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  • La cléricalisation des pays de l’Est Nina Sankari - 24 Mar 2018 - Investig’Action
    https://www.investigaction.net/fr/la-clericalisation-des-pays-de-lest

    Il y a bientôt 30 ans, en 1989, un grand bouleversement est intervenu en Europe de l’Est. Les régimes dits communistes des pays de l’Europe de l’Est sont tombés comme des dominos et la fameuse transition a commencé. Les peuples de ces pays avaient réclamé la liberté, la démocratie et l’amélioration des conditions de la vie. Ils ont obtenu des élections libres et le pluralisme politique. En promo-bonus, ils ont reçu le capitalisme le plus rapace, qui limite l’accès pratique aux libertés démocratiques. Un autre facteur aggravant la vie des gens de la région, c’est le renversement des relations entre les Églises et l’État.
    Remarques préliminaires
    J’utilise des informations trouvées dans des publications diverses comme : articles, rapports et analyses en provenance aussi bien de centres académiques comme Research Gate ou Academia et de différents sites gouvernementaux ou spécialisés dans ces thématiques que de sites des ONG etc. L’information ne manque pas. Mais si on regarde de plus près, on peut noter certains déficits :
    1. La plupart des informations sont fournies par les institutions et centres religieux représentant un intérêt religieux.
    2. Même les sources qui se disent neutres ou objectives sont souvent financées par des institutions favorisant la religion (ex. PEW Research Centre) et par conséquent l’objectivité de leurs publications est discutable.
    3. Les deux groupes de sources analysent volontiers la religiosité des populations (quelle que soit la fiabilité des statistiques présentées), mais les politiques concrètes des États qui sont à l’origine du processus de cléricalisation sont absentes de l’analyse.
    4. Il est extrêmement difficile de trouver des chiffres sur le financement des Églises par des États.

    Dans cette situation, pour présenter le processus de cléricalisation des pays de l’Est, j’ai choisi des critères d’analyse suivants :
    1. Le passé clérical « pré-communiste » comme facteur facilitant la cléricalisation.
    2. Les relations Église – État actuelles dans les lois : Constitution, Concordat, loi sur l’éducation, sur le financement de l’Église par l’État et loi blasphème.
    3. Les droits reproductifs des femmes.
    En face d’un nombre écrasant de publications représentant la voix religieuse, je salue l’œuvre de l’IRELP qui apparaît comme une rare organisation à mener la recherche dans le camp opposé à la cléricalisation des pays de l’Europe et du monde.

    Les Églises – les vrais vainqueurs de la transition qu’on a appelée « démocratique »
    Il y a bientôt 30 ans, en 1989, un grand bouleversement est intervenu en Europe de l’Est. Les régimes dits communistes des pays de l’Europe de l’Est sont tombés comme des dominos et la fameuse transition a commencé. Les peuples de ces pays avaient réclamé la liberté, la démocratie et l’amélioration des conditions de la vie. Ils ont obtenu des élections libres et le pluralisme politique. En promo-bonus, ils ont reçu le capitalisme le plus rapace, qui limite l’accès pratique aux libertés démocratiques.

    Un autre facteur aggravant la vie des gens de la région, c’est le renversement des relations entre les Églises et l’État. Les pays déclarés athées, avec des institutions religieuses dominées autrefois par l’État, sont entrés sur la voie de la cléricalisation de la vie politique, socio-économique et culturelle. Cette cléricalisation se réalise dans tous ces pays par l’alliance du trône et de l’autel, une alliance entre l’institution religieuse dominante du pays et la droite (aussi bien conservatrice que populiste). Ce n’était pas ce que beaucoup d’habitants de la région avaient espéré. Le rôle accru de l’Église détruisant dès le début les libertés démocratiques (liberté de conscience, de parole, d’expression dans les medias, l’art et la science) et les droits humains, les droits des femmes en première place.

    La reconstruction du modèle clérico-national ou #national-fasciste
    Dans tous les pays de la région, les attaques des institutions religieuses contre le modèle laïque se multiplient, quelle que soit la religion imposée. L’Église catholique, très active dans la de-sécularisation de la région, est le vrai vainqueur de ce changement et on pourrait lui attribuer un rôle dans la modification de la carte de l’#Europe. Il faut noter aussi un effort constant de la part des autorités religieuses de lier la religion au nationalisme (appelé #patriotisme).
    L’Église catholique y excelle particulièrement bien. Un bon Polonais (Slovaque, Croate, Hongrois ou Slovène) c’est un bon catholique. Par contre, un #athée est un traître à la patrie. « Un Polonais c’est un catholique, l’exception, c’est un juif », disait déjà au début des années 90 le #cardinal_Glemp. La deuxième partie de cette constatation semble d’ailleurs ne plus être d’actualité. Ne parlons pas des athées, mais que sont alors les #protestants, les #orthodoxes, les #musulmans (descendants des Tartars vivant en Pologne depuis des siècles) ? En cherchant leur identité dans le passé de « l’indépendance » de l’ère pré-communiste, les pays de la région la trouvent souvent dans le passé fasciste. Par exemple dans la Slovaquie du Père Tiso, en Roumanie sous la Garde de fer, dans la Croatie de Pavelic ou dans la Hongrie d’Horthy.

    Pour illustrer cette thèse, prenons l’exemple de la Slovaquie et de son divorce « de velours » avec la Tchéquie. Pendant sa visite, un an avant l’accession de la Slovaquie à l’Union européenne, le pape Jean-Paul II a dit : « Dans un proche avenir, votre pays deviendra membre à part entière de la Communauté européenne. Chers et bien aimés, apportez à la construction de la nouvelle identité de l’Europe la contribution de votre riche tradition chrétienne ! » Appelant les Slovaques à être les soldats de la « bataille pour l’âme de l’Europe », il les a invités à aider à « ré-évangéliser un continent laïc à partir de l’Est ». Mais pour cela, le Vatican avait besoin de séparer la #Slovaquie de son partenaire moins favorable à la cléricalisation – la #Tchéquie fortement athéisée. Après la « révolution de velours » à la fin de 1989, la Slovaquie était à la recherche de son passé en tant que nation indépendante. Elle l’a trouvé : l’État slovaque fasciste de 1939-1945 du Père Tiso. 

    De même en #Croatie, où la mobilisation nationale-catholique tout au long des années 90 était énorme et continue à l’être aujourd’hui, même si elle se concentre sur d’autres sujets (lutte contre les droits des femmes, droits des personnes #LGBTQ, éducation laïque etc.), cette mobilisation supposait l’écriture d’une nouvelle version de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (comme d’ailleurs dans d’autres pays de la région), réhabilitant les #oustachis comme des « patriotes » anticommunistes. De nouveau, ce phénomène trouvera l’appui de #Jean-Paul-II dont les voyages apostoliques en Croatie provoqueront une euphorie catholico-patriotique, surtout son voyage de 1988, marqué par la béatification de Mgr Alojzije Stepinac, l’Archevêque de Zagreb durant la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, le processus de sa canonisation a été arrêté suite à de nombreuses protestations, dont celle des intellectuels et celle de l’Église orthodoxe serbe qui s’est opposée avec virulence à la canonisation de #Stepinac considéré par les Serbes comme un criminel de guerre impliqué dans le régime fasciste des Oustachis.

    En Pologne, la situation historique est différente, étant donné que les autorités pendant la période de la Sanacja (gouvernement d’« assainissement » national de Pilsudski) ont réussi à délégaliser le Camp national radical fasciste en 1934 et à le détruire avant la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, la Pologne réécrit son histoire aussi, en glorifiant les « soldats maudits » comme des héros nationaux (soldats d’extrême droite qui vont combattre les Allemands et les Soviétiques). À partir de l’année 2011, le 1er mars est devenu une fête nationale en #Pologne, pour célébrer le souvenir des soldats de cette résistance clandestine anticommuniste. Cependant, ce souvenir oublie la brutalité inouïe avec laquelle ils ont tué des milliers d’hommes et de femmes, et des centaines d’enfants. Beaucoup d’entre eux ont eu le seul malheur d’être juifs, biélorussiens, ukrainiens ou slovaques. L’Église polonaise participe aux messes célébrées à leur intention. Et le bras de fer du nationalisme catholique polonais, le Camp national radical, délégalisé en 1934 par Pilsudski, a été à nouveau légalisé au nom de la démocratie en 2002.

    Relations Église – État dans les pays “post-communistes”
    Aujourd’hui, le niveau d’ingérence religieuse dans la sphère publique diffère selon le pays, la Pologne étant le leader indiscutable de la cléricalisation, un pays où l’Eglise catholique domine l’État. Par contre, la République tchèque est un vrai « cancre » car la population y reste majoritairement athée (Tableau 1)
    Tableau 1 : Relations Église – État dans les pays “post-communistes” membres de l’UE


    Slovaquie : Traité sur la clause de conscience rejeté

    Si on regarde la première colonne, tous les pays « ex-communistes » (à l’exception de la Pologne) ont la séparation de(s) Église(s) et de l’État ou la « laïcité » (le sécularisme) ou la neutralité qui sont inscrites dans la Constitution. En ce qui concerne la Pologne, les évêques polonais se sont opposés à ce que le terme “séparation” ou “laïcité” ou “neutralité de l’État” soient inscrits dans la #Constitution de 1997. Il a été remplacé par le terme d’autonomie mutuelle, ce qui ne peut être interprété autrement que la perte par l’État de sa souveraineté, réduite désormais à l’autonomie. Mais il serait faux de penser que dans tous les autres cas, la Constitution garantit le caractère laïque ou neutre de l’État. Par exemple, en Lituanie, la Constitution parle du caractère laïc de l’éducation publique uniquement (ce qui n’empêche pas d’avoir des cours de religion à l’école). La Slovaquie ou la Slovénie ont le sécularisme inscrit dans la Constitution, mais cela ne les empêche pas non plus d’organiser des cours de religion à l’école publique ou de financer les Églises.

    Ce qui compte le plus, c’est la colonne 4 sur le concordat. Parce que si le concordat (ou les concordats ou autres accords avec le Vatican) est signé, le caractère laïque de l’État, même formellement déclaré dans la Constitution, devient une constatation dépourvue de sens. Et parmi tous les États « ex-communistes » membres de l’UE, seule la Tchéquie n’a pas signé un tel accord et n’a toujours pas réglé la question des restitutions de nombreux biens ecclésiastiques confisqués par le régime précédent. En 2002, Prague a signé un tel accord avec le Vatican mais cet accord a été rejeté par le Parlement, la pomme de discorde reste toujours le problème des restitutions des biens de l’Église. L’ex-dissident et président à l’époque, Vaclav Havel, s’en est plaint : quarante ans de communisme et vingt ans de consumérisme ultralibéral ont fait de ce pays “la première société réellement athée sans ancrage moral”.

    Et c’est là en partie que réside le problème de la cléricalisation galopante dans les pays de l’Est. Elle se fait avec le consentement des élites politiques et intellectuelles, le plus souvent de droite mais de gauche aussi. Dans les années 90, on voyait tous les jours le Premier Ministre polonais Oleksy, dirigeant de l’Alliance de la Gauche Démocratique, agenouillé inlassablement à l’église et le Président Aleksander Kwaśniewski légitimait son pouvoir en se promenant avec Jean Paul II dans sa papamobile. L’icône de l’opposition démocratique en Pologne, Adam Michnik, affirmait à plusieurs reprises dans ses longs articles qu’il n’y a pas d’autre morale pour un Polonais que la morale catholique. Une autre icône, le professeur Karol Modzelewski a refusé de signer la liste des athées et #agnostiques en Pologne (montrer le support à un coming out est difficile) par obligation de « défendre la substance de la science en Pologne ». Les intellectuels polonais n’ont pas eu ce réflexe de leurs collègues croates de protester contre la glorification de bourreaux des Soldats Maudits. Ce n’est que maintenant que les élites polonaises se réveillent quand le pouvoir autocratique pour lequel ils ont pavé le chemin menace leur position.

    Les femmes – les grandes perdantes de la transformation
    En général, dans les pays de l’Est au début de la transformation démocratique, les femmes disposaient librement de leur corps. L’IVG, à l’exception de la Roumanie, était légal et gratuit. Due à un niveau technologique bas, la contraception a été succincte mais accessible. Dans certains pays il y avait des cours d’éducation sexuelle à l’école. Sous pression des institutions religieuses, leurs droits se trouvent attaqués ou détruits. Le droit à l’IVG étant un critère symbolique du droit de la femme à l’autodétermination, le tableau 2 montre la situation de l’IVG dans les pays « #ex-communistes ». 

    Si dans la plupart de pays de l’Est membres de l’UE, à l’exception de Pologne, l’IVG reste légale, les tentatives d’y restreindre l’accès se multiplient dans tous les pays. Cela concerne même la Roumanie, le seul pays de ce groupe où les femmes ont gagné les droits reproductifs après la chute du régime de Ceaușescu. Des restrictions se font souvent par la barrière économique (ex. Estonie) ou l’IVG, donc l’avortement à la demande, de la femme est légal mais coûte cher. Dans la plupart des pays il y des restrictions pour les mineures qui doivent se présenter avec leurs parents. Un autre problème concerne l’instauration de consultations médicales obligatoires pour recevoir l’autorisation. Les tentatives les plus graves visant à restreindre ou détruire ce droit viennent de l’Église catholique (Slovaquie, Lituanie, Croatie, Slovénie). La Pologne constitue un exemple #morbide d’un pays où l’Église traite les droits des femmes comme son #butin_de_guerre et où l’IVG est interdit. Mais même dans les cas prévus par la loi (danger pour la vie et la santé de la mère, du #fœtus et en cas d’un rapport sexuel criminel), on refuse dans les faits aux femmes la possibilité de pratiquer l’avortement. Seuls les projets visant à restreindre encore plus ou à interdire complètement l’avortement sont pris en considération par le Parlement actuel. Le leader du parti Droit et Justice est allé jusqu’à exiger qu’une femme porte une grossesse avec l’enfant non-viable juste pour pouvoir le baptiser.

