country:danemark

  • La coalition menée par Washington annonce le début de « son processus de retrait » de #Syrie
    https://www.france24.com/fr/20190111-syrie-etats-unis-coalition-internationale-retrait-americain-syrie

    Cette coalition qui réunit une soixantaine de pays a été formée autour des États-Unis et de la France à l’été 2014. Elle compte notamment l’Australie, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Norvège ou l’Espagne. Aux côtés des nations occidentales, figurent l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, le Maroc, la Jordanie, Bahreïn, le Qatar ou encore la Turquie.

  • La disparition programmée de l’argent liquide
    http://www.dedefensa.org/article/la-disparition-programmee-de-largentliquide

    La disparition programmée de l’argent liquide

    Jusqu’à présent, cette expérience n’a pas trop été ébruitée par les grands médias. Radio-Canada rapportait néanmoins, en février 2016, que la Banque Nationale avait proposé au gouvernement de l’époque de peser sur l’accélérateur afin que le Canada prenne exemple sur des pays tels que la Suède ou le Danemark qui envisagent d’utiliser uniquement la monnaie électronique à brève échéance.

    La Banque Nationale lançait un projet en 2015 afin d’inciter le gouvernement du Québec à adopter la monnaie électronique.

    Le Québec comme terre d’expérimentation

    Claude Breton, vice-président aux affaires publiques de la Banque Nationale, avait confié au diffuseur de l’État qu’il considérait que le Québec était l’endroit idéal pour démarrer le bal, « […] une terre créative où l’idée du (...)

  • La carte des pays les plus heureux du monde | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-carte-des-pays-les-plus-heureux-du-monde

    Je ne vois pas le Bhoutan, serait-il hors jeu ? #cartographie

    Voici le palmarès 2017 des pays les plus heureux du monde. Dans le top 5 de la carte : le Costa Rica, en Amérique centrale, le Danemark, les Pays-Bas et la Suisse, en Europe ; et, la Nouvelle-Zélande, en Océanie. Tous les ans, l’institut de sondage Gallup tente de déterminer les facteurs du bonheur dans plus de 140 pays à l’aide d’une dizaine de questions.

    Sur la carte, trois thèmes ont été retenus : la vision globale des individus sur leur vie, qu’ils notent de 0 à 10 ; leur niveau de bonheur quotidien, évalué à l’aide de cinq questions (par exemple : « riez-vous dans la journée ? ») ; et la #santé physique, jaugée grâce à une échelle allant de « souffrant » à « en excellente santé ». Chaque #culture a une idée bien différente du bien-être : pour les Latino-Américains, mettre un brin d’humour dans sa vie est un critère important tandis qu’en Asie, c’est la réussite financière qui prime ; en Europe, on mise plutôt sur la réussite globale de sa vie.

    La carte du #bonheur mondial est établie selon trois critères : la vie dans sa globalité, le bonheur quotidien et la santé physique.

  • Secret des affaires : un journaliste allemand poursuivi pour avoir révélé l’énorme fraude fiscale CumEx
    https://www.crashdebug.fr/international/15377-secret-des-affaires-un-journaliste-allemand-poursuivi-pour-avoir-re

    Mi-octobre, 18 médias européens, dont Le Monde en France, révélaient à l’issue d’un travail d’enquête commun l’ampleur du scandale de fraude fiscale CumEx. Il s’agit d’un montage financier organisé par des traders pour permettre à des investisseurs et des actionnaires de sociétés de se faire rembourser par des États européens des impôts sur les dividendes qu’ils n’avaient en fait jamais payés. Et ce, pendant des années. Bref, un gigantesque système de siphonnage des finances publiques de plusieurs États européens pour l’enrichissement d’investisseurs privés.

    Le préjudice global a été évalué à 55 milliards d’euros en quinze ans. Le scandale est arrivé d’Allemagne, où la fraude s’élève à plus de 7 milliards d’euros. La fraude est d’ampleur européenne, et concerne aussi la France, le Danemark, la Belgique… Le Monde a (...)

    https://www.lemonde.fr/cumex-files/article/2018/10/18/cumex-files-une-enquete-allemande-un-scandale-europeen_5371019_5369767.html
    https://correctiv.org/top-stories/2018/12/11/journalismus-ist-kein-verbrechen
    https://www.bundestag.de/dokumente/textarchiv/2018/kw41-de-schutz-geschaeftsgeheimnisse/572342
    http://multinationales.org/Secret-des-affaires-derniere-ligne-droite-et-quelques-lecons
    https://informernestpasundelit.org/category/secret-des-affaires

  • Pesticides : la malédiction du soja (Envoyé spécial)
    https://www.crashdebug.fr/dossiers/15371-pesticides-la-malediction-du-soja-envoye-special

    Ce désherbant pourrait empoisonner le bétail et les hommes. Document inédit sur un herbicide très puissant, peut-être trop...

    Il tue les mauvaises herbes, mais il empoisonnerait le bétail et les hommes. Cancers, malformations, voici un document inédit sur un herbicide très utilisé dans l’agriculture.

    En France, au Danemark ou encore en Argentine, le glyphosate est une molécule omniprésente dans les terres agricoles comme dans les jardins privés. C’est l’un des composants du Roundup, cet herbicide best-seller de la multinationale Monsanto.

    Les mauvaises herbes font de la résistance

    Des porcelets qui naissent avec deux têtes, des enfants qui viennent au monde avec de graves malformations et des mauvaises herbes qui résistent toujours plus à l’herbicide et appelle à un usage encore (...)

    #En_vedette #Dossiers

  • La peste, amenée par les migrations venues d’Asie n’est plus la responsable du déclin néolithique en Europe.

    Les chercheurs [venus de France, de Suède et du Danemark] ont identifié une nouvelle souche de Yersinia pestis, la bactérie à l’origine de la peste, dans l’ADN extrait de restes humains âgés de 5 000 ans. Leurs analyses [publiées le 6 décembre dans la revue Cell] suggèrent que cette souche est la plus proche jamais identifiée de l’origine génétique de la peste. Leurs travaux suggèrent également que la peste aurait pu être répandue parmi les colonies européennes du néolithique par les commerçants, contribuant ainsi au déclin des colonies à l’aube de l’âge du bronze.

    (...)

    Pour mieux comprendre l’histoire évolutive de la peste, Rasmussen et ses collègues ont fouillé dans les données génétiques accessibles au public provenant d’anciens humains, en recherchant des séquences similaires aux souches plus modernes de la peste. Ils ont découvert une souche qu’ils n’avaient jamais vue auparavant dans le matériel génétique d’une femme de 20 ans décédée il y a environ 5 000 ans en Suède. La souche avait les mêmes gènes qui rendent la peste pneumonique mortelle aujourd’hui et des traces de celle-ci ont également été trouvées chez un autre individu sur le même site de sépulture - suggérant que la jeune femme est probablement morte de la maladie.

    De multiples souches de peste à la fin du néolithique.

    Cette souche de la peste est la plus ancienne jamais découverte. Mais ce qui le rend particulièrement intéressant, c’est que, en le comparant à d’autres souches, les chercheurs ont pu déterminer qu’il s’agissait également de la souche la plus basale - c’est-à-dire que c’était la souche la plus proche de l’origine génétique de Y. pestis. Elle a probablement divergé par rapport aux autres souches il y a environ 5 700 ans, tandis que la peste qui était commune à l’âge du bronze et la peste qui est l’ancêtre des souches qui existent aujourd’hui ont divergé il y a 5 300 et 5 100 ans, respectivement. Cela suggère qu’il existait de multiples souches de peste à la fin du néolithique.

    Peste et migrations.

    Rasmussen pense également que cette découverte offre une nouvelle théorie sur la propagation de la peste. On sait que des migrations humaines massives de la steppe eurasienne vers l’Europe ont eu lieu il y a environ 5 000 ans, mais la façon dont ces cultures ont pu remplacer la culture agricole néolithique qui était présente en Europe à l’époque est encore débattue.

    Des chercheurs précédents ont suggéré que les envahisseurs avaient amené la peste avec eux, éliminant les vastes colonies de fermiers de l’âge de pierre à leur arrivée.

    Mais si la souche de peste découverte par les chercheurs suédois était différente du reste de Y. pestis il y a 5 700 ans, cela voudrait dire qu’elle a probablement dû évolué avant le début de ces migrations et vers le moment où les colonies européennes du néolithique commençaient déjà à s’effondrer.

    À l’époque, les méga-colonies de 10 000 à 20 000 habitants se généralisaient en Europe, ce qui rendait possible la spécialisation des emplois, les nouvelles technologies et le commerce. Mais elles peuvent aussi avoir été le terreau de la peste. « Ces méga-colonies étaient les plus grandes colonies d’Europe à l’époque, dix fois plus grandes que tout autre peuplement. Elles étaient composées des personnes, d’animaux et de denrées entreposées, et avaient probablement des installations sanitaires très médiocres. C’est l’exemple de ce dont vous avez besoin développer de nouveaux agents pathogènes », a déclaré Rasmussen.

    « Nous pensons que nos données sont bien ajustées. Si la peste évoluait dans les méga-colonies, alors, lorsque les gens commençaient à en mourir, les colonies auraient été abandonnées et détruites. C’est exactement ce qui a été observé dans ces colonies il y a 5 500 ans. La peste a aussi commencé à migrer le long de toutes les routes commerciales rendues possibles par le transport sur roues, qui s’était rapidement développé dans toute l’Europe au cours de cette période », a-t-il déclaré.
    Finalement, suggère-t-il, la peste serait arrivée par ces interactions commerciales dans le petit village suédois où vivait la femme que son équipe avait étudiée.

    Rasmussen soutient que [l’ADN de la jeune femme] fournit également une preuve supplémentaire de cette théorie : elle n’est pas génétiquement liée aux personnes qui ont envahi l’Europe depuis la steppe eurasienne, ce qui soutient l’idée que cette souche de peste est arrivée avant les migrations de masse. L’archéologie soutient également cette hypothèse, car il n’y avait toujours aucun signe des envahisseurs au moment de sa mort.

    Bien sûr, il existe certaines limitations à ce que les données de cette étude peuvent nous dire. Plus important encore, les chercheurs n’ont pas encore identifié la peste chez les individus des méga-colonies où elle a pu évoluer.

    "Nous n’avons pas vraiment trouvé la preuve, mais c’est en partie parce que nous n’avons pas encore cherché. Et nous aimerions vraiment le faire, car si nous pouvions trouver la peste dans ces colonies, cela soutiendrait fortement cette théorie , "dit Rasmussen.

    La peste n’était pas mortelle auparavant.

    Quoi qu’il en soit, il pense que cette étude est un pas en avant vers la compréhension du fait que la peste - et d’autres agents pathogènes - sont devenus mortels. « Nous pensons souvent que ces super-pathogènes ont toujours existé, mais ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré. « La peste a évolué d’un organisme relativement inoffensif. Plus récemment, la même chose s’est produite avec la variole, le paludisme, Ebola et Zika. Ce processus est très dynamique - et il continue de se produire. Je pense qu’il est vraiment intéressant d’essayer de comprendre nous passons de quelque chose d’inoffensif à quelque chose d’extrêmement virulent. »

    #Préhistoire #Néolithique #5000BP #Peste #migration
    #Nicolás_Rascovan, Karl-Göran Sjögren, Kristian Kristiansen, Rasmus Nielsen, Eske Willerslev, Christelle Desnues, Simon Rasmussen.

    Emergence and Spread of Basal Lineages of Yersinia pestis during the Neolithic Decline. Cell, 2018 ; DOI : 10.1016/j.cell.2018.11.005

    https://www.cell.com/cell/abstract/S0092-8674(18)31464-8

  • #métaliste (qui va être un grand chantier, car il y a plein d’information sur seenthis, qu’il faudrait réorganiser) sur :
    #externalisation #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés

    Des liens vers des articles généraux sur l’externalisation des frontières de la part de l’ #UE (#EU) :
    https://seenthis.net/messages/569305
    https://seenthis.net/messages/390549
    https://seenthis.net/messages/320101

    Ici une tentative (très mal réussie, car évidement, la divergence entre pratiques et les discours à un moment donné, ça se voit !) de l’UE de faire une brochure pour déconstruire les mythes autour de la migration...
    La question de l’externalisation y est abordée dans différentes parties de la brochure :
    https://seenthis.net/messages/765967

    Petit chapitre/encadré sur l’externalisation des frontières dans l’ouvrage "(Dé)passer la frontière" :
    https://seenthis.net/messages/769367

    Les origines de l’externalisation des contrôles frontaliers (maritimes) : accord #USA-#Haïti de #1981 :
    https://seenthis.net/messages/768694

    L’externalisation des politiques européennes en matière de migration
    https://seenthis.net/messages/787450

    "#Sous-traitance" de la #politique_migratoire en Afrique : l’Europe a-t-elle les mains propres ?
    https://seenthis.net/messages/789048

    Partners in crime ? The impacts of Europe’s outsourced migration controls on peace, stability and rights :
    https://seenthis.net/messages/794636
    #paix #stabilité #droits #Libye #Niger #Turquie

    Proceedings of the conference “Externalisation of borders : detention practices and denial of the right to asylum”
    https://seenthis.net/messages/880193

    Brochure sur l’externalisation des frontières (passamontagna)
    https://seenthis.net/messages/952016

  • A la recherche d’Arjen Kamphuis, le hackeur évanoui dans la nature
    https://www.lemonde.fr/long-format/article/2018/10/25/a-la-recherche-d-arjen-kamphuis-le-hackeur-evanoui-dans-la-nature_5374197_53

    Cet expert en informatique néerlandais de 47 ans a disparu dans de mystérieuses conditions en Norvège. Depuis, ses amis s’activent pour le retrouver.


    Le 31 août, l’organisation WikiLeaks publie, à l’attention de ses cinq millions et demi d’abonnés sur Twitter, un message inquiétant : « Associé de Julian Assange et auteur du livre La Sécurité de l’information pour les journalistes, Arjen Kamphuis a disparu, selon ses amis et collègues. Il a été vu pour la dernière fois (…) le 20 août, à Bodo, en Norvège. »

    Aussitôt, des centaines de médias de tous les pays répercutent l’information brute. La plupart ne cherchent pas à en savoir davantage sur Arjen Kamphuis, 47 ans, et le présentent, peut-être un peu vite, comme un proche collaborateur du lanceur d’alerte Julian Assange, voire comme le « cofondateur », avec ce dernier, de WikiLeaks, l’organisation responsable de la divulgation, depuis 2010, de millions de documents confidentiels dérobés à diverses administrations américaines.

    Sur le Net, la machine complotiste se déchaîne : si un proche d’Assange s’est volatilisé, il a forcément été enlevé par les services secrets des Etats-Unis. D’autres préfèrent un scénario encore plus tortueux : Arjen Kamphuis serait, en réalité, en mission pour le compte de ce même Assange, qui essaierait de quitter secrètement l’ambassade d’Equateur à Londres, où il est réfugié depuis six ans, et de se faire exfiltrer vers la Russie, via la Norvège…

    Près de deux mois se sont écoulés, et Arjen Kamphuis demeure introuvable. Mais on en sait désormais un peu plus à son sujet. Personnage hors du commun, entouré d’amis qui le sont tout autant, ce Néerlandais vivant à Amsterdam est un informaticien expert en sécurité des réseaux. Jusqu’au 20 août, il travaillait et voyageait beaucoup, menant de front deux occupations très prenantes : il était à la fois responsable d’une start-up de big data baptisée « PGK » (Pretty Good Knowledge), et militant de l’Internet libre, engagé dans le combat contre la surveillance de masse exercée par les Etats et les géants du Net.

    Du fétichisme à la politique

    Passionné par la vie des médias, il a orienté son militantisme vers les journalistes, et s’est donné pour mission de les convaincre de mieux se protéger contre la surveillance – étatique ou privée – en sécurisant leurs ordinateurs et leurs téléphones et en chiffrant leurs connexions et leurs dossiers.

    Arjen Kamphuis participe ainsi à des sessions de formation à « l’infosec » (la sécurité de l’information) pour les journalistes, notamment dans des pays où la liberté de la presse est malmenée. Sur son compte Twitter, il avait publié, le 1er mai, une photo de lui en train de taper sur un ordinateur en tenue de reporter de guerre, avec casque, gilet pare-balles et lunettes noires. A ses pieds, une valise frappée de deux inscriptions : « Appareil surveillé par la NSA [Agence nationale de la sécurité américaine] » et « Je suis avec WikiLeaks ».

    Il ne précise pas où il est, mais a rédigé ce commentaire : « Quand les bits rencontrent les balles : sécurité de l’information pour les journalistes opérant dans des environnements à haut risque. Les fuites de données peuvent avoir des conséquences pour les gens travaillant en zone de guerre. Très fier d’aider des gens, parmi les plus courageux, à être un peu plus en sécurité. »

    Avant WikiLeaks, sa disparition a été annoncée sur Twitter, le 31 août, par l’une de ses proches, Linde van de Leest, 32 ans, qui se fait appeler Ancilla (« servante », en latin) : « Mon meilleur ami a disparu à Bodo, Norvège. Ses amis, ses collègues et sa famille sont très, très inquiets. S’il vous plaît, partagez. » Aussitôt, son appel est largement repris sur les réseaux sociaux. Il faut dire qu’Ancilla est une célébrité : pendant dix ans, elle fut modèle photo pour divers magazines, dont Playboy et des titres confidentiels de la scène fétichiste.

