• Grèce : l’Europe arrête la surveillance d’un pays toujours en #crise

    Ce samedi 20 août, la Grèce en a fini avec douze ans de surveillance européenne. Cette décennie, marquée par un choc d’austérité sans précédent, laisse le pays démoralisé et dévitalisé. PIB, #endettement, banques, emploi… aucun des problèmes de la crise grecque n’a été résolu. Mais l’Europe ne veut plus entendre parler de la Grèce.

    Martine Orange / Mediapart / 20 août 2022 à 10h49

    Ce 20 août, la #Grèce en aura fini avec douze ans de surveillance européenne. La #Commission_européenne a décidé fin juin que le contrôle étroit imposé à Athènes depuis 2010 n’était plus justifié, après le remboursement par anticipation de la dernière tranche d’emprunt (1,58 milliard de dollars) au FMI par le gouvernement grec fin avril. « Après douze ans […], un chapitre difficile pour notre pays s’achève, s’est félicité le ministre des finances grec, Chrístos Staïkoúras. La Grèce revient à une normalité européenne et ne sera plus une exception dans la zone #euro. »

    En dépit des assurances du premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis (droite conservatrice), les Grec·ques peinent à croire à un retour à la normale. Ils n’arrivent pas à effacer cette décennie 2010, synonyme d’effondrement, d’appauvrissement, de régression et parfois d’humiliation. Et il faudra sans doute des dizaines d’années avant que le pays se relève de la stratégie de choc austéritaire qui lui a été imposée et qui a engendré des dégâts considérables.

    La Commission européenne feint d’ignorer le problème. Dans une lettre de son vice-président, Valdis Dombrovskis, et du commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, elle souligne que le gouvernement grec a respecté la plupart des engagements pris. C’est bien là l’essentiel, à ses yeux. Pour le reste, elle n’a aucune envie de s’étendre sur le sujet : depuis la fin du troisième plan de #sauvetage européen en 2018, tout est fait pour oublier la Grèce.

    Pas plus que les Grecs les Européens n’ont pourtant oublié la crise grecque. Elle reste un traumatisme dans la construction européenne. C’est le moment où l’Union a changé de nature. D’une réunion de pays librement associés, elle est devenue une assemblée de #créanciers et de débiteurs. #Bruxelles s’est alors arrogé, sans contrôle, des pouvoirs de coercition, pour imposer ses règles et ses vues, au nom de la défense de la monnaie unique et de l’intégrité de la zone euro. Le précédent a frappé tous les esprits. Une dynamique d’adhésion et de soutien s’est cassée, peut-être de façon irrémédiable.

    Lors de son dernier voyage à Athènes, en octobre 2021, l’ancienne chancelière allemande Angela #Merkel, considérée en Grèce comme la principale responsable de la gestion de la crise grecque, a tenté quelques mots d’excuse. Confessant que cela avait été « le moment le plus difficile de son mandat », elle a dit avoir conscience « des contraintes et des défis auxquels les Grecs avaient été confrontés » pendant les années d’austérité imposées au pays.

    Avant elle, le Fonds monétaire international (#FMI), embarqué dans cette affaire comme membre de la fameuse #troïka chargée de superviser les plans de rigueur imposés à la Grèce, avait rédigé plusieurs rapports sur le dossier. Ses conclusions étaient sans appel : les programmes, reposant sur des modèles erronés et faussés, ont été un échec pour la Grèce. Plus que redresser le pays, ils avaient surtout servi à sauver les #banques allemandes et françaises, qui s’étaient engagées sans discernement après la création de l’euro en 2000, relevaient les auteurs. Jamais l’institution n’aurait dû accepter d’y être associée, jamais plus elle ne devrait participer à pareil projet, concluaient-ils.

    La Banque centrale européenne, autre membre de la troïka, n’a jamais donné les conclusions de cette expérience. Elle a juste fait savoir qu’elle ne s’y prendrait plus de la même manière. Quant à la Commission européenne, elle n’a tiré aucune leçon, pas même sur le fonctionnement opaque et antidémocratique de l’Eurogroupe, dénoncé avec vigueur par l’ancien ministre des finances grec Yánis Varoufákis. Pour elle, la Grèce, c’est de l’histoire ancienne.

