country:islande

  • Tibet La Chine au Groenland : mines, science et tentation d’indépendance (1/2) - Dossier de France-Tibet (15/03/2018)
    http://www.tibet.fr/actualites/chine-groenland-mines-science-tentation-dindependance

    Bien que le récent rapport « Arctique » de la Chine (Janvier 2017), un document d’orientation à l’intention de l’étranger, ne fait pas directement mention du Groenland, l’île européenne joue un rôle important dans la stratégie arctique de la République Populaire de Chine du fait des abondantes ressources naturelles, de l’importance des bases de recherches scientifiques et de la possible émergence d’un état indépendant qui pourrait donner plus d’influence à la Chine dans la région.

    A ce jour, la Chine a peu investit au Groenland, mais les entreprises chinoises espèrent des parts dans deux des plus grands projets miniers de l’île (dont l’un des plus gros gisements de terres-rares au monde) et une annonce de construction des infrastructures de recherche, parmi lesquelles une base de recherche et une base satellitaire. Pendant ce temps, tandis que les diplomates chinois évitent toute action qui pourrait être interprétée comme un soutien à l’indépendance groenlandaise, la possibilité est désormais librement discutée parmi les académiques chinois spécialisés dans l’Arctique.

  • Il faut redéfinir le #viol

    Les voix réclamant que toute relation sexuelle non consentie soit considérée comme un viol se multiplient.

    https://lecourrier.ch/2019/06/23/il-faut-redefinir-le-viol
    #définition #justice #consentement #Suisse #Suède

    –-> En #Suisse il faut qu’il y ait violence ou contrainte pour que le délit de viol existe. La Suède, elle, a révisé son droit il y a maintenant un an pour y inclure toute #relation_sexuelle non consentie. Explications avec #Silvia_Ingolfsdottir_Åkermark.

    • L’article sous pay-wall pose déjà une grosse confusion. on confond agression sexuelles et viol comme si c’etait des synonyme et le viol est désigné comme un simple délit. Peut etre qu’en Suisse il n’y a pas de nuances entre viol, agression sexuelle, crime et délit, mais ca m’étonnerais un peu. Prétendre clarifié les choses et écrire autant d’erreurs en une phrase... Pas sur qu’Silvia Ingolfsdottir Åkermark soit très contente de la manière dont son discours est « retranscrit » par Ariane Gigon.
      #crime #correctionnalisation #langage #culture_du_viol #euphémisation

    • L’interview complet:

      « Il faudra bientôt passer un contrat écrit avant de faire l’amour ! » Ce genre de critiques fusent, parfois, lorsqu’il est question de définir le viol comme résultat d’une absence de consentement. Car en Suisse, pour l’heure, il faut qu’il y ait violence ou contrainte pour que le délit existe. Résultat : nombre d’agressions ne débouchent pas sur une condamnation. Des professeurs de droit pénal et des parlementaires demandent une nouvelle définition.

      Début juin, la Grèce est devenue le neuvième pays européen à inscrire dans son droit pénal que des relations sexuelles sans consentement équivalaient à un viol. Outre la Belgique et le Royaume-Uni, qui connaissent cette définition depuis plus de dix ans, l’Allemagne, l’Autriche, Chypre, l’Irlande, l’Islande ou encore la Suède ont également révisé leur droit.

      Ancienne procureure à Stockholm, aujourd’hui avocate des victimes d’agressions sexuelles, Silvia Ingolfsdottir Åkermark est aujourd’hui une partisane convaincue d’une définition basée sur le consentement. Explications – en marge des rencontres que la Suédoise a tenues cette semaine avec des parlementaires, à l’invitation de la section suisse d’Amnesty International, qui a lancé une pétition demandant au Conseil fédéral d’agir.

      Pourquoi étiez-vous d’abord ­sceptique sur le critère de consentement ?

      Silvia Ingolfsdottir Åkermark : Avec mes collègues, nous ne pensions pas qu’une nouvelle loi permettrait d’aboutir à davantage de condamnations. Mais nous étions trop concentrés sur notre cadre légal que nous essayions d’utiliser au mieux, loi qui prévoyait, comme en Suisse, la nécessité qu’il y ait eu contrainte ou violence pour que le viol soit reconnu. Le problème de cette définition est que, dans un très grand nombre de cas, les victimes ne portent pas de marques sur le corps, elles n’ont pas de bleus, pas de blessures.

      La loi suédoise est en vigueur depuis bientôt une année. Qu’est-ce qui a changé ?

      Je n’ai pas de chiffres car c’est encore trop tôt, mais il y a indubitablement davantage de condamnations. Les choses ont changé dès le premier mois. Les procureurs doivent toujours prouver ce qu’ils avancent, mais les personnes accusées et les victimes sont interrogées différemment. Nous n’avions pas non plus réalisé à quel point le cadre normatif était important. La loi permet des campagnes éducatives pour les jeunes, mais aussi pour les entreprises.

      L’accusé doit-il désormais prouver qu’il n’est pas coupable ?

      Non, comme avant, ce sont les procureurs qui doivent prouver ce qu’ils avancent. La présomption d’innocence demeure. Cela n’est ni plus facile ni plus difficile, de ce point de vue. Ce qui est fondamental, c’est que ce n’est plus à la victime de justifier son comportement. Les questions « pourquoi ne vous êtes-vous pas défendue, pourquoi n’avez-vous pas crié, pourquoi n’avez-vous pas dit non ? » ne sont plus centrales.

      Mais en fait, ce n’est pas difficile. Si je vous prête mon téléphone et que vous me le volez, un juge ne va pas me demander pourquoi je vous l’ai prêté. Eh bien, c’est la même chose ! C’est le prévenu qui doit s’expliquer, dire comment il pense s’être assuré que la victime était consentante. La nouvelle loi permet aussi de mieux parler des faits.

      Une autre critique est qu’il faudrait passer un contrat avant l’acte sexuel. Que répondez-vous ?

      (Elle sourit) Ce sont les hommes qui disent cela. Je n’ai jamais entendu une femme dire ne pas savoir où sont les limites ou ce qu’elle peut faire ou pas. Quant aux accusés affirmant « je croyais qu’elle voulait », je cite souvent une petite phrase d’une auteure suédoise Katarina Wennstam : « Une femme qui veut faire l’amour ne reste pas immobile. » Pourquoi ne pas demander ? Pour ne pas prendre le risque d’entendre une réponse négative. Demander, savoir ce que son partenaire veut ou ne veut pas, ce n’est pas tuer le désir, au contraire, c’est sexy. Et cela n’a rien à voir avec la morale.

      La nouvelle définition a-t-elle aussi diminué ou éliminé la honte que ressentent souvent les victimes ?

      Pour cela, il faudra plus de temps. En tant qu’avocate, je prépare aussi les victimes aux questions auxquelles elles devront répondre, par exemple si elles avaient bu de l’alcool. Je leur explique que cela n’est pas pour les rendre responsables du délit, mais pour établir les faits. Je leur rappelle que si une femme boit de l’alcool, son accompagnant devrait veiller sur elle, et non essayer de la pénétrer. Mais je suis régulièrement frappée par le fait que même des jeunes femmes qui ont fait des études disent par exemple avoir honte quand leur compagnon ne jouit pas. Le désir et le plaisir du mâle sont toujours dominants dans les esprits. Et la pornographie, où les femmes ne disent jamais, jamais, jamais [elle insiste] « non », n’aide pas.

      Précisément, la pornographie joue-t-elle un rôle dans les agressions ?

      Pas systématiquement, mais il y a des schémas qui se répètent. Les jeunes voient des images à un âge précoce. Ils ne savent pas les gérer et sont dépassés. En groupe, avec de l’alcool et des drogues, des dérapages surviennent. Dans nos stéréotypes, nous aimerions que les violeurs soient des monstres, des étrangers, des requérants d’asile – tout sauf des gens qui soient comme nous. Mais ce sont bien souvent des gens comme nous…

      Quelle impression avez-vous du débat politique suisse ?

      J’ai d’abord été choquée que le viol, dans votre Code pénal, n’existe que s’il y a eu pénétration vaginale, alors que les viols par relation orale et anale sont très courants. Mais j’ai un grand espoir. Je pense que cela va changer. Vous allez écrire l’histoire ! Dans tous les cas, la Suisse ne devrait pas attendre plus longtemps. La Suède aurait dû faire ce changement il y a des années, ne faites pas la même erreur que nous !

  • Anomalie chaude sur le pourtour de l’Arctique : le Groenland soumis à des températures « estivales ».

    Suivi de la température en Arctique/Antarctique - Régions Polaires - Les Forums d’Infoclimat
    https://forums.infoclimat.fr/f/topic/13496-suivi-de-la-temp%C3%A9rature-en-arctiqueantarctique/?page=7 (à partir du post du 4 mai)

    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/changement-climatique-direct-groenland-coeur-changements-arctique-f

    https://twitter.com/EKMeteo/status/1124761363866320896

  • L’Islande, un eldorado de la donnée convoité par Pékin
    https://www.zdnet.fr/actualites/l-islande-un-eldorado-de-la-donnee-convoite-par-pekin-39885563.htm

    Avec son climat favorable et ses infrastructures importantes, l’Islande attire toutes les convoitises. Notamment celles de la Chine, qui souhaite y installer des datacenters. Une « Route de la soie polaire » est en construction. La vérité dépasse bien souvent la fiction. Le directeur commercial du spécialiste des datacenters Etix Everywhere Borealis, l’islandais Arni Jensen, pourra en témoigner. Il y a plusieurs mois, deux ressortissants chinois débarquent sur le tarmac de l’aéroport international (...)

    #domination #BigData

  • Hatari, le groupe représentant l’Islande lors du dernier concours de l’Eurovision avait prévenu qu’il utiliserait cette plateforme pour exprimer ses opinions pro-Palestiniens. Le BNC lui avait demandé de se désister, mais il a préféré choisir sa façon de faire.

    En premier lieu, ils ont agité des drapeaux palestiniens lors de la proclamation des résultats. Ils ont également profité de leur séjour en Palestine occupée pour visiter Hebron et s’offusquer de la situation d’apartheid observée sur place. Ils ont enfin rencontré un collègue musicien palestinien de Jérusalem Est, Bashar Murad. Avec lui, ils ont produit un nouveau titre :

    Hatari & Bachar Murad - Klefi/Samed, un hymne à la libération de la Palestine !
    https://www.youtube.com/watch?v=Xy84LnL_ghA

    Voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/781904

    #Palestine #Musique #Musique_et_politique #Hatari #Bashar_Murad #Islande #Eurovision #BDS #Boycott_culturel

  • Les Etats-Unis veulent freiner l’influence de la Chine dans le Grand Nord
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100519/les-etats-unis-veulent-freiner-l-influence-de-la-chine-dans-le-grand-nord

    Le secrétaire d’État américain a provoqué une crise au sein du Conseil de l’Arctique, un forum qui se contentait jusqu’à présent de prôner davantage de coopération entre les États dits « du Grand Nord », dont les États-Unis et la Russie, sur les questions environnementales. « Plus maintenant », a décrété Mike Pompeo, qui s’en est pris à l’influence croissante de Moscou, mais surtout de Pékin, dans cette région stratégique.

    #EUROPE #Mike_Pompeo,_Arctique,_UE,_Russie,_Chine,_diplomatie,_Etats-Unis,_Islande,_Groenland,_Finiande

  • La présence d’Eva Joly pourrait agiter le second procès de la banque Landsbanki
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090519/la-presence-d-eva-joly-pourrait-agiter-le-second-proces-de-la-banque-lands

    Le procès en appel de la banque Landsbanki s’ouvre ce jeudi à Paris. La présence de l’avocate Eva Joly sur les bancs des parties civiles, alors qu’elle avait enquêté sur ce dossier pour le compte du gouvernement islandais, est dénoncée par l’ancien président de la banque.

