• Spatial Control: Geographical Approaches to the Study of Immigration Detention

    This Global Detention Project Working Paper surveys research on immigration detention conducted using geographical methods, highlighting how geography’s conceptualization of detention as a form of spatial control offers tools to scholars and activists working to contest this form of immigration control. The authors organize their review around three core themes: im/mobilities, scaled analyses, and borders/bordering. They argue that geographical approaches to the study of detention have helped generate a critical orientation that can disrupt the spread of detention across and within a widening array of places and social groups

    https://www.globaldetentionproject.org/spatial-control-geographical-approaches-to-the-study-of-immi
    #espace #barbelés #centres_fermés #détention_administrative #contrôle_spatial #rétention #CRA #géographie #géographie_carcérale #surveillance #contrôle #liberté_de_mouvement

    • Voir, par exemple, l’analyse de Aldo Brina sur le #centre_fédéral de #Chevrilles :

      Le 18 juillet 2018, Aldo Brina, chargé d’information sur l’asile du Centre Social Protestant (CSP), s’est rendu au centre fédéral de Chevrilles, aussi appelé Giffers ou Gouglera. Cette structure est la première du genre en Suisse romande (si on ose dire, puisque le centre est situé dans la Singine fribourgeoise…). Elle a pour fonction d’héberger des requérant-e-s d’asile qui attendent le plus souvent une décision de renvoi ou l’exécution de ce renvoi. Selon le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) [1], deux tiers des requérant-e-s d’asile affecté-e-s à ce centre ont disparu, c’est-à-dire qu’ils ont préféré passer dans la clandestinité. Un centre de ce même type devrait être construit dans le canton de Genève, sur la commune du Grand-Saconnex, pour 2022. Visite commentée.


      https://asile.ch/2018/09/18/centre-federal-de-chevrilles-asile-et-barbeles

  • BFMTV révèle les terribles blessures infligées par les Gilets jaunes à Emmanuel Macron | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/bfmtv-revele-les-terribles-blessures-infligees-par-les-gilets-jaunes-a-emma

    Dans le document “Macron-Gilets jaunes, l’histoire secrète”, BFMTV nous apprend qu’une horde de putschistes ultra-violents a pendant des mois mis le pays à feu et à sang, blessant gravement son président. Heureusement, après avoir été empêché d’agir par ses conseillers obtus, Emmanuel Macron a pu confirmer son génie et son talent de visionnaire pour résoudre définitivement la crise. Source : Ma vie au poste

  • How big tech is dragging us towards the next financial crash | Business | The Guardian
    https://www.theguardian.com/business/2019/nov/08/how-big-tech-is-dragging-us-towards-the-next-financial-crash
    https://i.guim.co.uk/img/media/1f6b9b0a4e7029a03ce38b29f11262cfadc0b701/488_477_2451_1471/master/2451.jpg?width=1900&quality=85&auto=format&fit=max&s=eb999c9f31fab0e5b857d

    “Big-tech lending does not involve human intervention of a long-term relationship with the client,” said Agustín Carstens, the general manager of the Bank for International Settlements. “These loans are strictly transactional, typically short-term credit lines that can be automatically cut if a firm’s condition deteriorates. This means that, in a downturn, there could be a large drop in credit to [small and middle-sized companies] and large social costs.” If you think that sounds a lot like the situation that we were in back in 2008, you would be right.

    #big-tech #lobbying #économie #crash #GAFAM

    • Study this one company [Apple] and you begin to understand how big tech companies – the new too-big-to-fail institutions [as compared to banks and co.] – could indeed sow the seeds of the next crisis.

      “Apps, Netflix and Amazon movies don’t create jobs the way a new plant would.” Or, as my Financial Times colleague Martin Wolf has put it, “[Apple] is now an investment fund attached to an innovation machine and so a black hole for aggregate demand. The idea that a lower corporate tax rate would raise investment in such businesses is ludicrous.” In short, cash-rich corporations – especially tech firms – have become the financial engineers of our day.

  • #De_l'autre_côté

    Hamza est un jeune tunisien résolu à quitter son pays par tous les moyens. De moyen, il n’en a qu’un seul : payer des passeurs pour traverser la méditerranée sur un minuscule bateau de pêche plein à craquer, et rejoindre clandestinement l’Europe et la France.
    Pourtant Hamza a des attaches, une compagne, une famille, des amis avec qui il a lutté durant les révolutions arabes. Mais il aspire a autre chose qu’une vie de misère, il veut aller au-delà de ce qu’il connaît, affronter le réel, croire que la vie a autre chose à lui offrir. Il n’est pas naïf, il sait que les risques sont grands, et minces les espoirs d’une vie meilleure, mais il veut voir par lui-même. Cette traversée est une expérience intime.
    Car Hamza est un rêveur et toujours ses images mentales, ses espoirs, ses peurs viennent se mêler à la réalité extérieure, la contaminer, lui offrir une échappatoire et un but à poursuivre. Si sa situation est particulière, ses aspiration sont universelles. Qui n’a jamais rêvé de partir, de se réinventer ?
    Le danger pour lui n’est pas simplement de mourir noyé, de se voir terrassé par la faim, d’être renvoyé d’où il vient, de ne pas trouver de logement, de travail, mais également de se voir privé de ce qui fonde sa condition d’homme : ses #espoirs, ses #craintes, son #imaginaire.

    http://enfantsrouges.com/les-titres/isturiale/de-lautre-cote
    #BD #livre #migrations #Tunisie #Méditerranée #Lampedusa #migrants_tunisiens #printemps_arabe

  • Tou-te-s sur twitter ou tout contre twitter ?
    ... Mais est-ce bien la question ?

    La concomitance d’une mini masto-shitstorm, d’un billet de blog vengeur et de deux arte-ra-pistes me semble assez intéressante pour ramener ça par icite.

    1/ 18/09 : Dopamine (8/8)Twitter : https://www.arte.tv/fr/videos/085801-008-A/dopamine-8-8

    2/ 23/09 : Casus Boloss : Diplomatie : https://www.arte.tv/fr/videos/087070-008-A/casus-boloss-diplomatie

    3/ 05/10 : demande de conseils pour une passerelle twitter vers mastodon : https://mamot.fr/@Valk/102909561960031734

    4/ 18/10 : Twitter, mon amour : https://www.dadall.info/article711/twitter-mon-amour


    Bon, pour moi ça a plutôt fait 1/ 3 / 2 / 4 /

    Nous avons donc : début octobre, après avoir passé pas mal de temps à tenter de m’éloigner de #facebook et d’y limiter au mes interactions familiales (ça c’est fait !) et amicales (c’est compliqué !), je ne me sens pas plus à l’aise dans le fait d’être essentiellement présente sur #twitter plutôt que sur #mastodon (et ici), mais rien n’y fait, l’essentiel de la base de ma nourriture informative directe est dans le nid de l’oiseau bleu, pas sur le pelage du mamout bleu, dont certains choix vont même totalement à l’encontre de mes besoins.
    Je décide donc d’activer une passerelle entre les deux pour avoir plus d’interactions sur le second, m’y ancrer un peu plus, et renvoyer vers mastodon plutôt que twitter quand il me prend de faire des « thread ». Je demande un peu conseil sur la forme (pas sur le fond, sachant très bien pourquoi que je fais ça) : c’est le point 3/
    Après plusieurs avis arrivent quelques pouets moralisateurs en mode « oui mais non mastodon n’est pas une poubelle de twitter, on l’a pas créé pour ça ». J’ai coupé court assez vite (et assez vénère) à ce qui pour moi est un non-débat, j’y reviens plus bas...

    S’en suit, semble-t-il, d’autres pouets par-ci par-là, sur ce qu’est et n’est pas mastodon et ses règles, en tout cas dans la vision idéale de certains, et pourquoi importer twitter sur mastodon c’est Le Mal.

    Ma matière première, depuis longtemps et en essayant de m’y tenir, c’est un mix entre éduc pop et medias-libres. C’est faire passer des infos depuis la base, depuis celleux qui agissent pour changer les choses et qui participent à des luttes émancipatrices qui me semblent importantes ou qui prennent le temps de témoigner. Faire passer et parfois décrypter, le faire pas uniquement sur des plateformes protégées, ou de spécialistes, mais là où il y a plus de diversité. J’essaye de trouver un équilibre pour que ce que je « créé » avec de la valeur ajouté aie comme source un support libre, mais souvent l’équilibre est rompu par la nécessité de faire vite, particulièrement pour les débunkages comme ceux des hôpitaux Necker et de la Pitié-Salpétrière, par exemple, et parfois même, après grosse réflexion, twitter est LE support adéquat, comme quand je l’ai sciemment choisi pour dénoncer l’infox du JDD à partir d’une de mes photos... J’aurai aimé, d’ailleurs, pouvoir mener cette dénonciation de manipulation plus loin, j’ai tenté d’en faire un article fouillé, complet, mais force est de constater une fois de plus que ce type d’écriture, journalistique pour le coup, me demande une gymnastique intellectuelle au delà de mes capacités.