    Table 2. L’avortement dans les pays “post-communistes” membres de l’UE

    Conclusions
    La chute du mur de Berlin a eu de multiples conséquences, entre autre, la disparition du monde bipolaire. Comme le camp « ex-communiste » était, du moins en théorie, basé sur la philosophie matérialiste et formellement dirigé par des athées qui voyaient – à juste titre – les institutions religieuses comme des ennemis du système, celles-là ont pris leur revanche après le changement dit démocratique. Mais les institutions religieuses, par définition antidémocratiques et alliées à la droite conservatrice, n’ont pu que cheminer vers la destruction des libertés civiles, des droits humains et le démontage de la démocratie. L’intelligentsia de la région, désireuse de devenir la classe moyenne, a abandonné les peuples et trahi les femmes, en pavant le chemin aux régimes non démocratiques ou d’une démocratie “illibérale” (terme inventé par Orban). Le processus de la désécularisation et de cléricalisation successive menace non seulement cette région mais en fait l’Europe entière. L’éducation soumise à la pression religieuse vise à produire des citoyens et citoyennes incapables de développer une pensée critique. Une solidarité internationale des libres penseurs s’impose plus que jamais pour pouvoir contrer les politiques liberticides. Nous avons aussi besoin de renforcer notre efficacité concernant l’augmentation de nos capacités à mener des recherches, produire des analyses et les promouvoir.
     
    Conférence de Nina Sankari à l’IRELP (Institut de Recherche La Libre Pensée) http://www.irelp.fr

    #église #Athéïsme #état #liberté #Démocratie #capitalisme #religiosité #statistiques #cléricalisation #pré-communisme #post-communisme #Education #Constitution #Concordat #blasphème
    #femmes #féminisme #sexisme #racisme #culture_du_viol #travail #viol #violence #histoire #droits_des_femmes #avortement #ivg #misogynie #union_européenne #pape #mur_de_berlin

  • Eolane Roncq : 125 salarié.es dans le vent
    http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/990-eolane-roncq-125-salarie-es-dans-le-vent

    Eolane est un fabricant de matériel électronique. Implanté en France, en Chine, au Maroc, en Estonie et en Allemagne, le groupe crie cocorico et se présente comme « leader français des services industriels en électronique et solutions connectées ». Parmi ses clients, la crème de l’industrie : Thalès, Safran, EADS ou encore Rolls Royce. Son président, Paul Raguin, se revendique sur le site de la boîte de La légende du colibri initiée par Pierre Rabhi, arnaque langagière qui, selon le boss « privilégie les solutions locales, qui sont en prise sur le réel et le terrain, par opposition aux solutions globales qui génèrent un grand désordre qui nous dépasse. […] Alors, Eolane sera une entreprise constituée de personnes exemplaires où il sera possible de travailler ensemble dans la joie. (...)

    #En_vedette #Lutte_des_classes

  • Paris : Hidalgo réfléchit à la gratuité des transports en commun
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0301455572968-paris-hidalgo-reflechit-a-la-gratuite-des-transports-en-commu

    Le débat sur la gratuité des transports a été relancé en février par Berlin qui a proposé à la Commission européenne de la tester dans cinq villes allemandes, afin d’échapper à une amende sur la réglementation européenne sur la qualité de l’air. En France, le Groupement des autorités responsables de transport (GART) a identifié une vingtaine de collectivités l’ayant adopté. L’an dernier, Niort a rendu l’accès libre à ses 120.000 habitants. L’intercommunalité d’Aubagne assure avoir fait tripler le trafic de ses bus depuis 2009 grâce à cela. Compiègne le fait depuis quarante ans. Tallinn en Estonie serait la seule capitale la pratiquant, depuis 2013.
    Deux questions clefs

    Dans les villes moyennes, le financement est généralement assuré à moitié par le versement transport (VT) dont s’acquittent les entreprises de plus de 9 personnes. En Ile-de-France, les particuliers ne financent que 28 % des 10 milliards d’euros de budget d’Ile de France mobilité (ex-Stif), 60 % venant du VT. Les entreprises remboursent par ailleurs la moitié du Navigo de leurs employés.

    La gratuité pose donc deux questions clefs : comment financer les 28 % manquants ? Et à quel point inciterait-elle aussi les derniers Parisiens recourant à leur voiture intramuros à s’en passer ?

    #blabla_gratuit parce que les représentants politiques se gargarisent de la primeur d’un débat commencé il y a 50 ans … mais toujours ravis d’en reporter encore la décision

    #transports_gratuits #ratp #journalisme

  • Mercenaires russes : « C’est une catégorie de gens qui ne peuvent pas vivre sans la guerre » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/03/12/mercenaires-russes-c-est-une-categorie-de-gens-qui-ne-peuvent-pas-vivre-s

    Un chef de guerre qui collabore avec la principale société de mercenaires russes témoigne sur leur présence en Syrie et justifie que les corps ne soient pas rendus aux familles. Un problème qui pourrait être réglé après la réélection de Poutine, dimanche prochain.

    Attirés par des salaires dix fois supérieurs à ceux des régions reculées de #Russie dans lesquelles ils vivent, des combattants désœuvrés, souvent vétérans des guerres du Donbass, de Tchétchénie ou d’Afghanistan s’enrôlent comme mercenaires pour combattre là où l’armée régulière russe ne peut pas apparaître. L’un des chefs recruteurs collaborant avec le groupe Wagner, principale société militaire privée, raconte à la correspondante de France 24 en Russie le fonctionnement de ces missions couvertes par le secret d’Etat. Car il faut cacher l’existence de ces entreprises illégales en Russie, les contrats signés avec elles par les compagnies pétrolières liées au Kremlin et la mort des combattants #mercenaires à leurs familles. Autant de petits cailloux dans la chaussure de Vladimir Poutine à quelques jours de sa réélection.

    Quel est le but principal de la présence de Wagner en Syrie ?
    C’est une lutte pour le régime d’Al-Assad. Une lutte pour le pétrole, pour gagner de l’argent. La raison d’être d’une société militaire privée, c’est de faire du profit. Ensuite, défendre les intérêts d’un Etat là où il ne peut pas faire usage de son armée régulière. Ce qui se passe en Syrie, d’un côté, c’est un combat contre le terrorisme mondial représenté par l’Etat islamique, et de l’autre, un engrangement de bénéfices au profit de notre pays, pour que la Russie puisse s’emparer d’un énorme marché de ressources pétrolières. Il faut lui en offrir le contrôle. J’estime que c’est juste. Cette guerre, ce n’est pas nous qui l’avons commencée, mais c’est à nous de finir le travail.

    Pourquoi est-ce secret ? La Russie mène pourtant ouvertement une opération aérienne et maritime en Syrie, alors pourquoi cacher l’opération au sol ?
    Parce qu’il s’agit avant tout d’intérêts commerciaux. Vous avez vu le battage médiatique que ces pertes de troupes au sol ont provoqué ? Et s’il s’était agi de troupes régulières ? Si les Etats-Unis avaient frappé l’armée russe au sol ? Qu’est-ce qu’on aurait ? Une troisième guerre mondiale.

    Wagner est-elle la seule société militaire privée en activité en ce moment ?
    Les premiers temps, on a vu apparaître d’autres entreprises de ce type en Russie. Mais elles ont vite été délogées du marché par Wagner. Il faut bien comprendre que pour survivre, n’importe quelle compagnie, n’importe quel business, a besoin d’un marché. Il y a eu quelques autres tentatives, mais la seule à avoir tenu et s’être développée, c’est Wagner, parce qu’elle a obtenu les contrats et qu’on l’a laissée entrer en Syrie.

    Comment est financée la société Wagner ?
    Elle signe des contrats avec les compagnies qui exploitent et raffinent le pétrole en Syrie pour la défense de leurs intérêts commerciaux. Pour ça, elle reçoit de l’argent. Sur le territoire syrien, les sociétés russes Lukoil et Gazprom Neft ont des usines. Mais Wagner travaille aussi avec des firmes étrangères. Engager Blackwater [SMP américaine qui s’est funestement illustrée en Irak, ndlr] - qui aujourd’hui, s’appelle autrement - ça coûte très cher. Notre entreprise militaire à nous coûte moins cher.

    Comment se passe la coopération avec le ministère russe de la Défense ?
    Le ministère de la Défense définit des objectifs de combat. Les mercenaires de Wagner agissent alors en tandem avec l’aviation russe, avec l’appui de l’artillerie, lors des missions communes. Mais, dans tous les cas, il y a une coopération. Ne serait-ce que pour l’aide matérielle. Le ministère de la Défense fournit aux mercenaires des armes, des munitions et des équipements. Mais cette coopération est hors la loi. Alors, officiellement, elle n’existe pas.

    Quand ils signent, est-ce qu’ils savent comment seront traités les corps… ou le fait que leurs familles seront laissées dans l’ignorance ?
    Si tu t’es enrôlé dans une société militaire privée, alors tu t’es vendu pour de l’argent à cette société. Elle peut t’utiliser comme bon lui semble. Tu n’as contractuellement pas le droit de désobéir. Ce qui va t’arriver après ta mort ? Tu seras réduit à l’état de viande hachée. Et les corps ? On les mettra dans un sac. On les scellera dans le zinc. On les enverra à la maison… dans le meilleur des cas. Dans le pire, on les enterrera sur place. Si tu n’as pas signé la clause comme quoi on ne doit rien dire à ta famille, on enverra de l’argent à tes proches avec un papier disant que tu es mort et enterré là ou là. Ou pas enterré du tout. Juste, « il est mort ». Tenez votre pognon.

    La société Wagner est-elle active dans d’autres pays à part la Syrie ?
    A l’étape suivante, on entrera probablement en Libye. Egalement pour combattre les terroristes et les extrémistes, ainsi que pour défendre les intérêts de notre pays. Il y aura peut-être aussi d’autres gens envoyés ailleurs en Afrique.

    Ce sont des informations vérifiées ou juste des rumeurs ?
    Vous comprenez, je ne peux pas vous dire que « Wagner » - le camarade Outkine - m’a appelé directement et m’a dit : « Frère, dans un an, on entre en #Libye ! » Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Mais lorsqu’on recrute des gens et qu’on les vaccine contre des maladies africaines, faut pas être con, on comprend tout de suite où ils vont être envoyés !

    Vous, quel est votre sentiment par rapport à Wagner et la guerre en Syrie ?
    Ma position est claire. Notre guerre, c’est le Donbass [région de l’est de l’Ukraine revendiquée par des séparatistes prorusses, ndlr].Mais à ceux qui doutaient de la guerre en Syrie, du genre « idéologiquement, ce n’est pas la nôtre, c’est une guerre pour le fric », je peux leur dire qu’après ce qui est arrivé, après que les Amerloques ont dégommé nos gars, on est prêts à y aller pour les obliger à rendre des comptes.

    Est-ce souvent que des volontaires pour partir en Syrie viennent vous voir ?
    Très souvent. Cinq à six personnes par semaine. Des jeunes, des vieux, qui ont de l’expérience au combat, d’autres qui n’en ont pas. Des cosaques et des civils. Ils cherchent à rejoindre la SMP. Ils me demandent ce qui les attend là-bas. Je leur explique brièvement, que personne ne va leur courir après pour leur torcher le cul : « Vous vendez vos acquis, vos atouts, votre vie. »

    Est-ce qu’en ce moment, les combattants qui reviennent de la guerre dans le Donbass et ne parviennent pas à s’adapter à la vie ordinaire représentent un gros problème ?
    Quelqu’un qui revient de la guerre a toujours du mal à s’adapter à la vie ordinaire. Parce que le type a fait la guerre pendant un an et demi, et quand il revient ici, où ira-t-il travailler ? Il sera agent de sécurité dans une supérette ? Où un jeunot de 18 ans à moitié bourré va lui expliquer la vie et le rabaisser ? Lui qui a pris l’habitude de régler tous ses problèmes en appuyant sur la gâchette, il a les mains qui le démangent. C’est une catégorie de gens, qu’on appelle les « hommes-guerre ». Ils ne peuvent pas vivre sans la guerre. La société militaire privée les attend.

    Quels sont les salaires mensuels des mercenaires ?
    Les premiers gars qui ont été recrutés, c’était en 2015 si ma mémoire est bonne, les salaires allaient jusqu’à 450 000 roubles par mois (6 500 euros). En ce moment, les gens reçoivent 150 000 roubles et plus (2 100 euros), en fonction des missions effectuées. Certaines divisions sont des divisions de combat. Elles ont pris part aux assauts sur Deir El-Zor et Palmyre.

    Est-ce que quelque chose va changer après ce combat ?
    Un recrutement a été lancé pour compenser les pertes. D’abord, on a besoin de gens pour les rotations. Après trois mois de conflit, une partie du contingent doit rentrer à la maison. Il faut les remplacer. Ensuite, il faut remplacer les morts. Et enfin, il faut grossir les troupes, parce qu’on gagne du territoire. En avril, 500 à 600 personnes seront recrutées à coup sûr.

