• « Le Ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire du site permettant la génération d’attestations de déplacement dérogatoire COVID-19, est en mesure d’assurer un pistage nominatif des citoyens, en usant de procédés comparables à ceux qu’emploient les régies publicitaires et d’autres spécifiques aux services de renseignement. »

    https://www.broken-by-design.fr/posts/attestation-covid-19

    L’article intéressera les développeureuses Web car il est très bien expliqué. Leçon : il n’y a pas que les cookies pour pister.

    #vie_privée #TousAntiCovid #pistage_Web #SOP #localStorage

  • Nantes Révoltée - NOUVELLE « LOI DE PROGRAMMATION » : LES OCCUPATIONS D’UNIVERSITÉ PASSIBLES DE PRISON !
    https://nantes-revoltee.com/nouvelle-loi-de-programmation-les-occupations-duniversite-passibles

    https://www.nantes-revoltee.com/wp-content/uploads/2020/11/FB_IMG_1605010171754.jpg

    Les Assemblées Générales et les occupations d’universités par les étudiants et étudiantes sont les actions incontournables de tout mouvement de jeunesse depuis des décennies. De Mai 68 à la Loi Travail, de la lutte victorieuse contre le CPE aux mobilisations des années 1980 jusqu’aux protestations étudiantes de 2018. Bientôt, ce sera fini. Le gouvernement veut faire passer une nouvelle « loi de programmation de la recherche » : une batterie de mesures ignobles pour l’enseignement supérieur, qui va encore précariser et libéraliser d’avantage les universités.

    Cette loi comporte un passage encore plus grave. L’occupation d’une fac devient un délit pénal. Voici l’article : « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement » sera condamné.

    Trois ans de prison et 45 000€ d’amendes sont prévus pour punir les étudiants qui voudraient se mobiliser sur leur campus. 3 ans de prison !

    #loi_de_programmation
    #covid_putsch

  • Une réforme discrète et hop ! la France est revenue à l’Ancien Régime
    https://reporterre.net/Une-reforme-discrete-et-hop-la-France-est-revenue-a-l-Ancien-Regime

    En 2009, il a été décidé de regrouper les services départementaux de ministères différents dans des directions communes (par exemple, la Direction départementale des territoires, DDT, regroupe à la fois des missions liées aux ministères des Transports, du Logement et de la Transition écologique). Les Directions départementales interministérielles ont donc été créées. Dépendant auparavant de plusieurs ministères à la fois, elles ont logiquement été placées sous l’autorité du Premier ministre, les préfets de département en assurant la coordination sous son autorité. Elles restaient en liaison avec leurs anciens ministères de tutelle, les ministères techniques (Écologie, Agriculture, etc.).

    La grande rupture instituée par ce décret du mois d’août, c’est qu’il évince le Premier ministre, et prévoit que, désormais, ces directions départementales seront rattachées au ministère de l’Intérieur. C’est-à-dire que tous les champs de compétences de ces directions, qui organisent la vie sociale (urbanisme, logement social, biodiversité, transition écologique, agriculture, éducation populaire, jeunesse et sport…), vont désormais être placés sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et du préfet de département (dont la carrière dépend du ministère de l’Intérieur).

    Les significations politiques et administratives de ce changement de tutelle sont lourdes.

  • Forte mobilisation contre le projet de loi réprimant la diffusion d’images de violences policières
    https://www.bastamag.net/Mobilisation-massive-proposition-loi-Fauvergue-Securite-globale-repression

    L’article 24 de la proposition de loi « relative à la sécurité globale » sanctionne d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende la diffusion d’images relative aux pratiques policières. Face à cette mesure considérée comme « une atteinte inédite au droit d’informer », plus de 560 000 personnes ont d’ores et déjà signé une pétition. Le 17 novembre, l’Assemblée nationale doit étudier la proposition de loi dite de « Sécurité globale » (#PPLSecuriteGlobale). Ce texte, montagne de mesures liberticides, précise (...)

