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  • Regroupement familial à Melun : des délais à rallonge et des vies de couple en suspens - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/11/12/regroupement-familial-a-melun-des-delais-a-rallonge-et-des-vies-de-couple

    « Libération » vous propose une série dans laquelle vous pouvez suivre au long cours les parcours d’étrangers en France. Aujourd’hui, on revient sur les cas de Ahmadu F., Mouad B. et Fatima Z., tous en attente de la décision favorable ou défavorable de la préfecture de Melun à leur demande de regroupement familial. Une décision qui se fait attendre bien au-delà des délais standards et dans l’absence de communication.

    « Le plus dur c’est d’être dans le flou total. J’aimerais comprendre quels sont les critères de la préfecture pour traiter les dossiers : s’il y a des nationalités prioritaires à d’autres, des profils privilégiés… On ne sait pas comment c’est géré alors qu’on dépend quand même du département le plus important d’Ile-de-France », pointe Ahmadu F., 31 ans, de nationalité sénégalaise, en attente de la décision de la préfète de #Melun (Seine-et-Marne) depuis treize mois. Comme lui, ils sont plusieurs dizaines à se plaindre, notamment sur des groupes Facebook privés, des retards conséquents pris par la préfecture en question pour répondre à leur demande de regroupement familial avec leur conjoint ou conjointe.
    Une fois l’attestation de dépôt du dossier reçue par le demandeur de regroupement familial, c’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) du département qui prend les devants en menant des investigations sur le logement et les ressources dans un délai fixé officiellement à deux mois, avant de le transmettre à la préfecture pour qu’une décision soit prise au bout de six mois.

    Ahmadu F. : « Si c’est un non, je veux pouvoir prendre mes dispositions rapidement »

    Installé en France depuis huit ans, Ahmadu F. a reçu son attestation de dépôt de la demande de regroupement familial en décembre 2017. L’Ofii a pris le relais et transmis en avril 2018, après cinq mois, tous les éléments à la préfecture de Melun qui garde depuis huit mois son dossier, sans lui donner la moindre nouvelle. Or toute préfecture s’engage à notifier la décision du préfet dans un délai de six mois à compter du dépôt du dossier complet à l’Ofii. Sinon, la préfecture estime qu’il s’agit d’un refus implicite. Ce qui n’est nullement avéré vu l’accumulation de retards conséquents dans les dossiers.

    Ahmadu F. est cadre supérieur consultant senior en CDI depuis 2014 et touche un salaire mensuel net équivalent à 3,5 fois le SMIC, sans compter sa prime. Côté logement, il habite un appartement de 68 m2, seul. Il dispose largement des ressources exigées par la préfecture pour le regroupement familial : avoir un Smic pour deux voire trois personnes et une surface habitable de 22 m2 (un critère qui peut changer selon les zones géographiques). Mais ce qui provoque sa colère c’est, au-delà du non-respect des délais, le manque de communication de la préfecture de Melun : « A cause de cette instance de regroupement familial, j’ai des missions professionnelles à l’étranger en suspens, je n’ai aucune possibilité de me projeter avec ma femme, restée au Sénégal, qui me demande des nouvelles tous les jours et qui ne peut pas venir me voir car toute demande de visa est bloquée quand on est en instance de regroupement familial. Si la réponse est un oui, je veux savoir quand elle tombe. Si c’est un non, c’est que je n’ai pas ma place en France et, dans ce cas, je veux pouvoir prendre mes dispositions rapidement. J’ai besoin de renseignements. »

    Mouad B. : « Impossible non plus de se confronter à eux physiquement car "pas de guichet et pas de ticket" »

    Mouad B., 33 ans, de nationalité algérienne et résident en France depuis neuf ans, a reçu son attestation de dépôt de dossier en janvier 2018 : il en est à son onzième mois d’attente après sept mois d’enquête de l’Ofii et cinq mois à la préfecture pendant que son épouse est en Algérie. « Au lieu des six mois d’attente, on atteint vite quatorze, seize, dix-sept mois », s’indigne-t-il en ciblant directement la préfecture et pas l’Ofii qui, d’après lui, « répond au moins aux questions des gens ».

    Comme Ahmadu F., il est sans nouvelles de la préfecture, ne reçoit aucun retour à ses mails ou aux formulaires qu’il remplit sur le site de la préfecture de Seine-et-Marne alors que celle-ci s’engage à y répondre dans un délai maximum de cinq jours ouvrables. Il se heurte au silence au bout du fil et les rares fois où il intercepte quelqu’un, il se retrouve transféré vers le service compétent qui s’avère saturé. « Impossible non plus de se confronter à eux physiquement car "pas de guichet et pas de ticket" » comme on le lui répète à l’envi. Sur ce type de dossier, tout se fait par voie postale, avec des délais à rallonge et sans aucune interaction. « Ce qui m’exaspère plus que les délais c’est cette absence de visibilité, de transparence et d’interlocuteur… » Mouad B. est un ingénieur informaticien en CDI depuis 2010 qui gagne 2 500 euros net par mois hors primes et habite un 32 m2.

    Fatima Z. : « Le pire que c’est tous ces retards peuvent aboutir à un non, ce qui impliquerait un recours et donc encore plus de temps en suspens »

    De son côté, Fatima Z., Marocaine âgée de 28 ans, a attendu cinq mois juste entre le dépôt de son dossier en août 2017 et son transfert à l’Ofii, en décembre 2017, qui marque le commencement de la procédure. Et depuis le lancement de l’enquête de l’Ofii en janvier, Ezz guette le moindre signe de la préfecture de Melun. En tout, elle en est à dix-sept mois d’attente. Selon elle, qui a eu plusieurs fois affaire à cette préfecture ces dernières années, ces retards inexpliqués sont récents et indiquent un manque criant d’effectif. Elle ajoute : « J’appelle tous les jours à 9 heures, heure d’ouverture du standard, et le poste est déjà saturé ou alors les agents n’ont pas le niveau d’accréditation pour me répondre. J’ai fini par tomber sur un agent – à force de me rendre à la préfecture et de multiplier les prises de contact – qui a bien voulu me renseigner. C’est comme ça que j’ai appris que mon dossier n’a été enregistré à la préfecture qu’en août [c’est-à-dire rentré dans le système mais pas encore traité, ndlr]… Ce qui veut dire que mon dossier est resté en stand-by pendant sept mois. »

    En France depuis dix ans, Fatima Z. ne comprend pas non plus pourquoi elle a autant de mal à faire venir son mari, resté en Egypte. Elle est assistante administratrice dans une société de bâtiment et entreprend des activités parallèles dans le secrétariat. Son salaire net dépasse les 2 000 euros et son appartement a une superficie de 26 m2. « Je déprime, il ne s’agit pas de n’importe quelle démarche, on parle d’une vie de couple. Le pire que c’est tous ces retards peuvent aboutir à un non, ce qui impliquerait un recours et donc encore plus de temps en suspens », regrette-t-elle.

    Pour l’heure, la préfecture de Melun n’a pas répondu à nos sollicitations.
    Dounia Hadni

    #regroupement_familial #préfecture #ofii #administration #immigration #racisme

  • Exclusive: Khashoggi murder further complicates ’Arab NATO’ plan - U.S. sources | Reuters

    https://www.reuters.com/article/us-usa-mideast-alliance-exclusive/exclusive-khashoggi-murder-further-complicates-arab-nato-plan-u-s-sources-i

    WASHINGTON (Reuters) - President Donald Trump’s strategy to contain Iranian power in the Middle East by forging Arab allies into a U.S.-backed security alliance was in trouble even before the murder of Saudi journalist Jamal Khashoggi. Now, three U.S. sources said, the plan faces fresh complications.

    FILE PHOTO: U.S. President Donald Trump shakes hands with Saudi Arabia’s Crown Prince Mohammed bin Salman in the Oval Office at the White House in Washington, U.S. March 20, 2018. REUTERS/Jonathan Ernst/File Photo
    Khashoggi’s murder on Oct. 2 in the Saudi consulate in Istanbul has drawn international outrage against Crown Prince Mohammed bin Salman, with Turkish officials and some U.S. lawmakers accusing the kingdom’s de facto ruler of ordering the killing.

    The Middle East Strategic Alliance (MESA) aims to bind Sunni Muslim governments in Saudi Arabia, the United Arab Emirates, Kuwait, Qatar, Oman, Bahrain, Egypt and Jordan in a U.S.-led security, political and economic pact to counter Shi’ite Iran. 

    But feuds among Arab allies, especially a Saudi-led economic and political boycott of Qatar, have hampered the founding of the alliance since Riyadh proposed it last year.

    A summit meeting in the United States where Trump and the Arab leaders would sign a preliminary accord on the alliance was expected in January. But the three U.S. sources and a Gulf diplomat said the meeting now looks uncertain. It has already been postponed several times, they added. 

    Khashoggi’s murder raised “a whole bunch of problems” to be solved before the plan - informally referred to as the “Arab NATO” - can move forward, one U.S. source said. One issue is how the Americans could have the Saudi crown prince, who goes by the initials MbS, attend the summit without causing widespread outrage.

    “It’s not palatable,” the source said.

  • La menace Black Bloc plane sur les cérémonies du #11_Novembre - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-menace-black-bloc-plane-sur-les-ceremonies-du-11-novembre-09-11-2018-7

    Pour ce week-end, près de #10000_policiers ont été mobilisés sur l’ensemble du dispositif, samedi et dimanche, à la fois pour le Forum de la paix qui se tiendra à la Villette, ainsi que pour les commémorations proprement dites. Le concert donné par l’orchestre de Radio France à la Philharmonie de Paris samedi soir devant 1 600 invités et à la même heure le dîner des chefs d’État au musée d’Orsay sont également des événements sensibles et évoqués dans la note des services de renseignement parisiens.

    Une menace dans la menace. Alors que 72 chefs d’État et 98 délégations étrangères sont attendus dimanche pour les commémorations du 11 Novembre, un rassemblement contre la venue de Donald Trump a été autorisé le même jour place de la République à Paris, à 14 heures, où sont attendues « plusieurs milliers de personnes », selon la préfecture de police (PP), qui dit se préparer à « un risque de débordements dû à la création attendue d’#un_Black_Bloc
    #lol

    • Trump, Poutine : fauteurs de guerre, oui, mais à la rigueur, ils représentent des Etats ayant participé à la Première guerre mondiale. Mais Netanyahu ? Non seulement israel n’existait pas, mais c’est le mandat britannique sur la #Palestine qui est né du dépeçage de l’Empire ottoman après la guerre...

      Trump, Poutine, Netanyahu, Erdogan… fauteurs de guerre - Macron complice
      Solidaires, le
      https://solidaires.org/Trump-Poutine-Netanyahu-Erdogan-fauteurs-de-guerre-Macron-complice-13743

      Macron a choisi de commémorer le centenaire de la fin de la première guerre mondiale avec les plus grands fauteurs de guerre d’aujourd’hui. Pourtant, le recul de cent ans d’histoire, le travail des historien-nes et des militant-es sur la boucherie qui a fait 18,6 millions de morts et des millions de blessé-es, dévasté des pays entiers, et sur les raisons pour lesquelles les grandes puissances ont décidé de se lancer dans l’aventure devraient nous permettre d’en tirer les leçons. Le contexte mondial actuel de guerre économique généralisée, de militarisation accrue, de replis nationalistes… renforce d’autant l’importance de ce travail de mémoire et réflexion. Ce n’est pas ce que Macron a choisi.

      Donald Trump continue une guerre engagée par les Etats-Unis en Irak en 1990, puis en Afghanistan et qui contribue depuis près de 30 ans à déstabiliser toute la région, mettant les populations civiles dans l’insécurité la plus totale. Il soutient l’Arabie Saoudite qui mène une guerre au Yémen dont les principales victimes sont les populations civiles confrontées à la famine et aux problèmes de santé. Il mobilise l’armée à la frontière mexicaine contre les migrant-es qu’il qualifie de "criminel-les".