    Quand doit-on rendre les corps aux familles ?
    Sans doute après l’élection présidentielle du 18 mars. Et encore, par étapes. Pas tout d’un coup. Il y aura des petites cargaisons. Si dans une région, il y a 5, 6, 8 morts, on les rendra par un ou par deux aux familles. Si on les rend, bien sûr. Cacher les pertes ? Aucun problème. Là-bas, tous les moyens de communication sont coupés. De plus, les gens signent des contrats comme quoi ils ne doivent rien divulguer à personne. S’il y a des fuites, ils ne toucheront pas leur salaire. Leurs familles ne toucheront pas de compensation non plus. C’est pourquoi tous garderont le silence.
    Elena Volochine

    #guerre

  • Musée d’Orsay : Âmes sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes
    http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/aux-musees/presentation-generale/article/ames-sauvages-46485.html?tx_ttnews[backPid]=254&cHash=b38d1549e0

    Les #pays_baltes, #Estonie, #Lettonie et #Lituanie, se sont constitués en états indépendants peu après la fin de la première Guerre mondiale. Pour célébrer ce centenaire, cette exposition invite à découvrir le symbolisme balte, des années 1890 aux années 1920-1930.

    Le symbolisme européen et l’émancipation de la conscience qu’il véhicule sont indissociables dans les pays baltes de leur indépendance. L’exposition retrace les jeux d’influences et de résistances à travers lesquels les artistes ont forgé un langage propre à leur univers.
    En ayant recours aux éléments de la culture populaire, du folklore et des légendes locales, ainsi qu’à la singularité de leurs paysages, ils font émerger un art d’une réelle originalité.

    Si l’on excepte le Lituanien Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, peintre et compositeur mondialement célèbre, la plupart des artistes sont remis en lumière pour la première fois hors de leur pays.

    #art

  • November
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/offscreenings/article/november-19327

    Rainer Sarnet, 2017, EE, DCP, VO ST FR NL, 114’

    Dans un village païen d’Estonie où les loups-garous, la peste et les esprits errent, le soucis central des habitants est de survivre aux hivers rigoureux. Sans aucun tabou. Ils se volent les uns les autres, dérobent des biens à leur seigneur allemand et même au Diable quand l’occasion se présente. Tout est valable pour survivre ! Pour les aider, les villageois ont pour habitude de se tourner vers d’énigmatiques créatures filiformes faites de bois et de métal. Au milieu de ce chaos, une jeune fermière désespérée tombe amoureuse d’un citadin. Adapté du best-seller de l’auteur estonien Andrus Kivirähk, « Rehepapp », « November » plonge le spectateur dans une atmosphère magico-réaliste dont seuls les réalisateurs d’Europe de l’Est sont (...)

  • Estonie - Lettonie - Lituanie : 19 mars Colloque organisé au Sénat - [Lettonie-Francija]
    https://www.lettonie-francija.fr/Estonie-Lettonie-Lituanie-colloque-19-mars-senat-1515?lang=fr

    Estonie - Lettonie - Lituanie : 19 mars Colloque organisé au Sénat
    1918-2018 Centenaire des Républiques Baltes

    Colloque organisé au Sénat sous le haut patronage du Président du Sénat, Gérard LARCHER, par le groupe interparlementaire d’amitié France-Pays baltes, présidé par Olivier HENNO, sénateur du Nord, en lien avec les ambassades d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie. Pour assister au colloque et accéder au Palais du Luxembourg l’inscription, nominative et individuelle est requise, plus de détails ....

    Il y a un siècle, les trois États baltes déclaraient leur indépendance : le 16 février 1918 pour la Lituanie, le 24 février pour l’Estonie et le 18 novembre pour la Lettonie.

    Le chemin à parcourir pour que ces pays se constituent ou reconstituent en États indépendants allait encore être long et difficile mais ces déclarations d’indépendance demeurent le fondement de ces démocraties consolidées.

    Ce colloque a pour objet de revenir sur ce siècle d’histoire mouvementée, aux côtés de hauts représentants, de chercheurs et de politologues de ces trois pays qui nous font l’honneur de leur présence, afin de partager leurs analyses et leurs expériences.

    Deux tables rondes seront proposées, chacune suivie d’une discussion avec la salle. La première session se concentrera sur les aspects historiques de ces parcours, tandis que la seconde ouvrira une réflexion prospective sur la vision européenne de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie.

    PROGRAMME PRÉVISIONNEL 19 mars - Paris Sénat

    – 13h45 Accueil des participants

    – 14h30 Ouverture du colloque par Gérard LARCHER , Président du Sénat. Introduction par Olivier HENNO , Sénateur du département du Nord en Hauts de France, Président du groupe interparlementaire d’amitié France-Pays baltes.

    14h45 Table ronde I : Racines politiques contemporaines

    Modérateur : Yves PLASSERAUD , Président du Groupement pour les Droits des Minorités

    Intervenants :
    Marek TAMM , Professeur d’histoire culturelle à l’Université de Tallinn, « L’Estonie entre les Empires : une perspective historique »
    Kęstutis GIRNIUS , Politologue, journaliste, historien et philosophe lituanien, « La Lituanie : une nation inattendue »
    Juris DREIFELDS , Professeur associé de sciences politiques, « La politique minoritaire de l’État letton 1920 - 2018 »

    – 16h Échanges avec la salle

    16h50 Table ronde II : Quels rôles dans l’Europe à venir ?

    Modératrice : Céline BAYOU, Rédactrice Estonie, Lettonie, Lituanie au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, chercheure associée au CREE (INALCO), co-auteure du livre « Les lettons ».

    Intervenants :
    Ramūnas VILPIŠAUSKAS , Directeur de l’Institut des relations internationales et des sciences politiques de Vilnius, « Souveraineté dans un monde globalisé et économiquement intégré : le cas des États baltes »
    Siim KALLAS , ancien Premier ministre estonien et ancien Vice-président de la Commission européenne, « L’expérience estonienne et les évolutions de l’Europe »
    Vaira VĪĶE-FREIBERGA , ancienne Présidente de la République de Lettonie (1999-2007), Présidente du World Leadership Alliance/ Club de Madrid, « La contribution des États baltes à l’avenir de l’Europe »

    – 18h00 Échanges avec la salle

    – 18h30 Clôture du colloque

    LIEU DU COLLOQUE Palais du Luxembourg
    Entrée : 15 ter rue de Vaugirard, 75006 Paris
    RER Luxembourg – Métro Odéon, Mabillon ou Saint-Sulpice
    Bus : lignes 84, 89, 58 ou 82
    Parcs de stationnement : Saint-Sulpice, Saint-Germain-des-Prés ou Rue Soufflot
    Vélib : Station « Sénat Condé » n°6017

    L’accès au Palais du Luxembourg sera subordonné à :
    l’inscription préalable au colloque, nominative et individuelle
    la présentation à l’entrée d’une pièce d’identité

    http://www.senat.fr/evenement/colloque/col_ga_etats_baltes_2018.html

    #Estonie, #Lettonie, #Lituanie, #Colloque, #Sénat, #Centenaire, #Républiques_Baltes, #Vaira_VĪĶE-FREIBERGA,

  • Le nombre de suicides reste élevé mais diminue
    La France se classe au dixième rang sur 32 pays européens. Les hommes sont plus touchés que les femmes , L’éMonde

    En 2014, 8 885 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine, soit un par heure en moyenne. Un chiffre élevé, mais en diminution de près d’un quart (– 26 %) par rapport à 2003, et qui confirme une baisse tendancielle entamée en 1985. C’est ce que révèle le rapport de la troisième édition de l’Observatoire national du suicide, publié le 5 février par le ministère de la santé et l’agence Santé publique France, à l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide.

    Le rapport précise que ce chiffre de 8 885 suicides est sous-évalué de 10 %, car il ne prend en compte que les décès officiellement enregistrés comme morts volontaires. En incluant ceux pour lesquels il existe une « très forte certitude », mais pas de certificat, on atteindrait quasiment 10 000 décès, soit près de trois fois le nombre de personnes tuées dans les accidents de la route (3 384) en 2014.

    Ces chiffres ne sont pas bons. Avec un taux de suicide de 14,9 pour 100 000 habitants en 2014, la France présente un des taux les plus élevés en Europe. Elle se situe au dixième rang sur trente-deux, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est. Le suicide est d’ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans (16,2 % des décès de cette tranche d’âge en 2014, après les accidents de circulation). Une mauvaise place européenne que les autorités sanitaires appellent toutefois à interpréter « avec une extrême prudence »." La France a un moyen relativement précis de connaître le nombre de suicides, ce qui n’est pas le cas de tous les pays « , souligne Jean-Marc Aubert, à la tête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques,au ministère de la santé, qui copilote l’observatoire. Le relativement bon recensement des suicides jouerait donc en défaveur de la France dans les comparaisons internationales.

    Interrogé sur les raisons de cette » baisse tendancielle « du nombre de suicides dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques depuis 1990 (exceptés le Japon et la Corée), et depuis 1985 en France, M. Aubert assure que le phénomène est » complexe « , » multifactoriel « et fait l’objet de travaux de recherche. » Malgré toutes ces recherches, on ne sait pas pourquoi ça baisse « , reconnaît-il.

    Et si le nombre de suicides diminue, le profil des personnes qui se donnent la mort reste, lui, globalement similaire d’une année sur l’autre. Ce sont surtout des hommes (23,1 décès pour 100 000 habitants, contre 6,7 chez les femmes). Le taux de suicide » augmente fortement avec l’âge « , note le rapport. Autre constante : des taux de suicide plus élevés sont enregistrés dans la moitié nord du pays. La pendaison reste le mode de suicide le plus fréquent (57 % des décès), loin devant les armes à feu (12 %), les prises de médicaments et autres substances (11 %) et les sauts d’un lieu élevé (7 %).

    Numéro de secours
    L’observatoire rapporte enfin que 78 128 personnes (47 981 femmes et 30 147 hommes) ont été hospitalisées en 2015, dans des services de médecine et de chirurgie, pour tentative de suicide. Un chiffre stable depuis 2013, en baisse après un pic à 91 203 en 2010. Ce nombre de patients est sans doute bien en dessous de la réalité, car il ne prend pas en compte ceux passés aux urgences après une tentative de suicide, mais non hospitalisés, ou ceux hospitalisés en psychiatrie sans être passés auparavant par un service de médecine.

    Afin d’améliorer la prévention et de faire diminuer le nombre de décès par suicide, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé, le 26 janvier, lors d’un discours consacré à la psychiatrie, qu’elle allait étendre, ces deux prochaines années, le dispositif pour recontacter les » suicidants " à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation et mettre en place un numéro de secours pour les personnes en détresse psychique extrême.

    François Béguin

    Dans « Suicide. L’envers de notre monde », à paraître le 8 février, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet analysent la surprenante baisse du taux de suicides en France et dans la plupart des pays, en dehors des plus pauvres - Bonnes feuilles

    Depuis 2006, des changements importants sont intervenus dans l’évolution du suicide, dans notre pays et dans une grande partie du monde. Un rapide coup d’œil sur la courbe d’évolution du suicide en France depuis le début du XIXe siècle suffit pour constater une tendance à la baisse à partir de 1985. Depuis plus de trente ans, le mouvement est net, régulier et de grande ampleur. Le taux de suicides s’établissait au cours des années 1985 et 1986 à 22,5 pour 100 000 habitants, soit un niveau voisin des années précédant la Première Guerre mondiale, très proche du maximum jamais enregistré une seule fois dans notre pays (25 en 1908). Il est tombé en 2013 à 15,1 et à 13,8 en 2014, soit un niveau identique ou légèrement inférieur à celui que la France a connu dans les années 1950, dans l’immédiat après-guerre et au tout début des années de forte croissance : l’un des plus faibles qui ait jamais été enregistré au cours du XXe siècle, à l’exception des années de guerre. En résumé, au cours des trente dernières années, le taux de suicides est passé du niveau maximum au niveau minimum !

    Il ne s’agit pas d’un effet de structure provoqué par la fonte au cours de la période des effectifs de catégories particulièrement suicidaires, comme les agriculteurs ou les ouvriers. Ce mouvement à la baisse n’est pas non plus le fait d’une catégorie particulière de la population. Il affecte, bien qu’à des degrés divers, l’ensemble des composantes de la population, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les agriculteurs, les employés, les ouvriers et les cadres. C’est parmi les personnes âgées de plus de 60 ans que la baisse est la plus accentuée : sur les 9 715 décès par suicide enregistrés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2012, la moitié (47 %) concerne des personnes de 55 ans et plus. La baisse la plus marquée du taux de suicides est observée dans les classes d’âge où les suicides sont les plus nombreux. Il en résulte une baisse importante du taux de suicides global. Une baisse du taux de suicides des jeunes ne se traduirait pas par une baisse « visible » du taux global. Le constat est clair, mais son explication n’est pas évidente.

    La forte hausse qui l’a précédée entre 1975 et 1985 était, en revanche, plus compréhensible. S’ouvre en effet à partir de la fin des années 1970, suite aux « chocs pétroliers », une nouvelle conjoncture économique qui met à mal nombre de protections et de sécurités dont jouissaient les travailleurs au cours des trente années de croissance. L’instauration d’un chômage de masse, durable et à un niveau élevé, en est le trait le plus marquant. La compétition internationale et la mondialisation des marchés conduisent les entreprises à s’adapter à la nouvelle donne : fermetures d’entreprises, délocalisations et vagues massives de licenciements d’un côté ; intensification du travail, précarisation des emplois et flexibilité croissante des rythmes de travail de l’autre. La dictature grandissante des impératifs du capital financier, de la spéculation boursière et des crises qu’elle entraîne ébranle durablement la société française dans son ensemble. Un monde nouveau est en train de naître, engendrant un surcroît d’incertitude et d’insécurité. La raideur de la pente ascendante de la courbe du suicide de 1975 à 1986 ressemble fort à celle qui a accompagné, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la mutation d’une société paysanne et artisanale en une société industrielle et capitaliste.

