• Plus de 30 000 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon Alarme Phone Sahara - InfoMigrants
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    Plus de 30 000 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon Alarme Phone Sahara
    Par La rédaction Publié le : 14/01/2025
    L’ONG Alarme Phone Sahara a alerté, dans un communiqué publié lundi, sur le nombre de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger au cours de l’année 2024. Plus de 30 000 personnes ont été refoulées par les autorités algériennes et envoyées dans le désert. Un nombre record par rapport aux années précédentes.
    Jamais autant de migrants n’ont été expulsés d’Algérie vers le Niger qu’en 2024. C’est le constat dressé par l’ONG Alarme phone (APS) qui a publié, lundi 13 janvier, un communiqué à ce sujet. « Au moins 31 404 personnes (...) ont été expulsées d’Algérie à la frontière du Niger pendant l’année 2024 », avance l’ONG qui dénonce les « traitements violents » voire « mortels » à l’encontre de ces exilés.
    Dans un précédent rapport, APS indiquait que l’Algérie avait refoulé quelques 20 000 migrants, rien qu’entre janvier et août 2024. Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens mais aussi d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont fréquemment refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe. Mais, en 2024, le nombre de personnes expulsées par Alger a « dépass[é] tous les chiffres documentés des années précédentes », y compris celui de 2023 avec 26 031 refoulés, souligne Alarme Phone Sahara.
    Ces expulsions ont lieu après des arrestations massives de migrants dans le pays. Or, ces interpellations de masse sont de plus en plus fréquentes. « Les forces de sécurité algériennes effectuent régulièrement des raids et des arrestations massives sur les lieux de vie et de travail des migrants », rapporte APS dans son communiqué.
    « On observe depuis 2023 une augmentation des expulsions en chaîne, au cours desquelles des personnes sont expulsées [depuis la] Tunisie, souvent après des pushbacks en mer, vers la frontière algérienne, puis par les forces de sécurité algériennes vers la frontière nigérienne », ajoute l’organisation.
    Depuis 2014, InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages d’exilés qui ont été expulsés d’Algérie après avoir été arrêtées dans leur quotidien ou bien à la suite d’une tentative de traversée de la Méditerranée avortée. Les exilés sont alors déposés dans le désert au sud de l’Algérie et sommés de traverser la frontière à pieds jusqu’à rejoindre la ville nigérienne d’Assamaka, où se trouve un centre de transit de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
    Mamadou, un Sénégalais de 22 ans, a notamment affirmé à InfoMigrants avoir passé plus de 20 jours dans une prison algérienne après son arrestation dans le pays. Le jeune homme a ensuite été menotté et forcé à monter dans un bus."Au bout de cinq ou six heures […], on nous a déposés dans le désert, il n’y avait rien autour. La police algérienne nous a crié : ‘Voilà Assamaka !’ en pointant le doigt vers l’horizon. ‘L’OIM [Organisation internationale des migrations], c’est tout droit’. On s’est mis en marche, je ne sais plus pour combien de temps. Tout ce dont je me souviens, c’est que j’étais épuisé, complètement à bout de forces. J’ai quand même réussi à faire la dizaine de km qui nous séparaient d’Assamaka", a-t-il raconté.En avril, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour « protester » contre « le caractère violent » de ces opérations de rapatriement et de refoulement. À son tour, Alger a convoqué l’ambassadeur du Niger tout en jugeant « sans fondements » les allégations des autorités nigériennes.
    Mais les expulsions depuis l’Algérie ne sont pas les seules à inquiéter APS. Ces derniers mois, les expulsions de Libye vers l’est du Niger - et notamment vers la ville de Dirkou - se multiplient.
    Le 1er janvier, 770 migrants nigériens refoulés de Libye ont « regagné le territoire national », selon l’armée nigérienne. Mais cette opération d’expulsion initiée par Tripoli a été « encadrée par une escorte (militaire) jusqu’à la localité de Dirkou », côté nigérien, précise l’armée qui indique que leur accueil a été « coordonné » par les forces de sécurité et l’OIM.
    L’augmentation de ces expulsions et l’afflux de migrants à Dirkou créé un goulot d’étranglement dans le minuscule centre d’accueil de l’OIM qui ne compte qu’une trentaine de place. En conséquence, une centaine de personne s’est retrouvée à devoir dormir à l’extérieur du centre à partir de la mi-novembre. « Certains sont même là depuis trois mois », alertait déjà Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme d’APS au Niger.La situation s’est depuis aggravée. Dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 janvier, 613 migrants nigériens sont arrivés dans la ville de Dirkou après avoir été expulsés de Libye. Pour les autorités de Dirkou et l’OIM, la seule solution de désengorgement est que ces personnes soient transférées vers Agadez. Mais les centres d’accueil de la capitale nigérienne manquent eux aussi de places d’hébergement.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#libye#dirkou#assamaka#expulsion#frontiere#refoulement#rapatriement#sante#humanitaire

  • En manque de main-d’œuvre, la Grèce va délivrer près de 90 000 visas pour des travailleurs étrangers - InfoMigrants
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    En manque de main-d’œuvre, la Grèce va délivrer près de 90 000 visas pour des travailleurs étrangers
    Par La rédaction Publié le : 14/01/2025
    Le gouvernement grec a annoncé fin décembre la délivrance de 89 290 visas pour les travailleurs étrangers en 2025. La Grèce manque cruellement de main-d’œuvre et compte sur les étrangers pour faire tourner son économie, notamment dans le secteur de l’agriculture et du tourisme.
    Pour l’année 2025, la Grèce va délivrer jusqu’à 89 290 visas de travail. Cette mesure a été approuvée en fin d’année par le gouvernement grec afin de couvrir les emplois vacants dans le pays, indique début janvier la presse locale. Sur ces près de 90 000 visas, 45 670 concernent des emplois saisonniers avec des visas de courte durée (quelques mois), 41 670 des visas longue durée (minimum trois ans) pour les métiers en tension et 2 000 postes visent des emplois pour des travailleurs étrangers hautement qualifiés.
    Dans le détail, 16 000 emplois s’adressent aux travailleurs non qualifiés dans l’agriculture, l’élevage, la sylviculture (domaine forestier) et la pêche. Dans le secteur de la construction, 4 950 emplois visent les ouvriers du bâtiment. Dans l’industrie, 5 000 emplois concernent les secteurs de la fabrication, de l’emballage et du stockage. Plus de 5 000 emplois dépendent des domaines du nettoyage, de la cuisine, de la restauration, du tourisme, des aides domestiques, des employés de bureau... Et le même nombre concerne aussi les employés de bureau dans des entreprises nationales.
    Des accords bilatéraux avec plusieurs pays facilitent la délivrance de visas. Environ 4 000 postes vacants dans le domaine de l’agriculture ou du tourisme devraient être pourvus par des personnes originaires du Bangladesh, grâce à un partenariat signé entre les deux pays en septembre 2022. Un autre accord avec l’Égypte, en vigueur depuis janvier 2023, permet aussi à ces ressortissants de venir légalement en Grèce, notamment pour travailler dans le domaine de la pêche.
    Les organisations de métiers en tension ont salué la décision d’accorder ces 90 000 visas cette année mais les patrons rappellent que cela ne représente qu’une goutte d’eau alors que la main-d’œuvre manque cruellement en Grèce. Environ 300 000 emplois, notamment dans le tourisme ou le bâtiment, sont non pourvus dans le pays.
    Par ailleurs, obtenir l’autorisation de venir travailler en Grèce est une véritable gageure. Le gouvernement a d’ailleurs assuré qu’il allait présenter au printemps prochain une proposition de loi afin de simplifier et d’accélérer le processus. « Nous travaillons de manière systématique et méthodique pour la préparation d’un projet de loi global sur l’immigration légale qui viendra résoudre la plupart des problèmes afin de donner l’impulsion pour renforcer immédiatement l’économie grecque avec la main-d’œuvre nécessaire », a déclaré à la presse grecque le ministre de l’Immigration et de l’Asile Nikos Panagiotopoulos.
    « Ce que nous avons identifié, c’est qu’à partir du moment où un travailleur étranger, hors UE, souhaite travailler dans notre pays, des dizaines [de démarches] sont nécessaires jusqu’à ce que le processus soit terminé, ce qui le rend automatiquement dysfonctionnel et inefficace. Nous travaillons sur une série d’interventions qui changeront cela de la manière la plus rapide et certainement la plus efficace », a-t-il ajouté.
    Fin 2023, Athènes avait lancé un nouveau titre de séjour, destiné aux migrants sans papiers installés en Grèce. Il s’adresse aux exilés résidant dans le pays depuis au moins trois ans et qui peuvent présenter une promesse d’embauche. Avec ce permis de séjour, l’État grec entend répondre à « la concurrence intense d’autres pays européens, comme l’Italie », selon un communiqué des autorités. Dans le pays, le marché du travail « est soumis à des tensions accrues en raison de l’exode des migrants vers d’autres États européens », expliquait à l’époque le média grec Ekathimerini. Cela s’explique principalement par le fait que les citoyens de pays tiers peuvent obtenir plus facilement des documents et avoir un meilleur accès au marché du travail ailleurs dans l’Union européenne.
    De plus, une part conséquente de la main-d’œuvre est en fait constituée de migrants sans papiers – déboutés du droit d’asile, ou à qui l’on a refusé un permis de séjour – qui vivent pourtant dans le pays depuis de nombreuses années

    #Covid-19#migrant#migration#grece#maindoeuvre#economie#agriculture#migrationqualifiee#tourisme#titredesejour#visas#sante

  • Libye : la vidéo d’une Ethiopienne torturée rappelle le sort tragique des migrants
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/14/libye-la-video-d-une-ethiopienne-torturee-rappelle-le-sort-tragique-des-migr

    Libye : la vidéo d’une Ethiopienne torturée rappelle le sort tragique des migrants
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Naima Jamal, une Ethiopienne de 20 ans, a les mains liées, accrochées au-dessus de sa tête à une chaîne qui descend du plafond. Vêtue d’une longue robe, enturbannée d’une pièce d’étoffe, elle semble attendre son supplice. Ses bourreaux, invisibles sur les images, aspergent d’abord son visage d’eau, comme pour l’empêcher de respirer, avant de la battre à coups de bâton. Elle crie maintes fois sa douleur. Au bout de quarante-trois secondes, la vidéo s’interrompt alors que la séance de torture semble se poursuivre.
    Filmé dans une lugubre geôle du sud de la Libye, l’enregistrement, accompagné d’une photographie où l’on voit la jeune femme à genoux, ligotée et bâillonnée devant plusieurs dizaines d’hommes accroupis, têtes recroquevillées entre leurs jambes, a été envoyé à sa famille, restée en Ethiopie, dans le but d’obtenir une rançon contre sa libération. Les images, transmises ensuite à l’organisation de défense des droits des migrants Refugees in Libya, ont été diffusées par cette dernière, lundi 6 janvier, sur les réseaux sociaux.
    Elles ont suscité une vive consternation dans un contexte où le sort réservé aux migrants en Libye, arrêtés, détenus dans des conditions atroces, violentés, torturés, extorqués et parfois revendus entre trafiquants d’être humains, est progressivement tombé dans l’oubli. En 2017, un reportage de la chaîne américaine CNN révélant l’existence d’un marché aux migrants réduits en esclavage près de Tripoli avait pourtant suscité de vives condamnations internationales.
    « Telle est la réalité de la Libye aujourd’hui », a réagi David Yambio, le fondateur de Refugees in Libya, lui-même passé par les centres de détention libyens et aujourd’hui réfugié en Italie : « Ce n’est pas assez de qualifier de chaotique ou d’anarchique, ce serait trop gentil. La Libye est une machine construite pour réduire les corps noirs en poussière. Les ventes aux enchères d’aujourd’hui comportent les mêmes calculs froids que celles d’il y a des siècles : un homme réduit à la force de ses bras, une femme à la courbe de son dos, un enfant au potentiel de ses années. »
    « Crimes contre l’humanité »
    Selon les informations recueillies par Refugees in Libya auprès de sa famille, Naima Jamal, originaire de l’Oromia, une province éthiopienne en proie à des affrontements meurtriers entre milices communautaires, est arrivée dans la région de Koufra en mai 2024. Située dans le sud-est de la Libye, celle-ci est traversée par d’importantes routes transsahariennes reliant le Soudan et le Tchad à la Méditerranée. Depuis, « sa famille est soumise à d’énormes exigences de la part des trafiquants, dont les appels sont chargés de menaces et de cruauté, et dont les demandes de rançon augmentent au fil des semaines », explique l’organisation sur X, précisant que les ravisseurs réclament 6 000 dollars (environ 5 850 euros) pour sa libération.
    Le cas de la jeune femme, détenue avec une cinquantaine de personnes qui seraient aussi dans l’attente du paiement d’une rançon, est loin d’être isolé. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est l’un des points majeurs de transit pour les migrants en route vers l’Europe. En 2023, le rapport d’une mission d’enquête indépendante mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a conclu qu’« il y a des motifs raisonnables de croire que les migrants à travers la Libye sont victimes de crimes contre l’humanité et que des actes de meurtre, de disparition forcée, de torture, de réduction en esclavage, de violence sexuelle, de viol et d’autres actes inhumains sont commis dans le cadre de leur détention arbitraire ».
    « Les migrants sont souvent détenus par les trafiquants directement après leur entrée en Libye dans de ce qu’on pourrait qualifier de centres de torture ou de prisons de trafiquants », observe Jérôme Tubiana, conseiller de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) sur les questions de migration : « La pratique de la détention et de la torture contre rançon s’est systématisée depuis déjà une dizaine d’années. Entre 2016 et 2020, la plus grande partie de nos patients, surtout dans notre clinique de Beni Oualid [à 160 km au sud-est de Tripoli], étaient passés par ce système de torture contre rançon. »
    De nombreux migrants sont morts en détention à cause de la torture. En mars 2024, une fosse commune contenant le corps de 65 personnes identifiées comme des migrants par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été découverte dans le sud-ouest de la Libye. En plus des trafiquants, les migrants sont soumis aux violences de nombreuses institutions étatiques, notamment lors de leur détention après les interceptions en mer conduites par les gardes-côtes libyens, financés et équipés par l’Union européenne. Là aussi, ils sont contraints de payer pour être libérés.
    « Il y a une pratique généralisée de la demande de paiement qui nuit à la survie des migrants », regrette Jérôme Tubiana, espérant, sans y croire réellement, que le cas de Naima Jamal « pourra provoquer des changements ».