    #journalisme #police #législation #violence #surveillance #vidéo-surveillance #activisme

    • La France, pays de la déclaration des droits de l’homme, transformée en État policier par la macronie.

      C’est inacceptable.

      Compte-rendu de l’adoption de la loi #sécuritéglobale hier par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

      Immersion dans les méthodes législatives propres aux États policiers.
      https://www.laquadrature.net/2020/11/06/securite-globale-la-police-fait-la-loi

      La loi « sécurité globale » a été adoptée hier en commission des lois de l’Assemblée nationale (relire notre première analyse de la loi). Un premier constat s’impose aux personnes qui ont suivi l’examen du texte : une ambiance singulière, lugubre et fuyante. Un silence de plomb rompu seulement par divers éclats de rires du groupe LREM, incongrus et parfaitement indécents compte tenu de la gravité du texte examiné. Certains diront qu’il faut écrire la loi d’une main tremblante. Alors tremblons...

    • Le RAID dans l’Assemblée

      Cette loi illustre la méthode législative propre aux États policiers : la police écrit elle-même les règles qui définissent ses pouvoirs.

      D’abord, littéralement, l’auteur principal du texte, Jean‑Michel Fauvergue (LREM), est l’ancien chef du RAID, de 2013 à 2017. Il est l’un des deux rapporteurs du texte. À travers lui et, depuis son pupitre en commission des lois, la police a pu imposer son autorité.

      Quand la députée Danièle Obono (LFI) s’inquiète pour nos libertés fondamentales, Fauvergue lui reproche de « déverser [son] fiel sur la société française » – car, comprenez-vous, critiquer la police, c’est critiquer « la France ». Voyant Obono insister, il lui intime même : « Allez prendre vos gouttes ! ». Sans doute voit-il le « débat parlementaire »a comme un champ de bataille où il est exclu de négocier avec l’ennemi, tout en se permettant de reprocher à Obono de « voir la société de façon binaire entre les « gentils » et les « méchants » ».

      Pensées interdites

      Cette négociation impossible s’est aussi traduite dans l’attitude de l’autre rapporteure du texte, Alice Thourot. Chaque fois qu’un amendement proposait de limiter ne serait-ce qu’un tant soit peu les nouveaux pouvoirs de la police, elle restait cloîtrée dans une unique et lancinante réponse, se résumant à : « Cette disposition a été demandée par la police, il faut l’adopter telle quelle ».

      Elle n’est sortie de ce mutisme intellectuel que pour demander aux députés d’arrêter d’envisager des hypothèses où la police abuserait de ses nouveaux pouvoirs, car de telles pensées seraient insultantes pour la police. Entre ces « crimepensées » et le slogan choisi par Thourot pour cette loi, « protéger ceux qui nous protègent », 1984 est à l’honneur.

    • https://linsoumission.fr/2020/11/06/exclusif-interdiction-de-filmer-les-policiers-entretien-avec-le-depute

      « Il s’agit bien de la banalisation d’une surveillance de masse aérienne dont la précision est chirurgicale. »

      La proposition de loi renforce le statut des agents de sécurité privée, le rapprochant petit à petit de celui d’un agent de l’Etat. Sous couvert de vouloir renforcer la protection de ces agents privés, les députés marcheurs pensent qu’on oublie que le secteurs de la sécurité est très attractif, au détriment de la police nationale et municipale notamment. La crise de vocation et de fidélisation des policiers et gendarmes passe aussi par une capacité du privé à capter les effectifs. En cherchant à aligner le statut et les protections le texte anticipe même la possibilité d’empiéter sur des périmètres directement publics. C’est ce qui est explicitement dit dans l’exposé des motifs, quand ils évoquent la participation aux évènements de la Coupe du monde de rugby 2023 et les Jeux olympiques 2024. Il faut bien avoir conscience que la participation à de tels événements de la sécurité privée, conduit à un partage d’information notamment sur l’anti-terrorisme, sur des contrôles d’identité aux abords des stades, des participations plus actives à des actions de police judiciaire, … De la coordination à la recherche d’efficacité, on oublie les missions remplies par l’État en terme de sécurité.

