country:islande

  • What Explains U.S. Mass Shootings ? International Comparisons Suggest an Answer - The New York Times

    https://www.nytimes.com/2017/11/07/world/americas/mass-shootings-us-international.html

    Pas mal ce graphique

    #états-unis #arms_légères #meurtrs_de-mass #visualisation_classique_mais_puissante (ce qui veut dire que pour être puissante une visu n’est pas nécessairement un truc super designé)

    • Est-ce qu’il ne manque pas le Canada plus « en bas à droite » que l’Inde ? De ce dont je me rappelle du film de Moore, le Canada a beaucoup beaucoup d’armes. S’il manque un pays clef dans ce genre de statistiques, le graphique ne veut plus dire grand chose (cherry picking quoi)

    • C’est parce que le graphique retenu (et mis en tête de l’article du NYT) est en chiffres bruts. Rapporté à la population, le Canada (un peu plus de 10% de la population états-unienne, un peu moins que la Californie) sort du paquet.

      De plus :

      Note: Includes countries with more than 10 million people and at least one mass public shooting with four or more victims.

      ce qui exclue les « champions d’Europe »…

      Armes à feu : Une carte d’Europe des pays où les habitants sont les plus armés | VoxEurop.eu : actualités Europe, cartoons et revues de presse
      http://www.voxeurop.eu/fr/content/news-brief/4918131-une-carte-d-europe-des-pays-ou-les-habitants-sont-les-plus-armes

      En Europe, la Serbie est en tête (et numéro deux au monde, derrière les Etats-Unis), avec 69,7 armes à feu pour 100 habitants. Elle est suivie de la Suisse, avec 45,7 armes pour 100 habitants, et Chypre, avec 36,1. Quatre pays scandinaves (Suède, Norvège, Islande et Finlande) sont parmi les dix pays les plus « armés ». La Roumanie ferme la marche, avec moins de 0,5 armes pour 100 habitants.

      (même source : Small Arms Survey mais en 2007)

    • Carte ? je n’en vois pas ; j’imagine que tu parles des graphiques. Et oui, c’est assez idiot (bon d’accord, très peu pertinent) de mettre en avant le graphique avec les données en nombre. Pour la sincérité, je ne sais pas, j’imagine que la raison du choix est que celui qu’ils retiennent accentue l’effet É.-U. contre reste du monde (mais que Chine et Inde ne figurent sur le graphique qu’à cause de leur population).

      Le choix de filtrer pour les pays de plus de 10 M d’habitants, justifié par l’autre variable (nombre de fusillades collectives), fait disparaitre un pays comme la Suisse, ce qui est dommage dans la mesure où la suite de l’article indique clairement que c’est un problème de culture. En Suisse, par exemple, l’ensemble de la population masculine de plus de 20 ans (et de moins de 50 ans (?)) est équipé d’une arme de guerre (en général un fusil d’assaut…) avec ses munitions. Ainsi, dans mon patelin d’origine, 3 de mes cousins se partageaient, outre leur arme individuelle, un mortier, l’un le tube, l’autre l’embase, le troisième trois obus (peut-être avec le bipied, je ne me souviens plus) stocké chez eux…

  • L’Islande utilise plus d’énergie pour les cryptomonnaies que pour ses logements RTBF - Belga - 13 Février 2018
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_l-islande-utilise-plus-d-energie-pour-les-cryptomonnaies-que-pour-ses-lo

    Le « minage » de cryptomonnaies en Islande pourrait consommer plus d’énergie électrique que les logements au cours de l’année 2018, indique mardi la compagnie énergétique Hitaveita Sudurnesja Orkas sur la BBC.

    Selon le porte-parole de la compagnie, Johann Snorri Sigurbergsson, les centres informatiques sont de plus en plus nombreux sur l’île. Souvent, il s’agit d’entreprises qui veulent se « verdir ». La quasi totalité de l’énergie islandaise est issue de sources renouvelables, comme la géothermie ou l’hydraulique.
    https://www.youtube.com/watch?v=FGhP9U-3bLs


    Mais ces centres sont également utilisés pour le minage. Et ces fermes de minage, des entrepôts abritant des ordinateurs puissants qui créent des Bitcoin ou d’autres cryptomonnaies en résolvant des calculs complexes, ont besoin d’énormément d’énergie. Et leur nombre grandissant pourrait mettre l’Islande dans une situation délicate, puisque sa production énergétique pourrait ne plus couvrir la demande.

    D’après Johann Snorri Sigerbgsson, la consommation des fermes de minage - notamment pour refroidir les ordinateurs - sera de 840 GWh annuellement. L’ensemble des ménages islandais consomment 700 GWh sur la même période.

    #énergie #géothermie #hydraulique #gaspillage #Islande #cryptomonnaies #bitcoin #économie #blockchain #crypto-monnaie

  • Les propositions de Varoufakis qui menaient à l’échec CADTM - 11 août 2017 - Eric Toussaint

    Dans son dernier livre Adults in the Room, Yanis Varoufakis donne sa version des raisons qui ont conduit à la capitulation honteuse du gouvernement Tsipras en juillet 2015. Il analyse essentiellement la période 2009-2015 tout en faisant des incursions dans des époques plus lointaines.
    Avec ce livre volumineux (550 pages dans la version originale en anglais), Yanis Varoufakis démontre qu’il est un grand narrateur. Il réussit par moment à émouvoir le lecteur. Son style direct permet de suivre de manière vivante le cours des évènements.


    Ce premier article porte sur les 4 premiers chapitres d’un livre qui en compte 17. Il concerne les propositions que faisaient Varoufakis avant de participer au gouvernement en janvier 2015.

    De la démonstration faite par l’auteur, on peut clairement conclure que son comportement et l’orientation politico-économique qu’il a défendue ont contribué à conduire au désastre. En effet, Yanis Varoufakis revendique clairement un rôle de premier plan dans l’élaboration de la stratégie qu’a adoptée avant la victoire électorale de janvier 2015 une poignée de dirigeants de Syriza : Alexis Tsipras, Yanis Dragasakis, Nikkos Pappas essentiellement.

    Varoufakis ne plaide pas coupable : il est convaincu que si Tsipras avait réellement appliqué l’orientation qu’il lui a proposée et que Tsipras a acceptée à la fin 2014, cela n’aurait pas débouché sur une défaite pour le peuple grec.
    Mais, contrairement à la conviction de Varoufakis, une lecture attentive de son livre aboutit à la conclusion qu’il a contribué à la défaite. . . . . . . . . . . . .

    La suite : http://www.cadtm.org/Les-propositions-de-Varoufakis-qui

    Le récit discutable de Varoufakis des origines de la crise grecque et ses étonnantes relations avec la classe politique CADTM - 17 août 2017 - Eric Toussaint

    Dans son dernier livre Adults in the Room, Yanis Varoufakis donne sa version des raisons qui ont conduit à la capitulation honteuse du gouvernement Tsipras en juillet 2015. Il analyse essentiellement la période 2009-2015 tout en faisant des incursions dans des époques plus lointaines.

    Dans un premier article au sujet de ce livre, j’ai analysé de manière critique les propositions faites par Varoufakis avant de participer au gouvernement de Tsipras en janvier 2015, en montrant qu’elles menaient à l’échec. Ce deuxième article porte notamment sur les liens entretenus par Yanis Varoufakis avec la classe politique dirigeante grecque (tant le PASOK historiquement lié à la social-démocratie, que le parti conservateur Nouvelle Démocratie) depuis plusieurs années.


    Yanis Varoufakis met l’accent à plusieurs reprises sur le large éventail de ses relations dans le milieu politique grec. Il insiste sur son amitié passée avec Yanis Stournaras (l’actuel directeur de la banque centrale de la Grèce, allié de Draghi et des banquiers privés grecs et étrangers), sur ses bons rapports en 2009 avec Georges Papandréou (qui a mis en œuvre la politique conduisant au premier mémorandum), sur ses relations avec Antonis Samaras (qui a dirigé le gouvernement grec après le deuxième mémorandum) et il consacre une partie importante des 4 premiers chapitres du livre à relater la construction de rapports étroits de collaboration et à certains moments de complicité avec 3 dirigeants de Syriza. Il s’agit d’Alexis Tsipras (qui a conduit le peuple grec au troisième mémorandum), Nikos Pappas (l’alter ego de Tsipras, devenu ministre d’État dans le gouvernement Tsipras I) auquel s’est ajouté, en cours de route, Yanis Dragasakis (avant que celui-ci devienne vice-premier ministre des gouvernements Tsipras I et II). Dans cette deuxième partie, je vais aborder le récit du début de la crise grecque ainsi que les relations de Varoufakis avec la classe politique traditionnelle grecque.

    Varoufakis relate de manière très discutable l’enchaînement des événements qui ont conduit à l’imposition du premier mémorandum de mai 2010. Tout en s’en défendant, il conforte la narration officielle selon laquelle la cause de la crise réside dans l’incapacité de l’État grec à faire face à la dette publique. Bien qu’il dénonce l’état lamentable dans lequel les banques privées grecques s’étaient placées |1|, il met l’accent sur l’incapacité de l’État grec à faire face à la situation et déclare que celui-ci aurait dû se déclarer en faillite. Il écarte la possibilité qui était “offerte” à l’État de refuser d’assumer les pertes des banques. Son raisonnement sur la faillite de l’État grec tient au fait que, selon lui, le passif (=les dettes) des banques privées était, qu’on le veuille ou non, à charge de l’État. Le passif des banques privées était tellement élevé que l’État grec était incapable d’y faire face. Pourtant, à différents moments de l’histoire, des États ont refusé d’assumer les pertes des banques privées. L’Islande l’a fait à partir de 2008 lors de l’effondrement de son secteur bancaire privé et s’en est très bien tirée. Elle a su faire face victorieusement aux menaces de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas |2|.

    Il ne suffit pas de dire que la Grèce n’est pas l’Islande, il ne suffit pas d’affirmer que la Grèce fait partie de la zone euro et devait y rester pour mettre fin au débat. Varoufakis adopte une attitude en réalité conservatrice du point de vue économique et social. Il dénonce les banquiers grecs mais la solution qu’il a proposée à Alexis Tsipras à partir de juin 2012 consistait à transférer la propriété des banques grecques à l’Union européenne |3|. . . . . . . . .
    La suite : http://www.cadtm.org/Le-recit-discutable-de-Varoufakis

    Comment Tsipras, avec le concours de Varoufakis, a tourné le dos au programme de Syriza CADTM - 31 août 2017 - Eric Toussaint

    Yanis Varoufakis fait remonter à 2011 sa collaboration avec Alexis Tsipras et son alter ego, Nikos Pappas. Cette collaboration s’élargit progressivement, à partir de 2013, à Yanis Dragasakis (qui est devenu, en 2015, vice-premier ministre). Une constante dans les rapports entre Varoufakis et Tsipras : Yanis Varoufakis plaide en permanence pour modifier l’orientation adoptée par Syriza. Varoufakis affirme que Tsipras-Pappas-Dragasakis veulent eux-mêmes clairement adopter une orientation différente, nettement plus modérée, de celle décidée par leur parti.

    La narration faite par Varoufakis ne manque pas de piment. À travers son témoignage, on voit comment, à des étapes très importantes, des choix sont faits dans le dos de Syriza au mépris des principes démocratiques élémentaires.


    Varoufakis s’attribue un rôle central et, en effet, il a exercé une influence sur la ligne adoptée par le trio Tsipras-Pappas-Dragasakis. Il est également certain que Tsipras et Pappas ont cherché à construire, en dehors de Syriza, des rapports plus ou moins étroits avec des personnes et des institutions afin de mettre en pratique une politique qui s’est éloignée de plus en plus de l’orientation que Syriza avait faite sienne. Varoufakis n’est pas la seule personne à avoir été contactée mais effectivement, à un moment donné, Tsipras et Pappas ont considéré qu’il était l’homme de la situation pour aller négocier avec les institutions européennes et le FMI.

    Début 2011, premiers contacts de Varoufakis avec Tsipras et Pappas
    Varoufakis décrit sa première rencontre avec Alexis Tsipras et Nikos Pappas début 2011. Pappas lui avait donné rendez-vous dans un petit hôtel restaurant proche du local de Syriza.

    • « Quand je suis arrivé à l’hôtel, Alexis et Pappas étaient déjà en train de commander leur déjeuner. Alexis avait une voix chaleureuse, un sourire sincère et la poignée de main d’un éventuel ami. Pappas avait un regard plus illuminé et une voix plus haute. […] Il était évident qu’il avait l’oreille du jeune prince et qu’il lui servait à la fois de guide, de frein et d’aiguillon, une impression que j’aurai toujours au fil des années tumultueuses qui suivraient : deux jeunes hommes du même âge mais de tempéraments différents, qui agissaient et pensaient comme un seul homme. |1| »
    Varoufakis explique que Tsipras hésitait sur l’orientation à prendre quant à une sortie éventuelle de la zone euro.
    • « Depuis 2011, Syriza était déchiré par les divisions internes face au problème : fallait-il officiellement soutenir le Grexit (quitter la zone euro, mais pas nécessairement l’Union européenne) ? Je trouvais l’attitude d’Alexis face à la question à la fois cavalière et immature. Son objectif était de maîtriser les tendances rivales au sein de son parti plus que de se faire une opinion claire et personnelle. À en juger par les regards complices de Pappas, il était évident qu’il partageait mon point de vue. Il comptait sur moi pour l’aider à empêcher le leader du parti de jongler avec l’idée du Grexit.
    • J’ai fait de mon mieux pour impressionner Alexis et le convaincre que viser le Grexit était une erreur aussi grave que de ne pas s’y préparer du tout. J’ai reproché à Syriza de s’engager à la légère (…). »

    Tsipras a soumis à Varoufakis l’idée de menacer les dirigeants européens d’une sortie de la Grèce de la zone euro, en cas de refus de leur part de remettre en cause la politique mémorandaire. Varoufakis lui a répondu qu’il éviter de sortir de la zone euro car il était possible par la négociation d’obtenir une solution favorable à la Grèce, notamment une nouvelle restructuration de sa dette.