    Clairement, mes sources sont fréquemment sur des réseaux sociaux marchands et même si elles se déplacent un peu, facebook demeure hélas l’outil le plus fréquemment utilisé (#snapchat le supplante seulement chez les plus jeunes, le mouvement commence à se voir d’ailleurs).
    Clairement aussi, les algorithmes créent des bulles qui ne me font pas avoir une audience large, qui biaisent beaucoup, mais je crois toujours à la pollinisation (pas celle de Natacha, plutôt celle de Camille !)
    Twitter au milieu de tout ça est devenu une sorte de fil d’agences de presse géant, et tout ce qui « fait l’information » s’y retrouve. Dans la lignée de l’analyse d’Arte (le point 2/ ) j’y observe d’ailleurs, avec inquiétude, la campagne publicitaire que se fait, avec succès, un Alexandre Benalla (et comment celleux qui s’en moquent participent à cette campagne) tout comme j’y vois avec satisfaction de réels contre-pouvoirs s’organiser, comme l’opération de documentation-punk de @davduf, qui a tout pigé à l’outil...

    Tout ça pour dire que je suis (comme Dardel) plutôt lucide sur les effets pervers de ces réseaux marchands et leurs fonctionnements (point 1/ et multiples publications par icite) mais que recevoir des réponses comme celles qui m’ont été faites sur mastodon, et qui sont rassemblées dans le texte du point 4/, ça m’a d’abord énervée, bien sûr, mais ça a surtout souligné ce que je déplore chez une partie des libristes : une saleté d’élitisme de pré carré qui préfère couper les passerelles plutôt que les utiliser. J’avais eut la même sensation en lisant cet article sur #Darktable alors que je tentais de quitter Adobe : Je n’ai pas besoin de savoir comment marche un moteur pour conduire une voiture : https://darktable.fr/2019/06/je-nai-pas-besoin-de-savoir-comment-marche-un-moteur-pour-conduire-une-voi (attention, titre trompeur !) : cette manière de moquer et mépriser le mécréant plutôt que faire avec en restant conscient qu’une bêtise ou une fainéantise d’esprit ne peuvent tout expliquer, ça a le don de m’exaspérer. Cette manière de confondre outil et intention aussi.

    Parce que le plus important, avant tout, n’est-ce pas l’INTENTION ?

    Voilà. Fallait que je pose ça quelque part.
    Je me moque de Twitter et ne me fait aucune illusion, les choix de son fondateur sont de plus en plus capitalistes, même s’il reste encore un parfum d’ambiance libertaire de sa création qui lui faisait, à l’époque, préférer l’absence totale de censure plutôt qu’une censure orientée... mais quand on devient la caisse de résonance d’un Trump, on n’a guère de leçon de conduite à donner, c’est clair.
    J’ai participé à ce qui fait s’effondrer lentement mais surement la confiance en facebook. A un micro-micro-niveau, j’ai râlé des années durant sur celleux qui ne publiaient que sur ce réseau-là leurs textes de fond anticapitalistes, tout en impulsant une manière de faire « exemplaire » à une « grosse page » militante. Ça c’est fait. Et je compte bien continuer dans le même esprit sur chaque outil qui me semblera bon d’utiliser pour ne pas informer qu’un seul type de public, celui qui a bien tout compris. Je ne suis surtout pas en train de critiquer des initiatives comme #framasoft, #crabgrass et autres #medias_libres, etc., bien au contraire, j’en ai terriblement besoin quand, une fois de temps en temps, une personne se tourne vers moi et me demande comment faire pour s’y créer un compte et un réseau. C’est rare, y’en n’a pas un sur cent, mais pourtant ça existe... Et c’est pour ça aussi que j’y reste !

  • Les patrons de LREM ont ignoré des accusations de violences sexuelles - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050919/les-patrons-de-lrem-ont-ignore-des-accusations-de-violences-sexuelles

    Pour justifier la prudence du groupe, la même source rappelle qu’une précédente plainte visant le député LREM Christophe Arend avait été classée sans suite. Aucune action n’a donc été mise en place au sein du groupe, ni à l’époque ni depuis la révélation de l’enquête judiciaire.

    Quant à Stanislas Guérini, le patron de LREM, il se refuse lui aussi à commenter une « affaire judiciaire ». Son entourage indique qu’il est en train de « mettre en place une procédure interne [au parti – ndlr] pour traiter de manière professionnelle et systématique ce type de situation. Une cellule traitant des sujets de harcèlement sera mise en place en septembre à destination des salariés, cadres et collaborateurs de La République en marche. Cette cellule sera ouverte à l’ensemble des adhérents en 2020 », précise-t-on de même source.

    Sur le fond, l’enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Toulouse pour harcèlement sexuel et moral, a été confiée à la police judiciaire, comme l’a révélé France 3. La plainte de l’ex-collaboratrice, mais toujours suppléante, Lucie Schmitz porte également sur des faits supposés d’agression sexuelle.

    Licenciée par Pierre Cabaré, elle devrait aussi lancer une procédure devant les prud’hommes. Interrogée par Mediapart, elle n’a pas souhaité s’exprimer.

    Lundi, Pierre Cabaré publiait encore un message de soutien à la ministre Marlène Schiappa, en ouverture du Grenelle contre les violences conjugales. Il a également postulé à la présidence de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée .

    #harcelement #discrimination #femmes

  • Pierre par pierre - mur par mur
    https://infokiosques.net/spip.php?article1683

    Mon tout premier objectif en écrivant cette brochure était d’éviter à d’autres quelques expérimentations faites par essais/erreurs, éviter certains déboires qui peuvent provoquer du découragement et donc faire en sorte qu’on puisse continuer à s’enthousiasmer à l’idée d’organiser des chantiers. J’avais aussi envie qu’elle pose des questions d’ordre relationnel souvent reléguées au second plan mais qui me semblent essentielles si l’on souhaite mettre en pratique de manière cohérente des idées anti-autoritaires que l’on porte par ailleurs. #P

    / Féminisme, (questions de) genre, #Critiques_du_travail, #Guides_pratiques, #Expérimentations_collectives, Craquelure (un peu (...)

    #Féminisme,_questions_de_genre #Craquelure_un_peu_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/annexes_mur_par_mur-10p-A5-cahier.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/annexes_mur_par_mur-20p-A4-page-par-page.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/mur_par_mur-38p-A5-cahier.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/mur_par_mur-76p-A4-page-par-page.pdf

  • CRA de Lyon : vidéo de la répression policière que subissent les détenu.es - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/NOUVELLE-GREVE-DE-LA-FAIM-AU-CRA-DE-LYON-20996

    Jeudi 15 août au soir, les keufs ont éteint les lumières des cellules à 22h. Iels ont matraqué les personnes à l’intérieur, ont blessé des personnes...
    Une vidéo est sortie du CRA. Ces images sont rares et répondent à la volonté des personnes enfermées de montrer ce qui se passe à l’intérieur.

    Vendredi, la galère continuait avec gazage massif à la lacrymo et le parcage des personnes dans la cour, puis de certains dans une cage dans la cour.

    https://archive.org/embed/cra_2019-08-18-122213

    #cra #centres_de_rétention #prisons #frontières #migration #sans-papiers #répression #violences_policières

  • affordance.info : Pour Steve, pour Malik, et pour tous les enfants de la république, à commencer par les trois miens.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/08/pour-steve-pour-malik.html

    01 août 2019
    Pour Steve, pour Malik, et pour tous les enfants de la république, à commencer par les trois miens.

    J’ai 47 ans et le corps d’un jeune homme de 24 ans, Steve Maia Caniço a été retrouvé dans la Loire, un mois après sa disparition tragique, le soir de la fête de la musique, à Nantes. Probablement suite à une charge policière. Alors qu’il dansait. A 4h du matin.

    J’avais 14 ans en 1986. J’étais en classe de seconde, je participais à mes premières manifestations contre la loi Devaquet. Et je me souviens de la mort d’un autre jeune homme de 22 ans, Malik Oussekine. Mort sous les coups de policiers à moto, que l’on appelait des « voltigeurs ».

    Le « Gabber » et « Hardstyle » sont deux sous-genres de musique électronique et du mouvement techno. Steve Maia Caniço adorait cette musique. C’est celle qu’il était venu écouter avec des amis le soir où il est mort. La France était en plein dans un mouvement de contestation sociale, celui des Gilets Jaunes, qui avait vu une recrudescence inédite des violences policières. Mais Steve est mort parce qu’il écoutait de la musique. Et il n’y a ni de mauvais endroit, ni de mauvais moment pour écouter de la musique.

    Le Jazz est un genre musical qui comporte lui aussi de nombreux sous-genres. Malik Oussekine adorait le Jazz. Le soir de son assassinat par deux voltigeurs de la police il sortait justement d’un club de Jazz où il avait ses habitudes. La France était en plein dans un mouvement de contestation des lois Devaquet. Mais Malik est mort parce qu’il écoutait de la musique. Et il n’y a ni de mauvais endroit, ni de mauvais moment, pour écouter de la musique. Mais peut-être avait-il, il est vrai, pour ses bourreaux, aussi la mauvaise couleur de peau.

    #violences_policières #crapuleries_macroniennes

    • Pour Steve, pour Malik, pour tous les enfants de la république, à commencer par les trois miens, j’espère que nous comprendrons que l’ordre républicain ne vaut rien sans une jeunesse qui danse. Avec cette insouciance que seule permet la confiance. La confiance en soi et la confiance en l’état. C’est cela, la seule « doctrine » de l’ordre républicain qui vaille. Permettre à nos enfant d’aller danser ou d’aller manifester. Avec insouciance. Et avec confiance.

      Pour Steve, pour Malik, et pour tous les enfants de la république, à commencer par les trois miens, cette confiance est un droit qu’il nous faut retrouver. Et protéger. De toute urgence.

