country:russie

  • Pourquoi la Russie, gavée de pétrole, n’aide-t-elle pas son allié syrien qui subit une grave crise énergétique ? – Le Saker Francophone
    https://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-la-russie-gavee-de-petrole-naide-t-elle-pas-son-allie-sy

    L’ensemble de la population syrienne souffre beaucoup de la crise énergétique qui fait rage ; les causes en remontent aux sanctions étasuniennes, mais les effets pourraient facilement en être évités avec l’aide de l’« allié » russe, riche en pétrole. Moscou bloque en ce moment toute aide à Damas, tant que celle-ci n’aura pas souscrit à ses exigences politiques, au premier plan desquelles la mise en œuvre du « brouillon de constitution » rédigé par les Russes et le lancement d’un « retrait programmé » des forces iraniennes présentes sur son territoire. L’aggravation de la crise en cours complique considérablement le retour des réfugiés dans leur pays depuis le Liban voisin, et pourrait déboucher sur une Révolution de Couleur contre le président Assad. La Russie ne craint pas un tel scénario, elle dispose déjà de plans de secours, qui lui permettraient de préserver ses intérêts stratégiques. Après tout, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov en personne avait proclamé haut et fort en 2016 qu’« Assad n’est pas notre allié » : aux yeux de Moscou, il importe peu que l’homme reste en place. Les médias alternatifs refusent pour l’instant de l’admettre, mais on dirait bien que le président Poutine ne craint plus l’incantation maudite « Assad doit partir ».

    #syrie #russie #iran : une analyse intéressante.

  • En Sibérie, la fin du permafrost... (Le Temps)
    https://www.crashdebug.fr/sciencess/15988-en-siberie-la-fin-du-permafrost-le-temps

    Une bonne nouvelle toutefois dans l’article concernant les bulles de méthanes piégées dans la glace.

    En Yakoutie, le réchauffement climatique provoque la fonte de sols jusqu’ici gelés toute l’année. Des milliers d’habitations menacent de chavirer dans la boue en été, tandis que les villages du nord sont submergés par des inondations noires

    On l’appelle en Russie le « gel éternel » et rien n’est plus fallacieux. Les Yakoutes sont en train de l’apprendre à leurs dépens. La totalité de cette république perdue au fin fond de la Sibérie orientale, grande comme 72 fois la Suisse, repose sur le pergélisol (ou permafrost), une couche de terre gelée d’une profondeur dépassant parfois 1000 mètres. Où que l’on creuse le sol – même au milieu du bref été continental, au cours duquel la température (...)

    #En_vedette #Actualités_scientifiques #Sciences

  • Mais la radio allemande dit parfois des choses très vraies. | Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2019/04/30/le-bal-des-cloportes

    Mais la radio allemande dit parfois des choses très vraies.

    J’avoue très humblement que la parution en 2016 du livre de Cécile Vaissié, Les Réseaux du Kremlin en France, m’avait échappé. Fort heureusement, le procès intenté à cette universitaire et à son éditrice par quelques belles âmes s’étant senties, on ne sait pourquoi, diffamées m’a permis de découvrir son existence et de le lire avec enchantement. Il faut dire que le sujet est d’une inquiétante actualité et que j’éprouve par ailleurs le plus grand intérêt pour les défenseurs de la liberté et de la création tentant de faire interdire des livres (#jemecomprends).

    Spécialiste reconnue de la Russie, et manifestement grande admiratrice de sa culture, Mme Vaissié décrit avec une admirable méticulosité l’agressivité des réseaux d’influence de Moscou en France. On comprend que les personnes citées ne soient pas fières d’elles, mais chaque page de l’essai apporte son lot de sources, de citations, de notes explicatives et l’ensemble est accablant. Le texte, cependant, n’a rien d’un pamphlet et il émane de lui comme une froide colère face aux menées du régime russe, manifestement désireux de déstabiliser notre démocratie avec la complicité plus ou moins consciente d’une cohorte de propagandistes stipendiés, de fascistes assumés, de gauchistes dévoyés (mais ne le sont-ils tous pas ?), d’affairistes sans vergogne, de vieilles badernes aux étoiles gagnées dans d’obscurs couloirs et d’imbéciles de compétition.

    A parcourir en compagnie de Cécile Vaissié ce microcosme nauséabond, on pense souvent au journal que Maurice Garçon tint avant et pendant l’Occupation. On y croise, en effet, les mêmes médiocres, patriotes de pacotille répétant sans les comprendre les slogans de puissances ennemies, les mêmes plumitifs aux CV bidonnés, les mêmes faux chercheurs, les mêmes réprouvés prêts à toutes les compromissions dans le seul espoir d’exister, ne serait-ce qu’un bref instant, fut-ce au prix des plus infâmes compromissions.

    C’est un coup monté, ce saucisson sec ne m’appartient pas.

    On y contemple aussi, magie de ce monde, des responsables politiques invoquant à chaque phrase l’héritage de Charles De Gaulle tout en défendant, à coups de mensonges éhontés, les intérêts d’une diplomatie hostile aux intérêts les plus fondamentaux de la France. On suit de supposés personnalités de gauche se commettre avec des nostalgiques des pires tyrannies du siècle passé, on y contemple les dérives désormais bien connues d’une certaine pensée qui, sous couvert d’antiimpérialisme, relaient des propos antisémites, complotistes. On y admire même les saillies misogynes d’économistes manifestement incapables de se contrôler et dont la rigueur intellectuelle est bien fidèle aux pires méthodes soviétiques.

    Le livre de Mme Vaissié démontre de façon éclatante à quel point la stratégie russe actuelle de destruction de la vérité n’est que le prolongement d’une pratique ancienne, régulièrement mise en œuvre dans notre pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale par les glorieux défenseurs, toute honte bue, du stalinisme. Cet essai permet aussi de déchiffrer l’habileté avec laquelle les services de renseignement russes, sans l’avoir créée, accentuent de façon alarmante le désenchantement démocratique de nos sociétés.

    #Russie #influence #fake_news

  • [RussEurope-en-Exil] L’économie mondiale et la situation de la Russie, par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-leconomie-mondiale-et-la-situation-de-la-russie-par-ja

    Le Forum Economique International de Yalta (FEIY ou YEIF en anglais) s’est tenu du 17 au 20 avril dernier[1]. La presse française et encore ARTE dans son émission dite « 28 minutes » du mercredi 1er mai l’ont présenté comme une opération de propagande du gouvernement russe. C’est oublier un peu vite qu’il y avait […]

  • Trois livres passionnants lus récemment sur #politique, #design, #cybernétique et #architecture

    Kevin Limonier, L’Archipel des savants , Histoire des anciennes villes d’élite du complexe scientifique soviétique
    Révélé par Soljenitsyne en 1973, le Goulag n’était pas le seul archipel créé par le pouvoir soviétique. Un autre système d’îlots urbains s’est développé dès les années 1950, afin de produire les instruments de la puissance soviétique. Longtemps « invisibles », ces villes fermées, voire non cartographiées, ont produit durant la guerre froide le nec plus ultra scientifique et militaire nécessaire à la compétition technologique est-ouest : essais atomiques, réacteurs nucléaires, accélérateurs de particules, ordinateurs, modules spatiaux. Un siècle après la Révolution d’Octobre 1917, l’essai de Kevin Limonier s’applique à décrire les mutations de Baïkonour,
    Obninsk, Doubna ou Akademgorodok, depuis l’URSS de Khrouchtchev jusqu’à la Russie de Vladimir Poutine.

    Eden Medina Le Projet Cybersyn, La cybernétique socialiste dans le Chili de Salvador Allende
    http://editions-b2.com/les-livres/70-eden-medina-le-projet-cybersyn.html
    e 1970 à 1973, la présidence de Salvador Allende (1908-1973) entendit gérer la transition de l’économie chilienne du capitalisme vers le socialisme. Sous la direction du Britannique Stafford Beer (1926-2002), « père de la gestion cybernétique » adoubé par Norbert Wiener, une équipe interdisciplinaire conçut les modèles cybernétiques d’usines du secteur nationalisé de l’économie, et créa un réseau informatique de collecte et transmission rapides des données économiques entre le gouvernement et les ateliers de production. Bien que jamais activée, sa salle de contrôle dessinée au sein du Palais présidentiel par Gui Bonsiepe (1934- ), étudiant de l’école de design d’Ulm (où il enseigna de 1960 à 1968), constituait la partie visible de ce dispositif...