    • je me doute bien @colporteur que tu ne soutiens pas Le Monde ou la presse de régime des milliardaires. Mais comme tu es celui qui affiche, ici, le plus de liens vers le quotidien français « de référence » voire en caviardant des articles entier, saches que je n’ouvre jamais ce journal même en papier. Encore moins quand des fractions de la classe dominante s’opposent à des lois iniques. Surtout Le Monde qui a encensé macron lors de son sacre.

  • La France est aujourd’hui dirigée par un comité secret : le Conseil de défense.
    https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-covid-19-jean-luc-melenchon-alerte-contre-les-debordements-du-pouvoir-

    Il a des raisons de plaire à ce Président. D’abord, la composition du conseil est à sa discrétion. Traditionnellement, se trouvent autour de la table le chef d’état-major des armées, le Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, le ministre de la Défense, le Premier ministre, les responsables du renseignement, le ministre de l’Intérieur. Mais Macron peut ajouter ou retirer qui il veut. Tout est à sa guise. Le rêve pour la volonté de toute-puissance typique de la monarchie présidentielle macroniste.

    Un observateur attentif notera une autre qualité séduisante du Conseil de défense pour Macron. C’est son caractère secret. Il n’y a pas de compte rendu de ses réunions. Et tout ce qui s’y dit est couvert par le secret défense. Donc les participants s’exposent à des poursuites pénales s’ils révèlent tout ou partie des discussions ou des propos tenus par Macron. C’est cela sans doute au fond, la réelle raison de ces Conseils de défense à répétition. Un moyen pour Macron de se couvrir. Et une manifestation de la décadence paranoïaque du monarque comme en attestent les confidences des couloirs de l’Assemblée nationale. Il ne fait plus confiance à sa propre équipe gouvernementale.

    Le gouvernement, en exécutant les décisions du Conseil de défense, est lui-même placé hors de toutes responsabilités !

    https://twitter.com/d_schneidermann/status/1323657228889526273

    « #Comité_secret » : les mots sont forts, mais la situation décrite par JLM est parfaitement exacte. Peu de mises en cause de ce dispositif, jusqu’ici, dans la presse...

    #conseil_de_défense

    • Covid-19 : il faut dessaisir le Conseil de défense
      https://blogs.mediapart.fr/raquel-garrido-et-pierre-yves-cadalen/blog/041120/covid-19-il-faut-dessaisir-le-conseil-de-defense

      La captation présidentielle du pouvoir, à travers le Conseil de défense et de sécurité nationale, est inconstitutionnelle et inefficace. Ce conseil, en rien responsable ni devant les Français ni devant le Parlement, est devenu la boîte noire de la République. Tout s’y décide sans que nul ne sache ce qui s’y passe et s’y dit. Nous devons ouvrir des perspectives politiques nouvelles. Par Raquel Garrido, avocate au Barreau de Paris, et Pierre-Yves Cadalen, docteur en sciences politiques.

    • « La mort et son régime politique », par Jean-Luc Mélenchon

      Tribune. Comment en est-on arrivé là ? Ou a été établi le plan de confinement ? « En Conseil de défense », a déclaré le porte-parole du gouvernement. On ne saura donc ni pourquoi ni comment ont été prises les décisions que le gouvernement a recopié sans discuter. Car l’ordre du jour et les conclusions de ce conseil sont « secret-défense ». Qui ouvre la bouche à l’extérieur encourt des sanctions pénales. Mais de quel droit la pandémie est-elle traitée là ? Car le code de la défense prévoit de façon bien précise les attributions de ce conseil. Rien que du militaire. D’ailleurs sur huit membres, il y a quatre des plus hauts responsables de l’armée et du renseignement ainsi que la ministre de la Défense. Ce Conseil de défense décide des plans d’action contre l’épidémie. Pourtant il n’y siège aucun expert des questions médicales. Ce conseil a aussi tranché sur les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat. Il traitera aussi, a-t-on annoncé, de la loi à propos du prétendu séparatisme musulman.