    Un bilan accablant

    Personne, il est vrai, n’a envie de revendiquer le bilan tant il est accablant. Le PIB du pays, qui s’élevait à 355,9 milliards de dollars en 2008, est tombé à 216, 2 milliards de dollars en 2021, soit une chute de 39 %. Du jamais-vu dans un pays appartenant à une zone économique développée. Loin d’avoir été résorbé, l’endettement public s’est encore aggravé : il représentait 110 % du PIB en 2012 ; il dépasse désormais les 200 %. Mais ce qui était un problème à l’époque pour l’Europe ne semble plus l’être : l’État dégage désormais un excédent budgétaire suffisant pour rembourser ses créanciers.

    Cela s’est fait au prix d’une destruction de tout l’État social. Les services publics, à commencer par les hôpitaux, l’école, l’université, ont été démantelés. Le droit du travail a été mis à sac, comme toutes les protections sociales. Le salaire minimum a été quasiment divisé par deux. Plus de quinze réformes des retraites se sont enchaînées pour faire baisser les pensions de plus de 30 %. Tout ce qui était intéressant à privatiser l’a été, sans regarder aux conséquences : avec retard, la Commission européenne se mord aujourd’hui les doigts d’avoir sous-estimé la stratégie d’expansion chinoise et d’avoir laissé le Chinois Cosco Shipping prendre le contrôle du port du Pirée.

    Dans le même temps, les réformes fiscales sont toujours sur la liste d’attente : les grandes fortunes, les armateurs, tout comme l’Église orthodoxe, grand propriétaire foncier, restent les champions de l’évasion fiscale. Mais le sujet, semble-t-il, ne fait pas partie des priorités européennes.

    Certes, le chômage a baissé. Alors qu’il avait atteint plus de 27 % dans les années 2015-2016, il n’est plus que de 12,5 %. Mais c’est au prix d’une précarisation de l’emploi et surtout d’un exode massif de la population. Démoralisé·es, ne se voyant aucun avenir, quelque 500 000 jeunes , surtout les mieux formé·es, ont quitté leur pays au cours de la dernière décennie. La Grèce est désormais le pays de la zone euro qui compte la proportion la plus élevée (22 %) de personnes âgées de plus de 65 ans.

    Une économie tombée dans une trappe de pauvreté

    Selon les modèles mis en avant, Athènes était censée renouer avec la croissance et combler ses retards à partir de 2019. L’arrêt de l’économie mondiale provoqué par la crise du Covid a bouleversé toutes les prévisions : faute d’entrées touristiques, l’économie grecque s’est à nouveau effondrée. Mais tout devait se rétablir cette année. À la fin de 2021, le FMI prévoyait une croissance autour de 6 % et la Commission européenne autour de 3-4 % pour 2022-2023 : la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie viennent à nouveau perturber tous les plans.

    En juin, l’inflation a atteint 12,1 %, son plus haut niveau depuis novembre 1993. Essence, électricité, logements, transports , alimentation… les ménages grecs n’arrivent plus à suivre : leur salaires sont trop bas. La vie quotidienne devient de plus en plus difficile. Quant aux vacances, elles sont devenues un luxe presque inaccessible.

    En début d’année, le gouvernement avait fait adopter un programme d’aide de 6,5 milliards d’euros qui se révèle insuffisant. Début mai, il a approuvé une revalorisation du salaire minimum de 50 euros pour le porter à 713 euros brut par mois. Mais le compte n’y est toujours pas, selon les syndicats. Ils demandent que le salaire minimum atteigne au moins 825 euros par mois. Et même à ce niveau-là, il n’aura toujours pas retrouvé son niveau d’avant 2008.

    Pour de nombreux économistes, la Grèce est piégée dans une trappe de pauvreté, avec des emplois sous-qualifiés, précarisés et mal payés. La crise de la dette a encore amplifiée cette tendance. Encouragé par les experts de la Commission, les gouvernements successifs ont tout mis en œuvre pour favoriser le développement du tourisme : c’est la source la plus facile et rapide pour assurer des rentrées d’argent dans le pays. Le secteur est plus que jamais le principal moteur de l’économie grecque. Alors que les Européen·nes et les Américain·es se bousculent en Grèce cet été, le gouvernement s’attend à une année record, dépassant largement les 13 milliards d’euros de l’an dernier. Mais cet argent ne se reconvertit pas dans le reste de l’économie.

