country:grande-bretagne

  • Les routes de l’#esclavage (1/4)
    476-1375 : au-delà du désert

    Domination, violence, profit : le système criminel de l’esclavage a marqué l’histoire du monde et de l’humanité. Au fil de ses routes, cette série documentaire retrace pour la première fois la tragédie des traites négrières. Captivant et implacable. Premier volet : de la chute de Rome en 476 à la fin du XIVe siècle.

    Après la chute de Rome en 476, les peuples (Wisigoths, Ostrogoths, Berbères, Slaves, Byzantins, Nubiens et Arabes) se disputent les ruines de l’Empire. Tous pratiquent l’asservissement – « esclave » viendrait du mot « slave ». Mais au VIIe siècle émerge un Empire arabe. Au rythme de ses conquêtes se tisse, entre l’Afrique et le Moyen-Orient, un immense réseau de traite d’esclaves, dont la demande ne cesse de croître et qui converge vers Bagdad, nouveau centre du monde. Après la révolte des Zanj – des esclaves africains –, qui s’achève dans un bain de sang, le trafic se redéploie vers l’intérieur du continent. Deux grandes cités commerciales et marchés aux esclaves s’imposent : Le Caire au nord, et Tombouctou au sud, place forte de l’Empire du Mali d’où partent les caravanes. Au fil des siècles, les populations subsahariennes deviennent la principale « matière première » de ce trafic criminel.

    https://www.arte.tv/fr/videos/068406-001-A/les-routes-de-l-esclavage-1-4

    #film #documentaire #Afrique #Empire_romain #histoire #pratique_généralisée #traite #Fustat #économie #Nubie #guerre #violence #butins_de_guerre #Bagdad #main-d'oeuvre #Islam #Berbères #dromadaires #Sahara #Tombouctou #Empire_du_Mali #or #altérité #Touareg #essentialisme #fatalité #Basora #Le_Caire #esclaves_domestiques #paternalisme #négation_de_l'être #domination #esclavage_doux #oasis #Atlas_catalan

    #Catherine_Coquery-Vidrovitch :

    Dans l’Empire arabo-musulman, « l’#esclave n’était pas différencié par sa couleur, ça ne comptait pas. L’esclave était différencié par sa #culture. Il n’avait pas la culture du dominant »

    #géographie_culturelle #domination

    #Ibrahima_Thioub, université Cheickh Anta Diop, Sénégal :

    « Pour mettre en esclavage un individu, un des phénomènes importants c’est de le construire comme autre, de construire une #altérité. Les sociétés humaines ont des registres assez larges. On peut utiliser la différence de #couleur_de_peau, la différence de #religion. Dans la #traite_trans-saharienne, on va combiner les deux ».

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibrahima_Thioub

    Ibrahima Thioub :

    « L’intérêt des maîtres, c’est de faire croire à l’individu qu’il est esclave non pas parce qu’un jour on lui a opposé un rapport de force qui est réversible, mais parce que, par sa nature, il est destiné à être un esclave. C’est une #idéologie extrêmement forte. Si votre sang est considéré comme un sang servile, et que cette nature vous la transmettez à votre descendance, il devient impossible de sortir du phénomène esclavagiste »

    Selon ce qui est dit dans ce reportage, 3,5 millions d’Africains ont circulé sur les routes de l’esclavage entre le 7ème et le 14ème siècle.

  • Fin de l’ère des empires maritimes
    http://www.dedefensa.org/article/fin-de-lere-des-empires-maritimes

    Fin de l’ère des empires maritimes

    Au cours des 500 dernières années, les nations européennes − le Portugal, les Pays-Bas, l’Espagne, la Grande-Bretagne, la France et, brièvement, l’Allemagne − ont été capables de piller la planète en projetant leur puissance navale à l’étranger. Comme une grande partie de la population mondiale vit le long des côtes et que la plus grande partie de cette population commerce par voie maritime, les navires armés arrivés soudainement de nulle part pouvaient mettre les populations locales à leur merci. Les armadas pouvaient piller, imposer un tribut, punir les désobéissants, puis utiliser ce pillage et ces rançons pour construire plus de navires, élargissant la portée de leurs empires navals. Cela a permis à une petite région avec peu de ressources naturelles et (...)

  • Publier le rapport sur la P-26 est une « bonne idée » pour Pierre Cornu RTS - Romaine Morard - 26 Avril 2018
    http://www.rts.ch/info/suisse/9521604-publier-le-rapport-sur-la-p-26-est-une-bonne-idee-pour-pierre-cornu.html

    Le rapport rédigé en 1991 par le juge Pierre Cornu sur l’armée secrète #P-26 a été rendu public mercredi par le Conseil fédéral « dans un souci de transparence ». Son auteur revient sur la genèse de son travail.

    Le Conseil fédéral a choisi de publier les 115 pages du texte près de 30 ans après sa rédaction, expliquant que « rien ne s’oppose à sa publication » et ajoutant qu’il le fait « dans un souci de transparence ».
    Cette enquête devait faire la lumière sur la P-26, cette armée secrète, créée en 1979 sans l’aval du Parlement, pour organiser une résistance en Suisse en cas d’invasion soviétique.

    Classifié « secret » jusqu’en 2041
    Le gouvernement avait refusé de publier ce document dans les années 1990. Classifié « secret » pendant un demi-siècle, il aurait pu rester confidentiel jusqu’en 2041. Déjà expurgé à l’époque de son contenu le plus sensible, il a encore été anonymisé ces dernières semaines. Le Conseil fédéral justifie cette décision par le fait que certains témoins cités par le juge Cornu sont encore en vie.

    La publication de cette version partielle s’est faite sous la pression du Parlement. Insatisfaits, des élus dénoncent une manoeuvre de diversion. Car le rapport non caviardé reste inaccessible. Et surtout parce que ses annexes, sept classeurs fédéraux, sont introuvables ! Le Département de la défense l’a encore confirmé mercredi à la RTS.

    Une publication nécessaire
    Dans La Matinale, son auteur, le juge neuchâtelois Pierre Cornu, estime que la publication est une « bonne idée », afin que « la lumière soit faite ». Il ajoute que dans la version publiée mercredi, ce qui est masqué, ce sont essentiellement « des noms, des lieux précis, des éléments sur l’organisation de services de renseignement ou de services de résistance en cas d’occupation qui se trouvaient à l’étranger ».

    « Pour l’histoire de la P-26, on doit avoir les éléments nécessaires dans le rapport caviardé », ajoute le magistrat. Pour lui, des gens auront « toujours des soupçons. Même si on leur montre le rapport non caviardé, ils penseraient encore que c’est un faux rapport. »

    Interrogé sur la disparition des annexes de son rapport, Pierre Cornu souligne que « c’est embêtant, parce que ça alimente la suspicion d’une manière qui n’est pas nécessaire. (...) Evidemment, il y a des éléments sensibles dans ce qui a disparu, mais celui qui comparerait le dossier disparu et le rapport verrait que tous les éléments nécessaires ont été mentionnés dans le rapport. »

    Des contacts avec la Grande-Bretagne
    Dans son enquête, Pierre Cornu a pu établir que la P-26 n’avait pas de liens avec des services américains. « Les liens que la P-26 entretenaient avec les services britanniques suffisaient amplement aux besoins suisses. (...) Les rapports avec les services britanniques servaient essentiellement pour une sorte d’assistance technique. (...) Ils avaient un ’know-how’ que les Suisses n’avaient pas. »

    Le magistrat a expliqué avoir eu un large accès aux documents au moment où il préparait son rapport, à l’exception de « documents importants qui avaient été rendus aux Britanniques » : « J’ai même fait une sorte de perquisition dans le coffre du chef de l’état-major général de l’armée. On m’a ouvert le coffre et on m’a laissé regarder tout ce qui était dedans. »

    Certains témoins, en revanche, « n’avaient pas envie de raconter ce qu’ils savaient », au contraire du chef de la P-26, Efrem Cattelan, qui a répondu aux questions du juge Pierre Cornu, n’aimant seulement pas trop donner de noms.

    #Suisse #armée #guerre #Histoire #guerre_froide #armée_secrète #Angleterre #secret

    • Les documents disparus de l’armée secrète P-26 restent introuvables

      http://www.rts.ch/info/suisse/9528253-les-documents-disparus-de-l-armee-secrete-p-26-restent-introuvables.html

      Le Département fédéral de la défense (DDPS) n’a pas retrouvé les documents disparus sur la P-26. Il a clos ses recherches. Le sort de certains documents qui accompagnaient le rapport Cornu sur l’armée secrète suisse reste flou.

      « Nous avons transmis tous les documents aux Archives fédérales. Aucun nouveau n’est réapparu », a déclaré samedi Renato Kalbermatten, porte-parole du DDPS, sur les ondes de la radio SRF. La Délégation des commissions de gestion du Parlement s’était inquiétée dans son rapport annuel de la « perte » de certains documents sensibles.

      Sept classeurs et 20 dossiers accompagnant l’enquête de Pierre Cornu avaient disparu. L’affaire avait été dévoilée par la presse après qu’un chercheur n’avait pas pu obtenir le rapport intégral établi en 1991 après le démantèlement de l’armée secrète.
      Enquête poursuivie au Parlement ?

      La Délégation des commissions de gestion s’était déclarée déterminée à localiser ces documents, avait indiqué son président et conseiller aux Etats Claude Janiak (PS/BL) lors de la session de printemps. Reste maintenant à savoir si elle va aussi suspendre ses investigations comme le DDPS. « Nous allons discuter de la suite à donner à cette affaire lors d’une prochaine séance en mai », a déclaré Claude Janiak.

      Le Conseil fédéral a publié mercredi dernier une copie anonymisée du rapport rédigé en 1991, à la suite de l’enquête administrative du juge d’instruction neuchâtelois Pierre Cornu. Les conclusions étaient déjà connues. La version intégrale est déposée aux Archives fédérales et reste classifiée « secret » jusqu’en 2041.

  •  » En quête de vérité dans les décombres de Douma – et les doutes d’un médecin sur l’attaque chimique, par Robert Fisk
    https://www.les-crises.fr/en-quete-de-verite-dans-les-decombres-de-douma-et-les-doutes-dun-medecin-

    Exclusif : Robert Fisk rend visite à la Clinique syrienne au cœur d’une crise globale.

    C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un endroit putride, ravagé, plein d’immeubles résidentiels défoncés, et où se trouve une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à 3 des plus grandes puissances du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, alors que je le localise justement dans cette même clinique, me dit avec entrain que la vidéo du « gaz » qui a horrifié la planète – malgré tous les sceptiques – est absolument authentique.

    Les récits de guerre, cependant, ont pour habitude de tourner au cauchemar. Et ce même médecin-chef syrien de 58 ans ajoute ensuite une chose profondément dérangeante : les patients, dit-il, ont été exposés non pas à du gaz, mais à un manque d’oxygène (hypoxie) dans les tunnels jonchés de déchets, et dans les sous-sols où ils vivaient, au cours d’une nuit de grand vent et de bombardements intensifs qui ont déclenché une tempête de poussière.

    Tandis que le docteur Assim Rahaibani énonce cette conclusion extraordinaire, il est important d’observer qu’il n’est pas, de son propre aveu, un témoin lui-même, et que bon angliciste, il se réfère 2 fois aux djihadistes armés de Jaish el-islam [l’armée de l’Islam] à Douma comme à des terroristes, l’expression du régime qui désigne ses ennemis, et un terme utilisé par beaucoup de gens partout en Syrie. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements sommes-nous supposés croire ?

    Par malchance aussi, les médecins de garde lors de cette nuit du 7 avril sont tous les 2 à Damas, afin d’apporter leurs indices de preuve à une enquête sur les armes chimiques, qui devra tenter de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

    Entretemps, la France a dit qu’elle avait « la preuve » que des armes chimiques avaient été utilisées, et les médias US ont cité des sources qui attestaient aussi ce fait. L’Organisation des Casques Blancs a aussi déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes correspondants à une exposition à des substances chimiques toxiques. »

    Au même moment, les inspecteurs de l’OPCW, [Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques OIAC], sont dans l’impossibilité de parvenir ici sur le site de l’attaque au gaz alléguée, apparemment parce qu’ils n’avaient pas les bonnes autorisations de l’ONU.

    Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas le seul récit qui a cours à Douma. Il y a beaucoup de gens avec qui j’ai discuté au milieu des ruines qui déclarent qu’ils n’ont jamais cru à ces histoires de gaz – qui ont été fabriquées, disent-ils, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes d’un genre particulier ont survécu sous un déluge d’obus, en vivant dans les logements d’autres gens, et dans de vastes et larges tunnels équipés de routes souterraines creusées dans la roche par des prisonniers à l’aide de pioches sur 3 niveaux sous la ville. Je me suis promené dans 3 d’entre eux hier, des couloirs immenses faits de roche naturelle qui contenaient encore des roquettes russes – oui, russes – et des voitures carbonisées.

    Ainsi, l’histoire de Douma n’est donc pas qu’une histoire de gaz ou pas, comme l’affaire en a l’air. Il s’agit de celle de milliers de gens qui ont choisi de ne pas évacuer la zone dans des bus la semaine dernière, aux côtés des combattants avec lesquels ils étaient forcés de vivre comme des troglodytes pendant des mois afin de survivre. Je me suis promené dans cette ville assez librement hier, sans soldats, sans policiers ou garde du corps qui scrute mes pas, juste 2 amis syriens, un appareil photo et un carnet. Parfois je devais escalader des remparts de plus de 6 mètres, ou gravir comme des murs de terre. Heureux de trouver un étranger parmi eux, plus heureux encore que le siège de la ville soit enfin terminé, la plupart ont le sourire ; enfin ceux dont vous pouvez voir les visages bien sûr, parce qu’à Douma, un nombre surprenant de femmes portent le hijab noir qui couvre tout leur corps.

    Je me suis d’abord rendu à Douma en tant que membre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais une fois qu’un général ennuyeux nous eût annoncé sur le parvis d’une mairie démolie « Je n’ai pas d’informations. » – ce foutu langage officiel arabe d’une utilité remarquable – je me suis éclipsé. Plusieurs autres reporters, la plupart syriens, en firent autant. Même un groupe de journalistes russes – tous en treillis militaire – s’écarta du groupe.

    Je pus rejoindre au bout d’une courte marche le docteur Rahaibani. Depuis la porte de sa clinique souterraine – appelée « Point 200 », dans la géologie bizarre de cette ville partiellement enterrée – il y a un couloir qui descend. C’est là où il m’a montré son hôpital inférieur, et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que des infirmières s’occupaient d’une coupure au-dessus de son œil.

    « J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison, à 300 mètres d’ici au cours de la nuit. Mais tous les docteurs ici savent ce qui s’est passé. Il y avait un bombardement intense [par les forces gouvernementales] et les avions survolaient toujours Douma la nuit – mais cette nuit-là, il y avait du vent et des nuages de poussière gigantesques se sont engouffrés dans les sous-sols et les caves où les gens vivent. Des personnes qui souffraient d’hypoxie, en manque d’oxygène, commencèrent à arriver ici. C’est alors que quelqu’un à la porte, un « Casque Blanc », cria « Gaz ! », et ce fut la panique. Les gens se mirent à s’asperger d’eau les uns les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, elle est authentique, mais ce que vous voyez, ce sont des gens qui souffrent d’hypoxie – et non d’empoisonnement au gaz. »

    Le correspondant pour le Moyen Orient de l’INDEPENDENT Robert Fisk dans l’un des tronçons de tunnels déblayé sous Douma par des prisonniers des rebelles syriens (yara Ismail)
    Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de 20 personnes, je me suis retrouvé incapable d’en trouver une seule qui montre le moindre intérêt pour le rôle que Douma avait pu jouer dans le déclenchement des attaques occidentales. En fait, 2 m’ont même dit qu’elles ignoraient qu’il y avait un lien.

    Mais c’est un monde étrange dans lequel je me suis aventuré. 2 hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, me confièrent qu’ils étaient incapables de me dire combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le second eût admis qu’il avait un cousin qui avait été exécuté par Jaish el-Islam [l’armée de l’Islam], pour avoir été suspecté d’être « proche du régime ». Ils haussèrent les épaules lorsque je les interrogeai sur les 43 personnes censées avoir péri lors de l’infâme attaque de Douma.

    Les Casques Blancs – les secouristes médicaux déjà célèbres en occident mais dont la propre histoire présente des recoins intéressants – ont joué un rôle désormais bien connu durant les combats. Ils sont en partie financés par le Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères britannique], et la plupart des bureaux locaux étaient administrés par des hommes de Douma. J’ai retrouvé leurs bureaux démolis pas très loin de la clinique du docteur Rahaibani. Un masque à gaz trainait sur un container de nourriture avec un œil percé, et une pièce était occupée par une pile d’uniformes camouflés très sales. Mise en scène ? Je me le suis demandé mais j’en doute. L’endroit était jonché de capsules, d’équipements médicaux hors d’usage, et de dossiers, de lits et de matelas.

    Bien sûr que nous devons écouter leur version des faits, mais ce ne sera pas le cas ici : Une femme nous a dit que tous les membres des Casques Blancs à Douma avaient abandonné leur Quartier Général et choisi de prendre les bus affrétés par le Gouvernement et protégés par les Russes, pour rejoindre la province rebelle d’Idlib avec les groupes armés, lorsque la trêve fut négociée.

