country:niger

  • A Niamey, les chefs d’Etat africains inaugurent l’ère du libre-échange
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040719/niamey-les-chefs-d-etat-africains-inaugurent-l-ere-du-libre-echange

    Le douzième sommet de l’Union africaine, qui s’ouvre jeudi 4 juillet à Niamey, va officiellement lancer une immense zone de libre-échange englobant les 54 États du continent, avec la création d’un marché unique pour les marchandises et les services. Des voix, minoritaires, dénoncent une « folie suicidaire ».

    #Afrique #UA,_Niger,_ZLEC,_Union_africaine,_libre_échange

  • Sahel, les militaires évincent le Quai d’Orsay, par Rémi Carayol (Le Monde diplomatique, juillet 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/CARAYOL/60053

    Lorsque, en février dernier, l’aviation française bombarde une colonne de chars de l’Union des forces de la résistance (UFR), un mouvement de l’opposition armée tchadienne, les commentateurs ne manquent pas de rappeler la longue histoire des ingérences de l’ancien colonisateur au Tchad (1). Cette opération, au cours de laquelle plusieurs membres de l’UFR auraient été tués, se singularise sur un point : pour la première fois depuis très longtemps, Paris assume pleinement l’utilisation de la force dans une affaire de politique intérieure mettant à mal son allié, le pourtant peu démocrate président Idriss Déby Itno (2).

    La France « ne se contente plus de créer les conditions favorables à une victoire de l’armée tchadienne : elle bombarde elle-même les rebelles », note ainsi la politiste Marielle Debos. Reprenant la propagande du régime autocratique tchadien, pour qui les rebelles ne sont que des « terroristes », le ministre des affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, compare même l’intervention de l’aviation française au déclenchement de l’opération « Serval » au Mali. En janvier 2013, celle-ci avait stoppé l’offensive d’une colonne de djihadistes qui menaçaient Bamako.

    Élu en 2011, puis réélu en 2016, le président nigérien Mahamadou Issoufou paraît aussi intouchable que son homologue tchadien, en dépit des nombreuses atteintes à la liberté d’expression dans son pays. M. Issoufou donne carte blanche à l’armée française, laquelle dispose d’une base à Niamey, d’où décollent ses drones pour, officiellement, surveiller les mouvements terroristes dans le Sahel (3). « Parce que c’est ancré dans leur culture, les militaires pensent que, pour faire face à la menace terroriste, il faut un homme fort à la tête du pays, nous explique un diplomate français en poste dans cette zone et ayant requis l’anonymat. Ils ne veulent pas comprendre que le soutien apporté à des autocrates peut aussi pousser des personnes à rejoindre les groupes terroristes, ou du moins à en devenir des sympathisants. »

    Or l’influence politique et diplomatique de l’état-major français ne cesse de grandir avec l’intensification de l’engagement militaire de Paris dans la zone saharo-sahélienne depuis 2013. « Aujourd’hui, au Sahel, l’aspect sécuritaire l’emporte sur tout, constate, amer, le même diplomate. Par conséquent, les militaires sont devenus des interlocuteurs jugés essentiels par les responsables politiques. Leurs analyses priment sur les nôtres. »

    Dans certains pays sahéliens, les officiers français sont les premiers interlocuteurs des chefs d’État, avant même les ambassadeurs. Ambassadrice à N’Djamena de 2013 à 2016 puis à Bamako de 2016 à 2018, Mme Évelyne Decorps ne manquait pas de s’irriter ouvertement de cette « concurrence ».

    Des officiers désinhibés
    Rappelée prématurément à Paris en 2018, elle a été nommée administratrice supérieure des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) — un poste considéré comme un placard. Le Quai d’Orsay bruisse de rumeurs selon lesquelles les militaires auraient obtenu sa tête. Sa mésaventure illustre la dérive d’une diplomatie réduite à accompagner les choix des militaires — et parfois à en assurer le service après-vente : collaboration sur le terrain avec des milices armées, voire des groupes rebelles (au Niger et au Mali notamment), refus catégorique d’entamer des négociations avec l’ennemi, etc.

    Cette évolution est le fruit de deux tendances lourdes et d’un concours de circonstances qui a accéléré le processus à partir de 2013. La première tendance tient à l’affaiblissement du ministère des affaires étrangères. « Les militaires ne font qu’occuper la place laissée vacante par les diplomates », souligne ainsi M. Laurent Bigot, ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay, limogé en 2013 à la suite d’un différend avec le ministre de l’époque, M. Laurent Fabius. En trois décennies, le ministère a perdu 53 % de ses effectifs, dont une grande partie sur le continent africain. En 2017, un avis parlementaire évaluait à 40 % la réduction des effectifs sur la zone Afrique et océan Indien durant les dix dernières années (4). Pour expliquer cette amputation spécifique, les diplomates affirment que l’Afrique n’est pas considérée comme une destination noble au Quai d’Orsay. « Au contraire, soulignent les chercheuses Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, l’Afrique est une marque d’expérience — voire de fierté — dans un parcours militaire », ce qui explique que « les militaires ont sans doute eu moins de difficultés à investir ce champ et à “remplacer” parfois les diplomates » (5).

    Parallèlement à la perte d’influence du Quai d’Orsay, une deuxième tendance peut être observée depuis trente ans : le retour en force des militaires dans la vie publique et même dans les choix politiques et diplomatiques — ce que Grégory Daho nomme la « revanche des généraux (6) ».

    Selon ce maître de conférences à l’université Paris-I, les officiers, longtemps réduits au silence après la guerre d’Algérie, sont de plus en plus désinhibés face aux politiques. Depuis les années 1990, explique-t-il, « la technicisation des opérations extérieures et la bureaucratisation des procédures (...) ont favorisé la réintégration partielle des officiers généraux au cœur des circuits décisionnels relevant de la politique étrangère ». Leur expertise s’impose de plus en plus. Or, poursuit Daho, s’il existe un terrain avec lequel l’armée a gardé le contact, c’est bien l’Afrique, où la France entretient une présence technique et militaire depuis les indépendances. Selon lui, « les professionnels des interventions en Afrique constituent désormais le réservoir de compétences disponibles ». Partisans d’une stratégie offensive et non plus attentiste comme ce fut le cas durant la guerre froide, ils en maîtrisent la tactique et les manœuvres. Ils ont ainsi bénéficié du « rééquilibrage entre dissuasion et projection » observé ces vingt dernières années, notamment au sein de l’Alliance atlantique, et du retour en force des doctrines contre-insurrectionnelles promues par les « glorieux anciens de la pacification coloniale », les maréchaux Joseph Gallieni et Thomas Bugeaud, pour imposer leurs vues.

    La marginalisation des diplomates aboutirait « à une perte de qualité dans les analyses, notamment en raison de l’éloignement avec le terrain, mais aussi d’erreurs en matière de recrutement, s’inquiète encore M. Bigot. Le Quai n’est plus une source de propositions. Les militaires, eux, occupent le terrain. Ils produisent beaucoup plus d’idées que les diplomates. Des idées de militaires... ». Le soutien aveugle de la France au falot président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta pourrait ainsi s’expliquer par sa complaisance envers l’armée française, à laquelle il accorde toute latitude sur son territoire (7).

    L’influence des militaires grandit également à l’Élysée. Chef des armées, le président donne l’ordre d’engagement pour les opérations extérieures (OPEX) (8). « L’état-major particulier du président de la République, souligne un rapport parlementaire, occupe aussi un espace sans cesse croissant, et beaucoup de décisions sont prises par des acteurs hors la sphère diplomatique (9). » Chef d’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy (2007-2012) puis François Hollande (2012-2017), le général Benoît Puga a ainsi joué un rôle majeur dans le déclenchement de l’opération « Serval » en 2013 : il a convaincu M. Hollande d’ordonner dans l’urgence l’engagement des forces spéciales. Parfois surnommé le « M. Afrique » de la France, cet officier est issu des troupes de marine, dont l’histoire est intimement liée à celle de la colonisation. L’implication de M. Le Drian, alors ministre de la défense, a également été décisive. « À l’époque, rappelle un diplomate, Fabius était le ministre des affaires étrangères, mais il ne s’intéressait pas beaucoup à l’Afrique. Et il n’avait pas l’oreille du président. Au contraire de Le Drian, qui était un proche de Hollande, et qui est devenu incontournable après les déclenchements coup sur coup de l’opération “Serval”, puis de l’opération “Sangaris” en Centrafrique en 2013. »

    M. Le Drian, devenu ministre des affaires étrangères de M. Emmanuel Macron en 2017, pose dorénavant en principal interlocuteur des chefs d’État du pré carré africain ; son cabinet a pris le dessus sur la cellule Afrique de l’Élysée ainsi que sur l’administration du Quai d’Orsay. Manifestant peu d’intérêt pour le respect des droits humains, le ministre a tissé des relations personnelles avec M. Déby, mais aussi avec le président du Congo Denis Sassou Nguesso, ou encore avec le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.

    Face à l’essor des mouvements djihadistes, le prisme sécuritaire produit une vision binaire, selon laquelle il s’agirait d’un combat entre le « Bien » et le « Mal ». Or certains groupes armés s’apparentent plus à des mouvements très localisés, guidés par des revendications sociales et économiques, qu’à des terroristes « fous de Dieu ». Une fois cette réalité balayée, il est inenvisageable de négocier avec eux, comme l’avait suggéré la conférence d’entente nationale organisée par les autorités maliennes en avril 2017. « Nous sommes engagés dans un combat sans ambiguïtés contre ceux qui se revendiquent du terrorisme. Et donc il n’y a qu’un moyen, il n’y en a pas deux », avait alors déclaré le ministre des affaires étrangères de l’époque de M. Jean-Marc Ayrault, enterrant l’initiative.

    Depuis quelques années, l’Agence française de développement (AFD) subit elle aussi l’influence de l’armée. Interrogé par les députés le 22 mai dernier, le directeur général de l’AFD Rémy Rioux confirme avoir « souhaité dès [son] arrivée à la tête de l’AFD aller beaucoup plus loin sur le thème sécurité et développement avec l’état-major des armées ». Cette collaboration s’est concrétisée par l’échange d’agents de liaison : un officier est détaché au sein de l’AFD tandis qu’un fonctionnaire de l’AFD est en poste au quartier général de « Barkhane » à N’Djamena. Chaque mois se réunissent diplomates, acteurs du développement et militaires au Quai d’Orsay. Même les instituts de recherche associent les mondes de l’université et de l’armée.

    Du côté des militaires, on se frotte les mains. De leur point de vue, la coopération civilo-militaire (Cimic), qui désigne l’ensemble des activités visant à coordonner les relations entre les organisations militaires et les acteurs civils sur une zone d’intervention, « permet de faciliter l’acceptation de la présence des forces auprès des populations locales », note encore Daho. Pour eux, les intérêts militaires l’emportent sur toute autre considération. Il est ainsi de plus en plus souvent demandé à l’AFD de financer des projets dans les zones où intervient l’armée. En revanche, chez les chercheurs et agents des politiques de développement, cette étroite collaboration fait grincer des dents. « Ce n’est pas simple, note sobrement un cadre de l’AFD. Ces deux milieux n’ont pas la même culture. Les acteurs du développement doivent penser au temps long, quand les militaires pensent au temps court. »

    Creuser un puits, construire un dispensaire ou un marché, distribuer de la nourriture : les militaires veulent des projets visibles dans le but de gagner le plus rapidement possible « les cœurs et les esprits » des habitants des zones dans lesquelles ils opèrent. Mais, pour les « développeurs », cette stratégie menée indépendamment des autorités nationales est à double tranchant : elle risque de délégitimer un État déjà mis à mal dans ces régions isolées et ainsi d’accentuer la méfiance des populations locales envers l’autorité publique.

    Cette conception, dite des « 3 D » (diplomatie, défense, développement), longtemps négligée en France, a été érigée en priorité par M. Macron. Les partisans de cette approche intégrée prennent soin de la différencier de l’approche globale adoptée par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, qui fait interagir les stratégies militaires, économiques, sociales et diplomatiques, notamment en mettant en place des équipes civilo-militaires chargées de soutenir les autorités locales reconnues. Selon M. Jean-Marc Châtaigner, envoyé spécial de la France pour le Sahel, qui ne dédaigne pas la langue de bois, la méthode américaine vise en premier lieu à faire accepter la présence militaire, tandis que « l’approche intégrée [à la française] n’induit aucune hiérarchie des objectifs recherchés, mais la recherche de leur combinaison optimale en vue du retour à une paix durable ».

    L’efficacité d’une telle vision reste pourtant à démontrer. Depuis que la France est intervenue au Mali en 2013, l’armée a tué plusieurs centaines de djihadistes présumés, dont certains chefs ; elle a détruit des dizaines de caches dissimulant des véhicules et des armes, et a creusé un grand nombre de puits pour les civils. Pourtant, les violences se sont multipliées dans l’ensemble de la zone saharo-sahélienne, et le nombre de morts parmi les populations n’a cessé d’augmenter, particulièrement ces deux dernières années. Débordant très largement de leurs fiefs situés dans le nord du Mali et dans le Sud libyen, les groupes « terroristes » ont étendu leur mainmise dans le centre du Mali, dans le nord et l’est du Burkina Faso et dans le nord-ouest du Niger. Ils menacent désormais les pays côtiers de l’Afrique occidentale, comme la Côte d’Ivoire ou le Bénin.

    Des groupes d’autodéfense communautaires ont émergé, se livrant à des massacres réciproques de civils. Au Mali, les attaques de village se sont multipliées ces dix-huit derniers mois. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, elles ont fait plus de 600 morts entre mars 2018 et mars 2019 et ont provoqué le déplacement de plus de 66 000 personnes. Le 23 mars 2019, une milice dogon, Dan Na Ambassagou, a ainsi assassiné 157 habitants du village peul d’Ogossagou, situé dans le centre du Mali ; elle a incendié une partie du village. Des tueries ont également été signalées au Burkina Faso et au Tchad. Les armées nationales sont accusées d’avoir elles-mêmes exécuté des civils au cours d’opérations de « pacification ». « Malgré la généralisation de forces locales ou étrangères, le renforcement des contingents, les réponses globales combinant subtilement les impératifs de sécurité et de développement, les engagements financiers colossaux, on s’enfonce », constatait récemment le général Bruno Clément-Bollée, ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des affaires étrangères (10).

    La « spirale négative » du « tout sécuritaire » a montré ses limites, estime ce dernier. La présence de plus de 13 000 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (dont 122 militaires ont été tués depuis six ans) et de près de 4 500 soldats français, auxquels s’ajoutent les armées nationales et quelques centaines de militaires américains, italiens et allemands positionnés un peu partout dans la région, principalement au Niger, n’a pas permis d’inverser la tendance. Loin de là.

    Rémi Carayol

    Journaliste.
    (1) Marielle Debos, « Que fait l’armée française au Tchad ? », Libération, Paris, 8 février 2019.

    (2) Lire Delphine Lecoutre, « Le Tchad, un ami indispensable mais encombrant », Manière de voir, n° 165, « France-Afrique, domination et émancipation », juin-juillet 2019.

    (3) Lire « Les migrants dans la nasse d’Agadez », Le Monde diplomatique, juin 2019.

    (4) Ladislas Poniatowski et Bernard Cazeau, « Action extérieure de l’État : action de la France en Europe et dans le monde », avis n° 110, t. 1, commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Paris, 23 novembre 2017.

    (5) Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, « La politique africaine de la France sous François Hollande », Institut français des relations internationales (IFRI), Paris, 2014.

    (6) Grégory Daho, « L’érosion des tabous algériens, une autre explication de la transformation des organisations militaires en France », Revue française de science politique, Paris, vol. 64, no 1, février 2014.

    (7) Lire « Au Mali, la guerre n’a rien réglé », Le Monde diplomatique, juillet 2018.

    (8) Lire Philippe Leymarie, « De N’Djamena à Kaboul, opérations françaises secrètes », Le Monde diplomatique, mars 2008.

    (9) Jean-Claude Guibal et Philippe Baumel, « La stabilité et le développement de l’Afrique francophone », rapport d’information n° 2746, commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Paris, 6 mai 2015.

    (10) Bruno Clément-Bollée, « Au Sahel, arrêtons le(s) massacre(s) ! », Jeune Afrique, Paris, 6 juin 2019.

    #Afrique #Sahel #Sécurité #Armée_française #Aide_française

  • Must we decolonise #Open_Access? Perspectives from Francophone Africa

    A long read featuring the recent work of Thomas Hervé Mboa Nkoudou and Florence Piron, on how a truly open and inclusive ‘Open Access’ movement must include those at the periphery

    I recently watched the recording of the fantastic Diversity, Equity and Inclusion session at OpenCon, and I was struck by the general theme of how ‘openness’ isn’t necessarily the force for equality that we perhaps think it is, and how issues of power, exploitation, and hierarchy means that it should be understood differently according to the context in which it is applied. In the session, Denisse Albornoz used the expression of ‘situated openness’ to describe how our Northern conception of openness should not be forced on anyone or any group – it needs to be understood first in individual contexts of historical injustices and post-colonial power structures.

    What stood out for me most in this session, however, (because it related most to my work) was Cameroonian Thomas Mboa’s presentation, which talked about the ‘neo-colonial face of open access’. The presentation employed some very striking critical terms such as ‘cognitive injustice’ and ‘epistemic alienation’ to Open Access.

    I’ve always known that the Open Access movement was far from perfect, but at least it’s moving global science publishing in the right direction, right? Can working towards free access and sharing of research really be ‘neo-colonial’ and lead to ‘alienation’ for users of research in the Global South? And if this really is the case, how can we ‘decolonise’ open access?

    Thomas didn’t get much time to expand on some of the themes he presented, so I got in contact to see if he had covered these ideas elsewhere, and fortunately he has, through his participation in ‘Projet SOHA’ . This is a research-action project that’s been working on open science, empowerment and cognitive justice in French-speaking Africa and Haiti from 2015-17. He provided me with links to four publications written in French by himself and his colleagues from the project – Florence Piron (Université Laval, Quebec, Canada), Antonin Benoît Diouf (Senegal), and Marie Sophie Dibounje Madiba (Cameroon), and many others.

