country:turquie

  • السعوديّة “تُعيد” رَحَلاتِها البريّة مع سورية.. “علم المُعارضة” بات جُرماً يُهدِّد صاحبه بالترحيل والمُؤيّدون للأسد “أكثر راحة” لكن دون إيران وحزب الله.. الأُمنيات في الإعلام السُّعوديّ لنَصر الجيش السوري في إدلب على العَدوين اللَّدودين قطر وتركيا | رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d8%a7%d9%84%d8%b3%d8%b9%d9%88%d8%af%d9%8a%d9%91%d8%a9-%d8%aa%d9%8f%d8%b9

    L’Arabie saoudite reprend ses liaisons terrestres avec la Syrie. [En l’occurrence quelques bus de pèlerins passant par la Jordanie.] Le drapeau des rebelles [syriens] est devenu un délit qui vaut le bannissement [du Royaume] tandis que les fidèles à Assad se sentent "plus tranquilles" (sauf les pro-irianiens et Hezbollah). Les médias saoudiens souhaitent la victoire de l’armée syrienne à Idlib contre les meilleurs ennemis [du Royaume], le Qatar et la Turquie.

    #syrie que ça en serait presque bouffon

  • Rome prévoit une attaque sur les marchés en août
    https://www.crashdebug.fr/international/15050-rome-prevoit-une-attaque-sur-les-marches-en-aout

    Comme me l’indiquait ce soir Spartou en mail, ne pas oublier aussi que les banques françaises sont exposées à hauteur de 40 milliards en Turquie, et avec Commerzbank et la Deutsche Bank risquent ne plus faire partie du gotha des entreprises cotées à la rentrée, si tout s’enchaîne dans un scénario noir.... (Informations complémentaires), cela pourrait bien faire un cocktail assez explosif, relativement indigeste pour la France, le souci c’est que pour l’instant je n’ai pas de quoi réapprovisionné mes réserves de nourriture, sachez que je ne suis nullement défaitiste... Mais simplement prudent.... J’ai une famille derrière moi et quand ça va pêter (et ça péteras, ça, c’est une certitude... on ne sait simplement pas quand), à votre avis vers qui vont ils se tourner ?

    ROME (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • http://www.kedistan.net/2018/08/11/nucleaires-turquie-bombe

    La construction de centrales nucléaires en #Turquie, tant préparée par les régimes successifs, est désormais engagée pour deux projets précis et en finalisation pour au minimum un autre. #Kedistan cherchait un feuilleton d’été rayonnant, ça tombe bien.


    Chernobyl liquidator pushes an abandoned infant found while measuring radiation levels in a deserted village, 1986.
    #nucléaire

  • 120 salariés d’une usine turque ont été licenciés en quelques mois seulement alors qu’une campagne de recrutement syndical était lancée dans l’entreprise. Les ONG accusent le groupe Rocher, actionnaire majoritaire, de casse syndicale. Elles ont lancé une pétition signée par plus de 100 000 personnes et manifestent devant les magasins Yves Rocher, fleuron de la maison-mère, pour la pousser à se rétracter.
    https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/le-groupe-rocher-accuse-de-casse-syndicale-dans-une-usine-en-turquie-146116

    Le géant français des cosmétiques est accusé d’avoir licencié 120 ouvrières en Turquie pour avoir adhéré à un syndicat. En mars dernier, une intense …

  • Syrie : Les Kurdes se tournent vers Damas pour négocier l’autonomie
    par Ellen Francis - Reuters26 juillet 2018 - (Avec la contribution de Rodi Saïd dans le nord de la Syrie et Tom Perry à Beyrouth ; Jean Terzian pour le service français, édité par Tangi Salaün)
    https://fr.news.yahoo.com/syrie-les-kurdes-se-tournent-vers-damas-pour-111801882.html

    BEYROUTH (Reuters) - Les Kurdes syriens, qui se méfient des Etats-Unis, allié devenu imprévisible, sont plus que jamais disposés à négocier avec le régime de Bachar al Assad afin de conserver leurs acquis depuis le début de la guerre civile.

    Les principaux groupes kurdes figurent parmi les rares bénéficiaires du conflit en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), milice à dominante kurde, ont pris le contrôle d’une bonne part du nord du pays, région qui jouit d’une autonomie de fait depuis le début de la guerre.

    En plus de sept années de conflit, les Kurdes ont pour la plupart évité de s’opposer frontalement au régime d’Assad, au côté duquel ils ont même combattu les insurgés et les forces turques dans la région d’Afrin, près de la frontière avec la Turquie.

    Une négociation s’est ouverte entre les Kurdes et le gouvernement syrien sur le retour des fonctionnaires et la réparation d’une des infrastructures les plus importantes de Syrie : le barrage de Taqba, le plus grand du pays, dont les FDS ont repris le contrôle au groupe djihadiste Etat islamique (EI) l’an dernier avec l’appui aérien des Etats-Unis.

    Selon un haut représentant kurde, les milices pourraient prêter main forte à une éventuelle offensive des forces pro-gouvernementales dans la province d’Idlib (nord-ouest), où se sont regroupés la majorité des rebelles, et coopérer davantage avec le pouvoir syrien face à l’offensive turque. (...)

  • RSF alerte sur le cyberharcèlement de journalistes - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/260718/rsf-alerte-sur-le-cyberharcelement-de-journalistes

    Dans son rapport publié jeudi 26 juillet, « Harcèlement en ligne des journalistes : quand les trolls lancent l’assaut », RSF propose une typologie de ces harceleurs (du « hater » isolé au groupe organisé et rémunéré) ainsi qu’un aperçu de leurs modes d’action, et pointe du doigt les conséquences sur leurs victimes : après avoir été harcelés, « 31 % des journalistes atténuent la couverture des sujets [à cause desquels ils ont été pris pour cible] et 15 % les abandonnent », rappelle RSF.

    Tout en soulignant la difficulté à démontrer les liens entre ces internautes et leurs éventuels employeurs, le rapport consacre plusieurs pages aux armées de trolls progouvernementaux – parfois très officiellement créées par certains États ou partis : les « white trolls » de l’AKP en Turquie, les « 18 000 volontaires » coordonnés par le ministère du renseignement iranien, ou encore les « 10 000 cyber inspecteurs » vietnamiens chargés de « traquer la dissidence en ligne ».

    #Journalisme #Cyberharcèlement #Liberté_expression

  • #Grèce : Des enfants demandeurs d’asile privés d’école

    À cause de sa politique migratoire appuyée par l’Union européenne qui bloque des milliers d’enfants demandeurs d’asile dans les îles de la mer Égée, la Grèce prive ces enfants de leur droit à l’éducation, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
    Le rapport de 51 pages, intitulé « ‘Without Education They Lose Their Future’ : Denial of Education to Child Asylum Seekers on the Greek Islands » (« ‘Déscolarisés, c’est leur avenir qui leur échappe’ : Les enfants demandeurs d’asile privés d’éducation sur les îles grecques », résumé et recommandations disponibles en français), a constaté que moins de 15 % des enfants en âge d’être scolarisés vivant dans les îles, soit plus de 3 000, étaient inscrits dans des établissements publics à la fin de l’année scolaire 2017-2018, et que dans les camps que gère l’État dans les îles, seuls une centaine, tous des élèves de maternelle, avaient accès à l’enseignement officiel. Les enfants demandeurs d’asile vivant dans les îles grecques sont exclus des opportunités d’instruction qu’ils auraient dans la partie continentale du pays. La plupart de ceux qui ont pu aller en classe l’ont fait parce qu’ils ont pu quitter les camps gérés par l’État grâce à l’aide des autorités locales ou de volontaires.

    « La Grèce devrait abandonner sa politique consistant à confiner aux îles les enfants demandeurs d’asile et leurs familles, puisque depuis deux ans, l’État s’est avéré incapable d’y scolariser les enfants », a déclaré Bill Van Esveld, chercheur senior de la division Droits des enfants à Human Rights Watch. « Abandonner ces enfants sur des îles où ils ne peuvent pas aller en classe leur fait du tort et viole les propres lois de la Grèce. »

    Human Rights Watch s’est entretenue avec 107 enfants demandeurs d’asile et migrants en âge d’être scolarisés vivant dans les îles, ainsi qu’avec des responsables du ministère de l’Éducation, de l’ONU et de groupes humanitaires locaux. Elle a également examiné la législation en vigueur.

    L’État grec applique une politique appuyée par l’UE qui consiste à maintenir dans les îles les demandeurs d’asile qui arrivent de Turquie par la mer jusqu’à ce que leurs dossiers de demande d’asile soient traités. Le gouvernement soutient que ceci est nécessaire au regard de l’accord migratoire que l’EU et la Turquie ont signé en mars 2016. Le processus de traitement est censé être rapide et les personnes appartenant aux groupes vulnérables sont censées en être exemptées. Mais Human Rights Watch a parlé à des familles qui avaient été bloquées jusqu’à 11 mois dans les camps, souvent à cause des longs délais d’attente pour être convoqué aux entretiens relatifs à leur demande d’asile, ou parce qu’elles ont fait appel du rejet de leur demande.

    Même si l’État grec a transféré plus de 10 000 demandeurs d’asile vers la Grèce continentale depuis novembre, il refuse de mettre fin à sa politique de confinement. En avril 2018, la Cour suprême grecque a invalidé cette politique pour les nouveaux arrivants. Au lieu d’appliquer ce jugement, le gouvernement a émis une décision administrative et promulgué une loi afin de rétablir la politique.

    D’après la loi grecque, la scolarité est gratuite et obligatoire pour tous les enfants de 5 à 15 ans, y compris ceux qui demandent l’asile. Le droit international garantit à tous les enfants le même droit de recevoir un enseignement primaire et secondaire, sans discrimination. Les enfants vivant en Grèce continentale, non soumis à la politique de confinement, ont pu s’inscrire dans l’enseignement officiel.

    Selon l’office humanitaire de la Commission européenne, ECHO, « l’éducation est cruciale » pour les filles et garçons touchés par des crises. Cette institution ajoute que l’éducation permet aux enfants de « retrouver un certain sens de normalité et de sécurité », d’acquérir des compétences importantes pour leur vie, et que c’est « un des meilleurs outils pour investir dans leur avenir, ainsi que dans la paix, la stabilité et la croissance économique de leur pays ».

    Une fille afghane de 12 ans, qui avait séjourné pendant six mois dans un camp géré par l’État grec dans les îles, a déclaré qu’avant de fuir la guerre, elle était allée à l’école pendant sept ans, et qu’elle voulait y retourner. « Si nous n’étudions pas, nous n’aurons pas d’avenir et nous ne pourrons pas réussir, puisque nous [ne serons pas] instruits, nous ne saurons parler aucune langue étrangère », a-t-elle déclaré.

    Plusieurs groupes non gouvernementaux prodiguent un enseignement informel aux enfants demandeurs d’asile dans les îles, mais d’après les personnes qui y travaillent, rien ne peut remplacer l’enseignement officiel. Par exemple il existe une école de ce type dans le camp de Moria géré par l’État sur l’île de Lesbos, mais elle ne dispose qu’à temps partiel d’une salle dans un préfabriqué, ce qui signifie que les enfants ne peuvent recevoir qu’une heure et demie d’enseignement par jour. « Ils font de leur mieux et nous leur en sommes reconnaissants, mais ce n’est pas une véritable école », a fait remarquer un père.

