country:irlande

  • Pourquoi l’Irlande accumule des milliards de bons du Trésor américains

    https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/030595438494-pourquoi-lirlande-accumule-des-milliards-de-bons-du-tresor-ame

    L’Irlande est le troisième créancier des Etats-Unis, selon le Trésor. Une bizarrerie qui en dit long sur le poids des investissements des grands groupes.

    Les chemins empruntés par les bons du Trésor sont parfois mystérieux. Si la Chine et le Japon, deux pays aux gigantesques réserves de changes, sont les plus gros créanciers des Etats-Unis, la position de l’Irlande comme troisième détenteur d’emprunts d’Etat américains a de quoi surprendre. C’est pourtant ce que montre la dernière photographie réalisée par le Trésor américain, qui essaie de localiser chaque mois sa dette à travers le monde.

    #Irlande #paradis_fiscal #dette

  • L’ouragan Ophelia qui se dirige vers l’Europe va-t-il toucher la France ? - 12/10/2017 - ladepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2017/10/12/2664031-ouragan-ophelia-dirige-vers-europe-va-toucher-france.html

    Un ouragan tropical se dirige actuellement vers l’Europe. C’est un phénomène météorologique très exceptionnel qui se prépare au milieu de l’océan Atlantique et qui pourrait bientôt concerner notre continent et même la France, dimanche. Tous les prévisionnistes météo ont donc les yeux braqués vers celui qui a déjà été baptisée Ophelia par le National Hurricane Center de Miami aux Etats-Unis. Il a d’ailleurs été classé en catégorie 1 sur 5.

    #it_has_begun

  • Réforme européenne du droit d’auteur : une nouvelle directive contre les libertés fondamentales !
    https://www.laquadrature.net/fr/node/10288

    Paris, le 11 septembre 2017 — Ce ne sont plus seulement les organisations de la société civile qui affirment que le projet de directive sur le droit d’auteur, actuellement en cours de discussion au Parlement européen, contient des dispositions attentatoires aux libertés fondamentales. Six États-membres ont adressé la semaine dernière des observations au Conseil de l’Union pour attirer son attention sur les dangers de certaines mesures, et en particulier une obligation de filtrage automatisé des plateformes. Alors que se rapproche en septembre un vote important sur le texte, il importe que les citoyens se mobilisent et que toutes les conclusions soient tirées de cette nouvelle dérive répressive. Belgique, République Tchèque, Finlande, Hongrie, Irlande, Pays-Bas : pour ces six États, (...)

    #censure_et_filtrage_du_Net #contribution_créative #directive_copyright #droit_d'auteur #licence_globale #Andrus_Ansip #Günther_Oettinger #communiqué

  • Réforme du droit d’auteur : six États membres inquiets des dommages collatéraux
    https://www.nextinpact.com/news/105105-reforme-droit-dauteur-six-etats-membres-inquiets-dommages-collate

    Six pays de l’Union européenne (la Belgique, la République Tchèque, la Finlande, la Hongrie, l’Irlande et les Pays-Bas) ont adressé une série de questions au Conseil. Tous s’interrogent sur la compatibilité de l’article 13 de la future directive sur le droit d’auteur avec d’autres normes européennes.

    Révélées par le site StateWatch, ces interrogations ciblent un point névralgique du projet de directive actuellement ausculté par le Conseil, le représentant des gouvernements des États membres.

    L’article 13 du projet de directive envisage en effet de contraindre les intermédiaires techniques « qui stockent un grand nombre d’œuvres » et en ouvrent l’accès à coopérer avec les ayants droit pour installer des mesures d’identification et de filtrage des contenus. Les États membres auraient pour mission de faciliter ces rapprochements « afin de définir de bonnes pratiques, telles que les techniques appropriées et proportionnées de reconnaissance des contenus, compte tenu, notamment, de la nature des services, de la disponibilité des outils techniques et de leur efficacité au vu des évolutions technologiques ».

    Au considérant 38 du projet initial de directive, la Commission veut obliger ces acteurs à « conclure des contrats de licence avec les titulaires de droits », avec une exception : lorsque ces mêmes intermédiaires bénéficient du statut de l’hébergeur prévu par la directive sur le commerce électronique de 2000, ils ne seront pas concernés (article 14).

    #Propriété_intellectuelle #Droits_auteurs #Europe

  • Bitcoin : peut-on arrêter ce monstre énergivore ?
    https://usbeketrica.com/article/bitcoin-peut-on-arreter-ce-monstre-energivore

    Selon les sources, ce réseau #Bitcoin consommerait aujourd’hui entre 300 MW et 10 GW, soit plus ou moins la consommation d’#électricité de l’Irlande (3 GW). Autre comparaison éloquente : la blockchain Bitcoin consommerait à elle seule 100 fois la puissance utilisée par l’ensemble des serveurs de Google. Et encore, le Bitcoin n’est-il utilisé que par une très petite minorité d’individus. « Imaginons que les monnaies de type bitcoin se généralisent. La masse monétaire mondiale en circulation aujourd’hui est estimée à 11 000 milliards de dollars. La consommation d’#énergie correspondante devrait donc s’élever à plus de 4000 GW, soit 8 fois la consommation électrique de la France, et deux fois celle des États-Unis », écrivent sur theconversation.com Fabrice Flipo et Michel Berne, de l’Institut Mines - Télécom.

  • #Julie_Bindel : L’argumentation queer en faveur d’une décriminalisation de la prostitution et du proxénétisme ne résiste pas à un examen minutieux.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/08/20/largumentation-queer-en-faveur-dune-decriminalisation-de-la-prost

    Au cours des dernières décennies, des campagnes dites de « droits des travailleurs du sexe » visant à décriminaliser le proxénétisme et l’achat de sexe se sont greffées aux luttes de libération des lesbiennes et des gais (ou, si vous souhaitez être à la mode, de la constellation LGGBDTTTIQQAAPP). Il est logique à bien des égards que le mouvement pro-prostitution se présente comme faisant partie d’une fière campagne de justice sociale, puisqu’il contribue à perpétuer le mythe selon lequel la prostitution est libératrice.

    J’ai entendu plusieurs fois des lobbyistes pro-prostitution comparer la campagne visant à légaliser le proxénétisme, la tenue de bordels et l’achat de sexe, avec la campagne qui a remporté, en 1967, une décriminalisation partielle des actes homosexuels au Royaume-Uni. En tant que lesbienne qui ne m’est jamais cachée et qui en est fière, je trouve cette analogie aussi offensante que traîtresse. La prostitution profite aux hommes qui souhaitent coloniser le corps des femmes, alors que la capacité d’échapper à la contrainte à l’hétérosexualité concerne la liberté personnelle de définir sa propre sexualité.

    Le féminisme libéral (celui des « fun feminists ») appuie depuis longtemps le lobby de la prostitution. Il le fait en accordant foi aux mensonges selon lesquels la prostitution peut être « sexuellement libératrice » pour les femmes et en tentant de s’associer, d’une façon ou d’une autre, à d’autres campagnes critiques du contrôle patriarcal de notre corps. Par exemple, la Sex Workers Alliance of Ireland (Alliance des travailleurs sexuels de l’Irlande) a prétendu tout de go l’an dernier qu’il existait un alignement étroit entre le mouvement pro-choix et la campagne visant à décriminaliser le proxénétisme et l’achat de sexe. L’argument utilisé par la SWAI était que les deux concernent l’autonomie du corps, alors qu’en réalité, le mouvement pro-prostitution plaide pour le « droit » des femmes appauvries à être sexuellement livrées aux hommes en échange d’argent.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.independent.co.uk/voices/prostitution-decriminalisation-queer-argument-lgbtq-exploitation-patr

    #prostitution #queer #LGBTQI

  • #Irlande. #Pettigo, et au milieu passe la frontière

    Depuis 1921, ce petit village de 400 habitants est coupé en deux : d’un côté, l’#Irlande_du_Nord ; de l’autre, la république d’Irlande. Ces dernières années, l’intégration européenne et le processus de paix avaient permis d’estomper la frontière dans le quotidien des habitants. Mais le Brexit a fait resurgir les fantômes du passé.


    http://www.courrierinternational.com/article/irlande-pettigo-et-au-milieu-passe-la-frontiere
    #frontières

  • En 2016, Airbnb a payé 92.944 euros d’impôts en France
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/08/07/97002-20170807FILWWW00006-en-2016-airbnb-a-paye-92944-euros-d-impots-en-fra

    Selon les informations du journal Le Parisien, la plateforme américaine n’a payé que 92.944 euros d’impôts en France, en 2016. Pour rappel, Airbnb avait payé un montant nettement inférieur l’année précédente, de 69.168 euros. « Un comble, quand la France, avec plus de 400 000 annonces de logements cette année, représente le deuxième marché, derrière les Etats-Unis, pour Airbnb », rappelle le quotidien.

    Toujours selon ce dernier, cette fiche d’impôt, au montant surprenant au premier abord, n’est pas illégale, et résulte d’une stratégie d’optimisation fiscale. Le siège social de l’entreprise est en effet situé en Irlande, où l’impôt sur les sociétés est fixé à 12,5%. Contacté par Le Parisien, un porte-parole de Airbnb assure que l’entreprise est conforme « aux règles ». « Notre bureau en France fournit des services marketing et paie toutes les taxes applicables », indique-t-il.

  • De la difficulté de se faire stériliser

    J’avais 29 ans et j’étais célibataire sans enfants la première fois que j’ai demandé à me faire stériliser. Mon médecin s’est pincé les lèvres comme si j’avais sorti une absurdité. Je vais sans doute vouloir, m’a-t-il assuré, des enfants en vieillissant. Au milieu de la trentaine, j’ai demandé à un autre médecin, une femme cette fois-ci. Elle m’a conseillé de rentrer chez moi et de discuter de ma fertilité avec mon mari ou mon petit ami – je n’avais ni l’un ni l’autre à l’époque.

