country:vietnam

  • Petite note sur la #religion au #Cambodge.

    J’ai l’impression que cette année il y a plus de femmes voilées dans les rues au Cambodge par rapport au nombre que j’ai pu voir l’année passée. Et pour la première fois j’ai vu quelques (rares) fammes avec un voile leur couvrant aussi la bouche et le cou. Ce n’est qu’une impression, peut-être sans valeur.
    Je l’ai surtout remarqué dans la région de #Kratie et #Sen_Monorom...

    Si mes impressions n’ont probablement aucune valeur objective, cette photo prise sur la route entre Sen Monorom et Phnom Penh montre qu’il y a des investissements qui arrivent de l’extérieur...
    Difficile à voir, mais il y a sur le bandeau noir au-dessous du toit du portique le drapeau du #Koweït...

    Voici la répartition des différentes religions au Cambodge, selon wiki :


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge#Religions

    #islam #musulmans

    • Bon, le drapeau de gauche c’est celui… du Cambodge…

      Sur l’islam, point d’entrée WP
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Islam_au_Cambodge

      article de 2006
      Les Chams, le visage de l’islam au Cambodge
      https://www.saphirnews.com/Les-Chams-le-visage-de-l-islam-au-Cambodge_a3645.html

      Une communauté musulmane peu connue peuple depuis cinq siècles le royaume khmer. Répartis en 372 villages, les Chams et les Chveas, musulmans du Cambodge, représentent 4 % de la population du petit pays bouddhique, soit un demi-million de personnes. Malgré leur implantation très ancienne, ils n’échappent pas aux problèmes contemporains de l’islam minoritaire.

      Une minorité dans la minorité

      The Cham Imam Sann - A Threatened Tribe of Islam - Cambodian Village Scholars Fund
      https://cambodianscholars.org/the-cham-people/the-cham-imam-sann-a-threatened-tribe-of-islam

      On the occasion of Imam San’s birthday each October, the sect that emerged from his early followers gathers in the former royal city of Udong, about 30 kilometers outside of the present capital of Phnom Penh, to honor his memory through prayer and offerings. The colorful mawlut ceremony reaffirms the sect’s privileged heritage and its continued isolation from the rest of the country’s Islamic community, which is dominated by a group known as the Cham.

      The Imam San followers are the only group to remain outside the domain of the Mufti, the government-sanctioned leader of Islam in Cambodia – a status that was renewed by the government in 1988. Successive Imam San leaders, or Ong Khnuur, have held the prestigious title of Okhna, originally bestowed by the palace.

      Cambodia’s estimated 37,000 Imam San followers live in only a few dozen villages spread throughout the country. Geography has reinforced the sect’s isolation, and the mawlut has become an increasingly important opportunity to forge friendships and – more essential to the survival of the community – marriages.

      Financement issu du Golfe. Note : il est évident que pour les « vrais croyants » les islams de la périphérie asiatique sont assez largement hérétiques (voire nettement plus que ça si on est salafiste… (d’ailleurs l’un des articles mentionne la (très) mauvaise opinion émise par un salafiste de Phnom Penh…)) cf. la discussion avec @aude_v sur l’islam malaisien. Par exemple (on tombe très facilement sur eux) the Revival of Islamic Heritage Society (article de 2010)

      Kuwaiti-Funded Cambodian Charity Denies Terror Links - The Cambodia Daily
      https://www.cambodiadaily.com/news/kuwaiti-funded-cambodian-charity-denies-terror-links-68910

      The Cambodian director of a lo­cal Islamic NGO funded by a Ku­wait charity that is on a US watch list for bankrolling al-Qaida denied any links to the international terror group yesterday.

      I would like to clarify that my or­ganization has done everything for the sake of the children and is not involved in terrorism,” said Sos Mo­hammat, director of the Good Sour­ces Cambodia Organization, which runs 10 orphanages.

      He added that the Kuwait charity that funds his organization, Revival of Islamic Heritage Society, has been cleared of links to terrorism by the Kuwaiti government.

      article de 2016, inauguration d’une école islamique pour filles

      KUNA : Foundation stone laid for expansion of Kuwait Islamic Institute in Cambodia - Human - 07/04/2016
      https://www.kuna.net.kw/ArticleDetails.aspx?id=2496639&language=en


      Charge d’Affaires in Cambodia Mutib Al-Usaimi participates in laying the foundation stone for expansion project of Kuwait Islamic Institute for Girls in Cambodia

      Charge d’Affaires of Kuwait’s embassy in Cambodia Mutib Al-Usaimi has taken part in a ceremony held to lay the foundation stone of the second expansion project at the Kuwait Islamic Institute for Girls in the East Asian Kingdom.
      The ceremony was attended by deputy governor of the Tboung Khmum province where the Institute is located, and deputy head of the Southeast Asia Commission at the Kuwait- based Society of the Revival of Islamic Heritage, Ahmad Humoud Al-Jassar, a statement by the Kuwaiti embassy said on Thursday.
      Addressing the ceremony, Al-Usaimi reiterated Kuwait’s keenness on continuing support to all charity and humanitarian projects in Cambodia. He also appreciated efforts by the Society of the Revival of Islamic Heritage, in collaboration with Manabaa Al-Khair Charity, implementing and supervising various projects nationwide.

      infos (peu détaillées) d’une agence de voyages qui propose un circuit spécialisé

      Orphanage Center | Cambodian Muslim Tour
      http://www.cambodianmuslimtour.com/article/muslims-event-and-charity/orphanage-cener.html

      In addition, our Islamic center or Orphnage Center have built and opened too. There are more than 10 orphanage centers that have made in Cambodia such as in Kampot, Kampong som( Sihanoukville), Kampong CHam, Kandal and Phnom Penh city.
      […]
      CAMTOUR would like to apoligize for less information about these Centers and we will update information about these orphanage centers with full detail address and information.

    • Bon, visiblement, tout cela n’est pas clair, mais je vais ajouter mes constatations sur la Thaïlande qui datent d’il y a cinq ans. Je n’ai jamais mis les pieds dans le Sud où vivent la plupart des Malais mais j’ai par contre bossé quelques années sur Thanon Krung Thep Kritha où vivent pas mal de musulmans à Bangkok. Ça donne un petit quartier calme majoritairement musulman et très accueillant. Les quelques mosquées des environs étaient presque toutes en travaux et en très bon état. De ce que j’ai pu comprendre concernant la pratique religieuse, il y avait des Imams étranger (un Marocain et un d’un pays du Golfe Arabe si mes souvenirs sont bons) et si les femmes portent des voiles de couleur comme ça se fait en Asie du Sud-Est, on voyait pas mal de voiles noirs aux alentours des mosquées. Une connaissance qui enseignait à la base l’anglais dans le publique s’était récemment reconverti en traducteur Arabe-Thaï. Manifestement un changement était en marche mais j’ignore dans quelle direction. Je tiens à dire que la famille que je connaissais le mieux avait quand même la volonté d’une pratique séculaire. Les parents ne fréquentaient pas les mosquées, le mari laissait sa femme seule au magasin y compris avec des étrangers et il avait écrit une thèse sur la pratique de l’Islam en Thaïlande depuis le Royaume d’Ayuthaya jusqu’à nos jours. Je suis curieux d’y retourner un jour pour voir ce que tout ça est devenu.

  • Si vous allez à San Francisco, vous y verrez des seringues et de la merde (par Nicolas Casaux)
    http://partage-le.com/2018/07/si-vous-allez-a-san-francisco-vous-y-verrez-des-seringues-et-de-la-merde

    (Revue de presse Les Crises : https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-12-08-2018 )

    La ville de San Francisco est régulièrement promue dans les médias de masse comme un modèle de gestion écologique des déchets pour son taux de recyclage de 80%. En France, le film documentaire #Demain, réalisé par #Mélanie_Laurent et #Cyril_Dion, a beaucoup participé à la diffusion de cette idée. Partout où il passe, Cyril Dion brandit le cas de San Francisco comme une preuve de ce qu’il est possible de rendre une ville écolo-durable (« L’exemple le plus impressionnant, que nous présentons dans le film, est celui de la ville de San Francisco qui recycle 80 % de ses déchets »). Si seulement.

    Affirmer que San Francisco est un modèle de ville durable est une sacrée performance. Ou peut-être est-ce au contraire d’une simplicité confondante : il suffit de répéter cette affirmation sans l’étudier, sans aucun esprit critique. En creusant un peu, on réalise rapidement qu’elle se base sur un certain nombre d’absurdités. À commencer par le fait que le taux de 80% est une arnaque comptable[1]. La ville comptabilise en effet dans son calcul du taux de déchets recyclés, entre autres bizarreries, les déchets du bâtiment et des travaux publics. Ce qu’aucune ville ne fait[2]. Sans ce tour de passe-passe, le taux de recyclage de la ville serait plutôt de l’ordre de 60%. Au passage, on notera que Recology, l’entreprise chargée de la gestion des déchets de la ville, a été condamnée à payer 1,3 million de dollars en 2014 pour des pratiques frauduleuses. Mais cette arnaque comptable n’est rien au regard de ce qui suit.

    La ville de San Francisco (870 000 habitants) produit chaque année toujours plus de déchets, en 2013 elle en a produit plus de 2 millions de tonnes, quand la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (plus d’un million d’habitants) n’en produisait que 653 226 tonnes. Un modèle. La ville de San Francisco génère chaque jour environ 1 200 tonnes[3] de déchets non recyclables et non compostables qui sont enfouies sous terre. Un modèle.

    En outre, ce qu’ils (les gouvernements, les entreprises et les médias de masse) qualifient de #recyclage n’a rien d’écologique. Le traitement des déchets se fait toujours loin hors de la ville, dans des usines énergivores (sauf pour le bois/papier qu’ils brûlent en usine de biomasse, une autre catastrophe écologique). Dans le film Demain, on ne voit que la part des déchets qui est compostée, et c’est tout. Sachant que les déchets compostés constituent la part la moins importante des déchets collectés dans la ville. Ce qu’ils n’expliquent pas dans le documentaire, c’est qu’une grande partie des déchets (métaux, plastiques, etc.), uniquement triée, est exportée et disséminée à travers le globe, jusqu’en Chine, aux Philippines et au Vietnam — d’ailleurs, depuis que la Chine a restreint ses importations de déchets en 2017, #Recology se retrouve face à un problème relativement gênant, celui de trouver comment écouler les tonnes d’ordures qu’elle expédiait habituellement vers l’empire du Milieu. C’est-à-dire que ces déchets produits par les San-Franciscains sont compressés en balles en usine puis expédiés à l’autre bout du monde pour être recyclés — sachant que le recyclage n’est pas une véritable solution, d’abord parce que le recyclage infini est un mythe[4], ensuite parce que le recyclage du plastique est particulièrement inefficace[5], et enfin et surtout parce que le recyclage, dans le cadre d’une société industrielle capitaliste de croissance, ne résout aucun des problèmes fondamentaux qu’elle implique (de #surconsommation de ressources, y compris énergétiques, de pollutions en tous genres, d’étalement urbain, de croissance démographique, etc., etc.).

    Récapitulons. Ce qu’ils nous présentent comme un #modèle de vertu écologique, de durabilité, c’est une ville dont la production de déchets par personne, relativement élevée, ne cesse de croître, et dont la gestion de ces #déchets consiste à en enfouir une partie, à en expédier une autre en Chine et ailleurs, et à en brûler une partie en incinérateur  ; c’est aussi une ville qui trafique ses calculs de taux de recyclage. Un modèle.

    Mais nous ne devrions pas avoir besoin de discuter ainsi de la soi-disant #durabilité d’une ville comme San Francisco. Comme toutes les grandes métropoles du monde, San Francisco dépend directement de l’ensemble des infrastructures et des pratiques toutes plus insoutenables les unes que les autres de la civilisation industrielle. Il faut une sacrée dose d’ignorance historique et écologique pour ne pas comprendre que l’urbanisation de la baie de San Francisco a dramatiquement ravagé ce qui était jusqu’à il y a moins de 300 ans un écosystème sain (non pollué) et plein de vie. Où sont passés les condors de Californie, les wapitis, les ours, les loups et ainsi de suite, qui pullulaient dans la baie  ? Les conséquences du développement de la civilisation industrielle dans la baie de San Francisco rappellent les conséquences de son développement partout sur la planète : extermination et disparition de nombreuses espèces vivantes, pollution des eaux (aujourd’hui, on retrouve un peu de tout dans les eaux de San Francisco, du mercure, des résidus de médicaments en tous genres, des huiles de moteur usagées, des déchets plastiques, et ainsi de suite  ; cinq des plages les plus polluées de Californie se trouvent dans la baie, qui ne cesse de s’acidifier), pollution de l’air (en ce moment, la qualité de l’air dans la baie n’est pas loin d’être la pire de tous les États-Unis[6]), etc.

    Leur manière de mesurer la qualité écologique de la ville — et d’une ville en générale — est grotesque. Comme si on pouvait se contenter de statistiques concernant le « recyclage » des déchets produits par une ville pour l’estimer. Comme si on pouvait occulter les nombreux impacts environnementaux (sans parler des impacts sociaux), entre autres choses, de la production mondialisée des appareils électroniques les plus couramment utilisés par les San-Franciscains — iPods, iPads, iPhones, Google Glass… — ou de leurs voitures, réfrigérateurs, téléviseurs, ou de leur nourriture, ou de la construction des infrastructures qu’ils utilisent et des bâtiments dans lesquels ils vivent, et ainsi de suite. Si toutes ces choses étaient prises en compte, on s’apercevrait immédiatement de l’insoutenabilité totale de la civilisation industrielle et de son mode de vie. Mais elles ne le sont pas, évidemment, propagande oblige.