    D’autres assurent le transport vers des écoles situées à l’extérieur des camps, mais ne peuvent pas emmener les enfants qui sont trop jeunes pour s’y rendre tout seuls. Certains élèves vivant à l’extérieur des camps de l’État suivent un enseignement informel et ont également reçu l’aide de volontaires ou de groupes non gouvernementaux afin de s’inscrire dans l’enseignement public. Ainsi des volontaires ont aidé un garçon kurde de 13 ans vivant à Pipka, un site situé à l’extérieur des camps de l’île de Lesbos, désormais menacé de fermeture, à s’inscrire dans un établissement public, où il est déjà capable de suivre la classe en grec

    Des parents et des enseignants estimaient que la routine scolaire pourrait aider les enfants demandeurs d’asile à se remettre des expériences traumatisantes qu’ils ont vécues dans leurs pays d’origine et lors de leur fuite. À l’inverse, le manque d’accès à l’enseignement, combiné aux insuffisances du soutien psychologique, exacerbe le stress et l’anxiété qui découlent du fait d’être coincé pendant des mois dans des camps peu sûrs et surpeuplés. Évoquant les conditions du camp de Samos, une fille de 17 ans qui a été violée au Maroc a déclaré : « [ça] me rappelle ce que j’ai traversé. Moi, j’espérais être en sécurité. »

    Le ministère grec de la Politique d’immigration, qui est responsable de la politique de confinement et des camps des îles, n’a pas répondu aux questions que Human Rights Watch lui avait adressées au sujet de la scolarisation des enfants demandeurs d’asile et migrants vivant dans ces îles. Plusieurs professionnels de l’éducation ont déclaré qu’il existait un manque de transparence autour de l’autorité que le ministère de l’Immigration exerçait sur l’enseignement dans les îles. Une commission du ministère de l’Éducation sur la scolarisation des réfugiés a rapporté en 2017 que le ministère de l’Immigration avait fait obstacle à certains projets visant à améliorer l’enseignement dans les îles.

    Le ministère de l’Éducation a mis en place deux programmes clés pour aider les enfants demandeurs d’asile de toute la Grèce qui ne parlent pas grec et ont souvent été déscolarisés pendant des années, à intégrer l’enseignement public et à y réussir, mais l’un comme l’autre excluaient la plupart des enfants vivant dans les camps des îles gérés par l’État.

    En 2018, le ministère a ouvert des écoles maternelles dans certains camps des îles, et en mai, environ 32 enfants d’un camp géré par une municipalité de Lesbos ont pu s’inscrire dans des écoles primaires – même si l’année scolaire se terminait en juin. Le ministère a déclaré que plus de 1 100 enfants demandeurs d’asile avaient fréquenté des écoles des îles à un moment ou un autre de l’année scolaire 2017-2018, mais apparemment ils étaient nombreux à avoir quitté les îles avant la fin de l’année.

    Une loi adoptée en juin a permis de clarifier le droit à l’éducation des demandeurs d’asile et, le 9 juillet, le ministère de l’Éducation a déclaré qu’il prévoyait d’ouvrir 15 classes supplémentaires destinées aux enfants demandeurs d’asile des îles pour l’année scolaire 2018-2019. Ce serait une mesure très positive, à condition qu’elle soit appliquée à temps, contrairement aux programmes annoncés les années précédentes. Même dans ce cas, elle laisserait sur le carreau la majorité des enfants demandeurs d’asile et migrants en âge d’être scolarisés, à moins que le nombre d’enfants vivant dans les îles ne diminue.

    « La Grèce a moins de deux mois devant elle pour veiller à ce que les enfants qui ont risqué leur vie pour atteindre ses rivages puissent aller en classe lorsque l’année scolaire débutera, une échéance qu’elle n’a jamais réussi à respecter auparavant », a conclu Bill Van Esveld. « L’Union européenne devrait encourager le pays à respecter le droit de ces enfants à l’éducation en renonçant à sa politique de confinement et en autorisant les enfants demandeurs d’asile et leurs familles à quitter les îles pour qu’ils puissent accéder à l’enseignement et aux services dont ils ont besoin. »

    https://www.hrw.org/fr/news/2018/07/18/grece-des-enfants-demandeurs-dasile-prives-decole
    #enfance #enfants #éducation #îles #mer_Egée #asile #migrations #réfugiés #école #éducation #rapport #Lesbos #Samos #Chios

    Lien vers le rapport :
    https://www.hrw.org/report/2018/07/18/without-education-they-lose-their-future/denial-education-child-asylum-seekers

  • Comment Ankara veut empêcher la libération de la province d’Idleb par Damas ? – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/971412

    L’armée turque a mis en place 12 centres de supervision à Idlib et à Hama dans le cadre d’un accord signé au mois de septembre avec la Russie et l’Iran. Via ces centres de supervision, la Turquie est censée garder un œil sur les zones de désescalade où l’armée syrienne et les rebelles doivent respecter la cessation des hostilités.

    Le centre de supervision le plus proche de la Turquie se trouve à 500 mètres des frontières turques et le plus loin est à Tall Sawwanah, au nord de Hama, à 88 kilomètres de la Turquie.

    Par ailleurs, la Turquie a fait une nouvelle proposition à la Russie sur la mise en place d’une quatrième zone de désescalade qui couvre des parties des provinces de Lattaquié, de Hama, d’Alep et d’Idlib, cette dernière étant la région la plus importante que contrôlent les groupes armés en Syrie.

    Cette initiative turque intervient au moment où les habitants des deux localités loyalistes de Fouaa et de Kefraya ont été tous évacués.

    L’initiative turque prévoit le rétablissement de l’électricité et de l’eau, la réouverture de centres qui offrent des services vitaux, le déblocage de la route reliant Alep à Damas et la destruction de postes de contrôle et des remblais qui se trouvent sur une route reliant Dar Ta’izzah à Alep.

    Dans ce droit fil, la Turquie a demandé à tous les groupes armés opérant surtout dans le nord de la Syrie et dans d’autres régions de prendre part à une conférence générale avec pour thème l’avenir d’Idlib, étant donné les récentes évolutions dans le sud de la Syrie. Hayat Tahrir al-Cham, le Gouvernement de salut et la Coalition nationale syrienne comptent parmi les groupes armés qui prendront part à cette conférence de deux semaines.

    Selon les sources proches de cet événement, « Ankara va demander à tous ces groupes de déposer leurs armes lourdes et semi-lourdes en échange de la formation d’un nouveau groupe baptisé “Armée nationale” qui sera composé de tous les groupes armés ».

    Les mêmes sources réaffirment que la Turquie entend mettre sur pied une association homogène de groupes civils avec pour mission de s’occuper des activités sociales et de fournir les services nécessaires, sous la supervision d’Ankara.

    La réalisation de ce plan B turc nécessite des mois et beaucoup d’efforts et tout cela pour que le gouvernement d’Ankara puisse faire face à une opération militaire russo-syrienne à Idlib.

    D’autre part, le chef d’état-major de l’armée turque a annoncé que les militaires turcs et américains avaient déployé 17 patrouilles dans les localités entre la zone d’opération du Bouclier de l’Euphrate et la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie, afin d’empêcher tout affrontement entre les Kurdes et les forces soutenues par la Turquie.

    farce de la #révolution_syrienne

    • http://spanish.almanar.com.lb/223819
      “Las fuerzas del gobierno sirio están obligadas a dar los pasos necesarios para responder a las acciones de los extremistas y restaurar la estabilidad”, ha anunciado el Ministerio de Defensa ruso. Para los analistas, esta declaración rusa constituye un respaldo abierto e incluso una invitación a Damasco de que inicie una operación militar en la provincia de Idleb para liberarla del yugo de los terroristas del Frente al Nusra y otros grupos, que en los últimos días han lanzado ataques, a través de drones, contra la base rusa de Hamaimim.

      El comunicado del Ministerio de Defensa ruso fue emitido el viernes (20 de julio) y en él se defiende una batalla futura para la liberación de Idleb y el desmantelamiento de los terroristas que están activos allí.

  • « Le Monde » identifie sur une vidéo un collaborateur de Macron frappant un manifestant le 1er mai à Paris
    https://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2018/07/18/le-monde-identifie-sur-une-video-un-collaborateur-de-m-macron-frappa

    Cette histoire est hallucinante. Un policier menteur libéré à Nantes, un homme de main de l’Elysée qui frappe les gens à terre (vous me direz que c’est une excellente métaphore de toute la politique de Macron que de s’attaquer aux plus faibles)... qui a dit "Etat policier" ? Tuer la contestation dans l’oeuf par la violence, ce n’est pas la République. On est en train de passer à "autre chose". "Démocratie autoritaire" est un terme en deça même de la réalité. Il faudrait analyser les nouvelles formes politiques basées sur l’intimidation. Intimidation par tweets chez Trump, par la menace financière contre la presse, par la marginalisation des chercheurs qui contestent l’ordre des multinationales, par la peur d’être désigné comme appartenant à un groupe anti-étatique comme en Turquie, par la menace du chômage pour tous, par..., par..., par toutes les méthodes possibles pour imposer le silence, le replis dans la coquille, la fin des solidarités.
    Oui, cet agent de l’Elysée est plus qu’un symptôme du dérèglement politique et social que nous vivons.

    Une mise à pied de quinze jours et toujours un bureau à l’Elysée… C’est la sanction que s’est vu signifier, dans la plus grande discrétion, Alexandre Benalla, un proche collaborateur du président de la République, après s’être livré, le 1er mai, à des violences restées inconnues jusqu’ici. Ce jour-là, ce chargé de mission d’Emmanuel Macron, équipé d’un casque à visière des forces de l’ordre, s’en est pris à un jeune homme qui se trouvait à terre pendant une manifestation qui se tenait place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris. Il s’est vite éloigné, de peur d’être reconnu.

    • #démocratie_autoritaire, comme nouveau concept après la #démocratie_de_façade, c’est pas mal, sinon la politique de Macron et l’attitude de celles et ceux qui le soutiennent, en tête Amélie de Montchalin, m’inspire souvent le terme #crapulerie_policée ou to put it more mildly #politique_d_imposture et enfin pour exprimer le niveau en général raz des paquerettes de la pensée des macronistes, #pensée_régressive (je pense à la belle sortie de Jupée qui répondait à la minablerie d’un député macroniste lors des discussions sur les droits humains). Y a du boulot pour remonter le niveau.

    • Violences sur un manifestant : le parquet ouvre une enquête visant un collaborateur de Macron
      https://lemonde.fr/societe/article/2018/07/19/violences-sur-un-manifestant-le-parquet-de-paris-ouvre-une-enquete-prelimina

      L’enquête préliminaire vise Alexandre Benalla. Elle porte sur les chefs de violences par personne chargée d’une mission de service public, usurpation de fonctions et usurpation de signes réservés à l’autorité publique.

      Qui est Alexandre Benalla, ce proche de M. Macron, auteur de violences le 1er mai ? Ariane Chemin

      Peu connaissent le visage de « l’adjoint au chef de cabinet » du président, identifié comme ayant frappé un jeune manifestant. Mais à l’Elysée son goût pour les démonstrations de force ne passe pas inaperçu.

      Alexandre Benalla, adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée à Paris, le 18 mai 2017.
      C’est la règle pour les « chargés de mission » auprès de la présidence de la République : leur nom n’a pas besoin d’être publié au Journal officiel (JO). Alexandre Benalla, l’homme qui a frappé, le 1er mai, un jeune manifestant place de la Contrescarpe, à Paris, coiffé d’un casque de policier – ce qui lui a valu une mise à pied de quinze jours –, n’apparaît pas dans l’organigramme officiel de l’Elysée.

      Rares sont ceux, hormis les chargés de la sécurité de ministres, les journalistes, les conseillers et le personnel de l’Elysée – où il dispose d’un bureau – qui connaissent le visage, voire l’existence, de « l’adjoint au chef de cabinet » d’Emmanuel Macron.

      Les premières armes politiques d’Alexandre Benalla remontent à 2011. « Il était tout jeune, 20 ans à peine, se souvient Eric Plumer, ancien responsable du service d’ordre national du Parti socialiste. Il avait fait la sécurité de plusieurs artistes, il en voulait, il était intelligent et compétent, dans mon souvenir, posé. Nous sommes en pleines primaires socialistes, je le charge de la protection de Martine Aubry. Puis je le prends dans mon service d’ordre durant la campagne 2012 de François Hollande. »

      « Viré manu militari » par Montebourg

      Il se met ensuite brièvement au service d’Arnaud Montebourg, avant d’être « viré manu militari » par ce dernier : « Le SPHP [le Service de protection des hautes personnalités] me l’avait proposé comme chauffeur en 2012, raconte au Monde l’ancien ministre du redressement productif. Je m’en suis séparé au bout d’une semaine après une faute professionnelle d’une première gravité : il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite. »

      On retrouve enfin ce très jeune homme au JO au printemps 2015. Par arrêté du premier ministre de François Hollande, ce titulaire d’un master de droit est admis dans la quarantaine d’étudiants et de jeunes professionnels de moins de 35 ans autorisés à suivre la session « jeunes » de l’Institut des hautes études de la sécurité et de la justice (IHESJ), une semaine de formation de haut niveau organisée à l’école des officiers de la gendarmerie à Melun. Un an et demi plus tard, il rejoint la campagne de M. Macron, où il est nommé responsable de la sécurité du candidat, pour un salaire de 3 500 euros net.