  • Haute-voltige de basse politique Harry Cover - 30 Juillet 2019 - La Brique Lille
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1069-haute-voltige-de-basse-politique

    Le 24 juillet 2019, Violette Spillebout , après bien des péripéties, a finalement été investie candidate En Marche à la Mairie de Lille... Une occasion de revenir sur le duel qui l’a opposé à Valérie Petit.

    Sortez les pop-corn, le premier round pour le trône municipal commence ! Et ça pique déjà, à coup de petites phrases, de coups bas, trahisons et improbables alliances ! Fermez les yeux, ça va cogner ! Certain.es des futur.es candidat.es dégustent d’ores et déjà quand d’autres esquivent de justesse pour s’assurer la victoire. Le camp En Marche, divisé avec deux candidates à la Mairie, ne sait pas où donner de la tête, pour le plus grand plaisir de Martine.

    À la fin de l’été 2018, Valérie Petit, l’actuelle députée LREM de la 9ème circonscription se porte candidate au beffroi lillois. Trois mois plus tard, Christophe Itier, candidat naturel de la macronie locale, renonce à se présenter 1. Mais c’était sans compter sur la candidature de Violette Spillebout, une politicienne nourrie au grain socialiste, aujourd’hui largement soutenue par le clan Itier pour remporter la Mairie sous blason d’En Marche. Le match risque d’être serré et les candidates vont tout donner pour monter les marches du podium.

    Une même couleur, deux camps irréconciliables
    À peine la candidature de Valérie Petit est-elle déclarée que Violette Spillebout s’annonce porte drapeau du clan Itier. Entrée dans le cabinet de Mauroy en 1997, Violette Spillebout a été la dir’cab d’Aubry entre 2008 et 2012 et s’est depuis recyclée à la SNCF en tant que Directrice de la Relation Client et des situations sensibles. Dans le sillage de Violette Spillebout se pressent autant de rejets de la macronie féodale que d’ennemi.es d’Aubry. À commencer par Bernard Charles, ancien conseiller municipal et ex-président de la Mairie de quartier de Lille-Sud qui avait, en 2017, fait l’affront de soutenir le candidat Itier aux législatives.

    L’outrage lui avait d’ailleurs valu une séance publique de destitution pour le moins humiliante en conseil municipal. Mais l’aversion est réciproque, entre Violette et Martine. En janvier 2018, la Maison de la photographie, tenue par Olivier Spillebout 2, le mari de Violette Spillebout, doit affronter la fin des subventions municipales, mettant ainsi à mal les finances du lieu culturel 3. Le coup de grâce est dans la foulée donné par l’annonce de Xavier Bertrand et de Martine Aubry de la création de « l’Institut de la photographie » dans le Vieux-Lille. Le couple Spillebout a décidément plus d’une dent contre Aubry…

    C’est qui la taulière ?
    Ne cherchez pas de photos publiques de Valérie Petit avec Violette Spillebout, même lorsque ces deux-là se trouvent le même jour au même endroit, ni de soutien « républicain » de l’une envers l’autre. Coté presse locale, si Violette Spillebout snobe volontairement sa concurrente, Valérie Petit, elle, voit rouge écarlate ! Fin janvier 2019, lors de ses vœux aux lillois.es, une petite phrase de Valérie Petit fait d’ailleurs bondir les gratte-papiers locaux. Reprises texto, les phrases tombées du camion font les choux gras de la presse : « "Je subis des pressions pour me décourager (...) C’est dur", […] évoquant des "intimidations" et des "menaces physiques" » Pas de noms mais... suivez mon regard. Et c’est le premier coup de savate d’un travail de sape qui vise à savonner la campagne minutieuse et durable de Spillebout à coup de petites phrases assassines 4. Spillebout, elle, garde le cap, tacle plutôt Aubry et prône le rassemblement des candidatures d’En Marche sans jamais citer sa concurrente.

    De son côté, Valérie Petit ne perd jamais une occasion de rappeler qu’elle a le soutien du national. Ses rares apparitions médiatiques sont d’ailleurs faites de cérémonies officielles avec Jean-René Lecerf (président LR du département), Gérald Darmanin (Ministre LREM des Comptes Publics) et… Martine Aubry.

    Et si, au final, tout ce rififi ne profitait qu’à une seule personne ? Martine Aubry ? La proposition est pour le moins intéressante5. En torpillant le camp d’En Marche via Darmanin, donc via Valérie Petit, Aubry divise les militant.es marchistes, fait la nique à son ancienne dir’cab’ et… s’assure plus facilement une place au second tour. La contrepartie d’un petit dîner en tête à tête entre Aubry et Darmanin ? « À moi la mairie, à toi la MEL... »
     

    1. VDN du 16 mai 2018 « Mettons la pression sur ceux qui rencontrent Itier »
    2. La Brique n°14, A qui profite Lille 3000 ?, « Dans la chambre noire des transphotographiques »
    3. Vous pouvez retrouver, sur le site de la maison de la photographie, la longue litanie et lente décomposition du lieu sous le terme « presse politique » !
    4. Dans Le Point du 25/04/19 Valérie Petit ose même dire « Je ne l’ai jamais croisée, ni à La République en marche ni ailleurs »… un peu gros à notre goût.
    5. Les Échos du 12/09/2018 « A Lille, les tractations auraient déjà commencé en vue des municipales », l’article dénonce une rencontre entre Aubry et Darmanin qui auraient dîné ensemble à l’hôtel de ville.

    La suite : La laborieuse campagne de Spillebout dans les quartiers populaires
    Le lien http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1069-haute-voltige-de-basse-politique

    #Lille #Mairie_de_Lille #enMarche #Violette_Spillebout #Valérie-Petit #LREM #Christophe_Itier Maison de la #Photographie #Xavier_Bertrand #Martine_Aubry #Gérald_Darmanin #Jean-René_Lecerf #Dailynord

  • La Policía francesa expulsa a dos nigerianas del Centro de Retención de #Hendaia

    La asociación Cimade ha denunciado su expulsión a España, aunque un juez de Baiona emitiera una orden de liberación para hacer valer su derecho a la protección.
    La Policía francesa ha expulsado a España a dos mujeres nigerianas que se encontraban en el Centro de Retención de Hendaia, según ha denunciado la asociación Cimade a través de un comunicado en su página web. Se trata de dos mujeres víctimas de trata con fines de explotación sexual.

    El pasado 11 de julio fueron puestas bajo custodia policial tras el desmantelamiento de un edificio ocupado cerca de Burdeos.

    Posteriormente, el juez de libertad y detención de Baiona ordenó su liberación para que pudieran hacer valer el derecho a la protección prevista por la ley.

    Sin embargo, finalmente han sido puestas a disposición de la Policía española a pesar de que nunca habían pisado suelo español.

    La asociación Cimade ha subrayado que se trata de una expulsión forzada ilegal y arbitraria que deja a estas mujeres en una situación muy peligrosa. Señala, además, que supone un grave atentado contra el derecho de asilo y derecho a la protección como víctimas de la trata.

    Asimismo, Cimade ha pedido a las autoridades francesas para que puedan volver a Francia, sean protegidas y tengan acceso a un permiso de residencia y alojamiento.

    Por su parte, SOS Racismo ha denunciado la expulsión de las dos mujeres nigerianas que se encontraban en el Centro de Retención de Hendaia, y ha incidido en que se trata de una «práctica ilegal».

    En ese sentido, ha subrayado que estas dos mujeres estaban siendo atendidas como posibles víctimas de trata con fines de explotación sexual.

    En un comunicado, la ONG ha destacado que por este motivo «el juez de detención y libertad de Baiona ordenó su liberación para que pudieran hacer valer el derecho a la protección prevista por la ley».

    Ante estos hechos, SOS Racismo se ha adherido a la denuncia que formulan las organizaciones francesas expresando su «más enérgica protesta a una expulsión que es ilegal y arbitraria» y ha exigido al Ministerio del Interior español «una respuesta a esta flagrante violación de los derechos humanos en personas especialmente vulnerables», al tiempo que ha solicitado que «denuncie estos hechos ante las autoridades francesas».

    Asimismo, ha pedido que la Subdelegación del Gobierno español en Gipuzkoa informe a las entidades de ambos lados de la frontera que están siguiendo este caso «sobre el procedimiento seguido para la expulsión de estas personas, si fueron entregadas a la policía española, si así fue, que aclare cuál era la base legal para aceptar dicha expulsión y si tuvieron asistencia letrada, así como qué medidas se adoptaron».

    https://www.eitb.eus/es/noticias/sociedad/detalle/6554667/francia-expulsa-dos-mujeres-nigerianas-centro-retencion-hendaia
    #Pyrénées #asile #migrations #réfugiés #refoulement #renvoi #expulsion #Espagne #France #CRA #détention_administrative #rétention

  • COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COMMUNAUTÉ EMMAÜS DE GRENOBLE SUITE A L’ ARRESTATION D’UNE COMPAGNE DE LA COMMUNAUTÉ du 18 JUILLET 2019

    Aujourd’hui, #Rosa est passée devant la juge des libertés qui a confirmé le placement en centre de #rétention administrative à #Lyon, pour une durée maximale de 28 jours en vue de son #expulsion.

    On a eu droit à une application froide, mécanique de la #justice et tous les éléments qui attestaient de la conduite irréprochable de Rosa, du fait qu’elle a été violentée par son mari, de son engagement dans les activités solidaires de la communauté Emmaus ont été balayées d’un revers de la main.

