country:france

  • ONU : 110 millions de dollars pour l’agence s’occupant des réfugiés palestiniens
    Par Le Figaro avec AFP Publié le 25/06/2019
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/onu-110-millions-de-dollars-pour-l-agence-s-occupant-des-refugies-palestini

    Selon le commissaire général de l’Unrwa, Pierre Krähenbühl, des pays se sont engagés mardi à verser « plus de 110 millions de dollars » à l’agence. En comparaison avec les 39 à 40 millions de dollars obtenus l’an dernier à la même conférence, « c’est un très bon chiffre », s’est félicité devant des médias Pierre Krähenbühl. « Je suis très encouragé », a-t-il ajouté, en relevant le « très fort soutien » exprimé par plusieurs pays lors de la conférence. Parmi les interventions, la France a confirmé qu’elle débloquerait pour 2019 « 20 millions d’euros », soit près du double de sa contribution en 2018. Interrogé sur les contributions des pays du Golfe, Pierre Krähenbühl n’a pas donné de chiffres, mais assuré qu’ils avaient tous exprimé « un très fort soutien » à l’agence.

    #Unrwa

  • L’OTAN contre l’Iran ? La France dit “non”
    https://www.dedefensa.org/article/lotan-contre-liran-la-france-dit-non

    L’OTAN contre l’Iran ? La France dit “non”

    Le nouveau secrétaire à la défense US désigné (“faisant fonction” pour l’instant) a rencontré ses homologues de l’OTAN pour les exhorter à se regrouper autour des USA en cas de conflit avec l’Iran. L’accueil a été plutôt réservé, sinon glacial.

    « Mark Esper rencontrait ses homologues de l’OTAN à Bruxelles cette semaine pour tenter d’amener les membres de l’OTAN du côté de Washington alors que la confrontation avec Téhéran s’intensifie. » S’adressant aux journalistes du siège de l’OTAN jeudi après une session à huis clos, M. Esper a déclaré que les autres alliés doivent condamner publiquement le “mauvais comportement” de l’Iran, affirmant que cela contribuerait à éloigner les événements de “la voie militaire”. » Mais il semble y avoir du (...)

  • Le record absolu de chaleur en France battu, et ça ne devrait pas s’arrêter
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280619/le-record-absolu-de-chaleur-en-france-battu-et-ca-ne-devrait-pas-s-arreter

    Le record absolu de température en France a été battu vendredi, avec 45,1 °C relevés à Villevieille (Gard). Selon l’Organisation météorologique mondiale, la vague de chaleur qui touche actuellement l’Europe « correspond parfaitement » aux phénomènes extrêmes liés à l’impact des émissions des gaz à effet de serre. L’agence prévoit une année 2019 parmi les plus chaudes jamais enregistrées.

    #CLIMAT #coût,_inondations,_dérèglement_climatique,_réchauffement_climatique,_incendies,_Climat,_sécheresse,_Christian_Aid

  • Incidents lors de la réouverture du Tombeau des rois, au cœur de Jérusalem-Est
    Par RFI Publié le 27-06-2019
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20190627-incidents-lors-reouverture-tombeau-rois-coeur-jerusalem-est

    La France a brièvement rouvert, ce jeudi 27 juin, l’un de ses domaines nationaux dans la ville de Jérusalem. Le Tombeau des rois, site archéologique vieux de 2000 ans, a accueilli un premier groupe de touristes après neuf ans de fermeture. Mais moins d’une heure plus tard, des incidents avec des juifs ultra-orthodoxes ont poussé les responsables du site à fermer à nouveau les portes.

  • Donc l’intérêt n’était pas d’inviter/désinviter Marion Maréchal-Le Pen, mais de dire que France Insoumise et Front National, c’est pareil. (Et, accessoirement, trouver que considérer que le fascisme c’est pas bien, c’est un peu une « interprétation politique ».)

    Le Medef annule le débat controversé prévu avec Marion Maréchal lors de son université d’été
    https://www.bfmtv.com/politique/le-medef-annule-le-debat-prevue-avec-marion-marechal-le-pen-lors-de-son-unive

    « Vue l’interprétation politique qui est faite du projet de débat sur la montée des populismes, j’ai décidé de le supprimer purement et simplement. Il n’y aura donc ni intervenants RN ni intervenants LFI à LA RÉF (Rencontre des entrepreneurs de France, ndlr) dont le programme sera arrété fin juillet », a indiqué sur Twitter le président du Medef.

    Une fois plus, expliciter que dans le cas où il faudrait choisir entre RN et FI, le patronat français choisirait les fachos (puisque c’est deux populismes tout pareil, et que l’un des deux est hostile au business).

  • Appel pour une grande caravane des gilets jaunes
    En route pour Paris !

    Depuis plusieurs mois déjà, un appel national a été lancé pour le 14 juillet à Paris. Très relayé sur les réseaux sociaux, cet événement aurait vocation à retrouver l’ampleur et la force qui ont fait trembler la capitale semaine après semaine depuis novembre 2018. Pour autant, s’agit-il seulement de réitérer une énième manif, à l’image de celle du 1er mai, dont on pouvait déjà prévoir qu’elle ne serait qu’une nasse géante de plus ?
    La visibilité des GJ a été mise à mal ces derniers mois, sur les ronds-points comme lors des manifestations hebdomadaires du samedi. Mais le mouvement est encore présent, bien plus que ce que les médias dominants disent, bien plus que ce que le pouvoir veut croire. Des GJ commencent à reprendre leurs ronds-points, le 22 juin a vu renaître les pratiques de blocage ou d’ouverture de péages, et certains groupes se sont d’ores et déjà dotés de cabanes mobiles, caravanes jaunes ou banalisées… Rester visibles mais imprévisibles : c’est l’une des forces de ce mouvement, dans sa durée et son inventivité.
    Pour autant, l’arrivée de l’été pourrait laisser augurer d’un certain déclin des forces, voire un découragement face à la répression et aux « interceptions » pratiquées avant chaque manif. Converger vers Paris en une grande Caravane du peuple, autrement dit un convoi de voitures, caravanes, camping-cars, poids-lourds, motos, ou tout autre type de véhicule, à pied ou en vélo, permettrait notamment d’arriver en nombre et de contrer toute tentative de verbalisation pré-manif. On peut déjà imaginer ce que créerait l’arrivée massive d’un tel convoi dans la capitale : un grand campement GJ place de la Bastille ou sur les Champs-Élysées ? Une occupation massive des grandes places parisiennes ? Et si le convoi était stoppé sur son trajet, aurait alors lieu, de fait, un gigantesque blocage autour de Paris.
    À la façon des paysans du Larzac marchant vers Paris en 1978, à la façon des Tunisiens, en 2011, se rendant sous les fenêtres du Premier ministre en une caravane de la liberté, à l’instar aussi de la marche des Beurs de 1983 ou de celle des chômeurs en 1998, on pourrait ainsi voir monter une marée jaune qui fourbirait ses armes avant d’envahir Paris.

    Nous appelons tous les groupes locaux de GJ à se rassembler par régions, à venir grossir les rangs du convoi, au fil de son parcours, pour arriver de toute la France, le plus nombreux possible, vers la capitale, en partant le 11 ou le 12 juillet pour converger le 13, autour de Paris, et entrer dans la ville ensemble.

    Pour ce qui est du Limousin, nous avons déjà commencé à préparer un départ collectif qui se retrouverait le jeudi 11, et circulerait le vendredi 12 pour converger avec d’autres caravanes le samedi 13 en un lieu qui reste à déterminer et qui sera annoncé prochainement. Nous invitons d’ores et déjà tous les groupes de GJ situés au sud du Limousin à nous rejoindre pour ce départ collectif du 11 juillet. Nous invitons également les groupes de régions plus éloignées à organiser leurs propres départs régionaux. Il suffira alors de s’accorder sur un point de convergence de toutes les caravanes afin d’entrer ensemble en région parisienne dans la journée du samedi 13.

  • Infrastructures : 25 000 ponts sont dans un état préoccupant en France (Franceinfo)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16194-infrastructures-25-000-ponts-sont-dans-un-etat-preoccupant-en-franc

    Suite à la catastrophe de Gènes en Italie, François Asselineau avait été le 1er a tirer la sonette d’alarme pour la France.

    ", détaille Gérard, retraité et qui doit ramener ses provisions à pied, en passant par le pont fermé aux voitures. Le pont de la ville est obsolète, avec des taches de rouille qui ont atteint la structure. La mairie ne dispose pas du million d’euros nécessaire aux travaux de réparation.On ne comprend pas que la mairie, l’administration restent muettes à nos différentes démarchesLe pont de Tigeaux (Seine-et-Marne) est coupé à la circulation depuis 2014. "

    Un budget d’entretien trop faible

    Les 3 km du pont de l’Île de Ré (Charente-Maritime) sont touchés par la corrosion. La France compte entre 200 000 et 250 000 ponts. Parmi eux, 25 000 sont en mauvais état, (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Dans les Kiosques : La Brique 59 : L’ordre règne !

    Édito n°59 - Botus et mouche cousue : On vous dira tout !
    http://labrique.net/index.php/thematiques/editos/1059-edito-n-59-botus-et-mouche-cousue-on-vous-dira-tout
    Comme tout.e bon.ne petit.e journaliste, nous avons des références certaines. Le célèbre dessinateur belge Hergé, en bon petit soldat du monde libre (à peine colonialiste), décrivait déjà en 1930, dans Tintin au pays des Soviets, des scènes de violences policières et de l’arrogance militante ainsi que les mensonges d’État.

    Le monde des soviets étant aujourd’hui déchu, l’actuel ressemble étrangement à la bande dessinée. Coups de pied au cul, mépris du peuple, élections forcées, précarités permanentes, rien n’a changé. Ah si, un Macron qui dénonce sans sourciller les dérives d’un « capitalisme fou » devant l’Organisation Internationale du Travail en Suisse. A Lille, on apprécie « Le murmure culturel dans le vacarme marchand » d’Elnorpadcado, festival initié contre l’entreprise marketing Eldorado, cet amuse-gueule pour prédateurs financiers. 

    Si Tintin était encore parmi nous, il ne serait assurément pas dupe ! Il aurait acheté la Brique et se risquerait à aller en manif où pourtant la répression politique se poursuit : gardes à vue, intimidation, fichage. Nouvel us et coutume à Lille, les p’tites graines de reporter risquent leur gueules et leur matos face aux méchants soviets d’aujourd’hui. On pense à tous ces militants : Luttographie, Oculus social, Khayyam, le collectif Œil & mais aussi au taf de tous les Revol qui renseignent et documentent sur ce qu’il se passe dans la rue. On remarque un petit nouveau dont on apprécie la radicalité : l’Esquinte.info. L’ordre compte bien régner, et c’est celui de l’arbitraire. Celui où ni la presse, ni le syndicat, ni la justice ne passent. Un pouvoir qui nous met devant le fait accompli, comme au squat le 5 étoiles où l’expulsion a lieu... deux jours avant le jugement.

    Comptez pas sur nous pour devenir des RG ! Mais c’est forte de ses irréprochables références tintinophiles que La Brique vous a concocté ce nouveau numéro. Attention, vos yeux vont sans doute piquer - comme cet édito - car nous aussi, on a besoin de vacances, histoire de potasser un peu plus nos références. Sapristi !
    PS : On relance les courriers des lecteur.rices ! Envoyez nous vos réactions : billets doux, pimentés ou salés, on prend tout !