      Selon des indiscrétions de lettres confidentielles, La Lettre A et Maghreb Confidentiel, il a travaillé plusieurs années pour le groupe Velours, spécialisé dans la sécurité privée et fondé par d’anciens policiers. D’après le registre du commerce marocain, il devient le codirigeant d’une antenne montée par l’entreprise à Casablanca, en octobre 2015, qui cesse vite son activité avant d’être dissoute en 2017.

      Pistolets, Flash-Ball et boucliers antiémeute

      Comme l’entourage du nouveau chef de l’Etat, son nom apparaît ensuite à plusieurs reprises dans les « MacronLeaks », les courriels et documents internes d’En marche ! dérobés par des hackeurs anonymes et postés sur WikiLeaks à l’été 2017.

      Durant la campagne présidentielle, plusieurs conseillers proches de M. Macron s’interrogent. Par exemple, lorsque M. Benalla, du moins selon les « MacronLeaks », fait établir pour son équipe un devis pour deux pistolets lanceurs de balles en caoutchouc, un Flash-Ball et des boucliers antiémeute. « Je n’ai jamais entendu dire que les partis politiques avaient des vigiles armés, je trouve même ça dangereux », rétorque alors par e-mail Cédric O, trésorier de la campagne et aujourd’hui conseiller à l’Elysée chargé des participations de l’Etat et de l’économie numérique.

      Le responsable de la sécurité du candidat Macron ne manque en effet pas d’imagination. Le 17 avril 2017, 20 000 personnes sont réunies à l’AccorHotels Arena de Paris, le plus gros meeting de la campagne. On craint une opération terroriste. M. Benalla a une idée. « Une trappe avait été sciée, racontera à Midi Libre, Ludovic Chaker, coordinateur des meetings. En cas de tir, le pupitre devait basculer et M. Macron, se retrouver dans la partie creuse de la scène où avaient été placés un kit de secours et un gilet pareballes. »

      Même les professionnels de la sécurité privée connaissent mal M. Benalla. En avril 2016, le jeune consultant a pourtant créé une Fédération française de la sécurité privée avec une connaissance, Vincent Crase. Cet officier de réserve de la gendarmerie basé dans l’Eure et reconverti dans la sécurité privée serait, selon les « MacronLeaks », l’un des prestataires du service de sécurité de la campagne présidentielle. C’est avec lui que M. Benalla commande les fameux pistolets qui inquiétaient Cédric O.

      Le goût des démonstrations de force

      « La commande a été refusée par la direction d’En marche ! », confie au Monde Vincent Crase. Cette association, selon les statuts déposés à la Préfecture de police de Paris, se voulait « un lieu d’échange entre les différents acteurs de la sécurité privée » et entendait régler « tous les différends entre les professionnels du secteur et les pouvoirs publics ou les clients ». Les activités de cette ambitieuse fédération n’ont laissé aucune trace : elle a été dissoute rapidement.

      A l’Elysée, en revanche, le caractère d’« Alexandre » et son goût pour les démonstrations de force ne passent pas inaperçus. Lors d’un meeting à Caen du candidat d’En marche !, le 4 mars 2017, des témoins se souviennent l’avoir vu soulever de terre et évacuer manu militari un photographe local, qui s’était approché de trop près à son goût de l’ancien ministre de l’économie. Et, à l’occasion d’un déplacement de M. Macron dans un centre de formation des apprentis de Tours, le 15 mars, le « M. Sécurité » du chef de l’Etat s’en était aussi pris à un commissaire de police en tenue, accusé de ne pas libérer assez vite le passage au président de la République. « Alexandre, faut pas l’embêter », avait soufflé ce jour-là un proche de M. Macron qui assistait à la scène.

      Alexandre Benalla au lendemain de la victoire française au foot

      Un autre #gendarme_réserviste, de #LREM celui-ici, intégré au dispositif policier ce Premier Mai
      https://lemonde.fr/politique/article/2018/07/19/violences-sur-un-manifestant-l-elysee-annonce-avoir-mis-fin-a-toute-collabor

      Bruno Roger-Petit a également annoncé que M. Benalla était ce jour-là accompagné d’un autre homme, Vincent Crase – que l’on voit également sur la vidéo –, un gendarme réserviste par ailleurs employé de La République en marche. D’après le porte-parole, ce dernier était « très ponctuellement mobilisé comme d’autres réservistes par le commandement militaire de la présidence de la République ».

      Au cours de l’intervention filmée le 1er mai, M. Crase a « outrepassé son autorisation de la même manière qu’Alexandre Benalla et a été sanctionné comme lui d’une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire », a déclaré Bruno Roger Petit. « Il a été mis fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République », a-t-il ajouté.

      et lui était armé ce jour là

      Toujours plus loin. @enmarchefr appelle à re-créer des milices à Nantes
      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1019531540756299777

      Pour le flicage généralisé transcourant c’est open bar. Se rappeller la #garde_nationale de Hollande, et noter qu’Hidalgo envisage de créer une police municipale armée à Paris
      https://seenthis.net/messages/708749

      On frappe à terre (Contrescarpe, Premier Mai), on abat d’un tir dans la nuque (Ababakar, Le Breil), on mitraille un fuyard (Luis, à Montargis, il y a un an), on écrase à plusieurs gendarmes un Noir jusqu’à l’étouffer à mort (Adama Traoré), c’est le panard de terroriser les déviants, les opposants (utilisation constante de grenades « de désencerclement » comme arme offensive lors de charges policières), d’écraser les faibles (innombrables condamnations à la prison, destruction des effets des migrants à la rue, tri social relancé par parcoursup, coupure d’eau des fontaines publiques, ..., ...). Ça pue.

      Le preneur de vue avait été gazé
      https://twitter.com/NicolasLescaut/status/991380127803170816

      L’incroyable dans cette affaire, c’est pas tant le maintien des traditions barbouzardes au sein de l’État -Salcon affiche ouvertement une grossièreté et une intransigeance qui sont un appel constant et réitéré à exercer la domination par tous les moyens nécessaires mais aussi tout simplement pour le plaisir - que cette généralisation d’un « effet Rodney King » où la multiplication des images et leur mise en circulation pèse d’un poids inédit (y compris contre les salariés, les manifestants, les mis en cause par la justice, etc.).

      Image encore, voilà que je trouve un autre Salcon s’amuse, faites en autant .

      #police #sécuritaire #décomplexé #préfet #Collomb #Elysée #barbouzes (aux petits pieds) #milice #nervis #vidéo #scandalisation #mdr

    • Un militant communiste accuse Alexandre Benalla de l’avoir frappé lors de la déclaration de candidature de Macron
      https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/un-militant-communiste-accuse-alexandre-benalla-de-lavoir

      Ça fait du bruit, pour l’impunité c’est beaucoup moins pratique que les policiers anonymes et sans matricule, mais, rendez vous compte, c’est « la plus forte sanction jamais infligé à un collaborateur de l’Elysée : 15 jours de mise à pieds … » ( Bruno Roger-Petit, porte parole de la présidence).

      #observation_participante

    • LA MILICE DE MACRON - A propos de « l’affaire Benalla » -
      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1020035513909219328

      ...il y a aussi un troisième homme, lui aussi en civil, pas encore identifié, qui prend le relai de Benalla lorsqu’il exfiltre brutalement une jeune manifestante. Ces hommes semblent eux aussi se connaître, fonctionner ensemble. (...)

      Depuis mercredi, ce qui choque les #médias et la classe politique, ce ne sont pas les innombrables exactions commises contre les manifestants depuis des mois.

      Ces violences policières ont causé des centaines de blessures, et parfois des mutilations, et ont abondamment été filmées et documentées. Ce qui choque, c’est le caractère « non-règlementaire » des agressions commises par le milicien Benalla.

      Si les mêmes violences avaient été commises par les CRS ou la BAC, personne ou presque n’aurait réagi. Ce que les médias reprochent à Benalla et ses complices, c’est de ne pas avoir été officiellement policiers.

      @ellensalvi, Journaliste - Mediapart
      https://twitter.com/ellensalvi/status/1020048309740802049

      Quelque chose d’étrange dans la présentation que fait l’Élysée des fonctions d’#AlexandreBenalla.

      – Adjoint du chef de cabinet (poste déjà occupé par un autre)
      – En charge de la sécurité du président (responsabilité du seul patron du GSPR)

      Pourquoi a-t-il été recruté au juste ?

      Une SARL, des achats d’armes, un employeur/protecteur commun, pour cette affaire d’État.

      #milice #présidence

    • http://www.vududroit.com/2018/07/affaire-benalla-code-penal-quoi-faire

      Le comportement d’Emmanuel Macron est désarmant de sincérité. Le président de la République affiche un narcissisme permanent et infantile auquel vient s’ajouter un étonnant sentiment d’impunité. Et avec lui, aucune relâche, nous avons droit tous les jours à un épisode destiné à nourrir notre stupéfaction devant l’absence de limites du personnage. Il y a eu l’épisode qui a suivi la victoire française en Coupe du Monde de football, occasion à laquelle Emmanuel Macron a été incapable de se maîtriser, en a fait des tonnes de façon gênante, avant de signifier son égoïsme méprisant avec la confiscation de la descente du bus sur les Champs-Élysées. « Moi d’abord, les autres ne sont rien. »Il y a maintenant l’incroyable affaire qui concerne une espèce de « garde-du-corps-porte-flingue-conseiller » à l’Élysée auprès du chef et dont on apprend qu’il joue les nervis en allant casser du passant dans les rues de Paris. Une vidéo nous montre Monsieur Alexandre Benalla profitant d’un temps libre pour revêtir les signes liés à la fonction de policier et passer à tabac les gens qu’il soupçonne d’être des opposants à son patron. Au plan juridique, judiciaire et administratif, cette affaire est d’une gravité exceptionnelle. Elle s’est déroulée il y a plus de deux mois et demi et jusqu’à présent, la seule conséquence avait été une mise à pied de 15 jours de l’apprenti milicien !

      Ces psychopathes qui nous gouvernent.

    • @aude_v merci mais guère d’analyse de ma part, tout juste d’hypothétiques scénarios (et l’argent dans tout ça ? par exemple), et des extraits de presse et twitts

      Un aperçu d’un moment de #crise_de_régime, hier, selon Le Monde

      Dans cette ambiance électrique, l’agenda si bien huilé de l’exécutif est chamboulé. Les députés ont du mal à poursuivre l’examen de la révision constitutionnelle. Les incidents de séance se multiplient. Depuis une semaine, les débats sur cette réforme s’éternisaient, cette fois ils s’enlisent. A 18 heures, un conciliabule s’improvise dans la cour d’honneur du Palais-Bourbon. Après avoir quitté précipitamment le siège de LRM, Christophe Castaner échange avec François de Rugy, Richard Ferrand, Nicole Belloubet, Marc Fesneau, président du groupe MoDem, la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet et la conseillère parlementaire d’Edouard Philippe.

      Des membres de cabinets ministériels sont également présents, « au bout de leur vie », relate un participant. Des députés de l’opposition immortalisent la scène sur Twitter. Tout le monde perçoit le désarroi du premier cercle. La crise se déroule à ciel ouvert.

      Aujourd’hui, outre la GàV du suspect (...) et son licenciement (la barbouze au petit pied doit changer d’appart, il loge à l’Élysée...), trois responsables #policiers sont suspendus #fusibles
      https://lemonde.fr/societe/article/2018/07/20/affaire-benalla-trois-responsables-policiers-ont-ete-suspendus_5333963_3224.

      Il s’agit de deux membres de la direction de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de #police et d’un commandant chargé de faire la liaison entre la #préfecture et l’#Elysée.

      Ils étudient si bien les autonomes (et leurs propres troupes...) avec leurs observations participantes, ils pigent si bien ce qui se passe dans cette société filmée par tous les bouts qu’ils ont pas retenu que « pas vu pas pris » implique dans nombre de cas d’avoir à se masquer.

      edit La préfecture de police de Paris embarrassée et fragilisée par l’affaire Benalla, Soren Seelow et Julia Pascual

      Les policiers s’indignent qu’un «  observateur  » de l’Elysée ait pu outrepasser son rôle. Des cadres de la préfecture de police sont mis en cause.

