country:espagne

  • #Féminicides : un collectif demande à Emmanuel Macron de prendre « cinq mesures immédiates »
    https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/un-collectif-demande-a-emmanuel-macron-de-prendre-cinq-mesures-immediat

    Ce texte appelle notamment à « donner la consigne ferme aux commissariats et gendarmeries qu’aucune femme victime de violence au sein du couple ne reste sans réponse » et à augmenter le nombre d’ordonnances de protection attribuées en France (1 300 par an actuellement, contre 20 000 en Espagne). Sont également demandées la « suspension de l’autorité parentale d’un père meurtrier le temps de l’instruction », l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires et la mise en place d’un « plan de détection systématique des violences à l’hôpital ».

    Un lien dans l’article renvoie vers les principaux chiffres sur les violences au sein du couple : https://stop-violences-femmes.gouv.fr/les-chiffres-de-reference-sur-les.html

    De très intéressantes et régulières études sont publiées sur ces violences par la délégation aux victimes du ministère de l’intérieur. On trouvera à la suite les rapports pour les années 2017 (a), 2016 (b) et les plus anciens (c) :
    a. https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/etude-nationale-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple-a
    b. https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2017/09/Etude-nationale-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple
    c. https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/publications/droits-des-femmes/lutte-contre-les-violences/morts-violente-au-sein-du-couple

  • Exhumation de Franco : Madrid dénonce une « ingérence » du Vatican Le Figaro - 1 er Juillet 2019
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/exhumation-de-franco-madrid-denonce-une-ingerence-du-vatican-20190701

    Le gouvernement socialiste espagnol va officiellement protester auprès du Vatican pour « ingérence » après des propos du représentant du Saint-Siège en Espagne critiquant le projet d’exhumation du dictateur Franco, a annoncé ce lundi sa vice-présidente. « Aujourd’hui, au plus tard demain, l’Etat du Vatican va recevoir une protestation formelle de l’Etat espagnol pour une ingérence de cette nature », a déclaré Carmen Calvo à la radio Cadena Ser.

    La numéro deux du gouvernement réagissait aux propos rapportés dans la presse espagnole du nonce apostolique Mgr Renzo Fratini qui a accusé l’exécutif de Pedro Sanchez de vouloir exhumer le dictateur de son mausolée monumental pour des « motifs surtout politiques ». « Ils ont ressuscité Franco. Il aurait été mieux de le laisser en paix, la majorité des gens, des politiciens pense cela. Il est mort depuis 40 ans, il a fait ce qu’il a fait, Dieu jugera », a affirmé celui qui a le rang d’ambassadeur du Vatican en Espagne.

    Carmen Calvo l’a appelé à « ne pas rentrer dans les affaires intérieures d’un Etat, et encore moins sur des sujets aussi importants ». L’exécutif socialiste essaie depuis un an, sans succès, d’exhumer le dictateur de sa tombe située dans une immense basilique non loin de Madrid que Franco avait fait lui-même construire, pour le réinhumer dans un lieu plus discret. L’affaire a tourné au bras de fer judiciaire entre le gouvernement et les descendants du dictateur qui dirigea l’Espagne d’une main de fer de 1939 à sa mort en 1975.

    Le Vatican, qui a autorité sur la basilique, . . . . . .

    #vatican #dictateurs #dictatures #violence #violences #religion #catholicisme #pape #culture_du_viol #religions #église #eglise #église_catholique #histoire

  • Serres chauffées dans le bio : la FNSEA fait plier le gouvernement
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270619/serres-chauffees-dans-le-bio-la-fnsea-fait-plier-le-gouvernement

    En livrant bataille pour inscrire dans la réglementation française l’interdiction du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison, les acteurs du bio ont mis au jour les projets de l’agro-industrie et la « conversion » des serres conventionnelles. Après avoir repoussé sa décision à la demande de la FNSEA, le ministère de l’agriculture a récemment pris le parti du chauffage.

    #Enquête #Carrefour,_Didier_Guillaume,_FNAB,_CNAB,_Olivier_Nasles,_Edouard_Philippe,_FNSEA,_INAO

    • Une fois encore, la #FNSEA fait plier un gouvernement. Le syndicat agricole majoritaire, mis en mouvement par les coopératives, a obtenu le soutien du ministère de l’agriculture pour reporter à deux reprises un vote inscrivant l’interdiction du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison dans le guide de lecture du règlement européen. Le 17 juin, l’administration a mis sur la table une proposition autorisant de fait les serres chauffées.

      La proposition d’interdiction portée par les représentants historiques du bio devant le Comité national de l’agriculture biologique (CNAB) de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) doit encore être débattue le 11 juillet. Organisme public chargé de gérer les signes officiels de qualité – les labels et les appellations –, l’Inao a déjà été confronté à des batailles rangées face aux prétentions de l’industrie, notamment au sujet des fromages au lait cru dans les années 2000.

      Cette fois, l’enjeu est la défense des conditions de production des légumes biologiques. Les tenants de l’agro-industrie favorables au chauffage des serres ont fait savoir « qu’une quarantaine d’exploitations déjà en activité » utilisaient ce procédé, auxquelles devraient s’ajouter une vingtaine de projets d’ici à 2021, « qui se concrétiseront à condition d’avoir accès au chauffage ».

      Au-delà, de grosses coopératives qui ont engagé une réflexion pour convertir leurs serres en bio se déclarent opposées à la restriction du chauffage leur permettant de produire en hiver. Pour elles, pas question de restreindre ni d’interdire, au contraire.

      Des serres de la station expérimentale du Comité d’action technique et économique (CATE), à Saint-Pol-de-Léon, syndicat professionnel de la Région Bretagne, auquel appartient la coopérative Sica. © DR Des serres de la station expérimentale du Comité d’action technique et économique (CATE), à Saint-Pol-de-Léon, syndicat professionnel de la Région Bretagne, auquel appartient la coopérative Sica. © DR

      Le gouvernement est resté prudent, laissant l’administration avancer ses pions. Didier Guillaume, le ministre de l’agriculture, a juré le 19 juin qu’il n’était « pas favorable au chauffage des serres », « parce qu’il faut respecter les rythmes biologiques », mais il a aussitôt ajouté une nuance, de taille, en précisant que « si c’était interdit en France et permis dans d’autres pays européens, ça ne réglerait pas le problème de l’économie ».

      Tout en jugeant qu’il ne voyait pas « l’intérêt » « d’avoir des fraises à Noël », le ministre a souligné, dans une interview au Télégramme, que la réglementation européenne « n’interdit pas » le chauffage des serres en bio. « Pour ma part, je considère que c’est aux filières et aux responsables du bio de décider, et au consommateur d’être responsable », a-t-il déclaré.

      Mais le CNAB, qui va statuer pour avis, est composé pour moitié de représentants des groupements historiques du bio et, pour l’autre, des représentants issus du conventionnel – membres de Coop de France ou élus de chambres d’agriculture –, les cinq représentants de l’État les départageant.

      Joint par Mediapart, Olivier Nasles, le président du CNAB, a déclaré qu’il n’était « pas sûr » que « la décision » serait prise le 11 juillet. « Je n’ai pas envie d’aller vers un vote moitié/moitié », déclare-t-il, précisant que « certains acteurs sont sur des postures » – comprendre : certains acteurs militants du bio.

      Face à leur demande d’interdiction du chauffage, l’administration a mis sur la table une proposition alternative, lors de la commission réglementation du CNAB, le 17 juin dernier. Il s’agit d’interdire la distribution des légumes d’été en hiver, du 21 décembre au 21 mars, en permettant ainsi une production et une vente de printemps. « Tout le monde est d’accord sur la saisonnalité : c’est déjà une belle avancée », se félicite Olivier Nasles.

      En réalité, cette « avancée » reste très problématique, aux yeux des acteurs du bio, puisqu’elle implique de chauffer les serres de janvier à avril, pendant la période de développement des plants. En outre, elle laisse grandes ouvertes les portes de la production à l’export, et donc de la massification de l’offre.

      « Cette proposition est inadmissible, tranche Sylvie Corpart, une représentante de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Elle donne raison à ceux qui font pression depuis le début. On envoie toute la filière bio dans l’impasse. »

      Cette bataille a débuté il y a près d’un an. Informée de la multiplication des projets de serres chauffées en bio en Bretagne et en Vendée, la FNAB a saisi en juin 2018 la commission réglementation de l’Inao d’une demande d’ajout au guide de lecture.

      Alors que ce document indique que « le chauffage des serres est possible », la commission réglementation propose au CNAB d’ajouter quelques réserves, et non des moindres : « Le chauffage des serres est possible dans le respect des cycles naturels (pas de production à contre-saison, exemple : tomate, courgette, concombre, aubergine, poivron) [et] lorsqu’il utilise des ressources renouvelables produites sur l’exploitation, [ceci étant] sans restriction pour la production des plants et la mise en hors gel. » Le chauffage pourrait donc être interdit « à contre-saison ».

      Les coopératives et leurs soutiens sont alertés et sortent du bois début décembre. Marc Kerangueven, président de la Sica (Société d’initiatives et de coopération agricole) de Saint-Pol-de-Léon, dont les 650 exploitants commercialisent sous la marque Prince de Bretagne, juge dans une note transmise au premier ministre qu’il est « primordial que le CNAB vote contre l’adoption de cette proposition ».

      Cette « restriction inadaptée, drastique et brutale » du chauffage pourrait « avoir de lourdes conséquences » pour « l’ensemble de la production bio sous abri française, qui subirait la prise des marchés par l’import », annonce-t-il, dans son courrier cosigné par le président de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. C’est la balance commerciale qui préoccupe avant tout la coopérative de Kerangueven, qui exporte par ailleurs 40 % de ses légumes.

      La Sica compte déjà 150 hectares de serres, toutes productions confondues. Et le bio fait partie de ses priorités, même s’il ne pèse encore que 5,7 % de son chiffre d’affaires – 8,55 millions d’euros pour 7 232 tonnes de légumes produits, un chiffre en hausse de 3 millions d’euros en 2018… Le comité bio du groupement de producteurs Cerafel, auquel cette coopérative est rattachée, revendique 20 000 tonnes de légumes bio produites l’an dernier.

      Le 10 décembre, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a demandé de son côté le report du vote de la proposition dans un courrier adressé au président du CNAB – et cosigné par les présidents de Coop de France, Felcoop, Légumes de France (branche spécialisée de la FNSEA) et de l’APCA. Selon la FNSEA et ses alliés, « les professionnels du secteur n’ont pas eu le temps de se positionner dans les délais impartis ».

      « Les premiers éléments d’analyse nous amènent à penser que nos exploitations seraient confrontées à une situation de distorsion de concurrence avec les autres États membres », font-ils valoir eux aussi.

      Alertée par ces courriers, la FNAB lance un contre-lobbying. Un texte signé par des distributeurs, et non des moindres, Biocoop et surtout Carrefour, des transformateurs et distributeurs spécialisés (Synabio) et des producteurs (Forébio, Cabso, Uni vert, Bio Loire Océan, Solébio), dénonce les « pressions » ainsi exercées sur le CNAB et soutient « l’encadrement du chauffage des serres », « dans le but d’éviter le désaisonnement ».

      « Ces dernières années, la production de fruits et légumes frais s’est développée sans recours au chauffage de serres, ce qui prouve que cette pratique est inutile », soutiennent-ils.

      « Nous avons des conditions climatiques qui ne sont pas bonnes, explique Mathieu Lancry, président de Forébio. Vouloir concurrencer des pays tiers qui ont des conditions plus favorables, je trouve ça fou. Faire chauffer les serres en bio, ça n’a pas de sens. »

      Le producteur rappelle au passage les « surproductions chroniques en tomates et concombres » de l’agriculture conventionnelle, et la destruction récente de 500 tonnes de tomates par la coopérative Solarenn en Bretagne.