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  • Immigration : les entrées irrégulières dans l’Union européenne ont considérablement diminué en 2024
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/14/immigration-les-entrees-irregulieres-dans-l-union-europeenne-ont-considerabl

    Immigration : les entrées irrégulières dans l’Union européenne ont considérablement diminué en 2024
    Le Monde avec AFP
    Le nombre d’entrées irrégulières dans l’Union européenne (UE) enregistrées en 2024 est tombé à son plus bas niveau depuis 2021, selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), certaines routes utilisées par les migrants faisant l’objet d’une surveillance policière accrue. En 2024, Frontex a enregistré plus de 239 000 entrées irrégulières dans l’UE.
    « Les nouvelles données préliminaires de Frontex révèlent une baisse significative de 38 % des franchissements irréguliers des frontières de l’UE en 2024, atteignant le niveau le plus bas depuis 2021, lorsque la migration était encore affectée par la pandémie de Covid-19 », déclare-t-elle dans un communiqué.
    L’agence précise que cette diminution est principalement due à une chute des arrivées par les routes de la Méditerranée centrale et des Balkans occidentaux : « Malgré une pression migratoire persistante, l’intensification de la coopération de l’UE et de ses partenaires [pour lutter] contre les réseaux de passeurs a permis de réduire considérablement les franchissements des frontières extérieures de l’Europe ». La baisse la plus importante a été enregistrée le long de la route des Balkans occidentaux, avec une diminution de 78 % que Frontex attribue aux « efforts considérables déployés par les pays de la région pour endiguer le flux [des entrées irrégulières] ».
    Le nombre des entrées irrégulières via la Méditerranée centrale détectées a quant à lui chuté de 59 % en raison d’une « diminution des départs de Tunisie et de Libye », selon Frontex. Malgré cette baisse, cette route représente cependant toujours environ 67 000 traversées, soit la deuxième plus importante de toutes les routes après celle de la Méditerranée orientale, ajoute l’agence européenne.
    D’autres itinéraires utilisés par les demandeurs d’asile ont quant à eux connu une forte augmentation de leur trafic. L’Espagne s’est ainsi retrouvée au premier plan des flux migratoires de l’UE, le renforcement des contrôles en Méditerranée poussant de plus en plus de demandeurs d’asile à tenter le périlleux voyage de l’Afrique de l’Ouest vers les Canaries.
    Les îles Canaries ont ainsi enregistré une hausse de 18 % des arrivées, soit près de 47 000, le chiffre le plus élevé depuis que Frontex a commencé à collecter des données en 2009. Cette hausse a été « alimentée par les départs de Mauritanie », souligne Frontex, ajoutant que « les flux en provenance d’autres points de départ ont
    Pour le directeur exécutif de Frontex, Hans Leijtens, l’année 2024 a par ailleurs « mis en évidence des risques émergents et des dynamiques changeantes », les réseaux de passeurs ayant tendance à s’adapter aux nouvelles donnes géopolitiques, et les flux migratoires se déplaçant de plus en plus rapidement. Frontex met par ailleurs en garde contre la « violence croissante » des passeurs le long de la route des Balkans occidentaux.
    L’agence signale également que le nombre de migrants a « triplé » aux frontières terrestres orientales de l’UE, notamment à celle entre la Pologne et la Biélorussie. Les Etats membres de l’UE situés le long de la frontière orientale de l’Union accusent Moscou et son allié, le régime de Minsk, d’avoir fait passer des milliers de migrants par leurs frontières ces dernières années dans le cadre d’une campagne visant à déstabiliser l’Europe.
    En décembre, la Commission européenne avait annoncé que ses Etats membres pourraient limiter les droits des demandeurs d’asile, « instrumentalisés » par la Russie et la Biélorussie, apportant ainsi son soutien à Varsovie. Ces mesures doivent être « exceptionnelles, temporaires, proportionnées » et dans des cas clairement définis, avait cependant souligné la commissaire européenne, Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission chargée, notamment, de la sécurité. Le mois dernier, le premier ministre polonais, Donald Tusk, avait déclaré que le droit d’asile « [était] utilisé aujourd’hui, en particulier à la frontière avec la Biélorussie, par les ennemis de la Pologne ». Depuis 2021, la Pologne enregistre en effet un afflux de milliers de migrants et de réfugiés, principalement originaires du Moyen-Orient et d’Afrique, qui tentent d’entrer dans le pays via la Biélorussie

    #Covid-19#migrant#migration#UE#trontex#asile#migrationirreguliere#frontiere#droit#sante

  • Un Syrien de 19 ans meurt dans la Manche, premier décès de l’année - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62184/un-syrien-de-19-ans-meurt-dans-la-manche-premier-deces-de-lannee

    Un Syrien de 19 ans meurt dans la Manche, premier décès de l’année
    Par La rédaction Publié le : 13/01/2025
    Un migrant syrien de 19 ans est mort dans la Manche dans la nuit de vendredi à samedi en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. C’est le « premier décès en mer en 2025 » à la frontière franco-britannique, précisent la préfecture du Pas-de-Calais et le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    L’année 2025 vient à peine de commencer et on assiste déjà à un drame dans la Manche. Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 janvier, un jeune homme est mort en tentant d’atteindre le Royaume-Uni à bord d’un canot de fortune."Ce matin [samedi, ndlr] vers 4h10 à Sangatte (...), des effectifs de CRS constataient le départ d’une embarcation de type ’small boat" avec une soixantaine de migrants à bord", a relaté à l’AFP le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec le Bras."Quelques minutes plus tard, le groupe débarque du bateau trempé (...). Sur le sol de l’embarcation, un homme d’une vingtaine d’années de nationalité syrienne est découvert en arrêt cardio-respiratoire (...), probablement écrasé par les autres migrants", a pour sa part souligné la préfecture.
    La victime était âgée de 19 ans, et son décès a été constaté à 5h24, a précisé le procureur de Boulogne-sur-Mer. Des investigations médico-légales doivent être effectuées pour « déterminer de façon exacte les causes du décès », a-t-il ajouté. Il a « probablement [été] écrasé » par d’autres migrants dans la cohue du départ, selon la préfecture.Un homme né en Syrie, âgé de 33 ans, a été « interpellé et placé en garde à vue comme ayant pu organiser le départ », toujours selon le procureur.
    « Il s’agit du premier décès en mer de 2025 » à la frontière franco-britannique, a relevé la préfecture."Cette nouvelle tragédie souligne les terribles dangers que représentent les traversées en petits bateaux, et nous continuons de faire tout notre possible pour les empêcher", a réagi samedi un porte-parole du gouvernement britannique. Londres a de nouveau pointé du doigt les passeurs, « ces criminels » qui « ne se soucient que du profit, pas des vies qu’ils mettent en danger ».
    Le lendemain, un autre drame en mer a été évité de justesse. Dans la nuit de dimanche à lundi, une quarantaine de migrants, dont quatre femmes, ont été secourus dans la Manche par les forces françaises, indique la presse locale. Les exilés étaient trempés, et sept d’entre eux, tous en urgence relative, ont été transférés à l’hôpital. Les autres ont été pris par en charge par les autorités de la ville d’Ambleteuse, à une vingtaine de kilomètres de Calais, qui a ouvert la salle des sports de la commune pour l’occasion.
    « Nos mers se transforment en cimetières »
    Depuis plusieurs mois, les associations d’aide aux migrants dénoncent des montées à bord des embarcations de plus en plus chaotiques pour les exilés. Les causes sont nombreuses : canots surchargés, bousculades au moment des montées dans les embarcations, exilés qui tentent de monter dans les canots sans avoir payé leur place, violences de la part des forces de l’ordre françaises pour empêcher les départs.
    Quelques heures après l’annonce du décès du jeune Syrien, une marche pour dénoncer la politique a réuni environ 500 personnes à Calais, dont plusieurs élus de gauche."Nos mers se transforment en cimetières, et c’est une situation indigne qui n’est pas conforme aux valeurs de l’Union européenne mais aussi aux valeurs de la France" a déclaré Majdouline Sbaï, députée européenne EELV présente dans le cortège. La France « a créé des lois d’inhospitalité qui visent à rendre hostile notre territoire et qui, en sécurisant davantage les frontières, précipitent les gens vers la mort », a-t-elle estimé.
    Dans la manifestation, un groupe d’exilés portait un cercueil noir recouvert de fleurs, et d’autres manifestants une grande banderole affichant les noms de migrants décédés durant leur dangereux périple vers l’Angleterre ces dernières années.Selon un dernier bilan de la préfecture du Pas-de-Calais, 77 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l’Angleterre à bord de « small boats ». Un record depuis le début de l’utilisation de ce moyen de transport pour traverser le détroit du Pas-de-Calais en 2018.
    Les associations d’aide aux migrants ont recensé pour leur part 89 exilés morts sur le littoral du nord de la France en 2024, en incluant également les décès à terre. Depuis le début de l’année, un exilé est également mort écrasé sur la route. Il a été fauché mardi 7 janvier par un véhicule sur l’autoroute A16, au niveau de la sortie 54 près de Grande-Synthe, non loin du camp de migrants de Loon-Plage. « On ne connait pas les circonstances du décès », explique à InfoMigrants Flore Judet d’Utopia 56. « Peut-être que cette personne cherchait à rejoindre son lieu de vie ». Des centaines de personnes survivent dans les bosquets, non loin de la route, à Loon-Plage, dans des conditions extrêmement précaires. « On oublie souvent que les gens ne meurent pas seulement en mer dans la région », déplore Flore Judet.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#sante

  • En Méditerranée, plus de 100 migrants secourus au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62187/en-mediterranee-plus-de-100-migrants-secourus-au-large-de-la-libye

    En Méditerranée, plus de 100 migrants secourus au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 13/01/2025
    L’ONG SOS méditerranée a annoncé vendredi avoir porté secours à 101 personnes qui se trouvaient sur une embarcation en bois au large des côtes libyennes. Les rescapés, principalement originaires de Somalie, de Syrie, d’Érythrée et d’Égypte, font route avec l’équipage vers le port italien de Tarente.
    C’est le premier sauvetage de l’année 2025 pour SOS Méditerranée. L’ONG qui affrète le navire ambulance Ocean Viking a indiqué, vendredi 10 janvier, avoir secouru 101 personnes, dont 29 femmes et sept enfants dans un canot en bois qui se trouvait en difficultés au large des côtes libyennes. « L’embarcation en détresse a été repérée aux jumelles, dans les eaux internationales de la région de recherche et de sauvetage libyenne », a indiqué SOS Méditerranée.
    Les rescapés, principalement originaires de Somalie, de Syrie, d’Érythrée et d’Égypte, ont ensuite été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.L’Ocean Viking fait désormais route vers Tarente, le port de débarquement qui lui a été assigné par les autorités italiennes. Une nouvelle destination, alors que le port de Ravenne avait été désigné dans un premier temps. L’équipage dénonce cette décision qui l’oblige à faire plusieurs jours de navigation supplémentaire sur une mer très agitée, avec des vagues pouvant atteindre jusqu’à quatre mètres.
    « Nous demandons ainsi aux autorités italiennes de désigner un port plus proche », a fustigé l’ONG. « Nous rappelons que selon le droit maritime international, les personnes rescapées doivent être débarquées ‘dans un délai raisonnable’. Pourtant, depuis plus de deux ans, la politique des ports éloignés retarde délibérément les sauvetages et met les personnes en danger. Ces décisions cyniques coûtent des vies », a-t-elle accusé.
    En Méditerranée, le début du week-end a également été marqué par l’arrivée, vendredi, à Catane, des 67 personnes qui avaient secourues la veille par le Louise Michel. Parmi elles, se trouvait notamment une femme enceinte de huit mois. L’embarcation en bois sur laquelle se trouvaient les exilés avait été remarquée en mer par l’avion Seabird, de l’association Sea-Watch. Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 31 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe ont déjà disparu ou sont décédées en mer Méditerranée depuis le début de l’année. En 2024, elles étaient 2 301, dont l’immense majorité en Méditerranée centrale, qui reste l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde.
    Une très grande partie des bateaux qui quittent les côtes libyennes sont interceptés par les gardes-côtes et ramenés en Libye. En 2024, les forces maritimes libyennes ont arrêté 21 700 exilés en mer Méditerranée. Le chiffre dépasse le bilan annuel de 2023 (17 000 personnes interceptées) mais reste inférieur à celui de 2022 (24 600 personnes interceptées). Ramenés en Libye, les exilés sont emprisonnés et soumis à des traitements inhumains, généralement dans le but d’obtenir une rançon de leurs familles en échange de leur libération

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  • En Suède, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile à son niveau le plus bas depuis 40 ans - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62201/en-suede-le-nombre-de-migrants-ayant-obtenu-lasile-a-son-niveau-le-plu

