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  • Débat sur l’avortement, entre hommes, à la télévision publique polonaise | Euronews
    http://fr.euronews.com/2018/03/29/debat-sur-l-avortement-entre-hommes-a-la-television-publique-polonaise

    La télévision publique polonaise a récemment consacré une partie de son émission de débat à l’avortement en invitant... uniquement des hommes. Aucune femme n’a été conviée à discuter du projet de loi controversé qui interdirait les interruptions de grossesse même en cas de malformations ou maladie génétique du fœtus.

    La Pologne fait partie des pays les plus restrictifs d’Europe en matière d’avortement. La population est divisée sur le sujet et une partie d’entre elle manifeste régulièrement pour dire son opposition aux tentatives du gouvernement de réformer l’accès à l’avortement. La loi actuellement en vigueur remonte à 1993 et permet une interruption de la grossesse en cas de danger pour la vie de la mère ou en cas d’inceste ou de viol.

    Le débat, dont vous pouvez voir une capture d’écran ci-dessus, a été diffusé sur Telewizja Polska dimanche dernier et est encore disponible en VOD. C’est un talk-show hedomadaire qui copie le modèle de deux programmes similaires sur les chaînes privées Plsat et TVN. Plus de la moitié de cet épisode (environ 34 minutes sur l’heure que dure l’émission) a été consacré à l’IVG. Voici les panelistes invités :

    Ryszard Czarnecki, député européen du parti au pouvoir PiS, ancien vice-président du Parlement européen démis de cette dernière fonction en février dernier pour « faut grave » Il avait comparé l’une de ses compatriotes de l’hémicycle de collaboratrice nazie,

    Marcin Kierwinski, représentant du principal parti d’opposition, Plateforme Civique, pro-européen,

    Pawel Bejda, représentant d’un autre parti d’opposition, le Parti du Peuple, démocrate-chrétien et ruraliste,

    Tomasz Rzymkowski membre du mouvement populiste et anti-système de droite Kukiz’15. Parfois critique du gouvernement, ce mouvement est le plus souvent proche des positions du premier ministre Morawiecki,

    Mirosław Suchoń, du parti Nowoczesna ("moderne" en Polonais), une force d’opposition libérale, pro-européenne et fortement critique de l’exécutif,

    Krzysztof Szczerski, Secrétaire d’État chargé des affaires internationales auprès du président de la République de Pologne.

    Ce dernier y fulmine contre les « libéraux de gauche » qui militent pour le droit de « tuer des enfants ». Selon lui, le problème de la démocratie en matière d’avortement réside dans le fait que les fœtus avortés n’ont pas le droit de vote.

    Selon Daniel Tilles, journaliste et historien qui gère les comptes Facebook et Twitter Notes de Pologne souligne que les producteurs de l’émission savaient que le sujet principal du jour serait l’avortement et ont choisi en toute conscience de n’inviter aucune femme. « C’est courant en Pologne ». Il rapporte à Euronews que « le même jour, une seule femme était l’invitée de l’émission concurrente de la chaîne privée TVN quand il y avait trois femmes pour trois hommes dans l’émission de Polsat ».
    Quand les femmes utilisent la dérision pour contre-attaquer

    En janvier, cinq femmes ont décidé de se moquer de ces débats 100% masculins pour parler d’un sujet qui les concerne elles au premier chef. Elles ont donc organisé un faux débat télévisé où elles échangent sur la santé sexuelle des hommes. La discussion porte donc sur les problèmes d’érection et sur le fait que, comme le rapporte Notes de Pologne, le viagra est disponible sans ordonnance dans le pays alors que la pilule contraceptive est soumise à prescription médicale.

    « Je pense que les hommes devraient être protégés du viagra car c’est un médicament extrêmement puissant qui comporte de nombreux effets secondaires » argumente ainsi l’une des invitées. « Une érection est un don de Dieu » lui répond une autre. « Utiliser du viagra interfère avec les plans de Dieu. »

    https://www.youtube.com/watch?v=KzNAA-UYwNw


    #IVG #non_mixité #pologne #domination_masculine #contraception #religion #catholicisme #orthodoxes #christianisme

  • #10 / Migrer et cultiver la ville : l’#agriculture_communautaire à #Malmö (#Suède)

    Une partie de ce que mangent les villes est désormais produite en leur sein. En effet, l’agriculture fait depuis une quinzaine d’année son grand retour dans les villes du Nord, sous des formes très diverses. Une définition large de l’agriculture urbaine, entendue ici comme toute activité de production végétale à renouvellement rapide, professionnelle ou amatrice, destinée à une consommation ou un usage urbains, et pratiquée sur des terrains localisés dans la ville ou à sa périphérie (Moustier et M’Baye, 1999 ; Scheromm et al., 2014), rend compte de son renouveau, de la diversité de ses acteurs et d’un continuum de formes, allant des jardins collectifs aux exploitations marchandes classiques (Nahmias et Le Caro, 2012).

    Alors que la littérature francophone sur l’agriculture urbaine met traditionnellement l’accent sur le raccourcissement des chaînes de production à travers le développement des circuits courts, ou encore sur la fonction écologique de ces espaces agricoles (Lamine et Deverre, 2010), nous proposons de nous pencher sur un aspect moins étudié du métabolisme alimentaire urbain : l’#alimentation des personnes en situation de migration, dont l’accès à des produits culturellement appropriés peut s’avérer problématique. S’intéresser à ce que mangent les migrants mène à analyser l’agriculture urbaine au prisme de la #justice_alimentaire. Issue du #food_movement alternatif des villes nord-américaines (Paddeu, 2012), cette notion s’entend a priori comme la répartition équitable dans les modes de production et de distribution des ressources alimentaires sur un territoire donné (Gottlieb et Joshi, 2010). Cette situation n’est pas atteinte partout ni pour toutes les populations. Dans les métropoles, les injustices alimentaires sont criantes, notamment quand on regarde les populations souffrant de problèmes d’insécurité et d’accessibilité alimentaires – populations défavorisées, minorités, migrants et populations immigrées (Alkon et Agyeman, 2011). L’agriculture urbaine, considérée sous l’angle de la justice alimentaire, répond alors à des enjeux combinés d’environnement, de santé publique, de nutrition, ainsi que d’inégalités raciales, de classe et de genre selon la terminologie nord-américaine (Slocum et al., 2016). Si les commerces alimentaires ethniques et les stratégies d’approvisionnement des communautés immigrées ont déjà été étudiés (Raulin, 1990 ; Ma Mung et al., 1992 ; Augustin-Jean, 1995 ; Dubucs, 2013), mettre la lumière sur la production-même des aliments à destination des communautés immigrées en ville interroge le rôle de l’agriculture urbaine dans leur souveraineté alimentaire, puisqu’elle produit localement des aliments permettant de maintenir une continuité culturelle.

    La ville de Malmö (Suède), troisième ville de Suède avec 560 000 habitants en 2014 d’après les chiffres du Bureau national de la statistique (SCB, 2016), est particulièrement intéressante pour étudier les dynamiques de l’agriculture urbaine selon le questionnement de la justice alimentaire. C’est la ville multiculturelle par excellence : environ 43 % de la population totale est immigrée ou étrangère1, soit la plus forte proportion parmi les villes suédoises. 178 nationalités sont présentes, avec une majorité d’immigrés européens en provenance des pays de l’ex-Yougoslavie (qui constitue la deuxième communauté la plus importante) et de Pologne, mais aussi du Danemark voisin. Les communautés en provenance du continent européen sont installées depuis plusieurs décennies dans la ville. 34% des immigrés ou des étrangers viennent d’Asie, aire englobant dans les statistiques le Proche et Moyen-Orient, la Chine et l’Asie du Sud-Est (SCB, 2016). Cette immigration est beaucoup plus récente. Si les Libanais, Iraniens, Afghans et Syriens sont particulièrement représentés, ce sont les Irakiens qui constituent la première communauté immigrée ou étrangère à Malmö. Parallèlement à l’arrivée plus ou moins récente de populations étrangères, Malmö se transforme au rythme de grands projets d’aménagement urbain censés répondre à l’objectif d’être un modèle de ville durable. Ces projets sont potentiellement porteurs de recompositions pour l’agriculture urbaine. L’étude de l’agriculture pratiquée par les migrants dans les jardins communautaires municipaux doit ici permettre de répondre à deux questions principales. Premièrement, quel rôle jouent les migrants dans la recomposition des systèmes alimentaires urbains, en termes de production mais aussi de soutien à une demande alimentaire ethnique ? Contribuent-ils à développer des formes particulières d’agriculture urbaine, par leur localisation, les types de cultures, les pratiques de commercialisation et les débouchés ? Deuxièmement, ces dynamiques doivent être replacées dans le contexte des dynamiques métropolitaines plus globales : dans quelle mesure les espaces de l’agriculture urbaine communautaire sont-ils intégrés au discours et à la politique de la ville durable ? Dans quelle mesure participent-ils à des formes d’ancrage des migrants dans la ville ?