    Tsipras a répliqué que des économistes renommés, comme Paul Krugman, affirmaient que la Grèce irait bien mieux sans l’euro.

    Varoufakis poursuit son récit : « Je lui ai répondu qu’on irait bien mieux si on n’était jamais entrés dans la zone euro, mais ne pas y être entrés était une chose, en sortir était une autre. […] Pour le persuader d’abandonner ce raisonnement paresseux, je lui ai fait le tableau de ce qui nous attendait en cas de Grexit. Contrairement à l’Argentine qui avait renoncé à la parité entre le peso et le dollar, la Grèce n’avait pas de pièces ni de billets à elle en circulation. » Pour le convaincre, Varoufakis fait observer à Tsipras que : « Créer une nouvelle monnaie demande des mois. »

    En réalité cet argument qui a été utilisé à de multiples reprises par Varoufakis et d’autres opposants à la sortie de l’euro n’est pas solide. En effet, il était possible d’adopter une nouvelle monnaie en utilisant les billets en euro après les avoir estampillés. Les distributeurs automatiques des banques auraient délivré des billets en euro qui auraient été préalablement marqués d’un sceau. C’est notamment ce que James Galbraith a expliqué dans une lettre à son ami Varoufakis en juillet 2015 |2|.
    En réalité, ce que souhaite Varoufakis, c’est convaincre Tsipras qu’il est possible de rester dans la zone euro tout en rompant avec la politique anti sociale appliquée jusque-là :
    . . . . . . . . .

    La suite : http://www.cadtm.org/Comment-Tsipras-avec-le-concours

    #Grèce #euro #crise-grecque organisée #union-européenne #banque #alexis-tsipras #yanis-varoufakis #mémorandum #pillage

  • L’#Islande, premier pays au monde à imposer l’égalité salariale hommes-femmes - La Libre
    http://www.lalibre.be/light/societe/l-islande-premier-pays-au-monde-a-imposer-l-egalite-salariale-hommes-femmes-

    Depuis le 1er janvier 2018, l’#égalité_salariale entre les #femmes et les #hommes est devenue obligatoire en Islande, premier pays au monde à faire entrer en vigueur une loi entérinant la parité parfaite. Pourtant inscrit dans de nombreux textes législatifs à travers le monde, le principe de l’égalité salariale sans distinction est encore loin d’être respecté partout. Concrètement, les sociétés et les agences gouvernementales employant au minimum 25 travailleurs doivent dorénavant, sous peine d’amendes, disposer d’un document délivré par les autorités certifiant cet équilibre salarial.

    #enfin

  • Le #Blue_Lagoon (#Islande), une hétérotopie érigée en marque – Mappemonde

    http://mappemonde.mgm.fr/122lieu1

    En Islande, le Blue Lagoon illustre la volonté des acteurs économiques (plus largement que touristiques) de proposer un produit en décalage avec l’image habituelle de l’île (par la couleur, la chaleur), tout en étant ancré dans les pratiques des habitants (bains chauds) et les attendus des touristes (paysages chaotiques de lave). Ce site hétérotopique est devenu une véritable marque (déposée) et un produit d’appel du tourisme. Toutefois, son coût prohibitif et son aspect artificiel font que sa part relative dans les sites islandais fréquentés recule.
    L’essor rapide post-crise du tourisme en Islande
    La crise comme outil de l’envol touristique

    Avec 1,7 million de touristes en 2016 (trois fois plus qu’en 2010), l’Islande connaît un développement d’activité sans précédent et sans guère d’équivalent. Celle-ci représente désormais 20% du PIB de l’île (les dépenses des visiteurs étrangers augmentent de 31% par an), quand la puissance publique, avant la crise, manifestait une certaine perplexité pour le développement du tourisme (Jóhannesson et Huijbens, 2010).

  • Islande : cap sur une nouvelle constitution | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/300911/islande-cap-sur-une-nouvelle-constitution

    Islande : cap sur une nouvelle constitution
    30 septembre 2011 Par Ludovic Lamant

    Alors que la crise oblige l’Union européenne à repenser ses institutions, les Islandais ont un coup d’avance. Après quatre mois de travaux passionnés, 25 citoyens élus ont mis un point final à un projet de constitution. Un référendum pourrait être organisé à l’automne. Nous décortiquons le texte.

    La « révolution islandaise » poursuit sa route. Après un démarrage difficile, les 25 citoyens élus en novembre 2010 pour écrire une nouvelle constitution de leur pays, ont finalement rendu leur copie dans l’été. Les 114 articles du texte, dévoilés fin juillet, et qui viennent d’être traduits en anglais (télécharger le document ici), pourraient être soumis à référendum à l’automne. « Nous, peuple d’Islande, voulons former une société juste, où tout le monde peut s’asseoir à la même table », lit-on en préambule du projet. « Nos origines diverses nous enrichissent, et nous sommes responsables, ensemble, de l’héritage des générations passées, la terre et l’histoire, la nature, la langue et la culture. »

    Cette assemblée constituante fut l’un des symboles du réveil de l’Islande, victime d’un krach en octobre 2008, lorsque les trois principales banques de l’île firent faillite la même semaine. L’Islande est passée, du jour au lendemain, du statut d’un des pays les plus riches de la planète, à celui d’un Etat en faillite, sous perfusion du Fonds monétaire international (FMI). Des manifestations d’habitants en colère ont rythmé les fins de semaine sur l’île, de novembre à janvier 2009, jusqu’à la chute du gouvernement du conservateur Geir Haarde (qui fait, depuis, l’objet d’un procès).

    L’actuelle constitution de l’Islande est un copié-collé d’une ancienne loi fondamentale du Danemark, en vigueur depuis 1944, lorsque les Islandais gagnèrent leur indépendance et cessèrent de reconnaître l’autorité du roi danois. Anachronique et vague, ce texte aurait favorisé, selon les observateurs les plus critiques, l’émergence de conflits d’intérêts entre les milieux politiques et financiers de Reykjavik, qui expliqueraient en partie l’affaissement de l’Islande en 2008. Il est vite devenu l’une des cibles des « révolutionnaires » de l’hiver 2008-2009.

    Le nouveau projet de constitution, beaucoup plus radical, a été adopté à l’unanimité des 25 membres du panel. Il est le fruit de quatre mois de travaux, menés d’avril à juillet 2011. Avec une audace : le comité a travaillé dans la transparence (sessions ouvertes au public) et proposé aux internautes, via les réseaux sociaux, d’enrichir directement le texte (du « crowdsourcing »). Le Conseil constitutionnel islandais (« Stjórnlagaráð ») a ainsi ouvert sa page Facebook (plus de 4700 « like », dans un pays de 320.000 habitants, où l’on dit que les deux tiers des habitants ont une page Facebook), mais aussi des comptes Twitter, Flickr et Youtube. Une cinquantaine d’entretiens vidéo avec des membres de l’équipe ont été mis en ligne au fil de l’avancée du texte. Les réunions du conseil, retransmises en direct sur le site, ont été suivies par 150 à 450 internautes en même temps.

    Au total, 323 propositions d’amendements du texte ont été laissées sur le site, et certaines ont été retenues. « L’intérêt que notre projet porte pour tous les types de référendums est dû, en partie, à des avis d’internautes que nous avons intégrés », raconte Thorvaldur Gylfason, un professeur d’économie à l’université d’Islande, membre du conseil constitutionnel.
    Plus de contrôle des élus

    Que dit le texte ? Il établit une démocratie parlementaire (article 1) ainsi qu’une école gratuite et obligatoire (24), garantit le droit des citoyens à l’information (15) et la protection des sources (16), interdit la destruction d’archives de l’Histoire islandaise (32) et toute destitution de la nationalité islandaise (4). Il réduit le nombre d’élus au Parlement (39), et oblige les députés à rendre publics leurs liens éventuels avec des groupes privés (50). Un vote de l’assemblée ne peut être valide que si la moitié au moins des députés est présente dans l’hémicycle (59).

    Surtout, le projet revoit de fond en comble les équilibres et contrôles qui régissent les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, ceux-là mêmes qui n’ont pas fonctionné correctement au cours des années 2000. L’assemblée peut ainsi lancer des comités d’enquête de manière plus réactive (64). Elle élit également un « auditeur général », indépendant, qui examine les finances de l’Etat (74). Conformément à ce texte, une pétition regroupant au moins 10% de l’électorat islandais suffit à organiser un référendum sur une question donnée, à l’exception des affaires budgétaires (65). Quant au président, il peut être destitué en cours de mandat : il suffit que les trois quarts des députés consentent à l’organisation d’un référendum sur la question, et que ce vote de la population se révèle positif (84).

    Les passages les plus spectaculaires concernent sans doute les mécanismes très précis de nomination des hauts fonctionnaires par le gouvernement. Il faut par exemple, lorsqu’un directeur de cabinet nomme un juge, que ce juge soit confirmé, non seulement par le président de la République, mais aussi par les deux tiers de l’assemblée. « Nous voulons en finir avec la corruption et le secret, et avons multiplié les mécanismes de contrôle entre les pouvoirs », estime Thorvaldur Gylfason.

    Autre point saillant du texte : aucune des terres et ressources naturelles qui ne sont pas, aujourd’hui, propriété privée, ne peuvent être vendues de manière définitive (article 34). Mais le gouvernement peut accorder des permis d’exploitation, pour une « durée raisonnable ». Le sujet est extrêmement sensible en Islande. En 2009 et 2010, la chanteuse Björk s’était lancée, en vain, dans une croisade contre le rachat par le canadien Magma d’une partie des capacités thermiques de l’île. Ces jours-ci, c’est le projet d’achat, par un homme d’affaires chinois, d’un terrain de 300 kilomètres carrés dans le nord-est sauvage de l’archipel, qui fait polémique. Ce projet de constitution, s’il était adopté, pourrait compliquer la transaction, chiffrée à 69 millions d’euros.

    Reste à savoir ce que décidera de faire de ce texte ambitieux l’Althingh, le Parlement islandais, dont les travaux ont repris vendredi 1er octobre. Va-t-il accepter de soumettre le projet en l’état par référendum ? Les élus vont-ils, au préalable, vouloir modifier les passages les plus gênants du texte à leurs yeux, quitte à l’affadir ? C’est tout l’enjeu des jours à venir. A minima, le texte devrait faire l’objet d’un débat au parlement, lors d’une séance d’octobre, dont on ignore encore la date.

    Il existe un scénario catastrophe, et pas totalement exclu, vu les pressions politiques qui ont pesé sur la constituante depuis sa formation – que le Parlement enterre ce texte après cette simple journée de discussions.

    #islande

  • « En Islande, les mobilisations se font aussi sur des enjeux éthiques » | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/081016/en-islande-les-mobilisations-se-font-aussi-sur-des-enjeux-ethiques?onglet=

    « En Islande, les mobilisations se font aussi sur des enjeux éthiques »
    8 octobre 2016 Par Ludovic Lamant

    L’avocate Katrín Oddsdóttir a participé en 2011 à l’écriture d’une nouvelle constitution pour l’Islande. Dans un entretien à Mediapart, elle revient sur les enjeux des législatives du 29 octobre sur l’île, après la crise ouverte par la publication des Panama papers

    La publication en avril 2016 des Panama papers, et la démission du premier ministre conservateur qui s’est ensuivie, ont rouvert en Islande une fenêtre d’opportunité : le projet de constitution que 25 citoyens de l’île avaient rédigé en 2011, longtemps bloqué par la droite, pourrait bien finir par être ratifié.
    Katrín Oddsdóttir © DE. Katrín Oddsdóttir © DE.
    C’est en tout cas ce que veut croire Katrín Oddsdóttir, une avocate islandaise de 39 ans qui fut l’un des membres de cette expérience inédite, devenue un modèle de démocratie participative aux yeux du monde entier (lire notre reportage à Reykjavík en 2011 ici et le décryptage du texte final là).

    À l’approche des élections législatives anticipées du 29 octobre sur l’île, l’activiste revient, dans un entretien à Mediapart, sur l’héritage de la « révolution des casseroles » de 2008, l’ascension du parti pirate emmené par la poétesse Birgitta Jónsdóttir, mais aussi sur la pertinence des batailles constitutionnelles, de la Catalogne à l’Écosse, pour sortir l’Europe du marasme.

    La constitution que vous avez corédigée en 2011 a-t-elle encore une chance d’être adoptée ?
    Elle a bien plus qu’une chance. Je suis sûre à 99 % qu’elle va finir par être adoptée. Je n’ai pas toujours été aussi optimiste, mais là, avec la réaction citoyenne déclenchée par la publication des Panama papers, et l’exigence d’une démocratie plus forte en Islande qui s’est exprimée, j’ai repris espoir.

    La grande nouveauté, à l’approche des législatives, c’est que les partis d’opposition actuels, qui avaient un peu abandonné le combat constitutionnel, reprennent de la force. Et ils sont unis sur le sujet de la constitution. Ils disent désormais : quel que soit le parti au pouvoir après les législatives, nous nous engageons à finir le boulot au sein du parlement [c’est-à-dire une ratification parlementaire – ndlr]. La leçon, c’est qu’on ne peut pas bloquer indéfiniment la démocratie.