      Vladimir Poutine, après avoir fait sa guerre « intérieure » en Tchétchénie et placé à sa tête Ramzan Kadyrov, un dictateur criminel parmi les plus brutaux, est directement impliqué au côté du tyran Bachar El Assad dans la guerre en Syrie, qui a fait des centaines de milliers de victimes civiles. Après avoir annexé la Crimée par la force en 2014, il continue à mener des actions de guerre en Ukraine.

      Benjamin Netanyahu continue sa guerre contre des Palestinien-nes désarmé-es en particulier à Gaza, sa politique de colonisation des territoires palestiniens et nie leurs droits y compris pour ceux et celles qui ont la nationalité israélienne.

      Recep Tayyip Erdogan mène une guerre intérieure et en Syrie contre les populations kurdes, tout en réprimant sauvagement sa population tout entière.

      Nous n’oublions pas non plus que la France accroit son budget militaire au détriment des besoins sociaux, mène des opérations militaires dans plusieurs pays et vend des armes elle aussi aux dictateurs d’Arabie Saoudite, au Maréchal Al Sissi en Egypte qui les utilise contre son peuple…

      Alors que viennent-ils faire ici ? Ils sont là pour signifier qu’avec eux il y aura toujours une guerre en cours, qu’ils vont continuer leurs politiques dominatrices et coloniales, leurs ventes d’armes pour le plus grand profit des lobbys militaro-industriels.

      Alors nous manifesterons*, nous serons là pour leur dire : nous ne voulons ni guerre, ni état de guerre. C’est le moins que l’on puisse faire en souvenir des millions de morts de 14-18 et pour tous ceux et celles qui veulent, ici ou ailleurs, vivre libres et en paix aujourd’hui.

      * Une manifestation est prévue à Paris à partir de 14h00 au départ de la Place de la République

  • » Egyptian Navy Kills A Palestinian Fisherman In Southern Gaza
    IMEMC News - November 8, 2018 1:48 AM
    http://imemc.org/article/egyptian-navy-kills-a-palestinian-fisherman-in-southern-gaza

    Palestinian medical sources have reported, on Wednesday evening, that Egyptian navy ships opened fire at a Palestinian fishing boat in southern Gaza Strip, killing a fisherman.

    The fisherman has been identified as Mustafa Khader Khalil Abu Odah, 32, from the Shati’ refugee camp, west of Gaza city.

    He was shot with two live rounds in the chest and abdomen, near the Rafah Shore, in the southern part of the coastal region.

    Odah was rushed to Abu Yousef Najjar Hospital, in Rafah, but died from his serious wounds.

    The Palestinian Ministry of Interior and National Security in Gaza, called on Egypt to investigate the incident.

    Media sources in Gaza said the fishing boats slightly drifted by the waves into Egyptian waters, before the navy opened fire at it.

    #Palestine_assassinée #Égypte

  • Egypt : ‘We will kill the men and children and leave you to live the rest of your lives in misery’ | MadaMasr
    https://madamasr.com/en/2018/11/06/feature/politics/we-will-kill-the-men-and-children-and-leave-you-to-live-the-rest-of-your-l

    Safwat Shehata, a man in his 40s from Upper Egypt’s Minya Governorate, stands outside the entrance of the emergency room at the Sheikh Zayed Hospital on the outskirts of Cairo. Inside, four of his relatives are receiving treatment for injuries sustained in Friday’s militant attack, in which gunmen ambushed Coptic Christians returning from a trip to the St. Samuel Monastery in Minya.

    The assailants injured at least 20 people in the attack and killed seven more. Six of those killed were Shehata’s relatives, ranging in age from 12 to 55 years old.

    At first, Safwat was unaware that his relatives were killed and injured in the attack — he did not even know they were visiting the monastery that day. “I saw news of the attack on the internet and I scrolled through the pictures on social media. I thought that the casualties were from [the governorate of] Sohag. I didn’t know that my cousins and their families were going on that day,” he says.

    Seeing images of bodies covered in blood, Safwat asked God to have mercy on their souls. He kept monitoring news of the attack on Facebook until he received a call from a relative informing him that his cousin-in-law, Youssef Shehata, and five members of his family were dead.

    “You must go and save the wounded in Cairo,” the relative told Safwat between cries. “The bodies are being buried here.”

  • Walid Pharès, le John Bolton’s boy par excellence ou les dérives mortifères de l’irrédentisme maronite – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/walid-phares-le-john-boltons-boy-par-excellence-ou-les-deriv

    Une grande honorabilité bardée d’expertise. Des postes prestigieux dans la haute administration américaine républicaine : La vitrine d’exposition est parfaite, mais sous le vernis de la respectabilité, une façade lézardée, un personnage gangréné.

    Contrairement à ce que suggère son nom patronymique en arabe, Walid Pharès n’est pas le fils d’un preux chevalier, mais plutôt le parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme. Libanais d’origine, naturalisé américain, il est en fait « UN ISRAELIEN d’ORIGINE LIBANAISE », comme l’a très justement qualifié le quotidien libanais « Al Akhbar ».

    « La propulsion de Walid Pharès au poste de conseiller du président Donald Trump ne constitue pas, loin s’en faut, une reconnaissance du savoir faire libanais encore moins un succès diplomatique pour le Liban, mais plutôt une percée majeure de la stratégie israélienne par la promotion d’un des affidés libanais de l’État Hébreu dans le cercle décisionnaire du pouvoir à Washington.(…) Preuve est faite qu’il est plus aisé pour les Forces Libanaises (milices chrétienens) de décrocher un poste regalien à Washington qu’à Beyrouth », poursuit Al Akhbar dont le portrait de l’ancien milicien se trouve sur ce lien pour le lectorat arabophone.

    http://www.al-akhbar.com/node/268049

    UN ISOLATIONNISTE VINDICATIF
    La biographie en langue française de cet isolationniste vindicatif est lisse.
    Sa biographie en langue anglaise, éditée par le site Mother Jones, est infiniment plus caustique et toxique.
    Sur ce lien : http://www.motherjones.com/politics/2011/10/walid-phares-mitt-romney-lebanese-forces

    Natif de la localité de Ghouma, district de Batroun, dans le Nord Liban, en 1957, Walid Pharès a effectué une scolarité éclectique à l’Université Saint Joseph des Pères Jésuites et à l’Université Libanaise à Beyrouth, avant de décrocher, en 1981, à 24 ans un Master en Droit International à l’Université Jean Moulin LYON III, une structure où a longtemps professé une figure de proue de l’extrême droite française Bruno Gollnisch, passé à la postérité pour avoir matraqué des journalistes avec son parapluie.

    Précoce, il publie à 22 ans, en 1979, son premier ouvrage « At Taadoudiya Fi Loubnane », « le pluralisme au Liban ». Edité par l’Université du Saint Esprit de Kaslick, le fief du militantisme des moines maronites lors la guerre civile libanaise sous le magistère du Père Charbel Kassis, ce livre paru quatre ans après le déclenchement de la guerre civile, reprend en les popularisant les thèmes des milices chrétiennes sur la spécificité chrétienne, particulièrement maronite, dans le Monde arabe.

    Considérant qu’il existe au Liban deux cultures distinctes, la culture chrétienne par essence démocratique et la culture islamo-arabe qui l’est moins ou pas du tout, l’idéologue en herbe reprend à son compte en l’amplifiant le thème « du choc des civilisations », théorisé par l’universitaire américain Samuel Huttington. Il préconise en conséquence la ségrégation entre groupes libanais et prône le développement séparé, s’inspirant de thèses de la « white supremacy », si courantes dans certains milieux du Sud des États-Unis.

    LE CORPUS IDÉOLOGIQUE DE CE SOLDAT DE LA GUERRE FROIDE
    En 1981, l’année qui précède l’invasion israélienne du Liban, il fonde une publication « La voix de l’Orient » pour poulariser ses idées et adhère au « Comité des Chrétiens du Moyen Orient » (MECHRIC), et trois ans plus tard, à l’ Union Sociale Démocratique Chrétienne (USDC). Une démarche destinée à se doter, via ce gropuscule, d’ un vernis social démocrate chrétien, afin d’atténuer quelque peu les aspérités de son personnage belliqueux animé de surcroît d’une volonté de croisade.

    Prolixe, il récidive en 1981 en publiant Hiwar Dimucrati (Le dialogue démocratique), dans une maison d’édition libanaise Dar Al Mashreq Press, conviant ses compatriotes de confession musulmane au dialogue. Une proposition de pure forme, destinée à la galerie en vue de bonifier l’image des milices chrétiennes, discréditées par leurs massacres successifs. Son idole, Bachir Gemayel dont il fut un proche collaborateur, ayant décrété qu’il existait « un peuple de trop » au Moyen orient, en pointant du doigt les Palestiniens, avait initié la première guerre d’épuration ethnique de l’époque contemporaine en ordonnant les massacres de la Quarantaine, janvier 1976, Tall El Zatar, en juillet 1976, enfin Sabra Chatila, septembre 1982 que son assassinat suscita par réflexe pavlovien.

    Sous l’effet du matraquage idéologique, ses frères d’armes miliciens chrétiens ignoreront d’ailleurs allégrement, l’année suivante, cette invitaiton au dialogue envers les musulmans, s’en donnant à cœur joie, au mépris de la tradition chrétienne de commisération, aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra Chatila, dans la banlieue est de Beyrouth, en 1982, sous la supervision israélienne.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    http://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    Celui qui avait gouverné par l’épée périra par l’épée, dynamité dans son fief d’Achrafieh, le secteur chrétien de Beyrouth Est, à la veille de son entrée en fonction. Farouchement islamophobe et araphobe, épris d’Occident, son idéologie xénophobe et populiste irriguera naturellement la pensée de ses disciples qui en seront les apôtres sur la scène internationale :

    « Le Liban ne fait partie du Monde arabe. Le Liban est une civilisation et n’a aucun apport avec le tiers monde. Veuillez bien marquer dans vos démarches que nous n’appartenons pas au Tiers monde. Sortons de ce monde d’arriérés. Rallions le monde européen et le Monde libre de l’Amérique », lancera-t-il à ses subordonnés à peine élu président.

    Sur la pensée de Bachir Gemayel et ses méfaits :
    http://www.madaniya.info/2017/09/05/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    http://www.madaniya.info/2017/09/10/sabra-chatila-operation-salami-2-2

    Walid Pharès appliquera à la lettre ses enseignements. C’est ainsi qu’en 1986, l’année où le Liban vivait une spirale infernale de prise d’otages occidentaux, le graphomane publie, dans le droit fil de la pensée de son idole, un opus révélant l’objet de sa fixation. Non son oeuvre majeure mais le sujet de sa vindicte publique : Al Thawra al Islamiya al Khumaynia (La Révolution de Khomeiny – Dar Al Machreq Press).

    Pour ce milicien chrétien, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny avait eu le triple tort d’évincer le Chah d’Iran, gendarme du Golfe pour le compte de l’OTAN, grand bailleur de fonds des formations paramilitaires chrétiennes libanaises, et surtout grand allié d’Israël, parrain de ses camarades de combat.

    Thème gratifiant s’il en est en ce qu’il diabolisait la République Islamique d’Iran et exonérait de leurs turpitudes les pays occidentaux : la France de son satut de « co belligérant de l’Irak » contre l’Iran (1979-1989) et le double jeu américain à l’égard des deux belligérants, illustré par le scandale de l’Irangate et les promesses d’assistance faites simultanément à Saddam Hussein par Donald Rumsefd en personne, à l’époque secrétaire général de la Mlaison Blanche, sous la présidence Ronald Reagan et futur ministre de la défense sous présidence George Bush jr, artisan de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

    Putchiste dans l’âme, nulllement légaliste, il trempera dans la conjuration visant à évincer de la présidence des Forces Libanaises, les deux successeurs de Bachir Gemayel : son Frère et successeur Amine ainsi que son ancien lieutement Elie Hobeika. Il en sera gratifié en retour d’un siège au commandement de la formation milicienne sous la présidence de Samir Geagea.