    En Suède, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile à son niveau le plus bas depuis 40 ans
    Par La rédaction Publié le : 13/01/2025
    Jamais aussi peu de demandeurs d’asile n’ont obtenu de protection en Suède, depuis 40 ans. Sous l’impulsion du gouvernement de centre droit, en place depuis 2022 et soutenu par l’extrême droite, des restrictions de plus en plus sévères ont été appliquées au droit d’asile en Suède.
    Le gouvernement suédois a indiqué vendredi 10 janvier que le nombre de migrants ayant obtenu l’asile dans le pays avait atteint, en 2024, le niveau le plus bas depuis 40 ans. Au total, 6 250 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave l’année dernière, a affirmé le ministre des Migrations, Johan Forssell, citant de nouvelles statistiques de l’Agence des migrations.
    Le gouvernement de centre droit dirigé par le Premier ministre Ulf Kristersson a introduit des restrictions de plus en plus sévères depuis son arrivée au pouvoir en 2022. Il est soutenu par les Démocrates de Suède, parti d’extrême-droite anti-immigration.
    En 2024, le nombre de personnes ayant demandé l’asile en Suède s’est élevé à 9 645, soit le chiffre le plus bas depuis 1996 et une baisse de 42 % par rapport à 2022. Un chiffre qui n’inclut pas les Ukrainiens, qui ont bénéficié d’une protection temporaire dans l’ensemble de l’Union européenne.
    En 2015, au plus fort de la crise des migrants, la Suède avait enregistré quelque 163 000 demandeurs d’asile, soit le nombre le plus élevé par habitant dans l’UE.
    « Si le nombre de demandeurs d’asile est historiquement bas, le nombre de personnes qui se voient accorder l’asile est également bas », a déclaré Johan Forssell aux journalistes. « Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un permis de séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles », a-t-il ajouté.Le faible niveau des demandes en Suède se distingue par rapport au nombre de demandeurs d’asile dans l’Union européenne, en Norvège et en Suisse qui a dépassé le million l’année dernière, approchant le niveau observé lors de la crise des migrants de 2015, note le ministre.
    Johan Forssell a estimé que la Suède devrait continuer à réduire le nombre de ses demandeurs d’asile dans les années à venir.
    Début décembre, le gouvernement suédois avait déjà introduit un projet de loi visant à limiter la possibilité pour les demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande sans avoir quitté le pays, souhaitant ainsi lutter contre la « clandestinité ». Le texte prévoit aussi d’empêcher les demandeurs déboutés de solliciter un permis de séjour pour travail tout en restant en Suède.
    Au lendemain de la chute de Bachar al-Assad en Syrie, la Suède a également été l’un des premiers pays européens à annoncer une suspension des demandes d’asile dans le pays pour les Syriens. La Suède se considérait autrefois comme un refuge pour les personnes victimes de guerre et de persécutions, mais elle a eu du mal, au fil des ans, à intégrer un grand nombre de ses nouveaux arrivants.
    Le pays nordique a pris des mesures récemment pour réduire l’immigration, comme l’octroi de permis de séjour temporaires aux demandeurs d’asile, le renforcement des exigences en matière de regroupement familial et l’augmentation des revenus exigés pour l’obtention d’un visa de travail pour les ressortissants de pays hors UE. Le gouvernement a également annoncé son intention d’offrir aux immigrants 30 000 euros pour quitter le pays. Il veut en outre faciliter l’expulsion des migrants en cas de consommation de drogues, de liens avec des gangs criminels ou s’ils « menacent les valeurs suédoises ».

    #Covid-19#migrant#migration#suede#UE#asile#syrie#ukraine#politiquemigratoire#immigration#sante#droit

  • Nombre inégalé de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon une ONG
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/14/nombre-record-de-migrants-expulses-par-l-algerie-vers-le-niger-en-2024-selon

    Nombre inégalé de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon une ONG
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 11h36, modifié à 12h07
    Au moins 31 404 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger voisin en 2024, un chiffre inégalé selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS) qui dénonce lundi 13 janvier les « traitements violents » voire « mortels » à leur encontre.
    Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens mais aussi d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont fréquemment refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe. « Au moins 31 404 personnes (…) ont été expulsées d’Algérie à la frontière du Niger pendant l’année 2024 », affirme dans un communiqué Alarme Phone Sahara qui se porte au secours des migrants dans le désert entre les deux pays.
    En 2024, le nombre de personnes expulsées par Alger « dépasse tous les chiffres documentés des années précédentes », y compris celui de 2023 avec 26 031 refoulés, souligne-t-elle. Dans un précédent rapport, l’ONG annonçait que l’Algérie avait refoulé quelque 20 000 migrants, rien qu’entre janvier et août 2024. APS dénonce régulièrement les expulsions de migrants « dans des conditions brutales » avec « dans le pire des cas, des conséquences mortelles ».
    En septembre, le responsable de la communication de l’ONG, Moctar Dan Yaye, avait expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) que les migrants étaient « arrêtés lors des rafles en ville, dans leurs maisons, sur leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne » puis « regroupés à Tamanrasset [sud algérien] avant d’être acheminés dans des camions vers le Niger ».
    Par ailleurs, le 1er janvier, 770 migrants nigériens refoulés de Libye, autre voisin, ont « regagné le territoire national », selon l’armée nigérienne. Mais cette opération d’expulsions lancée par Tripoli a été « encadrée par une escorte [militaire] jusqu’à la localité de Dirkou », côté nigérien, précise l’armée, qui précise que leur accueil a été « coordonné » par les forces de sécurité et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
    En avril 2024, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour « protester » contre « le caractère violent » de ces opérations de rapatriement et de refoulement. A son tour, Alger a convoqué l’ambassadeur du Niger tout en jugeant « sans fondements » les allégations des autorités nigériennes.
    En novembre 2023, le nouveau régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat quelques mois plus tôt, a abrogé une loi de 2015 criminalisant le trafic des migrants. Depuis, « de nombreuses personnes se déplacent librement » sur « les routes » de la migration « sans craindre les représailles » qu’elles encouraient avant, signale Alarme Phone Sahara.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#tunisie#tamanrasset#dirkou#routemigratoire#refoulement#OIM#trafic#sante

  • Mayotte : Manuel Valls assume devant les députés le débat sur l’immigration illégale
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/01/14/mayotte-manuel-valls-assume-devant-les-deputes-le-debat-sur-l-immigration-il

    Mayotte : Manuel Valls assume devant les députés le débat sur l’immigration illégale
    Par Nathalie Guibert
    « Le droit du sol, c’est un débat, (…) une question qu’il faut poser. (…) Il faut traiter la question des flux migratoires. (…) Si nous ne réglons pas la question de la surpopulation, nous ne pourrons rien faire en matière d’école à Mayotte. » Poussé par les parlementaires du Rassemblement national (RN), secoué par la députée mahoraise (Union des démocrates et indépendants) Estelle Youssouffa (rattachée au groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, LIOT), encouragé par les élus du bloc central, le ministre des outre-mer, Manuel Valls a totalement assumé comme une priorité le sujet de l’immigration illégale à Mayotte, lundi 13 janvier, à l’Assemblée nationale.
    Devant la commission des affaires économiques, le sujet n’était pourtant pas celui-là, au grand dam de la droite et des élus de Mayotte, d’ailleurs : pour M. Valls, dont c’était la première audition depuis sa prise de fonctions – depuis sa « prise de possession », a-t-il lâché dans un lapsus –, il s’agissait de défendre le projet de loi d’urgence consacré à la reconstruction du département ravagé par le cyclone Chido le 14 décembre 2024. La situation demeure tellement difficile sur le territoire, de nouveau frappé par une tempête le 12 janvier, que la rentrée scolaire est décalée au 27 janvier, a annoncé M. Valls, qui retournera sur place « à la fin du mois ».
    La loi d’urgence forme un texte technique de 22 articles qui permettra à l’Etat d’agir par ordonnance, et aux collectivités de déroger aux règles des marchés publics, de l’urbanisme et des expropriations afin de rebâtir au plus vite le 101e département français. Un établissement public est mis en place, dirigé par un général de l’armée de terre, Pascal Facon, sur le modèle du chantier de Notre-Dame de Paris. Le projet, amendé lundi 13 et mardi 14 janvier en commission, sera examiné en séance dans l’Hémicycle le 20 janvier.
    Les députés ont largement souligné les lacunes du texte, produit par l’administration sous le gouvernement finissant de Michel Barnier, le 18 décembre, et repris tel quel – les amendements du gouvernement de François Bayrou sur des sujets connexes comme l’extension de la politique de la ville ou la téléphonie mobile, considérés comme des cavaliers, ont été jugés irrecevables.Ainsi, aucune disposition ne vient corriger la pénurie chronique d’eau potable dont souffrait déjà l’archipel avant Chido. « Pourquoi ne pas avoir utilisé ce texte pour répondre à ce défi ? », a interrogé la présidente de la commission, l’« insoumise » Aurélie Trouvé, une question posée aussi par la députée du Doubs Dominique Voynet, au nom des Ecologistes. Le projet ne répond pas au déficit d’accès des Mahorais aux assurances, il ne garantit pas non plus que les entreprises locales soient servies par les marchés de reconstruction, a ajouté l’élue des Yvelines Marie Lebec, pour Ensemble pour la République, le groupe des députés Renaissance. Il fallait prévoir des mesures pour lutter contre les bidonvilles, dont la réinstallation anarchique a déjà commencé, ont regretté les élus de LIOT et du parti Les Républicains (LR).
    Les attentes, nombreuses, devraient être comblées dans la loi-programme sur Mayotte promise pour le mois de mars : des réponses « structurelles », jure M. Valls, en admettant le caractère « incomplet » de cette première réponse législative. Dans deux mois, c’est l’immigration qui risque de dominer la bataille parlementaire. « Sur ce sujet essentiel, le texte d’urgence est muet », a insisté sa rapporteuse, Estelle Youssouffa, désignée lundi.
    « Mayotte souffre de deux fléaux, l’habitat illégal et l’immigration clandestine, a souligné le ministre lors de son propos liminaire. Cette dernière constituera un volet primordial du second projet de loi sur lequel Bruno Retailleau travaille déjà. » M. Valls indique vouloir expulser chaque année non plus 25 000 étrangers en situation irrégulière mais « 35 000 ». Outre de nouveaux drones, radars et caméras, il envisage d’allonger encore la durée de résidence régulière des parents pour que leurs enfants accèdent à la nationalité française ou d’étendre l’aide au retour des ressortissants africains. Et promet un hypothétique « dialogue exigeant avec les Comores », qui revendiquent la souveraineté de Mayotte et dont partent la plupart des migrants.
    Le ministre n’a pas démenti Anchya Bamana, députée RN de Mayotte, qui a dénoncé la « submersion migratoire » de son île. « En matière d’immigration, si nous n’arrivons pas à résoudre le problème, nous n’arriverons pas à reconstruire », a-t-il répété. Face à un autre élu du RN, Antoine Golliot (Pas-de-Calais), il assure : « Le rideau de fer dont a parlé le précédent ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, il faut le mettre en œuvre. » A Aurélien Taché, député « insoumis » du Val-d’Oise, qui conteste la « politique du double standard » des droits républicains à Mayotte, il répond : « Je n’ai pas dit que j’étais favorable à la suppression du droit du sol, mais je sais ce que nous pouvons faire encore en matière de restriction. » Une proposition de loi pour restreindre le droit du sol devrait être examinée le 6 février à l’Assemblée nationale dans le cadre de la niche parlementaire de LR.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#comores#migrationirreguliere#cyclone#logement#droitdusol#politiquemigratoire#sante

  • „Das sind Dinge, die vor einen Untersuchungsausschuss gehören“
    https://multipolar-magazin.de/artikel/bsw-rede-schreyer

    CDC-Direktor Robert Redfield im Weißen Haus, November 2020 | Bild : picture alliance / CNP/AdMedia | Chris Kleponis

    Depuis le mois de novembre 2024 on peut considérer les États Unis comme source de l’épidémie covid. L’hypothèse chinoise perd alors de sa probabilité. Comme d’habitune on ne nous en a pas informé par les grsnds médias. Un autre élément intéressant est l’origine états-unienne de la politique du "lockdown" au moins en ce qui concerne l’Allemagne.

    On apprent chaque mois de nouveaux éléments qui font penser que la pandémie a servi comme prétexte et événement choc pour lancer un processus de transformation des sociétés européennes avec l’intention d’intensifier le contrôle des populations. Là encore ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.

    13.1.2025 von Paul Schreyer - Auf dem BSW-Bundesparteitag am 12. Januar in Bonn war auch Multipolar-Mitherausgeber Paul Schreyer, selbst kein Parteimitglied, eingeladen um eine kurze Rede zur Corona-Aufarbeitung zu halten. Die anschließenden Presseberichte, die auf diese Rede eingingen, verzerrten deren Inhalt in markanter Weise, indem sie eine wesentliche Information daraus verschwiegen. Multipolar veröffentlicht die Rede, die Pressereaktionen sowie eine Einordnung dazu.

    Auf dem BSW-Bundesparteitag am 12. Januar in Bonn war auch Multipolar-Mitherausgeber Paul Schreyer, selbst kein Parteimitglied, eingeladen um eine kurze Rede zur Corona-Aufarbeitung zu halten. Die anschließenden Presseberichte, die auf diese Rede eingingen, verzerrten deren Inhalt in markanter Weise, indem sie eine wesentliche Information daraus verschwiegen. Multipolar veröffentlicht die Rede, die Pressereaktionen sowie eine Einordnung dazu.