    Le collectif de La Brique

    & dont nous apprenons au moment de boucler, effaré.es, la garde à vue d’un des membres, Leo Ks. Il couvrait la grève des postiers du 92.

    SOMMAIRE :
    p.2 : Édito 
    p.3 : Calendrier estivale
    p.4 : Contraception : les dessous de la baise
    p.5 : La possibilité du fascisme
    p.6-7 : Criminaliser et réprimer : la lutte politique hors-la-loi
    p.8-9 : Milisphère, des péripéties
    p.10-11 : La chasse aux étranger.es
    p.12-13 : Roman-photo pour enfants
    p.14-15 : Loi Blanquer, l’école des esclaves
    p.16 : Action directe contre nikléaire
    p.17 : En marche sur les rotules
    p.18-19 : Panorama des unités lilloises en lutte
    p.20 : Portrait d’un Gilet Jaune
    p.21 : Format AG pour GJ
    p.22 : SNCF : un an après la pub
    p.23 : ACAB
    p.24 : Antispécisme, mythe ou réalité ?
    p.25 : Lionderie, mites ou autorité ?
    p.26 : Lumière IV
    p.27 : Des arts en bazar
    p.28 : Jeu, où est Macron ?

    #La_Brique #Lille

    • Ce Mardi 9 juillet 2019 à 18h au Parc du Belveder : Apéro Brique
      https://lille.demosphere.net/rv/6965
      Le collectif de rédacteur.rices et dessinateur.rices de la Brique vous invite à discuter du dernier numéro dans une soirée estivale festive, et politique.
      
Au programme :
      À partir de 18h : accueil

      Vers 19h : L’équipe de la rédac vous présentera les principaux sujets du numéro et vous proposera d’en débattre. La discussion est ouverte à tou.tes que vous ayez lu les articles ou non.
      Voici les trois principaux thèmes du numéro qui seront abordés :
      – Le fascisme en France
      – Les mobilisations du printemps dernier
      – Présentation des collectifs mobilisés que nous avons rencontré
      
En présence de quelques membres de ces collectifs.
      À partir de 21h : on continue de discuter autour d’un verre et en musique.
      Sur place : cantine végan à prix libre et une buvette avec et sans alcool.

  • Deliveroo, Uber Eats… La canicule, enfer au carré pour les livreurs à vélo (Marianne)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16193-deliveroo-uber-eats-la-canicule-enfer-au-carre-pour-les-livreurs-a-

    Déjà dans une situation précaire bien connue, les livreurs à vélo d’applications comme Deliveroo et Uber Eats nous racontent comment la canicule, outre ses effets physiques évidents dans un métier si exposé, provoque des effets pervers sur leur activité.

    A deux pas de la Bastille, lundi 24 juin à Paris, il est 21 heures. Le visage ruisselant et le souffle court, Bacem D., trentenaire, descend de son outil de travail : son vélo. Depuis midi, au premier jour de la canicule qui s’est abattue cette semaine sur la France, il a réalisé une vingtaine de courses, par 30 degrés Celsius en moyenne, sans pause pour ses deux employeurs, Uber Eats et Deliveroo. Au lieu de les encourager à lever le pied sur la pédale par cette météo extrême, rapporte-t-il à Marianne, ces derniers ont au contraire… (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Rachat de terres. La fin du rêve chinois ? - Économie - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/economie/rachat-de-terres-la-fin-du-reve-chinois-26-06-2019-12322550.php


    En mars dernier, la coopérative française Sodiaal avait dû reprendre l’usine construite par le chinois Synutra, à Carhaix.
    Photo Aero Plass/DR

    C’est un coup d’arrêt aux investissements chinois dans les campagnes françaises. Le géant Reward, connu pour s’être emparé de terres céréalières dans l’Indre et dans l’Allier, vient de faire faillite. Après la déconfiture de Synutra, notamment à Carhaix, c’est un nouveau signe de la fin du rêve chinois.

    Le milliardaire Hu Keqin, PDG du conglomérat Reward se voyait déjà en roi de la baguette en Chine. Mais son groupe a fait faillite, montrant la fragilité de certains investisseurs chinois. L’affaire avait fait grand bruit quand un mystérieux chinois avait racheté 1 700 hectares dans l’Indre il y a cinq ans, puis 900 hectares dans l’Allier trois ans plus tard. Était-ce le début d’une conquête du grenier à grains français ? Les pires inquiétudes circulaient, comme souvent lorsqu’il s’agit d’investissements chinois. Mais finalement rien de tout cela ne s’est produit. Car Reward (« Luowa » en chinois), spécialisé à l’origine dans le lait maternisé et les produits d’entretien, a été mis en faillite le 13 mai.

    En janvier, l’agence de notation financière Fitch avait déjà tiré la sonnette d’alarme, expliquant que Reward avait été dans l’incapacité de s’acquitter d’une dette de 300 millions de yuans (38 millions d’euros) début décembre, alors qu’il assurait disposer fin septembre de… 4,15 milliards en numéraire (530 M€).

    Et Hu Keqin, qui annonçait il y a un an environ, vouloir ouvrir 1 500 boulangeries en Chine en cinq ans, approvisionnées en farine française, n’a finalement ouvert que trois boutiques « Chez Blandine » à Pékin. Et elles ont déjà fermé, d’après Dianping.com, principal site de référencement de commerces et services.

    « Il y a un réel attrait pour la France parce que les produits sont bons, jouissent d’une bonne image. Ils veulent les importer en Chine mais sans doute vont-ils trop vite pour se faire une part de ce marché très concurrentiel », analyse Jean-Marc Chaumet, agro-économiste et spécialiste de la Chine à l’Institut de l’élevage.
    Avant Reward, il y avait eu le fiasco du lait. Synutra, numéro trois de la nutrition infantile en Chine, avait retiré tous ses pions l’an dernier, plongeant dans les difficultés ses partenaires, le groupe coopératif normand Les Maîtres laitiers du Cotentin et la coopérative bretonne Sodiaal, qui a dû reprendre le site construit par le chinois à Carhaix (Finistère).

  • Le Haut conseil pour le climat plaide pour la prise en compte des émissions importées
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270619/le-haut-conseil-pour-le-climat-plaide-pour-la-prise-en-compte-des-emission

    Dans son premier rapport, l’instance installée par Emmanuel Macron estime que les efforts de la #France pour lutter contre le dérèglement climatique sont « insuffisants ». Surtout, elle pose la question de la non-prise en compte des émissions liées aux produits importés dans le bilan carbone de la France, qui représentent pourtant plus de la moitié de nos émissions, et pointe le trou noir du transport international.

    #haut_conseil_pour_le_climat,_Climat,_SNBC,_Gaz_à_effet_de_serre,_gouvernement

  • Opinion | The Law© ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/06/25/opinion/copyright-law.html

    Très drôle. J’avais écrit un papier sur un cas similaire en France, quand la loi se retrouvait appartenir à Reuters, quand le concessionnaire exclusif de la diffusion sur internet s’était fait racheter par Reuters. Heureusement, la concession s’est éteinte et n’a par chance pas été renouvelée.

    In the last century, a number of lower courts issued lofty proclamations on how the law belongs to the people and the people alone. Meanwhile, copyright laws passed in 1909 and 1976 explicitly excluded any “work of the United States government.” But that exclusion applies only to the federal government.

    So when the nonprofit organization Public.Resource.Org purchased, scanned and uploaded all 186 volumes of the annotated Georgia state code to its website, the state sued to take it down. The code was already available free online through the state’s partnership with LexisNexis. As part of the deal, Georgia gave LexisNexis exclusive rights to official “annotations” that elaborate on the law but aren’t legally binding. LexisNexis allowed users to read the law free and it sold the annotated code for $404 per copy.

    Public.Resource.Org is no stranger to litigation. For years, it has been embroiled in lawsuits over its publication of fire and electrical safety standards, air duct leakage standards, nonprofit tax returns and European Union baby pacifier regulations. The founder of Public.Resource.Org was once labeled a “rogue archivist.” But if publishing building safety standards online is an act of roguery, it is time for the courts to take a hard look at what copyright is for.

    Much of the litigation against Public.Resource.Org falls into an ever-expanding gray zone of the law, created by government outsourcing bits and pieces of its regulatory function to the private sector. Regulations for everything from student loan eligibility to food additives can use standards written by trade groups.

    #Copyright_madness #droit #Loi

  • Donald Trump envisage publiquement une guerre courte contre l’Iran (Ouest-France)
    https://www.crashdebug.fr/international/16189-donald-trump-envisage-publiquement-une-guerre-courte-contre-l-iran-

    Donald Trump accuse Téhéran de chercher à obtenir l’arme atomique et d’être responsable de tous les maux du

    Moyen-Orient. | SAUL LOEB / AFP

    Le président américain, engagé dans une campagne de pression maximale sur l’Iran, a donné un nouvel avertissement à Téhéran, mercredi, en évoquant l’idée d’une guerre « qui ne durerait pas longtemps ».

    Donald Trump a évoqué la possibilité d’une guerre contre l’Iran « qui ne durerait pas très longtemps », prenant le contre-pied de son homologue iranien, qui semblait jouer l’apaisement.

    Le président américain a assuré mercredi ne pas espérer un tel conflit, mais ces déclarations sonnent comme un nouvel avertissement à l’Iran.

    « Nous sommes dans une position très forte, et ça ne durerait pas très longtemps, je peux vous le dire. […] Et je ne parle pas de troupes au sol », a (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • « Pour un nouvel horizon social » : un live collectif en soutien aux Gilets Jaunes
    https://radioparleur.net/2019/06/25/pour-un-nouvel-horizon-social-intellectuels-soutiens-gilets-jaunes

    Mardi 11 Juin 2019 à la Bourse du Travail de Paris, la Fédération Nationale de la Libre Pensée présentait un livre collectif autour du mouvement fluorescent. Dans « Gilets jaunes, pour un nouvel horizon social », publié aux éditions Au diable vauvert, on retrouve fictions, poèmes, tribunes et analyses. Pendant deux heures, des échanges plus ou moins houleux et des lectures à voix hautes ont rythmé cette soirée où autrices et auteurs expriment leur indignation et leur solidarité avec une « France Populaire ». Durée : 1h16. Source : Radio Parleur

    https://audio.ausha.co/oLnp1I91ZN3V.mp3

  • Serres chauffées dans le bio : la FNSEA fait plier le gouvernement
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270619/serres-chauffees-dans-le-bio-la-fnsea-fait-plier-le-gouvernement

    En livrant bataille pour inscrire dans la réglementation française l’interdiction du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison, les acteurs du bio ont mis au jour les projets de l’agro-industrie et la « conversion » des serres conventionnelles. Après avoir repoussé sa décision à la demande de la FNSEA, le ministère de l’agriculture a récemment pris le parti du chauffage.

