country:royaume-uni

  • Brexit : Ryanair a la licence pour des liaisons britanniques et hors UE
    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN1OX18H/brexit-ryanair-a-la-licence-pour-des-liaisons-britanniques-et-hors-ue.html

    (Reuters) - Ryanair a obtenu jeudi une licence de l’autorité britannique de régulation du transport aérien pour assurer des vols au Royaume-Uni ainsi que des liaisons non européennes même si le Royaume-Uni quitte l’UE sans accord.

    La compagnie aérienne basée en Irlande avait dit en novembre qu’elle était prête à un Brexit sans accord et qu’elle ne voyait aucun impact du Brexit sur la demande.

    (Arathy S Nair à Bangalore, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

    btw, je laisse le pied de l’article qui indique où est domicilié le services des dépêches de Reuters en langue anglaise,…

  • Stupéfiant : la reine Élisabeth copie Là-bas si j’y suis !
    https://la-bas.org/5273

    Incroyable ! Le 28 décembre 2017, nous avons révélé la vérité sur le bras articulé que le pape François utilise pour bénir la foule depuis sa voiture. Aujourd’hui, on apprend dans Sud-Ouest, L’Express, Le Point ou encore sur RTL que la reine d’Angleterre (94 ans) dispose à son tour d’un bras artificiel ganté de blanc, qui peut s’agiter comme une main lorsqu’elle doit saluer la foule. Selon la princesse Anne, ce bras articulé lui a été offert par des étudiants australiens.Continuer la lecture…

    #Articles

  • Contrôle des chômeurs : Pôle emploi beaucoup moins sévère que nos voisins européens
    https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/controle-des-chomeurs-pole-emploi-beaucoup-moins-severe-que-nos-voisins-europeen

    Le gouvernement a décidé de durcir les sanctions prévues à l’encontre des chômeurs en cas de manquement à leurs obligations. De nouvelles règles qui restent bien moins sévères qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni.

    Ceux qui râlent sont que des chochottes, d’abord.

  • « Je suis devenu fou, je veux retourner au bled » : les migrants qui optent pour un #retour_volontaire

    L’aide au retour volontaire a concerné en 2018 plus de 10 000 personnes, dont beaucoup d’Afghans.

    Il a les yeux rouge vif. A plusieurs reprises, il demande s’il pourra aller aux toilettes après l’enregistrement. Dans un hall de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, Noorislam Oriakhail vit ses derniers moments en France, fébrile. Il prend l’avion pour la première fois de sa vie. Au bout du voyage : l’Afghanistan. Comme 1 055 Afghans en 2018, des hommes majoritairement, Noorislam a choisi de rentrer. Ils étaient déjà 970 à avoir opté pour un « retour volontaire » depuis la France en 2017. Volet peu connu de la politique d’éloignement des étrangers en situation irrégulière, l’aide au retour volontaire a concerné cette année plus de 10 000 personnes au total, un chiffre en hausse de 58 % sur un an.

    Après les Albanais et devant les Moldaves, les Afghans sont les plus concernés par ce dispositif mis en œuvre par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Une situation qui s’explique : ils sont les premiers demandeurs d’asile en 2018. En outre, précise Didier Leschi, le directeur général de l’OFII, « lorsqu’ils arrivent en France, ils ont déjà déposé en moyenne près de deux demandes d’asile en Europe, principalement en Allemagne et en Suède, où elle a été rejetée ». Ils entrent donc dans la catégorie dite des « Dublinés », ne peuvent pas demander l’asile en France avant un délai de six à dix-huit mois. Dans l’intervalle, ils sont en situation irrégulière.

    L’OFII assume une politique volontariste à leur endroit : « Nous les démarchons pour leur proposer l’aide au retour, d’autant que les retours forcés sont très difficiles », reconnaît Didier Leschi. Au premier semestre, avec 23 éloignements, le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français prononcées à l’encontre des Afghans atteignait 4 %. En plus d’être moins onéreux qu’un éloignement forcé, les retours volontaires ont beaucoup plus de succès.

    « Trop de pression »

    Noorislam est « fatigué » de ne pas parvenir à s’extirper d’une situation précaire. D’un voyage entamé en 2006 et financé par son père et un oncle, il est arrivé « jeune et fort » sur le continent, avec l’Angleterre en ligne de mire. « C’était un rêve, reconnaît-il. J’ai essayé cinq ou six fois avant de réussir à monter dans un camion. » Outre-Manche, il est pris en charge en tant que mineur. Mais, à sa majorité, sa demande d’asile est rejetée et il devient « illégal ».

    Dans la ville de Loughborough (centre de l’Angleterre), Noorislam s’enfonce, affaibli par des soucis de santé. Le petit sac à dos qui lui fait office d’unique bagage après plus d’une décennie en Europe est « rempli de médicaments ». Le jeune homme souffre d’une dystrophie de la rétine – une maladie génétique caractérisée par un déficit visuel très important – et, depuis un an et demi, il explique avoir des problèmes d’incontinence. « Les médecins disent que c’est dans ma tête, assure-t-il, en montrant sa boîte d’antidépresseurs. Si je n’avais pas été malade, j’aurais pu m’en sortir mais, vu ma situation, je lutte pour tout. »

    « Si je n’avais pas été malade, j’aurais pu m’en sortir mais, vu ma situation, je lutte pour tout », témoigne Noorislam Oriakhail avant de monter dans l’avion

    Avec le sentiment d’avoir « perdu [son] temps », Noorislam s’est glissé dans un camion en janvier pour faire le chemin inverse de celui réussi il y a dix ans. Arrivé à Calais, après une nuit dans « le froid et la pluie », il croise des agents de l’OFII. Il est hébergé et on l’informe sur l’asile et le retour volontaire. « J’avais deux semaines pour choisir ou je devais quitter le centre », se souvient-il. Après des atermoiements, Noorislam s’oriente vers l’asile. Mais il est « dubliné », ce qui signifie qu’il risque d’être transféré vers l’Angleterre ou, à défaut, d’errer plusieurs mois avant de pouvoir déposer une demande en France. Il jette l’éponge. « C’est trop de pression », confie-t-il. Le jeune homme rentre en Afghanistan mais, en réalité, il ne doit pas s’y attarder. Sa famille s’est installée au Pakistan alors qu’il était enfant. « Mon père m’a dit qu’il m’aiderait à passer la frontière. »

    Le jour où Noorislam a embarqué, un autre Afghan devait prendre l’avion, mais il ne s’est jamais présenté. En 2018, quelque 1 500 personnes se sont ainsi désistées après avoir demandé une aide au retour. « Ce sont des gens qui peuvent être instables psychologiquement, justifie Didier Leschi. Il y a quelques semaines, un Pakistanais a fait une crise d’angoisse et a dû être débarqué avant le décollage. Depuis, il veut repartir. »

    Qu’est-ce qui motive un retour au pays ? « On ne connaît pas le parcours de ces gens », reconnaît Nadira Khemliche, adjointe au chef du service voyagiste de l’OFII, qui accompagne les candidats au départ à Roissy ou à Orly, jusqu’à leur embarquement sur des vols commerciaux. Nadira Khemliche ne distingue que des profils, les Arméniens qui voyagent en famille, les Chinois qui ont des vols tous les jours, les Ethiopiens qu’elle ne croise que deux ou trois fois l’an… « Parfois, on se demande pourquoi ils veulent rentrer en sachant qu’il y a des bombes chez eux, confie-t-elle. Mais bon, ici, ils n’ont rien. » « Quel est le choix réel de ces gens ?, s’interroge Clémence Richard, en charge des questions « expulsions » à la Cimade. Ils sont à la rue, épuisés socialement, précarisés administrativement. »

    Candidatures marginales

    Pour promouvoir le retour volontaire, l’OFII se déplace sur des campements, dans des centres d’hébergement du 115 ou des centres de demandeurs d’asile dans lesquels s’éternisent des déboutés. L’office tient même des stands dans des salons « diasporiques ». Le retour volontaire donne droit à un billet d’avion et à un « pécule » dont le montant varie. Les Afghans ont actuellement droit à 1 650 euros. Un programme européen permet aussi de financer un projet de réinsertion à hauteur de 3 500 euros.

    Sur un pan de mur de son bureau, à Calais, Laura Defachel, agent du retour volontaire et de la réinsertion de l’OFII, a accroché des photos d’hommes devant des troupeaux de bêtes, dans les montagnes afghanes. « Beaucoup ont saisi l’opportunité pour se lancer dans l’élevage, ouvrir une épicerie ou un magasin de pièces détachées, devenir taxi, assure-t-elle. C’est déterminant pour ceux qui sont partis de leur pays avec la promesse de faire mieux. » Depuis deux mois, toutefois, ce programme a été suspendu, dans l’attente d’un renouvellement. En 2016, l’année du démantèlement de la « jungle », le bureau de Calais a monté plus de 500 dossiers de départs volontaires, les trois quarts en direction de l’Afghanistan et du Pakistan.

    Les candidats au départ restent toutefois marginaux. « Ce sont surtout les personnes épuisées qui ne souhaitent pas demander l’asile en France ou des personnes qui rentrent pour des raisons familiales », analyse Laura Defachel. Elle se souvient de cet homme qui a souhaité partir après la mort de son frère, qui avait fait le voyage avec lui. Il était monté à bord d’un camion et, réalisant qu’il ne prenait pas la direction de l’Angleterre, est descendu en marche. Il s’est tué sur l’autoroute.

    Warseem Mohamad Kareem rentre dans la première catégorie. « C’est Londres ou l’Afghanistan », résume-t-il. Alors qu’il s’apprête à embarquer pour un vol retour, le jeune homme de 27 ans dit avoir dépensé 11 000 dollars (9 645 euros) pour rejoindre l’Europe. Arrivé en France il y a trois mois, il s’est retrouvé dans un cul-de-sac, à Calais et à Grande-Synthe, dans des tentes ou sous un pont. Avec des passeurs afghans ou kurdes, il a tenté vingt ou trente fois de monter dans des camions pour l’Angleterre. A chaque fois, il a été attrapé par la police.

    Le froid, la pluie, la police qui le chasse tous les matins, l’échec ont finalement eu raison de sa détermination. Lors du dernier démantèlement de Grande-Synthe, il a croisé les maraudeurs de l’OFII. « Nous avons faim de paix, pas d’argent », dit-il à l’agent qui lui remet, dans la salle d’embarquement, une enveloppe de billets. Warseem ne s’interdit pas de revenir, un jour. Il semble ignorer qu’il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire et d’une interdiction de retour pendant un an. Une pratique que toutes les préfectures ne mettent pas en œuvre, mais que l’OFII souhaite développer pour éviter les désistements et les retours. Des méthodes « déloyales », dénonce Clémence Richard : « Cela supprime de fait le droit au désistement. En outre, ces personnes ne rentrent pas dans les catégories de la loi susceptibles de se voir prononcer une interdiction de retour, c’est illégal et ça a aussi des conséquences graves, car cela rend quasi impossible toute demande de visa ultérieure. »

    A court d’argent et d’aide

    En matière de départ volontaire, la contrainte affleure. A partir du 1er janvier 2019, dans le cadre de la loi asile et immigration votée en 2018, les agents de l’OFII iront promouvoir l’aide au retour dans les centres de rétention administrative. Partir de gré, pour ne pas risquer de partir de force. C’est peut-être le dilemme qui aurait fini par se poser à Noorullah Nori. Débouté de l’asile en Allemagne, puis en France, à court d’argent et d’aide, il a signé pour un retour en Afghanistan, après quatre ans en Europe.

