country:italie

  • « N’abandonnez pas » : le vice-Premier ministre italien déclare sa flamme aux gilets jaunes... Et propose la mise à disposition de la plateforme « Rousseau »
    https://www.crashdebug.fr/international/15463-n-abandonnez-pas-le-vice-premier-ministre-italien-declare-sa-flamme

    Perso je discute avec un contact en Italie pour Unreal, et il est vrai que nos pays sont très proches, je suis désolé de le dire mais je me sent plus proche des Italiens que de Allemands par exemple... Sang latin oblige.

    Le dirigeant du Mouvement 5 Etoiles et Vice-président du conseil des ministres italien, Luigi Di Maio, a officiellement apporté son soutien au mouvement des gilets jaunes dans un billet de blog publié ce lundi 7 janvier. Il a expliqué vouloir mettre à disposition du mouvement la plateforme participative emblématique du parti, "Rousseau".

    Depuis le début de la mobilisation, beaucoup voient dans les gilets jaunes la nouvelle incarnation d’un autre élan populaire : celle du Mouvement 5 étoiles (M5S) en Italie. Voilà un billet qui devrait apporter de l’eau à leur (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • En Italie, des maires s’opposent à la fermeture des États-nations, par Cristina Del Biaggio (@cdb_77)
    https://visionscarto.net/italie-resistances-municipales

    un groupe de municipalités « désobéissantes » qui grossit jour après jour : de Reggio Calabria à Padoue, en passant par Florence, des maires s’opposent au diktat du pouvoir central. Pour une partie des élu·es opposé·es au décret, la contestation passe par la « désobéissance civile » en n’appliquant pas la loi alors que d’autres préfèrent lutter contre par voie législative et judiciaire.

    La carte proposée ci-dessous fait résonner leurs voix, les notes d’une musique qui prône l’accueil, la justice et l’ouverture. Une mélodie qui, espérons-le, suscitera le courage d’autres maires et les incitera à s’unir au chœur.

    #villes #résistance #désobéissance_civile #décret_Salvini #migrations
    #cartographie #umap (merci @ybon !)

  • L’Italie, base-arrière des GJ ?
    http://www.dedefensa.org/article/litalie-base-arriere-des-gj

    L’Italie, base-arrière des GJ ?

    Une intrusion extraordinaire dans l’UE, d’un pays de l’UE vers un autre, s’est manifestée hier, de la part du gouvernement italien vers les Gilets-Jaunes (GJ) français. Cela confirme par ailleurs les très mauvaises relations entre la direction italienne et la direction française, déjà marquée par divers incidents et critiques entre les deux, en différentes occasions, – essentiellement entre Salvini et Macron.

    L’intervention de facto du gouvernement italien (puisque les deux vice-Premiers se sont exprimés dans le même sens, on peut parler du “gouvernement”) s’est faite sous la forme d’une intervention certainement coordonnée des deux vice-Premiers ministres représentant les deux partis de de la coalition, Matteo Salvini de la Liga et Luigi Di Maio de M5S (5 Etoiles). Les deux (...)

  • CES Las Vegas 2019 : comment la French Tech tente de monter en gamme
    https://www.latribune.fr/technos-medias/ces-las-vegas-2019-la-french-tech-tente-de-monter-en-gamme-802601.html

    […]
    "What country is Occitanie" ? La France face au défi d’une présence plus cohérente
    Cocorico ? Pas vraiment. Ce nouveau record a plutôt tendance à embarrasser la Mission French Tech et Business France, qui fédèrent la présence française au CES et qui prévoyaient - pour ne pas dire espéraient - une petite décrue. Car la France a changé son fusil d’épaule.

    « Désormais, la stratégie est moins d’exhiber le plus de startups possible pour que le monde remarque que la France sait innover, mais de mettre en avant des futurs champions mondiaux, des belles boîtes dans des domaines d’excellence, pour attirer des talents du monde entier en France et montrer que notre écosystème tech est mature », explique Éric Morand, le directeur du département Tech et Services de Business France.

    Autrement dit, battre encore des records de présence est inutile quand on souhaite mettre l’accent sur la qualité plutôt que sur la quantité. « La course aux records au CES, c’est terminé », avait déclaré le secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi, au printemps dernier.

    Car, autant du côté de Bercy que de Business France ou de la Mission French Tech, l’édition 2018 avait laissé un arrière-goût amer. Certes, la France était immanquable l’an dernier à Las Vegas. Mais quel désordre ! Au lieu de présenter une délégation unique, thématiquement organisée autour des forces de la scène tech française - ce que font d’autres pays comme l’Italie ou l’Allemagne -, la France était arrivée avec des troupes en ordre dispersé. Chaque région avait envoyé sa propre délégation et menait sa propre politique d’attractivité. Mais, dans un immense salon international, cette logique s’est avérée improductive, voire absurde. « What country is Occitanie ? », a-t-on pu entendre près du stand toulousain.

    « C’était le bal des ego : chacun voulait tirer la couverture à soi. Du coup le message global de la marque France était complètement inaudible, admet Éric Morand. Il y a aussi eu une course à l’échalote pour amener la plus grande délégation possible, quitte à prendre des startups trop jeunes ou trop axées sur le marché professionnel, qui n’avaient rien à faire dans un salon grand public comme le CES », poursuit-il.

    D’après Olivier Ezratty, ces « erreurs de casting » représentent tous les ans jusqu’à 15 % de la présence française... avec une mention spéciale l’an dernier aux régions Nouvelle-Aquitaine (39 % de l’effectif total) et Occitanie (33 %).

  • Un scrutin pour trois pays : la nouvelle géographie politique italienne suite à l’élection législative du 4 mars 2018

    http://journals.openedition.org/echogeo/16294

    Cet article décrit et analyse les résultats de l’élection italienne du 4 mars 2018 du point de vue de la géographie électorale. En particulier, nous soulignons l’hétérogénéité de la distribution des voix aux principales forces politiques et évoquons l’apparition d’un système politique tripolaire mais imparfait avec deux pôles majeurs (centre-droit et M5S) et un pôle non-compétitif, le centre-gauche. Pour mieux comprendre les caractéristiques territoriales de ces trois pôles, nous observons la relation entre distribution des préférences électorales et distribution des variables sociales et identifions les éléments décrivant ces trois Italies : (i) le pays des petites villes du Nord, à hégémonie liguiste, (ii) l’Italie des grandes villes et des quartiers centraux, où c’est le centre-gauche à gagner, et finalement (iii) les régions pauvres du Sud, des zones de nouvelle installation du M5S.

    #italie #élections #politique #extrême-droite

  • Italie - Udine : Mise à jour sur la #Répression – la méthode Udinaise
    https://nantes.indymedia.org/articles/44062

    Depuis un mois à Udine ( au nord est de l’italie proche de la slovénie) , la répression prend de nouvelles formes, de manière à constituer, à notre connaissance et au moins au niveau local, un précédent inédit.

    #Médias #antifascisme #Médias,Répression,antifascisme

  • Cris racistes en #Italie : l’Inter Milan sanctionnée
    https://information.tv5monde.com/info/cris-racistes-en-italie-l-inter-milan-sanctionnee-277403

    L’émotion était d’autant plus forte en Italie que de graves incidents ont également éclaté en dehors du stade mercredi, provoquant la mort jeudi d’un supporter de l’Inter de 35 ans.

    Celui-ci a été renversé par un véhicule en marge d’une attaque menée contre des minibus transportant des tifosi napolitains par une centaine de supporters de l’Inter, mais aussi de Varèse et de Nice, selon la police italienne.

    Le ministre de l’Intérieur et homme fort du gouvernement, Matteo Salvini, a annoncé qu’il convoquerait en janvier dirigeants et supporters de Serie A et B. « Ce n’est pas possible de mourir pour un match de foot », a-t-il dit, sans mentionner les insultes contre Koulibaly.

  • OSAR | La Suisse doit changer sa pratique Dublin
    https://asile.ch/2018/12/21/osar-la-suisse-doit-changer-sa-pratique-dublin

    Les requérant-e-s d’asile vulnérables renvoyé-e-s en Italie dans le cadre de la procédure Dublin III courent des risques élevés et leurs droits ne sont pas garantis. Le rapport de monitoring conjoint publié par le Conseil danois pour les réfugiés (Danish Refugee Council, DRC) et l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) le confirme. Treize cas montrent […]

  • #métaliste de liens sur des projets qui visent à intégrer les #réfugiés dans les universités

    En général, sur l’accès aux études universitaires des réfugiés :
    https://seenthis.net/messages/746028

    Les Hautes écoles face à l’accueil des réfugiés, dans le #monde :
    https://seenthis.net/messages/593418

    Refugees Welcome Map
    https://seenthis.net/messages/475877
    #cartographie #visualisation

    #Science_for_refugees
    https://seenthis.net/messages/474982#message474983
    #science4refugees

    Universities are failing refugees. They must do more to prevent a ’lost generation’ :
    https://seenthis.net/messages/813004

    #études_universitaires #université #asile #migrations #intégration_professionnelle #éducation #accès_aux_études #solidarité #universités-refuge

  • Les références ambiguës de François Ruffin
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/20/les-references-ambigues-de-francois-ruffin_5400460_823448.html

    Manuel Bompard, qui conduira la liste « insoumise » aux élections européennes de mai 2019 avec Manon Aubry, précise que LFI « n’a rien à voir avec Etienne #Chouard. Toute personne qui a des accointances avec l’extrême droite est une personne qui ne travaillera pas avec nous. Je ne crois pas aux “républicains des deux rives”. Et on ne va pas chercher les anciens électeurs du Rassemblement national avec des rapprochements sur leur discours, mais en déconstruisant leur logique, en démystifiant l’extrême droite ». Il ajoute : « C’est une maladresse de la part de François Ruffin. Il rappelle ses désaccords avec Chouard. »

    « Une grosse quenelle aux agriculteurs »

    Il n’empêche. D’autres sorties de M. #Ruffin ont jeté le trouble parmi ses camarades. Comme cette interview publiée sur Youtube le 31 mai, exhumée par des internautes. Interrogé sur les traités de libre-échange, M. Ruffin parle de la situation des agriculteurs en France. Il résume l’action du gouvernement ainsi : « C’est une grosse quenelle qui est mise aux agriculteurs » (visible dans la vidéo à 46 minutes 30 secondes).

    Une expression loin d’être neutre puisque c’est le polémiste antisémite #Dieudonné qui en a été l’inventeur en 2009, lorsqu’il menait la liste antisioniste avec Alain Soral pour les élections européennes. Il s’agissait alors, pour l’ancien humoriste, de « glisser une petite quenelle dans le fond du fion du sionisme ».

    Autre déclaration qui peut interroger : celle qui présente Emmanuel Macron comme « l’homme des cinq cents familles qui se gavent », ainsi que l’a déclaré M. Ruffin à la tribune de l’Assemblée nationale fin septembre, se bassant sur le classement de Challenges des plus grandes fortunes de France. C’est aussi une référence aux « deux cents familles », mythe politique utilisé aussi bien par une partie de la gauche que par l’extrême droite pour désigner le pouvoir supposé occulte de quelques-uns sur l’économie française. De quoi ajouter encore à la confusion et à l’ambiguïté.

