Trump’s Global Gag Rule Is Killing Women, Report Says – Foreign Policy
▻https://foreignpolicy.com/2019/06/19/how-trumps-global-gag-rule-is-killing-women-colombia
The administration’s hard-line anti-abortion stance is undermining women’s rights and U.S. development aid around the world, critics say.
[…]
Profamilia lost U.S. funds it used to run its clinics after the Trump administration brought back and expanded a Ronald Reagan-era policy—formally known as the Mexico City policy, but often called the “global gag rule” by critics—that prohibits U.S. health-related aid to foreign non-governmental organizations that perform or promote abortion. The rule has such far-reaching impacts that, beyond limiting abortion access, it has also decreased access to contraception and treatment for illnesses such as HIV and tuberculosis, as organizations that have lost funding roll back or close services.
Scrambling, Profamilia tried to replace the closed clinics with mobile teams—called mobile health brigades—that set up pop-up clinics in communities for two to three days at a time for “the most basic, basic needs,” explained Royo. But it was a poor substitute: The clinics had offered extensive services, including free counseling for adolescents, and educational workshops about sexual health and reproductive rights. Teens in these communities, where teen pregnancy rates are as high as 49 percent, desperately need this information, Royo said. Otherwise, unintended pregnancies and unsafe abortions could rise.
Globally, the Trump administration’s policy is contributing to a backlash against women’s and girl’s rights, according to women’s rights advocates, including Royo, and political leaders from around the world who attended Women Deliver, the world’s largest conference on gender equality, in Vancouver in early June.
“We’re seeing a pushback against women’s rights, whether it is attacks on a woman’s fundamental right to choose or violence against indigenous women and girls,” said Canadian Prime Minister Justin Trudeau at a press conference at Women Deliver, where he pledged $525 million annually for global sexual and reproductive health rights, including abortion.
]]>Les antibiotiques polluent désormais les rivières du monde entier
▻https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/les-antibiotiques-polluent-les-rivieres-du-monde-entier-818590.html
Quatorze antibiotiques ont été retrouvés dans les rivières de 72 pays, d’après une étude britannique inédite révélée lundi 27 mai. Les concentrations d’antibiotiques trouvés dépassent jusqu’à 300 fois les niveaux « acceptables ». Un risque majeur puisque ce phénomène accentue le phénomène de résistance aux antibiotiques qui deviennent moins efficaces pour traiter certains symptômes.
Aucune n’est épargnée. Une étude présentée lundi 27 mai révèle que, de l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique, les concentrations d’antibiotiques relevées dans certaines rivières du monde dépassent largement les niveaux acceptables. La nouveauté de cette étude résulte du fait qu’il s’agit désormais d’un « problème mondial » car si, autrefois, les niveaux tolérés étaient le plus souvent dépassés en Asie et en Afrique - les sites les plus problématiques se trouvent au Bangladesh, Kenya, Ghana, Pakistan et Nigeria - l’Europe et l’Amérique ne sont plus en reste, note le communiqué de l’équipe de chercheurs de l’université britannique de York responsable de l’étude.
Les scientifiques ont ainsi analysé des prélèvements effectués sur 711 sites dans 72 pays sur six continents et ont détecté au moins un des 14 antibiotiques recherchés dans 65% des échantillons. Les chercheurs, qui présentaient leurs recherches lundi à un congrès à Helsinki, ont comparé ces prélèvements aux niveaux acceptables établis par le groupement d’industries pharmaceutiques AMR Industry Alliance, qui varient selon la substance.
Résultat, le métronidazole, utilisé contre les infections de la peau et de la bouche, est l’antibiotique qui dépasse le plus ce niveau acceptable, avec des concentrations allant jusqu’à 300 fois ce seuil sur un site au Bangladesh. Le niveau est également dépassé dans la Tamise. La ciprofloxacine est de son côté la substance qui dépasse le plus souvent le seuil de sûreté acceptable (sur 51 sites), tandis que le triméthoprime, utilisé dans le traitement des infections urinaires, est le plus fréquemment retrouvé.
]]>Kenya drops two female sprinters over testosterone levels - The East African
▻https://www.theeastafrican.co.ke/sports/Kenya-drops-two-female-sprinters-over-testosterone-levels/4494642-5109608-id84g9z/index.html
Two Kenyan sprinters have been dropped from the team for the IAAF World Relays championship in Japan this week, after blood tests showed high levels of testosterone, Athletics Kenya said Friday.
The decision to leave Kenya’s 100m and 200m champion Maximilla Imali and 400m runner Evangeline Makena off the team comes after South Africa’s Caster Semenya lost a court challenge against plans to force some women to regulate their testosterone levels.
Après #Caster_Semenya, deux autres femmes éliminées de la compétition internationale…
]]>En Ethiopie, les petites mains de H&M ou Calvin Klein gagnent 23 euros par mois
▻https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/08/en-ethiopie-les-petites-mains-de-h-m-ou-calvin-klein-gagnent-23-euros-par-mo
Les salariés des usines de vêtements d’Ethiopie, qui travaillent pour des marques comme Guess, H&M ou Calvin Klein, sont les moins bien payés au monde, avec seulement 26 dollars (23 euros) par mois, selon un rapport rendu public mardi 7 mai.
L’Ethiopie, qui ambitionne de devenir le principal centre manufacturier du continent, a séduit les investisseurs en mettant en avant la disposition des salariés à travailler pour moins du tiers du salaire des travailleurs du Bangladesh, affirme le rapport du Centre Stern pour les affaires et les droits de l’homme de l’université de New York. Selon cette étude intitulée « Fabriqué en #Ethiopie : les défis de la nouvelle frontière de l’#industrie_du_vêtement », les salariés du Bangladesh, notoirement mal payés, gagnent 95 dollars par mois, ceux du Kenya 207 dollars et ceux de Chine 326 dollars.
Le rapport
▻https://issuu.com/nyusterncenterforbusinessandhumanri/docs/nyu_ethiopia_final_online?e=31640827/69644612
Dans le #business de l’#humanitaire : doit-on tirer #profit des #réfugiés ?
Depuis la crise économique de 2008 et la multiplication des conflits dans le monde, l’insuffisance des fonds alloués au secteur humanitaire n’a jamais été aussi importante. En effet seulement 59 % des besoins en la matière ont été financés en 2018.
Pour l’une des crises humanitaires les plus médiatisées, celle des réfugiés, les chiffres sont plus alarmants encore. Le Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR) estime que pour l’année 2019 tout juste 14 % de l’aide nécessaire a été financée pour venir en aide aux 68,5 millions de réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées et apatrides.
L’échec du système d’asile
Bien que garanti par le droit international l’accueil de ces populations vulnérables reste globalement infime. En moyenne, seulement 1 % des réfugiés sont référés par le HCR pour être réinstallés dans des pays d’accueil chaque année. Le cantonnement en camps ou les installations plus ou moins précaires dans les pays limitrophes des zones de conflits deviennent les seules alternatives pour la grande majorité des réfugiés, pour qui la durée moyenne d’exil est d’environ 26 ans.
Victimes des politiques d’asile de plus en plus restrictives des pays occidentaux plus de 85 % vivent dans des pays « en développement », dont les services élémentaires sont déjà sous pression.
Le privé à la rescousse
Pour pallier ces tensions, les capacités financières et innovatrices du secteur privé semblent aujourd’hui s’imposer comme une solution. Le HCR reconnaît en effet que le monde commercial joue un rôle central pour fournir des opportunités aux réfugiés et les soutenir.
Le Pacte mondial sur les réfugiés adopté par 181 membres de l’ONU en décembre 2018 a lui aussi souligné le rôle primordial du secteur privé pour contrer les failles du système humanitaire.
Que ce soit en termes d’emploi, d’opportunités commerciales ou de fourniture de biens et de services essentiels par l’intermédiaire de partenariats public-privé, ou encore en aidant les agences non gouvernementales ou gouvernementales à innover pour améliorer la qualité et la provision de l’aide, le monde du business semble désormais indissociable du monde humanitaire.
Mais normaliser la condition du réfugié dans la logique économique de marché, n’est pas un artifice idéologique servant de plus en plus les intérêts corporatifs ? Et ces derniers ne passeront-ils pas avant ceux des réfugiés dans ce business désormais très rentable – fort de ses 20 milliards de dollars par an- qu’est devenu l’humanitaire ?
De nombreuses plates-formes impliquées
Le secteur commercial est impliqué à de nombreux niveaux du système d’asile. Par exemple, via des forums consultatifs comme la branche UNHCR Innovation du HCR créée en 2012 et financée par la fondation IKEA. Ce forum cherche à développer des moyens créatifs d’engager les entreprises et leurs ressources technologiques.
D’autres plates-formes comme l’initiative #Connecting_Business ou encore #The_Solutions_Alliance tendent à impliquer le secteur privé dans les solutions en déplacement et en mesurer l’impact.
Ou encore des organismes comme #Talent_beyond_boundaries ou la plate-forme française #Action_emploi_réfugiés élaborent des #bases_de_données regroupant des réfugiés et leurs #compétences techniques et académiques afin de les connecter à des employeurs potentiels dans les pays les autorisant à travailler.
Afin de coordonner et de conseiller les actions et réponses du monde du profit, d’autres acteurs comme les consultants #Philanthropy_Advisors ont vu le jour pour promouvoir le développement de la collaboration philanthropique stratégique entre les #entreprises et le monde humanitaire, et les aider à projeter leur retour sur #investissement.
Les marchés prospèrent
Ainsi les partenariats public-privé avec le HCR et les ONG se multiplient, tant pour les prestations de service que l’expertise du secteur privé dans l’innovation.
De gigantesques salons commerciaux réunissent régulièrement les grandes agences onusiennes, des ONG et des sociétés privées de toute taille afin d’essayer de prendre les marchés de l’humanitaire. Au salon DIHAD de Dubai par exemple, des stands de vendeurs de drones, de lampes photovoltaïques ou encore de kits alimentaires côtoient ceux des sociétés de services financiers comme MasterCard Worldwide ou des grands cabinets d’audit et de réduction des coûts en entreprise, comme Accenture et Deloitte.
Cette concurrence grandissante des marchés de l’humanitaire semble suggérer que le système d’asile s’inscrit lui aussi progressivement dans un modèle néolibéral, appliquant la logique économique de marché jusque dans la sphère humanitaire.
Abus et philanthropie des bailleurs de fonds
Ce monde humanitaire qui pratique une logique propre à celle du monde des affaires soulève de multiples questions éthiques et pragmatiques.
Au niveau philanthropique par exemple, les partenaires majeurs du HCR incluent des multinationales comme #Nike, #Merck, #BP, #Nestlé, #IKEA ou encore #Microsoft.
Or, bien que l’apport financier de ces corporations soit essentiel pour contrer le manque de fonds du système d’asile, la crédibilité et la légitimité de certains partenaires a été contestée.
Pour cause, les exploitations et abus déjà recensés à l’encontre de ces corporations. Nestlé a récemment été accusé d’esclavagisme en Thaïlande ; Nike et BP ont eux aussi été régulièrement critiqués pour leur modèle économique peu regardant des droits du travail ; ou encore Microsoft, récemment accusé d’exploitation d’enfants dans les mines de cobalt en République Démocratique du Congo. L’entreprise IKEA, bailleur majeur du HCR à quant à elle été inculpée dans un scandale d’évasion fiscale, accusée d’échapper ainsi aux taxes dans les états qui entre autres, financent le HCR.
Des employeurs douteux
En tant qu’employeur, le secteur privé embauche et rémunère des réfugiés dans des contextes légaux comme clandestins.
Par exemple, 20 % de la main d’œuvre de la compagnie #Chobani, spécialiste du yaourt à la grecque implantée aux États-Unis est réfugiée. Son PDG estime que dans le monde actuel le secteur privé est l ‘agent de changement le plus efficace et a ainsi créé la fondation #Partenariat_Tent, afin de sensibiliser le monde commercial à l’importance du secteur privé dans la cause réfugiée.
Par l’intermédiaire de cette plate-forme, plus de 20 entreprises dont #Microsoft, #Ikea, #H&M et #Hilton ont annoncé des initiatives d’#emploi destinées à contrer la crise des déplacements.
Cependant, puisque souvent sans droit de travail dans les pays d’accueil de la majorité des réfugiés, ceux-ci sont souvent prêts à accepter n’importe quelle opportunité, et s’exposent à toute sorte de mécanisme d’exploitation, des multinationales aux petites entreprises, légalement ou dans l’économie informelle.
Des enfants réfugiés Rohingya au Bangladesh aux Syriens en Turquie, Irak, Jordanie ou au Liban exploités dans diverses industries, les exemples d’abus par des entreprises de toutes tailles sont souvent recensés et vaguement relayés dans la presse. Parfois, les entreprises inculpées ne sont autres que des géants comme #Zara, #Mango, #Marks_and_Spencer, qui ne sont pas légalement réprimandés car il n’existe ni mécanisme de coercition ni cadre de sanction pour les multinationales.
L’ambiguïté des sous-traitants
Par ailleurs, les gouvernements, le #HCR et les #ONG sous-traitent progressivement l’assistance et la protection des réfugiés à divers partenaires commerciaux afin d’améliorer les conditions de vie dans des secteurs aussi divers que la finance, la provision de service, le conseil, la construction, la santé, la technologie ou encore l’éducation.
Si de tels projets sont souvent très positifs, d’autres se font complices ou tirent profit de politiques publiques allant à l’encontre de la protection des droits humains. La multinationale espagnole #Ferrovial, un entrepreneur indépendant contracté par l’état australien pour gérer son système carcéral des demandeurs d’asile offshore, a été accusée de mauvais traitements chroniques envers les réfugiés dans des centres de détention extraterritoriaux administrés par l’Australie. Cette dernière est elle-même accusée de crimes contre l’humanité pour son traitement des demandeurs d’asile arrivés par bateau.
Amnesty International a aussi dénoncé des actes de torture par la compagnie Australienne #Wilson_Security, sous-traitant de la filiale australienne de Ferrovial, #Broadspectrum.
La compagnie britannique de sécurité #G4S a elle aussi fait l’objet d’une multitude d’allégations concernant des violences physiques perpétrées par ses employés dans des camps contre des réfugiés, par exemple à Daddab au Kenya, et sans conséquence pour G4S.
Des compagnies comme #European_Homecare ou #ORS spécialisées dans la provision de service aux migrants et réfugiés ont été accusées de #maltraitance dans les milieux carcéraux envers les gardes et les réfugiés.
Ainsi, selon un rapport de L’Internationale des services publics, la privatisation des services aux réfugiés et aux demandeurs d’asile a un impact direct sur leur qualité et aboutit à des services inappropriés, caractérisés par un manque d’empathie, et ne respectant souvent pas les droits humains.
Le business de la catastrophe
Par soucis d’efficacité, en privatisant de plus en plus leurs services et en laissant le monde du profit infiltrer celui de l’humanitaire, le HCR et les ONG prennent le risque de créer des conditions d’exploitation échappant aux mécanismes légaux de responsabilité.
Aux vues de nombreuses questions éthiques, le monde commercial peut-il réellement contrer les failles étatiques et organisationnelles du monde humanitaire ? L’intégration du secteur privé dans le système de protection et d’assistance aux réfugiés, est-ce aussi en soi justifier le désengagement des États de leurs obligations en matière de protection des personnes les plus vulnérables ?