    #France #Bjorgolfur_Gudmundsson,_Enrico_Macias,_Justice,_procès,_Islande,_Landsbanki,_avocats,_banque,_Luxembourg,_Eva_Joly,_Finance,_faillite

  • Remarques sur l’effondrement de l’Empire romain (par Ana Minski) – Le Partage
    http://partage-le.com/2019/03/de-leffondrement-de-lempire-romain-par-ana-minski

    Les éditions La Découverte ont récemment publié l’ouvrage de Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, le climat, les maladies et la chute de Rome. Kyle Harper, professeur d’histoire à l’université d’Oklahoma, renouvelle les connaissances sociales, environnementales et épidémiologiques de la chute de l’Empire. S’appuyant sur les dernières données archéologiques, historiques, climatiques et microbiennes, il rend compte du rôle important des changements climatiques, de l’exploitation de l’environnement et des maladies, principales causes de l’effondrement de la civilisation romaine.

    Les récentes études pluridisciplinaires intégrant les conditions climatiques, épidémiologiques et démographiques confirment que les peuples du Paléolithique bénéficiaient d’une structure sociale et d’une écologie des maladies bienveillantes[1]. La révolution néolithique, à l’origine de modes de vie exclusivement sédentaires, de régimes alimentaires plus monotones, d’habitats plus denses, de transformation des paysages, de nouvelles technologies de déplacement et de communication, permet à de nouveaux agents pathogènes de se développer. Les animaux de ferme constituent une partie du réservoir biologique d’où émergent les agents infectieux mais l’exploitation de l’environnement génère des destructions des écosystèmes, des déplacements et modifications de populations non humaines, principaux responsables de nouvelles formes de maladies. L’accroissement de la population, le développement de l’urbanisation, des moyens de subsistances nécessairement intensifs (agriculture et élevage) favorisent l’apparition d’agents infectieux toujours plus dangereux. L’état de santé des Romains, lié à l’impact environnemental de leur culture, était mauvais. « Chaque jour, on peut trouver dix mille personnes souffrant de la jaunisse et dix mille d’hydropisie » écrivit Galien qui n’ignorait pas la sagesse commune : « Quand l’année entière devient humide ou très chaude, survient nécessairement une très grande peste ». Les collines de Rome dominaient un marais, la vallée du fleuve, les bassins, les fontaines, étaient un refuge pour le moustique anophèle, vecteur du paludisme, l’un des principaux tueurs, avec la diarrhée :

    « En ville les rats grouillaient, les mouches pullulaient, les petits rongeurs couinaient dans les passages et les cours. Il n’y avait pas de théorie microbienne, on se lavait peu ou pas les mains, et la nourriture ne pouvait pas être protégée des contaminations. La cité ancienne était un lieu d’insalubrité maximale. Les maladies banales se répandant par contamination féco-orale, causes de diarrhées fatales, étaient sans doute la première cause de mortalité dans l’Empire romain. Hors des villes, la transformation du paysage a exposé les romains à des menaces tout aussi périlleuses. Les romains n’ont pas seulement modifié les paysages  ; ils leur ont imposé leur volonté. Ils ont coupé ou brûlé les forêts. Ils ont déplacé les rivières et asséché des lacs, construit des routes au travers des marais les plus impénétrables. L’empiétement humain sur de nouveaux environnements est un jeu dangereux. Il expose non seulement à de nouveaux parasites inhabituels mais peut provoquer une cascade de changements écologiques aux conséquences imprévisibles […] Les cités fétides de l’Empire étaient des boîtes de Petri grouillantes de parasites intestinaux. […] L’espérance de vie à la naissance variait entre vingt et trente ans. La force brutale des maladies infectieuses était, de loin, le facteur principal du régime de mortalité qui pesait de tout son poids sur la démographie. »

    Cet état de santé médiocre est confirmé par l’examen de la dentition qui montre un important défaut de croissance, l’hypoplasie linéaire de l’émail, qui survient au cours de l’enfance dans les cas de malnutrition et de maladie infectieuse. À l’époque de l’Empire, la civilisation romaine, fortement urbanisée et interconnectée, s’étend jusqu’au tropique, son centre écologique est la Méditerranée et ses parties occidentale et nordique sont sous l’influence de la zone climatique atlantique. La densité de l’habitat urbain, les transformations permanentes des paysages, le développement des routes terrestres et maritimes, contribuent à créer une écologie microbienne unique. Cet impact environnemental, combiné à l’évolution des pathogènes, stimule la propagation des infections chroniques, rendant plus vulnérables les populations, et permettant à la lèpre et à la tuberculose de profiter du système de circulation de l’Empire pour se développer et s’installer. La tuberculose, qui n’aurait pas plus de 5 000 ans, aime particulièrement les villes et laisse sa signature sur les os de ses victimes, ce qui permet aux archéologues de constater sa présence exceptionnelle sur les squelettes des siècles de domination romaine. Jusqu’au XXe siècle, elle est une cause importante de mortalité et reste encore aujourd’hui dangereuse. La lèpre, quant à elle, est connue depuis le IIe millénaire avant J.C. en Inde, mais commence véritablement à se développer dans le contexte archéologique de l’empire romain. Le drame de l’histoire des maladies est le résultat de la collusion permanente entre l’évolution des agents pathogènes et les rencontres humaines. Les croissances territoriale, commerciale et démographique de la civilisation romaine participent à l’explosion souterraine des maladies jusqu’à donner naissance aux premières pandémies.

    L’optimum climatique romain (OCR) est une période de climat chaud, humide et invariable qui domine la plus grande partie du cœur méditerranéen de 200 avant J.-C. à 150 après J.C. La civilisation romaine profite de ce climat bénéfique pour urbaniser des zones jusque-là difficiles à domestiquer. Pour répondre aux exigences de croissances économique et démographique qui caractérisent toute civilisation, l’urbanisation et l’agriculture colonisent la nature, créant des écosystèmes favorables à l’évolution des agents pathogènes : « Les Romains furent submergés par les forces de ce que l’on appelle l’émergence des maladies infectieuses. » Pour lutter contre une forte mortalité infantile causée par le développement des virus, bactéries et parasites, un taux de fertilité élevé est nécessaire, ce qui pèse lourdement sur le corps des femmes chargées de repeupler les rangs. La loi romaine autorise les filles à se marier dès l’âge de 12 ans. Il n’y a pas de célibataire dans le monde romain et le mariage est un engagement à procréer : « Les femmes sont habituellement mariées pour les enfants et la succession, et non pas d’abord pour le plaisir. »[2] À partir d’Auguste, l’État met en place une politique nataliste qui pénalise les personnes sans enfant et encourage la fécondité. Les femmes ont en moyenne six enfants. La principale source de croissance démographique dans l’Empire n’est pas un déclin de la mortalité mais une fertilité importante. Les Romains vivent et meurent en affrontant des vagues incontrôlées de maladies infectieuses. La terre est le principal facteur de production, et l’augmentation démographique oblige à cultiver des terres toujours moins fertiles pour en tirer toujours davantage. Ce besoin expansionniste, intrinsèque à toute civilisation, est l’un des principaux responsables des destructions environnementales :

    « L’augmentation de la population a poussé des personnes à s’installer dans les marges. Mais, de plus, le réseau serré des échanges était un encouragement pour les paysans à s’installer dans des zones où les risques étaient plus importants. Les connexions limitaient les conséquences les plus graves des années de sécheresse. Et la croissance des marchés nourrissait l’expansion entrepreneuriale et les institutions romaines poussaient exprès les paysans à occuper des terres situées aux marges. La circulation des capitaux a favorisé une explosion des travaux d’irrigation dans les régions semi-arides. L’essor économique de l’Afrique romaine a été favorisé par la construction d’aqueducs, de puits, de citernes, de terrasses, de barrages, de réservoirs et de foggaras (de longues canalisations souterraines permettant le transport de l’eau des sommets aux zones cultivées). Les technologies hydrauliques soit d’inspiration indigène soit de nature impériale se retrouvaient dans les hautes terres comme dans les vallées. Grâce à ces dispositifs l’eau était soigneusement collectée et exploitée dans les zones semi-arides occupées comme jamais auparavant par de nouvelle populations. […] Le désert a gagné des zones qui étaient sans conteste cultivées pendant l’OCR. »

    L’Empire, consommateur vorace de sources d’énergie et de matériaux, dénude les montagnes de leur manteau sylvestre, autrefois dense. Cette déforestation est à l’origine des inondations catastrophiques dont est régulièrement victime l’Empire romain, inondations quasiment inexistantes au Moyen-Âge, lorsque les montagnes se recouvrent à nouveau d’arbres. La croissance territoriale et démographique s’accompagne d’un développement commercial toujours plus frénétique et débridé :

    « … cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d’écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute variété d’objets d’ivoire, ou en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre, de cinnamome, d’aromates, de parfums, de myrrhe, d’encens, de vin, d’huile, de fine farine, de blé, de bœufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d’âmes d’hommes. »[3]

    Les marchands, toujours en quête de soie et d’épices, d’esclaves et d’ivoire, ne cessent de franchir le Sahara le long des routes commerciales, traversent l’océan Indien en passant par les ports de la mer Rouge, transportant les animaux exotiques destinés à être massacrés au cours des spectacles romains. Le vivant ayant perdu toute valeur intrinsèque, les autres espèces n’existent plus que pour servir la démesure des Empereurs et de l’élite. Le citoyen romain, incapable de remettre en question l’idéologie de la croissance démographique et économique, incapable d’envisager le monde et ses existants autrement que comme un grenier dont il peut user et abuser, assiste à la mise en scène de la surpuissance de Rome :

    « Les créatures les plus étranges capturées dans le monde entier – un véritable zoo – furent offertes au peuple et massacrées sous ses yeux : trente-deux éléphants, dix élans, dix tigres, soixante lions, trente léopards, six hippopotames, dix girafes, un rhinocéros, et une quantité innombrable d’autres bêtes sauvages, sans oublier mille couples de gladiateurs. »

    La mauvaise santé physique et psychique des sujets de l’Empire et sa destructivité écologique est également le produit d’un régime autoritaire et très hiérarchique. La République des dernières années est une période de pillage sans contrôle, et le maintien de l’Empire nécessite des négociations permanentes avec tous ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières. Le pillage est donc peu à peu transformé en impôts dont la collecte, confiée à la petite noblesse locale qui se voit accorder la citoyenneté, permet de transformer sur tous les continents l’élite en classe dominante au service de l’Empire. Ainsi devient-il possible de diriger un vaste territoire avec seulement quelques centaines de fonctionnaires romains. Le nombre d’habitants double, de plus en plus de territoires sont occupés et toute tentative de résistance écrasée avec violence, comme en Judée et en Bretagne. Sous Auguste, les légions citoyennes permanentes sont remplacées par des armées professionnelles et les hommes libres des provinces deviennent peu à peu des citoyens. La paix n’existe pourtant pas, la zone frontalière est constituée d’un réseau de fortins, de tours de guet et de postes d’observations, de forts construits pour surveiller les populations et les zones inamicales où sont installées d’importantes bases militaires. Avec Auguste, l’expansion territoriale ralentit mais ne s’arrête pas. Les frictions provoquées par cette expansion permanente aboutissent peu à peu à des lignes de séparation démarquant les territoires sous hégémonie romaine, et au développement d’un réseau de communication et de transport destiné à gérer le système et le pouvoir militaire depuis le centre impérial. La machine de guerre approche le demi-million d’hommes et le budget de la défense est de loin la dépense la plus importante de l’État. La paix à l’intérieur de l’Empire dépend de la discipline, de la valeur et de la loyauté d’une gigantesque armée rémunérée. D’autant plus que : « La répartition des richesses était terriblement inégale. La richesse et le statut légal formaient la structure entremêlée d’une hiérarchie sociale exacerbée. En bas, de manière légale, il y avait la vaste classe des personnes totalement non libres. L’Empire romain a été l’un des systèmes esclavagistes les plus importants et les plus complexes de l’histoire – dont l’endurance exceptionnelle est, par ailleurs, un autre signe que la surpopulation n’a pas suffisamment fait baisser le coût d’un travail libre pour rendre inutile le travail servile. »

    La population de l’Empire, constituée principalement de pauvres et de sans terre, augmente au cours des cent cinquante années qui suivent le règne d’Auguste, et atteint son maximum avant que la peste antonine éclate.
    Le livre de Kyle Harper.