    #confusionisme #chauvinisme

    • On peut voir aussi les choses comme ça... Ou trouver une voie un peu moins manichéiste...
      https://yetiblog.org/ceux-qui-font-le-monde-dapres-en-defense-detienne-chouard-de-francois-ruff

      Je crois que j’en ai un peu marre des dénonciations à répétition. La « pureté idéologique » ne nous a, jusqu’à présent, conduit à pas grand chose. Ce qui ne veut pas dire qu’une certaine vigilance n’est pas de mise quand même ; mais quand elle devient obsessionnelle, il y a des questions à se poser...

    • Bon, @la_feuille : je viens de me livrer à une rétrospective sur Chouard en utilisant le moteur de recherche de Seenthis. J’y ai trouvé 56 posts en 10 ans et 1 mois (depuis le 4/11/2008). A partir de combien peut-on dire que ça devient « obsessionnel » ?
      Maintenant, que Pierrick Tillet sorte (une fois de plus) de ses gonds parce qu’on tape sur Chouard, rien à carrer. Ça ne m’intéresse pas. C’est de la politique de l’entre-soi et des petites chamailleries de cours de récré médiatiques. Sinon, à propos de Ruffin, comme c’est un journaleux du Monde qui le dit, on va prendre tout ça avec des pincettes parce que les citations hors contexte, c’est une spécialité chez les « conspiracy-watchers ».
      Mais je ne suis pas plus étonné que ça qu’un élu saute sur cette occasion, à savoir le #RIC soit-disant plébiscité par les #Gilets_Jaunes. Lorsque des politiciens luttent pour accroître leur influence, une grande vigilance est de mise et elle doit rester « obsessionnelle ».

    • Voilà. Ruffin va recevoir le traitement bashing réservé à Mélenchon. C’est à cela que l’on reconnaît la peur du journal Immonde préféré des classes supérieures qui hurlent leur mépris sur les familles pauvres de 4 enfants. @la_feuille

      J’ai cité Chouard dans mon discours sur le RIC hier. Parce que, objectivement, quel nom revient sur les ronds-points : le sien. Parce que, avec honnêteté, il faut dire que sur ce Ric, avec foi, il a battu la campagne et les estrades depuis une décennie.
      https://www.fakirpresse.info/L-air-du-soupcon

      Ce qui n’ôte rien à nos désaccords, déjà signalés ici, avec force, avec clarté, il y a plusieurs années. Depuis, Chouard a mis fin à ses étranges liens. Alors, doit on éternellement traiter les hommes en pestiférés ? Tel n’est pas mon choix.

      François Ruffin
      https://t.co/nQqyq9fv52

      #l'Immonde #colporteur_d'articles_douteux
      #Ruffin_Bashing

    • Les journaux savent appuyer là où cela fait mal. Sur la pureté idéologique en particulier. Un élu de gauche a pris le taxi plutôt que le métro ? Les journaux vont s’y intéresser. Un gars qui critique la Vème république a discuté avec des ordures anti-sémites ? Les antifas vont s’y intéresser, et vont te dire que ça fait de ce gars une ordure anti-sémite. Quel rapport entre les journaux et les antifas ? Un point commun. Les deux s’appliquent systématiquement et exclusivement à dénoncer les progressistes au moindre pas de travers.

    • R.I.C - R.A.C

      Le R.I.C c’est magique ?
      Depuis quelques temps, on entend beaucoup parler du R.I.C (référendum d’initiative citoyenne) qui serait LA solution à tous nos problèmes. Avec ça, paraît-il, plus besoin de manifester, plus besoin de faire grève, plus besoin de lutter…Il faudrait même que cela devienne notre unique revendication ! Et beaucoup de copains gilets jaunes se laissent séduire par cette idée…

      On est aussi beaucoup à être sceptiques :

      Le R.I.C ça existe déjà en Suisse, en Italie, au Vénézuela, dans quelques états des États-Unis et on peut pas dire qu’on vit mieux dans ces pays là, ni qu’ils ont gommé les inégalités.

      Et puis c’est aussi relayé par des partis politiques (France insoumise, Rassemblement National…), si ça fait pas peur aux politicards c’est que ce n’est pas dangereux pour eux, ça les arrange même de nous dire que la solution est dans les urnes !

      RIC ou pas RIC, il nous faudra toujours lutter contre les dirigeants et les exploiteurs pour arracher de quoi vivre mieux, pour pouvoir mettre à mal le système capitaliste et vivre autrement.

      Notre boussole est claire : refusons tout ce qui affaiblit le mouvement. Cette idée est souvent portée par des personnes qui ont des ambitions politiques : monter un « mouvement citoyen gilets-jaunes », se présenter aux européennes… Ce sont généralement les mêmes qui veulent qu’on arrête les blocages économiques, qu’on « fasse autre chose »…

      Ne laissons personne récupérer notre révolte.
      Continuons jusqu’à la victoire !

      Non à la RICupération !

      https://exploitesenerves.noblogs.org
      https://lignesdeforce.wordpress.com/tag/referendum-dinitiative-citoyenne

    • @ Sombre - Ce qui est compliqué dans l’histoire c’est que je ne suis pas loin d’être d’accord avec toi, mais que je suis un peu lassé de polémiques parfois justifiées parfois opportunistes. Ayant de forte sympathies pour l’idée libertaire, depuis une bonne quarantaine d’années, je constate qu’à force de vouloir laver plus noir que noir le drapeau de la couleur correspondante, les « orgas » dites anarchistes n’ont pas progressé depuis l’après 70. Les sympathisants sont nombreux, mais dès qu’on leur explique qu’untel n’est pas un « pur », que tel autre est « compromis » voire « facho », ça n’attire pas le chaland. J’ai fait cette expérience il y a quelques années sur mon blog, et ça ne m’a pas encouragé à écrire. J’ai été « dénoncé » comme la pire des créatures, espion du Mal, mal déguisé... tout ça pour avoir soi-disant censuré un commentaire dénonçant une erreur en parlant d’une poétesse libertaire italienne... Censure qui n’en était pas une puisqu’à l’époque je recevais une centaine de spams par jour... et que l’erreur a été signalée. Ça n’a pas empêché l’auteur du commentaire de m’envoyer et d’envoyer à d’autres les pires ordures et immondices. Chomsky aussi en son temps...
      Bref Chouard ne m’inspire guère, Pierre Rahbi m’exaspère, mais de là à dénoncer le mec qui cite le mec qui a cité le mec qui... Pas trop de zèle. Y’a du pain sur la planche et nos vrais adversaires savent aussi manipuler les armes de destruction sordides...
      Je suis pas mal sur la longueur d’ondes de @biggrizzly.
      Quant à Mélenchon, il est temps, je pense aussi, que nous arrêtions de chercher un leader massimo de rechange. Le comportement d’un Tsipras, après tant d’autres, devrait rendre les militants un peu plus méfiants !
      Pour conclure, je dois dire que l’une des choses que j’apprécie sur Seenthis c’est le ton des échanges et que je ne voudrais pas y déroger. J’espère que mes commentaires ne sont pas perçus comme agressifs... !

    • Ayant de forte sympathies pour l’idée libertaire, depuis une bonne quarantaine d’années, je constate qu’à force de vouloir laver plus noir que noir le drapeau de la couleur correspondante, les « orgas » dites anarchistes n’ont pas progressé depuis l’après 70. Les sympathisants sont nombreux, mais dès qu’on leur explique qu’untel n’est pas un « pur », que tel autre est « compromis » voire « facho », ça n’attire pas le chaland.

      D’accord avec ça @la_feuille les procès en « pureté idéologique » sont une perte de temps et d’énergie. Les leaders auto-proclamés des organisations anarchistes sont surtout anar-chiants et complètement hors-sol. La plupart d’entre eux sont des grandes gueules qui ne cherchent en fait qu’à accroître leur « popularité » et qu’on retrouve souvent dans les AG de grèves, malheureusement (et j’ai parlé au masculin car je n’ai jamais constaté ce genre de comportement au féminin).

      Pour conclure, je dois dire que l’une des choses que j’apprécie sur Seenthis c’est le ton des échanges et que je ne voudrais pas y déroger. J’espère que mes commentaires ne sont pas perçus comme agressifs... !

      Pas de problème, c’était juste le mot « obsessionnel » qui m’a fait réagir un peu vivement.

    • J’oubliais les « petits virus », la troupe de neuneus autour de Chouard...

      Il faut que j’aille chercher mon chèque chez Soros ! – Blog YY
      http://blogyy.net/2018/12/23/il-faut-que-jaille-chercher-mon-cheque-chez-soros

      Mince, où avais-je la tête ? La fin du mois approche !

      IL FAUT QUE J’AILLE CHERCHER MON CHÈQUE CHEZ SOROS !

      Merci du rappel, les Gentils Virus Et merci encore de vos très nombreux messages d’amitié. Ça fait chaud au cœur !

  • La France exporte-t-elle un herbicide interdit dans l’UE vers les pays en voie de développement ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2018/12/18/la-france-exporte-t-elle-un-herbicide-interdit-dans-l-ue-vers-les-pays-en

    Oui, la France exporte l’#atrazine, un #herbicide dont la commercialisation et l’utilisation sont interdites en France et dans toute l’Union européenne depuis 2003. L’information a été dévoilée par l’ONG suisse Public Eye en mai 2017. L’organisme avait alors alerté le grand public sur l’exportation suisses d’atrazine. Le Monde a de son côté dévoilé les mêmes pratiques pour la France : « Depuis le mois de janvier, la France a autorisé l’exportation de sept cargaisons d’atrazine vers la Chine, la Suisse, le Pakistan, le Soudan, l’Ukraine et l’Azerbaïdjan », écrivait le quotidien le 29 mai 2017.

    En 2018, peu de choses ont changé. Selon les données de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), la France a exporté de l’atrazine vers le Soudan, l’Azerbaïdjan, le Pakistan, la Géorgie et l’Ukraine. Et la France n’était pas la seule. L’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et la Hongrie ont également exporté de l’atrazine. Les quantités exportées pour cette année ne sont pas encore disponibles à la consultation.

    Pour Laurent Gaberell, responsable agriculture et biodiversité de Public Eye, ces exportations constituent une « #violation de la #convention_de_Bamako » interdisant totalement les importations en Afrique de #déchets provenant d’États non signataires. Entre autres, ce texte considère comme déchets, « les #substances_dangereuses qui ont été frappées d’#interdiction, annulées ou dont l’enregistrement a été refusé par les actes réglementaires des gouvernements ou dont l’enregistrement a été volontairement retiré dans le pays de production pour des raisons de protection de la santé humaine et de l’environnement ». Comme l’atrazine, donc. Le Soudan, signataire de cette convention figure dans la liste des pays vers lesquels la France a livré l’herbicide en question.
    Pollution des eaux

    Considérée comme un #désherbant idéal en raison de sa forte persistance dans les #sols et son faible coût, l’atrazine a été massivement utilisée à partir des années 60 avant d’être interdite car elle contaminait les #nappes_phréatiques. Comme le relevait l’émission Cash Impact (magazine dérivé de Cash Investigation) du 27 février 2018, 15 ans après son interdiction, cet herbicide est encore le principal #polluant de l’#eau courante en France et expose les populations les plus fragiles à des risques sanitaires. Selon une étude menée par l’Inserm depuis 2002, en Bretagne, sur 600 échantillons d’urines de femmes enceintes recueillies en début de grossesse, celles « ayant des traces d’atrazine ou d’une de ses formes dégradées dans les urines ont 50% de risque supplémentaire d’avoir un enfant de petit poids à la naissance et 70% de risque supplémentaire d’avoir un enfant avec un petit périmètre crânien à la naissance », affirme ainsi un communiqué de l’Inserm.