    Faites-vous un lien entre la « révolution des casseroles » après le krach de 2008, les mobilisations autour du processus d’adhésion de l’Islande à l’UE ces dernières années et, enfin, les manifestations d’avril 2016, en réaction à la publication des Panama papers ?
    Oui, tout cela est relié. C’est l’histoire d’un réveil. Comme lorsque vous êtes longtemps resté endormi, et que vous vous réveillez progressivement. Quand vous comprenez, en tant que nation, que vous pouvez obtenir des choses – par exemple des élections anticipées – lorsque vous vous mobilisez, on ne peut plus vous le retirer. La nation islandaise a changé à jamais, il y a un avant et un après le krach [de 2008 – ndlr]. Nous avons pris l’habitude de nous retrouver sur la place [face au parlement – ndlr] pour exiger des changements immédiats.

    Les mobilisations après les Panama papers ont rassemblé 26 000 personnes en 24 heures [sur une population de 320 000 habitants – ndlr]. Pour certains observateurs, cela en fait la protestation la plus massive à l’échelle du monde entier, si on la rapporte à la population totale. Quoi qu’il en soit, cette mobilisation s’est faite sur des enjeux éthiques, et c’était nouveau.

    Ces mobilisations ont-elles été déclenchées parce que le premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson ne payait pas l’intégralité de ses impôts en Islande ou parce qu’il a menti à la télévision sur la réalité de ses avoirs à l’étranger ?
    Les deux. Mais dans les deux cas, ce sont des questions éthiques. Auparavant, les gens se mobilisaient parce qu’ils avaient faim, ou alors parce qu’ils voulaient des logements sociaux pour les étudiants, pour défendre leurs propres intérêts. Bref, quelque chose de concret, en réaction à une injustice flagrante. Cette fois, l’injustice est toujours présente, mais les choses se posent de manière plus complexe. Les manifestants, en avril dernier, disaient : on ne veut plus de ces comportements, même s’ils ne sont pas en soi illégaux.

    Manifestation pour la démission du premier ministre islandais le 5 avril 2016 à Reykjavik © Stigtryggur Johannsson / Reuters. Manifestation pour la démission du premier ministre islandais le 5 avril 2016 à Reykjavik © Stigtryggur Johannsson / Reuters.
    Quels sont les partis d’opposition dont vous avez parlé, qui sont favorables à la nouvelle constitution ?
    Le parti pirate, mais aussi l’Alliance sociale-démocrate, la Gauche verte et Avenir radieux [un parti créé en 2011, que les sondages annoncent aujourd’hui très bas – ndlr]. Mais les Pirates sont les seuls à avoir dit qu’ils feraient tout pour adopter cette constitution immédiatement après les élections : c’est pour cela que je les soutiens.

    Les autres partis soutiennent le principe, mais n’en font pas une priorité ?
    Oui. Les Pirates sont les plus grands défenseurs d’un changement constitutionnel. Et c’est pour cela, en partie, qu’ils sont devenus si populaires. Ils ont grimpé jusqu’à 33 % d’intentions de vote cette année, même s’ils ne sont plus aussi hauts aujourd’hui. Du coup, les autres formations se sont adaptées, elles ont compris que les citoyens voulaient du neuf, et surtout d’autres manières de faire de la politique. Je ne suis pas certaine que les citoyens vont oser, une fois dans l’isoloir, faire le grand saut et voter pour le parti pirate.

    De vifs débats sur la stratégie du parti pirate ont opposé deux députés, Birgitta Jónsdóttir et Helgi Hrafn Gunnarsson. Pouvez-vous nous en dire plus ?
    Après les dernières législatives, le parlement a formé un comité sur les questions constitutionnelles. Il s’est réuni une cinquantaine de fois, pour proposer en tout et pour tout les modifications de trois articles de notre projet constitutionnel. Chaque fois, cela tirait le projet vers le bas, par exemple pour la défense des biens naturels. Face à cela, le parti pirate était divisé. Pour Birgitta, il fallait appliquer l’ensemble de la constitution originelle, tandis que Helgi Hrafn Gunnarsson s’est montré plus pragmatique, sur le mode : c’est toujours mieux que rien, analysons tout de même le texte. Ils ont fini par voter en interne, et rejeter le texte révisé.

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    Il existe aussi un débat sur la durée du mandat, en cas de victoire des Pirates aux législatives. Birgitta Jónsdóttir plaide pour une législature brève, visant à changer le cadre institutionnel, avant de provoquer de nouvelles élections anticipées. Tandis que Helgi Hrafn Gunnarsson défend une approche plus « gouvernementale », sur la durée, des Pirates au pouvoir…
    Oui, mais ce débat a baissé en intensité ces derniers temps. Ils défendent désormais tous ensemble cinq priorités : l’adoption de la nouvelle constitution, une redistribution des richesses tirées de l’exploitation des ressources naturelles, le retour à un système de soins gratuits pour tous, la lutte contre la corruption, et davantage de transparence dans la vie publique [ils plaident aussi pour un revenu universel garanti – ndlr]. Et tout cela, ils ne pourront pas le faire en un an.

    Quel regard portez-vous sur les crises de l’Union européenne ? Les batailles constitutionnelles sont-elles l’une des clés, comme en Islande, du renouveau des mouvements sociaux sur le continent ?
    La question constitutionnelle a toujours été un levier pertinent pour les mouvements sociaux. À ce sujet, je suis de près ce qu’il se passe en Écosse et en Catalogne, où des citoyens cherchent à reformuler le contrat social qui les lie à l’État. On peut revenir à Rousseau : chacun d’entre nous à l’origine est libre, mais nous acceptons de céder un peu de cette liberté dans le cadre du pacte social, pour vivre ensemble, et surtout être protégés. À partir du moment où cette protection se transforme en quelque chose d’autre, et que notre richesse collective est exploitée au profit du « 1 % » le plus riche de la population, alors que d’autres galèrent, ou vivent dans la rue, tout cela ne marche plus.

    Il faut repenser la relation entre citoyens et État. Il faut donc avoir le droit d’écrire un nouveau contrat. Dans le cas de l’Islande, la difficulté, c’est que nous devons écrire ce nouveau contrat par la voie légale, c’est-à-dire conformément à l’ancien contrat [qui prévoit un parcours de ratification très complexe – ndlr]. Résultat, cette constitution est très difficile à faire adopter. Mais d’autres nations, ailleurs en Europe, pourraient le faire de manière plus simple.

    Sur un plan plus personnel, quelle leçon avez-vous tirée de votre participation à l’écriture de cette constitution, qui est désormais présentée comme un modèle de démocratie participative partout dans le monde ?
    J’ai retenu deux leçons. D’abord, la plupart des gens qui se disent démocrates, et qui vantent les vertus de la démocratie à longueur de journée, ne le pensent pas forcément au fond d’eux. Deuxièmement, j’ai découvert une nouvelle méthode politique, pour parvenir à des consensus. En général, dans une démocratie, je pense A, tu penses B, on s’oppose l’un à l’autre, et à la fin, je gagne ou c’est toi qui gagnes. C’est déprimant de s’y prendre de la sorte, mais c’est comme cela que la démocratie fonctionne presque partout dans le monde : la majorité écrase les minorités. On est quasiment dans un état de guerre, à cet égard.

    Or, il est possible de s’y prendre autrement. Je te dis vers où je veux aller, tu me dis vers où tu veux aller, on se parle, encore et encore, jusqu’à atteindre un point C, qui sera meilleur que les points A et B. C’est ce que l’on a fait pour écrire cette nouvelle constitution. De ce point de vue, le Brexit est vraiment une manière stupide de pratiquer la démocratie directe, en exigeant de répondre « oui » ou « non » à une question si complexe, sans s’assurer, en amont, que les citoyens aient pu s’informer à égalité du contexte.

    #islande

  • Les leçons du laboratoire islandais | Mediapart`

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281117/les-lecons-du-laboratoire-islandais?onglet=full

    L’Islande a organisé, fin octobre, ses cinquièmes législatives depuis le krach de l’île en 2008, et les négociations pour former un gouvernement se poursuivaient, fin novembre. Arrivé deuxième du scrutin, le mouvement Gauche-Verts, emmené par Katrin Jakobsdóttir, semblait bien placé pour conduire un gouvernement de coalition gauche-droite, avec, notamment, le parti de l’indépendance, l’une des formations historiques de la droite islandaise, que la crise financière de 2008 paraissait, un temps, avoir disqualifié.

    Ces négociations sont l’occasion de s’interroger, de nouveau, sur l’exemplarité du « laboratoire islandais ». Que reste-t-il, bientôt dix ans plus tard, de la “révolution des casseroles”, de la dynamique ascendante du parti pirate co-fondé par la poétesse Birgitta Jonsdottir, ou encore du projet d’une nouvelle constitution, rédigée par des citoyens volontaires ? Entretien avec Lionel Cordier, de l’université Lyon 2 et de l’université d’Islande, qui rédige une thèse sur les dynamiques sociales et politiques de l’Islande depuis le krach de 2008.

    #islande #expérience_politique

  • Les leçons du laboratoire islandais
    https://www.mediapart.fr/journal/international/281117/les-lecons-du-laboratoire-islandais

    Alors que les négociations se poursuivent à Reykjavik en vue de former un gouvernement, Mediapart s’est entretenu avec #Lionel_Cordier, de l’université Lyon 2, qui rédige une thèse sur les dynamiques sociales et politiques de l’Islande depuis le #krach de 2008. Il revient en particulier sur la dynamique du #parti_pirate.

    #International #Birgitta_Jonsdottir #Constitution #Islande

  • Islande : inauguration d’un passage piéton 3D : GOLEM13.FR

    http://golem13.fr/islande-passage-pietons-3d-isafjordur

    Pas mal , l’idée, mais pas sur que ce soit très safe (j’imagine que les voitures pilent pour éviter l’obstacle...)

    près les très beaux passages piétons peints à Madrid par l’artiste Christo Guelov, nous partons ce week-end pour l’Islande où un autre type de marquage vient d’être installé. Installé dans le centre ville de Ísafjörður, au nord ouest de l’Islande, ce type de marquage au sol en 3D a pour objectif d’attirer l’attention et de réduire la vitesse. L’effet de volume et cette impression de masse qui bloque la route doit effectivement être efficace. Pour la petite histoire, l’idée provient de New Delhi en Inde, où ce type de passage piétons à déjà été testé l’année dernière.

  • Bayer cesse la commercialisation des implants contraceptifs #Essure en Europe
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/09/18/bayer-cesse-la-commercialisation-des-implants-contraceptifs-essure-en-europe

    Les laboratoires pharmaceutiques Bayer vont arrêter de commercialiser les implants contraceptifs définitifs Essure « dans tous les pays sauf aux Etats-Unis », a annoncé l’entreprise lundi 18 septembre, tout en affirmant dans un communiqué que cette décision « était prise pour une raison commerciale. »

    Les laboratoires ne demanderont pas de renouvellement « du marquage CE (...) pour les pays européens, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. » En août dernier, l’Union européenne a en effet suspendu ce tampon, qui a valeur d’autorisation de mise sur le marché, les implants étant soupçonnés de provoquer des effets indésirables sévères.

    L’Agence nationale de sécurité du médicament avait préconisé « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure et demandait aux laboratoires de « procéder au rappel des produits en stock ». En cause : 1 087 femmes victimes d’un dysfonctionnement ou d’effets indésirables entre 2003 et 2017.

    Bayer a fait savoir lundi que « cette décision n’est pas liée à un problème de sécurité ou de qualité du produit. » Les laboratoires ont répété qu’il s’agissait d’un problème de « baisse continue de la demande en France ».

    Disponible depuis 2002 et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2005 (il coûte 700 euros, et sa pose 600 euros en moyenne), Essure est prescrit en première intention en France aux femmes demandeuses d’une contraception définitive et irréversible. Il se présente sous forme de ressorts en fibres de polyéthylène, #nickel, titane et acier inoxydable dont la pose par les voies naturelles – en principe sans anesthésie générale – provoque une cicatrisation qui obstrue les trompes de Fallope.

    #tout_va_bien, c’est un bon produit injustement délaissé par les patientes…

    • Article remanié, en fait complètement réécrit (et, accessoirement, passé sous #paywall…)

      La nouvelle version développe la version de Bayer qui

      […] regrette néanmoins qu’un « environnement défavorable » à la prescription de la « solution innovante en matière contraceptive » que constitue Essure entraîne depuis plusieurs mois « une baisse continue de la demande en France ».

      (comme quoi, je ne caricaturais pas du tout, …)
      et surtout détaille les #effets_indésirables et donne la parole à l’association des patientes…

      Le Monde | 18.09.2017 à 20h44 • Mis à jour le 19.09.2017 à 09h07 | Par Patricia Jolly

      Selon l’entreprise, cette décision n’est « pas liée » à un problème de sécurité. Mais le produit est soupçonné de graves effets secondaires.

      Un implant contraceptif.
      Le laboratoire pharmaceutique allemand Bayer HealthCare a annoncé, lundi 18 septembre dans la soirée, qu’il mettait fin à la commercialisation des implants contraceptifs définitifs Essure « dans tous les pays, sauf aux Etats-Unis », pour une raison « commerciale ».

      Dans un communiqué, la multinationale explique que cette mesure n’est « pas liée » à une question de sécurité ou de dangerosité du dispositif médical – dont le profil bénéfice-risque positif « reste inchangé » –, mais qu’il s’agit d’« élargir » la décision prise fin mai de stopper sa mise à disposition « dans la plupart des pays ». Elle regrette néanmoins qu’un « environnement défavorable » à la prescription de la « solution innovante en matière contraceptive » que constitue Essure entraîne depuis plusieurs mois « une baisse continue de la demande en France ».