    These articles are a goldmine of provocative ideas and perspectives on Open Access from the Global South, which should challenge all of us in the English-speaking academic publishing community. Therefore, I decided to share some excerpts and extended quotes from these articles below, in amongst some general comments from my (admittedly limited) experience of working with researchers in the Global South.

    The quotes are taken from the following book and articles, which I recommend reading in full (these are easily translatable using the free tool Google Translate Web, which correctly translated around 95% of the text).

    Chapter 2 – ‘Les injustices cognitives en Afrique subsaharienne : réflexions sur les causes et les moyens de lutte’ – Thomas Hervé Mboa Nkoudou (2016), in Piron, Dibounje Madiba et Regulus 2016 (below)
    Justice cognitive, libre accès et savoirs locaux – Collective book edited by Florence Piron, Marie Sophie Dibounje Madiba and Samuel Regulus (2016) (CC-BY) https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/justicecognitive1
    Qui sait ? Le libre accès en Afrique et en Haïti – Florence Piron (2017) (CC-BY) (Soon to be published in English in Forthcoming Open Divide. Critical Studies of Open Access (Herb & Schöpfel ed), Litwinbooks
    Le libre accès vu d’Afrique francophone subsaharienne – Florence Piron, Antonin Benoît Diouf, Marie Sophie Dibounje Madiba, Thomas Hervé Mboa Nkoudou, Zoé Aubierge Ouangré, Djossè Roméo Tessy, Hamissou Rhissa Achaffert, Anderson Pierre and Zakari Lire (2017) (CC-BY-NC-SA)
    Une autre science est possible. Récit d’une utopie concrète dans la Francophonie (le projet SOHA) – Revue Possibles, 2016 (CC-BY)

    Piron et al’s (2017) article starts with a stinging critique of those of us in our Northern scholarly publishing community cliques, and our never-ending open access debates over technicalities:

    “… there are many debates in this community, including on the place of open licenses in open access (is an article really in open access if it is not freely reusable in addition to being freely accessible?), on the legitimacy of the fees charged to authors by certain journals choosing open access, on the quality and evaluation of open access journals, on the very format of the journal as the main vehicle for the dissemination of scientific articles or on the type of documents to be included in institutional or thematic open archives (only peer-reviewed articles or any document related to scientific work?).

    Viewed from Sub-Saharan Francophone Africa, these debates may seem very strange, if not incomprehensible. Above all, they appear very localized: they are debates of rich countries, of countries of the North, where basic questions such as the regular payment of a reasonable salary to academics, the existence of public funding for research, access to the web, electricity, well-stocked libraries and comfortable and safe workplaces have long been settled.” Piron et al. (2017)

    … and their critique gets more and more scathing from here for the Open Access movement. OA advocates – tighten your seatbelts – you are not going to find this a comfortable ride.

    “… a conception of open access that is limited to the legal and technical questions of the accessibility of science without thinking about the relationship between center and periphery can become a source of epistemic alienation and neocolonialism in the South”. Piron et al. (2017)

    “Is open access the solution to the documented shortcomings of these African universities and, in doing so, a crucial means of getting scientific research off the ground? I would like to show that this is not the case, and to suggest that open access can instead become a neo-colonial tool by reinforcing the cognitive injustices that prevent African researchers from fully deploying their research capacities in the service of the community and sustainable local development of their country.” Piron (2017)

    Ouch. To understand these concepts of ‘cognitive injustice’ and ‘epistemic alienation’, it helps to understand this ‘world system’ and the power relationship between the centre and the periphery. This is based on Wallerstein’s (1996) model, which Thomas featured in his OpenCon slides:

    “… a world-system whose market unit is the scientific publication circulating between many instances of high economic value, including universities, research centers, science policies, journals and an oligopoly of for-profit scientific publishers (Larivière, Haustein, and Mongeon, 2015).” Piron et al. (2017)

    “… we believe that science, far from being universal, has been historically globalized. Inspiring us, like Keim (2010) and a few others (Polanco, 1990), from Wallerstein’s (1996) theory, we consider that it constitutes a world-system whose market unit is the scientific publication. Produced mainly in the North, this merchandise obeys standards and practices that are defined by the ‘center’ of the system, namely the main commercial scientific publishers (Larivière, Haustein, & Mongeon, 2015), and their university partners are the US and British universities dominating the so-called world rankings. The semi-periphery is constituted by all the other countries of the North or emerging from the South which revolve around this center, adopting the English language in science and conforming to the model LMD (license, master, doctorate) imposed since the Bologna process to all the universities of the world with the aim of “normalizing” and standardizing the functioning of this world-system. The periphery then refers to all the countries that are excluded from this system, which produce no or very few scientific publications or whose research work is invisible, but to whom the LMD model has also been imposed (Charlier, Croché, & Ndoye 2009, Hountondji 2001)”. Piron et al. (2017)

    So, the continuing bias and global focus towards the powerful ‘center’ of the world-system leads to the epistemic alienation of those on the periphery, manifesting in a ‘spiritual colonisation’:

    “… this attitude that drives us to want to think about local problems with Western perspective is a colonial legacy to which many African citizens hang like a ball.” Mboa (2016).

    So where does Open Access fit in with this world-system?

    “… if open access is to facilitate and accelerate the access of scientists from the South to Northern science without looking into the visibility of knowledge of the South, it helps to redouble their alienation epistemic without contributing to their emancipation. Indeed, by making the work of the center of the world-system of science even more accessible, open access maximizes their impact on the periphery and reinforces their use as a theoretical reference or as a normative model, to the detriment of local epistemologies.” Piron et al. (2017)

    Rethinking Northern perspectives

    This should be an eye-opening analysis for those of us who assumed that access to research knowledge in the North could only be a good thing for the South. Perhaps we need to examine the arrogance behind our narrow worldview, and consider more deeply the power at the heart of such a one-way knowledge exchange. Many of us might find this difficult, as:

    “The idea that open access may have the effects of neocolonialism is incomprehensible to people blind to epistemological diversity, who reduce the proclaimed universalism of Western science to the impoverished model of the standards imposed by the Web of Science model. For these people, the invisibility of a publication in their numerical reference space (located in the center of the world-system) is equivalent to its non-existence. The idea that valid and relevant knowledge can exist in another form and independently of the world-system that fascinates them is unthinkable.” Piron et al. (2017)

    Having spent a little time at scholarly publishing events in the Global North, I can attest that the mindset described above is common. There are kind thoughts (and a few breadcrumbs thrown in the form of grants and fellowships) towards those on the periphery, but it is very much in the mindset of helping those from the Global South ‘catch up’. Our mindset is very much as Piron describes here:

    “If one sticks to the positivist view that “science” is universal – even if its “essence” is symbolized by the American magazine Science – then indeed African science, that is to say in Africa, is late, and we need to help it develop so that it looks more and more like the North”. Piron (2017)

    And whilst in the North we may have a lot of respect for different cultural perspectives, genuine reciprocal exchanges of research knowledge are rare. We are supremely confident that our highly-developed scientific publishing model deserves to be at the centre of our system. This can lead to selective blindness about the rigorousness of our science and our indexed journals, in spite of the steady drip drip drip of reports of biased peer review, data fraud and other ethical violations in ‘high-impact’ Northern journals, exposed in places like retraction watch.

    North/South research collaborations are rarely equitable – southern partners often complain of being used as data-gatherers rather than intellectual equals and partners in research projects, even when the research is being carried out in their own country.

    “These [Northern] partners inevitably guide the problems and the methodological and epistemological choices of African researchers towards the only model they know and value, the one born at the center of the world-system of science – without questioning whether this model is relevant to Africa and its challenges”. Piron et al (2017).

    These issues of inequity in collaborative relationships and publication practices seem inextricably linked, which is not surprising when the ultimate end goal of research is publishing papers in Northern journals, rather than actually solving Southern development challenges.

    “In this context, open access may appear as a neocolonial tool, as it facilitates access by Southern researchers to Northern science without ensuring reciprocity. In doing so, it redoubles the epistemic alienation of these researchers instead of contributing to the emancipation of the knowledge created in the universities of the South by releasing them from their extraversion. Indeed, by making the work produced in the center of the world-system even more accessible, free access maximizes their impact on the periphery and reinforces their use as a theoretical reference or as a normative model, to the detriment of local epistemologies, which generates situations absurd as, for example, the use of a theoretical framework related to wage labor in the Paris region to analyze the work of women in northern Mali” Piron (2017)

    “The resulting consequences are, in particular, the teachers of the Southern countries who quote and read only writers from the North and impose them on their students and the libraries of our universities who do everything to subscribe to Western scholarly journals while they do not deal with our problems. (Mboa Nkoudou, 2016 )”

    This is also a striking example:

    “It is very sad to note that geographers in Ouagadougou are more familiar with European work on the Sahel than those at the Higher Institute of Sahel in Maroua, Cameroon.” Piron (2017)

    The lack of equity in research knowledge exchange and collaboration is also caused by another one-way North to South flow: funding. Research in the South is often dependent on foreign funding. Big Northern donors and funders therefore set the standards and agendas in research, and in how the entire research funding system works. Southern partners rarely get to set the agenda, and researchers rarely get to develop the research questions that guide the research. They have to learn to jump through administrative hoops to become credible in the eyes of the Northern donor (for more information see ‘Who drives research in developing countries?‘).

    Southern institutions are also compelled, via league tables such as the World Unviersity Rankings, to play the same game as institutions in the North. Institutions are ranked against each other according to criteria set in the North, one of which is citations (of course, only citations between journals in the Web of Science or Scopus, which is overwhelmingly Northern). And so to stay ‘competitive’, Southern institutions need their researchers to publish in Northern journals with Northern language and agendas.
    Northern agendas and local innovation

    Whilst it is tempting to think that the issues and criticism described above is mostly a problem for the social sciences and humanities, there are also real issues in the ‘hard’ sciences – perhaps not so much in their epistemological foundations – but in very practical issues of Northern research agendas. For example, Northern research, being based in Europe and the US, is overwhelmingly biased towards white people, in diversity of leadership, diversity of researchers, and most importantly in the whiteness of clinical trial subjects. This is problematic because different ethnic populations have different genetic makeups and differences due to geography, that mean they respond differently to treatments (see here, here and here). Are African and Asian researchers informed of this when they read research from so-called ‘international’ journals?

    Furthermore, these Northern agendas can also mean that research focuses on drugs, equipment and treatments that are simply not suitable for developing country contexts. I was reminded of a discussion comment recently made by a Pakistani surgeon on the Northern bias of systematic reviews:

    “There is a definite bias in this approach as almost all of the guidelines and systematic reviews are based on the research carried out in high income countries and the findings and the recommendations have little relevance to the patients, health care system and many a time serve no purpose to the millions of patients based in low resourced countries. e.g. I routinely used Phenol blocks for spasticity management for my patients which were abandoned two decades ago in the West. Results are great, and the patients can afford this Rs 200 phenol instead of Rs 15,000 Botox vial. But, unfortunately, I am unable to locate a single systematic review on the efficacy of phenol as all published research in the last decade was only on the use of Botox in the management of spasticity.” Farooq Rathore (HIFA mailing list, 2016).

    Similarly, I’ve read research papers from the South that report on innovative approaches to medical treatments and other problems that utilise lower-cost equipment and methodologies (in fact, as is argued here, research in low-resource environments can often be more efficient and innovative, containing many lessons we, in the North, could learn from). This point is also made by Piron et al:

    “… the production of technical and social innovations is rich in Sub-Saharan French-speaking Africa, as evidenced by the high number of articles on this subject in the Sci-Dev magazine, specializing in science for development, or in the ecofin site, an economic information agency turned towards Africa. But these are mostly local innovations that mobilize local resources and often recycled materials to, for example, introduce electricity into a village, better irrigate fields or offer lighting after sunset. The aim of these innovations is to contribute to local development and not to the development of international markets, unlike innovations designed in the North which, while targeting the countries of the South, remain highly marketable – just think of milk powder or GMO seeds. The issue of open access to scientific publications is a very secondary issue for local innovators in such a context”. (Piron et al. 2016)

    These examples of innovation aside, there are many cases where the ‘epistemic alienation’ described above leads to ‘the exclusion or contempt of local knowledge’ (Mboa, 2016), even amongst researchers in the global South.

    “In fact, Western culture abundantly relayed in the media and textbooks is shown to be superior to other cultures. This situation is pushing Africans to multiply their efforts to reach the ideal of life of the “white”. This situation seems to block their ability to think locally, or even to be reactive. Thus, faced with a given situation specific to the African context, many are those who first draw on the resources of Western thinking to propose elements of answers.” Mboa (2016)

    Free and open access as ‘showcasing products’

    The Research4Life (R4L) programme also comes in for criticism from Piron et al. which will come as a shock to Northern publishing people who often use the ‘… but they’ve got Research4Life’ line when faced with evidence of global research inequalities.

    “… while pretending to charitably provide university libraries in the Global South with free access to pre-defined packages of paid journals from the North, this program, set up by for-profit scientific publishers, maintains the dependence of these libraries, limits their understanding of the true network of open access publications and, above all, improves the market for the products sold by these publishers.” Piron et al (2017)

    “… this program encourages the continued reliance of these libraries on an external program, designed in the North and showcasing Northern products, while it may disappear as soon as this philanthropic desire is exhausted or as soon as trading partners will not find any more benefits.”

    Whilst I still think R4L is a great initiative (I know many researchers in the Global South who are very appreciative of the programme), it’s difficult to disagree with the conclusion that:

    ‘… this program mainly improves the opportunities of Northern publishers without contributing to the sustainable empowerment of university libraries in the South … this charity seems very hypocritical, let alone arbitrary, since it can stop at any time.” Piron (2017)

    Of course, the same could be said of Article Processing Charge (APC) waivers for developing country authors. Waivers are currently offered by the majority of journals from the big publishers (provided according to the same HINARI list of countries provided by Research4Life), although sometimes you have to dig deep into the terms and conditions pages to find them. Waivers are good for publishers to showcase their corporate social responsibility and provide diversity of authorship. However, they are unsustainable – this charity is unlikely to last forever, especially as they rely on the pool of Southern authors being relatively limited. It should also be noted that developing countries with the most active, growing researcher communities such as Nigeria, South Africa and India do not qualify for either R4L access or APC waivers.

    Speaking of APCs, something I observe regularly amongst Southern researchers is a confusion over the ‘Gold’ OA author-pays model, and this too is noted:

    “In northern countries, many researchers, especially in STEM (Björk and Solomon, 2012) [ 7 ], believe (wrongly) that open access now means “publication fees charged to authors” … this commercial innovation appears to be paying off, as these costs appear to be natural to researchers.” Piron (2017)

    This also appears to be paying off in the Global South – authors seem resigned to pay some kind of charge to publish, and it is common to have to point out to authors that over two-thirds of OA journals and 99% of subscription journals do not charge to publish (although, the rise of ‘predatory’ journals may have magnified this misunderstanding that pay-to-publish is the norm).

    It may be tempting to think of these inequalities as an unfortunate historical accident, and that our attempts to help the Global South ‘catch up’ are just a little clumsy and patronising. However, Piron argues that this is no mere accident, but the result of colonial exploitation that still resonates in existing power structures today:

    “Open access is then easily seen as a means of catching up, at least filling gaps in libraries and often outdated teaching […] Africa is considered as lagging behind the modern world, which would explain its underdevelopment, to summarize this sadly hegemonic conception of north-south relations. By charity, Northern countries then feel obliged to help, which feeds the entire industry surrounding development aid [….] this model of delay, violently imposed by the West on the rest of the world through colonization, has been used to justify the economic and cognitive exploitation (Connell, 2014) of colonized continents without which modernity could not have prospered.” Piron (2017)

    To build the path or take the path?

    Of course, the authors do admit that access to Northern research has a role to play in the Global South, provided the access is situated in local contexts:

    “… African science should be an African knowledge, rooted in African contexts, that uses African epistemologies to answer African questions, while also using other knowledge from all over the world, including Western ones, if they are relevant locally.” Piron (2017)

    However, the practical reality of Open Access for Southern researchers is often overstated. There is a crucial distinction between making content ‘open’ and providing the means to access that content. As Piron et al. 2017 say:

    “To put a publication in open access: is it, to build the path (technical or legal) that leads to it, or is it to make it possible for people to take this path? This distinction is crucial to understand the difference in meaning of open access between the center and the periphery of the world-system of science, although only an awareness of the conditions of scientific research in the Southern countries makes it possible to visualize it, to perceive it.”

    This crucial difference between availability and accessibility has also been explained by Anne Powell on Scholarly Kitchen. There are many complex barriers to ‘free’ and ‘open’ content actually being accessed and used. The most obvious of these barriers is internet connectivity, but librarian training, language and digital literacy also feature significantly:

    “Finding relevant open access articles on the web requires digital skills that, as we have seen, are rare among Haitian and African students for whom the web sometimes comes via Facebook … Remember that it is almost always when they arrive at university that these students first touch a computer. The catching up is fast, but many reflexes acquired since the primary school in the countries of the North must be developed before even being able to imagine that there are open access scientific texts on the web to make up for the lack of documents in the libraries. In the words of the Haitian student Anderson Pierre, “a large part of the students do not know the existence of these resources or do not have the digital skills to access and exploit them in order to advance their research project”. Piron (2017)

    Barriers to local knowledge exchange

    Unfortunately, this is made even more difficult by resistance and misunderstanding of the internet and digital tools from senior leadership in Africa:

    “Social representations of the web, science and copyright also come into play, especially among older academics, a phenomenon that undermines the appropriation of digital technologies at the basis of open access in universities.” Piron et al. (2017)

    “To this idea that knowledge resides only in printed books is added a representation of the web which also has an impact on the local resistance to open access: our fieldwork has allowed us to understand that, for many African senior academics, the web is incompatible with science because it contains only documents or sites that are of low quality, frivolous or entertaining. These people infer that science in open access on the web is of lower quality than printed science and are very surprised when they learn that most of the journals of the world-system of science exist only in dematerialized format. … Unfortunately, these resistances slow down the digitization and the web dissemination of African scientific works, perpetuating these absurd situations where the researchers of the same field in neighboring universities do not know what each other is doing”. Piron et al. (2017)

    This complaint about in-country communication from researchers in the South can be common, but there are signs that open access can make a difference – as an example, in Sri Lanka, I’ve spoken to researchers who say that communicating research findings within the country has always been a problem, but the online portal Sri Lanka Journals Online (currently 77 open access Sri Lankan journals) has started to improve this situation. This project was many years in the making, and has involved training journal editors and librarians in loading online content and improving editorial practices for open access. The same, of course, could be said for African Journals Online, which has potential to facilitate sharing on a larger scale.