  • [Antigone] Camarade Lune, rencontre avec Barbara Balzerani – brigades rouges
    https://grenoble.indymedia.org/2018-12-15-Antigone-Camarade-Lune-rencontre

    doublons Rencontre avec Barbara Balzerani (camarade Lune), accompagnée de Elisa Santalena, Maître de Conférences en Civilisation Italienne à l’Université Stendhal de Grenoble, spécialiste des brigades rouges et de l’Italie de ces années tumultueuses et Marie Thirion, doctorante, qui assurera la traduction. Barbara Balzerani a été l’une des femmes à occuper un poste stratégique au sein des Brigades rouges. Dans l’enceinte de la prison haute sécurité où elle a été incarcérée pendant de nombreuses (...)

    #Agenda

    https://www.bibliothequeantigone.org

  • Scènes en fête
    http://www.radiopanik.org/emissions/screenshot/scenes-en-fete

    À l’invitation du Théâtre des Martyrs, Ingrid von Wantoch Rekowski et sa compagnie reprennent deux de ses spectacles parmi les plus fameux : ln H - Moll créé en 2001 au Festival Musica de Strasbourg, et repris depuis en Allemagne, Autriche et Italie, et

    Raphaël, les sirènes et le poulet , créé en 2010 au Théâtre National de Belgique ; l’occasion d’embarquer pour un double périple, à la croisée de la transcendance divine et des imperfections humaines, entre gestualité raffinée et humour allumé, érudition et rigolade. Luc Schillinger est comédien et chanteur. Il est co-fondateur en 1975 de la Jung Elsasser Bühn, pour un théâtre dialectal contemporain. De 1982 à 1985, il travaille avec la Compagnie JeanLouis Hourdin. Durant cette période, il joue au Festival D’Avignon et en tournée en Europe. Il joue Büchner, (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/screenshot/scenes-en-fete_05869__1.mp3

  • Les « gilets jaunes », une spécificité française ?
    15 DÉCEMBRE 2018
    PAR LUDOVIC LAMANT ET AMÉLIE POINSSOT

    Des mouvements protestataires ont éclos en Europe depuis dix ans, en dehors des appareils politiques traditionnels. La révolte des « gilets jaunes » a-t-elle des points communs avec celle des Italiens, des Grecs ou des partisans du Brexit au Royaume-Uni ?

    La colère des « gilets jaunes » a débordé au-delà des frontières françaises. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Bruxelles, accompagnées de blocages de dépôts de carburants, tandis que des indépendantistes catalans issus des Comités de défense de la République (CDR, à gauche), vêtus de jaune, appellent au blocage de leur région le 21 décembre. Des gilets jaunes ont aussi fait leur apparition dans des manifestations en Pologne, en Serbie et au Monténégro. En Allemagne, c’est l’extrême droite qui a appelé à défiler en gilet jaune.

    Ici et là sur le continent, de nombreuses colères ont éclaté ces dernières années. Des Indignés espagnols aux Grecs frappés par l’austérité, des partisans du Brexit en 2016 aux membres du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) en Italie, ces colères ont-elles des points communs avec la révolte populaire qui secoue la France depuis novembre ?

    Sans figer la réalité d’un mouvement français aux contours encore en évolution, et donc difficiles à cerner, deux phénomènes semblent jouer à plein : le rejet du monde politique traditionnel et des élites en place et, en même temps, une forte volonté d’être associé aux décisions politiques de son pays. Tentative de comparaison.

    2009, Italie : le M5S, un mouvement emmené par un nouveau leader
    Comme les gilets jaunes, les Cinq Étoiles se forment sur un rejet du système de représentation traditionnel. C’est même un prérequis pour rejoindre le mouvement italien quand il se crée formellement, à partir de 2009 : il faut n’avoir milité dans aucune organisation auparavant. « Les gilets jaunes et les Cinq Étoiles des débuts sont tous les deux contre la médiation politique ordinaire, explique le chercheur en sciences politiques spécialiste de l’Italie Christophe Bouillaud. Ils traduisent la faillite complète de la représentation politique et de la représentation syndicale telles qu’elles existaient. »

    À l’origine du M5S, on trouve également, comme chez les gilets jaunes, des groupes locaux ancrés dans un territoire. En Italie, ces résistances sont d’abord tournées contre des projets imposés par le pouvoir, potentiellement destructeurs pour l’environnement (ligne ferroviaire Lyon-Turin en val de Suse ; terminal gazier dans les Pouilles par exemple) ; elles trouvent leur débouché dans les Cinq Étoiles.

    Autre similitude : « Dans les deux pays, ces mouvements sont la conséquence de 30 ans de politique économique qui ne fonctionne pas, relève Christophe Bouillaud. Les classes moyennes s’en sortent de moins en moins bien. Et cette politique économique a été défendue par les médias dominants. » De fait, des deux côtés, on observe une méfiance vis-à-vis des médias traditionnels.

    « Il y a deux moteurs communs, renchérit Jérémy Dousson, auteur de l’ouvrage Un populisme à l’italienne ? Comprendre le Mouvement 5 Étoiles (éditions Les Petits Matins). L’idée qu’on n’est pas représenté et qu’il faut reprendre la main : les politiques ne font pas ce qu’ils ont promis parce qu’ils sont soit incompétents soit corrompus. Et l’idée que le travail ne paie pas. C’est pourquoi ce ne sont pas, à mon sens, des mouvements apolitiques mais des mouvements hyperpolitiques. » Les deux s’auto-organisent à travers une utilisation importante d’Internet et des réseaux sociaux. Dans le cas des gilets jaunes, cela se fait entre pairs, tandis que chez les Cinq Étoiles, cela se fait suivant la direction donnée par un leadership que tous reconnaissent.

    Les deux mouvements font ainsi apparaître des personnes qui n’ont jamais occupé l’espace public auparavant : des gens qui n’ont pas de vécu militant, mais aussi des femmes, dans une proportion beaucoup plus importante que dans les formes habituelles de protestation. Si le M5S aujourd’hui au pouvoir est un parti dirigé par des hommes, il a fait de cette question de la représentation des femmes un objectif politique et il s’est efforcé de présenter aux élections des listes presque paritaires, dans un pays où l’accès aux fonctions politiques est resté profondément inégalitaire. À la Chambre des députés aujourd’hui, 94 des 220 parlementaires du M5S sont des femmes. C’est le taux de représentation féminine le plus élevé de tous les groupes parlementaires italiens.

    La temporalité introduit toutefois une différence de taille entre le mouvement français et son parallèle transalpin : difficile de mettre sur un même plan d’analyse un mouvement né il y a plus de dix ans, qui s’est structuré depuis en parti politique et codirige aujourd’hui l’exécutif italien, et un mouvement qui n’a pas plus de quatre semaines d’existence. Surtout, le M5S a été, dès le départ, emmené par le comique Beppe Grillo. C’est ce qui lui a permis de se structurer, d’élaborer la transition, de résoudre les conflits. Les gilets jaunes en sont loin. « Pour l’heure, le mouvement français est complètement éclaté entre différents groupes locaux, observe Christophe Bouillaud. Sans leader, il est très peu probable qu’il parvienne à se structurer. »

    Enfin, d’un côté et de l’autre des Alpes, les mots d’ordre ne sont pas les mêmes. Au départ des Cinq Étoiles, les principales revendications portent sur la corruption du personnel politique et la préservation de l’environnement. Ce n’est que dans un deuxième temps, à partir de 2013, que le mouvement s’intéresse au pouvoir d’achat des Italiens – un positionnement qui lui ouvre la voie du succès électoral en Italie du Sud. Parallèlement, il se détourne des questions environnementales et aujourd’hui, à la tête d’un gouvernement de coalition avec l’extrême droite, le M5S a complètement abandonné ce volet.

    2011, Grèce : le mouvement des places, de la mobilisation à la solidarité
    Grèce, printemps 2011. Au pic de la crise, alors qu’un deuxième mémorandum d’austérité se prépare, la place Syntagma (place du Parlement) d’Athènes, ainsi que de nombreuses places dans différents quartiers de la métropole, est occupée. Nuit et jour, pendant plusieurs semaines, la population manifeste et se réunit en assemblées générales, à l’image des Indignés espagnols, sur un mode autogestionnaire et se revendiquant de la démocratie directe.

    Pour le professeur de philosophie politique Stathis Kouvélakis qui, à l’époque, a observé de près la mobilisation en Grèce et a pu suivre les récentes manifestations des gilets jaunes à Paris, il y a des similarités évidentes. Tout d’abord, ce sont deux mouvements sociaux qui éclatent en réaction à des politiques néolibérales destructrices : d’un côté, les mémorandums d’austérité et de l’autre, le « Blitzkrieg des réformes Macron ».

    Ils ont aussi un caractère fortement « national », avec l’omniprésence, dans les deux cas, de drapeaux nationaux. Et de la même manière, ils sont dans le rejet du système politique existant et font apparaître de nouvelles personnes dans l’espace public – des femmes, des non-syndiqués, des gens a priori peu politisés, une population d’origine sociale modeste –, jusqu’alors sous-représentées.

    Ceci dit, sociologiquement, les mouvements restent différents. « La catégorie des précaires diplômés du supérieur n’est pas trop représentée chez les gilets jaunes, relève Stathis Kouvélakis. Or elle était très présente à Syntagma. De manière générale, la participation au mouvement était beaucoup plus massive en Grèce, où la politique économique avait touché tout le monde, alors que la base sociale des gilets jaunes est plus restreinte, plus populaire, même si elle bénéficie d’un large soutien de l’opinion publique. » En Grèce, en 2011, la population faisait bloc contre les mémorandums d’austérité et l’ingérence de la Troïka, mais aussi contre une classe politique corrompue et un système clientéliste à bout de souffle.

    Autre différence : « En Grèce, l’épicentre du mouvement était dans la capitale. Il était inexistant hors des grands centres urbains, alors qu’en France, on a affaire essentiellement à un mouvement de la périphérie, Paris étant “pris” par des manifestants qui viennent d’ailleurs », note Kouvélakis.

    Le mouvement des places a-t-il eu un débouché politique en Grèce ? Sur Syntagma, le mouvement a rapidement reflué. Mais dans les quartiers, ces assemblées populaires se sont transformées en cercles locaux d’entraide, tandis que le désastre économique se poursuivait. Soupes populaires, soutien scolaire, dispensaires de soins gratuits… : de nombreux collectifs se sont montés, dont beaucoup sont toujours en activité aujourd’hui. Alors parti d’opposition de gauche radicale, Syriza a contribué au financement du réseau Solidarité pour tous, qui rassemblait nombre de ces initiatives. Mais ces assemblées de quartier ont fonctionné de manière autonome, a fortiori après l’arrivée au pouvoir de Syriza, en 2015. Cette mobilisation dans les quartiers a par ailleurs insufflé une solidarité non négligeable dans une société longtemps marquée par l’individualisme et le consumérisme.