      La stratégie du choc

      Autant d’abus de pouvoir. Ils couronnent une évolution visible de la macronie. Dorénavant c’est l’extinction méthodique des libertés individuelles et collectives. Le gouvernement vous dit quand vous pouvez sortir de chez vous et quand vous rentrerez. Il décide de l’heure limite de votre repas si vous vous le faites livrer. Il ne vous permet pas de pratiquer votre religion en réunion mais vous autorise le supermarché et le jogging. Il décide aussi du nombre des assistants aux funérailles. « C’est le Covid vous dis-je ! » Non c’est la stratégie du choc décrite par Naomie Klein. Sous l’effet de sidération, l’extension sans fin et sans contrôle des pouvoirs du président a pris l’air d’une évidence. Au point qu’un ministre de la Santé peut trouver normal de hurler aux députés qui lui tiennent tête dans l’hémicycle : « Sortez d’ici. » A-t-il entendu Mirabeau lui répondre ? Sous prétexte de virus, encore des violences contre les salariés. La macronie a déjà supprimé les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans les entreprises et a introduit dans l’état d’urgence sanitaire des ordonnances autorisant un piétinement général des droits acquis. Toute restriction au travail du dimanche est levée et l’employeur peut aussi décider du moment de vos vacances et RTT, de diminuer la durée de la pause repas, et celle entre deux jours de travail de douze à neuf heures. Mais il peut aussi rallonger de douze heures le maximum hebdomadaire européen de quarante-huit heures. Qui refuse ces modifications cruciales pour la vie quotidienne de sa famille peut être licencié à ses dépens.

      Le choc contamine tous les domaines. Ainsi quand le ministre de l’Education nationale, reprenant les pires affabulations de l’extrême droite, prétend exercer un contrôle sur les recherches en sociologie à propos du recoupement des discriminations ! La liberté de réunion est anéantie comme celle de manifester. De tous côtés le fichage et les fichiers : sanitaire, comportemental, génétique, et la perspective de leur usage croisé. Pluie d’amendes pour qui désobéit. Matraquage, mutilations, gaz et condamnations à la chaîne pour les récalcitrants : 1 000 gilets jaunes condamnés à de la prison ferme, 32 éborgnés, 90 perquisitions contre les décrocheurs de portrait du Président. Instrumentalisation de la justice dans les règlements de compte politique du parti au pouvoir : la brutalité et l’abus de pouvoir sont devenus la règle. Et voici qu’arrive encore une loi d’initiative macroniste sur « la sécurité globale ». Son but est une surveillance accrue de la vie privée avec les drones et la reconnaissance faciale par caméra. Mais il s’agit aussi d’absoudre par avance les violences policières en les rendant impossibles à prouver par des images. Ce nouveau délire vient après sept lois en trois ans de surenchère. Droit de censure des réseaux sociaux, durcissement du fonctionnement de la justice (avec un record historique de censure du Conseil constitutionnel), entrave des lanceurs d’alerte sous prétexte de secret des affaires. Tout a été bon aussi contre le droit d’asile et les conditions de rétention des réfugiés de l’immigration en Méditerranée. Certes il y a déjà eu une inflation sidérante de lois sur la sécurité depuis trente ans : 16 lois contre le terrorisme, 32 lois sur la lutte contre la délinquance, 21 lois sur l’immigration. Et jamais le moindre bilan d’aucune d’entre elles.

      Préjugé technocratique

      Mais le régime macroniste a fait de ce qui était une compulsion électoraliste une méthode et un projet assumé. En témoigne le projet de réduire le nombre des parlementaires après avoir déjà réduit leurs pouvoirs à force d’ordonnances et de nouveau règlement de l’Assemblée nationale. En témoignent les outrances verbales des porte-parole macronistes. Certes il y a un effet de concurrence pour récupérer les thèmes de Mme Le Pen dans l’espoir de lui prendre aussi des voix.

