country:haïti

  • I Am Not a Tractor! How Florida Farmworkers Took On the Fast Food Giants and Won

    I Am Not a Tractor! celebrates the courage, vision, and creativity of the farmworkers and community leaders who have transformed one of the worst agricultural situations in the United States into one of the best. Susan L. Marquis highlights past abuses workers suffered in Florida’s tomato fields: toxic pesticide exposure, beatings, sexual assault, rampant wage theft, and even, astonishingly, modern-day slavery. Marquis unveils how, even without new legislation, regulation, or government participation, these farmworkers have dramatically improved their work conditions.

    Marquis credits this success to the immigrants from Mexico, Haiti, and Guatemala who formed the Coalition of Immokalee Workers, a neuroscience major who takes great pride in the watermelon crew he runs, a leading farmer/grower who was once homeless, and a retired New York State judge who volunteered to stuff envelopes and ended up building a groundbreaking institution. Through the Fair Food Program that they have developed, fought for, and implemented, these people have changed the lives of more than thirty thousand field workers. I Am Not a Tractor! offers a range of solutions to a problem that is rooted in our nation’s slave history and that is worsened by ongoing conflict over immigration.


    https://www.rand.org/pubs/commercial_books/CB900.html
    #livre #agriculture #Floride #USA #Etats-Unis #tomates #agro-alimentaire #exploitation #esclavage_moderne #travail #résistance

  • Tribunal Permanent des peuples

    Session sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées et son impunité

    Paris, 4 et 5 janvier 2018

    Qu’est-ce qu’un Tribunal Permanent des Peuples (TPP) ?

    Le TPP est un tribunal d’opinion qui agit de manière indépendante des États et répondaux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. Le but des audiences est de « restaurer l’autorité des peuples lorsque les États et les organisations internationales ont échoué à protéger les droits des peuples ». Le TPP fait suite au Tribunal

    Russel et s’appuie sur la Déclaration Universelle des Droits des Peuples (Alger, 1976) et de tous les instruments du droit international. Il dénonce les actes portant atteintes aux droits des peuples.

    Le Tribunal se compose de personnes venues du monde entier, garantissant ainsi son indépendance. Les sentences prononcées sont remises à plusieurs instances telles que : le Parlement Européen, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les commissions de l’ONU, aux organisations internationales et régionales, aux organisations humanitaires, etc.

    La session du TPP de Paris

    Les 4 et 5 janvier, la session de Paris poursuivra le travail préliminaire effectué à Barcelone en portant particulièrement sur la politique de l’Union Européenne et des Etats membres en matière de migrants et des frontières, notamment en France.

    Le jury sera présidé par Philippe Texier.
    Le GISTI a accepté de coordonner l’acte d’accusation.

    La session du TPP de permettra ainsi :
    – d’écouter et de rendre visibles les cas de violations des droits des personnes migrantes et réfugiées
    – d’enregistrer les propositions de communautés de personnes migrantes et réfugiées
    – d’analyser conjointement les causes des déplacements forcés des personnes migrantes et réfugiées
    – de déterminer les responsabilités des gouvernements, de l’Union Européenne et autres organismes européens.

    OÙ SE TIENDRA T-IL ?

    L’audience du Tribunal se tiendra
    les 4 et 5 janvier 2018
    au CICP (Centre International de Culture Populaire)
    21 ter Rue Voltaire
    75011 Paris
    Métro : Rue des Boulets (ligne 2)
    ou Nation (ligne 2, RER A)

    L’audience aura lieu en amont du Moussem-festival de l’immigration et de la Tricontinentale.
    Les résultats et la sentence seront rendus publics lors de la clôture du festival le 7 Janvier 2018 à Gennevilliers

    CONTACTS MÉDIA :
    Elise de Menech : tpp-paris@riseup.net, 07.50.30.64.27
    Justine Festjens : justine.festjens@gmail.com, 06.69.21.47.94

    PRÉSENTATION DU JURY
    DE LA SESSION DE PARIS

    Souhayr Belhassen (Tunisie) – Journaliste et défenseuse des droits humains en Tunisie. Longtemps correspondante à Tunis de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Présidente d’Honneur de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), ONG de défense des droits humains, entre 2007-2013.

    Mireille Fanon Mendès-France (France) - Professeur de lettre puis au centre de formation de l’Université René Descartes-Paris, elle a travaillé pour l’UNESCO et pour l’Assemblée nationale. Membre pendant 6 ans du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Présidente de la fondation Frantz Fanon, elle a contribué à divers colloques et publications sur la question des droits de l’Homme, du droit international et du droit international humanitaire.

    Pierre Galand (Belgique) – Economiste, il a enseigné à l’Institut Supérieur de Culture Ouvrière et à l’Université Libre de Bruxelles. Il est à l’origine de plusieurs ONG et associations de solidarité avec les peuples des pays en développement ou privés de liberté, dont OXFAM-Belgique dont il a été secrétaire de 1967 à 1996. Président de la Fédération Humaniste Européenne, de l’Organisation Mondiale contre la Torture. Il est l’un des organisateurs du Tribunal Russell sur la Palestine.

    Franco Ippolito (Italie) – Président du Tribunal Permanent des Peuples. Juge de la Cour Suprême de Cassation d’Italie, ancien président de la Magistrature Démocratique et de l’Association Italienne des Juristes démocratiques ; il a été membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est auteur d’essais et conférencier dans des cours nationaux et internationaux de droit constitutionnel et système judiciaire. Il a participé à de nombreuses missions internationales en Europe et en Amérique latine.

    Luís Moita (Portugal) - Professeur de relations internationales et directeur du centre de recherche OBSERVARE à l’Université Autonome de Lisbonne. En 1974, fondateur du CIDAC, ONG portugaise pour la libération des peuples et la coopération. Depuis des années 1980 il a une activité dans le cadre de la Fondation Basso, la Ligue Internationale et le Tribunal Permanent des Peuples.

    Madeleine Mukamabano (France-Rwanda) – Journaliste et spécialiste de la géopolitique africaine. Après avoir collaboré à plusieurs revues, presse écrite et radio, elle crée puis anime l’émission Débat Africain sur Radio France Internationale de 1990 à 2000.

    Philippe Texier (France) – Magistrat, conseiller à la Cour de cassation, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies de 1987 à 2008 puis président du comité entre 2008 et 2009. Expert indépendant de la Commission des droits de l’homme de l’ONU pour Haïti, directeur de la division des droits de l’homme d’ONUSAL (Mission d’Observation des Nations Unies en El Salvador), il est juge au Tribunal permanent des Peuples.

    Sophie Thonon (France) - Avocate du Barreau de Paris. Elle a représenté des familles franco-argentines et franco-chiliennes dans des procès pour le cas de disparitions forcées en Argentine et au Chili. Elle est Présidente déléguée de l’association France Amérique Latine.

    Nous, organisations de personnes migrant.e.s et réfugié.e.s et de solidarité et de défense des droits humains, appelons à la saisine d’un Tribunal Permanent des Peuples sur la violation des droits humains des personnes migrant.e.s et réfugié.e.s, et son impunité en France :

    Tous Migrants
    https://tousmigrants.weebly.com
    Transnational Migrant Platfom-Europe (TMP-E)
    https://transnationalmigrantplatform.net/?page_id=531
    Transnational Institute (TNI)
    https://www.tni.org/en/corporate-power
    France Amérique Latine (FAL)
    http://www.franceameriquelatine.org
    CEDETIM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/cedetim
    CCFD
    https://ccfd-terresolidaire.org
    EMMAÜS INTERNATIONAL
    https://www.emmaus-international.org/fr
    Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP)
    http://fuiqp.org
    LE PARIA
    https://leparia.fr
    Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
    http://www.atmf.org
    SORTIR DU COLONIALISME
    http://www.anticolonial.net
    IPAM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/ipam
    ATTAC France
    https://france.attac.org
    La Roya Citoyenne
    http://www.roya-citoyenne.fr
    Le CRID
    http://www.crid.asso.fr
    Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (GISTI)
    https://www.gisti.org
    FONDATION FANON
    http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com
    La CIMADE
    www.lacimade.org/
    Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
    http:contactcitoyensdesdeuxrives.eu
    FRESH RESPONSE SERBIA
    http://freshresponse.org
    Actes & Cités
    www.actesetcites.org
    Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es
    Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
    http://www.mrap.fr
    Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie
    https://www.facebook.com/crldhtunisie/notifications
    Association Kolone pour l’enseignement du français aux nouveaux arrivants, Paris - kolone
    Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (FASTI)
    www.fasti.org
    MIGREUROP
    www.migreurop.org
    Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
    Le Forum Tunisien des Droits Economique et Sociaux – Tunisie
    https://ftdes.net
    Gynécologie sans frontières
    https://gynsf.org
    Observatoire des Multinationales
    http://multinationales.org
    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)
    http://www.opa33.org
    SURVIE
    https://survie.org
    Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ)
    www.anafe.org/
    Section SNMD-CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration (EPPPD)
    https://twitter.com/CnhiCgt
    AMDH Paris/IDF (Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile de France),
    http://amdhparis.org/wordpress
    Solidarité Migrant.e.s Collectif 06

    PROGRAMME du Jeudi 4 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h30 : Entrée du jury et présentation des membres
    (Président du jury : Philippe Texier).

    10h : Présentation du TPP et du cycle de sessions sur les migrations.
    Gianni Tognoni, Secrétaire Général du TPP).

    10H30 : Présentation de la session de lancement de Barcelone en juillet 2017 et de la sentence de la session de Palerme en décembre 2017 (Brid Brennan, Transnational Institute et Jill Belisario, Transmigrant international Plateform).

    11h : Pause

    11h15 : Présentation de l’accusation soutenue par le Gisti et de la défense commise d’office représentée par Claire Bruggiamosca et Christophe Pouly.

    11h20 : Lecture de l’acte d’accusation par Nathalie Ferré, ancienne présidente du GISTI.

    12h : Premiers témoins.
    • Monique Chemillier-Gendreau (Professeur émérite de droit à l’Université Paris VII et présidente d’honneur de l’Association Française des Juristes Démocrates).
    • Marie-Christine Vergiat (Euro-députée GUE/NGL).
    • Damien Carême (Maire de Grande Synthe) - le rôle des collectivités territoriales.

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des premiers témoins.
    • Olivier Petitjean (Observatoire des Multinationales)
    • Claude Calame (Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant.e.s) – Les disparu.e.s en Méditerranée.

    15h30 : Violation de droits fondamentaux résultant des restrictions à la liberté de circulation.
    • Violation du droit de quitter son propre pays
    • Violation du principe de non-refoulement
    • Violation du droit d’asile
    • Violation du droit à la vie
    • Traitements inhumains et dégradants
    • Violation du droit à la liberté et à la sûreté, l’enfermement
    • Violation de l’interdiction des expulsions collectives
    • Violation des droits de l’enfant

    Témoigneront par ordre alphabétique.
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal.

    Association des Amis du bus des femmes.
    La traite des femmes migrantes à des fins d’exploitation sexuelle.
    Association Baobab
    Accueil des migrant-e-s, Rome.
    Association Européenne pour les Droits de l’Homme, Catherine Teule
    Les accords UE-Turquie.
    Association Malienne des Expulsés (Vidéo), Oussmane Diarra
    Situation des migrants refoulés au Mali.
    Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers
    Contributions écrites sur la privation de la liberté en zone d’attente, violations du droit à un procès équitable et au recours effectif en procédure de zones d’attente, violation du droit d’asile aux frontières externes et internes de la France.
    Association Récréative et Culturelle Italienne, Sara Prestianni
    Politique européenne d’externalisation en Afrique et les accords bilatéraux (exemple de l’accord Italie-Libye)
    Association des Refoulés d’Afrique centrale au Mali (Vidéo), Patrice Boukara
    Situation des migrants refoulés
    Collectif de soutien aux migrants d’Appoigny
    Les PRAHDA « antichambres des expulsions des dublinés » -témoignage d’un migrant de Côte d’Ivoire sur son parcours jusqu’à la France (Libye, Méditérranée)
    Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés
    Législation d’exception à Mayotte -accueil arbitraire dans les administrations - Frontex
    Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux
    Contribution écrite sur le drame de Kerkennah (naufrage en Méditerranée)
    Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, Eve Shashahani
    Privation de liberté, hotspots en Grèce
    Gynécologie Sans Frontières, Calais
    Témoignages écrits sur les violences policières –traitements inhumains et dégradants
    Migreurop, Elsa Tyszler
    Les violations de droits dans les enclaves de Ceuta et de Mellila/ analyse des violations spécifiques des droits des femmes migrantes
    Témoignage de Moayed Asaf, réfugié kurde d’Irak
    La situation des demandeurs d’asile en France
    Tous Migrants de Briançon (Vidéos)
    Violations des droits des migrants sur la frontière franco-italienne
    Un ancien MIE
    Témoignage des parcours des mineurs étrangers pour réclamer leurs droits en France
    Watch The Med, Charles Heller
    Cartographie des naufrages et présence des Etats

    19h : Fin de la séance

    PROGRAMME du Vendredi 5 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h00 : Suite des témoignages sur les violations des droits fondamentaux des migrant-es.