      La stupéfaction le disputait à la colère dans les rangs des forces de l’ordre, jeudi 19 juillet, alors que l’« affaire Benalla », du nom de cet employé de l’Elysée surpris en train d’interpeller et de molester deux manifestants le 1er mai, affublé d’un casque de police, prenait l’ampleur d’un scandale. Alexandre Benalla, 26 ans, adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, avait été suspendu deux semaines, puis réintégré au service de la présidence de la République. Une mansuétude incompréhensible pour bon nombre de policiers.

      Au-delà de son retentissement politique, cet épisode fragilise la préfecture de police de Paris (PP), chargée de l’organisation du maintien de l’ordre et de l’accompagnement des « observateurs », dont faisait théoriquement partie M. Benalla le 1er mai. Trois cadres de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), qui gère les manifestations dans le ressort de la PP, ont ainsi été suspendus jeudi soir à titre conservatoire : Laurent Simonin, un contrôleur général membre de l’état-major de la DOPC ; le commissaire Maxence Creusat, également membre de l’état-major ; et un commandant, chargé de la liaison entre l’Elysée et la PP. Ils sont soupçonnés d’avoir récemment fait parvenir un film de l’incident issu de la vidéosurveillance à l’employé de l’Elysée.

      Benalla connu des services de la préfecture

      D’après nos informations, la demande d’intégrer M. Benalla à la manifestation a en outre été faite directement par l’Elysée auprès de la DOPC, sans passer par le ministère de l’intérieur. Une autorisation sans doute facilitée par son statut particulier : M. Benalla, qui a travaillé durant la campagne présidentielle de M. Macron en tant que responsable de la sécurité, puis comme « chargé de mission » à l’Elysée, est en effet loin d’être inconnu des services de la préfecture.

      « Je l’ai croisé plusieurs fois pendant la campagne, confirme un commissaire de la PP, et il était très présent sur les déplacements présidentiels. » Ce n’est pas la première fois qu’il participait à un service d’ordre, ajoute David Le Bars, du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) : « Cela fait des mois qu’il est présent sur les gros dispositifs de maintien de l’ordre. Il participe aux briefings préliminaires et aux débriefings et vient avec sa radio, donne des orientations à des commissaires en jouant de sa qualité. »

      D’après les informations du Monde, M. Benalla était également présent au sein de la salle de commandement de la DOPC, le soir du 1er mai, lorsque le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, et le préfet de police, Michel Delpuech, ont rendu visite aux troupes. Mais selon une source policière, ce n’est que le lendemain, en découvrant les vidéos, que la haute hiérarchie de la PP aurait rapporté l’incident au ministère de l’intérieur.

      Lire aussi : Sous la pression, l’Elysée lâche Benalla

      Brassard et talkie-walkie

      Le 1er mai, M. Benalla était présent place de la Contrescarpe, à Paris. Le secteur est placé sous l’autorité déléguée du commissaire Maxence Creusat, qui a été suspendu jeudi soir. La vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montre M. Benalla et l’un de ses proches — Vincent Crase, employé de La République en marche — participant à l’interpellation de deux manifestants, un jeune homme et une jeune femme. Selon une information du Monde, la présence de ce second collaborateur occasionnel de l’Elysée n’avait pas été autorisée par la PP, qui ne l’aurait découverte que jeudi 18 juillet, lorsque l’Elysée a dévoilé son identité au lendemain de la révélation du scandale.

      Sur plusieurs films, on aperçoit M. Benalla frapper un jeune homme et s’en prendre à une jeune femme, sous le regard passif de CRS. Comment expliquer que M. Benalla ait pu bénéficier d’autant de largesses dans son encadrement ? « L’Elysée, ça fout la trouille à tout le monde », lâche, prosaïque, Philippe Capon, du syndicat de gardiens de la paix UNSA-Police. « On n’est pas obligé de jouer les laquais de la présidence ! », s’étrangle un commissaire.

      Place de la Contrescarpe, ainsi que sur d’autres images prises dans Paris, un homme en civil accompagne M. Benalla sans jamais s’interposer : il s’agit pourtant d’un membre de l’état-major de la DOPC, Philippe Mizerski, chargé d’encadrer l’« observateur » de l’Elysée, et qui ne pouvait donc ignorer sa qualité. Jeudi, Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs déclaré identifier « formellement » ce policier comme étant celui qui lui « a demandé (…) de [s]e retirer de la marche silencieuse », en hommage à Mireille Knoll, le 28 mars, où il avait été chahuté. Une vidéo atteste de la présence de ce fonctionnaire.

      Autre question soulevée par cette affaire : comment Alexandre Benalla a-t-il pu arborer un brassard de police, ainsi qu’en témoignent plusieurs vidéos ? La PP précise qu’elle dote les observateurs qu’elle accueille « de casques et de gilets pare-balles permettant d’assurer leur protection. » Les brassards de police ou la radio portative, en revanche, ne font pas partie du matériel attribué.

      « Des amateurs »

      Afin d’éclaircir ces aspects du dossier, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé, jeudi, au Sénat, avoir saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Cette enquête administrative vient en complément de l’enquête judiciaire ouverte jeudi matin par le parquet de Paris pour « violences par personne chargée d’une mission de service public », « usurpation de fonctions » et « usurpation de signes réservés à l’autorité publique », dans le cadre de laquelle M. Benalla et M. Case ont été placés en garde à vue vendredi. Le parquet de Paris a par ailleurs à son tour cosaisi l’IGPN pour mener l’enquête judiciaire.

      Ce n’est pas la première fois que M. Benalla témoigne de son goût pour les attributions régaliennes. Compte tenu de son rôle pendant la campagne présidentielle et à l’Elysée, il bénéficie d’une autorisation de port d’arme. D’après nos informations, la demande a été faite par l’Elysée auprès de la PP et a été satisfaite en octobre 2017. M. Benalla est donc connu du SDLP, le service de police spécialisé dans la protection des personnalités, et de son émanation le GSPR, chargé de la protection du président de la République.

      Sa situation ne manque pas, là non plus, d’interroger. « Depuis quand met-on des amateurs pour s’occuper de la protection du président alors qu’on a des policiers et des gendarmes qui sont des professionnels ?, interroge Jean-Paul Mégret, du Syndicat indépendant des commissaires de police. Résultat, on se retrouve avec des gens qui n’ont aucun sang-froid. » Un connaisseur de la question fait remarquer que « c’est la première fois depuis le général de Gaulle qu’on contourne les services officiels ».

      #vidéo #violences_policières

    • Non bis in idem.

      Je suis toujours atterré par la capacité de la presse à aboyer avec la meute. Et l’absence de mobilisation du moindre neurone…

      À propos du motif de licenciement d’A. Benalla, «  mais pas pour les événements du 1er mai  ». cf. p. ex.

      Alexandre Benalla. Le point sur l’affaire qui secoue l’Elysée - France - LeTelegramme.fr
      https://www.letelegramme.fr/france/alexandre-benalla-le-point-sur-l-affaire-qui-secoue-l-elysee-20-07-2018

      Alexandre Benalla n’est pas licencié pour les violences du 1er-Mai mais pour avoir reçu des enregistrements vidéo le concernant : il « aurait été destinataire d’un document de la préfecture de police qu’il n’était pas autorisé à détenir », explique l’Elysée.

      … on rappellera qu’il ne peut être licencié pour ce fait, puisqu’il a déjà été sanctionné. Même symboliquement (et encore…) N’importe quelle instance juridique, Tribunal Administratif, probablement, mais on ne sait rien de son contrat (on va certainement encore apprendre des choses…) et donc, peut-être Prud’hommes, quelle que soit la juridiction, l’employeur se ferait exploser un tel motif de licenciement. (note aux journalistes : c’est qu’il faut indiquer les 7 semaines de délai en plus du rappel de l’impossibilité de double sanction).

      On notera d’ailleurs que le motif retenu est tout à fait délicieux – et tombe à pic, un contentieux là dessus serait intéressant à suivre : si on appliquait une telle (future) jurisprudence Benalla, il manquerait rapidement une part considérable de la police et de la gendarmerie, étant donné les habitudes d’accès illégal au STIC, voire de commercialisation de ses infos (moisies…)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_traitement_des_infractions_constat%C3%A9es#Fuites

    • Entre autres détails du Parisien,…

      Il est quasiment certain que l’identification du gugusse et la transmission au Monde sont issues de la #Grande_Maison.

      Les réseaux d’Alexandre Benalla au cœur de l’enquête - Le Parisien
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/les-reseaux-d-alexandre-benalla-au-coeur-de-l-enquete-20-07-2018-7828155.

      Selon nos informations, le jeune chargé de mission a été aperçu mercredi soir en train de récupérer un CD-ROM contenant les fameuses vidéos, dans un bar du VIIIe arrondissement de Paris. Benalla comptait, semble-t-il, s’en servir pour préparer sa défense. Il va devoir s’en expliquer devant les enquêteurs. Dans l’attente, les trois policiers ont été suspendus administrativement à titre conservatoire.

    • Où l’on apprend que la @prefpolice conserve les images de vidéo surveillance au delà du délai maximal d’un mois.

      https://twitter.com/raphkempf/status/1020560892948344832
      Se découvrir filmé, après coups (prise par trois objectifs ici, sans compter la vidéo surveillance)

      Ça se complique pour les politiciens ? Une réponse à la défense de l’honneur de la police par la gauche représentative :

      Quand la vidéo est sortie le 1er mai, personne, jamais, n’a dit « ça peut pas être des flics, ils se comportent pas comme ça », pas @Francois_Ruffin, pas la FI. Personne.
      On y a tous vu que du feu, précisément parce qu’on sait qu’ils se comportent comme ça.

      https://twitter.com/Aur0rax/status/1020540665028136960

      #nervi #bouffon #barbouze_manquée #vidéosurveillance #boomrang

    • question que nul ne pose ?

      cf. mon message d’il y a 2 jours. Visiblement, l’incroyable grade de lieutenant-colonel, sans parler des (encore plus) incroyables avantages et rémunération, passe très très mal dans un corps qui n’a pas vraiment besoin de cette cerise pour avoir des états d’âme (dont l’expression est illégale…)

  • Colloque « Nouvelles perspectives pour l’histoire de l’humanité » - Chaire de Paléontologie humaine (2008-2011) - Collège de France - 03 juillet 2018 09:00
    https://www.college-de-france.fr/site/michel-brunet/p2102055078428340_content.htm

    Voici les titres des interventions en vidéo (vidéos en lecture ou téléchargement) :

    – Évolution des primates anthropoïdes : nouvelles perspectives asiatiques
    Yaowalak Chaimanee & Olivier Chavasseau

    – Origine et évolution des hominoïdes asiatiques : état des lieux !
    Jean-Jacques Jaeger & Yaowalak Chaimanee

    – Les hominoïdes du Miocène européen
    Louis de Bonis

    – Orrorin et les nouvelles perspectives sur l’histoire de l’humanité
    Brigitte Senut

    – Toumaï, le plus ancien représentant connu de la famille humaine (7 Ma, Tchad)
    Michel Brunet & MPFT (Mission Paléoanthropologique Franco-Tchadienne)

    – Retour à l’ouest du Rift (Koro-Toro, Tchad) : la vie d’Abel à 3.5 Ma
    Franck Guy & Michel Brunet

    – Un laboratoire naturel plio-pléistocène : la formation de Shungura, basse vallée de l’Omo, Éthiopie
    Jean-Renaud Boisserie & OGRE

    – Sous la dent : les labyrinthes de l’humanité. Origine du genre Homo en Afrique du Sud
    José Braga

    – La Préhistoire des origines
    Hélène Roche & Sonia Harmand

    – Comprendre le peuplement de l’Asie du sud-est au Pléistocène
    François Sémah

    – Expansion « out of Africa » : une contribution de la Turquie au carrefour eurasiatique
    Amélie Vialet, Sandrine Prat, Mehmet Cihat Alçicek

    – L’Homme de Tautavel il y a 450 000 ans
    Henry de Lumley

    – Paléoneurologie et imagerie 3D : le cerveau, de Toumaï à l’Homo sapiens
    Thibault Bienvenu

    – Néandertal et sapiens en Europe
    Silvana Condemi

    – La contribution de la parure châtelperronienne de la grotte du Renne à la remise en question de l’axiome d’une cognition propre à chaque espèce fossile
    Francesco d’Errico

    – Transition démographique néolithique et maladies infectieuses. L’apport de la vallée du Nil
    Eric Crubezy

    #colloque #Paléolithique #évolution

  • Les archéologues ont découvert du pain fabriqué il y a 14 400 ans, soit 4000 ans avant le début de l’agriculture.
    11/07/2018

    https://humanities.ku.dk/news/2018/archaeologists-discover-bread-that-predates-agriculture-by-4000-years

    Sur un site archéologique du nord-est de la Jordanie, des chercheurs ont découvert les restes carbonisés d’un pain plat cuit par des chasseurs-cueilleurs il y a 14 400 ans. C’est la preuve directe la plus ancienne du pain trouvé à ce jour, précédant l’avènement de l’agriculture d’au moins 4 000 ans. Les résultats suggèrent que la production de pain à base de céréales sauvages pourrait avoir encouragé les chasseurs-cueilleurs à cultiver des céréales, contribuant ainsi à la révolution agricole au Néolithique.

