country:soudan

  • Derrière le nouvel homme fort du #Soudan, Mohamed Hamdan Daglo, l’#Arabie_Saoudite ?
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/yemen/derriere-le-nouvel-homme-fort-du-soudan-mohamed-hamdan-daglo-l-arabie-s

    Le chef des RSF (Forces de soutien rapide), « une unité paramilitaire formée à partir des vestiges des redoutables milices à cheval Janjawid au Darfour » s’est ainsi rendu en Arabie Saoudite. Il a construit une véritable relation avec l’Arabie en s’occupant, sous le règne d’Omar el-Béchir, le président déchu, du déploiement des forces soudanaises au Yémen dans la coalition dirigée par Riyad. "En retour, le général Hamdan a gagné d’importants nouveaux amis, dont le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, en plus d’une rémunération généreuse pour ses troupes. Les salaires saoudiens ont contribué à redorer le blason du général Hamdan dans son Darfour natal, où certains habitants des communautés qu’il avait terrorisées ont constaté des avantages lors de son accession au pouvoir", écrit le Financial Times.

    Le général au passé sulfureux (il est accusé de massacres au Darfour) a réussi son ascension. Selon le New York Times, "la guerre a enrichi le général Hamdan, qui possède des intérêts dans les mines d’or, la construction et même une société de location de limousines. Parmi ses clients, Mohammed ben Salmane, prince héritier de l’Arabie Saoudite."

    C’est ce même homme qui a mené la sanglante repression le 3 juin contre les manifestants à Khartoum. Le responsable des RSF "conserve un soutien régional, voire international. [...]

    Dans ce conflit yéménite qui concrétise toutes les divisions du Proche-Orient, le Soudan, frontalier de l’Egypte, est devenu un élément important que l’Arabie n’entend pas perdre. Tout comme le président Sissi au Caire, allié de l’Arabie. Dans un article du 15 juin, Le Monde prête à Mohamed Hamdan Daglo « Hemetti » l’intention d’envoyer certains de ses ex-miliciens en Libye… aux côtés des forces du maréchal Haftar, grand allié du maréchal Sissi… et donc de l’Arabie Saoudite.

  • #Refus_d’entrée : criminaliser la solidarité

    En France, deux petites victoires ont été remportées contre les tentatives du gouvernement Français de criminaliser la solidarité envers les migrant·e·s. Un tribunal administratif a annulé deux ordres de la police française d’interdire de territoire des citoyen·ne·s européen·ne·s en raison de leur soutien aux migrant·e·s à Calais. L’interdiction ordonnée par la police a été déclarée illégale. Cette victoire au tribunal pourrait affecter des dizaines d’autres personnes placées sur des listes d’interdiction et dans les bases de données de surveillance par la police française.

    La liste des #interdictions_de_territoire

    En mars 2017, D. était à la gare de St Pancras à Londres pour prendre l’Eurostar en direction de Calais. Il s’y rendait pour participer à une réunion publique sur le rôle des sociétés privées impliquées à hauteur de plusieurs millions d’euros dans la sécurisation de la frontière Franco-Anglaise. Mais avant de monter dans le train, il est arrêté au contrôle des passeports, puis emmené dans une petite pièce par la Police aux Frontières française (#PAF). Après un moment d’entretien au téléphone, les agent·e·s de la PAF impriment un “Refus d’entrée”, document officiel l’informant qu’il lui est interdit d’entrer en France.
    Ce type de traitement n’est que trop courant envers les voyageurs et voyageuses non-européen·ne·s. Mais D. est titulaire d’un passeport européen. Le document qui lui a été remis stipulait qu’il figurait dans une base de donnée de la police française regroupant les personnes fichées comme « Danger pour l’ordre public ou la sécurité nationale ». En outre, la police lui annonce qu’il va également « avoir des problèmes » pour voyager dans d’autres pays, puisque son nom était dorénavant signalé sur la base de données du Système d’Information Schengen (SIS) utilisée par les polices aux frontières dans toute l’Europe.
    Le cas de D. n’est pas un incident isolé. Ainsi, en mars 2017 X. se rendait en Belgique en bus et a été arrêté·e par la PAF au port de Douvres. Après environ une heure d’attente, on informe X. que l’entrée en France lui est refusée et iel reçoit un papier notifiant simplement qu’iel est un « danger pour l’ordre public ou la sécurité nationale ».
    Ce n’était pas la première fois que X. a eu des problèmes pour entrer en France. En Octobre 2016, X. est arrêté·e à son arrivée à Calais et constate que les agent·e·s consultent une liste de trois pages avec des noms et des photographies. La police désigne à X. une photo d’iel prise en 2010 (date devinée grâce à la couleur de ses cheveux !) figurant en page 3 du document.
    On informe X. qu’en cas d’arrestation à Calais, iel serait interdit·e de présence sur le territoire français. Iel n’a pas été arrêté·e, malgré cela, l’entrée en France lui fut refusée la fois suivante.

    En examinant et recoupant l’enchaînement de ces incidents avec d’autres, il semble probable que la police ait établi une « liste de personnes interdites du territoire » juste avant l’expulsion de la jungle en octobre 2016.

    Nous savons que d’autres personnes ont reçu ces interdictions.
    D. et X., plutôt chanceux·se·s d’avoir pu le faire dans le délai imparti de deux mois, ont décidé de contester cette interdiction devant les tribunaux français. Iels ont été soutenu·e·s dans cette action par le réseau Calais Migrant Solidarity et par l’association française Anafé qui travaille avec les étrangers et étrangères empêché·e·s d’entrer en France. Nous pensons qu’il s’agit de l’une des premières fois qu’un refus d’entrée est contesté en France. La plupart des personnes à qui sont imposés ces refus d’entrée sont des migrant·e·s non-européen·ne·s, déporté·e·s loin de France et qui ont peu de chance de les contester.

    La #fiche_S

    Le ministère français de l’Intérieur a défendu l’interdiction devant la cour, arguant que D. et X. étaient bel et bien un “danger” pour la France. Mais de quel danger parle-t-on ? L’État français a tiré cet argument de son fichier consacré à D. et X. – une des tristement célèbres « fiche S » constituées par la police politique française sur de supposé·e·s fauteurs et fauteuses de troubles.

    Cette “fiche S” comportait deux parties. Tout d’abord, D. et X. sont identifié·e·s comme « membre de la mouvance anarcho-autonome d’ultra gauche (« no border ») susceptible de se livrer à des actions violentes dans les perspectives du démantèlement du camp de migrants de Calais ». L’État, dans ses pièces, ne mentionnait aucune violence de ce type, mais citait plutôt plusieurs articles de presse français traitant de la prétendue “violence” des “No Borders”.

    En fait, les assertions de ces médias étaient entièrement fondées sur des citations de sources policières, souvent anonymes. Ainsi, en un cercle parfait, la police a communiqué à la presse des affirmations sans fondements, puis a utilisé ces même citations de presse dans leurs propres “preuves”. Ni D., ni X., ni personne d’autre n’a jamais été poursuivi·e pour les prétendues “violences” mentionnées dans ces rapports, et encore moins reconnu·e coupable.

    La deuxième partie de la fiche S donne quelques exemples plus précis des activités de D. Par exemple, il est arrêté en 2010 dans une “occupation illégale” – c’est-à-dire qu’il était simplement présent dans l’Africa House, squat où habitaient environ 100 personnes venant principalement du Soudan, d’Érythrée et d’Éthiopie. Il a également été repéré par la police lors d’une manifestation de migrant·e·s à Calais en 2014. Le dossier de X. mentionnait que « du 5 au 7 février 2010, des activistes No Border, y compris X., ont illégalement occupé un hangar de la rue Kronstadt à Calais et ont accueilli des migrant·e·s, les forces de l’ordre devant expulser les lieux », et qu’en 2010, des activistes No Border, y compris X. ont déployé une banderole “solidarité avec les sans papiers” sur la façade du beffroi de la mairie de Calais.
    Comme l’a convenu la cour, tout ceci n’avait rien de bien sérieux, était inexact ou ancien, et que rien ne suggérait une menace imminente contre la nation française.

    Il y avait aussi des éléments issus de dossiers de la police britannique. Encore une fois, ceux-ci mentionnent simplement que D et X sont allé·e·s à des manifestations, et que X a été arrêté·e lors de l’une d’elle, mais jamais poursuivi·e.

    Ce que tout cela montre également est comment les polices britannique et française échangent de vagues « renseignements », des rumeurs policières et des soupçons, sur les personnes qu’ils identifient comme politiquement actives. Cette “intelligence” est ensuite utilisée comme une base pour bloquer les mouvements transfrontaliers des personnes, notamment en les ajoutant aux listes de surveillance internationales comme le Système d’Information Schengen.

    #No_Borders” : la menace fantôme

    En bref, la seule accusation réelle contre D et X était qu’iels appartenaient à une « violente » organisation « anarcho-autonome » appelée « No Borders ». Mais quelle est cette prétendue organisation ?

    Bien sûr, certaines personnes solidaires des migrant·e·s de Calais se considèrent anarchistes. Et certaines, anarchistes ou « ultra-gauchistes » ou non, s’identifient à l’idée de « No Borders ». Ces deux mots ont pu être compris différemment selon les personnes : un slogan, une demande, un défi, un rêve. En revanche ce qu’ils ne signifient absolument pas est l’appartenance à une organisation qui organiserait le soulèvement des migrant·e·s à Calais.

    C’est un fantôme créé par la police française et les journalistes qui alimentent des histoires en buvant quelques verres. Il n’existe tout simplement pas. Les journalistes des deux côtés de la Manche ont diffusé d’innombrables histoires de « No Borders » incitant à des émeutes, incendiant la jungle, alimentant des réseaux de passeurs, etc. Aucunes de ces affirmations n’ont jamais été étayées par des preuves ou des enquêtes, ni jamais justifiées devant un tribunal.

    Par ailleurs, les migrant·e·s à Calais sont généralement des personnes plutôt débrouillardes. Beaucoup ont vécu des guerres et des dictatures, des révolutions, traversé des mers et des déserts. Iels n’ont pas besoin d’aide pour être en colère, ni pour s’organiser pour franchir les frontières et passer à l’action.

    Lutter pour la solidarité

    Pour nous, cette contestation en justice ne concernait pas seulement deux individu·e·s . Il s’agissait de contester une arme largement utilisée par la police pour bloquer la libre circulation des personnes en toute impunité. C’était une petite participation à la résistance contre les gouvernements qui s’échinent à mettre fin aux mouvements de solidarité entre citoyen·ne·s et migrant·e·s.