    #Enquête #Carrefour,_Didier_Guillaume,_FNAB,_CNAB,_Olivier_Nasles,_Edouard_Philippe,_FNSEA,_INAO

    • Une fois encore, la #FNSEA fait plier un gouvernement. Le syndicat agricole majoritaire, mis en mouvement par les coopératives, a obtenu le soutien du ministère de l’agriculture pour reporter à deux reprises un vote inscrivant l’interdiction du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison dans le guide de lecture du règlement européen. Le 17 juin, l’administration a mis sur la table une proposition autorisant de fait les serres chauffées.

      La proposition d’interdiction portée par les représentants historiques du bio devant le Comité national de l’agriculture biologique (CNAB) de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) doit encore être débattue le 11 juillet. Organisme public chargé de gérer les signes officiels de qualité – les labels et les appellations –, l’Inao a déjà été confronté à des batailles rangées face aux prétentions de l’industrie, notamment au sujet des fromages au lait cru dans les années 2000.

      Cette fois, l’enjeu est la défense des conditions de production des légumes biologiques. Les tenants de l’agro-industrie favorables au chauffage des serres ont fait savoir « qu’une quarantaine d’exploitations déjà en activité » utilisaient ce procédé, auxquelles devraient s’ajouter une vingtaine de projets d’ici à 2021, « qui se concrétiseront à condition d’avoir accès au chauffage ».

      Au-delà, de grosses coopératives qui ont engagé une réflexion pour convertir leurs serres en bio se déclarent opposées à la restriction du chauffage leur permettant de produire en hiver. Pour elles, pas question de restreindre ni d’interdire, au contraire.

      Des serres de la station expérimentale du Comité d’action technique et économique (CATE), à Saint-Pol-de-Léon, syndicat professionnel de la Région Bretagne, auquel appartient la coopérative Sica. © DR Des serres de la station expérimentale du Comité d’action technique et économique (CATE), à Saint-Pol-de-Léon, syndicat professionnel de la Région Bretagne, auquel appartient la coopérative Sica. © DR

      Le gouvernement est resté prudent, laissant l’administration avancer ses pions. Didier Guillaume, le ministre de l’agriculture, a juré le 19 juin qu’il n’était « pas favorable au chauffage des serres », « parce qu’il faut respecter les rythmes biologiques », mais il a aussitôt ajouté une nuance, de taille, en précisant que « si c’était interdit en France et permis dans d’autres pays européens, ça ne réglerait pas le problème de l’économie ».

      Tout en jugeant qu’il ne voyait pas « l’intérêt » « d’avoir des fraises à Noël », le ministre a souligné, dans une interview au Télégramme, que la réglementation européenne « n’interdit pas » le chauffage des serres en bio. « Pour ma part, je considère que c’est aux filières et aux responsables du bio de décider, et au consommateur d’être responsable », a-t-il déclaré.

      Mais le CNAB, qui va statuer pour avis, est composé pour moitié de représentants des groupements historiques du bio et, pour l’autre, des représentants issus du conventionnel – membres de Coop de France ou élus de chambres d’agriculture –, les cinq représentants de l’État les départageant.

      Joint par Mediapart, Olivier Nasles, le président du CNAB, a déclaré qu’il n’était « pas sûr » que « la décision » serait prise le 11 juillet. « Je n’ai pas envie d’aller vers un vote moitié/moitié », déclare-t-il, précisant que « certains acteurs sont sur des postures » – comprendre : certains acteurs militants du bio.

      Face à leur demande d’interdiction du chauffage, l’administration a mis sur la table une proposition alternative, lors de la commission réglementation du CNAB, le 17 juin dernier. Il s’agit d’interdire la distribution des légumes d’été en hiver, du 21 décembre au 21 mars, en permettant ainsi une production et une vente de printemps. « Tout le monde est d’accord sur la saisonnalité : c’est déjà une belle avancée », se félicite Olivier Nasles.

      En réalité, cette « avancée » reste très problématique, aux yeux des acteurs du bio, puisqu’elle implique de chauffer les serres de janvier à avril, pendant la période de développement des plants. En outre, elle laisse grandes ouvertes les portes de la production à l’export, et donc de la massification de l’offre.

      « Cette proposition est inadmissible, tranche Sylvie Corpart, une représentante de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Elle donne raison à ceux qui font pression depuis le début. On envoie toute la filière bio dans l’impasse. »

      Cette bataille a débuté il y a près d’un an. Informée de la multiplication des projets de serres chauffées en bio en Bretagne et en Vendée, la FNAB a saisi en juin 2018 la commission réglementation de l’Inao d’une demande d’ajout au guide de lecture.

      Alors que ce document indique que « le chauffage des serres est possible », la commission réglementation propose au CNAB d’ajouter quelques réserves, et non des moindres : « Le chauffage des serres est possible dans le respect des cycles naturels (pas de production à contre-saison, exemple : tomate, courgette, concombre, aubergine, poivron) [et] lorsqu’il utilise des ressources renouvelables produites sur l’exploitation, [ceci étant] sans restriction pour la production des plants et la mise en hors gel. » Le chauffage pourrait donc être interdit « à contre-saison ».

      Les coopératives et leurs soutiens sont alertés et sortent du bois début décembre. Marc Kerangueven, président de la Sica (Société d’initiatives et de coopération agricole) de Saint-Pol-de-Léon, dont les 650 exploitants commercialisent sous la marque Prince de Bretagne, juge dans une note transmise au premier ministre qu’il est « primordial que le CNAB vote contre l’adoption de cette proposition ».

      Cette « restriction inadaptée, drastique et brutale » du chauffage pourrait « avoir de lourdes conséquences » pour « l’ensemble de la production bio sous abri française, qui subirait la prise des marchés par l’import », annonce-t-il, dans son courrier cosigné par le président de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. C’est la balance commerciale qui préoccupe avant tout la coopérative de Kerangueven, qui exporte par ailleurs 40 % de ses légumes.

      La Sica compte déjà 150 hectares de serres, toutes productions confondues. Et le bio fait partie de ses priorités, même s’il ne pèse encore que 5,7 % de son chiffre d’affaires – 8,55 millions d’euros pour 7 232 tonnes de légumes produits, un chiffre en hausse de 3 millions d’euros en 2018… Le comité bio du groupement de producteurs Cerafel, auquel cette coopérative est rattachée, revendique 20 000 tonnes de légumes bio produites l’an dernier.

      Le 10 décembre, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a demandé de son côté le report du vote de la proposition dans un courrier adressé au président du CNAB – et cosigné par les présidents de Coop de France, Felcoop, Légumes de France (branche spécialisée de la FNSEA) et de l’APCA. Selon la FNSEA et ses alliés, « les professionnels du secteur n’ont pas eu le temps de se positionner dans les délais impartis ».

      « Les premiers éléments d’analyse nous amènent à penser que nos exploitations seraient confrontées à une situation de distorsion de concurrence avec les autres États membres », font-ils valoir eux aussi.

      Alertée par ces courriers, la FNAB lance un contre-lobbying. Un texte signé par des distributeurs, et non des moindres, Biocoop et surtout Carrefour, des transformateurs et distributeurs spécialisés (Synabio) et des producteurs (Forébio, Cabso, Uni vert, Bio Loire Océan, Solébio), dénonce les « pressions » ainsi exercées sur le CNAB et soutient « l’encadrement du chauffage des serres », « dans le but d’éviter le désaisonnement ».

      « Ces dernières années, la production de fruits et légumes frais s’est développée sans recours au chauffage de serres, ce qui prouve que cette pratique est inutile », soutiennent-ils.

      « Nous avons des conditions climatiques qui ne sont pas bonnes, explique Mathieu Lancry, président de Forébio. Vouloir concurrencer des pays tiers qui ont des conditions plus favorables, je trouve ça fou. Faire chauffer les serres en bio, ça n’a pas de sens. »

      Le producteur rappelle au passage les « surproductions chroniques en tomates et concombres » de l’agriculture conventionnelle, et la destruction récente de 500 tonnes de tomates par la coopérative Solarenn en Bretagne.

      Mise aux voix lors du CNAB du 13 décembre, la demande de report par la FNSEA et les coopératives est approuvée par 19 voix contre 15, et 2 abstentions. « Les représentants de l’État ont voté le report à main levée », relève un participant. L’État s’est incliné. Le président du CNAB, Olivier Nasles, vote aussi en faveur de ce report et se montre favorable aux objections de l’agro-industrie. « La restriction du chauffage ne va pas empêcher qu’il y ait des tomates bio sur les étals, explique-t-il à Mediapart. Cette décision va bloquer les produits français, mais ne s’appliquera pas aux produits étrangers. La distorsion de concurrence est bien là. »

      Nommé par arrêté ministériel en 2017, cet oléiculteur touche-à-tout, patron pendant douze ans de l’interprofession de l’huile d’olive (Afidol), ex-secrétaire adjoint de la chambre d’agriculture d’Aix-en-Provence, œnologue de métier, n’a jamais été légitime à la présidence du comité bio de l’Inao. C’est le vignoble de sa mère, le domaine de Camaïssette, converti en bio en 2014, et dont il est salarié, qui lui a valu, selon l’Inao, d’être nommé président du CNAB. « Il produit du rosé bio », précise le service communication de l’institution.

      « Il est cordial, mais il n’est pas du métier, déplore un membre du CNAB. C’est vraiment dommageable pour la crédibilité du CNAB que ce soit quelqu’un comme lui qui pilote le guide de lecture du règlement européen. Sa nomination est une farce. On a tous été interloqués. »

      « On se demande toujours d’où il parle, comme on disait en Mai-68 », commente ironiquement un responsable du bio.

      Olivier Nasles admet qu’il ne fait pas « partie des historiques du bio », mais qu’il a été choisi parce qu’il n’était « pas partisan d’une famille ou d’une autre ». Membre de plusieurs instances de l’Inao depuis 2004, il s’attendait d’ailleurs à présider un autre comité de l’institut. S’il reconnaît qu’il n’est « pas compétent » sur le sujet du chauffage des serres, il a un avis tranché sur l’avenir du bio.

      « Le monde du bio va changer, parce que l’économie est entrée dedans, juge-t-il. Bien sûr qu’il va y avoir une industrialisation du bio. On a suscité une demande chez les consommateurs. Il y a des gens qui sont entrés qui ne sont pas des bio historiques. »

      En janvier, la FNSEA et les coopératives ont communiqué des éléments chiffrés sur les serres chauffées en bio, qui confirment les craintes de l’autre camp. Selon leur décompte, 14 exploitations équipées de serres ayant recours au chauffage tournent déjà en Bretagne sur 13 hectares, et envisagent de passer à 19 hectares. Les Pays de la Loire comptent quatre exploitations en fonctionnement sur 11 hectares, mais surtout dix-neuf en cours de constitution, avec des permis de construire accordés sur 22 hectares supplémentaires. Dans le Sud, vingt exploitations sous serres tournent déjà à plein régime sur 33 hectares.

      « Plus de 50 hectares sont ainsi concernés aujourd’hui ; une surface qui pourrait progresser rapidement à moyen terme », relève la synthèse du syndicat. Des surfaces encore dérisoires, rapportées aux territoires engagés en agriculture biologique en France – deux millions d’hectares en 2018, entre les mains de 41 623 producteurs –, mais très productives.