    « Il est trop tôt pour dire ce que peuvent donner politiquement les gilets jaunes, estime Stathis Kouvélakis. Mais il est certain qu’un mouvement profond comme cela va provoquer des déplacements électoraux. De la même manière que les Grecs mobilisés en 2011, les membres des gilets jaunes se positionnent électoralement sur un axe qui va de l’extrême gauche à l’extrême droite. À Syntagma, c’était même visible dans l’espace : le haut de la place était occupé par des gens au discours nationaliste, voire d’extrême droite, tandis que le bas de la place était dominé par un discours de gauche. »

    Différentes organisations de la gauche grecque assurent alors une présence discrète, réalisant un important travail de terrain pour empêcher l’infiltration du mouvement par la droite radicale et les néonazis d’Aube dorée. « Mais à l’époque, en Grèce, tout le monde avait conscience du fait qu’un séisme s’était produit dans le système politique bipartisan et que plus rien ne serait pareil. La gauche radicale était confiante, elle sentait déjà que le vent tournait de son côté. Rien de tel ici : le paysage politique est beaucoup plus éclaté et le poids de l’extrême droite en France bien plus important. La situation est encore très fluide. »

    2016, Royaume-Uni : le Brexit révèle la colère des « left behinds »
    À première vue, les situations sont très distinctes : le mouvement des gilets français a surgi du terrain, quand la mobilisation des opposants au Brexit répond d’abord à la stratégie de partis traditionnels. Si les gilets jaunes dévoilent la crise structurelle des partis français, les Brexiters ont d’abord consacré la victoire du UKIP, la formation lancée par Nigel Farage, et des plateformes pour le Leave emmenées par des politiques professionnels.

    « Le Brexit ne s’est pas joué dans la rue, une colère s’est exprimée, qui n’a pas débouché sur un mouvement social », relève Geoffrey Pleyers, sociologue des mouvements sociaux à l’université de Louvain, en Belgique. Mais il relève, des Brexiters et du M5S italien jusqu’aux gilets jaunes, « une même remise en cause de la division droite-gauche, par des acteurs qui décident de former des coalitions stratégiques différentes ». « Ces gens font de la politique ensemble, mais ne parlent pas entre eux de politique traditionnelle, de tel ou tel parti », poursuit-il.

    La structure d’âge est assez comparable : si l’on s’appuie sur les premiers résultats d’une enquête de chercheurs relayée par Le Monde, les gilets jaunes ont en moyenne 45 ans, au-dessus de l’âge moyen de la population française, tandis que les plus jeunes, au Royaume-Uni, avaient voté massivement, à 75 %, pour le maintien dans l’Union europénne. Les gilets jaunes paraissent former un mouvement plutôt mixte, avec des femmes issues de milieux populaires aux avant-postes. En 2016, 53 % des Brexiters de 25 à 49 ans étaient des femmes (la proportion s’inversait pour les plus de 50 ans, avec plus de 60 % d’hommes).

    « Le vote pour le Brexit a été le plus fort dans les anciennes terres industrielles du nord et de l’est de l’Angleterre. De la même façon, le Mouvement Cinq Étoiles en Italie est davantage ancré dans le Sud, qui est plus pauvre. Il y a bien une tendance de fond, liée à la politique économique menée en Europe, à un âge de croissance faible et de poussée des inégalités », avance Chris Bickerton, un politologue de Cambridge, qui fut l’un des porte-voix en 2016 d’un Brexit de gauche (un Lexit, contraction de left et de Brexit).

    Les deux soulèvements semblent dessiner une géographie comparable, avec un fossé net entre des centres-ville aisés et des espaces davantage délaissés (banlieues, périurbains, ruraux). L’Angleterre a voté pour le Leave, à l’exception de Londres ou de grandes villes comme Leeds. Le Pays de Galles s’est aussi prononcé pour le divorce, à rebrousse-poil de sa capitale, Cardiff, favorable au maintien. Quant aux gilets jaunes, c’est une mobilisation des oubliés, loin des centres urbains, avec des pôles multiples sur le territoire français.

    « Ce point commun aurait à voir avec un sentiment de ras-le-bol, de désenchantement, de la part de ceux qu’on a appelés, au Royaume-Uni, des left behinds [« laissés-pour-compte » – ndlr]. Il y a donc clairement une dimension économique partagée », poursuit-il, avant de nuancer : « Mais il me semble que la crise des gilets jaunes nous dit aussi beaucoup sur la présidence Macron et, en ce sens, reste très spécifique à la France. »

    2011, Espagne : la corruption politique, source de l’indignation Le mouvement des Indignés a surgi sur des centaines de places d’Espagne le 15 mai 2011, d’où son nom de code, le « 15-M ». Dans ses rangs, des étudiants du collectif Jeunesse sans avenir côtoyaient des militants du Droit au logement ou des activistes opposés à un équivalent espagnol de la loi Hadopi. Ce mouvement, qui refusait d’être étiqueté de droite ou de gauche, plaidait pour la fin des politiques d’austérité en Espagne, dénonçait la corruption de la vie politique et critiquait le mécanisme de représentation en politique, lui préférant la démocratie directe.

    Le 15-M a connu d’innombrables mues. Après l’occupation des places, jusqu’à septembre 2011, il s’est transformé en une série de mouvements sectoriels contre les coupes budgétaires (santé, éducation, etc.) ou les expulsions immobilières. À partir de 2014, certains ont basculé, optant pour la politique institutionnelle : c’est le lancement de Podemos, mais aussi des confluences citoyennes, qui ont remporté des mairies, dont Barcelone et Madrid. Aujourd’hui, l’esprit du 15-M se retrouve encore dans les mobilisations massives pour les droits des femmes et contre les violences sexistes (le mouvement du « 8-M »).

    L’indignation du 15-M a-t-elle à voir avec la colère des gilets jaunes ? Les deux mouvements s’inscrivent dans une logique d’occupation de l’espace public : la place en Espagne, le rond-point en France. Tous deux ont révélé au grand jour la crise des organisations politiques traditionnelles, des partis aux syndicats, qui se trouvent dépassés. Ils ont pointé du doigt les limites de la démocratie représentative (« Vous ne nous représentez pas », était l’un des slogans du 15-M à l’adresse des députés). Autre point commun : jusqu’à la création de Podemos, en janvier 2014, aucun leader charismatique n’a surgi du mouvement espagnol, qui revendiquait une organisation horizontale et une multitude de porte-parole, quitte à dérouter les médias du pays.

    Le mouvement espagnol s’est également vite trouvé critiqué par des responsables politiques traditionnels, en raison du flou de ses revendications, souvent hétéroclites, d’une place à l’autre du pays. Là encore, c’est un point commun avec les gilets français, dont la nature semble évoluer selon son implantation géographique (avec une présence plus forte, semble-t-il, de militants du Rassemblement national dans le Nord et le Sud-Est, par exemple). Enfin, des deux côtés des Pyrénées, ils ont fait l’objet d’une répression policière musclée.
    La comparaison s’arrête là. Le 15-M s’est construit autour d’un discours très marqué contre la corruption en politique, que l’on ne retrouve pas dans le cas français. Inclusif, il n’a cessé de s’élargir à d’autres pans de la société frappés par la crise, au cours des premières semaines, jusqu’à l’été, quand les gilets jaunes, à ce stade, semblent davantage porter les revendications de milieux populaires malmenés par la politique économique du gouvernement français.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/151218/les-gilets-jaunes-une-specificite-francaise?onglet=full

    #giletsjaunes #gilets_jaunes #places #mouvement_des_places #brexit #italie #espagne
    #m5s#représentation#classes_moyennes#indignés#démocratie_directe#kouvélakis#macron#précaires#ukip#mouvements#giletsjaunes#gilets_jaunes#places#mouvement_des_places#brexit#italie#espagne

  • Shamoon, le malware qui terrorise les sociétés pétrolières, en embuscade en Italie
    https://cyberguerre.numerama.com/305-shamoon-le-malware-qui-terrorise-les-societes-petrolieres-

    L’un des logiciels les plus dangereux du monde a refait surface en Italie. Shamoon serait responsable d’une vaste attaque de la compagnie Saipem, liée au secteur pétrolier. La notoriété du malware destructeur Shamoon s’est faite au Moyen-Orient. Connu pour être un des logiciels parmi les plus dangereux du monde, le code malfaisant fut derrière l’immobilisation — à deux reprises — de la Saudi Aramco. La firme pétrolière avait vu ses données détruites et remplacées provoquant de lourds dégâts financiers. (...)

    #malware #hacking #Shamoon #Saipem #Aramco

    //c0.lestechnophiles.com/cyberguerre.numerama.com//content/uploads/sites/2/2018/12/4648545892_7ac77ca30d_b.jpg

  • Bac : « L’Education nationale ne pourra pas assurer une offre raisonnable sur tout le territoire »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/13/bac-l-education-nationale-ne-pourra-pas-assurer-une-offre-raisonnable-sur-to


    Déjà, l’enseignement exploratoire que voulait suivre ma fille n’existe pas sur le département → deux heures de route, 4 en transports en commun, pensionnat, le tout dans une contexte de grèves à répétition. En ce moment, je ne peux plus rien programmer, à tout moment, je peux recevoir un SMS qui m’indique que je dois aller la chercher. C’est déjà arrivé 3 fois depuis le début de l’année.
    Et encore, c’est une chanceuse, avec des résultats au plafond, elle a eu le droit à la formation de son choix. C’est à peu près la seule de sa classe. Tous les autres ont eu des choix par défaut et pour une copine qui voulait la même chose qu’elle, c’est vraiment beaucoup d’amertume. La gosse est bonne élève, mais il n’y avait de places que pour les excellents. On va te faire bouffer l’égalité des chances, mais ça veut dire quoi de réserver quelques places aux excellents du bled alors que les centrurbains peuvent se contenter d’être moyens ?

    Prosaïquement, la division entre « classique » et « spécifique » obéit en fait à une logique de pénurie. Dans un contexte de réduction du nombre de postes et de dévalorisation continue de la carrière d’enseignant, l’éducation nationale ne disposera tout simplement pas de suffisamment d’enseignants pour assurer une offre « raisonnable » sur tout le territoire à la fois en maths/physique/chimie et en SI/NSI. Selon les données de l’OCDE, un enseignant débutant du deuxième cycle du secondaire en France est deux fois moins rémunéré que son homologue en Allemagne, un quart de moins qu’en Espagne et autant qu’en Italie, trois pays qui ont pourtant des besoins bien moindres du fait d’une natalité déprimée.

