country:turquie

  • Disparition de mineurs : la responsabilité de l’Europe

    “On ne sait pas où ils sont, ce qu’ils sont en train de faire ou avec qui ils sont”. C’est ainsi que Brian Donald, chef de cabinet d’Europol, l’office de police criminelle de l’Union européenne, commente le chiffre de 10’000 enfants disparus annoncé par son agence à The Observer en janvier 2016. Un chiffre-choc qui ne s’appuie sur aucune étude, rapport ou communiqué de presse sur le sujet, tout en pointant du doigt « des bandes criminelles pan-européennes [ciblant] les mineurs à des fins d’exploitations sexuelles et esclavage » (The Observer, 30.01.2016) (1).


    https://asile.ch/2017/01/24/decryptage-disparition-de-mineurs-responsabilite-de-leurope
    #disparitions #asile #migrations #réfugiés #enfants #enfance #MNA #Europe #responsabilité

    Ce texte que j’ai écrit il y a plus d’une année a été publié sur @vivre, mais bizarrement je ne l’ai pas mis sur seenthis... Du coup, je le signale maintenant, une année après sa publication...
    Il y a pas mal de liens vers d’autres articles et rapports qui traite de la question, qui est d’ailleurs aussi pas mal couverte sur seenthis : https://seenthis.net/recherche?recherche=%23disparitions+%23mna

    • Enfants migrants disparus : la vérité sur un scandale humanitaire

      Selon #Europol, ils seraient au moins 10 000 en Europe. Isolés, plusieurs d’entre eux seraient tombés dans les filets des réseaux criminels et des trafiquants en tous genres. Des chiffres et des faits alarmants, qui restent pourtant largement imprécis. Et occultent la véritable cause des « disparitions » : la faillite de l’Union européenne dans la gestion des mineurs non accompagnés.

      « Une infrastructure criminelle entière s’est développée dans les dix-huit derniers mois, exploitant le flux des migrants. » Le 30 janvier dernier, dans une tonitruante interview à The Observer, version dominicale du quotidien anglais The Guardian, Brian Donald, un responsable d’Europol, « révèle » qu’au moins 10 000 mineurs migrants non accompagnés (MNA) auraient disparu en Europe pendant les deux dernières années, dont la moitié en Italie et environ mille en Suède. Fait alarmant, selon l’agence européenne de police, nombre d’entre eux auraient été happés par des réseaux criminels et des trafiquants. Ils seraient victimes d’exploitation sexuelle et d’esclavage. « Les criminels actifs dans le trafic d’êtres humains apparaissent maintenant dans nos fichiers du trafic de migrants », alerte Brian Donald dans le dominical britannique.

      Ces déclarations, relayées par la majorité des grands médias européens, ont effrayé et choqué. Mais si la menace des réseaux criminels est réelle, le chiffre d’Europol de 10 000 enfants disparus demeure largement imprécis, pour ne pas dire erroné, selon l’Unicef. « Nous n’avons pas de preuves. Nous ne savons rien sur les chiffres. Europol parle d’enfants disparus : cela ne veut pas dire qu’ils sont perdus, ce sont des enfants qui ne sont pas enregistrés dans un système de données », nous explique Sarah Crowe, porte-parole de l’organisation. « Le chiffre d’Europol provient des signalements à la police. C’est une info brute qui ne prend pas en compte les jeunes non identifiés. Et il n’y a pas d’investigation pour connaître les causes car il n’y a personne pour réclamer une enquête, contrairement aux enfants disparus de parents français », ajoute Laurent Delbos, responsable du plaidoyer à l’association française Forum réfugiés-Cosi, et coordinateur d’un rapport européen sur « Le droit d’asile des mineurs isolés étrangers dans l’Union européenne » (2012).

      DES STATISTIQUES MYOPES

      Les données officielles sur les mineurs isolés restent aléatoires. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Unicef, plus de cent mille enfants migrants non accompagnés ont été enregistrés en 2015 en Europe, dont 35 000 ont demandé l’asile uniquement en Suède, plus de 60 000 ont été enregistrés en Allemagne et 9000 en France. La plupart auraient entre 14 et 17 ans. Du fait de la mobilité du parcours migratoire et des réalités différentes dans chaque État, il est difficile de disposer de statistiques fiables et, donc, crédibles. Un problème que critiquait déjà sévèrement le Parlement européen dans une retentissante résolution du 12 septembre 2013, déplorant « le manque de statistiques officielles fiables concernant les mineurs non accompagnés ». Afin de mieux appréhender la situation de ces jeunes et d’assurer leur protection de manière plus efficace, le parlement de Strasbourg a réclamé des États membres et de la Commission européenne qu’ils améliorent la collecte des statistiques, notamment en utilisant les outils déjà disponibles sur le plan européen, à savoir Eurostat, Frontex, le Bureau européen d’appui en matière d’asile (BEAA) et le Réseau européen des migrations.

      Si le trafic d’êtres humains s’est indéniablement développé avec l’augmentation du nombre de réfugiés en Europe, en particulier sur la route des Balkans, les principales raisons de la disparition des enfants migrants semblent se situer ailleurs. Sur le média Open Democracy, Nando Sigona et Jennifer Allsopp, chercheurs aux universités de Birmingham et d’Oxford, affirment que la principale cause de disparition a peu de lien avec les infrastructures criminelles pan-européennes. Elle aurait plutôt pour origine le fossé qui sépare, d’une part, la gestion des mineurs non accompagnés par les autorités étatiques et, d’autre part, la façon dont ces jeunes envisagent leur migration. En effet, de nombreux mineurs isolés sont enregistrés dans un pays de transit, comme la Grèce, l’Italie ou les pays des Balkans, avant de continuer leur chemin vers un pays de destination différent, souvent l’Allemagne, la Suède ou l’Angleterre, pour rejoindre des membres de leur famille ou des amis. Il n’est pas rare que les enfants s’enfuient des centres, frustrés par de longues procédures d’asile.

      « Les enfants ont peur d’être enfermés dans un centre trop longtemps, comme cela arrive par exemple en Italie et en Grèce. Ils fuient les centres quand le processus de détermination s’éternise », confirme Sarah Crowe de l’Unicef. « Les disparitions, ce sont avant tout les poursuites du parcours migratoire. Europol parle de 5000 mineurs en Italie sur les 10 000 disparus. Normal, car l’Italie est avant tout un pays de transit », explique Laurent Delbos de Forum réfugiés-Cosi. Comme le rappellent les chercheurs Nando Sigona et Jennifer Allsopp, « le compte des ‘disparus’ est moins simple que les informations d’Europol veulent nous le faire croire ».

      NON ASSISTANCE À PERSONNES VULNÉRABLES

      En Angleterre, les cas d’enfants disparus rapportés par les autorités locales varient d’une absence de quelques heures à une disparition permanente. En Italie, un enfant évaporé dans la nature, mais qui réapparait dans un autre État, peut rester enregistré dans le registre des personnes disparues. Il n’est également pas rare, toujours en Italie, qu’un mineur soit comptabilisé deux fois, par des autorités différentes. Il arrive même aux enfants de mentir sur leur âge. « Les enfants qui voyagent seuls cachent parfois leur âge, parce qu’ils ont peur de se retrouver bloqués dans des centres », confirme Sarah Crowe.

      Aujourd’hui, la disparition des radars de milliers d’enfants migrants non accompagnés résulte donc avant tout des failles du système, d’une débâcle de Bruxelles et des Etats européens dans leur gestion de la « crise » des réfugiés. « S’il y a un risque de traite par des réseaux criminels, c’est d’abord un constat de faillite de prise en charge de ces jeunes par les États », déplore Laurent Delbos. En France, certaines collectivités territoriales, comme le département de Loire-Atlantique, peuvent même se retrouver hors-la-loi à cause de la mauvaise gestion des centres d’accueil. Ainsi, le 12 août 2015, le Tribunal administratif de Nantes a-t-il condamné le département à héberger un mineur non accompagné, le neuvième depuis que la collectivité a refusé d’accueillir des jeunes demandeurs d’asile, pour cause de saturation de ses centres.
      En Bulgarie, le HCR alerte sur le cas de mineurs non accompagnés pris en charge dans les centres d’accueil dans l’attente de leur procédure d’asile ; ils sont toujours déscolarisés dans cet Etat de transit : « Le gouvernement nous a rapporté trente cas d’enfants non accompagnés ou séparés, âgés de moins de 18 ans », nous confie Kitty McKinsey, porte-parole du HCR à Sofia. « Aucun de ces jeunes ne fréquente l’école. » En Grèce, face à l’afflux de réfugiés sur les îles, le manque de protection juridique des mineurs non accompagnés est criant. Cette non-assistance à personnes vulnérables forme le terreau sur lequel prospèrent les organisations criminelles, ce que redoute Europol.

      Dans un reportage paru dans Le Monde du 11 février 2016 — titré « La jeunesse sacrifiée des réfugiés mineurs » — une psychologue d’un centre d’accueil à Lesbos se dit préoccupée par Fatima, une Somalienne de 16 ans : « Je suis certaine à 90% qu’elle est victime d’un trafic humain et qu’elle a déjà subi des horreurs (...) Deux hommes étranges la recherchent sur l’île. Il va falloir redoubler de vigilance à son égard ; et de patience. Rien ne sert d’ouvrir des blessures que l’on ne pourra pas soigner ici... »

      Pour pallier l’absence de protection et les risques d’exploitation des enfants, le HCR et l’Unicef ont lancé, fin février, un programme destiné aux femmes et aux mineurs réfugiés. L’ouverture de vingt « Blue Dots » — centres d’aides, assurant les services pratiques, l’identification des personnes, le soutien psychosocial ou les conseils juridiques — a été prévue en Grèce et dans les Balkans. « Cependant, ces centres ne remplacent pas la responsabilité et l’obligation des États de faire leur possible pour fournir un soutien et une protection aux personnes fuyant la guerre et la violence, en particulier celles qui ont des besoins spécifiques », assure le HCR.

      La résolution du Parlement européen du 12 septembre 2013 est pourtant sans appel. Elle condamne vivement « les lacunes existant en matière de protection des mineurs non accompagnés au sein de l’Union européenne » et elle dénonce « les conditions d’accueil souvent déplorables de ces mineurs ainsi que les nombreuses violations de leurs droits fondamentaux dans certains États membres ».

      Mais l’autre « péril » pour les mineurs migrants non accompagnés est d’atteindre l’âge adulte. Face à une politique européenne de moins en moins tolérante vis-à-vis des réfugiés, ils risquent à tout moment le renvoi, même après des années d’intégration. En février 2016, le Bureau of Investigative Journalism, une ONG anglaise indépendante qui travaille en collaboration avec la BBC, le Guardian et Mediapart, a révélé que 2 748 jeunes ont été expulsés du Royaume-Uni entre 2007 et 2015 vers des pays instables ou en guerre comme l’Afghanistan, l’Irak, l’Iran, la Libye ou la Syrie.

      MULTIPLICATION DES RENVOIS ET... DES NOYADES

      En Norvège, le Parti du progrès (FrP), formation populiste entrée au gouvernement en octobre 2013 aux côtés des conservateurs, a imprimé progressivement son empreinte dans la société. Alors que la règle tacite était de ne pas renvoyer des mineurs étrangers ayant vécu pendant des années dans le pays, la Norvège a expulsé 528 enfants étrangers en 2015. Pour le magazine du Monde, la photographe norvégienne Andrea Gjestvang a suivi quatre d’entre eux pendant trois mois. « Ils parlent de paix, mais ils ne la construiront pas en envoyant des enfants au Yémen ou en Afghanistan. Ils donnent le prix Nobel de la paix à Malala Yousafzai, mais ils ne font pas la paix dans leur vie », déplore Joséphine, une adolescente nigériane expulsée, suivie par la photographe.

      Sans oublier que de nombreux enfants meurent tragiquement aux portes de l’Europe, avant de risquer d’être pris dans les filets de la criminalité ou d’essuyer l’humiliation du renvoi. La photo du petit Aylan, un enfant syrien de 3 ans mort sur une plage de Bodrum en Turquie en septembre 2015, a ému le monde entier et suscité une prise de conscience. Mais selon le HCR, depuis septembre, deux Aylan seraient morts chaque jour en tentant de rejoindre les côtes européennes.

      Les enfants forment la population la plus vulnérable et la plus exposée aux noyades en mer. Ainsi, 340 enfants, souvent des bébés ou des bambins, ont trouvé la mort en Méditerranée entre septembre 2015 et février 2016. Dans un communiqué conjoint, en date du 19 février, le HCR, l’Unicef et l’Office international des migrations (OIM) estiment même que « le nombre total des enfants décédés pourrait être encore plus grand, avec leurs corps perdus en mer et jamais retrouvés ».


      https://www.lacite.info/politiquetxt/2016/4/19/enfants-migrants-disparus?rq=disparus

    • Et la solution préconisée par l’UE face à ce problème ?
      Prendre de force les #empreintes_digitales des MNA

      Activists slam EU plan to force migrant kids to give fingerprints

      Activists have raised concerns about new EU plans to allow police to force migrant children to have their fingerprints taken. The aim is to prevent unaccompanied minors from going missing or ending up in the hands of criminal gangs. Critics say coercion is not the answer.