    11h : Violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français.
    • Entraves à l’accès à l’emploi
    • Entraves aux conditions de travail justes et favorables
    • Entraves à l’accès à la protection sociale
    • Entraves à l’accès au soin
    • Entraves au droit à l’éducation
    • Entraves au droit au logement

    Témoigneront par ordre alphabétique
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal

    Association des Travailleurs Maghrébins en France
    Coalition Internationale des Sans-Papiers et des Migrants, Françoise Carrasse
    Conditions de travail des Sans-papier en France
    Collectif de soutien aux Roms d’Ivry, Bernard Prieur
    Expulsions et (non)droit au logement des populations Roms en France
    Confédération Paysanne, Romain Balandier
    Emplois saisonniers des migrant-es en France, en Europe et dans le pourtour méditerranéen
    DOM’ASILE
    Témoignage d’une réfugiée accompagnée et d’une salariée de l’association sur les violences administratives et les entraves aux droits sociaux et à l’emploi.
    L’UTAC / CRLDHT, soutenues par le collectif d’associations et d’organisations syndicales : « J’y Suis, J’y Vote », Mohamed Ben Said
    Sur les droits politiques des migrant-es
    Droit Au Logement (DAL)
    Sur les conditions de logement
    Intervention syndicale (SUD)
    Sur le travail dissimulé
    Intervention d’un étudiant sans-papier (RESF)

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des témoignages sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français

    15h30 : Violations des droits des défenseur-e-s de droits.

    Témoigneront :

    • José Bové, eurodéputé (vidéo)
    • Tous Migrants, Briançon (vidéo)
    • Cédric Herrou, La Roya Citoyenne,

    16h30 : Parole à l’accusation. Plaidoiries de la défense.

    18h : Fin de la session.

    DIMANCHE 7 JANVIER

    11h : Lecture des éléments de la sentence à l’occasion de la séance de clôture du Moussem-Festival de l’immigration et de la Tricontinentale.

    Salle des Fêtes de la Mairie de Gennevilliers.

    #migrants #violences_policières

  • Center for International Earth Science Information Network
    http://www.ciesin.columbia.edu/data/hrsl

    The High Resolution Settlement Layer (HRSL) provides estimates of human population distribution at a resolution of 1 arc-second (approximately 30m) for the year 2015. The population estimates are based on recent census data and high-resolution (0.5m) satellite imagery from DigitalGlobe. The population grids provide detailed delineation of settlements in both urban and rural areas, which is useful for many research areas—from disaster response and humanitarian planning to the development of communications infrastructure. The settlement extent data were developed by the Connectivity Lab at Facebook using computer vision techniques to classify blocks of optical satellite data as settled (containing buildings) or not. CIESIN used proportional allocation to distribute population data from subnational census data to the settlement extents. The population data have been developed for 18 countries: Algeria, Burkina Faso, Cambodia, Ghana, Haiti, Ivory Coast, Kenya, Madagascar, Malawi, Mexico, Mozambique, the Philippines, Puerto Rico, Rwanda, South Africa, Sri Lanka, Tanzania, Thailand, and Uganda. Read more about the project here.

    ici une image de Cape Town :

    #population #urban_matter #datasource #cartographie

  • An allegory for freedom
    http://africasacountry.com/2017/12/an-allegory-for-freedom

    Blackness is an empty canvas upon which myths of savagery, barbarism, incivility, and unequivocal tragedy are to be imposed. Blackness, like the nation of Haiti herself, is a thing to be punished for committing the crime of daring to exist and resist. Ayiti Mon Amour permits the poetics of blackness, of Haitianness, to shine through the…

  • Les textes du 47e congrès de Lutte ouvrière | Le mensuel Lutte de classe (Lutte Ouvrière)
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/12/09/le-47e-congres-de-lutte-ouvriere_100243.html

    Quatre textes étaient soumis à la discussion  :

    – La crise de l’économie capitaliste http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2017/12/09/la-crise-de-leconomie-capitaliste_100245.html
    – La situation internationale http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2017/12/09/la-situation-internationale_100244.html
    – Les débuts à la présidence de l’homme du capital financier https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/09/17/les-debuts-la-presidence-de-lhomme-du-capital-financier_9655 (ici, texte de septembre 2017)
    – Construire un parti communiste révolutionnaire http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2017/12/09/construire-un-parti-communiste-revolutionnaire_100246.html

    Ces textes ont été largement discutés dans les assemblées préparatoires de militants et soumis aux votes  ; ils ont été adoptés à l’unanimité, ce qui témoigne de la cohésion politique de notre courant. Le premier texte (Les débuts à la présidence de l’homme du capital financier) analyse la situation politique en France à l’issue des élections présidentielle et législatives de 2017  ; il a déjà été publié dans Lutte de classe no 186 (septembre-octobre 2017) et nous ne le reproduisons pas ici. Nous publions les trois autres textes, consacrés respectivement à la crise économique mondiale, à la situation internationale et à la construction d’un parti communiste révolutionnaire.

    Nous publions aussi des extraits de la discussion menée sur ces textes d’orientation http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2017/12/09/discussion-sur-les-textes-dorientation-extraits_100247.html

    Nous publions enfin de larges extraits des interventions de militants de groupes qui partagent les orientations de Lutte ouvrière et de l’Union communiste internationaliste (UCI), que ce soit outre-mer (Martinique et Guadeloupe, La Réunion) ou à l’étranger (Allemagne, Belgique, Côte d’Ivoire, Espagne, États-Unis, Grande-Bretagne, Haïti, Italie et Turquie). Nos camarades reviennent sur différents problèmes qui se sont posés aux travailleurs au cours de l’année  : répression par le régime d’Erdogan en Turquie  ; crise catalane en Espagne  ; montée de l’extrême droite en Allemagne  ; démagogie xénophobe de Trump aux États-Unis... Ils évoquent aussi des luttes ouvrières menées dans des régions aussi diverses que la Guadeloupe, la Côte d’Ivoire ou la Belgique

    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2017/12/09/interventions-des-groupes-invites-extraits_100248.html

    Enfin, le congrès a élu la direction de Lutte ouvrière  : comité central et comité exécutif. Lundi 4 décembre, Nathalie Arthaud a tenu une conférence de presse pour rendre compte des principales décisions de notre congrès. Nos lecteurs peuvent en visionner des extraits sur notre site Internet (rubrique Multimédia).

    5 décembre 2017

  • D’un ouragan à l’autre, les Haïtiens chassés d’Amérique - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/12/03/d-un-ouragan-a-l-autre-les-haitiens-chasses-d-amerique_1614174

    Depuis 2010, ils bénéficiaient d’un statut protecteur aux Etats-Unis, mais sa remise en cause par Trump a provoqué une ruée vers le Canada. Récit de l’exclusion brutale de quelques milliers de personnes ayant fui leur pays en raison de catastrophes parfois climatiques, par un pays largement responsable du réchauffement.

    Près de la ville de Lacolle, au Québec, à la frontière, au nord de l’Etat de New York, de grandes roulottes beiges et bleues ont fait leur apparition. Elles vont fournir un abri temporaire aux réfugiés - haïtiens pour beaucoup - qui fuient par vagues et à pied l’Amérique de Trump. A l’intérieur de ces abris chauffés et flambant neufs, des lits et douches prêts à dégeler les pieds et mains des marcheurs, tandis qu’auront lieu le traitement des dossiers et les contrôles de sécurité.

    L’hiver dernier, après l’investiture de Donald Trump, le nombre des passages « irréguliers » à la frontière américano-canadienne a fortement augmenté. Plutôt que de se présenter aux postes-frontières - où ils se seraient probablement fait refouler étant donné l’accord transfrontalier controversé qui existe entre les deux pays - les migrants cherchent le salut en traversant les bois, en avançant à découvert, en franchissant les fossés. Depuis janvier, près de 17 000 d’entre eux ont été arrêtés par les autorités canadiennes. Ceux qui n’ont pas été repérés font leur demande d’asile une fois arrivés en lieu sûr, au Canada.

    Ces traversées sont particulièrement dangereuses en hiver. Et l’hiver qui approche promet d’être glacial. L’an dernier, pendant les mois les plus froids, des rapports accablants ont signalé que, à l’arrivée des migrants au Canada, il a fallu amputer des orteils et des doigts gelés. Deux hommes, originaires du Ghana, ont perdu tous leurs doigts après être passés par la frontière longeant la province de Manitoba - l’un d’entre eux a déclaré aux journalistes qu’il s’estimait heureux d’avoir gardé un pouce.

    « Jeter un os »

    Il y a tout lieu de penser que ces périls ne freineront pas le courant migratoire vers les nouvelles roulottes des environs de Lacolle, alors même que la température devrait continuer de baisser. Pis encore, le flux de ces marcheurs alourdis de bagages pourrait s’intensifier dans les semaines et mois qui viennent.

    La raison en est que l’administration Trump, lundi 20 novembre, a mis ses menaces à exécution, excluant plus de 50 000 Haïtiens d’un programme qui leur permettait de vivre et de travailler légalement aux Etats-Unis : dans vingt mois, ceux-ci n’auront plus aucune protection et risqueront d’être expulsés. L’administration a déjà annoncé qu’elle réserverait le même sort aux Nicaraguayens, suggérant, au passage, qu’elle pourrait en faire autant l’an prochain avec les Honduriens. En septembre, le bruit a couru que les Soudanais seraient aussi renvoyés dans leur pays. Le tour des Salvadoriens viendrait ensuite.

    Le programme, appelé Temporary Protected Status ou TPS, (« statut de protection temporaire »), confère - le temps du retour à la normale - un statut juridique particulier aux ressortissants de certains pays frappés par les guerres ou les catastrophes naturelles.

    Toutefois, ces personnes doivent être présentes sur le sol américain au moment des faits. Après le tremblement de terre dévastateur de 2010, Haïti a été ajouté par l’administration Obama à la liste des pays bénéficiaires du TPS.

    Dans les années qui ont suivi, des milliers d’Haïtiens ont acquis ce statut et, avec lui, la liberté de faire leur vie aux Etats-Unis - en allant à l’université, en travaillant dans les services de santé, le bâtiment et l’hôtellerie, en payant des impôts et en donnant à leurs enfants, nés aux Etats-Unis, la nationalité américaine. Au total, plus de 300 000 personnes - originaires du Soudan, du Honduras, du Salvador, du Nicaragua, de Somalie et d’ailleurs - sont couvertes par le TPS. Comme l’a dit Sarah Pierce du Migration Policy Institute (l’institut de politique migratoire, basé à Washington), le programme a été conçu à l’origine comme un moyen de « jeter un os à un pays sinistré jusqu’à ce qu’il se remette sur pied ».

    Pourtant, dans certains cas, comme celui de la Somalie déchirée par la guerre, le statut a été renouvelé tant de fois qu’il est resté effectif pendant vingt-six ans, transformant le statut en une sorte de programme précaire pour réfugiés de facto - utile aux ressortissants présents aux Etats-Unis depuis des décennies, mais sans aide pour les Somaliens fuyant aujourd’hui les violences ou les persécutions. Pendant sa campagne présidentielle, Trump a laissé entendre qu’il soutenait le programme, du moins en ce qui concerne les Haïtiens. Courtisant leur vote, il a dit à une foule du quartier Little Haïti de Miami : « Que vous votiez ou non pour moi, je veux être le meilleur de vos défenseurs, et je serai votre défenseur. »

    Cela n’a pas duré. Dans le cadre de sa croisade anti-immigrés, l’administration Trump a rapidement commencé à qualifier le TPS d’escroquerie, de moyen détourné - utilisé par les étrangers - pour rester indéfiniment aux Etats-Unis (peu importe qu’un grand nombre des pays couverts par le statut soit toujours ravagés par la guerre et les catastrophes, peu importe qu’ils comptent, pour lentement se reconstruire, sur l’argent envoyé chez eux par les travailleurs TPS).

    Tout a démarré dans les premiers mois de l’administration Trump. Pour commencer, James McCament, le directeur par intérim des Services américains de citoyenneté et d’immigration, a insisté pour que Haïti soit « exclu » du programme. Ensuite, une note du département de la Sécurité intérieure a suggéré que les Haïtiens « se préparent à quitter les Etats-Unis ». Enfin, en mai, John Kelly, alors secrétaire général du même département, a déclaré que les bénéficiaires haïtiens du TPS « devaient commencer à penser à retourner » en Haïti.