    „Guten Tag! Ich bin selbst kein Mitglied des BSW, aber ich bin gebeten worden, hier ein paar Worte zum Thema Corona-Aufarbeitung zu sagen – und das will ich auch gern tun. Die Protokolle des Corona-Krisenstabes haben vieles gezeigt. Sie haben unter anderem gezeigt, dass ein wesentlicher Teil der Corona-Maßnahmen ohne wissenschaftliche Grundlage erfolgte. (Applaus) Es fing damit an, dass im März 2020 eine Hochstufung der Risikobewertung des RKI erfolgte und diese Hochstufung erfolgte an einem Sonntag, ohne Beteiligung der Fachebene des Robert Koch-Instituts, durch Lothar Wieler und Lars Schaade, unter großem politischen Druck, und war die Grundlage für alles was folgte.

    Es ging dann weiter damit, dass im Mai 2020 ein Inzidenzgrenzwert eingeführt wurde. Sie werden sich alle noch erinnern. Das war dann die Grundlage für alle weiteren Lockdowns. Auch das geschah ohne jede wissenschaftliche Grundlage oder auch nur Beteiligung. Es war ein politischer Deal von Kanzleramtsminister Helge Braun und Gesundheitsminister Jens Spahn. Das RKI hat intern gesagt, das ist völliger Unsinn, hat aber nach außen hin alles mitgetragen und den Mund gehalten. So begann das alles.

    Das RKI hat die Gesundheitsämter in den Kommunen und Städten getäuscht. Das BSW schreibt in seinem Wahlprogramm, dass das Vertrauen der Bevölkerung in die Gesundheitsämter erschüttert worden ist. Das ist richtig. Und der Gedanke, den ich Ihnen heute mitgeben möchte, ist: Diese Aufarbeitung, die jetzt ansteht, die muss auch kommunal erfolgen. Es reicht nicht, dass es einen Bundestags-Untersuchungsausschuss gibt. Das ist wichtig, aber es reicht nicht. Es muss in den Kommunen auch Inititativen geben. Es muss Veranstaltungen geben, öffentliche Diskussionsveranstaltungen, in den Landkreisen, in den Städten, wo alle Verantwortlichen zusammenkommen: die Leute von den Gesundheitsämtern vor Ort, die Ärzte, die Schulleiter und auch die Maßnahmenkritiker – im öffentlichen Raum, bei einer Veranstaltung. Es muss darüber gesprochen werden, was passiert ist und was so nicht wieder passieren soll. (Applaus)

    Jeder von Ihnen kann bei sich vor Ort die Organisation eines solchen Gespräches anregen, am besten gemeinsam mit Abgeordneten anderer Parteien, so dass das überparteilich ist. Die Gespräche, die dort bestenfalls stattfinden, die sollten auf Augenhöhe und mit gegenseitigem Respekt stattfinden – wie wir ihn lange vermisst haben. (Applaus)

    Paul Schreyer auf dem BSW-Parteitag | Bild: BSW

    Die Coronazeit war aber kein deutsches Phänomen, natürlich nicht. Sie war eine internationale autoritäre Entgleisung, mit Betonung auf allen drei Worten. (Applaus) Diejenigen Maßnahmen, die die Menschen am meisten geschädigt haben – das waren die Lockdowns und die sogenannte Impfung – wurden weltweit durchgedrückt. Das wissen wir ja alle. Und der Druck, das zeichnet sich immer mehr ab, je mehr an die Öffentlichkeit kommt, der Druck dafür kam von internationalen Organisationen, vor allen Dingen aus den USA.

    Wie Stück für Stück bekannt wird, kam offenbar auch das Virus selbst aus den USA – das sagt zumindest der ehemalige Leiter des CDC, das ist die amerikanische Seuchenschutzbehörde, Robert Redfield. Der hat vor zwei Monaten im November in einem Interview gesagt, er ist inzwischen aufgrund der vorliegenden Erkenntnisse zu der Ansicht gekommen, dass das Coronavirus in einem amerikanischen Labor erzeugt worden ist, im Rahmen eines Biodefense-Programms. Das hält er für die wahrscheinlichste Erklärung. Er nannte auch den Namen des Labors an der University of North Carolina. Wie Sie sich alle erinnern, haben Sie davon in der Tagesschau nichts erfahren. (Applaus)

    Es ist wichtig, dass es einen Corona-Untersuchungsausschuss im Bundestag gibt und die Chancen dafür stehen ja auch ganz gut, nach der Wahl. Und da sollten auch Fragen beleuchtet werden, wie etwa die, wie es überhaupt zum ersten Lockdown in Deutschland gekommen ist. Wer waren die Akteure, die das hier hereingetragen haben, diese Ideen. Das war ja keine deutsche Idee. Und da gibt es Akteure, und die kann man herausfinden, die kann man benennen, die könnte man bei so einem Ausschuss auch vorladen.

    Ich schlage vor, dass der Unterabteilungsleiter im Gesundheitsministerium Heiko Rottmann-Großner dort auch aussagt. Denn er war es, der am 24. Februar 2020 gegenüber Staatssekretären des Innenministeriums erstmals zu Lockdownmaßnahmen aufgerufen hatte. In einer internen Sitzung forderte er, Zitat, die Wirtschaft lahmzulegen. Und er forderte Schließungen von unbegrenzter Dauer. Wer hat ihm das damals eingeflüstert? Auf Presseanfragen dazu antwortet er nicht. Aber er hat beispielsweise an einer Übung teilgenommen, an einem amerikanischen Pandemie-Planspiel im Februar 2019, und war dann eben derjenige, der diese Maßnahmen der Bundesregierung präsentiert hat, die dann umgesetzt worden sind.

    Das sind Dinge, das sind Fragen, die vor einen Untersuchungsausschuss gehören, und es wäre wichtig, dass das passiert. Ich danke Ihnen.“

    Die Pressereaktionen

    Im Anschluss an die Rede gab es stehende Ovationen von einem großen Teil der 600 anwesenden Parteimitglieder. Noch am gleichen Tag erschienen mehrere Medienberichte, die auf die Rede Bezug nahmen:

    Rheinische Post: „Am Rande all dessen war auf der BSW-Bühne auch Platz für Anleihen an verschwörungsideologische Ideen. (…) Die These, das Corona-Virus sei in einem US-amerikanischen Labor erzeugt worden, schaffte es mit einem Grußwort des Publizisten Paul Schreyer auf die Bühne.“

    Frankfurter Rundschau: „Offensichtlich bemüht sich die Partei auch um die Integration der Mitglieder, die sich mit der Corona-Pandemie politisiert haben. So hält als Gast Paul Schreyer ein Grußwort. Er ist Mitherausgeber und Chefredakteur des Onlinemagazins ’Multipolar’, in dem auch verschwörungsmythologische Inhalte einen Platz finden. Auf der Bühne bringt Schreyer die These vor, das Coronavirus stamme aus einem US-amerikanischen Labor. Niemand widerspricht.“

    TAZ: „Antiamerikanismus klang auch im Grußwort des Co-Herausgebers des Online-Magazins multipolar, Paul Schreyer, an: Der behauptete, es gebe ernsthafte Theorien, die den Ursprung des Coronavirus in US-Laboren sehen.“

    Neues Deutschland: „Als Gastredner präsentierte das BSW Paul Schreyer aus dem Spektrum der Corona-Leugner*innen. Schreyer erklärte den Anwesenden, dass es Erkenntnisse gebe, dass Corona in einem amerikanischen Labor entwickelt worden sei. In der ’Tagesschau’ werde über so etwas nicht berichtet. Für die Aufarbeitung brauche es das BSW.“

    Die Einordung

    Es fällt auf, dass sämtliche Berichte den in der Rede genannten Namen Robert Redfield unter den Tisch fallen lassen. Redfield, ehemaliger Direktor der US-Seuchenschutzbehörde CDC, dem amerikanischen Gegenstück des Robert Koch-Instituts, war als Quelle klar angegeben. Redfield leitete das CDC von 2018 bis 2021, also auch im ersten Jahr der Coronakrise. Er ist Mediziner und forschte Jahrzehnte für das US-Militär zu Infektionskrankheiten.

    Die genannten Medien erwecken hingegen konsequent den Eindruck, es handle sich um eine mehr oder weniger private Theorie des Referenten. Das ist manipulativ, da die anwesenden Journalisten die fünfminütige Rede gehört hatten und wussten, welcher hochrangige Fachmann zitiert wurde. Die Journalisten entschieden sich jedoch, ihren Lesern diesen Teil der Wahrheit lieber zu verschwiegen.

    Gut möglich, dass die meisten von ihnen die Ansicht Redfields an diesem Tag beim BSW-Parteitag zum ersten Mal hörten. In den deutschen Medien fand sie, wie in der Rede angedeutet, nämlich nicht statt. Als Redfield in einem Interview im November 2024 öffentlich davon sprach, er halte es für wahrscheinlich, dass das Coronavirus in einem US-Labor entwickelt wurde (das US-Nachrichtenmagazin Newsweek berichtete wenige Tage später), gab es dazu zwar auch einen Bericht des Washington-Korrespondenten der Funke-Mediengruppe, Dirk Hautkapp, auf den die mehr als zehn deutschen Tageszeitungen, die zur Funke-Gruppe gehören, zugreifen konnten. Doch nur eine (!) von ihnen veröffentlichte seinen Bericht auch: die Berliner Morgenpost.

    Die leitenden Redakteure der anderen Funke-Zeitungen entschieden damals ebenfalls, diese Information vor ihren Lesern besser zu verbergen – ebenso wie die Redaktionsleiter von Tagesschau, Spiegel und Co., denen der Newsweek-Artikel dazu kaum entgangen war. So funktioniert Gatekeeping. Gatekeeper, ein Begriff der vom US-Journalisten Walter Lippman geprägt wurde, entscheiden, welche Informationen von einer zur nächsten Stufe des Informationsflusses weitergelassen oder zurückgehalten werden.

    Keiner der Berichte ging auch auf die angesprochene Rolle des Ministerialbeamten Heiko Rottmann-Großner bei der Propagierung des ersten Lockdowns in Deutschland ein. Und keiner erwähnte den eigentlichen Kern der Rede – den Aufruf, eine Corona-Aufarbeitung direkt vor Ort anzugehen, mit Diskussionsveranstaltungen in den Städten und Landkreisen unter Beteiligung aller Verantwortlichen. Hier schließt sich der Kreis: Medien, die eine Aufarbeitung durch Gatekeeping essentieller Informationen aktiv behindern, werden auch die letzten sein, die solche Initiativen unterstützen.

    Es bleibt dennoch zu hoffen, dass der ein oder andere verantwortliche Redakteur erkennt, dass an ehrlicher, gründlicher Aufarbeitung der Coronazeit kein Weg vorbei führt. Zu viele Menschen wurden geschädigt und zu viel, was verborgen bleiben sollte, ist bekannt geworden. Wer am gesellschaftlichen Frieden Interesse hat, der sollte den Dialog suchen – und die Dinge offen und fair verhandeln, gerade als Journalist.

    #Allemagen #USA #covid-19 #politique #iatrocratie

    • @klaus vous écrivez :

      Depuis le mois de novembre 2024 on peut considérer les États Unis comme source de l’épidémie covid.

      Quels sont les faits qui viennent étayer cette thèse ?

  • Tensions avec l’Algérie : Gérald Darmanin propose de « supprimer » la dispense de visa pour la France dont bénéficie la nomenklatura
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/12/tensions-avec-l-algerie-gerald-darmanin-propose-de-supprimer-l-absence-de-vi

    Tensions avec l’Algérie : Gérald Darmanin propose de « supprimer » la dispense de visa pour la France dont bénéficie la nomenklatura
    Le Monde avec AFP
    Interrogé sur le contexte d’aggravation des tensions diplomatique entre Paris et Alger, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a annoncé, dimanche 12 janvier, vouloir « supprimer » l’accord intergouvernemental franco-algérien de 2013, qui permet à la nomenklatura algérienne de se rendre en France sans visa.
    « Il y a un accord de 2013, qui est un accord gouvernemental, qui permet à ceux qui ont un passeport officiel, un passeport diplomatique algérien – il y en a des milliers – », de « venir en France sans visa pour pouvoir circuler librement », a-t-il dit sur LCI.
    « Toucher les dirigeants ou la plupart des dirigeants algériens qui ont la position de décision d’humiliation, comme l’a évoqué le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, ça me paraît plus intelligent, plus efficace, et ça peut se faire très rapidement », a ensuite développé le garde des sceaux, estimant qu’« il faut supprimer cette facilité ». Cette « mesure de rétorsion » ne toucherait pas « les 10 % de nos compatriotes qui ont des liens de sang, de sol, de culture, y compris les pieds-noirs », a ajouté l’ancien ministre de l’intérieur.
    Les relations entre l’Algérie et la France, déjà tumultueuses, se sont envenimées ces derniers jours avec l’arrestation à Montpellier d’un influenceur algérien de 59 ans, Boualem Naman, dit « Doualemn », après une vidéo incitant à la violence diffusée sur TikTok. Mis dans un avion jeudi pour l’Algérie, il a été renvoyé en France le soir même. Conséquence de son retour sur le territoire français, sa rétention a été prolongée dimanche soir de vingt-six jours.
    Cette expulsion était « arbitraire et abusive », a estimé samedi le ministère des affaires étrangères algérien, rejetant les accusations françaises d’« escalade » et d’« humiliation ». « C’est un pays souverain qui entend le dire et ils ont raison, nous devons les respecter. Mais ils doivent nous respecter aussi. L’Algérie doit respecter la France, la France doit respecter l’Algérie », a réagi M. Darmanin, dimanche, estimant, en reprenant les mots de son successeur Place Beauvau, que « nous sommes dans un moment très critique et cette humiliation qu’on veut nous faire subir n’est pas acceptable ».
    L’ex-premier ministre, Gabriel Attal, avait, lui, appelé à « dénoncer » l’accord de 1968, qui confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France. Cet accord, « on peut le dénoncer, le réviser, il a été révisé quatre fois, il est d’ailleurs devenu un peu obsolète », a abondé M. Darmanin.
    Un autre point de discorde entre la France et l’Algérie concerne l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, malade. « Il doit retrouver la liberté le plus rapidement possible, l’Algérie, je pense, s’honorerait de le libérer », a déclaré dimanche le garde des sceaux.