    Une équipe de chercheurs de l’Université de Copenhague, de l’University College London et de l’Université de Cambridge ont analysé des restes de nourriture carbonisée provenant d’un site de chasseurs-cueilleurs Natoufiens de 14 400 ans situé dans le désert noir au nord-est de la Jordanie.

    (...)

    « La présence de centaines de restes calcinés dans les cheminées de Shubayqa 1 est une découverte exceptionnelle qui nous a permis de caractériser des pratiques alimentaires vieilles de 14 000. Les 24 restes analysés dans cette étude montrent que les ancêtres sauvages des céréales telles que l’orge, l’einkorn et l’avoine ont été broyées, tamisées et malaxées avant la cuisson. Les restes sont très similaires aux pains plats non levés identifiés sur plusieurs sites néolithiques et romains en Europe et en Turquie. L’étape suivante consiste à évaluer si la production et la consommation de pain ont influencé l’émergence de la culture et de la domestication des plantes », a déclaré l’archéobotaniste de l’Université de Copenhague, Amaia Arranz Otaegui, première auteure de l’étude.

    L’archéologue Tobias Richter, de l’Université de Copenhague, qui a dirigé les fouilles à Shubayqa 1 en Jordanie, a expliqué :

    « Les chasseurs-cueilleurs Natoufiens nous intéressent particulièrement parce qu’ils ont vécu une période de transition où les gens sont devenus plus sédentaires et que leur régime alimentaire a commencé à changer : les faucilles en silex ainsi que les outils en pierre trouvés sur les sites Natoufiens au Levant de soupçonner que les gens avaient commencé à exploiter les plantes d’une manière différente et peut-être plus efficace.Mais le pain plat trouvé à Shubayqa 1 est la première preuve de fabrication de pain récupérée jusqu’ici, et il montre que la boulangerie a été inventée avant la culture des plantes. Ces données confirment donc certaines de nos idées : il se peut que la production précoce et extrêmement longue de pain à base de céréales sauvages ait été l’un des principaux moteurs de la révolution agricole qui a suivi la culture des céréales sauvages. sources de nourriture plus pratiques. "
    (...).

    #Natoufien #Néolithisation #Moyen-Orient #nourriture #pain
    #Amaia_Arranz-Otaegui #Lara_Gonzalez_Carretero #Monica_N._Ramsey #Dorian_Q._Fuller #Tobias_Richter.
    DOI : 10.1073/pnas.1801071115
    https://doi.org/10.1073/pnas.1801071115
    #University_of_Copenhagen #University_College_London #University_of_Cambridge
    #14400BC

  • En Turquie, des mathématiques contre la dictature
    https://actusfrances.tumblr.com/post/175844745906/en-turquie-des-mathématiques-contre-la-dictature

    Près d’Izmir, en Turquie, le Village des mathématiques accueille depuis dix ans lycéens et étudiants pendant leurs vacances pour des cours intensifs. Ce centre éducatif aimante une petite contre-société du savoir, de la jeunesse et de la liberté, dans un pays qui chavire dans l’autoritarisme.<p><b>Article paru dans</b> <b>le numéro 17 de la revue We Demain en</b> <b>mars 2017.</b><p><i>“À Istanbul, je vis près de la rédaction du journal Cumhuriyet, je vois chaque jour des barrages de police. Le Village des mathématiques est</i> (...)

    https://www.wedemain.fr/photo/art/default/23641221-25838819.jpg?v=1531302798

  • Turquie : plus de 18 000 fonctionnaires limogés dans une nouvelle purge
    https://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/turquie-plus-de-18-000-fonctionnaires-limoges-dans-une-nouvelle-purge_2

    Une longue liste de 18 632 noms. Plus de 18 000 fonctionnaires ont été limogées en Turquie par un décret-loi, publié dans le Journal officiel dimanche 8 juillet. Plus de 9 000 fonctionnaires de police turcs et 6 000 membres des forces armées ont ainsi été renvoyés, mais aussi environ 1 000 employés du ministère de la Justice et 650 du ministère de l’Education. Douze associations, trois journaux et une chaîne de télévision ont également été fermés par ce décret.

    Bientôt la fin de l’état d’urgence et des purges ?

    Ce décret-loi est présenté par les médias turcs comme le dernier pris sous l’état d’urgence instauré au lendemain du putsch manqué de juillet 2016 et sans cesse renouvelé depuis. Les médias turcs affirment que ce régime d’exception sera levé lundi, après la prestation de serment du président Recep Tayyip Erdogan réélu le 24 juin pour un nouveau mandat, et dont la levée de l’état d’urgence était l’une des promesses de campagne.

    Selon l’ONG Human Rights Joint Platform (Ihop), 112 679 personnes avaient été limogées au 20 mars 2018, dont plus de 8 000 dans les forces armées, environ 33 000 parmi le personnel du ministère de l’Education et 31 000 au sein du ministère de l’Intérieur, dont 22 600 au sein de la Direction générale de la Sûreté. Des milliers d’autres ont été suspendues. Ces purges sont vivement critiquées par l’opposition et les organisations de défense des droits de l’homme, qui y voient une tentative de faire taire toute voix critique.

  • #Grèce. Victoire pour des cueilleurs de fraises victimes de #traite, contraints au #travail_forcé et visés par des tirs

    Après la victoire remportée à la Cour européenne des droits de l’homme aujourd’hui, jeudi 30 mars, par un groupe d’ouvriers bangladais, employés à la cueillette des fraises, sur lesquels leurs employeurs avaient ouvert le feu parce qu’ils réclamaient le versement de leurs salaires impayés, la directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré :

    « La décision rendue aujourd’hui est importante pour ces personnes et pour leur famille en ce qu’elle reconnaît la légitimité de leur action. Elle contribuera, nous l’espérons, à prévenir de futures atteintes aux droits fondamentaux. »

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/03/greece-victory-for-strawberry-pickers-trafficked-into-forced-labour-and-sho

    –-> c’était mars 2017. Signalé par @isskein via la mailing-list Migreurop

    #exploitation #travail #fraises #traite_d'être_humains #esclavage_moderne #migrations #agriculture

    • Sur le même sujet, dans le New York Times...

      Greek Foremen Sought in Attack on Migrant Workers

      The police in the southern Peloponnese region of Greece on Thursday were seeking three supervisors of a strawberry farm accused of firing on a large group of Bangladeshi workers who had demanded unpaid wages, wounding 28.

      http://www.nytimes.com/2013/04/19/world/europe/greek-foremen-sought-in-attack-on-bangladeshi-migrant-workers.html?ref=worl

      Avec la photo d’un ami photographe grec, Giorgos Moutafis :

    • Fraises de saison

      Notre société émiettée, et sur la voie étroite de l’anthropophagie structurelle et structurante, remplira bientôt tous les critères de l’âge nouveau. C’est ainsi qu’à Manolada dans le Péloponnèse, des immigrés travaillant dans la production de la fraise... décidément de saison, qui ont osé réclamer leurs salaires impayés depuis six moins à leur patron néo-esclavagiste, ont été blessés, dont quatre grièvement. Les faits se sont déroulés mercredi 17 avril au soir, lorsque des hommes armés et chargés de superviser le travail des immigrés, ont ouvert le feu sur ces derniers. Les surveillants, ont utilisé des carabines pour disperser les travailleurs immigrés, deux cent personnes environ ainsi rassemblés réclamant leurs soldes. Temps de crise, aussi vécu et pratiqué via ses... authentiques rapports entre le capital et le travail, en passant par le racisme récurent, ce dernier, notons-le, n’aura pas attendu la crise pour agir... comme un grand.

      Car il faut souligner que l’esclavagisme et donc le racisme ordinaire ne sont pas à leurs débuts à Manolada, des faits avérés allant dans ce très mauvais sens, datent déjà de plusieurs années. Depuis jeudi matin, l’affaire de Manolada occupe tous les médias. Il y a eu même des appels, grecs et internationaux, pour enfin boycotter ces “fraises ensanglantées”. D’après le reportage du jour, à travers le quotidien Elefterotypia par exemple, “Des scènes de tentative d’assassinat en masse se sont déroulées mercredi, dans un champ pour esclaves à Manolada, dans la région d’Ilia, lorsque trois surveillants-argousins, pour le compte d’un propriétaire-producteur des fraise de la région, ont ouvert le feu sur des dizaines de travailleurs originaires du Bangladesh, ces derniers, exigeaient le versement de leurs salaires qui n’ont pas été versées depuis de six mois. Au moins 34 travailleurs ont été hospitalisés, tandis que deux hommes ont été arrêtés ce matin dans le village d’Ilia Pineias, pour avoir abrité et ainsi leur fournir une cachette, à deux des gardiens recherchés et auteurs présumés des faits. Sept travailleurs étrangers restent hospitalisés dans les hôpitaux de Pyrgos et de Patras, portant des blessures causées par de coups de feu qui étaient hier, dont un, en état critique mais stable. Trois immigrés légèrement blessés, restent sous observation à l’hôpital universitaire de Patras pour des raisons purement préventives. Ces ouvriers agricoles, n’avaient pas été payés pendant six mois exigé, c’est ainsi qu’ils ont exigé leurs soldes auprès de leur employeur mercredi après-midi, sur le lieu de leur travail, près de la rocade entre Pyrgos et Patras. Mais au lieu d’argent, ils ont essuyé les tirs des fusils de chasse surveillants. Les journalistes de la presse locale ont rapporté que les sommes réclamées par les travailleurs immigrés, iraient de 150.000 à 200.000 euros pour 200 personnes, ou plus exactement, elles correspondent à 750 à 1000 euros par travailleur. Selon un communiqué de la police, le propriétaire de l’exploitation a été arrêté, mais les trois auteurs présumés des coups de feu, lesquels d’après certains témoignages auraient pris la fuite à bord d’un véhicule en direction de Patras, sont toujours recherchés”.

      Pourtant, et dans la capitale certaines facettes de la vie courante trahissent bien cette normalité apparente, présumée précaire ou alors “définitive” d’après les gouvernants, c’est selon ! On remarque aussi, que par ce beau temps, bien que relativement frisquet de ces derniers jours, nos sans-abri, s’absentent parfois de leurs “demeures”, plus souvent qu’autrefois paraît-il. Ce qui est également le cas des petits vendeurs ou des cireurs de chaussures ambulants, disons-nous qu’au moins ces derniers conservent encore un certain statut social... économiquement reconnaissable aux yeux (fatigués) de tous. Puis, c’était à l’entrée du métro Monastiraki ce midi, qu’un nouveau (?) mendiant âgé faisait fuir tous nos regards visiblement gênés : “Au nom de Dieu, pourquoi vous ne m’aidez pas ?” Sans doute, encore “un riche habitant du Sud de l’Europe” qui scandalise tant les éditorialistes de la presse allemande ces derniers jours. Ce qui ne veut pas dire que “nos” classes aisées n’existent plus, bien au contraire. C’est par exemple récemment, lors d’une... expédition ethnographique en voiture dans les quartiers Nord de l’agglomération d’Athènes, c’est un ami venu en visiteur depuis la France qui avait souhaité redécouvrir les endroits de son enfance, que nous avons pu constater combien certaines tavernes résolument estampillées... de la classe moyenne-haute, ne désemplissent pas. L’ironie de l’histoire économique, c’est que devant ces oasis de l’ostentatoire et bien d’autres pratiques diverses et variées, on dénombre une quantité surreprésentée en ces grosses cylindrées de fabrication allemande. Ce qui a changé n’est pas tant la richesse affichée de cette composante (?) de la population que j’estime à environ 20%, mais surtout le fait que cette dernière devient désormais si visible pour cause d’effondrement de l’essentiel de l’immense ex-classe moyenne, “c’est comme du temps de mon enfance, ou comme dans les vieux films du cinéma grec des années 1960”, a fait remarquer mon ami Pavlos de Paris.