      Une action de groupe aux Etats-Unis
      Disponible depuis 2002 et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2005 (il coûte 700 euros, et sa pose 600 euros en moyenne), Essure était jusqu’ici prescrit en première intention en France aux femmes en quête d’une contraception définitive et irréversible. Implantés par les voies naturelles – en principe sans anesthésie générale –, ses ressorts en fibres de polyéthylène, nickel, titane et acier inoxydable provoquent une cicatrisation qui obstrue les trompes de Fallope.

      Selon Bayer, un million de dispositifs Essure ont été vendus dans le monde, dont 140 000 en France depuis 2011, où l’on en a implanté jusqu’à 28 000 en 2015. Mais le produit qui a d’emblée connu un franc succès est soupçonné depuis quelques années d’être à l’origine de graves effets neurologiques, musculaires, hémorragiques et allergiques. Et, en cas d’échec ou de complications, son retrait impose rien moins que l’ablation des trompes, voire de l’utérus, ce qui lui vaut légitimement d’être controversé dans de nombreux pays.

      Aux Etats-Unis, qui constituent – devant la France – le marché principal de Bayer HealthCare pour la distribution d’Essure, le laboratoire et ses implants font l’objet d’une action de groupe. Cette procédure collective qui permet aux consommateurs s’estimant victimes d’un même préjudice de la part d’un professionnel d’agir conjointement en justice, rassemble, outre-Atlantique, des milliers de plaignantes sous la houlette d’Erin Brockovich, consultante juridique connue pour avoir révélé une affaire de pollution des eaux en Californie.

      Au printemps, Bayer HealthCare a annoncé le retrait d’Essure des marchés finlandais, britannique, néerlandais et canadien. Officiellement, en raison du « déclin des ventes ». Le 3 août, l’organisme chargé de renouveler le certificat de commercialisation du dispositif en a suspendu la vente pour trois mois dans toute l’Union européenne. Il sollicitait des informations complémentaires concernant Essure pour répondre à « toutes les questions en suspens ».

      Au moins 1 087 signalements à l’ANSM
      Dès le lendemain, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommandait « par mesure de précaution de ne plus implanter » Essure, et enjoignait au laboratoire de procéder au « rappel des produits en stock » dans les établissements français. L’agence assurait cependant ne pas remettre en cause « à ce stade » les conclusions rassurantes rendues en avril par un comité d’experts indépendants. Et elle persiste aujourd’hui dans la mesure où Bayer présente la cessation de la distribution d’Essure en Europe comme une « décision commerciale », explique un porte-parole, lundi soir.

      A partir d’une étude épidémiologique concernant plus de 100 000 femmes, réalisée à partir de données de l’Assurance-maladie, et comparant les effets d’Essure à ceux de la ligature des trompes, le comité scientifique – nommé par l’ANSM, début avril, en raison de la multiplication des signalements d’effets indésirables – avait conclu quelques jours plus tard qu’il n’était « pas nécessaire » de modifier la réglementation concernant le dispositif. Il avait toutefois recommandé de mieux informer les femmes des « risques » et des « possibilités d’échec », « afin de permettre une décision éclairée ».

      Selon l’ANSM, 1 087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d’effets indésirables entre 2003 et début février 2017. Mais l’agence a reconnu que ce chiffre est probablement « sous-estimé » car uniquement fondé sur les événements qui lui sont spontanément signalés.

      Créée en France en juin 2016 et forte de 1 200 membres pour la plupart porteuses ou anciennes porteuses d’Essure, l’association Réseau d’entraide, soutien et informations sur la stérilisation tubaire (Resist) estime que bien davantage de femmes souffrent d’effets indésirables liés à ces implants contraceptifs définitifs.

      Vertigineuse chute des ventes
      Reçues à plusieurs reprises par les autorités de santé depuis décembre 2016, les représentantes de Resist n’ont jamais obtenu la suspension du dispositif qu’elles réclamaient sur le territoire français « au nom du principe de précaution ». Mais leur puissante mobilisation n’est probablement pas étrangère à la chute vertigineuse des ventes des implants Essure dans l’Hexagone. Contre 28 000 exemplaires en 2015, 21 538 ont été vendus en 2016, et seulement 2 494 pour les quatre premiers mois de 2017.

      Lundi, Marielle Klein, 39 ans, fondatrice et présidente de Resist, a accueilli la nouvelle de l’arrêt de la commercialisation d’Essure en Europe avec soulagement. « Ça va contribuer à limiter le nombre de nouvelles victimes, déclare-t-elle, mais il est regrettable que les autorités de santé françaises ne se soient jamais positionnées sur un produit autour duquel règnent autant de zones d’ombres. »

      La « priorité absolue », selon Resist, est la mise en place d’un « protocole de retrait national [des implants Essure] commun à tous les gynécologues » afin de « limiter » les risques de casses et la multiplication des interventions chirurgicales en cas d’explantation.

      Mère de 5 enfants et victime d’invivables effets secondaires après avoir opté en 2012 pour le dispositif Essure, Marielle Klein n’a recouvré la santé qu’après s’en être débarrassée. Au prix d’une ablation de l’utérus et des trompes. Elle juge aujourd’hui « inacceptable » que le « profit d’un géant pharmaceutique » prime sur « la santé des femmes ». Resist « continuera d’agir en justice » pour faire la lumière sur le « défaut de sécurité » lié à l’utilisation d’Essure et le « défaut d’information » qui a entouré sa commercialisation, prévient-elle.

      Une action de groupe annoncée en France
      A la fin du mois, à l’instar de ses « sœurs américaines », l’association française engagera une action de groupe. Ce recours viendra en renfort d’une procédure de demande d’indemnisation déjà déposée par trois anciennes porteuses d’Essure – dont Mme Klein – en décembre 2016 contre Bayer devant le tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny qui traîne en longueur. « L’objectif de l’action de groupe est de faire constater la responsabilité du laboratoire en un seul et même jugement, et d’obtenir pour mes clientes des indemnisations individuelles », explique Me Charles Joseph-Oudin qui représente plus de 550 femmes porteuses ou anciennes porteuses d’Essure en France.

      Pour l’avocat, les victimes présumées d’Essure « ne peuvent se satisfaire des motifs économiques invoqués par Bayer pour son retrait en Europe ». Il attend de la part des autorités de santé des « éclaircissements » sur les conditions dans lesquelles le certificat de commercialisation du dispositif a été suspendu début août.

      Il réclame par ailleurs une « juste prise en charge des victimes des Essure » sollicitant de la part de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, la création d’un « dispositif spécifique d’indemnisation centralisé à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) ». La seule manière, selon cet habitué des dossiers de santé publique au long cours – qui défend également les victimes du Mediator et de la Dépakine –, de « traiter dans des délais raisonnables l’importance et le volume du contentieux » lié au dispositif médical Essure. Lundi soir, la direction générale de la santé du ministère n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

      pfff ! que de guillemets !

  • Trois ambassadeurs des pays baltes se plaignent que le journal Le Monde persiste à qualifier les Pays baltes « d’ex républiques soviétiques »

    Французская Le Monde назвала Латвию бывшей советской республикой. Газету попросили больше этого не делать

    http://www.gorod.lv/novosti/285486-frantsuzskaya-le-monde-nazvala-latviu-byvshei-sovetskoi-respublikoi-gaz

    Cet article a suscité beaucoup d’intérêt et de commentaires très intéressants sur un post de Céline Bayou sur FB ?. J’ai trouvé dommage que ce ne soit pas ici, et pour les seenthisiens qui n’ont pas de compte FB, je reproduis l’essentiel du débat (passionnant) touchant à la question de la mémoire historique, de la réécriture de l’histoire, de la perception des événements et de ce qu’on veut en dire.

    Il s’agit d’une question très importante puisqu’elle est liée à la mémoire historique d’une part, et à la perception et/ou interprétation des événements historiques selon le point de vue des victimes ou des « accapareurs » pour ne pas dire « colonisateur ».

    En l’occurrence, l’article explique que les trois ambassadeurs des trois Pays baltes se sont publiquement offusqué que le journal le Monde persiste à qualifier les Pays baltes « d’anciennes républiques soviétiques ». En Lettonie comme dans les deux autres pays, c’est une question très sensible, et on aimerait bien faire une croix sur cet épisode douloureux de l’histoire des baltes. Les ambassadeurs, dans leur lettres rappellent que les Baltes ne sont pas partis de rien en 1991, ils ont bâti la deuxième indépendance sur les fondements de la première (entre les deux guerres mondiales).

    Ils considèrent avoir été occupés entre 1940 et 1991, position qui révoltent les autorités russes qui estime que l’intégration des baltes à l’URSS était c"conforme au droit international de l’époque" (question de point de vue), et qui rappelle que « l’URSS a industrialisé les Baltes et modernisé leur économie » et qui ne "comprennent’ décidément pas pourquoi les baltes leur demandent l’équivalent de 180 milliard d’euros de compensation pour les dégâts causés pendant la période soviétique...

    A Riga, le musée de la Résistance et de la seconde guerre mondiale est devenue à partir de 1991, le musée de la colonisation russe [soviétique]. D’où l’importance de la terminologie. Comme vous le voyez, c’est compliqué et ultra-sensible.

    Je suis un peu marié avec la Lettonie et lors de mes nombreux voyages dans le pays, je me suis souvent intéressé aux traces, à l’héritage soviétique et comment ça avait marqué le paysage urbain et rural, et ma famille et mes ami·es en Lettonie se moquent toujours de moi (au mieux), ou s’en offusque - au pire :) - en me rappelant que le pays à beaucoup mieux à offrir que ces vieilles reliques, témoins d’un passé douloureux. Elles et ils ont raisons, mais la période soviétique à quand même laissé quelques traces visibles dans la société et dans les paysages.

    Il y a une discussion passionnante dans le post initial (Merci Céline Bayou d’ailleurs d’avoir signalé ce petit texte) lisible là : https://www.facebook.com/celine.bayou.5/posts/10155060538232297 avec des rappels historiques, et des argumentations assez solides sur les positions diverses.

    Quelques extrait de la discussion telle qu’elle apparait Lundi 11 septembre à 9:30 sur FB, et ça mérite toute notre attention, ces questions de terminologie, de perception, d’interprétation sont complètement au cœur de nos préoccupations, et fondamentales lorsque nous devons en faire une restitution cartographique.

    Денис Колесник En France on aime s’attacher au passé et de trouver les phrases d’accroche. Cependant, si le passé de France était plutôt grand cela n’est pas le cas pour plusieurs d’autres pays. En outre, 25 ans après la chute de l’URSS à quoi ça sert de répéter toujours ex-pays sovietique. Cela n’explique plus rien. C’est un atavisme.

    Thornike Gordadze Comme si on disait encore en 1970, « l’Allemagne post-nazie » ou « l’ancien troisième Reich »...

    Jérémy Delaplagne On m’a ri au nez lorsque j’ai soulevé l’idée en projet doctoral : « mais vous ne pouvez pas nier qu’ils ont été soviétique ! »

    Nicolas Auzanneau ... oui, pourquoi pas, si on veut... « en même temps » à ma connaissance, sur la plupart des critères démographiques, culturels et sociaux profonds - rapports hommes-femmes, xénophobie, corruption, droits des homosexuels, alcoolisme, pratiques démocratiques, tolérance, cet espace « post-soviétique » existe encore bel et bien.

    Денис Колесник Espace post-soviétique existe que dans les têtes des gens qui ont inventé ce terme. Les « critères démographiques, culturels et sociaux profonds » sont partout différents, y compris au Japon, aux Etats-Unis, en Islande, etc. Il n’y a aucune justification pour continuer de repeter « post-soviétique » car aucun argument ne tient plus.

    Nicolas Auzanneau L’Union soviétique était une expérience tellement anodine qu’elle n’a laissé aucune trace profonde ? Vous proposez « pays baltes » mais la plupart des spécialistes vous dirons que le principal point commun de ces pays qui en ont guère - et qui coopèrent entre eux de si mauvaise grâce - c’est justement... leur passé soviétique ! Si j’emploie parfois ce terme - et continuerai sans doute à le faire à l’occasion - ce n’est jamais un « argument » (pour démontrer quoi ? à qui ?). On utilise régulièrement pour la France l’expression « d’ancienne puissance coloniale » ou ’d’ancien empire" et ça explique pas mal de choses....

    Денис Колесник Merci pour votre commentaire. Vous êtes bien sûr libre d’utiliser ce que vous voulez même jusqu’à appeller la RDC ex-Zaïre​ cela vous plaît. Est-ce que les pays Baltes ont beaucoup des échanges économiques avec la Russie ? Est-ce que l’Ukraine à beaucoup des échanges économiques avec la Russie ? Les experts vous diront « non ». Comme j’ai déjà dit la France a un grand passé, cependant on n’utilise pas, comme Thornike Gordadze à indiqué, le terme ex-pays Nazi ou ex-Troisième Reich pour appeller l’Allemagne. En outre on n’appelle pas l’Algerie comme ex-colonie française. N’est-ce pas ?

    Stéphane Wojciechowski Je me démarquerai de certains commentaires pour plusieurs raisons.

    La première, c’est que de la part d’un Soviétique comme l’actuel ambassadeur de Lituanie à Paris (quand même ancien agent du MID soviétique après avoir été diplômé du MGIMO en 1982), cela tient à la fois du cri de vierge effarouchée et de l’hôpital qui se moque de la charité.

    La deuxième, c’est que ces pays ont de facto fait partie de l’URSS, que l’on ne peut pas comprendre grand chose à leur position actuelle si on ne l’a pas en tête et que le lecteur du Monde n’a pas forcément systématiquement cette donnée à l’esprit quand il lit ce genre d’analyse. J’espère bien que la rédaction du Monde ne cèdera pas.