    La baisse du suicide observée depuis 1985 étonne du fait qu’aucune des dimensions de cette nouvelle donne n’a aujourd’hui disparu. Le chômage demeure à un niveau élevé, les fermetures d’entreprise vont bon train, les salaires stagnent, des régions entières sont frappées par la désindustrialisation. Le cercle de la précarité s’est élargi, affectant désormais tous les secteurs d’activité et même la fonction publique. Et pourtant, le suicide baisse, même si, autour de la crise de 2008, une relation positive entre chômage et suicide a pu être observée chez les hommes en âge de travailler. Comment l’expliquer ?

    Répondre à cette question n’est pas simple, tant sont multiples et diverses les causes qui peuvent affecter l’évolution d’un phénomène aussi complexe que le suicide. (…) Cette tendance prononcée à la baisse n’est pas propre à la France. On l’observe dans un grand nombre d’autres pays. Le « Panorama de la santé » établi chaque année par l’OCDE en fait même état dans son édition de 2015 : « Depuis 1990, les taux de suicides ont diminué de 30 % environ dans les pays de l’OCDE et ont même été divisés par deux dans des pays comme la Hongrie et la Finlande. En Estonie, après une hausse initiale au début des -années 1990, les taux ont également fortement diminué. » Il ne s’agit donc pas d’un artefact produit par des modifications intervenues au cours de l’enregistrement statistique du phénomène en France.

    Le rôle des médecins généralistes
    À l’échelle mondiale, le taux de suicides standardisé selon l’âge, qui corrige les différences de taille et de pyramide des âges des populations dans l’espace et dans le temps, affiche de 2000 à 2012 une baisse de 26 % : 23 % chez les hommes et 32 % chez les femmes. Cette baisse affecte toutes les régions du monde à l’exception des pays pauvres d’Afrique et les hommes des pays les moins développés de la Méditerranée orientale.

    (…)

    Dans les pays développés qui accusent une baisse sensible du suicide, les dates d’inflexion des courbes varient, mais se situent toutes dans les dernières des années 1980 et les premières des années 1990. Compte tenu de la diversité des situations économiques propres à tous ces pays, il est difficile d’établir une relation simple entre la baisse observée des taux de suicides et des facteurs économiques et sociaux qui seraient identiques et communs à tous ces pays. D’autant que dans aucun des pays de l’OCDE et de ceux de l’ancien bloc soviétique cette inversion des pentes du taux de suicides des années 1980 et 1990 ne correspond à une amélioration notable de la conjoncture économique.

    On est alors tenté d’aller chercher les causes de cette baisse spectaculaire ailleurs que dans les variations des conjonctures économiques, et pour commencer du côté des progrès réalisés dans le domaine médical. Existerait-il un lien entre ces baisses exceptionnelles et mondialisées du suicide et les débuts de la diffusion massive, elle aussi mondialisée, d’une nouvelle classe de médicaments, les antidépresseurs, pour soigner la dépression ? La mise au point et la diffusion de ces traitements sont récentes, les tout premiers datant des années 1960. Accueillis au départ avec scepticisme par les psychiatres, ils n’ont commencé à être utilisés à une large échelle que dans le milieu des années 1980, lorsque apparaît la classe des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS). Le plus connu d’entre eux est le Prozac, produit par le grand laboratoire américain Lily, qui devient très vite le troisième médicament le plus vendu au monde. Les facilités de son usage lui permettent d’être prescrit, dans la quasi-totalité des pays, par des médecins généralistes et pas seulement par des psychiatres.

    La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE depuis le milieu des années 1980 et surtout depuis 2000. Toutefois, la consommation d’antidépresseurs est très variable d’un pays à l’autre. Leur niveau de consommation dépend de la prévalence de la dépression dans chaque pays et de la manière dont elle est diagnostiquée et traitée, mais aussi de la disponibilité d’autres thérapies, des recommandations locales et des habitudes de prescription. Avec 50 cachets pour 1 000 habitants par jour, la France se situe en dessous de la moyenne des 28 pays de ce classement (58 doses). Il n’en est pas de même pour tous nos voisins européens : au Por-tugal, par exemple, la consommation d’antidépresseurs a presque triplé entre 2000 et 2013, passant de 33 doses journalières à 88.

    En dehors des psychiatres qui affirment que, « bien prescrits, les antidépresseurs ont un effet antisuicidaire évident », un argument fort milite pour leur attribuer une part importante dans la baisse du suicide au cours des trente dernières années : cette baisse généralisée n’a pas substantiellement modifié la hiérarchie des pays. En effet, malgré la baisse notable qu’ils ont connue, les pays de l’ancien bloc de l’Est se distinguent toujours des autres par des taux de suicides très supérieurs, l’Italie et l’Espagne par des taux très inférieurs à ceux de leurs voisins européens. Elle n’a pas non plus affecté les grandes tendances observées au cours des périodes précédentes : les hommes se suicident toujours plus que les femmes, les vieux plus que les jeunes, les pauvres plus que les riches, etc. En somme, l’usage des antidépresseurs aurait agi sur le niveau du suicide en le faisant sensiblement baisser sans modifier qualitativement les facteurs sociaux qui le produisent.

    Après avoir été âprement discuté au sein de la psychiatrie, certains soulignant des risques accrus de suicide chez les jeunes provoqués par cette médication, l’effet bénéfique de l’usage des antidépresseurs sur la baisse du suicide semble aujourd’hui reconnu par tous les professionnels. Une grande enquête internationale publiée en juin 2013 analyse en détail les relations entre le taux de suicides et la consommation d’antidépresseurs. Portant sur 29 pays européens au cours d’une période étendue correspondant aux années d’inflexion de la courbe et de la baisse du suicide qui s’ensuivit (1980-2009), elle calcule dans chaque pays les corrélations entre la consommation d’antidépresseurs et le taux de suicides afin d’explorer le sens et l’ampleur des associations entre les deux phénomènes. Des régressions linéaires associées permettent ensuite de préciser la nature et l’évolution de ces relations. Les résultats sont clairs : dans tous les pays sauf un, le Portugal, le suicide diminue à mesure que s’accroît la consommation d’antidépresseurs.

    (…)

    L’effet positif des antidépresseurs sur la baisse du suicide est aujourd’hui un fait avéré, mais le recours généralisé à ces médicaments n’a pas surgi du néant comme par un coup de baguette magique. Il est lui-même un effet des transformations notables intervenues en amont à la fois dans la prise en charge médicale des maladies mentales et dans la perception sociale de la dépression et du suicide. En France comme dans beaucoup de pays européens, toute une organisation sociale s’est progressivement mise en place pour prendre en charge les souffrances psychiques des individus. Les effectifs de « psys » au sens large (psychiatres, psychanalystes, psychologues, infirmières en psychiatrie) se sont étoffés et se sont répartis sur le territoire grâce à la sectorisation.

    Mutation culturelle
    Comparée à d’autres pays, l’offre de soins française en psychiatrie est de bonne qualité, notamment en termes d’équipement et de ressources humaines. Elle a aussi beaucoup innové par l’organisation pionnière, en réseau, de son offre hospitalière publique sur la base d’une sectorisation géographique originale : le « secteur psychiatrique ». Mis en place par la circulaire du ministère de la santé publique datée de mars 1960, celui-ci constitue l’unité de base de la délivrance de soins en psychiatrie publique. Il dispense et coordonne, pour une aire géo-démographique de proximité, l’ensemble des soins et services nécessaires à la couverture globale des besoins : prévention, soins, postcure et réadaptation. La prise en charge et la coordination des soins sont assurées par des équipes pluridisciplinaires. Avec 815 secteurs de psychiatrie générale, soit en moyenne un secteur pour 56 100 habitants âgés de plus de 20 ans, l’offre publique de psychiatrie représentait, en 2003, 80 % de l’activité psychiatrique réalisée par les établissements de santé. L’autorisation accordée aux généralistes de prescrire des antidépresseurs a aussi favorisé, lors des consultations, le dialogue sur les problèmes psychologiques. Parallèlement à la prise en charge médicale s’est développé, dans la plupart des pays développés, un tissu d’associations qui se sont donné pour mission la prévention du suicide.

    (…)

    Toutes ces initiatives ont été rendues possibles par un changement radical intervenu dans la perception sociale des maladies mentales et du suicide. Le suicide a cessé progressivement d’être un tabou dont on ne parlait pas. La France comme la plupart des pays européens a connu depuis un demi-siècle une forte élévation de son niveau d’instruction. La part des emplois occupés par les cadres supérieurs et les professions intermédiaires s’élève à 43,1 % contre 48,4 % pour les employés et ouvriers. Or les catégories sociales les plus diplômées, davantage à l’écoute des messages de leur organisme, mieux -informées que les autres sur les possibilités de traitement, ont toujours développé un rapport aux soins qui privilégie l’anticipation. Elles consultent avant qu’il ne soit trop tard. Dans une France plus instruite où les professions supérieures sont aussi nombreuses, les maladies mentales ne sont plus associées à la folie ni perçues comme des tares irrémédiables condamnant nécessairement ses victimes à l’asile. Dans la conversation courante et dans tous les milieux, le terme de « déprime » a acquis droit de cité. C’est un mal répandu dont on mesure les risques mais dont on parle sans honte et dont on peut sortir, si on le prend à temps, et parfois en meilleure forme qu’avant. Le recours fréquent aux antidépresseurs est ainsi rendu possible et favorisé par cette mutation culturelle. La transformation médicale de la prise en charge de la déprime et du suicide ne se borne donc pas à la prescription d’antidépresseurs, même si celle-ci l’accompagne.

    #suicide #dépression #antidépresseurs #psychiatrie

  • Célébrer un siècle de sécurité balte en Europe [Lettonie-Francija]

    Avec l’aimable autorisation de son Excellence Imants Lieģis, Ambassadeur de Lettonie en France, ancien ministre de la Défense, voici la traduction de son texte paru en anglais ce 30 janvier 2018 dans Europeanleadershipnetwork.org

    Célébrer un siècle de sécurité balte en Europe
    par Imants Lieģis, Ambassadeur de Lettonie en France, ancien ministre de la Défense.

    Estonie, Lettonie et Lituanie sont probablement plus sûres aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été au cours des 100 dernières années. Cependant, l’engagement continu de leurs partenaires euro-atlantiques est essentiel pour relever les défis régionaux.

    Alors que l’Europe commémore le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, la Lettonie et l’Estonie célébreront le centenaire de la naissance de nos États-nations (et la renais­sance de la Lituanie), évolution du système de Versailles d’après-guerre. [1]

    La Lettonie a officiellement déclaré son indépendance le 18 novembre 1918.

    Le conflit a duré un peu plus longtemps. La capi­tale, Rīga, fut libérée des insurgés étrangers en novembre 1919. La reconnaissance officielle (de jure) ne vint qu’en janvier 1921. Ces pre­mières années ont vu des Français, des Britan­niques et d’autres vies européennes, sacrifiés sur notre territoire pour la cause de la liberté..

    La survie au cours du dernier siècle n’a pas été une mince affaire. La liberté a été arrachée à la jeune nation dans la Seconde Guerre mondiale à travers l’accord néfaste entre Staline et Hitler pour diviser entre eux divers pays européens. La victoire des alliés sur l’Allemagne hitlérienne en mai 1945 a laissé la Lettonie et d’autres grandes parties de l’Europe entre les mains de l’Union soviétique totalitaire de Staline pendant près d’un demi-siècle.

    Le retour à l’indépendance en 1991 à travers la « révolution chantante », entièrement pacifique, a marqué le début d’une période sans précédent de paix et de sécurité. Cela a été renforcé après 2004 quand nous sommes devenus membres de l’OTAN et de l’UE. Plutôt qu’une menace pour la Russie, notre adhésion a en fait renforcé la stabilité à la frontière occidentale.

    Rejoindre ces deux organisations a ancré notre succès au succès de l’Europe. La Lettonie et nos voisins de la Baltique ont été fiers de contribuer à la sécurité internationale. Nos soldats sont morts en Irak et en Afghanistan, où ils ont servi côte à côte avec les Alliés pour défendre et investir dans la liberté. Malgré le sentiment de sécurité qui prévaut dans le contexte historique, il n’y a pas de place pour la complaisance.

    Après une décennie comme membres de l’OTAN et de l’UE, la sécurité dans notre région & au-delà a subi un coup avec la perturbation des normes et de l’ordre européen qui existait depuis les années 1990. En 2014 l’annexion illégale par la Russie du territoire ukrainien en Crimée et l’at­taque militaire contre l’Ukraine orientale ont amené la communauté euro-atlantique à recon­naître que les actions d’une Russie agressive & imprévisible exigeaient une réponse.

    En outre, les attaques terroristes dans un certain nombre de pays européens et l’émer­gence d’une crise des migrations / des réfugiés ont fonda­mentalement affecté la sécurité européenne au cours des deux dernières années. L’incertitude a augmenté à cause du Brexit et de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Combinée aux menaces en évolution rapide que représentent les guerres hybrides (cyberat­taques, guerre de l’information, etc) et aux défis du régime actuel de contrôle des armes nu­cléaires, la population lettone et ceux qui vivent ailleurs en Europe se sentent plus vulnérables.

    Les décideurs doivent rester unis et vigilants afin d’éviter dérive, tourmente et incertitude.