    C’est ainsi qu’à la fin de l’OCR, en 165 après J.-C., sous le règne de Marc Aurèle, la peste antonine fait sept millions de victimes. L’agent pathogène de la peste antonine est probablement celui de la variole, maladie contagieuse dont le virus se propage par inhalation de gouttelettes aériennes expulsées par une personne infectée. La variole n’est pas un ennemi si ancien, tout comme la lèpre et la tuberculose, elle semble apparaître au cours des mille dernières années. Elle est particulièrement violente dans les villes et les zones côtières où la densité de la population était importante. Le réseau de transport permet sa diffusion de région en région. La peste antonine est un phénomène létal d’une ampleur telle qu’elle interrompt l’expansion démographique et économique de l’Empire, qui parvient malgré tout à se stabiliser en maintenant toujours un fort autoritarisme.

    Sous le règne des Sévères (193–235 après J.-C.) l’Empire retrouve son équilibre économique et démographique. Le pouvoir de l’armée, dont la paye n’a cessé d’augmenter, est davantage considéré. L’explosion des constructions est un des signes du rétablissement économique et démographique qui caractérisent leur règne. Septime reconstruit le grand temple de la Paix, construit l’arche de Septime, les colonnes géantes de granit d’Assouan, la Forma Urbis Romae, le Septizodium  ; son fils Caracalla finance des bains monumentaux, de grands moulins à eau et greniers gigantesques qui s’élèvent tout autour de la cité.

    « Assurément, il suffit de jeter les yeux sur l’univers pour reconnaître qu’il devient de jour en jour plus riche et plus peuplé qu’autrefois. Tout est frayé  ; tout est connu  ; tout s’ouvre au commerce. De riantes métairies ont effacé les déserts les plus fameux  ; les champs ont remplacé les forêts  ; les troupeaux ont mis en fuite les animaux sauvages  ; les sables sont ensemencés  ; l’arbre croît sur les pierres  ; les marais sont desséchés  ; il s’élève plus de villes aujourd’hui qu’autrefois de masures. Les îles ont cessé d’être un lieu d’horreur  ; les rochers n’ont plus rien qui épouvante  ; partout des maisons, partout un peuple, partout une république, partout la vie », écrit Tertullien.

    L’OCR disparait lentement, sur une durée de trois siècles, laissant place à un climat plus instable. Il y a une forte interaction entre les crues du Nil et le mode de variabilité climatique connu sous le nom de ENSO (El Niño-Southern Oscillation), un El Niño puissant, corrélé avec une crue du Nil faible. Au cours de la période romaine de transition climatique (150 – 450 après J.-C.) les phénomènes ENSO deviennent plus courants, tous les trois ans environ. Devenus dépendants des conditions favorables de la fertile vallée du Nil, les Romains sont confrontés aux oscillation de ses crues. À ces problèmes climatiques s’ajoute la peste de Cyprien, partie d’Éthiopie, qui dure plus de quinze ans, de 249 à 270 après J.-C. « Il n’y eut presque aucune province romaine, aucune cité, aucune demeure qui ne fût attaquée par cette pestilence générale et désolée par elle » (Orose). La peste de Cyprien vida l’Empire, ravage la ville sans épargner les zones rurales, « aucune peste du passé n’a provoqué une telle destruction en vies humaines » (Zosime).

    « La maladie s’abattait d’un coup sur les gens, pénétrant beaucoup plus vite que tout ce que l’on pouvait penser, se nourrissant de leur maison comme le feu si bien que les temples étaient remplis de ceux qui, terrassés par la maladie, avaient fui dans l’espoir d’être guéris. […] Tous ceux qui brûlaient de soif à cause de la faiblesse provoquée par la maladie se pressaient aux sources, aux cours d’eau et aux citernes. Mais l’eau ne parvenait pas à apaiser la flamme de l’intérieur, laissant ceux qui étaient affectés par la maladie dans le même état qu’avant. » (Grégoire de Naziance).

    La pestilence frappe sans considération d’âge, de sexe ou de condition. Il est probable que l’agent pathogène de la peste de Cyprien soit un filovirus proche de celui d’Ebola.

    Les troubles climatiques globaux des années 240 après J.C. suscitent des changements écologiques susceptibles d’être à l’origine de la peste. La pandémie frappe les soldats et les civils, les habitants des villes et des villages. Elle fait éclater l’intégrité structurelle de la machine du pouvoir plongeant l’Empire dans une succession de faillites violentes. Les frontières sont fragilisées et l’économie et l’armée mises à mal par des successions d’attaques aux frontières. L’Empire se disloque. La mortalité ravage l’armée romaine, les casernes étant des lieux propices à la propagation du virus. Le temps des empereurs-soldats commence, et la crise du IIIe siècle permet l’avènement d’une nouvelle religion, le christianisme. Dans les années 260 après. J.C., la fortune et la démographie de l’Empire sont au plus bas. La restauration est lente et les villes, plus petites et moins nombreuses, ne sont plus les mêmes. À partir de 266 après J.C., le climat se stabilise, le IVe siècle est une période de réchauffement sans précédent. Les tendances climatiques sont alors sous l’influence dominante de l’Atlantique Nord. Les fluctuations des différences de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande sont connues sous le nom d’Oscillation Nord-Atlantique (ONA), et font partie des grands mécanismes climatiques du globe. Sécheresses et famines sont fréquentes, les données bioarchéologiques témoignent de la lutte contre les maladies infectieuses qui épuisaient les capacités physiques des victimes. Les microbes ne laissent aucun répit aux hommes.

    « Entre la conversion de Constantin et le saccage de Rome en 410 après J.C., nous disposons de milliers de tombes chrétiennes dans la cité impériale gardant la date du jour où le croyant a quitté ce monde (et la baisse brutale après 410 est également le signe des désordres qui ont affligé la vénérable capitale). Une fois agrégées, ces données constituent un dossier sans équivalent sur les rythmes saisonniers de la Grande Faucheuse. Les canicules estivales étaient mortelles, une vague de germes gastro-intestinaux submergeant la ville. La mortalité flambait en juillet et atteignait un pic en août et septembre. Le pic automnal met en évidence la prévalence durable du paludisme. »

    L’État collecte les impôts en or et s’en sert pour payer ses fonctionnaires. Dioclétien réquisitionne le précieux métal en procédant à de vastes expropriations. L’économie de marché se rétablit rapidement, et l’on observe alors une fusion entre les forces du marché et les forces fiscales. Les grandes banques ressuscitent, les preuves d’une activité bancaire et de crédit sont plus fortes à cette époque (au IVe siècle) qu’à aucune autre.

    « Le marchand qui veut s’enrichir équipe un navire, embauche des marins, recrute un capitaine et fait tout ce qui est par ailleurs nécessaire pour prendre la mer, emprunte de l’argent et teste les flots avant de gagner des terres étrangères. » (Jean Chrisostome)

    La renaissance de la monnaie et du crédit réveille les réseaux de commerce en Méditerranée. L’Égypte et la Palestine entrent sérieusement dans le commerce du vin aux IIIe et IVe siècle. La répartition archéologique de la céramique sigillée montre l’essor de l’Afrique jusqu’à occuper une position dominante dans les réseaux connectant l’Empire sur de longues distances. L’appât du gain unifie le monde romain, transformé en une immense zone de libre-échange. Avec la revitalisation de l’économie de marché, le système esclavagiste connaît un renouveau rapide. Comme autrefois, les esclaves sont partout : sans leur sueur et leur peine, pas de fabuleuses fortunes aristocratiques, et la richesse des propriétaires d’esclaves est visible à chaque fois que l’on jette un coup d’œil sur le mode de vie des gens aisés du IVe siècle. Posséder un esclave est le minimum pour un homme respectable. L’ampleur de la stratification sociale est vertigineuse. Il faudra attendre le temps du colonialisme transatlantique pour trouver une élite économique réussissant à accumuler des fortunes privées d’une telle ampleur. Mais l’Empire d’Occident, dont les habitants sont affaiblis par de nombreux germes, perd peu à peu face aux hordes des steppes où le climat sec est plus bénéfique et où le paludisme n’affaiblit pas la population. Les villes de l’Occident se dépeuplent ce qui génère une baisse de la mortalité.

    À la fin de l’Empire romain, les greniers à blé dominent les paysages. Le vaste réseau des villes, des navires et des entrepôts de blé forme un véritable écosystème qui bénéficie particulièrement au rat noir.

    « La fusion du commerce global et de l’infestation par les muridés a été la précondition écologique du plus grand événement sanitaire que la civilisation humaine ait jamais connu : la première pandémie de peste. »

    Elle débute sur les rives de l’Égypte en 541 avant de se répandre dans l’Empire et au-delà. La pandémie de peste bubonique submerge tout par sa durée et son intensité. Son arrivée est le signe d’un nouvel âge, sa persistance sur deux siècles est à l’origine d’une longue période de stagnation démographique.

    Justinien est le dernier des grands ingénieurs environnementaux romains, il façonne tout le paysage local en changeant le cours du Skirtus, creuse un nouveau lit pour le Cydnus, construit un pont imposant, abat une forêt pour remodeler la plaine et contrôler le débit du Drakon, répare et construit de nouveaux aqueducs. Il rêve de soumettre la nature à ses désirs, de restaurer l’Empire d’Occident et mène une campagne pour gagner les provinces occidentales mais n’apporte que la misère. Ce qui n’est rien face à la peste qui s’abat en 541, couvrant les 23 années suivantes de son règne de pestilence. Le commerce de la soie permet au rat noir de voyager vers de nouveaux territoires et le changement climatique constitue le facteur final. L’année 536 est une année sans été. Une série d’explosions volcaniques des années 530 à 540 plongent l’Empire dans un hiver de plusieurs décennies, un des plus froids de l’Holocène. Le taux de mortalité augmente jusqu’à atteindre 50 à 60 % de la population. L’ordre social s’effondre, tous les travaux s’arrêtent, les marchés de détail ferment et une famine s’installe dans la cité. Contrairement aux pandémies précédentes, la peste bubonique touche aussi les zones rurales et toutes les couches de la population dont le système immunitaire est affaibli par l’environnement insalubre du monde romain, et dont les organismes le sont également en raison de la diminution des réserves alimentaires engendrée par les anomalies climatiques des années précédentes. Durant deux siècles, de 543 à 749, la peste jaillit de ses réservoirs, provoquant des épidémies aussi violentes que soudaines. En 589 après J.-C., des pluies torrentielles s’abattent sur l’Italie, l’Agide déborde et la crue du Tibre submerge les murailles de Rome. Des églises s’effondrent, les greniers à blé du pape sont détruits. En 590, la peste emporte le pape Pélage II. En 599, l’Occident subit une nouvelle pestilence. La peste de Justinien est un événement funeste, de même que le petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive traversé d’épisodes sismiques.

    « Pour les contemporains de cette première pandémie, c’était une incroyable nouvelle que d’apprendre qu’un peuple avait été épargné des destructions de la peste. Les Maures, les Turcs et les Arabes habitant le désert auraient été exemptés de la catastrophe globale. […] Les Maures, les Turcs et les habitants du centre de l’Arabie partageaient tous un mode de vie nomade. L’explication écologique est évidente : les formations sociales non sédentaires étaient protégées contre la collusion létale rat-puce-peste. »

    L’expansion territoriale, démographique et commerciale de l’Empire romain et son hubris architecturale n’ont eu de cesse de détruire des écosystèmes entiers : un niveau exceptionnel d’urbanisation, plus d’un millier de villes. Fortement inégalitaire et hiérarchisé, l’Empire étend son domaine agraire jusque dans les environnements les plus pauvres, épuisant les sols et la vie des habitants qui ne cessent de lutter contre les maladies et la faim. Les déforestations, l’urbanisation et l’agriculture, bien plus que les effets du changement climatique, ont eu raison de l’Empire romain qui a été incapable de remettre en question les valeurs intrinsèques à toute civilisation : expansion territoriale, croissance démographique et économique, accumulation de richesses, exploitation du monde et des vivants comme source de distraction, d’accumulation matérielle et d’orgueil.