    Et comment ne pas parler des inégalités sociales  ? San Francisco est une des villes les plus chères des USA. La gentrification en cours n’a pour cesse d’épurer la ville de ses habitants les plus pauvres[7] :

    « La ville de San Francisco connaît un processus de #gentrification d’une violence sans commune mesure avec ce que l’on peut constater en France. On l’a longtemps appelé embourgeoisement, ou changement urbain dans le contexte de la recherche académique française, sans pour autant y mettre les significations que contient le terme anglo-saxon. Il faut pourtant être clair : il est bien question ici de processus similaires dans leurs conséquences, bien que la rapidité à laquelle ils se produisent diffère, ou que leur visibilité ne permette pas de les identifier aussi facilement. »

    Et comment ne pas voir toute la folie et l’inhumanité de la civilisation industrielle dans le fait que la ville ne parvient toujours pas à gérer les problèmes qui découlent de la présence des nombreux #sans-abri, souvent atteints de troubles psychiatriques, qui errent dans ses rues, résultat des politiques calamiteuses des gouvernements qui se sont succédé et symptôme du mal-être qui ronge la modernité  ? On estime qu’ils sont 7 500 à vivre dehors sur une population totale de 870 000 habitants (presque 1% de la population). Très récemment, la nouvelle maire de San Francisco, London Breed, dans une des premières interviews[8] qu’elle a accordées depuis son entrée en fonction, a expliqué qu’il y avait « plus d’excréments sur les trottoirs » que jamais, et qu’on « ne parle pas que de crottes de chiens, mais de matières fécales humaines ». Au cours des six premiers mois de l’année 2018, plus de 16 000 plaintes concernant des « excréments » ont été déposées auprès des autorités de la ville. La présence de déchets en tous genres, y compris de seringues, est actuellement un véritable problème pour la municipalité. Ainsi que l’explique le San Francisco Chronicle dans un article[9] intitulé « Pourquoi San Francisco fait face à un déluge de seringues » : « La ville de San Francisco distribue plus de seringues gratuites aux toxicomanes — 400 000 par mois, un chiffre qui ne cesse de croître — que la ville de New York, dix fois plus peuplée ». La consommation de drogue en public est un problème croissant dans toute la ville. Des habitants se plaignent, entre autres, de « devoir enjamber des gens qui s’injectent de l’héroïne dans les stations de métro ».

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=HWdurZWys4I

    Ainsi que l’a récemment titré[10] le Business Insider, « Le centre-ville de San Francisco est davantage jonché de seringues, de déchets et d’excréments que certains des plus pauvres bidonvilles du monde ». Dans l’article, on apprend notamment que « la contamination de certains quartiers de San Francisco est pire que celle de certains endroits du Brésil, du Kenya ou de l’Inde ». Un modèle.

    Je me suis promené dans les rues de San Francisco. Je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire de la ville. J’ai été stupéfait par le nombre de #clochards, de #toxicomanes et de malades mentaux qu’on y rencontre. Parfois au pied d’immeubles de luxe réservés aux super-riches, ou devant les bureaux d’#Uber, de #Microsoft, ou de #Twitter. J’ai vu les gratte-ciels, ces manifestations délirantes de l’hubris de la société industrielle, dont les constructions sont autant de désastres écologiques. Les travaux incessants qui font de toutes les villes d’interminables chantiers. Les magasins de luxe de l’#hypercapitalisme actuel. Les businessmen pressés — de faire du profit, toujours plus, en exploitant les hommes et en détruisant la planète, toujours plus — qui ignorent machinalement tous les clochards qu’ils croisent lors de leur jogging matinal. Je n’ai pas vu « des gens doux et gentils, le long des rues de San Francisco », me parler de fleurs et devenir mes amis. Je n’ai pas vu de fleurs dans les cheveux mais des oreillettes Bluetooth et des smartphones dans les mains. Bref, j’y ai vu la démence commune de la modernité.

    Il n’y a rien de #durable à #San_Francisco. Comme beaucoup d’autres, cette ville incarne précisément l’insoutenabilité, l’iniquité et la folie qui gangrènent la civilisation industrielle. Ceux qui se servent de son cas pour suggérer qu’on pourrait la rendre durable ou écologique sont les idiots utiles du #capitalisme_vert. C’est l’évidence même. Ceux qui ne le comprennent (toujours) pas aujourd’hui ne manqueront pas de le constater d’ici quelques années.

  • Voilà comment la #forêt cambodgienne est pillée... en #moto, bit by bit !
    Même la saison des pluies (et la boue qui va avec) ne les arrête pas !


    Photographies prises dans la région de #Sen_Monorom (#Mondulkiri).

    Celles-ci dans un village Pouké, à 20 km de Sen Monorom :

    Selon les informations récoltées, à vérifier, un bout de bois est vendu sur le marché local pour environ 10 USD.
    #Cambodge #déforestation
    cc @odilon

    • J’ai un doute sur les capacités de déforestation de ces pauvres types à motos. Ont-ils vraiment les moyens de faire des routes pour entrer dans la forêt ou pour abattre des arbres gigantesques. Est-ce que ce ne seraient pas justes du trafic de débris laissés par les industriels de la déforestation qui doivent se gaver comme ils le font en Amazonie ou à Madagascar ?

    • @touti... je peux te garantir que les motos c’est le seul moyen pour atteindre le coeur de la forêt !
      Comme j’expliquais ici https://visionscarto.net/mony-hong-habite-par-la-foret, il y a deux types de déforestation, une déforestation sélective, les meilleures essences sont choisies dans la forêt et vendues sur le marché local, et puis exportées ou utilisées dans les villes pour faire des meubles notamment.
      Et puis, quand les meilleures essences sont parties, c’est le moment des bulldozer et des grandes entreprises qui arrivent avec les gros engins pour « nettoyer » ce qui reste et pour en faire des plantations...

      Mais méfie-toi de la capacité des locaux à moto à déforester !

    • Merci de ta réponse, ma question visait cet éclaircissement que tu donnes, désolée si mon humilité devant cette interrogation ne transparaissait pas. Il est vrai aussi qu’à Madagascar c’est la tradition des terres brûlées des locaux pour l’agriculture et le charbon qui a ravagé les forêts.

    • Cambodian PM Vows to Shoot Loggers From Helicopters, Again

      Cambodian Prime Minister Hun Sen promised on Sunday that he would fix his country’s problems with rampant deforestation by shooting those who illegally chop down timber from helicopters.

      “It’s correct that we are losing our forests, many are being replaced by rubber plantations,” he said, speaking to members of the Cambodian diaspora in New York.

      “I acknowledge that thieves have illegally cut down timber and I am ordering them to be shot from helicopters in the sky.”

      Hun Sen made a similar promise two and a half years earlier, when he announced that General Sao Sokha, newly appointed as head of a task force to stop illegal logging and timber smuggling, was authorized to fire rockets at loggers from helicopters.

      That order came a year after a Global Witness report showed that Hun Sen’s own personal advisor, Try Pheap, headed an illegal logging network that saw millions of dollars of rosewood smuggled to China each year.

      Not a shot has been fired from helicopters since that order and the task force did not succeed in halting the flow of luxury timber across Cambodia’s borders to Vietnam.

      Hun Sen’s relatives have also long been linked with the country’s illegal timber business.

      With hectares of forest falling to loggers and economic land concessions dished out by Cambodia’s ruling party, the country has one of the world’s highest rates of deforestation.

      Global Witness meanwhile estimates that evictions that have resulted from logging and the government giving land to agribusinesses have displaced 830,000 people, forcing some into squatting in state forests, or cutting down timber themselves.

      Speaking Sunday, however, Hun Sen emphasized that it was the country’s now-defunct opposition—whose leader is in exile and whose deputy leader is just out of prison—that should be blamed for illegal logging.

      “In many cases [the thieves] went to cut down millions of hectares to cultivate farmlands, including groups [affiliated] with the former opposition,” he said.

      https://www.occrp.org/en/daily/8677-cambodian-pm-vows-to-shoot-loggers-from-helicopters-again

  • U.S. Was Right to Give China’s Navy the Boot - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/view/articles/2018-08-02/u-s-was-right-to-give-china-s-navy-the-boot

    By James Stavridis
    [ex-SACEUR]

    The vast annual military operation known as the Rim of the Pacific Exercise (simply #RIMPAC in Pentagon jargon) just concluded on the beaches of Southern California with a huge demonstration of an amphibious assault, which involves sending troops ashore from warships at sea — a highly complex maneuver whether D-Day or present day.

    The exercise is held every two years all over the Pacific Basin, and is the largest international maritime exercise in the world. It is globally regarded by naval officers as the Olympic Games of naval power. Run by the U.S. Pacific Fleet, which is headquartered in Pearl Harbor, it normally includes warships and troops from every branch of the U.S. armed forces, and those of than 20 foreign nations.
    […]
    But this year, in a break with recent tradition, China was “disinvited” in May because of its militarization of a variety of artificial islands in the volatile #South_China_sea, where it is sending troops and setting up combat-aircraft, runways and missile systems. There was also a distinct undercurrent of opposition to China’s presence by the Donald Trump administration, which sensibly criticizes Beijing for trade practices and theft of intellectual property.

    While I’ve repeatedly criticized Trump for his dealings with allies and foes, cutting Beijing “out of the pattern” this year was the right decision. It deprived China of not only the chance to observe and learn about allied naval practices, but also of the prestige of engaging with the top navies in the world. The increasing involvement of India — the obvious strategic counterweight to China — as well as this year’s addition of Vietnam — a growing naval actor deeply concerned about Chinese dominance in the South China Sea — sends a powerful signal.

    #mer_de_Chine_méridionale

  • Disparition du vol #MH370 : le rapport final n’exclut pas « l’intervention d’une tierce partie »
    https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/07/30/disparition-du-vol-mh-370-le-rapport-final-n-exclut-pas-l-intervention-d-une

    Après quatre ans et demi d’enquête sur la disparition du vol MH370, l’équipe internationale d’investigation menée par la Malaisie a rendu public, lundi 30 juillet après-midi à Kuala Lumpur, son rapport final, intitulé « Rapport d’enquête de sécurité ».

    Depuis les premières heures de cette disparition, qui a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 mars 2014 alors que le Boeing 777 de la Malaysia Airlines (MAS) passait de l’espace aérien de la Malaisie à celui du Vietnam, les familles des 239 personnes à bord se sont habituées aux volte-face et aux contradictions des informations dispensées par les autorités au sujet de cette affaire. Bien que, comme le conclut le rapport, « l’enquête ait été incapable d’établir la véritable cause de la disparition de MH370 », le document, plutôt plus précis que nombre d’autres communiqués publiés sur le même accident, apporte toutefois un certain nombre d’éléments, au gré de ses 449 pages (et plus de 1 000 pages d’annexes).

    Tout d’abord, le rapport innocente explicitement le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, régulièrement accusé, notamment dans les médias australiens et américains, d’avoir commis un acte suicidaire. Kok Soo Chon, responsable en chef de l’enquête, a indiqué que le pilote avait bien sûr été la première personne sur laquelle l’enquête s’était concentrée, mais que l’on n’avait rien trouvé de problématique chez cet homme marié de 53 ans et père de trois enfants : aucun historique de maladie mentale ou de suivi psychiatrique, aucun passif d’utilisation de drogues, aucun problème financier… Il disposait en outre d’une très grande expérience (plus de 18 000 heures de vol) et d’une excellente réputation. Le rapport clarifie aussi que, contrairement à ce qui continue d’être fréquemment répété, rien de compromettant n’a été trouvé sur le simulateur de vol du pilote.

    En ce qui concerne les données radar qui ont permis d’étayer le scénario du « demi-tour » suivi d’un survol en sens inverse au-dessus la Malaisie (avant un détour dans le détroit de Malacca suivi d’un vol fantôme vers le pôle sud), le rapport admet que les changements d’altitude et de vitesse indiqués dans les documents précédents étaient bien au-delà des capacités techniques d’un Boeing 777, des aberrations déjà soulignées par Le Monde. Mais au lieu de remettre en cause la validité de ces données radar, le rapport choisit d’en retenir néanmoins la longitude et la latitude, ces éléments étant jugés « raisonnablement exacts ».

    Selon nos informations, l’enquête française, qui a de longue date demandé ces données radar, notamment lors de la commission rogatoire en Malaisie de décembre 2015, ne les a jamais obtenues. Si ces images prouvent que le vol MH370 a véritablement survolé la Malaisie en sens inverse, il est difficile de comprendre pourquoi la Malaisie ne les a jamais partagées. Deux sources affirmant avoir vu ces images ont indiqué au Monde qu’elles étaient au contraire incompatibles avec un Boeing 777, non seulement car la « cible » volait trop vite et trop haut, mais aussi tout simplement parce que le « retour » était beaucoup trop petit pour un Boeing 777.