    Les étalages étaient ouverts, il y avait une patrouille de la Police militaire russe – un ajout optionnel lors de tout cessez-le-feu en Syrie à présent – et personne ne s’était même donné la peine d’investir les sous-sols de la prison islamiste interdite près du Square des Martyrs où les victimes étaient supposées être décapitées. Le complément de Police civile est fourni par le Ministère de l’Intérieur – ils portent de façon étrange des vêtements militaires – et ils sont surveillés par les Russes qui eux-mêmes peuvent – ou pas- être sous surveillance des seconds. Là encore, mes questions sérieuses sur le gaz furent accueillies avec ce qui sembla être une authentique perplexité.

    Comment se pourrait-il que des réfugiés en provenance de Douma arrivés jusque dans les camps de Turquie aient pu décrire une attaque au gaz dont personne aujourd’hui à Douma ne semble se souvenir ? Je me suis dit, alors que je marchais dans les tunnels entrecroisés de ces misérables prisonniers, que les citoyens de Douma vivaient si isolés les uns des autres depuis si longtemps que « l’information » au sens que nous lui prêtons, n’avait tout simplement aucune signification pour eux. « La Syrie n’en produit pas comme la démocratie à la Jefferson » – comme j’aime cyniquement à le dire à mes collègues arabes – et c’est effectivement une dictature impitoyable, mais pas au point d’intimider ces gens heureux de voir des étrangers parmi eux, et de les empêcher de réagir avec quelques paroles de vérité. Alors que m’ont-ils dit ?

    Ils m’ont parlé des islamistes sous le pouvoir desquels ils ont été obligés de vivre. Ils m’ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des logements aux civils pour se prémunir du gouvernement syrien et des bombardements russes. Les [islamistes de] Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant de fuir, mais les constructions massives qu’ils avaient édifiées à l’intérieur des zones de sécurité avaient été presque toutes réduites en bouillie par les raids aériens. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’une de ces constructions m’a demandé si je voulais me rendre compte de la profondeur de ces tunnels. Je me suis arrêté au bout de 2 kilomètres, lorsqu’il me fit observer en langage codé que « ce tunnel pourrait aussi bien mener jusqu’à la Grande Bretagne. » Ah oui… Mme May, me dis-je, dont les frappes aériennes ont été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière… Et de gaz ?

    Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

    Traduit par BR pour le site www.les-crises.fr.

  • Syrie : ce que l’on sait des frappes américaines, françaises et britanniques
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/04/14/donald-trump-annonce-des-frappes-contre-la-syrie-en-coordination-avec-paris-

    L’opération a visé des sites militaires et un centre de recherche soupçonnés d’héberger le programme chimique du régime, à Damas et près de Homs.

    Je prends ce (joli) titre du Monde pour (essayer de) répondre à l’interrogation de @nidal : J’aimerais savoir si les missiles français ont violé, cette nuit, le territoire libanais
    https://seenthis.net/messages/686728

    Bon, inutile de suivre le lien vers l’article, on n’apprend pratiquement rien de plus détaillé que dans le chapeau, si ce n’est – au cas où l’ignorerait – que la frappe, #lourde_mais_proportionnée, a eu lieu en représailles à l’utilisation d’armes chimiques par le grand méchant Assad.

    On appréciera l’image (vignette, plutôt) associée à l’article bien qu’absente de la page web (elle figurait aussi en une électronique avec l’appel vers l’article), copie d’écran, j’imagine, d’un expert discourant doctement sur une carte de la région présentant un positionnement fantaisiste des forces des gentils frappeurs.

    • WP fournit une carte des lieux frappés (élaborée par le gentil DoD des gentils États-Unis)


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_de_Barzé_et_de_Him_Shinshar

      Comparons avec cette carte des frontières maritimes publiée en 2015 dans le Diplo (à propos du litige gazier libano-israélien, carte que je découvre à l’occasion)


      https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/litigegazmediterranee

      D’où il ressort qu’il n’est guère aisé d’atteindre la banlieue de Damas en provenance de la mer. Compte tenu des capacités de navigation des missiles, dits justement de croisière, voyons les différentes routes possibles.
      • la plus directe passe par le Liban. Oh, juste un petit bout. C’est la plus probable car la distance (beaucoup) plus courte s’accompagne de la propriété bien venue de minimiser le parcours au dessus du territoire syrien et donc l’exposition aux mesures anti-missiles
      • au prix d’un (léger) détour, les missiles peuvent survoler Israel qui, bien que probablement tout content de voir une bordée destinée à son voisin, préférerait sans doute que ça passe pas au dessus de chez lui. De plus, la route conduit au dessus du Golan dont une expérience récente a montré que l’activité anti-aérienne pouvait produire quelques résultats concrets
      • un détour plus grand encore par la Turquie ne fait qu’aggraver ces deux désavantages : susceptibilité de l’état de transit (Coucou, Recep !) et le temps de survol au dessus de la Syrie
      • le respect strict (?) des susceptibilités nationales (et des lois internationales) qui mènerait à tirer à partir de la façade maritime de la Syrie peut-être éliminé a priori, d’une part pour des raisons relatives à la psychologie des gentils frappeurs, d’autre part parce les missiles terre-mer ont déjà – et depuis longtemps – fait preuve d’une certaine efficacité
      • pour être complet, restent encore Jordanie et Irak, totalement exclus : la longueur du détour augmentant le délai de réaction de la défense anti-aérienne à partir de la détection. À moins que le(s) méchant(s) n’ai(en)t pas penser à regarder dans cette direction…

      Quant aux deux cibles à l’ouest de Homs, on est quasiment dans le coin nord-est du Liban (à quelques dizaines de kilomètres), donc approche libanaise très probable

    • Détails abondants chez Challenges

      Frappes en Syrie : quel a été le rôle de la France ? - Challenges.fr
      https://www.challenges.fr/entreprise/defense/frappes-en-syrie-quel-a-ete-le-role-de-la-france_580816

      Paris revendique quant à lui 12 engins tirés, dont 9 Scalp depuis des chasseurs Rafale, et 3 missiles de croisière navals (MdCN) depuis des frégates FREMM. On peut donc estimer à 10% environ la proportion de de frappes françaises dans l’opération de cette nuit.

      SI le chiffre peut paraître modeste, il s’agit indéniablement d’une opération de grande ampleur pour les forces françaises. Côté armée de l’air, selon le blog le Mamouth, pas moins de 17 avions de l’armée de l’air ont participé au dispositif : une dizaine de chasseurs (5 Rafale, accompagnés de 4 Mirage 2000-5), mais aussi 6 ravitailleurs. Il faut rajouter deux avions E-3F AWACS, des avions de détection et de commandement. Les appareils étant partis des bases françaises, il a fallu les ravitailler, cinq fois par chasseur selon le Mamouth. Soit le chiffre impressionnant de 50 ravitaillements.

      La Marine nationale a aussi largement participé à l’opération : elle a dépêché sur théâtre trois frégates FREMM, soit les trois quarts de la flotte de frégates multi-missions en service. Ces navires ont été soutenus par une frégate anti-aérienne, une frégate anti sous-marine, un pétrolier-ravitailleur et probablement un sous-marin nucléaire d’attaque pour protéger le dispositif. Trois missiles de croisière navals (MdCN) ont été tirés depuis les FREMM, une première pour ce nouvel armement livré en 2017 par l’industriel MBDA.

      Donnant lieu à ce satisfecit (ou encore #cocorico) mitigé par le manque de moyens budgétaires…

      Quelles conclusions tirer de la participation française ? Le raid massif de 10 heures de l’armée de l’air, effectué depuis la France, est une performance réservée à une poignée de forces aériennes dans le monde : il prouve que l’armée de l’air reste en première division. Cette performance a été rendue possible grâce à l’investissement continu de la France dans la dissuasion, qui permet de conserver les compétences sur des opérations longues et complexes. Côté marine, l’utilisation du couple FREMM/MdCN prouve que l’opération de modernisation du porte-avions Charles de Gaulle n’a pas obéré les capacités de frappes de la Royale. Le faible stock de MdCN, que l’on peut estime à 50-60 missiles, est en revanche un vrai facteur limitant

       : ce stock équivaut à la moitié des missiles américains tirés cette nuit.

    • Pour info, WP donne une portée de
      • 1000 km pour le MdCN (ex-SCALP Naval), 3 exemplaires tirés
      • 400 km pour le SCALP EG emporté par les Rafale, 9 exemplaires français, puisque les Tornado britanniques ont aussi expédié leur lot de missiles

      Il semblerait que la France et le R.-U. se soient limités aux objectifs de la région de Homs, laissant la banlieue de Damas aux états-uniens.

    • Précision sur les cibles et le stock de MdCN mais aussi incertitude (pour moi…) sur la composition de la force navale, la frégate ASM mentionnée peut aussi être une FREMM (en version FREDA…)

      Frappes en Syrie : La France utilise pour la première fois ses missiles de croisière navals - 14/04/2018 - ladepeche.fr
      https://www.ladepeche.fr/article/2018/04/14/2780283-frappes-syrie-france-utilise-premiere-fois-missiles-croisiere-nava

      La France a tiré 12 des 100 missiles de croisière à sa disposition pour mener à bien la frappe de la nuit dernière sur des «  sites de production d’armes chimiques  » syriens, selon l’Elysée et le ministère des armées. Le bombardement a été réalisé avec l’aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.

      Parmi les 12 missiles utilisés, 3 sont des missiles de croisière navals MdCN, d’une portée de 1 000 km et d’une précision de l’ordre du métrique. Ils ont été tirés par l’une des trois frégates multimissions (FREMM) déployées pour l’opération. Sur les 5 FREMM disponibles, la France a choisi de mettre en service une frégate anti-sous-marine, une anti-aérienne ainsi qu’un pétrolier destiné au ravitaillement.

      Les cinq rafales mobilisés sur le front aérien sont à l’origine des autres projectiles tirés, 9 missiles Scalp tirés une demi-heure après la première offensive.

      Les deux zones visées dans la région de Homs sont des lieux de stockage et de fabrication d’armes chimiques selon le ministère des armées. Paris n’a pas participé au troisième raid aérien qui avait pour cible un lieu stratégique de la production d’armement chimique syrien.

    • Syrie : ce que l’on sait... et ce que l’on tait
      https://www.legrandsoir.info/syrie-ce-que-l-on-sait-et-ce-que-l-on-tait.html

      Depuis la soi-disant attaque chimique du 7 avril, le festival de mensonges sur la crise syrienne atteint une sorte de paroxysme. « Ce que l’on sait des frappes américaines, françaises et britanniques » titre le Monde... Apparemment, le Monde ne sait pas grand-chose. De leur côté, les médias russes fournissent quelques précisions qui ont malheureusement échappé au quotidien du soir. Et qui remettent en perspective la victoire rapide, facile et incontestable que l’on veut nous vendre.

      Une fois retombée la poussière et la fureur on apprend... que la majorité des missiles lancés sur la Syrie ont été abattus par la défense anti-aérienne syrienne ! Laquelle se compose de vieux systèmes S120 et S200 remontant à l’époque soviétique... Rien à voir avec le bilan calamiteux des Patriots ultramodernes dont on entendit monts et merveilles dans les années 90 et qui ne réussirent à intercepter qu’un Scud sur la quarantaine de missiles obsolètes et trafiqués par les Irakiens, qui avaient une fâcheuse tendance à se disloquer en vol...

      Les frappes (chirurgicales) contre la Syrie n’ont fait que trois victimes : la logique, la vérité et l’intelligence
      https://www.legrandsoir.info/les-frappes-chirurgicales-contre-la-syrie-n-ont-fait-que-trois-victime

    • ’No release of chemicals is best proof there were none’ – employee of bombed Syrian research site — RT World News
      https://www.rt.com/news/424228-syria-strike-civilian-research-facility

      An engineer at the now-bombed-out research facility north of Damascus, which the US claims was the heart of Syria’s chemical weapons program, says the labs were making medicine and testing toys for safety.

      C’est exactement la remarque que je me suis faite en regardant les vidéos des ruines. On entend tout plein de voix qui gazouillent autour. De deux choses l’une, ou je suis sous emprise de VVP, ou bien ce sont des staged up ruines…

      De mon intervention, il y a bien longtemps, bien avant la réglementation dite Seveso, dans une usine (dans le sud de la France) où le chlore était l’élément de base, j’ai surtout retenu les avertissements écrits en ÉNORME au dessus des ÉNORMES flèches : si vous entendez la sirène, vous avez 1 minute pour vous rendre à la salle de confinement où vous attendrez qu’on vienne vous chercher

    • Caught in a lie, US & allies bomb Syria the night before international inspectors arrive — RT Op-ed
      https://www.rt.com/op-ed/424186-us-allies-syria-lie

      In the same Pentagon briefing, General Joseph Dunford specified the US and allies’ targets in Syria, alleging they were “specifically associated with the Syrian regime’s chemical weapons program.” One target, at which 76 missiles were fired, was the Barzeh scientific research centre in heavily-populated Damascus itself, which Dunford claimed was involved in the “development, production and testing of chemical and biological warfare technology.

      This ‘target’ is in the middle of a densely-inhabited area of Damascus. According to Damascus resident Dr. (of business and economy) Mudar Barakat, who knows the area in question, “the establishment consists of a number of buildings. One of them is a teaching institute. They are very close to the homes of the people around.

      Of the strikes, Dunford claimed they “inflicted maximum damage, without unnecessary risk to innocent civilians.

      If one believed the claims to be accurate, would bombing them really save Syrian lives, or to the contrary cause mass deaths? Where is the logic in bombing facilities believed to contain hazardous, toxic chemicals in or near densely populated areas?

    • Le point sur les frappes occidentales en Syrie
      https://www.latribune.fr/economie/international/le-point-sur-les-frappes-occidentales-en-syrie-775396.html

      Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé au total 105 missiles.Un chiffré corroboré par le haut commandement de l’armée syrienne qui a parlé de « environ 110 missiles [tirés] sur des cibles à Damas et ailleurs » dans le pays, mais affirmé en avoir intercepté « la plupart. »

      « Nous sommes sûrs que tous nos missiles ont atteint leur cible », a assuré le général McKenzie, qui a démenti les affirmations de Moscou selon lesquelles 71 des missiles occidentaux auraient été interceptés
      Selon le Pentagone, le centre de Barzé a été atteint par 76 missiles, dont 57 Tomahawk et 17 [lire 19, probable coquille] JASSM (Joint air to surface stand-off missiles), un nouveau type de missiles de croisière furtif que les Etats-Unis utilisaient pour la première fois en situation réelle.

      Le deuxième site a été visé par 22 missiles tirés par les trois pays : 9 Tomahawk américains, 8 Storm Shadow britanniques, et 3 missiles de croisière navals MdCNet et 2 missiles air-sol Scalp pour la France. Le troisième site a été atteint par 7 missiles Scalp, a précisé Washington.

      Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d’avril 2017 sur la base militaire d’Al-Chaayrate, près de Homs.

      Les Etats-Unis ont engagé le croiseur USS Monterey qui a tiré 30 Tomahawk, et l’USS Laboon, un destroyer de la classe Arleigh Burke, qui en a lancé 7. Les deux bâtiments de guerre se trouvaient en mer Rouge. Depuis le Golfe, le destroyer USS Higgins a tiré 23 Tomahawks supplémentaires. Dans la méditerranée, un sous-marin, le John Warner, a tiré six Tomahawk. Deux bombardiers supersoniques B-1 ont en outre été utilisés, pour lancer 19 missiles JASSM.

      La France a engagé cinq frégates de premier rang et neuf avions de chasse dont cinq Rafale. Elle a annoncé avoir tiré pour la première fois des missiles de croisière navals, 3 sur les 12 missiles qu’elle a lancés parmi la centaine ayant visé la Syrie au total.

      Le Royaume-Uni a utilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow. Londres a indiqué avoir frappé un complexe militaire - une ancienne base de missiles - à 24 kilomètres à l’ouest de Homs « où le régime est supposé conserver des armes chimiques ».

    • Toujours le même journaliste plusieurs articles dans le marin (papier) daté du 19 avril. Dans l’un d’entre eux, il cite une lettre « confidentielle » (la Lettre A) et le commandant du Sirpa marine.

      Les MdCN prévus ne sont pas partis…
      Pourquoi seulement trois missiles de croisière navals (MdCN) ont-ils été tirés, alors qu’une dizaine étaient disponibles en mer à bord de trois frégates multi missions (Fremm) ? Et pourquoi seulement de la frégate Languedoc, remplaçante de la doublure (Auvergne) de l’Aquitaine ? Panne, contre-temps, manque des conditions opérationnelles nécessaires pour tirer ?

      La Lettre A explique que la Marine est allée de Charybde en Scylla. L’Aquitaine prévue pour le premier tir, n’a pas pu s’exécuter, pas plus que l’Auvergne. L’origine de ces imprévus n’est pas précisément connue, mais un tir de MdCN est un alignement de lunes. Dans le cas contraire, le missile ne part pas.

      Pour l’état major des armées, «   l’effet militaire a été obtenu  », assure un porte-parole, qui ne répond pas sur cette chronologie. Sans se prononcer sur cette dernière ou le nombre d’armes embarquées, le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, commandant du Sirpa Marine, a expliqué au marin le mardi 17 avril que «  certains missiles ne sont pas partis dans la fenêtre très étroite, il a fallu se reconfigurer, ce qui a été fait  ».