    En 2012, elle opère une reconversion radicale en devenant militante de la protection de la vie privée sur Internet et chroniqueuse dans plusieurs journaux. Dans le même temps, elle s’impose à la direction du petit Parti pirate des Pays-Bas, engagé dans la lutte pour la liberté du Net et la protection de la vie privée des utilisateurs. Aux législatives de 2017, elle est tête de liste de cette formation, mais obtient à peine 0,34 % des voix. Elle s’éloigne alors de la politique pour devenir cadre commerciale chez StartPage, un moteur de recherche alternatif.

    WikiLeaks entretient le flou

    Interrogée par Le Monde, Ancilla se présente comme une intime d’Arjen Kamphuis – « Nous partons souvent en vacances ensemble, et je suis la seule à posséder un double de ses clés » –, mais elle tient à minimiser les liens de celui-ci avec WikiLeaks : « Ils ont été exagérés par les médias. Comme beaucoup de gens du mouvement des logiciels libres et des hackeurs, Arjen a rencontré Assange avant qu’il devienne célèbre. Par la suite, il l’a invité à des événements aux Pays-Bas, il est allé lui rendre visite à Londres, à l’ambassade d’Equateur, et a rendu des services ponctuels à WikiLeaks pour la sécurité de ses journalistes, mais rien de plus. » Elle affirme que d’autres amis communs ont tous fait le même constat.

    « Je ne pouvais pas imaginer un scénario dans lequel il aurait supprimé l’application Signal »
    Jos Weijers, responsable du club de hackeurs Hack42

    En revanche, WikiLeaks entretient le doute sur la nature de son « association » avec Arjen Kamphuis. Le Britannique Joseph Farrell, qui fut longtemps l’un des principaux collaborateurs de Julian Assange et demeure proche de lui, explique en souriant : « Nous ne livrons pas d’informations sur nos membres et associés, mais quelqu’un peut très bien travailler pour WikiLeaks sans que son entourage soit au courant. Cela a été mon cas pendant longtemps. »

    Pour Ancilla, cette disparition est un mystère absolu, dont la chronologie, mille fois reprise, ne cesse d’intriguer. En juillet, quand il annonce qu’il va partir en vacances seul au Spitzberg, l’île de l’extrême nord de la Norvège, ses proches ne s’étonnent pas, car Arjen Kamphuis est un passionné de nature et de randonnée. Avant son départ, il achète, sans prévenir personne, un kayak pliable (2 000 euros), qu’il emporte avec lui en Norvège, alors qu’il n’a jamais pratiqué ce sport. D’après Ancilla, il semblait heureux : « Il avait des tas de projets pour la rentrée, professionnels et privés. Comme je suis mère célibataire, il voulait m’aider à m’occuper de mon bébé de 9 mois – dont le deuxième prénom est Arjen. »

    Club de hackeurs

    Le 7 août, elle lui envoie un texte sur Signal, une messagerie chiffrée très utilisée par les geeks, pour lui souhaiter de bonnes vacances. Il la remercie en trois mots. Puis, plus de nouvelles : « Le 9, je lui envoie un nouveau message, mais il est refusé. Une alerte s’est affichée : “Ce numéro n’est pas enregistré.” Comme si Signal avait été désinstallé de son téléphone. »

    Les jours suivants, elle réessaie cinq fois, sans succès. Le 16, elle est contactée par un autre ami, Jos Weijers. Lui aussi a constaté qu’Arjen Kamphuis n’apparaît plus sur Signal : « C’était incompréhensible, témoigne-t-il. Je ne pouvais pas imaginer un scénario dans lequel il aurait supprimé l’application. » Ce jour-là, la jeune femme répond à Jos par une blague : « Il a peut-être été mangé par un ours polaire ? RIP. »

    Jos Weijers, un quadragénaire grand et costaud demeurant à Arnhem, dans l’est des Pays-Bas, est lui aussi un personnage original. Le jour, il travaille comme informaticien pour une compagnie d’électricité, chargé de la sécurité des serveurs. Le soir et le week-end, il est responsable de Hack42, un hackerspace (club de hackeurs) installé en plein bois, dans un ancien couvent d’abord reconverti en bureau administratif de l’armée et aujourd’hui désaffecté : « Il appartient toujours à l’armée, explique-t-il, nous louons juste deux étages. »

    Hack42, qui compte une cinquantaine de membres et reçoit de nombreux visiteurs, propose divers équipements : des salles informatiques, des ateliers d’électronique, de ferronnerie, de serrurerie et de menuiserie, un studio photo, des imprimantes 3D, des découpeuses lasers… « Arjen aimait cet endroit, affirme Jos, il venait huit ou dix fois par an, alors que c’est à 100 kilomètres de chez lui. Parfois, il restait plusieurs jours. » Récemment, ils avaient travaillé ensemble sur un projet ambitieux : « Nous voulions racheter l’ancienne prison d’Arnhem pour la transformer en hackerspace et en résidence pour des projets alternatifs et artistiques. Ça n’a pas marché, c’est dommage, le symbole aurait été fort. »

    Personnages hors normes

    L’absence d’Arjen Kamphuis est aussi remarquée chez PGK, la start-up dont il est le cofondateur, installée dans un immeuble moderne et confortable de la banlieue d’Amsterdam. Alors qu’il devait rentrer de vacances le 23 août, il ne reparaît pas, manquant plusieurs rendez-vous au cours de la semaine, ce qui surprend ses collègues, car il a la réputation d’être fiable.

    Parmi ses partenaires au sein de PGK, on trouve deux autres personnages hors normes, des Américains : Bill Binney, mathématicien, et Kirk Wiebe, linguiste, tous deux anciens employés de la NSA. Ayant découvert que celle-ci mettait en place des systèmes de surveillance de masse très intrusifs visant le monde entier, ils décidèrent, dès 2001, de démissionner en signe de protestation, puis d’alerter les médias et l’opinion. Cette initiative leur valut des années de harcèlement judiciaire et policier, mais, à présent, ces soucis semblent lointains.

    Arjen Kamphuis a rencontré Bill Binney à l’université d’Oxford, en 2014, lors d’une conférence organisée par des associations de lanceurs d’alerte issus des agences de renseignement de divers pays. A l’époque, Kamphuis vivait en Allemagne avec une Anglaise, Annie Machon, ancienne employée du service de renseignement britannique MI5. En 1997, elle démissionna et entreprit de dénoncer publiquement plusieurs opérations clandestines du MI5, dont l’une visait, selon elle, à faire assassiner le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

    Après avoir sympathisé lors de conférences, Arjen, Bill le mathématicien et Kirk le linguiste créent ensemble PGK, start-up de « data mining éthique », avec l’aide d’un homme d’affaires néerlandais et d’un informaticien ami de longue date, Maurice Verheesen. Grâce à un système mis au point par les deux Américains, dans le prolongement de leurs travaux à la NSA, PGK propose aux entreprises et aux administrations d’exploiter les données personnelles de leurs clients, tout en respectant la vie privée et l’anonymat de ces derniers. Les affaires marchent et, désormais, Bill et Kirk passent un mois sur deux aux Pays-Bas.

    Destination secrète

    Le 30 août, la disparition d’Arjen Kamphuis devient franchement inquiétante. Alors qu’il est attendu le lendemain en Angleterre pour un rassemblement de hackeurs, il ne donne toujours pas signe de vie. Ses amis préviennent alors la police néerlandaise, qui contacte son homologue norvégienne.

    De son côté, Ancilla mène sa propre enquête : « J’ai appelé les hôtels de Spitzberg, raconte la jeune femme. Certains ne voulaient pas me renseigner, pour protéger la vie privée de leurs clients, je ne peux pas leur en vouloir. Finalement, l’un d’entre eux m’a dit qu’Arjen avait fait une réservation en juillet, mais qu’il l’avait annulée. »

    En consultant son compte sur le site de réservation Booking.com, la police et ses amis découvrent qu’il ne s’est jamais rendu au Spitzberg, mais qu’entre le 10 et le 20 août il a séjourné dans deux hôtels de la ville norvégienne de Bodo, une destination dont il n’avait parlé à personne. Bodo, 50 000 habitants, est un port industriel moderne du Nord, où les touristes passent rarement plus d’un jour ou deux. Arjen Kamphuis avait aussi acheté un billet d’avion pour rentrer à Amsterdam le 22 août, au départ de Trondheim, à 700 kilomètres au sud de Bodo. Il n’a pas pris cet avion, et rien n’indique qu’il ait mis les pieds à Trondheim.

    Début septembre, un autre de ses amis, souhaitant rester anonyme, se rend à Bodo pour enquêter et distribuer des affiches, afin d’alerter les habitants. On lui confirme que le Néerlandais a quitté son hôtel le 20 août, avec ses bagages et son kayak, pesant près de 15 kilos, rangé dans un sac. En revanche, nul ne se souvient de l’avoir vu ailleurs en ville.

    Dans un premier temps, la police norvégienne privilégie la piste de l’accident de randonnée. Le 11 septembre, un pêcheur naviguant dans le fjord de Skjerstad, un bras de mer étroit et profond s’étendant sur 80 kilomètres, à l’est de Bodo, trouve un sac contenant le passeport du disparu, sa carte bancaire et de l’argent. Le même jour, on découvre le fameux kayak, posé à terre, sur une rive du fjord, puis sa pagaie. En revanche, ses bagages sont introuvables, et aucune réservation à son nom n’a été prise dans un hôtel ou un camping des alentours.

    « Pas d’explication satisfaisante »

    Les médias locaux sont surpris, car les eaux du fjord sont agitées et dangereuses : personne ici ne se risquerait à les affronter à bord d’une embarcation aussi frêle. En outre, à cette période, le temps était déjà très mauvais. La police et les gardes-côtes quadrillent le fjord et les montagnes avoisinantes, sans résultat. Deux policiers néerlandais arrivent en renfort.

    Parallèlement, les investigations révèlent que le 20 août, jour de sa disparition, Arjen Kamphuis a pris le train pour la ville de Rognan, située au fond du fjord de Skjerstad, à environ 85 kilomètres de Bodo. Le contrôleur se souvient de ce passager néerlandais dont les bagages volumineux encombraient le couloir. En outre, son téléphone a borné dans la région le même jour.

    « Sa présence à Fauske ne peut pas être une coïncidence. Cela dit, je n’ai pas d’explication satisfaisante »,
    Ancilla, tête de liste du Parti pirate néerlandais

    Ses amis, qui ont du mal à croire à la thèse de l’accident, ouvrent une autre piste, plus mystérieuse. Ils notent que le kayak a été retrouvé près de la ville de Fauske, face à une presqu’île montagneuse pour le moins particulière, puisqu’elle abrite une station norvégienne d’interception de signaux satellites et de détection des signatures électroniques émises par les avions et les navires. Cette station, qui appartient aux services de renseignement norvégiens et travaille peut-être pour l’OTAN, n’est pas clandestine – les trois dômes blancs contenant les appareils d’interception sont visibles de loin –, mais la discrétion y est de mise sur la nature exacte de ses activités.

    Sur la même rive du fjord, à Reitan, entre Bodo et Fauske, se trouve une autre installation stratégique, cachée dans une galerie souterraine : le QG interarmes des forces armées norvégiennes, doté notamment d’un centre de cyberdéfense.

    Pour Jos Weijers, le passage d’Arjen Kamphuis dans ce secteur ne doit rien au hasard : « Ces sites représentent tout ce qui le passionne. Au minimum, il a dû s’arrêter et prendre une photo des dômes, pour illustrer ses conférences sur la surveillance électronique. » Ancilla est tout aussi catégorique : « Sa présence à Fauske ne peut pas être une coïncidence. Cela dit, je n’ai pas d’explication satisfaisante. »

    Téléphone à grande vitesse

    Autre indice troublant déniché par les proches du disparu : ils se sont procuré des photos du kayak, prises par la police, et les ont montrées au vendeur, à Amsterdam. Or, celui-ci est formel : l’embarcation a été mal assemblée, des pièces importantes sont manquantes, elle ne pourrait pas naviguer correctement en l’état. Jos Weijers est persuadé qu’il n’a pas été monté par Arjen Kamphuis : « Il est habile de ses mains et méticuleux, jamais il n’aurait fait un travail aussi bâclé. »

    Le 20 septembre, les recherches de terrain sont abandonnées mais, entre-temps, une nouvelle piste est apparue. On découvre avec retard que, le 30 août, soit dix jours après la disparition du quadragénaire, son téléphone s’est connecté à trois relais, entre les villes de Vikesa et Ualand, dans le sud de la Norvège, c’est-à-dire à 1 600 kilomètres de Bodo.

    Le téléphone « circulait » à grande vitesse – il se trouvait peut-être dans un train. Une fois allumé, l’appareil a chargé les SMS et messages en attente. Puis, au bout de 20 minutes, on y a inséré une carte SIM allemande – ce modèle peut contenir deux cartes. Ensuite, il a de nouveau disparu.

    Pour l’entourage d’Arjen Kamphuis, cette piste du téléphone est la plus prometteuse, car ce sont tous des geeks, plus à l’aise sur les réseaux informatiques que dans les fjords sauvages.

    Ancilla fait remarquer que, pour recevoir les SMS, un téléphone doit être débloqué avec le code PIN – une raison d’espérer que, le 30 août, son ami était dans le sud de la Norvège, et non pas au fond du fjord où le kayak a été retrouvé.

    Plus prudent, Jos Weijers regrette simplement que la police refuse de communiquer les données techniques du téléphone, alors qu’elles pourraient être très utiles à des hackeurs aguerris : « Hack42 est connu dans le milieu, assure-t-il, nous avons de bons contacts à travers l’Europe. Si nous avions le numéro de la carte SIM allemande, ou le code d’identification de l’appareil, nous pourrions peut-être le localiser. Mais on ne nous dit rien, nous ne savons même pas s’il avait un ou plusieurs téléphones. »

    Lui aussi est troublé par le déblocage de la carte SIM : « Si le possesseur était un simple voleur, comment aurait-il pu l’activer sans les codes secrets ? Les appareils d’Arjen sont très bien protégés, c’est son métier. Et si le téléphone était entre les mains d’un expert capable de le forcer, pourquoi se serait-il laissé repérer comme un débutant ? »

    « Théorie farfelue »

    L’enquête s’est même étendue au Danemark, proche de la région de Norvège où le téléphone a été repéré. A la suite des appels à témoin diffusés sur des chaînes de télévision, deux personnes se sont manifestées, affirmant qu’elles avaient aperçu Arjen Kamphuis au Danemark. La première est une touriste hollandaise de passage à Ribe, une petite ville de la côte ouest de la péninsule danoise. Ancilla a étudié son témoignage : « Elle dit l’avoir vu deux fois en deux jours. Selon elle, Il était installé dehors, sous un auvent de toile, avec un iPhone 6 et un chargeur solaire qu’elle a décrit précisément – nous avons retrouvé le modèle. »

    Aussitôt, Ancilla fait passer un avis de recherche sur Facebook, sous forme de publicité payante ciblée sur la région de Ribe : « Le lendemain, j’ai été contactée par un homme habitant à Esbjerg, à 30 kilomètres de Ribe. Je l’ai appelé, il est certain d’avoir croisé Arjen en compagnie de deux hommes. Ils discutaient en allemand et en néerlandais. » Cela dit, il est impossible d’évaluer la fiabilité de ces témoignages : Arjen Kamphuis est blond, de type nordique et de taille moyenne, un signalement banal dans cette partie du monde.