    L’étude de terrain menée lors de deux séjours en 2015 et 2016 à Malmö a apporté des pistes de réponses. Les observations directes sur les jardins communautaires ont été complétées par des entretiens auprès de plusieurs types d’acteurs : (1) sept entretiens auprès des services municipaux en charge de la gestion des jardins, de la planification urbaine, de l’environnement et des terres agricoles ; (2) sept entretiens auprès des acteurs de l’agriculture urbaine à Malmö (jardins associatifs, responsables de projets d’agriculture urbaine publics et privés, associations de promotion de l’agriculture urbaine) ; (3) six entretiens avec des jardiniers d’origine étrangère. L’analyse des documents d’aménagement à l’échelle de la ville ou de projets concernant les quartiers où sont implantés les jardins municipaux, ainsi que de documents portant sur les jardins (documents réglementaires, site internet municipal sur les jardins) a permis de contextualiser le travail et a apporté de précieux compléments d’information. Ce travail de terrain s’est confronté à plusieurs problèmes, car l’étude de ce que mangent et, surtout, de ce que produisent les immigrés en ville pose des défis méthodologiques au chercheur. Ainsi, les immigrés, dans le cadre des activités de production alimentaire sur les jardins municipaux de Malmö, ont recours à de nombreuses pratiques informelles qui restent volontairement cachées. L’observation paysagère permet néanmoins d’identifier des filières et des espaces de production communautaires. L’étude met au jour les ressorts de ce qui s’apparente à une agriculture communautaire, dont la production est pratiquée par et à destination des communautés immigrées selon les nationalités. Les espaces d’agriculture communautaire sont plus ou moins intégrés dans les politiques d’aménagement durable, qui entraînent des reconfigurations porteuses de vulnérabilités pour les espaces agricoles urbains tenus par les migrants.

    http://www.revue-urbanites.fr/10-hochedez-malmo
    #agriculture_urbaine #intégration #migrations #asile #réfugiés

    nous proposons de nous pencher sur un aspect moins étudié du métabolisme alimentaire urbain : l’#alimentation des personnes en situation de migration, dont l’accès à des produits culturellement appropriés peut s’avérer problématique. S’intéresser à ce que mangent les migrants mène à analyser l’agriculture urbaine au prisme de la #justice_alimentaire. Issue du #food_movement alternatif des villes nord-américaines (Paddeu, 2012)

    –-> géographie_culturelle et #géographie_politique (vu qu’on parle de #justice_alimentaire)

  • Dominika Gesicka : « #Longyearbyen change la vie des gens » - Europe - RFI (traduction… rapide…)
    http://www.rfi.fr/culture/20180416-dominika-gesicka-longyearbyen-change-vie-gens-circulation-s-photographi

    Pourquoi s’aventurer dans la ville la plus au nord de notre planète ? À Longyearbyen, petite ville arctique sur l’île du #Spitzberg, on y peut « ni naître ni être enterré », mais chacun a sa propre raison – souvent inavouée - pour y arriver. Ici, il n’y a pas d’arbres, mais des ours polaires. En hiver, la nuit règne toute la journée et en été, le jour perdure aussi pendant la nuit. Une ambiance électrique au milieu de l’Antarctique. Comme beaucoup, la photographe polonaise Dominika Gesicka, 37 ans, a eu un coup de foudre pour cet endroit unique au monde et une bonne raison pour y aller. Sa série « This is not Real Life » est actuellement exposée au Centquatre, Paris, dans le cadre de Circulation(s), le festival de la jeune photographie européenne.

    RFI : Avant This is not Real Life, vous avez fait une série intitulée _It wasn’t m_e, Ce n’était pas moi. Qui êtes-vous ?
    Dominika Gesicka : Je suis Dominika, photographe, de Pologne, de Varsovie.

    Pourquoi êtes-vous devenue photographe ?
    C’est histoire d’une vieille caméra trouvée dans l’armoire des parents quand j’avais 9 ans. J’étais complètement fascinée de l’appareil et j’ai obligé ma sœur de poser pour moi comme modèle. Donc, je prends des photos depuis toujours. C’est ma passion et mon obsession.

    Que montrez-vous avec This is not Real Life ?
    C’est une série sur un endroit extraordinaire et littéralement la fin du monde [sourire].

    #Svalbard

  • Des chercheurs ont réalisé une carte de flux liés pour illustrer un article lié à l’emploi mondial.
    https://onlinelibrary.wiley.com/journal/15309290

    La carte est présentée ici
    https://www.businessinsider.com.au/this-map-by-australian-researchers-shows-the-millions-of-jobs-li

    https://pic.infini.fr/JveBzEGy/mrXVHVKv.JPG

    Le billet montre par exemple que « Les travailleurs, à bas salaires, soutiennent le mode de vie australien. »
    –> un ordinateur acheté en Australie (dont le salaire moyen est de 59 700 $US) pourrait être assemblé en Chine (salaire moyen de 2 700 $US) et en Thaïlande (2 100 $US) à l’aide de circuits électroniques fabriqués aux Philippines (1 700 $US).
    –> Les Français (dont le salaire moyen est de 58 000 $US) fument des cigares fabriqués en Pologne (salaire moyen de 10 000 $US) qui dépendent de la matière première produite en Tanzanie (salaire intérieur moyen, 170 $US).

    Pour illustrer le sujet : dissociation des lieux de production (à différentes échelles, chaine productive, chaine de valeur) et de consommation à l’échelle mondiale

    #flowmap #worldmap #economie #monde #emploi #production #échanges #cartographie #cartedeflux

  • On peut toujours compter sur notre presse de qualité pour assurer le service après-vente de nos marchands de canons : Syrie : ce missile qui change la donne pour l’armée française
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/syrie-ce-missile-qui-change-la-donne-pour-l-armee-francaise-14167

    Mais si le missile français n’a pas encore trouvé preneur à l’étranger, son emploi en opération pourra peut-être convaincre des pays de s’équiper. Le conflit en Syrie pourrait constituer une « vitrine » pour les MdCN. Car de nombreux pays ont montré par le passé des marques d’intérêt pour ce type d’arme. Les Pays-Bas et l’Espagne ont voulu acquérir des Tomahawk américains avant d’annuler leurs commandes en 2007 et 2009.

    Et la Pologne qui souhaite renouveler sa flotte de sous-marins aurait prospecté du côté des Américains. Autant d’acquéreurs potentiels que la France ne souhaite pas voir filer de l’autre côté de l’Atlantique. Notamment la Pologne. La France qui est en concurrence avec les Allemands sur ce dossier pourrait remporter le morceau car les Polonais souhaitent que les sous-marins soient équipés de missiles de croisière. Une technologie que seule la France possède en Europe.

  • Les disparités économiques se creusent aussi entre les #villes européennes
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/04/09/les-disparites-economiques-se-creusent-aussi-entre-les-villes-europe

    Les disparités économiques se creusent aussi entre les villes européennes

    Ces prochaines années, les #capitales d’Europe de l’Est devraient enregistrer une croissance plus rapide que les autres villes du Vieux continent, selon une étude d’Oxford Economics.

    LE MONDE ECONOMIE | 09.04.2018 à 12h34 • Mis à jour le 09.04.2018 à 12h36 | Par Marie Charrel


    Un centre commercial du centre de Varsovie, en Pologne, en novembre 2017.

    La croissance est de retour en #Europe, mais la répartition de ses fruits est inégale. Si le phénomène n’est pas nouveau, il inquiète particulièrement depuis la reprise. Les disparités entre les régions recommencent à se creuser au sein des pays, notamment entre les #métropoles et les zones rurales : les premières concentrent de plus en plus d’activités au détriment des secondes. C’est particulièrement le cas en Europe centrale et de l’Est, où les campagnes continuent de se dépeupler.

  • La #Zad et la #guerre_civile_mondiale
    https://reporterre.net/La-Zad-et-la-guerre-civile-mondiale

    Il faut aller encore plus loin. Ce qui se passe à #Notre-Dame-des-Landes s’inscrit dans une guerre générale menée par l’oligarchie contre les peuples. L’actualité la plus immédiate vient de nous montrer comment le porte-parole des pauvres du Brésil, Lula, a été emprisonné au terme d’une ahurissante procédure, ou comment l’État israélien tue des manifestants et des journalistes dans la bande de Gaza. Ce ne sont que les derniers éclats d’une vague mondiale continue d’autoritarisme de la part des classes dirigeantes. Presque toute l’Amérique latine (Brésil, Chili, Argentine, Pérou, Guatemala,...) est passée sous la coupe de régimes durs qui appliquent la recette néo-libérale. En Chine, le président Xi Jinping a récemment renforcé son pouvoir. En Russie, Poutine règne en étouffant toute opposition. Aux Etats-Unis, Trump poursuit sa politique de dérégulation financière et environnementale sans contre-pouvoir réel. En Egypte, aux Philippines, en Pologne, en Inde, dans des dizaines de pays, on retrouve cette combinaison d’un pouvoir fort, défendant les intérêts de l’oligarchie, et détruisant l’environnement au nom de la croissance. De plus en plus, l’Europe évolue vers ce nouveau modèle d’oligarchie autoritaire. C’est en fait une guerre civile mondiale qui se déroule, une guerre que mènent les classes dirigeantes contre des peuples hébétés par la mondialisation, et contre les fractions qui parviennent encore à s’opposer à la stratégie du choc suivie par les capitalistes.

    80 tonnes de CO2 par an : les vrais criminels
    Un chiffre indique l’enjeu de ce qui n’est pas seulement une lutte sociale, mais bien une guerre à propos de l’avenir de l’humanité sur une planète en proie à une crise écologique historique : les membres du groupe des #1% les plus riches du globe émettent en moyenne chaque année 80 t de #CO2, soit neuf fois plus que la moyenne de la population mondiale (6,2 t). Autrement dit, les plus riches sont les plus pollueurs. Et vue la gravité du changement climatique et de ses impacts prévisibles, on peut dire que ces émetteurs de 80 t de CO2 par an sont véritablement des criminels.

  • Immigration : regroupement familial élargi, l’article qui fâche
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14702-immigration-regroupement-familial-elargi-l-article-qui-fache

    A vouloir être trop « consensuel » on finit plus con… que sensuel…. Du reste n’oubliez pas que le regroupement familial a été fait en 1976 pour faire plaisirs aux immigrés pour in fine donner de la main d’oeuvre au patronat (les patrons allaient même les chercher en afrique) tout ceci pour peser sur les salaires et les emplois des Français, (type : si tu veux pas bosser pour 500€ il y en a des millions qui attendent) 42 ans après on vois bien le résultat, et en 2018 la logique reste la même... Du reste l’Europe venu faire venir 50.000.000 de migrants en Europe d’ici 2060.... Soit à la louche 2.000.000 d’immigrés par pays à 27, que nous seront OBLIGER d’acceuillir sinon l’Europe nous sanctionneras tout en sachant que la Pologne et d’autres pays toujours souverain (...)

  • « Les classes populaires sont toujours majoritaires en Europe »
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/300318/les-classes-populaires-sont-toujours-majoritaires-en-europe

    Des ouvriers d’Amazon à Wroclaw (Pologne), en décembre 2015. © Reuters / Kacper Pempel Dans un essai publié l’an dernier, trois sociologues français plaident pour penser l’Europe depuis les #classes_sociales, à l’encontre des discours qui tendent à mettre en concurrence les États comme les travailleurs. Un mouvement social européen est-il possible ? Dernier volet de notre série sur les mouvements anti-précarité à travers le continent.