      “We have been pushing for lowering the age of taking fingerprints of migrant children from 14 to 6,” Anna-Maria Corazza Bildt, an MEP with the right-wing European People’s Party told RFI. “It’s extremely difficult for law enforcement authorities to find them, to identify them and to protect them if they’re not fingerprinted.”

      http://en.rfi.fr/europe/20180426-eu-sparks-row-plan-force-migrant-children-be-fingerprinted
      #coercition #Eurodac

    • "L’esercito dei bambini fantasma" cresce sempre di più: 5.526 minorenni spariti solo nel #2017

      Negli ultimi sei anni i minori stranieri non accompagnati giunti in Italia sono 62.672.
      Tra i censiti, però, uno su quattro scappa dalla rete dei sistemi di accoglienza: per raggiungere familiari in altri paesi europei, perché troppo frustrante aspettare i tempi dell’iter per la protezione internazionale.

      http://www.meltingpot.org/SOS-Minori-Stranieri-Non-Accompagnati.html
      #Italie

  • L’État islamique à la tête d’une fortune considérable et inquiétante
    http://www.europe1.fr/international/letat-islamique-a-la-tete-dune-fortune-considerable-et-inquietante-3635000

    Jamais une organisation terroriste n’a été à la tête d’un aussi gros magot. Le groupe Etat islamique posséderait 3 milliards d’euros, selon les dernières estimations des services de renseignement. Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’EI, serait par exemple capable aujourd’hui de racheter Air France, car c’est à peu de choses près la valeur boursière de cette entreprise.

    La Turquie, dont on sait qu’elle a été un client régulier et volontaire de l’EI, n’apparaît dans l’article que pour ses bureaux de changes... par exemple.

    Encore une grande enquête de la part de la presse « qui compte » afin de nous informer avec équilibre et précision.

  • Cinq stratagèmes pour générer des revenus dans le monde arabe...

    https://orientxxi.info/magazine/cinq-stratagemes-pour-generer-des-revenus-dans-le-monde-arabe,2418

    La troisième place revient à une variante de la manœuvre « penser global, agir local ». Les petits pays doivent en effet être créatifs pour espérer générer des revenus conséquents. Des pays européens comme le Liechtenstein, le Luxembourg et même les Pays-Bas ont trouvé leur veine en tant que paradis fiscaux, mais ce genre d’opportunité reste limité dans des États fragiles ou autocratiques. Djibouti a mis au point une nouvelle façon d’aborder le problème. Bien que manquant de terres arables, le pays dispose d’un littoral sablonneux le long du très fréquenté golfe d’Aden. Celui-ci se situe également à deux pas des conflits au Yémen, en Somalie et au Soudan du Sud. Djibouti a ainsi su capitaliser sur cet emplacement en louant des terres à des armées étrangères. Il accueille aujourd’hui des bases militaires de la France, de l’Italie, du Japon, de l’Arabie saoudite, des États-Unis et de la Chine. Ne voulant pas être en reste, l’Inde, la Russie et la Turquie semblent également intéressées. Les bases les plus chères rapporteraient, selon les rumeurs, dans les 20 à 100 millions de dollars (16,3 à 82 millions d’euros) par an. L’ensemble de ces sommes pourrait bien générer la moitié des recettes annuelles du gouvernement. Une seconde alternative pour les pays plus grands consiste à devenir un allié militaire privilégié des États-Unis — pensons au Pakistan, à Israël ou à l’Égypte — ce qui leur garantit des milliards en aide militaire directe, quelle que soit la qualité de leur gouvernance.

  • Nuit de violences à #Lesbos : des centaines de militants d’#extrême_droite attaquent des migrants

    23 avril 2018 – 11h30 La police a évacué à l’aube ce lundi matin plusieurs dizaines de migrants qui campaient depuis le 18 avril sur la place principale de Mytilène. Ces hommes, femmes et enfants, pour la plupart originaires d’Afghanistan, ont été transportés en bus vers le camp de #Moria. Cette opération a été mise en œuvre après une nuit de violences.

    Dans la soirée de dimanche, environ 200 hommes ont attaqué les migrants en scandant « Brûlez-les vivants » et d’autres slogans racistes. Ils ont jeté des fumigènes, des pétards, des pavés et tout ce qui leur tombait sous la main en direction du campement de fortune. Des militants pro-migrants sont venus en renfort pour protéger la place, tandis que les rangs des assaillants grossissaient.

    Vers 1h du matin, les #affrontements ont atteint la mairie de #Mytilène. Les militants d’extrême-droite ont mis le feu à des poubelles et attaqué la police. Les affrontements n’ont pris in qu’avec l’#évacuation des migrants, dont plusieurs ont été blessés. La situation reste tendue, avec toujours un important dispositif policier déployé.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/les-dernieres-infos-nuit-violences-lesbos
    #asile #migrations #anti-migrants #attaques_racistes #anti-réfugiés #réfugiés #Grèce #it_has_begun #hotspot #violence

    • Non, Mouvement patriotique de Mytilène II. Le gouvernement avait autorisé une manifestation des fascistes à proximité de la place qu’occupaient les réfugiés depuis 5 jours…

      Πόσους φασίστες είπαμε συλλάβατε στη Μυτιλήνη ; | Γνώμες | News 24/7
      http://www.news247.gr/gnomes/leyterhs-arvaniths/posoys-fasistes-eipame-syllavate-sti-mytilini.6605215.html

      Πάμε όμως να δούμε πως λειτουργεί το βαθύ κράτος. Η διαδικτυακή ομάδα « Πατριωτική Κίνηση Μυτιλήνης ΙΙ » αναρτά στο διαδίκτυο μια ανακοίνωση που ζητούσε από τον κόσμο να προσέλθει μαζικά στην υποστολή σημαίας στις 19:00 το απόγευμα της Κυριακής, με την υποσημείωση όμως « Φτάνει πια ». Εφημερίδες του νησιού και μεγάλα αθηναϊκά sites αναπαράγουν το κάλεσμα, τονίζοντας πως πρόκειται για συγκέντρωση υποστήριξης των δύο Ελλήνων αξιωματικών που κρατούνται στην Ανδριανούπολη. Οι δε αστυνομικές αρχές, όχι μόνο δεν ανησυχούν, αλλά επιτρέπουν στους φασίστες να εξαπολύουν επί ώρες επιθέσεις στους πρόσφυγες, δίχως να συλλάβουν ούτε έναν από την ομάδα των ακροδεξιών.

    • Far-right hooligans attack migrants on Lesvos, turn town into battleground

      Police forced dozens of migrants, most Afghan asylum-seekers, who had been camped out on the main square of Lesvos island’s capital since last week, onto buses and transported them to the Moria camp in the early hours of Monday after downtown Mytilini turned into a battleground on Sunday.

      The operation was intended to end clashes that raged all night in the center of the eastern Aegean island’s capital after a group of some 200 men chanting far-right slogans attacked the migrants who had been squatting on the square since last Wednesday in protest at their detention in Moria camp and delays in asylum processing.

      The attack started at around 8 p.m. in the wake of a gathering of several hundred people at a flag ceremony in support of two Greek soldiers who have been in a prison in Turkey since early March, when some 200 men from that group tried to break through a police cordon guarding the protesting migrants on Sapphous Square.


      http://www.ekathimerini.com/227956/article/ekathimerini/news/far-right-hooligans-attack-migrants-on-lesvos-turn-town-into-battlegro

    • Lesbo, il racconto minuto per minuto dell’aggressione ai profughi afghani

      VIta.it ha raggiunto Walesa Porcellato, operatore umanitario sull’isola greca da quasi tre anni che era presente durante le 10 drammatiche ore almeno 200 estremisti di destra hanno attaccato altrettante persone scappate dall’Afghanistan che con un sit in di piazza protestavano contro le condizioni disastrose dell’hotspot di Moria in cui sono trattenute da mesi


      http://www.vita.it/it/article/2018/04/24/lesbo-il-racconto-minuto-per-minuto-dellaggressione-ai-profughi-afghan/146651

    • League for Human Rights expresses “dismay” over the racists attacks on Lesvos”

      The Hellenic League for Human Rights condemns the racist violent attacks against refugees and migrants on the island of Lesvos on Sunday. Expressing its particular concern, the HLHR said in a statement issued on Monday, the attacks ’cause dismay’, the ‘no arrests of perpetrators pose serious questions and requite further investigation.” The HLHR urges the Greek state to

      http://www.keeptalkinggreece.com/2018/04/23/hlhr-lesvos-statement

    • Συνέλαβαν... τους πρόσφυγες στη Μόρια

      Στη σκιά των επιθέσεων ακροδεξιών η αστυνομία συνέλαβε 120 πρόσφυγες και δύο Έλληνες υπήκοους για τα Κυριακάτικα γεγονότα στη Μυτιλήνη.

      Η αστυνομική επιχείρηση ξεκίνησε στις 05:30 τα ξημερώματα και διήρκεσε μόλις λίγα λεπτά, με τις αστυνομικές δυνάμεις να απομακρύνουν τους διαμαρτυρόμενους από την κεντρική πλατεία Σαπφούς.

      Πρόσφυγες και μετανάστες, που αρνούνταν να εγκαταλείψουν την πλατεία σχηματίζοντας μια σφιχτή ανθρώπινη αλυσίδα, αποσπάστηκαν με τη βία από το σημείο.


      http://www.efsyn.gr/arthro/astynomiki-epiheirisi-meta-ta-epeisodia-akrodexion

    • Le procès des « #Moria_35 » sur l’île grecque de Chios : entre iniquité et instrumentalisation de la justice sur le dos des exilés

      Le 28 avril 2018, 32 des 35 personnes migrantes poursuivies pour incendie volontaire, rébellion, dégradation des biens, tentative de violences ou de trouble à l’ordre public ont été condamnées à 26 mois de prison avec sursis par le tribunal de Chios (Grèce) après quatre jours d’une audience entachée de nombreuses irrégularités. Elles ont finalement été reconnues coupables d’avoir blessé des fonctionnaires de police, et ont été acquittées de toutes les autres charges.

      Avant cette sentence, les 32 condamnés ont subi neuf longs mois de détention provisoire sur une base très contestable, voire sur des actes non prouvés. En effet, les 35 personnes incriminées avaient été arrêtées en juillet 2017 à la suite d’une manifestation pacifique par laquelle plusieurs centaines d’exilés bloqués dans le hotspot de Moria, sur l’île de Lesbos, dénonçaient leurs conditions de vie indignes et inhumaines. Toutes ont nié avoir commis les délits qu’on leur reprochait. Certaines ont même démontré qu’elles n’avaient pas participé à la manifestation.

      Les membres de la délégation d’observateurs internationaux présents au procès ont pu y mesurer les graves entorses au droit à un procès équitable : interprétariat lacunaire, manque d’impartialité des juges, temps limité accordé à la défense, mais surtout absence de preuves des faits reprochés. En condamnant injustement les exilés de Moria, le tribunal de Chios a pris le relais du gouvernement grec – qui confine depuis plus de deux ans des milliers de personnes dans les hotspots de la mer Égée – et de l’Union européenne (UE) qui finance la Grèce pour son rôle de garde-frontière de l’Europe.

      Sorties de détention, elles n’ont cependant pas retrouvé la liberté. Les « 35 de Moria », assignés à nouveau dans le hotspot de l’île de Lesbos, ont été interdits de quitter l’île jusqu’au traitement de leur demande d’asile. Pourtant, le Conseil d’État grec avait décidé, le 17 avril 2018, de lever ces restrictions géographiques à la liberté d’aller et venir jugées illégales et discriminatoires. C’était sans compter la réplique du gouvernement grec qui a immédiatement pris un décret rétablissant les restrictions, privant ainsi d’effets la décision du Conseil d’État grec.

      La demande d’asile de la plupart de ces 35 personnes est encore en cours d’examen, ou en appel contre la décision de refus d’octroi du statut de réfugié. Au mépris des normes élémentaires, certains n’ont pas pu bénéficier d’assistance juridique pour faire appel de cette décision. Deux d’entre elles ont finalement été expulsées en juin 2018 vers la Turquie (considéré comme « pays sûr » par la Grèce), en vertu de l’accord UE-Turquie conclu le 16 mars 2016.

      Le 17 juillet prochain, à 19h30, au « Consulat » , à Paris, sera présenté le film documentaire « Moria 35 », de Fridoon Joinda, qui revient sur ces événements et donne la parole aux 35 personnes concernées. Cette projection sera suivie de la présentation, par les membres de la délégation d’observateurs, du rapport réalisé à la suite de ce procès qui démontre, une fois de plus, la grave violation des droits fondamentaux des personnes migrantes en Grèce, et en Europe.

      http://www.migreurop.org/article2892.html

    • Ouverture du procès des « #Moria_35 » le 20 avril prochain sur l’île grecque de Chios

      Le 18 juillet 2017, 35 résidents du hotspot de Moria sur l’île de Lesbos en Grèce ont été arrêtés à la suite d’une manifestation organisée quelques heures plus tôt dans le camp et à laquelle plusieurs centaines d’exilés avaient participé pour protester contre leurs conditions de vie indignes et inhumaines.

      Quelques jours plus tard, Amnesty International appelait, dans une déclaration publique, les autorités grecques à enquêter immédiatement sur les allégations de recours excessif à la force et de mauvais traitements qui auraient été infligés par la police aux personnes arrêtées. Ces violences policières ont été filmées et les images diffusées dans les médias dans les jours qui ont suivi la manifestation.

      Ce sont pourtant aujourd’hui ces mêmes personnes qui se retrouvent sur le banc des accusés.

      Le procès des « Moria 35 », s’ouvre le 20 avril prochain sur l’île de Chios en Grèce.

      Poursuivis pour incendie volontaire, rébellion, dégradation de biens, tentative de violences ou encore trouble à l’ordre public, ils encourent des peines de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans, leur exclusion du droit d’asile et leur renvoi vers les pays qu’ils ont fui. Trente d’entre eux sont en détention provisoire depuis juillet 2017.