    Le rapport écarte en outre explicitement l’éventualité d’une avarie grave comme explication plausible au virage de 180 degrés que l’avion aurait effectué peu après avoir disparu des écrans radar. Autre élément nouveau, le rapport consacre plusieurs paragraphes à la technologie de prise de contrôle à distance d’un avion, avec désactivation de tout contrôle par les pilotes. Bien que les enquêteurs confirment que Boeing a déposé le brevet de cette technologie en 2003 (officiellement brevetée en 2006), ils indiquent que Boeing n’a encore installé cette technologie sur aucun avion civil.

    Ayant exclu l’avarie et un acte de folie du commandant de bord, les enquêteurs concluent leur rapport en insistant sur « le manque de preuves » tant pour confirmer l’hypothèse du scénario officiel que pour la démentir. La phrase la plus surprenante de tout le rapport arrive dans l’avant-dernier paragraphe, quand les enquêteurs indiquent « ne pas exclure l’intervention d’une tierce partie ». Ils ne précisent toutefois pas ce qui les a amenés à cette idée, ni de quelle tierce partie il pourrait s’agir.

    Le chef de l’équipe de l’enquête a d’ailleurs indiqué qu’il avait été extrêmement laborieux de mettre toutes les parties d’accord sur la version finale du rapport. L’équipe était constituée de 19 experts malaisiens ainsi que des représentants accrédités de sept bureaux d’enquête, dont les enquêteurs américains (NTSB), britanniques (AAIB), australiens (ATSB), singapouriens (TSIB), chinois (CAAC), français (BEA) et indonésiens (NTSC). Des conseillers de l’avionneur Boeing, du fabricant du moteur Rolls Royce ainsi que d’Inmarsat, le fournisseur du service de Satcom, le système de communication par satellites, y ont également participé.

    Les familles des disparus du MH370 avaient espéré que le nouveau gouvernement malaisien, élu en mai, aille jusqu’au bout de l’enquête, mais elles se sont déclarées une nouvelle fois déçues. Le prochain premier ministre, Anwar Ibrahim, qui devrait prendre les rênes du gouvernement d’ici deux ans, a déclaré au Monde qu’il irait, lui, jusqu’au bout de cette enquête. « Il y va de notre sécurité nationale de savoir exactement ce qui s’est passé avec cet avion. »

  • Une jolie chanson
    qui questionne un peu, par ricochets, en ces temps où le port d’un uniforme ou de ses insignes peut donner l’illusion qu’il existe une violence qui serait légitime…

    Le post de @odilon ce matin m’a mis une chanson de Degenhardt en tête : https://www.youtube.com/watch?v=qWyLqKz94Y8


    L’avocat Franz Josef Degenhardt (1931-2011) est un grand chansonnier politique des années 1970 en Allemagne.
    Traduction contractée rapide :
    Viens, chante nous une jolie chanson, un peu macabre, mais pas trop qu’on se sente bien après
    Alors, mettez vous à l’aise, voici une jolie chanson légère qui masse le cœur
    Dans la brousse près de Quang Ngai, un enfant brûlé a trouvé la main pleine de bagues d’un général. Il a échangé les pierres contre une vieille barque calcinée et trouée
    Mais rien ne bouche mieux une fuite que de la cendre et un peu de sang.
    Et personne ne sait aussi bien qu’un enfant brûlé se faire une voile avec une chemise kaki. Et personne ne sait ou sont passées les fleurs
    Alors l’enfant met les voiles pour ce pays où la terre ne sent jamais le brûlé, où tous les jours, on distribue des poignées de riz, où la peau, les cheveux, le vent et l’eau ne sont pas brûlants, où les voiles blanches se gonflent sur des barques fleuries et le vent chante doucement sa chanson
    Il deviendra peut-être un homme fort et connu, qui obtiendra ce qu’il voudra : des enfants bien nourris, qui ont encore leurs mains, une rizière, un buffle, un chien qui s’en prend à ceux qui jouent avec le feu
    Ainsi vogue la barque, ainsi rêve l’enfant, quand pensez-vous qu’ils arriveront ? Quand derrière la lune explosera une étoile, quand l’air vert ne pourra être que de la lumière d’arc en ciel, alors avec tout son équipage il arrivera à bon port
    N’était-ce pas une jolie chanson…

    Ce n’est que plus tard que j’ai compris le rapport entre cette chanson et ces femmes et hommes de la société civile portraiturées par globalwitness : le courage et le libre-arbitre individuels.
    Dans la région de Quang Ngai a eu lieu (entre autres) en 1968, pendant la guerre du Viêt Nam, le massacre de Mỹ Lai : environ 500 civils ont été massacrés par l’armée nord-américaine. Il s’est trouvé trois soldats (Thompson, Andreotta et Colburn) pour tenter de sauver des gens, ils ont été méprisés pendant trente ans et ce crime de guerre a longtemps été nié par l’armée. Il a cependant joué dans la prise de conscience par l’opinion publique nord-américaine de la véritable nature de cette guerre.

    #courage #libre-arbitre

    Ein schönes Lied

    Komm, sing uns mal ein schönes Lied,
    komm, sing uns mal ein schönes Lied,
    eines, wo man sich so richtig gut nach fühlt,
    eins, das nicht in Schmutzgefühlen wühlt,
    wohl makaber, aber unterkühlt,
    vertraut, verspielt,
    verspielt, vertraut
    und nicht zu laut.

    Nun gut : Hier ist ein schönes Lied,
    eines, das euch in den Halsspeck geht.
    Schließt die Augen halb, und dreht die Lampen klein,
    schmaucht’s Pfeifchen und gießt Gin und Tonic ein.
    Macht auf Tief sinn, decket Bein mit Bein,
    zum Scherz und Schein
    und Schein und Scherz,
    massiert das Herz.

    Im Busch, nah bei Quang Ngai, fand
    ein gebranntes Kind die Hand
    eines Generals mit Ringen, gold und schwer.
    Die Steine biß es raus und kroch zum Meer.
    Und für ein altes Boot gab es sie her.
    ’s war leck und leer
    und leer und leck,
    verkohlt das Deck.

    Doch nichts verstopft ein Leck so gut
    wie Asche und ein bißchen Blut.
    Und niemand weiß so viel wie ein gebranntes Kind.
    Als Segel hängt ein Khakihemd im Wind,
    der auch nicht weiß, wo jene Blumen sind,
    gepflückt geschwind,
    geschwind gepflückt.
    Im Traum entrückt,

    da treibt das Kind zu jenem Land,
    da riecht die Erde nie verbrannt,
    und jeden Tag, da gibt es viele Hände Reis.
    Haut und Haar und Wind und Wasser sind nicht heiß.
    Auf Blumenbooten blähen Segel weiß,
    weht lind und leis
    und leis und lind
    ein Lied im Wind.

    Und wird vielleicht ein starker Mann,
    der, was er will, auch haben kann :
    viele Kinder, dick, mit Händen und gesund,
    ein Reisfeld, einen Büffel, einen Hund,
    der jeden, der mit Feuer spielt, reißt und
    bekannt und bunt,
    bunt und bekannt
    ist in dem Land.

    So treibt das Boot, so träumt das Kind.
    Was meint ihr, wann sie drüben sind ?
    Dann, wenn hinterm Mond ein Stern zerplatzt ist, dann,
    wenn grüne Luft nichts weiter sein kann
    als Regenbogenlicht, dann kommt es an
    mit Maus und Mann
    und Mann und Maus
    das Boot zu Haus.

    Nun, war das nicht ein schönes Lied,
    nun, war das nicht ein schönes Lied ?
    Eines, wo man sich so richtig gut nach fühlt ?
    Eins, das nicht in Schmutzgefühlen wühlt ?
    Wohl makaber, aber unterkühlt,
    vertraut, verspielt,
    verspielt, vertraut
    und nicht zu laut ?

    • #merci #vielen_Dank @nepthys !

      pour les textes dans une langue pas universellement (!) compréhensible et pour aider à leur compréhension (au filtre d’une traduction automatique parfois défaillante), tu peux les mettre en « citation »,
      – soit à la main, en le sélectionnant dans le rectangle où tu édites le texte et en utilisant le bouton « citation » qui est situé au dessus et à droite de ce même rectangle,
      – soit, encore plus simple, en le sélectionnant dans le lien original (ici, j’imagine qu’il s’agit de la page YT où un commentaire reproduisait les paroles de la chanson) et en utilisant le « bookmarklet » que tu auras précédemment fait glisser dans la barre de favoris de ton navigateur comme cela est suggéré en haut à droite de la page ST (en dessous du pavé « à lire » et au dessus des derniers commentaires)

      da treibt das Kind zu jenem Land,
      da riecht die Erde nie verbrannt,
      und jeden Tag, da gibt es viele Hände Reis.

      #auf_deutsch

  • Plus un pays est développé, moins les femmes font d’études scientifiques - Le Figaro Etudiant
    http://etudiant.lefigaro.fr/article/plus-un-pays-est-developpe-moins-les-femmes-font-d-etudes-scientif

    Selon une étude, les pays où les inégalités sont les plus marquées entre les femmes et les hommes sont aussi ceux où les étudiantes sont le plus nombreuses à être diplômées dans les domaines des sciences.

    Aux États-Unis, 8 % seulement des diplômés de sciences informatiques sont des femmes. À l’inverse en Algérie, un pays où 15 % des femmes travaillent, elles représentent 41 % des diplômés dans le domaine des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM). Ces données sont devenues une véritable tendance de fond : d’après la revue Psychological science, dans un article relayé par Slate, les pays les plus mal classés en termes d’égalité hommes-femmes sont ceux où ces dernières sont le plus nombreuses à s’engager dans des études scientifiques.

     » LIRE AUSSI - Dès le premier emploi, les femmes envisagent des salaires inférieurs à ceux des hommes

    Les auteurs de l’étude, Gijsbert Stoet et David Geary, ont choisi les données fournies par le Forum économique mondial pour classer les pays en fonction des inégalités liées au sexe. Parmi les plus inégalitaires, l’Algérie, la Tunisie, les Emirats Arabes Unis ou le Vietnam ont tous des taux de féminisation en filière scientifique supérieurs à 35 %. À l’inverse, en Suède, en Belgique ou aux Pays-Bas, le même taux ne dépasse pas les 25 %.

    Gijsbert Stoet et David Geary, chercheurs en psychologie à l’université Beckett de Leeds (Royaume-Uni) et à l’université du Missouri (États-Unis), évoquent le « paradoxe de l’égalité du genre » en expliquant que les femmes des pays plus inégalitaires tentent davantage d’études scientifiques pour s’assurer une carrière stable et lucrative. Contrairement aux autres pays, « des État-providences avec un bon niveau de sécurité sociale » où les études ne sont pas choses uniquement par le biais de la stabilité financière.

  • War Doesn’t Make Sense Anymore | The American Conservative
    http://www.theamericanconservative.com/articles/war-doesnt-make-sense-anymore

    America spends more on its military than all its enemies put together yet it still can’t win wars. Failed adventures in Vietnam, Iraq, and Afghanistan have drained America’s power and diminished its prestige. The bloated Pentagon budget actually makes us weaker.

    Here’s the weird bit: nobody seems to care. If any other government department spent as much and accomplished as little, the populace would be in arms, complaining about wasteful government spending. Instead we mumble “Thank you for your service” and increase defense appropriations.

    [...]

    Maybe the extravagant expense of the Pentagon budget is a feature, not a bug. Maybe no one objects when we spend a quarter of a billion dollars ineffectually bombing Syria or several trillion ineffectually invading Iraq because these days war profiteers make their money not by looting their enemies’ cities, stealing their land, and selling their women into slavery, but from their own governments’ spending.

    My own life confirms this intuition. The invasion of Iraq has been a disaster for the United States, for the Middle East, and for the long-suffering people of Iraq, but for many of us, it was a cash cow. For a decade, I earned a solid middle-class living working just four months a year as a news cameraman in Iraq. The war on terror bought me my house.

    Thousands of Americans (perhaps not coincidentally mostly from red states) worked as contractors for the U.S. military and pulled down salaries much higher than they would have earned in the private sector back home. A truck driver from Mississippi made over $100,000 a year hauling in supplies from Kuwait. It is shocking how little of the money America spent in that misbegotten conflict ever trickled into the Iraqi economy.

    #objectif #guerres #Etats-Unis

  • Des voix sans maître : déconstruire de grands récits par la dystopie (Pierre Pelot)
    http://www.raison-publique.fr/article882.html
    Raison-publique.fr, samedi 16 juin 2018, par Simon Bréan

    Le storytelling pourrait être interprété comme l’un des instruments actuels de ce que Guy Debord appelle en 1967 le « spectaculaire diffus », par contraste avec le « spectaculaire concentré » des régimes communistes. La Société du Spectacle fournit une puissante matrice de déconstruction des grands récits, en les ramenant à une froide réalité mécanique, servir une même entreprise de « prolétarisation du monde ». Pierre Pelot, figure marquante de la science-fiction française des années 1970, s’est emparé de cette matrice contestataire pour écrire une série de récits dystopiques de 1977 à 1980. Ses dystopies sont des utopies négatives, qui détruisent les citoyens tout en prétendant les sauver. Dans cet article, nous examinons plus particulièrement trois romans, Delirium Circus (1977), Les Barreaux de l’Eden (1977) et Parabellum tango (1980).