    Au cours des dernières années, des milliers d’Européen·ne·s ont réagi au passage des réfugié·e·s avec soutien et solidarité, depuis les plages de Grèce en passant par les cols des Alpes jusqu’aux “Jungles” de Calais. Cela dérange les politicien·ne·s et les médias qui s’affairent à vouloir faire paniquer la population au sujet d’ « invasions de migrant·e·s ». Leur but est de semer la peur et la division, essayant d’empêcher les gens de s’unir contre les élites capitalistes qui sont nos ennemis communs. La solidarité concrète et pratique, quand les personnes avec et sans papiers résistent côte à côte, est une réelle menace pour leur projet de « diviser pour mieux régner ».

    C’est pourquoi les États répondent en diabolisant et en criminalisant la solidarité. À Lesbos ou à Lampedusa, des volontaires sont emprisonné·e·s ou harcelé·e·s pour avoir sauvé quelques-unes des milliers de personnes qui se noient en mer. A Calais, la police arrête et interdit de territoire arbitrairement quiconque qu’elle aura étiqueté comme « No Borders ». Iels espèrent ainsi effrayer les citoyen·ne·s et isoler les migrant·e·s. L’État et les médias peuvent ainsi discréditer et attaquer leurs boucs émissaires en toute liberté.

    Cette victoire judiciaire est une petite partie de la lutte contre cette guerre lancée contre la solidarité. Ce qui est primordial est que nous ne nous laissions pas effrayer et que nous continuions à combattre nos vrais ennemis qui traînent dans les halls de commerce et dans les lieux de pouvoir. Français·e·s ou Britanniques, Européen·ne·s ou Africain·e·s, nous avons les mêmes ennemis, ne les laissons pas nous diviser.

    #Calais #délit_de_solidarité #solidarité #asile #migrations #réfugiés #victoire #France

  • Soudan : les Janjawids au pouvoir | Sudfa
    https://blogs.mediapart.fr/sudfa/blog/100619/les-janjawids-au-pouvoir

    Après plusieurs mois de contestation, le dictateur Omar Al-Bachir a été remplacé par un Conseil Militaire, présidé par Burhan et Hemetti. Les massacres qui ont commencé il y a une semaine dans la capitale sont perpétrés par les Janjawids, qui sont coupables de génocide au Darfour et dans d’autres régions depuis vingt ans. Source : Relevé sur le Net...

  • La France expulse vers l’Érythrée

    Le 6 juin 2019, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé une personne érythréenne vers Asmara depuis le centre de rétention administrative (#CRA) de #Toulouse. Il s’agit de la première expulsion par la France vers l’Érythrée, pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde.

    https://www.lacimade.org/presse/la-france-expulse-vers-lerythree
    #Erythrée #France #expulsions #renvois #réfugiés_érythréens

    A la lecture du rapport parlementaire dévoilé la semaine dernière par @le_Parisien @nicojacquard on apprend page 92 que @Place_Beauvau a demandé 7 LPC au consulat de l’#Érythrée pour expulser 7 de leurs ressorissant·e·s (et 6 pour la Syrie) !


    https://twitter.com/lacimade/status/1138730170288943104
    #Erythrée #it_has_begun

    ping @karine4

    • France : une femme expulsée en Érythrée, un des pays les plus répressifs au monde

      C’est une première depuis au moins 20 ans. D’ordinaire, les Érythréens qui ont pu prouver leur nationalité auprès des autorités françaises obtiennent une protection. L’Érythrée est considérée comme l’un des pays les plus répressifs au monde.

      Cette ressortissante érythréenne a été arrêtée le 8 mai à la frontière espagnole, à bord d’un autobus, avec un titre de séjour « contrefait » et un passeport, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales. On ignore encore les détails du périple qui l’a conduit en France.

      Placée en centre de rétention, elle a multiplié les recours judiciaires et déposé en urgence une demande d’asile, mais en vain. Tout a été rejeté. Elle a fait appel du rejet de l’asile, mais, avant l’examen de son recours, a été reconduite de force dans son pays natal le 6 juin. En dépit des mises en garde sur le régime totalitaire qui règne à Asmara. Et alors que la France n’a plus renvoyé d’Érythréens depuis plus de 20 ans.

      Alors que s’est-il passé ? Au ministère de l’Intérieur, on renvoie vers la Préfecture. Et à la Préfecture, on fait valoir l’épuisement de tous ses recours juridiques pour motiver l’expulsion.

      Du côté de l’OFPRA, on assure pourtant que la doctrine française n’a pas changé : la preuve de la nationalité suffit à octroyer une protection aux Érythréens. Mais selon nos informations, la dame aurait mal parlé l’anglais et ses premières déclarations auraient laissé croire qu’elle ne craignait rien en cas de renvoi dans son pays natal.

      http://www.rfi.fr/afrique/20190612-france-une-femme-expulsee-erythree-pays-plus-repressifs-monde?ref=tw_i

    • Une femme déboutée du droit d’asile expulsée vers l’Erythrée

      La Cimade dénonce cette expulsion, « une première » souligne l’association de défense des migrants, vers un pays où le régime commet des « violations massives des droits de l’homme » selon l’ONU.

      Le 6 juin, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé du territoire français une femme étrangère, dont la demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Arrêtée dans un bus en provenance de l’Espagne en mai, elle avait été placée en rétention à Toulouse et, comme le recours déposé devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) n’est pas suspensif, finalement expulsée. L’histoire serait assez banale si la destination vers laquelle cette femme a été envoyée n’était pas Asmara, capitale de l’Erythrée.

      Ce pays ultrafermé est dirigé par le même homme, Isaias Afwerki, depuis 1991. L’année dernière, la rapporteure spéciale de l’ONU sur place s’inquiétait de la persistance de « violations massives des droits de l’homme » par le régime. « Il faut faire le service militaire dans notre pays. Si cela durait deux ou trois ans, je serais d’accord, mais c’est un service qui ne finit jamais. Ou plutôt, ça finit quand tu meurs. Mes frères et mon père, qui a 70 ans, sont toujours soldats », témoignait auprès de Libération en décembre 2017 un jeune homme qui avait fui l’Erythrée. Le Quai d’Orsay déconseille d’ailleurs vivement aux Français de s’y rendre, les prévenant que l’ambassade y dispose de « moyens limités pour venir en aide aux Français en cas de crise ».
      « Risques importants »

      C’est ce qui inquiète la Cimade : « La personne qui a été expulsée court des risques importants en Erythrée, dit David Rohi, responsable rétention de l’organisation de défense des migrants. On ne sait pas si cette expulsion, c’est un dérapage ou si elle marque une volonté de reprise des expulsions [vers ce pays]. »

      La préfecture des Pyrénées-Orientales, elle, ne voit pas le problème : « La personne a fait valoir tous les modes de recours, et il y a quand même eu cinq décisions de justice, dont l’Ofpra qui est indépendante, le juge des libertés qui l’a maintenue en rétention… Ce n’est pas seulement une décision en sa défaveur, c’est cinq. Donc le préfet, qui n’est pas seul dans sa prise de décision, l’a exécutée comme il pourrait le faire sur d’autres dossiers de ce type », explique-t-on.
      « Justice déshumanisée »

      David Rohi balaye l’argument : « La préfecture se borne à dire qu’elle a respecté la loi et la procédure, mais un préfet est aussi lié par les risques d’exposition à des traitements inhumains et dégradants, ce n’est pas pour rien que la France, d’habitude, n’expulse pas vers l’Erythrée ! »

      Surtout, il pointe les conditions dans lesquelles cette femme a constitué son dossier de demande d’asile : « Le préfet a décidé de la maintenir en rétention quand elle a déposé sa demande d’asile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. Or une demande d’asile en rétention n’a rien à voir avec une demande normale. Il faut rédiger son dossier en français par exemple. Elle a été entendue par l’Ofpra par visioconférence, le traducteur n’était pas dans la même pièce qu’elle, cela limite la qualité de l’examen. »

      La vidéo-audience est d’ailleurs dénoncée par les avocats des barreaux de Lyon, Nancy et Paris après qu’il a été décidé de l’expérimenter pour les audiences à la Cour nationale du droit d’asile, cette fois. « Nous ne pouvons pas admettre ce type de justice déshumanisée, dans un domaine où l’intime conviction du juge va décider de la vie d’une personne et de sa famille », expliquait Serge Deygas, bâtonnier élu du barreau de Lyon, alors que les avocats se mobilisaient contre au début de l’année.

      https://www.liberation.fr/france/2019/06/13/une-femme-deboutee-du-droit-d-asile-expulsee-vers-l-erythree_1733475

    • Sur les traces d’#Aatifa, expulsée par la France vers l’Erythrée, « la Corée du Nord de l’Afrique »

      Une Erythréenne a été expulsée par la France le 6 juin, malgré les dangers encourus dans son pays. Elle n’est pas la première. Trois l’auraient précédée en 2017. « L’Obs » a mené l’enquête.
      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ».

