• RAPPORT NATIONAL 2019 SUR LES CENTRES ET LOCAUX DE RÉTENTION

    Dans leur rapport 2019 rendu public le 22 septembre 2020, ASSFAM-Groupe SOS Solidarités, France terre d’asile, Forum Réfugiés-Cosi, La Cimade et Solidarité Mayotte mettent en lumière une réalité alarmante dans les centres et locaux de rétention où elles interviennent. Ce rapport téléchargeable ici réunit des chiffres, des analyses et des fiches sur chaque centre de rétention en France métropolitaine et en outre-mer.

    La politique de l’administration s’inscrit dans une volonté d’enfermer toujours plus et toujours plus longtemps. Les deux lois adoptées en 2018 ont permis d’étendre le champ des personnes pouvant être enfermées, notamment avec la possibilité d’enfermer les personnes « dublinées » avant l’accord de l’État membre responsable, et allonge la #durée_légale de rétention à 90 jours.

    https://www.lacimade.org/publication/rapport-national-2019-sur-les-centres-et-locaux-de-retention

    #rapport #Cimade #La_Cimade #rétention #détention_administrative #CRA #2019 #France #enfermement #Dublin #dublinés #migrations #asile #réfugiés #déboutés

  • Los #CIE de Canarias reabrirán para expulsar migrantes de las Islas

    El delegado del Gobierno de Canarias, Anselmo Pestana, considera que volver a habilitar estos espacios «es una buena noticia porque es parte también de la gestión migratoria»

    El delegado del Gobierno de Canarias, Anselmo Pestana, ha explicado los Centros de Internamientos de Extranjeros de Hoya Fría (Tenerife) y Barranco Seco (Gran Canaria) tendrán la misma función que antes de que se cerraran por la pandemia, dos semanas después de la declaración del estado de alarma: retener y repatriar a países con los que España tenga acuerdos, como Marruecos, Mauritania (donde el ministerio del Interior ha viajado recientemente) y Senegal.

    «En estos días se está organizando la reapertura de los CIE como instalaciones que permitirían la retención y posterior repatriación con los que España tenga acuerdos y que hasta ahora han estado suspendidos», ha afirmado en declaraciones periodistas.

    Estas palabras se producen un día después de una reunión del Centro de Coordinación Regional de Canarias (CCRC) celebrado en Las Palmas de Gran Canaria, a la que acudieron Pestana, del director General de Inclusión y Atención Humanitaria, Francisco Miguel Dorado y del general de División Autoridad de Coordinación para la Inmigración en Canarias (ACIC), Juan Luis Pérez.

    Entre los demás asistentes, el jefe Superior de Policía, José María Moreno, el general de Brigada Jefe de la Zona de Canarias, Juan Miguel Arribas, el Capitán Marítimo de Santa Cruz de Tenerife, José Antonio Conde y el Capitán Marítimo de Las Palmas, Francisco García, representantes de las Fuerzas Armadas, la Dirección Adjunta de Vigilancia Aduanera de la Agencia Tributaria, Cruz roja, Sasemar, CCOES-112 y Protección Civil.

    Pestana dice que las repatriaciones se realizarán en la medida en que los países con los que España mantiene acuerdos vayan abriendo sus fronteras en función de la evolución de la pandemia y considera «una buena noticia» contar con dos CIE con capacidad para 238 personas en Tenerife y 112 en Gran Canaria, porque la posibilidad de efectuar repatriaciones «también forma parte de la política migratoria».

    Sin embargo, aún no ha establecido una fecha concreta para su reapertura: «Se están organizando los turnos de trabajo» y será «estos días». Tampoco conoce cuando se reactivarán las repatriaciones, «se irá concretando» en próximas fechas, «lo anunciará el Ministerio del Interior, pero si se abren los CIE es porque hay perspectiva de que eso se produzca», ha señalado.

    Las repatriaciones han sido criticadas por ONG como la Comisión Española de Ayuda al Refugiado o el Servicio Jesuita a Migrantes y también del propio Defensor del Pueblo, en particular cuando afectaban a nacionales de Mali, país sobre el que existe una recomendación de la Naciones Unidas de no aplicar devoluciones, dada su inestabilidad.
    La acogida en Canarias

    Según los últimos datos publicados por el Ministerio del Interior, correspondientes al 15 septiembre, hasta esa fecha habían llegado a Canarias 5.121 inmigrantes en 190 embarcaciones, seis veces más que en el mismo período de 2019 (836). La cifra real en estos momentos, tras las llegadas de los últimos días (128 solo esta madrugada), probablemente estará ya más próxima al listón de los 6.000.

    Estas llegadas, junto a la imposibilidad de derivar a península o a otros territorios europeos, ha generado que más de 300 personas hayan tenido que pasar noches al raso en el muelle de Arguineguín. Con la decisión de reabrir los CIE con el fin de retomar las devoluciones se cierra la vía de utilizar estas instalaciones como espacios de acogida y se mantienen como unas instalaciones destinadas a servir como medida “preventiva y cautelar, salvaguardando los derechos y libertades reconocidos en el ordenamiento jurídico” (Ley Orgánica 4/2000) de las personas internadas, con el objetivo de ser repatriados.

    Sin embargo, incluso esta función se cumple de forma muy limitada, como en el año 2016, cuando solamente cuatro personas de las 633 internas en Barranco Seco fueron enviadas a sus países de origen, es decir, el 0,63% de los ciudadanos extranjeros que pisaron ese CIE. En el caso del CIE de Hoya Fría, un 12% de los internos fueron repatriados.

    https://www.eldiario.es/canariasahora/365-dias-de-migraciones/cie-canarias-reabriran-expulsar-migrantes-islas_132_6243550.html
    #Canaries #îles_Canaries #migrations #asile #réfugiés #CRA #détention_administrative #rétention

  • En région parisienne, un centre de rétention transformé en « CRA Covid » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/27477/en-region-parisienne-un-centre-de-retention-transforme-en-cra-covid

    Le centre de rétention pour migrants de Plaisir, le plus petit de la région parisienne, va être utilisé comme « CRA Covid » pour accueillir exclusivement les immigrés en attente de leur expulsion contaminés par le virus. Une dizaine de personnes pourra y être logée.Le centre de rétention administrative (CRA) pour migrants de Plaisir, le plus petit de la région parisienne, va être utilisé pour accueillir exclusivement les immigrés en attente de leur expulsion qui ont été testés positifs au Covid-19, a affirmé à l’AFP le ministère de l’Intérieur mardi 22 septembre, confirmant une information du Parisien. « Des places seront ouvertes » dans ce centre des Yvelines qui partage ses locaux avec l’hôtel de police local, a déclaré le ministère. Elles seront accessibles aux migrants contaminés qui se trouvent dans d’autres CRA de la région parisienne.Une dizaine de personnes infectées par le coronavirus pourront y être accueillies à la fois, en respectant la limite d’une personne par cellule, contre 26 en temps normal.
    La date de la transformation de cet établissement en « CRA Covid » n’est pas encore arrêtée, en raison notamment « d’effectifs médicaux insuffisants », a précisé France terre d’asile (FTDA), association et opérateur de l’État qui intervient au sein de ce centre. « Le projet existe. Il est en cours de négociation notamment avec l’ARS (agence régionale de santé). À partir du moment où les conditions sont correctes, il ne faut pas qu’on laisse ces personnes de côté », explique Delphine Rouilleault, directrice générale de FTDA. Ce n’est pas le premier CRA qui est exclusivement dédié aux personnes retenues positives. Depuis la mi-juillet, l’un des trois bâtiments du centre de rétention de Vincennes, à Paris, était utilisé comme tel. Malgré un manque de soins et d’hygiène, selon des témoignages recueillis en août par InfoMigrants, ce CRA a accueilli en septembre jusqu’à 17 retenus contaminés. Utiliser ce genre de centres à des fins sanitaires ne suscite pas forcément l’enthousiasme. « [Les migrants] devraient être pris en charge par les ARS et dans les centres de desserrement » spécifiquement prévus pour accueillir les malades les plus précaires, dénonce de son côté Céline Guyot, de l’Assfam, qui apporte une aide juridique dans le CRA de Vincennes où selon elle plus aucune personne infectée n’est présente.

    #Covid-19#migrant#migration#france#centredetentionadministrative#CRA#ARS#centrededesserrement#sante#politiquemigratoire

  • D’après Lio, Gainsbourg était un « Weinstein de la chanson » | Le HuffPost

    https://www.huffingtonpost.fr/entry/lio-gainsbourg-weinstein-chanson-scandale_fr_5f65ca57c5b6de79b675554d

    Parce que j’aime bien Lio (Nostalgie).

    Un “harceleur”, tout simplement. Dans une interview accordée à Arte Radio dans le cadre du podcast “Transmission”, la chanteuse Lio s’en prend sans détour à Serge Gainsbourg, un homme qu’elle disait aduler à ses débuts, mais qui l’a vite fait -sans mauvais jeu de mots- déchanter.

    “J’en suis revenue de Gainsbourg, qui est un harceleur, tout simplement”, explique-t-elle dans l’émission, après avoir raconté comme elle appréciait le chanteur alors qu’elle débutait à Bruxelles dans les milieux punk. Et d’évoquer “quelqu’un de pas du tout cool avec les filles et qui était un Weinstein de la chanson, d’une certaine manière...”

    • @reka, il y a 5 mn (donc avant de lire ton post) je fredonnais « sorry angel » et je me suis arrêté en me disant qu’avec « lemon incest » et d’autres type de chansons, c’était quand même bien la gerbe. Et je me demandais aussi comment ses enfants s’en étaient sortis.
      Gainsbourg & Birkin, c’était le couple du monstre officialisé avec l’anglaise infantilisé.
      #dansmatêtecematin #gainsbourg

    • Et moi, et moi... je préfère sa sœur !

      « Moi je paye très cher cette liberté de parole. Alors que moi je veux rien détruire, je veux juste qu’on se parle en égalité réelle. Ça n’existe pas, le métier est celui qui veut prendre le pouvoir et l’artiste doit se modeler à ce que veut le métier, à ce que veut le pouvoir. Donc y’en a qui y arrivent assez bien, moi je suis assez peu malléable. »

      https://www.youtube.com/watch?v=sW_5CwGLe18

      Quand Lio chante,en portugais, des chansons arrangées par son mari, je craque. Lio canta Caymmi #crammed_discs (2018) :
      https://lio-music.bandcamp.com
      https://lio-music.bandcamp.com/track/na-o-tem-soluc-a-o

      Idolâtré dans son pays mais moins connu à l’étranger, Dorival Caymmi (1914-2008) est l’un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus influents de l’histoire de la musique populaire brésilienne. De grandes figures telles que João Gilberto, Gilberto Gil et Caetano Veloso ont chanté ses louanges et l’ont cité comme une source d’inspiration majeure pour leur travail.

      Jacques Duvall, l’élégant parolier qui a écrit des chansons pour de grands artistes français tels qu’Alain Chamfort, Lio et Jane Birkin, a eu l’idée de cet album, dans lequel sa compagne Lio interprète douze chansons de Dorival Caymmi. Les œuvres du maître bahianais sont subtilement revisitées, comme transférées dans l’hémisphère nord, grâce aux arrangements inventifs du musicien français Christophe Vandeputte, et à l’interprétation émouvante et vivante de Lio.

      Née Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos à Lisbonne et élevée à Bruxelles, Lio est devenue une icône de la pop en France et en Belgique depuis la sortie de son premier single « Le Banana Split » en 1979, elle avait alors seize ans. Elle a ensuite enregistré plusieurs albums à succès (sur lesquels elle a travaillé avec des artistes tels que Telex, The Sparks et John Cale) et a poursuivi une carrière d’actrice, apparaissant dans pas moins de 40 longs métrages. « Lio canta Caymmi » est le premier album qu’elle chante dans sa langue maternelle, le portugais.

      #grande_dame

    • Lio canta Caymmi par Jacques Duvall :

      J’ai découvert Dorival Caymmi lorsque j’ai acheté une vieille compilation de ses chansons, interprétées par différentes stars brésiliennes (Chico Buarque, Tom Jobim, Gal Costa). J’ai tout de suite craqué pour ses merveilleuses mélodies, pour son délicieux mélange de sophistication et de simplicité. Principalement écrites dans les années 1930, les chansons de Caymmi célèbrent la Bahia (la ville la plus africaine du Brésil), le pêcheur, la mer et l’amour. Je voulais contribuer à donner une nouvelle visibilité à ce précieux trésor.

      J’ai joué ces chansons à un ami proche, le guitariste Christophe Vandeputte, qui est originaire de Valenciennes, dans le nord de la France (c’est-à-dire pas exactement à la même latitude que Bahia !). L’effet a été immédiat : il semblait être tombé sous le charme d’un sorcier vaudou, et fébrile, il a commencé à créer de nouveaux arrangements pour ces anciens petits bijoux. Quant à moi, j’ai ajouté un couplet en français à chacun des textes originaux, afin de résumer l’esprit de chaque chanson en quelques mots et de la rendre plus accessible aux auditeurs francophones.

      Nous savions déjà qui pouvait chanter ces chansons : seule Lio pouvait combiner le culot (pour aborder les œuvres de ce maître) et l’humilité (pour servir ces chansons de tout son cœur) qui étaient tous deux nécessaires pour rendre justice à ces chefs-d’œuvre populaires. Il ne me restait plus qu’à la convaincre. La magie de Caymmi était irrésistible : après la première écoute, un grand sourire est apparu sur ses lèvres, je savais qu’une grande aventure allait commencer.

    • On marche vers l’Elysée !

      Acte 1 : Le 30 mai des milliers de Sans-Papiers et de soutiens ont bravé l’interdiction de manifester à Paris et dans plusieurs autres villes.

      Dans les jours et les semaines qui ont suivi des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le racisme et les violences policières.

      Acte 2 : Le 20 juin des dizaines de milliers de Sans-Papiers et soutiens ont manifesté à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Strasbourg et dans de nombreuses autres villes.

      Mais Macron n’a eu aucun mot pour les « premierEs de corvée », aucun mot pour les Sans-Papiers, exploitéEs dans les pires des conditions ou perdant leur emploi sans chômage partiel, retenuEs dans les CRA, vivant à la rue ou dans des hébergements souvent précaires et insalubres. Aucun mot pour les jeunes migrantEs isoléEs. Il n’a eu aucun mot contre le racisme, aucun mot pour les victimes des violences policières.

