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  • « Heidegger n’a jamais cessé de participer à la mise en œuvre de la politique nazie »

    Dans une tribune au « Monde », la philosophe Sidonie Kellerer revient sur une récente découverte qui démontre que le penseur était toujours membre, en avril 1942, de la Commission pour la philosophie du droit, une instance nazie dirigée par Hans Frank, « le boucher de la Pologne ».
    LE MONDE | 26.10.2017 Sidonie Kellerer (Professeur de philosophie à l’université de Cologne)

    Tribune. Les Cahiers noirs, les carnets du philosophe, dont quatre volumes ont été publiés depuis 2014, montrent que Heidegger n’a pas hésité, durant les années du nazisme, à justifier « philosophiquement » ses propos antisémites. Pourtant, nombreux sont les chercheurs qui soutiennent que cet antisémitisme irait de pair avec une critique croissante du régime nazi. Ainsi, dans une tribune parue le 12 octobre dans Libération, Jean-Luc Nancy affirme-t-il – sans preuves – que Heidegger aurait « accablé » les nazis avec la dernière « virulence », dans ses textes des années 1930.
    Une découverte importante qui vient d’être faite en Allemagne confirme, s’il en était besoin, l’affinité en pensée et en actes qui existe entre Heidegger et le régime nazi. Elle concerne la participation de Heidegger à l’élaboration pratique du droit nazi.

    Nous savions, depuis le livre de Victor Farias Heidegger et le nazisme (Verdier, 1987), que Heidegger n’avait nullement renoncé, en avril 1934, à sa fonction de recteur de l’université de Fribourg par opposition au régime nazi. En effet, à peine avait-il cessé d’être recteur qu’il acceptait, au printemps 1934, de devenir membre de la Commission pour la philosophie du droit. Farias montrait qu’il y avait siégé au moins jusqu’en 1936, aux côtés, entre autres, de Carl Schmitt et d’Alfred Rosenberg, idéologue officiel du nazisme. Cette commission était intégrée à l’Académie du droit allemand, mise en place en juin 1933 par Hans Frank, juriste, qui occupait alors la fonction de commissaire du Reich chargé de la nazification du droit.

    « Hygiénisme racial »
    Emmanuel Faye avait poursuivi la recherche sur ce fait : en 2005, il mettait en évidence le lien étroit qui existe entre cet engagement pratique de Heidegger et sa pensée. Il rappelait que l’Académie pour le droit allemand avait élaboré les lois raciales de Nuremberg, dont la loi « pour la protection du sang et de l’honneur allemands » de 1935, qui interdisait les rapports sexuels et les mariages entre juifs et non-juifs. L’adhésion de Heidegger à la Commission pour la philosophie du droit, concluait Faye, pesait au moins aussi lourd que son engagement à Fribourg.
    En 1934, Heidegger décide d’intégrer cette commission. A cette époque, aucun des membres de la commission n’ignore que Hans Frank prône la stérilisation de ceux qu’il considère être de « caractère substantiellement criminel ». Son mot d’ordre : « Mort à ceux qui ne méritent pas de vivre. »
    Quels sont les objectifs de cette commission, que Frank appelle, dès 1934, « commission de combat du national-socialisme » ? En 1934, lors d’une réunion de la commission à Weimar, Alfred Rosenberg précise ses objectifs en professant qu’« un certain caractère juridique naît avec un certain caractère racial propre à un peuple » – ce caractère racial que le droit allemand a pour tâche de défendre face à ses « parasites ». L’objectif n’est pas de développer une philosophie du droit en général, mais de retrouver « le caractère de l’homme germano-allemand », et d’établir « quels dons et limitations constituaient son essence alors qu’il se tenait, ici, créateur ».

    Les membres de cette commission, qui œuvraient en toute conscience à l’élaboration d’un droit « aryen » raciste, devaient en outre travailler en étroite collaboration « avec les représentants de la raciologie allemande et de l’hygiénisme racial », raison pour laquelle un médecin, le psychiatre Max Mikorey, faisait partie de la commission.
    Découverte majeure
    Or Miriam Wildenauer, de l’université de Heidelberg, a récemment découvert, dans les archives de l’Académie du droit allemand, une liste datée des membres de la commission qui prouve que Heidegger est resté membre de cette instance au moins jusqu’en juillet 1942. C’est là une découverte majeure puisqu’elle établit que Heidegger ne s’est pas contenté de justifier l’idéologie nazie : il n’a jamais cessé de participer activement à la mise en œuvre de la politique nazie.
    Hans Frank, le président de la Commission pour la philosophie du droit, sera nommé, à partir de 1939, gouverneur général de la Pologne, où il organisera l’extermination des juifs et des opposants politiques, y gagnant le surnom de « boucher de Pologne ». Il finira condamné à mort par le tribunal de Nuremberg et sera pendu en 1946.
    Heidegger, qui, fin 1941, écrit dans les Cahiers noirs que « l’acte le plus haut de la politique » consiste à contraindre l’ennemi « à procéder à sa propre autoextermination », continue donc à siéger dans cette commission, au moins jusqu’en juillet 1942, alors que la « solution finale » a été décidée en janvier 1942, et que l’extermination des juifs d’Europe atteint son paroxysme. Il y siège sous la présidence de celui qui, à partir de 1942, organise personnellement le gazage des juifs en Pologne.

    Comme le souligne, à juste titre, Mme Wildenauer, il faudra poursuivre les recherches afin de déterminer précisément le rôle de l’Académie du droit allemand, et en particulier de cette commission, dans la mise en œuvre du génocide perpétré par les nazis. De futures recherches devraient également clarifier les raisons pour lesquelles la Commission pour la philosophie du droit fut la seule, parmi les autres commissions de l’Académie du droit allemand, à être tenue secrète par les nazis. Les protocoles des séances restent introuvables. Alfred Rosenberg n’en dit mot dans son journal.

    Pensée autoritaire
    Le débat autour de Heidegger revient régulièrement depuis l’après-guerre. Loin de tenir, comme le suggère M. Nancy, au refus d’accepter une philosophie qui dérange, cette persistance peut être rapportée à deux raisons principales. D’abord, Heidegger fit preuve d’une grande habileté à effacer après-guerre les traces de sa participation active au régime nazi, n’hésitant pas à « blanchir » plus d’une fois les textes qu’il publiait. Il est normal que le débat reprenne chaque fois que ces faits, longtemps dissimulés, resurgissent au fil des recherches.
    La seconde raison de cette résurgence tient à la manière dont Heidegger conçoit sa philosophie dès avant l’arrivée au pouvoir des nazis : pour lui, rien ne sert d’argumenter puisque tout se joue avant la discussion. Soit un Dasein – terme heideggerien qui désigne l’« être humain » – a une essence qui lui donne accès à l’Etre, soit il en est dépourvu. Raison et logique ne sont que l’échappatoire de ceux qui ne sont pas à la hauteur de l’Etre.

    Cette pensée autoritaire, qui criminalise la raison, imprègne aussi sa réception apologétique : dénégation des faits, procès d’intention et insultes plus ou moins directes tiennent alors lieu de discussion mesurée et argumentée. C’est ce refus d’une véritable discussion qui donne un aspect d’éternel retour du même au débat.
    Les totalitarismes ne sont pas, n’en déplaise à Jean-Luc Nancy, des « éruptions » du destin, c’est-à-dire des désastres sortis d’on ne sait où. Ils sont mis en œuvre par des individus à qui on peut en attribuer la responsabilité ; ils ont des causes économiques, politiques et sociales, qu’il nous incombe de déterminer et de comprendre.

    #Martin_Heidegger #Nazisme #Jean-Luc_Nancy

  • Jupiter se mue en Atlas, par Guillaume Berlat Proch et Moyen Orient.ch - Guillaume Berlat - 2 octobre 2017

    http://prochetmoyen-orient.ch/jupiter-se-mue-en-atlas

    « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est le souverain » (Charles de Gaulle). Manifestement, le président de la République est omniprésent sur la scène intérieure et sur la scène internationale, pris d’une boulimie jamais égalée de paroles même à l’époque de Nicolas Sarkozy…1 Pour ce qui est des actes, nous jugerons dans quelques mois. Emmanuel Macron veut transformer la France (Cf. les ordonnances sur la loi travail que nul ne conteste en réalité), changer le monde (Cf. son discours devant la 72e Assemblée générale de l’ONU à New-York le 19 septembre 20172) et aujourd’hui refonder l’Europe (Cf. son discours devant des étudiants venus de toute l’Europe dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 26 septembre 2017)3. Alors que l’Union européenne est marquée par un signe d’usure qui compromet son avenir (Cf. mise en route de la négociation sur le « Brexit », désaccord sur la répartition des migrants décidée il y a deux ans, sur l’évolution de la zone euro, mise en cause par la Hongrie et la Pologne du socle des valeurs fondamentales de l’Union et , ce qui est plus grave encore, sur les objectifs du projet européen), le docteur Macron livre urbi et orbi le diagnostic du mal qui frappe l’Europe et le remède miracle qu’il a dans sa trousse à outils4. Dans quel environnement se situe cette intervention ? Quel est son contenu ? Quelle pourrait être la suite de cette intervention ?

    L’ENVIRONNEMENT DE L’INTERVENTION
    Environnement global : il n’y a pas que des bonnes nouvelles
    Hormis, une légère remontée dans les sondages d’opinion, les jours précédant la divine intervention n’ont pas apporté que de bonnes nouvelles. Emmanuel Macron doit encaisser deux mauvaises nouvelles. Sur le plan intérieur, les résultats des élections sénatoriales du 24 septembre sont décevants pour la République en Marche. Surtout, ils augurent mal d’une possible majorité des deux tiers requises pour faire adopter sa réforme constitutionnelle comportant entre autres une réforme de la Justice alors que le président de la République veut exporter le modèle juridique français chez tous les mécréants. Le 28 septembre 2017, il était censé prononcer un important discours sur le thème de la sécurité qu’il annule en dernière minute. Sur le plan extérieur, le résultat des élections législatives en Allemagne du 24 septembre 2017 est pour le moins inquiétants au regard de son projet de réforme de l’Union économique et monétaire5. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne correspondent pas entièrement au souhait d’Emmanuel Macron pour son projet de refondation de l’Europe6. En particulier, Berlin risque de ne pas suivre Paris sur son projet de réforme de la zone euro7 défendu fort à propos par un des conseillers du président de la République lorsque ce dernier était à Bercy8. Pire encore, son Europe rêvée9, ses ambitions risquent d’être contrariées par l’Allemagne. Il est vrai que nos partenaires européens, qui connaissent la France sur le bout du doigt, attendent des actes après les paroles.

    Environnement européen : la vie continue comme si de rien n’était
    Rappelons qu’après avoir prononcé son auguste intervention, Emmanuel Macron se rend à Lyon pour participer à un sommet franco-italien (27 septembre 2017) avant de s’envoler vers l’Estonie pour participer à un sommet européen sur le numérique (29 septembre 2017). On comprend bien que l’architecte-pompier Jupiter est sur tous les fronts à la fois. Pour ce qui est de sa vision de l’Europe, le sujet n’est pas entièrement vierge. Il l’évoque déjà dans son entretien à l’hebdomadaire Le Point dans lequel il qualifie la France de « phare de l’Europe »10. Mais, surtout, il formule des propositions particulièrement concrètes et détaillées dans des interventions publiques officielles : son discours prononcé lors de la semaine des ambassadeurs (29 août 2017)11 qu’il reprend pour certaines et les approfondissant lors de son intervention sur la colline du Pnyx, face au Parthénon, symbole de la démocratie, à Athènes (7 septembre 2017). « Aujourd’hui la souveraineté, la démocratie, la confiance sont en danger”, lance-t-il au premier jour de sa visite d’Etat en Grèce. « Ce soir, je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières années » Emmanuel Macron réclame la création d’un parlement de la zone euro et indique qu’il faut que « nous puissions pendant six mois organiser des consultations, des conventions démocratiques ». Le ton est donné. Aux grands maux, les grands remèdes. Qu’en est-il de sa prestation à la Sorbonne à l’occasion de laquelle il veut faire la « pédagogie de son action » ?

    LA SUBSTANTIFIQUE MOËLLE DE L’INTERVENTION
    Débuté avant 35 minutes de retard (ne dit-on pas que l’exactitude est la politesse des rois), cette « initiative européenne » de 90 minutes est interminable, parfois lyrique, mystique12, parfois délirante, décousue, technocratique, partant dans tous les sens avec une inflation d’effets d’annonce. Si l’on prend la liberté de reconstruire ce discours, on pourrait l’organiser autour des trois axes suivants.

    Diagnostic notarial : l’Europe va très mal
    L’Europe est une idée ancienne qu’il faut nous réapproprier car les États membres se sont endormis sur leurs lauriers, pris par la langueur et l’habitude et par leur goût immodéré pour la bureaucratie. Ils ont laissé s’installer le doute. Ils ont bâti un édifice à l’abri des peuples en confiant leur sécurité à l’Amérique et leur économie à la mondialisation. Nous avons collectivement ignoré que le passé pourrait revenir. Or, il revient à travers le souverainisme, le repli, le protectionnisme et l’indentitarisme, toutes choses contre lesquelles nous pensions être immunisés. Aujourd’hui, l’Europe est faible, lente et inéquitable. Face aux nombreux défis mondiaux, nous devons préparer l’avenir. L’Europe doit défendre ses intérêts et ses valeurs en recherchant un équilibre dépassant ses divisions internes. Elle doit se fixer un cap autour de quelques principes simples débouchant sur une souveraineté européenne. Tout le discours est émaillé de références aux pères fondateurs (Monnet à Schumann) sans oublier pour les personnalités qui comptent, Jacques Delors. Il prend parfois un ton lyrique, enflammé qui nuit à la pertinence du propos. Le diagnostic revient à tous les endroits du discours, amoindrissant ainsi sa portée. Un hymne à la jeunesse que nous ne devons pas décevoir en lui consacrant la part importante qui lui revient dans nos réflexions et dans nos actions.