    Du jour au lendemain, il n’y avait plus, pour des dizaines de milliers de personnes, qu’à choisir entre quatre options à hauts risques : rester en espérant que tout aille pour le mieux ; rejoindre l’économie souterraine ; rentrer en Haïti, où la vie est dangereuse et où l’épidémie de choléra fait encore des centaines de victimes chaque année ; ou marcher jusqu’à la frontière pour se rendre dans un pays dont le jeune Premier ministre a tenu des propos rassurants concernant l’accueil des réfugiés.

    Depuis le mois de juin, beaucoup d’Haïtiens ont choisi cette dernière option. Cet été, 250 d’entre eux, chaque jour, ont passé la frontière. Ils ont fourré, dans une valise, ce qu’ils pensaient pouvoir porter, ont pris un avion ou un car pour Plattsburgh, New York, et sont montés dans un taxi qui les a menés en trente minutes jusqu’au bout de Roxham Road, près de Lacolle. Là, ils sont descendus du véhicule et ont commencé à marcher vers le fossé qui sépare l’Amérique de Donald Trump du Canada de Justin Trudeau.

    « A la minute où je suis arrivée ici, j’ai eu l’impression que l’air que je respirais était différent. Ma douleur à l’épaule, si vive d’ordinaire, a subitement disparu. Je me suis demandé "qu’est-ce qui s’est passé ?" J’ai compris que ça venait de mon état de stress. » Agathe Saint-Preux, une femme d’une cinquantaine d’années, vêtue pudiquement d’une jupe mi-longue et d’un blazer noir, me racontait ce qu’elle avait ressenti en arrivant au Canada, après avoir passé douze ans à essayer d’obtenir un statut légal permanent aux Etats-Unis. C’était à la mi-octobre, et nous étions au milieu d’une salle comble, à la Maison d’Haïti de Montréal, là où la communauté haïtienne, enracinée dans la ville, aime à se retrouver. Des dizaines de migrants - qui avaient passé la frontière de manière « irrégulière » depuis les premières menaces anti-TPS - étaient venues partager leur expérience. Les histoires étaient variées, et beaucoup ont souhaité rester anonymes.

    Il y a eu cette mère de trois enfants qui, alors qu’elle travaillait légalement à l’aéroport de New York, avait décidé que la seule manière de préserver sa famille était de tout laisser derrière elle et de traverser la frontière à Lacolle. Puis, cet homme qui avait mené, avec succès, une campagne électorale à la mairie d’une petite ville haïtienne, mais qui avait fui son île après avoir été « passé à tabac par trois voyous » d’une faction politique rivale. « Un miracle qu’il ait survécu », a renchéri une femme qui avait elle-même vécu trois ans aux Etats-Unis, mais s’était enfuie après avoir appris que, sous Trump, des amis à elle avaient été expulsés vers Haïti.

    Un autre migrant, proche de la trentaine, a raconté qu’il avait vécu quinze ans aux Etats-Unis, était allé à l’université et avait travaillé sept ans : « J’ai été membre à part entière de l’économie de ce pays. J’ai payé des impôts. [Mais avec Trump], le stress aurait fini par me tuer. J’ai donc pris l’avion pour Plattsburgh, puis un taxi et j’ai traversé. »

    « Trump a pris mon rêve »

    Et nous avons entendu cette mère de six enfants, qui avait vécu huit ans à Miami. Elle avait mené de front un travail de nuit et des études d’infirmière, dormant aux arrêts de bus jusqu’au lever du jour - pour trouver un emploi l’autorisant à soigner les citoyens américains et à payer ses impôts au gouvernement. « On travaille comme des bêtes. Et puis, tout à coup, il nous dit : "Allez, dehors !" » m’a confié Manie Yanica Quetant, traduite pour l’occasion par un interprète créole. « Il », bien sûr, c’est Trump - ou « Chomp », comme ils ont l’habitude de prononcer son nom.

    Pour la grande majorité des Haïtiens rassemblés ici, à la Maison, la route qu’ils avaient empruntée pour entrer aux Etats-Unis n’avait pas été la plus directe (celle qui, par bateau, relie Haïti à la Floride, mais que les garde-côtes surveillent activement depuis des décennies). A la recherche d’emplois et de politiques d’immigration plus accueillantes, ils n’avaient pas hésité à faire quelques détours : leur voyage les avait d’abord menés vers d’autres îles des Caraïbes, puis au Brésil, où la préparation de la Coupe du monde 2014 et celle des JO de 2016 avaient été autant de promesses d’emplois. Une fois ces opportunités passées, ils avaient remonté l’Amérique du Sud vers le nord et gagné l’Amérique centrale, pour atteindre la Californie. Plusieurs personnes de l’assemblée avaient traversé dix ou onze pays avant d’arriver à destination. Des années passées à courir et à se cacher, traqués par les autorités, dépouillés par les voleurs.

    Rosemen François, une jeune femme qui avait égayé ses cheveux bouclés de mèches violettes, m’a raconté que ce qui s’était passé au Panama la hantait toujours : « En traversant une rivière, je suis tombée trois fois dans l’eau. A un moment donné, ma peau s’était tellement détachée de mes pieds que je ne pouvais même plus les sentir. Je n’oublierai jamais cette sensation. »

    Réagissant au témoignage de Rosemen François, un homme, qui jusqu’alors était resté muet, a pris la parole : « Quand nous étions au Panama, nous devions dormir dans la forêt […]. Nous avons vu des gens mourir. Nous avons vu des femmes se faire violer. Nous avons passé six jours dans la forêt, au Panama, sans rien avoir à manger. Nous dormions sous la pluie. » Ce qu’il nous racontait faisait tragiquement écho au malheur de ces esclaves noirs qui, avant eux, fuyaient le sud des Etats-Unis. Un jour, en entendant des bruits, pensant devenir la proie des animaux sauvages, ils ont pris peur : « Nous nous sommes mis à courir. Et, en fuyant, nous avons tout perdu : nos affaires, nos bagages, tout. Mais nous gardions la foi. Nous avions toujours les Etats-Unis en tête. Nous pensions qu’à l’arrivée, ce serait le paradis. » Après tout, depuis le tremblement de terre, un programme particulier avait été mis en place - le fameux TPS -, qui reconnaissait la souffrance de leur pays et leur permettait de vivre et de travailler librement.

    Pour beaucoup, comme l’a rappelé Rosemen François, tout n’a pas été si simple : « Quand je suis arrivée en Californie [il y a trois ans], j’ai pensé que c’était la fin du voyage. Au lieu de cela, j’ai été arrêtée et mise dans un centre de détention. Je ne pouvais pas voir la lumière du soleil ni faire la différence entre le jour et la nuit. J’y suis restée une semaine. Sans douche. Et la nourriture était immangeable. » Un jour, persuadée d’avoir été oubliée dans le trou noir de son cachot, elle s’est mise à hurler : « Et c’est ainsi que j’en suis sortie. » Ensuite, les choses se normalisant, elle a eu quelques années de répit. Elle a obtenu un permis de travail et a pu étudier. Mais l’été dernier, ses amis ont été expulsés et renvoyés en Haïti : « C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me rendre au Canada. » Quand on lui a demandé pourquoi, elle a simplement répondu : « C’est Trump. Chomp… Chomp a pris mon rêve et l’a envoyé valser. »

    Manie Yanica Quetant, l’infirmière de Miami, nous a décrit l’état de choc dans lequel l’avait mise la brusque nouvelle que les Haïtiens - qui grâce au TPS étaient arrivés à se sentir enfin en sécurité - allaient être de nouveau traqués : « Vous allumez la radio et vous entendez : "Hey, ils sont en train d’attraper les Haïtiens." » Alors, « vous comprenez que vous devez vous mettre à courir, mais vous avez du mal à respirer et vous ne savez pas dans quelle direction aller. » Le stress, nous a-t-elle dit, était insupportable : « Tu ne sais pas pourquoi ils veulent t’attraper et quand tu regardes autour de toi, tu ne sais pas ce que les gens pensent de toi, ni ce que tu dois faire. Tu n’as qu’une envie : arrêter de courir. »

    Terre bénie

    Pour ceux qui sont entrés aux Etats-Unis après l’élection de Trump, l’expérience a été plus extrême encore. Dieuliphète Derphin, un jeune homme qui avait fait le voyage en remontant par le Brésil, était arrivé juste avant son investiture. « J’ai été surpris de me faire arrêter et de passer six jours en centre de détention. Je me demandais : "Mais pourquoi traitent-ils les Noirs d’une manière inhumaine ? Pourquoi n’ai-je pas droit à une brosse à dents ? Comment se fait-il que je n’ai pas accès à l’eau ? Pourquoi nous font-ils cela ? Est-ce parce que nous sommes noirs ?" Après cela, je ne voulais plus rester aux Etats-Unis. Pas même une seconde. Et c’est ainsi que j’ai eu l’idée de me rendre au Canada ! » Il avait traversé la frontière en août, après seulement huit mois passés aux Etats-Unis.

    Beaucoup dans l’assemblée ont eu, comme Agathe Saint-Preux, l’impression de « respirer un air différent » dès leur arrivée au Québec. Et Manie Yanica Quetant a soulevé une tempête d’applaudissements en disant à propos de Trump : « J’espère qu’il ne viendra jamais ici, parce que la terre canadienne est une terre bénie. » Et pourtant, il ne leur a pas fallu longtemps pour comprendre - passé le soulagement d’avoir échappé aux mesures expéditives de Trump - que la quête de sécurité et de stabilité était loin d’être achevée. Beaucoup d’Haïtiens sont venus au Canada parce qu’ils avaient entendu dire que le gouvernement de Trudeau les accueillerait à bras ouverts. Ils connaissaient son fameux tweet, envoyé le jour où, en Amérique, une vague de protestation s’était élevée contre le décret de Trump interdisant l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane : « A ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force. WelcomeToCanada. » Un des hommes présents a parlé de cela, et des messages similaires qui avaient déferlé du Nord, véhiculés sur toutes les ondes, et qu’il avait pris pour « un signe divin. Dieu montrait le chemin, et disait : "Venez au Canada." »

    Ils ont malheureusement découvert que la situation était beaucoup plus complexe que prévu. Au cours des derniers mois, les autorités canadiennes ont découragé les immigrants en provenance des Etats-Unis - en particulier les Haïtiens - de tenter la traversée de la frontière, insistant sur le fait que, en dépit des tweets chaleureux et pleins de bonnes intentions, la politique d’immigration au Canada était restrictive et que des centaines d’Haïtiens avaient été expulsées depuis le mois de janvier. Selon Marjorie Villefranche, directrice de la Maison d’Haïti, sur les 60 Haïtiens qui, aujourd’hui, passent quotidiennement la frontière, 50 % obtiendront le statut de réfugiés, 25 % un statut alternatif, et 25 % seront vraisemblablement expulsés.

    En outre, depuis 2004, le Canada et les Etats-Unis font partie du Safe Third Country Argument (« l’entente sur les tiers pays sûrs »), qui stipule que les demandeurs d’asile « doivent réclamer la protection accordée aux réfugiés dans le premier pays sûr dans lequel ils pénètrent ». Puisque les Etats-Unis sont un de ces pays sûrs, les Haïtiens qui s’y trouveraient, mais qui se rendraient à un poste-frontière canadien pour formuler une demande d’asile, seraient très probablement renvoyés.

    En revanche, s’ils apparaissent, comme par magie au Canada, leur demande pourra être traitée. C’est la raison pour laquelle les Haïtiens, ainsi que des milliers d’autres immigrants fuyant l’hostilité croissante des Etats-Unis, ont traversé la frontière à pied, avec les risques qu’on sait. Comme l’a rappelé Manie Yanica Quetant, pour avoir une chance d’obtenir un statut légal au Canada, « vous devez enfreindre la loi - vous ne voulez pas le faire, ça vous déplaît, mais vous devez le faire ».

    Entre les mailles du filet

    Une femme dans l’assemblée a tenu à nous dire qu’avant de traverser, elle avait tenté d’entrer légalement par un poste-frontière. Comme elle avait été refoulée, l’information avait été portée à son dossier. Et à cause de cela, elle est la plus fragile du groupe d’un point de vue juridique : « Parce que j’ai été expulsée, je ne peux pas obtenir de permis de travail », nous a-t-elle dit. Une autre femme a secoué la tête : « C’est ce que tout le monde, ici, essaie d’éviter. »

    Le Canada n’a pas non plus été un modèle d’antiracisme face à cette vague d’immigration. Les suprémacistes blancs ont manifesté aux postes-frontières de Lacolle et ont déployé une banderole anti-immigration à l’extérieur du Stade olympique de Montréal, transformé pour l’occasion en abri pour les réfugiés de Trump. Et à ce jour, les Haïtiens n’ont pas connu l’élan de générosité populaire auquel ont eu droit les réfugiés syriens.