    Arguably, some forms of institutional resistance to openness in the Global South have a neocolonial influence – universities have largely borrowed and even intensified the Northern ‘publish or perish’ mantra which focuses the academic rewards system almost entirely on journal publications, often in northern-indexed journals, rather than on impact on real world development.

    “The system of higher education and research in force in many African countries remains a remnant of colonization, perpetuated by the reproduction, year after year, of the same ideals and principles. This reproduction is assured not by the old colonizers but by our own political leaders who are perpetuating a system structured according to a classical partitioning that slows down any possible communication between researchers within the country or with the outside world, even worse between the university and the immediate environment. For the ruling class, the changes taking place in the world and the society’s needs seem to have no direct link to the university.” Mboa (2016)

    Mboa calls this partitioning between researchers and outsiders as “a tight border between society and science”:

    “African researchers are so attached to the ideal of neutrality of science and concern of its ‘purity’ that they consider contacts with ordinary citizens as ‘risks’ or threats and that they prefer to evolve in their ‘ivory tower’. On the other hand, ordinary citizens feel so diminished compared to researchers that to talk to them about their eventual involvement in research is a taboo subject …” Mboa (2016)

    Uncolonising openness

    So what is the answer to all these problems? Is it in building the skills of researchers and institutions or a complete change of philosophy?

    “The colonial origin of African science (Mvé-Ondo, 2005) is certainly no stranger to this present subjugation of African science to northern research projects, nor to its tendency to imitate Western science without effort. Contextualization, particularly in the quasi-colonial structuring of sub-Saharan African universities (Fredua-Kwarteng, 2015) and in maintaining the use of a colonial language in university education. Considering this institutionalized epistemic alienation as yet another cognitive injustice, Mvé-Ondo wonders “how to move from a westernization of science to a truly shared science” (p.49) and calls for “epistemological mutation”, “rebirth”, modernizing “African science at the crossroads of local knowledge and northern science – perhaps echoing the call of Fanon (1962/2002) for a “new thinking” in the Third World countries, detached from European model, decolonized.” Piron et al. (2017)

    For this to happen, open access must be about more than just access – but something much more holistic and equitable:

    “Can decentralized, decolonised open access then contribute to creating more cognitive justice in global scientific production? Our answer is clear: yes, provided that it is not limited to the question of access for scientific and non-scientific readers to scientific publications. It must include the concern for origin, creation, local publishing and the desire to ensure equity between the accessibility of the publications of the center of the world system and that of knowledge from the periphery. It thus proposes to replace the normative universalism of globalized science with an inclusive universalism, open to the ecology of knowledges and capable of building an authentic knowledge commons (Gruson-Daniel, 2015; Le Crosnier, 2015), hospitable for the knowledge of the North and the South”. Piron et al. (2017)

    Mboa sees the solution to this multifaceted problem in ‘open science’:

    “[Cognitive injustice comes via] … endogenous causes (citizens and African leaders) and by exogenous causes (capitalism, colonization, the West). The knowledge of these causes allowed me to propose ways to prevent our downfall. Among these means, I convened open science as a tool available to our leaders and citizens for advancing cognitive justice. For although the causes are endogenous and exogenous, I believe that a wound heals from the inside outwards.” Mboa (2016).

    Mboa explains how open science approaches can overcome some of these problems in this book chapter, but here he provides a short summary of the advantages of open science for African research:

    “It’s a science that rejects the ivory tower and the separation between scientists and the rest of the population of the country. In short, it’s a science released from control by a universal capitalist standard, by hierarchical authority and by pre-established scientific classes. From this perspective, open science offers the following advantages:

    it brings science closer to society;
    it promotes fair and sustainable development;
    it allows the expression of minority and / or marginalized groups, as well as their knowledge;
    it promotes original, local and useful research in the country;
    it facilitates access to a variety of scientific and technical information;
    it is abundant, recent and up to date;
    it develops digital skills;
    it facilitates collaborative work;
    it gives a better visibility to research work.

    By aiming to benefit from these advantages, researchers and African students fight cognitive injustice. For this, open access science relies on open access, free licenses, free computing, and citizen science.” Mboa (2016).

    But in order for open science to succeed, digital literacy must be rapidly improved to empower students and researchers in the South:

    “Promoting inclusive access therefore requires engaging at the same time in a decolonial critique of the relationship between the center and the periphery and urging universities in the South to develop the digital literacy of their student or teacher members.” Piron et al. (2017)

    It also requires improving production of scientific works (‘grey’ literature, as well as peer-reviewed papers) in the South for a two-way North/South conversation:

    “Then, we propose to rethink the usual definition of open access to add the mandate to enhance the visibility of scientific work produced in universities in the South and thus contribute to greater cognitive justice in global scientific production.” Piron (2017)

    And providing open access needs to be understood in context:

    “… if we integrate the concern for the enhancement of the knowledge produced in the periphery and the awareness of all that hinders the creation of this knowledge, then open access can become a tool of cognitive justice at the service of the construction of an inclusive universalism peculiar to a just open science.” Piron, Diouf, Madiba (2017)

    In summary then, we need to rethink the way that the global North seeks to support the South – a realignment of this relationship from mere access to empowerment through sustainable capacity building:

    “Africa’s scientific development aid, if it is needed, should therefore be oriented much less towards immediate access to Northern publications and more to local development of tools and the strengthening of the digital skills of academics and librarians. These tools and skills would enable them not only to take advantage of open access databases, but also to digitize and put open access local scientific works in open archives, journals or research centers.” Piron (2017)

    So what next?

    Even if you disagree with many the above ideas, I hope that this has provided many of you with some food for thought. Open Access must surely be about more than just knowledge flow from North to South (or, for that matter the academy to the public, or well-funded researchers to poorly funded researchers). Those on the periphery must also be given a significant voice and a place at the table. For this to happen, many researchers (and their equivalents outside academia) need training and support in digital skills; some institutional barriers also need to be removed or overcome; and of course a few cherished, long-held ideas must be seriously challenged.

    “These injustices denote anything that diminishes the capacity of academics in these countries to deploy the full potential of their intellectual talents, their knowledge and their capacity for scientific research to serve their country’s sustainable local development”. Piron et al., (2016).

    What do you think…?

    http://journalologik.uk/?p=149
    #édition_scientifique #OA #open_access #Afrique #Afrique_francophone #décolonisation #post-colonialisme

  • Comment réussir la transition démographique au Sahel, par Aïssa Diarra (Le Monde diplomatique, juillet 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/DIARRA/60060
    https://www.monde-diplomatique.fr/local/cache-vignettes/L890xH904/sante-des-femmes-contraception-484af-13927.png?1561492372

    L’autonomisation des femmes est promue sous le vocable anglais d’empowerment. La Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations unies en a fait le centre de ses réflexions lors de sa soixante-troisième session, en mars 2019 à New York. Idem pour l’association internationale Women Deliver lors de sa conférence annuelle en juin 2019 à Vancouver. Le principe d’autonomisation tend à positionner les adolescentes comme des actrices à part entière de la mise en œuvre des projets qui leur sont destinés, et non seulement comme cibles. Or l’appropriation des projets par les adolescentes elles-mêmes et leur capacité à recourir aux services de santé sexuelle et reproductive constituent un défi multiforme, notamment en Afrique. Ce qui va de soi dans le contexte occidental, fortement influencé par les combats féministes et les luttes en faveur des droits de l’homme et de la femme, ne va plus de soi dans d’autres contextes, où les coutumes sociales, la religion et l’idéologie patriarcale dominent, et imposent d’autres valeurs.

    #Afrique #Sahel #jeunes_femmes #démographie

  • MDM Belgique publie un rapport sur :
    "Migration et santé : enquête quali-quantitative faite au #Niger, en #Tunisie, au #Maroc"

    « Cette enquête a pour objectif de donner un aperçu de l’état de santé général et de certains déterminants de la santé, directement en relation avec la migration, des populations migrantes que Médecins du Monde rencontre à travers ses projets le long des routes migratoires en Afrique sub-saharienne et au Maghreb, avec un focus sur trois pays clefs : le Niger, le Maroc et la Tunisie.
    (...) L’objectif était d’obtenir une meilleure connaissance des conditions migratoires et leur impact possible sur la santé et de développer un argumentaire dans le but d’informer et d’alerter sur la santé de ces populations au cours de leur #parcours_migratoire.
    (...)
    Ce rapport a pour objectif de décrire la réalité des situations vécues par les migrants, à travers la présentation de données concrètes de populations se trouvant dans certaines conditions critiques ainsi que des témoignages d’expériences vécues au cours de leur trajet ».


    https://medecinsdumonde.be/system/files/publications/downloads/MdM%20rapport_enquete%20Migrant_FA_JUIN_2019_DEF_LOWRES_FR.pdf
    #migrations #santé #rapport #Maghreb #asile #réfugiés

  • Unesco chair blasts ’discriminatory’ UK visitor visa system | UK news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/uk-news/2019/jun/24/unesco-chair-blasts-discriminatory-uk-visitor-visa-system

    Temitayo Olofinlua, an academic, applied for a visa to come to Edinburgh from Nigeria for an European Conference on African Studies conference on 4 April. Despite submitting evidence of full sponsorship for her trip – as well as evidence of ties to her home, namely that she is married with children and a job – her application was refused.

    Her case worker told her she had been refused because “I am not satisfied that you are genuinely seeking entry as a visitor … or that you intend to leave the UK at the end of your visit.”

    Olofinlua’s refusal was eventually overturned and she is in Edinburgh, attending the conference. But, she said: “It’s time to abandon the UK as host for international African Studies conferences. The organisers did everything to make this an inclusive event. But hostile Home Office policy has dampened this. Other countries require you to declare if you have ever been denied an entry visa .”

    “Going through the experience has been tortuous,” added Olofinlua, who frequently travels and always kept to #visa conditions. “I lost money. I lost valuable time, thanks to the tedious process of applying and re-applying, making the overnight visit to Lagos then standing hours in line.”

    #royaume_uni #racisme #air_du_temps

  • Ce matin, l’Ambassadeur d’Italie au Niger, S.E.M. #Marco_Prencipe, a présidé, la cérémonie d’ouverture de l’Atelier de lancement des projets #SCCAN et #SINA mis en œuvre par @OIM_Niger et financés à hauteur de 3 millions EUR par le Gouvernement italien.


    https://twitter.com/ItalyinNiger/status/1141747201628155905?s=19
    #Italie #Niger #OIM #IOM #externalisation #frontières #asile #migrations #réfugiés
    #Assamaka (à la frontière entre le Niger et l’#Algérie)
    #Nigeria

    ping @karine4 @isskein

    Ajouté à la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/731749

  • Trump’s Global Gag Rule Is Killing Women, Report Says – Foreign Policy
    https://foreignpolicy.com/2019/06/19/how-trumps-global-gag-rule-is-killing-women-colombia


    A mobile health brigade in an indigenous community in La Guajira, Colombia.
    PHOTO : MARTA ROYO/PROFAMILIA.

    The administration’s hard-line anti-abortion stance is undermining women’s rights and U.S. development aid around the world, critics say.
    […]
    Profamilia lost U.S. funds it used to run its clinics after the Trump administration brought back and expanded a Ronald Reagan-era policy—formally known as the Mexico City policy, but often called the “global gag rule” by critics—that prohibits U.S. health-related aid to foreign non-governmental organizations that perform or promote abortion. The rule has such far-reaching impacts that, beyond limiting abortion access, it has also decreased access to contraception and treatment for illnesses such as HIV and tuberculosis, as organizations that have lost funding roll back or close services.

    Scrambling, Profamilia tried to replace the closed clinics with mobile teams—called mobile health brigades—that set up pop-up clinics in communities for two to three days at a time for “the most basic, basic needs,” explained Royo. But it was a poor substitute: The clinics had offered extensive services, including free counseling for adolescents, and educational workshops about sexual health and reproductive rights. Teens in these communities, where teen pregnancy rates are as high as 49 percent, desperately need this information, Royo said. Otherwise, unintended pregnancies and unsafe abortions could rise.

    Globally, the Trump administration’s policy is contributing to a backlash against women’s and girl’s rights, according to women’s rights advocates, including Royo, and political leaders from around the world who attended Women Deliver, the world’s largest conference on gender equality, in Vancouver in early June.

    We’re seeing a pushback against women’s rights, whether it is attacks on a woman’s fundamental right to choose or violence against indigenous women and girls,” said Canadian Prime Minister Justin Trudeau at a press conference at Women Deliver, where he pledged $525 million annually for global sexual and reproductive health rights, including abortion.

  • Cyberprostitution : « Enfants et jeunes majeurs sont désormais les premières victimes »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/cyberprostitution-enfants-et-jeunes-majeurs-sont-desormais-les-premieres-vic

    La bataille idéologique opposant ces dernières années les partisans de la règlementarisation et ceux qui réaffirment que « la prostitution n’est ni un travail ni du sexe » est au cœur de profondes transformations de sociétés qui se numérisent à grande vitesse. Si ce débat fondamental a permis à une partie des associations de défense des « travailleurs du sexe » et aux acteurs de l’industrie pornographique de faire voir la réalité de leurs conditions d’exercice, l’internationale des proxénètes « autoentrepreneurs », elle, y a vu une aubaine sans précédent.
    Fondation Scelles

    Pour aboutir au paradoxe que les Etats comme l’Allemagne, l’Espagne ou la Nouvelle-Zélande, qui ont décidé d’encadrer légalement la prostitution, ont connu une explosion du phénomène et précipité l’extrême fragilisation des personnes prostituées. Les chiffres sont sans appel : à l’heure de #metoo, 99 % des personnes prostituées dans le monde sont des femmes, 48 % en Europe sont des enfants, 90 % de cette population réduite en esclavage sexuel souhaitent en sortir et le taux de mortalité est 10 à 40 fois supérieur dans les pays « libéraux » que dans les abolitionnistes. Dans le monde, la prostitution individuelle « choisie » ne s’élève à même pas 10 %.

    Partout très exposés aux réseaux sociaux, les mineurs et les jeunes majeurs sont désormais les premières victimes des systèmes d’exploitation 2.0. Mais leurs clients et proxénètes ont aussi rajeuni : les personnes vulnérables ou parfois seulement en quête d’identité sont pistées sur les communautés d’amis. Personne n’est à l’abri. Ni la jeune Nigériane sans papiers qui se retrouve happée par une « Authentic Sister » à smartphone et jetée sur les départementales françaises, ni la lycéenne de Paris ou Marseille amadouée par un « loverboy » au profil de gendre idéal qui la réduit en esclavage sexuel en quelques semaines dans une chambre louée en deux clics. Cette « invisibilisation » et la plasticité des systèmes de « recrutement » compliquent les réponses judiciaires et pénales des Etats.

    Partenaire des grands organismes de lutte contre la traite humaine, la Fondation française Scelles, résolument abolitionniste, s’attache tous les deux ans à radiographier tous les « systèmes prostitutionnels ». Son rapport 2019 fait l’effort d’un décryptage pointu de la bataille idéologique et de communication qui continue de diviser jusqu’aux féministes. Son président Yves Charpenel, ancien magistrat et membre du Comité consultatif national d’éthique, est aussi un fin connaisseur du continent africain. Il a répondu aux questions du Monde Afrique avant de s’envoler pour le Bénin.
    La prostitution organisée a toujours existé. Qu’est-ce qui a changé ?

    Yves Charpenel Les réseaux sociaux lui donnent une ampleur sans précédent. En dix ans, le défi est devenu planétaire. Aucun continent n’est épargné et aucun des 54 pays africains, les jeunes étant très connectés, n’échappent au phénomène. La prostitution prolifère au gré des crises : migrations trans et intracontinentales, terrorisme islamiste, tourisme sexuel, conflits, corruption policière, catastrophes naturelles fragilisent des populations forcées de se déplacer et paupérisées. La crise migratoire en Méditerranée, la plus importante depuis la seconde guerre mondiale, et la fermeture de l’Europe ont bloqué nombre de migrants en Algérie, au Niger, au Maroc, en Libye dans les conditions terribles que l’on sait. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) les estimait à 70 millions en 2017. C’est l’équivalent de la population française !
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des « mamas maquerelles » nigérianes jugées à Paris

    Les enquêtes d’Europol et d’Interpol ont établi le lien entre les parcours de migrants et les filières de traite en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Les Africaines subsahariennes, dont les Nigérianes, sont au cœur d’un trafic qui se noue dès le village, que les filles quittent pleines d’espoir pour un voyage en bateau payé par toute une communauté dont elles deviennent redevables. Dans les pays du Nord, les chiffres de racolage de rue sont en chute libre. L’immense majorité de la prostitution se fait via Internet et échappe aujourd’hui à la vue.

    Par ailleurs, les enfants échoués en Europe à la suite des bouleversements des « printemps arabes », de la crise au Mali qui gagne aujourd’hui le Burkina Faso et le Bénin, de Boko Haram au Nigeria, des Chabab en Somalie, le régime autoritaire érythréen, les conflits aux Soudans, et, évidemment, la guerre en Syrie, ont jeté sur les bateaux des dizaines de milliers de mineurs arrivés seuls par la Méditerranée. Beaucoup ont été directement absorbés par les réseaux de prostitution et, selon Europol, environ 10 000 d’entre eux ont carrément disparu de la circulation entre 2016 et 2018. Il n’y a pas si longtemps en France, des fillettes de 8 ans étaient mises en vente par l’Etat islamique sur Twitter pour être réduites en esclavage sexuel.

    Comment expliquez-vous le rajeunissement des clients et des proxénètes ?