      Nous disons qu’une société qui refuse l’égalité des droits aux prétextes de la nationalité, l’origine, la couleur de peau sera de plus en plus gangrénée par le racisme et les violences d’Etat.

      Nous disons qu’une société qui accepte l’inégalité des droits, la surexploitation, la répression, l’enfermement, l’expulsion des Sans-Papiers au nom de la crise, sera désarmée face à toutes les attaques sociales.

      Alors nous organisons l’Acte 3 des Sans-Papiers.

      En septembre des Sans-Papiers et des soutiens partiront de Marseille, de Rennes, de Toulouse, de Lille, de Strasbourg, Montpellier, Bayonne, Grenoble, Le Havre… de tous nos quartiers, de toutes nos communes et traverseront le pays.

      Ces marches convergeront le 17 octobre à Paris pour aller vers l’Elysée.

      Parce qu’il s’agit de liberté et de solidarité, nous manifesterons le 17 octobre en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, en hommage à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès.

      Parce qu’il s’agit tout simplement d’égalité nous manifesterons pour imposer enfin
      la régularisation de touTes les Sans-Papiers,
      la fermeture des centres de rétention
      et le logement pour touTEs.

      #Sans-Papiers #marche #manifestation #CRA #régularisation

    • La Marche des solidarités est partie des quatre points cardinaux de France le 19 septembre pour converger à Paris le 17 octobre. Reportage en images tout au long d’une étape en Bretagne. Parmi les revendications : régularisation des sans-papiers, fermeture des centres de rétention et accès au logement.
      par Guy Pichard 15 octobre 2020
      https://www.bastamag.net/Marche-sans-papiers-Elysee-solidarite-regularisation-centre-de-retention-1

  • #Mesnil-Amelot : #grève_de_la_faim et blocage de la promenade !

    Depuis mars et le début des annonces de #confinement dans pas mal de pays, la volonté marquée des préfectures de garder ouverts les centres de rétentions montre l’importance de ces prisons dans la gestion des frontières et des personnes par l’état français et les autres états européens.

    Ces derniers jours des luttes pour la liberté et l’accès au soin ont eu (et ont encore) lieu aux centres de rétention de Rennes et de Vincennes.

    Depuis quelques jours à la prison pour sans papier du Mesnil-Amelot des prisonniers (et au moins trois flics) ont été testés positifs au coronavirus. Les quarante prisonniers du CRA3 ont décidé de bloquer la promenade mercredi soir juste après avoir appris la nouvelle et de lancer une grève de la faim à partir du jour suivant. Ils ont été rejoint immédiatement par l’ensemble des prisonnièr.e.s du CRA2. Comme à chaque fois la direction a décidé de ne même pas discuter avec les prisonnier.e.s qui exigeaient leurs libérations immédiates et la fermeture ces prisons, la prise en charge médicale pour les malades. Les préfectures semblent toujours autant déterminer à enfermer quoiqu’il arrive et à expulser dès que c’est possible.

    Un prisonnier du CRA2 raconte la situation tendue à Mesnil.

    Salut ca va le moral ? Tu crois que tu peux raconter un peu la situation au Mesnil ?

    Ici c’est vraiment la merde tu vois. Le bat 11 à la base c’est celui des arrivants mais là il est fermé. Le CRA 3 on est moins nombreux qu’au CRA2. La dans un batiment y a 3 personnes, au 9 et au 10 y a 10 personnes. Donc on est 23 au moins. Aujourd’hui c’est chaud au CRA3 et au CRA2 et au batiment des femmes. Aujourd’hui ils ont annoncé c’est les tests pour tout le monde. Y en a ils ont refusé parce qu’ils prefèrent le faire quand ils seront libre. C’est normal nan ?

    Oui faut faire comme vous le sentez de toute façon.

    Ouai et on sait pas ce qu’ils vont faire après. Si on est en danger faut nous libérer. Mais là franchement c’est la galère. Ils veulent libérer personne. On a fait la grève de la faim pendant deux jours. Personne est venu nous parler. La cimade est plus là on parle par téléphone, mais ça c’est quand ils répondent..

    On nous a dit qu’il y avait plus le droit de visite le temps d’avoir le résultat des tests. Mais au CRA2 ils ont le droit de faire rentrer des gateaux mais que là bas. Chez nous c’est pas possible parce qu’ils disent que c’est pas le même cra genre le CRA2 ce serait la Belgique et ici la France quoi. Mais quand les flics du cra3 ils doivent intervenir au cra2 ils le font sans problème. Tout ça c’est du foutage de gueule.

    L’equipe d’aujourd’hui (le 14.08.2020) c’est les moins racistes mais tu rien obtenir. Déjà les flics c’est quelque chose mais alors la PAF c’est vraiment quelque chose…

    Par exemple nous on mange à 18h15 le soir mais les flics des fois ils refusent que tu sortes un pain pour te faire un sandwich. Pour la tondeuse tu dois toujours demander plusieurs fois parce qu’ils mentent à chaque fois genre « elle est cassée » ou « on l’a pas ». Ici les flics disent « c’est chacun sa manière de travailler » donc les règles changent tout le temps.. Enfin ils parlent pas de règles ou de lois hein… Une fois on m’ a filé une clé usb en parloir et les flics ont refusé que je l’avais fait rentrer (alors qu’une autre équipe avait déjà accepté) en demandant si y avait pas des appels à la prière dessus. Tu vois c’est toujours comme ça ici.

    Au CRA3 y a plus de solidarité. Hier ils ont bloqué la promenade et ils sont tous en grève de la faim.Nous on a fait la grève de la faim deux jours. Mais tu vois là on va dans la promenade pour faire un foot direct les flics interviennent pour vérifier qu’on va pas bloquer. Au bat des femmes aussi elles ont fait grève. La bas c’est chaud, y a au moins deux femmes enceintes.

    Nous on veut notre liberté, y a pas de vols rien. Ils nous donnent même pas le minimum. T’es obligé de manger à la gamelle. Même l’ofii (ceux qui vendent des cigarettes dans le CRA) des fois ils sont pas là et t’es pas prévenu donc on se retrouve sans clope. Les machines pour faire de la monnaie ou récupérer du café marchent pas. Ici c’est comme ça. Y a rien. Même avec le covid on est enfermé, y a pas de geste barrière on nous met en danger en fait.

    Quand tu rentres dans les zones ou y a les flics, le greffe ou l’ofii là on te donne un masque. Mais des fois c’est le même masque pour toute la journée, pas pour quatre heure.

    Tu vois quand ils faisaient chaud y a quelques jours ? Ils nous laissaient galérer dehors 15-20 minutes au soleil jusqu’à ce que tu sois dégouté et que tu repartes.

    C’est pour tout ça qu’on a fait la grève de la faim et que ceux du CRA3 ils luttent. Il faut du soutien de dehors et que les journalistes racontent comment ça se passe ici.

    C’est grave quand même de continuer à nous enfermer avec le covid, les frontières fermées et tout..

    Merci du soutien de dehors !

    https://abaslescra.noblogs.org/mesnil-amelot-greve-de-la-faim-et-blocage-de-la-promenade

    #CRA #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #France #coronavirus #covid-19

    ping @thomas_lacroix

    • “Tu chantes pas, tu manges pas !” // témoignage des prisonnières du CRA du Mesnil-Amelot

      Au CRA du Mesnil-Amelot les prisonnières font face au harcèlement policier et à des conditions sanitaires insalubres. Alors qu’une prisonnière est tombée malade suite à une infection (dû au rationnement de serviettes hygiéniques), les prisonnières ont du lutter pour faire intervenir les pompiers. Elles dénoncent les multiples insultes et harcèlements – traitées notamment de « putes » par les flics- et aussi l’humiliation lorsque ils les forcent à chanter « joyeux anniversaire » au chef du centre sous peine de ne pas manger. Elle dénoncent aussi la nourriture périmée qui leur est donnée, qui s’ajoute au froid dans lequel elles vivent. Voici une retranscription de l’émission de l’Envolée du 9 octobre dans lequel une prisonnière raconte tout ça.

      Bonjour madame

      Bonjour, déjà merci de ton appel, est ce que tu vas bien ?

      Oui ça va un peu malgré le stress et tout .

      Tu voulais nous parler de choses précises aujourd’hui ?

      Ouais ouais ce que je vis depuis 2 jours là, ça a commencé avant hier et ça m’a un peu bouleversée, ça ma’a rendue triste et donc c’est pourquoi je voulais le partager avec certaines personnes aussi.

      N’hésite pas vas y on t’écoute.

      En fait ici sur le CRA des filles, parce que nous sommes aussi avec des filles qui parlent pas français – il y a les albanaises et tout- nous vivons avec elles. Alors il y a de cela 2 jours, il y a une albanaise qui est venue me voir, comme elle parle pas français, elle, elle parle anglais… bah bien que je parle pas trop français je me débrouille quand même. Elle est venue me dire qu’elle avait ses règles et elle voulait avoir des bandes hygiéniques. Elle me dit si je peux l’accompagner à la police pour aller demander des bandes hygiéniques. Là je l’ai accompagnée, arrivées là bas on a trouvé une dame, je lui ai dit voilà, la demoiselle elle a ses règles elle voulait avoir les bandes hygiéniques et la police lui a remis juste 2 bandes. Elle a négocié elle a dit avec 2 bandes qu’est-ce que je vais faire avec ? Et la police l’a grondé. La fille elle a eu peur, on est rentrées. Après dans la journée elle a utilisé les 2 serviettes, ça n’a pas suffit. Donc elle est venue me voir elle a demandé si j’en avais aussi. Moi non plus j’en avais pas. Du coup elle a pris son habit, elle a pris sa blouse, elle l’a déchiré, elle a utilisé ça comme serviette. Sans se rendre compte qu’il y avait des problème avec ça. Et comme la femme, elle est trop fragile elle a attrapé des infections. Elle a commencé à avoir trop mal au niveau du bas ventre et au niveau de la hanche. Elle pleurait tellement fort, elle est venue me dire « je me sens pas bien, j’ai trop trop trop mal », du coup elle est tombée par terre elle a commencé a crier très fort et comme dans notre bâtiment, il y a un bouton là quand vous appuyez directement ça sonne chez la police. Moi j’ai sonné et on a essayé d’appeler la police. La police nous a répondu « nous ne sommes pas là pour vos conneries, donc démerdez vous là bas ». C’est la réponse qu’ils nous ont donnés. Et du coup la fille elle a commencé à pleurer. Au départ on croyait que non ça va passer, c’est juste une douleur, comme on avait pas aussi les antidouleurs rien du tout. Elle pleurait, elle pleurait et plus le temps avançait, la fille elle devenait pale et elle avait une forte fièvre je voyais aussi ses yeux commencer déjà à changer et tout le monde était paniqué. On savait plus quoi faire. Elle pleurai tellement, elle était par terre, elle a commencé à faire… comment appeler ça…

      Des convulsions ?

      Oui. Et elle pleurai tellement fort j’ai eu peur. Après il y a une des amies ici, on l’avait rapatriée il y a pas longtemps, elle m’a appelé, j’étais tellement paniquée, je lui ai expliqué la situation, elle m’a dit « attends d’abord je t’envoie le numéro des pompiers ». C’est elle qui nous a envoyé le numéro des pompiers. On a essayé de contacter les pompiers, mais on leur a dit, dès que vous êtes là, il faut pas dire aux flics que c’est nous qui vous avons fait un signe parce que ça risque de nous créer des problèmes. Effectivement les pompiers sont arrivés, à la porte d’abord, il y a eu un peu de discussion, apparemment la police ne voulait pas que les pompiers rentre à l’intérieur pour prendre la retenue. Et à la fin les pompiers ils ont réussit à les convaincre parce que les pompiers ils sont entrés à l’intérieur ils ont pris la fille ils ont vérifié l’état de sa tension, elle était déjà en baisse, ils ont remarqué aussi qu’elle avait une forte fièvre, la fille était vraiment KO. Ils ont pris la fille et ils sont partis avec. Et puis la police est venue. Déjà les portes de ma chambre sont déjà cassées donc ça fait déjà 3 jours que je dors… on dirai que… je suis congelée en fait. Premièrement on mange pas bien et aussi tu dors dans le froid, j’imagine la suite de ma santé avec la crise sanitaire, comment je vais m’en sortir ? Donc j’ai l’impression que je vais aussi tomber malade. Et du coup les flics ils sont venus nous voir « Ouais les filles c’est vous qui avez appelé les pompiers ? On va voir. » Directement ils se sont approchés de moi, ils ont commencés à m’agresser en me disant « toi tu parle français mieux que les autres c’est à dire c’est toi qui est allé appeler les pompiers » j’ai dit « mais comment ? C’est pas moi qui ai appelé les pompiers c’est la fille elle-même, c’est elle-même qui avait mal et savait ce qu’elle sentait dans son corps. Moi je suis pas dans son corps pour sentir ce qu’elle elle sent, c’est elle qui a appelé les pompiers. » Et directement une policière s’est approchée de moi, elle a voulu me gifler, j’ai esquivé, je suis rentrée dans ma chambre. Vers 4h, ils sont venus dans ma chambre comme la porte est déjà cassée, comme toutes les portes sont déjà cassées, donc il y a même pas moyen qu’elle frappe à la porte, elle rentre, elle m’a réveillé à 4h et j’ai sursauté sur le lit il y avait déjà l’un des… [problème de téléphone] je ne comprenais rien de ce qu’il voulaient me faire en fait… Le policier il était dehors et la dame elle est rentée, elle m’a réveillé elle dit « demain tu dois te présenter au greffe » j’ai dit « bah pour quelle raison ? » « Tu n’as aucun droit de me poser des questions, demain tu te présentes au greffe. » Je lui demande « mais pourquoi ? » elle me dit « Tu dois faire le test parce qu’il y a un vol prévu pour toi » je lui ai dit « non je vais pas faire le test » « si tu oses refuser tu vas voir, de toute façon tu verras ce qu’on va te faire. » Le matin effectivement vers 10h comme ça, les gens de l’hôpital m’appellent : « mademoiselle il faut passer à l’infirmerie. » Je suis pas partie, j’ai essayé d’appeler les garçons, les amis qui sont dans l’autre CRA, ils me disent « non il faut pas y aller ». Je suis pas allé non plus. Après quelques minutes comme ça je vois qu’ils ont envoyé 4 policiers qui sont venus. Ils me disent « madame vous êtes appelée à l’infirmerie. » Comme j’ai refusé de partir du coup je vois l’un d’eux dit : « ok vous seriez poursuivie : 3 ans de prison si vous faites pas le test. » J’ai pas répondu à ça et dans la nuit encore ils sont venus là ou j’étais et ils ont commencé à me traumatiser. Il y en a un là qui m’a bousculer. Elle me dit « comme tu veux pas y aller, que ca fait 2 fois que tu as refusé le vol, tu seras escortée parce que tu dois faire le test. » J’ai dit « non c’est ma santé si je ne veux pas faire le test, je ne vais pas, je ne vais pas, de toute façon je suis pas entrain de présenter les symptômes du Covid ». Ils ont commencé à parler n’importe quoi, comme ils voulaient parler et c’était fini.