      Il a semblé essentiel aux organisations signataires de ce texte de ne pas laisser ce procès se dérouler sans témoins. C’est pourquoi chacune de nos organisations sera présente, tour à tour, sur toute la durée du procès afin d’observer les conditions dans lesquelles il se déroulera au regard notamment des principes d’indépendance et d’impartialité des tribunaux et du respect des règles relatives au procès équitable.

      https://www.gisti.org/spip.php?article5897

    • Reporter’s Diary: Back to Lesvos

      I first visited the Greek island of Lesvos in 2016. It was the tail end of the great migration that saw over a million people cross from Turkey to Greece in the span of a year. Even then, Moria, the camp set up to house the refugees streaming across the sea, was overcrowded and squalid.

      I recently returned to discover that conditions have only become worse and the people forced to spend time inside its barbed wire fences have only grown more desperate. The regional government is now threatening to close Moria if the national government doesn’t clean up the camp.

      Parts of Lesvos look like an island paradise. Its sandy beaches end abruptly at the turquoise waters of the Aegean Sea, houses with red tile roofs are clustered together in small towns, and olive trees blanket its rocky hills. When I visited last month, the summer sun had bleached the grass yellow, wooden fishing boats bobbed in the harbor, and people on holiday splashed in the surf. But in Moria sewage was flowing into tents, reports of sexual abuse were on the rise, and overcrowding was so severe the UN described the situation at Greece’s most populous refugee camp as “reaching boiling point”.

      More than one million people fleeing war and violence in places like Syria, Iraq and Afghanistan crossed from Turkey to the Greek islands between January 2015 and early 2016. Over half of them first set foot in Greece, and on European soil, in Lesvos. But in March 2016, the European Union and Turkey signed an agreement that led to a dramatic reduction in the number of people arriving to Greece. So far this year, just over 17,000 people have landed on the islands. At times in 2015, more than 10,000 people would arrive on Lesvos in a single day.

      Despite the drop in numbers, the saga isn’t over, and visiting Lesvos today is a stark reminder of that. Thousands of people are still stranded on the island and, shortly after I left, the regional governor threatened to close Moria, citing “uncontrollable amounts of waste”, broken sewage pipes, and overflowing rubbish bins. Public health inspectors deemed the camp “unsuitable and dangerous for public health and the environment”. Soon after, a group of 19 NGOs said in a statement that “it is nothing short of shameful that people are expected to endure such horrific conditions on European soil.”

      The Greek government is under increasing pressure to house refugees on the mainland – where conditions for refugees are also poor – but right now no one really knows what would happen to those on Lesvos should Moria be closed down.
      Razor wire and hunger strikes

      In some places in the north and the east, Lesvos is separated from Turkey by a strait no wider than 10 or 15 kilometres. This narrow distance is what makes the island such an appealing destination for those desperate to reach Europe. From the Turkish seaside town of Ayvalik, the ferry to Lesvos takes less than an hour. I sat on the upper deck as it churned across the sea in April 2016, a month after Macedonia shut its border to refugees crossing from Greece, effectively closing the route that more than a million people had taken to reach Western Europe the previous year.

      The Greek government had been slow to respond when large numbers of refugees started landing on its shores. Volunteers and NGOs stepped in to provide the services that people needed. On Lesvos there were volunteer-run camps providing shelter, food, and medical assistance to new arrivals. But the EU-Turkey deal required that people be kept in official camps like Moria so they could be processed and potentially deported.

      By the time I got there, the volunteer-run camps were being dismantled and the people staying in them were being corralled into Moria, a former military base. Once inside, people weren’t allowed to leave, a policy enforced by multiple layers of fences topped in spools of razor wire.

      Moria had space for around 2,500 people, but even in 2016 it was already over capacity. While walking along the perimeter I scrawled my phone number on a piece of paper, wrapped it around a rock, and threw it over the fence to an Iranian refugee named Mohamed.

      For months afterwards he sent me pictures and videos of women and children sleeping on the ground, bathrooms flooded with water and dirt, and people staging hunger strikes inside the camp to protest the squalid conditions.
      “The image of Europe is a lie”

      Two and a half years later, refugees now have more freedom of movement on Lesvos – they can move about the island but not leave it.

      I arrived in Mytilene, the main city on the island, in August. At first glance it was easy to forget that these were people who had fled wars and risked their lives to cross the sea. People were queuing at cash points to withdraw their monthly 90 euro ($104) stipends from UNHCR, the UN’s refugee agency. Some sat at restaurants that served Greek kebabs, enjoyed ice cream cones in the afternoon heat, or walked along the sidewalks pushing babies in strollers next to tourists and locals.

      The conditions on Lesvos break people down.

      The illusion of normalcy melted away at the bus stop where people waited to catch a ride back to Moria. There were no Greeks or tourists standing in line, and the bus that arrived advertised its destination in Arabic and English. Buildings along the winding road inland were spray-painted with graffiti saying “stop deportations” and “no human is illegal”.

      Moria is located in a shallow valley between olive groves. It looked more or less the same as it had two and a half years ago. Fences topped with razor wire stilled ringed the prefabricated buildings and tents inside. A collection of cafes outside the fences had expanded, and people calling out in Arabic hawked fruits and vegetables from carts as people filtered in and out of the main gate.

      Médecins Sans Frontières estimates that more than 8,000 people now live in Moria; an annex has sprung up outside the fences. People shuffled along a narrow path separating the annex from the main camp or sat in the shade smoking cigarettes, women washed dishes and clothing at outdoor faucets, and streams of foul-smelling liquid leaked out from under latrines.

      I met a group of young Palestinian men at a cafe. “The image of Europe is a lie,” one of them told me. They described how the food in the camp was terrible, how criminals had slipped in, and how violence regularly broke out because of the stress and anger caused by the overcrowding and poor conditions.

      A doctor who volunteers in Moria later told me that self-harm and suicide attempts are common and sexual violence is pervasive. It takes at least six months, and sometimes up to a year and a half, for people to have their asylum claims processed. If accepted, they are given a document that allows them to travel to mainland Greece. If denied, they are sent to Turkey. In the meantime, the conditions on Lesvos break people down.

      “Ninety-nine percent of refugees... [are] vulnerable because of what happened to them in their home country [and] what happened to them during the crossing of borders,” Jalal Barekzai, an Afghan refugee who volunteers with NGOs in Lesvos, told me. “When they are arriving here they have to stay in Moria in this bad condition. They get more and more vulnerable.”

      Many of the problems that existed in April 2016 when people were first rounded up into Moria, and when I first visited Lesvos, still exist today. They have only been amplified by time and neglect.

      Jalal said the international community has abandoned those stuck on the island. “They want Moria,” he said. “Moria is a good thing for them to keep people away.”


      https://www.irinnews.org/feature/2018/09/18/reporter-s-diary-back-lesvos
      #graffitis

    • Reçu via la mailing-list Migreurop, le 11.09.2018, envoyé par Vicky Skoumbi:

      En effet le camp de Moria est plus que surpeuplé, avec 8.750 résidents actuellement pour à peine 3.000 places, chiffre assez large car selon d’autres estimations la capacité d’accueil du camp ne dépasse pas les 2.100 places. Selon le Journal de Rédacteurs,(Efimerida ton Syntakton)
      http://www.efsyn.gr/arthro/30-meres-prothesmia
      Il y a déjà une liste de 1.500 personnes qui auraient dû être transférés au continent, à titre de vulnérabilité ou comme ayant droit à l’asile,mais ils restent coincés là faute de place aux structures d’accueil sur la Grèce continentale. Les trois derniers jours 500 nouveaux arrivants se sont ajoutés à la population du camp. La plan de décongestionn du camp du Ministère de l’immigration est rendu caduc par les arrivées massives pendant l’été.
      La situation sanitaire y est effrayante avec des eaux usées qui coulent à ciel ouvert au milieu du camp, avant de rejoindre un torrent qui débouche à la mer. Le dernier rapport du service sanitaire, qui juge le lieu impropre et constituant un danger pour la santé publique et l ’ environnement, constate non seulement le surpeuplement, mais aussi la présence des eaux stagnantes, des véritables viviers pour toute sorte d’insectes et de rongeurs et bien sûr l’absence d’un nombre proportionnel à la population de structures sanitaires. En s’appuyant sur ce rapport, la présidente de la région menace de fermer le camp si des mesures nécessaires pour la reconstruction du réseau d’eaux usées ne sont pas prises d’ici 30 jours. Le geste de la présidente de la Région est tout sauf humanitaire, et il s’inscrit très probablement dans une agenda xénophobe, d’autant plus qu’elle ne propose aucune solution alternative pour l’hébergement de 9,000 personnes actuellement à Moria. N’empêche les problèmes sanitaires sont énormes et bien réels, le surpeuplement aussi, et les conditions de vie si effrayantes qu’on dirait qu’elles ont une fonction punitive. Rendons- leur la vie impossible pour qu’ils ne pensent plus venir en Europe...

    • L’affaire des « Moria 35 » en appel : audience le 3 février 2020 à Lesbos

      Lundi 3 février aura lieu le procès en appel de 32 exilés, jugés en première instance, en avril 2018 pour incendie volontaire, rébellion, dégradation des biens, tentative de violences ou de trouble à l’ordre public à la suite d’une manifestation pacifique par laquelle plusieurs centaines de personnes bloquées dans le « hotspot » de Moria, sur l’île de Lesbos, dénonçaient leurs conditions de vie indignes et inhumaines.

      Sur 35 personnes poursuivies (les « Moria 35 »), 32 ont été reconnues coupables d’avoir blessé des fonctionnaires de police et condamnées à 26 mois de prison avec sursis par le tribunal de Chios (Grèce) après quatre jours d’une audience dont les membres de la délégation d’observateurs internationaux présents au procès avaient recensé, dans un rapport d’observation paru en juin 2018 (https://www.gisti.org/spip.php?article6080), les graves entorses au droit à un procès équitable : interprétariat lacunaire, manque d’impartialité des juges, temps limité accordé à la défense, mais surtout absence de preuves des faits reprochés.

      Les 32 exilés ont fait appel de leur condamnation. L’audience d’appel aura lieu le 3 février prochain, soit près de 2 ans plus tard, cette fois-ci sur l’île de Lesbos où se sont passés les faits.

      Le Gisti sera à nouveau présent à l’audience afin d’achever sa mission d’observation dans cette procédure criminelle visant des exilés.

      http://www.gisti.org/spip.php?article6306

  • Turquie : l’inquiétante censure du président Erdoğan
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/art-culture-edition/turquie-l-inquietante-censure-du-president-erdo-an_2709178.html

    Dans un local discret, à Istanbul, se trouve le studio d’un groupe très populaire depuis 30 ans : Grup Yorum. Ce collectif engagé proche de l’extrême gauche est un opposant farouche au président Erdoğan. Leurs concerts, mêlant musiques traditionnelles et chants contestataires, sont plein à craquer. Ou plutôt étaient, avant l’arrestation de ses principaux chanteurs. « Dix membres du groupe sont en prison, des mandats d’arrêt ont été délivrés contre plusieurs autres », explique Meral Hir, choriste du groupe. Pour le pouvoir turc, ces musiciens, trop révolutionnaires, sont des terroristes.

    #Turquie #censure #erdogan #grup_yourum

  •  » En quête de vérité dans les décombres de Douma – et les doutes d’un médecin sur l’attaque chimique, par Robert Fisk
    https://www.les-crises.fr/en-quete-de-verite-dans-les-decombres-de-douma-et-les-doutes-dun-medecin-

    Exclusif : Robert Fisk rend visite à la Clinique syrienne au cœur d’une crise globale.

    C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un endroit putride, ravagé, plein d’immeubles résidentiels défoncés, et où se trouve une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à 3 des plus grandes puissances du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, alors que je le localise justement dans cette même clinique, me dit avec entrain que la vidéo du « gaz » qui a horrifié la planète – malgré tous les sceptiques – est absolument authentique.

    Les récits de guerre, cependant, ont pour habitude de tourner au cauchemar. Et ce même médecin-chef syrien de 58 ans ajoute ensuite une chose profondément dérangeante : les patients, dit-il, ont été exposés non pas à du gaz, mais à un manque d’oxygène (hypoxie) dans les tunnels jonchés de déchets, et dans les sous-sols où ils vivaient, au cours d’une nuit de grand vent et de bombardements intensifs qui ont déclenché une tempête de poussière.

    Tandis que le docteur Assim Rahaibani énonce cette conclusion extraordinaire, il est important d’observer qu’il n’est pas, de son propre aveu, un témoin lui-même, et que bon angliciste, il se réfère 2 fois aux djihadistes armés de Jaish el-islam [l’armée de l’Islam] à Douma comme à des terroristes, l’expression du régime qui désigne ses ennemis, et un terme utilisé par beaucoup de gens partout en Syrie. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements sommes-nous supposés croire ?

    Par malchance aussi, les médecins de garde lors de cette nuit du 7 avril sont tous les 2 à Damas, afin d’apporter leurs indices de preuve à une enquête sur les armes chimiques, qui devra tenter de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

    Entretemps, la France a dit qu’elle avait « la preuve » que des armes chimiques avaient été utilisées, et les médias US ont cité des sources qui attestaient aussi ce fait. L’Organisation des Casques Blancs a aussi déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes correspondants à une exposition à des substances chimiques toxiques. »

    Au même moment, les inspecteurs de l’OPCW, [Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques OIAC], sont dans l’impossibilité de parvenir ici sur le site de l’attaque au gaz alléguée, apparemment parce qu’ils n’avaient pas les bonnes autorisations de l’ONU.

    Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas le seul récit qui a cours à Douma. Il y a beaucoup de gens avec qui j’ai discuté au milieu des ruines qui déclarent qu’ils n’ont jamais cru à ces histoires de gaz – qui ont été fabriquées, disent-ils, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes d’un genre particulier ont survécu sous un déluge d’obus, en vivant dans les logements d’autres gens, et dans de vastes et larges tunnels équipés de routes souterraines creusées dans la roche par des prisonniers à l’aide de pioches sur 3 niveaux sous la ville. Je me suis promené dans 3 d’entre eux hier, des couloirs immenses faits de roche naturelle qui contenaient encore des roquettes russes – oui, russes – et des voitures carbonisées.