    « Moi aussi l’OFII m’a proposé le retour, mais jamais je ne rentrerai », jure Karimi, un Afghan qui a accompagné Noorullah à l’aéroport, après l’avoir recueilli tandis qu’il dormait à la rue. Passé par les errances d’un « Dubliné », Karimi est désormais réfugié en France. A voix basse, il dit à propos de son compatriote : « Il a des problèmes psychologiques. Il est resté longtemps sans parler à personne, avec des pensées négatives. » Il n’est pas le seul, dans le hall de Roissy, à sembler accuser le coup. Un autre Afghan a été déposé à l’aéroport par des infirmiers hospitaliers, prenant de court les agents de l’OFII qui n’avaient pas été informés et ont dû se procurer un fauteuil roulant tandis que l’homme, apathique, laissait son regard se perdre dans le vide, immobile.

    Un Soudanais s’apprête aussi à embarquer. Son air triste intrigue deux Afghans qui veulent savoir ce qui l’accable. Salah Mohamed Yaya a 19 ans. Il dit que depuis des mois il n’a plus de traitement contre le VIH. Cela fait deux ans qu’il est en France, passé par Toulouse, Paris, Nantes, les foyers pour mineurs, la rue, l’hôpital. « Je suis devenu fou, dit-il. Je veux retourner au bled. » Salah n’a pas fait de demande d’asile, sans que l’on sache s’il a vraiment été informé qu’il pouvait le faire. La veille de son départ, il a dormi porte de Villette. Il sent encore le feu de bois.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/31/je-suis-devenu-fou-je-veux-retourner-au-bled_5403872_3224.html

    #retour_au_pays #réfugiés_afghans #France #Afghanistan #asile #migrations #réfugiés

  • Le géant bancaire HSBC se désengage d’un fabricant d’armes israélien suite aux pressions des militants des droits humains
    War on Want, le 27 décembre 2018
    https://www.bdsfrance.org/le-geant-bancaire-hsbc-se-desengage-dun-fabricant-darmes-israelien-suite-

    Plus de 24 000 personnes ont communiqué par mail avec HSBC pour s’inquiéter de ses investissements dans Elbit Systems et d’autres sociétés vendant des armes à l’armée israélienne, et 40 succursales de la HSBC au Royaume-Uni ont été piquetées chaque mois pour la même raison.

    « Toutefois, HSBC continue de traiter avec plus d’une douzaine de sociétés vendant du matériel et des technologies militaires, notamment Caterpillar, dont les bulldozers sont utilisés pour la démolition de maisons et de biens palestiniens, et BAE Systems, dont les armes sont utilisées pour les crimes de guerre par Israël, l’Arabie saoudite et d’autres régimes répressifs. »

    #Palestine #HSBC #BDS #Désinvestissement #Elbit

  • Une usine de pressage de vinyles clandestine a été démantelée au Pays de Galles
    Théophile Robert, Trax, le 27 décembre 2018
    http://fr.traxmag.com/article/49540-une-usine-de-pressage-de-vinyles-clandestine-a-ete-demantelee-au-p

    Après quatre ans de travail en collaboration, la British Phonographic Industry et la police ont arrêté quatre hommes, tenaient une usine de pressage de vinyles de contrefaçon dans le Pays de Galles.

    La British Phonographic Industry (BPI), épaulée par la police du sud du Pays de Galles a réussi à arrêter quatre hommes qui tenaient une usine de vinyles de contrefaçon. Ils produisaient sans autorisation légale des copies d’artistes de northern soul des années 1960, genre né Royaume-Uni qui a rapidement connu une certaine popularité dans le pays. Au total, 55 635 vinyles de 7 pouces, 26 de 10 et 907 de 12 ont été saisis. Ils comportaient des défauts de fabrication tels que des fautes d’orthographe ou des erreurs de police, parfois même des flous dans la typographie.

    Les quatre coupables ont été condamnés à une peine de 8 à 10 mois chacun. « Ces peines de prison sont importantes et font passer un message très fort aux pirates de la musique dans le pays. Que cela concerne un site de musique illégal sur Internet ou la vente de vinyles de contrefaçon sur eBay ou Amazon, la BPI et la police sont aux aguets et vous serez poursuivis. » assure Kiaron Whitehead, représentant de la BPI au tribunal.

    #disques #vinyles #pirates #Grande-Bretagne #northern_soul #musique #fait_divers

    A propos de Northern Soul :
    https://seenthis.net/messages/676422

  • (20+) Jack l’Eventreur, viscéralement misogyne - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2016/08/19/jack-l-eventreur-visceralement-misogyne_1473479

    En 2015, de nombreux habitants de l’East End ont très mal vécu l’érection d’un musée entièrement consacré à l’œuvre de Jack l’Eventreur - en l’occurrence le massacre, à l’automne 1888, de cinq prostituées et le vol de certains de leurs organes. Surtout qu’à l’origine, l’homme derrière le projet, Mark Palmer-Edgecumbe, ancien chef de la diversité chez Google, avait promis qu’on érigerait là « le premier musée dédié aux femmes » du Royaume-Uni - ce qui devait théoriquement inclure l’histoire des premières suffragettes. Cela doit être de l’humour anglais : en lieu et place de cartels sur des militantes féministes, les Londoniens se sont retrouvés avec des mannequins ensanglantés sur le sol, un large couteau, de l’hémoglobine factice, des ambiances brumeuses qui rappellent le fog local, ainsi que des répliques de missives écrites à l’encre rouge sang, alors même que la majorité des lettres attribuées à Jack l’Eventreur sont, rappelons-le, de notoires fumisteries écrites par des rigolos pathologiques en mal d’attention médiatique (déjà). Bref, le tout ressemble à un mauvais épisode de Faites entrer l’accusé, mais sans Christophe Hondelatte qui relève son col de manteau à la fin. Résumons ainsi cette mascarade ironico-sexiste : à un musée célébrant les femmes et leurs combats politiques, on a préféré ouvrir un lieu mettant en scène les forfaits d’un meurtrier en série, qui les tuait précisément parce qu’elles étaient des femmes.
    Un « folklore » macabre et navrant

    Cette grotesque histoire démontre une fois de plus que Jack l’Eventreur est, depuis son apparition sur les registres de Scotland Yard, l’objet d’une inépuisable fascination macabre en Angleterre - en témoignent les objets qu’on peut acquérir à la boutique de souvenirs du « musée » : tee-shirt blanc avec silhouette en haut-de-forme et traces de sang, sifflet estampillé « Jack the Ripper » (pour prévenir la police ?). Imaginerait-on, en France, l’ouverture d’un musée « Emile Louis », avec une réplique grandeur nature de son car de ramassage scolaire ?

    Les crimes de Jack l’Eventreur étaient-ils misogynes ? Indéniablement. C’est même l’une des seules choses dont on soit à peu près sûr. Les cinq victimes canoniques sont des femmes, toutes des prostituées ; certains de leurs organes sexuels, comme l’utérus ou le vagin, ont été prélevés par le tueur. C’est pourtant l’élément qui est le moins mis en avant dans la foultitude de publications qu’experts en criminologie et autre « ripperologues » autoproclamés publient chaque année dans toutes les maisons d’édition de la planète. On préfère se concentrer sur « l’enquête », pourtant lacunaire, mais surtout sur les théories autour de l’identité du meurtrier, alimentant ainsi la machine à fantasmes. Ne serait-il pas un barbier juif de Whitechapel (suspect idéal : Aaron Kosminski, qu’un Anglais richissime du nom de Russell Edwards a cru récemment confondre à l’aide de son ADN, ayant acheté pour une somme faramineuse un châle censément attribué à l’une de ses victimes) ? Le prince Albert Victor de Galles, petit-fils de la reine Victoria ? Le chef du département d’enquêtes criminelles de Scotland Yard ? Ou, mieux, le peintre impressionniste Walter Sickert, qui - attention, preuve à l’horizon - peignait des prostituées dans leur chambre, qui tiraient la gueule ? La polardeuse Patricia Cornwell a passé des années à zigzaguer sur cette piste, déboursant 6 millions de dollars (soit 5,3 millions d’euros) en achats de toiles et analyses ADN, et en a tiré en 2002 un pavé de 800 pages aussi indigeste qu’une tourte à la viande (tant qu’on y est, pourquoi ne pas accuser Egon Schiele ou Otto Dix ?). Lewis Carroll a été, lui aussi, suspecté un temps, par deux ou trois zozos pressés de pouvoir clamer « J’ai trouvé ».

    Les femmes semblent être les grandes absentes de cette histoire, qui les concerne pourtant au premier chef. Sophie Herfort est une « ripperologue » française. Elle a publié un ouvrage sur le sujet, Jack l’Eventreur démasqué, où elle dévoile « son » suspect : un policier de Scotland Yard du nom de Melville Macnaghten. Elle explique avoir peu abordé la question de la misogynie du tueur dans son livre, notamment parce que l’éditeur « préférait que je me concentre sur l’enquête ». Elle reconnaît pourtant que le contexte, dans cette affaire, est loin d’être une simple toile de fond : en 1888, les mutilations féminines étaient courantes à Londres. Les hystérectomies étaient un moyen de contrôler les naissances. Et on pratiquait volontiers l’excision, pour prévenir les femmes de cette maladie censément féminine qu’était l’hystérie ou pour les « soulager » de règles douloureuses. Dépression ? Langueur ? Appétit sexuel jugé démesuré ? Une seule réponse : l’ablation du clitoris.
    L’effrayante sexualité des femmes

    Sophie Herfort évoque le cas du docteur Isaac Baker Brown. Cofondateur du prestigieux Saint Mary’s Hospital (où les journalistes ont récemment fait le pied de grue lors des naissances de George et de Charlotte de Cambridge), ce chirurgien opérait à tour de bras les femmes de la haute bourgeoisie dans sa clinique privée, la London Surgical Home. Il y pratiquait avec enthousiasme l’ablation des ovaires, ainsi que l’hystérectomie. En 1866, il publie un livre où il prône la pratique de l’excision « préventive », afin de lutter contre les dangers de la masturbation. Il y explique avoir excisé une femme « malade » (en vérité, elle avait demandé le divorce à son mari, la loi l’y autorisant depuis 1857). Il décrit : « Il y avait la preuve d’une excitation périphérique [entendre masturbation, ndlr]. J’ai pratiqué mon opération comme à l’accoutumée et ma patiente s’est bien remise. Elle est devenue ensuite à tous égards une bonne épouse. » Il a également pratiqué l’ablation du clitoris sur une jeune femme de 20 ans car « elle ne répondait pas aux aspirations de sa mère, envoyait des cartes de visite à des hommes, et passait beaucoup de temps à lire ». Notons qu’en France, en 1882, le docteur Démétrius Zambaco, chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, venait de décrire avec force détails, dans la revue scientifique l’Encéphale, comment il avait brûlé au fer rouge le clitoris de deux petites filles de 6 et 10 ans pour leur passer l’envie de se masturber.