    L’idée de me faire stériliser m’a hantée pendant la majeure partie de ma vie d’adulte. Il a pourtant fallu près d’une décennie et demie pour que quelqu’un me prenne au sérieux. Plus tôt ce mois-ci – à l’âge de 42 ans, toujours célibataire sans enfants – j’ai enfin subi une ligature des trompes par laparoscopie.

    https://www.vice.com/fr/article/zmxbw9/de-la-difficulte-de-se-faire-steriliser

    • j’ai suivi le parcours interminable, infantilisant, d’une normativité clinique étouffante et d’une autorité sur les corps insupportable, de ma compagne dans cette démarche (elle avait tout de même presque 40 ans, bordel ! toujours pas d’empire sur son propre corps ! Mais quand, alors ?? Quand une femme de 35 ans n’a pas de gosses, il lui est encore impossible de faire entendre que c’est un foutu choix de vie et pas une tare psychique ou un retard au démarrage d’un cours prétendument normal de la chaîne des désirs et des accomplissements sociaux). Vingt ans avant, c’est pour la simple pose d’un stérilet que j’avais suivi avec effarement le parcours du combattant de ma compagne (elle avait 25 ans), ligne pointillée de menaces, chantages, infantilisations etc. Saloperies de médecins.

    • Oui, j’ai une amie d’enfance qui n’a jamais voulu de gosses. Je crois qu’elle aussi, elle demandé sa première stérilisation avant 30 ans, refusée, bien sûr… par des types qui — on le sait maintenant — n’avaient pas le moindre problème à stériliser sans leur consentement des femmes dont ils jugeaient qu’elles ne devaient pas ou plus se reproduire…
      Finalement, elle a obtenu ce qu’elle voulait à 40 ans, en Irlande, où elle vit actuellement. Elle a vécu ce jour comme une délivrance.

    • De mon coté il m’a fallu 10 ans pour pouvoir bénéficié enfin de la procédure. J’ai même eu le cas d’une gyneco que je venais voire pour un IVG vers mes 24-25 ans. Après l’IVG elle veux m’imposer la pilule. Alors que la grossesse que j’avais interrompu était survenu sous pilule et que je fumais plus d’un paquet par jour et que je refusait la pilule. Elle m’a dit péremptoirement « Vous allez arrêter de fumer »

      J’ai demandé un DIU elle a refusé au prétexte que j’étais nullipare.
      J’ai demandé la stérilisation, elle a refusé au prétexte que je lui ferais obligatoirement un procès dans quelques années !
      Ça à fini en noms d’oiseau et claquage de porte. Je suis partie sans aucune methode de contraception et j’ai pas revu de gyneco pendant 10 ans jusqu’à ce que je trouve les infos ultra secrète dont j’avais besoin pour disposé de mes droits sur mon propre corps et avoir enfin accès à la contraception que je désire.
      Par rapport aux infos ultra secrète, je les ai trouvées via une connaissances de ma mère qui connaît une femmes dans un planning familial qui aurais des infos. J’ai appelé une première fois à ce planning familiale et demandé la personne qu’on m’a conseillé. Elle était pas là. Lors de ce premier appel on m’a expliqué que c’était réservé aux femmes qui ont déjà des enfants. Ce qui est faux. J’ai rappeler et cette fois la bonne personne était présente. Elle m’a quant même dit qu’il me faudrait l’autorisation de mon conjoint alias le véritable propriétaire de mon utérus.
      Une fois à l’hôpital le médecin m’a dit que cette autorisation n’était pas nécessaire. (Encor heureux ! )
      Après l’intervention au moment de payé, la personne en charge de cette étape, m’a expliqué quant même que c’était un scandale ces jeunes filles qui demandent la stérilisation par simple flemme de prendre la pilule et que cette contraception devait être réservé aux femmes plus agées... J’étais un peu sonné de l’opération j’ai laissé passé mais cette remarque m’avais beaucoup heurté. D’un coté ça enfonçait l’idée que les jeunes femmes ont un devoir de prendre la pilule pour resté potentiellement fécondes et aussi le fait qu’à 36-38 ans j’étais délivré de cette obligation en tant que vieille peau à jetter. Comme ca venais d’une personne qui étais sensé être un peu éveillée sur ce sujet, ca m’avais particulièrement déprimé de retrouvé ce genre de discours.

    • Par rapport à cette demande d’autorisation du conjoint/propriétaire et cette idée que le conjoint est propriétaire des organes génitaux et reproducteur de sa conjointe-propriété. C’est une croyance assez commune qu’on retrouve plutot avec l’IVG.

      Près d’un Français sur cinq est persuadé qu’une femme qui décide de subir un avortement doit absolument avoir l’autorisation de son conjoint.

      http://www.europe1.fr/sante/ivg-comment-lutter-contre-les-idees-recues-2521073

      Cette croyance me semble très emprunte de #culture_du_viol

    • Oui d’ailleurs en face tu as le tabou sur les mères qui n’ont pas le droit de dire qu’elles regrette d’être mère.
      http://www.liberation.fr/debats/2016/07/10/le-regret-d-etre-mere-ultime-tabou_1465328

      J’ai quelques copines qui m’ont confié que si on leur avait expliqué vraiment comment ca se passe elles n’auraient pas eu d’enfant. J’ai déjà entendu aussi l’idée qu’il ne faut pas donner de détails déplaisants sur la grossesse, l’accouchement, et les suites aux filles et jeunes femmes car sinon elles ne voudrons pas faire d’enfants.

    • Sur la question gynéco, j’avais lu aussi quelque chose sur certaines maladies utérines qui nécessitent une hystérectomie, qu’on fait trainer des années avec cette idée de maintenir la fertilité alors que les femmes souffrent de cette affection au quotidien avec des règles pléthoriques atroces et sont majoritairement stériles quand elles en sont affectées, il faut que je recherche les références. Ça finit à 99% par l’ablation, mais impossible d’avoir l’opération avant 35 ans ou seulement en cas de danger mortel.

    • Sympa la question de ta copine @supergeante
      Ca me fait pensé à un cas contradictoire par rapport à l’endométriose. Un des rare « traitement » contre la maladie est le déclenchement d’une ménopause artificiel. Ca ne guérie pas l’endométriose mais ca peut parfois atténué la douleur qui se fait plus forte au moment des règles. Une copine qui est atteinte d’endométriose assez lourde et qui désir avoir des enfants, s’est vu prescrire un traitement hormonal déclencheur de la ménopause vers ses 30 ans sans que lea gyneco ne lui donne aucun détail là dessus. C’est en regardant sur internet avant de commencer le traitement qu’elle à découvert cet effet.

      Je ne sais pas ce qui à fait que cette femme pouvait devenir stérile contre son gré dans la plus parfaite indifférence du gyneco. Elle étais tatouée mais blanche, c’était peut être une question de classisme, je ne sais pas. Je sais qu’il y a un biais racial, car les femmes racisées se voient souvent proposé et parfois imposé l’IVG, la stérilisation ou des contraceptifs dangereux qui peuvent facilement rendre stérile ou donner le cancer.
      Je pense que les femmes en situations de handicape doivent etre facilement stérilisées aussi, sans trop qu’on leur demande leur consentement.

      #eugénisme

    • @mad_meg @supergeante : oui oui c’est temporaire. En fait c’est débile qu’ils appellent ça comme ça. Ça montre d’ailleurs que quand on n’est plus fertile, on est un peu mise de côté, du côté des ménopausées en quelque sorte. Il y a d’autres façons de traiter l’endométriose même s’il n’y a pas de panacée, entre autres via un certain type d’alimentation, l’endométriose étant une maladie inflammatoire. Mais ce n’est clairement pas le chemin vers lequel vous incite à aller tout le corps médical, comme d’habitude vu que ça n’engraisse aucun labo.

      Concernant les témoignages de refus de ligature des trompes et de stérilets, ça me tue à chaque fois que je lis ça. La preuve ultime que nous sommes assignées à une fonction de reproductrice, quelles que soient les orientations personnelles ou professionnelles que nous donnons à nos vies. Quand parviendrons nous à reprendre contrôle de nos corps ? Le corps médical est clairement un obstacle à cela et je ne vois pas de solution pour l’instant, à mon plus grand désespoir ! Rejoindre des collectifs de femmes axés sur ces sujets par exemple les femmes atteintes d’endométriose etc permet au moins d’avoir les bonnes infos.

      Par rapport aux infos ultra secrète, je les ai trouvées via une connaissances de ma mère qui connaît une femmes dans un planning familial qui aurais des infos

      On dirait une enquête policière lol

      Quel combat !

  • Debray, à lire — absolument — fins gourmets

    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/08/DEBRAY/57764

    Qu’a-t-elle d’européenne notre Europe recouverte d’un bleu manteau de supermarkets, le successeur du blanc manteau d’églises, avec, çà et là, et en supplément d’âme, des musées en forme de blockhaus où venir remplir en bâillant ses obligations culturelles ? Il y avait plus d’Europe à l’âge des monastères, quand l’Irlandais Colomban venait semer ses abbayes aux quatre coins du continent. Plus, à la bataille de Lépante, quand Savoyards, Génois, Romains, Vénitiens et Espagnols se ruèrent au combat contre la flotte du Grand Turc, sous la houlette de don Juan d’Autriche. Plus, à l’âge pacifique des Lumières, quand Voltaire venait taper le carton à Sans-Souci avec Frédéric II, ou quand Diderot tapait sur l’épaule de Catherine II à Saint-Pétersbourg. Plus, à l’âge des Voyageurs de l’impériale, quand Clara Zetkin remuait le cœur des ouvriers français, et Jean Jaurès les congrès socialistes allemands. Le russe et l’allemand s’enseignaient cinq fois plus dans nos lycées en 1950 qu’aujourd’hui ; il y avait alors plus d’Italie en France et de France en Italie qu’il n’y en a à présent. Nous suivons de jour en jour les péripéties de la politique intérieure américaine, et une quinte de toux de Mme Hillary Clinton en campagne fait l’ouverture de nos journaux télévisés, mais nous n’avons pas dix secondes pour un changement de paysage en Roumanie ou en Tchéquie. Les satellites de diffusion et notre paresse intellectuelle mettent New York sur notre palier, Varsovie dans la steppe et Moscou au Kamtchatka.