    Ainsi, l’histoire de Douma n’est donc pas qu’une histoire de gaz ou pas, comme l’affaire en a l’air. Il s’agit de celle de milliers de gens qui ont choisi de ne pas évacuer la zone dans des bus la semaine dernière, aux côtés des combattants avec lesquels ils étaient forcés de vivre comme des troglodytes pendant des mois afin de survivre. Je me suis promené dans cette ville assez librement hier, sans soldats, sans policiers ou garde du corps qui scrute mes pas, juste 2 amis syriens, un appareil photo et un carnet. Parfois je devais escalader des remparts de plus de 6 mètres, ou gravir comme des murs de terre. Heureux de trouver un étranger parmi eux, plus heureux encore que le siège de la ville soit enfin terminé, la plupart ont le sourire ; enfin ceux dont vous pouvez voir les visages bien sûr, parce qu’à Douma, un nombre surprenant de femmes portent le hijab noir qui couvre tout leur corps.

    Je me suis d’abord rendu à Douma en tant que membre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais une fois qu’un général ennuyeux nous eût annoncé sur le parvis d’une mairie démolie « Je n’ai pas d’informations. » – ce foutu langage officiel arabe d’une utilité remarquable – je me suis éclipsé. Plusieurs autres reporters, la plupart syriens, en firent autant. Même un groupe de journalistes russes – tous en treillis militaire – s’écarta du groupe.

    Je pus rejoindre au bout d’une courte marche le docteur Rahaibani. Depuis la porte de sa clinique souterraine – appelée « Point 200 », dans la géologie bizarre de cette ville partiellement enterrée – il y a un couloir qui descend. C’est là où il m’a montré son hôpital inférieur, et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que des infirmières s’occupaient d’une coupure au-dessus de son œil.

    « J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison, à 300 mètres d’ici au cours de la nuit. Mais tous les docteurs ici savent ce qui s’est passé. Il y avait un bombardement intense [par les forces gouvernementales] et les avions survolaient toujours Douma la nuit – mais cette nuit-là, il y avait du vent et des nuages de poussière gigantesques se sont engouffrés dans les sous-sols et les caves où les gens vivent. Des personnes qui souffraient d’hypoxie, en manque d’oxygène, commencèrent à arriver ici. C’est alors que quelqu’un à la porte, un « Casque Blanc », cria « Gaz ! », et ce fut la panique. Les gens se mirent à s’asperger d’eau les uns les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, elle est authentique, mais ce que vous voyez, ce sont des gens qui souffrent d’hypoxie – et non d’empoisonnement au gaz. »

    Le correspondant pour le Moyen Orient de l’INDEPENDENT Robert Fisk dans l’un des tronçons de tunnels déblayé sous Douma par des prisonniers des rebelles syriens (yara Ismail)
    Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de 20 personnes, je me suis retrouvé incapable d’en trouver une seule qui montre le moindre intérêt pour le rôle que Douma avait pu jouer dans le déclenchement des attaques occidentales. En fait, 2 m’ont même dit qu’elles ignoraient qu’il y avait un lien.

    Mais c’est un monde étrange dans lequel je me suis aventuré. 2 hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, me confièrent qu’ils étaient incapables de me dire combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le second eût admis qu’il avait un cousin qui avait été exécuté par Jaish el-Islam [l’armée de l’Islam], pour avoir été suspecté d’être « proche du régime ». Ils haussèrent les épaules lorsque je les interrogeai sur les 43 personnes censées avoir péri lors de l’infâme attaque de Douma.

    Les Casques Blancs – les secouristes médicaux déjà célèbres en occident mais dont la propre histoire présente des recoins intéressants – ont joué un rôle désormais bien connu durant les combats. Ils sont en partie financés par le Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères britannique], et la plupart des bureaux locaux étaient administrés par des hommes de Douma. J’ai retrouvé leurs bureaux démolis pas très loin de la clinique du docteur Rahaibani. Un masque à gaz trainait sur un container de nourriture avec un œil percé, et une pièce était occupée par une pile d’uniformes camouflés très sales. Mise en scène ? Je me le suis demandé mais j’en doute. L’endroit était jonché de capsules, d’équipements médicaux hors d’usage, et de dossiers, de lits et de matelas.

    Bien sûr que nous devons écouter leur version des faits, mais ce ne sera pas le cas ici : Une femme nous a dit que tous les membres des Casques Blancs à Douma avaient abandonné leur Quartier Général et choisi de prendre les bus affrétés par le Gouvernement et protégés par les Russes, pour rejoindre la province rebelle d’Idlib avec les groupes armés, lorsque la trêve fut négociée.

    Les étalages étaient ouverts, il y avait une patrouille de la Police militaire russe – un ajout optionnel lors de tout cessez-le-feu en Syrie à présent – et personne ne s’était même donné la peine d’investir les sous-sols de la prison islamiste interdite près du Square des Martyrs où les victimes étaient supposées être décapitées. Le complément de Police civile est fourni par le Ministère de l’Intérieur – ils portent de façon étrange des vêtements militaires – et ils sont surveillés par les Russes qui eux-mêmes peuvent – ou pas- être sous surveillance des seconds. Là encore, mes questions sérieuses sur le gaz furent accueillies avec ce qui sembla être une authentique perplexité.

    Comment se pourrait-il que des réfugiés en provenance de Douma arrivés jusque dans les camps de Turquie aient pu décrire une attaque au gaz dont personne aujourd’hui à Douma ne semble se souvenir ? Je me suis dit, alors que je marchais dans les tunnels entrecroisés de ces misérables prisonniers, que les citoyens de Douma vivaient si isolés les uns des autres depuis si longtemps que « l’information » au sens que nous lui prêtons, n’avait tout simplement aucune signification pour eux. « La Syrie n’en produit pas comme la démocratie à la Jefferson » – comme j’aime cyniquement à le dire à mes collègues arabes – et c’est effectivement une dictature impitoyable, mais pas au point d’intimider ces gens heureux de voir des étrangers parmi eux, et de les empêcher de réagir avec quelques paroles de vérité. Alors que m’ont-ils dit ?

    Ils m’ont parlé des islamistes sous le pouvoir desquels ils ont été obligés de vivre. Ils m’ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des logements aux civils pour se prémunir du gouvernement syrien et des bombardements russes. Les [islamistes de] Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant de fuir, mais les constructions massives qu’ils avaient édifiées à l’intérieur des zones de sécurité avaient été presque toutes réduites en bouillie par les raids aériens. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’une de ces constructions m’a demandé si je voulais me rendre compte de la profondeur de ces tunnels. Je me suis arrêté au bout de 2 kilomètres, lorsqu’il me fit observer en langage codé que « ce tunnel pourrait aussi bien mener jusqu’à la Grande Bretagne. » Ah oui… Mme May, me dis-je, dont les frappes aériennes ont été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière… Et de gaz ?

    Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

    Traduit par BR pour le site www.les-crises.fr.

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mardi 17 avril 2018
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/14768-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, peu de nouvelles ce matin, si ce n’est que l’agent innervant utilisé à Londres viendrait de l’Otan, la boucle est donc bouclée, et la vérité apparaît sur tous les fronts.

    En attendant, voici donc notre Revue de presse quotidienne, et bien sûr en complément la Defcon-Room vous tend les bras tout au long de la journée...

    Bonne lecture, bonne journée, et merci de votre confiance.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette

    Actualités françaises :

    17.04.2018

    Frappes en Syrie : les fanfaronnades de Macron démenties par Washington et la Turquie (Marianne.net)

    Syrie : l’intervention française fait débat à l’Assemblée nationale (France Tv Info.fr)

    Toulouse : violents affrontements entre jeunes et force de l’ordre (Le Figaro.fr)

    « (...)

  • Frappes en Syrie : les fanfaronnades de Macron démenties par Washington et la Turquie
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14769-frappes-en-syrie-les-fanfaronnades-de-macron-dementies-par-washingt

    Le chef de guerre a des progrès à faire en diplomatie… - FRANCOIS GUILLOT / AFP / POOL

    Au cours de son interview dimanche soir, Emmanuel Macron s’est vanté d’avoir "convaincu" Donald Trump et "séparé" Russes et Turcs sur la question syrienne. Mais Ankara et Washington se sont empressé de contredire ces affirmations.

    Emmanuel Macron en aurait-il trop fait ? Au début de son interview par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel ce dimanche 15 avril, le président de la République a livré sa version des coulisses et des conséquences des frappes aériennes ayant ciblé le programme d’armement chimique de la Syrie, se targuant d’avoir "séparé" la Turquie et la Russie ainsi que d’avoir "convaincu" Donald Trump de maintenir ses troupes sur le terrain. Deux (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • لماذا يثير موقف الرئيس اردوغان المؤيد للعدوان الثلاثي على سورية العديد من التساؤلات وعلامات الاستفهام؟ وما هو موقف حلفائه الروس والإيرانيين من هذه الخطوة؟ | رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d9%84%d9%85%d8%a7%d8%b0%d8%a7-%d9%8a%d8%ab%d9%8a%d8%b1-%d9%85%d9%88%d9%8

    Rai al-yom, avec d’autres, s’étonne du soutien de la Turquie aux bombardements US et Cie sur la Syrie. En principe, la Turquie entretient une alliance stratégique avec la Russie et l’Iran... De plus, les USA soutiennent les Kurdes... L’article n’apporte pas de réponse à cette interrogation.

    #grand_jeu

  • Syrie : ce que l’on sait des frappes américaines, françaises et britanniques
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/04/14/donald-trump-annonce-des-frappes-contre-la-syrie-en-coordination-avec-paris-

    L’opération a visé des sites militaires et un centre de recherche soupçonnés d’héberger le programme chimique du régime, à Damas et près de Homs.

    Je prends ce (joli) titre du Monde pour (essayer de) répondre à l’interrogation de @nidal : J’aimerais savoir si les missiles français ont violé, cette nuit, le territoire libanais
    https://seenthis.net/messages/686728

    Bon, inutile de suivre le lien vers l’article, on n’apprend pratiquement rien de plus détaillé que dans le chapeau, si ce n’est – au cas où l’ignorerait – que la frappe, #lourde_mais_proportionnée, a eu lieu en représailles à l’utilisation d’armes chimiques par le grand méchant Assad.

    On appréciera l’image (vignette, plutôt) associée à l’article bien qu’absente de la page web (elle figurait aussi en une électronique avec l’appel vers l’article), copie d’écran, j’imagine, d’un expert discourant doctement sur une carte de la région présentant un positionnement fantaisiste des forces des gentils frappeurs.

    • WP fournit une carte des lieux frappés (élaborée par le gentil DoD des gentils États-Unis)


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_de_Barzé_et_de_Him_Shinshar

      Comparons avec cette carte des frontières maritimes publiée en 2015 dans le Diplo (à propos du litige gazier libano-israélien, carte que je découvre à l’occasion)


      https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/litigegazmediterranee

      D’où il ressort qu’il n’est guère aisé d’atteindre la banlieue de Damas en provenance de la mer. Compte tenu des capacités de navigation des missiles, dits justement de croisière, voyons les différentes routes possibles.
      • la plus directe passe par le Liban. Oh, juste un petit bout. C’est la plus probable car la distance (beaucoup) plus courte s’accompagne de la propriété bien venue de minimiser le parcours au dessus du territoire syrien et donc l’exposition aux mesures anti-missiles
      • au prix d’un (léger) détour, les missiles peuvent survoler Israel qui, bien que probablement tout content de voir une bordée destinée à son voisin, préférerait sans doute que ça passe pas au dessus de chez lui. De plus, la route conduit au dessus du Golan dont une expérience récente a montré que l’activité anti-aérienne pouvait produire quelques résultats concrets
      • un détour plus grand encore par la Turquie ne fait qu’aggraver ces deux désavantages : susceptibilité de l’état de transit (Coucou, Recep !) et le temps de survol au dessus de la Syrie
      • le respect strict (?) des susceptibilités nationales (et des lois internationales) qui mènerait à tirer à partir de la façade maritime de la Syrie peut-être éliminé a priori, d’une part pour des raisons relatives à la psychologie des gentils frappeurs, d’autre part parce les missiles terre-mer ont déjà – et depuis longtemps – fait preuve d’une certaine efficacité
      • pour être complet, restent encore Jordanie et Irak, totalement exclus : la longueur du détour augmentant le délai de réaction de la défense anti-aérienne à partir de la détection. À moins que le(s) méchant(s) n’ai(en)t pas penser à regarder dans cette direction…

      Quant aux deux cibles à l’ouest de Homs, on est quasiment dans le coin nord-est du Liban (à quelques dizaines de kilomètres), donc approche libanaise très probable

    • Détails abondants chez Challenges

      Frappes en Syrie : quel a été le rôle de la France ? - Challenges.fr
      https://www.challenges.fr/entreprise/defense/frappes-en-syrie-quel-a-ete-le-role-de-la-france_580816

      Paris revendique quant à lui 12 engins tirés, dont 9 Scalp depuis des chasseurs Rafale, et 3 missiles de croisière navals (MdCN) depuis des frégates FREMM. On peut donc estimer à 10% environ la proportion de de frappes françaises dans l’opération de cette nuit.