      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ». Comment la France, pays des droits de l’homme, a-t-elle pu décider pareille expulsion alors même que les pays européens s’y refusent traditionnellement ? Que s’est-il passé ? Erreur administrative, zèle d’une préfecture qui n’aurait pas mesuré les conséquences de sa décision ? Selon nos informations, ce cas est rarissime : c’est l’une des premières fois qu’un ressortissant d’Erythrée est expulsé par la France. MEHDI BENYEZZAR / L’OBS Avant Aatifa, trois autres migrants l’avaient déjà été en 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités françaises peinent à dissimuler leur gêne. A Beauvau, on dit avoir « découvert l’info [sur Aatifa] dans la presse » : « On ne supervise pas toutes les expulsions. On ne peut pas. » Du côté de la préfecture des Pyrénées-Orientales, on s’en tient au minimum syndical. Aatifa a été expulsée « en application des décisions de justice prononcées à son encontre ». Depuis que les migrants arrivent plus nombreux par la frontière espagnole plutôt qu’italienne, « les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales font du zèle, sous la pression de Castaner », souffle un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Nul ne sait ce qu’est devenue aujourd’hui l’ancienne travailleuse domestique. « Elle a très peur d’être enfermée » Toulouse-Paris. Paris-Istanbul. Et enfin Istanbul-Asmara, la capitale de l’Erythrée. Plusieurs sources concordantes indiquent que des policiers français ont accompagné Aatifa tout au long de son voyage retour. Ces derniers l’auraient directement « remise » aux autorités érythréennes, une fois arrivés à bon port. « C’est ce que prévoit la procédure », indique un fonctionnaire de la police aux frontières. Une procédure qui ne prévoit toutefois pas de s’assurer de sa sécurité sur place. « A peine arrivés, ils ont pris le vol retour », raconte « Léo », de la Cimade, une association de soutien aux migrants. L’un des membres de la famille d’Aatifa, réfugié en Europe, assure qu’elle est toujours en vie : il l’a eue au téléphone à la mi-juin. Si elle n’a pas été enfermée à son arrivée, « elle a très peur de l’être ». En 2018, plus de 80 % des demandeurs d’asile érythréens ont pourtant été reconnus réfugiés par l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). Il leur suffit, en général, de prouver leur nationalité pour être protégés par l’Etat français. Aatifa, détentrice d’un passeport en cours de validité, était dans ce cas. Mais l’Ofpra lui a tout de même refusé le statut de réfugiée. Dans sa décision, l’office explique que « ses déclarations ne permettent pas [...] de conclure au bien-fondé de ses craintes [...] de persécution en cas de retour ». La députée LREM Valérie Thomas, présidente du groupe d’amitié France-Erythrée à l’Assemblée nationale, réagit : « Cette décision [d’expulsion] m’a surprise. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe en Erythrée. Et lorsque l’on ne sait pas, il ne faut pas expulser. » D’autant que l’ONU s’est déjà alarmée de la situation sur place à plusieurs reprises. Dans un rapport de mai 2019, elle a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme : arrestations arbitraires, détentions illimitées, enfermement systématique des migrants érythréens qui ont tenté de fuir sans visa... Le pays est toujours tenu d’une main de fer par le dictateur Issayas Afeworki, héros de l’indépendance, devenu pourfendeur des libertés publiques depuis un coup d’Etat en septembre 2001. Alors que le monde pleurait les morts des Twin Towers, Afeworki a muselé la presse et enfermé les opposants politiques. Plus rien ne filtre de cet Etat fermé à double tour. « Pour les autorités locales, la migration de nombreux Erythréens est un complot de l’étranger », indique une source diplomatique. Un pays caserne Qui est Aatifa ? Quelle est son histoire ? Nous avons pu reconstituer une partie de son parcours. De son départ d’Asmara à son retour forcé. Aatifa est née en Erythrée au début des années 1980. Elle est tigréenne, l’ethnie majoritaire du pays, et de confession orthodoxe. Après avoir grandi dans une zone rurale, elle gagne, encore adolescente, la capitale, Asmara. Au terme de sa onzième année de scolarité, comme des milliers d’écoliers, elle rejoint le camp militaire de Sawa. Depuis une vingtaine d’années, l’ancienne base du parti nationaliste érythréen, située à la frontière avec le Soudan, est le symbole de l’embrigadement de la jeunesse. Dans des baraquements posés au milieu d’un désert de roches ocre, les jeunes cadets apprennent, parfois par la force, l’amour du drapeau et le maniement des armes. LIRE AUSSI > Pourquoi les Erythréens émigrent Dans ce pays caserne, la conscription peut durer toute une vie. Pour Aatifa, elle s’achève au bout d’un an. La jeune femme dit avoir été réformée pour raisons médicales. De retour à Asmara, elle vit de petits boulots. Vendeuse à la sauvette, elle est envoyée à plusieurs reprises en prison. C’est en tout cas ce qu’elle a soutenu devant les officiers de l’Ofpra, qui ont jugé cet élément trop peu étayé pour être crédible. « Comme elle n’avait pas achevé son service militaire, la police était aussi sur son dos », complète son avocate. LIRE AUSSI > Le parcours du combattant du demandeur d’asile en France C’est en 2009 qu’Aatifa aurait quitté l’Erythrée, selon des documents que nous avons pu consulter. Sa destination ? Le Koweït, où elle est embauchée comme employée de maison. « C’est très courant pour les femmes de mon pays d’aller travailler dans le Golfe, explique la journaliste érythréenne établie en Suède Meron Estefanos, l’une des porte-voix de la communauté. Il y a des agences de recrutement de domestiques en Erythrée qui démarchent les jeunes filles dans la rue pour les envoyer là-bas. » Le voyage coûte entre 15 000 et 30 000 nafkas (900 et 1 800 euros), à verser à ces officines. Salaire mensuel promis ? 180 euros. « Situation de quasi-esclavage » De son passage au Koweït, Aatifa n’a que peu parlé à l’officier de l’Ofpra avec lequel elle s’est entretenue par visioconférence, après son arrestation en France. Depuis 2018 et la loi asile et immigration, ce dispositif permet de traiter plus rapidement - et avec moins de moyens - les demandes d’asile formulées par les étrangers placés en centre de rétention. Il est fréquemment décrié tant par les associations de soutien aux réfugiés que par les syndicats de l’Ofpra. Une intervenante en centre de rétention explique : « Il faut s’imaginer qu’on est face à une caméra dans une petite pièce. Avec un policier à ses côtés. Ce n’est pas idéal. Peut-être qu’avec le stress elle n’a d’ailleurs pas tout compris », explique une intervenante en centre de rétention. Gérard Sadik, coordinateur asile pour la Cimade, rebondit : « Je pense qu’elle aurait eu l’asile si elle était passée en procédure normale. » Alexandre GELEBART/REA Manifestation de soutien aux sans papiers lors de la journee contre l’enfermement dans les centres de retentions et l’alllongement de la duree de la retention.

      Manifestants devant le centre de retention administrative de Toulouse Blagnac Cornebarrieu. « Devant moi non plus, elle ne s’est pas étendue sur cet épisode », complète son conseil. Tout juste a-t-elle précisé, du bout des lèvres, qu’elle avait travaillé pour trois familles. Que les conditions étaient rudes. « Ces femmes vivent dans une situation de quasi-esclavage », insiste la journaliste Meron Estefanos. Mais les derniers employeurs d’Aatifa l’ont quand même aidée à s’enfuir vers la Turquie. Elle rejoindra ensuite la Grèce, puis les rivages de l’Espagne. Son périple dure encore plusieurs mois, jusqu’à son interpellation à la frontière franco-espagnole, le 8 mai dernier, par la police française. Elle est en possession de deux passeports. L’un vrai, érythréen. L’autre faux, portugais, qu’elle aurait acheté à un passeur en Grèce. Elle disait vouloir rejoindre l’Allemagne. LIRE AUSSI > Soigner les traumas des réfugiés : « J’ai reçu des patients ne sachant plus parler » Aussitôt arrivée au centre de rétention, elle formule une demande d’asile. Car le préfet vient de prononcer une obligation de quitter le territoire français à son encontre. « Elle était en état de stress énorme », se souvient l’un des intervenants associatifs. Lors de son audition, les policiers ont noté qu’elle affirmait ne pas craindre pour sa vie en cas de retour en Erythrée. « Elle s’est effondrée devant moi quand je lui ai lu la retranscription. Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais dit ça », explique Me Lévy. Cette réponse supposée ainsi que le manque de documents étayant son parcours ont certainement joué en sa défaveur lors de l’examen de sa situation. Mais son avocate ne désarme pas. Elle entend saisir la Cour nationale du Droit d’Asile pour faire reconnaître sa cliente comme réfugiée statutaire. Si elle obtient gain de cause, Aatifa aura théoriquement le droit de revenir en France. Encore faudra-t-il la retrouver.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20190703.OBS15411/sur-les-traces-d-aatifa-expulsee-par-la-france-vers-l-erythree-la-coree-d

    • Ces réfugiés dans leur propre pays

      En 2018, il y a eu autant de nouveaux « déplacés internes » dans 55 pays que de réfugiés en séjour dans le monde entier.

      A voir le nombre de personnes exilées à l’intérieur de leur propre pays, celui des réfugiés paraît faire moins problème. A fin 2018, le nombre de réfugiés recensés dans le monde entier atteignait 28,5 millions, soit autant que celui des « déplacés internes » supplémentaires enregistrés au cours de la seule année dernière.

      Selon le Rapport global 2019 de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien des réfugiés, dont le siège se trouve à Genève, on comptait, à fin 2018, 41,3 millions de personnes vivant en situation de déplacés internes dans 55 pays, suite à des catastrophes naturelles ou à des conflits. Il s’agit d’un effectif record de personnes déplacées dans leur propre pays du fait de conflits, de violence généralisée ou de catastrophes naturelles.
      Catastrophes naturelles

      Parmi les désastres qui ont provoqué l’an dernier quelque 17,2 millions de nouveaux déplacements, certains sont très probablement dus au changement climatique. Ainsi, les incendies qui ont détruit une grande partie de la forêt californienne et qui ont contraint 1,2 million d’Américains – sans compter les morts – à abandonner leur domicile et à s’installer ailleurs peuvent probablement être attribués au réchauffement climatique et à la sécheresse.

      Au contraire, le Bangladesh n’a enregistré l’an dernier « que » 78’000 déplacements de personnes en raison des inondations. C’est presque l’équivalent de la population de la ville de Lucerne qu’il faut recaser sur des terrains sûrs dans un pays comptant 1’100 habitants au kilomètre carré. Le Bangladesh prévoit de construire trois villes de taille moyenne pour accueillir les déplacés récents et ceux qui ne vont pas manquer d’affluer dans les années à venir. Mais que pourra-t-on faire lorsque le niveau de la mer montera ?

      Au Nigeria, cet immense pays de plus de 100 millions d’habitants, 80% des terres ont été inondées par des pluies torrentielles, causant 541’000 déplacements internes.

      Problème : les personnes qui, en raison d’inondations ou de conflits locaux, doivent chercher refuge ailleurs dans leur propre pays se rendent systématiquement dans les villes, souvent déjà surpeuplées. Comment imaginer que Dhaka, la capitale du Bangladesh récemment devenue une mégapole approchant les 17 millions d’habitants, puisse encore grandir ?
      Violences et conflits

      En 2018 toujours, 10,8 millions de personnes ont connu le sort des déplacés internes en raison des violences ou des conflits qui ont sévi surtout dans les pays suivants : Ethiopie, République démocratique du Congo (RDC), Syrie, Nigeria, Somalie, Afghanistan, République centrafricaine, Cameroun et Soudan du Sud. Outre ces mouvements internes, des personnes sont allées chercher secours et refuge notamment en Turquie (3,5 millions), en Ouganda (1,4 million) ou au Pakistan (1,4 million).