    Денис Колесник Il ne suffirait pas de dire tout simplement « les pays Baltes » pour que les lecteurs du Monde puissent les situer ? En outre, il y a des Français qui ont étudié à MGIMO pendant l’URSS et même maintenant. Cela fait d’eux des « ex-soviétiques » ?

    Hania Pietrzyk Le qualificatif de « pays balte » ne suffit pas pour un lecteur lambda.

    Stéphane Wojciechowski Денис Колесник, ne soyez pas naïf ! Vous savez très bien qu’à l’époque soviétique, on n’accédait pas à une institution comme le MGIMO sans avoir été trié sur le volet. De façon générale, pour faire des études supérieures, il fallait être membre du Komsomol mais ce n’est pas à cela que je fais allusion. Car pour aller au MGIMO, cela ne suffisait pas : il fallait être un excellent élément du Komsomol... justement parce que l’on serait amené à côtoyer des étrangers. L’ambassadeur Cekuolis en était forcément un et pendant ses études mêmes, il a nécessairement dû confirmer sa loyauté au régime soviétique pour entamer une carrière au MID. Il est loin d’être le seul à avoir ce genre de parcours (le Premier ministre hongrois Orban en est d’ailleurs un bel exemple, même s’il est moins frappant car Orban est un peu plus jeune).

    Quant à la notion de « pays balte », je vous avoue l’utiliser avec énormément de précaution... justement parce que regrouper ces trois pays dans un même ensemble est un héritage soviétique que les intéressés n’apprécient pas toujours.

    Stéphane Wojciechowski Et quand je parle de « position », il s’agit plus de « posture », d’analyse que de situation géographique.

    Денис Колесник Et une autre chose, je voudrais bien voir dans Le Monde quand on parle de l’Algérie ou d’autres pays de l’Afrique francophone le « ex-colonie française » avant d’aborder le nom du pays. Pourquoi on ne voit pas cette approche envers ces pays dans Le Monde mais « ex-pays sociétique » si. Je rappelle, que l’URSS c’était une occupation, aucun pays situé en Europe n’a pas « adhéré » à l’URSS, mais étainet forcés d’y adhérer par la force.

    Stéphane Wojciechowski Le lecteur lambda du Monde sait généralement très bien quels pays ont été colonisés par la France. Ce n’est donc pas nécessaire de le préciser. Il en va différemment de cette région que les Français ne connaissent pas toujours très bien.

    Cela étant, il m’est déjà arrivé de lire des articles dans la presse anglophone sur les relations entre la France et l’Algérie où ce fait était rappelé : c’est bien la moindre des choses car si on ne l’a pas en tête, on ne peut tout simplement pas comprendre pourquoi il y a des tensions.

    Jean-Robert Raviot Doctrine officielle : la Lettonie d’aujourd’hui est la continuation de la Lettonie indépendante. La RSS de Lettonie était la Lettonie occupée. Ca, c’est la doctrine officielle et il ne faut pas s’offusquer qu’un ambassadeur le rappelle ! Mais il se trompe en fustigeant un journal, qui a parfaitement le droit de ne pas suivre la doctrine officielle d’un Etat pour parler de cet Etat. La réaction de l’ambassade de Lettonie est, en fait, très soviétique !

    Marie-Anne Sorba comme si l’EU n’existait pas en fait

  • CADTM - L’Islande n’a pas exproprié ses ménages
    http://www.cadtm.org/L-Islande-n-a-pas-exproprie-ses

    Aux États-Unis, des pratiques commerciales dangereuses ont alléché des acheteurs peu avertis. Plus de six millions de ménages ont fini par être dépossédés de leurs domiciles. Devant les faits et les accusations officielles, les banques et institutions financières ont toujours cherché un accord « à l’amiable » avec l’État fédéral. Si elles, et leurs directeurs, avaient été reconnus comme criminels et condamnés, les acheteurs floués auraient pu engager des procès et réclamer des indemnités énormes. Sans condamnation des banques, leurs clients restaient toujours moralement responsables de leurs situations.

    En Espagne, un autre pays très touché par les expulsions, 600 000 familles ont été dépossédées de leurs logements depuis le début de la crise, dont presque 47 000, seulement au cours du premier trimestre de 2012, soit plus de 500 par jour. Ces logements restent vides ou, au mieux, deviennent des squats faute d’acheteurs. Il est estimé que, dans les deux ans à venir, 100 000 familles de plus vont connaître ces mêmes difficultés.

    Au lieu de sauver les banques aux dépens des ménages il aurait était plus juste de sauver les ménages aux dépens des banques

  • Dans les pays nordiques, la terre s’élève plus vite que la #mer
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040817/dans-les-pays-nordiques-la-terre-seleve-plus-vite-que-la-mer

    Le glacier de Breidamerkurjökull, situé au sud-est de l’Islande, est le plus grand d’Europe. © Reuters Voici un phénomène qui a de quoi surprendre. Alors que le niveau des mers monte presque partout dans le monde, il est en baisse en Scandinavie, au Groenland et, plus récemment, en #Islande : les terres s’élèvent en raison de la fonte de glaciers et, donc, de la disparition du poids colossal de ces masses de glace.

    #International #Changement_climatique #Climat #montée_des_eaux #Norvège #océans #Suède

  • Trois fois plus d’aveugles attendus en 2050
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/08/03/97001-20170803FILWWW00038-trois-fois-plus-d-aveugles-attendus-en-2050.php

    L’étude montre de très fortes disparités géographiques, avec une prévalence nettement plus élevée dans les pays à faibles revenus. On compte ainsi 1,98% d’aveugles en Afghanistan et 1,86% en Ethiopie, contre seulement 0,08% en Islande, en Belgique et au Danemark. En France, la proportion est estimée à 0,14%.

    Les femmes sont les plus touchées. Elles représentent 56% du total des personnes aveugles et 55% des déficients visuels.

    Ces statistiques comptabilisent uniquement les personnes qui ne bénéficient pas d’une correction adaptée.

    #sexisme_médical (bien que les raisons ne soient ici pas explicitées)

  • Aujourd’hui
    Tu n’as pas ouvert
    Le journal

    Aujourd’hui
    Le journal
    Ne t’a pas soufflé de poèmes

    Rêve de centaines de sardines
    Pêchées, agonisant dans un filet
    Qui meurent en m’appelant : « Phil, Phil… »

    Incompréhensible,
    Dans mes rêves aussi
    Elle me dit, clairement, adieu

    Une seule
    Microcapsule
    Suffit

    Petit-déjeuner
    Silencieux et plein de paix
    Avec les trois enfants

    C’est bien, tu redeviens narquois
    En écoutant à l’autoradio
    La propagande libérale matinale

    Antiterrorisme : le gouvernement
    Compte faire entrer l’état d’urgence
    Dans le droit commun

    N’y pense plus
    N’attends plus
    Travaille !

    Laurence au téléphone :
    « Phil, cela faisait longtemps
    Que tu ne m’avais pas fait rire »

    Déjeuner
    Avec
    J.

    Je dois résister
    Au plaisir de lui raconter Raffut
    Jusqu’en septembre 2018

    J’aime le récit
    De J.
    En Islande

    Café
    Avec
    J.

    Sarah est inscrite
    À son premier choix d’APB !
    Larmes paternelles, de joie

    Idées d’adaptation
    De Mon Oiseau bleu en html
    Je revis ?

    Les Mutuelles de Bretagne ont bénéficié
    De subventions publiques,
    Une pratique " extrêmement courante « 

     » Une sensibilité exacerbée
    Et un monde intérieur abyssal "
    Voilà mon monde, et il fait peur

    Et je ris tout seul ;
    Qu’exceptionnellement
    J’utilise un point-virgule !

    Pays en voie de développement
    Des vagues de chaleur
    De plus en plus mortelles

    Tu t’appliques de nouveau
    Pour cuisiner
    Légumes au four, Noilly-Prat

    Apprendre à méditer
    Facilement
    Pour vivre plus heureux

    Tu ne serais pas en train
    De refaire
    Des photos ?

    Viagra Capsules
    Delicate investments
    In relationships

    Le soir, l’esprit délié
    Tu descends à nouveau
    Dans le garage, tu travailles !

    The REAL
    Fix
    For Cellulite

    Sarah qui passe une tête dans le garage
    Qu’est-ce tu fais Papa ? J’écris le roman
    Qui assurera la prospérité de notre famille

    Je fais rire Laurence au téléphone
    Je me retiens de raconter Raffut à J.
    Sarah va où elle veut, APB

    #mon_oiseau_bleu

  • L’#Islande face à l’éruption touristique
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/030405872325-lislande-face-a-leruption-touristique-2097156.php

    La popularité de l’île fait oublier la crise financière et dope la croissance. Mais la cherté du coût de la vie pourrait freiner un boom qui menace de tourner à la bulle et met en péril des sites naturels.

    Eclairée par des spots, la pièce en demi-sous-sol, dans l’un des immeubles tassés du centre de Reykjavik, pourrait résumer à elle seule l’histoire récente de l’Islande. Pour y pénétrer, on franchit une vieille porte blindée forgée au Danemark, la puissance tutélaire jusqu’à l’indépendance, en 1944. Peinte en marron, la porte renvoie à la période où l’ensemble du bâtiment servait de siège à l’une des grandes banques de l’île, Kaupthing, avant son naufrage. A l’intérieur de l’ancienne salle des coffres, la divisant en plusieurs espaces, des barreaux métalliques évoquent les peines de prison ferme infligées à une douzaine de banquiers (dont l’ancien maître des lieux) pour leurs responsabilités dans la crise financière de 2008. Enfin, aux murs et le long des grilles pendent, par centaines, des pulls et des écharpes en laine de mouton. La salle fait désormais partie d’un vaste magasin destiné aux nouveaux conquérants de l’île, après les Danois et les businessmen du cru : les touristes étrangers.

  • Apocalypse touristique en Islande
    http://www.dedefensa.org/article/apocalypse-touristique-en-islande

    Apocalypse touristique en Islande

    L’Islande c’était l’île sauvage, magique et sous-peuplée. Un rêve pour Jules Verne et tous nos rayons verts.

    L’Islande c’était aussi le pays du ragnarok, du grand crépuscule des dieux. Or on a ici le tsunami de l’invasion touristique. Deux millions de touristes, en attendant dix ou cent pour exciter les enthousiastes des réseaux sociaux, pour 340 000 habitants. Au boom spéculatif qui ruina cette pauvre île, succède le boom touristique qui la dévaste. Mais c’est comme ça. J’ai vu d’autres coins comme ça disparaître à la surface de la terre, et j’ai bien lu la thérapie de choc de Naomi Klein qui explique comme le tsunami précipita la vraie dévastation, celle touristique, de l’océan indien. Mais qui va interdire aux milliards de Tartarin de voyager ?

    On a parlé ici de la (...)

  • Le système de santé français classé au 15e rang mondial - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/le-systeme-de-sante-francais-classe-au-15e-rang-mondial_1909633.html?PMSRC_

    Dans le classement, Andorre est suivi de l’Islande (94) et de la Suisse (92). La France a un total de 88. Les quinze premiers pays sont en Europe de l’Ouest, à l’exception de l’Australie (6e, avec 90) et le Japon (11e, avec 89). Les Etats-Unis n’arrivent qu’au 35e rang (81) et le Royaume-Uni au 30e (85). A l’autre bout de l’échelle, on trouve la Somalie (34), l’Afghanistan (32) et, en dernier, la Centrafrique (29).

    La moyenne des résultats a notablement augmenté depuis 1990, passant de 40,7 à 53,7. « 167 pays ont vu l’accessibilité et la qualité de leur système de santé augmenter de façon significative », relève l’étude. Cependant, les inégalités se sont creusées : l’écart entre le premier pays et le dernier était de 66 points en 2015 contre 62 seulement en 1990.

    « Ces résultats sonnent comme un avertissement : l’augmentation du niveau de développement n’entraîne pas forcément une amélioration de la qualité et de l’accès au système de santé », explique le responsable de l’étude, le professeur Christopher Murray, de l’Institut américain des mesures et évaluations de la santé (IHME) de l’Université de Washington.

    #santé

    http://zinc.mondediplo.net/messages/66491 via BoOz

  • INSURGEONS-NOUS !

    Santé, éducation, logement, travail : ils sélectionnent, ils confisquent, ils rentabilisent, ils concurrencent, ils privatisent, ils pillent, ils exploitent, ils cassent, ils brisent. De là, ils sélectionnent, confisquent, rentabilisent, concurrencent, privatisent, pillent, exploitent, cassent, brisent, nos propres vies. La crise pour ceux qui la subissent est une mise à mort sociale, la crise pour ceux qui la décrètent est un mode de fonctionnement financier.

    S’indigner individuellement, c’est bien.
    Se révolter collectivement, c’est mieux.

    LA CRISE ? LE CAPITALISME

    Un système régit le monde, le capitalisme. Un système dont la crise est le principe de fonctionnement, le capitalisme. "Crise du chômage", "crise du logement", "crise de la consommation", "crise du plein-emploi", "crise du pétrole", "crise alimentaire", "crise humanitaire", "crise financière", "crise boursière", "crise sociale", "crise économique", "crise politique", "crise culturelle", "crise énergétique", "crise écologique", tel est le mode même du développement du capitalisme à travers l’histoire. Le capitalisme régit le monde, depuis deux siècles. Le capitalisme n’est autre que la loi du Capital. C’est-à-dire de la puissance financière, et le pouvoir de ceux qui la détiennent. Le capitalisme est un système qui divisent le monde entre ceux qui détiennent la puissance financière, et ceux qui y sont soumis.