    […]

    La pratique du storytelling identifiée par Christian Salmon est l’un des avatars contemporains d’une tentation ancienne, la manipulation du discours à des fins de propagande, que l’exacerbation des idéologies concurrentes au XXe siècle a rendu plus systématique. Rapporté à des modalités antérieures telles que la propagande totalitaire, qui implique un contrôle vertical des canaux de diffusion et une réécriture massive de la réalité historique et contemporaine, l’une des singularités du storytelling semble être son caractère multidirectionnel et opportuniste. Là où, pour en reprendre la logique mise en scène par le 1984 d’Orwell, la figure totalitaire du Big Brother s’impose depuis un empyrée inaccessible par le conditionnement de citoyens schizophrènes et par le contrôle paranoïaque d’une novlangue réduite à sa plus simple expression, les artisans du storytelling sont légions, chacun exploitant à sa manière les richesses rhétoriques d’une langue faussement familière et tâchant d’atteindre dans leurs destinataires des émotions déjà présentes, qu’il s’agit alors de faire primer sur les capacités rationnelles de critique et de distanciation.
    Une telle opposition ne paraît flagrante qu’en l’absence d’un terme intermédiaire : le storytelling tel que le conçoit Christian Salmon n’est pas l’héritier direct d’une propagande d’État totalitaire, mais semble plutôt relever de la bonne conscience moralisatrice qui lui a longtemps été opposée par le « Bloc de l’Ouest », fondée sur des boucles rétroactives affirmant d’un côté des valeurs fondamentales et de l’autre, au nom de ces valeurs, la nécessité de stratégies radicales, ce qui aboutit à des logiques paradoxales telles que « Détruire un village pour le sauver » pendant la Guerre du Vietnam, selon une expression rappelée récemment par Eric Fassin à propos de la guerre contre le terrorisme et des suppressions de libertés individuelles.

    #grands_récits #storytelling #science-fiction #dystopie #littérature #Pierre_Pelot #Christian_Salmon

  • Le débat du peuplement du Sud-Est asiatique clôt par une analyse novatrice de l’ADN ancien extrait de squelettes âgés de 8 000 ans... Et ce n’est pas la solution qu’on pouvait espérer (comme souvent).

    The prehistoric peopling of Southeast Asia | Science
    http://science.sciencemag.org/content/361/6397/88.full


    Science, 2018 ; 361 (6397) : 88 DOI : 10.1126/science.aat3628

    L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus génétiquement différentes du monde, mais depuis plus de 100 ans, les scientifiques ne sont pas d’accord sur la théorie de l’origine de la population de la région.

    Selon une théorie, les chasseurs-cueilleurs autochtones Hòabìnhiens qui peuplaient l’Asie du Sud-Est il y a 44 000 ans adoptaient des pratiques agricoles indépendantes, sans l’apport des premiers agriculteurs d’Asie de l’Est. Une autre théorie, appelée « modèle à deux couches », est favorable à l’opinion selon laquelle les riziculteurs en migration venant de ce qui est aujourd’hui la Chine ont remplacé les chasseurs-cueilleurs indigènes Hòabìnhiens.

    (...) Aucune théorie n’était complètement exacte. Leur étude a découvert que les populations actuelles d’Asie du Sud-Est sont issues d’au moins quatre populations anciennes.

    (...)

    La recherche pionnière est particulièrement impressionnante car la chaleur et l’humidité de l’Asie du Sud-Est en font l’un des environnements les plus difficiles pour la préservation de l’ADN, ce qui pose d’énormes défis aux scientifiques.

    "En séquençant 26 anciens génomes humains - 25 d’Asie du Sud-Est, un Jōmon japonais - nous avons montré qu’aucune des deux interprétations ne correspondait à la complexité de l’histoire de l’Asie du Sud-Est : Les chasseurs-cueilleurs Hòabìnhiens et les fermiers d’Asie de l’Est ont contribué à la diversité actuelle de l’Asie du Sud-Est, avec d’autres migrations affectant les iles du Sud-Est asiatique et le Vietnam. Nos résultats aident à résoudre l’une des controverses les plus anciennes de la préhistoire en Asie du Sud-Est." Hugh McColl, doctorant au Centre de GéoGénétique au Musée d’Histoire Naturelle du Danemark de l’Université de Copenhague, et l’un des auteurs principaux du document

    #Néolitique #Asie #Sud-Est-asiatique #Jomon #peuplement #ADN #Cambridge_university
    #Hugh_McColl #Fernando_Racimo #Lasse_Vinner #Fabrice_Demeter #Takashi_Gakuhari et al

  • #vietnamese_women's_museum in #Hanoi, #Vietnam

    Vietnamese Women’s Museum (VWM) is located in Ly Thuong Kiet Street, downtown Hanoi, just 500m from the central Hoan Kiem (Restored Sword) Lake and the old quarter. This is the most ancient street in the capital city, with many French-style buildings, foreign embassies, big hotels and government offices.
    Vietnamese Women’s Museum was established in 1987 and run by Vietnam Women’s Union. It is a gender museum with functions of research, preservation, and display of tangible and intangible historical and cultural heritages of Vietnamese women and Vietnam Women’s Union. It is also a centre for cultural exchange between Vietnamese and international women for the goal of equality, development and peace.


    http://www.baotangphunu.org.vn
    #femmes #musée

    @tchaala_la & @isskein :

    It is also a centre for cultural exchange between Vietnamese and international women for the goal of equality, development and peace.

    –-> peut-être intéressant de tisser des liens avec la Turquie ?
    #paix

  • Vietnam: A Television History; Roots of a War; Interview with Archimedes L. A. Patti, 1981
    http://openvault.wgbh.org/catalog/V_3267C58E4C104A54A0AFDF230D618AE6

    04/01/1981- Archimedes Patti was an officer in the United States Army and, after World War Two, the Office of Strategic Services. Mr. Patti describes the U.S. position on Southeast Asia during World War Two, and the emerging Vietnamese Independence Movement. He describes his first meetings with Ho Chi Minh and details the assistance of the Viet Minh in the war effort. He recalls the scene in Hanoi after the war and the attempts by the French to recoup their colony. He details his talks with Ho, and notes that the Vietnamese Declaration of Independence was quite similar to that of the United States. He concludes with his views of the Vietnam War from the perspective of one who understood the roots of the conflict and knew how it could have been avoided.

    #USA #Vietnam #histoire #guerre

  • Poétique politique, une histoire des chansons de luttes francophones.

    Pendant une semaine, Rocé explique sa recherche de plusieurs années sur l’histoire des musiques de luttes francophones, par les damnés elleux-mêmes, les colonisés, les ouvriers. Avec pas mal de femmes aussi dedans. Une redécouverte de slam et spoken word en français, depuis longtemps avant que le rap n’arrive de ce côté de l’océan. C’est un énorme projet ! Qui sort en septembre.

    Rocé, aux origines de la recherche
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/roce-aux-origines-de-la-recherche

    (Je ne sais pas comment trouver les mp3 de l’émission comme sur radio france depuis les RSS ping @intempestive)

    Le rappeur Rocé livre les coulisses de son projet Par les damnés de la terre, qui va faire l’objet d’une compilation à la rentrée de septembre. Une recherche de plusieurs années, de rencontres de hasard en flair attentif, il est parti à l’origine du spoken word à la française, via les « chansons de luttes » depuis la fin des années 1960. On part dans le XIXe arrondissement de Paris, au Cameroun, au Burkina, à Haïti, à New York... « C’est important de réunir avec cohérence cette énergie du passé si présent dans nos quotidiens, ces voix qui résonnent aujourd’hui dans le rap et ailleurs, les voix des vaincus, des subalternes, des damnés de la terre », nous dit Rocé.

    Des morceaux qui servaient pour les luttes sociales ou anticoloniales. Une quête subjective, qui l’a mené de rencontres en rencontres. Selon lui, on trouve là une des sources d’un spoken word francophone, qui a nourri plus ou moins directement le slam et le hip-hop français. Comme une branche de l’arbre pas encore totalement découverte.

    2ème : L’esthétique et la politique
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/lesthetique-et-la-politique

    Parti du free jazz, conseillé par un ami disquaire, mais passé aussi par un underground sans œillère et l’écoute de francs-tireurs multiples, le projet de Rocé se nourrit de multiples racines. Ce qui lui parle : le mélange d’une teneur politique, mais esthétique forte : funk, blues... « Je cherche les Last poets à la française », dit Rocé. « Le proto-rap, le rap avant le rap ». La playlist du jour va de Francis Bebey aux chants de luttes sociales de la Régie Renault à la fin des années 1960.

    3ème : Un nom en entraîne un autre
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/un-nom-en-entraine-un-autre

    En partant d’une pochette de disque, Rocé trouve des noms de labels, puis des figures comme François Tusques, pièce maîtresse du free jazz français, et enfin des noms qui restent clandestins et compliqués à trouver. À l’écoute, notamment : « Déménagement », par Salah Sadaoui, « Le Mal du pays », par Manno Charlemagne...

    4ème : Dane Belany, l’aventure américaine
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/dane-belany-laventure-americaine

    Le projet a permis à Rocé de retrouver des artistes oubliés. Dane Belany en faire partie. Chanteuse noire d’origine turque et sénégalaise, qui chantait dans les cabarets de Pigalle, elle côtoyait du beau monde parisien, avant de partir à New York. Là-bas elle a rencontré Thelonious Monk, Miles Davis, croisé James Baldwin. Une maladie lui fait perdre sa voix. Elle s’est mise à clamer des textes en français, de David Diop, Aimé Césaire... Ce qui donne un disque dédicacé à Frantz Fanon. Rocé l’a retrouvée...

    5ème : Un chapitre africain
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/un-chapitre-africain

    On termine cette Nova Story par un zoom sur la partie africaine des recherches de Rocé. Qui commence par un morceau d’Abdoulaye Cissé, figure de la musique burkinabè, mandaté par le président Thomas Sankara, créateur à sa demande de deux groupes : Les chanteurs au poing levé et Les Colombes de la Révolution. Rocé retrouve Abdoulaye Cissé, qui l’aide aujourd’hui dans ses travaux.

    #musique #Rocé #Histoire #luttes_sociales #damnés_de_la_terre #colonisation #chanson #spoken_word #slam #radio #audio #Radio_Nova #historicisation

    et cc @intempestive @sinehebdo @mad_meg @odilon @touti

    • les urls sont des redirections du proxy google, il faut donc cliquer sur celles que tu as données pour les retrouver ! (ce qui permet à google d’enregistrer qui va écouter quoi avant de te laisser l’accès)

    • L’album arrive ! Premier extrait ! (et on peut le commander)
      https://horscadres.bandcamp.com/album/par-les-damn-e-s-de-la-terre

      Je fais partie de cette génération qui a vu naître le rap français, et avec lui l’énorme engouement pour cette musique des enfants de la deuxième et troisième génération d’immigrés. J’ai voulu creuser au-delà du rap, fouiller les artistes de la langue française qui véhiculent la poésie de l’urgence, la poésie à fleur de peau, engagée malgré elle parce que le contexte ne lui donne pas le choix. La poésie des « damné.e.s de la terre ». Dans l’ombre des chanteurs à texte médiatisés existent des femmes et des hommes devenus artistes juste le temps d’un disque.
      Inutile de chercher dans ce recueil le morceau « exotique et funky », extrait du folklore destiné à la métropole. Rythmes et textes sont vêtus de leur propre « blues » dur et sincère. La langue française réunit des régions du monde qui portent des fardeaux communs. Géopolitique et sentiments se mêlent. Les paroles des anciens résonnent jusque dans les oreilles des enfants d’aujourd’hui, ceux des diasporas. Un bon nombre des artistes présent.e.s dans ce recueil n’a pas eu la chance de croiser son public à l’époque, je pense que le contexte actuel des migrations et des questionnements identitaires donnera une résonance toute particulière à ces textes et à ces musiques.

      Deux historiens, Naïma Yahi et Amzat Boukari-Yabara, écrivent le livret du disque, ils décrivent les contextes de l’époque et des pays dont proviennent les morceaux.

      Ce projet, musical et de patrimoine, répond à un besoin : (re)donner la voix aux nouvelles générations qui évoluent en France avec une absence d’identification, un oubli de l’histoire de leurs parents dans le paysage politique et culturel qu’elles traversent en grandissant. Il écrit une autre histoire de la musique en français. A la jonction des luttes de libération des pays d’origines, des luttes ouvrières, des exils, il cristallise une époque où les luttes bâtissaient des fraternités, des affirmations, de la dignité, des liens entre les peuples opprimés et des convergences que l’Histoire des livres scolaires ne dit pas. Il est important à mes yeux de transmettre ces moments de tous les possibles afin d’en imprégner la morosité dans laquelle grandissent les nouvelles générations.

      Les enfants des diasporas et ceux des travailleur.euse.s ouvrier.ère.s ont besoin d’avoir des espaces de transmission de l’histoire de leurs parents. Ces parents qui ont sacrifié des années dans des luttes ou dans l’exil et qui ont choisi pour leurs enfants une intégration dans la discrétion et pointée vers un futur sans le poids d’une lourde mémoire. Le passé ne se transmet pas facilement lorsqu’il est emprunt de tabous et qu’on pense ses enfants libres, sauvés, car nés en France. Mais les combats de nos aînés, à la vue des luttes actuelles, sont précieux et utiles. Le présent se débrouille mieux lorsqu’il a de la mémoire.