    M. Donald Tusk, président du Conseil européen, qui s’adresse en globish à ses divers interlocuteurs, paraît bien moins européen que l’empereur Charles Quint, qui parlait espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à son cheval. Sur la trentaine d’agences centralisées de l’Union, vingt et une présentent leur site uniquement en anglais, et la loi travail en Italie s’appelle le Jobs Act. Voir les fonctionnaires de Bruxelles communiquer dans la seule langue qui, depuis le Brexit, n’est plus celle que d’un de ses membres, l’Irlande, ne manque pas de cocasserie. Ceux qui déplorent que cette Carthage babillarde devienne une vaste Suisse devraient plutôt nous donner cette confédération en exemple : on y parle couramment, comme tout Européen se devrait de le faire, trois, voire quatre langues majeures.

    #europe #etats-unis #debray #regis

  • Pourquoi Les EU sont entrés en #guerre en 1917 ?

    https://www.legrandsoir.info/pourquoi-les-eu-sont-entres-en-guerre-en-1917.html

    Aujourd’hui sur les champs Élysées, on commémorera le centième anniversaire de l’entrée en guerre des #États-Unis avec comme invité d’honneur son président Trump.

    [...]

    Le contexte social des Etats-Unis était très tendu lors du début du vingtième siècle, comme lors de la grève du textile à Lawrence (Massachusetts) en 1912 ou lors des multiples grèves des mineurs dans tous le pays. Ces événements se soldent inévitablement par l’armée ou les milices privées qui se vengent avec férocité dans cette guerre de classe. Naturellement une cohorte de morts et d’exactions s’en suivirent. L’exemple le plus frappant fut le massacre de Ludlow (30 morts par arme à feu) dans le Colorado en avril 1914. La grève vit s’affronter pendant 14 mois, 11 000 mineurs à Rockfeller, le patron. Alors dans ces conditions, incontestablement, la guerre mondiale allait rendre service au patronat.

    Les Etats-Unis entrèrent en guerre il y a donc cent ans. Ce n’était pas écrit d’avance car le président Wilson avait été élu (5 mois auparavant) à ce poste sur un programme de non-intervention contrairement à son adversaire qui lui en était partisan. Pendant les trois premières années de guerre, les EU avait le beau rôle, il avait commercé avec la Grande-Bretagne, la Belgique et la France, et tout cela était bon pour le business. Sauf que ces trois ans ont rendu exsangue les partenaires européens et par conséquence leur solvabilité était entamé. En effet début 1917, la dette des banques britanniques auprès des EU était colossale. Le doute s’installe, et si la GB perdait la guerre ?

    [...]

    via https://diasp.eu/p/5759014

    • #grande_guerre

      L’article en haut sert plutôt pour se mettre en jambes - j’ajoute un article sur le même sujet, que témoigne beaucoup plus des recherches dans les détails.

      –--------------

      Il y a cent ans… Printemps 1917 : les États-Unis entrent en guerre, mais pourquoi ? | 2 Juin 2017 - Jacques Pauwels

      http://www.investigaction.net/fr/il-y-a-cent-ans-printemps-1917-les-etats-unis-entrent-en-guerre-mais

      [...]

      Pour l’écrasante majorité de la population des États-Unis, toutefois, l’entrée en guerre de leur pays n’avait rien d’une lueur d’espoir. Les gens se rendaient parfaitement compte que cette guerre en Europe avait tout d’une catastrophe et que les civils et les soldats des pays belligérants ne désiraient plus rien qu’un retour à la paix. Les Européens voulaient sortir au plus vite de cette guerre, pourquoi les Américains voulaient-ils y entrer ? Et pourquoi devraient-ils aller se battre aux côtés des Britanniques et des Français contre les Allemands ? Et pourquoi pas aux côtés des Allemands contre les pays de l’Entente ? Le fait que bien des Américains se posaient de telles questions était dû aux facteurs suivants.

      Depuis longtemps, les États-Unis entretenaient d’assez bonnes relations avec les Allemands. Ce n’était pas l’Allemagne, mais la Grande-Bretagne, qui était l’ennemie traditionnelle et la grande rivale d’Uncle Sam. Les Britanniques étaient les anciens maîtres coloniaux contre lesquels, dans les années 1770, on avait mené une guerre d’indépendance et contre qui, plus tard, de 1812 à 1815, on avait encore été en guerre. (Cette guerre de 1812 s’était terminée par un traité de paix conclu à Gand.) Et, plus tard encore au xixe siècle, des tensions entre Américains et Britanniques se firent jour, entre autres, à propos de la frontière avec l’Amérique du Nord britannique, appelée Canada dès 1867, et à propos de l’influence et du commerce dans l’océan Pacifique, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, et aussi en raison des sympathies britanniques avec les États confédérés lors de la guerre de Sécession. Jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il y eut à Washington des plans tout prêts pour une guerre contre la Grande-Bretagne.

      Les Américains ne voyaient pas non plus dans les Britanniques d’affables frères jumeaux « anglo-saxons », comme on voudrait parfois nous le faire croire. La majorité des Américains — au contraire de l’élite du Nord-Est du pays, constituée en grande partie de WASP — n’étaient absolument pas des « Anglo-Saxons », mais étaient originaires de toute sorte de pays en Europe, et surtout d’Irlande et d’Allemagne. En 1914, quand la guerre éclata en Europe, ces Américains d’origine irlandaise ou allemande avaient de bonnes raisons de croiser les doigts pour l’Allemagne et de souhaiter une défaite britannique. Mais, évidemment, beaucoup d’Américains étaient d’origine anglaise et sympathisaient par conséquent avec les Alliés.

      En ce qui concerne la France, après leur entrée en guerre, les Américains allaient y débarquer en agitant la bannière de « Lafayette, nous voici ! » C’était une allusion à l’aide française aux Américains à l’époque de leur guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne, aide qui avait été personnifiée par le marquis de Lafayette. Ce slogan faisait comprendre qu’à leur tour, les Américains venaient rendre aux Français un service qu’ils leur devaient.

      Mais pourquoi alors ne s’étaient-ils pas empressés de venir en aide à leurs chers amis français dès 1914 ? En réalité, une reconnaissance réelle ou supposée à l’égard des Français n’avait rien à voir avec l’entrée en guerre des Américains, d’autant que bon nombre d’entre eux étaient très religieux et n’avaient que peu de sympathie, voire pas du tout, pour cette république gauloise athée ou du moins anticléricale. Les protestants américains sympathisaient avec l’Allemagne, dirigée par les Hohenzollern, des luthériens, et les catholiques américains avaient un faible pour l’Autriche-Hongrie, dont la dynastie régnante, les Habsbourg, passaient depuis l’époque de la Réforme déjà (et de l’empereur Charles Quint) pour les grands champions du catholicisme.

      [...]

      pris d’ici - https://diasp.eu/p/5759014

  • Google évite un redressement monstre devant le tribunal administratif de Paris
    https://www.nextinpact.com/news/104769-google-evite-redressement-monstre-devant-tribunal-administratif-p

    Le tribunal administratif de Paris vient de rendre ses jugements relatifs au redressement de Google portant sur l’impôt sur les sociétés, la retenue à la source ou encore la TVA. Il donne raison à l’entreprise américaine et sa filiale installée en Irlande. Google échappe à un redressement de plus d’un milliard d’euros. Google a été bien inspiré de contester le redressement monstre initié par Bercy sur ses flux publicitaires français. Suivant les conclusions du rapporteur public, le tribunal administratif (...)

    #Google #taxation #procès #bénéfices

  • Le dédale de #Dublin

    Avatar d’une convention signée dans la capitale de l’Irlande en 1990, le règlement 604/2013/UE du 26 juin 2013 précise quel Etat est responsable d’examiner une demande d’asile dans l’Union européenne et quatre pays associés. Il n’interdit pas à un demandeur de déposer une demande dans plusieurs pays mais, en fonction de différents critères, un seul pays est au bout du compte responsable de cet examen. Les autres doivent transférer le demandeur vers cet Etat dans un délai précis, sous peine de devoir finalement examiner eux-mêmes la demande.

    https://www.alternatives-economiques.fr/dedale-de-dublin/00079580
    #asile #migrations #réfugiés #violence #France #rigueur #statistiques #chiffres #migrerrance (ils utilisent ce #mot dans l’article —> note de travail !)

  • L’Europe en retard d’une guerre industrielle
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/QUATREPOINT/57557

    (…) Prise en tenaille entre la doxa anglo-saxonne et l’#ordolibéralisme allemand, l’#industrie française explose, et, avec elle, des millions d’emplois.

    Ces nouveaux rapports de forces se retrouvent dans #Airbus Group (nouveau nom d’#EADS), mais aussi dans Arianespace, où l’influence des Français diminue. Comme le constatent en privé certains hauts cadres, le nouveau patron d’Airbus Group, l’Allemand Thomas Enders, « s’américanise de plus en plus ». En 2016, il a ainsi placé un Américain au poste de directeur de la recherche et de la technologie : M. Paul Eremenko, ancien cadre dirigeant de la Defense Advanced Research Projects Agency (#Darpa), l’organisme d’État qui, aux États-Unis, oriente tous les crédits en matière de recherche et développement, notamment dans la défense. Un peu comme si Boeing recrutait un ancien patron de la direction générale de l’armement française. Airbus Group, faut-il le rappeler, fabrique les missiles de la force de frappe française.

    Même évolution chez Arianespace. Pour la mise en orbite des #satellites européens, ses lanceurs se trouvent systématiquement en compétition avec ceux des Russes et des Américains. Or ceux-ci, avec le soutien de leurs gouvernements, cassent les prix. L’Allemagne a choisi l’américain #SpaceX pour trois de ses satellites. Certes, les Européens ont finalement mené à bien le programme #Galileo, un service de géolocalisation par satellites concurrent du GPS américain. Mais dix-huit ans se sont écoulés entre le lancement du projet et son achèvement, en décembre 2016. Bilan : au moins six ans de retard, un doublement du budget et d’innombrables psychodrames entre les pays participants, certains ne restant pas insensibles aux pressions américaines.

    Dans les industries de défense, les coopérations ont bien souvent tourné court (c’est le cas du char franco-allemand). Dans les avions de combat, la France a fait cavalier seul avec son #Rafale, tandis que les Allemands et les Britanniques fabriquaient leur Eurofighter. Les deux avions se concurrencent à l’exportation, certains pays européens, dont le Royaume-Uni, l’Italie et les Pays-Bas, préférant même acheter le F-35 américain, jet militaire le plus cher de l’histoire de l’aéronautique.