    #Covid-19#migrant#migration#france#algerie#visas#politiquemigratoire#circulation#sante

  • En Calabre, la migration dans les veines Giovanni Manoccio
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2025/01/11/en-calabre-la-migration-dans-les-veines-giovanni-manoccio_6492175_4500055.ht

    En Calabre, la migration dans les veines Giovanni Manoccio
    Par Camille Buonanno
    Plus d’un an après la signature de l’accord controversé entre la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, et son homologue albanais, les 3 000 places des deux centres de rétention construits en Albanie pour les migrants illégaux restent vides. Les centres sont devenus opérationnels en octobre 2024, mais des juges italiens ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y ont été transférés et qui ont ensuite été renvoyés dans la Péninsule.
    La Cour de justice de l’Union européenne doit maintenant réexaminer la question, mais dans l’intervalle, les transferts ont cessé. « Pour ceux qui travaillent dans ce domaine, il était évident que cet accord, c’était de la propagande, s’agace Giovanni Manoccio en se redressant sur son fauteuil en toile noire. Ce projet ne respecte ni la Cour constitutionnelle, ni le Parlement, ni les règles européennes. »
    Pull en maille vert à col rond, pantalon en velours côtelé, lunettes cerclées de noir, sous ses allures de grand-père, le retraité a conservé un esprit révolutionnaire. « J’étais le seul communiste dans une famille démocrate-chrétienne », raconte Giovanni Manoccio avec la fierté espiègle d’un adolescent rebelle. Un immense portrait d’Enrico Berlinguer, secrétaire du Parti communiste italien de 1972 à 1984, habille le mur de son bureau situé au deuxième étage d’un vieil immeuble d’Acquaformosa, en Calabre, dans le sud-ouest de l’Italie. Le village dont il a été le maire entre 2004 et 2014 est connu pour avoir accueilli et aidé des milliers de migrants grâce à l’association Don Vincenzo Matrangolo dont il a supervisé la création en 2010, avant d’en devenir le président, en 2019.
    Ici, parmi les 972 habitants du village, l’immense majorité est d’origine arbëresh. Les Arbëresh sont arrivés il y a cinq cents ans pour fuir l’invasion ottomane. Ces Italo-Albanais ont trouvé refuge dans les reliefs calabrais. Né à Acquaformosa comme ses parents, Giovanni Manoccio a hérité de ce long passé migratoire. « Je dis toujours qu’accueillir est dans notre ADN. On est simplement passé de peuple accueilli à peuple accueillant », résume-t-il.
    La construction de camps pour enfermer des migrants sur le sol albanais résonne forcément avec son histoire personnelle. Il déplore le manque de mobilisation contre le projet. « J’éprouve une colère incroyable envers les maires arbëresh qui se sont rendus à Tirana pour la fête de l’indépendance [le 28 novembre]. J’ai demandé à l’un d’entre eux d’organiser une protestation contre les centres, mais personne ne veut la faire », soupire-t-il.
    Depuis quatorze ans, son village a accueilli près de 4 000 personnes de 72 pays différents, avec des prises en charge différentes selon les profils : accompagnement pour obtenir le statut de réfugié, aide spécifique aux mineurs non accompagnés, cours d’italien… « J’ai toujours été très concerné par l’idée de droits universels. C’est une conviction profonde, à la fois culturelle, philosophique, humaine et religieuse. Accueillir des étrangers, c’était l’accomplissement de mes engagements politiques depuis ma jeunesse. »
    Le projet de l’association n’a pas tout de suite fait l’unanimité. « Il faut prendre en compte qu’Acquaformosa était un village fermé. Jusqu’aux années 1940-1950, on ne se mariait qu’entre Arbëresh, puis petit à petit avec des Italiens. Alors l’arrivée d’Africains, de réfugiés du monde entier, ça a été un peu difficile », se souvient Giovanni Manoccio. « Mais Giovanni est une personnalité charismatique, il a su démontrer aux habitants que l’arrivée d’étrangers était plein de ressources et non de contraintes », observe Simonetta Bonadias, psychologue au sein de l’association depuis 2014.
    « Cette initiative a apporté de réels bénéfices au village », affirme-t-elle en énumérant les retombées positives de cet apport de sang neuf, du sauvetage de l’école communale à la relance des commerces grâce à l’économie circulaire ou encore le mélange culturel quotidien. Dans ces villages dont la population est vieillissante, le modèle fonctionne et séduit. Huit communes alentour, dont sept à majorité arbëresh, ont depuis rejoint les programmes de l’association.
    Le sexagénaire a été condamné en octobre pour un préjudice financier lié à la gestion des centres d’accueil des migrants entre avril 2011 et décembre 2012, mais les juges ont tenu compte du fait qu’il n’y avait eu aucun enrichissement personnel. « De nombreuses associations ont aussi rencontré ces difficultés au début. Domenico [Lucano, ancien maire de Riace, en Calabre] a été condamné à une peine de quinze mois, pour des pratiques administratives jugées incorrectes. Mais il n’y a aucune intention malveillante, juste des erreurs. L’argent, on l’utilise toujours pour les familles qui arrivent », tient-il à préciser. Des familles qui se sont installées dans la durée. Depuis une décennie, des dizaines d’enfants de migrants sont nés dans le village. Six d’entre eux s’appellent Giovanni.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigaroire#migrationirreguliere#accueil#calabre#albanie#sante#droit

  • Neurological post-COVID syndrome is associated with substantial impairment of verbal short-term and working memory

    A substantial proportion of patients suffer from #Post-COVID_Syndrome (#PCS) with fatigue and impairment of memory and concentration being the most important symptoms. We here set out to perform in-depth neuropsychological assessment of PCS patients referred to the Neurologic PCS clinic compared to patients without sequelae after COVID-19 (non-PCS) and healthy controls (HC) to decipher the most prevalent cognitive deficits. We included n = 60 PCS patients with neurologic symptoms, n = 15 non-PCS patients and n = 15 healthy controls. Basic socioeconomic data and subjective complaints were recorded. This was followed by a detailed neuropsychological test battery, including assessments of general orientation, motor and cognitive fatigue, screening of depressive and anxiety symptoms, information processing speed, concentration, visuomotor processing speed, attention, verbal short-term and working memory, cognitive flexibility, semantic and phonematic word fluency, as well as verbal and visual memory functions. Neurologic PCS patients had more complaints with significantly higher fatigue scores as well as higher levels of depressive and anxiety symptoms compared to Non-PCS and HC. Deep neuropsychological assessment showed that neurologic PCS patients performed worse in a general screening of cognitive deficits compared to HC. Neurologic PCS patients showed impaired mental flexibility as an executive subfunction, verbal short-term memory, working memory and general reactivity (prolonged reaction time). Multiple regression showed fatigue affected processing speed; depression did not. Self-reported cognitive deficits of patients with neurologic PCS including fatigue, concentration, and memory deficits, are well mirrored in impaired performance of cognitive domains of concentration and working memory. The present results should be considered to optimize treatment algorithms for therapy and rehabilitation programs of PCS patients with neurologic symptoms.

    https://www.nature.com/articles/s41598-025-85919-x
    #neurologie #covid-19 #covid-long #long_covid #mémoire

  • Trafic de visa : le faux ministre conseiller encaisse plus de 13 millions F Cfa, la Dic actionnée
    https://www.seneweb.com/news/Societe/trafic-de-visa-le-faux-ministre-conseill_n_460402.html

    Trafic de visa : le faux ministre conseiller encaisse plus de 13 millions F Cfa, la Dic actionnée
    Par : Seneweb-News - SenewebNews-RP | 11 janvier, 2025 à
    Floués, une dizaine de candidats à l’émigration ont actionné les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Leurs plaintes visent un certain Mboup. D’après L’Observateur, qui donne l’information, le mis en cause se faisait passer pour « un ministre conseiller sous l’ancien régime » pour ferrer ses victimes.
    « À l’époque des faits, rembobine le journal, le Sénégal était [enlisé dans] une profonde crise politique, [donnant] un sérieux coup de frein aux activités économiques. [...]. C’est dans ce contexte difficile que huit jeunes sénégalais, hommes et femmes, vont faire la connaissance de A. Mboup, qui se présente [à eux] comme ministre conseiller. Les contacts ont été facilités par un certain O. Mboup, qui n’a pas manqué de dépeindre [l’escroc] comme étant une autorité digne de confiance ».
    Les plaignants, repris par la source, ont déclaré face aux enquêteurs que le mis en cause, arborant une autre casquette, celle de « chargé de la collecte de parrainages en France, en Italie, en Espagne, [entre autres pays], pour le compte de la coalition au pouvoir [Benno Bokk Yakaar], en prélude de la Présidentielle [du 24 mars dernier] » les « recevait séparément dans un somptueux cadre [situé] dans un quartier résidentiel de la capitale, [pour dissiper tout soupçon de doute chez ses clients]. »
    Mboup assure à S. Bâ, K. Fall, et F. Gning, qui constitue le premier groupe de candidats à l’émigration reçu par le mis en cause, « qu’il est dans les dispositions de les faire voyager dans le cadre du programme agricole que le gouvernement du Sénégal a noué avec l’Espagne ». Selon les termes de l’accord, chaque futur migrant devait verser, au total, 2 500 000 F Cfa. Mais, « le versement d’un acompte de 500 000 F Cfa était exigé pour faire partie du voyage fixé dans un délai d’un mois ». « N’ayant plus le moindre doute sur la fiabilité du projet », les candidats passent à la caisse et verse chacun 570 000 F Cfa, excepté F. Gning. La dame n’a remis que 500 000, par l’intermédiaire d’un proche mandaté, souligne le titre du Groupe futurs médias. Qui indique que Mboup a ainsi empoché, au total, 2 millions 210 mille.
    Mais, ce n’est pas fini puisqu’enchaîne L’Observateur, « dans le même sillage, A. Mboup dont la villa sise à Kounoune était épiée par certains de ses victimes, avait fini d’en mettre plein la vue à un autre groupe qui souhaitait voyager en Europe ». Il s’agit des nommés W. Diouf, W. Faye, H. Diaw, et A. Diaw, liste le quotidien d’information, indiquant « qu’ils avaient, à leur tour, pris pour parole d’évangile les assurances » du faux ministre conseiller. Ce dernier mettait en avant cette fois le programme « Xëyu ndaw ñi », une initiative de Macky Sall mise en œuvre depuis avril 2021, moyennant la somme de 2,5 millions, chacun.
    Ces nouveaux plaignants soutiennent toutefois avoir versé un acompte chiffré à plus de 11 millions contre la promesse de voyager dans un délai d’un mois. Sans nouvelles de Mboup, plus d’un an après, ils ont fini par actionner la Division des investigations criminelles (Dic). Après plusieurs convocations restées sans suite, le mis en cause sera « déniché à Kounoune ». Il a tout avoué. « Se voulant plus explicite, reprend L’Observateur, A. Mboup va révéler que dans le courant de l’année 2022, il avait fait la connaissance du sieur I. Mbaye, chef du personnel chargé du recrutement des nationalités, qui est établi en Espagne. Il assure que Mbaye l’avait sollicité pour une collaboration et un accompagnement de l’État du Sénégal, dans le programme "Xëyu ndaw ñi". »
    À l’en croire, « lors d’une visite en Espagne pour s’enquérir de la fiabilité du programme et des conditions de travail des jeunes sénégalais sélectionnés dans ce programme, Mbaye lui a fait visiter les champs où il comptait recruter des jeunes, en partenariat avec le ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. » C’est au sortir de cette rencontre, soutient Mboup que son partenaire « lui a accordé un quota de 20 personnes sur le nombre de candidats postulants à ce programme » « Trouvant le projet intéressant, il dit s’en être ouvert à un proche, H. Diaw. C’est de là qu’a mûri le projet d’exploiter ce créneau pour faire voyager des candidats l’émigration vers l’Espagne. Cela moyennant la somme de 2 500 000 F Cfa par candidat, au titre de frais de dossiers. Une machination qui va lui procurer la faramineuse somme de 13 780 000 F Cfa. Seulement, déplore-t-il, les nouvelles autorités sénégalaises ont changé le mode de sélection de ces programmes. » Une donne qui, argue-t-il, « l’a amené à ne pas respecter ses engagements ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#trafic#visa#emigration#espagne#jeune#sante

  • Le Royaume-Uni annonce un plan pour sanctionner les passeurs de migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62172/le-royaumeuni-annonce-un-plan-pour-sanctionner-les-passeurs-de-migrant