    Ils nous parlent maintenant de "crise planétaire", de son urgence, de sa menace, de son irréversibilité, de sa fatalité. Spectaculaire, foudroyante, implacable. Ce n’est pas la première, ce n’est pas la dernière. Davantage, la crise planétaire est le mode continu du capitalisme.
    Le capitalisme régit le monde, divisé entre ceux qui détiennent la puissance financière et ceux qui y sont soumis. Deux langages, deux logiques de nécessités, deux classes. Le capitalisme divise le monde en deux logiques : celle du profit, de la stabilité de la puissance, de l’accroissement du pouvoir, de la maximisation de la rentabilité ; et celle de la vie, de la stabilité à se nourrir et se loger, de la maximisation de l’ordre de la nature, des nécessités humaines.

    Le capitalisme détruit le monde. L’économie de profit et la logique de la puissance financière saccagent écosystème et vies humaines. Le capitalisme soumet le monde aux lois du Capital, et l’assassine. Le capitalisme est un système de mort. Où il faut mourir pour lui : la nature, l’individu, des écosystèmes entiers, des peuples entiers.

    Les dernières "grandes crises planétaires", périodes nommées comme telles, celles du krash boursier de 1929 et du krash pétrolier de 1973 ont rendu possible et justifié les pires dictatures et les plus monstrueuses des guerres. Cette nouvelle "grande crise planétaire" depuis le semi-krash boursier de 2008 est en train actuellement de rendre possible et de justifier les pires dictatures et les plus monstrueuses des guerres. Mais depuis deux siècles de capitalisme, de crise continue, il n’y a finalement qu’une seule dictature et une seule guerre : la dictature du profit, du pouvoir, de la puissance financière, du Capital ; et la guerre entre les nécessités financières et les nécessités humaines, entre la classe des puissants et la classe de ceux qui travaillent pour eux, entre la classe qui détient le pouvoir financier et la classe de la masse populaire qui lui est soumis.

    Depuis deux siècles, la seule réalité planétaire est celle d’une guerre de classe. Une guerre entre la vie et la finance, entre l’humain et le profit, entre la nature et la statistique. La situation actuelle, en 2012, pour chaque quartier, chaque ville, chaque pays, chaque continent n’est qu’un écho plus retentissant encore de la réalité sociale mondiale, de deux siècles de crise continue planétaire : un monde, deux classes, une guerre.

    LEUR CRISE, NOTRE AUSTÉRITÉ

    Dettes bancaires, bourses déstabilisées, déroute économique, toutes les formules officielles sont bonnes pour amener la nécessité financière d’une "restructuration générale", qui n’est autre qu’une offensive violente du capitalisme pour se régénérer. Le capitalisme ne se régénère que par la casse sociale et l’écrasement de vies humaines. Comme il l’a toujours fait.

    Tout commence par des licenciements, des augmentations et créations de taxes, des coupes budgétaires, des pertes de subventions, des privatisations, des délocalisations, de manière graduelle avec l’apparence de phénomènes isolés. Puis on se rend compte de la cohérence précise et calculée de cette casse sociale qui va jusqu’au génocide social. C’est ce qui se passe actuellement en Grèce, où les offensives du Capital se sont multipliées et violemment durcies depuis 2008. La dette de grandes banques et des pertes boursières ont affamé tout un peuple qui meurt lentement de notre passivité internationale et de la répression d’Etat locale.
    L’Etat a effectivement une souveraineté, qui n’est pas une souveraineté populaire mais une souveraineté policière. L’Etat a pour seule fonction de maintenir l’ordre, par tous les moyens qu’il jugera nécessaire, pour permettre les mesures d’austérité de s’implanter sans discussion contre l’ensemble de la population. Ces mesures d’austérité obéissent aux nécessités du Capital.

    En cette période décisive se joue en Grèce un basculement. Un basculement irréversible et irrémédiable. Un basculement politique.
    Les puissants de ce monde, et en particulier de l’Europe, la Troïka, qui ne sont pas les gouvernements ou les partis mais l’appareil d’Etat en lui-même et le pouvoir financier, prétextent la « crise » pour déployer des « mesures d’austérité » et autres « plans de rigueur » pour se « serrer la ceinture » et en sortir. La crise est un fait. C’est le mode de fonctionnement de leur système et de leur régime, le capitalisme. Un capitalisme qui n’est ni « sauvage » ni « ultra », ni « virtuel » ni « inhumain », ni "néo-libéral" ni "démocrate". C’est le capitalisme, c’est tout. Régime et système des puissants, de la finance et des marchés, des patrons de multinationale et des bourses. Ce monde-là n’est pas le nôtre. Ce qui nous importe à nous est de nourrir nos familles et de vivre avec décence et dignité, d’avoir des enfants et de pouvoir se loger, se vêtir, et se subvenir. Ce monde nous le permet par mérite et par chantage, par menaces et par compétition, par isolement et par sélection.

    Aujourd’hui, leurs finances sont en "crise". Ce monde-là n’est pas le nôtre. Cette crise n’est pas la nôtre. C’est la crise de leur régime, de leur système, de leurs finances et de leurs multinationales. Ces riches et patrons si puissants, invisibles de notre quotidien, ont bâti leur pouvoir sur notre labeur et sur la spéculation virtuelle de leurs bourses folles à partir de notre travail. Ces riches et patrons si puissants voient leur pouvoir vaciller dans les rouages qui sont les leurs, et nous imposent à nous d’accroître notre labeur, de se plier davantage à leurs chantages et menaces. Ces riches et patrons, ces bourses et marchés, veulent sauver leur puissance sur nos vies, nos enfants, nos toits. Pour sauver leur puissance en déroute, ils nous écrasent, nous affament, nous exterminent. Et si nous ripostons avec tant soit peu de force, ils nous répriment, nous fichent, nous matraquent, nous emprisonnent.

    Aujourd’hui plus que jamais, ils font des premiers exclus et des premiers écrasés de cette logique et de ce régime l’alimentation fondamentale de nos peurs. Ils fabriquent des ennemis. Ils inventent des boucs-émissaires. Ils façonnent la prétendue « cause » de cette situation. Auparavant, cela a été « le juif », « le bolchevique », « l’homosexuel », « le fou », « l’inutile », façonnés en ennemi intérieur et extérieur, et finalement en « sous-homme ». Tout génocide est un génocide social. Toute extermination est une extermination sociale. La « crise » de 1929 a amené au nazisme, au franquisme, au fascisme. Aujourd’hui, de nouveau, plus de 80ans après la « grande crise » de 1929, voici de nouveau une dite « grande crise ». Européenne, mondiale, planétaire. Et aujourd’hui, de nouveau, plus que jamais, ils font des premiers exclus et des premiers écrasés de cette logique l’alimentation fondamentale de nos peurs. Ils fabriquent des ennemis. Ils inventent des boucs-émissaires. Ils façonnent la prétendue « cause » de cette situation. A présent, ils parlent de « l’immigré », de « l’arabe », de « l’islamiste », du « chômeur fainéant », de la « racaille de banlieue », du « profiteur étranger », du « terroriste », de « l’inutile », du « peuple grec fainéant », du « peuple grec lâche », façonnés en ennemi intérieur et extérieur, et progressivement en « sous-homme ». Justifiant progressivement les prochaines exterminations. Et toute extermination est sociale. Justifiant progressivement l’avènement déjà en cours de « l’Occidentisme », de « l’Européanisme », du fascisme.

    Aujourd’hui, "c’est la crise", disent-ils. C’est l’heure à nouveau d’une période de violente régénération du capitalisme. La crise, le mode de devéloppement du capitalisme. Sur l’écrasement de nos vies.

    Pour sauver leur pouvoir, les puissants doivent écraser la réalité humaine et la réalité de la vie. Pour sauver sa puissance, le capitalisme doit écraser l’humain et le vivant. Au début, c’est l’augmentation du chômage, jusqu’à être la réalité de plus de la moitié d’une population entière. C’est l’augmentation des taxes, des impôts et des factures. C’est l’augmentation des ressources d’énergie, des loyers et des denrées alimentaires. Simultanément ou par la suite, c’est la destruction de toute protection sociale. C’est les coupures budgétaires puis la fermeture stricte des hôpitaux, des écoles et des foyers d’accueil. C’est l’abolition de notre droit à la retraite, de notre droit à un toit, de notre droit à nous vêtir et nous nourrir. De notre droit à avoir des enfants et de vivre. Dans ce monde, cela relève effectivement de notre « droit ». Mais ce monde détruit ces « droits » et les transforme en « devoirs », par la menace et le chantage, par la peur et l’isolement. « Devoir » de travailler davantage pour moins de revenus, « devoir » de payer soi-même ses médicaments si l’on en a les moyens, « devoir » de payer plus cher notre nourriture et notre loyer, « devoir » de dénoncer « l’immigré clandestin » ou le « terroriste islamiste », « devoir » de ne pas faire grève et de la dénoncer en « prise d’otage », « devoir » de consentir voire d’applaudir la répression menée en guerre intérieure contre les affamés s’ils osent se défendre dans la rue, « devoir » de respecter avec silence le déploiement d’hélicoptères au-dessus des familles de banlieues, « devoir » de se résigner à la diminution des professeurs et instituteurs, « devoir » se résoudre aux contrats précaires et à la baisse voire l’abolition du salaire minimum. Au final, « devoir » accepter le diktat des riches et des puissants, ce monde en "crise", cette "crise" de leur régime, de leur système, de leurs finances et de leurs multinationales. Du capitalisme.

    Et si l’on refuse ce chantage, cette peur, cette menace, cette crise, ce monde, ce capitalisme ; si l’on refuse de travailler dans l’espoir strict de ne pas mourir de faim ou de froid ; si l’on refuse cette urgence et cette angoisse permanentes et écrasantes comme nouvelles règles de vie, comme équilibre de survie : celle de nos familles, de nos enfants, de nous-mêmes, alors c’est le fichage, le contrôle, la surveillance, la police, la prison, l’armée. Alors c’est le fascisme.

    Aujourd’hui, voilà ce qui se passe en Grèce. En Grèce, les mères abandonnent leurs enfants parce qu’elles n’arrivent plus à les nourrir. En Grèce, les migrants sont arrêtés par milliers dans de grandes rafles de rue et emmenés dans des centres de rétention d’où ils sont renvoyés sans un sou dans des pays en guerre. En Grèce, la police se militarise et occupe toutes les grandes avenues et rues de la capitale athénienne, équipés de boucliers et de casques, parfois de fusils- mitrailleurs, à grands renforts de bus blindés et de patrouilles de motos « voltigeurs ». En Grèce, des milliers de personnes abandonnent leurs appartements ou maisons aux loyers maintenant trop élevés et vivent dans des dizaines de « campements de pauvres » autour d’Athènes. En Grèce, des enfants affamés livrés à eux-mêmes sillonnent par trois ou cinq les grandes rues hostiles de la capitale, quémandant pièces ou bouts de pain en échange d’un paquet de mouchoir ou d’une mélodie à l’accordéon. En Grèce, des dizaines de milliers de foyers ont leur électricité coupée, faute de ne pas avoir payé des factures exorbitantes. En Grèce, 52% de la population ne trouve pas de travail et est condamnée au chômage forcé, tandis que 1 270 000 travailleurs (en février 2012) qui ont pu garder leur poste ne sont tout bonnement plus rémunérés du tout depuis cinq mois. En Grèce, il n’y a plus ni médicaments dans les hôpitaux, ni livres d’étude dans les écoles ; ni personnels dans les foyers d’accueil, ni nourritures abordables dans les supermarchés. En Grèce, la police tolère et protège le marché noir d’héroïne qui isole et tue des milliers de personnes se shootant de désespoir sur les trottoirs ; des centaines de « nouveaux » chômeurs expulsés de leurs foyers occupent des places entières devenues campements de la misère.
    En Grèce, les gens meurent, de faim, de froid, de drogue, de solitude, de répression, de désespoir, de misère.

    Aujourd’hui, ce qui devient un dernier point d’arrivée en Grèce est le nouveau point de départ ailleurs. En Espagne. Au Portugal. En Italie. En Islande. En France. Et vont suivre la même chute infernale pour tous et chacun, étape par étape, graduellement ou en accéléré, imposée par les nécessités propres des puissants, de cette crise, de ce monde en crise, du capitalisme.

    Mais aujourd’hui, en Grèce, le peuple refuse. Familles, pères, mères, frères, sœurs, parents, proches, amis, voisins, collègues, travailleurs, précaires, chômeurs, étudiants, lycéens, exploités, humiliés, tentent une nouvelle fois de résister. De se lever. De se solidariser. De s’organiser par eux-mêmes. De se confronter à la police. De faire grève. D’occuper leurs lieux de travail. D’occuper et paralyser mairies, hôtels de ville et préfectures. De tenir. De vaincre. Contre les nécessités propres des puissants, de cette crise, de ce monde en crise, du capitalisme.

    En ces journées décisives se joue en Grèce un basculement. Un basculement irréversible et irrémédiable. Un basculement politique.
    Le peuple grec, dans la réalité humaine et vivante de notre monde, qui n’est pas statistique ou équilibre financier, mais réel. Le réel. Notre réel. A tous. A chacun. De notre classe. Celui de devoir se nourrir, nourrir ses proches, nourrir ses enfants. Celui de devoir se loger, loger ses proches, loger ses enfants. Celui de devoir se soigner, soigner ses proches, soigner ses enfants. Celui de devoir se vêtir, vêtir ses proches, vêtir ses enfants. Celui de devoir s’éduquer, éduquer ses proches, éduquer ses enfants. Celui de vivre et non survivre, pour soi, ses proches, ses enfants. Ce « devoir » là n’est imposé par personne d’autre que nous-mêmes. Ce « devoir » là n’est autre que cette nécessité qui est nôtre, humaine, vivante, d’être et demeurer humains, vivants.
    La nécessité humaine et de la vie n’est pas celle de la puissance financière. La nécessité humaine et de la vie n’est pas celle du capitalisme. Notre nécessité à nous, hommes, femmes, simples, anonymes, sans autre ambition de n’être que ces hommes, ces femmes, simples, anonymes, sans autre pouvoir que celui de pouvoir avoir des enfants et les chérir, les nourrir, les loger, les éduquer ; cette nécessité et cette volonté, cette création et ce partage, n’appartient qu’à nous. Notre nécessité d’hommes et femmes simples et anonymes est celle obéissant à notre réalité humaine et vivante.