      Ce disque est donc un constat, un bout de mémoire qui montre que le champ des possibles était ouvert un court moment, avant d’être refermé, nous plongeant dans l’individualisme, le court terme, l’absence de projets de société. L’absence des ces histoires dans l’Histoire nous prive de l’espoir, des notions de fraternité, de résistance, de modes d’emplois d’autodéfense. L’époque actuelle nous impose ses fictions dystopiques, des histoires d’échecs et d’impasses.

      Le sillon fossilisé dans le disque m’a permis de découvrir des artistes et intellectuels qui ont transmis des solutions multiples. On connaît trop peu le personnage de Frantz Fanon, ce Martiniquais qui a épousé la cause algérienne, on connaît trop peu le grand Franklin Boukaka, artiste congolais qui rend hommage dans une chanson à Mehdi Ben Barka, homme politique marocain. Il a existé un soutien entre étudiants guadeloupéens pour l’indépendance de la Guadeloupe et un militant corse du FLNC qui a décidé d’héberger sur son label leur musique.
      Nous pouvons être tous d’accord, ça ne sert à rien s’il n’y a pas de projet commun. Je ne sais pas comment sera demain, ce que je sais c’est qu’avec la mémoire nous pouvons additionner la force et l’union des peuples d’hier aux diasporas et subalternes d’aujourd’hui. Nous placer au centre de l’histoire que l’on nous conte afin de rompre avec la logique impérialiste.


      « Voir ce qui n’avait pas lieu d’être vu, faire entendre comme discours ce qui n’était entendu que comme un bruit. » Jacques Rancière

      Rocé

    • Yes ! et vendredi 2 novembre, à l’occasion de la sortie du projet tant attendu, grand entretien avec Rocé sur www.jefklak.org ! Le livret, le projet et les sons/chansons sont plus qu’indispensables !

    • Pour celles et ceux qui ont aimé Par les damné·es de la terre collecté par monsieur @Roce, on pourra continuer le chemin avec

      MOBILISATION GENERALE/ Protest and Spirit Jazz from France 1970-1976

      Commande & écoute ici : http://www.bornbadrecords.net/releases/bb057-va-mobilisation-generale-protest-and-spirit-jazz-from-france-1

      1968. France société anonyme. L’incendie est déclaré et tout l’immeuble est entrain de s’effondrer. On ne sauvera rien. Des décombres du vieux monde les enfants de Marx et de Coca Cola surgissent pour arracher le bleu et le blanc au drapeau tricolore. Le fond de l’air est rouge et la musique n’adoucira plus les mœurs. Le chantier peut commencer.

      Si les Stones, les Who, les Kinks ou le MC5 composent la bande son de la revolution à coups de singles Molotov, ce sont des noirs américains qui ont fait sauter les digues durant les sixties. Contre le jazz à papa et la tradition occidentale Ornette Coleman, Cecil Taylor, Eric Dolphy, Albert Ayler ou Archie Shepp libèrent alors la note, explosent les formats, se lancent dans des improvisations furieuses qui redessinent un territoire sans frontières, aussi spirituel que politique. Avec le free jazz, le saxo devient lui aussi une machine à détruire l’ordre établi.

      L’Art Ensemble of Chicago qui atterrit à Paris en 1969 au Théâtre du Vieux Colombier allume une nouvelle mèche. Le quintette intègre au linup traditionnel une multiplicité de « petits instruments » dénichés un peu partout (de la sonnette de bicyclette aux wind chimes en passant par le steel drum, le djimbe ou le vibraphone : rien ne leur échappe) dont ils usent en fonction de leur inspiration. Sur scène le groupe détonne en arborant boubous et peintures de guerre afin de célébrer les pouvoirs d’une musique libre et hypnotique, en connexion directe avec ses racines africaines. La rencontre avec le label Saravah (fondé en 1965 par Pierre Barouh), alors aux avant postes d’une world music qui ne porte pas encore de nom, est évidente. L’album Comme à la radio de Brigitte Fontaine enregistré en 1970 à l’issue d’une série de concerts donnés au Théâtre du Vieux Colombier scelle l’union de cette héritière d’une chanson française, poétique et engagée (Magny, Ferré, Barbara) avec le jazz voodoo de l’Art Ensemble of Chicago et la tradition arabe perpétuée par son compagnon Areski Belkacem.

      Un ovni vient de se poser sur les platines des ados français qui découvrent la culture underground via Actuel, Libération, Charlie Hebdo, Rock’n Folk et une free press en pleine ébullition. Une jeunesse qui est de tous les combats : aux cotés des paysans sur le plateau du Larzac, des ouvriers de l’usine Lip, contre le nucléaire à Creys-Malville, la guerre du Vietnam, la peine de mort, les discriminations subies par les femmes, les homosexuels et les immigrés. Faire de la musique quand on a 20 ans au début des années 70, c’est faire de la politique. On ne prend pas un micro pour devenir une rock star mais pour faire avancer ses idées. Tandis que le prix du baril s’enflamme et que Pompidou bétonne à tout va en développant les grands ensembles et en « adaptant la ville à l’automobile », on prend la route pour se réfugier à la campagne. Des communautés qui se forment aux quatre coins de l’hexagone naissent des groupes (ou plutôt des collectifs) à géométrie variable qui mélangent allégrement musique, happening théâtral et agit prop sous une bonne dose d’acide. Le grand n’importe quoi est souvent de mise (le prog rock est la tarte à la crème de l’époque), mais ceux qui empruntent le sentier dessiné par le spiritual jazz planent vers d’autres cieux. La véhémence (voir la grandiloquence) des propos est alors portée et transcendée par la finesse et l’inspiration du jeu. La France de Claude François n’a jamais entendu ça. À la fois spatiaux, pastoraux et tribaux, les morceaux réunis ici font la jonction parfaite entre un certain héritage psychédélique, le space jazz de Sun Ra et l’Afro Beat qui se met alors en place à Lagos avec Fela, ils sont autant des incantations (l’usage du spoken word est récurrent), des cris de guerre, des poèmes que des tracts.

      1978. Giscard est à la barre. Le punk et la disco décapitent les derniers hippies. Si le sang bout toujours, il est déjà trop tard. La guerre est finie, elle a été perdue sans que personne ne s’en aperçoive, et l’on a beau se battre encore contre des moulins à vent, faire parfois parler la poudre et le plomb dans des luttes sans issues (du rêve au cauchemar il n’y a qu’un pas), on sait que la parenthèse enchantée vient de se refermer, que les lendemains qui chantent sont désormais derrière nous et qu’on ne laissera que quelques disques à nos enfants. Le spectre d’un single prophétique peut alors ressurgir des speakers. Brigitte Fontaine y interroge Areski : « Hey mais je pense à un truc, on ne va pas mourir dans une minute ? »

    • Très bonne interview : http://dialna.fr/interview-par-les-damne-e-s-de-la-terre-lhommage-aux-luttes-du-passe-de-roce

      Évocation de #archivage_militant (mais au final tout le projet en est question)

      Cet album est aussi possible car ces luttes ont été gravées sur vinyles, ou sur bandes. D’après toi, que garderons-nous de nos luttes actuelles ?
      Rocé : Je pense que c’est un peu le problème de notre époque. Tu peux le voir avec notre consommation de la musique, des photos, etc .. Aujourd’hui tu changes de téléphone, tu perds tes photos. Avant tu avais moins ce problème. On a beaucoup plus de choses aujourd’hui, mais on les transporte beaucoup moins longtemps avec nous. Je ne sais pas ce qu’il advient des albums photos de famille, plus personne n’en a. C’est tout con, mais on fait une confiance aveugle en la technologie mais l’obsolescence fait qu’on peut tout perdre du jour au lendemain. Il y a des morceaux qui cartonnent grâce à des plateformes de téléchargement, mais tout ne tient qu’à ces plateformes. J’ai réédité mon premier album qui date de 2001. Le graphiste de l’époque avait gardé un disque dur avec les morceaux, la pochette, etc. Le disque dur ne démarrait pas quand on l’a branché. On a dû reprendre la pochette vinyle et allait la faire une reproduction de la photo. Encore une fois, le vinyle a sauvé l’affaire, c’est du sillon gravé. Le numérique, c’est limité. Que va-t-il advenir de nos luttes d’aujourd’hui ? On va y arriver mais ça va être moins simple.

  • Critically Endangered Giant Fish on Menu at Luxury Restaurants in Vietnam
    https://www.nationalgeographic.com/animals/2018/07/illegal-giant-fish-cambodia-vietnam-cuisine-delicacy-wildlife-wa

    Hogan is a scientist, not a wildlife trade investigator, but in January 2018 he and National Geographic set out to search for answers to basic questions about the trade: Why are these fish now appearing in restaurants in Vietnam? Where are they coming from? Finding that out is a crucial piece of the puzzle for stopping the trade.

    Monsters have long lived in the Mekong, one of the world’s most biodiverse rivers. Starting in the Tibetan Plateau and meandering through Myanmar, Laos, Thailand, Cambodia, and Vietnam, its 2,600-mile-long, latte-brown vein conceals a fantastical array of nearly a thousand fishes, many found nowhere else. Thanks to the river’s enormity and productivity, about a dozen of them grow to record proportions.

    “These are some of the largest, most extraordinary, and iconic fish in the world,” Hogan said. “They’re big enough to strike even the most experienced fishermen with awe.”

    #poissons_géants #pêche #pêche_illégale #Mékong

  • L’art de la guerre dans Starship Troopers- 1 Les Américains et la Première guerre interstellaire.
    https://lavoiedelepee.blogspot.com/2018/06/lart-de-la-guerre-dans-starship.html?spref=tw

    Starship Troopers (Etoiles, garde à vous ! dans la version française) de Robert Heinlein n’est pas une fausse Histoire, ni un traité de stratégie, mais l’aventure d’un individu ordinaire plongé dans une situation extraordinaire, en l’occurrence un simple soldat au cœur d’une guerre interstellaire. Outre que le héros est probablement philippin, Heinlein se démarque de cet argument très américain du héros modeste en ne tordant pas la situation jusqu’à l’absurde (l’éternel point faible de l’Etoile noire dans la saga Star Wars par exemple) afin de lui permettre d’avoir des effets stratégiques, voire de sauver le monde, à lui tout seul.

    Juan Rico gravit simplement les échelons de simple soldat à chef de section de l’Infanterie mobile (IM). Il voit peu de choses mais il les voit bien et la description de son univers immédiat, même s’il combat en scaphandre des Arachnides géants, est une des plus réalistes qui ait jamais été faite de la vie d’un fantassin. Dans le même temps, et c’est ce qui va nous intéresser ici, écrit en 1959 Starship Troopers (ST) est une aussi une excellente description de la manière dont on voit la guerre à cette époque aux Etats-Unis, à l’ère de l’atome et du communisme triomphant.

    Dans Starship Troopers, la guerre est une affaire entre Etats, trois en l’occurrence : la Fédération terrienne, les Squelettes (Skinnies dans la version originale, terme repris en 1992-93 par les soldats américains pour désigner les Somaliens) dont on sait peu de choses et un Empire arachnide qui ressemble fort à la Chine communiste.

    Pas question donc, malgré le spectacle contemporain des conflits en Indochine, Malaisie ou en Algérie d’évoquer la lutte entre des Etats et des rébellions armées. Heinlein, grand voyageur, les connaît pourtant bien. Son héros dans ST cite comme grand stratège Ramon Magsaysay, organisateur de la guérilla aux Philippines pendant l’occupation japonaise avant d’en devenir le Président. Ceux de Révolte sur la Lune (1966) seront également des révolutionnaires mais cela se passe déjà pendant la guerre du Vietnam.

    Au moment de la parution du roman, Heinlein reste plutôt dans le cadre d’une vision militaire américaine comprend mal cette forme de guerre. Politiquement, elle est associée à la décolonisation, affaire qui ne concerne pas les Etats-Unis. Techniquement, la guérilla est considérée comme un harcèlement mené par des partisans à partir d’un milieu difficile généralement en liaison, comme en Corée, avec une armée régulière sur la ligne de front. Pour le commandement américain, il s’agit simplement d’un combat « léger » à mener donc aussi par une infanterie légère, qui par son excellence et ses appuis, ne pourra manquer de l’emporter. Heinlein est plus subtil dans la mesure où par de nombreux aspects, c’est son Infanterie mobile (IM) qui va conduire une guérilla. Nous y reviendrons.

  • Derrière le code-barres : des inégalités en chaînes Oxfam - 20 Juin 2018
    http://www.oxfamfrance.org/rapports/justice-fiscale/derriere-code-barres-des-inegalites-en-chaines

    Il y a une histoire derrière les produits que nous consommons. Dans le rapport « Derrière le code-barres : des inégalités en chaînes », Oxfam révèle comment des millions de femmes et d’hommes qui produisent la nourriture que nous consommons vivent dans la pauvreté tandis que l’industrie agro-alimentaire engrange toujours plus de bénéfices. 12 produits de consommations courantes dans plusieurs pays du monde ont été passés au crible et le constat est sans appel : le modèle économique de l’industrie agro-alimentaire alimente les inégalités et génère des souffrances humaines parmi les travailleurs. 