Comment ainsi éviter que cette source d’opportunité commerciale pour les entreprises, et les opportunités d’émancipation que cela engendre pour les réfugiés, n’entraîne leur marchandisation et exploitation, dans un contexte où les cadres juridiques en matière de business et droits humains ne sont visiblement pas assez strictes ?
▻https://theconversation.com/dans-le-business-de-lhumanitaire-doit-on-tirer-profit-des-refugies-
#privatisation #partenariats_public-privé #PPP #asile #migrations #philanthropie #travail #salons_commerciaux #salons #DIHAD #néolibéralisme #sous-traitance
Le modèle d’affaires toxique de Syngenta
▻https://www.publiceye.ch/fr/thematiques/pesticides/syngenta
#Syngenta est numéro un mondial sur le marché des #pesticides. Alors que le géant de l’#agro-industrie vante ses efforts en matière d’innovation et de durabilité, les recherches de Public Eye révèle que la commercialisation de pesticides extrêmement dangereux est au cœur de son modèle d’affaires. La multinationale profite de la faiblesse des #réglementations dans des pays en développement ou émergents pour y vendre des produits, dont bon nombre ont été interdits en Suisse.[...]
Le Brésil est le principal marché du géant bâlois. L’Argentine, la Chine, le Paraguay, le Mexique, l’Inde, le Vietnam, les Philippines, le Kenya ou encore le Ghana sont aussi des destinations privilégiées de ses pesticides extrêmement dangereux.
Syngenta gagne des milliards en vendant des pesticides extrêmement dangereux
▻https://www.publiceye.ch/fr/coin-medias/communiques-de-presse/detail/syngenta-gagne-des-milliards-en-vendant-des-pesticides-extremement-dangere
Asylum for sale: Refugees say some U.N. workers demand bribes for resettlement
A seven-month investigation found reports of U.N. staff members exploiting refugees desperate for a safe home in a new country.
#pots-de-vin #pot-de-vin #UN #ONU #réinstallation #réfugiés #asile #migrations #corruption
via @isskein ping @karine4
Kenya: LGBTI Refugees Detained after Delay of Ruling on Decriminalising Homosexuality
20 refugees who arrived to Kenya on February 22, the day of an expected land-mark ruling on decriminalising homosexual conduct by the High Court, have been detained and are suffering severe abuse.
The ruling by the High Court was postponed last minute and the group of refugees who had arrived to escape repression and abuse in other African countries were instead arrested on charges of “creating a public nuisance, trespassing, and defecating in public,” near United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) headquarters in Nairobi.
Six detainees in the men-only prison identify as trans women. The Washington Post was allowed interviews with five of the detainees who revealed that they were facing sexual abuse and violence from prison guards and other inmates. According to UNHCR spokeswoman Yvonne Ndege, the agency is looking into the allegations and plans to visit the detainees.
Following attacks on LGBT refugees in December 2018 in the Kakuma camp injuring 20 people UNHCR relocated victims to safe-houses in Nairobi. According to a UNHCR spokeswoman quoted at the time: “the Kakuma context does not provide a safe environment for LGBTI refugees and asylum-seekers.”
The annual report (▻https://ilga.org/downloads/ILGA_State_Sponsored_Homophobia_2019_light.pdf) on State Sponsored Homophobia from the International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA) states on the situation in East Africa: “continued criminalization of private consensual sexual acts between adults of the same sex, as well as the outlawing of diverse gender expressions are indicators of States’ interest to entrench discrimination and violence based on real or perceived sexual orientation and gender identity/expression.”
▻https://www.ecre.org/kenya-lgbti-refugees-detained-after-delay-of-ruling-on-decriminalising-homosex
#Kenya #réfugiés #homosexualité #LGBT
Will Kenya’s government unban a lesbian love story?
▻https://africasacountry.com/2019/02/will-kenyas-government-unban-a-lesbian-love-story
“I heard of your return home from Mama Atim our next door neighbour. You remember her, don’t you? We
]]>Du Kenya à Lingolsheim, le parcours de Zakaria, professeur polyglotte
▻https://www.rue89strasbourg.com/kenya-lingolsheim-parcours-zakaria-adika-professeur-polyglotte-1471
Gagne à être connu-e. Professeur d’anglais en collège, Zakaria Adika transmet ses compétences pointues en langues vivantes et son caractère de bosseur du coté de Lingolsheim. Arrivé en 2004 du Kenya pour étudier les Lettres, le jeune anglophone est d’abord tombé de haut, avant de trouver sa place à l’Éducation nationale et de fonder sa famille à Strasbourg. (lire l’article complet : Du Kenya à Lingolsheim, le parcours de Zakaria, professeur polyglotte)
]]>First Person: Returning to #Dadaab
“Refugees here need freedom and dignity to earn a decent living, but most feel abandoned and forgotten”.
Three main camps – #Ifo, #Dagahaley, and #Hagadera – make up the Dadaab refugee complex; the #no_man’s_land lost in between Kenya and Somalia where I spent most of my childhood.
▻http://www.irinnews.org/opinion/2019/01/24/Kenya-dadaab-camp-returning
#Kenya #camps_de_réfugiés #témoignage
#Kenya to teach #Mandarin Chinese in primary school — Quartz Africa
▻https://qz.com/africa/1517681/kenya-to-teach-mandarin-chinese-in-primary-classrooms
The country’s curriculum development institute (KICD) has said the design and scope of the mandarin syllabus have been completed and will be rolled in out in 2020. Primary school pupils from grade four (aged 10) and onwards will be able to take the course, the head of the agency Julius Jwan told Xinhua news agency. Jwan said the language is being introduced given Mandarin’s growing global rise, and the deepening political and economic connections between Kenya and China.
]]>Les Personnes déplacées internes en #Afrique : repères juridiques et réalités. Contribution à l’étude de la #Convention_de_Kampala
La migration est devenue, de nos jours, un sujet d’actualité dans le monde. En Europe, les débats sont passionnés et les politiques nationales deviennent de plus en plus restrictives en la matière. La forme de migration dite forcée est assurément multicausale et tous les experts s’accordent aujourd’hui à reconnaître la prégnance du phénomène du déplacement interne même si son impact médiatique demeure limité. Quantitativement, le nombre des déplacés internes est depuis longtemps nettement plus important que celui des demandeurs d’asile et réfugiés et les chiffres l’attestent amplement. Ainsi, la responsabilité internationale des réfugiés constituant une charge de plus en plus pesante pour quelques grands pays d’accueil reste malgré tout moins forte corrélativement à celle qui repose sur les États souvent sous-développés et donc pauvres à propos des déplacés internes. De nos jours, un éclairage était devenu nécessaire, vingt ans après l’adoption des Principes directeurs au niveau universel et neuf ans après celle de la Convention étudiée. La présente introspection est un plaidoyer en faveur du respect de leurs droits en forçant l’Union africaine à devenir beaucoup plus visible et plus entreprenante y compris sur le terrain. Étant donné que le déplacé interne d’aujourd’hui est aussi un potentiel demandeur d’asile ou un éventuel migrant, le sujet doit devenir une préoccupation majeure de la communauté internationale.
« Gilets jaunes » : la révolte des ronds-points
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/15/sur-les-ronds-points-les-gilets-jaunes-a-la-croisee-des-chemins_5397928_3224
Adélie a 28 ans, employée aux pompes funèbres, sa vocation. A ceci près que la spécialité est verrouillée dans le coin et travailler plus loin revient trop cher en essence, en garde d’enfant, en temps. Bref, chômeuse. En fait, à cet instant précis, Adélie s’en fout. Depuis quand sa vie ne lui avait pas semblé si excitante ? Laisser le téléphone allumé en rentrant à la maison. Ne plus regarder les dessins animés avec la petite, mais les infos. Parler à des gens auxquels elle n’aurait jamais osé adresser la parole, Stéphane par exemple, avec sa barbichette tortillée en deux tresses et sa dégaine de gouape. Un routier, en fait, adorable. « Sinon, on fait quoi de nos journées ? », dit Adélie. Etre au cœur du réacteur, cette fois au moins.
]]>Comment l’aide suisse au développement relève le défi de la migration
Créer les conditions permettant aux gens de vivre en paix dans leur propre pays et de réaliser leurs rêves : c’est le but du Pacte migratoire de l’ONU. La Suisse a gelé son adhésion à cet accord. Elle soutient pourtant des projets qui poursuivent ces objectifs.
En début de semaine, la communauté internationale a officiellement adopté le Pacte mondial sur les migrations à Marrakech, sous les auspices des Nations unies (ONU). Mais la Suisse a suspendu sa participation, car le Parlement exige d’être préalablement consulté. La Confédération soutient pourtant déjà des projets qui font le lien entre migration, développement et protection des droits humains. Voici quelques exemples :
#Bosnie-Herzégovine : « i-plateforme »
Depuis la guerre en ex-Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine est une nation fragmentée d’un point de vue ethnique et religieux, avec une structure politique variable. En Suisse, bien que très hétérogène, la diaspora défend sa patrie. Ses relations avec le pays d’origine sont principalement basées sur des liens personnels. De ce fait, une communication et une coopération systématiques entre les autorités locales et nationales sont en cours d’élaboration.
Dans les années 1960 et 1980, les flux concernaient essentiellement des saisonniers non qualifiés venus en Suisse pour travailler. En 1991, la Confédération a mis fin à ce type de migrations de main-d’œuvre. En 1993, en raison de la nouvelle guerre des Balkans, le nombre de demandes d’asile a culminé à 7000 personnes, aboutissant à la décision du Conseil fédéral d’accueillir collectivement et temporairement des réfugiés de guerre. Une décision qui sera abrogée en 1995. Pourtant, même après la fin du conflit, la réconciliation nationale en Bosnie-Herzégovine est restée problématique et a rendu difficile le retour et la réinstallation des réfugiés. Depuis, les principaux motifs d’immigration en Suisse ont été motivés par le regroupement familial et la nécessité d’accueillir des cas difficiles.
On estime à 60’000 environ le nombre de personnes originaires de Bosnie-Herzégovine vivant en Suisse. La majorité de ces personnes sont titulaires d’un permis de séjour B ou C. De 1998 à 2006, le taux de naturalisation des citoyens bosniens a augmenté, mais il a diminué depuis 2006.
La « i-plateforme », créée en partenariat avec la DDC, permet à la diaspora en Suisse de contribuer au développement économique, social, culturel et démocratique de la Bosnie-Herzégovine. Indépendant sur le plan ethnique et confessionnel, cet outil remplit une double fonction de passerelle : tant au sein de la diaspora en Suisse que dans la société fragmentée de Bosnie-Herzégovine.
#Sri_Lanka : « Pour une migration sans risque de la main-d’œuvre » (#Safe_Labour_Migration_Programme)
Depuis la fin de la guerre civile, la situation au Sri Lanka reste instable, aggravée par la crise politique actuelle. La Suisse soutient le processus de réforme et de réconciliation. Entre 2005 et 2016, elle a également fourni une aide humanitaire à la reconstruction du pays après la guerre et après le tsunami de 2004.
Chaque année, plusieurs centaines de milliers de personnes fuient la pauvreté au Sri Lanka. Avec le salaire qu’ils obtiennent à l’étranger, ces émigrants améliorent la santé et l’éducation de leurs familles restées au pays. Entre 2009 et 2018, les travailleurs expatriés sri-lankais ont transféré en moyenne plus de 500 millions de dollars US dans leur pays d’origine. Ils sont souvent exploités en raison d’une carrence d’informations et d’une méconnaissance de leurs droits. Les femmes sont particulièrement exposées, elles sont souvent victimes de violences sexuelles ou de traite des êtres humains.
Environ 3 millions de citoyens sri-lankais vivent à l’étranger, dont environ 50’000 en Suisse. La plupart d’entre eux ont fui à la suite de la guerre civile de 1983-2009 ou à cause de la répression politique et des persécutions. En 2017, 840 demandes d’asile ont été déposées en Suisse par des ressortissants sri-lankais (environ 38% de moins que l’année précédente).
Dans le cadre du Safe Labour Programme de l’Organisation internationale du Travail (OIT), un projet soutenu par la DDC, les travailleurs émigrés sont conseillés et informés sur leurs droits, en vue de les protéger contre l’exploitation. Le projet promeut ainsi une migration sans risque de la main-d’œuvre, maximise les aspects positifs et minimise les conséquences négatives.
Tunisie : « Programme intégré sur le recrutement équitable » et « Communauté Tunisienne Résidente en Suisse »
Fin de l’infobox
Depuis le Printemps arabe, les défis sociaux, politiques et économiques à relever en Afrique du Nord, y compris en Tunisie, sont toujours nombreux. Notamment parce que la Tunisie doit faire face à un double mouvement : l’émigration de ses citoyens et l’immigration ou le transit de réfugiés en provenance d’autres pays.
Les perspectives du marché du travail en Tunisie et dans la région sont faibles. Même les personnes qualifiées ont peu de chances de trouver un emploi. Le taux de chômage atteint 29% chez les jeunes (2017). À cela s’ajoutent les conflits, notamment en Libye et dans la Corne de l’Afrique, qui provoquent instabilité et flux migratoires.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), entre 2011 et 2017, quelque 94’000 personnes ont quitté la Tunisie, dont 84% pour l’Europe. En 2018, 5000 Tunisiens ont atteint les côtes italiennes et, fin octobre, 262 demandes d’asile de citoyens de ce pays avaient été déposées en première instance en Suisse.
Deux initiatives visent à accroître les chances des jeunes Tunisiens sur le marché du travail et à améliorer leurs conditions de travail en Tunisie. Le projet de la DDC « Communauté tunisienne résidant en Suisse », mis en œuvre avec l’ambassade de Suisse à Tunis, utilise les capacités et le savoir-faire de la diaspora tunisienne en Suisse pour le développement social et économique dans le pays d’origine. Les projets contribuent, par exemple, à mettre en adéquation les compétences des jeunes Tunisiens avec celles recherchées sur le marché du travail local. Le « Programme intégré sur le recrutement équitable »vise également à prévenir l’exploitation des travailleurs migrants et à améliorer les processus de recrutement. Avec le soutien de la DDC, ce projet de l’OIT est appliqué dans trois régions du monde particulièrement touchées par les migrations de main-d’œuvre.
La #Corne_de_l’Afrique : Autorité intergouvernementale pour le développement
La Corne de l’Afrique abrite 7 millions de personnes ayant dû fuir leurs pays, soit la plus forte concentration de déplacés au monde. Les pays de cette région figurent parmi les moins développés du globe, 13 millions de personnes y souffrent de pénuries alimentaires. A cela s’ajoutent les conflits violents, les attaques de groupes islamistes, tel Al-Shabaab, ainsi que les sécheresses cycliques qui déstabilisent la région.
Dans la Corne de l’Afrique, il tombe moins de 600mm de pluie par an sur environ 70% du territoire. Dans le même temps, cette région a connu des inondations dévastatrices en 2018. Raisons pour lesquelles les terres agricoles sont rares et déclenchent des conflits tout comme une pauvreté persistante. Les attentats terroristes et le taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes (environ 60%), expliquent pourquoi la population cherche du travail et des revenus à l’étranger.
