country:niger

  • Je viens de lire ceci dans les « Cahiers de l’université populaire Villeneuve » (Grenoble), cahier n°2 autour d’un cycle de conférences organisées par l’Université autour de la question « Que reste-t-il du passé colonial ? » :

    "La colonisation a alors beaucoup contribué à ce que certains ont appelé une « #dictature_de_la_pensée » qui a eu comme effet un manque d’écoute des peuples colonisés ainsi qu’une absence de #reconnaissance de leurs #savoirs. L’exemple de la découverte au Nigeria en 1910 de sculptures africaines comparables dans leur précision aux sculptures italiennes de la Renaissance est probant. Ces dernières étaient considérées comme tellement « non-africaines » que les premiers archéologues cherchaient l’origine de ces sculptures en dehors de l’Afrique. Cette négation des cultures africaines a encore son impact aujourd’hui"

    Je pense qu’il s’agit de la découverte des sculptures d’#Ife, mais j’en suis pas sure... Dans tous les cas, l’extrait est fort intéressant

    #Tête_d'Ife :

    La tête d’Ife est l’un des dix-huit objets qui furent déterrés en 1938 à Ife, au #Nigeria, le centre religieux et l’ancien centre royal des Yorubas. Elle passe pour représenter un roi. Elle date probablement du XIIe siècle, avant que les Européens ne soient entrés en contact avec la population locale. Le réalisme et le raffinement de ces objets allaient alors à l’encontre des conceptions occidentales de l’art africain. Quelques têtes d’Ife se sont retrouvées au British Museum et en Amérique.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%AAte_d%27Ife
    #Yoruba

    Pour info sur l’Université Populaire Villeneuve :


    https://www.facebook.com/Universit%C3%A9-Populaire-Villeneuve-942726225767160

    #art #géographie_culturelle #colonisation #colonialisme

  • The 100 million city: is 21st century urbanisation out of control? | Cities | The Guardian

    https://www.theguardian.com/cities/2018/mar/19/urban-explosion-kinshasa-el-alto-growth-mexico-city-bangalore-lagos

    Projections suggest cities will swell at an astonishing pace – but whether that means our salvation or an eco-disaster is by no means certain

    by John Vidal

    Mon 19 Mar 2018 07.00 GMT
    Last modified on Fri 11 May 2018 13.05 BST

    The 1960 street map of Lagos, Nigeria, shows a small western-style coastal city surrounded by a few semi-rural African villages. Paved roads quickly turn to dirt, and fields to forest. There are few buildings over six floors high and not many cars.

    #urban°_matter #démographie #Population #villes #agglomérations #mégalopoles

  • Sudan, Libya, Chad and Niger sign border protection agreement

    The Foreign Minister for the Libyan Government of National Accord, Mohamed Taher Siala, said an agreement to control and monitor borders among Libya, Sudan, Chad and Niger has been signed in Ndjamena.

    In a statement issued on Friday, Siala said the agreement was reached to promote cooperation, to protect the joint borders and in order to achieve peace, security, economic and social development.

    He said the agreement would enhance joint efforts of the four countries to secure the borders, stressing Libya’s keenness to support all efforts to fight against terrorism, illegal migration, human trafficking and all forms of cross-border crime.

    In a meeting held last April, Sudan, Chad, Libya and Niger agreed to “coordinate the actions” of their armed forces to fight against the transnational “crime” in the region.

    The four countries agreed “on the establishment of a cooperation mechanism for border security and the fight against transnational organized crime”.

    Al-Qaeda in the Maghreb and Boko Haram pose a serious threat to Niger and Chad while Sudan seeks to prevent trafficking of arms to Darfur and migration of mercenaries to Libya.

    Sudan is not part of the multi-national military force in Africa’s Sahel region dubbed “#G5_Sahel force” which includes Chad, Niger, Mali, Burkina Faso and Mauritania.

    The UN-backed force is tasked with policing the Sahel region in collaboration with 4,000 French troops deployed there since intervening in 2013 to fight an insurgency in northern Mali.


    http://en.alwasat.ly/news/libya/208006

    #frontières #contrôles #frontaliers #surveillance_des_frontières #accord #terrorisme #militarisation_des_frontières #Sahel #Burkina_Faso #Mauritanie
    #Soudan #Libye #Tchad #Niger
    cc @isskein

  • La carte des relations diplomatiques entre Israël et les pays africains
    Michael Pauron, Jeune Afrique, le 5 juillet 2016
    http://www.jeuneafrique.com/mag/338585/politique/carte-relations-diplomatiques-entre-israel-pays-africains

    Du 4 au 7 juillet 2016, Benyamin Netanyahou est en tournée en Afrique de l’Est. Le point sur les relations de Tel-Aviv avec les États du continent.

    Et un an plus tard :

    Israël est de retour en Afrique
    Didier Niewiadowski, Jeune Afrique, le 15 juin 2017
    http://www.jeuneafrique.com/448048/politique/israel-de-retour-afrique

    Cette offensive diplomatique a pris son véritable élan en juillet 2016, lorsque Benyamin Netanyaou s’est rendu au #Kenya, en #Ouganda, en #Éthiopie et au #Rwanda. Le slogan « Israël revient en Afrique, l’Afrique revient en Israël », lancé en février 2016, a été repris abondamment lors de ce premier périple africain d’un Premier ministre israélien, depuis la Guerre des six jours en 1967.

    En Afrique subsaharienne, le #Mali, le #Burkina_Faso, le #Niger, le #Nigeria, le #Cameroun et le #Tchad, frappés par le terrorisme islamiste, sont demandeurs d’une aide multiforme, à laquelle Israël peut répondre. Israël peut aussi compter sur le président #guinéen, Alpha Condé, président en exercice de l’#Union_africaine, et sur le président #togolais, Faure Gnassingbé, élu président de la #Cedeao, ce qui est un atout pour l’organisation du sommet Afrique-Israël, prévu à Lomé, en octobre 2017.

    Compile #Israfrique :
    https://seenthis.net/messages/685758

  • Niger : la société civile réprimée, le président Issoufou reçu avec les honneurs à l’Élysée
    https://www.bastamag.net/Niger-la-societe-civile-reprimee-le-president-Issoufou-recu-avec-les-honne

    Le président du Niger Mahamadou Issoufou entame ce 4 juin une visite officielle à Paris, sur invitation d’Emmanuel Macron. Plusieurs ministres et le président du Sénat seront à sa disposition, tandis qu’il devrait obtenir près de 50 millions d’euros d’aide au développement. Au même moment, les principaux leaders de la société civile nigérienne subissent une brutale répression, croupissant dans plusieurs prisons gouvernementales. 26 opposants ont été arrêtés, notamment pour leurs protestations contre les (...)

    #Résister

    / A la une, Démocratie !, #Atteintes_aux_libertés, #Guerres_et_résolution_des_conflits, Droits (...)

    #Démocratie_ ! #Droits_fondamentaux

  • #NOLLYWOOD... OU LA DÉCOUVERTE DU SEPTIÈME #ART #NIGÉRIAN

    https://www.morganphilipsexecutivesearch.com/fr/blog/nollywood-decouverte-septieme-art-nigerian
    publié en 09/2017
    consulté le 02/06/2018 à 17h30

    Saviez-vous qu’en matière cinématographique, le #Nigeria est le deuxième plus grand producteur de films au monde ? La production atteint près de 2 500 films chaque année. L’industrie du #cinéma a pris son envol au Nigeria en 1992 lors de la sortie du long-métrage, « Living in Bondage » (Vivre en servitude), avec plus de 300 000 cassettes VHS vendues. Une première dans l’histoire du cinéma Nigérian !

    Selon cet article, le terme « Nollywood » apparaît en 2002 utilisé pour la première fois par un journaliste du New-York Times. Le terme peut également se comprendre comme « nothing wood », pour montrer qu’au Nigeria, on peut créer un film à partir de rien ; comme l’affirme le cinéaste Ugezu J. Ugezu, ces sont des « histoires africaines » qui sont racontées et l’aspect technique, contrairement aux films hollywoodiens, importe peu. C’est donc la quantité qui est privilégiée par rapport à la qualité, dans cette industrie cinématographique nigériane qui a, en 2014, généré pas moins de 600 millions de dollars, devenant ainsi le deuxième plus grand employeur du pays. Le coût d’un film s’élevant de 15 000 à 40 000$ (budget très optimisé en comparaison avec Hollywood), le gain de Nollywood est environ six fois supérieur à ses dépenses. En 2010, Jason Njoko rend le réseau de distribution des films moins cher en créant un site de streaming : iROKOtv, aussi appelé le netflix africain. En décembre 2015, iROKOtv devient iROKO+ grâce à un partenariat avec Canal+. La chaîne de télévision NollywoodTV est, quant à elle, créée en 2012. Aujourd’hui, le « phénomène Nollywood » s’étend à d’autres pays d’Afrique subsaharienne désireux de faire partager au monde leur culture et leur histoire.

    Mon commentaire sur cet article :
    Aujourd’hui, la production artistique africaine (musicale, cinématographique...) tend à être de plus en plus connue et appréciée par les « pays d’occident ». Nollywood est ainsi un bon exemple de ce phénomène, dans la mesure où il privilégie la démonstration de la culture et de l’histoire africaines à la production « commerciale » : Nollywood ne produit pas pour un public, mais à partir de son histoire.
    Ici, on voit bien le rapport entre le développement du cinéma et la création d’emploi. Cependant, Nollywood a-t-il permis un certain développement du Nigeria en créant de l’emploi, ou a-t-il été lui même permis par ce développement ? En outre, le cinéma reste l’apanage autant que le panache de l’élite : un bel accessoire pour l’image internationale du pays, mais ne dissimule-t-il pas, en mettant en avant une économie florissante, l’hétérogénéité de ses populations ?

  • SALE BOULOT : De gré ou de force

    Expulser les migrants déboutés, c’est la mission des #agents_d'escorte en charge des renvois. Un gendarme neuchâtelois raconte comment il réveille des familles au milieu de la nuit, pour les raccompagner jusqu’à leur pays d’origine, en Afrique de l’Ouest ou ailleurs. De gré ou de force.

    https://www.rts.ch/play/radio/vacarme/audio/sale-boulot-de-gre-ou-de-force?id=8845997&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed
    #police #témoignage #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés #déboutés #Suisse #travail #récalcitrants #moyens_de_contrainte #crachat #menottes #vol_spécial #vols_spéciaux #droits_humains #Commission_nationale_de_prévention_de_la_torture #CNPT #taser #armes #neutralité #fouille #sale_boulot #dignité #hystérie #avion #de_gré_ou_de_force #détresse

    « On a des cas de #femmes_africaines qui montent en hystérie relativement rapidement. C’est une technique qu’elles utilisent de manière générale, les Africaines de l’Ouest, elles aiment bien faire du scandale physique et du scandale vocal. Elles se roulent par terre... Elles sont très expressives, ces dames. (...) ça arrive très souvent, après il y a les enfants qui pleurent, automatiquement. La maman est complètement hystérique, ça se répercute directement sur les enfants. Le papa souvent est calme. C’est pas forcément le papa le problème. Vous allez les chercher à 7 heures du matin, on va à Neuchâtel-Genève ou Neuchâtel-Zurich, ça crie tout le long. ça ne se fatigue pas. Ils ne se fatiguent pas ces gens. Ils durent pendant des heures : ça crie, ça crie, ça crie... »

    #préjugés

    Nombre de personnes rapatriées par vol spécial : de 1 à 250 (15 par pays : 15 de Suisse, 15 d’Espagne...) —> il s’agit, dans ce cas, de vols affrétés par Frontex (#vols_Frontex)
    Sur les avions il y a aussi 2-3 agents par personne rapatriée.

    Témoignage de l’agent par rapport à un vol avec beaucoup de monde dans l’avion. L’agent parle d’un vol vers le Nigeria :

    "On allait prendre des collègues maltais. C’était un vol Frontex, un vol où il y avait d’autres pays qui rapatriaient la même communauté. Le maltait était un peu chaud-bouillant de pas vouloir partir. Les maltais pendant 2 heures ils ont essayé de le calmer comme ils pouvaient en discutant avec lui. En fait, c’est le nôtre, notre Nigérian, qui s’est levé et qui a dit, en gros : « Ecoutes, arrête de faire le con, parce que les miens, les Suisses, c’est des horlogers, c’est pas très drôle. Il a calmé son Nigérian pour que lui puisse dormir, en disant que nous, les Suisses, les policiers suisses, on pouvait être assez sévères. Puis ça a calmé le gars. Entre eux ils se calment. Ils arrivent à se calmer entre eux. C’est drôle. »

    cc @isskein @i_s_

    Une partie de l’interview transcrite :

  • African migrants report torture, slavery in Algeria

    Dozens of Africans say they were sold for labour and trapped in slavery in Algeria in what aid agencies fear may be a widening trend of abusing migrants headed for a new life in Europe.

    Algerian authorities could not be reached for comment and several experts cast doubt on claims that such abuses are widespread in the north African country.

    The tightly governed state has become a popular gateway to the Mediterranean since it became tougher to pass through Libya, where slavery, rape and torture are rife. [nL8N1JX57L] [nL8N1R32QD]

    Amid a surge in anti-migrant sentiment, Algeria since late last year has sent thousands of migrants back over its southern border into Niger, according to the United Nations Migration Agency (IOM), where many tell stories of exploitation.

    The scale of abuse is not known, but an IOM survey of thousands of migrants suggested it could rival Libya.

    The Thomson Reuters Foundation heard detailed accounts of forced labour and slavery from an international charity and a local association in Agadez, Niger’s main migrant transit hub, and interviewed two of the victims by telephone.

    “The first time they sold me for 100,000 CFA francs ($170),” said Ousmane Bah, a 21-year-old from Guinea who said he was sold twice in Algeria by unknown captors and worked in construction.

    “They took our passports. They hit us. We didn’t eat. We didn’t drink,” he told the Thomson Reuters Foundation. “I was a slave for six months.”

    Accounts of abuse are similar, said Abdoulaye Maizoumbou, a project coordinator for global charity Catholic Relief Services. Of about 30 migrants he met who were deported from Algeria, about 20 said they had been enslaved, he said.

    In most cases, migrants said they were sold in and around the southern city of Tamanrasset shortly after entering the country, often by smugglers of their own nationality, he said.

    Some said they were tortured in order to blackmail their parents into paying the captors, but even when the money arrived they were forced to work for no pay, or sold, said Maizoumbou.