    #Economie #Alexis_Spire #Cédric_Hugrée #CES #Etienne_Penissat #inégalités #UE

  • HCR | En Pologne, une ville exemplaire en matière de solidarité pour les réfugiés
    https://asile.ch/2018/03/29/hcr-pologne-ville-exemplaire-matiere-de-solidarite-refugies

    La ville portuaire de Gdansk fut autrefois à l’avant-garde de l’opposition au communisme en Pologne. Aujourd’hui, elle est l’un des piliers d’une nouvelle forme de solidarité envers les migrants et les réfugiés.

  • L’immigration au cœur de l’accord #post-Cotonou

    L’accord actuel prévoit que les pays africains réintègrent les immigrants illégaux. Pourtant, un seul accord de retour est opérationnel, celui entre l’UE et le Cap-Vert. Nombre de groupements de la société civile s’inquiètent de l’accent récemment mis par l’UE sur l’immigration.
    « Au départ, le #développement était le pilier principal de l’accord de Cotonou. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un des piliers. Pour l’UE, la priorité est la migration et la sécurité, puis la croissance économique, et après seulement le développement », regrette un représentant de la société civile à Euractiv.

    https://www.euractiv.fr/section/aide-au-developpement/news/migration-control-must-be-at-heart-of-next-eu-africa-pact-says-eu
    #accord_de_Cotonou #réintégration #renvois #expulsions #aide_du_développement #externalisation

    • L’impasse sur la migration assombrit les relations entre l’UE et l’Afrique

      Le contrôle des migrations en provenance d’Afrique obsède les dirigeants européens. Le sujet pourrait aussi faire dérailler le principal accord politique de l’UE avec le continent africain.

      Les dirigeants européens et africains sont très divisés sur la manière d’aborder la politique migratoire au travers des discussions qui démarrent pour renouveler l’accord de Cotonou.

      Malgré les protestations des dirigeants de l’UE, lors d’une réunion avec son homologue de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat en mai, le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a souligné que « la coopération avec l’Afrique va bien au-delà de la migration » . Il a aussi cité l’expression d’« un partenariat entre égaux » – ce à quoi personne ne croit.

      Le mantra de la Commission européenne est que les outils d’investissement récemment mis en place par le bloc – le Fonds européen d’investissement extérieur et le Fonds fiduciaire pour l’Afrique – destinés au marché africain « s’attaqueront aux causes profondes de la migration ».

      Finalisé en 2000, quand les migrations n’effrayaient pas les dirigeants européens, le contrôle des de l’immigration ne constitue qu’une partie mineure de l’accord de Cotonou. L’accord comprend des dispositions obligeant les pays africains à reprendre les migrants illégaux, mais elles n’ont jamais été utilisées.

      En pratique, le seul accord de retour des migrants que l’UE a conclu avec un pays africain est avec le Cap-Vert, une île d’un peu plus de 500 000 habitants.

      « La migration joue un rôle relativement mineur dans l’accord de Cotonou actuel », assure Carlos Lopes, Haut Représentant de l’Union africaine pour les négociations post-Cotonou.

      Mais de nombreux pays européens ne veulent plus que l’immigration reste un point marginal du pacte. « Pour l’UE, la priorité est la migration, la sécurité, la croissance économique, puis le développement », a déclaré un dirigeant d’une ONG basée à Bruxelles qui participe aux pourparlers.

      L’UE a déjà fait part de son intention de donner la priorité au contrôle des migrations dans le prochain accord, en conditionnant l’aide et les investissements financiers futurs aux pays africains qui redoublent d’efforts pour contrôler leurs frontières.

      « Le nouveau partenariat de l’UE avec l’Afrique doit davantage se centrer sur la migration [politique] », a déclaré Koen Vervaeke, directeur général pour l’Afrique au Service européen pour l’action extérieure (SEAE), lors d’une réunion au groupe de réflexion de Chatham House en mars.

      La préoccupation des pays de l’UE en matière de contrôle des migrations est telle que le mandat de négociation du bloc sur le nouvel accord de Cotonou n’a été approuvé qu’à la fin juin, après avoir été bloqué pendant plusieurs mois par un petit groupe d’États membres dirigé par la Hongrie et la Pologne.

      Les deux pays de Visegrad, qui bloquent depuis deux ans tout quota européen de réinstallation des migrants d’Afrique du Nord, veulent que le chapitre de Cotonou couvrant la réadmission des migrants potentiels des pays ACP qui ne sont pas autorisés à rester en Europe soit considérablement renforcé.

      En échange d’une meilleure politique de retour des migrants illégaux, les responsables de l’UE font la promesse d’assouplir les mécanismes légaux permettant aux migrants africains de se déplacer légalement en Europe.

      Lors du sommet européen de juin, le communiqué approuvé par les dirigeants soulignait la nécessité d’« explorer le concept de centres régionaux de débarquement ».

      Cependant, l’idée d’accueillir des « plates-formes » de migration a jusqu’à présent été rejetée catégoriquement par les pays africains. À commencer par le Maroc, qui a rejeté le concept lors d’un sommet de l’Union africaine le 2 juillet, quelques jours seulement après que les dirigeants de l’UE se sont mis d’accord pour poursuivre l’idée.

      Les plate-formes, une solution de facilité

      « C’est une solution facile et contre-productive », a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Au lieu de cela, les dirigeants africains ont convenu de créer un Observatoire africain des migrations et du développement (OAMD), qui sera basé à Rabat, et se concentrera sur « l’harmonisation des stratégies nationales des États africains et l’amélioration de l’interaction avec les partenaires ».

      Cependant, si les dirigeants africains ont jusqu’à présent refusé d’accueillir les nouveaux centres, Moussa Faki a déclaré que le continent portait sa propre responsabilité dans la crise migratoire, condamnant ce qu’il décrit comme des « actions intolérables » commises contre les migrants africains sur leur propre continent. Ces paroles n’ont pas encore été suivies d’actions concrètes de la part des gouvernements.

      Après plus de trois ans de sommets UE-Afrique sans débouchés concrets sur un accord sur les migrations, il y a peu de signes d’une sortie de l’impasse au cours des 18 prochains mois de négociations. Mais cela ne risque pas de faire dérailler complètement les relations UE-ACP.

      Un « no deal » sur la migration pourrait empêcher la conclusion d’un nouvel accord de Cotonou, mais ce dernier ne serait pas enterré. « Cotonou a le potentiel d’être étendu », a déclaré Carlos Lopes.

      « Je dirais qu’il n’y a aucun risque qu’il n’y ait pas d’accord. Ce n’est pas comme le Brexit. Si nous n’avons pas d’accord d’ici 2020, nous étendrons ce que nous avons déjà. »

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/impasse-on-migration-clouds-eu-africa-relations

    • Dossier :
      Accord de Cotonou : nouveau départ ou marche arrière ?

      Conclu en 2000 au Bénin, l’accord de Cotonou a façonné les relations entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) durant 20 ans. L’accord expire en 2020 et les négociations autour de son successeur débuteront la semaine prochaine.

      Alors que le premier accord de Cotonou était largement perçu comme un instrument commercial et de développement, les priorités de Cotonou 2 pour les deux parties ont évolué. Les pays européens voient de plus en plus leurs relations avec l’Afrique à travers le prisme du contrôle de l’immigration.

      Quant aux pays africains, ils sont en train de mettre en place leur propre zone de libre-échange au niveau du continent et parleront d’une seule et même voix lors de ces négociations. Les pays des Caraïbes et du Pacifique réclament quant à eux plus d’investissement et de commerce avec l’Europe.

      Toutes ces requêtes sont-elles compatibles ?

      https://www.euractiv.fr/section/all/special_report/eu-acp-relations-after-cotonou-agreement-re-set-re-launch-or-retreat

  • L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains.
    http://phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html#debutPage

    Le 27 mars 1942, Joseph Goebbels note dans son journal :

    « En commençant par Lublin, les Juifs du Gouvernement Général [la Pologne occupée par les nazis] sont à présents évacués vers l’est. La procédure est assez barbare et ne saurait être décrite ici de façon plus précise. Il ne restera pas grand chose des Juifs. Globalement, on peut dire qu’environ 60 pour cent d’entre eux devront être liquidés alors que 40 pour cent peuvent être utilisés pour le travail forcé. […] Si nous ne nous défendions pas contre eux, les Juifs nous anéantiraient […] C’est un combat à mort entre la race aryenne et le bacille juif. »92
    Outre l’évocation du sort concrètement funeste des Juifs, Goebbels décline ici, comme pour le justifier, plusieurs motifs de légitimisation de l’assassinat des Juifs, la classique inversion accusatoire, ainsi que le motif sanitaire (le Juif comme parasite, bacille, etc.). Dans une autre section du présent site, nous fournissons une citation plus complète et une étude du contexte (l’entrée en fonction du centre de mise à mort de Belzec), des circonstances et de la signification de cette entrée importante du journal de Goebbels.

    Déclarations de Himmler :
    Discours du Reichführer-SS Himmler devant des officiers supérieurs SS à Poznan, les 4 et 6 octobre 1943 [Trials of War Criminals Before the Nuernberg Military Tribunals - Washington, U.S Govt. Print. Off., 1949-1953, Vol. XIII, p. 323, and Himmler, Reichsführer-SS - P. Padfield, Henry Holt and Co, NY, 1990, p. 469]

    « Je me réfère à présent à l’évacuation des juifs, à l’extermination du peuple juif. C’est une des choses qu’il est aisé d’exprimer : "Le peuple juif est en train d’être exterminé," déclare chaque membre du Parti, "Effectivement, c’est une partie de nos plans, l’élimination des juifs, l’extermination, nous l’accomplissons... peuh ! Une bricole ! Et puis ils viennent, 80 millions de braves Allemands, et chacun a son « bon » Juif. Evidemment, les autres, ce sont des porcs, mais celui-là, c’est un Juif de première qualité. Pas un d’eux n’a vu [les cadavres], pas un n’était sur place. La plupart d’entre vous savent ce que c’est que de voir un monceau de cent cadavres, ou de cinq cents, ou de mille. Etre passés par là, et en même temps, sous réserve des exceptions dues à la faiblesse humaine, être restés corrects, voilà ce qui nous a endurcis. C’est là une page de gloire de notre histoire, une page non écrite et qui ne sera jamais écrite. » (4 octobre 1943)

    « Je vous demande avec insistance d’écouter simplement ce que je dis ici en petit comité et de ne jamais en parler. La question suivante nous a été posée : « Que fait-on des femmes et des enfants ? » - Je me suis décidé et j’ai là aussi trouvé une solution évidente. Je ne me sentais en effet pas le droit d’exterminer les hommes -dites, si vous voulez, de les tuer ou de les faire tuer- et de laisser grandir les enfants qui se vengeraient sur nos enfants et nos descendants. Il a fallu prendre la grave décision de faire disparaître ce peuple de la terre. » (6 octobre 1943)

  • Les parlementaires néerlandais réclament la fermeture du site de l’UE « anti-fake news russes » _
    https://ruptures-presse.fr/actu/pays-bas-ue-desinformation-gelderlander

    Les dirigeants du Service européen pour l’action extérieure ( #SEAE ) de l’UE n’en sont toujours pas revenus. Leur cellule de contre-propagande (baptisée « #East_Stratcom ») créée pour pourchasser les « mensonges » russes a poussé le zèle #inquisiteur si loin qu’il a déclenché la colère des #députés_néerlandais. Au point que ces derniers réclament désormais la fermeture pure et simple du site Internet géré par Bruxelles, EUvsdisinfo.eu, https://euvsdisinfo.eu censé mettre en garde contre la « #désinformation » en provenance de Moscou.