    L’unité euro-atlantique doit prévaloir en particu­lier dans la politique envers la Russie. La réponse depuis 2014 a été solide et solidaire. Les sanctions ont été maintenues, tout en étant liées aux progrès réalisés dans la mise en œuvre des accords de Minsk. Le dialogue avec la Russie et la recherche de solutions devraient se poursuivre en parallèle à travers les formats Normandie, OSCE ou ONU.

    Malgré les appels à un dialogue accru à tous les niveaux, pour produire ce dialogue constructif, la Russie doit regagner la confiance de ses partenaires en respectant les accords déjà sur la table.

    .../...

    Lire la suite : https://www.lettonie-francija.fr/Imants-Liegis-celebrer-siecle-securite-balte-en-Europe-1486?lang=f

    #Estonie, #Lettonie, #Lituanie, #balte, #Otan, #Europe, #Russiçe, #Ukraine, #Crimée, #France

  • L’histoire de la population nord-européenne révélée par les anciens génomes.
    Max Planck Institute for the Science of Human History.

    Pour cette étude, l’équipe de recherche, composée de scientifiques de Lituanie, Lettonie, Estonie, Russie et Suède, a rassemblé des données génomiques de 38 anciens Européens du Nord, de chasseurs-cueilleurs nomades du Mésolithique (il y a environ 12 000 à 7 000 ans), d’agriculteurs néolithiques dans le sud de la Suède (il y a environ 6 000 à 5 300 ans) jusqu’aux métallurgistes de l’âge du bronze tardif dans la Baltique orientale (environ 1300 à 500 avant notre ère).

    Il en ressort deux points :

    – il y a eu deux routes de colonisation de la Scandinavie
    – l’agriculture et l’élevage ont été importés par de nouveaux arrivants

    Northern European population history revealed by ancient human genomes | Max Planck Institute for the Science of Human History
    http://www.shh.mpg.de/803153/northern-european-population-history

    #Préhistoire #peuplement #Mésolithique #Néolithique #âge_du_bronze #Max_Planck_Institut #Europe #14000-2500BP

  • Denmark is so inhospitable to refugees that asylum requests dropped 84% in two years

    Denmark has had a clear and consistent message to asylum seekers in the last two years: stay away. The latest figures on the number of people seeking asylum in the country suggests that message has finally sunk in.

    Denmark received just 3,458 asylum applications in 2017—an 84% drop from 2015 (when the refugee crisis saw a dramatic peak in the number of asylum seekers in Europe). The government puts the drop down to the 67 anti-immigrant (link in Danish) regulations it has passed since 2015.


    https://qz.com/1171331/asylum-seekers-in-denmark-number-of-applications-has-fallen-by-84-since-2015
    #danemark #asile #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres #anti-réfugiés

  • Seul un paiement sur cinq est effectué par carte bancaire dans l’union_européenne L’essentiel - (jt/dpa/L’essentiel) - 25 Novembre 2017
    http://www.lessentiel.lu/fr/economie/story/Combien-de-liquide-dans-vos-portefeuilles--19815094

    Combien de billets vous tombent entre les mains quand vous ouvrez votre portefeuille ? D’après les statistiques, ils devraient être relativement nombreux. Une étude menée par la Banque centrale européenne (BCE) auprès de 92 000 personnes révèle que les citoyens du Luxembourg auraient en moyenne 102 euros dans la poche. En 2016, seuls les Allemands dépassaient ce chiffre, avec 103 euros. À la troisième place figurait l’Autriche (89 euros). Les Portugais, les Français et les Lettons comptaient parmi les pays dont les habitants avaient le moins d’argent liquide sur eux, avec respectivement 29, 32 et 41 euros.

    En matière de paiements en liquide à la caisse dans la zone euro, les Allemands arrivent une nouvelle fois en tête. 80% des opérations effectuées dans le pays voisin sont réglées en espèces contre 92% à Malte, 88% à Chypre et 87% en Espagne. Au Luxembourg, les montants moyens versés en espèces sont les plus élevés, avec 18 euros.

    Le document de la BCE indique qu’il existe une disparité entre les pays « fidèles à l’argent liquide » du sud de la zone euro, avec l’Allemagne, l’Autriche et la Slovénie, d’une part, et les pays du nord, tels que la Finlande et l’Estonie, ainsi que les Pays-Bas, d’autre part. Seuls 45% des Hollandais sortent les billets et les pièces pour régler leur dû, tout comme en Estonie (48%) et en Finlande (54%). Au Luxembourg, ce chiffre s’élève à 64%.

    Malgré la généralisation des procédures de paiement électronique, l’argent liquide reste le moyen de paiement dominant, comme le constate la banque centrale. En moyenne dans la zone euro, 79% des transactions aux points de vente ont été effectuées en espèces, suivies de très loin par les paiements par carte avec 19%. « Cela semble remettre en question la perception selon laquelle l’argent liquide est rapidement remplacé par des méthodes de paiement électronique », déclare la BCE. Des études antérieures ont montré que les résidents étaient très nombreux à sortir la carte au restaurant.

    #carte_bancaire #cash #espèces #liquide #paiements #billets #France #Luxembourg #Allemagne #Autriche #Pays_bas #Portugal #Malte #Lettonie #Filande #Estonie #Chypre #Espagne

  • En 2018 le Pape François prévoit de se rendre en Lettonie et dans les États Baltes pour leur Centenaire

    [Lettonie - Francija : Informations, actualités, échanges, coopération, amitiés France- Latvija]
    https://www.lettonie-francija.fr/Pape-Francois-en-Lettonie-2018-Centenaire-independance-Balte?lang=

    Le Pape François prévoit de se rendre en Lettonie en 2018
    Centenaire de la Lettonie

    Estonie, Lettonie et Lituanie vont probablement accueillir le Pape François en 2018. Une visite dans le cadre du Centenaire des trois États Baltes, selon les informations diffusées par la Chancellerie du Président de la Lettonie. Le Vatican pourrait bientôt annoncer la date et le déroulement de la visite du Pape. Les précisions dans l’article au fur et à mesure ...

    Le pape avait été invité à se rendre en Lettonie par Raimonds Vējonis , Président de la République, et par le Premier ministre Maris Kucinskis , lors d’une audience au Vatican le vendredi 2 juin 2017. Raimonds Vējonis s’est ensuite entretenu avec le Cardinal Pietro Parolin , secrétaire d’Etat du Saint-Siège et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États.

    Selon un communiqué publié par le bureau de presse du Saint-Siège, les entretiens ont porté sur les bonnes relations entre la Lettonie et le Saint-Siège, ainsi que sur la contribution positive de l’Église catholique à la société lettone.

    Parmi les autres thèmes évoqués : l’accueil des migrants, les perspectives pour le futur du projet européen, et le contexte régional.

    Selon la tradition, la confirmation officielle de ces visites est donnée après accord des parties.

    "Le Pape a exprimé son intérêt à visiter les États baltes. Nous espérons que le pape se rendra en Lettonie l’année prochaine " , a déclaré le ministère.

    Mercredi, Daiva Ulbinaite , la porte-parole du Parti du Président lituanien, a déclaré que le Pape se rendrait en Lituanie l’année prochaine. "La visite du pape François est prévue pour l’automne prochain" , a-t-elle dit, ajoutant que le Vatican pourrait annoncer le calendrier exact et le statut de la visite dans un proche avenir.

    Le pape devrait se rendre en Estonie l’année prochaine. L’évêque Philippe Zurdana l’a annoncé dimanche après une erreur dans la cathédrale catholique de Tallinn. Selon lui, il peut maintenant être revendiqué à 99%, a écrit « Postimees ».

    #Lettonie, #Lv100, #centenaire, #Pays_baltes, #Estonie, #Lituanie, #Raimonds_Vējonis, #Pape_François,

    • Un « sommet social » européen… contre nos droits !

      Vendredi 17 novembre, les dirigeants européens tenaient à Göteborg en Suède un « sommet social ». L’occasion pour l’Union européenne de tenter une opération de communication, et l’occasion pour Emmanuel Macron de nous vendre plus de protections au niveau supranational. Évidemment, il n’en est rien. Le point d’orgue de la journée était la signature du « socle européen des droits sociaux » par Jean-Claude Juncker, le président de la commission européenne, Donald Tusk, celui du Conseil européen et le premier ministre de l’Estonie, qui assure la présidence tournante de l’UE.

      Ce type de déclaration de principes sans effet contraignant ne sont pas nouvelles. Déjà en 1989, les dirigeants avaient écrit une « charte des droits fondamentaux des travailleurs ». Que des régressions 18 ans plus tard !

      Cette fois, le procédé est encore plus mensonger. Le contenu du document signé à Göteborg est inférieur des droits garantis par la plupart des traités internationaux et des Constitutions nationales. Ainsi, par exemple, la charte sociale du Conseil de l’Europe (institution distincte de l’Union européenne) demande que les gains de productivité s’accompagnent d’une réduction du temps de travail, le droit à un jour de repos hebdomadaire identique pour tous ou de la protection des syndicalistes. Rien de tout ça ne figure dans le nouveau texte de l’Union. De nombreux experts à l’ONU, à l’OIT, au Conseil de l’Europe pointent que le droit européen s’oppose souvent aux droits humains, et oblige les Etats membres à violer leurs engagements internationaux !

      Les 20 principes énoncés sont vagues et en contradiction totale avec les politiques que la Commission recommande chaque année de mettre en œuvre au niveau national. Ainsi le point 5 : « les relations de travail qui conduisent à des conditions de travail précaires doivent être évitées » alors que la commission se félicitait en 2017 de la mise en œuvre de la loi El Khomri en France, et applaudit les ordonnances Macron ! De même, alors que le point 19 affirme qu’« un accès au logement social ou à une aide à un logement de qualité doit être fourni aux personnes dans le besoin », le respect des règles budgétaires européennes conduit le gouvernement à couper en 2018 près de 2 milliards d’euros au logement social !

      Pire, au milieu des hypocrisies, on trouve de véritables attaques contre nos droits. Ainsi, le texte garantit « la flexibilité nécessaire aux employeurs pour s’adapter rapidement aux changements du contexte économique ». Par un incroyable renversement, au nom de nos droits, les dirigeants européens autorisent les employeurs à licencier plus facilement, augmenter le temps de travail ou réduire les salaires sous prétexte de « changements du contexte économique ». De plus, par deux fois, le texte accrédite la folie macronienne des chômeurs « multi-récidivistes du refus » qui « partent en vacances aux Bahamas » en affirmant que les indemnités auraient « un effet dissuasif pour un retour rapide à l’emploi » : en réalité, ils espèrent que la baisse des allocations chômage contraigne les chômeurs à prendre des emplois mal payés, à temps partiel, en intérim ou en durée déterminée.

      Jean-Claude Juncker a affirmé son intention d’intégrer cette déclaration au « semestre européen » – c’est le nom de la procédure de surveillance des politiques nationales par la commission. Malheureusement, vu le contenu du texte, cette « Europe sociale » ressemble drôlement à une macronite généralisée sur tout le continent européen !

      https://lafranceinsoumise.fr/2017/11/20/sommet-social-europeen-contre-nos-droits

  • * L’Estonie suspend ses cartes-ID électroniques suite au risque de vol d’identité RTBF - Belga - 3 Novembre 2017
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_l-estonie-suspend-ses-cartes-id-electroniques-suite-au-risque-de-vol-d-i

    L’Estonie, pays en pointe sur le numérique, a annoncé jeudi qu’elle allait suspendre vendredi à minuit les certificats de sécurité pour environ 760.000 cartes d’identité électroniques nationales munies d’une puce défectueuse, afin de réduire le risque de vols d’identité.

    En Estonie, pays balte de 1,3 million d’habitants connu pour ses avancées technologiques, une carte-ID sert non seulement à identifier son détenteur dans un environnement réel et numérique mais aussi lui permet d’apposer sa signature numérique sur tout document électronique.

    Logiciels malveillants
    Or, des experts en sécurité informatique viennent de découvrir une faille dans les puces fabriquées en Suisse, qui rendent les cartes-ID vulnérables à des attaques de logiciels malveillants.

    « Le fonctionnement d’un e-Etat est basé sur la confiance et l’Etat ne peut pas se permettre que le propriétaire d’une carte d’identité estonienne se fasse voler son identité », a déclaré le Premier ministre Jüri Ratas en annonçant la suspension des certificats, tant que leur propriétaires ne font de mise à jour nécessaire.

    Selon lui, il n’y a eu à ce moment aucun cas de vol d’identité électronique, mais « la menace est devenue réelle », a-t-il ajouté.

  • La #littérature lettone, un long chemin vers la reconnaissance internationale - REGARD SUR L’EST
    http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1542

    C’est sans doute le succès de la Révolution chantante des peuples baltiques, dans les années précédant le rétablissement de leur indépendance en 1991, qui inspira les nationalistes et indépendantistes catalans à organiser une nouvelle « Voie baltique », en 2013 : plus d’1,5 million de personnes se donnèrent la main de la frontière française aux limites de la province valencienne en passant par Barcelone.

    La chaîne humaine qui lia Tallinn, Riga et Vilnius en traversant les trois républiques, elle, avait réuni près de 2 millions de personnes, le 23 août 1989. Cinquante ans après la signature du Pacte germano-soviétique, cette action pacifique ouvrit les yeux du monde sur l’occupation de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie par les forces soviétiques.

    #catalogne #pays_baltes #littérature #lettonie

  • CAMARADE MELENCHON, qu’est-ce que les Lituaniens t’ont fait ? | jlsagotduvauroux

    https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2017/10/24/camarade-melenchon-quest-ce-que-les-lituaniens-tont-fait

    Nous sommes tous des juifs lituaniens finalement. Mais je me demande, au hasard pourquoi il n’a pas choisi la Lettonie comme exemple.