    La sexualité des femmes terrorisait l’Albion de la reine Victoria, où l’on conseillait aux jeunes épouses effrayées par les futurs assauts du mari de « fermer les yeux et penser à l’Angleterre ». Les héroïnes de fiction du XIXe siècle avec un passé sexuel, celles des romans de Dickens par exemple, comme Nancy la prostituée d’Oliver Twist, mouraient immanquablement dans d’atroces souffrances. Tout cela n’empêchait pas (au contraire) Londres d’être un lupanar géant, propice aux trafics en tout genre : en 1885, un journaliste de la Pall Mall Gazette dévoila, dans un impressionnant reportage, un monumental trafic d’enfants, dans lequel les élites victoriennes étaient impliquées, ce qui poussa le législateur à relever l’âge de la majorité sexuelle à 16 ans (elle était fixée auparavant à 13). Londres était surnommé « the whoreshop of the world » (« le bordel du monde ») : en 1888, dans le simple quartier de Whitechapel, qui ne compte que quelques rues, Scotland Yard avait évalué le nombre de prostituées à 1 200. Les victimes furent faciles à trouver pour le tueur : elles étaient pauvres, alcooliques, sans famille, sans toit, à la merci des hommes qui sollicitaient leurs faveurs pour quelques shillings, vivant la nuit dans des quartiers mal famés et sans éclairage public.
    Un retour de bâton patriarcal

    Et pourtant, aussi, à l’époque de Jack l’Eventreur, l’on réforme - timidement - le divorce (en 1857) ; le médecin anglais Joseph Mortimer Granville invente le vibromasseur (en 1883) ; l’on pose enfin la question de l’égalité entre garçons et filles dans l’accès à l’éducation (en 1870) ; et puis celle de leur droit de vote (en 1867, avec John Stuart Mill). Dans son livre The Age of Sexcrime, l’historienne Jane Caputi interprète les meurtres de l’Eventreur comme une sorte de « backlash » misogyne, un retour de bâton anti-femmes, une résurgence de l’ordre patriarcal face à une condition féminine qui, très lentement, avance vers le chemin de l’émancipation. Les victimes massacrées sont les boucs émissaires, dit-elle, d’une société en train de changer, inéluctablement. D’où l’intense médiatisation des crimes, aussi atroces que spectaculaires. Le corps de la prostituée, considéré de son vivant comme un simple bien de consommation et désormais réduit en charpie, est, à sa mort, exposé au regard forcément horrifié du public. D’abord le cadavre est trouvé dans la rue. Puis il est photographié, et ces images sont abondamment diffusées par la presse - qui se délecte d’informer ses lecteurs de certains détails insoutenables, comme les intestins de Mary Jane Kelly, la cinquième victime de l’Eventreur, déposés par le tueur sur sa table de nuit. On peut encore contempler aujourd’hui, en un simple clic sur Wikipédia, les clichés mortuaires de Mary Jane Kelly, Annie Chapman, Catherine Eddowes, Elizabeth Stride, Mary Ann Nichols. On frissonne, on s’inquiète, on s’affole, et puis les crimes s’arrêtent, la vie reprend.

    Dans leur ouvrage Sex Crimes in History (1963), les historiens Robert E. L. Masters et Eduard Lea avaient évoqué une « infestation », entre 1885 et 1895, de ce type de criminels s’attaquant à des femmes dans le monde entier, avec sensiblement le même mode opératoire. L’Encyclopédie des serial killers, de Michael Newton (1999), en recense plusieurs : l’Eventreur de Moscou (1885), une affaire jamais élucidée, où plusieurs prostituées ont été éventrées ; l’Eventreur du Texas (1885, lire ci-contre) qui, lui, tuait des prostituées noires ; l’Eventreur du Nicaragua (1889) ; « Jack the Strangler » qui tuait des prostituées à Denver, dans le Colorado, en 1894 ; et en France, Joseph Vacher (« l’Eventreur du Sud-Est ») qui a sévi de 1894 à 1897, au gré de ses mortels vagabondages, non pas sur des prostituées, mais sur des jeunes femmes et des bergers isolés.

    Jack l’Eventreur est peut-être le premier serial killer « moderne », utilisant la presse à grand tirage pour médiatiser ses actes, se riant de la population effrayée, jouant à cache-cache avec Scotland Yard ; mais, avant tout, et c’est l’irréfutable point commun qu’on peut lui trouver avec la liste des tueurs énoncée plus haut : il haïssait les femmes, dont l’émancipation était pourtant, bien malgré lui, en marche.

    Bibliographie :

    The Age of Sexcrime, de Jane Caputi, UW Press (2000).

    Jack l’Eventreur démasqué, l’enquête définitive, de Sophie Herfort, éd. Points (2008), 320 pp., 7 €.

    Jack l’Eventreur démasqué, de Russell Edwards, éd. de l’Archipel (2016), 21 €.

    A Comparison of 19th Century and Current Attitudes to Female Sexuality, de John Studd, paru dans la revue Gynecological Endocrinology (2007).

    Pucelles à vendre, Londres 1885, de William Thomas Stead, éd. Alma (2013), 292 pp., 16 €.

    Vacher l’Eventreur , de Régis Descott, Grasset (2016), 288 pp., 19 €.

    #historicisation #excision #violence_masculine #misogynie #backlash #féminicide #violence_médicale #hystérie

    • @simplicissimus super désespérant, quand à la photo d’illustration d’une femme à terre la jupe relevée, ça permet à libé un double racolage de raclures de journalistes : montrer l’entrejambe d’une femme et se #divertir avec les crimes de ce tueur mysogine.

    • L’article est interessant pour l’histoire d’un certain nombre de violences faites aux femmes à cette époque en citant quelques noms de #grand_homme et sur le fait qu’il pointe la misogynie des crimes. Pour l’illustration je ne l’ai pas remise, je suis d’accord avec toi @touti et c’est vrai que le titre est un peu macabre mais je trouve que la mention de la misogynie est pertinente car c’est plutot de ca que parle le texte. Vicéralement misogyne ca me choque pas mais j’ai un gout prononcé pour le morbide.

  • Vinci prend le contrôle de l’aéroport Londres-Gatwick pour 3,22 milliards d’euros
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/vinci-devient-actionnaire-majoritaire-de-l-aeroport-londres-gatwick-pour-3

    Vinci Airports, la filiale de Vinci Concessions, a signé, ce jeudi 27 décembre, un accord pour acquérir 50,01 % des parts de l’aéroport Londres-Gatwick pour environ 2,9 milliards de livres (3,22 milliards d’euros). Le groupe Vinci devient ainsi l’actionnaire majoritaire du deuxième aéroport du Royaume-Uni.

    C’est une acquisition de choix. Vinci Airports, l’un des cinq principaux acteurs internationaux du secteur aéroportuaire et filiale de Vinci Concessions, a conclu un accord pour le rachat de 50,01 % des parts de Gatwick Airport Limited, société propriétaire de l’aéroport de Londres-Gatwick. Montant de l’opération : environ 2,9 milliards de livres sterling (3,22 milliards d’euros), rapporte un communiqué publié ce jeudi 27 décembre par la filiale du groupe français. Les 49,99% restants demeurent entre les mains des propriétaires actuels, le fonds américain Global Infrastructure Partners.

    La transaction devrait être finalisée au cours du premier semestre 2019. Avec cette acquisition, la filiale du géant français du BTP met la main sur le deuxième aéroport du Royaume-Uni et le huitième d’Europe. Pour cause, Londres-Gatwick revendique 45,7 millions de voyageurs en 2018 et dessert 228 destinations dans 74 pays. Une fois cette transaction bouclée, Vinci Airports étendra encore un peu plus son réseau constitué de 46 aéroports répartis dans 12 pays et accueillant plus de 228 millions de passagers par an.

  • La défense des juifs, ultime morale des pouvoirs que leurs peuples désavouent | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/171594/gilets-jaunes-antisemitisme-pretexte-pouvoir-vigilants

    par Claude Askolovitch

    La haine de la plèbe chez les bourgeois honnêtes m’a toujours amusé ; elle est une pensée décorative qui distrait de la peur, et comme ce pouvoir cède et cède encore à quiconque le menace, policiers en préavis de grève ou « gilets jaunes » qui répondent en brutes de bal populaire à la violence légitime de l’État, comme le président est allé plier le genou virtuel sur la pétition web d’une « gilet jaune » et lui a écrit que finalement, elle avait raison, les marcheurs dépités ont bien droit à un réconfort verbal. Ils se requinquent en stigmatisant l’antisémite, et n’auront pas peur de combattre les quenelliers ! Ah, les braves gens.

    Au demeurant, la quenelle est une saloperie. Mais, oserais-je, la quenelle des salopards n’est qu’un instant des « gilets jaunes », que seule l’acrimonie élitaire décrète signifiant.

    On aurait pu, a contrario, passer en boucle sur nos télévisions ces « gilets jaunes » savoyards qui s’enlaçaient sur « La foule » de Piaf, dans une scène douce et onirique, le soir où des gendarmes émus levaient leur barrage, et on aurait alors commenté leur ressemblance avec les occupants d’usines du Front populaire ? On aurait pu chanter la fraternité de ces veillées de Noël où des « gilets jaunes » se sont tenu chaud, et l’humanité émouvante de ces désormais plus que rien. Mais concernant le peuple ici et maintenant, spontanément, une bourgeoisie préfère voir la chemise brune sous le gilet jaune. Et je ne pourrais, juif, que m’en inquiéter.

    J’appelle ici « vigilants » ces femmes et ces hommes cultivés et engagés qui, je n’en doute pas, ne me veulent, juif, que du bien, et qui recherchent, cherchent encore et trouvent toujours –la haine est irréfutable– l’antisémitime qui rongerait le pays. Les vigilants sont des éclairagistes d’influence. Ce qu’ils sortent de l’ombre devient indiginité nationale. On ne saurait discuter leurs affolements qui, mis bout à bout, deviennent une lecture admise de la société. Les vigilants, cette saison, ont éclairé les « gilets jaunes » d’une lumière implacable.

    Avant les quenellards du samedi parisien, ils avaient ainsi mis à jour une banderole, photographiée dans le Rhône, qui attestait l’ambiance. On y lisait, en contrebas d’un barrage de « gilets jaunes », cette équation sordide et clairement anti-juive : « Macron = Drahi = Attali = Banques = Medias = Sion », les « s » étant calligraphiés façon nazie, les « a » suggérant un triangle franc-maçon. Indubitablement odieuse et fasciste, cette banderole fit florès. Pourtant, elle ne disait rien des barrages, ni de celles et ceux qui les tenaient.

    Le Progrès, 20 minutes ou l’AFP en firent justice dans des articles enquêtés. La banderole, saleté éphémère, n’avait été en place que peu de temps ; les « gilets jaunes » qui tenaient le barrage, l’ayant découverte, l’avaient détruite eux-mêmes. Elle ne venait pas d’eux. Elle était, cette banderole, l’œuvre de provocateurs malins, squatteurs pervers et anonymes d’un mouvement peu structuré.

    Mais –puissance de la vigilance et de la pulsion de bavardage de nos élites– la banderole, démontée, vécut avec une intensité rare et fut une tendance sur les réseau sociaux, la première preuve de l’antisémitisme des contestataires, avant la confirmation quenellarde, point d’orgue du « on le savait bien ».

    J’ai, juif, un point de vue sur les vigilants : ils m’enferment bien plus qu’ils ne me protègent, et travestissent bien plus qu’ils ne révèlent. Ils m’exposent à des combats dont je ne veux pas et dont je deviens le prétexte. Ils me singularisent, affolent ma mère et avec elles toutes celles et ceux, juifs, qui à force de matraquage pensent que toute l’actualité, encore et toujours, converge contre nous. C’est heureusement inexact, quand bien même nos paysages ne sont pas joyeux.

    Dans une France d’abandon et de rancœurs, de rumeurs et d’inquiétude, les crapuleries d’un Soral ou d’un Dieudonné peuvent se glisser en folklore sordide. Mais ce n’est pas l’antisémitisme qui mène ce bal, simplement l’envie de vulgarité qui anime les hommes que l’on oublie, et qui s’oublient.

    C’est triste pour la France, mais est-ce périlleux pour les juifs ? Ces malheureux idiots ne nous détestent pas de préférence, en dépit de leurs gourous, et il serait absurde d’entrer dans leur perversité et de la nourrir d’indignations forcées. La scène du Sacré-Cœur était laide bien avant d’être antisémite. Sans doute ne l’était-elle pas, et celle du métro, possiblement, pas davantage. De la viande bête, de la viande saoule, entonne un air vulgaire et reproduit un geste de pornographie politique.

    La vieille dame du métro n’a pas voulu porter plainte et conteste que les pochtrons imbéciles qu’elle avait chapitré ait prononcé des mots anti-juifs. Il n’y avait, pour nous juifs, pas grand-chose à dire ; on a dit pourtant, et c’est ici que je redoute un danger, si d’habitudes, de paresses, d’automatismes, de vigilance, de cynisme, on mobilisait l’offense faite aux juifs pour punir les « gilets jaunes », en les écrasant d’une épithète infâmante.