      « Ces surfaces représentent des volumes considérables de légumes français biologiques déjà produits et commercialisés : plus de 9 500 tonnes à ce jour d’après nos estimations, et potentiellement près de 15 000 tonnes à l’horizon 2021/22 », poursuit le document. Les syndicalistes vantent l’efficacité en « technique culturale » du chauffage, notamment par « la maîtrise des risques sanitaires », grâce à la déshumidification – contre le mildiou, par exemple.

      Le camp du bio explique de son côté que « tout usage sanitaire du chauffage allant au-delà des limites du hors gel (5 °C) implique potentiellement le développement végétatif de la plante, donc la production ». « Par exemple, pour améliorer l’efficacité du biocontrôle [l’activité des insectes, auxiliaires de culture – ndlr], la température des serres à tomates est portée entre 18 et 25 °C. Or, ces températures correspondent parfaitement à l’optimum de température pour le développement végétatif de la tomate. » L’argument sanitaire est opportuniste.

      Les services juridiques de l’Inao pèsent dans le même sens. Ils rappellent l’une des bases du règlement européen qui stipule que « l’agriculture biologique doit établir un système de gestion durable, respectueux des systèmes et des cycles naturels ». Si le chauffage sous serres n’est pas interdit, il est d’abord conditionné à l’utilisation d’énergies renouvelables. Il peut être mis au service de production des plants pour amorcer la production ou la mise en hors gel, mais la production bio se doit d’éviter toute production à contre-saison.

      Cependant, la mobilisation des agriculteurs conventionnels pèse plus lourd que les remarques d’un service juridique. « Entre décembre et mars, il y a eu une vraie levée de boucliers. Vindicative. C’est l’Ouest qui a bougé, juge une agricultrice en bio. On était traités d’irresponsables. »

      Le 3 avril, le CNAB se réunit une nouvelle fois, mais le président Nasles et l’administration, contre toute attente, ne mettent pas le sujet à l’ordre du jour comme prévu. « Le premier report, on s’est dit : on va leur concéder… commente Sylvie Corpart, représentante de la FNAB. Mais le deuxième report, c’était un vrai scandale. Nous avons quitté la salle. »

      La polémique déborde sur l’interprofession des fruits et légumes, l’Interfel. Le poste de corapporteur du comité bio d’Interfel est attribué à Bruno Vila, dirigeant d’une importante coopérative du sud de la France, Rougeline, qui développe massivement des cultures de tomates sous serres, hors sol – en s’appuyant sur un modèle de serre hollandais, qui coûte entre 700 000 et 1,4 million d’euros à l’hectare.

      Vila est l’alter ego du breton Kerangueven dans le Sud. Forte de 340 hectares de cultures de tomates, fraises et concombres sous serres – et 700 hectares en terre –, et de 230 producteurs, Rougeline fait un chiffre d’affaires de 123 millions d’euros. L’élection de Vila, vécue comme une « provocation » par le camp du bio, entraîne la sortie de la Confédération paysanne du comité bio. Interfel a refusé de répondre aux questions de Mediapart sur cette crise interne et Bruno Vila n’a pas donné suite à nos demandes.

      « Il y a un traumatisme lié à la pression que subissent les producteurs conventionnels avec la concurrence de l’Espagne et du Maroc, explique à Mediapart Guillaume Riou, président de la FNAB. Au sein de ces grosses coopératives, certains pensent qu’ils vont s’en sortir en reproduisant le modèle productiviste dans le bio. Ils n’ont pas compris que l’alimentation et l’agriculture doivent respecter les cycles naturels. »

      Le 17 juin, l’administration revient devant la commission réglementation avec une proposition d’interdiction de distribution des légumes d’été en hiver jusqu’au 21 mars, une version revue du dispositif validant en réalité l’utilisation du chauffage des serres durant l’hiver pour amorcer la production. Elle propose aussi d’inscrire la perspective d’une obligation d’utilisation d’énergies renouvelables à l’horizon 2025, alors même que cette obligation figure en toutes lettres dans le règlement européen.

      Or la question de l’énergie n’est pas secondaire, loin de là. Selon l’étude FoodGES de l’Ademe, une tomate produite en France sous serre chauffée est responsable de quatre fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’une tomate importée d’Espagne et huit fois plus qu’une tomate produite en France en saison. « Les chauffeurs de serres auront six ans devant eux sans cadre pour produire, et d’ici là, ils pourront au moins tripler leur production », objecte un communicant du bio.

      Pour amplifier la protestation, la FNAB – soutenue par Réseau action climat, la Fondation Nicolas-Hulot et Greenpeace – a lancé le 29 mai une pétition en ligne, « Pas de tomate bio en hiver : non aux serres chauffées », demandant au ministre de l’agriculture « de soutenir un encadrement strict du chauffage des serres en bio afin d’interdire la production de fruits et légumes bio hors saison ».

      Le groupe Carrefour est le seul groupe de distribution de premier plan à s’être rangé derrière la FNAB contre les serres chauffées. « On s’est engagés aux côtés de la FNAB sur ce sujet dès le mois d’octobre 2018, précise auprès de Mediapart Benoît Soury, directeur bio de Carrefour. Nous nous engageons à fournir des produits grandis naturellement, et nous voulons aller plus loin en faisant en sorte que nos produits bio ne soient que d’origine France – la proportion est de 3/4 aujourd’hui. »

      Ce positionnement « politique » du groupe s’inscrit dans une vraie logique d’investissement de Carrefour, qui a réalisé 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans le bio en 2008. Le distributeur se dit toutefois prêt à « réétudier » sa position « si un compromis est trouvé ».

      Si l’administration revient avec sa proposition devant le CNAB, le 11 juillet, et obtient un vote favorable aux serres chauffées, elle pourrait créer une fracture irrémédiable au sein de la structure chargée d’encadrer l’agriculture biologique. Certains historiques du bio sont tentés par un repli autour d’un nouveau label privé portant leurs valeurs et un cahier des charges strict, comme il en existe en Allemagne.

      « C’est vrai que la question est posée avec insistance au sein du réseau, confirme Sylvie Corpart. Est-ce que la fédération a encore intérêt à être présente dans une structure où les jeux et les décisions se font dans les couloirs, et nous échappent ? Les dés étant pipés, il faut peut-être arrêter de perdre notre temps à défendre le label “AB” et créer autre chose. »

  • Au moins 25 000 ponts en France sont « en mauvais état structurel »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/27/au-moins-25-000-ponts-en-france-presentent-des-problemes-de-securite_5482062


    Le pont reliant La Rochelle à l’île de Ré, en mai 2018.
    XAVIER LEOTY / AFP

    Selon un rapport sénatorial, la dégradation de nombre d’ouvrages est le fruit d’un « sous-investissement chronique », posant « des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers ».

    Deux semaines avant l’effondrement meurtrier du viaduc Morandi, à Gênes, le maire de la petite commune de Beaumontel, dans l’Eure, a constaté au matin du 1er août 2018 qu’un des piliers du pont sur la Risle, entre la mairie et l’église, s’était affaissé et ne soutenait plus rien. Pont fermé, 250 000 euros de travaux. Un mois après la catastrophe italienne, c’est sur l’imposant viaduc de l’île de Ré qu’un câble précontraint rompait en raison de la corrosion. Circulation restreinte, 2 millions d’euros de réparations. La France n’est pas à l’abri d’un accident tragique : au moins 25 000 ponts sont « en mauvais état structurel » et « posent des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers », selon un rapport sénatorial rendu public jeudi 27 juin, qui réclame un « plan Marshall » pour « éviter le drame ».

    Dans la foulée de l’écroulement du viaduc italien, le Sénat avait lancé une mission d’information sur l’état des ponts en France, dirigée par le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, le centriste Hervé Maurey, et dotée des moyens d’une commission d’enquête. Le nombre de ponts en France est évalué entre 200 000 et 250 000 – une fourchette étonnamment large. C’est la première surprise du rapport : personne n’est capable de donner le nombre exact de ces ponts routiers, faute d’un recensement du patrimoine des collectivités locales. Une inconnue révélatrice « des lacunes de la politique de surveillance et d’entretien », estime la mission.

    L’Etat possède 24 000 ponts. La moitié, gérée par les sociétés concessionnaires d’autoroutes, est sans problème. Pour le reste, 7 % présentent des défauts de sécurité et 2 800 d’entre eux, construits après-guerre, arrivent en « fin de vie » et nécessitent une chirurgie lourde. Un audit externe, remis en juin 2018 au ministère des transports, estimait qu’un tiers des ponts de l’Etat avaient besoin de travaux, dont 7 % présentaient « un risque d’effondrement ». Le tableau est plus sombre encore du côté des collectivités territoriales, qui gèrent 90 % des ouvrages : entre 100 000 et 120 000 pour les départements, dont 8,5 % en mauvais état, et de 80 000 à 100 000 pour les communes, dont 18 % à 20 % présentent des défaillances.

    #paywall

  • Adult mortality among second-generation immigrants in France : Results from a nationally representative record linkage study (Volume 40 - Article 54 | Pages 1603–1644)
    https://www.demographic-research.org/Volumes/Vol40/54

    Background: France has a large population of second-generation immigrants (i.e., native-born children of immigrants) who are known to experience important socioeconomic disparities by country of origin. The extent to which they also experience disparities in mortality, however, has not been previously examined.

    Methods: We used a nationally representative sample of individuals 18 to 64 years old in 1999 with mortality follow-up via linked death records until 2010. We compared mortality levels for second-generation immigrants with their first-generation counterparts and with the reference (neither first- nor second-generation) population using mortality hazard ratios as well as probabilities of dying between age 18 and 65. We also adjusted hazard ratios using educational attainment reported at baseline.

    Results: We found a large amount of excess mortality among second-generation males of North African origin compared to the reference population with no migrant background. This excess mortality was not present among second-generation males of southern European origin, for whom we instead found a mortality advantage, nor among North African–origin males of the first-generation. This excess mortality remained large and significant after adjusting for educational attainment.

    Contribution: In these first estimates of mortality among second-generation immigrants in France, males of North African origin stood out as a subgroup experiencing a large amount of excess mortality. This finding adds a public health dimension to the various disadvantages already documented for this subgroup. Overall, our results highlight the importance of second-generation status as a significant and previously unknown source of health disparity in France.

    Author’s Affiliation

    Michel Guillot - University of Pennsylvania, United States of America [Email]
    Myriam Khlat - Institut National d’Études Démographiques (INED), France [Email]
    Matthew Wallace - Stockholms Universitet, Sweden [Email]

    Les hommes nés en France de parents nord-africains ont un risque accru de mourir avant 65 ans - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/les-hommes-nes-en-france-de-parents-nord-africains-ont-un-risque-accru-de

    « Les résultats suggèrent que cette surmortalité ne s’explique pas simplement par les différences de niveau d’éducation, mais par un ensemble de désavantages, notamment sur le marché du travail et sur le niveau des revenus », expliquent les auteurs, qui estiment qu’il s’agit d’une « dimension de santé publique importante et inconnue jusqu’ici ».
    « Impact négatif » des discriminations

    La discrimination sur le marché du travail, qui est « plus répandue » parmi la deuxième génération, peut se traduire par une « détérioration du fonctionnement psychosocial » et par un « impact négatif sur la santé », explique les chercheurs de l’Ined, qui ont précisé qu’il a été « difficile » de travailler sur le sujet à cause du manque de données.