    TELECHARGER LE RAPPORT => http://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/rapport_oxfam_derriere_le_codebarres.pdf

    Le système alimentaire mondial revêt des disparités de plus en plus criantes. Agriculteurs et producteurs, en France et dans le reste du monde, gagnent toujours moins depuis 20 ans, alors que la grande distribution accumule les bénéfices, dénonce l’ONG Oxfam dans une étude internationale publiée jeudi.

    "La grande distribution est devenue la gardienne du commerce alimentaire mondial", estime l’ONG, qui dénonce les "pressions continues" subies par les producteurs pour "qu’ils réduisent leurs coûts" tout en répondant "à des exigences de qualité des plus rigoureuses".


    Selon un calcul de l’ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1.000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices.

    "Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires", indique cette étude internationale, intitulée : "Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne".

    La puissance d’achat de la distribution qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits de l’homme et des droits du travail : précarisation sans limite, enfants au travail, harcèlement, sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, souligne Oxfam.

    - 74% sur les haricots verts du Kenya
    Entre le milieu des années 1990 et celui des années 2010, le prix des haricots verts du Kenya a ainsi baissé de 74% et celui du jus d’orange brésilien de 70%.

    "Cette tendance a contribué au recul des prix payés aux paysans et producteurs qui désormais recouvrent à peine le coût de production", de plus en plus d’entre eux se voyant contraints d’abandonner leurs terres ou d’accepter des travaux précaires dans de grandes plantations, dénonce Oxfam.

    Jusqu’au paradoxe le plus "cruel" , régulièrement dénoncé par des organisations internationales comme la FAO ou les associations de commerce équitable : la faim chez les paysans et les travailleurs du secteur. Ceux-là même qui produisent la nourriture.

    En France, où le marché des produits alimentaires dépasse les 240 milliards d’euros par an, soit le plus gros marché de l’Union européenne (UE) derrière l’Allemagne, cette évolution, accompagnée de suicides de paysans, a conduit le gouvernement à proposer une loi en cours de discussion au parlement pour tenter de desserrer l’étau.

    L’objectif est de rééquilibrer le partage de la valeur entre ceux qui produisent et ceux qui vendent dans un pays où cinq centrales d’achat "ont une influence sur 90% des achats de produits alimentaires dans les enseignes de la grande distribution", _ selon Oxfam.

    Moins pour les producteurs, plus pour les supermarchés
    Au niveau mondial, l’étude illustre les disparités croissantes sur la répartition de la valeur en étudiant un panier-type contenant 12 produits allant des avocats du Pérou aux tomates du Maroc, en passant par des bananes d’Equateur, du thon en conserve de Thaïlande, du cacao de Côte d’Ivoire, café de Colombie, raisin d’Afrique du sud, haricots verts du Kenya, jus d’orange du Brésil, riz de Thaïlande, crevettes du Vietnam, ou thé d’Inde.

    Entre 1996 et 1998, les producteurs, qui touchaient en moyenne 8,8% du prix final du panier, ne recevaient plus que 6,5% vingt ans plus tard, en 2015.

    Dans le même temps, la grande distribution voyait sa part gonfler à 48,3% du prix final contre 43,5% vingt ans avant. #carrefour #Auchan #Simply_Market #Atac #Leclerc #Casino #Franprix #Leader_Price #Monoprix #Intermarché #Netto #Système_U

    Avec la croissance des discounteurs comme #Aldi Nord, Aldi Sud et #Lidl, et le rachat de #Whole_Foods en 2017 par #amazon, Oxfam craint une "ère nouvelle de réduction des coûts encore plus impitoyable" et une "accélération du nivellement par le bas des normes sociales et environnementales de la chaîne d’approvisionnement".

    Pourtant, Oxfam estime qu’il est "tout à fait possible" que les "paysans et travailleurs gagnent un revenu minimum vital".

    "Il suffirait d’investissements minimes" pour favoriser un partage plus équitable de la valeur, selon l’étude qui préconise notamment la fixation d’un prix minimum par les pouvoirs publics pour les produits agricoles de base.

    Dans les pays de vente au détail, Oxfam prône l’utilisation du droit de la #concurrence "pour démanteler la concentration de la puissance d’achat".

    #inégalités #OXFAM #pauvreté #industrie_agro-alimentaire #souffrances #Kenya #Brésil #super_marchés #hyper_marchés #grande_distribution #actionnaires #prix #code-barres #EAN13

  • The Greatest Crimes Against Humanity Are Perpetrated by People Just Doing Their Jobs
    https://truthout.org/articles/the-careerists

    The greatest crimes of human history are made possible by the most colorless human beings. They are the careerists. The bureaucrats. The cynics. They do the little chores that make vast, complicated systems of exploitation and death a reality. They collect and read the personal data gathered on tens of millions of us by the security and surveillance state. They keep the accounts of ExxonMobil, BP and Goldman Sachs. They build or pilot aerial drones. They work in corporate advertising and public relations. They issue the forms. They process the papers. They deny food stamps to some and unemployment benefits or medical coverage to others. They enforce the laws and the regulations. And they do not ask questions.

    Good. Evil. These words do not mean anything to them. They are beyond morality. They are there to make corporate systems function. If insurance companies abandon tens of millions of sick to suffer and die, so be it. If banks and sheriff departments toss families out of their homes, so be it. If financial firms rob citizens of their savings, so be it. If the government shuts down schools and libraries, so be it. If the military murders children in Pakistan or Afghanistan, so be it. If commodity speculators drive up the cost of rice and corn and wheat so that they are unaffordable for hundreds of millions of poor across the planet, so be it. If Congress and the courts strip citizens of basic civil liberties, so be it. If the fossil fuel industry turns the earth into a broiler of greenhouse gases that doom us, so be it. They serve the system. The god of profit and exploitation. The most dangerous force in the industrialized world does not come from those who wield radical creeds, whether Islamic radicalism or Christian fundamentalism, but from legions of faceless bureaucrats who claw their way up layered corporate and governmental machines. They serve any system that meets their pathetic quota of needs.

    These systems managers believe nothing. They have no loyalty. They are rootless. They do not think beyond their tiny, insignificant roles. They are blind and deaf. They are, at least regarding the great ideas and patterns of human civilization and history, utterly illiterate. And we churn them out of universities. Lawyers. Technocrats. Business majors. Financial managers. IT specialists. Consultants. Petroleum engineers. “Positive psychologists.” Communications majors. Cadets. Sales representatives. Computer programmers. Men and women who know no history, know no ideas. They live and think in an intellectual vacuum, a world of stultifying minutia. They are T.S. Eliot’s “the hollow men,” “the stuffed men.” “Shape without form, shade without colour,” the poet wrote. “Paralysed force, gesture without motion.”

    It was the careerists who made possible the genocides, from the extermination of Native Americans to the Turkish slaughter of the Armenians to the Nazi Holocaust to Stalin’s liquidations. They were the ones who kept the trains running. They filled out the forms and presided over the property confiscations. They rationed the food while children starved. They manufactured the guns. They ran the prisons. They enforced travel bans, confiscated passports, seized bank accounts and carried out segregation. They enforced the law. They did their jobs.

    Political and military careerists, backed by war profiteers, have led us into useless wars, including World War I, Vietnam, Iraq and Afghanistan. And millions followed them. Duty. Honor. Country. Carnivals of death. They sacrifice us all. In the futile battles of Verdun and the Somme in World War I, 1.8 million on both sides were killed, wounded or never found. In July of 1917 British Field Marshal Douglas Haig, despite the seas of dead, doomed even more in the mud of Passchendaele. By November, when it was clear his promised breakthrough at Passchendaele had failed, he jettisoned the initial goal—as we did in Iraq when it turned out there were no weapons of mass destruction and in Afghanistan when al-Qaida left the country—and opted for a simple war of attrition. Haig “won” if more Germans than allied troops died. Death as score card. Passchendaele took 600,000 more lives on both sides of the line before it ended. It is not a new story. Generals are almost always buffoons. Soldiers followed John the Blind, who had lost his eyesight a decade earlier, to resounding defeat at the Battle of Crécy in 1337 during the Hundred Years War. We discover that leaders are mediocrities only when it is too late.

    #politique #pouvoir #carrièrisme

  • « Sans les États-Unis, le Conseil des droits de l’Homme continuera de fonctionner » - #France_24
    http://www.france24.com/fr/20180620-etats-unis-conseil-droits-homme-retrait-trump-haley-israel-enfant

    Quel rôle les Américains ont-ils joué au sein du Conseil des droits de l’Homme jusque-là ? L’approche des États-Unis a-t-elle changé avec le mandat de Donald Trump ?

    Les États-Unis faisaient partie des acteurs les plus engagés sur la question des libertés, notamment en Amérique latine. Les défenseurs des droits de l’Homme vont être déçus. Les États-Unis ont souvent pris la parole pour dénoncer nommément des situations d’atteinte aux droits de l’Homme, s’attirant les foudres d’autres pays. Je les ai entendus nommer le Venezuela, Cuba, le Vietnam, le Cambodge ou des pays d’Afrique francophone comme la République démocratique du Congo… Ils ont été « vocaux » et assez audacieux. Cela va manquer.

    #sans_vergogne

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : Hedy Lamarr - From extase to wifi
    http://hypathie.blogspot.com/2018/06/hedy-lamarr-from-extase-to-wifi.html

    Peut-on être très belle et être en même temps très intelligente ? La réponse à Hollywood est non. Aussi, il a fallu des dizaines d’années pour qu’Hedy Lamarr émerge comme inventrice d’un code de brouillage de signaux électroniques de torpilles. Dit comme ça, ce n’est pas glamour, donc c’est in-com-pa-ti-ble avec une carrière de bombe sexuelle. Apprenant aux infos au début de la guerre qu’un navire militaire de l’ US Navy avait été torpillé par sa propre arme que l’ennemi avait détournée en décodant et détournant son signal de commande, l’obstinée chercheuse patriote (née en Autriche mais reconnaissante à son pays d’adoption) va se casser la tête à imaginer un signal brouillé « à étalement de spectre », de façon à éviter ce genre d’accident. Après des journées harassantes d’apprêt, de maquillage et de tournage, Hedy Lamarr se délassait en faisant des casse-tête mathématiques !

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/Hedy_Lamarr

      En 1941, en collaboration avec George Antheil, Hedy Lamarr propose son système secret de communication applicable aux torpilles radio-guidées, qui permettait au système émetteur-récepteur de la torpille de changer de fréquence, rendant pratiquement impossible la détection de l’attaque sous-marine par l’ennemi. Il s’agit d’un principe de transmission (étalement de spectre par saut de fréquence) toujours utilisé pour le positionnement par satellites (GPS, GLONASS…), les liaisons chiffrées militaires, les communications des navettes spatiales avec le sol, la téléphonie mobile ou dans la technique Wi-Fi.

      Hedy Lamarr a bien d’autres centres d’intérêts que son métier d’actrice et, de ses conversations avec son ami, le compositeur d’avant-garde George Antheil, est née l’idée de cette invention9. Lamarr avait pris connaissance de technologies de différentes armes, dont celles de systèmes de contrôle de torpilles, lorsqu’elle avait été mariée (de 1933 à 1937) à Friedrich Mandl, un très important fabricant d’armes autrichien, converti au catholicisme pour faire commerce avec l’Heimwehr autrichienne. Antheil, quant à lui, était familier des systèmes de contrôle automatiques et des séquences de sauts de fréquence qu’il utilisait dans ses compositions musicales et ses représentations9. Dans le but d’aider les Alliés dans leur effort de guerre, ils proposent leur invention à une association d’inventeurs dans le domaine, le National Inventors Council (en), en décembre 1940, puis décident de déposer le brevet, le 10 juin 1941, en rendant cette invention immédiatement libre de droits pour l’Armée des États-Unis9.

      Le Bureau des brevets américain détient en effet, cosignée par Hedy Lamarr11, la description d’un système de communication secrète pour engins radio-guidés, appliqué par exemple aux torpilles. Le brevet intitulé Secret communication system (brevet des USA no 2 292 387) du 10 juin 1941 (enregistré le 11 août 1942) décrit un système de variation simultanée des fréquences de l’émetteur et du récepteur, selon le même code enregistré (le support utilisé étant des bandes perforées)12. Mais cette idée ne fut pas mise en pratique à l’époque, bien que la Marine américaine eût, dans les années 1950, un projet de détection de sous-marins par avions utilisant cette technique.

      Plus tard, les progrès de l’électronique font que le procédé est utilisé — officiellement pour la première fois par l’Armée américaine — dans la crise des missiles de Cuba en 1962 et pendant la guerre du Vietnam. Lorsque le brevet est déclassifié, le dispositif est également utilisé par les constructeurs de matériels de transmission, en particulier depuis les années 1980. La plupart des téléphones portables mettent à profit la « technique Lamarr ».

      Hedy Lamarr a rétroactivement reçu le prix de l’Electronic Frontier Foundation américaine en 1997. À titre posthume, elle et George Antheil ont ensuite été admis au National Inventors Hall of Fame en 2014.