    Pardonne-moi, camarade, de te tutoyer. Nous ne nous connaissons pas, mais sommes du même bord. Pardon aussi d’user parfois d’ironie. Ça permet aux mots de rester libres sans sombrer dans l’insulte. Je suis, comme toi, engagé pour une alternative au règne de l’argent-fou. J’ai voté pour toi et si l’occasion se présente, il est fort probable que je recommence. Ta propension à faire le beau, le beau parleur surtout, fait partie de l’acceptable, même si j’avoue ne pas être très sensible à ta rhétorique. Ce n’est pas très grave. Tant d’autres l’aiment ! Mais dans ta longue interview à « Le 1 hebdo » https://le1hebdo.fr/journal/numero/174, tu abordes avec une érudition remarquée par la presse quelques questions historiques et philosophiques qui restent chaudes. Pardon, mais sur ces quelques questions, je vais te chercher des poux dans la tête.

  • Jupiter se mue en Atlas, par Guillaume Berlat Proch et Moyen Orient.ch - Guillaume Berlat - 2 octobre 2017

    http://prochetmoyen-orient.ch/jupiter-se-mue-en-atlas

    « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est le souverain » (Charles de Gaulle). Manifestement, le président de la République est omniprésent sur la scène intérieure et sur la scène internationale, pris d’une boulimie jamais égalée de paroles même à l’époque de Nicolas Sarkozy…1 Pour ce qui est des actes, nous jugerons dans quelques mois. Emmanuel Macron veut transformer la France (Cf. les ordonnances sur la loi travail que nul ne conteste en réalité), changer le monde (Cf. son discours devant la 72e Assemblée générale de l’ONU à New-York le 19 septembre 20172) et aujourd’hui refonder l’Europe (Cf. son discours devant des étudiants venus de toute l’Europe dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 26 septembre 2017)3. Alors que l’Union européenne est marquée par un signe d’usure qui compromet son avenir (Cf. mise en route de la négociation sur le « Brexit », désaccord sur la répartition des migrants décidée il y a deux ans, sur l’évolution de la zone euro, mise en cause par la Hongrie et la Pologne du socle des valeurs fondamentales de l’Union et , ce qui est plus grave encore, sur les objectifs du projet européen), le docteur Macron livre urbi et orbi le diagnostic du mal qui frappe l’Europe et le remède miracle qu’il a dans sa trousse à outils4. Dans quel environnement se situe cette intervention ? Quel est son contenu ? Quelle pourrait être la suite de cette intervention ?

    L’ENVIRONNEMENT DE L’INTERVENTION
    Environnement global : il n’y a pas que des bonnes nouvelles
    Hormis, une légère remontée dans les sondages d’opinion, les jours précédant la divine intervention n’ont pas apporté que de bonnes nouvelles. Emmanuel Macron doit encaisser deux mauvaises nouvelles. Sur le plan intérieur, les résultats des élections sénatoriales du 24 septembre sont décevants pour la République en Marche. Surtout, ils augurent mal d’une possible majorité des deux tiers requises pour faire adopter sa réforme constitutionnelle comportant entre autres une réforme de la Justice alors que le président de la République veut exporter le modèle juridique français chez tous les mécréants. Le 28 septembre 2017, il était censé prononcer un important discours sur le thème de la sécurité qu’il annule en dernière minute. Sur le plan extérieur, le résultat des élections législatives en Allemagne du 24 septembre 2017 est pour le moins inquiétants au regard de son projet de réforme de l’Union économique et monétaire5. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne correspondent pas entièrement au souhait d’Emmanuel Macron pour son projet de refondation de l’Europe6. En particulier, Berlin risque de ne pas suivre Paris sur son projet de réforme de la zone euro7 défendu fort à propos par un des conseillers du président de la République lorsque ce dernier était à Bercy8. Pire encore, son Europe rêvée9, ses ambitions risquent d’être contrariées par l’Allemagne. Il est vrai que nos partenaires européens, qui connaissent la France sur le bout du doigt, attendent des actes après les paroles.

    Environnement européen : la vie continue comme si de rien n’était
    Rappelons qu’après avoir prononcé son auguste intervention, Emmanuel Macron se rend à Lyon pour participer à un sommet franco-italien (27 septembre 2017) avant de s’envoler vers l’Estonie pour participer à un sommet européen sur le numérique (29 septembre 2017). On comprend bien que l’architecte-pompier Jupiter est sur tous les fronts à la fois. Pour ce qui est de sa vision de l’Europe, le sujet n’est pas entièrement vierge. Il l’évoque déjà dans son entretien à l’hebdomadaire Le Point dans lequel il qualifie la France de « phare de l’Europe »10. Mais, surtout, il formule des propositions particulièrement concrètes et détaillées dans des interventions publiques officielles : son discours prononcé lors de la semaine des ambassadeurs (29 août 2017)11 qu’il reprend pour certaines et les approfondissant lors de son intervention sur la colline du Pnyx, face au Parthénon, symbole de la démocratie, à Athènes (7 septembre 2017). « Aujourd’hui la souveraineté, la démocratie, la confiance sont en danger”, lance-t-il au premier jour de sa visite d’Etat en Grèce. « Ce soir, je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières années » Emmanuel Macron réclame la création d’un parlement de la zone euro et indique qu’il faut que « nous puissions pendant six mois organiser des consultations, des conventions démocratiques ». Le ton est donné. Aux grands maux, les grands remèdes. Qu’en est-il de sa prestation à la Sorbonne à l’occasion de laquelle il veut faire la « pédagogie de son action » ?

    LA SUBSTANTIFIQUE MOËLLE DE L’INTERVENTION
    Débuté avant 35 minutes de retard (ne dit-on pas que l’exactitude est la politesse des rois), cette « initiative européenne » de 90 minutes est interminable, parfois lyrique, mystique12, parfois délirante, décousue, technocratique, partant dans tous les sens avec une inflation d’effets d’annonce. Si l’on prend la liberté de reconstruire ce discours, on pourrait l’organiser autour des trois axes suivants.

    Diagnostic notarial : l’Europe va très mal
    L’Europe est une idée ancienne qu’il faut nous réapproprier car les États membres se sont endormis sur leurs lauriers, pris par la langueur et l’habitude et par leur goût immodéré pour la bureaucratie. Ils ont laissé s’installer le doute. Ils ont bâti un édifice à l’abri des peuples en confiant leur sécurité à l’Amérique et leur économie à la mondialisation. Nous avons collectivement ignoré que le passé pourrait revenir. Or, il revient à travers le souverainisme, le repli, le protectionnisme et l’indentitarisme, toutes choses contre lesquelles nous pensions être immunisés. Aujourd’hui, l’Europe est faible, lente et inéquitable. Face aux nombreux défis mondiaux, nous devons préparer l’avenir. L’Europe doit défendre ses intérêts et ses valeurs en recherchant un équilibre dépassant ses divisions internes. Elle doit se fixer un cap autour de quelques principes simples débouchant sur une souveraineté européenne. Tout le discours est émaillé de références aux pères fondateurs (Monnet à Schumann) sans oublier pour les personnalités qui comptent, Jacques Delors. Il prend parfois un ton lyrique, enflammé qui nuit à la pertinence du propos. Le diagnostic revient à tous les endroits du discours, amoindrissant ainsi sa portée. Un hymne à la jeunesse que nous ne devons pas décevoir en lui consacrant la part importante qui lui revient dans nos réflexions et dans nos actions.

    Remèdes conceptuels : les six clés de la souveraineté européenne
    La construction d’une Europe forte passe par les six clés de la souveraineté européenne : (1) défendre notre sécurité (capacité européenne autonome de défense) ; (2) assurer notre souveraineté en maîtrisant nos frontières et en préservant nos valeurs (traiter humainement les vrais réfugiés et renvoyer les autres, travailler à la stabilisation des pays d’origine de l’immigration) ; (3) développer une politique étrangère en partenariat avec l’Afrique ; (4) préparer la transition écologique en développement un modèle économique et alimentaire nouveau (sécurité et souveraineté alimentaire) ; (5) préparer la révolution numérique (définir un cadre juridique approprié qui protège les libertés individuelles) ; faire de l’Europe une puissance économique et industrielle (à travers le développement d’une union économique et monétaire). Le président de la République marque son attachement à la culture, l’éducation, au triangle souveraineté/unité/démocratie, au respect de l’état de droit de manière décousue.

    Remèdes concrets : un inventaire à la Prévert de propositions
    À suivre l’exposé jupitérien, l’auditeur attentif est pris d’une sorte de tournis, bombardé qu’il est d’initiatives qui partent dans tous les sens sans la moindre hiérarchisation et sans le moindre chiffrement : initiative européenne d’intervention ; académie européenne du renseignement ; parquet européen contre la criminalité organisée et le terrorisme ; office européen de l’asile ; police des frontières européenne ; force européenne de protection civile ; aide publique européenne au développement financée par une taxe européenne sur les transactions financières13 ; budget européen de la zone euro, ministre des finances de la zone euro ; taxe carbone européenne ; fonds européen d’enquête de lutte contre les fraudes alimentaires ; marché européen de l’énergie ; expertise scientifique européenne indépendante (Cf. le scandale des glyphosates14) ; agence européenne de l’innovation numérique ; universités européennes ; harmonisation et reconnaissance des diplômes universitaires et secondaires ; Erasmus élargi ; obligation de parler deux langues européennes ; commission réduite à 15 membres ; élargissement de l’Union européenne à tous les pays respectant des valeurs (Balkans en particulier), voire demain au Royaume-Uni ; institution d’une Europe à plusieurs vitesses ; communautarisation des élections européennes en deux temps (2019 et 2024) ; lancement de conventions démocratiques sur l’avenir de l’Europe ; procureur commercial européen ; nouveau partenariat avec l’Allemagne (traité franco-allemand à l’occasion du 75e anniversaire du traité de l’Élysée) ; lancement immédiat d’un groupe de la refondation européenne….

    Que peut-on imaginer pour l’avenir proche et lointain de cette refondation de l’Union européenne qui va au-delà d’un mini-compromis15 ?

    LA SUITE DE L’INTERVENTION
    À l’évidence, comme souvent dans ses interventions, le discours de la Sorbonne pose problème dans sa méthodologie que dans son contenu.

    Méthodologie jupitérienne : la com’ d’abord et avant tout
    On peut tout d’abord s’étonner que les principales propositions contenues dans le discours du président de la République (déjà évoquées à Paris et à Athènes) se retrouvent dans les principaux médias plusieurs heures avant son prononcé. Du bon travail de l’équipe de communication de l’Élysée pour qui l’important n’est pas tant dans le contenu que dans l’annonce ! En raison de la politique de l’essuie-glace, cet évènement est destiné à être remplacé par un autre dans les heures qui suivent. Un discours éphémère pour une durée de vie éphémère. On peut ensuite, du point de vue de nos partenaires européens, au premier rang desquels les Allemands qui se trouvent dans une période délicate de composition d’un gouvernement de coalition, se poser la question de savoir s’ils apprécient cette méthode qui se trouve à l’opposé de la méthode communautaire et de la confiance minimale entre Berlin et Paris. Dans le langage courant, on appelle cela mettre quelqu’un au pied du mur. Encore une fois, Emmanuel Macron est pris à son propre jeu. À Berlin, on évoque en termes pudiques « une bonne base de travail ». Ce qui signifie, tout est à revoir en termes moins diplomatiques.

    On ne peut dans le même temps stigmatiser les souverainistes et s’inspirer de leur démarche pour jouer perso comme dans certains sports collectifs. Cela s’appelle une contradiction dans les termes. Pour renforcer sa main dans la construction européenne, la meilleure méthode est la persuasion dans la discrétion pour créer un momentum en sa faveur. La pire des méthodes est l’arrogance dans l’ostentation. Forcer la main conduit le plus souvent à braquer ses partenaires ! Telle est la principale leçon que tirent les diplomates ayant une bonne pratique de la diplomatie multilatérale. Prendre date en proposant sa vision de l’Europe est une chose, respecter ses partenaires en est une autre. Emmanuel Macron a tendance à confondre ces deux démarches pour forcer le destin. Nous ne sommes pas certains que cela ne soit pas perçu comme une forme d’arrogance à la française, venant d’un pays qui n’est pas un parangon de vertu, en particulier sur la question des déficits budgétaires. Le risque est grand que tout son édifice ne se délite au fil des semaines et des mois comme un vulgaire château de cartes. Notons au passage que le lendemain de ce discours, le premier ministre présente son projet de loi de finances 2018 qui fait apparaître les gagnants (Défense, écologie, justice, éducation, sécurité et asile) mais également les perdants au premier rang desquels figure le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (moins de crédits, moins d’emplois) qui est censé porter ce projet pharaonique. Où se situe la logique de cet exercice au pays de Descartes ?16 On peine à la trouver surtout pour un ministère régalien comme le Quai d’Orsay. Finie les déclarations d’amour de la semaine des ambassadeurs.