    « Même en ce qui concerne l’environnement physique, où des forces entièrement indépendantes de l’action humaine sont à l’œuvre, les effets du changement climatique dépendaient des arrangements particuliers entre une économie agraire et la machinerie de l’empire. Et l’histoire des maladies infectieuses est toujours profondément dépendante des écologies créées par les civilisations. »

    L’histoire de l’effondrement de l’Empire romain résonne comme un avertissement à l’heure où de nouveaux agents infectieux émergent – Ebola, Lassa, Nipah, SARS, MERS, Zika – où l’urbanisation se répand comme une lèpre sur le monde sauvage, où les monocultures détruisent les sols, où nos environnements sont de plus en plus toxiques et affaiblissent nos systèmes immunitaires, où nous sommes toujours plus entassés dans des mégapoles toujours plus asphyxiantes. Mieux vaut anticiper l’effondrement de l’Empire de la civilisation industrielle et tout mettre en œuvre pour le démanteler plutôt qu’attendre que les inégalités et l’exploitation toujours plus mortifère du vivant ne nous apportent notre lot de pestilences et d’hécatombes.

    Ana Minski

    #pax_romana

  • Hatari, groupe SM et pro-palestinien, représentera l’Islande à l’Eurovision
    04/03/2019
    https://people.bfmtv.com/musique/hatari-groupe-sm-et-pro-palestinien-representera-l-islande-a-l-eurovis

    Les trois membres du groupe islandais sélectionné pour l’Eurovision prévoient une prestation très politique en faveur de la cause palestinienne. Ils ont même invité le Premier ministre israélien à les affronter lors d’un combat de lutte.

    « La haine va prévaloir ». C’est ce que signifie Hatrið Mun Sigra, le titre de la chanson que défendra le groupe islandais Hatari à l’Eurovision 2019 à Tel Aviv. L’affirmation correspond bien à l’état d’esprit des trois musiciens, très remontés contre la politique israélienne, ils ont d’ores et déjà annoncé une prestation très engagée contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu. (…)

    #Eurovision2019

    • Eurovision : le groupe représentant l’Islande veut dénoncer Israël sur scène
      Le groupe Hatari affirme vouloir promouvoir la cause palestinienne sur scène malgré l’interdiction de toute action politique pendant le concours
      Par Stuart Winer et Times of Israel Staff 3 mars 2019
      https://fr.timesofisrael.com/eurovision-le-groupe-representant-lislande-veut-denoncer-israel-su

      (…) Selon le règlement du concours, les participants ne sont pas autorisés à faire des déclarations politiques lors de l’événement.

      Hatari a critiqué son pays pour son non-boycott de l’édition 2019 de l’Eurovision qui se déroule cette année à Tel Aviv – dans un pays qui, selon lui, viole les droits humains.

      Le groupe a toutefois noté qu’il y prendrait part pour transmettre son message au plus grand nombre de personnes en Europe.

      Interrogé sur les activités politiques et la possibilité que le groupe soit disqualifié s’il devait manifester sur scène, les membres ont rétorqué qu’ils considéraient l’Eurovision comme un concours politique, d’autant plus qu’il se déroulerait cette année en Israël.

      « Peut-être seront-nous exclus du concours mais ce serait peut-être plus révélateur que tout ce qui pourrait arriver sur scène par ailleurs », ont-ils confié au Stundin.

      Au moment de l’interview accordée au journal, un anonyme s’exprimant au nom du groupe avait lancé un défi à Netanyahu, celui de se mesurer à l’un de ses membres dans une épreuve de lutte traditionnelle islandaise.

      Dans une annonce faite en anglais sur la station de radio Rás 2, le représentant avait indiqué qu’une personnalité parrainée par l’ONU arbitrerait le combat qui devrait avoir lieu à Tel Aviv le 19 mai, au lendemain de la finale de l’Eurovision.

      Selon cet intermédiaire anonyme, si Netanyahu devait être victorieux lors de cet affrontement, alors Israël prendrait le contrôle de Vestmannaeyjar – un archipel situé au large de la côte sud de l’Islande. Si le membre du groupe devait l’emporter, alors Hatari établirait une colonie libérale BDSM en Israël, sur la côte méditerranéenne.

      Dans ce sport de combat, deux adversaires se tiennent à la ceinture et doivent projeter leur rival au sol.

  • Révolution culturelle au NPA : "On observe que la frontière entre emploi et chômage se brouille..."
    Bientôt : « l’Insee a raison de pas qualifier les #chômeurs d’inactifs. Et d’ailleurs... le travail se limite t-il à l’emploi ? »
    https://npa2009.org/actualite/social-autres/assurance-chomage-grave-recession-annoncee

    Comme attendu, les « négociations » ont buté sur la question des contrats courts. Il est important de s’arrêter en détail sur cette question car l’examen de quelques chiffres permet de démonter les idées reçue sur la « générosité » du régime d’assurance #chômage et sur les chômeurs qui « déconnent »…

    On observe que la frontière entre emploi et chômage se brouille et si la catégorie A des demandeurEs d’emploi – ceux qui ne travaillent pas une seule heure – reste stable, les catégories B et C explosent. Comme le rappelle Claire Vivés, sociologue, un demandeur d’emploi sur trois et un allocataire sur deux travaillent, et ceci bien que travailler ne rapporte que 10 % de revenu supplémentaire aux allocataires de l’assurance chômage. En effet, les règles de cumul ne permettent pas de gagner plus que ce que l’on percevait comme salaire auparavant.

    La place centrale des contrats courts

    Dans une étude récente l’Insee livre des chiffres éclairants. En moyenne donc, en 2017, 1,2 million de personnes occupaient un emploi en contrat court, CDD et intérim compris. Si, en moyenne, en 2017, 4,5 % des personnes en emploi étaient en contrat court, soit un contrat de moins de trois mois, près de 75 % des embauches (hors intérim) réalisées sur une année se faisaient sous ce type de contrat, selon une analyse de l’Insee, publiée le 6 février. Parmi les personnes en contrat court, 57 % sont en CDD, et 43 % effectuent une mission d’intérim. En outre, toujours en 2017, 18 % des salariéEs en contrat court à temps partiel souhaitaient travailler davantage et étaient disponibles pour le faire, contre 6 % dans l’emploi total. Plus globalement, ajoute l’Insee, « 29 % des salariés en contrat court (32 % pour l’intérim court et 27 % pour les CDD courts) souhaitent trouver un autre emploi, en remplacement ou en complémentarité de leur emploi actuel ». Ils ne sont que 11 % parmi l’ensemble des personnes occupant un emploi.

    Les jeunes basculeraient plus souvent vers l’inactivité, ou une reprise/poursuite d’études. Ces transitions fréquentes entre emploi en contrat court, chômage et inactivité se traduisent par un taux d’inscription à Pôle emploi plus élevé : 55 % des personnes en contrat court y sont inscrites, contre 40 % des personnes en CDD ou en intérim et 7 % de l’ensemble des personnes occupant un emploi. « Cela dit, les réembauches et renouvellements de contrats chez le même employeur étaient par ailleurs fréquents en 2017, puisque 60 % des personnes en contrat court travaillaient encore dans la même entreprise trois mois plus tard ».

    Taxations et surcotisations sur les contrats courts

    Claire Vivés montre que 1 % de malus sur les CDD de moins d’un mois ne rapporterait que 250 millions, De même les surcotisations qui ont été brièvement appliquées en 2014 sur l’intérim n’ont pas eu d’effet. Le patronat refuse toute mesure réelle de lutte contre la précarité, et toute hausse générale du taux des cotisations, qui n’ont pas augmenté depuis 2003. Or augmenter la cotisation d’assurance chômage de 1 % sur tous les contrats rapporterait 5 milliards, car le CDI demeure majoritaire en termes d’emplois. L’égalité des salaires hommes-femmes, 6 milliards (comme en Islande) et le déplafonnement des cotisations pour les salaires au-delà de 13 000 euros/mois, 800 millions, soit au total près de 12 milliards ! Le déficit (2 milliards en 2018 et 0,9 milliard prévu en 2019) est réglé !

    Et maintenant ?

    Il n’y aura pas d’accord signé sur le dos des chômeurEs comme en 2014 (800 millions d’euros de baisse de droits), mais les « partenaires sociaux » laissent en connaissance de cause la main au gouvernement pour mettre en œuvre son plan de baisse supplémentaire de droits. Le choix patronal renvoie en partie à des débats internes au Medef sur l’utilité de continuer à continuer à participer à la gestion de ce régime. Sans compter que le développement des assurances complémentaires au forfait minimal permettrait aussi de mettre la main sur un gros pactole (37 milliards de cotisations…).

    Avec la suppression des cotisations salariales et leur remplacement par la CSG, le gouvernement a la main sur le financement du régime. La baisse des droits est donc programmée (1,3 milliard/an), la voie vers le forfait minimal est ouverte, les outils pour faire accepter n’importe quoi aux chômeurEs sont en place !

    Tout est donc fait pour dégrader sensiblement les conditions de vie des chômeurEs et de l’ensemble des salariéEs. Depuis le début de l’année, plusieurs actions et/ou occupations (réunissant associations, intermittentEs, syndicats de Pôle emploi) ont eu lieu dans plusieurs villes. La dernière en date a eu lieu vendredi 22 février avec l’occupation du bâtiment de Pôle emploi abritant le centre de contrôle de la recherche d’emploi dans le 18e arrondissement de Paris, avec intervention policière au bout. Ce sont ces actions qu’il faudra continuer pour aller demander des comptes à la direction de Pôle emploi et à Mme Pénicaud !

    La France est-elle trop généreuse avec les chômeurs ? Claire Vives, sociologue rattachée à l’IDHES, chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail
    https://www.franceculture.fr/economie/la-france-est-elle-trop-genereuse-avec-les-chomeurs

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #travail #droits_sociaux

  • Strong and Majestic
    https://www.nova-cinema.org/prog/2018/169-pink-screens/14-11/article/strong-and-majestic

    •+ Anders [Something About Alex] Reinhout Hellenthal, 2017, NL, video, vo nl st fr & ang, 19’ Alex est un jeune garçon qui souhaite affirmer sa masculinité. Sa famille ne le perçoit pas de la même façon. •+ Like You Fox Fisher & Owl, 2017, IS, video, vo ang & is st fr & ang, 7’ Dans une ferme isolée d’Islande, deux personnes découvrent avoir bien plus en commun qu’elles ne l’auraient pensé. •+ Laissez-moi danser Valérie Leroy, 2017, FR, video, vo fr st ang, 17’ Une femme trans, cheffe d’une équipe de nettoyeuses dans un hôtel, devra faire face à la gronde et à une transphobie fourbe. •+ Siempre fui Alex Sancho Otriz de Lejarazu & Roberto Ruiz Céspedes, 2016, ES, video, vo es st fr & ang, 6’ Simplicité et beauté caractérisent le (...)

  • 24 octobre 1975. Retour sur la grève des Islandaises 24 Octobre 2018 - Révolution Permanente
    http://www.revolutionpermanente.fr/24-octobre-1975-Retour-sur-la-greve-des-Islandaises

    La grève des Islandaises de 1975 est un mouvement social mené par les femmes islandaises un 24 octobre. Elles revendiquaient alors l’égalité hommes/femmes dans le monde du travail ainsi que la reconnaissance de leur rôle dans l’économie. Sans oublier le travail domestique supplémentaire, aussi surnommé double journée de travail. La grève fut suivie par 90 % des femmes du pays et s’accompagna d’une grande manifestation à Reykjavik. Sous pression de la mobilisation, elle entraîna des changements de législation donnant plus de droits aux femmes.