    Le Royaume-Uni annonce un plan pour sanctionner les passeurs de migrants
    Par La rédaction Publié le : 10/01/2025
    Le gouvernement britannique a annoncé mercredi un plan pour s’attaquer financièrement aux réseaux de passeurs : il prévoit, comme pour les sanctions internationales, de geler les avoirs des passeurs et des fabricants de « small boats » qui collaboreraient avec les trafiquants. Mais la majorité des passeurs utilisent un réseau informel basé sur de l’argent liquide.
    Londres multiplie les mesures pour freiner les arrivées irrégulières au Royaume-Uni. Dernière en date : un régime spécifique de sanctions ciblant les réseaux de passeurs de migrants. « Je suis fier d’annoncer que le Royaume-Uni est sur le point de devenir le premier pays au monde à élaborer une législation pour un nouveau régime de sanctions ciblant spécifiquement l’immigration irrégulière et le crime organisé en matière d’immigration », a déclaré mercredi 8 janvier dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères, David Lammy. « Cela contribuera à prévenir, combattre, dissuader et perturber l’immigration irrégulière et le trafic de migrants vers le Royaume-Uni ».
    Ce nouveau dispositif, qui doit entrer en vigueur dans le courant de l’année, permettra « de cibler les individus et entités qui organisent ces dangereuses traversées » de la Manche, et qui « réalisent d’importants profits en exploitant des personnes vulnérables », insiste le Foreign Office. Concrètement, les autorités britanniques prévoient, comme pour les sanctions internationales, de geler les avoirs des passeurs et des fabricants de « small boats » qui collaboreraient avec les trafiquants. Le but, selon le gouvernement : « Endiguer les flux financiers à leur source ».
    Le ministère des Affaires étrangères « prévoit de collaborer étroitement avec les alliés internationaux » pour mener à bien son projet. Mais cette mesure ne s’appliquera qu’aux avoirs britanniques des passeurs, souvent basés à l’étranger, qui utilisent rarement les réseaux bancaires traditionnels. La majorité des trafiquants utilisent un réseau informel basé sur de l’argent liquide. Ce plan est « très similaire aux pouvoirs utilisés contre les terroristes, ce qui nous permet de saisir leurs biens, de les empêcher de voyager et de les mettre hors d’état de nuire », pense le gouvernement. Les autres régimes de sanctions existants (contre certains dirigeants iraniens, ou encore les soutiens à la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine), prévoient notamment des gels d’avoirs, des restrictions financières ou encore des interdictions d’entrer sur le territoire britannique.
    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis de renforcer la lutte contre les réseaux de passeurs, qu’il entend traiter « comme des terroristes ».
    Le gouvernement a notamment créé un nouveau centre de commandement dédié à la « sécurité des frontières » et a renforcé sa coopération avec ses partenaires européens pour traquer ces réseaux. Le Royaume-Uni a aussi signé l’an dernier un partenariat avec l’Irak qui vise à renforcer la collaboration des deux pays contre les réseaux de passeurs et de « travailler » à accélérer le retour des migrants irakiens dans leur pays, quand ils n’ont pas de titre de séjour valable au Royaume-Uni. Quelques mois plus tôt, Londres avait conclu des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo destinés à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs ». Début novembre, Keir Starmer avait aussi annoncé la création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche. L’argent doit notamment servir à financer des équipements de surveillance de haute technologie et 100 enquêteurs spécialisés contre les réseaux de passeurs.
    Mais malgré toutes ces mesures, les traversées de la Manche, à bord d’embarcations précaires et non adaptées à la navigation, ne faiblissent pas. Au contraire. En 2024, 36 816 personnes ont débarqué sur les rives britanniques depuis les côtes françaises. C’est 25 % de plus qu’en 2023. Ce chiffre est toutefois en deçà du record atteint en 2022, avec 45 774 arrivées. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, au moins 5 800 personnes ont par ailleurs été secourues en mer en 2024 côté français, et plus de 870 tentatives de traversée ont été empêchées par les forces de l’ordre déployées sur le littoral.
    Afin de gagner le Royaume-Uni, les migrants versent des milliers d’euros à des passeurs pour s’entasser sur des canots pneumatiques. Depuis plusieurs mois, les associations présentes dans le nord de la France dénoncent des montées à bord toujours plus chaotiques. Les causes sont nombreuses : canots surchargés, bousculades, violences de la part des forces de l’ordre françaises pour empêcher les départs. Résultat : les décès survenus sur cette route migratoire n’ont jamais été si nombreux. Au moins 76 personnes sont mortes noyées ou étouffées l’an dernier, faisant de 2024 l’année la plus meurtrière dans la Manche.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#politiquemigratoire#trafic#migrationirrreguliere#manche#passeur#serbie#macédoinedunord#kosovo#sante

  • « Nous sommes débordés » : à Lanzarote, les nombreuses arrivées de migrants mettent à mal le système d’accueil - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62149/nous-sommes-debordes--a-lanzarote-les-nombreuses-arrivees-de-migrants-

    « Nous sommes débordés » : à Lanzarote, les nombreuses arrivées de migrants mettent à mal le système d’accueil
    Par La rédaction Publié le : 09/01/2025
    Une centaine de migrants ont passé la nuit du 6 au 7 janvier sur un quai du port d’Arrecife, à Lanzarote, en raison du manque de places disponibles sur l’île des Canaries. Tout l’archipel espagnol tire la sonnette d’alarme face aux capacités limitées d’accueil des migrants - qui arrivent chaque jour ou presque sur les côtes canariennes.
    Au moins 120 personnes ont passé la nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier sur les quais du port d’Arrecife à Lanzarote, après leur arrivée sur des embarcations de fortune. Selon le journal espagnol Canarias Ahora, des familles avec enfants se trouvaient parmi les exilés : onze femmes, dont une enceinte, quatre mineurs accompagnés et onze mineurs isolés, détaille le journal.
    L’arrivée d’un grand nombre de migrants durant la journée du 6 janvier a obligé le Consortium d’urgence de Lanzarote à déployer en urgence des tentes sur le quai - une mesure exceptionnelle - et à offrir des matelas pour que les migrants puissent dormir dans des conditions décentes.Dans les heures qui ont précédé la soirée du 6 janvier, les opérations de secours se sont enchaînées : 250 personnes avaient rejoint Lanzarote à bord de quatre bateaux pneumatiques. Le premier a été secouru à 66 kilomètres de l’île avec 72 hommes et une femme à bord. Le second a été repéré par le Salvamento Marítimo avec 68 autres migrants à bord, dont deux mineurs et trois femmes. En fin de journée, les autorités maritimes ont porté assistance à deux autres embarcations transportant chacune 51 et 58 personnes.
    Les jours suivants, les opérations ont continué. Au total, plus de 800 migrants sont arrivés à Lanzarote dans les premiers jours de l’année 2025. « Nous sommes débordés, les centres sont saturés, nous devons continuer à ouvrir de nouvelles installations », a déclaré aux médias Marciano Acuña, un élu de l’ile qui s’inquiète aussi de la fragilité des personnes débarquées : une femme qui a accouché sur un canot pendant la traversée et l’arrivée d’une jeune fille de 15 ans avec « un bébé d’un an et quelques mois », a précisé Marciano Acuña.
    Le problème de l’accueil des exilés n’est pas nouveau. Chaque jour ou presque, des embarcations chargées de migrants accostent à Lanzarote et sur les îles canariennes (El Hierro, Grande Canaries, Tenerife...). Le système d’hébergement sature régulièrement avec des conséquences dramatiques sur la prise en charge des migrants, notamment les mineurs isolés.
    Fin octobre 2024, on dénombrait par exemple près de 6 000 jeunes migrants pris en charge dans l’archipel, pour une capacité de seulement 2 000 places réparties dans 81 centres d’accueil. Et les alternatives manquent. Par manque d’espace, « il est difficile d’agrandir les capacités » d’accueil, avait déjà constaté la Croix-Rouge espagnole, jointe par InfoMigrants en 2023. Depuis des années, les ONG locales dénoncent une faillite de l’État de droit, tandis que les autorités canariennes lancent des cris d’alarme. Elles supplient Madrid d’augmenter le nombre de transferts vers le continent espagnol - ce qui permettrait de répartir les migrants parmi les régions espagnoles et de désengorger l’archipel.
    Le gouvernement socialiste n’est pas sourd à ce signal d’alarme et souhaite réformer l’article 35 de la loi Immigration, qui acterait notamment l’accueil obligatoire des mineurs non accompagnés dans les différentes structures du pays (sur le continent), lorsqu’un territoire (comme les Canaries) dépasse 150 % de sa capacité d’accueil. Mais la réforme bloque, car l’exécutif et l’opposition ne parviennent pas à s’entendre. Pourtant, la situation est plus que jamais urgente. Cette saturation a des conséquences déplorable sur la population migrante : la détérioration des soins de santé, pourtant indispensables aux exilés après des jours passés dans l’océan Atlantique, sans eau ni nourriture en quantité suffisante. Pour rappel, le trajet jusqu’aux Canaries depuis les côtes ouest-africaines dure plusieurs jours, dans une embarcation à la merci des intempéries et des forts courants. La soif, la faim, les brûlures causées par le mélange d’eau de mer et de carburant rendent le périple cauchemardesque, pour ceux qui y survivent.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#atlantique#MNA#accueil#famille#sante#lanzarote

  • Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61991/sur-la-route-migratoire-entre-lalgerie-et-lespagne-une-hausse-effrayan

    Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages
    Par Marlène Panara Publié le : 31/12/2024 Dernière modification : 02/01/2025
    D’après l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 500 personnes sont mortes en 2024 sur la route migratoire menant de l’Algérie à la péninsule ibérique ou à l’archipel des Baléares. Des chiffres qui font de ce passage en mer Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.
    Youssef* connaissait bien la mer. Le jeune Algérien de 26 ans a plusieurs fois été pêcheur, et était bon nageur. Il a aussi été saisonnier sur le littoral algérien. Cette nuit de fin novembre, lorsqu’il a embarqué avec 12 autres personnes dans un petit bateau à moteur sur une plage d’Alger pour gagner l’Espagne, « il avait conscience des risques qu’il prenait », assure sa cousine qui préfère garder l’anonymat. « Mais il avait tellement de copains qui étaient partis comme ça et qui avaient réussi … » Mais Youssef n’arrivera jamais à Alicante, sa destination. Après cinq kilomètres seulement en mer, son embarcation prend l’eau. S’ensuit une altercation avec le conducteur du bateau, qui finit par se renverser. « Tout le monde est tombé à l’eau, y compris une famille avec une enfant de 6 ans et un bébé », raconte sa cousine. Les gardes-côtes algériens sont prévenus, mais la localisation du naufrage n’est pas la bonne. Les naufragés, qui n’ont pas de gilet de sauvetage, attendent près de six heures en pleine mer. Youssef fait grimper la petite fille sur un bidon d’essence. Lorsqu’un groupe de jeunes, prévenus de leur départ, parvient finalement à les retrouver, il est trop tard. Le bébé et sa mère sont retrouvés morts. Youssef et deux autres passagers sont portés disparus.
    Ce naufrage est loin d’être un cas isolé. Sur cette route migratoire qui relie l’Algérie à l’Espagne, les drames sont « de plus en plus fréquents », et « des cadavres apparaissent sur la côte [espagnole] plusieurs jours après [...] que les secours ont été alertés », indique la Garde civile dans un document consulté par le média Levante. D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras publié le 26 décembre, au moins 517 personnes sont mortes sur cette voie en 2024. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021.
    Cette année aussi, 26 embarcations ont « totalement disparu » en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries. Empruntée depuis plusieurs années par les candidats à l’exil, cette voie s’est réellement consolidée depuis 2021, affirme Caminando Fronteras. Les passagers déboursent entre 2 000 et 4 000 euros, parfois plus, pour effectuer ce trajet à bord de petits bateaux à moteurs de 60 à 140 chevaux, totalement inadaptés à ce type de traversées en pleine mer. En 2024, 13 952 migrants ont été comptabilisés sur cette voie.
    Les candidats au départ embarquent depuis Oran, Mostaganem, Tipaza ou Alger et naviguent en direction du sud de la péninsule ibérique. Ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante. Mais depuis 2022, la route algérienne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée. Le 29 décembre, 18 personnes ont atteint l’île de Formentera, et ont été rejointes par 74 migrants arrivés dans trois embarcations distinctes quelques heures plus tard. Depuis le 1er janvier 2024, 5 793 personnes au total ont débarqué aux Baléares, soit 154,3 % de plus que les 2 278 exilés arrivés dans l’archipel en 2023, d’après les chiffres de l’agence de presse espagnole EFE.
    Cet itinéraire, moins couvert par les secours, est tout aussi « périlleux », prévient Caminando Fronteras. « Les dangers de cette traversée sont même plus importants en raison des distances plus longues, mais aussi parce qu’il existe un risque élevé de perdre le cap et de se retrouver dans les zones les plus hostiles de la mer Méditerranée ».
    Sur cette voie, les profils des « harragas », littéralement « brûleurs de frontières », sont aussi plus vulnérables. Le rapport constate la présence régulière « d’adolescents qui voyagent seuls », et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. « Pour beaucoup, en France », précise-t-on. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, « près de 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie ».
    Les jeunes enfants accompagnés de leurs mères sont également de plus en plus nombreux. « Beaucoup d’entre eux étaient précédemment passés par la Libye et la Tunisie avant d’être refoulés dans le désert », précise l’association. Ces dernières années, les embarcations de fortune parties d’Algérie se remplissent souvent de familles entières. En octobre 2021, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) décrivait ce phénomène comme « une ’harga [migration en français]’ familiale inédite », qui trouve racine dans la morosité économique plombant le pays depuis 2014 et la chute du cours du pétrole.
    « En Algérie, il n’y a pas la guerre. Mais le chômage des jeunes, même diplômés, poussent la plupart à partir. Dans ce pays, si vous ne connaissez personne pour vous pistonner, vous n’avez pas d’avenir », explique la cousine de Youssef. « Et quand vous voyez que la plupart des gens que vous connaissez ont quitté le pays, sont heureux ailleurs et que vous, vous continuez à galérer malgré les années, partir devient votre seul objectif ». « Ici, même les jeunes avec un diplôme ne trouvent pas de travail, et ils s’ennuient », avait également confié en mai dernier Kenza, dont le frère originaire de Tizi Ouzou avait disparu en mer. « Hamza disait que la vie en Algérie, c’était fatigant. Alors quand il est entré à l’université de sociologie, il a rapidement fait des demandes de visa étudiant. À chaque fois, elles ont été refusées ». Youssef avait lui aussi d’abord envisagé de partir de chez lui « dans les règles », sur les conseils de sa famille. Le jeune homme avait fait des demandes de visa pour l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni. Mais, comme Hamza, aucune ne lui a été accordée. Aujourd’hui, la mère de Youssef « pense qu’il est en prison en Espagne ». « On ne lui a pas dit ce qu’il s’était vraiment passé, car elle a une santé très fragile », confie sa cousine. Tous les jeunes du quartier, en revanche, ont appris la mort de Youssef et des autres passagers. « Le lendemain du drame, beaucoup embarquaient à leur tour dans un bateau ».