    Faiblement industrialisée avant la crise de la dette, la Grèce a accumulé encore plus de retard depuis. Le taux d’investissement y est un des plus bas d’Europe. À la différence des tous les membres de la zone euro, il a stagné pendant toute la dernière décennie. Faute de débouchés et de demande. Mais faute aussi de crédits. Le système bancaire grec est toujours malade des impayés et des crédits non remboursés. Le problème demeure à peu près au même stade qu’il y a dix ans : le volume des mauvaises créances n’a presque pas diminué et tourne autour de 30 %. Une majorité des petites et moyennes entreprises qui forment le tissu économique du pays sont considérées en faillite ou en quasi-faillite.

    Oublier la Grèce

    Les plans européens et les interventions de la #BCE étaient pourtant censés aider à l’assainissement des banques grecques. Dans les faits, la Banque centrale s’est contentée de les couper du système bancaire et financier européen, afin qu’elles ne contaminent pas l’ensemble. À charge pour elles de résoudre le problème comme elles l’entendaient.

    L’incapacité des banques grecques à assurer le financement de l’économie risque de peser durablement pour le développement du pays. D’autant que le gouvernement, même s’il en avait l’envie — ce qui est loin d’être acquis — n’est pas en mesure d’apporter son soutien. Bien qu’il se finance officiellement sur les marchés, son sort est lié au programme de rachats de titres de la BCE. C’est elle qui assure le financement indirect de l’État. Ce qui n’empêche pas la Grèce d’avoir les taux d’intérêt les plus élevés de la zone euro, à plus de 3 %.

    Dans le cadre des programmes de relance et de soutien lancés au moment de la crise sanitaire, la Grèce est devenue l’une des plus grands bénéficiaires de l’argent européen. Elle doit recevoir 17,8 milliards d’euros de garantie et 12 milliards de prêt. Elle est aussi une des premières allocataires des plans climat et de l’économie numérique. À grand renfort de publicité et de déclarations, le premier ministre annonçait à la mi-2021 le lancement du programme « Grèce 2.0 ». Grâce aux fonds européens, le pays allait changer de modèle et entrer de plain-pied dans l’économie de demain.

    La guerre en Ukraine, la montée de l’inflation, les tensions sociales paraissent avoir amené le gouvernement à réduire ses ambitions. Il ne parle plus de changer de modèle. Il semble au contraire chercher à perpétuer certaines pratiques de l’ancien : les modalités de distribution d’aides et de financements apportés par l’Europe ont été dessinées de telle sorte qu’elles ne bénéficient qu’aux grandes entreprises, y compris étrangères, qui ne représentent qu’une partie très faible de l’économie. Toutes les PME, elles, semblent tenues à l’écart.

    À ce stade, la Commission européenne, censée contrôler le bon déroulement de ses programmes, n’a pas réagi. Mais cela paraît désormais une habitude quand il s’agit de la Grèce, quel que soit le sujet. Bruxelles n’a rien à dire sur les conditions d’accueil et les traitements réservés aux réfugié·es qui arrivent sur les côtes grecques. Pas plus qu’elle ne semble se soucier des pratiques d’espionnage contre des député·es et des eurodéputé·es d’opposition réalisées par les services de sécurité intérieure. Le même silence entoure toutes les mesures adoptées par ce gouvernement très à droite qui porte atteinte à la liberté des universités, à la liberté d’expression et des médias. La Grèce figure maintenant en queue de peloton des pays démocratiques en matière de liberté de la presse.

    Cet effondrement démocratique, qui a accompagné le choc d’austérité, semble laisser indifférente l’Europe. Officiellement, la Grèce fait toujours partie de la zone euro : l’intégrité de l’Union et de sa monnaie a été maintenue. Mais hormis la monnaie, c’est comme si Athènes était sortie.

    Martine Orange

    https://www.mediapart.fr/journal/international/200822/grece-l-europe-arrete-la-surveillance-d-un-pays-toujours-en-crise

    #dette #zone_euro
    #austérité #Europe #économie

  • « Les banques et l’Etat grecs essaient de prendre nos maisons tous les mercredis au tribunal de paix »

    Interview de Filippos Filippides, membre du comité « Vente aux enchères STOP », contre la vente aux enchères des biens immobiliers pour défaut de paiement.