    • La première étude sur la mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération en France révèle une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine - Espace presse - Ined - Institut national d’études démographiques
      https://www.ined.fr/fr/actualites/presse/la-premiere-etude-sur-la-mortalite-des-descendants-dimmigres-de-deuxieme-genera

      La France compte une importante population de descendants d’immigrés de deuxième génération, c’est-à-dire les personnes nées en France de parent(s) immigré(s). Si les disparités socioéconomiques selon les pays d’origine sont bien identifiées, les inégalités de santé, et plus particulièrement en matière de mortalité, demeurent méconnues. Michel Guillot et Myriam Khlat, directeur.rice.s de recherche à l’Ined, et Matthew Wallace, post-doctorant à l’Université de Stockholm, ont analysé les niveaux de mortalité entre 1999 et 2010 d’adultes nés en France de deux parents immigrés. Ces travaux, réalisés pour la première fois en France, révèlent une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine.

      Parmi les pays de l’Union européenne de plus d’un million d’habitants, la France est le pays qui compte la plus grande population de descendants d’immigrés de deuxième génération, tant en termes absolus que relatifs. En 2014, la population d’individus nés en France avec au moins un parent immigré représentait 9,5 millions de personnes, soit 14,3 % de la population totale. En raison de l’histoire de l’immigration en France, la population de deuxième génération est, aujourd’hui, vaste et diversifiée : les régions d’origine les plus représentées sont l’Europe du Sud (Portugal, Italie ou Espagne) et l’Afrique du Nord (Algérie, Maroc ou Tunisie), chaque région représentant un tiers environ, le dernier tiers comprenant un ensemble très diversifié de pays d’origine des parents, notamment des pays d’Afrique subsaharienne, d’Europe et d’Asie.
      Un travail de recherche unique en France

      Si les inégalités en matière de niveau scolaire, d’emploi et de revenu des descendants d’immigrés de deuxième génération d’origine non européenne sont bien documentées, aucun travail de recherche ne s’était intéressé jusqu’alors aux disparités dans le domaine de la mortalité.
      Les auteurs de cette étude, Michel Guillot, Myriam Khlat et Matthew Wallace, ont choisi d’étudier pour la première fois ce sujet. Ils ont utilisé l’échantillon longitudinal de mortalité (ELM), échantillon représentatif à l’échelle nationale de 380 000 personnes âgées de 18 ans et plus en 1999 (issu de l’Étude de l’histoire Familiale-EHF de 1999) et ont exploité un suivi de la mortalité au moyen de registres de décès appariés jusqu’en 2010. Ils ont comparé les niveaux de mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération âgés de 18 à 64 ans et originaires d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord avec ceux de leurs homologues immigrés de première génération et avec ceux de la population de référence (personnes nées en France de deux parents eux-mêmes nés en France).
      Une surmortalité importante constatée chez les hommes d’origine nord-africaine

      Alors que la probabilité estimée de décès entre 18 et 65 ans s’élève à 162 pour 1 000 pour les hommes de la population de référence, elle est 1,7 fois plus élevée pour les hommes nés en France de deux parents immigrés d’Afrique du Nord (276 pour 1 000). Elle est en revanche plus faible pour ceux de la deuxième génération d’origine sud-européenne (106 pour 1 000), ainsi que pour les hommes immigrés de première génération toutes origines confondues. La surmortalité observée pour les hommes de deuxième génération d’origine nord-africaine demeure importante après ajustement en fonction du niveau d’instruction.
      Les résultats concernant les femmes ne relèvent pas de différences statistiquement significatives par rapport à la population de référence sauf pour les femmes immigrées de première génération d’origine sud-européenne qui bénéficient d’un avantage en matière de mortalité similaire à celui des hommes.

  • Le coup de gueule de Dominique de Villepin contre le plan pour les Proche Orient
    https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-coup-de-gueule-de-dominique-de-villepin-contre-le-plan-pour-les-proche

    Plan pour le Proche Orient par l’administration Trump : « 50 milliards pour fermer sa gueule et accepter d’être dépouillé de ses droits ? C’est ignoble ! » selon Dominique de Villepin

    • Point de presse du 26 juin 2019
      Salle de presse - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
      https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2019-06-26.html

      2. Conférence de Manama

      Q - La France est-elle représentée à la réunion de Manama ? Comment évaluez-vous cette initiative américaine ?

      R - La France est représentée à cette conférence par le chef de son service économique à Manama.

      Notre position sur le règlement du conflit israélo-palestinien a été rappelée à de nombreuses reprises et n’a pas varié : nous sommes attachés à un cadre, celui du droit international, en particulier les résolutions du Conseil de sécurité ; à une méthode : la négociation ; à un objectif : deux Etats - Israël et la Palestine - vivant dans la paix et la sécurité au sein de frontières reconnues, avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats.

      Nous sommes prêts à accompagner tout plan économique en faveur des Territoires palestiniens dès lors qu’il intervient de manière complémentaire à des efforts politiques conduits sur la base de ces paramètres internationalement agréés./.

    • La cheffe du FMI estime possible de relancer l’économie palestinienne
      Par AFP — 26 juin 2019
      https://www.liberation.fr/depeches/2019/06/26/la-cheffe-du-fmi-estime-possible-de-relancer-l-economie-palestinienne_173

      La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a estimé possible de relancer l’économie palestinienne, en s’adressant mercredi à la conférence de Bahreïn sur le volet économique d’un plan de paix américain au Proche-Orient.

      Le FMI n’a cessé de mettre en garde contre la détérioration de l’économie palestinienne avec le blocage de recettes fiscales en raison d’une dispute entre l’Autorité palestinienne et Israël et le blocus israélien imposé depuis plus d’une décennie à la bande de Gaza.

      Devant les participants à la conférence, Mme Lagarde a déclaré que l’économie palestinienne risquait de se contracter de 15% et salué le plan présenté par le conseiller de la Maison-Blanche, Jared Kushner, qui se concentre sur la création, pour l’instant encore théorique, d’emplois.

      « Donc, s’il y a un plan économique et s’il y a urgence, il faut s’assurer que l’élan soit maintenu », a-t-elle déclaré lors de la deuxième journée de l’atelier « De la paix à la prospérité ». (...)

  • #Refus_d’entrée : criminaliser la solidarité

    En France, deux petites victoires ont été remportées contre les tentatives du gouvernement Français de criminaliser la solidarité envers les migrant·e·s. Un tribunal administratif a annulé deux ordres de la police française d’interdire de territoire des citoyen·ne·s européen·ne·s en raison de leur soutien aux migrant·e·s à Calais. L’interdiction ordonnée par la police a été déclarée illégale. Cette victoire au tribunal pourrait affecter des dizaines d’autres personnes placées sur des listes d’interdiction et dans les bases de données de surveillance par la police française.

    La liste des #interdictions_de_territoire

    En mars 2017, D. était à la gare de St Pancras à Londres pour prendre l’Eurostar en direction de Calais. Il s’y rendait pour participer à une réunion publique sur le rôle des sociétés privées impliquées à hauteur de plusieurs millions d’euros dans la sécurisation de la frontière Franco-Anglaise. Mais avant de monter dans le train, il est arrêté au contrôle des passeports, puis emmené dans une petite pièce par la Police aux Frontières française (#PAF). Après un moment d’entretien au téléphone, les agent·e·s de la PAF impriment un “Refus d’entrée”, document officiel l’informant qu’il lui est interdit d’entrer en France.
    Ce type de traitement n’est que trop courant envers les voyageurs et voyageuses non-européen·ne·s. Mais D. est titulaire d’un passeport européen. Le document qui lui a été remis stipulait qu’il figurait dans une base de donnée de la police française regroupant les personnes fichées comme « Danger pour l’ordre public ou la sécurité nationale ». En outre, la police lui annonce qu’il va également « avoir des problèmes » pour voyager dans d’autres pays, puisque son nom était dorénavant signalé sur la base de données du Système d’Information Schengen (SIS) utilisée par les polices aux frontières dans toute l’Europe.
    Le cas de D. n’est pas un incident isolé. Ainsi, en mars 2017 X. se rendait en Belgique en bus et a été arrêté·e par la PAF au port de Douvres. Après environ une heure d’attente, on informe X. que l’entrée en France lui est refusée et iel reçoit un papier notifiant simplement qu’iel est un « danger pour l’ordre public ou la sécurité nationale ».
    Ce n’était pas la première fois que X. a eu des problèmes pour entrer en France. En Octobre 2016, X. est arrêté·e à son arrivée à Calais et constate que les agent·e·s consultent une liste de trois pages avec des noms et des photographies. La police désigne à X. une photo d’iel prise en 2010 (date devinée grâce à la couleur de ses cheveux !) figurant en page 3 du document.
    On informe X. qu’en cas d’arrestation à Calais, iel serait interdit·e de présence sur le territoire français. Iel n’a pas été arrêté·e, malgré cela, l’entrée en France lui fut refusée la fois suivante.

    En examinant et recoupant l’enchaînement de ces incidents avec d’autres, il semble probable que la police ait établi une « liste de personnes interdites du territoire » juste avant l’expulsion de la jungle en octobre 2016.

    Nous savons que d’autres personnes ont reçu ces interdictions.
    D. et X., plutôt chanceux·se·s d’avoir pu le faire dans le délai imparti de deux mois, ont décidé de contester cette interdiction devant les tribunaux français. Iels ont été soutenu·e·s dans cette action par le réseau Calais Migrant Solidarity et par l’association française Anafé qui travaille avec les étrangers et étrangères empêché·e·s d’entrer en France. Nous pensons qu’il s’agit de l’une des premières fois qu’un refus d’entrée est contesté en France. La plupart des personnes à qui sont imposés ces refus d’entrée sont des migrant·e·s non-européen·ne·s, déporté·e·s loin de France et qui ont peu de chance de les contester.

    La #fiche_S

    Le ministère français de l’Intérieur a défendu l’interdiction devant la cour, arguant que D. et X. étaient bel et bien un “danger” pour la France. Mais de quel danger parle-t-on ? L’État français a tiré cet argument de son fichier consacré à D. et X. – une des tristement célèbres « fiche S » constituées par la police politique française sur de supposé·e·s fauteurs et fauteuses de troubles.

    Cette “fiche S” comportait deux parties. Tout d’abord, D. et X. sont identifié·e·s comme « membre de la mouvance anarcho-autonome d’ultra gauche (« no border ») susceptible de se livrer à des actions violentes dans les perspectives du démantèlement du camp de migrants de Calais ». L’État, dans ses pièces, ne mentionnait aucune violence de ce type, mais citait plutôt plusieurs articles de presse français traitant de la prétendue “violence” des “No Borders”.

    En fait, les assertions de ces médias étaient entièrement fondées sur des citations de sources policières, souvent anonymes. Ainsi, en un cercle parfait, la police a communiqué à la presse des affirmations sans fondements, puis a utilisé ces même citations de presse dans leurs propres “preuves”. Ni D., ni X., ni personne d’autre n’a jamais été poursuivi·e pour les prétendues “violences” mentionnées dans ces rapports, et encore moins reconnu·e coupable.