      La Fremm Languedoc a alors tirés ses trois MdCN. «  Quand les missiles [manifestement des deux autres Fremm] ont pu être tirés, cela n’a pas été requis. En termes de planification, les cas non conformes sont pris en compte, c’est le rôle des planificateurs que nous sommes. Il y a eu un aléa technique dans la fenêtre. Ce la ne remet pas en cause l’arme  », insiste l’officier supérieur.

      À ce stade persistent donc deux inconnues : combien de MdCN devaient être tirées au total ? Et quelles sont les causes du retard sur les deux premiers navires ?

      Pour les missiles de croisière aérolargués, les opérationnels expliquent qu’il faut deux missiles pour traiter un objectif. Les trois MdCN français étaient réservés au site de stockage d’Him Shinshar, avec neuf Tomahawk, les huit missiles de croisières britanniques de la Royal Air Force, et deux autres tirés par les Rafale de l’armée de l’air. Avec des MdCN supplémentaires, le résultat aurait-il été meilleur ?

    • Et, toujours JMT, dans un article sur la même page :

      Syrie : les navires ont tiré deux fois plus de missiles que les avions
      […] Afin de saturer les défenses syriennes et éventuellement russes, les Français, Britanniques et Américains avaient décidé de tirer depuis la Méditerranée orientale, la mer Rouge et le golfe Persique. La seule direction de tir qui ne semble pas avoir été exploitée est la Turquie.

      Au final, les navires ont titré deux fois plus de missiles (60) que les avions (36). Les Américains se taillent la part du lion, avec 85 missiles tirés au total, sans doute des vieux T-Lam (Tomahawk Land attack missile) qui n’ont pas la précision des engins actuels. Résultat, il faut en tirer plus. Ils ont par contre dégainé leur nouveau JASSM-ER tiré à partir de bombardier B1 pour la cible la mieux défendue.

      La Royal Navy est absente cette fois-ci […] Sans doute une façon de limiter la facture économique, mais aussi politique : Theresa May n’était clairement pas soutenue par son opinion publique. Pas sûr non plus qu’elle avait à portée le sous-marin idoine. Que la presse britannique a dit traqué par deux sous-marins russes de classe Kilo.
      […]
      La présence de la marine française est solide avec au moins six navires (et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque) : trois Fremm (les Aquitaine, Auvergne, Languedoc), le Cassard, le Jean de Vienne et le pétrolier ravitailleur Var. Une telle concentration de frégates sans un porte-avions au milieu est historique. Mais illustre bien la portée nouvelle constituée par le MdCN.

      et en encadré :

      La France n’a commandé que 150 missiles de croisière navals, ce qui l’oblige à surveiller sa consommation de feu. Alors qu’elle possède bien plus de missiles de croisières tirés des airs.

      Aucun des missiles de croisières actuels (JASSM-ER américains, Scalp-EG et MdCN franco-britanniques, Kalibr russe) n’est supersonique ; ils peuvent donc être interceptés.

  • [RussEurope-en-Exil] Stupidité et irresponsabilité, par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-stupidite-et-irresponsabilite-par-jacques-sapir

    Billet invité Stupidité ; c’est le mot qui semble le plus approprié pour décrire la frappe par missiles de croisière sur la Syrie à laquelle se sont livrés dans la nuit de vendredi à samedi trois pays, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et – hélas – la France. Cette frappe n’a eu, semble-t-il, que des effets […]

    #Géopolitique #Russeurope_en_Exil

  • [RussEurope-en-Exil] Syrie : frappes à dingues ? par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-syrie-frappes-a-dingues-par-jacques-sapir

    Billet invité L’attitude ce certains pays occidentaux, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne au sujet de la Syrie soulève de nombreux problèmes. Ces pays, sur la base d’accusations d’emploi de gaz qui sont loin d’être prouvées, veulent faire des frappes sur des objectifs tant militaires que civils « punir » le régime syrien. Quand […]

    #Géopolitique #Russeurope_en_Exil

  • Une guerre au profit de l’État sioniste
    par Abdel Bari Atwan –
    11 avril 2018 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine

    Trump semble avoir l’intention de lancer une guerre majeure, et le rôle d’Israël est central.

    Nous avions d’abord supposé que l’attaque que le président américain Donald Trump a l’intention de lancer sur la Syrie à tout moment serait tripartite : impliquant la France et la Grande-Bretagne aux côtés des Américains. Mais les dernières menaces d’Israël d’anéantir le régime du président Bachar al-Assad si l’Iran lance une attaque de représailles depuis le territoire syrien montrent clairement que l’État sioniste est au cœur de la nouvelle coalition dirigée par les États-Unis et jouera un rôle clé dans son agression.

    Et il n’est pas improbable que l’Iran et le Hezbollah soient aussi en tête de la liste des cibles.

    Israël a placé ses forces en état d’alerte en prévision d’éventuelles représailles iraniennes pour la mort de sept Iraniens, tués lors de la frappe de missiles israéliens sur la base aérienne T-4 syrienne près de Homs, il y a deux jours. Mais il se prépare aussi à des représailles de la Syrie et du Hezbollah en raison de son rôle central dans la prochaine agression américaine – surtout après que le ministre israélien Yoav Galant ait déclaré que le moment était venu de « tuer Assad ».

    Le président russe Vladimir Poutine a appelé Binyamin Netanyahu pour le mettre en garde contre une implication israélienne dans la prochaine guerre.

    (...)

    • Une base syrienne visée par des missiles, Moscou accuse Israël
      Reuters 9 avril 2018
      https://fr.news.yahoo.com/une-a%C3%A9rienne-larm%C3%A9e-syrienne-frapp%C3%A9e-par-des-missiles-

      AMMAN (Reuters) - Plusieurs missiles ont frappé tôt lundi matin une base aérienne de l’armée syrienne dans le gouvernorat de Homs, rapporte la télévision d’Etat syrienne au surlendemain d’une attaque chimique présumée contre la ville rebelle de Douma, dans la Ghouta orientale.

      La Russie a attribué la responsabilité de ce raid à Israël. Le ministère russe de la Défense a déclaré que deux avions de combat F-15 israéliens avaient tiré huit missiles sur la base à partir de l’espace aérien libanais. Cinq des huit missiles ont été abattus par la défense anti-aérienne syrienne, a précisé le ministère.

      La Syrie a formulé peu après les mêmes accusations, après avoir dans un premier temps pointé du doigt les Etats-Unis, qui ont démenti toute implication.

      L’Etat hébreu n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.

      Selon la télévision de Damas, l’attaque a visé la base de Tiyas, également appelée T-4, entre les villes de Homs et Palmyre, dans le centre du pays, et elle a fait plusieurs morts et blessés.

      L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté qu’au moins 14 personnes avaient été tuées par ces frappes, dont plusieurs combattants de diverses nationalités, allusion aux membres des milices chiites soutenues par l’Iran et alliées au régime de Bachar al Assad, qui viennent principalement d’Irak, d’Iran et du Liban.

      L’agence de presse iranienne Fars a porté à quatre le nombre de « défenseurs de sanctuaires » iraniens tués dans l’attaque menée par « les avions du régime sioniste » contre la base aérienne en Syrie. Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné l’attaque, parlant d’une « violation flagrante du droit international » de nature à compliquer la crise syrienne et les équations régionales.

  • Checkpoint Charlie,qui va là ? - Libération
    http://www.liberation.fr/cahier-special/2004/07/27/checkpoint-charliequi-va-la_487601


    Wat die andern so über uns erzählen. Diesmal: Frankreusch. Scheckpoingscharlie.

    A Berlin, l’ancien poste frontière entre l’Est et l’Ouest est toujours un no man’s land.
    Checkpoint Charlie,qui va là ?
    Après 18 heures, c’est le désert. Les Berlinois ont fui les bureaux modernes de la Friedrichstrasse qui fut, avant-guerre, l’une des rues les plus vivantes de la capitale prussienne. Avant de tomber à Berlin-Est. Depuis la chute du Mur, la rue est à nouveau très fréquentée. Les Galeries Lafayette construites par l’architecte Jean Nouvel, « le quartier 207 » de la haute couture et le showroom de Volkswagen attirent du monde. Mais plus on s’éloigne de Unter den Linden (les Champs-Elysées berlinois), plus les trottoirs se vident. Juste avant le croisement avec la Kochstrasse, deux terrains vagues sont envahis par des étals où l’on trouve des petits bouts de Mur, des casquettes de militaire russe, des Trabant (voitures est-allemandes) en plastique ou des matriochkas. Encore cinq mètres et « on passe à l’ouest ». Sur le sol, l’ancien emplacement du Mur est marqué par une rangée de pavés. Une baraque en bois blanche est posée au milieu d’un terre-plein. Deux énormes photos de soldats, un Russe et un Américain (une installation signée Frank Thiel), signalent aux passants que c’est bien là : Checkpoint Charlie, le plus célèbre de tous les points de passage entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.

    Alphabet. Après la capitulation de l’Allemagne, Berlin avait été divisée en quatre zones d’occupation. A l’est, les Russes, et à l’ouest les forces alliées (France, Grande-Bretagne et Etats-Unis). Dès 1952, le régime communiste est-allemand commença à échafauder l’« opération muraille de Chine ». Le soulèvement ouvrier du 17 juin 1953 avait convaincu les dirigeants de l’ex-RDA de la nécessité de soustraire ses concitoyens aux mauvaises influences capitalistes. Le 13 août 1961, à minuit, la construction du mur de Berlin démarra. Séparée du nord au sud par ce « rideau de fer » de quatre mètres de haut, les deux parties de la ville étaient accessibles en sept postes frontières. Selon l’alphabet britannique, le troisième check point devait s’appeler Charlie (pour C), après Alpha (pour A) et Bravo (pour B). Situé dans la zone américaine, à la frontière des quartiers de Kreuzberg (Ouest) et Mitte (Est), Checkpoint Charlie est rapidement devenu le symbole de la confrontation entre les deux superpuissances.

    Le 17 août 1962, il fut le théâtre d’une tragédie qui a glacé toute une génération. Peter Fechter, un maçon de 18 ans, qui tentait de s’enfuir, a été laissé à l’agonie pendant des heures après avoir été criblé de vingt et une balles par les gardes-frontières de l’Est. Un an plus tôt, « certains pensaient vraiment qu’il y avait un danger de Troisième Guerre mondiale », racontent Werner Sikorski et Rainer Laabs, auteurs d’un livre sur l’histoire de Checkpoint Charlie (1). Le 22 octobre 1961, le ministre plénipotentiaire américain, Allan Lightner, s’apprêtait à traverser en voiture Checkpoint Charlie avec son épouse pour se rendre à l’opéra à Berlin-Est, quand un soldat de la NVA (Nationale Volksarmee) lui réclama ses papiers. Ce qui était totalement contraire aux règles en vigueur. Seuls les diplomates et les soldats alliés étaient autorisés à traverser librement Checkpoint Charlie. Les Allemands devaient choisir un autre poste frontière. Redoutant une modification des contrôles d’accès aux autoroutes reliant l’Allemagne de l’Ouest à Berlin, le gouvernement américain autorisa le général Clay à déployer des chars de protection. Une heure plus tard, les Soviétiques expédiaient trente chars T 54. Le 28 octobre, après quatre jours d’angoisse, la raison l’emporta. Checkpoint Charlie était entré dans l’histoire.

    1 008 morts. En 1963, on y vit s’y promener tour à tour le chef du Parti communiste soviétique Nikita Khrouchtchev (le 17 janvier) et le président américain John Kennedy (26 juin). Le poste frontière était désormais une station pour les visites officielles. Au même titre que la porte de Brandebourg.

    « ACHTUNG ! You are leaving the american sector » (Attention ! Vous quittez le secteur américain), indique encore un panneau d’époque. « Quand j’entends parler d’÷stalgie (nostalgie de l’Est), cela me révulse, s’exaspère Alexandra Hildebrandt, directrice du Musée du Mur baptisé Maison Checkpoint Charlie. 1 008 personnes sont mortes en tentant de s’évader d’Allemagne de l’Est. 270 000 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques. La RDA était une dictature. Il ne faudrait pas l’oublier ! » Anticommuniste viscéral, Rainer Hildebrandt, son époux, mort l’été dernier, a ouvert ses premières salles d’exposition en 1963. Au fil du temps, il a pris possession de tous les bâtiments de la Friedrichstrasse, du numéro 43 au numéro 45. Son obsession : être le plus près possible du Mur.

    Pour pouvoir mieux observer le poste frontière, Rainer Hildebrandt avait même fini par prendre un appartement au-dessus du café Adler, le vieux café situé juste au coin de Checkpoint Charlie. « Souvent les photographes venaient dans le musée ou chez nous pour prendre des photos, raconte Alexandra. Après la guerre, tout n’était que ruines à Berlin, et l’un de leurs collègues avait eu un accident mortel en voulant prendre des clichés depuis un immeuble branlant. » Chaque année, 700 000 visiteurs arpentent l’exposition un brin poussiéreuse, consacrée aux diverses tentatives de fuite des Allemands de l’Est. Voiture-bélier, ballon, sac de courses... tout est là. Parfois, les réfugiés viennent raconter in vivo leurs histoires incroyables.

    « Foire ». En mai, la directrice du musée a eu un coup au coeur lorsqu’elle a vu deux personnages, déguisés en gardes-frontières de l’ex-RDA, s’installer devant la baraque de l’US Army. Se prétendant acteurs, ils proposent aux touristes de se faire photographier avec eux pour 1 euro. « Une atteinte insupportable à la mémoire des victimes du Mur », s’écrie Alexandra Hildebrandt qui rêvait de transformer cette place en « un lieu de recueillement » et non pas de « foire ». Les visiteurs, eux, sont enchantés. C’est la seule animation du quartier. Ici tout est gris, triste et moche. Comme si, le 9 novembre 1989, des milliers d’Est-Allemands n’étaient pas passés par là en hurlant de joie. Comme si Checkpoint Charlie avait gardé son côté no man’s land.

    #DDR #Geschichte #USA #Berlin #Mitte #Kreuzberg #Friedrichstraße #Kochstraße #Tourismus

  • « “Punir les chomeurs” est surtout un signal politique envoyé par les gouvernements », Jean-Claude Barbier (Directeur de recherche émérite au CNRS à l’université ­Paris-I-Panthéon-Sorbonne), LE MONDE ECONOMIE | 05.04.2018
    Le sociologue Jean-Claude Barbier conteste, dans une tribune au « Monde », l’aggravation des sanctions et des contrôles envisagée par le gouvernement, et le soupçonne de viser une politique démagogique plutôt qu’une mesure efficace.

    Tribune. Le principe de l’indemnisation des chômeurs est le même ­depuis l’invention des caisses d’assurance (mutualistes ou municipales) en Allemagne au XIXe siècle. Les chômeurs s’assuraient collectivement, mais vérifiaient ­également (avec les employeurs, quand ces derniers participaient à la gestion des caisses) que les assurés cherchaient effectivement du travail. En 1896, à Cologne, les assurés ­devaient ainsi « pointer » deux fois par jour. On ne pouvait pas se permettre d’avoir des tricheurs.

    LE GOUVERNEMENT PHILIPPE A ­RELANCÉ UNE VIEILLE ANTIENNE, COMME TANT DE SES PRÉDÉCESSEURS
    Ce principe a persisté avec l’adoption, dans plusieurs pays, de ce qu’on a appelé le « système de Gand », du nom de la ville belge où il fut mis en pratique : la caisse est gérée par les syndicats de chômeurs, lesquels s’autocontrôlent entre eux, en quelque sorte. Le Danemark, malgré les réformes récentes, est resté proche de ce principe. En France, en revanche, le contrôle de la recherche d’emploi n’est pas le fait des chômeurs ou de leurs représentants syndicaux, mais de l’administration.
    Or le gouvernement Philippe a ­relancé une vieille antienne, comme tant de ses prédécesseurs : il entend accroître la sévérité des sanctions et annonce la multiplication des contrôles. La séparation entre sanctions administratives (radiation pour absence à un rendez-vous de ­contrôle) et sanctions prononcées par le préfet va disparaître, et avec elle une garantie pour les chômeurs.

    « Fraudeurs nocifs »

    Les citoyens peu informés peuvent penser que les contrôles et les ­sanctions sont justes et efficaces. Mais, pour savoir si c’est le cas, il ­faudrait disposer d’études précises à ce sujet. Or ni l’Unédic ni le gou­­­­ver­nement n’ont fourni, depuis 1991, de ­décompte du nombre de sanctions, ou évalué leur efficacité. Cette loi du silence reste un des grands scandales du secteur social français. Les chercheurs en sont ­réduits à des conjectures, ou à interpréter les chiffres publiés dans la presse.
    Fin 2017, Pôle emploi a certes rendu public un échantillonnage qui donne la proportion des personnes indemnisées contrôlées et sanctionnées. Mais cela ne veut pas dire que ces personnes sont des fraudeurs, car les motifs de sanctions sont extrêmement larges.