    Remèdes conceptuels : les six clés de la souveraineté européenne
    La construction d’une Europe forte passe par les six clés de la souveraineté européenne : (1) défendre notre sécurité (capacité européenne autonome de défense) ; (2) assurer notre souveraineté en maîtrisant nos frontières et en préservant nos valeurs (traiter humainement les vrais réfugiés et renvoyer les autres, travailler à la stabilisation des pays d’origine de l’immigration) ; (3) développer une politique étrangère en partenariat avec l’Afrique ; (4) préparer la transition écologique en développement un modèle économique et alimentaire nouveau (sécurité et souveraineté alimentaire) ; (5) préparer la révolution numérique (définir un cadre juridique approprié qui protège les libertés individuelles) ; faire de l’Europe une puissance économique et industrielle (à travers le développement d’une union économique et monétaire). Le président de la République marque son attachement à la culture, l’éducation, au triangle souveraineté/unité/démocratie, au respect de l’état de droit de manière décousue.

    Remèdes concrets : un inventaire à la Prévert de propositions
    À suivre l’exposé jupitérien, l’auditeur attentif est pris d’une sorte de tournis, bombardé qu’il est d’initiatives qui partent dans tous les sens sans la moindre hiérarchisation et sans le moindre chiffrement : initiative européenne d’intervention ; académie européenne du renseignement ; parquet européen contre la criminalité organisée et le terrorisme ; office européen de l’asile ; police des frontières européenne ; force européenne de protection civile ; aide publique européenne au développement financée par une taxe européenne sur les transactions financières13 ; budget européen de la zone euro, ministre des finances de la zone euro ; taxe carbone européenne ; fonds européen d’enquête de lutte contre les fraudes alimentaires ; marché européen de l’énergie ; expertise scientifique européenne indépendante (Cf. le scandale des glyphosates14) ; agence européenne de l’innovation numérique ; universités européennes ; harmonisation et reconnaissance des diplômes universitaires et secondaires ; Erasmus élargi ; obligation de parler deux langues européennes ; commission réduite à 15 membres ; élargissement de l’Union européenne à tous les pays respectant des valeurs (Balkans en particulier), voire demain au Royaume-Uni ; institution d’une Europe à plusieurs vitesses ; communautarisation des élections européennes en deux temps (2019 et 2024) ; lancement de conventions démocratiques sur l’avenir de l’Europe ; procureur commercial européen ; nouveau partenariat avec l’Allemagne (traité franco-allemand à l’occasion du 75e anniversaire du traité de l’Élysée) ; lancement immédiat d’un groupe de la refondation européenne….

    Que peut-on imaginer pour l’avenir proche et lointain de cette refondation de l’Union européenne qui va au-delà d’un mini-compromis15 ?

    LA SUITE DE L’INTERVENTION
    À l’évidence, comme souvent dans ses interventions, le discours de la Sorbonne pose problème dans sa méthodologie que dans son contenu.

    Méthodologie jupitérienne : la com’ d’abord et avant tout
    On peut tout d’abord s’étonner que les principales propositions contenues dans le discours du président de la République (déjà évoquées à Paris et à Athènes) se retrouvent dans les principaux médias plusieurs heures avant son prononcé. Du bon travail de l’équipe de communication de l’Élysée pour qui l’important n’est pas tant dans le contenu que dans l’annonce ! En raison de la politique de l’essuie-glace, cet évènement est destiné à être remplacé par un autre dans les heures qui suivent. Un discours éphémère pour une durée de vie éphémère. On peut ensuite, du point de vue de nos partenaires européens, au premier rang desquels les Allemands qui se trouvent dans une période délicate de composition d’un gouvernement de coalition, se poser la question de savoir s’ils apprécient cette méthode qui se trouve à l’opposé de la méthode communautaire et de la confiance minimale entre Berlin et Paris. Dans le langage courant, on appelle cela mettre quelqu’un au pied du mur. Encore une fois, Emmanuel Macron est pris à son propre jeu. À Berlin, on évoque en termes pudiques « une bonne base de travail ». Ce qui signifie, tout est à revoir en termes moins diplomatiques.

    On ne peut dans le même temps stigmatiser les souverainistes et s’inspirer de leur démarche pour jouer perso comme dans certains sports collectifs. Cela s’appelle une contradiction dans les termes. Pour renforcer sa main dans la construction européenne, la meilleure méthode est la persuasion dans la discrétion pour créer un momentum en sa faveur. La pire des méthodes est l’arrogance dans l’ostentation. Forcer la main conduit le plus souvent à braquer ses partenaires ! Telle est la principale leçon que tirent les diplomates ayant une bonne pratique de la diplomatie multilatérale. Prendre date en proposant sa vision de l’Europe est une chose, respecter ses partenaires en est une autre. Emmanuel Macron a tendance à confondre ces deux démarches pour forcer le destin. Nous ne sommes pas certains que cela ne soit pas perçu comme une forme d’arrogance à la française, venant d’un pays qui n’est pas un parangon de vertu, en particulier sur la question des déficits budgétaires. Le risque est grand que tout son édifice ne se délite au fil des semaines et des mois comme un vulgaire château de cartes. Notons au passage que le lendemain de ce discours, le premier ministre présente son projet de loi de finances 2018 qui fait apparaître les gagnants (Défense, écologie, justice, éducation, sécurité et asile) mais également les perdants au premier rang desquels figure le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (moins de crédits, moins d’emplois) qui est censé porter ce projet pharaonique. Où se situe la logique de cet exercice au pays de Descartes ?16 On peine à la trouver surtout pour un ministère régalien comme le Quai d’Orsay. Finie les déclarations d’amour de la semaine des ambassadeurs.

    Contenu irréaliste : la stratégie n’est pas au rendez-vous
    À lire et à relire l’interminable discours d’Emmanuel Macron, on peine à trouver un cap clair avec quelques objectifs précis et quelques mesures susceptibles de remettre l’Europe sur les bons rails dans un avenir rapproché. C’est une logorrhée à jet continu. L’exercice oral auquel s’est livré le président de la République, devant un parterre d’étudiants européens, relève de la parole ou de la prophétie auto-réalisatrice. Pas plus qu’à l’ONU, la semaine précédente, la saturation en propositions européennes – qui pour la plupart d’entre elles ont peu de chance d’être retenues – ne constitue la méthode pour avancer dans la bonne direction même s’il y a urgence. Il faut malheureusement donner du temps au temps pour construire la confiance. Les premières réactions allemandes sont pour le moins distantes surtout au moment où Siemens avale Alstom17. Au pays du pragmatisme, on quantifie les propositions et on prend ses distances. On ne peut critiquer l’approche structurelle et la pratiquer à outrance en proposant la mise en place de toute une série de structures. Commençons par faire mieux fonctionner celles qui existent par un effort de rationalisation et travaillons à la mise en place d’un multilatéralisme efficace. Le reste suivra forcément. Si les partenaires sont enclins à réformer l’Europe, nul ne donne son aval aux propositions concrètes, c’est que l’on qualifie « d’accueil poli »18. Tout le monde sait à Bruxelles que le diable est dans les détails. Le « macronisme », fondé sur du bricolage fait de bric et de broc19 ne semble pas être la meilleure approche pour répondre à des questions existentielles qui sont au cœur de la construction européenne, de sa survie à l’avenir. Il n’est pas aussi la meilleure manière de traiter nos amis allemands dont l’économie n’a jamais été aussi florissante20. Or, qu’en est-il aujourd’hui de la réalité du couple franco-allemand ? Le couple franco-allemand est un leurre. La France et l’Allemagne n’ont plus les mêmes intérêts convergents dans la construction européenne21.

    À Emmanuel Macron qui fait état d’un « consensus commun » (pléonasme, ou bien il y a consensus ou bien il n’y en a pas) entre Européens sur la nécessité de refonder l’UE au lendemain d’un dîner informel à Tallinn où ses propositions pour l’avenir de l’Europe ont reçu un « accueil poli mais prudent », la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, sur Twitter, avant le dîner, a ainsi mis en garde ses partenaires : « Attention à éviter les mirages dans le désert ». Tout est dit en peu de mots.

    « L’hyperinformation et l’hypercommunication n’apportent pas de lumière dans l’obscurité »22. Transparence et pouvoir sont difficilement compatibles. Qui sème l’indécision, récolte l’incompréhension ! Aller encore plus loin en prônant un saut fédéraliste qui ne dit pas son nom (toujours plus d’Europe alors qu’on critique son inertie), c’est faire un cadeau en or à ceux qui rêvent de voir l’Union européenne exploser en vol. Alors, on fait des annonces de réforme pour donner le change, pour pouvoir dire que l’Europe continue et se transforme. Mais cette frénésie d’annonces risque surtout de masquer l’impuissance de l’Europe à se ressaisir et, par voie de conséquence, de la France à peser dans le débat. Car cela ne changera pas grand-chose23. « Vox clamantis in deserto ». Finalement, l’Europe a deux ennemis : ceux qui ne l’aiment pas et ceux qui l’aiment mal24. Emmanuel Macron aura peut-être, sans le vouloir, réussi le tour de force de réconcilier les deux extrêmes. La seule question important à laquelle ne répond pas Emmanuel Macron est de savoir si les 27/28 États membres voudront ou non, un jour prochain s’interroger sur la raison d’être de l’Europe au XXIe siècle et sur quelques objectifs simples unanimement partagés. Faute de quoi, il y a fort à parier que toutes les mesures proposées par le chef de l’État à la Sorbonne soient de nature à enrayer la crise de l’euro, à contrecarrer les forces centrifuges qui sont de plus en plus fortes, à enrayer l’absence de solidarité entre États membres, à empêcher la dislocation des règles européennes et cela en dépit de la mue récente de Jupiter en Atlas voulant porter l’Europe à lui tout seul.

    Guillaume Berlat 2 octobre 2017
    1 Grégoire Poussielgue, Macron n’entend laisser aucun temps mort, Les Échos, 25 septembre 2017, p. 3.

    2 Guillaume Berlat, Un prédicateur à Manhattan, www.prochetmoyen-orient.ch , 25 septembre 2017.

    3 Erik Emptaz, Europe Hop Hop !, Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 1.

    4 Discours du président de la République, Emmanuel Macron sur la refondation de l’Europe, Sorbonne, 26 septembre 2017, www.elysee.fr , 27 septembre 2017.

    5 Dominique Quinio, L’Allemagne dans l’Europe, La Croix, 25 septembre 2017, p. 25.

    6 Bqstien Bonnefous/Cédric Pietralunga/Solenn de Royer, Un long dimanche de contrariétés pour Macron, Le Monde, 20 septembre 2017, p. 10.

    7 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Berlin risque d’être plus réticent à la réforme de la zone euro, Le Monde, 26 septembre 2017, p. 6.

    8 Shahin Vallée/Pierpaolo Barbieri, « Il faut un budget pour la zone euro », Le Monde, 26 septembre 2017, p. .21.

    9 Éditorial, L’Europe rêvée d’Emmanuel Macron, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 24.
    
10 Guillaume Berlat, Jupiter fait le point, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 septembre 2017.

    11 Guillaume Berlat, Zeus a rendez-vous avec Hermès : vers une diplomatie de la transformation ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 septembre 2017.

    12 Bastien Bonnefous/Solenn de Royer, Macron un président très spirituel, Le Monde, 24-25 septembre 2017, p. 8.

    13 Kemal Dervis, Une refonte de l’aide au développement pour réguler les flux de migrants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    14 Stéphane Foucart, Glyphosate : la France en pleine cacophonie, Le Monde, 27 septembre 2017, p. 7.

    15 Collectif, L’Europe mérite mieux qu’un mini-compromis, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    16 Service international, Planète et société, Défense, écologie, éducation… les gagnants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 10.

    17 Martine Orange, Alstom-Siemens, un nouveau bradage industriel, www.mediapart.fr , 27 septembre 2017.

    18 Cécile Ducourtieux, L’accueil poli des Européens aux idées de Macron, Le Monde, 30 septembre 2017, p. 6. 

    19 Jean-Pierre Robin, Le « macronisme », du bricolage fait de bric et de broc, et fier de l’être, www.lefigaro.fr , 24 septembre 2017.

    20 Allemagne : Macron a la « trouille », Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 2.

    21 Cécile Ducourtieux/Solenn de Royer, Macron détaille sa vision de l’Europe en ménageant Merkel, le Monde, 28 septembre 2017, p. 3.

    22 Byung-Chul Han, La société de transparence, PUF, 2017, p. 76.

    23 Martine Orange, « Le couple franco-allemand est un leurre », www.mediapart.fr , 26 septembre 2017.

    24 Jack Dion, La folle complainte des eurolâtres, Marianne, 22-28 septembre 2017, pp. 50-51.

    Articles repris par Les Crises https://www.les-crises.fr/jupiter-se-mue-en-atlas-par-guillaume-berlat
    #macron #discours #pensée #communication #médias #hypercommunication #union_européenne

    • Bonjour @alain1 Alain

      – Qu’appelles tu un thème ?

      – Me contacter en direct ?
      Connectes toi sur le site associé à mon profil SeenThis (cliques sur mon profil).
      Ensuite :

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      Tu devrais trouver un titre d’émission qui te permettra de me reconnaitre.
      Il y a moyen d’envoyer un mail.

      Sinon, par l’intermédiaire de « Poser une question » ou de contact sur le site de la Radio.

      Cela peut te paraitre compliqué, mais mettre une adresse mail en direct sur le web, c’est se faire spamer.