    Mais c’est dans le numérique que l’échec se révèle le plus cuisant. Depuis trente ans, avec la complicité tacite de la plupart des États, Bruxelles a systématiquement bloqué tout projet visant à créer des champions européens. Un tel laisser-faire contraste avec les initiatives prises par les Chinois et même par les Russes. Pourquoi développer une offre européenne puisque les #Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) le font pour nous ?…

    Des monopoles échappant à tout contrôle dans le secteur des données sensibles : face à ce danger, une prise de conscience semble toutefois émerger à Bruxelles. D’où la mise en accusation de Google pour atteinte à la concurrence par la Commission européenne, en juillet 2016. Installé en Irlande, le groupe américain bénéficiait d’une fiscalité très avantageuse. Mais cette réprimande — très médiatisée — n’est qu’un acte isolé que Dublin, attaché à un régime qui lui permet d’attirer les entreprises, a vivement déploré. La tentation de se soumettre aux géants américains demeure grande. Fin janvier 2017, le ministre des affaires étrangères danois, M. Anders Samuelsen, a ainsi annoncé la nomination d’« ambassadeurs » de son pays auprès des Gafam : « Ces entreprises sont devenues de nouvelles nations. À l’avenir, nos relations bilatérales avec Google seront aussi importantes que celles que nous entretenons avec la Grèce. » Si cette attitude — semblable à celle de l’Irlande, qui se voit plus que jamais en porte-avions des #multinationales américaines — se confirme, c’est le sens même du projet européen qui est atteint.

    -- Jean-Michel Quatrepoint, @mdiplo, juin 2017.

    On l’avait noté quelque part ici cette décision de la Suède, mais je ne retrouve pas.

    cc @xporte

  • Le « progressisme » ambigu du « Macron irlandais »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120617/le-progressisme-ambigu-du-macron-irlandais

    À 38 ans, Leo Varadkar devient mardi 13 juin premier ministre de la République d’Irlande. Incarnant un « renouveau politique », il n’a pourtant de moderne que son discours, mais sans bouger les lignes politiques et les logiques à l’œuvre depuis des décennies.

    #International #Fine_Gael #Léo_Varadkar #progressisme #République_d'Irlande

  • Le « Macron irlandais » offre le même visage ambigu du « progressisme »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120617/le-macron-irlandais-offre-le-meme-visage-ambigu-du-progressisme

    À 38 ans, Leo Varadkar devient mardi 13 juin premier ministre de la République d’Irlande. Incarnant lui aussi le « renouveau politique », il n’a pourtant de moderne que sa jeunesse et son discours, mais sans bouger les lignes politiques et les logiques à l’œuvre depuis des décennies.

    #International #Fine_Gael #Léo_Varadkar #progressisme #République_d'Irlande

  • aedh | Relocalisation : des annonces à la réalité, une comptabilité en trompe-l’œil
    https://asile.ch/2017/06/10/aedh-relocalisation-annonces-a-realite-comptabilite-trompe-loeil

    Les relocalisations « patinent » ; la Commission s’impatiente un peu ; les parlementaires s’énervent, … Et les réfugiés attendent toujours dans des conditions d’infra-droit !

    • Aujourd’hui, la Commission a adopté son 14 e rapport sur la relocalisation de demandeurs d’asile au sein de l’UE et la réinstallation de réfugiés depuis des pays tiers à l’UE.

      Les relocalisations ayant atteint des niveaux record au mois de juin (avec plus de 2 000 personnes relocalisées au départ de la Grèce et près de 1 000 au départ de l’Italie) et presque tous les États membres faisant des offres de places et effectuant des transferts régulièrement, il est tout à fait réalisable de relocaliser l’ensemble des personnes admissibles avant le mois de septembre. Il est cependant nécessaire de fournir des efforts supplémentaires afin d’accélérer les transferts au départ de l’Italie, eu égard notamment à la situation actuelle en Méditerranée centrale. Parallèlement, les réinstallations se poursuivent à un rythme satisfaisant tandis que la Commission a lancé un nouvel exercice d’offres de places en vue de la réinstallation des personnes les plus vulnérables au départ de la Libye, de l’Égypte, du Niger, de l’Éthiopie et du Soudan tout en poursuivant les réinstallations depuis la Turquie.

      M. Dimitris Avramopoulos, commissaire chargé de la migration, a déclaré à ce sujet : « Un point ressort très clairement de l’évaluation des résultats obtenus jusqu’à présent : la relocalisation fonctionne pour autant qu’existe une volonté politique. Nous devons à présent consentir un dernier effort pour atteindre notre objectif commun de relocaliser, d’ici septembre, la grande majorité des demandeurs d’asile admissibles présents en Grèce et en Italie. L’Italie, en particulier, subit une énorme pression, aussi appelle-je tous les États membres à intensifier encore leurs efforts en matière de relocalisation au départ de ce pays. L’UE ne laissera pas les pays ayant une frontière extérieure seuls face à cette situation ; la Commission ne cessera de veiller à ce que tous les États membres s’acquittent de leurs obligations juridiques en matière de relocalisation. »

      Parallèlement, la Commission passe aujourd’hui à l’étape suivante des procédures d’infraction engagées contre la République tchèque, la Hongrie et la Pologne pour non-respect de leurs obligations juridiques en matière de relocalisation (voir le communiqué de presse).

      Relocalisation

      Le rythme des relocalisations a continué à progresser au cours des derniers mois, les transferts étant supérieurs à 1 000 chaque mois depuis novembre 2016 et le mois de juin 2017 marquant un nouveau record mensuel avec plus de 3 000 transferts. Au 24 juillet, le nombre total de relocalisations s’établit à 24 676 (16 803 au départ de la Grèce et 7 873 au départ de l’Italie).

      Les efforts ne doivent pas faiblir, quelque 4 800 candidats étant actuellement en attente d’une relocalisation au départ de la Grèce – chiffre qui devrait probablement atteindre les 6 800 – et les candidats admissibles continuant d’arriver en Italie. Cette dernière doit encore enregistrer d’urgence dans le programme de relocalisation les personnes admissibles arrivées en 2016 et au premier semestre de 2017. Cela vaut en particulier pour les Érythréens dont 25 000 environ sont arrivés en Italie depuis le début de l’année 2016 mais dont 10 000 seulement ont été enregistrés en vue d’une relocalisation. Ainsi qu’il est exposé dans le Plan d’action visant à soutenir l’Italie, présenté par la Commission, les autorités italiennes devraient rapidement enregistrer tous les Érythréens actuellement présents sur son territoire et centraliser la procédure de relocalisation dans des pôles prévus à cet effet. Le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) soutient actuellement les efforts de l’Italie au moyen d’une campagne d’information en ligne destinée à identifier tous les demandeurs potentiels.

      Au cours de cette phase finale, il est primordial que les États membres accélèrent les relocalisations et offrent suffisamment de places pour relocaliser tous les demandeurs admissibles, y compris ceux susceptibles d’arriver jusqu’au 26 septembre. En tout état de cause, l’obligation juridique des États membres de procéder à des relocalisations ne prendra pas fin après le mois de septembre : les décisions du Conseil en matière de relocalisation s’appliquent à toutes les personnes arrivées en Grèce ou en Italie avant le 26 septembre 2017 puis les candidats admissibles doivent être relocalisés dans un délai raisonnable, après cette date.

      Plusieurs États membres sont en passe d’avoir satisfait à leurs obligations en matière de relocalisation : Malte, la Lettonie ainsi que la Norvège, pays associé à l’espace Schengen qui participe volontairement au programme, ont tous trois relocalisé le nombre total de personnes qui leur avait été attribué pour la Grèce, tandis que la Suède, qui n’a entamé les relocalisations qu’au mois de juin, aura effectué près de 60 % des relocalisations qui lui incombaient. La Commission se félicite également de l’augmentation récemment annoncée des offres mensuelles de places par l’Espagne et de l’accélération annoncée du rythme des transferts par l’Allemagne.

      Réinstallation

      Les avancées globales en matière de réinstallation continuent d’être positives, près de trois quarts (17 179) des 22 504 réinstallations décidées en juillet 2015 ayant déjà été menées à bien. Étant donné que plusieurs États auxquels avaient été attribués de gros contingents ont rempli leur engagement en matière de réinstallation conformément aux conclusions de juillet 2015 ou sont en passe de le faire, la plupart des efforts se concentrent à présent sur les réinstallations au titre de la déclaration UE-Turquie. Les efforts déployés en matière de réinstallation au titre de ce programme demeurent toutefois inégaux, plusieurs États membres n’ayant encore procédé à aucune réinstallation.

      Les réinstallations effectuées depuis la Turquie augmentent de manière continue. Depuis le 14 juin, 1 552 réfugiés syriens supplémentaires ont été réinstallés au départ de la Turquie vers des États membres de l’UE. Le nombre total de réinstallations effectuées en application de la déclaration s’élève désormais à 7 806. Parallèlement, des progrès sont enregistrés dans les négociations, menées entre les États participants et la Turquie, sur les procédures opérationnelles standard pour le programme d’admission humanitaire volontaire, l’objectif étant de parvenir à un accord dès que possible.

      Le 4 juillet, la Commission a invité les États membres à présenter de nouvelles offres de place en matière de réinstallation pour l’année 2018, qui bénéficieront du soutien financier de la Commission. Cet exercice d’offres de places vise à assurer la transition entre les programmes de réinstallation en cours et l’adoption de la proposition de la Commission relative à un nouveau cadre pour la réinstallation, actuellement débattue par les colégislateurs. Conformément au Plan d’action visant à soutenir l’Italie et afin de réduire la pression migratoire qui s’exerce sur la Libye, de sauver des vies et d’offrir des alternatives aux voies de migration irrégulières et périlleuses, les États membres ont été expressément invités à mettre l’accent sur les réinstallations depuis la Libye, l’Égypte, le Niger, l’Éthiopie et le Soudan, tout en poursuivant celles au départ de la Turquie. La Commission a affecté 377,5 millions d’EUR aux fins de la réinstallation en 2018, ce qui permettra de financer la réinstallation d’au moins 37 750 personnes ayant besoin d’une protection internationale (10 000 EUR par personne).