    John Harwood L’Odyssée de l’espace IBM
    http://editions-b2.com/les-livres/67-l-odyssee-de-l-espace-ibm.html
    L’Odyssée de l’espace IBM est d’abord une histoire des années 1950 : celle liant le nouveau PDG d’IBM, Thomas Watson Jr., à ses corporate designers, l’architecte Eliot Noyes et le publiciste Paul Rand. Ensemble, ils feront de la firme le n°1 mondial de l’informatique. Dans son essai, John Harwood retrace cette saga au sein de l’espace moderniste réinventant le rapport entre intérieur et extérieur, et entre hardware et software. Des bâtiments et machines « IBM » à ses conseils pour le film 2001de Stanley Kubrick, Noyes aura façonné un univers d’entreprise au sens strict, identité homogène et monde clos héritiers du style international et du brutalisme américains, mais augmentés des bunkers SAGE, des tele-computer centers et des white rooms...

    Un peu cher l’exemplaire, mais je crois que c’est un petit #éditeur.

  • Des zones désaffectées de l’Oural vues par de futurs architectes étrangers - Russia Beyond FR
    https://fr.rbth.com/lifestyle/82825-zones-exclusion-oural

    Les étudiants internationaux qui ont visité certaines des friches industrielles les plus lugubres de Russie expliquent pourquoi ils souhaitent revenir plus souvent.

    De jeunes architectes de 15 pays ont exploré diverses zones industrielles de la région de Tcheliabinsk, notamment l’usine de magnésite de Satka, des carrières surréalistes à Karabach et une serre géante à Tchourilovo. Après leur voyage, ils ont filmé une série de documentaires et ont confié à Russia Beyond ce qui les avait le plus impressionnés dans l’Oural.

    #rusie #oural #soviétisme #friches_industrielles

  • Compte à rebours vers la guerre
    Abdel Bari Atwan – 30 avril 2019
    http://www.chroniquepalestine.com/compte-a-rebours-vers-la-guerre

    Combien de temps avant que les États-Unis/Israël et l’Iran n’en arrivent aux coups directs ?

    Le compte à rebours a commencé. Quelques jours seulement nous séparent du 2 mai, lorsque le deuxième et dernier stade des sanctions américaines contre l’Iran entrera en vigueur.

    L’administration Trump veut mettre fin à toutes les exportations de pétrole de l’Iran, qui s’élevaient à 1,7 million de barils par jour en mars. Elle a levé les dérogations accordées à huit pays – tels que la Chine, l’Inde, la Turquie et le Japon – leur permettant de continuer à du pétrole iranien. La plupart de ces États s’opposent aux sanctions et, avec la Russie, estiment qu’elles vont déstabiliser non seulement le marché mondial du pétrole mais tout le Moyen-Orient.

    Le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a souligné qu’il y aurait des représailles pour les sanctions. Il a envoyé un message clair à Trump – en anglais – sur son compte Twitter, indiquant que l’Iran ne resterait pas inactif face à ces « mesures hostiles » et qu’elles « ne se laissera pas faire sans réponse ». (...)

  • Ce béluga repéré en Norvège pourrait être un espion russe...
    https://www.midilibre.fr/2019/04/25/ce-beluga-repere-en-norvege-pourrait-etre-un-espion-russe,8166097.php

    Un béluga a récément été repéré par des pêcheurs norvégiens au large de la côte Nord du pays. Ceux ci pensent qu’il s’agit d’un animal entrainé par la marine russe...


    Le 25 avril, en Norvège, des pécheurs ont été surpris de trouver un béluga au comportement étrange, munit d’un harnais portant comme inscription : « Equipment of St.Petersburg » ("équipement de Saint-Pétersbourg"). Les experts de la marine nationale redoutent qu’il s’agisse d’un animal envoyé par la marine russe.

    Le harnais semble être prévu pour y accrocher des appareils GO PRO ou des armes. Le professeur de l’université Arctique Norvégienne de Tromso a annoncé avoir contacté des chercheurs qui travaillent actuellement pour la Russie mais ils ont déclaré n’avoir aucune relation avec le béluga.

    Ils ont par contre supposé que la baleine appartenait très probablement à la marine russe. Le Guardian mentionne Martin Biuw de l’Institut de recherche marine de Norvège, qui affirme que « si cette baleine vient de Russie, il y a de bonnes raisons de le croire, alors ce ne sont pas des scientifiques russes, mais la marine qui a fait ça ».

    L’armée entraînait auparavant des animaux marins pour des opérations militaires telles que le transport de matériel, pour retrouver des personnes disparues, trouver des mines sous-marines ou encore tuer des ennemis. En 2017, le ministère de la Défense russe à fait une déclaration sur la formation et l’entraînement des animaux pour des missions militaires.

    En particulier des dauphins, des phoques et des bélugas. De plus, la Russie fait l’aquisition en 2016 de 5 dauphins sans aucune explication sur leurs utilisations. L’animal a finalement été relâché après les enquêtes menées et le harnais retiré.

  • Au Tibet, un ado dénisovien vieux d’au moins 160 000 ans
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/05/01/au-tibet-un-ado-denisovien-vieux-d-au-moins-160-000-ans_5457113_1650684.html

    Ce proche cousin disparu était connu grâce à l’ADN de fossiles trouvés dans l’Altaï russe. L’analyse de protéines tirées d’une mâchoire inférieure découverte au Tibet éclaire ses origines.


    Reconstitution numérique d’une mâchoire de plus de 160 000 ans trouvée dans une grotte tibétaine, après nettoyage virtuel de la couche de calcite qui entoure partiellement le fossile. Jean-Jacques Hublin,

    Il y a plus de 160 000 ans, les hauts plateaux tibétains, dont on pensait que notre espèce était la première à les avoir colonisés, il y a 40 000 ans environ, étaient déjà habités par de proches cousins, les dénisoviens. L’énigme que constitue ce groupe humain commence à se dissiper, avec l’analyse, présentée dans la revue Nature le 2 mai, d’une mâchoire inférieure trouvée il y a bientôt quarante ans par un bonze, dans une grotte de la province tibétaine de Gansu, en Chine.
    Les dénisoviens n’ont pas de visage, et la mâchoire tibétaine ne suffira pas à leur en donner un. Mais elle livre de multiples pistes pour établir le portrait-robot d’un groupe humain jusqu’alors connu essentiellement à travers son ADN. Trouvés dans la grotte de Denisova dans l’Altaï russe, les seuls restes fossiles dont on disposait jusqu’alors se limitaient en effet à quelques dents et os fragmentaires, notamment une phalange de fillette dont l’analyse de l’ADN a révélé, en 2010, la singularité. Cette enfant, disait la génétique, n’appartenait ni aux néandertaliens, ni à notre propre espèce, Homo sapiens.

    Faute de crâne ou de restes plus conséquents, les paléoanthropologues se sont gardés de définir une espèce nouvelle, avec nom latin de rigueur, se contentant de ce miracle technologique, inédit : décrire un nouveau venu dans la famille humaine par son seul profil génétique.

    Descendance métissée

    Depuis, la comparaison du génome dénisovien avec celui de néandertaliens et d’hommes modernes a révélé que ces groupes s’étaient croisés, et avaient pu avoir une descendance métissée. Certaines populations humaines actuelles gardent la trace de ces amours, comme les Papous, dont jusqu’à 5 % du génome peut être d’origine dénisovienne. Dans les hauts plateaux tibétains, c’est la version dénisovienne d’un gène favorisant l’adaptation à la vie en altitude, dans un air raréfié en oxygène, qui a été retrouvée chez les populations actuelles. Comment expliquer que cette mutation soit présente chez les dénisoviens de l’Altaï, à 700 mètres d’altitude seulement, où une telle adaptation ne semble pas nécessaire ?
    L’équipe internationale dirigée par Jean-Jacques Hublin (Institut Max-Planck, Leipzig, Collège de France) propose une réponse au terme d’une enquête qui mêle, comme souvent en paléoanthropologie, rencontres improbables, génie technologique, intuition et coups de chance.

    Entrée de la grotte de Baishiya (province de Gansu, Chine), lieu de culte bouddhiste où une mâchoire de 160 000 ans attribuée à un dénisovien a été retrouvée.

    La mâchoire tibétaine est une rescapée à plus d’un titre. Elle proviendrait de la grotte karstique de Baishiya, une caverne située à 3 280 m d’altitude, profonde d’un kilomètre et lieu de culte bouddhiste. Un bonze aujourd’hui décédé y aurait prélevé le fossile en 1980, le soustrayant à une possible destruction : la grotte était célèbre pour ses vieux ossements, réduits en poudre parée de diverses vertus. Il en fit don au sixième bouddha vivant, Gung-Thang, qui lui-même la remit à l’université locale de Lanzhou. En 2010, l’intérêt pour ce fossile a ressurgi, et son parcours a été retracé jusqu’à sa grotte d’origine par Fahu Chen et Dongju Zhang, de l’université de Lanzhou. Des fouilles préliminaires sur place ont livré depuis d’autres fossiles et des outils lithiques, encore en cours d’analyse.

    Fouilles conduites en 2018 dans la grotte de Baishiya, sous la direction de Dongju Zhang (en haut à droite dans la tranchée), qui ont livré des outils de pierre et de nouveaux fossiles non encore décrits.

    Contacté en 2016 par ces collègues chinois, Jean-Jacques Hublin a immédiatement été intéressé par le spécimen : « On voyait tout de suite que ce n’était pas un homme moderne ou un Homo erectus. Cela tombait dans le créneau possible pour un dénisovien. » La mâchoire provient probablement d’un adolescent, car une des molaires était encore en phase d’éruption. Les dents robustes évoquent celles trouvées dans la grotte de Denisova, en Russie.

    Première déception, il n’a pas été possible d’en tirer le moindre ADN. Et en l’absence de contexte archéologique, le fossile risquait de rester muet. « Mais nous avons eu la chance extraordinaire que la calcite qui le recouvrait soit datable à l’uranium », se réjouit le paléanthropologue. La datation, 160 000 ans au moins, correspond à une période glaciaire, où la vie sur le plateau tibétain devait être encore plus rude qu’aujourd’hui. Mais il est possible que la mâchoire soit plus ancienne et date d’une époque plus clémente. Voilà pour le contexte, qui reste donc imprécis.

    Les protéines, plus robustes

    « Notre vrai joker, cela a été les protéines », souligne Jean-Jacques Hublin. Faute d’ADN, les chercheurs ont en effet cherché leur produit, des chaînes d’acides aminés dont la séquence correspond parfaitement à l’ADN qui les code. Lors de sa thèse à Leipzig, Frido Welker avait développé cette technique, montrant qu’on pouvait distinguer des restes de néandertaliens et d’Homo sapiens même en l’absence d’ADN. Plus récemment, il a pu éclairer l’évolution des rhinocéros par l’analyse d’un ossement vieux de 1,7 million d’années trouvé dans une grotte en Géorgie. L’ADN est certes plus précis, mais les protéines bien plus robustes, y compris dans les zones tempérées où au-delà de 100 000 ans, trouver de l’ADN semble illusoire.

    La dentine de la mâchoire tibétaine n’a pas résisté à Frido Welker : « Ces tissus peuvent contenir plusieurs centaines de protéines, explique le jeune chercheur, aujourd’hui en poste au Muséum de Copenhague. On en a identifié huit qui étaient elles-mêmes dégradées. » Il n’y avait pas la protéine EPAS1 responsable de l’adaptation à l’altitude – elle n’est pas exprimée dans les dents, mais dans le placenta et les poumons –, mais différentes formes de collagène. Les similarités avec les séquences correspondantes dans le génome de Denisova ne laissent pas de doute sur la parenté avec la population de l’Altaï, bien plus étroite qu’avec tout autre hominidé.

    « C’est une découverte très excitante, commente Chris Tyler-Smith, du Wellcome Sanger Institute (nord de Londres), dont l’équipe avait décrit en 2016 la distribution dans les populations himalayennes du gène dénisovien EPAS1. Nous savons désormais que les dénisoviens pouvaient vivre dans des environnements hostiles de haute altitude comme le Tibet. Cela implique qu’ils s’étaient largement dispersés en Asie – ce que nous suspections mais qui est confirmé là pour la première fois. Et nous avons une bonne explication de l’origine du variant génétique de haute altitude EPAS1 chez les habitants actuels de l’Himalaya : il a probablement été sélectionné par l’évolution en tant qu’adaptation des dénisoviens à la haute altitude. » Et légué à Homo sapiens lors de croisements après son arrivée dans la région, il y 40 000 ans.

    La mâchoire tibétaine n’est qu’un premier élément du puzzle dénisovien en Asie. « Il y a d’autres candidats en Inde, en Ouzbékistan, et bien sûr en Chine, où la mâchoire du spécimen Penghu 1, par exemple, présente les mêmes caractères dentaires inhabituels, souligne Jean-Jacques Hublin. On va assister à un boom de la paléoprotéomique [analyse des protéines anciennes] pour tester ces fossiles et d’autres. » Il prédit une certaine diversité morphologique dans cette lignée, peut-être plus grande encore que celle observée au sein des néandertaliens, eux aussi largement dispersés dans le temps et l’espace, entre le Proche-Orient et l’Espagne. Une récente étude génomique portant sur les populations indonésiennes suggère que des métissages avec Homo sapiens ont pu intervenir à plusieurs reprises, avec des groupes dénisoviens distincts. Avant que notre espèce, lestée de quelques gènes hérités des dénisoviens, ne supplante ceux-ci.
    Dans la grotte de Baishiya, les fouilles devraient reprendre prochainement, indique Dongju Zhang. Peut-être livreront-elles de nouveaux fossiles, plus parlants pour décrire la physionomie des dénisoviens, et dont l’ADN aura lui traversé les âges ?

  • Tu lèves le matin et illico tu te dis que l’article à la une de Gougoule News, il est totalement fumeux : La Russie a dissuadé Nicolas Maduro de quitter le Venezuela pour trouver refuge à Cuba
    https://www.bfmtv.com/international/la-russie-a-dissuade-nicolas-maduro-de-quitter-le-venezuela-pour-trouver-refu

    Donc clic pour voir quelle est leur source, et dès le premier paragraphe :

    Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a affirmé que le président vénézuélien Nicolas Maduro était prêt à s’envoler ce mardi matin pour Cuba, avant d’en être dissuadé par la Russie.

    « Il avait un avion sur le tarmac, il était prêt à partir ce matin, d’après nos informations, et les Russes lui ont dit de rester », a déclaré Mike Pompeo sur CNN, précisant que Nicolas Maduro avait l’intention de trouver refuge à La Havane.

    Oh.

  • 1969, de Gaulle
    http://www.dedefensa.org/article/1969-de-gaulle

    1969, de Gaulle

    Ce commentaire marquant l’anniversaire d’un demi-siècle du départ de la vie politique du général de Gaulle, un an avant sa mort, vaut aussi bien sinon bien plus par son sens profond que par la description qu’il nous donne. Neil Clark est un journaliste britannique indépendant qui a collaboré à nombre de journaux prestigieux britanniques et US (Guardian, Daily Express, Daily Telegraph, New Statesman, The Spectator, The American Conservative), tout en marquant nettement des positions très critiques de l’establishment, antiguerre, etc. Clark est aussi un collaborateur de RT.com, d’où est extrait ce texte.

    L’appréciation de fond que l’on peut faire du commentaire de Clark est qu’il exprime les regrets de l’absence de cet homme politique que fut de Gaulle, jusqu’à en faire le grand homme (...)

    • 50 ans plus tard, de Gaulle nous manque

      Le président français Charles de Gaulle a démissionné il y a 50 ans cette semaine, après que ses propositions de réforme constitutionnelle aient été rejetées lors d’un référendum national. Dieu sait ce que nous pourrions faire avec un leader comme “le Général” aujourd’hui !

      « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. » Ainsi se terminait, le 28 avril 1969, la décennie la plus réussie de l’histoire moderne de la France.

      Charles de Gaulle était sorti de sa retraite en 1958 pour tenter de sauver son pays pour la troisième fois. Il avait combattu dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale. Il avait dirigé les Français libres anti-Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Puis, à 67 ans, il revenait au pouvoir pour résoudre la grave crise de confiance qui marquait le fin de la IVe République.

      Généralement considéré comme une figure conservatrice, économiquement de Gaulle était un homme de gauche. Il croyait en une économie dirigiste avec un haut niveau de propriété publique. Il ne s’était pas incliné devant les banquiers et le capital financier international. « C’était un homme qui ne se souciait pas de ceux qui possédaient de la richesse ; il méprisait la bourgeoisie et détestait le capitalisme », observa son biographe français Jean Lacouture.

      Les années de la présidence de Gaulle (1959-1969) sont aujourd’hui commémorées avec beaucoup d’affection en France et ce n’est guère surprenant. C’était une période d’optimisme considérable. Les projets d’ingénierie et d’infrastructure étaient ambitieux. De nouvelles autoroutes furent construites. Un programme spatial fut élaboré. En mars 1969, un mois avant le départ de De Gaulle, le Concorde, premier avion de ligne supersonique au monde, projet commun de la France et de la Grande-Bretagne, effectuait son premier vol d’essai.

      En 1962, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait salué "l’extraordinaire vitalité" de l’économie française. En 1964, la croissance du PIB français était de 6,4 %. Au troisième trimestre de 1968, il atteignit un sommet historique de huit pour cent. Comparez ce chiffre à celui de 0,3 pour cent de croissance au quatrième trimestre de 2018. De Gaulle a combiné des politiques économiques de gauche avec un conservatisme social modéré, un mélange de gauche et de droite gagnant avec les électeurs parce que c’est là que se trouve le véritable centre de l’opinion publique.

      Tout cela est aujourd’hui oublié par les politiciens de droite qui embrassent le néolibéralisme financier favorable au capital, même s’il corrode la société et crée d’énormes inégalités, et par ceux de gauche qui croient que la politique communautaire, le libéralisme social et un “politiquement-correct” excessif l’emportent sur toutes les autres préoccupations. C’est l’absence de “gaullisme” dans les options disponibles qui explique la montée de l’extrême droite. Quand de Gaulle était là, ces groupes étaient marginalisés. Jean-Louis Tixier-Vignancour, par exemple, précurseur de Jean-Marie Le Pen (qui était en fait l’un de ses directeurs de campagne), n’avait obtenu que 5,2 % au premier tour des élections présidentielles de 1965, contre 44,65 % pour de Gaulle.

      Le général était un patriote, mais il était aussi un anti-impérialiste. Il avait mis fin à la guerre d’Algérie et décolonisé. Il avait retiré son pays du commandement militaire de l’OTAN. Il avait vivement critiqué l’implication des États-Unis dans la guerre du Vietnam, dénonçant « le bombardement d’un petit peuple par un très grand pays ». Il a été l’un des premiers, sinon le premier dirigeant occidental à critiquer le traitement réservé par Israël aux Palestiniens. Il soutenait la détente avec l’Union soviétique, parlant en 1966 d’une « nouvelle alliance de la France et de la Russie », et croyait en une Europe des États-nations qui s’étendait jusqu’à l’Oural. Il bloqua à deux reprises l’entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE, non pas parce qu’il était anti-britannique, mais parce qu’il craignait que le fait d’autoriser l’entrée du Royaume-Uni reviendrait à y inviter les États-Unis. « Il a refusé la division du monde en deux blocs, il a dit que le monde était trop riche pour cela, et que Paris jouerait pleinement son rôle dans le développement de nouvelles relations », écrit le biographe Jonathan Fenby.

      Une fois de plus, comparez le soutien de Gaulle à la multipolarité et à la souveraineté nationale avec celui du mondialisme-atlantiste favorisé par la plupart des dirigeants européens depuis lors.

      Peut-on sérieusement imaginer de Gaulle accepter des instructions des faucons de Washington, qui sont si clairement préjudiciables aux intérêts économiques de son pays ? Si les Américains avaient menacé d’imposer des sanctions secondaires aux entreprises françaises pour avoir fait des affaires avec l’Iran au temps du général, il aurait pris le prochain vol pour Téhéran avec des chefs d’entreprise français pour conclure de nouveaux accords. Il aurait fait la même chose pour les sanctions contre la Russie. C’est ainsi qu’il répondait à ceux qui tentaient de le faire agir contre les intérêts nationaux de la France.

      Pour les anti-souverainistes, de Gaulle était une péniblke épine dans le pied. Il est révélateur de voir, comme je l’ai noté dans un précédent opus édité ici, combien la CIA était sympathique aux trotskystes et aux ultragauchistes qui ont protesté contre de Gaulle en Mai-1968.

      Depuis l’époque de Gaulle, qui fut aussi l’âge d’or de la musique et des arts, la France a connu de nombreuses régressions. Chaque président semble être pire que celui qu’il remplace. Le fond a été atteint avec la présidence de Macron, un ancien banquier d’affaires néolibéral dont les “réformes” en faveur du capital sont favorables aux capitaux.

      Avec une effronterie incroyable, Macron a dit en octobre dernier au peuple français d’arrêter de se plaindre et d’être plus à l’image de De Gaulle, après une rencontre avec un retraité qui s »était plaint qu’il n’avait qu’une petite pension. C’est le même Emmanuel Macron qui a accusé son propre peuple d’être comme des “Gaulois rétifs au changemen” lors d’une visite au Danemark. La vérité, c’est que les Français d’aujourd’hui ont de quoi se plaindre. La politique de Macron est en fait l’inverse de celle de de Gaulle. Le général « ne se souciait pas de ceux qui possèdent la richesse ». Macron ne semble s’intéresser à personne d’autre.

      Une autre grande différence entre de Gaulle et les politiciens d’aujourd’hui était son attitude envers l’argent. Y a-t-il jamais eu un dirigeant aussi incorruptible ? Comme je l’ai noté en 2008, « Bien qu’il ait occupé le poste le plus élevé du pays pendant une décennie, il est mort dans une pauvreté relative. Au lieu d’accepter la pension à laquelle il avait droit en tant que président et général à la retraite, il a seulement pris la pension d’un colonel. Le contraste entre de Gaulle et les politiciens de carrière obsédés par l’argent d’aujourd’hui ne pourrait être plus grand. » Jonathan Fenby raconte comment, en tant que président, de Gaulle a même insisté pour payer ses appels téléphoniques et la facture d’électricité de son appartement à l’Élysée.

      De Gaulle aurait pu facilement devenir un dictateur vu sa popularité, mais il était trop homme de légitimité pour ça. En tant que démocrate, il comprenait que les politiciens et les partis politiques entravaient la démocratie. Il préférait de loin consulter son peuple directement, par le biais de référendums. L’une de ses citations les plus célèbres, en réponse au mot de Clemenceau selon lequel la guerre était une question trop grave pour être laissée aux militaires, était que “La politique est une question trop grave pour être laissée aux politiciens”.

      Les 50 dernières années ne lui ont-elles pas donné raison sur ce point et sur tout le reste ?
      Neil Clark

  • Les États-Unis ne s’opposent pas au viol comme arme de guerre par crainte « de promouvoir l’avortement » | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/176232/etats-unis-onu-resolution-violences-sexuelles-viol-guerre-veto-avortement

    Washington a fait pression sur l’Allemagne pour affaiblir une résolution sur les violences sexuelles en situation de conflit. Mardi 23 avril, le texte a ainsi été amputé d’une référence à la santé sexuelle et reproductive : selon des diplomates de l’ONU (et un câble interne du département d’État que nous avons pu consulter), plusieurs membres-clés de l’administration Trump estiment que ce passage banalisait les relations sexuelles et cautionnait l’avortement.

    #culture_du_viol #violophilie #ivg
    L’article tire sur Trump qui le mérite bien, mais la Russie et la Chine ne veulent surtout pas non plus de femmes en bonne santé sexuelle et reproductive (ainsi que la plus part des habitant·es de cette planète). Le sexe et la reproduction doivent être souffrance, malheur et maladie pour toute femmes. Pour les femmes, pas de consentement au sexe, pas de consentement à la gestation, pas de consentement à l’enfantement.

  • Russie : Kim Jong-un arrive avec deux heures de retard à une cérémonie militaire
    https://www.rtl.fr/actu/international/russie-kim-jong-un-arrive-avec-deux-heures-de-retard-a-une-ceremonie-militaire-7


    Kim Jong Un participe à une cérémonie militaire à Vladivostok en Russie, le 26 avril 2019
    Crédit : YURI KADOBNOV / AFP

    Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a quitté Vladivostok ce matin du vendredi 26 avril. Il participait à son premier sommet avec Vladimir Poutine dont l’objectif était de renforcer les liens avec la Russie en pleine impasse diplomatique avec les États-Unis. Il rejoint donc la Corée du Nord à bord de son train blindé, après avoir assisté à une cérémonie militaire à laquelle il s’est fait attendre.

    En effet, Kim Jong-un a fait patienter pendant plus de deux heures les soldats russes à Vladivostok, à l’extrême est de la Russie. Un tapis rouge avait été déroulé pour 10h, devant le mémorial consacré à la Flotte du Pacifique. Alors que la garde en tenue de parade et les journalistes l’attendaient sous le crachin et par une température d’environ 5°C, la cérémonie a été annulée et le tapis remisé.

    Ce n’est que plus de deux heures plus tard que les gardes se sont finalement remis en place, que les touristes ont été évacués et que la limousine du dirigeant nord-coréen est arrivée. En manteau et chapeau noirs, Kim Jong-un, accompagné du gouverneur de la région, a déposé une gerbe devant la flamme éternelle, avant d’assister à une brève parade et de repartir.

    C’est ainsi que s’est clôturée la première rencontre entre les deux dirigeants russe et nord-coréen. Un tel sommet n’avait pas eu lieu depuis 2011 entre l’ex-président Dmitri Medvedev et Kim Jong-il. Sans avancée concrète, cette visite a permis au dirigeant nord-coréen d’afficher l’entente « historique » avec l’allié de Pyongyang de la Guerre froide.

  • Moscou distribue des passeports russes aux habitants des régions rebelles du Donbass
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/24/vladimir-poutine-simplifie-l-octroi-de-la-nationalite-russe-aux-habitants-de


    _Le président russe, Vladimir Poutine, à Saint-Pétersourg, le 24 avril.
    SPUTNIK / REUTERS

    Etrange cadeau de bienvenue qu’adresse la Russie au président nouvellement élu d’Ukraine. Alors que Volodymyr Zelensky annonçait, le soir de sa victoire triomphale, dimanche 21 avril, sa volonté de « relancer » le processus de paix de Minsk, Moscou porte un coup majeur à ce texte censé régler le conflit dans le Donbass ukrainien.

    Mercredi 24 avril, Vladimir Poutine a signé un décret permettant l’octroi de passeports russes, à travers une procédure simplifiée, aux habitants des entités séparatistes de l’Est ukrainien. Selon le texte mis en ligne par le Kremlin, les habitants de « certaines parties » des régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk – soit ceux résidant dans les « Républiques populaires » des mêmes noms – pourront obtenir la nationalité russe grâce à une procédure accélérée et même s’ils ne remplissent pas les critères habituellement requis, comme une résidence de plus de cinq ans sur le territoire russe ou l’obligation de renoncer à sa nationalité d’origine.

    Selon Moscou, cette mesure répond uniquement à des visées « humanitaires » et vise, peut-on lire dans le décret, à « protéger les droits et libertés de la personne et du citoyen ». En février 2017, le Kremlin avait déjà avancé la même justification en annonçant la reconnaissance des documents émis par les deux territoires séparatistes.

    Contradiction avec les accords de Minsk
    Le pas qui est aujourd’hui franchi est considérable : il est en contradiction directe avec la lettre et l’esprit des accords de Minsk qui, quoique au point mort, prévoient une réintégration de ces territoires, aujourd’hui subordonnés à Moscou, dans le giron ukrainien.

  • 200 000 tonnes de stupidité
    http://www.dedefensa.org/article/200000-tonnes-de-stupidite

    200 000 tonnes de stupidité

    Avec Trump et les Trump’s boys, y compris les ambassadeurs et les porte-avions de l’US Navy, inutile de chercher un titre : il suffit de les citer texto. Ainsi en est-il de Jon Huntsman, ambassadeur des États-Unis à Moscou. Il est vrai que Huntsman se trouvait à bord du USS Abraham Lincoln qui, s’il n’atteint pas les 100 000 tonnes, s’en approche remarquablement avec les 90 000 tonnes (88 000 tonnes exactement) de la classe Nimitz dont il est issu : pour 10 000 tonnes, on ne chipotera pas l’ambassadeur US auprès de la Russie.

    Pour cette raison de la facilité à laquelle il importe de ne pas céder, le titre qui s’était imposé initialement (“200 000 tonnes de diplomatie…”) a laissé place à une autre formulation qui nous semble finalement mieux adaptée à ce que dissimulent ces (...)

  • Carte à la une. Représenter la peur : la carte de la menace ressentie par les Européens — Géoconfluences

    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/menace-ressentie-par-les-europeens

    La carte des États désignés comme principale menace par les habitants des pays d’Europe permet de réfléchir à la manière dont les opinions publiques perçoivent l’équilibre mondial et régional. En dépit de limites méthodologiques inhérentes à la pratique du sondage d’opinion, cette carte nous renseigne sur la perception de la menace en Europe, et fait apparaître une coupure nette entre une Europe occidentale touchée par le terrorisme et une Europe orientale inquiétée par le voisinage de la Russie.

    #cartographie #europe #effet_du_journalisme

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mercredi 24 avril 2019
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/15948-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien. Veuillez trouver ci-dessous la Revue de presse de notre Contributeur anonyme, et bien sûr plus de titres dans la Defcon Room,

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette / Doudou

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 18 au 21 avril 2019 vues par notre contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    CHINE-RUSSIE :..monnaie numérique adossé à l’or ?

    https://or-argent.eu/une-monnaie-numerique-adossee-a-lor-dans-les-cartons-de-la-chine-et-de-la-

    https://insolentiae.com/vers-un-retour-de-letalon-or-sur-fonds-de-defiance-envers-les-monnaies- (...)

  • Mueller & les univers parallèles
    http://www.dedefensa.org/article/mueller-les-univers-paralleles

    Mueller & les univers parallèles

    On le sait, le rapport Mueller n’a rien réglé. Il a démontré dans une incroyable avalanche de paperasseries, d’auditions, de témoignages, que Trump n’est pas la marionnette de Poutine et n’a pas été élu grâce à Poutine, narrative qui était l’incarnation même de la vérité-Système depuis la mi-2016, – et qui le reste, au fond du cœur, chez nombre de citoyens humanistes, démocrates et le reste. Trump n’est certainement ni un modèle, ni un grand président, ni même un président tout cour, puisqu’homme de téléréalité complètement postmoderne, rayon des vulgarités, – mais il n’a établi aucune collusion avec la Russie comme on l’en accuse, ce qui était évident dès le premier instant.

    (…Il n’empêche : peut-être ferait-il bien la paire, Trump, avec l’acteur comique Volodymyr Zelenski, (...)

  • #SpaceX : mystérieux incident sur la capsule #Crew Dragon_lors d’un test au sol
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/spacex-mysterieux-incident-lors-d-un-test-sur-la-capsule-crew-dragon-81491


    "Les essais initiaux (de Crew Dragon, ndlr) se sont déroulés normalement, mais l’essai final s’est terminé en anomalie sur le site d’essai", a seulement indiqué un porte-parole de SpaceX.
    Crédits : STEVE NESIUS

    Censée transporter des astronautes américains dans l’espace, la capsule Crew Dragon de SpaceX a subi un incident mystérieux que la NASA n’a pas souhaité commenter.

    Que s’est-il vraiment passé à Cap Canaveral ? Un mystérieux incident s’est produit samedi lors d’un test au sol de la capsule Crew Dragon de SpaceX, censée transporter des astronautes américains dans l’espace d’ici à la fin de l’année, ont annoncé SpaceX et la Nasa. « SpaceX a mené une série de tests de moteurs sur notre véhicule d’essai Crew Dragon sur notre site d’essai de Cap Canaveral », a indiqué un porte-parole de SpaceX. « Les essais initiaux se sont déroulés normalement, mais l’essai final s’est terminé en #anomalie sur le site d’essai ».

    S’agit-il d’une explosion ? Le porte-parole, tout comme la NASA, se sont refusés à tout autre commentaire. Mais un photographe du site Florida Today a photographié un nuage de fumée noire au-dessus de Cap Canaveral samedi. Le patron de la NASA, Jim Bridenstine, a seulement indiqué que la NASA avait été informée de « l’anomalie ». « C’est pour cette raison que nous faisons des tests. Nous en tirerons les leçons et ferons les ajustements nécessaires afin que le programme de vols commerciaux avance en toute sécurité », a-t-il précisé dans un tweet.

    Crew Dragon a effectué un test grandeur nature dans l’espace en mars, réalisant un aller-retour non habité de près d’une semaine vers la Station spatiale internationale. Ce succès semblait assurer que le premier vol habité aurait lieu avant la fin de cette année. La capsule est équipée de huit propulseurs (nommés SuperDraco) qui servent de système de secours en cas d’urgence : par exemple, si la fusée qui la lance a un problème, la capsule s’en détache à grande vitesse grâce à ses propulseurs, afin de faire revenir les astronautes sur Terre sains et saufs. Les moteurs sont imprimés en 3D.

    La NASA compte sur la capsule Dragon de SpaceX et celle de Boeing, Starliner, pour assurer le transport de ses astronautes vers l’ISS, confiés depuis 2011 à la Russie.

  • Anas, le héros masqué du journalisme africain
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/04/19/anas-le-heros-masque-du-journalisme-africain_5452593_4500055.html

    Sa popularité dépasse le Ghana, pourtant personne ne connaît le visage du journaliste Anas Aremeyaw Anas. Cet anonymat lui permet de protéger sa vie et d’enquêter en caméra cachée sur les affaires de corruption.

    Le chauffeur connaît manifestement le chemin. Sur les avenues fluides, les immeubles de bureaux défilent, comme les enfants des rues qui, aux carrefours, mendient une pièce ou un morceau de pain. Accra, capitale du Ghana, fait sa pause dominicale. Même le marché central, le plus grand d’Afrique de l’Ouest, qui perturbe le centre-ville les jours de semaine, en provoquant des embouteillages monstres, est presque calme avec ses femmes en tenue de fête négociant le kilo de légumes.
    La ville retient son souffle, chargée des derniers échos des cantiques évangéliques, véritable tempo du dimanche matin. Sur les murs, quelques graffs accrochent le regard au passage, comme ce visage en noir et blanc, masqué par un drôle de rideau de perle.
    On le retrouve, en faisant route vers l’aéroport, sur une immense fresque signée Nicholas Tettey Wayo, un des street-artistes les plus en vogue du pays, accompagnée de cette devise en gros caractères : « Anas te surveille. Agis bien. »

    Un superhéros

    Anas ? C’est Anas Aremeyaw Anas, une vedette sans visage, mais à double face. Côté pile, c’est le journaliste le plus connu du continent africain ; côté face, un véritable James Bond, qui met sa vie en jeu pour tourner les images de ses documentaires chocs : des films pour la BBC, CNN ou la chaîne qatarie Al-Jazira.
    Peu connu en France, il apparaît comme un superhéros en Afrique et dans le monde anglo-saxon. Un journaliste espion, bardé d’une cinquantaine de prix, qui travaille caméra cachée sous la chemise, déguisé pour infiltrer les milieux les plus opaques.

    Son dernier reportage, Number 12, est sorti mi-2018. Il raconte la face obscure du football africain, où « le 12e joueur, c’est la corruption ». Le documentaire, fruit de deux ans d’enquête, dénonce cette gangrène.
    Trois jours après sa diffusion par la BBC, le 9 juin 2018, lors d’une séance publique dans la ville d’Accra, le patron ghanéen de ce sport hyperpopulaire a été forcé de démissionner. Puis, pendant plusieurs semaines, toute la planète du ballon rond africain a vécu à l’heure des évictions prononcées par la Fédération internationale (FIFA). Jusqu’à celle d’un arbitre kényan pourtant prêt à officier durant la Coupe du monde en Russie, à l’été 2018. Anas et son équipe ont piégé 97 des 100 leaders du championnat ghanéen ou des grands championnats du continent, leur proposant de l’argent pour influer sur la sélection d’arbitres ou pour truquer des matchs.

    L’anonymat, une assurance-vie

    Aucun milieu ne fait peur à Anas Aremeyaw Anas. En 2015, il a fait tomber sept des douze juges des plus hautes juridictions de son pays. Au total, une trentaine de magistrats et 170 huissiers de justice s’étaient laissés acheter par des journalistes infiltrés, acceptant des liasses de billets en échange d’une décision de justice, comme l’a montré Ghana in the Eyes of God (« le Ghana vu par Dieu »).
    Ce film a été construit à partir de 500 heures de tournage ; il a été vu par 6 500 personnes en quatre projections seulement, au Centre international de conférences d’Accra. Car dans ce petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest, entre Burkina Faso et Côte d’Ivoire, les sorties des enquêtes du journaliste sont de véritables événements nationaux, aussi courus que le concert d’une rock star.

    « Si je décide d’arrêter, quelqu’un d’autre peut devenir le nouvel Anas. » Anas

    Anas Aremeyaw Anas est une célébrité sans visage car l’anonymat est son assurance-vie. Si de très rares personnes ont déjà vu ses traits, la plupart ne connaissent de lui que le rideau de perles qui tombe de son bob noir, assorti, dans une coquetterie inattendue, à la couleur de sa tunique. Il a choisi de longue date ce masque « produit de l’artisanat local », d’abord parce qu’il « est représentatif du continent africain », mais aussi parce que d’autres que lui peuvent le porter facilement.
    « Si je décide d’arrêter, quelqu’un d’autre peut devenir le nouvel Anas », répète-t-il volontiers. Aujourd’hui, ils sont parfois trois à l’arborer en même temps dans les grands rendez-vous internationaux où Anas est invité. Si, officiellement, il s’agit de tromper ceux qui voudraient l’agresser ou le tuer, c’est aussi par souci de mise en scène. Anas est conscient de la force symbolique du personnage qu’il s’est créé et en joue désormais, écrivant chaque jour un chapitre supplémentaire de cette histoire.

    Pour nous recevoir, le rendez-vous a été donné sans adresse. A l’heure dite, ce 17 février, le pick-up annoncé s’est arrêté devant un hôtel international d’Accra. Prénoms échangés en guise de code et le voilà reparti, stoppant une demi-heure plus tard devant un immeuble à l’air inhabité, dans une banlieue sans charme. Entre une épicerie fermée et une de ces mini-pharmacies où, hormis la gamme d’antipaludéens, les étagères font plus de place aux sodas qu’aux médicaments, un responsable de la sécurité entrebâille un portillon et joue les guides vers le troisième étage, où attend une clé, sésame pour accéder au toit-terrasse, puis à un studio aveugle, camouflé derrière de lourds volets de bois. L’air de la pièce poussiéreuse est encore irrespirable quand le garde du corps y installe trois chaises. Sorti de nulle part, Anas se glisse en silence sur l’une d’elles.

    « Dénoncer, faire honte, emprisonner »

    Après des salutations rapides, ses premiers mots sont pour demander la climatisation. On imagine la chaleur sous son bob enfoncé, derrière ses perles dont le jaune doré répond à sa tunique aux plis parfaits, sur laquelle il porte un petit gilet écossais où le jaune se marie à l’ocre roux. L’homme est théâtral sur sa chaise. Une voix douce très assurée qui s’emballe de temps à autre quand on pointe des contradictions. Des mains qui parlent seules, gesticulant sans cesse. On les fixe d’instinct, gêné face à cet interlocuteur sans visage. Ces mains aux longs doigts fins, graciles, ne trahissent rien de son âge, une quarantaine d’années.

    Anas n’a jamais cessé d’infiltrer des milieux fermés « au nom de l’intérêt général et des droits de l’homme ».

    Né dans le nord du pays, élevé par un père militaire et une mère infirmière, Anas a grandi dans une caserne d’Accra, ville où il étudie le droit à l’université et le journalisme au Ghana Institute of Journalism. Lors de son stage de fin de cursus au tabloïd Crusading Guide, il passe son temps avec les petits vendeurs de rue, ceux qui alpaguent les automobilistes pour quelques cacahuètes ou une bouteille d’eau, et prouve, images à l’appui, que les policiers prélèvent leur obole pour fermer les yeux sur ce commerce illicite.
    Depuis cette première, en 1998, Anas n’a jamais cessé d’infiltrer des milieux fermés « au nom de l’intérêt général et des droits de l’homme », explique celui qui change d’apparence et de personnage pour prélever les preuves de ce qu’il dénonce.

    Pour lutter contre la prostitution enfantine, il devient concierge et homme de ménage dans une maison close en 2007 ; pour démanteler un réseau de proxénètes chinois, il joue les garçons d’étage dans un hôtel chic. Pour raconter le scandale des hôpitaux psychiatriques, il se fait interner, en 2009, sous le nom de Musa Akolgo, une caméra cachée dans sa chemise, essayant de conserver toute sa lucidité en dépit des drogues avalées. En Tanzanie, il dénonce les assassinats d’albinos, dont on broie les os pour en faire des potions, et livre les criminels aux policiers.

    Si Anas Aremeyaw Anas est le cerveau de ces enquêtes, il ne travaille plus seul. Il est le patron emblématique d’une équipe de journalistes d’investigation qui dénoncent la corruption et défendent les droits de l’homme au Ghana et ailleurs sur le continent. Il est copropriétaire du journal de ses débuts, devenu le New Crusading Guide, et a ouvert son agence vidéo. A l’écrit comme à l’écran, sa méthode tient dans le triptyque : Naming, Shaming, Jailing (« dénoncer, faire honte, emprisonner »).

    « Nous voyons cet esprit dans des journalistes courageux comme Anas Aremeyaw Anas, qui risque sa vie pour la vérité. » Barack Obama, lors d’un voyage au Ghana

    Parce qu’il n’hésite pas à s’attaquer aux puissants, Anas est devenu celui qui protège le peuple contre des pouvoirs corrompus. Une sorte de Robin des bois moderne, qui dit choisir ses enquêtes « en fonction de l’intérêt général », ce qui explique son immense popularité.
    Au Ghana, se présenter comme journaliste, c’est immédiatement s’entendre répondre « comme Anas ! », que ce soit dans les taxis ou à la réception de l’Hôtel Golden Tulip, où Linda, la vingtaine, étudiante en tourisme, a cette réaction spontanée, avant d’expliquer avoir vu « le film sur le football et celui sur les juges ».

    #jesuisanas

    La population connaît d’autant mieux Anas qu’il offre des projections gratuites en plein air de tous ses documentaires, estimant que « les gens doivent savoir », que « les informations doivent circuler en Afrique » pour faire naître une société civile plus exigeante et afin que la presse passe enfin du rôle de faire-valoir à celui de quatrième pouvoir. Anas a aussi choisi ce mode de diffusion en parallèle à la BBC, CNN ou Al-Jazira pour protéger les télévisions de son pays qui pourraient être poursuivies si elles diffusaient ses documentaires.
    Le journaliste estime sa popularité « symptomatique d’une société où les gens sont désenchantés ». « Tout à coup, quelqu’un leur redonne espoir en poussant la démocratie plus loin, réveillant leurs aspirations. C’est un phénomène naturel, qui est la conséquence de notre travail – si vous faisiez la même chose, vous seriez aussi populaire », minimise celui qui reste modeste en dépit des fresques sur les murs, des tee-shirts à son effigie, de sa présence dans le dessin animé Tales of Nazir (« les contes de Nazir »), un symbole de la production ghanéenne dont les saisons successives sont diffusées depuis 2014.

    Cette popularité dépasse même largement les frontières nationales, comme le prouvent ses invitations multiples dans les grands festivals, mais aussi ses 276 000 abonnés sur Facebook et ses 212 000 followers sur Twitter, où le mouvement #jesuisanas se répand.
    En plus des trois conférences TED qu’il a faites (à visage caché, bien sûr), Anas s’est vu consacrer un film de 78 minutes, Chameleon (« caméléon »), réalisé par le Québécois Ryan Mullins, et a été cité dans le grand discours de Barack Obama au Ghana, en 2009. Le président américain avait alors rappelé qu’une « presse indépendante » est l’une des choses qui « donne vie à la démocratie » et ajouté : « Nous voyons cet esprit dans des journalistes courageux comme Anas Aremeyaw Anas, qui risque sa vie pour la vérité. »

    Campagne de dénigrement

    Malgré cette célébrité sans frontière, le journaliste est aussi une cible. Un de ses plus proches collaborateurs, Ahmed Hussein-Suale, qui avait travaillé avec lui sur le football et sur les juges, a été abattu le 16 janvier aux abords de son domicile d’Accra par deux hommes à moto. Depuis cet assassinat, Anas a dispersé son équipe et chacun travaille dans son coin.
    Deux jours avant la sortie du film Number 12, Anas a été publiquement accusé de ne pas payer ses impôts par un député du parti au pouvoir, Kennedy Agyapong. L’élu estimait qu’il faisait du mal au peuple ghanéen, ce à quoi Anas a répondu : « Fake news », ajoutant, serein : « Plus vous vous attaquez aux gros poissons, plus vous êtes attaqué. » C’est le même homme politique qui avait appelé à la télévision à « frapper » Ahmed Hussein-Suale, diffusant sa photo (alors que lui aussi jouait l’anonymat) et proposant de « payer » pour corriger cet enquêteur dont il dénonçait les méthodes.

    Cet assassinat a créé l’émoi dans le pays et au-delà. « Lorsque des dirigeants politiques qualifient les journalistes de “diaboliques” ou de “dangereux”, ils incitent à l’hostilité à leur égard et dénigrent leur travail aux yeux du public. De telles déclarations ont un impact direct sur la sécurité des journalistes et créent un environnement de travail dangereux pour eux », a déclaré David Kaye, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’opinion et d’expression.
    « On travaille depuis vingt ans et personne n’avait encore été tué jusque-là, parce que personne n’avait été “outé”, observe simplement aujourd’hui Anas. Si le visage d’Ahmed Hussein-Suale n’avait pas été montré, il ne serait peut-être pas mort. Il y a les gens qui parlent et ceux qui agissent et tuent. Mais quand vous êtes à cette position, vous créez une opportunité en montrant cette photo. »

    « Etre infiltré permet d’apporter des preuves tangibles, que les puissants ne peuvent pas contester devant les tribunaux. Mon objectif est l’efficacité. » Anas

    Interrogé sur ce sujet le 15 février, pour l’émission « Internationales » de TV5Monde, le chef de l’Etat, Nana Akufo-Addo, qui avait officiellement dénoncé le crime sur Twitter, avouait en marge de l’entretien qu’il aimerait « connaître les raisons de cet assassinat », laissant entendre que la victime n’était peut-être pas tout à fait irréprochable. La rumeur court en effet qu’Ahmed Hussein-Suale aurait lui-même touché de l’argent – rumeur que l’entourage d’Anas balaie d’un revers de main, expliquant que la campagne de dénigrement fait partie de la riposte de ceux qui protègent leurs intérêts en refusant de voir le pays changer.

    « A la limite de l’éthique »

    L’ONU comme le Comité pour la protection des journalistes ont demandé qu’une enquête soit sérieusement menée sur cette mort. Le député a reconnu, le 16 mars, dans la presse ghanéenne, avoir été mandaté par le parti au pouvoir pour mener une croisade anti-Anas et jeudi 11 avril, un suspect a été arrêté.
    Reste que la méthode d’Anas interroge et interrogeait bien avant le meurtre d’Ahmed Hussein-Suale. Un journaliste peut-il verser de l’argent pour piéger son interlocuteur ? Peut-il travailler sans révéler son identité professionnelle ? « Mon journalisme est adapté à la société dans laquelle je vis, explique l’intéressé. Au Ghana, et plus largement en Afrique, on ne peut pas se contenter de raconter une histoire pour faire bouger les choses. Etre infiltré permet d’apporter des preuves tangibles, que les puissants ne peuvent pas contester devant les tribunaux. Mon objectif est l’efficacité », poursuit celui qui collabore avec la police. Dépasse-t-il les limites de la déontologie journalistique ? « Je vends bon nombre de sujets à Al-Jazira, CNN et surtout à la BBC. Or, les standards de la BBC sont les meilleurs au monde », rétorque-t-il.

    Pour avoir passé un an auprès de lui et l’avoir vu fonctionner, Ryan Mullins, le réalisateur de Chameleon, journaliste lui-même, reconnaissait, dans un entretien au site Voir, à la sortie du film, en 2015, que les méthodes d’Anas sont « à la limite de l’éthique pour un journaliste occidental » mais qu’elles « sont issues du contexte de travail ghanéen, où les institutions et le système juridique fonctionnent souvent au ralenti et sont aussi très corrompus ».
    Plus important, il ajoute croire que « les motivations d’Anas sont sincères ». « Il veut vraiment que la justice dans son pays soit meilleure et plus développée. Après plus d’une dizaine de séjours en compagnie d’Anas et de son équipe, j’ai pu constater son intégrité. Il a une véritable foi en sa mission », conclut le réalisateur.

    Entreprise privée d’investigation

    Une intégrité qui n’empêche pas le sens des affaires, même si cela contribue à brouiller encore un peu son image… En effet, le savoir-faire développé par les enquêteurs qui entourent Anas Aremeyaw Anas, à mi-chemin entre le journalisme d’infiltration à la Günter Wallraff, le travail de détective et celui d’espion, a fait affluer les commandes. Et le journaliste a monté une entreprise privée d’investigation, Tiger Eye, qui se consacre aussi à des enquêtes ne relevant pas du journalisme. Interpol, la troisième société minière au monde (AngloGold Ashanti), l’une des plus grosses entreprises britanniques de sécurité (Securicor) sont ses clients, au même titre que le gouvernement ghanéen.
    L’entreprise propose tout type d’enquête, de la filature à l’infiltration, la surveillance fine, l’analyse de données. Pour cela, Tiger Eye met à disposition « des agents de haut niveau » qui peuvent avoir été « formés par les services de renseignement israéliens, maîtrisent les sciences de la sécurité et de la surveillance », rappelle le site commercial, qui propose des tarifs variant entre 300 et 500 dollars (jusqu’à 450 euros) la journée – le revenu national moyen au Ghana est d’à peine 2 000 euros annuels.
    Là encore, la pratique pose des questions déontologiques et fait surgir le risque de conflits d’intérêts, qu’Anas met de côté, pragmatique. « La BBC fonctionne avec de l’argent public ! Ici, ce n’est pas possible. Je suis réaliste. Je collabore avec de nombreuses institutions et je le mentionne dans les enquêtes. Et la postérité ne nous pardonnerait pas si nous décidions de simplement se croiser les bras et de laisser place à la criminalité », ajoute celui qui rêve que le journalisme réveille la société africaine.

    « D’autres très bons journalistes d’investigation font leur métier au Ghana et dans la région avec une tout autre approche. » Will Fitzgibbon, ICIJ
    « Nous avons reçu une aide pour reproduire ce nouveau type de journalisme à travers le continent africain. Nous travaillons actuellement sur un projet baptisé “Investigations nigérianes”, qui suscite beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme chez les journalistes nigérians. Je suis censé aller au Malawi, en Tanzanie, en Afrique du Sud pour bâtir une nouvelle génération d’“Anas”, capables de repousser les limites de notre démocratie. On n’est plus dans l’histoire d’un individu mais dans un mouvement », insiste-t-il.

    Optimiste

    Un mouvement qui n’est pas le seul sur le continent. Will Fitzgibbon, du Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), qui reste réservé sur les méthodes d’Anas Aremeyaw Anas, rappelle que « d’autres très bons journalistes d’investigation font leur métier au Ghana et dans la région avec une tout autre approche ». M. Fitzgibbon a notamment travaillé avec la Cellule Norbert Zongo (du nom d’un reporter burkinabé assassiné en 1998) pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (Cenozo) sur les « West AfricaLeaks », qui ont permis de dénoncer quelques scandales financiers.

    Anas ne prétend d’ailleurs pas que sa démarche est la seule valable et se veut plutôt optimiste : « Je vois la société ghanéenne bouger, avancer. Une société civile est en train de naître dans ce pays et le journalisme d’investigation y est pour quelque chose, observe-t-il. Le monde a toujours été en lutte, nous ne sommes pas arrivés ici sans nous battre. Nos ancêtres, que ce soit en Amérique ou ailleurs, ont lutté pour que nous arrivions où nous en sommes aujourd’hui. Dans dix ans, la société sera plus ouverte, il y aura beaucoup moins de corruption. On ne volera plus impunément. Des gens ne demanderont plus qu’on frappe des journalistes parce qu’ils ont de l’argent. On aura davantage conscience que l’argent n’achète pas tout. »
    En attendant, le Ghana occupait, en 2018, la 78e place sur les 180 pays qu’observe l’association de lutte contre la corruption Transparency International. Et l’Afrique est le continent le plus mal classé.

  • Ukraine : Volodymyr Zelensky remporte la présidentielle, le pays fait un saut dans l’inconnu
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/21/en-elisant-volodymyr-zelensky-president-l-ukraine-fait-un-saut-dans-l-inconn

    Elu à 73% des voix selon les premières estimations, l’ancien humoriste incarne un changement profond, mais son arrivée au pouvoir est assortie de multiples incertitudes.

    Cinq ans après avoir mené la révolution dans la rue, les Ukrainiens ont à nouveau renversé la table, dimanche 21 avril, sans violence ni fracas, en portant au pouvoir un néophyte complet, Volodymyr Zelensky. Cet humoriste et producteur à succès dénué de la moindre expérience politique, réalise le hold-up électoral parfait, en récoltant, selon les premiers sondages de sortie des urnes, un score raz-de-marée de 73 % des voix, loin devant le sortant Petro Porochenko. Jamais président ukrainien n’avait obtenu un soutien aussi massif, et ce n’est là que l’un des records engrangés par M. Zelensky, qui devient à 41 ans le plus jeune président qu’ait connu le pays.

    • Quand la réalité rattrape la fiction (ou lycée de Versailles…)

      Le comédien Volodimir Zelenski remporte haut la main la présidentielle en Ukraine
      https://www.latribune.fr/economie/international/le-comedien-volodimir-zelenski-remporte-haut-la-main-la-presidentielle-en-

      Moins de quatre mois après être entré en politique par une déclaration de candidature aux airs de farce en plein réveillon du 31 décembre, cet acteur et humoriste a imposé une #cuisante_défaite au président sortant Petro Porochenko.
      […]
      Volodimir Zelenski doit une bonne part de sa popularité à la série télévisée à succès « Serviteur du peuple » [Слуга народу], dans laquelle il incarne un professeur d’histoire devenu chef de l’Etat, qui se joue des bassesses de politiciens corrompus et d’hommes d’affaires véreux.

    • vu intégralement… pas compris grand chose aux dialogues, mais assez facile à suivre avec les images.

      1. Vassili Petrovitch Goloborodko (Volodimir Zelensky) entre en prison alors que son successeur (genre Leonid Kravtchouk) entre en fonction. Corruption (scènes répétées avec gâteau), …, nouveau Maïdan à la suite de quoi

      2. Olga Youchenko Michenko (sosie de Ioulia Timochenko) prend le pouvoir, mais laisse V. P. Goloborodko en prison. Sa présidence s’achève par un coup d’état des extrémistes galiciens.

      3. L’Europe (avec la Chine ?) sort V. P. Goloborodko de sa prison et le replace à la présidence. Il découvre une Ukraine éclatée en une multitude d’états (d’une principauté galicienne à une URSS (si, si !) à l’est en passant par un émirat de Crimée, un Monaco chinois (si, si !) et une zone autonome juive. Où se sont recasés les anciens dirigeants de tous les régimes précédents.

      Sous son mandat (1919-1923) et sans qu’il y soit pour grand chose, l’Ukraine redevient une puissance économique, lance des satellites et après la poursuite de la désintégration des micro-états, et par la magie du Saint-Esprit, s’unifie progressivement. Il ne reste plus que les deux extrêmes (extrémistes galiciens et soviétiques de l’autre) qui s’unissent lorsque les mineurs du Donbass viennent au secours de leurs camarades galiciens lors d’une catastrophe dans une mine de charbon (Golobordko et son gouvernement sont totalement spectateurs des événements…)

      Pendant tout le film, Golobordko est en permanence sous la coupe de son (ancien (et futur)) premier ministre Iouri Ivanovitch Tchouïko.

      Le tout raconté par un professeur d’université à sa classe (les élèves disposent chacun d’un iPad et rien d’autre sur les tables…) 40 ans plus tard.

      Beaucoup, mais vraiment beaucoup, d’allusions explicites (y compris un général qui tape avec sa chaussure sur la table des négociations lors d’une empoignade entre dirigeants des micro-états. Beaucoup de scènes comiques : la visite de la représentante européenne à Goloborodko dans sa prison, la découverte de la carte du nouveau découpage du pays suivie du défilé des chefs des différents micro-états, l’explication d’une délégation de la famille de Goloborodko à la Commission européenne des liens entre l’ancienne équipe (Kravtchouk), la nouvelle (Timochenko) et les oligarques.

      Une énorme partie du rôle de Zelensky est muet, il subit en permanence et on ne saisit absolument pas quels sont les leviers de son action.

      À noter pour finir que, IRL, le nom du parti de Zelensky #Serviteur_du_Peuple, créé en mars 2018 est celui de la série dont il est acteur…

      En France, la totalité du coût de la série aurait été intégrée aux dépenses de campagne de l’élection présidentielle. Du moins, normalement… Attendons de voir le traitement du coût du #Grand_Débat_National et le décompte de son temps médiatique par la CNCCFP…

      pour les personnages, WP[uk]
      https://uk.wikipedia.org/wiki/Слуга_народу_(серіал,_2015)

  • Présidentielle en Ukraine : l’humoriste Zelensky ne fait pas rire les Russes - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/04/18/presidentielle-en-ukraine-l-humoriste-zelensky-ne-fait-pas-rire-les-russe

    « Le rapport à Zelensky est ambivalent, poursuit Stanovaya. On ne comprend pas ce qu’il a dans le ventre, son degré d’autonomie, dans quelle mesure il peut s’entendre avec les élites ukrainiennes, quels sont ses projets pour le Donbass, s’il est totalement dépendant de la conjoncture intérieure. » Le politologue Alexeï Makarkine considère pour sa part que Moscou peut espérer que « Zelensky sera un président faible », alors que Porochenko n’est plus que l’homme de la confrontation et du non-compromis.

    Tout dépendra donc de la ligne qu’adoptera, s’il est élu, Zelensky. « S’il s’engage à perpétuer la ligne dure de son prédécesseur, en réclamant la Crimée, le Donbass, des compensations, alors la réponse sera dure aussi. Par exemple l’accélération de la distribution de passeports russes aux habitants des régions séparatistes du Donbass », explique Stanovaya. Mais même s’il montre patte blanche et apparaît ouvert à la négociation avec la Russie, jamais il ne pourra mener une politique favorable aux intérêts du Kremlin.

    Et jamais, tout au long de l’article, on n’évoque les relations du candidat avec les occidentaux, son autonomie des occidentaux, sa liberté d’action face aux occidentaux... ... ... évidemment.