    A ce stade, personne n’arrive à imaginer pourquoi il aurait organisé un voyage clandestin, de son propre chef ou pour fuir un danger. Ses collègues Kirk Wiebe, l’ancien de la NSA et Maurice Verheesen, l’ami informaticien, refusent d’admettre que sa disparition soit liée aux activités de PGK : « Cela n’aurait aucun sens, notre société travaille au grand jour, avec des clients commerciaux très classiques. »

    En revanche, ses proches parlent moins volontiers de l’autre activité d’Arjen Kamphuis : les stages de formation à la sécurité informatique pour journalistes et militants d’ONG. Se référant à la photo publiée par Kamphuis lui-même sur Twitter, Maurice Verheesen explique que ce dernier effectuait parfois des « missions secrètes dans des pays dangereux », puis ajoute qu’il ne peut pas en parler, de peur de mettre des gens en danger. A la réflexion, il imagine un seul scénario : « S’il a été enlevé, ce ne peut être que par des gens qui voudraient en savoir plus sur la communauté internationale des hackeurs et des experts indépendants en sécurité informatique. Mais cette théorie est farfelue. »

    « Cryptoparty »

    De son côté, Jos Weijers croit savoir qu’Arjen Kamphuis avait séjourné à plusieurs reprises en Indonésie : « La dernière fois, c’était en avril, j’ai oublié dans quelle île. Il avait été envoyé là-bas par l’agence de presse Reuters, qui voulait former ses correspondants locaux, leur apprendre à échapper à la surveillance électronique des autorités. Je n’en sais pas plus, pour des raisons évidentes. Ces sessions sont secrètes, on ne va pas les annoncer dans les médias ni les raconter sur Twitter. »

    M. Weijers s’est rendu avec Arjen Kamphuis à Tirana, en Albanie, en mai. Tous deux étaient invités à une conférence sur le logiciel libre et la liberté d’expression sur le Net, organisée par une association locale baptisée « Oscal » . Sur le site de cette dernière, il est précisé que Kamphuis aurait dû revenir à Tirana, le 20 octobre, pour participer à une « cryptoparty » – un événement festif pendant lequel des hackeurs expliquent au grand public comment sécuriser un PC et un téléphone, chiffrer un message, anonymiser les navigations sur le Net…

    Début octobre, la police néerlandaise a accepté de rencontrer Ancilla pour faire un bilan complet de l’enquête : « Malheureusement, toutes leurs pistes sont des culs-de-sac, estime la jeune femme. Nous devons sérieusement envisager qu’Arjen ne soit jamais retrouvé. »

    Malgré tout, elle refuse de désespérer : « Tous les scénarios sont encore possibles, car les faits connus sont contradictoires (…), beaucoup de questions nous intriguent toujours. » Abattus et impuissants, les amis et collègues d’Arjen Kamphuis ont repris le cours de leur vie, en espérant un miracle.

  • « CumEx Files » : l’histoire secrète du casse du siècle
    https://www.lemonde.fr/long-format/article/2018/10/18/cumex-files-l-histoire-secrete-du-casse-du-siecle_5371029_5345421.html

    Cinquante-cinq milliards d’euros ont été subtilisés en 15 ans à plusieurs Etats européens par des financiers opérant en bande organisée sur les marchés. Une enquête du « Monde », associé à dix-huit médias européens.

    https://youtu.be/aPXomQaSMxU

    La crise… Partout, en ce mois de juin 2011, la crise s’écrit, se crie, se propage. Les dizaines de milliards d’euros injectés pour secourir les banques après le krach de 2008 ont achevé d’asphyxier des pays surendettés. L’Europe est au bord du gouffre, l’euro attaqué, la Grèce coule. Mais, au moins, les chefs d’Etat peuvent-ils se satisfaire d’avoir fait bon usage de l’argent public, pour préserver le secteur bancaire, poumon de l’économie.

    Loin du tumulte du monde, en ce même été 2011, à Bonn, en Allemagne, au fond d’un petit bureau gris de l’administration, une inspectrice des impôts lit et relit un drôle de courrier qu’elle ne se résout pas à classer. C’est une demande de remboursement d’impôts adressée au fisc par un fonds de pension, comme il en arrive tous les jours à l’Office fédéral des impôts pour les acheteurs d’actions cotées en Bourse.

    Mais cette demande-là l’intrigue. Le fonds réclame beaucoup d’argent, pour un très grand nombre d’achats et de ventes d’actions effectués dans des temps record, autour du jour, justement, où ces actions libèrent leurs dividendes. Il a fallu investir des dizaines de milliards pour ces transactions, alors que cette caisse de retraite n’a qu’un seul bénéficiaire. Un Américain, dont le domicile, dans un quartier ultrarésidentiel du New Jersey, lui sert de siège social. Bien loin de Wall Street, donc. Comment peut-elle brasser autant d’argent ?

    Comme il y en a pour près de 54 millions d’euros, la jeune femme décide d’y regarder de plus près. Elle se plonge dans le monde opaque des transactions boursières, auquel elle ne connaît rien. Et, au lieu des millions escomptés, adresse au fonds une longue liste de questions. Sans savoir qu’elle est, à elle seule, sur le point de mettre au jour le plus grand scandale fiscal de toute l’histoire en Allemagne : entre 7 milliards et 12 milliards d’euros subtilisés en sept ans entre 2005 et 2012.

    Il ne s’agit pas d’une simple fraude à l’impôt, mais d’un vol, commis dans les caisses de l’Etat au préjudice des contribuables, par une bande organisée de fonds de placement, de banques, de courtiers et d’avocats. Le casse du siècle, en somme, monté par des délinquants en col très blanc, et baptisé « CumEx » (en latin : avec ou sans… dividendes).

    Le cerveau, un ancien du fisc

    Comme dans toutes les bonnes histoires de fraude à grande échelle, il faut un cerveau. Il est ici allemand, fils de pasteur, et s’appelle Hanno Berger. C’est un ancien haut fonctionnaire du fisc de Francfort, et, à ce titre, contrôleur de la Bourse et des banques, tôt reconverti en fiscaliste. Un avocat brillant et si bien informé qu’il se voit rapidement courtisé par les millionnaires avides de ficelles fiscales.

    Or, après des années à repousser les limites de l’optimisation fiscale, il s’ennuie un peu. C’est alors qu’en 2006 ou 2007, il identifie le filon du siècle. La finance s’apprête alors à connaître sa crise la plus violente depuis 1929, mais elle baigne encore dans l’argent facile et la spéculation. Hanno Berger a repéré une façon de gagner gros, très vite : utiliser les crédits d’impôts qui résultent du versement des dividendes d’actions cotées en Bourse. Ces remboursements sont normalement réservés à certaines catégories d’investisseurs qui ont, bien entendu, acquitté au préalable leur impôt sur les dividendes. Mais le fiscaliste va s’en affranchir, en profitant de tous les stratagèmes qu’offrent les marchés financiers.

    « Au fond, c’est toujours le contribuable qui paie la facture »

    Le procédé n’est pas nouveau et avait été repéré dès les années 1990 par les contrôleurs du ministère de l’économie. Mais il n’a jamais été « industrialisé ». Surtout, alors que le législateur pensait avoir mis fin aux fraudes grâce à une loi ad hoc en 2007, Berger le génial fiscaliste a identifié une faille. Son plan est simple, même s’il passe par des techniques compliquées : mettre au point des montages où les actions changent de main si vite, d’un intervenant à un autre et d’un pays à l’autre, qu’il est difficile de savoir, à un instant « T », qui détient quoi et combien.

    Ainsi, l’impôt payé une seule fois pourra être récupéré plusieurs fois. Parfois même, l’impôt sera récupéré sans avoir été payé. Les montages seront si complexes que le fisc n’y verra que du feu. Poussée à grande vitesse, la machine des crédits d’impôts va devenir une vraie machine à cash. « Et, au fond, c’est toujours le contribuable du pays concerné qui paie la facture », reconnaît aujourd’hui un ancien disciple du maître à penser.

    Martingale en poche, Hanno Berger ne met pas longtemps à recruter des volontaires dans sa clientèle de banques et de grandes fortunes. Ce n’est pas du vol, leur répète-t-il avec aplomb, d’autant qu’à première vue, il ne s’agit que d’une variante de l’arbitrage de dividendes, une stratégie d’optimisation fiscale fondée sur des méthodes similaires d’échanges rapides d’actions. C’est tout au plus une excroissance d’un business pratiqué depuis des années par toutes les grandes banques de la planète.

    En coulisses, la fête continue

    Petit à petit, ce commerce se structure, les équipes s’étoffent. Hanno Berger bouscule les nouvelles recrues : « Ceux qui seraient tentés de penser qu’il y aura moins de crèches ou d’écoles maternelles construites en Allemagne à cause de notre business n’ont rien à faire ici ! »

    Les grands noms de la finance se laissent convaincre : banques internationales prestigieuses, fonds d’investissement ou de pension américains, courtiers de renom, avocats en vue… Des établissements aussi réputés que Goldman Sachs ou BNP Paribas prêtent main-forte à de petites « maisons » privées, comme la banque suisse J. Safra Sarasin, bien connue des grandes fortunes.

    La crise qui se profile dès la mi-2007, puis plonge le monde dans la tourmente après la chute de la banque américaine Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, semble même les encourager à jouer contre les deniers publics.

    La finance mondiale, pour avoir trop spéculé, se découvre pourtant rongée de l’intérieur par des produits financiers toxiques. Les Etats sont appelés à son secours, ils consacrent des plans de sauvetage géants au secteur bancaire, en prêts ou en injections en capital. Les banques font acte de contrition, promettent de renoncer aux activités spéculatives pour se recentrer sur le financement de l’économie réelle… Officiellement, la fête est finie.

    Mais, en coulisses, les agapes continuent. Les témoins de ces années-là évoquent luxe, filles et cocaïne devant les enquêteurs et les médias partenaires du Monde. Autour d’Hanno Berger, un noyau dur de spécialistes se structure. Ces derniers évoluent entre la City de Londres et Francfort. Ils ont créé leurs propres boutiques financières dès 2008, pour gagner en discrétion et toucher le jackpot. C’est avec eux que traitent les banques et les fonds.

    Leur repaire : un restaurant indien ultrachic de Londres, The Cinnamon Club, qui, jadis, abrita l’ancienne bibliothèque de Westminster. C’est là, entre deux coupes de champagne, que se discutent les montages, les règles de partage des gains et les consignes de sécurité. La confidentialité est impérative, toutes les traces sont scrupuleusement effacées : à chaque opération nouvelle, un téléphone neuf est utilisé.

    Dans le premier cercle se trouve Paul Mora, un ancien de la banque allemande HVB, qui a fondé la société Ballance Capital avec un transfuge de la Deutsche Bank. Il y a aussi Sanjay Shah, qui a appris le métier chez Merrill Lynch et propose les services de son fonds spéculatif, Solo Capital. Il est l’heureux propriétaire d’un yacht de luxe, qu’il a baptisé… Cum-Ex. Ou Neil Anand, qui a quitté JP Morgan pour la société de gestion Duet, et Darren Thorpe qui a fait de la petite banque australienne Macquarie un géant du CumEx. Enfin, bien sûr, Hanno Berger lui-même, qui finit par fonder son propre cabinet, BSK.

    A l’assaut d’autres coffres-forts

    En 2009, la crise financière se mue en crise de l’euro, la Banque centrale européenne (BCE) déverse des tonnes de liquidités pour maintenir la zone euro à flot, mais le business du CumEx continue à prospérer. De nombreux fonds sont ainsi créés pour acheter et vendre des actions autour du jour du versement des dividendes. Ils se servent dans les caisses de l’Etat allemand et se partagent le pactole avec les grandes banques – qui prennent soin de rester en retrait.

    Alors que, sous leurs yeux, l’Europe prend l’eau, une cinquantaine de banques participent à ces schémas frauduleux. En vérité, il s’agit de l’investissement parfait, avec un niveau de risque zéro, car indépendant des fluctuations du marché. Ces opérations génèrent des centaines de millions d’euros, alors qu’elles n’ont aucune finalité économique – sinon d’instaurer un droit de tirage permanent sur le fisc.

    La France aurait pu être un terrain de choix, mais Hanno Berger s’y est cassé les dents.

    Le filon est si juteux que le système s’exporte, pour fracturer d’autres coffres-forts fiscaux. A lui seul, le trader Sanjay Shah dérobe au Danemark 1,4 milliard d’euros, entre 2012 et 2015. Il a organisé, entre-temps, de grands concerts de Prince, de Snoop Dogg et de Ricky Martin avec sa fondation philanthropique. D’autres membres du groupe ont gagné des centaines de millions, en reproduisant l’arnaque en Autriche, en Suisse, en Norvège et en Belgique.

    La France aurait pu être un terrain de choix, mais Hanno Berger s’y est cassé les dents. Dès 2007, il avait pourtant missionné cinq prestigieux cabinets d’avocats parisiens pour tenter de trouver la faille. En vain. Contrairement à ses voisins, l’Hexagone n’utilise plus, depuis 2005, le système des avoirs fiscaux, qui permet de tromper le fisc en réclamant des remboursements multiples. La fraude n’y est plus possible, même si l’optimisation fiscale des dividendes y prospère.

    Game over

    Lorsque l’existence de la manœuvre s’ébruite en Allemagne, le ministère des finances tente de réformer le système. « Big problem, game over », écrit un disciple d’Hanno Berger. Une fois encore, les financiers trouvent la parade, en utilisant des fonds de pension américains dissimulés derrière des sociétés à Gibraltar. Ils engrangent encore quelques milliards avant que l’inspectrice des impôts de Bonn ne les mette définitivement hors jeu, en 2011.

    L’Allemagne ouvre alors enfin les yeux sur le gigantesque hold-up dont elle a été victime. Les députés votent en urgence une réforme qui interdit le « CumEx » à compter du 1er janvier 2012. Ils installent une commission parlementaire, tandis qu’aux quatre coins du pays, des enquêtes pénales sont ouvertes.

    La plupart des braqueurs ont fui, certains sont signalés en Suisse ou à Dubaï. Mais en 2017, les langues se sont déliées. Certains escrocs ont commencé à parler, et les premières mises en examen tombent en mai 2018, dont celles d’Hanno Berger et Paul Mora. Les premiers procès devraient avoir lieu début 2019. Les banques, elles, risquent des poursuites au civil, ne pouvant en droit allemand être poursuivies au pénal en temps que personnes morales.

    L’Allemagne sait ce qu’elle doit à celle qui a fait vaciller le château de cartes, un jour de juin, il y a huit ans. La jeune inspectrice des impôts de Bonn, que n’ont découragée ni les bataillons d’avocats ni les menaces de poursuites, préfère rester anonyme. « Je ne suis pas une héroïne. J’ai juste fait mon travail », dit-elle.

  • Une affaire d’évasion fiscale coûte 55 milliards d’euros aux Etats européens Cédric Guigon/gma - 18 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/9928011-une-affaire-d-evasion-fiscale-coute-55-milliards-d-euros-aux-etats-europ

    Le quotidien français Le Monde, associé à 17 autres médias européens, révèle jeudi une gigantesque affaire d’évasion fiscale. La somme dérobée serait de 55 milliards d’euros en l’espace de quinze ans à plusieurs Etats européens.
    L’enquête internationale s’appelle « CumEx Files ». Contrairement à l’affaire des Panama Papers, il ne s’agit pas de paradis fiscaux mais de financiers, en bande organisée, qui opèrent sur les marchés par des échanges rapides et discrets d’actions de grandes entreprises cotées en Bourse.

    L’escroquerie aurait donc profité de la souplesse qu’offrent les marchés. A l’origine, l’enquête s’appuie sur une fuite de documents judiciaires en Allemagne. En 2015, une bande de #traders, de #banques et d’#avocats auraient mis en place un montage fiscal pour frauder l’administration du pays. La facture aurait coûté plus de 10 milliards d’euros au contribuable allemand.


    Taxe sur les dividendes
    La technique, baptisée « Cum Ex », consiste à duper les Etats européens, qui ont mis en place une taxe sur les dividendes des actionnaires.

    Le but est de transférer rapidement les actions entre différents propriétaires étrangers afin que les Etats européens peinent à en retrouver les véritables détenteurs, et rembourse ainsi plusieurs fois la taxe sur les dividendes.

    Banques dans le coup
    Traders, courtiers, fonds, avocats et mêmes banques, seraient alliés dans cette escroquerie. L’enquête des CumEx Files affirme que cinquante institutions financières parmi les plus grandes de la planète y auraient participé, à des degrés divers.

    Les établissements bancaires auraient été au courant et auraient même joué le jeu. Le directeur de l’administration fiscale allemande, cité par Le Monde, parle de « crime organisé ». Les banques françaises, contactées par le quotidien, ont démenti catégoriquement toute implication.

    La Suisse concernée
    Le schéma aurait été répliqué sous des formes similaires au #Danemark, en #Belgique, en #Autriche, en #Norvège et en #Suisse. L’enquête ne précise en revanche pas quels montants auraient été dérobés à la Confédération, ni si certaines banques seraient impliqués.

    La #France, les #Pays-Bas, l’#Espagne auraient également subis des préjudices.

    La fraude liée au CumEx serait la partie émergée d’un problème bien plus important et qui coûterait des milliards de francs aux Etats : l’arbitrage des dividendes. Une forme d’optimisation fiscale qui permettrait aux banques internationales d’éviter l’impôt sur les dividendes.

     #bourse #cac40 #dividendes #économie #finance #capitalisme #actionnaires #fiscalité #CumEx

  • Dix géants de l’agroalimentaire émettent plus de gaz à effet de serre que quatre pays nordiques | Slate.fr
    http://www.slate.fr/life/87587/coca-danone-agroalimentaire-gaz-effet-serre-pollution

    La confédération d’ONG Oxfam International s’est penchée sur les émissions de gaz à effets de serre globales (pour les matières premières agricoles, le transport, la fabrication, la réfrigération…) et les efforts concernant le climat de plusieurs géants de l’agroalimentaire. Le bilan (PDF) est inquiétant : les dix plus grosses entreprises du secteur (Associated British Foods, Coca-Cola, Danone, General Mills, Kellogg’s, Mars, Mondelez International, Nestlé, PepsiCo et Unilever) émettent chaque année 263,7 millions de tonnes de gaz à effet de serre. C’est un peu plus que la Finlande, la Suède, le Danemark et la Norvège réunis, souligne le rapport.