    #mobilisation #logement #Troïka #créanciers #débiteurs #dette #crise #actions #enchères #ventes_publiques #Grèce #immobilier #expulsion #expulsions_locatives #Syriza #cadtm

    http://www.cadtm.org/Les-banques-et-l-Etat-grecs

  • +++ La zone euro en plein délitement

    Diário de Notícias - #Portugal. Avec l’impasse des
    négociations entre #Athènes et ses #créanciers, la #crise de la
    #zone_euro revêt une nouvelle dimension ces jours-ci, observe le
    quotidien libéral-conservateur Diário de Notícias : « Il est
    fort probable que l’on assiste cette semaine à une nouvelle
    dévaluation de l’euro par rapport au dollar. Parce qu’un
    #Grexit devient de plus en plus probable, mais aussi parce que
    la réputation de seconde monnaie de réserve de la planète,
    traditionnellement associée à l’euro, n’a jamais été autant
    remise en cause. De nombreux investisseurs, y compris les
    banques centrales qui accumulent des milliards d’euros dans
    leurs portefeuilles, pourraient en conclure qu’il est
    préférable de renoncer à l’euro en tant que moyen de
    paiement. Car l’euro représente une #Union_monétaire
    manifestement incapable de remédier à son propre délitement.
    Une Union monétaire qui s’obstine à mener un combat
    impitoyable contre un petit pays ; un pays qu’elle a détruit
    d’abord pour mieux le pousser ensuite vers la sortie. »
    (07.06.2015)

    A meio do Rubicão - Opinião - DN
    http://www.dn.pt/inicio/opiniao/interior.aspx?content_id=4611415&seccao=Viriato+Soromenho%20Marques&tag=Opini%E3o

    #dette #austérité #UE #FMI #Syriza #Tsipras

  • Hic Rhodus, hic salta

    Grèce : Les vraies propositions d’accord en négociation - Politis
    http://www.politis.fr/Grece-Les-vraies-propositions-d,31432.html
    http://www.politis.fr

    Quelles sont les propositions du #gouvernement_grec et des créanciers pour un accord en négociation depuis le 20 février ? Nous publions ici les documents montrant des points de vue très éloignés.

    Les divergences sur les réformes et les mesures budgétaires des deux camps restent patentes. Alexis #Tsipras, de retour à Athènes, a assuré à ses collaborateurs le 4 juin qu’aucune « proposition extrême » ne serait acceptée. Il doit informer, vendredi 5 juin, le Parlement de l’état des négociations.

    Les #créanciers ont présenté à Alexis Tsipras le 3 juin un plan de « réformes » dont la plupart des propositions ont été rejetées par #Athènes. Voici le document :

    #dette #austérité #SYRIZA #Grèce #UE #FMI

  • Grèce : les vraies négociations peuvent commencer
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-les-vraies-negociations-peuvent-commencer-480650.html

    la résistance grecque au « nœud coulant » a divisé le camp des créanciers. Ce lundi 1er juin, la troïka est bel et bien morte. Selon certaines sources européennes, le blocage viendrait en effet de l’intransigeance du FMI. Depuis quelques semaines, on sent certes un durcissement de l’institution de Washington. Sans doute le tournant « politique » de l’affaire est-il pour déplaire fortement à cette dernière.

    Mais il convient de ne pas oublier que le FMI réclame aussi une restructuration de la dette, que refusent les Européens pour des raisons politiques. Cette division est-elle une bonne nouvelle pour Alexis Tsipras ? Ce n’est pas certain a priori, puisqu’elle empêche, on l’a vu, de parvenir à une proposition claire des créanciers.

    Mais cette division est aussi une chance : s’il y a une « ligne dure » du FMI, ceci signifie qu’il y a une ligne « souple » ailleurs. Un compromis entre ces deux lignes pourrait constituer une « meilleure offre » que celle sur laquelle les créanciers s’arc-boutaient depuis le 20 février.

    Par ailleurs, Alexis Tsipras peut jouer sur cette division : il arracherait une solution « politique » avec les Européens sans le FMI, et pourrait ainsi honorer ses paiements au FMI. Il pourrait ensuite « s’allier » avec le FMI pour arracher une restructuration de la dette. En tout cas, la résistance grecque a bel et bien brisé l’unité des créanciers. Et il n’est pas sûr que le FMI, au final, prenne le risque de devoir renoncer à ses remboursements pour arracher des « réformes » que ses équipes mêmes ont reconnu inopérantes.