      Mise aux voix lors du CNAB du 13 décembre, la demande de report par la FNSEA et les coopératives est approuvée par 19 voix contre 15, et 2 abstentions. « Les représentants de l’État ont voté le report à main levée », relève un participant. L’État s’est incliné. Le président du CNAB, Olivier Nasles, vote aussi en faveur de ce report et se montre favorable aux objections de l’agro-industrie. « La restriction du chauffage ne va pas empêcher qu’il y ait des tomates bio sur les étals, explique-t-il à Mediapart. Cette décision va bloquer les produits français, mais ne s’appliquera pas aux produits étrangers. La distorsion de concurrence est bien là. »

      Nommé par arrêté ministériel en 2017, cet oléiculteur touche-à-tout, patron pendant douze ans de l’interprofession de l’huile d’olive (Afidol), ex-secrétaire adjoint de la chambre d’agriculture d’Aix-en-Provence, œnologue de métier, n’a jamais été légitime à la présidence du comité bio de l’Inao. C’est le vignoble de sa mère, le domaine de Camaïssette, converti en bio en 2014, et dont il est salarié, qui lui a valu, selon l’Inao, d’être nommé président du CNAB. « Il produit du rosé bio », précise le service communication de l’institution.

      « Il est cordial, mais il n’est pas du métier, déplore un membre du CNAB. C’est vraiment dommageable pour la crédibilité du CNAB que ce soit quelqu’un comme lui qui pilote le guide de lecture du règlement européen. Sa nomination est une farce. On a tous été interloqués. »

      « On se demande toujours d’où il parle, comme on disait en Mai-68 », commente ironiquement un responsable du bio.

      Olivier Nasles admet qu’il ne fait pas « partie des historiques du bio », mais qu’il a été choisi parce qu’il n’était « pas partisan d’une famille ou d’une autre ». Membre de plusieurs instances de l’Inao depuis 2004, il s’attendait d’ailleurs à présider un autre comité de l’institut. S’il reconnaît qu’il n’est « pas compétent » sur le sujet du chauffage des serres, il a un avis tranché sur l’avenir du bio.

      « Le monde du bio va changer, parce que l’économie est entrée dedans, juge-t-il. Bien sûr qu’il va y avoir une industrialisation du bio. On a suscité une demande chez les consommateurs. Il y a des gens qui sont entrés qui ne sont pas des bio historiques. »

      En janvier, la FNSEA et les coopératives ont communiqué des éléments chiffrés sur les serres chauffées en bio, qui confirment les craintes de l’autre camp. Selon leur décompte, 14 exploitations équipées de serres ayant recours au chauffage tournent déjà en Bretagne sur 13 hectares, et envisagent de passer à 19 hectares. Les Pays de la Loire comptent quatre exploitations en fonctionnement sur 11 hectares, mais surtout dix-neuf en cours de constitution, avec des permis de construire accordés sur 22 hectares supplémentaires. Dans le Sud, vingt exploitations sous serres tournent déjà à plein régime sur 33 hectares.

      « Plus de 50 hectares sont ainsi concernés aujourd’hui ; une surface qui pourrait progresser rapidement à moyen terme », relève la synthèse du syndicat. Des surfaces encore dérisoires, rapportées aux territoires engagés en agriculture biologique en France – deux millions d’hectares en 2018, entre les mains de 41 623 producteurs –, mais très productives.

      « Ces surfaces représentent des volumes considérables de légumes français biologiques déjà produits et commercialisés : plus de 9 500 tonnes à ce jour d’après nos estimations, et potentiellement près de 15 000 tonnes à l’horizon 2021/22 », poursuit le document. Les syndicalistes vantent l’efficacité en « technique culturale » du chauffage, notamment par « la maîtrise des risques sanitaires », grâce à la déshumidification – contre le mildiou, par exemple.

      Le camp du bio explique de son côté que « tout usage sanitaire du chauffage allant au-delà des limites du hors gel (5 °C) implique potentiellement le développement végétatif de la plante, donc la production ». « Par exemple, pour améliorer l’efficacité du biocontrôle [l’activité des insectes, auxiliaires de culture – ndlr], la température des serres à tomates est portée entre 18 et 25 °C. Or, ces températures correspondent parfaitement à l’optimum de température pour le développement végétatif de la tomate. » L’argument sanitaire est opportuniste.

      Les services juridiques de l’Inao pèsent dans le même sens. Ils rappellent l’une des bases du règlement européen qui stipule que « l’agriculture biologique doit établir un système de gestion durable, respectueux des systèmes et des cycles naturels ». Si le chauffage sous serres n’est pas interdit, il est d’abord conditionné à l’utilisation d’énergies renouvelables. Il peut être mis au service de production des plants pour amorcer la production ou la mise en hors gel, mais la production bio se doit d’éviter toute production à contre-saison.

      Cependant, la mobilisation des agriculteurs conventionnels pèse plus lourd que les remarques d’un service juridique. « Entre décembre et mars, il y a eu une vraie levée de boucliers. Vindicative. C’est l’Ouest qui a bougé, juge une agricultrice en bio. On était traités d’irresponsables. »

      Le 3 avril, le CNAB se réunit une nouvelle fois, mais le président Nasles et l’administration, contre toute attente, ne mettent pas le sujet à l’ordre du jour comme prévu. « Le premier report, on s’est dit : on va leur concéder… commente Sylvie Corpart, représentante de la FNAB. Mais le deuxième report, c’était un vrai scandale. Nous avons quitté la salle. »

      La polémique déborde sur l’interprofession des fruits et légumes, l’Interfel. Le poste de corapporteur du comité bio d’Interfel est attribué à Bruno Vila, dirigeant d’une importante coopérative du sud de la France, Rougeline, qui développe massivement des cultures de tomates sous serres, hors sol – en s’appuyant sur un modèle de serre hollandais, qui coûte entre 700 000 et 1,4 million d’euros à l’hectare.

      Vila est l’alter ego du breton Kerangueven dans le Sud. Forte de 340 hectares de cultures de tomates, fraises et concombres sous serres – et 700 hectares en terre –, et de 230 producteurs, Rougeline fait un chiffre d’affaires de 123 millions d’euros. L’élection de Vila, vécue comme une « provocation » par le camp du bio, entraîne la sortie de la Confédération paysanne du comité bio. Interfel a refusé de répondre aux questions de Mediapart sur cette crise interne et Bruno Vila n’a pas donné suite à nos demandes.

      « Il y a un traumatisme lié à la pression que subissent les producteurs conventionnels avec la concurrence de l’Espagne et du Maroc, explique à Mediapart Guillaume Riou, président de la FNAB. Au sein de ces grosses coopératives, certains pensent qu’ils vont s’en sortir en reproduisant le modèle productiviste dans le bio. Ils n’ont pas compris que l’alimentation et l’agriculture doivent respecter les cycles naturels. »

      Le 17 juin, l’administration revient devant la commission réglementation avec une proposition d’interdiction de distribution des légumes d’été en hiver jusqu’au 21 mars, une version revue du dispositif validant en réalité l’utilisation du chauffage des serres durant l’hiver pour amorcer la production. Elle propose aussi d’inscrire la perspective d’une obligation d’utilisation d’énergies renouvelables à l’horizon 2025, alors même que cette obligation figure en toutes lettres dans le règlement européen.

      Or la question de l’énergie n’est pas secondaire, loin de là. Selon l’étude FoodGES de l’Ademe, une tomate produite en France sous serre chauffée est responsable de quatre fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’une tomate importée d’Espagne et huit fois plus qu’une tomate produite en France en saison. « Les chauffeurs de serres auront six ans devant eux sans cadre pour produire, et d’ici là, ils pourront au moins tripler leur production », objecte un communicant du bio.

      Pour amplifier la protestation, la FNAB – soutenue par Réseau action climat, la Fondation Nicolas-Hulot et Greenpeace – a lancé le 29 mai une pétition en ligne, « Pas de tomate bio en hiver : non aux serres chauffées », demandant au ministre de l’agriculture « de soutenir un encadrement strict du chauffage des serres en bio afin d’interdire la production de fruits et légumes bio hors saison ».

      Le groupe Carrefour est le seul groupe de distribution de premier plan à s’être rangé derrière la FNAB contre les serres chauffées. « On s’est engagés aux côtés de la FNAB sur ce sujet dès le mois d’octobre 2018, précise auprès de Mediapart Benoît Soury, directeur bio de Carrefour. Nous nous engageons à fournir des produits grandis naturellement, et nous voulons aller plus loin en faisant en sorte que nos produits bio ne soient que d’origine France – la proportion est de 3/4 aujourd’hui. »

      Ce positionnement « politique » du groupe s’inscrit dans une vraie logique d’investissement de Carrefour, qui a réalisé 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans le bio en 2008. Le distributeur se dit toutefois prêt à « réétudier » sa position « si un compromis est trouvé ».

      Si l’administration revient avec sa proposition devant le CNAB, le 11 juillet, et obtient un vote favorable aux serres chauffées, elle pourrait créer une fracture irrémédiable au sein de la structure chargée d’encadrer l’agriculture biologique. Certains historiques du bio sont tentés par un repli autour d’un nouveau label privé portant leurs valeurs et un cahier des charges strict, comme il en existe en Allemagne.

      « C’est vrai que la question est posée avec insistance au sein du réseau, confirme Sylvie Corpart. Est-ce que la fédération a encore intérêt à être présente dans une structure où les jeux et les décisions se font dans les couloirs, et nous échappent ? Les dés étant pipés, il faut peut-être arrêter de perdre notre temps à défendre le label “AB” et créer autre chose. »

  • Adult mortality among second-generation immigrants in France : Results from a nationally representative record linkage study (Volume 40 - Article 54 | Pages 1603–1644)
    https://www.demographic-research.org/Volumes/Vol40/54

    Background: France has a large population of second-generation immigrants (i.e., native-born children of immigrants) who are known to experience important socioeconomic disparities by country of origin. The extent to which they also experience disparities in mortality, however, has not been previously examined.

    Methods: We used a nationally representative sample of individuals 18 to 64 years old in 1999 with mortality follow-up via linked death records until 2010. We compared mortality levels for second-generation immigrants with their first-generation counterparts and with the reference (neither first- nor second-generation) population using mortality hazard ratios as well as probabilities of dying between age 18 and 65. We also adjusted hazard ratios using educational attainment reported at baseline.

    Results: We found a large amount of excess mortality among second-generation males of North African origin compared to the reference population with no migrant background. This excess mortality was not present among second-generation males of southern European origin, for whom we instead found a mortality advantage, nor among North African–origin males of the first-generation. This excess mortality remained large and significant after adjusting for educational attainment.

    Contribution: In these first estimates of mortality among second-generation immigrants in France, males of North African origin stood out as a subgroup experiencing a large amount of excess mortality. This finding adds a public health dimension to the various disadvantages already documented for this subgroup. Overall, our results highlight the importance of second-generation status as a significant and previously unknown source of health disparity in France.