      Contexte

      Le programme temporaire de relocalisation d’urgence a été institué par deux décisions adoptées par le Conseil en septembre 2015, en vertu desquelles les États membres se sont engagés à relocaliser depuis l’Italie et la Grèce des personnes ayant besoin d’une protection internationale.

      Le 8 juin 2015, la Commission a proposé un programme européen de réinstallation que les États membres ont adopté le 20 juillet 2015 en vue de la réinstallation de 22 504 personnes ayant manifestement besoin d’une protection internationale.

      La déclaration UE-Turquie du 18 mars 2016 prévoit que, pour tout Syrien renvoyé en Turquie au départ de l’une des îles grecques, un autre Syrien sera réinstallé dans l’UE depuis la Turquie. Ce principe s’applique depuis le 4 avril 2016. La priorité est donnée aux migrants qui ne sont pas entrés de manière irrégulière dans l’UE ni n’ont tenté de le faire.

      Le 13 juillet 2016, la Commission a proposé à titre permanent un cadre de l’UE pour la réinstallation afin d’établir un ensemble commun de procédures de sélection types et un statut de protection commun afin de rationaliser les efforts européens en matière de réinstallation.

      https://ec.europa.eu/home-affairs/sites/homeaffairs/files/what-we-do/policies/european-agenda-migration/20170726_fourteenth_report_on_relocation_and_resettlement_en.pdf

      cc @i_s_

    • Migrations : mois record pour le nombre des relocalisations depuis l’Italie et la Grèce

      Les relocalisations ayant atteint des niveaux record au mois de juin (avec plus de 2 000 personnes relocalisées au départ de la Grèce et près de 1 000 au départ de l’Italie) et presque tous les États membres faisant des offres de places et effectuant des transferts régulièrement, il est tout à fait réalisable de relocaliser l’ensemble des personnes admissibles avant le mois de septembre. Il est cependant nécessaire de fournir des efforts supplémentaires afin d’accélérer les transferts au départ de l’Italie, eu égard notamment à la situation actuelle en Méditerranée centrale. Parallèlement, les réinstallations se poursuivent à un rythme satisfaisant tandis que la Commission a lancé un nouvel exercice d’offres de places en vue de la réinstallation des personnes les plus vulnérables au départ de la Libye, de l’Égypte, du Niger, de l’Éthiopie et du Soudan tout en poursuivant les réinstallations depuis la Turquie.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-2104_fr.htm

    • Commentaire reçu via la mailing-list Migreurop, le 28.07.2017 :

      c’est risible... donc, il y a eu 7.873 depuis le debout de la relocalisation et en peu plus du dernier mois ont arrivé peu moins de 30.000 en italie... beaucoup plus de 2 millions d’arrivés (évitant de parler de retours dublin vers l’italie) en deux années, du point de vue de la commission veut dire que 40.000 relocalisations seraient un succés (après avoir exclus touts les arrivés en grece après le 20 mars 2016 et toutes les nationalités qui arrivent en italie à part les erythréens)...

    • E.U. Countries Must Accept Their Share of Migrants, Court Rules

      A summary of the judgment said the Court of Justice had dismissed “in their entirety the actions brought by Slovakia and Hungary.” The quota program was “necessary to respond effectively and swiftly to an emergency situation characterized by a sudden inflow of displaced persons,” the court said.


      https://www.nytimes.com/2017/09/06/world/europe/eu-migrants-hungary-slovakia.html?mcubz=3&_r=1

      #Slovaquie #Hongrie

    • La relocalisation des migrants depuis l’Italie suspendue

      En Italie, 181 000 migrants sont arrivés via la Libye en 2016 et 101 000 entre le 1er janvier et le 18 septembre 2017. Outre les réticences des pays à respecter leurs obligations en termes d’accueil, la lenteur des procédures a également freiné les relocalisations. A ce jour, moins d’un tiers des demandeurs d’asile éligibles au programme de répartition ont pu rejoindre un autre pays de l’UE.

      Bruxelles a bien assuré que « toutes les personnes arrivées en Grèce ou en Italie, avant la date limite du 26 septembre, peuvent être éligibles du programme de relocalisation ». Mais d’après les données du ministère l’Intérieur, Rome aura du mal à faire partager le fardeau selon les accords de 2015.

      http://www.rfi.fr/europe/20170925-relocalisation-migrants-depuis-italie-suspendue?ref=tw
      #suspension #fin

    • Relocalisations | Éloge de la médiocrité et de l’hypocrisie

      Ainsi donc, « la Suisse rempli[rait] son engagement d’accueil de migrants envers l’UE »… Le titre de l’article publié sur le site de RTS info, reprenant à son compte une dépêche ATS, pourrait faire sourire. D’abord parce que jusqu’à preuve du contraire, 1175 relocalisations sur 1500 [1] ne représente pas 100% des promesses faites, mais moins de 80% ou une note de 4,7 sur 6. Pas vraiment l’excellence, non ?

      https://asile.ch/2017/09/28/relocalisations-eloge-de-mediocrite-de-lhypocrisie

    • Fin des relocalisations : pour quel #bilan ?

      Les derniers chiffres font état d’un total de 29 144 personnes relocalisées entre septembre 2015 et septembre 2017. Ce n’est que 18,2% du projet initial, 29,7% du quota finalement retenu et, en réalité, à peine plus que les trois-quarts du chiffre de 37 000 que la Commission visait réellement, une fois « exclus » les migrants arrivés sur le sol grec après l’accord avec la Turquie et les nationalités ne parvenant pas à passer le seuil d’un taux de reconnaissance de 75 %(1).

      Que s’est-il passé ? Deux États, la Hongrie et la Pologne, ont refusé d’accueillir ne serait-ce qu’un seul demandeur d’asile. La République tchèque n’a plus procédé à aucune relocalisation depuis août 2016. Le fait que, en juillet, des procédures d’infraction aient été lancées contre ces trois États pour avoir refusé d’appliquer le programme de relocalisation ne les a cependant pas fait changer de stratégie.

      Quant aux autres Etats membres, l’Espagne n’a atteint que 13,7 % de son quota, la Belgique, 25,6 % et la France 21,7 %. Les Pays-Bas et le Portugal ont rempli 39,6 % et 49,1 % de leur objectif, respectivement. Et pour ces Etats qui n’ont pas accueilli le nombre de demandeurs d’asile pour lequel ils s’étaient pourtant engagés, aucune sanction n’est à l’ordre du jour…

      Malte et la Lettonie sont les deux seuls pays de l’UE à être parvenus au chiffre fixé. Il est important de souligner aussi les efforts de certains États membres comme la Finlande, qui a accueilli 1 951 demandeurs d’asile, soit 94 % du chiffre prévu, ou encore l’Irlande qui a ouvert ses portes à 459 demandeurs d’asile, représentant 76,5 % de son quota. La Norvège et le Lichtenstein, qui ont participé volontairement au programme, ont tous les deux respecté leurs engagements, respectivement fixés à 1 500 et 10.

      Cela étant, en dépit de la bonne volonté de certains États membres ou d’États associés, nul n’oserait qualifier cette initiative – sensée, reconnaissons-le – de succès. Ce qui ne peut que poser question sur l’esprit qui va guider les États membres dans les discussions concernant la réforme du droit d’asile en cours.

      http://www.aedh.eu/Fin-des-relocalisations-pour-quel.html
      #relocalisations #asile #migrations #réfugiés

    • Le 16 novembre 2017, RTS info publie cette nouvelle :

      L’UE promet 34’400 places pour les réfugiés d’Afrique et du Moyen-Orient

      https://www.rts.ch/info/monde/9089989-l-ue-promet-34-400-places-pour-les-refugies-d-afrique-et-du-moyen-orient

      L’article fini ainsi :

      Réinstallation

      « Nous sortons petit à petit du mode crise et nous gérons maintenant la migration dans un esprit de partenariat et de responsabilité partagée », s’est félicité le commissaire à la Migration, Dimitris Avramopoulos.

      Il a souligné l’importance du programme de réinstallation, visant à répartir les réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Plus de 31’500 personnes en ont bénéficié depuis 2015, selon la Commission.

      –-> RTS Info reprend les statistiques de l’UE ("31’500 en ont bénéficié depuis 2015"), qui se vante presque des 31’500 places, en oubliant que ces 31’500 places devaient en réalité être 160’000 au début... et que du coup le programme de réinstallation est un échec !

    • Relocalisation des demandeurs d’asile depuis la Grèce et l’Italie

      Le 26 mars 2018, la Commission européenne indiquait que 34 323 demandeurs d’asile ont été relocalisés depuis l’Italie et la Grèce sur le territoire des Etats participants à l’effort de relocalisation

      http://www.europeanmigrationlaw.eu/fr/articles/donnees/relocalisation-des-demandeurs-dasile-depuis-la-grece-et-litalie

      2 questions surgissent à partir de la lecture de ce texte :

      1. Pourquoi on parle de 98’255 demandeurs d’asile à réinstaller, quand au début on en prévoyait 160’000 (puis 106’00) ?


      http://www.europeanmigrationlaw.eu/fr/articles/donnees/relocalisation-des-demandeurs-dasile-depuis-la-grece-et-litalie
      Sur le passage des 160’000 aux 106’000, voir mon analyse sur @vivre :
      Où sont passés les 54’000 “relocalisés” de Hongrie ?
      https://asile.ch/2017/04/24/tour-de-passe-passe-passes-54000-relocalises-de-hongrie

      2. Le programme de relocalisation ne devait pas se terminer en septembre 2017 ?


      http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex:32015D1601

    • Relocation of asylum seekers from Italy and Greece

      On 31 May 2018, the European Commission reported that 34 689 asylum seekers have been relocated from Italy and Greece to other States participating in the relocation process

      Among the 34 689 asylum seekers relocated:

      12 690 have been relocated from Italy
      21 999 have been relocated from Greece

      According to the Commission’s document, commitments legally foressen in the Council Decisions amount to 98 255 asylum seekers to be relocated (34 953 from Italy and 63 302 from Greece) over 2 years.