    En Europe, le marché de la drogue est saturé et coûte trop cher pour un jeune qui veut « se lancer » dans un trafic lucratif. Il faut investir beaucoup d’argent pour accéder à la matière première et avoir des connexions avec des réseaux criminels très puissants et très dangereux. Les délinquants juste majeurs comprennent très vite que, malgré un arsenal judiciaire sévère, comme en France qui va jusqu’à quinze ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende, ils ne seront condamnés en première instance qu’à dix-huit mois et à 8 000 euros pour de premiers faits de proxénétisme. Ils ne font même pas appel et paient en trois semaines de recette. Certains mineurs, garçons ou filles, sont aussi passés de victimes de la traite sexuelle en Libye à proxénètes dans les rues des grandes capitales européennes pour survivre.

    Tout est « géré » via de faux comptes Facebook, Instagram, Snapshat ou Twitter, sur des sites de rencontres « entre adultes », véritables cache-sexes de réseaux de prostitution enfantine, dont les proxénètes contournent sans arrêt les filtres en euphémisant le vocabulaire employé pour proposer des services sexuels à une clientèle de plus en plus avertie. Le Web est devenu l’outil gratuit et discret du recrutement et de la gestion de la prostitution.
    Après le Sénégal et le Niger en 2018, vous partez au Bénin pour aider à former des administrateurs à la lutte contre la traite humaine. Pourquoi ?

    L’Europe, débordée par la crise de l’accueil, tente d’aider les pays d’origine de migration à traiter le mal à la racine. Ma mission a été initiée par l’Ecole de la magistrature et est soutenue par l’Agence française de développement [AFD, partenaire du Monde Afrique de 2015 à 2018]. Les gouvernements d’Afrique de l’Ouest et du centre sont confrontés au développement d’une traite transnationale et nationale. Depuis 2009, selon le HCR, la secte islamiste nigériane Boko Haram a poussé sur les routes de l’exil plus de 2,4 millions de personnes dans le bassin du lac Tchad, carrefour du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger.

    Ces groupes djihadistes volent, violent et revendent femmes et enfants transformés en monnaie d’échange. Le Bénin commence à être touché par ces rapts. L’Agence nationale nigériane de lutte contre l’exploitation sexuelle (Naptip) a vu le pourcentage de trafic augmenté de 204 % en 2016. Dans le même temps, beaucoup de pays africains ont légalisé la prostitution, et l’on assiste à un véritable exode des jeunes filles de villages vers les grands centres urbains du continent.
    Face à la gravité de la situation, quelles réponses d’envergure peuvent-elles être apportées ?

    Quels que soient le pays et le continent, la réponse ne peut plus être seulement nationale, elle doit être transnationale. Les lois extraterritoriales permettent par exemple aux Etats comme la France, qui criminalisent le client prostitueur et non plus la victime prostituée, de poursuivre leurs ressortissants pour des faits d’exploitation sexuelle de mineurs commis à l’étranger. En 2016, un directeur de maison de retraite catholique a été condamné par la cour d’assises de Versailles à seize ans de prison pour avoir violé ou agressé 66 enfants au Sri Lanka, en Tunisie et en Egypte. C’est loin d’être un cas isolé. C’est une avancée notable dans la lutte contre le tourisme sexuel, dont beaucoup d’enfants africains sont victimes au Maroc, au Sénégal, en Gambie, pour ne citer que quelques pays.

    L’application de ces lois dépend cependant de la qualité de la collaboration entre les pays. L’augmentation vertigineuse des réseaux nigérians dans les pays européens par exemple est rendue possible par le manque de coopération d’Abuja sur le plan international. Mais il faut aller beaucoup plus long en rendant imprescriptible, assimilée à un crime contre l’humanité, l’exploitation sexuelle des mineurs. Cela permettrait de saisir des cours relevant du droit international.
    Quelles doivent être les exigences des Etats face aux grands hébergeurs de contenus Internet ?

    Les réflexions et les lois vont dans le sens d’engager la responsabilité civile et pénale des puissants Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (Gafam). Malgré leur attitude de défi vis-à-vis des Etats et la rapide adaptation des sites spécialisés qui se jouent des failles juridiques nationales, les Gafam ne peuvent se permettre un dégât d’image aussi considérable que d’être associés à la traite humaine.

    Les choses bougent donc et des victoires ont été remportées avec la fermeture, fin mai 2018, de la rubrique « Rencontres » du premier site français d’annonces Vivastreet, présent dans treize pays, ou l’arrêt par le FBI en avril 2018 pour « contribution au trafic sexuel » du géant américain Blackpage, spécialisé dans les services sexuels tarifés. Une course aux algorithmes pour filtrer les contenus est engagée. Sans l’émergence d’une gouvernance mondialisée d’Internet et une profonde prise de conscience de nos sociétés, on aura beau mettre face à face tous les clients condamnés face à des « survivantes » de la traite, on n’empêchera pas des Guinéennes de 15 ans d’être conduites en Uber dans un Airbnb de banlieue pour un viol tarifé « consenti » et « alternatif ».

  • Niger : 100 000 nouveaux réfugiés et déplacés

    L’ONU tire à nouveau la sonnette d’alarme au Niger, pays en proie à l’#insécurité où les activités des #groupes_armés, notamment #Boko_Haram, sont à l’origine de nombreux déplacements de populations. L’ONU estime ainsi que cette année, quelque 2,3 millions de personnes, soit 10,4% de la population, auront besoin d’une assistance humanitaire. Un constat établi jeudi lors d’une réunion entre agences de l’ONU, des représentants d’ONG et des partenaires.

    Depuis le mois de janvier, plus de 100 000 nouveaux #réfugiés et déplacés ont été recensés au Niger, alors que le pays en abritait déjà quelque 300 000. Et les inquiétudes sont localisées. À #Diffa notamment, dans le sud-est, région frontalière de l’État nigérian de #Borno, les groupes armés tels que Boko Haram ont provoqué le mouvement d’environ 25 000 personnes.

    Toujours près de cette frontière nigériane, mais plus à l’ouest, dans la région de #Maradi, ce sont ici environ 20 000 Nigérians qui ont fui les #violences de leur pays.

    Il y a aussi les zones proches des #frontières maliennes et burkinabè, dans les régions de #Tahoua et #Tillabéry. Des zones très instables selon l’ONU qui ont vu l’arrivée de 70 000 personnes.

    Pour faire face à cette situation, il faut de l’argent. Pourtant, les Nations unies déplorent un manque de ressources. Pour 2019, les besoins humanitaires sont chiffrés à 383 millions de dollars, mais sur cette somme, seuls 15% ont pu être mobilisés à l’heure actuelle.


    https://www.infomigrants.net/fr/post/17401/niger-100-000-nouveaux-refugies-et-deplaces?ref=tw_i
    #Niger #migrations #IDPs #déplacés_internes #instabilité

    ping @karine4 @isskein

  • Au Niger, le départ annoncé du géant français du nucléaire fait craindre le pire
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090619/au-niger-le-depart-annonce-du-geant-francais-du-nucleaire-fait-craindre-le

    Le ministre nigérien des mines a annoncé la fermeture prochaine de deux sites exploités par des filiales d’Orono (ex-Areva). Les habitants craignent pour leur emploi dans des villes construites pour l’exploitation de l’uranium. Ils s’inquiètent aussi des conséquences de leur travail sur leur santé et sur l’environnement.

    #International #Arlit,_mines,_fermeture,_uranium,_Niger

  • De violentes attaques au Nigéria poussent des milliers de réfugiés à fuir vers le Niger

    Une récente flambée de violence dans le nord-ouest du Nigéria a forcé près de 20 000 personnes à fuir au Niger en quête de sécurité depuis le mois d’avril.

    Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par la détérioration croissante de la sécurité au Nigéria et travaille en étroite collaboration avec les autorités nigériennes pour apporter une assistance de base aux nouveaux arrivants et les enregistrer. Plus de 18 000 personnes sont déjà passées par les premières étapes du processus d’enregistrement.

    Ce tout dernier regain de violence n’est pas lié à #Boko_Haram. Il semblerait que les gens fuient pour des raisons multiples, notamment des échauffourées entre des agriculteurs et des éleveurs de différents groupes ethniques, une poussée du vigilantisme ainsi que des enlèvements contre rançon dans les États nigérians de Sokoto et de Zamfara.

    Les personnes qui ont fui le Nigéria disent, après leur arrivée au Niger dans la région de Maradi, avoir assisté à des déchaînements de violence contre des civils, dont des attaques à la machette, des enlèvements et des violences sexuelles. Ces nouveaux arrivants sont en majorité des femmes et des enfants.

    L’insurrection menée par Boko Haram s’est déjà propagée jusqu’au Niger où la région de Diffa en subit les conséquences depuis 2015. À l’heure actuelle, la région accueille près de 250 000 personnes déracinées, dont des réfugiés nigérians et des citoyens nigériens déplacés dans leur propre pays.

    Le Niger continue de donner l’exemple au niveau régional, en offrant la sécurité aux réfugiés qui fuient les conflits et les persécutions dans de nombreux pays. Ce pays conserve ses frontières ouvertes malgré la violence qui continue de sévir dans plusieurs pays voisins au Nigéria, au Mali et, plus récemment, au Burkina Faso.

    Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup se sont installés tout près de la frontière avec le Nigéria où le risque d’incursions armées demeure très élevé. Le HCR, les autres agences des Nations Unies et les partenaires étudient avec le gouvernement la possibilité de les transférer dans des villes et des villages situés plus à l’intérieur des terres.

    Outre l’aide apportée aux nouveaux venus du Nigéria, le HCR prévoit de soutenir les familles hôtes qui ont toujours fait preuve de solidarité envers les personnes déracinées et les ont accueillis sous leur toit, malgré l’insuffisance de leurs propres ressources et d’un manque d’accès aux services essentiels.

    Depuis début 2018, les violences perpétrées par des éléments de Boko Haram dans la région de Diffa se sont également intensifiées de façon considérable, avec un très lourd bilan en termes de victimes civiles ainsi que des mouvements secondaires sans précédent dans la région.

    Le Niger accueille actuellement plus de 380 000 réfugiés et demandeurs d’asile originaires du Mali et du Nigéria, sans compter ses propres déplacés internes. Le pays a également offert refuge à 2782 demandeurs d’asile transférés par avion pour les protéger de l’insécurité en Libye, dans l’attente de solutions durables.


    https://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2019/5/5cecffeca/violentes-attaques-nigeria-poussent-milliers-refugies-fuir-vers-niger.html
    #réfugiés_nigérians #Niger #Nigeria #migrations #asile #réfugiés #violence #conflit #ISIS #EI

    ping @karine4

  • Les antibiotiques polluent désormais les rivières du monde entier
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/les-antibiotiques-polluent-les-rivieres-du-monde-entier-818590.html


    Crédits : Pixabay

    Quatorze antibiotiques ont été retrouvés dans les rivières de 72 pays, d’après une étude britannique inédite révélée lundi 27 mai. Les concentrations d’antibiotiques trouvés dépassent jusqu’à 300 fois les niveaux « acceptables ». Un risque majeur puisque ce phénomène accentue le phénomène de résistance aux antibiotiques qui deviennent moins efficaces pour traiter certains symptômes.

    Aucune n’est épargnée. Une étude présentée lundi 27 mai révèle que, de l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique, les concentrations d’antibiotiques relevées dans certaines rivières du monde dépassent largement les niveaux acceptables. La nouveauté de cette étude résulte du fait qu’il s’agit désormais d’un « problème mondial » car si, autrefois, les niveaux tolérés étaient le plus souvent dépassés en Asie et en Afrique - les sites les plus problématiques se trouvent au Bangladesh, Kenya, Ghana, Pakistan et Nigeria - l’Europe et l’Amérique ne sont plus en reste, note le communiqué de l’équipe de chercheurs de l’université britannique de York responsable de l’étude.

    Les scientifiques ont ainsi analysé des prélèvements effectués sur 711 sites dans 72 pays sur six continents et ont détecté au moins un des 14 antibiotiques recherchés dans 65% des échantillons. Les chercheurs, qui présentaient leurs recherches lundi à un congrès à Helsinki, ont comparé ces prélèvements aux niveaux acceptables établis par le groupement d’industries pharmaceutiques AMR Industry Alliance, qui varient selon la substance.

    Résultat, le métronidazole, utilisé contre les infections de la peau et de la bouche, est l’antibiotique qui dépasse le plus ce niveau acceptable, avec des concentrations allant jusqu’à 300 fois ce seuil sur un site au Bangladesh. Le niveau est également dépassé dans la Tamise. La ciprofloxacine est de son côté la substance qui dépasse le plus souvent le seuil de sûreté acceptable (sur 51 sites), tandis que le triméthoprime, utilisé dans le traitement des infections urinaires, est le plus fréquemment retrouvé.

    • Est-ce que c’est des antibiotiques qu’on prescrit aux humain·es ou aux non-humain·es ?
      J’ai trouvé une liste des médicaments réservé aux humains et la métronidazole et la ciprofloxacine n’en font pas partie.

      ANNEXEII -MEDICAMENTS HUMAINS CLASSES AIC NON AUTORISES EN MEDECINE VETERINAIREFAMILLE D’APPARTENANCE DE LA SUBSTANCENOM DE LA SUBSTANCECéphalosporinesdetroisièmeoudequatrièmegénérationCeftriaxoneCéfiximeCefpodoximeCéfotiamCéfotaximeCeftazidimeCéfépimeCefpiromeCeftobiproleAutrescéphalosporinesCeftarolineQuinolones de deuxième génération (fluoroquinolones)LévofloxacineLoméfloxacinePéfloxacineMoxifloxacineEnoxacinePénèmesMéropènèmeErtapénèmeDoripénemImipénème+inhibiteurd’enzymeAcidesphosphoniquesFosfomycineGlycopeptidesVancomycineTeicoplanineTélavancineDalbavancineOritavancineGlycylcyclinesTigécyclineLipopeptidesDaptomycineMonobactamsAztréonamOxazolidonesCyclosérineLinézolideTédizolideRiminofenazinesClofaziminePénicillinesPipéracillinePipéracilline+inhibiteurd’enzymeTémocillineTircacillineTircacilline+inhibiteurd’enzymeSulfonesDapsoneAntituberculeux/antilépreuxRifampicineRifabutineCapréomycineIsoniazideEthionamidePyrazinamideEthambutolClofazimineDapsone+ferreuxoxalate

      http://www.ordre.pharmacien.fr/content/download/346633/1695541/version/2/file/Fiches-pratiques_pharmacie-v%C3%A9t%C3%A9rinaire.pdf

    • Le site de l’équipe qui a coordonné les travaux, Université d’York

      Antibiotics found in some of the world’s rivers exceed ‘safe’ levels, global study finds - News and events, The University of York
      https://www.york.ac.uk/news-and-events/news/2019/research/antibiotics-found-in-some-of-worlds-rivers
      https://www.york.ac.uk/media/news-and-events/pressreleases/2019/Global rivers feat.jpg

      Concentrations of antibiotics found in some of the world’s rivers exceed ‘safe’ levels by up to 300 times, the first ever global study has discovered.
      […]
      Researchers looked for 14 commonly used antibiotics in rivers in 72 countries across six continents and found antibiotics at 65% of the sites monitored.

      Metronidazole, which is used to treat bacterial infections including skin and mouth infections, exceeded safe levels by the biggest margin, with concentrations at one site in Bangladesh 300 times greater than the ‘safe’ level.

      In the River Thames and one of its tributaries in London, the researchers detected a maximum total antibiotic concentration of 233 nanograms per litre (ng/l), whereas in Bangladesh the concentration was 170 times higher.

      Trimethoprim
      The most prevalent antibiotic was trimethoprim, which was detected at 307 of the 711 sites tested and is primarily used to treat urinary tract infections.

      The research team compared the monitoring data with ‘safe’ levels recently established by the AMR Industry Alliance which, depending on the antibiotic, range from 20-32,000 ng/l.

      Ciproflaxacin, which is used to treat a number of bacterial infections, was the compound that most frequently exceeded safe levels, surpassing the safety threshold in 51 places.

      Global problem
      The team said that the ‘safe’ limits were most frequently exceeded in Asia and Africa, but sites in Europe, North America and South America also had levels of concern showing that antibiotic contamination was a “global problem.”

      Sites where antibiotics exceeded ‘safe’ levels by the greatest degree were in Bangladesh, Kenya, Ghana, Pakistan and Nigeria, while a site in Austria was ranked the highest of the European sites monitored.

      The study revealed that high-risk sites were typically adjacent to wastewater treatment systems, waste or sewage dumps and in some areas of political turmoil, including the Israeli and Palestinian border.

      Monitoring
      The project, which was led by the University of York, was a huge logistical challenge – with 92 sampling kits flown out to partners across the world who were asked to take samples from locations along their local river system.

      Samples were then frozen and couriered back to the University of York for testing. Some of the world’s most iconic rivers were sampled, including the Chao Phraya, Danube, Mekong, Seine, Thames, Tiber and Tigris.

    • Le résumé de la présentation à Helsinki, le 28 mai

      Tracks & Sessions – SETAC Helsinki
      https://helsinki.setac.org/programme/scientific-programme/trackssessions

      3.12 - New Insights into Chemical Exposures over Multiple Spatial and Temporal Scales
      Co-chairs: Alistair Boxall, Charlotte Wagner, Rainer Lohmann, Jason Snape 

      Tuesday May 28, 2019 | 13:55–15:30 | Session Room 204/205 

      Current methods used to assess chemical exposures are insufficient to accurately establish the impacts of chemicals on human and ecosystem health. For example, exposure assessment often involves the use of averaged concentrations, assumes constant exposure of an organism and focuses on select geographical regions, individual chemicals and single environmental compartments. A combination of tools in environmental scientists’ toolbox can be used to address these limitations.

      This session will therefore include presentations on experimental and modelling approaches to better understand environmental exposures of humans and other organisms to chemicals over space and time, and the drivers of such exposures. We welcome submissions from the following areas:
      1) Applications of novel approaches such as source apportionment, wireless sensor networks, drones and citizen science to generate and understand exposure data over multiple spatial and temporal scales,
      2) Advancements in assessing exposures to multiple chemicals and from different land-use types, as well as the impact of an organism’s differing interactions with its environment, and
      3) Quantification of chemical exposures at regional, continental and global geographical scales.