    #Covid-19#migrant#migration#sante#algerie#espagne#baleares#routemigratoire#mortalite#sante#jeunesse#mediterranee

  • Les États-Unis fournissent des équipements de pointe pour renforcer la sécurité des frontières du Sénégal
    https://www.dakaractu.com/Les-Etats-Unis-fournissent-des-equipements-de-pointe-pour-renforcer-la-se

    Les États-Unis fournissent des équipements de pointe pour renforcer la sécurité des frontières du Sénégal
    Le 7 janvier 2025, les États-Unis ont fourni à la Gendarmerie nationale du Sénégal des équipements de pointe pour l’application de la loi, notamment de nouvelles lunettes de vision nocturne, des appareils GPS, des casques, des boucliers balistiques et des équipements médicaux vitaux. Ces outils de pointe, d’une valeur de plus de 750 000 dollars (plus de 450 millions de francs CFA), soutiendront la Gendarmerie dans la surveillance et la sécurisation des frontières nationales du Sénégal.
    La cérémonie de remise, qui a eu lieu au Centre régional d’entraînement tactique de Thiès, souligne le soutien de longue date des États-Unis aux efforts déployés par le Sénégal pour protéger ses frontières et ses citoyens. La remise de ces équipements fait partie d’un programme de quatre ans, dans lequel les États-Unis se sont associés aux forces de sécurité sénégalaises pour renforcer notre capacité collective à identifier et répondre aux menaces, améliorer la sécurité des frontières et lutter contre le trafic illicite de stupéfiants, d’armes et d’êtres humains. Grâce à des initiatives conjointes de formation et de partage des ressources, notre collaboration renforce la sécurité nationale et régionale et souligne le partenariat profond et croissant entre les États-Unis et le Sénégal en matière de sécurité.
    L’ambassadeur des États-Unis au Sénégal, Michael Raynor, a déclaré : « Les États-Unis sont fiers de soutenir les efforts du Sénégal pour protéger ses frontières en fournissant des équipements modernes et de haute qualité qui renforceront les capacités opérationnelles de la Gendarmerie nationale. Notre partenariat continu pour renforcer la sécurité des frontières reflète notre engagement permanent envers la sécurité et le bien-être du peuple sénégalais ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#etatsunis#securite#frontriere#trafic#traite#gendarmerie#sante

  • Etats-Unis : près d’un million de migrants autorisés par le gouvernement américain à rester dix-huit mois de plus
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/11/etats-unis-pres-d-un-million-de-migrants-autorises-par-le-gouvernement-ameri

    Etats-Unis : près d’un million de migrants autorisés par le gouvernement américain à rester dix-huit mois de plus
    Le Monde avec AFP
    Le gouvernement américain a annoncé, vendredi 10 janvier, que près d’un million d’immigrants venus du Salvador, du Soudan, de l’Ukraine et du Venezuela seraient autorisés à rester légalement aux Etats-Unis pendant dix-huit mois supplémentaires. Le ministère de la sécurité intérieure (DHS) a fait savoir qu’il prolongeait pour cette durée le régime spécial protégeant 232 000 Salvadoriens, 1 900 Soudanais, 600 000 Vénézuéliens et 103 700 Ukrainiens. Ce statut spécial est accordé aux personnes dont la sécurité n’est pas garantie en cas de retour dans leur pays d’origine, à cause de la guerre, de catastrophes naturelles ou d’autres raisons « extraordinaires ».
    Cette annonce intervient dix jours avant l’investiture du président élu Donald Trump, qui a promis de procéder à une expulsion massive de migrants après sa prise de fonction. Donald Trump avait essayé de mettre fin à ce programme lors de son premier mandat entre 2017 et 2021, sans y parvenir.
    Les Salvadoriens, qui bénéficient de ce régime spécial pour des raisons environnementales, pourront ainsi se réenregistrer en mars et rester aux Etats-Unis jusqu’en septembre 2026, a précisé le DHS. Les Soudanais jouissent du même droit car leur pays est frappé depuis vingt mois par une guerre dévastatrice. Une situation similaire aux Ukrainiens, après l’invasion de leur pays par la Russie en février 2022. Quant aux Vénézuéliens, leur statut spécial est prolongé en raison de la « grave situation humanitaire que le pays continue à connaître, à cause de la crise politique et économique sous le régime inhumain de Nicolas Maduro », a souligné le DHS. Le président Maduro a prêté serment vendredi pour un troisième mandat de six ans. Les Etats-Unis, qui ne reconnaissent pas son élection, ont dénoncé le « simulacre » et le caractère « illégitime » de son investiture, et imposé de nouvelles sanctions.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#ukraine#venezuela#salvador#soudan#immigration#politiquemigratoire#droit#sante

  • Première mort d’un migrant dans la Manche en 2025, un jeune Syrien
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/01/11/premiere-mort-d-un-migrant-dans-la-manche-en-2025-un-jeune-syrien_6492970_32

    Première mort d’un migrant dans la Manche en 2025, un jeune Syrien
    Le Monde avec AFP
    « Il s’agit du premier décès en mer en 2025 », à la frontière franco-britannique. Un jeune migrant syrien est mort lors d’une tentative de traversée de la Manche dans la nuit de vendredi à samedi 11 janvier, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) la préfecture du Pas-de-Calais. « Ce matin vers 4 h 10 à Sangatte (Pas-de-Calais) (…), des effectifs de CRS constataient le départ d’une embarcation de type small boat avec une soixantaine de migrants à bord », a relaté le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, interrogé par l’AFP. « Quelques minutes plus tard, le groupe débarque du bateau trempé (…). Sur le sol de l’embarcation, un homme d’une vingtaine d’années de nationalité syrienne est découvert en arrêt cardio-respiratoire (…), probablement écrasé par les autres migrants », a pour sa part souligné la préfecture.
    La victime était âgée de 19 ans, et sa mort a été constatée à 5 h 24, a précisé le procureur de Boulogne-sur-Mer. Des investigations médico-légales doivent être effectuées pour « déterminer de façon exacte les causes du décès », a-t-il ajouté. Un homme né en Syrie, âgé de 33 ans, a été « interpellé et placé en garde à vue », car il a « pu organiser le départ », toujours selon le procureur.
    « Il s’agit du premier décès en mer de 2025 » à la frontière franco-britannique, a relevé la préfecture. Selon cette même source officielle, « en 2024, 77 personnes sont décédées en tentant de rejoindre la Grande-Bretagne à bord d’un small boat », du nom des embarcations précaires utilisées pour franchir le détroit du Pas-de-Calais, un record depuis le début en 2018 de l’usage de ce moyen de traversée dans cette zone.
    La préfecture souligne que deux personnes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer et confiée à l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants. En raison de conditions météorologiques défavorables, seuls 61 migrants sont arrivés au Royaume-Uni à bord de small boats entre le 1er et le 10 janvier, selon les chiffres des autorités britanniques. En 2024, 36 816 migrants sont parvenus à traverser la Manche sur ces embarcations, soit 25 % de plus qu’en 2023, selon le ministère de l’intérieur britannique. Cette hausse accroît la pression sur le gouvernement travailliste de Keir Starmer, alors que la baisse de l’immigration, légale comme illégale, a été l’un des enjeux majeurs de la campagne électorale l’ayant porté au pouvoir en juillet, qui a aussi vu la percée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage. Selon Downing Street, les traversées de la Manche sur de petites embarcations ont été l’un des sujets évoqués par Keir Starmer et le président français, Emmanuel Macron, lors de leur rencontre jeudi soir à Chequers, résidence de campagne des premiers ministres britanniques.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#traversee#mortalite#sante#migrationirreguliere#trafic

  • A Mayotte, Marine Le Pen incrimine l’immigration après le cyclone Chido
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/01/07/a-mayotte-marine-le-pen-incrimine-l-immigration-apres-le-cyclone-chido_64851

    A Mayotte, Marine Le Pen incrimine l’immigration après le cyclone Chido
    Par Corentin Lesueur (Handréma, Mamoudzou, Mtsamboro (Mayotte), envoyé spécial)
    Le Parti socialiste l’a déçu, mais Harsani Toumbou « reste et restera un homme de gauche ». Lundi 6 janvier, le premier adjoint de la commune de Bandraboua, dans le nord de Mayotte, s’est pourtant précipité pour rencontrer Marine Le Pen. Pas question pour l’élu de refuser la visite du hameau d’Handréma, ravagé, comme une grande partie de l’archipel, par le passage du cyclone Chido, à la cheffe de file de l’extrême droite. Au contraire, ses administrés lui en seront plutôt reconnaissants. « Les gens d’ici en ont tellement marre des partis et des gouvernements : tout ça ne représente pour eux que des promesses non tenues, rapporte M. Toumbou. Depuis des années, Marine Le Pen a su profiter de cette situation, des défaillances, pour exploiter l’espoir des gens. »
    Dans une tournée menée tambour battant à Grande-Terre, Marine Le Pen a récolté ce qu’elle cherchait : des récits de « l’enfer » vécu par les habitants au plus fort de la tempête, le 14 décembre 2024, et la colère d’« abandonnés », toujours privés d’eau et d’électricité. Le tout sous l’œil des caméras. « Je suis venue pour constater que la réalité vécue par les Mahorais est bien différente de celle que nous décrivent le gouvernement et tous leurs rapports », a répété la députée (Rassemblement national, RN) du Pas-de-Calais pendant trois jours, du 5 au 7 janvier.
    Réservant ses visites aux localités les plus isolées, la triple candidate à la présidentielle a entretenu sa stature de « sauveuse » d’un département perclus de crises économiques, sociales, sanitaires, identitaires et environnementales − même si le climat n’a pas été évoqué lors du déplacement. Mais une sauveuse sans solutions nouvelles pour un territoire qui a particulièrement réussi au RN lors des dernières élections – avec 59,1 % des voix au second tour de la présidentielle de 2022, 52,42 % aux européennes et l’élection d’une députée, Anchya Bamana, en 2024.
    A Handréma, Mme Le Pen a déploré l’isolement total des résidents pendant une semaine, sans bouteilles d’eau ni matériel pour colmater les maisons éventrées. A Mtsamboro, elle a moqué la « théorie de l’ARS [agence régionale de santé] sur les millions de pastilles de chlore » qui auraient été distribuées, sans qu’elle en voit une de la journée. Au lycée polyvalent de la Cité-du-Nord, elle a douté, dans des salles de classe à ciel ouvert, que la rentrée ne soit assurée le 20 janvier, soit une semaine après le personnel, comme l’a promis le gouvernement Bayrou.
    Plus loin, sur la route nationale tracée le long de la côte, elle s’est arrêtée pour observer la partie de toit envolée chez une habitante, bien connue du RN local. Partout, elle a été accueillie par des chants et des embrassades. Plus tôt, lundi matin, Marine Le Pen avait tancé, depuis la maternité de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, ces « projets d’hôpitaux dans les tuyaux depuis 2018 et qui y restent ».
    Mais jamais elle n’a formulé la moindre proposition. « Je ne suis ici que pour constater, puis remonter à qui de droit. » Au premier ministre ? Quelques jours après avoir jugé que le plan ébauché par François Bayrou pour reconstruire Mayotte allait « dans le bon sens », la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a considéré, à son arrivée dans l’archipel, qu’il n’allait désormais « plus assez loin ». Tout juste a-t-elle précisé qu’il manquait un « volet diplomatique ». Soit « la fin de la récréation » pour les Comores, un pays accusé d’organiser la « disparition » de Mayotte. « Je crois que la guerre démographique que nous mène Azali Assoumani [le chef de l’Etat comorien] est en train d’être perdue par nos gouvernements successifs, a mis en garde Mme Le Pen. Oui, nous faisons face à une bascule démographique. »
    La représentante du RN a refusé de dérouler un « plan » ou la moindre série de mesures pour « construire » Mayotte, car la solution est, pour elle, unique : « Mettre fin à l’immigration clandestine. » A chaque étape de sa visite, elle a écouté la défiance de nombreuses victimes du cyclone à l’égard d’étrangers accusés d’être mieux traités que les Mahorais.
    Sans exemples probants, la députée a dénoncé une « concentration des moyens dans les bidonvilles », ces « bangas » soufflés par le cyclone Chido, sans que le sort de leurs habitants – une majorité de Comoriens – soit éclairci, trois semaines après. « Quand ils n’ont pas d’eau, les Mahorais, eux aussi, ont soif », a insisté la dirigeante d’extrême droite, préconisant la « destruction » rapide par les autorités de tout matériel, tôles et bouts de bois, susceptibles d’inspirer de nouveaux abris de fortune à une immigration accusée des maux de Mayotte avant, pendant et après le cyclone.
    Marine Le Pen ne s’est jamais privée d’ériger le cent unième département français en avant-poste géographique d’un pays submergé par l’arrivée de nouveaux résidents. Les ravages de Chido ? « Les conséquences d’années et d’années de déni d’une situation d’occupation de l’île », a-t-elle posé. Une « occupation » organisée par les Comores avec la complicité de la France, a maintes fois reproché Mme Le Pen.
    Aux nombreux sinistrés comme aux quelques élus croisés, elle n’a cessé de brandir le « mensonge d’Etat » du nombre d’habitants de Mayotte comme la cause de leurs crises et de l’échec des politiques publiques. « Il n’y a pas 325 000 personnes à Mayotte, il y en a 500 000 », a-t-elle certifié à la sortie de son entretien avec le président (Les Républicains) du conseil départemental, Ben Issa Ousseni. Sans autre référence qu’un « rapport de la Cour de comptes de 2022 » qui, s’appuyant sur « [ses] interlocuteurs », évoquait plutôt « 350 000, voire 400 000 » résidents possibles.
    Parmi ses « interlocuteurs », Marine Le Pen peut compter sur Saidali Boina Hamissi. Ephémère colistier de Jordan Bardella pour les européennes du 9 juin 2024, le délégué départemental du RN à Mayotte avait été évincé après l’exhumation, en avril 2024 par Libération, de propos racistes et complotistes tenus sur les réseaux sociaux. En 2017, il y qualifiait de « vermines » et de « cafards » des habitants comoriens d’un quartier de Mamoudzou. M. Bardella avait promis de le remplacer à la tête de la fédération mahoraise à la rentrée de septembre 2024. Organisateur du déplacement de Mme Le Pen, M. Hamissi est plus que jamais le représentant sur place du parti d’extrême droite. « Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, note André Rougé, eurodéputé et référent outre-mer au RN. Et la situation actuelle [à Mayotte] prête à autre chose qu’à ces propos. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#cyclone#comores#sante#politiquemigratoire