    IL EST VAIN DE VOULOIR COMPARER LES STATISTIQUES DE « SÉVÉRITÉ » DU SYSTÈME ENTRE PAYS

    L’efficacité des sanctions n’est pas un mécanisme universel, contrairement à ce que pensent les économistes, qui postulent que la punition (ou l’incitation) explique toutes les conduites et ignorent la complexité des institutions sociales. Elle dépend en réalité de plusieurs facteurs : la disponibilité des emplois, la qualité des services offerts aux chômeurs, la manière dont ils sont traités… Comme des tricheurs, ou comme des citoyens ?
    Sont-ils, comme en Grande-Bretagne depuis le XIXe siècle, considérés comme des scroungers (« fraudeurs nocifs ») qu’il faut traquer ? Ou sont-ils, comme au Danemark, considérés comme des collègues membres d’un même fonds d’assurance, qu’il faut amener à se conduire au mieux de leurs intérêts s’ils étaient tentés de mal se comporter ? Cela explique pourquoi il est vain, malgré les efforts de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de vouloir comparer les statistiques de « sévérité » du système entre pays.

    Domaine de la démagogie
    L’existence de contrôles de la recherche d’emploi reste inévitable – bien que plusieurs études en cours dans des villes néerlandaises puissent amener prochainement à reconsidérer cette question. Mais « punir les chômeurs » est surtout un signal politique que les gouvernements aiment brandir pour gagner des points dans les sondages.
    Sanctions et contrôles restent du domaine de la démagogie, un objet de scandales et d’excitation de l’opinion publique. C’est d’autant plus le cas quand les gouvernements fonctionnent aux sondages et que la majorité des sondés ignorent la réalité de l’indemnisation des chômeurs : la moitié seulement des inscrits à Pôle emploi sont indemnisés, et touchent en moyenne 1 010 euros par mois…

    LA CONSIDÉRATION DE LA DIGNITÉ DES CHÔMEURS NE SERA PAS AUGMENTÉE PAR CES DÉBATS

    L’ex-président Nicolas Sarkozy avait mené la dernière grande opération médiatique, en 2008, lorsqu’il avait créé un barème aggravé de sanctions et la définition d’une « offre raisonnable ». D’autres réformes ont suivi, mais ces dispositions, présentées alors comme « rationnelles » et « justes », n’ont jamais été complètement mises en œuvre pour deux raisons : d’une part, le chômage a explosé, ruinant les réformes en cours ; surtout, il s’agissait pour le gouvernement de l’époque, comme pour le gouvernement actuel, de montrer aux citoyens que l’on agissait contre les « fraudeurs ».
    La considération de la dignité des chômeurs ne sera pas augmentée par ces débats. Il s’agit pourtant de personnes qui ont cotisé à une assurance. Il est d’ailleurs à craindre que le financement par la contribution sociale généralisée (CSG), en remplaçant la logique assurantielle par une logique fiscale, ne légitime encore plus, comme au Royaume-Uni, une politique punitive laissée aux mains de l’administration, soumise aux desiderata de commanditaires politiques dont les yeux restent rivés sur les sondages.

    #société_punitive #chômeurs #sanctions #contrôles

  • Hervé Falciani arrêté en Espagne sur demande de la Suisse _ RTS - 4 Avril 2018
    http://www.rts.ch/info/suisse/9463056-herve-falciani-arrete-en-espagne-sur-demande-de-la-suisse.html

    L’ex-informaticien franco-italien de la banque HSBC Suisse, Hervé Falciani, à l’origine du scandale dit des Swissleaks sur les pratiques d’évasion fiscale de clients de la banque, a été arrêté mercredi à Madrid à la demande de la Suisse.

    « Son arrestation s’est produite à Madrid, dans la rue, alors qu’il se rendait à une conférence », à la demande de la Suisse « qui sollicite son extradition », a déclaré un haut responsable de la police.
    Selon la fiche du bureau SIRENE de la police espagnole qu’a pu consulter la RTS, la demande suisse se base sur l’article 273 du code pénal.

    « Par jugement du 27 novembre 2015 (...) du Tribunal pénal fédéral (TPF), Monsieur Hervé Falciani a été déclaré coupable de service de renseignements économiques aggravé », stipulent les arguments reçus par les autorités espagnoles.

    Condamné à 5 ans ferme
    Durant son procès à Bellinzone, Hervé Falciani était resté en France, déclarant n’avoir aucune confiance en la justice helvétique, qui l’a condamné à 5 ans de prison ferme.

    Ancien informaticien de HSBC, Hervé Falciani a quitté la banque en 2008 en emmenant avec lui des fichiers confidentiels qu’il a divulgués à des banques étrangères et à des organismes, notamment de France, de Grande-Bretagne et d’Allemagne.

    La divulgation de ces données a permis à un consortium de médias de révéler que près de 120 milliards de dollars auraient transité par HSBC dans le but d’échapper à l’impôt ou pour être blanchis via des sociétés-écrans.

    #Hervé_Falciani #Suisse #Swissleaks #HSBC #évasion fiscale #fraude_fiscale #Paradis_fiscaux #banque #économie #blanchiment Protection des #banksters #crise #violence

  • ROBERT FAURISSON : Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    http://robertfaurisson.blogspot.com/2008/05/invite-mais-censure-par-radio.html

    Thursday, May 1, 2008
    Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    Le mercredi 9 avril, j’ai été invité par Martin Peltier à m’exprimer sur les ondes de Radio Courtoisie. Notre entretien était prévu pour durer de 19h30 à 21h mais il a été interrompu au bout de vingt-sept minutes. Il l’a été sans préavis et aucune explication n’a suivi. Radio Courtoisie est une modeste station, à but non lucratif, qui se présente en « radio de toutes les droites ». Elle est dirigée par Henry de Lesquen. Sur l’affaire, on trouvera ci-dessous une série d’éléments classés dans l’ordre chronologique.

    1) Communiqué de « Bocage » (11 avril)

    C’est dans le plus grand secret que Martin Peltier, pour son émission mensuelle de Radio Courtoisie, avant-hier, mercredi 9 avril, avait invité le professeur Faurisson. Tous deux s’étaient bien mis d’accord pour faire en sorte de ne jamais transgresser la loi Fabius-Gayssot, non seulement pour échapper eux-mêmes à toute poursuite, mais pour préserver la station radio mise, comme on le sait, par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) en liberté surveillée.

    L’émission a commencé à 19h 30 ; les deux interlocuteurs, avec d’infinies précautions, ont relaté les persécutions dont sont victimes les révisionnistes à travers le monde. Les correspondants qui le désireront pourront nous réclamer la transcription de cette émission.

    Mais, au bout de 27 minutes, l’entretien a été coupé ... Motif invoqué sur place : « La coupure est faite à la demande du CSA ».

    Or, voici ce qu’on pouvait lire sur le site du quotidien Le Parisien, avant-hier soir, à 22h 30 :

    <http://www.no-media.info/834/radio-courtoisie-censure > ou encore

    Etrange silence sur Radio Courtoisie

    Brutale interruption des programmes ce mercredi soir sur Radio Courtoisie.

    Alors que la station - qui se définit comme « la radio de toutes les droites » - diffusait une émission sur le révisionnisme, l’antenne a soudain été coupée. Sans préavis, « Le libre journal » présenté par Martin Peltier a laissé la place à de la musique classique. Il n’a pas repris.

    Quant à l’émission du député européen Paul-Marie Coûteaux, qui devait commencer à 21h30, elle a été reportée à une date ultérieure.

    Contacté, Henry de Lesquen, le responsable de la station, nous a expliqué que l’émission avait été interrompue vers 19h30 « par la déléguée aux questions éditoriales qui a considéré que l’un des invités tenait des propos inacceptables ».

    Il n’a cependant pas indiqué de quels propos il s’agissait, ni pourquoi les programmes n’avaient toujours pas repris.

    Non seulement il semble qu’il y ait eu censure de la part de la radio elle-même, mais il y a censure dans l’article ci-dessus faisant état de la censure, puisque le nom du professeur Faurisson n’est même pas mentionné !

    2) Transcription, due à « Bocage », de l’entretien

    Martin Peltier : Bonsoir, Professeur.

    Je dois expliquer aux auditeurs pourquoi j’ai décidé d’inviter dans ce studio un repris de justice. Tout nous sépare : vous êtes professeur de faculté, j’ai toujours été un cancre ; vous êtes à moitié britannique et la Grande-Bretagne est ma bête noire politique ; vous êtes athée, je suis catholique. Alors pourquoi ?

    Eh bien il y a des raisons inavouables – d’abord, on aime toujours faire le malin. Et puis il y a des raisons frivoles : vous êtes un amateur de Nerval et vous tenez Isidore Ducasse pour un farceur, ce qui est très sympathique.

    Et puis il y a deux raisons avouables :

    La première, d’abord, j’écoute l’Evangile : « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le ferez », a dit le Christ. Or aujourd’hui, dans notre société, le plus petit ce n’est pas le chômeur, ce n’est pas non plus l’immigré clandestin, qui a bénéficié de la bienveillance et du soutien d’une foule d’associations bien-pensantes ; le plus petit c’est le révisionniste, ce pelé, ce galeux, de qui vient la pire des pestes : celle qui affecte la mémoire.

    Et il y a une deuxième raison à cette invitation : nous ne parlerons pas aujourd’hui de vos idées ni de vos travaux, Professeur Faurisson, parce que c’est interdit par la loi. Mais la façon dont les médias et l’appareil d’Etat vous ont traité est dégoûtante et choquante. On peut très bien soutenir que la pensée et son expression doivent être limitées, doivent être dirigées – c’est peut-être même souhaitable, sait-on jamais ? Mais qu’une société, qui a fait du blasphème une vertu et qui proclame à tout va son désir de liberté totale, réprime avec la dernière férocité le délit d’opinion est insupportable, du point de vue de la logique et du point de vue de la morale. Il faut donc dénoncer ce fait avec force et précision : on ne peut pas rester toute sa vie couché devant les oukases des puissants et les [inaudible] qu’ils imposent. Pour l’honneur de la presse et pour celui du peuple français, il faut bien qu’on redresse de temps en temps ne serait-ce que le bout d’une oreille.

    Alors nous allons faire aujourd’hui de l’histoire, un peu d’histoire du révisionnisme. Il ne s’agira absolument pas de justifier quelque thèse que ce soit mais de raconter ce qui s’est passé.

    Cela dit, soyons clairs : nous ne parlerons pas des chambres à gaz ! La loi Gayssot de 1990 réprime la contestation du crime contre l’humanité tel que l’a défini le tribunal de Nuremberg en 1946. Et, si je ne me trompe, elle condamne cette contestation même par insinuation. Quel est le texte exact ? Vous pouvez me le citer, de mémoire ?

    Robert Faurisson : Il est exact que cette loi du 13 juillet 1990, qu’on a pris l’habitude d’appeler la loi Fabius-Gayssot ou Gayssot, interdit la contestation de ce qu’on appelle les crimes contre l’humanité tels qu’ils ont été définis, jugés, condamnés, notamment par le tribunal militaire international de Nuremberg en 1945-46. Mais cette loi du 13 juillet 1990 a reçu des applications qui font qu’il existe aujourd’hui une jurisprudence qui fait que, non seulement vous n’avez pas le droit de contester mais, pour résumer, vous n’avez pas le droit de paraître contester. Il est dit exactement, dans le Code pénal, que vous n’avez pas le droit de procéder à une contestation, même par voie d’insinuation. Par conséquent tout peut, ou à peu près tout peut s’interpréter comme une contestation.

    MP : Absolument. Et c’est là que – je reprends la parole – c’est un secret pour personne, professeur, que vous avez mis en doute l’existence des chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler et que vous révisez fortement à la baisse le nombre communément admis de six millions de juifs morts pendant la seconde guerre mondiale. Je ne vous interrogerai donc pas à ce sujet et si vous aviez envie d’y venir spontanément je vous couperais avec la dernière rigueur et sans la moindre courtoisie, je vous en préviens. Vous êtes ici en quelque sorte en liberté surveillée – c’est ce que je peux vous offrir de mieux – et nous nous en tiendrons à trois sujets strictement définis avant l’émission. D’ailleurs, pour vous faire une confidence, même sans la loi Gayssot, je ne vous aurais pas laissé développer vos thèses révisionnistes ; en dehors des sanctions légales prévues par le législateur et décidées par les juges il y en a d’autres, spontanément appliquées, tacitement ou hautement revendiquées : il y a les pressions sur les familles, les brimades dans le travail, les voies de fait qui s’exercent contre ceux qui pensent mal et ceux qui les laissent s’exprimer. Il y a des puissances para-légales qui s’exercent en toute tranquillité dans notre pays, il y a des milices au-dessus des lois et j’avoue que j’en ai peur ; j’ai la trouille de la puissance plus ou moins occulte que l’on voit au travail autour de la mémoire des années dites les plus sombres de notre histoire.

    Et le premier sujet que je voudrais que vous abordiez est précisément la persécution contre les révisionnistes en France et dans le monde. Vous-même vous avez été battu et laissé pour mort par une bande de voyous que la police a préféré laisser courir en fin de compte. Vous avez perdu votre emploi et plusieurs procès vous ont ruiné. Mais finalement vous estimez avoir de la chance parce que vous n’avez jamais fait de prison pour révisionnisme, finalement. Quel est… comment vous jugez-vous vous-même dans cette affaire-là ?

    RF : Pour répondre à votre question, « juger c’est comparer » ; je compare mon sort à celui de bien d’autres révisionnistes, notamment allemands ou autrichiens. Je juge la justice qui m’a condamné mais par rapport également à la justice allemande, la justice autrichienne, la justice suisse, la justice britannique, la justice canadienne anglophone, la justice américaine et d’autres justices encore, la justice australienne, par exemple. Et j’estime que j’ai de la chance de vivre dans un pays de cocagne qui s’appelle la France ; j’ajoute que pour moi la République est bonne fille quand elle n’est pas en guerre, en guerre civile, ouverte ou larvée ; et enfin, je dois le confesser, j’ai la baraka.

    MP : Vous avez fait un petit tour d’horizon. J’aimerais qu’on revienne point par point sur… Est-ce que… Justement il faut faire de la pédagogie. Déjà l’histoire des différentes persécutions. Est-ce qu’on peut faire le point des différents pays avec vous ? Est-ce que vous pouvez me dire, par exemple, où on en est en Suisse ? Quels sont les procès qui ont eu lieu contre les révisionnistes, quelles sont les persécutions qu’ils ont subies ? Je pense à Amaudruz, peut-être ?

    RF : Alors, il y a Amaudruz, qui, à l’âge, je crois, de 82 ans, a été en prison, peut-être pour 3 mois, mais il y a eu d’autres personnes – je vous avoue que c’est un sujet que je n’ai pas tellement envie de traiter parce que c’est une façon de se plaindre que de parler des persécutions qu’on a subies. Parce que la question est de savoir si sur le fond nous avons raison ou non, et là, vous m’interdisez de parler.

    MP : Absolument. Là je suis très clair. Mais, par définition, on ne peut pas parler de choses dont on ne peut pas parler. C’est une tautologie. Mais j’adore la tautologie : c’est mon sport préféré. Alors je crois qu’il est quand même intéressant – vous n’avez pas envie d’en parler mais j’ai envie de vous en faire parler parce que je crois que le public, le public même cultivé n’a pas… – Vous, vous nagez dedans, un peu comme Obélix, depuis que vous êtes tout petit mais le grand public, même cultivé, même éclairé n’a pas pris la mesure de l’extrême, je ne dirai pas sévérité, mais de l’extrême bizarrerie des sanctions portées contre plusieurs personnes. Alors, bon, allons-y pour l’Autriche. Moi j’ai deux cas dont j’aimerais que vous parliez : c’est le cas de M. Honsik et le cas de M. Fröhlich. Je ne vous demande pas de m’en parler pendant trois heures mais en deux minutes, voilà, déjà, vous pouvez faire du bon travail.

    RF : Gerd Honsik est effectivement un révisionniste et il a habité Vienne ; il a été condamné pour révisionnisme ; il s’est réfugié en Espagne et, il y a peu de temps, l’Espagne l’a extradé, rendu à l’Autriche et donc Honsik est en prison.

    MP : On extrade, pour ce délit-là…

    RF : Voilà !

    MP : C’est un délit ou un crime ? C’est un délit, tout de même.

    RF : Alors, « délit » ou « crime », tout dépend, n’est-ce pas ; par exemple, en justice anglo-saxonne, on parle de « crime » ; ça peut être un délit, c’est une question de vocabulaire, peu importe. Le fait, le fait important – vous avez raison de le souligner – c’est qu’on arrive à extrader. Alors, à ce propos, je vais continuer, donc, de répondre, puisque vous m’avez parlé de Honsik mais également de Fröhlich ; je vais donc rapidement parler de Fröhlich puis je reviendrai à cette affaire d’extradition car, vous avez raison, elle est importante. Fröhlich est un spécialiste des chambres à gaz de désinfection et il a dit que les chambres à gaz nazies, pour lui, étaient impossibles pour des raisons…

    MP : Oui, mais, là on va vraiment…

    RF : Attendez : voilà. Donc, en tant que révisionniste il a été condamné et je crois qu’il est condamné pour quelque chose comme six ans et cinq mois de prison.

    MP : D’accord.

    RF : J’en arrive à la question d’extradition. Vous savez, on fait valoir que la France possède des lois antirévisionnistes.

    MP : Oui.

    RF : C’est le cas également de la Suisse, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Allemagne évidemment, d’autres pays encore. On fait valoir que dans les pays anglo-saxons il n’y a pas de loi antirévisionniste. Pure hypocrisie ! Et c’est là que j’en viens à la question d’extradition. Prenez les Etats-Unis. Voilà un pays où je dois dire que personnellement je me sentais libre. C’était à peu près le seul pays du monde où je me sentais libre. Eh bien, c’est fini. Puisque si nous prenons le cas d’un des principaux révisionnistes, Ernst Zündel, il vivait dans le Tennessee et un beau jour il a vu arriver cinq malabars de la police, qui l’ont menotté, qui l’ont conduit en prison puis qui l’ont livré au Canada ; le Canada – tenez-vous bien – l’a mis en prison pendant deux ans dans des conditions a-bo-mi-nables…

    MP : C’est-à-dire ?