    Le 24 octobre 1975, les femmes islandaises ne sont pas allées à leur emploi rémunéré, elles n’ont rien fait chez elles ou pour leurs enfants. 90% des femmes y ont participé, y compris dans les communautés rurales. En conséquence, de nombreuses industries ont dû fermer pour la journée. Le service téléphonique s’est arrêté, et les journaux ne furent pas imprimés car ces métiers étaient réservés aux femmes. Les théâtres ont aussi fermé pour la journée : les actrices avaient refusé de travailler. La majorité des enseignants étaient des femmes, donc les écoles ont aussi fermé leur porte ce jour-là, ou étaient en capacité limitée.

    Pour continuer la liste, les vols aériens ont tous été annulés car les hôtesses de l’air n’étaient pas venues au travail ; et les poissonneries ont fermé car les ouvriers de l’usine étaient des femmes. Les saucisses, un repas populaire, étaient en rupture de stock dans de nombreux magasins ce jour-là. Les papas se sont alors trouvés obligés d’amener leurs enfants au travail et de les nourrir. Ce jour-là, les dirigeants des banques ont dû travailler comme caissiers pour maintenir les banques ouvertes.

    Au cours de cette journée, 25 000 femmes parmi les 220 000 Islandais se sont rassemblé dans le centre de Reykjavik. Lors du rassemblement, les femmes ont chanté et parlé de ce qui pourrait être mit en œuvre pour atteindre l’égalité des sexes en Islande. Il y avait également beaucoup d’oratrices lors de cette journée, dont une femme au foyer, deux membres du parlement, une représentante du mouvement des femmes, et une travailleuse. Le dernier discours de la journée fut d’Adalheidur Bjarnfredsdottir, qui « représentait Sokn, le syndicat pour les femmes moins payées d’Islande ».

    La grève dura jusqu’à minuit ce soir-là. A minuit une, les typographes se sont remises au travail pour sortir les journaux. Ces derniers n’étaient pas aussi longs que d’habitude et ne contenaient que des articles sur la grève. Les femmes ont alors atteint leur objectif : montrer à l’Islande leur valeur en provoquant la quasi-paralysie du pays pour une journée. Le Jour de congé a ouvert les yeux de beaucoup d’hommes qui l’appelaient « le long vendredi ».

    L’année suivante, le parlement islandais adopta une loi garantissant l’égalité des droits pour les femmes et les hommes. Cependant, en 1976, la loi n’a guère provoqué de changement sur l’inégalité des salaires et les disparités en matière d’emploi. Aussi, tous les ans, comme aujourd’hui 24 octobre 2018 des milliers de femmes viennent en masse sur la place centrale de Reykjavik pour manifester, elles arrêtent toutes de travailler à 14h55 pour « montrer leurs postes importants et continuer la lutte pour l’égalité ».

    #grève #Femmes #Victoire #Islande

  • L’Islande en ses crises - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/L-Islande-en-ses-crises.html

    L’ouvrage Iceland’s Financial Crisis : The Politics of Blame, Protest and Reconstruction, dirigé par Valur Ingimundarson, Philippe Urfalino et Irma Erlingsdóttir, constitue un recueil particulièrement riche et un jalon important dans les lectures offertes de la crise islandaise. Composé de 14 articles, il donne autant la parole à des économistes qu’à des sociologues, des politistes, des philosophes ou des militants, et offre ainsi une diversité de points de vue qui, loin de provoquer un amas chaotique, permet au contraire de saisir la multiplicité des interprétations d’une crise devenue le symbole international de la faillite du capitalisme financier, et dont les contrecoups sociaux et politiques restent encore vifs dans l’île.

    On en parle ici aussi :
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/faire-lhistoire-dune-crise-2008-2018-44-lislande-10-ans-apres-ce-que-l


    Avec Torfi Tulinius, professeur d’études islandaises, Gudmundur Halfdanarsson, historien et doyen de l’université de Reykjavik, Magnus Kristjansson, ancien éducateur devenu guide touristique, Asta Ingibjartsdottir, enseignante, Bjorn Thorsteinsson, sociologue, Lionel Cordier, chercheur en sciences politiques et Snaebjorn Brynjarsson, metteur en scène, comédien et député suppléant du Parti Pirate au Parlement islandais.

  • RÉPONSE AUX PROPOS DU DR BERTRAND DE ROCHAMBEAU SUR L’IVG.
    https://www.pourunemeuf.org/2018/09/12/reponse-aux-propos-du-dr-bertrand-de-rochambeau-sur-livg

    En effet l’exercice de la clause de conscience met en péril l’accès à l’IVG pour les femmes comme l’a récemment montré le cas de l’hôpital de Bailleul dans la Sarthe. Le métier de gynécologue-obstétricien·ne consiste notamment à aider les femmes pour la gestion de leur fertilité à tout moment de leur vie ; l’IVG fait donc partie intégrante de leur activité. Nos confrères et consœurs ne devraient plus pouvoir s’offrir le luxe de dénier ce droit fondamental aux femmes qu’ils suivent et accompagnent dans leurs projets de vie. Les médecins choisissent librement leur spécialité médicale ; un médecin ne souhaitant pas pratiquer d’IVG ne devrait pas devenir gynécologue et exercer son métier « à la carte ». Il existe de nombreuses autres spécialités dont les champs de compétences n’impliquent pas la réalisation d’IVG.

    Nous demandons ainsi la suppression de l’article L2212-8 du Code de la santé publique qui régit la clause de conscience spécifique à l’IVG pour les professionnel·le·s de santé. Nous rappelons que cette clause n’existe pas en France pour les pharmacien·ne·s qui sont tenu·e·s de délivrer des médicaments abortifs quelles que soient leurs convictions personnelles. Elle a également été abolie dans plusieurs pays européens (Suède, Finlande, Islande). En 2017, le Haut Conseil à l’Égalité a aussi formulé dans ses recommandations sur l’accès à l’IVG la suppression de la double clause de conscience. Enfin, la possibilité de recours à la “clause de conscience” est déjà accordée de manière générale aux médecins pour l’ensemble des actes médicaux hors cas d’urgence par l’article R4127-47 du Code de la santé publique (article 47 du Code de déontologie médicale).

  • L’Islande est un désastre écologique, contrairement à ce qu’affirme Arte (par Nicolas Casaux) – Le Partage
    http://partage-le.com/2018/08/lislande-est-un-desastre-ecologique-contrairement-a-ce-quaffirme-arte-pa

    L’Islande est finalement un parfait exemple d’une économie intégralement précaire, tout sauf résiliente, absolument dépendante du commerce mondialisé. Le « manger local », s’il y a un jour été possible, à une époque où ses habitants se nourrissaient des produits de la mer, de l’élevage et des autres denrées adaptées au climat islandais, est devenu impensable. Maintenant que, comme dans beaucoup d’endroits, les Islandais se sont habitués aux produits d’importations tropicaux (fruits, cacao, sucre, etc.), leur alimentation repose en grande partie sur l’agrobusiness international. Leur dépendance à d’autres industries particulièrement antiécologiques (et antidémocratiques), comme toutes celles du domaine des high-tech, ainsi que leurs importations de combustibles fossiles (pour leurs 4×4), finissent de faire de l’Islande un bel exemple de désastre environnemental (et social).

    La société industrielle n’est pas viable et ne peut pas l’être. Elle ne peut pas être rendue écologique. Une société écologique (et démocratique) est nécessairement une société la plus autonome possible et reposant sur des basses technologies

  • Centre et périphérie

    Vous savez que ça préoccupe beaucoup les géographes et associé·es depuis quelques siècles, toute le monde ou presque ayant envie ou eu envie d’être le centre... du monde. Comme la terre st ronde, ça se complique un peu puisque pour qu’il y ait un centre il faut qu’il y ai des bords... et la planète, justement, n’en a pas. Mais sur la planète, il en a qui ont des visions pas toujours très universelles. Je veux dire qu’ils (c’est rarement « elles ») voient assez bien au centre, mais sont souvent bigleux (et oublieux) sur les bords. Enfin, voilà : débat.

    Pour celles et ceux qui doutaient encore - par xemple - que l’Islande st au centre [du monde ou plus précisément « d’un certain monde »] alors voilà :

    Publicité pour la compagnie aérienne Islandair, en 5 m x 3 m, aéroport de Copenhague, 2015.

    –---

    À propos de « marges », ce petit projet sur les marges endoréiques ou exoréiques (en simple internes ou externes...). réalisé et produit en 2008, il nécessiterait un petit dépousiérage mais le concept reste valable

    #centre #périphérie #Marges #géographie #visualisation #débat

  • «  Race  » : la génétique face à ses démons

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/07/10/race-la-genetique-face-a-ses-demons_5328964_1650684.html?xtmc=david_reich&xt

    L’étude des génomes pourrait-elle réveiller la notion de «  race  », en passe d’être gommée de la Constitution  ? David Reich, spécialiste de l’ADN ancien, pose la question. Et créé une polémique.


    «  Trasi Henen  ». Photos extraites de la série «  There’s a Place in Hell for Me & My Friends  » (Oodee, 2012). Le photographe sud-africain Pieter Hugo a manipulé les couleurs pour faire ressortir la mélanine et mettre en évidence les contradictions des distinctions raciales fondées sur la couleur de la peau.

    La biologie peut-elle délimiter des groupes humains qui fonderaient l’existence de races à l’intérieur de l’espèce humaine ? Depuis les années 1970, les généticiens avaient tranché : la race est une construction sociale dont il n’existe aucun fondement en biologie. Ils se délestaient ainsi de cette question brûlante, à l’origine au XIXe siècle de théories dont la description emplit aujourd’hui les pages les plus dérangeantes de l’histoire de leur discipline.

    Mais voilà qu’un éminent généticien de l’université Harvard, David Reich, ravive les cendres qu’on croyait éteintes avec la publication de son livre Who We Are and How We Got Here ? (« Qui sommes-nous et comment sommes-nous arrivés ici ? », ­Pantheon Books, non traduit). Son credo ? Dénoncer l’« orthodoxie » du discours sur la diversité génétique qui s’est imposé au cours des dernières décennies et qui a fait de la race une question taboue. « Comment devons-nous nous préparer à la probabilité qu’au cours des années à venir des études génétiques montrent que de nombreuses caractéristiques sont influencées par des variations génétiques et que ces traits diffèrent entre les groupes humains ? », questionnait-il dans une tribune parue en avril dans le New York Times. « Argumenter qu’il n’est pas possible qu’il existe des différences substantielles entre les populations humaines ne fera que favoriser l’instrumentalisation raciste de la génétique que nous voulons justement éviter », concluait-il.

    A l’heure où la France a entrepris de gommer le mot « race » de sa Constitution par un vote des députés, le 27 juin, la polémique lancée par Reich rappelle que la génétique a longtemps flirté avec l’eugénisme, avant de s’en repentir. Et que sa ­prétention à pouvoir tout analyser ou presque peut la conduire à ignorer ses limites – un écueil dénoncé par un grand nombre d’anthropologues en réponse au texte de Reich.

    Comment les généticiens ont-ils effacé la notion de race de leur discipline ? Et pourquoi ressurgit-elle aujourd’hui sous la plume de l’un des leurs – dont les travaux, et c’est là une des subtilités de la polémique, démontrent par ailleurs que les populations humaines sont faites de métissages ?

