-ci ne nécessitent généralement aucune étude d’impact environnemental.
      La détermination des populations locales a fait reculer plusieurs barrages

      Louée pour son caractère « renouvelable », l’hydraulique représente 10 % du parc électrique français et près de 17 % de l’électricité produite sur la planète. Bénéficiant de la relative conversion du secteur énergétique au développement dit « durable », les barrages sont en pleine expansion à travers le globe. Les industriels de l’eau n’hésitent pas à le répéter : l’énergie hydraulique, « solution d’avenir », n’émet ni gaz à effet de serre ni pollution. Ces affirmations sont pourtant contredites par de récentes études. Peu relayées dans les grands médias, celles-ci démontrent que les pollutions causées par l’énergie hydraulique auraient été largement sous-estimées. Dans certaines régions du monde, les grandes retenues d’eau artificielles généreraient d’importantes productions de méthane (CH4), dont le pouvoir de réchauffement est 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).

      « L’hydroélectricité est l’une des pires formes de production d’énergie pour la nature, s’emporte Ulrich. Ce n’est pas parce qu’il n’émet pas de CO2 que c’est une énergie renouvelable. » Le militant écologiste s’indigne des conséquences de ces constructions qui transforment des fleuves libres en lacs artificiels. « La nature et les espèces détruites ne sont pas renouvelables. Quand une rivière est bétonnée, la qualité de l’eau baisse, le niveau des eaux souterraines en aval du barrage chute alors que la côte, elle, est menacée par l’érosion en raison de la diminution de l’apport en sédiments. »

      Les discours positifs des industriels tombent en tout cas à pic pour les dirigeants des Balkans, qui espèrent ainsi tempérer les oppositions à ces centaines de constructions. La diversification énergétique recherchée a pourtant peu de chances de profiter à des populations locales qui verront leur environnement quotidien transformé à jamais. « Si les promoteurs investissent parfois dans les infrastructures locales, cela a une valeur marginale par rapport aux dommages causés au patrimoine naturel et à la qualité de l’eau, explique Igor Vejnovic. L’hydroélectricité est d’ailleurs vulnérable aux périodes de sécheresse, qui sont de plus en plus fréquentes. » Les centrales dites « au fil de l’eau » prévues dans les Balkans risquent de laisser bien souvent les rivières à sec.

      Malgré les problèmes politiques et sociaux qui frappent les pays de la région, les mobilisations s’amplifient. La détermination des populations locales à défendre leurs rivières a même fait reculer plusieurs barrages. En Bosnie, où les habitants ont occupé le chantier de la Fojnička pendant près de 325 jours, plusieurs constructions ont été arrêtées. À Tirana, le tribunal administratif a donné raison aux militants et interrompu les travaux de l’un des plus importants barrages prévus sur la Vjosa. Après s’être retirée du projet sur la Ombla, en Croatie, la Berd a suspendu le versement des 65 millions d’euros promis pour les gros barrages du parc Mavrovo, en Macédoine, et a récemment commencé à privilégier des projets liés à l’énergie solaire. Cette vague de succès suffira-t-elle à contrer le tsunami annoncé ?


      https://reporterre.net/Dans-les-Balkans-un-tsunami-de-barrages-deferle-sur-les-ecosystemes
      #hydroélectricité #extractivisme

    • Balkan hydropower projects soar by 300% putting wildlife at risk, research shows
      More than a third of about 2,800 planned new dams are in protected areas, threatening rivers and biodiversity.

      Hydropower constructions have rocketed by 300% across the western Balkans in the last two years, according to a new analysis, sparking fears of disappearing mountain rivers and biodiversity loss.

      About 2,800 new dams are now in the pipeline across a zone stretching from Slovenia to Greece, 37% of which are set to be built in protected areas such as national parks or Natura 2000 sites.

      Heavy machinery is already channelling new water flows at 187 construction sites, compared to just 61 in 2015, according to the research by Fluvius, a consultancy for UN and EU-backed projects.

      Ulrich Eichelmann, the director of the RiverWatch NGO, which commissioned the paper, said that the small-scale nature of most projects – often in mountainous terrain – was, counterintuitively, having a disastrous impact on nature.

      “They divert water through pipelines away from the river and leave behind empty channels where rivers had been,” he told the Guardian. “It is a catastrophe for local people and for the environment. For many species of fish and insects like dragonflies and stoneflies, it is the end.”

      One stonefly species, Isoperla vjosae, was only discovered on Albania’s iconic Vjosa river this year, during an expedition by 25 scientists which also found an unnamed fish previously unknown to science. Like the Danube salmon and the Prespa trout, it is already thought to be at risk from what Eichelmann calls “a dam tsunami”.

      The scientists’ report described the Vjosa as a remarkably unique and dynamic eco-haven for scores of aquatic species that have disappeared across Europe. “The majority of these viable communities are expected to irrecoverably go extinct as a result of the projected hydropower dams,” it said.

      However, Damian Gjiknuri, Albania’s energy minister, told the Guardian that two planned megadams on the Vjosa would allow “the passage of fish via fish bypass or fish lanes”.

      “These designs have been based on the best environmental practices that are being applied today for minimising the effects of high dams on the circulation of aquatic faunas,” he said.

      Gjiknuri disputed the new report’s findings on the basis that only two “high dams” were being built in Albania, while most others were “run-of-the-river hydropower”.

      These generate less than 10MW of energy and so require no environmental impact assessments, conservationists say. But their small scale often precludes budgets for mitigation measures and allows arrays of turbines to be placed at intervals along waterways, causing what WWF calls “severe cumulative impacts”.

      Beyond aquatic life, the dam boom may also be threatening humans too.

      Since 2012, property conflicts between big energy companies and small farmers have led to one murder and an attempted murder, according to an EU-funded study. The paper logged three work-related deaths, and dozens of arrests linked to Albania’s wave of hydropower projects.

      Albania is a regional hotspot with 81 dams under construction but Serbia, Macedonia, and Bosnia and Herzegovina are also installing 71 hydro plants, and Serbia has a further 800 projects on the drawing board.

      Gjiknuri said the Albanian government was committed to declaring a national park on a portion of the Vjosa upstream from the planned 50m-high Kalivaçi dam, preventing further hydro construction there.


      https://www.theguardian.com/environment/2017/nov/27/balkan-hydropower-projects-soar-by-300-putting-wildlife-at-risk-researc
      https://www.theguardian.com/environment/2017/nov/27/balkan-hydropower-projects-soar-by-300-putting-wildlife-at-risk-researc
      signalé par @odilon il y a quelques temps:
      https://seenthis.net/messages/648548

    • Serbie : mobilisation citoyenne contre les centrales hydroélectriques dans la #Stara_planina

      L’État serbe a donné le feu vert aux investisseurs pour la construction de 58 centrales hydroélectriques sur plusieurs rivières dans la Stara planina. S’étalant à l’est de la Serbie, ce massif montagneux constitue la frontière naturelle entre la Serbie et la Bulgarie et continue jusqu’à la mer Noire. Cette zone protégée est l’une des plus grandes réserves naturelles de Serbie.


      https://www.courrierdesbalkans.fr/Serbie-mobilisation-citoyenne-contre-les-centrales-hydroelectriqu

    • Le #Monténégro se mobilise contre les mini-centrales hydroélectriques

      Quand les directives européennes sur les énergies renouvelables servent les intérêts des mafieux locaux... Après l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie ou la Serbie, c’est maintenant le Monténégro qui entre en résistance contre les constructions de mini-centrales hydroélectriques. 80 projets sont prévus dans le pays, avec de très lourdes conséquences pour l’environnement et les communautés rurales.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Centrales-hydroelectrique-au-Montenegro

    • In Bosnia ed Erzegovina le comunità locali combattono per i propri fiumi

      Sono 122 i mini-impianti idroelettrici già in funzione e altri 354 sono in fase di realizzazione. Molti sono finanziati da società di altri Paesi europei che sfruttano scarsi controlli e corruzione. Ma le lotte stanno cambiando le cose

      Nella periferia di Sarajevo c’è un grande parco che richiama centinaia di turisti attirati da un intreccio di ruscelli e cascatelle. È la sorgente della Bosna, il fiume da cui la Bosnia ed Erzegovina prende il nome. Non è un caso che sia un corso d’acqua a ispirare il toponimo di questo Paese, che da sempre vive un legame strettissimo con i suoi fiumi. Che fluiscono, con un andamento spesso selvaggio, per un’estensione di oltre 11mila chilometri.

      A partire dagli anni Duemila, però, decine di centrali idroelettriche hanno iniziato a sorgere lungo questo reticolo per sfruttarne il potenziale energetico. In Bosnia ed Erzegovina le chiamano Mhe (sigla che sta per mini-hidroelektrane): piccoli impianti con una potenza installata inferiore ai dieci MegaWatt (MW). “Sono 108 i fiumi, in particolare piccoli torrenti di montagna, su cui sono state costruite delle centrali”, spiega Muriz Spahić, ex presidente dell’Associazione dei geografi bosniaci. Oggi in pensione, Spahić è uno degli scienziati che ha contribuito a definire gli impatti negativi delle Mhe sulla vita che si sviluppa dentro e intorno ai fiumi: “L’acqua che viene immessa nelle tubature diventa una creazione artificiale, in cui la vita animale sparisce”. A soffrirne sono ad esempio i pesci a causa della mancanza di percorsi dedicati per superare gli sbarramenti. Spahić denuncia inoltre come prelievi idrici eccessivi lascino spesso i letti in secca, soprattutto in estate.

      Oggi, secondo i dati dell’Ong Eko akcija sono 122 le Mhe in funzione e 354 quelle in fase di progettazione o costruzione. Un dato che include gli impianti della Federazione di Bosnia ed Erzegovina (FBiH) e della Republika Srpska, le due entità che, insieme al distretto autonomo di Brčko, compongono l’ossatura amministrativa del Paese. In totale, nel 2022, tutte le Mhe hanno generato circa il 2,7% della produzione elettrica nazionale, come rilevato dalla Commissione statale per l’energia. “Oltre ai danni ai fiumi, spesso abbiamo assistito a ingenti opere di disboscamento per permettere la costruzione delle strade d’accesso”, sostiene Jelena Ivanić del Centro per l’ambiente di Banja Luka, la principale associazione ambientalista della Republika Srpska.

      Accanto alla scrivania, una pila di dossier e libri raccoglie le lotte contro l’ipersfruttamento idrico che il centro porta avanti dal 2004. “Eppure, le Mhe erano state presentate come una soluzione meno invasiva rispetto ai grandi impianti”, afferma. In Bosnia ed Erzegovina, secondo i dati del think thank energetico Ember, dal 2000 il carbone genera oltre il 50% della produzione nazionale di elettricità. Il reticolo fluviale è diventato una risorsa appetibile dal 2005, quando la repubblica balcanica ha aderito all’Energy community treaty. Con l’accordo (che punta ad allineare le politiche energetiche di nove Paesi dell’Europa Sud-orientale a quelle dell’Ue) si rendono necessari nuovi investimenti per l’energia pulita. Un fattore che, anche grazie a generose sovvenzioni, stimola “una vera e propria corsa alla costruzione di questi piccoli impianti”, incalza Ivanić.

      “Sono 108 i fiumi, in particolare piccoli torrenti di montagna, su cui sono state costruite delle centrali” – Muriz Spahić

      Tuttavia, il boom di Mhe non passa inosservato, soprattutto nelle aree rurali dove le persone si erano abituate nei secoli a utilizzare i corsi d’acqua per i propri bisogni primari. Si diffonde così a macchia d’olio un movimento dal basso, capillare e interetnico, per la protezione dei fiumi. Nel 2016 più di 40 associazioni locali si sono unite in una coalizione nazionale, dimostrando un legame intimo tra uomini e acqua, che va oltre il semplice uso della risorsa.

      “Per 505 giorni abbiamo presidiato questo ponte, giorno e notte”, racconta Tahira Tibolt. Indica un cartello sul ciglio della strada: “Il ponte delle coraggiose donne di Kruščica”. Dal 2017 questo gruppo locale ha ostacolato l’accesso al fiume del proprio villaggio per bloccare un progetto idroelettrico, nonostante gli arresti, le minacce e alcuni violenti scontri con la polizia. Nel 2021, tutti i permessi sono stati annullati e le donne di Kruščica hanno vinto il Goldman Environmental Prize, una sorta di premio “Nobel per l’ambiente”. Tibolt ricorda come quei 505 giorni siano stati un momento di vera comunità: “Siamo state l’esempio che ci si può contrapporre con il corpo se non è possibile farlo per vie legali”.

      “Oltre ai danni ai fiumi, spesso abbiamo assistito a ingenti opere di disboscamento per permettere la costruzione delle strade d’accesso” – Jelena Ivanić

      Molte persone hanno anche subito danni diretti dalle Mhe. Meno di venti metri separano la mini-centrale di Kaćuni dalla camera da letto di Salko e Namira Hodžić. “Ancora ricordo i giorni della costruzione -lamenta l’uomo-. È stato un inferno: le ruspe hanno lavorato per 43 giorni, gli esplosivi usati per sbancare la roccia hanno crepato la casa e ci hanno costretti a rifarne una parte. Tra lavori e spese processuali abbiamo perso tra i 25 e i 35mila euro”. Oggi, per la coppia, il problema è il ronzio costante della centrale. “Quando tornano a trovarci, i nostri figli non vogliono più rimanere a dormire. Preferiscono andare in hotel”, racconta l’uomo, che ha denunciato i proprietari dell’impianto. La sua non è l’unica battaglia legale in corso. Al crescere dell’opposizione di associazioni e cittadini, sono aumentate anche le contromisure degli investitori. Attualmente sono più di trenta le cause aperte dall’Aarhus centar BiH, organizzazione che fornisce supporto legale gratuito ai movimenti ambientalisti.

      Come nel caso della querela temeraria che ha coinvolto due giovani attiviste di Sarajevo Est: Sara Tuševljak e Sunčica Kovačević. “Eravamo qui quando hanno costruito queste strade d’accesso alle Mhe. Abbiamo sentito le esplosioni, fotografato i detriti e gli alberi franati giù nel letto del fiume”, racconta Kovačević da una roccia a picco sul fiume Kasindolska. Sul suo telefono, mostra le foto dello stesso torrente secco e ricoperto di detriti. Nel 2022, quando le attiviste denunciano pubblicamente il potenziale rischio ambientale di questa situazione, arriva una chiamata dall’amministratore delegato di Green Invest, l’azienda belga a capo del progetto, che chiede loro di ritrattare. Un mese dopo, la compagnia Buk doo -di proprietà della società belga- presenta la prima di tre querele per diffamazione.