    RF : C’est-à-dire : dans sa cellule, où en hiver il crevait de froid, pas le droit à une chaise, pas le droit à un oreiller, pas le droit à quoi que ce soit, des fouilles anales continuelles et intimidation en amenant des chiens – on le mettait à terre, lui, et les chiens, n’est-ce pas, lui bavaient dessus : voilà comment il a été traité pendant deux ans au Canada, puis…

    MP : Une question technique, pendant que j’y pense : il avait été amené des Etats-Unis au Canada sur un mandat d’arrêt international, une demande d’extradition ?

    RF : Même pas. Si, c’est une demande ; ce n’était pas international : c’est le Canada qui l’a réclamé et qui l’a obtenu, c’était d’accord entre les Etats-Unis et le Canada. Donc les Etats-Unis, où vous avez le Premier Amendement, où vous êtes censé pouvoir vous exprimer librement, traitent un révisionniste comme un gangster et avec des méthodes de gangster. Il a donc été livré. Bien. Et il est passé devant un tribunal spécial – je dis bien : spécial – dit « commission des droits de l’homme ». Et je sais d’expérience ce que c’est et je pense que les auditeurs vont quand même être intéressés par ce point.

    MP. Alors qu’est-ce que c’est qu’une commission…

    RF. Voici. On a dit, lorsqu’en 1992 Zündel a fini par gagner ses fantastiques procès de 1985 et de 1988 par une décision de 1992, certaines personnes – je ne les désigne pas – ont dit : c’est intolérable ; il faut faire quelque chose. Elles ont dit : il faut des commissions des droits de l’homme. Alors le bon peuple a dit Oui. Enfin, les parlementaires ont dit Oui. Puis, second pas : mais attendez : il faudrait des tribunaux des droits de l’homme, pas des tribunaux ordinaires, et on a créé des tribunaux spéciaux où les juges sont recrutés d’après leur sensitivity – je n’ai pas besoin de traduire – à un certain problème et vous arrivez devant ces tribunaux – moi ça m’est arrivé quand je suis venu défendre Ernst Zündel, on vous fait lever la main droite, on vous fait jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et, la minute d’après, si vous avez le malheur de dire « Mais, Ernst Zündel, on ne peut rien lui reprocher car ce qu’il dit est exact et peut se démontrer, et je me fais fort de le démontrer », à ce moment-là le tribunal intervient et vous dit : « Attention, here, Truth is no defence », c’est-à-dire qu’ici « la Vérité n’est pas défense. Il nous importe peu de savoir si ce que vous dites est exact ou non, ce qui nous intéresse c’est de savoir la douleur qu’éventuellement vous pouvez déclencher dans un segment de la société canadienne ».

    MP. Très bien. Vous me disiez, la suite, donc il a été jugé au Canada, de cette façon…

    RF : Et ensuite l’Allemagne l’a réclamé, et il a été livré à l’Allemagne, jugé dans des conditions épouvantables…

    MP : Une deuxième extradition…

    RF : Une deuxième extradition et, en Allemagne, non seulement il a été condamné à cinq ans mais on a refusé de tenir compte des deux ans qu’il avait passés au Canada et, en plus, une de ses avocates est maintenant en prison…

    MP : Qui s’appelle ?

    RF : Sylvia Stolz. « Stolz » en allemand veut dire « fier ». On l’appelle couramment « la Jeanne d’Arc allemande ». Et un autre de ses avocats va passer en jugement, il s’appelle Jürgen Rieger.

    MP : Ça fait beaucoup, finalement.

    RF : Oui. Mais, vous savez, si vous faites le compte des misères physiques qui sont arrivées aux révisionnistes, c’est finalement peu de chose !

    MP : On y reviendra tout à l’heure…

    RF : Je ne sais pas si c’est vraiment utile…

    MP : Mais pour l’instant on est sur la question purement judiciaire. Il y a le cas de l’Australie, je crois, il y a un monsieur Töben, en [Belgique] il y a un ancien sénateur du Vlams [Blok], et en Grèce il y a un Constantinos Plevris… En dehors des questions purement judiciaires, pour en rester dans des sanctions qui ne sont pas des sanctions brutales et qui ne sont pas des sanctions légales, il y a des sanctions disciplinaires ou universitaires. Je pense, en France, à des gens comme Notin, Plantin, Bruno Gollnisch…

    RF : Bien sûr !

    MP : Pouvez-vous nous en dire quelques mots quand même ? Ça ne me semble pas du tout négligeable.

    RF : Prenons le cas de Notin. Pour avoir, dans une revue scientifique vraiment confidentielle, glissé une toute petite réflexion où il manifestait son scepticisme quant à une question dont vous ne voulez pas que je vous parle, eh bien, Notin a connu l’enfer. Ça a commencé par l’exécution de ses animaux domestiques : on a tué ses chiens…

    MP : Ses chats…

    RF. Oui, ses chats, pardon. [Note : En fait, on a d’abord tenté de tuer son chien, puis on a réussi à tuer son chat]. Ensuite on s’en est pris à sa femme, à ses enfants, à lui-même, puis…

    MP : Des insultes ? des menaces ?

    RF : Tout ce que vous voudrez. Je dois aller vite ; je vous donne le résultat de ces courses : ses collègues se sont permis, bien sûr, de le juger, de le condamner. La malheureuse revue qui avait publié son article a été pilonnée : on est allé en rechercher les exemplaires dans toutes les bibliothèques ; ensuite, lui, n’a plus pu exercer son métier d’enseignant à Lyon-3 et, là-dessus, se voyant condamné, avec un procès sur le dos, eh bien il a eu le malheur de choisir un avocat – dont je ne donnerai pas le nom mais qui est un sacré farceur – et qui lui a fait signer une abjuration. J’aime autant vous dire que Notin – il ne s’en cache plus, je pense, aujourd’hui – m’a présenté ses excuses pour cette abjuration mais on lui conseillait ça : ça n’a servi à rien du tout : quand il a voulu obtenir un poste à l’étranger il a cru qu’il allait en obtenir un ; « on » l’a su, et, bien entendu, il n’en a plus été question. Ce devait être le Maroc. Finalement il s’est retrouvé au Mexique et, bien sûr, divorce : femme, quatre enfants, terminé. Et c’est un exemple.

    Ensuite vous m’avez parlé d’un autre cas : le cas Plantin. Il est extraordinaire.

    Plantin est un homme très sérieux et très prudent, très modéré. Il avait soutenu une thèse qui lui avait valu de la part d’un certain professeur du nom de Régis Ladous, L-A-D-O-U-S, la mention Très Bien. Ce n’était pas à proprement parler révisionniste mais enfin ça y touchait. Puis, il a eu, l’année d’après, un autre diplôme. Peu importe. Dix ans après on s’est avisé de cette affaire, alors que Plantin était parti dans la nature et qu’il y avait longtemps qu’il n’était plus à l’université. Voici ce qu’on a osé faire – écoutez ça, c’est absolument extraordinaire ; je pense que ça ne s’est jamais passé dans l’histoire mondiale, et ça s’est produit à Lyon, Rhône :

    Eh bien on a inventé une soutenance fictive, dix ans après ! C’est-à-dire qu’on a obligé Ladous à venir, on a convoqué Plantin – qui, bien sûr, n’est pas venu – et, là, on a fait semblant de procéder à une soutenance de thèse ; ça a duré, je crois, dix minutes ; Ladous s’est retiré et puis il est venu déclarer que la thèse, à laquelle il avait donné la mention Très Bien, recevait maintenant, dix ans après, la mention… alors je ne me rappelle plus l’adjectif mais quelque chose comme « intolérable ». [Note : en fait, « inacceptable »].

    Mais nous avons des exemples extravagants.

    Je voudrais vous donner, puisque ça vous intéresse…

    MP : Oui ça m’intéresse, ce sujet.

    RF : Moi il ne m’intéresse pas spécialement, mais il vous intéresse vous, alors je vais vous faire plaisir : comme vous me menacez je vais vous faire plaisir !

    MP : Eh bien voilà !

    RF : Voilà. Eh bien, prenez ce qui m’est arrivé l’année dernière : je suis invité par un professeur italien prestigieux à venir enfin délivrer un petit cours – « délivrer » est un anglicisme, donner un petit cours…

    MP : C’est mieux…

    RF : N’est-ce pas que c’est mieux ? Je suis comme vous, là-dessus.

    Et je vais donc à l’université de Teramo. Teramo : vous voyez Rome ? Bon, eh bien, vous tirez une flèche vers l’Adriatique, à cette hauteur-là, et vous avez Teramo. Je vais à l’université de Teramo et il est entendu que dès le matin je vais m’y rendre. Et que fait le président de l’université ? Je ne sais pas si un pareil précédent existe. Eh bien il a fait fermer l’université !

    MP : C’est très italien. Ils sont très malins, parce qu’il fallait trouver une solution.

    RF : (Riant) Vous approuvez presque !

    MP : Non mais il faut avoir de l’imagination.

    RF : Et alors, la suite est intéressante : eh bien nous nous sommes portés vers un hôtel où nous pensions pouvoir tenir cette petite conférence, et là j’ai trouvé un groupe de journalistes italiens. L’Italien, vous savez, a tendance à être subtil…

    MP : Ça oui !

    RF : … et il est humain. Je me suis trouvé, à la porte de l’hôtel qui a refusé de me recevoir et, là, au bord d’une de ces belles places italiennes, les journalistes m’ont interrogé, j’ai répondu, et pas comme avec vous : tout de suite sur le fond, j’ai sorti mon magnum, c’est-à-dire la phrase de soixante mots, que je ne vous dirai pas…

    MP : Non !

    RF : Et là-dessus je leur ai dit : « Mais vous savez, ce qui se passe en ce moment, c’est extraordinaire. Parce que c’est inconcevable en France que je puisse comme ça, quasiment sur la voie publique, et avec des journalistes, m’entretenir de ce sujet. » Je leur ai dit : « Jusqu’à présent ! Jusqu’ici ça s’est bien passé ». Je n’avais pas terminé cette phrase que j’entends un hourvari et c’est une bande de personnes particulières que je ne qualifierai pas, qui sont venues par train de Rome, avec à leur tête un garçon boucher particulièrement musculeux qui a porté un coup – mais un coup qui aurait pu être mortel – au professeur qui m’invitait et [coupure « à la demande du CSA » (?), puis musique en continu].

    3) Message d’Eric et Monique Delcroix à Martin Peltier

    Cher Ami,

    Nous nous étions réjouis un peu trop tôt d’entendre votre dialogue avec le professeur Faurisson... La censure la plus brutale, soi-disant à la demande verbale du CSA, a mis fin à une ultime illusion... Pourtant vous aviez pris toutes les précautions pour ne pas transgresser la loi Fabius-Gayssot. Les vaticinations de feu l’humoriste Pierre Desproges se réalisent. Rappelez-vous son « Tribunal des flagrants délires », lorsqu’il fit annoncer le prévenu par l’huissier : « Monsieur Faurisson », provoquant la réponse du président : « Non, pas ce nom-là, c’est interdit ! » Nous n’aurons bientôt même plus de nom, plus d’existence. « Blow up » ! Orwell nous l’avait bien dit.

    Bien amicalement. Éric et Monique Delcroix.

    4) Trois jours après l’entretien du 9 avril

    Martin Peltier a reçu d’Henry de Lesquen une lettre lui annonçant la suppression définitive de son émission et son renvoi de Radio Courtoisie où il travaillait bénévolement. Aux auditeurs qui avaient téléphoné pour s’en étonner, Radio Courtoisie avait expliqué que l’ordre d’arrêter l’entretien venait du CSA. Mais, à 19h30/20h, il est probable qu’au CSA les bureaux sont vides et que ne fonctionnent plus que les appareils d’enregistrement, qui seront consultés le lendemain par les censeurs. En réalité, la décision de censure paraît avoir été prise, au sein de Radio Courtoisie, par Madame Paoli, déléguée aux questions éditoriales, après consultation de M. Henry de Lesquen. A la décharge de Radio Courtoisie il faut admettre que l’intolérance en matière de presse est aujourd’hui telle que l’autocensure en est presque devenue une nécessité. Martin Peltier n’a écouté que son courage ; il se fera donc traiter d’irresponsable mettant toute une entreprise en péril. « Il aurait au moins dû demander à d’autres que Faurisson de venir parler de la répression du révisionnisme ! » Quels autres ?

    Député européen de la tendance de Philippe de Villiers, Paul-Marie Coûteaux devait, à son tour, intervenir à Radio Courtoisie vers 21h, mais il a fait savoir qu’il refusait de prendre la parole après Faurisson. Il n’est donc pas venu. De leur côté, Emmanuel Ratier et Alain Sanders ont spontanément fait savoir à Henry de Lesquen qu’ils ignoraient que Faurisson allait s’exprimer après eux. Il est peu probable que, dans sa prochaine livraison de Faits & Documents, E. Ratier ose rapporter quoi que ce soit de toute cette affaire.

    Rompant avec les usages, Radio Courtoisie n’a procédé le lendemain à aucune nouvelle diffusion de l’entretien. Elle n’a, par la suite, fourni aucune explication ni présenté d’excuses à ses auditeurs. Elle n’a pas même fait état d’un événement qui, dans les vingt années de son existence, n’a probablement pas connu de précédent.

    5) Henry de Lesquen s’explique le 14 avril

    Cinq jours après l’affaire du 9 avril, Henry de Lesquen s’explique enfin sur sa décision d’interrompre l’entretien. Il le fait sur un ton de satisfaction. Il présente Radio Courtoisie comme une radio libre où « la liberté d’émission est totale ». Il précise que les patrons de chaque émission sont libres et nullement tenus d’annoncer le contenu de leurs émissions respectives. Il déclare en passant que les auditeurs de Radio Courtoisie sont « fins et intelligents ». Mais, ajoute-t-il, Radio Courtoisie est soumise aux autorisations d’émission délivrées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et, dans le passé, elle a eu à payer de lourdes amendes. Il explique que, le 9 avril, « un invité » (?) ayant tenu des propos (?) susceptibles de mettre Radio Courtoisie en péril, il avait rapidement décidé d’interrompre l’émission. Il dit que, par la suite, tous les responsables de Radio Courtoisie ont approuvé son initiative. Il qualifie l’affaire de « malheureux incident ». Il ne nomme ni Robert Faurisson ni Martin Peltier et il ne révèle pas qu’il a sanctionné ce dernier par une lettre lui signifiant son renvoi. Il ne prononce pas le mot de « révisionnisme » et ne donne aucune idée du contenu de l’émission. Il affirme que, si l’émission suivante, celle de Paul-Marie Coûteaux et de ses deux invités, prévue pour durer de 21h30 à minuit, a été, elle aussi, remplacée par de la musique, cela n’a été dû qu’à « un fâcheux concours de circonstances » et à la malencontreuse « indisponibilité » de certains des invités. La vérité est que P.-M. Coûteaux et ses invités, apprenant que le professeur les avait précédés dans le studio, ont refusé de s’exprimer « après Faurisson ».

    6) Martin Peltier s’explique le 17 avril. Propos diffusés sous le titre « Survivre entre censure et autocensure »

    Bocage : Que s’est-il passé à Radio Courtoisie le mercredi 9 avril ?

    Martin Peltier : J’avais invité en deuxième partie de mon « Libre Journal », de 19h 30 à 21h, le professeur Faurisson. Un peu avant 20h, la musique a couvert nos voix et le technicien m’a signalé par geste que l’émission était finie. On nous a indiqué qu’un membre du CSA avait conseillé cette censure dans l’intérêt de la station, et c’est ce qui a été répété pendant une heure aux innombrables auditeurs qui téléphonaient pour la déplorer.

    B : Le Parisien du lendemain 10 avril donne une autre version.

    MP : En effet. Selon lui, l’un de ses journalistes, surpris par cette brusque interruption des programmes, a interrogé immédiatement Henry de Lesquen, le patron de Radio Courtoisie, qui lui aurait fait la réponse suivante : c’est la déléguée aux questions éditoriales, Mme Paoli, qui aurait pris la décision de couper parce que « l’un des invités aurait tenu des propos inacceptables », sans que soient précisés lesquels. Quelle que soit la version véritable, on doit remarquer la promptitude des réactions de tous. Mme Paoli, ou un membre du CSA à l’écoute de mon émission, n’a pas hésité à déranger Lesquen, qui présidait à ce moment une réunion. Le journaliste du Parisien a été encore plus réactif. Avant le bouclage, il a eu le temps de s’étonner, d’appeler, d’écrire et de caser son papier. C’est certainement un bon professionnel. Quoi qu’il en soit, vendredi 11 avril, j’ai reçu une lettre recommandée de Lesquen m’annonçant que mon "Libre Journal" était supprimé. L’après-midi, il me téléphonait pour s’expliquer, non pas tant sur les faits que sur la raison de la censure.

    B : Elle est limpide : Robert Faurisson nie l’existence de chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler. Or c’est interdit par la loi Gayssot et il a été condamné plusieurs fois pour cela. Votre invitation était donc une provocation suicidaire.