    Il faut remonter, pour le comprendre, à l’évolution de la place en biologie du concept de race après les ravages de la seconde guerre mondiale. « En réalité, la race est moins un phénomène biologique qu’un mythe social. Ce mythe a fait un mal immense sur le plan social et moral », reconnaissait en 1950 la Déclaration de l’Unesco sur la race. Pourtant, à cette époque, la majorité des généticiens, parmi lesquels Theodosius Dobjansky ou Ronald Fisher, pensaient encore que les races humaines existaient, d’un point de vue biologique. Dès les années 1930, ils avaient entrepris de les redéfinir en s’appuyant sur des caractères qu’ils considéraient plus fiables que les caractères morphologiques, en particulier les groupes sanguins. Ils avaient notamment observé que le groupe O était présent chez 90 % des Amérindiens, et ils croyaient pouvoir décrire des groupes humains homogènes et stables.

    Mais ils s’aperçurent que cette particularité des Amérindiens ne reflétait en rien une pureté de race mais venait de leur histoire, en tant que ­population persécutée et isolée.

    Ni la couleur de peau ni le groupe sanguin ne sont l’expression d’un ensemble de variations communes à un même groupe humain. Les variations entre les êtres humains résultent à la fois de leur adaptation à leur environnement, comme le climat ou l’altitude, et de la diversité des origines géographiques des populations humaines.

    Partant de ce constat, certains généticiens, comme Richard Lewontin aux Etats-Unis ou ­Albert Jacquard en France, déclarèrent que toute tentative de classification des êtres humains en catégories biologiques relevait de choix arbitraires, car, quelles que soient les catégories, elles ne reposent que sur une part infime de l’ensemble des variations. Deux individus pris au hasard à l’intérieur d’un même groupe humain se distinguent par un nombre de variations plus élevé que celui qui distingue deux groupes entre eux. D’où un changement de point de vue que le séquençage du génome humain dans les années 1990 vint conforter. Il révéla de plus que les variations du génome humain ne concernaient qu’une infime partie du génome, de l’ordre de 0,1 %. Dès lors, un discours antiraciste sur la diversité génétique s’imposa dans la discipline, dont David Reich dénonce aujourd’hui l’« orthodoxie ».

    « La “race” est une construction sociale. Nous, les généticiens, n’utilisons quasiment jamais ce terme dans nos articles scientifiques parce qu’il est trop chargé de significations non scientifiques et que sa définition change dans le temps et l’espace », indique David Reich. S’il l’a utilisé, entre guillemets, dans sa tribune, c’était pour alerter sur le fait que le discours scientifique actuel risquait de laisser le champ libre à des sectaires et des faux experts – un champ où ils se sont déjà engouffrés. Trois mois après avoir lancé la polémique, il campe sur ses positions. « Je n’adhère pas à l’idée selon laquelle les différences biologiques moyennes entre deux groupes – par exemple entre des habitants de Taïwan et des habitants de Sardaigne – sont si pe­tites qu’elles peuvent êtres considérées comme ­dépourvues d’un sens biologique et ignorées, ­explique-t-il. C’est depuis un moment le message de nombreux universitaires, qui à mon avis est dangereux car il nuit à la compréhension et la considération de la diversité humaine. »

    « Les découvertes en génétique au cours des dernières décennies ont confirmé que la notion de race n’avait aucun fondement biologique, rétorque la généticienne Evelyne Heyer, du Muséum national d’histoire naturelle. D’une part, il n’existe pas de limites distinctes entre les groupes humains qui permettraient de définir des catégories “étanches”. D’autre part, les critères comme la couleur de peau ne concernent qu’une infime partie du génome. Enfin, les différences ne justifient pas l’existence de hiérarchie entre les êtres humains suivant leurs capacités », dit-elle. L’exposition « Nous et les autres », organisée au Musée de l’homme en 2017 et dont elle fut la commissaire, s’appuyait sur ce discours pour marquer la rupture de la science contemporaine avec les dérives racistes du XIXe siècle et louer l’étude de la diversité biologique. Mais c’est justement par l’étude de cette diversité que ressurgit la question de la race.

    De colossaux programmes de recherche

    Pourquoi ? Le séquençage du génome humain a inauguré de colossaux programmes de recherche axés sur deux champs de recherche, la génétique des populations et la génétique médicale. Dans le premier, contestant le monopole sur ces questions des préhistoriens, des anthropologues et des linguistes, les généticiens tentent de retracer les grands flux migratoires à l’origine du peuplement de la planète, en étudiant les signatures des origines géographiques contenues dans les génomes. Des prouesses techniques et scientifiques qui permettent aujourd’hui de réécrire l’histoire des peuples tels que les Vikings, les Juifs, les Sardes ou les Amérindiens.

    Dans le second, ils recherchent des prédispositions génétiques expliquant la fréquence particulièrement élevée dans certains groupes de population de maladies comme les cancers, le diabète, l’obésité ou la dépression. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Islande ou encore l’Estonie financent des projets nationaux de génomique, avec, en point de mire, l’avènement d’une médecine personnalisée qui ciblerait un profil génétique en fonction du risque de maladie auquel il est associé.

    D’où le paradoxe : comment nier l’existence de catégories entre les êtres humains tout en délimitant pour ces études des groupes de population au sein desquels on étudie des variations génétiques ? En quoi l’existence de ces groupes mouvants questionne-t-elle la notion de race, qui postulait l’existence d’entités stables et étanches que les biologistes d’antan nommaient « catégories » ? Ces arbitrages biologiques n’ont-ils pas des soubassements politiques ?

    « Dès les années 1970, il y a une ambiguïté dans la rupture avec la notion de race dont nous ne sommes pas sortis. Vous pouvez dire que les races sont des catégories arbitraires qui ne valent pas pour une classification. Cela n’empêche pas que la diversité contenue entre deux catégories, si minime soit-elle, peut vous servir à tout un ensemble d’usages », analyse ainsi l’historien Claude-Olivier Doron. Les groupes délimités par les généticiens ont une existence qui résulte aussi d’une histoire sociale et politique. Ils sont le fruit d’une culture à laquelle, qu’ils le veuillent ou non, ils appartiennent aussi. « Les généticiens considèrent que leurs études sur la génétique des populations n’ont rien à voir avec les études anthropologiques sur lesquelles a été fondée la notion de race. Or, si les techniques, les disciplines et les enjeux ont changé, les grandes catégories de population sur lesquelles s’appuient ces études, tels que les Juifs, les Africains ou les Vikings, restent inchangées », dénonce l’historien Amos Morris-Reich, du Bucerius Institute de l’université de Haïfa, en Israël.

    « IL N’EXISTE PAS DE LIMITES DISTINCTES ENTRE LES GROUPES HUMAINS QUI PERMETTRAIENT
    DE DÉFINIR DES CATÉGORIES ÉTANCHES », ÉVELYNE HEYER, GÉNÉTICIENNE AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

    « Le contexte social et politique dans lequel sont menées les études en génomique n’est pas neutre. Etre noir au Etats-Unis n’a pas la même signification qu’au Brésil, et les résultats des analyses génétiques nourrissent des débats locaux et peuvent aussi être récupérés », renchérit l’anthropologue Sarah Abel, de l’université de Reykjavik, l’une des signataires d’une réponse à Reich publiée dans le New York Times.

    « Ce que je partage avec Reich, c’est le fait que laisser les choses non discutées donne la possibilité à un certain nombre de discours racistes de fleurir et de se développer, notamment sur Internet, et il y a besoin d’une pédagogie très précise sur ce que disent et ne disent pas les savoirs génétiques », tempère l’historien Claude-Olivier Doron. « Mais il se montre incapable, dans son article du New York Times, de cerner ces limites. Il confond une multiplicité de choses différentes : groupes fondés sur l’autodéclaration et/ou à partir des catégories du bureau du recensement américain, groupes ad hoc construits par les chercheurs pour des besoins de recherches, catégories anciennes issues des périodes coloniales, etc., sans jamais s’interroger sur les limites, les approximations, les biais de ce que prétend en dire la génétique », regrette-t-il.

    Résultats biaisés

    David Reich s’appuie sur les travaux de son équipe ayant abouti à l’identification, dans les génomes d’hommes afro-américains, de régions les prédisposant au cancer de la prostate. Face à cet argument, les réactions des spécialistes en sciences humaines sont unanimes. « Il faut intégrer la complexité des facteurs dans le risque de survenue des maladies. Dans le cas du cancer de la prostate, cité par David Reich, on s’intéresse de plus en plus aux effets cocktail des composants chimiques de l’environnement et on ne peut pas réduire le risque accru de ce cancer à sa dimension génétique », complète Catherine Bourgain, du Cermes 3, au CNRS, très critique vis-à-vis des modèles statistiques utilisés par David Reich qu’elle juge peu fiables pour l’évaluation de l’influence de facteurs environnementaux qui ­peuvent biaiser leurs résultats.

    Les populations afro-américaines, latinas ou amérindiennes sur lesquelles s’appuient les études en recherche biomédicale aux Etats-Unis sont par ailleurs défavorisées d’un point de vue socio-économique, ce qui les expose à des environnements et à des modes de vie favorisant la survenue des maladies pour lesquelles des prédispositions génétiques sont recherchées : pollution, stress ou encore alcoolisme.

    En 2004, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé le BiDil, un médicament destiné à corriger l’effet d’une mutation prédis­posant les populations afro-américaines à un risque accru d’infarctus du myocarde. « Le problème sur lequel il faut insister sur un cas comme le BiDil, comme sur tout un ensemble de cas, c’est que cela aboutit à l’occultation des autres va­riables, par exemple environnementales, qui peuvent être beaucoup plus importantes », insiste Claude-Olivier Doron.

    Ces études pourraient aussi raviver des stéréotypes ancrés dans l’inconscient collectif. Un programme national mexicain vise ainsi à séquencer le génome de différents types d’Indiens et de métisses afin d’étudier leurs prédispositions ­génétiques au déclenchement précoce du diabète de type 2 et de l’obésité. « La spécificité du débat mexicain, ce sont des mélanges de populations impliquant des Européens, des Afro-Américains et des Asiatiques, mais surtout différents types d’Indiens », explique l’historien Luc Berlivet, lui aussi du Cermes 3. « On voit réapparaître dans le débat des stéréotypes raciaux différents de ceux mobilisés avec les Afro-Américains ou les Amérindiens d’Amérique du Nord. Il ne s’agit plus de distinguer les Blancs des Afro-Américains ou des Latinos, mais différents types d’Indiens. Cela pose les mêmes questions mais de manière décalée », ajoute-t-il.

    Autre source d’inquiétude, une vision réductrice de la notion d’identité produite par les analyses en génétique des origines géographiques. D’autant plus qu’un marché s’est développé, avec des sociétés comme 23andMe, Ancestry.com ou MyHeritage, qui proposent à leurs clients la ­détermination de leurs origines géographiques au moyen de l’analyse génétique.

    Diffusés sans précaution, ces résultats peuvent attiser les tensions locales autour des questions identitaires ou révéler les stéréotypes racistes d’une culture, comme ce fut le cas au Brésil, avec les tests ADN sur les origines africaines. Malgré un récit national valorisant le métissage, les ­préjugés racistes sont ancrés dans la culture brésilienne en raison du passé esclavagiste du pays et de la vulgarisation des théories eugénistes valorisant les phénotypes « blancs » au début du XXe siècle. Les universités brésiliennes ont décidé d’instaurer des quotas d’étudiants à la peau noire dans les années 2000. « Dans ce contexte, il s’agissait de savoir comment se définissait la race noire, et les tests génétiques ont été disqualifiés lorsqu’ils ont révélé que le génome d’un célèbre danseur de samba noir contenait plus de 60 % de gènes européens, raconte l’anthropologue Sarah Abel. Ces résultats ont été utilisés pour dire que les quotas n’avaient pas lieu d’être, car la race n’avait pas de sens au Brésil, ou encore que cela ne servait à rien d’avoir 60 % de gènes européens lorsqu’on était arrêté par des policiers d’après la couleur de la peau. »

    En Europe et aux Etats-Unis, certains militants d’extrême droite devenus experts en génétique n’hésitent pas à s’emparer des données et des résultats des études génétiques pour étayer des idéologies fondées sur la pureté des origines et l’existence d’une identité européenne profonde. Les auteurs du site Humanbiologicaldiversity.com ont ainsi élaboré un argumentaire très étayé visant à refonder la réalité biologique de la race, en s’appuyant notamment sur les travaux de Luca Cavalli-Sforza, pionnier des études génétiques sur les origines géographiques.