  • Le #Danemark n’acceptera plus de #migrants en 2018 — RT en français
    https://francais.rt.com/international/54406-danemark-nacceptera-plus-migrants-2018
    https://cdni.rt.com/french/images/2018.10/original/5bb7242f09fac29f7e8b4567.jpg

    Le Danemark n’accueillera plus de migrants pour permettre aux nouveaux arrivants déjà présents de s’installer et de s’intégrer convenablement. Selon le ministre de l’#immigration, « il y en a encore trop qui ne subviennent pas à leurs besoins »

  • Valgdagsmåling : Kraftig fremgang for Sverigedemokraterna – NRK Urix – Utenriksnyheter og -dokumentarer

    https://www.nrk.no/urix/valgdagsmaling_-kraftig-fremgang-for-sverigedemokraterna-1.14201143

    L’extrême-droite à presque 20 % en Suède, en position de gouverner, c’est quasiment fait.

    Valgdagsmålinger i Sverige

    Sverigedemokraterna : 16,3 til 19,2 prosent

    #extrême_droite #suède #scandinavie

  • Bloqué depuis six mois dans un #aéroport, un Syrien raconte sa survie

    Cela fait six mois jour pour jour que Hassan Al Kontar vit dans le #terminal 2 de l’aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie. Le Syrien, qui ne trouve asile nulle part, s’est confié à RTSInfo.

    « Tout le monde peut voler », scande un slogan affiché sur les avions qu’il voit atterrir et décoller. « Tout le monde », sauf #Hassan_Al_Kontar.

    Lui est cloué au sol depuis le 7 mars 2018. Dans l’#immobilité de sa condition, il observe inlassablement le va-et-vient des autres passagers.

    C’est dans ce terminal 2 que l’homme a fêté son 37e anniversaire et assisté virtuellement au mariage de son petit frère.

    C’est là qu’il se douche tant bien que mal au-dessus de lavabos, qu’il dort sur un matelas de fortune et qu’il mange trois fois par jour le même plateau-repas à base de riz et de poulet.

    Les #réseaux_sociaux pour seule tribune

    C’est grâce à son #smartphone, et au wifi de l’aéroport, que le Syrien maintient un lien avec le monde, notamment via les réseaux sociaux. Son compte Twitter, où il partage des photos et vidéos de son quotidien, est suivi par plus de 15’000 personnes.

    Une page Wikipédia lui est même consacrée. « On me l’a montrée, mais je ne sais pas qui l’a créée », dit-il amusé.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Hassan_Al_Kontar

    Le labyrinthe vers la #captivité

    La captivité de Hassan est le résultat d’un parcours sinueux. Le Syrien n’a plus mis les pieds dans son pays depuis dix ans.

    Lorsque le conflit syrien éclate en 2011, il vit aux Emirats arabes unis, et refuse de rentrer pour faire la guerre. Son passeport n’est pas renouvelé, il perd son travail et vit dans la clandestinité.

    En janvier 2017, il est expulsé vers la Malaisie, où il obtient un #visa provisoire. Comme le pays n’a pas signé la Convention de Genève sur les réfugiés, il ne peut y demander asile.

    À l’expiration de son permis de séjour, Hassan Al Kontar tente de rejoindre l’Equateur, pays qui n’exige pas de visa des citoyens syriens. C’est une compagnie aérienne turque qui refuse de l’embarquer.

    L’homme parvient à prendre un vol pour le #Cambodge, mais il est renvoyé dans le même avion à Kuala Lumpur. Ne pouvant plus rentrer en Malaisie, le terminal 2 devient sa seule demeure, à durée indéterminée.

    Déçu des agences onusiennes

    Lorsqu’il contacte le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR), le Syrien se dit déçu :

    Depuis quatre mois, Hassan assure n’avoir aucune nouvelle de l’agence onusienne. Contacté par RTSInfo, l’UNHCR répond que « le gouvernement malaisien a fait une offre généreuse permettant à l’homme d’entrer en toute sécurité dans le pays et d’y obtenir un statut légal provisoire. »

    Or, le Syrien ne veut plus de solutions provisoires qu’il sait sans avenir. « Au final, je veux un statut légal stable, pour pouvoir m’installer, travailler et ne pas craindre une expulsion. »

    Le Canada, seul Eldorado

    Retourner en Syrie n’est pas une option pour Hassan, qui dit être recherché par les services de sécurité, surtout depuis la médiatisation de son histoire et de ses opinions politiques.

    La seule porte de salut du Syrien à ce jour est le Canada. « Des gens là-bas m’ont trouvé un avocat, des garants et même un travail, puis ils ont déposé ma demande d’asile. »

    La procédure doit durer entre 20 et 24 mois. Une pétition en ligne, à ce jour signée par près de 50’000 personnes, appelle les autorités à accélérer le processus.

    « Souvent les gens, après avoir vu un reportage sur moi, me proposent de venir chez eux. Je dois alors leur expliquer les lois restrictives de leur pays qui m’en empêchent. »

    En Suisse, la possibilité de présenter une demande d’asile depuis l’étranger a été supprimée fin 2012. Une révision de la loi sur l’asile allant dans ce sens a été acceptée lors d’une votation populaire le 9 juin 2013.

    L’illusoire choix de la légalité

    Après huit ans à la recherche d’un refuge, Hassan Al Kontar se dit prêt à rester dans ce terminal tant qu’il ne trouvera pas une solution légale.

    Le Syrien est conscient de payer le prix de son honnêteté. « Si je m’infiltrais illégalement, peut-être qu’aujourd’hui je serais tranquillement installé en Suisse, au Danemark ou en Hollande. Mais j’ai choisi la légalité. »

    L’homme raconte avoir ainsi décliné de nombreuses propositions de mariage. « Je remercie ces femmes de vouloir m’aider, mais je leur explique que ce serait aussi une manière de contourner la loi. »

    La #résilience pour ne pas céder

    Sur les réseaux sociaux, Hassan est admiré pour la bonne humeur et la résilience dont il fait preuve.

    Si l’homme est reconnaissant de tout le soutien qu’il reçoit, il avoue avoir parfois besoin de s’isoler pour garder des forces.

    Après six mois de survie dans le terminal 2 de l’aéroport de Kuala Lumpur, Hassan Al Kontar est prêt à tenir le temps qu’il faudra. « Je n’ai pas le choix », conclut-il.

    https://www.rts.ch/info/monde/9811804-bloque-depuis-six-mois-dans-un-aeroport-un-syrien-raconte-sa-survie.html
    #réfugiés #asile #migrations #limbe #réfugiés_syriens #Kuala_Lumpur #Malaisie #migrerrance

    cc @reka

  • Le gouvernement commande 40.000 grenades lacrymogènes _ Reporterre -
    https://reporterre.net/Le-gouvernement-commande-40-000-grenades-lacrymogenes

    Dans un avis de marché public paru le 23 août, le gouvernement lance la commande de 40.000 grenades lacrymogènes de « désencerclement », pour un montant de 1,7 million d’euros.

    En mai, il avait déjà lancé la commande de grenades pour 17 millions d’euros.

    #grenades #guerre_aux_pauvres #violence #en_marche #police #France

  • Sommaire Préhistoire.

    (en construction...chaque nouvel article y sera inclus)

    Paléolithique.

    – Les chevaux préhistoriques de Floride étaient sédentaires. (5Ma)
    https://seenthis.net/messages/746782 2018

    – La mécanique de marche humaine a évolué avant le genre Homo [apparu entre 200 000 et 300 000 ans] il y a 3.6 millions d’années.
    https://seenthis.net/messages/689824 2018

    – L’endocast de StW 573 (« Little Foot ») et l’évolution du cerveau homininé. (3.67Ma)
    https://seenthis.net/messages/746779 2018

    – Paléolithique archaïque : les premiers outils du lomekwien ? (3.3M a.)
    https://seenthis.net/messages/659607 2017

    – Le geste et la parole... (2.6Ma)
    L’étude suivante ne confirme pas l’« hypothèse technologique » qui propose que le langage gestuel évolue chez les premiers hominidés pour permettre la transmission culturelle des compétences de fabrication d’outils en pierre.
    La transmission par geste serait plus efficace que par la parole.
    https://seenthis.net/messages/661653 2017

    – Les humains ont-ils quitté l’Afrique plus tôt que prévu ?
    Découverte d’anciens outils en Chine (2.12Ma)
    https://seenthis.net/messages/708369 2018

    – La dispersion humaine à eu lieu il y a moins de 1 millions d’année en Europe du Sud.
    https://seenthis.net/messages/676250 2018

    – Probable apprentissage il y a 700 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/670444 2018

    – Signs of symbolic behavior emerged at the dawn of our species in Africa
    Long-distance stone transport and pigment use in the earliest Middle Stone Age
    Scientists Discover Evidence of Early Human Innovation, Pushing Back Evolutionary Timeline (320 000a)
    https://seenthis.net/messages/690597 2018

    – Pourquoi des sourcils expressifs ont pu avoir de l’importance dans l’évolution humaine.
    https://seenthis.net/messages/687585 2018

    – La taille du cerveau des homininés à augmenté régulièrement
    https://seenthis.net/messages/671208 2018

    – L’organisation du cerveau humain moderne a émergé seulement récemment.
    https://seenthis.net/messages/663676 2017

    – Les humains ne provenaient pas d’une seule population ancestrale dans une région de l’Afrique ou comme le dit le titre de l’article original : nos espèces ont-elles évolué dans des populations subdivisées à travers l’Afrique, et pourquoi est-ce important ?
    https://seenthis.net/messages/708373 2018

    – Un site d’hominidés du Pléistocène supérieur a été identifié dans des roches d’éoliennes côtières sur la côte sud du Cap en Afrique du Sud (90 000a)
    https://seenthis.net/messages/687805 2018

    – La technologie acheuléenne et l’utilisation de l’environnement à Dawadmi, Arabie centrale pendant le Paléolithique inférieur. (2.8Ma-300000a)
    https://seenthis.net/messages/712594 2018

    – Les traces les plus ancienne d’une activité humaine au Philippines date de 709 000 ans... Ils savaient donc naviguer !
    https://seenthis.net/messages/693239 2018

    – La vague sans précédent d’extinctions de grands mammifères durant les 66 millions dernières années est liée à nos ancêtres.
    https://seenthis.net/messages/690587 2018

    – Une dent trouvée à Tautavel, vieille de 560.000 ans, devient le plus ancien fossile humain de France
    https://seenthis.net/messages/710501 2018

    – Les derniers Néandertaliens interglaciares exploitaient les lapins à des fins alimentaires et pour leur fourrures. (370 000a)
    https://seenthis.net/messages/807867 2019

    – Les comportements modernes d’« Homo sapiens » apparus plus tôt que ce qu’on croyait. (320 000a)
    https://seenthis.net/messages/678589 2018

    – La dépendance aux drogues est-elle influencée par un rétrovirus venu de nos ancêtres ? (250 000a)
    https://seenthis.net/messages/725693 2018

    – Découverte de retouches osseuses d’environ 115 000 ans à Lingjing, Henan, Chine
    https://seenthis.net/messages/687935 2018

    – Les plus anciens outils en bois de Néandertal trouvés en Espagne. (137 000-50 000a)
    https://seenthis.net/messages/690600 2018

    – Comme on pouvait peut-être s’en douter (l’histoire est toujours plus complexe qu’on ne le pense), il y a eu beaucoup de sorties d’Afrique. Il y a avait « l’Out of Africa I et II », maintenant, nous avons au moins « Out of Africa III ».
    https://seenthis.net/messages/690545 2018

    – La culture du Paléolithique moyen ancien en Inde autour de 385-172 ka redéfinit les modèles de migrations dit « Out of Africa ».
    https://seenthis.net/messages/668000 2018

    – Découverte du plus ancien fossile d’humain moderne hors d’Afrique. (220 000a)
    https://seenthis.net/messages/663646 2017

    – Preuves d’une chasse rapprochée pendant le dernier interglaciaire par Neandertal. (120 000a)
    https://seenthis.net/messages/707997 2018

    – Des paléorivières qui traversaient le Sahara ont peut-être servi d’anciennes voies de migration humaine. (100 000a)
    https://seenthis.net/messages/690066 2013

    – Les outils en pierre sculptée, également appelés noyaux Levallois, étaient utilisés en Asie de l’Est plus tôt que prévu (80 000 à 170 000 ans au lieude 30 000 ans) et vraisemblablement sans apport extérieur .
    https://seenthis.net/messages/747741 2018

    – Les humains ont prospéré en Afrique du Sud au moment et après l’éruption du supervolcan Toba il y a 74 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/691906 2018

    – L’éruption volcanique massive de Toba sur l’île de Sumatra, il y a environ 74000 ans, n’a pas provoqué un « hiver volcanique » de six ans en Afrique de l’Est et provoqué ainsi la chute de la population humaine de la région.
    https://seenthis.net/messages/670115 2018

    – Découverte du premier dessin ? Il a 73 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/724733 2018

    – Un artefact de pierre gravé provenant de Crimée a pu aider à démontrer le symbolisme néandertalien (35 000 et 37 000a cal BP)
    https://seenthis.net/messages/691572 2018

    – Pourquoi l’Homme (Homo Sapiens) est le dernier homininé ? Homo sapiens a développé une nouvelle niche écologique qui le sépare des autres homininés .
    https://seenthis.net/messages/716235 2018

    – Les scientifiques ont analysé les premiers ADN humains anciens de l’Asie du Sud-Est : les résultats révèlent trois grandes vagues de migrations dans la région au cours des 50 000 dernières années et leurs conséquences sur les différents langages.
    https://seenthis.net/messages/695805 2018

    – Réévaluation chronologique des transitions du Paléolithique moyen et supérieur et du Paléolithique supérieur précoce en Espagne cantabrique [ou précisions sur la coexistence Néandertal/Humain anatomiquement moderne].
    https://seenthis.net/messages/689020 2018

    – Utilisation symbolique des coquillages marins et des pigments minéraux par les Néandertaliens ibériques il y a 115 000 ans
    https://seenthis.net/messages/687926 2018

    – La datation U-Th (Uranium-Thorium) des croûtes carbonatées révèle l’origine néandertalienne de l’art pariétal ibérique.
    (64 800a)
    https://seenthis.net/messages/671457 2018

    – Deux épisodes distincts de mélange génétique entre les humains modernes et les Dénisoviens. (44 000-54 000a)
    https://seenthis.net/messages/677431 2018

    – La grotte de Denisova est maintenant mieux datée et a permis une meilleure connaissance des relations Néandertal-Dénisoviens et de leur environnement.
    https://seenthis.net/messages/763866 2019

    – Première gravure sur roche néandertalienne trouvée à Gibraltar
    (39 000a)
    https://seenthis.net/messages/671855 2014

    – Une étude de l’université de York révèle que « La compassion a aidé les Néandertaliens à survivre ».
    https://seenthis.net/messages/677089 2018

    – Neandertal au menu de grands carnivores.
    https://seenthis.net/messages/665999 2017

    – Réévaluation de la mandibule de Montmaurin-la niche.
    Cette étude permet aussi d’émettre l’hypothèse que le peuplement de l’Europe était le résultat de plusieurs vagues de population, à différents moments, peut-être à l’origine d’un même ancêtre commun, ainsi que d’une histoire complexe « d’effacements » et de recolonisations.
    https://seenthis.net/messages/660798 2017

    – Première découverte d’un fossile hybride : Père Denisovien, mère Néandertal
    https://seenthis.net/messages/717078 2018
    – Commentaires et traductions supplémentaires :
    https://seenthis.net/messages/716737

    – "Dans les moindres détails : comment nos ancêtres aux traits autistiques ont mené une révolution dans l’art de l’ère glaciaire".
    https://seenthis.net/messages/694629 2018

    – « Illuminer la grotte, dessiner en noir : analyse du charbon de bois à Chauvet-Pont d’Arc »
    https://seenthis.net/messages/691023 2018

    L’art rupestre d’il y a 40 000 ans en Indonésie ressemble étonnamment à celui d’Europe
    https://seenthis.net/messages/672653 2017

    "Une peinture de bœuf musqué à Niaux ? Nouvelle proposition de lecture d’une figure du Salon noir de la Grotte de Niaux (Ariège)"
    https://seenthis.net/messages/668503 2018

    – Une nouvelle piste de recherche : des linguistes cherchent le lien entre le langage et les arts pariétal et rupestre. Mais l’article original en dit plus sur les capacités cognitives d’Homo Sapiens.
    https://seenthis.net/messages/685101 2018

    – Le désert occidental australien peuplé depuis environ 47 800 ans.
    https://seenthis.net/messages/725687 2018

    – Loup des neiges, Caribou, la liste des animaux momifiés s’allonge ! Des mineurs ont découvert les restes d’un veau de caribou et d’un louveteau pris dans le pergélisol canadien depuis 50 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/725643 2018