      On 31 May 2018, participating states have reached 35,30% of commitments enshrined in the Council Decisions.


      http://www.europeanmigrationlaw.eu/en/articles/datas/relocation-from-italy-and-greece.html

  • #Renault, #PSA et #Auchan ont éludé 141 millions d’impôts à #Malte
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010617/renault-psa-et-auchan-ont-elude-141-millions-d-impots-malte

    Carlos Ghosn, PDG de Renault. © Reuters Les documents Malta Files montrent que Renault, PSA Peugeot Citroën et Auchan ont économisé 141 millions d’euros d’impôts en localisant leurs activités d’assurance à Malte, asséchant d’autant les recettes fiscales de la #France. Une pratique légale, mais d’autant plus choquante que Renault et PSA ont l’État à leur capital.

    #assurances #Banque_PSA_Finance #Oney #optimisation_fiscale #paradis_fiscaux #RCI_Banque

    • Le groupe Auchan a économisé 21 millions d’euros d’impôts via des sociétés maltaises selon Mediapart

      Dans le cadre de l’enquête « Malta Files », le site Mediapart révèle ce jeudi que le groupe nordiste Auchan a économisé 21 millions d’euros d’impôts via des sociétés maltaises liées à ses activités d’assurance et de crédit à la consommation.

      Depuis deux semaines, le site Mediapart et ses partenaires européens de l’EIC (European Investigative Collaborations) passent au crible les pratiques d’"optimisation fiscale" via l’île méditerranéenne de Malte. Ce petit état membre de l’Union Européenne propose en effet une fiscalité pour le moins avantageuse, avec un remboursement d’impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises étrangères qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Les sociétés commencent par payer cet impôt au taux officiel de 35 %, mais après remboursement, celui-ci tombe à 5 %... contre 33,3 % en France.

      Selon l’enquête de Mediapart, plusieurs sociétés françaises - dont Auchan - profitent - de façon a priori légale - des largesses fiscales maltaises. Pour le groupe nordiste, cela passe par la société Oney Holdings Limited, domiciliée sur l’île depuis mars 2011. Il s’agit - comme son nom l’indique - d’une filiale liée aux activités d’Oney, sa branche assurance et crédit à la consommation qui travaille pour l’ensemble des magasins de la famille Mulliez (Decathlon, Leroy-Merlin, Boulanger...), et pour plusieurs autres enseignes comme la Fnac ou Darty. Elle propose également des assurances assortis à ces crédits, tout comme des assurances-vie, et des assurances véhicules et habitation.

      Sous-filiales
      Le groupe Auchan dispose de deux sous-filiales maltaises : Oney Insurance (PCC) Limited (pour les assurances classiques) et Oney Life (PCC) Limited (pour les assurances-vie), propriétés d’Oney Holdings Limited à Malte et Oney Banque à Croix, dans le Nord. La holding maltaise sert à encaisser les profits générés par ces deux branches d’assurance. D’après Mediapart, elle a touché l’an dernier 23,8 millions d’euros et 7 millions de remboursements d’impôt sur les sociétés. Oney Holdings n’a donc dû payer au final que 1,3 million d’euros au fisc maltais.

      Une économie pour le moins conséquente : selon le site d’investigation, le groupe Auchan aurait dû verser 21 millions d’euros d’impôts en plus entre 2014 et 2016, avec le taux d’IS pratiqué en France."Ces opérations sont effectuées dans le strict respect des conventions internationales signées entre les pays avec lesquels cette filiale opère, et l’État de Malte", a répondu le groupe nordiste à Mediapart, dont l’enquête s’intéresse également aux branches crédit et assurance des groupes Renault et PSA.

      http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-pas-calais/nord/lille-metropole/groupe-auchan-economise-21-millions-euros-impots-via-so

    • Puisque c’est légal, on aurait tort de s’en priver...

      Les documents Malta Files montrent que Renault, PSA Peugeot Citroën et Auchan ont économisé 141 millions d’euros d’impôts en localisant leurs activités d’assurance à Malte, asséchant d’autant les recettes fiscales de la France. Une pratique légale, mais d’autant plus choquante que Renault et PSA ont l’État à leur capital.

      Le salarié le plus productif du groupe Renault ne travaille pas au siège de Boulogne-Billancourt, mais à Malte. Ce collaborateur injustement méconnu réalise, à lui tout seul, 108 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Mais ce n’est, en réalité, pas un génie des affaires. C’est seulement l’unique employé de RCI Insurance Limited, l’une des deux sociétés d’assurances maltaises du constructeur automobile. Des boîtes à fric, dont l’unique objectif est d’échapper à l’impôt et de priver la France de recettes fiscales, dont elle a pourtant grand besoin.

      Les sommes en jeu sont considérables. Grâce aux documents Malta Files, analysés par Mediapart et ses partenaires de l’EIC, nous avons pu établir que Renault a économisé 62 millions d’euros d’impôts en quatre ans en localisant ses activités d’assurances à Malte. Pour son concurrent PSA Peugeot Citroën, ce sont 57 millions en cinq ans. Tandis que le groupe Auchan a réduit sa facture fiscale de 22 millions en trois ans. Soit un total de 141 millions d’euros d’impôts éludés, dont les services publics français ne verront jamais la couleur. Et la somme ne cesse de gonfler, année après année.

      Cette optimisation fiscale est a priori légale. Elle n’en est pas moins choquante. En particulier pour Renault et PSA, qui ont l’État à leur capital. La France reste, avec 19,7 % des actions, le premier actionnaire de l’ex-régie Renault. Chez PSA, l’État a pris 13 % du capital en 2014 pour 800 millions d’euros, afin de sauver le constructeur de la faillite. Guère reconnaissant, PSA n’en continue pas moins à réduire ses impôts en France grâce au paradis fiscal maltais.

      Le montage concerne les « captives d’assurances », qu’on appelle ainsi parce qu’elles travaillent exclusivement pour les grands groupes qui les ont créées. Chez Renault (RCI Banque) et PSA (Banque PSA Finance), elles vendent bien sûr des assurances auto. Oney, la banque des supermarchés Auchan, assure les voitures, mais aussi les habitations. Toutes font également dans l’assurance vie, pour couvrir les crédits qu’elles accordent. Par exemple, lorsqu’un client emprunte 10 000 euros chez RCI Banque pour acheter le dernier Renault Kadjar, il doit souscrire une assurance qui remboursera Renault en cas de décès. Idem lorsque qu’un client puise 100 euros dans le crédit revolving de sa carte Auchan pour payer ses courses du samedi.

      Ce que les clients ignorent, c’est que leurs primes d’assurance atterrissent à Malte. Dès 2013, un rapport parlementaire sonnait l’alarme sur l’usage des captives d’assurances comme outil d’optimisation fiscale à grande échelle : « Il est ainsi particulièrement aisé de localiser une captive dans un État fiscalement accueillant. […] L’activité de la captive étant par nature immatérielle (il s’agit de simples flux intragroupe), la société dédiée à l’assurance peut être implantée n’importe où sur le globe. »

      Traditionnellement, les multinationales européennes installaient leurs assureurs en Irlande et au Luxembourg. Mais Malte a fait de gros efforts pour les attirer sur son sol, avec ses deux armes maîtresses : une législation souple et des avantages fiscaux massifs.

      Le plus important, déjà décrit dans nos précédentes enquêtes Malta Files, est un remboursement d’impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises étrangères qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Les sociétés commencent par payer l’IS au taux officiel de 35 %. Mais après remboursement, le taux réel tombe à 5 %, contre 33,3 % en France (lire ici).

      Renault, PSA et Auchan ont mis en place des montages identiques pour profiter de l’aubaine. En bas, deux sociétés maltaises : une pour l’assurance vie et l’autre pour l’assurance classique (cette séparation est imposée par la loi). Au-dessus, une holding qui encaisse les dividendes. Mais nos trois géants tricolores sont des cachottiers. Leurs holdings maltaises publient dans leurs comptes le paiement de l’impôt officiel, à 35 %. Mais le montant remboursé par le fisc n’est jamais indiqué clairement.

      Nous sommes tout de même parvenus à dénicher ces ristournes grâce aux documents comptables maltais de la banque Oney. Filiale d’Auchan, cette captive travaille pour l’ensemble des magasins de la richissime famille nordiste Mulliez (Decathlon, Leroy-Merlin, etc.), mais aussi pour d’autres distributeurs comme la Fnac et Darty, soit 50 enseignes au total (la liste est ici).

      Dans les comptes 2016 de Oney Holding Limited, on voit que la holding a touché l’an dernier 23,8 millions d’euros de dividendes des deux assureurs qu’elle contrôle, et 7 millions d’« autres revenus ». Lesquels ? La réponse figure dans une courte note publiée en annexe : il s’agit des « remboursements reçus au titre des articles 48(4)(a) et 48(4A)(a) » du code général des impôts maltais (notre document ci-dessous). Ceux qui détaillent la fameuse ristourne sur l’impôt sur les sociétés.

      Cette note dans les comptes de la holding maltaise du groupe Auchan prouve que les recettes pudiquement qualifiées d’ "autres revenus" correspondent bien aux remboursements d’impôts du fisc maltais. © Mediapart Cette note dans les comptes de la holding maltaise du groupe Auchan prouve que les recettes pudiquement qualifiées d’ "autres revenus" correspondent bien aux remboursements d’impôts du fisc maltais. © Mediapart En 2016, l’assureur du groupe Auchan a donc réalisé 23,7 millions de profits, a payé 8,3 millions au fisc maltais et s’en est fait rembourser 7. Résultat : Oney Holdings a payé seulement 1,3 million d’euros d’impôt sur les sociétés. Soit un taux ridicule de 5,5 %, six fois moins élevé qu’en France. Au total, entre 2014 et 2016, Auchan a ainsi économisé 21 millions d’euros d’impôts.

      On retrouve les mêmes « autres revenus » chez PSA Services Limited, la holding maltaise qui détient les sociétés d’assurances PSA. Curieusement, il n’y en a pas eu en 2014 et 2015 (derniers comptes publiés). Mais au cours des cinq années précédentes, le constructeur s’est fait rembourser la bagatelle de 57 millions d’euros. Ces « autres revenus » correspondent bien au « cumul d’impôt sur les sociétés remboursé par l’État maltais depuis 2009 », nous a confirmé par mail un porte-parole de PSA.