    Author’s Affiliation

    Michel Guillot - University of Pennsylvania, United States of America [Email]
    Myriam Khlat - Institut National d’Études Démographiques (INED), France [Email]
    Matthew Wallace - Stockholms Universitet, Sweden [Email]

    Les hommes nés en France de parents nord-africains ont un risque accru de mourir avant 65 ans - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/les-hommes-nes-en-france-de-parents-nord-africains-ont-un-risque-accru-de

    « Les résultats suggèrent que cette surmortalité ne s’explique pas simplement par les différences de niveau d’éducation, mais par un ensemble de désavantages, notamment sur le marché du travail et sur le niveau des revenus », expliquent les auteurs, qui estiment qu’il s’agit d’une « dimension de santé publique importante et inconnue jusqu’ici ».
    « Impact négatif » des discriminations

    La discrimination sur le marché du travail, qui est « plus répandue » parmi la deuxième génération, peut se traduire par une « détérioration du fonctionnement psychosocial » et par un « impact négatif sur la santé », explique les chercheurs de l’Ined, qui ont précisé qu’il a été « difficile » de travailler sur le sujet à cause du manque de données.

    • La première étude sur la mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération en France révèle une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine - Espace presse - Ined - Institut national d’études démographiques
      https://www.ined.fr/fr/actualites/presse/la-premiere-etude-sur-la-mortalite-des-descendants-dimmigres-de-deuxieme-genera

      La France compte une importante population de descendants d’immigrés de deuxième génération, c’est-à-dire les personnes nées en France de parent(s) immigré(s). Si les disparités socioéconomiques selon les pays d’origine sont bien identifiées, les inégalités de santé, et plus particulièrement en matière de mortalité, demeurent méconnues. Michel Guillot et Myriam Khlat, directeur.rice.s de recherche à l’Ined, et Matthew Wallace, post-doctorant à l’Université de Stockholm, ont analysé les niveaux de mortalité entre 1999 et 2010 d’adultes nés en France de deux parents immigrés. Ces travaux, réalisés pour la première fois en France, révèlent une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine.

      Parmi les pays de l’Union européenne de plus d’un million d’habitants, la France est le pays qui compte la plus grande population de descendants d’immigrés de deuxième génération, tant en termes absolus que relatifs. En 2014, la population d’individus nés en France avec au moins un parent immigré représentait 9,5 millions de personnes, soit 14,3 % de la population totale. En raison de l’histoire de l’immigration en France, la population de deuxième génération est, aujourd’hui, vaste et diversifiée : les régions d’origine les plus représentées sont l’Europe du Sud (Portugal, Italie ou Espagne) et l’Afrique du Nord (Algérie, Maroc ou Tunisie), chaque région représentant un tiers environ, le dernier tiers comprenant un ensemble très diversifié de pays d’origine des parents, notamment des pays d’Afrique subsaharienne, d’Europe et d’Asie.
      Un travail de recherche unique en France

      Si les inégalités en matière de niveau scolaire, d’emploi et de revenu des descendants d’immigrés de deuxième génération d’origine non européenne sont bien documentées, aucun travail de recherche ne s’était intéressé jusqu’alors aux disparités dans le domaine de la mortalité.
      Les auteurs de cette étude, Michel Guillot, Myriam Khlat et Matthew Wallace, ont choisi d’étudier pour la première fois ce sujet. Ils ont utilisé l’échantillon longitudinal de mortalité (ELM), échantillon représentatif à l’échelle nationale de 380 000 personnes âgées de 18 ans et plus en 1999 (issu de l’Étude de l’histoire Familiale-EHF de 1999) et ont exploité un suivi de la mortalité au moyen de registres de décès appariés jusqu’en 2010. Ils ont comparé les niveaux de mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération âgés de 18 à 64 ans et originaires d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord avec ceux de leurs homologues immigrés de première génération et avec ceux de la population de référence (personnes nées en France de deux parents eux-mêmes nés en France).
      Une surmortalité importante constatée chez les hommes d’origine nord-africaine

      Alors que la probabilité estimée de décès entre 18 et 65 ans s’élève à 162 pour 1 000 pour les hommes de la population de référence, elle est 1,7 fois plus élevée pour les hommes nés en France de deux parents immigrés d’Afrique du Nord (276 pour 1 000). Elle est en revanche plus faible pour ceux de la deuxième génération d’origine sud-européenne (106 pour 1 000), ainsi que pour les hommes immigrés de première génération toutes origines confondues. La surmortalité observée pour les hommes de deuxième génération d’origine nord-africaine demeure importante après ajustement en fonction du niveau d’instruction.
      Les résultats concernant les femmes ne relèvent pas de différences statistiquement significatives par rapport à la population de référence sauf pour les femmes immigrées de première génération d’origine sud-européenne qui bénéficient d’un avantage en matière de mortalité similaire à celui des hommes.

  • Brésil : Bolsonaro secoué par l’affaire de l’« Aerococa », après la découverte de 39 kg de cocaïne dans un avion officiel
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/26/bresil-bolsonaro-secoue-par-l-affaire-de-l-aerococa-apres-la-decouverte-de-3


    Jair Bolsonaro marche sur la base aérienne de Brasilia, pour se rendre au Japon à la réunion du G20, le 25 juin.
    HANDOUT / REUTERS

    Mercredi, en Espagne, la garde civile a découvert une valise remplie de 39 kg de cocaïne dans l’avion de réserve qui devançait l’appareil du président brésilien Jair Bolsonaro.

    Ce ne devait être qu’une pause technique, une brève escale avant que l’avion de réserve qui devançait l’appareil officiel du président brésilien, Jair Bolsonaro, reprenne sa route pour Osaka, au Japon, où est organisée la réunion du G20. Mais rien ne s’est passé comme prévu.
    Ce mercredi 26 juin, à Séville, en Espagne, la garde civile découvre, lors d’un banal contrôle douanier à l’aéroport San Paul, une valise remplie de 39 kg de cocaïne, emballés dans trente-sept paquets… Son propriétaire présumé, l’un des quelque vingt militaires des forces aériennes brésiliennes qui voyageaient à bord, n’avait même pas pris soin de camoufler les briques de poudre sous des vêtements.

  • Deux enfants de chœur arrêtés pour avoir mis du cannabis dans le brûleur d’encens

    Juste pour le titre et parce que ces temps-ci on a pas souvent l’occasion de rigoler.

    https://oyant.com/evenements/deux-enfants-de-choeur-arretes-pour-avoir-mis-du-cannabis-dans-le-bruleur-den

    Ce qui a commencé comme une blague s’est terminé par l’avenir de deux garçons de l’autel d’Espagne. Ils ont été détenus pendant la nuit après les avoir surpris en train de mettre de l’herbe dans l’encensoir de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.

  • Montée de l’Asie et marginalisation du paria US
    https://www.dedefensa.org/article/montee-de-lasie-et-marginalisation-du-paria-us

    Montée de l’Asie et marginalisation du paria US

    Le roquet euro-américain se ridiculise sur tous les champs de bataille verbaux. On imagine mal comment on attaquerait l’Iran après s’être dégonflé/ridiculisé en Syrie et au Venezuela. Pour rentabiliser le pétrole pourri de Wichita peut-être ? Tout cela ne durera pas longtemps entre la dette, notre agressivité brouillonne et notre dépeuplement. L’Europe c’est 4% de la population du monde, a rappelé Giscard, quand c’était 25% du monde en 1914 (elle payé cher ce surpeuplement du reste). Et mon ami Blondet rappelle qu’en Italie 50% des femmes n’ont pas d’enfants. La prostitution explose partout, et la natalité a baissé de 40 % en Espagne depuis la Crise de 2007. En Amérique comme je l’ai rappelé avec Hamilton, cela ne va pas mieux. Ce qui désole plus c’est (...)

  • #Défendre_la_révolution : La Guerre d’Espagne
    https://www.partage-noir.fr/spip.php?article95

    Le déclenchement de la guerre civile espagnole en 1936 ne fut pas vraiment une surprise. Dès le premier tour des élections, Franco avait proposé d’instaurer la loi martiale, afin d’empêcher la victoire du Front populaire. A Barcelone, le 16 juillet 1936, la C.N.T. demande en vain au gouvernement catalan de distribuer des armes aux ouvriers, pour prévenir une tentative de putsch de la droite. Le 17 juillet, le putsch éclate. Le gouvernement républicain tente encore de temporiser alors que le peuple (...)

    Défendre la révolution

    «https://losdelasierra.info/spip.php?article7007»

    http://zinc.mondediplo.net/messages/128195 via Partage Noir

  • Loi bioéthique : la ministre de la santé veut « lever le voile sur la filiation » pour les enfants nés de la PMA
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/23/loi-bioethique-la-ministre-de-la-sante-veut-lever-le-voile-sur-la-filiation-

    Quant à l’autorisation pour les femmes de congeler leurs ovocytes, comme cela se fait en Espagne ou en Belgique, elle a fait savoir que le gouvernement « allait le faire, de façon très encadrée pour éviter une baisse de la natalité due notamment à l’allongement des études ». « La conservation des ovocytes pourrait être ouverte à partir de 30 ou 32 ans », a-t-elle précisé.

    Jupiter ne veux pas que les femmes fassent des études, il préfère qu’elles fassent des petits trouffions de SNU et cela dès leurs 20 ans.

  • #Défendre_la_révolution : L’Ukraine et l’Espagne
    https://www.partage-noir.fr/spip.php?article93

    Il est des exemples de luttes révolutionnaires très riches par les débats sur le fonctionnement ou la tactique qu’elles ont pro­voqués : la Makhnovtchina (1917-1921) et les milices anarchistes d’Espagne (1936-1937) en sont. Nous n’avons pas la prétention de refaire l’histoire de ces mou­vements. Des historiens ont fait des études souvent exhaustives et nous nous fondons sur elles pour synthétiser les questions principales de lutte armée qui se sont posées dans chacun des cas.

    Défendre la révolution

    http://zinc.mondediplo.net/messages/128097 via Partage Noir

  • Application du règlement Dublin en #France en #2018

    Plus de 45 000 saisines

    Selon les statistiques d’Eurostat, 45 358 saisines d’un autre Etat ont été effectuées par la France en 2018 contre 41 620 en 2017, 25 963 en 2016 et 11 657 en 2015.

    Les procédures de reprises en charge représentent 74% des saisines soit quatre points supplémentaires par rapport à 2017. La majorité d’entre elles visent des demandeurs qui ont une demande en cours dans un autre État-membre. L’Italie est de loin le premier pays saisi avec15 428 saisines avec un changement notable puisque 71% sont des reprises en charge. L’Allemagne est le deuxième pays saisi avec 8694 saisines (8688s en 2017) dont 93% sont des reprises en charge. A noter que près de 21% des saisines vers ce pays sont faites sur le fondement d’une demande d’asile rejetée. Ce chiffre est en légère hausse mais il bat en brèche le discours du ministre de l’intérieur qui indique que la majorité des personnes Dublinées en provenance d’Allemagne sont déboutées. Troisième pays l’Espagne avec 5 309 saisines dont 81% de prise en charge en raison d’un visa, d’une entrée irrégulière (à Ceuta et à Mellila) ou d’un séjour régulier. La Suède et l’Autriche suivent avec un nombre très inférieur (1 807 et 1 805 saisines).

    29 000 accords des Etats-membres

    29 259 réponses favorables ont été obtenues (29 713 en 2017) soit 65% d’accords. Pour certains pays, le taux de refus est anormalement élevé comme pour la Hongrie (90%) ou la Bulgarie (76%).

    3 500 #transferts

    3 533 transferts ont été effectués en 2018 (2 633 en 2017 contre 1 293 transferts en 2016 et 525 en 2015). Cela représente 12% des accords et 8% des saisines,

    L’Italie est de nouveau le premier pays concerné avec 1 6 47 transferts (soit 13% des accords (implicites pour la plupart et 11% des saisines), suivie de l’Allemagne (783 contre 869 en 2017, 9% des accords) puis vient l’Espagne avec 262 transferts (8% des accords). La grande majorité des transferts s’effectue dans un délai de six mois.