    – Des vers de 40000 ans extraits du permafrost
    https://seenthis.net/messages/721517 2017

    Est-ce que Cro-Magnon 1 avait une neurofibromatose de type 1 ?
    https://seenthis.net/messages/689576 2018

    – Des réseaux sociaux à la Préhistoire.
    Les premiers humains semblent avoir reconnu les dangers de la consanguinité il y a au moins 34 000 ans et ont développé des réseaux sociaux et d’accouplement étonnamment sophistiqués pour les éviter.
    https://seenthis.net/messages/668163 2018

    – L’empreinte d’un ancien changement climatique abrupt trouvée dans l’Arctique.
    https://seenthis.net/messages/708360 2018

    – Bien choisir sa pointe en fonction du gibier.
    https://seenthis.net/messages/667509 2018

    – La recherche sur le site de Gault repousse la date des premiers nord-américains : La datation par luminescence confirme la présence humaine en Amérique du Nord avant 16 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/710762 2018

    – Colonisation de l’Amérique : la route du Varech.
    https://seenthis.net/messages/665930 2017

    – L’étude des pointes de lance donne une nouvelle explication de la façon dont les premiers humains se sont installés en Amérique du Nord.
    https://seenthis.net/messages/682803 2018

    – La dernière période glaciaire a-t-elle affecté l’allaitement chez les Amérindiens ? De nouvelles découvertes établissent un lien entre la mutation génétique et la croissance des canaux mammaires, et les dents en forme de pelle.
    https://seenthis.net/messages/689822 2018

    – Sous la plage, une empreinte de pas de 15000BP.
    Terminal Pleistocene epoch human footprints from the Pacific coast of Canada
    https://seenthis.net/messages/682163 2018

    – Art rupestre. Colombie : la paix dévoile des merveilles d’art rupestre cachées dans la jungle : Geo.fr
    https://seenthis.net/messages/702058 2018

    – Les Natoufiens fabriquaient de la bière il y a 13 000 ans (avant l’arrivée de l’agriculture).
    https://seenthis.net/messages/722216 2018

    – Les archéologues ont découvert du pain fabriqué il y a 14 400 ans, soit 4000 ans avant le début de l’agriculture. (Moyen-Orient)
    https://seenthis.net/messages/708830 2018

    – Du nouveau à l’Ouest : l’art paléolithique du Rocher de l’Impératrice (Plougastel-Daoulas, Finistère)
    https://seenthis.net/messages/690966 2018

    – Preuve de la destruction d’un outil de valeur en pierre à une fin rituel sur le site de la fin du Natoufien dans la grotte de Hilazon Tachtit il y a 12 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/807347 2019

    – Göbekli Tepe, le plus vieux temple du monde, berceau de l’#architecture et des classes sociales
    https://seenthis.net/messages/715592 2018

    – « Cheddar Man », le plus ancien squelette complet (Mésolithique, 9000 BP) trouvé sur les îles britanniques.
    https://seenthis.net/messages/666932 2017

    – L’histoire de la population nord-européenne révélée par les anciens génomes.
    – il y a eu deux routes de colonisation de la Scandinavie
    – l’agriculture et l’élevage ont été importés par de nouveaux arrivants
    https://seenthis.net/messages/664866 2017

    – L’hypothèse des routes maritimes pour la colonisation de l’Europe. 9000BP
    https://seenthis.net/messages/726261 2014

    – D’où vient l’ambre dans la péninsule ibérique préhistorique ?
    https://seenthis.net/messages/719108 2018

    – Les humains sont arrivés à Madagascar 6 000 ans plus tôt que prévu
    https://seenthis.net/messages/721857 2018

    – De nouvelles preuves archéologiques provenant du sud-ouest de Madagascar révèlent que des humains modernes ont colonisé l’île des milliers d’années plus tard que prévu

    https://seenthis.net/messages/746791 2018

    Mésolithique

    – Les archéologues ont trouvé des traces de la colonisation de l’âge de pierre submergées dans le sud-est de la Finlande
    https://seenthis.net/messages/717096 2018

    Néolithique

    – Les agriculteurs néolithiques ont coexisté avec les chasseurs-cueilleurs pendant des siècles après s’être répandus à travers l’Europe
    https://seenthis.net/messages/668821 2018

    - Comment les agriculteurs du Néolithique se sont adaptés au changement climatique. 8200BP
    https://seenthis.net/messages/717099 2018

    – Le débat du peuplement du Sud-Est asiatique clôt par une analyse novatrice de l’ADN ancien extrait de squelettes âgés de 8 000 ans... Et ce n’est pas la solution qu’on pouvait espérer (comme souvent).
    https://seenthis.net/messages/708003 2018

    – Mise en évidence d ’inégalité sociales , d’ élites et ce, sur plusieurs milliers de kilomètres en Europe . Grandes haches alpines du Néolithique européen Ve et IVe millénaires av. J-C.
    https://seenthis.net/messages/690538 2018

    – Les génomes andins anciens montrent des adaptations distinctes à l’agriculture et à l’altitude. (7000BP).
    https://seenthis.net/messages/746794 2018

    – Le sud-est asiatique à connu une explosion démographique il y a 4000 ans.
    https://seenthis.net/messages/725240

    – Découverte du plus ancien et le plus grand cimetière monumental d’Afrique orientale. ... des mégalithes en Afrique.
    https://seenthis.net/messages/716364 2018

    – Les routes de l’orge.
    https://seenthis.net/messages/710253 2018

    – La guerre et la structure des clans expliquent un événement biologique singulier : le goulot d’étranglement du Néolithique.
    https://seenthis.net/messages/698269 2018

    – Une civilisation du végétal inconnue en Asie du sud-est ?
    https://seenthis.net/messages/697555 2018

    – L’ADN ancien révèle un remplacement génétique malgré la continuité de la langue dans le Pacifique Sud.
    https://seenthis.net/messages/672945 2018

    Age des métaux

    – Évolution de la population et climat. Une étude à l’âge du Bronze.
    https://seenthis.net/messages/714571 2018

    – comment faisait-on de la fibre végétale à l’Âge du Bronze ?
    https://seenthis.net/messages/711092 2018

    – Premier exemple de transmission d’une culture en tant qu’idée.
    https://seenthis.net/messages/674612 2018

    – Les plus anciens virus humains découverts étaient âgés d’environ 450 ans, mais la plupart n’avaient pas plus de 50 ans. Maintenant c’est 4500 ans !
    https://seenthis.net/messages/709274 2018

    – On savait qu’Ötzi était décédé d’une mort violente. Voici maintenant une tentative pour reconstituer le scénario !
    https://seenthis.net/messages/704506 2018

    – Première preuve de l’utilisation d’un mors parmi les premiers équidés domestiques, et en particulier les ânes, au Proche-Orient.
    https://seenthis.net/messages/695836 2018

    – La fille d’Egtved (Age du Bronze) n’était pas du Danemark
    https://seenthis.net/messages/695823 2018

    – La vie de la fille d’Egtved reconstituée (Age du bronze).
    https://seenthis.net/messages/687927 2018

    – Les caractéristiques génétiques maternelles de la population de Tagars de l’âge du fer de Sibérie méridionale (1er millénaire avant JC)
    https://seenthis.net/messages/725635 2018

    – Les chercheurs ont découvert des traces d’opiacés conservés à l’intérieur d’un vase datant de la fin de l’âge du bronze.
    https://seenthis.net/messages/727296 2018

    Techniques.
    De nouvelles perspectives pour l’étude de la maîtrise du feu en préhistoire.
    https://seenthis.net/messages/695828 2018

    – Gran Dolina, Sierra de Atapuerca (Burgos, Espagne) : La couche TD6 (aux environs de 800 000 ans donc) serait plus importante que ce qu’on avait pensé auparavant.
    https://seenthis.net/messages/663680 2017

    – Techniques. Ré-évaluation. A qui profitait la violence ?
    (Interpersonal violence at Playa Venado, Panama (550-850 AD) : a reevaluation of the evidence). Latin American Antiquity.
    https://seenthis.net/messages/725642 2018

    #sommaire_préhistoire

  • Le débat du peuplement du Sud-Est asiatique clôt par une analyse novatrice de l’ADN ancien extrait de squelettes âgés de 8 000 ans... Et ce n’est pas la solution qu’on pouvait espérer (comme souvent).

    The prehistoric peopling of Southeast Asia | Science
    http://science.sciencemag.org/content/361/6397/88.full


    Science, 2018 ; 361 (6397) : 88 DOI : 10.1126/science.aat3628

    L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus génétiquement différentes du monde, mais depuis plus de 100 ans, les scientifiques ne sont pas d’accord sur la théorie de l’origine de la population de la région.

    Selon une théorie, les chasseurs-cueilleurs autochtones Hòabìnhiens qui peuplaient l’Asie du Sud-Est il y a 44 000 ans adoptaient des pratiques agricoles indépendantes, sans l’apport des premiers agriculteurs d’Asie de l’Est. Une autre théorie, appelée « modèle à deux couches », est favorable à l’opinion selon laquelle les riziculteurs en migration venant de ce qui est aujourd’hui la Chine ont remplacé les chasseurs-cueilleurs indigènes Hòabìnhiens.

    (...) Aucune théorie n’était complètement exacte. Leur étude a découvert que les populations actuelles d’Asie du Sud-Est sont issues d’au moins quatre populations anciennes.

    (...)

    La recherche pionnière est particulièrement impressionnante car la chaleur et l’humidité de l’Asie du Sud-Est en font l’un des environnements les plus difficiles pour la préservation de l’ADN, ce qui pose d’énormes défis aux scientifiques.

    "En séquençant 26 anciens génomes humains - 25 d’Asie du Sud-Est, un Jōmon japonais - nous avons montré qu’aucune des deux interprétations ne correspondait à la complexité de l’histoire de l’Asie du Sud-Est : Les chasseurs-cueilleurs Hòabìnhiens et les fermiers d’Asie de l’Est ont contribué à la diversité actuelle de l’Asie du Sud-Est, avec d’autres migrations affectant les iles du Sud-Est asiatique et le Vietnam. Nos résultats aident à résoudre l’une des controverses les plus anciennes de la préhistoire en Asie du Sud-Est." Hugh McColl, doctorant au Centre de GéoGénétique au Musée d’Histoire Naturelle du Danemark de l’Université de Copenhague, et l’un des auteurs principaux du document

    #Néolitique #Asie #Sud-Est-asiatique #Jomon #peuplement #ADN #Cambridge_university
    #Hugh_McColl #Fernando_Racimo #Lasse_Vinner #Fabrice_Demeter #Takashi_Gakuhari et al

  • Par voie judiciaire et syndicale, un front mondial se lève contre Uber - Equal Times
    https://www.equaltimes.org/par-voie-judiciaire-et-syndicale

    De San Francisco à Tokyo, de Rio de Janeiro à Paris, de Santiago du Chili à Hong Kong, partout où Uber a s’est implanté, les taxis ont répondu par des protestations, voire des actions en justice. C’est que l’application mobile qui met en relation des clients avec des chauffeurs particuliers, parfois totalement amateurs, fait directement concurrence aux taxis professionnels. Les services Uber contournent toutes les règles, de salariat, de cotisations sociales, de sécurité, de formation, qui s’imposent aux taxis.

    Dans plusieurs villes et pays, la justice ou les autorités politiques ont décidé d’interdire tout ou partie des services d’Uber

    Fin 2016, la métropole brésilienne de Rio de Janeiro a ainsi adopté une loi de prohibition de toutes les plateformes de transports de ce type. À Bruxelles, la capitale belge, c’est la justice qui a interdit Uberpop, l’application de mise en relation de chauffeurs particuliers et de personnes à transporter. En France, le cas Uberpop est allé jusqu’au conseil constitutionnel, qui a confirmé en septembre 2015 l’interdiction du service introduit dans le pays un an plus tôt. En Italie, Uberpop a été interdit en 2015. Tous les autres services de chauffeurs de la firme se sont aussi vu prohibés par la justice italienne en avril 2017, suite à une plainte des taxis italiens.

    « Mais Uber a fait appel de la décision. Celle-ci ne peut donc pas encore être mise en œuvre. C’est en suspens », regrette Mac Utara, secrétaire du transport interne à la Fédération internationale des travailleurs des transports (International Transports Workers’ Federation).

    « Dans de nombreux pays, il y a une opposition des gouvernements, des chauffeurs de taxi et des compagnies de taxi contre Uber. Souvent, Uber perd en justice. Et parfois, la mise en œuvre des décisions de justice est stricte », explique Mac Utara. « C’est bien. Mais c’est encore mieux quand de véritables lois sont adoptées pour contrer Uber. »

    C’est ce qui s’est passé au Danemark et en Bulgarie. Le Danemark a adopté une nouvelle loi sur les taxis en mars 2017, qui oblige notamment tous les véhicules à avoir des caméras de vidéosurveillance et des taximètres à bord pour avoir le droit de proposer un service de transport. « Ce qui exclut de fait les chauffeurs Uber qui roulent avec leurs véhicules personnels », souligne Mac Utara.

    Suite à l’adoption de cette nouvelle réglementation, Uber a annoncé fermer ses services au Danemark. La Bulgarie a elle aussi adopté une loi spéciale en octobre 2015, qui a eu pour conséquences de chasser Uber du pays. Selon le texte, seules des sociétés enregistrées qui respectent les réglementations afférentes aux taxis peuvent opérer dans le pays.

    En Allemagne, un groupement de sociétés de taxis a attaqué Uber en justice dès son implantation dans le pays en 2014. Il a ensuite fallu deux ans pour que, en juin 2016, la justice allemande interdise, en deuxième instance, l’usage de l’application par des particuliers. Depuis, seuls les taxis, les vrais, peuvent se servir d’Uberpop pour entrer en contact avec leurs clients.

    « En plus de cette procédure judiciaire, des villes allemandes ont décidé d’elles-mêmes d’interdire Uber parce que ses services ne respectent pas les règles qui s’imposent aux entreprises de transport. Uber ne s’est pas opposé à ces interdictions », ajoute Mira Ball, responsable à la section des transports de la fédération syndicale allemande des services Verdi (Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft).

    « Mais il faut bien faire la différence entre Uberpop et les autres services d’Uber », tient à préciser Herwig Kollar, l’avocat qui défend les taxis allemands dans cette bataille judiciaire. « Les services UberBlack et UberX existent toujours en Allemagne, à Berlin et Munich. »

    UberBlack est un service de location de voiture de luxe avec chauffeur, UberX un service de chauffeurs. « Et le conflit juridique avec Uber est encore en cours. L’entreprise a contesté le jugement d’interdiction rendu en deuxième instance. La procédure va donc aller jusqu’à la cour fédérale allemande. Celle-ci attend cependant une décision de la Cour de justice de l’Union européenne pour se prononcer. »

    Le 11 mai, l’avocat général de la Cour a publié ses recommandations sur l’affaire. Celles-ci sont claires : Uber doit être considéré comme un service de transport. Et en tant que tel, l’entreprise peut être contrainte à respecter les obligations de licences et d’autorisations qui s’imposent aux entreprises de transports dans les différents pays européens.

    « Dans 80 % des cas, la Cour de justice de l’Union européenne suit les recommandations de l’avocat général » se réjouit Mac Utara.

    Les chauffeurs Uber s’organisent
    Au-delà des batailles juridiques menées par les taxis et les autorités, il existe un autre front des travailleurs du transport face à Uber : celui des chauffeurs Uber eux-mêmes, qui commencent à s’organiser pour de meilleurs conditions de travail et de rémunération.

    « Depuis qu’Uber a baissé les tarifs des courses, nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts, même en travaillant 12 ou 14 heures par jour », rapporte Félix, chauffeur Uber à Paris depuis deux ans et membre de l’association française de chauffeurs de VTC (véhicules de transports avec chauffeurs) ‘Actif-VTC’. « Après l’interdiction d’Uberpop en France, Uber a revu les tarifs à la baisse avec l’argument que cela leur avait fait perdre de la clientèle et qu’il fallait des tarifs plus bas pour l’attirer à nouveau. Les autres plateformes de VTC ont suivi. Uber a aussi augmenté ses commissions. Le travail était déjà dur il y a deux ans. Aujourd’hui, c’est catastrophique. »

    En janvier dernier, les différentes organisations représentatives des chauffeurs Uber en France ont entamé des négociations avec l’entreprise. Sans succès. « Uber n’a pas bougé d’un pouce, sur aucune des demandes de chauffeurs, ni l’augmentation des tarifs, ni sur l’arrêt du recrutement des nouveaux chauffeurs partenaires. Car aujourd’hui, tous les jours, Uber intègre de nouveaux chauffeurs », déplore Félix.

    « Malheureusement, la plateforme Uber considère aujourd’hui les séances de négociations comme de simples consultations de façade, montrant son incapacité (volontaire ou non) à accepter un véritable échange sur la question prioritaire des tarifs », regrette aussi la fédération de transports du syndicat CFDT (Confédération française démocratique du travail), qui a participé aux discussions. Face à ce blocage, l’intersyndicale des chauffeurs Uber en France en a finalement appelé aux clients de la plateforme, en leur demandant de la boycotter tant que l’entreprise se refuse à négocier.