Près de 80% des migrants et réfugiés de la Corne de l’Afrique restent sur le continent africain. Les Somaliens et les Erythréens figurent cependant parmi les 10 premiers demandeurs d’asile en Suisse. En 2017, 3375 demandes d’asile provenaient d’Érythréens (soient 34,8 % de moins que l’année précédente) et 843 de Somaliens (moins 46,7 %).
Les huit États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, créée en 1996 et soutenue par la #DDC, le #SEM et la #Division_Sécurité_humaine sont l’Éthiopie, Djibouti, l’Érythrée, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie, le Sud-Soudan et le Soudan. Notons toutefois que l’aide à l’Érythrée a été suspendue depuis 2007. Dans l’objectif d’une migration ordonnée et de la protection des migrants, la coopération régionale est encouragée et les structures nationales renforcées. Cette coopération vise également à stabiliser l’ensemble de la région et à endiguer les causes des migrations. Concernant l’Erythrée, une réintégration de ce pays est à l’étude.
►https://www.swissinfo.ch/fre/pacte-sur-les-migrations_comment-l-aide-suisse-au-d%C3%A9veloppement-rel%C3%A8ve-le-d%C3%A9fi-de-la-migration/44616782
#Suisse #aide_au_développement #asile #migrations #réfugiés #paix #développement #global_compact #Erythrée
Looking for my religion
▻https://africasacountry.com/2018/12/looking-for-my-religion
When I was growing up in rural Kenya, my father, a Seventh-day Adventist (SDA) imposed Adventism
]]>Against the odds: refugee integration in Kenya
08 12 2018 #Soul_Driver
▻http://www.radiopanik.org/emissions/soul-driver/08-12-2018-soul-driver
Maroc, Sénégal, Côte d’Ivoire, Kenya, Afrique du Sud... Une sélection 100% #hip-hop africain pour ce nouveau Soul Driver Radio Show.
#hip-hop,Soul_Driver
▻http://www.radiopanik.org/media/sounds/soul-driver/08-12-2018-soul-driver_05813__1.mp3
Le soutien du Ghana rapproche Israël du siège convoité à l’Union africaine
Middle East Eye | Azad Essa | 22 novembre 2018
▻https://www.middleeasteye.net/fr/opinions/le-soutien-du-ghana-rapproche-isra-l-du-si-ge-convoit-l-union-africai
Lors d’une récente visite en Israël, la ministre des Affaires étrangères du Ghana a confirmé que son gouvernement aiderait Israël à obtenir le statut d’observateur auprès de l’Union africaine (UA).
Accra devient la dernière nation africaine à soutenir publiquement la demande d’Israël de siéger à cette instance continentale. Le Kenya et l’Éthiopie ont déjà approuvé la candidature d’Israël en qualité de membre observateur, lorsque le vote aura lieu en février.
Les membres observateurs auprès de l’UA ont la possibilité d’accéder à tous les États membres et de s’adresser à eux collectivement. C’est l’occasion de renforcer les liens politiques avec le continent. Voici l’une des raisons pour lesquelles le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait pression pour obtenir le statut d’observateur : contrer l’influence de la Palestine auprès de l’UA, qui a toujours adopté une position plutôt pro-palestinienne.
La Palestine a obtenu le statut d’observateur en 2013, comme la Turquie en 2005. (...)
]]>Disneyland ‘robs’ Kenya of famous ‘Hakuna Matata’ phrase – Nairobi News
▻https://nairobinews.nation.co.ke/news/disneyland-robs-kenya-hakuna-matata
Disneyland has been granted a US trademark over the phrase under the registration number 27006605 for use on clothing.
(…) The ‘Hakuna Matata’ phrase was popularized in 1982 by a Kenyan band Them Mushrooms in their popular song Jambo Bwana.
In January, Maasai Intellectual Property Initiative (MIPI), a non-profit organisation, took legal steps to protect the cultural heritage of the nearly 2 million Maasais living in Kenya and Tanzania after Louis Vuitton’s Spring/Summer collection featured the Maasai shuka, which they later patented.
The Maasai are not the first community to seek to protect and profit from their brand.
Aboriginal Australians have, after years of struggle, established protocols that mean they are now routinely paid fees when companies use their image or ancestral lands for commercial or marketing.
#copyright_madness #appropriation_culturelle #hakuna_matata #disney
]]>Mon histoire, c’est l’histoire de l’#espoir
Kenya-Uhuru Kenyatta Rejects China 325Bn Loan
Kenyan President Uhuru Kenyatta has rejected China loan totalling to 325Bn Shillings.In his defense the Kenyan president said that it will be difficult to run the country with all the laons they have received from China.
Investment platforms vie to capture a share of global #remittances
Investment platforms are vying to capture a share of global remittances
IN 2016 AYO ADEWUNMI, a Nigerian-born agricultural trader living in London, bought a five-hectare farm in
his homeland. It has produced little since. “I am not in the country, so I have to rely on third parties. It’s just
not good enough,” he says.
Mr Adewunmi has since discovered another, potentially more satisfactory way to make such investments:
through #FarmCrowdy (▻https://www.farmcrowdy.com), a crowdfunding platform that lends to Nigerian farms and provides technical
assistance to their owners. The two-year-old startup, which is considering expanding into Ghana, places high
hopes in the African diaspora as a source of funds.
The case for such platforms goes beyond agriculture. Global remittances are expected to soar from $468bn
in 2010 to $667bn in 2019. They are among the top two foreign-currency sources in several countries,
including Kenya and the Philippines. Yet hardly any of the money is invested.
In part, this is because recipients use three-quarters of the money for basics such as food and housing. But it
is also because emigrants who want to invest back home have few options. New investment channels could
attract lots of extra cash—about $73bn a year in Commonwealth countries alone, according to research by
the 53-country grouping.
Crowdfunding platforms would enable investors to put modest sums directly into smaller businesses in
developing countries, which are often cash-starved. Yet of the emerging world’s 85 debt- and
equity-crowdfunding ventures, only a handful raise money abroad. Several platforms set up in rich countries
over the past decade to invest in developing countries, including Emerging Crowd, Homestrings and Enable
Impact, quickly folded.
A big problem is that few developing countries have rules about crowdfunding. Many have allowed activity
so far chiefly because the industry is so small, says Anton Root of Allied Crowds, a consultancy. Cross-border
transfers using such platforms easily fall foul of rich countries’ rules intended to stop money-laundering and
the financing of terrorism.
Some developing countries have realised that they need to act. Thailand, Malaysia, Singapore and Indonesia
have all recently passed regulations on equity crowdfunding or peer-to-peer lending. But from a
cross-border perspective, Africa seems most inventive, owing to active entrepreneurs and Western help.
Last month the British government approved a grant of £230,000 ($300,000) to the African Crowdfunding
Association to help it craft model accreditation and investor-protection rules. Elizabeth Howard of
LelapaFund, a platform focused on east Africa, is part of an effort to see such rules adopted across the
continent. That would help reassure sending countries that transfers do not end up in the wrong hands, she
says. She hopes to enlist the support of the Central Bank of West African States, which oversees eight
Francophone countries, at a gathering of crowdfunders and regulators sponsored by the French
government in Dakar, in Senegal, this month.
Thameur Hemdane of Afrikwity, a platform targeting Francophone Africa, says the industry will also study
whether prospective laws could be expanded to the Central African Economic and Monetary Community, a
grouping of six countries. Harmonised rules will not guarantee crowdfunders’ success, but would be a useful
step towards raising the amount of diaspora capital that is put to productive use.
The disastrous road of private prisons
▻https://africasacountry.com/2018/11/the-disastrous-road-of-private-prisons
Last month Kenyan President Uhuru Kenyatta signed measures to restructure the Kenyan prison system. The move
]]>« Prisonniers du passage » : une ethnographie de la #détention_frontalière en #France
A partir des années 1980, les conditions d’entrée dans les pays européens deviennent plus restrictives. Amorçant ce qui est désormais devenu la norme en Europe quels que soient les gouvernements, les politiques publiques migratoires se caractérisent par l’arrêt de l’immigration de travail, le durcissement des critères d’attribution de l’asile politique, l’expulsion des étrangers irréguliers ou ayant reçu une condamnation pénale et les modifications du code de la nationalité. Par ailleurs, dans le processus de construction européenne, la gestion des circulations s’organise à travers un régime double et différentiel, de libre circulation des personnes à l’intérieur de l’espace européen, et de construction renforcée des frontières extérieures. Ce cadre européen met en place un espace stratifié et complexe qui saisit les acteurs de la circulation dans un quadrillage de pratiques et de normes. Cet espace est fait de superpositions, de différences nationales, selon la culture et l’histoire de chaque pays européen, et d’homogénéisations – notamment à travers les accords de Schengen en 1985 et 1990 et le règlement de Dublin1 dont la troisième mouture est en vigueur, la quatrième en préparation.
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Dans ce contexte, le contrôle des voyageurs et des migrants passe couramment par leur enfermement dans des espaces plus ou moins pénitentiaires. En France, la zone d’attente est une zone extraterritoriale de détention où les étrangers refusés à la frontière sont maintenus en attente de leur admission ou de leur « refoulement » pour une période allant jusqu’à vingt jours. Les zones d’attente sont situées dans ou à proximité des zones internationales aéroportuaires, portuaires, routières ou ferroviaires. En tant qu’assistante juridique pour l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), j’ai eu accès à l’intérieur de la zone d’attente, où j’ai mené une observation de 2004 à 20082 . Cette ethnographie d’une forme particulière de contrôle s’offre comme point de départ pour réfléchir sur le régime mis en place en Europe depuis quelques décennies en partant des différents espaces par lesquels ce régime procède.
« Une frontière, c’est quoi ? Juste une ligne, rien de plus »
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Comment se retrouve-t-on détenu « à la » frontière ? Que s’y passe-t-il ? Comment en sort-on ? Et qu’y a-t-il de l’autre côté ? La mise au ban dont témoignent les centres fermés aux frontières est une réalité difficile à saisir : les barrières instituées de l’illégalité, les enjeux de clandestinité, d’anonymat, d’identification font qu’en pratique, ce parcours ne se raconte pas et se dérobe face à l’observation empirique. En s’appuyant sur les expériences vécues d’enfermement et de circulation qui se tissent autour du maintien en zone d’attente, il s’agit d’approcher cette réalité en sondant les lieux par où les individus transitent et les techniques qui mettent en branle leur circulation faite de passages, d’immobilisations et de retours. Cette « errance individuelle »3 , dans la rugosité de ses parcours improbables, nous renseigne en retour sur l’évolution de l’espace public, du rapport au temps et au (non-)lieu qui fondent une modalité inédite de l’inclusion dans l’organisation politique étatique. Imaginons donc un parcours fait de multitude de parcours : un collage d’expériences qui fait surgir les nœuds du voyage et trace les possibles, suit les bifurcations, pointe les tensions. Entrons dans le dispositif.
https://www.politika.io/sites/default/files/media_images/2018/07/PP4%20Centre.png https://www.politika.io/sites/default/files/styles/2_3_de_largeur/public/media_images/2018/07/PP5%20cameras.png?itok=GCS1c3Ar#.jpg https://www.politika.io/sites/default/files/styles/2_3_de_largeur/public/media_images/2018/07/PP7%20porte.png?itok=Ohu8EkqJ#.jpg Kadiatou Fassi est née à Conakry en Guinée il y a seize ans. Son père était venu d’un village pour étudier dans la capitale, qu’il n’a plus quittée. Sa mère a rejoint son mari en ville après le mariage, mais « elle n’a pas duré » : elle est morte un peu après la naissance de sa fille. Le père de Kadiatou tenait un commerce, et la situation n’était pas mauvaise. Lors des grèves de 20074 , alors qu’on avait déclaré l’état de siège et le couvre-feu – Kadiatou préparait le dîner dans la cour – Monsieur Fassi est blessé par balle lors d’une émeute dans la rue commerçante où se trouve sa boutique. Il meurt.
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Après l’enterrement de son père, Kadiatou rencontre un de ses anciens clients, qui lui propose de l’aider à partir du pays. Kadiatou sait qu’une cousine maternelle est en France, et elle rêve de s’appuyer sur cette cousine pour venir en France elle aussi. Elle explique son projet, pour lequel elle dispose de l’héritage laissé par son père. L’homme répond que cela tombe bien : il doit aussi se rendre en France. Il lui demande où est sa cousine. Elle ne le sait pas, mais elle a son numéro de téléphone. Kadiatou possède cinq millions de francs (CFA). Le client lui demande trois millions et fait fabriquer un passeport pour Kadiatou : il va devoir changer sa date de naissance pour qu’elle apparaisse comme majeure. Kadiatou accepte. Le client vient ensuite chercher le reste de l’argent : 2 millions. Kadiatou Fassi prend l’avion avec le client de son père, qui s’est occupé de ses papiers d’identité, de son billet d’avion, pour lequel il faut présenter un passeport et un visa, et de leur passage aux comptoirs de vérification à l’aéroport de Conakry.
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Ils débarquent dans un pays dont elle n’a jamais entendu parler : l’Ukraine. Elle ne connaît personne et ne comprend pas la langue ; elle demande au client de l’emmener chez sa cousine. Il lui demande d’attendre. Il la loge à Kiev, à l’arrière d’un restaurant. Il vient la voir parfois. Deux semaines passent : Kadiatou redemande au client de l’emmener chez sa cousine, comme c’était prévu. Les visites du client s’espacent. Puis il revient, accompagné d’autres hommes. Il déclare à Kadiatou qu’elle doit payer le reste de son voyage. Un jour, il lui rend son passeport, le billet de retour et lui annonce qu’elle rentrera seule le mardi suivant. Elle lui répond qu’elle ne sait pas prendre l’avion. L’homme la fait monter dans un taxi et l’accompagne à l’aéroport : il écrit le nom de la compagnie aérienne, avec lequel Kadiatou Fassi embarque sans encombre pour le voyage du retour : Kiev-Conakri avec une escale à Paris5 .
Jana Fadhil, son mari Iman et son fils de quatre ans sont arrivés de Damas où ils s’étaient installés après leur départ de Bagdad. Celui qui a organisé leur voyage leur demande de l’attendre à la descente de l’avion, le temps d’emmener leurs passeports et leurs formulaires de douane auprès de ses « connaissances » parmi les policiers, pour les faire tamponner. Leur voyage a coûté 13 000 euros, payables en deux fois. Ils ont avec eux 5 000 euros, la deuxième partie de la somme, qu’ils remettent comme convenu à leur accompagnateur dès leur arrivée à Roissy, et quelques centaines d’euros pour leur séjour. Au bout de quelques heures, voyant que l’homme ne revient pas, Iman part le chercher de-ci, de-là dans le terminal : perdus dans l’aéroport, ils tournent en rond et marchent. Ils restent à attendre dans le hall du terminal avant les douanes jusqu’au soir. Jana Fadhil est enceinte de sept mois. Elle et son fils s’allongent sur le sol ; son mari dort sur une chaise. Ils se nourrissent au comptoir snack du terminal : une bouteille d’eau coûte 4,5 euros, un gâteau, 1,5 euro. Le jour suivant, ils ont déjà dépensé 260 euros en nourriture et téléphone et commencent à être à court d’argent. Dans l’après-midi suivant, Jana fait un malaise et prend peur de perdre son bébé : ils se dirigent vers les postes de douane. Ils restent deux heures devant un poste en essayant de capter l’attention des officiers qui vont et viennent. Finalement, l’un d’eux se tourne vers eux ; Iman lui dit en anglais :
- Un homme nous a laissés ici.