    Toutefois, beaucoup de Montréalais se sont mobilisés pour aider les Haïtiens, avec parfois une incroyable chaleur. « Nous voulons qu’ils se sentent ici chez eux », a déclaré Marjorie Villefranche en parlant de l’endroit où nous nous trouvions. La Maison d’Haïti a ouvert ses portes en 1972, lors de la précédente vague migratoire, pendant les années noires des dictatures Duvalier. L’an dernier, après des dizaines d’années passées au cœur de la vie haïtienne de Montréal, elle a déménagé - et a fêté l’événement - dans un bâtiment moderne et lumineux du quartier Saint-Michel. Derrière de grandes baies vitrées, qui donnent sur la rue, les membres de la communauté ont leur café pour se réunir et bavarder, et l’art haïtien, si plein de vitalité, orne tous les murs. Ce lieu est arrivé juste à temps pour faire face à la tempête Trump. Comme ce fut le cas après le séisme de 2010, des équipes de bénévoles aident aujourd’hui les nouveaux arrivants à remplir leurs formulaires de permis de travail temporaires. Les membres du personnel veillent, de leur côté, à inscrire les enfants à l’école, à leur fournir un uniforme et de jolis cahiers. Des cours de français sont proposés aux adultes, et des campagnes de collectes de vêtements, de meubles et de provisions en tout genre sont organisées.

    Il y a surtout la présence d’autres Haïtiens qui, pour beaucoup, profitent, à Montréal, depuis des décennies, d’une vie confortable et prospère. Un réfugié de Trump nous a expliqué : « Ils nous disent : "N’ayez pas peur. Regardez, le soleil brille pour nous aujourd’hui. Donc, demain, il brillera pour vous aussi." » Philogene Gerda, une jeune mère de trois enfants qui a passé quinze jours au Stade olympique, a déclaré qu’à la Maison « on se sent comme chez soi, en particulier dans l’espace réservé aux femmes, les vendredis soirs, quand on peut venir avec ses enfants ».

    Enfin, il y a l’action politique menée par le mouvement des droits des immigrés en vue de pousser le gouvernement Trudeau à se montrer à la hauteur de ses belles formules en faveur des réfugiés. Les roulottes chauffées à la frontière sont une aide, mais cela ne suffit pas. Des milliers de Canadiens ont réclamé par courrier que soit mis un terme à l’entente sur les tiers pays sûrs avec les Etats-Unis. D’autres campagnes sont menées afin que le traitement des demandes d’asile puisse être accéléré, et que les migrants ne soient pas, des années durant, victimes d’un vide juridique.

    A la Maison d’Haïti, le sentiment qui domine, c’est la détermination. Après avoir remonté toute la longueur des Amériques pour trouver ici un peu de tranquillité, ils n’ont, littéralement, plus d’endroit où aller, plus de fuite possible vers le nord. Comme Dieuliphète Derphin me l’a confiée : « Nous sommes arrivés. C’est la fin de la route. […]. Nous devons vivre ici. Et être protégés ici. Voilà tout. Je ne veux plus retraverser cet enfer. »

    Pour Marjorie Villefranche, cela s’impose d’autant plus depuis que le département de la Sécurité intérieure a annoncé, ce lundi 20 novembre, que 50 000 Haïtiens étaient désormais en sursis sur le territoire des Etats-Unis. « Nous attendons beaucoup de monde », m’a-t-elle dit. Mais elle espère que ceux qui prévoient de tenter une traversée à pied profiteront des vingt mois qui leur restent pour éviter l’hiver et ses dangers : « Ce n’est pas une bonne idée de traverser en hiver. C’est très dur. Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à les accueillir : les roulottes là-bas, et nous ici, à la Maison d’Haïti. »

    Bien sûr, tous les Haïtiens confrontés à la perte de la protection que leur assurait leur statut ne choisiront pas l’option canadienne. Il y avait eu des craintes - étant donné les menaces de John Kelly en mai - que l’annonce du 20 novembre mettrait les gens au pied du mur dès le mois de janvier.

    Les vingt mois de répit permettent d’espérer que, avant la fin du compte à rebours, au moins un des efforts déployés pour que la résidence légale permanente soit accordée porte ses fruits : par exemple, l’effort qui vise à ce que les migrants qui bénéficient du TPS depuis cinq ans ou plus obtiennent cette résidence, comme le réclame un projet de loi qui fait l’unanimité.

    Toutefois, le scénario le plus probable, c’est que des dizaines de milliers d’Haïtiens vivant et travaillant légalement aux Etats-Unis resteront sur le territoire et passeront entre les mailles du filet. Comme le souligne Patricia Elizée, une avocate de Miami, qui défend les intérêts de ressortissants haïtiens, les Haïtiens « ne monteront pas tous sur un bateau pour rentrer chez eux. Ils opteront plutôt pour le marché noir ». Beaucoup continueront à travailler - mais alors, quand ils se plaindront d’un mauvais traitement, ils se mettront aussitôt en danger d’expulsion ou d’incarcération, une opportunité pour les prisons privées pour immigrés, dont les maisons mères se sont félicitées de l’élection de Trump.

    Beaucoup d’Haïtiens n’envisagent le retour au pays qu’en dernier recours. Il est vrai, comme le souligne le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis, que le tremblement de terre en Haïti a déjà sept ans, et que le TPS est censé être temporaire. Mais ce tremblement de terre n’est pas l’alpha et l’oméga de l’état de désespérance dans lequel se trouve ce pays. La reconstruction, financée par l’étranger mais médiocre et gangrenée par la corruption, a préparé le terrain pour l’épidémie de choléra, et, l’année dernière, Haïti a été frappé par l’ouragan Matthew. Lorsque l’ouragan Irma, cette année, a été à deux doigts d’inonder l’île avec des pluies diluviennes, certains insulaires ont montré les signes d’un épuisement qui pourrait bientôt devenir banal, tant les épreuves et les crises, par leur fréquence, auront le visage d’une macabre normalité.

    Outil humanitaire

    Un résident de Port-au-Prince a déclaré à un journaliste : « On est inquiets, bien sûr, mais, de toute façon, on vit déjà au milieu d’un autre ouragan : l’ouragan de la misère. […]. Ils disent que je devrais protéger ma maison en la condamnant ? Mais avec quoi ? Du bois ? Qui va payer ? Où je vais trouver l’argent pour l’acheter ? Je n’ai même pas de toit en tôle ! Si les vents se lèvent, je ne peux faire qu’une chose : espérer survivre. »

    D’un point de vue politique, les attaques de Trump contre le TPS sont assez déconcertantes. Car la population n’avait pas réclamé à cor et à cri l’expulsion des Haïtiens et des Centraméricains. Et la perte de ces travailleurs, dont le sérieux était apprécié, est une mauvaise nouvelle pour de nombreux employeurs (selon le syndicat Unite Here, Disney World emploie, à lui seul, environ 500 travailleurs haïtiens du TPS).

    En outre, tout cela risque de porter préjudice aux républicains : si les bénéficiaires haïtiens du TPS ne peuvent pas voter, beaucoup de leurs amis et de membres de leur famille peuvent le faire. Et comme ils sont nombreux à vivre en Floride - un Etat clé qui connaît aussi un afflux de Portoricains mécontents de la façon dont ils ont été traités par les républicains (et qui peuvent voter une fois installés sur le territoire) - cette dernière mesure anti-immigrés pourrait bien avoir des conséquences aux prochaines élections.

    Mais peut-être y a-t-il derrière tout ça une stratégie qui dépasse la seule question d’Haïti ou du Honduras, et qui concerne, plus largement, celle du réchauffement climatique. Car le TPS - qui fait de la « catastrophe environnementale » l’une des principales justifications de l’inscription d’un pays à ce programme - est actuellement l’outil le plus important dont dispose le gouvernement américain pour apporter un minimum d’aide aux innombrables personnes qui, dans le monde entier, sont déplacées en raison des crises liées au changement climatique et qui seront bientôt beaucoup plus nombreuses. Il n’est donc pas étonnant que l’entourage politique de Trump fasse tout ce qui est en son pouvoir pour s’en débarrasser.

    Sur les dix pays actuellement couverts par le TPS, les catastrophes environnementales sont dites « cause principale » ou « facteur contributif majeur » dans sept d’entre eux.

    A l’origine, ce programme était censé apporter une réponse, non pas au changement climatique, mais au déplacement des populations des pays en proie à la guerre civile. Mais à mesure que la planète s’est réchauffée, il est devenu le principal levier utilisé par les Etats-Unis pour aider les victimes des catastrophes naturelles en leur accordant des droits limités sur le sol américain. Et de fait, l’une des seules actions que les gouvernements des pays sinistrés peuvent entreprendre à l’issue d’une tempête ou d’une sécheresse dévastatrice est de faire pression pour que leurs citoyens soient couverts par le TPS - ou, dans d’autres pays riches, par des programmes analogues.

    Jane McAdam, directrice du Centre Kaldor pour le droit international des réfugiés à l’université de Nouvelle-Galles du Sud, m’a dit que le TPS, quels que soient les problèmes qu’il pose, est « le mécanisme le plus efficace, voire le seul existant », dans le cadre de la législation américaine, pour accueillir les réfugiés climatiques : « Il offre au moins une sorte de protection temporaire. » C’est pourquoi, un certain nombre de spécialistes pensent qu’avec l’accélération du changement climatique, le TPS se révélera de plus en plus important.

    Bien sûr, toutes les catastrophes inscrites au registre du TPS ne sont pas liées au changement climatique (les tremblements de terre en Haïti et au Népal). Mais d’autres catastrophes retenues comme donnant lieu à une inscription - ouragans, grandes inondations, sécheresses - sont précisément des phénomènes météorologiques extrêmes qui deviennent de plus en plus fréquents et dévastateurs à mesure que la planète se réchauffe.

    Le Honduras et le Nicaragua, tous deux visés par l’administration Trump, ont reçu pour la première fois la protection du TPS après le passage de l’ouragan Mitch. La Somalie, à l’origine incluse dans le TPS en raison d’un conflit armé, a vu son statut prolongé sous la présidence Obama, au motif notamment d’une « grande inondation » et d’une « intense sécheresse » ayant des conséquences sanitaires sur l’eau et la nourriture. De même, le Yémen, d’abord inclus au programme pour cause de guerre, s’est vu récemment renouveler son statut après que des cyclones et des fortes pluies ont causé « pertes en vies humaines, blessés, inondation, coulées de boue, dommages aux infrastructures, pénuries de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant ».

    Accorder à certains migrants originaires de ces pays le droit de vivre et de travailler aux Etats-Unis est une manière de reconnaître les droits fondamentaux de ceux qui, vivant dans des régions touchées par de soudaines crises environnementales, cherchent à vivre en sécurité.

    En tant qu’outil humanitaire, le TPS est terriblement limité pour faire face aux catastrophes en série qui caractérisent notre époque. Même pour le nombre relativement restreint de personnes qui répondent aux exigences strictes de ce programme, il ne produit rien de moins qu’une insécurité permanente. Les bénéficiaires doivent renouveler leur statut tous les six à dix-huit mois, en payant chaque fois environ 500 dollars, et le TPS est temporaire par définition.

    Il est aussi arbitraire : de nombreux pays frappés par des catastrophes majeures n’ont pas pu bénéficier du programme. Pis encore, celui-ci est uniquement conçu pour faire face à des catastrophes soudaines et de grande ampleur ; les effets climatiques les plus lents, comme la désertification, l’élévation du niveau de la mer et l’érosion des terres, sont plus difficiles à prendre en compte. Mais ce n’est pas tout : comme le souligne Koko Warner, une experte des migrations environnementales de l’université des Nations unies,« il est toujours supposé [avec le TPS] que les gens pourront retourner dans leur pays d’origine » une fois la catastrophe passée. Une telle hypothèse ne tient plus à une époque où les nations insulaires et les côtes sont clairement menacées de submersion.

    L’hostilité de Trump, malgré toutes ces mises en garde, s’explique aisément : en dehors des mesures discrétionnaires, il n’existe rien d’autre que le TPS pour les migrants climatiques qui ont échoué sur le territoire des Etats-Unis. La convention de 1951, relative au statut des réfugiés, n’inclut ni les catastrophes environnementales ni les changements climatiques dans les conditions d’obtention du statut de réfugié. Ce qui compte, c’est le risque de persécution.