    #éducation #inégalités #ruralité #périphéries

  • Budget italien : une rencontre entre Conte et Juncker prévue mercredi - Capital.fr
    https://www.capital.fr/entreprises-marches/budget-italien-une-rencontre-entre-conte-et-juncker-prevue-mercredi-1319243

    Il y aura bien une rencontre entre le président du Conseil italien et le président de la Commission européenne. Giuseppe Conte rencontrera Jean-Claude Juncker ce mercredi afin d’échanger sur le budget 2019 de l’Italie. Cette réunion de travail intervient après le refus du gouvernement italien de revoir suffisamment sa copie suite aux remarques de Bruxelles. La Commission européenne cherche à faire respecter les règles du Pacte de Stabilité, au regard duquel le déficit budgétaire et la dette de l’Italie se révèlent trop élevés.

  • Budget : l’Italie cale face à la réalité économique - Challenges
    https://www.challenges.fr/monde/europe/budget-l-italie-cale-face-a-la-realite-economique_629958

    « Il vivait dans une bulle, maintenant le moment de Tsipras est arrivé », a déclaré Mario Monti, ex premier ministre italien après l’annonce par Giuseppe Conte, actuel chef du gouvernement italien, d’une révision - à la baisse - du budget de la Péninsule, qui avait été retoqué par la Commission européenne le 23 octobre dernier. Comme l’a fait le chef du gouvernement grec, Alexis Tsipras, pour sauver son pays de la banqueroute quelques années auparavant, les leaders de l’alliance national-populiste au pouvoir à Rome semblent - enfin - vouloir tenir compte du principe de réalité. Hier totalement cabré face aux « diktats » de Bruxelles, pour reprendre l’expression de Matteo Salvini, leader de la Ligue et ministre de l’Intérieur, Giuseppe Conte se dit prêt à ramener les prévisions de déficit 2019 de 2,4 % de PIB autour des 2 %.

    « Mon objectif est d’éviter à l’Italie une procédure d’infraction faisant mal à notre pays et qui risque également de faire mal à l’Europe. Je suis en train de mettre au point une proposition que l’Union européenne ne pourra pas ne pas prendre en considération. Elle arrivera dans les prochaines heures », a-t-il déclaré dans un entretien mardi au quotidien italien Avvenire. Mais si la Commission européenne a ouvert la voie à des sanctions contre Rome, estimant « justifiée » l’ouverture d’une « procédure de déficit excessif » fondée sur une dette trop importante (131% du PIB), elle ne manque pas de saluer le « changement de ton » de la coalition populiste. Toujours est-il que ses responsables attendent de juger sur pièce avant de renoncer à sortir l’artillerie lourde. Autrement dit, la menace d’une amende punitive pouvant dépasser les 3 milliards d’euros plane.

    #principe_de_réalité
    #moment_tsipras

  • #Oulx (Italie) : Un nouveau refuge autogeré s’ouvre
    https://fr.squat.net/2018/12/11/oulx-italie-un-nouveau-refuge-autogere-souvre

    Aujourd’hui a été ouverte la #Casa_Cantoniera à Oulx, un bâtiment vide et inutilisé depuis des décennies. À partir d’aujourd’hui, il s’agit de lui redonner vie : contre les frontières et le diapositif qui les soutient et les détermine. Contre le Décret Salvini et sa politique de répression et de guerre aux pauvres. Pour un […]

    #Italie #No_Border #ouverture #Val_Susa

  • Stefano Palombarini : « Les gilets jaunes constituent une coalition sociale assez inédite » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/les-gilets-jaunes-constituent-une-coalition-sociale-assez-inedite-664558

    Sachant que :
    – Une des caractéristiques économiques de l’Italie est son fort taux de TPE / PME.
    – L’économie Française a été marquée ces dernières années par un développement sans précédent de l’entreprise individuelle.
    – Que le revenu moyen des auto-entrepreneurs se trouve en dessous du Smic (et avoisine parfois le seuil de pauvreté)

    Je formule l’hypothèse que la récente apparition d’un mouvement " 5 étoiles " en Italie et d’un mouvement " Gilets Jaune " en France est la résultante d’une recherche d’expression politique de cette forme de prolétariat qui se sent peu représenté par les partis historiques de gauche, plus enclins à la défense du salariat traditionnel.

    Existe t-il des analyses sociologiques qui font se rapprochement ?

    #gilets_jaunes #5_étoiles #sociologie_politique

  • Du bon usage des barbelés. Pourquoi la gauche éprouve tant de mal à admettre que les frontières tuent

    Dans une récente interview à la revue Ballast, le philosophe et économiste #Frédéric_Lordon aborde la question des #violences infligées aux migrantes et aux migrants en concluant qu’il est illusoire de lutter pour la #liberté_de_circulation. Lui plaide pour des frontières « plus intelligentes ». Au passage, il met en cause le journaliste indépendant Olivier Cyran, accusé de tenir sur le sujet des positions déraisonnables. Dans un contexte de forte mobilisation sociale et de vive confusion politique, ce dernier se saisit de cette perche pour questionner le rapport de la #gauche aux frontières et la stratégie périlleuse de sa principale composante, la #France_insoumise.

    Dans L’Homme qui n’a pas d’étoile, de King Vidor, il y a cette scène où un éleveur de bétail conseille au cow-boy solitaire joué par Kirk Douglas d’utiliser du fil de fer barbelé. En entendant ce mot, le héros se raidit, ses traits se durcissent. « Qu’est-ce qui ne va pas ? », demande l’éleveur. Et Kirk de lui répondre sèchement : « Je n’aime pas ça, ni celui qui s’en sert. »

    On repensait à cette réplique, l’autre jour, en voyant les images de soldats américains en train de dérouler sur les rives du Rio Grande des kilomètres de bobines de barbelé concertina – variante autrement plus redoutable, avec ses lames de rasoir conçues pour trancher jusqu’à l’os, que le gros barbelé à pointes inventé en 1874 par un fermier prospère de l’Illinois [1].

    C’est le même modèle qui borde la rocade menant au port de Calais, où il couronne un tentaculaire lacis de clôtures et de détecteurs à rayonnement infra-rouge. Dans le Pas-de-Calais, sa fonction consiste à stopper les saute-frontière et, s’ils insistent, à leur infliger des lacérations que les médecins sur place comparent à des blessures de guerre.

    Aux Etats-Unis, l’actuelle débauche de barbelés visait la « caravane des migrants », cette marche d’environ cinq mille personnes parties du Honduras début octobre à la recherche d’une meilleure vie dans le Premier monde. Les trimardeurs et les grandes voyageuses n’avaient pas encore atteint Mexico, à mille bornes du point frontière nord-américain le plus proche, que déjà Donald Trump dépêchait ses troupes à leur rencontre en annonçant, la bave littéralement aux lèvres, qu’elles avaient l’ordre de tirer dans le tas au premier jet de pierre – comme à Gaza, mais au Texas.

    Un spectre hante la gauche : le « No border »

    On s’est surpris à y repenser encore, par ricochets, en parcourant le très long entretien accordé à Ballast par Frédéric Lordon. Au cours de cet exercice en trois volets, consacré en sa partie centrale à valider la stratégie d’accès au pouvoir de la France insoumise, l’économiste hétérodoxe s’attaque entre autres à la question des migrantes et des migrants, en laissant entendre que les violences qu’ils et elles endurent feraient l’objet d’une attention excessive ou trop moralisante de la part d’une partie de la gauche.

    La « pensée militante » serait mieux employée à se fondre dans la « dynamique à gauche » incarnée avec prestance par Jean-Luc Mélenchon qu’à bassiner tout le monde avec nos histoires de barbelés, de duvets confisqués par la police et de centres de rétention qui débordent, puisque, souligne Lordon, « il ne devrait pas être nécessaire de dire qu’au premier chef, ce qui est insoutenable, c’est le sort objectif fait aux migrants. Car d’abord ce devrait être suffisamment évident pour qu’on n’ait pas à le dire. »

    Dans le champ de mines à fragmentation de la « vraie » gauche, la voix de Frédéric Lordon ne compte pas pour du beurre. Ses analyses sur la crise de 2008 ou sur le garrottage de la Grèce ont permis à des milliers de cancres en économie dans mon genre d’y voir plus clair sur le fonctionnement des banques, des institutions qui les gavent et des calamités qu’elles provoquent. Quand il passe à la débroussailleuse les fausses évidences du « système des prescripteurs » et raille leur « radicale incapacité de penser quoi que ce soit de différent », on boit volontiers du petit lait.

    Mais les efforts d’imagination qu’il mobilise pour concevoir des alternatives à l’ordre économique dominant ne paraissent plus de mise quand il s’agit des frontières. À rebours de la hardiesse qui l’avait conduit par exemple à appeler à la fermeture de la Bourse, Lordon prêche sur ce sujet la conservation de l’existant et sa répugnance pour les « No border », appellation qu’il s’abstient de définir, mais sous laquelle il semble ranger les quelques effronté.e.s qui, considérant la criminalité d’État instituée par les frontières, oseraient mettre en doute leur bien-fondé intrinsèque.

    Nous sommes quelques-uns en effet à considérer que les frontières physiques – non pas celles qui se volatilisent devant les capitaux et les marchandises, mais celles qui repoussent, blessent ou tuent les voyageurs sans visa au moyen d’un nombre toujours croissant de policiers, de garde-côte, de mercenaires, de fichiers d’empreintes digitales, de capteurs biométriques, de détecteurs de chaleur humaine ou de systèmes de surveillance satellitaire – ne constituent pas nécessairement l’horizon indépassable de la condition humaine, et qu’il y a lieu peut-être d’envisager leur démontage.

    Policiers à la cool et frontières intelligentes

    Chacun l’aura remarqué, ce point de vue n’occupe pas une place écrasante dans le débat public. S’il inspire un certain nombre d’actions militantes courageuses et salutaires, il ne bénéficie d’aucune espèce de visibilité dans le champ médiatique, politique ou intellectuel. En fait il n’est même jamais énoncé, encore moins discuté.

    D’où notre étonnement de voir Lordon s’en emparer brusquement pour s’efforcer de le disqualifier davantage, comme s’il y avait péril en la demeure. À ses yeux, remettre en cause la légitimité des frontières, c’est dégringoler tête en avant dans un « néant de la pensée » – le mien, en l’occurrence, puisque je me retrouve nommément visé dans ce passage.

    Les frontières, nous enseigne-t-il, ne sont pas mauvaises en soi. Elles sont, point barre. Elles peuvent d’ailleurs « prendre des formes extrêmement variées, des plus haïssables [...] jusqu’à de plus intelligentes. » Comment s’y prendre pour améliorer le QI d’une clôture ou d’une patrouille de Frontex, Lordon ne le précise pas – c’est sans doute, là aussi, « suffisamment évident pour qu’on n’ait pas à le dire ».

    On se contentera de prendre pour acquis que les frontières intelligentes font de bien belles choses, qu’elles « encouragent même circulation et installation, mais n’abandonnent pas pour autant l’idée d’une différence de principe entre intérieur et extérieur ». On est ravi de la nouvelle et on voudrait bien les connaître, ces murs de qualité qui allient gentillesse et attachement aux principes éternels.

    En quoi elle consiste au juste, la « différence de principe entre intérieur et extérieur », Lordon ne le précise pas non plus, mais on ne jurerait pas qu’elle n’ait rien à voir avec ces quinze migrants qui viennent de mourir de faim et de soif à bord d’un canot qui dérivait depuis douze jours au large des côtes libyennes. Ou avec ce sans-papiers guinéen forcé par un agent de la Police aux frontières de Beauvais de se mettre à genoux et de lui lécher ses chaussures.