    La deuxième partie de la fiche S donne quelques exemples plus précis des activités de D. Par exemple, il est arrêté en 2010 dans une “occupation illégale” – c’est-à-dire qu’il était simplement présent dans l’Africa House, squat où habitaient environ 100 personnes venant principalement du Soudan, d’Érythrée et d’Éthiopie. Il a également été repéré par la police lors d’une manifestation de migrant·e·s à Calais en 2014. Le dossier de X. mentionnait que « du 5 au 7 février 2010, des activistes No Border, y compris X., ont illégalement occupé un hangar de la rue Kronstadt à Calais et ont accueilli des migrant·e·s, les forces de l’ordre devant expulser les lieux », et qu’en 2010, des activistes No Border, y compris X. ont déployé une banderole “solidarité avec les sans papiers” sur la façade du beffroi de la mairie de Calais.
    Comme l’a convenu la cour, tout ceci n’avait rien de bien sérieux, était inexact ou ancien, et que rien ne suggérait une menace imminente contre la nation française.

    Il y avait aussi des éléments issus de dossiers de la police britannique. Encore une fois, ceux-ci mentionnent simplement que D et X sont allé·e·s à des manifestations, et que X a été arrêté·e lors de l’une d’elle, mais jamais poursuivi·e.

    Ce que tout cela montre également est comment les polices britannique et française échangent de vagues « renseignements », des rumeurs policières et des soupçons, sur les personnes qu’ils identifient comme politiquement actives. Cette “intelligence” est ensuite utilisée comme une base pour bloquer les mouvements transfrontaliers des personnes, notamment en les ajoutant aux listes de surveillance internationales comme le Système d’Information Schengen.

    #No_Borders” : la menace fantôme

    En bref, la seule accusation réelle contre D et X était qu’iels appartenaient à une « violente » organisation « anarcho-autonome » appelée « No Borders ». Mais quelle est cette prétendue organisation ?

    Bien sûr, certaines personnes solidaires des migrant·e·s de Calais se considèrent anarchistes. Et certaines, anarchistes ou « ultra-gauchistes » ou non, s’identifient à l’idée de « No Borders ». Ces deux mots ont pu être compris différemment selon les personnes : un slogan, une demande, un défi, un rêve. En revanche ce qu’ils ne signifient absolument pas est l’appartenance à une organisation qui organiserait le soulèvement des migrant·e·s à Calais.

    C’est un fantôme créé par la police française et les journalistes qui alimentent des histoires en buvant quelques verres. Il n’existe tout simplement pas. Les journalistes des deux côtés de la Manche ont diffusé d’innombrables histoires de « No Borders » incitant à des émeutes, incendiant la jungle, alimentant des réseaux de passeurs, etc. Aucunes de ces affirmations n’ont jamais été étayées par des preuves ou des enquêtes, ni jamais justifiées devant un tribunal.

    Par ailleurs, les migrant·e·s à Calais sont généralement des personnes plutôt débrouillardes. Beaucoup ont vécu des guerres et des dictatures, des révolutions, traversé des mers et des déserts. Iels n’ont pas besoin d’aide pour être en colère, ni pour s’organiser pour franchir les frontières et passer à l’action.

    Lutter pour la solidarité

    Pour nous, cette contestation en justice ne concernait pas seulement deux individu·e·s . Il s’agissait de contester une arme largement utilisée par la police pour bloquer la libre circulation des personnes en toute impunité. C’était une petite participation à la résistance contre les gouvernements qui s’échinent à mettre fin aux mouvements de solidarité entre citoyen·ne·s et migrant·e·s.

    Au cours des dernières années, des milliers d’Européen·ne·s ont réagi au passage des réfugié·e·s avec soutien et solidarité, depuis les plages de Grèce en passant par les cols des Alpes jusqu’aux “Jungles” de Calais. Cela dérange les politicien·ne·s et les médias qui s’affairent à vouloir faire paniquer la population au sujet d’ « invasions de migrant·e·s ». Leur but est de semer la peur et la division, essayant d’empêcher les gens de s’unir contre les élites capitalistes qui sont nos ennemis communs. La solidarité concrète et pratique, quand les personnes avec et sans papiers résistent côte à côte, est une réelle menace pour leur projet de « diviser pour mieux régner ».

    C’est pourquoi les États répondent en diabolisant et en criminalisant la solidarité. À Lesbos ou à Lampedusa, des volontaires sont emprisonné·e·s ou harcelé·e·s pour avoir sauvé quelques-unes des milliers de personnes qui se noient en mer. A Calais, la police arrête et interdit de territoire arbitrairement quiconque qu’elle aura étiqueté comme « No Borders ». Iels espèrent ainsi effrayer les citoyen·ne·s et isoler les migrant·e·s. L’État et les médias peuvent ainsi discréditer et attaquer leurs boucs émissaires en toute liberté.

    Cette victoire judiciaire est une petite partie de la lutte contre cette guerre lancée contre la solidarité. Ce qui est primordial est que nous ne nous laissions pas effrayer et que nous continuions à combattre nos vrais ennemis qui traînent dans les halls de commerce et dans les lieux de pouvoir. Français·e·s ou Britanniques, Européen·ne·s ou Africain·e·s, nous avons les mêmes ennemis, ne les laissons pas nous diviser.

    #Calais #délit_de_solidarité #solidarité #asile #migrations #réfugiés #victoire #France

  • Les profiteurs de la frontière – Juin 2019 – Corporate Watch

    La maire de Calais essaye de changer l’image de Calais, souhaitant en faire une « ville fleurie ». Mais comme des locaux ont confié à Corporate Watch le mois dernier, « #ville_barbelée » serait un label plus approprié. Du port ferry jusqu’au tunnel à Coquelles, la périphérie de la ville est un paysage cauchemardesque de #clôtures surmontées de #barbelés à lames rasoir, de #caméras et #détecteurs_de_mouvement, de #terrassements, #tranchées et #terrains_inondés, tous destinés à arrêter les « damné·e·s de la terre » entreprenant cette traversée du détroit de la Manche, si évidente et acquise pour un·e citoyen·ne européen·ne.

    Tout cela implique de l’#argent pour financer les compagnies de construction et de sécurité qui fournissent et édifient l’#infrastructure de la frontière. En 2016, Calais Research a commencé à lister et décrire les #entreprises impliquées dans le marché de la frontière. Voici une rapide mise à jour sur quelques points marquants apparus depuis.

    Le #Centre_Conjoint_d’Information_et_de_Coordination_franco-britannique à Coquelles

    Il y a deux points principaux de passage de la frontière à Calais : le #port, près du centre historique de la ville, et le tunnel sous la Manche, à quelques kilomètres de la ville, à #Coquelles. Près de l’entrée du tunnel se trouve un énorme centre commercial, la Cité Europe, fréquentée par des locaux comme par des Britanniques de passage renflouant leur stock d’alcool bon marché.

    Juste à côté se tient un complexe abritant l’infrastructure policière française anti-migrant : la base principale de la #PAF (Police aux Frontières) et des #CRS, un tribunal où sont entendus les migrants, et le #Centre_de_Rétention_Administrative (#CRA).

    En novembre 2018, un nouveau bâtiment est ajouté au complexe déjà existant : le #CCIC – Centre Conjoint d’Information et de Coordination franco-britannique.

    Selon l’Agence France Presse, le centre est financé par le gouvernement de Grande Bretagne, il est « notamment équipé de #drones », et sert de poste de commande pour les forces de police françaises et britanniques. Celles-ci incluent côté français la PAF, les #douanes et les #gendarmes, et pour l’outre-Manche la police aux frontières (UK border force), la #police du #Kent ainsi que le service national de lutte contre la criminalité (#National_Crime_Agency#NCA).

    Le jour où nous sommes passé·e·s jeter un œil, nous n’avons vu aucun drone décollant du toit. Sur le parking se trouvaient plus de voitures banalisées que de véhicules de police officiels, dont plusieurs immatriculées outre-Manche. Il y avait encore un affichage à l’extérieur du centre (cf. photo) nommant les entrepreneurs impliqués dans sa construction et son équipement. Il indique un coût de 1,844 million d’euros pour ces travaux.

    Les compagnies identifiées incluent : #Villesange_Masson (Architectes locaux) ; #Groupe_Qualiconsult (consultant·e·s pour les projets de construction) ; #Verdi ; #Cougnaud_construction (spécialisé en construction modulaire industrialisée) ; #Ramery_Batiment ; #Eiffage_énergie (grosse société d’ingénierie française) ; #Satelec (électricien·ne·s) ; #Resipelec (électricien·ne·s) ; #Pylones_du_Littoral ; #Majencia (mobilier de bureau) ; #Covage_DGL_Networks (installateur de fibre optique) ; #Econocom.

    Extension du centre de Rétention

    Juste en face du CCIS se trouve le CRA de Coquelles. Actuellement, il permet d’enfermer 79 hommes, mais l’État français veut augmenter le nombre de places. Fin mars 2019, il annonçait un projet d’extension de 480 mètres carrés. L’agence d’architectes #COAST supervise les travaux, et travaille avec #BD_engineering.

    Douanes et tranchées

    En dehors de Coquelles, on voit d’importants travaux de chaque côté de la voie rapide menant au tunnel. Ce sont de grands #bunkers, chacun avec plusieurs quais destinés à la fouille des camions. Ce ne sont pas des mesures prioritairement anti-migrants, il s’agit en fait de nouveaux parking poids-lourds et de postes de douane, construits à la hâte par #Eurotunnel, en prévision de nouveaux contrôles sur les marchandises après le Brexit.

    Cependant, ces projets participent à renforcer les mesures de sécurité exceptionnelles auxquelles on doit ce changement d’atmosphère autour de Calais. Les bunkers sont protégés par des #tranchées et de nouvelles clôtures – canaux et lacs artificiels creusés et remplis d’eau comme une autre mesure contre ces humains dont on ne veut pas. Ceci fait suite aux modèles de #déforestation et d’#inondation initiés par Eurotunnel en 2016.

    Contrôles aux frontières privatisés au parking poids-lourd #Polley

    Une petite industrie s’est développée grâce à la « crise migratoire » : le #parking_poids-lourd sécurisé. Le gouvernement britannique inflige une contravention aux entreprises de transport de marchandises si des personnes sont trouvées dans leurs véhicules sans les documents administratifs adéquats. Dans les faits, cela se traduit par l’#externalisation des contrôles frontaliers vers les camionneurs eux-même, soucieux de ne pas être surpris avec des passager·e·s clandestin·e·s. Et l’entreprise de transport va payer des emplacements sécurisés pour marquer un arrêt avant de traverser la Manche.

    À #Dunkerque, #DK_Secure_Truck_Park dispose de 250 emplacements entourés de clôtures et surveillés par « 40 #caméras_de_surveillance haute-définition ». À Calais, la plus grosse société est #Polley_Secured_Lorry_Park, dirigée par un homme d’affaire local, #Francois_Polley. Ce site de 10 hectares se targue d’être protégé par des grilles hautes de 2,40 mètres et d’être surveillé 24h/24 et 7j/7.