    Si l’impact de ces instrumentalisations reste difficile à évaluer, les inquiétudes n’en sont pas moins fondées dans un contexte où les crispations identitaires font le terreau des partis populistes qui menacent les démocraties occidentales. « Il est important de garder à l’esprit l’histoire du racisme scientifique, pour se questionner sur les retombées sociales, politiques, éducatives des études en génomique. Le monde n’est plus le même qu’au temps de l’anthropologie physique, et les relations entre la science et la politique ont également changé. Mais la question de ces re­tombées se pose à tous, que nous soyons jour­nalistes, bioéthiciens, généticiens, historiens ou simples citoyens », conclut Amos Morris-Reich.

  • Au Rwanda, des hommes enseignent la « masculinité positive »

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/15/au-rwanda-des-hommes-enseignent-la-masculinite-positive_5299312_3212.html

    Pour combattre les violences basées sur le genre, une ONG intervient dans les villages de ce pays qui, sur le papier, figure parmi les plus égalitaires du monde.

    Dans le Rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes, ce pays d’Afrique de l’Est de 12 millions d’habitants figure en quatrième position des plus égalitaires, juste derrière l’Islande, la Norvège et la Finlande. Ce classement, dressé tous les ans par le World Economic Forum, examine quatre indicateurs : santé, accès à l’éducation et à la politique, espérance de vie et opportunités économiques. En matière de représentation, le Rwanda arrive loin devant la Suisse (21e), la France (11e) et les Etats-Unis (49e).

    Au lendemain de la guerre, la reconstruction du pays repose sur elles. Elles se rassemblent en coopératives, forment des groupes d’entraide pour les veuves et s’emparent peu à peu de métiers jusqu’ici réservés à leurs époux. « Les femmes sont devenues les hommes de la maison. Elles n’avaient pas le choix : elles ont dû se débarrasser des tabous et du poids de la culture traditionnelle, selon laquelle la femme se tient en retrait. Quant au gouvernement, il n’avait pas le luxe de reconstruire un pays sans la majorité de sa population », souligne Cédric Nsengiyumva, dont la voix grave s’élève sans peine au-dessus du brouhaha du café Canaberra, à Kigali. Ce Rwandais de la diaspora, revenu dans son pays il y a trois ans après avoir vécu au Canada, nourrit une passion pour la presse, à côté de son travail dans une agence publicitaire. Il a lancé le magazine Ingoby, qui relate des success stories féminines.

  • La Coalition contre la traite des femmes dénonce un projet de décriminalisation de l’achat de sexe et du proxénétisme au Canada


    (New York, le 20 avril 2018) – En quelque 24 heures, 2 280 survivantes du commerce du sexe, partisan-e-s des droits des femmes, organisations de lutte contre la traite et personnes préoccupées de partout dans le monde, y compris une foule de citoyen-ne-s canadien-ne-s, ont cosigné une lettre ouverte adressée au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander de faire pleinement respecter la Loi sur la protection des communautés et des personnes exploitées (LPCPE). L’autrice et militante féministe Gloria Steinem figurait parmi les signataires. Cet appel à l’action faisait suite à une résolution proposée par les Jeunes libéraux du Canada, intitulée « Dépénalisation du travail consensuel du sexe et du commerce du sexe », qui doit être déposée à la Convention nationale du Parti libéral cette semaine.
    La LPCPE, adoptée au Canada en 2014, dépénalise les personnes prostituées, qui sont pour la plupart des femmes, et leur offre certains services, tout en ciblant les acheteurs de sexe, qui sont très majoritairement des hommes, en raison des préjudices qu’ils infligent par le biais de la prostitution. Ce cadre juridique, connu à l’origine sous le nom de « modèle suédois », a été adopté par la Suède, l’Islande, la Norvège, l’Irlande du Nord, la République d’Irlande et la France. Bien que la LPCPE criminalise encore les femmes prostituées dans certaines circonstances, un problème que les activistes canadien-ne-s travaillent à résoudre, l’objectif de la loi est de mettre fin à l’exploitation sexuelle commerciale des personnes et de protéger des droits humains, notamment ceux des femmes et des jeunes filles. Elle reconnaît également que les acheteurs de sexe alimentent un commerce du sexe mondial valant plusieurs milliards de dollars. En dépit de ces objectifs louables et des preuves recueillies dans d’autres pays sur l’efficacité de ce modèle juridique, le Canada n’a pas complètement mis en œuvre la LPCPE dans toutes ses provinces, même si les territoires qui l’appliquent disent trouver en cette loi un excellent outil.

    Traduction : #Tradfem
    Sur les campagne en cours : www.equalitynow.org
    #prostitution #survivantes #traite

  • 600 ordinateurs de #minage de Bitcoin ont été volés en Islande
    https://www.stuffi.fr/600-ordinateurs-minage-vol-islande

    Il y a peu, l’Islande annonçait connaître un pic des dépenses énergétiques, justement en raison de l’activité de minage. Nul doute que la problématique du minage de crypto-monnaies et de ses conséquences va devoir être discutée afin d’espérer réguler les pratiques.

  • #Pollution & #poissons


    Islande : 30.000 tonnes de poissons morts dans un lac
    (lien modifié car issu de la fachosphère par mégarde de ma part et qui n’a pas échappé à la vigilance de @colporteur - Merci à toi)


    https://img.20mn.fr/1ITG9GbsRBep6gB9bvMHzQ/1200x768_tonnes-poissons-morts-ete-ramasses-lagoa-rodrigo-freitas-a-rio-jan
    Les poissons du lac Rodrigo de Freitas, en plein cœur de Rio de Janeiro, ont été victimes d’une désoxygénation…
    https://www.20minutes.fr/planete/1118961-20130315-20130315-jo-2016-dizaines-tonnes-poissons-morts-lac-desti


    Mexique : 50 tonnes de poissons morts extraits d’un lac
    http://www.linfo.re/monde/amerique/650702-mexique-50-tonnes-de-poissons-morts-extraits-d-un-lac


    Morts massives de poissons à travers l’Europe ! (2013)
    http://enattendant-2012.blogspot.fr/2013/07/morts-massives-de-poissons-travers.html

    Mort massive de poisson en 2016
    http://etat-du-monde-etat-d-etre.net/de-la-terre/hecatombes-animales/morts-massives-danimaux-en-2016-plus-de-60-cas-entre-en-s

    16 Février 2016 – 445 tortues retrouvés mortes échouées le long des plages de Guerrero au MEXIQUE Lien
    16 Février 2016 – Grande mortalité de poissons le long des voies d’eau de Karatay en TURQUIE Lien
    15 Février 2016 – Des milliers de poissons meurent le long de la rivière Porce en COLOMBIE Lien
    poissons-morts-colombie-2016
    11 Février 2016 – Des centaines de poissons morts s’échouent sur les plages de l’ÎLE MAURICE Lien
    poissons-morts-plage-maurice
    11 Février 2016 – Des milliers de poissons continuent de mourir le long du delta du Nil en EGYPTE Lien
    11 Février 2016 – Des dizaines de singes sont en train de mourir « un mystère » dans les forêts du NICARAGUA Lien
    11 Février 2016 – Des milliers de poissons morts retrouvés sur les plages des FIDJI Lien
    11 Février 2016 – Des centaines de poissons morts dans les eaux de Oosterhout aux PAYS-BAS Lien
    11 Février 2016 – Des masses de poissons morts s’échouent sur les plages de Montevideo en URUGUAY Lien
    peces-montevideo1
    10 Février 2016 – Des milliers de poissons morts retrouvés dans les eaux de NOUVELLE-CALÉDONIE Lien
    10 Février 2016 – Des centaines d’anguilles mortes retrouvés dans un ruisseau de Marlborough en NOUVELLE-ZÉLANDE Lien
    10 Février 2016 – Des dizaines d’oiseaux de mer ainsi que d’autres créatures marines retrouvés morts sur une plage de Malibu en AMÉRIQUE lien
    7 février 2016 – +630 tonnes de poissons sont morts dans les fermes piscicoles le long du delta du Mékong au VIETNAM Lien
    6 Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts « à cause d’une marée rouge » en FLORIDE, Amérique lien
    5 Février 2016 – Des millions d’huîtres sont mortes à cause d’une maladie dans le sud de la Tasmanie en AUSTRALIE Lien
    4 Février 2016 – Des dizaines d’oiseaux meurent subitement à Wichita au KANSAS, Etats-Unis Lien
    Capture d’écran 2016-04-15 à 15.38.02
    4 Février 2016 – Des dizaines de pélicans morts d’une cause inconnue sur Grand Isle en LOUISIANE, Amérique Lien
    4 Février 2016 – 6 baleines mortes se sont échouées le long de la côte de l’Est de l’ANGLETERRE Lien
    4 Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts « suscitent la peur » à La Brea, TRINITÉ-ET-TOBAGO Lien
    4 Février 2016 – Mortalité massive de poissons dans une lagune de Marica au BRÉSIL Lien
    3 février 2016 – 8 autres baleines mortes retrouvés le long de la côte de Friedrichskoog en ALLEMAGNE Lien
    3 Février 2016 – 41.000 poulets sont morts d’une maladie de Newcastle à Luzon aux PHILIPPINES Lien
    3 février 2016 – 36 tonnes de poissons sont morts dans les exploitations agricoles, « à cause d’une marée » à HONG KONG Lien
    3 Février 2016 – Des dizaines de tortues mortes retrouvées le long des plages de Tecpan de Galeana au MEXIQUE Lien
    3 Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts dans les étangs du Queensland en AUSTRALIE Lien
    1er Février 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts dans un lac du TEXAS en Amérique lien
    1er Février 2016 – Mortalité massive de poissons dans la rivière Shing Mun à HONG KONG Lien
    1er Février 2016 – Des masses de poissons morts découverts le long d’1 km de rivière dans la province de Hubei en CHINE Lien
    31 Janvier 2016 – Grande mortalité de poissons « du jamais vu » dans la rivière Snake à WASHINGTON aux États-Unis Lien
    30 Janvier 2016 – +500 chameaux sont morts d’une « maladie mystérieuse » à Marsabit au KENYA Lien
    30 Janvier 2016 – +19 tonnes de poissons morts retrouvés dans un lac de Goias au BRÉSIL Lien
    28 janvier 2016 – +22,000 oiseaux marins retrouvés morts « la plus grande mortalité jamais enregistrée » le long des plages de l’ALASKA en AmériqueLien
    Common Murre on beach 3
    28 Janvier 2016 – Des centaines d’oiseaux de mer retrouvés morts sur une plage de la mer de Galilée en ISRAËL Lien
    28 Janvier 2016 – Des centaines de tonnes de poissons sont morts dans les exploitations agricoles de la province de Ha Tinh au VIETNAM Lien
    27 Janvier 2016 – 400 tonnes de poissons sont morts à cause du froid à Ubon Ratchathani en THAÏLANDE Lien
    27 Janvier 2016 – Des milliers de poissons sont morts dans une réserve du NEVADA aux Etats-Unis Lien
    26 Janvier 2016 – Des milliers de poissons retrouvés morts échoués à Martha Vineyard dans le MASSACHUSETTS aux États-Unis. Lien
    25 Janvier 2016 – Des milliers de poulets morts d’une « maladie mystérieuse » à Kampong Thom au CAMBODGE Lien
    25 Janvier 2016 – Des milliers d’étoiles de mer retrouvées mortes échouées à Port St. Joe en FLORIDE, Amérique. Lien
    25 Janvier 2016 – Des centaines de milliers de poissons retrouvés morts dans un lac de Samut Prakan en THAÏLANDE Lien
    21 Janvier 2016 – 300 tortues retrouvées mortes sur une plage de Odisha en INDE Lien
    18 Janvier 2016 – Hécatombe massive de poissons dans la rivière Eloor en INDE Lien
    17 Janvier 2016 – 12 cachalots retrouvés morts sur des îles des PAYS-BAS et d’ALLEMAGNE Lien
    17 Janvier 2016 – Grande mortalité de poissons repérés le long du Nil à Rosetta en l’EGYPTE Lien
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    15 Janvier 2016 – +10.000 calmars morts retrouvés échoués « cause inconnue » à Arauco au CHILI Lien
    15 Janvier 2016 – Des centaines de poissons morts flottant dans une rivière de Kuala Lumpur en MALAISIE. Lien
    13 Janvier 2016 – Des milliers de poissons retrouvés morts dans la baie de Guanabara au BRÉSIL Lien
    13 Janvier 2016 – Des centaines de milliers de poissons retrouvés morts ou mourants dans la rivière Hunter, NSW en AUSTRALIE Lien
    12 janvier 2016 – plus de 100 baleines échouées dont 45 mortes sur la côte de Tamil Nadu en INDE Lien
    10 Janvier 2016 – Des centaines de poissons et d’anguilles morts dans un lac de la baie de Hawke en NOUVELLE-ZÉLANDE Lien
    8 Janvier 2016 – Des milliers de poissons morts retrouvés à Gulfport en FLORIDE aux États-Unis. Lien
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    8 Janvier 2016 – Des dizaines de milliers d’étoiles de mer et méduses retrouvées mortes le long du Sussex et du Hampshire en ANGLETERRE Lien
    7 Janvier 2016 – 2000 poissons retrouvés morts sur les rives d’une rivière d’Amalfi en COLOMBIE Lien
    6 Janvier 2016 – Des milliers d’oiseaux retrouvés morts au bord de la mer le long d’une plage de Prince William Sound en ALASKA, Amérique Lien
    6 Janvier 2016 – +100 tonnes de poissons retrouvés morts dans une rivière de la province de Dong Nai au VIETNAM Lien
    6 Janvier 2016 – Des centaines d’oiseaux retrouvés morts à Cuerámaro au MEXIQUE Lien
    6 janvier 2016 – 25.000 oiseaux tués à cause de la grippe aviaire à Accra au GHANA Lien
    5 Janvier 2016 – Mortalité massive de poissons dans un lac de Marica au BRÉSIL Lien
    5 Janvier 2016 – Des centaines de poissons retrouvés morts le long d’une rivière de Gebeng en MALAISIE Lien
    2 Janvier 2016 – Des milliers de poissons morts dans une rivière « à cause de la pollution » à Pelalawan Regency en INDONÉSIE Lien
    2 Janvier 2016 – Des centaines d’étoiles de mer mortes retrouvées échouées sur une plage de Portsmouth en ANGLETERRE Lien