    One man told the Thomson Reuters Foundation he slept in a sheep pen and suffered beatings if an animal got sick or dirty.

    “They would bring out machetes and I would get on my knees and apologise and they would let it go,” said Ogounidje Tange Mazu, from Togo.

    The IOM in Algeria has received three reports this year from friends and relatives of African migrants held hostage and forced to work in the country. “It’s probably just an indication that it is happening. How big it is we don’t know,” said its chief of mission Pascal Reyntjens.
    TWO SIDES TO THE STORY

    Several analysts considered it unlikely that slavery was widespread in Algeria, since the country has a functioning judiciary and strong police force - unlike Libya.

    Algerian authorities could not be reached for comment, but a senior official said last week the country is facing a “surge of migration” and needs more help. [nL5N1ST568]

    In a statement this month, the government rejected reports from a U.N. human rights team that its mass deportations of migrants were inhuman, saying that it is doing what is necessary to ensure the safety of its citizens.

    “I would be very surprised that (slavery) would be allowed to happen in Algeria,” said Issandr El Amrani, North Africa project director for the International Crisis Group.

    “The situation is just not comparable to Libya,” he added.

    But in the ghettos of Agadez, Niger’s main transit hub, some people told a different story.

    “What happens in Algeria surpasses what happens in Libya,” said Bachir Amma, a Nigerien ex-smuggler who runs a football club and a local association to inform migrants of the risks.

    Migrants in Libya are often starved and beaten by armed groups, and there have been reports of “open slave markets” where migrants are put on sale, according to the U.N. human rights office. [nL8N1R32QD]

    Amma said he had spoken with more than 75 migrants back from Algeria, the majority of whom described slave-like conditions.

    “NGOs don’t know about this because they’re too interested in Libya,” he told the Thomson Reuters Foundation.

    In 2016, the IOM surveyed about 6,300 migrants in Niger, most of whom had returned from Algeria and Libya. Sixty-five percent of those who had lived in Algeria said they had experienced violence and abuse, compared to 61 percent in Libya. An estimated 75,000 migrants live in Algeria, the IOM said.

    ($1 = 582.8800 CFA francs)


    https://af.reuters.com/article/topNews/idAFKCN1IV1R5-OZATP
    #Algérie #torture #esclavage #esclavage_moderne #migrations #asile #réfugiés #migrants_sub-sahariens

  • No food, no water: African migrants recount terrifying Atlantic crossing

    Men rescued off Brazil after 35 days at sea tell of harrowing 3,000km journey on which some drank urine to survive.

    In the days after the food and water had run out, as the catamaran drifted helplessly in the Atlantic with a snapped mast and broken motor, there was nothing left to do but pray, said Muctarr Mansaray, 27.

    “I pray every day. I pray a lot at that particular moment. I don’t sleep at night,” he said.

    Mansaray and 24 other African migrants had set out from the African nation of Cape Verde in April, on what they were told by the two Brazilian crewmen would be a relatively quick and easy voyage to a new country where they hoped to find work.

    This weekend, they were rescued by fishermen 80 miles off the coast of Brazil, after an incredible 3,000km (1,864-mile) journey across the Atlantic.

    The men, from Senegal, Nigeria, Sierra Leone and Guinea-Bissau had been at sea for 35 days – the last few days without food and water.

    Details have now begun to emerge of the men’s terrifying and chaotic voyage in a 12-metre catamaran barely big enough for them to squeeze on. When food and water ran out, some even drank sea water and urine.

    “After 35 days of journey in these conditions it is really lucky that nobody died,” said Luis Almeida, head of the federal police’s immigration department in São Luís, the capital of Maranhão state.

    “There was not a cabin for all of them, so they were exposed to a lot of sun and solar radiation during these 35 days,” he said. The rescued men were disorientated, dehydrated and some had problems seeing after so long exposed to the glare of sun reflected on the waves.

    Almeida said the case was unprecedented: African stowaways have been found on cargo ships in Maranhão ports before, but this was the first time a boatload of migrants had arrived in the state. The two Brazilians also on the boat were arrested for promoting illegal immigrations.

    The journey began in the island nation of Cape Verde, 400 miles west of Senegal.

    Mansaray, a Muslim from Freetown in Sierra Leone, had moved there five years ago to study science and technology with hopes of becoming a teacher. He studied for two years but was struggling to pay his university fees and working as a cellphone repairman.

    “They called me the cellphone doctor,” he told the Guardian by phone from São Luís.

    A friend who is a student in São Paulo told him he could study for free in Brazil’s biggest city and would be able to send money home to his elderly parents and sister in Freetown. “I said, cool, that’s why I got that boat,” he said.

    He said he had been introduced to a Brazilian on the street and then paid $700 (£521) for what he was told would be a 22-day passage.

    He became scared when he saw the size of the vessel he was about to cross the Atlantic on.

    “I am the last to arrive, when I enter on the boat, a lot of guys, oh my God, is this going to be safe all of us?” he said. “How can I do this journey? Because I am already in, I cannot discourage other people, so I find courage and go.”
    ‘The motor broke, and the sail broke’

    Others had paid more on the promise that they would be given food, but within 10 days the food had run out, so the men survived on two biscuits or a few spoonfuls of food each day. One day, one man caught a fish with a rope.

    “We boiled a fish, and everybody eat,” Mansaray said.

    But the mast snapped when one of the boat’s crew was trying to tie it to the other side of the boat, he said, and the motor would not work because the crew had mixed kerosene and diesel. A storm came as a relief because at least there was rainwater to drink.

    Elhadji Mountakha Beye, 36, was hit on the head when the mast broke and has been left with a scar. The mechanic from Dakar in Senegal had previously lived in Cape Verde, and paid €1,000 (£877) for his passage in the hope of finding work in Brazil where he hoped to meet up with a Senegalese friend in São Paulo. “There is better work there than in Senegal,” he said.

    He described a hellish journey.

    “It was tiring, there was no food, the food ran out, the water ran out,” he said. “Just on that sea. The motor broke, and the sail broke. Now just wait for someone to help us.”

    Just as the situation was becoming dire, the men aboard the drifting vessel spotted a fishing boat and signalled that they were in distress. The fishermen, from nearby Ceará state, towed the catamaran to the nearby port of São José de Ribamar.

    “The next day someone would have died,” Moisés dos Santos, one of the fishermen, told reporters when the men landed. “They said they ate two biscuits a day. They even drank urine, that’s what they say, they told us. We felt very honoured to save the lives of a lot of people.”

    The men were met by a medical team from the Maranhão state government’s secretariat of human rights, taken to a health post for checks and then housed in a local gymnasium.

    “All of them said life was precarious in their origin countries and they all have relatives or people they know living in Brazil. They were looking for a better life and to work in Brazil,” said Jonata Galvão, the state’s adjunct secretary for human rights.

    Federal police said they were now evaluating a “migratory solution” for the men to stay in Brazil.

    “We are not criminals. We are hard-working guys. So I believe that the government will help us to do that,” Mantsaray said. “It is my dream, and I believe my dream will come true with the help of God, and I can support my family back home.”

    This story was amended on 23 May 2018 to correct the length of the journey across the Atlantic. It is 3,000km, not 3,000 miles.


    https://www.theguardian.com/world/2018/may/22/african-migrant-brazil-boat-rescue-atlantic-crossing

    #parcours_migratoires #océan_atlantique #atlantique #Afrique #Afrique_de_l'Ouest #Brésil
    via @isskein

  • Humanitaire : Le fléau des « sexpats » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/05/20/humanitaire-le-fleau-des-sexpats_1651503

    Après les révélations du « Times » sur le recours à la prostitution dans une mission d’Oxfam en Haïti, qui ont conduit le directeur de la branche britannique à démissionner la semaine dernière, « Libération » a enquêté auprès de dirigeants et d’employés d’ONG. Tous reconnaissent des dérives et déplorent des obstacles juridiques.

    C’est un énième coup donné à l’image d’Oxfam dans la cascade de scandales qui ne cesse d’éclabousser l’ONG depuis quatre mois. Mark #Goldring a annoncé, mercredi, quitter la direction de la branche britannique de l’organisation. En février, le Times avait révélé qu’en 2011 le directeur d’Oxfam en Haïti, Roland Van Hauwermeiren, avait organisé une soirée avec des prostituées haïtiennes dans les locaux de l’ONG, peu après le tremblement de terre de 2010 qui a ravagé l’île, faisant près de 300 000 morts, autant de blessés et 1,2 million de sans-abri. Lors d’une enquête interne, l’homme a avoué les faits et a pu démissionner via une procédure « progressive » et « avec dignité », d’après le rapport d’enquête publié par Oxfam. Mais ce même homme a été recruté par Action contre la faim entre 2012 et 2014, sans qu’« aucune alerte au sujet d’une conduite inappropriée ou d’éventuels abus sexuels n’ait été donnée », assure l’ONG française.

    « Problème systémique »

    Après que l’affaire a éclaté, Libération a enquêté sur l’ampleur du recours à la prostitution dans le secteur humanitaire. Peu à peu, les langues se sont déliées. Du moins de manière anonyme. Des témoignages qui montrent que l’affaire Oxfam n’est pas un cas isolé. « Il ne s’agit pas d’une ou deux pommes véreuses, mais d’un problème réel et systémique », déclarait le 20 février Kevin Watkins, directeur général de l’ONG Save the Children et ancien cadre d’Oxfam, devant une commission parlementaire britannique. Le phénomène reste malgré tout difficile à cerner car aucune étude exhaustive, ou même étendue sur plusieurs organisations, n’a été menée sur le sujet. Ce n’est que récemment que des ONG internationales ont commencé à publier des rapports internes, à la demande de leurs bailleurs. Par ailleurs, le recours à la prostitution n’est pas considéré comme un abus sexuel par la loi française (à moins que ce ne soient des mineurs). Mais le contexte de l’aide humanitaire ajoute des facteurs aggravants : l’ascendant des employés des ONG sur les populations aidées, la défaillance des systèmes judiciaires dans certains pays d’intervention qui renforce le sentiment d’impunité et des situations d’urgence qui nécessitent des recrutements rapides sans laisser le temps de faire des enquêtes approfondies sur les candidats.

    Sophie (1), la trentaine, nous a contacté spontanément pour témoigner. Cette humanitaire américaine, avec plus de dix ans de missions d’urgence derrière elle, a vu plusieurs fois des collègues avoir recours à la prostitution dans leurs zones d’intervention. Comme au #Nigeria, il y a trois ans, où « plusieurs humanitaires de [son] équipe ont fait venir des prostituées dans leur chambre de la résidence ». Une pratique « courante », selon elle, bien que seuls quelques collègues s’y adonnent. « Un jour, un d’entre eux a même enfermé une prostituée dans sa chambre toute la journée pour ne pas avoir à la payer, raconte-t-elle. Plusieurs fois, des cas ont été rapportés à mes supérieurs mais il n’y a eu aucune sanction. Pour moi, c’est une manière d’approuver ces actions. »

    Emmanuel (1) a vécu la même situation : « Il n’est pas rare de voir des collègues expatriés ramener des prostituées à la résidence ou aller en voir, assure l’#humanitaire qui travaille pour une ONG basée en Afrique de l’Ouest. Il y a un an, un de mes collègues passait ses journées avec des prostituées. Mon chef de mission le savait mais il ne l’a pas signalé au siège et l’homme a pu terminer sa mission sans problème. »

    « Un décalage de pouvoir »

    Les termes de « zone grise » ou de « question morale » pour qualifier l’échange d’argent contre des actes sexuels reviennent régulièrement dans la bouche de travailleurs du secteur. Pourtant, le recours à la prostitution, bien qu’il ne soit pas illégal dans tous les pays, est interdit par la majorité des ONG humanitaires. Ces prostitués, femmes et hommes, se trouvent souvent réduits à ces activités contre leur gré, qu’ils soient l’objet de traite d’êtres humains ou contraints à vendre leur corps pour survivre. « Le recours à la prostitution dans les pays où nous travaillons est considéré comme de l’exploitation sexuelle, c’est sanctionné par un licenciement, assure Alexandre Giraud, directeur général de l’organisation française Solidarités international, qui compte 2 000 salariés dans le monde. Dans certaines zones de conflit, il existe un décalage de pouvoir, réel ou supposé, entre les humanitaires et les bénéficiaires. Il est important de sensibiliser nos personnels aux risques d’abus de pouvoir, parfois inconscient. » Sur les quatre dernières années, l’organisation a reçu 97 alertes de comportements contraires à son code d’éthique : « corruption, abus de pouvoir, abus sexuel, discrimination ». Parmi celles-ci, 18 cas tenaient du « harcèlement, de l’abus ou de l’exploitation sexuelle », et « 16 ont donné lieu à des fins de contrat », sans que soit précisé combien de ces cas relevaient du recours à la prostitution.

    Le Comité international de la Croix-Rouge (#CICR), basé à Genève, nous a confirmé avoir reçu « en janvier 2017 des informations sur un employé expatrié qui avait commencé une mission en 2016 en république démocratique du Congo. L’employé a été licencié en février 2017. » Un autre cas a été rapporté à Libération sans que le CICR ne puisse confirmer qu’il en ait été informé : « En 2011, je travaillais sur le continent africain, quand un collègue, avec de nombreuses années de CICR derrière lui et qui n’en était probablement pas à sa première faute, a été dénoncé pour avoir utilisé les services de prostituées locales, décrit Sarah (1), qui travaille toujours dans l’ONG. Il a été immédiatement sorti de la mission, mais il a juste reçu un avertissement et il a été envoyé sur une autre mission, où les possibilités de sortir sont plus restreintes. » Le code de conduite du CICR, signé par tous les membres envoyés en mission, précise bien qu’il « est interdit d’acheter des services sexuels et de pratiquer l’exploitation sexuelle ». En 2017, un bureau a été créé au sein de l’ONG pour permettre à ses employés de rapporter des comportements abusifs de manière confidentielle.

    « Problème de culture collective »

    Médecins sans frontières (MSF), avec ses 40 000 employés permanents, n’est pas non plus épargné. En 2017, le siège aurait reçu 146 alertes, dont 24 étaient des cas de harcèlement ou d’abus sexuels, et 19 personnes ont été licenciées, précise un communiqué qui comptabilise les deux ensemble. « On sait qu’on est en dessous des radars pour le nombre de cas rapportés, admet Thierry Allafort-Duverger, directeur général de #MSF France. Notre organisation n’est pas hors-sol. Nos activités peuvent attirer des prédateurs. Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir à licencier des collègues qui s’étaient mal comportés avec des bénéficiaires. » Et de reprendre : « Le plus difficile est d’aider à libérer la parole. Les missions se trouvent souvent dans des zones très violentes où les personnes, notamment les bénéficiaires, peuvent craindre des représailles si elles parlent. » Une cellule composée de deux employés et dédiée à la prévention des abus sexuels a été créée en 2007 à Paris.