      Les trois pays qui comptent le plus de déplacés internes dus à la violence sont la Syrie, (6,1 millions de personnes), la Colombie (5,8 millions) et la RDC (3,1 millions). S’agissant de la Syrie, nous savons que la guerre civile n’est pas terminée et qu’il faudra faire des efforts gigantesques pour reconstruire les villes bombardées.

      Mais que savons-nous de la Colombie, depuis l’accord de paix entre le gouvernement de Santos et les Farc ? En 2018, il y a eu 145’000 nouveaux déplacés internes et de nombreux leaders sociaux assassinés : 105 en 2017, 172 en 2018 et 7, soit une personne par jour, dans la première semaine de janvier 2019.

      L’Assemblée nationale colombienne ne veut pas mettre en œuvre les accords de paix, encore moins rendre des terres aux paysans et accomplir la réforme agraire inscrite à l’article premier de l’accord de paix. Les Farc ont fait ce qu’elles avaient promis, mais pas le gouvernement. Ivan Duque, qui a remplacé Manuel Santos, s’est révélé incapable de reprendre le contrôle des terrains abandonnés par les Farc – et repris par d’autres bandes armées, paramilitaires ou multinationales, ou par des trafiquants de drogue. Triste évolution marquée par une insécurité grandissante.

      Et que dire de la RDC ? C’est au Kivu, Nord et Sud, véritable grotte d’Ali Baba de la planète, que les populations sont victimes de bandes armées s’appuyant sur diverses tribus pour conserver ou prendre le contrôle des mines riches en coltan, diamant, or, cuivre, cobalt, étain, manganèse, etc. Grands responsables de ces graves troubles : les téléphones portables et autres appareils connectés à l’échelle mondiale ainsi que les multinationales minières.

      Il y a probablement bien d’autres pays de la planète où les violences sont commises par des multinationales qui obligent les habitants locaux à fuir devant la destruction de leurs villages et de leurs terres. Où vont-ils se réfugier ? Dans les villes bien sûr, où ils espèrent trouver un toit. Mais un toit ne suffit pas, ni l’éventuelle aide humanitaire apportée par la Croix-Rouge et les Etats occidentaux. Quand débarquent des dizaines de milliers de déplacés, les municipalités doivent aussi construire des écoles, des hôpitaux, assurer la distribution d’eau potable et l’évacuation des eaux usées.

      Dans les pays africains où il arrive que moins de la moitié des habitants aient accès à l’eau potable, un déplacement important risque fort de remettre en cause tout le programme gouvernemental. Le rapport de l’Observatoire des situations de déplacement interne va même jusqu’à prévoir que certains des Objectifs de développement durable fixés par les Nations unies en 2015 ne pourront jamais être atteints.


      https://www.domainepublic.ch/articles/35077

    • Displaced people: Why are more fleeing home than ever before?

      More than 35,000 people were forced to flee their homes every day in 2018 - nearly one every two seconds - taking the world’s displaced population to a record 71 million.

      A total of 26 million people have fled across borders, 41 million are displaced within their home countries and 3.5 million have sought asylum - the highest numbers ever, according to UN refugee agency (UNHCR) figures.

      Why are so many people being driven away from their families, friends and neighbourhoods?
      Devastating wars have contributed to the rise

      Conflict and violence, persecution and human rights violations are driving more and more men, women and children from their homes.

      In fact, the number of displaced people has doubled in the last 10 years, the UNHCR’s figures show, with the devastating wars in Iraq and Syria causing many families to leave their communities.

      Conflict in the Democratic Republic of Congo (DRC), Yemen and South Sudan, as well as the flow of Rohingya refugees from Myanmar to Bangladesh, have also had a significant impact.

      Most do not become refugees

      While much of the focus has been on refugees - that’s people forced to flee across borders because of conflict or persecution - the majority of those uprooted across the world actually end up staying in their own countries.

      These people, who have left their homes but not their homeland, are referred to as “internally displaced people”, or IDPs, rather than refugees.

      IDPs often decide not to travel very far, either because they want to stay close to their homes and family, or because they don’t have the funds to cross borders.

      But many internally displaced people end up stuck in areas that are difficult for aid agencies to reach - such as conflict zones - and continue to rely on their own governments to keep them safe. Those governments are sometimes the reason people have fled, or - because of war - have become incapable of providing their own citizens with a safe place to stay.

      For this reason, the UN describes IDPs as “among the most vulnerable in the world”.

      Colombia, Syria and the DRC have the highest numbers of IDPs.

      However, increasing numbers are also leaving home because of natural disasters, mainly “extreme weather events”, according to the Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), which monitors the global IDP population only.

      The next biggest group of displaced people are refugees. There were 25.9 million by the end of 2018, of whom about half were children.

      One in four refugees came from Syria.

      The smallest group of displaced people is asylum seekers - those who have applied for sanctuary in another country but whose claim has not been granted. There were 3.5 million in 2018 - fewer than one in 10 of those forced to flee.
      Places hit by conflict and violence are most affected

      At the end of 2018, Syrians were the largest forcibly displaced population. Adding up IDPs, refugees and asylum seekers, there were 13 million Syrians driven from their homes.

      Colombians were the second largest group, with 8m forcibly displaced according to UNHCR figures, while 5.4 million Congolese were also uprooted.

      If we just look at figures for last year, a massive 13.6 million people were forced to abandon their homes - again mostly because of conflict. That’s more than the population of Mumbai - the most populous city in India.

      Of those on the move in 2018 alone, 10.8 million ended up internally displaced within their home countries - that’s four out of every five people.

      A further 2.8 million people sought safety abroad as newly-registered refugees or asylum seekers.

      Just 2.9 million people who had previously fled their homes returned to their areas or countries of origin in 2018 - fewer than those who became displaced in the same period.

      The world’s largest new population of internally displaced people are Ethiopians. Almost three million abandoned their homes last year - many escaping violence between ethnic groups.

      The conflict in the DRC also forced 1.8 million to flee but remain in their home country in 2018.

      In war-torn Syria, more than 1.6 million became IDPs.

      Venezuelans topped the list of those seeking asylum abroad in 2018, with 341,800 new claims. That’s more than one in five claims submitted last year.

      Hyperinflation, food shortages, political turmoil, violence and persecution, have forced hundreds of thousands of Venezuelans to leave their homeland.

      Most left for Peru, while others moved to Brazil, the US or Spain. More than 7,000 applied for asylum in neighbouring Trinidad and Tobago - just seven miles off Venezuela’s coast - last year alone.

      Annielis Ramirez, 30, is among the thousands of Venezuelans seeking a better life on the islands.

      “All my family is in Venezuela, I had to come here to work and help them,” she says. "I couldn’t even buy a pair of shoes for my daughter. The reality is that the minimum salary is not enough over there.

      “I’m here in Trinidad now. I don’t have a job, I just try to sell empanadas [filled pastries]. The most important thing is to put my daughter through school.”
      Those driven from their homelands mostly remain close by

      Almost 70% of the world’s refugees come from just five countries: Syria, Afghanistan, South Sudan, Myanmar and Somalia, according to the UNHCR. And their neighbouring nations host the most.

      Most Syrians have escaped to Turkey and more than half of Afghan refugees are in Pakistan.

      Many South Sudanese go to nearby Sudan or Uganda. Those from Myanmar - the majority Rohingya refugees displaced at the end of 2017 - mainly fled to Bangladesh.

      Germany, which doesn’t border any of those countries with the largest outflows, is home to more than half a million Syrian and 190,000 Afghan refugees - the result of its “welcome culture” towards refugees established in 2015. It has since toughened up refugee requirements.

      When assessing the burden placed on the host countries, Lebanon holds the largest number of refugees relative to its population. One in every six people living in the country is a refugee, the vast majority from across the border in Syria.

      The exodus from Syria has also seen refugee numbers in neighbouring Jordan swell, putting pressure on resources. About 85% of the Syrians currently settled in Jordan live below the poverty line, according to the UN.

      Overall, one third of the global refugee population (6.7 million people) live in the least developed countries of the world.
      Many go to live in massive temporary camps

      Large numbers of those driven from their home countries end up in cramped, temporary tent cities that spring up in places of need.

      The biggest in the world is in Cox’s Bazar, Bangladesh, where half a million Rohingya now live, having fled violence in neighbouring Myanmar.

      The second largest is Bidi Bidi in northern Uganda, home to a quarter of a million people. The camp has seen many arrivals of South Sudanese fleeing civil war just a few hours north.

      Bidi Bidi, once a small village, has grown in size since 2016 and now covers 250 sq km (97 sq miles) - a third of the size of New York City.

      But what makes Bidi Bidi different from most other refugee camps, is that its residents are free to move around and work and have access to education and healthcare.

      The Ugandan government, recognised for its generous approach to refugees, also provides Bidi Bidi’s residents with plots of land, so they can farm and construct shelters, enabling them to become economically self-sufficient.

      The camp authorities are also aiming to build schools, health centres and other infrastructure out of more resilient materials, with the ultimate aim of creating a working city.

      Among those living in Bidi Bidi are Herbat Wani, a refugee from South Sudan, and Lucy, a Ugandan, who were married last year.

      Herbat is grateful for the welcome he has received in Uganda since fleeing violence in his home country.

      “The moment you reach the boundary, you’re still scared but there are these people who welcome you - and it was really amazing,” he says. “Truly I can say Uganda at this point is home to us.”

      Lucy says she doesn’t see Herbat as a refugee at all. “He’s a human being, like me,” she says.

      However, despite the authorities’ best efforts, a number of challenges remain at Bidi Bidi.

      The latest report from the UNHCR notes there are inadequate food and water supplies, health facilities still operating under tarpaulins and not enough accommodation or schools for the large families arriving.
      Displacement could get worse

      Alongside conflict and violence, persecution and human rights violations, natural disasters are increasingly responsible for forcing people from their homes.

      Looking at data for IDPs only, collected separately by the Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), natural disasters caused most new internal displacement cases last year, outpacing conflict as the main reason for people fleeing.

      On top of the 10.8 million internally displaced by conflict last year, there were 17.2 million people who were forced to abandon their homes because of disasters, mainly “extreme weather events” such as storms and floods, the IDMC says.

      The IDMC expects the number of people uprooted because of natural disasters to rise to 22 million this year, based on data for the first half of 2019.

      Mass displacement by extreme weather events is “becoming the norm”, its report says, and IDMC’s director Alexandra Bilak has urged global leaders to invest more in ways of mitigating the effects of climate change.