      Ainsi un régime autoritaire de type nouveau s’est mis en place. Il s’enracine dans le préjugé technocratique pour qui toute discussion est une perte de temps. Il se nourrit du mépris de classe des parvenus à l’égard des gens de « rien ». Il se justifie par une vision aberrante de la France comme start-up dont le génial PDG, enfant prodige, traverserait sans dommage le pont d’Arcole trois fois par jour. Il se traduit par le plus violent recul des libertés depuis l’Occupation. Il a son dogme : maintenir dans la tempête un système économique qui épuise l’homme et la nature. Périsse la civilisation humaine plutôt qu’une fortune immorale. Oui, une nouvelle façon de vivre nous est imposée de force : en dessous d’un certain seuil de revenus et de mètres carrés disponibles, il faut survivre, sans rites humains, sans sorties, sans vie culturelle, sans vie sociale. La mort par Covid permanent et terrorisme épisodique serait installée dans nos foyers. Elle a été rendue maîtresse de nos vies qui en étaient le refus.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/11/06/la-mort-et-son-regime-politique-par-jean-luc-melenchon_1804825

  • Confinement pour tous… mais pas pour les chasseurs
    https://reporterre.net/Confinement-pour-tous-mais-pas-pour-les-chasseurs

    À la campagne, les fusils ne prendront pas la poussière. Malgré le confinement, les coups de feu vont à nouveau résonner dans les bois. Le week-end dernier, le puissant patron de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, s’est félicité d’avoir obtenu gain de cause, glorifiant son entregent au sein du gouvernement. Contrairement à la population générale, qui n’a droit qu’à un accès restreint à la nature, les chasseurs pourront obtenir des dérogations pour user de la gâchette et tirer sur la faune sauvage.

    « Tout ceci ne s’est pas fait sans mal », a confié sur les réseaux sociaux le président des chasseurs avant de se réjouir : « Avec le soutien de nos amis agriculteurs, il va donc pouvoir s’ouvrir des possibilités de réguler certaines espèces dans un respect strict des gestes barrières liés au confinement ».

    Le 1er novembre, la secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba, a écrit une circulaire à l’attention des préfets. « Dans les plus brefs délais », au cours de cette semaine, ils devront réunir les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) pour définir, en lien avec les acteurs locaux, des « objectifs de prélèvement ». « Nous nous devons d’éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils », a déclaré Bérangère Abba dans un communiqué.

    Cette circulaire que Reporterre a pu se procurer précise que ces « prélèvements » [les « abattages », dans le vocabulaire commun] ne pourront être effectués que par des battues et du tir à l’affût, pas par l’organisation de chasse à courre. Willy Schraen regrette que « les chasseurs de gibiers d’eau n’aient pas été reconnus dans leur pratique essentielle de sentinelles sanitaires », mais pense qu’il pourra convaincre son ministère de tutelle.
    « Je vous invite à prendre une heure de détente cynégétique autour de chez vous »

    Chose plus surprenante, il invite ses troupes, alors que le droit pour l’instant l’interdit, à prendre, dans le cadre des attestations prévues, « une heure de détente cynégétique à moins d’un kilomètre de chez soi ».

    Bien que notre secrétaire d’État nous affirme que cela n’est pas autorisé, d’autres sources aussi importantes au sein de l’État nous valident la possibilité de prendre cette heure de détente cynégétique dans le cadre légal de la chasse en vigueur. Je vais donc me référer à cette deuxième approche parce que l’activité de nature qu’est la chasse ne peut être moindre que celle des autres. Je vous souhaite donc de prendre un bol d’air à proximité de votre maison et de respecter scrupuleusement la distanciation sociale. »
    Willy Schraen

    Encore faudrait-il que les chasseurs habitent tous à l’orée des bois et non pas en centre-bourg ou en ville… Car des arrêtés préfectoraux relatifs à la sécurité publique interdisent également à toute personne placée « à portée de fusil » ou à moins de 150 mètres de tirer en direction de certaines infrastructures comme les routes, les chemins publics et les habitations.