      SI le chiffre peut paraître modeste, il s’agit indéniablement d’une opération de grande ampleur pour les forces françaises. Côté armée de l’air, selon le blog le Mamouth, pas moins de 17 avions de l’armée de l’air ont participé au dispositif : une dizaine de chasseurs (5 Rafale, accompagnés de 4 Mirage 2000-5), mais aussi 6 ravitailleurs. Il faut rajouter deux avions E-3F AWACS, des avions de détection et de commandement. Les appareils étant partis des bases françaises, il a fallu les ravitailler, cinq fois par chasseur selon le Mamouth. Soit le chiffre impressionnant de 50 ravitaillements.

      La Marine nationale a aussi largement participé à l’opération : elle a dépêché sur théâtre trois frégates FREMM, soit les trois quarts de la flotte de frégates multi-missions en service. Ces navires ont été soutenus par une frégate anti-aérienne, une frégate anti sous-marine, un pétrolier-ravitailleur et probablement un sous-marin nucléaire d’attaque pour protéger le dispositif. Trois missiles de croisière navals (MdCN) ont été tirés depuis les FREMM, une première pour ce nouvel armement livré en 2017 par l’industriel MBDA.

      Donnant lieu à ce satisfecit (ou encore #cocorico) mitigé par le manque de moyens budgétaires…

      Quelles conclusions tirer de la participation française ? Le raid massif de 10 heures de l’armée de l’air, effectué depuis la France, est une performance réservée à une poignée de forces aériennes dans le monde : il prouve que l’armée de l’air reste en première division. Cette performance a été rendue possible grâce à l’investissement continu de la France dans la dissuasion, qui permet de conserver les compétences sur des opérations longues et complexes. Côté marine, l’utilisation du couple FREMM/MdCN prouve que l’opération de modernisation du porte-avions Charles de Gaulle n’a pas obéré les capacités de frappes de la Royale. Le faible stock de MdCN, que l’on peut estime à 50-60 missiles, est en revanche un vrai facteur limitant

       : ce stock équivaut à la moitié des missiles américains tirés cette nuit.

    • Pour info, WP donne une portée de
      • 1000 km pour le MdCN (ex-SCALP Naval), 3 exemplaires tirés
      • 400 km pour le SCALP EG emporté par les Rafale, 9 exemplaires français, puisque les Tornado britanniques ont aussi expédié leur lot de missiles

      Il semblerait que la France et le R.-U. se soient limités aux objectifs de la région de Homs, laissant la banlieue de Damas aux états-uniens.

    • Précision sur les cibles et le stock de MdCN mais aussi incertitude (pour moi…) sur la composition de la force navale, la frégate ASM mentionnée peut aussi être une FREMM (en version FREDA…)

      Frappes en Syrie : La France utilise pour la première fois ses missiles de croisière navals - 14/04/2018 - ladepeche.fr
      https://www.ladepeche.fr/article/2018/04/14/2780283-frappes-syrie-france-utilise-premiere-fois-missiles-croisiere-nava

      La France a tiré 12 des 100 missiles de croisière à sa disposition pour mener à bien la frappe de la nuit dernière sur des «  sites de production d’armes chimiques  » syriens, selon l’Elysée et le ministère des armées. Le bombardement a été réalisé avec l’aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.

      Parmi les 12 missiles utilisés, 3 sont des missiles de croisière navals MdCN, d’une portée de 1 000 km et d’une précision de l’ordre du métrique. Ils ont été tirés par l’une des trois frégates multimissions (FREMM) déployées pour l’opération. Sur les 5 FREMM disponibles, la France a choisi de mettre en service une frégate anti-sous-marine, une anti-aérienne ainsi qu’un pétrolier destiné au ravitaillement.

      Les cinq rafales mobilisés sur le front aérien sont à l’origine des autres projectiles tirés, 9 missiles Scalp tirés une demi-heure après la première offensive.

      Les deux zones visées dans la région de Homs sont des lieux de stockage et de fabrication d’armes chimiques selon le ministère des armées. Paris n’a pas participé au troisième raid aérien qui avait pour cible un lieu stratégique de la production d’armement chimique syrien.

    • Syrie : ce que l’on sait... et ce que l’on tait
      https://www.legrandsoir.info/syrie-ce-que-l-on-sait-et-ce-que-l-on-tait.html

      Depuis la soi-disant attaque chimique du 7 avril, le festival de mensonges sur la crise syrienne atteint une sorte de paroxysme. « Ce que l’on sait des frappes américaines, françaises et britanniques » titre le Monde... Apparemment, le Monde ne sait pas grand-chose. De leur côté, les médias russes fournissent quelques précisions qui ont malheureusement échappé au quotidien du soir. Et qui remettent en perspective la victoire rapide, facile et incontestable que l’on veut nous vendre.

      Une fois retombée la poussière et la fureur on apprend... que la majorité des missiles lancés sur la Syrie ont été abattus par la défense anti-aérienne syrienne ! Laquelle se compose de vieux systèmes S120 et S200 remontant à l’époque soviétique... Rien à voir avec le bilan calamiteux des Patriots ultramodernes dont on entendit monts et merveilles dans les années 90 et qui ne réussirent à intercepter qu’un Scud sur la quarantaine de missiles obsolètes et trafiqués par les Irakiens, qui avaient une fâcheuse tendance à se disloquer en vol...

      Les frappes (chirurgicales) contre la Syrie n’ont fait que trois victimes : la logique, la vérité et l’intelligence
      https://www.legrandsoir.info/les-frappes-chirurgicales-contre-la-syrie-n-ont-fait-que-trois-victime

    • ’No release of chemicals is best proof there were none’ – employee of bombed Syrian research site — RT World News
      https://www.rt.com/news/424228-syria-strike-civilian-research-facility

      An engineer at the now-bombed-out research facility north of Damascus, which the US claims was the heart of Syria’s chemical weapons program, says the labs were making medicine and testing toys for safety.

      C’est exactement la remarque que je me suis faite en regardant les vidéos des ruines. On entend tout plein de voix qui gazouillent autour. De deux choses l’une, ou je suis sous emprise de VVP, ou bien ce sont des staged up ruines…

      De mon intervention, il y a bien longtemps, bien avant la réglementation dite Seveso, dans une usine (dans le sud de la France) où le chlore était l’élément de base, j’ai surtout retenu les avertissements écrits en ÉNORME au dessus des ÉNORMES flèches : si vous entendez la sirène, vous avez 1 minute pour vous rendre à la salle de confinement où vous attendrez qu’on vienne vous chercher

    • Caught in a lie, US & allies bomb Syria the night before international inspectors arrive — RT Op-ed
      https://www.rt.com/op-ed/424186-us-allies-syria-lie

      In the same Pentagon briefing, General Joseph Dunford specified the US and allies’ targets in Syria, alleging they were “specifically associated with the Syrian regime’s chemical weapons program.” One target, at which 76 missiles were fired, was the Barzeh scientific research centre in heavily-populated Damascus itself, which Dunford claimed was involved in the “development, production and testing of chemical and biological warfare technology.

      This ‘target’ is in the middle of a densely-inhabited area of Damascus. According to Damascus resident Dr. (of business and economy) Mudar Barakat, who knows the area in question, “the establishment consists of a number of buildings. One of them is a teaching institute. They are very close to the homes of the people around.

      Of the strikes, Dunford claimed they “inflicted maximum damage, without unnecessary risk to innocent civilians.

      If one believed the claims to be accurate, would bombing them really save Syrian lives, or to the contrary cause mass deaths? Where is the logic in bombing facilities believed to contain hazardous, toxic chemicals in or near densely populated areas?

    • Le point sur les frappes occidentales en Syrie
      https://www.latribune.fr/economie/international/le-point-sur-les-frappes-occidentales-en-syrie-775396.html

      Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé au total 105 missiles.Un chiffré corroboré par le haut commandement de l’armée syrienne qui a parlé de « environ 110 missiles [tirés] sur des cibles à Damas et ailleurs » dans le pays, mais affirmé en avoir intercepté « la plupart. »

      « Nous sommes sûrs que tous nos missiles ont atteint leur cible », a assuré le général McKenzie, qui a démenti les affirmations de Moscou selon lesquelles 71 des missiles occidentaux auraient été interceptés
      Selon le Pentagone, le centre de Barzé a été atteint par 76 missiles, dont 57 Tomahawk et 17 [lire 19, probable coquille] JASSM (Joint air to surface stand-off missiles), un nouveau type de missiles de croisière furtif que les Etats-Unis utilisaient pour la première fois en situation réelle.

      Le deuxième site a été visé par 22 missiles tirés par les trois pays : 9 Tomahawk américains, 8 Storm Shadow britanniques, et 3 missiles de croisière navals MdCNet et 2 missiles air-sol Scalp pour la France. Le troisième site a été atteint par 7 missiles Scalp, a précisé Washington.

      Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d’avril 2017 sur la base militaire d’Al-Chaayrate, près de Homs.

      Les Etats-Unis ont engagé le croiseur USS Monterey qui a tiré 30 Tomahawk, et l’USS Laboon, un destroyer de la classe Arleigh Burke, qui en a lancé 7. Les deux bâtiments de guerre se trouvaient en mer Rouge. Depuis le Golfe, le destroyer USS Higgins a tiré 23 Tomahawks supplémentaires. Dans la méditerranée, un sous-marin, le John Warner, a tiré six Tomahawk. Deux bombardiers supersoniques B-1 ont en outre été utilisés, pour lancer 19 missiles JASSM.

      La France a engagé cinq frégates de premier rang et neuf avions de chasse dont cinq Rafale. Elle a annoncé avoir tiré pour la première fois des missiles de croisière navals, 3 sur les 12 missiles qu’elle a lancés parmi la centaine ayant visé la Syrie au total.

      Le Royaume-Uni a utilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow. Londres a indiqué avoir frappé un complexe militaire - une ancienne base de missiles - à 24 kilomètres à l’ouest de Homs « où le régime est supposé conserver des armes chimiques ».

    • Toujours le même journaliste plusieurs articles dans le marin (papier) daté du 19 avril. Dans l’un d’entre eux, il cite une lettre « confidentielle » (la Lettre A) et le commandant du Sirpa marine.

      Les MdCN prévus ne sont pas partis…
      Pourquoi seulement trois missiles de croisière navals (MdCN) ont-ils été tirés, alors qu’une dizaine étaient disponibles en mer à bord de trois frégates multi missions (Fremm) ? Et pourquoi seulement de la frégate Languedoc, remplaçante de la doublure (Auvergne) de l’Aquitaine ? Panne, contre-temps, manque des conditions opérationnelles nécessaires pour tirer ?

      La Lettre A explique que la Marine est allée de Charybde en Scylla. L’Aquitaine prévue pour le premier tir, n’a pas pu s’exécuter, pas plus que l’Auvergne. L’origine de ces imprévus n’est pas précisément connue, mais un tir de MdCN est un alignement de lunes. Dans le cas contraire, le missile ne part pas.

      Pour l’état major des armées, «   l’effet militaire a été obtenu  », assure un porte-parole, qui ne répond pas sur cette chronologie. Sans se prononcer sur cette dernière ou le nombre d’armes embarquées, le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, commandant du Sirpa Marine, a expliqué au marin le mardi 17 avril que «  certains missiles ne sont pas partis dans la fenêtre très étroite, il a fallu se reconfigurer, ce qui a été fait  ».

      La Fremm Languedoc a alors tirés ses trois MdCN. «  Quand les missiles [manifestement des deux autres Fremm] ont pu être tirés, cela n’a pas été requis. En termes de planification, les cas non conformes sont pris en compte, c’est le rôle des planificateurs que nous sommes. Il y a eu un aléa technique dans la fenêtre. Ce la ne remet pas en cause l’arme  », insiste l’officier supérieur.

      À ce stade persistent donc deux inconnues : combien de MdCN devaient être tirées au total ? Et quelles sont les causes du retard sur les deux premiers navires ?

      Pour les missiles de croisière aérolargués, les opérationnels expliquent qu’il faut deux missiles pour traiter un objectif. Les trois MdCN français étaient réservés au site de stockage d’Him Shinshar, avec neuf Tomahawk, les huit missiles de croisières britanniques de la Royal Air Force, et deux autres tirés par les Rafale de l’armée de l’air. Avec des MdCN supplémentaires, le résultat aurait-il été meilleur ?

    • Et, toujours JMT, dans un article sur la même page :

      Syrie : les navires ont tiré deux fois plus de missiles que les avions
      […] Afin de saturer les défenses syriennes et éventuellement russes, les Français, Britanniques et Américains avaient décidé de tirer depuis la Méditerranée orientale, la mer Rouge et le golfe Persique. La seule direction de tir qui ne semble pas avoir été exploitée est la Turquie.

      Au final, les navires ont titré deux fois plus de missiles (60) que les avions (36). Les Américains se taillent la part du lion, avec 85 missiles tirés au total, sans doute des vieux T-Lam (Tomahawk Land attack missile) qui n’ont pas la précision des engins actuels. Résultat, il faut en tirer plus. Ils ont par contre dégainé leur nouveau JASSM-ER tiré à partir de bombardier B1 pour la cible la mieux défendue.

      La Royal Navy est absente cette fois-ci […] Sans doute une façon de limiter la facture économique, mais aussi politique : Theresa May n’était clairement pas soutenue par son opinion publique. Pas sûr non plus qu’elle avait à portée le sous-marin idoine. Que la presse britannique a dit traqué par deux sous-marins russes de classe Kilo.
      […]
      La présence de la marine française est solide avec au moins six navires (et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque) : trois Fremm (les Aquitaine, Auvergne, Languedoc), le Cassard, le Jean de Vienne et le pétrolier ravitailleur Var. Une telle concentration de frégates sans un porte-avions au milieu est historique. Mais illustre bien la portée nouvelle constituée par le MdCN.

      et en encadré :

      La France n’a commandé que 150 missiles de croisière navals, ce qui l’oblige à surveiller sa consommation de feu. Alors qu’elle possède bien plus de missiles de croisières tirés des airs.