    Contenu irréaliste : la stratégie n’est pas au rendez-vous
    À lire et à relire l’interminable discours d’Emmanuel Macron, on peine à trouver un cap clair avec quelques objectifs précis et quelques mesures susceptibles de remettre l’Europe sur les bons rails dans un avenir rapproché. C’est une logorrhée à jet continu. L’exercice oral auquel s’est livré le président de la République, devant un parterre d’étudiants européens, relève de la parole ou de la prophétie auto-réalisatrice. Pas plus qu’à l’ONU, la semaine précédente, la saturation en propositions européennes – qui pour la plupart d’entre elles ont peu de chance d’être retenues – ne constitue la méthode pour avancer dans la bonne direction même s’il y a urgence. Il faut malheureusement donner du temps au temps pour construire la confiance. Les premières réactions allemandes sont pour le moins distantes surtout au moment où Siemens avale Alstom17. Au pays du pragmatisme, on quantifie les propositions et on prend ses distances. On ne peut critiquer l’approche structurelle et la pratiquer à outrance en proposant la mise en place de toute une série de structures. Commençons par faire mieux fonctionner celles qui existent par un effort de rationalisation et travaillons à la mise en place d’un multilatéralisme efficace. Le reste suivra forcément. Si les partenaires sont enclins à réformer l’Europe, nul ne donne son aval aux propositions concrètes, c’est que l’on qualifie « d’accueil poli »18. Tout le monde sait à Bruxelles que le diable est dans les détails. Le « macronisme », fondé sur du bricolage fait de bric et de broc19 ne semble pas être la meilleure approche pour répondre à des questions existentielles qui sont au cœur de la construction européenne, de sa survie à l’avenir. Il n’est pas aussi la meilleure manière de traiter nos amis allemands dont l’économie n’a jamais été aussi florissante20. Or, qu’en est-il aujourd’hui de la réalité du couple franco-allemand ? Le couple franco-allemand est un leurre. La France et l’Allemagne n’ont plus les mêmes intérêts convergents dans la construction européenne21.

    À Emmanuel Macron qui fait état d’un « consensus commun » (pléonasme, ou bien il y a consensus ou bien il n’y en a pas) entre Européens sur la nécessité de refonder l’UE au lendemain d’un dîner informel à Tallinn où ses propositions pour l’avenir de l’Europe ont reçu un « accueil poli mais prudent », la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, sur Twitter, avant le dîner, a ainsi mis en garde ses partenaires : « Attention à éviter les mirages dans le désert ». Tout est dit en peu de mots.

    « L’hyperinformation et l’hypercommunication n’apportent pas de lumière dans l’obscurité »22. Transparence et pouvoir sont difficilement compatibles. Qui sème l’indécision, récolte l’incompréhension ! Aller encore plus loin en prônant un saut fédéraliste qui ne dit pas son nom (toujours plus d’Europe alors qu’on critique son inertie), c’est faire un cadeau en or à ceux qui rêvent de voir l’Union européenne exploser en vol. Alors, on fait des annonces de réforme pour donner le change, pour pouvoir dire que l’Europe continue et se transforme. Mais cette frénésie d’annonces risque surtout de masquer l’impuissance de l’Europe à se ressaisir et, par voie de conséquence, de la France à peser dans le débat. Car cela ne changera pas grand-chose23. « Vox clamantis in deserto ». Finalement, l’Europe a deux ennemis : ceux qui ne l’aiment pas et ceux qui l’aiment mal24. Emmanuel Macron aura peut-être, sans le vouloir, réussi le tour de force de réconcilier les deux extrêmes. La seule question important à laquelle ne répond pas Emmanuel Macron est de savoir si les 27/28 États membres voudront ou non, un jour prochain s’interroger sur la raison d’être de l’Europe au XXIe siècle et sur quelques objectifs simples unanimement partagés. Faute de quoi, il y a fort à parier que toutes les mesures proposées par le chef de l’État à la Sorbonne soient de nature à enrayer la crise de l’euro, à contrecarrer les forces centrifuges qui sont de plus en plus fortes, à enrayer l’absence de solidarité entre États membres, à empêcher la dislocation des règles européennes et cela en dépit de la mue récente de Jupiter en Atlas voulant porter l’Europe à lui tout seul.

    Guillaume Berlat 2 octobre 2017
    1 Grégoire Poussielgue, Macron n’entend laisser aucun temps mort, Les Échos, 25 septembre 2017, p. 3.

    2 Guillaume Berlat, Un prédicateur à Manhattan, www.prochetmoyen-orient.ch , 25 septembre 2017.

    3 Erik Emptaz, Europe Hop Hop !, Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 1.

    4 Discours du président de la République, Emmanuel Macron sur la refondation de l’Europe, Sorbonne, 26 septembre 2017, www.elysee.fr , 27 septembre 2017.

    5 Dominique Quinio, L’Allemagne dans l’Europe, La Croix, 25 septembre 2017, p. 25.

    6 Bqstien Bonnefous/Cédric Pietralunga/Solenn de Royer, Un long dimanche de contrariétés pour Macron, Le Monde, 20 septembre 2017, p. 10.

    7 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Berlin risque d’être plus réticent à la réforme de la zone euro, Le Monde, 26 septembre 2017, p. 6.

    8 Shahin Vallée/Pierpaolo Barbieri, « Il faut un budget pour la zone euro », Le Monde, 26 septembre 2017, p. .21.

    9 Éditorial, L’Europe rêvée d’Emmanuel Macron, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 24.
    
10 Guillaume Berlat, Jupiter fait le point, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 septembre 2017.

    11 Guillaume Berlat, Zeus a rendez-vous avec Hermès : vers une diplomatie de la transformation ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 septembre 2017.

    12 Bastien Bonnefous/Solenn de Royer, Macron un président très spirituel, Le Monde, 24-25 septembre 2017, p. 8.

    13 Kemal Dervis, Une refonte de l’aide au développement pour réguler les flux de migrants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    14 Stéphane Foucart, Glyphosate : la France en pleine cacophonie, Le Monde, 27 septembre 2017, p. 7.

    15 Collectif, L’Europe mérite mieux qu’un mini-compromis, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    16 Service international, Planète et société, Défense, écologie, éducation… les gagnants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 10.

    17 Martine Orange, Alstom-Siemens, un nouveau bradage industriel, www.mediapart.fr , 27 septembre 2017.

    18 Cécile Ducourtieux, L’accueil poli des Européens aux idées de Macron, Le Monde, 30 septembre 2017, p. 6. 

    19 Jean-Pierre Robin, Le « macronisme », du bricolage fait de bric et de broc, et fier de l’être, www.lefigaro.fr , 24 septembre 2017.

    20 Allemagne : Macron a la « trouille », Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 2.

    21 Cécile Ducourtieux/Solenn de Royer, Macron détaille sa vision de l’Europe en ménageant Merkel, le Monde, 28 septembre 2017, p. 3.

    22 Byung-Chul Han, La société de transparence, PUF, 2017, p. 76.

    23 Martine Orange, « Le couple franco-allemand est un leurre », www.mediapart.fr , 26 septembre 2017.

    24 Jack Dion, La folle complainte des eurolâtres, Marianne, 22-28 septembre 2017, pp. 50-51.

    Articles repris par Les Crises https://www.les-crises.fr/jupiter-se-mue-en-atlas-par-guillaume-berlat
    #macron #discours #pensée #communication #médias #hypercommunication #union_européenne

    • Bonjour @alain1 Alain

      – Qu’appelles tu un thème ?

      – Me contacter en direct ?
      Connectes toi sur le site associé à mon profil SeenThis (cliques sur mon profil).
      Ensuite :

      Menu
      > Programme
      >> Emissions du Mercredi

      Tu devrais trouver un titre d’émission qui te permettra de me reconnaitre.
      Il y a moyen d’envoyer un mail.

      Sinon, par l’intermédiaire de « Poser une question » ou de contact sur le site de la Radio.

      Cela peut te paraitre compliqué, mais mettre une adresse mail en direct sur le web, c’est se faire spamer.

      Amicalement,
      André

    • Mouais,…

      For example, Italy is on the map in red as having invaded Poland, when this was in fact the Romans, and not the modern Italian state, that did so.

      Euh, c’était quand ça ? Si on parle du Saint Empire Romain Germanique, ok, sinon,…

      Ce genre d’approche a toutes les chances d’être très marquée par un fort nationalisme, du genre : partout où ça a été une fois polonais, c’est que ça a été « envahi ».

      Le plus caricatural, c’est quand même la Lituanie ! L’Union polono-lituanienne a duré plus de deux siècles ; lequel a « envahi » l’autre ? Alors, le Grand-Duché de Lituanie (et donc la…Pologne) allait jusqu’à la Mer Noire.

      Toujours pour rire,
      – la Biélorussie n’a jamais existé comme pays, il est donc « innocent » bien qu’elle ait fait partie de pays « envahisseurs »
      – la Finlande n’a été indépendante qu’à partir de 1917, auparavant, elle était suédoise (envahisseur) ou russe (envahisseur),
      – idem, quand la Suède envahissait la Pologne, le « gentil » duché d’Estonie faisait partie de la Suède,
      – enfin, (au moins !) un grand envahisseur absent : la Mongolie. Quand même, oublier la campagne de Batu et Subötai ! (ah oui, on ne parle que des pays européens…)

      cf. p. ex. sur WP l’extension maximale du royaume de Pologne-Lituanie en 1434 (c’est la légende du trait rouge, donc tout ce qui est plus ou moins rose est « polonais »)

    • Ben oui, le khanat de Crimée (orthographe française plus usuelle…) parmi les derniers états gengiskhanides (via la Horde d’Or) ; annexion par la Russie de 1783, reconnue par l’Empire ottoman au traité d’Iași en 1792.

      C’est son drapeau (avec son typique tamga) que brandissent les Tatars de Crimée quand ils manifestent, ici le 26 février 2014, encore Ukrainiens pour quelques jours…

  • Les identités baltes au défi des migrations - REGARD SUR L’EST

    http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1688

    Depuis quelques années, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont pris conscience des dangers que fait peser sur leur devenir l’évolution de leur démographie. Tout particulièrement, les flux migratoires sont désormais appréhendés comme un risque, encore loin d’avoir trouvé sa solution.

    Si, au moment du recouvrement de leur indépendance par ces États en 1991, certains observateurs semblaient sceptiques quant à la pérennité de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, arguant d’un prétendu seuil minimum de population, force a été de constater que ces pays ont affirmé leur existence avec une vigueur que personne ne leur dénierait aujourd’hui. Pourtant, leur évolution démographique ne laisse pas d’inquiéter : l’Estonie compte aujourd’hui 1,3 million d’habitants (contre 1,5 en 1992), la Lettonie 1,9 million (contre 2,6 en 1992) et la Lituanie 2,8 (contre 3,7 en 1992)[1].

    #lettonie #pays_baltes

  • Entreprises : Un site cartographie les sanctions de l’UE - Économie - 24heures.ch

    http://www.24heures.newsnetz.ch/economie/site-cartographie-sanctions-ue/story/24679661`

    EU Sanctions Map
    http://vm.ee/en/eu-sanctions-map

    The Estonian Ministry of Foreign Affairs has developed a new digital tool – the EU Sanctions Map. The EU Sanctions Map will be launched end of September. It will then be publicly available for everyone. After Estonia’s EU Presidency, the tool will be handed over to the EU Commission that will then start maintaining it.

    https://vimeo.com/232642521

    L’Union européenne (UE) lance vendredi un site cartographiant ses différents régimes de sanctions. Les mesures s’afficheront après un simple clic sur le pays ciblé ou grâce à des filtres thématiques (embargo sur les armes, pétrolier, etc.) afin d’aider les entreprises européennes à s’y retrouver.

    Cette base de donnée intitulée « EU Sanctions Map » (La carte des sanctions de l’UE) a été conçue par l’Estonie qui préside l’Union jusqu’en décembre. Elle sera mise en ligne à l’occasion d’un sommet « numérique » des dirigeants européens à Tallinn.

    #cartographie_des_sanctions #EU_sanction_map #eu #europe #sanctions #embargos #armes #armement

  • ❝3 ambassadeurs des pays Baltes écrivent au journal Le Monde et demandent aux journalistes d’arrêter de les appeler « ex-pays soviétiques »

    Ce jeudi 6 septembre, Alar STREIMANN Ambassadeur d’Estonie, Imants LIEĢIS Ambassadeur de Lettonie et Dalius ČEKUOLIS Ambassadeur de Lituanie ont écrit à Luc BRONNER Directeur des rédactions Le Monde à propos de l’article paru ce 3 septembre dans les pages du journal :

    Ne partageant pas les mêmes notions linguistiques et surtout historiques pour désigner les Pays Baltes, permettez-nous de vous apporter quelques précisions très importantes à notre égard concernant l’histoire de l’Europe et plus précisément des Pays Baltes
    ....

    Nous reproduisons ci-dessous la lettre co-signée par les trois ambassadeurs d’Estonie, Lettonie et Lituanie, que vous pouvez télécharger ici :
    https://www.lettonie-francija.fr/IMG/pdf/lettre_le_monde.pdf

    Paris, le 6 septembre 2017

    Monsieur Luc BRONNER
    Directeur des rédactions Le Monde

    Monsieur le Directeur,

    Suite à l’article publié dans Le Monde du 3 septembre 2017 La Finlande, modèle de lutte contre la guerre hybride à la Russe [1] suivi par la carte La Baltique, théâtre de tension avec la Russie, nous, les Ambassadeurs des Pays Baltes, nous nous adressons à vous en tant que directeur des rédactions d’un influent quotidien internationalement connu pour attirer votre attention à la publication des informations de qualité et justes.

    Les informations décrites par Madame Anne-Françoise HIVERT dans ledit article reflètent très justement la situation actuelle de la guerre hybride que le grand nombre des pays du monde rencontre tous les jours. Pour mieux illustrer la région et le sujet de discussion, une carte explicite l’accompagne classifiant les Pays Baltes comme ex-pays soviétiques.