    Cela a commencé, cela a pris, le bavardage est le propre de la politique. C’est, manifestement, une méchanceté et un mensonge. Croit-on vraiment que sur les barrages, il n’y a pas de tendresse ni de beaux sentiments ? Croit-on que dans la foule, il n’est pas d’espérance ni d’humanité ?

    Mais on brosse à petites touches, de petits faits vrais mais choisis, un tableau sordide d’une France des provinces lumpenisée et trumpisée, perméable au complotisme, acquise à l’antisémitisme, mue par la haine de l’élite et des Rothschild qui furent les patrons de Macron, et tout, alors, serait limpide, et tout serait plié.

    Que l’on prenne garde : ce discours est performatif plus que descriptif. Il ne raconte pas le mouvement, mais l’emprisonne et peut le remodeler. Il anticipe ce qui n’est pas et n’a pas lieu d’être, mais qui sait ? Il fabriquera l’horreur, s’il apparaît qu’effectivement, la question juive est le prétexte des gouvernants contre les réfractaires, si pour disperser cette révolte qui l’empoisse, les beaux chevaliers de la forteresse assiégée du pouvoir m’empoignent, moi, juif, et m’utilisent comme leur arme suprême, me jettent à la figure des enragés. La haine, alors, viendra.

    L’antisémitisme n’est pas une vue de l’esprit. Il existe dans les replis de notre société, blesse et parfois tue. Mais il n’est qu’une violence minoritaire, marginale et condamnée –et instrumentalisée aussi bien. L’antisémitisme est cette aubaine que la vigilance offre aux gouvernants en souci. Nous y sommes, exactement. Pris en flagrant délit de mépris puis de reculade, le pouvoir –ses hérauts– s’oublie et se grise de vertu, tel un doux ivrogne qui chasse ses faiblesses dans la dive bouteille.

    Soyons clairs, ici. Les juifs français, une poignée de centaines de milliers d’individus citoyens, ne participent pas à cette construction. On la leur amène, on la leur impose, on les y enferme, dans les façons des vigilants, dans la complaisance des politiques à nous témoigner des sollicitudes, et chacun se félicite d’une si bonne entente.

    Tout ceci est humain et parfois de bonne compagnie, mais pas exempt de danger ni de folies. Depuis des années –la montée des actes antisémites en attestait–, on expliquait aux juifs et à propos des juifs que l’islamiste, le musulman, l’immigré par extension, le migrant, l’homme de la banlieue islamisée et ensauvagée, était l’ennemi du juif comme de la République, et l’ennemi des ensauvagés était notre gardien.

    Les vigilants cultivaient la bourgeoisie libérale et d’autorité, qu’elle fut socialiste ou de l’ex-UMP. D’autres allaient plus loin et, avec une certaine logique, affirmaient que face à l’ennemi, les juifs devaient résolument pencher à droite, le plus à droite possible, et devenir avec le triste Zemmour et le joyeux Goldnadel les flancs-gardes des Le Pen, Wauquiez ou Dupont-Aignan, car les ennemis de mes ennemis sont mes amis, comme dirait Benyamin Netanyahou, qui préfère Orbán et Bolsonaro au juif cosmopolite Soros et aux mollassons démocrates. Nous ne jouions plus Crémieux puis Lacoste, si l’on parlait de l’Algérie, mais l’OAS ; il fallait bien cela pour nous épargner l’islam et ses ensauvagés des cités, nos repoussoirs communs.

    Ils brossent, ces vigilants, le tableau d’une France dont Soral rêverait, qui n’existe pas mais qu’il fabriquent de leur jactance, que des médias de Panurge prolongent et que des politiques sans structure entérinent.

    Je devrais, juif, éviter aussi bien la Somme que la Seine-Saint-Denis, redouter Trappes comme Carcassonne. Je devrais, dans une terre qui a oublié mon martyre, me résigner à ne vivre qu’à l’amitié des riches, des puissants et des cyniques, et accepter, pour mon bien, que mon histoire serve à repousser le musulman comme le « gilet jaune », que certains ici veulent traiter en ennemi.

    Tariq Ramadan d’un côté, la quenelle de l’autre, les épouvantails à juifs quadrilleraient le territoire, et seul le pouvoir, seuls les possédants, seuls les libéraux, seuls les macronistes, seuls ceux qui possèdent le monde, pourraient me tolérer.

    Réalise-t-on –je parle en juif et en républicain– ce que portent ces logiques susurrées, instillées, admises, commentées et retweetées ? Rarement la vérité simple d’un pays aura été niée à ce point par un discours prétendu vertueux –et j’en serais, juif, l’objet, et ils en sont, les vigilants, coupables.

    Réalise-t-on pourtant quel malheur nous préparons –je parle en juif–, si venons à penser que dans notre pays, seuls les riches nous agréeraient, si nous oublions que ce peuple mal embouché nous cacha, jadis, quand les élites prêtaient serment à Pétain ?

    Pouvons-nous, juifs, vivre heureux en France dans l’idée que le peuple nous rejette, si nous participons ensuite à son humiliation, et si nous consentons aux opportunismes des politiques et aux manipultions des vigilants ? Nos ancêtres, sous l’autocrate russe, savaient être tolstoïens et ne haïssaient pas le moujik au prétexte des progromes, pourtant réels ceux-là.

    Posons pour finir. Nul ne prétend que le pays est simple, ou la période.

    Nul ne prétend que le mouvement baptisé « gilets jaunes » est exempt de laideurs populacières, qui s’entremêlent aux insurrections populaires.

    Nul ne croit que Dieudonné ou Soral sont des illusions.

    Nul le croit que les peuples sont commodes, et joyeux les dilemmes des juifs.

    Nul ne pense qu’il est facile d’être de gauche au Royaume-Uni, quand Jeremy Corbyn, ayant rendu le Labour aux masses, grasseye le plus stupide des tiers-mondismes et, croyant aimer la Palestine, autorise le malheur des vieux juifs du travaillisme.

    Nul ne pense qu’il est pimpant de se vouloir insoumis, quand le populaire François Ruffin fait résonner des thèmes étranges et ne veut pas comprendre qu’Étienne Chouard, complotiste et un temps soralien, n’est plus de son monde. Mais s’il l’était ? Et de cette question, je suis, comme d’autres, et en dépit de moi, contaminé.

    #Antisémitisme #Manipulation #Médias #Gilets_jaunes

    • Je ne peux pas dire que je suive de très près l’actualité, je crois qu’au contraire j’ai pris de très mauvaises bonnes habitudes en 2016-2016 en décidant de tout ignorer de la catastrophe électorale en cours alors, mais lors de mes exercices de dyslexie créative, j’ai bien vu passer un article ou l’autre à propos de ces incidents antisémites relatifs aux gilets jaunes (qu’on met toujours entre guillemets dans Le Monde, comme si la chose était salissante), et j’ai été surpris de ma propre réaction, je me suis dit, ah ben tiens comme c’est curieux, l’antisémitisme comme dernière cartouche du discrédit et puis de vieux réflexes plus prudents m’ont dit que sans doute il fallait que je fasse un choix sur cette affaire, soit je me documentais, j’essayais d’en savoir un peu plus sur le sujet pour me forger une opinion qui soit un peu plus qu’une réaction, soit je retournais dans mon garage faire de l’html avec des bouts de trucs à moi et je décidais de n’en rien penser, j’ai choisi, évidemment, la deuxième solution. Et puis je tombe sur cet article dans mon fil de seenthis et j’en suis drôlement reconnaissant à Claude Askolovitch qui confirme bien ce que je pensais tout bas, le tout en continuant de jouer dans mon garage.

  • De mystérieux microbes teintent le Groenland de rose, accélérant la fonte des glaces | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/environnement/de-mysterieux-microbes-teintent-le-groenland-de-rose-accelerant-l
    http://www.nationalgeographic.fr/sites/france/files/styles/desktop/public/01_antarctic_snow_algae_acaciajohnson_16.adapt_.1900.1.jpg?itok=G

    « Ces algues sont des organismes photosynthétiques qui produisent des molécules qui les protègent du soleil. En été, en #Arctique, elles restent au-dessus de l’horizon jusqu’à 24 heures par jour », explique M. Tranter.

    La surface plus foncée abaisse son « albédo » ou sa capacité à refléter la lumière du soleil dans l’espace, ce qui entraîne une plus grande absorption de lumière et une plus grande fonte des glaces.

    Comme les algues se propagent sur de plus grandes surfaces de la calotte glaciaire, leurs effets ne devraient être que plus étendus, ce qui entraînera une fonte encore plus importante. Une étude récente a révélé que la prolifération des algues pouvait contribuer à faire fondre jusqu’à 13 % de glace en plus au cours d’une saison.

    « C’est un cercle vicieux, comme cela arrive souvent avec le changement climatique », explique Joseph Cook, chercheur sur les glaciers à l’Université de Sheffield au Royaume-Uni et membre de l’équipe Black and Bloom. « Plus de chaleur signifie plus d’eau de fonte et une plus grande surface dans laquelle les algues peuvent se développer, ce qui rend la glace plus foncée et plus encline à fondre. »

    #climat #fonte–des–glaces (pas seulement arctique) #algues

  • Contre l’anarcho-libéralisme et le fléau des politiques d’identité (Royaume-Uni)
    https://grenoble.indymedia.org/2018-12-22-Contre-l-anarcho-liberalisme-et-le

    Réflexion autour des politiques d’identité Introduction de la traduction en français Si ce texte nous a parlé, dans le fait qu’il remet en cause la mainmise grandissante des politiques d’identité dans les espaces anarchistes, certains passage nous ont posé question, et nous sommes en désaccord avec d’autres. Les idées d’égalité et de justice défendues par les personnes qui ont écrit ce texte ne nous parlent pas. Pour nous ces notions sont inhérentes au monde dans lequel on vit, et dans un monde sans (...)

    #Articles

    / #Outils_théoriques, #Autres_infos

    https://wokeanarchists.wordpress.com

  • U.N. tells UK - Allow #Assange to leave Ecuador embassy freely | Reuters
    https://uk.reuters.com/article/uk-britain-assange-un-idUKKCN1OK1U1

    Les experts de l’#ONU exhortent le #Royaume-Uni à honorer ses obligations en matière de droits et à laisser M. Julian Assange quitter librement l’ambassade d’Équateur à Londres
    https://www.legrandsoir.info/les-experts-de-l-onu-exhortent-le-royaume-uni-a-honorer-ses-obligation

    GENÈVE (21 décembre 2018) - Les experts des #droits de l’homme de l’ONU ont réitéré aujourd’hui leur demande que le Royaume-Uni respecte ses obligations internationales et permette immédiatement au fondateur de #Wikileaks, Julian Assange, de quitter l’ambassade d’#Equateur à Londres où il est depuis plus de 6 ans, craignant une arrestation par les autorités britanniques et une #extradition aux #Etats-Unis.

    « Les États qui sont fondés sur la primauté du droit et qui en font la promotion n’aiment pas être confrontés à leurs propres #violations du droit, ce qui est compréhensible. Mais lorsqu’ils admettent honnêtement ces violations, ils honorent l’esprit même de la primauté du droit, gagnent un plus grand respect à cet égard et donnent des exemples louables dans le monde entier », a déclaré le Groupe de travail sur la détention #arbitraire (GTDA) des Nations Unies.