- Venez avec nous.
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En escale à Paris, Kadiatou Fassi ne prend pas la correspondance pour Conakry. La police l’intercepte dans le terminal : elle est emmenée au poste pour un interrogatoire. Les policiers la questionnent sur son accompagnateur, lui demandent où il se trouve à présent. Dans l’après-midi, ils la conduisent au prochain vol vers Conakry. Kadiatou refuse de monter dans l’avion : elle dit à la police qu’elle ne sait plus comment vivre chez elle : comme elle a donné son argent pour venir, elle a été délogée de sa maison. Les policiers lui demandent à nouveau de monter dans l’avion, en la menaçant de lui mettre des menottes s’il elle ne le fait pas. Elle a peur et se met à pleurer. Ils la reconduisent dans le poste de police. Kadiatou attend dans une cellule fermée à clé, une vitre donne sur le couloir du poste. Il y a un banc en ciment et un téléphone au mur qui ne marche pas. Sans trop savoir de quoi il s’agit, Kadiatou Fassi se souvient qu’en Guinée, certains disaient qu’« il y a l’asile qu’on demande pour ne pas qu’on te retourne ». Un policier ouvre la porte quelques heures plus tard : elle lui demande de « l’aider à demander l’asile ». Au comptoir du poste, un policier imprime une série de documents, lui demande d’en signer certains et lui tend la pile de ses « papiers de police ». Trois agents la conduisent, en compagnie de plusieurs autres hommes, femmes et enfants, dans le centre de Zapi 3. Une employée de la Croix-Rouge les accueille à l’étage : elle leur donne à chacun des draps et une serviette, et leur montre leur chambre. Kadiatou Fassi a une chambre seule, dans la partie réservée aux « #mineurs_isolés ».
Djibril Ba attend dans le couloir, assis sur le rebord d’une cabine de douche. En fin de matinée, une voix lui demande en anglais de descendre avec ses papiers de police. Il se rend au bureau de la Croix-Rouge qui se trouve à quelques mètres en disant qu’il vient d’être appelé. Une médiatrice lui dit qu’il doit descendre et sonner à l’interphone dans le hall, la police lui ouvrira. En bas, un policier lui ouvre : « police papers », puis l’accompagne le long d’un couloir au plafond immense jusqu’à une double porte électrifiée qu’il ouvre à l’aide de cartes magnétiques. Il se trouve dans un hall d’attente, dans lequel la lumière du jour entre par une porte vitrée qui donne sur une deuxième salle d’attente, à l’entrée du centre. Deux policiers sont assis à une petite table et discutent entre eux. Le hall donne sur plusieurs pièces : certaines sont réservées aux visites entre les maintenus et leur famille ou leur avocat ; d’autre aux entretiens de demande d’asile avec un agent de la division asile à la frontière. Djibril Ba attend sur les chaises alignées du hall, il est seul avec les deux policiers assis devant le petit bureau. Une porte s’ouvre au fond du couloir, un des policiers appelle Djibril et le fait entrer dans le bureau de l’agent de l’Ofpra. L’homme d’une trentaine d’années est assis derrière un ordinateur, dans un bureau très clair garni d’une grande fenêtre à poignées qui donne sur des haies d’arbustes. L’agent de l’Ofpra laisse d’abord Djibril parler, puis il lui pose quelques questions factuelles. Il fait des photocopies de sa carte de militant et de photos que Djibril Ba a emmenés avec lui. L’entretien dure une heure, puis Djibril est reconduit à travers les sas et les couloirs vers le centre d’hébergement à l’étage. Dans l’après-midi, Djibril Ba entend à nouveau son nom au haut-parleur : on lui demande de descendre avec ses papiers de police. Un policier le reconduit vers les bureaux de l’Ofpra, où l’attend le même agent :
- Avez-vous un dernier mot à ajouter ?
- Non, tout ce que je voulais dire, je l’ai dit. Je veux avoir l‘asile, car j’ai des problèmes dans mon pays.
- Ok. Je photocopie tous vos documents et je les mets dans votre dossier pour le ministère de l’Intérieur. Mon avis est consultatif, mais ce sont eux qui prennent les décisions.6
Djibril Ba remonte dans sa chambre. Dix minutes plus tard, il est appelé à descendre et il est reçu encore une fois dans le bureau par l’agent qui est accompagné cette fois d’un autre officier. On lui pose de nouvelles questions : Pourquoi a-t-il fui le Mali mais est-il arrivé par la Côte d’Ivoire ? Pourquoi est-il entré dans la rébellion ? À la fin de l’entretien, on lui redemande pourquoi il demande l’asile. Il l’explique à nouveau. Les deux hommes s’interrogent du regard et le second opine : « Ce sera tout merci ». L’entretien dure quelques minutes.
https://www.politika.io/sites/default/files/styles/2_3_de_largeur/public/media_images/2018/07/PP3%20Bureau.png?itok=zTNXNMtt#.jpg https://www.politika.io/sites/default/files/styles/2_3_de_largeur/public/media_images/2018/07/PP3%20Bureau.png?itok=zTNXNMtt#.jpg Le lendemain de son entretien, James est appelé en bas avec ses papiers de police et ses bagages. Il a peur. Il ne veut pas descendre. Il me demande plusieurs fois pourquoi il doit descendre avec son sac. James est petit et coquet, un béret beige sur la tête, des bottines en crocodiles, une valise rigide grise métallisée. Il sent la crème hydratante. Il était syndicaliste à Lagos, au Nigeria. Il a demandé l’asile et attend une réponse. Il a retranscrit son récit d’asile sur quatre feuilles qui traînent sur sa table de nuit. Très peu de Nigérians obtiennent l’asile politique : le Nigeria fait partie des « principales nationalités des déboutés » de l’asile en France entre 2003 et 20077 . Il fait calmement, minutieusement son sac. Il me demande de l’attendre : il va aller aux toilettes. Après cinq bonnes minutes, il finit de boucler sa valise, plie les feuilles et les met dans sa poche. On descend ensemble. Je veux vérifier que sa notification de refus de demande d’asile ne lui sera pas remise au moment où ils vont l’emmener pour un embarquement forcé. Si c’est le cas, il faudra se plaindre à la police, car la notification doit avoir lieu avant l’embarquement. Mais ça ne changera rien pour James. Le problème est que je ne connais pas le nom de famille de James : ça sera difficile de déposer une plainte sans pouvoir donner le nom de famille du maintenu. Je n’ai pas le temps de demander le nom de James ; on est arrivé dans le hall du rez-de-chaussée, James a sonné, un policier a ouvert et lui a demandé ses papiers de police :
- Oui c’est bon, veuillez me suivre.
- Excu…
J’essaie de placer un mot, mais la porte s’est déjà refermée sur moi. Je le laisse partir, je ne peux rien dire. Légalement, il n’y a rien d’anormal à ce qui vient de se passer. Louis, un demandeur d’asile nigérian que j’ai rencontré tout à l’heure nous a suivi dans le hall :
- Qu’est-ce qui est arrivé à mon collègue ?
- Je ne sais pas.
Il me le demande plusieurs fois. Un policier en tenue d’escorte8 passe devant nous. Je lui demande s’il sait « où est parti le Nigérian ». « Quel Nigérian ? Quel est son nom ? Vous avez son numéro de MZA9 ? » Il ne peut pas m’aider s’il ne connait pas son nom ; mais il sait qu’un Nigérian a eu l’asile politique aujourd’hui. C’est rare. Je me demande si c’est James. Plus tard, depuis la fenêtre du bureau, je vois James mettre sa valise grise dans une voiture de la Croix-Rouge. Elle va le conduire au kiosque d’orientation de l’aéroport de Roissy pour ceux qui ont été admis à demander l’asile en France.
11
Au Terminal 1 de l’aéroport, au niveau des arrivées, derrière la porte à deux battants nº 24, accessible par les escaliers réservés au personnel technique, se trouve le bureau de la Croix-Rouge où Halima Seyum a été conduite après avoir été admise à sortir de zone d’attente au titre de l’asile. Une employée de la Croix-Rouge lui a remis une feuille listant les numéros de téléphone utiles pour son parcours d’asile : France terre d’asile, pour la domiciliation, la préfecture de la Seine Saint-Denis, pour le dépôt de sa demande, la Cimade, ouverte tous les mardis matins à partir de 8 h (prévoir d’être sur place une heure avant), si elle a besoin de conseil juridique. L’employée explique à Halima que la police lui a remis un « récépissé » de demande d’asile. Elle doit absolument se présenter à la préfecture d’ici huit jours pour enregistrer sa demande (l’examen en zone d’attente est une présélection qui l’a uniquement admise à présenter sa demande d’asile : la procédure reste entièrement à faire). Elle doit d’abord disposer d’une adresse. À ce sujet, elle devra se présenter à l’association France terre d’asile, qui la domiciliera : elle passera tous les deux jours vérifier le courrier administratif qui lui sera dès lors envoyé à cette adresse. Mais il reste à trouver un hébergement. Je reçois l’appel d’une assistante sociale de la Croix-Rouge à Roissy, de la part d’Halima Seyum. En effet, oui, je la connais : je l’ai aidée à préparer son entretien de demande d’asile (je l’ai « briefée ») et je lui ai laissé mes coordonnées. Halima ne sait pas où dormir ce soir : ils n’ont pas de place pour elle, est-ce que je pourrais l’accueillir ? Je dis que c’est impossible (je loge moi-même chez un ami).
C’est bien ce que je pensais… On va essayer de lui trouver une place à l’Aftam 93, les foyers pour demandeurs d’asile ; mais tout est plein en ce moment. Au pire, on lui trouvera une chambre d’hôtel pour ce soir.
12
À 6 h du matin, un groupe de maintenus est conduit de la zone d’attente vers le Tribunal de grande instance. En début d’après-midi, les maintenus sont accompagnés par une dizaine de policiers dans la salle des audiences du 35 quater, où un juge des libertés et de la détention examine la légalité de leur procédure de détention, et se prononce sur le prolongement de leur maintien en zone d’attente. Jana Fadhil a été hospitalisée le lendemain de son transfert en zone d’attente ; l’avocat commis d’office présente au juge le certificat médical établi à l’hôpital en insistant sur les problèmes de santé de Jana, enceinte, et d’Iman, diabétique. Le juge décide de ne pas prolonger le maintien de la famille. À la sortie de l’audience, Jana, Iman et leur fils se font indiquer la direction du métro vers Paris.
La cousine de Kadiatou Fassi est venue à l’audience du 35 quater avec les documents que l’avocat lui a demandé d’apporter : un certificat de naissance pour attester de ses liens de famille avec Kadiatou ; un avis d’imposition qui prouve qu’elle a des ressources suffisantes pour s’en porter garante. Mais Kadiatou n’est pas présentée au juge ce jour-là. Sa cousine appelle la zone d’attente, où un officier lui explique que Kadiatou Fassi a « bien été réacheminée » vers Conakry la veille.
Djibril Ba a contacté un avocat avec l’aide d’un cousin en France dont il avait les coordonnées. Celui-ci lui a demandé 900 euros d’honoraires et a exigé l’intégralité de la somme d’avance. Durant l’audience, il soulève quelques points de procédure ; le juge décide cependant de maintenir Djibril Ba (comme toutes les autres personnes qui lui sont présentées ce jour-là) en zone d’attente, « attendu que l’intéressé a formé une demande d’asile [qui] est en cours d’examen ».
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Quatre jours après avoir eu un entretien d’asile, Abdi Hossein est appelé par la police. L’officier qui lui ouvre le fait entrer et l’accompagne jusqu’à un bureau. Un agent imprime deux feuilles, et lui demande de signer en bas de la seconde. Puis on le raccompagne dans le hall.
Considérant que X… se disant M. Abdi Hossein déclare qu’il serait de nationalité somalienne, qu’il serait né et résiderait à Afgoy, qu’il serait cultivateur, qu’il serait membre du clan minoritaire Sheikhal et du sous-clan Djazira, que le clan Habar Guidir serait majoritaire à Afgoy, que par crainte pour sa sécurité il ne serait pas beaucoup sorti de son domicile, qu’en décembre 2006, son père aurait été assassiné par balle en sa présence, devant la porte de sa boutique, par un groupe armé appartenant au clan Habar Guidir qui voulait extorquer son argent ; que ces miliciens connaîtraient ce quartier, viendraient enlever des personnes et les déposséder de leur bien, que suite à cet événement et en raison de la guerre civile, il aurait décidé de quitter son pays ; qu’un ami de son père lui aurait conseillé de se rendre en France afin d’y solliciter l’asile et aurait organisé son voyage via le Kenya ;
Considérant toutefois que le récit de l’intéressé qui prétend être de nationalité somalienne et fuir son pays afin de sauvegarder sa sécurité n’emporte pas la conviction, que ses déclarations revêtent un caractère convenu, imprécis et dénué de spontanéité, notamment en ce qui concerne les circonstances dans lesquelles son père aurait été assassiné, en sa présence, en décembre 2006, par des personnes armées appartenant au clan de Habar Guidir, que de plus il reste très évasif à propos de la politique récente à Afgoy où il affirme pourtant avoir toujours résidé et de cette zone géographique – il ignore jusqu’aux noms des principaux quartiers de sa ville, que de surcroît il n’est guère plus explicite s’agissant des conditions dans lesquelles il aurait quitté son pays, qu’enfin il n’apport aucune explication sur son départ du Kenya et se borne à indiquer qu’il aurait suivi le conseil d’un ami de son père lui recommandant de solliciter l’asile en France, que l’ensemble de ces éléments incite à penser que contrairement à ce qu’il affirme, il n’est pas originaire de Somalie, que dès lors, sa demande ne saurait aboutir ;
Qu’en conséquence, la demande d’accès au territoire français formulée au titre de l’asile par X… se disant M. Abdi Hossein doit être regardée comme manifestement infondée.
Considérant qu’il y a lieu en application de l’article L.213-4 du Code d’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, de prescrire son réacheminement vers le territoire de la Somalie ou, le cas échéant, vers tout territoire où il sera légalement admissible.
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Abdi Hossein se rend au bureau de la Croix-Rouge pour comprendre ce qu’il y a écrit sur le document que la police vient de lui remettre. Un employé de la Croix-Rouge lui conseille d’aller au bureau de l’Anafé, au fond du couloir. Lise Blasco, bénévole à l’Anafé, reçoit Abdi et lui explique son rejet de demande d’asile, avec l’aide d’un traducteur bénévole en somali, contacté par téléphone. Elle décide de présenter un recours juridique devant le Tribunal administratif pour contester le rejet de la demande d’asile d’Abdi. À nouveau, elle interroge longuement Abdi Hossein avec l’aide de l’interprète. Puis elle l’accompagne à l’infirmerie du centre, afin que le médecin de garde lui établisse un certificat médical attestant des impacts de balle qu’Abdi dit avoir reçu dans chaque jambe. Ensuite, Lise Blasco ferme la porte du bureau à clé et se met à rédiger le référé qu’elle faxe aux greffes du Tribunal administratif en début de soirée. Quelques heures plus tard, Abdi Hossein est appelé à descendre avec ses bagages.