    MP : Non. J’avais formellement interdit à Faurisson d’aborder la chose. Nous étions convenus de nous cantonner à quatre thèmes. D’abord, la persécution des révisionnistes, judiciaire, disciplinaire et autre. Ensuite, la critique des lois restreignant la liberté de recherche, à la lumière des pétitions signées ces dernières années par des historiens français réputés. Troisièmement, l’examen des faussaires profiteurs de la Shoah, dont l’actualité récente offre de bons exemples. Enfin, à la suite de Raul Hilberg, principal historien de l’Holocauste, nous devions relever les progrès que l’hérésie révisionniste fait faire à l’histoire officielle.

    B : Ces sujets, quoique un peu « borderline », peuvent en effet être abordés, mais pourquoi avec Faurisson ? Sa personne est elle-même devenue symbole de provocation.

    MP : La question est de savoir si Robert Faurisson est un homme ou une bête. « Si c’est un homme », comme dirait Primo Levi, il a des droits. Certes, c’est un multirécidiviste, un repris de justice, mais il a payé ses dettes à la société ; il a donc droit de vivre et de s’exprimer comme tout autre, pourvu qu’il n’enfreigne pas la loi. Une comparaison va vous éclairer. La campagne pour la dépénalisation de l’avortement a culminé avec le « Manifeste des salopes » : des femmes en vue y revendiquaient leur crime pour obtenir l’abrogation de la loi qui le réprimait. Or, loin de les condamner, on les loue. Et l’on bâillonnerait Faurisson, même s’il s’engage à respecter la loi Gayssot ? Quel coeur normal, quel esprit droit, tolérerait ce « deux poids deux mesures » ?

    B : Bien sûr, mais demeurer au niveau des principes peut être parfois enfantin. Lesquen est responsable de Radio Courtoisie, de sa survie. Vous auriez dû lui soumettre la liste de vos invités.

    MP : Non. Lorsqu’il m’a demandé de venir à Radio Courtoisie, il m’a détaillé verbalement un cahier des charges contraignant, mais il m’a laissé libre de mes invités et de mes sujets. Ce qu’il me reproche est une erreur d’appréciation. Pour lui, Faurisson étant ce qu’il est et la jurisprudence en matière de révisionnisme ce que nous savons, aborder le sujet comme je l’ai fait était impossible. Il en voit une preuve surabondante dans le fait suivant : les invités de l’émission de Coûteaux, ayant appris que le professeur diabolique était passé avant eux dans le studio, se sont défilés et leur émission a dû être reportée. Ils « avaient des bouches à nourrir ».

    B : Vous voyez, l’interdit porte sur Faurisson.

    MP : Pas tout à fait. Henry fait une analyse plus subtile. Depuis trente ans que Robert Faurisson mène ses recherches révisionnistes, il a été l’objet de tant d’attaques qu’il se compare, d’une certaine manière, à Galilée. De toutes ses paroles sourdent, même quand il se domine, une révolte indomptable et la certitude d’avoir raison. Pendant ses vingt-cinq minutes d’antenne, il n’a tenu aucun propos révisionniste passible de la loi Gayssot mais, à plusieurs reprises, il a laissé entendre que, s’il pouvait parler, on verrait ce qu’on verrait... UN ESPRIT TORDU POURRAIT POURSUIVRE EN CONTESTATION DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ EN S’APPUYANT SUR LA SEULE CONVICTION IMPLICITE DU PRÉVENU ! Henry ne veut courir aucun risque et il a coupé. Si une telle procédure était menée, elle pourrait entraîner des dépenses de justice insupportables pour Radio Courtoisie, une réputation qui ferait fuir une part de ses invités et de ses auditeurs, et peut-être, à terme, supprimer l’autorisation d’émettre. Un chef responsable doit prendre sa décision en quelques secondes. Lesquen est d’une famille de marins. Il a préféré sacrifier une chaloupe en perdition pour préserver sa frégate.

    B : Ainsi, vous approuvez ses décisions ?

    MP : N’exagérons rien, mais je les comprends, surtout celle qu’il a prise à chaud. La suppression de mon « Libre Journal » me paraît, elle, inutile et risque de dégoûter une partie des auditeurs. Quant à moi, je la regrette un peu, car nous avions retrouvé, avec quelques amis de la presse nationale, un ton et une ambiance qui rappelaient de bonnes heures et qui pouvaient contribuer à maintenir l’unité de notre camp dans les passes difficiles que nous traversons. Mais, d’un autre côté, c’est un poids en moins : moins de travail et moins de dépenses, car vous savez que l’on n’est ni payé ni défrayé à Radio Courtoisie, et, n’habitant pas Paris, cela me faisait des frais chaque mois. Le journalisme à compte d’auteur, je ne sais pas si c’est encore de mon âge.

    B : Et l’émission avec Faurisson, comment la jugez-vous ?

    MP : Un peu courte, on en était au tour de chauffe, on n’a pas abordé les points les plus intéressants. Mais enfin ça a le mérite d’exister. Et les plus courtes sont parfois les meilleures. Nous avons fait la démonstration qu’un tabou interdit toute expression libre en France. Et qu’il impose l’autocensure aux plus intelligents et aux plus courageux ; car je ne tiens nullement Radio Courtoisie pour un ramassis de moules. Nous rappelons ainsi, de la manière la plus explicite, que notre pays est aujourd’hui un territoire occupé. Il est très difficile d’y survivre, entre censure et autocensure. C’est pourquoi je comprends si bien la position de Lesquen. Il y a deux armes pour servir l’information en France : l’épée et le bouclier.

    J’ai choisi l’épée, Lesquen le bouclier.

    B : Vous reprenez les mots du colonel Rémy, quand il pensait que De Gaulle et Pétain s’étaient partagé les rôles sous l’Occupation.

    MP : Sauf qu’à la différence de De Gaulle, je ne souhaite pas diviser le camp des Français attachés à leur patrie. Je n’aimerais pas que certains se détachent de Radio Courtoisie à cause de je ne sais quelle tiédeur supposée. La comparaison avec l’Occupation me paraît fructueuse. Radio Courtoisie est une radio aussi libre que l’était la zone du même nom : libre, mais sous la menace permanente de l’occupant. C’est une radio « nono », non occupée, ce n’est déjà pas si mal. Le Maréchal ménage ce qui doit l’être pour sauver ce qui peut l’être.

    B : Alors, pas de regrets ?

    MP : Vous êtes devant un équilibriste qui vient de se casser la figure. Je regrette d’être tombé. Ma femme m’a dit : « Tu t’es cru plus malin que tout le monde et maintenant, tu te retrouves dans la m..., comme d’habitude. » Mais je préfère conclure autrement. C’est avec le temps qu’apparaissent les dernières conséquences et la portée finale d’un acte. Peut-être un jour Radio Courtoisie s’honorera-t-elle d’être la station qui a laissé parler Faurisson vingt-cinq minutes. Et il ne s’agit pas seulement de défendre l’honneur de la presse et des Français, il s’agit de ménager l’avenir. Je n’en veux pas à Lesquen de son réalisme, je m’occupe de réalités plus hautes. En refusant que l’on piétine le droit, la vérité, la liberté, la justice, je préserve les chances d’une jeunesse qui souffre sous le joug, et qui trouvera demain, n’en doutons pas, les moyens efficaces de la victoire.

    Propos recueillis par Memona Pfennigstein

    7) Un message de R. Faurisson, le 19 avril

    Henry de Lesquen, directeur de Radio Courtoisie, a, vous le savez, ordonné l’arrêt immédiat d’une interview que j’étais en train de donner au journaliste Martin Peltier. Puis, il a envoyé une lettre recommandée à ce journaliste pour lui signifier son renvoi. J’ajoute que des personnes qui devaient participer le même soir à une autre émission ont refusé de s’exprimer « après Faurisson », dont ils avaient ignoré la venue.

    Radio Courtoisie est une modeste st ation. Elle est proche à la fois de Jean-Marie Le Pen et des catholiques intégristes ; elle se définit comme la « radio de toutes les droites ». Elle est surveillée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fonctionne comme une sorte de commission gouvernementale de la censure. Le CSA se vante de ne rien interdire à l’avance (c’est encore heureux !) mais, à tout moment, il peut, après l’audition d’une émission qui lui déplaît, retirer à une station le droit de continuer d’émettre.

    En 34 ans, les grands médias français ne m’ont jamais donné la parole.

    Aucune de nos chaînes de télévision ne m’a proposé de m’expliquer.

    Aucune radio non plus sauf une fois. Le 17 décembre 1980, Ivan Levaï m’a fait venir dans son studio d’Europe n°1. Mais son invitation était due à la peur de poursuites judiciaires parce que, peu auparavant, il avait laissé dire à l’antenne par son coreligionnaire Jean Pierre-Bloch que Faurisson était payé par Khadafi. Mon ami Pierre Guillaume avait alors prévenu Ivan Levaï que je risquais de le poursuivre en justice s’il ne me permettait pas de m’exprimer à mon tour sur Europe n° 1.

    Quant aux rares textes que je suis parvenu à faire paraître dans les grands journaux, en particulier dans Le Monde du 29 décembre 1978 et du 16 janvier 1979, je ne dois leur parution qu’au jeu de ce que la loi française appelle « le droit de réponse ».

    Bilan à ce jour : pendant 34 années consécutives, un professeur est dénoncé par l’unanimité des grands médias de France comme l’auteur d’un crime inouï, bouleversant, incompréhensible (pour Le Monde, il est un « gangster de l’histoire ») et pas une fois on ne lui offre de s’expliquer (sinon une fois à la radio pour la raison que je viens de dire). Faut-il que soient remarquables en France à la fois le pouvoir du lobby juif et la crainte qu’il inspire !

    8) Martin Peltier, à nouveau, le 29 avril

    Jeanne d’Arc et Iéna
    Quel réalisme pour aujourd’hui ?

    Il y a quinze jours, j’invitais le professeur Faurisson sur Radio Courtoisie. Je fus censuré en direct et viré. Un ami (vrai) a soupiré :

    -- « Quand tu vois un mur, il faut décidément que tu fonces dedans ! »

    Je lui ai raconté que, ma tête ayant rencontré par inadvertance, naguère, une cheminée de pierre, celle-ci avait cassé. Il a répondu :

    -- « Ça n’arrive pas tous les jours. »

    Je le sentais retenir, par amitié, les innombrables reproches qu’appelait mon cas : entêtement, aveuglement, irresponsabilité n’étaient que les plus criantes de mes sottises. Je suis un peu responsable de cette façon de voir : quand on m’a coupé l’antenne, je suis parti avec le sourire, pour ne pas diviser ma famille politique. Ce silence a été mal interprété. On y a vu la gentillesse d’un benêt ou la résignation d’un honteux. C’est une erreur. J’ai ravalé ma colère mais ce n’était pas l’aveu d’une faute. Au contraire, je suis convaincu que ce fut une bonne chose d’inviter Faurisson, et je vais le montrer.

    Appliquons d’abord à aujourd’hui une citation célèbre : « Lorsqu’ils sont venus chercher Faurisson, je n’ai pas bougé… » Les excès de la prudence ne nous soustrairont pas à la vindicte du totalitarisme et nous soumettront un jour aux reproches de notre conscience. Ce rappel moral fait, ne nous préoccupons plus que de politique, concrète et réaliste : l’invitation de Faurisson entre dans la meilleure stratégie possible aujourd’hui.

    On a parlé de mur, parlons donc de murs, puisqu’il y a des murs et qu’il faut bien en faire quelque chose.

    Prenons un premier cas : le mur de l’Atlantique. Si vous disposez des forces conjointes de l’Amérique et de l’Angleterre, vous débarquez le 6 juin 1944 et l’on n’en parle plus.

    Examinons maintenant les murs de Jéricho. Chacun fera la lecture qui lui convient de la Bible, mais ce qu’elle dit, dans tous les cas, c’est que Jéricho est tombée et qu’elle est tombée d’une manière inhabituelle, alors que le rapport de forces apparent ne le laissait pas prévoir. Il est tout aussi clair que la ville serait restée intacte derrière ses remparts si Josué, découragé, s’était arrêté au quatrième ou au cinquième tour. Ce n’est qu’au sixième tour que les murailles se sont effondrées devant les trompettes sacrées. Quels enseignements en tirer ? Ceux-ci : lorsque, à vue humaine, le rapport des forces ne permet pas de solution satisfaisante, il convient d’utiliser des moyens qui sortent de l’ordinaire, et de persister avec détermination dans cette voie, quelle qu’en soit l’apparente absurdité.

    Revenons à nos moutons, à Radio Courtoisie.

    On me dit : la loi, la jurisprudence, les associations, les lobbies, la manipulation des esprits, les médias, la veulerie et les intérêts des hommes politiques font que parler de certaines choses ne sert à rien et met en danger le peu d’espace d’information qui nous reste. Il ne faut donc pas, pour une cause secondaire, d’ailleurs jugée d’avance, sacrifier l’une des rares armes qui nous permettent de défendre d’autres causes. Aussi limités que soient les moyens de Courtoisie, elle est utile à la France. Il faut donc la conserver à tout prix. Sacrifier des dizaines de journalistes bénévoles, souvent talentueux et courageux, leurs invités, non moins courageux, le réseau d’amis et d’informateurs tissé dans les médias, l’édition, toutes les branches de la société, et même parmi les hommes politiques, sacrifier des dizaines de milliers d’auditeurs, sacrifier tout cela sur l’autel du révisionnisme, n’aurait pas de sens.

    J’entends ce message, et je ne puis m’empêcher d’en sourire. C’est vrai, il se trouve à Radio Courtoisie de vrais talents et de vrais caractères. Mais, puisque l’on parle politique, responsabilité, stratégie et rapport de forces, qu’y a-t-il derrière Courtoisie ? Jean Tibéri ? Marine et Louis Aliot ? Dupont Aignan, Catherine Mégret, les frères et sœurs de Philippe de Villiers ? Qui d’autre ? Qu’est-ce que cela pèse ? Combien de divisions ? Avons-nous de quoi monter une opération Overlord ? Non. En américain, on dirait que c’est peanuts. Même pas un bretzel liquide.

    Alors, il ne reste de réaliste que la solution Jéricho. Nous ne comptons que par l’esprit, et seule une stratégie de l’esprit peut être efficace.

    Il faut comprendre cela. Les notions mêmes de réalisme et de responsabilité dépendent de la situation historique où l’on se trouve. Peut-être, quand le Front national rassemblait entre 15 et 20 pour cent des électeurs, qu’il était bien encadré et qu’il y avait sur sa gauche une grosse réserve de voix et d’alliés potentiels, avant, d’ailleurs, que les prétoires et les médias ne soient complètement colonisés, avant qu’il faille plus des deux mains pour compter les millions d’immigrés, peut-être pouvait-on entretenir l’espoir, ou l’illusion, d’une politique classique des rapports de forces. Ce n’est plus qu’un rêve aujourd’hui, et s’y accrocher serait un signe de débilité mentale. La seule politique réaliste est de tenter une révolution spirituelle.

    Retournons-nous vers l’histoire pour établir encore mieux cette évidence.

    Que faire, quand on est vaincu par l’envahisseur, pour survivre et préparer la revanche ? Il y a, ce me semble, deux cas de figure radicalement différents.

    – Le roi de Prusse après Iéna put collaborer avec Napoléon, le maréchal Pétain put finasser avec Hitler, parce que l’un et l’autre espéraient raisonnablement qu’en fin de compte leur vainqueur provisoire serait soumis à des forces supérieures aux siennes. L’Angleterre avide d’hégémonie saurait rallier à elle une Russie et une Autriche que la Révolution française révulsait. Le monde juif, que la révolution allemande épouvantait, saurait maintenir ensemble les ploutocraties anglo-saxonnes et la tyrannie soviétique, il suffisait de garder la Manche quelques mois. Dans le cas du Maréchal et du roi de Prusse, une politique de ménagement, une collaboration plus ou moins active se comprend donc, en attendant, en préparant le retournement de marée.

    – Mais prenons maintenant le cas de Jeanne d’Arc. Là, si on regarde le rapport des forces, l’affaire est entendue. Il ne reste au dauphin Charles qu’un mouchoir de poche et quelques villes pas très fortes, avec des troupes médiocres, lasses et mal payées. La puissante Bourgogne, l’Angleterre, l’université de Paris, et la légalité du traité de Troyes sont contre lui. A terme, il n’a strictement rien à espérer, c’est plié. Et c’est pourquoi la stratégie de Jeanne d’Arc est nette et sans bavure : à la vérité, il n’y en a pas d’autre possible. Elle n’a pour elle, elle n’a pour Charles VII, que leur double légitimité : celle que la coutume du royaume donne au dauphin et celle dont Dieu a marqué sa mission de pucelle. Ce sont les seules forces qui puissent contrebalancer les puissances du monde, qui puissent inverser le rapport des forces. Si cette double légitimité est une foutaise, alors c’est terminé, et Jeanne d’Arc, et Charles VII, et la France que nous connaissons n’ont plus qu’à disparaître. Pourtant, finalement, ce sont les Anglais et leur bastringue qui finiront par aller se rhabiller. Cela me surprend toujours, et n’en finit pas de me rassurer.