    Récemment, nous avons entendu parler d’une nouvelle niche dans ce business. Les cars de transport de passagers opérés par #Flixbus profitent également des services de sécurité de Polley. Les cars en route vers la Grande Bretagne passent par le parking Polley avant de se diriger vers le tunnel. Là, un des agents de sécurité privés du parking va procéder à une première fouille du véhicule, cherchant d’éventuel·le·s clandestin·e·s dans la soute à bagages. Ceci, en plus des deux contrôles qui seront effectués par les autorités françaises et britanniques une fois au tunnel.

    Flixbus et Polley fournissent peu d’information publique sur cette #fouille supplémentaire. Il y n’y en a qu’une vague référence sur le site de Flixbus, où elle est simplement mentionnée comme « un #contrôle_pré-Royaume-Uni ».

    Hôtel de police…

    Notre dernier arrêt sur notre tour des infrastructures de la frontière s’est trouvé en plein cœur de la ville de Calais. On avait entendu dire que l’ancienne pratique de constamment arrêter et harceler les personnes pouvant être des migrant·e·s dans le centre ville est progressivement devenue marginale. On se demandait donc pourquoi on continuait de voir les camionnettes de CRS patrouiller les rues principales entre la mairie et le théâtre.

    Nous avons réalisé que leur activité principale consistait à déposer et passer prendre de costauds hommes blancs en civil à la porte du #Brit_Hotel. Des locaux nous expliquent alors que ce bâtiment hôtelier a été inoccupé pendant des années, avant de rouvrir sous ce nouveau nom en 2016. Sa clientèle semble être composée presque exclusivement de CRS et de gendarmes – mais si vous rêvez de dormir à côté d’un CRS bien bâti, vous pouvez réserver une chambre pour environ 50 euros la nuit.

    Brit Hôtel est une chaîne hôtelière répandue dans tout la France.

    #business #migrations #frontières #Calais #France #profit #complexe_militaro-industriel #militarisation_des_frontières #privatisation #externalisation_des_frontières

    ping @karine4 @isskein

  • Aisne : les allocataires du RSA devront effectuer 35 heures d’activités bénévoles
    https://www.francetvinfo.fr/societe/aisne-les-allocataires-du-rsa-devront-effectuer-35-heures-d-activite-be

    Pour le président du département de l’Aisne, Nicolas Fricoteaux, les allocataires du RSA ont désormais de nouveaux devoirs. Ils devront effectuer jusqu’à 35 heures d’activités bénévoles par semaine. Pour l’élu, c’est le seul chemin vers la réinsertion. « Il s’agit finalement de rendre acteur de son parcours d’insertion le bénéficiaire du RSA, de donner de l’activité pour pouvoir mieux s’insérer et être prêt à retrouver le chemin de l’emploi lorsqu’il se présente », explique Nicolas Fricoteaux. Exemples : effectuer des heures au sein d’une association caritative, apprendre à écrire ou suivre des formations.
    38 000 bénéficiaires du RSA dans l’Aisne

    Certains bénéficiaires trouvent que l’idée n’est pas mauvaise. En cas de refus répétés, une sanction est prévue : l’allocation sera réduite. Ce projet lancé en février dernier suscite aussi des polémiques. À l’époque, certains allocataires ont exprimé leur indignation. Dans l’Aisne, on compte 38 000 bénéficiaires du RSA. Chaque année, le département consacre 103 millions d’euros au versement de cette allocation, soit 20% de son budget.

    • La fausse information sur les contreparties au RSA

      28 juin 2019 Par YVES FAUCOUP Blog : Social en question

      De nombreux médias se sont jetés sur le projet du département de l’Aisne d’imposer 35 heures de travail par semaine aux allocataires du RSA et en ont fait des tonnes. En réalité, rien de bien nouveau sous le soleil mais petite manœuvre de propagande à laquelle collaborent malheureusement certains journalistes.
      Ce lundi 24 juin, Nicolas Fricoteaux, président UDI du Département de l’Aisne, lors de l’Assemblée plénière de sa collectivité, a prononcé un discours dans lequel il a rappelé que l’Aisne était un des départements les plus pauvres de France (89ème en terme de revenu moyen et taux de chômage à 12,2 %). Il évoque plusieurs projets pour lutter contre cette précarité sociale, dont l’un sur la santé, un autre sur le logement. Il s’engage à mieux accompagner les jeunes relevant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), ainsi que « ceux qui sont aux portes de la précarité, et cela avant même qu’ils ne trébuchent ». Passons sur la formule quelque peu condescendante (car ceux qui doivent solliciter l’assistance ne trébuchent pas, ils y sont contraints par une économie productrice de chômage). Il ajoute : « nous devons passer d’une logique de guichet, de plus en plus assimilée à une sorte d’assistanat qui enferme, vers une véritable stratégie d’insertion, efficace, durable, elle-même garante d’une meilleure intégration dans notre société ».

      Il dit vouloir s’inscrire dans le Plan pauvreté voulu par le gouvernement : non seulement récupérer auprès de l’État un peu d’argent pour réduire le budget RSA qui se situe dans ce département à 106 millions d’euros, mais aussi revenir au sens premier du revenu de solidarité active. Certes, il reconnaît qu’il manque de l’emploi, mais déclare qu’il faut préparer les personnes à occuper les postes qui pourraient être créés. D’où la décision de mettre en place, pour favoriser l’accès à l’emploi, « un contrat d’engagement réciproque renforcé, le CER+ ». On le verra, rien de très nouveau, le Monsieur Plus du CER n’invente rien, il lui faudra peut-être un jour inventé l’hyper CER +. Pas de quoi cependant mobiliser un reporter. Mais vient alors la seule phrase qui fera mouche et agitera les rédactions : « l’esprit est de rapprocher, davantage encore, la dynamique de l’insertion de celle de l’emploi, en nous appuyant sur ce même référentiel qu’est la durée légale du temps de travail, c’est à dire, lorsque cela sera possible, les 35 heures hebdomadaires ». Et d’engager, tactiquement, une forte publicité autour du thème : « 35 heures pour le RSA » !

      Alors là, on imagine le rédac-chef : « c’est bon Coco, fais-moi un truc là-dessus ». L’Aisne nouvelle, La Voix du Nord, Valeurs Actuelles, France 3, France 2, RTL, pour ne citer qu’eux, se précipitent et font un sujet. Prenons France 2 : d’emblée, le travail est bâclé, la journaliste parlant de « 38 000 personnes touchant le RSA [dans l’Aisne] soit 12 % de la population active ». Bizarre : il y a actuellement 34 800 demandeurs d’emploi (catégorie A) dans ce département, et le taux de chômage (comparativement à la population active) est de 12,2 % (selon Le Courrier picard du 11 juin). RSA et chômeurs ne superposent pas (1), mais on n’a jamais vu qu’il y ait plus d’allocataires du RSA que de chômeurs (au niveau national : 3,4 millions de chômeurs, 1,8 millions de foyers allocataires du RSA). Bon, il faut aller vérifier (2) : Nicolas Fricoteaux, lors de la session où il s’est expliqué a dit textuellement : les « bénéficiaires du RSA […] sont 17 000 aujourd’hui, soit 40 000 personnes concernées » (il se fixe comme objectif de faire baisser ce chiffre à 15 000 !). Sur RTL, répondant en direct à Yves Calvi, il a été plus précis encore : « 17 030 foyers allocataires, soit 38 000 personnes concernées ». Une journaliste de France 2 confond donc sans problème nombre d’allocataires et membres du foyer (conjoint et enfants).

      Engagement volontaire

      Le reportage de France 2 se poursuit en interviewant des allocataires qui s’en réjouissent : « ça peut mettre le pied à l’étrier ». Une responsable d’insertion explique que « c’est de l’accompagnement et que c’est sur la base de la volonté » [pour dire « volontaire », donc non obligatoire]. Mais en cas de non-respect des engagements, les allocations pourraient être réduites, ce que d’autres allocataires contestent en expliquant que déjà ils galèrent et que de toutes façons il n’y a pas d’emplois.

      Sur RTL, hier, répondant à un Yves Calvi grimaçant (on connaît sa hargne envers tous ces assistés) et cherchant à faire dire au président du Conseil Départemental de l’Aisne qu’il s’agit bien d’une « contrepartie », l’élu répond, méfiant, que « pas vraiment » (sourires narquois dans le studio de la radio), qu’il s’agit d’un « contrat d’engagement réciproque qui existe déjà dans la plupart des départements, pas suffisamment généralisé ». Yves Calvi réclamant des exemples, l’homme politique liste : aide à passer le permis de conduire, immersion en entreprise, formations, bénévolat, valorisation des parcours associatifs des allocataires, travaux saisonniers, vendanges et cueillettes de fruits rouges, avec aide à la garde d’enfants, au déplacement, à l’inscription dans la vie culturelle et sportive, et avec cette précision qui est de taille : « maintien de l’allocation en plus du salaire qui est versé par l’entreprise ». Cela n’a donc rien à voir avec une « contrepartie » imposée, en terme de travail, en échange de l’allocation versée, ce qui serait totalement illégal. Quant au bénévolat, faut-il préciser que les mêmes, qui agitent comme un hochet le principe des « droits et devoirs » quand il s’agit des plus démunis, et qui finissent par valoriser le bénévolat, étaient à une époque les premiers à contester toute possibilité d’engagement bénévole : pensez donc, ces gens-là doivent tra-va-iller, ils n’ont pas un secours de l’État pour glander et militer dans une assoce ! En conséquence, les contrats qui allaient dans ce sens étaient systématiquement refusés par ces petits Wauquiez ou Ciotti de l’époque.

      Site RTL [capture d’écran] Site RTL [capture d’écran]
      L’animateur de RTL a alors une illumination : « en vous écoutant, on se dit que c’est une forme d’accompagnement plus personnel, plus individuel ». Réponse : « c’est exactement cela ». Et Nicolas Fricoteaux de s’insurger contre « vos collègues qui titrent : 35 heures pour du bénévolat ». Le bénévolat n’est qu’un outil dans le champ multiple des actions proposées. Bien sûr Calvi, plus grimaçant que jamais, sort sa petite tirade sur l’assistanat et s’inquiète : mais combien ça va coûter tout ça « en argent sonnant et trébuchant » [preuve qu’il n’y a pas que les gens au RSA qui "trébuchent", l’argent aussi]. Réponse : pour une personne seule, le RSA coûtant à la collectivité « entre 6500 et 6800 € par an », si on accompagne les sans-emploi, si on mène ces actions, à terme « c’est une allocation qu’on risque de ne pas verser » [sic]. Les moyens supplémentaires s’élèvent à 1,7 million d’euros, qui se rajoutent aux sommes déjà engager pour l’insertion, soit un total de 3 millions pour mener des actions (en dehors du coût de l’allocation elle-même).

      L’amateurisme de Calvi

      A noter qu’Yves Calvi, dans le résumé qu’il en fait sur le site de RTL (titrée La mesure choc votée dans l’Aisne), écrit que le total des aides citées plus haut « cela va coûter « 6500 à 8000 euros par an » par allocataire ». Non seulement, ces chiffres ne sont pas ceux que Nicolas Fricoteaux lui a fournis en direct, mais en plus il n’a rien compris du coût des mesures prises. Il ne comprend pas que 6500 € c’est le montant annuel du RSA pour une personne seule (et encore ce chiffre est légèrement gonflé), c’est-à-dire moins de la moitié du seuil de pauvreté et non pas les aides accordées pour soutenir la démarche d’insertion : puisque le total de ces aides représente 3 millions, la moyenne des aides par allocataire se situera aux environs de 175 € (compte tenu de ce qui était déjà affecté à ce poste, le surplus du projet représente en réalité 100 € par allocataire). On est confondu devant tant d’amateurisme, de mépris aussi : car M. Calvi cause du RSA en ne sachant pas vraiment de quoi il parle, ce qui le conduit à envisager que le Département de l’Aisne vient de décider une « mesure choc » représentant 6500 à 8000 € par allocataire et de laisser sans vergogne cette fake news sur le site de RTL, au risque que certains le croient.