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Amadou Mporé arrive ému dans le bureau. Il s’assoit devant moi et sort de sa poche une boule de tissu, un débardeur déchiré, en sang, qu’il pose sur la table.
À 10 h du matin, je suis appelé en bas avec mes bagages. Je descends avec mon sac et je sonne à l’interphone. Le policier me fait entrer dans une salle d’attente et me demande de patienter. Je reste assis deux heures. À l’appel du repas de midi, le policier me dit d’aller manger en laissant mon sac ici et me demande de revenir sonner après le repas. Il me raccompagne dans le hall où je rejoins les autres qui vont au réfectoire. À table, des gens me demandent ce que je faisais avec la police, où j’étais et pourquoi. Je ne parle pas : je ne les connais pas, et puis un policier surveille le réfectoire. Je reviens dans la salle d’attente vers 12 h 30. Deux policiers en uniforme bleu-marine, avec des Rangers aux pieds, des gants en cuir noir, une matraque à la ceinture, entrent peu après. Il me disent qu’ils vont m’emmener à l’aéroport : ‘Tout se passera bien si tu te tiens tranquille, mais si tu fais des difficultés, on va t’attacher’. Je crie, je ne veux pas qu’on m’attache. Les policiers se dirigent vers moi, ils sont au nombre de six. Ils ont été rejoints par leurs collègues en chemise bleu ciel et képi, qui étaient assis dans la salle d’attente. Ils ont commencé à m’attacher avec des bandes. Je criais : ‘Laissez-moi ! Laissez-moi !’ J’ai pleuré. J’ai enlevé ma chemise, je me suis trouvé en débardeur. Les policiers m’ont pris par le cou et m’ont renversé en avant. Je suis tombé le visage à terre, je me suis ouvert la lèvre. Ils se sont mis à frapper : ils ont piétiné ma jambe avec leurs chaussures, le tibia, le genou gauche, le pied droit. L’un d’entre eux a mis son genou sur ma joue, il a plaqué mon visage contre le sol. La bagarre a duré entre dix et vingt minutes peut-être. Une camionnette de police est venue se garer devant la porte de sortie qui relie le poste de police au parking, mais on ne m’y a pas emmené. Je suis allé m’asseoir. Certains policiers en tenue d’escorte et d’autres en chemise bleue claire ont voulu me donner un verre d’eau. J’ai dit : ‘Non, je ne veux pas d’eau’. J’ai pleuré, pleuré. Le jeune policier qui m’a donné l’eau m’a conseillé :
- Prends un avocat.
- Si j’avais volé, vous pouviez me faire ça. Mais je n’ai pas volé. Vous ne pouvez pas me faire ça. Je vais prendre un avocat. Je vais prendre un avocat.
Les policiers me disent d’attendre. Je leur dis que je veux me laver. Un policier en bleu marine (un métis, costaud) m’a accompagné chez le médecin. Lui n’était pas là en même temps que les autres, il est venu plus tard avec la camionnette ; lui ne m’a pas touché. Dans le cabinet médical, une infirmière prend ma tension, un médecin m’ausculte, il me demande où j’ai mal. Il me donne un comprimé contre la douleur. Non, il ne me donne pas de certificat médical : ce qu’il a écrit, il l’a gardé pour lui. Puis je suis monté directement chez toi ici.
Six jours après son arrivée en zone d’attente, Djibril Ba est appelé à descendre avec ses bagages. Il est menotté et escorté par trois agents de l’Unité nationale d’escorte, de soutien et d’intervention (UNESI) vers Bamako, où il est remis aux mains des officiers de la police locale.
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À 23 h 15, Abdi Hossein est placé en garde à vue. Il comparaît deux jours plus tard devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel pour « infraction d’entrée ou séjour irrégulier et soustraction à l’exécution d’une mesure de refus d’entrée en France ». Il est condamné à un mois de prison ferme et transféré à la prison de V.
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Halima Seyum me rappelle depuis un foyer Emmaüs dans le 14e arrondissement de Paris. Elle y est logée pour une nuit seulement, car c’est un foyer d’urgence pour les gens sans domicile. Elle attend d’être placée dans un foyer Aftam 93. Je vais la voir dans son foyer vers 16 h. Il ressemble à une vieille école, un bâtiment qui date du début du vingtième siècle, une esthétique de lieux publique des années 1960 : linoléum gris, meubles en bois véritable dépareillés, chaises d’école aux barreaux gris vert métallisés, odeur de gras. Nous allons boire un café dans le réfectoire, sur des tables longues couvertes de nappes en plastique. Tout est propre et patiné, pas encore aligné sur les matières plastiques et les formes rondes grossières que l’on trouve partout dans le neuf aujourd’hui, et aussi en zone d’attente. Son récépissé de huit jours, dans le délai desquels elle doit faire une demande d’asile à la préfecture, expire le lendemain. Le responsable du centre dit qu’ils enverront d’ici là sa demande d’asile à la préfecture, le cachet de la poste faisant foi.
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Quelques jours plus tard, le téléphone sonne. C’est un employé de l’hôtel « Première Classe » à D. qui m’appelle à la demande de Halima Seyum. Elle n’a pas eu de place au foyer Aftam, mais elle a désormais une chambre jusqu’au 30 avril dans cet l’hôtel, où l’Aftam a logé, sur le même étage, d’autres demandeurs d’asile n’ayant pas pu être hébergés en foyer. Situé à une sortie du périphérique extérieur, l’hôtel ressemble à un « Formule 1 » de luxe, avec des orchidées sur le comptoir, une salle à manger propre et avenante, des distributeurs de café, de gâteaux et toutes les commodités nécessaires à un service sans personnel. Des cars de touristes sont alignés sur le parking. Halima est inquiète pour la nourriture. À l’Aftam, on lui a donné vingt euros pour la semaine, et la semaine prochaine, on lui donnera encore vingt euros. Ce n’est pas beaucoup. Quand elle est revenue de l’Aftam, elle avait très faim, elle se sentait mal. Alors elle a acheté une part de pizza dans la rue, mais elle a dépensé quatre euros sur les vingt qu’elle possède pour la semaine ! Elle voudrait partir en Angleterre : elle parle l’anglais, mais pas un mot de français, et sa compagne de chambre lui a dit qu’on pouvait travailler là-bas. Demandeuse d’asile renvoyée de Belgique sous le règlement « Dublin II », cette dernière est en Europe depuis quelques années déjà, et connait la ville.
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Il faut bien réfléchir à cette question de départ vers l’Angleterre. Halima a été admise à la frontière comme demandeuse d’asile, ce qui indique qu’elle a de bonnes chances d’obtenir l’asile – l’examen aux frontières est paradoxalement réputé plus difficile que l’examen de fond de la demande d’asile par l’Ofpra. Nous avons pris du café, nous sommes montées dans sa chambre, nous nous sommes assises sur son lit, dans une belle lumière de fin d’après-midi :
La guerre entre l’Érythrée et la Somalie a fait beaucoup de morts. La guerre est bête. Nous vivons ici, eux vivent là-bas, et l’on décrète qu’il y a une frontière, là, et pour cette frontière, juste pour une ligne, on va s’entretuer, on va faire la guerre et tuer des milliers de gens. Pour cette ligne. Une frontière, c’est quoi ? Juste une ligne, rien de plus. La Somalie et l’Érythrée se sont disputées pour cette ligne, ils ont envoyé beaucoup de monde à la guerre, beaucoup de gens sont morts. Mes deux frères ont été envoyés à la guerre. Les deux : d’abord un, et puis ils sont venus chercher d’autres jeunes et ils ont pris le deuxième. Mes frères et sœurs avaient peur. On n’a eu aucune nouvelle. On ne savait pas où ils étaient : personne ne disait rien et les nouvelles non plus ne disaient rien. Il y a eu beaucoup de morts. Un jour, un train est arrivé, tout le monde est allé à la gare et l’on attendait les noms : ils lisaient une liste, et ceux qui étaient sur la liste, on savait qu’ils étaient morts. J’avais peur. J’ai attendu dans la peur et quand j’ai entendu le nom de mon frère, j’ai pleuré. Et je restais encore devant la liste. Et puis ils ont dit le nom de mon deuxième frère et je me suis évanouie. Les voisins m’ont ramenée à la maison. Mon père était très malade déjà à ce moment-là… Ah, ce ne sont pas des choses gaies. Excuse-moi, je t’ennuie en te racontant ces choses. Toi tu es ennuyée, mais moi ça me fait du bien, ça me soulage le cœur.
On s’est dit au revoir en début de soirée. On s’est rappelées plus tard : je partais quelques semaines au Canada. Halima m’a souhaité bon voyage et m’a dit que si l’on ne se revoyait pas d’ici mon départ, elle me disait au revoir. Je suis passée à l’hôtel avant de partir, mais elle m’avait prévenue qu’elle ne serait sans doute pas là, parce qu’elles allaient, avec sa compagne de chambre, à l’Armée du salut pour chercher de la nourriture. Pas encore rentrée ? Déjà partie ? À mon retour du Canada en mai, j’ai appelé Pierre Gilles, du foyer Emmaüs, qui m’a amicalement donné le contact de la personne qui s’occupait de Halima à l’Aftam. Je l’ai appelé pour avoir des nouvelles ; il m’a dit un peu sèchement : « elle a disparu dans la nature ».
#Confinement et #subjectivation
Comment le contrôle frontalier fonctionne-t-il au quotidien ? Quelles fonctions garde-t-il dans une perspective à plus long terme de parcours dans le pays d’accueil ? Comment les gestions institutionnelles de la circulation produisent-elles de nouvelles façons de gouverner les non-nationaux, aussi bien « étrangers » qu’« apatrides » : ceux dont le lien à l’État et à la Nation est de fait suspendu ? Voici quelques questions qui se posent au regard des parcours esquissés. Chacun bien sûr entre dans ces apnées administratives avec son bagage : ses connaissances, ses résistances, ses références, ses ressources, ses peurs. Fereydoun Kian mesure deux mètres pour une centaine de kilos : il sera directement placé en garde à vue sans subir de tentative de renvoi sous escorte. Sylvie Kamanzi s’en tient fermement aux connaissances administratives qu’elle a développées au cours de dix ans d’exils successifs entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) : d’abord, ne pas laisser savoir que l’on est rwandaise ; ensuite, face aux extorsions et aux violences de la police, toujours refuser de se rendre à un interrogatoire et garder le silence. Ces leçons tirées de l’expérience la mèneront très vite à un malentendu indénouable avec l’administration et à son refoulement dans le premier avion du retour.
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Si les personnes placées dans des centres de rétention administrative (CRA) pour les sans-papiers arrêtés sur le territoire français ont toutes fait l’expérience, quoique différente, d’une vie en France et souvent d’un parcours administratif10 , ceux qui débarquent des avions ne partagent aucune expérience commune. Il n’existe pas de seuil, même minimal, de connaissance partagée de la culture administrative nationale, de la culture matérielle globale qui prévaut dans les aéroports et les nouveaux centres aseptisés11 , des codes moraux et humanitaires de la démocratie occidentale12 ; pas de continent commun, de langue commune ni de formation politique identique. Comment comprendre l’expérience intime du maintien en zone d’attente en s’attachant à des situations et des trajets si variés, dont le vécu s’inscrit dans des grammaires culturelles, un univers symbolique, des savoirs pratiques différents ? Est-ce que le même mot de « maintenus » est suffisant pour conférer une situation commune à ce kaléidoscope d’expériences qui se croisent dans le temps court de la détention frontalière ?
▻https://www.politika.io/fr/notice/prisonniers-du-passage-ethnographie-detention-frontaliere-france
#frontières #rétention #détention_administrative #zone_d'attente #MNA #mineurs_non_accompagnés #disparitions #Guinée_Conakry #aéroport #Zapi_3 #Ofpra #asile #migrations #réfugiés #Croix-Rouge #Aftam_93 #police #violences_policières #Unité_nationale_d'escorte_de_soutien_et_d'intervention #UNESI #hébergement #logement #CRA #débouté #sans-papiers
Opinion | Will Deep-Fake Technology Destroy Democracy? - The New York Times
▻https://www.nytimes.com/2018/10/17/opinion/deep-fake-technology-democracy.html
Both images are the result of digital manipulation, and what, in its most ominous form, is called deep fakes: technology that makes it possible to show people saying things they never said, doing things they never did.
This technology has great potential both as art and snark: One set of deep fakes has cleverly inserted Nicolas Cage into a half-dozen movies he wasn’t involved with, including “Raiders of the Lost Ark.” You can watch that and decide for yourself whether Mr. Cage or Harrison Ford makes for the best Indiana Jones.
But, as always, the same technology that contains the opportunity for good also provides an opening for its opposite. As a result, we find ourselves on the cusp of a new world — one in which it will be impossible, literally, to tell what is real from what is invented.
But deep-fake technology takes deception a step further, exploiting our natural inclination to engage with things that make us angriest. As Jonathan Swift said: “The greatest liar hath his believers: and it often happens, that if a lie be believed only for an hour, it hath done its work, and there is no further occasion for it.”
Consider the image of Emma Gonzalez, a survivor of the Parkland High School shooting in February who has become a vocal activist. A manipulated photo of her tearing up the Constitution went viral on Twitter among gun-rights supporters and members of the alt-right. The image had been digitally altered from another photo appearing in Teen Vogue. That publication’s editor lamented: “The fact that we even have to clarify this is proof of how democracy continues to be fractured by people who manipulate and fabricate the truth.”
That fake was exposed — but did it really make a difference to the people who wanted to inhabit their own paranoid universe? How many people still believe, all evidence to the contrary, that Barack Obama is a Muslim, or that he was born in Kenya?
Now imagine the effect of deep fakes on a close election. Let’s say video is posted of Beto O’Rourke, a Democrat running for Senate in Texas, swearing that he wants to take away every last gun in Texas, or of Senator Susan Collins of Maine saying she’s changed her mind on Brett Kavanaugh. Before the fraud can be properly refuted, the polls open. The chaos that might ensue — well, let’s just say it’s everything Vladimir Putin ever dreamed of.
There’s more: The “liar’s dividend” will now apply even to people, like Mr. Trump, who actually did say something terrible. In the era of deep fakes, it will be simple enough for a guilty party simply to deny reality. Mr. Trump, in fact, has claimed that the infamous recording of him suggesting grabbing women by their nether parts is not really him. This, after apologizing for it.
]]>Uganda’s refugee policies: the history, the politics, the way forward
Uganda’s refugee policy urgently needs an honest discussion, if sustainable solutions for both refugees and host communities are to be found, a new policy paper by International Refugee Rights Initiative (IRRI) reveals.
The paper, entitled Uganda’s refugee policies: the history, the politics, the way forward puts the “Ugandan model” in its historical and political context, shines a spotlight on its implementation gaps, and proposes recommendations for the way forward.