    Aujourd’hui, en Grèce, des hommes, des femmes, simples, anonymes, veulent défendre leur humanité et leurs vies. Aujourd’hui, en Grèce, des hommes, des femmes, se battent pour cela. Un homme, une femme, qui veut vivre aujourd’hui en Grèce, est un homme combattant, une femme combattante. Pour soi, ses proches, ses enfants.

    En cette période décisive se joue en Grèce un basculement. Un basculement irréversible et irrémédiable. Un basculement politique. Des hommes, des femmes, simples, anonymes, se battent, par centaines, par milliers, par centaines de milliers. Descendent dans la rue. Affrontent la police. Occupent leurs lieux de travail. Font grève des loyers et des factures. Pillent les supermarchés. Occupent et paralysent les lieux de pouvoir. Constituent des Comités de Quartiers. Envahissent et occupent des immeubles vides. Occupent les ministères. Occupent les hôtels de ville. Occupent les mairies. Laissent les banques s’effondrer. Assiègent le Parlement. Tentent de s’auto- organiser, de se réapproprier de manière autogestionnaire leur outil de travail.

    POUR SOI, SES PROCHES, SES ENFANTS

    Et des personnes meurent, des jeunes meurent, des mères meurent, des chômeurs meurent, des migrants meurent, des enfants meurent. Le peuple meurt de faim, de matraques, de froid, de grenades explosives, de solitude, de lacrymogènes asphyxiants, de désespoir, de voltigeurs.

    La « crise » de 1929 a amené au nazisme, au franquisme, au fascisme. Qui ont vaincu et régné sur la répression de révolutions et la mort de peuples entiers. Et un premier régime fasciste vainqueur de la mort d’une révolution et d’un peuple entier justifie la victoire et le règne de tous les régimes fascistes. Franco a vaincu et régné sur la mort de la vague révolutionnaire de 1936 en Espagne. Hitler, Pétain, Mussolini, Staline ont vaincu et régné par la victoire et le règne de Franco. Le fascisme européen a vaincu et régné sur le fascisme espagnol, qui fut le dernier à mourir.

    Aujourd’hui, de nouveau, plus de 80 ans après la « grande crise » de 1929, voici de nouveau la « grande crise ». Européenne, mondiale, planétaire. Et aujourd’hui, de nouveau, plus que jamais, ils font de l’écrasement de la révolte et la mort du peuple grec la condition nécessaire pour la victoire et le règne du fascisme en Grèce. Et un premier régime fasciste vainqueur de la mort d’une révolution et d’un peuple entier justifie la victoire et le règne de tous les régimes fascistes. Si le fascisme vainc et règne en Grèce, les régimes fascistes vont vaincre et régner dans toute l’Europe.
    Le combat des hommes, des femmes, simples, anonymes, grecques est le combat de tous les hommes et de toutes les femmes, simples, anonymes, d’Europe et au-delà. Le combat du peuple grec est le combat de tous les peuples d’Europe et au-delà. Laisser écraser la révolte du peuple grec et sa mort est laisser écraser toute possibilité de révolte des peuples d’Europe et au-delà, et permettre leur mort. Laisser la victoire du fascisme en Grèce, c’est laisser la victoire du fascisme dans toute l’Europe. Ce fut le cas avec la « crise » de 1929 et la victoire de Franco sur la révolution espagnole. Ce sera le cas avec la « crise » actuelle et la victoire du fascisme sur la révolte grecque. Et la révolte grecque, seule, isolée, abandonnée, comme le fut la révolution espagnole en 1936, sera réprimée, écrasée, exterminée.
    Être solidaire et combattre pour le peuple grec, c’est être solidaire et combattre pour tous les peuples d’Europe, pour tous les hommes et toutes les femmes, simples, anonymes, d’Europe. Pour soi, ses proches, ses enfants.

    DE LEUR CRISE À NOTRE AUSTÉRITÉ
    DE NOTRE AUSTÉRITÉ À NOTRE RÉSISTANCE

    Nous nous adressons à tous et chacun, de ceux qui cherchent du travail ou en ont un, de ceux qui veulent s’en sortir ou qui croient s’en être sortis, de ceux qui craquent dans les Pôle Emploi ou craquent de leurs conditions de boulot, de ceux qui n’ont pas le temps de rêver ou de ceux qui n’en peuvent plus du rêve marchandisé, de ceux qui galèrent déjà à nourrir leur famille ou de ceux qui n’osent pas avoir d’enfants en ayant déjà du mal à se nourrir eux-mêmes, de ceux pris dans la routine sans fin du travail ou de ceux pris dans la routine sans fin de la recherche de travail, de ceux à qui on reproche de vivre au-dessus de leurs moyens ou de ceux qui n’ont pas du tout de moyens ni de vie, de ceux qui n’ont pas de travail en étant sur-diplômés ou de ceux qui n’ont pas de travail sans aucun diplôme, à tous et chacun donc qui veulent s’en sortir et vivre avec le minimum de décence.

    Nous nous adressons à tous et chacun, effrayés ou ignorants de ce monde qui s’embrase, sympathisants ou fuyants de ce monde qui s’effondre, assommés de mots quotidiens martelés par des gens inconnus derrière l’écran de la télé d’Etat, tels "crise", "sécurité", "stabilité", "catastrophe", "chômage", "insécurité", "urgence", "désastre", "économie", "bourses", "marchés", qui s’alternent dans l’indifférence médiatique avec "football", "stars", "people", "nouvel écran plat". A tous ceux qui n’ont pas le temps de parler avant qu’on parle à leur place. A tous ceux qui n’ont pas le temps de vivre avant qu’on les détermine à leur place. A tous ceux qui craquent et à qui on parle comme des enfants attardés.

    Depuis 2008 et les nouvelles offensives, toujours plus violentes, du Capital à travers le monde, de nouveaux élans de résistance populaire se confrontent à la bourgeoisie régnante et à l’Etat répressif. La spirale des troubles et de cette guerre de classe a commencé dans le "monde arabe" avec les révolutions en Tunisie, Egypte, Lybie, Bahrein, Syrie, qui continuent encore. Pour balayer tous leurs ennemis. Elle a touché les Etats-Unis de "Occupy Wall Street" à "Occupy Oakland" et l’Europe où le massacre capitaliste des peuples a commencé en Grèce.

    A mesure que la crise et la casse sociale s’aggravent, des villes s’embrasent et la révolte s’étend. En huit mois, de l’été 2011 au printemps 2012, les capitales européennes des pays les plus touchés socialement ont brûlé : Londres du 6 au 11 août 2011, Rome le 15 octobre 2011, Athènes le 12 février 2012, Barcelone et Madrid le 29 mars 2012.

    La grève générale illimitée reste la première arme révolutionnaire de notre classe. C’est la seule arme qui peut faire changer la peur de camp : par le blocage de leur économie, l’expropriation des richesses et la réappropriation des outils de travail, alors c’est la bourgeoisie qui a peur et nous envoie toutes leurs polices.

    UN MONDE, DEUX CLASSES, UNE GUERRE

    Il n’y a pas de "vous", il n’y a pas "les autres", il n’y a pas "c’est la vie", il n’y a pas "là-bas", il n’y a pas "de toute façon", il n’y a qu’un nous. Nous. Nous qui travaillons et galèrons, nous à qui "les fins de mois" est une question quasi- existentielle, nous qui sommes des hommes, des femmes, simples, anonymes, qui voulons avant tout nous en sortir. Nous qui voulons avant tout nous nourrir, nous loger, nous vêtir, avoir des enfants sans nous sacrifier ni les sacrifier. Et nous sommes ces hommes, ces femmes, simples, anonymes, avant d’être des "clients", des "élèves", des "ménages", des "citoyens", des "consommateurs", des "actifs", des "inactifs", et nous avons des conditions de vie communes. Pour combler nos nécessités humaines, pour nous vêtir, nous loger, nous nourrir, subvenir nos enfants, nous devons travailler ou chercher du travail. Notre quotidien, nos conditions de vie sont communes : locataires pour nous loger, consommateurs pour nous nourrir et nous vêtir, salariés pour pouvoir être locataires et consommateurs. Ceux sans travail n’ont droit ni à se loger, ni à se vêtir, ni à se nourrir, ni à subvenir ces enfants.

    Nous, c’est tous ceux qui se sont posés au moins une fois la question "comment s’en sortir ?". Dans chaque quartier, dans chaque ville, dans chaque pays, sur chaque continent, nous sommes la masse innombrable qui nous posons au moins une fois la question "comment s’en sortir ?".

    Et dans chaque ville, dans chaque pays, sur chaque continent, il y a une poignée de personnes qui ne se sont jamais posés cette question. Une caste. Une oligarchie. Une classe séparée. Ils sont riches, l’ont toujours été et ne se posent que leur seule question possible : "comment être encore plus riche ?". Cette poignée de personnes, nous ne les croisons jamais dans notre quotidien, ils ne font pas partie de nos vies. Pourtant ce sont eux qui déterminent selon leurs nécessités propres et leur seule question toute la réalité quotidienne de nos vies. Ce sont les grands propriétaires, les PDG, les grands patrons, les multinationales, les directeurs banquiers, les chefs d’Etat, les ministres, les députés, les sénateurs, les préfets. Les puissants. Tous ceux-ci étant au service exclusif de ceux plus riches et plus puissants encore, les décideurs du monde, les décideurs du sort de la planète et de peuples entiers, et de nos vies particulières. Ces décideurs sont encore plus invisibles, n’ont ni nom ni visage, et ont créé toutes sortes d’instance en abréviation pour augmenter leur puissance et leur richesse, ces instances qui n’ont de sens réel pour nous que comme abréviation : FMI, OMC, UE, G8, S&P, BCE, CEE, ALENA, ONU, OCDE...

    Il y a nous, la classe des exploités. Il y a eux, la classe des exploiteurs. Et il n’y a de rapport entre ces deux classes qu’un rapport de guerre.

    Nous sommes ceux qui dès l’enfance parfois se demandent "comment s’en sortir", et ils sont ceux qui décident à notre place comment nous devons vivre et déterminent comment, à notre place, "s’en sortir". Selon leurs critères, leurs nécessités, leurs exigences : devenir plus puissant encore, devenir plus riche encore. Et à partir de là calculer, investir, écraser. Ces critères, ces nécessités, ces exigences, ne sont pas les nôtres. Les nôtres sont : se nourrir, se vêtir, se loger, subvenir nos enfants. Et à partir de là rencontrer, voyager, aimer.

    Nous sommes ceux qui "sont payés", ils sont ceux qui "payent" ; nous sommes ceux qui construisons, ils sont ceux qui se pavanent ; nous sommes ceux qui produisons, ils sont ceux qui se goinfrent ; nous sommes ceux qui travaillons, ils sont ceux qui se dorlotent ; nous sommes ceux qui tenons le plateau, ils sont ceux qui se servent ; nous sommes ceux qui cirons leurs chaussures, érigeons leurs palaces, gérons leurs dossiers, récurons leurs chiottes, administrons leurs rendez-vous, rédigeons leurs mémoires, médiatisons leurs débats, assurons leur sécurité, produisons leurs intérêts, suons leurs richesses, votons leurs puissances, applaudissons leurs discours, remercions leurs promesses, attendons leurs patiences, craignons leurs décisions, espérons leurs clémences, louons leurs propriétés. Nous sommes ceux qui travaillons, ils sont ceux qui décident, décrètent. Nous sommes ceux qui sommes licenciés, ils sont ceux qui le décident. Nous sommes ceux qui créons la richesse, ils sont ceux qui nous la confisquent. Nous sommes ceux qui construisons des maisons et des appartements, ils sont ceux qui les achètent. Nous sommes ceux qui payons des loyers, ils sont ceux qui décident de leur montant. Nous sommes ceux qui travaillons la terre et le pain, ils sont ceux qui les détiennent. Nous sommes ceux qui payons la nourriture, ils sont ceux qui décident des tarifs. Nous sommes ceux qui rendons possible la grande distribution, ils sont ceux qui décident des prix. Nous sommes ceux qui utilisons les transports en commun, ils sont ceux qui les rendent payants.

    Nous sommes ceux qui étudions, ils sont ceux qui décident du contenu et de la valeur des études. Nous sommes ceux qui allons à l’école, ils sont ceux qui décident du contenu et de la valeur de l’éducation. Nous sommes ceux qui allons dans les hôpitaux, ils sont ceux qui décident des moyens et de la valeur de la santé. Nous leur appartenons. Nous sommes leurs esclaves-salariés. Les lois du Capital et de ceux qui le détiennent, la bourgeoisie, ont fait de nous depuis plusieurs siècles leur main d’oeuvre, un prolétariat.

    Ils sont ceux qui détiennent les armes, nous sommes ceux qui les appréhendons. Ils sont ceux qui construisent les prisons, nous sommes ceux qui les remplissons. Ils sont ceux qui créent les frontières, nous sommes ceux qui les subissons. Ils sont ceux qui licencient, nous sommes ceux qui nous prenons des lacrymos pour oser l’avoir refusé. Ils sont ceux qui décrètent les guerres, nous sommes ceux qui y mourront.