    L’expiration du délai de transfert est la principale raison qui conduit la France à se déclarer responsable avec 6 744 décisions (ce qui ne correspond aux statistiques du ministère (23 650). L’application de la clause discrétionnaire ou celle des défaillances d’un Etat représente 2 000 demandes.

    A l’inverse, des personnes sont transférées vers la France (on parle de transfert entrants) . En 2018, il était au nombre de 1 837 contre 1 636 en 2017 principalement en provenance d’Allemagne, du Benelux, de Suisse, d’Autriche et de Suède.

    Au niveau européen, environ 22 000 personnes ont été transférées vers un autre Etat-membre soit 13% des saisines. A noter qu’après l’Allemagne, c’est la Grèce qui est le pays qui transfère le plus (principalement en Allemagne)

    https://www.lacimade.org/application-du-reglement-dublin-en-france-en-2018
    #Dublin #règlement_dublin #asile #migrations #réfugiés #chiffres #statistiques #renvois #renvois_dublin

  • Echanges et Mouvement – Dans le monde une classe en lutte
    http://www.echangesetmouvement.fr

    Une critique souvent entendue prétend que nous ne sommes que des spectateurs de la lutte de classe. Ce que nous avons développé contredit cette affirmation ; nous ajouterons qu’être constamment impliqué ou non dans le développement des antagonismes de classe n’est nullement une question de choix.

    Actuellement, les éléments les plus actifs dans Echanges sont répartis en
    Belgique, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.

  • L’appel de 70 médecins, #élus, #économistes : « Pourquoi nous voulons légaliser le #cannabis »
    https://www.nouvelobs.com/societe/20190619.OBS14590/l-appel-de-70-medecins-elus-economistes-pourquoi-nous-voulons-legaliser-l

    #legalisation

    Il faut en finir avec le statu quo. La France doit légaliser le cannabis, qu’il soit utilisé à des fins thérapeutiques comme récréatives, pour les consommateurs de plus de 18 ans. Alors que ses voisins (Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal, Pays-Bas…) ont tous assoupli leur législation, que le Canada, l’Uruguay et plusieurs Etats américains ont légalisé la substance, la France est à la traîne. Elle s’arc-boute sur une loi répressive datant de 1970, totalement inefficace puisque nous sommes le pays de l’Union européenne où la consommation est la plus élevée. De 18 à 64 ans, un Français sur deux a déjà expérimenté le cannabis, et un adulte sur neuf est un usager régulier. A 17 ans, 48 % des jeunes en ont déjà pris. Au même âge, presque un sur dix en est un usager régulier et un sur douze est estimé dépendant ou souffrant d’un usage problématique (1).

    D’un point de vue de santé publique, cette interdiction semble difficile à justifier. alors que le cannabis est moins dangereux, une fois le cerveau formé (2), que l’alcool, qui tue prématurément 41 000 personnes chaque année et le tabac, 73 000 (3). Nous savons que ce n’est pas un produit neutre, mais c’est précisément parce qu’il est nocif pour la santé, particulièrement celle des mineurs, qu’il faut en contrôler la production et la distribution.

    La prohibition contribue à engorger inutilement l’activité des magistrats et des policiers : plus de 130 000 personnes sont interpellées chaque année pour en avoir consommé (4).

    Aux Etats-Unis, la légalisation dans plusieurs Etats a fait chuter la criminalité le long de la frontière mexicaine (5). Quand la France acceptera-t-elle de regarder la réalité en face, de faire preuve de pragmatisme, face à cette impasse ? Les pouvoirs publics doivent agir. Et vite.

    (1) Chiffres clés de l’#Observatoire_français_des_Drogues et des Toxicomanies 2017.

    (2) Rapport de Bernard Roques, directeur de recherche à l’Inserm, sur la classification des psychotropes (1998).

    (3) Christophe Bonaldi (Santé publique France), Catherine Hill (épidémiologie Gustave-Roussy).

    (4) Office central pour la Répression du #Trafic_illicite des #Stupéfiants.

    et un papier d’économie :

    (5) « Is Legal Pot Crippling Mexican Drug Trafficking Organisations ? The Effect of Medical Marijuana Laws on US Crime », « The Economic Journal ».

  • Les sociétés au xviie siècle - Chapitre XVII. Révoltes urbaines, #révoltes rurales - Presses universitaires de Rennes
    https://books.openedition.org/pur/7414?lang=fr

    Le xviie siècle est un temps de révoltes. Rébellions, attroupements, émotions, séditions, révoltes… s’accumulent et se comptent par centaines, sans doute même par milliers. Le modèle n’est pas nouveau et cette intervention violente d’une partie de la population dans les jeux du politique et du social est de tout temps. Mais il faut souligner l’ampleur du phénomène, ses spécificités et ses diversités au xviie siècle. Si l’Angleterre est très largement épargnée (la dernière grande révolte paysanne est celle de Kett dans le Norfolk en 1549), l’Espagne en est régulièrement victime à partir des années 1620 et tout au long du siècle ensuite. En France, les guerres de la Ligue ont déjà connu de tels mouvements et les grands soulèvements reprennent dans les années 1620 pour se prolonger jusqu’aux années 1660-1670 (le mouvement se clôt presque avec la révolte bretonne des Bonnets Rouges en 1675) ; la deuxième partie du règne de Louis XIV apparaît bien différente de ce point de vue. C’est en France que le phénomène est le plus marqué, le plus massif et le plus spectaculaire et c’est sans doute ce qui a contribué à développer les études historiques sur ce thème. L’analyse de cette vague de révoltes a donné lieu depuis cinquante ans à un vaste débat historiographique sur la nature de la société d’Ancien Régime.

    2D’un côté, autour de Boris Porchnev1 en particulier, certains auteurs voyaient dans ces révoltes urbaines ou rurales des mouvements reflétant les clivages sociaux et des conflits de classes annonçant ceux qu’on retrouverait plus tard. De l’autre, autour de Roland Mousnier, on mettait au contraire en évidence des « solidarités verticales » et des connivences manifestant la cohésion des communautés locales qui s’opposeraient à la mise en place d’un état de plus en plus insistant en matière fiscale2. Les avancées de l’histoire culturelle et politique inscrivent aujourd’hui ces révoltes dans un temps social marqué par une violence récurrente mais aussi par la persistance de cadres politiques locaux et d’idéaux traditionnels que la montée en puissance de la monarchie contrarie sans retirer à ces mouvements des caractères d’opposition sociale qu’ils eurent aussi parfois (à l’intérieur des villes ou entre villes et campagnes) et en posant la question de la place et du rôle des élites locales3. Si les positions historiographiques sont aujourd’hui moins tranchées qu’elles ne le furent il y a quelques décennies, la question fait toujours débat et l’intérêt de cette discussion réside aussi dans l’ampleur des études et l’abondante production qu’elle a générée. La bibliographie associe une foule d’articles d’érudition locale, des grandes études provinciales4 et des synthèses thématiques ou générales qui permettent de bien mettre en valeur les différentes échelles de la production historique et de ses questionnements5.

  • Foot : l’app officielle de la Liga a espionné des fans à travers les micros de leur smartphone
    https://www.numerama.com/tech/525938-foot-lapp-officielle-de-la-liga-a-espionne-des-fans-a-travers-les-m

    En Espagne, la Liga s’est vu infliger une amende de 250 000 euros pour avoir utilisé sans prévenir le smartphone des fans de foot comme mouchard. La Liga utilisait son application officielle comme mouchard pour repérer les matchs diffusés sans autorisation dans les bars. En matière de lutte anti-piratage, la fin justifie-t-elle les moyens ? Pas aux yeux de l’Agence espagnole de protection des données personnelles (AEPD), l’équivalent de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (...)

    #smartphone #géolocalisation #écoutes #copyright #Agencia_Española_de_Protección_de_Datos_(SP) (...)

    ##Agencia_Española_de_Protección_de_Datos__SP_ ##Liga
    //c2.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/06/match-football-bar.jpg

  • Ada Colau réélue maire de Barcelone, grâce au « soutien sans contrepartie » de Manuel Valls
    https://www.mediapart.fr/journal/international/150619/ada-colau-reelue-maire-de-barcelone-grace-au-soutien-sans-contrepartie-de-

    La maire sortante de Barcelone, figure des gauches alternatives en #EUROPE, a été réélue après le vote des militants de sa plateforme, approuvant à 70% une coalition avec les socialistes catalans contre une alliance derrière les indépendantistes. Minoritaire, cette coalition a bénéficié des voix de Manuel Valls et de deux de ses colistiers.

    #Barceclone,_Manuel_Valls,_Espagne,_Ada_Colau

  • Cyberprostitution : « Enfants et jeunes majeurs sont désormais les premières victimes »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/cyberprostitution-enfants-et-jeunes-majeurs-sont-desormais-les-premieres-vic

    La bataille idéologique opposant ces dernières années les partisans de la règlementarisation et ceux qui réaffirment que « la prostitution n’est ni un travail ni du sexe » est au cœur de profondes transformations de sociétés qui se numérisent à grande vitesse. Si ce débat fondamental a permis à une partie des associations de défense des « travailleurs du sexe » et aux acteurs de l’industrie pornographique de faire voir la réalité de leurs conditions d’exercice, l’internationale des proxénètes « autoentrepreneurs », elle, y a vu une aubaine sans précédent.
    Fondation Scelles

    Pour aboutir au paradoxe que les Etats comme l’Allemagne, l’Espagne ou la Nouvelle-Zélande, qui ont décidé d’encadrer légalement la prostitution, ont connu une explosion du phénomène et précipité l’extrême fragilisation des personnes prostituées. Les chiffres sont sans appel : à l’heure de #metoo, 99 % des personnes prostituées dans le monde sont des femmes, 48 % en Europe sont des enfants, 90 % de cette population réduite en esclavage sexuel souhaitent en sortir et le taux de mortalité est 10 à 40 fois supérieur dans les pays « libéraux » que dans les abolitionnistes. Dans le monde, la prostitution individuelle « choisie » ne s’élève à même pas 10 %.

    Partout très exposés aux réseaux sociaux, les mineurs et les jeunes majeurs sont désormais les premières victimes des systèmes d’exploitation 2.0. Mais leurs clients et proxénètes ont aussi rajeuni : les personnes vulnérables ou parfois seulement en quête d’identité sont pistées sur les communautés d’amis. Personne n’est à l’abri. Ni la jeune Nigériane sans papiers qui se retrouve happée par une « Authentic Sister » à smartphone et jetée sur les départementales françaises, ni la lycéenne de Paris ou Marseille amadouée par un « loverboy » au profil de gendre idéal qui la réduit en esclavage sexuel en quelques semaines dans une chambre louée en deux clics. Cette « invisibilisation » et la plasticité des systèmes de « recrutement » compliquent les réponses judiciaires et pénales des Etats.

    Partenaire des grands organismes de lutte contre la traite humaine, la Fondation française Scelles, résolument abolitionniste, s’attache tous les deux ans à radiographier tous les « systèmes prostitutionnels ». Son rapport 2019 fait l’effort d’un décryptage pointu de la bataille idéologique et de communication qui continue de diviser jusqu’aux féministes. Son président Yves Charpenel, ancien magistrat et membre du Comité consultatif national d’éthique, est aussi un fin connaisseur du continent africain. Il a répondu aux questions du Monde Afrique avant de s’envoler pour le Bénin.
    La prostitution organisée a toujours existé. Qu’est-ce qui a changé ?