      “I permessi si ottengono molto velocemente e i controlli quasi non esistono. Agli investitori conviene di più pagare le multe che adeguarsi alla legge” – Nina Kreševljaković

      Anche Amnesty International ha considerato il provvedimento come un’azione strategica contro la partecipazione pubblica. Green Invest è solo una delle aziende europee che partecipano, a vario titolo, ai 95 progetti di Mhe censiti da Eko akcija in tutto il Paese. Quelli in cui sono coinvolte imprese italiane sono 14, tra cui la Sol Spa che ne conta ben cinque. “Ci si può chiedere cosa abbia attratto tutti questi investitori stranieri -incalza l’avvocata dell’Aarhus centar BiH, Nina Kreševljaković-. La risposta è molto semplice: qui regna l’anarchia”. Dal suo studio di Sarajevo elenca i vari problemi legati a questo settore: “I permessi si ottengono molto velocemente e i controlli quasi non esistono. Ci sono stati casi di corruzione, e agli investitori conviene di più pagare le multe che adeguarsi alla legge”.

      Un sistema, quello delle Mhe, che a lungo si è appoggiato alle feed-in tariffs, un piano agevolato attraverso il quale agli investitori veniva garantito l’acquisto di energia a un prezzo fino a quattro volte maggiore rispetto a quello di mercato, per un periodo di tempo tra i 12 e i 15 anni. “Dopo anni di lotte, grazie alla pressione di associazioni e Ong, nel 2022 il parlamento della FBiH ha adottato una legge che vieta la costruzione di nuove mini-centrali”, prosegue l’avvocata. Nella Republika Srpska il sistema delle Mhe è stato invece fortemente ridimensionato con una norma che vieta alle istituzioni di finanziarne di nuove. “Negli anni il movimento ha raggiunto grandi risultati -racconta Ulrich Eichelmann, direttore di RiverWatch, una delle Ong di conservazione ambientale più attive nei Balcani-. Il numero dei progetti di Mhe è diminuito drasticamente, anche perché ormai gli investitori sanno che la consapevolezza dei cittadini sul tema è cresciuta”.

      Il problema, ora, si sta spostando su nuove grandi opere energetiche come il “Gornji Horizonti” attualmente in costruzione in Erzegovina: un massiccio sistema di dighe, canali e sbarramenti concepito in epoca jugoslava e oggi ripreso in mano dal gruppo cinese Gezhouba. Il progetto, denuncia RiverWatch, muterà il corso di diversi fiumi con una portata impossibile da calcolare per la natura inesplorata del territorio. “Bisogna vedere come le persone affronteranno questi nuovi problemi -conclude Eichelmann- ma la radice di tutto ciò risiede in una visione che considera ogni risorsa naturale semplicemente come una risorsa per fare più soldi”.

      https://altreconomia.it/in-bosnia-ed-erzegovina-le-comunita-locali-combattono-per-i-propri-fium

      #Mhe

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans

    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514

    L’analyse du génome de l’os trouvé dans une grotte de l’Altaï suggère qu’il provient d’une adolescente dont la mère était néandertalienne et le père dénisovien.

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

    « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

    Précision confondante

    La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

    Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

    Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

    Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

    Coexister, « au sens biblique »

    Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

    Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

    La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

    « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

    Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

    Questions de « fitness »

    « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

    Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

    Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans
    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514


    Cet os trouvé en 2012 dans la grotte de Denisova (Altaï) par des archéologues russes appartenait à une adolescente (Denisova 11) dont la mère était néandertalienne, et le père dénisovien.
    T. HIGHAM, UNIVERSITY OF OXFORD

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    #paywall

    • L’article original (non accessible)…

      The genome of the offspring of a Neanderthal mother and a Denisovan father | Nature
      https://www.nature.com/articles/s41586-018-0455-x

      Abstract
      Neanderthals and Denisovans are extinct groups of hominins that separated from each other more than 390,000 years ago. Here we present the genome of ‘Denisova 11’, a bone fragment from Denisova Cave (Russia) and show that it comes from an individual who had a Neanderthal mother and a Denisovan father. The father, whose genome bears traces of Neanderthal ancestry, came from a population related to a later Denisovan found in the cave. The mother came from a population more closely related to Neanderthals who lived later in Europe than to an earlier Neanderthal found in Denisova Cave, suggesting that migrations of Neanderthals between eastern and western Eurasia occurred sometime after 120,000 years ago. The finding of a first-generation Neanderthal–Denisovan offspring among the small number of archaic specimens sequenced to date suggests that mixing between Late Pleistocene hominin groups was common when they met.

      … est annoncé en une de Nature

      Mum’s a Neanderthal, Dad’s a Denisovan: First discovery of an ancient-human hybrid
      http://www.nature.com/articles/d41586-018-06004-0

      Genetic analysis uncovers a direct descendant of two different groups of early humans.
      […]
      To find a first-generation person of mixed ancestry from these groups is absolutely extraordinary,” says population geneticist Pontus Skoglund at the Francis Crick Institute in London. “It’s really great science coupled with a little bit of luck.

    • Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

      Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

      « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

      « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

      Précision confondante

      La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

      Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

      Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

      Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

      Coexister, « au sens biblique »

      Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

      Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

      La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

      « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

      Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

      Questions de « fitness »

      « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

      Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

      Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • Ce n’est pas un sacre, c’est un massacre Nancy Huston - 22 Aout 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/534990/ce-n-est-pas-un-sacre-c-est-un-massacre

    Cher François,

    Ces jours-ci, le monde tangue sous le choc d’un nouveau scandale de pédophilie qui, en Pennsylvanie cette fois, vient « éclabousser » l’Église catholique : sur une période de 70 ans, 1000 enfants abusés ou violés par des prêtres, et, compte tenu de la célérité des intéressés à escamoter les preuves et de la honte des victimes à témoigner, l’on peut être certain que ce chiffre est encore inférieur à la vérité. Certain aussi que, pour nombreux qu’ils soient, les cas connus ne forment que la pointe de l’iceberg.


    Comme moi, comme d’autres, vous avez dû être frappé par la ressemblance entre cette salve de révélations « scandaleuses » et une autre, qui défraie l’actualité depuis bientôt un an : celle des témoignages #MeToo sur le harcèlement sexuel. Ici et là, même propension des hommes à profiter de leur pouvoir pour satisfaire leurs besoins sexuels. Si l’on mettait à la disposition des enfants du monde entier un site Internet où ils pourraient déposer leur plainte en toute sécurité, ce « #balancetonpretre » provoquerait un tsunami mondial qui, par sa violence et son volume, dépasserait à coup sûr celui de « #balancetonporc ». Seraient encore reléguées au silence, il est vrai, les nombreuses victimes qui, en raison de leur jeune âge (18 mois, exemple entendu ce matin) ou de leur misère (enfants du Tiers-Monde, illettrés et/ou non connectés), n’auraient pas accès au site.

    Ce nouveau scandale vous a poussé à publier une longue « lettre au peuple de Dieu ». Mais, François, jamais la honte, la prière, le jeûne et la repentance ne mettront fin à ce fléau. À moins de changer les données qui engendrent ces gestes intempestifs, ils continueront à se produire. Pour les harceleurs de tout poil, il serait de la toute première importance de chercher les causes de leur acting-out machiste. Pour les prêtres catholiques, en revanche, point n’est besoin de chercher. La raison est là, évidente, flagrante comme le nez au milieu du visage.

    Ils ont peur
    Pourquoi s’en prennent-ils de façon si prépondérante aux enfants et aux adolescents ? Non parce qu’ils sont pédophiles — la proportion de vrais pédophiles parmi les prêtres est sûrement aussi minuscule que dans la population générale — mais parce qu’ ils ont peur , et que les plus jeunes sont les plus faibles, les plus vulnérables, les plus faciles à intimider, les moins aptes donc à les dénoncer. S’ils abordaient avec leur sexe tumescent — ce pauvre sexe nié, perpétuellement réprimé — des adultes de leur paroisse, ou s’ils allaient rendre visite aux travailleur(euse)s du sexe, ils seraient « pris » tout de suite. Avec les jeunes, ça peut durer des années… des décennies. On prend les nouveaux enfants de choeur… les fillettes qui viennent de faire leur première communion… cette toute jeune femme, dans le secret du confessionnal… ce tout jeune homme, pendant les vacances en colonie… On a sur elle, sur lui, sur eux, une ascendance, un pouvoir plus qu’humain, quasi divin… Et l’année d’après on recommence, avec les mêmes ou d’autres… François, ce n’est pas un sacre, c’est un massacre.

    À moins de se dire que seuls les pédophiles et les pervers sont intéressés par le sacerdoce chrétien, le problème n’est ni la pédophilie ni la perversion. Il faut abandonner ces clichés une fois pour toutes. Le problème, c’est que l’on demande à des individus normaux une chose anormale. C’est l’Église qui est « perverse » dans son refus de reconnaître l’importance de la sexualité et les conséquences désastreuses de son refoulement.

    Ces dernières décennies, nous autres, pays chrétiens — ou États laïques issus du christianisme —, avons pris l’habitude de dénoncer les coutumes d’autres cultures que nous considérons comme barbares ou injustes : je pense notamment à l’#excision ou au port de la #burqa. À ceux qui les pratiquent, nous aimons à faire remarquer que nulle part dans le Coran (par exemple) il n’est stipulé que l’on doive couper leur clitoris aux petites filles ou couvrir le visage des femmes, que ces pratiques ont commencé pour des raisons précises, à un moment précis de l’Histoire, afin d’aider les sociétés à mieux organiser les mariages et gérer la distribution des richesses. Les jugeant foncièrement incompatibles avec les valeurs universelles (liberté, égalité, fraternité) et les droits de l’individu — notamment le droit à l’intégrité corporelle —, nous nous estimons en droit de les interdire sous nos latitudes.

    Or ceux qui les pratiquent les considèrent comme irréfragables, constitutives de leur identité… de la même manière exactement que l’Église considère le #dogme du célibat des prêtres ! N’entrons pas, ici, dans le débat byzantin des raisons plus ou moins avouables pour lesquelles, après la scission des deux Églises, orientale et latine, celle-ci a tenu à se distinguer de celle-là en rendant obligatoire le célibat de ses officiants. Il est bien connu que Jésus n’a rien dit à ce sujet. Si lui-même n’a pas pris femme, il y avait parmi ses apôtres des hommes mariés, et, à d’autres époques et sous d’autres formes, le christianisme a autorisé et autorise encore ses prêtres à se marier. Le dogme catholique du célibat ne remonte qu’au Moyen Âge, un grand millier d’années après la mort du Christ.

    Les dégâts d’un dogme
    Ce qu’il s’agit de souligner, c’est que ce dogme, qui fait largement autant de dégâts que l’excision ou que la burqa, est lui aussi le résultat d’une certaine évolution historique. Cela veut dire qu’elle peut être annulée par une autre décision historique, décision que vous seul, cher François, êtes en mesure de prendre. Oui, vous seul avez la possibilité de lever l’injonction au célibat sous toutes les latitudes, protégeant ainsi d’innombrables enfants, adolescents, hommes et femmes à travers le monde.

    La preuve a été refaite et refaite. Le célibat obligatoire des prêtres ne marche pas. La plupart des prêtres ne sont pas chastes. Ils n’arrivent pas à l’être. Il faut en prendre acte et enterrer une fois pour toutes ce dogme inique. Il est criminel de tergiverser alors que, partout où il sévit, le massacre continue. Vous le savez, François ; nous le savons tous. Le rôle de l’Église est de protéger non les forts mais les faibles, non les coupables, mais les #innocents. « Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent » (Matthieu 19 : 14). Depuis mille ans, combien de millions d’enfants ont été détournés de l’Église, dégoûtés de l’Église, empêchés de venir à Jésus, en raison de ce traumatisme ?

    Alors, dites STOP, François. En tant qu’autorité suprême de l’Église catholique, ce serait de loin l’acte le plus important, le plus courageux et le plus chrétien de tout votre mandat. Vous ne le feriez pas pour votre gloire personnelle… et pourtant, cela ne fait pas de doute, cette décision vous apporterait une gloire immense. Pendant des siècles, les prêtres et leurs ouailles vous remercieraient de votre prescience, de votre humanité, de votre sagesse.
    Ayez ce courage, je vous en conjure. Le moment est venu. L’Église doit cesser de cautionner (et donc de perpétuer, c’est-à-dire de perpétrer ) des crimes qui, à travers le monde et les âges, ont bousillé des vies sans nombre. Dites BASTA, François.
    Et si vous ne le faites pas, de grâce… expliquez-nous au moins pour quelles raisons vous ne voulez pas le faire.

    #enfants #femmes #garçons #filles #pape #prêtres #viols #machisme #pédophilie #massacre #catholicisme #sexe #perversité

  • L’imposture de la France n°1 du tourisme : les vrais chiffres Xerfi Alexandre Mirlicourtois - 25 Juin 2018 _
    http://www.xerficanal-economie.com/ensavoirplus/Alexandre-Mirlicourtois-L-imposture-de-la-France-n%C2%B01-du-to

    
Le classement de l’offre hôtelière européenne a vraiment de quoi surprendre. En première position, l’Italie avec près de 2,250 millions lits. Pourquoi pas ! A la deuxième place, le Royaume-Uni avec un peu moins de 2 millions de lits, c’est un peu plus étonnant, suivi de l’Espagne et surprise de l’Allemagne. La France, elle, pointe seulement au 5ème rang avec 1,312 millions de lits, soit 9,5% de l’offre disponible en Europe.

    Pour un pays qui revendique la place de numéro 1 mondial du tourisme c’est étrange même si bien entendu, l’offre d’hébergement ne se limite pas aux hôtels. En fait, la France championne du monde du tourisme, c’est une imposture. Une imposture bien entretenue par les pouvoirs publics qui dégainent aussi sec pour assoir notre suprématie mondiale, le nombre de visiteurs étrangers passés par l’Hexagone : avec 89 millions, c’est plus que l’ensemble de la population française, la France caracole toujours en tête du classement mondial. Elle distance l’Espagne qui aurait ravi la place de numéro 2 aux États-Unis l’année dernière.

    Les recettes touristiques rapportées au PIB, indicateur-clé
    Mais avec ces chiffres, on passe à côté de l’essentiel c’est-à-dire le chiffre d’affaires réalisé par tous ces touristes sur le territoire. C’est le seul qui vaille réellement. Sous cet angle, la France tombe de son piédestal et se retrouve en 3ème position, loin derrière, très loin derrière les Etats-Unis et à une petite encablure de l’Espagne. Et encore cette troisième place est obtenue aux forceps, au prix d’une révision statistique qui d’un coup d’un seul a ramené 10 milliards d’euros de recettes supplémentaires.

    Sinon, la France aurait glissé à la 5èmeplace, devancée par la Thaïlande et la Chine. Et elle continue de glisser si l’on rapporte le chiffre d’affaires réalisé au nombre de touristes. En concentrant l’analyse sur 28 les pays de l’Union européenne hors Luxembourg plus la Suisse, la France se hisse péniblement à une piteuse 17ème place. Même avec les chiffres redressés, avec 596 euros de recettes en moyenne par touriste, elle se situe 13% en-dessous de la moyenne européenne.

