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  • Zabou Breitman : « Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner »
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/26/zabou-breitman-des-que-ca-devient-trop-serieux-j-ai-toujours-envie-de-deconn

    Comédienne, réalisatrice, metteuse en scène, Zabou Breitman, 59 ans, multiplie les projets au théâtre et au cinéma. Son premier film d’animation, Les Hirondelles de Kaboul, d’après le roman de Yasmina Khadra, coréalisé avec Eléa Gobbé-Mévellec, vient d’être présenté au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard. Parallèlement, son spectacle enchanteur, Logiquimperturbabledufou, est actuellement repris au théâtre du Rond-Point. A la rentrée, Zabou Breitman mettra en scène La Dame de chez Maxim, de Feydeau, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle fait aussi partie des cinq candidats à la succession d’Irina Brook à la direction du Théâtre national de Nice.


    Je ne serais pas arrivée là si…

    Si je n’avais pas eu des parents si particuliers, si atypiques. Un papa très cultivé, issu d’une famille bourgeoise de médecins originaire de Russie, devenu comédien et scénariste. Une mère originaire du Québec, issue d’une famille pauvre de onze enfants, qui a eu une éducation catholique raide, dure, et avait un désir de se sauver, un désir de liberté. C’était une révoltée. Elle rêvait d’être comédienne, a été premier prix de conservatoire à Québec. Lui, après la guerre, avait envie de voyager. Il est parti au Canada, est tombé amoureux et s’est marié avec ma mère. Tous deux étaient en rébellion contre leur famille, ils se sont échappés. Et tous deux étaient très féministes. Mon père me disait tout le temps : « Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire les mêmes trucs qu’un garçon. » Grâce à lui, je sais fabriquer plein de choses et j’ai tout lu.

    Tout ?

    Tous les genres : de la science-fiction à la bande dessinée, de Gotlib, Hara Kiri, Charlie Hebdo à la comtesse de Ségur, Les Trois Mousquetaires, Jules Verne, Victor Hugo. Mon père me répétait : « Ce qui compte, ce n’est pas ce que tu lis, mais que tu lises. » Je ne serais pas arrivée là si je ne m’étais pas énormément ennuyée. On avait quitté Paris, je me suis retrouvée dans un prieuré du XIIIe siècle, enfant unique, avec personne. Alors je lisais beaucoup. J’ai tellement lu que je n’arrive plus à lire. Mes parents m’ont fabriquée de tout ce qu’ils étaient : lui plutôt Courteline, Feydeau, Hugo, Racine, Shakespeare, elle, plutôt Goldoni et Tchekhov.

    Lors de votre discours à la cérémonie des Molières en 2018, vous avez dit, en parlant de vos parents, que « le métier les avait abandonnés »…

    Parce que je ne serais pas arrivée là si, après le grand succès qu’ont connu mes parents avec le feuilleton télévisé Thierry la Fronde – écrit par mon père et dans lequel ma mère jouait le rôle de la compagne du héros –, il n’y avait pas eu leur échec. Oui, ils ont été abandonnés. Et cet échec a été fondamental dans ma construction.

    Que s’est-il passé ?

    En 1968, ils ont été extrêmement actifs. A tort ou à raison, ils étaient purs et durs. Ma mère suivait, un peu dans la soumission. Enfant, j’ai baigné dans l’engagement politique. Des organisations comme Secours rouge, Comité Gavroche… J’ai pleuré quand ma mère m’a annoncé que la Sorbonne avait été reprise. Cet élan était beau, mais, quand vous voyez vos parents détruits par ça et que, pour finir, parce qu’ils n’ont plus de travail, vous vous retrouvez à vivre dans un truc pas chauffé, il y a une désillusion. Ils ont lâché et ont été lâchés. Mais je n’en souffrais pas vraiment. Pourtant il y avait des Noëls où il n’y avait rien. J’étais plus triste pour eux que pour moi.

    Ces parents si particuliers, qu’est-ce qu’ils vous ont le plus appris ?

    Mon père me disait : « Ce qui compte, c’est l’histoire horizontale. Quand tu as une date, regarde ailleurs dans le monde à la même date ce qui s’est passé. C’est comme cela que tu comprendras l’histoire. » Ma mère, elle, était plus en retrait. Comme tous les gens qui ont été brimés dans leur enfance, elle ne se sentait pas légitime. Sa beauté était son garde-fou, son arme. Elle me parlait des femmes, lisait les romancières. Je ne me rendais pas compte qu’il fallait lutter, ça m’est apparu bien plus tard. Elle me disait régulièrement : « Tu as de la chance. » Et cela m’exaspérait. Mais oui bien sûr, j’ai de la chance d’avoir toujours été autorisée et libre. Mais je ne l’ai pas compris avant qu’elle meure dans la misère, détruite.

    Quelles étaient vos envies durant votre jeunesse, vous projetiez-vous dans un univers artistique ?

    Non, pas du tout. J’ai été une bonne élève jusqu’à 13 ans, puis j’ai lâché l’affaire. Je m’emmerdais lors des dissertations. Grâce à ma mère, qui gardait tout, j’en ai retrouvé une, dont le sujet était : « Partir, c’est mourir un peu. » A la fin de mon devoir, j’avais écrit une histoire drôle : au Moyen Age, on laissait les gens dans les cachots, on les torturait, et ces martyrs finissaient par mourir, se décomposer. Moralité : « Martyr, c’est pourrir un peu ! » Cela amusait mon père ! Ma mère, c’était plutôt : « Quand même, tu exagères. » Mais j’ai toujours aimé les histoires drôles. Parce que j’adore la disjonction. Dans tout ! La disjonction permet de jouer avec le lecteur ou le spectateur, elle suscite la connivence. Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner. On a le droit, c’est l’esprit humain.

    Pourquoi être allée passer cette audition pour une émission pour enfants, « Récré A2 » ?

    Parce que je n’avais pas d’argent. J’étais en fac, il me fallait un petit boulot. Une dame qui avait participé à Thierry la Fronde et qui travaillait sur Antenne 2 a dit à mon père que Jacqueline Joubert (directrice de l’unité jeunesse) recrutait. Donc j’y suis allée. Le surnom de Zabou vient de Récré A2. Mes parents l’utilisaient souvent et comme il y avait déjà une Isabelle dans l’émission, on a opté pour Zabou, persuadés que cela plairait aux enfants. Je m’amusais beaucoup à écrire mes sketchs.

    C’est grâce à la télé que vous allez faire du cinéma ?