    Inconsolable de la perte de Bachir Gemayel, il quitte les milices chrétiennes en 1989 pour rallier le général Michel Aoun lors de la guerre fratricide inter chrétienne. Il demeurera fidèle jusqu’à la chute du chef du gouvernement intérimaire libanais, le 13 octobre 1990. Placé sur une liste des opposants les plus recherchés du Liban, il s’exile en même temps que son deuxième mentor. Il fuit le Liban, via Israël et s’établit aux États-Unis, obtenant sans retard la nationalité américaine.

    Des mésaventures des milices chrétiennes libanaises, il en tirera deux ouvrages relatant les avatars de la guerre inter-factionnelle inter-chrétienne libanaise : « Lebanese Christian Nationalism : The rise and fall of an ethnic resistance (L. Rienner Published 1995) et « The Nationalist claim and the Lebanese Christian resistance : an ethnic case study ».

    À l’heure de la mondialisation, ce chrétien issu d’une société libanaise pluriconfessionnelle prônera, non le brassage culturel et le métissage humain, mais la ségrégation, la séparation, la grande muraille de démarcation, à l’exemple du Mur d’Apartheid dressé par ses amis israéliens en Cisjordanie. Le ghetto en somme.

    Mais, faille capitale de son argumentaire, ce fervent admirateur de l’Occident occultera le fait majeur de l’histoire contemporaine, le fait que ses idoles, -l’Amérique suprématiste et puritaine et l’Europe chrétienne,- auront été les principaux fossoyeurs de la cause des chrétiens arabes, maronites ou non : De la création d’Israël, en 1948, provoquant l’exode des Palestiniens chrétiens vers la Californie, à l’expédition franco anglo israélienne contre l’Egypte, en 1956, entraînant l’exode des chrétiens égyptiens vers l’Europe et l’Amérique du Nord, à la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’invasion américaine de l’Irak, à la guerre de Syrie, 2011, vidant quasiment le Moyen Orient de sa population chrétienne.

    Pour aller plus loin sur ce thème :
    https://www.renenaba.com/france-vatican-les-deux-francois-et-la-chretiente-d-orient

    LE PARCOURS AMÉRICAIN
    Mariée à une américaine, il atterit en Floride, le fief des anticastristes cubains, où il enseignera à l’Université Atlantique de Floride (1993-2004), qu’il quittera au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak pour présider the « Global Policy Institute ».
    Collaborateur du « Centre Ariel de Recherches Politiques » de Jerusalem, il se livrera, en tandem avec le lobby juif américain, à un actif lobbying anti syrien en vue de faire adopter par le Congrès américain la « Syrian Accountability Act » et de criminaliser le Hezbollah libanais, via une disposition législative similaire le « Hezbollah accountabilty Act ». Via son réseau israélien, il fait parvenir aux dirigeants israéliens un vade mecum pour une nouvelle gouvernance du sud Liban à la suite de la déconfiture de leurs supplétifs libanais dans la zone frontalière libano-israélienne ; une zone à forte majorité chiite, qui deviendra par la suite le fief du Hezbollah.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    https://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah

    Taiseux pendant pendant les cinq premières années de l’occupation américaine de l’Irak, alors que l’armée américaine était en butte à la guerilla anti américaine tant djihadiste que baasiste, Walid Pharès retrouvera l’inspiration en 2007, -l’année qui a suivi la riposte balistique victorieuse du Hezbollah contre Israël de 2006-, pour commettre un ouvrage intitulé « The War of Ideas : Djihadisme against Democracy » (Palgrave Mac Millan).

    Mais, en bon soldat de la guerre froide, il s’attaquera aux combattants islamistes, les terroristes islamiques, ses semblables musulmans du temps où il était milicien chrétien, de surcroit « idiots utiles » de la stratégie atlantiste dans la fragmentation du Monde arabe. Amnésique, il s’abstiendra de dénoncer la connivence des pétromonarchies dans le financement du terrrorisme islamique, de même que la complaisance des États-Unis à l’égard de l’islamisme politique et de son instrumentalisation en Afghanistan et ailleurs dans une guerre de détournement du champ de bataille de la Palestine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :
    https://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Sa qualité de correspondant du Centre israélien Ariel renforce sa crédibilité dans les milieux néo conservateurs américains et le propulse au sein du cercle dirigeant du parti conservateur. Il sera ainsi tour à tour conseiller du candidat Mitt Romney pour les présidentielles américaines de 2008, puis conseiller du président Donald Trump pour le Moyen Orient et le terrorisme en 2016.
    À l’accession de Donald Trump à la présidence américaine, Walid Pharès, dévient Secrétaire général du Groupe parlementaire transatlantique sur le contre-terrorisme (TAG), une tribune destinée à asseoir son rôle prescripteur, dans un domaine de prédilection des Etats Unis, à détourner en fait l’attention de l’opinion internationale sur le rôle trouble des administrations successives américaines avec le terrorisme islamique.

    La promotion simultanée de l’ultra faucon John Bolton président de l’ultra conservateur « Gatestone Institute » au poste de conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche et de Mike Pompeo, l’homme des ténèbres de la CIA, à la tête du Département d’état, a placé Walid Pharès dans un état de lévitation comparable à celui qu’il a vécu à l’élection de son mentor Bachir à la présidence libanaise, avant son trépassement violent. En synchronisation avec Joseph Jibeily, le dirigeant du « Centre des Renseignements du Liban », une officine des Forces Libanaises de Samir Geagea basée à Washington, il mulitiplie ses actions de lobbying au sein du Congrès américain en vue d’obtenir l’exclusion du gouvernement libanais, le Hezbollah, pourtant grand vainqueur des élections législatives libanaises de Mai 2018, et disposant de surcroït, d’une majorité relative à la chambre des députés.

    La propulsion de John Bolton à l’épicentre du pouvoir américain a renforcé la capacité de nuisance de son correspondant libanais, Samir Geagea, dont le discours souverainniste masque en fait une servilité à l’égard des Saoudiens en substitution à sa soumission aux Israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), consacrant le chef des « Forces Libanaises », l’un des plus grands criminels de la guerre comme l’un des plus grands mercenaires du personnel politique libanais.

    Sur l’équipée des milices chrétiennes particulièrement Samir Geagea, ce lien :
    https://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    GATESTONE, JOHN BOLTON, ANNE ELIZABETH MOUTET, ET L’ÉMISSION 28 MINUTES SUR ARTE
    Présidée par le monarchiste iranien Amir Tahiri, ancien directeur du journal Keyhan sous le règne de la dynastie Pahlevi, dans la décennie 1970, la structure européenne de Gatestone est composée de Marc D’anna, aka Alexandre Del Valle, le théoricien du « patriotisme intégrateur », ainsi que de l’universitaire Guy Millière et d’Anne Elizabeth Moutet, deux « dinstinguished senior fellow » de cette instance.

    La liste des auteurs de Gatestone sur ce lien :
    https://www.gatestoneinstitute.org/authors

    En dissonance toutefois avec Bernard Henry Lévy, Amir Tahéri, une fois n’est pas coutume, brisera net le délire fabulatoire du philo mondain sur les origines hitlériennes du terme Iran, lancée par le fer de lance médiatique du lobby pro israélien en Europe dans une campagne d’intoxication de l’opinion occidentale préludant à sa préparation à une intervention militaire de l’Otan contre la République Islamique d’Iran. Monarchiste revanchard, Amir Taheri ciblera dans son argumentaire de refutation les « Gardiens de la Révolution et le régime islamique, ces deux bêtes noires, mais non le fondement même de la démarche du théoricien du Botul.
    https://www.gatestoneinstitute.org/12333/hitler-reza-shah

    Intervenante régulière de la chaîne franco allemande ARTE dans l’émission d’Elizabeth Quinn « 28 Minutes », la chroniqueuse du Daily Telegraph justifiera le carnage israélien des Palestiniens de Gaza (57 morts et 2.400 blessés), -le jour du transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem, le 14 Mai 2018-, en reprenant textuellement les « éléments de langage » de la propagande israélienne.
    Cette séquence a plongé dans la stupeur les autres participants à l’émission par la virulence de sa défense de la politique israélienne, faisant volet en éclat l’apparente objectivité qu’elle s’evertuait à afficher pour la défense de la politique atlantiste.
    L’émission a été diffusée le vendredi 17 mai sur Arte en présence des deux présentatrices du programme Elizabeth Quin et Nadia Daam, ainsi que de l’historien Pascal Blanchard et Alexis Poutin, journaliste au Monde Moderne. Elle demeurera dans les mémoires comme un morceau d’anthologie de la duplicité professionnelle, lorsqu’elle se pare de la qualité journalistique pour propager des thèses d’un think tank néo conservateur, sous l’apparence de la neutralité.

    Sur ce lien, la séquence :
    https://sites.arte.tv/28minutes/fr/le-club-28-revisite-lactualite-de-la-semaine-28minutes-75

    LE JOURNALISME MILICIEN EN FRANCE
    La reconversion des journalistes miliciens dans l’expertise contre terroriste est une pratique courante. Une forme de recyclage dans la respectabilité, qui s’est développée tant aux Etats Unis qu’en France.
    Walid Pharès a ainsi fait son apparition dans les lucarnes françaises notamment sur France 24, sous la direction de Christine Ockrent, auditrice assidue du groupe de Bilderbeg, réputé pour son atlantisme.

    Sur ce lien le portrait de Christine Ockrent : https://www.renenaba.com/christine-ockrent-le-passe-droit-permanent

    Le journalisme milicien qu’il incarne si parfaitement a trouvé son illustration en France, sous couvert d’expertise anti terroriste, en la personne de deux libanais maronites habitués des plateaux français : Antoine Basbous, Directeur de « l’Observatoire des Pays arabes », auparavant ancien porte-parole des Forces Libanaises, l’organisation dirigée par Samir Geagea, un des plus grands criminels de la guerre libanaise et fossoyeur du leadership chrétien, et, Antoine Sfeir, Directeur des « Cahiers de l’Orient et des Pays arabes », auparavant cheville ouvrière sur le plan médiatique de la campagne pour l’élection à la présidence de la République Libanaise du chef milicien phalangiste Bachir Gemayel, en 1982, puis de son frère Amine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet, cf ce lien : https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien

    Et pour le recyclage des membres de l’« État Profond américain » dans les médias américains, sur ce lien : https://www.mondialisation.ca/des-anciens-de-letat-profond-sont-embauches-par-les-medias-grand-public/5623065

    Walid Pharès a vécu 33 ans au Liban de 1957 à 1990. Mais ses nuisances continuent à se faire encore sentir de nos jours contre sa patrie d’origine. Son retour au pays natal, il l’a accompli muni d’un passeport diplomatique américain. Doté d’une immunité et d’une impunité pour revisiter ses méfaits, comme étranger à ses forfaits comme étranger au pays qu’il a tant contribué à sinistrer.

    Le tropisme pro israélien des dirigeants maronites libanais, auquel il a grandement contribué, a conduit le président phalangiste Amine Gémayel à conclure un Traité de Paix entre le Liban et Israël, en 1983, mais la mise en œuvre de ce document a été entravée par un soulèvement de la population de Beyrouth, cas unique dans les annales diplomatiques internationales d’un traité mort-né, abrogé par la volonté populaire.

    Parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme, Walid Pharès appartient à la cohorte des soldats perdus d’une cause perdue, sécrétée par la guerre interfactionnelle libanaise ; À l’exemple du commandant Saad Haddad, l’officier félon libanais, garde frontière d’Israël au sein de l’Armée du Sud Liban (ASL), de son successeur, le général Antoine Lahad, dont la famille a eu l’outrecuidance de vouloir enterrer au Liban mais que la vox populi l’en dissuada ; Tous vivant sans le savoir une pathologie passée dans l’histoire comme étant « le complexe des exilés de Coblence », du nom de ses exilés monarchistes français qui ont rallié les ennemis de la France pour abattre la révolution.