      Aujourd’hui quand on est allé mangé, vers 18h (aujourd’hui on a fini à 19h), nous sommes rentrées à l’intérieur du réfectoire comme on fait souvent, des lignes : vous montrez les cartes et puis vous vous asseyez. Du coup on voit la policière elle se lève et elle nous dit « Avant de manger vous devez d’abord chanter. » Chanter ? Chanter quoi encore ? Elle nous dit comme quoi ouais aujourd’hui c’est l’anniversaire de leur chef et nous sommes obligées de chanter. J’ai dit « est-ce que chanter pour votre chef c’est obligatoire ? »

      Elle me dit « si tu chantes pas tu manges pas ».

      C’est à dire on a commencé à prendre une personne par personne. C’est à dire vous rentrez à l’intérieur vous chantez 3 fois joyeux anniversaire, 3 fois, et puis vous partez manger. Si vous refusez on ne vous donne pas à manger. Il y a le même fille là qui était malade, celle qui avait été emmenée à l’hôpital elle ne se sentais pas bien, elle n’a pas la force de chanter et la policière lui a exiger de chanter, la fille elle dit : « j’ai très mal, je ne peux pas chanter ». Directement on a refusé de la nourrir. Jusqu’à présent la fille est est dans la maison [la chambre] et comme on a l’habitude de prendre le pain pour rentrer avec dans la chambre, ils ont remarqué que quand on prenait le pain on va donner à la fille. Ils ont refusé de nous donner même le pain … [problème de téléphone] quand la nuit elle est trop longue. Parfois la nourriture qu’on nous donne on arrive pas à manger, c’est pas du tout bon alors quand on te donne le pain ca va t’aider durant la nuit tu peux avoir faim. Ça peut t’aider, tu peux manger, tu bois de l’eau, tu dors et la nuit passe. Mais comme notre amie elle est malade, le pain là on allait amener avec nous, comme ça on peut partager avec l’autre. Mais eux ils disent non il faut pas prendre de pain parce que ils savent que au cas ou on prenait le pain on va le donner à la fille. Ça fait depuis le matin que la fille n’a pas mangé vous exigez aux gens de chanter pour votre anniversaire, vous vous êtes bien alors que nous nous sommes stressées la nuit on dors pas on ne sait pas comment on va s’en sortir. Oui on a fait des erreurs chaque personnes fait des erreurs dans la vie et toute personne à le droit à un deuxième chance…

      […]

      Je suis avec deux autres ici.

      Et ca va ? Elles ont le moral ?

      Bah on essaie un peu d’être fortes, on essaie. On a pas le choix, seulement la fille elle m’inquiète beaucoup parce que on a donné des médicaments qu’elle doit prendre ce soir mais elle n’a rien mangé, comment elle va s’en sortir ? Elle n’a rien mangé elle est devenue pale. Déjà ici je n’ai pas de pull, déjà je porte que seuls deux habits que je suis venue avec depuis que je suis venue en France. Je suis venue avec que deux habits parce que je fuyais chez moi avec la guerre qui était là bas je fuyais, je n’avais que deux habits et toutes les portes sont cassées ce qui fait qu’il fait très très très froid. Ça fait deux mois et quinze jours que j’utilise les même draps non lavés et c’est déjà troué. Donc j’arrive même pas à me couvrir comment je vais continuer à vivre comme Ça ?

      Elles nous ont racontées ce matin que la femme malade a été libérée hier soir, suite à l’intervention des pompiers. C’est grâce à leur lutte collective que cela a pu arriver !

      https://abaslescra.noblogs.org/tu-chantes-pas-tu-manges-pas-temoignage-des-prisonnieres-du-cra-

    • Mesnil : Greve de le Faim, Jour 3

      Dans le CRA 3 du Mesnil Amelot, une grève de la faim est en cours depuis samedi. La grève a l’air d’être généralisée dans tous les bâtiments et les prisonniers sont solidaires entre eux. Les flics et la direction du centre ne sont pas contents et essaient de casser la grève, par exemple en empêchant aux grévistes de prendre leur traitement, comme l’expliquent deux prisonniers :

      “Si tu vas à l’infirmerie prendre ton traitement ils te demandent si tu as mangé. Si tu dis que non, que tu fais la grève de la faim, ils refusent de te donner le traitement. C’est leur technique, ils utilisent ça contre la grève, pour mettre la pression pour que certains lâchent. C’est soit tu manges soit t’as pas ton traitement, t’imagines ? forcément des gens ils mangent. C’est arrivé même qu’il y ait des bagarres entre nous à cause de ça, des gens qui sont en manque de leur traitement, ils sont obligés de manger.”

      “J’ai un ami malade, il a la main cassé, ils lui donnent rien ils veulent pas donner le doliprane. Ils disent “si tu manges pas je donne pas le doliprane”. Il y a beaucoup de gens malades ici.”

      Malgré la répression la grève tient, un autre prisonnier rappelle :

      “On continue la grève de la faim, notre seule demande c’est que quelqu’un vienne nous écouter.”

      Dimanche en fin d’après-midi, plusieurs personnes sont allées derrière le CRA pour crier leur soutien aux grévistes, qui nous ont répondu par dessus les barbelés, en sortant en masse dans la promenade et en restant ensemble malgré les menaces des keufs. Un autre gréviste raconte :

      “On vous entendait dehors crier ‘Liberté, liberté !’, nous aussi on a crié. Ça nous a fait beaucoup de bien !”

      Comme d’habitude c’était un beau moment de rage, pour une fois on peut entendre les voix de ceux de l’intérieur pour de vrai et ensemble, sans le box du parloir qui isole des autres, sans le flic qui te fouille à l’entrée, sans l’intermédiaire du téléphone.
      Cette fois-ci le groupe de solidaires n’a pas échappé au contrôle d’identité à la sortie… Dommage que la plupart n’avait pas leurs papiers sur eux.elles 😉

      Les grévistes ont besoin de force, hésitez pas à appeler les cabines, à aller en visite, ou encore mieux à vous organiser collectivement pour aller gueuler dehors, devant le CRA ou ailleurs dans les rues !

      La solidarité est une arme
      Feu aux CRA, et nique la PAF

      https://abaslescra.noblogs.org/mesnil-greve-de-le-faim-jour-3

    • Au Mesnil-Amelot, les logiques d’enfermement et d’expulsion continuent de primer sur la protection de la santé

      Alors que l’épidémie de Covid-19 connaît un nouveau rebond, des personnes continuent d’être enfermées au centre de rétention du Mesnil-Amelot dans des conditions qui ne permettent pas d’empêcher la propagation du virus. La politique gouvernementale de criminalisation des personnes étrangères se poursuit au détriment des enjeux de santé publique.

      Nous alertions le 11 août dernier sur l’apparition d’un cluster au sein du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. Depuis, le ministère de l’Intérieur a refusé de fermer ce CRA, seule mesure à même de protéger la santé des personnes enfermées. Les mesures sanitaires prises n’ont manifestement pas empêché que ces personnes, victimes d’une politique d’enfermement et d’expulsion qui prime sur leur droit à la santé, soient exposées à une contamination ou aient contracté pour certaines d’entre elles le virus au sein du CRA.

      Pendant près d’un mois, les personnes ainsi exposées ont été maintenues en “quarantaine”, privées de nombre de leurs droits, sans pour autant être isolées les unes des autres. Privées de visite, d’accès au juge et à leurs avocat·e·s, elles ont par contre continué à prendre des repas en commun et à partager des sanitaires parfois insalubres. Ainsi, au vu des conditions d’enfermement, l’Agence Régionale de Santé a déclaré que toutes les personnes retenues étaient considérées comme des cas contacts. Et pour cause, le Mesnil-Amelot a comptabilisé près d’une quinzaine de personnes contaminées durant le mois d’août, fonctionnaires de police ou personnes enfermées. La privation de liberté de ces dernières a été ainsi prolongée au détriment de leur santé alors même que les expulsions étaient pour la plupart impossibles à réaliser.

      Dès le début du mois de septembre, les préfectures ont recommencé à réserver des vols pour expulser les personnes enfermées. De ce fait, nombre d’entre-elles ont refusé les tests PCR proposés par l’unité médicale du CRA puisque leur expulsion était la plupart du temps conditionnée à la présentation d’un test négatif récent.

      Alors même que l’incertitude demeurait donc sur la persistance d’un cluster en l’absence de test généralisé, le ministère de l’Intérieur a décidé de reprendre les placements de nouvelles personnes, à compter du 5 septembre, à un rythme d’une dizaine de personnes par jour. Si les personnes enfermées peuvent désormais assister à leur audience et recevoir de la visite, elles sont toujours contraintes de rester enfermées dans un espace où la circulation active du virus n’a pas cessé. En effet, nous apprenions il y a quelques jours que 6 cas positifs s’étaient déclarés du côté des effectifs policiers.

      A l’heure où de nouvelles mesures pour faire face à l’épidémie sont annoncées par le gouvernement, le centre de rétention du Mesnil-Amelot, comme l’ensemble des centres de rétention en France, continue de fonctionner en dépit des enjeux de santé publique. A noter qu’une recrudescence de l’épidémie partout dans le monde conduit les pays tiers à garder leurs frontières fermées ou bien à exiger des tests PCR négatifs avant toute expulsion. Cette exigence a conduit le gouvernement à organiser une forte pression sur les personnes enfermées pour les pousser à accepter de se faire tester, sous la menace de condamnations pénales en cas de refus qui sont allées jusqu’à 4 mois de prison ferme. Cette stratégie aboutit à criminaliser les personnes étrangères. La Cimade dénonce cette nouvelle pratique de pénalisation inacceptable, confortant la position du gouvernement dans une politique toujours plus répressive à l’égard des personnes étrangères. Ces condamnations pénales, manifestement illégales puisque contraires au principe du consentement libre et éclairé aux soins, apparaissent également disproportionnées quant au but poursuivi. En effet, plusieurs personnes purgent des peines de prison ferme ou font l’objet de mesures de bannissement, comme des interdictions définitives du territoire français, pour avoir refusé de se soumettre à un simple test PCR.

      Alors qu’il est à ce jour impossible de déterminer l’étendue de la contagion au sein du centre, c’est bien une politique répressive qui prime sur la santé et les droits des personnes enfermées.

      Par conséquent, La Cimade réitère son appel à la fermeture des centres de rétention déjà exprimé publiquement et adressé sans succès au ministère de la santé et au ministère de l’Intérieur.

      https://www.lacimade.org/au-mesnil-amelot-les-logiques-denfermement-et-dexpulsion-continuent-de-pri

    • « Il m’a descendu mon boxer et il a mis sa main, il était entrain de me frotter » K. prisonnier du Mesnil-Amelot

      Pendant les manifestations contre les CRA et pour la régularisation de tout.e.s les sans-papiers, un mouvement collectif à été lancé par les prisonniers du Mesnil-Amelot le samedi 17 octobre. Après plusieurs jours de lutte et de grève de la faim, face au silence de la préfecture, les prisonniers ont décidé de suspendre leur mouvement. La répression a encore une fois été violente, avec des refus de traitements à l’infirmerie même pour des malades chroniques. dans le témoignage qui suit, K. raconte à L’Envolée comment deux flics de la PAF l’ont agressé pendant une #fouille_à_nu.

      T’es un prisonnier du Mesnil-Amelot, tu nous appelles parce qu’il y a encore eu des violences de la part de la police là-bas. On sort d’un week-end (le 17-18 octobre) où quasiment tou·te·s les prisonnier·e·s ont lutté ensemble en se mettant en grève de la faim. On voulait revenir sur la #répression qui a suivi ces luttes. Il y a déjà eu l’histoire des refus de traitement par l’infirmerie et, là, cette #agression pendant la #fouille. Tu veux nous raconter pourquoi tu nous appelles ?

      Ouai, moi je vous appelle pour vous raconter mon histoire. Pour les violences qu’ils m’ont faites, les flics du CRA. Ça a été un cauchemar pour moi parce que ça ne m’est jamais arrivé comme ça. Et qu’en partant pour fouille ça fait vraiment mal. Ça fait vraiment mal de vivre ça en fait.

      Du coup : j’ai été attrapé pour une fouille, je rentre pour la fouille et là les policiers, ils me fouillent. J’enlève déjà mes affaires, toutes mes affaires. Je reste juste en boxer pour qu’ils me fouillent. J’enlève même mes baskets et mes chaussettes. Le policier il met sa main, il touche et là, il trouve un briquet. Il me fait me tourner contre le mur comme si j’étais un criminel. Et là, ils me menottent, ils me serrent les menottes fort. Il y en a un d’eux qui m’a tourné contre le mur. Ils étaient deux. Il y en a un d’eux qui me tient avec son épaule contre le mur. Le deuxième qui me tient par mon boxer. C’est des trucs qui se font pas par des policiers, ou ca se fait par n’importe qui, en fait.