    Ils ont le monopôle de la violence et du jugement, nous n’avons que le droit d’être violentés et jugés. Ils nous divisent entre "violents" et "non-violents" alors que ce sont eux qui ont matraques et gaz pour nous réprimer tous. Leur violence est légale, la nôtre est légitime. Leur justice emprisonne, notre justice soude et libère. Leurs polices servent de justice, leur justice sert de paix. Si telle est leur justice, il n’y a pas de paix, mais qu’une terreur policière qui protège les riches. Si telle est leur paix, la police est partout et la justice nulle part.

    Toute révolte est juste si elle ne se trompe pas d’ennemis. L’ennemi n’est pas le "pauvre", "l’arabe" ou la "banlieue" mais le riche et le puissant qui ont créé la pauvreté et le ghetto-banlieue et qui ont choisi d’y enfermer toute personne de couleur et anciens colonisés pour maintenir la division.

    Avant d’être arabe, noir, blanc, nous sommes des gens qui voulons nous en sortir, soumis au même sytème qui créée de la peur entre nous pour se faire oublier.
    Le racisme est une arme des puissants, des riches et de l’État. Eux qui construisent les murs qui nous divisent et les impasses qui nous bloquent, les barbelés périphériques qui nous séparent et les polices qui nous sélectionnent.

    La seule violence est celle de la puissance financière qui décide de nos vies. La seule violence est celle de l’Etat qui décide de notre valeur. La seule violence est celle de la police qui décide de notre "paix". Face à cela, toute notre résistance ne sera que défense et autodéfense.

    Seuls l’État et le Capital anticipent notre colère, nous qui avons du mal à anticiper notre propre misère. Ils se dotent de toutes les armes possibles, qui tuent et assassinent de manière "non létale". Des lycéens perdent leurs yeux sous les balles en caoutchouc pour défendre leurs études, des "banlieusards" perdent leurs vies accusés d’être pauvres de couleur et "ex"-colonisés, des sidérurgistes perdent leur dignité par les coups de matraque pour défendre leur emploi, des personnes âgées et des enfants se font gazer pour défendre le droit à la retraite.

    Guerre de classe, et nécessité fait loi. Nécessités humaines et naturelles contre nécessités économiques de profit et de puissance.

    APPEL AU COMBAT, APPEL À L’INSURRECTION

    La "démocratie représentative" est le nom donné par les puissants à un système où les règles du jeu et ses cartes sont détenus par les riches et les puissants. Et nous qui cherchons à nous en sortir dépendons des cartes sociales que les riches veulent bien nous distribuer. Mais ce sont toujours eux qui les distribuent.

    Ce ne sont pas les cartes qu’il faut changer, mais le jeu lui-même. Parce que nos vies et celles de nos enfants ne sont pas un jeu. A nous de faire en sorte que les riches ne jouent plus avec nos vies selon leurs propres joker et leurs propres bonus. C’est eux qui décident de la case de départ et de la case d’arrivée de chacun d’entre nous, et nous sommes condamnés à respecter les parcours qu’ils nous distribuent.

    Soyons notre propre case de départ et notre propre case d’arrivée à la fois, soyons notre propre parcours, éjectons les riches et les puissants du jeu. Notre monde n’est pas le leur, nos nécessités ne sont pas les leurs, nos envies et nos besoins ne sont pas les leurs. Déterminons nous-mêmes nos propres vies.

    Les "élections démocratiques et représentatives" sont l’illusion à nous faire
    changer de couleur. Le "pic" peut devenir "carreau" ou "trèfle", les cartes restent les mêmes, et ce sont toujours les mêmes qui les détiennent. Et nous sommes leur mise, leur gain, leur enjeu.

    SOYONS NOTRE PROPRE ENJEU

    Leurs principales armes pour nous faire accepter leur diktat financier sont la peur et le chantage. Peur de la banlieue, peur de l’autre, peur d’être solidaire, peur de se défendre, peur de faire grève, peur d’étudier sans travail au bout, peur du chômage, peur de son patron, peur d’avoir peur. La crise créée de la peur, elle est la peur, se veut notre peur pour avancer et imposer ses mesures.

    La question s’est posée en Tunisie, en Egypte, en Lybie, en Syrie, elle se pose aujourd’hui en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, commence à se poser en France et aux Etats-Unis, et finalement est la question que nous nous posons tous : jusqu’à quand ?

    JUSQU’ICI, "TOUT VA BIEN", MAIS JUSQU’À QUAND ?

    Pour ne plus avoir peur, il faut que la peur change de camp. A la finance d’avoir peur de notre colère, aux puissants d’avoir peur des sans-travail, aux policiers d’avoir peur de notre solidarité.

    Nous avons l’impression d’être dépassé, de ne plus comprendre ce qui se passe dans nos vies, de devoir se fier et avoir confiance en ceux qui détruisent nos vies pour qu’ils la protègent, mais la seule réponse à nos angoisses et notre urgence est le rapport à notre histoire, notre propre histoire, notre histoire de classe qui est une histoire de lutte et de combat.

    L’histoire n’est pas celle des chefs d’Etat ou des "grands noms", des "grands hommes", l’histoire n’est pas celle des dominants et des puissants, elle est faite et se fait toujours par les petites gens, les anonymes que nous sommes, les hommes et femmes simples que nous sommes fiers d’être. Les Tunisiens et les Egyptiens nous l’ont montré, et aujourd’hui ce sont les puissants qui ont peur "des gens", de ces gens qui font leur propre histoire, qui veulent leur propre victoire. Et ils ont peur que nous soyons l’écho, l’onde de choc en Europe des secousses tunisiennes, égyptiennes, lybiennes et syriennes.

    A vous, à nous, camarades, frères, sœurs, parents, proches, amis, voisins, collègues, travailleurs, précaires, chômeurs, étudiants, lycéens, exploités, humiliés ; De France, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, d’Allemagne, d’Europe et au-delà ; ceci est un appel. Un appel de solidarité internationale. Entre les peuples. Entre les hommes, les femmes, simples, anonymes. Ceci est un appel au combat. Avec et pour le peuple grec assassiné. Avec et pour tous les peuples.

    Un appel à descendre dans la rue, occuper les lieux de travail, faire grève des loyers et des factures, occuper et paralyser les lieux de pouvoir, constituer des Comités de Quartiers, envahir et occuper les immeubles vides, occuper les ministères, les hôtels de ville, les mairies, laisser les banques s’effondrer, assiéger le Parlement. Par dizaines, par centaines, par milliers, par centaines de milliers. Pour soi, ses proches, ses enfants. Les nôtres, ceux de chacun, ceux de tous.

    Pour tous les hommes, toutes les femmes, simples, anonymes, et contre leurs patrons, leurs polices, leurs menaces, leurs chantages, leurs puissances, nos seules armes sont la solidarité, la détermination, l’auto-organisation par et pour nous-mêmes. Nous sommes notre propre nécessité, notre propre ambition, notre propre pouvoir.

    ALORS, ALORS SEULEMENT, CE SONT EUX QUI AURONT PEUR

    De l’indignation à la révolte, de la révolte à l’émeute, de l’émeute à la grève sauvage émeutière, de la grève sauvage émeutière à l’insurrection.

    Désormais nous avons compris, et nous n’avons plus peur : nous sommes notre propre solution, notre propre ambition, notre propre pouvoir. Nous ne comptons que sur notre propre force, sur notre propre capacité à organiser nous-mêmes nos vies, sur notre propre solidarité.

    L’insurrection ne sera ni "civique" ni "citoyenne", elle est confrontation de classe. Nous sommes non-violents avec ceux qui sont non-violents avec nous, mais nous revendiquons l’autodéfense par tous les moyens nécessaires contre toute violence à notre encontre. Cette violence est permanente, quotidienne, omniprésente, c’est la violence capitaliste. Se confronter à la police ou bloquer une entreprise relève de l’autodéfense contre la violence de licenciements de masse ou de hausse des factures. Bloquons leur économie et que la peur change de camp, comme lors du blocage des raffineries à l’automne 2010. Réapproprions-nous nos outils de travail quand ils veulent les fermer, créons des Assemblées de Quartiers et développons la démocratie directe, la seule à laquelle nous aspirons. Pour reprendre nos vies en main, ici, maintenant, nous-mêmes. Là où nous vivons et travaillons. Exproprions les richesses qu’ils nous ont volé, créons des Comités d’Autodéfense de Précaires et Chômeurs. N’attendons pas d’être pris dans l’urgence comme le sont les peuples grecs et espagnols aujourd’hui. Le désastre, nous y sommes déjà et il ne fera que s’aggraver, et arriver. Alors que capitalisme, crise et désastre sont déjà là. Cette impression commune que le ras-le-bol, la révolte, l’explosion, vont arriver. Alors que ras-le-bol, révolte et explosion sont déjà là.

    S’indigner ou prendre acte. Prenons acte.
    Tout de nous, rien d’eux.

    Des hommes, des femmes, simples, anonymes.
    https://juralib.noblogs.org/2012/05/16/insurgeons-nous

  • Résultat du premier tour de l’élection présidentielle française de 2017 à l’étranger :
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/actualites/article/election-presidentielle-retrouvez-les-resultats-du-premier-tour-pour

    Il y a quelques cas spéciaux :

    Au Tadjikistan et au Yémen : aucun suffrage exprimé !
    En Libye : il n’y a eu que 7 voix d’exprimées, 1 pour Mélenchon, 3 pour Hamon, et 3 pour Fillon !
    En Syrie : il n’y a eu que 43 voix d’exprimées, 1 pour Hamon, 2 pour Mélenchon, 2 pour Le Pen, 6 pour Macron, et 32 pour Fillon !
    A part ces pays, le pays où la participation est la plus faible est israel (entre 10 et 20%).

    En israel : 60% pour Fillon ; 31% pour Macron ; 3.7% pour Le Pen ; 1.6% pour Mélenchon
    Au Liban : 61% pour Fillon ; 16% pour Macron ; 12% pour Le Pen ; 7% pour Mélenchon
    Le Maroc se distingue avec de très forts scores (plus de 30%) pour Mélenchon à Fes, Rabat et Tanger, mais de très fort scores (plus de 35%) pour Fillon à Agadir et Marrakech

    Sinon, Le Pen fait 27% en Biélorussie et à Djibouti, et 32% à Assomption, en Argentine
    Mélenchon fait plus de 30% au Laos, en Mongolie, au Mozambique, au Soudan et en Tunisie, mais aussi 32% à Reykjavik en Islande, et frôle les 30% à Ouagadougou, Montréal, Calcutta et Kyoto
    Sans compter israel, le Liban et la Syrie où il explose les scores, Fillon fait plus de 40% en Arménie, en Côte d’Ivoire, aux Émirats Arabes Unis, au Kazakhstan, à Maurice, Monaco, Panama et en Russie
    et Macron est élu des le premier tour en Algérie, Allemagne, Danemark, États-Unis, Pays Bas, Royaume Uni, Suède, Zimbabwe, et il fait même 64% à Djouba en Éthiopie (9 des 14 suffrages exprimés !)

    Déjà discuté là :
    https://seenthis.net/messages/595080

    #France #Elections_présidentielles_2017

    • Résultat du second tour de l’élection présidentielle française de 2017 à l’étranger :
      http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/actualites/article/election-presidentielle-retrouvez-les-resultats-du-second-tour-pour-

      Au second tour, à l’international, Macron frôle les 90%, donc il n’y a pas grand chose à regarder : dans certaines circonscriptions en Afrique du Sud, en Irak, en Libye, au Pakistan ou au Sénégal, il fait même 100% !

      Marine Le Pen est quand même majoritaire dans quelques circonscriptions, comme Ekaterinbourg en Russie (4 voix pour elle, 3 pour Macron !) et Damas en Syrie (9 pour elle, 5 pour Macron, 1 vote blanc).

      Il faut donc regarder l’abstention, les blancs et nuls. Israel a le record de l’abstention (83%), avec aussi la Libye, Sainte Lucie, le Sénégal et la Syrie (98% d’abstention, 15 votants sur 807 inscrits), mais ce sont à peu près les mêmes pays qui se sont abstenus au premier tour.

      Il n’est pas facile de regarder les blancs et nuls dont les chiffres sont donnés en brut, mais à première vue les taux ne sont pas extraordinaires, sauf pour quelques villes : Genève a le record des blancs et nuls (plus de 3000 au second tour contre 600 au premier tour), suivis par Bruxelles (près de 2000 contre 300 au premier tour), Londres et Montréal (plus de 1000 contre respectivement 400 et 200 au premier tour), Beyrouth (plus de 400 contre 90 au premier tour) et, dans une moindre mesure, Ouagadougou et Calcutta. Dans toutes ces villes, Marine Le Pen fait un score minable, sauf à Beyrouth où elle fait plus de 31% des voix !

      Evolution entre les deux tours :

      Bruxelles : 2000 contre 321 au premier tour
      Beyrouth : 432 contre 87 au premier tour
      Genève : 3229 contre 636 au premier tour
      Montréal : 1084 contre 225 au premier tour
      Londres : 1033 contre 375 au premier tour

      Bruxelles : Participation : -3% ; Blancs et Nuls : +500%
      Beyrouth : Participation : -13% ; Blancs et Nuls : +400%
      Genève : Participation : +0.2% ; Blancs et Nuls : +400%
      Montréal : Participation : +6% ; Blancs et Nuls : +400%
      Londres : Participation : +7% ; Blancs et Nuls : +200%

      Aussi signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/597307