    Et si la France rétrograde autant, c’est que nombre de visiteurs étranger sont des « pseudo-touristes » c’est-à-dire qu’ils passent mais ne s’arrêtent pas ou pas assez longtemps pour dépenser significativement et consommer autres choses que des sandwiches sur les aires de repos des autoroutes ou payer les péages. En fait, pour savoir si la France est performante en matière touristique, il faut se reporter à la ligne voyage de la balance des paiements, unique juge de paix en la matière. En rapportant, les recettes au PIB pour gommer les effets de taille, il est facile de déterminer quels sont les pays hyperspécialisés ou hyper-performants en matières touristique.
    La montée en gamme de l’Espagne 
Sans surprise, les pays du Sud sont aux avants postes, la Croatie, Chypre et Malte se distinguent mais la France n’a pas réellement vocation être comparée à ces petites économies mono-spécialisées sur le tourisme. En revanche, la comparaison a du sens avec l’Espagne, alors même que la France à un double avantage, le tourisme hivernal grâce à son domaine skiable hors normes, auquel il faut encore ajouter le tourisme d’affaires. Or en dépit de cela, les recettes touristiques hexagonales représentent 2,3% de son PIB contre désormais 5,2% en Espagne. Et ce, grâce à une stratégie offensive de montée en gamme et de développement de l’offre de l’autre côté des Pyrénées.

    Autrement dit, si le tourisme français était aussi performant que le tourisme espagnol, les recettes feraient plus que doubler. Ce calcul a bien entendu ses limites. Mais cela en dit long sur les limites de l’objectif gouvernemental de 100 millions de touristes. Ce qui compte ce sont les recettes, la montée en gamme donc et in fin le solde. Avec moins de 20 milliards d’euros, le solde touristique a épongé 27% de notre déficit commercial l’année dernière. C’est un début de réponse à notre manque de compétitivité. Mais il est largement sous exploité. Sans arriver au niveau de l’Espagne mais des recettes à 4% du PIB et c’est 40 milliards d’euros supplémentaires en d’autres termes le financement du déficit extérieur n’est plus un problème.

    #France #Tourisme #Imposture #Information #économie #médias

  • La coupe & le visa. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/19/la-coupe-le-visa

    La finale de la coupe du monde qui s’est jouée en Russie et subie en Algérie a retransmis un match mettant en compétition la France et une autre équipe. Par défaut, à bon escient ou par mérite c’était la Croatie. Vouloir voir avec beaucoup d’état d’âme la France perdre ou la Croatie gagner ; il y avait de l’hystérie des deux options.

    L’ambassadeur de France, à la grande poste

    « C’est bien organisé…l’atmosphère algéroise…et voir ainsi la grande poste, la mer et le ciel bleu » a affirmé l’ambassadeur de France à l’issue de la première mi-temps. L’essence même d’un certain paradis perdu. A l’apparence rien d’anormal de voir son excellence prendre un tabouret et se mêler à l’immense foule, yeux tous fixés sur l’écran géant mis en relief en cette journée si spécifique mondialement. Le spectacle semblait réjouir toute l’assistance. En compagnie de son collègue de la Croatie et du maire d’Alger son sourire diplomatique affichait un air de vainqueur footballistique. Rien que ca. Mais dans la tête de son excellence, il ne peut y avoir uniquement la vision du match. Dans sa belle résidence, l’aisance aurait été toute autre. Mais, là dans les rues d’Alger, dans ces lieux mythiques, en bas de la Casbah, sur le boulevard Didouche, et Larbi Benmhidi aux détours de celui de Benboulaid ou de la place Maurice Audin, l’heure se serait pas réglée sur une rencontre qui se passe très loin, en Russie. L’on sentait là, un désir d’écoute publique, une méthode d’analyse et d’évaluation sonore et visible du sentiment du profond peuple algérien.

    De cette jeunesse algéroise, échantillon suffisamment représentant l’ensemble des jeunes de cette Algérie qui ne s’étend pas de Dunkerque à Tamanrasset, mais de l’Ouarsenis aux Aurès passant par Djurjura et les Babors. En venant, il aurait pensé voir brandir des emblèmes tricolores ou des vivats. Il vrai qu’il s’agissait là d’une rencontre de foot, pas besoin d’aller chercher le résultat dans la mémoire collective ou dans les pages d’une histoire qui se fait encore.

    A la 18 minute , au premier but marqué indirectement au profit de la France, la tristesse arrosait toute l’assistance. L’ambassadeur marquait silencieusement son bonheur. C’est tout à fait légitime et il en a l’extrême droit.

    Il y avait de l’amertume dans ce « ciel bleu » algérois lorsqu’Ivan Perisic à la 28 eme minute a fait brusquement hisser les voix, les bras, les youyous. « Un but qui a déclenché une liesse qui aurait pu faire penser que ces supporters étaient plutôt à Zagreb qu’à Alger. Ou que c’était les Verts qui étaient sur le terrain » relatait un confrère. L’équation était quand bien même difficile à cerner. Vouloir voir la France perdre ou voir la Croatie gagner ?

    Et si la France était alignée en phase finale contre l’Angleterre, quel aurait été le vœu de ces milliers de spectateurs ? A cet instant tout est venu confirmer que l’évaluation est terminée. Le sentiment national algérien est pour la Croatie. Et pas nécessairement contre la France. Chacun ira selon sa grille de lecture. Bravo les deux. Félicitations aux bleus.

    « Allez les bleus » et non pas « vive la France »

    C’est un phénomène qui n’est pas tout à fait nouveau, le fait de voir des drapeaux maghrébins notamment algériens flotter le long des champs Elysées tenus par des mains « françaises ». Du moins juridiquement estampillées telles. L’on aurait fait des lois, des tweets et des campagnes pour faire éliminer ce genre de manifestations, mais rien ne semble résister à des gènes pris pour des intrus et dont les penchants culpabilisés sont favorisés par l’exclusion, la marginalisation et l’inégalité.

    La France d’autrefois, celle d’un peuple féru de liberté, de justice, d’égalité, de fraternité, de solidarité, d’accueil et d’asile n’est plus en cours. Elle se noie dans la quête d’un équilibre international qu’elle ne voit qu’à la traine des Etats unis.

    Si la sélection française a remporté avec brio cette édition de la coupe du monde (je ne connais rien dans les sciences de la balle ronde) et si elle n’a pas vu tous ses résidents, ses nationaux dits et qualifiés maladroitement d’origine étrangère, enfin plus particulièrement du coté maghrébin ; c’est que ce pays vit une crise identitaire. Oui identitaire. Une grande partie qui fait actuellement le peuple français n’a pas comme ancêtres les gaulois. Tenir une carte nationale d’identité française prouve un statut mais pas une matrice. C’est la faute au droit du sol diront les jurisconsultes.

    Les fans de l’équipe de France à Paris ou ailleurs dans la métropole scandent « allez les bleus ». C’est dire que l’amour qu’ils ont pour cet ensemble sportif qui a su donner du bon jeu reste intact et s’accroit au fur et à mesure des titres et des succès. Certains diront que ce slogan est bien réfléchi allusion à la diversité « d’origine » qui constitue le onze. Par contre d’autres soutiendront que scander « vive la France » est encore un point à mettre dans la case d’un pouvoir honni et incapable de réussir à rassembler les français ou à faire aimer cette France. Cette équipe que l’on glorifie est presque sentie en extra-nationalité. Elle ne serait pas française de souche. Elle est avait-on dit la 6eme équipe africaine a se voir qualifier au mondial. Deschamps, l’entraineur et son complexe Benzema ne sont pas indemnes de cette sensation de phobie. Zidane aurait mieux fait pour faire au moins aimer ce tricolore qu’il portait, s’il était à la barre directionnelle.

    Haine de l’équipe ou du pouvoir ?

    Voir tous les pays arabes et bien d’autres supporter la Croatie face à une France mise dans la peau d’un bourreau ou d’un gourou maléfique est une expression de quelque chose. Certains prétendent et s’interrogent sur le pourquoi final de cette haine, d’autres comprennent et se taisent. En Tunisie, où il n’y avait ni ambassadeur dehors ni grande poste, tous étaient cantonnés dans une résidence ; les mêmes interpellations taraudent plus d’un. La penseuse tunisienne Oulfa Youssef, affiche sa révolte et publie sur sa page Facebook « Loin du foot, que le meilleur gagne…À qui profite cette haine de la France ? À qui profitent des jeunes qui n’ont jamais côtoyé Balzac, ni rêvé avec Sagan, ni s’enivrer de Baudelaire, ni aimé en lisant Pascal ? qui n’ont pas vu la Vie en rose avec Piaf, ni regretté leur vingt ans avec Aznavour, ni mourir sur scène avec Dalida …À qui profite le crime ? » . Oui, Madame, ils n’ont jamais lu Balzac et les fleurs de Baudelaire leur font mal, mais ils nourrissent sans avoir lu Emile Zola un cri strident de leur silencieux « j’accuse ». Leur vie n’est pas si rose que la chantait Piaf tout en regrettant amèrement non seulement leurs vingt ans mais toute leur existence sans toutefois connaitre Aznavour.

    Quant à mourir sur scène , ils n’ont pas cette aubaine puisque ils meurent noyés de dégoût dans les vagues de cette maudite Méditerranée qui fait juxtaposer deux mondes et ne les égalise pas. Nos jeunes ne haïssent pas la France, ils aiment le rêve, la beauté, l’art et s’accrochent à la vie. Ils ont par contre une dent contre ce pouvoir frileux qui en les haïssant leur fait les pires embuches pour briser dans l’œuf leurs illusions pour un monde meilleur. De paix et de justice interplanétaires.

    « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! »

    A Alger ou dans les autres villes, dans les cafés, dans les lieux publics la jubilation n’était pas au rendez-vous. Pas de klaxons, ni de liesse.

    Seule une frustration généralement et publiquement apparente grisait les grises mines des téléspectateurs. Cependant dans les cœurs, aux fins fonds de soi, il se peut qu’il y ait un autre sentiment. Un homme relativement jeune m’avait confié, me voyant totalement désintéressé du match, accoudé à un comptoir de café prés de chez moi « moi, je ne suis pas hypocrite, je supporte la France, tous mes enfants vivent là-bas » il me semblait gérer difficilement son enthousiasme et s’interdisait de l’afficher. Je le rassurais sur le droit absolu et la liberté qu’il avait de choisir sa tribune de supporter. Réconforté, il croyait trouver en moi un adepte de son camp favori. « Quelle équipe supportez-vous ya El hadj ? » cherchant, sans doute une probable confirmation. Avec une pincette d’humour et un sourire sincère je répliquais machinalement « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! de surcroit avec cette canicule ». Je me disais silencieusement et s’il n’avait pas d’enfants ou ne pouvait aller leur rendre visite, continuerait-il à ne pas être « hypocrite » ?

    Drôle de positon, drôle de supporter, drôle d’esprit sportif.

    Si les Maghrébins en général et les Algériens en particulier ont soutenu la Croatie , le président Bouteflika voit dans « le succès de la France en Coupe du Monde de football » tout en étant convaincu un « facteur puissant de promotion et de développement des liens entre les jeunes de nos pays et de rapprochement autour des valeurs essentielles de paix, de respect, d’amitié et de solidarité » . Oui, il y a là une grande vérité. Les jeunes de nos pays ont besoin de ce « rapprochement ». Dommage que le sport, la vertu olympique, le fair-play, l’effort et le mérite sont devenus une retro-vision de l’histoire, un dossier de visa, une affaire d’enfants, un sentiment de haine ou d’hypocrisie. Dommage aussi que l’histoire n’arrive pas à faire repentir le crime, que le visa soit pris pour un dispositif de chantage ou un détonateur, que l’amour ne soit plus semer aux deux rives.

    Publié par El-Yazid DIB.

    .       http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5264165

  • Je viens de trouver cet article sur twitter qui parle d’un rapport-choc (que je n’ai pas lu) où il est question de « 13’000 migrants mineurs refoulés à la frontière » :
    13.000 migranti minorenni respinti alla frontiera italo-francese nel 2017 : il rapporto choc
    http://minoristranierinonaccompagnati.blogspot.com/2018/07/13000-migranti-minorenni-respinti-alla.html

    Or, sans vouloir nier la gravité de la situation à la frontière, je pense que ces chiffres sont gonflés… car il s’agit très probablement de « passages » et non pas de « personnes », une personne pouvant passer plusieurs fois (et donc être comptée plusieurs fois).

    En #Suisse, c’était le cas :
    https://asile.ch/2016/08/12/parlant-de-personnes-lieu-de-cas-medias-surestiment-nombre-de-passages-a-front
    https://asile.ch/2016/09/16/decryptage-frontieres-migrants-refugies-usage-termes-chiffres

    Et pour les frontières d’ex-Yougoslavie aussi (même si le mécanisme était un peu différent) :
    https://seenthis.net/messages/418518
    #statistiques #frontières #frontière_sud-alpine #chiffres #refoulement #push-back #Italie #France #2017

    Lien vers le rapport :
    https://www.oxfamitalia.org/wp-content/uploads/2018/06/Se-questa-%C3%A8-Europa_BP_15giugno2018.pdf
    https://seenthis.net/messages/687096

    cc @isskein

  • L’#ex-Yougoslavie bataille autour des #symboles de l’#antifascisme

    Un étrange combat se trame autour de monuments historiques, symboles de l’antifascisme et de la lutte contre le nazisme. Les spomeniks, ces mémoriaux érigés en hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale, cristallisent les tensions politiques actuelles dans l’ex-Yougoslavie. Cet #héritage de l’époque de Tito, peu préservé et contesté par des groupes nationalistes, témoigne de la difficile dislocation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Depuis 2012, Alberto Campi parcourt les Balkans pour photographier et cartographier ces sculptures parfois colossales. Ses recherches ont débuté avec un projet photographique en noir et blanc intitulé +38 et se sont poursuivies au printemps 2018, avec la journaliste Daphné Gastaldi, en Serbie, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Dans ces pays, une nouvelle tendance de « tourisme noir » est en train de se développer, attirant les voyageurs étrangers sur la piste des spomeniks.

    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/l-ex-yougoslavie-bataille-autour-des-symboles-de-l-antifascisme
    #spomenik #mémoire #monuments #tourisme_noir #dark_tourism #yougonostalgie #Jasenovac #spomeniks

    Photos @albertocampiphoto, texte @daphne

    cc @reka

  • Hungary to criminalise migrant helpers in crackdown

    The Hungarian government has drafted new laws to criminalise those who help irregular migrants seeking asylum.

    If passed in its current form, the legislation could make printing leaflets with information for asylum-seekers and offering them food or legal advice a criminal offence.

    The constitution will also be amended to prevent other EU countries from transferring asylum seekers to Hungary.