      Tropical cyclones and monsoon floods forced many in India and Bangladesh from their homes earlier this year, while Cyclone Idai wreaked havoc in southern Africa, killing more than 1,000 people and uprooting millions in Mozambique, Zimbabwe and Malawi.

      Idai was “one of the deadliest weather-related disasters to hit the southern hemisphere”, the World Meteorological Organization (WMO) said.

      Although linking any single event to global warming is complicated, climate change is expected to increase the frequency of such extreme weather events.

      The WMO warns that the physical and financial impacts of global warming are already on the rise.

      Phan Thi Hang, a farmer in Vietnam’s Ben Tre province, has told the BBC his country’s changing climate has already had a “huge impact” on rice yields.

      “There has been less rain than in previous years,” he says. "As a result, farming is much more difficult.

      “We can now only harvest two crops instead of three each year, and the success of these is not a sure thing.”

      He says he and his fellow farmers now have to work as labourers or diversify into breeding cattle to make extra cash, while others have left the countryside for the city.

      Like Phan’s fellow farmers, many IDPs head to cities in search of safety from weather-related events as well as better lives.

      But many of the world’s urban areas may not offer people the sanctuary they are seeking.

      Displaced people in cities often end up seeking shelter in unfinished or abandoned buildings and are short of food, water and basic services, making them vulnerable to illness and disease, the IDMC says. They are also difficult to identify and track, mingling with resident populations.

      On top of this, some of the world’s biggest cities are also at risk from rising global temperatures.

      Almost all (95%) cities facing extreme climate risks are in Africa or Asia, a report by risk analysts Verisk Maplecroft has found.

      And it’s the faster-growing cities that are most at risk, including megacities like Lagos in Nigeria and Kinshasa in the Democratic Republic of Congo.

      Some 84 of the world’s 100 fastest-growing cities face “extreme” risks from rising temperatures and extreme weather brought on by climate change.

      This means that those fleeing to urban areas to escape the impact of a warming world may well end up having their lives disrupted again by the effects of rising temperatures.

      https://www.bbc.com/news/world-49638793
      #conflits #violence #Bidi-Bidi #camps_de_réfugiés #bidi_bidi #vulnérabilité #changement_climatique #climat #villes #infographie #visualisation

  • À « Qiyadah », l’utopie d’un nouveau #Soudan
    https://www.cetri.be/A-Qiyadah-l-utopie-d-un-nouveau

    Soulevé depuis des mois à travers tout le Soudan, le peuple réclame la fin du pouvoir militaire et la transition vers un pouvoir civil. À Khartoum même, au cœur de la capitale, des milliers de personnes s’organisent, discutent, se mobilisent pour atteindre cet objectif. Mais les forces de la contre-révolution s’organisent. Leurs pieds battent l’asphalte encore chaud et la poussière. Leur menton embrasse le ciel. C’est une bien belle parade militaire. Sauf que les pieds sont chaussés de tongs et les (...)

    #Le_Sud_en_mouvement

    / #Le_Sud_en_mouvement, Soudan, #Mobilisations_populaires, #Orient_XXI

  • Des nouvelles du Soudan

    Par Anne-Catherine de Nevehttps://www.facebook.com/annecatherinedeneve/posts/10216762968900586


    Il faut que je publie ceci. Je suis désolée. Je voudrais vous l’épargner.

    M. mon ami M, est chez nous depuis dimanche dernier. En allant se coucher dimanche soir, il m’a dit : « j’ai un mauvais pressentiment. J’ai le sentiment que quelque chose de terrible va se passer. »

    Lundi matin, quand il s’est réveillé, il a posé sa main sur son téléphone, comme à son habitude, et a commencé à éplucher Facebook. Son visage a blêmi quand il a découvert ce qui se passait dans son pays. Sa femme y est. Sa mère. Son père, ses frères et sœurs. Tous ses amis. Les heures qui ont suivi, il n’a plus dit un mot, son regard obstinément rivé sur l’écran de son téléphone, tentant désespérément de comprendre ce qui était en train de se passer.

    Il avait raison. Quelque chose de terrible était en train de se passer. Voilà le récit qu’il m’en a fait. Je vous le livre ici car nous nous devons mettre autant d’efforts à faire savoir ce qui se passe qu’ils n’en mettent à nous le cacher. Les principaux réseaux internet ont été coupés hier. Des rumeurs circulent : le téléphone pourrait être coupé dans les heures qui viennent, privant le Soudan tout entier de communication vers l’extérieur.
    Ce matin, il a retrouvé ses esprits et a commencé à m’expliquer ce que je savais déjà en partie, en montrant certaines vidéos, certaines photos… Il m’a demandé de l’écrire ici.

    M. :

    « Ils étaient assis devant le quartier général des forces armées. Depuis des jours. Depuis des nuits. Ils étaient la pour réclamer d’être entendus. Ils étaient là pour exiger que le Soudan soit rendu aux citoyens.
    Au petit matin, ceux du Transitionnal Military Council , ceux-là mêmes qui prétendaient être là pour protéger les citoyens, pour éviter qu’ils ne soient tués, maltraités, les ont attaqués. Ceux-là qui ont présentés leur main à serrer aux diplomates et chefs de gouvernement européens les ont attaqués, l’arme au poing. Ils ont tiré dans la foule. Ils ont frappé. Ils ont arrêté. Ils ont emprisonné. Ils ont violé. Hommes, femmes, enfants ont tenté de s’échapper. Dans les cris, dans la peur, dans le sang.

    Sur la place, les citoyens avaient installé de grandes tentes, dans lesquelles ils dormaient quand les militaires ont attaqué. Les militaires y ont mis le feu. Personne ne sait combien sont morts. Un peu plus loin, ils sont entrés dans les maisons des étudiants. Ils sont entrés et sortis, laissant la mort derrière eux. Personne ne sait combien sont morts. Les militaires ont emporté les corps. Ils les ont jetés dans le Nil bleu.

    Les femmes ont été violées. On a vu des militaires brandir des sous-vêtements des femmes qu’ils ont attaquées en guise d’étendard.

    Au petit matin, ils se sont dirigés vers les deux hôpitaux où étaient soignés les blessés. Ils sont entrés. Ils ont violé les femmes, infirmières et médecins, qui les soignaient Ils sont partis. Personne ne sait combien ont été violées. Le viol jette l’opprobre sur toute la communauté de la femme violée. Normalement, personne ne parle. Mais 50 récits ont déjà été enregistrés.

    Ceux qui ont pu fuir ont fui. Une fois le sitting dispersé, les militaires se sont répandus dans la ville. Ils ont interdit la fête rituelle de l’ Aid . Ils ont tiré sur tous les rassemblements de plusieurs personnes. Personne ne sait combien sont morts dans les rues de Khartoum. Ils ont même attaqué les cortèges funéraires et ont tué les familles qui voulaient rendre hommage à leurs morts.

    Le 4 juin, ils ont coupé les principaux réseaux internet, empêchant les gens de communiquer.
    Beaucoup de personnes sont manquantes. Parmi elles, certains de mes amis. Beaucoup de mes amis. Un numéro a été ouvert depuis hier pour recenser les personnes manquantes. On sait que 300 personnes ont été emmenées à Burri (?), dans un commissariat de police. Les autres, on ne sait pas où elles ont été emmenées
    A Khartoum, il y a un endroit où le Nil fait une boucle et rejette ce que ses flots ont charrié. Aujourd’hui plus de 120 corps ont été repêchés. Et ils continuent d’arriver.

    Je ne sais pas ce qui va se passer. Aujourd’hui, ils ont pris le pouvoir. Les Rapid support forces - les Damaseri , comme les a appelés le gouvernement de Omar El Bachir qui sont aussi Jenjaweed , connus pour avoir décimé le Darfour - sont au pouvoir et contrôlent désormais tout le Soudan. »

    Voici le récit de M. Il n’est pas complet car peu d’informations nous arrivent. Il comporte sans doute des erreurs car il m’a fallu me frayer un chemin dans toute cette horreur. Mais il est fidèle à ce que les Soudanais ont souffert. À ce qu’ils souffrent aujourd’hui.

    #freedomforsoudan
    #stopexpulsionsoudan
    #salah

    Si le récit de M vous laisse perplexe, Il m’a demandé de vous montrer des photos et des vidéo. Je viens de les parcourir et je ne peux pas. Je ne peux pas vous les montrer.

    • Le Monde affirme que Khartoum est « livrée au miliciens du Darfour » :

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/06/soudan-khartoum-livree-aux-miliciens-du-darfour_5472239_3212.html

      El Watan, quotidien algérien, voit de la part du Conseil militaire de transition une volonté de casser la mobilisation populaire pacifiste en montant les islamistes contre les manifestants.

      https://www.elwatan.com/edition/international/bain-de-sang-au-soudan-06-06-2019#

      Par contre, d’après El Watan, Abdelfattah al Buhrane, chef de la junte militaire, semble revenir à un discours plus « modéré » :

      Devant la pression de la rue et de la communauté internationale qui a appelé à la reprise des discussions, la junte militaire au pouvoir a fini par céder et annuler sa décision de tenir des élections dans neuf mois. Elle a également invité les contestataires à un dialogue sans conditions. Le général Abdelfattah Al Burhane, lors d’un discours retransmis hier à la télévision, a invité à la reprise des négociations. « Nous ouvrons nos bras aux négociations sans restriction, sinon celle de l’intérêt national, pour fonder un pouvoir légitime qui reflète les aspirations de la révolution des Soudanais.

      Ouvrons tous ensemble une nouvelle page », a-t-il déclaré. Il a dit en outre « regretter ce qui s’est passé à Khartoum lundi » et annoncé l’ouverture d’une enquête par le parquet général. Bien que comptant pourtant parmi les principaux soutiens des généraux soudanais, les Saoudiens ont apparu ne pas assumer la dérive du Conseil militaire de transition. Riyad a ainsi souligné hier aussi « l’importance d’une reprise du dialogue entre les différentes forces politiques soudanaises en vue de réaliser les espoirs et les aspirations du peuple soudanais frère ». Au moment où nous mettions sous presse hier, l’ALC n’avait pas encore répondu à l’offre de l’armée.

  • Immigration : le vrai #coût des expulsions

    Les expulsions d’étrangers en situation irrégulière ont coûté 500 millions d’euros à l’Etat en 2018. Selon un rapport parlementaire, inciter un immigré au retour grâce à une aide financière coûte près de six fois moins cher qu’un retour par la force.