      Amicalement,
      André

  • Ça coince également entre l’Argentine et la France pour les cinq Super Etendard
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/ca-coince-egalement-entre-la-l-argentine-et-la-france-pour-les-cinq-super-

    Décidément entre l’Argentine et la France, les relations sont mauvaises. Après le pataquès des patrouilleurs français sélectionnés par Buenos Aires puis mis en stand-by, le dossier des cinq Super-Etendard destinés à la marine argentine est également à l’arrêt. Contrairement à ce qu’a relaté la presse ces derniers jours, le contrat n’a pas été signé, selon nos informations. Une lettre d’intention pour un achat de cinq appareils est encore en attente sur le bureau du nouveau ministre de la Défense, Oscar Aguad. La France qui a envoyé une proposition, attend un retour de Buenos Aires.

    Si la marine pousse à fonds pour obtenir ces cinq appareils, l’armée de l’air essaie quant à elle de torpiller ce projet évalué à 12 millions d’euros, dont 10 millions pour l’achat des appareils. En outre, il semblerait que l’Argentine n’a pas dédié de budget à cet achat. Enfin, cette opération semble conditionnée au règlement de la crise entre les deux pays sur la vente de quatre patrouilleurs de type L’Adroit à l’Argentine. Aussi, ce dossier est devenu très politique. Pas sûr que la France, qui s’interroge sur le sérieux de l’Argentine, veuille satisfaire les Argentins si ces deniers relancent un appel d’offres international pour l’achat de quatre patrouilleurs. À suivre…

    • Armement : l’Argentine ira-t-elle jusqu’au clash avec la France ?
      http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/armement-l-argentine-ira-t-elle-jusqu-au-clash-avec-la-france-752873.html

      Après la Pologne et les hélicoptères, l’Argentine et les patrouilleurs ? Buenos Aires pourrait annuler un contrat de 360 millions d’euros environ promis à Naval Group, qui propose de fabriquer quatre patrouilleurs de type L’Adroit.

      Incroyable... Alors qu’un contrat de 360 millions d’euros environ portant sur la vente de quatre patrouilleurs de Naval Group était accepté par les deux parties et prêt à la signature début septembre, l’Argentine hésite ces dernières semaines à le signer. Pourtant, Naval Group a déjà gagné fin 2016 la compétition lancée par l’Argentine au printemps de la même année. Le gouvernement argentin va-t-il tenir sa parole vis-à-vis de la France ou bien lancer un nouvel appel d’offres international comme il en est question ?
      […]
      Mais que s’est-il passé cet été pour en arriver à ce pataquès ? Un petit chantier naval espagnol Gondan, situé dans les Asturies (Nord de l’Espagne), aurait convaincu Federico Ramón Puerta, l’ambassadeur argentin en Espagne très controversé dans son pays mais réputé proche du président argentin Mauricio Macri, de faire mieux et moins cher (50 millions d’euros l’unité) que Naval Group. A partir de là le dossier de Naval Group, qui avait jusqu’ici été géré d’une main de maître, se grippe.
      […]
      Ce contrat aurait été également semble-t-il parasité par un dossier agricole. Les producteurs français et allemands de colza se sont alliés contre la réouverture du marché européen au biodiesel argentin et ont annoncé leur volonté de déposer une plainte auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Ce qui fâché Mauricio Macri, l’Argentine étant le troisième producteur mondial de biodiesel. Mais début septembre, l’Union européenne a annoncé sa volonté de baisser les taxes d’importation du biodiesel argentin, se conformant ainsi à une décision de l’OMC. Enfin, un autre dossier complique également les relations entre la France et l’Argentine. Buenos Aires avait promis de régler un contentieux financier avec Paris… Ce qui n’a pas été encore fait.

    • Mouais,…

      For example, Italy is on the map in red as having invaded Poland, when this was in fact the Romans, and not the modern Italian state, that did so.

      Euh, c’était quand ça ? Si on parle du Saint Empire Romain Germanique, ok, sinon,…

      Ce genre d’approche a toutes les chances d’être très marquée par un fort nationalisme, du genre : partout où ça a été une fois polonais, c’est que ça a été « envahi ».

      Le plus caricatural, c’est quand même la Lituanie ! L’Union polono-lituanienne a duré plus de deux siècles ; lequel a « envahi » l’autre ? Alors, le Grand-Duché de Lituanie (et donc la…Pologne) allait jusqu’à la Mer Noire.

      Toujours pour rire,
      – la Biélorussie n’a jamais existé comme pays, il est donc « innocent » bien qu’elle ait fait partie de pays « envahisseurs »
      – la Finlande n’a été indépendante qu’à partir de 1917, auparavant, elle était suédoise (envahisseur) ou russe (envahisseur),
      – idem, quand la Suède envahissait la Pologne, le « gentil » duché d’Estonie faisait partie de la Suède,
      – enfin, (au moins !) un grand envahisseur absent : la Mongolie. Quand même, oublier la campagne de Batu et Subötai ! (ah oui, on ne parle que des pays européens…)

      cf. p. ex. sur WP l’extension maximale du royaume de Pologne-Lituanie en 1434 (c’est la légende du trait rouge, donc tout ce qui est plus ou moins rose est « polonais »)

    • Ben oui, le khanat de Crimée (orthographe française plus usuelle…) parmi les derniers états gengiskhanides (via la Horde d’Or) ; annexion par la Russie de 1783, reconnue par l’Empire ottoman au traité d’Iași en 1792.

      C’est son drapeau (avec son typique tamga) que brandissent les Tatars de Crimée quand ils manifestent, ici le 26 février 2014, encore Ukrainiens pour quelques jours…

  • Loi antiterroriste : « Nous sommes passés de l’Etat de droit à l’Etat de surveillance »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/11/mireille-delmas-marty-nous-sommes-passes-de-l-etat-de-droit-a-l-etat-de-surv

    L’accumulation de textes sur la sécurité inquiète la juriste Mireille Delmas-Marty. ­ Elle dénonce une quasi-fusion entre le droit d’exception et le droit commun.

    Quel regard portez-vous sur les lois ­antiterroristes adoptées en France ­ces dernières années ?

    Quand on compare le débat sur la loi Sécurité et liberté présentée par Alain Peyrefitte, au ­début des années 1980, à ce qui s’est passé ­depuis une quinzaine d’années, on a l’impression d’avoir changé d’univers : à partir des ­années 1970, la montée en puissance des droits de l’homme semblait irréversible et l’Etat de droit un dogme inébranlable.

    Depuis les attentats du 11 septembre 2001, un repli ­sécuritaire et souverainiste semble avoir levé un tabou : il légitime jusqu’à la torture aux Etats-Unis et déclenche un peu partout une spirale répressive qui semble accompagner une dérive sans fin de l’Etat de droit.

    Peut-on reconstituer la généalogie de ce changement de monde ?

    L’Etat de droit a commencé sa dérive avec le Patriot Act, qui a été adopté aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.

    L’exemple américain a encouragé d’autres pays démocratiques, y compris en Europe, à faire de même : en ce début du XXIe siècle, des pays comme l’Allemagne ou la France ont abandonné peu à peu des garanties qui paraissaient pourtant définitivement acquises. Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi ­accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.

    En France, une loi de 2008 a introduit une ­rétention de sûreté conçue sur le modèle allemand de 1933. La dérive s’est ensuite

    • Mireille Delmas-Marty est juriste, professeure émérite au Collège de France. Elle a notamment publié Aux quatre vents du monde. Petit guide de navigation sur l’océan de la mondialisation (Seuil, 2016). A l’occasion du projet de loi antiterroriste, qui a été adopté à l’Assemblée nationale mercredi 11 octobre, elle analyse, ici, les dérives sécuritaires depuis le 11 septembre 2001.

      Quel regard portez-vous sur les lois ­antiterroristes adoptées en France ­ces dernières années ?

      Quand on compare le débat sur la loi Sécurité et liberté présentée par Alain Peyrefitte, au ­début des années 1980, à ce qui s’est passé ­depuis une quinzaine d’années, on a l’impression d’avoir changé d’univers : à partir des années 1970, la montée en puissance des droits de l’homme semblait irréversible et l’Etat de droit un dogme inébranlable.

      Depuis les attentats du 11 septembre 2001, un repli ­sécuritaire et souverainiste semble avoir levé un tabou : il légitime jusqu’à la torture aux Etats-Unis et déclenche un peu partout une spirale répressive qui semble accompagner une dérive sans fin de l’Etat de droit.

      Peut-on reconstituer la généalogie de ce changement de monde ?

      L’Etat de droit a commencé sa dérive avec le Patriot Act, qui a été adopté aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.

      L’exemple américain a encouragé d’autres pays démocratiques, y compris en Europe, à faire de même : en ce début du XXIe siècle, des pays comme l’Allemagne ou la France ont abandonné peu à peu des garanties qui paraissaient pourtant définitivement acquises. Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi ­accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.

      En France, une loi de 2008 a introduit une ­rétention de sûreté conçue sur le modèle allemand de 1933. La dérive s’est ensuite accélérée après les attentats de Paris commis en 2015.

      Il était légitime de proclamer l’état d’urgence mais les prolongations qui ont suivi ne s’imposaient pas. D’autant que, simultanément, la France a adopté plusieurs lois sur la sécurité, dont celle sur le renseignement de juillet 2015 qui légalise des pratiques restées en marge de la légalité. Cette accumulation n’a pas de précédent dans l’histoire du droit pénal français.

      Décèle-t-on, dans les années qui ­précèdent, les germes de ce mouvement de dérive de l’Etat de droit ?

      En France, ce mouvement est tangible dès la loi sur la rétention de sûreté de 2008, qui ne ­ concerne pas le terrorisme mais la criminalité à caractère sexuel. C’est à cette époque que l’on voit naître l’idée d’une dangerosité détachée de toute culpabilité.

      En vertu de ce texte, un simple avis de dangerosité émis par une commission interdisciplinaire suffit pour que le juge pénal ordonne la rétention d’une personne ayant déjà exécuté sa peine, et ce pour une ­période d’un an renouvelable indéfiniment.

      Depuis 2007, les discours politiques sur la ­récidive suggéraient de transposer le principe de précaution, jusqu’alors réservé aux produits dangereux.

      Cette démarche repose sur une vision anthropologique nouvelle. Auparavant, la justice s’inspirait de la philosophie des Lumières, qui est fondée sur le libre arbitre et la responsabilité. Avec le principe de précaution, on entre dans une philosophie déterministe : la personne étiquetée dangereuse est comme prédéterminée à commettre le crime. C’est une forme de déshumanisation qui me semble très dangereuse.

      Cette loi de 2008 a-t-elle inspiré les lois ­antiterroristes ?

      La notion de dangerosité est en effet très présente dans les textes de ces dernières années. En matière de terrorisme, la police administrative ne connaît qu’une seule limite : une formule standard qui prévoit que l’autorité administrative peut agir si elle a des « raisons sérieuses de penser » qu’une personne constitue une menace pour l’ordre public. Cette formule magique est beaucoup trop vague : ­répétée de loi en loi, elle dispense de démontrer en quoi le comportement de l’intéressé constitue une menace.

      Pourtant, c’est précisément la notion de ­limite qui caractérise l’Etat de droit dans une démocratie. La justice pénale est ainsi limitée par le principe de la légalité des délits et des peines et par la présomption d’innocence, qui impose de prouver la culpabilité avant de prononcer une peine.

      Avec la notion de dangerosité, on entre dans une logique d’anticipation qui, par définition, n’a pas de limites. Comment savoir où commence et où se termine la dangerosité ? Comment une personne peut-elle démontrer qu’elle ne passera jamais à l’acte ? Il ne peut pas y avoir de « présomption d’innocuité » car nous sommes tous potentiellement dangereux : nous sommes donc tous des suspects en puissance.

      Diriez-vous que les lois antiterroristes ­menacent fortement l’Etat de droit ?

      C’est tout l’ensemble qu’il faut considérer pour mesurer à quel point les garanties se sont affaiblies : en quelques années, nous sommes passés de l’Etat de droit à un Etat de surveillance, voire à une surveillance sans Etat au niveau ­international. Il faut nuancer, bien sûr : après 2015, la France n’a pas instauré la torture, ni ­remis en cause l’indépendance de la justice – nous ne sommes ni en Turquie ni en Pologne.

      L’Etat de droit, au confluent de la séparation des pouvoirs et du respect des droits de l’homme, est d’ailleurs un horizon que l’on n’atteint jamais complètement, comme la ­ démocratie. Mais cette avalanche sécuritaire nous en éloigne et l’on peut craindre que le mouvement continue. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a précisé que le projet en discussion « est loin d’épuiser le sujet ».

      Alors que la loi sur le renseignement de 2015 restreint déjà fortement le droit au respect de la vie privée, certains de ses dispositifs réservent encore des surprises, notamment les ­fameux algorithmes de détection des profils suspects, qui n’ont pas encore été expérimentés en France. Avec ces algorithmes, la surveillance ciblée sur les individus risque de basculer vers une surveillance de masse. Le tri des suspects potentiels pourrait se faire par une sorte de « pêche au chalut » à partir d’une masse de données indifférenciées, les big data, que des logiciels automatiques auraient la possibilité d’interpréter.

      Plus largement, les lois antiterroristes instituent une confusion générale des pouvoirs alors que l’Etat de droit repose, au contraire, sur la séparation des pouvoirs.

      En matière de terrorisme, la police administrative, qui est traditionnellement préventive, devient ­répressive : le ministre de l’intérieur ou le préfet peuvent ainsi imposer des assignations à résidence qui ressemblent à une peine, le suivi sociojudiciaire. A l’inverse, la justice ­pénale, qui est traditionnellement répressive, devient préventive, puis prédictive, voire divinatoire : en invoquant la notion de dangerosité, on remonte à des intentions qui n’ont aucun commencement d’exécution.

      Les lois antiterroristes du gouvernement font entrer certaines des dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun. Craignez-vous un phénomène de ­contamination ?