    Nationalist Prime Minister Viktor Orban is defying EU policy on migration.


    http://www.bbc.com/news/world-europe-44288242
    #Hongrie #criminalisation #solidarité #délit_de_solidarité #migrations #asile #réfugiés

    • Ungheria, il reato di solidarietà

      In Ungheria, il governo di Viktor Orban ha presentato in Parlamento un “pacchetto” di misure – che comprendono anche una modifica alla Costituzione – volte a “contrastare l’immigrazione irregolare”.

      La stampa magiara ha ribattezzato le riforme col nome di “Stop Soros”, perché lo scopo dichiarato dal governo è quello di colpire le Ong impegnate in attività di solidarietà e di sostegno ai richiedenti asilo e ai rifugiati: e poiché alcune di queste Ong fanno capo a George Soros, o ricevono finanziamenti dalle sue Fondazioni, tutto viene presentato come una battaglia tra il premier ungherese e lo stesso Soros.

      In realtà, ciò che Orban intende colpire è quella parte della società civile ungherese che si impegna per fornire assistenza ai rifugiati, ma anche per garantire i diritti umani dei migranti e dei transitanti. Così, le riforme proposte dall’esecutivo Orban sono un esempio, sicuramente estremo, di una tendenza che si va diffondendo in Europa: quello di criminalizzare la solidarietà e l’impegno civile, trasformandoli in reati.

      Chi scrive non è esperto di cose ungheresi, né conosce a fondo il dibattito che si è sviluppato nel paese magiaro. Per la vicenda della riforma cosiddetta “Stop Soros” si rimanda, in lingua italiana, agli articoli usciti in questi giorni su Il Manifesto, Il Fatto Quotidiano, o su Il Post. Chi è in grado di leggere in inglese può rivolgersi al Guardian, o può vedere i comunicati dell’Hungarian Helsinki Committee, una delle Ong prese di mira dalla furia di Orban.

      Qui, più semplicemente, si propone la traduzione in italiano di una delle norme più controverse del “pacchetto”, quella che riguarda appunto il reato di solidarietà.

      Il testo che trovate qui sotto è tradotto dalla versione non ufficiale in inglese a cura dello stesso Hungarian Helsinki Committee. È quindi la “traduzione di una traduzione”, con i limiti che questo può comportare, e che si possono facilmente immaginare: ma sembra comunque utile per capire più a fondo le forme e i modi in cui viene articolato il “reato di solidarietà” nel dispositivo della riforma. I fortunati lettori che sono in grado di leggere in lingua ungherese possono trovare la versione originale qui.

      https://www.a-dif.org/2018/06/01/ungheria-il-reato-di-solidarieta

    • La Hongrie criminalise les #ONG qui aident les demandeurs d’asile

      Le parti du Premier ministre hongrois a voté ce mercredi une loi qui pourrait conduire à des peines de prison pour toute personne assistant des migrants en situation illégale ou non.

      Viktor Orbán ne se soucie décidément plus des injonctions européennes sur ses dérives autoritaires. Ce mercredi, le Premier ministre hongrois et son parti ultraconservateur, le Fidesz, qui a une large majorité au Parlement, ont voté la loi dite « Stop Soros », du nom du milliardaire américano-hongrois devenu la bête noire du régime. Cette loi initialement présentée en février a été modifiée après les élections législatives du 8 avril qui ont vu une large victoire pour le parti au gouvernement. Elle prévoit maintenant une criminalisation des personnes qui viendraient en aide aux demandeurs d’asile et aux réfugiés.

      « Un avocat pourrait se trouver condamné à une peine jusqu’à un an d’emprisonnement pour avoir apporté des informations sur la procédure de demande d’asile, par exemple, explique le porte-parole d’Amnesty International Hongrie, Aron Demeter. Le but de cette loi est clairement de viser le personnel des ONG. »

      A lire aussi:Hongrie : soupçons de fraudes électorales autour du clan Orbán

      Le texte prévoit aussi qu’en cas de suspicion d’aide aux demandeurs d’asile, l’Etat pourra interdire à la personne concernée de se rendre dans un rayon de 8 kilomètres autour de la frontière. « La loi est assez vague, dans son état actuel, pour que l’aéroport soit compris dans la définition de frontière, détaille András Lederer du Comité Helsinki hongrois pour la défense des droits de l’Homme, une des ONG visées. Des personnes seulement suspectées de violer cette loi pourraient se trouver interdites de quitter le territoire hongrois. »

      Présenté sous sa nouvelle version le 29 mai, le projet de loi a été soumis à l’étude d’un comité parlementaire, jeudi 14 juin. « C’est incroyable, il n’y a eu absolument aucun débat lancé par l’opposition sur ce texte », reprend András Lederer. Quelques minutes auront suffi pour adopter le texte.
      Acharnement législatif

      Ce dernier texte arrive après un an d’attaques répétées par le Fidesz contre les organisations internationales. Depuis juin 2017, le gouvernement force toutes les organisations qui reçoivent des financements de l’étranger à se déclarer et à inscrire la mention « Financé par une institution étrangère » sur tous leurs documents. Une inscription rendue péjorative par la rhétorique gouvernementale.

      Peu après les élections, en avril, des médias proches de Viktor Orbán ont sorti une liste de soi-disant « mercenaires » de George Soros, qui l’aideraient à mener « son plan pour faire venir des immigrés illégaux en Europe », selon les propos du Premier ministre. Dans cette liste, étaient nommés des universitaires, des journalistes d’opposition et des membres du personnel d’ONG qui aident les demandeurs d’asile et réfugiés.

      Le 12 juin, un ancien parlementaire du parti allié au Fidesz, les Chrétiens-Démocrates, a tenu une conférence de presse devant l’immeuble où se trouvent les locaux d’Amnesty International à Budapest. « Il a collé des affiches sur notre porte, disant que nous promouvons la migration », décrit Aron Demeter. Deux jours plus tard, c’est l’ONG hongroise Menedék d’entraide aux réfugiés qui a fait les frais d’une même action.
      La droite européenne impuissante

      Ces campagnes de discréditations portent leurs fruits. Le 15 mai dernier, la fondation philanthropique Open society de George Soros a annoncé que, sous les pressions du gouvernement, elle quittait ses bureaux européens de Budapest pour déménager à Berlin, en Allemagne. De leur côté, Amnesty International et le Comité Helsinki hongrois assurent qu’ils ne partiront pas du pays, quitte à attaquer cette nouvelle loi devant la Cour de justice de l’Union européenne.

      Aron Demeter comme Andra Lederer appellent la Commission européenne à lancer immédiatement une procédure d’infraction contre cette loi. « Les Etats de l’UE devraient exprimer fortement leur indignation face à cette attaque contre la société civile, l’Etat de droit et le principe de solidarité », déclare le porte-parole d’Amnesty International.

      Jusqu’à présent, les critiques contre le régime de Viktor Orbán ont été mesurées au niveau européen. Le Parti populaire européen (PPE) qui réunit plusieurs partis de centre droit et dont fait partie le Fidesz, a tout de même demandé au Premier ministre hongrois d’attendre les conclusions de la Commission Venise pour la démocratie par le droit du Conseil de l’Europe sur ce projet de loi, qui doivent être publiées vendredi. Le 2 juin, le CDA, parti néerlandais membre du PPE, a adopté une motion pour que le Fidesz soit exclu du groupe européen.

      Ignorant ces menaces, le gouvernement hongrois a voté le texte « Stop Soros » ce mercredi. « Le fait que le projet de loi suive son cours en Hongrie et la publication de l’avis de la Commission de Venise sont des procédures indépendantes, affirme le directeur Presse du groupe PPE au Parlement européen, Pedro Lopez de Pablo. Comme on l’a fait par le passé avec la Hongrie et avec la Pologne, nous allons demander aux gouvernements hongrois de faire tous les changements au projet de loi que la Commission de Venise demande. Si ce n’est pas fait, comme on l’a aussi déjà effectué pour la Pologne, on demandera l’ouverture des procédures prévues dans les traités européens pour atteinte aux principes fondamentaux de l’UE. »

      http://www.liberation.fr/planete/2018/06/20/la-hongrie-criminalise-les-ong-qui-aident-les-demandeurs-d-asile_1659369

    • ‘Hungary is the worst’: Refugees become punching bag under PM Viktor Orban

      A proposed law seeks to criminalise anyone who helps refugees, as atmosphere turns ’toxic’

      Hidden behind an overbearing, protective metal door in the centre of Budapest is the entrance to the Hungarian branch of Amnesty International.

      For Julia Ivan, the director of Amnesty here, the events of recent months have certainly given her reason to feel cautious.

      “The atmosphere towards migrants and those trying to support them has become so toxic here.”

      She pauses, her voice expressing the incredulity she feels.

      A former human rights lawyer, Ms Ivan joined the organisation to advocate for human rights defenders abroad.

      “However, as things in Hungary are changing we are now trying to raise awareness about Hungarian human rights defenders who are being attacked,” Ms Ivan tells The Independent.

      Interns, she says, are too scared to return to the NGO, after a narrative shift when it comes to humanitarian work.

      “The interns that we took on last year to work for us this summer all completed their basic training and orientation.

      “Then we had the “Stop Soros” bill in February and Viktor Orbán’s re-election in April and not one of them will still come to work here this summer.

      “They are all terrified what working for an organisation like Amnesty International will mean for them and their futures – this is in a EU country.”

      In 2018 – despite its rich multicultural history – Hungary has become the most anti-migrant country in Europe.

      Consulting firm Gallup recently devised a Migrant Acceptance Index to measure how accepting populations were on issues such as “an immigrant becoming your neighbour”.

      Hungary recorded the third-worst score in the entire world.

      Hungary’s Prime Minister, Viktor Orbán of the Fidesz party, was re-elected for a fourth term in April’s landslide election win, and relentlessly campaigned to a drumbeat of xenophobic rhetoric – laying the blame for the entirety of Hungary’s woes, from its collapsing education system to widespread political corruption, at the feet of the migranj.

      Mr Orban, who enjoys near messianic levels of popularity, has been labelled the EU’s answer to Vladimir Putin and has referred to all refugees as “Muslim invaders” and migrants trying to reach Hungary as a “poison” that his country does not need.

      Buoyed by the election outcome, Mr Orbán’s government has submitted a new piece of anti-migrant legislation, informally called the “Stop Soros” bill.

      The proposition is named after the American/Hungarian billionaire and civil society donor, George Soros, who Mr Orbán claims is trying to “settle millions from Africa and the Middle East” to disrupt Hungary’s homogeneity.

      Controversially, the bill declares that any NGOs that “sponsor, organise or support the entry or stay of third-country citizens on Hungarian territory” will be viewed as a “national security risk”.

      NGOs will have to obtain permission from Hungary’s interior minister to continue to operate and those breaking the rules to support migrants of any kind have been told they will be fined and shut down.

      Incredibly, their employees could then also face jail time.

      “The constant stoking of hatred by the current government for political gain has led to this latest shameful development, which is blatantly xenophobic and runs counter to European and international human rights standards and values,” Zeid Ra’ad al-Hussein, the United Nations high commissioner for human rights (Unhcr), has said.

      According to the Hungarian Helsinki Committee (HHC), just 1,216 asylum seekers were granted protection in Hungary in 2017.

      In the same year, 325,400 asylum seekers were granted protection in Germany, followed by 40,600 in France, 35,100 in Italy, 34,000 in Austria and 31,200 in Sweden.

      A further 2,880 applications were rejected and recognition rates for those arriving from war zones such as Syria and Iraq even remain low.

      The country also refused to resettle even one refugee from the inundated Italy and Greece as part of the EU’s mandatory quota programme.

      Orbán’s government has implemented a three-pronged strategy to attempt to eradicate the arrival of refugees in Hungary.

      The “keep them out” policy was signposted by the triumphant construction, in June 2015, of a mammoth 175km long, 4m high razor wire fence on the Hungarian-Serbian border.

      This impenetrable barrier was later extended to the Hungarian-Croatian frontier.

      A highly controversial “pushback law” was also introduced, whereby potential refugees caught in the country with no legal documentation could be removed by any means possible to Serbia.

      Medecins Sans Frontieres (MSF), which provides medical treatment to refugees on the Serbian side of the frontier, has recorded hundreds of cases of intentional injuries allegedly perpetrated by Hungarian border patrols during “pushbacks” – a claim that the Hungarian government has denied.

      They include beating injuries, dog bites and irritation from tear gas and pepper sprays.

      Between January 2016 and February 2017, MSF also recorded that just over one in five of these alleged attacks were inflicted on children.

      “This pushback law is completely arbitrary and massively contradicts EU law,” says Gabor Gyulai, director of the HHC.

      “Violence is a clear accompanying phenomenon of the pushback policy.”

      To action asylum requests from those fleeing conflict, the government has set up two transit camps outside the Hungarian border towns of Tompa and Roeszke to house applicants.

      In 2016, 60 refugees were allowed to enter the transit zones per day but the HHC believes this has plunged to a mere one person a day, on average, at each site.

      This tactic is designed to split up entire families for an infinite time period.

      Refugees fortunate to be allowed to cross into Hungary then experience the second carefully calculated prong – “detain them all”.

      Living conditions are “absolutely inhumane”, according to the HHC.

      “We know what is going on there, it is like a military camp where you are guarded everywhere, minimal privacy,” Mr Gabor says.

      “Plus you live in a shipping container and we have a continental climate. In the summer, temperatures can easily reach 40 degrees inside.

      “Many of the adults who arrive are already in poor mental health; they have been tortured or witnessed death.

      “Then they are then stuck in a space a few metres squared in size.

      Although NGOs are offering psychological assistance to the asylum-seekers, they are denied the opportunity to take it.

      “We have an NGO here, the Cordelia Foundation, which can provide specialist psycho-therapeutic assistance to these individuals but they are not allowed to do so by the government.”

      “It is totally senseless and completely inadequate for the vulnerable.”

      The third deterrent strategy deployed is the “withdrawal of integration support”, which occurs if a refugee is granted permanent residency in Hungary.

      Individuals are transferred to a reception centre near the remote Austrian border town of Vámosszabadi.

      They are given 30 days free board and food and then left to fend for themselves, provided with no language courses or labour integration – as occurs in many other European countries.

      Abdul, a young man from Afghanistan, currently resides in the run-down and very decrepit facility in Vámosszabadi.

      Granted asylum in Hungary after an arduous journey via Iran, Turkey and Serbia, Abdul received death threats from the Taliban for working as an English translator for American troops stationed in his home country.

      “I want to scream, I am going crazy,” he says.

      Abdul claims that those staying at the centre have been the victim of beatings from both security personnel and local residents, which is why he would like to use a pseudonym.

      When approached by The Independent for comment, the Hungarian government refused to address the accusations.

      “I have travelled through so many different places, I thought I would drown in the sea, but Hungary is the worst.

      “The people here, they hate us and the conditions here and on the border are not fit for animals.