    Yves Charpenel Les réseaux sociaux lui donnent une ampleur sans précédent. En dix ans, le défi est devenu planétaire. Aucun continent n’est épargné et aucun des 54 pays africains, les jeunes étant très connectés, n’échappent au phénomène. La prostitution prolifère au gré des crises : migrations trans et intracontinentales, terrorisme islamiste, tourisme sexuel, conflits, corruption policière, catastrophes naturelles fragilisent des populations forcées de se déplacer et paupérisées. La crise migratoire en Méditerranée, la plus importante depuis la seconde guerre mondiale, et la fermeture de l’Europe ont bloqué nombre de migrants en Algérie, au Niger, au Maroc, en Libye dans les conditions terribles que l’on sait. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) les estimait à 70 millions en 2017. C’est l’équivalent de la population française !
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des « mamas maquerelles » nigérianes jugées à Paris

    Les enquêtes d’Europol et d’Interpol ont établi le lien entre les parcours de migrants et les filières de traite en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Les Africaines subsahariennes, dont les Nigérianes, sont au cœur d’un trafic qui se noue dès le village, que les filles quittent pleines d’espoir pour un voyage en bateau payé par toute une communauté dont elles deviennent redevables. Dans les pays du Nord, les chiffres de racolage de rue sont en chute libre. L’immense majorité de la prostitution se fait via Internet et échappe aujourd’hui à la vue.

    Par ailleurs, les enfants échoués en Europe à la suite des bouleversements des « printemps arabes », de la crise au Mali qui gagne aujourd’hui le Burkina Faso et le Bénin, de Boko Haram au Nigeria, des Chabab en Somalie, le régime autoritaire érythréen, les conflits aux Soudans, et, évidemment, la guerre en Syrie, ont jeté sur les bateaux des dizaines de milliers de mineurs arrivés seuls par la Méditerranée. Beaucoup ont été directement absorbés par les réseaux de prostitution et, selon Europol, environ 10 000 d’entre eux ont carrément disparu de la circulation entre 2016 et 2018. Il n’y a pas si longtemps en France, des fillettes de 8 ans étaient mises en vente par l’Etat islamique sur Twitter pour être réduites en esclavage sexuel.

    Comment expliquez-vous le rajeunissement des clients et des proxénètes ?

    En Europe, le marché de la drogue est saturé et coûte trop cher pour un jeune qui veut « se lancer » dans un trafic lucratif. Il faut investir beaucoup d’argent pour accéder à la matière première et avoir des connexions avec des réseaux criminels très puissants et très dangereux. Les délinquants juste majeurs comprennent très vite que, malgré un arsenal judiciaire sévère, comme en France qui va jusqu’à quinze ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende, ils ne seront condamnés en première instance qu’à dix-huit mois et à 8 000 euros pour de premiers faits de proxénétisme. Ils ne font même pas appel et paient en trois semaines de recette. Certains mineurs, garçons ou filles, sont aussi passés de victimes de la traite sexuelle en Libye à proxénètes dans les rues des grandes capitales européennes pour survivre.

    Tout est « géré » via de faux comptes Facebook, Instagram, Snapshat ou Twitter, sur des sites de rencontres « entre adultes », véritables cache-sexes de réseaux de prostitution enfantine, dont les proxénètes contournent sans arrêt les filtres en euphémisant le vocabulaire employé pour proposer des services sexuels à une clientèle de plus en plus avertie. Le Web est devenu l’outil gratuit et discret du recrutement et de la gestion de la prostitution.
    Après le Sénégal et le Niger en 2018, vous partez au Bénin pour aider à former des administrateurs à la lutte contre la traite humaine. Pourquoi ?

    L’Europe, débordée par la crise de l’accueil, tente d’aider les pays d’origine de migration à traiter le mal à la racine. Ma mission a été initiée par l’Ecole de la magistrature et est soutenue par l’Agence française de développement [AFD, partenaire du Monde Afrique de 2015 à 2018]. Les gouvernements d’Afrique de l’Ouest et du centre sont confrontés au développement d’une traite transnationale et nationale. Depuis 2009, selon le HCR, la secte islamiste nigériane Boko Haram a poussé sur les routes de l’exil plus de 2,4 millions de personnes dans le bassin du lac Tchad, carrefour du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger.

    Ces groupes djihadistes volent, violent et revendent femmes et enfants transformés en monnaie d’échange. Le Bénin commence à être touché par ces rapts. L’Agence nationale nigériane de lutte contre l’exploitation sexuelle (Naptip) a vu le pourcentage de trafic augmenté de 204 % en 2016. Dans le même temps, beaucoup de pays africains ont légalisé la prostitution, et l’on assiste à un véritable exode des jeunes filles de villages vers les grands centres urbains du continent.
    Face à la gravité de la situation, quelles réponses d’envergure peuvent-elles être apportées ?

    Quels que soient le pays et le continent, la réponse ne peut plus être seulement nationale, elle doit être transnationale. Les lois extraterritoriales permettent par exemple aux Etats comme la France, qui criminalisent le client prostitueur et non plus la victime prostituée, de poursuivre leurs ressortissants pour des faits d’exploitation sexuelle de mineurs commis à l’étranger. En 2016, un directeur de maison de retraite catholique a été condamné par la cour d’assises de Versailles à seize ans de prison pour avoir violé ou agressé 66 enfants au Sri Lanka, en Tunisie et en Egypte. C’est loin d’être un cas isolé. C’est une avancée notable dans la lutte contre le tourisme sexuel, dont beaucoup d’enfants africains sont victimes au Maroc, au Sénégal, en Gambie, pour ne citer que quelques pays.

    L’application de ces lois dépend cependant de la qualité de la collaboration entre les pays. L’augmentation vertigineuse des réseaux nigérians dans les pays européens par exemple est rendue possible par le manque de coopération d’Abuja sur le plan international. Mais il faut aller beaucoup plus long en rendant imprescriptible, assimilée à un crime contre l’humanité, l’exploitation sexuelle des mineurs. Cela permettrait de saisir des cours relevant du droit international.
    Quelles doivent être les exigences des Etats face aux grands hébergeurs de contenus Internet ?

    Les réflexions et les lois vont dans le sens d’engager la responsabilité civile et pénale des puissants Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (Gafam). Malgré leur attitude de défi vis-à-vis des Etats et la rapide adaptation des sites spécialisés qui se jouent des failles juridiques nationales, les Gafam ne peuvent se permettre un dégât d’image aussi considérable que d’être associés à la traite humaine.

    Les choses bougent donc et des victoires ont été remportées avec la fermeture, fin mai 2018, de la rubrique « Rencontres » du premier site français d’annonces Vivastreet, présent dans treize pays, ou l’arrêt par le FBI en avril 2018 pour « contribution au trafic sexuel » du géant américain Blackpage, spécialisé dans les services sexuels tarifés. Une course aux algorithmes pour filtrer les contenus est engagée. Sans l’émergence d’une gouvernance mondialisée d’Internet et une profonde prise de conscience de nos sociétés, on aura beau mettre face à face tous les clients condamnés face à des « survivantes » de la traite, on n’empêchera pas des Guinéennes de 15 ans d’être conduites en Uber dans un Airbnb de banlieue pour un viol tarifé « consenti » et « alternatif ».

  • La France expulse vers l’Érythrée

    Le 6 juin 2019, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé une personne érythréenne vers Asmara depuis le centre de rétention administrative (#CRA) de #Toulouse. Il s’agit de la première expulsion par la France vers l’Érythrée, pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde.

    https://www.lacimade.org/presse/la-france-expulse-vers-lerythree
    #Erythrée #France #expulsions #renvois #réfugiés_érythréens

    A la lecture du rapport parlementaire dévoilé la semaine dernière par @le_Parisien @nicojacquard on apprend page 92 que @Place_Beauvau a demandé 7 LPC au consulat de l’#Érythrée pour expulser 7 de leurs ressorissant·e·s (et 6 pour la Syrie) !


    https://twitter.com/lacimade/status/1138730170288943104
    #Erythrée #it_has_begun

    ping @karine4

    • France : une femme expulsée en Érythrée, un des pays les plus répressifs au monde

      C’est une première depuis au moins 20 ans. D’ordinaire, les Érythréens qui ont pu prouver leur nationalité auprès des autorités françaises obtiennent une protection. L’Érythrée est considérée comme l’un des pays les plus répressifs au monde.

      Cette ressortissante érythréenne a été arrêtée le 8 mai à la frontière espagnole, à bord d’un autobus, avec un titre de séjour « contrefait » et un passeport, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales. On ignore encore les détails du périple qui l’a conduit en France.

      Placée en centre de rétention, elle a multiplié les recours judiciaires et déposé en urgence une demande d’asile, mais en vain. Tout a été rejeté. Elle a fait appel du rejet de l’asile, mais, avant l’examen de son recours, a été reconduite de force dans son pays natal le 6 juin. En dépit des mises en garde sur le régime totalitaire qui règne à Asmara. Et alors que la France n’a plus renvoyé d’Érythréens depuis plus de 20 ans.

      Alors que s’est-il passé ? Au ministère de l’Intérieur, on renvoie vers la Préfecture. Et à la Préfecture, on fait valoir l’épuisement de tous ses recours juridiques pour motiver l’expulsion.

      Du côté de l’OFPRA, on assure pourtant que la doctrine française n’a pas changé : la preuve de la nationalité suffit à octroyer une protection aux Érythréens. Mais selon nos informations, la dame aurait mal parlé l’anglais et ses premières déclarations auraient laissé croire qu’elle ne craignait rien en cas de renvoi dans son pays natal.

      http://www.rfi.fr/afrique/20190612-france-une-femme-expulsee-erythree-pays-plus-repressifs-monde?ref=tw_i

    • Une femme déboutée du droit d’asile expulsée vers l’Erythrée

      La Cimade dénonce cette expulsion, « une première » souligne l’association de défense des migrants, vers un pays où le régime commet des « violations massives des droits de l’homme » selon l’ONU.

      Le 6 juin, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé du territoire français une femme étrangère, dont la demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Arrêtée dans un bus en provenance de l’Espagne en mai, elle avait été placée en rétention à Toulouse et, comme le recours déposé devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) n’est pas suspensif, finalement expulsée. L’histoire serait assez banale si la destination vers laquelle cette femme a été envoyée n’était pas Asmara, capitale de l’Erythrée.