    Ce vide béant du droit international est dénoncé par les gouvernements chaque fois qu’ils se réunissent pour s’attaquer aux défis croisés du dérèglement climatique. Ce fut encore le cas, très récemment, à Bonn, en Allemagne, à la conférence sur le climat (COP 23) organisée par les Nations unies du 6 au17 novembre. Beaucoup ont soutenu que la convention de 1951 devait être modifiée. Mais est-ce seulement la bonne solution ? A un moment où les gouvernements de tant de pays riches sont en train de renforcer le contrôle aux frontières, élargir l’accès de cette convention aux réfugiés climatiques pourrait non seulement échouer, mais aussi donner lieu à un accord nettement moins favorable aux migrants que celui qui existe déjà.

    Donc le TPS est tout ce qui reste. Pourtant, quand l’administration Trump tire à boulets rouges sur le programme (en visant les Centraméricains, les Haïtiens, les Soudanais, et sans doute d’autres populations à venir), cela signifie que même ce faible outil est menacé. Et cette manœuvre s’inscrit dans un ensemble d’actions qui, simultanément, aggravent la crise climatique (en répondant favorablement aux souhaits les plus fous de l’industrie des combustibles fossiles), tout en éliminant les programmes conçus pour y faire face.

    America First

    En bref, il ne s’agit pas seulement de l’aversion de Trump pour les immigrés non blancs (bien qu’il soit aussi question de cela) : on assiste, vraisemblablement, à une forme particulièrement brutale d’adaptation au changement climatique. La logique en est assez simple : l’état-major de Trump sait très bien que les demandes de protection vont se multiplier dans les années à venir - il suffit de regarder l’ampleur inégalée des catastrophes qui ont eu lieu cet été, des inondations en Asie du Sud-Est et au Nigeria, jusqu’à l’exode qu’a connu Porto Rico, en passant par l’évacuation totale de Barbuda. Qu’ils nient publiquement la science ou non, les généraux qui entourent Trump sont conscients que les déplacements de population seront beaucoup plus nombreux à l’avenir. Si une catastrophe naturelle - comme le terrible tremblement de terre d’Haïti ou les ouragans qui ont suivi - provoque un élan de compassion hors normes, pourquoi pas la prochaine ? Et la suivante ? Du point de vue de l’« America First » de l’administration Trump, le TPS, en tant que précédent juridique, est tout simplement trop dangereux.

    Alors qu’il est le seul programme d’immigration aux Etats-Unis donnant des droits aux migrants en cas de catastrophes environnementales, le TPS - par le sort qui l’attend - devrait être considéré comme un test grandeur nature permettant de voir comment le pays le plus riche du monde, et le plus grand émetteur de gaz à effet de serre, entend gérer les prochaines vagues de réfugiés climatiques. Jusqu’à ce jour, le message est clair : « Retournez dans l’enfer que nous avons créé ».
    Naomi KLEIN Journaliste, essayiste et réalisatrice canadienne

    Pendant que je lisais ce long article je me disais mais il est vraiment bien écrit et précis cet article. Et arrivée à la fin j’ai vu qu’il était écrit par Naomi Klein !
    #immigration #états_unis #canada #haiti #TPS #québec #trump

  • Restavec - Milk Coffee & Sugar

    [Couplet 1 - Suga]
    Je suis un restavec, poussière de vie au destin écrit
    J’suis pas pro-Aristide, moi j’meurs de vivre en Haiti
    Un restavec slave, esclave, la bouche en bec
    Ma chair, ma mère m’a vendu pour becqueter des insectes
    J’suis l’dernier « zouaille » un jouet, un oiseau sans ailes
    A mes aieux, une question : pourquoi avoir vogué vers les îles ?
    Je n’ai pas de maîtres blancs, que des négriers, négrillons
    Je hais l’Haitien quand il cause comme un colon
    Christophe, ce n’est pas mon nom, mais eux ils me parlent d’Hispaniola
    Je suis un restavec, c’est ce qu’ils disent alors je reste là
    Toujours à portée d’voix à les écouter, tendre l’oreille
    Quand ils chantent que je suis comme un mauvais disque que l’on raye
    Un sous-fifre rendu muet affamé
    Voyant tout sourire comme une fleur disparue ou fanée
    J’ai trop vite grandi pour pouvoir croire aux chimères
    Haiti, la France t’as prise hier, aujourd’hui l’Amérique t’incarcère
    Indépendante, non ! T’es comme moi, négresse
    T’es qu’une restavec et non un vers de René Depestre
    Moi je voulais fuir, mais j’ai sur l’dos des Staline
    Qui m’empêchent de quitter le mal de l’empire Dessalines
    [Refrain x2]
    Les yeux éteints, mes paupières tombent mes cils
    Et je rêve et je rêve et je rêve d’exil
    Mes doigts courent sur une terre rouge, je m’évade
    Mon béton est armé de mes rêves de ballades
    [Couplet 2 - Suga]
    Gonaives, il pleut du déboisement, je mange des ordures
    Près de chiens errants qui confondent baisemains avec morsures
    Aucun danger, j’ai le choléra en cholestérol
    Quand ils me mordent, ils sucent mon sang, ça fait office de formol
    J’entends leurs crocs et l’écho de maisons qui émettent en créole
    Une radio interne, un son inter, la voix perçante d’une idole
    Qui me pousse à croire en moi et que j’suis une légende en mini
    Taille pygmée, indigène ami des paroles de Jean Dominique
    Mais ça ne dure que l’temps d’une onde et quand elle finit
    Je redeviens un restavec à qui l’espoir n’est pas permis
    Un restavec : poucet, poussin, mauvaise pousse pour ceux
    Qui ont dû oublier la passion de liberté de monsieur Toussaint
    [Refrain x2]
    Les yeux éteints, mes paupières tombent mes cils
    Et je rêve et je rêve et je rêve d’exil
    Mes doigts courent sur une terre rouge, je m’évade
    Mon béton est armé de mes rêves de ballades
    [Couplet 3 - Gaël Faye]
    J’ai décrété : le monde est flingué selon mes critères
    Pour survivre sur cette terre, j’ai dû maîtriser l’art de la guerre
    J’ai les mains moites, un goût de métal dans la bouche
    De l’essence et du sang des pneus qui fument et des cartouches
    Jean-Bertrand, j’ai l’Koutla et l’sourire berbère tranche
    Mon coeur s’perd, peine, penche vers la fureur parce que nos vies étanchent
    C’est le marasme, ils veulent massacrer ma race
    A mes trousses, à mes traces, j’ai les chimères Lavalas
    La vie lasse harrasse, passe, les rastas la fréquentent
    C’est la révolte à Port-au-Prince, y a du Marley sur la fréquence
    « Get up Stand up », moi, j’mate les cohortes et les meutes
    Le berceau des insurgés est un taudis, cuve d’émeutes
    Ente Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines
    Les mots, les dates s’alignent et puis le peuple s’allie
    Haiti, première République, impasse du temps qui passe
    La basse tabasse, y a du champagne dans la calebasse
    [Refrain x2]
    Les yeux éteints, mes paupières tombent mes cils
    Et je rêve et je rêve et je rêve d’exil
    Mes doigts courent sur une terre rouge, je m’évade
    Mon béton est armé de mes rêves de ballades
    https://www.youtube.com/watch?v=fys0BoO4WGg

  • [Le 102] Cinéma - Ethno & Ciné
    https://grenoble.indymedia.org/2017-11-10-102-Cinema-Ethno-Cine

    4 CONTINENTS, 3 FILMS & UNE PERFORMANCE Cinéma avec le festival Ethno & Ciné mercredi 15 novembre 2017 19h30 Boire et manger 20h30 Films 4/5€ au choix Entre la Pologne, Haïti et l’Indonésie, des corps. Les regards tourbillonnent. Les contours s’estompent. Des passages et du flou entre humains et animaux, entre dominants et dominés, entre vivants et morts, entre ethnographique et expérimentation… Déjà la machine de projection abandonne toute image, il ne reste que la lumière et son (...)

    #Agenda

    https://le102.net

  • The Real Story of Haiti’s Forests

    Changing the narrative around deforestation and charcoal in Haiti. Deforestation and charcoal production are often seen as the principal culprits for the endemic poverty in Haiti. This essay calls for a new narrative. Not only is this picture of Haiti incomplete and inaccurate, it is also counterproductive to the economic development of the country.


    http://www.booksandideas.net/The-Real-Story-of-Haiti-s-Forests.html
    #forêt #déforestation #haïti #charbon

  • James Noël ou l’écriture des tremblements - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/031017/james-noel-ou-l-ecriture-des-tremblements?onglet=full

    Je ne savais pas que Médiapart recevait les entretiens de « En attendant Nadeau ». C’est une bonne surprise ! et là, un entretien vraiment sympa et passionnant.

    Avant son premier roman, Belle Merveille, le poète James Noël fut l’auteur d’un texte pamphlétaire paru en 2016, La Migration des murs. Ces deux textes font écho au séisme qui a meurtri l’île d’Haïti le 12 janvier 2010, mais ils traitent moins de l’événement en tant que tel que des représentations qui en émergent. En particulier celles diffusées depuis l’extérieur du lieu dévasté : discours des organisations internationales, des institutions, des bailleurs de fonds. Belle Merveille, expression haïtienne de l’effroi et de l’étonnement, montre la volonté d’inventer une forme textuelle capable de traiter et de transformer ces discours en abolissant les frontières, les barrières, les séparations qu’ils avaient figées – en mesure de les faire trembler. Ce déplacement opéré par l’imagination de la langue n’est pas que littéraire. Il est aussi géographique pour les écrivains insulaires, dont James Noël, à travers ses livres comme à travers la revue qu’il a créée, Intranqu’îllités, est l’une des plus fortes figures actuelles.

  • De l’anti-colonialisme à la critique post-coloniale
    https://r22.fr/son/de-lanti-colonialisme-a-la-critique-post-coloniale

    Conférence modérée par Matthieu Renault et avec Jean-Jacques Cadet, auteur de « Sur le communisme haïtien » ; Adler Camilus, auteur de « Haïti et les sociétés postcoloniales : colonisation de la vie et pathologies sociales postcoloniales » ; et Stéphane Dufoix, auteur de « Décoloniser les sciences sociales des pays indépendants. Internationalisation des sciences sociales et trajectoires de chercheurs des années 1950 aux années 1970 ». Durée : 1h46. Source : R22 Tout-monde

  • Après Irma, des internautes mobilisés pour cartographier en urgence les zones dévastées
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/08/apres-irma-des-internautes-mobilises-pour-cartographier-en-urgence-les-zones

    Comment porter efficacement secours aux populations frappées par l’ouragan Irma quand on ne sait pas quelles routes sont coupées, quels immeubles se sont effondrés ? Après une catastrophe naturelle, les cartes sont rendues obsolètes, et les mettre à jour demande un travail de fourmi. C’est ce que font depuis quelques jours les bénévoles d’#OpenStreetMap, cette carte du monde ultra détaillée conçue par les internautes.

    Depuis le passage d’Irma dans les Antilles, une cinquantaine d’entre eux se relaient jour et nuit pour recenser sur la carte les routes coupées, les bâtiments détruits, l’état des aéroports, des hôpitaux ou encore des pylônes électriques. « C’est hyper important pour bien dimensionner les convois d’aide », explique Gaël Musquet, porte-parole d’OpenStreetMap France. « Faut-il aller à tel endroit en camion, on voiture, en VTT ? » La communauté de contributeurs fait aussi le point sur l’état des bâtiments capables d’accueillir des sinistrés. Des informations précieuses pour les secours et les associations qui travaillent sur place.

    Comment la communauté s’y prend-elle ? Pour commencer, elle se base sur des images aériennes et satellites, fournies par les grandes agences spatiales. La charte de l’espace, que 16 grandes agences ont signé, leur impose de fournir, en cas de « catastrophes majeures », leurs images aux Etats et associations qui en feraient la demande, après en avoir « vérifié la pertinence et l’honnêteté ».
    Des images obtenues en quelques heures seulement par OpenStreetMap, qui a immédiatement pu se mettre au travail. Forte de plusieurs années d’expérience – le premier projet de ce type avait été lancé après le séisme à Haïti de 2010 – la communauté est très organisée, et son site dirige immédiatement chaque volontaire vers la tâche qu’il pourrait effectuer.

    Pour Irma, cinq zones sont proposées, sur lesquelles est indiqué le pourcentage de travail effectué.

  • Twin megastorms have scientists fearing this may be the new normal | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2017/sep/06/twin-megastorms-irma-harvey-scientists-fear-new-normal

    One week after the record deluge in Texas, the biggest hurricane ever measured in the mid-Atlantic is tearing through the Caribbean.

    Hurricane Irma, a category-five storm, is destroying homes and threatening lives in the Leeward Islands with 185mph winds and 11ft coastal surges, and in the coming days it is forecast to hit Puerto Rico, Haiti, Dominican Republic, Cuba and Florida. The governor of Florida has already declared a state of emergency.