      “I have seen my friends beaten, refused food, we are treated like inmates here, second class humans, not actual people with needs and hopes.”

      Like others granted refugee status in Hungary, Abdul planned to leave as soon as his reception permit expired and head for Western Europe.

      The Unhcr has now taken the unprecedented step of urging EU states to stop returning asylum seekers to Hungary over fears about their security on arrival.

      “There is no future here unless you are Hungarian,” Abdul adds. “Europe has forgotten us.”

      https://www.independent.co.uk/news/world/europe/hungary-refugees-immigration-viktor-orban-racism-border-fence-a844604

    • La Commission européenne forme un #recours contre la Hongrie devant la #CJUE

      19.07.2018 – Commission européenne - Recours en manquement -
      Migration et asile

      (...)

      MIGRATION ET ASILE : LA COMMISSION FRANCHIT DE NOUVELLES ÉTAPES DANS DES
      PROCÉDURES D'INFRACTION OUVERTES CONTRE LA HONGRIE

      La Commission européenne a décidé aujourd’hui de former un recours
      contre la Hongrie devant la Cour de justice de l’Union européenne pour
      non-conformité de sa législation en matière d’asile et de retour avec
      le droit de l’Union. La Commission a également envoyé aujourd’hui une
      lettre de mise en demeure à la Hongrie concernant une nouvelle
      législation hongroise qui érige en infractions pénales les activités
      de soutien aux demandes d’asile et de séjour et restreint davantage
      encore le droit de demander l’asile. Au sujet de la saisine de la Cour
      pour non-respect de la législation de l’Union en matière d’asile et de
      retour : la Commission a lancé pour la première fois une procédure
      d’infraction contre la Hongrie au sujet de sa législation en matière
      d’asile en décembre 2015. À la suite d’une série d’échanges au
      niveau tant administratif que politique et de l’envoi d’une lettre de
      mise en demeure complémentaire, la Commission a adressé un avis
      motivé à la Hongrie en décembre 2017. Après avoir analysé la
      réponse fournie par les autorités hongroises, la Commission considère
      que la plupart des préoccupations soulevées n’ont toujours pas été
      abordées et a donc à présent décidé de former un recours contre la
      Hongrie devant la Cour de justice de l’Union européenne, la dernière
      étape de la procédure d’infraction. Au sujet de la lettre de mise en
      demeure concernant la nouvelle législation hongroise qui érige en
      infractions pénales les activités de soutien aux demandes d’asile :
      cette nouvelle législation – baptisée « Stop Soros » par les
      autorités hongroises – érige en infraction pénale toute assistance
      offerte par des organisations nationales, internationales et non
      gouvernementales ou par toute personne à des personnes qui souhaitent
      introduire une demande d’asile ou de permis de séjour en Hongrie. Cette
      législation comprend également des mesures qui restreignent les
      libertés individuelles, en empêchant toute personne faisant l’objet
      d’une procédure pénale au titre de cette législation d’approcher les
      zones de transit aux frontières hongroises où les demandeurs d’asile
      sont retenus. Les sanctions vont d’une détention temporaire à une
      peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an et à l’expulsion du
      pays. En outre, la nouvelle législation et une modification
      constitutionnelle ont instauré de nouveaux motifs pour déclarer une
      demande d’asile irrecevable, en limitant le droit d’asile aux seules
      personnes qui arrivent en Hongrie directement depuis un lieu où leur
      vie ou leur liberté sont menacées. La Commission est donc parvenue à
      la conclusion que la Hongrie manque aux obligations qui lui incombent en
      vertu des traités de l’Union, de la législation de l’Union et de la
      charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Les autorités
      hongroises disposent de deux mois pour répondre aux préoccupations
      exprimées par la Commission. La Commission est prête à soutenir les
      autorités hongroises et à les aider à remédier à ce problème. Pour
      de plus amples informations, voir la version intégrale du communiqué
      de presse.

      Lettres de mise en demeure

      MIGRATION LÉGALE : LA COMMISSION INVITE INSTAMMENT LA HONGRIE À METTRE
      EN ŒUVRE CORRECTEMENT LA DIRECTIVE SUR LES RÉSIDENTS DE LONGUE DURÉE

      La Commission a décidé ce jour d’envoyer une lettre de mise en demeure
      à la Hongrie au motif qu’elle exclut les ressortissants de pays tiers
      ayant le statut de résident de longue durée de l’exercice de la
      profession de vétérinaire et ne met donc pas correctement en œuvre la
      directive sur les résidents de longue durée (directive 2003/109/CE du
      Conseil). La directive exige que les ressortissants de pays tiers qui
      résident légalement dans un État membre de l’UE depuis au moins cinq
      ans bénéficient d’un traitement égal à celui des ressortissants
      nationaux dans certains domaines, y compris l’accès aux activités
      salariées et indépendantes. La législation hongroise n’autorise pas
      les ressortissants de pays tiers ayant la qualité de vétérinaire
      professionnel, y compris ceux ayant obtenu leur diplôme en Hongrie, à
      exercer leur profession dans le pays. La Hongrie dispose à présent de
      deux mois pour répondre aux arguments avancés par la Commission.

      MIGRATION LÉGALE : LA COMMISSION DEMANDE À 17 ÉTATS MEMBRES DE METTRE
      EN ŒUVRE LA DIRECTIVE SUR LES ÉTUDIANTS ET LES CHERCHEURS DE PAYS
      TIERS

      La Commission a décidé aujourd’hui d’envoyer des lettres de mise en
      demeure à 17 États membres (AUTRICHE, BELGIQUE, CROATIE, CHYPRE,
      RÉPUBLIQUETCHÈQUE, FINLANDE, FRANCE, GRÈCE, HONGRIE, LETTONIE,
      LITUANIE, LUXEMBOURG, POLOGNE, ROUMANIE, SLOVÉNIE, ESPAGNEET SUÈDE)
      pour défaut de communication de la législation nationale destinée à
      transposer intégralement la directive relative aux conditions
      d’entrée, de séjour et de mobilité sur le territoire de l’Union des
      ressortissants de pays tiers à des fins de recherche, d’études, de
      formation, de volontariat et de programmes d’échange d’élèves ou de
      projets éducatifs et de travail au pair (directive 2016/801). Les
      États membres avaient jusqu’au 23 mai 2018 pour mettre leur
      législation nationale en conformité avec cette directive et en
      informer la Commission. Ils ont à présent deux mois pour transposer
      intégralement la directive en droit national. À défaut, la Commission
      pourrait envisager de leur adresser des avis motivés.

      Source : Commission européenne - Communiqué de presse

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-4522_fr.htm

  • Violences à Gaza : Israël convoque l’ambassadeur de Belgique après le vote de l’ONU
    La DH - belga Publié le lundi 21 mai 2018 à 18h07
    http://www.dhnet.be/actu/monde/violences-a-gaza-israel-convoque-l-ambassadeur-de-belgique-apres-le-vote-de-l-

    Israël a convoqué lundi les ambassadeurs d’Espagne, de Slovénie et de Belgique en réaction au vote de ces pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les événements sanglants à Gaza.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien, la directrice adjointe chargée de l’Europe occidentale a rencontré lundi les ambassadeurs d’Espagne et de Slovénie tandis que l’ambassadeur de Belgique sera reçu mardi.

    • Le Conseil des droits de l’homme décide la création d’une commission d’enquête sur les attaques militaires israéliennes contre les manifestations civiles palestiniennes
      GENEVA (18 mai 2018)
      http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=23107&LangID=F

      (...) Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (29) : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, Émirats Arabes Unis, Équateur, Espagne, Irak, Kirghizistan, Mexique, Népal, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Slovénie, Tunisie et Venezuela.

      Les États suivants ont voté contre (2) : Australie et États-Unis.

      Les États suivants se sont abstenus (14) : Allemagne, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Japon, Kenya, Panama, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovaquie, Suisse et Togo.

      Déclarations concernant le projet de résolution
      (...)
      La Belgique, s’exprimant également au nom de l’Espagne et de la Slovénie, a dit soutenir le projet de résolution et la création d’une commission d’enquête, car à leurs yeux, l’usage de la force contre ces manifestants n’était pas justifié. Les trois délégations saluent la coopération de l’État de Palestine pour parvenir à un texte équilibré, même s’ils regrettent que le texte ne fasse pas mention du droit légitime d’Israël à protéger ses frontières. Les délégations, tout en appuyant le texte, appellent le Hamas et les organisateurs de ces manifestations à faire preuve de plus responsabilité.(...)

  • Belgian authorities admit two-year-old girl was shot after police chase

    Prosecutors confirm child found dead after police opened fire on van carrying refugees was killed by a gunshot wound.

    The authorities in Belgium have admitted that a two-year-old girl who died after police opened fire on a van carrying migrants near #Mons on Thursday was shot in the face.

    Prosecutors had initially denied the account given to the Guardian by relatives of the girl, called #Mawda, suggesting instead that she had been taken ill or died as a result of erratic driving.

    The child was killed after a police patrol followed and intercepted a van containing 26 adults and four children, including Mawda, on a highway near the city of Mons in the early hours of Thursday morning.

    She was travelling with her Kurdish-Iraqi parents and three-year-old brother. A source told the Guardian that police opened fire in an effort to stop the vehicle, which was being driven by alleged people smugglers to a lorry park on the coast. From there, the refugees were to be smuggled onboard lorries destined for the UK.

    However, a source had told the Guardian that police opened fire on the van in an effort to force it to stop. A bullet is alleged to have penetrated the vehicle and hit the girl in the cheek.

    Following the gunfire, it is understood that officers surrounded the vehicle in a 45-minute standoff as they assessed the situation. Upon opening the doors of the van, the child’s mother screamed for help. An ambulance was called and took the child to a Mons hospital, where she was pronounced dead. It is believed, however, that Mawda died at the scene.

    Frédéric Bariseau, a spokesman for the Tournai prosecutor’s office, confirmed on Friday afternoon that Mawda died as a result of a gunshot injury, but said he could not confirm the provenance of the bullet.

    “The autopsy determined that the cause of death was a bullet that entered the cheek,” said Bariseau.

    “I want to be careful about saying that the bullet could be of police origin. We have to assess the evidence.

    “Police have opened an internal investigation to determine the circumstances of the girl’s death.

    In a statement released on Thursday, Bariseau had denied reports that the girl had been shot. “The little girl did not die as a result of police gunfire,” he said, suggesting several possible causes including illness, an accident inside the van caused by the driver’s behaviour, or a blow to the head.

    Jan Jambon, Belgium’s interior minister, wrote on Twitter: “[a] tragic event with dramatic consequences. The investigation is ongoing.”

    A source close to the family told the Guardian: “The family are worried that their daughter’s death will be covered up with no one being held to account. They have been told by the authorities that Mawda will be buried on Tuesday.

    “Her family have been placed in accommodation in Belgium. However, they have been told that they have to decide whether they are seeking asylum in Belgium. They have until tomorrow to make up their minds, failing which they have to leave and might possibly be deported back to Germany, but this is unclear.

    “Either way, authorities have stated that once they have ‘legally settled in a country’ they can claim Mawda’s body and have it transferred.”

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    Zakia Khattabi, co-leader of the Belgian Green party, Mawda’s death was the result of an “increasingly repressive” migration policy. “I want to extend our sympathy to the victim and the victim’s family,” she said. “But after emotion comes anger. We demand that the spotlight is put on this case and that political responsibilities are taken.”

    Belgium’s federal government has been criticised for its increasingly tough stance on migrants. Theo Francken, the country’s immigration minister, said last year that Europe must turn back boats carrying would-be migrants across the Mediterranean.

    “Taking a ticket on a smuggler boat does not give you free entrance into the European continent,” said Francken, a member of the Flemish separatist N-VA, the largest party in the governing coalition.

    Earlier this year, Francken drew criticism for deporting Sudanese migrants, several of whom later said they were tortured after being returned home.


    https://www.theguardian.com/global-development/2018/may/18/belgian-authorities-admit-two-year-old-girl-was-shot-after-police-chase

    #mourir_aux_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe #Belgique #violences_policières #police #Borders_kill

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    –-> #migrerrance

    • Commentaire de Andrea Segre sur FB :

      P.S. altra notizia che è necessario non dare in queste ore. Sapevate che tre giorni fa una bambina curda di 3 anni è stata uccisa dalla polizia belga? Nel senso che le hanno sparato mentre cercava di attraversare una frontiera interna europea, una di quelle che per gli europei è libera, priva di controllo, simbolo della nostra libertà di viaggiare, della nostra convivenza civile e pacifica, quella tra Francia e Belgio. L’hanno colpita in testa ed è morta. Per 24 ore la polizia ha provato a coprire dicendo che aveva sbattuto la testa sul furgone. Poi le hanno trovato una pallottola nel cervello. Domanda: cosa succede se una bambina italiana o belga viene uccisa da un poliziotto di qualsiasi paese africano o musulmano?

    • Grande-Synthe : Mawda, 2 ans, migrante, tuée par balle

      Une course-poursuite entre une camionnette de migrants et la police belge a provoqué, jeudi 16 mai, la mort d’une fillette kurde hébergée dans un camp à Grande-Synthe. L’enfant a été tuée par balle. Après avoir démenti une première fois l’information jeudi, le parquet de Mons a admis vendredi que l’enfant avait été tuée par une balle. Dans le camp de Grande-Synthe où sont réunis plus de 400 exilés, la douleur est vive et les langues se délient quant aux conditions de passage.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/190518/grande-synthe-mawda-2-ans-migrante-tuee-par-balle

    • Belgique : les parents de la fillette tuée après une course poursuite police-migrants veulent une enquête indépendante

      Les parents d’une fillette kurde tuée par balle après une course poursuite police-migrants en Belgique ont réclamé lundi une enquête indépendante sur la mort de leur fille.

      Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Olivier Stein, avocat des parents de la petite Mawda Shawri, âgée de deux ans, a indiqué que ces derniers voulaient une enquête indépendante, éventuellement sous la forme d’une commission parlementaire.

      « Pour la famille de Mawda Shawri, il n’y a aucun doute, c’est un policier qui a tué leur enfant », a dit M. Stein.

      La mère se trouvait avec sa fille juste derrière le conducteur de la camionnette qui transportait 30 migrants kurdes (26 adultes et 4 enfants) pris en chasse dans la nuit de jeudi à vendredi par la police belge, alors qu’ils comptaient se rendre en Grande-Bretagne.

      « Une question de confiance se pose : le récit des parents de l’enfant est totalement différent de celui de la police et du parquet », a déclaré à l’AFP Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme en Belgique.

      « Nous souhaitons les résultats de l’enquête ainsi qu’une arrestation » (du coupable, ndlr), a dit M. Stein.

      « Une fois la camionnette immobilisée, les parents n’ont pas pu aller à l’hôpital avec leur enfant qui avait été touchée par balle », a-t-il ajouté. « Il s’est passé toute une journée avant que les parents n’apprennent que leur enfant était décédée », a-t-il poursuivi.