      Aucun des missiles de croisières actuels (JASSM-ER américains, Scalp-EG et MdCN franco-britanniques, Kalibr russe) n’est supersonique ; ils peuvent donc être interceptés.

  • La chute de l’empire #Dogan ou le crépuscule des médias en #turquie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/130418/la-chute-de-l-empire-dogan-ou-le-crepuscule-des-medias-en-turquie

    Les drapeaux des médias du groupe Dogan à Ankara. © Reuters. De tous les magnats de la presse turque, Aydin Dogan était le plus grand. Pendant des décennies, son empire a fait trembler les gouvernements. Jusqu’à ce que son chemin croise celui de Recep Tayyip Erdogan. La vente de ses derniers bastions médiatiques à un homme lige du président marque la fin d’une ère et sonne le glas du pluralisme de la presse en Turquie.

    #International

  • Journalistes assassinés en #Syrie : la justice française réunit des éléments contre le régime Assad
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120418/journalistes-assassines-en-syrie-la-justice-francaise-reunit-des-elements-

    Un manifestant en Turquie brandit les portraits de #Rémi_Ochlik et de #Marie_Colvin en février 2012 pour dénoncer les meurtres de journalistes par le régime d’al-Assad © Reuters Mediapart révèle des éléments du dossier concernant le #bombardement du centre de presse de #Homs en 2012, où deux journalistes, Marie Colvin et Rémi Ochlik, ont été tués. Il met en évidence la volonté de tuer et la chaîne de commandement qui remonte au frère de Bachar al-Assad.

    #International #France #crime_de_guerre #edith_bouvier #instruction #Maher_El_Assad

  • Entre la Turquie et Daech, des échanges de prisonniers qui interrogent

    A plusieurs reprises depuis 2014, la #Turquie aurait envoyé en Syrie des dizaines de détenus djihadistes, dont des Français, livrés contre des prisonniers de #Daech. Des informations recueillies par le JDD confirment ces tractations inavouables qui mettent en cause la coopération antiterroriste avec Ankara.

    http://www.lejdd.fr/international/enquete-entre-la-turquie-et-daech-des-echanges-de-prisonniers-qui-interrogent-
    #échange_de_prisonniers #EI #Etat_islamique

  • La Journée de la Terre. La résilience du peuple palestinien abandonné. - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/04/la-journee-de-la-terre.la-resilience-du-peuple-palestinien-abandon

    Photo : Sans abri à Gaza, source : nybooks.com

    « Si cette immigration des juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante. » (Yasser Arafat)

    Vendredi 30 mars un massacre de plus que celui de 17Palestiniens coupables de protester contre la condition infra-humaine dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Toutes factions confondues, les Palestiniens promettent de protester pacifiquement pendant un mois et demi jusqu’au 15 mai mettant à profit la journée de la Terre pour protester contre l’occupation illégale de leur territoire d’où ils furent chassés en 1948 Le 15 mai coïncide avec l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est aussi la commémoration de la catastrophe (Nakba) subie par les Palestiniens lors de la création d’Israël (1948). Ils furent plus de 700 000 à fuir leur terre pour trouver refuge dans la bande de Ghaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Leur enfermement et la grave crise humanitaire qui sévit à Ghaza donnent plus que jamais corps à la question du « droit au retour ». Cette demande dont les dirigeants israéliens n’en veulent à aucun prix, au contraire encourageant des juifs de la Diaspora au nom de la loi du Retour de revenir quand ils veulent en Palestine, prendre la place des exclus et pousser de plus en plus les Palestiniens restants à partir.

    Tuer délibérément « grâce aux snipers »

    Pour Ibraheem Abu Mustafa de Reuters : « Des dizaines de milliers de Palestiniens, des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Ghaza d’Israël dans le cadre de ´´la grande marche du retour´´. Ce mouvement de protestation durera six semaines pour exiger le ´´droit au retour´´ des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens se sont approchés à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants contre les habitants de l’enclave par les soldats. Ces derniers ont tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1410 blessés dans les affrontements avec l’armée israélienne. La ´´grande marche du retour´´ a lieu à l’occasion de la ´´Journée de la Terre´´, qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’Etat d’Israël en 1948 » (1).

    Farès Chahine qui intervient à partir des territoires occupés résume la situation : « L’armée israélienne a mis en exécution ses menaces, lancées en début de semaine, d’utiliser des balles réelles pour réprimer les manifestants. Le chef de l’état-major de l’armée d’occupation avait même déclaré à la presse israélienne qu’il allait lui-même superviser la répression de :

    « La grande manifestation du retour », comme l’ont appelée les organisateurs. Les forces israéliennes, renforcées par une centaine de snipers postés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, n’ont ainsi pas hésité à tirer sur les manifestants désarmés qui ne portaient que des drapeaux palestiniens et lançaient des slogans réclamant le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs villages d’où ils ont été expulsés de force en 1948. (…) Au lieu de leur faire peur, les menaces israéliennes ont au contraire galvanisé les citoyens qui se sont rendus en masse vers la frontière pour scander leurs slogans. » (2)

    « L’autre point remarquable poursuit Fares Chahine, de cette journée historique était l’absence des bannières des différentes factions palestiniennes. Celles-ci ont laissé place au seul drapeau palestinien, symbole de l’unité du peuple palestinien. Des centaines de tentes ont donc été plantées tout le long de la frontière à une distance de 700 mètres environ de la clôture. Cette présence féminine remarquable a d’ailleurs apporté un démenti au gouvernement israélien de droite qui fournit de grands efforts pour accréditer l’idée que les Palestiniens sont des terroristes, des tueurs sanguinaires et des misogynes. « Malgré le danger, les Palestiniens de la bande de Ghaza, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis de très longues années, promettent que ce 30 mars 2018 n’est que le début d’une insurrection civile contre les autorités de l’occupation. (…) La journée de la Terre, qui est célébrée depuis le 30 mars 1976, a toujours bénéficié d’un large consensus au sein de la population palestinienne. En ce jour du 30 mars 1976, les forces israéliennes ont froidement abattu six citoyens palestiniens communément appelés « Arabes d’Israël », Ces Palestiniens avaient pourtant la nationalité israélienne. Mais elle n’a servi à rien. Il s’agit de la preuve que ces « Arabes d’Israël » sont considérés comme des citoyens de seconde zone. » (2)

    Cyrille Louis du Figaro témoigne et rapporte le contenu d’une vidéo mise en ligne :

    « Une fois le fracas interrompu et la poussière retombée, les participants à cette « grande marche du retour » ont mis en ligne les vidéos tournées vendredi avec leur téléphone. L’une d’elles, filmée à l’est de Beit Lahya, a aussitôt inondé les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme vêtu d’un jeans et d’un pull noir qui court, un pneu à la main, pour tenter d’échapper aux balles des tireurs d’élite israéliens. Une détonation claque, puis une seconde et le garçon tombe à terre. D’après ses amis, dont le témoignage a été confirmé par les secouristes palestiniens, Abdel Fattah Abdel Nabi est mort sur le coup. À en juger par ce document, l’homme âgé de 18 ans ne présentait aucun risque immédiat pour les militaires qui l’ont abattu. Pour L’ONG israélienne B’Tselem « Tirer sur des manifestants qui ne portent pas d’armes est illégal » et « tout ordre donné à cette fin l’est également ». (3)

    Les réactions

    Dans un discours le même jour vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un « usage disproportionné » de la force. La Ligue arabe, l’Egypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.. L’Algérie condamne « avec force » et d’un « ton très ferme » la boucherie israélienne commise par les forces d’occupation, à Ghaza, lors de la répression, vendredi, d’une marche pacifique commémorant le quarante- deuxième anniversaire de la « Journée de la Terre », sous le slogan du « grand retour » d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE).

    Le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa part n’a rien décidé. Réuni en urgence vendredi soir sur les affrontements dans la bande de Ghaza, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence, mais n’est pas parvenu à s’entendre sur une déclaration commune. « Le risque de l’escalade (de la violence) est réel », a estimé devant le Conseil le représentant français. « Il y a la possibilité d’un nouveau conflit dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion -la Pâque juive a commencé vendredi soir- synonyme d’absence de responsables israéliens. « Il est vital que ce Conseil soit équilibré » a dit à la réunion le représentant américain..Israël a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante. L’usage de balles réelles par l’armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme.

    Israël rejette toute enquête

    Vendredi 30 mars a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014 : 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu. De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a qualifié d’« hypocrites » les appels à ouvrir une enquête. « Il n’y aura pas de commission d’enquête », a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. « Il n’y aura rien de tel ici, nous ne coopérerons avec aucune commission d’enquête. » (3)

    Pour M.K.Bhadrakumar, l’horrible attaque de 17 manifestants palestiniens non armés et pacifiques vendredi par les forces de sécurité israéliennes a une fois de plus souligné que l’occupation par Israël des pays arabes demeure toujours la cause première de la crise au Moyen-Orient. La revendication des manifestants est qu’Israël devrait accorder le droit aux 1,3 million de réfugiés (selon les chiffres de l’ONU des réfugiés enregistrés) de « rentrer chez eux » d’où ils ont été chassés, (…)Trump entouré, dont l’islamophobie suinte de ses veines, il s’est maintenant entouré de personnes aux vues similaires, en particulier le nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton ainsi que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley. » (4)

    La marche du désespoir des Palestiniens

     Un article du journal Le Monde nous apprend un peu plus sur cette marche pacifique :

    « Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins 16 ont été tués par l’armée israélienne. Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue. Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Ghaza. Cette journée marque un succès amer pour les partisans d’une résistance populaire pacifique, qui ont constaté depuis longtemps l’échec de la lutte armée. D’autant que la supériorité technologique de l’armée israélienne ne cesse de s’accroître. La manifestation de vendredi place cette armée sur la défensive, obligée de justifier des tirs à balles réelles sur des manifestants ne présentant aucun danger immédiat pour les soldats. (…) Mais contrairement aux propos calibrés des autorités israéliennes, personne n’a forcé les Ghazaouis à sortir pour réclamer le droit au retour des Palestiniens sur les terres qu’ils ont perdues en 1948, au moment de la création d’Israël. « Je n’appartiens pas à une faction, mais à mon peuple, résume Rawhi Al-Haj Ali, 48 ans, vendeur de matériaux de construction. C’est mon sang et mon coeur qui m’ont poussé à venir. (…) » (5)

    Non loin de lui, dans la zone de rassemblement de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, Ghalib Koulab ne dit pas autre chose, sous le regard de son fils.

    « On veut envoyer un message à l’occupant, résume cet homme de 50 ans. On est debout, on existe. » Dans le conflit israélo-palestinien, les mots aussi sont sacrifiés, vidés de leur sens. Dans chacun des cinq lieux de rassemblement prévus le long de la frontière a conflué le peuple ghazaoui dans sa diversité, et son dénuement. Vieillards et gamins, femmes voilées et jeunes étudiantes apprêtées, mais surtout jeunes hommes sans avenir (…) Mais personne ne contrôlait cette foule éclatée. Il est tentant de dire que ces jeunes défiaient la mort. En réalité, ils défiaient la vie, la leur, qui ressemble à une longue peine : celle des victimes du blocus égyptien et israélien, enfermées depuis bientôt onze ans dans ce territoire palestinien à l’agonie. (…) « On ne sera pas transférés dans le Sinaï égyptien, comme le veulent les Américains et les Israéliens ! On continuera jour après jour, jusqu’à ce qu’on retrouve nos terres. Le processus de réconciliation, amorcé sous les auspices de l’Egypte en octobre 2017, est au point mort, mais personne ne veut signer l’acte de décès. »(5)

    La colonisation continue : personne ne proteste

    Pendant ce temps Israël accentue sa politique de colonisation des Territoires palestiniens. Selon un rapport de La Paix maintenant, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2017. L’an I de la présidence Trump, sans surprise, a été marqué par une poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Selon le rapport annuel publié lundi par l’organisation anti-occupation La Paix maintenant, 2783 nouveaux logements y ont été mis en chantier en 2017. Ce décompte marque un léger recul par rapport à l’année précédente, mais il traduit une hausse de 17% si on le compare avec la moyenne des 10 années écoulées. Le nombre d’appels d’offres passés pour de nouvelles habitations (3154) a simultanément atteint un niveau…

    Au dernières nouvelles, ce vendredi 6 avril jour de prière. De nouveaux affrontements ont éclaté ce vendredi 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Ces heurts interviennent une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens.

    Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles (6).

    Beaucoup de commentateurs ont fait une analogie avec les massacres de Sharpeville , sauf qu’à l’époque le monde occidental avait banni l’Afrique du Sud, qui fut par la force des choses amenée à reconsidérer sa politique d’apartheid.

    Pourtant, la conscience humaine devrait retenir le bras vengeur de cette armée qui se dit « la plus morale du monde » car mettre des dizaines de snipers pour un tir aux pigeons, sauf que le pigeon est un jeune envahi par le désespoir, qui veut vivre à en mourir dans une enclave où son horizon est bouché. Il ne lui reste que la solution finale ; offrir sa poitrine et mourir pour une cause de la liberté. Ce qui est encore plus inhumain, c’est ce que doit penser le sniper dont le tableau de chasse est éloquent en fin de journée. Il ôte la vie à des jeunes comme lui qui ne demandent qu’à vivre comme lui sur cette Terre de Palestine dont il est difficile de parler d’ethnie, la science ayant prouvé que les Palestiniens et Israéliens appartiennent au même peuple de Cananéens.