    Le dossier est ultrasensible. La question des étrangers en situation irrégulière en France, et surtout le coût de leur reconduite à la frontière, peut rapidement enflammer les débats. D’autant que le nombre d’expulsions forcées n’a jamais été aussi élevé depuis dix ans. Et leur coût pour les finances publiques a représenté la bagatelle d’un demi-milliard d’euros l’an dernier. De quoi aiguiser l’intérêt des députés en charge de la mission Asile-Immigration-Intégration, dont l’enveloppe globale annuelle pour l’Etat est d’1,7 milliard d’euros.

    Dans le cadre du Printemps de l’évaluation, ces élus ont décidé de passer au peigne fin la politique d’expulsion. Avec un double objectif : contrôler l’action du gouvernement et identifier des leviers d’économie.

    Jean-Noël Barrot (MoDem) et Alexandre Holroyd (LREM) ont donc toqué à la porte des ministères concernés - Intérieur, Justice, Quai d’Orsay, etc. - pour récolter des chiffres précis. Le Parisien-Aujourd’hui en France dévoile en exclusivité leur rapport, présenté jeudi en commission des finances. Il livre un bilan rigoureux des expulsions en France, qu’il s’agisse de retours aidés, c’est-à-dire consentis et accompagnés d’une aide financière, ou d’éloignements forcés, quand la personne est reconduite par des policiers ou des gendarmes.
    Augmenter le montant de l’aide ?

    Contraires aux idées reçues, ses conclusions sont sans appel : les expulsions forcées, très majoritaires (entre 70 et 80 % des raccompagnements), coûtent plus de six fois plus cher qu’un retour aidé dans le pays d’origine. En moyenne, 13 800 euros contre 2 500 euros. Nos voisins européens sont nombreux à favoriser les retours aidés.

    Mais ces derniers sont-ils efficaces ? Dans son rapport de 2016, la Cour des comptes relevait qu’avec « l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie le 1er juin 2007, de nombreux Roms repartis dans ces deux pays avec une aide au retour humanitaire (revenaient) en France et (faisaient) parfois des allers-retours pour percevoir plusieurs fois l’allocation de 300 euros ».

    Aujourd’hui, ce scénario n’est plus possible. Car depuis 2018, les ressortissants des pays membres de l’Union européenne n’ont plus accès à l’aide au retour. Et ce pécule ne peut être perçu qu’une seule fois. De quoi peser en faveur des retours aidés ? « Ce dispositif fonctionne de manière satisfaisante », observe Jean-Noël Barrot. « Et pour certaines destinations, si l’on augmente l’enveloppe, les retours dans les pays d’origine sont en hausse ». L’Afghanistan, le Pakistan, la Chine, l’Irak et le Soudan pourraient faire partie de ces pays à cibler.

    Faut-il donc multiplier les retours aidés, quitte à augmenter le montant de l’aide ? « Notre travail était de fournir une estimation précise, répond prudemment Alexandre Holroyd. Désormais, c’est une décision politique. » Les deux députés envisagent de déposer une proposition de résolution dans les jours qui viennent pour inviter le gouvernement à statuer.


    http://www.leparisien.fr/societe/immigration-le-vrai-cout-des-expulsions-05-06-2019-8086461.php
    #France #expulsions #renvois #asile #migrations #réfugiés #business
    ping @isskein @karine4 @daphne @marty

  • Soudan : l’armée assassine l’espoir d’une transition démocratique
    https://www.mediapart.fr/journal/international/050619/soudan-l-armee-assassine-l-espoir-d-une-transition-democratique

    En réprimant dans le sang le sit-in pacifique de l’opposition et en rompant toute négociation sur le transfert du pouvoir aux civils, les militaires soudanais ont révélé leur projet : garder le pouvoir et en finir avec cette nouvelle révolte populaire qui inquiétait leurs protecteurs du Golfe.

    #Analyse #Soudan,_répression,_MBS

  • Frankenstein à Khartoum
    « Hemetti », l’homme derrière les massacres ·

    https://orientxxi.info/magazine/frankenstein-a-khartoum,3133
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/349bc690ebade7767ae841a36bff24-69185.jpg?1559564802

    Le Conseil militaire de transition a décidé d’en finir avec le mouvement populaire au Soudan. Plus connu sous le nom d’« Hemetti », le numéro 2 du pouvoir Mohamed Hamdan Dagolo est une pièce maîtresse de la répression. Au-delà de sa sulfureuse réputation de criminel, la trajectoire de cette « créature » du régime d’Omar Al-Bachir permet de comprendre la résistance de l’État profond aux changements.

  • Soudan. Paris condamne la dispersion violente des manifestations
    Ouest-France avec AFP Publié le 03/06/2019
    https://www.ouest-france.fr/monde/soudan/soudan-paris-condamne-la-dispersion-violente-des-manifestations-6380567

    « La France condamne les violences commises ces derniers jours au Soudan dans la répression des manifestations », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

    Le bras de fer entre les généraux au pouvoir au Soudan et la contestation ont pris une tournure sanglante lundi avec la dispersion du sit-in des manifestants à Khartoum, qui a fait au moins 13 morts selon un comité de médecins.

    #Hôpital_charité

  • Le HCR évacue des centaines de réfugiés vulnérables depuis la Libye vers des lieux en sécurité

    Dans un contexte d’affrontements violents et de détérioration de la situation sécuritaire à Tripoli, 149 réfugiés et demandeurs d’asile vulnérables ont été évacués aujourd’hui vers Rome.

    Les personnes évacuées sont originaires d’Érythrée, de Somalie, du Soudan et d’Éthiopie. Parmi elles se trouvent 65 enfants, dont 13 de moins d’un an. L’un d’entre eux est né il y a tout juste deux mois.

    De nombreuses personnes évacuées ont besoin de soins médicaux et souffrent de malnutrition.

    Ce groupe avait été transféré depuis le Centre de rassemblement et de départ (GDF) qui est géré par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, après avoir survécu pendant des mois dans des conditions difficiles au sein de centres de détention situés dans d’autres quartiers de la ville. L’évacuation a été menée en collaboration avec les autorités libyennes et italiennes.

    « D’autres évacuations humanitaires sont nécessaires », a déclaré Jean-Paul Cavalieri, chef de mission du HCR en Libye. « Elles s’avèrent une bouée de sauvetage vitale pour les réfugiés dont la seule autre alternative est de remettre leur vie entre les mains de passeurs et de trafiquants sans scrupules pour traverser la mer Méditerranée. »

    En début de semaine, 62 réfugiés originaires de Syrie, du Soudan et de Somalie et vivant en milieu urbain ont également été évacués depuis Tripoli vers le Centre de transit d’urgence du HCR à Timisoara, en Roumanie. Ils y recevront de la nourriture, des vêtements et des soins médicaux avant de partir pour la Norvège. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fourni un appui pour leur transport.

    Le HCR est reconnaissant envers les Etats qui ont proposé et mis en place des lieux d’évacuation, mais les nouveaux détenus arrivent à un rythme plus rapide que les personnes sur le départ. Plus de 1000 réfugiés et migrants ont été évacués ou réinstallés hors de la Libye par le HCR en 2019. Par ailleurs, plus de 1200 autres ont été renvoyés en Libye par les garde-côtes libyens durant le seul mois de mai, après avoir été secourus ou interceptés lors d’une tentative de traversée par bateau après avoir fui la Libye.

    Les combats à Tripoli ne montrent aucun signe de ralentissement, et les risques que des détenus soient pris au piège dans les affrontements augmentent. Le HCR réitère son appel aux Etats pour qu’ils présentent d’urgence de nouvelles offres de couloirs humanitaires et de places de réinstallation pour les personnes évacuées, afin de pouvoir mettre en sécurité les réfugiés détenus en Libye.

    Plus de 83 000 Libyens ont été contraints de fuir leur foyer depuis début avril, les forces rivales continuant de s’engager dans des combats et des bombardements violents. Les administrations municipales locales et les communautés d’accueil ont joué un rôle crucial dans l’assistance aux personnes déplacées, dont beaucoup ont trouvé abri à l’intérieur des écoles ou d’autres bâtiments publics. D’autres sont hébergés chez des amis et des proches dans les villes et villages voisins.

    Le HCR a fourni une aide d’urgence et des articles de secours à plus de 9000 personnes déplacées et a fait don de matériel médical et d’ambulances aux hôpitaux par l’intermédiaire du Ministère de la santé et du Croissant-Rouge libyen.

    Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 600 personnes ont perdu la vie lors des récents affrontements. La semaine dernière, deux ambulanciers sont morts après avoir été pris au piège dans des bombardements. Le HCR réaffirme que le fait de prendre pour cible des civils et des travailleurs humanitaires constitue une violation du droit international et appelle à ce que tous les auteurs de ces attaques en répondent.

    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2019/5/5cf0d99ea/hcr-evacue-centaines-refugies-vulnerables-libye-vers-lieux-securite.html

    #évacuation #Italie #Libye #asile #migrations #réfugiés #réinstallation #HCR

    Alors que Salvini dit que les ports sont fermés (je ne vais pas rentrer dans les détails de cela)... les aéroports semblent, eux, ouverts... même si pour une petite minorité des personnes qui auraient besoin d’être évacuées de Libye...

    ping @karine4 @isskein

  • Monde arabe : des révolutions qui se suivent et ne se ressemblent pas
    https://www.mediapart.fr/journal/international/310519/monde-arabe-des-revolutions-qui-se-suivent-et-ne-se-ressemblent-pas

    Les actuels soulèvements populaires en Algérie et au Soudan sont l’occasion de revisiter les six révolutions, en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen, à Bahreïn et en Syrie, qui ont bouleversé le monde arabe à partir de 2011. Et de comprendre ce qui les rapproche et les distingue.

    #Analyse #Egypte,_Bahreïn,_Tunisie,_libye,_Syrie,_Yémen,_Algérie,_Soudan

  • Soulèvement au #Soudan : de l’indifférence à la solidarité avec le Darfour
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220519/es-darfouris-ont-aussi-compris-avec-cette-revolution-qu-ils-n-ont-pas-ete-

    « Nous sommes tous le Darfour. » Le slogan fleurit dans les rues de Khartoum, capitale d’un pays dont les habitants furent longtemps indifférents au sort de leurs compatriotes du Darfour, massacrés en 2003 par une milice guidée par le pouvoir central. À l’occasion de la mobilisation, les manifestants prennent conscience de ce qui les rapproche de cette population persécutée. Mais le pardon n’est pas pour maintenant.