    • Pour Julian Assange
      par Serge Halimi - décembre 2018
      https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/HALIMI/59366

      L’acharnement des autorités américaines contre M. Assange est encouragé par la lâcheté des journalistes qui l’abandonnent à son sort, voire se délectent de son infortune. Ainsi, sur la chaîne MSNBC, l’animateur-vedette Christopher Matthews, ancien cacique du Parti démocrate, n’a pas hésité à suggérer que les services secrets américains devraient « agir à l’israélienne et enlever Assange »…

      https://seenthis.net/messages/739285

    • Analyse : Les États-Unis ramèneront Assange chez eux, enchaîné, par Ann Garrison
      Source : Ann Garrison, Consortium News, 14-11-2018
      https://www.les-crises.fr/analyse-les-etats-unis-rameneront-assange-chez-eux-enchaine-par-ann-garri
      Il est de plus en plus probable que Julian Assange, le fondateur et éditeur de Wikileaks, finisse entre les griffes du gouvernement américain.

      C’est à peine surprenant, vu qu’en l’espace de dix ans, Wikileaks a publié plus d’informations classées que tous les autres médias réunis. L’organisation a dévoilé des abus relatifs aux droits de l’homme, des cas d’espionnage, de torture et des crimes de guerre à une échelle sans précédent.

      Wikileaks a lancé un avertissement au gouvernement, aux grandes entreprises et même au Pentagone, au FBI, à la CIA et autres services de renseignement, en leur faisant comprendre qu’ils ne pourraient plus compter sur le secret de leurs opérations.

      L’organisation a créé un trésor d’informations provenant de sources primaires, que les journalistes sérieux et les chercheurs pourront exploiter pendant des années. Ses publications sont accessibles aux lecteurs qui préfèrent ce type de sources aux informations transmises par des intermédiaires.

      Wikileaks a tellement mis en rage les institutions américaines criminelles et corrompues les plus violentes, que Hillary Clinton a suggéré, en plaisantant à moitié, d’aller bombarder Assange à l’aide un drone. D’autres politiciens américains ont réclamé son exécution par d’autres moyens. (...)
      https://seenthis.net/messages/745280

  • Au rectorat de Dijon on peut croiser Big Brother
    https://www.humanite.fr/au-rectorat-de-dijon-peut-croiser-big-brother-665400

    Une enseignante y est convoquée après avoir publié un texte ironique sur un site indépendant à propos de la prestation télévisée d’Emmanuel Macron de la semaine passée.


    Le rectorat de l’Académie de Dijon veille à ce que l’ordre règne en Macronie. Une professeure de Lettres au lycée le Castel de la capitale bourguignonne, Sophie Carrouge, y est convoquée par la direction des ressources humaines après avoir publié sur un site indépendant, Disjoncter info, un texte ironique après la prestation télévisée d’Emmanuel Macron la semaine passée. Datée du 13 décembre la convocation évoquant directement la publication de ce texte stipule laconiquement « Je vous demande donc de bien vouloir vous présenter à l’entretien prévu le jeudi 20 décembre à 15 heures 30 ». 
     
    « Le grand chef blanc, écrivait-elle, a parlé treize minutes pour apaiser le ressentiment de millions d’indiens. Le grand chef blanc, au début de sa palabre, a prévenu que si les millions d’indiens continuaient de lui courir sur le calumet, il allait être intraitable pour rétablir l’ordre. Il en va de l’autorité du grand tipi de l’Élysée. Le grand chef blanc accorde une part de bison fumé supplémentaire pour les fêtes et chaque mois, les vieux indiens recevront une galette de maïs et une bouteille d’eau de feu ». Et plus loin, « Emmanuel Macron pendant treize minutes a montré son vrai visage, mains sur la table, yeux rivés au prompteur avec l’empathie du dompteur pour le lion. Saute dans le cerceau, français en gilet jaune ou pas, et ferme ta gueule. »
     
    Au pays de Voltaire le rectorat ne goûte guère la charge. Ce qui a toutes les allures d’un véritable abus de pouvoir a vivement fait réagir les personnels enseignants, administratifs et les parents d’élèves du lycée concerné. Appelant à un rassemblement aujourd’hui à 15 h15 devant le rectorat. Ils écrivent dans un communiqué :

    « Nous, personnels de l’Éducation Nationale, parents d’élèves, représentants syndicaux du lycée le Castel, avons appris avec consternation la convocation de l’une de nos collègues par le rectorat, suite à l’écriture d’une tribune dans une publication dijonnaise. Nous l’assurons collectivement de tout notre soutien. Dans la période de mobilisation actuelle contre les différentes réformes dans l’Éducation nationale, une telle convocation apparaît comme une volonté de faire pression sur l’enseignante et de faire taire toute expression de contestation. Un tel contre-feu ne nous empêchera pas de nous mobiliser contre les réformes en cours. Où est la « liberté d’expression » dans « l’école de la confiance » ?

    • Voltaire, Voltaire, tout de suite les grands noms !

      On est aussi le pays de
      – louis IX, inventeur de l’étoile jaune,
      – henry III
      – napoléons I et III
      – adolf thiers
      – louis faidherbe
      – philippe pétain
      – jules moch
      . . . . . . . .
      Sans oublier quelques sociétés savantes, comme la société d’anthropologie de Paris.
      Une liste serait intéressante à constituer.

      En ce moment, on a un grenadeur, qui se pense comme mussolini enfant, et qui va lancer son métaplan national Post-it.

    • Une professeure de Dijon convoquée par son rectorat après avoir critiqué Emmanuel Macron

      L’enseignante a rédigé une tribune virulente en réaction à l’allocution du chef de l’Etat qui répondait à la colère des « gilets jaunes ».

      « Emmanuel Macron est terne, Emmanuel Macron est vieux, Emmanuel Macron n’est pas un président. Emmanuel Macron est un commercial arrivé au pouvoir par le pouvoir des urnes funéraires. » Cette attaque en règle contre le chef de l’Etat vaut à son auteure, Sophie Carrouge, une professeure du lycée Le Castel de Dijon (Côte-d’Or), d’être convoquée par son rectorat, jeudi 20 décembre. C’est ce qu’a appris franceinfo auprès de l’académie.

      Dans cette tribune publiée sur le site dijoncter.info mercredi 12 décembre, deux jours après l’allocution du président de la République, la professeure de lettres ironise sur la forme du discours présidentiel : « Hugh grand chef blanc, tu as bien parlé et tu as restauré l’autorité du conseil des anciens, tous ces chauves à grandes bouches qui parlent, parlent et comprennent qu’un bon indien est un indien mort ou grabataire. » Sophie Carrouge, qui milite pour la défense des lycéens sans-papiers, explique à franceinfo avoir réagi, « ivre de rage », « au mot ’immigration’ lâché par Emmanuel Macron » dans son discours.
      « L’angle d’attaque possible, c’est le droit de réserve »

      « Je me doute que l’angle d’attaque possible, c’est le droit de réserve », déclare Sophie Carrouge, qui fait valoir sa liberté d’expression. « Ils vont sans doute m’attaquer sur le fait que je mentionne ma profession et mon établissement. » "Mais chez les enseignants, ce droit de réserve n’est pas le même que dans la police par exemple, il est jurisprudentiel", affirme-t-elle.

      Et la professeure de dénoncer « un contexte très inquiétant ». Selon elle, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, « serre la vis de manière très spectaculaire ». L’enseignante dénonce le projet de loi sur l’école en préparation et les sanctions disciplinaires qu’il prévoit à l’encontre des enseignants qui dénigreraient l’institution. « L’Etat est en train de bétonner le système pour restreindre la liberté d’expression de chaque fonctionnaire », fustige ainsi la professeure.
      « C’est prendre le risque de sanctions disciplinaires »

      Laurent Rabbé, avocat au barreau de Paris, spécialiste du droit de la fonction publique, estime que l’enseignante aura du mal à faire valoir ses arguments. « Au titre de ses obligations statutaires, un professeur de la fonction publique d’Etat a un devoir de réserve sur la politique mise en œuvre par sa tutelle, a fortiori par le chef de l’Etat », explique-t-il à franceinfo. Le juriste estime que le rectorat pourrait légitimement lancer des poursuites disciplinaires contre Sophie Carrouge pour manquement à cette obligation. « Tenir de tels propos publiquement en se présentant en tant qu’enseignante, c’est prendre le risque de sanctions disciplinaires, tranche le conseil. Individuellement, c’est un choix, c’est un risque à prendre ».

      En attendant, des collègues et des parents d’élèves du lycée Le Castel ont apporté leur soutien à Sophie Carrouge dans un communiqué. Ils appellent même à manifester devant le rectorat, jeudi après-midi, au moment où l’enseignante sera convoquée. Contactée par franceinfo, l’académie n’a souhaité faire aucun commentaire.
      Pas de sanction mais un rappel

      La convocation s’est soldée par « un rappel au devoir de réserve », indique à franceinfo Isabelle Cheviet, secrétaire départementale du Snes-FSU de Côte d’Or. La teneur de l’entrevue était « une incitation à la plus extrême prudence », confirme Sophie Carrouge. Pas de sanction donc pour l’enseignante. « Je peux continuer à écrire mais je n’écrirai plus : ’Je suis enseignante’ », commente la professeure. Le rectorat a rappelé qu’"un fonctionnaire ne doit pas critiquer sa hiérarchie et l’Etat employeur", confirme la syndicaliste. Mais de conclure : « Si elle avait seulement signer de son nom, sans mentionner sa profession et son établissement, ça passait. »

      https://www.francetvinfo.fr/politique/une-professeure-de-dijon-convoquee-par-son-rectorat-apres-avoir-critiqu

  • Des recherches participatives sur Twitter révèlent l’ampleur choquante des violences en ligne à l’égard des femmes | Amnesty International
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/12/crowdsourced-twitter-study-reveals-shocking-scale-of-online-abuse-against-w
    https://www.amnesty.org:443/remote.axd/aineupstrmediaprd.blob.core.windows.net/media/19810/gettyimages-1068946604-1.jpg?center=0.5,0.5&preset=fixed_1200_630

    Un tweet sur 10 mentionnant des femmes politiques et des femmes journalistes noires, dans un échantillon analysé par Amnesty International, s’est avéré injurieux ou problématique, a déclaré l’organisation le 18 décembre, à l’occasion de la publication d’une étude novatrice sur les violences faites aux femmes sur Twitter réalisée par Element AI, fournisseur mondial de logiciels d’intelligence artificielle.

    Plus de 6 500 volontaires dans 150 pays ont accepté de participer à Troll Patrol, un projet unique à caractère participatif destiné à traiter un très grand nombre de données sur les violences en ligne. Ces bénévoles ont trié 228 000 tweets envoyés à 778 femmes politiques et journalistes de sexe féminin au Royaume-Uni et aux États-Unis en 2017.

    Grâce à Troll Patrol, nous disposons de données permettant d’étayer ce que les femmes nous disent depuis longtemps – que Twitter est un espace où on laisse le racisme, la misogynie et l’homophobie prospérer quasiment sans contrôle.
    Milena Marin, conseillère principale sur les recherches tactiques à Amnesty International

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    Amnesty International et Element AI ont ensuite employé des techniques poussées de science des données et d’apprentissage automatique afin d’extrapoler les données sur l’ampleur des violences dont les femmes sont victimes sur Twitter. D’après les calculs d’Element AI, 1,1 million de tweets violents, injurieux ou problématiques ont été envoyés aux femmes sur la période de l’étude au cours de l’année – soit en moyenne un toutes les 30 secondes.

    « Avec l’aide d’experts techniques et de milliers de bénévoles, nous avons constitué le plus grand ensemble de données du monde, collecté grâce à une démarche participative, sur les violences en ligne dont les femmes sont victimes. Grâce à Troll Patrol, nous disposons de données permettant d’étayer ce que les femmes nous disent depuis longtemps – que Twitter est un espace où on laisse le racisme, la misogynie et l’homophobie prospérer quasiment sans contrôle, a déclaré Milena Marin, conseillère principale sur les recherches tactiques à Amnesty International.

    « Nous avons constaté que, si les violences ciblent des femmes de tous bords politiques, les femmes de couleur sont beaucoup plus susceptibles d’être touchées et les femmes noires sont ciblées de manière disproportionnée. En se montrant incapable de sévir contre ce fléau, Twitter contribue à faire taire des voix déjà marginalisées. »

  • La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/18/la-telecratie-contre-la-democratie-de-bernard-stiegler

    Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier.

    Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique elle-même est devenue un marché parce que l’appareil télécratique, nous dit l’auteur, a « développé un populisme industriel qui engendre, à droite comme à gauche, une politique pulsionnelle qui a détruit le désir. »

    En Europe, entre un tiers et deux tiers des enfants ont désormais la télévision dans leur chambre (les trois-quarts dans les milieux défavorisés en Angleterre). Aux États-Unis, dès l’âge de trois mois, 40% des bébés regardent régulièrement la télévision.
    En 2004, Patrick Le Lay, ancien directeur de TF1 expliquait que le populisme industriel était devenu la loi de notre époque, les citoyens s’étant effacés devant « le temps de cerveau disponible ». Les consommateurs de la télécratie sont ainsi, et se sentent, irrémédiablement tirés vers le bas, ce qui provoque une réelle souffrance. Ils souffrent d’être seuls devant leur télé, tout en ayant le sentiment d’appartenir à une « foule artificielle d’où surgissent des processus d’identification régressive. »

    Court-circuités en tant que représentants d’organisations sociales par le temps réel et le direct des médias de masse (ce qui les conduit à produire une pensée sous forme de slogans, par exemple), les représentants politiques ont tendance à court-circuiter à leur tour les organisations politiques qui les ont mandatées. Les présidentiables, nous dit Stiegler, recherchent les faveurs du quatrième pouvoir, en osmose désormais totale avec le pouvoir industriel et capitalistique, en « faisant de la télé-réalité politique, cultivant leurs personnages et leurs discours dans le sens de ce qui détruit l’opinion et avec elle la démocratie. Le peuple n’existe plus : il est remplacé par une population en attente de spectacles.

    C’est parce que les liens sociaux ont été détruits par la télécratie que la répression est vouée à proliférer. Les politiques ne traitant jamais les causes des comportements déviants » barbares » (y compris ceux des patrons voyous) mais leurs effets.
    Les blogs des politiques sont des simulacres qui imposent des modalités de fonctionnement inspirées des techniques de communication mises en oeuvre par les industries de programmes. Ces blogs ne proposent pas des programmes politiques (on utilise désormais le mot » logiciel » en lieu et place de programme), mais des réponses individualisées. Ce qui renforce tous les communautarismes, pas seulement ceux spécifiquement » ethniques » . La défense de la consommation, du » pouvoir d’achat » devient alors le commencement et la fin de la » politique » . Le marché, explique Stiegler, est désormais « l’unique horizon de toute identification collective ». La commercialisation (le marketing, pour parler la langue du dollar) crée du manque qu’il comble par un autre manque, ce qui débouche sur une consommation addictive, y compris pour la politique passée par le tamis de la télécratie. Tous les « segments de l’existence humaine » sont devenus des marchés. Les politiques ont intériorisé cet état de fait en ne voyant pas que leur « impuissance publique » n’était que la traduction de leur impuissance (acceptée) politique.

    Cette télécratie est le corollaire superstructurel de la société de marché, cette société qui, bien sûr, creuse les inégalités et qui, selon l’auteur, « pose comme principe fondamental que l’individu se fait par le marché ». Stiegler dénonce, dans ce contexte, « l’explosion de l’espace et du temps publics ». Le consommateur, qui n’est pas un citoyen, n’a plus aucune prise sur ce qu’il utilise : transports privatisés, nourriture industrielle, thérapies géniques, services médicaux etc. Il tend à ne plus y avoir, prévient Stiegler, d’action publique.

    Les privatisations (sans parler des délocalisations) renforcent la division industrielle du travail. Étant progressivement dépossédé de la responsabilité de son savoir, le travailleur n’est plus un ouvrier qui « ouvre le monde ». L’objet lui échappe en tant que sa fabrication.

    Bernard GENSANE

    La télécratie contre la démocratie, Bernard Stiegler – Paris, Flammarion, 2008URL de cet article 8461 
    https://www.legrandsoir.info/la-telecratie-contre-la-democratie-de-bernard-stiegler.html

  • Les « gilets jaunes », une spécificité française ?
    15 DÉCEMBRE 2018
    PAR LUDOVIC LAMANT ET AMÉLIE POINSSOT

    Des mouvements protestataires ont éclos en Europe depuis dix ans, en dehors des appareils politiques traditionnels. La révolte des « gilets jaunes » a-t-elle des points communs avec celle des Italiens, des Grecs ou des partisans du Brexit au Royaume-Uni ?

    La colère des « gilets jaunes » a débordé au-delà des frontières françaises. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Bruxelles, accompagnées de blocages de dépôts de carburants, tandis que des indépendantistes catalans issus des Comités de défense de la République (CDR, à gauche), vêtus de jaune, appellent au blocage de leur région le 21 décembre. Des gilets jaunes ont aussi fait leur apparition dans des manifestations en Pologne, en Serbie et au Monténégro. En Allemagne, c’est l’extrême droite qui a appelé à défiler en gilet jaune.

    Ici et là sur le continent, de nombreuses colères ont éclaté ces dernières années. Des Indignés espagnols aux Grecs frappés par l’austérité, des partisans du Brexit en 2016 aux membres du Mouvement Cinq Étoiles (M5S) en Italie, ces colères ont-elles des points communs avec la révolte populaire qui secoue la France depuis novembre ?

    Sans figer la réalité d’un mouvement français aux contours encore en évolution, et donc difficiles à cerner, deux phénomènes semblent jouer à plein : le rejet du monde politique traditionnel et des élites en place et, en même temps, une forte volonté d’être associé aux décisions politiques de son pays. Tentative de comparaison.

    2009, Italie : le M5S, un mouvement emmené par un nouveau leader
    Comme les gilets jaunes, les Cinq Étoiles se forment sur un rejet du système de représentation traditionnel. C’est même un prérequis pour rejoindre le mouvement italien quand il se crée formellement, à partir de 2009 : il faut n’avoir milité dans aucune organisation auparavant. « Les gilets jaunes et les Cinq Étoiles des débuts sont tous les deux contre la médiation politique ordinaire, explique le chercheur en sciences politiques spécialiste de l’Italie Christophe Bouillaud. Ils traduisent la faillite complète de la représentation politique et de la représentation syndicale telles qu’elles existaient. »

    À l’origine du M5S, on trouve également, comme chez les gilets jaunes, des groupes locaux ancrés dans un territoire. En Italie, ces résistances sont d’abord tournées contre des projets imposés par le pouvoir, potentiellement destructeurs pour l’environnement (ligne ferroviaire Lyon-Turin en val de Suse ; terminal gazier dans les Pouilles par exemple) ; elles trouvent leur débouché dans les Cinq Étoiles.

    Autre similitude : « Dans les deux pays, ces mouvements sont la conséquence de 30 ans de politique économique qui ne fonctionne pas, relève Christophe Bouillaud. Les classes moyennes s’en sortent de moins en moins bien. Et cette politique économique a été défendue par les médias dominants. » De fait, des deux côtés, on observe une méfiance vis-à-vis des médias traditionnels.

    « Il y a deux moteurs communs, renchérit Jérémy Dousson, auteur de l’ouvrage Un populisme à l’italienne ? Comprendre le Mouvement 5 Étoiles (éditions Les Petits Matins). L’idée qu’on n’est pas représenté et qu’il faut reprendre la main : les politiques ne font pas ce qu’ils ont promis parce qu’ils sont soit incompétents soit corrompus. Et l’idée que le travail ne paie pas. C’est pourquoi ce ne sont pas, à mon sens, des mouvements apolitiques mais des mouvements hyperpolitiques. » Les deux s’auto-organisent à travers une utilisation importante d’Internet et des réseaux sociaux. Dans le cas des gilets jaunes, cela se fait entre pairs, tandis que chez les Cinq Étoiles, cela se fait suivant la direction donnée par un leadership que tous reconnaissent.

    Les deux mouvements font ainsi apparaître des personnes qui n’ont jamais occupé l’espace public auparavant : des gens qui n’ont pas de vécu militant, mais aussi des femmes, dans une proportion beaucoup plus importante que dans les formes habituelles de protestation. Si le M5S aujourd’hui au pouvoir est un parti dirigé par des hommes, il a fait de cette question de la représentation des femmes un objectif politique et il s’est efforcé de présenter aux élections des listes presque paritaires, dans un pays où l’accès aux fonctions politiques est resté profondément inégalitaire. À la Chambre des députés aujourd’hui, 94 des 220 parlementaires du M5S sont des femmes. C’est le taux de représentation féminine le plus élevé de tous les groupes parlementaires italiens.

    La temporalité introduit toutefois une différence de taille entre le mouvement français et son parallèle transalpin : difficile de mettre sur un même plan d’analyse un mouvement né il y a plus de dix ans, qui s’est structuré depuis en parti politique et codirige aujourd’hui l’exécutif italien, et un mouvement qui n’a pas plus de quatre semaines d’existence. Surtout, le M5S a été, dès le départ, emmené par le comique Beppe Grillo. C’est ce qui lui a permis de se structurer, d’élaborer la transition, de résoudre les conflits. Les gilets jaunes en sont loin. « Pour l’heure, le mouvement français est complètement éclaté entre différents groupes locaux, observe Christophe Bouillaud. Sans leader, il est très peu probable qu’il parvienne à se structurer. »

    Enfin, d’un côté et de l’autre des Alpes, les mots d’ordre ne sont pas les mêmes. Au départ des Cinq Étoiles, les principales revendications portent sur la corruption du personnel politique et la préservation de l’environnement. Ce n’est que dans un deuxième temps, à partir de 2013, que le mouvement s’intéresse au pouvoir d’achat des Italiens – un positionnement qui lui ouvre la voie du succès électoral en Italie du Sud. Parallèlement, il se détourne des questions environnementales et aujourd’hui, à la tête d’un gouvernement de coalition avec l’extrême droite, le M5S a complètement abandonné ce volet.

    2011, Grèce : le mouvement des places, de la mobilisation à la solidarité
    Grèce, printemps 2011. Au pic de la crise, alors qu’un deuxième mémorandum d’austérité se prépare, la place Syntagma (place du Parlement) d’Athènes, ainsi que de nombreuses places dans différents quartiers de la métropole, est occupée. Nuit et jour, pendant plusieurs semaines, la population manifeste et se réunit en assemblées générales, à l’image des Indignés espagnols, sur un mode autogestionnaire et se revendiquant de la démocratie directe.

    Pour le professeur de philosophie politique Stathis Kouvélakis qui, à l’époque, a observé de près la mobilisation en Grèce et a pu suivre les récentes manifestations des gilets jaunes à Paris, il y a des similarités évidentes. Tout d’abord, ce sont deux mouvements sociaux qui éclatent en réaction à des politiques néolibérales destructrices : d’un côté, les mémorandums d’austérité et de l’autre, le « Blitzkrieg des réformes Macron ».

    Ils ont aussi un caractère fortement « national », avec l’omniprésence, dans les deux cas, de drapeaux nationaux. Et de la même manière, ils sont dans le rejet du système politique existant et font apparaître de nouvelles personnes dans l’espace public – des femmes, des non-syndiqués, des gens a priori peu politisés, une population d’origine sociale modeste –, jusqu’alors sous-représentées.

    Ceci dit, sociologiquement, les mouvements restent différents. « La catégorie des précaires diplômés du supérieur n’est pas trop représentée chez les gilets jaunes, relève Stathis Kouvélakis. Or elle était très présente à Syntagma. De manière générale, la participation au mouvement était beaucoup plus massive en Grèce, où la politique économique avait touché tout le monde, alors que la base sociale des gilets jaunes est plus restreinte, plus populaire, même si elle bénéficie d’un large soutien de l’opinion publique. » En Grèce, en 2011, la population faisait bloc contre les mémorandums d’austérité et l’ingérence de la Troïka, mais aussi contre une classe politique corrompue et un système clientéliste à bout de souffle.