      This session aims at advancing efforts to combine models and measurement to better assess environmental distribution and exposure to chemical contaminants, reducing ubiquitous exposures and risks to public and environmental health.

  • Tout ce qui brille n’est pas #or : la branche de l’or sous le feu des critiques

    La #Suisse occupe une position de leader mondial dans le commerce de l’or. Mais l’#or_brut raffiné dans notre pays provient parfois de #mines douteuses. La pression augmente pour plus de #responsabilité éthique au sein de la branche des #matières_premières.

    « Il ne peut être totalement exclu que de l’or produit en violation des #droits_de_l’homme soit importé en Suisse. » Voilà la conclusion explosive à laquelle parvient le Conseil fédéral dans un #rapport portant sur le marché de l’or et les droits humains, publié en novembre dernier. Donnant suite à un postulat parlementaire, ce rapport a permis de faire quelque peu la lumière sur une branche qui privilégie la discrétion.

    Le secteur de l’or joue un rôle important pour la Suisse, qui concentre 40 % des capacités de #raffinage mondiales et héberge les activités de quatre des neuf leaders mondiaux du secteur. Les raffineries d’or telles qu’#Argor-Heraeus, #Metalor, #Pamp ou #Valcambi travaillent l’or brut importé ou refondent des ouvrages en or déjà existants. En 2017, plus de 2400 tonnes d’or ont été importées pour un montant de presque 70 milliards de francs, ce qui correspond à environ 70 % de la production mondiale. L’or brut provient de quelque 90 pays, y compris des pays en développement tels que le #Burkina_Faso, le #Ghana ou le #Mali, qui dépendent fortement de ces exportations.

    Des conditions précaires dans les petites mines

    À l’échelle mondiale, environ 80 % de l’or brut est extrait dans des mines industrielles. 15 % à 20 % proviennent de petites mines artisanales, dans lesquelles les conditions de #travail et la protection de l’#environnement s’avèrent souvent précaires. Néanmoins, les mines assurent l’existence de millions de familles : dans le monde entier, ces mines artisanales emploient plus de 15 millions de personnes, dont 4,5 millions de femmes et 600 000 enfants, particulièrement exposés aux violations des droits humains. Certains pays comme le #Pérou ou l’#Éthiopie tentent pourtant de réguler le secteur, par exemple en accordant des licences d’#extraction. Mais la mise en œuvre n’est pas simple et les contrôles sur place tendent à manquer.

    Il y a peu, un cas de commerce illégal d’or au Pérou a fait la une des médias. En mars 2018, les autorités douanières locales ont confisqué près de 100 kg d’or de l’entreprise exportatrice #Minerales_del_Sur. Cet or aurait dû parvenir à la raffinerie suisse Metalor. Le cas est désormais entre les mains de la #justice péruvienne. Le ministère public suspecte Minerales del Sur, qui comptait parfois plus de 900 fournisseurs, d’avoir acheté de l’or de mines illégales. Aucune procédure pénale n’a encore été ouverte. Metalor indique avoir bloqué toute importation d’or péruvien depuis la #confiscation et soutient qu’elle n’a acquis ce métal précieux qu’auprès de mines agissant en toute légalité.

    Une origine difficilement identifiable

    Selon le rapport du Conseil fédéral, l’or brut raffiné en Suisse provient en majeure partie de mines industrielles. Néanmoins, les détails restent flous. En effet, les statistiques d’importation disponibles ne permettent d’identifier clairement ni la provenance, ni la méthode de production. Ainsi, le Conseil fédéral conseille à la branche de se montrer plus transparente au niveau de l’origine, par exemple dans la #déclaration_douanière. Par contre, notre gouvernement ne voit aucune raison d’agir quant à l’obligation de diligence et renvoie aux standards de durabilité volontaires de la branche. De plus, la Suisse soutient la mise en œuvre des principes de l’OCDE sur la promotion de chaînes d’approvisionnement responsables pour les #minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Cela doit permettre d’éviter que le commerce de l’or alimente des #conflits_armés, par exemple en #RDC. Enfin, le Conseil fédéral souhaite examiner si la technologie de la #blockchain – soit des banques de données décentralisées –, pourrait améliorer la #traçabilité de l’or.

    Les #multinationales ciblées par l’initiative

    Pour le Conseil fédéral, inutile de renforcer les bases légales. Il mise plutôt sur l’auto-régulation de la branche qui, selon lui, est soumise à une forte concurrence internationale. Les organisations non gouvernementales (ONG) ne sont pas les seules à ne pas approuver cette attitude pro-économie. Ainsi, dans un commentaire sur swissinfo.ch, le professeur de droit pénal et expert anti-corruption bâlois Mark Pieth parle d’un véritable autogoal. Selon lui, le Conseil fédéral accorde plus d’importance aux affaires qu’aux droits humains et fournit des armes supplémentaires aux partisans de l’Initiative multinationales responsables. Celle-ci, soumise en 2016 par quelque 50 ONG, a pour but que les entreprises suisses et leurs fournisseurs étrangers soient tenus responsables des violations des droits humains et des atteintes à l’environnement. Pieth reproche surtout aux auteurs du rapport de rejeter l’entière responsabilité des problèmes directement sur le secteur des petites mines artisanales. Pour lui, les multinationales sont souvent responsables de l’accumulation de #déchets toxiques, de la #contamination des eaux et de l’appropriation des #terres des communautés locales.

    Les sondages montrent que cette initiative bénéficie d’un fort capital de sympathie auprès de la population. Le Conseil national a tenté de mettre des bâtons dans les roues des initiants en lançant un contre-projet. Il prévoyait ainsi de compléter le droit des sociétés par des dispositions relatives à la responsabilité. Le Conseil des États n’a néanmoins rien voulu entendre. En mars, une majorité de la petite chambre du Parlement a rejeté l’initiative sans pour autant entrer en matière sur une contre-proposition. Le conseiller aux États Ruedi Noser (PLR, Zurich) a, par exemple, averti que ces dispositions relatives à la responsabilité entraîneraient des inconvénients de taille pour les entreprises suisses. Pour lui, l’économie suisse pourrait même devoir se retirer de nombreux pays. Le Conseil national a remis l’ouvrage sur le métier. Si les deux chambres ne parviennent pas à un accord, l’initiative pourrait être soumise au peuple sans contre-projet. Aucune date n’a encore été fixée.

    Le « Vreneli d’or » populaire

    La pièce d’or la plus connue de Suisse est le « #Vreneli_d’or ». Cette pièce de monnaie arborant le buste d’Helvetia a été émise entre 1887 et 1949. L’or utilisé à l’époque provenait de pays européens. En tout, 58,6 millions de pièces avec une valeur nominale de 20 francs furent mises en circulation. S’y ajoutèrent 2,6 millions de pièces de dix francs et 5000 avec une valeur nominale de 100 francs.

    Jusqu’à aujourd’hui, le Vreneli d’or est resté un cadeau populaire et un placement simple. De nos jours, la pièce de 20 francs avec une part d’or de 5,8 grammes a une valeur d’environ 270 francs et peut être échangée dans n’importe quelle banque de Suisse. Bien évidemment, les éditions rares sont aussi plus précieuses. Ainsi, un Vreneli datant de 1926 vaut jusqu’à 400 francs. Les collectionneurs acquièrent aussi volontiers des pièces frappées entre 1904 et 1906 pour environ 300 francs. Le Vreneli d’or doit probablement son nom à l’ancienne représentation d’Helvetia. En effet, avec ses cheveux tressés, elle rappelait plutôt une jeune paysanne qu’une solide mère patrie.


    https://www.revue.ch/fr/editions/2019/03/detail/news/detail/News/tout-ce-qui-brille-nest-pas-or-la-branche-de-lor-sous-le-feu-des-critiques
    #extractivisme #droits_humains #transparence

    ping @albertocampiphoto

    • #Metalor cuts ties with small mines over sustainable gold

      Swiss gold refinery Metalor Technologies has announced it will no longer deal with artisanal mining operations. The company cites the increasing cost of ensuring that gold is being produced by small mines in compliance with human rights and environmental standards.

      Metalor has come under repeated fire for doing business with gold mines in South America that care neither for their workers or surrounding habitat. Some of the gold being refined has also been linked by NGOs to money laundering.

      The company has refuted many of the charges being levelled at it by human rights groups. But it had nevertheless already ceased doing business with artisanal mines in Peru last year whilst declaring self-regulated measures to combat abuses in the gold trade. Monday’s announcement also signals the end to its artisanal activities in Colombia.

      Pressure groups has complained that Metalor’s due diligence was failing to spot back doors through which “dirty gold” was allegedly reaching the refinery.

      “The increasing complexity of the supply chain in this sector makes it increasingly difficult for Metalor to continue its commercial relations with artisanal mining operations,” said Metalor CEO, Antoine de Montmollin, in a statement.

      “Metalor regrets this well-considered decision, but we will not compromise on defending a more sustainable value chain in the gold sector.”
      ’Skirting the issue’

      Mark Pieth, a champion for greater accountability in the Swiss commodities sector, slammed the refinery’s decision. He believes that cutting ties with trouble spots in response to criticism is not the answer because it strips entire communities of their livelihood.

      “It’s really skirting the issue because in fact the refineries should take responsibility and they should be helping to clean up rather than just cutting and running,” Pieth, who is publishing a book on gold laundering this month, told swissinfo.ch.

      Pieth also points that sourcing gold exclusively from large-scale mining is no guarantee of a problem free supply chain. Large-scale mining has been associated with environmental pollution, as well as with the displacement and expropriation of indigenous communities.

      Hosting four of the world’s major refineries, Switzerland has virtually cornered the market in gold processing. In 2017, the country imported 2,404 tonnes of gold (worth a total of CHF69.6 billion or $69.7 billion) while 1,684 tonnes were exported (CHF66.6 billion).

      Last year, the government issued a report of the gold sector and said it was working with the industry to improve “sustainability standards”.

      If Swiss refineries shun artisanal gold, this will likely be snatched up by refineries in the United Arab Emirates or India that care even less about following good practices, noted Pieth.


      https://www.swissinfo.ch/eng/business/compliance-costs_swiss-gold-refinery-turns-back-on-artisanal-miners/45036052

      ping @albertocampiphoto

    • Boycotting artisanal gold miners is not the answer

      Switzerland’s anti-corruption champion #Mark_Pieth thinks Metalor was wrong to drop artisanal miners.
      The sudden decision by the giant Swiss refinery Metalor to throw a blanket ban on gold from small-scale mines in Colombia and Peru is an understandable knee-jerk reaction to growing public horror at the human rights, environmental and organised crime issues linked to artisanal mining.

      Yet it is a short-sighted business decision, or rather, wilfully blind.

      It is true that conditions in many artisanal mines and their surrounding communities can be appalling and dangerous – particularly illegal mines hijacked by organised criminals rather than traditional mining communities where the activity is merely informal.

      I have seen with my own eyes women handling mercury with their bare hands and men working 28-day shifts in slave-like conditions in precarious tunnels carved into the rockface, surviving in shanty towns notorious for gun violence, forced prostitution and hijacking like Peru’s La Rinconada.

      But – and it’s a big but – if other refineries follow suit rather than engaging with the issues and trying to solve them, it will be catastrophic for the 100 million people worldwide who rely on artisanal mining for their livelihoods.

      About 80% of miners work in small-scale mines, but generate only 20% of the 3,200 tonnes of newly mined gold that is refined worldwide every year. The remaining 80% of our gold comes from sprawling industrial mines owned by powerful corporations like US-based Newmont Mining and the Canadian multinational Barrick Gold.

      Firstly, it is simply not economically possible to disregard 20% of the world’s gold production. If responsible refineries refuse artisanal gold, it will instead end up in the cauldrons of poorly regulated refineries with zero care for compliance in the United Arab Emirates or India.

      Secondly, it is a basic factual mistake to believe that gold from large-scale industrial mines is any cleaner than artisanal gold.

      Toxic substances leech into drinking water supplies and major rivers with fatal consequences, through the collapse of cyanide pools (such as the Baia Mare disaster in Romania) or toxic mine drainage after the mines are abandoned. Huge piles of contaminated waste rubble, or tailings, turn landscapes into no-go wastelands.

      Violent land-grabbing facilitated by corruption is common: in Ghana, there is even a word, galamsey, for traditional miners pushed into illegality through forced displacement without compensation.

      Most importantly, the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) in its Alignment Assessment 2018 deplores the “risk-averse approach to sourcing” that Metalor has been panicked into taking, and this form of “internal embargo” on artisanal mining. It’s not hard to see why: it doesn’t solve the problems faced by artisanal miners, but instead takes away their only source of livelihood while allowing the refinery to tick a box and turn a blind eye.

      So, what should Metalor and other responsible gold refineries with the collective power to change the industry do?

      First, acknowledge the scale of the problems and show willingness to engage – with the problems and with others trying to solve them.

      Second, pinpoint the obvious no-go areas. Gold coming from conflict areas (like Sudan) or mined by children (child miners are common in many countries, including Burkina Faso, Niger and Côte d’Ivoire), for example.

      And third, work together with other refineries to jointly tackle the issues of artisanal mining and help raise standards for those 100 million impoverished people who rely on it.

      Metalor cites “resources to secure compliance” as a reason for its blanket ban on artisanally mined gold. But the cost of proper, transparent audits tracing back through the entire gold supply chain is mere pocket money for a refinery of this size – and if the refineries engage in collective action, it’s a matter of gold dust.

      https://www.swissinfo.ch/eng/opinion_metalor--mark-pieth-gold/45037966
      #boycott

  • De la difficulté de cartographier l’espace saharo-sahélien

    Depuis les premières cartes de l’Afrique au XVIe siècle où le Sahara apparaissait comme une longue barrière de dunes et le Sahel comme un lieu hanté par des bêtes sauvages, cartographier l’espace saharo-sahélien pose problème. Encore aujourd’hui, il semble difficile de représenter les mutations qui traversent la zone sans entretenir certains clichés. Nous en voulons pour preuve deux récents phénomènes qui ont fait l’objet d’une importante production cartographique : les migrations transsahariennes et la montée de l’insécurité liée au terrorisme.

    Des espaces migratoires lisses

    Les cartes diffusées dans la presse ou les rapports d’expertise sur la question donnent régulièrement à voir le Sahara et le Sahel depuis l’Europe, en les présentant comme des carrefours migratoires incontrôlables et des espaces de transit généralisé. Les concepteurs de ces documents ont fait des choix qui s’expliquent autant par la volonté d’en faciliter la lecture et de permettre une compréhension immédiate que par la difficulté de représenter certains faits complexes sur la carte. La plupart des représentations cartographiques choisies aboutissent à la vision d’un espace migratoire « lisse », c’est-à-dire où le trait de dessin continu de quelques routes migratoires occulte toutes les « #aspérités » — spatiales et temporelles d’ordre politique, policier, pécuniaire… — qui jalonnent les itinéraires empruntés par les migrants. Les concepteurs de ces cartes opèrent ainsi de nombreux raccourcis qu’ils imposent au lecteur ; ils laissent de côté les questions essentielles mais peu documentées de la hiérarchisation des flux ou de l’importance de telle ou telle agglomération le long de ces routes, ou encore de la variabilité du phénomène, de sa saisonnalité…

    Les longs traits qui figurent la migration africaine vers l’Europe (fig. 1) restituent l’image un peu inquiétante d’une invasion passant par des itinéraires (les villes de Ceuta et de Mellila, la Libye...) qui sont pourtant rarement empruntés simultanément par des milliers de migrants. De telles cartes font oublier que ces flux sont marginaux au regard des migrations africaines et même des migrations transsahariennes. Elles induisent aussi une confusion entre « itinéraires » et « flux ». Les centaines de milliers de Soudanais, Éthiopiens qui se rendent en Égypte n’y sont pas représentés, ni les Tchadiens et les Soudanais en Libye, ni les Nigériens et les Maliens en Algérie... À l’inverse, il n’est jamais fait cas des Sahariens qui « descendent » dans les pays sahéliens ni de ceux du golfe de Guinée, flux pourtant plus anciens.

    La carte établie par l’agence européenne Frontex qui dresse le bilan des flux aux frontières extérieures de l’Europe est tout aussi évocatrice (fig. 2). Voulant mettre en lumière l’efficacité des opérations de contrôle des frontières sur le court terme, elle rend compte de la baisse des flux migratoires entre 2008 et 2009. Mais, en sus de figurer de façon confuse chiffres, nationalités et provenances, la carte de Frontex trace également des routes approximatives : l’improbable passage par le Sud-Est égyptien entre le Soudan et la Libye ou le départ depuis le golfe de Syrte vers l’Italie ou Malte. Cette carte gomme également la dimension conjoncturelle propre à ces flux migratoires, qu’il s’agisse de leur baisse progressive depuis le début des années 2000 ou de leur réactivation, largement évoquée depuis le début des révoltes arabes en 2011.

    Des zones grises incontrôlables ?