Uganda has since 2013 opened its borders to hundreds of thousands of refugees from South Sudan, bringing the total number of refugees to more than one million. It has been praised for its positive steps on freedom of movement and access to work for refugees, going against the global grain. But generations of policy, this paper shows, have only entrenched the sole focus on refugee settlements and on repatriation as the only viable durable solution. Support to urban refugees and local integration have been largely overlooked.
The Ugandan refugee crisis unfolded at the same time as the UN adopted the New York Declaration for Refugees and Migrants, and states committed to implement a Comprehensive Refugee Response Framework (CRRF). Uganda immediately seized this opportunity and adopted its own strategy to implement these principles. As the world looks to Uganda for best practices in refugee policy, and rightly so, it is vital to understand the gaps between rhetoric and reality, and the pitfalls of Uganda’s policy. This paper identifies the following challenges:
There is a danger that the promotion of progressive refugee policies becomes more rhetoric than reality, creating a smoke-screen that squeezes out meaningful discussion about robust alternatives. Policy-making has come at the expense of real qualitative change on the ground.
Refugees in urban areas continue to be largely excluded from any support due to an ongoing focus on refugee settlements, including through aid provision
Local integration and access to citizenship have been virtually abandoned, leaving voluntary repatriation as the only solution on the table. Given the protracted crises in South Sudan and Democratic Republic of Congo, this remains unrealistic.
Host communities remain unheard, with policy conversations largely taking place in Kampala and Geneva. Many Ugandans and refugees have neither the economic resources nor sufficient political leverage to influence the policies that are meant to benefit them.
The policy paper proposes a number of recommendations to improve the Ugandan refugee model:
First, international donors need to deliver on their promise of significant financial support.
Second, repatriation cannot remain the only serious option on the table. There has to be renewed discussion on local integration with Uganda communities and a dramatic increase in resettlement to wealthier states across the globe.
Third, local communities hosting refugees must be consulted and their voices incorporated in a more meaningful and systematic way, if tensions within and between communities are to be avoided.
Fourth, in order to genuinely enhance refugee self-reliance, the myth of the “local settlement” needs to be debunked and recognized for what it is: the ongoing isolation of refugees and the utilization of humanitarian assistance to keep them isolated and dependent on aid.
Pour télécharger le #rapport:
▻http://refugee-rights.org/wp-content/uploads/2018/10/IRRI-Uganda-policy-paper-October-2018-Paper.pdf
Kenya : Enquêtes sur des transferts douteux de 12 millions dollars opérés par trois départements ministériels en faveur de deux sociétés
▻https://www.emouaten.com/Kenya-Enquetes-sur-des-transferts-douteux-de-12-millions-dollars-operes-pa
La Commissio...
]]>UN Human Rights Council passes a resolution adopting the peasant rights declaration in Geneva - Via Campesina
▻https://viacampesina.org/en/un-human-rights-council-passes-a-resolution-adopting-the-peasant-right
Seventeen years of long and arduous negotiations later, peasants and other people working in rural areas are only a step away from having a UN Declaration that could defend and protect their rights to land, seeds, biodiversity, local markets and a lot more.
On Friday, 28 September, in a commendable show of solidarity and political will, member nations of United Nations Human Rights Council passed a resolution concluding the UN Declaration for the Rights of Peasants and Other People Working in Rural Areas. The resolution was passed with 33 votes in favour, 11 abstentions and 3 against. [1]
Contre : Australie, Hongrie et Royaume-Uni
In favour: Afghanistan, Angola, Burundi, Chile, China, Cote d’Ivoire, Cuba, Democratic Republic of Congo, Ecuador, Egypt, Ethiopia, Iraq, Kenya, Kyrgyzstan, Mexico, Mongolia, Nepal, Nigeria, Pakistan, Panama, Peru, Philippines, Qatar, Rwanda, Saudi Arabia, Senegal, South Africa, Switzerland, Togo, Tunisia, Ukraine, United Arab Emirates, Venezuela
Abstention: Belgium, Brazil, Croatia, Georgia, Germany, Iceland, Japan, Republic of Korea, Slovakia, Slovenia, Spain
▻https://viacampesina.org/en/wp-content/uploads/sites/2/2011/03/Declaration-of-rights-of-peasants-2009.pdf
]]>Forcer les gènes et l’Afrique
Enquête sur le forçage génétique des moustiques
Par Zahra Moloo
Traduction par Amandine Semat
Texte original : « The hubris of western science » paru dans Africa is a Country, 1er août 2018 (version légèrement modifiée pour Jef Klak avec l’auteure).
►https://jefklak.org/forcer-les-genes-et-lafrique
La lutte contre le paludisme va d’échec en échec ces dernières années ; en 2016, il a tué près d’un demi-million de personnes. Pour y remédier, des laboratoires et fondations internationales financées par des géants de l’industrie vont tester une nouvelle méthode : le forçage génétique. L’idée est de modifier génétiquement les moustiques vecteurs de la maladie, pour en propager quelques milliers dans l’environnement. Les gênes dont ils sont porteurs sont censés éradiquer des populations entières d’insectes en quelques générations. Si ces moustiques sont fabriqués dans les éprouvettes du Royaume Uni, c’est au Burkina Faso, au Mali ou au Kenya qu’ils seront relâchés. Or, tout comme pour les autres OGM, les conséquences sur la flore et la faune sont impossibles à prévoir. Le fantasme d’une technoscience occidentale toute puissante continue sa fuite en avant, sous couvert de santé publique. Au détriment des populations autochtones, de leurs capacités de décision et de leurs savoirs, systématiquement occultés.
]]>IDPs : Mid-year figures
There were 5.2 million new internal displacements associated with conflict and violence in the first half of 2018, based on the analysis of data from the 10 worst-affected countries. There were also 3.3 million associated with disasters in 110 countries and territories. Countries in the Horn of Africa bore the brunt of displacement. On top of more than 1.7 million new displacements associated with conflict and violence in Ethiopia and Somalia, significant numbers of people fled devastating floods and drought in Ethiopia, Somalia and Kenya.
▻http://www.internal-displacement.org/mid-year-figures
#IDPs #déplacés_internes #rapport #2018 #statistiques #asile #migrations #réfugiés #sécheresse #conflits #inondations #Corne_de_l'Afrique
cc @isskein
Rhinocéros : Leur nouveau sanctuaire n’était qu’un piège mortel L’essentiel/afp - 31 Aout 2018 - L’essentiel
▻http://www.lessentiel.lu/fr/news/monde/story/leur-nouveau-sanctuaire-n-etait-qu-un-piege-mortel-11374581
Onze rhinocéros ont trouvé la mort après avoir été transférés dans un parc naturel. Les autorités et le WWF, à l’origine du projet, se rejettent la faute.
Le transfert de 11 rhinocéros vers un parc national du sud-est du Kenya ne devait être qu’une formalité. Il s’est transformé en un des plus grands ratés de l’histoire de la protection de la faune sauvage du pays, laissant pantois les défenseurs de l’environnement.
Selon plusieurs témoignages corroborés par des documents consultés par l’AFP, de nombreuses mises en garde ont été émises, ignorées, voire étouffées, sur la salinité bien trop importante du point d’eau prévu pour les 11 animaux, finalement morts en juillet de déshydratation. L’heure est désormais aux accusations mutuelles.
Fin juin, c’est en grande pompe que le ministre kényan du Tourisme et de la Faune sauvage Najib Balala et le Fonds mondial pour la nature (WWF) saluent l’aboutissement d’un projet de six ans : les rhinocéros noirs sont emmenés depuis les parcs de Nairobi et Nakuru (centre) vers un nouveau sanctuaire - un immense enclos de 100 km2 - dans le parc de Tsavo Est (sud-est).
Lente déshydratation
Mais après ingestion de l’eau pompée plusieurs mètres sous terre pour eux, les rhinocéros meurent les uns après les autres. Ce projet du Service kényan de la Faune (KWS), financé à hauteur d’un million de dollars par le WWF, se transforme en cauchemar. Selon le docteur Benson Kibore, directeur de l’Association kényane des vétérinaires, et qui a participé à l’autopsie des rhinocéros, cette eau était tellement salée qu’elle avait corrodé une grille en métal proche de la pompe.
L’eau salée a vraisemblablement donné encore plus soif aux rhinocéros, qui en ont donc consommé plus. La lente déshydratation de leur corps s’est notamment traduite par un dessèchement de leurs tissus et un épaississement de leur sang.
Pourtant, une quinzaine de tests aquifères ont été menés entre février et mai. Leurs résultats, consultés par l’AFP en août, indiquent une salinité dangereuse. Selon le Dr Kibore, ces données n’ont même pas été communiquées aux vétérinaires lorsque les premiers rhinocéros sont tombés malades, leur faisant perdre un temps précieux pour trouver l’origine de la maladie.
« Interférences » du WWF
Lorsque le transfert a été confirmé, « j’étais horrifié, j’étais sûr qu’il y aurait un problème », assure de son côté Nehemiah Rotich, un ancien responsable du KWS. Le transfert, imaginé par l’organe exécutif du KWS, avait été refusé à plusieurs reprises par le conseil d’administration du KWS en raison de l’eau et du manque de végétation dans le sanctuaire.
Brian Heath, un ancien membre du conseil, a dénoncé des pressions du WWF pour que le transfert ait lieu. Devant le Parlement, l’ancien président du conseil d’administration du KWS et célèbre paléoanthropologue Richard Leakey a également fustigé des « interférences » du WWF.
Le conseil dont faisaient partie MM. Leakey et Heath a finalement approuvé le transfert en octobre 2017 à la condition que le sanctuaire soit amélioré. Leur mandat a pris fin en avril, et trois mois plus tard, le déplacement des rhinocéros a eu lieu, sans qu’un nouveau conseil (pas encore nommé) ne se soit penché sur la question.
Bras-de-fer
Les actuels responsables du KWS, dont l’exécutif, ont refusé de répondre à l’AFP, notamment à la question de savoir qui a finalement approuvé le transfert. D’autres éléments suggèrent par ailleurs un bras-de-fer sur la question, comme le compte-rendu d’une réunion de mai 2017 portant sur le projet, et à laquelle ont participé des responsables du KWS et Martin Mulama, expert en rhinocéros pour le WWF. Un premier compte-rendu, vu par l’AFP, ne faisait aucune référence à d’éventuelles préoccupations. Plusieurs participants s’en sont plaints et une deuxième version du compte-rendu indique que « l’habitat dominant ne permet pas qu’un transfert ait lieu ».
. . . . . .
La construction récente d’un pont ferroviaire à travers le parc national de Nairobi et d’autres infrastructures dans des zones protégées sont pour elle le signe d’une « époque très très sombre pour le Kenya » et sa faune sauvage.
#Rhinocéros #Kenya #WWF #ONG #Faune #eau #KWS #Nairobi #écologie #biodiversité #bêtise #Afrique #management
]]>Découverte du plus ancien et le plus grand cimetière monumental d’Afrique orientale. ... des mégalithes en Afrique.
20 août 2018
Une équipe internationale, comprenant des chercheurs de l’université Stony Brook et de l’institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine, a trouvé le plus ancien et le plus grand cimetière monumental d’Afrique orientale. Le site de Lothagam North Pillar été construit il y a 5 000 ans par les premiers pasteurs vivant autour du lac Turkana, au Kenya. On pense que ce groupe a eu une société égalitaire, sans hiérarchie sociale stratifiée. Ainsi, leur construction d’un projet public aussi vaste contredit des récits de longue date sur les sociétés complexes du début, qui suggèrent qu’une structure sociale stratifiée est nécessaire pour permettre la construction de grands bâtiments publics ou de monuments.
(résumé de ScienceDaily).
Le site était un cimetière construit et utilisé pendant plusieurs siècles, il y a environ 5 000 à 4 300 ans. Les premiers éleveurs ont construit une plate-forme d’environ 30 mètres de diamètre et ont creusé une grande cavité dans le centre pour enterrer leurs morts. Après que la cavité ait été remplie et recouverte de pierres, les constructeurs ont posé de grands piliers de mégalithes, dont certains provenaient d’un kilomètre de distance. Des cercles de pierre et des cairns ont été ajoutés à proximité. Un minimum estimé à 580 individus était densément enterré dans la cavité centrale du site. Les hommes, les femmes et les enfants d’âges différents, des nourrissons aux personnes âgées, ont tous été enterrés dans la même zone, sans qu’aucune sépulture particulière ne soit traitée avec un traitement spécial. De plus, essentiellement tous les individus étaient enterrés avec des ornements personnels et la distribution des ornements était à peu près égale dans tout le cimetière. Ces facteurs indiquent une société relativement égalitaire sans forte stratification sociale.
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Une société égalitaire capable de construire d’importants monuments permanents.
Historiquement, les archéologues ont théorisé que les gens construisaient des monuments permanents pour rappeler une histoire, des idéaux et une culture communs, lorsqu’ils avaient établi une société agricole sédentaire et socialement stratifiée avec des ressources abondantes et un leadership fort. On pensait qu’une structure politique et des ressources pour la spécialisation étaient des conditions préalables à la construction de monuments. Les monuments anciens ont donc été considérés auparavant comme des indicateurs fiables de sociétés complexes ayant des classes sociales différenciées. Cependant, le cimetière de Lothagam Nord a été construit par des pasteurs mobiles qui ne montrent aucune preuve d’une hiérarchie sociale rigide. « Cette découverte remet en cause les idées antérieures sur la monumentalité », explique Elizabeth Sawchuk de l’Université Stony Brook et l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine. « En l’absence d’autres preuves, Lothagam North fournit un exemple de monumentalité qui n’est pas manifestement liée à l’émergence de la hiérarchie, nous obligeant à considérer d’autres récits de changement social. »
Cette découverte est cohérente avec des exemples similaires existant ailleurs en Afrique et sur d’autres continents dans lesquels de grandes structures monumentales ont été construites par des groupes jugés égalitaires dans leur organisation sociale. Cette recherche a le potentiel de remodeler les perspectives mondiales sur la façon dont - et pourquoi - de grands groupes de personnes s’unissent pour former des sociétés complexes.
Dans ce cas, il semble que Lothagam North ait été construit pendant une période de profond changement. Le pastoralisme venait d’être introduit dans le bassin de Turkana et les nouveaux arrivants arrivant avec des moutons, des chèvres et du bétail auraient rencontré divers groupes de pêcheurs-chasseurs-cueilleurs vivant déjà autour du lac. En outre, les nouveaux arrivants et les habitants ont été confrontés à une situation environnementale difficile, les précipitations annuelles ayant diminué pendant cette période et le lac Turkana ayant diminué de près de 50%. Les premiers éleveurs ont peut-être construit le cimetière comme un lieu où les gens se rassemblent pour former et entretenir des réseaux sociaux capables de faire face aux grands changements économiques et environnementaux.
« Les monuments ont peut-être servi de lieu de rassemblement, de resserrement des liens sociaux et de renforcement de l’identité communautaire », déclare Anneke Janzen, également de l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine. « L’échange d’informations et l’interaction par le biais de rituels partagés ont peut-être aidé les éleveurs mobiles à naviguer dans un paysage physique en pleine mutation. » Après plusieurs siècles, le pastoralisme s’est enraciné et le niveau des lacs s’est stabilisé. C’est à cette époque que le cimetière a cessé d’être utilisé.