  • 1968, année du dragon | M Le magazine du Monde | 18/05/2018
    https://lemonde.fr/m-actu/article/2018/05/18/1968-l-annee-du-dragon_5301160_4497186.html

    Sur la pointe nord de l’île de Puteaux, des dizaines d’ouvriers en rang exécutent des gestes précis et simultanés. Leurs mains fendent l’air. Leurs jambes frappent un adversaire invisible. Bâtons longs, manches de pioche et sabres jonchent le sol, prêts à servir pour les prochains exercices. À leur tête, un petit homme sec et tout en muscles, Nguyen Duc Moc, organise cette chorégraphie menaçante.

    Nous sommes à la fin des années 1950. Entre deux bras de Seine, dans cet Ouest parisien pas encore toisé par la skyline de la Défense, se forme un curieux groupe de combattants, qui se réunit régulièrement sous le regard des passants médusés : la fédération de Vô Vietnam.

    Moc, ouvrier spécialisé à l’usine Renault-Billancourt, fait les choses bien. Il se rend en préfecture, le 15 novembre 1957, où des fonctionnaires indifférents enregistrent les statuts de son #association d’#art_martial, présentée comme un espace de promotion artistique et culturelle. Le Vô, discipline aux influences chinoises du Nord-Vietnam, se pratique à Hanoï depuis des lustres. Mais chaque maître invente son style. Celui de Moc sera le Son Long Quyên Thuât – les techniques de combat de la montagne du dragon.

    #arts_martiaux #politique

  • Seymour Hersh’s New Memoir Is a Fascinating, Flabbergasting Masterpiece
    https://theintercept.com/2018/06/02/seymour-hersh-memoir-reporter

    AT THE BEGINNING of Seymour Hersh’s new memoir, “Reporter,” he tells a story from his first job in journalism, at the City News Bureau of Chicago.

    City News stationed a reporter at Chicago’s police headquarters 24 hours a day to cover whatever incidents were radioed in. Hersh, then in his early 20s, was responsible for the late shift. One night, he writes, this happened:

    Two cops called in to report that a robbery suspect had been shot trying to avoid arrest. The cops who had done the shooting were driving in to make a report. … I raced down to the basement parking lot in the hope of getting some firsthand quotes before calling in the story. The driver – white, beefy, and very Irish, like far too many Chicago cops then – obviously did not see me as he parked the car. As he climbed out, a fellow cop, who clearly had heard the same radio report I had, shouted something like, “So the guy tried to run on you?” The driver said, “Naw, I told the nigger to beat it and then I plugged him.”

    What happened then? Did Hersh, who would go on to uncover the My Lai massacre in Vietnam and become one of the greatest investigative journalists in U.S. history, sprint to his publication and demand that it run this explosive scoop?

    No. Hersh spoke to his editor, who told him to do nothing, since it would be his word against the police. He didn’t try to interview the responsible cop or his partner, or dig much further. Instead, he gave up on it and soon headed off to do his required service in the Army, “full of despair at my weakness and the weakness of a profession that dealt so easily with compromise and self-censorship.”

    #Seymour_Hersh #journalisme #auto-censure

  • Changement climatiques en #Asie
    https://www.climate-diplomacy.org/publications/impact-climate-change-asean-international-affairs

    According to the Global Climate Risk Index, four of the world’s ten countries most affected by climate change are located in Southeast Asia: Myanmar, the Philippines, Thailand, and Vietnam. This study examines the implications of climate change and climate policy for international affairs in Southeast Asia and for ASEAN as a multilateral organization.

    #climat

    • U.S. Ambassador Dean Ambushed in Lebanon, Escapes Attack Unhurt - The Washington Post
      https://www.washingtonpost.com/archive/politics/1980/08/28/us-ambassador-dean-ambushed-in-lebanon-escapes-attack-unhurt/218130c3-6d7e-438f-8b0c-a42fc0e5eb57

      1980

      U.S. Ambassador John Gunther Dean escaped unharmed tonight after gunmen in a speeding Mercedes attacked his bulletproof limousine as he was leaving his Hazmieh residence in a convoy.

      The ensuing battle between the ambasador’s bodyguards and the gunmen left the embassy car demolished on the passenger side, with window glass shattered and tires flat, embassy sources said.

      Later this evening, Dean appeared at the gate of the embassy and waved to bystanders but refused to make a statement on the incident. He showed no signs of injury. [The Associate Press, quoting security sources, said Dean’s wife Martine and daughter Catherine also were unharmed.]

      It was the first attempt on an American ambassador’s life in Lebanon since June 16, 1976, when ambassador Francis E. Eloy, economic counselor Robert O. Waring and their chauffeur were kidnaped and killed on their way from West Beirut to East Beirut during the civil war.

      [Several hours after the attack on Dean, gunmen with automatic rifles dragged the Spanish ambassador and his wife from their car and drove away in the embasy vehicle. Ambassador Luis Jordana Pozas told the Associated Press. Jordana said five men pushed them from the car in mostly Moslem West Beirut. There was no indication whether the theft of Jordana’s car was related to the attack on the American diplomat.]

      Today’s attack came just hours after Dean said the United States was working with Israel and the United Nations to end the violence among Christian militiamen and Palestinian guerrillas in southern Lebanon. It was his first public statement since Aug. 21, when he created an uproar by condemning an Israeli raid on Palestinian guerilla strongholds in the area. The U.S. State Department later disavowed the statement.

      There were conflicting reports about the kind of explosive that was aimed at the ambassador’s car. Some local radio stations said it was a rocket, while others said it was a rifle grenade. None of the reports could be confirmed.

      The shooting took place as Dean was driving to Beirut. Excited security guards outside the U.S. Embassy told reporters that a spurt of machine-gun fire followed the explosion.

      The attackers, who abandoned their car, fled into the woods on the side of the highway, Beirut’s official radio said.

      Lebanese Army troops and internal security forces were quickly moved to the ambush site and an all-night search was begun to track down the would-be killers. Reliable police sources said two Lebanese suspected of being linked to the assassination attermpt were taken in for questioning.

      Following a meeting with Lebanese Foreign Minister Fuad Butros today, Dean stressed that "American policy includes opposition to all acts of violence which ignore or violate the internationally recognized border between Lebanon and Israel.

    • The remarkable disappearing act of Israel’s car-bombing campaign in Lebanon or : What we (do not) talk about when we talk about ’terrorism’
      Rémi Brulin, MondoWeiss, le 7 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/692409

      La remarquable occultation de la campagne israélienne d’attentats à la voiture piégée au Liban ou : Ce dont nous (ne) parlons (pas) quand nous parlons de terrorisme
      Rémi Brulin, MondoWeiss, le 7 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/695020

    • Inside Intel / Assassination by proxy - Haaretz - Israel News | Haaretz.com
      https://www.haaretz.com/1.5060443

      Haaretz 2009,

      Did Israel try to kill the U.S. ambassador in Lebanon in the early 1980s?Haggai Hadas’ experience is not necessarily an advantage in the talks over Gilad Shalit’s release The Israeli intelligence community has committed quite a number of crimes against the United States during its 60-year lifetime. In the early 1950s it recruited agents from among Arab officers serving in Washington (with the help of military attache Chaim Herzog). In the 1960s it stole uranium through Rafi Eitan and the Scientific Liaison Bureau in what came to be known as the Apollo Affair, when uranium was smuggled to Israel from Dr. Zalman Shapira’s Nuclear Materials and Equipment Corporation - in Apollo, Pennsylvania). In the 1980s it operated spies (Jonathan Pollard and Ben-Ami Kadish), and used businessmen (such as Arnon Milchan) to steal secrets, technology and equipment for its nuclear program and other purposes.

      Now the Israeli government is being accused of attempted murder. John Gunther Dean, a former U.S. ambassador to Lebanon, claims in a memoir released last week that Israeli intelligence agents attempted to assassinate him. Dean was born in 1926 in Breslau, Germany (today Wroclaw, Poland), as John Gunther Dienstfertig. His father was a Jewish lawyer who described himself as a German citizen of the Jewish religion who is not a Zionist. The family immigrated to the U.S. before World War II. As an adult Dean joined the State Department and served as a diplomat in Vietnam, Afghanistan and India, among other states.

    • Remi Brulin on Twitter: "Shlomo Ilya was, in the early 1980s, the head of the IDF liaison unit in Lebanon. He is also (in)famous for declaring, at the time, that he only weapon against terrorism is terrorism, and that Israel had options for “speaking the language the terrorists understand.” https://t.co/TKx02n2SpA"
      https://mobile.twitter.com/RBrulin/status/1001904259410071552

  • Nguyen Duc Moc incarne un petit bout de la grande histoire de la fièvre de Mai 68

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/05/18/1968-l-annee-du-dragon_5301160_4497186.html

    Militant communiste vietnamien, Nguyen Duc Moc était ouvrier à l’usine Renault-Billancourt. C’était aussi un maître du Vô, l’art martial de son pays natal. Le club qu’il fonde en 1957 formera une partie de la gauche radicale qui se révoltera en Mai 68.

    Sur la pointe nord de l’île de Puteaux, des dizaines d’ouvriers en rang exécutent des gestes précis et simultanés. Leurs mains fendent l’air. Leurs jambes frappent un adversaire invisible. Bâtons longs, manches de pioche et sabres jonchent le sol, prêts à servir pour les prochains exercices. À leur tête, un petit homme sec et tout en muscles, Nguyen Duc Moc, organise cette chorégraphie menaçante.

    Nous sommes à la fin des années 1950. Entre deux bras de Seine, dans cet Ouest parisien pas encore toisé par la skyline de la Défense, se forme un curieux groupe de combattants, qui se réunit régulièrement sous le regard des passants médusés : la fédération de Vô Vietnam.

    Moc, ouvrier spécialisé à l’usine Renault-Billancourt, fait les choses bien. Il se rend en préfecture, le 15 novembre 1957, où des fonctionnaires indifférents enregistrent les statuts de son association d’art martial, présentée comme un espace de promotion artistique et culturelle. Le Vô, discipline aux influences chinoises du Nord-Vietnam, se pratique à Hanoï depuis des lustres. Mais chaque maître invente son style. Celui de Moc sera le Son Long Quyên Thuât – les techniques de combat de la montagne du dragon.


    Maoïstes, trotskistes… Dans son club fondé en 1957, le maître pro-Vietcong Nguyen Duc Moc accueille toutes les chapelles. Maoïstes, trotskistes… Dans son club fondé en 1957, le maître pro-Vietcong Nguyen Duc Moc accueille toutes les chapelles.

    Cet ancien tirailleur indochinois est arrivé à l’usine en 1948, alors âgé d’une trentaine d’années. C’est un révolté parmi les révoltés, dans ce creuset des luttes ouvrières. Il a transité dans les camps de travailleurs du sud de la France, avec 30 000 de ses compatriotes enrôlés de force en juin 1940 pour soutenir l’effort de guerre. Mais il n’a jamais rompu le lien avec sa terre d’origine. Il milite discrètement en faveur d’Hô Chi Minh, son grand homme.

    Rouge écarlate

    En 1955, quand éclate la guerre entre le nord du Vietnam, sous influence communiste, et le sud, soutenu par les Occidentaux, il a choisi son camp depuis longtemps, et il est rouge écarlate. Il n’aime pas les tièdes. Puisqu’il ne peut pas participer la guerre sur place, il la mènera en France, par la propagande ou en faisant le coup de poing si la situation l’exige. Il se prépare à ferrailler, à grands coups de moulinets dans les airs.

    À cette époque, nul ne sait encore que le conflit vietnamien indignera la jeunesse et que ses morts, embrasés au napalm, paveront la route vers Mai 68, cette grande synthèse de toutes les luttes, politiques, sociétales et ouvrières. Et si tout le monde se souvient aujourd’hui de « Dany le rouge », avec sa tignasse et sa rhétorique flamboyantes, de ses camarades bourgeois encanaillés de Gay-Lussac, plus personne ne se rappelle Moc. Il incarne pourtant un petit bout de la grande histoire de la fièvre de cet été de barricades, loin des micros mais au plus près des combats. Certains de ses élèves, recrutés dans le foisonnement des groupuscules, ont mené la vie dure aux forces de l’ordre. Et ils ont participé, petites mèches incandescentes, de la radicalité de ces années-là.


    Une démonstration du maître (à gauche) au début des années 1960 à l’occasion d’un rassemblement d’anciens travailleurs « indochinois ».

    En 1957, Mai 68 est encore loin, mais Moc affûte déjà les esprits rebelles. Il installe vite sa jeune fédération cour des Petites-Écuries, au cœur de la capitale, dans le 10e arrondissement. À l’entrée, des éponges rougies par le sang des pugilistes flottent dans un seau d’eau. Le décor est posé et séduit les énervés. L’air fleure bon la transpiration. Le bouche-à-oreille fonctionne, et la population qui fréquente la salle gonfle d’année en année.

    Moc fait des émules. ­Ghislaine ­Kalman est de ceux-là. En 1966, elle a 19 ans et elle milite au Mouvement communiste français marxiste-­léniniste. Des maoïstes, qui ont troqué la Bible de leurs parents contre le Petit Livre rouge du Grand Timonier. Avec tout le service d’ordre – le « SO », comme on disait alors – de ce groupuscule, elle devient une Vô sinh, une pratiquante du Vô Vietnam. Cette année-là, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues, à travers le monde, choquées par les images des bombardements américains.