      Nicolas Fricoteaux précise qu’Emmanuel Macron, lors d’un Grand débat, avait dit qu’il était intéressé par ses propositions.

      [Site CD Aisne] [Site CD Aisne]
      Pourquoi tout cela est désopilant ? Parce que cette presse ne fait aucun travail approfondi : elle pourrait aller voir ce que recouvre ces actions, pourquoi elles n’étaient pas déjà actées. Non, elle préfère le buzz : elle s’emballe sur le fait qu’Edouard Philippe a parlé de la nécessité d’instaurer une contrepartie aux aides sociales. C’est du Wauquiez soft, c’est-à-dire du discours anti-assistanat légèrement adouci. Le Premier ministre joue d’ailleurs avec ça : à propos des taxes sur les contrats courts, au cours de son discours de politique générale, il a ironisé sur le mot de « contrepartie » qu’il utilisait pour qualifier ce qu’il imposait au patronat (« vous savez que j’aime ce mot »).

      Mais surtout, on nous présente comme une nouveauté exceptionnelle (le projet du Département de l’Aisne) ce qui n’est que la stricte application de la loi : celle sur le RMI (dès 1988), et celle du RSA (2008, application 2009). Tout ce qui est listé plus haut comme actions possibles (qui ne sont pas des "contreparties" mais des "droits" de l’allocataire) c’est ce qui s’est fait dans de nombreux départements, c’est ce qui se fait encore dans beaucoup d’entre eux. Mais il est vrai que les collectivités locales, compte tenu des restrictions imposées par l’État depuis plusieurs années (surtout depuis le quinquennat Hollande-Macron), ont réduit leur voilure et, comme ils préfèrent ne pas toucher à d’autres dépenses moins prioritaires, alors ils ont sabré sur l’insertion, tout en gémissant sur les dépenses importantes qu’ils consacrent à l’aide sociale (alors même qu’il s’agit là de leur compétence légale essentielle).

      Ajoutons que l’État à refiler aux Départements des missions (dont le versement de l’allocation du RSA) sans abonder leur budget au niveau qui s’imposait compte tenu des réalités sociales locales. La montée en charge du nombre de personnes vivant de l’assistance aurait dû entraîner des moyens considérables pour l’accompagnement collectif et individuel des personnes qui galèrent, alors que cet accompagnement est prévu explicitement par les textes, même si le grand public l’ignore (ainsi que les rédactions de certains médias). Du coup, effectivement, nombreux sont les allocataires qui n’ont aucun « contrat d’engagement réciproque » (loi du 1er décembre 2008) et donc aucun suivi. Cette loi prévoit (c’était déjà vrai avec le RMI, donc depuis 30 ans), que lorsque le contrat signé entre la collectivité et l’allocataire n’est pas respecté par ce dernier, alors l’allocation peut être réduite (comme le prévoit M. Fricoteaux, avec un Calvi buvant du petit lait qu’on puisse sanctionner ces feignasses) ou carrément supprimée : comme cela se pratique depuis (presque une éternité) lors d’irrespect manifeste du contrat. Sauf que c’est bien souvent la collectivité qui ne peut tenir ses engagements, ne serait-ce qu’en étant incapable de fournir un emploi à des personnes engagées dans un processus d’insertion, ayant suivi une formation adéquate. Le contrat n’étant pas léonin, la sanction ne peut être qu’extrêmement rare, sinon, par souci de réciprocité, il faudrait que la collectivité et l’État soient, eux-mêmes, bien souvent sanctionnés.

  • Aisne : le département demande des contreparties aux bénéficiaires du RSA
    https://www.francetvinfo.fr/societe/aisne-le-departement-demande-des-contreparties-aux-beneficiaires-du-rsa

    L’Aisne est l’un des départements les plus pauvres de France. 38 000 personnes touchent le revenu de solidarité active (RSA), soit 12% de la population active. Pour les remettre au travail, le département vient de voter des mesures inédites. « Il s’agit de rendre davantage acteur le bénéficiaire du RSA », explique Nicolas Fricoteaux, le président UDI du conseil départemental de l’Aisne. En clair, les bénéficiaires auront désormais des devoirs.

    Les aides seront réduites en cas de non-respect des engagements

    Ils devront consacrer 35 heures par semaine à une activité, comme chercher un travail, passer son permis de conduire ou effectuer du bénévolat. Les premiers concernés semblent convaincus. « On réapprend une activité. On ne reste pas sans rien faire et on a des aides pour les papiers », précise une bénéficiaire. En cas de non-respect des engagements, les allocations seront réduites. L’objectif pour le département : réduire les allocataires du RSA et ralentir la spirale du chômage.

    #RSA #35H

  • Pesticides. Le Conseil d’État donne raison à Eau et Rivières de Bretagne - France - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/france/pesticides-le-conseil-d-etat-donne-raison-a-eau-et-rivieres-de-bretagne

    La haute juridiction administrative a sévèrement censuré l’arrête ministériel encadrant l’usage des pesticides en France.

    C’est une très importante victoire que viennent de remporter les associations Eau et Rivières de Bretagne, Générations Futures et l’Union syndicale solidaire. Le Conseil d’État vient en effet de leur donner largement raison dans le cadre du contentieux que les associations avaient engagé contre l’arrêté ministériel du 4 mai 2017, encadrant l’usage des pesticides sur le territoire français. La plus haute juridiction administrative du pays a estimé, dans sa décision, que l’arrêté attaqué « ne protégeait pas suffisamment la santé publique et l’environnement ».

    Dans le détail, les juges ont, tout d’abord, annulé les dispositions relatives à la protection des riverains des zones agricoles traitées. Pour le Conseil d’État, les mesures existantes « ne portent que sur certains lieux fréquentés par des personnes vulnérables, tels les aires de jeu destinées aux enfants en bas âge, les établissements de santé, les maisons de retraite et les espaces de loisirs ouverts au public », ce que les juges estiment insuffisant.

    Ils ont ensuite annulé les dispositions de l’arrêté concernant la protection des cours d’eau et des points d’eau. Le texte ne cible, en effet, que « l’utilisation des produits phytopharmaceutiques par pulvérisation ou poudrage, sans régir l’utilisation d’autres techniques, telles que l’épandage de granulés ou l’injection de produits dans les sols, pourtant également susceptibles d’induire un risque de pollution, notamment par ruissellement, des eaux de surface en dehors du site traité », estiment les juges.

    Troisième point abordé par les sages du Palais-Royal, celui des « délais de rentrée », terme désignant les périodes pendant lesquelles il est interdit de pénétrer dans les zones où ont été utilisés des pesticides. L’arrêté incriminé ne porte en effet que sur les cas où ces produits sont utilisés sur une végétation en place, « sans rien prévoir lorsque les mêmes produits ont été utilisés sur des sols vierges de végétation », regrettent les magistrats. Enfin, l’arrêté a été jugé illégal « dans la mesure où il ne prévoit pas de mesures précises pour éviter ou réduire le risque de pollution par ruissellement en cas de fortes pluies ».

    À ce camouflet, le Conseil d’État ajoute une injonction visant l’État, qui devra « prendre les mesures réglementaires imposées par la décision » dans un délai de six mois. Il devra également dédommager les associations requérantes en leur versant la somme de 2 000 € chacune. Cette décision intervient alors que doit se tenir, ce jeudi, au ministère de l’Agriculture, une réunion du groupe de travail du plan « Ecophyto » (†), qui doit notamment porter sur les chartes de « bon voisinage ».

    † Ce plan doit, sous le patronage du ministère de l’agriculture, permettre de « réduire l’utilisation des produits phytosanitaires ».

  • Libre-échange ou écologie !
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/HALIMI/60058

    En remportant 10 % des sièges lors de l’élection du Parlement européen, les écologistes ont réveillé un vieux débat sur le positionnement politique de leur mouvement. Est-il plutôt de gauche, comme le suggèrent la plupart des alliances qu’il a nouées jusqu’ici, ou plutôt libéral, comme l’indiquent à la fois le ralliement à M. Emmanuel Macron de plusieurs anciens dirigeants écologistes (MM. Daniel Cohn-Bendit, Pascal Canfin, Pascal Durand) et certaines coalitions qui, en Allemagne, incluent déjà la droite et les Verts ?

    A priori, libéralisme et protection de l’environnement devraient former un couple explosif. En 2003, un théoricien libéral aussi essentiel que Milton Friedman concluait en effet : « L’environnement est un problème largement surestimé. (…) Nous polluons dès lors que nous respirons. On ne va pas fermer les usines sous prétexte d’éliminer tous les rejets d’oxyde de carbone dans l’atmosphère. Autant se pendre tout de suite (1) ! » Et dix ans avant lui, Gary Becker, autre pourfendeur de ce qu’on n’appelait pas encore l’« écologie punitive », « Nobel d’économie » lui aussi, avait jugé que « le droit du travail et la protection de l’environnement sont devenus excessifs dans la plupart des pays développés ». Mais déjà il espérait : « Le libre-échange va réprimer certains de ces excès en obligeant chacun à rester concurrentiel face aux importations des pays en développement » (2).

    On comprend par conséquent que les angoisses relatives à l’avenir de la planète aient réhabilité le terme longtemps honni de « protectionnisme ». En France, lors d’un débat de la campagne des élections européennes, les têtes de liste socialiste et écologiste ont même réclamé, presque dans les mêmes termes que Mme Marine Le Pen, « un protectionnisme aux frontières de l’Union européenne (3) ». On mesure les conséquences éventuelles d’un tel changement de cap dès lors que le libre-échange constitue le principe historique fondateur de l’Union, en même temps qu’il est le moteur économique de son État le plus puissant, l’Allemagne.

    Dorénavant, chacun sait que l’éloge, devenu consensuel, des producteurs locaux, des circuits courts, du retraitement sur place des déchets est incompatible avec un mode de production et d’échange qui multiplie les « chaînes de valeur », c’est-à-dire organise la noria des porte-conteneurs sur lesquels les composants d’un même produit « traverseront trois ou quatre fois le Pacifique avant qu’il n’arrive dans les rayons d’un magasin (4) ».

    Les occasions de confirmer dans les faits son refus d’un libre-échange écologiquement destructeur ne vont pas manquer dans les prochaines semaines. Les parlementaires de l’Union européenne devront en effet ratifier — ou plutôt, espérons-le, rejeter — un accord de libéralisation commerciale avec quatre États d’Amérique latine, dont le Brésil et l’Argentine (UE-Mercosur), un autre avec le Canada (CETA), un troisième avec la Tunisie (Aleca). On verra alors si une « vague verte » a vraiment déferlé sur le Vieux Continent.

    Serge Halimi