    De son côté, l’ONG Care a indiqué à Libération avoir reçu en 2017, pour ses 9 000 employés, « huit cas d’abus ou exploitation sexuelle [qui] ont été confirmés, sept membres du personnel ont été licenciés ».
    « Ambiance sexiste »

    Les ONG sont nombreuses à revendiquer une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis du paiement d’actes sexuels. Seulement, la réalité sur le terrain est différente, et les limites entre ce qui est interdit et toléré sont plus floues. Lesley Agams a travaillé entre 2010 et 2011 en tant que directrice pays au Nigeria pour Oxfam. « Les hommes expatriés, nous les appelions les "sexpats", tellement il était courant de les voir avec des prostituées, rapporte-t-elle, en précisant qu’il ne s’agissait pas de ses collègues. On était si habitués à voir cela qu’on ne faisait que détourner le regard. » L’avocate décrit aussi « une ambiance de travail très sexiste et pesante », dans son bureau et celui d’Afrique de l’Est de l’ONG britannique. Des faits qu’elle rapporte à l’époque à sa responsable des ressources humaines, sans que cela ne provoque de réaction.

    Une autre employée d’Oxfam, Marguerite (1), toujours en poste, déclare n’avoir jamais été témoin d’abus sexuels par des humanitaires. Elle regrette en revanche que le scandale d’Oxfam ne se soit concentré que sur certains cas comme s’ils étaient des exceptions, et non sur « le problème de culture collective, où les rapports de domination et de pouvoir exercés par des responsables souvent masculins continuent de prévaloir ». « Il ne faut pas créer d’autres règles, d’autres mécanismes, ajoute-t-elle. Il faut faire respecter ceux qui existent déjà et ouvrir le débat sur la vraie question de fond : le #sexisme inhérent à nos organisations. »

    Il existe des #prédateurs dans tous les secteurs. Mais dans l’humanitaire, l’importante rotation des effectifs sur de courtes missions leur permet de sévir plus longtemps. C’est le cas de Roland Van Hauwermeiren, d’Oxfam. C’est aussi celui de l’homme qui a agressé sexuellement Ellen (1), en Irak, dans la résidence de l’ONG pour laquelle ils travaillaient en 2014. Il a été employé par trois ONG internationales depuis et se trouve toujours dans les circuits de recrutement. L’explication à cela tient à un blocage juridique. Il est illégal de révéler la raison d’un licenciement, même si ce sont des abus sexuels, s’il n’y a pas eu de condamnation judiciaire, souligne-t-on à la Croix-Rouge et à Solidarités international. Un droit à l’oubli garanti par la loi française, et que les organisations essayent de contourner via des codes propres à la profession. Lors des prises de références, un « on ne l’emploiera plus » suffirait à blacklister un ancien employé. Mais certains passent entre les mailles du filet en cachant leur passage dans l’ONG qui les a licenciés. La création d’un fichier commun d’individus auteurs d’abus est maintenant envisagée, mais ne pourraient y figurer que les condamnés par la justice. Or, souvent, les victimes, quand elles dénoncent les faits, craignent les conséquences d’un procès sur leur vie.

    « Notre image va être ternie »

    Patrick (1) n’a, lui, jamais été témoin d’abus sexuels perpétrés par des humanitaires, pendant les dix années où il a travaillé dans le secteur. Mais il a vu des personnes se faire renvoyer pour cela. Aujourd’hui chef de mission pour une #ONG internationale sur le terrain d’une crise humanitaire, il interpelle : « Comment peux-tu faire ce métier et être l’auteur de comportements aussi inacceptables ? » Et prévient : « L’impact va être majeur pour beaucoup d’organisations. Notre image va être ternie, alors qu’elle est essentielle pour garantir la confiance des populations bénéficiaires. C’est la clé de notre sécurité et de la réussite de notre travail. »
    (1) Les prénoms ont été modifiés
    Aude Massiot

    #prostitution #agression_sexuelle #colonialisme #domination #oxfam #Van_Hauwermeiren

  • Violences à Gaza : Israël convoque l’ambassadeur de Belgique après le vote de l’ONU
    La DH - belga Publié le lundi 21 mai 2018 à 18h07
    http://www.dhnet.be/actu/monde/violences-a-gaza-israel-convoque-l-ambassadeur-de-belgique-apres-le-vote-de-l-

    Israël a convoqué lundi les ambassadeurs d’Espagne, de Slovénie et de Belgique en réaction au vote de ces pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les événements sanglants à Gaza.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien, la directrice adjointe chargée de l’Europe occidentale a rencontré lundi les ambassadeurs d’Espagne et de Slovénie tandis que l’ambassadeur de Belgique sera reçu mardi.

    • Le Conseil des droits de l’homme décide la création d’une commission d’enquête sur les attaques militaires israéliennes contre les manifestations civiles palestiniennes
      GENEVA (18 mai 2018)
      http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=23107&LangID=F

      (...) Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (29) : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, Émirats Arabes Unis, Équateur, Espagne, Irak, Kirghizistan, Mexique, Népal, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Slovénie, Tunisie et Venezuela.

      Les États suivants ont voté contre (2) : Australie et États-Unis.

      Les États suivants se sont abstenus (14) : Allemagne, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Japon, Kenya, Panama, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovaquie, Suisse et Togo.

      Déclarations concernant le projet de résolution
      (...)
      La Belgique, s’exprimant également au nom de l’Espagne et de la Slovénie, a dit soutenir le projet de résolution et la création d’une commission d’enquête, car à leurs yeux, l’usage de la force contre ces manifestants n’était pas justifié. Les trois délégations saluent la coopération de l’État de Palestine pour parvenir à un texte équilibré, même s’ils regrettent que le texte ne fasse pas mention du droit légitime d’Israël à protéger ses frontières. Les délégations, tout en appuyant le texte, appellent le Hamas et les organisateurs de ces manifestations à faire preuve de plus responsabilité.(...)

  • La stratégie qui sauve les gorilles des montagnes en Afrique

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/05/07/la-strategie-qui-sauve-les-gorilles-des-montagnes_5295662_1650684.html

    La population de gorilles des montagnes, en Afrique centrale et de l’Est – un millier d’individus environ –, est en augmentation. Un cas unique parmi les grands singes, menacés d’extinction.

    Le jour vient à peine de se lever, découvrant la tête encore embrumée du ­Mikeno. Fusil à l’épaule, les gardes silencieux avancent sur les versants du volcan couverts de champs de pommes de terre et de haricots, tirés au cordeau, qui mènent au parc des Virunga. Il y a longtemps que, sur ces hautes terres densément peuplées du Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les paysans se sont installés aux marches de la plus ancienne aire protégée d’Afrique.

    A peine franchie la fine clôture de fil de fer flanquée d’une pancarte fixant le début de la ­réserve, la nature reprend ses droits, et commence le royaume unique et fragile des ­derniers gorilles de montagne. Gorilla beringei beringei – toujours classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale de ­conservation de la nature (UICN) – est la seule sous-espèce parmi les grands singes dont le nombre (880 au dernier ­recensement) soit en augmentation. A côté des moyens militaires ­déployés pour tenir à distance les braconniers et les groupes armés ­sévissant dans cette région fracturée par les guerres et la pauvreté, le rôle joué par les scientifiques est au cœur de ce rare succès d’une campagne de ­conservation, initiée à la fin des années 1960 par la primatologue américaine Dian Fossey.

    La ronde quotidienne peut commencer. « Nous devons savoir où ils se trouvent et vérifier qu’ils sont en bonne santé », explique le chef ranger, Martin Kazereri, quinze ans de service. Partis en éclaireurs, les pisteurs tracent à la ­machette une mince voie dans un mur de branches et de lianes entrelacées et encore ruisselantes des pluies abondantes de la nuit. Les coordonnées GPS relevées la veille servent de point de départ pour retrouver le chemin ­emprunté par le groupe. Au bout de deux heures de marche, dans le silence de la forêt, perce le bruit des bois qui craquent sous le poids des juvéniles grimpant vers les cimes.

    Au sol se dévoile le spectacle d’un imposant dos argenté entouré de quatre femelles et des ­petits tranquillement installés à jouer et à manger. La présence des rangers ne provoque aucune surprise. Les regards se croisent comme entre vieux amis. On s’observe. Puis la vie ­reprend son cours. Indifférente aux intrus. ­Bageni – qui signifie « accueillant » en ­kinyarwanda, la langue ­parlée dans cette région – a toujours connu les hommes. L’impavide dos argenté, âgé de 20 ans, a grandi dans une famille d’« habitués » avant de s’éloigner pour fonder son propre clan.

    A une distance réglementaire fixée à sept mètres minimum pour limiter les risques de transmission de virus, les gardes qui ont enfilé un masque sur le bas de leur visage, contrôlent l’état de ­l’assemblée, dénombrent les absents avant de se retirer. Toutes leurs observations seront consignées dans la grande base de données gérée au quartier général du parc à Rumangabo, où chaque gorille possède sa fiche d’identité agrémentée de sa photo et de son empreinte nasale.

    « Des mois en forêt sans voir un seul gorille »

    Ces patrouilles permettent de maintenir un contact avec les huit familles apprivoisées du parc des Virunga, où se trouve la partie la plus étendue de l’habitat du grand singe. Mais, au-delà des frontières avec l’Ouganda et le Rwanda, où des zones protégées ont également été sanctuarisées par la création de parcs nationaux, le même rituel rythme le travail des rangers. « Lorsque nous décidons de mettre les gorilles au contact des hommes, nous prenons aussi l’engagement de les protéger, car nous les rendons plus vulnérables. C’est un devoir », rappelle Anna Behm-Masozera, la directrice de l’International Gorilla Conservation Programme (IGCP).

    Le décor n’est ici plus le même. Dans le centre de Kigali, la capitale rwandaise, au quatrième étage d’une tour, cette organisation, fondée en 1991 par deux ONG, le Fonds mondial pour la nature (WWF) et Fauna & Flora International, a aidé à mettre sur pied le dispositif de surveillance des gorilles dans les trois pays. Elle participe aux recensements que les scientifiques s’efforcent de mener tous les cinq à dix ans.

    En cette fin du mois de mars, Anna Behm-Masozera revient d’Ouganda. La forêt impénétrable de Bwindi, située au nord des Virunga, abrite la deuxième population de gorilles des montagnes sur un territoire de 330 kilomètres carrés. Un nouveau recensement vient d’y être lancé sous la tutelle de l’organisation transfrontalière réunissant les gestionnaires des parcs des trois pays. « Cela demande de gros efforts de temps et d’argent. Nous ne pourrions y parvenir sans une étroite collaboration. Plus de 150 personnes – pisteurs, chercheurs, porteurs, cuisiniers… – sont sur le terrain et se relaient tous les quinze jours dans la forêt », explique-t-elle.

    Les équipes ne se contentent pas de repérer les traces laissées par les primates, elles relèvent aussi tous les signes indiquant la présence d’activités ­illégales dans le parc. Le nombre de pièges est comptabilisé comme les sites de coupes illégales et de fabrication du charbon de bois qui restent une menace principale pour la forêt. « Elles vont partout où il est possible d’aller. Mille kilomètres ont été parcourus pour réaliser un premier comptage. Un deuxième sera réalisé en septembre, explique Mme Behm-Masozera. Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous pouvons passer des mois en forêt sans voir un seul gorille. »

    Les résultats ne seront pas publiés avant fin 2019, lorsque le laboratoire de l’université de Californie, à Davis, aura livré l’analyse génétique des échantillons d’excréments qui lui ont été confiés. Cette technique fondée sur l’exploitation de l’ADN a été utilisée pour la première fois en 2010 par l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste, à Leipzig. Elle permet d’affiner l’inventaire jusque-là établi en comptant les nids que les gorilles construisent chaque soir pour passer la nuit.

    Une stratégie de conservation payante

    L’annonce de nouvelles évaluations est toujours un moment attendu avec fébrilité par les chercheurs. Elles sont le seul juge de paix de leur stratégie de conservation. Les derniers chiffres, qui ­remontent à 2010-2011, ont révélé un effectif total de 880 gorilles – 480 dans les Virunga et 400 dans l’enclave de Bwindi –, traduisant une hausse de 25 % par rapport au début de la décennie. Les résultats définitifs du recensement conduit en 2015 dans les Virunga pourraient, d’ici quelques semaines, montrer que le seuil du millier a été franchi.

    Si de nombreux chercheurs ont apporté leur pierre à cette success story, ceux du Karisoke ­Research Center, au Rwanda, peuvent sans fausse modestie revendiquer d’avoir toujours été aux avant-postes de cette longue bataille. Grâce à sa fondatrice, Dian Fossey, la plupart des connaissances accumulées sur les gorilles des montagnes proviennent de l’observation des groupes contactés depuis la fin des années 1960 dans la zone rwandaise. Aujourd’hui, le centre, après avoir traversé les heures les plus sombres du pays, poursuit son travail dans un élégant ­bâtiment blanc et vert installé sur l’avenue principale de la ville de Musanze, entre le palais de justice et l’hôpital.

    Par temps clair, le volcan Karisimbi et le mont Visoke, entre lesquels la primatologue, assassinée en 1985, avait installé son premier campement, se dessinent à l’horizon. L’icône continue d’inspirer les lieux. Au rez-de-chaussée, une ­exposition permanente invite le visiteur dans l’intimité de son bureau sur lequel est présenté le gros classeur noir où ont été soigneusement rangés ses notes dactylographiées et les nombreux croquis qui lui permettaient de représenter ­l’empreinte nasale, propre à chaque animal. Au mur, des photos jaunies figent la légende de la grande dame. « Elle a été la première à montrer au monde que les gorilles sont des géants pacifiques », commente Winnie Eckardt, qui dirige les programmes de recherche du centre depuis 2015.