      Il m’a enlevé mon boxer. J’étais serré contre le mur. Je ne pouvais pas bouger, j’ai pas 4 mains ou je sais pas quoi pour l’empêcher… je sais pas. Il m’a serré contre le mur, il m’a descendu mon boxer et il a mis sa main, il était en train de me frotter, il était en train de voir si j’ai fait rentré dans mon cul des trucs ou je sais pas quoi. Mais c’est vraiment un truc de fou. On se fait même pas respecter, on est comme des vaches ici ! Il y a tout le monde qui nous dit qu’on est des étrangers à chaque fois qu’on parle : « Allez, on va vous envoyer chez vous, vous allez rentrer chez vous » – avec des gros mots derrière. À chaque fois… à chaque fois… à chaque fois… Et c’est ça. Y a des trucs que je rajoute ?

      Ouai, tu dis ce que tu veux. Pour expliquer un peu : c’est un de tes co-détenus qui nous a appelé juste après ta fouille pour nous prévenir. Je vais pas parler pour toi mais t’étais hyper mal juste après et c’est normal tu vois. Du coup c’est des prisonniers du Mesnil-Amelot qui ont fait l’effort de faire sortir cette info, pour pas que ça reste entre les murs. Et pour pas que les flics se permettent de continuer à faire ça. Si je dis pas de conneries t’as porté plainte direct ?

      Oui j’ai déposé #plainte contre le CRA du Mesnil-Amelot et j’attends la réponse, sur quoi il va leur arriver. Parce que je vais jamais me taire maintenant. Je suis pas une vache pour qu’on me frotte comme ça en fait. Il faut que les gens soient au courant que les policiers, ici, ils abusent avec les gens et qu’ils laissent personne tranquille. Alors même que t’es déjà retenu – tu réfléchis pas bien – eux, ils abusent encore sur toi. C’est pas logique. Et tout ça c’est le CRA du Mesnil Amelot à Charles-de-Gaulle (l’aéroport). J’espère que dans les jours qui viennent, tout se passe bien, parce qu’ils lâchent personne ici.

      T’as porté plainte contre des flics en particulier ?

      Ouai. J’ai pas donné les noms mais c’était une équipe de flics qui change tous les trois jours mais j’ai porté contre cette équipe.

      Là, on donne pas ton nom, mais si la police essaye de te mettre la pression on rendra ton nom public. Et en attendant on va faire tourner ton témoignage un maximum. Déjà avant le CRA, t’avais eu des problèmes avec les keufs ?

      Ouai je me suis fait arrêter sur la route, à Montreuil, vers Croix-de-Chavaux. Je me suis fait arrêter par trois policiers pour un contrôle d’identité. J’ai été sympa avec eux : « bonjour », tout ça. Je leur donne mon nom, prénom. Ils regardent sur leurs téléphones, je suis pas recherché par la police. Ils me disent on va aller au commissariat pour faire une petite vérif parce que le téléphone marche. En arrivant au commissariat, il y a le policier qui déjà dans la voiture arrêtait pas de me chauffer, mais que je calculais pas parce que je savais que c’était un simple contrôle, que ça allait pas tarder, et que j’allais rentrer chez moi. Le flic, il s’est énervé, il a cassé mon téléphone devant les caméras. Du coup, je l’ai insulté. Là, ils sont rentrés dans la cellule, ils m’ont tabassé, ils m’ont humilié. Ils ont mis ma tête par terre, et ils l’ont écrasée. J’ai vu avec le médecin et le psychiatre, et ma garde-à-vue a été levée parce que j’ai été tabassé par les policiers. Je me suis fait humilier devant les OPJ aussi. Il y a avait 2 OPJ qui étaient debout, et moi, j’avais la tête par terre écrasée par deux policiers.

      Et ça c’était au commissariat de Montreuil ?

      Ouai c’est ça. J’ai eu une ITT de 5 jours parce que les policiers m’ont tabassé. J’avais mal aux côtes, des bleus sur le visage et tout. Ce qui m’a beaucoup dérangé, c’est que le policier qui avait ses pieds sur ma tête quand j’étais humilié par terre, il a dit : « Je vais t’envoyer au bled et baiser ta femme ». C’est pas des trucs qu’on dit. Ça m’a vraiment touché, et je pouvais pas réagir, j’étais par terre humilié. Du coup comme je vous ai raconté j’ai une ITT de 5 jours. Je me suis fait arrêter le 2 octobre. 2 jours plus tard, je suis reparti au commissariat, le 4 octobre, pour leur demander pourquoi ils m’avaient humilié, et pour récupérer mes affaires. L’OPJ m’a monté dans son bureau, elle me donnait mes affaires… mais parce qu’elle a vu l’ITT de 5 jours, elle a changé d’avis, elle m’a mis en garde-à-vue pour ne pas que je porte plainte contre eux, pour que rien ne se voie.

      Ouai, on t’envoie au CRA en espérant que tu te fasses expulser pour que tu fermes ta gueule.

      Ouai. En arrivant au CRA, c’est une autre histoire. Je m’appelle avec un nom et un prénom. Et en arrivant au CRA, j’ai compris qu’ils avaient changé mon nom que j’avais pas donné au commissariat.

      Ça t’a rajouté des galères administratives encore plus vénères, nan ?

      Ouai, c’est exactement ça. Ils m’ont fait des galères administratives pour que je reste au CRA, en fait. Ils ont arrêté plein de trucs et ça, ça dérange.

      Normal… Je voulais juste revenir vite fait sur l’agression que tu racontais pendant la fouille. Quand t’es allé porté plainte, c’était avec la Cimade ?

      Ouai, je suis allé porter plainte avec la Cimade. Et quand j’y suis allé la première fois, elle m’a dit qu’elle pouvait rien faire pour moi. « Demain, il vient mon avocat » : je lui ai dit ça juste exprès pour qu’elle comprenne vraiment que j’étais victime, que j’étais pas entrain de mentir sur elle.

      Ouai, pour la bouger quoi.

      Ouai pour qu’elle bouge, parce qu’elle a pas réagi en fait. Au début, elle voulait pas me faire une plainte, elle voulait rien faire pour moi. Dès qu’elle a vu qu’il y aurait un avocat, elle a préparé une plainte et tout.

      Et le psychiatre que j’ai vu ici au CRA, je lui ai expliqué que j’étais pas bien, que je dors pas bien, que je fais que réfléchir à ce que m’a fait ce policier – pardon de dire – ce policier de merde. Le psychiatre, il comprend pas que vraiment, ça m’a fait trop mal qu’un policier, il me fait ça. J’ai subi deux fois des violences, deux fois en même pas 20 jours. Au commissariat, et aussi au CRA. Du coup, jsuis mal et j’essaye de parler avec le psychiatre et il me comprend pas en fait. Il me dit tout le temps : « Non, il s’est rien passé, c’est juste une fouille. » D’un côté je lui raconte que je suis vraiment mal, et lui il me dit : « non c’est un simple contrôle » ! C’est un truc… c’est pas faisable.

      Lui, c’est le psychiatre du CRA ? C’est pas son rôle de se mettre du côté des keufs (en théorie), ou de te parler de la loi. Mais bon… ils sont tous collègues en vrai, les keufs et les psychiatres.

      Ouai, ils sont tous ensemble ici. Ils arrêtent pas de me déranger. À chaque fois, ils viennent ils mettent ma chambre… ils fouillent toute ma chambre. Ils me lâchent pas en fait. C’est les matons qui font rentrer tout ce qu’on reçoit ici, en fait, dans le centre de rétention. C’est eux qui ramènent tout ce qui rentre. Eux, ils viennent, ils nous dérangent. Surtout moi, je sais pas ce que je leur ai fait. Ils me la mettent à l’envers, vraiment, ils me la mettent à l’envers ma chambre.

      Ils t’ont choisi comme bouc émissaire pour tout ce qui c’est passé au Mesnil-Amelot. Là, ça fait quelques semaine que c’est très tendu au CRA3 au Mesnil j’ai l’impression.

      Ouai, très tendu. Nous, on a fait une grève de faim avec tout le monde, parce qu’il y a l’épidémie. Il y a le couvre-feu, et nous, on n’a pas de mesure de sécurité. On est plus de 30 personnes à la cantine en fait, il y a des gens qui sont à deux dans les cellules. Il y en a plein. C’est un truc de ouf que ça soit comme ça. Il n’y a pas de mesures de sécurité en fait.

      La grève de la faim dont tu parles, c’est celle du week-end dernier ?

      Ouai, on a fait la grève de la faim. Mais eux, ils ont rien dit. Ils ont pas fait remonter le message qu’on est en grève de la faim. Du coup, il y avait l’équipe des flics qui sont méchants. Ils ont rien dit, ils nous ont laissé comme des merdes en fait. Pour faire une grève de faim, tu peux faire un article 24 et envoyer ça. Nous on a fait des articles 24, mais ils ont rien dit qu’on avait fait des grèves de faims ou n’importe quoi.

      Ouai je vais juste préciser, en centre de rétention l’article 24 c’est ce qui permet aux prisonnier·e·s d’exiger de voir le commandant ou un gradé.

      Ouai c’est ça. Mais ils ont rien déclaré, on n’a rien eu. Du coup, on a arrêté, parce que nos feuilles elles étaient jetées. Ça se voit : on a reçu personne pour parler avec nous.

      Du coup la fouille dont tu parles c’est à un moment où ils fouillent tout le monde ?

      Non, non, ils m’ont pris de derrière ils m’ont ramené par la sortie de secours. Ils ont laissé tout le monde. D’habitude on se fait fouiller sur place. Mais moi ils m’ont pris de derrière le CRA, ils m’ont pris par une sortie de secours, ils m’ont fait faire tout le tour. Ils m’ont ramené par une chambre et direct au greffe en fait.

      https://abaslescra.noblogs.org/il-ma-descendu-mon-boxer-et-il-a-mis-sa-main-il-etait-entrain-de

      #viol #violences_sexuelles

    • Fouilles à nu et #agressions_sexuelles : flics violeurs au Mesnil-Amelot

      En quelques semaines plusieurs personnes prisonnières ou proches de prisonniers au CRA du Mesnil Amelot avec qui nous avons été en contact nous ont raconté qu’elles avaient subi des violences sexuelles de la part des flics. A chaque fois, c’est les mêmes flics : ceux d’une des deux équipes du CRA 3 qui visiblement sont, encore plus que les autres, de sales violeurs racistes.
      Flics violeurs
      Il y a K. dont on avait déjà publié le témoignage il y a quelques temps :
      « J’ai été attrapé pour une fouille, je rentre pour la fouille et là les policiers, ils me fouillent. J’enlève déjà mes affaires, toutes mes affaires. Je reste juste en boxer pour qu’ils me fouillent. J’enlève même mes baskets et mes chaussettes. Le policier il met sa main, il touche et là, il trouve un briquet. Il me fait me tourner contre le mur comme si j’étais un criminel. Et là, ils me menottent, ils me serrent les menottes fort. Il y en a un d’eux qui m’a tourné contre le mur. Ils étaient deux. Il y en a un d’eux qui me tient avec son épaule contre le mur. Le deuxième qui me tient par mon boxer. C’est des trucs qui se font pas par des policiers, ou ça se fait par n’importe qui, en fait. Il m’a enlevé mon boxer. J’étais serré contre le mur. Je ne pouvais pas bouger, j’ai pas 4 mains ou je sais pas quoi pour l’empêcher… je sais pas. Il m’a serré contre le mur, il m’a descendu mon boxer et il a mis sa main, il était entrain de me frotter, il était entrain de voir si j’ai fait rentré dans mon cul des trucs ou je sais pas quoi. Mais c’est vraiment un truc de fou. On se fait même pas respecter, on est comme des vaches ici ! Il y a tout le monde qui nous dit qu’on est des étrangers à chaque fois qu’on parle : « Allez, on va vous envoyer chez vous, vous allez rentrer chez vous » – avec des gros mots derrière. À chaque fois… à chaque fois… à chaque fois… Et c’est ça.« 


      Un prisonnier du CRA 3 raconte que les flics ont fait la même chose à un autre prisonnier ; on n’a pas pu avoir son témoignage direct car il a été envoyé en prison depuis :
      « Un gars du CRA il lui est arrivé la même chose, ils l’ont agressé pendant une fouille. Il a déposé plainte contre le flic qui a fait ça, je pense qu’il a dû donner le numéro du policier. Il a pris 6 mois de prison pour rébellion, il a été envoyé en prison. Comme il avait donné le numéro du policier c’est sûr que c’est pour ça qu’ils l’ont envoyé en prison, pour pas que le policier il soit jugé.« 
      B., un prisonnier du CRA 3, a également subi une fouille à nu violente, exécutée cette fois par un seul flic, qui est visiblement le chef de service :
      « C’était après un parloir. Celui qui m’a fouillé c’est comme le chef de service, il descend jamais de son bureau normalement, il a pas d’uniforme. Mais là après le parloir il était là et il y avait d’autres flics derrière, mais c’est lui qui m’a fouillé tout seul. On était dans une cabine tous seuls, il m’a dit de me déshabiller puis il m’a dit « lève ton slip » et il m’a touché. Tous les soirs j’y repense je suis énervé, ça me met mal. Dans le bâtiment on est au moins 3 à avoir porté plainte à la Cimade pour des fouilles à nu.« 
      En plus de ces témoignages de prisonniers, nous avons également discuté avec la compagne d’un prisonnier qui a subi une fouille à nu et une agression sexuelle alors qu’elle se rendait en visite :
      « Ils me demandent si j’ai des produits illicites. Je leur dis « Bah non mon conjoint fume pas, il fume que 4 cigarettes par jours. » On continue : donc je rentre dans le centre et là je vois 2 dames de la police ou de la PAF. Y avait les deux je crois. Après y en a d’autres qui arrivent, j’avais l’impression d’avoir commis un.. je sais pas moi. J’avais l’impression d’avoir tiré sur quelqu’un.
      La ils me fouillent mon manteau normal et la ils me disent « Retournez-vous, les bras en l’air, sortez vos fesses euh.. » Ils m’ont mis les mains dans les fesses, devant et tout. Alors que même en prison ils font pas ça. Je vais juste voir mon conjoint. Ils m’accusent d’avoir ramené des produits illicites et de l’avoir déjà fait alors que c’est faux. Ils me disent que si j’ai déjà essayé, donc là ils me fouillent de partout, les cheveux partout. Je suis choquée. Je suis traumatisée j’ai même plus envie d’aller voir mon conjoint en parloir. »

      Les flics ont leur mode opératoire bien rodé : multiplier les fouilles à nu et en profiter pour humilier voire agresser sexuellement les personnes qui les subissent.
      Les fouilles à nu : un bon outil pour réprimer les luttes et renforcer l’isolement des prisonniers
      Selon la loi, les fouilles intégrales doivent « être justifiées par la présomption d’une infraction » ou par « les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l’établissement » ; « leur nature et leur fréquence sont strictement adaptées à ces nécessités et à la personnalité des personnes détenues ». Dans la loi même est intégrée l’idée que la fouille intégrale sert de menace (a priori) et de punition (a posteriori) pour quiconque essaierait de perturber le « bon ordre » des taules. De fait l’agression subie par K. est intervenue juste après une grève de la faim massive au CRA 3. Celle subie par la compagne d’un prisonnier fait suite à plusieurs pratiques d’intimidation visant à empêcher ses visites trop fréquentes (notamment une amende de 135€ et de menaces d’amendes supplémentaires, la destruction systématique de la nourriture apportée et la présence continuelles de plusieurs flics durant les parloirs).
      Cette équipe de flics semble toutefois aller encore plus loin que l’usage de la fouille comme outil de répression puisque selon les témoignages des prisonniers, les fouilles à nu sont devenues quasiment systématiques avant et/ou après les parloirs. B. raconte :
      « Les flics ici ils fouillent à nu. Souvent ils font ça après les parloirs. Même les personnes de l’extérieur, ils les fouillent. Ici c’est comme des nazis. Si tu parles, ils te tapent. C’est une seule équipe qui fait les fouilles. Cette équipe elle est nazie, elle est raciste, j’ai jamais vu personne de raciste comme ça. C’est toujours eux qui décident les fouilles à nu. »
      L’excuse des flics, c’est que les parloirs peuvent servir aux prisonniers à faire rentrer des choses dans le CRA. Pourtant comme dit K., « c’est les matons qui font rentrer tout ce qu’on reçoit ici, en fait, dans le centre de rétention. C’est eux qui ramènent tout ce qui rentre« . En réalité, soumettre les prisonnier.es et les visiteur.euses à des fouilles à nu à chaque parloir, les humilier et les agresser sexuellement a une seule utilité pour les keufs : dissuader les gens de venir rendre visite aux prisonnier.es, dissuader les prisonnier.es d’aller en parloir.

      Et ça semble fonctionner, comme le montre le témoignage de la compagne d’un prisonnier : « Dans la salle du parloir après la fouille, bah voila on s’est tous engueulé. Mon conjoint bah forcement il était très énervé. (…) J’ai été faire mon parloir avec mon conjoint mais avec une dizaine de flics de chaque côté. Dans ce cas là c’est pas la peine si on peut pas… (…) Ca devient du harcèlement c’est pas possible. Moi franchement j’ai même plus envie d’y aller. » Moins de parloirs, c’est moins d’informations qui sortent du CRA donc plus d’impunité pour les flics, et c’est aussi un moyen d’isoler encore plus les prisonnier.es et de renforcer la torture psychologique de l’enfermement.
      Impunité et déni
      Les fouilles à nu et les agressions sexuelles sont une arme de plus pour les flics pour affirmer leur pouvoir sur les corps et les vies des prisonnier.es. Ce ne sont pas des dérives ou des bavures mais bien un aspect supplémentaire du fonctionnement normal des CRA. Le discours officiel prétend que les CRA ne servent qu’à expulser, et que la rétention administrative diffère en cela de la détention, qui est une punition pour qui commet un délit ou un crime. Au contraire, nous pensons que ce qui se passe dans le CRA, entre autres les agressions sexuelles et les humiliations propres aux fouilles systématiques, relèvent d’une logique de maintien de l’ordre et montre que les CRA sont aussi faits pour punir et briser ceux.celles qui n’ont pas les bons papiers.
      « J’aurais préféré qu’ils me tabassent encore plutôt qu’ils fassent ce qu’ils m’ont fait en fouille. Les jours d’après je pensais à me suicider« . C’est pratique une agression sexuelle car généralement ça ne laisse pas de trace. K. raconte comment ni la Cimade ni le psy n’ont accordé d’importance à ce qu’avaient fait les flics : « Je suis allé porter plainte avec la Cimade. Et quand j’y suis allé la première fois, elle m’a dit qu’elle pouvait rien faire pour moi. « Demain, il vient mon avocat » : je lui ai dit ça juste exprès pour qu’elle comprenne vraiment que j’étais victime, que j’étais pas en train de mentir sur elle, pour qu’elle bouge, parce qu’elle a pas réagi en fait. Au début, elle voulait pas me faire une plainte, elle voulait rien faire pour moi. Dès qu’elle a vu qu’il y aurait un avocat, elle a préparé une plainte et tout. Et le psychiatre que j’ai vu ici au CRA, je lui ai expliqué que j’étais pas bien, que je dors pas bien, que je fais que réfléchir à ce que m’a fait ce policier – pardon de dire – ce policier de merde. Le psychiatre, il comprend pas que vraiment, ça m’a fait trop mal qu’un policier, il me fasse ça. J‘suis mal et j’essaye de parler avec le psychiatre et il me comprend pas en fait. Il me dit tout le temps : « Non, il s’est rien passé, c’est juste une fouille. » D’un côté je lui raconte que je suis vraiment mal, et lui il me dit : « non c’est un simple contrôle ». »
      Les flics ont bien conscience que jamais ils ne seront punis par la justice pour ce qu’ils font. Face à ça on fait ce qu’on peut, on fait sortir l’info, on continuera à lutter contre les flics, les violeurs et les CRA. On sait ce que vous faites.

      https://abaslescra.noblogs.org/fouilles-a-nu-et-agressions-sexuelles-flics-violeurs-au-mesnil-a

  • Le maire (LR) de Tarbes, Gérard Trémège condamné à une amende de 35 000 euros pour travail dissimulé
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes/maire-lr-tarbes-gerard-tremege-condamne-amende-35-000-e
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/y6hqWrTCxMcQSVNe7kLIECd0eHo/930x620/regions/2020/06/09/5edf701457d3e_maxnewsworldthree722863-4003615.jpg

    Le maire (LR) de Tarbes a été jugé le 9 juin dernier. Lors de l’audience, le procureur de la République a requis une amende de 45 000 euros à l’encontre de Gérard Trémège. Après quasiment 2 mois de mise en délibéré, l’élu est finalement condamné à une amende d’un montant de 35 000 euros.

    Gérard Trémège était accusé de ’travail dissimulé" dans le cadre de son activité professionnelle de commissaire aux comptes. Il était reproché au 1er magistrat de la ville de Tarbes de ne pas s’être acquitté de ses cotisations sociales entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2012. Le montant du préjudice, pour les caisses de l’Urssaf, était évalué à 80 000 euros.

    Pour sa défense, l’avocat de Gérard Trémège a plaidé « la négligence » et la maladresse. Ces arguments n’ont visiblement pas convaincu la présidente du tribunal.

    Contacté par France 3 Occitanie, Gérard Trémège n’a pas souhaité s’exprimer.

    et à @mediapart il leur a dit d’aller se faire voir.
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060820/le-maire-lr-de-tarbes-condamne-pour-travail-dissimule

    Gérard Trémège (Les Républicains) a été condamné à une lourde amende pour ne pas avoir payé les cotisations sociales liées à son activité de commissaire aux comptes. « Allez vous faire voir ! », réagit-il auprès de Mediapart.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Tr%C3%A9m%C3%A8ge
    #crapule

  • internetarchive/heritrix3: Heritrix is the Internet Archive’s open-source, extensible, web-scale, archival-quality web crawler project.
    https://github.com/internetarchive/heritrix3

    Heritrix is the Internet Archive’s open-source, extensible, web-scale, archival-quality web crawler project.

    – Le wiki de documentation: https://github.com/internetarchive/heritrix3/wiki
    – téléchargement: http://builds.archive.org/maven2/org/archive/heritrix/heritrix

    #heritrix #crawler #aspirateur_site #internetarchive

  • La #militarisation de la #police a pour principal objectif de favoriser les ventes de l’industrie de l’#armement (et non pas un objectif de sécurité publique) affirment les personnes interrogées dans l’article, quitte à ce qu’en chemin du matériel se « perde ».

    Why police pay nothing for military equipment
    https://www.cnbc.com/2020/07/09/why-police-pay-nothing-for-military-equipment.html

    “One of the really troubling developments about the involvement of the federal government in the direct subsidy of purchases of militarized equipment is that this is really about creating a new market for defense contractors rather than really putting questions of public safety first,” said Alex Vitale, the Policing and Social Justice Project Coordinator at Brooklyn College. 

    What makes both 1033 and 1122 programs so powerful is the apparent lack of clear oversight and accountability. The 1122 program, for instance, is not a grant or transfer program and thus is not required to be monitored by the federal government. Meanwhile, the 1033 program has put lethal weapons in the hands of officers who have no justifiable need for such equipment. “We’ve seen instances reported of some small towns, even some college and university police departments that were acquiring military-grade weapons without any demonstrable need for the use of these or the acquisition of these weapons,” according to Nolan.

    In some cases, equipment transferred through these programs has simply vanished due to what appears to be a lack of oversight and poor bookkeeping. “There have been a number of situations where there have been audits of local police departments to try to figure out what they’ve done with this equipment,” said Vitale, “And these departments have been unable to provide adequate records.”

    #insécurité #états-unis #armes

  • « Ils ont trouvé deux personnes contaminées hier » : des nouvelles du #CRA de #Lille

    Dans le CRA de Lille la situation est explosive. Après le premier cas de Coronavirus trouvé la semaine dernière, après l’interdiction des parloirs ( ICI audio : https://lenvolee.net/emission-du-19-juin-2020-gilets-jaunes-face-a-la-justice-covid-et-mouvemen) et après cinq jours de grève de la faim et de lutte ( ICI article : https://abaslescra.noblogs.org/les-80-personnes-on-est-en-greve-de-la-faim-communique-des-priso), une partie des prisonniers (moitié environ) a été testée ce mardi. Résultat : au moins deux nouveaux cas de prisonniers malades.
    Malgré ça, aucune nouvelle mesure sanitaire a été prise. Apparemment l’Ordre de Malte, l’asso qui intervient dans le centre, va déposer une demande de mise en liberté, faudra voir si ça marche.

    Un prisonnier rapidement la situation à l’intérieur, voici son témoignage :

    « Ils ont trouvé deux personnes contaminées hier, mais beaucoup ont pas fait le test. Ça veut dire que quelqu’un dans ta chambre peut être malade et tu sais pas, peut être s’ils vont tester tout le monde ils vont trouver d’autres. Ils ont fait le test du nez, du coup certains ont refusé parce qu’ils disent que ça marche pas. Moi je l’ai fait quand même, il faut pas rigoler avec cette maladie.
    Dans le centre ça sent mauvais, personne fait le ménage pour peur du virus, ça pue dans les cellules. C’est grave, on a peur pour la santé. »

    Les prisonniers sont vénèrs et demandent de faire circuler au maximum les infos

    à l’extérieur, la solidarité s’organise : ce samedi (27 juin), le Comité sans papiers de Lille (https://www.facebook.com/CSP59 ) appelle à une manif en solidarité :
    IL FAUT LIBÉRER TOUS LES SANS PAPIERS – SAMEDI 27 JUIN A 14H, MARCHONS DE PORTE DE DOUAI A CRA DE LESQUIN

    Virus ou pas, abolition des CRA !

    https://abaslescra.noblogs.org/ils-ont-trouve-deux-personnes-contaminees-hier-des-nouvelles-du-
    #rétention #détention_administrative #France #coronavirus #asile #migrations #réfugiés #covid-19
    ping @thomas_lacroix

  • Enfants migrants enfermés : la grande #hypocrisie

    La France condamnée six fois depuis 2012

    En dépit de cette Convention, l’UE n’interdit pas la rétention des enfants. La directive « retour » de 2008 l’autorise comme « dernier ressort quand aucune autre #mesure_coercitive n’est possible pour mener à bien la procédure de #retour », nous précise le commissaire européen chargé de la migration. « L’Europe a toujours eu pour priorité la protection des enfants en migrations », explique Dimítris Avramópoulos. Seulement, la Commission européenne semble avoir un objectif plus important : garantir les expulsions. « Une interdiction absolue ne permettrait pas aux États membres d’assurer pleinement les procédures de retour, affirme le commissaire, car cela permettrait la fuite des personnes et donc l’annulation des expulsions. » De là à dire que la Commission propose de retenir les enfants pour mieux expulser les parents, il n’y a qu’un pas.

    Toutefois, rares sont les États de l’UE à assumer publiquement. Des enfants derrière les barreaux, c’est rarement bon pour l’image. L’immense majorité d’entre eux cachent la réalité derrière les noms fleuris qu’ils inventent pour désigner les prisons où sont enfermés des milliers de mineurs en Europe (seuls ou avec leurs parents). En #Norvège, comme l’a déjà raconté Mediapart, le gouvernement les a baptisées « #unité_familiale » ; en #Hongrie, ce sont les « #zones_de_transit » ; en #Italie, les « #hotspots » ; en #Grèce, « les #zones_sécurisées ». Autant d’euphémismes que de pays européens. Ces endroits privatifs de liberté n’ont parfois pas de nom, comme en #Allemagne où on les désigne comme « les #procédures_aéroports ». Une manière pour « les États de déguiser le fait qu’il s’agit de détention », juge Manfred Nowak.

    Certains d’entre eux frisent carrément le #déni. L’Allemagne considère par exemple qu’elle ne détient pas d’enfants. Et pourtant, comme Investigate Europe a pu le constater, il existe bien une zone fermée à l’#aéroport de #Berlin dont les murs sont bardés de dessins réalisés par les enfants demandeurs d’asile et/ou en phase d’expulsion. Étant donné que les familles sont libres de grimper dans un avion et de quitter le pays quand elles le souhaitent, il ne s’agit pas de détention, défend Berlin. Même logique pour le gouvernement hongrois qui enferme les mineurs dans les zones de transit à la frontière. Comme ils sont libres de repartir dans l’autre sens, on ne peut parler à proprement parler de #prison, répète l’exécutif dans ses prises de parole publiques.

    L’#invisibilisation ne s’arrête pas là. Le nombre d’enfants enfermés est l’un des rares phénomènes que l’UE ne chiffre pas. Il s’agit pourtant, d’après notre estimation, de plusieurs milliers de mineurs (au moins). Le phénomène serait même en augmentation en Europe « depuis que les États membres ont commencé à rétablir les contrôles aux frontières et à prendre des mesures plus dures, y compris dans des pays où la détention des enfants avait été totalement abandonnée au profit de méthodes alternatives », constate Tsvetomira Bidart, chargée des questions de migrations pour l’Unicef.

    En dépit de son insistance, même l’agence spécialisée des Nations unies n’est pas parvenue à se procurer des statistiques précises sur le nombre d’enfants enfermés dans l’UE. Et pour cause, précise Bidart, « la réglementation européenne n’impose pas de fournir ces statistiques ». Qui plus est, certains États membres procéderaient « à des détentions illégales d’enfants » et donc – logique – ne les comptabiliseraient pas. Quoi qu’il en soit, il existe un véritable chiffre noir et jusqu’à aujourd’hui, aucune volonté politique de sortir ces enfants de l’ombre où on les a placés. « Publier des statistiques de qualité, conclut l’experte, c’est la clef de la visibilité. »

    Le gouvernement français semble, lui, tenir des statistiques, seulement il rechigne à fournir ses chiffres à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), comme nous l’a révélé la juriste responsable du suivi de la France auprès de la juridiction internationale. Chantal Gallant intervient une fois que le pays est condamné en s’assurant que les autorités prennent bien des mesures pour que les violations des droits humains ne se reproduisent pas. La France étant le pays de l’UE le plus condamné concernant les conditions de détention des mineurs migrants, elle a du pain sur la planche. Déjà six fois depuis 2012… Si l’on en croit la juriste, les dernières données fournies par la #France dateraient de 2016. Quatre ans. D’après elle, la Cour les a réclamées à plusieurs reprises, sans que ses interlocuteurs français – le ministère des affaires étrangères et la représentation française au Conseil de l’Europe – ne donnent suite.

    Chantal Gallant confesse toutefois « qu’elle a mis de côté le dossier » depuis août 2018, car ses interlocuteurs lui avaient certifié que la France allait limiter la rétention des mineurs en #CRA (ces centres où sont enfermés les sans-papiers en vue de leur expulsion) à 5 jours, au moment du débat sur la loi « asile et immigration » de Gérard Collomb. Cela n’a pas été fait, bien au contraire : le Parlement a décidé alors de doubler la durée de rétention maximale, y compris des familles avec enfants (il n’y a jamais de mineurs isolés), la faisant passer de 45 à 90 jours, son record historique. Une durée parmi les plus importantes d’Europe (l’Angleterre est à 24 heures, la Hongrie n’en a pas) et une violation probable de la Convention européenne des droits de l’homme. « Ce que je peux dire, c’est que la durée de 90 jours ne me semble pas en conformité avec la jurisprudence de la Cour, précise Chantal Gallant. Nous considérons qu’au-delà de 7 jours de rétention, le traumatisme créé chez l’enfant est difficile à réparer. »

    La situation est-elle en train de changer ? Le 3 juin, le député Florent Boudié (LREM) a été désigné rapporteur d’une proposition de loi sur le sujet, en gestation depuis deux ans, véritable arlésienne de l’Assemblée nationale. En janvier, l’assistante du parlementaire nous faisait encore part d’« un problème d’écriture sur cette question délicate »… Alors que de nombreux élus de la majorité poussaient pour plafonner la rétention des mineurs à 48 heures, la version déposée le 12 mai reste scotchée à cinq jours tout de même. Et son examen, envisagé un temps pour le 10 juin en commission des lois, n’est toujours pas inscrit à l’ordre du jour officiel. « La reprogrammation est prévue pour l’automne dans la “niche” LREM », promet désormais Florent Boudié.

    En l’état, elle ne vaudrait pas pour le département français de #Mayotte, visé par un régime dérogatoire « compte tenu du contexte de fortes tensions sociales, économiques et sanitaires ». Surtout, elle ne concerne que les centres de rétention et non les zones d’attente. Les enfants comme Aïcha, Ahmad et Mehdi pourront toujours être enfermés jusqu’à 20 jours consécutifs en violation des conventions internationales signées par la France.

    À l’heure où nous écrivions ces lignes (avant le confinement lié au Covid-19), les deux orphelins marocains avaient été confiés par le juge des enfants à l’Aide sociale à l’enfance. « Le jour où on nous a libérés, j’étais si content que j’ai failli partir en oubliant mes affaires ! », s’esclaffait Mehdi, assis à la terrasse du café. Comme la plupart des mineurs isolés âgés de plus de 15 ans, ils ont été placés dans un hôtel du centre de Marseille avec un carnet de Ticket-Restaurant en poche. La moitié des six mineurs sauvés du conteneur logés au même endroit, eux, ont disparu dans la nature, selon leurs avocates. Ont-ils fugué pour rejoindre des proches ? Ont-ils fait de mauvaises rencontres dans les rues de la Cité phocéenne ? Personne ne sait ni ne semble s’en préoccuper.

    Mehdi et Ahmad, eux, n’ont aucune intention de mettre les voiles. Les deux orphelins de Melilla n’ont qu’une hâte : reprendre le chemin de l’école, l’un pour devenir plombier, l’autre coiffeur. Ils ne sont qu’au début du chemin mais, pour l’heure, ils veulent croire que « la belle vie » commence enfin.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180620/enfants-migrants-enfermes-la-grande-hypocrisie?page_article=2
    #migrations #asile #réfugiés #enfants #enfance #détention_administration #rétention #emprisonnement #enfermement #Europe #retours #renvois #expulsions #euphémisme #mots #vocabulaire #terminologie #statistiques #chiffres #transparence

    ping @karine4 @isskein

  • Le #Pentagone accusé d’avoir militarisé à l’excès la #police américaine
    https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2020-06-14/le-pentagone-accuse-d-avoir-militarise-a-l-exces-la-police-americaine

    Depuis 1997, l’armée américaine a distribué à plus de 8000 forces de police – fédérale, tribales et locales – des équipements d’occasion ou neufs allant des armes de poing aux hélicoptères, en passant par les véhicules blindés conçus pour résister aux engins explosifs, pour une valeur totale de 6,8 milliards de dollars, précise ce texte.

    Sur la seule année fiscale 2017, quelque 500 millions d’équipements militaires ont été transférés aux services de police du pays par l’intermédiaire du programme dit « 1033 », en référence à la section du budget de Défense 1997 qui l’a créé.

    #etats-unis

  • 30 mai : par milliers les sans-papiers imposent le droit de manifester ! | 30 mai 2020 - Par Marche des Solidarités Blog : Le blog de Marche des Solidarités
    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/300520/30-mai-par-milliers-les-sans-papiers-imposent-le-droit-de-manifester

    Des milliers de sans-papiers ont bravé l’interdiction de la Préfecture de police de Paris et ont réussi à manifester entre 14h30 et 17h de Madeleine et Opéra vers la Place de la République, pendant qu’un cortège d’un millier de personnes parti de Montreuil a été empêché de les rejoindre.

    La police a arrêté une cinquantaine de personnes au moment des premières arrivées à Madeleine et Opéra puis a chargé les cortèges cherchant à accéder sur les deux places en faisant un usage intensif de gaz lacrymogènes. Mais elle a dû abandonner face au nombre et à la détermination des Sans-Papiers. Le pouvoir s’est trompé en pensant qu’il pouvait tout autoriser sauf les manifestations de sans-papiers.

    Ce sont 10 000 manifestant-es sans-papiers et soutiens nombreux, en comptant celles et ceux de Montreuil, qui sont venues de toute l’Ile de France. Des personnes de très nombreuses nationalités étaient présentes et ont montré qu’elles pouvaient défiler avec enthousiasme et détermination et en portant des masques. (...)

  • Aux enfermés du confinement

    Le confinement veut toutes et tous nous enfermer dans une situation commune qui nous livre toujours plus aux logiques mortifères de la gestion et du contrôle sur une grande partie de la planète. Cette #carcéralisation généralisée enferme et isole d’autant plus celles et ceux qui sont déja enfermés dans le confinement. C’est à eux que nous consacrons ce blog. Contre l’Etat, l’enfermement et la #gestion. #Liberté !

    https://mitarduconfinement.blog

    #confinement #coronavirus #covid-19 #prisons #enfermement #isolement #blog #rétention #détention_administrative #CRA

    Compte twitter :
    https://twitter.com/MitardConfinem1

    ping @karine4 @isskein

    –----

    Ajouté à ce fil de discussion :
    https://seenthis.net/messages/836492

  • Thread by SentierBattant : Il y a douze ans jour pour, je sortais de la prison de la Santé après avoir accompli 6 ans et 9 mois de prison ferme. Après avoir salué mes…
    https://threadreaderapp.com/thread/1252604423022542848.html

    Je découvre des histoires insensées de personnes qui ont vécu des années en France, travaillé, construit des familles risqué leur vie pr échapper à un funeste sort ds leur pays de naissance sur le point d’y retourner une main devant une main derrière

    #CRA

  • Migrants in detention center go on hunger strike in fear of coronavirus

    Migrants at a holding facility near #Tunis have been on a hunger strike since April 6 to protest their continuing detention and mistreatment as well as the absence of coronavirus infection prevention measures.

    To date, there are 780 confirmed cases of the coronavirus and 35 deaths among the civilian population, while no cases have been recorded among the prison population.

    Tunisia has been in a state of total confinement with a nightly curfew since March 21 as part of efforts to stem the spread of the virus. On March 31, President Kais Saied released 1,420 prisoners in order to reduce the spread.

    Meanwhile, calls from human rights organizations to release prisoners have increased. United Nations High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet called on March 25 for “relevant authorities to work quickly to reduce the number of people in detention.” Similar appeals by the World Health Organization, the International Organization for Migration and the United Nations High Commissioner for Refugees followed.

    But despite these calls, migrants held in detention centers in Tunisia have not been allowed to return to their homes or other accommodations where they can quarantine safely.

    Distressed migrant detainees held at el-Ouardia Reception and Orientation Center began their hunger strike April 6. They reached out to Al-Monitor to express their frustration that authorities had done nothing to improve their situation to keep them safe from the coronavirus. The detention facility, which lies on the outskirts of Tunis, is the subject of a damning report published Dec. 16, 2019, by the Tunisian Forum for Economic and Social Rights (FTDES). The report outlined a badly run facility where migrants are detained without charge in unsanitary conditions, given meager food rations, and subjected to aggressive interrogation, nightly lock-ins and regularly forced deportations.

    Rajabu Kilamuna, a human rights activist originally from the Democratic Republic of Congo, has been living in Tunisia for the past seven years under asylum seeker status. However, on Feb. 14, 2020, a senior immigration official came to his house to take him to el-Ouardia. Kilamuna told Al-Monitor he was denied access to a lawyer, had his phone taken from him and initially was unable to make contact with the outside world until last week when he had access to a phone. “I told them that I knew my rights and they didn’t even allow me to call my mother or a lawyer,” he said.

    Kilamuna founded the association Migrants sans Frontieres (Migrants without Borders) to help foreign nationals facing difficulties in a variety of issues such as opening bank accounts, setting up businesses or applying for asylum seeker status in Tunisia. Now he finds himself in limbo, unable to proceed with appealing his case and unable to return to his apartment in Tunis where he could sit out confinement in peace.

    Kilamuna said that, over and above the dirt and discomfort of the center, he and his fellow detainees are frightened of the virus spreading. “We have demanded the authorities [give us] a protection plan from COVID-19, but there is no plan. They bring people directly from the airport or from the prisons without testing.”

    He continued, “There are only two bathrooms between some 60+ detainees, several toilets do not work and we get only one piece of soap issued once a fortnight between three to four people. The mattresses are old and they smell, the bedding has not been changed in a long time and we are getting bitten by bugs.”

    He appealed, “We are asking for our rights to be released; we are no longer accepting to be caged like we are in a zoo.” He also expressed concern that there are also six women amongst their group and one teenage boy. “We are afraid for this teenager living where adults are living.”

    One of the six women detained at el-Ouardia spoke on the condition of anonymity to Al-Monitor. “We want to leave here. There is no water. There is nothing here to protect us. There is no heating; it is very cold at night and everybody is sick here. Where are human rights and women’s rights here in Tunisia?”

    Another detainee, Kwame Kofi Stephane, from Cote D’Ivoire, served a four-month sentence in Mornaguia Prison for overstaying his visa. At the end of his prison sentence, he was transferred to el-Ouardia. “I came here to work and earn money, but I was arrested for overstaying my visa and served four months and two weeks before they transferred me to el-Ouardia,” he told Al-Monitor.

    “People are starting to get sick. They are coughing. They go to the clinic [where medical personnel] only take someone’s temperature; they are not testing for COVID-19. They are not given medication, just a mask.” He said he is “very annoyed” about overcrowding and the lack of response from authorities.

    Both Kofi Stephane and Kilamuna describe racist verbal abuse and a culture of financial exploitation of the detainees by el-Ouardia staff. Kofi Stephane said, “The guards offer to buy things from the shop like biscuits or yogurt, but they will ask for five times the normal price to go buy it. They are making a business out of me.”

    Kilamuna reinforced this, saying, “They come to me saying, ‘Hey, Mr. Rajabu, give me 10 dinars, give me 20 dinars and I will give you your phone back.’”

    FTDES spokesperson Romdhane Ben Amor told Al-Monitor that there were high-level meetings on April 7 and 10 between the ministries of Interior, Social Affairs, and Human Rights and Transitional Justice, the Ministry for Human Rights and Relations with the Constitutional Courts and Civil Society, as well as representatives from civil society — but no promise of action was given, he said.

    On April 10, the FTDES published a communique signed by 34 Tunisian civil society organizations and 23 members of parliament demanding the release of detained migrants.

    That same day, those taking part in the hunger strike in el-Ouardia moved from the dormitories to the central courtyard. Al-Monitor has seen videos of police talking with detainees, and Kilamuna reported that although not aggressive, the policeman said those sleeping outside would be taken to prison if they did not return the beds to the dormitories.

    Kofi Stephane is also very concerned about the health of those participating in the hunger strike. “Some people are very weak; they cannot even go outside,” he said.

    The pandemic is shining a stern light on the issue of migrant detention in North Africa. Executive director of the Global Detention Project Michael Flynn told Al-Monitor that “there is considerable pressure by Europe on North African states to stop and halt migrant/refugee movement [toward Europe].”

    Author of the FTDES report Amal el-Makki told Al-Monitor that Tunisia has created a clear policy on migrants and immigration. Regarding el-Ouardia, she said, “There is a lack of clarity around the legal framework that regulates el-Ouardia and its activity. There’s little published legal or regulatory text related to the founding of the center.”

    She added, “For detained migrants, the risk of infection with COVID-19 is greater when there are no preventative measures. And when authorities continue bringing in new groups of immigrants, social distancing is impossible.”

    Flynn said governments “that take these people into custody are responsible for them. It is not just about just releasing [them], but finding a solution where they can be taken care of, where they can do social distancing.”

    As the fifth week of confinement in Tunisia begins, Flynn warned, “I think there is a disaster waiting to happen, and I think they need to find a solution.”

    Minister of Human Rights and Relations with the Constitutional Courts and Civil Society Ayechi Hammami said that of the 53 migrant detainees, the Moroccan government is arranging for the 22 Moroccans detained at el-Ouardia to be repatriated. For those of sub-Saharan origin, there is still no concrete solution.

    Al-Monitor pressed the minister about the status of those migrants who have persistent coughs, and he said, “It is true. There is a lack of testing in Tunisia for COVID-19; there is a doctor in the clinic of el-Ouardia, and it is he who decides to test or not to test.” Spokesperson for FTDES Romdhane Ben Amor said, “Officially there are no cases of COVID-19, but the clinic at el-Ouardia doesn’t have the capacity to test for COVID-19.”

    https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2020/04/tunisia-migrants-detention-lack-protection-coronavirus.html
    #rétention #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #coronavirus #covid-19 #grève_de_la_faim #résistance #Tunisie

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    • Témoignage de Rajabu Kilamuna de l’association Migrants sans frontières, enfermé dans le centre de rétention d’#El_Wardiya

      CRIMINALISATION DE LA SOLIDARITE

      Témoignage de Rajabu Kilamuna de l’association Migrants sans frontières, enfermé dans le centre de rétention d’El Wardiya

      Rajabu est fondateur et coordinateur de l’association Migrants sans frontières. Migrants sans frontières est une association de défense des Droits de l’Homme, à caractère humanitaire, qui mène des activités en coopération avec divers partenaires (Tunisie terre d’asile, l’OIM, le HCR, le Conseil tunisien pour les réfugiés, l’Instance tunisienne de Lutte contre la Traite, l’Institut Arabe des Droits de l’homme, l’ALDA, M’nemti, l’Observatoire international des Droits de l’Homme, l’AESAT, Euromed droits …). L’association promeut la liberté de circulation des personnes et agit dans plusieurs domaines pour venir en aide aux personnes migrantes, entre autres : aide médicale, lutte contre l’exploitation au travail, soutien à des micro-projets pour encourager l’autonomisation des migrant.es, lutte contre la traite, soutien juridique aux personnes migrantes et informations concernant leurs droits en Tunisie, accompagnement de la demande d’asile, reconstitutions des liens familiaux, etc… Une partie importante de son travail concerne la défense des personnes migrantes arrêtées de manière arbitraire et/ou envoyées dans des centres de rétention tels que El Wardiya.

      Wardiya est dans son appellation officielle un centre “de réception et d’orientation”, situé dans la banlieue de Tunis à Ben Arous dans l’enceinte du camp paramilitaire de la Garde Nationale où sont enfermées les personnes étrangères de différentes nationalités, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne et considérées comme étant en situation « irrégulière » sur le territoire tunisien. Les personnes étrangères sont généralement appréhendées à l’occasion d’arrestations arbitraires et au faciès. Une fois au centre de Wardiya, elles risquent l’expulsion à la frontière algérienne. La seule manière d’échapper à ce traitement pour les personnes étrangères est de régler leurs pénalités pour séjour irrégulier et de payer elles-mêmes leur billet d’avion pour rentrer dans leur pays d’origine. Si elles acceptent l’offre de retour « volontaire » de l’OIM, les pénalités sont annulées et le billet d’avion pris en charge par l’organisation.

      Concernant ces personnes migrantes enfermées à El Wardia, le soutien apporté par Rajabu consistait principalement à les mettre en contact avec leurs ambassades, des avocat.e.s, des instances juridiques ou encore des organisations de défense des Droits de l’Homme. Il se chargeait également de faire pression sur le HCR pour que l’organisation examine les demandes d’asile déposées depuis le centre. Car dans la plupart des cas, les demandes ne sont examinées que si elles sont transmises par la Police des frontières, qui bien souvent, fait obstacle à ces demandes. Aussi le travail de Rajabu était-il indispensable pour que les potentiels demandeurs d’asile enfermés à El Wardiya puissent malgré tout avoir accès au HCR. Selon lui, il arrive fréquemment que des demandeurs d’asile soient expulsés sans aucun examen préalable de leur demande d’asile.

      Impliqué dans la défense des personnes migrantes enfermées à EL Wardiya, en décembre 2019, Rajabu a assisté à une conférence organisée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), lors de laquelle ce sujet devait être évoqué. A cette occasion, la journaliste Amal El Mekki a pris la parole pour présenter les recherches qu’elles avaient menées sur le centre d’El Wardiya. Elle évoquait le statut juridique très flou de ce centre, les mauvaises conditions de rétention, les expulsions sauvages à la frontière algérienne et les pressions psychologiques pour que les migrants acceptent le retour « volontaire » de l’OIM. A la fin de la présentation de la journaliste, Rajabu était intervenu pour appuyer ses propos et présenter brièvement le travail de son association.

      Le 14 février 2020, Rajabu a été arrêté par la Police de la frontière tunisienne, à proximité de son bureau. Cela fait maintenant deux mois qu’il est enfermé dans le centre d’El Wardiya et il n’a encore reçu aucun motif clair pouvant justifier son arrestation, n’a fait l’objet d’aucune plainte, n’a jamais été conduit au Parquet, ni devant le Procureur de la République. Migrant lui-même en Tunisie depuis 7 ans et demandeur d’asile, il est titulaire d’un titre de séjour provisoire et d’un permis de travail. Il déclare avoir toutes les autorisations nécessaires concernant les activités de son association.

      D’après lui, une seule chose a pu motiver son arrestation : le fait qu’il constituait un témoin gênant et un potentiel obstacle au déroulement des expulsions sauvages depuis le centre d’El Wardiya. Ayant œuvré à la libération de nombreuses personnes (notamment en transmettant leur demande d’asile au HCR), il était selon lui vu comme étant un « bâton dans les roues » de l’administration. Dans le centre, les policiers l’accusent régulièrement d’être une menace à la sécurité nationale, sans lui préciser en quoi.

      Lorsqu’il a été emmené dans le centre d’El Wardiya, Rajabu a immédiatement été isolé seul dans une chambre et privé de téléphone pour l’empêcher de communiquer avec l’extérieur. Alors qu’il est blessé au niveau de la colonne vertébrale, qu’il souffre d’hémorroïdes aiguës et a besoin de changer ses lunettes pharmaceutiques, la Police de la Frontière et la Garde Nationale lui interdisent depuis son arrivée l’accès à des soins à l’hôpital. Malgré les tentatives d’isolement, Rajabu a réussi à se procurer des téléphones auprès de ses camarades pour alerter les Organisations des Droits de l’Homme sur sa situation.

      Rajabu est dans l’incertitude concernant son sort et en insécurité permanente. Depuis son arrivée dans le centre, il est régulièrement menacé d’expulsion. Il a répété plusieurs fois à la Police qu’il craignait des persécutions pour sa vie en cas de retour dans son pays d’origine en sa qualité de réfugié politique. La Police lui a alors dit qu’il n’avait qu’à aller dans un autre pays africain comme le Sénégal ou le Maroc.

      Le 18 février 2020, il a tenté de déposer une demande d’asile depuis le centre d’El Wardiya, à laquelle il a joint les demandes de 23 autres personnes migrantes enfermées avec lui, qui n’avaient pas encore pu avoir accès au HCR jusqu’alors. Malgré cette demande de protection, la Police de la Frontière a expulsé 6 d’entre elles, de nationalité guinéenne, à la frontière algérienne (lesquelles ont ensuite été expulsées au Niger par les autorités algériennes). Avant même que Rajabu ait passé son entretien avec un officier de protection du HCR, les policiers sont allés chercher son passeport dans son bureau en vue de son expulsion. Après celle des personnes guinéennes, Rajabu a assisté à deux autres expulsions. La première concernait 9 personnes, qui toutes sont retournées en Tunisie avant d’être à nouveau arrêtées par la police tunisienne et reconduites à El Wardiya. La seconde expulsion concernait 5 personnes dont 4 mineurs, lesquels, suite à la médiatisation de leur situation et aux pressions de la société civile, ont pu finalement être libérés et reconduits à Tunis pour le dépôt d’une demande d’asile auprès du HCR.

      Concernant les conditions dans le centre, Rajabu les décrit comme très difficiles. Ils sont environ 60 à y être enfermés dont 6 femmes. Les mesures préventives contre le COVID 19 ne sont pas respectées selon les normes de l’OMS. Les conditions sanitaires sont déplorables, avec seulement deux douches qui sont très sales. Ils reçoivent trois repas par jours mais les quantités sont insuffisantes et l’eau potable manque. Dans le réfectoire, il n’y a que 6 chaises pour tout le monde. Il n’y a qu’une prise de courant pour recharger les téléphones de l’ensemble des personnes enfermées.

      Depuis le lundi 6 avril, les personnes détenues à Wardiya sont en lutte. Certaines ont commencé une grève de la faim pour protester contre leur situation, ne buvant qu’un peu d’eau sucrée et salée. Depuis le jeudi 10 avril, ces personnes, ne recevant aucune suite favorable à leurs doléances, refusent de se laisser parquer dans les dortoirs la nuit (dont les portes sont fermées par des barres métalliques avec cadenas et sans lumière à l’intérieur) et ont sorti tous les matelas dehors. L’administration du centre a alors dressé une liste des contestataires et depuis le début du mouvement, leur fait subir diverses pressions.

      Rajabu a réussi à alerter plusieurs organisations sur sa situation, notamment le FTDES, Amnesty International, l’Organisation M’nemti, l’Observatoire International des Droits de l’homme, le Haut-commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, la Ligue Tunisienne des Droits de l’homme, l’Organisation mondiale contre la torture… Il est également soutenu par des personnalités politiques, des avocat.es, divers médias ainsi que des journalistes indépendant.e.s. En revanche, aucun de ses partenaires n’ont répondu à ses appels à l’aide (OIM, ALDA, Tunisie terre d’asile, EUROMED…).

      Alors que pendant des années, il s’en est fait le défenseur et le porte-parole, le sort qu’il subit actuellement est celui de toutes les personnes en exil qui se heurtent à la violence des politiques migratoires !

      La criminalisation de ses activités solidaires avec les personnes migrantes et les tentatives de réduction au silence dont il fait l’objet sont inacceptables !

      Stop à la criminalisation de la solidarité et à l’enferment des migrant.es !

      https://ftdes.net/temoignage-de-rajabu-kilamuna-de-lassociation-migrants-sans-frontieres-enferm

    • Communiqué

      Centre #El_Ouardia, des personnes migrantes privées de leur liberté sans garanties judiciaires

      Tunis le 30 avril 2020,
      Sous l’appellation officielle et neutre de « centre d’accueil et d’orientation », le centre de El Ouardia est bel est bien un centre de rétention pour personnes migrantes, bien que son statut juridique soit pour le moins incertain.
      Préoccupées par des récents mouvements de protestation de la part des migrants détenus qui ont éclatés en pleine pandémie, les organisations signataires ont souhaité demander des explications aux autorités compétentes sur la nature et le fondement juridique de la détention dans ce centre.
      Ainsi, un courrier officiel a été adressé au gouvernement tunisien et au conseil supérieur de la magistrature, en date du 28 avril 2020
      D’après les informations récoltées, le centre accueillerait actuellement plusieurs dizaines de personnes migrantes, bien que ce nombre varie continuellement avec des libérations et de nouveaux placements en détention, en dépit du risque sanitaire lié au COVID-19. Toutes les personnes détenues ont en commun d’être de nationalité étrangère et d’ignorer le fondement juridique de leur détention. Certaines personnes migrantes seraient détenues à El Ouardia pour absence de titre de séjour, tandis que d’autres auraient fait l’objet d’une condamnation pénale. Le fondement juridique de la privation de liberté reste à éclaircir, qu’il s’agisse de rétention administrative ou de détention.
      L’opacité qui entoure ce centre et le manque d’informations fournies aux détenu.e.s sur leur situation juridique depuis toujours fait craindre que nous soyons face à des cas de détention arbitraire systématique, allant à l’encontre de la constitution tunisienne et de ses engagements internationaux.
      Aussi, les organisations signataires ont demandé officiellement aux autorités concernées de clarifier instamment les fondements juridiques de la privation de liberté des personnes détenues à El Ouardia et de prendre toute mesure à même de faire cesser cette détention s’il est établi qu’elle est dénuée de fondement juridique et par conséquent arbitraire. Les organisations ont en outre appelé les autorités juridictionnelles à exercer un contrôle prompt et efficace sur la légalité de ces détentions. .
      La situation est d’autant plus urgente pour les détenu.e.s en cette période de crise sanitaire provoquée par la propagation du COVID-19. Le risque sanitaire est en effet plus important dans les centres de détention où les gestes barrières et la distanciation sociale ne peuvent pas être observés aussi aisément qu’à l’extérieur. Ce risque pourrait s’accroitre avec l’arrivée de nouveaux détenus, d’où l’urgence de clarifier le statut juridique de ce centre et des personnes qui y sont privées de liberté.

      Les organisations signataires :

      Avocats Sans Frontières (ASF)
      Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES)
      Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT)
      Tunisie Terre d’asile
      Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD)
      Association Beity
      Damj

      L’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD) Association de défense des libertés individuelles (ADLI)

      Le Comité pour le respect des libertés et les droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)

      Association By Lahwem ?

      L’Association « Vigilance pour la Démocratie et l’État Civique

      Communiqué reçu via la mailing-list Migreurop, le 30.04.2020

  • COVID–19 : Le Défenseur des droits recommande à nouveau la fermeture immédiate de tous les centres de rétention administrative en activité | Défenseur des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2020/04/covid-19-le-defenseur-des-droits-recommande-a-nouveau-la-fermetur

    Depuis cette date, d’une part, les placements se sont poursuivis dans des proportions non marginales, ce qui n’est d’ailleurs pas contesté par le ministre de l’Intérieur dans son courrier au Défenseur des droits en date du 9 avril, d’autre part, la situation sanitaire n’a cessé de se dégrader et plusieurs étrangers et personnels du CRA de Vincennes ont été testés positifs au COVID-19, si bien que le tribunal administratif de Paris, par décision du 15 avril 2020, a reconnu la carence des autorités et leur a enjoint de ne plus placer d’étrangers, pour une durée de 14 jours, dans le centre de Vincennes.

    #CRA #rétention_administrative #droits
    Le défenseur des droits cause toujours...

  • Premier cas de #coronavirus confirmé dans un #centre_de_rétention pour migrants

    Une personne a été testée positive au coronavirus jeudi dans un centre de rétention administrative (CRA) parisien, a appris l’AFP de sources concordantes, premier cas de contamination confirmé dans ces lieux où sont enfermés les migrants en attente d’expulsion. « Une personne retenue vient d’être testée positive au Covid-19 dans les CRA de #Paris-Vincennes, où 54 personnes sont encore enfermées », a indiqué jeudi l’Assfam, association qui apporte un soutien juridique aux étrangers dans ce centre.

    « La santé et la vie des personnes retenues sont mises en danger dans ces centres, où les mesures sanitaires de prévention et protection contre le Covid-19 ne sont pas, et ne peuvent pas, être mises en place », précise l’association qui a exercé son droit de retrait il y a quelques semaines pour protester contre le maintien en rétention sur fond de pandémie, mais qui poursuit une activité « à distance ».

    La personne contaminée a été « isolée dans une chambre individuelle » en attente de transfert en structure hospitalière, a confirmé une source policière. Il s’agit du « premier cas confirmé dans un CRA », a réagi David Rohi, spécialiste de la rétention à l’association La Cimade, intervenant dans de nombreux CRA. Selon lui, le retenu contaminé est entré en rétention le 7 mars et a « donc été contaminé à l’intérieur » : « C’est exactement ce que nous craignions », a-t-il ajouté.

    Ces dernières semaines, la poursuite de l’activité des CRA a fait l’objet d’un bras de fer entre le gouvernement, d’un côté, et les organisations de défense des migrants et les avocats, de l’autre. Le Conseil d’Etat a tranché le débat fin mars, en décidant que ces établissements pouvaient rester ouverts, jugeant que le maintien en rétention n’est pas un « facteur d’évolution de l’épidémie », contrairement à ce qu’affirmaient plusieurs organisations en réclamant la « fermeture temporaire ».

    Ces dernières semaines, le CRA se sont progressivement vidés, sous l’impulsion de décisions de remises en libertés par des juges.

    Sur quelque 1.900 places, seuls 184 personnes y étaient retenues jeudi, a affirmé Christophe Castaner plus tôt devant une commission de l’Assemblée nationale. « Je n’ai pas souhaité fermer les CRA parce qu’il y a à l’intérieur des sortants de prison, (...) parce que nous continuons à procéder dans certains cas, et il est vrai que c’est beaucoup plus difficile, à des expulsions », a ajouté le ministre de l’Intérieur. Le Conseil d’Etat, a-t-il insisté, « a considéré que les mesures que nous avons mises en oeuvre (...) ne permettaient pas de considérer que la santé de ceux qui étaient dans les CRA était menacée ».

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/premier-cas-de-coronavirus-confirme-dans-un-centre-de-retention-pour-migran
    #covid-19 #CRA #rétention #détention_administrative #France #migrations #asile #réfugiés #Vincennes

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    • Blocage en cours du CRA de Mesnil-Amelot, les prisonniers demandent la libération de tous et annoncent qu’ils vont passer la nuit dehors et qu’ils entament une grève de la faim
      https://paris-luttes.info/enfermer-enfermer-toujours-la-13796#maj57619

      # Mise à jour : aujourd’hui à 21h57
      Blocage en cours du CRA de Mesnil-Amelot, les prisonniers demandent la libération de tous !
      Les retenus annoncent qu’ils vont passer la nuit dehors et qu’ils entament une grève de la faim !

      « On a bloqué on s’est mis tous dans une cour, c’est à dire les 4 bâtiments qui étaient ouverts dans la cour tous ensemble. Tant qu’ils trouvent pas de solution on bougera pas d’ici ! Tout à l’heure ils nous ont gazé matraqués ils ont des boucliers, depuis tout à l’heure on subit des violences pour rien ! Là ils sont à la sortie de la cour vers la grille matraque à la main, casque et ce qui va avec ! Que les journalistes nous appellent mais là ! Maintenant ! »

      [les numéros des cabines au CRA de Mesnil Amelot : ]

      -- > https://abaslescra.noblogs.org/blocage-en-cours-du-cra-de-mesnil-amelot-les-prisonniers-demande

      #luttes_collectives

    • SÔS – 22h50 – Émeute au Centre de rétention de Vincennes : quatrième cas de covid-19
      https://leparia.fr/sos-22h50-emeute-au-centre-de-retention-de-vincennes-quatrieme-cas-de-covid-

      Ce soir à l’instant les sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes nous informent de la présence d’un quatrième cas de Covid-19.

      LES RETENUS AFFRONTENT ACTUELLEMENT LA POLICE POUR EXIGER L’HOSPITALISATION EN URGENCE DE LEUR COMPAGNON

      Ce dernier est épuisé ne peut plus respirer correctement. La police refuse d’appeler une ambulance, osant leur dire qu’il sera testé mardi. Il n’a vu aucun médecin et souffre.

      Ils exigent, soit d’être expulsés, soit d’être libérés, mais refusent catégoriquement d’être contaminés les uns après les autres enfermés dans cette prison loin de leurs proches.

      SÔS soutien ô sans papiers accuse par avance les autorités qui seront comptables des drames sanitaires et humains et de la violence qui se joue en ce moment au centre de rétention de Vincennes.

      Témoignages en direct du CRA de Vincennes [audio sur le site source]

      Nouveaux témoignanges – 12 avril 2020 – aux alentours de minuit
      Les policiers ont fini par accepter d’hospitaliser la personne atteinte par le coronavirus, sous la pression des prisonniers révoltés du centre de rétention. La peur demeure très forte

      Gageons que comme au Mesnil Amelot hier une des réponses sera de prendre les téléphones des retenus....

  • Au cours d’un parcours fulgurant qui a duré environ deux ans, la formation franco-américaine #Band_Apart s’est imposée dans la bouillonnante scène #No_Wave à New York et en Europe, mais le duo reste parmi les héros méconnus de l’époque.
    https://band-apart.bandcamp.com/track/ham-sandwich


    http://www.crammed.be/index.php?id=34&art_id=11&newsid=181
    https://band-apart.bandcamp.com
    LP tracklist :

    A1 Jaguar
    A2 Strainer
    A3 Eve Ryonne
    A4 Le Mont des Olives
    A5 Marseille
    B1 Ham Sandwich
    B2 Lover
    B3 As I Watch The Train
    B4 O My Beautiful Song

    https://crammed-discs.bandcamp.com

    #crammed_discs #label

  • #Exilia_Films | #Témoignage : vivre dans un #foyer au temps du Covid-19

    Alex vit dans un foyer pour requérant-e-s d’asile de quelque 125 places dans le canton de #Vaud. Il a #peur pour sa santé car la #vie_en_communauté ne permet pas de respecter les règlement d’#hygiène par rapport au coronavirus. Son témoignage #audio, recueilli par Exilia films, laisse entendre ses #craintes, le sentiment que l’information n’est pas suffisante, son #impuissance.

    https://asile.ch/2020/04/08/exilia-films-temoignages-vivre-dans-un-foyer-au-temps-du-covid-19
    https://www.youtube.com/watch?v=4_F-9osgZmw


    #Suisse #covid-19 #foyer #coronavirus #témoignage #asile #migrations #réfugiés #distanciation_sociale

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  • Actions multiples pour vider les centres : nouveaux témoignages des détenu·e·s
    30/03/2020·

    À l’heure où en France certains centres de rétention sont vidés à cause du Coronavirus et alors que d’autres centres fermés brûlent en Italie, les centres fermés en Belgique sont toujours bien remplis. Remplis de détenu·e·s à qui aucune ou très peu d’informations ne sont communiquées. Nous recevons énormément d’appels de prisonnier·e·s extrêmement stressé·e·s par la situation.

    Dans plusieurs centres, les détenu·e·s essaient de résister et font entendre leurs voix en organisant des réunions, des actions collectives, des manifestations, des rencontres avec les directions des centres, des grèves de la faim, et parfois des actions moins pacifistes. Leurs protestations sont souvent réprimées, notamment par des mises au cachot pour représailles. Article de Knack : https://www.knack.be/nieuws/belgie/asielzoekers-opgesloten-maar-niet-beschermd-tegen-corona/article-longread-1582095.html

    La semaine dernière, quelques personnes enfermées dans l’aile L du centre 127bis, à bout de nerfs, ont “pété un cable” et exprimé leur colère en protestant. “It was real war” nous indiquait un témoin. Leur révolte a néanmoins été réprimée et plusieurs ont été mis au cachot.

    Des libérations spontanées de 200 à 300 personnes ont eu lieu sur les 700 personnes enfermées au début du mois de mars, uniquement les personnes “malades et vulnérables” selon l’Office des Étrangers. Ces libérations se font néanmoins au compte-goutte et de façon aléatoire à l’appréciation de l’Office des Étrangers qui aurait peur de ne pas donner une “bonne image” en libérant tout le monde d’un coup.

    Des mises en demeure et des recours devant les tribunaux en réponse au caractère illégal de la détention en période de Coronavirus permettent de libérer des détenu·e·s, mais les centres fermés détiennent toujours un certain nombre de personnes. Il est scandaleux que des détenu·e·s ne soient libéré·e·s que par l’intervention de tiers du fait du caractère illégal de ces détentions. Certains assistants sociaux tentent même de dissuader les détenu·e·s d’entreprendre des démarches, car “prendre un avocat empêchera leur libération”.

    À l’intérieur des centres fermés, le stress causé par la situation est très élevé. La plupart des détenu·e·s n’obtiennent des informations que par la télévision. Les détenu·e·s vivent avec la peur que le virus pénètre dans le centre fermé à travers le personnel qui y travaille et continue de faire des allées et venues depuis l’extérieur.

    “A la prison à côté a Turnhout, il y a eu un cas testé positif coronavirus, je suis inquiet, j’ai vu ça dans les informations. A la prison de Forest aussi. Tout le monde ici est inquiet parce que ici c’est sûr qu’il y a aussi des malades. C’est 60 personnes qui travaillent tous les jours ici dans le centre. La situation est vraiment dangereuse. On n’a pas d’informations, on ne nous dit rien . On libère certaines personnes parce qu’ils doivent réduire et puis d’autres restent ici, on ne sait pas pourquoi, alors qu’on n’a rien fait de mal.” nous partage un détenu de Merksplas.

    Les détenu·e·s se rendent bien compte du décalage entre leur sort et ce qui se passe à l’extérieur. Les conditions d’hygiène sont très critiques et dangereuses. Les détenu·e·s continuent de vivre à plusieurs dans des chambres, dans les espaces communs comme les réfectoires, les sanitaires, etc. Très peu de mesures sont prises, il n’y a quasiment pas de masques, de gants, ni de gel désinfectant pour le staff ou les détenu·e·s.

    Au centre fermé de Merksplas : “Nous sommes trois dans chaque chambre à utiliser les mêmes toilettes et la même douche et 20 personnes partent près les unes des autres dans ce bloc. Rien n’est fait pour nous protéger du virus, nous mangeons et jouons ensemble, nous touchons les mêmes portes et nous fumons dans la même pièce. Il y a beaucoup de gens qui travaillent dans ce bloc, qui entrent et sortent. Personne ne porte de masque ici et il n’y a pas de machine pour contrôler le virus.Nous avons vu à la télévision que deux prisonniers de la prison de Merksplas ont été touchés. Si tout le monde tombe malade, que vont-ils faire ? Ils doivent vider et fermer le centre pour que tout le monde puisse rester en bonne santé !”

    Dans les centres fermés de Bruges et de Holsbeek, “les médicaments sont donnés de la main à la main, sans gants ni masque.”

    Par ailleurs, une visite parlementaire a même été refusée au centre fermé de Vottem (Liège). Aucun contrôle extérieur n’est possible pour le moment. https://www.todayinliege.be/lacces-au-centre-ferme-de-vottem-refuse-a-la-deputee-sarah-schlitz-une-

    Dans les centres, certain·e·s sont enfermé·e·s depuis plusieurs mois. L’un d’entre eux attend depuis 8 mois son expulsion vers le Bangladesh. Certains sont sous l’application de la dite double peine. Il s’agit de situations dans lesquelles des personnes ont été condamnées à des peines pour troubles à l’ordre public, ont accompli leurs peines puis, à la sortie de prison, sont directement amenées en centre fermé pour être expulsées. Certains d’entre eux ont des parents, des femmes et des enfants ici en Belgique.https://www.revuenouvelle.be/Le-retour-de-la-double-peine

    Nous demandons la libération immédiate de tou·te·s les détenu·e·s des centres fermés. Les maintenir derrière ces murs alors que la Belgique entière se confine est inadmissible. Nous demandons la fermeture définitive de tous les centres, des camps et des hotspots ainsi que la régularisation de toutes les personnes sans-papiers.

    https://www.gettingthevoiceout.org/actions-multiples-pour-vider-les-centres-nouveaux-temoignages-de
    #rétention #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #Belgique #coronavirus

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