    #nos_ennemis_les_bêtes #mots_massive #animaux

  • Russian nuclear scientists arrested for ’Bitcoin mining plot’ - BBC News
    http://www.bbc.com/news/world-europe-43003740

    Russian security officers have arrested several scientists working at a top-secret Russian nuclear warhead facility for allegedly mining crypto-currencies.

    The suspects had tried to use one of Russia’s most powerful supercomputers to mine Bitcoins, media reports say.

    The Federal Nuclear Centre in Sarov, western Russia, is a restricted area.

    The centre’s press service said: “There has been an unsanctioned attempt to use computer facilities for private purposes including so-called mining.

    The supercomputer was not supposed to be connected to the internet - to prevent intrusion - and once the scientists attempted to do so, the nuclear centre’s security department was alerted. They were handed over to the Federal Security Service (FSB), the Russian news service Mash says.

    As far as we are aware, a criminal case has been launched against them,” the press service told Interfax news agency.
    Crypto-currencies like Bitcoin do not rely on centralised computer servers. People who provide computer processing power to the crypto-currency system, to enable transactions to take place, can get rewards in Bitcoins.

    • vu via Le Monde (sous #paywall) qui ajoute d’autres exemples.

      En Russie, des ingénieurs « minaient » des bitcoins dans un centre nucléaire
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/02/17/en-russie-des-ingenieurs-minaient-des-bitcoins-dans-un-centre-nucleaire_5258

      Des ingénieurs de l’Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale n’ont pas résisté à la tentation. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés début février, après avoir tenté de « miner » du bitcoin sur les ordinateurs de ce centre nucléaire russe situé à Sarov, dans la région de Nijni-Novgorod. Même ici, dans cette ville fermée, autrefois connue sous son nom de code d’#Arzamas-16, où fut mise au point « Tsar Bomba », la bombe nucléaire soviétique, dans l’un des endroits encore aujourd’hui les plus sécurisés de Russie, la monnaie virtuelle a fini par s’introduire.

      « Il y a eu, en effet, une tentative d’utiliser les capacités informatiques à des fins personnelles, y compris pour gagner des bitcoins. Une enquête pénale a été ouverte », confirmait, un peu dépitée, Tatiana Zalesskaïa, porte-parole de l’Institut, citée le 9 février par l’agence Interfax. Le site, il est vrai, possède quelque atout. Le « minage », c’est-à-dire la création sur le réseau de cryptomonnaies, nécessite d’effectuer des calculs mathématiques complexes sur de puissants ordinateurs, très gourmands en énergie. Or, en 2011, le centre de Sarov s’était équipé d’un superordinateur, avec une capacité de calcul atteignant 1 pétaflop, ce qui en faisait alors l’un des plus puissants du monde. Seul problème : les machines n’étaient pas reliées à Internet – un obstacle vite résolu par les pros de l’atome. Le cours du bitcoin oscillait alors autour de 8 000 dollars (environ 6 000 euros à l’époque).

      La folie du bitcoin pose un problème particulier en Russie, où l’énergie ne coûte pas cher. « Les abus deviennent de plus en plus fréquents », relève le journal économique Vedomosti. En décembre 2017, l’administrateur système de Vnoukovo, l’un des trois grands aéroports de Moscou, avait ainsi été repéré à cause des variations de tension dans le réseau interne que...

    • Une recherche sur le site de Vedomosti donne d’abondants résultats… Outre les infos qu’on a vu passer ici, p. ex. sur la consommation électrique excessive en Islande, on trouve des choses moins connues

      • le vice-ministre de l’Énergie ne voit pas de mal à miner, ça permet d’écouler une production électrique abondante ; il recommande aux mineurs potentiels de s’installer dans des endroits où il fait froid (Sibérie ou péninsule de Kola)

      Минэнерго посоветовало строить фермы криптовалют на Кольском полуострове – ВЕДОМОСТИ
      https://www.vedomosti.ru/technology/news/2018/02/16/751253-minenergo-posovetovalo

      Заместитель министра энергетики России Вячеслав Кравченко посоветовал майнерам строить фермы криптовалют на Кольском полуострове в арктической зоне, где есть переизбыток генерации электроэнергии.
      По словам замминистра, Минэнерго положительно относится к майнерам криптовалют в Сибири, которые пользуются дешевым тарифом на электроэнергию. Кравченко отметил, что ведомство не видит в этом ничего плохого, потому что майнеры создают дополнительный спрос.
      «Мы относимся к этому нормально. Майнеры идут туда, где электроэнергия дешевая. В моем понимании, если система выдерживает, почему бы и нет», — сказал Кравченко в кулуарах Российского инвестиционного форума в Сочи (цитата ТАСС).

      • la Tchétchénie achète des #bitcoins pour pouvoir surveiller la crypto-monnaie, Ramzan Kadyrov met en garde contre les risques de tels investissements (un système pyramidal…) et la Tchétchénie prévoit de recourir à la technologie du #blockchain

      Кадыров рассказал о решении купить биткойны – ВЕДОМОСТИ
      https://www.vedomosti.ru/politics/news/2018/02/10/750559-kadirov-rasskazal

      Глава Чечни Рамзан Кадыров решил купить биткойны, чтобы «следить за развитием криптовалюты». Об этом он написал в своем Telegram-канале. При этом он отметил, что инвестиция в биткойны – «штука сомнительная» и «можно потерять все деньги», потому что нет никакой страховки и развито мошенничество в сфере криптовалют.
      Кадыров считает, что криптовалюты должны регулироваться законодательством, но не должны запрещаться. «Главное, обезопасить граждан от финансовых пирамид и других мошеннических схем», – написал он.
      Глава Чечни добавил, что «в постоянно меняющемся мире технологий нужно самому совершенствоваться». Он напомнил, что в республике также планируют использовать технологию блокчейна. Ранее Кадыров сообщал, что в Чечне создана рабочая группа по внедрению блокчейна.

    • Les abus pour rejoindre les réseaux de cryptomonnaies se multiplient dans les entreprises russes, où l’électricité ne coûte pas cher.

      Des ingénieurs de l’Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale n’ont pas résisté à la tentation. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés début février, après avoir tenté de « miner » du bitcoin sur les ordinateurs de ce centre nucléaire russe situé à Sarov, dans la région de Nijni-Novgorod. Même ici, dans cette ville fermée, autrefois connue sous son nom de code d’Arzamas-16, où fut mise au point « Tsar Bomba », la bombe nucléaire soviétique, dans l’un des endroits encore aujourd’hui les plus sécurisés de Russie, la monnaie virtuelle a fini par s’introduire.

      « Il y a eu, en effet, une tentative d’utiliser les capacités informatiques à des fins personnelles, y compris pour gagner des bitcoins. Une enquête pénale a été ouverte », confirmait, un peu dépitée, Tatiana Zalesskaïa, porte-parole de l’Institut, citée le 9 février par l’agence Interfax. Le site, il est vrai, possède quelque atout. Le « minage », c’est-à-dire la création sur le réseau de cryptomonnaies, nécessite d’effectuer des calculs mathématiques complexes sur de puissants ordinateurs, très gourmands en énergie. Or, en 2011, le centre de Sarov s’était équipé d’un superordinateur, avec une capacité de calcul atteignant 1 pétaflop, ce qui en faisait alors l’un des plus puissants du monde. Seul problème : les machines n’étaient pas reliées à Internet – un obstacle vite résolu par les pros de l’atome. Le cours du bitcoin oscillait alors autour de 8 000 dollars (environ 6 000 euros à l’époque).

      La chasse aux fraudeurs est ouverte

      La folie du bitcoin pose un problème particulier en Russie, où l’énergie ne coûte pas cher. « Les abus deviennent de plus en plus fréquents », relève le journal économique Vedomosti. En décembre 2017, l’administrateur système de Vnoukovo, l’un des trois grands aéroports de Moscou, avait ainsi été repéré à cause des variations de tension dans le réseau interne que son activité souterraine provoquait. Appâté par les gains substantiels du bitcoin convertible en monnaie sonnante et trébuchante, il s’était mis lui aussi à en fabriquer. En Crimée, dans la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, le chef du département matériel et son adjoint ont fait tourner plus d’une dizaine d’ordinateurs dans les sous-sols de l’administration, avant de se faire prendre, à leur tour, la main sur le clavier.

      La chasse aux fraudeurs est ouverte. German Gref, patron de la première banque de Russie, la Sberbank, l’a récemment admis : « Souvent, nous attrapons des employés qui se servent de nos équipements. »

      Mais voici qu’en Tchétchénie un autre problème a surgi. Le bitcoin est-il conforme aux règles de l’islam ? Les fatwas émises en Egypte et en Palestine pour bannir les monnaies virtuelles « n’obligent en rien les musulmans des autres pays », a déjà prévenu Ramzan Kadyrov en convoquant le grand mufti de Grozny afin de régler ce problème. L’implacable dirigeant de cette région du Caucase russe à majorité musulmane a de quoi être contrarié. Il a lui-même décidé d’arrondir sa fortune en investissant dans le secteur.