      Sur la Place de la Constitution mercredi après-midi, les passants et les animaux profitèrent du soleil ou de l’ombre, tandis qu’à l’intérieur de la station centrale du métro, deux micro-événements ont attiré un peu l’attention des passants : une vente d’objets hétéroclites ainsi que de sucreries, puis une exposition de photos sous le thème des visages humains à travers la ville. Au même moment, dans toutes les facultés du pays c’était un jour de vote, comme à la faculté d’Économie, pour certains étudiants, ce fut l’occasion de manifester également un certain mécontentement légitime, suite à la fermeture du site d’Athens Indymedia. Au centre-ville, on achète encore de la pacotille de Pâques, car Pâques orthodoxe c’est en début mai, on marchande si possible et surtout on compte partout les sous. Les passants, jettent parfois un regard intrigué, aux slogans révélateurs d’un certain temps présent qui s’éternise alors trop et pour cause : “Fuck the police” mais en caractères grecques, une petite bizarrerie pour cette raison précisément, ou encore ce slogan qui se répète parfois : “Le sex et la grève exigent de la durée”, on peut comprendre mais cela ne fait plus tellement rire grand monde désormais ; nous serions en train de perdre notre sens de l’humour (?), voilà ce qui peut être lourd de conséquences !

      Près des Halles d’Athènes, des affiches incitent à manifester, c’est pour le 19 avril, journée d’action et de mobilisation des retraités du pays, dans une marche de protestation qui se veut nationale.

      Sous l’Acropole et ses touristes, et sous certains regards inévitables, comme les fraises et leur saison décidément.


      http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0230.html

    • Immigration en Grèce : les damnés du Péloponnèse

      En Grèce, des immigrés clandestins ont trimé dans des champs durant des mois... sans être payés. Leur grève a fini dans un bain de sang, qui a ému l’opinion. Mais, quelques semaines plus tard, leur situation n’a guère changé.

      La balle s’est logée entre deux côtes, à quelques centimètres du coeur. D’un geste pudique, Abdul Rahaer lève un pan de sa chemise pour montrer la plaie. « Elle est entrée si profondément que le chirurgien n’a pu la retirer », murmure-t-il. Son regard file vers les champs de fraises, là où le drame a eu lieu, il y a plus d’un mois : « Je n’arrive toujours pas à croire qu’ils ont tiré sur nous... »

      Venu du Bangladesh, Abdul est entré illégalement en Grèce, comme tous les autres ouvriers migrants qui travaillent dans cette exploitation, située à Nea Manolada, dans l’ouest du Péloponnèse. Pour survivre, il a accepté ce job éreintant : ramasser des fraises cultivées sous des serres immenses huit heures d’affilée par jour.

      La région compte plus d’une centaine de fermes semblables ; plus de 10 000 hectares de cette terre aride et écrasée de soleil sont couverts de fraisiers. L’essentiel de la production est exporté en Russie et dans les pays Baltes. Pour la cueillette, qui s’étire entre janvier et juin, les producteurs font appel à des immigrés clandestins. « Chacun d’entre nous doit remplir 200 cagettes de 1 kilo, raconte Abdul. La chaleur est épuisante et nous sommes constamment courbés en deux. Lorsque nous arrêtons, à 14 heures, nous avons le dos cassé... » Cette main-d’oeuvre docile et corvéable à merci, la plupart des producteurs la rétribue 22 euros la journée par tête de pipe. Tous, sauf Nikos Vangelatos, l’employeur d’Abdul, qui avait décidé de ne pas payer ses ouvriers.

      Leurs témoignages rappelleraient presque l’esclavage de la Grèce antique : « Lorsque nous avons réclamé nos salaires, il nous a demandé d’être patients, raconte Abdul. Nous ne nous sommes pas méfiés. Partout, ici, les fermiers paient avec retard. Les mois ont passé. Nous avions juste le droit d’aller chercher de la nourriture dans un supermarché, une fois par semaine, où Vangelatos disposait d’un crédit. Et encore, c’était le strict nécessaire. A plusieurs reprises, nous sommes revenus à la charge. En vain. »

      Le 17 avril, les forçats de Nea Manolada votent la grève. « Nous avions besoin de cet argent », intervient Rifat. Né à Sylhet, dans le nord du Bangladesh, ce jeune homme de 32 ans illustre le sort de ces milliers de migrants, partis en Europe pour nourrir leur famille. Son père, invalide, ne pouvait plus subvenir aux besoins de ses six enfants. Il vend le champ familial et confie l’argent à son fils aîné. Parti à la fin de 2008, Rifat met un an pour atteindre la Grèce. Arrêté en Iran, il passe six mois dans une cellule sans fenêtre. Une fois libéré, il parvient en Turquie, qu’il traverse dans une cuve de camion-citerne. A Istanbul, il déjoue la surveillance des gardes-frontières grecs qui patrouillent sur le fleuve Evros, lieu de passage privilégié des clandestins. Pris en charge, à Athènes, par des compatriotes bangladais, il trouve un boulot de ferrailleur. Une chance : rares sont les « illégaux » qui parviennent à gagner leur vie dans la cité dévastée par la crise. Durant trois ans, il envoie 200 euros, tous les mois, à ses parents. Jusqu’à l’été dernier, où des policiers l’arrêtent en pleine rue. L’opération « Zeus hospitalier » bat alors son plein.

      Lancée par le gouvernement (centre droit) d’Antonis Samaras, qui veut mettre fin à des années de laxisme en matière d’immigration, elle vise à « nettoyer » les quartiers chauds de la capitale. Chassés, les migrants cherchent partout dans le pays des emplois de fortune. A Nea Manolada, les Bangladais affluent par milliers, car la nouvelle se répand de bouche à oreille : les exploitants agricoles ont besoin d’ouvriers. Rifat tente sa chance. Le jour de son arrivée, il suit les conseils d’un compatriote : « Va chez Vangelatos, il cherche des bras. » Mais il découvre vite à qui il a affaire. « Les contremaîtres nous insultaient sans cesse, raconte-t-il. Nous n’avions pas le droit de prendre de pause. » Jusqu’à ce fameux 17 avril...
      Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. C’est la panique

      La confrontation aurait dû rester pacifique. Mais les grévistes apprennent qu’une poignée de Bangladais a décidé, contre l’avis des autres, d’aller travailler. Les esprits s’échauffent. Les « jaunes » sont bousculés ; des bâtons, brandis. Les contremaîtres interviennent. « Fige re malaka ! [Barrez-vous !] » crient-ils aux mutins. La suite est confuse. L’un des surveillants, surnommé « Kaskadas » en raison de son amour immodéré pour les voitures de sport, va chercher une carabine. Il la braque sur les frondeurs. Coups de feu, trois Bangladais s’effondrent. Une seconde arme surgit, nouvelles détonations. C’est la panique. Profitant du désordre, les contremaîtres prennent la fuite. « Nous les avons cueillis à Amaliada, chez leur avocat, le lendemain matin », précise un officier de police. Dans le camp, c’est le chaos. 35 blessés gisent au sol. L’un d’eux a reçu plus de 40 projectiles sur le torse. Mohamad Hanief filme la scène avec son téléphone. « Pour avoir des preuves », explique-t-il.

      Postées sur Internet, les vidéos suscitent une vague d’émotion sans précédent. A Athènes, des manifestations de soutien sont organisées, tandis qu’un appel à boycotter les « fraises de sang » (#bloodstrawberries) est lancé sur les réseaux sociaux. Deux jours plus tard, le ministre de l’Ordre public et de la Protection du citoyen, Nikos Dendias, se rend sur place. L’affaire tombe mal : le Conseil de l’Europe vient juste de publier un rapport très critique sur l’augmentation des crimes xénophobes en Grèce. Régulièrement épinglé pour violation des droits des migrants, l’Etat grec peine à montrer sa bonne volonté. Le parti néonazi Aube dorée a nié l’existence des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, sans être inquiété par la justice. Et le projet de loi contre le racisme s’enlise : le texte en est à sa troisième mouture en quatre ans, tant il suscite de vives polémiques... Dendias doit donner des gages aux Européens. Devant les caméras, il promet que les migrants de Nea Manolada ne seront jamais chassés du pays.
      Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe »...

      De belles déclarations... rapidement balayées par le vent sec du Péloponnèse. Depuis que l’émotion médiatique est retombée, plus personne ne se soucie des grévistes de Nea Manolada. Leur régularisation ? « C’est extrêmement complexe », répond-on, un peu gêné, au siège de la Gauche démocratique, à Athènes. Seuls les 35 Bangladais qui ont eu la « chance » d’être blessés ont, à ce jour, reçu un papier officiel. Il y est reconnu qu’ils ont été « victimes d’esclavage », mais ce document n’a aucune valeur juridique. Quant aux autres... « Rien n’est prévu », avoue-t-on au ministère de l’Ordre public et de la Protection du citoyen.

      Fin d’après-midi, au campement des insurgés, trois tentes rudimentaires constituées de bâches et de bambous. Dans l’une d’elles, une dizaine d’hommes dorment sur des cartons. Des vêtements fatigués sèchent sur un fil. Près de l’entrée, sous un auvent, un Bangladais s’active au-dessus d’un fourneau. Sur le sol, posées sur un plastique, des cuisses de poulet dégèlent lentement. « Ce sont les dernières », s’inquiète Salam, l’un des rares, ici, à parler anglais. Quelques jours après le drame, l’ambassadeur du Bangladesh est venu livrer de la nourriture. Il n’en reste plus rien.

      Voilà deux semaines, un homme aux cheveux blancs et à la voix bourrue leur a rendu visite : Dimitri Vamvakas. « Je suis le nouveau patron, je n’ai rien à voir avec l’an-cienne équipe, leur a-t-il dit. Reprenez le travail, je vous promets que vous serez payés. » Mais Salam se méfie : « Et s’il était pire que l’autre ? Et nos salaires ? Ils nous doivent au total 180 000 euros ! »

      Le voici, justement, au volant de son camion, au milieu des serres. Tandis que nous approchons, un gardien, treillis et coupe militaire, surgit à moto. « Vous n’avez rien à faire ici, partez ! » éructe-t-il. Immédiatement, Vamvakas calme le jeu. Il tente un sourire. « Vous voulez des fraises ? Tenez, prenez tous les cageots que vous voulez ! » Puis : « Cette histoire est terrible, mais c’est un cas isolé, prétend-il. Les migrants sont bien traités, car nous avons besoin d’eux. Les Grecs ne veulent pas faire ce travail, ils n’ont plus le goût de l’effort. Quand je pense que je me suis engagé dans la marine à 12 ans... » Va-t-il payer les arriérés de salaires ? Il élude la question, part précipitamment. Avec toutes ces histoires, les fraises sont en train de pourrir, il faut sauver la récolte. « Vangelatos n’est pas un mauvais bougre, lâche-t-il en démarrant son moteur. Mais quand l’équipage commet des erreurs, c’est le capitaine qui trinque. »

      Nea Manolada, vers 22 heures. Des dizaines de Bangladais arpentent la rue principale, sous l’oeil impavide de vieux Grecs attablés. « Pour l’instant, il n’y a jamais eu de heurts entre habitants et migrants, commente Kostas Panagiotopoulos, en dégustant son café frappé. Mais les illégaux affluent sans cesse. Ils sont plus de 5000, alors qu’il n’y a que 2000 postes dans les plantations. La situation risque de devenir explosive. » Peau tannée et regard métal, Kostas possède une petite exploitation de 5 hectares. Il emploie une quinzaine de Bangladais, qu’il appelle tous par leurs prénoms. Et il n’a pas besoin de contremaître pour les gérer. Vangelatos ? « C’est un opportuniste, tranche-t-il. Il s’est fait un nom en vendant des fruits exotiques sur le marché d’Athènes, alors il a voulu se lancer dans la fraise. Il s’est imaginé qu’il suffirait de deux ou trois hommes de main costauds pour faire tourner l’affaire. Quelle erreur ! Les hommes, il faut les gérer, surtout les Bangladais : il y a des clans, des hiérarchies invisibles, de la violence... Ça peut vite dégénérer. Vangelatos s’est fait déborder. Par sa négligence, il a fait du mal à toute la profession. Le cours de la fraise a chuté et de nombreuses commandes ont été annulées. »

      Il faudra du temps pour que la « fraise du Péloponnèse » retrouve grâce aux yeux des consommateurs. D’autant que ce scandale n’est pas le premier, contrairement à ce qu’affirment les producteurs locaux.