    Autre différence : « En Grèce, l’épicentre du mouvement était dans la capitale. Il était inexistant hors des grands centres urbains, alors qu’en France, on a affaire essentiellement à un mouvement de la périphérie, Paris étant “pris” par des manifestants qui viennent d’ailleurs », note Kouvélakis.

    Le mouvement des places a-t-il eu un débouché politique en Grèce ? Sur Syntagma, le mouvement a rapidement reflué. Mais dans les quartiers, ces assemblées populaires se sont transformées en cercles locaux d’entraide, tandis que le désastre économique se poursuivait. Soupes populaires, soutien scolaire, dispensaires de soins gratuits… : de nombreux collectifs se sont montés, dont beaucoup sont toujours en activité aujourd’hui. Alors parti d’opposition de gauche radicale, Syriza a contribué au financement du réseau Solidarité pour tous, qui rassemblait nombre de ces initiatives. Mais ces assemblées de quartier ont fonctionné de manière autonome, a fortiori après l’arrivée au pouvoir de Syriza, en 2015. Cette mobilisation dans les quartiers a par ailleurs insufflé une solidarité non négligeable dans une société longtemps marquée par l’individualisme et le consumérisme.

    « Il est trop tôt pour dire ce que peuvent donner politiquement les gilets jaunes, estime Stathis Kouvélakis. Mais il est certain qu’un mouvement profond comme cela va provoquer des déplacements électoraux. De la même manière que les Grecs mobilisés en 2011, les membres des gilets jaunes se positionnent électoralement sur un axe qui va de l’extrême gauche à l’extrême droite. À Syntagma, c’était même visible dans l’espace : le haut de la place était occupé par des gens au discours nationaliste, voire d’extrême droite, tandis que le bas de la place était dominé par un discours de gauche. »

    Différentes organisations de la gauche grecque assurent alors une présence discrète, réalisant un important travail de terrain pour empêcher l’infiltration du mouvement par la droite radicale et les néonazis d’Aube dorée. « Mais à l’époque, en Grèce, tout le monde avait conscience du fait qu’un séisme s’était produit dans le système politique bipartisan et que plus rien ne serait pareil. La gauche radicale était confiante, elle sentait déjà que le vent tournait de son côté. Rien de tel ici : le paysage politique est beaucoup plus éclaté et le poids de l’extrême droite en France bien plus important. La situation est encore très fluide. »

    2016, Royaume-Uni : le Brexit révèle la colère des « left behinds »
    À première vue, les situations sont très distinctes : le mouvement des gilets français a surgi du terrain, quand la mobilisation des opposants au Brexit répond d’abord à la stratégie de partis traditionnels. Si les gilets jaunes dévoilent la crise structurelle des partis français, les Brexiters ont d’abord consacré la victoire du UKIP, la formation lancée par Nigel Farage, et des plateformes pour le Leave emmenées par des politiques professionnels.

    « Le Brexit ne s’est pas joué dans la rue, une colère s’est exprimée, qui n’a pas débouché sur un mouvement social », relève Geoffrey Pleyers, sociologue des mouvements sociaux à l’université de Louvain, en Belgique. Mais il relève, des Brexiters et du M5S italien jusqu’aux gilets jaunes, « une même remise en cause de la division droite-gauche, par des acteurs qui décident de former des coalitions stratégiques différentes ». « Ces gens font de la politique ensemble, mais ne parlent pas entre eux de politique traditionnelle, de tel ou tel parti », poursuit-il.

    La structure d’âge est assez comparable : si l’on s’appuie sur les premiers résultats d’une enquête de chercheurs relayée par Le Monde, les gilets jaunes ont en moyenne 45 ans, au-dessus de l’âge moyen de la population française, tandis que les plus jeunes, au Royaume-Uni, avaient voté massivement, à 75 %, pour le maintien dans l’Union europénne. Les gilets jaunes paraissent former un mouvement plutôt mixte, avec des femmes issues de milieux populaires aux avant-postes. En 2016, 53 % des Brexiters de 25 à 49 ans étaient des femmes (la proportion s’inversait pour les plus de 50 ans, avec plus de 60 % d’hommes).

    « Le vote pour le Brexit a été le plus fort dans les anciennes terres industrielles du nord et de l’est de l’Angleterre. De la même façon, le Mouvement Cinq Étoiles en Italie est davantage ancré dans le Sud, qui est plus pauvre. Il y a bien une tendance de fond, liée à la politique économique menée en Europe, à un âge de croissance faible et de poussée des inégalités », avance Chris Bickerton, un politologue de Cambridge, qui fut l’un des porte-voix en 2016 d’un Brexit de gauche (un Lexit, contraction de left et de Brexit).

    Les deux soulèvements semblent dessiner une géographie comparable, avec un fossé net entre des centres-ville aisés et des espaces davantage délaissés (banlieues, périurbains, ruraux). L’Angleterre a voté pour le Leave, à l’exception de Londres ou de grandes villes comme Leeds. Le Pays de Galles s’est aussi prononcé pour le divorce, à rebrousse-poil de sa capitale, Cardiff, favorable au maintien. Quant aux gilets jaunes, c’est une mobilisation des oubliés, loin des centres urbains, avec des pôles multiples sur le territoire français.

    « Ce point commun aurait à voir avec un sentiment de ras-le-bol, de désenchantement, de la part de ceux qu’on a appelés, au Royaume-Uni, des left behinds [« laissés-pour-compte » – ndlr]. Il y a donc clairement une dimension économique partagée », poursuit-il, avant de nuancer : « Mais il me semble que la crise des gilets jaunes nous dit aussi beaucoup sur la présidence Macron et, en ce sens, reste très spécifique à la France. »

    2011, Espagne : la corruption politique, source de l’indignation Le mouvement des Indignés a surgi sur des centaines de places d’Espagne le 15 mai 2011, d’où son nom de code, le « 15-M ». Dans ses rangs, des étudiants du collectif Jeunesse sans avenir côtoyaient des militants du Droit au logement ou des activistes opposés à un équivalent espagnol de la loi Hadopi. Ce mouvement, qui refusait d’être étiqueté de droite ou de gauche, plaidait pour la fin des politiques d’austérité en Espagne, dénonçait la corruption de la vie politique et critiquait le mécanisme de représentation en politique, lui préférant la démocratie directe.

    Le 15-M a connu d’innombrables mues. Après l’occupation des places, jusqu’à septembre 2011, il s’est transformé en une série de mouvements sectoriels contre les coupes budgétaires (santé, éducation, etc.) ou les expulsions immobilières. À partir de 2014, certains ont basculé, optant pour la politique institutionnelle : c’est le lancement de Podemos, mais aussi des confluences citoyennes, qui ont remporté des mairies, dont Barcelone et Madrid. Aujourd’hui, l’esprit du 15-M se retrouve encore dans les mobilisations massives pour les droits des femmes et contre les violences sexistes (le mouvement du « 8-M »).

    L’indignation du 15-M a-t-elle à voir avec la colère des gilets jaunes ? Les deux mouvements s’inscrivent dans une logique d’occupation de l’espace public : la place en Espagne, le rond-point en France. Tous deux ont révélé au grand jour la crise des organisations politiques traditionnelles, des partis aux syndicats, qui se trouvent dépassés. Ils ont pointé du doigt les limites de la démocratie représentative (« Vous ne nous représentez pas », était l’un des slogans du 15-M à l’adresse des députés). Autre point commun : jusqu’à la création de Podemos, en janvier 2014, aucun leader charismatique n’a surgi du mouvement espagnol, qui revendiquait une organisation horizontale et une multitude de porte-parole, quitte à dérouter les médias du pays.

    Le mouvement espagnol s’est également vite trouvé critiqué par des responsables politiques traditionnels, en raison du flou de ses revendications, souvent hétéroclites, d’une place à l’autre du pays. Là encore, c’est un point commun avec les gilets français, dont la nature semble évoluer selon son implantation géographique (avec une présence plus forte, semble-t-il, de militants du Rassemblement national dans le Nord et le Sud-Est, par exemple). Enfin, des deux côtés des Pyrénées, ils ont fait l’objet d’une répression policière musclée.
    La comparaison s’arrête là. Le 15-M s’est construit autour d’un discours très marqué contre la corruption en politique, que l’on ne retrouve pas dans le cas français. Inclusif, il n’a cessé de s’élargir à d’autres pans de la société frappés par la crise, au cours des premières semaines, jusqu’à l’été, quand les gilets jaunes, à ce stade, semblent davantage porter les revendications de milieux populaires malmenés par la politique économique du gouvernement français.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/151218/les-gilets-jaunes-une-specificite-francaise?onglet=full

    #giletsjaunes #gilets_jaunes #places #mouvement_des_places #brexit #italie #espagne
    #m5s#représentation#classes_moyennes#indignés#démocratie_directe#kouvélakis#macron#précaires#ukip#mouvements#giletsjaunes#gilets_jaunes#places#mouvement_des_places#brexit#italie#espagne

  • Le Parlement irlandais adopte la légalisation de l’avortement en cas de viol ou de fœtus matricide
    https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/14/le-parlement-irlandais-vote-pour-la-legalisation-de-l-avortement_5397156_321

    Sept mois après un référendum historique contre l’interdiction constitutionnelle de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le Parlement irlandais a adopté jeudi 13 décembre le projet de loi légalisant l’avortement.

    Le texte avait commencé à être examiné en octobre. Il prévoit l’autorisation de l’IVG sans conditions jusqu’à douze semaines ou dans les cas de « risque pour la vie » ou de « grave danger pour la santé » de la femme enceinte. Il permet aussi l’avortement en cas d’anomalie du fœtus qui pourrait conduire à sa mort in utero. Le premier ministre, Leo Varadkar, a salué un « moment historique », sur son compte Twitter.

    Le 25 mai, les Irlandais avaient approuvé par référendum à plus de 66 % la libéralisation de l’avortement, un nouveau séisme culturel dans ce petit pays de 4,7 millions d’habitants de tradition fortement catholique, trois ans après la légalisation du mariage homosexuel.

    « Il y a un peu plus de 200 jours, vous, le peuple d’Irlande, avez voté pour abroger le 8e [amendement de la Constitution irlandaise, qui en 1983 gravait dans le marbre le tabou de l’avortement en Irlande] pour que nous traitions les femmes avec compassion. Aujourd’hui nous avons voté la loi qui transformera [ce vœu] en réalité », a déclaré sur Twitter le ministre de la santé, Simon Harris. Il a salué « un vote qui met fin aux voyages solitaires, à la stigmatisation et soutient les choix des femmes dans notre pays ».

    Dans un communiqué distinct, il a rendu hommage aux « militant s qui se sont battus pendant trente-cinq ans » : « Je veux remercier la minorité qui s’est battue quand il était pratique pour la majorité d’ignorer. » Les femmes qui souhaitaient avorter étaient jusqu’à présent contraintes de se rendre au Royaume-Uni.

    « C’est un progrès important pour les droits fondamentaux des femmes, mais des obstacles demeurent dans le projet de loi », a déclaré Amnesty International. L’ONG regrette en particulier les « délais obligatoires d’attente » et la « poursuite de la criminalisation des professionnels de santé ». La loi doit encore être signée par le président Michael Higgins avant d’entrer en vigueur.

    #IVG #femmes

  • La néobanque #Revolut obtient une licence européenne pour faire du crédit
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-neobanque-revolut-obtient-une-licence-europeenne-pour-faire-du-credit-8

    La Fintech britannique, qui revendique près de 3,5 millions de clients, dont plus de 480.000 en France, vient d’obtenir une licence de banque spécialisée de l’autorité lituanienne, qui lui permettra de proposer du crédit dans toute l’Europe. La startup londonienne, en très forte croissance, va en parallèle se lancer en Asie et aux Etats-Unis en 2019.

