country:pays-bas

  • La pilule du suicide attire les Néerlandais RTBF - 3 Septembre 2017
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-pilule-du-suicide-attire-les-hollandais?id=9699011

    Aux Pays-Bas, une association relance le débat sur la fin de vie. Chez nos voisins du nord, on ne parle pas des conditions d’euthanasie, mais plutôt de suicide assisté. L’association « De Laatste Wil » (la dernière volonté) affirme avoir trouvé un moyen de provoquer la mort en une heure, sans nécessiter l’encadrement d’un médecin. Mais aux Pays-Bas, comme chez nous, cet acte est illégal.

    Cette association milite pour le droit de mourir dans la dignité quand la personne l’aura décidé, et pas forcément dans le cas où elle souffre de manière inapaisable. Or, en Belgique, une mort encadrée par un médecin se fait sous certaines conditions : le patient en fait une demande volontaire, souffre d’une maladie incurable ou de douleurs physiques ou psychiques inapaisable.

    De Laatste Wil regroupe 3500 personnes aux Pays-Bas. Leur moyenne d’âge est de 70 ans. L’association aurait donc trouvé un produit légal pour permettre une mort rapide à ceux qui le désirent.

    Un « conservant » plutôt qu’un médicament
    Ce n’est pas un médicament, mais un « conservant ». Une poudre qui provoquerait des maux de tête avant de plonger, dans l’heure, dans le coma.

    Une solution décriée par François Damas, médecin intensiviste à l’hôpital de la Citadelle et ex-membre de la commission euthanasie. « Si on veut que les gens meurent dans de bonnes conditions, ce n’est pas cela qu’il faut leur proposer. On cite des maux de tête, mais on peut imaginer des troubles digestifs, des douleurs abdominales, des vomissements. Si une personne veut mourir dans de bonnes conditions, entourée par les siens, ce n’est pas un tableau à offrir. Je pense que la mort médicalement assistée, comme le prévoit la loi belge et également la loi hollandaise, sont suffisantes à cet égard ».

    Comment réagissent les associations belges qui militent pour le droit de mourir dans la dignité ? Jacqueline Herremans, présidente de l’association pour le droit de mourir dans la dignité a une position mitigée. « On peut mourir parce que l’on estime que l’on a vécu suffisamment longtemps. Il existe une telle demande en Belgique, que je peux comprendre. Mais le danger est que cela devienne la norme pour la société. Et que l’on prenne la décision, par d’autres dispositions par exemple, d’arrêter le traitement à partir d’un certain âge. Et de considérer que puisqu’il existe des personnes qui estiment à partir de 70 ou 80 ans que leur vie est accomplie, pourquoi encore les soigner ? Il faut que cela reste une décision de l’individu et jamais une norme sociétale ».

    #société #suicide #Pays_Bas #Fin_de_vie #euthanasie #dignité #norme_sociétale

  • Pays-Bas. Au bout de 20 ans de réformes du marché du #travail : l’emploi trop flexible ? - IRES
    http://www.ires-fr.org/publications/chronique-internationale-de-l-ires/item/5188-pays-bas-au-bout-de-20-ans-de-reformes-du-marche-du-travail-l-emploi-t

    Les critiques des conséquences de la #flexibilisation accélérée du marché du travail commencent à se faire entendre du côté des universitaires mais aussi de grandes institutions économiques 16 : moindre formation continue des travailleurs flexibles, impossibilité pour eux d’accéder à la propriété et au crédit, surexposition au #chômage coûtant à la collectivité, et prise de conscience de l’augmentation des usages pervertis de la flexibilité, sapant les bases des accords collectifs et des assurances sociales (Asscher, 2013). La croissance de la flexibilité touche plus tôt et plus fort les plus faiblement qualifiés, à partir de 2003, tandis qu’elle ne débute qu’en 2009 pour les hautement qualifiés, avec la crise économique. En 2012, 18,5 % des faiblement qualifiés et 10 % des hautement qualifiés sont en emploi précaire (contre respectivement 12,5 % et 6 % en 2003) selon le CPB (2015) 17. La mobilité entre l’emploi instable et l’emploi stable décroît sur cette période. Le marché du travail connaît alors une progression continue des formes non stables d’emploi desquelles on a de plus en plus de mal à sortir, accentuée par la récession du début des années 2000. Ainsi, entre 1999 et 2006, un travailleur flexible sur huit (hors indépendants sans personnel) reste dans ces formes d’emploi trois ans et plus contre un sur trois entre 2006 et 2010 (Asscher, 2013).

    Au plan social, plusieurs facteurs se conjuguent pour conduire en 2013-2014 à lâcher un peu de lest sur le terrain de la flexibilité, mais ce ne sera pas sans nouvelles concessions du côté syndical. Le gouvernement Rutte II avait repris dans son programme de gouvernement de l’automne 2012 les projets de réformes du licenciement ainsi que de réduction de l’indemnisation du chômage, sur lesquels la Commission européenne, dans ses recommandations, n’a cessé d’insister, faisant pression pour une plus grande flexibilisation du marché du travail. Mais les travaillistes sont associés à ce gouvernement, et le vice-Premier ministre travailliste, également ministre des Affaires sociales, Lodewijk Asscher, reste attentif au mouvement syndical pour qui la réforme du licenciement n’est discutable que si un contrôle administratif préventif du licenciement est maintenu. Le gouvernement, en défaut de majorité parlementaire au Sénat, a tout à gagner à assurer ses propositions d’un bon soutien de la société civile et des corps intermédiaires concernés. La concertation sociale est ainsi réanimée en 2013 après une période de gel liée aux remous créés au sein de la FNV par un accord sur la réforme des retraites professionnelles (juin 2011). En effet, sortant avec peine de la grave crise interne qui l’a traversée suite à cet accord, la FNV a repris l’initiative à partir de 2012 et a adopté une ligne plus offensive sur le terrain de l’emploi. Face au chômage en augmentation, notamment dans le secteur de la santé et du social touché par de très fortes baisses de budget et à la déstructuration de l’emploi, elle a vigoureusement dénoncé les emplois en miettes, les excès des contrats courts (contrats zéro heure, contrats min/max) et le recours abusif aux indépendants.

    #précarité

  • La Russie met en garde les US au sujet de l’Afghanistan – Le Saker Francophone
    Par M.K. Bhadrakumar – Le 22 août 2017 – Source Russia Insider - Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone.
    http://lesakerfrancophone.fr/la-russie-met-en-garde-les-us-au-sujet-de-lafghanistan

    (...) À partir de ce qui précède, il apparaît que des sections des forces armées afghanes et le commandement de l’OTAN – qui contrôle l’espace aérien afghan – agissent main dans la main dans ces opérations secrètes. Sans aucun doute, c’est une allégation très sérieuse. L’attaque contre les chiites Hazara doit être considérée comme un message destiné à Téhéran.

    Historiquement et culturellement, l’Iran a des affinités avec la communauté chiite Hazara en Afghanistan. Peut-être, l’administration Trump, qui a juré de renverser le régime iranien, ouvre-t-elle un « deuxième front » par État islamique contre l’Iran sur sa frontière de l’est.

    Fait intéressant, le ministère russe des Affaires étrangères a également publié vendredi une déclaration sur la situation alarmante en matière de drogue en Afghanistan. Il a souligné que :

    Une forte augmentation de la production de drogues est prévue en Afghanistan cette année et un tiers de la population du pays est actuellement impliqué dans la culture du pavot pour l’opium.
    La géographie du trafic de drogue afghan s’est élargie et atteint maintenant le continent africain.
    Des tonnes de produits chimiques pour le traitement des stupéfiants sont importées illégalement en Afghanistan – avec l’Italie, la France et les Pays-Bas « parmi les principaux fournisseurs ».
    Les États-Unis et l’OTAN ne veulent pas ou sont incapables de freiner l’activité illégale.

    La Russie et l’Iran ne peuvent pas fermer les yeux sur les activités hostiles des États-Unis (et de l’OTAN) dans leur arrière-cour, transformant la guerre anti-Taliban en une guerre par procuration. Ils ne peuvent que voir le conflit afghan à travers le prisme de leurs tensions approfondies avec les États-Unis.

    Quelles sont les options de la Russie ? Le ministre russe de la Défense, Serguei Shoigu, a déclaré lors d’une réunion avec la crème des militaires à Moscou, le 18 août, que le conflit afghan constitue une menace pour la stabilité de l’Asie centrale. Il a déclaré que la Russie envisageait d’organiser des exercices militaires conjoints, en fin d’année, avec le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. La Russie a des bases militaires au Tadjikistan et au Kirghizistan.

    Encore une fois, l’ambassadeur Zamir Kabulov, envoyé présidentiel russe en Afghanistan, a récemment déclaré que si le gouvernement afghan et les États-Unis ne pouvaient pas contrer la menace de État islamique, la Russie recourrait à la force militaire.

    Kabulov a révélé que la Russie a dévoilé au Conseil de sécurité de l’ONU le parachutage de fournitures pour les combattants d’État islamique dans au moins trois provinces du nord de l’Afghanistan par des aéronefs non identifiés.

    Bien sûr, il est inconcevable que la Russie mette des « bottes sur le terrain » en Afghanistan. Mais si État islamique franchit les frontières des États d’Asie centrale, il s’agira d’une « ligne rouge », et la Russie répliquera.(...)

    #Afghanistan

  • Réformer aujourd’hui : Pour l’arrêt de l’importation du charbon de bois uruguayen !
    https://reformeraujourdhui.blogspot.fr/2017/07/pour-larret-de-limportation-du-charbon.html

    Quel amateur de barbecue en Europe pourrait s’imaginer que le charbon de bois qu’il utilise est un charbon de bois tropical utilisé issu de la déforestation en Amérique du Sud ? C’est pourtant ce que vient de mettre à jour l’organisation écologiste britannique Earthsight. Dans son rapport « Choice Cuts », l’ONG révèle le parcours du charbon du bois provenant du Chaco paraguayen jusque dans des filiales d’Aldi, de Lidl et de Carrefour en Allemagne et en Espagne ainsi que dans des supermarchés, commerces et restaurants au Royaume-Uni, Portugal, Italie, Pays-Bas, Grèce, Pologne.

  • Il interrompt son concert pour dénoncer une agression sexuelle dans la salle,
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/08/20/il-interrompt-son-concert-pour-denoncer-une-agression-sexuelle-d_a_23

    Il fallait le dire et le dire fort. Sam Carter, du groupe de métal Architects l’a fait et de la meilleure des façons, vendredi 18 août. Alors qu’il est en plein concert au Lowlands Festival à Biddinghuizen, aux Pays-Bas, le chanteur est témoin d’une agression sexuelle dans la foule alors qu’il est en train de chanter. Et comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, il n’a pas hésité à la dénoncer publiquement, sitôt les dernières notes écoulées.

    « Ce n’est pas ton p***** de corps ! », s’écrie-t-il au micro, très énervé face à la foule, « C’est répugnant ! [...] Il n’y a pas de place pour ça dans mon p***** de concert ! ». Dans la fosse visiblement, Sam Carter a vu un jeune homme attrapé le sein d’une fille qui faisait un « slam » dans la foule. Il n’en revient pas. (...)

    [afflux de tweets dont] « Je n’ai aucune idée de qui tu es mais sache que je t’aime et que tu as désormais une nouvelle maman fan à Portland dans l’Oregon »

    #sexisme #interruption #énonciation [édit : oui, discutable, j’imagine que le p**** traduit un quelconque fucking] et hop !