    Autant de manifestations des pulsions mortifères de l’irredentisme maronite qui débouchèrent sur la relégation politique du leadership maronite, désormais réduit à un rôle d’appoint ou de nuisance, non à un rôle constructif de proposition, mais à un rôle destructeur d’obstruction, au terme de quinze ans de bruits et de fureurs, de dérives et de délires.

    EPILOGUE : LE SYNDROME MARONITE
    Cadeau empoisonné de la France, le confessionnalisme constitue une négation de la démocratie en ce que la citoyenneté libanaise est conditionnée et handicapée par la naissance.

    Mur de verre invisible et infranchissable, il contribue à ce titre à la nécrose de la vie poilitique libanaise. Sur un point nommé, dans des domaines précis, la naissance confère un primat à une communauté au détriment des autres communautés par le Fait du Prince, l’arbitraire du pouvoir colonial.

    Elle prédétermine les membres d’une communauté à des fonctions indépendamment de leur compétence. Elle conforte une communauté dans un sentiment de supériorité ou de frustration.

    Les exemples sont nombreux des dérives du confessionnalisme. Le leadership maronite a ainsi assumé, par une sorte de Hold up, la direction des combats du camp chrétien lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’exclusion des autres composantes de la chrétienté libanaise, quand bien même elles en subissaient les conséquences.

    Le primat conféré par la France à la communauté maronite dans l’exercice des responsabilités suprêmes au Liban aurait dû se vivre comme une délégation de pouvoir au bénéfice de l’ensemble des communautés chrétiennes du Monde arabe et non comme la marque d’une supériorité immanente d’une communauté spécifique au détriment des autres, en ce que les Maronites constituaient la plus importante minorité des minorités chrétiennes du Liban et non la communauté chrétienne majoritaire d’un Monde arabe, majoritairement musulman.

    Pour n’avoir pas observé cette règle non écrite de la prudence politique, elle en paiera le prix par le déclassement de ses prérogatives constitutionnelles, entraînant dans sa relégation les autres composantes chrétiennes innocentes de cet emballement.
    Victimes innocentes souvent, bourreaux parfois plus que de besoin, les camps palestiniens de la quarantaine (est de Beyrouth), en 1976, et de Sabra Chatila (sud de Beyrouth), en 1982, passeront dans l’histoire comme de sanglantes illustrations pathologiques de la déraison humaine, au passif du leadership maronite, particulièrement les milices chrétiennes des Forces Libanaises.

    Par une sorte d’abus de position dominante conféré par la France en sa qualité de puissance mandataire sur le Liban et la Syrie, les Maronites ont procédé à une sorte de captation d’héritage se présentant comme les dépositaires des intérêts supérieurs de la chrétienté d’Orient, réduisant la chrétienté aux seuls intérêts de l’Eglise maronite, confondant en somme maronitisme et chrétienté, se vivant en maître incontesté du Liban.

    L’extravagante position de Camille Chamoun, président du Liban (1952-1958), se refusant seul contre l’ensemble arabe, à rompre ses relations diplomatiques avec la France, dans la foulée de l’expédition de Suez, alors que l’Egypte faisait l’objet d’une agression concertée entre la France, Israël et la Grande Bretagne (1956) et que l’Algérie ployait sous le joug des ratonnades coloniales, constituait déjà un indice prémonitoire de la psychorigidité maronite, de la cécité politique de ses dirigeants et de la serviabilité extrême dont témoignent des membres de cette communauté à l’égard des puissances occidentales particulièrement de la France et des États-Unis, se plaçant paradoxalement en situation de « dhimitude » par rapport à leurs protecteurs occidentaux, une servitude qu’il dénonçait du temps de l’époque ottomane. Le discours souverainiste des Libanais masque mal une logique de vassalité à l’ordre atlantiste.

    L’inculpation en juillet 2010 de plusieurs officiers supérieurs chrétiens de même que des cadres supérieurs exerçant des responsabilités sensibles à un poste stratégique de leur entreprise de communications pour « intelligence avec l’ennemi », au même titre que la formation d’une armée de supplétif sous commandement chrétien au service des israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), ont alimenté la suspicion sur la loyauté des chrétiens arabes à leur environnement avec ses conséquences corrosives sur le sort des chrétiens dans le monde arabe.

    L’alliance du leadership maronite avec Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, constituera l’un des points noirs de l’histoire de la chrétienté arabe, et les chefs de cette équipée suicidaire, Bachir Gemayel, président éphémère du Liban, et ses successeurs, Elie Hobeika et Samir Geagea, comme les plus sinistres personnages de l’histoire du Liban en termes de bilan pour la chrétienté, en ce qu’ils ont substitué la lutte pour la réalisation des droits nationaux des Palestiniens, par la recherche de l’éradication d’un peuple déjà spolié de sa patrie, les Palestiniens, en compensation des turpitudes occidentales à l’égard des Juifs européens.

    Les miliciens chrétiens ont intériorisé, ce faisant, la perversité de la logique occidentale dans un tragique dévoiement de la pensée, ne s’imaginant pas un seul instant que « le peuple de trop au Moyen orient », selon l’expression du chef phalangiste Bachir Gémayel, pourrait être un jour « le peuple chrétien arabe ».

    Pour aller plus loin sur les Maronites, ce lien :

    www.renenaba.com/france-liban-a-propos-des-maronites/

    ILLUSTRATION
    Walid Phares lecturing in front of a Lebanese Forces banner in 1986Photo courtesy of An-Nahar                                                                                                                                                           By René Naba , in Actualités Liban Moyen-Orient Portrait on 6 novembre 2018 .

  • Mémoires de la guerre de 1956 à Suez

    Beyond the din of the battle: Stories from the struggle for Port Said | MadaMasr
    https://madamasrmirror.appspot.com/madamasr.com/en/2016/11/07/opinion/u/beyond-the-din-of-the-battle-stories-from-the-struggle-for-p

    At midnight on November 4, 1956, Gamal Abdel Nasser and Abdellatif al-Bughdadi snuck out of the Revolutionary Council premises in Zamalek, where they had been camped for days, and took the road to Port Said.

    Egypt had been under attack by Israeli forces since October 29, and was bombarded by French and British forces on October 31, after rejecting a British ultimatum to withdraw from the canal area. Nasser, Bughdadi and the rest of the Revolutionary Council gathered in Zamalek in an attempt to hold the fort. Their days and nights were rife with panic, anxiety and arguments as to whether they should surrender, given the dreary outlook for both them and the country.

    On November 4, Nasser decided to break the paralysis and head to Port Said to assess the damage and entice a stranded military to send back-up forces from Sinai to Port Said. Bughdadi insisted on joining him.

    The road to Ismailia was littered with scenes of defeat: tanks and military vehicles were stranded, set on fire, burned, or simply abandoned. Bughdadi recounts in his memoirs how a shocked Nasser kept asking him why he thought every vehicle looked the way it did. As they drove into the night through the disaster in silence, he recounts how Nasser kept murmuring to himself in English, “I was defeated by my army…”

  • L’Arabie Saoudite bloque le contrat des corvettes Meko A200 en Egypte
    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/larabie-saoudite-bloque-contrat-corvettes-204032404.html

    Selon des sources allemandes concordantes, le contrat de quatre Meko A200 évalué à 2 milliards d’euros, qui a été signé à la mi-septembre entre le ministère de la défense égyptien et ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), aurait été gelé rapidement après la signature. Initialement l’accord portait sur deux Meko fabriquées en Allemagne, le contrat porte sur quatre Meko, dont une fabriquée en Egypte.

    Pourquoi ce gel alors que la mise en vigueur de ce contrat semblait une formalité pour TKMS ? Tout simplement parce que l’Arabie Saoudite, qui finance une grande majorité des acquisitions d’armement de l’Egypte, aurait mis son veto catégorique au projet naval allemand. Résultat, sans financement saoudien, Le Caire, victime collatérale de la nouvelle dégradation des relations entre Ryad et Berlin, ne peut plus conclure l’acquisition des quatre corvettes Meko A200.

    Dieu merci ! Macron n’a rien dit qui puisse mettre en péril les exportations d’armes françaises vers l’#arabie_saoudite

  • UAE. The Other Murderous Gulf - Carnegie Endowment for International Peace

    https://carnegieendowment.org/2018/10/30/other-murderous-gulf-pub-77606

    Since the murder of Jamal Khashoggi by a Saudi hit squad in early October, Mohammed bin Zayed, the crown prince of Abu Dhabi and patron of Saudi Arabia’s own crown prince Mohammed bin Salman (MbS), has resembled the cat that swallowed the canary. The disastrous regional adventurism and ruthless despotism of his protégé has averted Washington’s gaze from the UAE’s own responsibility for the carnage that is roiling the region. But the UAE should not be given a get out jail free card. If the White House refuses to hold the Emirates accountable for undermining U.S. interests, Congress should use its constitutional power to step into the leadership void.

    Richard Sokolsky

    Richard Sokolsky is a nonresident senior fellow in Carnegie’s Russia and Eurasia Program. His work focuses on U.S. policy toward Russia in the wake of the Ukraine crisis.
    Throughout Yemen’s three-and-a-half-year civil war, the Emiratis have been as brutal and reckless as the Saudis. While Saudi aircraft slaughter innocent civilians at wedding halls, funerals, homes, markets, schools, and ports, UAE boots on the ground have also contributed to the humanitarian disaster. The UAE-led military offensive in and around the port city of Hodeidah has been a catastrophe: over 400,000 Yemenis have been displaced since June and the fighting has considerably worsened the country’s already alarming food crisis and famine. Human rights organizations have reported on secret UAE-administered detention facilities where torture, beatings, electric shocks, and killings have occurred. The UAE royal family has paid retired U.S. Special Forces soldiers to track down and assassinate Yemeni political figures that it believes are in league with the wider Muslim Brotherhood movement. In Aden, the UAE has organized, supplied, and paid militias to foment fractious proxy violence. Yemenis who once saw the Emirati intervention as an heroic act to defend their nation’s sovereignty from a ruthless Iran-supported militia are now depicting it as an occupation, if not colonization.

    The UAE is part of the coalition of “Saudi-led” Arab countries (along with Bahrain and Egypt) that imposed a blockade against Qatar in May 2017. These nations were attempting to, among other things, end Qatar’s “terrorism,” cut its ties to Iran, get it to stop meddling in the internal affairs of other countries, and force it to pursue a less independent foreign policy. The UAE has taken an even more hardline stance against the Qataris than the Saudis, in part because it is more fanatical than Riyadh about eradicating any trace of Muslim Brotherhood influence in Qatar and the region more broadly. The boycott, which has divided America’s partners in the Gulf Cooperation Council, has been a disaster for both the UAE and Saudi Arabia, affording both Iran and Turkey opportunities to expand their influence in Doha. Nor has it worked out well for Washington, which hoped to forge a united Gulf front to contain Iranian influence. But for the UAE, the Saudis have been a useful surrogate for outsized regional ambitions; the Emiratis’ relationship with the Kingdom has allowed them to punch well above their weight. That’s not a good thing.

  • Les dictateurs arabes vont à marche forcée vers la normalisation avec l’État sioniste
    Abdel Bari Atwan – 28 octobre 2018 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine
    http://www.chroniquepalestine.com/dictateurs-arabes-a-marche-forcee-vers-normalisation-avec-etat-s

    Trois douloureux coups ont été récemment infligés à ce qui restait d’amour-propre aux États arabes.

    Le premier était la participation d’une délégation israélienne à un tournoi sportif au Qatar. Le second était l’envoi d’une autre délégation sportive dans l’émirat d’Abou Dhabi, dirigée par la ministre de la Culture israélienne notoirement raciste et haineuse, Miri Regev. Mais le coup le plus dur et le plus douloureux a été la visite officielle du Premier ministre de l’État d’occupation, Binyamin Netanyahu, à Oman, où lui et la délégation qui l’accompagnait ont reçu un accueil chaleureux et ont rencontré le sultan Qaboos.