      Ce pays ultrafermé est dirigé par le même homme, Isaias Afwerki, depuis 1991. L’année dernière, la rapporteure spéciale de l’ONU sur place s’inquiétait de la persistance de « violations massives des droits de l’homme » par le régime. « Il faut faire le service militaire dans notre pays. Si cela durait deux ou trois ans, je serais d’accord, mais c’est un service qui ne finit jamais. Ou plutôt, ça finit quand tu meurs. Mes frères et mon père, qui a 70 ans, sont toujours soldats », témoignait auprès de Libération en décembre 2017 un jeune homme qui avait fui l’Erythrée. Le Quai d’Orsay déconseille d’ailleurs vivement aux Français de s’y rendre, les prévenant que l’ambassade y dispose de « moyens limités pour venir en aide aux Français en cas de crise ».
      « Risques importants »

      C’est ce qui inquiète la Cimade : « La personne qui a été expulsée court des risques importants en Erythrée, dit David Rohi, responsable rétention de l’organisation de défense des migrants. On ne sait pas si cette expulsion, c’est un dérapage ou si elle marque une volonté de reprise des expulsions [vers ce pays]. »

      La préfecture des Pyrénées-Orientales, elle, ne voit pas le problème : « La personne a fait valoir tous les modes de recours, et il y a quand même eu cinq décisions de justice, dont l’Ofpra qui est indépendante, le juge des libertés qui l’a maintenue en rétention… Ce n’est pas seulement une décision en sa défaveur, c’est cinq. Donc le préfet, qui n’est pas seul dans sa prise de décision, l’a exécutée comme il pourrait le faire sur d’autres dossiers de ce type », explique-t-on.
      « Justice déshumanisée »

      David Rohi balaye l’argument : « La préfecture se borne à dire qu’elle a respecté la loi et la procédure, mais un préfet est aussi lié par les risques d’exposition à des traitements inhumains et dégradants, ce n’est pas pour rien que la France, d’habitude, n’expulse pas vers l’Erythrée ! »

      Surtout, il pointe les conditions dans lesquelles cette femme a constitué son dossier de demande d’asile : « Le préfet a décidé de la maintenir en rétention quand elle a déposé sa demande d’asile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. Or une demande d’asile en rétention n’a rien à voir avec une demande normale. Il faut rédiger son dossier en français par exemple. Elle a été entendue par l’Ofpra par visioconférence, le traducteur n’était pas dans la même pièce qu’elle, cela limite la qualité de l’examen. »

      La vidéo-audience est d’ailleurs dénoncée par les avocats des barreaux de Lyon, Nancy et Paris après qu’il a été décidé de l’expérimenter pour les audiences à la Cour nationale du droit d’asile, cette fois. « Nous ne pouvons pas admettre ce type de justice déshumanisée, dans un domaine où l’intime conviction du juge va décider de la vie d’une personne et de sa famille », expliquait Serge Deygas, bâtonnier élu du barreau de Lyon, alors que les avocats se mobilisaient contre au début de l’année.

      https://www.liberation.fr/france/2019/06/13/une-femme-deboutee-du-droit-d-asile-expulsee-vers-l-erythree_1733475

    • Sur les traces d’#Aatifa, expulsée par la France vers l’Erythrée, « la Corée du Nord de l’Afrique »

      Une Erythréenne a été expulsée par la France le 6 juin, malgré les dangers encourus dans son pays. Elle n’est pas la première. Trois l’auraient précédée en 2017. « L’Obs » a mené l’enquête.
      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ».

      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ». Comment la France, pays des droits de l’homme, a-t-elle pu décider pareille expulsion alors même que les pays européens s’y refusent traditionnellement ? Que s’est-il passé ? Erreur administrative, zèle d’une préfecture qui n’aurait pas mesuré les conséquences de sa décision ? Selon nos informations, ce cas est rarissime : c’est l’une des premières fois qu’un ressortissant d’Erythrée est expulsé par la France. MEHDI BENYEZZAR / L’OBS Avant Aatifa, trois autres migrants l’avaient déjà été en 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités françaises peinent à dissimuler leur gêne. A Beauvau, on dit avoir « découvert l’info [sur Aatifa] dans la presse » : « On ne supervise pas toutes les expulsions. On ne peut pas. » Du côté de la préfecture des Pyrénées-Orientales, on s’en tient au minimum syndical. Aatifa a été expulsée « en application des décisions de justice prononcées à son encontre ». Depuis que les migrants arrivent plus nombreux par la frontière espagnole plutôt qu’italienne, « les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales font du zèle, sous la pression de Castaner », souffle un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Nul ne sait ce qu’est devenue aujourd’hui l’ancienne travailleuse domestique. « Elle a très peur d’être enfermée » Toulouse-Paris. Paris-Istanbul. Et enfin Istanbul-Asmara, la capitale de l’Erythrée. Plusieurs sources concordantes indiquent que des policiers français ont accompagné Aatifa tout au long de son voyage retour. Ces derniers l’auraient directement « remise » aux autorités érythréennes, une fois arrivés à bon port. « C’est ce que prévoit la procédure », indique un fonctionnaire de la police aux frontières. Une procédure qui ne prévoit toutefois pas de s’assurer de sa sécurité sur place. « A peine arrivés, ils ont pris le vol retour », raconte « Léo », de la Cimade, une association de soutien aux migrants. L’un des membres de la famille d’Aatifa, réfugié en Europe, assure qu’elle est toujours en vie : il l’a eue au téléphone à la mi-juin. Si elle n’a pas été enfermée à son arrivée, « elle a très peur de l’être ». En 2018, plus de 80 % des demandeurs d’asile érythréens ont pourtant été reconnus réfugiés par l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). Il leur suffit, en général, de prouver leur nationalité pour être protégés par l’Etat français. Aatifa, détentrice d’un passeport en cours de validité, était dans ce cas. Mais l’Ofpra lui a tout de même refusé le statut de réfugiée. Dans sa décision, l’office explique que « ses déclarations ne permettent pas [...] de conclure au bien-fondé de ses craintes [...] de persécution en cas de retour ». La députée LREM Valérie Thomas, présidente du groupe d’amitié France-Erythrée à l’Assemblée nationale, réagit : « Cette décision [d’expulsion] m’a surprise. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe en Erythrée. Et lorsque l’on ne sait pas, il ne faut pas expulser. » D’autant que l’ONU s’est déjà alarmée de la situation sur place à plusieurs reprises. Dans un rapport de mai 2019, elle a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme : arrestations arbitraires, détentions illimitées, enfermement systématique des migrants érythréens qui ont tenté de fuir sans visa... Le pays est toujours tenu d’une main de fer par le dictateur Issayas Afeworki, héros de l’indépendance, devenu pourfendeur des libertés publiques depuis un coup d’Etat en septembre 2001. Alors que le monde pleurait les morts des Twin Towers, Afeworki a muselé la presse et enfermé les opposants politiques. Plus rien ne filtre de cet Etat fermé à double tour. « Pour les autorités locales, la migration de nombreux Erythréens est un complot de l’étranger », indique une source diplomatique. Un pays caserne Qui est Aatifa ? Quelle est son histoire ? Nous avons pu reconstituer une partie de son parcours. De son départ d’Asmara à son retour forcé. Aatifa est née en Erythrée au début des années 1980. Elle est tigréenne, l’ethnie majoritaire du pays, et de confession orthodoxe. Après avoir grandi dans une zone rurale, elle gagne, encore adolescente, la capitale, Asmara. Au terme de sa onzième année de scolarité, comme des milliers d’écoliers, elle rejoint le camp militaire de Sawa. Depuis une vingtaine d’années, l’ancienne base du parti nationaliste érythréen, située à la frontière avec le Soudan, est le symbole de l’embrigadement de la jeunesse. Dans des baraquements posés au milieu d’un désert de roches ocre, les jeunes cadets apprennent, parfois par la force, l’amour du drapeau et le maniement des armes. LIRE AUSSI > Pourquoi les Erythréens émigrent Dans ce pays caserne, la conscription peut durer toute une vie. Pour Aatifa, elle s’achève au bout d’un an. La jeune femme dit avoir été réformée pour raisons médicales. De retour à Asmara, elle vit de petits boulots. Vendeuse à la sauvette, elle est envoyée à plusieurs reprises en prison. C’est en tout cas ce qu’elle a soutenu devant les officiers de l’Ofpra, qui ont jugé cet élément trop peu étayé pour être crédible. « Comme elle n’avait pas achevé son service militaire, la police était aussi sur son dos », complète son avocate. LIRE AUSSI > Le parcours du combattant du demandeur d’asile en France C’est en 2009 qu’Aatifa aurait quitté l’Erythrée, selon des documents que nous avons pu consulter. Sa destination ? Le Koweït, où elle est embauchée comme employée de maison. « C’est très courant pour les femmes de mon pays d’aller travailler dans le Golfe, explique la journaliste érythréenne établie en Suède Meron Estefanos, l’une des porte-voix de la communauté. Il y a des agences de recrutement de domestiques en Erythrée qui démarchent les jeunes filles dans la rue pour les envoyer là-bas. » Le voyage coûte entre 15 000 et 30 000 nafkas (900 et 1 800 euros), à verser à ces officines. Salaire mensuel promis ? 180 euros. « Situation de quasi-esclavage » De son passage au Koweït, Aatifa n’a que peu parlé à l’officier de l’Ofpra avec lequel elle s’est entretenue par visioconférence, après son arrestation en France. Depuis 2018 et la loi asile et immigration, ce dispositif permet de traiter plus rapidement - et avec moins de moyens - les demandes d’asile formulées par les étrangers placés en centre de rétention. Il est fréquemment décrié tant par les associations de soutien aux réfugiés que par les syndicats de l’Ofpra. Une intervenante en centre de rétention explique : « Il faut s’imaginer qu’on est face à une caméra dans une petite pièce. Avec un policier à ses côtés. Ce n’est pas idéal. Peut-être qu’avec le stress elle n’a d’ailleurs pas tout compris », explique une intervenante en centre de rétention. Gérard Sadik, coordinateur asile pour la Cimade, rebondit : « Je pense qu’elle aurait eu l’asile si elle était passée en procédure normale. » Alexandre GELEBART/REA Manifestation de soutien aux sans papiers lors de la journee contre l’enfermement dans les centres de retentions et l’alllongement de la duree de la retention.

      Manifestants devant le centre de retention administrative de Toulouse Blagnac Cornebarrieu. « Devant moi non plus, elle ne s’est pas étendue sur cet épisode », complète son conseil. Tout juste a-t-elle précisé, du bout des lèvres, qu’elle avait travaillé pour trois familles. Que les conditions étaient rudes. « Ces femmes vivent dans une situation de quasi-esclavage », insiste la journaliste Meron Estefanos. Mais les derniers employeurs d’Aatifa l’ont quand même aidée à s’enfuir vers la Turquie. Elle rejoindra ensuite la Grèce, puis les rivages de l’Espagne. Son périple dure encore plusieurs mois, jusqu’à son interpellation à la frontière franco-espagnole, le 8 mai dernier, par la police française. Elle est en possession de deux passeports. L’un vrai, érythréen. L’autre faux, portugais, qu’elle aurait acheté à un passeur en Grèce. Elle disait vouloir rejoindre l’Allemagne. LIRE AUSSI > Soigner les traumas des réfugiés : « J’ai reçu des patients ne sachant plus parler » Aussitôt arrivée au centre de rétention, elle formule une demande d’asile. Car le préfet vient de prononcer une obligation de quitter le territoire français à son encontre. « Elle était en état de stress énorme », se souvient l’un des intervenants associatifs. Lors de son audition, les policiers ont noté qu’elle affirmait ne pas craindre pour sa vie en cas de retour en Erythrée. « Elle s’est effondrée devant moi quand je lui ai lu la retranscription. Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais dit ça », explique Me Lévy. Cette réponse supposée ainsi que le manque de documents étayant son parcours ont certainement joué en sa défaveur lors de l’examen de sa situation. Mais son avocate ne désarme pas. Elle entend saisir la Cour nationale du Droit d’Asile pour faire reconnaître sa cliente comme réfugiée statutaire. Si elle obtient gain de cause, Aatifa aura théoriquement le droit de revenir en France. Encore faudra-t-il la retrouver.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20190703.OBS15411/sur-les-traces-d-aatifa-expulsee-par-la-france-vers-l-erythree-la-coree-d

  • Les Africains qui migrent viennent de moins en moins en #France

    Selon la dernière note de l’#OCDE consacrée aux migrations africaines vers les pays développés entre 2001 et 2016, l’attractivité de l’Hexagone décroît sensiblement.

    Les tenants de la théorie du grand remplacement ou les agitateurs du spectre de la ruée africaine – vers l’Europe en général et la France en particulier – n’apprécieront sans doute pas la lecture de la dernière note de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) consacrée aux évolutions des migrations africaines vers les pays développés entre 2001 et 2016.