      Vendredi, le parquet de Mons avait convenu que la fillette avait été tuée par une balle, sans toutefois confirmer qu’elle provenait de l’arme d’un policier.

      Jeudi, il avait d’abord totalement exclu l’hypothèse d’un décès par balle évoquant trois causes possibles : une maladie, un accident lié au comportement du chauffeur de la camionnette -la tête de l’enfant aurait pu par exemple heurter une paroi du véhicule- ou un coup porté à l’enfant.

      Ce décès avait provoqué des remous à Grande-Synthe, près de Dunkerque dans le département français du Nord, la fillette étant membre d’« une famille de migrants actuellement hébergée dans un gymnase de Grande-Synthe », selon la préfecture du Nord.

      Par ailleurs, une rencontre a été organisée lundi matin avec le Premier ministre belge Charles Michel et la famille de la petite kurde décédée, au cours de laquel il a présenté ses condoléances, a indiqué le porte-parole du Premier ministre, Frédéric Cauderlier à l’AFP.

      « Nous ne faisons aucun commentaire sur le contenu des discussions », a-t-il ajouté.


      http://www.liberation.fr/societe/2018/05/21/belgique-les-parents-de-la-fillette-tuee-apres-une-course-poursuite-polic

    • « Balle perdue »

      On sait que pour les réfugiés arrivés en Europe, le parcours est semé d’embûches. Pour Mawda, fillette de 2 ans, ce parcours a été brutalement interrompu vendredi dernier à la hauteur de Mons, en Belgique, d’une balle dans la tête. Pardon, « dans la joue », comme l’expliquait le parquet à la suite du drame, évoquant une « balle perdue » tirée en direction du chauffeur. Qu’importe, le résultat est le même. Mawda se trouvait à bord d’une camionnette qui emmenait une trentaine de Kurdes en France et qui a été poursuivie sur des dizaines de kilomètres par plusieurs voitures de police. Ses parents étaient également à bord mais n’ont pas été autorisés à accompagner leur fille dans l’ambulance et ont été informés de son décès alors qu’ils étaient détenus en cellule.

      La fillette née en Allemagne de parents originaires du Kurdistan irakien a été enterrée hier près de Mons. Triste parcours européen, à la hauteur des tragédies quotidiennes sur notre continent soumis aux accords de Schengen-Dublin. En 2015, le monde s’offusquait du décès du petit Aylan sur une plage de la Méditerranée. Combien d’enfants sont, depuis, morts des suites de la politique migratoire européenne ? Nos frontières tuent, et des centaines de personnes à travers la Belgique ont manifesté mercredi leur indignation, exposant des vêtements d’enfants en signe de deuil. Sur les réseaux sociaux, le mot-clé #Justice4Mawda rassemble les appels à tirer toutes les leçons du drame, à rendre des comptes. Première visée : la rhétorique déshumanisante, dénigrant les réfugiés et les assimilant à des criminels. Face à une camionnette remplie de migrants, les forces de l’ordre se sentent légitimes à ouvrir le feu. Et même sans tirs, des drames surviennent : le 17 avril, quatorze migrants ont été blessés – dont cinq grièvement – dans une course-poursuite avec la police belge, vers Nivelles.

      Le ministre belge de l’Intérieur, le nationaliste Jan Jambon, a pourtant rejeté la faute du décès de Mawda sur les passeurs, déplorant que « le trafic d’êtres humains prospère ». En omettant soigneusement de rappeler que ce trafic prospère d’autant mieux que les barbelés se hérissent. L’« incident » de vendredi s’ajoute aux 636 décès de migrants en mer répertoriés depuis le début de l’année. Justice pour Mawda. Et pour les autres ?

      https://lecourrier.ch/2018/05/23/balle-perdue

    • Et en #Croatie...
      Croatie: 2 enfants migrants blessés par des tirs de la police

      Deux migrants de douze ans, un Afghan et un Irakien, ont été grièvement blessés hier par la police croate qui a ouvert le feu sur le véhicule qui les transportait, a annoncé un porte-parole policier.

      Hier vers 22H00 locales (20H00 GMT), une camionnette a refusé de s’arrêter à un contrôle près de la frontière avec la Bosnie, a raconté à l’AFP Elis Zodan. La police a alors ouvert le feu avant de découvrir que deux enfants avaient été blessés, parmi les 29 migrants qui y étaient embarqués. Ils ont été hospitalisés à Zadar (sud) dans un état grave mais leurs jours ne sont pas en danger.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/05/31/97001-20180531FILWWW00132-croatie-2-migrants-mineurs-blesses-par-des-tirs-d

      cc @isskein

    • Mawda : #symbole d’une politique anti-migrants

      Dans « À l’air libre », retour sur la mort de Mawda, une fillette kurde de 2 ans tuée par la police belge en 2018, illustration de la tragédie des migrants en Europe. Également au sommaire : les violences sexuelles dans l’industrie du porno et les 10 ans de la révolution tunisienne.

      https://www.youtube.com/watch?v=HyLmB7GF6ik&feature=emb_logo

      https://www.mediapart.fr/journal/france/171220/mawda-symbole-d-une-politique-anti-migrants

    • Mawda, 2 ans, tuée par la police

      La nuit du 17 mai 2018, la police belge prend en chasse une camionnette de migrants traversant le pays : un policier tire, une enfant kurde de 2 ans meurt d’une balle dans la tête. Deux ans et demi plus tard, le verdict du procès tombe. L’affaire du meurtre de la petite Mawda illustre bien des aspects des politiques migratoires et sécuritaires actuelles. En Belgique, les faits de violence policière ne cessent de faire parler d’eux — ils sont devenus hebdomadaires. Face à quoi, les protestations populaires se développent. Le 8 mars dernier, une femme noire, après avoir voulu porter assistance à une personne ayant fait un malaise dans la rue, a été violemment plaquée au sol par la police liégeoise, provoquant une nouvelle fois des émeutes. Un récit du verdict.

      11 h 17, gare de Bruxelles-Central, train en direction de Mons. Nous sommes le 12 février 2021, jour de verdict pour le procès relatif à l’affaire Mawda. Un froid polaire règne sur le pays ; la neige tombée il y a cinq jours ne fond pas. La température indique ‑7 °C. La presse nationale a jugé bon de sortir, ce matin-là, l’information sur la régularisation définitive des parents de Mawda : le fait date pourtant de décembre dernier. La dépêche est publiée dès 5 heures, comme une actualité brûlante, une info de dernière minute. De mauvaise augure. Je retrouve dans le train trois des avocates de la famille de Mawda, ainsi qu’une quinzaine d’activistes du comité de soutien.

      13 h 10. La juge déclare l’audience ouverte. Nous sommes dans la salle aux pas perdus, où un écran a été installé pour que la trentaine de personnes que nous sommes — ayant été autorisées à entrer dans l’enceinte du tribunal — puissions suivre le verdict. Seules dix personnes ont pu accéder à la grande salle d’audience. On y aperçoit Shamden et Prhst Shawri, les parents de Mawda, assis légèrement en hauteur derrière les quatre avocats qui les représentent. Face à eux, sur l’autre flanc de la salle, les deux hommes irakiens accusés pour l’un d’être le chauffeur du véhicule pris en course par la police et pour l’autre le passeur. Deux hommes forcés sur les routes de l’exil qui contestent ces accusations, avançant qu’ils ont été choisis au hasard des occupants de la camionnette. Cette nuit-là, ils étaient en tout 26. Au centre de la salle, en hauteur, les trois juges. En bas, face à eux, dos à la salle, le policier qui a tiré le coup de feu.

      7 mai 2018.

      Lamine Bangoura voit arriver à son domicile huissier et police, pour un arriéré de loyer de 1 500 euros. Comme il refuse d’être expulsé de chez lui, des patrouilles de renfort sont appelées : leurs véhicules, nombreux, bloquent la rue en bas de l’immeuble. Très vite ce sont huit policiers qui entrent, lui menottent pieds et mains et s’en vont pratiquer un plaquage ventral meurtrier, à quatre sur son torse, sous prétexte qu’ils se seraient sentis en danger. Depuis ces déclarations de la police, faites plus d’un mois après les événements, des images circulent sur les réseaux. On y entend Lamine pousser des cris rauques, glaçants : il étouffe. À l’arrivée de l’ambulance, il est déjà trop tard. Cela fait trois ans, et son corps est toujours à la morgue. La première année, il était retenu par ordre du juge, le temps de l’enquête, qui a fini par prononcer un non-lieu. Il n’y aurait pas de charges suffisantes pour ouvrir un procès1. Une somme de 8 000 euros avait alors été exigée de la famille afin de récupérer le corps de leur fils, somme impossible à rassembler. La facture s’élève aujourd’hui à 30 000 euros. Lamine n’a toujours pas été enterré et la famille Bangoura poursuit son combat.

      Avant de démarrer la lecture des 50 pages du prononcé, la juge annonce : « Ce tribunal constate que les conseils des parties civiles ont largement plaidé lors du procès et dans les conclusions sur le traitement inhumain et dégradant qu’ont subi les victimes. » Les parents et le frère de Mawda, alors âgé de 4 ans, avaient été empêchés de monter dans l’ambulance qui allait amener la petite fille — elle mourra avant d’arriver aux urgences. Ils ont été humiliés et détenus. « Aussi légitimes que les interrogations des parties civiles puissent être, il n’appartient pas à ce tribunal de se prononcer sur des éléments qui dépassent largement le cadre de sa saisine […] et qui ne concernent que le comportement des trois prévenus lors de la course poursuite du 17 mai 2018. »

      Les avocats de la famille avaient dès le départ dénoncé l’atomisation absurde d’une affaire hautement politique vers diverses juridictions, empêchant également toute enquête sur les responsabilités des politiques migratoires actuelles, tout comme sur les nombreux mensonges policiers et judiciaires qui ont marqué les heures et jours suivants les événements. Parmi ceux-là : rumeurs propagées sur l’utilisation d’un enfant bélier, enfant jeté par la camionnette, succession de versions contradictoires et mensongères du parquet aux médias, première analyse d’un médecin légiste qui réfute la cause de la mort par balle, etc2. Un seul journaliste de grande antenne a relevé la dignité d’une profession, ayant fait une enquête approfondie et édifiante sur les faits et la succession des mensonges officiels.

      Août 2019.

      Mehdi Bouda est percuté en plein centre ville, sur un passage piéton, par un véhicule de police roulant à plus de 98 km/h. Ce n’est que le lendemain que la famille sera avertie de la mort de ce jeune de 17 ans, par des agents de police venus à sa porte lui présenter la photo de son corps ensanglanté, sans égard, sans aucune explication. Quelques heures plus tôt, un ancien voisin, sollicité par un journaliste sur le sujet, avait appelé la famille, sans que cette dernière ne comprenne de quoi il s’agissait. Car la presse ne manquera pas de relayer aussitôt les communiqués de police, avec son lot de discours, devenus classiques. Ici, une parmi tant d’autres : « un jeune dealer qui aurait couru en voyant la police arriver ». C’est par elle-même, au travers de ses recherches pour comprendre les faits, que la famille découvrira que c’est un véhicule de police qui a fauché leur fils. Son grand frère Ayoub et tous les proches de Mehdi poursuivent leur combat pour la vérité, la justice et la dignité.

      Les présumés chauffeur et passeur écoutent la traduction — à travers des casques, le visage caché par des masques — de la longue et détaillée lecture chronologique de la course-poursuite. Seul le regard de l’un est rendu visible par l’angle choisi par une caméra qui s’attarde longuement sur eux : l’épuisement s’y lit. Le visage du policier, lui, ne sera jamais filmé. Les deux hommes contestent ces accusations. Voici deux ans et demi qu’ils sont en prison. Pour une même nuit de faits, ils subiront deux procès. L’un à Mons, pour « entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort » et « rébellion » ; l’autre à Liège, pour « trafic d’êtres humains ». Deux procès pour une même affaire.

      La juge poursuit sa lecture. Arrive le moment de l’impact. On entend qu’il est 2 heures du matin passées de quelques minutes, lorsque « la vitre sur le côté [conducteur] de la camionnette explose », que la camionnette quitte l’autoroute et s’arrête sur un parking deux minutes plus tard, qu’un appel au secours est lancé… Dans la salle, la caméra se tourne vers les les parents et filme les larmes de la mère. Elle n’a pas le casque de traduction sur les oreilles. S’ensuit tout un détail des communications radio sur l’usage fait d’une arme ; le médecin légiste qui, vers 4 heures du matin, assure que la mort n’est pas due à un tir d’arme à feu. Pendant sa lecture de l’état du corps de l’enfant établi dans le rapport de la police, la juge regarde, comme soucieuse, les parents. Une des avocates est allée s’installer à côté de la mère ; elle lui parle. Le père est tourné vers l’interprète assis juste à sa gauche et l’écoute attentivement.

      L’écrasante majorité du récit des « faits établis » provient des sources policières : les nombreuses communications radio, les analyses techniques de leur matériel, les rapports établis au moment des faits, sur le parking de cette aire d’autoroute ou à l’hôpital. La famille, elle, n’a que sa parole, recueillie lors d’interrogatoires et d’auditions. À peine quelques secondes du déroulé des faits sont passées dans le récit chronologique. Nous entendons à présent la version des parents. Alors que sont reprises les déclarations du père, qui confirment celles de la mère — jamais, tout au long de la course-poursuite, elle n’a perdu l’enfant de ses bras —, cette dernière quitte la salle. Elle gagne celle aux pas perdus pour s’occuper un moment de son troisième enfant, gardé par des personnes du comité de soutien : un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de 2 ans et dont les traits ressemblent fortement à ceux de Mawda.

      10 avril 2020.

      La police prend en chasse deux jeunes pour « non respect des règles de distanciation sociale ». Nous sommes à Anderlecht, commune où les actes policiers violents et racistes font régulièrement la chronique. Adil est sur son scooter, il prend la fuite. Passant par des zones où le véhicule de police ne peut le suivre, les agents à son bord appellent des renforts. Quelques minutes plus tard, alors qu’Adil roule et est presque arrivé chez lui, il est percuté de plein fouet par un autre véhicule de police qui vient le coincer, d’en face, roulant à 70 km/h. Son corps est projeté à 20 mètres de là. Adil meurt. Aucune trace de freinage ne sera trouvée sur le sol, indiquant que la voiture lui a bien foncé dessus. Alors que le Comité Justice pour Adil et ses proches attendent qu’une enquête et un procès public se tiennent, le Parquet demande, via les médias, qu’un non-lieu soit déclaré. Le combat continue.

      Les différents services de police à l’œuvre ce jour-là auraient eu des problèmes de communication, influençant ainsi le déroulé des événements. Pourquoi la course-poursuite a‑t-elle même démarré ? Pourquoi un tel dispositif policier est-il déployé pour prendre en chasse un véhicule avec des migrants à son bord, dont des enfants, sur plus de 70 kilomètres, au milieu de la nuit ? La police belge demande à la police française — dont la frontière approche — de « dresser un barrage profond ». La frontière, voici donc la raison ?