      On est au-delà de la contamination, il y a presque fusion entre le droit d’exception et le droit commun : on ne voit plus très bien ce qui les distingue ! Le rapporteur de l’Assemblée nationale a d’ailleurs expliqué que les nouveaux pouvoirs de l’autorité administrative étaient « inspirés » par l’état d’urgence. Et le projet durcit le droit commun en étendant les ­contrôles de police dits « aux frontières » par un amalgame douteux entre terrorisme et migrations irrégulières.

      Comment caractériseriez-vous la période que nous vivons ?

      Je parlerais à la fois de confusion et de fusion. Confusion entre terroristes et étrangers, ­entre mesures administratives et mesures pénales, entre droit commun et droit d’exception. Mais aussi fusion entre paix et guerre.

      George W. Bush, après les attentats du 11-Septembre, a proclamé l’« état de guerre », mais il n’y avait pas d’autre moyen, aux Etats-Unis, pour transférer des pouvoirs à l’exécutif : la Constitution américaine ne prévoit pas d’état d’exception.

      En 2015, la France était en revanche dans une autre situation : il n’était pas nécessaire de ­ déclarer la guerre pour appliquer la loi de 1955 sur l’état d’urgence, et pourtant, les discours officiels ont usé et abusé de l’expression « guerre contre le terrorisme », et pas seulement comme un argument rhétorique ou une simple métaphore.

      La France a mené des opérations militaires dans plusieurs pays étrangers et elle y a ajouté des opérations de police, puis des « attentats ciblés » et autres « exécutions extrajudiciaires » qui marquent une nouvelle confusion des rôles : le chef d’Etat déclare la culpabilité, prononce la peine et la fait exécuter.

      Comment résister à cet affaiblissement de l’Etat de droit ?

      Ce qui m’inquiète le plus, c’est la résignation apparente d’une grande partie de la société qui s’est habituée aux dérives de l’Etat de droit. La France semble atteinte d’une espèce d’anesthésie générale, un assujettissement consenti.

      Suivra-t- elle la voie américaine du repli souverainiste qui conduit au populisme ? Je crains en tout cas de voir un jour l’avènement de ce que Alexis de Tocqueville [1805-1859] appelait le « despotisme doux » : il fixe, écrivait-il, « les humains dans l’enfance et réduit chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger ».

      Il est vrai que les dernières élections ont prouvé que l’espérance pouvait aussi changer la donne, y compris sur le destin de l’Europe. Ma réponse à votre question est peut-être de garder l’esprit critique et de refuser d’être gouvernés par la peur.

      Puisque le Parlement est décidé à voter le texte, prenons ses promesses au sérieux et interprétons les ambiguïtés de la nouvelle loi comme un tremplin pour résister aux dérives sécuritaires.

    • Merci @enuncombatdouteux pour le détail de l’interview.

      Je suis interloquée par ceci :

      Outre-Rhin, la Cour de Karlsruhe a ainsi ­accepté, en 2004, la réactivation d’une loi nazie de 1933 sur les internements de sûreté qui n’avait pas été abrogée mais qui était longtemps restée inactive.

      Les lois nazies n’ont pas été supprimé après guerre ?!

  • L’Allemagne est le pays le plus souverainiste d’Europe - Entretien avec Coralie Delaume
    http://lvsl.fr/lallemagne-est-le-pays-le-plus-souverainiste-deurope-entretien-coralie-delaume

    Pour autant, sans doute faut-il commencer à questionner la manière dont on ont été « réunies » les deux Europe après la chute du mur de Berlin. Quand on analyse le scrutin législatif allemand du 24 septembre et qu’on voit comment a voté l’ancienne Allemagne de l’Est (où l’AfD est désormais le second parti), quand on voit ce qui se passe dans les « pays de l’Est », on s’interroge. Dans son livre intitulé Le second Anschluss, le sociologue italien Vladimiro Giacché qualifie « d’annexion » la manière dont l’ex-RDA a été incluse dans « la famille occidentale », et décrit un processus particulièrement brutal, tant économiquement que politiquement. Quant à Emmanuel Todd, il note dans son tout dernier livre : « le système médiatique européen s’inquiète de la montée des forces conservatrices et xénophobes en Pologne et en Hongrie, de la persistance de la corruption en Roumanie et en Bulgarie, mais il se refuse à analyser, jour après jour, le processus de destruction sociale et humaine qu’a amorcé pour ces nations l’intégration à l’Union (…). La cruelle réalité est que loin d’être de nouveaux eldorados, la Pologne, la Hongrie et les autres pays sont les lieux d’une angoisse fondamentale face à l’avenir ». Nous en sommes là.

    #xénophobie #inégalités #guerre_aux_pauvres

    • L’autre raison pour laquelle l’AfD a fait un très bon score est évidemment l’importance prise par la question migratoire pendant la campagne. Et pour cause ! L’Allemagne, dont le solde migratoire était négatif jusqu’en 2010, a accueilli près de trois millions et demi de personnes en cinq ans (2011-2016), dont plus d’un million sur la seule année 2015, celle de la « crise des migrants ».

      Ces immigrés ont d’abord été des Européens, dont l’installation en Allemagne a été favorisée par le principe de la libre circulation des personnes dans le Marché unique et qui, pour les ressortissants des pays d’Europe du Sud, se sont décidés à quitter leur pays en raison du chômage. La République fédérale, qui investit peu dans son propre avenir, aime en effet à ponctionner la main d’œuvre qualifiée disponible chez ses voisins.

      Aux flux intra-européens se sont ensuite ajoutés les « #migrants », auxquels Angela Merkel a ouvert les bras sans restriction en 2015 pour des raisons ambivalentes, que le sociologue Wolfgang Streeck décrit dans Le Débat comme nées d’un désir conjoint d’expier la « crise grecque » et de fournir des travailleurs bon marché au patronat du pays : « il appartiendra aux historiens d’expliquer les mobiles qui se cachent derrière l’ouverture des frontières allemandes à la fin de l’été 2015. Il semble y a voir eu un désir de détourner l’attention du massacre du gouvernement grec Syriza inspiré par l’Allemagne et de regagner une certaine hauteur morale (…) [En même temps] l’économie allemande souffrait d’une pénurie chronique de main d’œuvre avec la crainte, au sein du patronat, que des goulets d’étranglement ne fassent monter les salaires ». Les motivations d’Angela Merkel furent donc probablement multiples. En tout état de cause, une société ne peut absorber un tel choc démographique en un temps aussi court sans en être profondément secouée.

  • Pitch: Une société wallonne analyse, propose et maintient des solutions de production d’énergie, et fait baisser en moyennes les factures énergétiques de ses clients B2B de 20%.

    Historique: Née en 2004, financée par Laurent Minguet, Meusinvest.

    2017: 25M€ CA et 50 « collaborateurs », 1000 clients, taille installation maximale 1000 kWc (?), internationalisation en Pologne, France.

    http://www.lalibre.be/network/entreprises/13-d-energie-renouvelable-des-2020-coretec-energy-y-croit-59ce5c95cd70be70bc

    http://www.coretec.be

    #green #belgique

  • En #Pologne, des Nord-coréens exploités en toute légalité

    Autour de 500 travailleurs en provenance de Corée du nord sont aujourd’hui présents en Pologne. Sous-payés, ils ont pourtant des permis de travail et le syndicat Solidarité approuve leur présence.

    https://www.la-croix.com/Economie/Monde/En-Pologne-Nord-coreens-exploites-toute-legalite-2017-09-29-1200880599
    #migrations #Corée_du_nord #travail #exploitation #migrants_nord-coréens
    cc @reka

  • C’est nu que j’écris
    Les récits
    Des Anguilles

    Je pisse
    Je me pèse (121,4 kg !)
    J’écris

    Dans mon rêve de ce matin
    Mes voisins cévenols ourdissent
    Un traquenard pour me tuer !

    Je découvre son dernier mail
    Qui répond sans répondre
    Cette femme est une artiste

    En revanche
    Je le lis dans les lignes
    Elle ne reviendra jamais

    Où je découvre
    À 52 ans, il serait temps
    Le sentiment de la jalousie

    Matins d’été
    Aller au travail
    Rues peu animées

    En revanche
    Peu de compagnie
    Au bistro

    Travailleurs détachés :
    Macron déclenche
    Une crise diplomatique avec la Pologne

    La Pologne
    Fustige
    L’arrogance de Macron

    Harvey
    Pire ouragan depuis Katrina
    S’abat sur les côtes du Texas

    Trump gracie
    Le très controversé
    Shérif Arpaio

    Et finalement
    Après m’être curé le nez
    Je lui envoie un long mail

    Allemagne :
    Un infirmier soupçonné
    D’au moins 90 meurtres

    Ma cheffe : «  ? tout ce qui ne nous tue pas
    Nous rend plus fort
    Moi : ? jusqu’à ce que quelque chose nous tue »

    Même au café
    On trouve
    Des tire-aux-flancs !

    J’assemble les récits
    Qu’on me confie
    Avec ceux que j’imagine

    Les fictions
    Mes vraies boussoles
    Parfaitement détraquées

    Longtemps que j’ai perdu
    Toute illusion
    De m’orienter

    Tu as rendu arables des terrains trop vastes
    Désormais tu creuses des sillons profonds
    Dans ton minuscule jardinet

    Tu avais des prétentions d’empereur
    Tu as revu tout à la baisse
    Désormais tu vis dans une cabane

    Dans le café trois auteurs
    Ecrivent et s’observent
    Quelle est le plus inspirée des trois ?

    Ce n’est même plus du bruit au café
    Un vacarme. Tu décides
    De l’accepter. Pour voir. Pour entendre

    Au BDP je suis assis à la table
    Sur laquelle est née Ursula
    Pierre Hanau s’en souvient peut-être

    Quand j’écris au stylographe
    Je perds tout repère
    Et je perds le rythme !

    Et de douze
    Petits poèmes
    Écrits au café !

    Certains jours d’été
    Te rappellent
    Tous les étés !

    Sur un chantier des radiateurs
    Que l’on hisse à de hautes fenêtres
    En peine canicule

    Au restaurant d’entreprise
    Tu accuses un découvert
    De 0,64 euros

    De retour au café, les deux auteures
    Que tu avais laissées loin derrière
    Font leur retard, et elles sont trois maintenant

    Tu croises Julien
    En chemin vers son atelier
    De bandes dessinées

    Vous parlez d’un roman en cours
    Il y est question de l’île de Pitcairn
    Voir l’Atlas des îles abandonnées

    Tu remontes dans ton open space
    Et ce n’est plus la même limonade
    L’île de Pitcairn est repassée de l’autre côté

    Poème écrit avec les mains
    Qui dérapent sur le clavier
    (De sueur)

    Et tout d’un coup
    La chambre de Zoé
    Est rangée (et propre)

    Ce n’est pas tous les jours
    Que l’on atteint
    Un Everest personnel

    Un coup de téléphone de Sarah
    Me rappelle utilement
    Que je suis le père de quelques enfants

    Des fois je n’écris pas si bien
    Et mes fictions sont faibles
    Me dis-je en ne recevant pas de réponse

    Commençant le travail de relecture
    Des Anguilles les mains mouillées
    Je me souviens à nouveau de mes rêves

    Et puis je les oublie
    À nouveau
    Jusqu’à la prochaine relecture

    Modifiant telle ou telle phrase
    Des Anguilles les mains mouillées
    Je fais attention de ne pas toucher au rêve

    Le garagiste t’a soulagé de la moitié
    De tes économies, constates-tu
    Sur tes comptes bancaires en ligne

    Coup de téléphone à mon cousin Raymond (47’)
    Coup de téléphone de mon voisin cévenol (13’)
    Coup de téléphone de B. (une petite heure)

    Voilà bien la fiction : le traquenard
    De mes voisins cévenols en rêve, dans la réalité
    Mon voisin Georges prend de mes nouvelles !

    Et la semaine prochaine
    L’apiculteur qui monte à Paris
    Me livre mon miel à domicile !

    #mon_oiseau_bleu

  • La cour d’appel de Bruxelles a condamné, mercredi 20 septembre, un ex-député belge mis en examen pour négationnisme à se rendre pendant cinq ans, à raison d’un déplacement par an, dans cinq anciens camps de la mort, parmi lesquels Dachau, en Allemagne, Auschwitz, Treblinka et Majdanek, en Pologne. Il devra rendre compte de ses expériences sur son blog.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/09/21/en-appel-un-ancien-depute-belge-condamne-a-visiter-des-camps-de-concentratio

  • La plus forte baisse du taux de chômage de la zone OCDE est en Lettonie

    La plus forte baisse du taux de chômage de la zone OCDE est en Lettonie

    Les chiffres du chômage publiés en Lettonie par régions.

    Le plus faible nombre de personnes au chômage depuis fin 2008 par régions, et dans les principales villes de Lettonie.

    Le chômage en Lettonie concerne 6,9% de la population active fin août 2017. Les plus fortes baisses des Taux de chômage harmonisés de l’OCDE sont observées en Lettonie (baisse de 0.4 point de pourcentage, à 8.5%). Le chômage a baissé de 0,2% au cours du mois d’août 2017, et NVA a enregistré 63 717 chômeurs.

    Observez les statistiques du chômage letton entre 2008 et 2017 dans la suite de l’article .....

    Lire la suite
    [Lettonie - Francija : Informations, actualités, échanges, coopération, amitiés France- Latvija]
    https://www.lettonie-francija.fr/chiffres-chomage-Lettonie-ocde-agence-emploi-113

    #Lettonie, #chômage, #OCDE, #France, #baisse_du_chômage, #Europe

  • Le livre historique que devraient lire les journalistes français avant d’écrire sur les pays Baltes :

    1940-1991 : La Lettonie sous la domination de l’Union Soviétique et de l’Allemagne National-Socialiste

    Livre en français édité par le Musée de l’occupation de la Lettonie


    L’histoire du peuple letton et de son pays au vingtième siècle.