    Il s’agit d’une opération de normalisation coordonnée menée sous la pression des États-Unis. Cela n’a absolument rien à voir avec la paix israélo-palestinienne, mais tout à voir avec la réalisation d’une paix « sans frais » entre Israël et les gouvernements arabes. Ceci est un prélude à l’imposition de ce qui subsiste du « Deal of the Century« , qui revient à exploiter l’effondrement de l’ordre arabe officiel pour liquider la cause palestinienne, mettre fin au conflit israélo-arabe et reconnaître Israël comme un pays « frère » du Moyen-Orient.

    C’est le dernier et peut-être le plus important épisode d’un processus planifié, ce qui explique les raisons qui ont conduit à la destruction de l’Irak, puis de la Syrie, puis de la Libye et, plus tard du Yémen, et à la paralysie de l’Égypte. Sans la destruction de ces pays, sous divers faux prétextes, ce plan ne pourrait être mis à exécution et nous n’aurions jamais vu ses douloureuses conséquences sous la forme d’étapes de normalisation. (...)

  • Report: Netanyahu asked Trump to stick with Saudi crown prince after Khashoggi murder - Middle East News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/middle-east-news/netanyahu-asked-trump-to-stick-with-saudi-crown-prince-after-khashoggi-murd

    WASHINGTON - Prime Minister Benjamin Netanyahu asked senior officials in the Trump White House to continue supporting Saudi Crown Prince Mohammad bin Salman following the murder of Saudi journalist Jamal Khashoggi, the Washington Post reported on Thursday.

    Citing U.S. officials, the report stated that Netanyahu described the Crown Prince as a “strategic ally” in the Middle East.

    The report said that a similar message was conveyed to the White House by Egyptian President Abdel Fattah al-Sissi.

  • Egypt
    Critics blast amendments to Journalists Syndicate law drafted behind closed doors | MadaMasr
    https://madamasr.com/en/2018/11/01/feature/politics/critics-blast-draft-amendments-to-journalists-syndicate-law

    Proposed amendments to the law governing Egypt’s Journalists Syndicate have come under fire for bypassing normal procedural channels and being rushed through without input from syndicate members. Critics claim the amendments are being imposed by state authorities in an effort to control the drafting process and weaken the syndicate.

    The drafts — the contents or details of which have yet to be published — come in the wake of Parliament’s approval of three controversial press regulatory laws over the summer that grant government authorities far-reaching powers to further clamp down on the media and restrict press freedoms.

    Currently, two separate draft amendments to the Journalists Syndicate law (Law 76/1970) are being prepared and both are reportedly close to being finalized, but neither one has included the involvement of the syndicate’s rank and file in the drafting process.

  • L’ALGÉRIE EN 1992 : LE PREMIER PRINTEMPS ARABE QUI N’A JAMAIS LAISSÉ PLACE À L’ÉTÉ - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/10/l-algerie-en-1992-le-premier-printemps-arabe-qui-n-a-jamais-laisse

    http://www.middleeasteye.net/#Algérie

    Peter Speetjens
    14 janvier 2017

    La guerre civile algérienne oubliée, qui a tué jusqu’à 200 000 personnes, a donné le ton au « printemps arabe » et au paradoxe de la démocratie

    Ce 11 janvier, cela faisait exactement 25 ans que les forces armées algériennes menèrent un coup d’État visant à empêcher le Front islamique du salut (FIS) de remporter les premières élections multipartites après l’indépendance du pays.

    Ce qui aurait pu être le début d’un printemps algérien – des années avant que quiconque n’ose parler d’un pseudo printemps arabe – a déclenché à la place une guerre civile cruelle et sale pendant une décennie.

    Le meurtre, la torture, les disparitions et le massacre de villages entiers devinrent monnaie courante. On estime que 150 000 à 200 000 personnes furent tuées dans ce qui est aujourd’hui un chapitre largement oublié.

    Un printemps algérien

    Malheureusement, le conflit algérien présente des parallèles remarquables avec les événements qui se sont déroulés dans le monde arabe depuis la fin de l’année 2010.

    Par exemple, tout a commencé de manière très semblable avec une série de manifestations de masse et d’émeutes.

    Alors que les prix du pétrole baissaient et que l’économie algérienne entrait en crise, la jeunesse désenchantée était descendue dans la rue en 1988 pour protester contre l’augmentation du chômage et de la pauvreté. Ceci venait s’ajouter à la croyance largement partagée que les immenses richesses pétrolières et gazières du pays ne retombaient jamais dans les poches des individus lambda.

    En réponse aux manifestations, qui firent des centaines de morts, le Front national de libération (FLN), unique entité politique d’Algérie, modifia la constitution pour permettre des élections multipartites libres pour la première fois depuis l’indépendance.

    Ainsi, en 1989, le FIS fut créé. Fortement influencé par les Frères musulmans, ce parti gagna rapidement en popularité. Il devint le plus grand parti lors des élections municipales de juin 1990 et remporta le premier tour des élections législatives en décembre 1991 avec deux fois plus de voix que le FLN au pouvoir.

    Des partisans du FIS se rassemblent dans les rues d’Alger au lendemain du premier tour des élections législatives libres organisées par l’Algérie le 27 décembre 1991 (AFP)

    Cependant, ce dernier avait toujours été intimement lié à l’armée, qui était alors sérieusement inquiète face à la perspective de perdre son pouvoir et ses privilèges. Les militaires n’étaient pas les seuls à commencer à s’inquiéter.
    Bénédictions de l’Occident

    Les Américains n’étaient pas satisfaits de la vive opposition du FIS à la première guerre du Golfe, ni de sa position pro-palestinienne.

    La France, ancienne puissance coloniale à la tête de l’Algérie qui continuait à avoir une mainmise sur l’économie du pays, s’inquiétait de plus en plus de la rhétorique du FIS concernant l’élimination de la langue, de la culture et de l’influence françaises.

    C’est ainsi que Washington et Paris donnèrent le feu vert à l’armée algérienne le 11 janvier 1992 pour annuler le second tour des élections législatives et déclarer l’état d’urgence. Deux mois plus tard, le FIS fut complètement interdit.

     

    Un membre des forces de sécurité algériennes arrête deux sympathisants du FIS dans le quartier de Bab el Oued à Alger le 31 janvier 1992 (AFP)

    En voyant le coup d’État égyptien de juillet 2013 et l’interdiction subséquente des Frères musulmans, il semble que l’armée égyptienne n’ait pas oublié le début du printemps algérien.
    « Nous avons poursuivi une politique d’exclusion des fondamentalistes radicaux en Algérie alors même que nous reconnaissions que cela était en contradiction avec notre soutien à la démocratie », a expliqué plus tard l’ancien secrétaire d’État américain James Baker.

    Le peuple algérien allait payer un lourd tribut pour cet amour sélectif de la démocratie. Après le coup d’État, des dizaines de milliers de membres et de sympathisants du FIS furent arrêtés. Ceux qui ne se retrouvèrent pas en camp de détention au Sahara s’exilèrent ou prirent les armes.

    Arrivée du mystérieux GIA

    Au début, la lutte fut dominée par le Mouvement islamique armé (MIA), qui était lié au FIS. Mais bientôt, le mystérieux Groupe islamique armé (GIA) fit son apparition.

    Opérant à et autour d’Alger, c’est surtout le GIA qui commit les atrocités les plus horribles. Les décapitations, par exemple, se produisaient régulièrement en Algérie bien avant que l’État islamique (EI) ne les filme et choque le monde à travers YouTube.

    Bien qu’officiellement « islamistes », il est aujourd’hui douloureusement clair que le GIA fut infiltré par les services secrets algériens. Plusieurs anciens officiers des renseignements algériens l’ont admis.

    L’objectif des atrocités était de montrer les islamistes algériens sous un mauvais jour, de briser leur base de soutien et de forcer le peuple algérien à choisir le régime militaire comme le moindre de deux maux. Certains soutiennent que le régime syrien, du moins dans une certaine mesure, a joué un jeu similaire avec l’EI.

    On pourrait arguer que, du point de vue du régime algérien, cette stratégie a fonctionné. Peu à peu, la violence a décliné et la guerre s’est terminée avec la mort du dernier émir du GIA, Antar Zouabri, en 2002.

    Héritage répressif

    Le pays est toujours régi par un triumvirat composé de l’armée, du FLN et des services de sécurité. Bien que l’état d’urgence ait été levé en 2011, ce sont eux qui décident des principales politiques, attributions de postes et sphères d’influence du pays.

    Un exemple de l’état général des choses en Algérie est que, pendant de nombreuses années, l’homme le plus puissant du pays était le général Mohamed « Toufik » Mediène, chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). De 1990 à 2015, le chef de l’espionnage algérien a pu faire ou briser n’importe qui.

    Pendant ce temps, l’Algérie n’a guère avancé sur l’échelle de la liberté. Les libertés d’expression, d’association et de réunion sont strictement restreintes.

    En 2016, un journaliste a été arrêté pour s’être interrogé sur la santé du président Bouteflika, un autre pour avoir remis en cause la corruption.

    La corruption est endémique en Algérie. En 2010, le scandale de la Sonatrach a éclaté. Responsable d’environ 98 % des recettes en devises étrangères du pays, la compagnie pétrolière publique algérienne a excellé dans les pots de vin et les dessous-de-table pour les personnes liées à ceux au pouvoir.

    Une entreprise italienne, par exemple, aurait payé 207 millions de dollars pour obtenir un contrat de 8,4 milliards de dollars. L’autoroute principale du pays reliant l’est et l’ouest est considérée comme la route la plus chère jamais construite au monde.

    Cependant, pendant que des pays comme la Tunisie et l’Égypte étaient confrontés à des soulèvements populaires, l’Algérie est restée relativement calme ces dernières années.

    Un mélange de réformes politiques minimales et une augmentation des dépenses du secteur public semblent avoir suffi à maintenir les gens satisfaits et éloignés de la rue.

    La question est : pour combien de temps ? En termes de liberté, de représentation équitable et de répartition égale, quasiment rien n’a changé dans le pays depuis la fin des années 1980.

    Pourtant, comme à la fin des années 1980, le prix du pétrole a chuté et l’Algérie estconfrontée à une crise économique croissante.

    En 2015, les exportations ont quasiment diminué de moitié, la monnaie locale a diminué en valeur, tandis que le déficit budgétaire a presque doublé et le chômage des jeunes a augmenté à près de 30 %.

    Si les autorités étaient obligées de couper certaines des nombreuses subventions qui maintiennent les pauvres sur leurs pieds, le 11 janvier 1992 pourrait soudainement sembler beaucoup moins lointain.

    – Peter Speetjens est un journaliste néerlandais qui a vécu plus de vingt ans au Liban, voyage régulièrement en Inde et s’intéresse plus particulièrement au rôle qu’ont joué les auteurs du XIXe siècle dans la conception actuelle du monde.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Photo : plusieurs milliers de partisans du FIS assistent à un rassemblement de campagne au stade olympique d’Alger, trois jours avant le premier tour des élections législatives, le 23 décembre 1991 (AFP).

    Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

    http://lequotidienalgerie.org/2017/01/22/lalgerie-en-1992-le-premier-printemps-arabe-qui-na-jamais-laisse

  • En Égypte, la « génération Tahrir » à l’heure de la contre-révolution
    https://www.bastamag.net/En-Egypte-la-generation-Tahrir-a-l-heure-de-la-contre-revolution

    A quoi ressemble aujourd’hui, dans l’Égypte dirigée d’une main de fer par la dictature du maréchal al-Sissi, la vie des jeunes révolutionnaires qui ont occupé la place Tahrir et manifesté dans les rues du Caire en 2011 ? Rester vivants, un film documentaire réalisé par la photographe Pauline Beugnies, dresse le portrait, à la fois intime et politique, d’une génération confrontée à la violence contre-révolutionnaire. Forgés dans l’effervescence de la chute d’Hosni Moubarak et des combats pour la démocratie, (...)