    Que certains sionistes aient fait de la religion judaïque un fonds de commerce au nom de la race élue, ne doit pas porter préjudice à un peuple qui revendique de vivre sur les 18% de la Palestine originelle. S’il est connu que les Palestiniens n’ont rien à attendre des pays occidentaux tétanisés par la faute originelle, qui leur fait accepter toutes les impunités d’un pays qui brave une quarantaine de résolutions, ils sont encore mal barrés concernant la solidarité des pays arabes, encore plus tétanisés qui regardent ailleurs et se fendent de communiqués qui n’apportent rien de nouveau. La direction palestinienne s’est installée dans les temps morts et il n’y a pas de relève à l’horizon. Il est à craindre que la conscience internationale regarde ailleurs pendant qu’un peuple est en train de disparaître en tant que nation.

    « Est-ce ainsi que les Hommes vivent » aurait dit Aragon.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Notes

    1.https://www.huffpostmaghreb.com/entry/ghaza-les-palestiniens-poursuivront-leur-protestation-apres-une-pre

    2.http://www.elwatan.com/international/israel-commet-un-massacre-a-ghaza-31-03-2018-365426_112.php

    3.https://assawra.blogspot.fr/2018/04/israel-rejette-toute-enquete.html

    4.http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2018/03/31/palestine-still-remains-core-issue-in-middle-east

    5.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/03/31/a-la-frontiere-de-la-bande-de-gaza-une-grande-marche-du-retour-pacifique-mai

    6.https://www.nouvelobs.com/monde/20180406.OBS4747/affrontements-a-gaza-5-palestiniens-tues-dans-des-heurts-avec-l-armee-isr

    Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/289893-la-resilience-du-peuple-palestinien-abandonne.htm

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2018

  • Grèce | Entre piège et tourmente
    https://asile.ch/2018/04/02/grece-entre-piege-tourmente

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/03/lesbos2_preview.jpeg

    En proie à une crise économique et à des mesures d’austérité touchant l’ensemble de sa population, la Grèce subit une forte pression de l’Union européenne. Bruxelles souhaite voir Athènes continuer à jouer son rôle de garde-frontière, ou en tous cas d’intermédiaire avec la Turquie. Mais aussi, à terme, à rendre à nouveau la Grèce « Dublin […]

  • Pourquoi la France envoie subitement des troupes au Nord de la Syrie ? Par Abdel Bari Atwan - Actuarabe
    http://actuarabe.com/pourquoi-la-france-envoie-subitement-des-troupes-au-nord-de-la-syrie

    Le combat majeur livré par le Président Rajeb Tayeb Erdogan ces jours-ci n’est pas celui de Tel Rifaat, mais celui contre le Président français Emmanuel Macron et son gouvernement. Ce dernier a décidé de s’impliquer militairement aux côtés des Etats-Unis et de ne pas les laisser seuls dans le combat de Manbij à venir. Il a pris l’initiative d’envoyer des troupes françaises tout en annonçant son soutien total aux Forces démocratiques syriennes libres et à leur projet d’Etat kurde au Nord de la Syrie.

    L’Union européenne et la France en particulier commencent à sentir qu’ils ont perdu toute influence en Syrie, en faveur du nouveau trio formé par la Turquie, la Russie et l’Iran, qui se renforce politiquement et militairement. C’est pourquoi ils ont décidé de jouer la carte kurde, pouvant peut-être leur permettre d’avoir leur place à la table des négociations en vue d’une solution politique et obtenir ainsi leur part du gâteau de la reconstruction.

  • L’isolement de Julian Assange doit cesser

    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/050418/lisolement-de-julian-assange-doit-cesser

    De nombreuses personnalités internationales, dont Pamela Anderson, Noam Chomsky ou encore Ai Weiwei s’insurgent contre la décision du gouvernement d’Equateur d’empêcher Julian Assange de communiquer avec le monde extérieur. « Accepter de renoncer à la liberté d’expression de Julian Assange aujourd’hui impliquerait de renoncer à la liberté d’expression pour chacun d’entre nous. »

    Trouvant prétexte à ses tweets critiquant l’arrestation du président catalan Carles Puigdemont en Allemagne, et suite à d’intenses pressions provenant des gouvernements états-uniens, anglais et espagnols, le gouvernement équatorien a installé un brouilleur électronique empêchant Julian Assange de communiquer avec le monde extérieur via internet et téléphone. Cherchant à s’assurer de son isolement total, le gouvernement équatorien lui a de plus retiré son droit à recevoir des visiteurs.

    Cette censure, cette attaque contre la liberté de l’expression n’intervient pas aujourd’hui en Turquie, en Arabie Saoudite ou en Chine, mais au cœur de Londres. Si le gouvernement équatorien ne cesse pas immédiatement son action indigne, lui aussi deviendra un collaborateur de la persécution mise en œuvre contre Assange et ne pourra plus être considéré comme la courageuse nation qui s’était élevée pour défendre le droit à l’information et la libre expression en l’accueillant. Si l’Union Européenne et le Royaume Uni continuent de participer à cette scandaleuse tentative de censure d’un dissident au cœur de leur espace politique, cela sera le signe que la liberté d’expression se meurt en Europe.

  • Environ 500.000 Tunisiens ont visité l’Algérie en 2016
    https://www.huffpostmaghreb.com/2017/03/31/tunisiens-algerie_n_15721646.html

    Ces deux responsables soulignent néanmoins que le tourisme de shopping semble avoir montré la voie aux touristes tunisiens. Ils expliquent ainsi l’intérêt croissant de ces derniers pour la destination algérienne par « le chaos qui règne en Libye et l’émergence du terrorisme en Turquie ».

    Plus de choses en arabe ici : https://raseef22.com/life/2018/04/03/%d9%8a%d9%85%d9%83%d9%86%d9%83%d9%85-%d8%a3%d9%86-%d8%aa%d8%ac%d8%af%d9%88

    #algérie #tunisie #grand_maghreb

  • قِمَّة بوتين أردوغان روحاني الثُّلاثيّة في أنقَرة تُحدِّد مَلامِح سورية الجَديدة وتُنهِي حُلُمْ الأكراد في إقامَة كَيانٍ مُستَقِل وتَقطَع علاقَة تركيا بحِلف “النِّاتو”.. بيانٌ خِتاميٌّ رَسَمَ خَريطَة طَريق.. واجتماعات ثُنائِيّة مُغلَقة تُرتِّب أوضاع المِنطَقة.. وتقديم مَوعِد صَفقة صواريخ “إس 400” لتُركيا يَشِي بالكَثير | رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d9%82%d9%85%d8%a9-%d8%a8%d9%88%d8%aa%d9%8a%d9%86-%d8%a7%d8%b1%d8%af%d9%8

    A Ankara, le sommet à trois Poutine-Erdogan-Rouhani dessine les contours de la nouvelle Syrie, met fin au rêve kurde d’une entité indépendante et coupe les liens entre la Turquie et l’Otan. (...)

    Selon ABA, le sommet entérine par ailleurs la fin de la présence US au prétexte de lutter contre le terrorisme. Pour lui, l’alliance turco-russe est scellée.

    #grand_jeu

  • Jules Falquet : Pax neoliberalia. Perspectives féministes sur (la réorganisation de) la violence
    https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2017-2-page-133.htm

    Dans Pax neoliberalia, la sociologue Jules Falquet poursuit son analyse féministe de la mondialisation néolibérale en s’intéressant à une de ses dimensions particulièrement brutales : celle de la pérennisation, voire de l’intensification des violences faites aux femmes. Elle se consacre pour cela à l’étude de plusieurs pays vivant a priori en paix, intégrés à la mondialisation néolibérale, mais où l’expérience de guerres anciennes, conjuguée à certains bouleversements économiques et sociaux, place les femmes dans une situation de grande vulnérabilité (Salvador, Guatemala, Mexique, Turquie).
    2

    Inscrits dans des recherches dynamiques sur « le genre globalisé » et sur les conséquences structurelles et militantes d’une internationalisation des luttes féministes, les travaux de Falquet ont montré comment les institutions internationales ont capté et reconfiguré, en fonction de leurs agendas politiques, le dynamisme et les propositions de mouvements féministes locaux en les dépolitisant. Le traitement des violences faites aux femmes en est un bon exemple : si ces dernières ont été prises en compte par ces institutions en essayant de les définir juridiquement et temporellement (violences en temps de guerre), peu a été avancé sur l’analyse de leurs causes (structures de pouvoir, histoire politique, sociale et coloniale). Ce livre regroupe plusieurs textes que l’auteure a produits à des dates différentes et qui ne constituent pas a priori le cœur de ses recherches. Présentés comme des « à-côtés » de ses travaux principaux (ancien chapitre censuré de sa thèse, préface d’un livre, projet d’ouvrage, chapitre d’un livre à paraître), ces textes réunis et écrits en « liberté » se révèlent néanmoins très complémentaires et forment, in fine, un ensemble cohérent sur la compréhension du déclenchement et la réorganisation de la violence contre les femmes.

    #domination_masculine #virilité #femmes #féminicide #résistance #féminisme #fraternité #armée

  • Israël refuse toute enquête indépendante sur la mort de manifestants dans la bande de Gaza
    Le Monde.fr avec AFP | 01.04.2018
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/04/01/israel-refuse-toute-enquete-independante-sur-la-mort-de-manifestants-dans-la

    (...) Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a également rejeté toutes les critiques et a exprimé samedi dans un communiqué son soutien à l’armée : « Bravo à nos soldats. » Dimanche, il a aussi dénoncé les « leçons de morale » du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui avait accusé la veille Israël d’avoir commis une « attaque inhumaine ».

    הצבא המוסרי בעולם לא יקבל הטפות מוסר ממי שבמשך שנים מפציץ אוכלוסיה אזרחית ללא אבחנה. כנראה שכך מציינים באנקרה את ה-1 באפריל.
    — netanyahu (@ Benjamin Netanyahu)

    (« L’armée la plus éthique du monde n’a pas de leçons de morale à recevoir de la part de celui qui bombarde des civils sans discernement depuis des années. »)

    « Hé, Nétanyahou ! Tu es un occupant ! Et c’est en tant qu’occupant que tu es sur ces terres. En même temps, tu es un terroriste », lui a rétorqué dans la foulée M. Erdogan, lors d’un discours télévisé devant ses partisans à Adana (sud de la Turquie). « Ce que tu fais aux Palestiniens opprimés sera inscrit dans l’histoire et nous ne l’oublierons jamais », a-t-il poursuivi, ajoutant que « le peuple israélien est mal à l’aise avec ce que tu fais ». (...)

    #Netanyahu_Erdogan

  • Antisémitisme : les 3 leçons de la marche blanche pour Mireille Knoll
    https://www.nouvelobs.com/faits-divers/20180329.OBS4364/antisemitisme-les-3-lecons-de-la-marche-blanche-pour-mireille-knoll.html

    Dans une séquence dont il aurait pu ressortir renforcé, le Crif a choisi de politiser l’événement en pleine semaine de consensus national post-Trèbes. « Pour qu’un Alain Finkielkraut qualifie ses propos de ’lamentables’, il faut vraiment que le président du Crif ait commis une erreur tactique majeure », glisse Dominique Vidal. Une erreur tactique dans laquelle s’engouffrent aujourd’hui les Insoumis, en appelant le Crif à dénoncer les agissements de la LDJ lors de la marche de mercredi. Quitte à semer le trouble sur les liens de proximité entre l’organisation communautaire et le groupuscule, interdit en Israël et aux Etats-Unis.
    « Je pense qu’ils ne franchiront jamais ce pas, car la LDJ leur est trop utile comme service d’ordre », estime Dominique Vidal.

    • Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées et ont défilé mercredi 28 mars contre le crime « à caractère antisémite » dont a été victime Mireille Knoll. Alors que Daniel Knoll, l’un des deux fils de la victime, réclamait à juste titre la plus large union possible pour condamner le meurtre de sa mère et sa signification particulièrement odieuse, le CRIF a décidé, au nom « du rejet des extrêmes », d’organiser sifflets et invectives à l’encontre de Jean Luc Mélenchon mis dans le même sac que Marine Le Pen.