      En 2009, un Egyptien avait été traîné sur plusieurs dizaines de mètres, la tête coincée dans la vitre d’une voiture, parce qu’il avait demandé une augmentation de salaire à son patron. Cette affaire avait déjà suscité une vive émotion, avant de sombrer dans l’oubli.

      Retour au camp. Salam prolonge la discussion sous la nuit étoilée. Il n’en peut plus de cette promiscuité. Sa femme, qu’il n’a pas vue depuis cinq ans, menace de divorcer s’il ne rentre pas au pays. Pourquoi rester en Europe s’il n’envoie plus d’argent ? lui demande-t-elle. Mais, un jour prochain, juré, Salam partira d’ici. Il a compris qu’il n’aurait pas de papiers. Clandestin il restera, à la merci de l’Aube dorée et de tous les Vangelatos qui profitent de cette main-d’oeuvre payée au noir. A Thèbes, la récolte des tomates va commencer. Salam va continuer à vivre au rythme des saisons. Il n’a pas d’autre issue. Le piège grec s’est refermé sur lui.


      https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/immigration-en-grece-les-damnes-du-peloponnese_1255380.html
      #migrants_bangladais

    • Bloodstrawberries in #Manolada

      When immigrant workers from Bangladesh demanded their wages after going unpaid for six months, in Manolada, Greece, their supervisors shot at them. Over 20 were injured and had to be treated in hospital.

      x-pressed reports that police are going into the hospital to arrest and deport them, and journalists are being chased off the farm when trying to cover the story.

      The working conditions on the strawberry farm are compared to modern slavery, and it’s not the first time Manolada made the news with violent attacks against non-Greeks: Last year, a man’s head was jammed in the window of a car and he was dragged along for a kilometer as Ekathermini reports.

      Eleftherotypia English quotes Justice Minister Antonis Roupakiotis: “The barbarous attack … conjures up images of a slavery-based South that have no place in our country,”

      This is not my country tracks the violence back to Golden Dawn and their racist and xenophobic politics and actions:

      We have seen the rising xenophobia and racist rhetoric sweeping the country. It has become so commonplace to hear or read about foreigners being “filth”, “sun-human” “invaders”, “scum” that people are seeing them as such. The rise of Chrysi Avgi (Golden Dawn) has given racism and xenophobia a voice. A legitimacy. We have an “MP” that calls immigrants “sub-human” sitting on the Council of Europe’s Anti-discrimination committee !

      For more on this story, see Asteris Masouras Storify and Bloodstrawberries, a blog set up to cover the story. English content will come soon.

      http://intothefire.org/bloodstrawberries

    • Publication de la brochure “L’agriculture, laboratoire d’exploitation des travailleurs migrants”

      La Confédération Paysanne vient de publier, en supplément à son magazine Campagnes Solidaires, une brochure de 28 pages sur le thème des conditions de travail des saisonnier-e-s migrant-e-s dans l’agriculture industrielle en Europe. Réalisée grâce à l’appui de l’association Échanges & Partenariats par les volontaires partis en 2014 et 2015 auprès d’organisations paysannes dans différents pays d’Europe, elle rassemble nos observations et analyses recueillies auprès de travailleur-se-s, paysan-ne-s, militant-e-s syndicaux et associatifs.

      Ces observations dressent un constat alarmant sur les situations que connaissent les migrant-e-s travaillant dans l’agriculture industrielle, où l’exploitation, les atteintes à la dignité, au droit du travail, aux droits de l’homme sont monnaie courante, et s’intensifient avec la généralisation du recours à des intermédiaires : sous-traitants, agences de recrutement, prestataires de services, détachement international de travailleurs…

      La partie finale évoque enfin des pistes d’action pour enrayer ces dynamiques, en s’appuyant sur 10 années de travail de recherche, d’information, de plaidoyer et de mobilisation mené par les organisations membres de la Coordination Européenne Via Campesina et leurs partenaires.

      http://www.agricultures-migrations.org/publication-de-la-brochure-lagriculture-laboratoire-dexploi

      Pour télécharger la #brochure :
      http://www.agricultures-migrations.org/wp-content/uploads/2015/09/brochure.conf-v3.pdf

  • Course à l’armement, répression, féminicides : une équation invisible ?
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/07/06/course-a-larmement-repression-feminicides-une-equation-inv

    Le Président Erdogan est réélu fin juin au premier tour des présidentielles turques. Certains de ses opposants ont fait campagne depuis leur prison. La situation n’est pas nouvelle. Cette élection s’inscrit dans une longue histoire d’autoritarisme mêlé à une #militarisation extrême. La Turquie, comme la France, organise, de longue date, les systèmes de répression, de … Lire la suite →

    #Humeurs #guerre #religion #violences


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  • Afrique du Sud, France, Turquie ou comment se banalise la militarisation de la société
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/07/06/afrique-du-sud-france-turquie-ou-comment-se-banalise-la-mi

    En dehors des stricts constats de situation de guerre ouverte ou de mouvement de troupes, la militarisation peut être étudiée sous l’angle de ses impacts quotidiens sur les relations sociales en tant que processus construit. Ce texte propose d’analyser cette construction. Dans un premier temps, nous isolerons les définitions : militarisation, militaire, militarisme, militarité. Dans un … Lire la suite →


    https://0.gravatar.com/avatar/9756ba41fe8333157071419a20733f4a?s=96&d=https%3A%2F%2F0.gravatar.com%2Fa

  • Quel avenir pour les Kurdes de Syrie, menacés d’« épuration politique » par la Turquie d’Erdogan ?
    https://www.bastamag.net/Quel-avenir-pour-les-Kurdes-de-Syrie-menaces-d-epuration-politique-par-la

    Les Kurdes de Syrie sont d’abord connus pour leurs faits d’armes. Leur « projet révolutionnaire », aux antipodes de celui des djihadistes, leur attire également la sympathie d’une partie des gauches européennes. Les vicissitudes de leur trajectoire dans la guerre syrienne sont pourtant largement ignorées. Qu’a signifié la révolution syrienne de 2011 pour la jeunesse kurde ? Pourquoi s’en est-elle éloignée ? Quel rôle ont joué les organisations kurdes telles le PKK, et comment gèrent-elles les territoires (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Gauche_radicale, #Solidarités_internationales, #Proche_et_Moyen_Orient, #Entretiens, Guerres et résolution des (...)

    #Guerres_et_résolution_des_conflits

  • Conclusions du #Conseil_européen du #28_juin_2018 sur les migrations

    La prophétie s’auto-réalise. A force de parler de crise des migrations et réfugiés, les gouvernants européens et la technocratie de l’Union ont bien produit une crise de l’Europe (voir L’espace Schengen : crise et méta-crise et Quelle crise des réfugiés ?) à l’égard des migrants dont il est reconnu pourtant dès le § 1 des conclusions que l’arrivée a baissé de 95 % par rapport à 2015.

    Le mot d’ordre des conclusions – qui parlent abusivement d’une « #politique_migratoire_européenne » alors que tout repose sur une série d’actions volontaires des Etats qui, précisément, ne veulent pas se charger de la question, préférant l’approfondir – est clair. Il s’agit de poursuivre et renforcer la #fermeture_des_frontières en limitant les entrées et en favorisant les #retours. Pour cela, l’« approche globale » annoncée est en réalité un patchwork de petites solutions pour la plupart déjà existantes ou sinon irréalisables.

    Ainsi en appelle-t-on comme par rituel magique à l’application de solutions et instruments qui existent déjà et ne fonctionnent pas (comme les accords de réadmission ou la déclaration UE-Turquie) ou à la réalisation de projets que les Etats n’ont jamais vraiment voulus (#solidarité avec les Etats européens d’entrée) ou très mal conçus (partenariats avec les Etats d’origine ou de transit des migrants ; destruction du modèle économique des #passeurs, distinction des « migrants » et des « réfugiés », rôle de #Frontex). Et que dire du « #partenariat_avec_l’Afrique » pendant que l’Europe négocie de nouveaux accords commerciaux avec les Etats africains dont la logique est orthogonale à toute idée de partenariat et de coopération et ne peut qu’alimenter les migrations dites économiques ? En attendant les « réformes » prévues dont tout le monde sait l’échec programmé, il convient donc de verser de l’argent à divers budgets non coordonnés.

    Parmi les nouvelles solutions irréalisables, on songe bien sûr à l’appel très médiatisé pour des centres établis volontairement par les Etats membres alors que tout le monde sait pertinemment qu’aucun ne veut instituer de tels centres sur son territoire ainsi qu’aux « #plateformes_régionales_de_débarquement » qui, outre qu’elles seraient illégales, sont d’ores et déjà rejetées par les voisins de l’Europe.

    On ne peut être qu’être marqué, non pas étonné, par la généralité et donc la vacuité du contenu de l’accord. Rien de précis n’est annoncé au profit d’une accumulation de slogans répétés à l’envi depuis des années, tels des mantras dont on devine qu’ils s’adressent à certains électorats internes et ont pour objet d’entretenir une peur obsessionnelle qui constitue la seule crise empiriquement observable (car on a peine à imputer à l’immigration actuelle une quelconque trace d’invasion, d’insécurisation, de destruction de l’économie ou de fin de civilisation).

    L’Europe s’abîme à tel point qu’il faut d’urgence décentrer le regard sur les questions migratoires et, tout en continuant à s’intéresser aux politiques d’immigration, se concentrer sur les politiques d’émigration des Etats d’origine dont la vacuité n’a rien à envier aux premières et surtout aux causes profondes des migrations et à une appréciation plus fine de leur caractère positif ou négatif tant pour les Etats d’origine, de transit et de destination que pour les individus.

    https://migrationsansfrontieres.com/2018/07/01/conclusions-du-conseil-europeen-du-28-juin-2018-sur-les-mig
    #migrations #politique_migratoire #migrations #asile #réfugiés #UE #EU #renvois #expulsions #tri #catégorisation #externalisation #business_as_usual

    Commentaire de @jean, que je remercie.

    Plus sur les #disembarkation_platforms :
    https://seenthis.net/messages/703288

  • « Le moment néofasciste du néolibéralisme »
    https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/06/29/le-moment-neofasciste-du-neoliberalisme_5323080_3232.html

    Les « délinquants solidaires » persécutés

    Comment penser ensemble la montée des extrêmes droites et la dérive autoritaire du néolibéralisme ?

    D’un côté, il y a le suprémacisme blanc avec Donald Trump, et en Europe, la xénophobie politique d’un Viktor Orbán ou d’un Matteo Salvini.

    De l’autre, il y a des coups d’Etat démocratiques : il n’est pas besoin d’envoyer l’armée contre la Grèce (« des banques, pas des tanks »), pas plus qu’au Brésil (des votes au lieu des bottes) – même si, comme en France, les champions du néolibéralisme ne reculent pas devant les violences policières pour réprimer les mouvements sociaux. D’un côté comme de l’autre, les libertés publiques reculent.

    Et les deux n’ont rien d’incompatible : l’Europe s’accommode de l’extrême droite au pouvoir, et l’Union sous-traite la gestion des migrants à la Turquie ou à la Libye. Avec l’arrivée de la Lega (la « Ligue ») au pouvoir, Emmanuel Macron peut bien dénoncer la « lèpre qui monte » ; mais à la frontière franco-italienne comme en Méditerranée, les milices de Génération identitaire agissent illégalement sans être inquiétées par les autorités. En revanche, la justice française persécute les « délinquants solidaires », tel Cédric Herrou ; et déjà en 2017, l’Italie dirigée par le Parti démocrate poursuivait en justice les ONG qui sauvent les migrants en mer.