    L’histoire commence début mars, quand le site en question pointe un index accusateur contre trois médias des #Pays-Bas (dont le grand quotidien régional #De_Gelderlander) : ceux-ci sont accusés d’avoir relayé des informations sur l’ #Ukraine osant affirmer que ce pays était corrompu et abritait des fascistes ; et d’avoir relaté des éléments factuels fournis par une firme russe d’armement invalidant la thèse selon laquelle la Russie serait coupable d’avoir abattu le vol #MH17 de la Malaysian Airlines (une tragédie aérienne qui avait fait 300 victimes le 17 juillet 2014). Il n’en fallait pas plus pour qu’EUvsdisinfo.eu, véritable #Torquemada 2.0, octroie un sceau d’infamie aux médias en question.

    Ces derniers, qui estimaient n’être coupables de rien du tout si ce n’est d’avoir informé leurs lecteurs, ont menacé EUvsdisinfo de poursuites judiciaires. Le site a rapidement fait machine arrière, admettant, dans un communiqué le 8 mars, avoir agi de manière erronée. Les médias ont alors retiré leur plainte.

    Mais, pour les parlementaires du pays, le mal était fait. Deux d’entre eux – un du Parti socialiste (SP, équivalent du PG en France), l’autre du Parti libéral VVD (la formation du premier ministre Mark Rutte) – ont sommé le gouvernement d’intervenir auprès de #Bruxelles pour faire fermer le site. Selon les deux députés, leurs collègues sont prêts à voter « à une très large majorité » une motion enjoignant au chef du gouvernement d’agir. Ils font valoir qu’une instance européenne n’a aucune légitimité pour surveiller les #médias et #journalistes nationaux.

    Gêné aux entournures, le ministre de l’Intérieur a promis « d’essayer de trouver des soutiens dans les instances européennes pour faire valoir cette requête parlementaire ». Problème : la création de cet organe « anti-fake news russes » avait été approuvée par tous les chefs d’Etat et de gouvernement, y compris M. #Rutte, ce qui place ce dernier en porte-à-faux.

    Depuis 2005 et le Non massif (61,6%) au projet de constitution européenne, les Pays-Bas étaient considérés à Bruxelles comme l’un des nombreux maillons faibles de l’UE. Onze ans plus tard, les électeurs déclenchaient un nouveau cataclysme en rejetant, également par référendum, un accord de libre échange entre l’UE et l’Ukraine (dont le résultat fut finalement piétiné par un vote parlementaire ; et désormais, cette possibilité de référendum a été supprimée…).
    En mars 2017 cependant, M. Rutte sortit des élections générales avec la possibilité de former une nouvelle coalition, l’« eurosceptique » Geert Wilders progressant, mais restant isolé. Cela fut présenté à Bruxelles comme un signe indubitable du retour de flamme des citoyens européens en faveur de l’UE, un amour qui aurait ensuite été confirmé par l’élection d’Emmanuel Macron.

    A la lumière de l’humiliation batave infligée aujourd’hui à l’Union européenne, cette interprétation relevait donc bien de la méthode Coué. Ou de la désinformation.

    #ue #union_européenne #censure
    Source : La revue de presse du site Les Crises : https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-27-03-2018

    • L’Ukraine européenne, le grand pays Démocratique où il fait bon vivre (libre).

      La Pologne européenne, le pays où la santé des Femmes passe avant la Religion

      La France européenne, le pays En Marche (dans quoi ?)

    • Des juristes français et états-uniens s’y mettent aussi. On notera la pudeur du Monde qui, à aucun endroit, ne nomme le service concerné, se contentant de donner le nom de sa publication. Il est vrai que le service en question est une référence du #Decodex (cf. supra)

      « Fake news » : des juristes s’inquiètent des contrôles de l’Union européenne
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/30/fake-news-des-juristes-s-inquietent-des-controles-de-l-union-europeenne_5278

      La Clinique juridique sur l’Union européenne, un organisme résultant d’un partenariat entre HEC Paris et la New York University School of Law, a déposé, mercredi 28 mars, une plainte auprès du médiateur de l’Union européenne (UE) contre le service de fact checking (« vérification des faits ») de l’UE, qui publie chaque semaine une Disinformation Review. Cette branche du service européen d’action extérieure (SEAE), dirigée par la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a été créée sur décision du Conseil européen, au printemps 2017. Les chefs d’Etat et de gouvernements s’étaient alarmés de la multiplication de fausses nouvelles pouvant, notamment, influencer des résultats électoraux.
      […]
      Il en a déduit, explique-t-il, que « l’Union bafoue la liberté d’expression et le droit à une procédure régulière, même si son action part d’une bonne intention ». Le professeur Alemanno estime que la Disinformation Review tente, en réalité, de contrôler des contenus, ce qui peut avoir un effet dissuasif pour le travail journalistique, « pourtant au cœur de la démocratie ». Une menace d’autant plus pernicieuse, à ses yeux, que beaucoup de médias vivent une situation de crise et sont confrontés à des gouvernements de plus en plus hostiles.

      Répondre à la crise de confiance dont les médias sont l’objet ? « Oui, répond le juriste, mais pas en violant des droits fondamentaux. Même si les idées exprimées sont parfois désagréables, honteuses, ou carrément fausses. »
      Les plaignants, qui ont envoyé au médiateur un mémoire de treize pages, assimilent les pratiques actuelles des services européens à de la mauvaise gouvernance. Notamment parce qu’ils ne respecteraient pas les standards internationaux en matière de vérification des faits.

  • PETER BESTE « TRUE NORWEGIAN BLACK METAL »
    https://laspirale.org/photo-554-peter-beste- true-norwegian-black-metal.html

    PETER BESTE « TRUE NORWEGIAN BLACK METAL »Apparition tardive d’un grand classique sur LaSpirale.org, avec ce portfolio d’extraits du recueil True Norwegian #Black_Metal de #Peter_Beste.

    Une série de portraits des figures de la scène black metal, réalisés dans le courant des années 2000, entre la Norvège et la Pologne. Quelques années après la vague de violences, de meurtres et d’incendies d’églises, qui venait d’établir l’aura sulfureuse de cette mouvance à l’échelle mondiale.25/03/2018

    #laspirale

  • La cléricalisation des pays de l’Est Nina Sankari - 24 Mar 2018 - Investig’Action
    https://www.investigaction.net/fr/la-clericalisation-des-pays-de-lest

    Il y a bientôt 30 ans, en 1989, un grand bouleversement est intervenu en Europe de l’Est. Les régimes dits communistes des pays de l’Europe de l’Est sont tombés comme des dominos et la fameuse transition a commencé. Les peuples de ces pays avaient réclamé la liberté, la démocratie et l’amélioration des conditions de la vie. Ils ont obtenu des élections libres et le pluralisme politique. En promo-bonus, ils ont reçu le capitalisme le plus rapace, qui limite l’accès pratique aux libertés démocratiques. Un autre facteur aggravant la vie des gens de la région, c’est le renversement des relations entre les Églises et l’État.
    Remarques préliminaires
    J’utilise des informations trouvées dans des publications diverses comme : articles, rapports et analyses en provenance aussi bien de centres académiques comme Research Gate ou Academia et de différents sites gouvernementaux ou spécialisés dans ces thématiques que de sites des ONG etc. L’information ne manque pas. Mais si on regarde de plus près, on peut noter certains déficits :
    1. La plupart des informations sont fournies par les institutions et centres religieux représentant un intérêt religieux.
    2. Même les sources qui se disent neutres ou objectives sont souvent financées par des institutions favorisant la religion (ex. PEW Research Centre) et par conséquent l’objectivité de leurs publications est discutable.
    3. Les deux groupes de sources analysent volontiers la religiosité des populations (quelle que soit la fiabilité des statistiques présentées), mais les politiques concrètes des États qui sont à l’origine du processus de cléricalisation sont absentes de l’analyse.
    4. Il est extrêmement difficile de trouver des chiffres sur le financement des Églises par des États.

    Dans cette situation, pour présenter le processus de cléricalisation des pays de l’Est, j’ai choisi des critères d’analyse suivants :
    1. Le passé clérical « pré-communiste » comme facteur facilitant la cléricalisation.
    2. Les relations Église – État actuelles dans les lois : Constitution, Concordat, loi sur l’éducation, sur le financement de l’Église par l’État et loi blasphème.
    3. Les droits reproductifs des femmes.
    En face d’un nombre écrasant de publications représentant la voix religieuse, je salue l’œuvre de l’IRELP qui apparaît comme une rare organisation à mener la recherche dans le camp opposé à la cléricalisation des pays de l’Europe et du monde.

    Les Églises – les vrais vainqueurs de la transition qu’on a appelée « démocratique »
    Il y a bientôt 30 ans, en 1989, un grand bouleversement est intervenu en Europe de l’Est. Les régimes dits communistes des pays de l’Europe de l’Est sont tombés comme des dominos et la fameuse transition a commencé. Les peuples de ces pays avaient réclamé la liberté, la démocratie et l’amélioration des conditions de la vie. Ils ont obtenu des élections libres et le pluralisme politique. En promo-bonus, ils ont reçu le capitalisme le plus rapace, qui limite l’accès pratique aux libertés démocratiques.