    #ouragas #cyclones #climat

  • L’ouragan de catégorie 5 Irma impactera Saint-Martin, Saint-Barth et îles Vierges demain - KERAUNOS Observatoire Français des Tornades et des Orages Violents
    Point du 5 septembre à 12h UTC
    http://www.keraunos.org/actualites/fil-infos/2017/septembre/ouragan-irma-saint-martin-saint-barthelemy-iles-vierges-bahamas-cuba-usa-s

    Une arrivée sur les îles du nord (Antilles) en ouragan majeur prévue le 6 septembre

    Le jour s’est levé depuis 2h aux Antilles, ce qui permet d’observer #Irma sur le canal visible. La structure cyclonique est impressionnante. Le deuxième passage de l’avion de reconnaissance confirme une pression de 929 hPa dans le centre de l’ouragan. Le quadrant nord-est est le plus puissant avec des vents soutenus relevés de 165 noeuds au niveau de vol de l’avion, retenus à 150 noeuds au sol soit près de 280 km/h. Irma est donc un ouragan de catégorie 5 particulièrement sévère.

    • http://www.meteofrance.fr/prevoir-le-temps/phenomenes-meteo/les-cyclones

      Chaque année, environ 80 tempêtes tropicales ou cyclones se forment sur le globe au-dessus des eaux tropicales. Qu’est-ce qu’un cyclone ? Une tempête tropicale ?
      Un typhon ? Comment naissent ces phénomènes cycloniques ? Comment prévoit-on leur apparition, puis surveille-t-on leur évolution ?

      Notre dossier pour tout comprendre.

      Animation satellite :
      http://www.meteofrance.gp/previsions-meteo-antilles-guyane/animation/satellite/antilles-guyane

    • http://www.keraunos.org/actualites/fil-infos/2017/septembre/ouragan-irma-saint-martin-saint-barthelemy-iles-vierges-bahamas-cuba-usa-s

      Une arrivée sur les îles du nord (Antilles) en ouragan majeur prévue le 6 septembre
      Point du 5 septembre à 15h UTC
      Le dernier passage d’un avion de reconnaissance en fin d’après-midi met en évidence une nouvelle baisse de pression autour de 926 hPa. Irma s’intensifie encore un peu. Les vents soutenus retenus par le NHC en surface atteignent 287 km/h sur le quadrant nord.
      Irma devient ainsi l’ouragan le plus violent jamais observé par le NHC dans le bassin Atlantique hors Caraïbes et Golfe du Mexique.

      On observe clairement des méso-vorticités dans l’œil de l’ouragan (au moins 3). Ces dernières tournent autour du point central de l’ouragan. Cela est typique des ouragans intenses. L’oeil d’Irma mesure environ 45 km de diamètre, l’ouragan mesure quant à lui environ 550 km de diamètre.

    • Je viens de parcourir la presse en ligne pour en savoir plus sur le passage du cyclone #Irma sur les Antilles. Ce qui m’a frappé, ce sont les commentaires des lecteurs qui dans un cynisme inapproprié « plaignent » les riches propriétaires de somptueuses villas alors qu’ils semblent ignorer que ce sont les plus démunis de ces habitant-e-s, les obscur-e-s, les « riens’ » qui vont le plus souffrir de cette catastrophe, celles et ceux, les plus nombreux-euses qui servent ces quelques riches et permettent à cette société de « tourner ».
      Un seul commentaire m’a paru pertinent. Le voici :

      Ce qui est aussi intéressant c’est de pouvoir se rendre compte des déchets que sont toutes ces choses où trucs qui flottent, car ce n’est que ça : des déchets qui auraient un jour ou l’autre étaient délaissés par leur consommateurs.... Irma a mis le bazars dans sa chambre comme un enfant... Et les adultes regardent et grondent....

    • Lu dans le « Figaro »

      Ravagés par l’ouragan Irma, Saint-Barthélemy et Saint-Martin sont deux territoires français situés dans les Caraïbes, une zone très exposée aux aléas climatiques. Distantes de seulement 24 kilomètres l’une de l’autre, les deux îles sont pourtant loin d’être similaires. Chômage, immigration, histoire, autant d’aspects qui les différencient.

      • Saint-Barthélemy, l’île huppée des Antilles

      – Géographie : À environ 230 kilomètres de la Guadeloupe et 25 kilomètres de Saint-Martin, Saint-Barthélemy est une île d’origine volcanique de 21 kilomètres carré. Elle en compte quatre de plus si on ajoute les îlots qui l’entourent : Frégate, Coco, Chevreau, Fourchue. Le territoire est à 11h20 de vol de la métropole.

      – Population : D’après l’Insee, il y a 9567 habitants sur l’île. La majorité d’entre eux sont de riches résidents étrangers, surtout américains. Blancs à 95%, les « Saint-Barths » français sont pour la plupart originaires de Bretagne ou de Normandie.

      – Administration : Découverte par Christophe Colomb en 1493, l’île a toujours été française, mis à part une occupation suédoise au XVIIIe siècle. Officiellement rattachée à la Guadeloupe en 1878, elle est l’un de ses arrondissements jusqu’en 2007. Après cette date, Saint-Barthélemy devient une collectivité territoriale à part entière et Gustavia en est sa préfecture.

      – Économie : Grâce à son statut de port franc hérité de l’époque suédoise, les habitants sont non imposables sur le revenu. La principale activité est le tourisme de luxe et « Saint-Barth » est un repaire pour les riches célébrités comme Johnny Halliday, Steven Spielberg, Beyoncé ou encore la mannequin Kate Moss. Le coût de la vie y est extrêmement élevé et le taux de chômage très faible, à 4,3% d’après la Direction générale des Outre-mer.

      • Saint-Martin, une île binationale marquée par l’immigration

      – Géographie : Saint-Martin, île d’une superficie de 90 kilomètres carré, a la particularité d’être à la fois française au Nord, et néerlandaise au Sud. Elle est à égale distance de la Guadeloupe et de Porto-Rico. Deux villes se partagent l’essentiel de l’activité : Saint-Martin et Sint Marteen pour la partie des Pays-Bas. De Paris, on rejoint l’île par un vol de 8h45.

      – Population : Parmi les 72.000 habitants de l’île, 36.457 sont Français, d’après les dernières estimations de la Direction générale des Outre-mer. C’est une population jeune puisque selon l’Insee, 35% des Saint-Martinois ont moins de 20 ans. Le territoire est également marqué par une immigration importante : 32% de ses habitants sont nés à l’étranger. L’île est d’ailleurs surnommée « Friendly Island » car elle regroupe 70 à 100 nationalités, dont de nombreux immigrés d’Haïti ou Saint-Domingue.

       » Lire aussi - Comment les victimes de l’ouragan Irma pourront-elles se faire indemniser ?

      – Administration : Depuis 2007, Saint-Martin est une Collectivité d’Outre-mer et Marigot en est sa préfecture. Auparavant, le territoire était administrativement rattaché à la Guadeloupe. À travers les siècles, l’île à, tour à tour, été occupée par les Britanniques, les Néerlandais et les Français. C’est avec le traité de Paris en 1815 que Saint-Martin passe définitivement sous souveraineté française.

      – Économie : Port franc, Saint-Martin vit essentiellement du tourisme et est vanté comme « un paradis du shopping et de la détaxe ». Pourtant, un tiers de ses habitants sont au chômage.

  • Michaëlle Jean : « Je suis la seule chef d’Etat à connaître la vulnérabilité du réfugié »
    http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/09/03/michaelle-jean-je-suis-la-seule-chef-d-etat-a-connaitre-la-vulnerabilite-du-

    Réfugiée d’Haïti à 11 ans, Michaëlle Jean, qui fut la première femme noire gouverneure générale du Canada, dirige l’Organisation internationale de la francophonie. Elle sera l’invitée, dimanche 24 septembre, du Monde Festival.

    LE MONDE | 03.09.2017 à 06h41 | Propos recueillis par Annick Cojean (propos recueillis)

  • A Statistical and Demographic Profile of the US Temporary Protected Status Populations from El Salvador, Honduras, and Haiti

    This report presents detailed statistical information on the US Temporary Protected Status (TPS) populations from El Salvador, Honduras, and Haiti. TPS can be granted to noncitizens from designated nations who are unable to return to their countries because of armed conflict, environmental disaster, or other extraordinary and temporary conditions. In January 2017, an estimated 325,000 migrants from 13 TPS-designated countries resided in the United States. This statistical portrait of TPS beneficiaries from El Salvador, Honduras, and Haiti reveals hardworking populations with strong family and other ties to the United States. In addition, high percentages have lived in the United States for 20 years or more, arrived as children, and have US citizen children. The paper finds that:

    The labor force participation rate of the TPS population from the three nations ranges from 81 to 88 percent, which is well above the rate for the total US population (63 percent) and the foreign-born population (66 percent).
    The five leading industries in which TPS beneficiaries from these countries work are: construction (51,700), restaurants and other food services (32,400), landscaping services (15,800), child day care services (10,000), and grocery stores (9,200).
    TPS recipients from these countries live in 206,000 households: 99,000 of these households (almost one-half) have mortgages.
    About 68,000, or 22 percent, of the TPS population from these nations arrived as children under the age of 16.
    TPS beneficiaries from these nations have an estimated 273,000 US citizen children (born in the United States).
    Ten percent of El Salvadoran, nine percent of the Haitian, and six percent of the Honduran TPS beneficiaries are married to a legal resident.
    More than one-half of El Salvadoran and Honduran, and 16 percent of the Haitian TPS beneficiaries have resided in the United States for 20 years or more.
    The six US states with the largest TPS populations from these countries are California (55,000), Texas (45,000), Florida (45,000), New York (26,000), Virginia (24,000), and Maryland (23,000).
    Eighty-seven percent of the TPS population from these countries speaks at least some English, and slightly over one-half speak English well, very well, or only English.
    About 27,000, or 11 percent, of those in the labor force are self-employed, having created jobs for themselves and likely for others as well.

    TPS status should be extended until beneficiaries can safely return home and can successfully reintegrate into their home communities. Most long-term TPS recipients should be afforded a path to lawful permanent resident (LPR) status and ultimately to US citizenship.

    http://cmsny.org/publications/jmhs-tps-elsalvador-honduras-haiti
    #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_salvadoriens #réfugiés_honduriens #réfugiés_haïtiens #USA #Etats-Unis #rapport #Haïti #Honduras #El_Salvador #statistiques #chiffres

  • A Statistical and Demographic Profile of the US Temporary Protected Status Populations from El Salvador, Honduras, and Haiti

    This report presents detailed statistical information on the US Temporary Protected Status (TPS) populations from El Salvador, Honduras, and Haiti. TPS can be granted to noncitizens from designated nations who are unable to return to their countries because of armed conflict, environmental disaster, or other extraordinary and temporary conditions. In January 2017, an estimated 325,000 migrants from 13 TPS-designated countries resided in the United States. This statistical portrait of TPS beneficiaries from El Salvador, Honduras, and Haiti reveals hardworking populations with strong family and other ties to the United States. In addition, high percentages have lived in the United States for 20 years or more, arrived as children, and have US citizen children. The paper finds that:

    The labor force participation rate of the TPS population from the three nations ranges from 81 to 88 percent, which is well above the rate for the total US population (63 percent) and the foreign-born population (66 percent).
    The five leading industries in which TPS beneficiaries from these countries work are: construction (51,700), restaurants and other food services (32,400), landscaping services (15,800), child day care services (10,000), and grocery stores (9,200).
    TPS recipients from these countries live in 206,000 households: 99,000 of these households (almost one-half) have mortgages.
    About 68,000, or 22 percent, of the TPS population from these nations arrived as children under the age of 16.
    TPS beneficiaries from these nations have an estimated 273,000 US citizen children (born in the United States).
    Ten percent of El Salvadoran, nine percent of the Haitian, and six percent of the Honduran TPS beneficiaries are married to a legal resident.
    More than one-half of El Salvadoran and Honduran, and 16 percent of the Haitian TPS beneficiaries have resided in the United States for 20 years or more.
    The six US states with the largest TPS populations from these countries are California (55,000), Texas (45,000), Florida (45,000), New York (26,000), Virginia (24,000), and Maryland (23,000).
    Eighty-seven percent of the TPS population from these countries speaks at least some English, and slightly over one-half speak English well, very well, or only English.
    About 27,000, or 11 percent, of those in the labor force are self-employed, having created jobs for themselves and likely for others as well.

    http://cmsny.org/publications/jmhs-tps-elsalvador-honduras-haiti
    #statistiques #asile #chiffres #migrations #réfugiés #Haïti #Hondura #El_Salvador #USA #Etats-Unis

  • Vers l’établissement d’une « nationalité noire » ? Le rêve haïtien de James Theodore Holly
    https://ideas.revues.org/1126

    Les années 1830 à 1860 virent la montée en puissance d’un mouvement abolitionniste radical et immédiatiste, partisan de la doctrine du ‘stay and fight’ (« rester et se battre »). La plupart des abolitionnistes noirs de cette période rejetaient alors logiquement le projet de colonisation des Noirs libres et émancipés en Afrique porté par l’American Colonization Society (ACS). Pourtant, dans le même temps, un certain nombre de militants africains-américains, bien que fermement opposés aux projets de l’ACS, préconisaient de leur côté une émigration choisie tout en peinant à trouver un consensus autour d’un lieu unique d’émigration. Au début des années 1850, James Theodore Holly, un Noir libre, soutint plus énergiquement l’idée d’une émigration en Haïti. Avec l’aide d’un abolitionniste blanc, James Redpath, recruté par le gouvernement haïtien lui-même – le Président Geffrard offrait alors un soutien matériel et financier aux candidats à l’émigration – Holly encouragea ses pairs à émigrer vers la République Noire, qu’il considérait comme étant l’endroit rêvé pour (re)construire la communauté noire.
    Ainsi, cet article examine dans quelles conditions des milliers d’Africains-Américains décidèrent de quitter la patrie qui les avait vus naître pour se rendre en Haïti. En mettant l’accent sur l’implication des Noirs eux-mêmes dans cette expérience haïtienne, un sujet marginalisé par l’historiographie de l’esclavage, de l’abolition et du colonialisme, l’auteure entend montrer la réelle diversité de la pensée abolitionniste et nationaliste noire à la veille de la guerre de Sécession.

  • Punish the smuggler or reward the smuggler? Recent refugee arrivals in Greece

    Media coverage of the refugee situation in Greece focuses heavily on the Syrians and secondarily on Afghans and Iraqis. While these are indeed the three most highly represented nationalities among asylum seekers in Greece, the past six to twelve months have seen a gradual shift.

    Fast forward to 2017, taking the period from 10 May to 27 June 2017, a total of 982 asylum seekers reached the island of Lesvos. The top nationalities were: DRC (202), Syria (160), Iraq (116), Afghanistan (61). The rest were from Iran, Kuwait (Bidoon), Palestine, Guinea, Eritrea, Mali, Burkina Faso, Morocco, Yemen, Togo, Gambia, Cameroon, Ivory Coast, Sri Lanka, Dominican Republic, Ghana, Sudan and Nigeria. One person each came from Bolivia, Cuba, South Africa, Haiti and Uganda. Similar trends are noted on the other islands which act as the entry point to Greece.

    Those of us acquainted with Moria reception and identification centre in Lesvos have noticed the nationality change among the new arrivals over the last two years: many more Africans and less Arabs. Groups of Syrians, Iraqis and Afghans are still coming grouped together, while Africans from different nationalities arrive in different groups with other nationalities. The smuggling fees vary according to nationality.

    One may wonder why people from Africa, whether northern or sub-Sahara, take the route to Europe through Greece, rather than the intuitively more direct route to Italy or Spain. A look at flight routes and visa regimes provides the answer. One may reach the Greek islands from as far away as central Africa, using Turkish Airlines, a Turkish visa and a smuggler picked at Istanbul airport or the Aegean coast, for less than 1,500 dollars total.

    Turkish Airlines has 200 destinations worldwide and at reasonable prices. For example, one way flight from Kinshasa to Istanbul costs 833 dollars, Abidjan to Istanbul, 709 dollars and Casablanca to Istanbul 458 dollars.

    Secondly, visas for Turkey are generally easily obtained. From the nationalities arriving in Lesvos in June, all except Cubans and Palestinians, depending on where they were registered, are exempt from any visa requirement or need only an electronic visa, easily obtained online for the cost of 20 dollars.

    Eritreans are often rejected asylum seekers from Israel, deported to Rwanda with cash, which they use to escape again through the Aegean route. Women from the Dominican Republic are usually trafficked to Turkey and once they manage to escape to Greece, seek assistance to return to their country. Citizens of sub-Saharan Africa come from a number of conflicts in the region, both internal and cross-border, including purges in the DRC and the Boko Haram. North Africans face chronic instability in their countries.

    https://www.opendemocracy.net/can-europe-make-it/fotini-rantsiou/punish-smuggler-or-reward-smuggler-recent-refugee-arrivals-in-greece

    #Grèce #mer_Egée #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #Turquie #routes_migratoires #Afrique #réfugiés_syriens #Turkish_airlines #visas #réfugiés_érythtréens

  • Greece: Protest and fire break out at Lesbos migrant camp

    Police said no injuries were reported from Monday’s protest and that the fire believed to have been set deliberately at the Moria camp is still burning.

    http://www.nydailynews.com/newswires/news/world/greece-protest-fire-break-lesbos-migrant-camp-article-1.3314802?cid=bit

    #Lesbos #Lesvos #protestations #feu #Moria #asile #migrations #réfugiés #camp_de_réfugiés #Grèce #hotspots #résistance

    • Μόρια : « σκούπα » για πρόσφυγες που έχουν δύο « όχι » από την Υπηρεσία Ασύλου
      http://www.efsyn.gr/arthro/moria-skoypa-gia-prosfyges-poy-ehoyn-dyo-ohi-apo-tin-ypiresia-asyloy

      Commentaire reçu via la mailing-list de Migreurop :

      Une #opération_policière d’une grande envergure s’est déroulé hier matin à Moria, le hot-spot de Lesbos. Au moins 200 policiers ont passé au peigne fin le camp avec des contrôles d’identité systématiques afin de repérer les demandeurs d’asile déboutés dont les appels à la Commission de Recours ont été rejetés. L’opération a duré six heures et s’est conclu par l’interpellation d’une cinquantaine de personnes qui ont été amenés au commissariat de Lesbos pour contrôle d’identité. Ceux qui ont vu leur deuxième appel rejeté, seront conduits à un centre spécial pour les personnes en instance d’expulsion- une sorte de prison qui fonctionne au sein du camp de Moria-, pour être ensuite expulsés vers la Turquie.

      #police

    • Reçu via la mailing-list de Migreurop :

      Déchaînements de violences policières contre les réfugiés à Moria (Lesbos, Grèce) (English below)

      Plusieurs plaintes contre la police ont été déposées pour des mauvais traitements, des coups et des blessures sur des hommes déjà immobilisé voire menottés et pour des tortures pratiqués dans les commissariats. Au moins 11 parmi les 35 hommes arrêtés lors de la répression de la révolte à Moria la semaine dernière, ont déjà déposé ou sont sur le point de déposer de plaintes contre des policiers pour coups et blessures pouvant entraîner des lésions corporelles graves. Parmi eux, un Sénégalais âgé de 37 ans qui n’avait pas participé aux incidents avait reçu de coups de pied à la tête par un groupe de 4 policiers jusqu’à perdre connaissance et a dû être hospitalisé dans un état préoccupant.

      14 organisations humanitaires et défense de droit de l’homme ont faire part de leur très vive inquiétude et ont lancé un appel à la justice grecque pour qu’une enquête soit immédiatement ouverte afin de déterminer les responsables de cette violation flagrante des droits les plus élémentaires de migrants et de toute notion d’Etat de Droit.

      Au Parlement,19 députés de Syriza ont déposé une question adressée au Ministre de l’Immigration et à celui de l’Intérieur, en exigeant des explications sur cet « flagrant abus de pouvoir et sur les tortures pratiqués sur des hommes déjà arrêtés et menottés ». Ils veulent savoir qui a donné l’ordre pour ce type d’interventions policières et comment se fait-il que des hommes en civile ont été autorisés à participer à la répression brutale de la révolte.

      Un autre élément extrêmement préoccupant est le fait que les charges qui pèsent sur les 35 hommes arrêtés sont absolument identiques pour tous sans qu’aucune distinction personnalisée soit faite entre les supposés responsables de la révolte.

      Voir la vidéo qui montre des groupes de policiers et des civils qui s’acharnent contre des hommes immobilisés par terre où quiconque qui a le malheur de croiser le chemin de la police est violement brutalisé.

      Ci-dessous le communiqué de presse des 14 organisations (in English)
      http://www.solidaritynow.org/en/joint-press-release-violent-incidents-moria-lesvos

    • Greece: Authorities must investigate allegations of excessive use of force and ill-treatment of asylum-seekers in Lesvos

      Amnesty International calls on the Greek authorities to urgently investigate allegations that police used excessive force against asylum-seekers in the Moria camp near Mytilene during a protest on 18 July 2017 and ill-treated some of those who were arrested and detained in the Mytilene police station following the clashes that ensued. Testimonies the organisation collected from victims and witnesses about excessive use of force in the Moria camp are also supported by audio-visual material that was made public in the media in the days after the protest.

      https://www.amnesty.org/en/documents/eur25/6845/2017/en

    • Report on Rights Violations and Resistance in Lesvos

      In the months since our last update on rights violations and resistance in Lesvos, our advocacy and campaigning resources were almost exclusively focused on the two trials for the Moria 35 and Moria 10 that took place in Chios in late April and early May 2018.

      The situation has predictably worsened in Lesvos. On the 17 April 2018, the Greek Council of State (the highest administrative court in Greece) ruled that geographic restrictions imposed by the Asylum Service for asylum seekers arriving to the Greek islands was illegal. However, within a week, new legislation was proposed, which further limits the rights of asylum seekers and continues the practice of containing asylum seekers to the Greek islands. Moria Camp is now at three times its capacity, holding approximately 7000 individuals. Between 500 and 1000 Kurdish asylum seekers are still living outside Moria in temporary shelter provided by Lesvos Solidarity – Pikpa, and Humans 4 Humanity, as they fear for their safety in Moria. Procedures are now so delayed that even individuals who are recognized as vulnerable, and whose cases should be prioritized under Article 51 of Greek Law 4375, are being scheduled for their interviews nearly a year after their arrival. This means that they are prohibited from leaving the island of Lesvos, and are denied freedom of movement during this entire time.

      In one case we are following, an eleven year old child has a serious, undiagnosed digestive condition that causes her constant pain and seizures. Because they have been unable to diagnose her illness, the hospital in Mytilene has referred her for testing and treatment in Athens. Even the Mytilene police department has recommended that geographic restrictions be temporarily lifted so that she can travel to Athens for further tests and treatment, but the Regional Asylum Office has denied this request without an appointment in the Athens hospital. Her family is now in a constant state of fear that given her critical condition, their daughter will be unable to receive emergency medical care when needed, given the lack of testing and treatment for her on the island. Already once, when she had seizures and attempted to get treatment at the hospital in Lesvos, she was not admitted because they do not have means to treat her.

      The Green Party published a report on 6 June 2018 exposing the inhumane conditions that systematically violate refugee rights in the Greek hotspots. On the 1 June 2018 the European Committee for the Prevention of Torture (CPT) also published preliminary observations of its visit to detention facilities in Greece from 10 to 19 April 2018, with damning findings.
      Treatment of Moria35 defendants highlights lack of procedural safeguards for detained asylum seekers in Lesvos

      In the last month and a half since the conclusion of the Moria 35 trial, we have been closely following the administrative process related to the detention and processing of the asylum claims of these individuals. It has become a near full time job of our Greek attorney based in Mytilene to ensure that Greek authorities comply by their own laws and respect the rights of these asylum seekers. Despite the fact that the UNHCR, the Ombudsman’s Office, and the Legal Centre have been closely monitoring their cases, there have been rampant violation of their rights at every step of their procedures. Unfortunately despite this close monitoring, two individuals were deported to Turkey on the morning of 13 June 2018. The violations we have observed in the individual cases of these 35 men highlight the lack of procedural safeguards to protect the rights of asylum seekers, particularly those who are being detained.

      Below we outline some of the observed violations of Moria 35 defendants’ rights as asylum seekers:

      Two individuals whose cases were rejected were denied the representation of a lawyer on appeal. The appeal of a rejected asylum claim is the one stage in the asylum procedure where asylum seekers have the right to a lawyer, under Article 44(3) of Law 4375. Although both requested the representation of a lawyer, the examination of their case on appeal occurred without them having been assigned an attorney.

      Another individual signed for voluntary departure, but then changed his mind and decided to continue his claim for international protection. He requested that his case be reopened. While that request was being processed, he was placed by police on the list to be deported on the 1 June 2018. It was only after advocacy from the Legal Centre that he was removed from the deportation list. He remains in detention, despite the lack of legal grounds to hold him there.

      Another individual was held for over a month in detention, after transfer to Lesvos following the trial in Chios. There was no recommendation for his continued detention either from the Regional Asylum Office, as required by Article 46(3) of Law 4375. After daily follow up from the Legal Centre, eventually the police admitted that they were holding him by mistake and he was released.

      Two additional individuals had their asylum cases rejected, but were unable to appeal because they were detained. With advocacy from UNHCR and Legal Centre lawyers, one of the individuals was able to lodge his appeal. However, he remains in detention, and it is not clear if the Appeals Committee will review his case on the merits or deny the appeal as untimely filed.

      The second individual was deported on the morning of 13 June 2018. This was despite the fact that for days he had been expressing to the police his desire to appeal the rejection of his asylum claim. Lawyers from HIAS and the Legal Centre also spoke with the Mytilene police department the day before he was deported and informed the police that they would be filing an appeal on his behalf. On the morning of 13 June 2018, he was deported to Turkey. This individual, a Guinean national, claims that he was a victim of torture, and will be subject to persecution if returned to his country. Regardless of whether his claim is credible, he has the right to appeal the rejection of his claim. Even though untimely, it is not the police who have the authority to accept or reject his appeal, but the Asylum Service. His right to appeal was clearly denied, and his deportation was illegal as police were aware that he would be appealing the denial of his claim and they proceeded with the deportation in any case.

      A second Moria 35 defendant was also deported on the 13 June 2018. His case had been rejected in the second instance. In 2017 this Ghanean national had been rejected and scheduled for deportation, but he lodged a subsequent application. It was the denial of this subsequent application that led to his deportation. While the Regional Asylum Service again scheduled for him to file a subsequent application on 14 June 2018, on 11 June 2018, we were informed that they would not accept a second subsequent application, since he had already submitted a subsequent application in 2017. However, he still had the option of appealing the denial of his claim in administrative court. Less than two days after being informed that he could not file a subsequent application, he was deported to Turkey. This individual has recently received original documents from Ghana that were not previously submitted to the Asylum Office. These documents corroborate his claim that he will be imprisoned 10-15 years if returned to Ghana. Prison conditions in Ghana according to human rights reports are “generally harsh and sometimes life threatening due to physical abuse, food shortages, overcrowding, and inadequate sanitary conditions and medical care” meaning he should be eligible for subsidiary protection, if not refugee status. Both individuals that were deported on the 13 June 2018 are also eligible for humanitarian protection as important witnesses to a serious crime that is still being investigated in Greece (the brutal police attack against the 35 arrestees on 18 July 2017). The swift move of the police to deport these individuals show that while procedures to grant protection and ensure that refugee rights are respected are constantly delayed, the State is able to mobilize and act swiftly to deny these same rights.

      The trampling of the rights of these individuals by the police has followed their brutally violent arrest, their unjust prosecution, and lengthy imprisonment in the case of the Moria 35. It is not clear if the police have targeted these individuals precisely because they were part of the Moria35 case, or if the violation of detained asylum seekers rights is systematic. What is clear is that there is a lack of sufficient transparency, oversight, and monitoring of detention and deportation practices.
      Legal Centre Successes

      Despite this hostile environment, we continue providing legal aid and individual consultation to all foreign nationals who seek our counsel. We conduct approximately 10 individual consultations daily, and through the assistance of our volunteer lawyers and interpreters, hundreds of individuals have been granted international protection in Greece, or have successfully had geographic restrictions lifted so they can legally travel to mainland Europe.

      We also continue to have success in assisting individuals in reuniting with family members in second European States under the Dublin III Regulation. In one case, a single young man from Haiti who is seriously ill was approved to be reunited with his family in France. While in Haiti, he had attempted to apply for a visa to join his parents and younger siblings in France, but was denied because he was over 18. France finally admitted, through our advocacy, that he was dependent on the care of his family, and that he should be able to join them in France. The fact that this individual was forced to take a lengthy, expensive, and dangerous journey to Europe through Turkey and the use of smugglers, only to be later admitted as an asylum seeker in France, shows that European immigration policies are broken.

      We will continue our work to assist and help navigate individuals through this broken system, and to monitor and expose the violations of these individuals’ rights when they occur.

      http://www.legalcentrelesbos.org/2018/06/14/report-on-rights-violations-and-resistance

    • Grèce : accusés d’avoir manifesté dans la violence, plus de 100 demandeurs d’asile ont finalement été acquittés

      Un tribunal de l’île de Lesbos en mer Égée a acquitté jeudi soir une centaine de demandeurs d’asile accusés d’avoir protesté contre leurs conditions de vie.

      Ils étaient plus d’une centaine sur le banc des accusés : un groupe de demandeurs d’asile, en majorité Afghans, a été acquitté jeudi 9 mai par un tribunal de l’île de Lesbos, en Grèce. Ils avaient été accusés d’avoir occupé en avril 2018 une place publique du centre de #Mytilène, le chef-lieu de l’île, pour protester contre leurs conditions de vie dans le camp surpeuplé et insalubre de Moria. Ils avaient également été accusés d’avoir fait usage de la force physique et de résistance.

      Des chefs d’accusation “dénués de tout fondement”, a commenté dans la presse locale l’une des avocates de la défense, Me Elli Kriona-Sarantou, en se félicitant du jugement du tribunal. "Nous n’avons rien fait. Nous avons été attaqués par des extrémistes. Nous sommes innocents", a, pour sa part, déclaré à l’AFP Hadisse Hosseini, l’une des personnes acquittées.

      Cet Afghan faisait partie des quelque 200 migrants rassemblés sur la place Sappho le 22 avril 2018 pour dénoncer leurs conditions de vie après la mort d’un autre Afghan souffrant de manque de soins de santé. Leur rassemblement avait été pris à partie par environ 150 militants d’extrême droite, qui leur avaient jeté des pierres et des fusées éclairantes. Des affrontements avaient suivi, entraînant l’intervention de la police.

      "Une situation qui nourrit l’impunité"

      Me Elli Kriona-Sarantou s’est dit préoccupée du fait que les militants d’extrême droite n’aient pas encore été jugés, "une situation qui nourrit l’impunité sur l’île". Seuls 26 agresseurs ont été identifiés par la police et doivent comparaître à une date qui n’a pas encore été fixée.

      Du même avis, Vassilis Kerasiotis, le directeur de la branche grecque de l’ONG HIAS, estime que cette décision de justice “n’appelle à aucune célébration”. L’organisme a défendu plus d’une trentaine des migrants accusés. “Le simple fait que 110 participants à une manifestation pacifique aient été jugés par un tribunal, après avoir subi une attaque raciste et un recours disproportionné à la violence par la police, est extrêmement préoccupant”, a-t-il commenté sur la page Facebook de HIAS.

      La Grèce accueille actuellement plus de 70 000 réfugiés dont près de 15 000 sur les îles de la mer Égée. Avec près de 9 000 arrivées depuis le début de l’année 2019, le nombre des réfugiés a de nouveau augmenté, après avoir chuté en 2017 et 2018.

      La situation est explosive en particulier sur les îles de Lesbos et de Samos où les camps sont surpeuplés. À Lesbos, le nombre des migrants et des demandeurs d’asile s’élève à environ 7 000 personnes alors qu’il n’y a que 4 200 places disponibles pour eux dans les camps et les logements de l’île.

      Dans le camp de Samos la situation est pire : 3 175 personnes y vivent actuellement contre une capacité de 648 personnes, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Protection du citoyen.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/16820/grece-accuses-d-avoir-manifeste-dans-la-violence-plus-de-100-demandeur

  • Donatien de Rochambeau envoyait des bouledogues « manger des nègres » en #Haïti
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Donatien-Marie-Joseph_de_Rochambeau

    C’est une figure de Vendôme, le chateau de sa famille est à 3 km d’ici et une grande statue sur la place centrale rappelle son rôle dans la guerre d’indépendance des États-Unis.

    Mais bizarrement le monument ne précise pas :

    Fin 1801, il est nommé second du général Charles Leclerc pour l’expédition de Saint-Domingue chargée par Napoléon Bonaparte de reconquérir l’île, dont les #esclaves se sont rebellés pour leur liberté et ont proclamé l’abolition en 1793.

    Après la mort de Leclerc atteint par la fièvre jaune, il prend le commandement de l’armée et « met en place une politique de #terreur, qui est aussi une politique du #massacre organisé » Pour réprimer la révolte, Rochambeau et son prédécesseur Leclerc avaient fait venir de Cuba des chiens (conduits par le vicomte de Noailles).

    Ces chiens chasseurs d’esclaves, parfois appelés dogues de Cuba, utilisés dans les colonies ibériques pour retrouver les esclaves en fuite, avaient été brièvement utilisés par les Anglais lors de la révolte des esclaves de la Jamaïque (1795-1796), ce qui avait suscité une vague de réprobation. Les 3 ou 400 chiens que Rochambeau fit venir à Saint-Domingue ne lui furent d’aucun secours car ils attaquèrent indifféremment tous les blessés, Français aussi bien que rebelles et il fallut s’en débarrasser. Le commandement de Rochambeau est également marqué par la #corruption et l’#incompétence. Le 18 novembre 1803, il perd la bataille de Vertières devant le général rebelle Jean-Jacques Dessalines.

    Exemple d’un ordre donné par Rochambeau au sujet de cette tactique :
    « Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de la garde nationale du Cap, commandé par M. Bari. Il est suivi de 28 #chiens bouledogues. Ces renforts vous mettront à même de terminer entièrement vos opérations. Je ne dois pas vous laisser ignorer qu’il ne vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger. Je vous salue affectueusement, — Donatien Rochambeau. »

    #Haïti #France #histoire #colonisation #chiens

    Dogue de Cuba — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dogue_de_Cuba

    Après l’abolition de la traité négrière par le Congrès de Vienne en 1815, l’élevage de ce type de chiens est moins rentable, et avec le temps la race a donc fini par s’éteindre.

    (repéré grâce à @mad_meg https://seenthis.net/messages/609967#message609968 )

  • Advocates Denounce UN Breaking Promise of Compensation for Cholera Victims
    http://www.ijdh.org/2017/06/projects/advocates-denounce-un-breaking-promise-of-compensation-for-cholera-victims

    Human rights advocates denounced yesterday’s UN announcement that it will unilaterally replace compensation for victims of the UN-caused #cholera outbreak in #Haiti with “community projects,” in violation of its promise to involve victims in that decision.

    #nations_unies

  • Habiter (2) : Déracinés
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-vagues/habiter-2-deracines

    Aujourd’hui, c’est avec la #littérature que nous questionnons le verbe « #habiter ». Entre #racines et #frontières, #exils et retours, on se demande ce qu’habiter veut dire, en compagnie de deux écrivains qui peuplent leurs romans de personnages entre les mondes, entre les langues, entre les identités.

    Avec Léonora Miano, romancière franco-camerounaise, spécialiste de littérature américaine. Parmi ses conférences prononcées aux USA et en Europe, publiées par L’Arche, Habiter la frontière ( 2012) explore son appartenance à des espaces multiples, et invite à donner du sens aux relations entre des identités pour ne pas les réduire à leurs racines, leurs territoires. Et avec Néhémy Pierre-Dahomey, jeune auteur haïtien, son premier roman Rapatriés (Seuil, 2017) raconte l’échec d’une traversée clandestine de la mer des Caraïbes vers les USA, et le retour de l’héroïne à Haïti, où elle est contrainte d’habiter un lotissement de boat people, réservé par l’Etat aux clandestins infortunés.

  • THE APPEARANCE OF BLACK LIVES MATTER
    http://namepublications.org/item/2017/the-appearance-of-black-lives-matter

    DOWNLOAD The Appearance of Black Lives Matter http://namepublications.org/download/1197

    “Police killings captured on cell-phone video or photographs have become the hallmark of United States visual culture in the twenty-first century. In this book, I examine this transformation of visual culture from the deaths of Eric Garner and Michael Brown in the summer of 2014 to the inauguration of Donald Trump in 2017. As a person designated “white” by the color line in the United States, I do so from the perspective of anti-antiblackness. I study the formation of the space of appearance, that space where we catch a glimpse of the society that is to come—the future commons or communism. The first section analyses such spaces created by abolition democracy in Haiti, during Reconstruction and at Resurrection City in 1968. The second section considers the “persistent looking” used by Black Lives Matter protests from Ferguson on, especially “Hands Up, Don’t Shoot,” the die-in and the turning of backs. I then explore a simple form of visual activism, cropping photographs of crime scenes to exclude the fallen and broken bodies. It reveals the space of nonappearance, the no one’s land where people die in America. In the third section, I use the archive created by the grand jury hearings into the death of Michael Brown to map this space of nonappearance and how it is sustained by white supremacy. At present, that space is imagined as co-extensive with the boundaries of the republic. I still want a space in which to appear that doesn’t reproduce white supremacy, that doesn’t represent a prison, in which there isn’t expropriated labor, and there isn’t genocide. What would that look like? This book is a toolkit for doing that imagining.”

    A limited edition print book with artwork by Carl Pope will also be released later this year.”