    « La Lettonie émergea de la ruine des empires après la Première Guerre mondiale puis connut une période d’indépendance, brève mais florissante, avant de devenir la victime de l’appétit de puissance de deux empires totalitaires.

    Voici l’histoire de la trahison de l’Union soviétique communiste et de l’Allemagne nazie, l’histoire de trois occupations successives par ces deux puissances qui, en un demi-siècle, amenèrent le peuple letton à l’extrême limite de l’extinction physique et morale.

    Voici l’histoire de l’oppression, de la terreur et des violences infligées pour l’insoumission, la résistance et les actes de bravoure, mais aussi pour la faiblesse, la peur, la lâcheté, la trahison.

    Mais surtout, voici l’histoire de la ténacité et de la force morale qui permirent au peuple de survivre, de restaurer l’indépendance de son pays et de le ramener au sein des États indépendants de l’Europe et du monde ... »

    UN RAYON DE LUMIÈRE ENTRE DEUX OMBRES

    "En couverture, les débris du violon confectionné par Voldemars Sprogis (né en 1921) à l’aide de fines planches et d’os de bouillon, alors qu’il était interné à la prison des invalides de Vorkouta en 1952 ou en 1953."

    "Latvija zem Padomju Savienības un nacionālsociālistikās Vācijas varas"
    Auteur : Valters Nollendorfs, Traduit du letton par Velta Skujina,

    Cette Histoire du peuple letton et de son pays au vingtième siècle, est accompagnée de nombreuses illustrations, documents, cartes, photographies, et témoignages. Le texte letton est traduit en français par Velta Skujina, qui demeure aujourd’hui dans un village du sud de la France.

    Mes pieds ont oublié la Liberté,
    Combien d’années pour effacer
    Les stigmates de la honte sur mon front
    Et de mon âme ?
    Combien d’années pour que le vent des fleurs
    Et la lumière des Trois étoiles
    Dispersent les exhalaisons des peurs ?
    Ma Lettonie, comment t’approcher, te dire quels mots
    Toi qui est enchaînée de nouveau ?
    Le cœur ne se doute pas et tombe dans les chardons
    Se brûle dans les champs d’orties qui entourent
    la maison natale
    Le cœur ne se doute pas et parle
    A haute voix avec la liberté.

    Anda Lice

    ... / ...

    Plus de précisions : [Lettonie - Francija] https://www.lettonie-francija.fr/Livre-Lettonie-sous-domination-Union-Sovietique-Allemagne-National

    #Histoire, #Lettonie, #Latvija, #URSS, #Allemagne_National-Socialiste, #kgb, #oppression, #terreur, #violences, #insoumission, #résistance, #indépendance, #LV100

    • Jusqu’au XVIe siècle, la Lettonie était Prussienne.
      Au XVIIe siècle, elle faisait partie de la Pologne et de la Suède
      Au XVIIIe siècle, la Livonie et la Courlande font partie de l’Empire russe par le traité de Nystad
      Malheureusement (pour les Lettons), les bolcheviks, par le traité de Brest-Litovsk, ont du laisser ce pays à l’Empire allemand.
      Combien de soldats Lettons morts dans les rangs de l’armée Allemande sur le front Français ?
      Mais la défaite allemande du 11 novembre 1918 lui permet de déclarer pour la première fois son indépendance, reconnue internationalement en 1919.
      Quelques années d’indépendance, et puis la Russie est revenue, elle savait que les Allemands allaient attaquer Léningrad.
      En 1941, la Lettonie est occupée par la Wehrmacht . . . .

      Que de massacres en effet !

      Question : « Les Etats Européens indépendants, qui sont ils ? »
      L’Angleterre ?

  • Johannes Hahn : « 20 à 25 millions de migrants potentiels au flanc sud de l’UE »
    https://www.crashdebug.fr/international/13934-johannes-hahn-20-a-25-millions-de-migrants-potentiels-au-flanc-sud-

    PROPHETIES :...le kalifat s’installe en Europe...sur la France...sur l’Espagne

    = les prophéties de Marie Julie Jahenny sont en cours

    POLOGNE :....pour la presse, le Kalifat s’installe en Europe et sur la France

    http://breizatao.com/2017/08/30/une-tour-eiffel-avec-un-croissant-islamique-la-photo-qui-resume-lavenir-d

    ESPAGNE :...les indépendantistes catalans d’extrême gauche accepteraient l’islam comme religion d’Etat en échange du vote musulman

    Pas une fake news L’OBS l’écrit

    C’est exactement les prophéties, l’alliance extrême-gauche révolutionnaires+banlieues+islam pour conduire la Révolution et guerre civile

    ESPAGNE.....débordée par les migrants et l’islam...1 mosquée sur 3 est salafiste en Catalogne (...)

  • Pologne : les profs en grève contre la réforme scolaire et la réécriture de l’Histoire par les conservateurs
    http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pologne-les-profs-en-greve-contre-la-reforme-scolaire-et-la-reecriture-

    En biologie, les adolescents ne découvriront pas la théorie de l’évolution car l’apparition de l’homme sera enseignée en cours de religion.

    #obscurantisme

  • Nicolas #Hulot regarde ailleurs.

    Il permet, de fait, la #pollution total d’une rivière pour « sauvegarder les #emplois » mais grand silence de son gouvernement sur la délocalisation Whirlpool en Pologne pour l’ #UE

    Délocalisation de Whirlpool vue par les Polonais ici
    https://lc.cx/cLJR
    Pollution d’une rivière par Lactalis ici
    https://lc.cx/cLJC
    Vidéo de cette pollution ici
    https://www.facebook.com/haitzondoa/videos/1132177646882345
    Responsabilité de la pollution de l’air ici
    https://lc.cx/cL3q

    Questions :
    1) - Les rivières sont-elles le prolongement des égaux et les océans des bassins d’épuration ?
    2) - Comme 85% de la pollution de l’air, aux particules fines, N’EST PAS DUT AU TRANSPORT et que c’est nous qui payons la facture, va-t-on payer pour Lactalis ?
    3) - Quand allez-vous arrêter d’insulter notre intélligence ?

    #Rennes #Frexit sortie #UE + #Euro + #OTAN avec François #Asselineau et L’ #UPR

  • La pauvreté des femmes en Pologne — “Est-ce que quelqu’un nous entend ?” Investigaction - Monika Karbowska - 30 Aout 2017
    http://www.investigaction.net/fr/la-pauvrete-des-femmes-en-pologne-est-ce-que-quelquun-nous-entend

    Cet article a été écrit il y a déjà sept ans, mais il reste d’une actualité crue tant la situation n’a pas changé. La Pologne reste un pays de chômage et d’émigration de masse soumis aux règles du capitalisme périphérique de sous-traitance, et le pouvoir reste aux mains de représentants des intérêts de privilégiés qui utilisent des moyens de plus en plus autoritaires pour gouverner, en les justifiant au nom d’une morale traditionaliste de plus en plus rigide, paternaliste et culpabilisante pour les masses accompagnée d’un discours nationaliste et russophobe qui sonne creux à l’heure où le pays accueille désormais des bases armées étrangères. La seule amélioration a consisté dans la distribution d’allocations familiales aux familles ayant des enfants, indépendamment des conditions de revenus. Les riches comme les pauvres en bénéficient donc, mais cela a quand même permis de nourrir des enfants autrefois affamés et de démontrer que le discours néolibéral qui prétendait que toute mesure sociale était impossible à prendre ne correspondait pas à la réalité. Le capitalisme néolibéral est donc nu en Pologne et largement délégitimé. (IGA)

    Contribution à la conférence « Comment sommes-nous devenus pauvres ? » du Monde Diplomatique Hongrie au Klub Kossuth, Budapest 4-6 novembre 2010

    Les sources qui ont servi de base à cet article sont cinq études sociologiques qualitatives menées par des sociologues féministes et anticapitalistes regroupés en Pologne par le Think Thank Feminist. Katarzyna Gawlicz, Ewa Charkiewicz, Malgorzata Maciejewska et Marcin Starnawski ont mené des entretiens approfondis et analysé le mode de vie et les attentes sociales de femmes vivant dans deux villes moyennes (Walbrzych et Krosno) et dans les villages autour de la ville de Starachowice,[1] au sud-ouest, sud-est et au centre de la Pologne. Les statistiques économiques son issues du premier bilan critique de 20 ans du capitalisme néolibéral polonais, « La modernisation conservatrice », ouvrage publié sous la rédaction du professeur Pawel Kozlowski, Directeur de l’Institut d’Etudes économiques de l’Académie des polonaise de Sciences[2].

    L’économie du capitalisme en Pologne
    La pauvreté existait déjà sous le régime « communiste » dans les années 1980. A l’époque, le discours officiel proclamait que la Pologne était une société égalitaire où les classes sociales n’existaient plus. Cette conviction égalitariste était largement partagée dans la société et masquait les inégalités de richesses et de revenus que les historiens d’aujourd’hui s’efforcent d’analyser afin de comprendre comment l’imposition du capitalisme néolibéral a pu se faire aussi facilement et brutalement par la suite. Les retraités et les personnes handicapées étaient pauvres selon les standards de l’époque – ils se nourrissaient de produits de mauvaise qualité, s’habillaient difficilement et avaient peu de loisirs. De même, les femmes des classes populaires élevant seules des enfants étaient pauvres, comme dans toutes les sociétés patriarcales, du fait de la faiblesse des salaires des femmes et d’un manque de volonté des hommes divorcés à payer les pensions alimentaires dues.

    Le point commun de tous ces pauvres était l’absence ou la faiblesse de revenus liés au travail. Car la société « communiste » était une société de travail. C’est l’emploi à plein temps dans les industries lourdes (mines, sidérurgie, électromécanique, chantiers navals) et dans les services masculinisés (police, haute administration du Parti et de l’Etat) qui assuraient un revenu confortable et protégeait de la pauvreté. Par conséquent, si la pauvreté s’est généralisée en Pologne depuis l’imposition du capitalisme, jusqu’à englober 23 millions de personnes (60 % de la population) vivant au-dessous du seuil de pauvreté défini à 175 euros par mois et par personne[3], la raison en est la liquidation massive des emplois dans l’industrie. Selon les économistes, la stratégie du choc néolibéral a supprimé entre 1990 et 1995 plus de 50 % des emplois dans l’industrie ; mettant au chômage 6 millions de personnes. Alors qu’en 1991-92 le PIB de la Pologne s’effondrait. Il n’a retrouvé le niveau de 1989 que 10 ans plus tard. Cette désindustrialisation massive n’a jamais été compensée par des investissements étrangers sur lesquels la classe politique polonaise avait fondé ses espoirs de développement du pays. Aujourd’hui, seuls 9 % des Polonais travaillent dans une multinationale. Et il va de soi qu’il n’existe pas de multinationale… polonaise. Au cours des 20 années qui ont succédé à la dissolution du « socialisme réel », le pays a compté constamment 16 % à 20 % de la population active au chômage – avec le pic des 20 % atteint en 2003, la veille de l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne. Par la suite, c’est l’émigration massive qui a fait baisser le taux de chômage aux alentours de 10 %. L’adhésion à l’UE a permis le déversement massif de cette main-d’œuvre bon marché vers les marchés du travail d’Europe de l’Ouest, du Nord et du Sud. C’est l’émigration post-directive « Bolkestein » qui régule donc pour la plupart les déplacements de ces 3 millions de travailleurs saisonniers, tandis que plus de 2 millions ont déjà émigré définitivement.

    La Pologne ne produit donc presque plus de produits finis : les professeurs Kozłowski et Karpinski appellent cela une économie de commerce, car 54 % des biens consommés sont importés de pays où la mondialisation libérale a implanté sa production (Chine, Inde, Bangladesh, Asie du sud-est). Si 16 % de la population (sur)vit de l’agriculture, 58 % des Polonais travaillent dans les services ! Mais de quels services s’agit-il ? A part le faible pourcentage de travailleurs qualifiés affectés au service des indispensables technologies de la télécommunication (opérateurs de téléphonie mobile, fournisseurs d’accès à internet, services informatiques), 100 000 personnes travaillent pour des chaînes de supermarchés occidentales, pour leurs centrales d’achat et leurs plateformes logistiques. Les économistes Karpinski et Paradysz pointent une chaîne de distribution pléthorique qui multiplie les intermédiaires et donc les prix, mais aussi un nombre significatifs de « hollow opérations » ou « opérations vides » qui augmentent le PIB, mais n’assurent en rien le bien-être de la population, car elles ne produisent aucun bien (publicité, jeux d’argent et, dans la zone grise de l’économie, la traite des femmes et la prostitution[4]).

    La question qui se pose est donc celle de savoir de quoi vit donc la Pologne ? Quelle est la source de richesse qui permet au pays de se maintenir à flots alors même que sa population est de plus en plus pauvre ? Les statistiques montrent que c’est encore et toujours la vieille richesse du pays, la matière première historique et consubstantielle du capitalisme, le charbon, qui est source de richesse et de devises, ainsi que le cuivre et le lignite. En deuxième position viennent la sous-traitance pour les secteurs automobile, le textile et le cuir, ainsi que l’industrie agro-alimentaire. Alors que la balance commerciale de la Pologne est négative depuis deux décennies et que l’exportation des matières premières peine à compenser cette perte, le mensonge de l’idéologie de « l’économie de services » et son avatar programmé par l’UE, « l’économie de la connaissance », sont manifestes puisque ce sont les industries les plus anciennes survivantes qui font en réalité tourner l’économie réelle. De plus, il est important de noter que les industries extractives n’ont été que partiellement privatisées, comme si la nouvelle oligarchie, assise sur cette rente, se rendait bien compte de sa fragilité économique si cette assise venait à lui manquer.[5] En fait « d’économie de la connaissance », c’est surtout l’argent des millions de migrants qui fait vivre la Pologne comme tous les pays périphériques de la mondialisation néolibérale. L’émigration polonaise rapporte 20 milliards de dollars par an au pays – un chiffre énorme qui la place parmi les premières diasporas au monde, juste à côté de l’émigration chinoise pour la somme globale renvoyée au pays. Les caractéristiques de l’économie polonaise sont donc de fait celles d’un pays en voie de développement : exportation de matières premières, importation de produits manufacturés et de produits alimentaires, sous-traitance, émigration forte et secteur informel étendu. Vingt ans après, comment croire désormais que le capitalisme assurera un avenir prospère à ce pays ?