(...).
#Préhistoire #Néolithique #pratiques_funéraires #mégalithes #5000BP #Afrique #Turkana
#Stony_Brook_University #Max_Planck_Institute
Elisabeth A. Hildebrand, Katherine M. Grillo, Elizabeth A. Sawchuk, Susan K. Pfeiffer, Lawrence B. Conyers, Steven T. Goldstein, Austin Chad Hill, Anneke Janzen, Carla E. Klehm, Mark Helper, Purity Kiura, Emmanuel Ndiema, Cecilia Ngugi, John J. Shea, Hong Wang. A monumental cemetery built by eastern Africa’s first herders near Lake Turkana, Kenya. Proceedings of the National Academy of Sciences, 2018; 201721975 DOI: 10.1073/pnas.1721975115
Massive Monumental Cemetery Near Lake Turkana | Max Planck Institute for the Science of Human History
▻http://www.shh.mpg.de/1030272/lake-turkana
What’s Wrong With Rights ? Radha D’Souza in Conversation,
by Zahra Moloo, le 15 aout, Warspaces
▻http://www.warscapes.com/conversations/what-s-wrong-rights-radha-d-souza-conversation
There is no such thing as derivatives, it is a completely legal fiction. Or hedge funds. Or insurance which is property and it’s very much part of property rights. Or trade in debt. Property itself has become intangible – that’s one part of it.
Teacher-student relationships were considered a very privileged, responsible, socially important relationship. Now universities regularly say that students are our consumers, they have a right to education, and we are service providers.
As every aspect of life becomes commodified, you have rights coming in because without rights, there can’t be commodification.
When the UN was established, there were some thirty odd rights, twenty-eight I think. Now there are about 300 rights. Do people have more rights than in 1945? I mean, it’s open to question.
the farmer is not the only person claiming rights. The farmer is saying I have right to water, to food but so is Monsanto. It’s a fundamental feature of our legal and social system that a corporation is a person like a natural person. In law, both of them are entitled to human rights.
I think it’s this inability to see how corporate persons and natural persons work that gets us into all this kind of tangle.
There is nothing indigenous about an indigenous company other than the faces of people that run it.
What liberalism does is project a merchant’s world view and understanding of the world as the human world view, and as something that is universal to all humanity. Anything that has a transactional or exchange value becomes something with value. When we start extending that to everything – to land, to forest, to all sorts of things in life, then it becomes problematic.
What does democracy promotion mean? It means that there are certain international, so-called mature democracies, which are invariably, the G7 countries, the former colonizing countries who supervise elections, who fund elections, who tell them how to write the electrical rules and who then certify the elections that are right, democratic, and so on. Now my question is, where is the social contract here?
Cambridge Analytica emerged as one of those companies that provided election services to third world states. Much before they got involved in Trump election, they were involved in elections in Kenya and in India.
We are in the situation we are in because we have forgotten some of the histories of our struggles. That’s an important reason why we are not able to imagine a way of articulating our demands, a way of reconceptualising struggles and strategies. We have really forgotten that history and we are left with this idea that the only thing left is rights.
Why have we lost the courage? I think we are kind of trapped in this whole discourse of rights as the only way to imagine freedom, so much so that we are not able to imagine what real freedom will look like. And that’s the big difference between anti-colonial movements and our times now. [...] we are not able to re-imagine this because we have forgotten our histories.
]]>The History of Civilization Is a History of Border Walls
When I joined my first archaeological dig at a site near Hadrian’s Wall in 2002, walls never appeared in the nightly news. Britain was still many years away from planning a barrier near the opening of the Chunnel in Calais. Saudi Arabia hadn’t yet encircled itself with high-tech barricades. Israel hadn’t started reinforcing its Gaza border fence with concrete. Kenya wasn’t seeking Israel’s help in the construction of a 440-mile barrier against Somalia. And the idea that India might someday send workers high into the Himalayas to construct border walls that look down on clouds still seemed as preposterous as the notion that Ecuador might commence construction on a 950-mile concrete wall along its border with Peru.
No one chatted about walls while we cut through sod to expose the buried remains of an ancient fortress in northern Britain. I doubt that anyone was chatting about walls anywhere. The old fortress, on the other hand, was generally considered the crown jewel of British archaeology. For more than 30 years, sharp-eyed excavators at the Roman fort of Vindolanda had been finding writing tablets — thin slivers of wood upon which Roman soldiers had written letters, duty rosters, inventories, and other assorted jottings. At first, the tablets had represented something of a technical challenge; their spectral writing faded almost immediately upon exposure to air, almost as if written in invisible ink. But when the writings were recovered through infrared photography, a tremendous satisfaction came from the discovery that Roman soldiers complained about shortages of beer while the wives of their commanders planned birthday parties. The Romans, it turned out, were a lot like us.
Archaeology, even at such a special place, was tiring business, but after work I enjoyed taking hikes along the wall. It was beautiful countryside — well lit by an evening sun that lingered late during the Northumbrian summer — and as I ambled over the grassy hills, occasionally enjoying the company of sheep, I sometimes imagined I was a lonely Roman soldier, stationed at the end of the world, scanning the horizon for barbarians while I awaited a resupply of beer. I’m ashamed to say that I took no detailed notes on the wall itself. It made for beautiful photographs, the way it stretched languidly over the countryside, but my real interest lay in other things: the Roman soldiers, the barbarians, the letters. If anything I saw in Britain was to hold any significance for my research, it seemed obvious that I would find it in the wet gray clay of Vindolanda. There I hoped only to discern tiny clues about a particular period of Roman history. Such are the modest goals of the academic. For the duration of my stay, my focus was on the clay. All the while, I was standing right next to a piece of a much bigger story, a fragment of the past that was about to rise up from its ancient slumber to dominate contemporary politics on two continents. I was leaning against it, resting my hand on it, posing for pictures by it. I just didn’t see it.
It was my interest in the barbarians that finally opened my eyes to the historical importance of walls. The barbarians were, in the main, inhabitants of every North African or Eurasian wasteland — the steppes, the deserts, the mountains. Civilized folk had erected barriers to exclude them in an astonishing array of countries: Iraq, Syria, Egypt, Iran, Greece, Turkey, Bulgaria, Romania, Ukraine, Russia, Britain, Algeria, Libya, Azerbaijan, Uzbekistan, Afghanistan, Peru, China, and Korea, to give only a partial list. Yet somehow this fact had entirely escaped the notice of historians. Not a single textbook observed the nearly universal correlation between civilization and walls. It remained standard even for specialists to remark that walls were somehow unique to Chinese history, if not unique to Chinese culture — a stereotype that couldn’t possibly be any less true.
By some cruel irony, the mere concept of walls now divides people more thoroughly than any structure of brick or stone.
The reemergence of border walls in contemporary political debates made for an even more surprising revelation. Like most people my age, I had watched the fall of the Berlin Wall in 1989 with great excitement. To many of us, it looked like the beginning of a new era, heralded by no less towering an international figure than David Hasselhoff, whose concert united both halves of Berlin in inexplicable rapture. More than a quarter-century has passed since then, and if it had once seemed that walls had become a thing of the past, that belief has proven sorely wrong.
Border walls have experienced a conspicuous revival in the 21st century. Worldwide, some 70 barriers of various sorts currently stand guard. Some exist to prevent terrorism, others as obstacles to mass migration or the flow of illegal drugs. Nearly all mark national borders. By some cruel irony, the mere concept of walls now divides people more thoroughly than any structure of brick or stone. For every person who sees a wall as an act of oppression, there is always another urging the construction of newer, higher, and longer barriers. The two sides hardly speak to each other.
As things turned out, it was the not the beer or the birthday parties that connected the past to the present in northern England. It was the wall. We can almost imagine it now as a great stone timeline, inhabited on one end by ancients, on the other by moderns, but with both always residing on the same side facing off against an unseen enemy. If I couldn’t see that in 2002, it was only because we were then still living in an anomalous stage in history and had somehow lost our instinct for something that has nearly always been a part of our world.
How important have walls been in the history of civilization? Few civilized peoples have ever lived outside them. As early as the 10th millennium BC, the builders of Jericho encircled their city, the world’s first, with a rampart. Over time, urbanism and agriculture spread from Jericho and the Levant into new territories: Anatolia, Egypt, Mesopotamia, the Balkans, and beyond. Walls inevitably followed. Everywhere farmers settled, they fortified their villages. They chose elevated sites and dug ditches to enclose their homes. Entire communities pitched in to make their villages secure. A survey of prehistoric Transylvanian farming villages determined that some 1,400 to 1,500 cubic meters of earth typically had to be moved just to create an encircling ditch — an effort that would have required the labor of 60 men for 40 days. Subsequently, those ditches were lined with stone and bolstered by palisades. If a community survived long enough, it might add flanking towers. These were the first steps toward walls.
The creators of the first civilizations descended from generations of wall builders. They used their newfound advantages in organization and numbers to build bigger walls. More than a few still survive. We can estimate their heights, their thicknesses, their volumes, and their lengths. But the numbers can only tell us so much. We will always learn more by examining the people who built the walls or the fear that led to their construction.
And what about these fears? Were civilizations — and walls — created only by unusually fearful peoples? Or did creating civilization cause people to become fearful? Such questions turn out to be far more important than we’ve ever realized.
Since 2002, I’ve had ample time to reflect on the Roman soldiers who once guarded Hadrian’s Wall. They certainly never struck me as afraid of anything. Then again, they weren’t exactly Roman, either. They came chiefly from foreign lands, principally Belgium and Holland, which were in those days still as uncivilized as the regions north of the wall. Everything they knew of building and writing, they had learned in the service of Rome.
As for the Romans, they preferred to let others fight their battles. They had become the definitive bearers of civilization and as such were the target of a familiar complaint: that they had lost their edge. Comfortable behind their city walls and their foreign guards, they had grown soft. They were politicians and philosophers, bread makers and blacksmiths, anything but fighters.
The Roman poet Ovid knew a thing or two about the soft life, but he also had the unusual experience of learning what life was like for Rome’s frontier troops. The latter misfortune came as a consequence of his having offended the emperor Augustus. The offense was some peccadillo — Ovid never divulges the details — compounded by his having penned a rather scandalous book on the art of seduction. “What is the theme of my song?” he asked puckishly, in verse. “Nothing that’s very far wrong.” Augustus disagreed. Reading Ovid’s little love manual, the moralistic emperor saw plenty of wrong. He probably never even made it to the section where Ovid raved about what a great ruler he was. Augustus banished the poet from Rome, exiling him to Tomis, a doomed city on the coast of the Black Sea, 60-odd miles south of the Danube.
Tomis was a hardscrabble sort of place, a former Greek colony already some 600 years old by the time of Ovid’s exile in the first century AD and no shinier for the wear. Its distinguishing characteristics were exactly two: First, it was about as far from Rome as one could be sent. Second, it lay perilously close to some of Rome’s fiercest enemies, in an area that didn’t yet have a border wall. Like northern Britain, the region of Tomis would one day receive its share of border walls, but in Ovid’s day, the only barriers to invasion were the fortifications around the city itself.
Ovid suffered in his new home. It was one thing to live in a walled city, but quite another to be completely confined within those walls. In his letters to Rome, Ovid complained that the farmers of Tomis couldn’t even venture out onto their fields. On the rare occasion when a peasant dared to visit his plot, he guided the plow with one hand while carrying weapons in another. Even the shepherds wore helmets.
Fear permeated everyday life in Tomis. Even in times of peace, wrote Ovid, the dread of war loomed. The city was, for all intents and purposes, under perpetual siege. Ovid likened the townspeople to a timid stag caught by bears or a lamb surrounded by wolves.
Occasionally, Ovid reminisced on his former life in the capital, where he’d lived free from fear. He wistfully recalled the amenities of Rome — the forums, the temples, and the marble theaters; the porticoes, gardens, pools, and canals; above all, the cornucopia of literature at hand. The contrast with his new circumstances was complete. At Tomis, there was nothing but the clash and clang of weapons. Ovid imagined that he might at least content himself with gardening, if only he weren’t afraid to step outside. The enemy was quite literally at the gates, separated only by the thickness of the city’s wall. Barbarian horsemen circled Tomis. Their deadly arrows, which Ovid unfailingly reminds us had been dipped in snake venom, made pincushions of the roofs in the city.
The birth of walls set human societies on divergent paths, one leading to self-indulgent poetry, the other to taciturn militarism.
There remained a final indignity for Ovid: the feeble, middle-aged author was pressed into service in defense of Tomis. As a youth, Ovid had avoided military service. There was no shame for shirkers back in Rome, a city replete with peaceniks and civilians. Now aging, Ovid had finally been forced to carry a sword, shield, and helmet. When the guard from the lookout signaled a raid, the poet donned his armor with shaking hands. Here was a true Roman, afraid to step out from behind his fortifications and hopelessly overwhelmed by the responsibility of defending them.
From time to time, a Chinese poet would find himself in a situation much like Ovid’s. Stationed at some lonely outpost on the farthest reaches of the empire, the Chinese, too, longed for home while dreading the nearness of the barbarians. “In the frontier towns, you will have sad dreams at night,” wrote one. “Who wants to hear the barbarian pipe played to the moon?” Sometimes they meditated on the story of the Chinese princess who drowned herself in a river rather than cross beyond the wall. Even Chinese generals lamented the frontier life.
Oddly, none of these sentiments appear in the letters written by the Roman soldiers at Vindolanda. Transplanted to a rainy land far from home, they grumbled at times about the beer supply but had nothing to say about shaky hands or sad dreams. It was as if these barbarian-turned-Roman auxiliaries had come from another world, where homesickness and fear had been banished. Perhaps they had.
Almost anytime we examine the past and seek out the people most like us — those such as Ovid or the Chinese poets; people who built cities, knew how to read, and generally carried out civilian labor — we find them enclosed behind walls of their own making. Civilization and walls seem to have gone hand in hand. Beyond the walls, we find little with which we can identify — warriors mostly, of the sort we might hire to patrol the walls. The outsiders are mostly anonymous, except when they become notorious.
The birth of walls set human societies on divergent paths, one leading to self-indulgent poetry, the other to taciturn militarism. But the first path also pointed to much more — science, mathematics, theater, art — while the other brought its followers only to a dead end, where a man was nothing except a warrior and all labor devolved upon the women.
No invention in human history played a greater role in creating and shaping civilization than walls. Without walls, there could never have been an Ovid, and the same can be said for Chinese scholars, Babylonian mathematicians, or Greek philosophers. Moreover, the impact of walls wasn’t limited to the early phases of civilization. Wall building persisted for most of history, climaxing spectacularly during a 1,000-year period when three large empires — Rome, China, and Sasanid Persia — erected barriers that made the geopolitical divisions of the Old World all but permanent.
The collapse of those walls influenced world history almost as profoundly as their creation, by leading to the eclipse of one region, the stagnation of another, and the rise of a third. When the great border walls were gone, leaving only faint traces on the landscape, they left indelible lines on our maps — lines that have even today not yet been obscured by modern wars or the jockeying of nations for resources. Today, a newer set of walls, rising up on four continents, has the potential to remake the world yet again.