    Jacky, avec qui je travaillais dans Récré A2, était copain avec Ramon Pipin du groupe Odeurs. C’est lui qui m’a incité à passer l’audition du film Elle voit des nains partout ! (1982). Mais je ne me suis jamais dit que j’avais trouvé ma voie. Tout n’est qu’une succession de choses, tout le temps.

    Mais il y a eu quand même un moment capital, votre rencontre avec Roger Planchon. Ce rôle d’Angélique qu’il vous a donné dans « George Dandin », de Molière, a été, avez-vous dit, un « détonateur »…

    Je ne pense pas qu’il existe de détonateur. Il n’y a que des choses qui font écho. Ce que disait Planchon m’inspirait tellement ! Rétrospectivement, il a été capital. Planchon était venu me voir jouer La Vie à deux, de Dorothy Parker, adaptée par Agnès de Sacy. Après le spectacle, il me propose un rôle. Je lui dis : « Oui, mais c’est pour quoi ? » Il m’explique qu’il s’agit d’Angélique dans George Dandin. Je lui réponds : « Pardon, mais on peut tellement s’emmerder dans le classique, on ne comprend pas toujours ce qui s’y dit. » J’étais totalement inconsciente ! Il me sourit et réplique, la main sur le cœur : « Alors on va faire en sorte de ne pas s’emmerder. » Quelle classe ! Ensuite, j’allais à toutes les répétitions, même celles où je ne travaillais pas. Juste pour l’écouter. Quand je n’y arrivais pas, il me disait : « Ce n’est pas grave, ce n’est pas encore passé au cœur. Laisse faire. » Je comprends encore mieux aujourd’hui à quel point tout ce qu’il disait était fondamental.

    Isabelle Breitman, Zabou et finalement Zabou Breitman, pourquoi avez-vous décidé d’ajouter votre patronyme à votre nom de scène ?

    Mon père avait choisi Jean-Claude Deret, du nom de sa mère, ce que faisaient beaucoup d’acteurs à l’époque. Et puis, au sortir de la guerre, Jean-Claude Deret, cela faisait moins juif que Breitman. En 1983, alors que je tourne l’ineffable Gwendoline, de Just Jaeckin, je fais des photos sur le tournage, et, sur les conseils d’un ami, je les vends à France Soir magazine. Jean-Marie Cavada, alors responsable de Parafrance, le distributeur du film, m’appelle et m’explique qu’il y avait une exclusivité avec une agence photo. Catastrophée, je m’excuse mais il me dit à plusieurs reprises : « Vous avez fait ça pour l’argent. » Je réponds non et je sens un petit venin arriver. Il ajoute : « Ça ne m’étonne pas, c’est quoi votre vrai nom déjà ? » J’ai senti comme un poison dans le corps, j’ai eu mal au ventre. J’ai refusé direct d’être victime, j’ai repensé à mon grand-père paternel juif, mais profondément laïque. Jamais je ne m’étais vue juive, sauf ce jour-là. J’ai rétorqué : « Pardon ? ! » Il a poursuivi : « Je me comprends très bien. »

    Je ne voulais pas en parler. Cela a mis dix ans avant que je le raconte, lors d’une interview, à André Asséo. Quand l’article est paru, Cavada a fait un scandale, des démentis. Je m’en fous. Je sais ce qui s’est passé, ce qui s’est dit très exactement. Et j’ai repris mon nom : Zabou Breitman. Cela a été un acte volontaire, la décision la plus forte que j’ai prise. La première fois que j’ai vu mon nom écrit entièrement sur une affiche a été pour La Jeune Fille et la mort, d’Ariel Dormant.

    Votre carrière est très éclectique, il est difficile de vous ranger dans une case. Est-ce assumé ?

    C’est assumé et involontaire. J’aime faire plein de choses, je n’y peux rien. Au lieu de rester à « ce serait bien de faire ça », je le fais ! Je suis toujours partante et fonctionne beaucoup à l’instinct. Pourquoi ne ferions-nous pas ce qu’on a envie de faire ? Mais le syndrome de la bonne élève, rendre un beau truc, reste très fort. Je lutte et travaille pour y arriver. Je suis bordélique dans ma vie mais obsessionnelle dans le travail.

    « Des gens », « Se souvenir des belles choses », « Logiquimperturbabledufou », d’où vous vient votre attirance pour ces histoires aux êtres fragiles, empêchés ?

    C’est peut-être dû au rythme de ma vie. J’ai eu une enfance extraordinaire, puis la fracture épouvantable vécue par mes parents a sans doute laissé des traces. Par exemple, ce qui me rend dingue, c’est l’approximation dans l’exécution, que les gens ne soient pas extrêmement appliqués à faire bien quelque chose. Parce qu’à ce moment-là on est dans le cynisme, dans l’absence de l’être humain. Pourquoi s’appliquer autant alors qu’on va tous crever ? Mais parce que, précisément, on peut le faire. Le gâchis me lamine. Au « bon, ben, tant pis », je réponds tout le temps, « non, tant pis pas ». J’adore me dire « si, c’est possible » et me battre pour faire les choses.

    Votre premier film en tant que réalisatrice, « Se souvenir des belles choses », vous l’avez écrit avec votre père et avez obtenu le César de la meilleure première œuvre…

    Avec mon père, on a toujours écrit ensemble. Mais quand j’ai reçu le César, je ne l’ai même pas nommé, même pas remercié. Je m’en suis voulu. J’en suis encore malade. Peut-être est-ce parce qu’il disait souvent « Ah, tu es bien ma fille », comme si je ne faisais rien par moi-même. Peut-être ai-je voulu lui mettre une petite pâtée, lui rendre la monnaie de sa pièce !

    En 2012, vous bousculez, avec Laurent Lafitte, l’antenne de France Inter avec l’émission parodique sur la santé « A votre écoute, coûte que coûte ».

    Avec Laurent, on a fait Des Gens, pièce tirée de deux documentaires de Raymond Depardon. Je l’avais repéré lors d’un tournage avec Gilles Lellouche. Il avait beau avoir un tout petit rôle, je me disais : « Mais il est dingue cet acteur ! » Puis il a fait son one-man-show extraordinaire, Laurent Lafitte, comme son nom l’indique. On est devenus très amis et un jour, Philippe Val, alors directeur de France Inter, voit son spectacle et lui propose une carte blanche. Mais Laurent avait une idée autour d’une émission de service et me la propose. Nous avons commencé à écrire. On s’est tout permis ! On a tellement ri ! Le standard a explosé plusieurs fois !

    Avez-vous toujours ce besoin de mener un projet ?