    Comment vit-on pauvre en Pologne ?
    De 1991 à 1995, une terrible inflation fut l’un des instruments de la stratégie de choc néolibérale.[6] Les économies de millions d’épargnants furent laminées, mais c’est surtout les plus pauvres qui pâtirent de cette multiplication de prix par 4 ou 5 des produits de base en quelques semaines, ceux dont les revenus étaient fixes et qui dépendaient de l’Etat : les retraités, les handicapés, les étudiants. J’étais étudiante à Varsovie à cette époque et dépendante d’une pension alimentaire dont je peinais à faire exécuter le jugement par les autorités. Pendant presque six mois, je n’ai mangé qu’une fois par jour, souvent uniquement à la cantine de l’université. Mon téléphone fut coupé parce que je n’arrivais pas à payer la facture et je luttais pour pouvoir garder l’électricité. Je vivais au jour le jour en empruntant à de rares amis de petites sommes pour pouvoir manger. Je ne pouvais plus m’acheter de vêtements alors qu’en Pologne, un pays ou l’hiver dure 5 mois et la température peut fréquemment descendre à moins 10 degrés, posséder des vêtements d’hiver n’est pas du superflu ! Ce fut alors que je rencontrais la vision de cauchemar des premiers mendiants. Ma première mendiante fut une femme retraitée de l’industrie chimique qui m’aborda pleine de désespoir dans la rue, car sa pension était irrémédiablement mangée par l’inflation.
     
    Puis vint le chômage de masse et l’expérience minoritaire de ces pauvres devint l’expérience de la majorité. Car s’il est impossible de vivre en Pologne avec 175 euros par mois, il ne faut pas oublier que 4 millions de Polonais de plus vivent en dessous du seuil biologique de survie fixé à 380 zlotys par personne (95 euros !) et que 1, 2 million d’enfants souffrent de la faim[7] ! Les femmes des trois régions polonaises étudiées ici sont en ce sens emblématiques de la façon dont la pauvreté est vécue en Pologne et de ses raisons. En effet, ces trois villes ont un point commun : elles ont subi une désindustrialisation brutale avec la fermeture de leurs usines dès 1991. Les entreprises ayant survécu jusqu’au début du 21e siècle ont été à leur tour victimes de la crise de 2008. Wałbrzych était un centre minier et sidérurgique prospère, tellement prometteur que ce fut là que fut installée la « minorité française », les Polonais émigrés dans les mines de France avant la guerre et rapatriés par le régime communiste dans les années 1945-49. Les petits enfants des mineurs franco-polonais mangent désormais le pain noir de la misère et de l’humiliation. Toute l’industrie minière de Walbrzych a été liquidée dès les années 1991-95. Les femmes interrogées à Walbrzych se souviennent de l’époque communiste comme étant celle de la prospérité, surtout si leur père ou leur mari était mineur. Dans ce cas, elles évoquent aussi la fierté du statut social perdu. A Krosno, ce sont les industries du verre qui faisaient vivre la ville. De nombreuses femmes y travaillaient jusqu’aux deux vagues de fermetures du début des années 1990 et de 2008.

    D’autres femmes travaillaient dans les usines textiles de transformation de lin supprimées dès 1989 et n’avaient donc plus d’emploi depuis vingt ans. De même, Starachowice était le siège de l’usine de fabrication de camion Star et de nombreuses scieries : tous ces emplois ont été supprimés par le capitalisme. L’économie de cette région était typiquement celle « d’ouvriers-paysans » : les hommes et les femmes travaillaient à la ville pendant que leurs parents et leur fratrie continuaient de cultiver leurs petites exploitations agricoles de 1-2 ha. Ils/elles vivaient à la campagne dans les maisons familiales et contribuaient à l’économie commune. Avec le capitalisme, les femmes ont perdu les premières leur emploi et ont été contraintes de se consacrer entièrement à une agriculture de subsistance. Actuellement, même les hommes n’ont plus d’emploi tandis que les jeunes sont obligés de s’expatrier dans les grandes villes et à l’étranger.
     
    Les femmes pauvres de Wałbrzych, en particulier quand elles sont seules avec enfant, vivent comme vivent des millions de femmes dans les pays pauvres de la planète. L’aide sociale est minimale, quasi inexistante – une des femmes touchait 44 euros par mois, pour elle et deux enfants. Je ne pense pas que quiconque pourrait survivre avec cette somme dans n’importe quel endroit en Europe ! L’aide sociale en Pologne est l’une des plus faibles en Europe. Elle est décentralisée et dépend de la prospérité et de la volonté politique des communes[8]. Les femmes passent de longues heures dans diverses administrations à mendier littéralement de maigres subsides pour acheter à manger à leurs enfants et pour les vêtir dans des friperies. Elles doivent remplir une multitude de dossiers et fournir d’innombrables attestations. Elles sont souvent mal accueillies, discriminées surtout quand elles sont Rroms, ou soupçonnées de boire et de se prostituer. L’une d’elles raconte l’assaut d’un commando policier dans la nuit dans l’hébergement de fortune qu’elle avait trouvé chez une amie – les policiers venaient vérifier si elle ne cachait pas de bouteilles d’alcool !

    S’ils en avaient trouvé une la sanction aurait été implacable : retrait et placement des enfants dans des orphelinats qui ne valent pas mieux que les logements insalubres où les femmes squattent. En effet, dans ce système de survie précaire, elles ne peuvent payer aucun loyer, ont des dettes d’électricité et de gaz. Ne pouvant apurer leurs dettes, elles se heurtent au refus de logement social. Alors, elles investissent les nombreuses maisons d’anciens ouvriers, vides et délabrées, sans chauffage. La municipalité n’est guère tolérante envers ces squatteuses sociales : elle leur intente des procès qui font pleuvoir sans pitié sur elles des amendes de milliers de zlotys. C’est à la suite d’une coupure d’électricité décidée par la municipalité pour les déloger que les femmes de Wałbrzych se sont révoltées en 2009. Elles ont mené une grève d’occupation, investi une salle de la mairie avec leurs enfants et ont refusé de partir tant qu’un relogement ne leur fut pas proposé. Pour la première fois, des habitants moins mal lotis les ont soutenues et cette initiative a mené à la création du Comité des Habitants de Walbrzych – une initiative entièrement autonome et indépendante de tout mouvement politique. C’est cette action qui a permis aux sociologues féministes de les rencontrer.
     
    La pauvreté est ainsi faite d’incessants calculs : le budget toujours insuffisant doit être géré au plus près. Les dépenses scolaires sont étalées sur l’année et les enfants ne les reçoivent qu’au compte-goutte, les factures d’électricité ne sont payées que lorsque la coupure est imminente. Les médicaments passent en priorité avant la nourriture, car très peu de soins médicaux sont remboursés et il n’existe pas en Pologne de couverture maladie universelle. Les femmes jonglent entre aide sociale et dettes auprès d’amis et de parents à peine moins pauvres qu’elles et qui doivent être remboursées en priorité pour sauvegarder les relations et de petits boulots précaires. Parfois, elles sont envoyées de façon coercitive dans une agence de recrutement qui les met à disposition d’une entreprise occidentale de la zone économique spéciale. Elles y travaillent pour le montant de l’aide sociale ou pour un salaire dérisoire, souvent sans être déclarées. Les emplois stables ayant complètement disparu, les seuls emplois existants sont précaires et saisonniers. Le salaire est misérable : 800 zlotys tout au plus, soit 200 euros, ce qui ne permet pas une famille de vivre. Ces emplois sont exécutés dans des conditions très dures. Les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées, il n’y a aucun syndicat, notamment dans la Zone économique spéciale de Wałbrzych. Il n’est donc pas surprenant que de nombreuses femmes soient malades et handicapées : maux du dos, problèmes respiratoires et cardiaques, phlébites, articulations usées, problèmes gynécologiques, cancers. La maladie est omniprésente dans leur vie. Même celles qui ne souffrent pas de maladies chroniques souffrent de maladies dues à l’insuffisance de chauffage l’hiver : chaque bronchite ou angine peut vite devenir une catastrophe pour leur foyer, car les soins ne sont pas gratuits[9]. Les hommes sont fréquemment malades et handicapés suite à des emplois usants, et leurs maigres pensions ne permettent pas de couvrir les soins. Ce sont les femmes qui s’occupent d’eux, qui assurent les soins et trouvent l’argent des médicaments. Souvent les hommes sont au chômage, ou bien alcooliques et violents et les femmes doivent s’en protéger. L’enfer de la pauvreté, l’alimentation carencée et insuffisante, l’absence de chauffage, les logements insalubres, le stress et l’angoisse affaiblissent physiquement les femmes pauvres. De plus, elles font passer les besoins de leurs enfants avant leurs propres besoins. Méticuleusement, elles surveillent les devoirs scolaires et font tout pour que leurs enfants restent à l’école. Mais que penser de l’efficacité d’une instruction dispensée à un enfant qui a le ventre vide ?
     
    A la question de ce qui pourrait les aider, toutes les femmes répondent « un emploi stable avec un salaire qui permette de vivre ». Elles ne sont pas dupes des pseudo-dispositifs « d’insertion » et se souviennent que si leur situation sous le régime communiste était meilleure, même pour les plus démunies comme les femmes Rroms, ce fut uniquement grâce à l’emploi. Une multitude d’entreprises employait alors les femmes. Certaines ont acquis de véritables qualifications, des diplômes, un métier. Les moins qualifiées travaillaient dans l’entretien des jardins municipaux, nettoyaient les rues et les usines. C’est ce travail qui fait défaut qui est la clé de la sortie de la pauvreté. Les femmes réclament également des crèches et des écoles maternelles afin de pouvoir faire garder leurs enfants. De façon significative, il n’y a pas à Walbrzych plus que deux crèches publiques et les vingt-six autres sont des crèches privées. Le dispositif de crèches publiques qui permettait aux femmes de travailler sous le régime communiste a été entièrement détruit et ce sont les femmes pauvres qui en payent d’addition. Les femmes malades et handicapées réclament également des soins et des médicaments gratuits et des allocations stables, décentes et considérées comme un droit. A la campagne elles demandent également le rétablissement de bus publics supprimés par le capitalisme. Se déplacer pour travailler ou même chercher l’aide sociale est très compliqué en l’absence de transports en commun fréquents et subventionnés.

    Comment on survit dans la pauvreté ?
    Face à cette image désespérante la question à poser serait plutôt comment ces femmes survivent-elles ? La réponse est l’entraide de voisinage. Parfois l’entraide familiale, notamment entre femmes. Fréquemment, les filles vivent avec leur mère et font le ménage commun, ce qui permet de mutualiser les ressources. Chez les femmes de Starachowice, tandis que les femmes âgées s’occupent des enfants, les femmes de 40 à 60 ans s’occupent de l’exploitation et de la vente des produits au marché pendant que les plus jeunes étudient et travaillent à la ville pour pouvoir payer les factures de la maison. Seul un salaire permet en effet d’accéder au crédit indispensable pour acheter l’équipement électroménager, renouveler les meubles ou faire des travaux dans la maison. Mais le crédit est aussi un piège. Dès que l’emploi précaire est fini, les impayés s’accumulent. Cependant, c’est la seule façon pour améliorer l’ordinaire ou pour investir dans des outils nécessaires comme un ordinateur pour les enfants. Certaines familles achètent même les fournitures et les livres scolaires à crédit, car en Pologne ils ne sont pas fournis par l’éducation nationale.
     
    Les femmes de Starachowice se disent moins mal loties que tant d’autres parce qu’elles possèdent la terre, dernier vestige de la réforme agraire communiste de 1945 qui avait distribué les terres de l’aristocratie et de l’Église aux paysans. Mais à l’ère des prix mondiaux et de la politique agricole de la PAC favorisant les grandes surfaces, il n’est plus possible de vivre d’une exploitation agricole même de 15-20 ha. Elles ne permettent que l’autosubsistance. De nombreux migrants saisonniers polonais sont des épouses, des fils et filles de paysans. Cette forme de sécurité alimentaire de base a un revers, le surmenage et l’épuisement des femmes qui travaillent quinze heures par jour : les soins aux animaux, les travaux des champs et du jardin, les démarches administratives, le ménage et le soin aux enfants, aux malades et aux vieux avec, en plus, les travaux de bâtiment et les réparations en l’absence d’homme. Elles n’ont pas de vie privée, de loisirs et pas d’accès à la culture. Les réseaux de bibliothèques, les maisons municipales de rencontres et de loisirs qui existaient auparavant ont été supprimés. La santé des femmes est tributaire de cet épuisement : elles vivent sous pression et dans une fatigue permanente qui les empêche de faire des projets à long terme. Une économie de survie au bord du gouffre qui empêche aussi toute action politique et sociale collective.
     