    #Afrique

  • De la difficulté de cartographier l’espace saharo-sahélien

    Depuis les premières cartes de l’Afrique au XVIe siècle où le Sahara apparaissait comme une longue barrière de dunes et le Sahel comme un lieu hanté par des bêtes sauvages, cartographier l’espace saharo-sahélien pose problème. Encore aujourd’hui, il semble difficile de représenter les mutations qui traversent la zone sans entretenir certains clichés. Nous en voulons pour preuve deux récents phénomènes qui ont fait l’objet d’une importante production cartographique : les migrations transsahariennes et la montée de l’insécurité liée au terrorisme.

    Des espaces migratoires lisses

    Les cartes diffusées dans la presse ou les rapports d’expertise sur la question donnent régulièrement à voir le Sahara et le Sahel depuis l’Europe, en les présentant comme des carrefours migratoires incontrôlables et des espaces de transit généralisé. Les concepteurs de ces documents ont fait des choix qui s’expliquent autant par la volonté d’en faciliter la lecture et de permettre une compréhension immédiate que par la difficulté de représenter certains faits complexes sur la carte. La plupart des représentations cartographiques choisies aboutissent à la vision d’un espace migratoire « lisse », c’est-à-dire où le trait de dessin continu de quelques routes migratoires occulte toutes les « #aspérités » — spatiales et temporelles d’ordre politique, policier, pécuniaire… — qui jalonnent les itinéraires empruntés par les migrants. Les concepteurs de ces cartes opèrent ainsi de nombreux raccourcis qu’ils imposent au lecteur ; ils laissent de côté les questions essentielles mais peu documentées de la hiérarchisation des flux ou de l’importance de telle ou telle agglomération le long de ces routes, ou encore de la variabilité du phénomène, de sa saisonnalité…

    Les longs traits qui figurent la migration africaine vers l’Europe (fig. 1) restituent l’image un peu inquiétante d’une invasion passant par des itinéraires (les villes de Ceuta et de Mellila, la Libye...) qui sont pourtant rarement empruntés simultanément par des milliers de migrants. De telles cartes font oublier que ces flux sont marginaux au regard des migrations africaines et même des migrations transsahariennes. Elles induisent aussi une confusion entre « itinéraires » et « flux ». Les centaines de milliers de Soudanais, Éthiopiens qui se rendent en Égypte n’y sont pas représentés, ni les Tchadiens et les Soudanais en Libye, ni les Nigériens et les Maliens en Algérie... À l’inverse, il n’est jamais fait cas des Sahariens qui « descendent » dans les pays sahéliens ni de ceux du golfe de Guinée, flux pourtant plus anciens.

    La carte établie par l’agence européenne Frontex qui dresse le bilan des flux aux frontières extérieures de l’Europe est tout aussi évocatrice (fig. 2). Voulant mettre en lumière l’efficacité des opérations de contrôle des frontières sur le court terme, elle rend compte de la baisse des flux migratoires entre 2008 et 2009. Mais, en sus de figurer de façon confuse chiffres, nationalités et provenances, la carte de Frontex trace également des routes approximatives : l’improbable passage par le Sud-Est égyptien entre le Soudan et la Libye ou le départ depuis le golfe de Syrte vers l’Italie ou Malte. Cette carte gomme également la dimension conjoncturelle propre à ces flux migratoires, qu’il s’agisse de leur baisse progressive depuis le début des années 2000 ou de leur réactivation, largement évoquée depuis le début des révoltes arabes en 2011.

    Des zones grises incontrôlables ?

    Cette carte du ministère des Affaires étrangères (fig. 3) rappelle le changement géopolitique brutal qu’a connu la zone ces dernières années. Les nomades seraient passés du statut fascinant de Bédouins hospitaliers qui menaient les caravanes et accompagnaient les trekkeurs à celui de dangereux islamistes à la solde d’AQMI (al Qaïda au Maghreb islamique). Les récentes turbulences géopolitiques, généralement mises sur le compte d’al Qaïda, entretiennent l’idée que des régions entières échappent à l’emprise des États. Sur cette carte élaborée par le centre de crise du ministère des Affaires étrangères, la menace prend la forme d’une surface de couleur rouge couvrant une vaste zone qui s’étend de la Mauritanie au Niger. Qualifiée de « Sahel », alors même qu’elle couvre davantage le Sahara, elle est fortement déconseillée aux voyageurs. À l’évidence, représenter en surface une menace ne s’accorde pas avec la réalité d’AQMI, groupe qui opère toujours par des attaques ciblées et ponctuelles et selon une stratégie « fondée sur le mouvement et les réseaux » (Retaillé, Walther, 2011). Une carte réticulaire qui présenterait ses bases terrestres (le terme d’al Qaïda signifie justement base en arabe) et les lieux d’actes terroristes serait bien plus juste. Devant l’impossibilité à réaliser cette carte, c’est toute la zone qui est montrée du doigt pour le « risque terroriste » qu’elle représente et, par conséquent, délaissée par les touristes, les chercheurs, les ONG et les investisseurs. Seules les grandes firmes multinationales continuent à tirer bénéfice des ressources que la zone renferme et sont prêtes à investir beaucoup d’argent pour assurer la sécurité des enclaves extractives.


    https://mappemonde-archive.mgm.fr/num31/intro/intro2.html
    #Sahara #Sahel #cartographie #migrations #itinéraires_migratoires #parcours_migratoires
    ping @reka

    • Sarah Mekdjian cite le texte de Armelle Choplin et Olivier Pliez dans son article : "Figurer les entre-deux migratoires"
      https://journals.openedition.org/cdg/790

      Sur de nombreuses cartes migratoires, qui paraissent notamment dans les médias, les espaces parcourus par les migrants pendant leurs voyages sont souvent « lissés », selon la terminologie utilisée par Armelle Choplin et Olivier Pliez (2011) au sujet des cartes de l’espace migratoire transsaharien : « la plupart des représentations cartographiques choisies aboutissent à la vision d’un espace migratoire « lisse », c’est-à-dire où le trait de dessin continu de quelques routes migratoires occulte toutes les « aspérités » -spatiales et temporelles d’ordre politique, policier, pécuniaire...- qui jalonnent les itinéraires empruntés par les migrants » (Pliez, Chopplin, 2011). En réaction à la figuration d’espaces « lissés », des chercheurs tentent de produire des cartes où apparaissent les expériences vécues pendant les déplacements et les difficultés à franchir des frontières de plus en plus surveillées. L’Atlas des migrants en Europe publié par le collectif Migreurop (2009, 2012), mais aussi des productions de contre-cartographie sur les franchissements frontaliers, entre art, science et activisme, se multiplient7.

  • Soudan : le président déchu Omar el-Béchir inculpé pour le « meurtre » de manifestants
    https://www.france24.com/fr/20190513-soudan-president-dechu-bechir-inculpation-meurtre-manifestants

    Omar el-Béchir a été inculpé, lundi, pour « incitation au meurtre de manifestants » lors des protestations contre son régime.

    Ça aurait de la gueule chez nous, Macron et Castaner inculpés pour, ouvrez les guillemets, « incitation à la mutilation de manifestants ». Mais faut pas rêver. C’est au Soudan que ça arrive.

  • Au Soudan, un leader sanguinaire et ambitieux menace la révolution
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140519/au-soudan-un-leader-sanguinaire-et-ambitieux-menace-la-revolution

    Mohamed Hamdan Daglo, plus connu sous le nom de « Hemedti », est l’un des hommes les plus redoutés au Soudan. Désormais aussi le plus puissant, il est accusé de crimes de guerre et de génocide pour le compte du régime d’Omar el-Béchir avant sa chute.

    #Afrique #révolution,_Soudan

    • L’épave du pire naufrage de migrants en Méditerranée exposée à Venise

      L’épave du pire naufrage de migrants en Méditerranée, en avril 2015, sera exposée à la Biennale d’art contemporain qui s’ouvre samedi à Venise, comme une invitation à la réflexion sur un des phénomènes majeurs du XXIe siècle.

      Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, ce bateau de pêche chargé d’un millier de migrants a percuté un cargo portugais envoyé à son secours et a coulé à pic, sous les yeux horrifiés de l’équipage qui n’a pu sauver que 28 personnes.

      Le gouvernement de l’époque, dirigé par Matteo Renzi (centre gauche), a déboursé 10 millions d’euros pour renflouer l’épave, qui gisait à 370 mètres de profondeurs, et l’amener en 2016 en Sicile afin de tenter d’identifier les victimes et leur donner une sépulture digne.

      Par une ouverture rectangulaire que l’on distingue nettement sur les flancs balafrés de cette grosse barque à la peinture bleue et rouge écaillée, les pompiers sont allés récupérer les restes des centaines de personnes entassés dans la coque.

      Des dizaines de médecins-légistes se sont relayés pour participer à l’examen des 800 à 900 victimes. Ils ont retrouvé des documents du Soudan, de Somalie, du Mali, de Gambie, d’Ethiopie, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, d’Erythrée, de Guinée Bissau et du Bangladesh.

      Ils ont aussi trouvé des petits sachets de terre que certains emmenaient de leur pays et le bulletin scolaire qu’un adolescent avait cousu dans ses vêtements comme passeport pour une nouvelle vie.

      Les victimes sont désormais inhumées dans différents cimetières de Sicile et l’épave, au départ promise à la destruction, a été finalement été préservée pour intégrer un projet de « Jardin de la mémoire » en Sicile.
      « Invitation au silence »

      Mais en attendant, l’artiste suisse Christoph Buchel a obtenu l’autorisation des autorités italiennes et du Comité du 18 avril - qui représente les victimes - pour transporter et exposer l’épave à Venise dans le cadre de son projet « Barca Nostra » (Notre barque).

      Lors de la Biennale de 2015, cet artiste avait créé la polémique en installant une mosquée dans une ancienne église de Venise.

      Portée sur une barge, l’épave est arrivée à Venise, où elle offre un contraste saisissant avec les élégants palais byzantins et les ponts délicatement ornés de la cité des doges.

      Elle est exposée à l’Arsenal, les immenses chantiers navals vénitiens. Aucune installation autour, aucune explication devant.

      « C’est un lieu silencieux, à l’abri du bruit, une invitation au silence et à la réflexion », a expliqué à la presse le président de la Biennale, Paolo Baratta.