    Transposons à aujourd’hui. Il ne s’agit pas de sacrifier Radio Courtoisie sur l’autel du révisionnisme : ni l’un ni l’autre ne sont ici primordiaux. Radio Courtoisie n’est qu’un pion parmi d’autres sur l’échiquier de la France libre, et il n’est même pas question de défendre les révisionnistes. Il est question de juger la situation politique et historique où se trouve la France. Sommes-nous en 1429 ou en 1940 ? La réponse est facile. Nous n’avons aucune des immenses réserves qui justifiaient l’Appel du dix-huit juin et la politique de Vichy. Nous sommes même sensiblement plus atteints que ne l’étaient le roi de Bourges et ses sujets. Notre identité et notre souveraineté prennent l’eau. Nous n’avons donc d’autre stratégie possible que celle de Jeanne d’Arc. Le rapport de forces entre nous et d’éventuels alliés d’une part, l’occupant de l’autre, est du zéro à l’infini. Tout ménagement, tout calcul, toute alliance, toute collaboration, tout échafaudage tactique sont donc hors de portée, hors de propos, ils appartiennent à un monde plus virtuel que celui des jeux vidéos. Notre seul espoir est spirituel, notre seule force est la légitimité de notre cause.

    Or, de quoi s’agit-il, avec Faurisson ? De chambres à gaz ? Pas du tout. Il s’agit qu’en ne dénonçant pas la façon dont le système le traite, nous acceptons d’être les esclaves de ce système, et ses complices. Nous bafouons avec lui le droit, la liberté, la vérité, la justice. Et nous nous prosternons devant le socle sur lequel se dresse l’idole dominatrice qui nous dévore. Nous piétinons donc notre propre cause, nous renonçons à notre légitimité, nous réduisons à rien notre force, nous brisons à jamais l’épée spirituelle, l’espoir que nous portons. A persister dans cette erreur, non seulement nous nous déshonorerions mais nous nous suiciderions par-dessus le marché.

    Alors, je ne dis pas que donner de la tête dans le mur soit une stratégie bien agréable, ni bien délurée ; je ne sais pas du tout ce qu’elle va produire, je constate seulement qu’il n’y en a pas d’autre. Je ne me fais pas d’illusions. Sans doute joins-je l’inutile au désagréable et ne suis-je qu’un tout petit crachat dans l’océan, une goutte dérisoire. N’importe, je fais ce que je dois. J’espère que le Ciel nous aidera, faute de quoi nous passerions aux poubelles de l’histoire, comme c’est tranquillement programmé. Du moins aurons-nous fait ce qu’il fallait et gardé intacte la possibilité d’une victoire. A l’inverse, la soumission et la finasserie, qui paraissent subtiles et responsables, ne sont aujourd’hui que des illusions mortelles, en raison du moment historique où nous nous situons. La stratégie du sacrifice est la seule raisonnable.

    9) Emmanuel Ratier, le 1er mai

    Dans la livraison de Faits & Documents qui a suivi (1er au 31 mai 2008, p. 9), E. Ratier a passé sous silence aussi bien la censure de R. Faurisson que le limogeage de M. Peltier, patron d’émission, mais, en revanche, parlant de lui-même à la troisième personne, il a annoncé la nouvelle suivante : « Directeur de Faits & Documents, Emmanuel Ratier a été nommé patron d’émission à Radio Courtoisie (95,6Mhz en région parisienne), ‘la radio libre du pays réel et de la francophonie’ à laquelle il collaborait depuis une dizaine d’années dans le cadre du Libre Journal de Claude Giraud et dont il était devenu le suppléant depuis l’année dernière. Il animera désormais, un mercredi sur quatre, durant trois heures, Le Libre Journal de la résistance française […] ».

    Les mots sonnent haut et fort : « courtoisie », « radio libre », « libre journal » (2 fois) et, enfin, « résistance ». Mais la réalité a été la suivante : censure, discourtoisie, limogeage et des comportements qui ont été à l’opposé du souci de la liberté et de la volonté de résistance à l’oppression. Pour couronner le tout, un petit camarade, Emmanuel Ratier, se fait nommer à la place de son collègue, Martin Peltier, dont il s’était, dès la nuit de l’incident, aussitôt désolidarisé, avec quelques autres, auprès du directeur de la station.

    10) Conclusion : la preuve de l’existence d’un tabou et non d’un simple interdit.

    La loi Fabius-Gayssot prononce un interdit et cet interdit, elle le formule. Un tabou, lui, ne se formule pas. Il n’en a que plus de force. La peur qu’il inspire est de caractère sacré. Le tabou crée un lien social à base de sous-entendus dans le langage et le comportement des individus d’un même groupe. Dans le microcosme de Radio Courtoisie il est des noms qu’on ne prononcera plus et des sujets qu’on proscrira sans qu’il soit besoin de dire lesquels. Quant à celui qui a enfreint le tabou, il a été mis au ban de la petite société qui l’employait, et ce dans la discrétion. Aucun détail, aucune précision n’ont été ni ne seront fournis aux auditeurs de Radio Courtoisie ou aux lecteurs de Faits & Documents. Dans ladite société qui, pendant un instant, s’est sentie en danger, la vie va donc reprendre son cours. Comme par le passé, on se targuera d’être indépendant, libre, courageux mais – c’est le grand mot, le mot magique – on se proclamera désormais plus que jamais « RESPONSABLE ». On le sera à la différence d’autres qui, eux, se sont montrés « IRRESPONSABLES » et dont on ne rappellera ni les noms ni les crimes. On criera victoire tout en cachant de quel prix on a payé cette victoire. Le seul authentique tabou du monde occidental, celui de « l’Holocauste », aura été ainsi respecté. Dans le monde environnant, la religion triomphante de « l’Holocauste » continuera d’être célébrée à grand fracas et le tabou qui la fonde restera puissant. Seuls des « irresponsables » continueront d’ouvrir par effraction la porte d’un tabernacle qui, censé contenir le fin mot des mystères holocaustiques, ne renferme en réalité que du vide et du vent. Au moins la petite histoire vécue par une modeste station de radio parisienne a-t-elle ainsi apporté sa contribution à la grande histoire de la plus mirifique imposture des temps modernes. Grâce à l’incident de Radio Courtoisie et à ses suites, un profane pourra comprendre ce qu’est un véritable tabou et comment un mythe gigantesque, celui de « l’Holocauste », qui s’est construit sur la peur ne peut se survivre que par la peur.

    Complément (1er juillet)

    Pour la première fois de ma vie, je reçois aujourd’hui un courrier de « Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie ». Il s’agit d’une lettre circulaire de quatre pages adressée aux « amis » de cette station par « Henry de Lesquen, président de radio Courtoisie ». La date en est du 3 juin mais le cachet porte celle du 24 juin. Il s’agit d’un appel de fonds. J’en extraie les passages suivants :

    La famille des auditeurs de Radio Courtoisie est une élite à qui la France doit beaucoup. – Vous savez que Radio Courtoisie n’a pas d’équivalent en France. Vous savez quel est le rôle crucial qui est le sien pour sortir les Français de la confusion des esprits et pour leur faire découvrir les vraies valeurs. Ce rôle, elle est seule à le tenir, non seulement parmi toutes les autres radios, mais même parmi tous les autres moyens de communication audiovisuelle. Il suffit d’imaginer un seul instant que Radio Courtoisie n’existe plus pour mesurer la perte irréparable que ce serait pour notre pays. C’est bien pourquoi elle est portée par la ferveur de ses auditeurs. – « Oui. Il y a MIRACLE, écrivait autrefois Jean Cau à Jean Ferré : sans Radio Courtoisie, une lumière, la plus vive qui brille dans notre temps, s’éteindrait. Mais oui, Radio Courtoisie nous a aidés à marcher sur des chemins droits, à ne pas tâtonner, à recueillir les bons grains de la vérité et à jeter les ivraies du mensonge. – Où il y a miracle, c’est ici : le pluralisme d’expression s’exerce à Radio Courtoisie sur un tel ton de liberté, de politesse (et de courtoisie !) que l’on s’en frotte les oreilles d’étonnement ravi. Quoi ! Il existe encore, de nos jours, des exemplaires de l’Honnête Homme ? Et qui ne se pique de rien sauf de dire sinon sa vérité, du moins ce qu’il croit, en connaissance et bonne foi. Bref, à Radio Courtoisie, on entend des … VOIX ! » […] Radio Courtoisie est une oasis de santé morale dans un désert de désinformation et d’intoxication intellectuelle.

    9 avril-1er mai 2008

    Posted by N N
    Labels : Emmanuel Ratier, Henry de Lesquen, Interviews, Le Parisien, Martin Peltier, Plantin, Radio Courtoisie, Toben

  • Ton étonnamment modéré de la part du Monde pour rapporter les déclarations de Sergueï Lavrov

    Affaire Skripal : pour Moscou, l’empoisonnement profite à Londres
    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/04/02/affaire-skripal-pour-moscou-l-empoisonnement-profite-a-londres_5279620_3210.

    La tension née de l’empoisonnement à l’aide d’un agent innervant, le 4 mars, à Salisburry, sur le sol britannique de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, ne retombe pas, comme l’illustre la dernière pique du chef de la diplomatie russe.

    L’intertitre Mensonges et de la désinformation ne cite pas l’auteur de ces méfaits, normalement caractéristiques de la Russie. Il s’agit des propres propos du ministre.

    Le chef de la diplomatie russe a également accusé la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et leurs alliés d’avoir « perdu toute décence » et de « recourir à des mensonges et à de la désinformation purs et simples ».

  • Est-il nécessaire de souligner que, à l’exact moment où le CRIF balance ses imputations d’antisémitisme contre Mélenchon et les Insoumis, une campagne parfaitement identique d’accusations d’antisémitisme se déroule en Grande-Bretagne contre Corbyn ?
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/27/manifestations-a-londres-contre-jeremy-corbyn-accuse-d-antisemitisme_5276907

    C’est très spectaculaire : ces foutaises orchestrées n’ont même jamais le mérite de l’originalité.

  • Marck Zuckerberg ne souhaite pas se présenter devant la commission parlementaire britannique
    http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2018/03/27/donnees-personnelles-bruxelles-veut-des-reponses-de-facebook-d-ici-a-deux-se

    Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, ne souhaite pas se présenter devant la commission parlementaire britannique qui veut l’interroger sur le détournement de données personnelles de près de 50 millions d’utilisateurs, et il propose d’envoyer l’un de ses adjoints à sa place, selon un courrier dévoilé mardi 27 mars en Grande-Bretagne.

    Les députés britanniques ont immédiatement refusé cette proposition. Le président de la commission sur le numérique, la culture et les médias, Damian Collins, a estimé qu’il était « approprié » qu’il vienne s’expliquer lui-même, au vu de la gravité des accusations.
    […]
    De son côté, la Commission européenne a demandé à Facebook d’apporter des réponses « dans les deux prochaines semaines » aux questions soulevées par le scandale, afin de savoir notamment si les données personnelles d’Européens ont été touchées.

    L’exécutif européen souhaite également que le réseau social l’informe des mesures qu’il envisage de prendre. « Je vous écris pour mieux comprendre comment les données d’utilisateurs de Facebook, y compris potentiellement celles de citoyens de l’UE, sont tombées dans les mains de tierces parties à leur insu et sans leur consentement », a écrit la commissaire à la justice européenne, Vera Jourova, dans un courrier adressé au numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg.

  • Suisse : redémarrage du premier réacteur de la plus vieille centrale nucléaire du monde

    La centrale nucléaire suisse de Beznau, la plus vieille au monde, a redémarré son premier réacteur, arrêté depuis mars 2015 pour des raisons techniques, a annoncé mardi son gestionnaire Axpo.

    En service depuis 1969, Beznau, installée dans le canton d’Aargau (nord de la #Suisse), près de la frontière allemande, a le record mondial de longévité depuis la fermeture du réacteur d’Oldsbury en Grande-Bretagne en 2012. « L’unité 1 de la centrale #nucléaire de Beznau est de nouveau connectée au réseau après l’accord donné par l’Inspection fédérale suisse de la sécurité nucléaire (ENSI), et après avoir subi des inspections et tests approfondis », a expliqué la société d’exploitation dans un communiqué.

    Le réacteur numéro 2 avait lui été reconnecté au réseau le 7 août 2017, après une interruption de trois jours due à un problème technique. « La centrale va de nouveau contribuer à la production d’énergie domestique et à la sécurité de l’approvisionnement en Suisse », s’est félicité Axpo.

    Durant l’arrêt du réacteur 1, « d’importants travaux de rénovation et de modernisation » ont été menés, a souligné Axpo, citant notamment la mise en place d’un « système additionnel d’alimentation d’urgence en cas de tremblement de terre ou d’inondation », « le remplacement du couvercle de la cuve sous pression du réacteur » et « la mise en service d’un nouveau système d’information ».

    Selon Axpo, « quelque 9 000 activités régulières de maintenance et 20 000 inspections de routine d’éléments de la centrale ont été conduites au cours des trois dernières années ».

    La Suisse compte quatre centrales (cinq réacteurs nucléaires) produisant environ un tiers de l’électricité du pays. Le 21 mai 2017, les Suisses ont décidé de sortir à moyen terme du nucléaire en acceptant, à 58,2% des voix par référendum, la nouvelle loi sur l’énergie interdisant la construction de nouvelles centrales.

    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/suisse-redemarrage-du-1er-reacteur-de-la-plus-vieille-centr

    #Poubelle

  • Plus de 10% des gens ont de la cocaïne sur les doigts, même s’ils n’en consomment pas - SciencePost
    https://sciencepost.fr/2018/03/plus-de-10-des-gens-ont-de-la-cocaine-sur-les-doigts-meme-sils-nen-conso

    Plus de 10 % des gens ont des traces de cocaïne et d’héroïne sur les doigts, même s’ils n’en ont jamais consommé, nous révèle une nouvelle étude menée par six chercheurs de l’université du Surrey, en Grande-Bretagne.

    Il y a beaucoup de cocaïne et d’héroïne dans le monde, et il y a de bonnes chances que vous en ayez un tout petit peu sur votre corps en ce moment, même si vous criez haut et fort n’avoir jamais sciemment touché à « ces choses-là ». C’est du moins la conclusion d’un nouvel article publié dans la revue Clinical Chemistry, révélant que 13 % des participants à une étude avaient des traces de ces substances sur leurs doigts, alors même que ces derniers n’en consommaient pas.
    […]
    Notons que le test permet de distinguer les traces attestant d’une réelle consommation de cocaïne, des traces issues d’un transfert secondaire. L’équipe de chercheurs envisage maintenant de réitérer l’expérience pour dépister le cannabis, les amphétamines et d’autres substances contaminantes.

  • Al-Houthi : « Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne profitent de cette agression », entretien avec @alakhbarnews - Actuarabe
    http://actuarabe.com/al-houthi-les-etats-unis-et-la-grande-bretagne-profitent-de-cette-agressi

    Actuellement, rien ne nous laisse penser qu’on penche vers une solution politique à l’extérieur du Yémen. Il y a des actions destinées à embellir la face immonde des Nations Unies, dont le rôle se limite à fournir une couverture à cette agression, tout en tentant de la légitimer et de la justifier. Il y a parfois des actions et des efforts timides, ainsi que des déclarations (médiatiques) destinées à masquer l’implication négative et la partialité évidente en faveur des agresseurs. La vérité c’est que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne profitent tous les deux de cette agression et qu’ils en récoltent des centaines de milliards de dollars, sans oublier les gains politiques, géopolitiques et autres. Ils n’ont aucune envie qu’elle cesse car elle est devenue très intéressante pour eux.

  • False-flag pour Novichok
    http://www.dedefensa.org/article/false-flag-pour-novichok

    False-flag pour Novichok

    La Grande-Bretagne est prise d’une frénésie médiatique à cause de l’empoisonnement récent de l’ancien colonel russe Sergueï Skripal et de sa fille à Salisbury, en Angleterre. La Première ministre britannique, Theresa May, a demandé à la Russie de s’expliquer en prétendant qu’ils avaient été empoisonnés en utilisant un agent neurotoxique appelé “Novichok” (“débutant” en russe) qui était un produit de la recherche soviétique sur les armes biologiques. Il n’est plus produit et la destruction des stocks a été vérifiée par des observateurs internationaux. Cependant, sa formule est dans le domaine public et il peut être synthétisé par n’importe quel laboratoire chimique bien équipé, tel que celui de Porton Down, un laboratoire militaire de la Grande-Bretagne, qui, soit dit en passant, n’est qu’à (...)

  • Les étudiants et le personnel des universités britanniques luttent ensemble pour des pensions décentes

    Le personnel des universités britanniques est en lutte contre la réforme du régime de pension de l’enseignement. Le succès de la grève menée par les professeurs et la solidarité des étudiants a été tel que, le 13 mars, la maigre concession octroyée par le pouvoir employeur a été rejetée par le personnel qui a décidé de poursuivre les actions. Aux piquets de grève, cette lutte suscite aussi un large débat de société entre étudiants et profs sur le rôle de l’enseignement et sur la répartition de la richesse.