    Ne partageant pas les mêmes notions linguistiques et surtout historiques pour désigner les Pays Baltes, permettez-nous de vous apporter quelques précisions très importantes à notre égard concernant l’histoire de l’Europe et plus précisément des Pays Baltes :

    Les Pays Baltes n’avaient jamais volontairement intégré l’Union Soviétique, ils étaient illégalement incorporés par l’invasion militaire de 1940 et l’annexion par la suite ;
    D’autant plus cette annexion n’a jamais été reconnue par la plupart des pays du monde entier, y compris la France ;
    –* Après la chute de l’Union Soviétique, l’indépendance des Pays Baltes a été restituée en renouvelant et modernisant les constitutions auparavant adoptées ainsi assurant la continuité des États Baltes.

    Pour conclure, nous vous exprimons notre sincère appréciation de tout article publié par Le Monde sur les Pays Baltes et nous vous remercions pour cet intérêt régulier que vos journalistes dédient à notre région pour le moment peu connue des Français. Nous vous serions très reconnaissants que le terme ex-pays soviétiques ne soit plus utilisé dans vos articles pour que les faits historiques et internationalement reconnus mentionnés ci-dessus soient reflétés correctement.

    Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos salutations les meilleures.

    Alar STREIMANN, Ambassadeur d’Estonie
    Imants LIEĢIS, Ambassadeur de Lettonie
    Dalius ČEKUOLIS, Ambassadeur de Lituanie

    https://www.lettonie-francija.fr/3-ambassadeurs-Baltes-ecrivent-au-Monde-1376
    [Lettonie - Francija : Informations, actualités, échanges, coopération, amitiés France- Latvija]

     ?

    #Alar_STREIMANN, #Estonie,
    #Imants_LIEĢIS, #Lettonie, #Latvija,
    #Dalius ČEKUOLIS, #Lituanie,
    #Luc BRONNER, #Le_Monde, #Pays_Baltes, #balte, #ambassadeur,

    • Attention, le Monde va mettre votre site en rouge sur #décodex !

      Pour information aux habitants des Pays Baltes, les élites françaises sont formées dans ce qui est appelé les « Grandes Ecoles » de la république.
      Leur programme date de 1944, juste avant le départ de Pétain.

      Ils ont dont beaucoup de lacunes en culture générale.

    • Commentaires détaillés ici http://bigthink.com/strange-maps/a-bizarre-peace-proposal-slice-europe-up-like-a-pie

      Vraiment très étrange. Mais pas si marrant que cela : les « cantons » ne faisant pas partie de l’Union sont occupés par des troupes dont la nation d’origine est indiquée par la couleur du canon…

      Et dans les détails beaucoup de surprises :
      • la Serbie, réduite à la région de Niš et le Kosovo fusionne avec l’Albanie et devient un Reich serbo-albanais
      • la Bulgarie récupère la Thrace orientale (comme après les deux guerres balkaniques)
      • l’Estonie et la Livonie restent en dehors, les deux autres régions baltes annexées étant « Lettones »
      • la Grèce perd l’Épire du nord, tout le Dodécanèse ("Sporades du sud" ?) et récupère une « Grande Grèce », pas mal amputée (pas Tarente, p. ex.)
      • la France (occupée…) est dans ses frontières d’avant 1914 augmentées de la Wallonie
      • l’ensemble des frontières de l’Union est bordée d’une zone militaire
      • il y a un Reich hébreu incluant Beyrouth et Damas

      pour explorer la carte dans les détails

  • Israël a récolté 18 000 organes des Syriens morts depuis le commencement de la guerre - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/07/israel-a-recolte-18-000-organes-des-syriens-morts-depuis-le-commen

    Le médecin médical de la Faculté de médecine de Damas en chef du Département de médecine légale médicale, Dr Hussein Nofal estime qu’au moins 18 000 Syriens ont eu des organes enlevés pendant la guerre jusqu’à présent. Depuis le déclenchement de la guerre en 2012, 6,5 millions de personnes ont été déplacées en Syrie et 4,8 millions sont devenus des réfugiés forcés de fuir vers des pays voisins comme la Turquie et le Liban ou 10% ont migré vers l’Europe. Avec 386 000 estimés de mort, il y a 11,7 millions d’humains en Syrie qui ont violemment perdu leur vie ou leurs maisons - incroyablement plus de la moitié de la population totale d’avant-guerre de 22 millions de Syriens.
     

    Toute cette horreur humaine tragique ne se produit que par une politique étrangère israélienne et exubérante, extrêmement agressive, créant un chemin de chaos et de destruction à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord qui soutient secrètement les terroristes islamiques pour combattre les guerres indirectes américano-israéliennes pour renverser illégalement les gouvernements nationaux souverains Comme Assad’s. L’élite dirigeante derrière le projet du Grand Israël déploie l’Empire des États-Unis pour fabriquer des guerres illégales et la plus grande crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale pour déstabiliser volontairement et méthodiquement le monde générant des conditions de vie humaines si désordonnées qui accélèrent la formation d’un gouvernement mondial.
    Ironiquement, mais aussi par un design criminel, les deux pays les plus proches voisins les plus puissants de la région qui sont les plus directement responsables des terroristes islamiques et des guerres MENA - Israël et l’Arabie saoudite - refusent de se réfugier dans les mêmes guerres qu’ils Les deux créent et font la promotion. Notez qu’Israël et l’Arabie Saoudite, ainsi que la troisième roue de la Turquie dans le cadre de l’axe des pires de l’Empire américain, de l’allié régional de longue date et de l’autre membre de l’OTAN, ont reçu un montant de 6,6 milliards de dollars de la part de l’UE en faillite pour « gérer et contrôler » la migration Crise, seulement pour ensuite se retourner et déclencher encore plus de vagues de réfugiés versé en Europe à ce jour. Et c’est la Turquie et Israël qui jouent également le rôle le plus important dans l’épidémie de trafic d’organes. Mais plus là-dessus plus tard.
    Un rapport de la BBC de 2001 révèle que Israël par habitant est le pays bénéficiaire le plus important au monde pour les transplantations d’organes, mais est le pays avec le moins de donneurs d’organes. Le problème est en outre aggravé par le fait que le gouvernement de Tel-Aviv, y compris le ministre de la Défense, a historiquement encouragé la pratique, ce qui n’a fait que illégaliser la traite et la traite d’organes en 2008. Pendant des années, le système de santé israélien a subventionné des vacances de transplantation jusqu’à 80 000 $ en remboursement pour organe Les destinataires de voyager à l’étranger pour les transplantations. Les compagnies d’assurance payaient habituellement l’onglet sur tous les coûts restants. Hughes a décrit le rôle de premier plan d’Israël dans le syndicat international du crime qui est « organisé par une société commerciale locale en collaboration avec un chirurgien de transplantation majeur, opérant à partir d’un important centre médical non loin de Tel Aviv ». Des connexions supplémentaires incluent les chirurgiens de transplantation en Turquie, en Russie, en Moldavie, en Estonie, en Géorgie, en Roumanie, au Brésil et à New York.
    Une loi de 1984 a rendu illégal le trafic d’organes humains en Amérique. Mais le premier cas aux États-Unis s’est produit en juillet 2009, lorsqu’un citoyen israélien vivant à New York qui a payé des donateurs en Israël 10 000 $ a été arrêté en essayant de les vendre pour 120 000 $ chacun à trois Américains qui ont besoin de transplantation rénale. Après avoir fait des millions de victimes de la traite des reins, il n’a pas été expulsé parce que son crime n’a pas été considéré comme une « turpitude morale » et, après que le pèlerin de l’organe ait purgé une peine de prison de deux ans et demi, il a été libéré en décembre 2014. Le trafiquant israélien reconnu Un pistolet sur lui et s’il rencontrait des doutes par un donneur potentiel, le passeur de rein aurait indiqué son doigt sur la tête du donneur en simulant qu’il tirait le déclencheur. Sa raquette illégale est devenue le plus grand cas de corruption dans l’histoire de l’état du New Jersey, car il a révélé un programme de blanchiment d’argent en millions. Un ancien député d’état qui était l’actuel commissaire aux affaires de consommation de NJ a démissionné au cours de sa participation et l’agent superviseur du FBI a conclu :
    Le problème de la corruption du New Jersey est l’un des pires, sinon le pire, dans le pays. La corruption est un cancer qui détruit les valeurs fondamentales de cet état et de cette grande nation.
    En décembre dernier, un autre trafiquant d’organe israélien a été arrêté par la police d’Interpol à l’aéroport d’Istanbul. Après quarante jours en garde à vue, il a été extradé en Israël pour faire face à des accusations. Le contrebandier d’organes avait pris des dispositions pour exploiter la grande population démunie de migrants syriens en Turquie afin de coordonner les chirurgies illégales d’organes avec des médecins locaux dans de petits hôpitaux privés. Il a déjà eu des accusations contre lui pour ses opérations illicites entre les donateurs d’organes appauvris au Kosovo, en Azerbaïdjan et à Sri Lanka de 2008-2014. Il a également placé des annonces dans les journaux russes à la recherche de donateurs potentiels. Comme il est typique, aucune information ou un suivi médical n’est jamais donné aux victimes des donneurs qui souffrent souvent de complications. Par exemple, un garçon au Kosovo a été paralysé après son élimination des reins.

  • Revoir depuis Riga l’Eurovision des Choeurs du Samedi 22 juillet 2017

    [Lettonie - Francija : Informations, actualités, échanges, coopération, amitiés France- Latvija] https://www.lettonie-francija.fr/direct-live-depuis-riga-eurovision-des-choeurs-1367?lang=fr

    Lettonie : Le pays qui a du Cœur à chanter : Revoir depuis Riga l’Eurovision des Chœurs du Samedi 22 juillet 2017

    Le Chœur gagnant l’Eurovision des voix est la Chorale féminine « Carmen Manet » de Slovénie & son chef Primož Kerštanj.

    Carmen Manet est une chorale de chambre féminine fondée en 2011 et composée des meilleures chanteuses des générations passées et présentes du Chœur de filles Gimnazija Kranj. Carmen Manet est conduite par Primož Kerštanj depuis le début.

    Les membres de Carmen Manet ont obtenu des résultats exceptionnels lors de plusieurs compétitions chorales. Les anciennes élèves sélectionnées de Gimnazija Kranj, dont beaucoup ont été formées comme solistes dans des écoles de musique, se sont réunies pour la célébration du 200e anniversaire de leur alma mater. Leur première performance a été si réussie que ces jeunes femmes ont décidé de continuer à chanter ensemble après et Carmen Manet est née.

    https://www.youtube.com/watch?v=yAQJrtpK-0s

    Le nom, Carmen Manet - « la chanson reste » en latin, signifie que les chanteurs restent ensemble même après leur lycée.

    Malgré son jeune âge, la chorale a déjà obtenu d’excellents résultats lors de plusieurs compétitions internationales, y compris l’In Canto sul Garda (Italie 2011), la 50e Concours Chorale Internationale de Montreux (Suisse 2014) ainsi que le Concours Choral International du Prix Xinghai en Chine en 2012 .

    Chorale féminine « Carmen Manet » de Slovénie

    En septembre 2013, la chorale a publié son premier CD. La chanson du vent du Nord est une collection de compositions pour les chœurs féminins, rédigée par des compositeurs originaires d’Europe du Nord - la région située au-dessus de la ligne latitudinale à 50 degrés - spécifiquement de la Grande-Bretagne, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de l’Estonie.

    Les chansons sont basées sur les œuvres littéraires et les traditions folkloriques. À la fin de 2014, un autre concert à thème suivait, Voice Dance, avec des œuvres de genres populaires. Le chœur participe également régulièrement aux compétitions nationales, le dernier en avril 2016, leur a amené une plaque d’or de la ville de Maribor.

    Vous pouvez trouver les vidéos de « Carmen Manet » sur YouTube, les suivre sur Facebook ou les écouter sur soundcloud.

    À propos du chef de choeur Primož Kerštanj

    Primož Kerštanj est né à Jesenice, en Slovénie, où il a commencé son éducation musicale à l’école de musique élémentaire de Jesenice. Il est diplômé du Conservatoire de musique de Ljubljana puis a étudié à l’Académie de musique de l’Université de Ljubljana. Il participe régulièrement aux ateliers de jeunes conducteurs EUROPA CANTAT (dirigé par Heltay, Erdei, Dan Olaf Stenlund). Primož a également assisté à des symposiums de chorales européennes et mondiales à Ljubljana, en Australie et aux États-Unis. Sa position professionnelle actuelle est d’enseigner le piano et le solfège au Willems Music Center DoReMi Bled, où il mène également un chœur d’enfants performant.

    Primož a dirigé plusieurs chœurs dans sa carrière ; La chorale féminine de Milko Škoberne Jesenice, Vox Carniolus et de 2000 à 2010, Akademski pevski zbor France Prešeren Kranj. Sous sa direction, ce dernier a remporté plusieurs prix lors de compétitions internationales. Son chœur le plus réussi est Dekliški pevski zbor Gimnazije Kranj, qu’il a dirigé de 2006 à 2014. La chorale a reçu deux diplômes d’argent et douze d’or dans des compétitions slovènes et internationales. Primož est également compositeur et arrangeur musical et a participé en tant que juré à la compétition chorale internationale de Linz en juillet 2015 et à une compétition à Calella en 2016.

    Primož Kerštanj

    Cliquer ci-dessous pour revoir la totalité du spectacle de l’Eurovision des chorales :

    https://www.lettonie-francija.fr/direct-live-depuis-riga-eurovision-des-choeurs-1367 ?

    Le chœur de l’année de l’Eurovision fut diffusé en direct à partir de l’arène de Riga le 22 juillet à 20h par les chaînes des 9 pays participants.

    #Lettonie #chorales #Eurovision #chœurs #Carmen_Manet #Riga #chanter