    Les chasseurs sont empressés de reprendre les fusils. Contrairement au premier confinement, le second confinement intervient au cœur de leur saison de chasse, qui s’étend d’ordinaire de septembre à mars. « Le seul mois de novembre correspond au quart du prélèvement annuel de grands gibiers, souligne la fédération des chasseurs de la Somme. Si cette régulation n’est pas réalisée, les populations vont exploser en 2021 et les dégâts agricoles atteindront un niveau insupportable. L’impossibilité de chasser durant un mois remet en cause l’indemnisation des dégâts agricole par le monde de la chasse », ajoute-t-elle. La fédération demande déjà un « report de la fermeture au bois du lièvre et du faisan ».

    Leur lobbying est intense. Willy Schraen affirme que le temps presse. « Rien que pour les sangliers, on doit en tuer 500.000 avant la fin de l’année, prévient-il. Vous imaginez les conséquences si on ne va pas à la chasse ! » Il semblerait que le patron des chasseurs ait gagné les arbitrages. La circulaire du ministère mentionne un chiffre identique et parle de « mission d’intérêt général ».

    La situation serait même déjà « irrémédiable » pour le patron des chasseurs :« L’ajout d’une période de chasse complémentaire au-delà de la date de fermeture officielle ne permettra pas de rattraper le retard car les conditions d’exercice de la chasse sont nettement moins favorables au printemps qu’en automne et hiver », dit-il alors que la chasse n’a été arrêtée que depuis cinq jours.

    Au niveau local, les chasseurs se félicitent des futures consultations avec la préfecture. En Meurthe-et-Moselle, la fédération départementale a informé, dimanche, ses adhérents qu’elle avait « l’assurance » que « les battues allaient reprendre d’ici une semaine maximum ». Le répit pour la faune sera donc de courte durée. « Gardez-vous en pleine forme et profitez bien de ce dernier week-end sans chasse ! » avertissait par courriel le directeur départemental, Roméo Rieder.

    D’ailleurs, les dérogations ne concerneront pas seulement le gros gibier mais aussi d’autres espèces classées « nuisibles », comme les renards et les pigeons ramiers. Mais cela ne leur suffit pas encore. Certains chasseurs demandent de pouvoir bénéficier d’une dérogation pour nourrir les appelants détenus dans des parcs hors domicile. D’autres exigent le remboursement de leur permis de chasse pour cette saison. « Il n’y aucune raison de le payer si nous sommes privés de notre loisir favori », déclarent-ils dans le magazine Chasse passion.

    Chez les naturalistes, l’heure est à l’incompréhension et à la colère. « C’est une forme d’indécence, s’emporte le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Allain Bougrain-Dubourg, contacté par Reporterre. Alors qu’à nouveau le drame du confinement s’installe en France, on voit les chasseurs négocier dans l’antichambre du pouvoir, dans les ministères et sûrement à l’Élysée, le droit à tirer toujours davantage. »

    Les chiffres avancés par la circulaire sont en effet troublants. Le nombre de 500.000 sangliers correspond au nombre de sangliers tués chaque année au cours de toute la saison de chasse — de septembre à mars — et non pendant un mois. Pourquoi le ministère a-t-il repris le chiffrage des chasseurs dans sa circulaire ? Contacté par Reporterre, le ministère n’a pas donné suite à nos demandes de précision dans les délais impartis.

    Pour Allain Bougrain-Dubourg, les justifications des chasseurs ne tiennent pas. « Ils disent que c’est pour limiter les dégâts dans les cultures. Mais en réalité, ce sont des pompiers pyromanes, dénonce-t-il : Ce sont les chasseurs qui ont très mal géré les populations de sangliers et qui ont favorisé leur développement. Avant de sortir les armes, il faudrait commencer par arrêter l’agrainage, fermer tous les élevages de sangliers et arrêter d’importer des sangliers des pays de l’Est, qui pèsent plus lourd et se vendent mieux dans les chasses commerciales.