      Au-delà de l’épave, le commissaire de cette Biennale, l’Américain Ralph Rugoff, a invité 79 artistes contemporains à créer des oeuvres sur les drames du monde moderne. Le Coréen Lee Bul a dédié une installation à un autre naufrage, celui du ferry Sewol, qui a fait 304 morts, pour l’essentiel des lycéens, en avril 2014 au large de la Corée du Sud : une montagne de vieux chiffons se gonfle pour représenter la douleur, la peur, l’étonnement et l’impuissance.

      C’est encore la rage, l’impuissance et la mort qui émanent du travail de la Mexicaine Teresa Margolles : elle expose un mur érigé de barbelés et constitué des blocs de ciment d’une école où l’on peut voir les impacts de balles là où quatre personnes ont été tuées.

      https://www.lepoint.fr/monde/l-epave-du-pire-naufrage-de-migrants-en-mediterranee-exposee-a-venise-07-05-

    • I have seen the tragedy of Mediterranean migrants. This ‘art’ makes me feel uneasy

      The vessel that became a coffin for hundreds has gone on display at the Venice Biennale. It intends to stir our conscience – but is it a spectacle that exploits disaster?


      https://www.theguardian.com/world/2019/may/12/venice-biennale-migrant-tragedy-art-makes-me-uneasy?CMP=fb_gu

  • Dossier spécial Soudan. « À bas le gouvernement des voleurs ! » : Retour sur les dynamiques révolutionnaires soudanaises. - Noria
    https://www.noria-research.com/fr/dossier-special-soudan-a-bas-le-gouvernement-des-voleurs

    Depuis le mois de décembre 2018, le Soudan est le théâtre de manifestations réclamant la chute d’Omar el-Beshir, à la tête du pays depuis 1989, ainsi que de l’ensemble du régime.

    Dans ce dossier spécial consacré aux révoltes soudanaises, Noria propose une analyse des dynamiques socio-historiques qui sous-tendent les mobilisations inédites de ces quatre derniers mois . Ce dossier regroupe une série d’analyses originales de la situation soudanaise.

    Clément Deshayes, Margaux Etienne et Khadidja Medani, trois chercheurs de Noria travaillant sur le Soudan, ont mené une série d’entretiens avec d’autres chercheurs, spécialistes du Soudan, dont le travail est basé sur des données de première main, issues de leurs enquêtes de terrain. Chaque entretien vient éclairer et approfondir une dimension spécifique de la situation politique. Le dossier dans son ensemble permet d’esquisser les principales dynamiques de cette révolte, en interrogeant les dynamiques sociales, économiques et politiques qui la façonne.
    Sommaire
    Partie 1 – 7 mai
    ‣ Introduction générale
    ‣ Les dynamiques de classes dans la diffusion du soulèvement soudanais. Entretien avec Magdi El Gizouli
    ‣ Économie politique du régime et de la révolte. Clientélisme, asymétrie et injustice dans la dynamique protestataire. Entretien avec Raphaelle Chevrillon Guibert
    ‣ Militer du dehors. Les ressorts du mouvement révolutionnaire chez les soudanais de la diaspora. Entretien avec Alice Franck
    ‣ Le soulèvement populaire soudanais : des premières manifestations à la proclamation de l’État d’urgence. Carte chronologique nationale réalisée par Claire Gillette
    ‣ Carte des manifestations de la diaspora soudanaise en soutien au soulèvement populaire entre décembre 2018 et avril 2019
    ‣ Carte des manifestations dans l’agglomération de Khartoum. Des premières manifestations à la proclamation de l’État d’urgence.
    ‣ Reportage photo d’Elsadig Mohamed
    Partie 2 – 14 mai
    ‣ La troisième révolution soudanaise : rétablir toutes les femmes sur la carte de l’espace public. Entretien avec Azza Ahmed A. Azziz
    ‣ La révolution soudanaise ou l’apogée d’une décennie de contestation de l’ordre politique ? Entretien avec Clément Deshayes
    ‣ Organisation et mobilisation de la révolte de décembre au Soudan : regard sur les mobilisations des zones périphériques de Khartoum. Entretien avec Mohamed A. G. Bakhit, Sherein Ibrahim et Rania Madani

    #Soudan #soulèvement #manifestations

  • À Lunel (à l’est de #Montpellier), cette statue d’un héroïque bidasse français dont on ne saura pas sur qui il tire, ni pourquoi :

    Comme toujours en France, on a des statue remontant aux (glorieuses) heures du colonialisme, mais il y a des chances pour que tu n’en aies jamais entendu parler : Charles Ménard
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_M%C3%A9nard

    Fils d’un pharmacien de Lunel, il est le frère de Joseph Ménard, il entre à l’Ecole de Saint-Cyr, le 29 octobre 1880, nommé sous-lieutenant d’infanterie de marine le 1er octobre 1882. L’année suivante, il est envoyé avec Louis-Gustave Binger au Soudan avec la mission topographique de Parfait-Louis Monteil, puis muté à Madagascar. Une nouvelle mission lui est confiée en septembre 1890 par Eugène Étienne, sous-secrétaire d’Etat aux Colonies. Il devait faire le voyage de Louis-Gustave Binger en sens inverse, en partant de Grand-Bassam en novembre 1890 pour rejoindre le Niger. Il arrive à Kong en mars 1891, y reste deux mois, puis traverse le fleuve Bandama et se dirigea vers le village de Séguéla. Il est tué au combat le 4 février 1892, avec la plupart des membres de sa mission, au cours d’une opération dans le Soudan occidental contre le village de Séguéla, situé dans l’actuelle Côte d’Ivoire, tenu par les rebelles du chef dioula Samory, alors en lutte contre la conquête coloniale française.

    Et donc surtout, jamais à l’école de la République : Samory Touré
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Samory_Touré

    Samory Touré fut sans doute l’adversaire le plus redoutable que les Français eurent à affronter en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi il apparaît, dans l’historiographie nationaliste post-coloniale, en figure de héros de la résistance africaine à l’expansion coloniale.

    Même ces fiches Kikipédia sont extrêmement édulcorées, utilisant systématiquement le bidasse-talk avec ses euphémismes et ses approximations (pas de morts, pas de massacres…). Ménard est mort « au cours d’une opération contre [un] village », Samory Touré a été capturé dans « une campagne française de représailles »…

  • Tourbillon crisique et aveuglement US
    http://www.dedefensa.org/article/tourbillon-crisique-et-aveuglement-us

    Tourbillon crisique et aveuglement US

    Dans un texte circonstancié, Wayne Madsen analyse les événements importants en cours en Afrique ; principalement en Afrique du Nord, avec l’Algérie et la Libye, et au Soudan ; mais également dans d’autres pays de centre-Afrique où d’importants changements sont en cours.

    Madsen n’est certainement pas un ami de Trump, mais il est également un adversaire déterminé de la politique belliciste et expansionniste des USA. Ses deux critiques se trouvent évidemment réunies dans le fait que Trump, depuis qu’il s’est entouré de Pompeo et de Bolton, est complètement engagé dans une politique belliciste et expansionniste alors que l’une de ses promesses électorales était d’abandonner les désastreuses guerres expansionnistes et destructrices développées par les deux administrations (...)

  • South Sudan hires U.S. lobbyists to help block war #crimes court - contract - Reuters
    https://uk.reuters.com/article/uk-southsudan-justice-idUKKCN1S51YW

    #Soudan_du_Sud : un contrat de #lobbying qui risque de promouvoir l’#impunité - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20190429-soudan-sud-contrat-lobbying-bloquer-creation-cour-justice-impunite

    C’est un contrat de deux ans signé le 18 avril entre Juba et Gainful Solutions. Pour 3,7 millions de dollars, cette société américaine de lobbying est chargée d’aider à améliorer les relations entre le pays et l’administration Trump. Mais aussi de persuader Washington d’annuler les #sanctions en vigueur contre Juba et de bloquer des sanctions potentielles.

    Or, l’accord va plus loin. L’entreprise californienne doit également « retarder et au final bloquer la mise en place d’une cour hybride » au Soudan du Sud. Une institution cruciale prévue par l’accord de #paix de septembre.

    Nyagoah Tut Pur, la chercheuse qui a révélé l’existence du document, explique que « cette cour est un pilier pour la paix et une exigence de la population essentielle à la stabilité ».

    #Etats-Unis #leadership

  • Le tabou de la traite arabo-musulmane des Africains : 14 siècles d’esclavage et 17 millions de victimes | Epoch Times
    https://m.epochtimes.fr/le-tabou-de-la-traite-arabo-musulmane-des-africains-14-siecles-desclava

    La traite des Noirs par les Arabes commença en 652 après J.-C., lorsque le général Abdallah ben Sayd imposa à Khalidurat, souverain du royaume de Nubie – un territoire situé entre le sud de l’Égypte et le nord du Soudan d’aujourd’hui –, la livraison de plus de 300 esclaves par an à travers la mise en place d’un traité appelé bakht.

    Dès lors, le commerce des esclaves noirs ne cessa de s’amplifier, gagnant une large part de l’Afrique. Il finira par s’étendre de la côte ouest du continent jusqu’à l’océan Indien, en passant par la mer Rouge.

    Un système de traite à grande échelle

    Bien qu’il soit difficile de donner des chiffres précis quant au nombre des victimes de ce sinistre trafic, plusieurs chercheurs comme Salah Trabelsi, Tidiane N’Diaye ou Malek Chebel, s’appuyant sur des documents d’époque ainsi que les travaux plus récents d’historiens comme Ralph Austen et Paul Bairoch, estiment que le nombre d’esclaves noirs concernés par la traite arabo-musulmane – également appelée traite trans-saharienne et orientale – serait compris en 15 et 17 millions.

    Sans compter les victimes collatérales tuées dans les combats pendant les rapts, et les captifs blessés ou jugés trop faibles pour être déportés qui étaient exécutés sur place.

    Selon Tidiane N’Diaye – anthropologue et écrivain franco-sénégalais, spécialiste des civilisations africaines et auteur du livre Le génocide voilé qui s’intéresse à la traite trans-saharienne et orientale –, pour une personne déportée, trois ou quatre autres étaient tuées.

    #esclavage

    • Il faudrait peut-être ne plus utiliser le mot « tabou » pour des choses connues de longue date. Aussi loin que je m’en souvienne, tous les bouquins traitant de la traite consacraient au moins un petit chapitre à la traite arabe (même si elle était souvent moins fouillée).
      Même la traite africaine n’est pas « tabou » pour les mêmes raisons.