    « Il y a une impuissance générale pour faire face à Uber », constate Félix. Pourtant, son organisation, qui réunit environ 200 personnes, refuse de baisser les bras. Les chauffeurs sont en train de lancer leur propre application et une coopérative indépendante pour travailler sans avoir à le faire avec Uber.

    « Nous ne voulons plus de la dépendance à Uber », résume le chauffeur parisien.

    –—

    La fédération a recensé des actions en justice ou des interdictions prononcées contre Uber dans 49 pays de la planète, sur tous les continents. Toutes les actions ne débouchent toutefois pas forcément sur une interdiction pure et simple, et les procédures sont souvent longues.

    Une association de taxis espagnols a en effet saisi la plus haute juridiction européenne pour trancher la question de savoir si l’activité d’Uber doit être classée comme un service de transports ou une simple plateforme de commerce en ligne, comme le réclame l’entreprise basée en Californie.

    « Uber n’a jamais voulu négocier. À chaque fois, ils disaient qu’ils ne pouvaient pas bouger les tarifs parce que, sinon, ils ne faisaient pas d’argent. En gros, ça veut dire qu’eux ont le droit de gagner de l’argent mais pas nous. »

    #Europe #Uber

  • Des pays européens dénoncent la démolition imminente d’un village bédouin de Cisjordanie : ‘Nous allons prendre des mesures’ - AURDIP - 5 juillet | Noa Landau et Yotam Berger pour Haaretz |Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.fr/des-pays-europeens-denoncent-la.html

    Le Coordinateur Spécial de l’ONU pour le Moyen Orient, Nikolay Mladenov, condamne Israël, disant dans un tweet que ‘ces actions sapent la solution à deux Etats’. Un émissaire britannique en Israël relaie la protestation auprès du Conseiller à la Sécurité Nationale israélienne Meir Ben Shabbat.

    Des pays européens unissent leurs forces pour empêcher la démolition de la communauté bédouine de Khan al-Ahmar en Cisjordanie, a dit mercredi au Parlement le ministre d’État britannique pour le Moyen Orient, Alistair Burt.

    La France et l’Irlande ont depuis toutes deux fait écho à l’opposition de la Grande Bretagne dans une déclaration similaire de la part de leurs ministères des Affaires étrangères. On s’attend à ce que d’autres pays européens expriment leurs inquiétudes.

    L’ONU a elle aussi exprimé sa consternation devant les récentes actions d’Israël. Le bureau du Coordinateur Spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen Orient a envoyé un tweet comme quoi l’émissaire « condamne les destructions à Abu Nuwar et celle en préparation à Khan Al Ahmar ». « Israël devrait arrêter ce genre d’actions et de projets pour reloger les communautés bédouines en Cisjordanie occupée », dit le tweet. « Ces actions sont contraires au droit international et sapent la solution à deux Etats. » (...)

    #colonisation_de_peuplement

  • Une étude de l’Anses va être plus accessible
    La science française confirme la nécessité de laver ses vêtements neufs

    Une étude de l’Anses manipulée par des sites d’extrême droite
    Les chiffres des agressions sexuelles au Danemark confirment la nécessité de laver ses vêtements neufs

    Une étude de l’Anses condamnée pour avoir reconstitué des ligues dissoutes
    Deux militants d’extrême droite confirment la nécessité de laver ses vêtements neufs

    #de_la_dyslexie_créative

  • 1938 : le monde ferme ses portes aux réfugiés

    Des réfugiés qui fuient en masse le nazisme, des gouvernements qui leur barrent l’accès à leur territoire, des exilés contraints d’embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune, une diplomatie prête à donner des gages aux pires dictatures et néanmoins impuissante, comme l’atteste l’échec prévisible de la conférence d’Évian en 1938 : les analogies sont décidément troublantes entre l’attitude des États à l’égard des Juifs dans les années 1930 et celle qu’ils adoptent aujourd’hui à l’égard des réfugiés.

    Les États européens, obsédés par le « risque migratoire », mettent depuis de longues années toute leur énergie à tenir à distance les flux de migrants, demandeurs d’asile inclus, et à leur interdire l’accès à leurs territoires. Cette tendance a été poussée à son paroxysme au moment de la « crise migratoire » de 2015, face à l’afflux de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan ou d’Érythrée. Au point que plusieurs observateurs n’ont pu s’empêcher de faire le parallèle avec l’attitude qui fut celle des États, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, à l’égard des Juifs fuyant le nazisme [1].

    Ce parallèle non seulement n’a rien de scabreux, mais il s’impose. Il n’a rien de scabreux car si les Juifs, à l’époque, sont persécutés, spoliés, humiliés, pourchassés, physiquement agressés, personne ne peut alors anticiper la « solution finale ». Il s’impose tant les analogies sont frappantes : la fermeture de plus en plus hermétique des frontières à mesure que la persécution s’aggrave et que les flux d’exilés augmentent ; des réfugiés contraints à embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune avec l’espoir, souvent déçu, qu’on les laissera débarquer quelque part ; en guise de justification, la situation économique et le chômage, d’un côté, l’état de l’opinion dont il ne faut pas attiser les tendances xénophobes et antisémites, de l’autre ; le fantasme, hier, de la « cinquième colonne » – agitateurs communistes, espions nazis –, aujourd’hui de la menace terroriste ; et finalement une diplomatie qui n’hésite pas à pactiser avec les pires dictatures, hier pour tenter de sauver la paix (on sait ce qu’il en est advenu), aujourd’hui pour tenter d’endiguer les flux de réfugiés.

    L’évocation du passé donne, hélas, le sentiment que l’histoire bégaie : car la Realpolitik qui prenait hier le pas sur les préoccupations humanitaires continue aujourd’hui à dicter l’attitude des États, alors même qu’ils ont collectivement décidé d’accorder au droit d’asile une place éminente parmi les droits de l’Homme et se sont engagés à le respecter.

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la communauté internationale, inquiète des risques de déstabilisation engendrés par les masses de réfugiés qui, par centaines de milliers, fuient les guerres civiles, les dictatures, les persécutions, décide de se saisir du problème.

    Mais l’action diplomatique en faveur des réfugiés reste subordonnée à la défense par les États de leurs intérêts propres et de leurs prérogatives souveraines. Entre 1922 et 1928, une multitude d’« arrangements » sont passés sous l’égide de la Société des Nations, visant à accorder un minimum de protection aux réfugiés. C’est notamment le fameux « passeport Nansen » qui leur confère, à eux qui ne sont plus reconnus ni protégés par leur pays d’origine, un minimum d’existence juridique. Mais la portée de ces textes, applicables au départ aux réfugiés russes, puis aux Arméniens, puis aux Assyro-Chaldéens, est très limitée, tant par la faiblesse des garanties qu’ils confèrent que par leur absence de caractère obligatoire. Avec l’aggravation de la situation économique consécutive à la crise de 1929, les États n’hésitent pas à refouler ou expulser les réfugiés, considérés comme un fardeau. À l’approche de la guerre, viendront s’ajouter à ces considérations économiques des considérations de police et de sécurité.

    Des arrangements sans contrainte

    C’est dans ce contexte que les États vont être confrontés à la question des réfugiés provenant d’Allemagne puis, après l’Anschluss, d’Autriche. La diplomatie s’active timidement : un « arrangement provisoire intergouvernemental concernant le statut des réfugiés venant d’Allemagne » est signé le 4 juillet 1936, dont les dispositions sont reprises dans la convention du 10 février 1938 : les États s’engagent à délivrer aux réfugiés un titre de voyage ou un document tenant lieu de passeport ; lorsqu’ils les ont autorisés à séjourner, ils ne peuvent les expulser ou les refouler qu’en cas de risque pour la sécurité nationale ou l’ordre public, et, en aucun cas, vers l’Allemagne sauf « s’ils ont de mauvaise foi refusé de prendre les dispositions nécessaires pour se rendre dans un autre territoire ». Mais la convention n’est signée que par sept pays : la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, l’Espagne, la France, la Norvège et les Pays-Bas, et elle n’aura guère le temps, de toute façon, de produire des effets avant le déclenchement de la guerre.

    Ayant juridiquement toute latitude pour agir à leur guise, les États n’ont aucun scrupule à fermer leurs frontières. Les États-Unis s’en tiennent à la politique adoptée depuis l’Immigration Act de 1924 et à un quota annuel de 27 370 immigrants pour l’Allemagne et l’Autriche. Après l’Anschluss, le ministre de l’intérieur britannique, s’adressant à la Chambre de communes, affirme que le pays maintient sa tradition d’asile, mais qu’il faut « éviter de donner l’impression que la porte est ouverte aux immigrants de toutes sortes. Car alors de prétendus émigrants se présenteraient dans les ports en si grand nombre qu’il serait impossible de les admettre tous ; les services d’immigration auraient de grandes difficultés à décider qui devrait être admis et d’inutiles épreuves seraient imposées à ceux qui effectueraient un infructueux périple à travers l’Europe [2] ». Pour les Britanniques, au demeurant, la question centrale reste celle de la Palestine : depuis l’arrivée de Hitler au pouvoir, l’immigration est passée de 9 500 personnes par an à 30 000 en 1933 et à près de 62 000 en 1935. Alors que ce territoire apparaît comme le seul lieu de refuge potentiel pour les Juifs, la Grande-Bretagne, confrontée à l’hostilité des Arabes, remet en question son engagement en faveur de l’établissement d’un Foyer national juif : le Livre blanc du printemps 1939 limite le quota annuel d’immigrants vers la Palestine à 10 000 personnes par an pour les cinq années suivantes. Des navires de la Royal Navy patrouillent pour empêcher les réfugiés d’accoster. S’ils n’ont pas de certificat ils sont refoulés ou bien internés à Chypre, sur l’île Maurice ou en Palestine même.

    En France, en 1933, les premiers réfugiés passent facilement la frontière. Mais, très vite, les pouvoirs publics s’inquiètent de cet afflux des exilés et, dès la fin de l’année, l’attitude change : nombre de candidats à l’entrée sont refoulés et ceux qui, ayant réussi à entrer, ne sont pas en règle sont expulsés. L’arrivée au pouvoir du Front populaire marque une accalmie temporaire, mais la situation des réfugiés, considérés comme une menace pour la sécurité, voire comme une porte d’entrée pour les espions et les agitateurs, se dégrade à nouveau sous le gouvernement Daladier. En aucun cas, dit le ministre de l’intérieur de l’époque ,« la France ne saurait consentir à ouvrir ses frontières inconditionnellement et sans limitation à des individus par le fait seul qu’ils se prévaudraient de leur qualité de réfugiés. En effet l’état de saturation auquel nous sommes arrivés en matière d’immigration étrangère ne nous permet plus d’adopter une politique aussi libérale [3] ».

    La Suisse entrouvre sa porte aux réfugiés allemands en 1933 – mais ne peuvent se revendiquer de cette qualité que les personnes menacées pour leurs activités politiques. Une directive du Département fédéral de justice et police dit très explicitement que seuls les « hauts fonctionnaires, les dirigeants des partis de gauche et les écrivains célèbres » doivent être considérés comme réfugiés [4]. Les Juifs, eux, sont considérés comme de simples étrangers en transit et se voient reconnaître au mieux un droit de résidence temporaire, sans possibilité de travailler. Après l’Anschluss, le gouvernement décide la fermeture des frontières à tous ceux qui ne sont pas formellement habilités à entrer et l’expulsion de ceux qui sont en situation irrégulière. Pour faciliter le travail des autorités suisses amenées à faire le tri parmi les ressortissants du Reich, une négociation s’engage avec les autorités nazies pour que soit apposé un cachet spécial sur les passeports des Juifs – un grand J rouge de trois centimètres de hauteur – qui permet de repérer ceux qui doivent demander une autorisation spéciale pour entrer dans le pays [5].

    « Un seul serait déjà trop »

    Il n’est guère étonnant, dans ces conditions, que la #conférence_d’Évian, réunie en juillet 1938 pour chercher des solutions concrètes au problème des réfugiés juifs allemands et autrichiens, se solde par un échec [6]. Face à la détérioration de la situation et à la pression exercée par une partie de l’opinion publique, mais désireux aussi d’éviter un brusque afflux de réfugiés aux États-Unis, Roosevelt a en effet pris l’initiative de réunir une conférence internationale qui se tient à Évian du 6 au 15 juillet.

    Les représentants des 32 États présents, tout en affirmant leur implication dans le règlement de la question des réfugiés, se retranchent derrière des considérations économiques et politiques pour justifier la fermeture de leurs pays à l’immigration et le refus d’accueillir des réfugiés juifs.

    Les pays d’Europe occidentale se disent tous « saturés » : la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, le Danemark, la Suède, la Suisse se déclarent les uns après les autres dans l’incapacité d’accueillir des réfugiés et n’envisagent d’accorder que des visas de transit. Le représentant de l’Australie déclare sans complexe que : « N’ayant aucun réel problème racial en Australie, nous ne sommes pas désireux d’en importer en encourageant une large immigration étrangère. » Et le délégué canadien, interrogé sur le nombre de réfugiés que son gouvernement pourrait envisager d’accueillir, répond : « Un seul serait déjà trop. »

    Même les pays d’Amérique du Sud, terres traditionnelles d’immigration, font part de leurs réserves : les uns invoquent la crise économique, les autres craignent de déplaire à l’Allemagne à laquelle les lient des accords commerciaux. La Colombie dit pouvoir accepter des travailleurs agricoles, l’Uruguay également, à condition qu’ils possèdent quelques ressources. Seule la République dominicaine de Trujillo offre d’accueillir 100 000 réfugiés juifs autrichiens et allemands, pour des raisons qui ont peu à voir avec la compassion humanitaire : c’est une occasion de « blanchir » une population jugée trop noire ; et cette offre généreuse vise aussi à redresser l’image d’un pays ternie par le massacre, en octobre 1937, à l’instigation des autorités, de milliers de Haïtiens travaillant dans les plantations.

    La conférence d’Évian se conclut donc sur un constat d’impuissance de la communauté internationale. Ce qui permet au journal allemand Reichswart d’ironiser : « Juifs à céder à bas prix – Qui en veut ? Personne !? » Hitler en effet peut triompher : personne ne veut accueillir ses Juifs.

    Impuissante, cette diplomatie est également sans scrupule, prête à toutes les concessions face à Hitler si tel est le prix à payer pour sauver la paix. Les orateurs à la tribune se bornent à exprimer le vœu d’« obtenir la collaboration du pays d’origine », pays jamais nommé et jamais stigmatisé pour ses agissements ; à aucun moment il n’est fait ouvertement mention du fait que ces réfugiés sont juifs, pour ne pas fournir un argument supplémentaire à la campagne fasciste contre les démocraties « enjuivées ». Dans la résolution finale, purgée de toute appréciation morale sur les persécutions, les termes « réfugiés politiques » sont remplacés par « immigrants involontaires » pour éviter de froisser le Troisième Reich.

    Le seul résultat concret de la conférence est la création d’un Comité intergouvernemental d’aide aux réfugiés allemands et autrichiens qui aura pour mission d’entreprendre « des négociations en vue d’améliorer l’état des choses actuel et de substituer à un exode une émigration ordonnée ». Aux yeux des pays occidentaux, en effet, de la même façon que la voie de la paix doit être recherchée en discutant avec Hitler, le problème des réfugiés ne peut être résolu qu’en accord avec les nazis.

    Les « petits bateaux de la mort »

    Visas refusés, frontières closes : les réfugiés sont acculés, en désespoir de cause, à prendre la mer, le plus souvent clandestinement. À la veille de la guerre, des dizaines, des centaines de bateaux, parfois des paquebots de ligne, souvent des bâtiments de fortune ou de contrebande qui ont pris leurs passagers en charge frauduleusement, naviguent sur les océans à la recherche d’un port où ils seront autorisés à débarquer : le Cairo part le 22 avril 1939 de Hambourg pour Alexandrie ; l’Usaramo pour Shanghai ; l’Orbita pour le Panama en juin 1939 ; l’Orinoco, vers Cuba [7]

    D’autres restent bloqués pendant des semaines ou des mois dans les ports roumains de la mer Noire ou sur le Danube. D’autres encore errent en Méditerranée, avec l’espoir vain de pouvoir accoster en Palestine. La presse française se fait l’écho de ces « vaisseaux fantômes » voguant de port en port sans qu’on laisse leurs passagers débarquer, ne serait-ce qu’en transit, transportant par milliers « ces hommes, ces femmes, ces enfants dont personne ne veut », qui sillonnent les mers en se heurtant à l’inhospitalité des côtes [8].