    #Chroniques

    / A la une, Démocratie !, Indignés de tous les pays..., #Proche_et_Moyen_Orient, #Vidéos, Droits (...)

    #Démocratie_ ! #Indignés_de_tous_les_pays... #Droits_fondamentaux

  • Le monde en face : Mon pays fabrique des armes, par Anne Poiret
    https://www.les-crises.fr/le-monde-en-face-mon-pays-fabrique-des-armes-par-anne-poiret

    Source : France TV, Anne Poiret, 23-10-18 La journaliste et documentariste Anne Poiret se rend de Paris à Bourges, de Mérignac au Caire, de Genève à Cherbourg, interroge la politique d’Etat et tente de lever le voile sur les exportations massives d’armes françaises, en particulier au Moyen-Orient, en Arabie saoudite et en Egypte. La France […]

  • #métaliste (qui va être un grand chantier, car il y a plein d’information sur seenthis, qu’il faudrait réorganiser) sur :
    #externalisation #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés

    Des liens vers des articles généraux sur l’externalisation des frontières de la part de l’ #UE (#EU) :
    https://seenthis.net/messages/569305
    https://seenthis.net/messages/390549
    https://seenthis.net/messages/320101

    Ici une tentative (très mal réussie, car évidement, la divergence entre pratiques et les discours à un moment donné, ça se voit !) de l’UE de faire une brochure pour déconstruire les mythes autour de la migration...
    La question de l’externalisation y est abordée dans différentes parties de la brochure :
    https://seenthis.net/messages/765967

    Petit chapitre/encadré sur l’externalisation des frontières dans l’ouvrage "(Dé)passer la frontière" :
    https://seenthis.net/messages/769367

    Les origines de l’externalisation des contrôles frontaliers (maritimes) : accord #USA-#Haïti de #1981 :
    https://seenthis.net/messages/768694

    L’externalisation des politiques européennes en matière de migration
    https://seenthis.net/messages/787450

    "#Sous-traitance" de la #politique_migratoire en Afrique : l’Europe a-t-elle les mains propres ?
    https://seenthis.net/messages/789048

    Partners in crime ? The impacts of Europe’s outsourced migration controls on peace, stability and rights :
    https://seenthis.net/messages/794636
    #paix #stabilité #droits #Libye #Niger #Turquie

    Proceedings of the conference “Externalisation of borders : detention practices and denial of the right to asylum”
    https://seenthis.net/messages/880193

    Brochure sur l’externalisation des frontières (passamontagna)
    https://seenthis.net/messages/952016

  • Nouvelles révélations sur les massacres de Sabra et Chatila
    26 octobre 2018
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/nouvelles-revelations-sur-les-massacres-de-sabra-et-chatila,2688
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/d892424cb0028bad9c9793b1b6c8b1-f34cc.jpg?1540487656

    Dans un livre sur la diplomatie américaine au Proche-Orient, le chercheur Seth Anziska revient sur les massacres de Sabra et Chatila (1982). Il apporte des éléments nouveaux sur l’implication du gouvernement israélien. Analyse de l’ouvrage et entretien avec l’auteur par Sylvain Cypel.
    (...)
    Orient XXI. — Sur la période que vous étudiez, il ressort de votre livre qu’empêcher la création d’un État palestinien a été l’objectif prioritaire constant des gouvernements israéliens, quels qu’ils soient.

    Seth Anzizka.— Absolument. Jusqu’aux années 1970, l’idée de souveraineté ou d’autodétermination palestinienne est totalement absente de la réflexion politique israélienne. Cela change lorsque le président américain Jimmy Carter parle d’une « patrie » (homeland) pour les Palestiniens. L’accord de Camp David entre l’Égypte et Israël en 1977 évoque une future « autonomie », pas un État. Mais à partir de là, les Israéliens font tout pour contrer la possibilité d’une autodétermination palestinienne. Même Yitzhak Rabin, contrairement à l’image bâtie après sa mort, était farouchement opposé à la création d’un État palestinien, y compris après Oslo. Son dernier discours à la Knesset est très clair : il ne veut pas d’un véritable État palestinien. Shimon Pérès y était encore plus hostile. Dans leur esprit, il ne pouvait s’agir que d’une vague autonomie sous contrôle israélien. Il en va de même aujourd’hui avec Benyamin Nétanyahou.

  • Who’s buying Israeli gas? A company owned by the General Intelligence Service (Egypt) | MadaMasr

    https://madamasr.com/en/2018/10/23/feature/politics/whos-buying-israeli-gas-a-company-owned-by-the-general-intelligence-servic

    When news broke in February that an Egyptian firm named Dolphinus Holdings had signed a US$15 billion deal to purchase Israeli natural gas for supply to Egypt, the Egyptian government refused to comment, portraying it as a private market transaction.

    “The Ministry of Petroleum has no comment on private-sector negotiations or agreements regarding the import or sale of natural gas to Israel,” the ministry spokesperson said in a brief statement at the time.

    That same day, Reuters quoted an anonymous Egyptian government official who said that the deal did not mean the government itself would import gas from Israel. “International private companies will import gas from abroad in the framework of their own needs,” the official said.

    Similar claims were made in September after a preliminary agreement was struck for the acquisition of a stake in a pipeline between Ashkelon and Arish that would allow the transport of natural gas from Israel to Egypt.

    Again, the Petroleum Ministry spokesperson issued a swift response: “The ministry welcomes this new step taken by the private companies involved in the imminent commercial venture.” This time, the Egyptian company involved was called East Gas.

    Last week, CEO and managing director of East Gas Mohamed Shoeib boasted in several interviews that in exchange for the deal, his company had managed to get a handful of arbitration fines and cases against Egypt dropped after 18 months of negotiations. Shoeib attributed the success of the deal to a decision “from the beginning to think outside the government framework.”

  • The Real Reasons Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman Wanted Khashoggi ‘Dead or Alive’
    https://www.thedailybeast.com/the-real-reasons-saudi-crown-prince-mohammed-bin-salman-wanted-khasho

    Christopher Dickey 10.21.18
    His death is key to understanding the political forces that helped turn the Middle East from a region of hope seven years ago to one of brutal repression and slaughter today.

    The mind plays strange tricks sometimes, especially after a tragedy. When I sat down to write this story about the Saudi regime’s homicidal obsession with the Muslim Brotherhood, the first person I thought I’d call was Jamal Khashoggi. For more than 20 years I phoned him or met with him, even smoked the occasional water pipe with him, as I looked for a better understanding of his country, its people, its leaders, and the Middle East. We often disagreed, but he almost always gave me fresh insights into the major figures of the region, starting with Osama bin Laden in the 1990s, and the political trends, especially the explosion of hope that was called the Arab Spring in 2011. He would be just the man to talk to about the Saudis and the Muslim Brotherhood, because he knew both sides of that bitter relationship so well.

    And then, of course, I realized that Jamal is dead, murdered precisely because he knew too much.

    Although the stories keep changing, there is now no doubt that 33-year-old Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman, the power in front of his decrepit father’s throne, had put out word to his minions that he wanted Khashoggi silenced, and the hit-team allegedly understood that as “wanted dead or alive.” But the [petro]buck stops with MBS, as bin Salman’s called. He’s responsible for a gruesome murder just as Henry II was responsible for the murder of Thomas Becket when he said, “Who will rid me of that meddlesome priest?” In this case, a meddlesome journalist.

    We now know that a few minor players will pay. Some of them might even be executed by Saudi headsmen (one already was reported killed in a car crash). But experience also tells us the spotlight of world attention will shift. Arms sales will go ahead. And the death of Washington Post columnist Jamal Khashoggi risks becoming just one more entry in the annals of intensifying, murderous repression of journalists who are branded the “enemy of the people” by Donald Trump and various two-bit tyrants around the world.

    There is more to Khashoggi’s murder than the question of press freedom, however. His death holds the key to understanding the political forces that have helped turn the Middle East from a region of hope seven years ago to one of brutal repression and ongoing slaughter today. Which brings us back to the question of the Saudis’ fear and hatred of the Muslim Brotherhood, the regional rivalries of those who support it and those who oppose it, and the game of thrones in the House of Saud itself. Khashoggi was not central to any of those conflicts, but his career implicated him, fatally, in all of them.

    The Muslim Brotherhood is not a benign political organization, but neither is it Terror Incorporated. It was created in the 1920s and developed in the 1930s and ‘40s as an Islamic alternative to the secular fascist and communist ideologies that dominated revolutionary anti-colonial movements at the time. From those other political organizations the Brotherhood learned the values of a tight structure, party discipline, and secrecy, with a public face devoted to conventional political activity—when possible—and a clandestine branch that resorted to violence if that appeared useful.

    In the novel Sugar Street, Nobel Prize-winning author Naguib Mahfouz sketched a vivid portrait of a Brotherhood activist spouting the group’s political credo in Egypt during World War II. “Islam is a creed, a way of worship, a nation and a nationality, a religion, a state, a form of spirituality, a Holy Book, and a sword,” says the Brotherhood preacher. “Let us prepare for a prolonged struggle. Our mission is not to Egypt alone but to all Muslims worldwide. It will not be successful until Egypt and all other Islamic nations have accepted these Quranic principles in common. We shall not put our weapons away until the Quran has become a constitution for all Believers.”

    For several decades after World War II, the Brotherhood’s movement was eclipsed by Arab nationalism, which became the dominant political current in the region, and secular dictators moved to crush the organization. But the movement found support among the increasingly embattled monarchies of the Gulf, including and especially Saudi Arabia, where the rule of the king is based on his custodianship of Mecca and Medina, the two holiest sites in Islam. At the height of the Cold War, monarchies saw the Brotherhood as a helpful antidote to the threat of communist-led or Soviet-allied movements and ideologies.

    By the 1980s, several of the region’s rulers were using the Brotherhood as a tool to weaken or destroy secular opposition. Egypt’s Anwar Sadat courted them, then moved against them, and paid with his life in 1981, murdered by members of a group originally tied to the Brotherhood. Sadat’s successor, Hosni Mubarak, then spent three decades in power manipulating the Brotherhood as an opposition force, outlawing the party as such, but allowing its known members to run for office in the toothless legislature, where they formed a significant bloc and did a lot of talking.

    Jordan’s King Hussein played a similar game, but went further, giving clandestine support to members of the Brotherhood waging a covert war against Syrian tyrant Hafez al-Assad—a rebellion largely destroyed in 1982 when Assad’s brother killed tens of thousands of people in the Brotherhood stronghold of Hama.

    Even Israel got in on the action, initially giving Hamas, the Brotherhood branch among the Palestinians, tacit support as opposition to the left-leaning Palestine Liberation Organization (although PLO Chairman Yasser Arafat once identified with the Brotherhood himself).

    The Saudi royals, too, thought the Brotherhood could be bought off and manipulated for their own ends. “Over the years the relationship between the Saudis and the Brotherhood ebbed and flowed,” says Lorenzo Vidino, an expert on extremism at George Washington University and one of the foremost scholars in the U.S. studying the Brotherhood’s history and activities.

    Over the decades factions of the Brotherhood, like communists and fascists before them, “adapted to individual environments,” says Vidino. In different countries it took on different characteristics. Thus Hamas, or its military wing, is easily labeled as terrorist by most definitions, while Ennahda in Tunisia, which used to be called terrorist by the ousted Ben Ali regime, has behaved as a responsible political party in a complex democratic environment. To the extent that Jamal Khashoggi identified with the Brotherhood, that was the current he espoused. But democracy, precisely, is what Mohammed bin Salman fears.

    Vidino traces the Saudis’ intense hostility toward the Brotherhood to the uprisings that swept through much of the Arab world in 2011. “The Saudis together with the Emiratis saw it as a threat to their own power,” says Vidino.