  • La Grèce condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour le refoulement vers la Turquie d’une demandeuse d’asile
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/07/la-grece-condamnee-par-la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-pour-le-refo

    La Grèce condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour le refoulement vers la Turquie d’une demandeuse d’asile
    Par Marina Rafenberg (Athènes, correspondante)
    Mardi 7 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné pour la première fois la Grèce à indemniser d’une somme de 20 000 euros la victime d’un refoulement illégal vers la Turquie. Athènes a toujours démenti avoir recours à cette pratique, contraire au droit international et à la convention de Genève relative au statut des réfugiés.
    Le 4 mai 2019, la ressortissante turque, nommée « A.R.E » dans l’arrêt de la Cour de Strasbourg, est arrêtée dans le village de Nea Vyssa, dans la région grecque de l’Evros, alors qu’elle venait de traverser la frontière avec la Turquie et qu’elle s’apprêtait à rencontrer un avocat pour déposer sa demande d’asile. A.R.E avait été condamnée, quelques mois auparavant, à six ans et trois mois de prison en Turquie pour appartenance à la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, mort le 22 octobre 2024.
    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé les gulénistes d’avoir orchestré une tentative de coup d’Etat en 2016. Quelques heures seulement après avoir traversé la frontière, la jeune femme est transportée dans un poste de gardes-frontières grecs, où elle exprime son souhait d’obtenir la protection internationale. Le soir même, elle affirme que des policiers grecs lui ont confisqué tous ses biens personnels (téléphone portable, chaussures, argent) et qu’elle a été emmenée avec d’autres personnes près de la rivière Maritsa (Evros, en grec), où des hommes masqués les ont forcés à embarquer sur un canot gonflable pour rejoindre la rive turque.
    Le 5 mai 2019, A. R. E est arrêtée par les autorités turques et mise en prison. La CEDH a conclu que la ressortissante turque y avait été renvoyée sans que soient évalués les risques qu’elle encourait, que sa détention informelle n’avait aucun fondement et que la justice grecque n’avait pas suffisamment enquêté sur ce cas.
    « C’est la première fois que la Grèce est condamnée pour des faits de “pushbacks” [refoulements], mais ce qui est encore plus important, c’est que la Cour reconnaît que les autorités grecques ont un modus operandi, qui consiste à renvoyer systématiquement les demandeurs d’asile vers la Turquie. Cela ne peut être qu’un développement positif pour les quelque 50 cas similaires qui doivent être étudiés par la CEDH en 2025 », assure Lefteris Papagiannakis, le directeur du Conseil grec pour les réfugiés, ONG qui représentait légalement la victime.
    « La reconnaissance par la CEDH de cette pratique illégale des autorités grecques est une victoire pour les milliers de victimes qui dénoncent les refoulements des autorités grecques à la frontière gréco-turque », a réagi une des avocates de la requérante, Maria Papamina.
    La CEDH doit notamment se prononcer pour la première fois sur le refoulement, en octobre 2021, d’une ressortissante européenne, une Franco-Turque. Arrêtée en Turquie en avril 2018 avec son mari turkmène, elle était, elle aussi, accusée d’être une partisane de Fethullah Gülen et avait été condamnée à six ans et trois mois de prison. Depuis son retour forcé en Turquie, elle a été incarcérée.
    Depuis 2020, lorsque Ankara a menacé de laisser passer en Grèce et en Europe des milliers d’exilés bloqués en Turquie, ces retours forcés opérés par les gardes-frontières ou gardes-côtes grecs se sont intensifiés. Plusieurs ONG, des enquêtes journalistiques et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont révélé la récurrence et la violence de ces pratiques. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants avait déjà affirmé, il y a plusieurs mois, qu’« en Grèce les renvois aux frontières terrestres et maritimes [étaie]nt désormais la règle ».
    « Il existe suffisamment d’informations pour conclure que des refoulements vers la Turquie ont eu lieu et continuent d’avoir lieu, bien qu’à une échelle plus réduite pour le moment », expliquait également, dans un rapport publié en juillet 2024, le Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants du Conseil de l’Europe. Selon le groupe de recherche Forensic Architecture, rien qu’entre mars 2020 et mars 2023, 2 010 refoulements d’embarcations ont été opérés par les gardes-côtes grecs.
    Si l’affaire jugée mardi a eu lieu avant l’élection de l’actuel premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, la Cour confirme bien que la pratique a perduré jusqu’à récemment et qu’elle concerne aussi bien les refoulements depuis la frontière terrestre que depuis les îles grecques proches des côtes turques. Mais le gouvernement conservateur a toujours nié mener une telle politique, affirmant au contraire que les « gardes-côtes grecs avaient sauvé des milliers de vies » et que la Grèce menait « une politique migratoire stricte mais juste ».

    #Covid-19#migrant#migration#grece#UE#droit#refoulement#turquie#frontiere#sante

  • Les suicides de migrants tunisiens dans les prisons italiennes sont en augmentation - InfoMigrants
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250103-les-suicides-de-migrants-tunisiens-dans-les-prisons-italiennes-sont-en-

    Les suicides de migrants tunisiens dans les prisons italiennes sont en augmentation
    Par RFI Publié le : 03/01/2025
    Le nombre de décès par suicide de migrants tunisiens dans les prisons italiennes est en augmentation. C’est ce sombre bilan qu’a dénoncé l’ancien député et militant de la société civile, Majdi Karbai sur les réseaux sociaux, le 30 décembre, après la mort d’un migrant tunisien dans la prison de Plaisance au nord de l’Italie. Lui et des ONG tunisiennes alertent depuis plusieurs années sur les conditions de détention des migrants tunisiens arrivés illégalement en Italie et les répercussions sur leur santé mentale.
    Il s’agit du dixième décès tunisien dans les prisons italiennes pour l’année 2024, selon le militant Majdi Karbai. Le nom du migrant n’a pas été révélé mais l’ancien député a insisté sur le silence des autorités tunisiennes et italiennes sur ces morts suspectes. En novembre, une famille tunisienne enterrait le corps de Fadi Ben Sassi, 20 ans, décédé aussi dans une prison italienne d’un apparent suicide.
    En mars, un père de famille tunisien de 29 ans décède aussi dans des circonstances suspectes pendant son incarcération. Si, en Tunisie, ces morts sont traitées comme des faits divers, de nombreuses associations tunisiennes et italiennes dénoncent depuis des années les mauvais traitements que subissent les migrants tunisiens dans les centres de détention administrative et les prisons italiennes.
    Une enquête menée par Avocats sans frontières en 2022 suite à la mort de deux migrants tunisiens dans ces centres avait révélé que 88% des migrants tunisiens de retour d’Italie avaient subi des maltraitances physiques et psychologiques. Certaines pouvant pousser à l’automutilation et au suicide. En juin 2024, Mustapha Laouini, un responsable tunisien à l’Institut national confédéral d’assistance en Italie a déclaré que 3 000 migrants tunisiens étaient détenus dans les prisons italiennes.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#tunisie#sante#santementale#detention#migrationirreguliere

  • « Sur l’immigration, le récit de Donald Trump évolue au gré des rapports de force dans son camp »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/03/sur-l-immigration-le-recit-de-donald-trump-evolue-au-gre-des-rapports-de-for

    « Sur l’immigration, le récit de Donald Trump évolue au gré des rapports de force dans son camp »
    Marie-Cécile Naves Politiste
    Durant toute sa campagne, Donald Trump s’est engagé à réduire de manière drastique l’immigration non seulement illégale, mais aussi légale. Son souhait de confier cette tâche à l’ancien policier Tom Homan – l’artisan de la séparation de plus de 4 000 enfants de leurs parents immigrés entre 2017 et 2021 – allait dans ce sens.
    Le récit trumpien se décline en trois points : la lutte contre la délinquance (le migrant étant automatiquement associé au criminel) ; la préservation d’une identité (blanche) américaine mythifiée ; et, précisément, l’efficacité économique. Ces trois objectifs sont liés entre eux, le travailleur immigré étant présumé prendre le travail du « vrai » Américain.
    Dans les faits, la perspective d’une expulsion des quelque 11 millions de clandestins, mais aussi de leurs enfants, même si ces derniers sont en situation régulière, s’avère, au-delà des problèmes éthiques et pratiques qu’elle pose, une aberration économique.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Aux Etats-Unis, l’immigration au cœur des premières nominations de Donald Trump
    En 2022, on comptait 30 millions d’immigrés dans la main-d’œuvre du pays (soit 18 %), dont 8 millions de travailleurs illégaux indispensables à de nombreux secteurs économiques. Les sans-papiers représentent ainsi jusqu’à un tiers des employés dans l’agriculture, le BTP, les loisirs, la restauration, les services à domicile ou à la personne, en particulier parce qu’ils sont les seuls à accepter certains emplois peu qualifiés.
    Cependant, nombre d’entre eux sont très demandés en raison de leur niveau de qualification : aux Etats-Unis, un tiers des immigrés possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur (soit la même proportion que les citoyens américains), ce qui les conduit à occuper des emplois à haute valeur ajoutée : banque, nouvelles technologies, recherche fondamentale et appliquée, etc.
    Une étude du National Bureau of Economic Research, un centre de recherche indépendant, a montré qu’entre 1990 et 2015 les immigrés ont concentré 16 % des inventions et 23 % des innovations. Ils créent, en outre, plus souvent leur entreprise, et donc des emplois, dont bénéficient également les Américains : les deux tiers des principales entreprises en intelligence artificielle ont été fondées par des immigrés, dont une part importante était au départ sans papiers.
    Avec des expulsions massives, le marché du travail, malgré sa grande fluidité, ne se redéploiera pas de lui-même par un effet de vases communicants. La compétitivité de nombreuses entreprises, petites ou grandes, s’en trouvera affectée, sur le plan national ou à l’échelle internationale : non seulement elles devront augmenter les salaires pour embaucher des Américains ou des immigrés légaux, ce qui aura un effet inflationniste, mais c’est toute une chaîne de production et de distribution qui en pâtira (sous-traitants, etc.). Autrement dit, des opportunités d’emploi seront perdues pour tout le monde.
    Par ailleurs, les économistes et la Banque mondiale s’accordent à dire que la richesse créée par les immigrés, clandestins compris, est considérable : jusqu’à 8 % du PIB des Etats-Unis. Et, même avec un pouvoir d’achat plus faible que la moyenne, les sans-papiers restent des consommateurs, et paient des impôts locaux et fédéraux.
    Enfin, expulser des millions d’immigrés demandera des moyens policiers et judiciaires démesurés : l’American Immigration Council estime qu’arrêter, juger et expulser, chaque année, un million d’immigrés coûterait près de 90 milliards de dollars (87,5 millions d’euros).
    Il est donc certain que le discours trumpien s’adaptera, quelles que soient les décisions prises, et quels que soient les faits. Le récit du président élu évolue déjà au gré des rapports de force dans son camp. Pour l’heure, Donald Trump semble soutenir les « tech bros » de la Silicon Valley, symbolisée par Elon Musk, qui demandent le maintien et l’extension d’un système de visa, le H1B, pour leurs futurs ingénieurs et techniciens, contre l’extrême droite identitaire jusqu’au-boutiste, emmenée notamment par l’idéologue Steve Bannon. A contre-courant de ce que Trump affirme depuis des années.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#visas#H1B#economie#migrationqualifiee#immigration#sante#expulsion

  • Un nombre record de 46.843 migrants irréguliers sont arrivés aux îles Canaries en 2024
    https://www.dakaractu.com/Un-nombre-record-de-46-843-migrants-irreguliers-sont-arrives-aux-iles-Can

    Un nombre record de 46.843 migrants irréguliers sont arrivés aux îles Canaries en 2024
    Le nombre de migrants entrés illégalement en Espagne via les îles Canaries est de 46.843 en 2024, dépassant le record annuel établi en 2023 s’élevant à 39.910, selon les données publiées jeudi par le ministère de l’Intérieur. Dans l’ensemble du pays, 63.970 arrivées par voie terrestre ou maritime ont par ailleurs été enregistrées, contre 56.852 sur l’ensemble de 2023. Ce chiffre se rapproche du record absolu de 2018, où 64.298 migrants illégaux étaient arrivés en Espagne.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#sante