    Mais attention, nous avertit le philosophe : le problème viendrait surtout de ces énergumènes qui voudraient détruire les frontières et jeter le barbelé avec l’eau du bain. « C’est de la problématisation pour “On n’est pas couché” ou pour C-News. En matière d’institutions, “pour ou contre”, c’est la pire manière de poser les questions », décrète-t-il, et là encore, c’est mézigue dont les oreilles sifflent.

    Ses remontrances font suite à une série de remarques que j’avais postées sur le réseau Twitter, puis remises en ligne ici-même, en réaction épidermique [2] à diverses prises de position sur le sujet, y compris celles, en effet, de Frédéric Lordon, détaillées précédemment sur son blog et révélatrices à mes yeux du fond de sauce mélenchonien qui englue les synapses de la gauche.

    Le différend qui nous oppose sur la question des frontières le conduit, dans un autre passage de son interview, à se demander quelles substances je consomme lorsque j’écris mes trucs. C’est une question légitime. J’avoue m’être parfois posé la même à son sujet, moins pour ses idées que pour ses tournures de phrase sophistiquées, cette fameuse « Lordon’s touch » qui procure à ses lecteurs un mélange unique de ravissement et de maux de tête. On devrait peut-être s’échanger les 06 de nos fournisseurs.

    Ne dites plus « prolétaires de tous les pays, unissez-vous »,
    dites « prolétaires de tous les pays, soyez gentils, restez chez vous »

    En lui répondant ici, je me plie à un exercice inconfortable. Lordon est une figure de la vie intellectuelle française, chercheur au CNRS et auteur prolifique, dont la sphère d’influence est sans commune mesure avec celle d’un journaliste précaire qui place ses piges où il peut et ne se connaît pas d’autres compétences que de faire du reportage au ras du sol. Nous ne jouons pas dans la même catégorie. Rien qu’à l’idée d’écrire à la première personne, je baille nerveusement. Mais puisque Lordon me fait l’honneur de me rabrouer avec insistance, en m’attribuant le rôle de repoussoir au service de sa démonstration, prenons cela comme un cadeau et profitons-en pour tâcher de tirer les choses au clair.

    Comme dit la chanson, « on lâche rien, on lâche rien ». Pourtant nous vivons une époque où on lâche beaucoup, au contraire, et même de plus en plus. Au cours de ces dernières années, par épluchages successifs, le périmètre de la gauche n’a cessé de se ratatiner. Quantité de références que l’on croyait l’apanage des tromblons réactionnaires ont percé son épiderme idéologique, nation, patrie, armée, police et fanion bleu-blanc-rouge n’y sont plus des cibles, mais des fétiches. « Oui, j’aime mon pays, oui, j’aime ma patrie ! Et je suis fier d’avoir ramené dans nos meetings le drapeau tricolore et la Marseillaise », proclame Jean-Luc Mélenchon [3].

    On lâche tout, on lâche tout, et c’est là que Lordon jaillit pour nous enjoindre de lâcher plus encore. L’internationalisme hérité de l’histoire du mouvement ouvrier, sans parler du rudimentaire principe de solidarité entre les abimé.e.s de ce monde, ne seraient plus que des breloques bonnes à remiser sur un napperon en dentelle. Ne dites plus « prolétaires de tous les pays, unissez-vous », dites plutôt « prolétaires de tous les pays, soyez gentils, restez chez vous ».

    À quoi s’ajoute que la question des frontières est devenue au fil de ces derniers mois un redoutable sac à embrouilles, débordant sur d’autres épineuses questions, liées notamment aux choix stratégiques de la France insoumise.

    Au point où on en est, ce n’est peut-être pas du luxe de le vider, ce sac, et de démêler un peu les désaccords, non-dits et quiproquos qui s’y sont accumulés, non par goût pour la chamaille, mais dans l’espoir d’éviter que « No border » devienne irrémédiablement un gros mot.

    Du mauvais côté de la barrière

    Pour cela, un retour sur les épisodes précédents s’impose. Fin septembre, trois médias classés plutôt à gauche – Politis, Regards et Mediapart – publient conjointement un « manifeste pour l’accueil des migrants » signé par cent cinquante « personnalités ». À partir d’un tableau succinct, pour ne pas dire sommaire, du bain de xénophobie où clapotent les décideurs politiques de France et d’Europe, leur texte se borne à affirmer que « la liberté de circulation et l’égalité des droits sociaux pour les immigrés présents dans les pays d’accueil sont des droits fondamentaux de l’humanité ». Pas de quoi se rouler par terre, mais, dans le contexte de sa parution, ce bref rappel à un principe de décence élémentaire fait l’effet d’une bulle d’oxygène.

    Il intervenait quelques jours après la décision du gouvernement Macron d’interdire à l’Aquarius, alors le dernier navire de sauvetage encore actif en Méditerranée, d’accoster en France et d’y débarquer les cinquante-huit rescapés recueillis à son bord. C’est qu’il est inconcevable, pour les start-uppers en chef de la nation, de déroger à leur politique de non-assistance aux naufragés, l’un des rares sujets sur lesquels les membres de l’Union européenne n’ont eu aucun mal à se mettre d’accord. On est déjà bien assez occupé à traquer les migrants sur notre territoire et à leur administrer un luxe inouï d’épreuves et de brutalités en tous genres pour se soucier d’en accueillir d’autres, surtout quand ils ont le mauvais goût d’être encore en vie. Le droit d’asile, dorénavant, ce sera au fond de l’eau ou dans les camps libyens.

    Deux semaines plus tôt, des hommes, des femmes et des enfants naufragés près des côtes maltaises avaient lancé un appel de détresse aux secours italiens, qui firent la sourde oreille. Plus de cent personnes seraient mortes noyées, tandis que les « garde-côte » libyens, une milice de rabatteurs opérant en sous-traitance pour l’UE, ramenaient les survivants dans les geôles de Tripoli. Externaliser la protection de nos frontières maritimes méridionales vers un pays en ruines dominé par des clans mafieux a ceci d’immensément commode que nul ne se formalisera du sort qui les attend là-bas – la faim, les viols et les tortures passeront inaperçues. Loin des yeux, loin du cœur, comme on dit.

    Quand, le 19 septembre, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) sonne une nouvelle fois l’alarme en qualifiant de « cauchemardesques » les conditions de détention dans les camps libyens, personne à Rome, Paris ou Berlin ne bronche. Un mois plus tôt, le décompte de l’Organisation mondiale pour les migrations (OMI) évaluant à dix-sept mille le nombre de morts en Méditerranée depuis 2014 – estimation basse – n’avait pas non plus soulevé d’émotions particulières.

    Opération guillemets pour les « forces de progrès »

    Entre parenthèses : à l’heure où j’écris ces lignes, on apprend que l’Aquarius, immobilisé dans le port de Marseille, ne reprendra plus la mer. Pourquoi ? Parce qu’après après avoir été privé de son pavillon panaméen sur intervention de l’Italie et avec la complicité des autres pays européens, le navire de sauvetage a échoué à se trouver un pays d’attache.

    Alors que le plus pourri des cargos poubelle peut battre pavillon sans la moindre difficulté, on s’arrange pour refuser ce droit à un bateau dont la fonction consiste à secourir des naufragés. Pestiféré, l’Aquarius, pour la seule raison qu’il sauve des vies. Que pareille obscénité se déroule sous nos yeux sans que nul ne moufte en dit long sur l’accoutumance de nos sociétés à la noyade de masse comme outil de gestion des flux migratoires.

    Dans un tel contexte, tout ce qui peut nuire aux intérêts des maîtres de la forteresse me paraît bon à prendre. Je précise, à toutes fins utiles, que je n’ai rien à vendre à Politis, Regards ou Mediapart, que les défendre n’est pas mon affaire et que, d’ailleurs, je n’ai pas non plus signé leur manifeste.

    D’abord, parce que je dispose d’autres moyens pour m’impliquer. Ensuite, parce que ces grandes pétitions par voie de presse, indexées sur la notoriété de leurs premiers signataires, se passent fort bien de mes services. Mais je me serais bien gardé de dissuader quiconque de le faire.

    On le savait bien, de toute façon, que cette initiative serait sans effet concret sur le calvaire des migrant.e.s, hors ou au sein de nos frontières – on est peut-être borné, mais pas idiot. Cela n’a pas non plus échappé aux associations qui l’ont signée, dont l’Auberge des migrants, Roya citoyenne, le Baam, Utopia 56, le Gisti, la Cimade, la Fasti, les coordinations de sans-papiers et d’autres encore.

    Si ces collectifs, dont l’existence n’est jamais mentionnée par Frédéric Lordon, ont jugé bon malgré tout de s’associer au texte, c’est probablement qu’ils lui reconnaissaient quelque utilité. Celui par exemple de faire entendre un autre son de cloche que le fracas des macronistes, vallsistes, ciottistes, lepénistes et éditorialistes. Personnellement, je cherche encore le coton-tige miracle qui m’ôtera du coin de l’oreille la voix de ce type de Valeurs Actuelles, François d’Orcival, invité permanent des « Informés » de France Info et incarnation chevrotante de la hargne migranticide, exhortant Emmanuel Macron à ne surtout pas céder au « chantage à l’émotion » des survivants de l’Aquarius. Ce genre de son, à force de tourner en boucle sur toutes les antennes, ça vous colle au pavillon comme un furoncle.

    Mais le principal intérêt du texte, du moins aux yeux des personnes engagées sur le terrain, c’est qu’il semblait offrir l’occasion aux diverses chapelles de la gauche de se retrouver sur un dénominateur commun : l’urgence de mobiliser leurs forces pour ne plus laisser les gens mourir noyés ou fracassés aux pieds de nos forteresses. De cesser de tortiller et de mettre de côté les bisbilles pour faire de cette question-là une priorité commune. Mais c’était encore trop demander.

    Au lieu de fédérer les « forces de progrès », avec guillemets de rigueur, l’initiative aboutit en fait à creuser un peu plus l’une de ses lignes de fracture les plus béantes. D’un côté, le gros de la gauche non-mélenchoniste, allant du groupuscule hamoniste jusqu’au NPA en passant par le PCF, ainsi qu’un large éventail de syndicalistes, de militantes et de responsables associatifs, tous signataires du texte ; de l’autre, la France insoumise, repliée sur son hégémonie, qui refuse de le signer et érige ce rejet en ligne officielle du parti.

    L’internationalisme, c’est has been, braillons plutôt la Marseillaise

    Pour justifier leur rebuffade, les théoriciens de la FI vont déployer un argumentaire contrasté, où la vexation de n’avoir pas été consultés par les auteurs du manifeste se mêle au reproche de ne point y voir nommément accusé Emmanuel Macron, comme si la responsabilité de ce dernier dans la situation décrite n’allait pas de soi.

    On daube aussi sur la présence parmi les signataires de Benoît Hamon, preuve putative de leurs accommodements avec les reliefs carbonisés du Parti socialiste, comme s’ils étaient encore en capacité de nuire, et comme si Mélenchon, revenu d’un PS dont il fut membre pendant trente-deux ans, était le mieux placé pour donner dans ce domaine des leçons de savoir-vivre.