    Oui, absolument. Mon père disait toujours : « Si on n’a pas de projet, on meurt. » A chaque projet, je pense très fort à lui. Particulièrement pour Logiquimperturbabledufou, il aurait adoré.

    Que ce soit contre l’homophobie ou contre les violences conjugales, vous n’hésitez pas à vous engager. Qu’est-ce qui vous pousse ?

    Quand j’étais petite, mon père m’expliquait : « Tu noteras toujours que la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie ont les mêmes ressorts d’intolérance. » Cela m’a marquée. Si je peux faire quelque chose, il faut être là. Mais à cause de ce que j’ai vécu enfant, confrontée à la politique beaucoup trop jeune, j’aborde les choses différemment. L’engagement c’est aussi jouer, faire un film. Tout compte, tout est politique. L’engagement, c’est une attitude générale.

  • Quand l’extrême-droite défend la laïcité en Israël | Un si Proche Orient
    http://filiu.blog.lemonde.fr/2019/05/26/quand-lextreme-droite-defend-la-laicite-en-israel


    Avigdor Lieberman, le chef d’Israel Beytenou

    L’ultra-nationaliste Lieberman s’oppose fermement aux partis religieux, ce qui complique la constitution par Nétanyahou d’un nouveau gouvernement.

    Malgré sa victoire aux élections du 9 avril, Benjamin Nétanyahou n’est toujours pas parvenu à constituer un nouveau gouvernement. Le marchandage entre les différentes composantes de sa coalition, qu’il souhaite ancrer très à droite, se complique en effet de la posture offensive d’Avigdor Lieberman sur la laïcité. Cette personnalité ultra-nationaliste, ministre de la Défense jusqu’en novembre dernier, s’oppose de plus en plus ouvertement aux partis religieux, que leur poids à la Knesset rendait jusqu’alors intouchables. Une partie de l’extrême-droite se retrouve ainsi en Israël à lutter contre l’emprise des rabbins fondamentalistes, un combat que le centre et la gauche avaient largement délaissé ces dernières années.

    L’immigration de centaines de milliers de Juifs originaires de l’ex-URSS, dans les années 1990, a profondément transformé la société israélienne. La composante russophone est aujourd’hui estimée à au moins un million de personnes, pour près de sept millions de citoyens juifs d’Israël. Les immigrants venus de l’espace soviétique ont bénéficié de la « loi du retour » qui permet l’installation en Israël des Juifs, ainsi que des descendants ou conjoints d’un Juif à la première et à la deuxième génération. Un tiers environ de ces russophones ne sont cependant pas considérés comme juifs selon les critères du grand-rabbinat, contrôlé en Israël par les ultra-orthodoxes. Cette population russophone se distingue d’ailleurs par sa pratique religieuse relativement faible, voire par un athéisme ouvertement revendiqué.
    […]
    Lieberman se situe donc résolument à l’extrême-droite, même si son jusqu’au-boutisme à l’encontre des Palestiniens a été débordé par le développement d’autres formations organiquement liées aux colons et à leur frange la plus radicale. En outre, l’intégration progressive des russophones, dont une proportion toujours croissante est née en Israël, a réduit le vote captif en faveur d’Israel Beytenou, tombé à 5 députés lors des législatives du mois dernier. L’habile politicien qu’est Lieberman s’est dès lors métamorphosé en défenseur intransigeant de la laïcité, une posture qui lui vaut un certain écho au-delà de sa base traditionnelle, tant les diktats des partis ultra-orthodoxes, eux-mêmes maîtres du grand-rabbinat, sont mal ressentis par les Israéliens les moins religieux. Lieberman a ainsi déposé devant la Cour suprême un recours contre les tests ADN parfois pratiqués à la demande des tribunaux rabbiniques, seuls compétents en matière de mariage, pour confirmer l’identité juive des conjoints. Il a également prôné l’institution d’un mariage civil, pariant sur la popularité d’une telle revendication.

    Lieberman, à qui Nétanyahou a promis le ministère de la Défense, exige désormais l’application effective de la conscription militaire aux ultra-orthodoxes. Ceux-ci sont de fait exemptés, au nom de leurs études rabbiniques, de l’obligation de servir dans l’armée, durant 32 mois pour les hommes et 24 mois pour les femmes. La Cour suprême a invalidé ce dispositif d’exemption et sommé la Knesset d’adopter un régime de conscription qui ne soit plus discriminatoire, un ultimatum que Nétanyahou entend bien repousser, sous peine de s’aliéner le soutien des deux partis ultra-orthodoxes, forts chacun de 8 sièges à la Knesset. Lieberman joue dès lors sur une corde très sensible dans l’opinion, mais aussi sur les équilibres les plus délicats de la future coalition gouvernementale. Il compte bien capitaliser sur le rejet du deux poids-deux mesures dont abusent les étudiants des séminaires talmudiques, exemptés des obligations militaires, tout en bénéficiant souvent d’aides gouvernementales.

  • TRIBUNE. Les Émirats, maîtres de la contre-révolution arabe - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/tribune-les-emirats-maitres-de-la-contre-revolution-arabe-23-05-2019-2314718

    Larges extraits d’une bonne tribune.

    La perception que l’on a des Émirats arabes unis (EAU) comme un îlot libéral au milieu de l’archipel de monarchies conservatrices du Golfe est un mythe. Dans l’ombre des gratte-ciel clinquants et d’une image soigneusement travaillée, les EAU se sont transformés ces dernières années en un État policier – un État autoritaire qui ne cherche pas seulement à renverser les acquis des révolutions arabes, mais encore plus d’imposer son idéologie en réalité plus intransigeante et machiavélique que celle du royaume saoudien sur laquelle on a tendance à se focaliser. Les Émirats ne font pas que préparer le lancement d’une sonde sur Mars : ils s’acharnent également à étendre leur influence dans le monde et à mener une campagne contre-révolutionnaire de plus en plus active et radicale. C’est le plan mis en place par Mohamed Ben Zayed, prince héritier d’Abu Dhabi, pour externaliser et « glocaliser » sa doctrine sécuritaire dans tous les pays qui ont espéré la démocratisation. Cette « doctrine MBZ » a déjà transformé en partie le pays en « petite Sparte » du Golfe, certes puissante sous l’Antiquité, mais bien peu réputée pour son pacifisme.
    Soutien ou ingérence ?

    Abu Dhabi est omniprésente dans la vie politique de l’ensemble des pays en crise de la région, de sorte que chacun des pays du Printemps arabe a quasi réglé la situation de déstabilisation qu’il a pu connaître en 2011. La Tunisie s’est stabilisée et a entamé sa transition démocratique par une nouvelle Constitution, une vie politique active et des élections fin 2019. Mais dans ce pays, Abu Dhabi soutient clairement la présidence actuelle bien mal en point et largement critiquée à l’intérieur, contre le premier parti du pays, la formation islamiste Ennahda. Quant à la Syrie, après des années de guerre, elle est revenue à l’autoritarisme stable avec le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir et la défaite de Daech : l’accord du 15 mars 2019 entre la Russie et les Émirats ouvre les portes de ce pays détruit à Abu Dhabi, qui est désormais son premier partenaire. L’Égypte, elle, après une révolution du 25 janvier 2011 pleine d’espoir a tout perdu avec le putsch contre le président Mohamed Morsi en 2013 et l’installation du nouveau raïs, le maréchal Abdelfattah Sissi, jusqu’à au moins… 2030. Le pays doit son retour à la dictature au soutien des Émirats arabes unis.

    En Algérie, pays qui a enfin entamé son nouveau printemps algérien, après celui de 1988, elle voit son chef d’état-major Gaïd Salah – un général qui effraie les Algériens en quête de démocratie – être en contact permanente avec le puissant Mohammed Ben Zayed. Et le militaire algérien ne cache même plus ses nombreux allers-retours à Abu Dhabi. Quid du Yémen et de la politique « humaniste » qu’Abu Dhabi prétend mener sur place depuis cinq ans avec le concours de Riyad ? Cette guerre a provoqué la pire catastrophe humanitaire du monde avec près de 100 000 enfants morts et des millions de déplacés : tout cela pour venir à bout de la « rébellion » houthiste, soutenue par l’Iran.

    Et nous arrivons enfin à la Libye, pour laquelle les Émirats arabes unis prétendent détenir la solution. Ce pays, dans lequel le renversement de Muammar Khadafi a provoqué un chaos quasi régional, n’est arrivé à rien en huit ans de conflit. À la décharge des Émirats, personne d’autre n’a trouvé de solution à ce jour. La guerre comme la lutte de clans et de gouvernements entre Tripoli et Benghazi n’en finit pas et la communauté internationale gère l’ingérable : l’intrusion de tous dans une histoire politique qui devrait être réglée par les Libyens en premier et en dernier ressort. Les dernières révélations de la BBC sur les crimes de guerre pratiqués par Abu Dhabi en Libye, après celles il y a deux ans des prisons émiriennes au Yémen où seraient pratiquées la torture, n’ont pas fini de faire des remous.

  • Le pacte mondial pour l’environnement s’effondre à Nairobi - Journal de l’environnement
    http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-pacte-mondial-pour-l-environnement-s-effondre-a-nairobi,

    Quant au cœur du débat, la déclaration finale se contente de « reconnaître le rôle des discussions sur les principes du droit international de l’environnement dans l’amélioration de la mise en œuvre de ce droit ». « Un échec complet », selon Yann Aguila.

    « La méthode du consensus n’est pas adaptée aux négociations puisque quelques Etats peuvent torpiller à eux seuls un mouvement beaucoup plus large en faveur d’une évolution du droit international de l’environnement », résume son instigateur. Les Etats-Unis s’y sont en effet fermement opposés, aux côtés du Brésil (plutôt favorable avant la présidence Bolsonaro), de la Russie et de l’Egypte.

    #droit_de_l'environnement

  • « Sortir du placard » quand on est gay en Russie - Russia Beyond FR
    https://fr.rbth.com/lifestyle/82905-etre-gay-russie

    Partout dans le monde, il est difficile pour des personnes nées différentes de parler de leur sexualité - en particulier en Russie, pays ayant des valeurs patriarcales très fortes. Néanmoins, les gens bravent la peur et sortent du placard.

    Selon un rapport publié en 2017 par le Centre Levada, 35% des Russes décrivent leur attitude à l’égard des homosexuels comme « très mauvaise » et 20% comme « suspicieuse ». Cela ne veut pas dire que l’homophobie est enracinée chez tous les Russes - une multitude de Russes traitent la communauté LGBT avec respect. Cependant, l’homophobie existe et pose encore de nombreux problèmes en Russie.

    #homosexualité #russie #discrimination #droits_humains

  • Les passagers aériens de Russie font leurs adieux à l’emblématique avion de ligne Tu-134 - Russia Beyond FR

    https://fr.rbth.com/tech/82929-fin-vols-avion-ligne-tupolev-tu-134

    Juste parce que ça me rappelle des bons souvenir (parfois effrayants) de ma période post-soviétique (1995-2005) et ces vols incertains dans le Caucase et en Asie centrale... ah ! l’aéroport de Osh en 2004... :

    Les compagnies aériennes russes ont mis fin aux vols commerciaux à bord d’appareils de modèle Tu-134. Néanmoins, l’avion est toujours opérationnel pour le transport de marchandises et en tant que jet d’affaires.

  • Trump vs Congrès : le DeepState en a marre
    http://www.dedefensa.org/article/trump-vs-congres-ledeepstateen-a-marre

    Trump vs Congrès : le DeepState en a marre

    Première chose dont il faut instruire son esprit : la fin officielle de l’enquête Mueller sur le Russiagate dans sa dimension antiTrump, et qui blanchit officiellement le président de toute accointance avec la Russie, n’a absolument pas interrompu la bataille entre Trump et les démocrates du Congrès (essentiellement la Chambre des Représentants, où les démocrates ont la majorité). On pourrait même dire au contraire qu’elle l’a exacerbée. Elle a durci notablement la position de Trump qui estime que les démocrates doivent cesser leur “chasse aux sorcières” puisqu’il est enfin prouvé n’y a pas de sorcière à la Maison-Blanche mais au contraire un immense président d’une gloire sans précédent, et qu’il faut le laisser travailler comme il l’entend to Make America Great (...)

  • Christophe Castaner et la Pitié-Salpêtrière : premier désaveu pour la loi sur les « infox »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/05/22/premier-desaveu-pour-la-loi-sur-les-infox_5465717_823448.html

    Les plaignants qui dénonçaient les propos du ministre de l’intérieur sur Twitter, alors que ce dernier parlait d’attaque contre l’hôpital le 1er mai, ont été déboutés par la justice.

    Baptême du feu pour la loi sur les infox, censée lutter contre la diffusion de fausses nouvelles et promulguée le 23 décembre 2018. Désireux de prendre le gouvernement à son propre jeu, deux parlementaires du Parti communiste (PCF), le sénateur des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias et la députée européenne Marie-Pierre Vieu, ont voulu démontrer que « la loi sur les fausses nouvelles qui devait tout régler ne règle rien ».

    Ils ont ainsi attaqué devant le tribunal de grande instance de Paris les déclarations faites sur le réseau social Twitter le 1er mai par Christophe Castaner après l’entrée de manifestants dans un hôpital parisien.

    « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République », avait tweeté le ministre de l’intérieur. Ces déclarations avaient ensuite été démenties par les faits : l’événement reconstitué par différents journaux, dont Le Monde, avait finalement peu à voir avec la version du ministre. Ce dernier en avait d’ailleurs convenu, reconnaissant que le terme « d’attaque » n’était pas approprié.

    S’emparant de cette infox, les deux parlementaires ont assigné en référé Twitter devant le tribunal de grande instance de Paris, enjoignant au réseau social de supprimer le Tweet de Christophe Castaner, et ce, afin de « faire cesser la diffusion d’allégations ou d’imputations présentées comme inexactes et trompeuses ».

    Dans un jugement rendu le 17 mai, le tribunal a débouté les plaignants, ce qui était précisément le but recherché. « Nous voulions démontrer par l’absurde – ce qui est parfois comme en mathématiques la méthode la plus efficace – que cette loi ne servait à rien », explique Pierre Ouzoulias, qui rappelle que le Sénat avait « refusé deux fois – à l’exception des sénateurs La République en marche – de discuter du texte [par une procédure de renvoi en commission]. Au mieux, il était inutile, au pire liberticide ».

    Pourquoi s’en être pris à Christophe Castaner ? « Au Sénat, on nous a présenté cette loi comme une façon de mettre fin aux ingérences de la Russie. On voit bien que l’ingérence peut venir d’ailleurs. » En s’emparant de cette affaire, les juges rappellent les conditions drastiques d’application de cette loi, qui ne peut s’exercer que pendant les périodes électorales.

    Sur la fausseté de l’information, le tribunal a tout d’abord jugé que, si « le message de Christophe Castaner apparaît exagéré (…), cette exagération porte sur des faits qui, eux, sont réels. (…) La condition selon laquelle l’allégation doit être manifestement inexacte ou trompeuse n’est pas remplie. »

    Ensuite, il aurait fallu que la diffusion du « Tweet litigieux » soit « cumulativement massive, artificielle ou automatisée ». Autrement dit, Christophe Castaner aurait par exemple dû acheter de la publicité à Twitter pour accroître la caisse de résonance de son message. Or, les juges n’ont trouvé aucun « élément démontrant l’utilisation de tels procédés ».

    Enfin, le juge des référés devait « apprécier le caractère manifeste du risque d’altération de la sincérité du scrutin, lié à la diffusion de ce Tweet », et ce, à quelques semaines alors seulement des élections européennes, qui se tiendront le 26 mai.

    Au final, grâce aux différentes versions de l’événement relatées dans les journaux, « chaque électeur [a pu] se faire une opinion éclairée, sans risque de manipulation ». Cette dernière condition du texte est par essence absurde, selon Pierre Ouzoulias : « Jamais personne ne pourra prouver qu’une fausse nouvelle puisse avoir de l’influence sur un scrutin qui ne s’est pas encore déroulé. »

    Dernière difficulté, le tribunal a jugé que Twitter France n’était pas l’entité à saisir. Les plaignants auraient dû se tourner vers Twitter Irlande. Or, dans la mesure où c’est une société étrangère, cela freine la « procédure d’urgence ». « Le texte montre surtout qu’il faut une véritable régulation des contenus sur les réseaux sociaux », conclut M. Ouzoulias.

  • Fusion nucléaire : l’utopie d’une énergie infinie
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/fusion-nucleaire-l-utopie-d-une-energie-infinie-817880.html


    Situé à 80 kilomètres au nord de Marseille, le site Iter, jouxtant un terrain occupé depuis 1960 par le Centre d’énergie atomique (CEA), accueille près de 3.000 employés et les salariés des quelques 450 entreprises sous-traitantes.
    (Crédits : ITER)

    Les dimensions du projet Iter, qui vise à reproduire à grande échelle l’énergie du soleil, donnent le vertige. Y compris son horizon de temps, qui peut sembler tardif au regard de l’urgence des enjeux... et des ambitions chinoises.

    « Ce que nous essayons de faire, c’est de mettre le soleil en bouteille ». Ainsi Sabina Griffith, porte-parole d’Iter Organization, résume-t-elle le projet. L’objectif d’Iter (International thermonuclear experimental reactor) est en effet de reproduire le processus à l’oeuvre au coeur des étoiles et notamment du soleil, afin de bénéficier pour des centaines d’années d’une énergie infinie, décarbonée et beaucoup moins risquée à produire que celle du nucléaire actuel, fondé sur la fission (voir encadré).

    Mais poursuivre pareille ambition nécessite d’unir ses forces, de voir grand et de raisonner à - très - long terme. L’aventure mobilise 35 pays, dont les 28 membres de l’Union européenne, les États-Unis, la Russie, l’Inde, la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Bruxelles, via la structure Fusion for Energy (F4E), participe à hauteur de 45 %, chacune des six autres parties finançant environ 9 % du projet. Mais cet attelage n’est pas un long fleuve tranquille. Ainsi, depuis la signature fondatrice, intervenue en 2006, les États-Unis ont déjà quitté l’aventure pendant plusieurs années, pour finalement y revenir il y a quelques mois.

    #paywall

  • Russie : 2,25 millions de citoyens, dont des haut placés politiques, touchés par une fuite de données majeure
    https://cyberguerre.numerama.com/1362-russie-225-millions-de-citoyens-dont-des-haut-places-poli

    Découverte il y a déjà plus de huit mois, mais délaissée par le gouvernement russe, une brèche informatique dénichée par un certain Ivan Begtin a donné accès à des données personnelles appartenant à plus de deux millions de citoyens du pays. Parmi eux, des haut placés politiques du régime. Si la trouvaille d’Ivan Begtin a de quoi inquiéter les grandes instances de la fédération de Russie, elle ne semble pas pour autant alerter le pouvoir en place. Il y a huit mois, le fondateur de l’organisation non (...)

    #Roskomnadzor #Identité #BigData #données #hacking

    ##Identité
    //c2.lestechnophiles.com/cyberguerre.numerama.com//content/uploads/sites/2/2019/05/davide-ragusa-24118-unsplash.jpg

  • Dans son reportage « Les nouveaux ordres de tuer de l’armée inquiètent les troupes » publié samedi, le journaliste dénonce le fait que l’armée exige que ses troupes « doublent » les pertes et les captures au combat, sans leur demander « perfection » ni totale « précision » au moment de « l’exécution d’attaques létales ». Il affirme avoir consulté des documents officiels de l’armée et interviewé des officiers de haut rang.

    S’agit-il du Vénézuela ? De Cuba ? De la Russie ou de l’Iran ?

    Suspens insoutenable. Mais pas d’inquiétude, l’article est strictement neutre et aucune réelle condamnation n’est même qu’envisagée. Le journaliste est parti, il a pu faire son travail, alors bon hein, on va pas s’offusquer plus que nécessaire.

    Ne rigolez-pas, ce WE, le chef de gang de l’univers a promis la « fin officielle » d’un pays. Lui aussi, on l’a cité religieusement, presque en se félicitant qu’enfin quelqu’un agisse dans ce monde de confusionnisme et de pseudogauchisme.

    Et chez nous, le chef du service d’ordre du gang au pouvoir, plutôt que de s’occuper d’organiser le référendum que l’on attend tous, a décidé de s’en prendre à un chanteur (noir, c’est bien la preuve qu’il est pas tout à fait artiste), chanteur qui a eu l’odieuse idée de raconter une histoire où on évoque la mise à feu du pays. Le dit chanteur aurait mieux fait d’en annoncer la « fin officielle ».

  • L’Élysée s’inquiète d’une ingérence russe lors des élections européennes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200519/l-elysee-s-inquiete-d-une-ingerence-russe-lors-des-elections-europeennes

    Les services de renseignement français surveillent les activités des relais d’influence de Moscou en France, en amont des européennes. Une demande d’Emmanuel Macron, qui craint que le Kremlin ne fausse le scrutin du 26 mai. Cette inquiétude française a trouvé ce week-end une matérialisation en Autriche avec le scandale touchant le vice-chancelier d’extrême droite, dont les liens avec la Russie ont été révélés.

    #Enquête #Kremlin,_élections_européennes,_Russie,_association,_extrême_droite,_services_de_renseignement

  • LaTeleLibre.fr - Fukushima, Voyage au Cœur de La Centrale - LaTeleLibre.fr
    http://latelelibre.fr/reportages/fukushima-voyage-au-coeur-de-la-centrale

    A la différence de l’URSS de Tchernobyl, la tragédie industrielle a touché cette fois un pays réputé pour sa sophistication technologique. Si les accidents antérieurs ont permis d’améliorer nos connaissances sur les conséquences environnementales d’un #accident_nucléaire_grave et sur l’efficacité des contre-mesures, si des leçons tirées ont poussé à mettre en place des protocoles d’actions dans de nombreux pays « nucléarisés », LaTéléLibre s’interroge sur l’exploitation du #parc_nucléaire en #France. Le Japon et ses 54 réacteurs n’avait soulevé aucune inquiétude jusque là. Que dire alors de la capacité de la France, dotée de 58 unités civiles, de faire face à ce genre de catastrophe qui ne se révèle plus impossible ?

    Pas encore regardé.

  • LETTRE OUVERTE À CÉDRIC VILAIN par Charles Boubel
    http://images.math.cnrs.fr/Lettre-ouverte-a-Cedric-Villani.html

    C’est une lettre d’un mathématicien continuant d’exercer, à un autre, qui a choisi désormais de s’immerger dans l’action.

    L’« abrogation » du délit de solidarité

    Le premier point de votre réponse était inexact. Pardonnez ce paragraphe, je vais être long car précis. D’une part le délit n’a pas été abrogé (il y a toujours des bénévoles poursuivi(e)s et condamné(e)s), ce sont les exemptions qui ont été élargies.

    Qui a tué Elanchelvan Rajendram ? Les soldats de l’armée du Sri-Lanka ? « Pas nous » disent-ils : nous avons obéi aux ordres. Et on peut remonter. « Pas moi », dit le préfet français qui a signé l’arrêté de reconduite à la frontière. « Je pouvais certes le régulariser mais j’ai suivi les consignes-types ministérielles ». « Pas moi », disent les juges de la Commission du Recours des Réfugiés, nous avons cru de bonne foi qu’il était un fraudeur à l’asile : il faut se méfier des demandeurs d’asile. « Pas nous », disent les députés qui ont voté la loi organisant la procédure, expéditive et très peu garante des droits des requérants, devant cette Commission. « Pas nous » disent les responsables politiques de premier plan qui n’ont cessé d’entretenir les fantasmes et les mensonges sur les étrangers. Etc.

    Maintes autres personnes, que je ne souhaiterais pas qu’on oublie, suscitent la même question, dans des circonstances différentes.

    Qui a tué les compatriotes d’E. Rajendram, expulsés et probablement morts également ? Qui a tué Alan Kurdi ? Alvi Chahbiev, demandeur d’asile en très mauvaise santé et laissé illégalement à la rue (les « obstacles procéduraux », vous voyez…), mort dans sa tente sur un trottoir de Strasbourg le 7 juin 2018 ? Cette femme âgée anonyme morte mardi 2 avril dernier dans un « campement de la honte » porte de la Chapelle à Paris ? Tamimou Derman, Blessing Matthew, Mamadi Conde et le quatrième mort, anonyme, des Alpes ? Cet adolescent livré à lui-même, mort renversé sur l’autoroute dans le Calaisis ? Qui a failli tuer cet homme d’un ancien État de l’URSS, enfermé au Centre de Rétention de Geispolsheim à côté de Strasbourg, devenu fou de douleur et de désespoir, qui s’est agrafé la bouche et a cessé de s’alimenter, puis annoncé qu’il allait mettre fin à ses jours et a été libéré in extremis pour raison de santé ?

  • Démantèlement d’un gang de cybercriminels aux 41.000 victimes (Le Monde)
    https://www.crashdebug.fr/informatik/93-securite/16029-demantelement-d-un-gang-de-cybercriminels-aux-41-000-victimes-le-mo

    Grâce à une organisation robuste et un logiciel espion, ces onze ressortissants d’Europe de l’Est, dont certains sont en fuite, sont suspectés d’avoir dérobé près de 90 millions d’euros.

    Près de 90 millions d’euros et plus de 41 000 victimes : c’est le tableau de chasse vertigineux attribué à un gang de cybercriminels, dont le démantèlement a été annoncé jeudi 16 mai par Europol, l’agence européenne de coopération entre les polices criminelles.

    Ce gang était composé d’une dizaine de membres. Cinq d’entre eux, des ressortissants russes, sont encore dans la nature. L’un d’entre eux avait pourtant été arrêté en 2016 alors qu’il passait des vacances au Sri Lanka. Libéré sous caution, il a faussé compagnie aux autorités du pays et regagné la Russie, peut-être aidé par des émissaires venus de Moscou.

    Enregistrement de la (...)

    #En_vedette #Sécurité #Actualités_Informatiques

  • Venezuela : les Etats-Unis dans l’impasse
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/venezuela-les-etats-unis-dans-l-impasse_5462842_3232.html

    Editorial du « Monde ». Les choses ne se passent pas comme prévu au Venezuela – du moins pas comme les Etats-Unis les avaient prévues. Ou, pour être encore plus précis, comme les avait prévues John Bolton, le très belliqueux conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump. Ayant lamentablement sous-estimé la résistance du président Nicolas Maduro, la Maison Blanche, qui reste déterminée à ce qu’il quitte le pouvoir d’une manière ou d’une autre, se retrouve aujourd’hui face à un choix peu attrayant : intervenir directement ou attendre que la situation pourrisse lentement.
    Les erreurs de jugement de Washington sur la réalité des rapports de force entre l’opposition et le régime hérité d’Hugo Chavez sont apparues au grand jour au moment des événements du 30 avril. Selon des informations concordantes publiées depuis par les médias américains, des pourparlers secrets avec quelques figures-clés du régime avaient conduit le chef de l’opposition, Juan Guaido, à penser qu’il pouvait désormais compter sur un nombre suffisant de défections dans les rangs du pouvoir pour lancer l’offensive finale contre M. Maduro.

    C’est ce qu’il a tenté de faire à l’aube du 30 avril, avec, à ses côtés, quelques militaires et Leopoldo Lopez, autre dirigeant de l’opposition, jusque-là en résidence surveillée, mais que l’une de ces défections avait permis de libérer. Au cours de la journée, cependant, il est devenu clair que ceux qui avaient promis d’abandonner Nicolas Maduro avaient changé d’avis et que l’armée restait loyale au régime.

    « L’offensive finale » de Juan Guaido – qu’une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis et de nombreux Européens, considèrent comme le président légitime – a tourné au fiasco. Leopoldo Lopez s’est réfugié à l’ambassade d’Espagne et, le lendemain, Nicolas Maduro paradait dans les rues avec l’armée, avant de faire arrêter, quelques jours plus tard, le bras droit de M. Guaido, Edgar Zambrano, vice-président de l’Assemblée nationale. Bien que de plus en plus affaibli, le régime a repris la main.

    Furieux devant la tournure des événements, John Bolton a tweeté les noms des personnalités qui avaient planifié de faire défection et affirmé que M. Maduro lui-même était prêt à fuir pour Cuba, mais en avait été dissuadé par Moscou. Selon le Washington Post, M. Trump n’a pas apprécié la fougue de M. Bolton dans cette affaire ; il estime avoir été mal conseillé et induit en erreur sur la longévité de l’équipe Maduro. Depuis, il a eu une longue conversation téléphonique avec le président russe, Vladimir Poutine, et en a conclu que la Russie n’a « aucune envie de s’impliquer au Venezuela », où elle soutient M. Maduro, avec des effectifs toutefois nettement inférieurs à ceux des Cubains. Engagé dans une épreuve de force d’une tout autre ampleur avec l’Iran, M. Trump, qui s’est fait élire en promettant de renoncer à l’aventurisme militaire à l’étranger, n’a aucune envie non plus d’intervenir plus directement au Venezuela.

    Le pays, cependant, ne peut pas rester dans une telle impasse. La situation humanitaire est insupportable pour la population, qui se jette sur les routes de l’exil. Une lueur d’espoir est apparue ces derniers jours : le fil du dialogue semble avoir été renoué entre le pouvoir et l’opposition, notamment grâce à une médiation norvégienne. Une transition négociée vers de nouvelles élections, sans interventions étrangères autres que l’assistance aux pourparlers, est la seule issue possible à cette tragédie vénézuélienne.

    • L’édito du Monde en 2 phrases :

      • la situation humanitaire est insupportable, c’est la faute à Maduro [ce n’est pas dit, mais évident pour tout Le Monde]
      • et comme le coup d’État contre Maduro a raté, il faut donc que ce dernier parte, mais de lui-même (pardon, de façon négociée)…

  • L’homme de Moscou derrière Benalla
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160519/l-homme-de-moscou-derriere-benalla

    Dans le feuilleton Benalla, il joue le rôle de l’homme de l’ombre. L’intermédiaire français Jean-Louis Haguenauer, qui fut l’architecte du contrat russe d’Alexandre Benalla du temps où celui-ci travaillait à l’Élysée, a développé depuis plus de trente ans un réseau d’influence unique en Russie, ainsi qu’une grande proximité avec les services secrets du pays. Révélations.

    #Enquête #Jean-Louis_Haguenauer,_affaire_Macron-Benalla,_FSB,_contrats_russes,_Poutine,_affaire_Benalla,_A_la_Une

  • Aux origines de l’usine à « fake news » du Kremlin
    https://www.mediapart.fr/journal/international/150519/aux-origines-de-l-usine-fake-news-du-kremlin

    Une enquête de Mediapart et du réseau The Signals Network retrace l’histoire d’un logiciel espagnol permettant de mener des opérations d’influence sur les réseaux sociaux. Son créateur affirme que le programme est tombé entre les mains de l’IRA, la « ferme à trolls » du pouvoir russe, accusée d’avoir mené une « guerre de l’information » pour favoriser Trump en 2016.

    #RÉSEAUX_SOCIAUX #Donald_Trump,_Russie,_ingérence_russe,_IRA,_Internet_Research_Agency,_réseaux_sociaux,_présidentielle_américaine,_Javier_Perez_Dolset,_Vladimir_Poutine,_Evgeny_Prigogine,_Robert_Mueller

  • Malaisie : une adolescente se suicide après un vote sur Instagram - Asie-Pacifique - RFI
    http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190515-suicide-instagram-adolescente-malaisie-sondage-vote

    En Malaisie, une adolescente de 16 ans s’est suicidée sur l’île de Bornéo, après avoir publié un sondage auprès de sa communauté Instagram. Sur son compte personnel, elle a demandé à ses abonnés de choisir pour elle entre la vie ou la mort et majoritairement, les personnes ont voté pour la mort.

    Les #réseaux_sociaux modèle de socialisation déréalisée où les plus fragiles se retrouvent face à leurs angoisses dans une #solitude démesurée.
    #adolescence #suicide

  • Les États-Unis accusent l’Iran d’avoir attaqué des pétroliers saoudiens (Zerohedge)
    https://www.crashdebug.fr/international/16017-les-etats-unis-accusent-l-iran-d-avoir-attaque-des-petroliers-saoud

    Mise à jour : Comme tout le monde s’y attendait, le WSJ a rapporté lundi soir que, selon une première évaluation américaine, "l’Iran était probablement derrière l’attaque" contre les deux pétroliers saoudiens et deux autres navires endommagés ce week-end près du détroit d’Ormuz, a déclaré un responsable américain, une conclusion qui, confirmée ou non, va certainement attiser les tensions militaires du Golfe et entraîner une guerre mondiale par procuration qui se traîne aux Etats-Unis, en Chine et en Russie. Oh, et ce serait le golfe Persique pour ceux qui se posent la question, pas le golfe du Tonkin, qui est l’endroit où s’est produit un autre False Flag naval célèbre.

    De plus, comme nous l’avions prédit dimanche, cette "évaluation officielle" a été la (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Poutine met l’hypersonique hors-dissuasion
    http://www.dedefensa.org/article/poutine-met-lhypersonique-hors-dissuasion

    Poutine met l’hypersonique hors-dissuasion

    Lors d’une visite au plus grand centre d’essai aérospatial russe, le président Poutine a dit quelques mots d’importance concernant les armes hypersoniques dont il avait dévoilé l’existence dans l’arsenal russe il y a quatorze mois. Poutine a encouragé le développement de capacités de défense contre des armes hypersoniques que d’autres pays ne manqueront pas de développer à la suite de la Russie. Il s’agit d’une posture de dialectique stratégique très intéressante, qui marque le caractère rupturiel de l’époque que nous vivons. C’est la fin de l’“esprit de la dissuasion” de la Guerre froide, qui impliquait que l’on fût au moins à deux pour penser une situation stratégique (à cause du caractère de destruction absolue des armes nucléaires). Désormais, le président russe (...)

  • Les parades financières du #Rassemblement_national pour ses campagnes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130519/les-parades-financieres-du-rassemblement-national-pour-ses-campagnes

    Comme d’autres partis d’opposition, le Rassemblement national rencontre des difficultés importantes pour obtenir des prêts des banques. Au fil des élections, le parti de Marine Le Pen use de toutes les astuces pour parvenir à financer ses campagnes.

    #Rassemblement_national,_RN,_prêts,_campagne,_Russie,_européennes,_Financements

  • Les Etats-Unis veulent freiner l’influence de la Chine dans le Grand Nord
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100519/les-etats-unis-veulent-freiner-l-influence-de-la-chine-dans-le-grand-nord

    Le secrétaire d’État américain a provoqué une crise au sein du Conseil de l’Arctique, un forum qui se contentait jusqu’à présent de prôner davantage de coopération entre les États dits « du Grand Nord », dont les États-Unis et la Russie, sur les questions environnementales. « Plus maintenant », a décrété Mike Pompeo, qui s’en est pris à l’influence croissante de Moscou, mais surtout de Pékin, dans cette région stratégique.

    #EUROPE #Mike_Pompeo,_Arctique,_UE,_Russie,_Chine,_diplomatie,_Etats-Unis,_Islande,_Groenland,_Finiande

  • les fractures ouvertes de la gauche : ça se soigne ou pas ? - Vacarme
    https://vacarme.org/article3211.html

    Non seulement les gauches multiples ne partagent presque plus jamais les mêmes combats, n’occupent plus les mêmes territoires, ne s’émeuvent plus des mêmes enjeux — ce qui en soi ne serait pas nécessairement un drame : peut-être un juste partage des tâches ? —, mais surtout, quand elles occupent les mêmes lieux et les mêmes luttes, elles s’y déchirent comme jamais. Sur l’islam, pas sur les religions en général (ça c’est vieux). Sur l’immigration. Sur la politique internationale (Syrie, Russie, Venezuela, Tibet, Palestine, Mali). Sur l’écologie (réchauffement climatique, nucléaire, végétarianisme…). Sur l’éducation. Sur le travail et le rapport au travail (revenu minimum ou travail pour tous ; plaie du chômage ou des working poors ?). Sur l’État. Sur l’Europe. Sur les minorités. Sur le féminisme. Sur la libération sexuelle. Même sur les néo-fascismes qui viennent, qui sont déjà là. Pas un seul enjeu contemporain où la gauche ne prenne les armes contre elle-même. Pire encore, pas un seul enjeu contemporain où la gauche, non seulement se déchire, mais se renverse, balbutie, se contorsionne, se contredit, devienne illisible, se dissolve.

    […]

    Car, en faisant passer la contradiction à l’intérieur d’elle-même, la belle âme la psychologise, la ressent, au lieu de l’objectiver, de la penser et de la politiser et, ce faisant, elle rompt le juste processus dialectique, confond l’intériorité de l’Esprit du temps où les contradictions et les luttes se renversent et progressent et l’intériorité individuelle où les contradictions se figent. Et c’est ainsi que la belle âme, l’âme nulle, tombe hors de l’histoire, et meurt.

    #politique #gauche #libéralisme #individualisme @vacarme

    • Amusant. J’allais écrire un truc sur l’autre fil du jour, où on cause Crépuscule et où des lumières de gauche lui collent l’étiquette « confusionnisme ». J’allais écrire un truc comme « de toute façon, les progressistes sont incapables de se rassembler ». Et je me suis abstenu, j’avais déjà assez signifié ma mauvaise humeur face à ces pulsions nihilistes.

    • Ce passage dans l’intime des contradictions du politique est le signe le plus funeste de la misère de la gauche. Hegel sur ce point est presque irréfutable : celui qui vit les divisions en lui-même au lieu de s’y engager au-dehors, qui absorbe le monde au lieu de le transformer, c’est la belle âme — déchirée, complaisante, ironique en images, âme nulle en vérité. Car, en faisant passer la contradiction à l’intérieur d’elle-même, la belle âme la psychologise, la ressent, au lieu de l’objectiver, de la penser et de la politiser et, ce faisant, elle rompt le juste processus dialectique, confond l’intériorité de l’Esprit du temps où les contradictions et les luttes se renversent et progressent et l’intériorité individuelle où les contradictions se figent. Et c’est ainsi que la belle âme, l’âme nulle, tombe hors de l’histoire, et meurt.