    Cette carte du ministère des Affaires étrangères (fig. 3) rappelle le changement géopolitique brutal qu’a connu la zone ces dernières années. Les nomades seraient passés du statut fascinant de Bédouins hospitaliers qui menaient les caravanes et accompagnaient les trekkeurs à celui de dangereux islamistes à la solde d’AQMI (al Qaïda au Maghreb islamique). Les récentes turbulences géopolitiques, généralement mises sur le compte d’al Qaïda, entretiennent l’idée que des régions entières échappent à l’emprise des États. Sur cette carte élaborée par le centre de crise du ministère des Affaires étrangères, la menace prend la forme d’une surface de couleur rouge couvrant une vaste zone qui s’étend de la Mauritanie au Niger. Qualifiée de « Sahel », alors même qu’elle couvre davantage le Sahara, elle est fortement déconseillée aux voyageurs. À l’évidence, représenter en surface une menace ne s’accorde pas avec la réalité d’AQMI, groupe qui opère toujours par des attaques ciblées et ponctuelles et selon une stratégie « fondée sur le mouvement et les réseaux » (Retaillé, Walther, 2011). Une carte réticulaire qui présenterait ses bases terrestres (le terme d’al Qaïda signifie justement base en arabe) et les lieux d’actes terroristes serait bien plus juste. Devant l’impossibilité à réaliser cette carte, c’est toute la zone qui est montrée du doigt pour le « risque terroriste » qu’elle représente et, par conséquent, délaissée par les touristes, les chercheurs, les ONG et les investisseurs. Seules les grandes firmes multinationales continuent à tirer bénéfice des ressources que la zone renferme et sont prêtes à investir beaucoup d’argent pour assurer la sécurité des enclaves extractives.


    https://mappemonde-archive.mgm.fr/num31/intro/intro2.html
    #Sahara #Sahel #cartographie #migrations #itinéraires_migratoires #parcours_migratoires
    ping @reka

    • Sarah Mekdjian cite le texte de Armelle Choplin et Olivier Pliez dans son article : "Figurer les entre-deux migratoires"
      https://journals.openedition.org/cdg/790

      Sur de nombreuses cartes migratoires, qui paraissent notamment dans les médias, les espaces parcourus par les migrants pendant leurs voyages sont souvent « lissés », selon la terminologie utilisée par Armelle Choplin et Olivier Pliez (2011) au sujet des cartes de l’espace migratoire transsaharien : « la plupart des représentations cartographiques choisies aboutissent à la vision d’un espace migratoire « lisse », c’est-à-dire où le trait de dessin continu de quelques routes migratoires occulte toutes les « aspérités » -spatiales et temporelles d’ordre politique, policier, pécuniaire...- qui jalonnent les itinéraires empruntés par les migrants » (Pliez, Chopplin, 2011). En réaction à la figuration d’espaces « lissés », des chercheurs tentent de produire des cartes où apparaissent les expériences vécues pendant les déplacements et les difficultés à franchir des frontières de plus en plus surveillées. L’Atlas des migrants en Europe publié par le collectif Migreurop (2009, 2012), mais aussi des productions de contre-cartographie sur les franchissements frontaliers, entre art, science et activisme, se multiplient7.

  • Global Report on Internal Displacement #2019

    KEY FINDINGS

    Internal displacement is a global challenge, but it is also heavily concentrated in a few countries and triggered by few events. 28 million new internal displacements associated with conflict and disasters across 148 countries and territories were recorded in 2018, with nine countries each accounting for more than a million.

    41.3 million people were estimated to be living in internal displacement as a result of conflict and violence in 55 countries as of the end of the year, the highest figure ever recorded. Three-quarters, or 30.9 million people, were located in only ten countries.

    Protracted crises, communal violence and unresolved governance challenges were the main factors behind 10.8 million new displacements associated with conflict and violence. Ethiopia, the Democratic Republic of the Congo (DRC) and Syria accounted for more than half of the global figure.

    Newly emerging crises forced millions to flee, from Cameroon’s anglophone conflict to waves of violence in Nigeria’s Middle Belt region and unprecedented conflict in Ethiopia. Displacement also continued despite peace efforts in the Central African Republic, South Sudan and Colombia.

    Many IDPs remain unaccounted for. Figures for DRC, Myanmar, Pakistan, Sudan and Yemen are considered underestimates, and data is scarce for Guatemala, El Salvador, Honduras, Russia, Turkey and Venezuela. This prevents an accurate assessment of the true scale of internal displacement in these countries. ||Estimating returns continues to be a major challenge.

    Large numbers of people reportedly returned to their areas of origin in Ethiopia, Iraq and Nigeria, to conditions which were not conducive to long-lasting reintegration. ||Urban conflict triggered large waves of displacement and has created obstacles to durable solutions. Airstrikes and shelling forced many thousands to flee in Hodeida in Yemen, Tripoli in Libya and Dara’a in Syria. In Mosul in Iraq and Marawi in the Philippines, widespread destruction and unexploded ordnance continued to prevent people from returning home.

    Heightened vulnerability and exposure to sudden-onset hazards, particularly storms, resulted in 17.2 million disaster displacements in 144 countries and territories. The number of people displaced by slow-onset disasters worldwide remains unknown as only drought-related displacement is captured in some countries, and only partially.

    The devastating power of extreme events highlighted again the impacts of climate change across the globe. Wildfires were a particularly visible expression of this in 2018, from the US and Australia to Greece and elsewhere in southern Europe, displacing hundreds of thousands of people, causing severe damage and preventing swift returns.

    Global risk of being displaced by floods is staggeringly high and concentrated in towns and cities: more than 17 million people are at risk of being displaced by floods each year. Of these, more than 80 per cent live in urban and peri-urban areas.

    An overlap of conflict and disasters repeatedly displaced people in a number of countries. Drought and conflict triggered similar numbers of displacements in Afghanistan, and extended rainy seasons displaced millions of people in areas of Nigeria and Somalia already affected by conflict. Most of the people displaced by disasters in Iraq and Syria were IDPs living in camps that were flooded.

    Promising policy developments in several regions show increased attention to displacement risk. Niger became the first country to domesticate the Kampala Convention by adopting a law on internal displacement, and Kosovo recognised the importance of supporting returning refugees and IDPs, updating its policy to that end. Vanuatu produced a policy on disaster and climate-related displacement, and Fiji showed foresight in adopting new guidelines on resettlement in the context of climate change impacts.

    https://reliefweb.int/report/world/global-report-internal-displacement-2019-grid-2019-0
    #IDPs #déplacés_internes #migrations #asile #statistiques #chiffres

    ping @reka @karine4

  • Qui étaient les deux militaires français tués lors d’une libération d’otages au Burkina Faso (Marianne)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16008-qui-etaient-les-deux-militaires-francais-tues-lors-d-une-liberation

    Quatre otages, dont deux Français enlevés la semaine dernière au Bénin, ont été libérés par une opération des Forces Spéciales dans la nuit du 9 à ce vendredi 10 mai. Les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, du commando Hubert, ont étés tués lors de l’assaut. Dans cette région, le soutien aux groupes djihadistes monte en puissance.

    Deux commandos marine français ont perdu la vie lors d’un assaut lancé dans la nuit du jeudi 9 à ce vendredi 10 mai, destiné à libérer deux otages enlevés la semaine dernière dans le parc national de la Pendjari, au nord du Bénin, non loin des frontières avec le Burkina Fasso et le Niger. Le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello étaient tous deux membres du commando Hubert, basé à Saint Mandrier. Cette unité de nageurs de combat constitue l’élite (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • À Lunel (à l’est de #Montpellier), cette statue d’un héroïque bidasse français dont on ne saura pas sur qui il tire, ni pourquoi :

    Comme toujours en France, on a des statue remontant aux (glorieuses) heures du colonialisme, mais il y a des chances pour que tu n’en aies jamais entendu parler : Charles Ménard
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_M%C3%A9nard

    Fils d’un pharmacien de Lunel, il est le frère de Joseph Ménard, il entre à l’Ecole de Saint-Cyr, le 29 octobre 1880, nommé sous-lieutenant d’infanterie de marine le 1er octobre 1882. L’année suivante, il est envoyé avec Louis-Gustave Binger au Soudan avec la mission topographique de Parfait-Louis Monteil, puis muté à Madagascar. Une nouvelle mission lui est confiée en septembre 1890 par Eugène Étienne, sous-secrétaire d’Etat aux Colonies. Il devait faire le voyage de Louis-Gustave Binger en sens inverse, en partant de Grand-Bassam en novembre 1890 pour rejoindre le Niger. Il arrive à Kong en mars 1891, y reste deux mois, puis traverse le fleuve Bandama et se dirigea vers le village de Séguéla. Il est tué au combat le 4 février 1892, avec la plupart des membres de sa mission, au cours d’une opération dans le Soudan occidental contre le village de Séguéla, situé dans l’actuelle Côte d’Ivoire, tenu par les rebelles du chef dioula Samory, alors en lutte contre la conquête coloniale française.

    Et donc surtout, jamais à l’école de la République : Samory Touré
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Samory_Touré

    Samory Touré fut sans doute l’adversaire le plus redoutable que les Français eurent à affronter en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi il apparaît, dans l’historiographie nationaliste post-coloniale, en figure de héros de la résistance africaine à l’expansion coloniale.

    Même ces fiches Kikipédia sont extrêmement édulcorées, utilisant systématiquement le bidasse-talk avec ses euphémismes et ses approximations (pas de morts, pas de massacres…). Ménard est mort « au cours d’une opération contre [un] village », Samory Touré a été capturé dans « une campagne française de représailles »…

  • Pourquoi le #paludisme est-il à nouveau en hausse ? by Fredros Okumu - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/malaria-prevention-mosquito-nets-not-enough-by-fredros-okumu-2019-04/french

    ... malgré ses avantages, cette approche [utilisation de moustiquaires imprégnées, pulvérisation d’insecticide dans les foyers et traitements à base d’artémisinin] comporte un sérieux problème : elle a alimenté la montée en puissance d’une énorme #industrie de lutte contre le paludisme, qui est de plus en plus déconnectée de sa mission principale, consistant à maintenir les collectivités en bonne #santé.

    Les pays africains les plus touchés - Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mozambique, Niger, Nigeria et Ouganda, qui représentent ensemble 60 % de la charge mondiale du paludisme - importent régulièrement des moustiquaires, des insecticides et des médicaments préconisés par les acteurs de l’industrie. Pourtant le paludisme est à nouveau en hausse, avec un nombre de nouveaux cas dans 16 pays africains en hausse de plus de 100 000 entre 2016 et 2017, selon l’OMS. La « banalisation » de la lutte contre le paludisme a également contribué à l’appauvrissement de l’#expertise pratique sur le paludisme dans les pays endémiques.

  • Mercredi ! #sos Méditerranée // 24.04.2019
    http://www.radiopanik.org/emissions/mercredi-/mercredi-sos-mediterranee-24-04-2019-

    Au programme ce mercredi !

    Au programme, une émission de 45 minutes sur l’association SOS Méditerranée. Paula interview deux bénévoles de l’association, Tifenn Bouillard et Emilien Bernard de SOS Méditerranée (Antenne de Rennes) à propos de l’Aquarius et de cette dangereuse frontière qu’est la mer Méditerranée !

    Pour aller plus loin :

    La Libye est un grand pays d’Afrique du Nord situé entre l’Algérie à l’ouest, le Niger et le Tchad au sud et l’Egypte à l’est. Il est bordé au nord par la mer Méditerranée.

    Un visa est un cachet valant autorisation de séjour, apposé sur un passeport par les services diplomatiques des pays dans lesquels désire se rendre le demandeur.

    Les musiques de l’émission :

    Sufjan Stevens - Should Have Known Better

    Bigflo & Oli - Rentrez chez vous

    Haley Heyndrickx - The bug (...)

    #jeune_public #mediterranée #l'aquarius #jeune_public,mediterranée,sos,l’aquarius
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/mercredi-/mercredi-sos-mediterranee-24-04-2019-_06606__1.mp3

  • #Niger, part 3 : Guns won’t win the war

    After an ambush killed four US special forces and five local soldiers in #Tongo_Tongo, a village in the northern part of the #Tillabéri region close to Niger’s border with Mali, Boubacar Diallo’s phone rang constantly.

    That was back in October 2017. Journalists from around the world were suddenly hunting for information on Aboubacar ‘petit’ Chapori, a lieutenant of #Islamic_State_in_the_Greater_Sahara, or #ISGS – the jihadist group that claimed the attack.

    Diallo, an activist who had been representing Fulani herders in peace negotiations with Tuareg rivals, had met Chapori years earlier. He was surprised by his rapid – and violent – ascent.

    But he was also concerned. While it was good that the brewing crisis in the remote Niger-Mali borderlands was receiving some belated attention, Diallo worried that the narrow focus on the jihadist threat – on presumed ISGS leaders Chapori, Dondou Cheffou, and Adnan Abou Walid Al Sahrawi – risked obscuring the real picture.

    Those concerns only grew later in 2017 when the G5 Sahel joint force was launched – the biggest military initiative to tackle jihadist violence in the region, building on France’s existing Operation Barkhane.

    Diallo argues that the military push by France and others is misconceived and “fanning the flames of conflict”. And he says the refusal to hold talks with powerful Tuareg militants in #Mali such as Iyad Ag Ghaly – leader of al-Qaeda-linked JNIM, or the Group for the support of Islam and Muslims – is bad news for the future of the region.

    Dialogue and development

    Niger Defence Minister Kalla Moutari dismissed criticism over the G5 Sahel joint force, speaking from his office in Niamey, in a street protected by police checkpoints and tyre killer barriers.

    More than $470 million has been pledged by global donors to the project, which was sponsored by France with the idea of coordinating the military efforts of Mauritania, Mali, #Burkina_Faso, Niger, and Chad to fight insurgencies in these countries.

    “It’s an enormous task to make armies collaborate, but we’re already conducting proximity patrols in border areas, out of the spotlight, and this works,” he said.

    According to Moutari, however, development opportunities are also paramount if a solution to the conflict is to be found.

    "Five years from now, the whole situation in the Sahel could explode.”

    He recalled a meeting in the Mauritanian capital, Nouakchott, in early December 2018, during which donors pledged $2.7 billion for programmes in the Sahel. “We won’t win the war with guns, but by triggering dynamics of development in these areas,” the minister said.

    A European security advisor, who preferred not to be identified, was far more pessimistic as he sat in one of the many Lebanese cafés in the Plateau, the central Niamey district where Western diplomats cross paths with humanitarian workers and the city’s upper-class youth.

    The advisor, who had trained soldiers in Mali and Burkina Faso, said that too much emphasis remained on a military solution that he believed could not succeed.

    “In Niger, when new attacks happen at one border, they are suddenly labelled as jihadists and a military operation is launched; then another front opens right after… but we can’t militarise all borders,” the advisor said. If the approach doesn’t change, he warned, “in five years from now, the whole situation in the Sahel could explode.”

    Tensions over land

    In his home in east Niamey, Diallo came to a similar conclusion: labelling all these groups “jihadists” and targeting them militarily will only create further problems.

    To explain why, he related the long history of conflict between Tuaregs and Fulanis over grazing lands in north Tillabéri.

    The origins of the conflict, he said, date back to the 1970s, when Fulani cattle herders from Niger settled in the region of Gao, in Mali, in search of greener pastures. Tensions over access to land and wells escalated with the first Tuareg rebellions that hit both Mali and Niger in the early 1990s and led to an increased supply of weapons to Tuareg groups.

    While peace agreements were struck in both countries, Diallo recalled that 55 Fulani were killed by armed Tuareg men in one incident in Gao in 1997.

    After the massacre, some Fulani herders escaped back to Niger and created the North Tillabéri Self-Defence Militia, sparking a cycle of retaliation. More than 100 people were killed in fighting before reconciliation was finally agreed upon in 2011. The Nigerien Fulani militia dissolved and handed its arms to the Nigerien state.

    “But despite promises, our government abandoned these ex-fighters in the bush with nothing to do,” Diallo said. “In the meantime, a new Tuareg rebellion started in Mali in 2012.”

    The Movement for Oneness and Jihad in West Africa (known as MUJAO, or MOJWA in English), created by Arab leaders in Mali in 2011, exploited the situation to recruit among Fulanis, who were afraid of violence by Tuareg militias. ISGS split from MUJAO in 2015, pledging obedience to ISIS leader Abu Bakr al-Baghdadi.

    Diallo believes dialogue is the only way out of today’s situation, which is deeply rooted in these old intercommunal rivalries. “I once met those Fulani fighters who are the manpower of MUJAO and now of ISGS, and they didn’t consider themselves as jihadists,” he said. “They just want to have money and weapons to defend themselves.”

    He said the French forces use Tuareg militias, such as GATIA (the Imghad Tuareg Self-Defence Group and Allies) and the MSA (Movement for the Salvation of Azawad), to patrol borderlands between Mali and Niger. Fulani civilians were killed during some of these patrols in Niger in mid-2018, further exacerbating tensions.

    According to a UN report, these militias were excluded from an end of the year operation by French forces in Niger, following government requests.

    ‘An opportunistic terrorism’

    If some kind of reconciliation is the only way out of the conflict in Tillabéri and the neighbouring Nigerien region of Tahoua, Mahamadou Abou Tarka is likely to be at the heart of the Niger government’s efforts.

    The Tuareg general leads the High Authority for the Consolidation of Peace, a government agency launched following the successive Tuareg rebellions, to ensure peace deals are respected.

    “In north Tillabéri, jihadists hijacked Fulani’s grievances,” Abou Tarka, who reports directly to the president, said in his office in central Niamey. “It’s an opportunistic terrorism, and we need to find proper answers.”

    The Authority – whose main financial contributor is the European Union, followed by France, Switzerland, and Denmark – has launched projects to support some of the communities suffering from violence near the Malian border. “Water points, nurseries, and state services helped us establish a dialogue with local chiefs,” the general explained.

    “Fighters with jihadist groups are ready to give up their arms if incursions by Tuareg militias stop, emergency state measures are retired, and some of their colleagues released from prison.”

    Abou Tarka hailed the return to Niger from Mali of 200 Fulani fighters recruited by ISGS in autumn 2018 as the Authority’s biggest success to date. He said increased patrolling on the Malian side of the border by French forces and the Tuareg militias - Gatia and MSA - had put pressure on the Islamist fighters to return home and defect.

    The general said he doesn’t want to replicate the programme for former Boko Haram fighters from the separate insurgency that has long spread across Niger’s southern border with Nigeria – 230 of them are still in a rehabilitation centre in the Diffa region more than two years after the first defected.

    “In Tillabéri, I want things to be faster, so that ex-fighters reintegrate in the local community,” he said.

    Because these jihadist fighters didn’t attack civilians in Niger – only security forces – it makes the process easier than for ex-Boko Haram, who are often rejected by their own communities, the general said. The Fulani ex-fighters are often sent back to their villages, which are governed by local chiefs in regular contact with the Authority, he added.

    A member of the Nigerien security forces who was not authorised to speak publicly and requested anonymity said that since November 2018 some of these Fulani defectors have been assisting Nigerien security forces with border patrols.

    However, Amadou Moussa, another Fulani activist, dismissed Abou Tarka’s claims that hundreds of fighters had defected. Peace terms put forward by Fulani militants in northern Tillabéri hadn’t even been considered by the government, he said.