    Mais, cinquante ans après le début de l’aventure, de nouvelles questions ont émergé. ­L’impact du changement climatique en fait partie. Les études ont montré des modifications – pour l’heure sans conséquence majeure – dans la densité et la distribution géographique des plantes dont se nourrissent les gorilles. Mais les chercheurs savent qu’un jour le sujet viendra s’ajouter aux multiples contraintes dont ils doivent tenir compte pour garantir la survie de l’espèce.

    En attendant, un autre événement intrigue ces infatigables observateurs : depuis quelques années, les familles ont tendance à se scinder en petits groupes. « Nous ne savons pas expliquer pourquoi, mais des relevés de terrain ont montré que, sur un territoire qui est restreint, cela entraîne des rencontres beaucoup plus fréquentes entre les groupes », rapporte la jeune femme en avouant la crainte de voir les conflits et les infanticides se multiplier à l’avenir.

    Elaboration d’un indicateur de stress

    Dans un article, publié en 2014, dans l’American Journal of Primatology, sur les déplacements des gorilles des montagnes, Damien Caillaud, après avoir étudié les mouvements, sur une période de douze ans, des groupes d’habitués suivis quotidiennement par le Karisoke Center, concluait par une nouvelle rassurante : « L’augmentation spectaculaire de la population des gorilles depuis les plus bas niveaux enregistrés au début des années 1980 ne s’accompagne pas d’une compétition ­accrue pour la nourriture. » Les groupes semblent avoir réglé cette possible rivalité en migrant vers des zones du parc moins densément occupées.


    Femelle gorille avec son petit, dans le parc des Virunga (République Démocratique du Congo), en février.

    En revanche, poursuit le chercheur français ­associé au centre rwandais : « Certains résultats pourraient annoncer de futurs problèmes. Nous observons qu’à partir de 2007 les groupes ont commencé à se diviser. De trois groupes de grande taille, ils ont évolué en neuf groupes de tailles ­variables [ils étaient onze en 2017]. Bien que ces ­familles ne semblent pas s’affronter pour la nourriture, leurs interactions ont été multipliées par six. Les rencontres entre les gorilles des montagnes peuvent être violentes, conduisant à des blessures ou à la mort. Les petits sont davantage en danger lorsque des dos argentés de groupes opposés cherchent à les tuer pour contraindre les femelles à les rejoindre. » Les grands mâles, qui pèsent jusqu’à 200 kilos et affichent une taille moyenne de 1,60 mètre, peuvent aussi être grièvement blessés. « Le nombre de décès survenus lors de ces contacts a été multiplié par deux. »

    « Seule cette mémoire que nous avons accumulée depuis des décennies sur le comportement des grands singes des Virunga nous permet de détecter de nouvelles menaces, de dire qu’il se passe quelque chose et au besoin d’alerter les gestionnaires des parcs », plaide Winnie Eckardt. Dans le bureau qu’elle occupe au premier étage du bâtiment, elle a troqué l’uniforme de terrain pour une jolie robe à fleurs. Ses nouvelles fonctions lui laissent moins de temps pour aller en forêt. Elle est aussi chargée d’encadrer la nouvelle génération des étudiants rwandais et congolais, qui assureront la protection des géants à l’avenir. Le centre ­accueille environ 400 étudiants chaque année et jusqu’à une vingtaine de jeunes chercheurs.

    Elle n’en a pas pour autant mis de côté ses propres travaux. Ses dernières investigations ont permis d’élaborer un indicateur de stress à partir des concentrations d’hormone glucocorticoïde détectée dans 6 000 échantillons de matières ­fécales provenant de 127 gorilles. « Les gorilles ­vivent dans un environnement en constante évolution. Nous devons savoir s’ils s’y adaptent sans difficulté ou si cela génère chez eux des troubles durables », explique-t-elle en montrant des courbes indiquant des pics de stress en fonction de différents événements. « Cette méthode permet de recueillir des informations de manière non ­intrusive pour l’animal. »

    Intervention de l’homme

    Interférer le moins possible. Continuer à les ­observer pour mieux les connaître et les protéger, sans modifier leurs comportements ni risquer de les mettre en danger. Fixer des limites à la présence des hommes qui, avec le développement du tourisme, a pris une ampleur que n’avaient pas imaginée les pionniers de la primatologie. A quelques pâtés de maison du Karisoke Research Center, les vétérinaires de l’association américaine Gorilla Doctors sont eux aussi confrontés à ce ­dilemme.

    « Nous avons une règle : n’intervenir que si leur vie est en danger du fait des hommes. Nous devons éviter de modifier la dynamique naturelle de ces populations », explique le docteur Jean Bosco Noheri, chargé du programme de surveillance. Une quarantaine d’interventions se produisent en moyenne par an. Il peut s’agir d’animaux pris au piège des braconniers ou blessés après s’être imprudemment aventurés dans les champs bordant les limites des parcs, pour y manger le maïs dont ils sont friands. Il arrive aussi qu’ils décident de sauver des gorilles qui se sont battus à mort – faisant une entorse aux principes.

    L’une des plus grandes craintes reste la transmission d’un virus humain, dont il serait difficile de maîtriser la propagation. A la fin des années 1980, des cas suspects de rougeole ont conduit à la vaccination d’une soixantaine de gorilles après plusieurs décès. L’origine du virus n’a jamais été établie avec certitude, provoquant une grande controverse parmi les scientifiques. « Notre proximité génétique rend ces primates très vulnérables. Des cas d’infection respiratoire d’origine humaine sont avérés », poursuit le vétérinaire rwandais en énumérant la checking-list en neuf points, qui doit être suivie lors des visites de contrôle régulièrement effectuées par les treize professionnels arpentant les différents parcs.

    Pertes de poids, nez qui coule, respiration difficile, présence de plaies… Lorsque cela est jugé nécessaire, de ­puissants antibiotiques sont administrés à distance grâce à des pistolets permettant d’atteindre l’animal sans que le soignant ait besoin le ­toucher. « Il est très difficile de trouver le juste ­équilibre, de savoir jusqu’où il faut aller dans la protection. Mais je crois que jusqu’à présent les ­risques que nous prenons ont été bien calculés », se rassure le docteur Noheri.

    Besoin d’espace

    Une chose est certaine. Dans les Virunga ou dans la forêt impénétrable de Bwindi, pour sauver les gorilles des montagnes de l’extinction, la conservation est sortie de ses sentiers balisés. Elle est allée bien au-delà de la gestion traditionnelle d’aires protégées pour inventer une approche que certains ont, depuis, qualifiée d’« extrême conservation ». « Il ne s’agit plus seulement de limiter l’impact négatif de l’homme sur la faune sauvage, mais de le faire intervenir positivement par des actions ciblées, en fournissant des soins vétérinaires et une surveillance rapprochée des animaux », théorisait Martha Robbins (Institut Max Planck) en 2011.

    Cela a nécessité des moyens financiers, eux aussi hors norme, assurés par des bailleurs étrangers, des grandes ONG internationales de protection de la nature et des recettes croissantes tirées du tourisme.


    Gorille mâle, dans le parc des Virunga (République Démocratique du Congo), en février.

    En se retournant sur le chemin accompli, Winnie Eckardt se dit fière d’avoir pu inscrire sa vie dans les pas de Dian Fossey. L’avenir, pourtant, n’est pas écrit. « Que va-t-il se passer ? Les gorilles survivent dans un espace si restreint. Deux toutes petites îles dans un milieu où la terre est si convoitée », s’interroge-t-elle. En janvier, l’ONG African Wildlife Foundation a offert au gouvernement rwandais les 27,8 hectares adjacents au parc qu’elle venait d’acquérir. Un confetti.

    Le geste est pourtant plus que symbolique. Pour que le peuple des gorilles des montagnes puisse continuer à croître, il a besoin d’espace. Si la superficie très circonscrite de son habitat a jusqu’à présent été un atout pour sa sauvegarde, les scientifiques savent que, dans un proche avenir, celui-ci pourrait devenir une limite qu’il sera difficile de repousser.

    Danger critique d’extinction

    Les deux espèces de gorilles ­suivies par l’Union internationale de conservation de la nature sont classées en danger critique ­d’extinction, le stade ultime avant que soit constatée leur disparition. Les gorilles de l’Ouest (Gorilla gorilla) sont les plus nombreux. La dernière estimation, publiée en avril, établit leur nombre à 361 900 pour la sous-espèce communément appelée « gorilles des plaines de l’Ouest » (Gorilla gorilla gorilla) dont l’habitat se répartit sur sept pays (Angola, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et ­Nigeria). Le Cameroun héberge aussi le gorille de la rivière Cross (Gorilla gorilla diehli) dont il ­restait moins de 300 individus au milieu des années 2000.

    L’autre espèce dite des gorilles de l’Est (Gorilla beringei) est présente en République démocratique du Congo, au Rwanda et en Ouganda. Il en resterait environ 4 000 dits des plaines de l’Est ­(Gorilla beringei graueri), et 880 pour la sous-espèce des gorilles des montagnes (Gorilla beringei beringei), qui est la seule dont le nombre augmente. Ces populations de l’Est africain ont particulièrement souffert des guerres répétées qui ont déchiré la région.

  • Les liaisons à risques du #CICR

    Les relations du Comité international de la Croix-Rouge avec le secteur privé et la double casquette de son président, #Peter_Maurer, également membre du conseil de fondation du #World_Economic_Forum, font courir le risque que le CICR soit perçu comme partial. La sécurité des délégués sur le terrain est en jeu.

    C’était le 9 octobre 2017. Sans tambour ni trompette, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclarait mettre fin avec effet immédiat au partenariat qu’il entretenait avec la multinationale LafargeHolcim. Cette dernière était l’une des douze sociétés appartenant au Corporate Support Group du CICR, un groupe de partenaires stratégiques du secteur privé. Motif : LafargeHolcim (LH), entreprise née de la fusion entre la société suisse Holcim et le français Lafarge lancée en 2014 et effective en 2015, est accusée d’avoir financé des groupes djihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique, à travers sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) et la cimenterie de Jalabiya.

    La justice française a depuis mis en examen sept cadres de la société soupçonnés de « financement du terrorisme ». Dans sa communication de l’automne dernier, le CICR est explicite : il « n’a pas travaillé avec LH ou avec Lafarge en Syrie, et n’a aucune connexion avec la situation complexe dans laquelle se trouve LH actuellement. »
    L’affaire LafargeHolcim

    L’exemple soulève la question des rapports du CICR avec ses partenaires privés. Pour l’organisation, fondée en 1863 par Henri Dunant et dont la mission est de rendre visite aux détenus, de fournir protection, assistance et aide humanitaire aux victimes de conflits armés et de promouvoir le respect du droit international humanitaire, l’alerte est chaude. Elle l’est d’autant plus que le CICR met du temps à réagir. Le Monde publie sa première enquête le 21 juin 2016 sous le titre : « Comment le cimentier Lafarge a travaillé avec l’Etat islamique en Syrie. »

    Face à ces révélations, le CICR réévalue ses procédures. Mais pas de remise en question immédiate du partenariat avec #LafargeHolcim. Selon un document interne envoyé au même moment aux délégations et que Le Temps s’est procuré, le CICR avance que « bien qu’à ce stade, la probabilité que les médias approchent le CICR au sujet du soutien qu’il reçoit de LH soit très faible, les lignes ci-dessous devraient aider à gérer de telles demandes ». Les collaborateurs sont censés mentionner des projets développés en commun par LH et le CICR, notamment au Nigeria. Le siège continue à relativiser : « Les accusations contre LH au sujet du comportement de son équipe en Syrie doivent encore être prouvées. »

    A Genève, on ne prend pas la mesure de l’urgence : le président du CICR Peter Maurer et le chef de la délégation du CICR au Nigeria signent le 21 octobre 2016 à Lagos un protocole d’accord avec Lafarge Africa Plc. Le partenariat prévoit notamment de « renforcer la position de Lafarge sur le marché du ciment dans le nord-est du Nigeria ». Une phrase qui provoque une vive discussion à l’interne. Quatre jours plus tard, pourtant, la rupture avec LH est annoncée : « La révision [du partenariat] a révélé que la controverse […] avait le potentiel d’impacter négativement les opérations, la réputation et la crédibilité du CICR avec des acteurs clés, y compris sur le terrain. » En dépit de la volte-face, le malaise persiste. Etait-il opportun d’avoir un partenariat avec Holcim, dont le président du conseil d’administration jusqu’en mai 2014 (après la fusion avec Lafarge), Rolf Soiron, siégeait dans le même temps au Conseil de l’Assemblée, l’organe suprême du CICR ?
    Les risques de conflit d’intérêts

    Le partenariat avec LafargeHolcim n’étant plus d’actualité, l’affaire pourrait s’arrêter là. C’est compter sans un groupe de 25 membres honoraires, d’anciens dirigeants, chefs des opérations et de délégation du CICR. Dans un document qu’ils envoient au siège du CICR en décembre 2017 intitulé « L’indépendance et la neutralité du CICR en péril », ils affirment vouloir nourrir un débat qu’ils jugent « existentiel ». Leur intention, précisent-ils au Temps, n’est pas de « casser » une organisation qu’ils continuent d’aimer.

    Le réflexe pourrait être de voir dans cette mobilisation un combat d’arrière-garde entre des anciens, dépassés, et des nouveaux, progressistes. Or l’inquiétude dépasse largement ce cercle et provient aussi des délégués actifs sur le terrain. Elle ne porte pas tant sur la collaboration avec le secteur privé que sur les conditions dans lesquelles celle-ci se matérialise. Cette inquiétude est exacerbée par plusieurs facteurs : face aux multiples crises humanitaires et à leur complexité croissante, face à l’irrespect crasse du droit international humanitaire, le CICR évolue dans un contexte extraordinairement difficile. Il est présent dans 86 pays et emploie 18 000 collaborateurs. Son travail, remarquable, est reconnu.

    Si nombre d’entreprises privées ont régulièrement soutenu l’auguste institution, elles l’ont surtout fait sous une forme philanthropique. « Aujourd’hui, c’est davantage du donnant-donnant », explique Marguerite Contat, ex-cheffe de délégation qui craint que l’indépendance et l’impartialité du CICR ne soient remises en question. Un vocabulaire qui fait écho au slogan « win-win » familier du World Economic Forum (#WEF), mais qui s’inscrit aussi dans la transformation en partie entamée à l’ONU au début des années 2000 par Kofi Annan sous le nom de « #Global_Compact », un concept de promotion du #partenariat_public-privé. Le document rédigé par le groupe des 25 met en garde : « L’institution ne peut se permettre de mettre en péril le formidable capital de confiance qu’elle a accumulé au cours de son siècle et demi d’existence […]. Il ne suffit pas, pour le CICR, de se proclamer neutre et indépendant, encore faut-il qu’il soit reconnu comme tel par toutes les parties concernées. »

    On l’aura compris : les craintes exprimées touchent à un aspect central de l’action du CICR : la perception qu’ont de lui les acteurs locaux, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques, d’Etats ou de groupes terroristes. Les principes ne sont pas gravés dans le marbre une fois pour toutes, déclarait pourtant Peter Maurer lors d’un symposium consacré en 2015 aux « principes fondamentaux dans une perspective historique critique ». Ils sont fonction de l’époque.

    Sous la présidence de Jakob Kellenberger (2000-2012), le CICR a institué un partenariat stratégique avec douze sociétés réunies dans ce qu’il appelle le Corporate Support Group (CSG). L’apport de chacune est d’un demi-million par an sur six ans. Leur contribution financière est marginale, soit moins de 4% du financement assuré par les Etats contributeurs. Mais pour le CICR, appelé à répondre à des besoins humanitaires qui explosent, ce soutien est nécessaire. Dans cette logique, le récent partenariat conclu avec la société danoise Novo Nordisk a du sens. Peter Maurer le justifiait récemment devant l’Association des correspondants du Palais des Nations (Acanu) : « Non, ce n’est pas de la philanthropie. Nous n’obtenons pas les médicaments [anti-diabète] de Novo Nordisk gratuitement. Mais ceux-ci peuvent être fournis à des populations vulnérables à des prix plus favorables. »
    Perception du CICR, un acquis fragile

    Difficile par ailleurs de demander au contribuable d’en faire davantage, la Confédération appuyant le CICR déjà à hauteur de 148 millions de francs (2017). Le financement par les Etats soulève aussi son lot de questions. Un ancien haut responsable de l’institution le souligne : « Les contributions versées par certains Etats relèvent plus de la stratégie de communication que d’un réel engagement humanitaire. » Un autre observateur ajoute : « Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs étatiques du CICR. Or ils ont orchestré de la torture en Irak à partir de 2003. »

    Au CICR, on le martèle : le monde a changé. Gérer simplement l’urgence humanitaire ne suffit plus. Il faut « inscrire l’urgence dans la durée », dans le développement durable d’un Etat, d’une communauté. Le savoir-faire du secteur privé peut s’avérer utile pour améliorer des situations humanitaires catastrophiques lorsque les services de l’Etat se sont effondrés. Mais qu’obtiennent en contrepartie les entreprises stratégiques du CSG, hormis la possibilité d’utiliser le logo du CICR ? Membre du CSG depuis 2008, Credit Suisse y trouve son compte. Son porte-parole Jean-Paul Darbellay s’en explique : « Grâce à ce partenariat, nous bénéficions de nombreux échanges de connaissances et partageons notre expertise dans de plusieurs domaines d’activité : marketing, ressources humaines, collectes de fonds. »

    Credit Suisse apporte aussi son expertise au « WEF Humanitarian System Global Future Council présidé par Peter Maurer ». En aidant le CICR, la fondation néerlandaise Philips, membre du CSG, n’a pas d’objectifs commerciaux. Elle a développé avec lui un kit d’instruments pour la détection précoce des grossesses à haut risque dans des communautés fragiles ayant un accès limité à des services de santé. La société Roche n’attend pour sa part aucun « retour matériel sur investissement ».
    Un rôle flou

    « Notre intérêt, explique au Temps Yves Daccord, directeur général du CICR, réside surtout dans l’échange de compétences avec le secteur privé. Avec Swiss Re, nous avons un intérêt à coopérer avec le secteur de la réassurance. En Syrie, si on laisse le système s’effondrer, cela aura un énorme impact humanitaire. » Les critiques estiment toutefois que le CICR en fait trop en aidant ses partenaires à développer des activités économiques là où il est présent. Yves Daccord s’en défend : « Il est exclu que le CICR fournisse des renseignements situationnels à ses partenaires. Ce serait de la folie. » Devant l’Acanu, Peter Maurer précise : « Nous ne sommes pas impliqués dans la reconstruction. » Mais le président du CICR n’hésite pas à sensibiliser les partenaires stratégiques en les amenant sur le terrain. Lors d’une visite en Colombie en janvier 2017, lors de laquelle il rencontra le président Juan Manuel Santos, il avait « dans ses bagages » l’Avina Stiftung, Holcim Colombia ou encore Nespresso.

    Professeur émérite de l’Université du Nebraska et auteur du livre ICRC : A Unique Humanitarian Protagonist, David Forsythe connaît bien l’institution et salue son travail de terrain. Il questionne toutefois le rôle flou du CICR avec ses partenaires : « Personne ne remet en question la nécessité de travailler avec le secteur privé. Mais si cette coopération devait permettre aux entreprises partenaires de faire de l’argent, cela poserait un problème sérieux au vu de la mission strictement humanitaire du CICR. Et certaines multinationales pourraient chercher à redorer leur image en soutenant une telle organisation humanitaire. Il en va de même pour le choix par cooptation des membres de l’Assemblée du CICR. Il faut s’assurer qu’ils soient irréprochables et qu’ils ne soient pas sujets à des conflits d’intérêts. »
    La proximité avec le WEF critiquée

    L’autre aspect qui fait débat aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du CICR, c’est la double casquette de Peter Maurer, président du CICR depuis 2012 et membre du conseil de fondation du World Economic Forum (WEF) depuis novembre 2014. Cette double appartenance interpelle même les actuels collaborateurs. Après un message envoyé le 12 avril 2017 par le siège pour sonder les délégations et que Le Temps a pu consulter, l’une de ces dernières relève que la double casquette « met automatiquement le CICR du côté des puissants et des riches ». Les délégués sur le terrain pourraient en subir les conséquences.

    Or, explique une seconde délégation, le CICR est une institution « qui se présente comme ontologiquement proche des victimes ». Une autre délégation déplore l’association formelle au WEF alors que « le CICR a déployé d’énormes efforts durant la dernière décennie pour se débarrasser de son étiquette occidentale ». Elle se pose une question rhétorique : que se passerait-il si les FARC, le mouvement révolutionnaire colombien d’obédience marxiste, négociant avec le CICR, apprenait que le président du CICR était aussi au conseil de fondation du WEF, une organisation qui défend le libéralisme économique ? Le sondage semble avoir eu peu d’effet. Le mandat de Peter Maurer au WEF a été renouvelé sans problème en 2017. « On ne tient pas compte de nos remarques, explique un responsable encore en fonction. Nous sommes mis devant un fait accompli. » La direction élude le débat. Le sujet est devenu tabou.

    Le double mandat de Peter Maurer peut cependant prêter à confusion. Le 11 mai 2017, le président du CICR se rend à Kigali pour une réunion du WEF Afrique. Il y est invité par la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Après quelques hésitations, Peter Maurer accepte l’invitation. La délégation du CICR à Kigali essaie de lui arranger un rendez-vous avec le président du Rwanda. En vain. Il faudra l’appel de Klaus Schwab, président du WEF, pour inciter Paul Kagame à rencontrer le patron du CICR. « Pendant seize minutes, tous deux ne parlent que du CICR, explique au Temps une personne qui était sur place. Pour Paul Kagame, il n’y avait pas de confusion possible : Peter Maurer parlait au nom du CICR. »

    Jugeant le WEF complaisant à l’égard des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, un ex-haut responsable du CICR en convient : « Cela n’a pas eu d’effet mesurable pour l’instant. Mais un accident n’est pas exclu. Je rappelle qu’au Yémen, le CICR est la seule organisation capable de parler à tous les acteurs. » Or ce sont les deux pays précités qui ont orchestré le blocus économique du Yémen, aggravant la situation humanitaire. Par ailleurs, être formellement associé au WEF est « risqué pour les délégués, notamment en Syrie, poursuit-il. Au WEF, plusieurs acteurs ont expliqué comment éliminer l’Etat islamique. » Le professeur David Forsythe avertit : « Si des acteurs locaux venaient à apprendre le mandat de Peter Maurer au WEF, cela pourrait devenir un sérieux problème. »
    L’exemple douloureux du Biafra

    La question de sa perception n’est pas anodine pour une organisation qui souhaite avoir accès à tous les belligérants. Car son image est parfois fragile. Le CICR en a fait l’expérience au moment de la crise du Biafra à la fin des années 1960, quand des gardes en uniforme du président de la Guinée équatoriale montèrent avec leurs motos à bord d’avions de la Croix-Rouge suédoise marqués du sigle générique de la Croix-Rouge. La scène aurait été filmée par un Hollandais.

    En Afrique, il faudra des années au CICR pour se débarrasser de cette fausse nouvelle selon laquelle il aurait participé à un trafic d’armes… Or c’était il y a près de cinquante ans. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, le risque de dégât d’image est décuplé. Peter Maurer le reconnaît lui-même : « Mon organisation ne bénéficie pas d’une neutralité garantie. C’est quelque chose que vous obtenez en établissant des relations de confiance avec les parties au conflit. Gagner leur confiance est un combat quotidien. » A propos de la tragique mort récente d’un collaborateur du CICR au Yémen, des délégués le déplorent sur le réseau Alumni Networks du CICR. Il aurait été abattu « parce qu’il était du CICR ». Etait-ce déjà une question de perception de l’organisation ?

    Yves Daccord comprend les arguments critiques par rapport au WEF, mais les conteste. « Notre choix stratégique ne consiste pas à observer, mais à faire partie de la discussion. Depuis huit ans, notre engagement a considérablement augmenté. Nous avons désormais une présence diplomatique dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous poursuivons une stratégie d’influence croisée pour renforcer notre discours humanitaire. » Dans cette logique, le WEF est une plateforme très utile où sont présents bon nombre d’acteurs (multi-stakeholders) auprès desquels le CICR peut exercer son influence pour renforcer son message humanitaire. « Quand le président chinois Xi Jinping est à Davos, qu’il rencontre le conseil de fondation du WEF et qu’il voit Peter Maurer, c’est important. Cela permet au CICR d’établir rapidement un lien avec le dirigeant chinois. Il faut nous juger sur nos objectifs, non sur une image arrêtée de la situation. »
    Changement de culture

    Au CICR, le choc des cultures est une réalité. Le monde a changé et l’institution genevoise aussi. Peter Maurer est beaucoup sur le terrain : en Libye, au Yémen, en Syrie. On reconnaît à cet ex-ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU à New York un grand talent diplomatique qui lui a valu de rencontrer les grands de la planète : Xi Jinping, Vladimir Poutine, Barack Obama. En termes de budget, l’organisation atteint désormais les 2 milliards. Pour les uns, c’est une course à la croissance effrénée par laquelle le CICR s’éloigne de sa mission spécifique de protection des civils pour embrasser toute une série d’activités de développement propres à une « agence para-onusienne ».

    Pour d’autres, c’est le génie de Peter Maurer qui a su réaliser qu’il fallait voir l’humanitaire dans une dimension plus large. Yves Daccord l’admet : « Oui, la culture de la maison a changé. » Le professeur David Forsythe met toutefois en garde : « Attention au style de management vertical propre à une grande multinationale. Malgré son excellente image et sa réputation, voyons si le CICR est toujours capable, au vu de ce management, d’attirer des délégués aussi engagés, dont il ne faut pas oublier qu’ils risquent leur vie sur le terrain. » Le CICR, semble-t-il sous-entendre, ne peut être soumis à une culture managériale identique à celle d’une multinationale, car en fin de compte, ce sont les gens du terrain qui sont sa raison d’être.

    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    #Lafarge #Syrie #conflit_d'intérêts #Lafarge #Holcim

  • Attivarsi ovunque contro le frontiere assassine

    Guido Viale, presidente dell’#Osservatorio_solidarietà della #Carta_di_Milano, ha aperto i lavori della conferenza Solidarietà attraverso i confini, il 25 marzo a Fa’ la cosa giusta, illustrando semplicemente che la viva voce dei tanti protagonisti presenti avrebbe dato il senso dell’iniziativa oggi ancora più importante dopo il sequestro della nave di Proactivia Openarms operato in dispregio delle leggi italiane e internazionali come atto intimidatorio contro chi nel pieno rispetto delle leggi e dei Diritti umani è impegnato per salvare vite umane che i governi della Fortezza Europa, Italia in testa, vorrebbero si concludessero senza clamore in fondo al mare nostrum. Dopo una sintetica illustrazione di Daniela Padoan delle attività dell’Osservatorio solidarietà e una poesia di Ahmed, letta da Denise Rogers, una ragazza argentina che ha dato voce ai tanti migranti morti, si sono susseguite le testimonianze da Ventimiglia, Bolzano, Lesbo, Atene, Como formando un quadro tragico della situazione ma dimostrando anche che c’è un’Europa della solidarietà e dei diritti che lotta contro leggi e governi custodi implacabili di frontiere assassine.

    https://ecoinformazioni.wordpress.com/2018/03/25/attivarsi-ovunque-contro-le-frntiere-assassine

    #solidarité #mer #terre #Méditerranée #Alpes #frontière_sud-alpine #criminalisation_de_la_solidarité #délit_de_solidarité #sauvetage

    J’aimerais ici reprendre les propos de Charles Heller, qui ont été publié dans une interview dans Libé :

    Ceux qui ont imposé le contrôle des frontières de l’espace européen utilisent le terme de #integrated_border_management, la « #gestion_intégrée_des_frontières » : il ne suffit pas de contrôler la limite de la frontière territoriale, il faut contrôler avant, sur et après la frontière. La violence du contrôle s’exerce sur toute la trajectoire des migrants. De la même manière, les pratiques de solidarité, plus ou moins politisées, s’exercent sur l’ensemble de leur trajectoire. On pourrait imaginer une « #solidarité_intégrée », qui n’est pas chapeautée par une organisation mais qui de fait opère, petit bout par petit bout, sur les trajectoires.

    https://www.pacte-grenoble.fr/sites/pacte/files/files/liberation_20171215_15-12-2017-extrait.pdf
    cc @isskein

    • Crimes of solidarity. Migration and containment through rescue

      ‘Solidarity is not a crime.’ This is a slogan that has circulated widely across Europe in response to legal prosecutions and municipal decrees, which, especially in Italy and France, have been intended to act against citizens who provide logistical and humanitarian support to transiting migrants. Such criminalisation of individual acts of solidarity and coordinated platforms of refugee support is undertaken both in the name of national and European laws, in opposition to the facilitation of irregular entries, and through arbitrary police measures. In Calais on the French coast, for example, locals have been prohibited from allowing migrants to take showers in their homes or to recharge their mobile phones, while in the Roya Valley at the Italian-French border, many locals have been placed on trial, including the now famous ploughman Cedric Herrou. Responding to accusations that he has been one of the main facilitators along the French-Italian underground migrant route, Herrou has replied that ‘it is the State that is acting illegally, not me’, referring to the French State’s own human rights violations. 1

      ‘Crimes of solidarity’, to use the expression employed by activists and human rights organisations, are defined and prosecuted according to the 2002 EU Directive which prevents and penalises ‘the facilitation of unauthorised entry, transit and residence’ of migrants. In both Italy and France there are national laws that criminalise the facilitation and the support of ‘irregular’ migration; what in France activists call ‘délit de solidarité’. Notably, citizens who help migrants to cross national borders are prosecuted in Italy under the same law that punishes smugglers who take money from migrants. In France, the ‘humanitarian clause’, which exempts from sanctions citizens who support migrants whose life, dignity and physical integrity is at risk, is often disregarded. Nonetheless, the expression ‘crimes of solidarity’ should not lead us to overstate the legal dimension of what is at stake in this. Indeed, the ‘crime’ that is posited here goes well beyond the legal boundaries of European law, as well as national ones, and acquires an ethical and political dimension. In particular, the criminalisation of individuals and groups who are facilitating the crossing of migrants, without making a profit from doing so, opens up the critical question of exactly ‘who is a smuggler?’ today. Significantly, the very definition of ‘smuggling’ in European and international documents is a fairly slippery one, as the boundaries between supporting migrants for one’s own financial benefit or for ‘humanitarian’ reasons are consistently blurred. 2

      In a 1979 interview, Michel Foucault stressed the potential strategic role that might be played by ‘rights’ to ‘mark out for a government its limit’. 3 In this way, Foucault gestured towards an extralegal conceptualisation and use of rights as actual limits to be set against governments. In the case of crimes of solidarity, we are confronted less, however, with the mobilisation of rights as limits to states’ action than with what Foucault calls ‘infra-legal illegalisms’; 4 namely, with practices of an active refusal of states’ arbitrary measures that are taken in the name of migration containment, regardless of whether or not the latter are legally grounded or in violation of the law.

      NGOs and independent organisations that undertake search and rescue activities to save migrants in the Mediterranean have also been under attack, accused of collaborating with smuggling networks, of constituting a pull-factor for migrants, and of ferrying them to Europe. Three years after the end of the military-humanitarian operation Mare Nostrum, which was deployed by the Italian Navy to save migrant lives at sea, the Mediterranean has become the site of a sort of naval battle in which the obligation to rescue migrants in distress is no longer the priority. The fight against smugglers and traffickers has taken central stage, and the figure of the shipwrecked refugee has consequently vanished little by little. Today, the war on smugglers is presented as the primary goal and, at the same time, as a strategy to protect migrants from ‘traffickers’. The criminalisation of NGOs, like Doctors without Borders, Save the Children and SOS Mediterranee, and of independent actors, including Sea-Eye, Sea-Watch, Jugend-Rettet and Arms Pro-Activa, who conduct search and rescue operations, started with the simultaneous implementation of the Libyan mobile sea-barrier, which charges the Libyan Coast Guard with responsibility for intercepting migrant vessels and bringing them back to Libya. As a consequence of this agreement, being rescued means being captured and contained.

      Following the signing of a new bilateral agreement between Libya and Italy in March 2017, in July, the Italian government put pressure on one of the three Libyan governments (the one led by Fayez al-Serraj) demanding better cooperation in intercepting and returning migrants who head to Europe by sea. In order to accelerate this process, Italy sent two Navy ships into Libyan national waters, with the purpose of ‘strengthening Libyan sovereignty by helping the country to keep control of its national waters’. 5

      Far from being a smooth negotiation, however, the Libyan government led by General Khalifa Haftar threatened to shoot in the direction of the Italian ships if they were to violate Libya’s sovereignty by entering their national territory. 6

      Overall, the ‘migration deal’ has been made by the EU and Italy in the context of different asymmetric relationships: on the one hand, with a ‘rogue state’ such as Libya, characterised by a fragmented sovereignty, and on the other, with non-state actors, and more precisely with the same smugglers that Europe has supposedly declared war on. Indeed, as various journalistic investigations have proved, Italy has paid Libyan militias and smuggling networks to block migrants’ departures temporarily in exchange for fewer controls on other smuggling channels, specifically those involving drugs and weapons. In this way, smugglers have been incorporated into a politics of migration containment. Governing migration through and with smugglers has become fully part of the EU’s political agenda. As such, a critical appraisal of the criminalisation of migrant smuggling requires undoing the existing narrative of a war on smugglers, as well as challenging those analyses that simply posit smugglers as the straightforward enemies of society.

      The naval battle in the Mediterranean has not been an exclusive affair of Italy and Libya. On the contrary, it is within this type of geopolitical context that the escalating criminalisation of sea rescue is more broadly taking place. 7 On July 31, at the request of the European Commission, the Italian Home Office released a ‘Code of Conduct’ that NGOs have been asked to sign if they want to continue search and rescue activities. Given that the code of conduct imposes on NGOs the obligation to have armed judicial police on board, 8 some organisations, including Doctors without Borders, Sea Watch and Jugend Rettet, have refused to sign, arguing that through the enforcement of the Code of Conduct, and under pressure from the European Commission, Italy has turned towards a militarisation of humanitarianism and of independent actors. As a consequence of the refusal to sign, their ships have been prevented from docking in Italian ports and the rescuers of the Jugend Rettet are currently on trial, accused of collaborating with Libyan smugglers. On August 11, Libya traced new virtual restrictive sea borders for NGOs, declaring that search and rescue ships will not be allowed to get closer than one hundred miles from the Libyan coast. The humanitarian scene of rescue has been shrunk.

      In such a political context, two interrelated aspects emerging from the multiplication of attacks against refugee support activities and against search and rescue operations are worth considering. The first concerns a need to unpack what is now meant by the very expression ‘crime of solidarity’ within the framework of this shift towards the priority of fighting smugglers over saving migrants. This requires an engagement with the biopolitical predicaments that sustain a debate centered on the question of to what extent, and up to which point, rescuing migrants at sea is deemed legitimate. The second, related point concerns the modes of containment through rescue that are currently at work in the Mediterranean. One consequence of this is that the reframing of the debate around migrant deaths at sea has lowered the level of critique of a contemporary politics of migration more generally: the fight against smugglers has become the unquestioned and unyielding point of agreement, supported across more or less the entire European political arena.

      The criminalisation of NGOs, accused of ferrying migrants to Europe, should be read in partial continuity with the attack against other forms of support given to migrants in many European countries. The use of the term ‘solidarity’ is helpful in this context insofar as it helps to highlight both actions undertaken by citizens in support of refugees and, more importantly, the transversal alliances between migrants and non-migrants. In fact, acting in solidarity entails supporting migrant struggles – for example, as struggles for movement or struggles to stay in a certain place – more than it does acting in order to save or bring help to them. 9 As Chandra Mohanty argues, practices of solidarity are predicated upon the recognition of ‘common differences’, 10 and in this sense they entail a certain shared political space and the awareness of being governed by the same mechanisms of precaritisation and exploitation. 11 In other words, solidarity does not at all imply a simple politics of identity, but requires building transversal alliances and networks in support of certain struggles. The reduction of migrants to bodies to be fished out of the water, simultaneous with the vanishing of the figure of the refugee, preemptively denies the possibility of establishing a common ground in struggling for freedom of movement and equal access to mobility.

      Despite the many continuities and similarities between the criminalisation of refugee support activities on the mainland and at sea, if we shift the attention to the Mediterranean Sea, what is specifically at stake here is a biopolitics of rescuing or ‘letting drown’. Under attack in the Mediterranean scene of rescue and drowning are what could be termed crimes of humanitarianism; or, that is, crimes of rescue. Humanitarianism as such, precisely in its acts of taking migrants out of the sea through independent search and rescue operations that exercise an active refusal of the geographical restrictions imposed by nation states, has become an uncomfortable and unbearable mode of intervention in the Mediterranean.
      Geographies of ungrievability

      The criminalisation of alliances and initiatives in support of migrants’ transit should not lead us to imagine a stark opposition between ‘good humanitarians’, on the one side, and bad military actors or national authorities, on the other. On the contrary, it is important to keep in mind the many entanglements between military and humanitarian measures, as well as the role played by military actors, such as the Navy, in performing tasks like rescuing migrants at sea that could fall under the category of what Cuttitta terms ‘military-humanitarianism’. 12 Moreover, the Code of Conduct enforced by the Italian government actually strengthens the divide between ‘good’ NGOs and ‘treacherous’ humanitarian actors. Thus, far from building a cohesive front, the obligation to sign the Code of Conduct produced a split among those NGOs involved in search and rescue operations.

      In the meantime, the figure of the refugee at sea has arguably faded away: sea rescue operations are in fact currently deployed with the twofold task of not letting migrants drown and of fighting smugglers, which de facto entails undermining the only effective channels of sea passage for migrants across the Mediterranean. From a military-humanitarian approach that, under Mare Nostrum, considered refugees at sea as shipwrecked lives, the unconditionality of rescue is now subjected to the aim of dismantling the migrants’ logistics of crossing. At the same time, the migrant drowning at sea is ultimately not seen any longer as a refugee, i.e. as a subject of rights who is seeking protection, but as a life to be rescued in the technical sense of being fished out of the sea. In other words, the migrant at sea is the subject who eventually needs to be rescued, but not thereby placed into safety by granting them protection and refuge in Europe. What happens ‘after landing’ is something not considered within the framework of a biopolitics of rescuing and of letting drown. 13 Indeed, the latter is not only about saving (or not saving) migrants at sea, but also, in a more proactive way, about aiming at human targets. In manhunting, Gregoire Chamayou explains, ‘the combat zone tends to be reduced to the body of the enemy’. 14 Yet who is the human target of migrant hunts in the Mediterranean? It is not only the migrant in distress at sea, who in fact is rescued and captured at the same time; rather, migrants and smugglers are both considered the ‘prey’ of contemporary military-humanitarianism.

      Public debate in Europe about the criminalisation of NGOs and sea rescue is characterised by a polarisation between those who posit the non-negotiable obligation to rescue migrants and those who want to limit rescue operations in the name of regaining control over migrant arrivals, stemming the flows and keeping them in Libya. What remains outside the order of this discourse is the shrinking and disappearing figure of the refugee, who is superseded by the figure of the migrant to be taken out of the sea.

      Relatedly, the exclusive focus on the Mediterranean Sea itself contributes to strengthening geographies of ungrievability. By this I mean those produced hierarchies of migrant deaths that are essentially dependent on their more or less consistent geographic distance from Europe’s spotlight and, at the same time, on the assumption of shipwrecked migrants as the most embodied refugee subjectivities. More precisely, the recent multiplication of bilateral agreements between EU member states and African countries has moved back deadly frontiers from the Mediterranean Sea to the Libyan and Niger desert. As a consequence, migrants who do not die at sea but who manage to arrive in Libya are kept in Libyan prisons.
      Containment through rescue

      On 12 August 2017, Doctors without Borders decided to stop search and rescue operations in the Mediterranean after Libya enforced its sea-barrier by forbidding NGOs to go closer than about one hundred miles from the Libyan coast, and threatening to shoot at those ships that sought to violate the ban. In the space of two days, even Save the Children and the independent German organisation Sea-Eye declared that they would also suspend search and rescue activities. The NGOs’ Mediterranean exit has been presented by humanitarian actors as a refusal to be coopted into the EU-Libyan enforcement of a sea barrier against migrants. Yet, in truth, both the Italian government and the EU have been rather obviously pleased by the humanitarians’ withdrawal from the Mediterranean scene of drown and rescue.

      Should we therefore understand the ongoing criminalisation of NGOs as the attempt to fully block migrant flows? Does it indicate a return from the staging of a ‘good scene of rescue’ back to an overt militarisation of the Mediterranean? The problem is that such an analytical angle risks, first, corroborating the misleading opposition between military intervention and humanitarianism in the field of migration governmentality. Second, it re-instantiates the image of a Fortress Europe, while disregarding the huge ‘migration industry’ that is flourishing both in Libya, with the smuggling-and-detention market, and on the Northern shore of the Mediterranean. 15 With the empty space left by the NGOs at sea, the biopolitics of rescuing or letting drown has been reshaped by new modes of containment through rescue: migrants who manage to leave the Libyan coast are ‘rescued’ – that is, intercepted and blocked – by the Libyan Coast Guard and taken back to Libya. Yet containment should not be confused with detention nor with a total blockage of migrants’ movements and departures. Rather, by ‘containment’ I refer to the substantial disruptions and decelerations of migrant movements, as well as to the effects of more or less temporary spatial confinement. Modes of containment through rescue were already in place, to some extent, when migrants used to be ‘ferried’ to Italy in a smoother way, by the Navy or by NGOs. Indeed, from the moment of rescue onward, migrants were transferred and channelled into the Hotspot System, where many were denied international protection and, thus, rendered ‘illegal’ and constructed as deportable subjects. 16 The distinction between intercepting vessels sailing to Europe and saving migrants in distress has become blurred: with the enforcement of the Libyan sea barrier, rescue and capture can hardly be separated any longer. In this sense, visibility can be a trap: if images taken by drones or radars are sent to Italian authorities before migrants enter international waters, the Italian Coast Guard has to inform Libyan authorities who are in charge of rescuing migrants and thus taking them back to Libya.

      This entails a spatial rerouting of military-humanitarianism, in which migrants are paradoxically rescued to Libya. Rather than vanishing from the Mediterranean scene, the politics of rescue, conceived in terms of not letting people die, has been reshaped as a technique of capture. At the same time, the geographic orientation of humanitarianism has been inverted: migrants are ‘saved’ and dropped in Libya. Despite the fact that various journalistic investigations and UN reports have shown that after being intercepted, rescued and taken back to Libya, migrants are kept in detention in abysmal conditions and are blackmailed by smugglers, 17 the public discussion remains substantially polarised around the questions of deaths at sea. Should migrants be saved unconditionally? Or, should rescue be secondary to measures against smugglers and balanced against the risk of ‘migrant invasion’? A hierarchy of the spaces of death and confinement is in part determined by the criterion of geographical proximity, which contributes to the sidelining of mechanisms of exploitation and of a politics of letting die that takes place beyond the geopolitical borders of Europe. The biopolitical hold over migrants becomes apparent at sea: practices of solidarity are transformed into a relationship between rescuers and drowned. 18

      The criminalisation of refugee support activities cannot be separated from the increasing criminalisation of refugees as such: not only those who are labelled and declared illegal as ‘economic migrants’, but also those people who are accorded the status of refugees. Both are targets of restrictive and racialised measures of control. The migrant at sea is presented as part of a continuum of ‘tricky subjectivities’ 19 – which include the smuggler, the potential terrorist and the refugee – and as both a ‘risky subject’ and a ‘subject at risk’ at the same time. 20 In this regard, it is noticeable that the criminalisation of refugees as such has been achieved precisely through the major role played by the figure of the smuggler. In the EU’s declared fight against smuggling networks, migrants at sea are seen not only as shipwrecked lives to be rescued but also as potential fake refugees, as concealed terrorists or as traffickers. At the same time, the fight against smugglers has been used to enact a further shift in the criminalisation of refugees, which goes beyond the alleged dangerousness of migrants. Indeed, in the name of the war against the ‘illegal’ smuggling economy, as a shared priority of both left- and right-wing political parties in Europe, the strategy of letting migrants drown comes, in the end, to be justified. As Doctors without Borders have pointed out, ‘by declaring Libya a safe country, European governments are ultimately pushing forward the humanitarianisation of what appears at the threshold of the inhuman.’ 21

      The migrant at sea, who is the subject of humanitarianism par excellence, is no longer an individual to be saved at all costs, but rather the object of thorny calculations about the tolerated number of migrant arrivals and the migrant-money exchange with Libya. Who is (in) danger(ous)? The legal prosecutions and the political condemnation of ‘crimes of rescue’ and of ‘crimes of solidarity’ bring to the fore the undesirability of refugees as refugees. This does not depend so much on a logic of social dangerousness as such, but, rather, on the practices of spatial disobedience that they enact, against the restrictions imposed by the European Union. Thus, it is precisely the irreducibility of migrants to lives to be rescued that makes the refugee the main figure of a continuum of tricky subjectivities in a time of economic crisis. Yet, a critical engagement with the biopolitics of rescuing and drowning cannot stick to a North-South gaze on Mediterranean migrations. In order not to fall into a Eurocentric (or EU-centric) perspective on asylum, analyses of crimes of solidarity should also be articulated through an inquiry into the Libyan economy of migration and the modes of commodification of migrant bodies, considering what Brett Neilson calls ‘migration as a currency’; 22 that is, as an entity of exchange and as a source of value extraction.

      Crimes of solidarity put in place critical infrastructures to support migrants’ acts of spatial disobedience. These infra-legal crimes shed light on the inadequacy of human rights claims and of the legal framework in a time of hyper-visible and escalating border violence. Crimes of solidarity consist of individual and collective active refusals of states’ interventions, which are specifically carried out at the very edges of the law. In this way, crimes of solidarity manage to undo the biopolitics of rescuing and letting drown by acting beyond the existing scripts of ‘crisis’ and ‘security’. Rather than being ‘rescued’ from the sea or ‘saved’ from smugglers, migrants are supported in their unbearable practices of freedom, unsettling the contemporary hierarchies of lives and populations.
      Notes

      See the interview with Herrou in l’Humanité, accessed 30 September 2017, https://www.humanite.fr/cedric-herrou-cest-letat-qui-est-dans-lillegalite-pas-moi-629732. ^

      Economic profit is an essential dimension of ‘smuggling’, as it is defined by the United Nations Conventions against Transnational Organised Crime (2000). However, it is not in the 2002 EU Council Directive defining the facilitation of unauthorised entry, transit and residence. ^

      Michel Foucault, ‘There can’t be societies without uprisings’, trans. Farès Sassine, in Foucault and the Making of Subjects, ed. Laura Cremonesi, Orazio Irrera, Daniele Lorenzini and Martina Tazzioli (London: Rowman & Littlefield, 2016), 40. ^

      See Michel Foucault, The Punitive Society: Lectures at the Collège de France, 1972-1973, trans. Graham Burchell (Houndmills and New York: Palgrave, 2015). ^

      See ‘Il governo vara la missione navale, prima nave italiana in Libia’, La Stampa, 18 July 2017, http://www.ilsecoloxix.it/p/italia/2017/07/28/ASBvqlaI-parlamento_missione_italiana.shtml. ^

      See, for example, the report in Al Arabiya, 3 August 2017, http://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2017/08/03/Haftar-instructs-bombing-Italian-warships-requested-by-Fayez-al-S ^

      See Liz Fekete, ‘Europe: crimes of solidarity’, Race & Class 50:4 (2009), 83 – 97; and Eric Fassin, ‘Le procès politique de la solidarité (3/4): les ONG en Méditerranée’ (2017), Mediapart, accessed 30 September 2017, https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/170817/le-proces-politique-de-la-solidarite-34-les-ong-en-mediterranee ^

      The Code of Conduct can be found at: http://www.interno.gov.it/sites/default/files/allegati/codice_condotta_ong.pdf; see also the transcript by Euronews, 3 August 2017, http://www.euronews.com/2017/08/03/text-of-italys-code-of-conduct-for-ngos-involved-in-migrant-rescue ^

      Sandro Mezzadra and Mario Neumann, ‘Al di la dell’opposizione tra interesse e identità. Per una politica di classe all’altezza dei tempi’ (2017), Euronomade, accessed September 30 2017, http://www.euronomade.info/?p=9402 ^

      Chandra Mohanty, “‘Under western eyes’’ revisited: feminist solidarity through anticapitalist struggles’, in Signs: Journal of Women in Culture and Society 28:2 (2003), 499-–535. ^

      As Foucault puts it, ‘In the end, we are all governed, and in this sense we all act in solidarity’. Michel Foucault, ‘Face aux gouvernement, les droits de l’homme’, in Dits et Ecrits II (Paris: Gallimard, 2000), 1526. ^

      P. Cuttitta, ‘From the Cap Anamur to Mare Nostrum: Humanitarianism and migration controls at the EU’s Maritime borders’, in The Common European Asylum System and Human Rights: Enhancing Protection in Times of Emergency, ed. Claudio Matera and Amanda Taylor (The Hague: Asser Institute, 2014), 21–-38. See also Martina Tazzioli, ‘The desultory politics of mobility and the humanitarian-military border in the Mediterranean: Mare Nostrum beyond the sea’, REMHU: Revista Interdisciplinar da Mobilidade Humana 23:44 (2015), 61-–82. ^

      See Lucia Ciabarri and Barbara Pinelli, eds, Dopo l’Approdo: Un racconto per immagini e parole sui richiedenti asilo in Italia (Firenze: Editpress, 2016). ^

      Gregoire Chamayou, ‘The Manhunt Doctrine’, Radical Philosophy 169 (2011), 3. ^

      As a matter of fact, the vessels of the EU naval operation EU Navfor Med and the vessels of the Frontex operation ‘Triton’ were increased in number a few days after the pull-out of the NGOs. ^

      Nicholas De Genova, ‘Spectacles of migrant “illegality”: the scene of exclusion, the obscene of inclusion’, Ethnic and Racial Studies 36:7 (2013), 1180-–1198. ^

      See, for instance, the UN Report on Libya (2017), accessed 30 September 2017,http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/N1711623.pdf. ^

      Tugba Basaran, ‘The saved and the drowned: Governing indifference in the name of security’, Security Dialogue 46:3 (2015), 205 – 220. ^

      Glenda Garelli and Martina Tazzioli, ‘The Biopolitical Warfare on Migrants: EU Naval Force and NATO Operations of migration government in the Mediterranean’, in Critical Military Studies, forthcoming 2017. ^

      Claudia Aradau, ‘The perverse politics of four-letter words: risk and pity in the securitisation of human trafficking’, Millennium 33:2 (2004), 251-–277. ^

      Interview with Doctors without Borders, Rome, 21 August 2017. ^

      Brett Neilson, ‘The Currency of Migration’, in South Atlantic Quarterly, forthcoming 2018.

      https://www.radicalphilosophy.com/commentary/crimes-of-solidarity

      signalé par @isskein sur FB

  • Libyan trafficking camps are hell for refugees, diplomats say
    The Libyan camps where traffickers hold would-be migrants resemble concentration camps.
    http://www.dw.com/en/libyan-trafficking-camps-are-hell-for-refugees-diplomats-say/a-37318459

    “Executions of migrants who cannot pay, torture, rapes, blackmail and abandonment in the desert are the order of the day there,” the “Welt am Sonntag” quoted an internal report from the German embassy in the capital of Niger, Niamey, as saying.

    The diplomats’ report, intended for the office of German Chancellor Angela Merkel and various ministries, spoke of “the most serious, systematic human rights violations,” the paper said.

  • Et alors on fait quoi ? On ne colorie pas ? On se contente de dire que ces régions échappent totalement au contrôle des états ? Et justement, là où il n’y a plus d’états le jihadisme s’y implante.

    Menace terroriste et « conseils aux voyageurs » dans le Sahel : la cartographie de l’exclusion – JeuneAfrique.com
    http://www.jeuneafrique.com/mag/552168/politique/menace-terroriste-et-conseils-aux-voyageurs-dans-le-sahel-la-cartograp

    La carte des zones à risque publiée par le ministère français des Affaires étrangères condamne des régions entières à l’isolement, ce qui contribue à l’expansion de l’islam radical.

    Tribune. Face à la menace terroriste dans le Sahel, la France prend ses dispositions à l’intention de ses ressortissants établis dans la région ou projetant de s’y rendre. Au titre des « conseils aux voyageurs », le ministère des Affaires étrangères produit une carte des zones à risque mise à jour au rythme des attentats. La dernière en date a été publiée fin mars, immédiatement après l’attaque perpétrée à Ouagadougou.

    En rouge, les zones « formellement déconseillées » ; en orange, celles qui sont « déconseillées sauf raison impérative » ; en jaune, celles où une « vigilance renforcée » est de rigueur ; et, enfin, en vert, les zones dans lesquelles une « vigilance normale » serait suffisante. Le Mali, le Niger, le Burkina, le Tchad, la Mauritanie, le Nigeria et le nord du Cameroun et du Bénin concentrent l’essentiel des zones rouges et orange.
    Des régions entières condamnées

    Vue de Paris, la légitimité de ces mesures ne fait aucun doute. Mais l’on tient trop peu compte de leurs incidences politiques, sociales et socio-économiques sur les régions désignées. Surtout, on sous-estime le fait que ces coloriages constituent en eux-mêmes une victoire pour le jihadisme : présenter des régions entières comme étant « à risque » isole les populations locales et crée un écosystème social clos, favorable à l’expansion de l’islam radical, ne serait-ce que parce que les économies des zones ainsi colorées s’en trouvent fortement perturbées.

    #afrique #plus_d'états #zones_déconseillées #développement

  • Un « Atlas » pour dénoncer les effets des politiques migratoires

    Petite #recension de ma part de l’#atlas de #Migreurop

    Toute carte est le fruit d’une intention. Par le choix des formes (points, lignes, surfaces), par l’épaisseur des traits, par le choix des couleurs, le cartographe commente et analyse le phénomène qu’il veut mettre en exergue. Les cartes peuvent ainsi servir le pouvoir (sans cartes, sans cartographes, sans géographes, le projet colonial n’aurait simplement pas pu exister) ou, au contraire, faire entendre la voix des sans-voix, montrer le point de vue des dominés, des victimes d’injustices sociales et spatiales. C’est le projet des contre-cartographies, de la géographie « critique ».

    L’Atlas des migrants en Europe, à sa troisième édition, est emblématique de cette démarche. Le sous-titre le dévoile : « Approches critiques des politiques migratoires. » En 175 pages, réunissant une petite centaine de cartes et illustrations, il donne à voir ce que les politiques cachent ou détournent.

    Ces cartes dénoncent les politiques migratoires en montrant leurs effets pervers et mortifères. Elles disent une autre vérité, elles portent la parole de ces corps qui, en traversant les frontières, parfois les murs, et en défiant les politiques en place, peuvent véritablement témoigner de la brutalité du régime migratoire européen. Les corps de personnes en exil sont marqués par les politiques migratoires : quand on les oblige à détourner les systèmes de surveillance, à défier la mort dans les déserts, les mers et les montagnes, quand on les place en « rétention », quand on les expulse par la force, quand on les jette à la rue et on les force à la « migrerrance », à l’errance post-migratoire.

    Ces trajectoires sont inscrites dans l’Atlas, à travers des cartes — critiques, sensibles, radicales — et des récits. Des trajectoires individuelles, comme celle de Ahmed qui, « sans travail et sans papiers », traverse le désert et les Balkans pour arriver en Angleterre deux ans après. Des trajectoires individuelles qui, toutes, s’inscrivent dans une destinée collective. Car les cartes ne suivent pas, par une ligne, les parcours singuliers, mais montrent des tendances.

    Cette collection donne à voir des phénomènes invisibles, et c’est là, justement, leur prérogative et leur pouvoir. Elles montrent les flux monétaires qu’engendrent les politiques migratoires : le coût des expulsions (11,3 milliards d’euros, hors dispositifs Dublin), le coût de l’enfermement de personnes en situation irrégulière (780 millions de livres au Royaume-Uni). Elles chiffrent les morts en Méditerranée, auxquels on peut rendre hommage grâce à une poignée d’associations qui, depuis les années 1990, dépouillent les dépêches et les nouvelles dans les journaux locaux afin d’établir des « listes des disparus en mer ». Elles illustrent aussi les politiques d’externalisation, qui, parce qu’elles se déploient géographiquement loin de nos regards, au Soudan ou au Niger, elles servent justement de cache-yeux.

    Ainsi, cet atlas critique démasque le système, en démêle les enjeux et déconstruit des politiques migratoires créatrices d’injustices afin de donner les instruments, à celles et ceux qui y résistent, d’œuvrer au rétablissement d’une justice migratoire. Pour que « les cartes de demain donnent à voir des frontières ouvertes et des droits humains respectés ».

    https://www.lacite.info/livresidees/atlas-politiques-migratoires
    #cartographie #livre #migrations #frontières #asile #externalisation #camps #campement #ressources_pédagogiques #géographie_des_migrations

    • Atlas des migrants en Europe. Approches critiques des politiques migratoires

      Les candidats à l’exil, fuyant les guerres, la pauvreté et les crises politiques, voyagent souvent au péril de leur vie. Depuis 25 ans, près de 40 000 migrants sont morts ou ont disparu, par noyade ou épuisement, aux frontières européennes, dont plus de 6 000 pour la seule année 2016, la plus meurtrière jamais enregistrée.
      L’augmentation des arrivées observée depuis 2015 a fait souffler un vent de panique au sein des États de l’Union européenne qui se sont ressaisis en durcissant la seule politique qui vaille à leurs yeux, le renforcement des frontières extérieures : multiplication des murs et barrières pour « réguler les flux », ouverture de nouveaux camps, externalisation de l’accueil, militarisation accrue de la surveillance et de la répression… la « crise des migrants » a été suscitée autant que subie, et vient interroger tout le système européen des frontières, des politiques d’accueil et d’immigration.
      Déconstruire les a priori, changer les regards, interroger les frontières, cartographier le contrôle sécuritaire et l’enfermement, enfin, et surtout, donner la parole aux migrants : tels sont les objectifs des textes, cartes, photographies et illustrations réunis dans cet atlas critique des politiques migratoires européennes.

      http://www.armand-colin.com/atlas-des-migrants-en-europe-3e-ed-approches-critiques-des-politiques-

      Quelques cartes sont disponibles en libre accès sur le site de Migreurop :
      http://www.migreurop.org/rubrique417.html

    • Migranti raccontati dalle mappe di Migreurop. L’intervista a Filippo Furri tra i curatori dell’Atlante

      L’uscita della terza edizione dell’Atlas des migrants è particolarmente significativa per dare una giusta interpretazione dei fenomeni migratori e delle loro reali ricadute; per far conoscere l’Atlante al pubblico italiano, e in attesa della sua traduzione, abbiamo deciso di intervistare Filippo Furri, membro di Migreurop e della coalizione Boats4people.

      http://www.meltingpot.org/Migranti-raccontati-dalle-mappe-di-Migreurop

  • Au #Sahel, #sécheresse et #jihad créent une « #crise_pastorale » explosive

    Au Sahel, la sécheresse chasse les troupeaux et leurs bergers vers des contrées plus accueillantes, déclenchant une « crise pastorale » qui risque d’aggraver l’insécurité alimentaire dans une région déjà fragilisée par la présence de groupes jihadistes, alertent les spécialistes.

    Traditionnelles, les migrations transfrontalières de troupeaux en #Afrique_de_l'ouest ont été cette semaine au centre d’une réunion de trois jours des membres du Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA), au siège de l’OCDE à Paris.

    Dans plusieurs pays, « il n’y a pas assez de fourrage, et les troupeaux sont partis plus tôt que prévu, en octobre au lieu de janvier, car ils n’avaient plus rien à manger », explique à l’AFP Maty Ba Dio, coordinatrice régionale du projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel, basée à Ouagadougou.

    « La difficulté, c’est qu’ils sont arrivés alors que les populations agricoles du sud n’avaient pas complètement fini les récoltes, les animaux ont envahi et détruit les parcelles de culture (...), cela a créé des conflits énormes », regrette-t-elle. Les investissements en semences et engrais ont été anéantis.

    Dans les pays côtiers qui reçoivent les migrations de troupeaux, « comme le #Nigeria, le #Ghana, ou le #Togo », les conflits « ont abouti à des morts d’hommes, avec des images difficiles à regarder », souligne aussi Mme Ba Dio.


    https://afrique.tv5monde.com/information/au-sahel-secheresse-et-jihad-creent-une-crise-pastorale-explosive
    #pastoralisme #élevage #EI #Etat_islamique #ISIS #djihadisme

  • Speech by High Representative/Vice-President Federica #Mogherini at the European Parliament plenary session on the Progress on the UN Global Compact for safe, regular and orderly migration and UN Global Compact on refugees

    Let me start with a good news, a good story for once; a little, big European achievement of the last few months. You might remember, last December I came to Strasbourg and here, in this hemicycle we talked about detention centres in Libya. I took in front of you, and most of all, in front of all those people who are suffering inside these detention centres in Libya, the commitment to bring back to their homes 15.000 migrants from within the detention centres to their countries or origin, in a safe manner with Assisted Voluntary Returns, made with our assistance, through the IOM [International Organisation for Migration].

    At that moment we had just reached an unprecedented agreement between our European Union, the African Union, and the United Nations, in particular the United Nations’ agencies for migrants and refugees – at our EU-Africa Union Summit in Abidjan. Thanks to this agreement, in the first two months of this year – so January and February - we managed to rescue and free more than 16.000 people from the camps in Libya. In two months, we managed to achieve more than in the previous year and already in 2017, the results were ten times better than the previous year.

    Now, in the detention camps, there are still some 4.000 to 5.000 people. It is far too much and we are going to continue our work with the United Nations and with the African Union to empty the camps. We have managed to bring out from there 16.000 people in two months, I believe we can make it and empty them completely, within the, at maximum, coming next couple of months.

    This has been possible for one reason: we joined forces – first of all within Europe, second with our African partners and friends, and on a global scale, within the UN system. I am glad to start with this positive note - while acknowledging that there is still work to be done -because sometimes we forget to focus on the achievements we managed to build. I think the achievements are important to lead us towards the solution.

    https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/41272/speech-high-representativevice-president-federica-mogherini-european-par
    #Libye #camps #centres_de_détention #détention #asile #migrations #réfugiés #vide #plein

    Commentaire de Marie Martin via la mailing list Migreurop :

    No resettlement from Libya to the EU was mentioned, if anyone has information on this it will be welcome

    #réinstallation

    @reka :
    ça rentre aussi peut-être dans tes réflexions sur la #géographie_du_vide et #géographie_du_plein

  • Médecins du Monde | Agadez, l’externalisation des frontières européennes
    https://asile.ch/2018/04/20/medecins-monde-agadez-lexternalisation-frontieres-europeennes

    Lors de ce qui a été faussement surnommé la ‘crise des migrants’ en 2015, l’Union Européenne a signé une série d’accords avec des pays tiers. Parmi ceux-ci, un deal avec le Niger qui provoque des morts anonymes par centaines dans le désert du Sahara. Médecins du Monde Belgique livre un récit en images de ce […]

  • Migration through the Mediterranean: mapping the EU response

    http://www.ecfr.eu/specials/mapping_migration

    Since 2014, European citizens have been engaged in an intensifying discussion about migration. This is the result of an unprecedented increase in the number of refugees and other migrants entering Europe, many of them fleeing protracted conflicts in Africa and the Middle East, particularly the war in Syria. The phenomenon peaked in 2015, when more than one million people arrived in Europe, a large proportion of them having travelled along the eastern route through Turkey, Greece, and the Balkans. The number of arrivals has fallen significantly since 2016, albeit with more than 160,000 people reaching Europe through Mediterranean routes annually.

    #migrations #asil #méditerranée #europe #cartographie #visualisation #flèches et #pas_de-flèches

  • The 100 million city: is 21st century urbanisation out of control? | Cities | The Guardian
    https://www.theguardian.com/cities/2018/mar/19/urban-explosion-kinshasa-el-alto-growth-mexico-city-bangalore-lagos

    Projections suggest cities will swell at an astonishing pace – but whether that means our salvation or an eco-disaster is by no means certain

    by John Vidal
    Cities is supported by
    Rockefeller Foundation
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    Mon 19 Mar 2018 07.00 GMT
    Last modified on Fri 13 Apr 2018 14.03 BST

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    The 1960 street map of Lagos, Nigeria, shows a small western-style coastal city surrounded by a few semi-rural African villages. Paved roads quickly turn to dirt, and fields to forest. There are few buildings over six floors high and not many cars.

    No one foresaw what happened next. In just two generations Lagos grew 100-fold, from under 200,000 people to nearly 20 million. Today one of the world’s 10 largest cities, it sprawls across nearly 1,000 sq km. Vastly wealthy in parts, it is largely chaotic and impoverished. Most residents live in informal settlements, or slums. The great majority are not connected to piped water or a sanitation system. The city’s streets are choked with traffic, its air is full of fumes, and its main dump covers 40 hectares and receives 10,000 metric tons of waste a day.

    #urban_matter #démographie #population #urbanisation

  • What is Uber up to in Africa?
    https://africasacountry.com/2018/04/what-is-uber-up-to-in-africa

    Uber’s usual tricks — to provoke price wars in an attempt to increase their share of markets, evade taxes, and undermine workers’ rights — are alive and well in Africa.

    Technophiles and liberals across the African continent are embracing the ride sharing application Uber. Their services are especially popular with the young urban middle classes. In most African cities, public transport is limited, unpredictable and often dangerous, especially after dark. Uber is also cheaper than meter-taxis. Uber’s mobile application makes taxi rides efficient and easy, and women feel safer since rides are registered and passengers rate their drivers.

    Since 2013, Uber has registered drivers in 15 cities in nine African countries: from Cape to Cairo; from Nairobi to Accra. In October last year, Uber said they had nearly two million active users on the continent. The plans are to expand. While media continues to talk about how Uber creates jobs in African cities suffering from enormous unemployment, the company prefers to couch what they do as partnership: They have registered 29,000 “driver-partners.” However, through my research and work with trade unions in Ghana and Nigeria, and a review of Uber’s practices in the rest of Africa, I found that there are many, including Uber’s own “driver partners,” who have mixed feelings about the company.

    Established taxi drivers rage and mobilize resistance to the company across the continent. While Uber claims to create jobs and opportunities, taxi drivers accuse the company of undermining their already-precarious jobs and their abilities to earn a living wage while having to cope with Uber’s price wars, tax evasion and undermining of labor rights.

    Take Ghana, for example. Uber defines its own prices, but regular taxis in Accra are bound by prices negotiated every six months between the Ghanaian Federation for Private Road Transport (GPRTU) and the government. The negotiated prices are supposed to take into account inflation, but currently negotiations are delayed as fuel prices continues rising. The week before I met Issah Khaleepha, Secretary General of the GRPRTU in February, the union held strikes against fuel price increases. Uber’s ability to set its own price gives it a distinct advantage in this environment.

    Like in most African countries the taxi industry in Ghana is part of the informal economy. Informality, however, is not straightforward. Accra’s taxis are licensed, registered commercial cars, marked by yellow license plates and painted in the same colors. Drivers pay taxes. Uber cars are registered as private vehicles, marked by white license plates, which gives them access to areas that are closed to commercial vehicles, such as certain hotels.

    Uber is informalizing through the backdoor and pushing a race to the bottom, says Yaaw Baah, the Secretary General of the Ghana Trade Union Congress (Ghana TUC). The Ghana TUC, the Ghanaian Employers Association (GEA) and the government all support the International Labor Organization’s formalization agenda, which says that the formalization of informal economy will ensure workers’ rights and taxes owed to governments.

    The fault lines in Uber’s business model have been exposed in other parts of the continent as well. In Lagos, Uber cut prices by 40% in 2017, prompting drivers to go on strike. Drivers have to give up 25 percent of their income to Uber, and most drivers have to pay rent to the car owners. Many drivers left Uber for the Estonian competitor, Taxify, which takes 15 percent of revenues. In February 2017, an informal union of Nairobi drivers forced Uber to raise their fares from 200 Kenyan Shillings to 300 (from 33 to 39 cents) per kilometer; yet still a far cry from a foundation for a living wage.

    In Kenya, South Africa and Nigeria, the fragmented and self-regulated taxi industry is associated with violence, conflicts and criminal networks. There are reports of frequent violence and threats to Uber drivers. So-called taxi wars in South Africa, which began in the 1980s, have turned into “Uber wars.” In South African, xenophobia adds fuel to the fire sine many Uber drivers are immigrants from Zimbabwe or other African countries. In Johannesburg two Uber cars were burned. Uber drivers have been attacked and killed in Johannesburg and Nairobi.

    The fragmentation and informality of the transport industry makes workers vulnerable and difficult to organize. However, examples of successes in transportation labor organizing in the past in some African countries, show that it is necessary in order to confront the challenges of the transportation sectors on the continent.

    A decade ago, CESTRAR, the Rwandan trade union confederation, organized Kigali motorcycle taxis (motos) in cooperatives that are platforms from where to organize during price negotiations, and to enable tax payment systems.

    For Uganda’s informal transport workers, unionization has had a dramatic impact. In 2006, the Amalgamated Transport and General Workers Union in Uganda, ATGWU, counted only 2000 members. By incorporating informal taxi and motorcycle taxes’ (boda-boda) associations, ATGWU now has over 80,000 members. For the informal drivers, union membership has ensured freedom of assembly and given them negotiating power. The airport taxis bargained for a collective agreement that standardized branding for the taxis, gave them an office and sales counter in the arrivals hall, a properly organized parking and rest area, uniforms and identity cards. A coordinated strike brought Kampala to a standstill and forced political support from President Yoweri Museveni against police harassment and political interference.

    South Africa is currently the only country in Africa with a lawsuit against Uber. There, 4,000 Uber drivers joined the South African Transport and Allied Workers Union, SATAWU, who supported them in a court case to claim status as employees with rights and protection against unfair termination. They won the first round, but lost the appeal in January 2018. The judge stressed that the case was lost on a technicality. The drivers have since jumped from SATAWU to National Union of Public Service and Allied Workers (Nupsaw), and they will probably go to court again.

    Taxi operators don’t need to join Uber or to abandon labor rights in order get the efficiency and safety advantages of the technology. In some countries, local companies have developed technology adapted to local conditions. In Kigali in 2015, SafeMotos launched an application described as a mix of Uber and a traffic safety application. In Kenya, Maramoja believes their application provides better security than Uber. Through linking to social media like Facebook, Twitter and Google+, you can see who of your contacts have used and recommend drivers. In Ethiopia, which doesn’t allow Uber, companies have developed technology for slow or no internet, and for people without smartphones.

    Still, even though the transport sector in Ethiopia has been “walled off” from foreign competition, and Uber has been kept out of the local market, it is done so in the name of national economic sovereignty rather than protection of workers’ rights. By contrast, the South African Scoop-A-Cab is developed to ensure “that traditional metered taxi owners are not left out in the cold and basically get with the times.” Essentially, customers get the technological benefits, taxis companies continues to be registered, drivers pay taxes and can be protected by labor rights. It is such a mix of benefits that may point in the direction of a more positive transportation future on the continent.

    #Uber #Disruption #Afrika