      Mais le champion de l’optimisation fiscale à la sauce maltaise est l’ex-entreprise publique Renault. Ses sociétés d’assurances ont bénéficié de 62 millions d’euros de remboursement d’impôts entre 2012 et 2015. On ignore le montant pour 2016, les comptes n’étant pas encore publiés. Mais la ristourne n’a cessé de croître, passant de 3,4 millions en 2013 à 21,3 millions par an à partir de 2014.

      Les deux captives d’assurances de Renault sont en effet d’incroyables machines à cash. L’une d’entre elles, RCI Insurance Limited, a encaissé 108 millions de primes en 2015, et n’en a reversé que 10 millions à ses clients pour couvrir les sinistres. Soit une marge brute hallucinante de 90 %. « C’est complètement hors norme. Dans notre métier, 20 % c’est déjà beaucoup », commente le directeur financier d’un assureur, à qui nous avons soumis nos documents comptables.

      Au bout du compte, RCI Insurance et RCI Life, les deux sociétés d’assurances maltaises de Renault, ont réalisé en 2015 un profit cumulé avant impôts de 86 millions d’euros avec seulement 17 salariés. Dont un seul chez RCI Insurance, celui-là même qui explose tous les ratios de productivité financière.

      Renault, qui a refusé de nous répondre, semble donc avoir logé juste assez d’employés à Malte pour que ses compagnies d’assurances ne soient pas considérées comme fictives par le fisc français. PSA, qui emploie 31 personnes à Malte, assure pour sa part qu’il s’agit de la totalité de ses salariés dans les assurances. « Il n’y a pas d’effectif travaillant sur l’activité assurance en France, ni d’ailleurs dans d’autres pays que Malte (hors fonctions commerciales). Le nombre assez réduit de collaborateurs est lié au fait que la palette des produits vendus est en réalité assez simple (deux) », nous a écrit un porte-parole.

      Pour le reste, PSA assure que ses structures maltaises ont été « examinées et validées par les services fiscaux européens des différents États membres, et n’ont jamais fait l’objet d’une remise en cause ». Idem chez Oney/Auchan, qui indique que « ces opérations sont effectuées dans le strict respect des conventions internationales signées entre les pays avec lesquels cette filiale opère, et l’État de Malte ».

      En réalité, Renault, PSA et Auchan sont très embarrassés que leurs manœuvres d’évitement fiscal à Malte soient mises au jour. Aucun dirigeant de ces trois groupes n’a accepté de parler à Mediapart. Pour toute réponse, nous n’avons obtenu que de brefs courriels, avec des éléments de langage gravés dans la langue de bois. Une ligne de défense qu’on peut résumer ainsi : puisque c’est légal, on aurait tort de s’en priver.

  • Modeste proposition
    http://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/modeste-proposition

    pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à charge à leurs parents et à leur pays et pour les rendre utiles au public.

    Lecture illustrée du texte.

    Ambiances sonores pigées sur Freesound.

    Ambiances musicales pigées sur Free Music Archive :

    Podington Bear : « Whistle Work » Porc O’Pine : « Old Captain over Dirty River of His Childhood » Stealing Orchestra : « O Pastor a Droga e as Vises » Heftone Banjo Orchestra : « Eli Greens Cakewalk » Kevin MacLeod : « Cattails »

    #enfant #cannibalisme #pauvre #alimentation2017 #enfant,cannibalisme,pauvre,alimentation2017
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/modeste-proposition_03669__1.mp3

  • Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public-Non Fides
    http://www.non-fides.fr/?Modeste-proposition-pour-empecher-les-enfants-des-pauvres-en-Irlande-d-et

    @Ad Nauseam - Jonathan Swift, né le 30 novembre 1667 à Dublin, en Irlande, et mort le 19 octobre 1745 dans la même ville, est considéré aujourd’hui comme le plus grand satiriste en prose de langue anglaise, il est notamment l’auteur de Les Voyages de Gulliver (1721). A Modest Proposal : For Preventing the (...)

    #Non_Fides / #Mediarezo

  • Les Cafés Géo » A propos des finisterres et sutures du globe

    http://cafe-geo.net/a-propos-des-finisterres-et-sutures-du-globe

    Finisterres et sutures du globe

    Finisterre, mot ambigu puisqu’à la fin de la terre répond l’ouverture sur la mer, c’est-à-dire sur une multitude de routes. Sans doute en allait-il autrement lorsque la terre était plate et que la mer n’ouvrait que sur l’infini ou le vide. La fin de la terre coïncidait alors avec le bout du monde et cela laissait place à bien des spéculations dans l’Occident du Vieux Monde, surtout si ce finisterre était borné par une île au-delà de l’île. Au large de Mull, la petite île de Iona abrite encore les tombeaux des défunts rois celtes dont les âmes étaient parties vers le large. Dans l’Ouest de l’Irlande, parmi les moines de l’Abbaye de Ballinskelligs, de rares cénobites gagnaient plus au large l’île de Skellig pour méditer dans des cellules exposées aux grands vents et aux tempêtes. Sur la fine pointe de l’île, ils avaient même sculpté des sièges de pierre à l’aplomb de la falaise. Quel était leur vertige ? Faisaient-ils face à l’infini divin ou au néant ?

    #géographie #finisterres #Jacques_Bethemont

  • « Participeriez-vous à une révolte de grande ampleur contre votre gouvernement ? »

    Une enquête vient d’être rendue publique dont les auteurs ont posé à plusieurs milliers de jeunes vivant en Europe, entre 18 et 34 ans, cette question.

    Young Europeans are sick of the status quo in Europe. And they’re ready to take to the streets to bring about change, according to a recent survey.
    Around 580,000 respondents in 35 countries were asked the question: Would you actively participate in large-scale uprising against the generation in power if it happened in the next days or months? More than half of 18- to 34-year-olds said yes.

    #Europe #révolte #émeute #insurrection #jeunesse #Grèce #Italie #Espagne #France #vote #élections

    https://qz.com/971374/europes-youth-dont-care-to-vote-but-theyre-ready-to-join-a-mass-revolt

    https://www.theatlas.com/charts/B1OSMoxkb

    • Je ne sais pas pourquoi, j’ai la grosse certitude que, si nos jeunes se révoltent, nos journaux n’appelleront pas ça « le printemps européen » (et pas plus de slogans lyriques du genre : « le mur de la peur est tombé »).

    • Je ne trouve pas la méthodologie, apparemment, c’était en ligne sans trop de filtrages ou vérifications. Si elle est aussi rigoureuse que leurs traductions…

      EBU - EBU’s landmark Generation What project reveals picture of European youth
      https://www.ebu.ch/news/2017/04/ebus-landmark-generation-what-project-reveals-picture-of-modern-european-youth

      Launched in April 2016, nearly a million young people have taken the 149 question survey focused on family, peers, self, society, the future, country and identity.

      UER - Réalisée par l’UER, l’enquête « Generation What » dresse le portrait des jeunes Européens d’aujourd’hui
      https://www.ebu.ch/fr/news/2017/04/ebus-landmark-generation-what-project-reveals-picture-of-modern-european-youth

      Près d’un demi-million de jeunes ont répondu à cette enquête, lancée en avril 2016 et qui s’articulait autour de 149 questions portant sur des thèmes aussi divers que la famille, les amis, l’image de soi, la société, l’avenir, la nation et l’identité.

    • UER - Réalisée par l’UER, l’enquête « Generation What » dresse le portrait des jeunes Européens d’aujourd’hui
      https://www.ebu.ch/fr/news/2017/04/ebus-landmark-generation-what-project-reveals-picture-of-modern-european-youth

      CONCLUSIONS PRINCIPALES

      CONFIANCE DANS LA POLITIQUE ET LES MÉDIAS
      L’enquête révèle que la confiance des jeunes dans la classe politique est au plus bas. 90% des personnes interrogées sont en effet d’avis que leurs représentants politiques, ou du moins certains d’entre eux, sont corrompus. En Grèce et en France (†), près de deux tiers des jeunes estiment que l’ensemble de la classe politique est touchée par la corruption. Aux Pays-Bas et en Irlande, seuls 22% estiment que très peu de politiciens sont corrompus.

      Il n’est dès lors pas surprenant de constater que les jeunes ne font guère confiance au système politique : ils sont en moyenne 82% à l’affirmer. Ce taux atteint même 94% en Italie et 92% en Grèce et en France.

      La situation est légèrement meilleure aux Pays-Bas et en Allemagne, où respectivement 62 et 63% des jeunes disent ne pas faire confiance au processus politique.

      Cependant, tout n’est pas perdu. 69% des jeunes Européens interrogés disent vouloir exercer leur droit de vote et seraient malheureux d’en être privés.

      Les médias n’obtiennent guère de meilleurs résultats : 80% des jeunes Européens déclarent en effet ne pas leur faire confiance. Les médias allemands s’en tirent un peu mieux, avec un taux de confiance de 39%. Au Royaume-Uni, en Italie et en Grèce, en revanche, le taux de désaffection dépasse les 90%.

      (†) version anglaise :

      Worst offenders are Greece and France which top the ‘all of them’ poll with 60 and 61%.

  • #ABSTENTION !
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article859

    Le rituel de la farce électorale provoque chez les libertaires de tout poil, d’âpres discussions, mais à peu près tout le monde semble d’accord sur le sujet. L’abstention est bien la meilleure réponse face à l’inutilité du vote. Les urnes n’ont jamais engendré de Révolution, mais le principe du vote dans les démocraties auto-proclamées représentatives n’en est pas pour autant un rituel désuet et inutile. Bien au contraire, le vote a été la voie royale par laquelle se sont mis en place des États totalitaires et dictatoriaux qui ont acquis et tirés leur légitimité de l’élection. Car, le rôle premier du vote est bien de donner une apparente légitimité à ce qui n’en a pas, à ce qui n’en a jamais eu.

    En effet l’acte de mise en urne de sa propre voix est, avant tout, l’acte de soumission volontaire et délibérée de l’individu au pouvoir d’un autre. Voter, dans un système électoral représentatif, c’est avant tout accepter qu’un autre parle et décide à ta place. Le système électoral n’est rien d’autre que la capitulation de l’individu au nom du principe de majorité où le nombre fait loi. En période électorale, les injonctions au « civisme » se font toujours plus pressantes. Et, nous pouvons entendre des « Faites voter, abonnez un ami, inscrivez-vous sur les listes électorales, etc ». Cela s’adresse à tout le monde, bien sûr, mais en particulier aux jeunes, surtout les jeunes de banlieue. L’argument massue qui est supposé les convaincre leur dit « plutôt que d’aller casser ou brûler des voitures, profitez de l’élection pour exprimer vos colères ».