    Un autre facteur aggravant la vie des gens de la région, c’est le renversement des relations entre les Églises et l’État. Les pays déclarés athées, avec des institutions religieuses dominées autrefois par l’État, sont entrés sur la voie de la cléricalisation de la vie politique, socio-économique et culturelle. Cette cléricalisation se réalise dans tous ces pays par l’alliance du trône et de l’autel, une alliance entre l’institution religieuse dominante du pays et la droite (aussi bien conservatrice que populiste). Ce n’était pas ce que beaucoup d’habitants de la région avaient espéré. Le rôle accru de l’Église détruisant dès le début les libertés démocratiques (liberté de conscience, de parole, d’expression dans les medias, l’art et la science) et les droits humains, les droits des femmes en première place.

    La reconstruction du modèle clérico-national ou #national-fasciste
    Dans tous les pays de la région, les attaques des institutions religieuses contre le modèle laïque se multiplient, quelle que soit la religion imposée. L’Église catholique, très active dans la de-sécularisation de la région, est le vrai vainqueur de ce changement et on pourrait lui attribuer un rôle dans la modification de la carte de l’#Europe. Il faut noter aussi un effort constant de la part des autorités religieuses de lier la religion au nationalisme (appelé #patriotisme).
    L’Église catholique y excelle particulièrement bien. Un bon Polonais (Slovaque, Croate, Hongrois ou Slovène) c’est un bon catholique. Par contre, un #athée est un traître à la patrie. « Un Polonais c’est un catholique, l’exception, c’est un juif », disait déjà au début des années 90 le #cardinal_Glemp. La deuxième partie de cette constatation semble d’ailleurs ne plus être d’actualité. Ne parlons pas des athées, mais que sont alors les #protestants, les #orthodoxes, les #musulmans (descendants des Tartars vivant en Pologne depuis des siècles) ? En cherchant leur identité dans le passé de « l’indépendance » de l’ère pré-communiste, les pays de la région la trouvent souvent dans le passé fasciste. Par exemple dans la Slovaquie du Père Tiso, en Roumanie sous la Garde de fer, dans la Croatie de Pavelic ou dans la Hongrie d’Horthy.

    Pour illustrer cette thèse, prenons l’exemple de la Slovaquie et de son divorce « de velours » avec la Tchéquie. Pendant sa visite, un an avant l’accession de la Slovaquie à l’Union européenne, le pape Jean-Paul II a dit : « Dans un proche avenir, votre pays deviendra membre à part entière de la Communauté européenne. Chers et bien aimés, apportez à la construction de la nouvelle identité de l’Europe la contribution de votre riche tradition chrétienne ! » Appelant les Slovaques à être les soldats de la « bataille pour l’âme de l’Europe », il les a invités à aider à « ré-évangéliser un continent laïc à partir de l’Est ». Mais pour cela, le Vatican avait besoin de séparer la #Slovaquie de son partenaire moins favorable à la cléricalisation – la #Tchéquie fortement athéisée. Après la « révolution de velours » à la fin de 1989, la Slovaquie était à la recherche de son passé en tant que nation indépendante. Elle l’a trouvé : l’État slovaque fasciste de 1939-1945 du Père Tiso. 

    De même en #Croatie, où la mobilisation nationale-catholique tout au long des années 90 était énorme et continue à l’être aujourd’hui, même si elle se concentre sur d’autres sujets (lutte contre les droits des femmes, droits des personnes #LGBTQ, éducation laïque etc.), cette mobilisation supposait l’écriture d’une nouvelle version de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (comme d’ailleurs dans d’autres pays de la région), réhabilitant les #oustachis comme des « patriotes » anticommunistes. De nouveau, ce phénomène trouvera l’appui de #Jean-Paul-II dont les voyages apostoliques en Croatie provoqueront une euphorie catholico-patriotique, surtout son voyage de 1988, marqué par la béatification de Mgr Alojzije Stepinac, l’Archevêque de Zagreb durant la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, le processus de sa canonisation a été arrêté suite à de nombreuses protestations, dont celle des intellectuels et celle de l’Église orthodoxe serbe qui s’est opposée avec virulence à la canonisation de #Stepinac considéré par les Serbes comme un criminel de guerre impliqué dans le régime fasciste des Oustachis.

    En Pologne, la situation historique est différente, étant donné que les autorités pendant la période de la Sanacja (gouvernement d’« assainissement » national de Pilsudski) ont réussi à délégaliser le Camp national radical fasciste en 1934 et à le détruire avant la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, la Pologne réécrit son histoire aussi, en glorifiant les « soldats maudits » comme des héros nationaux (soldats d’extrême droite qui vont combattre les Allemands et les Soviétiques). À partir de l’année 2011, le 1er mars est devenu une fête nationale en #Pologne, pour célébrer le souvenir des soldats de cette résistance clandestine anticommuniste. Cependant, ce souvenir oublie la brutalité inouïe avec laquelle ils ont tué des milliers d’hommes et de femmes, et des centaines d’enfants. Beaucoup d’entre eux ont eu le seul malheur d’être juifs, biélorussiens, ukrainiens ou slovaques. L’Église polonaise participe aux messes célébrées à leur intention. Et le bras de fer du nationalisme catholique polonais, le Camp national radical, délégalisé en 1934 par Pilsudski, a été à nouveau légalisé au nom de la démocratie en 2002.

    Relations Église – État dans les pays “post-communistes”
    Aujourd’hui, le niveau d’ingérence religieuse dans la sphère publique diffère selon le pays, la Pologne étant le leader indiscutable de la cléricalisation, un pays où l’Eglise catholique domine l’État. Par contre, la République tchèque est un vrai « cancre » car la population y reste majoritairement athée (Tableau 1)
    Tableau 1 : Relations Église – État dans les pays “post-communistes” membres de l’UE


    Slovaquie : Traité sur la clause de conscience rejeté

    Si on regarde la première colonne, tous les pays « ex-communistes » (à l’exception de la Pologne) ont la séparation de(s) Église(s) et de l’État ou la « laïcité » (le sécularisme) ou la neutralité qui sont inscrites dans la Constitution. En ce qui concerne la Pologne, les évêques polonais se sont opposés à ce que le terme “séparation” ou “laïcité” ou “neutralité de l’État” soient inscrits dans la #Constitution de 1997. Il a été remplacé par le terme d’autonomie mutuelle, ce qui ne peut être interprété autrement que la perte par l’État de sa souveraineté, réduite désormais à l’autonomie. Mais il serait faux de penser que dans tous les autres cas, la Constitution garantit le caractère laïque ou neutre de l’État. Par exemple, en Lituanie, la Constitution parle du caractère laïc de l’éducation publique uniquement (ce qui n’empêche pas d’avoir des cours de religion à l’école). La Slovaquie ou la Slovénie ont le sécularisme inscrit dans la Constitution, mais cela ne les empêche pas non plus d’organiser des cours de religion à l’école publique ou de financer les Églises.

    Ce qui compte le plus, c’est la colonne 4 sur le concordat. Parce que si le concordat (ou les concordats ou autres accords avec le Vatican) est signé, le caractère laïque de l’État, même formellement déclaré dans la Constitution, devient une constatation dépourvue de sens. Et parmi tous les États « ex-communistes » membres de l’UE, seule la Tchéquie n’a pas signé un tel accord et n’a toujours pas réglé la question des restitutions de nombreux biens ecclésiastiques confisqués par le régime précédent. En 2002, Prague a signé un tel accord avec le Vatican mais cet accord a été rejeté par le Parlement, la pomme de discorde reste toujours le problème des restitutions des biens de l’Église. L’ex-dissident et président à l’époque, Vaclav Havel, s’en est plaint : quarante ans de communisme et vingt ans de consumérisme ultralibéral ont fait de ce pays “la première société réellement athée sans ancrage moral”.

    Et c’est là en partie que réside le problème de la cléricalisation galopante dans les pays de l’Est. Elle se fait avec le consentement des élites politiques et intellectuelles, le plus souvent de droite mais de gauche aussi. Dans les années 90, on voyait tous les jours le Premier Ministre polonais Oleksy, dirigeant de l’Alliance de la Gauche Démocratique, agenouillé inlassablement à l’église et le Président Aleksander Kwaśniewski légitimait son pouvoir en se promenant avec Jean Paul II dans sa papamobile. L’icône de l’opposition démocratique en Pologne, Adam Michnik, affirmait à plusieurs reprises dans ses longs articles qu’il n’y a pas d’autre morale pour un Polonais que la morale catholique. Une autre icône, le professeur Karol Modzelewski a refusé de signer la liste des athées et #agnostiques en Pologne (montrer le support à un coming out est difficile) par obligation de « défendre la substance de la science en Pologne ». Les intellectuels polonais n’ont pas eu ce réflexe de leurs collègues croates de protester contre la glorification de bourreaux des Soldats Maudits. Ce n’est que maintenant que les élites polonaises se réveillent quand le pouvoir autocratique pour lequel ils ont pavé le chemin menace leur position.

    Les femmes – les grandes perdantes de la transformation
    En général, dans les pays de l’Est au début de la transformation démocratique, les femmes disposaient librement de leur corps. L’IVG, à l’exception de la Roumanie, était légal et gratuit. Due à un niveau technologique bas, la contraception a été succincte mais accessible. Dans certains pays il y avait des cours d’éducation sexuelle à l’école. Sous pression des institutions religieuses, leurs droits se trouvent attaqués ou détruits. Le droit à l’IVG étant un critère symbolique du droit de la femme à l’autodétermination, le tableau 2 montre la situation de l’IVG dans les pays « #ex-communistes ». 