    Néobanque, vraie banque ou futur « Amazon de la finance » ? La startup britannique Revolut, à la croissance fulgurante, est en train de changer de dimension. La jeune pousse de la Fintech, fondée en 2015, annonce ce jeudi 13 décembre qu’elle a obtenu une licence de « banque spécialisée » de la Lietuvos Bankas, la banque centrale lituanienne. Il s’agit d’un statut unique créé en 2017 par Vilnius avec des exigences de fonds propres allégées (un million d’euros contre cinq millions) par rapport aux institutions bancaires traditionnelles, la seule limitation portant sur les services d’investissement. Cette licence permettra à Revolut de proposer du crédit dans toute l’Europe, grâce au mécanisme de « passeport européen. » L’entreprise s’attend toutefois à un délai de trois à six mois avant de pouvoir effectivement exercer sa licence dans toute l’UE, en ciblant en priorité le Royaume-Uni, la France (son deuxième marché) et la Pologne.

    Jusqu’ici, Revolut disposait du statut d’établissement de monnaie électronique et de prestataire de services de paiement auprès du régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA). Dans le contexte du Brexit, elle a également entamé des démarches auprès du régulateur du Luxembourg. Revolut revendique d’ores et déjà près de 3,5 millions de clients, dont plus de 480.000 en France, affirme ouvrir « entre 8.000 et 10.000 nouveaux comptes par jour en Europe » et traiter « plus de 4 milliards de dollars en volume de transaction mensuel » (contre 1,8 milliard annoncé en avril).

    La prochaine révolut(ion) de la carte de crédit ?
    Le bouche à oreille marche le feu de dieu,…

  • Silicon Valley : une artiste photographie ses communautés oubliées
    https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/oublies-silicon-valley

    Malaise, pauvreté, inégalités, pollution… Derrière le mythe de la Silicon Valley se cache une réalité toxique que la photographe Mary Beth Meehan expose au grand jour. Dans un livre dédié, elle part à la rencontre des communautés vivant en marge de la révolution high-tech.

    Apple, Google, Facebook, Tesla… ces noms font rêver et ont bâti la renommée de la Silicon Valley. Ils évoquent, depuis des décennies, « des perspectives de richesses incommensurables, d’opportunités pour tous, et d’accès universel aux produits des industries les plus innovantes des États-Unis », écrit Fred Turner, professeur à l’Université de Stanford dans Visages de la Silicon Valley.

    Édité en novembre 2018, l’ouvrage raconte, en mots et en images, comment les populations vivent au cœur d’une région envahie par les géants de la tech. On y découvre une réalité « dystopique » où l’humain est négligé, fatigué par une course technologique effrénée à laquelle il ne peut participer.

    Pas de surprise, l’histoire racontée est la même que partout ailleurs : celle d’inégalités creusées par le capitalisme et d’un monde où l’on veut bien faire « dans l’humain » à condition que ça rapporte gros.

    Habituée à travailler en collaboration avec les communautés qu’elle rencontre, Mary Beth Meehan a réalisé sa première installation publique en 2011 à Brockton dans le Massachusetts. Elle dévoilait, à même les murs et en pleine rue, les portraits réalisés durant ses pérégrinations aux allures d’enquête sociologique. Elle a depuis exploré certaines communautés de la Nouvelle-Angleterre et du sud des États-Unis, puis en Californie.

    #Visages_Silicon_Valley #C&F_éditions

  • Antisémitisme et critique d’Israël

    Israël : une attaque particulièrement grave contre notre liberté d’expression. Le président Macron doit intervenir - Association France Palestine Solidarité

    http://www.france-palestine.org/Israel-une-attaque-particulierement-grave-contre-notre-liberte-d-e

    C’est une attaque particulièrement grave contre notre liberté d’expression qui est en train de se jouer entre Tel-Aviv, Vienne, Bruxelles, …et Paris.Le Conseil européen, qui réunit jeudi et vendredi prochains les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, s’apprête à donner son aval à une « Déclaration pour renforcer la lutte contre l’antisémitisme et la protection des communautés juives en Europe » : jusqu’ici, rien à redire évidemment, la lutte contre l’antisémitisme comme contre les autres formes de racisme est une cause que nous partageons.Mais c’est aussi l’occasion d’introduire insidieusement un appel aux États membres d’adopter la « définition IHRA » de l’antisémitisme. Une définition indigente sur le fond, mais qui est « illustrée » par des « exemples », dont l’objectif est d’assimiler à l’antisémitisme toute critique visant l’État d’Israël et sa politique. Sa mise en œuvre met en danger la liberté d’expression et de réunion, comme le montre l’exemple du Royaume-Uni dont le gouvernement a « adopté » la définition IHRA en 2016.C’est une définition contre laquelle la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), dans son rapport annuel publié en mai 2018, a pris clairement position, au nom de l’universalité de la lutte contre le racisme et du caractère très problématique de cette définition et des exemples associés.Le gouvernement israélien a été particulièrement actif sur la mise au point de cette déclaration, pendant 5 mois de négociations secrètes, sous la présidence autrichienne de l’UE.

  • Comment résoudre un litige entre Marine Le Pen et Steve Bannon
    Migration : à Bruxelles, un propriétaire et un locataire dénoncent le « pacte avec le diable »

    Fin du grand supermarché des visas pour les migrants
    l’OCDE pointe l’intégration insuffisante des riches étrangers au Royaume-Uni

    La Russie devient bipolaire, schizophrène et perverse narcissique.
    Deuxième producteur d’armes au monde, c’est vite dit.

    Nikol Pachinian devient le deuxième producteur d’armes au monde
    La Russie change le visage politique de l’Arménie.

    « Gilets jaunes »…, c’est vite dit
    Macron, bipolaire, pervers narcissique et schizo s’adressera à la nation lundi à 20 heures.

    L’héritage, mis en examen au Japon
    Carlos Ghosn, un sujet tabou en France.

    Les gilets jaunes s’accumulent sur Macron à Nation.
    La croissance mondiale s’adressera aux nuages lundi à 20 heures

    #de_la_dyslexie_créative

  • Les gangsters de la #finance

    Blanchiment, fraude fiscale, corruption, manipulation des cours... : depuis la crise de 2008, la banque HSBC est au coeur de tous les scandales. Cinq ans après leur film sur Goldman Sachs, Jérôme Fritel et Marc Roche passent au crible cet empire financier au-dessus des lois.

    Créée à Hongkong, il y a un siècle et demi, par des commerçants écossais liés au trafic d’opium, HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation) n’a cessé de prospérer en marge de toute régulation. Aujourd’hui, la banque britannique à l’ADN pirate incarne à elle seule les excès et les dérives de la finance internationale. Blanchiment de l’argent du crime – celui des cartels de la drogue mexicains et colombiens –, évasion fiscale massive, corruption ou manipulation du cours des devises et des taux d’intérêt : depuis la crise de 2008, ce géant a été mêlé à de nombreux scandales avec régularité et en toute impunité. Car l’opaque HSBC, experte en sociétés-écrans, dont les coffres débordent d’argent liquide déposé par ses clients discrets et douteux, est devenue too big to jail, « trop grosse pour aller en prison ». La banque, riche de quelque 3 000 milliards de dollars, s’en tire chaque fois avec des amendes dérisoires. Trait d’union entre l’Orient et l’Occident, elle sert aussi désormais de pipeline pour les centaines de milliards d’euros de capitaux chinois partant à la conquête des marchés occidentaux : HSBC navigue aujourd’hui sous pavillon rouge.

    Nouvelles menaces
    Après Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde, Jérôme Fritel et Marc Roche plongent dans les arcanes d’un empire tentaculaire qui se cache derrière sa vitrine de banque de détail britannique. De Hongkong aux États-Unis en passant par l’Europe, cette édifiante enquête révèle non seulement l’ampleur ahurissante des malversations commises par HSBC, mais éclaire aussi – avec une remarquable limpidité – les menaces qui se profilent sur la stabilité financière mondiale, dix ans après la crise des subprimes.


    https://www.arte.tv/fr/videos/069080-000-A/les-gangsters-de-la-finance
    #banque #HSBC #économie #blanchissement_d'argent #évasion_fiscale #drogue #impunité #Hong_Kong #argent_sale #film #documentaire #panama_papers #fraude_fiscale #paradis_fiscaux #sociétés-écran #guerre_de_l'opium #too_big_to_jail #bankster #mondialisation #globalisation #Angleterre #UK #George_Osborne #Stephen_Green #Chine #Suisse #opération_chocolat #Swiss_leaks #SwissLeaks #David_Cameron #Stuart_Gulliver #EDF #nucléaire #route_de_la_soie #nouvelle_route_de_la_soie #monnaie #city_of_london #Londres #Hinkley_Point

    • Enfin, il y eut la rencontre avec Howard Trafford, après que ce dernier eut placardé une petite annonce à l’Institut de technologie de Bolton (« Recherche personne désirant former un groupe et jouer Sister Ray [du Velvet Underground, ndlr] »). Après avoir découvert ensemble les Pistols sur scène, les deux décidèrent de former un groupe et, avant même de dénicher des musiciens pour les accompagner, entreprirent d’inviter les Londoniens à Manchester, pour le plaisir de les voir se produire à domicile et de faire leur première partie.

      Le concert eut finalement lieu le 4 juin 1976 au Lesser Free Trade Hall, une minuscule salle, sans les Buzzcocks, qui n’étaient pas prêts - mais avec mille fois l’effet escompté puisque dans la fosse se trouvaient les futurs incendiaires de Joy Division et The Fall. Ce week-end-là, les deux gamins dont la vie avait changé pour de bon décidèrent tout de même de changer de nom : Devoto pour Howard, Shelley pour Pete, qui choisit comme patronyme le prénom qu’il aurait eu s’il avait été une fille, et révéla sans doute, entre les lignes, sa bisexualité.

      Quelques mois plus tard, les Buzzcocks jouaient pour de vrai avec les Sex Pistols et se faisaient remarquer par leur génial priapisme musical.

      Enregistré en studio par Martin Hannett, autoproduit avec la somme de 500 livres (empruntées) par nécessité puisqu’aucun label indépendant n’existait encore à Manchester, le quatre-titres Spiral Scratch lança au Royaume-Uni presque à lui tout seul l’économie indie, fière de ses régionalismes et de son caractère décentré. Comme l’écrit Jon Savage dans England’s Dreaming, « le rôle de Spiral Scratch a été énorme […] ; son esthétique était parfaitement en adéquation avec les moyens de la production ». Et Manchester devint le deuxième épicentre du punk, avec ses propres groupes, labels, fanzines, et son esprit unique au monde.

      https://next.liberation.fr/musique/2018/12/07/pete-shelley-buzz-de-fin-pour-le-punk-anglais_1696716

  • Où la baisse du chômage et celle du #salaire marchent de concert : Au Royaume-Uni, un travailleur sur huit sous le seuil de pauvreté
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/0600271769787-au-royaume-uni-un-travailleur-sur-huit-sous-le-seuil-de-pauvr

    Derrière les bons chiffres, la #paupérisation. Alors que le Royaume-Uni connaît une situation de quasi- #plein_emploi avec un taux de chômage de 4,1 % pour la période de juillet à septembre, selon l’Office des statistiques nationales, la fondation Joseph Rowntree alerte sur l’inquiétante augmentation du nombre de travailleurs à vivre sous le seuil de pauvreté.

    « Il y a un sérieux problème lorsque le nombre de travailleurs à vivre sous le seuil de pauvreté croît plus vite que le nombre d’actifs », observe Margaret Greenwood, membre du parti travailliste et secrétaire d’Etat à l’emploi du « shadow cabinet », citée par le « Guardian » .

    #chômage #travailleurs_pauvres #pauvreté