    Il est intéressant de constater que les femmes pauvres de Wałbrzych survivent grâce à l’entraide de voisins et d’ami/es. C’est l’exemple du voisin qui sait que la voisine n’a pas de quoi préparer le repas et qui partage son sac de courses à peine mieux garni. C’est une femme qui héberge une amie et ses enfants sans domicile dans un logement déjà surpeuplé. C’est une personne du quartier qui connaît tout le monde et les difficultés de chacun et qui aide à faire une réparation, à garder les enfants, qui donne des vêtements d’hiver. En Pologne capitaliste comme partout dans le monde, ce sont les pauvres qui aident d’autres pauvres. Vu de loin la société polonaise semble toute entière tournée vers l’égoïsme de la consommation individualiste. Mais peut-être que cette image n’est qu’une partie de la réalité et que renforcer ces réseaux informels d’entraide pourrait devenir le début d’une pratique citoyenne contestant le système capitaliste. Lors de la révolte des femmes de Walbrzych, ce sont les habitants connaissant la situation terrible des femmes sans logement qui se sont regroupés dans le Comité Municipal des Habitants afin de les soutenir.
     
    Cette première révolte politique est d’autant plus importante que les femmes pauvres sont exclues de la citoyenneté. « Nous ne sommes rien. Nous ne comptons pas » expliquent-elles avec un immense sentiment d’impuissance. Elles rajoutent : « Est-ce que quelqu’un nous entend ? » La pauvreté est un traumatisme politique, une relégation définitive de la communauté humaine. Il convient de souligner que les femmes pauvres ne profitent pas non plus de soutien d’ONG caritatives ou de l’Eglise catholique pourtant si puissante politiquement et socialement en Pologne. Elles affirment au contraire ne pas avoir accès à cette aide. Mais il est possible qu’elles préfèrent éviter de fréquenter l’Eglise afin de ne pas subir l’opprobre dont elles pourraient être la cible en tant que mère célibataires, divorcées ou vivant sans homme, un mode de vie que l’Eglise considère comme un péché. l’Eglise fait pourtant de son action sociale un argument pour justifier sa puissance politique en Pologne. A condition de se soumettre à sa morale culpabilisante et de ne manifester aucune révolte contre le régime dominant. Mais l’exemple des femmes de Wałbrzych permet de douter de l’efficacité et de l’utilité de la sous-traitance de la politique sociale de l’Etat aux structures religieuses. La charité ne peut pas rendre la citoyenneté sacrifiée sur l’autel du capitalisme.

    Quelles solutions ?
    Les femmes pauvres de Pologne l’expriment elles-mêmes : seul un emploi stable, rémunéré par un salaire permettant de vivre peut rendre la citoyenneté. Une politique d’emploi stable suppose l’annulation de toutes les politiques menées de puis vingt ans en l’Europe de l’Est : la relocalisation de l’industrie, le soutien à une agriculture paysanne familiale et d’entraide, la création d’un véritable système d’allocations sociales et familiales permettant de vivre décemment à tous ceux et celles qui ne peuvent plus travailler. A cela, il faut ajouter la création d’un véritable droit à la santé avec un accès aux soins publics gratuits, un système scolaire dès la petite enfance assurant également des repas gratuits et des soins médicaux aux enfants, le retour à la construction de logements sociaux, des transports publics bon marché et des institutions culturelles accessibles aux plus pauvres. Ce projet politique suppose bien évidemment un partage des richesses : le paiement d’impôts sur le revenu et le patrimoine par la nouvelle bourgeoisie et par l’Eglise catholique, la renationalisation au moins de certains biens publics, dont ceux qui ont fait l’objet de privatisations mafieuses ou ont été indûment donnés à l’Eglise et aux multinationales occidentales. Il est peu probable que l’élite dominante actuelle réalisera cette vision. Une prise en main par le peuple de ses propres intérêts est donc indispensable : une révolution politique comparable au moins au degré de mobilisation de celle de Solidarnosc en 1980. Une révolution qui ne peut que jaillir de la colère sourde accumulée et d’une libération de la parole annulant le traumatisme capitaliste.

    Notes :
    [1]  Katarzyna Gawlicz, Marcin Starnawski, « Raport z badan lokalnych w ramach projektu Think Thank Feministyczny 2009 “Kobiety i ubóstwo. Czy ktoś nas słyszy ? » (Rapport d’études locales du Think Thank Feminist en 2009, “Les femmes et la pauvreté. Est-ce que quelqu’un nous entend ? » ), « Warunki zycia kobiet w gospodarstwach domowych o niskich dochodach na obszarach wiejskich wojewodztwa swietokrzyskiego » (« les conditions de vie des femmes aux faibles revenus sur les territoires ruraux de la voïvodie swietokrzyska ») ; Małgorzata Maciejewska, Wstępny raport z badań 2010, « Odzyskać obywtelstwo. Kobiety i warunki życia w Wałbrzychu » (« Retrouver la citoyenneté. Les femmes et leurs conditions de vie à Wałbrzych). Les documents sont publiés sur le site du réseau féministe de gauche Rozgwiada www.rozgwiazda.org.pl, rubrique « podmiot – Kobiety żyjace w ubostwie » (« Sujet, les femmes vivant dans la pauvreté »).
    [2] En particulier les chapitres rédigés par le professeur Karpinski, « Polska gospodarka w dwudziestoleciu », « L’économie polonaise des 20 dernières années », Karpinski et Paradzysz, « Rozwój społeczno-gospodarczy Pol ski w latach 1989-2009 w świetle statystyki », (« Le développement social et économique de la Pologne dans les années 1989-2009 à partir des statistiques ») in « Konserwatywna modernizacja, dwudziestlecie polskich przemian », (« La modernisation conservatrice. 20 ans de transformation polonaise »), Instytut Nauk Ekonomicznych PAN, mars 2011.
    [3]  Karpinski, op. cit, Soit 700 zlotys. En 1989 14 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
    [4] Karpinski, Karpinski et Paradysz, op. cit.
    [5] Les mineurs des compagnies du charbon de Silésie se sont opposés victorieusement aux privatisations et aux fermetures, mais ils n’ont pas leur mot à dire dans la gestion oligarchique et mafieuse de la Compagnie Minière Publique. (voir les analyses du Syndicat « Août 80 », www.partiapracy.pl) De même, la compagnie d’extraction du cuivre KGMH a été l’enjeu de nombreuses luttes politiques au moment de sa privatisation – les hommes politiques au pouvoir se disputaient la main-mise sur son conseil d’administration. Cependant, de nombreuses autres entreprises extractives ont été purement et simplement fermées par décision politique sans aucune analyse de leur rentabilité : par exemple, la mine et la raffinerie de souffre à Machów près de Tarnobrzeg employant 15 000 personnes a été fermée en 1993/95, entrainant le déclin de toute une région.
    [6] Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2008
    [7] NDR. Avec l’arrivée au pouvoir du dernier gouvernement du parti Droit et Justice, en 2015, les couples avec enfants ont commencé à recevoir une allocation mensuelle de 500 zlotys par enfants, ce qui a largement contribué à assurer un minimum vital aux couches les plus pauvres de la population et explique la relative popularité de ce gouvernement, malgré son autoritarisme, car il a été le seul qui a pris une mesure sociale dans un pays où, depuis 1989, le discours étaient que l’on ne pouvait rien faire, que les caisses étaient vides et qu’il fallait se serrer la ceinture.
    [8] NDR, hormis les nouvelles allocations familiales qui viennent de l’Etat central. Voir note plus haut.
    [9] 33 % des Polonais ne peuvent pas payer un chauffage correct l’hiver.

    #Femmes #Pologne #Pauvreté #enfer #néo_libéralisme #union_européenne #Réalité #faim #enfants #survie #Walbrzyc

  • Réformer aujourd’hui : Pour l’arrêt de l’importation du charbon de bois uruguayen !
    https://reformeraujourdhui.blogspot.fr/2017/07/pour-larret-de-limportation-du-charbon.html

    Quel amateur de barbecue en Europe pourrait s’imaginer que le charbon de bois qu’il utilise est un charbon de bois tropical utilisé issu de la déforestation en Amérique du Sud ? C’est pourtant ce que vient de mettre à jour l’organisation écologiste britannique Earthsight. Dans son rapport « Choice Cuts », l’ONG révèle le parcours du charbon du bois provenant du Chaco paraguayen jusque dans des filiales d’Aldi, de Lidl et de Carrefour en Allemagne et en Espagne ainsi que dans des supermarchés, commerces et restaurants au Royaume-Uni, Portugal, Italie, Pays-Bas, Grèce, Pologne.

  • Un Photographe Juif Enterre 6000 Négatifs Pour Les Cacher Des Nazis : Les Voici Développés - Curioctopus.fr

    http://www.curioctopus.fr/read/12771/un-photographe-juif-enterre-6000-negatifs-pour-les-cacher-des-nazis:-les

    Tout a commencé avec l’invasion de la Pologne en 1939 : ici commence la folie d’Hitler contre la population juive, et pas seulement. C’est dans une ville en particulier que les nazis ont créé l’un des premiers ghettos : nous parlons de Lodz, l’une des plus grandes villes en Pologne, où se concentraient d’importantes usines. A Lodz, vivait un photographe du nom de Henryk Ross qui a réussi à documenter les premiers moments de l’invasion : ne sachant pas comment cela se terminerait, s’il serait déporté ou tué, il a décidé d’enterrer tous les négatifs des photos prises, qui aujourd’hui sont d’importants témoignages sur ce qui se passait en Pologne quand le nazisme prenait pied.
    Avant l’invasion, Henryk Ross était un photographe sportif et de nouvelles. En 1939, il a été engagé par le Département des statistiques, pour une tâche spécifique.

    #photographie #histoire #pologne ##seconde_guerre_mondiale #shoah

  • Semperit : une bataille pour l’#emploi et contre une #délocalisation. Quelle « rentrée » ?
    http://alencontre.org/europe/france/france-semperit-une-bataille-pour-lemploi-et-contre-une-delocalisation-q

    Si la direction évoque une surcapacité de production pour tenter de justifier sa décision, pour les syndicats CGT et FO, c’est bien elle qui a orchestré la lente mort du dernier atelier de ce type en France. Comme le constate, amer, Hassan Abbadi, délégué syndical CGT : « Ça faisait un moment qu’il n’y avait plus d’investissements, plus de remplacements des personnes parties en retraite, par contre, on voyait les chefs qualité partir vers les usines du groupe à l’étranger pour leur transmettre notre savoir-faire, notre technologie. » Chacun a en tête une anecdote sur le dépouillement progressif de ses attributions : « Je revois encore un responsable prendre une photo de mes outils pour faire fabriquer les mêmes en Chine, il y a quatre ou cinq ans, se remémore Cherif Hammane, délégué du personnel CGT et chef de presse depuis dix-huit ans. Quand je lui posais des questions, il nous disait de ne pas nous inquiéter, mais ils ont fini par nous pousser à notre perte ! » La mise au ban de la manufacture est aussi un crève-cœur pour Daniel Issaadi, qui y a usé ses bleus de travail pendant quarante-trois ans. « Il y a des commandes, mais le siège ne nous les donne pas, il les transfère en Chine et en Pologne alors que nous touchons le Cice (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). »

  • De nouvelles sanctions du Congrès américain contre la Russie - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/de-nouvelles-sanctions-du-congres-americain-contre-la-russie.html

    Toute l’Europe est traitée comme une colonie américaine
    km. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le 24 juillet, le tribunal local de Leipzig a désigné un liquidateur judiciaire pour l’entreprise locale de construction métallique IMO. Existant depuis 120 ans, cette entreprise employant 320 personnes est spécialisée dans les constructions en acier et réalisait, jusqu’à récemment, des affaires avec la Russie. Maintenant elle est ruinée. Les sanctions contre la Russie avaient entraîné pour l’entreprise des pertes de revenus et de profits ne pouvant plus être compensées. Si les nouvelles sanctions contre la Russie – adoptées le 25 juillet par la Chambre des représentants des Etats-Unis avec seulement 3 voix d’opposition et le 27 juillet par le Sénat avec seulement 2 voix d’opposition – entraient effectivement en vigueur est étaient appliquées, de nombreuses entreprises européennes pourraient tomber en faillite à l’instar d’IMO à Leipzig. Car, cette fois-ci, un projet important à bien des égards pour la Russie et les autres pays européens – le gazoduc Nord Stream II menant directement de la Russie à travers la mer Baltique à l’Allemagne – serait affecté. La décision de la Chambre des représentants et du Sénat (= Congrès) permettra au président des Etats-Unis d’imposer de sanctions contre toutes les entreprises participant à des projets énergétiques russes, dont Nord Stream II, explicitement mentionné.
    La politique américaine a agi unilatéralement et sans consulter ses partenaires européens. Les critiques européennes concernant la nouvelle décision du Congrès sont massives. Même le gouvernement allemand a déjà déclaré en juin – à cette époque, les plans pour de nouvelles sanctions étaient connus – que ces nouvelles sanctions seraient « contraires au droit international ». Sigmar Gabriel, ministre allemand des Affaires étrangères, avait ajouté : « Il n’est pas acceptable d’abuser des sanctions pour évincer du marché le gaz russe afin de mieux pouvoir vendre le gaz américain. » En fait, les Américains veulent imposer aux Européens le gaz liquéfié venant des Etats-Unis plutôt que celui venant de Russie. Le 18 juillet, Gabriel avait plaidé, contrairement au Congrès américain, dans une interview accordée au magazine Focus en faveur de la levée progressive des sanctions contre la Russie.
    Les entreprises européennes concernées ont aussi pris la parole. Dans une tribune pour le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » (24/07/17), Rainer Seele, directeur général du groupe énergétique autrichien OMV participant au projet de gazoduc, a écrit : « Le gaz liquéfié américain (LNG) est naturellement en concurrence avec le gaz russe – rien à objecter à cela. Mais il doit être clair, et le ministre allemand des Affaires étrangères Gabriel le dit clairement : l’approvisionnement énergétique de l’Europe est toujours et encore une affaire européenne et non pas l’affaire des Etats-Unis [...]. L’Amérique ainsi que la Pologne et les pays Baltes n’ont aucun droit de veto et de blocus contre les relations russo-européennes dans le domaine du gaz, y compris les gazoducs. » Non seulement pour l’OMV, mais également pour d’autres entreprises participant à ce projet de pipelines telles que BASF, E.ON, Wintershall et Shell, la mise en œuvre des sanctions du Congrès américain signifierait des pertes de plusieurs milliards. Matthias Warnig, directeur de la Société de développement du gazoduc Nord Stream II, a ajouté dans le « Handelsblatt » allemand (19/07/17) : « Si les sanctions sont effectivement mises en œuvre, les effets sur l’approvisionnement en pétrole et en gaz seraient considérables. A ce stade, tous les pipelines exportant du pétrole ou du gaz de Russie y sont soumis. »
    Willy Wimmer, ancien secrétaire d’Etat allemand au ministère de la Défense, s’exprime clairement. Selon lui, les nouvelles sanctions du Congrès américain représentent aussi une guerre économique contre l’Europe. Dans une interview accordée à l’agence de presse russe Spoutnik (26/07/17), il a déclaré : « Aux Etats-Unis, ces sanctions se dirigent visiblement contre leur propre président qu’on veut emmurailler. Mais elles se dirigent également contre l’Europe qu’on veut étouffer sur le plan économique. » Il observe depuis longtemps « que les Etats-Unis étendent leur propre législation sur les territoires étrangers. C’est un comportement typiquement colonialiste. » Et à l’adresse des responsables de l’UE : « Si l’UE ne peut pas se décider maintenant, parce qu’elle ne l’ose pas ou pour quelque autre raison, elle va perdre toute confiance aux yeux du public européen et de ses électeurs. Il ne s’agit pas seulement de la survie économique de l’UE, mais aussi de l’honneur politique. Il n’est pas acceptable que nous soyons gouvernés par des mesures arbitraires de Washington. [...] Nous voyons sur toute la largeur des relations avec Washington que nous sommes soumis à des éléments faisant apparaître au minimum une guerre économique. [...] Si l’Union européenne fait maintenant des génuflexions devant ces sanctions, elle risque de perdre tout son avenir économique. »
    Finalement, il faut souligner que cette nouvelle décision de sanctions est une déclaration de guerre des Etats-Unis envers la Russie (cf. interview de Willy Wimmer ci-contre). Les débats au Congrès sont un mauvais exemple démontrant la démagogie et l’agressivité avec laquelle la Russie est « diabolisée » aux Etats-Unis. Les réactions officielles prudemment formulées par la Russie montrent que cela est perçu ainsi. Leonid Sluzki, chef de la Commission des Affaires étrangères de la Douma, a déclaré le 26 juillet : « L’extension des restrictions sape la possibilité de reconstruire les relations russo-américaines et les rend plus difficiles, pour un certain temps au moins [...]. Les possibilités de dénouer le nœud gordien dans le dialogue entre les Etats-Unis et la Russie sont extrêmement limitées. »  •
    http://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2017/no-19-7-aout-2017