    Si dans la plupart de pays de l’Est membres de l’UE, à l’exception de Pologne, l’IVG reste légale, les tentatives d’y restreindre l’accès se multiplient dans tous les pays. Cela concerne même la Roumanie, le seul pays de ce groupe où les femmes ont gagné les droits reproductifs après la chute du régime de Ceaușescu. Des restrictions se font souvent par la barrière économique (ex. Estonie) ou l’IVG, donc l’avortement à la demande, de la femme est légal mais coûte cher. Dans la plupart des pays il y des restrictions pour les mineures qui doivent se présenter avec leurs parents. Un autre problème concerne l’instauration de consultations médicales obligatoires pour recevoir l’autorisation. Les tentatives les plus graves visant à restreindre ou détruire ce droit viennent de l’Église catholique (Slovaquie, Lituanie, Croatie, Slovénie). La Pologne constitue un exemple #morbide d’un pays où l’Église traite les droits des femmes comme son #butin_de_guerre et où l’IVG est interdit. Mais même dans les cas prévus par la loi (danger pour la vie et la santé de la mère, du #fœtus et en cas d’un rapport sexuel criminel), on refuse dans les faits aux femmes la possibilité de pratiquer l’avortement. Seuls les projets visant à restreindre encore plus ou à interdire complètement l’avortement sont pris en considération par le Parlement actuel. Le leader du parti Droit et Justice est allé jusqu’à exiger qu’une femme porte une grossesse avec l’enfant non-viable juste pour pouvoir le baptiser.

    Table 2. L’avortement dans les pays “post-communistes” membres de l’UE

    Conclusions
    La chute du mur de Berlin a eu de multiples conséquences, entre autre, la disparition du monde bipolaire. Comme le camp « ex-communiste » était, du moins en théorie, basé sur la philosophie matérialiste et formellement dirigé par des athées qui voyaient – à juste titre – les institutions religieuses comme des ennemis du système, celles-là ont pris leur revanche après le changement dit démocratique. Mais les institutions religieuses, par définition antidémocratiques et alliées à la droite conservatrice, n’ont pu que cheminer vers la destruction des libertés civiles, des droits humains et le démontage de la démocratie. L’intelligentsia de la région, désireuse de devenir la classe moyenne, a abandonné les peuples et trahi les femmes, en pavant le chemin aux régimes non démocratiques ou d’une démocratie “illibérale” (terme inventé par Orban). Le processus de la désécularisation et de cléricalisation successive menace non seulement cette région mais en fait l’Europe entière. L’éducation soumise à la pression religieuse vise à produire des citoyens et citoyennes incapables de développer une pensée critique. Une solidarité internationale des libres penseurs s’impose plus que jamais pour pouvoir contrer les politiques liberticides. Nous avons aussi besoin de renforcer notre efficacité concernant l’augmentation de nos capacités à mener des recherches, produire des analyses et les promouvoir.
     
    Conférence de Nina Sankari à l’IRELP (Institut de Recherche La Libre Pensée) http://www.irelp.fr

    #église #Athéïsme #état #liberté #Démocratie #capitalisme #religiosité #statistiques #cléricalisation #pré-communisme #post-communisme #Education #Constitution #Concordat #blasphème
    #femmes #féminisme #sexisme #racisme #culture_du_viol #travail #viol #violence #histoire #droits_des_femmes #avortement #ivg #misogynie #union_européenne #pape #mur_de_berlin

  • Le cadmium, ce « tueur » caché dans les engrais qui divise l’Europe

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/16/le-cadmium-ce-tueur-cache-dans-les-engrais_5271887_3244.html

    La Commision veut limiter la présence de ce métal cancérogène dans les fertilisants phosphatés. L’Espagne s’y oppose fortement, la France brille par sa discrétion.

    Voilà un dossier sur lequel la France s’est montrée jusqu’ici très discrète. On aurait pourtant pu penser qu’à défaut du ministre de l’agriculture, son homologue à la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, se serait empressé de s’en saisir. Mardi 20 mars devait s’ouvrir une négociation serrée entre les Etats membres de l’Union européenne et le Parlement autour d’un projet de la Commission visant à réduire le taux de cadmium dans les engrais phosphatés. Cette discussion tripartite a été reportée au 11 avril a appris Le Monde. « Pour des raisons techniques et non politiques », précise-t-on à Bruxelles. L’affaire est sensible.

    Le cadmium est un métal lourd contenu dans les roches phosphatées. Il est utilisé pour fabriquer des engrais pour l’agriculture. Classé cancérogène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé, il a des effets toxiques sur les reins, le squelette, l’appareil respiratoire, et est fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Or, l’utilisation d’engrais phosphatés dans les cultures est la principale cause de contamination des sols au cadmium, et donc de l’alimentation, qui représente 90 % de l’exposition à cette substance pour les non-fumeurs.

    Depuis près de dix ans, les agences sanitaires alertent sur ses dangers et la nécessité de réduire son exposition. En 2009, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a fixé un niveau hebdomadaire d’ingestion – 2,5 microgrammes/kilo – à ne pas dépasser. Aussi, convaincue qu’il présente « un risque inacceptable pour l’homme et l’environnement », la Commission a décidé de durcir sa réglementation en introduisant une limite pour la teneur en cadmium des engrais phosphatés. Fixée à 60 milligrammes (mg)/kilo, elle doit être abaissée à 40 mg/kg après trois ans et à 20 mg/kg d’ici douze ans.

    Le projet de texte a reçu en octobre 2017 le soutien du Parlement européen, qui voudrait parvenir au 20 mg/kg en neuf ans. Le Conseil de l’Union européenne doit désormais se prononcer. Or, relève-t-on à Bruxelles, « les pays sont divisés ». Plusieurs gouvernements se sont déclarés favorables au texte, comme en Allemagne ou au Danemark. Quatorze Etats ont déjà instauré une limite inférieure ou égale à 60 mg/kg – et même à 20 mg/kg en Finlande, en Hongrie et en Slovaquie.

    Silence radio de la France

    D’autres pays, en revanche, s’opposent à ce texte : l’Espagne, le Royaume-Uni et la Pologne. Et la France ? Silence radio. Les ministères de l’agriculture et de la transition écologique n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde. « Comment se fait-il que nous n’entendions pas la voix de la France ? », s’interroge le Réseau Environnement Santé (RES). Ce réseau, qui regroupe 28 associations nationales et locales, devait adresser, vendredi 16 mars, une lettre ouverte aux ministres de l’agriculture, de la transition écologique et de la santé pour demander à la France, « pays précurseur » dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens, de « peser de tout son poids pour l’adoption du projet de la Commission européenne ».

    Associés à la baisse de qualité du sperme, aux malformations congénitales, à une puberté précoce, à l’obésité ou à l’autisme, « les perturbateurs endocriniens ne sont pas des substances comme les autres, rappelle André Cicolella, le président du RES. Il faut les éliminer à la source, car on ne peut pas les gérer par la dose. On s’est beaucoup focalisé sur les pesticides, mais le cadmium est un tueur caché, ajoute le toxicologue. Il est confirmé aujourd’hui qu’il est impliqué dans les cancers du sein et de la prostate ».

    Or les engrais phosphatés sont encore massivement utilisés en France. Selon les dernières ­données disponibles, l’agriculture française en a consommé 430 000 tonnes en 2015. Et une grande partie affiche des taux de cadmium élevés, selon RES. L’explication est simple. La majorité des fertilisants utilisés en France et en Europe sont fabriqués à partir des roches phosphatées marocaines, qui affichent des teneurs en cadmium comprises entre 30 mg/kg et 73 mg/kg.

    Le projet de réglementation de la Commission inquiète le Maroc. Le pays possède les plus grandes réserves minières en phosphates (évaluées à 50 000 millions de tonnes) de la planète. Le leader mondial du secteur, OCP, réalise 32 % de ses ventes dans l’Union européenne. Il avait proposé à Bruxelles de relever le seuil à 80 mg/kg. En vain. Le Maroc a aussi exprimé ses craintes à la France. Voilà qui pourrait peut-être expliquer en partie la prudence du gouvernement dans ce dossier.

    Autre élément : la peur des agriculteurs de voir s’envoler le coût des engrais. « Limiter le niveau de cadmium dans les engrais phosphatés aura un impact important sur le prix du produit fini en raison de la rareté des gisements de phosphates faibles en cadmium, a déjà prévenu Fertilizers Europe, le syndicat européen des producteurs d’engrais. L’augmentation des coûts sera transmise aux agriculteurs européens au détriment de leur compétitivité internationale. »

    Avec sa nouvelle réglementation, la Commission entend aussi encourager l’usage des engrais ­organiques et à base de déchets. Le projet de texte s’inscrit dans un train de mesures sur l’économie circulaire. Il précise que « l’UE importe environ 6 millions de tonnes de phosphates par an, mais pourrait remplacer jusqu’à 30 % de ce total par des boues d’épuration, des déchets biodégradables, des farines de viande et d’os ou du fumier ».

    « Conflit d’intérêts » en Espagne

    Des orientations qui ne semblent pas partagées par tous les Etats membres. Si la France n’a pas encore exprimé publiquement sa position, dans d’autres pays, le débat fait rage. L’Espagne a fait savoir qu’elle était opposée au projet de la Commission. « Des limites trop strictes de cadmium nous excluraient du marché des engrais phosphatés », a déclaré la ministre de l’agriculture et de l’environnement, Isabel Garcia Tejerina, le 21 février, devant les députés, affirmant que cette position était partagée par la France.

    La ministre espagnole a également assuré que les teneurs en cadmium actuelles ne représentaient « pas de risque pour les personnes ni pour l’environnement ». Le parti d’opposition Podemos accuse Mme Garcia Tejerina de « parrainer les engrais toxiques » et de « corruption » – une allusion au parcours professionnel de la ministre de l’agriculture. L’élue du Parti populaire a été, entre 2004 et 2012, directrice de la planification stratégique de Fertiberia, le premier producteur d’engrais en Espagne, et conseillère de Fertial (Société des fertilisants d’Algérie) appartenant au même groupe Villar Mir.

    A l’initiative de l’élu espagnol Florent Marcellesi, 38 députés européens, dont les écologistes français Yannick Jadot, Pascal Durand et Eva Joly, ont écrit à la pré­sidence bulgare du Conseil de l’Union européenne pour dénoncer un « conflit d’intérêts ».