      14 h 50. Le Tribunal retient que le tir du policier a tué l’enfant parce que la camionnette aurait voulu percuter le véhicule de police, ce qui aurait dévié ce dernier dans sa tentative d’éviter le choc. Pas le fait qu’il tenait une arme, bras tendu, vers une camionnette emplie de 26 personnes, sans aucun doute en panique après des kilomètres de course-poursuite. Une arme braquée à hauteur de l’avant du véhicule, à la vue du conducteur de cette nuit-là. « Tous les éléments du dossier permettent de déterminer avec certitude que… »

      9 janvier 2021.

      La ville vit sous un couvre-feu qui démarre à 22 heures. Ibrahima filme une intervention policière qu’il croise sur son chemin. La police le voit et lui intime d’arrêter, en se dirigeant vers lui. Il part. Une course-poursuite s’ensuit, jusqu’à ce qu’il soit intercepté. Il est presque 19 heures. Ibrahima meurt à 20 h 22, au commissariat de police. La cause ? « Un malaise ». Les policiers se rendront au domicile familial pour annoncer le décès de ce fils, à 2 h 30 du matin. Ils diront à la famille qu’ils l’avaient arrêté pour non respect du couvre-feu, alors que sa mort est déclarée bien avant celui-ci. Un rassemblement pour réclamer justice et vérité se tient le 13 janvier 2021. Il se retrouvera face à un dispositif policier de très grande envergure. C’est l’étincelle. Plus d’une centaine d’arrestations administratives, des jeunes arrêtés tout au long de la nuit, mis à genou et maintenus mains derrière la tête, comme nous le relatera une voisine ayant suivi ces scènes depuis sa fenêtre.

      14 h 52. La seconde juge prend la parole. Cette fois, lecture est faite de l’autre aspect du jour : « entrave méchante à la circulation » — l’accusation envers le présumé chauffeur dans la salle. « Méchante veut dire être conscient de la prise de danger », peu importe l’intention. Il est accusé d’avoir rendu la circulation dangereuse, de par sa « conduite intempestive », et d’avoir commis « de graves infractions au code de la route » pouvant créer un accident3. La caméra est fixe sur les deux hommes irakiens, le même regard de l’un, la même concentration sérieuse de l’autre.

      15 h 22. La juge interrompt sa lecture et réagit, disant qu’elle ne laissera pas cela se produire dans sa salle d’audience. Que se passe-t-il ? Le présumé chauffeur parle, il refuse de s’arrêter. On ne l’entend pas d’ici, il n’a pas de micro. Seule nous parvient la voix de la juge. « Je comprends que cela soit difficile pour vous mais vous avez pu parler pendant le procès, maintenant ce n’est plus le temps de parler. Vous devez écouter le verdict de ce tribunal. » L’homme ne semble pas s’arrêter pour autant. Des applaudissements de soutien éclatent de la salle aux pas perdus. Cet homme a déjà été interrompu lors des jours d’audience de novembre et décembre, alors qu’il relatait son histoire, les raisons qui l’avaient poussé à fuir son pays, les conditions dans lesquelles tout s’était déroulé. Une pause avait alors été décidée, lui coupant la parole. Il n’avait pas repris après la pause. Aujourd’hui aussi, la juge interrompt la séance.

      Le 24 janvier 2021 se tient un rassemblement à Bruxelles : « Stop à la justice de classe, stop à la justice raciste ». Initialement prévu le 5 décembre 2020, il avait été interdit. Plus encore, un arrêté officiel du bourgmestre de la ville avait été placardé devant le Palais de Justice, aux relents de chasse aux sorcières, calomniant, amalgamant pêle-mêle tous les collectifs organisateurs et allant jusqu’à attaquer nommément des militants. Pas plus autorisé ce jour de janvier, de nombreuses familles de victimes et de Comité Vérité et Justice annuleront, à contre-cœur, leur présence. Alors qu’un rassemblement de 150 personnes et d’une heure était dit toléré par la police au pied du Monts des Arts, un dispositif massif encercle rapidement les personnes présentes. Ce jour-là, alors que la presse officielle parle de 150 manifestants, la police procédera à l’arrestation de plus de 230 personnes, dont 86 mineurs, prises dans les mailles de cette nasse géante et aveugle aux abords de la gare centrale, en plein centre ville, lieu hautement fréquenté en fin de semaine. Dès le lendemain, des témoignages révèleront des séances d’humiliation, de brutalité et de violence collective dans la caserne où ont été parquées toutes les personnes arrêtées. Le bourgmestre de la ville, questionné sur les faits, défendra sa police. L’affaire, malgré son ampleur et sa gravité, n’aura fait que peu de bruit ; plusieurs actions collectives se préparent, dont une plainte de parents de mineurs arrêtés. Chose rare : même un syndicat policier dénonce les brutalités policières commises ce jour.

      15 h 37. La séance reprend. Quand il lui sera demandé s’il souhaite encore parler, l’homme accusé d’être le chauffeur répondra que non.

      Verdict. Le policier est reconnu coupable d’homicide involontaire et est condamné à 1 an de prison avec sursis et une amende de 400 euros. L’homme désigné comme étant le chauffeur est reconnu coupable d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et condamné à 4 ans de prison ferme4. Le troisième prévenu est acquitté — dans ce procès seulement, car celui de Liège est toujours en cours. En dépit des demandes de son avocat, il ne sera pas libéré non plus.

      Une commission d’enquête parlementaire, demandée par certaines voix pour mettre à jour les responsabilités politiques en jeu, aura-t-elle finalement lieu ?

      Le 10 mars, on apprend que le policier a décidé de faire appel de cette décision de justice.

      https://www.revue-ballast.fr/mawda-2-ans-tuee-par-la-police

  • Congé parental : la France à la manoeuvre pour bloquer une directive européenne favorable à l’égalité femmes-hommes
    https://www.marianne.net/societe/conge-parental-la-france-la-manoeuvre-pour-bloquer-une-directive-europeenn

    Un projet de directive européenne ambitionne d’élargir le cadre des congés parentaux dans tous les pays membres pour « équilibrer » l’utilisation qui en est faite entre les femmes et les hommes. Sauf qu’elle pourrait ne jamais s’appliquer, la France s’y opposant aux côtés de la Hongrie et de l’Autriche.

    Emmanuel Macron avait décrété l’égalité femme-homme « grande cause » de son quinquennat. A peine un an après son élection comme président de la République, ces bonnes intentions commencent (déjà) à s’écorner. Alors qu’un projet de directive européenne vise à équilibrer le recours aux congés parentaux entre les hommes et les femmes dans toute l’Union européenne (UE), la France s’y oppose et pourrait faire échouer son adoption. « J’en approuve le principe, précisait pourtant le chef de l’Etat, de passage au Parlement européen le 18 avril. Mais les modalités ont un coût qui est potentiellement explosif » pour le système social français.
    Trois types de congés pour toute l’UE

    Ce projet de directive dite « d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle » devait être un des éléments du futur « socle des droits sociaux » minimums communs à tous les pays membres. Face au reproche d’une Europe loin d’être assez « sociale », les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE avaient approuvé toute une série de mesures provenant de la Commission européenne « pour l’égalité » au mois de novembre 2017 à Göteborg (Suède). Trois types de congés devaient être imposés sur tout le territoire. D’abord, un congé paternité de dix jours à la naissance de l’enfant, ce dont la France dispose déjà. Ensuite, un congé parental de quatre mois pour chaque parent, indemnisé sur la base de l’arrêt maladie par les Etats (un couple pourrait ainsi disposer de 8 mois au maximum, à condition que chacun prenne bien 4 mois). Et, enfin, un droit à cinq jours de congé par an pour tout parent ayant à « s’occuper de proches gravement malades ou en situation de dépendance ».

    Pour de nombreux pays européens, ces mesures apparaîtraient comme quasiment révolutionnaires. En Allemagne, en Croatie, en Slovaquie ou en République Tchèque, par exemple, le congé paternité n’existe tout simplement pas. En France aussi, cette directive apporterait quelques avancées sociales en ce qui concerne l’indemnisation des congés parentaux. Aujourd’hui, une fois le congé maternité passé (10 semaines après l’accouchement) ou paternité (11 jours), les parents ont la possibilité de prendre un congé parental pendant un an. Le problème, c’est qu’il n’est que très faiblement indemnisé. En bénéficiant de l’allocation PreParE (prestation partagée d’éducation de l’enfant), ils ne reçoivent que 396,01 euros par mois. Mais si cette directive était adoptée, l’indemnisation mensuelle serait indexée sur la base d’indemnisation des arrêts maladie pendant les quatre premiers mois. Ainsi, le parent recevrait chaque jour, par l’Etat, 50% de son salaire journalier. Soit une indemnité de pratiquement 900 euros pour un salarié touchant habituellement 2.000 euros par mois par exemple. Un coût « insoutenable » pour les caisses françaises selon Emmanuel Macron.

    Un congé parental plus attrayant = moins d’enfants en crèche

    « Faux ! », répond Yann Serieyx, représentant de l’Union nationale des associations familiales françaises (Unaf), auprès de Marianne. Avec 48 autres associations, l’Unaf a adressé une lettre ouverte au président. Ils le prient de rendre possibles ces « avancées sociales » pour « des millions de familles européennes », pour un coût qu’il estime « limité, voire nul » pour les finances françaises. « Si le congé parental est plus attrayant, davantage de pères le prendront et cela libérera des places en crèche. Aujourd’hui, chaque enfant en crèche coûte à l’Etat près de 1.700 euros. C’est considérable », nous explique-t-il.

    Soutenir cette directive, c’est soutenir l’idée que l’éducation d’un enfant se porte à deux.
    Edouard Martin, député européen PSE

    Mais surtout, pour Yann Serieyx, cette directive amènerait la France sur le chemin d’une égalité entre les sexes face aux tâches domestiques. « Une mesure comme celle-ci permettrait la bi-activité des couples. Les deux parents pourraient se permettre de se relayer auprès de l’enfant avant de reprendre leur activité sans de trop grandes pertes d’argent. Cela ne peut qu’améliorer le taux d’activité des femmes après une grossesse », détaille-t-il. Selon une étude menée par l’OCDE en 2016, les hommes ne représentent que 4% des parents qui prennent un congé parental…

    « Soutenir cette directive, c’est soutenir l’idée que l’éducation d’un enfant se porte à deux, à égalité, et ceci quel que soit le sexe des parents », souligne le député européen Edouard Martin (PSE), membre de la commission « Droits de la femme et égalité des genres » au Parlement européen, pour Marianne. Même s’il est un élu français, il a été le premier surpris de la position de son pays sur ce dossier... et de sa stratégie. « La France a coordonné un blocage en réunissant autour d’elle quatorze pays. Si la situation reste telle qu’elle est, le texte ne sera pas examiné au Conseil le 25 mai comme cela était prévu, minorité de blocage oblige », précise-t-il.

    La France a coordonné un blocage en réunissant 14 pays.
    Edouard Martin, député européen PSE

    Mains dans la main avec l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie

    Et les visages des amis de circonstance de Paris ont de quoi surprendre. On y retrouve l’Autriche, dont le gouvernement est composé de ministres d’extrême droite, la Hongrie de Victor Orban, qui s’est distinguée par la récente distribution de manuels scolaires officiels expliquant que « les femmes sont bonnes pour la cuisine, leur rôle c’est de s’occuper de la maison et de faire des enfants », comme l’a signalé L’Obs. Puis toute une bardée d’autres pays de l’est (Croatie, Lettonie, Roumanie, Slovaquie), peu connus pour leurs politiques sociales, et quelques voisins plus proches comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, par exemple.

    Une situation qui étonne. D’autant qu’en janvier dernier, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, disait étudier « toutes les possibilités d’allongement (du congé paternité), mais aussi de meilleures rémunérations ». Contacté, le secrétariat d’Etat n’a pas donné suite à nos sollicitations. Mais déjà à l’époque, elle précisait : « Il ne s’agit pas de dire oui pour faire plaisir à l’opinion ou d’aller vers un totem sans savoir comment le financer. » Tout est là : le budget d’abord, les droits ensuite.
    Article mis à jourLe 03.05.2018 à 08h16

    Invitée de la matinale de France Inter ce jeudi 3 mai, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a soutenu le fait que « la France ne soutient pas, en l’état, cette directive ». Elle argue : « Ce qu’on observe dans certains pays européens latins, c’est que quand on a des politiques familiales dites obligatoires, elles ont l’effet inverse », citant alors la réforme du congé parental de 2014 en France qui portait sa durée de six mois maximum à un an, à condition que les deux parents le prennent. Une mesure qui n’a eu aucun effet selon elle sur les pères, et même plutôt un effet dissuasif du fait de son caractère obligatoire. Une comparaison qui atteint très vite ses limites puisque la directive européenne de 2018 n’entend pas obliger les pères à prendre ces 4 mois de congé parental. Elle vise simplement à les motiver davantage à cesser leur activité grâce à une meilleure indemnisation...

  • Soutien aux réfugiés en #Grèce : octroi d’une #aide_d'urgence de 180 millions d’euros

    La Commission européenne a annoncé aujourd’hui l’octroi d’un nouveau #financement de 180 millions d’euros pour des projets d’aide en Grèce, visant notamment à étendre le programme phare d’« #aide_d'urgence_à_l'intégration_à_l'hébergement » (#ESTIA) destiné à aider les réfugiés à trouver un #logement en zone urbaine et à l’extérieur des camps ainsi qu’à leur fournir une aide régulière en espèces.

    Ce financement intervient alors que le commissaire chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, Christos Stylianides, rencontrait aujourd’hui le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, à Athènes.

    Le programme ESTIA, lancé en juillet 2017 avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), est la plus grande opération d’aide menée par l’UE dans le pays, en cohérence avec la politique du gouvernement grec visant à sortir les réfugiés des camps. Jusqu’à présent, il a permis de créer plus de 23 000 places d’hébergement urbain et de mettre en place un système d’assistance pécuniaire en espèces pour plus de 41 000 réfugiés et demandeurs d’asile.

    « Les programmes humanitaires que nous avons déployés en Grèce en faveur des réfugiés témoignent clairement de la solidarité européenne. Nous restons fermement déterminés à aider les réfugiés en Grèce à mener une vie plus sûre, plus normale et plus digne ainsi qu’à faciliter leur intégration dans l’économie locale et dans la société. Grâce à notre programme ESTIA, nous parvenons à améliorer concrètement la vie des gens. Je souhaite tout particulièrement rendre hommage aux citoyens et aux maires grecs qui ont accueilli des réfugiés dans leur municipalité en leur manifestant une grande attention et de l’empathie » a déclaré M. Christos Stylianides, commissaire chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises.