    Même ceux qui ont des papiers d’immigration en règle ne sont pas assurés d’être admis, comme le montre l’histoire cruelle du Saint-Louis. Ce paquebot transatlantique quitte Hambourg le 13 mai 1939 en direction de La Havane. Ses 937 passagers, presque tous des Juifs fuyant le Troisième Reich, sont en possession de certificats de débarquement émis par le directeur général de l’immigration de Cuba. Mais, dans l’intervalle, le président cubain a invalidé ces certificats. On interdit donc aux passagers de débarquer. Le bateau repart, et lorsqu’il passe le long des côtes de Floride une demande est adressée au président des États-Unis afin qu’il leur accorde l’asile – elle ne reçoit pas de réponse. Le 6 juin 1939, le Saint Louis reprend sa route vers l’Europe. In extremis, avant que le bateau ne soit contraint de revenir en Allemagne, le Jewish Joint Commitee réussit à négocier avec les gouvernements européens une répartition des passagers entre la Grande-Bretagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas qui n’acceptèrent de les accueillir qu’à condition qu’il ne s’agisse que d’un transit dans l’attente d’une émigration définitive vers une autre destination. Temporairement sauvés, une majorité d’entre eux connaîtra le sort réservé aux Juifs dans les pays occupés par l’Allemagne.

    Les embarquements clandestins se poursuivent une fois la guerre déclenchée, les réfugiés prenant des risques croissants pour tenter de rejoindre clandestinement la Palestine depuis les ports de la mer Noire, à travers le Bosphore, les Dardanelles et la mer Égée. Un gigantesque marché noir s’organise, avec la bénédiction des nazis qui, avant la programmation de la « solution finale », y voient une façon de débarrasser l’Europe de ses Juifs. Beaucoup de ces « bateaux cercueils », comme on les a appelés, font naufrage, d’autres sont victimes des mines ou des sous-marins allemands, et les épidémies déciment ceux qui ont réussi à survivre [9]. Lorsque, ayant surmonté tous ces obstacles, y compris percé le blocus britannique, ils arrivent à Haïfa ou Tel-Aviv, ils sont, dans le meilleur des cas, arrêtés et incarcérés, sinon refoulés et contraints de reprendre la route vers la Bulgarie ou la Roumanie.

    On voit ici, comme un clin d’œil de l’histoire, la place géographiquement stratégique, déjà à l’époque, de la Turquie, qui contrôle la route empruntée par les réfugiés obligés de traverser les détroits du Bosphore et des Dardanelles. La Turquie interdit l’accès à son territoire aux réfugiés qui ne détiennent pas de visa pour la Palestine et, sous la pression de la Grande-Bretagne, ne laisse pas les bateaux faire escale dans ses ports, ce qui provoquera la catastrophe du #Struma (voir encadré). Décidément, on a parfois l’impression que l’histoire bégaie.
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    Le Struma

    Le 12 décembre 1941, 767 réfugiés juifs originaires de Bucovine et de Bessarabie – où sévissent les Einsatzgruppen – embarquent sur le Struma, un navire bulgare vétuste, prévu pour une centaine de passagers. Le navire part du port roumain de Constanza, sur la mer Noire, en direction d’Istanbul où les réfugiés espèrent pouvoir déposer des demandes de visa pour la Palestine. Le 16 décembre le bateau arrive dans un port turc au nord du Bosphore, mais la Grande-Bretagne fait pression sur la Turquie pour qu’elle l’empêche de poursuivre sa route. Le Struma reste ainsi bloqué 70 jours, pendant l’hiver 1941-1942, sur le Bosphore. Les réfugiés souffrent de la faim, de l’entassement. Ils finissent par être ravitaillés grâce aux dons des associations juives et avec l’aide de la Croix-Rouge. Les autorités turques décident de le refouler vers la mer Noire et le 23 février 1942 le bateau reçoit l’ordre d’appareiller : ce sont finalement les garde-côtes turcs qui doivent remorquer le Struma, hors d’état de naviguer. Quelques heures plus tard, il est touché par erreur par une torpille soviétique et coule rapidement. Il n’y aura qu’un seul survivant.)


    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2016-4-p-39.htm
    #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #juifs #histoire #Evian

  • L’Etat danois condamné pour la torture de civils en 2004 Belga - 15 Juin 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_l-etat-danois-condamne-pour-la-torture-de-civils-en-2004?id=9946909

    Le Danemark a été condamné vendredi à indemniser 18 civils torturés en 2004 en Irak pendant une opération réalisée avec l’appui d’un bataillon danois, dont l’implication directe n’a toutefois pu être prouvée, a annoncé la cour d’appel de Copenhague.

    Vingt-trois civils avaient saisi la justice danoise contre l’Etat scandinave après avoir été arrêtés et soumis à des « tortures et traitements inhumains » au cours de l’opération « Green Desert » (Désert vert") à Al-Zubair, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bassorah.
    La cour d’appel a statué que « les soldats du bataillon danois envoyé en Irak en 2004 et qui ont participé à l’opération ne se sont pas rendus coupables de violences à l’encontre des Irakiens ».

    Ils pouvaient craindre « un risque réel » de maltraitance de la part des forces de sécurité irakiennes, sous la forme de « coups », ce pour quoi la responsabilité du ministère de la Défense est engagée.

    Mais il n’a pas été établi qu’ils pouvaient prévoir « les tortures ni les violences systématiques ».

    Dix-huit des 23 plaignants se voient donc accorder 30.000 couronnes danoises (4000 euros) de dommages et intérêts chacun.

    Le ministre de la Défense Claus Hjort Frederiksen s’est dit « satisfait » du jugement, qui disculpe les militaires danois, mais a averti qu’il ferait appel car l’arrêt de la cour d’appel fixe une jurisprudence qui « met le
    Danemark dans une situation difficile ».

    « Cela signifie que nous ne pourrons plus contribuer à améliorer la sécurité - et donc garantir les droits de l’Homme - dans des pays en proie à un conflit armé », a-t-il dit dans un communiqué.

    #danemark #otan #torture #complice #complicité

  • Österreich plant mit einigen EU-Ländern Aufnahmelager außerhalb der EU

    Österreich arbeite „mit einer kleinen Gruppe von Staaten“ an dem Projekt, sagte Kurz. Die Pläne seien bisher allerdings „sehr vertraulich“, um die „Durchsetzbarkeit“ des Projekts zu erhöhen. Auf die Frage, ob ein solches Aufnahmezentrum in Albanien eingerichtet werden könnte, sagte Kurz: „Wir werden sehen.“

    In der vergangenen Woche hatte bereits der dänische Ministerpräsident Lars Lökke Rasmussen bestätigt, dass einige EU-Länder, darunter auch Österreich, Aufnahmezentren für abgelehnte Asylbewerber außerhalb der EU einrichten wollen. In österreichischen Medienberichten war zuletzt mehrfach von Albanien als möglichem Standort die Rede.

    https://www.welt.de/newsticker/news1/article177463654/Fluechtlinge-Oesterreich-plant-mit-einigen-EU-Laendern-Aufnahmelager-ausserhalb
    #asile #migrations #réfugiés #externalisation #Albanie #hotspots (sorte de hotspot en dehors de l’UE) #Autriche #Danemark

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    voir la métaliste sur les tentatives d’externalisation de la procédure d’asile de différents pays européens dans l’histoire :
    https://seenthis.net/messages/900122

    • C’est à la même occasion de la proposition d’un #axe contre l’immigration illégale...

      Les ministres de l’Intérieur allemand, autrichien et italien créent un « axe » contre l’immigration illégale

      « A notre avis, il faut un axe des volontaires dans la lutte contre l’immigration illégale », a annoncé le chancelier autrichien #Sebastian_Kurz, mercredi.


      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/les-ministres-de-l-interieur-allemand-autrichien-et-italien-creent-un-a
      #Allemagne #Italie

    • L’Autriche et le Danemark veulent ouvrir des camps d’expulsés aux portes de l’UE

      Selon le premier ministre danois, Copenhague est en discussion avec Vienne et « d’autres pays » de l’Union pour la mise en place d’un « nouveau régime européen de l’asile ».

      Leurs divisions et la pression des populistes font décidément naître les idées les plus renversantes parmi les dirigeants européens quant au traitement à réserver aux demandeurs d’asile et au refoulement de ceux qui ne peuvent prétendre à celui-ci.

      Mardi 5 juin, le premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a annoncé que son pays était en discussion avec l’Autriche – qui assumera bientôt la présidence tournante de l’Union – et « d’autres pays » pour la mise en place d’un « nouveau régime européen de l’asile ». Point central du dispositif : la création de « centres communs de réception et d’expulsion en Europe ». En clair, des camps de rétention, où se retrouveraient des migrants ne pouvant prétendre à une demande d’asile, ou ne pouvant être rapidement renvoyés.

      M. Rasmussen n’a pas mentionné la possible localisation de ces camps. Ils ne seraient pas, selon lui, « sur la liste des destinations préférées des migrants et des passeurs ». Il s’agirait en fait, selon plusieurs sources, de l’Albanie et du Kosovo, candidats à l’adhésion à l’UE. Le premier ministre a évoqué des contacts « avec d’autres dirigeants européens » et se disait « optimiste », quant à la mise en place d’un projet pilote « d’ici à la fin de l’année ». Les premières discussions auraient en fait eu lieu à Sofia, en marge du sommet entre les dirigeants des Vingt-Huit et cinq pays des Balkans occidentaux, le 17 mai.

      Les sociaux-démocrates et les populistes du Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF) – ces derniers soutiennent M. Rasmussen au Parlement – ont fait savoir qu’ils étaient favorables à la proposition du premier ministre. La formation populiste avait déjà proposé de transformer une île inhabitée du royaume, située en dehors du territoire de l’Union, en centre de détention pour les déboutés. La ministre libérale de l’immigration, Inger Stojberg, avait répondu qu’elle était « toujours prête à examiner de bonnes idées », même si celle-ci présentait « des défis pratiques et légaux ».

      Paris semble tomber des nues

      A Bruxelles, mercredi, le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz présentait avec son gouvernement les principaux axes de sa présidence, qui démarrera le 1er juillet. Il aurait voulu que toute l’attention soit portée sur sa volonté de renforcer les frontières extérieures de l’Union et sur ses propositions pour le budget post-Brexit – ses deux priorités.

      Or, il a évidemment été interrogé sur les propos de M. Rasmussen et a dû les confirmer, tout en ajoutant prudemment qu’il ne s’agissait pas d’un projet porté par sa future présidence mais « d’une initiative émanant d’un cercle restreint auquel le Danemark appartenait ». Quels autres Etats membres seraient concernés ?

      Les Pays-Bas, semble-t-il, mais la diplomatie néerlandaise affirmait, jeudi, ne pas vouloir se prononcer sur la concrétisation du projet. La Belgique, elle, n’aurait pas été consultée même si, lundi, lors d’une réunion des ministres européens de l’intérieur et de la migration, son secrétaire d’Etat, le nationaliste flamand Theo Francken, avait évoqué la nécessité d’empêcher l’accostage des bateaux en Europe – « push back » – et proclamé « la mort » du règlement de Dublin. Celui-ci oblige les pays de première arrivée (Italie et Grèce surtout) à enregistrer un migrant avant son transfert éventuel vers un autre Etat membre.

      L’Allemagne ? Mme Merkel aurait été « approchée » mais, jeudi, lors d’un congrès du Parti populaire européen, à Munich, elle insistait surtout sur le contrôle des frontières extérieures de l’Union et suggérait la nécessité de reproduire, avec d’autres pays tiers, l’accord conclu avec la Turquie pour la gestion des migrants. La famille des conservateurs européens prône toujours la relocalisation de demandeurs d’asile dans l’Union, à partir de pays tiers. Un proche de la chancelière ne cachait pas son scepticisme l’égard des plans de Copenhague et Vienne.

      La France, alors ? Sa diplomatie semble tomber des nues. Paris œuvre à un texte pour sortir le dossier migratoire de l’ornière mais ne pourrait accepter l’idée de camps de rétention. « Inimaginable », aussi, dit une source diplomatique, de voir des pays des Balkans se ranger à de telles initiatives, même en échange d’un coup de pouce financier ou d’une accélération de l’examen de leur dossier d’adhésion.

      Bruxelles inquiète des dérives

      Du côté de la Commission européenne – dont le président, Jean-Claude Juncker, recevait mercredi M. Kurz – la réponse est embarrassée. Le collège résume les projets en question à des « initiatives nationales », en soulignant qu’il serait préférable d’avoir une approche européenne, fondée sur « les valeurs » de l’Union.

      Bruxelles s’inquiète surtout des dérives du débat et redoute la multiplication des incidents avec la future présidence autrichienne, susceptible de rallier les voix de la Hongrie, de la Pologne ou d’autres Etats membres, hostiles à l’accueil des demandeurs d’asile.

      De précédents projets visant à la création de centres « d’accueil », sur le territoire libyen notamment, avaient été prudemment écartés. L’idée d’ouvrir des camps dans des pays européens, hors UE, portée par le ministre autrichien de l’intérieur, Herbert Kickl, poids lourd du FPÖ (Parti autrichien de la Liberté) est vue comme un nouvel obstacle à toute solution consensuelle.

      M. Kickl a aussi promis d’augmenter le nombre des personnes reconduites aux frontières. En 2017, 11 974 déboutés du droit d’asile ont quitté l’Autriche et 58 % d’entre eux ont été éloignés de force. Le ministre a également confirmé la mise en place d’une nouvelle police des frontières et annoncé que son pays ne participerait plus au programme de répartition des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Il souhaite d’ailleurs que désormais, plus aucune demande d’asile ne soit étudiée sur le sol européen.

      https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/08/l-autriche-et-le-danemark-veulent-ouvrir-des-camps-d-expulses-aux-portes-de-
      #Kosovo

    • L’étonnante proposition de #Donald_Tusk sur les réfugiés

      Le président du Conseil européen Donald Tusk envisage la création de centres en dehors de l’UE pour distinguer rapidement les personnes éligibles à l’asile et les migrants économiques qui ne peuvent y prétendre, ressort-il d’un projet de conclusions qu’il a fait parvenir aux chefs d’Etats et de gouvernement européens dans la perspective du sommet des 28 et 29 juin.

      Cette proposition, avancée par M. Tusk pour sortir de l’impasse sur la question migratoire, est un « #potentiel_game-changer », d’après un diplomate européen.

      Ces « plateformes régionales de débarquement » permettraient d’accueillir des personnes sauvées en mer alors qu’elles essayaient de rejoindre l’UE. Elles seraient gérées en coopération avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

      Le document ne précise toutefois pas où elles se situeraient. Une source européenne a néanmoins précisé qu’elles étaient envisagées « en dehors de l’UE » sans donner plus de détails.

      La Tunisie et l’Albanie sont régulièrement citées comme étant susceptibles d’accueillir de telles installations. Le secrétaire d’Etat belge à l’Asile et la Migration, Theo Francken (N-VA), avait d’ailleurs récemment suggéré de ramener les migrants secourus en mer vers le pays du Maghreb pour ensuite les trier. Une idée similaire avait aussi été avancée dès 2016 par le dirigeant ultranationaliste hongrois Viktor Orban.

      Outre la création de ces « plateformes », Donald Tusk propose aux dirigeants de renforcer les moyens financiers consacrés à la lutte contre la migration illégale et d’offrir un soutien plus important aux garde-côtes libyens. Il souligne aussi la nécessité d’une coopération accrue avec des pays d’origine et de transit des migrants, pour éviter de connaître à nouveau un afflux comparable à celui de 2015.

      Les « plateformes de débarquement » seraient destinées aux migrants qui, malgré toutes ces mesures, tenteraient la traversée de la Méditerranée et seraient « secourus dans le cadre d’opérations de recherche et de sauvetage ».

      Les chefs d’Etat et de gouvernement se pencheront en détail sur les propositions de M. Tusk lors du sommet des 28 et 29 juin. Ils aborderont également l’épineuse question de la réforme du règlement de Dublin, pierre angulaire du régime d’asile européen.

      Après trois ans de palabres, les 28 Etats membres de l’UE ne sont en effet pas parvenus à s’accorder sur une réforme de ce texte, dont les failles ont été révélées lors de l’afflux massif et soudain de migrants dans l’Union en 2015.

      Ce règlement, qui détermine l’Etat membre responsable d’une demande d’asile dans l’UE, fait pour l’heure peser une pression démesurée sur les pays de « première entrée », en particulier l’Italie et la Grèce. Les chances qu’un compromis se dégage sur ce point lors du sommet semblent toutefois infimes, pour ne pas dire inexistantes.

      http://www.lalibre.be/actu/international/l-etonnante-proposition-de-donald-tusk-sur-les-refugies-5b29222e5532a296888d

      autre mot barbare : #potentiel_game-changer

    • L’axe commence à se mettre en place...

      Germany and Austria start joint police work to combat illegal migration

      The Austrian and German federal police and the Bavarian state police plan for the first time this Friday to work together in their border area to assess ways they can combat increasing illegal immigration and crime. The authorities will start by taking a closer look at rail traffic.

      https://www.thelocal.de/20180601/germany-and-austria-strengthen-borders-to-combat-risky-illegal-migration

    • Migranti, Conte: «In autunno vertice sulla Libia». E intanto a Innsbruck asse con Germania e Austria

      Il premier: «Invierò una lettera da spedire a Juncker e a Tusk». Intanto, intesa a tre per arginare i flussi migratori in modo da far arrivare in Europa solo chi fugge da una guerra.