    En France, la mobilisation s’organise. La galaxie des mouvements communistes avance désunie, comme souvent, les différentes chapelles radicales se livrant une féroce concurrence. Les trotskistes créent les Comités Vietnam national. Les maoïstes leurs répondent avec les Comités Vietnam de base. À chacun ses coups de force, ses raids et ses descentes. Tous goûtent aux poings américains de l’extrême droite et aux matraques en bois de la police. Ils doivent s’aguerrir. Et Moc n’est pas sectaire. Il accueille tout le monde.

    « On voulait apprendre le combat. Un ami militant nous a dit : “J’ai un superfilon”… Le lendemain, toute notre cellule était au Vô », se souvient Ghislaine. Les partisans d’Hô Chi Minh tentent de fédérer toutes les bonnes volontés et organisent discrètement la lutte, en restant au second plan. « On était étrangers en territoire ennemi, explique un dirigeant de l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF) qui chapeautait les associations vietnamiennes pro-Nord en France. Le mot d’ordre était : aucun Vietnamien en première ligne. »


    Dans la salle Oquinarenne, après chaque cours, Moc fait asseoir les Vô sinhs sur le sol de bois chauffé par l’entraînement. Pendant quelques minutes, ce fils de paysans-­combattants du Nord-Vietnam endoctrine les jeunes venus s’encanailler. Il raconte ses légendes. Son oncle, explique-t-il, décapita naguère sa propre fille, soupçonnée d’avoir donné des informations aux colons français. Vraies ou non, les anecdotes galvanisent ces esprits rebelles. Il les envoie vendre des magazines de propagande sur les marchés, distribuer des tracts, faire des démonstrations… Les Vô sinhs français deviennent les hommes-sandwichs de la cause vietnamienne et la fédération un lieu d’influence qui compte des adeptes dans tous les groupuscules de gauche.

    Bras armé du Nord-Vietnam

    Chaque semaine, sur sa Lambretta grise, maître Moc se rend rue Le Verrier, dans le 6e arrondissement. Au rapport. Un bâtiment de brique rouge abrite ce que les Vietnamiens pro-Nord appellent déjà l’« ambassade » : la représentation informelle de la République démocratique du Vietnam (RDV). Elle ne deviendra en réalité une ambassade qu’en 1975, avec la victoire communiste.

    En entrant, Moc s’incline religieusement devant le portrait d’Hô Chi Minh, puis s’installe dans un bureau face à des hommes en costume. Ils discutent sécurité et stratégie. « Il participait à l’organisation technique de la sécurité, pour les déplacements de personnalités politiques, les rassemblements ou les démonstrations, se souvient un dirigeant de l’UGVF. Moc ne passait pas par les associations de la diaspora. Il était directement rattaché à l’ambassade. »

    Il est un bras armé du régime, à 10 000 kilomètres d’Hanoï. « On escortait les fonds récoltés lors des quêtes jusqu’à l’“ambassade” », se souvient Gérard Dijoux, l’un des plus anciens Vô sinhs français. Enfoncé dans son fauteuil, au cœur d’un village breton, l’octogénaire retraité de l’usine Renault-Billancourt se plaint de ses jambes qui ne le portent plus. À l’époque, il était vif. Ses coups faisaient mal. Le militant trotskiste était un as des manifs. Comme tous ceux que Moc a sélectionnés et spécifiquement entraînés, Gérard a appris deux ou trois trucs utiles dans la rue : analyser une situation, marcher à contresens, dissimuler une matraque dans une baguette de pain, des boules de métal dans la couture de sa ceinture…


    Le 1er-Mai 1968, les luttes sont prêtes à converger. Le 1er-Mai 1968, les luttes sont prêtes à converger. UPI/AFP

    Lorsque les émeutes de Mai 68 éclatent dans le quartier latin, les hommes de l’« ambassade » et maître Moc mettent pourtant du temps à comprendre ce qu’il se passe. Ils ont préparé le terrain, à leur façon, mais l’événement leur échappe. Il n’arrive pas au bon moment. L’offensive du Têt, lancée en janvier 1968, a fait mettre un genou à terre aux Américains. Et l’heure est aux négociations, dans la plus grande discrétion.

    Nguyen Thi Binh, l’une des têtes pensantes des Vietcongs, s’installe à Paris pour préparer la paix avec Washington, qui sera conclue cinq ans plus tard. Elle en profite, d’ailleurs, pour assister à une démonstration cour des Petites-Écuries. C’est Malek Larbi, un ouvrier algérien costaud, au sourire comme un soleil, qui s’y colle. Mais les zélotes d’Hô Chi Minh sont embarrassés par tous ces cris de liberté entonnés par la jeunesse, qui pense plus à la libération sexuelle qu’à promouvoir l’idéal communiste et la victoire de tonton Hô…

    Rattraper le coup de 68

    Il leur faut rattraper le coup. Surfer sur la vague. Dès l’automne 1968, l’« ambassade » impose à la fédération de Vô un recrutement plus massif parmi les désœuvrés de Mai, qui n’ont pas envie que la fête s’arrête. Le système de cooptation est abandonné. Les élèves de confiance deviennent moniteurs et enseignent à leur tour dans de nouvelles salles à Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Châtenay-Malabry… Gérard Dijoux s’occupe d’Issy-les-Moulineaux. Les élèves affluent. Les 500 pratiquants d’avant 1968 montent à plus de 3 000, au milieu des années 1970.

    Les renseignements généraux finissent par comprendre que la fédération de monsieur Moc n’a pas grand-chose à voir avec un petit club de sport associatif. Fin 1969, le maître est convoqué dans un commissariat parisien, sommé de s’expliquer. Le général de Gaulle a laissé la place à Pompidou, mais la France se rappelle qu’elle est un pays d’ordre, qui veut en finir avec « la chienlit ».


    Gérard Dijoux, alors trésorier de la fédération de Vô Vietnam, tient la caisse lors d’un rassemblement de pratiquants en 1973 à La Faute-sur-Mer. À côté de lui, Marianne Fabre du MLF, et, dans la voiture, Philippe Bertec, qui créera plus tard sa propre école. Gérard Dijoux, alors trésorier de la fédération de Vô Vietnam, tient la caisse lors d’un rassemblement de pratiquants en 1973 à La Faute-sur-Mer. À côté de lui, Marianne Fabre du MLF, et, dans la voiture, Philippe Bertec, qui créera plus tard sa propre école. ARCHIVES PERSONNELLES

    La fiche des RG rédigée à l’époque raconte cette entrevue. Face à l’inspecteur, Moc joue les naïfs. Il ne fait pas mystère de sa proximité avec les Vietcongs – comment le pourrait-il ? – mais s’étonne d’apprendre que des ­gauchistes ont infiltré ses cours. Ce sont des « intrusions nuisibles à l’­idéologie de la République démocratique du Vietnam », clame-t-il. Il promet de faire le ménage. Pour rassurer les autorités, il fait venir Nguyen Trong Dac au poste de secrétaire général. Un communiste bien connu des services de police.

    Avec les cocos, les vrais, au moins, les autorités savent qu’elles peuvent faire de la politique à la papa. Discuter. Négocier. Mais ça ne suffit pas. Un arrêté ministériel du 18 février 1971 ordonne la fermeture de la salle de Neuilly-sur-Seine, considérée comme « un foyer de propagande et d’apprentissage au combat (…) d’éléments gauchistes ». Le rapport des RG consigne des pages entières de noms de Vô sinhs français. Parmi cette « racaille agitatrice », on retrouve de futurs chercheurs – historiens, psychologues, médecins, diplomates et même un haut fonctionnaire, aujourd’hui proche de Nicolas Dupont-Aignan…

    Les Brigades rouges alléchées

    Nous voilà en 1973. L’intervention américain au Vietnam prend fin, en janvier, avec les accords de Paris. Les combattants de Moc ont gagné la bataille mais s’agitent encore. L’été est chaud. L’air est irrespirable, dans cette vieille guimbarde qui file en direction de la frontière italienne. Un petit groupe parti de Paris se rend à Novi Velia, au sud de Naples. Il est attendu par des jeunes hommes intrigants. Ensemble, ils s’enfoncent dans une forêt, à flanc de montagne, jusqu’à un grand campement.

    À peine leurs tentes installées, les Français reçoivent des instructions. Aucune sortie n’est autorisée sans escorte. En cas de descente de la police, ils doivent suivre un homme désigné. « Ils étaient armés et se réclamaient des Brigades rouges. Ils disaient préparer le renversement du gouvernement, se souvient un participant que nous appellerons « Pierre ». Ils étaient très sympas, mais on était pris au piège. »

    Les Italiens donnent à « Pierre » un petit pin’s avec une kalachnikov noire sur fond rouge, signe amical d’appartenance. Pendant trois semaines, « nous avons formé des moniteurs italiens à des techniques létales, puis nous sommes rentrés à Paris ». « Pierre » reprend le travail quand deux personnes l’accostent à la sortie de son usine. « Ils voulaient que je redescende en Italie pour les former pendant un an. J’ai refusé. » Il a vite compris que ces gens-là n’étaient pas des tendres.

    Il se souvient, comme si c’était hier, du bruit des coups de feu, dans un couloir de la station de métro Châtelet-Les Halles. Il a couru comme un dératé. Il a pris ça pour un avertissement sans frais. « Je me suis dit que c’était pour me faire taire, parce que je pouvais les reconnaître. » Les Brigades rouges – 80 morts à leur actif – n’aiment pas les témoins. Terrorisé, il boucle ses valises et déménage en province, où il vit encore. « Pierre » arrête subitement le Vô. Mais il garde le pin’s.

    À l’époque, cet épisode laisse Moc perplexe. Il refuse d’admettre que c’est peut-être allé un peu loin, qu’il a été dépassé par l’ardeur de certains… Ce sont les Vô sinhs de Vive la révolution, un groupe maoïste créé sur les décombres des mouvements de Mai 68, qui lui ont ramené les Italiens. Dès 1970, des camarades de Lotta continua ont ouvert une salle de Vô à Milan. Moc leur a rendu visite un an plus tard. Mais, après l’épisode de Nova Velia, il refuse d’ouvrir une salle à Turin. La guérilla, c’est bien, mais sa cause, c’est le Vietnam. Il a fini son grand œuvre. En 1975, le dernier GI quitte son pays. La victoire communiste est totale, le Vietnam est réunifié. La fédération se retrouve vidée de sa substance militante.

    Retrouvailles des anciens combattants

    Cinquante ans plus tard – dont vingt-cinq à pratiquer le Vô –, Ghislaine Kalman est devenue une sage-femme libérale, chic et coquette. Un carré court impeccable, elle arpente la capitale avec un gros sac à dos plein de matériels pour ses patientes. Elle a « changé de bord politique », mais s’amuse de revoir ses camarades du Vô.

    Une rencontre a eu lieu le 6 mai. Yves ­Corboz, ancien maoïste, a repris contact. Professeur de physique à la retraite, le septuagénaire l’a invitée a une cérémonie en l’honneur du maître, dans une pagode de la banlieue parisienne. Il a rameuté tous les anciens. Gérard Dijoux n’a pas pu venir. ­Christian, le beau-fils de Moc, Vô sinh des premières heures, a préféré s’abstenir. Moc l’a élevé à la dure. Avant ses 10 ans, Christian et sa petite sœur devaient faire chaque jour en sortant de l’école des démonstrations devant l’usine Renault et racoler les ouvriers. À 68 ans, il garde un souvenir mitigé d’un beau-père violent, mort en 2009, qu’il n’arrive pas à détester.

    Moc n’était pas un tendre. Yves aussi en a fait les frais. Il passe beaucoup de temps à recoller les morceaux d’une histoire qui a marqué sa vie. Depuis 1966, il n’a jamais cessé de s’entraîner. Il a géré une salle, et même le secrétariat général de la fédération, mais ça s’est mal fini : « Je me suis fait expulser en 1979, raconte-t-il, quand j’ai demandé un fonctionnement plus horizontal. » La culture vietcong s’accommode mal des pudeurs démocrates…


    La carte de moniteur de l’ancien maoïste Yves ­Corboz. La carte de moniteur de l’ancien maoïste Yves ­Corboz. ARCHIVES PERSONNELLES

    « Qu’est-ce qu’on était naïfs ! », ne cesse-t-il de répéter, sa masse de cheveux bouclés toujours vissée sur le haut de la tête. Assis face à lui, dans un café populaire parisien, Malek Larbi s’en amuse. Lui ne militait pas vraiment. Il était là pour le sport. Malek a ouvert une branche de Vô à Alger, en 1973, devenue l’une des plus grandes succursales du monde.

    Peu avant la mort du sulfureux maître, la relève des Vô sinhs a réussi à arracher pour lui aux autorités vietnamiennes une médaille de l’ordre de la résistance de première classe. Moyennant finance, ils l’ont fait enterrer dans son village. C’est ainsi. Vu d’Hanoï, Moc était un combattant de la diaspora, sans grande légitimité comparé à ceux morts au front.

    Le Vô Vietnam a désormais sa fédération internationale, installée à Lausanne, en Suisse. Terrain neutre. Elle revendique une dizaine de milliers de pratiquants, un chiffre impossible à vérifier. Elle voudrait sa place dans la vitrine officielle des arts martiaux vietnamiens. Cinquante ans après, elle est toujours aussi dépendante des autorités communistes.