    Other regimes in the region thought they could use the Brotherhood to extend their influence. First among these was the powerful government in Turkey of Recep Tayyip Erdogan, who has such longstanding ties to the Islamist movement that some scholars refer to his elected government as “Brotherhood 2.0.” Also hoping to ride the Brotherhood wave was tiny, ultra-rich Qatar, whose leaders had used their vast natural gas wealth and their popular satellite television channel, Al Jazeera, to project themselves on the world stage and, they hoped, buy some protection from their aggressive Saudi neighbors. As one senior Qatari official told me back in 2013, “The future of Qatar is soft power.” After 2011, Jazeera’s Arabic channel frequently appeared to propagandize in the Brotherhood’s favor as much as, say, Fox News does in Trump’s.

    Egypt, the most populous country in the Arab world, and the birthplace of the Brotherhood, became a test case. Although Jamal Khashoggi often identified the organization with the idealistic hopes of the peaceful popular uprising that brought down the Mubarak dynasty, in fact the Egyptian Brotherhood had not taken part. Its leaders had a modus vivendi they understood with Mubarak, and it was unclear what the idealists in Tahrir Square, or the military tolerating them, might do.

    After the dictator fell and elections were called, however, the Brotherhood made its move, using its party organization and discipline, as well as its perennial slogan, “Islam is the solution,” to put its man Mohamed Morsi in the presidential palace and its people in complete control of the government. Or so it thought.

    In Syria, meanwhile, the Brotherhood believed it could and should lead the popular uprising against the Assad dynasty. That had been its role 30 years earlier, and it had paid mightily.

    For more than a year, it looked like the Brotherhood’s various branches might sweep to power across the unsettled Arab world, and the Obama administration, for want of serious alternatives, was inclined to go with the flow.

    But then the Saudis struck back.

    In the summer of 2013, Gen. Abdel Fattah al-Sissi, the commander of the Egyptian armed forces, led a military coup with substantial popular support against the conspicuously inept Brotherhood government, which had proved quickly that Islam was not really the “solution” for much of anything.

    Al-Sissi had once been the Egyptian military attaché in Riyadh, where he had many connections, and the Saudis quickly poured money into Egypt to shore up his new regime. At the same time, he declared the Muslim Brotherhood a terrorist organization, and launched a campaign of ruthless repression. Within weeks of the coup, the Egyptian military attacked two camps of Brotherhood protesters and slaughtered hundreds.

    In Syria, the efforts to organize a credible political opposition to President Bashar al-Assad proved virtually impossible as the Qataris and Turks backed the Brotherhood while the Saudis continued their vehement opposition. But that does not mean that Riyadh supported moderate secular forces. Far from it. The Saudis still wanted to play a major role bringing down the Syrian regime allied to another arch enemy, the government of Iran. So the Saudis put their weight behind ultra-conservative Salafis, thinking they might be easier to control than the Muslim Brothers.

    Riyadh is “okay with quietist Salafism,” says Vidino. But the Salafis’ religious extremism quickly shaded over into the thinking of groups like the al Qaeda spinoff called the Nusra Front. Amid all the infighting, little progress was made against Assad, and there to exploit the chaos was the so-called Islamic State (which Assad partially supported in its early days).

    Then, in January 2015, at the height of all this regional turmoil, the aged and infirm Salman bin Abdelaziz ascended to the throne of Saudi Arabia. His son, Mohammed bin Salman, began taking into his own hands virtually all the reins of power, making bold decisions about reforming the Saudi economy, taking small measures to give the impression he might liberalize society—and moving to intimidate or otherwise neutralize anyone who might challenge his power.

    Saudi Arabia is a country named after one family, the al Saud, and while there is nothing remotely democratic about the government, within the family itself with its thousands of princes there traditionally has been an effort to find consensus. Every king up to now has been a son of the nation’s founder, Abdelaziz ibn Saud, and thus a brother or half brother of the other kings.

    When Salman took over, he finally named successors from the next generation. His nephew Mohammed bin Nayef, then 57 and well known for his role fighting terrorism, became crown prince. His son, Mohammed bin Salman, became deputy crown prince. But bin Nayef’s position between the king and his favorite son clearly was untenable. As one Saudi close to the royals put it: “Between the onion and the skin there is only the stink.”

    Bin Nayef was pushed out in 2017. The New York Times reported that during an end-of-Ramadan gathering at the palace he “was told he was going to meet the king and was led into another room, where royal court officials took away his phones and pressured him to give up his posts as crown prince and interior minister. … At first, he refused. But as the night wore on, the prince, a diabetic who suffers from the effects of a 2009 assassination attempt by a suicide bomber, grew tired.” Royal court officials meanwhile called around to other princes saying bin Nayef had a drug problem and was unfit to be king.

    Similar pressure was brought to bear on many of the richest and most powerful princes in the kingdom, locked up in the Ritz Carlton hotel in 2017, ostensibly as part of an extra-legal fight against corruption. They were forced to give allegiance to MBS at the same time they were giving up a lot of their money.

    That pattern of coerced allegiance is what the Saudis now admit they wanted from Jamal Khashoggi. He was no prince, but he had been closely associated in the past with the sons of the late King Faisal, particularly Turki al-Faisal, who was for many years the head of the Saudi intelligence apparatus and subsequently served as ambassador to the United Kingdom, then the United States.

    Although Turki always denied he had ambitions to be king, his name often was mentioned in the past as a contender. Thus far he seems to have weathered the rule of MBS, but given the record of the crown prince anyone close to the Al Faisal branch of the family, like Khashoggi, would be in a potentially perilous position.

    Barbara Bodine is a former U.S. ambassador to Yemen, which has suffered mightily since MBS launched a brutal proxy war there against Iran. Both MBS and Trump have declared the regime in Tehran enemy number one in the region. But MBS botched the Yemen operation from the start. It was dubbed “Decisive Storm” when it began in 2015, and was supposed to last only a few weeks, but the war continues to this day. Starvation and disease have spread through Yemen, creating one of the world’s greatest humanitarian disasters. And for the moment, in one of those developments that makes the Middle East so rich in ironies, in Yemen the Saudis are allied with a branch of the Muslim Brotherhood.

    “What drives MBS is a ruthless effort toward total control domestically and regionally; he is Putin of the Desert,” says Bodine. “He has basically broken the back of the princelings, the religious establishment and the business elite, brought all ministries and agencies of power under his sole control (’I alone can fix it’), and jailed, killed or put under house arrest activists and any and all potential as well as real opposition (including his mother).”

    In 2017, MBS and his backers in the Emirates accused Qatar of supporting “terrorism,” issuing a set of demands that included shutting down Al Jazeera. The Saudis closed off the border and looked for other ways, including military options, to put pressure on the poor little rich country that plays so many angles it has managed to be supportive of the Brotherhood and cozy with Iran while hosting an enormous U.S. military base.

    “It was Qatar’s independent streak—not just who they supported but that they had a foreign policy divorced from the dictates of Riyadh,” says Bodine. “The basic problem is that both the Brotherhood and Iran offer competing Islam-based governing structures that challenge the Saudi model.”

    “Jamal’s basic sin,” says Bodine,“was he was a credible insider, not a fire-breathing radical. He wrote and spoke in English for an American audience via credible mainstream media and was well regarded and highly visible within the Washington chattering classes. He was accessible, moderate and operated within the West. He challenged not the core structure of the Kingdom but the legitimacy of the current rulers, especially MBS.”

    “I do think the game plan was to make him disappear and I suspect the end game was always to make him dead,” said Bodine in a long and thoughtful email. “If he was simply jailed within Saudi there would have been a drumbeat of pressure for his release. Dead—there is certainly a short term cost, whether more than anticipated or longer than anticipated we don’t know yet, but the world will move on. Jamal will become a footnote, a talking point perhaps, but not a crusade. The dismembered body? No funeral. Taking out Jamal also sends a powerful signal to any dissident that there is no place safe.”

    #Arabie_Saoudite #Turquie #politique #terrorisme #putsch

  • (1) « Mon pays fabrique des #armes » et ce n’est pas anodin - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2018/10/23/mon-pays-fabrique-des-armes-et-ce-n-est-pas-anodin_1687027

    Jean-Charles Larsonneur, député LREM membre de la commission de la #défense, avoue à la journaliste qu’il le regarde « pour la première fois » et se trouve bien en peine de dire ce qui est vendu à l’Arabie Saoudite, gros client de la France. Hors caméra, mais toujours équipé d’un micro, le même élu résume parfaitement le piège dans laquelle Paris s’est enfermé : « Si on n’a plus d’exportations, on n’a plus d’industrie de la défense, donc on perd notre #souveraineté en termes d’outil #militaire. »

    La quête de cette autonomie stratégique justifie donc de vendre à des Etats qui ne sont pas des démocraties (par exemple l’Egypte), voire qui sont soupçonnés de crimes de guerre (comme l’Arabie Saoudite au Yémen). La position française, répétée en boucle par la ministre des Armées, Florence Parly, reste constante : les ventes d’armes sont « extrêmement encadrées », « font l’objet d’une évaluation précise qui prend en compte […] la nature des matériels exportés, le respect des droits de l’homme, la préservation de la paix et de la stabilité régionale ». Cette ligne, qui n’était pas celle d’Emmanuel Macron au début de sa campagne, divise au sein même de l’appareil d’Etat, comme le rappelle le film au terme de son exposé sans révélation mais exhaustif des enjeux entourant ce « vice #business ».

  • La Jordanie revient sur deux annexes du traité de paix avec Israël
    LE MONDE | 21.10.2018 à 16h20 • Mis à jour le 22.10.2018 à 07h53 | Par Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)
    https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/10/21/la-jordanie-veut-reprendre-a-israel-des-zones-pretees-depuis-l-accord-de-pai

    L’affaire dépasse largement deux confettis de terres agricoles. Le roi Abdallah II de Jordanie a suscité la stupéfaction dans les cercles du pouvoir israélien, dimanche 21 octobre, en annonçant qu’il refusait de reconduire deux annexes du traité de paix liant ces pays voisins.

    Depuis sa signature, en 1994, le traité prévoyait que ces terres frontalières – la zone Baqoura-Naharayim et la zone Al-Ghamr-Zofar –, sous souveraineté jordanienne, seraient mises gratuitement à la disposition des fermiers israéliens pour une période de vingt-cinq ans. Un an avant la fin de l’échéance, comme il en a le droit, le roi Abdallah II affirme donc qu’il ne veut pas renouveler ce dispositif.
    Un signal envoyé à Israël

    De façon inhabituelle, le souverain a justifié sa position sur Twitter, en soulignant sa volonté de « prendre toutes les décisions au service de la Jordanie et des Jordaniens ». Une façon, analyse-t-on du côté israélien, d’inscrire ce retournement dans la politique intérieure du pays. Près de 80 députés jordaniens avaient appelé à ne pas renouveler ce régime spécial accordé aux deux confettis de terres. Il en allait, pour eux, de la dignité et de la souveraineté du royaume. De nombreux experts et des voix dans la société civile s’étaient emparés du sujet, ces derniers mois.

    « Le roi a dû passer outre des votes répétés au Parlement, ce qui l’a fait apparaître comme un défenseur d’Israël, souligne Ofer Zalzberg, analyste pour l’International Crisis Group. Ce geste lui permet d’envoyer un signal en faisant payer un prix aux Israéliens pour l’éloignement de la solution à deux Etats et leur comportement unilatéral sur le lieu saint de l’esplanade des Mosquées. Il a plus de latitude pour agir ainsi depuis qu’il n’est plus obligé de se coordonner étroitement avec les Israéliens pour soutenir les rebelles au sud de la Syrie, car Damas a repris cette zone. »

    Israël s’enorgueillit des relations étroites, notamment sécuritaires, qu’il a nouées avec l’Egypte et la Jordanie, après la conclusion d’un traité de paix avec chacun d’entre eux. L’Etat hébreu en fait même un modèle à suivre, dans le rapprochement esquissé en coulisses avec d’autres pays du bloc sunnite dit « modéré ».
    (...)
    « Cet accord [de paix] dans sa totalité constitue un bien cher pour nos deux pays », a réagi très prudemment Benyamin Nétanyahou, dimanche, lors d’une cérémonie à la mémoire de l’ancien premier ministre Yitzhak Rabin. Les officiels israéliens comptent maintenant sur l’année à venir, pendant laquelle les annexes s’appliquent encore, pour trouver un arrangement avec Amman. « On comprend le désarroi dans lequel se trouve le roi sur le plan intérieur, on ne l’accable pas », dit un haut fonctionnaire israélien. En juin, des manifestations de masse contre des mesures d’austérité fiscale avaient fait tomber le premier ministre jordanien. (...)