    On y lit en effet que « représentant un immigré sur dix, la migration africaine vers les pays de l’OCDE a vu son poids légèrement augmenter au cours des dernières années ; elle demeure toutefois faible par rapport à la part de l’Afrique dans la population mondiale […]. La France est toujours la principale destination, mais sa part se réduit. »

    Ces conclusions découlent de la dernière actualisation de la base de données développée depuis plusieurs années par l’OCDE, en coopération avec l’Agence française de développement (AFD), sur les immigrés dans les pays développés. Celle-ci compile des statistiques, par pays de naissance, des migrants internationaux, « définis comme les personnes [âgées de plus de 15 ans] résidant dans un pays autre que celui de leur naissance » sans tenir compte de leur « statut légal ou de la catégorie de migration. »
    « Pas de raz-de-marée annoncé »

    Ces données couvrent non seulement les effectifs d’immigrés par âge, sexe et niveau d’éducation, mais également des variables clés de l’analyse des migrations internationales et de l’intégration comme la nationalité, la durée de séjour, le statut dans l’emploi et la profession.

    Passées ces quelques précisions d’ordre méthodologique, il ressort de cette étude que « la part de la population originaire d’Afrique vivant dans un pays de l’OCDE a augmenté au cours des quinze dernières années, mais reste très modeste ». Le nombre de migrants africains y est en effet passé de 7,2 millions en 2000 à 12,5 millions en 2016. Mais ils ne représentent encore que 10,4 % des 121 millions de migrants répertoriés dans les pays développés, contre 9,2 % en 2000. A titre de comparaison, le nombre total de migrants venus du Mexique – pays classé en tête de liste des pays d’origine devant l’Inde et la Chine – s’établissait à 11,7 millions en 2016.

    L’OCDE remarque ainsi que « la croissance démographique africaine est encore loin de se traduire en un accroissement équivalent de la migration vers les pays de l’OCDE. » En marge de la polémique née de la publication en 2018 du livre de Stephen Smith – La Ruée vers l’Europe (éd. Grasset) –, le démographe François Héran remarquait également que « les projections démographiques de l’ONU actualisées tous les deux ans ont beau annoncer un peu plus qu’un doublement de la population subsaharienne d’ici à 2050 (elle passerait de 900 millions à 2,2 milliards dans le scénario médian), cela ne suffira pas à déclencher le raz-de-marée annoncé ». « Il n’existe pas de lien mécanique entre la croissance démographique et celle du taux de migration », ajoute Jean-Christophe Dumont, chef du département des migrations internationales à l’OCDE.

    #Féminisation et hausse du niveau d’éducation

    Et si la France demeure le principal pays de destination, « sa part s’est considérablement réduite, passant de 38 % des migrants africains installés dans les pays de l’OCDE en 2001 à 30 % en 2016 ». La part des immigrés dans la population totale (14 %), toutes origines confondues, a légèrement augmenté sur cette même période (environ 2 %), est supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE (12 %), mais demeure très inférieure à celle de pays comme la Suède, l’Irlande ou l’Autriche (20 %).

    La « préférence » française s’explique en partie par l’origine géographique des migrants africains. En effet, 54 % d’entre eux provenaient d’un pays francophone, notent les auteurs, or « les liens historiques et linguistiques restent des déterminants clés des migrations africaines ». Dans cet espace continental, les pays d’Afrique du Nord demeurent, de loin, les premiers pays d’origine (46 % de l’ensemble des migrants africains en 2016 contre 54 % en 2000). Le Maroc devançant tous les autres, étant « le pays de naissance de près d’un migrant africain sur quatre, devant l’Algérie (1 sur 8) ». Si la part de la France demeure prééminente, la surprise vient des Etats-Unis, dont la part est « en forte augmentation » avec l’accueil de 16 % des migrants africains en 2016 – notamment éthiopiens et nigérians – contre 12 % seize ans plus tôt. Les Etats-unis sont ainsi la deuxième destination devant le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, le Canada et l’Allemagne.

    Si la jeunesse des migrants africains par rapport aux autres continents d’origine demeure une constante, les évolutions de deux autres données sont plus notables : la féminisation et le niveau d’éducation. Concernant ce dernier point, plus de 60 % des migrants ont au moins un niveau de 2e cycle du secondaire (lycée), dont la moitié (30 %) sont diplômés de l’enseignement supérieur (contre 24 % en 2000). « Cette évolution s’explique en partie par la conjugaison de deux facteurs, note Jean-Christophe Dumont. D’une part, la compétition entre pays de l’OCDE pour attirer les talents. D’autre part, la baisse des besoins de main-d’œuvre non qualifiée dans les économies des pays développées ».

    La part des femmes augmente également sensiblement. Alors que celles-ci représentaient 46,7 % des migrants africains en 2000, elles étaient 48,2 % en 2016. « Dans des pays comme le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, le Portugal, Israël, le Luxembourg ou encore l’Australie, les femmes sont même devenues majoritaires dans les diasporas africaines », note l’OCDE.

    Enfin, si la recherche d’un emploi et d’une vie meilleure figure parmi les motivations des candidats à l’émigration, cette quête s’avère difficile. « Sur le marché de l’emploi des pays de l’OCDE, les migrants africains sont fortement touchés par le chômage (13 %) et l’inactivité (28 %). » Surtout, une grande part de ceux qui trouvent un emploi doivent accepter une forme de relégation par rapport à leur niveau d’études. Le taux de déclassement professionnel était ainsi de 35 % en 2016. Concernant les raisons, l’OCDE se montre prudente : « Cette situation peut être due à une discrimination sur le marché du travail, mais aussi à des questions de qualité et de reconnaissance des diplômes. »

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/les-africains-qui-migrent-viennent-de-moins-en-moins-en-france_5474740_3212.
    #attractivité #Afrique #migrations #réfugiés #préjugés #grand_remplacement #statistiques #chiffres #femmes #ruée #ruée_vers_l'Europe

    Ajouté à la métaliste autour du #livre de #Stephen_Smith, La ruée vers l’Afrique :
    https://seenthis.net/messages/673774

  • Nouvelles #caméras et système de #reconnaissance_faciale à la frontière entre le #Maroc et #Ceuta

    Le système de sécurité à la frontière entre le Maroc et Ceuta se modernise. De nouvelles caméras de surveillance ont été installées dans l’enclave espagnole et un système de reconnaissance faciale devrait bientôt être mis en place, bien qu’aucune date de mise en route n’ait été communiquée par l’Espagne.

    Le ministère espagnol de l’Intérieur a ainsi récemment mis à jour le système de surveillance vidéo dans tout le périmètre de la frontière de Ceuta. 41 caméras #DOMOS et 11 caméras fixes ont été remplacées et 14 nouvelles #caméras_techniques et une plateforme plus moderne de contrôle du système de #vidéosurveillance ont été installées, rapporte El Confidencial (https://www.elconfidencial.com/espana/andalucia/2019-06-09/frontera-ceuta-marruecos-concertinas_2061042). La plupart des caméras dataient du milieu des années 90 et étaient déjà obsolètes, souligne le quotidien espagnol.

    L’une des autres mesures phares annoncées par l’Intérieur est le système de reconnaissance faciale qui sera lancé non seulement à la frontière entre Ceuta et le Maroc, mais également à Melilla, rappelle la même source. L’objectif est de réduire les temps de contrôle aux frontières et d’accroître la sécurité là où des milliers de personnes passent chaque jour.

    Pour la déléguée du gouvernement de Ceuta, Salvadora Mateos, il s’agit de créer une véritable “frontière intelligente”, indique Ceuta TV, à même de “relever les défis du XXIe siècle”, à savoir la hausse de l’immigration illégale.

    Le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande Marlaska avait également annoncé en février que les lames et fils barbelés installés en haut de la barrière frontalière (les “concertinas”) seraient bientôt enlevés et la barrière rehaussée.

    Des mesures qui ne sont toujours pas effectives alors que du côté marocain, de nouvelles lames ont été installées pour rendre plus difficile l’accès des migrants à la partie espagnole du périmètre, souligne Ceuta TV.

    “Cela fait partie d’un projet de renforcement des dispositifs marocains en Méditerranée sur 1.000 kilomètres. C’est le résultat d’une analyse qui a débuté en 2016, lorsque nous avions identifié certaines améliorations et que nous les intégrons maintenant”, a déclaré le directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières du ministère marocain de l’Intérieur, Khalid Zerouali, rapporte El Confidencial.

    Selon le journal, le ministère espagnol de l’Intérieur attend la fin de l’installation de ces “concertinas” du côté marocain pour enlever celles du côté espagnol.

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/nouvelles-cameras-et-systeme-de-reconnaissance-faciale-a-la-frontie
    #Espagne #frontières #militarisation_des_frontières #surveillance #asile #migrations #réfugiés

    • Spanish-Moroccan borders upgraded with new cameras, facial recognition and a barbed wire ’swap’

      The Spanish government is seeking a 50% reduction in illegal immigration and to achieve this goal is deploying new surveillance cameras and facial recognition technology at its borders with Morocco in Ceuta and Melilla. The Spanish government also plans to remove the barbed wire fences at those borders - but the Moroccan government is constructing its own.

      New surveillance technology

      The Spanish interior ministry has updated the #CCTV system at the border between the enclave of Ceuta and Morocco, replacing 52 cameras (mainly dating from the mid-90s) with 14 new ones, backed up by a new control system.

      Facial recognition technology will also be deployed, not only at Ceuta’s border with Morocco, but also at that with the enclave of Melilla. The stated objective is to reduce the time taken to conduct border checks and to increase security at crossings used by thousands of people daily.

      It is not clear how exactly the facial recognition system will be used - for example, while the technology could be used to compare an individual’s face against the image stored in their passport (a ’one-to-one’ match), it may also be possible to scan faces in a crowd against police databases.

      Barbed wire: out and in

      In the summer of 2018 the announcement from the Spanish interior ministry that the barbed wire between Spain’s enclaves and Morocco would be removed was welcomed by many as a positive development.

      However, on the other side of the border, Morocco is installing its own barbed wire fencing, which according to El Confidencial has its origins in an agreement between the EU and Morocco through which Brussels will provide €140 million for migration control.

      The Spanish government has denied any relationship between the developments, but it plans to wait until the Moroccan fence is installed before removing its own - it is “a question of borders and borders are between two countries,” said Fernando Grande-Marlaska, the interior minister, in June.

      It is not clear from where Morocco has purchased the new fencing, which is made up of two-metre-high layers of barbed wire stacked on top of one another and surrounds the eight kilometres of wall surrounding Ceuta.

      However, the Malaga-based European Security Fencing would be an obvious choice - as well as being the supplier of the fence Spain now plans to remove, it has supplied its galvanised steel, razor-tipped products to Hungary, Denmark and is expanding into the Arabian Gulf.

      Secret agreements

      The push for new border control measures between Spain and Morocco does not only involve infrastructure - the two countries signed bilateral agreements on the control and return of irregular migrants in February this year.

      The Andalusian Association for Human Rights (APDHA) requested access to them from the European Commission, which refused, arguing that “the guarantee of confidentiality is essential for the complex operation to succeed, the objective of which is to guarantee the interests and values of the EU”.

      Intensive training has also been provided to Moroccan military, and the EU has equipped the state with search and rescue equipment. On top of the 140 million given by the EU to Morocco to “combat illegal immigration” Spain is the state’s third largest foreign investor, with the Morocco-Spain Economic Forum held to encourage partnership and investment projects. These collaborative measures share the objectives of ensuring the control, detention and return of people trying to make irregular border crossings.