  • Le vrai visage de Nicolas Sarkozy !!! – Espion “américain” placé à la présidence par la CIA – Dossier complet et documenté ! - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pres

    Sarko – le vrai CV :
    Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité.

    Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir.
    Thierry Meyssan a décidé d’écrire la vérité sur les origines de l’ancien président de la République« française ».

    Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables, à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur qui en assume seul la responsabilité.

    Tonton Pasqua et l’arriviste. Ce pourrait être une fable de La Fontaine.
    Les Français, lassés des trop longues présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays.

    Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies surannées.

    Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation française.

    Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète confusion.

    Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté.

    Ils refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.

    C’est que l’homme est habile. 

    Comme un illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire oublier son parcours politique.

    Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.

    Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République française, il nous faut revenir en arrière.

    Très en arrière.

    Il nous faut emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.

    Secrets de famille :

    À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer le débarquement allié en Sicile.

    Les contacts de Luciano avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.

    « votez pour moi pauv’cons ! »
    En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en France.

    Pauvre France nous sommes mal placés au centre de toutes ces querelles !

    L’opération est organisée conjointement par la Direction de la planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et par l’OTAN.

    Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup.

    Depuis Alger, des généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs au général de Gaulle sans avoir besoin de recourir la force.

    Or, Charles de Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler.

    Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française.

    Mais il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance.

    Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de répression contre les indépendantistes, de Gaulle se rend à l’évidence. 

    Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie son indépendance.

    Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. 

    La CIA et l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat.

    Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique.

    Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.

    Pasqua est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano.

    Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer la milice gaulliste.
    Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien garde du corps de de Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.
    Ainsi défendu, de Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance nationale.

    Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership anglo-saxon.

    Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967) ;
    Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo (1961) ;
    Il encourage les États latino-américains à s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ;
    Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ;
    Il dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ;
    Il condamne l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ;
    Il soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ;
    etc.
    Les discours de de Gaulle sont un vrai régal. Regardez-les et vous ne vous laisserez plus endormir par nos politichiens. Il avait la protection divine.

    Simultanément, de Gaulle consolide la puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger. 

    Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total), tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.

    Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, de Gaulle s’allie à la famille Rothschild.

    Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir de la Banque, Georges Pompidou.

    Les deux hommes forment un tandem efficace.

    L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme économique du second.

    Lorsque de Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être emporté par un cancer.

    Avant il avait vendu la France aux banksters ! Loi 1973. La France ne peut plus emprunter à la Banque de France sans intérêt et doit se tourner vers les banques privées, ce qui nous amène à l’escroquerie de la dette.

    Les gaullistes historiques n’admettent pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile.

    Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée Édouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun européen.

    La fabrication de Nicolas Sarkozy :

    Ce décor étant planté, revenons-en à notre personnage principal, Nicolas Sarkozy.

    Né en 1955, il est le fils d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire de Thessalonique.

    Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.

    Achille Peretti
    Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti.

    Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. 

    Il avait été élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.

    Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause. 

    Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » que Hollywwod devait porter à l’écran.

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=4423.html

    S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations, Timecite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard.

    On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ». Comme quoi, la pratique n’est pas nouvelle (l’associé de DSK vient de se « suicider ». Il aurait eu des révélations à faire ?

    En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration centrale du département d’État des États-Unis.

    Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent.

    Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important. 

    Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département d’État.

    On nous les dé-forme avant de nous les renvoyer bien conditionnés.

    À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au parti gaulliste.

    Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.

    En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce d’Achille Peretti. 

    Son témoin de mariage est Charles Pasqua. 

    En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. 

    Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.

    L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque.

    Jacques Martin et Cecilia. – Sarko et sa femme.
    Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage en qualité de maire de Neuilly.

    Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.

    Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro.

    Un tombeur ce mec ! mais, l’intérêt n’est jamais bien loin !

    Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. 

    Le mari trompé se suicide (?) en absorbant des drogues.

    La rupture est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.

    En 1993, la gauche perd les élections législatives.

    Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Édouard Balladur un tandem comparable à celui de de Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Édouard Balladur.

    Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. 

    S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. 

    Il tisse aussi des liens en Arabie Saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad.

    Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

    À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense.

    Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

    C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur.

    La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. 

    Tout dérape.

    Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu.

    Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union Européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

    Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. 

    Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf.

    À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.

    La traversée du désert :

    Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance.

    L’homme se fait discret durant cette longue traversée du désert. 

    Discrètement, il continue à nouer des relations dans les cercles financiers.

    En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec Cécilia.

    Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).

    Pas vraiment près du peuple, Sarko. C’est pas de Gaule !

    Dernier acte !

    Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. 

    Ils agissent en trois temps :

    d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.

    Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. 

    Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo. 

    Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.

    Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore.

    La principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain Juppé. 

    Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales.

    La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.

    Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque.

    Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur.

    Erreur ! 

    À ce poste, il contrôle les préfets et le renseignement intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations

    Préfet Claude Érignac
    Il s’occupe aussi des affaires corses.

    Le préfet Claude Érignac a été assassiné.

    Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé par les indépendantistes à la République.

    Après une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste. 

    Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être l’assassin. 

    C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier le statut de l’île.

    Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux.

    Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée contre lui. 

    Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant être condamné que de révéler ce qu’il sait. 

    Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, immédiatement exfiltré vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf.

    Le mobile du crime était précisément lié aux fonctions antérieures de Érignac, responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération. 

    Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.

    Dominique de Villepin et Poutine récemment.
    Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream.

    Parmi les personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination.

    Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison. 

    En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine, dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est administrateur. 

    Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur. 

    Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie politique.

    La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.

    Reste à neutraliser les candidatures d’opposition.

    Les cotisations d’adhésion au parti socialiste sont réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. 

    Parmi eux, au moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert).

    Cette petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA).

    Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti socialiste.

    Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn.

    Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal.

    Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. 

    Dominique Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier moment.

    Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants « lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal.

    L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur le payroll des États-Unis. 

    Les Français ignorent qu’il donne des cours à Stanford, où il a été embauché par le prévôt de l’université, Condoleezza Rice.

    Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire international.

    Premiers jours à l’Élysée :

    Le soir du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de campagne. 

    Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. 

    La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de « l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique Desseigne. 

    Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa campagne. 

    Une centaine d’invités s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.

    Puis le président élu s’offre quelques jours de repos bien mérités.

    Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à la Banque Rothschild.

    Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République française. 

    Le premier décret qu’il signe n’est pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.

    Il forme son équipe de travail et son gouvernement. 

    Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).

    Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes :

    Claude Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit de Charles Pasqua. 
    François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de la Banque Rothschild. 
    Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush.
    Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe.
    Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique arabe de la France.

    Kouchner a débuté sa carrière en participant à la création d’une ONG humanitaire. 

    Grâce aux financements de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques. 

    On le retrouve dans les années 90 auprès de Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

    Sous le contrôle de Wali, le frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. 

    Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo).

    Là, la drogue est prise en charge par les hommes de Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA. 

    Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les rapports internationaux qui y ont été consacrés. Je ne partage pas cet avis ; Kouchner est loin d’être blanc : (trafic d’organes)

    Pour compléter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances.

    Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie.

    Au sein du Center for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les privatisations en Pologne. 

    Elle a organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre l’avionneur français Dassault. Ces personnes ne travaillent pas pour la France, mais pour leur pouvoir personnel, il faut que l’on arrête de se mentir.

    Nouvelle escapade durant l’été.

    Nicolas, Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du président Bush. 

    La facture, cette fois, est payée par Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.

    La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden).

    Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals dans le monde et « gère » les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit et de Singapour.

    La cote de popularité du président est en chute libre dans les sondages.

    L’un de ses conseillers en communication, Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de nouvelles « people stories ».

    L’annonce du divorce avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de son ami Édouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale. 

    Plus fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni.

    Quelques jours plus tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage médiatique couvre à nouveau les critiques politiques.

    Quelques semaines encore et c’est le troisième mariage de Nicolas.

    Cette fois, il choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet de Édouard Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.

    Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils ont affaire ?

    Maintenant.

    Lerebelle

    source:http://lesmoutonsrebelles.com/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pr

    http://reseauinternational.net

  • En #Pologne, la fracture se creuse entre le pouvoir et la population sur l’UE
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100817/en-pologne-la-fracture-se-creuse-entre-le-pouvoir-et-la-population-sur-l-u

    La #Commission_européenne a ouvert fin juillet une procédure d’infraction à l’encontre de la Pologne pour ses réformes du système judiciaire. Alors que le pouvoir s’enferme dans une posture hostile à #Bruxelles, la mobilisation dans la rue a atteint un niveau sans précédent, révélant un profond attachement aux institutions européennes. Manifestation contre les réformes judiciaires à #Varsovie, le 26 juillet 2017 © Reuters

    #International #Etat_de_droit #infraction #Kaczynski #PiS #réfugiés

  • Le héros de la lutte contre le virus WannaCry arrêté aux Etats-Unis
    http://www.rts.ch/info/monde/8820864-le-heros-de-la-lutte-contre-le-virus-wannacry-arrete-aux-etats-unis.html

    Un expert britannique en cybersécurité, considéré comme un héros pour avoir contribué à stopper le virus WannaCry, a été arrêté aux Etats-Unis. Il est accusé d’avoir créé un logiciel destiné à attaquer les banques.

    Connu sous le nom de « Malwaretech », l’homme a été arrêté mercredi à Las Vegas où se déroulait le grand rassemblement de pirates informatiques Def Con, a indiqué le ministère américain de la Justice. L’acte d’inculpation daté du 12 juillet était jusqu’ici sous scellé.

    Il est accusé, avec d’autres individus, d’avoir fabriqué et distribué le logiciel Kronos, conçu pour voler des informations liées aux transactions bancaires en ligne. Kronos a été configuré pour viser notamment les systèmes bancaires au Royaume-Uni, Canada, Allemagne, Pologne et France, selon les autorités judiciaires américaines.

    Avocats préoccupés
    Selon l’acte d’accusation, l’expert en cybersécurité distribuait ce logiciel de piratage sur l’internet clandestin ou « dark web ».

    Se disant préoccupés, des avocats pour l’organisation de défense des droits sur internet, Electronic Frontier Foundation (EFF), basée à San Francisco, ont indiqué chercher à entrer en contact avec lui.

    ats/tmun

    En Anglais : https://seenthis.net/messages/619892

  • Varsovie (Pologne) : 2e édition du salon du livre indépendant, les 9 et 10 septembre 2017 au centre social autonome ADA
    https://infokiosques.net/spip.php?article1472

    Les 9 et 10 septembre 2017, le deuxième salon du livre indépendant se tiendra au centre social autonome ADA, situé Puławska 37, à Varsovie. S’y tiendront des discussions, lectures, ateliers et concerts. L’an passé, le salon du livre indépendant a réuni des dizaines de participant-e-s de Pologne et d’ailleurs, des migrant-e-s qui vivent à Varsovie et des collectifs internationaux. Les propositions sont ouvertes jusqu’au 10 août 2017. Pour toute question, toute idée : warsawbookfair[at]riseup.net. (...)

    #ailleurs

    http://warsawbookfair.esy.es