Si vous allez à San Francisco, vous y verrez des seringues et de la merde (par Nicolas Casaux)
▻http://partage-le.com/2018/07/si-vous-allez-a-san-francisco-vous-y-verrez-des-seringues-et-de-la-merde
(Revue de presse Les Crises : ►https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-12-08-2018 )
La ville de San Francisco est régulièrement promue dans les médias de masse comme un modèle de gestion écologique des déchets pour son taux de recyclage de 80%. En France, le film documentaire #Demain, réalisé par #Mélanie_Laurent et #Cyril_Dion, a beaucoup participé à la diffusion de cette idée. Partout où il passe, Cyril Dion brandit le cas de San Francisco comme une preuve de ce qu’il est possible de rendre une ville écolo-durable (« L’exemple le plus impressionnant, que nous présentons dans le film, est celui de la ville de San Francisco qui recycle 80 % de ses déchets »). Si seulement.
Affirmer que San Francisco est un modèle de ville durable est une sacrée performance. Ou peut-être est-ce au contraire d’une simplicité confondante : il suffit de répéter cette affirmation sans l’étudier, sans aucun esprit critique. En creusant un peu, on réalise rapidement qu’elle se base sur un certain nombre d’absurdités. À commencer par le fait que le taux de 80% est une arnaque comptable[1]. La ville comptabilise en effet dans son calcul du taux de déchets recyclés, entre autres bizarreries, les déchets du bâtiment et des travaux publics. Ce qu’aucune ville ne fait[2]. Sans ce tour de passe-passe, le taux de recyclage de la ville serait plutôt de l’ordre de 60%. Au passage, on notera que Recology, l’entreprise chargée de la gestion des déchets de la ville, a été condamnée à payer 1,3 million de dollars en 2014 pour des pratiques frauduleuses. Mais cette arnaque comptable n’est rien au regard de ce qui suit.
La ville de San Francisco (870 000 habitants) produit chaque année toujours plus de déchets, en 2013 elle en a produit plus de 2 millions de tonnes, quand la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (plus d’un million d’habitants) n’en produisait que 653 226 tonnes. Un modèle. La ville de San Francisco génère chaque jour environ 1 200 tonnes[3] de déchets non recyclables et non compostables qui sont enfouies sous terre. Un modèle.
En outre, ce qu’ils (les gouvernements, les entreprises et les médias de masse) qualifient de #recyclage n’a rien d’écologique. Le traitement des déchets se fait toujours loin hors de la ville, dans des usines énergivores (sauf pour le bois/papier qu’ils brûlent en usine de biomasse, une autre catastrophe écologique). Dans le film Demain, on ne voit que la part des déchets qui est compostée, et c’est tout. Sachant que les déchets compostés constituent la part la moins importante des déchets collectés dans la ville. Ce qu’ils n’expliquent pas dans le documentaire, c’est qu’une grande partie des déchets (métaux, plastiques, etc.), uniquement triée, est exportée et disséminée à travers le globe, jusqu’en Chine, aux Philippines et au Vietnam — d’ailleurs, depuis que la Chine a restreint ses importations de déchets en 2017, #Recology se retrouve face à un problème relativement gênant, celui de trouver comment écouler les tonnes d’ordures qu’elle expédiait habituellement vers l’empire du Milieu. C’est-à-dire que ces déchets produits par les San-Franciscains sont compressés en balles en usine puis expédiés à l’autre bout du monde pour être recyclés — sachant que le recyclage n’est pas une véritable solution, d’abord parce que le recyclage infini est un mythe[4], ensuite parce que le recyclage du plastique est particulièrement inefficace[5], et enfin et surtout parce que le recyclage, dans le cadre d’une société industrielle capitaliste de croissance, ne résout aucun des problèmes fondamentaux qu’elle implique (de #surconsommation de ressources, y compris énergétiques, de pollutions en tous genres, d’étalement urbain, de croissance démographique, etc., etc.).
Récapitulons. Ce qu’ils nous présentent comme un #modèle de vertu écologique, de durabilité, c’est une ville dont la production de déchets par personne, relativement élevée, ne cesse de croître, et dont la gestion de ces #déchets consiste à en enfouir une partie, à en expédier une autre en Chine et ailleurs, et à en brûler une partie en incinérateur ; c’est aussi une ville qui trafique ses calculs de taux de recyclage. Un modèle.
Mais nous ne devrions pas avoir besoin de discuter ainsi de la soi-disant #durabilité d’une ville comme San Francisco. Comme toutes les grandes métropoles du monde, San Francisco dépend directement de l’ensemble des infrastructures et des pratiques toutes plus insoutenables les unes que les autres de la civilisation industrielle. Il faut une sacrée dose d’ignorance historique et écologique pour ne pas comprendre que l’urbanisation de la baie de San Francisco a dramatiquement ravagé ce qui était jusqu’à il y a moins de 300 ans un écosystème sain (non pollué) et plein de vie. Où sont passés les condors de Californie, les wapitis, les ours, les loups et ainsi de suite, qui pullulaient dans la baie ? Les conséquences du développement de la civilisation industrielle dans la baie de San Francisco rappellent les conséquences de son développement partout sur la planète : extermination et disparition de nombreuses espèces vivantes, pollution des eaux (aujourd’hui, on retrouve un peu de tout dans les eaux de San Francisco, du mercure, des résidus de médicaments en tous genres, des huiles de moteur usagées, des déchets plastiques, et ainsi de suite ; cinq des plages les plus polluées de Californie se trouvent dans la baie, qui ne cesse de s’acidifier), pollution de l’air (en ce moment, la qualité de l’air dans la baie n’est pas loin d’être la pire de tous les États-Unis[6]), etc.
Leur manière de mesurer la qualité écologique de la ville — et d’une ville en générale — est grotesque. Comme si on pouvait se contenter de statistiques concernant le « recyclage » des déchets produits par une ville pour l’estimer. Comme si on pouvait occulter les nombreux impacts environnementaux (sans parler des impacts sociaux), entre autres choses, de la production mondialisée des appareils électroniques les plus couramment utilisés par les San-Franciscains — iPods, iPads, iPhones, Google Glass… — ou de leurs voitures, réfrigérateurs, téléviseurs, ou de leur nourriture, ou de la construction des infrastructures qu’ils utilisent et des bâtiments dans lesquels ils vivent, et ainsi de suite. Si toutes ces choses étaient prises en compte, on s’apercevrait immédiatement de l’insoutenabilité totale de la civilisation industrielle et de son mode de vie. Mais elles ne le sont pas, évidemment, propagande oblige.
Et comment ne pas parler des inégalités sociales ? San Francisco est une des villes les plus chères des USA. La gentrification en cours n’a pour cesse d’épurer la ville de ses habitants les plus pauvres[7] :
« La ville de San Francisco connaît un processus de #gentrification d’une violence sans commune mesure avec ce que l’on peut constater en France. On l’a longtemps appelé embourgeoisement, ou changement urbain dans le contexte de la recherche académique française, sans pour autant y mettre les significations que contient le terme anglo-saxon. Il faut pourtant être clair : il est bien question ici de processus similaires dans leurs conséquences, bien que la rapidité à laquelle ils se produisent diffère, ou que leur visibilité ne permette pas de les identifier aussi facilement. »
Et comment ne pas voir toute la folie et l’inhumanité de la civilisation industrielle dans le fait que la ville ne parvient toujours pas à gérer les problèmes qui découlent de la présence des nombreux #sans-abri, souvent atteints de troubles psychiatriques, qui errent dans ses rues, résultat des politiques calamiteuses des gouvernements qui se sont succédé et symptôme du mal-être qui ronge la modernité ? On estime qu’ils sont 7 500 à vivre dehors sur une population totale de 870 000 habitants (presque 1% de la population). Très récemment, la nouvelle maire de San Francisco, London Breed, dans une des premières interviews[8] qu’elle a accordées depuis son entrée en fonction, a expliqué qu’il y avait « plus d’excréments sur les trottoirs » que jamais, et qu’on « ne parle pas que de crottes de chiens, mais de matières fécales humaines ». Au cours des six premiers mois de l’année 2018, plus de 16 000 plaintes concernant des « excréments » ont été déposées auprès des autorités de la ville. La présence de déchets en tous genres, y compris de seringues, est actuellement un véritable problème pour la municipalité. Ainsi que l’explique le San Francisco Chronicle dans un article[9] intitulé « Pourquoi San Francisco fait face à un déluge de seringues » : « La ville de San Francisco distribue plus de seringues gratuites aux toxicomanes — 400 000 par mois, un chiffre qui ne cesse de croître — que la ville de New York, dix fois plus peuplée ». La consommation de drogue en public est un problème croissant dans toute la ville. Des habitants se plaignent, entre autres, de « devoir enjamber des gens qui s’injectent de l’héroïne dans les stations de métro ».
▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=HWdurZWys4I
Ainsi que l’a récemment titré[10] le Business Insider, « Le centre-ville de San Francisco est davantage jonché de seringues, de déchets et d’excréments que certains des plus pauvres bidonvilles du monde ». Dans l’article, on apprend notamment que « la contamination de certains quartiers de San Francisco est pire que celle de certains endroits du Brésil, du Kenya ou de l’Inde ». Un modèle.
Je me suis promené dans les rues de San Francisco. Je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire de la ville. J’ai été stupéfait par le nombre de #clochards, de #toxicomanes et de malades mentaux qu’on y rencontre. Parfois au pied d’immeubles de luxe réservés aux super-riches, ou devant les bureaux d’#Uber, de #Microsoft, ou de #Twitter. J’ai vu les gratte-ciels, ces manifestations délirantes de l’hubris de la société industrielle, dont les constructions sont autant de désastres écologiques. Les travaux incessants qui font de toutes les villes d’interminables chantiers. Les magasins de luxe de l’#hypercapitalisme actuel. Les businessmen pressés — de faire du profit, toujours plus, en exploitant les hommes et en détruisant la planète, toujours plus — qui ignorent machinalement tous les clochards qu’ils croisent lors de leur jogging matinal. Je n’ai pas vu « des gens doux et gentils, le long des rues de San Francisco », me parler de fleurs et devenir mes amis. Je n’ai pas vu de fleurs dans les cheveux mais des oreillettes Bluetooth et des smartphones dans les mains. Bref, j’y ai vu la démence commune de la modernité.
Il n’y a rien de #durable à #San_Francisco. Comme beaucoup d’autres, cette ville incarne précisément l’insoutenabilité, l’iniquité et la folie qui gangrènent la civilisation industrielle. Ceux qui se servent de son cas pour suggérer qu’on pourrait la rendre durable ou écologique sont les idiots utiles du #capitalisme_vert. C’est l’évidence même. Ceux qui ne le comprennent (toujours) pas aujourd’hui ne manqueront pas de le constater d’ici quelques années.
]]>Ethiopia, Kenya fail with Lake Turkana UNESCO world heritage site — Quartz Africa
▻https://qz.com/africa/1324511/ethiopia-kenya-fail-with-lake-turkana-unesco-world-heritage-site
Over the years – despite annual exchanges between the World Heritage Committee, Kenya and Ethiopia – Ethiopia has not acted on the various requests issued by the Committee, continuing with development projects without conducting a strategic environmental assessment. The filling of Gibe III’s vast reservoir was completed in December 2016 and the full water demands and downstream effects of irrigation schemes are still not known.
Kenya too has been lax. It hasn’t implemented recommendations to deal with poaching, illegal fishing, and livestock grazing in the Lake Turkana National Parks.
For the last couple of years the committee has expressed regrets, included notes, and made requests from both countries, but there have been no decisions in tackling the lake’s threats.
In its most recent session, the committee warned that the Gibe III dam had already heavily disrupted the lake’s seasonal patterns, and that this would adversely affect the fish population and the livelihoods of local fishing communities.
As a result, it was declared that Lake Turkana National Parks’ outstanding universal values are in danger and it was decided that the site should be inscribed on the List of World Heritage in danger.
#Lac_Turkana #Grand_barrage #Gibe_III #plantations #Ethiopie #Kenya
]]>For refugees in Sudan, fears surround probe into UN resettlement fraud
As the UN’s refugee agency investigates allegations of bribery and corruption in the resettlement process in Sudan, dozens of refugees have told IRIN they’re too fearful to give full details to UNHCR-appointed investigators. They worry about retribution from those they’re making allegations against because of what they say is a lack of protection for witnesses and close links between some local UNHCR staff and Sudanese security officials.
▻http://www.irinnews.org/news/2018/07/23/refugees-sudan-fears-surround-probe-un-resettlement-fraud
#réinstallation #réfugiés #asile #migrations #Soudan #corruption #HCR
Commentaire de Emmanuel Blanchard via la mailing-list Migreurop :
Très intéressant papier qui met bien en évidence comment les processus de réinstallation sont aussi des périodes de fragilité et d’atteintes aux droits de nombreux demandeurs d’asile. En l’occurrence, les réinstallations depuis le Soudan sont suspendues depuis mars dernier et la dénonciation du comportement de personnels du HCR qui monnayaient la possibilité d’être inscrit sur les listes des personnes à réinstaller (▻https://www.irinnews.org/investigations/2018/05/15/exclusive-refugees-sudan-allege-chronic-corruption-un-resettlement-process).
Une enquête interne du HCR est en cours, ces pratiques n’étant pas inédites et ayant déjà été mises au jour dans certains camps du #Kenya. Plus généralement, au delà des cas des corruption individuelle (voire quasi systémique), les réfugiés en attente au Soudan sont soumis au bon vouloir des autorités locales qui multiplient les vexations, atteintes aux droits et arrestations arbitraires. La #suspension des réinstallations en attendant que la lumière soit fait sur cette « affaire », fragilise encore leur situation : les lanceurs d’alerte sont menacés et le nombre de réfugiés augmentant les conditions de vie de tou.te.s se dégradent.
]]>Kenya : enquête après la mort de 8 #rhinocéros noirs transférés au parc de Tsavo - RFI
▻http://www.rfi.fr/afrique/20180714-kenya-enquete-apres-mort-8-rhinoceros-noirs-transferes-parc-tsavo
Au Kenya, huit rhinocéros noirs sont morts suite à leur transfert depuis les parcs nationaux de Nairobi et Nakuru vers un nouveau sanctuaire pour rhinocéros dans le parc du Tsavo, à l’est du pays. C’est le #Kenya Wildlife service, le service kényan de la faune, qui était en charge de l’opération. Le ministre du Tourisme, Najib Balala, a ordonné l’arrêt immédiat du transfert, et l’ouverture d’une enquête.
Deux experts indépendants ont été chargés de l’enquête : le professeur Peter Gathumbi, de l’université de Nairobi, et le docteur Markus Hoffmeyer, spécialiste sud-africain des rhinocéros.
La tragédie soulève de nombreuses questions, car les pertes de rhinocéros lors de ce type de transferts sont rares au Kenya, Entre 2005 et 2017, sur les 149 spécimens transférés dans le pays seul 8 ont perdu la vie.
]]>Behind the secret U.S. war in Africa - POLITICO
▻https://www.politico.com/story/2018/07/02/secret-war-africa-pentagon-664005
American special operations teams are playing a more direct role in military actions against suspected terrorists in Africa than the Pentagon has publicly acknowledged, planning and participating in combat raids by African troops in multiple countries including Somalia, Kenya, Tunisia and Niger, under a set of classified programs.
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