    Mieux vaut donc parler d’un « moment néofasciste ». On retrouve aujourd’hui des traits du fascisme historique : racisme et xénophobie, brouillage des frontières entre droite et gauche, leader charismatique et célébration de la nation, haine des élites et exaltation du peuple, etc. Après l’élection de Trump, le philosophe américain Cornel West dénonçait la responsabilité des politiques économiques des Clinton et d’Obama : « aux Etats-Unis, l’ère néolibérale vient de s’achever dans une explosion néofasciste. » Depuis, cependant, il est clair que la seconde n’a pas détruit la première…
    Une forme politique nouvelle

    Faut-il plutôt suivre la politologue américaine Wendy Brown qui privilégie la lecture néolibérale ? Pour cette politiste, avec Trump la combinaison paradoxale de l’« étatisme » et de la « dérégulation », soit d’un « autoritarisme libertarien », est une forme politique nouvelle, « effet collatéral de la rationalité néolibérale » ; on ne saurait donc la réduire aux figures anciennes du fascisme ou du populisme. Sa critique rejoint celle de Robert Paxton : pour l’historien de Vichy, « l’étiquette “fasciste” occulte le libertarisme économique et social de Trump. »

    Non pas que le néolibéralisme soit condamné au fascisme. Certes, il n’est pas voué à la démocratie, comme on l’entendait après la chute du mur de Berlin. Toutefois, Tony Blair et José Luis Zapatero, qui y ont converti la sociale-démocratie en Europe, loin de surfer sur la vague xénophobe, revendiquaient l’ouverture aux migrants économiques. Quant à la chancelière allemande, « Kaiser Merkel » n’est-elle pas devenue, quelques mois après la « crise grecque », lors de la « crise de l’asile » de 2015, « Mutti Angela » ? Mais ces deux moments appartiennent au passé.

    Aujourd’hui, refuser de nommer le néofascisme autorise à ne rien faire. Il ne faut pas se bercer de l’illusion que le populisme, qui en est le symptôme, pourrait en être le remède. Et les euphémismes empêchent la mobilisation d’un antifascisme qui, loin d’être la caution démocratique des politiques économiques actuelles, désigne la responsabilité du néolibéralisme dans la montée du néofascisme. Bref, chanter Bella Ciao n’a rien d’anachronique – contre Matteo Salvini ou son prédécesseur, Marco Minniti, ou contre son homologue, Gérard Collomb, même s’il en a « un peu marre de passer pour le facho de service. »

    #Néofascisme #Pentafascisme #Politique_Europe

  • Je viens de trouver cet article sur twitter qui parle d’un rapport-choc (que je n’ai pas lu) où il est question de « 13’000 migrants mineurs refoulés à la frontière » :
    13.000 migranti minorenni respinti alla frontiera italo-francese nel 2017 : il rapporto choc
    http://minoristranierinonaccompagnati.blogspot.com/2018/07/13000-migranti-minorenni-respinti-alla.html

    Or, sans vouloir nier la gravité de la situation à la frontière, je pense que ces chiffres sont gonflés… car il s’agit très probablement de « passages » et non pas de « personnes », une personne pouvant passer plusieurs fois (et donc être comptée plusieurs fois).

    En #Suisse, c’était le cas :
    https://asile.ch/2016/08/12/parlant-de-personnes-lieu-de-cas-medias-surestiment-nombre-de-passages-a-front
    https://asile.ch/2016/09/16/decryptage-frontieres-migrants-refugies-usage-termes-chiffres

    Et pour les frontières d’ex-Yougoslavie aussi (même si le mécanisme était un peu différent) :
    https://seenthis.net/messages/418518
    #statistiques #frontières #frontière_sud-alpine #chiffres #refoulement #push-back #Italie #France #2017

    Lien vers le rapport :
    https://www.oxfamitalia.org/wp-content/uploads/2018/06/Se-questa-%C3%A8-Europa_BP_15giugno2018.pdf
    https://seenthis.net/messages/687096

    cc @isskein

  • « Le moment néofasciste du néolibéralisme »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/29/le-moment-neofasciste-du-neoliberalisme_5323080_3232.html

    Le sociologue Eric Fassin estime, dans une tribune au « Monde », que l’on retrouve aujourd’hui des traits du fascisme historique.

    « Hello, dictator ! » Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, accueillait ainsi le hongrois Viktor Orban au sommet de Riga en 2015 – dans la bonne humeur, avec une tape affectueuse sur la joue. Le contraste avec les diktats imposés au même moment à la Grèce par l’Eurogroupe était saisissant.

    C’est qu’on ne plaisante pas avec le néolibéralisme : l’économie est une chose trop grave pour la confier aux peuples. En revanche, la démocratie, on a bien le droit d’en rire. La farce de Lettonie rappelle d’ailleurs Le Dictateur, de Charlie Chaplin, quand Mussolini salue Hitler d’une grande bourrade : « Mon frère dictateur ! »

    Les « délinquants solidaires » persécutés

    Comment penser ensemble la montée des extrêmes droites et la dérive autoritaire du néolibéralisme ?

    D’un côté, il y a le suprémacisme blanc avec Donald Trump, et en Europe, la xénophobie politique d’un Viktor Orbán ou d’un Matteo Salvini.

    De l’autre, il y a des coups d’Etat démocratiques : il n’est pas besoin d’envoyer l’armée contre la Grèce (« des banques, pas des tanks »), pas plus qu’au Brésil (des votes au lieu des bottes) – même si, comme en France, les champions du néolibéralisme ne reculent pas devant les violences policières pour réprimer les mouvements sociaux. D’un côté comme de l’autre, les libertés publiques reculent.

    Et les deux n’ont rien d’incompatible : l’Europe s’accommode de l’extrême droite au pouvoir, et l’Union sous-traite la gestion des migrants à la Turquie ou à la Libye. Avec l’arrivée de la Lega (la « Ligue ») au pouvoir, Emmanuel Macron peut bien dénoncer la « lèpre qui monte » ; mais à la frontière franco-italienne comme en Méditerranée, les milices de Génération identitaire agissent illégalement sans être inquiétées par les autorités. En revanche, la justice française persécute les « délinquants solidaires », tel Cédric Herrou ; et déjà en 2017, l’Italie dirigée par le Parti démocrate poursuivait en justice les ONG qui sauvent les migrants en mer.

    Responsabilité des Clinton et d’Obama

    Au moment où le Sénat examine la loi sur l’asile et l’immigration, le président français s’indigne contre ceux qui « trahissent même l’asile ». En même temps, il fustige « les donneurs de leçon », qui, au nom de la solidarité, voudraient « tout et n’importe quoi ». Et il propose sans rire des « sanctions en cas de non-solidarité », comme si la France n’était pas la première concernée, avant de reprendre à son compte le discours de Matteo Salvini sur les ONG accusées de « faire le jeu des passeurs ».

    Nonobstant les beaux discours, la « tentation “illibérale” » n’est donc pas réservée à l’extrême droite europhobe ; elle menace les dirigeants europhiles. Emmanuel Macron incarne bien ce néolibéralisme « illibéral » qui prétend nous sauver de l’extrême droite en imitant sa politique.

    Faut-il parler d’un « moment populiste » ? Si la philosophe belge Chantal Mouffe refuse le qualificatif d’extrême droite pour lui préférer l’expression « populisme de droite », c’est qu’elle plaide « pour un populisme de gauche » : les deux auraient en commun « un noyau démocratique », puisqu’ils font entendre, en leur donnant des réponses différentes, les demandes des « perdants de la mondialisation néolibérale ». Or, non seulement les dirigeants néolibéraux n’hésitent pas à mobiliser un populisme xénophobe, mais, en retour, les leaders populistes, comme Trump, Orban ou Erdogan, promeuvent des politiques néolibérales.

    Mieux vaut donc parler d’un « moment néofasciste ». On retrouve aujourd’hui des traits du fascisme historique : racisme et xénophobie, brouillage des frontières entre droite et gauche, leader charismatique et célébration de la nation, haine des élites et exaltation du peuple, etc. Après l’élection de Trump, le philosophe américain Cornel West dénonçait la responsabilité des politiques économiques des Clinton et d’Obama : « aux Etats-Unis, l’ère néolibérale vient de s’achever dans une explosion néofasciste. » Depuis, cependant, il est clair que la seconde n’a pas détruit la première…

    Une forme politique nouvelle

    Faut-il plutôt suivre la politologue américaine Wendy Brown qui privilégie la lecture néolibérale ? Pour cette politiste, avec Trump la combinaison paradoxale de l’« étatisme » et de la « dérégulation », soit d’un « autoritarisme libertarien », est une forme politique nouvelle, « effet collatéral de la rationalité néolibérale » ; on ne saurait donc la réduire aux figures anciennes du fascisme ou du populisme. Sa critique rejoint celle de Robert Paxton : pour l’historien de Vichy, « l’étiquette “fasciste” occulte le libertarisme économique et social de Trump. »

    Mais n’est-ce pas le principe même d’un idéal type wébérien que de regrouper des exemples empruntés à divers contextes historiques ? C’est vrai du fascisme ou du populisme – comme du néolibéralisme d’ailleurs : le protectionnisme de Trump n’en est qu’une déclinaison nouvelle, tandis que l’ordolibéralisme allemand en est une variante, qui ne se confond pas davantage avec l’idéologie du Fonds monétaire international… Le mot « néofascisme » permet de penser, dans sa spécificité historique, ce moment du néolibéralisme.

    Non pas que le néolibéralisme soit condamné au fascisme. Certes, il n’est pas voué à la démocratie, comme on l’entendait après la chute du mur de Berlin. Toutefois, Tony Blair et José Luis Zapatero, qui y ont converti la sociale-démocratie en Europe, loin de surfer sur la vague xénophobe, revendiquaient l’ouverture aux migrants économiques. Quant à la chancelière allemande, « Kaiser Merkel » n’est-elle pas devenue, quelques mois après la « crise grecque », lors de la « crise de l’asile » de 2015, « Mutti Angela » ? Mais ces deux moments appartiennent au passé.

    Aujourd’hui, refuser de nommer le néofascisme autorise à ne rien faire. Il ne faut pas se bercer de l’illusion que le populisme, qui en est le symptôme, pourrait en être le remède. Et les euphémismes empêchent la mobilisation d’un antifascisme qui, loin d’être la caution démocratique des politiques économiques actuelles, désigne la responsabilité du néolibéralisme dans la montée du néofascisme. Bref, chanter Bella Ciao n’a rien d’anachronique – contre Matteo Salvini ou son prédécesseur, Marco Minniti, ou contre son homologue, Gérard Collomb, même s’il en a « un peu marre de passer pour le facho de service. »

  • Démesure d’Istanbul
    http://www.laviedesidees.fr/Demesure-d-Istanbul.html

    Recep Tayyip Erdoğan et son parti, l’AKP, font de la « nouvelle Istanbul » la vitrine de leur projet politique : celui de refonder la Turquie en rompant avec l’héritage kémaliste. Sondant la ville à partir de ses marges, un géographe se penche sur l’émergence d’un nouvel ordre social et urbain.

    #Recensions

    / #urbanisme

  • Poètes syriens ou cinéastes irakiens : comment Amman est devenue la capitale des intellectuels arabes en exil
    https://www.bastamag.net/Poetes-syriens-ou-cineastes-irakiens-comment-Amman-est-devenue-la-capitale

    Loin devant l’Europe, ce sont les pays frontaliers de la Syrie – Turquie, Liban et Jordanie – qui constituent les premières terres d’exil des 5,5 millions de Syriens qui ont quitté leur pays depuis la révolution de 2011, sa répression, puis la guerre civile devenue régionale. Des milliers d’entre-eux ont trouvé refuge à Amman, la capitale jordanienne, qui est devenue l’un des principaux centres culturels syriens en dehors du pays, après avoir accueilli Irakiens et Palestiniens avant eux. Ces trois (...)

    #Résister

    / #Arts_et_cultures, #Migrations, #Proche_et_Moyen_Orient