    Chez les écologistes, on critique aussi « une différence de traitement parmi les usagers de la nature », « un privilège » octroyé par le pouvoir. « Finalement, ce sont les personnes armées et dangereuses qui ont le droit d’aller dehors », s’insurge Madline Rubin, la directrice de l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) :

    Cela nous paraît complètement injuste. Pourquoi un vététiste ou un photographe animalier ne pourraient-ils, pas eux, se promener ? Pour profiter de la nature pendant le confinement, faut-il devoir lui tirer dessus ? Il est temps de séparer la chasse du gouvernement comme on a, il y a des années, séparé l’Église de l’État.

    Pour l’instant, aucun naturaliste n’a reçu de dérogation pour aller dans des espaces naturels. L’occasion est pourtant « historique », juge Allain Bougrain-Dubourg. « Ce serait intéressant de profiter de ce répit pour voir comment des espèces fragiles comme le gibier d’eau se comportent et s’épanouit sans la chasse ».

    Les associations environnementales sont sur le pied de guerre. Elles se disent prêtes à déposer des recours contre les arrêtés préfectoraux de dérogation. De son côté, Madline Rubin ne se fait guère d’illusions. Lors du premier confinement, déjà, 60 départements avaient pris des arrêtés de dérogation. Dans les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS), on compte en moyenne deux représentants d’associations écologistes pour une trentaine de membres. Ils sont marginalisés. « Je n’imagine pas un préfet résister aux chasseurs au niveau local, ils ont trop de pression. Seul le ministère aurait pu », dit-elle. Peine perdue.

    Ces dérogations clivent la société française. Plusieurs pétitions circulent en ce moment et recueillent des dizaines de milliers de signatures. Pour Allain Bougrain-Dubourg, « les chasseurs sont en train de se tirer une balle dans le pied, l’opinion publique n’est plus dupe, il n’y a plus de rationalité, il n’y a qu’une excitation, un goût du sang ».

    • le nouveau visage de la chasse
      www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/johanna-clermont-la-chasseresse-lere-des-reseaux-sociaux-124223
      https://www.valeursactuelles.com/sites/default/files/styles/970x470/public/2020-10/000_8PL6LN.jpg?itok=eGwH6_Lw

      « On parle beaucoup de bien-être animal, mais la souffrance ou l’absence de souffrance sont liées à un état de vie, cela n’a aucun rapport avec la chasse… Et puis quand vous avez vu à quoi ressemble la mort dans le monde animal, vous vous dites qu’une balle, c’est une fin clémente. » Johanna Clermont

      #galinette_cendrée

    • Reconfinement : la chasse au gros gibier autorisée en Ille-et-Vilaine
      https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/la-chasse-au-gros-gibier-autorisee-en-ille-et-vilaine-1604659544

      https://www.youtube.com/watch?v=CPydESmbDqo

      Même pendant cette période de confinement, les chasseurs vont pouvoir sortir en Ille-et-Vilaine, dès ce vendredi 6 novembre. La préfecture vient de les y autoriser indiquant que « certaines activités d’intérêt général doivent être maintenues ». Et la chasse au gros gibier en fait partie. La préfecture estime qu’il s’agit « d’éviter un accroissement des dégâts causés aux cultures, aux forêts et aux biens ».

      Les sangliers sont chaque année à l’origine de gros dégâts dans les cultures. « L’an dernier, les seuls dégâts agricoles ont atteint 620 000 euros en Ille-et-Vilaine et près de 80 millions d’euros à l’échelle nationale », précise la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Or, le confinement intervient en pleine période de chasse.
      Sangliers mais aussi cerfs, pies bavardes et fouines

      Avec la dérogation prise par la préfecture d’Ille-et-Vilaine, il est possible dès ce vendredi 6 novembre de chasser le grand gibier (sanglier, chevreuil, cerf) mais dans des conditions précises : à l’affût ou en battue dans la limite de deux par semaine et par territoire de chasse (six tireurs minimum, 40 personnes maximum, toutes titulaires du permis de chasser). D’autres espèces nuisibles peuvent également être chassées : il s’agit du corbeau freux, de la corneille noire, la pie bavarde, le renard, la fouine, le ragondin, le rat musqué, le chien viverrin, le raton laveur et le vison d’Amérique . Toute autre activité de chasse reste suspendue. Ces mesures feront l’objet de contrôles, précise encore la Préfecture.