    On voudrait nous enfumer qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Quand Lordon, dans son entretien, fustige longuement une opération de « retournement de veste en loucedé », d’« autoblanchiment symbolique » et d’« unanimité morale », on lui concède volontiers qu’il y a parfois des jonctions surprenantes. À preuve, la manifestation des Gilets jaunes du 1er décembre, soutenue par la France Insoumise, une partie du NPA, Attac, les cheminots de Sud-Rail, le Comité Adama et Frédéric Lordon lui-même, mais aussi par Marine Le Pen, les Patriotes et l’Action française.

    Quoi que l’on pense de cette juxtaposition insolite, on peut supposer que la présence d’un ex-hiérarque socialiste sur les Champs-Élysées ce jour-là n’aurait pas posé à Lordon un problème insurmontable. La question est donc : pourquoi serait-elle rédhibitoire dans un cas et pas dans l’autre ?

    En fait, la position de la FI est surtout d’ordre stratégique. Dans un espace politique de plus en plus imbibé de fachosphère, les stratèges du parti estiment que faire campagne sur des thèmes susceptibles de braquer une partie de l’électorat – immigration, racisme, islamophobie, sexisme, violences policières, etc – ruinerait leurs chances de victoire. Remporter des scrutins imposerait d’y aller mollo sur les sujets qui fâchent et de mettre le paquet sur le « social », entendu comme un moyen de ramener dans le bercail de la gauche les brebis égarées à l’extrême droite.

    En juin dernier, François Ruffin avait théorisé cette mission pastorale dans un article du Monde diplomatique. Racontant sa campagne électorale victorieuse de 2017 dans sa circonscription de la Somme, ravagée par la précarité et les délocalisations, il y explique que ce n’est pas avec du vinaigre que l’on attire les sympathisants de Marine Le Pen. « Maintenant, à leur chute économique et sociale il faudrait ajouter une autre condamnation : politique et morale. Qu’ils votent FN, se reconnaissent dans un parti ostracisé, et leur exclusion en sera légitimée. La double peine. »

    L’ostracisme dont serait victime le FN ne saute pas aux yeux, les chefferies éditoriales ayant plutôt tendance à lui cirer les bottillons, mais on comprend bien l’idée de la main tendue. « Le FN, je l’attaquais peu, poursuit-il. Comment des gens qui vont mal, socialement, économiquement, croiraient-ils que Mme Le Pen ou son père, qui n’ont jamais gouverné le pays, sont responsables de leurs malheurs ? Le FN se combat en ouvrant une autre voie aux colères, à l’espoir. En offrant un autre conflit que celui entre Français et immigrés [4]. »

    Quadriller serré, ratisser large

    Combattre le racisme consisterait donc à le balayer sous le tapis et à n’endosser que les revendications jugées peu ou prou lepéno-compatibles. Le cas de Ruffin démontre qu’une telle stratégie peut en effet s’avérer ponctuellement gagnante. Elle présente néanmoins un inconvénient, celui de devoir expliquer aux populations issues de l’immigration post-coloniale que leurs préoccupations particulières, liées aux diverses déclinaisons du racisme d’État, ne font pas partie des thématiques sociales retenues comme pertinentes par le parti et doivent donc être sacrifiées à la bonne cause.

    Le soutien inconditionnel et tonitruant apporté par la FI aux Gilets jaunes, et cela dès les premiers jours, quand l’imbrication de l’extrême droite dans le mouvement ne pouvait guère être ignorée, s’inscrit dans cette même hiérarchie des priorités. On ne s’offusquera pas qu’au milieu de la détresse sociale des fins de mois invivables, des Dupont-Lajoie sonnent la chasse au migrant.e.s, ou que des grandes gueules locales imposent la « baisse des charges » ou la « diminution de l’assistanat » dans le cahier de doléances du mouvement, du moment que l’occasion se présente d’aller chanter la Marseillaise avec son cœur de cible.

    Mais on ne peut durablement gagner sur les deux tableaux. Comme le suggère la récente défaite de la candidate FI à l’élection législative partielle d’Évry, dans l’ancienne circonscription de Manuel Valls, où l’abstention a atteint le niveau stratosphérique de 82 %, le message ne suscite pas forcément l’enthousiasme dans l’électorat populaire racisé. Ruffin a eu beau se rendre sur place pour instruire les habitant.e.s des HLM que leur « bulletin [était] un enjeu pour la patrie », la pêche aux voix, cette fois, n’a pas fonctionné.

    Appliquée à la question migratoire, cette stratégie périlleuse contraint la FI à marcher sur des œufs. D’un côté, elle doit tenir compte de la présence en son sein d’individus sincèrement acquis à la cause du droit d’asile, comme Danielle Obono, qui s’est âprement battue à l’Assemblée nationale contre la loi Asile et immigration, ou comme nombre de militants ici ou là. De l’autre, elle doit donner des gages aux électeurs alléchés par l’extrême droite qu’il ne saurait être question d’ouvrir les frontières comme ça à n’importe qui, pensez donc.

    C’est là que la figure du « No border » se révèle d’une irrésistible utilité. Pour se sortir de la position délicate où les place l’initiative de Politis-Regards-Mediapart, Jean-Luc Mélenchon et ses amis vont accuser ses initiateurs de vouloir démolir les frontières, ce patrimoine-de-l’humanité-que-nous-chérissons-tant. Un passage dans le manifeste va leur en fournir l’occasion : « Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires. À vouloir le faire, on finit toujours par être contraint au pire. La régulation devient contrôle policier accru, la frontière se fait mur. »

    On pourrait pinailler sur sa formulation, mais le constat est juste. N’importe quel exilé à la rue vous le confirmera : l’État a beau lui construire des barrières électrifiées, le traquer avec un détecteur à battements cardiaques ou l’empêcher à coups de tonfa de se poser sur un bout de trottoir, tant qu’il respire il continuera de se glisser par un trou de souris. Les frontières tuent, mutilent, séparent, mais elles ne dissuadent pas les candidats au voyage de tenter leur chance. Pour prétendre le contraire, il faut vraiment ne rien connaître au sujet.

    Toute la misère du monde dans la tête

    Mais, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon s’indigne : affirmer qu’elles n’ont pas l’efficacité qu’on leur attribue « revient à dire que les frontières ne sont plus assumées. Ce n’est pas du tout notre point de vue. Nous croyons au bon usage des frontières. »

    La suite est de toute beauté : « Notre rapport aux frontière n’est pas idéologique. Il est concret dans un monde où celles-ci n’ont cessé d’exister que pour le capital et les riches et où nous avons l’intention de les rétablir contre eux. Disons-le clairement, nous ne sommes pas d’accord pour signer à propos d’immigration un manifeste “no border”, ni frontière ni nation. Nombre de nos amis les plus chers qui ont signé ce texte disent à présent n’avoir pas repéré cette phrase que les rédactions “no border” ont su placer. »

    Il faut relire ce passage lentement pour en apprécier le numéro de patinage artistique : invoquer la lutte contre « le capital et les riches » pour justifier le maintien d’un dispositif qui sert surtout à stopper les pauvres.

    Par souci de conférer un semblant de logique à cette acrobatie, on assimilera ensuite les initiateurs du manifeste, décrits par ailleurs comme vendus à la macronie (ou, variante, à l’oligarchie), à des anarchistes échevelés qui planquent de la dynamite dans leurs tiroirs. Edwy Plenel, patron de Mediapart et ancien comparse moustachu d’Alain Minc et de Jean-Marie Colombani à la tête du Monde, et qui sur le tard en a surpris plus d’un par ses prises de positions plutôt dignes, mais pas farouchement révolutionnaires pour autant, a dû s’en sentir tout ragaillardi. François Ruffin n’a pas fait tant de politesses quand il a déclaré sur France Info le 13 septembre : « On ne peut pas dire qu’on va accueillir tous les migrants, ce n’est pas possible. »

    Voilà encore le genre de fausse évidence que, pour paraphraser Chomsky, on met trois secondes à balancer et une demie heure à démonter. D’abord, c’est qui, « tous les migrants » ? Faut-il entendre : tous les migrants du monde et de la galaxie ? Tous ceux qui se noient à nos portes ? Tous ceux qui n’en sont pas encore mais qui, dans un coin de leur tête, caressent l’idée qu’un de ces jours ils iraient bien eux aussi faire un petit tour sur les Champs-Élysées ? Croit-il que la planète entière attend dans les starting-blocks de se précipiter en France, sa « patrie », comme il l’appelle ? Sur invitation de qui, de ces hérétiques « No border » qui auraient squatté l’Élysée ? Et que veut dire « on ne peut pas », si l’on s’abstient de préciser tout ce que l’on peut, et tout ce que l’on doit ?

    Mais les esprits ont déjà été si bien préparés en amont pour recevoir ce genre de poncif épongé à gauche comme à droite – à commencer par le fameux « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » de Michel Rocard – que nulle objection ou demande de précision ne lui a été opposée, en tout cas par le préposé de France Info. L’« unanimisme moral » qui inquiète tant Frédéric Lordon ne triomphe pas toujours, apparemment.

    http://lmsi.net/Du-bon-usage-des-barbeles
    #violence #border_violence #frontières #mourir_aux_frontières #frontières_intelligentes #smart_borders #murs #ouverture_des_frontières #fermeture_des_frontières #barrières_frontalières #migrations #asile #réfugiés

  • Un point de vue exotique…

    Des « gilets jaunes » helvétiques : impossible ! - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/gilets-jaunes-helvetiques-impossible
    https://assets.letemps.ch/sites/default/files/styles/share/public/media/2018/12/06/file732rwky6uxue0lmk42c.jpg.png?itok=7sKwvwKe

    En Suisse, la notion de province n’existe pas, le provincialisme non plus, parce que le territoire est découpé en entités autonomes, chacune levant l’impôt et veillant donc au bien-être de sa population. Dans une certaine mesure, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou la Belgique sont également construites sur ce modèle. Dès les années 1980, la France a entrepris d’apporter des corrections à cet état de fait mais sans y associer l’autonomie fiscale qui leur aurait donné du sens. En outre, à peine arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron a privé les collectivités territoriales de la taxe d’habitation et leur a imposé des programmes d’économies que l’Etat central, lui, ne semble pas adopter. Rien ne va donc dans le bon sens pour autonomiser, donc responsabiliser, les régions.

    Une deuxième cause de la révolte des « gilets jaunes », plus directe celle-là, tient à la lourdeur de la fiscalité française. Même si les comparaisons sont très délicates dans ce domaine, il est largement admis qu’elle dépasse celles de tous ses voisins européens, ce qui prouve que la centralisation n’amène aucune économie d’échelle à ce niveau. Le contribuable français ne se détermine pas sur l’impôt comme il le fait en Suisse, où le système du frein à l’endettement lui donne l’entière main sur la charge fiscale qu’il est d’accord d’accepter. Pour mémoire, rappelons que les budgets annuels proposés par les gouvernements cantonaux ou la Confédération doivent être contenus dans une étroite fourchette, sinon ils sont retoqués ou soumis au vote du peuple, qui doit décider de l’augmentation d’impôt associée à leur dépassement, ce qu’il n’accepte généralement pas ! Il y a ainsi une grande différence entre un peuple de contribuables qui subit l’impôt et un peuple de citoyens-contribuables qui en décide.