    En général nous assistons à une compétition entre partis politiques dits de « droite » et partis politiques dits de « gauche ». Certains vous la promettent « dure » (la compétition), pendant que d’autres vous l’édulcorent pour vous le refiler en « douceur ». Mais vous refiler quoi au fait ? … Le capitalisme et tout ce que cela engendre. Donc, si nous votons, nous votons comment nous nous ferons licencier, de quelle manière la police nous tapera dessus si nous protestons, de comment la « justice » nous jugera, etc. Et, attention ! Tout cela, sans que nous ayons notre mot à dire !

    Nous entendons souvent à la télé, lisons dans les journaux et écoutons un peu partout et jusque dans le bar du coin, ce genre de sottises : « Le droit d’vote, y faut l’dire, c’est sacré ! Vraiment !… Hé, y’a des gens qui sont morts pour ça, hein ! »... Cela résumerait, en quelque sorte, toute l’histoire de l’humanité qui serait, dès lors, ramenée à « ça » : Si Spartacus a défié Rome, si les Sioux ont résisté, si les Canuts ont cassé leurs machines, si Louise Michel, Valles, Reclus, se sont insurgés lors de la commune de Paris, c’est uniquement pour « ça » ! ... Pour que nous puissions aller voter ! voter ! Et voter ! … Alors qu’en fait, il s’agit d’élire ceux qui pourront gérer la paix sociale afin que notre exploitation puisse continuer.

    Au delà du vote pour élire un président (ce qui nous est présenté comme le summum de la démocratie – suffrage universel oblige) qui aura pour seules fonctions de nous représenter et, surtout, de nommer le gouvernement qui sera chargé de nous imposer sa politique, il y a parfois des votes pour prendre des décisions dans la plus pure tradition démocratique capitaliste et qui sont censés donnés la nécessaire touche démocratique pour que tout baigne.

    Mais, quelques exemples nous montreront que, hélas, le vote, lorsqu’il ne va pas dans le sens souhaité par l’administration, quelle qu’elle soit, est purement et simplement bafoué.

    Il y a quelques années, à Chamonix ou à Chaulnes, les habitants ont exprimé, par le vote, leur refus de vivre au milieu des avions et des camions. Leurs décisions, pourtant démocratiquement acquises – par le biais du principe de la majorité, s’entend - furent invalidées par les tribunaux. D’après les députés (qui font les lois), les habitants sont incompétents pour décider de leurs conditions de vie (mais seulement quand ils ne votent pas comme il faut !).

    Plus récemment, en 2005, le fameux vote sur le traité pour la constitution européenne qu’une majorité d’électeurs avait officiellement refusé ... eh, bien ! Sarkozy nous l’a imposé quelques années plus tard, avec cynisme et sans la moindre vergogne, car les électeurs n’auraient pas compris comment il fallait voter. Et là, tous les donneurs de leçons qui nous disent qu’il faut aller voter, on les entend moins. Mais, nous dira-t-on, nous caricaturons, nous sommes négatifs, ils ne sont pas tous pourris, et y’ en a même des qui sont biens, ou que sais je encore ...

    Faut-il, également, vous rappeler les votes fastidieux pour faire adopter ce fameux traité de Lisbonne qui eurent lieu en Irlande ? Là, Messieurs, dames, pour faire bien voter, il a fallu s’y reprendre à deux fois ! Sachez que, lors du premier vote, les irlandais, non plus, « ne comprirent pas » comment il fallait voter et, donc, il fallut recommencer pour voter comme les politiciens le souhaitaient.

    Prenons, maintenant, le cas de Lula, au Brésil, à Porto Alegre. Cette municipalité est (ou a été) dirigée par des trotskistes du parti des travailleurs (PT). C’est au sein de ce soit-disant « laboratoire social » que se concoctait l’infaillible recette pour donner aux masses un avenir radieux - du moins le prétendaient-ils. Pratiquement seuls dans ce panorama à être un « tantinet » critiques, nous, les militants de la CNT-AIT, nous en avons pris pour notre grade : « sectaires, dogmatiques, donneurs de leçon …, et j’en passe … » Mais nos compagnons de la COB-AIT qui dénonçaient la logique électoraliste de Lula et appelaient à l’abstention, eux, se faisaient carrément tirer dessus à coup de revolver ! (Et vive la démocratie représentative ! bang !)

    Quelque temps après, c’était en octobre 2002, Lula est élu à la présidence de la république bananière du Brésil. Cette fois-ci, avec un trotskiste pur jus président de la république, on allait voir ce qu’on allait voir. Et en moins d’un an, nous avons vu, tout le monde a vu, et les brésiliens ont vu : Réduction drastique des budgets sociaux, réforme fiscale favorisant les hauts revenus (ben tiens), blocage des salaires des fonctionnaires, réformes des retraites dont l’âge de départ a été relevé de 7ans ! les pensions, elles, diminuées de 30 %, etc.

    Et tout ça, sans mouvements sociaux. Alors, content du voyage ? Ce fut plus fort que Sarkozy, Valls et Hollande réunis. Il m’a souvent été dit, et j’imagine, à tous les abstentionnistes aussi, que : « Si tu ne votes pas, tu fais le jeu du FN ». Et, avec notre critique du vote, nous aussi, nous ferions, paraît-il, le jeu du FN.

    Rappelons ce que l’Anarchiste Buenaventura Durruti disait à Barcelone, en 1932 : « Les socialistes et les communistes disent que nous abstenir aux élections, c’est favoriser le fascisme. Mais nous avons toujours dit que l’État est un instrument d’oppression au service d’une caste. Et nous restons fidèles à nous-mêmes. Le mouvement de libération doit toujours faire face à l’État. C’est pourquoi nous prônons l’abstention électorale active. Active veut dire que, tout en nous abstenant de la stupidité électorale, nous devons rester vigilants dans les lieux de production et dans la rue.

    Les vrais bandits, les vrais malfaiteurs, ce sont les politiciens qui ont besoin de tromper et d’endormir les ouvriers en leur promettant la semaine des 4 jeudis pour leurs arracher un vote qui les porte au parlement et leur permet de vivre en parasites sur la sueur des ouvriers. Lorsque nos camarades députés socialistes ont, eux aussi, unis leurs voix à cette cohorte d’eunuques, ils ont montré leur vrai visage. Car il y a de nombreuses années qu’ils ont cessé d’être des ouvriers, et par conséquent des socialistes. Ils vivent de leur activité de député.

    Que les républicains socialistes le sachent : ou bien ils résolvent le problème social, ou bien c’est le peuple qui le résoudra. Nous savons que la république ne peut pas le résoudre. Aussi, disons nous clairement à la classe ouvrière qu’il n’y a plus qu’un dilemme : ou mourir comme des esclaves modernes, ou vivre comme des hommes dignes, par la voie directe de la Révolution sociale. Vous donc, ouvriers qui m’écoutez, sachez à quoi vous en tenir. C’est de vous que dépend le changement du cours de votre vie ».

    Quatre ans plus tard, le 19 juillet 1936, les Anarchistes Espagnols, et parmi eux Durruti, barraient la route au coup d’État fasciste en prenant les armes et par la révolution sociale. Pendant ce temps, les députés parlementaient gaiement ... avant que les partis politiques ne tirent dans le dos des Anarchistes et autres Révolutionnaires, tuant ainsi la Révolution en Espagne !

    Alors que fait-on si nous n’allons pas voter ? Bien avant l’apparition tragique de l’économie marchande et du travail forcé, bien avant le règne mortifère et destructeur de la bourgeoisie, l’humanité des temps anciens a vécu pendant des dizaines de milliers d’années au sein de sociétés sans État où les décisions concernant la vie commune étaient prises par des assemblées générales de tous les membres de la communauté. Il ne s’agit pas d’idéaliser ces sociétés, mais il est bon de rappeler que les pratiques de démocratie directe et d’assembléisme sont issues de ce très lointain passé. (NDLR : voir les travaux de P. Clastre, J. Mallaury, ou M. Sahlius). Les rebelles et les révolutionnaires de toutes les époques ont cherché à renouer avec cette pratique, tout simplement, parce qu’elle est la seule à tourner le dos à toutes les oppressions et la seule qui donne la possibilité de fonctionner sur un mode réellement humain.

    La démocratie directe empêche la confiscation de la parole de tous au profit d’un seul ou de quelque-uns. Le porte-parole ou le délégué n’est, effectivement, que le porteur, le vecteur de la parole des autres. L’assemblée qui l’a choisi peut, à tout moment, le révoquer s’il s’avère que le mandat confié n’est pas respecté.

    Ce système politique n’engendre donc pas de prise de pouvoir. Non seulement le mandaté est constamment soumis au contrôle pour les mandats qui lui sont confiés mais encore sa délégation est limitée, dans le temps et dans son objet. Il est évident que la bourgeoisie et toutes les classes dominantes qui l’ont précédée ont toujours cherché à justifier leurs oppression. La bourgeoisie a toujours prétendu que les sociétés humaines n’avaient jamais fonctionné sur d’autres modes que tutélaires et a donc toujours nié qu’elles aient pu avoir la capacité d’échapper à une tutelle, c’est-à-dire au supplice de la domination. Mais cet argument (qui n’est en fait qu’un « simple » déni) ne tient pas la route, car l’humanité à vécu beaucoup plus longtemps sans joug que sous le fer. Elle saura sans nul doute, tôt ou tard, retrouver le chemin de la Liberté. Ce n’est qu’une question de temps.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°153 mars - avril 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article853

  • Le sort de 342 détenus en suspens
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070417/le-sort-de-342-detenus-en-suspens

    Unilatéral et sans conditions, le désarmement d’ETA ne s’inscrit pas dans le cadre d’un accord global de paix, à l’inverse des précédents en Irlande ou Colombie. Le sort de 342 prisonniers basques, dont 75 détenus en #France, reste ainsi en suspens.

    #International #Adeline_Hazan #Collectif_des_prisonniers_politiques_basques #désarmement_de_l'ETA