      L’évènement pourrait sembler anecdotique. Il est pourtant d’une extrême gravité à plus d’un titre. Sur le fond d’abord, c’est donc une organisation communautaire qui se sent habilitée, sans que grand monde au sommet de l’Etat ne la remette à sa place, à déterminer qui est suffisamment breveté pour se ranger dans le camp républicain et mêler sa voix, son geste et sa parole, à la condamnation du racisme et de l’antisémitisme. Le CRIF -Conseil Représentatif des Institutions juives de France- a donc trié, parmi les élus de la République, lesquels étaient interdits de manifestation. Ainsi, une organisation communautaire décide de confisquer au nom d’une communauté ce qui relève de la république toute entière, de la Nation rassemblée.
      La banalisation de cette situation, avec l’aide des médias, ne peut conduire qu’à la dislocation du lien républicain qui nous unit. Le journal de France 2 a été de ce point de vue édifiant. Le travail journalistique doit relater les faits, mais doit s’efforcer de les éclairer, de donner sens, de permettre de comprendre, d’apprécier. Là, rien de cela. Relatant les protestations sur ordre de certains militants du CRIF à l’encontre de « JLM » et de « MLP », pas un mot d’explication n’est donné sur le contenu de ce rejet, sur l’extrémisme qu’il incarne, sur le communautarisme qui s’exprime, et tout est fait pour accréditer l’idée que « la manifestation dans son ensemble » a renvoyé dans un même mouvement le président du groupe parlementaire de la FI et la responsable du FN.
      Relater, expliquer pour comprendre, et donc questionner sans détour : pourquoi donc le CRIF a t’il voulu marginaliser de la sorte Jean Luc Mélenchon ?
      Daniel Knoll, l’un des deux fils de la victime, avait tenu des propos forts pour tenter de ramener le CRIF à la raison : « Le CRIF fait de la politique et moi, j’ouvre mon cœur ». Propos courageux dans un moment de douleur intense, qui remet au premier plan l’essentiel.
      Le CRIF, lobby de l’état d’Israel en France, aujourd’hui de son aile la plus réactionnaire, veut faire ravaler à Mr. Mélenchon des propos pourtant d’une grande lucidité, exprimée lors d’une université d’été du PG à Grenoble en aout 2014. « Je voudrais dire au CRIF que cela commence à bien faire. Les balayages avec le rayon paralysant qui consiste à traiter tout le monde d’antisémite dès qu’on a l’audace de critiquer l’action d’un gouvernement, c’est insupportable, nous en avons assez. La République, c’est le contraire des communautés agressives qui font la leçon au reste du pays ».
      Du coup tout y passe dans un assaut de malhonnêtetés absolues. Insupportable est jugé le propos de « communauté agressive » dont les portes-paroles du CRIF et les militants aux ordres donnent pourtant aujourd’hui une terrible illustration. Insupportables les positions qui refusent le bellicisme ambiant à l’égard de la Syrie, de la Russie. Insupportable la volonté de sortir de l’OTAN, le refus de servir de supplétif à la politique américaine. Insupportable la prise en compte des différentes nations d’Amérique Latine. Insupportable la qualification portée en 2013 à l’encontre de Moscovici, l’ancien ministre socialiste qui « ne pense plus en français » mais « pense dans la langue de la finance internationale ». Insupportable le fait de se déclarer en désaccord, quitte à le huer, avec Bernard-Henri Levy…
      « Le CRIF fait de la politique et moi j’ouvre mon coeur » disait donc à juste titre un des fils de Mireille Knoll. François Heilbronn, professeur Associé à Sciences-Po, donnait en 2017 le contenu de cette politique en appelant à rejeter à la fois Jean Luc Mélenchon et Marine Le Pen, déjà mis dans le même sac « au nom de la démocratie et de la modernité », et sans le dire explicitement, à voter pour Fillon, ou pour Macron.
      Tel est un des aspects de la politique du CRIF qui considère par ailleurs coupable toute critique à l’encontre du gouvernement israélien, mais plus, toute interrogation sur les orientations de ce gouvernement. Ainsi, les responsables du CRIF sont souvent assez prompts à reconnaître les vertus de la laïcité dans la République française, sans s’interroger une seconde sur le caractère profondément anti-démocratique, sclérosé et réactionnaire de l’état religieux en Israël, caractère qu’ils dénoncent par ailleurs à juste titre dans des états arabes où la loi du Coran et d’Allah est la seule en vigueur.
      La position prise par le CRIF est doublement coupable. Pour la menace qu’elle fait peser sur l’unité républicaine d’abord, pour le communautarisme qu’elle incarne. Mais aussi pour le rejet qu’elle suscite, pour les conséquences qu’elle risque d’engendrer au sein de franges de la population comme d’une partie de la « gauche de la gauche » qui prônent des mesures de rétorsion contre l’Etat d’Israël au nom de la politique odieuse et tout à fait condamnable qu’il mène à l’encontre des palestiniens et des territoires occupés. Cette vision d’Israël, fort juste, est en effet assez sélective. Pour d’excellentes raisons aussi, la liste des Etats qui méritent notre courroux est longue. La Turquie d’Erdogan qui assassine les kurdes dans un silence pratiquement général…. Le Qatar ou autres émirats amis des gouvernements français, connus pour le respect qu’ils ont des principes élémentaires de la démocratie et des Droits de l’Homme…. L’Arabie Saoudite, soutien comme les précédents de groupes terroristes, et par ailleurs grande amie des Etats-Unis d’Amérique…Etc…
      Comme les assassinats aveugles commis au nom d’Allah, le communautarisme menace de fait notre cadre républicain. Ce sont les valeurs d’égalité, de fraternité, de liberté, mais aussi de laïcité qui sont remises en question. Les valeurs qui permettent encore de vivre ensemble…

      https://lemediapresse.fr/politique-fr/le-communautarisme-du-crif-coupable-a-lencontre-de-jean-luc-melenchon

  • #syrie #kurdistan
    http://www.lefigaro.fr/international/2018/03/29/01003-20180329ARTFIG00386-la-france-envoie-des-renforts-au-kurdistan-syrien

    Selon une délégation kurde reçue à l’Élysée, des soldats français pourraient être déployés dans le secteur de Mambij.

    La France a décidé de soutenir ses alliés kurdes syriens. Après avoir longuement tergiversé depuis le début de l’offensive lancée par la Turquie contre les forces kurdes le 20 janvier dernier dans le nord de la Syrie, les Francais et les Américains ont finalement pris la décision de s’opposer aux menées turques en envoyant des troupes en renfort à Mambij.

    Ce déploiement vise à empêcher une offensive des forces turques, qui se préparaient à lancer une opération visant à reprendre aux Kurdes du YPG le contrôle de cette ville stratégique dans la haute vallée de l’Euphrate, dans le nord de la Syrie. L’ambassadeur de France à Ankara a été chargé de transmettre la décision au president turc, Recep Tayyip Erdogan. Le president Emmanuel Macron a reçu jeudi une délégation de représentants kurdes et arabes syriens, et leur a annoncé que des troupes françaises seraient déployées dans le secteur de Manbij. Contacté par Le Figaro, l’Élysée a indiqué « ne pas présenter les choses de cette manière » et a renvoyé à son communiqué.

    « Afrine n’est plus seule », a déclaré Khaled Issa, le représentant du Rojava en France dans une conférence de presse jeudi soir à Paris. « La France a été à la hauteur de son engagement dans la lutte contre le terrorisme ».

    La Turquie a lancé le 20 janvier dernier son armée en territoire syrien dans le canton d’Afrine. Cette opération, baptisée Rameau d’olivier, visait à déloger les forces kurdes du YPG de cette zone frontalière. Les troupes turques étaient accompagnées par des milices armées syrienne, souvent des combattants djihadistes, qui offraient une caution arabe à l’opération. Cette offensive a été lancée avec l’accord de la Russie, qui contrôle l’espace aérien dans cette partie de la Syrie. Après plusieurs semaines de combats, les forces kurdes, dépourvues d’armements lourds et d’armes, ont été forcées de se replier. Une grande partie des habitants kurdes d’Afrine ont aussi fui le canton, livré au pillage des milices arabes.

    Le president turc avait annoncé ces derniers jours son intention de poursuivre l’offensive et de chasser les « terroristes » de la zone frontalière. Ankara considere les forces kurdes des YPG, branche syrienne du PKK, le parti séparatiste kurde de Turquie, comme une organisation terroriste. Les forces kurdes, qui forment l’ossature des Forces démocratiques syriennes, ont fourni le gros des troupes au sol engagées contre l’organisation État Islamique depuis 2015. Appuyées par l’aviation et les forces spéciales américaines et occidentales, les FDS ont repris Raqqa, la capitale de Daech en Syrie, et combattent encore les djihadistes dans la region de Deir Ezzor. L’offensive turque a obligé les Kurdes à redéployer une partie de leurs forces vers le nord. On ignore encore le volume des forces qui seront déployées, ni dans quels délais, mais la décision franco-américaine est un coup de théâtre qui gêne considérablement les plans de la Turquie en Syrie

    « La France a été à la hauteur de son engagement dans la lutte contre le terrorisme »

    Khaled Issa, représentant du Rojava en France

  • La chute d’Afrin
    http://www.enbata.info/articles/les-enjeux-de-la-bataille-dafrin

    Depuis cinq ans, #Afrin faisait figure de havre de paix en #Syrie. Mobilisée sur d’autres fronts plus urgents, l’armée Syrienne avait abandonné le canton d’Afrin aux forces kurdes du YPG en 2012. Mais depuis plusieurs semaines ce territoire est l’enjeu d’une attaque d’envergure de la part de la Turquie. Voici un éclairage sur les raisons qui ont poussé le dictateur Turc à engager cette opération militaire contre les #Kurdes.

    Bien qu’isolée des autres régions tenues par le #YPG et ses alliés des Forces Démocratiques Syriennes (#FDS), situées plus à l’Est, le canton d’Afrin avait été épargnée par les combats. Ce n’est plus le cas depuis que la Turquie a lancé le 20 janvier l’opération “Rameau d’olivier”, un nom bien singulier pour une opération militaire de grande ampleur visant à reprendre le canton d’Afrin aux Kurdes.

    Cette opération militaire, le président turc Erdogan la souhaitait depuis longtemps. La perspective d’un #Rojava (#Kurdistan syrien) autonome et aux mains d’une organisation proche du PKK, la formation politique et militaire des Kurdes de Turquie, est en effet inconcevable pour les Turcs.

    Ces derniers vivent également très mal le fait que les États-Unis aient fait des FDS leur principal allié dans leur lutte contre l’État Islamique.

    En annonçant le 14 janvier que les #Etats-Unis allaient construire une force de 30.000 hommes incluant le YPG pour surveiller le frontière entre la Syrie et la Turquie, Washington a mis le feu aux poudres et servi de prétexte à Erdogan pour envoyer ses troupes à l’assaut d’Afrin.

    Changer l’équilibre ethnique

    Avec l’opération “Rameau d’olivier”, Erdogan cherche bien plus qu’une victoire sur le YPG : “D’abord, nous éliminons les terroristes, expliquait- il le 24 janvier, puis nous rendons l’endroit vivable. Pour qui ? Pour les 3,5 millions de Syriens qui sont chez nous. Nous ne pouvons pas pour toujours les héberger dans des tentes”. Ces réfugiés ne sont pourtant pas d’anciens habitants d’Afrin ayant fui la férule du YPG car la population de la ville a doublé depuis 2012, accueillant des réfugiés attirés par cette zone apaisée. L’objectif d’Erdogan est donc de changer l’équilibre ethnique de la région afin d’affaiblir l’emprise des Kurdes et de renforcer celle de ses alliés de l’Armée Syrienne Libre (#ASL). Il peut donc paraître surprenant que la Russie, qui combat l’ASL aux côtés des forces de Bachar el Assad, ait donné son aval à la Turquie pour qu’elle lance une telle offensive. C’est pourtant ce qui s’est passé : le 18 janvier, une délégation turque était reçue à Moscou, et le lendemain les forces russes en poste à Afrin se retiraient. L’opération “Rameau d’olivier” pouvait commencer… La première raison qui explique cet apparent revirement russe est la volonté de Moscou de distendre les liens entre les États-Unis et la Turquie. Si la #Turquie quittait l’OTAN dont elle est une pièce maîtresse pour se rapprocher de la Russie et de l’Iran, ce serait une véritable révolution géopolitique. On n’en est pas encore là, mais la tension entre les deux alliés atteint des niveaux inédits. Le 6 février, Erdogan a dévoilé son intention de ne pas s’arrêter à Afrin et de continuer son offensive jusqu’à Manbij, 60km plus à l’Est. Mais contrairement à Afrin, #Manbij héberge des troupes américaines “très fières de leurs positions, et qui tiennent à ce que tout le monde le sache”.

    Pas de quoi intimider le vice-premier ministre turc qui rétorque : “Si des soldats US sont habillés comme des terroristes et traînent avec eux, et qu’ils attaquent des soldats turcs, pas de doute que nous n’auront aucune chance de les distinguer”.

    Du coup, les gradés US plastronnent : “Si vous nous frappez, nous répondrons agressivement”

    On a vu atmosphère plus cordiale entre alliés !

    Le projet de Poutine

    La volonté d’enfoncer un coin dans les relations américano-turques n’est pas la seule motivation de Moscou qui avait explicité ses projets pour la Syrie lors du premier sommet d’Astana entre la Turquie, l’Iran et la Russie, en janvier 2017.

    Ces projets prévoient une reconnaissance politique et administrative pour les Kurdes, mais à l’Est de l’Euphrate. Le canton d’Afrin, situé nettement à l’Ouest, doit quant à lui revenir à Damas. Poutine a donc vu dans l’offensive turque un moyen de parvenir à ses fins.

    Al-Monitor rapporte ainsi les propos d’un leader kurde d’Afrin : “Les forces Kurdes de Syrie ont reçu un ultimatum : laissez vos positions au régime syrien ou affrontez la fureur d’Ankara. Ils ont choisi de rester et la Turquie a lancé son assaut sur Afrin”.

    Les Kurdes semblent avoir réagi selon les prévisions du Kremlin en demandant à Damas “de protéger ses frontières avec la Turquie des attaques de l’occupant turc”. Au terme de négociations secrètes et après de nombreuses fausses rumeurs, des forces pro-régime sont arrivées à Afrin pour prêter main forte aux Kurdes, mais ce soutien n’a pas été suffisant : au terme de 58 jours de combats, Afrin est tombée le 18 mars. Selon les estimations, entre 100.000 et 150.000 habitants ont fui la ville à l’arrivée des forces turques et de leurs alliés… Erdogan peut maintenant se concentrer sur Manbij où sont stationnées des troupes américaines. La perspective d’un affrontement entre la Turquie et les Etats-Unis semble donc se concrétiser chaque jour davantage. Pour Poutine, il semblerait que ce soit un enjeu qui justifie le sacrifice des Kurdes

  • Grèce | Entre piège et tourmente
    https://asile.ch/2018/03/29/grece-entre-piege-tourmente

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/03/lesbos2_preview.jpeg

    En proie à une crise économique et à des mesures d’austérité touchant l’ensemble de sa population, la Grèce subit une forte pression de l’Union européenne. Bruxelles souhaite voir Athènes continuer à jouer son rôle de garde-frontière, ou en tous cas d’intermédiaire avec la Turquie. Mais aussi, à terme, à rendre à nouveau la Grèce « […]