    Six autres contrats ont été signés avec le Conseil danois pour les réfugiés, l’Arbeiter-Samariter-Bund, Médecins du Monde, la Croix-Rouge espagnole ainsi que les ONG grecques METAdrasi et Smile of the Child, pour répondre aux besoins humanitaires urgents en Grèce, notamment en matière d’abris, de soins de santé primaires, d’aide psychosociale, d’amélioration des conditions d’hygiène, d’éducation informelle et de services d’interprétation pour les soins de santé et la protection.

    Constituée de divers financements, l’aide globale mise à la disposition de la Grèce par la Commission européenne pour l’aider à gérer la situation humanitaire, la migration et les frontières extérieures dépasse 1,5 milliard d’euros.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-2604_fr.htm
    #Europe #UE #EU #aide #hébergement #aide_financière

    • Migration : Commission steps up emergency assistance to Spain and Greece

      The European Commission has awarded an additional €45.6 million in emergency assistance to support Spain and Greece respond to the migratory challenges they face.

      In view of increased arrivals, Spain will receive €25.6 million to improve the reception capacity for arrivals at its southern coast and in Ceuta and Melilla as well as to help increase returns. Another €20 million has been awarded to the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) to improve reception conditions in Greece, notably on the island of Lesvos.

      Dimitris Avramopoulos, Commissioner for Migration, Home Affairs and Citizenship said: “The Commission continues to deliver on its commitment to support Member States under pressure. Spain has seen arrival figures increase during the past year and we need to step up our support to help manage the numbers and return those who have no right to stay. And while the EU-Turkey Statement has greatly contributed to lowering the number of arrivals in Greece, the country is still facing significant migratory pressure, in particular on the islands. Over €1 billion has now been awarded in emergency assistance to help Member States manage migration.”

      With the new funding decisions an important milestone has been reached: In total, the Commission has now mobilised over €1 billion in emergency assistance to help manage migration under the current financial framework (2014-2020) – support that has gone to the Member States most affected such as Italy, Greece, Bulgaria, Croatia, Germany, Sweden and now also Spain.

      Spain

      €24.8 million has been awarded to the Ministry of Employment and Social Security and the Spanish Red Cross for a project aimed at providing healthcare, food, and shelter to migrants arriving on the southern coast of Spain and in Ceuta and Melilla.
      A further €720,000 has been awarded to the Ministry of Interior to help improve the quality of return facilities and infrastructure for return transfers.

      The emergency funding awarded to Spain comes on top of €692 million allocated to Spain for migration, border and security management under national programmes for the period 2014-2020.

      Greece

      The additional €20 million awarded to the UNHCR will be used to help manage the reception facilities in the island of Lesvos, support local community projects and provide further emergency accommodation on the islands.
      It will also go towards stepping up measures for the protection of children, non-formal education and to prevent sexual and gender-based violence.

      This funding decision comes on top of more than €1.6 billion of funding support awarded by the Commission since 2015 to address migration challenges in Greece.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-4342_en.htm
      #Espagne

    • Migration: Commission increases emergency assistance for Spain to €30 million [Updated on 3/8/2018 at 13:01]

      Yesterday, the Commission awarded an additional €3 million in emergency assistance under the #Internal_Security_Fund (#ISF) to support Spain in responding to the recent migratory pressure. The assistance will mainly support the costs linked to the deployment of extra staff from the Guardia Civil to the southern borders of Spain. This support brings to €30 million the emergency funding awarded to Spain since July to help the country address migratory challenges. This financial assistance comes on top of €691.7 million allocated to Spain under the Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF) and the Internal Security Fund (ISF) national programme 2014-2020. (For more information: Natasha Bertaud – Tel.: +32 229 67456; Katarzyna Kolanko – Tel.: +32 299 63444)

      http://europa.eu/rapid/press-release_MEX-18-4834_en.htm

    • Avramopoulos in Spain to announce further EU support to tackle migration

      As Commissioner Dimitris Avramopoulos headed to Madrid, the European Commission announced Friday (3 August) a further €3 million in emergency aid to support Spanish border guards in curbing irregular migration.

      The new cash comes from the Internal Security Fund and aims to help cover the costs linked to the deployment of extra staff in the southern borders of Spain.

      In July this year, the EU executive awarded €24.8 million to the Ministry of Employment and Social Security and the Spanish Red Cross to enhance reception capabilities, health assistance, food and shelter for migrants arriving through the Western Mediterranean route.

      A further €720,000 went to the Ministry of Interior to help improve the quality of return and transfer facilities in the south of Spain, Ceuta and Melilla.

      This financial assistance comes on top of €691.7 million allocated to Spain under the Asylum, Migration and Integration Fund and the Internal Security Fund since 2014.

      https://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/avramopoulos-in-spain-to-announce-further-eu-support-to-tackle-migration/?_ga=2.232982942.1049233813.1533558974-1514184901.1489527159

    • Migration : Commission provides €24.1 million to the International Organisation for Migration to provide support, help and education for migrant children in Greece

      The European Commission has awarded €24.1 million in emergency assistance under the Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF) to support Greece in responding to migratory challenges. The International Organisation for Migration (IOM) will receive the funding to help ensure that migrant children can be immediately placed in a protective environment and receive education. It will notably support child-adequate accommodation, medical and psychological support, interpretation and cultural mediation as well as food provision for up to 1,200 unaccompanied minors in the Greek islands and in the mainland and facilitate formal education by providing transport and school kits. In addition, the funding will help assist migrants registered for assisted voluntary return and reintegration programmes. Today’s funding decision comes on top of more than €1.6 billion of funding support awarded by the Commission since 2015 to address migration challenges in Greece. Under the Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF) and the Internal Security Fund (ISF), Greece has now been awarded €482.2 million in emergency funding, in addition to €561 million already awarded under these funds for the Greek national programme 2014-2020.

      v. aussi :


      https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files/what-we-do/policies/european-agenda-migration/20181010_managing-migration-eu-financial-support-to-greece_en.pdf

    • EC provides 43.7 million euros to increase migrant reception capacity in mainland Greece

      The European Commission has awarded an additional 43.7 million euros in emergency assistance to the International Organization for Migration (#IOM) to support Greece in responding to migratory challenges, the EU’s executive body said Wednesday.

      The grant, which comes from the Asylum, Migration and Integration Fund, is designed to support the provision of emergency shelter for up to 6,000 asylum seekers and refugees by rapidly establishing places in temporary accommodation facilities, the Commission said.

      “The funding aims to provide dignified accommodation as well as basic assistance and protection services to the most vulnerable migrants in Greece, especially in view of the upcoming winter months and the need to decongest reception facilities on the Greek islands,” it said.

      The Commission has awarded more than 1.6 billion euros in funding since 2015 to address migratory challenges in Greece.

      http://www.ekathimerini.com/234665/article/ekathimerini/news/ec-provides-437-million-euros-to-increase-migrant-reception-capacity-i
      #OIM

    • Migration et #frontières : la Commission octroie 305 millions d’euros supplémentaires aux États membres sous pression

      Cette semaine, la Commission européenne a débloqué une enveloppe supplémentaire de 305 millions d’euros d’aide d’urgence afin de soutenir la #Grèce, l’#Italie, #Chypre et la #Croatie dans le domaine de la gestion des migrations et des frontières.

      Ces moyens financiers soutiendront les efforts déployés pour accroître les capacités d’#accueil, protéger les victimes de la traite des êtres humains et renforcer les capacités de surveillance et de #gestion_des_frontières.

      M. Dimitris Avramopoulos, commissaire pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté, a déclaré à cette occasion : « La Commission est résolue à continuer de soutenir les États membres soumis à une #pression_migratoire. Les 305 millions d’euros supplémentaires attribués cette semaine à plusieurs pays permettront de répondre à des besoins urgents, en faisant en sorte que les nouveaux migrants arrivés dans ces pays soient hébergés convenablement et reçoivent de la #nourriture et de l’#eau, que la #sûreté et la #sécurité des personnes les plus vulnérables soient garanties et que les #contrôles_aux_frontières soient renforcés, si nécessaire. »

      Ce #financement_d'urgence, qui sera accordé au titre du Fonds « Asile, migration et intégration » (#AMIF) et du #Fonds_pour_la_sécurité_intérieure (#FSI) de la Commission, constitue une partie des 10,8 milliards d’euros déjà mobilisés par la Commission en faveur de la gestion des migrations et des frontières et de la sécurité intérieure pour la période 2014-2020.

      Grèce

      La Commission débloque 289 millions d’euros pour soutenir la gestion des migrations en Grèce. Cette enveloppe sera répartie comme suit :

      Hébergements locatifs et allocations : 190 millions d’euros seront versés au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (#HCR) pour permettre la poursuite du programme #ESTIA (#aide_d'urgence_à_l'intégration_et_à_l'hébergement). Ce programme fournit des #logements en location permettant d’accueillir jusqu’à 25 000 demandeurs d’asile et réfugiés et distribue des #allocations mensuelles en espèces pour un maximum de 70 000 personnes. Le HCR recevra également un autre montant de 5 millions d’euros afin d’augmenter encore la capacité d’#accueil dans les nouveaux #centres_d'accueil ouverts en Grèce continentale, en mettant à disposition et en distribuant 400 conteneurs préfabriqués.
      Conditions d’accueil : 61 millions d’euros iront à l’Organisation internationale pour les migrations (#OIM) et au Fonds international de secours à l’enfance des Nations unies (#UNICEF), pour permettre la poursuite des programmes d’appui sur le terrain dans les centres d’accueil en Grèce continentale. Ces programmes englobent l’#accès_aux_soins de santé et à l’#éducation non formelle, la création de zones de sécurité spécifiques pour les #mineurs_non_accompagnés, ainsi que des formations destinées au personnel opérationnel.
      Recherche et sauvetage : 33 millions d’euros destinés aux garde-côtes grecs permettront de couvrir une partie des frais de fonctionnement afférents aux activités de connaissance de la situation maritime en mer Égée et contribueront à assurer des débarquements sûrs et une prise en charge efficiente des migrants à la suite d’opérations de recherche et sauvetage.
      Adaptation aux conditions hivernales : l’OIM recevra, pour soutenir ses préparatifs, 357 000 euros supplémentaires afin de fournir des couvertures, des vestes d’hiver et des kits d’hivernage dans les infrastructures d’accueil sur les îles grecques et dans la région de l’Évros.

      La Commission a mis plus de 2 milliards d’euros à la disposition de la Grèce pour la gestion des migrations, dont près de 1,5 milliard d’euros à titre d’aide financière d’urgence (voir la fiche d’information pour en savoir plus).

      Italie

      La Commission octroie 5,3 millions d’euros d’aide financière d’urgence aux autorités italiennes pour contribuer à protéger les victimes de la traite des êtres humains dans le contexte migratoire. Dans le cadre d’un projet pilote mené dans des centres d’hébergement de demandeurs d’asile dans la région du Piémont, le financement servira à identifier les victimes de la traite des êtres humains et à les encourager à recourir aux possibilités d’assistance à leur disposition.

      Depuis le début de la crise migratoire, la Commission a mis à disposition près de 950 millions d’euros pour soutenir la gestion des migrations et des frontières en Italie. Ce financement comprend un montant de plus de 225 millions d’euros d’aide d’urgence et 724 millions d’euros déjà alloués à l’Italie au titre de ses programmes nationaux relevant du Fonds « Asile, migration et intégration » et du Fonds pour la sécurité intérieure 2014-2020 (voir la fiche d’information pour en savoir plus).

      Chypre

      La Commission accorde 3,1 millions d’euros à Chypre pour que ce pays renforce sa capacité d’accueil et transforme le centre d’urgence temporaire « #Pournaras » en un centre de premier accueil à part entière. Grâce à ce financement, le centre deviendra un centre de formalités universel pouvant fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les services assurés sur place comprendront l’examen médical, l’#enregistrement, le relevé des #empreintes_digitales, le #filtrage, la fourniture d’informations et la possibilité de présenter une demande d’asile.

      L’aide d’urgence s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Commission pour renforcer l’appui à la gestion des migrations en faveur de Chypre, après l’augmentation considérable du nombre d’arrivées que ce pays a connue au cours de l’année 2018. Ce nouveau financement vient s’ajouter à près de 40 millions d’euros alloués à la gestion des migrations pour la période 2014-2020, et à près de 1 million d’euros d’aide d’urgence alloué en 2014 pour les questions migratoires. Le Bureau européen d’appui en matière d’asile déploie actuellement 29 agents chargés de dossiers afin d’aider Chypre à résorber l’arriéré de demandes d’asile consécutif à l’augmentation des arrivées au cours des dernières années.

      Croatie

      La Commission accorde 6,8 millions d’euros à la Croatie pour aider ce pays à renforcer la gestion des frontières extérieures de l’UE, dans le strict respect des règles de l’UE. Cette enveloppe permettra de renforcer la surveillance des frontières et les capacités des services répressifs, en couvrant les coûts opérationnels (indemnités journalières, compensation des heures supplémentaires et équipements) de dix postes de police des frontières. Un mécanisme de suivi sera mis en place afin de faire en sorte que toutes les mesures appliquées aux frontières extérieures de l’UE soient proportionnées et respectent pleinement les droits fondamentaux et la législation de l’Union en matière d’asile.

      Le montant octroyé aujourd’hui porte l’aide d’urgence totale en faveur de la gestion des migrations et des frontières allouée à la Croatie par la Commission à près de 23,2 millions d’euros. Cette somme s’ajoute à près de 108 millions d’euros alloués à la Croatie au titre des programmes nationaux relevant du Fonds « Asile, migration et intégration » et du Fonds pour la sécurité intérieure 2014-2020.

      Contexte

      Le soutien opérationnel et financier de l’Union joue un rôle déterminant pour aider les États membres à relever les défis migratoires depuis 2015.

      Le soutien de l’UE a également pris la forme d’une aide financière sans précédent accordée au titre du budget de l’UE à des partenaires – non seulement des autorités nationales, mais aussi des organisations internationales et des organisations non gouvernementales. En plus des dotations initiales pour la période 2014-2020 s’élevant à 6,9 milliards d’euros pour le Fonds « Asile, migration et intégration » (AMIF) et le Fonds pour la sécurité intérieure (#FSI_frontières_et_police), un montant supplémentaire de 3,9 milliards d’euros a été mobilisé en faveur de la gestion des migrations et des frontières et de la sécurité intérieure, pour atteindre 10,8 milliards d’euros.

      En outre, tirant les leçons de l’expérience, et compte tenu du fait que la gestion des migrations et des frontières demeurera un défi à l’avenir, la Commission a également proposé d’augmenter fortement les financements en la matière au titre du prochain budget de l’UE pour la période 2021-2027.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-6884_fr.htm
      #traite_d'êtres_humains #surveillance_des_frontières #santé #MNA #IOM #Evros #Fonds_Asile_migration_et_intégration #tri #catégorisation