      At the start of March this year, Grande-Marlaska credited cooperation between Spain, the EU and Morocco as a fundamental factor in the reduction in recorded entries to Spain, where 10,475 people had arrived by boat by July this year, compared to 14,426 in the same period of 2018.

      http://www.statewatch.org/news/2019/sep/es-mo-borders-tech.htm
      #reconnaissance_faciale #surveillance #caméras_de_vidéosurveillance #vidéosurveillance

      ping @reka @etraces @isskein

  • #Saragosse (Espagne) : Communiqué de l’assemblée du #CSO_Kike_Mur
    https://fr.squat.net/2019/06/09/saragosse-espagne-communique-de-lassemblee-du-cso-kike-mur

    La première chose que nous voulons faire est de remercier tous les collectifs et individu-e-s qui nous ont manifesté leur soutien et leur engagement dans la défense du projet politique et social qui se déroule dans les murs de l’ancienne prison de Torrero. Nous n’avons pas les mots pour vous remercier de la vague de […]

    #Espagne

  • A Barcelone, la maire sortante Ada Colau ne rejette pas le soutien de Manuel Valls
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080619/barcelone-la-maire-sortante-ada-colau-ne-rejette-pas-le-soutien-de-manuel-

    Arrivée deuxième aux municipales du 26 mai, la maire sortante de Barcelone, Ada Colau, figure des gauches alternatives en #EUROPE, a décidé de se présenter à l’investiture, le 15 juin prochain. Elle pourrait rempiler grâce au soutien inattendu de Manuel Valls, qui veut bloquer les indépendantistes.

    #Manuel_Valls,_Ada_Colau,_Espagne,_Barceclone

  • La pellicule invisible d’Alice Guy
    https://www.liberation.fr/debats/2019/06/05/la-pellicule-invisible-d-alice-guy_1731901

    Bien qu’Alice Guy-Blaché soit française et la réalisatrice d’une œuvre protéiforme, il y a peu de chances pour que Be Natural : The Untold Story of Alice Guy-Blaché, le documentaire de Pamela B. Green sorti depuis peu aux Etats-Unis, soit montré en France. Il n’a trouvé, pour l’heure, aucun distributeur dans l’Hexagone, quand l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et l’Espagne ont acheté les droits. Doit-on s’en étonner ? Non, à en croire la réalisatrice, dont le film dénonce l’indifférence têtue de la France vis-à-vis d’une pionnière du cinéma. A ce titre, il n’est pas exagéré de dire que le véritable sujet de Be Natural, enquête cinématographique et making of de cette enquête, porte sur la façon dont l’histoire se fait, puis s’écrit - ou pas - et se réécrit.

    Née en 1873, Alice Guy commence sa carrière en 1894, à 21 ans, comme sténodactylographe d’un certain Léon Gaumont. L’année suivante, elle assiste avec son patron à la première projection organisée par les frères Lumières. Gaumont saisit tout de suite l’importance du procédé, qu’il entend développer. Alice Guy se propose aussitôt de participer à l’aventure en créant des petits films courts. Gaumont accepte, au motif que « c’est un métier pour jeunes filles (sic) ». Loin d’être un art, le cinématographe n’est pas encore une profession, tout au plus une occupation d’amateurs - idéale pour une femme, donc.

    Alice Guy a trouvé sa vocation. Dès 1896, elle réalise ce qui peut être considéré comme le premier film de fiction, la Fée aux choux, soit moins d’une minute où l’on voit une plantureuse fée sortir des nourrissons de choux en cartons, artistiquement dessinés. Suivront près de mille films, sur dix-sept ans de carrière où Alice Guy, désormais directrice de production chez Gaumont, assure souvent tous les rôles - réalisatrice, scénariste, habilleuse… Elle touche à tous les genres, le comique, le drame sentimental, le western, le « clip » musical avec des chansonniers comme Mayol ou Dranem, et même le péplum avec son « chef-d’œuvre », la Vie du Christ (1906), film en vingt-cinq tableaux, d’une longueur totale de trente-cinq minutes, très inhabituelle pour l’époque. Elle participe à toutes les innovations comme la colorisation et, surtout, le chronophone, ancêtre du parlant, qu’elle part introduire aux Etats-Unis en 1907. C’est le deuxième volet de sa carrière, qui la voit s’épanouir à New York, où elle est partie avec son mari, le réalisateur Herbert Blaché. Bien que jeune mère, elle ne renonce pas à sa passion, bien au contraire, et ce malgré la difficulté qu’elle éprouvera toujours à maîtriser l’anglais. Elle parvient même à fonder sa propre compagnie, Solax, implantée à Fort Lee (New Jersey) et considérée comme le studio le plus important aux Etats-Unis de l’ère pré-Hollywood. Mais en 1921, en instance de divorce, alors que Solax a été en partie endommagé par un incendie, elle décide de rentrer en France.

    Commence alors une période sombre, qui s’étirera jusqu’à la fin de sa vie, en 1968. Sombre car Alice Guy, avec deux enfants à charge, ne parvient pas à trouver de travail. On ne l’a pas seulement oubliée : alors que paraissent les premières histoires du cinéma, son œuvre est effacée ou attribuée à d’autres, acteurs ou assistants qu’elle a employés, comme Feuillade. Même Gaumont, qui publie l’histoire de sa maison, la passe sous silence. Il promet des corrections pour la seconde édition - et des brouillons prouvent qu’il entendait tenir sa promesse - mais il meurt en 1946, avant la parution prévue du volume, qui ne verra jamais le jour.

    Comprenant que le cinéma lui a désormais fermé ses portes, Alice Guy entreprend de se faire elle-même justice. Elle corrige les premières histoire(s) du cinéma qui paraissent, tente de récupérer ses œuvres, perdues, oubliées, éparpillées chez les premiers collectionneurs. Non signés, dépourvus de génériques, sans crédits ni copyrights, les films d’Alice Guy semblent ne plus exister que dans la mémoire de leur créatrice. En désespoir de cause, elle écrit ses souvenirs. Aucun éditeur n’en voudra. L’Autobiographie d’une pionnière du cinéma paraîtra à titre posthume chez Denoël, en 1976. Une préface de Nicole-Lise Bernheim ouvre le livre par ces mots : « Si j’étais née en 1873 […]. / Si j’avais travaillé chez Gaumont pendant onze ans / […]. Si j’avais été la seule femme metteur en scène du monde entier pendant dix-sept ans, / Qui serais-je ? / Je serais connue, / Je serais célèbre, / Je serais fêtée, / Je serais reconnue. / […]. Qui suis-je ? / Méliès, Lumière, Gaumont ? / Non. / Je suis une femme. »

    Encouragée par Léon Gaumont, qui sut lui confier d’importantes responsabilités, objet d’hommages appuyés signés - excusez du peu - Eisenstein ou Hitchcock, Alice Guy n’a pas tant été victime « des hommes » que des historiens du cinéma. Son effacement est l’exemplification même d’un déni d’histoire. Une femme peut réussir - et Alice Guy l’a prouvé avec éclat - mais à partir du moment où une pratique amateur devient une profession, un art et un enjeu commercial, elle n’a plus sa place dans la légende. Prenez Méliès. Lui aussi a été oublié, son œuvre effacée, tandis qu’il tombait dans la misère et survivait en vendant des bonbons devant la gare Montparnasse. Mais dès 1925, l’Histoire du cinématographe de ses origines à nos jours, par Georges-Michel Coissac lui redonnait sa place, qui ne fera dès lors que grandir. Le nom d’Alice Guy n’y est même pas mentionné. Georges Sadoul a attribué ses films à d’autres, Langlois l’a négligée, Toscan du Plantier, directeur de la Gaumont de 1975 à 1985, ne savait même pas qui elle était. Et la France, aujourd’hui, rechigne à diffuser Be Natural, documentaire passionnant et presque trop dense, tant le nombre d’informations, glanées pendant dix ans, peine à rentrer dans les 103 minutes du film. On se consolera avec les quelques films d’Alice Guy disponibles sur YouTube (1), dont l’hilarant les Résultats du féminisme (1906), qui inverse les rôles de genre. Edifiant.

    (1) On trouvera aussi sur YouTube le Jardin oublié : la vie et l’œuvre d’Alice Guy-Blaché (1995), documentaire de Marquise Lepage. A mentionner également, le prix Alice-Guy, qui a récompensé cette année Un amour impossible, de Catherine Corsini.

    #invisibilisation #historicisation #femmes #cinema

    Quand est-ce qu’on efface les historiens du cinéma ?

  • 2017 : 140,4 tonnes de cocaïne saisie dans l’union européenne Eric Steffens, Belga, 6 Mai 2019
    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2019/06/06/le-port-d_anvers-une-des-principales-portes-dentee-de-la-cocain

    Plus de 104.000 saisies de cocaïne ont été signalées dans l’UE en 2017 (contre 98.000 en 2016), pour un total de 140,4 tonnes, soit environ le double de la quantité saisie en 2016 (70,9 tonnes).

    La Belgique, avec 45 tonnes saisies en 2017, arrive en tête des pays d’Europe, devant l’Espagne (41 tonnes), la France (17,5 tonnes) et les Pays-Bas (14,6 tonnes).
"La cocaïne entre en Europe par de nombreux itinéraires et des moyens variés, mais la croissance du trafic de gros volumes dans des conteneurs de transport maritime constitue un défi majeur", expose l’agence européenne sur les drogues.
"Les niveaux estimés de pureté de la cocaïne vendue au détail sont les plus élevés qui aient été observés au cours de la décennie, ce qui tend également à indiquer une disponibilité accrue de cette drogue", ajoute l’agence.
    Anvers et Amsterdam, mais aussi Bristol ou Barcelone, figurent parmi les villes d’Europe où sont décelées les plus grandes quantités de résidus de cocaïne dans leurs eaux usées.

    Le trafic de cocaïne apparait en outre de plus en plus concurrentiel, avec des groupes de petite taille et des individus qui se servent de plus en plus des médias sociaux, des marchés du « darknet » et des techniques de chiffrement.

    « Sur le marché de la cocaïne, l’esprit d’entreprise se manifeste au travers de méthodes de distribution innovantes : des ’centres d’appel’ emploient des coursiers qui assurent une livraison rapide et flexible. Ces méthodes, reflets d’une possible ’ubérisation’ du commerce de la cocaïne, illustrent le caractère compétitif du marché, au sein duquel les revendeurs rivalisent en proposant des services allant au-delà du produit proprement dit », analyse l’Observatoire.

    Quant à l’héroïne, la quantité saisie dans l’UE a augmenté de plus d’une tonne en 2017 pour atteindre 5,4 tonnes. Une préoccupation croissante concerne les opioïdes de synthèse, dont onze nouveaux types ont été détectés en Europe en 2018.

    Le cannabis, lui, est désormais la substance que les nouveaux patients admis dans les services spécialisés de traitement pour usage de drogues citent le plus souvent comme raison principale de leur prise de contact.
Concernant les drogues de synthèse, 21 laboratoires de MDMA - le principe actif de l’ecstasy - ont été démantelés dans l’UE, contre 11 en 2016, tous aux Pays-Bas. Un déversement de produits chimiques suggérant la production de MDMA a été signalé en Belgique.

    Les dernières données montrent que la teneur en MDMA des comprimés d’ecstasy a atteint un pic décennal en 2017, avec une estimation de 6,6 millions de comprimés de MDMA saisis dans l’UE, soit le chiffre le plus élevé depuis 2007.

    Les données disponibles indiquent également que la production d’amphétamine se concentre principalement en #Belgique, aux #Pays-Bas et en #Pologne ainsi que, dans une moindre mesure, dans les #États_baltes et en #Allemagne.

    #concurrence #innovation #distribution #ubérisation #service #compétitivité #centre_d_appels #médias_sociaux #commerce #drogue #cocaïne #drogues #santé #addiction #société