  • Pourquoi Israël (et le lobby pro-Israël aux Etats-Unis) défend MBS

    Why we should go easy on the Saudi crown prince

    For 50 years we’ve prayed for a key Arab leader who agrees to sign a significant pact with Israel. Such a leader has finally arrived

    Tzvia Greenfield
    Oct 22, 2018 1:48 AM

    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-why-we-should-go-easy-on-the-saudi-crown-prince-1.6576593

    Turkey, a human rights champion under Erdogan, is accusing Saudi Arabia, another human rights champion, of the abhorrent murder of a Saudi journalist who entered the lion’s den in Istanbul and, as befits horror stories typical of places like Syria China, Iran, Russia and North Korea, disappeared from sight. Now we have recordings and videotapes, allegedly from the Saudi consulate, suggesting that his body was chopped into pieces.
    The underlying reason for this gruesome act, that evokes something conjured up by the Coen brothers, is not completely clear. One shouldn’t treat any death lightly, particularly not a murder committed by an evil government. However, because of the political ramifications involved, it’s worth contemplating this episode a bit more.
    To really understand Israel and the Middle East - subscribe to Haaretz
    It’s possible that just like Putin, the Saudi royal house cannot tolerate any criticism, which is why it decided to eliminate the rogue journalist in an acid bath (a no less likely possibility that has not yet been suggested by the authorities in Ankara). It’s possible that Recep Tayyip Erdogan is gnashing his teeth over Saudi Arabia’s bolstered global status, particularly vis-à-vis U.S. President Donald Trump, and over the central role played by Mohammed bin Salman in a regional coalition meant to block Iranian influence in the Middle East — which is why Erdogan is bent on deflating the Crown Prince’s image.
    Erdogan may want to humiliate the Saudis, but his main goal is foiling the plan apparently devised by Trump and Mohammed to forge a regional alliance under the aegis of the United States, an alliance that includes Israel, the Gulf States, Saudi Arabia, Jordan, Egypt (and possibly Iraq). These countries will jointly try to block Iran, which endangers all of them. Turkey, which is struggling to find an as-yet-undetermined place within the Arab Muslim world, does not strive merely to lead the Sunni world. It also wants to depict Israel as a foreign colonialist implant in the Middle East. Any legitimization afforded Israel thanks to an alliance with Arab states has negative implications for Erdogan.
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    >> Why are some pro-Israel voices speaking out against Jamal Khashoggi? | Explained ■ Saudi Arabia, reeling from Khashoggi scandal, battles a new front: Arab media | Analysis
    But fate obviously has a sense of humor. It has embroiled the Turkish rivalry with Saudi Arabia in the U.S. midterm elections. Since Mohammed is currently Trump’s most important international ally, mainly for economic reasons, the campaign advocating a “liberal order,” espoused by international media assailing the Saudi leader, is buzzing with excitement. Its main objective is not the brushing aside of Saudi Arabia, but the delivery of a humiliating knockout blow to Trump and his economic plans.

    According to Time magazine, the level of public support for Trump remains stable at 43 percent, similar to that of Obama, Clinton and Reagan at comparative phases in their terms. It’s no wonder that after the failed attacks on Trump, who immerged unscathed from the intimidation of migrant children, the Stormy Daniels saga and the attempt to prevent the nomination of Brett Kavanaugh, the left is eager to pounce on the Saudi murder case as if it has found a treasure trove.
    However, this time it’s necessary to treat the suspect with kid gloves. Trump’s peace initiative, if it is ever put on the table, is apparently the direct result of pressure by Mohammed bin Salman, who wishes to legitimize Israel before embarking on open cooperation with it. For 50 years we’ve prayed for a key Arab leader who agrees to sign a significant pact with Israel. Such a leader has finally arrived, and calls to depose him, such as those by former U.S. Ambassador Dan Shapiro in an op-ed in Haaretz (October 21) are destructive and in keeping with the best Obama tradition. Anyone waiting for a world of the purely just will have to struggle all his life with the purely evil.

    Tzvia Greenfield

    • Israël est un état colonial par la décision qui l’a créé et par son racisme (dès l’origine les kibboutz, bien que laïques étaient « juifs only »). Les nationalistes sionistes étaient sans doute habités par l’idéologie raciste coloniale propre à la période.

      Cela n’aurait pas été un problème si Israël avait accepté plus tard de reconnaitre les souffrances infligées aux populations arabes autochtones et s’il avait cherché à les compenser.
      Au lieu de cela Israël n’a jamais envisagé de créer une société réellement multi-ethnique et n’a eu de cesse de s’étendre et de réprimer toujours plus massivement les arabes, crimes de guerre sur crimes de guerre ...

      Israël comme l’Arabie, bien que différents, sont deux créations de l’occident colonial, toutes deux structurées par le racisme.
      Leur rapprochement a une logique.

  • » Palestinian Killed as Israeli Military drops Multiple Bombs in Gaza
    IMEMC News - October 17, 2018 9:47 AM
    http://imemc.org/article/palestinian-killed-as-israeli-military-drops-multiple-bombs-in-gaza

    The Palestinian Health Ministry in Gaza said one Palestinian, identified as Naji Jamal Mohammad Za’anin , 25, was killed when the Israeli missiles struck a site in Beit Lahia, in northern Gaza. The Palestinian was from Beit Hanoun, also in the northern part of the Gaza Strip.

    The Israeli airforce dropped bombs in several parts of Gaza Wednesday morning, wounding 14 Palestinians in addition to killing Za’anin, including six schoolchildren, in Deir al-Balah city, in central Gaza, before they were rushed to the Al-Aqsa Hospital.

    The Al-Qassam Brigades, the armed wing of Hamas, said the army targeted three of its centers in several parts of the Gaza Strip.

    The first center, Abu Jarad, south of Gaza city, and the second, al-Waha, west of Beit Lahia, in northern Gaza, and the third in the Zeitoun neighborhood, in the center of Gaza city.

    The army later fired more missiles into areas in Rafah, in southern Gaza, and another site of the al-Qassam Brigades in Deir al-Balah, in central Gaza. In addition, the Israeli Air Force fired missiles into agricultural lands in the az-Zanna area, in Bani Suheila town, east of Khan Younis, and a near the seaport, west of Khan Younis, in southern Gaza.

    For its part, Egypt started contacting Palestinian officials in Gaza, and Israeli officials, in an attempt to mediate an prevent a further escalation in the area.

    The bombs were dropped on Gaza after unknown Palestinians fired a rocket into Israel Wednesday morning, causing no injuries.

    Abu Mujahed, the spokesperson of the Popular Resistance Committees in Gaza, said in a statement that no Palestinian resistance groups were involved in the firing of the rocket – and that all the armed Palestinian resistance groups are always willing to claim responsibility if they ever do fire rockets.

    The statement was made after discussions with the representatives of all the Palestinian armed resistance groups.

    #Palestine_assassinée

  • Paris a armé la répression égyptienne dès 2013, accuse Amnesty International
    https://www.franceculture.fr/economie/paris-a-arme-la-repression-egyptienne-des-2013-accuse-amnistie-interna

    Le rapport est explosif. Amnesty International l’affirme : des armes françaises, comme des blindés, ont servi à la répression en Egypte. L’organisation a rendu ce mardi un rapport de 60 pages intitulé Égypte. Des armes françaises au cœur de la répression. D’après l’ONG, l’armée égyptienne a utilisé ces armes entre 2012 et 2015, au plus fort de la répression post-révolution. Alors même que le ministre des Affaires étrangères français de l’époque, Laurent Fabius, condamnait une telle réponse du pouvoir.

    [...]

    Pour réaliser son rapport, l’Organisation de défense des droits de l’Homme a analysé des centaines de photos et plus de 20 heures de vidéo [...]
    C’est dans l’une de ces vidéos que les membres d’Amnesty International ont remarqué la présence de véhicules blindés français fabriqués par Renault Trucks Defense, appelé aujourd’hui Arquus.

    [...]

    L’ONG estime qu’entre 2012 et 2014 plus de 200 engins ont été fournis à l’Egypte par la France. La moitié sont passées entre les mains du ministère de l’Intérieur égyptien.

    [...]

    Des blindés livrés par la France ont alors été filmés lors des confrontations les plus violentes le 14 août. Les engins de Renault Trucks Defense, des Sherpa LSW et Sherpa LS, dispersent les manifestants qui participaient à un sit-in sur les places Rabaa al-Adawiya et al-Nahda du Caire. Ce jour-là, au moins 817 personnes sont mortes. « C’est la première fois dans l’histoire égyptienne moderne qu’autant de manifestants étaient tués en une seule journée » rappelle l’ONG dans son rapport.

    https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/france-egypte-aux-armes-policiers-egyptiens

    Égypte - des armes françaises au cœur de la répression

    Des véhicules blindés et des munitions fournis par la France sont au cœur de la répression sanglante des manifestations en 2013. Nos équipes ont enquêté.

    [...]

    Des centaines de véhicules blindés, des navires de guerre, des machines à produire des munitions et même le fleuron de la production militaire française, l’avion de chasse Rafale. Nul inventaire à la Prévert, mais l’impressionnante liste des armes vendues par la France à l’Égypte depuis 2012. Montant global, selon l’estimation du rapport publié ce mardi 16 octobre : plus de quatre milliards d’euros d’armes françaises livrées à l’armée égyptienne entre 2012 et 2017.

    [...]

    Les autorités françaises ont pourtant indiqué à Amnesty International n’avoir autorisé l’exportation de matériel militaire qu’à destination de l’armée égyptienne et uniquement dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme » dans le Sinaï, et non pour des opérations de maintien de l’ordre.

    Un haut responsable français a concédé que, si le matériel sécuritaire fourni par la France était initialement destiné à l’armée égyptienne, les autorités égyptiennes avaient détourné certains blindés au profit des forces de sécurité.

    La France a également poursuivi ses livraisons après que les États membres de l’Union européenne (UE) furent convenus, dans les conclusions publiées en août 2013 par le Conseil des affaires étrangères de l’UE et réaffirmées en février 2014, de suspendre les licences d’exportation vers l’Égypte de matériel utilisé à des fins de répression interne.

  • Égypte des armes françaises au cœur de la répression - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/france-egypte-aux-armes-policiers-egyptiens

    Des véhicules blindés et des munitions fournis par la France sont au cœur de la répression sanglante des manifestations en 2013. Nos équipes ont enquêté.

    Des centaines de véhicules blindés, des navires de guerre, des machines à produire des munitions et même le fleuron de la production militaire française, l’avion de chasse Rafale. Nul inventaire à la Prévert, mais l’impressionnante liste des armes vendues par la France à l’Égypte depuis 2012. Montant global, selon l’estimation du rapport publié ce mardi 16 octobre : plus de quatre milliards d’euros d’armes françaises livrées à l’armée égyptienne entre 2012 et 2017.
    Officiellement. Car dans les faits une partie des véhicules blindés a en réalité été livrée aux forces du ministère de l’Intérieur, ou détournée vers elles, ces mêmes forces de police chargées de la féroce répression des manifestions.

    #Egypte #armes #répression #massacres #Sissi #Renault