      «Il merito dell’Italia è stato riuscire a ricondurre in un quadro unitario organico vari aspetti di un fenomeno complesso e avere compreso che il fenomeno della gestione dei flussi migratori non è emergenziale». Così il presidente del Consiglio Giuseppe Conte in conferenza stampa alla fine del vertice Nato. «Stiamo organizzando una conferenza in Italia sulla Libia in autunno per dar seguito a quella di Parigi», ha aggiunto il premier,«il processo di stabilizzazione non può riguardare solo l’Italia ma nemmeno soltanto Macron». Sulla Libia, ha spiegato invece Conte, «c’è tanto da fare, il Paese va affiancato» nel suo percorso di stabilizzazione che porti alle elezioni. Ma Conte ha avvertito che «se arriviamo troppo presto alle elezioni, si rischia di avere il caos totale. Bisogna prima creare le condizioni sociali ed economiche necessarie per reggere l’impatto di un sistema democratico».

      «Presto una lettera a Juncker e Tusk»

      Il presidente del Consiglio ha affermato poi di non aver parlato di Libia con Trump a Bruxelles: lo farà nel dettaglio nella sua prossima visita negli Usa. «Il problema», ha detto, «non è modificare il regolamento di Dublino» che è «asfittico come approccio, è assolutamente inadeguato. I principi delle Conclusioni Ue attestano che è superato». Conte ha parlato di una lettera da spedire a Juncker presidente della Commissione europea e a Tusk a capo del Consiglio europeo: «Nella mia lettera si chiederà che anche Sophia, anche questa missione internazionale sia adeguata alle conclusioni del Consiglio Ue. E così per le altre». «La mia lettera partirà molto presto, non so a che punto è Juncker ma appena rientrerò a Roma lavorerò a questo». «L’ultima notizia», ha poi detto, «è che la nave Diciotti si sta avviando in porto. Abbiamo dato indicazione di individuare le persone o i migranti che si sono resi responsabili di atti che contrastano con le nostre leggi».

      Il vertice a tre

      In mattinata, sul tema migranti era già stato protagonista Matteo Salvini, ministro dell’Interno. Un’intesa a tre, un «asse di volenterosi» guidato da Austria, Germania e Italia per arginare i flussi migratori. È ciò che è emerso dall’incontro trilaterale fra Salvini e gli omologhi tedeschi e austriaci, Horst Seehofer e Herbert Kickl a Innsbruck, che precede il vertice Ue. Si tratta di un’intesa per frenare le partenze di migranti e gli sbarchi, in modo da far giungere in Europa solo chi fugge da una guerra.

      Salvini: «Proposte italiane diventano proposte europee»

      «Le proposte italiane su migranti diventano proposte europee: contiamo che finalmente l’Europa torni a difendere i confini e il diritto e alla sicurezza dei 500 milioni di europei» ha detti Matteo Salvini. «Con i colleghi di Austria e Germania - ha spiegato al termine dell’incontro - abbiamo affrontato il grande problema degli arrivi: se si riducono questi si risolvono anche i problemi minori interni tra le nazioni e non ci sarà alcun problema alle frontiere». «Meno migranti, meno sbarchi e meno morti» ha poi aggiunto. «Chiederemo sostegno alle autorità libiche, dare a Tripoli il diritto ai rimpatri e la redistribuzione delle quote degli arrivi. Chiederemo alle missioni internazionali di non usare l’Italia come unico punto d’arrivo e il sostegno nelle operazioni di soccorso, protezione e riaccompagnamento di migliaia di clandestini nei luoghi di partenza. Credo quindi - ha detto poi Salvini - che questo nucleo di amicizia e di intervento serio concreto ed efficiente di Italia, Germania ed Austria, possa essere un nucleo che darà un impulso positivo a tutta Europa per riconoscere il diritto di asilo a quella minoranza di donne e bambini che fuggono dalle guerre ed evitare l’arrivo e la morte di decine di migliaia di persone che non scappano da nessuna guerra».

      «Proteggere le frontiere esterne all’Unione Europea»

      A fargli eco il ministro dell’Interno tedesco Seehofer:«I tre Paesi si sono messi d’accordo per controllare l’immigrazione. Vogliamo introdurre ordine nella politica migratoria ma garantire un approccio umanitario e proteggere effettivamente le frontiere esterne dell’Unione Europea». «Sarebbe importante - sottolinea poi il ministro - che l’intera Unione europea decidesse qualcosa. Noi possiamo avere delle iniziative, ma l’Unione europea deve avere un’opinione comune. Sono ottimista e qui abbiamo l’occasione di procedere in una direzione positiva». E il ministro dell’Interno austriaco Kickl sottolinea come «questo asse di volenterosi può prendere iniziative ma è l’intera Unione Europea che deve intervenire». «Le cose sono relativamente semplice - aggiunge - noi tre siamo d’accordo sul fatto che vogliamo mettere ordine» e «mandare il chiaro messaggio che in futuro non dovrebbe essere possibile calpestare il suolo europeo se non si ha il diritto alla protezione». Previsto un nuovo incontro a Vienna sempre fra i ministri dell’Interno di Italia Germania e Austria il prossimo 19 luglio.


      https://www.corriere.it/politica/18_luglio_12/migranti-asse-germania-austria-fermare-sbarchi-6ba33c18-859b-11e8-b570-8bf3

  • La paix est un cliché : lorsque l’Occident ne peut pas contrôler le monde sans opposition, cela signifie la guerre Andre Vltchek - Traduit de l’anglais par Diane Gilliard pour Investig’Action 6 Juin 2018
    https://www.investigaction.net/fr/la-paix-est-un-cliche-lorsque-loccident-ne-peut-pas-controler-le-mon

    L’Occident aime à se penser comme une « partie du monde qui aime la paix ». Mais est-ce le cas ? Vous l’entendez partout, de l’Europe à l’Amérique du Nord puis à l’Australie, avant de revenir en Europe : « Paix, paix, paix ! » . C’est devenu un cliché, un slogan, une recette pour obtenir des financements, de la sympathie et du soutien. Vous dites « la paix » et vous ne pouvez vraiment pas vous tromper. Cela veut dire que vous êtes un être humain compatissant et raisonnable.
     
    Dédié à mon ami, le philosophe John Cobb, Jr.


    Chaque année, des « conférences pour la paix » sont organisées partout où la paix est vénérée et même exigée. J’ai récemment assisté à l’une d’elles en tant qu’orateur principal, sur la côte ouest du Danemark.

    Si un poids lourd des correspondants de guerre comme moi y assiste, il sera choqué. Les thèmes de discussion habituels y sont superficiels et choisis pour qu’on se sente bien.

    Au mieux, « à quel point le capitalisme est mauvais » et comment « tout tient au pétrole ». Rien sur la culture génocidaire de l’Occident. Rien sur les pillages permanents et séculaires et les avantages que pratiquement tous les Occidentaux en retirent.

    Au pire, il s’agit de savoir combien le monde est mauvais – le cliché « les gens sont tous les mêmes ». Il y a aussi de plus en plus de sorties bizarres et mal informées contre la Chine et la Russie, souvent qualifiées par les néocons occidentaux de « menaces » et de « puissances rivales ».

    Les participants à ces rassemblements s’accordent pour dire que « la paix est bonne » et que « la guerre est mauvaise ». Ces déclarations sont suivies de grandes ovations et de petites tapes mutuelles dans le dos. Peu de larmes sincères sont versées.


    Les raisons de ces démonstrations sont cependant rarement interrogées. Après tout, qui demanderait la guerre ? Qui aurait envie de violence, de blessures horribles et de mort ? Qui voudrait voir des villes rasées et carbonisées et des bébés abandonnés en pleurs ? Tous cela semble très simple et très logique.

    Mais alors pourquoi entendons-nous si rarement ce « discours de paix » de la part des pays africains dévastés et toujours colonisés de fait ou du Moyen-Orient ? Ne sont-ce pas eux qui souffrent le plus ? Ne devraient-ils pas rêver de paix ? Ou, peut-être, sommes-nous tous en train de manquer l’élément essentiel ?

    Mon amie Arundhati Roy, une grande écrivaine et intellectuelle indienne, a écrit en 2001, en réaction à la « guerre contre le terrorisme » occidentale : « Lorsqu’il a annoncé les frappes aériennes, le président George Bush a dit : “Nos sommes une nation pacifique.” L’ambassadeur préféré de l’Amérique, Tony Blair (qui occupe également le poste de Premier ministre du Royaume-Uni) lui a fait écho : “Nous sommes un peuple pacifique.” Maintenant, nous savons. Les porcs sont des chevaux. Les filles sont des garçons. La guerre, c’est la paix. »

    Lorsqu’elle sort de la bouche des Occidentaux, la « paix » est-elle vraiment la paix, la « guerre » est-elle vraiment une guerre ?

    Les habitants de cet « Occident libre et démocratique » ont-ils encore le droit de poser ces questions ?

    Ou la guerre et la paix, et la perception de la paix, ne sont-elles qu’une partie du dogme qu’il n’est pas permis de contester et qui est « protégé » par la culture occidentale et ses lois ?

    Je ne vis pas en Occident et je ne veux pas y vivre. Par conséquent, je ne suis pas sûr de ce qu’ils sont autorisés à dire et à remettre en question là-bas. Mais nous, les chanceux qui sommes « à l’extérieur » et donc pas totalement conditionnés, contrôlés et endoctrinés, nous ne cesserons certainement pas de poser ces questions de sitôt ; ou, pour être précis, jamais !


    J’ai reçu récemment par le biais de Whatsapp une chaîne de messages de mes amis et camarades d’Afrique de l’Est – pour la plupart des jeunes de gauche, des leaders révolutionnaires, des intellectuels et des militants :

    « L’Afrique libre est une Afrique socialiste ! Nous sommes prêts pour la guerre ! Les jeunes Africains sont en feu ! Mort aux forces impérialistes ! Vive la Révolution bolivarienne ! Coopération Sud-Sud !

    Aujourd’hui, nous menons la bataille dans les rues ! L’Afrique doit s’unir ! »

    De telles déclarations pourraient paraître « violentes » et donc même être qualifiées d’« illégales » si elles étaient prononcées ouvertement en Occident. Quelqu’un pourrait finir à Guantanamo pour cela, ou dans une « prison secrète de la CIA ». Il y a quelques semaines, j’ai parlé directement à ces jeunes – des dirigeants de l’opposition de gauche en Afrique de l’Est – à l’ambassade du Venezuela à Nairobi, au Kenya. Oui, ils étaient en ébullition, ils étaient outragés, déterminés et prêts.

    Pour ceux qui ne connaissent pas bien le continent, le #Kenya a été pendant des années et des décennies, un avant-poste de l’impérialisme britannique, américain et même israélien en Afrique de l’Est. Il jouait le même rôle que l’Allemagne de l’Ouest pendant la guerre froide : un paradis du lèche-vitrine, rempli de biens et de services de luxe.


    Dans le passé, le Kenya était censé éclipser l’expérience socialiste de la Tanzanie dirigée par Nyerere.

    Aujourd’hui, environ 60% des Kenyans vivent dans des bidonvilles, dont certains sont parmi les plus durs d’Afrique. Certaines de ces « implantations », comme Mathare et Kibera, abritent au moins un million de personnes dans les conditions les plus abjectes et les plus terribles. Il y a quatre ans, lorsque je réalisais mon film documentaire dans ces bidonvilles, pour le réseau sud-américain TeleSur, j’ai écrit :

    « … Officiellement, il y a la paix au Kenya. Pendant des décennies, le Kenya a fonctionné comme un État client de l’Occident, mettant en place un régime de marché sauvage, accueillant des bases militaires étrangères. Des milliards de dollars y ont été faits. Mais presque nulle part sur la terre la misère n’est plus brutale qu’ici. »

    Deux ans plus tôt, en filmant mon « Tumaini » près de la ville de Kisumu et de la frontière ougandaise, j’ai vu des hameaux entiers, vides comme des fantômes. Les gens avaient disparu, était morts – du sida et de faim. Mais cela s’appelait encore la paix.

    La paix, c’était quand les médecins militaires américains opéraient à ciel ouvert des Haïtiens désespérément pauvres et malades, dans le célèbre bidonville de Cité Soleil. J’ai vu et j’ai photographié une femme, allongée sur une table de fortune, se faire retirer sa tumeur avec seulement des anesthésiques locaux. J’ai demandé aux médecins nord-américains pourquoi c’était comme ça. Je savais qu’il y avait une installation militaire de premier ordre à deux minutes de là.

    « C’est ce qui se rapproche le plus d’une situation de combat réelle », a répondu un médecin avec franchise. « Pour nous, c’est une excellente formation. »

    Une fois l’intervention chirurgicale terminée, la femme s’est levée, soutenue par son mari effrayé, et a marché vers l’arrêt de bus.

    Oui, tout ceci est, officiellement, la paix.


    À #Beyrouth, au #Liban, j’ai récemment participé à une discussion sur « Écologie de la guerre », un concept scientifique et philosophique créé par plusieurs médecins moyen-orientaux du Centre médical AUB. Le Dr Ghassan « Gus », le chef du département de chirurgie plastique de ce centre au Liban, a expliqué :

    « La #misère, c’est la guerre. La destruction d’un État fort mène au conflit. Un grand nombre de gens sur notre planète vivent en fait dans un conflit ou une guerre, sans même le réaliser : dans des bidonvilles, dans des camps de réfugiés, dans des États totalement faillis ou dans des camps de réfugiés. »

    Au cours de mon travail dans presque tous les coins dévastés du monde, j’ai vu des choses beaucoup plus horribles que ce que j’ai décrit ci-dessus. Peut-être en ai-je trop vu – toute cette « paix » qui a arraché les membres des victimes, toutes ces huttes en feu et toutes ces femmes hurlantes, ou ces enfants mourant de maladie et de faim avant d’atteindre l’adolescence.

    J’ai écrit longuement sur la guerre et la paix dans mon livre de 840 pages, Exposing Lies Of The Empire.

    Lorsque vous faites ce que je fais, vous devenez comme un médecin : vous ne pouvez qu’assister à toutes ces horreurs et ces souffrances, parce que vous êtes là pour aider, pour révéler la réalité et pour faire honte au monde. Vous n’avez pas le droit de vous décomposer, de vous effondrer, de tomber et de pleurer.

    Mais ce que vous ne pouvez pas supporter, c’est l’hypocrisie. L’hypocrisie est « à l’épreuve des balles ».

    Elle ne peut pas être éclairée par des arguments précis, la logique et par des exemples. L’hypocrisie en Occident est souvent ignorante, mais elle n’est qu’égoïste la plupart du temps.


    Alors qu’est-ce que la vraie paix pour les gens en Europe et en Amérique du Nord ? La réponse est simple : c’est un état des choses dans lequel aussi peu d’Occidentaux que possible sont tués ou blessés.

    Un état de choses dans lequel le flot des ressources des pays pauvres, pillés et colonisés s’écoule sans interruption, principalement vers l’Europe et l’Amérique du Nord.

    Le prix d’une telle paix ? Le nombre d’Africains, de Latino-Américains ou d’Asiatiques qui meurent à la suite de cette organisation du monde est totalement sans importance.

    La paix, c’est quand les intérêts commerciaux de l’Occident ne sont pas menacés, même si des dizaines de millions d’êtres humains non blancs disparaissent au cours du processus.

    La paix, c’est lorsque l’Occident peut contrôler le monde politiquement, économiquement, idéologiquement et « culturellement » sans rencontrer d’opposition.

    La « guerre », c’est quand il y a rébellion. La guerre, c’est lorsque le peuple des pays pillés disent « non ! ». La guerre, c’est lorsqu’ils refusent subitement d’être violés, volés, endoctrinés et assassinés.

    Lorsqu’un tel scénario se produit, la réaction immédiate de l’Occident « pour restaurer la paix » est de renverser le gouvernement du pays qui essaie de prendre soin de son peuple. De bombarder les écoles et les hôpitaux, de détruire l’approvisionnement en eau potable et en électricité et de jeter des millions de gens dans la misère et l’agonie.

    C’est ce que l’Occident pourrait bientôt faire à la Corée du Nord (RPDC), à Cuba, au Venezuela, à l’Iran – des pays qui, pour l’instant, ne sont tourmentés « que » par des sanctions et une « opposition » mortelle soutenue par l’étranger. Dans le vocabulaire occidental, « paix » est synonyme de « soumission ». Une soumission totale, sans condition. Toute autre chose est la guerre ou pourrait potentiellement y conduire.

    Pour les pays opprimés et dévastés, y compris les pays d’Afrique, appeler à la résistance serait, au moins dans le vocabulaire occidental, synonyme d’« appel à la violence », et par conséquent illégal. Aussi « illégal » que les appels à la résistance dans les pays occupés par les forces allemands nazies pendant la Seconde Guerre mondiale. Il serait donc logique de qualifier l’approche et l’état d’esprit occidentaux de « fondamentalistes » et de profondément agressif.

     

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