  • Pourquoi oligarques et #Droites_extrêmes prennent progressivement le pouvoir en #Europe de l’Est
    https://www.bastamag.net/Pourquoi-oligarques-et-droites-extremes-prennent-progressivement-le-pouvoi

    En comparaison de la Hongrie du président d’extrême-droite Victor Orban et de la Pologne du parti Droit et justice, la République tchèque fait peu parler d’elle. Pourtant, les élections législatives d’octobre dernier ont porté à la tête du gouvernement l’oligarque Andrej Babiš, une des personnalités les plus riches du pays qui a créé son parti il y a quelques années. Un « Donald Trump tchèque », qui n’hésite pas à instrumentaliser le pouvoir à des fins personnelles. Basta ! a interviewé Jakub Patocka, (...)

    #Décrypter

    / A la une, Europe, Droites extrêmes, #Entretiens, #Oligarchies, #Capitalisme

  • La démocratie électorale sous la menace des armes : de la Turquie aux USA

    Deux articles aujourd’hui éclairent d’un jour sombre la pratique même de l’élection dans deux pays phare, Turquie et USA... mais la menace sur le système représentatif est bien plus large.

    Le président Erdogan verrouille le système électoral turc
    http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/03/15/le-president-erdogan-verrouille-le-systeme-electoral-turc_5271596_32

    A dix-huit mois des législatives et de la présidentielle, le Parlement a approuvé une réforme qui doit garantir le maintien au pouvoir de l’homme fort d’Ankara.

    Avec 357 sièges sur 550 au Parlement, l’alliance n’a eu aucun mal à faire voter les amendements. A la faveur de ceux-ci, les autorités nomment désormais les responsables des bureaux de vote, dont la localisation peut être modifiée pour raison de sécurité.

    Encore plus déroutant, tout électeur peut appeler les forces de l’ordre à intervenir sur les lieux du scrutin s’il se sent lésé d’une manière ou d’une autre, une prérogative jusqu’ici réservée au seul responsable du bureau de vote. « Le risque de voir les élections se dérouler sous la menace des armes pourrait mettre la pression sur les votants », a dénoncé le député Ugur Bayraktutan, du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste).

    Le plus intéressant (ce que malheureusement ne fait pas le journaliste du Monde, qui traite les sujets un par un au lieu de repérer le pattern global) est de comparer avec la loi de juillet 2017 aux Etats-Unis qui dit :

    SECRET SERVICE PROTECTION AT POLLING PLACES.
    This section shall not prevent any officer or agent of the United States Secret Service from providing armed protective services authorized under section 3056 or pursuant to a Presidential memorandum at any place where a general or special election is held. [emphasis added]– H.R. 2825, section 4012

    Voir pour cela l’article
    There’s a New Law That Could Allow the President to Send Armed Secret Service to Polling Places
    https://www.alternet.org/news-amp-politics/law-could-allow-president-send-armed-secret-service-polling-places

    Le parallèle est inquiétant, qui montre que les élections ne sont plus vraiment le modèle d’une démocratie conquérante, mais un enregistrement de personnes auto-désignées, des successeurs autorisés, ou des médiatico-compatibles. Il nous faut réfléchir vite à cette évolution mondiale, au delà des cas de la Russie, du Président à vie Xi Jiping ou des fasciste Narendra Modi (Inde) ou Abdel Al Sissi (Egypte). En Europe, nous sommes aussi menacés par la dissolution du modèle électoral (cf Pologne, Hongrie...) comme de sa contestation post-élection (cf. Grèce, Catalogne...).

    #Elections #Démocratie_en_danger #Armes_dans_les_bureaux de vote

  • Premier exemple de transmission d’une culture en tant qu’idée.

    The Beaker phenomenon and the genomic transformation of northwest Europe

    https://www.nature.com/articles/nature25738

    Après un remplacement de population avec maintien de la langue (article précédent), voici donc le premier exemple de transmission d’une culture en tant qu’idée.

    Traduction du résumé :

    Les Ibères préhistoriques ont « exporté » leur culture dans toute l’Europe, atteignant la Grande-Bretagne, la Sicile, la Pologne et l’Europe centrale en général. Cependant, ils n’ont pas exporté leurs gènes (...) cette diffusion n’était pas due aux grandes migrations de populations...

    Par conséquent, la diffusion de la culture « Bell Beaker » d’Iberia est le premier exemple de transmission d’une culture en tant qu’idée, essentiellement en raison d’une question de prestige social (associée aux vertus d’être viril et d’être des guerriers), C’est pourquoi il est adopté par d’autres populations

    Mais l’histoire change lorsque la culture de Bell Beaker s’est étendue à la Grande-Bretagne après 4500 ans. Elle a été apportée par des migrants qui ont presque complètement supplanté les habitants existants de l’île - les mystérieux gens qui avaient construit Stonehenge - en quelques centaines d’années. (voir ici : https://www.sciencedaily.com/releases/2018/02/180221131851.htm )

    Note : la culture Beaker s’est répandue de 2750 à 2500 avant JC en Europe occidentale et centrale, avant de disparaître entre 2200 et 1800 avant JC.


    https://www.nature.com/articles/nature25738/figures/4

    #Préhistoire #Spanish National Research Council (CSIC) #culture_Beaker #Age_du_cuivre #Harvard_Medical_School #Iñigo_Olalde #David_Reich

    • Oui en même temps les croisés c’était des bouchers intégristes catholiques.
      Je découvre Emil Duport un pubard fasciste qui veut rajeunir les milieux anti-ivg et militants misogynes, ses sites mensongers qui ciblent les jeunes, son détournement des slogans, imagerie et vocabulaire féministe, son influence dans les médias...

      Je découvre aussi le DHI organisme vaticanesque dirigé par 12 évêques les plus rétrogrades et misogynes qui soient. Je découvre aussi les enterrements de fœtus sans l’accord des femmes et parfois organisé par les hôpitaux eux mêmes !

    • C’est moi qui te remercie pour les infos sur ce DHI qui part en guerre contre les femmes et les homos.
      Le docu est vraiment interessant et assez indispensable pour toute personne qui se préoccupe de la liberté d’avorté. Ca donne une idée des luttes qui nous attendent et de qui sont les ennemis, quels sont leurs méthodes sournoises et de quels moyens énormes ils disposent.

      Pour les catho entre le viol industriel des enfants et la mise en esclavage des nonnes, ces ordures de cléricaux devraient allé se cacher dans les catacombes. Il est claire que cette organisation n’a qu’un seul objectif : faire de la terre un enfer.

    • https://www.youtube.com/watch?v=1VN3sp8wpPA

      Plus de quatre décennies après la loi Veil (1975), le droit à l’avortement subit une offensive concertée en Europe, menée par une nouvelle génération de militants, maîtres en communication et en pétitions.Dans les pays de l’Est, de la Pologne à la Hongrie, il a reculé sous l’égide de gouvernements ultraconservateurs, tandis qu’en Italie, sous l’influence de l’Église, 70 % de gynécologues « objecteurs de conscience » refusent désormais de pratiquer l’IVG – légale depuis quarante ans –, privant les femmes de la liberté à disposer de leur corps. En France, une petite légion d’activistes pro-life, avec à sa tête un jeune publicitaire, porte le combat sur le terrain culturel auprès des 15-35 ans, au travers des médias et des réseaux sociaux. Entre séduction et désinformation, leur campagne mêle conservatisme et style pop, reprenant pour mieux les détourner la terminologie des féministes. Fédérés et remarquablement organisés, ces soldats antiavortement exercent en outre un puissant lobbying à Bruxelles. Qui se cachent derrière ces croisés modernes, qui mutualisent leurs pernicieuses méthodes de persuasion et invoquent les atteintes aux droits de l’homme et la liberté de choix (de vivre) dans leur guerre contre l’IVG ?

    • L’Europe sous la pression de l’extrême droite

      Incapables d’affronter l’afflux des migrants avec décence et responsabilité, les Vingt-Huit voient l’extrême droite désormais en mesure d’imposer sa ligne identitaire un peu partout.
      La crise des réfugiés est en train de soumettre l’Union européenne à l’une des épreuves les plus décisives de son histoire. Incapables d’affronter l’afflux des migrants avec décence et responsabilité, les Vingt-Huit, qui ont vu inexorablement progresser le vote d’extrême droite depuis quinze ans, voient cette mouvance désormais en mesure d’imposer sa ligne identitaire un peu partout. Au-delà de ce qui les différencie – souverainisme, identité nationale, rejet de l’UE, etc. –, ces partis xénophobes partagent une même idéologie sécuritaire et anti-migrants. Et, s’ils ne semblent pas (encore) en capacité de « prendre » le pouvoir, ils orientent déjà notablement la politique des gouvernements de droite, majoritairement au pouvoir dans l’Union, et dont la radicalisation est notable en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque ou en Slovaquie. Ajoutons la France. Coïncidence frappante : le 4 mars, l’Italie vote pour élire ses députés, et en Allemagne les militants sociaux-démocrates diront s’ils veulent s’allier avec les conservateurs. Sur ces deux scrutins pèsent des extrêmes droites en pleine expansion et totalement décomplexées. Avec d’un côté une inspiration fasciste, et de l’autre des références nazies en clair dans les discours.

      https://www.politis.fr/articles/2018/02/leurope-sous-la-pression-de-lextreme-droite-38439

      #extrême_droite

  • « Le capitalisme poussé à son cynisme extrême » : de futurs ex-salariés de Castorama et de Brico Dépôt appelés à former leurs successeurs polonais
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14576-le-capitalisme-pousse-a-son-cynisme-extreme-de-futurs-ex-salaries-d

    Le groupe Kingfisher a annoncé, mercredi, que les salariés de ses enseignes Castorama et Brico Dépôt, qui vont être licenciés, devaient former les employés polonais qui prendront la suite. Le syndicat FO dénonce "le cynisme" de la proposition.

    La pilule ne passe pas chez les salariés de Castorama et de Brico Dépôt. Leur maison-mère, le groupe britannique d’enseignes de bricolage Kingfisher, a confirmé, mercredi 28 février, la délocalisation en Pologne de la partie comptable de son activité et la suppression de 450 emplois administratifs en France. Elle a aussi demandé à ses employés français de former les salariés polonais... Ceux-là mêmes qui vont les remplacer. En parallèle, une cinquantaine de postes seront créés sur des métiers techniques.

    Si cette annonce de délocalisation n’est pas (...)