    #Grèce #tsipras #FMI #créanciers #UE

  • « En attendant les hordes de grands buveurs de bière... »
    (Grèce / revue de presse du 31 mai 2015)

    Mais à présent, qu’allons-nous devenir sans barbares ? / Ces gens-là, écrivait en substance le grand poète grec Constantin Cavafis, c’était quand même une solution...
    Non sans ironie, l’économiste Paul Krugman associe le salut des Grecs en cas de #sortie_de_l'euro et de dévaluation externe au déferlement de hordes de « grands buveurs de bières britanniques » :
    http://mobile.agoravox.fr/actualites/europe/article/paul-krugman-le-vrai-risque-pour-167882

    Rappel à la discipline de parti sur fond d’accord en vue (et de « concessions douloureuses » et/ou de « compromis honorable ») avec les #créanciers : Nikos Pappas (ministre en charge de l’audiovisuel et bras-droit d’Alexis #Tsipras) accentue ses critiques contre la présidente de l’Assemblée nationale, Zoe #Konstantopoulou, trop indépendante selon la fraction majoritaire/gouvernementale du parti au pouvoir et sans doute trop soucieuse aux yeux de ces derniers de défendre (depuis un « perchoir » hautement politisé après son entrée en fonction) le respect des engagements initiaux du #gouvernement_grec (la charge contre Z. K. alimente depuis quelques semaines plusieurs articles de la presse de gauche proche de N. Pappas) : http://www.thepressproject.gr/article/77577/Austiro-minuma-tou-Nikou-Pappa-pros-diafonountes

    A Bruxelles, les pourparlers sur l’économie grecque semblent s’accélérer dans le cadre du Brussels Group. Questions sur la table : système fiscal, régimes de retraites, fonctionnement de la Justice, des marchés, du système bancaire – entre autres. Un accord au niveau des « équipes techniques » du Groupe de Bruxelles paraît « possible », selon des sources proches des négociateurs grecs. Les entretiens se poursuivront vraisemblablement ce lundi, tant au niveau des équipes techniques qu’à celui des responsables politiques.
    http://tvxs.gr/news/eyropi-eop/epitaxynontai-oi-diaboyleyseis-sto-brussels-group

    Après l’entretien de jeudi dernier (en marge de la rencontre au sommet de Riga), une vidéoconférence est prévue ce soir (dimanche 31 mai) entre A. Tsipras, A. #Merkel et F. #Hollande :
    http://tvxs.gr/news/ellada/tilediaskepsi-tsipra-me-merkel-kai-olant-simera-brady
    Cf. aussi :
    http://itgenial.it/articoli/2015/04/01/1386853-crisi-grecia-stathakis-accordo-entro-settimana-prossima-tv

    Le ministre des Finances grec, Yanis #Varoufakis, est vertement critiqué par plusieurs des responsables de Syriza (dont Dimitris #Papadimoulis, député européen et l’une des voix les plus écoutées du parti de gauche radicale) pour avoir nommé Elena Panariti (ancienne membre du #PASOK, ayant travaillé avec l’ancien Premier ministre Giorgos Papandréou) au poste de représentante de la Grèce au #FMI :
    http://en.enikos.gr/politics/29799,Syriza-upheaval-intensifies-over-Greeces-new-IMF-representative.html
    http://tvxs.gr/news/ellada/skies-metaksy-maksimoy-%E2%80%93-baroyfaki-logo-panariti

    Yanis Varoufakis dément les rumeurs concernant sa démission imminente – sans exclure le fait qu’elle pourrait intervenir à un stade ultérieur :
    http://tvxs.gr/news/ellada/ti-apanta-o-baroyfakis-sta-peri-paraitisis-toy

    « La question des #privatisations en cours constitue un objet de négociation pour le gouvernement, qui s’efforce de promouvoir des changements importants dans les clauses de l’accord, changements susceptibles de garantir l’intérêt public », a déclaré depuis Chania (île de Crète) le ministre grec de l’Économie Giorgos Stathakis, qui a rencontré des représentants de l’administration et du personnel de l’aéroport local. Le président du syndicat des employés s’est déclaré opposé au programme de privatisation des aéroports régionaux.
    A propos de la privatisation du port de #Pirée comme de celle des 14 aéroports régionaux, projets lancés lors de la législature précédente, G. Stathakis a indiqué que le gouvernement s’efforçait d’obtenir de meilleures conditions (plus favorables à l’intérêt public) que celles qu’avait obtenues le gouvernement précédent.
    Le même déclare au « Corriere Della Serra » que la signature de l’accord avec les créanciers n’est plus qu’une question de jours.
    (A ce sujet lire aussi :
    http://www.reuters.com/article/2015/05/30/eurozone-greece-voutsis-idUSL5N0YL02S20150530

    Pour une lecture de la philosophie qui semble guider en l’occurrence le gouvernement grec, cf. mon billet du 19 mai : « L’une des questions posées par cette réorientation est de savoir si cette « mutualisation » hypothétique des bénéfices est une pure vue de l’esprit, un artifice idéologique ou une réalité possible — et, dans ce dernier cas, s’il ne s’agirait pas simplement, dans le contexte spécifique de la faillite achevée de l’État grec et de la reconnaissance d’une #dette insoutenable, de la poursuite, par des moyens assez peu différents, des politiques néolibérales. »
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible

  • #Grèce : pourquoi le blocage semble indépassable
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-pourquoi-le-blocage-semble-indepassable-464866.html

    Blocage entre #Bruxelles et Athènes

    Au regard de ce programme, il semble évident qu’Alexis Tsipras n’a pas cédé aux vœux des Européens. Il a repris et développé ses « #réformes » précédentes. Déjà, ce lundi 30 mars, les informations qui transpiraient dans le Wall Street Journal laissaient entendre que le « groupe de Bruxelles » n’était guère satisfait de cette liste qui était jugée « incomplète et trop imprécise. » Du reste, il semble improbable qu’un accord soit trouvé cette semaine, notamment après l’Eurogroupe téléphonique prévue ce mercredi. On n’a donc en réalité guère avancé.

    Pourquoi ? Là encore, les informations parues dans la presse financières anglo-saxonnes ne laissent aucun doute. Le refus de cette liste de réformes repose sur l’absence de deux réformes : celle des #retraites et celle du #marché_du_travail. Il semble désormais évident que le « groupe de Bruxelles » ne donnera son feu vert au financement grec que si et seulement si le gouvernement d’Athènes accepte de mettre en place ces deux réformes. On conçoit donc dans ces conditions la réalité de l’initiative théoriquement laissée au gouvernement grec pour réaliser sa liste de réformes.

    Les deux raisons de la position des #créanciers

    Pourquoi les créanciers insistent-ils sur ces deux réformes ? Pour deux raisons. La première est financière. Les #dirigeants_européens et leurs administrations sont persuadés que ces « #réformes_structurelles » sont des leviers de croissance potentielle qui, en favorisant la #compétitivité coût du pays, lui permettront de mieux rembourser ses dettes. Mais au-delà de cette position, il existe évidemment aussi une raison politique (car rappelons que c’est là le seul véritable objectif de ce groupe de créanciers). Mais il serait naïf de ne pas non plus y voir un but #politique : en faisant accepter ces mesures par un gouvernement « de la #gauche_radicale », on fait évidemment perdre toute radicalité à ladite gauche, on fait plier #Syriza et on le ramène dans la logique économique qui est celle de la zone euro : seules les « réformes » qui visent à réduire le #coût_du_travail sont d’authentiques réformes. La victoire que visent les créanciers est aussi #idéologique. Il s’agit de détruire toute #alternative.

  • L’Eurogroupe renvoie la Grèce négocier avec ses créanciers privés

    http://www.rtbf.be/info/economie/detail_l-eurogroupe-le-dit-et-le-redit-la-grece-doit-trouver-des-sous?id=744406

    Les créanciers privés ont accepté de laisser tomber la moitié de ce que leur doit la Grèce mais sous certaines conditions. Pour une dette de 100, le créancier privé ne recevra plus qu’une reconnaissance de dettes de 50. Mais les banques, compagnies d’assurances etc veulent un taux d’intérêt de 4% sur cette nouvelle reconnaissance de dette de 50. Pour les Européens, les banques ont prêté sans toujours réfléchir à la Grèce, à des taux d’intérêt parfois très élevés. Aujourd’hui le privé doit prendre sa part de l’effort pour sortir les Grecs de leur dette, le taux d’intérêt doit être inférieur à 4%

    #Grèce, #créanciers_privés, #dette_publique