    Depuis quelques temps, les 119 communautés Emmaüs de France subissent un #acharnement contre les compagnes et compagnons en attente de #régularisation.

    Que font ils de mal, ils s’investissent dans un mouvement, participent aux activités solidaires, paient des cotisations sociales et travaillent à la concrétisation de leur projet professionnel. Rien de plus normal pour tout citoyen.

    La communauté de Grenoble comme toutes les communautés et le mouvement Emmaus qui fête cette année les 70 de leur création, s’inquiètent de cet acharnement contre nos compagnes et compagnons. Rosa n’est qu’une parmi beaucoup de compagnes et compagnons pourchassés.

    Cela est peut être légal mais totalement illégitime. Au point que l’on est témoin de la gène pour ne pas dire de la honte des forces de l’ordre obligées de mener ces missions. Aujourd’hui un membre des forces de l’ordre nous a dit en guise d’au revoir : ‘ne lâchez rien’ citant l’inscription sur nos tee shirt.

    La loi est injuste changeons la loi. Nous en avons le pouvoir, car nos élus ont un mandat pour agir en notre nom, au nom des idéaux de notre pays.

    Nous allons continuer d’utiliser toutes les voies de recours pour ramener Rosa dans la communauté. Chaque minute qu’elle passe dans ce centre de rétention qui de l’extérieur ressemble à une prison, lui enlève un peu plus de joie de vivre et d’espoir. Elle est littéralement terrorisée de retourner à #Madasgascar, ou elle ne connaît plus personne (sa famille refuse de lui parler depuis son #divorce).

    Aujourd’hui des compagnons, des bénévoles, un responsable de la communauté sont montés à Lyon la soutenir dans cette épreuve. Nous avons été rejoint par Pierre Bénévole de la Fondation Abbé Pierre et par Daniela responsable de la communauté de Lyon et une administratrice de Lyon.

    Pour finir un compagnon David est entré dans le #CRA réconforter Rosa. Elle est au bord de craquer du fait de cette situation et de son « incarcération ».

    Mardi, elle était à peine arrivée que les autorités lui retiraient son téléphone portable, pour lui en proposer un autre à la vente le lendemain. Ils ne veulent pas que des films soient réalisés dans ces centres. Ont ils des choses à cacher ???

    Ce matin c’est menotté qu’elle a été emmenée au tribunal, comme une criminelle dangereuse sans doute.

    Nous ne pouvons plus tolérer ce type de situation et devons réagir.

    Nous allons réfléchir à mener des actions pour sensibiliser sur ses pratiques que nous condamnons de la hauteur de nos 70 ans d’engagement au service des plus fragiles.

    C’est à nous, citoyens de faire évoluer la société pour que cette honte ne nous entache pas devant les générations futures. Ensemble nous en avons le devoir.

    La loi est injuste, changeons la loi

    https://www.facebook.com/emmausgrenoble/photos/a.621250377946350/2927911243946907/?type=3&theater
    #renvoi #asile #migrations #réfugiés #France #détention_administrative #Grenoble #violence_domestique

    signalé par @karine4

  • La #police se met aux #drones pour surveiller les étrangers en rétention

    D’après nos informations, la police recourt à un drone pour surveiller des étrangers placés en rétention, au moins dans un établissement à #Rennes. Une mesure jugée disproportionnée par des associations et les « sans-papiers » eux-mêmes.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/110719/la-police-se-met-aux-drones-pour-surveiller-les-etrangers-en-retention
    #complexe_militaro-industriel #business #surveillance #rétention #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #France #CRA

    signalé par @karine4 via email

  • Tension maximale au centre de rétention du Mesnil-Amelot | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/politique/tension-maximale-au-centre-de-retention-du-mesnil-amelot-144642
    https://www.publicsenat.fr/sites/default/files/styles/pse_accueil_entete/public/medias/2019/07/dailymotion-x7e89gs.jpg?itok=9ohXT03m

    Depuis quelques semaines, la tension est montée d’un cran dans le plus grand centre de #rétention_administrative de France, situé en bout de piste de l’aéroport Charles de Gaulle. Au point que la #Cimade, l’association qui vient en aide aux étrangers en situation irrégulière, a choisi de quitter les lieux, dénonçant les conditions de vie et une situation de violence. Une délégation sénatoriale s’est rendue sur place.

    […] « Au-delà des conditions de vie, la question est pourquoi des personnes sont ici alors qu’elles n’ont rien à y faire ? » s’interroge Yves Daudigny, le sénateur socialiste de l’Aisne à l’initiative de la visite des parlementaires au CRA du Mesnil-Amelot. « Quand le centre de rétention a pour objectif de préparer l’éloignement, et que celui-ci ne concerne finalement que 40% des personnes qui y séjournent, cela veut dire que 60% d’entre elles ne devraient pas être là ». Avant de claquer la porte du CRA, la Cimade avait justement dénoncé des placements abusifs en rétention de la part de la préfecture.

    #CRA #immigration #suicides #police_aux_frontières #excès_de_pouvoir

  • Aide aux étrangers : pourquoi la Cimade a claqué la porte du plus gros centre de rétention de France
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250719/aide-aux-etrangers-pourquoi-la-cimade-claque-la-porte-du-plus-gros-centre-

    Chargés d’aider les étrangers enfermés près de Roissy, les salariés de la Cimade viennent de se retirer du centre de rétention. Trop de violence. « Le climat est devenu terrible », explique le président de l’association à Mediapart. #Entretien.

    #CRA,_rétention,_Cimade

  • La police se met aux drones pour surveiller les étrangers en rétention
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110719/la-police-se-met-aux-drones-pour-surveiller-les-etrangers-en-retention

    D’après nos informations, la police recourt à un drone pour surveiller des étrangers placés en rétention, au moins dans un établissement à Rennes. Une mesure jugée disproportionnée par des associations et les « sans-papiers » eux-mêmes.

    #France #CRA,_étrangers,_drones,_Surveillance,_rétention

  • On parle souvent des violences des personnes détenues sur les personnels, un parle un peu moins des violences des détenus entre eux, on parle, je ne vais pas dire jamais, mais très rarement du fait que des personnels pénitentiaires peuvent avoir des comportements violents à l’encontre des personnes détenues. Ça nous interrogé à l’OIP, on a reçu sur les deux dernières années un peu moins de 200 signalements." Delphine Boesel

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete/prison-privation-de-libertes-privation-de-dignite

    Chez les défenseurs des droits fondamentaux, les rapports se succèdent pour dénoncer les conditions de vie des détenus dans les prisons françaises. La faute principalement à un manque de moyens - qu’ils soient matériels ou humains - et à une #surpopulation_carcérale persistante dans les maisons d’arrêt. Mais ces enquêtes se concentrent la plupart du temps sur le quotidien des prisonniers pendant la journée. Or, depuis quatre ans, les agents du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) parcourent les différents établissements du pays. Leur objectif : comprendre ce qu’il se passe la nuit en milieu carcéral. Intimité quasi-nulle, dignité mise à mal, enfermement exacerbé... Dans un rapport publié mercredi 3 juillet, l’autorité administrative indépendante fait état de ces nombreuses difficultés et préconise une meilleure prise en charge des détenus le soir venu.

    https://www.prison-insider.com/news/france-un-rapport-pointe-les-difficiles-conditions-de-vie-des-detenu
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/prisons-un-rapport-pointe-les-difficiles-conditions-de-vie-des-detenus-la-n

    « Qu’on ne me parle surtout pas de suicide ni de mort naturelle, la prison tue, assassine, exécute comme le pire des criminels. La prison est un tueur en série administratif, elle fait son oeuvre inhumaine grâce à l’indifférence complice de toute la société. »
    Laurent Jacqua, vue sur la prison

    https://seenthis.net/messages/789103

    « Il y a certes de nombreuses représentations figuratives de l’ennemi, notamment l’immigrant et le terroriste, mais le prisonnier qu’on imagine comme un meurtrier ou un violeur joue le rôle principal comme menace envers la sécurité. » Angela Davis

    http://lenvolee.net/tous-les-prisonniers-sont-politiques

    #cra #prison

  • Malgré l’affaire Benalla, des collaborateurs fantômes hantent encore les cabinets
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270619/malgre-l-affaire-benalla-des-collaborateurs-fantomes-hantent-encore-les-ca

    Parmi les collaborateurs de l’Élysée ayant fini par « régulariser » leur situation en remplissant leur déclaration d’intérêts et de patrimoine, seul Alexandre Benalla est aujourd’hui poursuivi par la justice pour « non accomplissement d’obligations déclaratives ». Dans les cabinets ministériels, contraints à des effectifs réduits, certains contournent encore les règles de transparence. Et passent sous les radars.

    #EXÉCUTIF #cabinets_ministériels,_chargés_de_mission,_Administration,_Alexandre_Benalla,_Justice,_HATVP

  • Les profiteurs de la frontière – Juin 2019 – Corporate Watch

    La maire de Calais essaye de changer l’image de Calais, souhaitant en faire une « ville fleurie ». Mais comme des locaux ont confié à Corporate Watch le mois dernier, « #ville_barbelée » serait un label plus approprié. Du port ferry jusqu’au tunnel à Coquelles, la périphérie de la ville est un paysage cauchemardesque de #clôtures surmontées de #barbelés à lames rasoir, de #caméras et #détecteurs_de_mouvement, de #terrassements, #tranchées et #terrains_inondés, tous destinés à arrêter les « damné·e·s de la terre » entreprenant cette traversée du détroit de la Manche, si évidente et acquise pour un·e citoyen·ne européen·ne.

    Tout cela implique de l’#argent pour financer les compagnies de construction et de sécurité qui fournissent et édifient l’#infrastructure de la frontière. En 2016, Calais Research a commencé à lister et décrire les #entreprises impliquées dans le marché de la frontière. Voici une rapide mise à jour sur quelques points marquants apparus depuis.

    Le #Centre_Conjoint_d’Information_et_de_Coordination_franco-britannique à Coquelles

    Il y a deux points principaux de passage de la frontière à Calais : le #port, près du centre historique de la ville, et le tunnel sous la Manche, à quelques kilomètres de la ville, à #Coquelles. Près de l’entrée du tunnel se trouve un énorme centre commercial, la Cité Europe, fréquentée par des locaux comme par des Britanniques de passage renflouant leur stock d’alcool bon marché.

    Juste à côté se tient un complexe abritant l’infrastructure policière française anti-migrant : la base principale de la #PAF (Police aux Frontières) et des #CRS, un tribunal où sont entendus les migrants, et le #Centre_de_Rétention_Administrative (#CRA).

    En novembre 2018, un nouveau bâtiment est ajouté au complexe déjà existant : le #CCIC – Centre Conjoint d’Information et de Coordination franco-britannique.

    Selon l’Agence France Presse, le centre est financé par le gouvernement de Grande Bretagne, il est « notamment équipé de #drones », et sert de poste de commande pour les forces de police françaises et britanniques. Celles-ci incluent côté français la PAF, les #douanes et les #gendarmes, et pour l’outre-Manche la police aux frontières (UK border force), la #police du #Kent ainsi que le service national de lutte contre la criminalité (#National_Crime_Agency#NCA).

    Le jour où nous sommes passé·e·s jeter un œil, nous n’avons vu aucun drone décollant du toit. Sur le parking se trouvaient plus de voitures banalisées que de véhicules de police officiels, dont plusieurs immatriculées outre-Manche. Il y avait encore un affichage à l’extérieur du centre (cf. photo) nommant les entrepreneurs impliqués dans sa construction et son équipement. Il indique un coût de 1,844 million d’euros pour ces travaux.

    Les compagnies identifiées incluent : #Villesange_Masson (Architectes locaux) ; #Groupe_Qualiconsult (consultant·e·s pour les projets de construction) ; #Verdi ; #Cougnaud_construction (spécialisé en construction modulaire industrialisée) ; #Ramery_Batiment ; #Eiffage_énergie (grosse société d’ingénierie française) ; #Satelec (électricien·ne·s) ; #Resipelec (électricien·ne·s) ; #Pylones_du_Littoral ; #Majencia (mobilier de bureau) ; #Covage_DGL_Networks (installateur de fibre optique) ; #Econocom.

    Extension du centre de Rétention

    Juste en face du CCIS se trouve le CRA de Coquelles. Actuellement, il permet d’enfermer 79 hommes, mais l’État français veut augmenter le nombre de places. Fin mars 2019, il annonçait un projet d’extension de 480 mètres carrés. L’agence d’architectes #COAST supervise les travaux, et travaille avec #BD_engineering.

    Douanes et tranchées

    En dehors de Coquelles, on voit d’importants travaux de chaque côté de la voie rapide menant au tunnel. Ce sont de grands #bunkers, chacun avec plusieurs quais destinés à la fouille des camions. Ce ne sont pas des mesures prioritairement anti-migrants, il s’agit en fait de nouveaux parking poids-lourds et de postes de douane, construits à la hâte par #Eurotunnel, en prévision de nouveaux contrôles sur les marchandises après le Brexit.

    Cependant, ces projets participent à renforcer les mesures de sécurité exceptionnelles auxquelles on doit ce changement d’atmosphère autour de Calais. Les bunkers sont protégés par des #tranchées et de nouvelles clôtures – canaux et lacs artificiels creusés et remplis d’eau comme une autre mesure contre ces humains dont on ne veut pas. Ceci fait suite aux modèles de #déforestation et d’#inondation initiés par Eurotunnel en 2016.

    Contrôles aux frontières privatisés au parking poids-lourd #Polley

    Une petite industrie s’est développée grâce à la « crise migratoire » : le #parking_poids-lourd sécurisé. Le gouvernement britannique inflige une contravention aux entreprises de transport de marchandises si des personnes sont trouvées dans leurs véhicules sans les documents administratifs adéquats. Dans les faits, cela se traduit par l’#externalisation des contrôles frontaliers vers les camionneurs eux-même, soucieux de ne pas être surpris avec des passager·e·s clandestin·e·s. Et l’entreprise de transport va payer des emplacements sécurisés pour marquer un arrêt avant de traverser la Manche.

    À #Dunkerque, #DK_Secure_Truck_Park dispose de 250 emplacements entourés de clôtures et surveillés par « 40 #caméras_de_surveillance haute-définition ». À Calais, la plus grosse société est #Polley_Secured_Lorry_Park, dirigée par un homme d’affaire local, #Francois_Polley. Ce site de 10 hectares se targue d’être protégé par des grilles hautes de 2,40 mètres et d’être surveillé 24h/24 et 7j/7.

    Récemment, nous avons entendu parler d’une nouvelle niche dans ce business. Les cars de transport de passagers opérés par #Flixbus profitent également des services de sécurité de Polley. Les cars en route vers la Grande Bretagne passent par le parking Polley avant de se diriger vers le tunnel. Là, un des agents de sécurité privés du parking va procéder à une première fouille du véhicule, cherchant d’éventuel·le·s clandestin·e·s dans la soute à bagages. Ceci, en plus des deux contrôles qui seront effectués par les autorités françaises et britanniques une fois au tunnel.

    Flixbus et Polley fournissent peu d’information publique sur cette #fouille supplémentaire. Il y n’y en a qu’une vague référence sur le site de Flixbus, où elle est simplement mentionnée comme « un #contrôle_pré-Royaume-Uni ».

    Hôtel de police…

    Notre dernier arrêt sur notre tour des infrastructures de la frontière s’est trouvé en plein cœur de la ville de Calais. On avait entendu dire que l’ancienne pratique de constamment arrêter et harceler les personnes pouvant être des migrant·e·s dans le centre ville est progressivement devenue marginale. On se demandait donc pourquoi on continuait de voir les camionnettes de CRS patrouiller les rues principales entre la mairie et le théâtre.

    Nous avons réalisé que leur activité principale consistait à déposer et passer prendre de costauds hommes blancs en civil à la porte du #Brit_Hotel. Des locaux nous expliquent alors que ce bâtiment hôtelier a été inoccupé pendant des années, avant de rouvrir sous ce nouveau nom en 2016. Sa clientèle semble être composée presque exclusivement de CRS et de gendarmes – mais si vous rêvez de dormir à côté d’un CRS bien bâti, vous pouvez réserver une chambre pour environ 50 euros la nuit.

    Brit Hôtel est une chaîne hôtelière répandue dans tout la France.

    #business #migrations #frontières #Calais #France #profit #complexe_militaro-industriel #militarisation_des_frontières #privatisation #externalisation_des_frontières

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  • Découvrir la #France derrière des barbelés

    Chaque année, à leur descente de l’avion, du train ou du bateau qui les a menés en France, des milliers d’étrangers sont victimes de l’arbitraire de la frontière et ne sont pas autorisés à pénétrer sur le territoire. Quand ils ne sont pas renvoyés illico, on les enferme en « #zone_d’attente ».

    Tout commence lors des contrôles des passagers. Certaines personnes sont admises sur le territoire Schengen sur simple présentation de leurs documents de voyage. D’autres, en raison de leur provenance, de leur nationalité ou de leur comportement, subissent un contrôle plus poussé.

    Claudia, Lola et Sarah [1], trois amies de nationalité dominicaine, résident à Naples depuis huit ans. Elles décident de venir en France, sans avoir réservé leur billet retour, une condition nécessaire à leur entrée sur le territoire – ce qu’elles ignorent. Lorsque Claudia passe les #contrôles_frontaliers, aucune question ne lui est posée : elle est admise sur le territoire français. Ses deux amies n’ont pas la même chance et subissent un contrôle plus approfondi. Elles ont beau présenter immédiatement leurs cartes de résidence italienne, comme pour rassurer la police française : elles ne veulent pas rester, elles ont leur vie en Italie... rien n’y fait. L’entrée leur est refusée et elles sont enfermées jusqu’à leur refoulement.

    Bienvenue en « zone d’attente ». Des lieux de #privation_de_liberté [2] qui se trouvent dans les #aéroports, les #ports et les #gares desservant l’international. En France, il en existe cent une, toutes différentes. Il peut s’agir d’une salle dans l’aéroport de Toulouse, de cellules dans le sous-sol de l’aéroport de Marseille ou encore d’une chambre d’hôtel en face de l’aéroport de Nantes.

    À #Roissy, la #Zapi_3 (Zone d’attente pour personnes en instance) s’étend sur deux niveaux et peut recevoir jusqu’à 120 personnes. Placé au bord des pistes, le bâtiment est entouré de grillages surplombés de barbelés. L’intérieur n’est pas moins oppressant : présence policière constante, caméras de surveillance, fenêtres condamnées, lumière de néons blafarde et bruit incessant des haut-parleurs appelant des personnes pour un éventuel renvoi. Surnommée « l’hôtel » par la police aux frontières, la Zapi 3 est la vitrine des zones d’attente françaises.
    *

    Lorsqu’elles ne sont pas immédiatement renvoyées vers leur pays de provenance, les personnes non-admises sur le territoire sont donc enfermées en zone d’attente, pour une durée initiale de quatre jours et une durée maximum de vingt jours, le temps pour les autorités d’organiser leur renvoi. Durant leur maintien, elles sont dépendantes de la #police_aux_frontières (#PAF) pour l’exercice de leurs droits : enregistrement d’une demande d’asile, repas, accès aux soins.

    Dina et Ehsan, un couple afghan, sont arrivés de Grèce à l’aéroport de Beauvais. Placés en zone d’attente, ils ont vécu un calvaire durant cinq jours avant d’être libérés au titre de l’asile. Dina, alors enceinte de cinq mois, souffrait de maux de ventre et de saignements abondants ; Ehsan, lui, avait une plaie au bras nécrosée et inquiétante, due à une blessure par balle. Seule une lotion vitaminée leur a été délivrée lors de leur bref passage à l’hôpital.

    Les conditions d’enfermement étaient également inhumaines : un espace extrêmement sale, des poubelles débordantes, une chaleur suffocante, l’impossibilité de se laver, pas d’accès à un espace extérieur et une nourriture en quantité et qualité insuffisantes.

    À leur arrivée, la police a refusé d’enregistrer leurs demandes d’asile, et tenté de les renvoyer à deux reprises vers la Grèce. Pendant quatre jours, le couple n’a reçu aucune explication sur ses droits, la PAF n’ayant pas fait appel à un interprète. Les agents ont refusé de leur remettre les documents administratifs relatifs au refus d’entrée et au maintien en zone d’attente.

    La procédure de demande d’asile à la frontière est un #filtre qui sert avant tout au contrôle des flux migratoires, au détriment de la protection des personnes. Elle ne tend pas à reconnaître le statut de réfugié, mais seulement à donner l’autorisation d’entrer sur le territoire français afin d’y déposer une demande d’asile. Cette première décision revient au ministère de l’Intérieur. Pour cela, le demandeur est entendu par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) qui examinera de façon superficielle le « caractère manifestement infondé » de sa demande [3].

    Lydia est nicaraguayenne. Elle a demandé l’asile à la frontière depuis la zone d’attente de Roissy. Sur la base d’un entretien de 25 minutes avec interprète, l’Ofpra et le ministère de l’Intérieur ont considéré que sa demande était manifestement infondée, décision confirmée par le tribunal administratif qui a rejeté son recours contre la décision ministérielle. Lydia a alors subi plusieurs tentatives d’embarquement. Après vingt jours d’enfermement, elle est placée en garde à vue pour avoir refusé d’embarquer, puis directement au Centre de rétention administrative (#CRA) sur la base d’une obligation de quitter le territoire français émise à l’issue de la garde à vue. L’Ofpra lui accordera finalement le statut de réfugiée depuis le CRA.

    La situation de Lydia n’est malheureusement pas isolée. Si certaines personnes finissent par être libérées de la zone d’attente, les autres sont majoritairement refoulées ou placées en garde à vue pour leur refus d’embarquer, ce qui constitue souvent le point d’entrée d’une spirale d’enfermements successifs. Les possibilités sont nombreuses : prison, local ou centre de rétention administrative. Si le juge prononce une interdiction du territoire français, la personne est placée en rétention juste après l’audience. Si, en plus, le juge condamne la personne (le refus d’embarquer est un délit passible de trois ans de prison ferme), elle sera placée en rétention à sa sortie de prison. La police tentera de nouveau de l’éloigner et si elle persiste à refuser d’embarquer, elle pourra une nouvelle fois être placée en garde à vue et condamnée.
    *

    Pour se protéger d’un prétendu « risque migratoire » ou d’un « afflux massif », l’enfermement est un instrument central et banalisé de gestion des populations migrantes en Europe et au-delà. Les logiques frontalières sont généralement les mêmes : rejet, #invisibilisation, opacité des pratiques, fichage, violations des droits fondamentaux. L’enfermement se double d’une dimension de « #tri à l’entrée », qui renverrait à l’idée de prévention associée à l’image de « criminels » placés derrière des barreaux. Cet enfermement crée surtout des traumatismes profonds.

    http://cqfd-journal.org/Decouvrir-la-France-derriere-des

    #zones_d'attente #refoulement #push-back #refoulements #refoulements #aéroport #enfermement #détention_administrative #rétention

    ping @karine4 @isskein

  • La France expulse vers l’Érythrée

    Le 6 juin 2019, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé une personne érythréenne vers Asmara depuis le centre de rétention administrative (#CRA) de #Toulouse. Il s’agit de la première expulsion par la France vers l’Érythrée, pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde.

    https://www.lacimade.org/presse/la-france-expulse-vers-lerythree
    #Erythrée #France #expulsions #renvois #réfugiés_érythréens

    A la lecture du rapport parlementaire dévoilé la semaine dernière par @le_Parisien @nicojacquard on apprend page 92 que @Place_Beauvau a demandé 7 LPC au consulat de l’#Érythrée pour expulser 7 de leurs ressorissant·e·s (et 6 pour la Syrie) !


    https://twitter.com/lacimade/status/1138730170288943104
    #Erythrée #it_has_begun

    ping @karine4

    • France : une femme expulsée en Érythrée, un des pays les plus répressifs au monde

      C’est une première depuis au moins 20 ans. D’ordinaire, les Érythréens qui ont pu prouver leur nationalité auprès des autorités françaises obtiennent une protection. L’Érythrée est considérée comme l’un des pays les plus répressifs au monde.

      Cette ressortissante érythréenne a été arrêtée le 8 mai à la frontière espagnole, à bord d’un autobus, avec un titre de séjour « contrefait » et un passeport, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales. On ignore encore les détails du périple qui l’a conduit en France.

      Placée en centre de rétention, elle a multiplié les recours judiciaires et déposé en urgence une demande d’asile, mais en vain. Tout a été rejeté. Elle a fait appel du rejet de l’asile, mais, avant l’examen de son recours, a été reconduite de force dans son pays natal le 6 juin. En dépit des mises en garde sur le régime totalitaire qui règne à Asmara. Et alors que la France n’a plus renvoyé d’Érythréens depuis plus de 20 ans.

      Alors que s’est-il passé ? Au ministère de l’Intérieur, on renvoie vers la Préfecture. Et à la Préfecture, on fait valoir l’épuisement de tous ses recours juridiques pour motiver l’expulsion.

      Du côté de l’OFPRA, on assure pourtant que la doctrine française n’a pas changé : la preuve de la nationalité suffit à octroyer une protection aux Érythréens. Mais selon nos informations, la dame aurait mal parlé l’anglais et ses premières déclarations auraient laissé croire qu’elle ne craignait rien en cas de renvoi dans son pays natal.

      http://www.rfi.fr/afrique/20190612-france-une-femme-expulsee-erythree-pays-plus-repressifs-monde?ref=tw_i

    • Une femme déboutée du droit d’asile expulsée vers l’Erythrée

      La Cimade dénonce cette expulsion, « une première » souligne l’association de défense des migrants, vers un pays où le régime commet des « violations massives des droits de l’homme » selon l’ONU.

      Le 6 juin, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé du territoire français une femme étrangère, dont la demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Arrêtée dans un bus en provenance de l’Espagne en mai, elle avait été placée en rétention à Toulouse et, comme le recours déposé devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) n’est pas suspensif, finalement expulsée. L’histoire serait assez banale si la destination vers laquelle cette femme a été envoyée n’était pas Asmara, capitale de l’Erythrée.

      Ce pays ultrafermé est dirigé par le même homme, Isaias Afwerki, depuis 1991. L’année dernière, la rapporteure spéciale de l’ONU sur place s’inquiétait de la persistance de « violations massives des droits de l’homme » par le régime. « Il faut faire le service militaire dans notre pays. Si cela durait deux ou trois ans, je serais d’accord, mais c’est un service qui ne finit jamais. Ou plutôt, ça finit quand tu meurs. Mes frères et mon père, qui a 70 ans, sont toujours soldats », témoignait auprès de Libération en décembre 2017 un jeune homme qui avait fui l’Erythrée. Le Quai d’Orsay déconseille d’ailleurs vivement aux Français de s’y rendre, les prévenant que l’ambassade y dispose de « moyens limités pour venir en aide aux Français en cas de crise ».
      « Risques importants »

      C’est ce qui inquiète la Cimade : « La personne qui a été expulsée court des risques importants en Erythrée, dit David Rohi, responsable rétention de l’organisation de défense des migrants. On ne sait pas si cette expulsion, c’est un dérapage ou si elle marque une volonté de reprise des expulsions [vers ce pays]. »

      La préfecture des Pyrénées-Orientales, elle, ne voit pas le problème : « La personne a fait valoir tous les modes de recours, et il y a quand même eu cinq décisions de justice, dont l’Ofpra qui est indépendante, le juge des libertés qui l’a maintenue en rétention… Ce n’est pas seulement une décision en sa défaveur, c’est cinq. Donc le préfet, qui n’est pas seul dans sa prise de décision, l’a exécutée comme il pourrait le faire sur d’autres dossiers de ce type », explique-t-on.
      « Justice déshumanisée »

      David Rohi balaye l’argument : « La préfecture se borne à dire qu’elle a respecté la loi et la procédure, mais un préfet est aussi lié par les risques d’exposition à des traitements inhumains et dégradants, ce n’est pas pour rien que la France, d’habitude, n’expulse pas vers l’Erythrée ! »

      Surtout, il pointe les conditions dans lesquelles cette femme a constitué son dossier de demande d’asile : « Le préfet a décidé de la maintenir en rétention quand elle a déposé sa demande d’asile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. Or une demande d’asile en rétention n’a rien à voir avec une demande normale. Il faut rédiger son dossier en français par exemple. Elle a été entendue par l’Ofpra par visioconférence, le traducteur n’était pas dans la même pièce qu’elle, cela limite la qualité de l’examen. »

      La vidéo-audience est d’ailleurs dénoncée par les avocats des barreaux de Lyon, Nancy et Paris après qu’il a été décidé de l’expérimenter pour les audiences à la Cour nationale du droit d’asile, cette fois. « Nous ne pouvons pas admettre ce type de justice déshumanisée, dans un domaine où l’intime conviction du juge va décider de la vie d’une personne et de sa famille », expliquait Serge Deygas, bâtonnier élu du barreau de Lyon, alors que les avocats se mobilisaient contre au début de l’année.

      https://www.liberation.fr/france/2019/06/13/une-femme-deboutee-du-droit-d-asile-expulsee-vers-l-erythree_1733475

    • Sur les traces d’#Aatifa, expulsée par la France vers l’Erythrée, « la Corée du Nord de l’Afrique »

      Une Erythréenne a été expulsée par la France le 6 juin, malgré les dangers encourus dans son pays. Elle n’est pas la première. Trois l’auraient précédée en 2017. « L’Obs » a mené l’enquête.
      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ».

      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ». Comment la France, pays des droits de l’homme, a-t-elle pu décider pareille expulsion alors même que les pays européens s’y refusent traditionnellement ? Que s’est-il passé ? Erreur administrative, zèle d’une préfecture qui n’aurait pas mesuré les conséquences de sa décision ? Selon nos informations, ce cas est rarissime : c’est l’une des premières fois qu’un ressortissant d’Erythrée est expulsé par la France. MEHDI BENYEZZAR / L’OBS Avant Aatifa, trois autres migrants l’avaient déjà été en 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités françaises peinent à dissimuler leur gêne. A Beauvau, on dit avoir « découvert l’info [sur Aatifa] dans la presse » : « On ne supervise pas toutes les expulsions. On ne peut pas. » Du côté de la préfecture des Pyrénées-Orientales, on s’en tient au minimum syndical. Aatifa a été expulsée « en application des décisions de justice prononcées à son encontre ». Depuis que les migrants arrivent plus nombreux par la frontière espagnole plutôt qu’italienne, « les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales font du zèle, sous la pression de Castaner », souffle un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Nul ne sait ce qu’est devenue aujourd’hui l’ancienne travailleuse domestique. « Elle a très peur d’être enfermée » Toulouse-Paris. Paris-Istanbul. Et enfin Istanbul-Asmara, la capitale de l’Erythrée. Plusieurs sources concordantes indiquent que des policiers français ont accompagné Aatifa tout au long de son voyage retour. Ces derniers l’auraient directement « remise » aux autorités érythréennes, une fois arrivés à bon port. « C’est ce que prévoit la procédure », indique un fonctionnaire de la police aux frontières. Une procédure qui ne prévoit toutefois pas de s’assurer de sa sécurité sur place. « A peine arrivés, ils ont pris le vol retour », raconte « Léo », de la Cimade, une association de soutien aux migrants. L’un des membres de la famille d’Aatifa, réfugié en Europe, assure qu’elle est toujours en vie : il l’a eue au téléphone à la mi-juin. Si elle n’a pas été enfermée à son arrivée, « elle a très peur de l’être ». En 2018, plus de 80 % des demandeurs d’asile érythréens ont pourtant été reconnus réfugiés par l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). Il leur suffit, en général, de prouver leur nationalité pour être protégés par l’Etat français. Aatifa, détentrice d’un passeport en cours de validité, était dans ce cas. Mais l’Ofpra lui a tout de même refusé le statut de réfugiée. Dans sa décision, l’office explique que « ses déclarations ne permettent pas [...] de conclure au bien-fondé de ses craintes [...] de persécution en cas de retour ». La députée LREM Valérie Thomas, présidente du groupe d’amitié France-Erythrée à l’Assemblée nationale, réagit : « Cette décision [d’expulsion] m’a surprise. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe en Erythrée. Et lorsque l’on ne sait pas, il ne faut pas expulser. » D’autant que l’ONU s’est déjà alarmée de la situation sur place à plusieurs reprises. Dans un rapport de mai 2019, elle a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme : arrestations arbitraires, détentions illimitées, enfermement systématique des migrants érythréens qui ont tenté de fuir sans visa... Le pays est toujours tenu d’une main de fer par le dictateur Issayas Afeworki, héros de l’indépendance, devenu pourfendeur des libertés publiques depuis un coup d’Etat en septembre 2001. Alors que le monde pleurait les morts des Twin Towers, Afeworki a muselé la presse et enfermé les opposants politiques. Plus rien ne filtre de cet Etat fermé à double tour. « Pour les autorités locales, la migration de nombreux Erythréens est un complot de l’étranger », indique une source diplomatique. Un pays caserne Qui est Aatifa ? Quelle est son histoire ? Nous avons pu reconstituer une partie de son parcours. De son départ d’Asmara à son retour forcé. Aatifa est née en Erythrée au début des années 1980. Elle est tigréenne, l’ethnie majoritaire du pays, et de confession orthodoxe. Après avoir grandi dans une zone rurale, elle gagne, encore adolescente, la capitale, Asmara. Au terme de sa onzième année de scolarité, comme des milliers d’écoliers, elle rejoint le camp militaire de Sawa. Depuis une vingtaine d’années, l’ancienne base du parti nationaliste érythréen, située à la frontière avec le Soudan, est le symbole de l’embrigadement de la jeunesse. Dans des baraquements posés au milieu d’un désert de roches ocre, les jeunes cadets apprennent, parfois par la force, l’amour du drapeau et le maniement des armes. LIRE AUSSI > Pourquoi les Erythréens émigrent Dans ce pays caserne, la conscription peut durer toute une vie. Pour Aatifa, elle s’achève au bout d’un an. La jeune femme dit avoir été réformée pour raisons médicales. De retour à Asmara, elle vit de petits boulots. Vendeuse à la sauvette, elle est envoyée à plusieurs reprises en prison. C’est en tout cas ce qu’elle a soutenu devant les officiers de l’Ofpra, qui ont jugé cet élément trop peu étayé pour être crédible. « Comme elle n’avait pas achevé son service militaire, la police était aussi sur son dos », complète son avocate. LIRE AUSSI > Le parcours du combattant du demandeur d’asile en France C’est en 2009 qu’Aatifa aurait quitté l’Erythrée, selon des documents que nous avons pu consulter. Sa destination ? Le Koweït, où elle est embauchée comme employée de maison. « C’est très courant pour les femmes de mon pays d’aller travailler dans le Golfe, explique la journaliste érythréenne établie en Suède Meron Estefanos, l’une des porte-voix de la communauté. Il y a des agences de recrutement de domestiques en Erythrée qui démarchent les jeunes filles dans la rue pour les envoyer là-bas. » Le voyage coûte entre 15 000 et 30 000 nafkas (900 et 1 800 euros), à verser à ces officines. Salaire mensuel promis ? 180 euros. « Situation de quasi-esclavage » De son passage au Koweït, Aatifa n’a que peu parlé à l’officier de l’Ofpra avec lequel elle s’est entretenue par visioconférence, après son arrestation en France. Depuis 2018 et la loi asile et immigration, ce dispositif permet de traiter plus rapidement - et avec moins de moyens - les demandes d’asile formulées par les étrangers placés en centre de rétention. Il est fréquemment décrié tant par les associations de soutien aux réfugiés que par les syndicats de l’Ofpra. Une intervenante en centre de rétention explique : « Il faut s’imaginer qu’on est face à une caméra dans une petite pièce. Avec un policier à ses côtés. Ce n’est pas idéal. Peut-être qu’avec le stress elle n’a d’ailleurs pas tout compris », explique une intervenante en centre de rétention. Gérard Sadik, coordinateur asile pour la Cimade, rebondit : « Je pense qu’elle aurait eu l’asile si elle était passée en procédure normale. » Alexandre GELEBART/REA Manifestation de soutien aux sans papiers lors de la journee contre l’enfermement dans les centres de retentions et l’alllongement de la duree de la retention.

      Manifestants devant le centre de retention administrative de Toulouse Blagnac Cornebarrieu. « Devant moi non plus, elle ne s’est pas étendue sur cet épisode », complète son conseil. Tout juste a-t-elle précisé, du bout des lèvres, qu’elle avait travaillé pour trois familles. Que les conditions étaient rudes. « Ces femmes vivent dans une situation de quasi-esclavage », insiste la journaliste Meron Estefanos. Mais les derniers employeurs d’Aatifa l’ont quand même aidée à s’enfuir vers la Turquie. Elle rejoindra ensuite la Grèce, puis les rivages de l’Espagne. Son périple dure encore plusieurs mois, jusqu’à son interpellation à la frontière franco-espagnole, le 8 mai dernier, par la police française. Elle est en possession de deux passeports. L’un vrai, érythréen. L’autre faux, portugais, qu’elle aurait acheté à un passeur en Grèce. Elle disait vouloir rejoindre l’Allemagne. LIRE AUSSI > Soigner les traumas des réfugiés : « J’ai reçu des patients ne sachant plus parler » Aussitôt arrivée au centre de rétention, elle formule une demande d’asile. Car le préfet vient de prononcer une obligation de quitter le territoire français à son encontre. « Elle était en état de stress énorme », se souvient l’un des intervenants associatifs. Lors de son audition, les policiers ont noté qu’elle affirmait ne pas craindre pour sa vie en cas de retour en Erythrée. « Elle s’est effondrée devant moi quand je lui ai lu la retranscription. Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais dit ça », explique Me Lévy. Cette réponse supposée ainsi que le manque de documents étayant son parcours ont certainement joué en sa défaveur lors de l’examen de sa situation. Mais son avocate ne désarme pas. Elle entend saisir la Cour nationale du Droit d’Asile pour faire reconnaître sa cliente comme réfugiée statutaire. Si elle obtient gain de cause, Aatifa aura théoriquement le droit de revenir en France. Encore faudra-t-il la retrouver.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20190703.OBS15411/sur-les-traces-d-aatifa-expulsee-par-la-france-vers-l-erythree-la-coree-d

  • Rapport #2018 sur les centres et locaux de rétention administrative

    24 centres de rétention sont passés au crible : #statistiques précises, témoignages et spécificités locales. Analyses et #chiffres inédits pour décrypter une politique migratoire menée au détriment des #droits_fondamentaux des personnes étrangères.

    Rapport commun sur les centres de rétention administrative par ASSFAM Groupe SOS Solidarités, Forum réfugiés-Cosi, France terre d’asile, La Cimade, Ordre de Malte France et Solidarité Mayotte.

    Les six associations intervenant dans les centres de rétention administrative présentent leur neuvième rapport commun sur ces lieux anxiogènes marqués par la violence, résultat d’un durcissement de la politique d’éloignement.

    L’année 2018 a été marquée par une utilisation importante de l’#enfermement des personnes étrangères en centres de rétention administrative, y compris les plus vulnérables. Ainsi, plus de 45000 personnes ont été placées dans des lieux de rétention administrative, en métropole et en outre-mer. Le gouvernement a également décidé d’accroître très fortement la capacité de ces lieux de privation de liberté avec 480 places supplémentaires en métropole (de 1069 à 1549) par le moyen d’ouvertures de #LRA, de réouvertures de #CRA, d’extensions des centres déjà existants.

    Cette #politique_d’enfermement s’est encore renforcée à travers l’adoption de la loi du 10 septembre 2018 qui a instauré au 1er janvier 2019 le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours. Aucun gouvernement français n’avait jusque-là proposé une telle durée de privation de liberté pour tenter d’éloigner des personnes étrangères.

    Dans ce rapport, nos associations font le constat alarmant d’une forte dégradation du respect des droits des personnes enfermées. Nos associations en appellent donc au gouvernement pour que cessent le recours prioritaire à l’enfermement dans la politique d’éloignement des personnes étrangères et la violation des droits qui s’attachent, en toute circonstance, à la privation de liberté.


    https://www.lacimade.org/publication/rapport-2018-centres-locaux-retention-administrative
    #rétention #détention_administrative #France #migrations #asile #réfugiés #rapport

    • Les centres de rétention administratives fonctionnent à plein régime

      Dans un rapport publié ce mardi, six associations dont la Cimade et France Terre d’Asile s’inquiètent du nombre élevé d’étrangers placés en rétention en 2018

      Les centres de rétention ont été « utilisés à plein régime » en 2018, indiquent six associations dans un rapport présenté ce mardi.
      Selon leurs chiffres, 45.851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier, contre 46.800 en 2017. La durée moyenne de rétention a en revanche augmenté.
      « La grande promiscuité, conjuguée à l’enfermement de personnes en grande précarité ou affectées de troubles psychologiques pour certaines, ont abouti à des tensions très fortes », soulignent les auteurs du document.

      Elles tirent la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié ce mardi, six associations (Assfam-Groupe SOS, Forum Réfugiés-Cosi, France Terre d’Asile, Cimade, Ordre de Malte, Solidarité Mayotte) estiment que les centres de rétention ont été « utilisés à plein régime » en 2018. Selon leurs chiffres, 45.851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier, dont 26.614 en métropole, contre 46.800 en 2017. Mais la durée moyenne de rétention a augmenté. Elles s’inquiètent notamment d’« une détérioration des droits » des étrangers enfermés dans ces lieux dans l’attente de leur éventuelle expulsion.

      Lors d’une conférence de presse, David Rohi, en charge des questions de rétention à la Cimade, a notamment dénoncé une « une banalisation de l’enfermement qui s’est fortement aggravée depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron ». Le rapport de 132 pages pointe un « usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures ». « La France demeure le pays européen qui a le plus recours à l’enfermement des personnes étrangères en vue de les éloigner », est-il écrit.
      « Remplir davantage les CRA »

      Ces associations rappellent que le gouvernement a décidé l’an dernier « d’accroître très fortement la capacité de ces lieux de privation de liberté » avec 480 places supplémentaires en métropole (portées à 1.549). Un tel développement « n’avait plus été constaté depuis plus d’une décennie », assurent-elles. Selon elles, « les préfets ont reçu pour instruction de remplir davantage » les centres de rétention administrative (CRA) et « cet usage intensif de la rétention s’est encore accentué au second semestre et a généré des conséquences graves pour les personnes enfermées ».

      « Cette année, des révoltes inédites ont eu lieu dans les CRA : des émeutes, des feux de lits, des grèves de la faim, des automutilations et même un suicide », énumère David Rohi. Il s’agit, dit-il, « d’actes de désespoir » provoqué par un « sentiment d’injustice extrêmement fort ». Il appelle par conséquent le gouvernement « à changer de politique d’enfermement ».

      « On enferme et puis on voit ensuite »

      Par ailleurs, les auteurs du rapport remarquent que la durée moyenne de rétention a « sensiblement » augmenté l’an dernier, à 14,6 jours, et que le « nombre de personnes enfermées durant plus de 30 jours a explosé, passant de 2.468 en 2016 à 4.432 en 2018 ». Les associations redoutent une aggravation de cette tendance en 2019 avec l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de la loi asile-immigration, qui a doublé de 45 à 90 jours la durée maximale de la rétention.

      Directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry est un peu pessimiste. Le « diagnostic ne s’arrange pas », observe-t-il. « On enferme et puis on voit ensuite », complète Céline Guyot d’Assfam-Groupe SOS. Les associations s’inquiètent également du « nombre élevé de familles avec enfants enfermées en rétention » au cours de l’année 2018 : 1.221 enfants à Mayotte et 114 familles comptant 208 enfants en métropole. Pour Laetitia N’Diaye de l’Ordre de Malte, « les enfants sont traumatisés par cet univers carcéral : troubles du sommeil, angoisses fortes, mutisme, perte d’appétit… »

      https://m.20minutes.fr/amp/a/2532871
      #machine_à_enfermer

    • Centres de rétention pour migrants : les associations dénoncent une « #banalisation de l’enfermement »

      Les conditions de vie dans ces centres, où sont enfermés des étrangers que la France ne veut pas garder sur son territoire, se dégradent, selon le rapport annuel de plusieurs associations, dont la Cimade, présenté mardi.

      En France, plus de 45 000 migrants ont été enfermés dans des centres ou des locaux de rétention administrative en 2018. Un chiffre stable par rapport à 2017, selon le rapport annuel de plusieurs associations, dont la Cimade, présenté mardi 4 juin. Les associations dénoncent une « banalisation de l’enfermement » dans ces lieux de rétention et constatent « une forte dégradation du respect des droits des personnes enfermées ».

      En France métropolitaine, près de 40% des personnes enfermées ont ainsi été libérées par des juges, en raison du non-respect de leurs droits par les autorités. « L’usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures s’accompagne trop souvent d’un défaut d’examen approfondi des situations personnelles », explique le rapport.
      Un « déficit » de protection des femmes

      En 2018, près de 500 places supplémentaires ont été créées en France métropolitaine. Un développement inédit depuis une décennie, qui s’accompagne d’un allongement de la durée de rétention. En moyenne, une personne enfermée dans un centre reste près de 15 jours contre 12,8 jours en 2017. Le rapport dénonce également le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours depuis le mois de janvier, ainsi que les procédures abusives d’enfermement.

      Stress, pression, sentiment d’injustice, violences : les conditions de rétention sont de plus en plus difficiles, précise le rapport. Certains migrants enfermés ont manifesté, selon les associations, de fortes atteintes sur le plan psychologique. La rétention reste majoritairement masculine, 93% d’hommes et 7% de femmes. Les associations pointent du doigt « un déficit de protection des femmes victimes de la traite des êtres humains. » Certaines femmes ont été ou en sont victimes au moment de leur placement en rétention en centre. Quand elles manifestent « leur volonté de sortir du réseau, leur situation administrative prévaut trop souvent sur leur statut de victimes », explique le rapport.

      https://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/centres-de-retention-pour-migrants-les-associations-denoncent-un