    “Fighters with jihadist groups are ready to give up their arms if incursions by Tuareg militias stop, emergency state measures are retired, and some of their colleagues released from prison,” Moussa said. The government, he added, has shown no real will to negotiate.

    Meanwhile, the unrest continues to spread, with the French embassy releasing new warnings for travellers in the border areas near Burkina Faso, where the first movements of Burkinabe refugees and displaced people were registered in March.

    https://www.thenewhumanitarian.org/special-report/2019/04/15/niger-part-3-guns-conflict-militancy
    #foulani #ISIS #Etat_islamique #EI #Tuareg #terrorisme #anti-terrorisme #terres #conflit #armes #armement #North_Tillabéri_Self-Defence_Militia #MUJAO #MOJWA #Movement_for_Oneness_and_Jihad_in_West_Africa #Mauritanie #Tchad

    @reka : pour mettre à jour la carte sur l’Etat islamique ?
    https://visionscarto.net/djihadisme-international

  • Record High #Remittances Sent Globally in #2018

    Remittances to low- and middle-income countries reached a record high in 2018, according to the World Bank’s latest Migration and Development Brief.

    The Bank estimates that officially recorded annual remittance flows to low- and middle-income countries reached $529 billion in 2018, an increase of 9.6 percent over the previous record high of $483 billion in 2017. Global remittances, which include flows to high-income countries, reached $689 billion in 2018, up from $633 billion in 2017.

    Regionally, growth in remittance inflows ranged from almost 7 percent in East Asia and the Pacific to 12 percent in South Asia. The overall increase was driven by a stronger economy and employment situation in the United States and a rebound in outward flows from some Gulf Cooperation Council (GCC) countries and the Russian Federation. Excluding China, remittances to low- and middle-income countries ($462 billion) were significantly larger than foreign direct investment flows in 2018 ($344 billion).

    Among countries, the top remittance recipients were India with $79 billion, followed by China ($67 billion), Mexico ($36 billion), the Philippines ($34 billion), and Egypt ($29 billion).

    In 2019, remittance flows to low- and middle-income countries are expected to reach $550 billion, to become their largest source of external financing.

    The global average cost of sending $200 remained high, at around 7 percent in the first quarter of 2019, according to the World Bank’s Remittance Prices Worldwide database. Reducing remittance costs to 3 percent by 2030 is a global target under Sustainable Development Goal (SDG) 10.7. Remittance costs across many African corridors and small islands in the Pacific remain above 10 percent.

    Banks were the most expensive remittance channels, charging an average fee of 11 percent in the first quarter of 2019. Post offices were the next most expensive, at over 7 percent. Remittance fees tend to include a premium where national post offices have an exclusive partnership with a money transfer operator. This premium was on average 1.5 percent worldwide and as high as 4 percent in some countries in the last quarter of 2018.

    On ways to lower remittance costs, Dilip Ratha, lead author of the Brief and head of KNOMAD, said, “Remittances are on track to become the largest source of external financing in developing countries. The high costs of money transfers reduce the benefits of migration. Renegotiating exclusive partnerships and letting new players operate through national post offices, banks, and telecommunications companies will increase competition and lower remittance prices.”

    The Brief notes that banks’ ongoing de-risking practices, which have involved the closure of the bank accounts of some remittance service providers, are driving up remittance costs.

    The Brief also reports progress toward the SDG target of reducing the recruitment costs paid by migrant workers, which tend to be high, especially for lower-skilled migrants.

    “Millions of low-skilled migrant workers are vulnerable to recruitment malpractices, including exorbitant recruitment costs. We need to boost efforts to create jobs in developing countries and to monitor and reduce recruitment costs paid by these workers,” said Michal Rutkowski, Senior Director of the Social Protection and Jobs Global Practice at the World Bank. The World Bank and the International Labour Organization are collaborating to develop indicators for worker-paid recruitment costs, to support the SDG of promoting safe, orderly, and regular migration.

    Regional Remittance Trends

    Remittances to the East Asia and Pacific region grew almost 7 percent to $143 billion in 2018, faster than the 5 percent growth in 2017. Remittances to the Philippines rose to $34 billion, but growth in remittances was slower due to a drop in private transfers from the GCC countries. Flows to Indonesia increased by 25 percent in 2018, after a muted performance in 2017.

    After posting 22 percent growth in 2017, remittances to Europe and Central Asia grew an estimated 11 percent to $59 billion in 2018. Continued growth in economic activity increased outbound remittances from Poland, Russia, Spain, and the United States, major sources of remittances to the region. Smaller remittance-dependent countries in the region, such as the Kyrgyz Republic, Tajikistan, and Uzbekistan, benefited from the sustained rebound of economic activity in Russia. Ukraine, the region’s largest remittance recipient, received a new record of more than $14 billion in 2018, up about 19 percent over 2017. This surge in Ukraine also reflects a revised methodology for estimating incoming remittances, as well as growth in neighboring countries’ demand for migrant workers.

    Remittances flows into Latin America and the Caribbean grew 10 percent to $88 billion in 2018, supported by the strong U.S. economy. Mexico continued to receive the most remittances in the region, posting about $36 billion in 2018, up 11 percent over the previous year. Colombia and Ecuador, which have migrants in Spain, posted 16 percent and 8 percent growth, respectively. Three other countries in the region posted double-digit growth: Guatemala (13 percent) as well as Dominican Republic and Honduras (both 10 percent), reflecting robust outbound remittances from the United States.

    Remittances to the Middle East and North Africa grew 9 percent to $62 billion in 2018. The growth was driven by Egypt’s rapid remittance growth of around 17 percent. Beyond 2018, the growth of remittances to the region is expected to continue, albeit at a slower pace of around 3 percent in 2019 due to moderating growth in the Euro Area.

    Remittances to South Asia grew 12 percent to $131 billion in 2018, outpacing the 6 percent growth in 2017. The upsurge was driven by stronger economic conditions in the United States and a pick-up in oil prices, which had a positive impact on outward remittances from some GCC countries. Remittances grew by more than 14 percent in India, where a flooding disaster in Kerala likely boosted the financial help that migrants sent to families. In Pakistan, remittance growth was moderate (7 percent), due to significant declines in inflows from Saudi Arabia, its largest remittance source. In Bangladesh, remittances showed a brisk uptick in 2018 (15 percent).

    Remittances to Sub-Saharan Africa grew almost 10 percent to $46 billion in 2018, supported by strong economic conditions in high-income economies. Looking at remittances as a share of GDP, Comoros has the largest share, followed by the Gambia , Lesotho, Cabo Verde, Liberia, Zimbabwe, Senegal, Togo, Ghana, and Nigeria.

    The Migration and Development Brief and the latest migration and remittances data are available at www.knomad.org. Interact with migration experts at http://blogs.worldbank.org/peoplemove

    http://www.worldbank.org/en/news/press-release/2019/04/08/record-high-remittances-sent-globally-in-2018?cid=ECR_TT_worldbank_EN_EXT
    #remittances #statistiques #chiffres #migrations #diaspora

    #Rapport ici :


    https://www.knomad.org/sites/default/files/2019-04/MigrationandDevelopmentBrief_31_0.pdf

    ping @reka

    • Immigrati, boom di rimesse: più di 6 miliardi all’estero. Lo strano caso dei cinesi «spariti»

      Bangladesh, Romania, Filippine: ecco il podio delle rimesse degli immigrati che vivono e lavorano in Italia. Il trend è in forte aumento: nel 2018 sono stati inviati all’estero 6,2 miliardi di euro, con una crescita annua del 20, 7 per cento.
      A registrarlo è uno studio della Fondazione Leone Moressa su dati Banca d’Italia, dopo il crollo del 2013 e alcuni anni di sostanziale stabilizzazione, oggi il volume di rimesse rappresenta lo 0,35% del Pil.

      Il primato del Bangladesh
      Per la prima volta, nel 2018 il Bangladesh è il primo Paese di destinazione delle rimesse, con oltre 730 milioni di euro complessivi (11,8% delle rimesse totali).
      Il Bangladesh nell’ultimo anno ha registrato un +35,7%, mentre negli ultimi sei anni ha più che triplicato il volume.

      Il secondo Paese di destinazione è la Romania, con un andamento stabile: +0,3% nell’ultimo anno e -14,3% negli ultimi sei.
      Da notare come tra i primi sei Paesi ben quattro siano asiatici: oltre al Bangladesh, anche Filippine, Pakistan e India. Proprio i Paesi dell’Asia meridionale sono quelli che negli ultimi anni hanno registrato il maggiore incremento di rimesse inviate. Il Pakistan ha registrato un aumento del +73,9% nell’ultimo anno. Anche India e Sri Lanka sono in forte espansione.

      Praticamente scomparsa la Cina, che fino a pochi anni fa rappresentava il primo Paese di destinazione e oggi non è nemmeno tra i primi 15 Paesi per destinazione delle rimesse.
      Mediamente, ciascun immigrato in Italia ha inviato in patria poco più di 1.200 euro nel corso del 2018 (circa 100 euro al mese). Valore che scende sotto la media per le due nazionalità più numerose: Romania (50,29 euro mensili) e Marocco (66,14 euro). Tra le comunità più numerose il valore più alto è quello del Bangladesh: ciascun cittadino ha inviato oltre 460 euro al mese. Anche i senegalesi hanno inviato mediamente oltre 300 euro mensili.

      https://www.ilsole24ore.com/art/notizie/2019-04-17/immigrati-boom-rimesse-piu-6-miliardi-all-estero-strano-caso-cinesi-spa
      #Italie #Chine #Bangladesh #Roumanie #Philippines

  • #Fonds_fiduciaire de l’UE pour l’Afrique : 115,5 millions d’euros pour renforcer la #sécurité, la protection des migrants et la création d’#emplois dans la région du #Sahel

    La Commission européenne a adopté cinq nouveaux programmes et trois compléments pour des programmes actuels, pour un montant de 115,5 millions d’euros au titre du fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique, afin de compléter les efforts actuellement déployés dans la région du Sahel et du lac Tchad.

    Neven Mimica, commissaire chargé de la coopération internationale et du développement, a tenu les propos suivants : « Nous avons assisté au cours de ces dernières semaines à une recrudescence de la violence et des attentats terroristes dans la région du Sahel et du lac Tchad. Les nouveaux programmes et les compléments à des programmes existants de l’UE, pour un montant de 115,5 millions d’euros, viendront renforcer davantage nos actions sur les fronts du développement et de la sécurité. Ils contribueront également à renforcer la présence de l’État dans des régions fragiles, à créer des emplois pour les jeunes et à protéger les migrants dans le besoin. Afin de poursuivre, dans un futur proche, le bon travail réalisé dans le cadre du fonds fiduciaire, il convient de reconstituer ses ressources qui s’épuisent rapidement. »

    Dans un contexte de précarité croissante de la sécurité au Sahel, l’UE s’engage à poursuivre sa coopération aux niveaux régional et national. Elle soutiendra les efforts déployés par les pays du #G5_Sahel (#Burkina_Faso, #Tchad, #Mali, #Mauritanie et #Niger) afin d’apporter une réponse commune aux grandes menaces transfrontières et aux principaux besoins régionaux en matière de #développement. Une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros viendra renforcer les capacités de défense et de sécurité des pays du G5 Sahel, tandis qu’un montant de 2 millions d’euros sera alloué au soutien de la coordination de l’#Alliance_Sahel. Au Burkina Faso, une enveloppe supplémentaire de 30 millions d’euros sera allouée au programme d’urgence Sahel en place, afin de renforcer l’accès aux services sociaux de base et encourager le dialogue entre communautés.

    D’autres mesures renforceront les efforts de protection des migrants, de lutte contre la traite des êtres humains et d’amélioration de la gestion des migrations. Une enveloppe supplémentaire de 30 millions d’euros sera allouée à la protection des migrants et des réfugiés le long de la route de la Méditerranée centrale et à la recherche de solutions durables dans la région du Sahel et du lac Tchad. Elle permettra d’accroître encore le nombre de migrants bénéficiant de mesures de protection et de retour volontaire tout en veillant à leur réintégration durable et dans la dignité. Au Niger, l’équipe conjointe d’investigation a démantelé 33 réseaux criminels et 210 trafiquants ont été condamnés au cours de ces deux dernières années. Elle bénéficiera d’une enveloppe supplémentaire de 5,5 millions d’euros afin de capitaliser sur ce succès. Au #Ghana, un montant de 5 millions d’euros consacré au renforcement des capacités et aux équipements permettra de renforcer la gestion des frontières du pays.

    Deux mesures visent spécifiquement à créer des débouchés économiques et des possibilités de développement. Au Ghana, des nouvelles activités, pour un montant de 20 millions d’euros, permettront d’améliorer les perspectives d’emploi et d’encourager la transition vers des économies vertes et résilientes face au changement climatique. Au Mali, une enveloppe supplémentaire de 13 millions d’euros s’inscrira au soutien de la création d’emplois et de la fourniture de services publics par l’État dans des régions à la sécurité précaire autour de #Gao et de #Tombouctou.

    Historique du dossier

    Le fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique a été créé en 2015 en vue de remédier aux causes profondes de l’instabilité, des migrations irrégulières et des déplacements forcés. Actuellement, les ressources allouées à ce fonds fiduciaire s’élèvent à 4,2 milliards d’euros, qui proviennent des institutions de l’UE, des États membres de l’UE et d’autres contributeurs.

    L’aide annoncée aujourd’hui s’ajoute aux 188 programmes déjà adoptés pour les trois régions (nord de l’Afrique, Sahel et lac Tchad, et Corne de l’Afrique). L’ensemble de ces programmes représente un montant total de 3,6 milliards d’euros. Ces fonds étaient répartis comme suit : Sahel et lac Tchad 1,7 milliard d’euros (92 programmes) ; Corne de l’Afrique 1,3 milliard d’euros (70 programmes) ; nord de l’Afrique 582 millions d’euros (21 programmes). Ce montant inclut cinq programmes transrégionaux.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-19-1890_fr.htm
    #Sahel #Fonds_fiduciaire_pour_l'Afrique #externalisation #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés

    • Fondos de cooperación al desarrollo para levantar un muro invisible a 2.000 kilómetros de Europa

      Abdelaziz se escabulle entre la gente justo al bajarse del autobús, con una alforja en mano y rostro de alivio y cansancio. Tiene 21 años y es de Guinea Conakry. Acaba de llegar al centro de tránsito de la Organización Internacional de Migraciones (OIM) en Agadez (Níger), desde Argelia. La policía argelina le detuvo mientras trabajaba en una cantera en Argel. Se lo requisó todo y lo metió en un autobús de vuelta. Lo mismo le sucedió a Ousmane, de Guinea Bissau. “Fui al hospital para que me quitaran una muela y allí me cogieron. Hablé hasta no poder más, pero me dijeron que no tenía derechos porque no tenía papeles. Me lo quitaron todo y me enviaron al desierto”.

      Les abandonaron en pleno Sáhara, después de maltratarles y humillarles. “La policía nos trató como animales, nos pegó con bastones”, afirma Mamadou. Todos tuvieron que andar 14 kilómetros para llegar a Níger, uno de los países más pobres del planeta, convertido en frontera de la UE. El “basurero donde se tira todo lo que la UE rechaza”, en palabras del periodista nigerino, Ibrahim Manzo Diallo.

      La arena y el calor sofocante marcan el día a día en este lugar, principal cruce migratorio de África. Los migrantes expulsados de Argelia, más de 35.000 desde 2014 y solo 11.000 en 2018, coinciden aquí, en las instalaciones de la OIM, con repatriados de Libia. La mayoría pasó por ambos países, no siempre con la voluntad de llegar a Europa –según la ONU, el 70% de las migraciones de África Subsahariana se dan en el interior del continente–. “Podría estar aquí dos semanas explicándote todo lo que he vivido en Libia y no acabaría. Vendían a personas como ovejas”, relata Ibrahim, de Senegal. “Estuve en Libia dos años y luego trabajé en Argel durante tres más. Un día, la policía llegó, me atrapó y me expulsó. Hemos sufrido mucho”, narra Ousmane.

      En las infraestructuras de la agencia vinculada a la ONU juegan al fútbol, reciben atención médica y psicológica y esperan su turno, a menudo lento, para su repatriación. “La capacidad del centro es de entre 400 y 500 plazas, pero a veces hemos tenido que gestionar hasta 1.800 personas por el retraso en la obtención de documentos”, describe el director de la instalación, Lincoln Gaingar. Con fondos europeos, la OIM recoge a los migrantes en el lado nigerino de la frontera con Argelia y organiza caravanas de vuelta a sus países de origen. A este programa lo llama “retorno voluntario”. Buena parte de la sociedad civil y expertos lo califica como regresos “claramente forzados”. “No se deciden de forma libre, sino condicionados por una expulsión previa”, explica el sociólogo burkinés Idrissa Zidnaba. “Argelia hace el trabajo sucio de Europa, que luego se cobra en sus negociaciones con la UE”, afirma Mahamadou Goita, activista maliense pro derechos humanos.

      El aumento de las deportaciones es una de las estrategias de la UE para construir su particular valla en medio del desierto. Otras pasan por el refuerzo del control de fronteras, las trabas a los defensores de los migrantes o la utilización de fondos de ayuda al desarrollo condicionados a frenar a quienes intentar alcanzar las costas europeas. Todo un dispositivo de contención desplegado en Níger, que ejerce de muro invisible de Europa.

      Un pequeño hangar de tela intenta protegerles del sol ardiente a media mañana. Algunos han salido, pero otros, la mayoría, pasa el día en el gheto –albergue clandestino, propiedad de traficantes– sin saber muy bien qué hacer ni cómo seguir. “Estamos bloqueados, pero no queremos volver atrás, nuestro objetivo es Europa”, explica Hassan, de Guinea Conakry. “La vida en África no merece la pena, queremos ir a Europa para ganar dinero y regresar”, afirma Mahamadou, de Gambia.

      En una habitación adyacente, el pequeño Melvin duerme plácidamente. Su madre ha salido a buscar trabajo con el fin de reunir la cantidad necesaria para pagar un pasaje hacia el norte. “Los precios dependen del traficante, pero están entre 800.000 y un millón de FCFA –unos 1.500 euros–”, según Daouda. La ruta está cada vez más difícil por los obstáculos que la UE y el Gobierno de Níger imponen a la travesía.

      El principal escollo llegó en 2015 en forma de ley, la 036, muy conocida en el país, que establece como delito el tráfico ilegal de personas para desmantelar redes en Agadez. Se confiscaron 200 vehículos, se detuvo a decenas de transportistas y se asestó un duro golpe a la economía regional, históricamente dedicada al contrabando –desde tejidos, oro y sal en la Edad Media hasta armas, drogas y personas, en la actualidad–.

      “Hemos practicado una represión enorme, lo admito. En Agadez, la población rechaza la ley y pide su modificación, pero somos inflexibles y no la cambiaremos. Agadez dice que su economía se fundamenta en el tráfico ilícito de migrantes, pero yo me pregunto. ¿A pesar de que la droga sustente a centenares de familias se tiene que autorizar? La respuesta es no”, afirma la directora de la agencia contra la trata de personas de Níger, Gogé Maimouna Gazibo.

      Las autoridades locales, por su parte, denuncian falta de previsión y de entendimiento, así como que se priorice la visión securitaria por delante del desarrollo en una de las regiones más necesitadas del planeta. “El bloqueo brusco del comercio sin atender las necesidades de nuestra población ha comportado el despliegue de vías alternativas que mantienen el tráfico de manera más informal, mucho más peligrosa y extremadamente cara”, asegura el vicealcalde de Agadez, Ahmed Koussa.

      Algunos han dejado de formar parte del negocio con el programa de reconversión de traficantes lanzado por la UE. “Me dieron tres motos y ahora trabajo como taxi-moto. Ahora no me pongo en riesgo, pero nos dan muy poco. Nosotros estamos habituados a ganar mucho dinero”, explica Laouli, extraficante, durante una reunión de la asociación que han creado para canalizar las ayudas europeas. Los retrasos y la insuficiencia son sus quejas recurrentes. “Nos prometieron un millón de FCFA para poner en marcha una actividad empresarial y abandonar el tráfico con el que ganábamos dos o tres millones de FCFA por semana –unos 3.000 euros–. Pero hasta ahora, no hemos recibido nada”, asegura Ahmed, exconductor de la ruta hacia Libia.

      El Estado reconoce que, de las más de 5.000 personas que debían recibir fondos, solo se ha apoyado a 370. “Aunque las medidas son escasas, nuestra voluntad es que el Estado esté presente, que estas personas vean que no les dejamos, porque el riesgo en el norte es que se incendie [que grupos rebeldes de la zona vuelvan a coger las armas]”, asegura el director de estabilización de la Alta Autoridad para la Consolidación a la Paz de Níger, Hamidou Boubacar.
      Los flujos a través de Níger se han reducido un 90%, según la OIM

      Tanto la UE como la OIM afirman que los flujos a través de Níger se han reducido notablemente, en un 90%, pasando de 330.000 personas en 2016 a 18.000 en 2017 y a menos de 10.000 en 2018. El tráfico continúa, pero de forma menos visible. Los vehículos siguen agolpándose al comienzo de la semana a las afueras de Agadez para iniciar su viaje, en “el convoy de los lunes”, pero hay menos coches y más militares en el puesto de control. Los viajeros se apean antes de la barrera, cruzan a pie y vuelven a subir al vehículo, corriendo. Unos palos en la parte trasera de la pick-up sobresalen. Son su apoyo para evitar caídas durante el trayecto, a gran velocidad para evitar ser vistos.

      Cada coche acoge a unas 25 personas hacinadas. El desierto aguarda y la muerte acecha. “Dicen que ahora ya no hay migrantes en Agadez, pero sí los hay, aunque más escondidos”, reconoce Bachir, que mantiene su actividad ligada a la migración. “Antes la gente iba en convoy por la vía principal y no podías estar un día sin ver a alguien. Ahora, en cambio, si tienes una avería por las rutas secundarias, por las dunas profundas, nadie te ve, no hay puntos de agua y puede resultar fatal”, asegura Djibril, que dejó el tráfico como consecuencia de la ley. “Desde su implementación todo se hace de forma encubierta y clandestina. Han llevado a la gente a la ilegalidad y eso aumenta la vulnerabilidad de los migrantes, que pasan por caminos más complicados”, confirma el responsable de Médicos Sin Fronteras en Níger, Francisco Otero.

      Las organizaciones humanitarias procuran identificar los nuevos itinerarios, aunque resulta difícil porque se bifurcan por la inmensidad del Sáhara, hacia Chad y sobre todo hacia Malí. El país vecino, sumido en una crisis securitaria y sin presencia del Estado en la mitad de su territorio, es un espacio de proliferación de grupos armados. El cerco en Agadez desvía las rutas hacia esta ’tierra de nadie’, a través de la ciudad de Gao.
      “Traslada el problema a otro país, sin resolverlo”

      “Si se cierra una vía, otras se abren”, admite el consejero técnico del Ministerio de Malienses en el Exterior, Boulaye Keita. La Casa del Migrante de Gao ha registrado un incremento notable del movimiento por la ciudad, de 7.000 personas en 2017 a 100.000 en 2018. Para Sadio Soukouna, investigadora del Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en Bamako, esto demuestra que la mano dura contra la migración en Níger “traslada el problema a otro país, sin resolverlo”.

      En la misma línea, Hamani Oumarou, sociólogo del LASDEL, el centro de estudios sociales más importante de Níger, afirma: “Cuanto más cerramos las fronteras, más vulnerables hacemos a los migrantes, porque rodean los puestos de control y toman rutas menos seguras y mejor controladas por los traficantes. Este es el gran riesgo de los dispositivos de control”.

      Los migrantes se enfrentan a la presencia de grupos terroristas en la zona. “Interceptan sus vehículos y les dicen que pueden ganar algo de dinero si les siguen y algunos lo hacen. Otros, en cambio, son secuestrados en contra de su voluntad y su familia debe pagar el rescate. El año pasado liberamos a 14 personas”, revela el responsable de la Casa del Migrante de Gao, Eric Alain Kamdem. “Hay familias que una vez en la frontera se dividen para que al menos uno de los dos sobreviva”, asegura el activista Mahamadou Goita.

      Las autoridades vinculan en ocasiones el terrorismo con la migración para justificar el refuerzo de fronteras con controles biométricos. “Ayudamos a las autoridades a securizar sus fronteras e instalamos programas muy sofisticados para el registro de la gente que entra y sale. Estamos muy contentos de tener una cooperación tan estrecha en este ámbito”, afirma el jefe de la misión de la OIM en Níger, Martin Wyss. Reconoce la voluntad europea de empujar las fronteras hacia Níger y trabajar por “una migración regular, segura y ordenada”, en la línea del Pacto Mundial de migraciones.

      Níger es uno de los beneficiarios de la ayuda europea al desarrollo, no solo por su vulnerabilidad sino también por sus esfuerzos en el control fronterizo. Hasta 2020, prevé recibir más de 1.800 millones de euros procedentes del Fondo Fiduciario de Emergencia para África (EUTF), un mecanismo que emplea recursos destinados a la cooperación al desarrollo para frenar la llegada de migrantes a Europa.

      La mayoría de este fondo –que cuenta con 4.200 millones– proviene del principal instrumento de cooperación de la UE, el Fondo Europeo de Desarrollo. Sin embargo, casi la mitad de este dinero no se está dedicando a erradicar la pobreza: cerca del 40% de su presupuesto está siendo desviado directamente para control migratorio en terceros países, según han constatado las ONG europeas en 2018, tres años después de su creación.

      El fondo fiduciario fue ideado en la Cumbre de La Valeta de 2015 para “atacar las causas profundas de las migraciones”. Desde entonces, la UE apuesta por la formación militar de ejércitos africanos –a través de misiones como EUCAP Sahel– para desmantelar redes de tráfico y promueve proyectos de desarrollo local para intentar evitar desplazamientos.

      En Níger, el fondo dedica 253 millones de euros. Entre ellos, la UE destina 90 millones al proyecto de apoyo a la justicia y la seguridad en el país, que proporciona ayuda directa a las autoridades nigerinas. Parte de este dinero ha dependido de una serie de condiciones, como elaborar una estrategia nacional contra la migración irregular, adquirir equipos de seguridad para mejorar los controles fronterizos, rehabilitar o construir puestos fronterizos en zonas estratégicas, crear unidades especiales de policía de fronteras o levantar centros de migrantes, según ha documentado la red de ONG europeas Concord. El programa incluye establecer un equipo conjunto de investigación compuesto por agentes de policía franceses, españoles y nigerinos para apoyar a las autoridades del país, de acuerdo con su investigación.

      Los riesgos que acarrea esta política de reforzar los servicios de seguridad e imponer controles fronterizos más estrictos en Níger son varios, según las ONG, desde impulsar “prácticas corruptas” por parte de policías hasta la detención “sin pruebas suficientes” de presuntos traficantes de personas.

      La Unión Europea niega el concepto de “externalización de fronteras”, pero admite un despliegue de todos sus instrumentos en el país por su importancia en cuestión migratoria. Su embajadora, Denise-Elena Ionete, asegura que “Níger ha hecho mucho para disminuir el sufrimiento y la pérdida de vidas humanas en el desierto y el Mediterráneo y eso explica el poderoso aumento de nuestra cooperación los últimos años”.

      Organizaciones de la sociedad civil africana y europea denuncian que se condicionen fondos de desarrollo al freno migratorio y el desvío de estos hacia programas de seguridad. Para el periodista Ibrahim Manzo Diallo, se trata de “un chantaje en toda regla, una coacción a África y a los pobres”. Las entidades también consideran las donaciones escasas e ineficaces, puesto que “el desarrollo está vinculado a una intensificación de la movilidad” y no al revés, según el director del grupo de investigación sobre migraciones de la Universidad de Niamey, Harouna Mounkaila. No son las personas más pobres las que migran ni proceden de los países más vulnerables, como demuestra el propio Níger con índices ínfimos de migrantes en Europa.

      Otros colectivos sociales señalan que el refuerzo de fronteras obstaculiza la movilidad regional mayoritaria y vulnera el protocolo de libre circulación de la Comunidad de Estados de África Occidental (CEDEAO), similar al Espacio Schengen. Consideran que la contención va en contra de la apuesta de la Unión Africana (UA) por la libertad de movimiento continental y rompe consensos propios.

      Las autoridades nigerinas rechazan estas acusaciones y defienden que la ley contra el tráfico proporciona mayores garantías a las personas en tránsito y no quebranta, en ningún caso, el derecho a moverse. Solo exigen, explican, viajar con documentación identificativa y rechazan un incremento de las muertes en el desierto como consecuencia del aumento de los controles. “Si me quieren decir que debemos abrir nuestras fronteras porque los migrantes que atraviesan Níger cambian de ruta, se desvían y mueren, pues digo que no. Ningún responsable político podría decir eso y, además, no tengo pruebas de que ahora haya más muertos que antes”, asegura Gogé Maimouna.

      Tanto la UE como la OIM alaban la “mejora” de la gestión migratoria en Níger y comparan los posibles efectos negativos con la ilegalización de la droga. “Está claro que cuando conviertes algo legal en ilegal obligas a que lo responsables se escondan. Europa tenía que hacer algo en este tema, porque la falta de una gestión ordenada de la migración ha facilitado el auge de los extremismos y ha dividido a nuestro continente”, afirma Wyss, de la OIM. Las migraciones son cada vez menos visibles, mientras los mecanismos de control se expanden por la región de forma más perceptible.

      La frontera llega a #Mali y Burkina Faso

      El edificio es nuevo, se inauguró en 2018, con capacidad para 240 personas. Las decenas de habitaciones contienen literas, un gran comedor preside el lugar y una bandera de la República de Mali ondea en lo alto. Es uno de los centros donde opera la OIM en Bamako, pero su titularidad es del Estado. Esa es la diferencia con Níger. “La OIM tiene serias dificultades en asentarse en Mali. Hace años que lo intenta pero no tiene centros de tránsito propios, sino que colabora con asociaciones locales. El factor clave es la importancia de la diáspora maliense”, asegura Eric Kamden.

      Cinco millones de malienses viven en el extranjero, un 15% en Europa, sobre todo en Francia. Es una diáspora dinámica y movilizada que con sus remesas aporta más que toda la Ayuda Oficial al Desarrollo (AOD). “Mali tiene una tradición migratoria muy larga. Es un país de origen y de tránsito, a diferencia de Níger. Eso significa que para tomar cualquier decisión en Mali, se debe tener en cuenta a la diáspora, no solo desde un punto de vista cuantitativo sino porque los migrantes son escuchados y respetados en sus pueblos, familias y comunidades, porque las sustentan”, afirma el asesor del Ministerio de Malienses en el Exterior, Boulaye Keita. Este mayor margen de negociación de Mali ya tumbó los acuerdos de readmisión promovidos por la UE en 2014.

      No obstante, el país es uno de los principales receptores de fondos europeos con 214 millones de euros y la inversión se percibe en el crecimiento de la OIM y su dispositivo de contención. Las nuevas edificaciones que gestionan los “retornos voluntarios” lo demuestran. A ellas llegan migrantes malienses expulsados de Argelia o repatriados de Libia, Gabón, Angola o Francia. “Para mí Argelia es agua pasada, no volveré a allí. Ahora, por fin, estoy en casa y me voy a quedar aquí”, asegura Moctar, nacido en la región oeste de Kayes y visiblemente cansado tras el largo viaje en autobús desde Niamey. Algunos habían estado también en Agadez y repiten sus historias sobre malos tratos recibidos en Argelia, aunque sin cerrar la puerta a volver a partir.

      “Quizás vuelvo a irme a otro país, pero no a Argelia. Son muy racistas con nosotros y eso no está bien”, atestigua Kalidou. Para ellos, sin reconocimiento del estatuto de refugiado o solicitante de asilo, a pesar de la guerra abierta que azota el norte de su país, Bamako supone el fin del periplo organizado por la #OIM, forzado por las circunstancias. Este organismo internacional, critica el antropólogo y activista Mauro Armanino, “acaricia por un lado y por el otro golpea”. Por una parte protege, sensibiliza y apoya a los migrantes más necesitados, pero por el otro “ejerce de brazo armado de las políticas europeas” y “agencia de deportación”, sostiene el investigador de la Universidad de Bamako Bréma Dicko.

      El responsable de programas de la OIM en Mali, David Cumber, se defiende asegurando que no quieren frenar la migración, aunque admite la voluntad de la institución de “reducir la migración irregular”. Sus argumentos apuntan “la necesidad de que las personas viajen con documentos”, a la vez que reconoce su incapacidad para reclamar “más vías legales y seguras”, al tratarse de una agencia intraestatal financiada por potencias internacionales.

      En #BurkinaFaso, el discurso disuasorio y a favor del retorno ha calado en el régimen surgido de la revolución de 2014, inestable, ávido de recursos y víctima creciente del terrorismo. Este país es lugar de paso de las rutas hacia el norte, punto de avituallamiento previo a Níger. Abdoulaye, por ejemplo, de Costa de Marfil, salió a la aventura hacia España, pero se quedó en Ouagadougou, capital de Burkina Faso, para ganar un poco de dinero y seguir su camino.

      Hoy trabaja en la cafetería de una estación de autobuses de la capital donde ya lleva casi un año, pero no renuncia a pisar suelo español. “Intentaré hacerme el visado, pero me faltan recursos. Tengo amigos que viven allí y por eso quiero ir”. Los burkineses en Europa son minoritarios, solo hay pequeñas comunidades en Italia y escasas en España. La OIM, junto a ONG locales, intenta disuadir la movilidad explicando los peligros del camino. “Estamos subcontratados por la OIM, nos pagan para ir por los pueblos a exponer los riesgos del viaje. Eso no nos impide denunciar que el cierre de fronteras europeo provoca más curiosidad y más ganas de partir a las personas. Si las fronteras estuvieran abiertas, mucha gente iría y volvería sin problema”, expone Sebastien Ouédraogo, coordinador de la entidad Alert Migration.

      Para Moussa Ouédraogo, responsable de la ONG burkinesa Grades, su país se ha convertido en la “prefrontera, donde cerrar el paso a cuanta más gente mejor”. Los puestos de control policial se han propagado por todo el país bajo el pretexto de lucha contra el terrorismo, pero “sin duda es por la migración, porque la intensificación de la vigilancia intimida a la gente de partir”, afirma. Se han instalado controles biométricos en la frontera entre Burkina Faso y Níger, en Kantchari, además de puntos de vigilancia en todas las carreteras del territorio, lo que aumenta también la corrupción. “Muchas veces los migrantes tienen los papeles en regla, pero los policías les piden dinero igualmente”, explica el presidente de la ONG local Tocsin, Harouna Sawadogo.

      La colaboración entre la UE, la OIM y las autoridades parece funcionar. La vinculación entre migración y desarrollo va en sintonía y el Gobierno la asume, aunque reclama, de forma tímida, una flexibilización en la concesión de visados para reducir los flujos irregulares. “Los Estados son soberanos para aceptar o no la entrada de extranjeros, pero los burkineses queremos viajar para aprender y traer capital humano que ayude a desarrollarnos. Por eso, Europa debe dar más visados”, argumenta Gustave Bambara, director de política de población del Ministerio de Economía y Finanzas. El Gobierno de Níger apoya esta visión y reivindica una mayor recompensa a sus esfuerzos por aplicar sus recetas.

      “Níger está haciendo lo que puede para frenar los flujos, pero si Europa sigue cerrando sus fronteras, habrá más gente descontenta de la que ya hay y esto, a la larga, no será rentable para nuestro Estado”, advierte Gogé Maimouna Gazibo, responsable de la agencia contra el tráfico de personas.

      En un centro de acogida en Ouagadougou, Jimmy, de 19 años, originario de Liberia, repite una posición extendida entre quienes regresan. “Sigo queriendo ir a Europa, porque yo no quería volver a mi país. En cuanto regrese, volveré a probar la ruta de Marruecos, intentaré saltar las vallas: entrar o morir”.

      https://especiales.eldiario.es/llaves-de-europa/sahel.html?_ga=2.228431199.379866320.1572532596-1969249460.15619