    Troisième cause du mal-être profond exprimé par les « gilets jaunes », l’absence de démocratie réelle, vécue, exercée. Tout concourt à ce que le peuple ne se sente pas représenté, voire s’estime méprisé par des instances éloignées et hautaines. En effet, dans une démocratie représentative comme la France, rien ne justifie que l’élection des députés se déroule selon un système majoritaire et non pas proportionnel. En conséquence, le pouvoir législatif est en général accaparé par deux grands partis qui, s’ils conviennent bien en période faste, ne traduisent pas forcément l’opinion de la population lorsque la colère monte. Alors que le dialogue reste le meilleur outil de gestion des problèmes, la France refuse une parole institutionnelle aux deux partis dits populistes qui, à droite et à gauche, traduiraient les revendications actuelles du peuple. Du coup, puisqu’ils n’ont pas d’autre moyen de se faire entendre, les citoyens sont dans la rue, ce dont la France tire parfois, à tort, sa fierté de pays révolutionnaire. Or rien n’est pire que la révolution car, au-delà du romantisme des grandes causes, c’est un aveu d’échec de la démocratie, qui entraîne avec elle désordre, violence, appauvrissement économique et dislocation du corps social. Pas de quoi se vanter !

  • Vie privée : Facebook écope d’une amende de dix millions d’euros en Italie
    https://www.nextinpact.com/brief/vie-privee---facebook-ecope-d-une-amende-de-dix-millions-d-euros-en-ital

    Vendredi 7 décembre, l’Autorité de la concurrence italienne a révélé une amende de 10 millions d’euros infligée à Facebook, pour avoir utilisé les données d’internautes dans un but commercial. L’enquête, ouverte en avril, a été close le 29 novembre. Facebook a enfreint les articles 21 et 22 du Code de la consommation, « trompant » les utilisateurs à l’inscription, sans les informer immédiatement et clairement que leurs données seront utilisées commercialement. « Plus généralement, Facebook insiste sur la (...)

    #Facebook #algorithme #terms #publicité #données #BigData #procès #profiling

    ##publicité

  • De Pompidou à Macron, le système Rothschild tire toujours profit de la dette publique… – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/09/de-pompidou-a-macron-le-systeme-rothschild-tire-toujours-pro

    Depuis la loi de 1973, dite « loi Rothschild », du nom de la banque dont était issu l’ancien président de la République, Georges Pompidou, l’État est obligé de passer par le système des banques privées pour financer son endettement.

    Aujourd’hui, Emmanuel Macron, issu lui aussi de la banque Rothschild, ne compte pas bien sûr remettre en cause cette loi, préférant faire des coupes sombres dans les budgets sociaux pour réduire le déficit de l’Etat… 

    Depuis 1973, le Trésor public ne peut plus présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. En clair, l’État est condamné à se financer par des emprunts, contre intérêts, auprès de banques privées, au lieu de continuer à emprunter sans intérêt auprès de la Banque de France.

    Comment en est-on arrivé là ? En 1973, après de 30 années de création monétaire, l’économie française était remise à flot. Dans l’esprit de l’ancien président de la République, Georges Pompidou, et des hauts fonctionnaires qui l’entouraient à l’époque, la France était désormais reconstruite suite aux destructions de la deuxième guerre mondiale. 

    Il semblait donc plus aussi nécessaire de laisser persister des mécanismes qui s’étaient avérés bénéfiques pour le financement de dépenses d’investissements structurels, d’autant plus que ces mécanismes de création monétaire avaient été souvent utilisés pour financer le fonctionnement courant de l’Etat. 

    Il s’agissait avant tout d’instituer un garde-fou afin de préserver le pays de l’inflation et des dévaluations de la monnaie en s’imposant une discipline budgétaire. Il apparut souhaitable à la fois d’encadrer les dérives potentielles de l’Etat et de sortir d’une ère d’économie administrée en établissant un autre système de financement.

    Mais le problème, c’est que ces bonnes intentions finirent par faire le jeu du monde de la finance qui a vite vu l’intérêt qu’il pouvait retirer d’un système par lequel l’État devait obligatoirement passer pour emprunter. De ce point de vue, la loi de 1973 fut également le fruit d’un habile lobbying bancaire visant à neutraliser tous ceux qui étaient favorables au système en vigueur jusqu’ici.

    Cette loi a été abrogée en 1994 mais après avoir été étendue et confortée au niveau de l’Union européenne par les traités de Maastricht (à compter du 1er novembre 1993, article 104) et Lisbonne (à compter du 1er décembre 2009, article 123) que la France appliquer à la lettre depuis cette date.

    Les critiques de la loi de 1973

    Contrairement à ce qu’escomptaient les initiateurs de la loi de 1973, l’endettement public non seulement s’est poursuivi mais a augmenté considérablement, l’État étant progressivement devenu l’otage d’un système financier privé. 

    On le voit aujourd’hui en France mais aussi en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie, ce ne sont plus les états qui gouvernent mais la « troïka » (Union européenne, Fond monétaire international et Banque centrale européenne) qui resserre toujours davantage son emprise financière sur les pays, notamment du Sud de l’Europe.

    La critique de cette loi a notamment été porté par Étienne Chouard qui a préfacé le livre de l’essayiste altermondialiste André-Jacques Holbecq « La dette publique, une affaire rentable », publié en 2008.

    Le webdocumentaire « L’Argent Dette » (documentaire sur la création monétaire, 2008) de de Paul Grignon, fustige le fait que les États empruntent de l’argent et payent des intérêts, alors qu’ils pourraient créer l’argent. Diffusé en streaming sur le web et en DVD, il nous montre à l’aide d’animations et d’explications claires la façon dont est créé l’argent. Et contrairement à ce que l’on peut croire, la monnaie créée par l’État ne représente que 5% de l’argent en circulation contre 95% créée par quelqu’un signant une reconnaissance de dette à une banque. 

    Gabriel Galand et Alain Grandjean, membres de l’association « Chômage et Monnaie », créée en 1992, ont dénoncé eux aussi cette loi dans un livre de 1996, » La monnaie dévoilée « , aux Editions L’Harmattan. 

    Dans le documentaire franco-allemand d’Arte, « La dette, une spirale infernale ? », le pouvoir des banques de créer de l’argent à partir de rien, contre une promesse de remboursement y est critiqué également par le regretté Bernard Maris qui expliquait notamment : « L’argent, qui était devenu un bien public – c’est-à-dire que l’État gérait la création monétaire – est redevenu un bien privé, créé par les banques, de grandes puissances autonomes, dans les années 1970, et après ça n’a fait que s’amplifier ».

    C’était aussi l’avis de Michel Rocard qui estimait que cette loi a « interdit à l’État de se financer sans intérêt auprès de la banque de France » et l’a obligé à « aller se financer sur le marché financier privé à 4 ou 5 % ».

    Dans son livre « L’Arnaque du siècle » de 2012, Nicolas Dupont-Aignan écrit « Comment pouvons-nous accepter d’avoir transféré la création monétaire au secteur privé, c’est-à-dire aux banques privées ? […] Est-il normal, pour construire une autoroute, pour financer le haut débit, d’emprunter à 3 % à des banques ou par des obligations alors que la banque centrale publique prête à 1 % ? […] Alors même que l’on pourrait, comme la France l’a fait jusqu’en 73 […] financer à un taux abordable nos équipements publics ? ».

    Des critiques, comme Emmanuel Todd, vont jusqu’à considérer que la dette est illégitime et ne doit pas être remboursée.

    Des chiffres méprisés par Emmanuel Macron

    Si les taux d’intérêt ont fortement diminué ces dernières années, s’établissant à moins de 1% en moyenne ou même négatifs à certaines périodes de l’année depuis 2012, ils ont été très élevés par le passé.

    Dans les années 80, le taux d’intérêt moyen à 10 ans était de 11,9%, dans les années 90 de 6,3%, dans les années 2000 de 3,9%. En 2011, les taux d’intérêt à dix ans notamment sur les emprunts d’Etat de la Grèce ont atteint des niveaux record, jusqu’à 17,68 % ! La tension sur la Grèce a poussé à la hausse les taux des autres pays fragiles de la zone euro : les rendements à dix ans de l’Irlande ont atteint jusqu’à 11,31 % et ceux du Portugal 10,46 %.

    En 1978, la dette publique de la France représentait 72,8 milliards € et 21,2% du PIB.

    En 1988 : 302,8 milliards € et 33,3% du PIB.

    En 1998 : 787,4 milliards € et 59,6% du PIB.

    En 2005 : 1147,6 milliards € et 66,8% du PIB. La charge de la dette (paiement des intérêts seuls) se montait à 47,4 milliards d’euros, soit la presque totalité de l’impôt sur le revenu payé par les Français. Cette charge était le deuxième poste budgétaire de l’État français, après celui de l’Éducation nationale et avant celui de la Défense. 

    En 2007 : 1211,6 milliards € et 64,2 % du PIB. La charge des intérêts se montait à plus de 50 milliards d’euros, soit l’équivalent du déficit public. 

    Fin 2013 : 1 925,3 milliards d’euros, soit 93,5 % du PIB. 

    A la fin du 1er semestre 2014, la dette a dépassé officiellement les 2 000 milliards €. 

    Fin 2015, lorsque Emmanuel Macron était encore ministre de l’Economie, de l’industrie et du Numérique, la dette est montée à 2 098 milliards € !

    Fin juillet 2017, la dette s’élevait à 2 226 milliards € (soir 35 441 € par habitant et 70 882 € par ménage)

    Un calcul précis révèle en outre que de 1980 à 2008, la dette a augmenté de 1 088 milliards €, les intérêts payés se montant à 1306 milliards d’euros ! Sans les intérêts encaissés par les financiers privés, la dette publique française se serait élevée, fin 2008, à 21,4 milliards d’euros au lieu de 1 327 milliards € ! 

    Une situation dramatique qui s’est encore aggravée depuis la crise de 2008 où, en volant au secours des institutions financières, l’État est également devenu le fournisseur en premier ressort de ces mêmes institutions qui lui reprochent son endettement et lui appliquent en conséquence des taux usuraires. 

    Aujourd’hui, Emmanuel Macron occulte systématiquement le problème du financement de la dette publique par des organismes bancaires privés à l’image des « éminents journalistes » que sont les Apathie, Barbier, Calvi, Demorand, Joffrin, Lechypre, Lenglet, Pernaut, Pujadas qui préfèrent parler de « l’insupportable fardeau de la dette », « la France en faillite », « les nécessaires sacrifices à faire », « la nécessité de ne pas vivre au-dessus de nos moyens » etc.

    C’est ainsi que s’imposent dans l’opinion françaises et européenne des vérités apparentes qui confortent l’inéluctabilité de l’austérité et la remise en cause le système des créanciers privés pour financer l’endettement des états…
    – Source : Les Moutons Rebelles                                                  Auteur : Lerebelle | Editeur : Walt | Dimanche, 09 Déc. 2018                        http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/16467