      La préfecture précise que « les regroupements, notamment les moments de convivialité, sont interdits ». Ces actions de chasse exceptionnelles seront réalisées dans le strict respect des règles sanitaires. Seuls les chasseurs et actionnaires des chasses privées résidant en Ille-et-Vilaine ou dans un département limitrophe sont autorisés à participer à ces opérations. Ils devront être munis d’une attestation de déplacement dérogatoire (participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative), de la copie de l’arrêté en annexe et d’un justificatif du titulaire du droit de chasse ou de destruction.

      ça commence aujourd’hui jusqu’à ce que mort s’en suive de tout ce qui bouge !

      https://seenthis.net/messages/565920#message569100

      #taïaut_taïaut !

    • Ah ah, les regroupements de chasseurs interdits ? c’est du grand n’importe quoi. Quand une fois mort il faut trainer le sanglier ensanglanté, soulever ce gros gibier dans la voiture, le sortir et l’accrocher à la potence, lui vider le bide, découper les morceaux et les répartir, ça ne se fait pas seul·e parce que c’est juste impossible vu le poids et l’ampleur de la tâche quand il y a plusieurs bêtes à dépecer. Depuis toujours, c’est évidemment l’occasion pour les chasseurs de se raconter leur vie de chasseurs un verre à la main en regardant couler le sang et la merde. C’est toujours l’odeur de merde la plus prégnante et c’est important de le savoir, la tradition de chasse au gros gibier ça pue vraiment.
      Les chasseurs viennent défoncer les chemins avec leur 4/4 qui transportent des chiens affamés, arrivent de loin sans connaitre les lieux, et viennent pour « s’amuser », c’est à dire gueuletonner avec leurs congénères avant/après/pendant la tuerie, c’est une activité assez répugnante avec mise à l’épreuve de celleux qui doivent supporter ce spectacle affligeant.

      #merde_française

    • Un chasseur blessé volontairement lors d’une battue en Ariège
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-chasseur-blesse-volontairement-lors-d-une-battue-en-ariege-20-12-2020-

      Le président d’une association de chasse a essuyé les tirs d’une carabine à plomb appartenant au propriétaire d’une maison toute proche. Il a été atteint au visage.

      [...]« Il y a un différend, certes, mais là, on voit quelqu’un près de chez soi et on lui tire dessus, c’est l’anarchie complète. Il y a un moment où il faut que ça s’arrête, là on met de l’huile sur le feu plutôt que d’apaiser les tensions », a regretté l’élu local. Le tireur a été arrêté par les gendarmes, immédiatement prévenus de son geste par les chasseurs témoins de la scène, qui ont été depuis auditionnés. Une enquête a été ouverte, son domicile perquisitionné et il a été placé en garde à vue. La pratique de la chasse a, quant à elle, été suspendue sur la commune.

    • @colporteur Sur cette histoire il y aurait comme une histoire de violation de propriété, des faits assez courants chez les chasseurs qui pensent détenir tous les droits comme celui d’être partout chez eux, vu qu’ils sont armés ça aide.

      https://www.ladepeche.fr/2020/12/19/ariege-un-chasseur-blesse-au-visage-apres-un-tir-de-carabine-a-plomb-92674

      Un différend plus ancien  ?
      Le différend entre ce propriétaire terrien et l’association communale de chasse agrée ne semble pas dater d’hier. À l’entrée de sa propriété, l’homme, âgé d’une soixantaine d’années, avait apposé pas moins de trois panneaux interdisant l’accès aux chasseurs. Le plus gros d’entre eux avait été réalisé à la main et indiquait en gros « braconage ailleurs svp ». De nombreuses questions se posent donc aujourd’hui. Les chasseurs étaient-ils présents sur sa propriété au moment des faits ? Ou la situation a-t-elle dégénéré à cause de ce contentieux ancien ? Le travail des enquêteurs devra le déterminer.