  • En Pologne, il sera désormais interdit de « salir » la nation. Deux professeurs d’histoire entrent en « dissidence » :

    http://www.liberation.fr/debats/2018/02/13/ne-parlons-plus-de-nation-polonaise_1629402

    Chers élèves,

    Nous vous écrivons cette lettre à vous, à qui nous avons la chance d’enseigner, ainsi qu’à vos camarades d’autres écoles. Et, même si nous sommes aussi chercheurs en histoire de la Seconde Guerre mondiale, ce n’est ni une hypothèse de travail ni un débat scientifique que nous cherchons à développer ici. Cette lettre n’est pas non plus une intervention artistique. Nous vous écrivons en tant que professeurs, en tant qu’enseignants.

    Vous le savez certainement puisque les médias en parlent depuis une semaine, une nouvelle loi est en passe d’être signée par le président de la République, dont le contenu peut-être résumé de la manière suivante : qui, dans ses propos, tiendra la nation polonaise ou l’Etat polonais coresponsable de crimes contre la paix, crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre sera passible de sanctions.

    Nous allons ici, et à l’avenir, enfreindre cette loi.

    La « nation polonaise » et les institutions de l’Etat polonais (ainsi que toutes les autres « nations » et les autres Etats) sont responsables de crimes contre la paix, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

    « La nation » est une incantation qui a le pouvoir de transformer des personnes inoffensives en meurtriers sans scrupule, convaincus de la justesse de leurs motifs. A ses origines, au début du XIXe siècle, le mot « nation » contenait une promesse – celle de la libération des peuples du joug des tyrans, celle de l’appréciation des différences entre les cultures (et entre les langues), d’une lutte commune pour la liberté. Mais quand, vainqueur, le concept de « nation » s’est allié à l’Etat, quand de mot d’ordre de la révolte, il est devenu idéologie du pouvoir, la promesse est morte. L’Etat-nation assoie son pouvoir en établissant des divisions entre les hommes, en définissant incessamment qui fait partie de cette communauté nationale imaginaire et se trouve sous sa protection et qui en est exclu, sans défense. L’Etat-nation exploite le concept de nation pour permettre à ses fonctionnaires de contrôler la vie de ses sujets, et livrer à la mort ceux qu’il a refusés.

    C’est ce qu’enseigne l’histoire. Et l’histoire de la Pologne aussi.

    C’est bien l’Etat polonais – celui de la deuxième République – qui a organisé en 1938 à Zbąszynek un camp dans lequel ont été emprisonnés les quelques milliers de ses propres citoyens juifs auxquels le Parlement polonais avait retiré leur nationalité polonaise et qui ont ensuite été expulsés d’Allemagne par le gouvernement d’Hitler. C’est l’Etat polonais qui en 1937, en la personne du ministre des Cultes religieux et de l’Instruction, a légalisé les « ghettos de bancs » divisant ainsi les amphithéâtres et les salles de cours des universités selon le même critère sur lequel seront fondés les murs des ghettos nazis.

    Pendant la guerre c’est l’Etat polonais – autrement dit le gouvernement en exil à Londres – qui jusqu’en juin 1942 se refuse à condamner les crimes contre les Juifs. Silence dans les émissions de la radio officielle, silence dans la presse de l’Etat Polonais clandestin. L’Etat polonais ne se décidera jamais à appeler ouvertement les Polonais à s’opposer à l’extermination des Juifs même face aux déportations massives dans les camps de la mort, malgré les supplications de Szmul Zygielbojm et Ignacy Szwarcbard, membres du Conseil national auprès du Président de la République. En mars 1943, quelques semaines avant l’insurrection dans le ghetto de Varsovie, quand sur le territoire polonais plus de deux millions de Juifs ont déjà été exterminés, Szwarcbard écrit au Conseil national : « J’en veux au ministère de l’Intérieur de ne pas s’être adressé, au nom de cette communauté de destin […], à la société polonaise pour qu’au cœur de cette terrible catastrophe, de cette terrible tragédie, dans la mesure du possible, et par les moyens encore disponibles, elle soutienne moralement et matériellement ces Juifs polonais à l’agonie. »

    Aujourd’hui, les institutions de l’Etat ne permettent pas de dire la vérité sur ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans de nombreuses villes et villages les habitants sont conscients des meurtres et des pillages commis par les Polonais envers leurs voisins juifs et veulent exprimer ce sentiment de culpabilité. Mais l’idéologie de la nation qui a jadis incité au meurtre sert aujourd’hui à réduire au silence. C’est donc l’exact contraire de ce que nous disent bon nombre d’hommes politiques et commentateurs : non pas la nation innocente et des individus criminels, mais des individus au comportement noble ou ignoble, et la « nation » justifiant le crime.

    Nous vous écrivons en ce début février. Les médias annoncent qu’au large des côtes libyennes 90 personnes se sont noyées en essayant d’atteindre l’Europe. Que les institutions de l’Etat les aient forcées à cette expédition illégale, que des milliers d’autres soient enfermées dans des camps semblables à celui de Zbąszynek – tout cela est aussi le résultat de l’égoïsme national. Et à ce crime aussi participe le concept de « nation polonaise » et la politique de l’Etat polonais qui « protège » cette nation des « étrangers ».

    Il n’y a pas eu de communauté de destin avec les condamnés à mort, à laquelle croyait pourtant Szwarcbard ; il n’y a pas de communauté de destin avec ceux qui périssent en mer, ou qui souffrent dans les camps. La nation est la barrière qui rend cette communauté impossible.

    La nation, avec laquelle on nous bourre le crâne et rabâche les oreilles depuis si longtemps. Dans les nouveaux programmes d’histoire pour le lycée – qui ne se distinguent pas spécialement des précédents – sur l’unique page qui décrit les buts éducatifs de l’apprentissage de l’histoire, le mot « nation » figure six fois, celui de patrie (ou de patriotique) cinq. Et seulement une fois pour mentionner « d’autres » nations ou Etats.

    Outre la nation et l’Etat, il n’y a rien dans cette histoire scolaire, personne : ni les hommes que la nation oppresse, ni leur vie, ni leur labeur, ni leur recherche d’autres formes de vie, d’autres sortes de communautés, d’autres chemins vers le bonheur.

    Ceux qui nous gouvernent utilisent le concept de nation pour proposer une fausse « fierté », une fausse communauté et une fausse « sécurité » à ceux qui sont souvent malheureux, fatigués par leur travail, leur crédit, le manque d’espoir ; pour éveiller en eux le mépris, la méfiance et l’hostilité envers les « étrangers », pour sanctionner le saint égoïsme et justifier l’insensibilité et la partialité de leurs opinions, et empêcher la recherche de la vérité.

    Vous voyez cela au quotidien, en observant les hommes politiques, en écoutant leurs déclarations infantiles, abrutissantes et trop souvent infâmes, qui sont censées vous inspirer de la haine envers ceux avec lesquels vous voulez et savez coopérer, créer, vous lier d’amitié. C’est vous qui avez raison et ne laissez personne vous convaincre du contraire : chacun et chacune d’entre vous pense et sent ; vous êtes à l’aube d’un avenir que vous devez inventer et construire ensemble et qui doit être meilleur que ce qui vous entoure.

    _ Sebastian Matuszewski Professeur au Lycée Multiculturel Jacek Kuroń (Varsovie), Membre du groupe de recherche chargé de l’édition des Archives Ringelblum , Piotr Laskowski Professeur au Lycée Multiculturel Jacek Kuroń (Varsovie) Membre du groupe de recherche chargé de l’édition des Archives Ringelblum

    _

  • Ukraine : des hommes encagoulés capturent l’ancien président géorgien Saakachvili
    http://www.lemonde.fr/europe/video/2018/02/13/ukraine-des-hommes-encagoules-capturent-l-ancien-president-georgien-saakachv

    Mikheïl Saakachvili, l’ex-président géorgien devenu opposant en Ukraine, a été expulsé vers la Pologne par les autorités de Kiev. Il a été arrêté dans l’après-midi, lundi 12 février dans un restaurant, par des hommes portant des uniformes non identifiés. Cet épisode pourrait mettre fin à des mois d’un feuilleton politico-judiciaire très médiatisé.

    D’abord allié du président ukrainien, Petro Porochenko, Mikheïl Saakachvili est devenu par la suite l’un de ses plus farouches adversaires. En juillet, M. Porochenko l’a déchu de la nationalité ukrainienne, qu’il lui avait accordée en 2015. L’opposant avait ensuite été brièvement arrêté à deux reprises en décembre à Kiev, puis relâché.

    pourrait mettre fin …, on parie ?

  • Les caisses sont vides.

    Elisabeth Revol en colère contre la lenteur et la mauvaise organisation des secours pakistanais
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-savoie/elisabeth-revol-colere-contre-lenteur-mauvaise-organisa

    Côté diplomatique, les ambassades de France et de Pologne se sont activées en coulisse pour mobiliser rapidement les sommes demandées. Mais c’est l’ambassade de Pologne qui a réuni l’essentiel de la somme, car l’ambassade de France n’avait pas de liquide dans son coffre . Les employés ont complété la somme qui manquait, explique Masha Gordon, alpiniste russo-britannique.

    #30000#sauvetage #haute_montagne #hallucinant

    • Ta méchanceté ne t’honore pas @bce_106_6

      Quoiqu’on en pense, je notais ici que l’Ambassade de France au #Pakistan n’a pas un sou dans ses caisses et je trouve ça symptomatiquement grave. Sur le site de l’ambassade à Islamabad il est dit que Nos échanges économiques (avec le Pakistan) s’élèvent à près d’un milliard d’euros. Mais l’ambassade n’a pas les moyens d’un hélicoptère pour sauver ses ressortissants ? Et encore une fois, il n’y a pas d’histoire de jugement moral sur qui il faut ou pas sauver, enfin normalement.

    • https://seenthis.net/messages/652890#message663887
      tout à fait d’accord avec cdb_77

      Quand il s’agit d’une alpiniste française en difficulté dans l’Himalaya, des « secours hors normes » sont mis en place pour lui venir en aide, nous dit Ledauphine.com. Fort heureusement d’ailleurs.

      Mais s’il agit des personnes à la peau noire à la recherche d’un refuge en danger sur le Col de l’Echelle, alors là, ce ne sont pas les « secours mis en place » qui sont « hors norme », mais les forces de police, qui, au lieu de les secourir, les refoulent en Italie.

      Selon la nationalité, l’humanité n’a pas droit au même traitement.