  • Des vélos en libre-service « sauvages » font irruption en Suisse alémanique RTS - jvia - 18 Aout 2017
    http://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/8850610-des-velos-en-libre-service-sauvages-font-irruption-en-suisse-alemanique.

    Une flotte de 900 vélos en libre-service de la firme singapourienne O-Bike ont été installés à Zurich début juillet. Et ce n’est que le début d’une expansion qui fait réagir la presse alémanique.

    Installés en une nuit à Zurich, les O-Bike ne vont pas tarder à débarquer à Winterthour, Berne, Lucerne et Bâle, annonce la société qui les produit. Une expansion qualifiée d’"agressive" que relaie la presse locale depuis un mois et demi.

    Contrairement au Vélib ou au Publibike, il n’y a pas de station. On loue son vélo pour 1 franc 50 la demi-heure via une application, puis on le laisse sur n’importe quelle place publique appropriée après utilisation. Un GPS permet ensuite de localiser les deux-roues.

    « Pas illégal »
    La pratique fait tiquer les élus locaux, qui craignent le chaos et réfléchissent à des réglementations. On reproche à O-bike d’utiliser l’espace public sans rien payer et de monopoliser les parkings.

    « Nous ne faisons rien d’illégal. Ce n’est pas interdit de parquer des vélos dans l’espace public », répond vendredi Sis Timberg, responsable d’O-Bike Europe, dans le TagesAnzeiger. A Zurich, elle dit avoir convenu avec les autorités que « les vélos sont tolérés tant que l’ordre est gardé ».

    Concurrents asiatiques à l’assaut du marché suisse
    La société O-Bike est sise à Singapour et s’inspire d’un modèle chinois. En Asie, il existe actuellement 30 services de location de vélos en concurrence, et plusieurs d’entre eux ont déjà investi le marché européen. O-Bike est notamment présente aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne.

    Et si son extension sur le marché suisse est déjà annoncée (400 vélos vont par exemple être installés à Winterthour en septembre/octobre, selon le TagesAnzeiger), l’arrivée de ses concurrents ne va pas se faire attendre. La société chinoise OFO dit notamment vouloir s’implanter en Suisse, à Zurich et dans d’autres grandes villes.

    #O-Bike #Suisse #Vélo #Déplacement #Vélib #Publibike commercialisation de l’#espace_public

  • Le ministre allemand de l’#Agriculture déçu par l’attitude de la Belgique
    http://deredactie.be/cm/vrtnieuws.francais/Sant%25C3%25A9%2B%2526%2Benvironnement/1.3040560

    Le ministre allemand de l’Agriculture Christian Schmidt a fait ces déclarations à plusieurs médias allemands dont le site internet T-online.

    Pour Christian Schmidt, il y a eu clairement intention malveillante. « J’attends des autorités compétentes qu’elles clarifient cette question rapidement et soigneusement. En particulier la Belgique et les Pays-Bas ont des obligations ici » a ajouté Christian Schmidt dans une interview avec le magazine allemand Bild.

    L’Allemagne a été durement touchée dans le scandale. Selon le ministère de l’Agriculture "au moins trois millions d’œufs infectés ont été livrés dans le pays. Plusieurs grandes chaînes de supermarchés, y compris REWE et Aldi, ont retirés des œufs des rayons des magasins.

    #ue in#sécurité_alimentaire #pesticides

  • La Chine, leader des communications quantiques

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/08/13/la-chine-leader-des-communications-quantiques_5171980_1650684.html

    Grâce au satellite Micius, des chercheurs chinois ont réussi à téléporter des informations en battant tous les records de distance.

    Double première mondiale pour la Chine. Grâce à deux résultats publiés le 9 août dans la revue Nature, elle ­assure sa suprématie dans des techno­logies futuristes de communications ­dites quantiques, promettant notamment plus de sécurité dans les échanges. Elle touche là les bénéfices de son investissement dans un satellite affecté à ce genre de recherche, Micius, lancé le 16 août 2016 sur une orbite basse entre 500 et 1 200 kilomètres de la Terre. Si l’on ajoute à ces deux études une publication dans Science, le 16 juin, l’équipe de Pan Jianwei, de l’université de sciences et technologie de Chine, a réalisé trois démonstrations essentielles, jusqu’alors seulement réussies au sol dans des ­fibres optiques : téléportation, intrication et cryptographie… Trois mots qui méritent quelques explications.

    Depuis la série de science-fiction Star Trek, le concept de téléportation est ­associé au déplacement instantané d’un individu d’un point à un autre de l’univers. Plus modestes, les physiciens désignent par ce terme le transfert instantané de l’état d’un système vers un autre. Plus sobrement, la polarisation d’un grain de lumière, un photon, est exactement copiée sur un autre photon distant. C’est ce que les Chinois ont fait entre un télescope au Tibet et leur satellite.

    L’intrication désigne une propriété étrange de la physique quantique, théorie qui décrit la matière aux petites échelles. C’est l’art de fabriquer une paire d’objets disposant d’un lien invisible qui fait que, même séparés, ils restent comme connectés entre eux. Agir sur l’un modifie immédiatement l’état de l’autre. Comme deux pandas jumeaux dont l’un sentirait les caresses faites à son alter ego éloigné. Là encore, les chercheurs ont utilisé des photons, envoyant les jumeaux depuis Micius jusque dans deux télescopes séparés de 1 203 kilomètres. A noter que sans intrication, aucune téléportation n’est possible.

    Enfin, la cryptographie quantique est une technique de chiffrement sûre. Pour chiffrer un message, il faut mélanger ce dernier avec une série de chiffres, appelée clé. Celle-ci servant également à déchiffrer, elle doit seulement être ­connue des deux personnes désirant échanger confidentiellement.

    « Gros projet d’ingénierie »

    En 1984, des chercheurs canadiens ont exposé un protocole permettant d’échanger en sécurité ces fameuses clés, non pas en interdisant l’écoute, mais en garantissant que les protagonistes sauront si l’échange a été écouté. Dans ­l’affirmative, ils n’utiliseront pas la clé et ­recommenceront. L’équipe chinoise a appliqué ce protocole entre le satellite et la Terre, parvenant pour les distances les plus faibles (600 kilomètres) à envoyer plusieurs milliers de bits d’informations par seconde. « Ils ont résolu énormément de problèmes technologiques. C’est un gros projet d’ingénierie », salue Romain Alléaume, enseignant-chercheur à l’école Telecom Paris Tech et spécialiste de cryptographie quantique. Parmi les défis relevés, la miniaturisation de composants optoélectroniques complexes, leur certification pour l’environnement spatial et surtout le développement de techniques très précises de pointage et de suivi du satellite. « C’est comme suivre un cheveu se déplaçant à 300 ­mètres de distance », décrit Pan Jianwei.

    Ces progrès sont plus technologiques que scientifiques, car chacun de ces ­exploits a déjà été réalisé sur Terre. La ­vérification de l’intrication a été faite en France au début des années 1980 par Alain Aspect. Le premier échange de clés a été réalisé en 1989 au Canada. Depuis, des entreprises, comme IDQuantique en Suisse, commercialisent même de tels systèmes. La Russie a déployé à Kazan en 2016 un réseau de quatre nœuds échangeant des clés.

    La première téléportation a été faite en Autriche en 1997 par l’équipe d’Anton Zeilinger, dans laquelle d’ailleurs le jeune Pan Jianwei travaillait. Ce groupe a par la suite multiplié les records, ­notamment en 2012, dans l’atmo­sphère, entre deux îles des Canaries ­séparées de plus de 140 kilomètres.

    « Ce sont des développements fascinants, estime Ronald Hanson, directeur d’un des plus grands laboratoires ­d’infor­mation quantique en Europe, ­Qutech, à Delft (Pays-Bas). Les expériences chinoises ouvrent une nouvelle ère. Pour la ­première fois, des tâches quantiques fondamentales sont réalisées entre la Terre et l’espace. Relier quantiquement des systèmes éloignés devient réalité. »

    Des réseaux très coûteux

    Passer par l’espace est nécessaire pour couvrir de grandes distances, car l’intrication ou la téléportation sont limitées à une centaine de kilomètres à cause de l’atténuation du signal dans les fibres optiques. Et contrairement au monde classique, il n’est pas possible en physique quantique d’amplifier et de répéter un signal. D’où l’intérêt du vide sidéral, dans lequel les pertes sont moins grandes, même en tenant compte de l’épaisseur de l’atmosphère – sauf en cas d’épais nuages. Mais à quoi bon de tels réseaux, encore très coûteux ? Un chiffrement plus sûr est évidemment une motivation, mais les techniques « classiques » actuelles fonctionnent, avec même des protocoles à clés non secrètes. « Les efforts actuels sur le calcul quantique mettent en danger ces systèmes et la cryptographie quantique est une ­réponse », précise Eleni Diamanti, chargée de recherche au CNRS à l’université Pierre-et-Marie-Curie. Les chercheurs ­rêvent aussi d’un « Internet quantique » aux propriétés nouvelles, comme celle d’y faire du calcul distribué sur plusieurs nœuds du réseau, sans que les nœuds ­accèdent aux données.

    La Chine n’est pas la seule à avoir compris ces enjeux cruciaux pour la défense ou la souveraineté nationale. La Corée du Sud, le Japon, Singapour ou le Canada ont des projets terrestres et spatiaux, ou dans l’air à partir de drones, ballons ou avions. En Europe, des chercheurs, dont Anton Zeilinger, ont tenté pour l’instant en vain de convaincre de l’intérêt de ­développer ces techniques spatiales. « Ces résultats devraient stimuler l’activité en Europe », espère Eleni Diamanti.

    Pan Jianwei veut maintenant améliorer l’efficacité du système de crypto­graphie et, surtout, utiliser son satellite comme relais entre deux stations chinoises au sol, leur permettant de chiffrer en sécurité. En fin d’article, bons princes, les auteurs évoquent aussi la possibilité de collaborer avec l’Europe pour échanger des clés entre les deux continents.

  • Aux Pays-Bas, la fin du gaz de Groningue ? La Croix Jean-Claude Bourbon - le 16/02/2017 *
    http://www.la-croix.com/Economie/Monde/Aux-Pays-Bas-Groningue-2017-02-16-1200825272

    Dans les Hauts-de-France, 1,3 million de clients français vont devoir revoir leur installation de gaz avec l’arrêt progressif des livraisons en provenance des Pays-Bas. Mais pourquoi donc le « gaz B » de Hollande déserte la France ?

    Dans les Hauts-de-France, le gaz qui alimente les foyers français provient du gisement de Groningue aux Pays-Bas. Ce « gaz B », au moins grand pouvoir calorifique que le « gaz H » distribué dans le reste de la France, va bientôt disparaître de l’Hexagone.

    Une baisse de la production prévue
    Aux Pays-Bas, les dernières analyses effectuées en septembre indiquent que le champ gazier, le plus grand d’Europe, sera épuisé dans 17 ans au rythme actuel d’extraction. Le gisement de Groningue avait été découvert en 1959 et est exploité par NAM, une société commune entre Shell et Exxon Mobil. « Le gaz naturel néerlandais est près de se tarir », avait déclaré Peter Hein van Mulligen, économiste en chef du Bureau central des statistiques (CBS), en expliquant que 80 % des réserves ont déjà été utilisées.

    Mais la production de ce gaz naturel, elle, a déjà bien diminué sans attendre l’épuisement de la réserve. Depuis 2010, elle a été divisée par deux. Et en septembre dernier, le parlement néerlandais avait adopté une motion demandant au gouvernement d’évaluer chaque année si la production de gaz au gisement de Groningue peut être réduite davantage.

    Des secousses telluriques dues à l’extraction du gaz
    De fait, les conditions d’extraction du gaz sont au cœur du débat qui agite le pays, avec la multiplication des secousses telluriques aux abords du gisement. Elles sont liées aux poches vides qui se multiplient sous la terre une fois que le gaz a été extrait. Ces tremblements de terre ont démarré dans les années 1990 mais se sont accélérés ces dernières années. Les propriétaires de logements ont d’ailleurs mené de nombreuses actions en justice pour obtenir des indemnisations.

    Cette réduction de la production de gaz est une mauvaise nouvelle pour les finances publiques néerlandaises. En 2013, le gouvernement néerlandais avait tiré 13 milliards d’euros de ses ressources gazières. Ces recettes ont chuté à 5 milliards d’euros en 2015, en raison de la baisse de la production mais également du recul des prix du gaz, avec une demande européenne en berne. En 2014, les Pays-Bas étaient encore le troisième pays fournisseur de gaz pour la France, avec 12 % des approvisionnements tricolores, derrière la Norvège (43 %) et la Russie (14 %), mais devant l’Algérie (11 %).

    #Pays-Bas #Hollande # Gaz_naturel #Energie #tremblements_de_terre #Nord #Pas_de_Calais #HDF

    • Statistics of seismic events at the Groningen field | SpringerLink
      https://link.springer.com/article/10.1007/s10518-016-0007-4

      Abstract
      Depletion of gas fields, even in a tectonically inactive area can induce earthquakes. This is the case for the Groningen gas field, located in the north of the Netherlands. Increased seismic activity raised public concern which led to the government trying to understand the cause of the earthquakes and optimize production such as to minimize the risk of induced seismicity. The main question is how production is correlated with induced seismicity. In this paper we deal with the statistics of seismic events using Bayesian model comparison and a Bayesian change point model. We have developed a method to assess seismic event rate, its changes and tendencies. These statistical analyses are in agreement with each other and find a constant event rate up to 2003, an increasing event rate from 2003 to 2014 and a preference for a decreasing event rate from early 2014 to now. Seasonality in the production and the number of events is present. The seasonality indicates a delay ranging between 2 and 8 months between seismicity and production changes. The question of interest is whether the production reduction since January 2014 has had an effect on the seismicity occurring in the Groningen field. The number of events in the Groningen field in the area affected by the production change has been reduced significantly. We present evidence that changes in seismicity are closely related to changes in production.

      (gros !) #paywall de Springer…

  • L’industrie alimentaire a (encore) failli
    https://www.lecourrier.ch/151637/l_industrie_alimentaire_a_encore_failli

    Quand le scandale touche des animaux, comme pour les œufs chargés au fipronil, la paix des consommateurs s’achète par l’abattage de toutes les bêtes devenues suspectes, victimes expiatoires de notre production intensive. Plutôt tuer que soigner ; pas question de garder des animaux qui ne produisent plus. Déjà 300 000 poules ont été abattues aux Pays-Bas, et les éleveurs annoncent qu’« un à plusieurs millions » d’autres pourraient connaître le même sort. Ils remettent en cause les méthodes de la société spécialisée dans la désinfection d’élevages. Pas les raisons qui les ont poussés à arroser les poules de fipronil contre les puces, les poux, les tiques, les cafards et les acariens.

  • « Cercle de la #raison », cercle vicieux, par Anne Dufourmantelle
    http://www.liberation.fr/debats/2017/04/27/cercle-vicieux_1565827

    (…) Ce que l’invité des Matins de France Culture prônait m’a ensuite aidé à compléter le profil des ressortissants du « cercle de la raison », ceux qui ne sont pas fous, ceux qui connaissent et savent se résoudre aux lois de la nature. Premièrement, ils savent « accepter la loi de la gravitation économique ». Deuxièmement, ils savent être « révolutionnairement modérés ». Troisièmement, ils regrettent « la révocation de l’édit de Nantes qui a privé la France d’une bourgeoisie industrielle d’éthique protestante ». Ces individus raisonnables entre tous considèrent donc que l’économie est un département de la physique des corps, ils appellent « révolution » le statu quo et enfin ils espèrent convertir cette France si lamentablement catholique (et latine) puis laïque, au protestantisme des « Pays-Bas, du Danemark et de l’Allemagne ». Voilà en effet des gens sensés et réalistes…

    Ce qui me frappe, moi qui ne crois pas appartenir au « cercle de la raison », c’est que l’on trouve raisonnable justement que 200 personnes soient aussi riches que 3 milliards dans ce monde. Ce qui me frappe c’est que l’on trouve raisonnable de ne pas donner raison aux sages femmes de ce pays qui, depuis plus d’un an, ne font pas grève pour le plaisir mais pour obtenir des conditions de travail décentes. Ce qui me frappe, c’est que l’on trouve raisonnable de ne pas satisfaire la demande justifiée des auxiliaires maternelles en crèche ou des infirmières, rincées par le sous-effectif, car ce sont elles qui sont en première ligne sur le front de notre sacro-sainte égalité. Ce qui me frappe c’est que l’on trouve raisonnables les méthodes managériales qui poussent tant de gens à souffrir au travail et parfois à en finir, ce qui me frappe c’est de trouver raisonnable de continuer d’appeler Europe ce grand projet de liberté et de paix éclairées, la technocratie Bruxelloise.

    Martin Buber a écrit que c’est en rendant impensable toute alternative à un ordre des choses qu’on participe à une #hégémonie qui a pour propriété de susciter la #violence et la destruction. La doxa qui consiste à ostraciser toute pensée transversale à une orthodoxie couve une menace. On a vu comment « le cercle de la raison » a pondu en une trentaine d’années un parti qui a la peur pour patrie et le ressentiment pour exutoire. Parce que le devoir de faire barrage à cette réaction vindicative était le plus sûr moyen pour ce « cercle » de se répliquer au pouvoir ? Les cercles ne sont pas seulement creux, il leur arrive d’être vicieux.

    #macronie

  • U.S. coal exports soar, in boost to Trump energy agenda, data shows
    https://www.reuters.com/article/us-usa-coal-exports-idUSKBN1AD0DU

    U.S. coal exports have jumped more than 60 percent this year due to soaring demand from Europe and Asia, according to a Reuters review of government data, allowing President Donald Trump’s administration to claim that efforts to revive the battered industry are working.
    […]
    They included a surge to several European countries during the 2017 period, including a 175 percent increase in shipments to the United Kingdom, and a doubling to France - which had suffered a series of nuclear power plant outages that required it and regional neighbors to rely more heavily on coal.

    If Europe wants to lecture Trump on climate then EU member states need transition plans to phase out polluting coal,” said Laurence Watson, a data scientist working on coal at independent think tank Carbon Tracker Initiative in London.
    […]
    Overall exports to European nations totaled 16 million tons in the first five months of this year, up from 10.5 million in the same period last year, according to the figures. Exports to Asia meanwhile, totaled 12.3 million tons, compared to 6.2 million tons in the year-earlier period.

  • Emmanuel #Macron veut créer des « hotspots » pour gérer les demandes d’asile en #Libye

    « La France va créer dès cet été en Libye des #hotspots », des centres d’examen pour les candidats à l’asile, a annoncé le président Emmanuel Macron ce matin en marge d’une visite d’un centre d’hébergement de réfugiés à Orléans (Loiret). « L’idée est de créer en Libye des hotspots afin d’éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile. Les gens, on va aller les chercher. Je compte le faire dès cet été », avec ou sans l’Europe, a-t-il ajouté.

    http://www.liberation.fr/direct/element/emmanuel-macron-veut-creer-des-hotspots-pour-gerer-les-demandes-dasile-en
    #hotspot #externalisation #asile #migrations #réfugiés #France

    cc @i_s_

    –---

    voir la métaliste sur les tentatives de certains pays européens d’externaliser la #procédure_d'asile :
    https://seenthis.net/messages/900122

    • Ah bon ?!?

      La mise en place de Hotspots en Libye n’est finalement « pas possible » cet été comme l’avait annoncé Emmanuel Macron

      La mise en place en Libye de centres pour examiner les demandes d’asile n’est « pas possible aujourd’hui », a jugé l’Elysée, jeudi 27 juillet, dans la soirée. Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait annoncé la création, cet été, de « hotspots » dans ce pays devenu un lieu de passage pour des milliers de migrants tentant de traverser la Méditerranée vers l’Europe.

      http://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/la-mise-en-place-de-hotspots-en-libye-n-est-finalement-pas-possible-cet-ete-comme-l-avait-annonce-emmanuel-macron_2302719.html#xtref=http://m.facebook.com

    • Migrants : « Trier les gens avant leur arrivée en France serait intolérable »

      Identifier les personnes vulnérables, comme cela se fait au Liban ou en Grèce sous la supervision du HCR, est une option -bien que ce n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si l’objectif est de trier les gens -entre migrants économiques et réfugiés- avant leur arrivée en France, c’est intolérable. Pouvoir déposer sa demande d’asile avant d’arriver sur le territoire ne doit pas déboucher sur une restriction du droit de venir en France, que ce soit pour des raisons d’asile ou de migration économique. Ce serait contraire à la convention de Genève qui impose aux signataires d’assurer l’accueil des réfugiés.

      http://www.lexpress.fr/actualite/societe/migrants-trier-les-gens-avant-leur-arrivee-en-france-serait-intolerable_193

    • Déclaration de Filippo #Grandi, chef du #HCR, sur la réunion de Paris le 28 août

      Je me félicite de l’annonce d’un plan d’action complet pour l’appui à des solutions à long terme au problème complexe de la migration mixte ainsi que la résolution de ses causes profondes, en étroite coopération avec les pays d’origine et de transit, et conformément au droit international.

      http://www.unhcr.org/fr/news/press/2017/8/59a55689a/declaration-filippo-grandi-chef-hcr-reunion-paris-28-ao-t.html

      Le HCR se félicite... sic

    • Parigi e i migranti: quale idea di Europa? Ascolta la puntata

      Dal vertice di Parigi sembrano arrivare novità importanti sul grande tema dei nostri giorni, quello dei migranti. Italia, Spagna, Germania e Francia, insieme a Ciad, Niger e Libia, sono forse arrivati a un punto di svolta nella gestione dei flussi migratori. Una strategia complessa dal punto di vista politico e soprattutto umanitario, che mette di fronte l’aspetto della sicurezza e quello morale. Gli sbarchi nel mese di agosto sono diminuiti, ma cosa succede a chi rimane dall’altra parte del mare? L’Italia sembra finalmente non essere più sola, ma qual è l’Europa che viene fuori da questo accordo?

      http://lacittadiradio3.blog.rai.it/2017/08/29/19762

    • Parigi: l’accordo che “li ferma a casa loro”

      L’accordo è raggiunto (per il momento), la strategia definita: teniamoli lontani da noi, costi quello che costi: in termini di risorse pubbliche (le nostre), ma soprattutto in termini di vite e diritti umani, calpestati. Cosa succederà alle persone che resteranno intrappolate nei loro paesi o in quelli di transito? Non sembra preoccupare i Capi di Stato e di Governo che oggi si sono riuniti a Parigi.

      http://www.cronachediordinariorazzismo.org/parigi-laccordo-li-ferma-casa

    • Au Niger, les rescapés du nouveau poste-frontière de l’Europe

      Pour éviter les traversées périlleuses, décourager les réseaux de passeurs et rendre moins visible le flux de migrants, des dizaines de demandes d’asile sont examinées au Sahel depuis octobre. A Niamey, Moussa et Eden font partie des rares personnes acceptées. Loin des 10 000 qu’Emmanuel Macron a promis d’accueillir d’ici fin 2019.

      Au Niger, les rescapés du nouveau poste-frontière de l’Europe
      « Bonjour », articule Moussa, sourire un peu crispé, un sourcil levé en signe d’hésitation. Dans sa bouche, ces deux syllabes résonnent comme celles d’un mot-valise qui porterait tous ses espoirs et ses incertitudes. Le seul mot de français qu’il connaît. De la France, ce père de famille érythréen de 43 ans, à la petite moustache bien taillée et aux yeux fatigués, a « vu quelques photos », entendu parler de « la tour Eiffel ». Dans quelques jours ou quelques semaines, c’est sur cette terre européenne, aussi inconnue que fantasmée, qu’il sera « relocalisé », selon le terme employé par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
      Moussa est l’un des rares gagnants de la loterie de l’asile, désormais mise en place bien loin de l’Europe : à Niamey, au Niger. Avec le récit d’une vie pour seul laissez-passer, Moussa a convaincu les agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), venus l’interroger dans le même conteneur préfabriqué où nous le rencontrons. Une enceinte sécurisée gérée par le HCR, au fond d’une ruelle poussiéreuse de cette capitale poussiéreuse, située au cœur du Sahel. Après deux entretiens, de nombreuses questions et vérifications, Moussa a obtenu le sésame auquel il n’osait plus croire : sa demande d’asile a été approuvée. « Je leur ai simplement dit la vérité, dit-il. J’ai beaucoup souffert. »
      Que font des fonctionnaires français chargés de l’examen des demandes d’asile loin de leurs locaux du Val-de-Marne, sur le sol africain ? Depuis octobre, l’Ofpra a effectué trois « missions de protection » au Sahel, deux au Niger et une au Tchad, pour une durée d’environ une semaine à chaque fois. L’objectif affiché : la réinstallation de réfugiés africains en France, après les avoir évalués dans ces « pays sûrs ». En principe, pour leur éviter « de prendre des risques inconsidérés » en traversant la Méditerranée. Mais il s’agit aussi de décourager les réseaux de passeurs clandestins qui ont longtemps prospéré dans ce pays au carrefour de l’Afrique noire et de l’Afrique du Nord.
      Sans laisser de traces

      Depuis deux ans, d’importants financements versés par l’Union européenne ont persuadé le gouvernement nigérien d’accepter de devenir de facto un de ses postes-frontières. Une loi criminalise désormais les passeurs : transporter des migrants au-delà d’Agadez, la « porte du désert » au nord du pays, est passible d’emprisonnement. Avec la mise en place de mesures répressives dans les pays qu’ils traversent, le nombre de migrants qui atteignent l’Europe a diminué, même si beaucoup empruntent à présent des routes plus dangereuses, à travers le désert, où ils disparaissent sans laisser de traces. Mais pour les gouvernements de l’UE, l’objectif est accompli, avec des migrants moins nombreux et en tout cas moins visibles. Reste en échange à accepter d’en accueillir quelques-uns pour que la logique de cette nouvelle plateforme en terre africaine fonctionne. L’an dernier, Emmanuel Macron s’est engagé à accueillir en France 10 000 réfugiés supplémentaires d’ici la fin de l’année 2019, dont 3 000 personnes en provenance du Tchad et du Niger.
      « Je n’ai absolument aucun doute que nous atteindrons ce nombre », affirme Pascal Brice, directeur de l’Ofpra. Pour l’instant, on est loin du compte. Environ 160 personnes, présélectionnées par le HCR, ont été vues par les agents de l’Ofpra lors de ces deux missions à Niamey. Après ces entretiens, 114 hommes, femmes et enfants - majoritairement érythréens, soudanais et somaliens - sont partis en France. Le nombre est dérisoire, mais le message politique est fort : ceux qui ont des revendications justifiées à l’asile ont une alternative légale et sûre à la dangereuse traversée de la Méditerranée, qui engloutit chaque année des milliers de personnes et leurs espoirs. Si la France leur ouvre ses portes, ils se verront offrir un billet d’avion, un titre de séjour et des mesures d’accompagnement pour faciliter leur intégration, telles qu’une aide au logement ou des cours de langue. Tous les autres devraient rebrousser chemin.
      « La rhétorique qui vise à tracer une distinction claire entre migrants et réfugiés recouvre des enjeux d’ordre politique majeurs, constate Jocelyne Streiff-Fénart, sociologue et directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des migrations. L’opposition entre le réfugié, qui aurait des raisons légitimes de fuir et pour cela doit être accueilli, et le migrant économique, qui doit être repoussé, est devenue un élément essentiel d’une politique migratoire qui est clairement configurée comme une entreprise de triage. » Cette distinction entre « les bons et les mauvais migrants », qui appartiendraient à deux catégories imperméables, apparaît pour la chercheuse comme « une tentative de légitimation » de mesures de plus en plus restrictives, « voire brutales ».
      A Niamey, dans l’attente de son départ, Moussa fait les cent pas dans sa tête. Il a envie de parler. Les agents de l’Ofpra voulaient avant tout s’assurer de sa nationalité. Ce qui le prend aux tripes, qu’il régurgite d’une voix monocorde, ce sont les épreuves qu’il a traversées. La ligne de front lors de la guerre contre l’Ethiopie, la pauvreté, ses enfants qu’il ne voit qu’une fois par an, les frustrations, et le service militaire, quasi esclavagiste, qui n’en finit pas. En Erythrée, petit pays de la corne de l’Afrique dirigé par un régime autoritaire, celui-ci est obligatoire pour tous les citoyens. Sa durée est indéterminée. Moussa a passé douze ans sous les drapeaux. Puis, en 2011, il a craqué. « Une nuit, je me suis enfui, raconte-t-il. Je n’ai rien dit à ma femme. J’ai pris un chemin peu fréquenté, et j’ai traversé la frontière, dans l’obscurité. » Il part d’abord au Soudan puis au Soudan du Sud, à Juba, où il se fait embaucher dans un hôtel par un compatriote. Mais la guerre le rattrape. Avec ses économies, et un peu d’aide d’un beau-frère au pays, il prend finalement la décision qui le taraude depuis qu’il est parti : aller en Europe.
      Cul-de-sac libyen

      Une éprouvante traversée du désert le mène jusqu’en Libye, le principal point de départ pour les côtes italiennes. Un pays en plein chaos depuis la chute de Kadhafi, en 2011, où les migrants sont devenus une marchandise à capturer, à vendre et à exploiter. « Nous étions plusieurs centaines, peut-être 500, dans un hangar, raconte Moussa dans un anglais presque impeccable. J’y ai passé plusieurs mois, puis on nous a déplacés dans un autre endroit, puis encore un autre. Chaque fois, nous étions gardés par des hommes en armes. » Trafiquants, miliciens, gardes-côtes, bandits… tout se mêle et devient flou. Les geôliers aboient des ordres en arabe, une langue que la plupart des migrants ne comprennent pas. « Ils nous ont menacés, frappés avec des bâtons de bois ou des câbles. Quand ils étaient nerveux, ou défoncés, ils tiraient à nos pieds. Juste parce que ça les amusait, raconte-t-il. Mais, le pire c’était la faim. »
      Un soir, deux hommes s’emparent d’une jeune femme et l’emmènent à l’écart. « Quand ils l’ont ramenée, elle a pleuré toute la nuit. Que pouvait-on faire ? » dit-il, le regard sombre. Ceux qui peinent à rassembler l’argent dû pour le voyage sont maltraités avec une brutalité systématique, torturés, forcés de rester debout sous le soleil pendant des heures. Par téléphone, ils supplient leurs proches d’envoyer de l’argent, de les sortir de là. Moussa, lui, a déjà versé 3 500 dollars (environ 2 900 euros), mais son départ se fait attendre. La collaboration controversée de l’UE et de la Libye pour endiguer la venue de migrants africains en Europe, y compris par la détention de ces derniers et l’interception des bateaux en mer, a rendu la traversée plus compliquée. Elle a aussi accru la clandestinité dans laquelle opèrent les migrants et leur dépendance aux réseaux organisés de trafiquants.
      Parmi les milliers de personnes bloquées dans le cul-de-sac libyen, dans des conditions abominables, quelques centaines, comme Moussa, peuvent prétendre au statut de réfugiés. Le HCR travaille à les identifier et les faire relâcher. L’an dernier, l’agence onusienne a initié une procédure unique : l’évacuation par avion des demandeurs d’asile jugés les plus vulnérables vers un pays de transit où ils seraient en sécurité, le Niger. Un retour en arrière censé être temporaire, en vue de leur réinstallation, selon le bon vouloir de quelques pays occidentaux. L’enveloppe d’aide européenne ne venant pas sans contrepartie, les autorités nigériennes ont donné leur feu vert non sans émettre quelques craintes de voir leur pays devenir un « hotspot » où tous les recalés à l’examen de l’asile se retrouveraient coincés. « Nous avons environ 1 000 personnes sous notre protection en ce moment sur le territoire nigérien, dit Alessandra Morelli, représentante du HCR au Niger. Nous attendons que ces personnes puissent être accueillies par des pays tiers. Le succès de la démarche dépend de l’engagement des Etats membres de l’UE et de la communauté internationale. C’est seulement à travers cette solidarité que ces gens peuvent avoir l’espoir de reconstruire leur vie. »
      « On sait ce qui nous attend »

      L’initiative lancée par la France suscite l’intérêt d’autres pays. La Suisse et les Pays-Bas ont récemment effectué une mission au Niger. La Finlande, le Canada, l’Allemagne et le Royaume-Uni pourraient prochainement faire de même. Eden, 22 ans, doit bientôt être accueillie en Suisse. Avec ses traits fins, ses yeux brun profond soulignés d’un trait d’eye-liner et ses petites boucles d’oreilles mauves assorties à son vernis à ongles, la jeune Erythréenne mêle la coquetterie d’une adolescente à l’assurance de celles qui en ont déjà trop vu pour se laisser impressionner. Elle raconte son calvaire, parle de ses rêves d’avenir, son envie de « devenir esthéticienne. Ou médecin, si je peux aller à l’université ». La détermination ponctue chacun de ses mots. « Bien sûr qu’on sait ce qui nous attend lorsqu’on part », dit-elle en amharique, qu’une interprète traduit. Sur les réseaux sociaux, des photos circulent de ceux, tout sourire, qui ont réussi à atteindre le mythe européen. Mais les récits d’horreur, d’abandons dans le désert, de bateaux qui sombrent au milieu des vagues, de tortures dans les camps libyens, ont aussi fait leur chemin jusque dans les villages de la corne de l’Afrique. Dans leur bagage, certaines femmes emportent des contraceptifs parce qu’elles s’attendent à être violées. « Ça ne veut pas dire que l’on sait comment on va réagir, si l’on tiendra le coup, mais on sait que ce sera horrible. De toute façon, quelles sont les autres options ? »
      Pour quelques élus, extraits du flux migratoire au terme d’un processus de sélection en entonnoir, le voyage prend bientôt fin, à leur grand soulagement. A son arrivée en France, Moussa devrait obtenir la protection subsidiaire, un statut un cran en dessous de celui de réfugié. Il pourra le renouveler au bout d’un an, si ses raisons de ne pas rentrer en Erythrée sont toujours jugées légitimes. Aux yeux des autorités européennes, l’espoir d’une vie meilleure ne suffit pas.

      *Les prénoms ont été changés

      http://www.liberation.fr/planete/2018/05/03/au-niger-les-rescapes-du-nouveau-poste-frontiere-de-l-europe_1647600

    • EU to consider plans for migrant processing centres in north Africa

      Leaked draft document says idea could ‘reduce incentive for perilous journeys’

      The EU is to consider the idea of building migrant processing centres in north Africa in an attempt to deter people from making life-threatening journeys to Europe across the Mediterranean, according to a leaked document.

      The European council of EU leaders “supports the development of the concept of regional disembarkation platforms”, according to the draft conclusions of an EU summit due to take place next week.

      The EU wants to look at the feasibility of setting up such centres in north Africa, where most migrant journeys to Europe begin. “Such platforms should provide for rapid processing to distinguish between economic migrants and those in need of international protection, and reduce the incentive to embark on perilous journeys,” says the document seen by the Guardian.

      Although the plan is winning influential support, it faces political and practical hurdles, with one expert saying it is not clear how the EU would get foreign countries to agree to be “vassal states”.

      Migration is high on the agenda of the two-day summit, which opens on 28 June. EU leaders will attempt to reach a consensus on how to manage the thousands of refugees and migrants arriving each month.

      The German and French leaders, Angela Merkel and Emmanuel Macron, met near Berlin on Tuesday to agree on a common approach, amid fears in their camps that the European project is unravelling.

      Before the meeting France’s finance minister, Bruno Le Maire, said Europe was “in a process of disintegration. We see states that are turning inward, trying to find national solutions to problems that require European solutions.”

      He called for “a new European project” on immigration, as well as economic and financial issues, “to consolidate Europe in a world where you have the United States on one side, China on the other and we are trapped in the middle”.

      At the end of the meeting, which was dominated by eurozone reform, Macron said the EU would “work with countries of origin and transit” to cut off illegal people-smuggling routes, and build “solidarity mechanisms, both externally and internally”. The EU border and coastguard agency Frontex would be expanded to become “a true European border police”.

      Merkel is under pressure from her hardline interior minister, Horst Seehofer, to come up with a European plan by the end of the month. Germany continues to receive more applications for asylum than any other EU member state. Seehofer wants German border guards to start turning people away if there is no EU-wide progress.

      It was not immediately clear how the EU document’s proposal for “regional disembarkation platforms” would work, or where they might be set up.

      Elizabeth Collett, the director of the Migration Policy Institute in Brussels, said it was a “watered-down version” of Austrian-Danish proposals that had called for arrivals in Europe to be sent back to their point of departure to have their claims processed.

      “What has clearly changed is the level of political backing for this,” she said.

      The plan prompted questions about how it would work and the cost involved, she said. “It looks great on paper, but can you get countries to sign up from outside Europe and basically be vassal states?”

      The other big problem was ensuring the centres met EU standards, she said. “The conditions, the processing, all of the things that require a high degree of knowledge and are quite hard to manage within the EU, these are big questions.”

      The plan, however, appears to be helping unite EU countries that are deeply divided on migration.

      Italy and France support the idea of asylum centres outside EU territory, an idea that helped defuse diplomatic tensions after the two countries clashed when the new populist government in Rome refused to allow the docking of a ship carrying 630 migrants.

      Macron, who has previously raised the idea, proposed it when he met the Italian prime minister, Giuseppe Conte, last week.

      The EU struck a deal with Turkey in 2016 that drastically reduced migrant flows, but the bloc has found it harder to work with north African governments, especially Libya, from where most sea crossings begin.

      The European commission has rejected a Turkey-style deal with Libya because of instability in the country. But Italy’s previous government struck deals with Libyan militia and tribes and helped relaunch the Libyan coastguard. These actions contributed to a sharp reduction in the number of people crossing the central Mediterranean, but critics reported an increase in human rights violations.

      According to the draft document, the EU would like to set up the centres in collaboration with the UN refugee agency and the International Organization for Migration, a UN-related body that has previously criticised the paucity of legal routes for African migrants to travel to Europe.

      Dimitris Avramopoulos, the EU migration commissioner, is expected to spell out details of the disembarkation centres later this week.

      https://www.theguardian.com/world/2018/jun/19/eu-migrant-processing-centres-north-africa-refugees?CMP=share_btn_tw
      #Afrique_du_nord

  • Aux Pays-Bas, exhumer les bunkers nazis

    Le sable avait fini par recouvrir les bunkers érigés sur ordre d’Hitler à deux pas des plages de La Haye. Tout comme les souvenirs douloureux qu’ils évoquent. Mais depuis quelques années, ces vestiges en béton armé sont exhumés pour les touristes, et aussi au nom de la mémoire nationale.


    http://www.courrierinternational.com/depeche/aux-pays-bas-exhumer-les-bunkers-nazis.afp.com.20170725.doc.q

    #bunkers #histoire #mémoire #Pays-Bas #WWII #deuxième_guerre_mondiale #nazisme

  • #OGM : retour sur le tribunal #International #Monsanto
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190717/ogm-retour-sur-le-tribunal-international-monsanto

    À l’automne 2016, un #tribunal_populaire avait organisé deux jours d’audiences aux Pays-Bas pour juger Monsanto, le champion des OGM. Mediapart s’est entretenu avec deux des organisateurs de cette expérience d’activisme inédite, pour décrypter les conclusions du procès et réfléchir à la suite.

    #Economie #Arnaud_Apoteker #écocide #Emilie_Gaillard #glyphosate #justice_internationale #Roundup

  • Comme le Fresnoy, le Grand Mix fête ses 20 ans - La Voix du Nord
    http://www.lavoixdunord.fr/189751/article/2017-07-10/comme-le-fresnoy-le-grand-mix-fete-ses-20-ans

    Le 23 septembre 1997, le chanteur Arno est le parrain de la salle du Grand Mix et y donne un concert inaugural. Vingt ans plus tard, la structure se lance dans de gros travaux jusqu’en 2019. À partir de décembre, la saison sera « hors les murs ».
    Par Christian Vincent | Publié le 10/07/2017

    L’idée de la salle avait germé en 1996 sous la majorité emmenée par Jean-Pierre Balduyck, le maire socialiste de l’époque, Christian Odoux, adjoint à la culture et Michel-François Delannoy, adjoint à la jeunesse. Ils sont partis de l’idée que si la culture était bien servie à Tourcoing, il restait un créneau à occuper au plan musical plus orienté vers les musiques amplifiées et la jeunesse.

    Le Grand Mix s’installe donc alors dans un ancien foyer catholique où une grande croix trône au-dessus de l’actuelle scène.

    Les dix premières années furent marquées par de grands moments musicaux avec des artistes comme Tinariwen, Dominique A, Feist, etc. mais aussi des difficultés d’ordre financier et judiciaire. En 2000, on évoque l’ouverture d’un espace dédié à l’accueil du public. Il sera réalisé en octobre 2003, mais rue Saint-Jacques. Ce n’est pas totalement satisfaisant du fait que la salle est coupée de son administration et que l’accueil du public au Grand Mix n’y est possible que les soirs de concerts. Avec les grands travaux qui s’ouvrent, ce sera chose faite dans de bonnes conditions d’ici deux ans !

    Gros travaux
    À partir de décembre, ils s’engagent dans une saison « hors les murs » qui les abritera au théâtre de l’Idéal avec qui ils sont particulièrement heureux d’avoir tissé un partenariat bien compris, à l’Hospice d’Havré, à La Condition publique, peut-être l’ancienne église Saint-Louis, etc. Les travaux compliquent la construction de la saison. « Cela provoque beaucoup de frustrations, on va être moins dans le « confort » mais ce sera pour la bonne cause », explique Boris Colin, son directeur. Ils ne pouvaient pas avoir une saison vide. « On a imaginé l’installation d’un Magic mirrors permanent mais cela coûterait trop cher », alors ils se sont débrouillés jusqu’à la possibilité d’ouvrir de nouveau la salle en octobre 2018.

    Connecter la salle à la ville
    Le nouvel espace sera ouvert sur la façade avec possibilité d’un vrai accueil du public et une petite restauration rapide, un bar sans alcool ouvert toute la journée, du lundi au vendredi. « On entend y faire un espace ouvert et sympa pour le public et pas forcément que pour des concerts. Cela permettra aussi de connecter la salle avec la ville et ses habitants, être un meilleur outil de production de concerts mais aussi d’augmenter la surface des stocks de matériel et un espace de projet culturel et de rayonnement artistique. On pourra y asseoir 120 personnes. » Si tout va bien, tout sera terminé pour avril 2019, hypothèse optimiste.

    Trois jours de concerts pour un anniversaire
    Exactement vingt ans aprè le concert inaugural d’Arno, le Grand Mix propose trois jours de concerts avec le vendredi 22 septembre : Isaac Delusion (France), L’Impératrice (France), Weval (Live) (Pays-Bas), Azekel (Royaume-Uni). Samedi 23 septembre : BRNS (Belgique), Traams (Royaume-Uni), The KVB (Royaume-Uni), Ulrika Spacek (Royaume-Uni), Diet Cig (USA). Dimanche 24 septembre :Mini Mix, journée jeune public, programme à définir.

  • ONU : 122 États adoptent un traité d’interdiction des armes nucléaires - L’observatoire des armements
    http://obsarm.org/spip.php?article294

    Après plus de 10 ans d’efforts de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) — et 72 ans après leur première utilisation —, les Nations Unies ont adopté par 122 voix pour — 1 contre (Pays-Bas) et 1 abstention (Singapour) — ce vendredi 7 juillet 2017 un traité qui interdit catégoriquement les armes nucléaires. Une avancée historique.

    Les armes nucléaires étaient les seules armes de destruction massive qui n’étaient pas encore couvertes par un traité d’interdiction, malgré les conséquences humanitaires et catastrophiques provoquées en cas de détonation intentionnelle ou accidentelle. Les armes biologiques ont été en effet interdites en 1972 et les armes chimiques en 1992.

    La France, en dépit de son engagement à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives au désarmement nucléaire n’a pas participé à ces négociations historiques. Au cours des derniers jours, son attachement à la dissuasion nucléaire a d’ailleurs été réaffirmé à de nombreuses reprises, notamment avec la publication d’un rapport du Sénat sur La nécessaire modernisation de la dissuasion nucléaire, ou avec la visite du président Macron à l’Île Longue le 4 juillet dernier…

    Il est très décevant de constater que la France s’entête à poursuivre sa doctrine de dissuasion nucléaire, à moderniser son arsenal, et à ignorer l’avancée majeure que représente ce traité.

    #Arme_atomique #guerre #géopolitique #ONU

    • Interdiction de les fabriquer et de les utiliser ou bien leur réduction voire destruction ?. Tout ce que l’on peut dire sur le résultat de cette conférence est pour le moins ridicule. On sait bien qu’aucun Etat non nucléaire n’est en mesure de détenir l’arme de dissuasion sans la contribution effective des Etats détenteurs. Leur engagement en faveur de cette résolution pourrait s’apparenter à des gamins qui promettent de ne pas commettre des choses vilaines à leurs parents.
      D’autre part, qui est cette autorité qui serait investie du devoir de vérifier la tenue de cet engagement en l’occurrence par les visites des sites et installations en sachant que certains Etats ne permettront jamais pareille immixtion dans leurs affaires internes. Donc, les visites concerneront uniquement les petits pays dont le véritable objet ne revêt aucunement une inspection impartiale.
      Enfin, la possession de l’arme nucléaire est la seule garante pour se prémunir contre des interventions arbitraires

    • @lemodere J’ai bien peur que votre position n’affaiblisse l’ONU. Certes, cet organisme est et reste au service des grandes puissances... mais il est significatif que d’autres pays s’emparent de ses mécanismes pour poser des problèmes qui concernent toute l’humanité, comme un moyen de peser sur les grands pays (riches et militarisés).
      L’idée que la SDN ne servait à rien devant la puissance des nations a eu cours dans les années trente, avec le résultat que l’on sait.
      Je suis peut être naïf, mais je veux défendre la capacité de l’ONU a exister et agir sur le scène mondiale et ne pas laisser la dizaine d’Etats sans boussole s’engager dans des guerres, surout en disposant d’armes de destruction massive.

  • L’ONU adopte un traité bannissant l’arme atomique, boudé par les Etats nucléaires
    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/07/l-onu-adopte-un-traite-bannissant-l-arme-atomique-boude-par-les-etats-nuclea

    Un #traité interdisant les #armes_nucléaires a été adopté vendredi 7 juillet aux Nations unies, mais les puissances nucléaires ont refusé de participer au processus. Ce texte reste donc largement symbolique, au moment où la Corée du Nord accélère son programme d’armement.

    Le traité a été adopté par 122 votes pour, une voix contre – celle des Pays-Bas, membre de l’Otan – et une abstention. Ses partisans y voient une réalisation historique, mais les Etats nucléaires le jugent irréaliste, estimant qu’il n’aura aucun impact sur la réduction du stock mondial actuel, de quelque 15 000 têtes nucléaires.
    141 Etats impliqués

    Des applaudissements ont retenti dans la salle de conférence de l’ONU après le vote, qui met un terme à trois semaines de négociations par 141 Etats, portées par l’Autriche, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande.

    Le traité, qui préconise une interdiction totale du développement, du stockage et de la menace d’utilisation d’armes nucléaires, ne s’appliquera qu’aux signataires. Il sera ouvert à ratification à partir du 20 septembre et entrera en vigueur après sa signature par 50 pays.

    Ses partisans espèrent qu’il accentuera la pression sur les Etats nucléaires afin qu’ils prennent le désarmement plus au sérieux. « Nous avons réussi à semer les premières graines d’un monde sans armes nucléaires », s’est félicitée l’ambassadrice du Costa Rica, Elayne Whyte Gomez, qui a présidé la conférence de l’ONU sur le traité.

    Aucun des neuf pays détenteurs de l’arme nucléaire (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, Chine, France, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) n’a pris part aux négociations. Même le Japon, seul pays à avoir connu une attaque atomique en 1945, les a boycottées, ainsi que la plupart des pays de l’Otan. La France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni estiment dans un communiqué commun que ce texte « méprise clairement les réalités de l’environnement sécuritaire international ».

    #nucléaire_militaire #symbole

  • ONU : 122 États adoptent un traité d’interdiction des #Armes_nucléaires
    http://obsarm.org/spip.php?article294

    Après plus de 10 ans d’efforts de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) — et 72 ans après leur première utilisation —, les Nations Unies ont adopté par 122 voix pour — 1 contre (Pays-Bas) et 1 abstention (Singapour) — ce vendredi 7 juillet 2017 un traité qui interdit catégoriquement les armes nucléaires. Une avancée historique. Les armes nucléaires étaient les seules armes de destruction massive qui n’étaient pas encore couvertes par un traité d’interdiction, malgré les (...)

    Actualités

    / Armes nucléaires, #Victimes_du_nucléaire, ONU / Organisation des Nations unies, #Mouvements_de_paix_et_de_désarmement, (...)

    #ONU_/_Organisation_des_Nations_unies #Non-prolifération
    http://obsarm.org/IMG/pdf/n1720657.pdf

  • https://rightcopyright.eu/?lang=fr

    RIGHTCOPYRIGHT is a campaign to fix copyright law for education.

    Chers enseignants,

    Partout en Europe, vous travaillez à élaborer un nouveau système éducatif. Un système qui est collaboratif, ouvert et qui vous invite à utiliser toutes les possibilités des outils et des technologies qui vous entourent. Malheureusement, les lois sur le copyright n’ont pas changé depuis plus de quinze ans et cela vous affecte au quotidien.

    Rejoignez-nous dès maintenant dans notre mission pour élaborer le futur de l’éducation.
    Nous voulons avoir la liberté d’enseigner sans enfreindre la loi
    +
    Avant d’enseigner à ses étudiants comment les représentations de Roméo et Juliette ont changé au fil du temps, il se peut qu’un professeur doive demander la permission aux détenteurs de droits de chaque film qu’il veut projeter en classe. Nous voulons soulager les enseignants de cette tâche impossible.

    Nous voulons que vous soyez capable d’employer du matériel qui raconte des histoires, de manière tout à fait impartiale
    +
    Quand un enseignant veut enseigner la guerre du Vietnam dans son cours d’histoire, la majorité des images est partiale. Nous avons besoin d’une loi qui autorise les enseignants à faire un choix parmi une sélection plus large de matériel vidéo, qui ne soit pas limitée aux images disponibles dans les manuels.

    Nous voulons les mêmes libertés pour tous les enseignants dans l’UE
    +
    Si un professeur de musique portugais veut jour un morceau de musique contemporaine en ligne à ses élèves, il se peut qu’il ne puisse pas jouer la pièce dans son intégralité. Un enseignant aux Pays-Bas ne doit cependant pas faire face à la même restriction. Nous croyons que les enseignants au sein de l’UE doivent partager desdroits identiques.

    Nous voulons une loi qui vous permette d’accueillir les opportunités digitales disponibles aujourd’hui
    +
    Quand un professeur de politique veut fournir à ses étudiants, par e-mail, une vidéo d’une conférence de presse donnée par le président Drumpf, l’école risque de se voir infliger une amende. Nous devons veiller à ce que les enseignants puissent utiliser les outils de communication digitale à des fins éducatives.

    Nous voulons une loi qui reconnaisse les musées, les bibliothèques et les ONG comme ayant une fonction éducative
    +
    Quand un enseignant dans une bibliothèque organise un cours d’art moderne, il fait face à des problèmes s’il utilise la collection d’art protégée par un copyright dans ses locaux, sans en demander la permission, au préalable, au détenteur des droits. Nous croyons que les musées, les bibliothèques et les ONG devraient avoir la même reconnaissance que celle dont les écoles bénéficient pour leur fonction éducative ; ils pourraient dès lors organiser des

    Corrigeons le copyright, maintenant. Êtes-vous avec nous ?
    #copyright_madness #copyright #repair_author_rights

  • Pays-Bas : des citoyens assureront la surveillance des frontières à l’aéroport de Schiphol
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_pays-bas-des-citoyens-assureront-la-surveillance-des-frontieres-a-l-aero

    Afin de réduire les files d’attente au contrôle des passeports à l’aéroport de Schipol aux Pays-Bas, la maréchaussée va placer des citoyens sans expérience et non armés aux postes frontières, selon le quotidien Algemeen Dagblad vendredi. Ces citoyens seront formés en six semaines.Ces citoyens pourront servir en tant que « réservistes d’un nouveau genre » pour la surveillance des frontières à Schipol.

    Après leur formation de six semaines, ils pourront rejoindre les rangs de la maréchaussée néerlandaise. Un réserviste non armé est déjà en poste, mais l’expérience devrait être étendue. Les syndicats ne se réjouissent pas de cette initiative jugée dangereuse, estimant que la surveillance des frontières ne s’apprend pas en six semaines.

    #frontières #Pays_bas #milice #déglingue

  • APRÈS LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN FRANCE, QUELLE SIGNIFICATION ET QUEL LES IMPLICATIONS POUR LE PROLÉTARIAT FRANÇAIS ET INTERNATIONAL

    Le deuxième tour des élections législatives françaises vient marquer la fin d’une année entière de campagne électorale dont peu de personnes pouvait imaginer l’issue et le degré de transformation, de bouleversement pour dire le vrai, de l’appareil politique qui s’est produit. Cette “révolution”, titre du livre programme du nouveau président français, Emmanuel Macron, est la dernière surprise électorale en date que les principales puissances impérialistes aient connu depuis juin 2016 avec le référendum britannique pour le Brexit et l’élection de Trump en novembre. Sauf à croire au pur “hasard”, ces chocs politiques obligent à une réflexion afin d’en déterminer les causes et le lien qui les relient et d’en tirer les implications pour le prolétariat et son combat de classe. De toute évidence, la situation historique n’est plus la même avec la prolongation des effets de la crise économique de 2008 et l’aiguisement des rivalités et guerres impérialistes qui en ont découlé, en Syrie en particulier, et dont les attentats terroristes venant frapper au cœur de l’Europe, en France et à Paris en premier lieu dès janvier 2015, sont une composante et un marqueur essentiels.

    La réflexion que nous soumettons ci-après s’inscrit dans le même cadre d’analyse de la situation que nous avions déjà mis en avant dans notre communiqué Élection présidentielle française : Mélenchon et la gauche radicale se préparent à paralyser les réactions ouvrières face aux attaques du futur gouvernement (http://igcl.org/Election-presidentielle-francaise). On peut aussi se référer à la prise de position du PCI - Programme communiste, Le Prolétaire #524, avec laquelle nous partageons le rejet de l’idée selon laquelle la bourgeoisie tendrait à perdre le contrôle de son jeu politique avec les votes soi-disant “ populistes ” d’extrême-droite(1). Cette thèse que les médias bourgeois ont asséné durant la campagne électorale française a aussi servie, et continue à servir, pour expliquer le Brexit et l’élection de Trump. Elle est non seulement erronée mais dangereuse du point de vue du prolétariat en laissant croire à un affaiblissement politique de la bourgeoisie alors que les changements politiques en cours au sein des classes dominantes sont au contraire des expressions et des moments d’adaptation et de renforcement de son appareil politique étatique en particulier contre le prolétariat.

    Mélenchon : une gauche radicale pour contrôler et saboter les réactions ouvrières à l’attaque massive annoncée par le gouvernement Macron

    L’élection de 308 députés pro-Macron et l’éclatement de l’opposition en une multitude de groupes parlementaires à l’assemblée nationale française sont venus éteindre définitivement le dispositif politique traditionnel de la bourgeoisie française qui prévalait depuis… 1958. Cette organisation alternait au pouvoir le parti de droite classique issu du gaullisme (appelé aujourd’hui Les Républicains) et le parti socialiste. Mais surtout, c’est-à-dire du point de vue ouvrier de classe, l’important est l’intention du nouveau président et de son gouvernement d’aller encore plus loin dans les attaques contre le prolétariat en France en poursuivant la “libéralisation du marché du travail” que la loi “El Khomri” de 2016 a déjà entamée. Et cela dès cet été, au plus vite. Pour ce faire, la mise en place d’une majorité parlementaire s’accompagne de l’émergence d’une opposition de gauche radicale avec l’élection de 17 députés de La France Insoumise (LFI) de Mélenchon – plus dix du PCF – auxquels certains députés du PS risquent fort de s’allier. Dans les faits, une machine de guerre politique le prenant en tenaille se met en place pour attaquer frontalement encore plus le prolétariat dans ses conditions de vie et travail. D’un côté un gouvernement frappant fort et vite. Et de l’autre une opposition politique de gauche au langage radical qui vise à relayer et compléter, au niveau politique, l’encadrement et le sabotage syndicaux des inévitables réactions ouvrières. Les tractations entre gouvernement et syndicats ont déjà commencé. Dès le lendemain, 9 mai, de la victoire de Macron, mais aussi le 19 juin au lendemain du second tour des législatives, le Front Social nouvellement formé et regroupant principalement des sections syndicales radicales CGT, SUD-Solidaires et quelques autres, appelait déjà à des manifestations de rue. De son côté, Mélenchon n’a tardé qu’une heure et demi le soir des élections pour jouer sa partition de 1er opposant politique radical au pouvoir en s’appropriant les 61,5% du corps électoral (2) qui se sont soit abstenus, soit ont voté blancs ou nuls, au deuxième tour des élections législatives, pour “offrir” un débouché politique, le référendum, aux futures mobilisations :

    « L’abstention écrasante qui s’est exprimée aujourd’hui a une signification politique offensive. Notre peuple est entré dans une forme de grève générale civique dans cette élection. Je vois dans cette abstention une énergie disponible pour peu que nous sachions l’appeler au combat avec les formes et les mots qui conviendront aux possibilités de chacun. C’est lui [le groupe de LFI à l’Assemblée, Ndlr] qui appellera le pays le moment venu à une résistance sociale, et j’informe le nouveau pouvoir que pas un mètre du terrain du droit social ne lui sera cédé sans lutte. La majorité boursouflée [du parti d’Emmanuel Macron] n’a pas la légitimité pour perpétrer le coup d’État social qui était en prévision, c’est-à-dire la destruction de tout l’ordre public social par l’abrogation du Code du travail. C’est au contraire la résistance la plus totale qui est légitime, et c’est pour ça que je dis que, le nouveau pouvoir, s’il juge que c’est vraiment la nécessité pour le pays et que cela est conforme à son intérêt, alors il faut qu’il procède par la voie la plus démocratique qui est en son pouvoir, c’est-à-dire que le peuple français soit consulté par référendum pour s’il veut oui ou non de ce que cette minorité prétend lui imposer. » Déclaration de Mélenchon le soir des élections, La Tribune, 19 juin 2017 (3).

    S’appropriant le niveau inédit d’abstention et le retournant à son usage en le proclamant comme étant une “ grève civique ”, le mot d’ordre et la revendication d’un référendum lancés par Mélenchon annoncent déjà la volonté manifeste d’accompagner au plan politique la tactique syndicale de journées d’action impuissantes. Il s’agit ainsi de détourner la mobilisation de classe contre l’État et le capitalisme sur le terrain démocratique et étatique, via le mot d’ordre de référendum, véritable piège et assurance de défaite cuisante si les ouvriers y cédaient. En passant, il convient de relever qu’il réussit à reprendre à son compte, pour en dénaturer le sens de classe, les termes de “grève” et “d’abstention”. Inutile de préciser ici que seule la gauche radicale bourgeoise peut se permettre un tel détournement de langage alors que l’extrême-droite en est totalement incapable, ou du moins ne pourrait être crédible sur ce terrain. Voilà une autre raison pour laquelle, dans la période présente, le danger pour le prolétariat ne situe pas dans le soi-disant “populisme” d’extrême-droite (même si un certain nombre d’ouvriers parmi les moins conscients et les moins combatifs, mais parmi les plus racistes et chauvins, votent en partie pour lui) mais bel et bien dans la capacité de l’extrême gauche dite radicale à occuper le terrain et le langage des mobilisations ouvrières là où s’expriment les forces vives et les fractions les plus conscientes du prolétariat – celles-là même qui entraîneront les autres.

    La bourgeoisie abat donc déjà ses cartes, sans attendre la rentrée, afin de baliser et cadenasser au plus vite, encore plus vite que l’adoption des ordonnances sur le code du travail, le terrain politique de l’affrontement de classe et de la probable future mobilisation ouvrière. Voilà le prolétariat et les révolutionnaires authentiques prévenus.

    Adaptation et maîtrise de son système politique par la bourgeoisie française

    Pour nous, les élections législatives sont donc venues confirmer et amplifier la signification politique de l’élection présidentielle. Le bouleversement de l’appareil politique de la bourgeoisie française répond aux nécessités de celle-ci face à un personnel et des partis politiques qui ne correspondaient plus aux nécessités de l’heure. C’est vrai face au prolétariat et à la nécessité de renouer avec une compétitivité et un renouveau de l’appareil productif du capital français qui passe essentiellement par une plus grande exploitation et une dévalorisation de la force de travail.

    C’est aussi vrai au niveau international. En attendant les élections allemandes de septembre prochain, l’élection du plus pro-européen des candidats présidentiels ouvre de fait la possibilité d’une relance de l’alliance franco-allemande (4) visant à entraîner l’Union Européenne dans son sillage. L’élection de Macron est donc une des premières réponses politiques de la part d’une des principales classes dominantes européennes, dans la foulée des résultats des dernières élections nationales aux Pays-Bas et en Autriche, au Brexit britannique et aux déclarations hostiles anti-européennes et anti-allemandes de Trump. L’exacerbation de l’impasse économique du capitalisme et de ses contradictions aiguisent la concurrence économique et commerciale et, par conséquent, les rivalités impérialistes : une polarisation croissante entre les deux rives de l’Atlantique appelée à devenir centrale sur la scène internationale est en cours. La récente adoption par l’UE d’un Fonds européen de défense doté de 500 millions d’euros permettant « à l’Union de s’équiper des armements les plus modernes sans plus avoir à dépendre des États-Unis ou de quiconque. A moyen terme, c’est vers une industrie d’armements commune, sur le modèle d’Airbus, que les Européens marchent ainsi et les retombées de cet effort seront multiples » Bernard Guetta, radio France Inter (5), n’en est que la dernière expression pratique.

    Face à ces nécessités historiques objectives, la bourgeoisie française a réussi son coup faisant preuve d’une grande maîtrise politique (ce qui n’est pas toujours son cas), et a donné ainsi un exemple pour l’ensemble des classes dominantes, tout particulièrement européennes. Voilà ce qui explique l’impact international de la venue au pouvoir de Macron. Loin des discours précédant les élections sur le danger incontrôlé du soi-disant populisme d’extrême-droite – comme si le fait qu’un pourcentage important d’ouvriers “cols bleus” vote pour une droite autoritaire était quelque chose de nouveau et d’irrationnel (6) qui illustrerait une perte de contrôle de la bourgeoisie –, la classe capitaliste (surtout des pays centraux du capitalisme) sait très bien s’appuyer sur les expressions des contradictions de son système, crise économique en particulier, pour les utiliser et les retourner contre le prolétariat tant au plan économique que politique.

    Il ne s’agit pas pour autant de croire à un état-major réuni dans les palais gouvernementaux ou appartenant à un ou des “think-tank” qui régirait et dicterait sa volonté à partir d’un plan machiavélique, voire d’un complot. La théorie marxiste, c’est-à-dire la théorie révolutionnaire du prolétariat, la méthode du matérialisme historique, permet de comprendre comment les nécessités objectives dues à l’aggravation des contradictions du capitalisme contraignent chaque capital national à prendre telle ou telle décision pour survivre sur la scène impérialiste et imposer au prolétariat révolutionnaire une exploitation du travail chaque fois plus dure. Encore lui faut-il trouver aussi un personnel politique qui soit en capacité de mettre en œuvre l’adaptation des politiques et des appareils étatiques aux nouvelles situations ; c’est-à-dire aux nouvelles contradictions de tout ordre et importance qui en découlent. Comme tout processus contradictoire, le choix des équipes politiques ou des décisions peut s’avérer ne pas être le meilleur possible – on peut en discuter dans le cas du choix de Trump et de la décision du Brexit – mais c’est justement le propre des bourgeoisies les plus expérimentées et les plus puissantes de “faire avec” et de retourner les effets de faiblesse que certains choix peuvent présenter en une nouvelle force.

    Face à Trump, la relance de l’Union Européen ne passe par l’affrontement avec le prolétariat en France

    Pour défendre sa place comme puissance au niveau international, c’est-à-dire impérialiste, la France ne peut le faire qu’en alliance avec l’Allemagne dans le cadre de l’Union européenne – voire autour d’un “noyau dur” de celle-ci. La gravité de l’impasse économique depuis la crise de 2008 et les impératifs impérialistes qui en découlent (Trump, Brexit, etc.) l’y contraignent. Qu’elle en soit totalement consciente ou non ; que des fractions en sein en soient conscientes ou non. Les nécessités du capital dictent leur loi et s’imposent, directement ou bien plus souvent indirectement. Pour pouvoir assumer le développement d’une alliance solide et entreprenante avec l’Allemagne et l’Europe, la bourgeoisie française ne peut faire l’économie d’une confrontation et d’une “mise à niveau” des conditions d’exploitation de son prolétariat national à celui requis pour la concurrence commerciale internationale (7). Aussi détériorées sont-elles déjà par rapport au passé, la réduction drastique des conditions de vie et de travail des prolétaires français – la soi-disant “ libéralisation du marché du travail ” –, au niveau du prolétariat européen, allemand en particulier, est aujourd’hui un impératif non seulement pour faire face à la crise économique mais aussi pour les nécessités impérialistes : c’est-à-dire pour l’émergence d’un pôle impérialiste européen autour de l’Allemagne en capacité de rivaliser sur la scène impérialiste, en particulier au plan militaire et diplomatique. De son côté, la bourgeoisie allemande sait très bien qu’une France affaiblie diminuerait d’autant l’expression de ses intérêts impérialistes, indépendamment du fait que le capital français puisse mieux rivaliser avec elle sur le plan commercial, en limitant l’émergence et le dynamisme d’un pôle européen autour d’elle.

    Voilà aussi pourquoi elle attache tant d’importance à ce que la classe dominante française accomplisse “les réformes structurelles” de son marché du travail. C’est le prolétariat européen qui paiera pour les premiers 500 millions d’euros pour le Fonds européen de défense et les centaines de millions d’autres qui suivront pour développer l’industrie d’armement prévue. Voilà pourquoi il convient que le prolétariat français paie à hauteur des autres prolétariats européens.

    Aujourd’hui, crise économique et guerre impérialiste (en tant que perspective et dynamique vers la guerre impérialiste généralisée) viennent directement impacter les conditions de vie du prolétariat international dans tous les pays. La situation politique française issue des élections qui est un succès pour la bourgeoisie n’en est pas moins une illustration concrète, pratique, de la contradiction de classe historique entre capital et travail, entre bourgeoisie et prolétariat, telle qu’elle s’exprime dans la situation historique actuelle.

    Trump et le Brexit n’expriment pas une crise des bourgeoisies américaine et britannique

    S’il est aujourd’hui clair depuis l’élection de Macron que la bourgeoisie française ne passe pas par une crise de son système politique, il en va en apparence autrement pour les cas britannique et américain. Du moins à en croire les médias de tous pays : la bourgeoisie anglaise serait complètement perdue devant le Brexit et l’américaine ne saurait comment se débarrasser du dangereux clown Trump. Or quel que soit le degré de division de la classe dominante américaine face au choix de Trump, son langage guerrier et provoquant correspond sur le fond à la situation d’affaiblissement historique des États-Unis aux plans économique et impérialiste et qui les mènent tout droit à être le principal acteur de la marche à la guerre impérialiste généralisée.

    « Certes, les personnalités et le background politique peuvent jouer un rôle dans le cadre politique stratégique d’un gouvernement. Ils peuvent prendre des décisions sur des questions de politique étrangère et économique diverses suivant les situations intérieure et extérieure, mais aussi selon les inclinaisons personnelles résultant de positionnements politiques antérieurs. Mais c’est la pression des conditions économiques de vie du capital qui dicte les choix de fond, les stratégies à suivre, les recettes les plus opportunes pour faire face à ses crises et soutenir à tout prix ses nécessités de valorisation, que ce soit sur le front intérieur (...) ou bien sur l’international (...). Il est tout aussi certain qu’on peut se tromper en interprétant les nécessités du capital et en mettant en place des politiques économiques erronées et des stratégies internationales contre-productives. Mais il n’en reste pas moins que personne, pas même un président ou un gouvernement dignes de ce nom (...) ne peut s’abstraire des lois de vie et de survie du capital. Et à bien y regarder, la différence entre le mandat d’Obama et la nouvelle administration Trump, au- delà des différences évidentes de style et de capacité de communication, n’est pas si profonde : dans les deux cas, les deux administrations se sont mises au service de l’impérialisme américain en fonction des deux phases historiques que, pour simplifier le discours, nous définissons comme “avant et après la crise des subprimes” » Guerra in Siria e riposizionamenti imperialistici, Prometeo #17, revue theorique du PCint-Battaglia Comunista, le groupe italien de la Tendance Communiste Internationaliste (8), traduit par nous.

    La décision du Brexit, sur lequel la bourgeoisie britannique pourrait facilement, par un nouveau référendum par exemple, revenir comme la France et les Pays-Bas l’avaient fait après la victoire du “ Non ” au référendum de 2005 sur le traité de Rome, est au contraire assumée par les principaux partis politiques malgré les difficultés immédiates de tout ordre. Sur le fond, du point de vue des intérêts impérialistes historiques du capitalisme britannique, il correspond à son opposition de toujours à une puissance européenne continentale et à son alliance de toujours depuis la 1ère guerre mondiale, et encore plus depuis la 2e, à l’impérialisme nord-américain. À ce titre, le Brexit exprime l’exacerbation de la contradiction propre à la bourgeoisie britannique partagée aujourd’hui entre l’Europe continentale et les États-Unis, et maintenant le choix du “ grand large ”, du fait même de l’exacerbation actuelle de l’antagonisme impérialiste historique entre l’Europe et l’Amérique du Nord ré-ouvert depuis la disparition de l’URSS. Et, à son tour, processus contradictoire lui-aussi, il vient exacerber encore plus cet antagonisme entre les deux rives de l’Atlantique. En dernière analyse, c’est bien sûr l’incapacité du capitalisme à dépasser la crise de 2008 et ses conséquences, la “stagnation” qui prévaut toujours et l’endettement généralisé sans cesse croissant, expressions immédiates des contradictions économiques insurmontables du capitalisme, qui, de manière indirecte, impose sa loi et exacerbe les contradictions de classe et d’ordre impérialiste.

    Loin d’être politiquement affaiblie face au prolétariat, les principales bourgeoisies mondiales se préparent toutes à affronter encore plus violemment leurs propres prolétaires afin, dans un premier temps, d’assurer leur rang économique, politique et militaire au plan international, c’est-à-dire au plan des rivalités impérialistes ; et dans un second temps d’engager un combat à mort, massif et frontal, contre le prolétariat afin de lui infliger des défaites sanglantes ce qui lui ouvrirait la porte à la guerre impérialiste généralisée. Pour ce faire, elles se dotent, plus ou moins facilement car cela remet en cause les intérêts particuliers de certaines fractions économiques et politiques, d’outils et dispositifs politiques adaptés au mieux.

    Pour le prolétariat et les révolutionnaires, croire que les bourgeoisies les plus expérimentées et les plus puissantes au monde seraient en crise politique représenterait un certain danger : s’illusionner sur les potentialités du prolétariat et la facilité du combat de classe, voire l’inéluctabilité de sa victoire. L’expérience historique, en particulier en 1918-1919 en Allemagne, nous enseigne que cette illusion peut vite se transformer en tragédie et catastrophe. Le fil conducteur pour la compréhension de l’évolution des situations ne se trouve pas dans le suivi immédiat de la crise économique, dans ses hauts et ses bas, dans la récession ouverte ou la reprise par exemple, mais dans le processus guidant l’évolution du rapport de forces entre les classes qui, en dernière instance (et non pas de manière directe ou mécanique), est déterminée par la crise. Croire par exemple que l’incapacité de la bourgeoisie à sortir et à dépasser les effets de la crise de 2008 provoquerait mécaniquement une crise politique des systèmes politiques des principales bourgeoisies mondiales, en particulier avec l’émergence incontrôlée d’une extrême droite fascisante, nous semble une voie erronée et dangereuse.

    Les enjeux sont clairs, du moins pour les prolétaires les plus combatifs et conscients et les révolutionnaires. Il leur revient d’assumer ces affrontements inévitables en s’y préparant dès aujourd’hui. Les premiers en se regroupant en comité de lutte ou de mobilisation, en particulier lors des luttes, pour pouvoir combattre de manière organisée et collective les sabotages syndicaux et les pièges politiques que les gauches radicales, tel Mélenchon, ne manqueront pas de leur opposer. Les seconds en cherchant à se regrouper, non pas formellement en soi, mais en assumant les débats et les confrontations politiques autour des groupes révolutionnaires en général, et communistes en particulier et en participant aux interventions de ces derniers dans les luttes ouvrières, y compris dans les luttes et le comités de lutte ou de mobilisation. Aux deux en se retrouvant dans les luttes pour pouvoir se rejoindre et unir leur efforts. Sans regroupement et organisation des différentes minorités – minorités constituant de fait une “avant-garde politique” – à la fois pour assumer les combats immédiats dans les luttes et à la fois pour assumer les combats politiques et même théoriques en vue de la préparation du parti politique de classe indispensable à la confrontation historique unie contre les États capitalistes, le prolétariat international se laissera entraîner et tromper par les Mélenchon et autres qui vont fleurir un peu partout avec le développement universel des confrontations massives entre les classes.

    Telle est aussi la signification internationale du résultat des élections françaises.

    Le GIGC, le 30 juin 2017
    Groupe International de la Gauche Communiste
    http://igcl.org/-Revolution-ou-Guerre-

    --

    1 . « La poussée électorale puis la victoire de Macron ne peuvent pas être mises sur le compte des médias, comme s’il s’agissait d’un effet de mode, d’une sorte d’engouement passager envers un jeune premier. Au-delà des contingences et des péripéties diverses, elles s’expliquent par l’usure, la perte d’efficacité, en un mot l’incapacité croissante de la « vieille politique », comme disent les Macronistes, à répondre aux besoins généraux du capitalisme français » (Bilan des élections présidentielles : recomposition du théâtre politique bourgeois pour mieux défendre le capitalisme, Le Prolétaire #524, www.pcint.org).

    2 . On peut relever en passant que la majorité parlementaire de Macron de 308 sièges sur 577, soit 53% des députés, a été élue avec 16,5% du corps électoral, c’est-à-dire sans compter les 10% estimés de “ citoyens ” français pouvant voter mais n’étant pas inscrits sur les listes électorales et, donc, ne faisant pas partie de ce “ corps électoral ”.

    3 . http://www.latribune.fr/economie/legislatives-2017/melenchon-elu-pour-la-premiere-fois-a-l-assemblee-se-pose-en-chef-de-la- resistance-sociale-740648.html

    4 . « Sur le Commerce comme sur la Défense, l’Union évolue. C’est aussi bien dû aux incertitudes internationales crées par Donald Trump, le Proche-Orient et Vladimir Poutine qu’à une volonté des dirigeants nationaux de combler le fossé qui s’est élargi entre les Européens et l’Europe. L’Union est, oui, sur une nouvelle ligne de départ et cela est si net que Mme Merkel vient de se dire ouverte aux idées françaises de renforcement de la zone euro avec instauration d’un ministère des Finances et d’un Budget communs permettant d’envisager ensemble des investissements structurels. Elle ne s’est pas montrée plus précise mais elle devrait l’être après les élections allemandes du mois de septembre. » (Bernard Guetta, radio France Inter, https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-21-juin-2017). Même si cet éditorialiste éminent et reconnu des médias français, ancien trotskiste de la LCR au demeurant, est depuis longtemps un des plus fervents partisans de l’Union européenne, il n’en reste pas moins que ses analyses reflètent assez fidèlement les débats et réflexions au sein de la bourgeoisie.

    5 . https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-21-juin-2017

    6 . Dans les années 1960 et les décennies qui les ont suivi, il y avait déjà autour de 30% d’ouvriers qui votait pour De Gaulle et la droite nationaliste et autoritaire qu’il représentait. Le vote des “ cols bleus ” en faveur de Marine Le Pen est de ce point de vue moins important que celui pour De Gaulle dans les années 1960… juste avant et après la grève massive de mai 1968. Aux États- Unis, « dans les élections de 1980 et 1984, Reagan avait rassemblé 61% des votes de la classe ouvrière blanche comparé aux 35% pour ses opposants démocrates, Jimmy Carter and Walter Mondale » (The Decline of the White Working Class and the Rise of a Mass Upper Middle Class, Ruy Teixeira, Brookings Working Paper, April 2008, traduit par nous, https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2016/06/04_demographics_teixeira.pdf). Rien de nouveau donc, ni de qualitativement différent, dans le vote “ blue collar ” pro-Trump contrairement aux campagnes médiatiques sur le sujet.

    7 . « La France n’aura aucune capacité motrice si elle ne porte pas un discours clair et un regard lucide sur le monde. Mais elle ne l’aura pas non plus si elle ne renforce pas son économie et sa société. C’est pourquoi j’ai demandé au gouvernement d’enclencher les réformes fondamentales qui sont indispensables pour la France. Notre crédibilité, notre efficacité, notre force sont en jeu. Mais la force de quelques-uns ne peut pas se nourrir longtemps de la faiblesse des autres. L’Allemagne, qui s’est réformée il y a une quinzaine d’années, constate aujourd’hui que cette situation n’est pas viable. Mon souhait est donc que nous puissions construire une force commune. Ma méthode pour le couple franco-allemand est celle d’une alliance de confiance. (…) Mais l’Allemagne est lucide sur les limites d’une action qui ne soit pas pleinement européenne, notamment en matière d’intervention militaire. Elle sait que notre destin est redevenu tragique. Elle a besoin de la France pour se protéger, pour protéger l’Europe et assurer notre sécurité commune. » (Interview d’Emmanuel Macron à plusieurs journaux européens du 21 juin, nous soulignons, https://www.letemps.ch/monde/2017/06/21/emmanuel-macron-leurope-nest-un-supermarche-leurope-un- destin-commun).

    8 . Nous invitons nos lecteurs à prendre connaissance de cet article, malheureusement seulement en italien à l’heure où nous écrivons, qui rejette l’idée que l’élection du clown Trump représenterait une perte de contrôle, voire une crise, de la bourgeoisie américaine, mais correspondrait plutôt à une adaptation à la situation ouverte “ avant et après la crise ” de 2008. Même si cet article n’utilise pas exactement les mêmes arguments que nous, en particulier il met plus d’insistance que nous sur le lien direct entre nécessité d’ordre “ “ économique ” et décisions politiques, la méthode d’analyse utilisée rejoint la nôtre ce qui n’est pas pour nous surprendre, chacun cherchant à appliquer le matérialisme historique pour l’analyse et le suivi des situations : http://www.leftcom.org/it/articles/2017-05-30/guerra-in-siria-e-riposizionamenti-imperialistici