    En Grande-Bretagne, le personnel de l’enseignement supérieur est actuellement dans la plus grande et la plus longue vague de grèves que ce secteur ait jamais connue. Depuis mi-février, professeurs et chercheurs s’insurgent ensemble, avec entre autres le personnel bibliothécaire et informatique, contre les réformes prévues en matière de pensions. La caisse de pension à laquelle ils cotisent depuis des années est déficitaire de 6,8 milliards de livres (environ 7,7 milliards d’euros), ce qui est en partie dû aux mauvais résultats en bourse de ce fonds. L’UUK – l’organisation des pouvoirs employeurs de l’enseignement supérieur – veut désormais combler ce déficit au moyen d’un plan de pension qui remplacera la pension garantie basée sur les cotisations par une pension qui varie directement selon les fluctuations de la bourse. L’UCU – le syndicat du personnel des universities et colleges – estime que cette mesure d’économie fera perdre en moyenne 10 000 livres (environ 11 300 euros) par an pension au salarié moyen de l’enseignement supérieur.

    Des travailleurs saisonniers dans les universités
    Ce nouveau plan de pensions aura pour conséquence de plonger les enseignants dans une telle précarité que ceux-ci n’ont pu qu’entrer en résistance. Leur combativité s’explique aussi par la dévalorisation subie par le personnel depuis plusieurs années : baisses de salaire, pression de travail de plus en plus forte et multiplication de contrats de plus en plus précaires. 54% du personnel académique n’a un emploi assuré que pour les prochaines années et une grande partie d’entre eux travaillent même par missions à durée déterminée. Entre celles-ci, ils retombent sur une allocation ou ils travaillent en free-lance. Le professeur de sociologie Steve Hanson se compare à un travailleur saisonnier : au début de chaque semestre, il espère à chaque fois obtenir un nouveau contrat. Si l’on ajoute à tout cela un environnement de compétition, on trouve l’explication aux chiffres consternants en matière de problèmes de santé mentale au sein du personnel académique. 40% des chercheurs souffrent de problèmes liés au stress, de dépression ou d’autres plaintes. Dans une telle situation, difficile de mener à bien une recherche novatrice ou de se consacrer de manière optimale aux étudiants.

    Entre-temps, les directions d’universités de l’UUK ont riposté par une fausse affirmation : il leur faudrait tailler dans d’autres postes, comme l’accompagnement aux études et la recherche, si le personnel n’acceptait pas les mesures prévues. Les étudiants ne se laissent toutefois pas diviser par de tels arguments. Dans leur soutien exprimé aux grévistes, le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn et le syndicat des étudiants NUC soulignent qu’un enseignement qualitatif ne peut pas exister sans des contrats stables et corrects pour ceux qui sont chargés de l’éducation des prochaines générations. Si la société veut encore que des jeunes choisissent une carrière dans l’enseignement, il est impératif que ceux-ci soient certains que leur salaire et leur pension leur permettront de payer le loyer. Un activiste du mouvement faisait par ailleurs remarquer que les étudiants comprennent que les conditions de travail du personnel sont aussi les conditions dans lesquelles ils étudient.

    Étudiants et personnel tirent à la même corde
    Le pouvoir employeur tente par cette sorte d’arguments de dresser les étudiants contre le personnel. Toutefois, le syndicat du personnel et les jeunes sont proches dans ce conflit. 80 000 étudiants ont déjà signé des pétitions soutenant la lutte du personnel et il ressort d’un sondage que 61% de étudiants soutiennent les grévistes. La semaine dernière, des centaines d’étudiants ont même occupé les bâtiments de neuf universités et collèges pour renforcer la lutte des grévistes et chaque jour, un solidari-tea est servi par des étudiants à de nombreux piquets syndicaux.


    L’UUC prend également la défense des étudiants. Le syndicat veut que soit instaurée une business education tax, une taxe pour faire contribuer les grandes entreprises au coût des études pour les jeunes. Actuellement, les étudiants britanniques paient 9 250 livres de minerval (environ 10 500 euros) et doivent ainsi faire face à une très grosse dette. L’argument de l’UUC est basé que le fait que les entreprises qui peuvent faire du profit grâce à leur main-d’œuvre hautement qualifiée doivent contribuer au coût de cette formation. Une telle taxe court-circuiterait en partie un mécanisme de base du capitalisme, à savoir l’externalisation des activités économiques non-rentables.

    De plus en plus de cheveux gris
    Bien que les mesures concrètes diffèrent dans chaque pays, c’est partout en Europe que l’on taille dans les pensions. Le défi est de relier les mouvements de résistance entre eux afin de renforcer la lutte contre l’Europe néolibérale et les gouvernements des différents pays. Car, là où, autrefois, dans la mine tout le monde avait le visage noir, aujourd’hui, en Europe, la population a de plus en plus les cheveux gris. L’idée est partout la même : travailler plus longtemps, et pour moins de pension. Les gens restent ainsi plus longtemps sur le marché du travail et ce sont les travailleurs qui paient pour les avantages fiscaux dont bénéficient les grandes entreprises partout en Europe. En Grande-Bretagne, la pension de base est en outre très basse, et les gens sont en grande partie dépendants d’une pension qu’ils doivent se constituer dans le privé. C’est pourquoi la lutte contre les directions d’universités britanniques s’élargit à une lutte pour une pension publique forte pour tous les travailleurs.

    Un débat de société fondamental
    Après des semaines d’actions impressionnantes, l’UUK a invité le personnel la semaine dernière à la table des négociations, mais l’accord qui a été proposé a été rejeté par le personnel. Celui-ci reste combatif et constate qu’il est de plus en plus gagnant suite à l’importante participation à la grève et à la solidarité des étudiants.
    Des propositions comme la business education tax montrent que les discussions sur les pensions, qui semblaient au début porter seulement sur une question matérielle, entraînent en fait un débat de société fondamental. Allons-nous économiser sur le dos des gens qui travaillent ou allons-nous aussi faire contribuer les entreprises qui font du profit sur notre travail ? Dans tous les cercles du pouvoir, on nous répète que les pensions sont impayables. Or, ces dernières décennies, la productivité a augmenté à plusieurs reprises. Nous créons tous plus de richesse que jamais auparavant, et il est grand temps que cette richesse revienne à ceux qui l’ont créée. C’est pourquoi les discussions aux piquets de grève ne portent pas seulement sur les pensions, mais aussi sur les conditions de travail, sur la manière dont on peut démocratiser l’enseignement et sur une autre vision de la société, centrée sur l’émancipation des gens pour un monde meilleur.

    Source : http://solidaire.org/articles/les-etudiants-et-le-personnel-des-universites-britanniques-luttent-ensemb
    #Angleterre #grève #université #précarisation #pauvreté #retraite #pension #précaires #travail #précarité #exploitation #Theresa_May #société #profit #université

  • Les anciens légionnaires lettons, le défilé du 16 mars et la waffen-SS

    https://www.lettonie-francija.fr/anciens-legionnaires-lettons-defile-16-mars-waffen-SS-1531

    En Lettonie, Hitler ne s’est pas contenté d’enrôler de force des jeunes lettons dans ses armées nazies, mais pour manipuler les foules et ainsi capter, capturer les esprits, comme le font les publicitaires et les communicants, Hitler a volé au peuple letton leur symbole ancestral, en le détournant pour en faire le logo du parti nazi.

    Pour établir sa domination Il imposait en France et ailleurs le service du travail obligatoire (STO). Il recrutait les "malgré-nous" , jeunes mosellans et alsaciens, pour servir dans l’armée allemande comme chez de nombreux peuples de l’est de l’Europe. Pendant ce temps Staline déportait en Sibérie les populations baltes.

    En 1952, à Londres, l’organisation des anciens combattants lettons exilés, Daugavas Vanagi, a décidé que le 16 mars serait le jour de la commémoration annuelle en l’honneur des anciens combattants tombés au combat. Cette date a été choisie parce que du 16 mars au 18 mars 1944, les deux divisions de la Légion lettone - les 15ème et 19ème - se sont battues côte à côte contre l’Armée Rouge à la rivière Velikaya (Великая) en Russie.

    Depuis 1989/90, les anciens légionnaires et les membres de leurs familles ont également organisé des commémorations publiques en Lettonie pour les personnes tombées et blessées sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, pour les survivants, les exilés, les passeurs et tous ceux emprisonnés dans les camps pénitentiaires soviétiques. jamais retournés - pour tous les soldats lettons qui ont dû se battre sous des uniformes étrangers.

    La formation de la légion lettone

    Lorsque l’offensive allemande sur le front de l’Est a fléchi, et surtout après la défaite de Stalingrad (Сталинград) en hiver 1942/43, l’Allemagne a jugé nécessaire de former des unités militaires composées d’habitants des pays européens occupés.

    Les directives établies par Hitler, selon lesquelles seuls les Allemands peuvent porter des armes, ont été réinterprétées par le SS Reichsführer Heinrich Himmler pour ne s’appliquer qu’à la participation à la Wehrmacht et non aux SS.

    Ainsi, Himmler a progressivement construit son armée SS à partir de peuples non allemands. Le 23 janvier 1943, Hitler donna la permission verbale à Himmler de former une « Légion des volontaires SS lettons » . L’ordre écrit de Hitler concernant la formation de la Légion a été publié le 10 février 1943 : « J’ordonne la formation d’une Légion des Volontaires SS lettons dont la taille et le type dépendent du nombre d’hommes lettons disponibles » .

    La conscription dans la « Légion des volontaires SS lettons »

    De mars 1943 à septembre 1944, plusieurs campagnes de conscription ont eu lieu en Lettonie.

    Au début, la conscription dans la Légion était basée sur un décret allemand concernant le service du travail dans les régions orientales occupées. Plus tard, la base légale officielle utilisée fut la loi sur le service militaire de la Lettonie indépendante. Initialement, les nouvelles recrues se voyaient offrir le choix limité de soit servir dans la Légion, soit la Wehrmacht ou soit le Service du Travail.

    Avec le décret sur la conscription totale en juillet 1944, tous les hommes nés de 1906 à 1928 étaient soumis à la conscription. La conscription a eu lieu en Kurzeme entre septembre et octobre 1944. Bien que la plupart (des jeunes gens) aient obéi à l’ordre de conscription, beaucoup ont essayé de l’éviter ou même de s’enfuir. Au départ, la sanction la plus sévère pour l’évasion était l’incarcération pouvant durer jusqu’à six mois. Le 24 novembre 1943, un tribunal de guerre spécial a été créé et a reçu le pouvoir d’imposer même la peine de mort.

    En été 1944, il fut décidé à Berlin que toute personne ne se soumettant pas à la conscription dans les 48 heures pouvait être fusillée.

    En France ce furent 130.000 jeunes hommes Alsaciens et Mosellans qui furent incorporés de force dans la Wehrmacht que ce soit dans la Heer (armée de terre), dans la Luftwaffe (armée de l’air), dans la Kriegsmarine (marine de guerre). D’autres l’ont été dans la Waffen-SS. Le pendant féminin a été constitué par les Malgré-elles . Les « Malgré-nous » Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans les armées allemandes durant la Seconde Guerre mondiale

    La formation de la Légion fut en grande partie le résultat direct de la conscription. Il y avait peu de vrais volontaires, pas plus de 15 à 20%.

    L’utilisation du mot « volontaires » par les puissances occupantes nazies était une imposture, un écran de fumée et une tentative de contourner la Convention internationale de La Haye de 1907, qui interdisait aux États occupants de conscrire les habitants des pays occupés.

    Néanmoins, dans le contexte historique de l’époque, la plupart des légionnaires assimilèrent leur rôle dans la Légion à la lutte pour le retour à l’indépendance de la Lettonie, malgré le fait qu’ils se battaient dans le cadre des forces armées allemandes.

    Il n’y avait simplement aucune autre force militaire qui pourrait empêcher le retour de l’occupation soviétique. Bien que la plupart des Lettons aient été enrôlés, ils pensaient qu’ils se battaient contre l’armée de l’État qui avait mis fin à l’indépendance de la Lettonie, détruit son armée, réprimé les civils et menaçait d’occuper à nouveau la Lettonie.

    Légionnaires lettons combattant sur le front de l’Est

    Les 15e et 19e divisions lettones Grenadier Waffen-SS se sont battues en Russie jusqu’en juillet 1944, date à laquelle elles se sont retirées en raison de violents combats contre la Lettonie.

    La 19e division lettone a continué à se battre dans l’est de la Lettonie, mais à la fin de la guerre se battaient dans la province occidentale du Kurzeme. Les unités de la 15e division lettone, qui ont subi de lourdes pertes et ont été envoyées en Allemagne pour être réorganisées, ont combattu en Allemagne jusqu’en mai 1945.

    Trois régiments de police, six régiments de gardes-frontières, cinq régiments de construction et plusieurs bataillons de construction distincts, la Légion de l’aviation "Latvija" et d’autres formations militaires lettones ont été formées au sein des forces armées allemandes. Les Lettons servaient également dans les unités auxiliaires de l’armée allemande (Hilfswillige), dans la marine allemande et dans d’autres unités.

    À l’été 1944, en Lettonie, des jeunes hommes nés en 1927 et 1928, ainsi qu’un millier de jeunes filles et de femmes, ont été affectés comme auxiliaires dans l’armée de l’air allemande .

    Les commandants des 15e et 19e divisions étaient des Allemands et le quartier général de la division était composé d’officiers allemands. L’officier le plus haut gradé de la Légion était le lieutenant-général Rūdolfs Bangerskis, inspecteur général de la Légion des "Volontaires" SS lettons. Cependant, son autorité était très limitée et il ne pouvait pas influencer les activités des unités de la Légion dans des conditions de combat car il se voyait spécifiquement refuser les responsabilités opérationnelles. Il n’avait que la responsabilité de la conscription et de l’inspection des légionnaires quant à leur entraînement et à leur bien-être. Il a également été utilisé à des fins de propagande. Au total, 110 000 à 115 000 soldats lettons ont servi dans les forces armées allemandes. Entre 30 000 et 50 000 personnes ont perdu la vie pendant la guerre.

    La légion lettone et la SS

    Les divisions SS armées formées au sein des forces militaires allemandes ont été divisées en trois catégories :

    Volontaires allemands - SS-Divisionen
    Les volontaires de la race germanique - SS-Freiwilligen Divisionen
    –* Des personnes originaires pour la plupart d’Europe de l’Est - Divisionen der Waffen-SS.

    Les unités de la Légion lettone appartenaient à la troisième catégorie, ce qui signifie qu’elles ne faisaient pas partie de l’organisation SS mais étaient sous son commandement. Sur le plan opérationnel, les unités de la Légion étaient également sous le haut commandement de la Wehrmacht et leur appartenance aux forces SS était purement une formalité.

    Contrairement au serment exigé des membres des unités SS allemandes - prêter allégeance, bravoure et obéissance jusqu’à la mort au Leader et Chancelier de l’État allemand - les légionnaires lettons devaient signer un serment d’obéissance "au nom de Dieu" au Commandant en chef des forces armées de l’Allemagne et seulement dans la lutte "contre le bolchevisme".

    En outre, les légionnaires n’étaient initialement pas autorisés à porter l’insigne SS, même si cela était parfois nécessaire. En outre, les légionnaires portaient des symboles supplémentaires sur leurs insignes - un soleil levant dans la 15ème Division et une croix gammée dans la 19ème Division (Ce très ancien symbole traditionnel letton, est utilisé par les peuples baltes depuis plusieurs centaines d’années, bien avant que Hitler le kidnappe pour en faire le logo du mouvement nazi) . Un signe spécial de reconnaissance sur la manche supérieure de l’uniforme était un bras dans les couleurs nationales lettones avec ou sans la désignation "Latvija".

    Après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, le Tribunal militaire international de Nuremberg a déclaré être un groupe criminel au sens de la Charte, tout groupe composé de personnes qui avaient été officiellement acceptées comme membres des SS et qui sont devenues ou sont demeurées membres de l’organisation, sachant qu’il était utilisé pour commettre des actes déclarés criminels ou qui étaient personnellement impliqués en tant que membres de l’organisation perpétrant de tels crimes, à l’exclusion toutefois de ceux qui ont été enrôlés par l’État sans aucun choix en la matière, et qui n’avait commis aucun de ces crimes. Cette exclusion peut être appliquée à la plupart des légionnaires lettons.

    De 1946 à 1949, plusieurs centaines de soldats lettons ont pris part à la garde des procès en cours des procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis. Le 1er septembre 1950, la Commission des personnes déplacées des États-Unis a déclaré que « les unités baltes Waffen SS (légions baltes) doivent être considérées comme distinctes ... pour être membres des SS allemands. ne pas être un mouvement hostile au gouvernement des États-Unis. " Au début des années 1950, de nombreux anciens légionnaires avaient quitté l’Allemagne pour la Grande-Bretagne, l’Australie, les États-Unis, le Canada et d’autres pays du monde.

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  • Grande-Bretagne : pays riche, enfants pauvres
    https://www.crashdebug.fr/international/14627-grande-bretagne-pays-riche-enfants-pauvres

    Le Royaume Uni est le 5eme plus gros PIB du monde, juste devant la France, et pourtant les enfants anglais des classes défavorisées ne peuvent même plus se payer un petit déjeuner, c’est l’hérésie du culte de mammon, l’argent ne doit pas pouvoir créer d’argent, cela vas a l’encontre des principes de Dieu, ou immanquablement, les pauvres resteront pauvres voire s’appauvriront d’avantage avec l’inflation du à la planche à billet de la BCE, alors que mécaniquement par le truchement des intérêts les riches deviendront de plus en plus riches, c’est comme cela qu’on arrive au fait que 85 personnes possède plus que la moitié de l’humanité, ce combat n’est pas seulement un combat politique, sociologique ou économique, c’est avant tout un combat spirituel, si le monde est à l’agonie, c’est par ce que nous n’avons (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales