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  • COMMENT LES DIRIGEANTS ARABES BASCULENT-ILS DANS LA DICTATURE ?
    (Le Monde Arabe-Sébastien BOUSSOIS-2018-12-03

    A entendre parler tous les jours de Mohamed ben Salman, depuis les débuts de l’affaire Khashoggi et la prise de conscience internationale (tardive) de la guerre menée contre le Yémen depuis quatre ans, on finit par oublier qu’à une époque, le jeune leader saoudien était moins présent dans les médias. Non pas que ces derniers saturaient, mais il y a quelques mois, personne ne savait où avait disparu le prince héritier saoudien, après la fusillade violente survenue le 21 avril 2018, dans son palais à Riyad. Pendant plus d’un mois, celui que l’on surnomme MBS s’était claquemuré, de quoi générer toute sorte de spéculations hasardeuses. Du moins, les médias occidentaux le pensaient-ils.

    Prix du trône

    Certains titres de presse affirmaient ainsi que le fils du roi Salman avait été touché mortellement. Tandis que, pour d’autres, la purge du Ritz-Carlton, fin 2017, avait généré encore plus d’ennemis, pour le prince héritier, qu’auparavant dans ses propres rangs. Une telle attaque étant dès lors à prévoir. Depuis le selfie de MBS entouré de Mohamed VI et Saad Hariri, à Paris, plus aucune information ou preuve qu’il était toujours vivant n’avait émané d’Arabie saoudite. Pourtant, fin avril, il inaugurait le début des travaux de la Cité du Divertissement (Qiddya), un nouveau hub dédié à l’entertainement et à la culture à Riyad. Certaines sources diplomatiques, de leur côté, de renseigner que le 22 mai, MBS et le président français, Emmanuel Macron, avaient échangé par téléphone. Au sujet, surtout, de la crise générée par le retrait de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien et de la guerre au Yémen.

    Le monde entier spéculait encore jusqu’au jour où un cliché de MBS avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi – qui aurait pu être pris n’importe où et n’importe quand… -, a ressurgi. Et calmé les esprits. L’Occident avait enfin retrouvé la trace du prince. Qui n’avait jamais, jusqu’alors, connu pareille menace. Cette attaque au palais a été, depuis, largement occultée. Mais c’est à cette époque, probablement, qu’il a commencé à développer un puissant sentiment de paranoïa, accompagné d’une dose de réflexe de survie et de protection de sa personne. A tout prix et coûte que coûte. Quitte à ne même plus hésiter à liquider ses adversaires les plus farouches, comme Jamal Khashoggi, dont il se « contentait » de faire les poches pour leur extorquer quelques milliards et les contrôler. Le prix du trône à venir ?

    Avidité de pouvoir

    Ce n’est pas la première fois, loin de là, qu’un dirigeant arabe suscite tant de convoitises, mais aussi de haines. Et se voit menacé de mort. Ce n’est pas la première fois non plus qu’un dirigeant arabe bascule dans la dictature, à partir du moment où il se sent physiquement directement menacé. Saddam Hussein, ancien président d’Irak, a lui aussi été la victime d’une tentative d’assassinat en 1996. Problème : dans le second cas comme dans le premier, comment avoir la certitude que de tels actes ont véritablement existé ?A l’époque, alors que la CIA cherchait à déstabiliser l’homme fort de Bagdad, l’argument du complot et de la tentative de meurtre revêtait un certain intérêt : justifier le renforcement de ses pleins pouvoirs. Qu’il n’avait pas hésité à utiliser, d’ailleurs, pour faire arrêter et exécuter plusieurs centaines d’officiers soupçonnés d’avoir participé au complot.
    MBS ne manque déjà pas de « proximité » avec l’ancien dirigeant irakien, qui se radicalisait un peu plus à chaque menace pesant sur son siège. Avidité de pouvoir, quête obsessionnelle de leadership régional, ingérence dans les affaires de ses voisins, persécution des chiites, chez eux au Bahreïn et au Yémen, etc. En prenant le pouvoir en 1979, le président-dictateur aspirait non seulement à faire de son pays la première puissance militaire du Moyen-Orient, mais également à devenir le leader du monde arabe. Et, comme le prince héritier aujourd’hui – qui a la main sur la défense et l’économie du royaume -, Saddam Hussein concentrait également tous les pouvoirs en étant chef d’Etat, chef de gouvernement et chef des armées.

    Capacités nucléaires

    La surenchère va bon train. Et plus MBS affiche un visage cynique, plus il continue à être invité partout, semble-t-il. La preuve : son récent circuit diplomatique, fin novembre, pour tenter de faire oublier l’assassinat du journaliste saoudien et la guerre désastreuse au Yémen. Une véritable « résurrection », qui n’est pas sans rappeler celle du roi du Maroc Hassan II, après deux tentatives d’assassinat contre sa personne, en 1971 et 1972, lors de putschs ratés. Le monarque, père de l’actuel roi du Maroc, Mohammed VI, en sort renforcé, dans son culte de la personnalité notamment. Mais, revers de la médaille, la paranoïa envers toute opposition qui pourrait fomenter un complot contre lui le gagne. C’est le début des années de plomb (de 1970 à sa mort), où une violence et une répression sans précédent à l’égard de toute opposition sévira comme jamais. Et dépassera largement le cadre de la « disparition » de son opposant numéro 1, Mehdi ben Barka, en 1965.

    La crainte, à présent, est de voir MBS ressembler de plus en plus à Saddam Hussein. Effrayant, surtout lorsque l’on sait que certains seraient prêts à lui confier des capacités nucléaires – civiles pour commencer. Mais il n’est que le reflet de la personnalité de nombreux dirigeants arabes, qui ont fait de la personnalisation du pouvoir une marque de fabrique. Attenter au raïs, ainsi, c’est attenter au pays. Saddam Hussein et Hassan II en sont les preuves « vivantes ». Va-t-on marquer cette date du 21 avril 2018, sur le calendrier géopolitique du Golfe, comme le catalyseur de la dérive autoritaire du prince héritier, afin d’y mettre un terme ? Ou va-t-on, au contraire, y assister en simple spectateur – ce qui est le cas aujourd’hui ? Pour rappel, c’est ce sentiment de toute puissance qui a contribué à faire du Yémen « la pire crise humanitaire du monde », selon les Nations unies.

  • Bonne nouvelle : mort d’un pourri ! par LBE – Le Libre Penseur
    https://www.lelibrepenseur.org/bonne-nouvelle-mort-dun-pourri-par-lbe

    À la une
    Bonne nouvelle : mort d’un pourri ! par LBE 
    Le Bouc Émissaire, 4 heures de cela 0 1 min de lecture 905
    Je n’ai pas pour habitude de me réjouir du décès d’une personne, mais aujourd’hui je ne peux faire autrement. Le criminel de guerre, la raclure de l’humanité, le destructeur du Moyen-Orient, le tueur de musulmans Georges Bush sénior vient de mourir. J’irais avec plaisir pisser sur sa tombe.

    J’attends avec impatience la mort de son abruti de fils W, il a esquivé une chaussure, il n’esquivera pas la mort. Vivement que Collins Powell et sa fausse fiole d’Anthrax qui a permis la destruction de l’Irak pour la deuxième fois rende l’âme. Sans oublier la momie Madeleine Albright qui trouvait que la mort de 500 000 enfants irakiens due à l’embargo des USA concernant les médicaments et les produits de nécessité était le prix à payer et trouvait ça normal.

    United States of America : premier producteur mondial de crapules scélérates qui hélas ne seront jamais jugées pour crime contre l’humanité. On laisse les dictateurs africains (merci au réseau Foccart et à la Françafrique) ou les généraux des Balkans (les employés US) se faire juger à leurs places à la parodie de justice qu’est le Tribunal pénal international de La Haye.

    Ce soir un criminel n’est plus de ce monde et c’est une bonne chose. Paix aux âmes des millions d’Afghans, d’Irakiens et autres habitants du M.O qu’il a fait assassiner.

  • AFFAIRE JAMAL KASHOGGI. POUR QUI SONNE LE GLAS ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

    La mort atroce de Jamal Kashoggi ne peut être que condamnée. Cet acte abject indigne de toute conscience humaine a été de surcroît commis dans un lieu censé être un sanctuaire, une représentation diplomatique. Ce journaliste piégé et assassiné par traîtrise mérite en ce sens le statut de martyr. Mais ces circonstances tragiques n’ont semble-t-il pas encore révélé tous leurs secrets et ne peuvent nous empêcher de nous poser de légitimes questions.

    La médiatisation de ce drame par les faiseurs d’opinion occidentaux ne peut absoudre les crimes commis par leurs gouvernements respectifs et ne peuvent en tous les cas les faire oublier. La Palestine usurpée avec un peuple condamné depuis 1948 à l’errance, les crimes tus de l’entité sioniste et les guerres livrées contre des populations innocentes sont des marqueurs indélébiles. D’abord l’Afghanistan puis l’Irak et enfin la Syrie. L’ingérence en Egypte avec à la clé un président légitime jeté en prison et ses militants assassinés broyés sur la place publique où jetés en prison. Le démantèlement de la Libye puis la guerre au Mali. Ces agressions n’ont en tous les cas rarement suscité l’indignation et encore moins la condamnation chez ceux qui les ont inspirés et soutenus et qui aujourd’hui exploitent l’affaire Kashoggi pour d’obscurs desseins que nous devinons déjà.

    Ce journaliste saoudien que l’on dit proche de la famille royale s’est subitement retrouvé piégé dans un endroit où il avait vraisemblablement rendez-vous. Les Etats-Unis et la Turquie qui continuent de livrer à doses homéopathiques les informations qu’ils détiennent à propos de cette scabreuse affaire auraient-ils failli à la mission qui était aussi la leur, celle de veiller sur un homme qui ne l’oublions pas vivait aux Etats-Unis et se rendait régulièrement au Turquie où il disposait d’attaches solides.

    De quels éléments disposons-nous pour condamner et designer les commanditaires de cet acte barbare même si la gouvernance qu’ils incarnent n’est pas indemne de tout reproche ? Bien au contraire.

    Mais un prince qui prétend incarner le renouveau peut-il à moins d’être extrêmement naïf commettre un tel acte au point d’hypothéquer ses propres chances d’accéder au trône ?

    Qui aurait réussi si tel était le cas à vendre ce projet à un prince que l’on dit extrêmement rusé et prudent ? Serait-ce comme le prétendent certains un proche du Président Trump ?

    Disposons-nous de tous les éléments pour légitimement condamner ce Prince alors que l’unanimité des dirigeants occidentaux commence déjà à se fissurer ?

    Beaucoup d’éléments et aussi de services semblent se télescoper dans ce que l’on peut déjà qualifier aujourd’hui d’affaire Kashoggi.

    La façon dont les médias occidentaux se sont vite emparés de ce crime laisse perplexe et ces géniteurs de l’amalgame Islam et terrorisme ne se sont pas fait priés pour cracher encore une fois le feu.

    Car au delà de la famille royale saoudienne et des frasques qu’on veut bien leur attribuer et après avoir cautionné la mise sous séquestre et la confiscation des lieux saints de l’Islam en Palestine, il s’agit de s’attaquer désormais à ce qui constitue le sanctuaire de milliards de musulmans, la Mecque.

    Il serait donc bien naïf et surtout hasardeux d’obéir aux injonctions de ceux qui manipulent les consciences et qui du haut de leur suffisance et des crimes qu’ils ont depuis des siècles commis osent encore dire à l’opinion internationale ce qu’est le bien et ce qu’est le mal.

    L’Algérie n’a pas à rentrer dans cette danse macabre. Notre pays entretient d’excellentes relations avec l’Iran, la Turquie d’Erdogan, le Qatar et le Royaume d’Arabie saoudite ne doit pas faire exception. Nous ne sommes pas naïfs et notre pays n’ignore pas les enjeux de la géopolitique régionale. Le monde arabe auquel de ce point de vue là nous appartenons a souvent brillé par ses paradoxes et il serait fastidieux de les énumérer tous. Les vertus démocratiques n’ont jamais été les siennes et les revirements ainsi que les mauvais coups souvent sanglants ont toujours jalonné son histoire. Ceux qui aujourd’hui ont déjà condamné Mohamed Ben Salmane seront peut-être demain si la conjoncture venait à changer les premiers à le courtiser. La condamnation sans équivoque de l’assassinat de Kashoggi par l’Algérie a et bien qu’elle soit un peu tardive le mérite d’exister et balise en tous les cas le voyage de ce Prince dans notre pays. Mais la realpolitik a aussi ses vertus. Nous avons souvent été nous-mêmes bernés par notre naïveté et cette fougue congénitale à tout appréhender par l’affect et à mettre souvent en veilleuse la raison. Seuls aujourd’hui les intérêts vitaux de l’Algérie comptent. Nous recevons ce prince comme nous en avons reçu déjà beaucoup d’autres. Il s’agit de notre souveraineté. Une diplomatie sage et sereine nous est absolument nécessaire si nous voulons devenir grands. Et il faut toujours privilégier les compromis. Et condamner sans équivoque et avec force les compromissions.                                                                                      
    Salim METREF                                                                   http://lequotidienalgerie.org/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

  • Pour Julian Assange
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/HALIMI/59366

    Fier comme Artaban, souriant, entouré d’une cinquantaine de photographes et de cadreurs, Jim Acosta a opéré, le 16 novembre dernier, son retour en fanfare à la Maison Blanche. Quelques jours plus tôt, il avait perdu son accréditation de correspondant de Cable News Network (CNN), mais la justice américaine a obligé le président Donald Trump à annuler la sanction. « C’était un test, et nous l’avons passé avec succès, a fanfaronné Acosta. Les journalistes doivent savoir que, dans ce pays, la liberté de la presse est sacrée, et qu’ils sont protégés par la Constitution [pour] enquêter sur ce que font nos gouvernants et nos dirigeants. » Fondu enchaîné, musique, happy end…


    Réfugié depuis six ans à l’ambassade d’Équateur à Londres, M. Julian Assange n’a sans doute pas pu suivre en direct sur CNN un dénouement aussi émouvant. Car son existence à lui ressemble à celle d’un prisonnier. Interdiction de sortir, sous peine d’être arrêté par les autorités britanniques, puis, sans doute, extradé vers les États-Unis ; communications réduites et brimades de toutes sortes depuis que, pour complaire à Washington, le président équatorien Lenín Moreno a résolu de durcir les conditions de séjour de son « hôte » (lire « En Équateur, le néolibéralisme par surprise »).

    La détention de M. Assange ainsi que la menace de quelques dizaines d’années de prison dans un pénitencier américain (en 2010, M. Trump avait souhaité qu’il soit exécuté) doivent tout au site d’information qu’il a fondé. WikiLeaks est à l’origine des principales révélations qui ont indisposé les puissants de ce monde depuis une dizaine d’années : images des crimes de guerre américains en Afghanistan et en Irak, espionnage industriel des États-Unis, comptes secrets aux îles Caïmans. La dictature du président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali fut ébranlée par la divulgation d’une communication secrète du département d’État américain qualifiant cette kleptocratie amie de Washington de « régime sclérosé » et de « quasi-mafia ». C’est également WikiLeaks qui révéla que deux dirigeants socialistes français, MM. François Hollande et Pierre Moscovici, s’étaient rendus, le 8 juin 2006, à l’ambassade des États-Unis à Paris pour y regretter la vigueur de l’opposition du président Jacques Chirac à l’invasion de l’Irak.

    Mais ce que la « gauche » pardonne moins que tout à M. Assange, c’est la publication par son site des courriels piratés de la campagne de Mme Hillary Clinton. Estimant que cette affaire a favorisé les desseins russes et l’élection de M. Trump, elle oublie que WikiLeaks a alors dévoilé les manœuvres de la candidate démocrate pour saboter la campagne de M. Bernie Sanders durant les primaires de leur parti. À l’époque, les médias du monde entier ne s’étaient pas privés de reprendre ces informations, comme ils l’avaient fait pour les précédentes, sans pour autant que leurs directeurs de publication soient assimilés à des espions étrangers et menacés de prison.

    L’acharnement des autorités américaines contre M. Assange est encouragé par la lâcheté des journalistes qui l’abandonnent à son sort, voire se délectent de son infortune. Ainsi, sur la chaîne MSNBC, l’animateur-vedette Christopher Matthews, ancien cacique du Parti démocrate, n’a pas hésité à suggérer que les services secrets américains devraient « agir à l’israélienne et enlever Assange »…

    Serge Halimi

    #Julian_Assange

  • Funding gaps threaten to leave nearly 1 million children out in the cold in the Middle East and North Africa
    https://www.unicef.org/press-releases/funding-gaps-threaten-leave-nearly-1-million-children-out-cold-middle-east-a

    With cold and rainy weather sweeping across the Middle East and North Africa, nearly 1 million children affected by crises in the region risk being left out in the cold. UNICEF is facing a US$33 million funding gap – two-thirds of the total appeal - for lifesaving winter assistance for children including warm clothes, blankets and winter health, water, sanitation and hygiene supplies.

    “Years of conflict, displacement and unemployment have reduced families’ financial resources to almost nothing. Staying warm has simply become unaffordable,” said Geert Cappelaere, UNICEF Regional Director for the Middle East and North Africa. “With little nutritious food and healthcare, children have grown weak, becoming prone to hypothermia and dangerous respiratory diseases. Without help to protect them from the freezing weather, these children are likely to face dire consequences.”

    Falling temperatures will bring even further hardship to thousands of families who are living in extremely basic conditions especially in camps or crowded shelters with little protection from the freezing cold. Last winter, two children died from the cold as they were attempting to flee the war in Syria to Lebanon in search of safety.

    Overall this winter, UNICEF aims to reach 1.3 million children in Syria, Iraq, Jordan, Lebanon, the State of Palestine, Turkey and Egypt with warm clothes; thermal blankets; water, sanitation, health and hygiene support; and cash assistance for families. UNICEF’s winter response complements existing programmes in health, nutrition, water and sanitation, protection and education and aims to keep vulnerable children across the region warm, healthy and in school this winter.

    #réfugiés

  • Le Monde Arabe-26-11-2018 ; Stanislas TAIN*

    Selon l’UNICEF, la majorité des enfants défavorisés ne reçoivent ainsi « aucune forme d’aide gouvernementale ».

    En Irak, « le conflit et l’inégalité demeurent des caractéristiques fondamentales de l’enfance ». Voici ce qui ressort de la dernière étude approfondie de l’UNICEF sur le bien-être des enfants, rendue publique le 19 novembre dernier à Bagdad. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, en coopération avec les autorités irakiennes, profitait du lancement de sa sixième « enquête à indicateurs multiples » (MICS) – mécanisme créé dans les années 1990 afin d’aider les Etats à rassembler puis analyser des quantités de données – pour remettre son rapport, « le plus complet sur les enfants depuis 7 ans ». Et c’est peu dire que le pays, sous l’emprise de l’organisation Etat islamique (EI) ces trois dernières années, qui cherche à présent à se reconstruire – dans tous les sens du terme -, a fort à faire pour procurer un cadre de vie décent à l’ensemble de sa jeunesse.

    « Le fossé grandissant »
    Selon l’UNICEF, la majorité des enfants défavorisés ne reçoivent ainsi « aucune forme d’aide gouvernementale », ce qui a tendance, inévitablement, à creuser les écarts et les inégalités. En matière d’éducation notamment, où les besoins restent « immenses ». La moitié des écoles publiques d’Irak nécessitent par exemple une sérieuse réhabilitation, après des années de conflit, tandis qu’ « une école sur trois fonctionne par quarts multiples, ce qui réduit le temps d’apprentissage des enfants », déplore l’agence onusienne. Si 92 % d’entre eux sont inscrits à l’école primaire, seule un peu plus de la moitié des enfants défavorisés finiront le cycle primaire. L’écart se creusant même dans l’enseignement secondaire et supérieur, « où moins d’un quart [d’entre eux] obtiennent leur diplôme (23 %), contre les trois quarts des enfants issus de milieux plus aisés (73 %) ».
    « Les données indiquent clairement que les enfants les plus vulnérables en Irak sont ceux qui risquent le plus de prendre du retard, a ainsi déclaré Peter Hawkins, le représentant de l’UNICEF en Irak, qui regrette que les autorités irakiennes n’investissent pas plus dans l’éducation. Les gains durement gagnés pour mettre fin au conflit et assurer la transition vers un avenir stable pourraient être perdus sans investissements supplémentaires pour que tous les enfants puissent réaliser leur plein potentiel », ajoute-t-il. Selon l’UNICEF, Bagdad a besoin de 7 500 écoles supplémentaires, alors que pas moins de 1 000 établissement ont été entièrement ou partiellement détruits par les combats contre l’EI. Les heures de classes, de facto saturées, ne permettant pas aux élèves de progresser à la même vitesses que ceux dont la famille a davantage de moyens.
    « Le fossé grandissant entre ceux qui possèdent [des richesses, ndlr] et ceux qui n’en ont pas sème la discorde et sape les intérêts des enfants et de l’Irak. » Peter Hawkins, représentant de l’UNICEF en Irak.

    « L’avenir de ce pays »
    Résultat : « Quand la qualité s’effrite, les enfants quittent d’eux-mêmes l’école », accuse Peter Hawkins. Alors que, selon l’UNICEF, « la fréquentation régulière de l’école est un élément essentiel de la guérison de plus d’un million d’enfants qui auraient besoin d’un soutien psychosocial pour faire face aux blessures invisibles de la guerre ». D’autres, bien visibles, outre les carences de l’éducation nationale, concernant les problèmes liés à la santé, toujours selon le rapport de l’agence onusienne. Si l’Irak a accompli des progrès notables dans le domaine de la santé des nouveau-nés et des enfants (14 décès au cours des premiers mois pour 1 000 naissances), « les défi surgissent peu après la naissance », pointe-t-elle du doigt. Seuls 4 enfants sur 10 sont entièrement vaccinés, par exemple, quand moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable à domicile. Ce qui expose les enfants à un risque grave de maladies d’origine hydrique.
    Pourtant, il fut un temps où l’Irak était l’un des meilleures endroits de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA) pour être un enfant, indiquait l’UNICEF en présentation de la quatrième enquête MICS, menée en 2011. Sauf que, « depuis les années 1970, le pays a perdu de l’élan et a pris beaucoup de retard. Si l’Irak avait progressé au même rythme que de nombreux autres pays, il aurait atteint en 2011 un certain nombre de ses objectifs. » Notamment en ce qui concerne la scolarisation, la mortalité infantile et l’accès à l’eau potable, trois programmes qui n’ont pas beaucoup évolué depuis. « Alors que l’Irak dépasse la violence des dernières années et se forge une nouvelle vie, il doit donner la priorité au bien-être de tous les enfants […] qui sont l’avenir de ce pays », a martelé Peter Hawkins.

    « Beaucoup de beaux discours »
    Le représentant de l’UNICEF en Irak de critiquer, à demi-mots, les gouvernement successifs, qui n’ont pas su (ou pu) faire évoluer les choses. Pourtant, « avec le bon engagement et les bonnes politiques en place, le gouvernement irakien peut faire une différence », explique-t-il. L’agence onusienne a d’ailleurs demandé aux autorités irakiennes d’investir dans des services qui profitent à des enfants touchés par le conflit et la pauvreté. Ainsi que « d’œuvrer pour mettre fin à toutes les formes de violence contre les enfants ». Quelques jours après la publication du rapport de l’UNICEF, au sud de Mossoul, 4 adolescents ont péri dans l’attaque du camion qui les menait à l’école. Un événement qui « pourrait compromettre les efforts considérables déployés pour ramener les enfants à l’école dans les zones où la violence était la plus forte », a notamment affirmé M. Hawkins dans un communiqué.

    En matière de scolarisation comme de santé et de sécurité, il y a donc urgence à agir, selon l’ensemble des observateurs. Problème : le tout nouveau Premier ministre, Adel Abdel Mahdi, dont l’arrivée au pouvoir tient davantage du compromis politique, ne dispose pas de base très solide pour engager des réformes. Et la première d’entre elles concernera vraisemblablement la corruption, qui gangrène le pouvoir et contre laquelle les Irakiens ont d’ailleurs manifesté ces dernières semaines. « De manière générale, nous avons eu depuis 2003 des politiciens qui pensaient à leurs intérêts personnels avant l’intérêt à long terme du pays », explique le journaliste franco-irakien Feurat Alani, interrogé sur la probabilité de voir le gouvernement engager des réformes pour la jeunesse. « Il y a beaucoup de beaux discours sur la réconciliation nationale, l’éducation, les besoins du quotidien. Mais les Irakiens, dans leur majorité, n’en ont pas vu la couleur. »

  • "Le Monde Arabe" du 26-11-2018-Stanisla TAIN

    ❝Le journaliste franco-irakien vient de publier « Le parfum d’Irak », un recueil de 1 000 tweets dans lesquels il raconte « son » Irak.

    Les saveurs passées demeurent-elles éternellement ? A Marcel Proust la madeleine ; à Feurat Alani l’abricot. Plus d’un siècle après que le premier s’est lancé A la recherche du temps perdu, le second a entamé la reconquête sensorielle et intime d’un paradis égaré. Avec, dans les deux cas, l’odorat en point d’orgue mémoriel. Né à Paris, en 1980, de parents irakiens, le reporter et producteur vient de publier Le parfum d’Irak (Arte éditions/Editions Nova, 2018), un recueil (illustré par le dessinateur Léonard Cohen) de 1 000 tweets publiés à l’été 2016, dans lesquels il raconte « son » pays. Celui de son enfance, tout d’abord ; cette époque émerveillée où Bagdad avait, dit-il, un parfum d’abricot. Celui de la guerre, ensuite – dont les effets se font sentir encore aujourd’hui. L’Irak, qui se reconstruit péniblement, au sens propre comme figuré, exhalait alors le fruit de l’avidité et de la haine humaines : le pétrole et le sang.

    « Odeur de la culpabilité »
    Paradoxalement, l’image que l’on reçoit de ce pays paraît déshumanisée, froide. Faite de chiffres, d’analyses et de statistiques. Encore aujourd’hui. De l’Irak, l’on garde bien souvent en mémoire cette grappe de GI’s parcourant le désert ou ce vieux dictateur trainé sur l’échafaud. Mais qui sont les Irakiens ? On l’ignore. Y a-t-il une vie derrière cette toile médiatique ? On n’en sait pas plus. Feurat Alani, en poste à Bagdad entre 2004 et 2008, en a alors « ras-le-bol » et décide, par à-coups de 140 signes, d’ « humaniser l’Irak, en racontant des choses du quotidien et en mettant des visages sur ces chiffres. » Extrait : « 528. Dans la rue, les enfants jouent moins au foot. Ils se font la guerre. L’AK-47 en plastique est le jouet le plus vendu. Arrive ensuite la grenade. Puis le ballon de foot. » On est à Falloujah, en 2004. Dans cette même ville, le football était le sport national, juste devant la poésie, lors du premier séjour irakien de l’auteur, en 1989.

    « Cet Irak est lié à mon enfance. Je crois que l’on poursuit toujours son enfance perdue. Quel que soit le pays d’où l’on vient. C’est une thématique universelle. »

    L’ouvrage, sensible, direct et touchant, peut se lire d’une traite. Ou bien se laisser prendre et reprendre, afin de découvrir toujours un peu plus cet « autre versant de l’Irak ». Qui regorge, évidemment, d’odeurs. Dont celle, pour Feurat Alani, de la culpabilité. « 99. Je réalise naïvement que je ne manque de rien en France, que les priorités ne sont pas les mêmes ici. Je me sens privilégié. Et coupable. » tweete-t-il en se remémorant ce même séjour. « Cette odeur de la culpabilité, j’ai découvert que cela se nommait le syndrome de l’imposture. C’est d’avoir appris très jeune que j’aurais dû naître en Irak et pas en France. Dans la guerre et la misère plutôt que dans un pays paisible comme la France », avoue-t-il. Une odeur qui l’habite encore aujourd’hui, alors qu’il a « le sentiment, parfois, de ne pas mériter ce que je reçois. » Même si lui resteront toujours, lorsqu’il pensera à l’Irak, « l’abricot, la pastèque, l’odeur de la naphtaline aussi. »

    Le parfum d’Irak, Feurat Alani, Arte éditions/Editions Nova, 2018
    A voir également la websérie animée d’Arte « Le parfum d’Irak »

  • POLEMIQUE Pourquoi le New York Times s’est payé un néo-harkisme ? (I) – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/26/polemique-pourquoi-le-new-york-times-sest-paye-un-neo-harkis
    http://www.lematindalgerie.com/sites/default/files/styles/landscape_l/public/2018-11/images_1_2.jpg?itok=xdw-ByuG

    Le « prestigieux » New York Times a publié un article de Kamel Daoud,le 15 octobre 2018 (1). À ce sujet, deux choses sont à préciser. Ce n’est pas la personnalité de Kamel Daoud qui sera examinée ici (le titre de cette contribution parle de néo-harkisme et non de néo-harki), ni son œuvre littéraire, mais uniquement les « arguments » contenus dans son article ; en outre, la présente contribution s’adresse prioritairement aux personnes (et non aux trolls, rétribués ou non) qui, de bonne foi, croient que certaines idées de K. Daoud sont bénéfiques au peuple algérien.

    DE LA GUERRE
    À l’auteur qui examine les déclarations publiques de Kamel Daoud, certains reprochent une « obsession » et un « acharnement » concernant cette personne. Pourquoi ne s’agirait-il pas, au contraire, de l’obsession et de l’acharnent de ce dernier à évoquer le thème de la guerre de libération nationale ? Son article sur le NYT ne s’intitule-t-il pas : « Ma guerre avec la guerre d’Algérie » ?

    Et pourquoi le choix de ce jeu de mots ? N’est-il pas un banal procédé rhétorique qui fait bien « sonner » les mots pour impressionner ?… On connaît la fameuse expression « guerre à la guerre ». Elle est inadéquate et incongrue comme slogan pacifiste. Pour un pacifiste, il ne s’agit pas de faire la guerre à une guerre, mais de mettre fin à toute guerre. Revenons à l’expression employée par K. Daoud. Ne serait-il pas plus pertinent, plus raisonnable de dire plutôt : Paix avec la guerre d’Algérie ?… En effet, K. Daoud déclare dans son article : « Tout ce que j’entendis alors a créé en moi, comme dans l’esprit de beaucoup de personnes de mon âge, une saturation qui provoqua le rejet. » Dès lors, ces deux résultats sont-ils surmontables par la « guerre » à la guerre, ou, au contraire, par la paix ?… Autrement dit par la résilience ?

    DES IDÉES QUI DÉRANGENT, MAIS QUI ?
    D’autres lecteurs ont exprimé leur admiration pour K.Daoud parce qu’il « dérange » les idées officielles étatiques

    Est-il certain que la critique de la version étatique suffit pour considérer un auteur utile à la clarification des idées et des conceptions ?… En effet, on peut critiquer la propagande officielle étatique dans deux buts différents : le premier est pour défendre les intérêts du peuple, dominé et exploité par les dirigeants de l’État en question. Est-ce la cas chez K. Daoud ?

    Dans son article, il déclare : « Mes engagements en Algérie se préoccupent plus des libertés individuelles, d’un régime incapable de transition et de la montée de l’islamisme. » Certes, ces problèmes existent et exigent des solutions. Mais l’Algérie n’a-t-elle pas, également, d’autres problèmes ?… Le peuple n’est-il pas exploité et dominé par une oligarchie, en partie étatique, en partie privée, aux intérêts convergents ? Les associations citoyennes collectives, notamment les syndicats, ne sont-ils pas empêchés dans l’exercice de leurs droits légitimes ?… Ceci à l’intérieur. Et, concernant l’extérieur, n’y a-t-il pas une triple menace néo-coloniale française-impérialiste U.S.-sioniste israélienne ? Et, cela, parce que les dirigeants étatiques algériens, bien que anti-démocratiques à l’intérieur, manifestent cependant une indépendance nationale tout à l’opposé des régimes arabes soumis aux puissances néo-coloniales (anglaise et française), impérialiste états-unienne et sioniste israélienne ?

    Dès lors, se limiter à évoquer les « libertés individuelles », le « régime incapable de transition » et la « montée de l’islamisme », est-ce suffisant pour décrire les problèmes qui affligent l’Algérie ?… Ces arguments, bien que pertinents, ne sont-ils pas des arbres qui cachent la forêt ?… En effet, les thèmes évoqués par K. Daoud ne sont-ils pas ceux habituels de la propagande néo-coloniale-impérialiste-sioniste ?… N’est-ce pas par celle-ci que furent et demeurent justifiées les agressions militaires contre l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Iran ?… Dès lors, le contenu des « engagements » formulé par K. Daoud, qui dérange-t-il ?… Seulement le « régime » algérien et « l’islamisme » ?… Plus loin, nous examinerons la pertinence des trois aspects des « engagements » de K. Daoud.

    RECONNAISSANCE
    Considérons ce que certains commentaires (trolls ?) définissent comme « réussite » professionnelle et « reconnaissance » du « monde » envers K. Daoud.

    Ce « monde », c’est qui concrètement ?… Est-ce celui des personnes et des associations citoyennes (algériennes ou étrangères) qui combattent réellement pour un monde sans agressions étrangères, sans dictatures internes, un monde où liberté et solidarité humaines se conjuguent et se complètent ?… Le New York Times est-il le journal qui exprime et défend ces combats ?… N’est-il pas, au contraire, la propriété de membres de l’oligarchie états-unienne, et, par conséquent, justifie et défend son comportement de gendarme de la planète, pour conserver l’hégémonie impériale sur ses ressources et ses peuples, condition indispensable pour garantir les richesses et le pouvoir de cette oligarchie ?… Alors, comment expliquer la publication de l’article de K. Daoud dans ce journal, si réellement ses « engagements » remettaient en question cette hégémonie impériale ?

    ENCORE DE LA GUERRE, MAIS LAQUELLE ?
    Notons le titre de l’article de K. Daoud dans le NYT : « Ma guerre à la guerre d’Algérie ». De par le monde, y compris l’Algérie, les personnes soucieuses de précision ne parlent pas de « guerre » (d’Algérie, de Viet Nam, de Chine, etc.), mais de guerres de libérationnationale. Seuls les auteurs écrivant dans les médias de propagande impérialiste préfèrent les expressions « guerre du Viêt-Nam », « guerre de Chine » ou « guerre d’Algérie ».

    En effet, ce genre d’expression, en se référant uniquement au terme indiquant le pays, occulte ce qui caractérisa ces guerres : une résistance populaire pour libérer la patrie d’une oppression militaire étrangère. Ainsi, l’on constate que les mots et les expressions ne sont pas innocents, ni le fruit du hasard. Soit l’auteur est un ignorant, et dans ce cas est-il un journaliste et un écrivain dignes de ces qualificatifs ? Soit il sait de quoi il parle, et, alors, son vocabulaire appartient à la propagande impérialiste, et donc manipule et conditionne les lecteurs pour servir les intérêts impérialistes.

    Une expérience éclaire davantage ces observations. Sur le moteur de recherche de Google, j’ai écris d’abord en français : « guerre d’indépendance américaine » ; j’ai obtenu beaucoup de liens. Ensuite, j’ai écrit : « guerre d’Amérique » : aucun ne concernait la guerre d’indépendance des États-Unis. Puis, en anglais, j’ai écris : « independenceamerican war » : j’ai obtenu beaucoup de liens ; en écrivant : « America war » : le premier lien correspondait à ces deux mots, par contre le second fut « america war of independence » (les deux derniers mots en gras). Donc, le moteur de recherche Google, dont les propriétaires font partie de l’oligarchie états-unienne, sait très bien distinguer entre « guerre d’indépendance » des États-Unis et « guerre américaine » (2). Quant à l’encyclopédie en ligne Wikipédia, elle parle de « American Revolutionary War (1775–1783), also known as the American War of Independence ».

    Par contre, les membres de l’oligarchie française commencèrent par parler d’ « événements » d’Algérie, ensuite certains ont fini par prononcer « guerre d’Algérie ». Mais aucun n’a dit, jusqu’à ce jour, pas même le Président Macron, « guerre de libération algérienne » ni « guerre d’indépendance algérienne ». Dès lors, quand K. Daoud parle de « guerre d’Algérie » dans le NYT, son discours et sa conception reflètent quelle vision, et donc position idéologico-politique, autrement dit servent quels intérêts ?… Ceux de la vérité historique ? Ceux du peuple algérien ?

    L’emploi de l’expression « guerre d’Algérie » par K. Daoud, soit elle a été bien réfléchie par un journaliste et écrivain qui sait employer son cerveau correctement, et, alors, elle n’exprime que la formulation impérialiste de ce fait historique ; soit, il s’agit d’une expression pas suffisamment méditée par l’auteur, et, donc, qu’en est-il de l’effort de clarification historico-sociale qui devrait caractériser tout journaliste et écrivain digne de ces attributions ?

    À ce sujet, examinons l’article. K. Daoud déclare : « Je n’ai pas connu la guerre, mais elle a été présente dans mon imaginaire. Par la voie de mes parents et proches et de leurs discussions, et par la voie de l’État : l’école, la télévision, les fêtes officielles et les discours politiques. »

    K. Daoud n’a-t-il donc pas, comme d’autres personnes de son âge, connu ou entendu parler d’aucun authentique combattant (et combattante) de la guerre de libération ? Et n’a-t-il pas lu des témoignages publiés par certains d’autres eux ?

    K. Daoud ajoute :

    « Quand j’étais enfant, l’une des façons de faire rire autour de soi était de moquer les vétérans de guerre et leur propension à exagérer ou inventer leurs faits d’armes passés pour bénéficier de privilèges au présent. On sentait dès l’école qu’il y avait mensonge. Cette intuition était confortée par nos parents qui nous parlaient de faux moudjahidines — de faux anciens combattants — de plus en plus nombreux à réclamer des droits, et aussi par le spectacle des injustices induites par ces droits : accès privilégié au logement et à l’emploi, détaxes, protections sociales spéciales et autre. »

    Décidément, l’enfant K. Daoud n’a entendu parler, de la part de ses « parents » que d’une catégorie de « vétérans de guerre » qui faisaient « rire » par leur « propension à exagérer ou inventer » ou à avoir un « accès privilégié ». Quant aux combattants de la guerre de libération qui ont courageusement affronté les tortures ou la mort et qui, après l’indépendance, ont simplement considéré avoir accompli leur devoir de citoyen désirant sa propre dignité, selon ses dires, K. Daoud n’en a jamais entendu parler de la part de ses parents. Que penser, alors, de ce genre de parents qui, eux, au contraire de leur enfant Kamal, ont connu la guerre de libération nationale ?

    Présenter la guerre de libération nationale algérienne, en l’appelant « guerre d’Algérie », et en la réduisant à des « vétérans » risibles, imposteurs et profiteurs, est-ce acceptable de la part d’une personne définie comme journaliste et romancier (laissons de coté le fait qu’il soit algérien) ?… Considérons à présent le journal NYT. Publierait-il l’article d’un auteur qui se baserait uniquement sur des racontars de parents et de proches ainsi que sur la propagande étatique, pour définir la guerre états-unienne d’indépendance anti-coloniale seulement comme « guerre d’Amérique », avec principalement un ramassis de « vétérans », risibles, imposteurs et profiteurs, parce que l’auteur de l’article n’a connu que ce que ses parents, ses proches et une propagande étatique lui ont dit sur ce fait historique ?

    K. Daoud conclut :

    « Je fais donc partie de cette génération pour qui la mémoire de la guerre d’Algérie — et selon les manuels scolaires, son million et de demi de martyrs algériens — est marquée par la méfiance. Nous avons grandi convaincus qu’il s’agissait désormais d’une rente et non plus d’une épopée. »

    Lire ces mots de la part d’un jeune algérien manquant de culture, d’instruction et de connaissances historiques peut être compréhensible. Mais est-ce le cas quand il s’agit d’une personne qui écrit dans des journaux algériens et new-yorkais, sans parler de la publication de deux romans ?… Sa « méfiance », – légitime -, pourquoi ne l’a-t-elle pas porté à connaître l’histoire réelle, pour distinguer et séparer le vrai du faux, savoir où est la « rente » et où est l’ « épopée » ? où sont les faux et les vrais combattants de la guerre de libération ? Où est la propagande étatique et la vérité historique ?…

    De la part d’un journaliste et écrivain digne de ce nom, ce genre d’étude, de recherche et de discernement ne sont-ils pas une obligation absolue ?… Par conséquent, ne voir qu’un aspect de la guerre de libération, à savoir ses représentants « risibles », imposteurs et profiteurs, autorise-t-il à ignorer et à rejeter l’aspect positif d’épopée que fut la guerre de libération algérienne, comme toute autre guerre de libération nationale, en dépit de ses errements et de ses carences ?… Dès lors, de la part d’un intellectuel, occulter l’aspect positif d’un fait historique, comment le caractériser ?… Ignorance ?…

    Mais, alors, est-on un intellectuel digne de ce nom ? L’autre hypothèse serait de connaître la vérité mais l’occulter. Qui en serait, alors, le bénéficiaire ?… Est-ce la vérité historique ? Est-ce le peuple algérien ? Sont-ce les lecteurs de l’article de K. Daoud ? Ou, plutôt, tous ceux qui veulent ternir, salir, stigmatiser, ridiculiser et s’esclaffer de rire en évoquant la « guerre d’Algérie » (ou toute autre guerre de libération nationale), en la (les) réduisant à des individus imposteurs et profiteurs, parce que, voyez-vous, c’est ce que mes « parents » et mes « proches » m’ont dit. Est-ce ainsi qu’un article doit décrire l’histoire réelle d’un fait historique ?… Il est vrai que le NYT est un journal « prestigieux », pour ceux qui ignorent qu’il est la propriété des membres de l’oligarchie impériale états-unienne. (A suivre)                              Auteur Kaddour Naïmi                                                           http://www.lematindalgerie.com/pourquoi-le-new-york-times-sest-paye-un-neo-harkisme-i ?

  • L’Europe utilisera-t-elle les drones israéliens contre les réfugiés ?

    En matière de sécurité, #Israël en connait un rayon. Ses entreprises sont particulièrement actives sur ce marché lucratif et peuvent démontrer l’efficacité de leurs produits en prenant les Palestiniens comme cobayes. Pour contrôler l’arrivée de réfugiés, l’agence européenne #Frontex s’intéresse ainsi de près au drone #Heron. L’engin a fait ses “preuves au combat” durant l’#opération_Plomb durci. (IGA)

    En septembre, l’Agence de surveillance des frontières de l’Union européenne Frontex a annoncé le démarrage de vols d’essais de drones en #Italie, en #Grèce et au #Portugal. Il y avait une omission majeure dans la déclaration de Frontex : le type de drones testé avait été utilisé auparavant pour attaquer Gaza.

    Certains détails sur les compagnies impliquées dans ces essais ont été publiés plus tôt cette année. Un « avis d’attribution de marché » a révélé qu’#Israel_Aerospace_Industries était l’un des deux fournisseurs sélectionnés.

    Israel Aerospace Industries a reçu 5.,5 millions de dollars pour jusqu’à 600 heures de vols d’essais.

    Le drone qu’Israel Aerospace Industries offre pour la #surveillance maritime s’appelle le #Heron.

    Selon le propre site web de la compagnie, le Heron a « fait ses preuves au combat ». C’est une expression codée signifiant qu’il a été employé pendant trois attaques majeures d’Israël contre Gaza pendant la dernière décennie.

    Après l’opération Plomb durci, l’attaque israélienne sur Gaza de fin 2008 et début 2009, une enquête de Human Rights Watch a conclu que des dizaines de civils avaient été tués par des missiles lancés à partir de drones. Le Heron a été identifié comme l’un des principaux drones déployés dans cette offensive.

    Frontex – qui expulse fréquemment des réfugiés d’Europe – a étudié les #drones depuis un certain temps. Déjà en 2012, Israel Aerospace Industries avait présenté le Heron à un événement organisé par Frontex.

    Par ses vols d’essais, Frontex permet à l’industrie de guerre israélienne d’adapter la technologie testée sur les Palestiniens à des fins de surveillance. Alors que les dirigeants de l’Union européenne professent couramment leur souci des droits humains, l’implication de fabricants d’armes pour surveiller les frontières partage plus que quelques similitudes avec les politiques belliqueuses poursuivies par le gouvernement de Donald Trump aux USA.

    Des opportunités commerciales

    Les entreprises israéliennes bénéficient des décisions prises des deux côtés de l’Atlantique.

    L’année dernière, #Elta – une filiale d’Israel Aerospace Industries – a été engagée pour dessiner un prototype pour le mur controversé que Trump a proposé d’établir le long de la frontière USA- Mexique. Elbit, un autre fabricant israélien de drones, a gagné en 2014 un contrat pour construire des tours de surveillance entre l’Arizona et le Mexique.

    Les mêmes compagnies poursuivent les opportunités commerciales en Europe.

    Elta a été en contact avec divers gouvernements à propos de leur système « de #patrouille_virtuelle des #frontières » – qui est basé sur l’interception des communications téléphoniques des mobiles et l’#espionnage des usagers d’internet. Pour fournir un prétexte à une telle intrusion, la compagnie joue sur la politique de la #peur. Amnon Sofrin, un dirigeant d’Elta qui occupait auparavant une position de premier plan dans l’agence israélienne d’espionnage et d’assassinat du Mossad, a recommandé que l’Europe choisisse en priorité la « #sécurité » plutôt que les libertés civiles.

    L’entreprise israélienne #Magal_Systems cherche aussi des contrats en Europe. Magal a installé ce qu’elle appelle une barrière « intelligente » — livrée avec des capteurs et un équipement avancé de caméras – le long de la frontière d’Israël avec Gaza.

    Saar Koush, jusqu’à récemment le PDG de Magal, a argué que le rôle de l’entreprise dans la mise en place d’un siège des deux millions d’habitants de Gaza leur donnait un argument commercial unique – ou au moins rare. « Tout le monde peut vous donner un très joli Powerpoint, mais peu de gens peuvent vous montrer un projet aussi complexe que Gaza, qui est constamment testé en combat », a dit Koush.

    Apprendre d’Israël ?

    Frontex est en contact avec d’autres entreprises israéliennes.

    En juin de cette année, l’Union européenne a publié une notice montrant que la compagnie israélienne #Windward avait gagné un contrat de près d’ 1 million de dollars pour travailler à un projet d’« analyse maritime » organisé par Frontex. #Gabi_Ashkenazi, un ancien chef de l’armée israélienne, est conseiller à Windward ; #David_Petraeus, qui a commandé les troupes US occupant l’Irak et l’Afghanistan, est l’un de ses investisseurs.

    Dans son rapport annuel 2016, Frontex déclarait que « les premiers pas avaient été faits afin de développer des relations « stratégiques » avec Israël. Frontex a ultérieurement exprimé son intention d’accroître cette coopération d’ici 2020.

    Un point clé est « l’apprentissage mutuel ». Il est plus que probable qu’il s’agisse d’un euphémisme pour échanger des notes sur les tactiques qui devraient être utilisées contre les gens fuyant la pauvreté ou la persécution.

    Israël a une réputation effroyable en ce qui concerne le traitement des réfugiés. Des Africains vivant en Israël ont été sujets à des mauvais traitements racistes de la part des plus hauts niveaux du gouvernement. Benjamin Netanyahou, le Premier ministre, les a étiquetés comme des « infiltrés ».

    Un autre ministre du gouvernement a soutenu que les Africains ne peuvent être considérés comme des humains.

    Selon l’institut de sondage Gallup, Israël est l’un des pays les moins hospitaliers du monde pour les demandeurs d’asile. Malgré sa proximité géographique avec la Syrie, Israël a refusé l’entrée aux victimes de la guerre en cours.

    L’an dernier, Netanyahou a été entendu disant aux dirigeants du groupe de Visegrad (ou Visegrad 4) – la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie – qu’ils devraient fermer leurs frontières aux réfugiés. Il a aussi déclaré qu’Israël joue un rôle important dans la réduction de la migration vers l’Europe et suggéré qu’Israël devrait être récompensé pour cela.

    L’identification d’Israël comme partenaire pour une « coopération stratégique » avec Frontex est inquiétante en soi. Les préparatifs pour utiliser les outils de répression d’Israël contre les réfugiés faisant route vers l’Europe le sont encore plus.

    https://www.investigaction.net/fr/leurope-utilisera-t-elle-les-drones-israeliens-contre-les-refugies

    #surveillance_frontalière #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #sécurité #Méditerranée #Heron #Israeli_Aerospace_Industries #Gaza #business

    • #Leonardo deploys its #Falco_EVO_RPAS for drone-based maritime surveillance as part of the Frontex test programme

      Leonardo’s Falco EVO Remotely-Piloted Air System (RPAS), in a maritime patrol configuration, has been deployed from Lampedusa airport (Lampedusa Island) as part of the Frontex surveillance research programme to test its ability to monitor the European Union’s external borders.

      Frontex is exploring the surveillance capability of medium-altitude, long-endurance RPAS as well as evaluating cost efficiency and endurance. Leonardo was selected by the European agency under a service contract tender for drone operations for maritime surveillance across the Italian and Maltese civil airspace. The current agreement provides for 300 flight hours and may be extended into a longer-term agreement.

      Under the deployment, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance (ISR) activities are organised by Guardia di Finanza under coordination of the Ministry of Interior and are undertaken by Leonardo from Lampedusa also thanks to the decisive support and collaboration of ENAC and ENAV. Leonardo’s flight crews and maintenance teams are present to support the operations with the Falco EVO, which is equipped with a complete on-board sensor suite including the Company’s Gabbiano TS Ultra Light radar. This configuration allows it to carry out extended-range day and night-time missions.

      “We are proud to be able to demonstrate the capabilities of our Falco EVO to Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, which is facing the on-going and evolving surveillance challenges posed by maritime borders. We are ready to leverage our years of experience in drone-based surveillance operations, working with the United Nations and many other international customers,” said Alessandro Profumo, CEO of Leonardo. “I wish to thank all the Italian stakeholders who contributed to this important achievement and I am convinced that this fruitful partnering approach will allow Frontex to define the best possible use for drone-based technologies.”

      The Falco EVO will operate under a “Permit to Fly” issued by the Italian Civil Aviation Authority (ENAC), which authorizes flights in the Italian and Maltese Flight Information Region (FIR)’s civil airspace. The innovative agreement reached with ENAC guarantees compliance with national and international regulations and coordination with relevant authorities. The agreement also provides for close involvement from the Guardia di Finanza as subject matter experts with operational experience in defining mission profiles and ensuring the best operational conditions in which to undertake the 300- hours test programme.

      The Falco EVO configuration being deployed includes a high-definition InfraRed (IR) electro-optical system, a Beyond-Line-Of-Sight (BLOS) satellite data-link system, a new propulsion system based on a heavy-fuel engine, an Automatic Identification System (AIS) and a complete communications relay suite.

      Leonardo is the only European company providing a comprehensive RPAS ISR capability, from the design of each system element all the way through to operations. Today the Company is an international pioneer in the operation of unmanned flights on behalf of civil organizations in “non-segregated”, transnational airspace.

      Under an innovative business model, Leonardo owns and operates its Falco family of RPAS and provides surveillance information and data directly to its customers. This ‘managed service’ model is expected to be an area of growth for Leonardo which is expanding its ‘drones as a service’ offering to customers such as the police and emergency responders in line with the growth path outlined in the Company’s industrial plan.


      https://www.edrmagazine.eu/leonardo-deploys-its-falco-evo-rpas-for-drone-based-maritime-surveillanc

    • Leonardo: il #Falco_Evo inizia i voli per il programma Frontex

      Il Falco Evo, il velivolo a pilotaggio remoto di Leonardo, ha iniziato la campagna di voli in una configurazione specifica per il monitoraggio marittimo, nell’ambito del programma Frontex, finalizzato alla sperimentazione di droni per il controllo delle frontiere esterne dell’Unione europea. Frontex, l’agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, sta infatti analizzando la capacità di sorveglianza a media altitudine e lunga persistenza offerta dai velivoli pilotati a distanza, valutando efficienza economica ed efficacia operativa di tali sistemi. Leonardo è stata selezionata a seguito di una gara per un contratto di servizio per fornire attività di sorveglianza marittima attraverso l’uso di droni nello spazio aereo civile italiano e maltese. L’accordo attuale prevede un totale di 300 ore di volo con possibili ulteriori estensioni contrattuali. Le operazioni di sorveglianza e ricognizione effettuate da Leonardo con il Falco Evo vengono pianificate dalla Guardia di Finanza sotto il coordinamento del ministero dell’Interno, con il supporto di Enac, Enav e AST Aeroservizi Società di Gestione dell’aeroporto di Lampedusa, dove si svolgono i voli.
      “Siamo orgogliosi di dimostrare le capacità del Falco EVO all’agenzia europea Frontex e alle Forze di Sicurezza, che affrontano quotidianamente la sfida del controllo e della protezione dei confini marittimi – ha commentato Alessandro Profumo, amministratore delegato di Leonardo -. Leonardo mette a disposizione di questo programma la lunga esperienza acquisita anche grazie alle attività svolte per le Nazioni Unite e molti altri clienti internazionali con i propri sistemi pilotati da remoto”.
      Il Falco Evo opera grazie ad un “Permit to Fly” rilasciato dall’Enac, che autorizza i voli nello spazio aereo civile italiano e maltese. L’accordo innovativo raggiunto con Enac garantisce quindi la conformità alle normative nazionali e internazionali e il coordinamento con le relative autorità. L’attività prevede, inoltre, un forte coinvolgimento della Guardia di Finanza in virtù della significativa esperienza del Corpo nella definizione dei profili di missione, assicurando le migliori condizioni operative per lo svolgimento delle 300 ore di volo programmate. La configurazione del Falco Evo impiegato nel programma include un sistema ottico all’infrarosso ad alta definizione, un collegamento dati satellitari oltre la linea di vista (Beyond-Line-Data-Of-Sight - BLOS), un nuovo sistema di propulsione basato su un motore a combustibile pesante, un sistema di identificazione automatico (Automatic Identification System - AIS) e una suite completa per le comunicazioni. Leonardo è l’unica azienda europea in grado di fornire capacità complete RPAS e ISR, progettando e sviluppando tutti gli elementi che compongono un sistema pilotato da remoto, anche nell’ambito di contratti di servizio per operazioni “unmanned” e tra i pochi player al mondo a poter operare per conto di enti civili in spazi aerei non segregati trasnazionali.

      https://www.trasporti-italia.com/focus/leonardo-il-falco-evo-inizia-i-voli-per-il-programma-frontex/36521

    • Frontex Director meets with Portugal’s Minister of Internal Administration

      The Executive Director of Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, met with Portugal’s Minister of Internal Administration and with the National Director of Portuguese Immigration and Border Service (SEF) on Friday to introduce the agency’s liaison officer for Portugal and Spain.

      Frontex is deploying 11 liaison officers to enhance the cooperation between the agency and national authorities responsible for border management, returns and coast guard functions in 30 EU Member States and Schengen Associated Countries.

      In Lisbon, Frontex Director Fabrice Leggeri met with Eduardo Cabrita, Portugal’s Minister of Internal Administration and Cristina Gatões, the National Director of Portuguese Immigration and Border Service (#SEF).

      During his visit to Portugal, Fabrice Leggeri also visited the headquarters of the European Maritime Safety Agency (EMSA) and met with its new Executive Director, Maja Markovčić Kostelac. Frontex and EMSA, along with the European Fisheries Control Agency (EFCA), work together in in the maritime domain to support EU Member States and develop European coast guard functions.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news-release/frontex-director-meets-with-portugal-s-minister-of-internal-administr

  • La fragmentation du #Genre dans l’Irak post-invasion
    https://www.cetri.be/La-fragmentation-du-genre-dans-l

    Recension de Didier Epsztajn à propos de l’article de Zahra Ali consacré à la « fragmentation du genre dans l’Irak post-invasion », dans la revue Nouvelles questions féministes, consacrée aux Solidarités familiales ?. Loin du campisme (l’ennemi de mon ennemi serait mon ami) ou de l’anti-impérialisme de pacotille (Saddam Hussein ou Bachar el Assad comme figures de l’anti-impérialisme), refusant l’essentialisation des phénomènes religieux ou la culturalisation des pratiques sociales, Zahra Ali prend en (...)

    #Le_Sud_en_mouvement

    / #Le_Sud_en_mouvement, #Irak, Genre, #Minorités_ethniques, #Religion, #Répression, #Terrorisme, #Autoritarisme, #Impérialisme, Entre les lignes entre les (...)

    #Entre_les_lignes_entre_les_mots

  • Nancy Pelosi and Israel: Just how hawkish is the likely next speaker of the house? - Israel News - Haaretz.com

    Plus pro-israélien, on ne peut pas imaginer ! la probable future présidente de la chambre des représentants

    https://www.haaretz.com/israel-news/nancy-pelosi-and-israel-why-the-house-s-pro-israel-stance-is-unlikely-to-ch

    Pelosi has also held staunchly pro-Israel views that have at times even out flanked the GOP from the right.
    In 2005, while addressing AIPAC, Pelosi had waxed poetic about her personal experiences in Israel and how they shaped her views: “This spring, I was in Israel as part of a congressional trip that also took us to Egypt, Lebanon, Jordan, and Iraq. One of the most powerful experiences was taking a helicopter toward Gaza, over the path of the security fence. We set down in a field that belonged to a local kibbutz. It was a cool but sunny day, and the field was starting to bloom with mustard. Mustard is a crop that grows in California, and it felt at that moment as if I were home.”
    Pelosi, who was the 52nd Speaker of the House, previously served from 2007 to 2011 in the position which coincided with the 2008-2009 Israel-Gaza war known as Operation Cast Lead. In 2009, Pelosi sponsored a resolution that passed the House by a 390-5 majority blaming the Palestinian side for the violence and reaffirming U.S. support for Israel and a peaceful resolution to the Israeli-Palestinian conflict.
    The resolution quoted then Secretary of State Condoleezza Rice, who said in 2008, “We strongly condemn the repeated rocket and mortar attacks against Israel and hold Hamas responsible for breaking the cease-fire and for the renewal of violence there.”
    Stephen Zunes, author and professor of Middle Eastern Studies at the University of San Francisco, pointed out at the time that the language in the House decision was even to the right of the Bush administration, which supported the UN Security Council resolution condemning “all acts of violence and terror directed against civilians” - the congressional resolution only condemns the violence and terror of Hamas.
    Pelosi’s resolution also called for “the immediate release of the kidnapped Israeli soldier Gilad Shalit, who has been illegally held in Gaza since June 2006.”
    The Shalit kidnapping was a personal issue for Pelosi, who in 2008, while meeting with then Israeli Knesset speaker Dalia Itzik, held up dog tags of three Israeli soldiers kidnapped in 2006. Two of them belonged to Ehud Goldwasser and Eldad Regev, whose bodies were repatriated to Israel earlier that year. The third belonged to Gilad Shalit, who at the time was still believed to be held by Hamas in Gaza. Shalit was famously freed in 2011 as part of a prisoner exchange deal.
    Pelosi said she kept them as a “symbol of the sacrifices made, sacrifices far too great by the people of the state of Israel.”
    However, she hasn’t always been been on the right side of the pro-Israel divide. In 2014 Pelosi was criticized for suggesting Hamas is a humanitarian organization. On CNN she said, “And we have to confer with the Qataris, who have told me over and over again that Hamas is a humanitarian organization.” The host of the segment Candy Crowley then interrupted her to ask, “The U.S. thinks they’re a terrorist organization though, correct? Do you?” Pelosi responded with, “Mmm hmm.”
    After receiving a lashing from the likes of Megyn Kelly on Fox News and The Republican Jewish Coalition Matthew Brook, Pelosi’s office released a statement, “As Leader Pelosi reiterated in her CNN interview, Hamas is a terrorist organization.”
    Pelosi was also a vocal critic of Prime Minister Benjamin Netanyahu’s speech to a joint session of the U.S. Congress denouncing then-President Obama’s nuclear deal, which she supported.
    After the speech she released a very harshly worded condemnation saying, “That is why, as one who values the U.S. – Israel relationship, and loves Israel, I was near tears throughout the prime minister’s speech – saddened by the insult to the intelligence of the United States as part of the P5 +1 nations, and saddened by the condescension toward our knowledge of the threat posed by Iran and our broader commitment to preventing nuclear proliferation.”
    Pelosi, who was endorsed this week by J Street in her bid for speaker, addressed the 2017 AIPAC Policy Conference by reading a J Street-backed letter, which was signed by 191 members of Congress, mostly Democrats, urging U.S. President Donald Trump to support a two-state solution.
    “As strong supporters of Israel, we write to urge you to reaffirm the United States’ long-standing, bipartisan commitment to supporting a just and lasting two-state solution to the Israeli-Palestinian conflict,” Pelosi said.
    “It is our belief that a one-state outcome risks destroying Israel’s Jewish and democratic character, denies the Palestinians fulfillment of their legitimate aspirations, and would leave both Israelis and Palestinians embroiled in an endless and intractable conflict for generations to come,” she continued.
    Pelosi, at 78, represents the Democratic establishment’s traditional position on Israel, coupling unwavering support for Israeli defense and the two-state solution for peace between Israel and Palestinians, a bipartisan position that courts both AIPAC and J Street and doesn’t diverge too far from that of centrist Republicans. Unlike some new members of her caucus who criticize Israel for “occupying” the West Bank or for human rights abuses, Pelosi reservers her criticism only for Israeli leaders or policies she disagrees with, most prominently Netanyahu.

  • Amazing discovery of 7,500-year-old temple city in Kuwait could change the way we think about human civilisation forever
    https://www.thesun.co.uk/news/7808002/temple-discovery-kuwait-7500-year-old

    Sophisticated human civilisation may have started further back in time than previously thought after a 7,500-year-old temple city was uncovered

    Découverte: le plus ancien temple du #Golfe aurait plus de 7.000 ans - Sputnik France
    https://fr.sputniknews.com/sci_tech/201811191038961896-koweit-archeologie-temple-decouverte

    L’universitaire pense que l’érection de ce temple a été inspirée par des lieux de culte de Mésopotamie et par la culture connue sous le nom d’#Obeïd (4500-4000 avant JC). On pense que cette communauté s’est développée en Mésopotamie, mais a eu une portée mondiale, rayonnant dans les régions voisines. Ses traces matérielles sous forme de céramique et autres objets caractéristiques ont été relevées de la Turquie au golfe Persique.

  • Le Parfum d’Irak - Info et société | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-016527/le-parfum-d-irak

    Feurat Alani est franco-irakien. Son histoire et celle de sa famille sont intimement liées à celle de l’Irak. Ayant grandi à Paris, Feurat passe plusieurs étés de son enfance dans un Irak qu’il voit s’effondrer sous la dictature de Saddam Hussein. Plus tard, devenu journaliste, il décide de renouer avec le pays d’origine de ses parents. Il est envoyé en Irak alors sous l’occupation américaine, découvrant les bruits et silences de la guerre. Un regard intime et perspicace d’un enfant puis d’un jeune adulte sur un pays meurtri, porté à l’écran grâce au superbe travail d’animation de Léonard Cohen où images et son forment une union harmonieuse et puissante.

    #Feurat_Alani

    https://seenthis.net/messages/726356

  • Maroc / Israël : Le collier de la reine, un tribut de vassalité à un suzerain ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-le-collier-de-la-reine-un-tribut-de-vassalite-a

    Un collier en or aurait été offert par Lalla Salma, épouse du Roi du Maroc, à Tzipi Livni, le co-ordonnateur de la guerre de destruction israélienne de Gaza (2007-2008). Un cadeau offert en 2009 à l’occasion d’une visite de l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères au Maroc, un an après la fin de la guerre israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Cette information explosive a été démentie de piètre façon par le Maroc, par un communiqué laconique du ministère des affaires étrangères publié le 26 juillet, soit deux semaines après la fuite du Maariv. Le journal israélien précisait, pourtan, dans son édition en date du 13 juillet 2011, que le parlement israélien avait pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères, liste où figurerait « Lalla Salma » pour un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009 à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger.
    Dans ce qui apparait comme un geste d’apaisement destiné à détourner le courroux de l’opinion publique, la communauté juive du Maroc a volé au secours du Trône, lui emboitant le pas, endossant le même jour la responsabilité de ce cadeau. Non pas par un communiqué franc et précis qui aurait coupé court à toutes les spéculations mais par un procédé oblique, en des termes alambiqués, des propos confus faisant état d’ une indication d’un membre de la communauté juive, à l’identité non définie, se dévouant pour confier à un site électronique marocain que Mme Livni « n’a rencontré aucune princesse du Maroc, uniquement des personnalités marocaines et des responsables de la communauté juive » et que « le collier a pu lui être offert par la communauté juive » (2).

    Sauf à y voir la marque d’un travail de sophistication journalistique, un tel amateurisme dans la gestion de cette affaire pourrait avoir eu un effet inverse de confirmer plutôt que d’infirmer cette information. Un effet pervers
    Selon Maariv, pourtant, Lalla Salma n’aurait pas été la seule à couvrir de bijoux la ministre israélienne. La Fédération des Juifs du Maroc lui aurait aussi offert « un collier d’or serti de diamants et de pierres précieuses assorties de deux bagues ». Soit, en fin de compte, deux colliers et deux bagues. Une belle pioche pour un voyage si controversé d’un si sinistre personnage.

    Au delà du démenti formel, le pouvoir marocain a incontestablement commis un impair dans sa communication de crise, d’autant moins explicable que le sujet est d’une grande volatilité, accréditant l’idée d’un malaise par sa réaction tardive et son laconisme. Le démenti marocain, de même que la revendication indirecte de la communauté juive n’évacuent pas pour autant le débat sur le bien fondé de ce geste de courtoisie à l’égard d’une belliciste coresponsable de deux guerres contre des objectifs arabes, le Liban en juillet 206, et Gaza, en 2007, ni même sur sa présence au Maroc un an après la guerre de Gaza. Pas plus Tzipi Livni que son collier n’avaient de raison d’être au Maroc. Le service minimum sur un sujet de grande controverse porte la marque d’une désinvolture et pointe désormais du doigt le rôle ambigu de l’Institut Amadeus, initiateur de ce projet frappé de suspicion.
    Quelqu’en soit le bienfaiteur, au-delà des démentis de circonstance, le cadeau parait placer la Monarchie dans l’embarras en ce qu’il peut être ressenti, à juste titre, par une large fraction de cette population nationaliste comme un geste d’une gratuité provocante, une humiliation vécue comme un tribut de vassalité envers un suzerain.

    LA LÉGITIMITÉ DU JUDAÏSME MAROCAIN ET SON INSTRUMENTALISATION POUR UNE IMPUNITÉ DU TRÔNE
    Le laxisme traditionnel marocain à l’égard d’Israël, à contre courant de la position officielle arabe, est généralement expliqué par les rapports historiques qu’entretient la dynastie alaouite avec le judaïsme marocain (3), particulièrement du fait de la position du sultan du Maroc, sous le régime de l’Etat français de Vichy, dont le refus de faire appliquer sur son territoire les lois racistes du gouvernement collaborationniste, notamment le port de l’étoile jaune pour les ressortissants de l’Empire, lui a valu la gratitude éternelle de ses sujets de confession juive.
    Une autre interprétation, moins valorisante mais plus conforme à la realpolitik, explique ce lien privilégié par le souci du futur Roi Mohamad V de contourner l’ostracisme français à son égard, sous le protectorat, par une alliance avec le judaïsme marocain, avec l’appui américain, en vue de contraindre la France à renoncer à son rival, le Glaoui de Marrakech, et à rompre son exil malgache, permettant ainsi aux Etats-Unis de prendre pied dans ce qui était à l’époque une chasse gardée française.

    Au delà de ses interprétations polémiques, un fait demeure. Le judaïsme marocain dispose d’une place légitime au Maroc, par son ancrage et son apport. Mais cette légitimité ne saurait impliquer une légitimation d’Israël, par extension, sans règlement préalable de la question palestinienne, ni l’instrumentalisation de cette équation pour camoufler le partenariat stratégique souterrain entre la dynastie alaouite et l’ennemi officiel du Monde arabe, Israël, à l’effet d’aménager l’impunité du pouvoir chérifien qui en découle.

    Cinquante ans après son indépendance, sous une solidarité de façade, le Maroc apparait comme un tire-au-flanc de la stratégie arabe au même titre que la Jordanie et l’Arabie saoudite, au point de se retrouver dans une configuration inique de trois royaumes arabes dotés, chacun, d’une légitimité sacrale constituant un cordon sanitaire autour d’Israël, au détriment de la cause palestinienne, supposée être leur cause prioritaire, du fait de la sacralité de leur pouvoir ; le commandeur des croyants alaouite en sa qualité de président du comite « Al Qods » de la conférence islamique ; le gardien wahhabite des Lieux Saints de l’islam, en raison de sa responsabilité particulière à l’égard de Jérusalem, le 3 me haut lieu saint de l’Islam ; le hachémite, enfin, de par sa descendance directe de la tribu des Koraïchites, la tribu du Prophète. Trois royaumes, l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Maroc, désormais liés au sein d’une confédération disparate des pétromonarchies du Golfe, dans une fusion contre nature qui révèle, face à la contestation de l’ordre établi dans le Monde arabe, leur préoccupation d’assurer la survie de leur trône, plutôt que la promotion du Monde arabe, encore moins la Libération de la Palestine.
    La presse internationale abonde de la connivence israélo-marocaine sous le règne de Hassan II, de la fuite des Juifs marocains vers Israël, à la collaboration des services secrets des deux pays dans l’affaire Ben Barka, à la guerre du Sahara, aux escales techniques des unités israéliennes dans les ports marocains durant la guerre de juin 1967 (4), à la germination hormonale, enfin, du jeune prince héritier de l’époque envers une compatriote de confession juive qui donna par la suite deux soldats à l’armée israélienne (5).

    Mais le fait nouveau est la pérennisation de cette connivence sous le nouveau Roi Mohamad VI, au point de faire du Maroc une enclave diplomatique d’Israël, dans des conditions outrageusement méprisantes pour le peuple palestinien et ses nombreux sympathisants à travers le monde. Au risque d’exposer à l’opprobre public, pour la première fois dans les annales du Royaume, la propre épouse du Souverain.

    A moins d’impérieuses nécessités d’intérêt national touchant au règlement du conflit israélo palestinien, à quel besoin répondait le fait d’exposer sa propre épouse à l’opprobre, dans un geste malvenu auprès de l’opinion publique marocaine et arabe, en honorant une belliciste impénitente. Tzipi Livni (6), l’officier traitant du Mossad en France dans une décennie qui a vu la décapitation des principaux dirigeants palestiniens en poste en Europe et non Rachel Corrie, la pacifiste américaine broyée par un tracteur pour la défense de la terre palestinienne contre la confiscation israélienne. Tzipi Livni, objet d’un mandat d’arrêt de la justice britannique pour les crimes contre l’humanité » commis par son gouvernement à Gaza et non Rony Brauman, le franc tireur courageux pourfendeur du blocus de Gaza. Sauf à y voir la marque d’une perfidie complémentaire, à quel besoin répondait le souci du bénéficiaire de révéler son présent, sinon à embarrasser son hôte prévenant ? A l’ombre de la révolte arabe du printemps 2011, gageons que pareille gracieuseté ne saurait se reproduire sans exposer son auteur à un tollé généralisé.

    L’INSTITUT AMADEUS SUR LE GRILL (7)
    Quiconque connaît la tétanie qui frappe tous les acteurs politiques du royaume à l’égard du trône alaouite, le séjour de Mme Livni ne relevait pas du domaine du fortuit et ne répondait à aucun besoin de dialogue tant sont permanents les canaux de communications entre Rabat et Tel Aviv. Officiellement un « think tank » marocain, indépendant, l’Institut Amadeus, dirigé par le propre fils du ministre marocain des Affaires étrangères, Brahim Fassi-Fihri, aura servi de paravent au séjour de Mme Livni au Maroc. Crée en 2008, l’institut est soutenu par les entreprises traditionnellement perméables aux intérêts occidentaux, notamment l’hebdomadaire Jeune Afrique, le support médiatique des états africains pro occidentaux prospères. Le mandat d’arrêt lancé le 14 décembre 2009 par la justice britannique à l’encontre de Mme Tzipi Livni pour sa responsabilité dans la guerre de destruction israélienne de Gaza a retenti comme un désaveu du Maroc, un camouflet d’autant plus cinglant que le Roi Mohamad VI préside le comité chargé de préserver les Lieux saints musulmans de Jérusalem, une ville en voie de judaïsation rampante et quasiment annexée par Israël.
    En vertu de quel passe droit, un institut élitiste s’arroge-t-il le droit de prendre, seul, sans l’aval d’une autorité légitiment investie, l’initiative d’engager lourdement son pays sur un point essentiel de sa diplomatie ? Que de surcroît, face au tollé, ce même institut, visiblement déconnecté des réalités sociales, se dispense de la moindre explication, accentuant ainsi la suspicion sur l’ensemble de la galaxie royale en ce que le silence de cette coterie de technocrates ne manquera d’alimenter le mécontentement et les supputations, s’agissant d’un acte éminemment diplomatique à portée morale.

    Que l’initiative soit le fait du propre fils du ministre des affaires étrangères pose la question de savoir si l’héritier présomptueux a pu y procéder sans la caution des autorités marocaines. Auquel cas, la sanction est inévitable au double titre d’une infraction au fonctionnement démocratique des institutions du pays, au titre d’exemple ensuite, pour sanctionner le mépris d’Amadeus envers les sentiments profonds du peuple marocain et son aventurisme suspect. Dans le cas contraire, l’aval du pouvoir à son initiative rendrait le démenti officiel, sans objet et non avenu.
    En l’absence d’une mise au point -mise au clair- de l’institut Amadeus, l’Affaire Tzipi Livni accrédite cette singulière institution comme le sous traitant diplomatique des sujets épineux du Royaume. En un mot, Amadeus assumerait pour la compte de la diplomatie marocaine ce que la rendition était à la torture, la première entreprise de délocalisation de la politique étrangère du Maroc, et sur le plan de la bataille pour la conquête de l’opinion internationale, une opération de ravalement cosmétique destinée à pérenniser le trône auprès des chancelleries occidentales.

    En plein printemps arabe, une telle affaire, en tout état de cause, est très malvenue tant pour le Trône que pour ses parrains occidentaux d’autant que, si elle était confirmée, elle placerait les officiels marocains dans un embarras d’autant plus grand qu’elle survient dans la foulée d’une affaire autrement plus consternante qui concerne cette fois le roi en personne. Mohammed VI avait en effet décerné une distinction honorifique à un dirigeant du lobby juif américain dans la foulée de l’intervention israélienne de Gaza. Dans un geste controversé, en septembre 2009, le monarque avait remis le titre de Chevalier de l’ordre du trône du royaume du Maroc à Jason F. Isaacson, directeur des affaires internationales du Comité américano-juif (AJC), qui se trouve être un des fervents soutiens à l’équipée militaire israélienne contre l’enclave palestinienne. L’information sur la remise du titre n’avait pas été annoncée officiellement au Maroc, mais révélée par un site communautaire juif aux Etats-Unis. Si, là aussi, l’objectif était la paix, pourquoi la distinction s’est portée sur un belliciste du lobby juif américain et non sur Jeremy Ben Ami, le directeur de « J Street », le contre lobby juif américain favorable à un règlement négocié.

    D’autres indices tendent à confirmer la permanence du primat israélien dans la stratégie marocaine. Le cas le plus flagrant aura été le licenciement par la Sofrecom, filiale du groupe France Télécom au Maroc, d’un ingénieur, Mohamed Benziane, après neuf ans de service pour « faute grave », laquelle, en la circonstance, à consister à refuser de participer à la formation dispensée par un prestataire de services israélien. Le vendredi 11 décembre 2009, la police marocain imposera donc sans ménagement la normalisation par le bâton aux salariés de l’entreprise conformément aux choix diplomatiques d’une monarchie alaouite n’hésitant pas à privilégier les intérêts économiques des entreprises françaises implantées sur son sol au détriment des besoins démocratiques de ses “sujets”, qui, contrairement aux Iraniens, n’ont pas la “chance” de faire l’objet de la compassion occidentale ni d’aucune espèce de vaste mise en scène médiatique. Ce licenciement abusif d’un élément de main-d’œuvre -de surcroît, indigène- qui a eu l’outrecuidance de penser par lui-même et d’obéir à une loi morale qui n’arrange ni les multinationales, ni le gouvernement marocain, a répondu à une double injonction : l’injonction néo libérale, d’une part, et l’injonction autoritaire du Makhzen, d’autre part, qui se renforcent mutuellement dans le prolongement d’une logique coloniale (8).

    A quelle logique obéit ce besoin de tirer constamment contre son propre camp ? Quel besoin pressant à pousser le Maroc à inviter officieusement un personnage si controversé dans la foulée du traumatisme de Gaza ? Sauf à masquer un dessein machiavélique, pourquoi privilégier systématiquement la distinction des plus anti palestiniens et xénophobes des dirigeants israéliens ? La cause de la paix gagne-t-elle devant tant de complaisance ? Comment expliquer cette inversion des valeurs qui fait que de prestigieux militants marocains de confession juive, l’ingénieur Abraham Sarfati et le mathématicien Sion Assidon, auront croupi longtemps dans les geôles royales pour leur soutien à la cause palestinienne, quand, en contrechamps, tenaient table ouverte à Tanger et Marrakech des figures de proue du sionisme exacerbé, le philosophe du botulisme Bernard Henri Levy et le priapique Dominique Strauss Khan, sans que nul au Royaume ne pipe mot sur cette incohérence, en recommandant par exemple à ces zélés sionistes de vivre leur passion dans le pays de leur premier choix et non en terre arabe, dont ils dénigrent tant la cause majeure ?

    Quelle aubaine que la « sacralité » de la personne du Roi consacrée par la constitution qui dispense ainsi le monarque de toute critique de ses sujets, mais le prive, par voie de conséquence, d’un garde fou. L’hospitalité arabe, quoique légendaire, ne relève pas de la niaiserie. Elle obéit à de codes rigoureux qu’aucun monarque, ni président ne saurait enfreindre sans s’exposer, à plus ou moins long terme, à une réplique. Le gauleiter de Gaza, Hosni Moubarak, le vassal par excellence des Israéliens au Moyen Orient, en a payé le prix fort au terme d’un règne de 32 ans bercé par le cantique des laudateurs occidentaux, auparavant son prédécesseur Anouar el Sadate, de même que le Roi Abdallah 1 er de Jordanie, le fondateur de la dynastie hachémite et Gardien des lieux saints de Jérusalem, son neveu Faysal II d’Irak, ainsi que l’iranien, au titre ronflant, Chahin Chah Araymehr, « Sa Majesté Impériale, le Roi des Rois, lumière des aryens », renvoyé dans les ténèbres de l’histoire.

    Que le souverain prenne garde. Le cortège des laudateurs fait entendre, à son tour, son concert de louanges au Maroc, tressant ses couronnes, à coup de poncifs, sur l’ingéniosité royale d’un pays promu nouveau rempart contre l’intégrisme depuis l’éviction du dictateur tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Sa réforme constitutionnelle est encensée par une cohorte de plumitifs parasitaires, sans le moindre regard critique comparatif entre l’orignal et la copie, alors que la nouvelle version ne fait qu’amplifier les tares autoritaires du régime. Le oui l’aurait emporté avec plus de 98% pour un taux de participation de près de 73%. Est-ce vraiment raisonnable ce score à la Nicolas Ceausescu, du nom du dictateur roumain passé par le peloton d’exécution à la chute du communisme ? Ne s’agit pas plus tôt d’un triomphe en trompe l’œil, à la Pyrrhus, jusqu’à la chute finale. Devant tant de congratulations empressées, il serait judicieux que sa Majesté veuille bien garder en mémoire cette maxime de Jean de La Fontaine qui veut que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (9).

    LE MAROC, DESTINATION PRÉFÉRÉE DES POLITICIENS FRANÇAIS
    Une quarantaine de personnalités françaises de premier plan ont opté pour le Maroc pour leurs vacances de fin d’année lors de la révolte arabe de 2010. De l’ancien président Jacques Chirac, à Taroudant, dans le sud du pays, à son successeur Nicolas Sarkozy, qui y a passé des vacances de Noël en 2009 et en 2010, à la résidence royale de Jnane Lekbir, à 3 kms de Marrakech, à son ancienne adversaire socialiste de 2007, Ségolène Royal, qui y a séjourné en 2010, avec son compagnon André Hadjez, au sein d’un “palace de Ouarzazate”, dans le sud du pays, à Jean Louis Borloo, ministre de l’écologie, au couple Balkany, Isabelle et Patrick Balkany, maire de Levallois, à Hervé Morin (et 18 membres de sa famille à l’hôtel Es-Saâdi de Marrakech), à Brice Hortefeux et naturellement Philippe Douste Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères qui fit l’objet d’un scandale.
    La « tribu Maroc » s’étend bien au-delà de ces attaches. De Bernard-Henri Lévy à Thierry de Beaucé, à Dominique Strass Khan et Anne Sinclair, à Elizabeth Guigou et Dominique de Villepin, nombre de dirigeants politiques, chefs d’entreprise, intellectuels médiatiques et célébrités du showbiz ont à Marrakech ou ailleurs une résidence secondaire. Le « plus beau pays du monde », comme le veut la publicité de l’Office marocain du tourisme, devient ainsi un lieu de rendez-vous culte pour la classe politique française, où la délocalisation d’un Conseil des ministres serait presque envisageable durant les fêtes de fin d’année. La Mamounia est la carte maîtresse de cette politique de séduction du Makhzen, le pouvoir féodal marocain. Tous y sont reçus avec les attentions particulières que sait déployer le Maroc pour ses hôtes de marque. Les invitations spéciales sont l’atout maître de l’arsenal diplomatique du royaume chérifien pour séduire les politiques français. La pratique est érigée en politique d’Etat.

    Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, le collier de la reine à Tzipi Livni constitue une faute politique impardonnable, qui fera tache ; une tache que rien ne saurait gommer de la mémoire des peuples en lutte ce qu’elle sera éternellement ressentie comme une prime à une belliciste impunie qui compte à son actif deux guerres, l’une, en 2006 contre le Liban, l’autre, en 2007-2008 contre Gaza, avec le
    Etat policé, le Maroc est aussi un état policier et son parc hôtelier, comme il se doit de l’être, est sonorisé et scanné, témoin muet des galipettes des uns, des roucoulades des unes, des valses hésitations des uns et des autres, de leurs chapardages et de leurs chuchotements, qui fait dire à un diplomate français que « la France est captive de la diplomatie marocaine », tout comme le monarchie marocaine est tributaire de sa survie de son allégeance israélienne.
    Le Royaume se gangrène de tant de dérives. De tant de licences. Lupanar des pétromonarchies du Golfe, enclave diplomatique israélienne, mercenaires sous traitant de la stratégie américaine en Afrique dans le cadre du « Safari Club » chargé de la protection des dictatures africaines pro occidentales, notamment le Zaïre du général Joseph Désiré Mobutu, sur fond de corruption, de népotisme et d’autoritarisme bureaucratique. A n’y prendre garde, le royaume pourrait en porter les stigmates indélébiles avec à sa tête un commandeur de peu, d’un royaume déserté de ses oiseaux migrateurs de mauvais augure, les vacanciers parasitaires envolés vers d’autres cieux à la recherche de nouvelles pitances.

    Et si le Maroc, par la somptuosité de son accueil, le nombre des bénéficiaires de ses prestations, ses abus et ceux de ses invités, ses dérives et les leurs, le silence complice des observateurs occidentaux, n’était en fin de compte que la plus grande mystification politico-médiatique de l’époque contemporaine, un syndrome tunisien sur une plus grande échelle ? Sur les débris de son trône ne subsistera alors au souverain qu’à méditer la fin pitoyable du dernier roi de Grenade, l’infortuné Bouabdil, raillé par sa mère « de pleurer comme une femme ce qu’il n’a su défendre comme un homme ».

    Le référendum du 1er juillet 2011 sur la Constitution marocaine a permis au roi Mohammed VI de donner au moins, dans le contexte des révoltes arabes, l’illusion d’une démocratisation.
    Etude comparative du texte original de la Constitution marocaine et du nouveau texte adopté par la réforme. Une réforme en trompe l’œil en ce que les pouvoirs du Roi sont encore plus étendus.

    1-Le collier de la Reine : L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui eut pour victime, en 1785, le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, et qui éclaboussa la réputation de la reine Marie Antoinette.

    2- Harissa.com http://www.harissa.com/news/article/le-maroc-d%C3%A9ment-avoir-offert-un-collier-en-diamants-%C3%A0-tzipi-livni

    3- Sur la problématique du judaïsme marocain cf. à ce propos, l’analyse de Abraham Sarfati https://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif
    – Sur le partenariat stratégique entre Israël et le Maroc, Cf. à ce propos La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    –1re partie : Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme https://www.renenaba.com/hassan-et-hussein-le-modernisme-au-service-de-l%E2%80%99archaisme
    2eme partie La Cia de l’un, le Mossad de l’autre https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occiden

    4-Abdel Monein Diouri, dans son livre « A qui appartient le Maroc » (Editions l‘Harmattan), chapitre IV « Une diplomatie captive », page 103, soutient que « durant la guerre de juin 1967, des navires israéliens ont fait de discrètes escales techniques dans les ports marocains. Les bases américaines au Maroc ont servi de ponts aériens entre les Etats-Unis et Israël. Les bateaux marocains de pêche en haute mer (propriété du Roi) étaient équipés pour servir au Mossad de système d’écoute des communications téléphoniques, via le détroit de Gibraltar, point de passage des communications internationales entre l4Europe et l4Afrique. Les renseignements recueillis par ce système servaient aussi bien Israël que le Maroc ». De son côté, Agnès Bensimon, auteur eu célèbre « Hassan II et les Juifs », affirme que c’est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L’historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c’est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé. Quel intérêt pour Hassan II ? Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d’enfance de Mohamed Oufkir, afin qu’il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l’agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignaient qu’un membre de l’opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l’opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d’Israël parce qu’il était attiré par ce qu’on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu’avait eue ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l’expression consacrée. L’inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d’autant plus que Ben Gourion avait décidé d’opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d’Etats lointains mais conciliants. L’intrusion du Mossad au Maroc s’est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n’en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à “l’accord de compromis” conclu entre le Palais et Israël favorisant l’exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d’autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse. Les archives nationales d’Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa “Guerre des Sables” avec l’Algérie en livrant des blindés. Des officiers de l’armée et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l’embryon de la DST. En retour, et malgré l’envoi de troupes au Golan jugé “anecdotique”, le Maroc n’a eu de cesse de normaliser l’existence de l’Etat hébreu auprès du monde arabe ou ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Israël aurait continué à aider “technologiquement” le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï.
    http://www.mamfakinch.com/au-maroc-en-2011-mieux-vaut-militer-pour-israel-que-pour-la-democratie-o

    5- Selon une dépêche AFP 19 août 2005 : La juive israélienne Hedva Selaa, 53 ans, ancienne, soldate de l´armée israélienne, aujourd’hui réceptionniste dans un hôtel à Eilat, dit être la fille naturelle du “commandeur des croyants” Hassan II et sœur du “nouveau commandeur des croyants” marocains ! C’est le “scoop” présenté- le 19 août 2005 – à la Une d’un supplément du quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot. Sous le titre “le roi et moi”, Hedva (Selaa est le nom de son mari) pose avec une photo du roi défunt – un cliché censé souligner leur ressemblance. Intitulé “une princesse marocaine”, l’article raconte la romance qu’aurait eue Anita Benzaquen, la mère de Hedva, en 1952, avec le prince héritier Moulay Hassan, alors âgé de 23 ans. Deux enfants seraient nés des amours illégitimes du prince Hassan (future Hassan II) et de sa maîtresse juive Anita, nièce de Léon Benzoïque, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT du premier gouvernement marocain sous Mohamed V. Si Jacky, l’aîné, refuse toujours de parler à la presse, Hedva, la cadette, a décidé de “tout révéler” 8 ans après le décès de sa mère Anita, en 1997. Une mère que Hedva n’hésite pas à qualifier de femme frivole et multipliant les aventures. “Un test ADN n’est pas envisageable, admet Hedva, et mon frère Jacky a brulé toutes les archives de notre mère après sa mort”.
    Son récit s’appuie sur des recoupements familiaux. La réceptionniste ne demande rien, et notamment pas d’argent. Son unique souhait, dit-elle, est de “rencontrer mon demi-frère, le roi Mohammed VI”. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yediot Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après “24 heures de réflexion”, dit le quotidien israélien, le marocain a décliné l‘offre.

    6- Quand le Maroc offre de « généreux cadeaux » aux criminels de guerre israéliens. Selon le quotidien israélien Maariv, du mercredi 13 juillet 2011, le parlement israélien a pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères. Maariv révèle ainsi que « Lalla Salma » a offert un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009. Madame Tzipi Livni, a séjourné au Maroc à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger, du 19 au 21 novembre 2009, le think tank de Brahim Fassi Fihri, fils du ministre marocain des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri. La famille royale marocaine compte parmi les plus « généreux donateurs » de cadeaux aux responsables de l’Etat hébreu. En 1981, pour remercier Shimon Peres de sa venue au Maroc pour rassurer le régime des soutiens juifs américains. Le Commandeur des croyants lui avait offert une cargaison complète de vin de bon cru de ses vignes personnelles, chargée à bord de l’avion qui le transportait en Israël ! URL courte : http://www.demainonline.com/?p=6338 the Hebrew-language daily Maariv reported Thursday http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/145701
    Tzipi Livni, dont la famille originaire de Pologne, est la fille du chef des opérations de l’Irgoun. A ce titre, en 1946 et sur ordre de Menahem Begin, il avait organisé le célèbre attentat à la bombe contre l’hôtel King David, où se trouvait le QG britannique, et qui a coûté la vie à 91 Anglais, Arabes et Juifs. Plus tard et toujours aux côtés de Begin, Livni père a été l’un des architectes de la naissance du Likoud et de la victoire du parti qui a porté Begin au pouvoir en 1977. Au décès de son père, Tzipi Livini a cherché à succéder à son paternel à la Knesset sur le ticket du Likoud, optant pour un slogan bien particulier : « Mon nom est une institution » Un slogan lourd de sens car, en hébreu, le mot « institution » signifie Mossad, le nom des services secrets israéliens, en référence à son passage au Mossad, où elle fut un agent clé en Europe pour quatre ans, dans les années 80. Et notamment en France -elle est francophone- où elle a dirigé une « safe house » (maison sécurisée servant de base arrière ou de lieu de repli) pour ses collègues du Mossad au moment où le service entamait une campagne d’assassinats en Europe. Elle était notamment en poste en France en 1980, lorsqu’un scientifique égyptien spécialisé dans le nucléaire et travaillant pour Saddam Hussein a été assassiné dans la chambre de son hôtel parisien par le Mossad. Le gouvernement israélien a refusé de confirmer officiellement que le service était derrière cet assassinat mais le Premier ministre de l’époque, Menachem Begin, a glissé un jour à un journaliste américain qu’il espérait que la France qui aidait l’Irak avait« appris la leçon ». Tzipi Livni était toujours en poste en Europe lorsque un dirigeant de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), Mamoun Meraish, a été tué par des balles tirées par un agent du Mossad à Athènes, en Grèce, en 1983. Un assassinat où, pour le Times de Londres en date du 1er juin 2008, Tzipi Livni était impliquée. A la suite du meurtre de Mamoun Meraish, Livni est rentrée en Israël pour reprendre ses études de droit. En cause selon le Times, de trop fortes « pressions » dans son boulot d’agent secret. Etait-elle elle-même l’un des tueurs dans cet assassinat et dans d’autres, comme le prétend la presse britannique ? Lorsqu’elle se lance dans la politique au sein du Likoud, elle devient vite une disciple d’Ariel Sharon, l’homme qu’une commission officielle israélienne a désigné comme étant « personnellement responsable » du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban, en 1982. Par la suite, elle sera sous le patronage de Sharon ministre de la Coopération régionale, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Absorption des immigrés et ministre de la Justice. Elle suivra Sharon lorsqu’il claque la porte du Likoud en 2005 pour fonder Kadima. Quand Ehud Olmert succède à Ariel Sharon comme Premier ministre, Tzipi sera nomme vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères..

    7- L’Institut Amadeus : Créé en 2008, basé à Rabat, Amadeus est un « think tank » marocain, indépendant, qui se présente comme un centre d’expertise, de réflexion, de conseil, de proposition et de consultation, une plateforme d’échanges, de rencontres et de coopération Nord-Sud et Sud-Sud. Amadeus bénéficie du partenariat d’une vingtaine d’entreprises notamment Alsthom, la chaine hôtelière Movenpick, l’Hebdomadaire Jeune Afrique, Maroc Telecom Et Medi1 SAT. Animé par une équipe de quinze personnes composées de managers, de chercheurs et d’experts avec des pôles de compétence et des horizons culturels diversifiés, il se propose de consolider l’image de marque du Maroc et de la région du Maghreb, au niveau international, en menant des actions de lobbying.
    L’équipe dirigeante est composée des trois personnalités suivantes :

    –Brahim Fassi-Fihri : Diplômé en sciences politiques de l’Université de Montréal, le président de l’Institut Amadeus a effectué de nombreux travaux de recherche dans le domaine des relations internationales. Brahim fonde l’association Amadeus en 2005. En 2007, il approfondit sa connaissance des enjeux euro-méditerranéens en intégrant la Direction Générale des Relations Extérieures de la Commission Européenne. Il est nommé durant cette période responsable du comité d’organisation de la 11eme conférence ministérielle Euromed de la Transition économique. En tant que Président de l’Institut Amadeus, Brahim coordonne l’ensemble des activités de l’Institut et apporte son expertise des enjeux politiques et géostratégiques contemporains. Il est l’initiateur et le créateur des MEDays, un forum international organisé chaque année à Tanger. Brahim a développé un réseau international de personnalités de la sphère politique et économique et des medias, faisant des MEDays le rendez-vous annuel des pays den la région sud.

    –Mekki Lahlou : Diplômé en sciences politiques de l’Université de McGill à Montréal, titulaire d’un Master en relations internationales et droit international à Sciences Po Paris et doctorant en droit aérien Mekki est un spécialiste des relations internationales. Il a travaillé dans la fonction publique internationale et s’est par la suite spécialisé dans les problématiques de la libéralisation et de la déréglementation du transport aérien international, notamment lors de son séjour à l’Association du Transport Aérien International à Genève. A l’Institut Amadeus, Mekki s’occupe plus particulièrement des relations extérieures, et notamment des partenariats et du financement des activités de l’Institut.

    –Younès Slaoui : Vice-président et co-fondateur de l’Institut Amadeus Issu de l’Ecole Nationale d’Administration française (ENA), promotion Jean-Jacques Rousseau, et diplômé de l’EM Lyon, Younes est spécialisé en administration publique, en stratégie et en finance d’entreprise. Ses expériences à Calyon et DTZ lui ont permis de participer à des opérations de financement d’entreprises et de conseil financier. Au cours de son expérience au sein de la Direction Générale française de l’Énergie et du Climat, il a intégré l’équipe du Plan Solaire Méditerranéen de l’Union pour la méditerranée (UPM) et a été chargé d’un rapport sur le financement du nucléaire. Younes a également collaboré à la réflexion stratégique et à l’étude du développement international du groupe EM Lyon en tant que chargé de mission auprès du directeur général de cette institution. Au niveau associatif, Younes a occupé en 2006 la fonction de Président de l’AMGE Lyon et Vice-président régional de l’AMGE (Association des Marocains des Grandes Ecoles). Younes apporte ses connaissances des enjeux et problématiques de développement économique et social, et est un acteur de premier rang dans l’élaboration.

    8 – Sentence philosophique du blog « Princesse de Clèves islamo-gauchiste ».

    9 – Alexandre Adler, Rachida Dati, le Maroc et les chantres de la démocratie « contrôlée » blog du monde diplo lundi 4 juillet 2011, par Alain Gresh http://blog.mondediplo.net/2011-07-04-Alexandre-Adler-Rachida-Dati-le-Maroc-et-les                                                                                                                                                       https://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

  • Yémen : 85.000 enfants morts de faim ou de maladie
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/11/21/97001-20181121FILWWW00105-yemen-85000-enfants-morts-de-faim-ou-de-maladie.p

    Quelque 85.000 enfants seraient morts de faim ou de maladie depuis l’intensification de la guerre au Yémen, selon une estimation faite aujourd’hui par l’ONG Save The Children.

    L’ONG affirme, dans un communiqué, avoir utilisé des données de l’ONU pour évaluer les taux de mortalité dus aux cas de malnutrition sévère et de maladie chez les enfants de moins de cinq ans. Se basant sur une « estimation prudente », l’ONG avance qu’environ 84.701 enfants seraient morts de faim ou de maladie entre avril 2015 et octobre 2018. D’autres ont par ailleurs été tués dans les combats qui ensanglantent ce pays pauvre de la péninsule Arabique. La guerre a fait quelque 10.000 morts et 14 millions de personnes se trouvent en situation de pré-famine, selon l’ONU. « Nous sommes horrifiés par le fait qu’environ 85.000 enfants soient morts de faim. Pour chaque enfant tué par des bombes et des balles, des douzaines meurent de faim et on peut l’éviter », a déploré dans le communiqué de Save The Children, Tamer Kirolos, son directeur pour le Yémen.

    #yémen #hypocrisie

  • Media Lens - The Filter Bubble - Owen Jones And Con Coughlin
    http://medialens.org/index.php/alerts/alert-archive/2018/886-the-filter-bubble.html

    It stands to reason that anyone seeking employment within this bubble will have to accept an unwritten agreement not to challenge the integrity of the bubble by which they are granted wealth and fame. Any ingrate deciding to renege is attacked, reviled and cast out; treated almost as sub-human, not entirely real. Politicians like George Galloway challenging the bubble can be beaten up in broad daylight and it is of no concern. Idealistic hippies like Russell Brand preaching love can be torn to shreds and silenced by the press pack – it doesn’t matter. Whistleblowing activists like Julian Assange can be trapped, threatened with life imprisonment and death, and it is a laughing matter. Whole countries can be destroyed – it doesn’t matter. The climate can be destroyed – it doesn’t matter. The filter bubble has its own dream logic, follows its own cosmic laws as if the real world was none of its concern.

    Quant aux noms invoqués dans le titre, ils font référence à la différence abyssale existant entre un fil twitter (franc et incisif) du journaliste du « Guardian » Owen Jones concernant la flagornerie sans vergogne dont fait preuve le journaliste du « Telegraph » Con Coughlin vis-à-vis de l’Arabie saoudite, et un article (aussi peu critique du flagorneur que possible) du même Jones dans le Guardian :

    Why are defence editors, defence correspondents, diplomatic editors and the like so often biased in favour of the Western defence and diplomatic establishment they are covering? And why are they allowed to demonstrate this bias without anyone so much as commenting?

    The filter bubble ensures that these questions can never be asked, much less answered.

    #filtre #bulle #MSM

    • Iraq was destroyed in a nakedly illegal oil grab, more than one million human beings were killed, and the ’mainstream’ continued to treat the criminals responsible as respectable statespeople, and to take seriously their subsequent calls for ’humanitarian intervention’ in oil-rich Libya. With Libya reduced to ruins, the same journalists dreamed on, treating the same criminals with the same respect as they sought yet one more regime change in Syria.

  • Les #Etats-Unis ont dépensé cinq mille neuf cent (5900) milliards de dollars en #guerres depuis 2001
    https://watson.brown.edu/costsofwar/files/cow/imce/papers/2018/Crawford_Costs%20of%20War%20Estimates%20Through%20FY2019%20.pdf

    ... there is no strategy for ending the wars. The fact that the US keeps spending huge sums for wars that, at least in Afghanistan, are in a stalemate, and in Iraq and Syria, are unresolved, is a long-term budgetary problem which will affect future generations.

    Il est quand même incroyable que ce genre d’article se montre surpris par la poursuite des guerres et parle des répercussions négatives sur le commun des mortels sans aborder les énormes répercussions positives sur l’"#élite",

    #Profiteur de #guerre — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Profiteur_de_guerre

    (Et on ne parle même pas des marchands d’armes)

    Les guerres du Golfe et la guerre d’Afghanistan.

    Plus récemment, des sociétés ayant contribué à l’approvisionnement des forces de la coalition dans les guerres en Irak, tels que Bechtel, KBR, Halliburton ou Blackwater, ont été accusées de tirer profit de ces conflits en « surchargeant » le prix de leurs services, voire d’en être les instigateurs occultes[13], l’accusation « du sang pour du pétrole » – thème récurrent des slogans anti-guerre – illustrant cette opinion. Steve Clemons, un membre éminent du think tank de la « New America Foundation », est allé jusqu’à accuser l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey d’avoir à la fois profiter de la guerre et de l’avoir encouragée[14]. Le « Center for Public Integrity » a indiqué que la sénatrice américaine Dianne Feinstein et son mari, Richard Blum, ont engrangé des millions de dollars en provenance d’Irak et d’Afghanistan par le biais des contrats de son entreprise, Perini[15], Feinstein ayant voté en faveur de la résolution donnant au président George W. Bush le pouvoir d’envahir l’Irak. Le defense contractor Brent R. Wilkes, qui fait l’objet d’une inculpation, a été dépeint comme « #extatique » à l’annonce que les États-Unis allaient entrer en guerre avec l’Irak : « Lui et certains de ses cadres supérieurs étaient vraiment des #va-t-en-guerre », a déclaré un ancien employé. « Brent disant que cela créerait de nouvelles #opportunités pour l’entreprise. Il était vraiment heureux de faire des #affaires au #Moyen-Orient »[16]

  • Dites les amis, il y a un détail qui m’a vraiment échappé : quelle est l’origine de ce fameux « enregistrement » de l’exécution de Khashoggi ? La première fois que je l’ai lu quelque chose à ce sujet, ça parlait de son Apple Watch, ce qui me semble carrément improbable. Est-ce qu’on pu lire une explication plus récente (et crédible) ?

  • Opinion | Who’s the Real American Psycho? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/11/10/opinion/sunday/dick-cheney-donald-trump-vice-movie.html

    Par #Maureen_Dowd

    Even for Washington, the capital of do-overs and the soulless swamp where horrendous mistakes never prevent you from cashing in and getting another security clearance, this is a repellent spectacle. War criminals-turned-liberal heroes are festooned with book and TV contracts, podcasts and op-ed perches.

    Those who sold us the “cakewalk” Iraq war and the outrageously unprepared Sarah Palin and torture as “enhanced interrogation,” those who left the Middle East shattered with a cascading refugee crisis and a rising ISIS, and those who midwifed the birth of the Tea Party are washing away their sins in a basin of Trump hate.

    #criminels #etats-unis

  • US Wars in Iraq, Afghanistan, and Pakistan Killed 500,000 People - News From Antiwar.com
    https://news.antiwar.com/2018/11/08/us-wars-in-iraq-afghanistan-and-pakistan-killed-500000-people

    Brown University has released a new study on the cost in lives of America’s Post-9/11 Wars, in Iraq, Afghanistan, and Pakistan. The study estimates between 480,000 and 507,000 people were killed in the course of the three conflicts.

    This includes combatant deaths and civilian deaths in fighting and war violence. Civilians make up over half of the roughly 500,000 killed, with both opposition fighters and US-backed foreign military forces each sustaining in excess of 100,000 deaths as well.

    This is admittedly a dramatic under-report of people killed in the wars, as it only attempts to calculate those killed directly in war violence, and not the massive number of others civilians who died from infrastructure damage or other indirect results of the wars. The list also excludes the US war in Syria, which itself stakes claims to another 500,000 killed since 2011.

    #victimes_civiles #États-unis #agressions #impunité

  • La menace Black Bloc plane sur les cérémonies du #11_Novembre - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-menace-black-bloc-plane-sur-les-ceremonies-du-11-novembre-09-11-2018-7

    Pour ce week-end, près de #10000_policiers ont été mobilisés sur l’ensemble du dispositif, samedi et dimanche, à la fois pour le Forum de la paix qui se tiendra à la Villette, ainsi que pour les commémorations proprement dites. Le concert donné par l’orchestre de Radio France à la Philharmonie de Paris samedi soir devant 1 600 invités et à la même heure le dîner des chefs d’État au musée d’Orsay sont également des événements sensibles et évoqués dans la note des services de renseignement parisiens.

    Une menace dans la menace. Alors que 72 chefs d’État et 98 délégations étrangères sont attendus dimanche pour les commémorations du 11 Novembre, un rassemblement contre la venue de Donald Trump a été autorisé le même jour place de la République à Paris, à 14 heures, où sont attendues « plusieurs milliers de personnes », selon la préfecture de police (PP), qui dit se préparer à « un risque de débordements dû à la création attendue d’#un_Black_Bloc
    #lol

    • Trump, Poutine : fauteurs de guerre, oui, mais à la rigueur, ils représentent des Etats ayant participé à la Première guerre mondiale. Mais Netanyahu ? Non seulement israel n’existait pas, mais c’est le mandat britannique sur la #Palestine qui est né du dépeçage de l’Empire ottoman après la guerre...

      Trump, Poutine, Netanyahu, Erdogan… fauteurs de guerre - Macron complice
      Solidaires, le
      https://solidaires.org/Trump-Poutine-Netanyahu-Erdogan-fauteurs-de-guerre-Macron-complice-13743

      Macron a choisi de commémorer le centenaire de la fin de la première guerre mondiale avec les plus grands fauteurs de guerre d’aujourd’hui. Pourtant, le recul de cent ans d’histoire, le travail des historien-nes et des militant-es sur la boucherie qui a fait 18,6 millions de morts et des millions de blessé-es, dévasté des pays entiers, et sur les raisons pour lesquelles les grandes puissances ont décidé de se lancer dans l’aventure devraient nous permettre d’en tirer les leçons. Le contexte mondial actuel de guerre économique généralisée, de militarisation accrue, de replis nationalistes… renforce d’autant l’importance de ce travail de mémoire et réflexion. Ce n’est pas ce que Macron a choisi.

      Donald Trump continue une guerre engagée par les Etats-Unis en Irak en 1990, puis en Afghanistan et qui contribue depuis près de 30 ans à déstabiliser toute la région, mettant les populations civiles dans l’insécurité la plus totale. Il soutient l’Arabie Saoudite qui mène une guerre au Yémen dont les principales victimes sont les populations civiles confrontées à la famine et aux problèmes de santé. Il mobilise l’armée à la frontière mexicaine contre les migrant-es qu’il qualifie de "criminel-les".

      Vladimir Poutine, après avoir fait sa guerre « intérieure » en Tchétchénie et placé à sa tête Ramzan Kadyrov, un dictateur criminel parmi les plus brutaux, est directement impliqué au côté du tyran Bachar El Assad dans la guerre en Syrie, qui a fait des centaines de milliers de victimes civiles. Après avoir annexé la Crimée par la force en 2014, il continue à mener des actions de guerre en Ukraine.

      Benjamin Netanyahu continue sa guerre contre des Palestinien-nes désarmé-es en particulier à Gaza, sa politique de colonisation des territoires palestiniens et nie leurs droits y compris pour ceux et celles qui ont la nationalité israélienne.

      Recep Tayyip Erdogan mène une guerre intérieure et en Syrie contre les populations kurdes, tout en réprimant sauvagement sa population tout entière.

      Nous n’oublions pas non plus que la France accroit son budget militaire au détriment des besoins sociaux, mène des opérations militaires dans plusieurs pays et vend des armes elle aussi aux dictateurs d’Arabie Saoudite, au Maréchal Al Sissi en Egypte qui les utilise contre son peuple…

      Alors que viennent-ils faire ici ? Ils sont là pour signifier qu’avec eux il y aura toujours une guerre en cours, qu’ils vont continuer leurs politiques dominatrices et coloniales, leurs ventes d’armes pour le plus grand profit des lobbys militaro-industriels.

      Alors nous manifesterons*, nous serons là pour leur dire : nous ne voulons ni guerre, ni état de guerre. C’est le moins que l’on puisse faire en souvenir des millions de morts de 14-18 et pour tous ceux et celles qui veulent, ici ou ailleurs, vivre libres et en paix aujourd’hui.

      * Une manifestation est prévue à Paris à partir de 14h00 au départ de la Place de la République

  • S’armer face au péril russe ? emmanuel macron ferait bien de relire quelques manuels d’histoire Edouard Husson - Atlantico (Bruit des bottes) - 7 Novembre 2018
    http://www.atlantico.fr/decryptage/armer-face-au-peril-russe-emmanuel-macron-ferait-bien-relire-quelques-manu

    Le président de la République aurait-il oublié le rôle de la Russie lors des conflits de 1918-1918 et de 1939-1945 ?

    Déclaration de guerre depuis Verdun ?  
    Emmanuel Macron a entamé une tournée commémorative, cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Le mardi 6 novembre 2018, il était à Verdun, capitale de la paix, lieu plus que symbolique où, en 843, s’affirmèrent pour la première fois, dans un texte officiel, clairement, une langue “française” et une langue “allemande”, base de la construction progressive des Etats nationaux. C’est à Verdun toujours qu’un millénaire plus tard la France et l’Allemagne, lointaines héritières de la “Francie occidentale” et de la “Francie orientale”, se livrèrent à la plus terrible bataille de la Première Guerre mondiale.

    En dix mois, 700 000 soldats en tout furent tués, presque autant du côté allemand que du côté français. C’est le moment de se souvenir. En 1984, pour le 70è anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, François Mitterrand et Helmut Kohl s’étaient spontanément donné la main pendant la cérémonie. La photo, peut-être plus émouvante encore que celle montrant le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer à la cathédrale de Reims, a fait le tour du monde et symbolise la réconciliation entre les ennemis d’hier. Aujourd’hui, Emmanuel Macron était seul ; c’est seulement samedi 10 novembre qu’il retrouvera la Chancelière, à Rethondes, lieu où furent signés les armistices de novembre 1918 et de juin 1940. L’ensemble des commémorations est, nous a-t-on dit, dédié au thème de la paix. Certains commentateurs ont regretté qu’il n’y ait pas de défilé militaire. Mais c’est ainsi, le président a invité la Chancelière allemande à prononcer le discours d’ouverture du Forum sur la paix.
     
    Il n’en est que plus paradoxal qu’Emmanuel Macron ait choisi Verdun pour faire une déclaration qui contredit largement l’esprit annoncé des commémorations. Je ne parlerai pas ici du côté paradoxal qui consiste à instrumentaliser la mémoire de la Grande Guerre au point de transformer la semaine de recueillement en opération de communication politique destinée à mettre en scène un président qui ne fréquente pas seulement la France des grandes métropoles, la “France d’en haut”, mais sillonne des villes moyennes, visite des sites industriels en difficulté entre ses discours de commémoration. Non, restons dans le cadre défini de la commémoration, de la guerre et de la paix. N’est-il pas proprement stupéfiant d’avoir choisi Verdun pour, lors d’un entretien radiophonique, en appeler à la création d’une “vraie armée européenne” et désigner un ennemi, explicitement, la Russie ? 
     
    Cette Russie souvent autoritaire mais à qui la République française doit d’exister encore
    Vous avouerez qu’il est pour le moins étonnant d’entendre dans la bouche d’un chef de l’Etat en pleine commémoration pacifique : “On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d’avoir une vraie armée européenne face à la Russie qui est à nos frontières et qui a montré qu’elle pouvait être menaçante” . Peu importe qu’Emmanuel Macron nuance ensuite son propos en disant souhaiter un “dialogue de sécurité avec la Russie”. Les propos essentiels sont surprenants à quelques jours de l’accueil du président Poutine à Paris, dans le cadre des commémorations. Surtout, quels que soient les griefs que l’on puisse avoir vis-à-vis de la Russie actuelle ou de son gouvernement, est-ce le moment de mettre en avant des contentieux ou bien de se rappeler ce qui nous rapproche ? S’agit-il de résoudre des disputes entre dirigeants de 2018 ou bien de se recueillir devant l’héroïsme et la souffrance des peuples en 1914-1918 ? 
     
    Commémorer la Grande Guerre et exalter la paix, n’inclut-il pas de se souvenir que sans le combat héroïque et les pertes énormes de l’armée tsariste à l’automne 1914, l’armée allemande aurait eu suffisamment de divisions à ramener vers l’ouest pour écraser notre armée ? N’est-ce pas le moment de rendre hommage au million huit-cent mille morts de l’armée russe ? Ne doit-on pas quitter la politique contemporaine pour se rappeler le paradoxe d’un peuple, d’un empire, russes, qui, aussi coercitifs fussent-ils, ont par deux fois sauvé notre régime républicain au XXè siècle ? En 1914-1917, en lui permettant de se renforcer suffisamment pour contenir la poussée de l’armée impériale ? Entre 1941 et 1945 pour vaincre le nazisme et permettre au Général de Gaulle de réinstaller la République ? Cinq millions de morts, civils et militaires, pendant la Première Guerre mondiale ; vingt-sept millions de morts, civils et militaires, entre 1941 et 1945. Tel est le tribut payé par l’Empire des tsars puis l’Union Soviétique à la défense de la liberté en Europe. Nous avons vainement attendu un geste des Européens de l’Ouest envers la Russie en 1989-1990. Jamais aucun chancelier allemand n’est allé à Moscou pour y déployer l’équivalent de la visite à Reims, de l’agenouillement de Willy Brandt à Varsovie ou de la poignée de mains de Verdun. Et même si l’on a décidé de détester sans nuances les gouvernants et les régimes russes successifs, il serait adéquat, durant dix jours, de penser en priorité aux peuples. En particulier quand on a pour ambition de faire reculer les populismes. Nos dirigeants se rendent-ils compte que, jusque dans la forme qu’ils donnent à leurs commémorations, ils mettent à distance les soutiers de l’histoire, les humbles et les pauvres qui fournirent le gros des combattants ? N’est-ce pas une semaine où parler de tous ceux qui, trop souvent dans les deux derniers siècles, ont dû supporter les conséquences de décisions prises par des dirigeants coupés du peuple ?

    Instrumentalisation anti-russe de la dissuasion nucléaire française ?  
    Même si nous décidions d’abandonner la cause des peuples, il y a bien d’autres critiques à formuler envers la déclaration du président français sur les ondes d’Europe 1. Je comprends bien que si l’on veut une armée, une “vraie armée”, il faut un “vrai ennemi”. Cependant Emmanuel Macron se rend-il compte de ce qu’il déclenche en mettant le doigt dans l’engrenage d’une structuration de la défense européenne à la fois émancipée des Etats-Unis (“On doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, sans dépendre seulement des Etats-Unis, et de manière plus souveraine”) et tournée contre la Russie ? Lorque le Général de Gaulle prônait l’émergence d’une “Europe européenne”, elle devait bien s’émanciper des Etats-Unis et en même temps construire une architecture de sécurité avec la Russie.

    L’un ne pouvait pas aller sans l’autre aux yeux du fondateur de la Vè République. Ajoutons que si nous croyons à l’Europe, si nous voulons être fidèles à l’esprit de paix qui constitue le soubassement de l’édifice européen organisé, il nous faut de toutes nos forces refuser l’idée d’une “défense européenne” à la fois anti-américaine et anti-russe. 
     
    Regardons de plus près, en effet, ce qui est en train de de passer. Rien de plus instructif que de lire le dossier que consacre la revue allemande Internationale Politik, éditée par le think tank quasi-gouvernemental Deutsche Gesellschaft für auswärtige Politik (Société Allemande de Politique Etrangère) dans son édition datée de novembre-décembre 2018 à la “nucléarisation de la défense européenne”. On y voit Michael Rühle, collaborateur allemand de l’OTAN, y refuser l’idée que l’Allemagne puisse signer le nouveau traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires. Pour autant Rühle, tout comme Wolfgang Ischinger, président de la Conférence sur la Sécurité de Munich, ne reprennent pas à leur compte la perspective d’une “bombe nucléaire allemande”. Ils savent qu’elle susciterait aussitôt une réconciliation des Etats-Unis et de la Russie aux dépens de l’Allemagne. Mais alors, comment combiner le respect apparent de la dénucléarisation de l’Allemagne réunifiée et l’envie de plus en plus affirmée d’une partie du monde dirigeant allemand de pouvoir inclure l’arme nucléaire dans sa stratégie ? Wolfgang Ischinger pose ouvertement la question d’une extension de la dissuasion nucléaire française à l’Union Européenne et d’un co-financement allemand. Dans le même numéro d’Internationale Politik, le Français Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche stratégique, écarte l’idée d’un co-financement ou d’un partage de la dissuasion au sens plein du terme, mais l’expert français n’exclut pas, en cas de retrait américain d’Europe, que la France puisse stationner quelques têtes nucléaires en Allemagne et en Pologne et que les pays ne disposant pas de la bombe s’engagent, eux, à procurer un soutien conventionnel à une attaque nucléaire française. 
     
    Mais que voudrait dire des armes nucléaires françaises stationnées en Allemagne et en Pologne sinon une déclaration de guerre (froide) à la Russie ? Sommes-nous vraiment sûrs que c’est ce que nous voulons, nous autres peuples d’Europe ? Et puis, que signifie cette envie soudaine de se débarrasser de la présence américaine en Europe depuis que le président Trump a exigé une augmentation des contributions des membres européens de l’OTAN au budget de la défense occidentale ?

    Croit-on vraiment que des pays qui ont besoin qu’on exerce sur eux, comme l’a fait le président américain, une pression considérable pour augmenter leur budget de la défense se laisseront entraîner dans l’effort nécessaire pour créer une défense crédible face à une Russie traitée en ennemie - et qui est aujourd’hui, qualitativement, la meilleure armée du monde ? Tout ceci, au fond, n’est pas vraiment pensé. Et ajoutons, pour finir que cette Europe qu’on nous propose est singulièrement dénuée de repères historiques, d’éthique et de valeurs. 
     

    La seule convergence franco-allemande possible : en communauté de valeurs avec les Anglo-saxons et en paix avec la Russie
    Passons rapidement en revue le siècle qui nous sépare de la fin de la Première Guerre mondiale. Dès l’entre-deux-guerres, on voit que l’Allemagne est traversée par une double aspiration : celle d’une entente avec les Etats-Unis (pour sa démocratisation) ; et celle d’une entente avec la Russie (pour garantir la paix de l’Europe). Hitler s’oppose à cette double aspiration ; et, profitant de la crise pour arriver au pouvoir, il emmène l’Allemagne dans une fuite en avant mortifère qui débouche sur une guerre contre, à la fois, les Etats-Unis et la Russie soviétique. Après 1945, l’extraordinaire intelligence collective dont fait preuve l’Europe, la grande Europe, avec ses « pères fondateurs », Schuman et Monnet, de Gaulle et Adenauer, Jean XXIII et Willy Brandt, Margaret Thatcher et Mikhaïl Gorbatchev, Jean-Paul II et Vaclav Havel, pour énumérer les plus importants d’entre eux, permet, au bout du compte, la réconciliation du tropisme américain et du tropisme russe de l’Allemagne. L’Allemagne sait depuis Bismarck que la paix en Europe n’est garantie que si elle s’entend étroitement avec la Russie ; mais elle sait aussi, depuis Stresemann, que ce n’est pas en Russie mais en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis qu’elle doit aller chercher la recette de sa démocratisation. Voilà pourquoi la France, si elle veut travailler opportunément avec l’Allemagne à l’organisation du continent, ne peut en aucun cas encourager l’Allemagne à se couper à la fois des Etats-Unis et de la Russie. Or c’est bien la pente sur laquelle Emmanuel Macron est en train de se laisser entraîner. 
     
    Non, notre vocation est de suivre une autre voie ! Mais une voie, comme l’avait montré le Général de Gaulle, qui est convergente avec les intérêts profonds de l’Allemagne et de l’Europe. La République française est soeur des deux autres grandes nations qui ont inventé la liberté. Nous ne devons en aucun cas accepter une Europe qui se coupe de Londres ni de Washington. De Gaulle a toujours su, de l’appel du 18 juin à la crise des missiles de Cuba, que dans les grandes crises nous étions aux côtés des Britanniques et des Américains. Mais nous ne devons pas pour autant nous laisser entraîner dans la tendance fréquente des Américains et des Britanniques à la confrontation avec la Russie. De Gaulle a voulu la bombe atomique pour la France de manière à ne pas dépendre des soeurs anglo-saxonnes, à pouvoir dire non le jour où elles s’emballeraient (pensons au refus français de la guerre en Irak en 2003, soutenu par l’Allemagne et la Russie). En revanche, il était impensable pour de Gaulle de « partager la dissuasion », en particulier de laisser nos cousins germains s’approcher de l’arme nucléaire. Laisser faire cela aurait été pour lui : 1. Nier le sacrifice de millions de Français et d’autres Européens pour abattre le militarisme allemand ; 2. entériner la coupure de l’Europe d’avec la Russie ; 3. et même ne pas laisser d’autre choix à la Russie, au bout du compte que la confrontation avec le reste de l’Europe. Le raisonnement gaullien est encore plus valable aujourd’hui : sans une entente avec la Russie, comment pouvons-nous sérieusement penser placer le continent européen en situation d’équilibre avec l’Asie ? Comment pouvons-nous prétendre, en 2018, combattre sérieusement l’islamisme et ses milices sans une coopération étroite avec Moscou ? 
     
    Alors oui, vive la paix ! Mais pas une fake peace, grosse d’affrontements imprévus et incontrôlables, où l’on désigne la Russie comme ennemie. Vive la réconciliation franco-allemande ! Mais fondée sur une vision globale des intérêts de l’Europe, dont nous ne voulons pas qu’elle devienne définitivement, pour reprendre la formule de Paul Valéry au lendemain de la Grande Guerre, un simple « cap de l’Asie ». Vive « l’Europe européenne » ! Mais fondée sur le bon sens de ses peuples et non sur les élucubrations idéologiques de dirigeants sans repères. 

    #emmanuel_macron #guerre
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    #dissuasion_nucléaire #Allemagne
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  • Walid Pharès, le John Bolton’s boy par excellence ou les dérives mortifères de l’irrédentisme maronite – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/walid-phares-le-john-boltons-boy-par-excellence-ou-les-deriv

    Une grande honorabilité bardée d’expertise. Des postes prestigieux dans la haute administration américaine républicaine : La vitrine d’exposition est parfaite, mais sous le vernis de la respectabilité, une façade lézardée, un personnage gangréné.

    Contrairement à ce que suggère son nom patronymique en arabe, Walid Pharès n’est pas le fils d’un preux chevalier, mais plutôt le parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme. Libanais d’origine, naturalisé américain, il est en fait « UN ISRAELIEN d’ORIGINE LIBANAISE », comme l’a très justement qualifié le quotidien libanais « Al Akhbar ».

    « La propulsion de Walid Pharès au poste de conseiller du président Donald Trump ne constitue pas, loin s’en faut, une reconnaissance du savoir faire libanais encore moins un succès diplomatique pour le Liban, mais plutôt une percée majeure de la stratégie israélienne par la promotion d’un des affidés libanais de l’État Hébreu dans le cercle décisionnaire du pouvoir à Washington.(…) Preuve est faite qu’il est plus aisé pour les Forces Libanaises (milices chrétienens) de décrocher un poste regalien à Washington qu’à Beyrouth », poursuit Al Akhbar dont le portrait de l’ancien milicien se trouve sur ce lien pour le lectorat arabophone.

    http://www.al-akhbar.com/node/268049

    UN ISOLATIONNISTE VINDICATIF
    La biographie en langue française de cet isolationniste vindicatif est lisse.
    Sa biographie en langue anglaise, éditée par le site Mother Jones, est infiniment plus caustique et toxique.
    Sur ce lien : http://www.motherjones.com/politics/2011/10/walid-phares-mitt-romney-lebanese-forces

    Natif de la localité de Ghouma, district de Batroun, dans le Nord Liban, en 1957, Walid Pharès a effectué une scolarité éclectique à l’Université Saint Joseph des Pères Jésuites et à l’Université Libanaise à Beyrouth, avant de décrocher, en 1981, à 24 ans un Master en Droit International à l’Université Jean Moulin LYON III, une structure où a longtemps professé une figure de proue de l’extrême droite française Bruno Gollnisch, passé à la postérité pour avoir matraqué des journalistes avec son parapluie.

    Précoce, il publie à 22 ans, en 1979, son premier ouvrage « At Taadoudiya Fi Loubnane », « le pluralisme au Liban ». Edité par l’Université du Saint Esprit de Kaslick, le fief du militantisme des moines maronites lors la guerre civile libanaise sous le magistère du Père Charbel Kassis, ce livre paru quatre ans après le déclenchement de la guerre civile, reprend en les popularisant les thèmes des milices chrétiennes sur la spécificité chrétienne, particulièrement maronite, dans le Monde arabe.

    Considérant qu’il existe au Liban deux cultures distinctes, la culture chrétienne par essence démocratique et la culture islamo-arabe qui l’est moins ou pas du tout, l’idéologue en herbe reprend à son compte en l’amplifiant le thème « du choc des civilisations », théorisé par l’universitaire américain Samuel Huttington. Il préconise en conséquence la ségrégation entre groupes libanais et prône le développement séparé, s’inspirant de thèses de la « white supremacy », si courantes dans certains milieux du Sud des États-Unis.

    LE CORPUS IDÉOLOGIQUE DE CE SOLDAT DE LA GUERRE FROIDE
    En 1981, l’année qui précède l’invasion israélienne du Liban, il fonde une publication « La voix de l’Orient » pour poulariser ses idées et adhère au « Comité des Chrétiens du Moyen Orient » (MECHRIC), et trois ans plus tard, à l’ Union Sociale Démocratique Chrétienne (USDC). Une démarche destinée à se doter, via ce gropuscule, d’ un vernis social démocrate chrétien, afin d’atténuer quelque peu les aspérités de son personnage belliqueux animé de surcroît d’une volonté de croisade.

    Prolixe, il récidive en 1981 en publiant Hiwar Dimucrati (Le dialogue démocratique), dans une maison d’édition libanaise Dar Al Mashreq Press, conviant ses compatriotes de confession musulmane au dialogue. Une proposition de pure forme, destinée à la galerie en vue de bonifier l’image des milices chrétiennes, discréditées par leurs massacres successifs. Son idole, Bachir Gemayel dont il fut un proche collaborateur, ayant décrété qu’il existait « un peuple de trop » au Moyen orient, en pointant du doigt les Palestiniens, avait initié la première guerre d’épuration ethnique de l’époque contemporaine en ordonnant les massacres de la Quarantaine, janvier 1976, Tall El Zatar, en juillet 1976, enfin Sabra Chatila, septembre 1982 que son assassinat suscita par réflexe pavlovien.

    Sous l’effet du matraquage idéologique, ses frères d’armes miliciens chrétiens ignoreront d’ailleurs allégrement, l’année suivante, cette invitaiton au dialogue envers les musulmans, s’en donnant à cœur joie, au mépris de la tradition chrétienne de commisération, aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra Chatila, dans la banlieue est de Beyrouth, en 1982, sous la supervision israélienne.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    http://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    Celui qui avait gouverné par l’épée périra par l’épée, dynamité dans son fief d’Achrafieh, le secteur chrétien de Beyrouth Est, à la veille de son entrée en fonction. Farouchement islamophobe et araphobe, épris d’Occident, son idéologie xénophobe et populiste irriguera naturellement la pensée de ses disciples qui en seront les apôtres sur la scène internationale :

    « Le Liban ne fait partie du Monde arabe. Le Liban est une civilisation et n’a aucun apport avec le tiers monde. Veuillez bien marquer dans vos démarches que nous n’appartenons pas au Tiers monde. Sortons de ce monde d’arriérés. Rallions le monde européen et le Monde libre de l’Amérique », lancera-t-il à ses subordonnés à peine élu président.

    Sur la pensée de Bachir Gemayel et ses méfaits :
    http://www.madaniya.info/2017/09/05/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    http://www.madaniya.info/2017/09/10/sabra-chatila-operation-salami-2-2

    Walid Pharès appliquera à la lettre ses enseignements. C’est ainsi qu’en 1986, l’année où le Liban vivait une spirale infernale de prise d’otages occidentaux, le graphomane publie, dans le droit fil de la pensée de son idole, un opus révélant l’objet de sa fixation. Non son oeuvre majeure mais le sujet de sa vindicte publique : Al Thawra al Islamiya al Khumaynia (La Révolution de Khomeiny – Dar Al Machreq Press).

    Pour ce milicien chrétien, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny avait eu le triple tort d’évincer le Chah d’Iran, gendarme du Golfe pour le compte de l’OTAN, grand bailleur de fonds des formations paramilitaires chrétiennes libanaises, et surtout grand allié d’Israël, parrain de ses camarades de combat.

    Thème gratifiant s’il en est en ce qu’il diabolisait la République Islamique d’Iran et exonérait de leurs turpitudes les pays occidentaux : la France de son satut de « co belligérant de l’Irak » contre l’Iran (1979-1989) et le double jeu américain à l’égard des deux belligérants, illustré par le scandale de l’Irangate et les promesses d’assistance faites simultanément à Saddam Hussein par Donald Rumsefd en personne, à l’époque secrétaire général de la Mlaison Blanche, sous la présidence Ronald Reagan et futur ministre de la défense sous présidence George Bush jr, artisan de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

    Putchiste dans l’âme, nulllement légaliste, il trempera dans la conjuration visant à évincer de la présidence des Forces Libanaises, les deux successeurs de Bachir Gemayel : son Frère et successeur Amine ainsi que son ancien lieutement Elie Hobeika. Il en sera gratifié en retour d’un siège au commandement de la formation milicienne sous la présidence de Samir Geagea.

    Inconsolable de la perte de Bachir Gemayel, il quitte les milices chrétiennes en 1989 pour rallier le général Michel Aoun lors de la guerre fratricide inter chrétienne. Il demeurera fidèle jusqu’à la chute du chef du gouvernement intérimaire libanais, le 13 octobre 1990. Placé sur une liste des opposants les plus recherchés du Liban, il s’exile en même temps que son deuxième mentor. Il fuit le Liban, via Israël et s’établit aux États-Unis, obtenant sans retard la nationalité américaine.

    Des mésaventures des milices chrétiennes libanaises, il en tirera deux ouvrages relatant les avatars de la guerre inter-factionnelle inter-chrétienne libanaise : « Lebanese Christian Nationalism : The rise and fall of an ethnic resistance (L. Rienner Published 1995) et « The Nationalist claim and the Lebanese Christian resistance : an ethnic case study ».

    À l’heure de la mondialisation, ce chrétien issu d’une société libanaise pluriconfessionnelle prônera, non le brassage culturel et le métissage humain, mais la ségrégation, la séparation, la grande muraille de démarcation, à l’exemple du Mur d’Apartheid dressé par ses amis israéliens en Cisjordanie. Le ghetto en somme.

    Mais, faille capitale de son argumentaire, ce fervent admirateur de l’Occident occultera le fait majeur de l’histoire contemporaine, le fait que ses idoles, -l’Amérique suprématiste et puritaine et l’Europe chrétienne,- auront été les principaux fossoyeurs de la cause des chrétiens arabes, maronites ou non : De la création d’Israël, en 1948, provoquant l’exode des Palestiniens chrétiens vers la Californie, à l’expédition franco anglo israélienne contre l’Egypte, en 1956, entraînant l’exode des chrétiens égyptiens vers l’Europe et l’Amérique du Nord, à la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’invasion américaine de l’Irak, à la guerre de Syrie, 2011, vidant quasiment le Moyen Orient de sa population chrétienne.

    Pour aller plus loin sur ce thème :
    https://www.renenaba.com/france-vatican-les-deux-francois-et-la-chretiente-d-orient

    LE PARCOURS AMÉRICAIN
    Mariée à une américaine, il atterit en Floride, le fief des anticastristes cubains, où il enseignera à l’Université Atlantique de Floride (1993-2004), qu’il quittera au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak pour présider the « Global Policy Institute ».
    Collaborateur du « Centre Ariel de Recherches Politiques » de Jerusalem, il se livrera, en tandem avec le lobby juif américain, à un actif lobbying anti syrien en vue de faire adopter par le Congrès américain la « Syrian Accountability Act » et de criminaliser le Hezbollah libanais, via une disposition législative similaire le « Hezbollah accountabilty Act ». Via son réseau israélien, il fait parvenir aux dirigeants israéliens un vade mecum pour une nouvelle gouvernance du sud Liban à la suite de la déconfiture de leurs supplétifs libanais dans la zone frontalière libano-israélienne ; une zone à forte majorité chiite, qui deviendra par la suite le fief du Hezbollah.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    https://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah

    Taiseux pendant pendant les cinq premières années de l’occupation américaine de l’Irak, alors que l’armée américaine était en butte à la guerilla anti américaine tant djihadiste que baasiste, Walid Pharès retrouvera l’inspiration en 2007, -l’année qui a suivi la riposte balistique victorieuse du Hezbollah contre Israël de 2006-, pour commettre un ouvrage intitulé « The War of Ideas : Djihadisme against Democracy » (Palgrave Mac Millan).

    Mais, en bon soldat de la guerre froide, il s’attaquera aux combattants islamistes, les terroristes islamiques, ses semblables musulmans du temps où il était milicien chrétien, de surcroit « idiots utiles » de la stratégie atlantiste dans la fragmentation du Monde arabe. Amnésique, il s’abstiendra de dénoncer la connivence des pétromonarchies dans le financement du terrrorisme islamique, de même que la complaisance des États-Unis à l’égard de l’islamisme politique et de son instrumentalisation en Afghanistan et ailleurs dans une guerre de détournement du champ de bataille de la Palestine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :
    https://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Sa qualité de correspondant du Centre israélien Ariel renforce sa crédibilité dans les milieux néo conservateurs américains et le propulse au sein du cercle dirigeant du parti conservateur. Il sera ainsi tour à tour conseiller du candidat Mitt Romney pour les présidentielles américaines de 2008, puis conseiller du président Donald Trump pour le Moyen Orient et le terrorisme en 2016.
    À l’accession de Donald Trump à la présidence américaine, Walid Pharès, dévient Secrétaire général du Groupe parlementaire transatlantique sur le contre-terrorisme (TAG), une tribune destinée à asseoir son rôle prescripteur, dans un domaine de prédilection des Etats Unis, à détourner en fait l’attention de l’opinion internationale sur le rôle trouble des administrations successives américaines avec le terrorisme islamique.

    La promotion simultanée de l’ultra faucon John Bolton président de l’ultra conservateur « Gatestone Institute » au poste de conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche et de Mike Pompeo, l’homme des ténèbres de la CIA, à la tête du Département d’état, a placé Walid Pharès dans un état de lévitation comparable à celui qu’il a vécu à l’élection de son mentor Bachir à la présidence libanaise, avant son trépassement violent. En synchronisation avec Joseph Jibeily, le dirigeant du « Centre des Renseignements du Liban », une officine des Forces Libanaises de Samir Geagea basée à Washington, il mulitiplie ses actions de lobbying au sein du Congrès américain en vue d’obtenir l’exclusion du gouvernement libanais, le Hezbollah, pourtant grand vainqueur des élections législatives libanaises de Mai 2018, et disposant de surcroït, d’une majorité relative à la chambre des députés.

    La propulsion de John Bolton à l’épicentre du pouvoir américain a renforcé la capacité de nuisance de son correspondant libanais, Samir Geagea, dont le discours souverainniste masque en fait une servilité à l’égard des Saoudiens en substitution à sa soumission aux Israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), consacrant le chef des « Forces Libanaises », l’un des plus grands criminels de la guerre comme l’un des plus grands mercenaires du personnel politique libanais.

    Sur l’équipée des milices chrétiennes particulièrement Samir Geagea, ce lien :
    https://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    GATESTONE, JOHN BOLTON, ANNE ELIZABETH MOUTET, ET L’ÉMISSION 28 MINUTES SUR ARTE
    Présidée par le monarchiste iranien Amir Tahiri, ancien directeur du journal Keyhan sous le règne de la dynastie Pahlevi, dans la décennie 1970, la structure européenne de Gatestone est composée de Marc D’anna, aka Alexandre Del Valle, le théoricien du « patriotisme intégrateur », ainsi que de l’universitaire Guy Millière et d’Anne Elizabeth Moutet, deux « dinstinguished senior fellow » de cette instance.

    La liste des auteurs de Gatestone sur ce lien :
    https://www.gatestoneinstitute.org/authors

    En dissonance toutefois avec Bernard Henry Lévy, Amir Tahéri, une fois n’est pas coutume, brisera net le délire fabulatoire du philo mondain sur les origines hitlériennes du terme Iran, lancée par le fer de lance médiatique du lobby pro israélien en Europe dans une campagne d’intoxication de l’opinion occidentale préludant à sa préparation à une intervention militaire de l’Otan contre la République Islamique d’Iran. Monarchiste revanchard, Amir Taheri ciblera dans son argumentaire de refutation les « Gardiens de la Révolution et le régime islamique, ces deux bêtes noires, mais non le fondement même de la démarche du théoricien du Botul.
    https://www.gatestoneinstitute.org/12333/hitler-reza-shah

    Intervenante régulière de la chaîne franco allemande ARTE dans l’émission d’Elizabeth Quinn « 28 Minutes », la chroniqueuse du Daily Telegraph justifiera le carnage israélien des Palestiniens de Gaza (57 morts et 2.400 blessés), -le jour du transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem, le 14 Mai 2018-, en reprenant textuellement les « éléments de langage » de la propagande israélienne.
    Cette séquence a plongé dans la stupeur les autres participants à l’émission par la virulence de sa défense de la politique israélienne, faisant volet en éclat l’apparente objectivité qu’elle s’evertuait à afficher pour la défense de la politique atlantiste.
    L’émission a été diffusée le vendredi 17 mai sur Arte en présence des deux présentatrices du programme Elizabeth Quin et Nadia Daam, ainsi que de l’historien Pascal Blanchard et Alexis Poutin, journaliste au Monde Moderne. Elle demeurera dans les mémoires comme un morceau d’anthologie de la duplicité professionnelle, lorsqu’elle se pare de la qualité journalistique pour propager des thèses d’un think tank néo conservateur, sous l’apparence de la neutralité.

    Sur ce lien, la séquence :
    https://sites.arte.tv/28minutes/fr/le-club-28-revisite-lactualite-de-la-semaine-28minutes-75

    LE JOURNALISME MILICIEN EN FRANCE
    La reconversion des journalistes miliciens dans l’expertise contre terroriste est une pratique courante. Une forme de recyclage dans la respectabilité, qui s’est développée tant aux Etats Unis qu’en France.
    Walid Pharès a ainsi fait son apparition dans les lucarnes françaises notamment sur France 24, sous la direction de Christine Ockrent, auditrice assidue du groupe de Bilderbeg, réputé pour son atlantisme.

    Sur ce lien le portrait de Christine Ockrent : https://www.renenaba.com/christine-ockrent-le-passe-droit-permanent

    Le journalisme milicien qu’il incarne si parfaitement a trouvé son illustration en France, sous couvert d’expertise anti terroriste, en la personne de deux libanais maronites habitués des plateaux français : Antoine Basbous, Directeur de « l’Observatoire des Pays arabes », auparavant ancien porte-parole des Forces Libanaises, l’organisation dirigée par Samir Geagea, un des plus grands criminels de la guerre libanaise et fossoyeur du leadership chrétien, et, Antoine Sfeir, Directeur des « Cahiers de l’Orient et des Pays arabes », auparavant cheville ouvrière sur le plan médiatique de la campagne pour l’élection à la présidence de la République Libanaise du chef milicien phalangiste Bachir Gemayel, en 1982, puis de son frère Amine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet, cf ce lien : https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien

    Et pour le recyclage des membres de l’« État Profond américain » dans les médias américains, sur ce lien : https://www.mondialisation.ca/des-anciens-de-letat-profond-sont-embauches-par-les-medias-grand-public/5623065

    Walid Pharès a vécu 33 ans au Liban de 1957 à 1990. Mais ses nuisances continuent à se faire encore sentir de nos jours contre sa patrie d’origine. Son retour au pays natal, il l’a accompli muni d’un passeport diplomatique américain. Doté d’une immunité et d’une impunité pour revisiter ses méfaits, comme étranger à ses forfaits comme étranger au pays qu’il a tant contribué à sinistrer.

    Le tropisme pro israélien des dirigeants maronites libanais, auquel il a grandement contribué, a conduit le président phalangiste Amine Gémayel à conclure un Traité de Paix entre le Liban et Israël, en 1983, mais la mise en œuvre de ce document a été entravée par un soulèvement de la population de Beyrouth, cas unique dans les annales diplomatiques internationales d’un traité mort-né, abrogé par la volonté populaire.

    Parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme, Walid Pharès appartient à la cohorte des soldats perdus d’une cause perdue, sécrétée par la guerre interfactionnelle libanaise ; À l’exemple du commandant Saad Haddad, l’officier félon libanais, garde frontière d’Israël au sein de l’Armée du Sud Liban (ASL), de son successeur, le général Antoine Lahad, dont la famille a eu l’outrecuidance de vouloir enterrer au Liban mais que la vox populi l’en dissuada ; Tous vivant sans le savoir une pathologie passée dans l’histoire comme étant « le complexe des exilés de Coblence », du nom de ses exilés monarchistes français qui ont rallié les ennemis de la France pour abattre la révolution.

    Autant de manifestations des pulsions mortifères de l’irredentisme maronite qui débouchèrent sur la relégation politique du leadership maronite, désormais réduit à un rôle d’appoint ou de nuisance, non à un rôle constructif de proposition, mais à un rôle destructeur d’obstruction, au terme de quinze ans de bruits et de fureurs, de dérives et de délires.

    EPILOGUE : LE SYNDROME MARONITE
    Cadeau empoisonné de la France, le confessionnalisme constitue une négation de la démocratie en ce que la citoyenneté libanaise est conditionnée et handicapée par la naissance.

    Mur de verre invisible et infranchissable, il contribue à ce titre à la nécrose de la vie poilitique libanaise. Sur un point nommé, dans des domaines précis, la naissance confère un primat à une communauté au détriment des autres communautés par le Fait du Prince, l’arbitraire du pouvoir colonial.

    Elle prédétermine les membres d’une communauté à des fonctions indépendamment de leur compétence. Elle conforte une communauté dans un sentiment de supériorité ou de frustration.

    Les exemples sont nombreux des dérives du confessionnalisme. Le leadership maronite a ainsi assumé, par une sorte de Hold up, la direction des combats du camp chrétien lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’exclusion des autres composantes de la chrétienté libanaise, quand bien même elles en subissaient les conséquences.

    Le primat conféré par la France à la communauté maronite dans l’exercice des responsabilités suprêmes au Liban aurait dû se vivre comme une délégation de pouvoir au bénéfice de l’ensemble des communautés chrétiennes du Monde arabe et non comme la marque d’une supériorité immanente d’une communauté spécifique au détriment des autres, en ce que les Maronites constituaient la plus importante minorité des minorités chrétiennes du Liban et non la communauté chrétienne majoritaire d’un Monde arabe, majoritairement musulman.

    Pour n’avoir pas observé cette règle non écrite de la prudence politique, elle en paiera le prix par le déclassement de ses prérogatives constitutionnelles, entraînant dans sa relégation les autres composantes chrétiennes innocentes de cet emballement.
    Victimes innocentes souvent, bourreaux parfois plus que de besoin, les camps palestiniens de la quarantaine (est de Beyrouth), en 1976, et de Sabra Chatila (sud de Beyrouth), en 1982, passeront dans l’histoire comme de sanglantes illustrations pathologiques de la déraison humaine, au passif du leadership maronite, particulièrement les milices chrétiennes des Forces Libanaises.

    Par une sorte d’abus de position dominante conféré par la France en sa qualité de puissance mandataire sur le Liban et la Syrie, les Maronites ont procédé à une sorte de captation d’héritage se présentant comme les dépositaires des intérêts supérieurs de la chrétienté d’Orient, réduisant la chrétienté aux seuls intérêts de l’Eglise maronite, confondant en somme maronitisme et chrétienté, se vivant en maître incontesté du Liban.

    L’extravagante position de Camille Chamoun, président du Liban (1952-1958), se refusant seul contre l’ensemble arabe, à rompre ses relations diplomatiques avec la France, dans la foulée de l’expédition de Suez, alors que l’Egypte faisait l’objet d’une agression concertée entre la France, Israël et la Grande Bretagne (1956) et que l’Algérie ployait sous le joug des ratonnades coloniales, constituait déjà un indice prémonitoire de la psychorigidité maronite, de la cécité politique de ses dirigeants et de la serviabilité extrême dont témoignent des membres de cette communauté à l’égard des puissances occidentales particulièrement de la France et des États-Unis, se plaçant paradoxalement en situation de « dhimitude » par rapport à leurs protecteurs occidentaux, une servitude qu’il dénonçait du temps de l’époque ottomane. Le discours souverainiste des Libanais masque mal une logique de vassalité à l’ordre atlantiste.

    L’inculpation en juillet 2010 de plusieurs officiers supérieurs chrétiens de même que des cadres supérieurs exerçant des responsabilités sensibles à un poste stratégique de leur entreprise de communications pour « intelligence avec l’ennemi », au même titre que la formation d’une armée de supplétif sous commandement chrétien au service des israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), ont alimenté la suspicion sur la loyauté des chrétiens arabes à leur environnement avec ses conséquences corrosives sur le sort des chrétiens dans le monde arabe.

    L’alliance du leadership maronite avec Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, constituera l’un des points noirs de l’histoire de la chrétienté arabe, et les chefs de cette équipée suicidaire, Bachir Gemayel, président éphémère du Liban, et ses successeurs, Elie Hobeika et Samir Geagea, comme les plus sinistres personnages de l’histoire du Liban en termes de bilan pour la chrétienté, en ce qu’ils ont substitué la lutte pour la réalisation des droits nationaux des Palestiniens, par la recherche de l’éradication d’un peuple déjà spolié de sa patrie, les Palestiniens, en compensation des turpitudes occidentales à l’égard des Juifs européens.

    Les miliciens chrétiens ont intériorisé, ce faisant, la perversité de la logique occidentale dans un tragique dévoiement de la pensée, ne s’imaginant pas un seul instant que « le peuple de trop au Moyen orient », selon l’expression du chef phalangiste Bachir Gémayel, pourrait être un jour « le peuple chrétien arabe ».

    Pour aller plus loin sur les Maronites, ce lien :

    www.renenaba.com/france-liban-a-propos-des-maronites/

    ILLUSTRATION
    Walid Phares lecturing in front of a Lebanese Forces banner in 1986Photo courtesy of An-Nahar                                                                                                                                                           By René Naba , in Actualités Liban Moyen-Orient Portrait on 6 novembre 2018 .

  • Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française René Naba - /oumma.com
    https://oumma.com/deconstruction-des-mythes-fondateurs-de-la-grandeur-francaiseune-lecture-frac
    http://www.les7duquebec.com/7-au-front/deconstruction-des-mythes-fondateurs-de-la-grandeur-francaise

    Une lecture fractale de l’Histoire de France : Réponse à Bruno Gollnisch, Philippe Val, Philippe Douste Blazy et Nicolas Sarkozy

    La scène se passait en juin 1998, il n’y a pas si longtemps, huit ans environ à peine, un mois avant la grande communion multicolore du Mondial, la première victoire de la France bariolée dans le championnat du Monde de Football : Bruno Gollnisch, le successeur potentiel du dirigeant du Front National Jean Marie Le Pen, exhibait, au terme d’une conférence de presse, un attaché-case, dont il révélait le code secret de verrouillage comme un trophée de guerre (1).

    Le code secret par définition doit demeurer secret. Il se conserve comme une sainte relique. Pour M.Gollnisch, cela n’est évidemment pas le cas : le secret est public surtout lorsqu’il s’agit de stigmatiser, surtout lorsqu’il s’agit de glaner un succès à bon compte. Chacun a les satisfactions intellectuelles de son niveau d’éducation.

    Ménageant ses effets, il déclame en public sa combinaison magique de trois chiffres, l’égrenant lentement 7-3-2 dans un mouvement jouissif libérateur. 732. l’effet est assuré. 732, #Poitiers. La victoire controversée de #Charles_Martel sur les troupes arabes d’Abdel Rahman.

    Cela se passait donc en 1998 et #Gollnisch prenait pour référence un événement datant de 1266 ans. 1266 ans de rumination historique. Sans doute la marque manifeste du zèle d’un néophyte. 1266 ans de rumination pour ce Français de la troisième génération, comme l’on désigne en France les petits fils d’immigrés, en l’occurrence un petit fils d’immigrés allemands.


    Correspondant de guerre sur les théâtres d’opérations extérieurs du territoire métropolitain, l’exhibition impudique de Bruno Gollnisch, la passivité des #journalistes présents devant sa vaine et vaniteuse démonstration ont opéré comme un déclic en moi me propulsant dans une navigation sidérante dans le tréfonds de la conscience française, dont je souhaite vous livrer les conclusions sans appétence polémique particulière, dans le droit fil de la thématique de ce colloque « D’une rive à l’autre, Ecrire l’Histoire, Décoloniser les Esprits ».

    L’exercice ne relève ni de la démagogie, ni d’un populisme de bon aloi, de bonne guerre il est vrai, dans ce genre de démonstration. Il vise à apporter une contribution à la clarification sémantique et psychologique du débat post-colonial par le pistage des non-dits de la conscience nationale à travers un voyage dans les méandres de l’imaginaire français.

    Ni populisme, ni démagogie, ni dénigrement non plus. Mais l’application de l’analyse de contenu à de constats qui s’ils sont lapidaires ne sont nullement sommaires ni rudimentaires.

    Une thérapie par électrochocs en somme. Un voyage révélateur des présupposés d’un peuple, des ressorts psychologiques d’une nation et de la complexion mentale de ses dirigeants.

    Embarquons nous donc pour ce voyage de #déconstruction des mythes fondateurs de la #grandeur_française avec un grand merci pour Bruno Gollnisch d’en avoir été, involontairement, l’élément déclencheur.
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    Le Panache français ou le mythe de la grandeur
    Le propos n’est pas anodin. Il correspond à une réalité indéniable : la dernière grande victoire militaire française remonte à deux siècles. Oui deux siècles exactement. #Austerlitz. Certes il y eut #Valmy et le Pont d’Arcole. Puis Austerlitz. Le panache français en somme. Puis. Plus rien….drôle de panache. Ce fut ensuite Waterloo (1815), face aux Anglais, Sedan (1870), face aux Allemands, Fachoda (1898), qui brisa net l’accès de la France aux sources du Nil, au Soudan. Soit près d‘un siècle de désastres militaires ininterrompus, compensés, il est vrai, par les conquêtes coloniales notamment l’#Algérie. A croire que les expéditions coloniales sont d’utiles palliatifs aux désastres nationaux et par transposition au débat contemporain, les immigrés d’indispensables dérivatifs aux difficultés internes.

    #VERDUN 1916 et Rethondes I (l’armistice du 11 novembre 1918), cent ans après Waterloo refermeront la parenthèse néfaste. Mais là, les Français ne sont pas seuls. Ils ne peuvent plus revendiquer la victoire à leur bénéfice exclusif. C’est une « victoire alliée » qu’ils devront partager avec leurs alliés britanniques et américains mais aussi avec les nouveaux venus de la scène internationale : les #Basanés. 550.449 soldats de l’Outre mer dont 173.000 Algériens, soit 20 pour cent des effectifs et 10 pour cent de la population du pays participeront à l’effort de guerre de la France. 78.116 #ultramarins tomberont sur le champ d’honneur, soit l’équivalent de la totalité de la population de #Vitrolles et d’#Orange prises ensemble, les deux fiefs de l‘extrême droite française contemporaine.

    La pensée peut paraître sacrilège mais elle correspond, là aussi, à la réalité : Verdun est à ce titre autant une victoire française qu’une victoire arabe et africaine. Certes la « chair à canon » était présentée comme étant de peu de valeur face à la qualité des stratèges du Haut commandement. Mais le fait est là aussi démontré : Après Verdun beaucoup avaient cru naïvement que la France s’était réconciliée avec la victoire. Et bien non. 1940 et #Rethondes Bis (la capitulation de #Montoire du 21 juin 1940) apporteront la preuve du contraire. #Monte_Cassino (1944) lavera l’honneur français mais la plus grande victoire française de la Deuxième Guerre mondiale est une victoire mixte : Cent mille (100.000) soldats alliés, contre 60.000 Allemands, ainsi que 4000 ressortissants du #Maghreb auront payé de leur vie cette victoire. 4.000 originaires du Maghreb sur 6.300 tués dans les rangs français, soit les 2/3 des effectifs. Monte Cassino est donc tout autant une victoire alliée, qu’une victoire française, arabe et africaine.

    Le schéma est identique en ce qui concerne le domaine naval. Le dernier fait d’armes français -controversé tout de même- remonte à #Aboukir (1799). Puis ce fut au tour de Trafalgar (1805), Toulon (1942), le Charles de Gaulle et son hélice manquante durant la guerre d’Afghanistan (2001), la première guerre du XXI me siècle, enfin les pérégrinations de l’ancien joyau de la flotte française, le Clemenceau, en 2005. On aurait rêvé meilleur traitement à De Gaulle et à Clemenceau, tout de même deux personnages considérables de l’Histoire de France.

    Victorieuse avec ses anciens colonisés, la France retrouvera le chemin de la défaite lorsqu’elle se dressera contre eux. Carbonisée à #Dien_Bien_Phu (1954) contre le Vietnam, première victoire d’un pays du tiers monde sur un pays occidental, ainsi qu’en Algérie (1954-1962).
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    Le tryptique républicain (#Liberté, #Egalité, #Fraternité), le mythe fondateur de l’exception française.
    A) La liberté : 
La Colonisation est la négation de la Liberté. La #Colonisation n’est pas, loin s’en faut, « la mise en valeur des richesses d’un pays transformé en #colonie » selon la plus récente définition du dictionnaire « Le Petit Robert » Edition -2007

    La liberté et La colonisation sont proprement antinomiques. Car la colonisation est l’exploitation d’un pays, la spoliation de ses richesses, l’asservissement de sa population au bénéfice d’une #Métropole dont elle est, en fait, un marché captif, le réservoir de ses matières premières et le déversoir de son surplus démographique, de sa main d’œuvre et de sa surpopulation, le volant régulateur du chômage et de l’inflation dans les sociétés occidentales.

    Contraire aux idéaux de Liberté, d’Egalité et de fraternité, les principes fondateurs de la Révolution Française, la colonisation est le fossoyeur de l’#idéal_républicain. Elle l’aura été quand bien même d’illustres figures françaises, telles Léon Blum, la conscience morale du socialisme, auront voulu – déjà- en célébrer les bienfaits comme un devoir de faire accéder à la civilisation les peuples primitifs (2).

    Par transposition au débat contemporain, la rhétorique de #Léon_Blum est comparable à celle de la nouvelle conscience de la nouvelle gauche française, le philosophe #André_Glucksman, présentant l’invasion américaine de l’Irak en 2003 comme une contribution occidentale à l’instauration de la démocratie en terre arabe et non comme la mainmise américaine sur les gisements pétroliers de ce pays. « Le fardeau de l’homme blanc », théorisé par l’anglais Kipling, est un alibi commode, le thème récurrent à toutes les équipées prédatrices du monde occidental.
    B ) L’Egalité : 
L’exception française est une singularité : Premier pays à avoir institutionnalisé la terreur comme mode de gouvernement, avec Maximilien de Robespierre, sous la Révolution française (1794), la France sera aussi le premier pays à inaugurer la #piraterie_aérienne, en 1955, avec le déroutement de l’avion des chefs historiques du mouvement indépendantiste algérien Ahmad Ben Bella, Mohamad Khider, Mohamad Boudiaf et Krim Belkacem), donnant ainsi l’exemple aux militants du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

    La récidive dans la singularité est aussi un trait de l’exception française : En effet, ce pays jacobin, égalisateur et égalitaire se singularisera, aussi, en étant le seul pays au monde à avoir officialisé le « #gobino-darwinisme juridique », à avoir codifié en Droit « la théorie de l’inégalité des #races », une codification opérée sans discernement, pour promouvoir non l’égalité, mais la #ségrégation.

    La « Patrie des Droits de L’Homme » et des compilations juridiques modernes -le code civil et le code pénal- est aussi le pays de la codification discriminatoire, le pays de la codification de l’abomination : le pays du« #Code_Noir » de l’esclavage, sous la Monarchie, du « Code de l’#indigénat » en Algérie, sous la République, qu’il mettra en pratique avec les « expositions ethnologiques », ces « #zoos_humains » (3) dressés pour ancrer dans l’imaginaire collectif des peuples du tiers monde l’idée d’une infériorité durable des « peuples de couleur », et, par contrecoup, la supériorité de la race blanche comme si le blanc n’était pas une couleur, même si elle est immaculée, ce qui est loin d’être le cas.

    Un chiffre suffit à démontrer l’inanité de ce principe d’égalité : Trois membres du dernier gouvernement de l’ère chiraquienne présidé par Dominique De #Villepin (2005) ont été affectés à la mise en œuvre de ce principe dans ses diverses déclinaisons : la cohésion sociale (Jean Louis Borloo), la promotion de l’égalité des chances entre Français de souche et Français naturalisés (Azouz Begag) enfin la parité Hommes-femmes (Catherine Vautrin).

    Ce principe d’égalité est pourtant l’un des principes fondateurs de la République, entériné comme bien commun de la nation depuis deux siècles. Que n’a-t-on songé à le mettre en œuvre auparavant ? A croire que la laïcité ce concept unique au monde ne s’est forgé que pour servir de cache-misère à un #chauvinisme récurrent de la société française.

    Les hochets offerts épisodiquement non aux plus méritants mais aux plus dociles, en guise de lot de consolation, loin d’atténuer cette politique discriminatoire, en soulignent la parfaite contradiction avec le message universaliste de la France. Ils l’exposent à de douloureux retours de bâtons.

    C) Fraternité : Le #Bougnoule, la marque de stigmatisation absolue, le symbole de l’ingratitude absolue.
    La fraternisation sur les champs de bataille a bien eu lieu mais la fraternité jamais. Jamais pays au monde n’a autant été redevable de sa liberté aux peuples basanés et pourtant jamais pays au monde n’a autant compulsivement réprimé ses alliés coloniaux, dont il a été lourdement redevable de sa survie en tant que grande nation. De Fraternité point, mais en guise de substitut, la stigmatisation, la #discrimination et la #répression à profusion.

    Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à #Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de #Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à #Madagascar, en 1947, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

    ((A noter qu’en Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population #Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -#Canada, #Australie, #Nouvelle Zélande, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’#Inde et du #Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (#Indochine, Algérie).

    « Bougnoule » tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante-mortem.
    La revendication ultime préludant au sacrifice suprême -« Aboul Gnoul, apporte l’#alcool »- le breuvage galvanisateur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer, par un dévoiement de la pensée, la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

    Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique : « Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XXme siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux #Nord-Africains. Synonyme de #bicot et de #raton » (4). Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les « mélanodermes », #arabo-berbères et #négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par « #ratonnade » une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

    Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera souvent d’une façon lumineuse, d’une façon hideuse parfois, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral…….Une revanche posthume du bougnoule, en quelque sorte.
    .
    La France du triptyque républicain : une vision ethniciste face au phénomène exogène.
    L’affirmation peut paraître péremptoire, n’y voyons aucune malice, mais correspond néanmoins à la réalité historique : Le clivage communautaire a préexisté en France dans l’esprit des autorités et des citoyens du pays d’accueil bien avant qu’il ne prenne corps dans l’esprit des migrants.

    Par transposition du schéma colonial à l’espace métropolitain, l’immigré en France a longtemps été perçu comme un indigène, ce qui faisait paradoxalement de l’immigré, l’indigène de celui qui est étymologiquement l’indigène (5), une main-d’oeuvre relevant de la #domesticité de convenance, dont l’expatriation assurait sa subsistance et l’obligeait par voie de conséquence à un devoir de gratitude envers le pays hôte.

    D’extraction modeste, affecté à des taches subalternes et pénibles de surcroît non valorisantes, l’immigré, parqué en marge des villes, était par définition et par destination un être en marge de la société, un élément #marginal et non une composante de la société française. Il n’avait de ce fait ni droit de cité, ni droit de regard, ni a fortiori droit de parole.

    L’immigré a été d’autant plus occulté qu’il deviendra durant les années 1950-1970 responsable de tous les maux diplomatiques et économiques français : du désastre de Dien Bien Phu, en 1954, à la Guerre d’Algérie, à l’expédition franco-britannique de Suez contre le symbole du nationalisme arabe Nasser, en 1956, à l’affrontement de Bizerte et la décolonisation de l’Afrique, en 1960, à la 3ème guerre israélo-arabe de juin 1967, à la première crise pétrolière, en 1973, autant d’événements qui ont fini par diaboliser l’immigré notamment “#arabo-musulman” dans le regard du français.

    Dans le domaine de l’imaginaire et le champ de la production intellectuelle, l’arabe représentait alors par compensation “le mal absolu” identifié dans le langage courant par cette rodomontade musculatoire : “le bougnoule à qui l’on doit faire suer le burnous”.

    Par un faux effet d’optique, la France se donnera l’illusion de venger ses avatars d’Algérie et, par un philosémitisme actif, l’illusion de sa rédemption, substituant une arabophobie à une judéophobie, en somme une injustice à une autre injustice, feignant par là même d’ignorer que l’injustice ne se combat pas par une autre #injustice.

    Symptomatique de cet état de fait, le #harki, celui-là même qui dans le schéma mental français devait représenter le bon arabe ou le bon immigré puisqu’il s’était rangé de son côté, c’est à dire du bon côté, sera gommé de la conscience nationale et dissimulé dans les recoins arides du pays, dans une démarche symbolique destinée à refouler ce « déchet du colonialisme » dans le tréfonds de la conscience.

    La crispation identitaire française remonte, en fait, sur le plan national, aux premières vagues d’immigration de l’ensemble arabo-musulman, principalement du Maghreb, le ponant du monde arabe, plus précisément à la Première Guerre Mondiale (1914-1918). Avec 1,4 millions de morts, 900 000 invalides, la France déplorera la perte de 11 pour cent de sa population active du fait du premier conflit mondial, à laquelle il conviendrait d’ajouter les dégâts économiques : 4,2 millions d’hectares ravagés, 295 000 maisons détruites, 500 000 endommagés, 4.800 km de voies ferrées et 58.000 km de routes à restaurer et 22 900 usines à reconstruire et 330 millions de m3 de tranchées à combler.

    Les premiers travailleurs immigrés, des #Kabyles, arriveront en France dès 1904 par petits groupes, mais la Première Guerre Mondiale provoquera un effet d’accélérateur entraînant un recours massif aux « travailleurs coloniaux » auxquels se superposeront les renforts des champs de bataille comptabilisés sous une autre rubrique.

    L’indigène lointain cède la place à l’immigré de proximité. De curiosité exotique que l’on exhibe dans les zoos humains pour glorifier l’action coloniale française, le mélanoderme deviendra progressivement une donnée permanente du paysage humain de la vie quotidienne métropolitaine, sa présence vécue comme une contrainte, exacerbée par la différenciation des modes de vie entre immigrés et métropolitains, les fluctuations économiques et les incertitudes politiques du pays d’accueil

    Paradoxalement, dans la période de l’entre-deux guerres (1918-1938), la France va favoriser la mise en place d’une « République Xénophobe » (6), matrice de l’idéologie vichyste et de la « préférence nationale », alors que son besoin en main d’oeuvre est criant. Bien que contribuant à sortir la France de son champ de ruine, les travailleurs immigrés seront tenus en suspicion, pistés au sein d’un grand « fichier central ».

    Soumis pour l’obtention de la carte de séjour à une taxation équivalant parfois à un demi mois de salaire, source de revenus complémentaire pour l’Etat français, ils seront de surcroît perçus comme porteurs d’un triple péril : péril économique pour leurs concurrents français, péril sanitaire pour la population française dans la mesure où l’étranger particulièrement les Asiatiques, les Africains et les Maghrébins étaient présumés porteurs de maladies, péril sécuritaire pour l’Etat français.

    Près de deux cent mille « #travailleurs_coloniaux » (200 000) seront ainsi importés d’Afrique du Nord et du continent noir par de véritables corporations négrières, telle la « Société générale de l’immigration » (#SGI), afin de pallier la main d’oeuvre française principalement dans le bâtiment et l’industrie textile en remplacement des soldats français partis au front. Dans la cohorte de travailleurs immigrés, venus d’abord principalement d’Italie et de Pologne, les Maghrébins feront l’objet d’une attention spéciale de la part des pouvoirs publics.

    Un « Bureau de surveillance et de protection des indigènes nord-africains chargé de la répression des crimes et des délits » est constitué le 31 mars 1925. Un bureau spécial rien que pour les Maghrébins, précurseur du « service des #questions_juives » que le pouvoir vichyste mettra en place en 1940 pour la surveillance des nationaux français de « race ou de confession juive » durant la Seconde Guerre mondiale.
    ((NDLR Citation de l’article de la juriste Danièle Lochak « La race, une catégorie juridique ? »
    (http://www.anti-rev.org/textes/Lochak92a ) :
    « la loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs dispose : “Est regardé comme juif pour l’application de la présente loi toute personne issue de trois grands parents de race juive ou de deux grands parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif”. Cette définition, qui laisse en suspens la question de savoir comment sera déterminée l’appartenance des grands-parents à la race juive, sera remplacée, dans la loi du 2 juin 1941, par une définition plus explicite : “Est regardé comme juif :

    1° celui ou celle appartenant ou non à une confession quelconque, qui est issu d’au moins trois grands-parents de #race juive, ou de deux seulement si son conjoint est lui-même issu de deux grands-parents de race juive. Est regardé comme étant de race juive le grand-parent ayant appartenu à la religion juive ;

    2° celui ou celle qui appartient à la religion juive et qui est issu de deux grands-parents de race juive”. »

    L’intitulé de l’office en dit long quant à l’opinion du gouvernement français et de ses intention à l’égard des « indigènes » d’Afrique du Nord. Le phénomène ira en s’amplifiant avec la Deuxième Guerre Mondiale et les trente glorieuses années de l’après-guerre (1945-1975) qui suivirent la reconstruction de l’Europe, où le besoin de « chairs à canon » et d’une main d’oeuvre abondante à bas prix provoqueront un nouveau flux migratoire égal en importance au précédent.

    Luxe de raffinement, le recrutement s’opérait selon des critères d’affinités géographiques au point de constituer de véritables couples migratoires en particulier entre Renault et l’embauche kabyle, charbonnages de France et les travailleurs du sud marocain, de même qu’en Allemagne, Wolkswagen et les immigrés turcs.

    A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, les travailleurs coloniaux faisaient même l’objet d’une #notation en fonction de leur nationalité et de leur race (7) avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance notamment au sein des Algériens où les Kabyles bénéficiaient d’un préjugé plus favorable que les autres composantes de la population algérienne. Le Kabyle était invariablement noté 5/20, l’arabe 4/20 et l’Indochinois 3/20. Ho Chi Minh témoin de cette humiliante notation ethnique lors de son séjour parisien, se vengera trente ans plus tard en infligeant à son ancien maître l’une des plus humiliantes défaites militaires du monde occidental, la défaite de Dien Bien Phu en 1954.

    Muettes, les blessures de l’histoire ne cicatrisent jamais.
    La France s’affiche volontiers révolutionnaire mais se révèle, en fait, profondément conservatrice. La France du triptyque républicain a eu un comportement liberticide avec la colonisation, ethniciste dans sa politique migratoire, un comportement sociocide dans sa structuration socio-culturelle et démographique.
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    Le mythe de la politique arabe de la France
    Philipe Val, le directeur conformiste de l’hebdomadaire faussement anarchiste Charlie Hebdo, impute la collaboration vichyste anti-juive à « la politique arabe de la France ». Ce mémorialiste des temps modernes qui se vit en rival contemporain du cardinal de RETZ, s’imagine, par ce raccourci non pas audacieux mais hasardeux, exonérer la France de l’#antisémitisme récurrent de la société française.

    Sauf à prêter aux Arabes une capacité d’anticipation d’une hardiesse rare confinant à un machiavélisme suprême, en vue de soudoyer l’Etat-Major français pour le conduire à faire condamner pour « haute trahison » un officier français de confession juive, le Capitaine Alfred Dreyfus, ou encore à gangrener le haut commandement politico-militaire français en vue de savourer le désastre de 1940, l’antisémitisme en France a préexisté à la présence arabe et musulmane en France.

    Le plus grand déferlement d’Arabes et de Musulmans en France est survenu à l’occasion de la Deuxième Guerre Mondiale, non pour l’appât du gain -« pour manger le pain des Français »-, mais bien pour libérer avec d’autres le pays du joug nazi, pour aider à la défense d’un pays que ses habitants n’ont pas su, pas pu ou pas voulu défendre… C’est-à-dire près de cinquante ans après l’affaire Dreyfus et dans la foulée de la capitulation de Montoire.

    Et, que je sache, le « Bureau des affaires juives », a eu pour précurseur immédiat « le Bureau de surveillance et de protection des indigènes nord-africains » dont la création, en 1925, n’a pas suscité la moindre protestation des Français sans doute trop occupés à l’époque à magnifier leur supériorité dans l’admiration des « zoos humains »

    La thèse de Philipe Val ne résiste pas à une analyse un tant soit peu sérieuse. Mais qui a jamais soutenu que Philippe Val était un analyste ? Sérieux de surcroît ? Elle participe néanmoins d’une falsification de l’Histoire, d’un sournois travail de révisionnisme anti-arabe.

    Une politique se juge sur la durée. A l’épreuve des faits, la politique arabe de la France, dogme sacré s’il en est, se révèle être, par moments, une vaste mystification, un argument de vente du complexe militaro-industriel français. Qu’on en juge. L’histoire en est témoin.

    La contribution des Arabes à l’effort de guerre français en 1914-1918 pour la reconquête de l’Alsace-Lorraine a été franche et massive. Sans contrepartie. La France, en retour, vingt ans après cette contribution, a témoigné de sa gratitude à sa façon…… en amputant la #Syrie du district d’Alexandrette (1939) pour le céder à la Turquie, son ennemi de la Première guerre mondiale.

    Dans la foulée de la Deuxième Guerre mondiale, la France, récidiviste, carbonisera la première manifestation autonomiste des Algériens, à Sétif, le jour même de la victoire alliée, le 9 mai 1945, une répression qui apparaîtra rétrospectivement comme une aberration de l’esprit sans doute unique dans l’histoire du monde, dont les effets se font encore sentir de nos jours.

    Dix ans plus tard, en 1956, de concert avec Israël et la Grande Bretagne, la France se livre à une « expédition punitive » contre le chef de file du nationalisme arabe, Nasser, coupable d’avoir voulu récupérer son unique richesse nationale « le Canal de Suez ». Curieux attelage que cette « équipée de Suez » entre les rescapés du génocide hitlérien (les Israéliens) et l’un de leur ancien bourreau, la France, qui fut sous Vichy l’anti-chambre des camps de la mort.

    Curieux attelage pour quel combat ? Contre qui ? Des Arabes, ceux-là mêmes qui furent abondamment sollicités durant la deuxième guerre mondiale pour vaincre le régime nazi, c’est-à-dire l’occupant des Français et le bourreau des Israéliens. A moins qu’il ne s’agisse d’une forme élaborée de l’exception française, on aurait rêvé meilleure expression de la gratitude.

    Très concrètement, la politique arabe de la France a consisté, historiquement, en une opération de restauration de la souveraineté nationale dans les centres de décision du pouvoir politique français, après la guerre de juin 1967, par la rupture de la relation fusionnelle qui existait qui, au mépris de l’intérêt national, entre services français et israéliens.

    Bon nombre d’entre vous se rappellent peut-être le chef de la mission d’achat militaire israélienne en France disposait, à l’époque, non pas à l’ambassade israélienne, mais au sein même du ministère français des armées, d’un bureau jouxtant celui du directeur de cabinet du ministre, une proximité sans précédent même dans les pays colonisés.

    Bon nombre d’entre vous gardent peut être présent à l’esprit l’implication des services israéliens et français dans l’enlèvement du chef charismatique de l’opposition marocaine #Mehdi_Ben_Barka, en 1965, en plein jour, en plein Paris, ou encore le vol des cinq vedettes de Cherbourg par les Israéliens (Décembre 1969), la plus concrète manifestation sinon de la connivence du moins de la passivité des services français à l’égard des coups de main israéliens.

    L’ouverture de la France vers les pays arabes, en 1967, au terme d’une rupture de onze ans consécutive à l’expédition de Suez, lui a valu un regain de prestige après deux décennies de déboires militaires en Indochine et en Algérie, la conquête des marchés pétroliers, notamment l’#Irak, l’ancienne chasse gardée des Anglais, la percée majeure de la diplomatie gaulliste de la seconde moitié du XXme siècle, ainsi que de fabuleux contrats militaires de l’ordre de plusieurs centaines de millions de dollars, notamment avec l’Irak, la Libye et l’Arabie saoudite,

    L’illustration patente de la disparité de traitement entre Français et Arabes est la première crise de l’#énergie en 1973. A cette date, la France est officiellement le partenaire privilégié du Monde arabe, officiellement épargnée par le boycottage pétrolier anti-occidental, le principal bénéficiaire du boom pétrolier, le principal bénéficiaire des contrats pétro-monarchiques, mais les Français se cramponnent à une xénophobie lancinante, crispés sur un comportement guidé par une psychorigidité nourrie d’une nostalgie de grandeur.

    Tout le monde garde présent à l’esprit les traits d’humour d’une époque où les Français exultaient de compenser leur absence de ressources naturelles par une prétendue supériorité intellectuelle, affichant leur fierté de ne “pas avoir de pétrole mais des idées”, formule qui peut se décrypter de la façon suivante : “pas d’essence, mais la quintessence de l’esprit”, humour que sous-tendait une #arabophobie ambiante dans une période où les arabo-musulmans étaient cloués au pilori pour avoir osé frigorifier les Français avec leur crise de l’énergie.

    Le renchérissement du coût du pétrole était vécu comme un crime de lèse-majesté, alors qu’il s’agissait d’un problème de rajustement des prix du brut, longtemps outrageusement favorables aux économies occidentales.

    La contradiction entre l’ouverture pan-arabe de la diplomatie française et la crispation identitaire de l’opinion française posait déjà à l’époque le problème de la mise en cohérence de la politique française à l’égard du fait arabo-musulman.

    L’universalisme français a pratiqué à destination du monde arabo-musulman une « politique des minorités », contraire à ses principes fondateurs, institutionnalisant et instrumentalisant le confessionalisme et le communautarisme, se servant des Maronites (au Levant) et des Kabyles (au Ponant) comme levier à une re-christianisation de la rive méridionale de la Méditerranée, interdisant aux Algériens sur le sol même de leur patrie, l’usage de leur langue nationale, infligeant à ce pays un dégât plus important que les ravages de 130 ans de la colonisation, le dommage de l’esprit,— l’acculturation—, dont les effets corrosifs et pernicieux se font encore sentir de nos jours et qui expliquent pour une large part les crises cycliques entre les deux pays.

    La politique arabe de la France c’est cela aussi. Muettes et douloureuses, les blessures de la mémoire ne cicatrisent jamais.
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    La France : Aimez- là ou quittez-là ou le mythe de l’excellence française
    Ce mot d’ordre n’a même pas le mérite de l’originalité. IL a été emprunté à #Ronald_Reagan, le président Rambo des Etats-Unis de la décennie 1980 (1980-1988) qui entendait par cette formule neutraliser les critiques contre l’aventurisme américain dans la période post Vietnam (1975-1980).

    Empruntée à Reagan en vue de son application électoraliste en France par le dirigeant de la droite traditionaliste #Philippe_de_Villiers, reprise et amplifiée par…#Nicolas_Sarkozy, ce « Français de la deuxième génération » selon la dénomination en vigueur en France pour les citoyens originaires du tiers monde.

    Le clonage de l’Amérique n’est pas la marque de l’originalité.

    Les basanés de France sont là et bien là. Durablement ancrés dans le paysage politique et social français. Eux dont « le rôle positif » n’a jamais été célébré avec solennité, sinon que d’une manière, incidente quand il n’a pas été plus simplement nié ou controversé.

    En France, non pas leur pays d’accueil, mais leur pays d’élection.

    Déterminés à défendre la haute idée que la France veut donner d’elle-même au Monde.

    A combattre tous ceux qui fragilisent l’économie par une gestion hasardeuse, tous ceux qui discréditent la politique par une connivence sulfureuse,

    Tous ceux qui polluent l’image de la France, à coups d’emplois fictifs et de responsabilité fictive, de rétro-commissions et de frais de bouche, de délits d’initiés et d’abus de biens sociaux

    Ces messieurs des frégates de Taiwan et de Clearstream,
    Du Crédit Lyonnais et de la Compagnie Générale des Eaux,
    D’Elf Aquitaine et d’EADS,
    D’Executive Life et de Pechiney American-Can
    Des marchés d’Ile de France et de HLM de Paris, de la MNEF et d’Urba-Gracco,
    Ceux qui dévalorisent leur justice à coups d’affaires d’#Outreaux, d’écoutes téléphoniques illégales, de tri sélectif et de « #charters de la honte »
    Qui dévalorisent leurs nationaux à coups de bougnoule et de ratonnades, de racaille et de Karcher.

    Contre la « France d’en bas » qui gouverne le pays, la France des basses manoeuvres et des bas calculs, des « zones de non droit et de passe-droits », des nominations de complaisance et des appartements de fonction, la France qui refuse de donner un coup de pouce au SMIC, qui « cristallise », c’est-à-dire, fige à sa portion congrue, les retraites des anciens combattants « basanés » de l’armée française, mais qui relève de 70 pour cent le salaires des ministres nantis, qui gorge de « stock options et de parachutes dorés » les gérants en déconfiture, tels ceux de Vinci et de Carrefour, qui recycle la forfaiture dans l’honorabilité, propulsant au Conseil d’Etat, le temple de la vertu républicaine, en guise de rétribution pour services rendus dans la diversion de la justice, tel ministre de la justice, passé dans l’histoire comme le plus célèbre intercepteur d’hélicoptères des annales judiciaires internationales.

    En un mot contre cette posture du mépris et de l’irresponsabilité la singulière théorie du fusible à la française » qui exonère le responsable de toute responsabilité par une sorte de privilège anti-démocratique tirant sa justification dans une idéologie protofasciste inhérente à un pan de la culture française.

    Contre la criminalisation du politique, cet état de fait symptomatique de la France contemporaine illustré particulièrement par la présidence Chirac, dont la double mandature (1995-2000), douze ans, aura été polluée par de retentissants scandales politico-financiers en rapport avec l’argent illicite, sans pour autant que soit discrédité le chef de l’état français -le parangon de la « fracture sociale », de « l’état modeste » et d’un « siècle de l’Ethique », réélu en dépit des dérives autoritaro-mercantiles de son magistère.

    Le président Chirac précisément et non son prédécesseur François Mitterrand, en application de l’aveu d’un spécialiste du brigandage politique, Jean Montaldo, un chiraquien désabusé qui soutient, paroles d’expert, que « de Mitterrand à Chirac nous sommes passés du stade artisanal au stade industriel », dans le domaine de la corruption (8).

    N’y voyez aucune interférence électoraliste ou partisane : L’histoire d’aujourd’hui est la mémoire de demain et il importe d’être vigoureux dans la dénonciation des dérives contemporaines pour prévenir de douloureuses réminiscences de la mémoire future.

    « Le casier judiciaire de la République » présente ainsi l’édifiant bilan suivant : Neuf cent (900) élus mis en examen soit pour #délinquance financière, soit pour atteintes aux biens et aux personnes y compris les crimes sexuels. Ce bilan porte sur la décennie 1990-2000. Gageons que le bilan de la présente décennie est en passe d’être identique.

    La « #tolérance_zéro » à l’égard de la criminalité en col blanc se devrait d’être pourtant un impératif catégorique de l’ordre républicain en vertu du principe de l’exemplarité de l’Etat.

    La capitulation de Sedan face à l’Allemagne en 1870-71 a donné naissance à la III me République, la capitulation de Montoire (9) face à Hitler en 1940 à la IV me République (1946), celle de Dien Bien Phu et d’Algérie en 1955, à la V me République (1958), avec leurs cortèges de grandes institutions : Sedan à la création de « sciences po », l’Institut des Etudes Politiques de Paris et Montoire à la fondation de l’ENA, l’Ecole Nationale d’Administration (1945). Le pays des « Grandes Ecoles », des concours pépinières des élites, des scribes et des clercs, -cinq millions de fonctionnaires en France en l’an 2.000, le plus fort contingent de l’Union européenne, soit 20 pour cent de la population active- ne tolère pas de retour sur son passé. Il ne conçoit que les perspectives d’avenir. Jamais de rétrospectives, ni d’introspection. toujours des prospectives. Une fuite en avant ?

    Loin de participer d’une hypermnésie culpabilisante, le débat s’impose tant sur la contribution des « peuples basanés » à la libération du sol français, que sur leur apport au rayonnement de leur pays d’accueil, en guise de mesure de prophylaxie sociale sur les malfaisances coloniales dont l’occultation pourrait éclairer les dérives répétitives de la France, telles que -simple hypothèse d’école ?- la correspondance entre l’amnésie sur les « crimes de bureau » de 1940-44 et l’impunité régalienne de la classe politico administrative sur les scandales financiers de la fin du XX me siècle, ou la corrélation entre la déroute de l’élite bureaucratique de 1940 et la déconfiture de l’énarchie contemporaine.

    Cette dérive a été sanctionnée d’ailleurs lors de la première consultation populaire à l’échelon national du XXI me siècle. « Une des plus grandes bévues démocratiques de l’histoire contemporaine de la France », selon l’expression de l’écrivain indo britannique Salman Rushdie, la présidentielle de 2002 qui avait mis aux prises un « superfacho » et un « supermenteur », -selon la formule en vigueur à l’époque-, révélera aux Français et au Monde médusés, le délitement moral d’un pays volontiers sentencieux et le discrédit de son élite non moins volontairement obséquieusement arrogante, incapable d’assumer au terme d’un pouvoir monopolisé par les élites depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale (1945), au niveau économique, la mutation postindustrielle de la société française, au niveau sociologique, sa mutation #postcoloniale, au niveau de son opinion nationale, sa mutation psychologique, signe de l’échec patent de la politique d’intégration de sa composante afro musulmane. Cinq siècles de colonisation intensive à travers le monde auraient dû pourtant banaliser la présence des « basanés » sur le sol français, de même que treize siècles de présence continue matérialisée par cinq vagues d’émigration conférer à l’Islam

    le statut de religion autochtone en France où le débat, depuis un demi siècle, porte sur la compatibilité de l’#Islam et de la République, comme pour conjurer l’idée d’une agrégation inéluctable aux peuples de France de ce groupement ethnico-identitaire, le premier d’une telle importance sédimenté hors de la sphère européo-centriste et judéo-chrétienne.

    Premier pays européen par l’importance de sa communauté musulmane, la France est aussi, proportionnellement à sa superficie et à sa population, le plus important foyer musulman du monde occidental. Elle compte davantage de musulmans que pas moins de huit pays membres de la Ligue arabe (Liban, Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Palestine, Iles Comores et Djibouti). Elle pourrait, à ce titre, justifier d’une adhésion à l’Organisation de la #Conférence_Islamique (OCI), le forum politique panislamique regroupant cinquante deux Etats de divers continents ou à tout le moins disposer d’un siège d’observateur.

    L’intégration présuppose une conjonction d’apports et non une amputation de la matrice identitaire de base. La troisième génération issue de l’immigration est certes extrêmement sensible à son environnement international comme en témoignent les flambées de violence à caractère confessionnel en rapport avec l’intifada palestinienne, la guerre du Golfe (1990-91) ou encore la guerre d’Afghanistan (2001-2002), la guerre d’Irak et la guerre du Liban (2006).

    Elle n’en demeure pas moins porteuse d’une dynamique interculturelle en raison de ses origines, de son profil culturel et de ses croyances religieuses.
    Facteur d’intermédiation socioculturelle, les bougnoules des temps anciens, #sauvageons des temps modernes, paraissent devoir tenir leur revanche dans leur vocation à devenir de véritables « passeurs de la #Francophonie », l’avant-garde de « l’arabofrancophonie culturelle » (10) que la France s’ingénie tant à mettre sur pied afin de faire pièce à l’hégémonie anglo-américaine et de favoriser le dialogue des cultures par le dépassement de son passé colonial.

    A l’entame du IIIème millénaire, la « patrie de la mémoire courte » souffre d’évidence d’un blocage culturel et psychologique marqué par l’absence de fluidité sociale. Reflet d’une grave crise d’identité, ce blocage est, paradoxalement, en contradiction avec la configuration pluriethnique de la population française, en contradiction avec l’apport culturel de l’immigration, en contradiction avec les besoins démographiques de la France, en contradiction enfin avec l’ambition de la France de faire de la Francophonie, l’élément fédérateur d’une constellation pluriculturelle ayant vocation à faire contrepoids à l’hégémonie planétaire anglo-saxonne, le gage de son influence future dans le monde.
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    Conclusion
    Cinq ans après la bourrasque lepéniste aux présidentielles françaises de 2002, alors que la France s’apprête, en 2007, à se choisir un nouveau président, il m’a paru salutaire de pointer les incohérences françaises. De démystifier le discours politique officiel, et, au delà du clivage droite-gauche de la classe politique française, de recentrer le débat sur le fait migratoire en mettant l’imaginaire français à l’épreuve des faits historiques et de la réalité quotidienne nationale en vue d’apporter ma contribution à la mutation post-coloniale de la France.

    L’exception française si hautement revendiquée d’une nation qui se réclame de la grandeur est antinomique d’une culture de l’#impunité et de l’#amnésie, une culture érigée en un #dogme de gouvernement et, à ce titre, incompatible avec la déontologie du commandement et les impératifs de l’exemplarité.

    Mes remerciements renouvelés vont donc en premier lieu à Bruno Gollnisch, Philippe Val, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste Blazy, initiateur, en tant que député de Toulouse, du projet de loi controversé sur le « rôle positif » de la colonisation, ainsi que naturellement à Nicolas Sarkozy, pour leur inestimable contribution à la remise en ordre de ma formation universitaire, un exercice qui m’a permis de prendre conscience du « rôle positif » de la colonisation….. des Colonies par rapport à la Métropole et des colonisés à l’égard de leurs colonisateurs-oppresseurs.

    Merci aussi aux organisateurs de ce colloque qui m’ont donné la possibilité devant un auditoire savant, patient ( et indulgent à mon égard ), de procéder à une « déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française », pour le plus grand bénéfice du débat public contradictoire et de la recherche universitaire.

    Notes
    1) Contribution de l’auteur au colloque de SEPTEMES-LES-VALLONS 6- 7 OCTOBRE 2006, organisé par Festival TransMediterranée (fmed@wanadoo.fr) sur le thème « D’UNE RIVE A L’AUTRE, ECRIRE L’HISTOIRE, DECOLONISER LES MEMOIRES »
    2 Léon Blum invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation française ». « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture », écrira-t-il dans le journal « Le Populaire » en date du 17 juillet 1925) cf « Quand Tocqueville légitimait les boucheries » par Olivier le Cour Grandmaison et « une histoire coloniale refoulée » par Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire et Nicolas Bancel- Dossier général sous le thème « Les impasses du débat sur la torture en Algérie »-Le Monde Diplomatique juin 2001. Alexis de Tocqueville légitimera les boucheries considérant « le fait de s’emparer des hommes sans armes, des femmes et des enfants, comme des nécessités fâcheuses auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre ». De son côté, Jules Ferry soutiendra dans un discours au Palais Bourbon le 29 juillet 1895 qu’ « il y a pour les races supérieures un droit par ce qu’il y a un devoir pour elle. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ».
    3) « Zoos humains, de la Vénus Hottentote aux Reality Show » Ed. La Découverte Mars 2002, ouvrage réalisé sous la direction d’un collectif d’historiens et d’anthropologues membres de l’Association connaissance de l’Afrique contemporaine (Achac-Paris),Nicolas Bancel (historien, Université Paris XI), Pascal Blanchard (historien, chercheur CNRS), Gilles Boetsch (anthropologue, Directeur de recherche au CNRS), Eric Deroo (cinéaste, chercheur associé au CNRS) et Sandrine Lemaire (historienne, Institut européen de Florence). De 1877 à 1912, trente spectacles ethnologiques seront donnés au jardin d’acclimatation à Paris, puis aux expositions universelles de Paris de 1878 et de 1889 dont le clou pour celle de 1889 étaient aussi bien l’inauguration de la Tour Eiffel que la visite d’un « village nègre ». Suivront les expositions de Lyon (1894), les deux expositions coloniales de Marseille (1906 et 1922), enfin les grandes expositions de Paris de 1900 (diorama sur Madagascar, 50 millions de spectateurs) et de 1931 dont le commissaire général n’était autre que le Maréchal Lyautey. cf. « Le spectacle ordinaire des zoos humains » et « 1931. Tous à l’Expo » par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, Manière de voir N°58 Juillet Août 2001, op cité.
    4 Dictionnaire Le Petit Robert 1996.
    5 « Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » René Naba-Editons l’Harmattan-2002
    6 « La République Xénophobe, 1917-1939 de la machine d’Etat au « crime de bureau », les révélations des archives » de Jean Pierre Deschodt et François Huguenin Editions JC Lattès septembre 2001.
    7 « Une théorie raciale des valeurs ? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre » par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in « L’invention des populations », ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).
    8 Jean Montaldo, auteur de deux ouvrages sur la corruption présidentielle : « Chirac et les 40 menteurs » Albin Michel 2006, « Mitterrand et les 40 voleurs » Albin Michel.
    9 l’armistice a été signé le 22 juin 1940 symboliquement à Rethondes au même endroit, dans le même wagon, que l’armistice du 11 novembre 1918. Toutefois l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 entre Pétain et Hitler a scellé la collaboration entre la France et l’Allemagne nazie. Si l’armistice constituait une cessation des hostilités, la rencontre de Montoire a représenté dans l’ordre symbolique le voyage à Canossa de Pétain et constitué en fait une capitulation dans la mesure où Pétain a cautionné la collaboration avec le régime nazi quand bien même l’Allemagne reniant ses promesses avait annexé l’Alsace-lorraine, août 1940.
    10 « Arabo-francophonie culturelle : l’expression a été forgée en 1995-1996 par Stellio Farangis, ancien secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie.